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L’aide médicale à mourir, ou l’échec de la société face à la dignité

La vie n’est pas une variable d’ajustement.

Depuis décembre 2022 la convention citoyenne sur la fin de vie a débuté en France. Elle est pilotée par le CESE, Conseil Économique Social et Environnemental.

Jusqu’à mars 2023, 150 citoyens tirés au sort devront débattre du sujet de la fin de vie et apporter des éléments de réponse à la question suivante :

« Le cadre de l’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? »

C’est une question vaste qui mérite un débat de fond.

Dans le capitalisme les personnes en fin de vie sont un fardeau, elles ne produisent plus rien mais ont besoin d’énormément d’attention et donc de moyens. On arrive dans une situation où on laisse les malades dans des chambres d’hôpital, isolés du reste de la société. Une vie se résumant à se voir se dégrader entre 4 murs pâles, aux sons des bips des machines, des soignants qui courent et qui n’ont pas le temps nécessaire à un accompagnement réellement humain. La plus grande crainte des personnes se sachant condamnées c’est finalement d’être en dehors de la vie, de ne plus pouvoir faire ce qu’elles faisaient auparavant et d’être un poids financier et émotionnel pour leur famille et la société.

C’est pourquoi l’argument principal des pro-euthanasie ou du suicide assisté est la liberté pour chacun de quitter une vie qui ne ressemblerait qu’à un enfer, bien souvent en mettant en avant les souffrances physiques ou psychologiques des gens. Il faut comprendre qu’ils ne souhaitent pas mourir mais simplement ne plus souffrir.

C’est tout à fait différent.

A l’heure de la réalité virtuelle et des avancées technologiques en matière de robotique, tout les moyens doivent être donnés pour que ces capacités soient mises aux services des personnes malades bien avant d’en être au stade de la fin de vie.

Une expérience virtuelle immersive de vol avec des oiseaux migrateurs, l’ascension d’une montagne, une visite des profondeurs marines ou encore une longue ballade dans un champs fleuri au printemps, les possibilités sont immenses.

Ce qu’il faut aussi prendre en compte, c’est l’état de l’hôpital en France qui manque inimaginablement de moyens, et que la prise en charge des personne en fin de vie demande des investissements colossaux tant en matériels qu’en personnels, pour pouvoir aller se balader dans les villes ou la nature peu importe la mobilité des personnes, des gens avec qui discuter de ses questionnement, de ses craintes.

Car si pour l’entourage la fin de vie d’un proche est une terrible épreuve, n’oublions pas que la personne concernée a tout le travail de deuil de sa propre vie à faire, en toute connaissance de cause et avec moult détour.

Accepter l’aide médicale à mourir c’est laisser gagner la souffrance et refuser la complexité de la vie, sa dignité quoi qu’il arrive. Voulons-nous vraiment foncer tête baissée dans l’optique que la vie n’est qu’un paramètre à ajuster ?

Les libéraux diront que oui, le chemin qu’ils tracent vers la GPA en est la preuve.

La question est de savoir quelle place consacrer au handicap et la maladie dans notre société. Chacun, peu importe sa condition, doit pouvoir participer à la production que ce soit matériellement ou culturellement et bénéficier de tout ce que la collectivité peu nous apporter, comme par exemple DJ Pone, atteint de la Maladie de Charcot, qui a réussi à composer un album entièrement avec ses yeux grâce à un logiciel adapté.

A l’heure du Covid où l’humanité s’est heurtée à sa contradiction avec la biosphère et où la population française se vautre dans l’individualisme, le devoir de la Gauche historique est de défendre une société où chacun a sa place et a la possibilité de s’épanouir quoi qu’il arrive…

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Coup de pression des grands laboratoires pour préserver leurs marges de profit

L’État est incapable de collectiviser ce secteur de la santé.

À partir du 14 novembre une prétendue grève est déposée par le syndicat « Alliance de la biologie médicale » (ABM), suite à la volonté du gouvernement de « récupérer » 250 millions d’euros chaque année pendant 4 ans en réduisant les tarifs des actes pratiqués par les laboratoires.

En signe de protestation, de nombreux laboratoires ont décider de fermer leurs portes en plus d’avoir suspendu les remontées du nombre de tests covid positifs. Les dirigeants des groupes de biologie médicale, représentés par l’ABM ont proposé une contribution exceptionnelle en rapport avec les profits des seules années 2020 et 2021.

Derrière cette alliance syndicale, on retrouve les plus gros laboratoires de France tels que Biogroup un leader européen avec 25 % de parts de marché dans le secteur, ou encore le groupe Inovie qui possède plus de 500 laboratoires en France et Cerba Healthcare, 600 laboratoires en France et présent dans 11 pays d’Afrique qui est également signataire de la « grève ». À eux trois, BiogroupInovie et Cerba représentent 40 % du marché.

C’est que le secteur est soumis à d’intenses fusions-acquisitions depuis les années 2000, pour arriver à une situation rapprochant chacune de ces enseignes d’une situation de monopole. En France il y avait 5000 enseignes de laboratoires en 2008, aujourd’hui elles ne sont plus que 400.

