Catégories
Société

Les masques ne sont pas adaptés à la morphologie des femmes

Le visage de la plupart des femmes est plus fin que celui des hommes, sans être petit comme celui des enfants, et cela pose problème quant à l’efficacité du masque chirurgical, mais aussi du FFP2.

Avec l’arrivée du variant britannique, qui doit faire voir à la hausse les exigences en termes de protection des masques, on peut constater qu’il n’y a que très peu d’adaptation aux différentes morphologies. Il n’y a que des modèles taille unique de manière accessible, les masques en tissus distribués par l’État et la Région étaient à ce titres de très grande taille. Il a fallu que chacun se mette à fabriquer son masque pour commencer à voir des petits masques pour enfant, parfois à l’échelle de la commune, notamment parce que c’étaient des femmes mobilisées qui les avaient confectionné.

Pour ce qui est du masque chirurgical, on voit très souvent les femmes être obligées de croiser les élastiques pour l’ajuster. Le problème est que cette manœuvre ouvre des tubes d’air sur les côtés, ce qui permet des grandes entrées et sorties d’air sur les côtés.

Les masques FFP2 existent sous plusieurs formes, le plus courant, celui en « bec de canard » (vertical) arrive trop haut presque entre les yeux d’un petit visage de femme et trop bas sous le menton, laissant passer l’air à ces endroits.

Or pour être efficace, un masque doit épouser parfaitement le visage pour que l’intégralité de l’air inspiré et expiré soit filtré.

Ce problème touchant les femmes a été abordé dès le mois de mai 2020 par différentes presses, notamment féminine. Nous sommes en janvier 2021 et on ne voit pas d’évolution dans les standards de masques.

C’est un problème également pour les enfants, bien que leur spécificité soit reconnue, les petits masques médicaux sont plus rares à la vente, chers et surtout complètement absent des distributions institutionnelles aux familles.

On se dit que ce n’est pourtant pas compliqué de faire au minimum trois tailles de masque, S, M et L comme ça peut être le cas dans les gammes de masque FFP2 lavables, conçus pour se protéger de la pollution de l’air.

Tout cela est bien la marque de la déconnexion de la production avec les besoins populaires, mais aussi la passivité des femmes et des gens en général, qui au lieu de rouspéter contre les mesures sanitaires auraient tout à gagner à exiger bien plus.

La Gauche a ici un rôle à jouer en développant cette thématique, en mettant en place des revendications. Cela fait partie de son devoir de reconnexion au réel, de formation de contre-pouvoirs.

Catégories
Société

Masque FFP2 : après la Bavière et l’Autriche, la France devra bien suivre

L’État français suivra-t-il les exemples bavarois et autrichien sur les masques FFP2 ? Il doit bien. Mais en a-t-il seulement les moyens ?

Emmanuel Macron et Jean Castex ont dû être horrifiés et ils se disent forcément qu’ils vivent un cauchemar. Les Français sont déjà ingérables, mais alors là…

La Bavière et l’Autriche ont décidé que dans les transports publics et dans les lieux où l’on fait les courses pendant le confinement, il faudra que les gens portent des masques de type FFP2, qui filtrent au moins 92 % des particules dans l’air. C’est un tournant intéressant, car l’Autriche sert de laboratoire aux décisions allemandes et on sait que ces pays gèrent bien mieux la pandémie que la France.

En clair, la Bavière a ouvert la voie, l’Autriche a décidé de faire de même le 17 janvier 2021 et il faut s’attendre à ce que l’Allemagne entière suive, en profitant des acquis sur le plan de l’expérience. Cela montre déjà qu’il n’y a pas une croyance absolue en les vaccins. Il a été compris que les vaccins ne permettraient pas une réussite complète avant la fin de l’année. De plus, il y a les mutations qui font qu’on va – il faut bien le dire – vers l’idée d’une sorte d’accompagnement permanent de la pandémie. Jamais un État ne déciderait un tel saut, avec les magasins devant vendre les masques FFP2 à prix coûtant, si ce n’était pour l’instaurer dans la durée.

Il faut bien cerner la dimension de la question. Le masque FFP2 est désagréable à porter. C’est grosso modo un masque chirurgical du type FFP1 mais bien plus rigide, qui tient mieux : on le reconnaît facilement à ce qu’il est plus bombé que les masques FFP1 ou ceux en tissu. Psychologiquement, sa relative rigidité interpelle, son serrage aussi. Ce n’est pas quelque chose qui est posé, mais vraiment quelque chose qui s’impose comme une sorte de prolongement de soi.

On s’y habitue évidemment et il faut ce qu’il faut. Mais pour une société qui est rétive, c’est difficile à adopter. On voit déjà que les gens en France n’achètent pas de jolis masques en tissus, car ils ne veulent pas admettre que la pandémie est installée. Il suffit de voir les Parisiens si « chics » avec des masques chirurgicaux ne ressemblant à rien pour deviner cette psychologie. Alors assumer un masque de qualité en en prenant soin, en le changeant chaque jour, etc., cela apparaît comme impossible vu comme cela.

Car il faut en prendre soin. Le masque de type FFP2 ne peut d’ailleurs être produit qu’industriellement et il n’est pas lavable ; on ne peut le remettre qu’au bout d’une semaine d’attente et encore n’est-ce pas idéal, car il est fait pour être à usage unique normalement. On peut donc faire la manœuvre cinq fois, après il faut le jeter. Au lieu d’attendre une semaine, on peut également le placer sous une chaleur entre 80 et 100°C, après une journée d’attente. On ne peut en tout cas pas le laver ni à la main ni en machine, car il se détériorerait.