À ce titre, le chiffre d’affaire de Biogroup est passé d’un chiffre d’affaire estimé à 600 millions en 2019 à 950 millions d’euros en 2020, 1,3 milliards en 2021. Celui d’Inovie de 465 millions en 2019, à 741 millions en 2020, un peu plus de 1 milliard en 2021. Chez Cerba on est autour du milliard en 2019, 1,3 milliard en 2020 et 1,5 milliards en 2021.

On voit donc bien que les profits de ces groupes ne datent pas du covid et que la privatisation de la santé est un problème général, mais ceux-ci ont en effet augmenté de 85 % durant la pandémie.

Mais ce qu’il faut saisir, c’est que plus le capital grossit, plus d’argent est emprunté, le covid et la confiance des marchés dans ce secteur en ayant amplifié le montant. Ainsi par exemple Biogroup a emprunté un total de 2,8 milliards d’euros en 2021 afin de stabiliser son capital et pouvoir continuer sa série de rachat de laboratoires en France et en Europe.

Il y a donc d’un côté une intense activité de concurrence nécessitant toujours plus d’emprunts pour ne pas perdre sa place, de l’autre, tout ce beau monde s’organise pour la défense de leur intérêt commun à pouvoir continuer à se manger entre eux.

C’est cela que défendent les syndicats de biologistes en fermant les laboratoires qui, plutôt qu’une grève, est un véritable coup de force antipopulaire pour faire pression sur le gouvernement.

C’est un secteur qui a eu un rôle de premier ordre d’un point de vue social durant la pandémie de covid-19, mais les premières lignes étaient davantage les étudiants en médecine, les secrétaires, les employés de laboratoire, les transporteurs des écouvillons que l’Alliance de la Biologie Médicale. Si l’on parle de grève, on s’attendrait à avoir l’avis de ces personnes sur les bénéfices faits par le cartel des biologistes…

Malheureusement l’activité exemplaire de ce secteur ne permet pas une collectivisation de cette richesse pour l’ensemble du secteur de la santé : l’hôpital public, les EHPAD qui sont dans un état catastrophique.

On est face à une contradiction typique de notre époque. La pandémie avait en effet obligé le gouvernement à faire un pas dans le collectivisme en tentant de faire primer le bien-être collectif dicté par la lutte contre le virus avec la politique du « quoiqu’il en coûte ».

Désormais tout un pan de l’économie s’apprête à s’écrouler avec le retour du libéralisme débridé et l’État ne veut assumer ce qui va avec, c’est-à-dire l’austérité en rognant sur les budgets de la sécurité sociale. Alors il tergiverse et s’enfonce dans ses propres contradictions, soulevant une pierre bien trop grosse pour lui : grappiller quelques miettes de profits pour mieux esquiver la nécessité de collectiviser les laboratoires de biologie médicale.

Car collectiviser le secteur de la santé est comme ailleurs une urgence d’époque que seule la Gauche historique est en mesure d’assumer.

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« Pourquoi fumer, c’est de droite »

Un ouvrage qui remet les pendules à l’heure.

Alors que le prix du paquet de cigarettes est appelé à augmenter pour atteindre 11 €, on trouvera toujours des gens, y compris malheureusement à gauche, qui par populisme critiqueront cette inflation.

C’est ici que le petit livre d’Olivier Milleron sorti le 7 septembre 2022 est salutaire tant il appelle à rejeter cette drogue grand public qui s’est imposée par le biais de l’accumulation capitaliste.

Dans une présentation du livre à la presse suisse RTS, Olivier Milleron formule un résumé on ne peut plus juste quant à l’industrie du tabac :

Parler de l’industrie du tabac, c’est vraiment l’exemple type d’un produit dont on a pas besoin, dont les profits sont énormes et dont les conséquences sont socialisées. On paie tous les conséquences du tabac, soit sur la santé et ce sont nos systèmes de protection sociale qui paient, soit la fabrication des cigarettes qui est un hyper-toxique pour la planète.

Le cardiologue, lui-même ancien fumeur, part du principe vécu qu’à gauche, il n’y a aucune ou pratiquement aucune remise en cause du tabac.

C’est en partant de cette absence de rejet par principe qu’il retrace le fil historique du développement de l’industrie du tabac, née quelque part dans le creuset de la traite négrière et de la colonisation des Amériques en même temps qu’elle fut valorisée par les cours royales européennes du XVIe siècle. Et de rappeler que ce fut Jean Nicot, ancien diplomate français au Portugal, qui introduit le tabac à la Cour car supposé soigner les maux de tête du fils de Catherine de Médicis, lui donnant alors le nom moderne de nicotine.

On y trouve donc présenté de manière accessible le développement antisocial et antiécologique de cette industrie fondée sur la corruption des puissants, le mensonge contre le peuple, la surexploitation des populations les plus pauvres, notamment des enfants, y compris aux États-Unis où on apprend qu’il existe une législation exceptionnelle autorisant les enfants de 12 ans à travailler dans les champs de tabac.

L’industrie du tabac, c’est concrètement 7 millions de morts par an dans le monde et le creuset de la manipulation anti-démocratique grâce aux publicités mensongères, aux études truquées et qui « cumule à peu près toutes les activités délétères du système capitaliste en cause dans le réchauffement climatique ».

On regrettera toutefois l’absence de mention de l’exploitation des animaux dans des expérimentations sordides, qui rajoute une couche supplémentaire à l’infamie de cette industrie.

Les derniers éléments de l’ouvrage illustrent finalement que l’on entre dans une nouvelle ère. Car après après avoir contesté le lien entre cancers et tabagisme entre les années 1950 et les années 1990 à travers des subventions à des études fondées sur la « stratégie du doute », l’industrie du tabac vise maintenant à diviser le camp anti-tabac (abolitionnistes VS réduction des risques).

Cela passe notamment par la mise en avant des « produits sans fumée » telle que la cigarette électronique… mais cela ne trompe plus personne. L’industrie du tabac est condamnée et, comme d’autres aspects de cette société en décadence générale, il ne manque plus qu’une mobilisation populaire prolongée pour en finir une bonne fois pour toutes.

En bref, « fumer, c’est choisir son camp » et il est maintenant temps que la Gauche devienne une force culturelle à la hauteur de son époque, ce qui passe par le refus clair et net des drogues, et donc de la cigarette.

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Un quart des français alcooliques?

L’alcool, un fléau national.

L’organisme publique Santé publique France a publié mardi 9 novembre 2021 des chiffres ahurissants à propos de la consommation d’alcool en France. D’après une enquête statistique réalisée auprès de 15 000 personnes en 2020, 23,7% de la population âgée de 18 à 75 ans a une consommation d’alcool considérée comme étant sérieusement à risque.

En 2017, un groupe d’experts a été mandaté par Santé publique France et l’Institut national du cancer pour définir un repère quant à ce risque lié à l’alcool. Leur conclusion a été la suivante :

« Si vous consommez de l’alcool, il est recommandé pour limiter les risques pour votre santé au cours de votre vie : de ne pas consommer plus de 10 verres standard par semaine et pas plus de 2 verres standard par jour ; d’avoir des jours dans la semaine sans consommation. »

Ce qui saute aux yeux, c’est que ce « repère », cette limite de risque, est déjà très élevé, correspondant à une consommation intensive d’alcool. Précision qu’il ne s’agit pas de dire qu’une consommation inférieure à ce repère est sans risque.

Comme l’explique l’Assurance maladie (qui a la charge de payer les dégâts de l’alcool) en présentant ce « repère » déterminé en 2017 :

« Il n’y a pas de consommation d’alcool sans risque, mais des consommations à risque plus ou moins élevé. Il n’existe donc pas de seuil de consommation qui permettrait à coup sûr de limiter les risques pour la santé tout au long de la vie. » 

Hors, d’après l’enquête statistique publiée récemment, même avec un « repère » très élevé, ce sont encore près du quart des gens qui dépassent la limite. Et le chiffre est encore plus grand si on ne considère que les hommes (de 18 à 75 ans), soit 33,2 %.

Il est difficile de trouver une définition quantitative de l’alcoolisme, car celui-ci est plutôt considéré de manière qualitative, avec la dépendance d’une part et l’existence de dégâts psychiques et physiques avérés d’autre part.

Difficile toutefois d’écarter cette idée de la dépendance quand on parle de gens buvant plusieurs verres tous les jours. Difficile également d’imaginer que cela puisse se faire sans dégât, au moins en germe. Cela donne donc un quart de la population française qui est probablement alcoolique, en tous cas avec une consommation la plaçant au bord du gouffre.

C’est énorme. L’alcool est un véritable fait national en France, comme dans de nombreux pays. Plus de la moitié des personnes ayant répondu à l’enquête statistique (55% des 18-75 ans) avait consommé au moins un verre d’alcool au cours des 7 derniers jours. Et 19 % d’entre-eux déclaraient même avoir conscience d’un risque, avec la volonté de réduire sa consommation.

Il y a donc une immense bataille culturelle et sanitaire, mais surtout culturelle, à mener sur ce sujet. L’alcool est ultra présent dans les mœurs, de manière tout à fait banale, alors qu’il s’agit d’un produit extrêmement dangereux aux effets dévastateurs connus.

Il y a eu des progrès certes, notamment grâce à la loi Evin qui depuis trente ans a permis à la société de se prémunir un peu contre les lobbies et le business de l’alcool. Il faut cependant toute la puissance sociale d’une Gauche forte, populaire, ancrée dans le réel, pour faire le poids face à un tel problème.

C’est d’ailleurs un thème fondamental pour la Gauche historique, celle du mouvement ouvrier, qui a toujours combattu l’alcoolisme et dénoncé les dangers de l’alcool. Aucun esprit rationnel et tourné vers le progrès ne peut en effet relativiser ce qu’est l’alcool, encore moins dans un pays comme la France où il est partout et tout le temps présent.

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Isolement et contention : « la honte de la psychiatrie »

La situation fait froid dans le dos.