Bref, cela demande une certaine intendance, ce n’est pas un bout de chiffon qu’on se place sur la bouche. Cela demande une certaine attention, des précautions pour ne pas l’abîmer. Les gens sont-ils prêts pour cela ? On imagine les sueurs froides du gouvernement français. Il soufre déjà pour chercher à faire passer le prochain confinement. Alors si en plus il doit imposer le port des masques FFP2 ! Et il faut les trouver, il faut q’ils soient distribués, il faut que les Français les achètent, chacun coûtant quelques euros…

Le gouvernement sait qu’il a déjà l’extrême-Droite contre lui. Il a vu avec les manifestations du samedi 16 janvier 2021 que la petite-bourgeoisie « branchée » est également contre des mesures anti-covid, au nom des « libertés ». Pour le reste, les Français sont des Français : prompts à relativiser et à protester pour le plaisir de le faire. Le masque FFP2 apparaissant comme une mesure utile dans un tel panorama est littéralement explosif, mettant à nue la base libérale de la société.

Catégories
Politique

Déconfinement: la France est coupée en deux

Depuis la première phase du déconfinement le 11 mai, la France s’est littéralement coupée en deux. Non pas physiquement, mais culturellement. Deux attitudes se font face, ou plutôt se croisent et se toisent du regard. Il y a les gens responsables, prenant les précautions nécessaires en raison de la situation sanitaire et ceux qui n’en ont rien à faire.

Se rendre dans un supermarché cette semaine sans porter de masque, cela relève clairement de la provocation. Plus encore, c’est une affirmation, consistant à assumer le relativisme selon une conception des choses entièrement décadente.

Les masques sont dorénavant disponibles, beaucoup de collectivités territoriales en ont distribué, des couturières en font dans les familles, de nombreuses pharmacies et certains magasins en vendent. On a eu des semaines de débat sur l’incapacité du gouvernement à en fournir alors qu’il en aurait fallu massivement. Personne ne peut maintenant ignorer l’intérêt du masque, non pas pour soi directement, mais comme mesure barrière collective. Mais c’est justement parce qu’il s’agit d’une mesure collective, demandant une grande conscience sociale, que cela est difficile pour les esprits décadents pétris d’individualisme.

Penser non pas seulement à soi-même, à son petit confort personnel, mais à la collectivité et en particulier aux personnes fragiles, cela demande un haut niveau culturel. Ce niveau culturel, il apparaît de plus en plus clairement que la bourgeoisie ne l’a plus, ou presque plus, alors qu’il est très généralisé dans les classes populaires et en particulier chez les prolétaires.

Pour les bourgeois, les petits-bourgeois, les ouvriers corrompus, les lumpens, porter un masque en faisant ses courses, cela est de trop. Pour les prolétaires et les gens issus des milieux populaires, c’est considéré comme la moindre des choses depuis le 11 mai, en attendant d’être certain que la situation soit meilleure sur le plan sanitaire.

De la même manière, dans les familles populaires, pour les prolétaires, on ne va pas avec ses enfants traîner dans les magasins, il faut faire preuve de retenue dans la vie quotidienne, on limite encore drastiquement ses fréquentations, on se salue et se parle de loin, on porte un masque quand on est dans un milieu dense comme un centre-ville ou une galerie marchande, etc.

Inversement, les esprits faibles et lâches ont sauté sur l’occasion dès le 11 mai pour foncer dans les magasins ou à la plage, faire la fête entre amis à nombreux, se regrouper par poignées entières sur les pelouses des grandes villes, quitte à même se faire la bise pour les personnes les plus stupides.

On a ainsi en France un panorama spectaculaire où deux mondes cohabitent littéralement et se considèrent l’un l’autre de manière dédaigneuse. Bien malin d’ailleurs celui qui dira avec certitude lequel de ces deux mondes est le plus important numériquement.

Illustration dramatique de cette opposition : la valse des responsables de partis politiques à Matignon mercredi, pour une consultation concernant les municipales. Tous se présentent sans masque, alors même qu’ils sortent d’une voiture avec chauffeur, un espace particulièrement confiné où le masque est de rigueur. Tous ? Non, sauf Jordan Bardella, du Rassemblement national. Ce dernier a grandi dans une cité HLM de Seine-Saint-Denis, il vient d’un milieu populaire et on sait bien malheureusement à quel point le RN est presque le seul parti ayant une certaine assise populaire. Lors de cette réunion, le point de vue porté par Jordan Bardella était d’ailleurs simple : d’accord pour les élections municipales en juin, mais avec une protection FFP2 pour les assesseurs et un masque pour les électeurs.

De leur côté, Olivier Faure du PS, Julien Bayou d’EELV ou encore Alexis Corbière de la France insoumise, se sont présenté sans masque, de manière tout à fait décadente, complètement décalés par rapport au quotidien des classes populaires. Cela en dit long sur leur conception du monde, sur leurs valeurs, et en fin de compte, sur ce qu’ils représentent culturellement.

Ils ne valent ici pas mieux que le libéral Emmanuel Macron et son gouvernement débordé par la crise, incapable ne serait-ce que d’obliger le port du masque dans les grandes surfaces ou de véritablement faire respecter les interdictions de rassemblement.

Souhaitons vraiment que la circulation du virus se soit tarie depuis le 11 mai, notamment grâce à ceux respectant les règles sanitaires, et que tous les comportements irresponsables ne soient pas la cause d’une circulation massive du virus et d’une nouvelle vague de covid-19.

Il faudra en tous cas regarder avec une grande attention pour la période à venir l’existence de ces deux mondes, leur relation, leur évolution. La Gauche, la vraie Gauche, celle du mouvement ouvrier, qui porte la civilisation, ne pourra bien sûr exister que dans le camp des gens responsables, à la conscience collective aiguisée. Et il faudra alors mener la bataille contre l’individualisme et les comportements décadents portés par la bourgeoisie et le capitalisme s’effondrant.