La psychiatrie a de moins en moins de moyens, dans une société toujours plus marquée par la folie. Comme en plus la source du problème – le capitalisme – n’est pas vu, la situation empire. Dans une société toujours plus cynique, cela produit des brutalités, pour se débarrasser rapidement des problèmes (ou plutôt des gens eux-mêmes), en mode marche ou crève.

C’est contre ces brutalités que s’élève cette tribune parue dans Le Parisien.

Il faudrait ici une Gauche puissante pour faire une véritable enquête, un réel travail de fond, comme dans les années 1970.

Les assises de la santé mentale et de la psychiatrie se tiendront les 27 et 28 septembre sans que certains thèmes majeurs n’y soient abordés.

La honte en psychiatrie, c’est l’inflation des contentions physiques (l’équivalent des camisoles de jadis) et des isolements psychiatriques. Cette honte est celle des professionnels qui attachent et qui enferment, faute de mieux. Cette honte est celle des usagers et de leurs familles qui vivent des situations indignes et traumatisantes. Attacher et isoler redouble et aggrave les isolements psychiques et sociaux des personnes déjà fragilisées par leurs troubles psychiques.

L’inflation des contentions s’est faite progressivement à mesure que les moyens matériels, physiques et humains s’amenuisaient. Le contrôleur général des lieux de privation de liberté le rappelle à longueur de rapports.

Cette inflation a aussi été permise par une dé-formation des professionnels en psychiatrie qui, plutôt que de soulager les grandes angoisses avec des paroles et du lien en plus des traitements chimiques, s’est appuyée sur des procédures standardisées et déshumanisées telles qu’elles sont actuellement valorisées dans les hôpitaux.

En juin 2020, le Conseil constitutionnel a demandé au gouvernement de revoir une première fois le contrôle des prescriptions de contention et d’isolement pour se mettre en conformité avec la loi. Toute contention et isolement nécessitant l’intervention du juge des libertés.

Le ministre de la Santé a fait passer ce texte de loi réformant le contrôle des isolements et contentions dans la loi de financement de la sécurité sociale en 2020…

Ce qui n’a pas grand-chose à voir avec le thème, celui que tout citoyen peut se faire attacher à un lit de force de plus en plus souvent aux urgences, dans les Ehpad et en psychiatrie !

Au printemps 2021, pour la deuxième fois, le Conseil constitutionnel a déclaré inconstitutionnel la loi édictée par le gouvernement six mois plus tôt !

Et pour la deuxième fois, aucun débat national concernant ce qu’attacher et enfermer veut dire dans notre pays. Dans les pratiques, il est évident qu’attacher quelqu’un de force à un lit n’est jamais thérapeutique.

Ce n’est pas et ce ne sera jamais un soin, au mieux c’est une mesure d’empêchement d’une atteinte physique à l’intégrité d’une personne. Enfermer quelqu’un dans une chambre n’est pas non plus un soin en tant que tel, il est ce qui peut permettre que des soins démarrent quand les personnes sont trop mal pour supporter le contact avec elle-même et avec autrui.

L’enfermement peut être une amorce de ce qui permettra les soins, si la relation humaine est l’organisateur des soins. Des associations de familles tel que le fil conducteur psy appellent à une abolition de la contention.

Certain pays comme l’Islande l’ont déjà fait. Sans volonté politique d’envergure et sans une obligation de moyens pour les hôpitaux psychiatriques visant à enrayer ce phénomène délétère, les sangles et les portes continueront de se resserrer et de se fermer sur nos concitoyens. Il est urgent qu’un débat national s’ouvre sur la question.

Les signataires

Dr Mathieu Bellahsen, psychiatre ; Dr Georges Yoram Federmann, psychiatre ; Martine Houlier mère de patiente schizophrène ; Jean-Philippe PERNET, Infirmier ; Laurence Bloch, maman d’une jeune adulte autiste, directrice d’hôtel ; Dr Mathilde Hamonet, interne en psychiatrie ; Yves Gigou, infirmier et auteur ; Malia Klein, psychologue clinicienne ; Clément Vaissié, étudiant en médecine, ancien infirmier en psychiatrie ; Dr Anne Enot, pédopsychiatre ; Dr Patrick Chemla, psychiatre ; Association signataire : le Fil conducteur Psy d’usagers et de soignants ; Dr Valérie Houot, psychiatre ; Dr Jean Paul ; Chardon, psychiatre ; Frédéric Pierru, sociologue ; Dr Elisabeth Lisack, pédopsychiatre ; Dr Tristan Garcia Fons, pédopsychiatre ; Dr Loriane Bellahsen, psychiatre ; Dr Parviz Denis, psychiatre ; Dr Pascale Rosenberg Psychiatre ; Dr Guy Dana, Psychiatre ; Dr Martin Pavelka, pédopsychiatre ; Linda De Zitter, psychologue clinicienne ; Cécile Neffati, psychologue ; Dr Yoann Loisel, psychiatre ; Benjamin Royer, psychologue clinicien ; Dr Anne Enot, pédopsychiatre ; Céline Matthieussent, psychologue clinicienne ; Dr Franck Drogoul, psychiatre ; Dr Hervé Bokobza, psychiatre ; Dr Virginie Cruveiller, pédopsychiatre ; Clélia Gasquet, maîtresse de conférence en géographie de la santé ; Dr Christian Sueur, psychiatre addictologue ; Céline Masson, psychanalyste, professeur des universités ; Dr Martine Garrigou, psychiatre ; Thérèse Petitpierre, psychologue ; Dr Veronique Egal, psychiatre ; Annie Topalov, psychologue clinicienne ; Christian Topalov, sociologue ; Marie Pascale Chevance Bertin, psychanalyste ; Dr Olivier Labergère, psychiatre ; Frédéric Mougeot, sociologue ; Dr Olivier Boitard, psychiatre ; Dr Pierre Zanger, Psychiatre ; Dr Maud Mainfroy, psychiatre ; Dr Pierre Paresys psychiatre ;Dr Catherine Nourry psychiatre retraité ; Dr Jean-Loup Lebreton, psychiatre ; Dr Eliane Calvet, psychiatre ; Marie-Jean Sauret, professeur émérite de psychopathologie clinique ; Dr Jean-Pierre Bouleau, psychiatre ; Dr Jean-Michel Delaroche, psychiatre ; Claire Ballongue, psychologue ; Aurore Gribos, psychologue ; Baptiste Garreau, psychologue clinicien ; André Bitton, retraité, président d’une association d’(ex-)usagers de la psychiatrie ; Dr Marie Allione, psychiatre ; Didier Donstetter, psychologue clinicien psychothérapeute ; Bénédicte Louvet, interne en psychiatrie ; Jenna Madarbaccus, psychologue ; Dr Philippe Gasser, psychiatre ; Michel Bruno, psychologue clinicien ; Pr Pierre Delion, pédopsychiatre, professeur émérite ; Dr Pascal Boissel, psychiatre ; Dr Djamila Mebtouche, psychiatre ; Dr Michele Zann, psychiatre ; Dr Pedro Serra, psychiatre ; Laure Thiérion, psychologue clinicienne ; Marie-Noëlle Godet, psychologue clinicienne; Dr Anne Groussin, psychiatre ; Dr Benoit Blanchard, pédopsychiatre ; Dr Catherine Laval‌, pédopsychiatre ; Jérôme Costes, infirmier en psychiatrie ; Dr Sandrine Deloche, pédopsychiatre ; Dr Laurent Delhommeau, pédopsychiatre ; Dr Anne Kummer, psychiatre ; Adeline Antier éducatrice spécialisée, cheffe de service éducatif ; Virginie Périlhou, infirmière en psychiatrie ; Patrick Estrade, infirmier en psychiatrie ; Florence Hourquebie, Infirmière ; Dr Paul Machto, psychiatre ; Maximilien Valente, interne de psychiatrie ; Marguerite Compagnat, psychologue ; Dimitri Talbot, cadre de santé ; Dr Michel Montes, psychiatre ; Dr Geneviève Hénault, psychiatre ; Fanny Lung, sociologue directrice de la SOFOR ; Catherine Skiredj Hahn, sociologue ; Dr Chantal Potart, psychiatre ; Dr Alexandra De Seguin, psychiatre ; Olivier Esnault, infirmier de secteur psychiatrique ; Dr Catherine Lemoine, psychiatre ; Amandine Vitra, psychologue clinicienne ; Dr Pascale Moins, psychiatre ; Audrey Valade, psychologue clinicienne ; David Thomas, travailleur social ; Estelle Gioan, psychologue clinicienne ; Dr Julien Prorel, psychiatre ; Peirangelo Di Vittorio, philosophe ; Maïder Leroux, psychologue clinicienne ; Jorhann Bouvier, interne en psychiatrie ; Aurélia Khorkoff, psychomotricienne ; Simon Jaunin, psychologue clinicien ;Dr Eliane Proca, psychiatre ; Fred Racine, documentaliste ; Dr Jocelyne Lengronne, psychiatre ; Valérie Waill-Blévis, psychanalyste ;Christine Lartigue, psychologue ;Mathilde Stentelaire, éducatrice spécialisée ; Valérie Joye, psychologue ;Dr Danielle viterbo, psychiatre ; Humberto Estevez Duran, psychologue ; Danièle Silva, psychologue clinicienne ; Dr Delphine Glachant, psychiatre ; Emmanuelle Forner, psychanalyste ; Caroline Bernard, psychologue clinicienne ; Dr Philippe Bichon, psychiatre ; Dr Charles-Olivier Pons, pédopsychiatre ; Dr Christophe du Fontbaré, psychiatre ; Elsa Benetos, interne en psychiatrie ; Edwige Landault, psychologue clinicienne ; Charlotte Barcet, psychologue ; Dr Géraldine Delcambre, psychiatre ; Patrice Marteil, psychologue clinicien ; Flore Verga, psychologue ; Myriam Naval, cadre bancaire ; Dr Emmanuel Venet, psychiatre ; Dr Pierre Jarlan, pédopsychiatre ; Liliana Gonzalez, psychologue clinicienne ; Dr Fatma Farah, psychiatre ; Céline Lefebvre-Israël, psychologue clinicienne ; Dr Paola Velasquez, pédopsychiatre ; Dr Irène Kaganski, psychiatre ; Dr Pascale Beau, psychiatre ; Élise Gauthier, psychologue clinicienne ; Charlotte Clermont , psychologue ; Da’ad de Gunzbourg, psychanalyste ; Dr Nawal Souissi, psychiatre ; Amaury Marecaux, psychologue ; Anne Bourgain, psychologue ; Sabine Hamza, psychomotricienne ; Stéphane de Crépy, psychologue clinicien ; Dr Jean-Christophe Maccotta, pédopsychiatre ; Rosangela, Ribeiro dos Santos, psychologue clinicienne ; Dr Nadia Baba, psychiatre ; Dr Maud Mainfroy, psychiatre ; Monique Zerbib, psychologue clinicienne ; Dr Yves Kaufmant, psychiatre ; Dr Anne Marie Kaufmant, psychiatre ; Brigitte Bonnel, psychologue clinicienne ; Dr Sophie Slovak, pédopsychiatre ; Dr Dominique Bertin, pédopsychiatre ; Dr Morgane Derijard-Kummer, pédopsychiatre ; Dr Fethi Brétel, psychiatre ; Dr Bruno Tournaire Bacchini, psychiatre ; Dr Jean-Pierre Martin, psychiatre ; Dr Laurine Mechali Ringenbach, psychiatre ; Dr Véronique Spahr, pédopsychiatre ; Pr Alain Vanier, psychiatre, professeur émérite des universités ; Dr Jean-Christophe Maccotta, pédopsychiatre ; Dr Roger Ferreri, psychiatre ; Dr Nathalie Lambert, pédopsychiatre ; Dr Stéphane Daure, psychiatre ; Dr Audrey Vanel, psychiatre ; Nelly Derabours, infirmière de secteur psychiatrique ; Jean-Claude Chaise, psychologue et Christine Chaise, enseignante retraitée, parents de malade psychique ; Audrey Le Quilliec, infirmière ; Michel Bruno, psychologue clinicien ; Christina Vincent, psychologue clinicienne ; Maxime Martin, psychologue clinicien ; Anne Élodie Bronisz, psychologue ; Mazet Nadine, psychologue ; Marion Minari, psychologue clinicienne ; Anaïs Ravaud, psychologue clinicienne ; Florent Gabarron-Garcia, psychologue ; Dorine Bertrand, psychologue clinicienne ; Alain Gutton, praticien en hypnose ; Charlotte Clermont , psychologue ; Anne Bourgain, psychanalyste ; Amandine Bachelery, psychopedagogue ; Elizabeth Serin, psychologue clinicienne ; Françoise Sellier, psychologue ; Cécile Pinaire, psychologue clinicienne ; Rhadija Lamrani Tissot, psychanalyste ; Sylvain Bourg, éducateur spécialisé ; Françoise Attiba, psychologue ; Olivier Brisson, psychomotricien.

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Écologie

L’étude sur l’Ivermectine rappelle le sort des animaux cobayes

Le médicament Ivermectine est brandi comme une solution contre le covid-19 bien qu’il soit le produit d’une odieuse exploitation des animaux.

Le monde continue de tourner à l’envers. Les expériences animales en laboratoire sont des choses qui révulsent la morale, mais elles continuent de tourner à plein régime dans une société qui se refuse à changer d’orientation.

Ainsi en est-il de l’Ivermectine, un médicament qui, après la Hydroxychloroquine, est mis en avant comme une solution pour lutter contre certains symptômes de la maladie Covid-19. En réalité, cette solution n’est pas une car elle est tirée d’expérimentations en laboratoire sur des animaux qui n’ont rien demandé à personne et utilisés à des fins de pures expériences sordides pour le compte d’une humanité qui se croit au-dessus de la nature.

Publiée le 22 novembre 2020 sur BioRxiv, une base de données biologiques anglaise financée par le fonds philanthropique « Initiative Chan Zuckerberg » du nom du fondateur de Facebook Mark Zuckerberg et de son épouse Priscilla Chan, une étude de de onze chercheurs de l’institut Pasteur, l’institut Imagine et du CHU Necker montre les résultats des effets de l’Ivermectine contre certains symptômes respiratoires et pourrait éviter la perte d’odorat lié au Covid-19.

Dans cette étude, on y apprend que 18 hamsters roux, principalement originaires de Syrie et de Turquie, ont été utilisés dans cette étude de laboratoire. Parmi eux, il y avait 12 mâles et 6 femelles « âgés de 5 à 6 semaines […] achetés auprès du Laboratoire Janvier », une structure biomédicale spécialisée dans l’élevage de rongeurs destinés à l’expérimentation animale « biomédicale ».

Produits comme de vulgaires matériaux, achetés, infectés puis « soignés » avec l’Ivermectine, les chercheurs osent encore déclarer de manière cynique que « tous les animaux ont été manipulés dans le strict respect des bonnes pratiques animales« . Comme si anesthésier par l’abdomen à base de Kétamine et Xylazine puis injecter de l’Ivermectine à des animaux en présence d’autres animaux infectés volontairement du Sars-Cov-2, tout cela dans des « isolateurs », de surcroit des hamsters roux qui sont des animaux vivant la nuit et dormant le jour, relevaient de « bonnes pratiques animales »…

Type d’isolateurs utilisés pour l’expérience

On y apprend également que pour les hamsters roux, le coronavirus actuel est un virus inoffensif avec comme symptômes principaux une perte de poids transitif et une altération des neurones sensoriels olfactifs (jouant le rôle chez l’être humain de l’odorat et du goût), le virus étant rapidement éliminé chez les hamsters par le biais d’anticorps neutralisants.

Des choses que l’on savait déjà du fait d’une autre expérience de laboratoire lors de laquelle le virus Sars-Cov-2 avait été inoculés par voies nasales chez des hamsters roux puis laissés dans une cage avec d’autres hamsters sains, confirmant par là la transmission par aérosols.

Les résultats de cette étude publiée en mai 2020 dans la revue Nature et confirmant de manière froide et insensible que « le hamster doré est un modèle animal expérimental approprié pour étudier les infections par le SRAS-CoV-2 » ou bien encore que « les hamsters sont faciles à manipuler et il existe des réactifs pour soutenir les études immunologiques pour le développement de vaccins »…

L’humanité n’a décidément rien compris aux enjeux de civilisation posés par le Covid-19. Si des tests des vaccins ont également été réalisés sur des animaux en laboratoire qui n’ont rien demandé à personne, tels que des singes ou des souris, les vaccins ont au moins le mérite, si l’on peut dire cela ainsi et bien que cela soit moralement cynique ou bien criminel, de créer une immunité collective, ce qui freine la circulation du virus et donc l’apparition de nouveaux variants plus pathogènes, voir parfois plus mortels.

Ce qui n’est pas le cas de l’Ivermectine qui a donc utilisés des hamsters pour une étude dont on ne peut rien tirer pour les êtres humains et qui en plus ne permettra pas de limiter la circulation virale, et par conséquent la réplication du Sars-Cov-2.

D’ailleurs l’Institut Pasteur déclare lui-même que l’Ivermectine « protège des symptômes dans un modèle animal »… Quels propos indécents que de réduire les animaux a des « modèles » à expériences. Finalement, l’étude sur ces pauvres hamsters dorés ne vaut rien, ou presque rien et les blouses blanches auront joués au docteur Jekyll sur des être vivants.

Il est tout à fait pathétique et ô combien révélateur que toute l’extrême droite anti-vaccin se prononce en faveur de ce médicament, tout comme elle était pro-hydroxychloroquine au début de la crise sanitaire au printemps 2020. Il y a bel et bien là un fond idéologique qui rejette toutes mesures collectives, telle que le suppose le vaccin comme moyen de lutte contre la circulation virale, et l’acceptation d’un rapport déformé et morbide à la nature.

Que les animaux restent les véritables victimes, les vrais cobayes d’une humanité qui joue aux apprentis sorciers, cela est très bien pour une extrême droite qui est le relais des intérêts les plus obscurs et barbares du capitalisme. Il faut bien n’avoir aucune morale, et osons le mot être un monstre pour tolérer consciemment de telles choses.

Car le Covid-19 n’est-il pas le produit de la destruction des conditions naturelles de la vie sur terre ? Est-ce aux animaux de payer encore et toujours le prix des erreurs mortifères du développement humain ? Après les millions de visons assassinés un peu partout dans le monde dans l’indifférence générale, les hamsters, les souris, les cochons d’Inde… les beagles doivent-ils encore et toujours faire les frais d’une humanité prisonnière d’un capitalisme destructeur ?

Il faut rejeter au maximum toutes ces expériences de laboratoire d’ailleurs inutiles qui font honte à une humanité appartenant à la nature. Avec le vaccin, ce mal nécessaire, on peut endiguer l’épidémie et se permettre de penser au plus vite à un monde nouveau, avec un humanité nouvelle réconciliée avec la nature afin de s’éviter la douloureuse expérience d’une nouvelle pandémie et refusant catégoriquement l’odieuse expérimentation animale.

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Société

Le tabagisme a augmenté en 2020

À l’occasion de la journée mondiale Sans Tabac qui a lieu chaque 31 mai, l’Agence Santé publique France a publié les dernières données sur le tabagisme en 2020. Celles-ci sont mauvaises : pour la première fois depuis longtemps, le nombre de fumeur n’a pas reculé.

Le tabac sera bientôt considéré comme un vestige du 20e siècle, une bizarrerie propre à une société à la fois industrielle et moderne, mais en même temps complètement à la traîne sur le plan des mœurs et de la santé publique.

En attendant, le tabac existe encore largement. Si le nombre de fumeurs quotidien a baissé de 1,9 millions entre 2014 et 2019, ce qui est considérable, il a légèrement augmenté en 2020. Ce sont ainsi 31,8% des 18-75 ans qui fument au moins occasionnellement, dont 25,5 % qui fument quotidiennement. C’est à dire un français sur quatre !

Est-ce là un seuil, qu’il sera difficile de franchir, ou bien simplement une erreur de parcours due à une année particulière marquée par la crise sanitaire et un confinement ? Il est certain en tous cas qu’il reste beaucoup de travail à faire pour débarrasser la société de ce fléau.

Le tabac est largement ostracisé, les paquets sont très chers, il est interdit dans de nombreux endroits, personne ne peut remettre en cause ses effets délétères, les campagnes anti-tabac (notamment sur les paquets eux-mêmes) sont très agressives, etc. Mais tout cela ne semble pas suffire, car le problème est bien plus ancré qu’un simple raisonnement sur le « choix » de fumer ou non.

La question se pose en effet en profondeur, car elle est culturelle. Ce que relève d’ailleurs très bien la Ligue contre le cancer qui vient de publier une étude montrant que le tabac est présent dans 90 % des films français sortis entre 2015 et 2019. Cela donne en moyenne une présence du tabac de 2,6 minutes par film, soit l’équivalent de « six spots publicitaires ».

Il ne faudrait pas croire cependant qu’il s’agit là simplement de « lobbying », aussi puissante l’industrie du tabac puisse-t-elle être. Si le tabac fonctionne très bien dans la société, c’est parce qu’il est conforme culturellement à cette société. En l’occurrence, à la société de consommation marquée par le capitalisme.

Le tabac est en fait l’archétype du produit de luxe mis à disposition de tout le monde grâce à l’industrie. Ce n’est qu’en changeant la nature de cette production industrielle en général, à la base, que peuvent avoir lieu les bouleversements socio-culturels suffisant pour éradiquer le tabac et le tabagisme.

Et inversement : il faudra de la part de la société française une grande force morale pour assumer le bouleversement culturel nécessaire à un changement de modèle économique qui ferait qu’on soit capable d’arrêter la production de cigarettes. Plus précisément ici faut-il parler des classes populaires, et encore plus précisément de la classe ouvrière.

Autrement dit, on ne changera pas le monde avec des fumeurs, mais avec une classe ouvrière capable de renverser vraiment la table du capitalisme et de ses valeurs, dont le tabagisme est un marqueur.

Ce n’est justement pas pour rien que le tabac est particulièrement présent dans les classes populaires. Les données 2020 montrent que le tabagisme quotidien a encore plus augmenté pour le tiers de la population dont les revenus sont les moins élevés (de 30% en 2019 à 33% en 2020). Et il y a 15 points d’écart entre les revenus les plus bas et les plus haut en ce qui concerne la prévalence du tabac. C’est énorme.

On comprend ainsi aisément que du côté des riches, il y a une prise de conscience bien plus importante de sa propre santé. Cela est tout à fait vrai aussi en ce qui concerne l’alimentation, l’activité physique, le repos, le rapport aux écrans, les soins psychologiques, etc.

Du côté des classes populaires par contre, il y a une grande passivité face à la société de consommation permise par le capitalisme. Cela paraît pourtant évident : la cigarette est un symbole du capitalisme, elle n’a rien de populaire, elle exprime une dépendance, une auto-destruction. Mais avec 33 % de fumeurs dans les classes populaires, on est encore très loin de cette prise de conscience.

La lutte contre le tabagisme doit donc être un sujet de première importance pour la Gauche véritable, c’est même un combat démocratique et populaire fondamental à mener sur le plan culturel.

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Plus de 100 raisons d’arrêter de fumer

Voici un document de l’OMS qui rappelle de nombreuses vérités sur ce qu’impliquent les 300 milliards de paquets de cigarettes vendus chaque année.

1. Les fumeurs risquent davantage de contracter une forme sévère de la COVID-19 et d’en mourir.

2. La mauvaise odeur est partout : elle s’imprègne sur votre peau, partout dans votre maison, sur vos vêtements, elle est perceptible sur vos doigts et dans votre haleine.

3. Le tabac entraîne le jaunissement des dents et un excès de plaque dentaire.

4. La consommation de tabac et de tabac sans fumée est responsable de la mauvaise haleine.

5. Le tabac provoque des rides et vous fait paraître plus vieux, plus vite. Il entraîne un vieillissement prématuré de la peau en détruisant les protéines qui lui donnent son élasticité, en la privant de vitamine A et réduisant le flux sanguin.

6. Ces rides sont plus apparentes autour des lèvres et des yeux ; en outre, la peau des fumeurs est sèche et sillonnée de ridules.

7. Fumer augmente le risque de développer un psoriasis, une maladie inflammatoire non contagieuse de la peau qui se caractérise par des plaques rouges squameuses qui se logent sur tout le corps et provoquent des démangeaisons.

8. Plus d’un million de personnes meurent chaque année d’avoir été exposées au tabagisme passif.

9. Les non-fumeurs exposés à la fumée secondaire risquent de développer un cancer du poumon.

10. La cigarette demeure une cause importante d’incendies accidentels et des décès en résultant.

11. Les cigarettes électroniques exposent également les non-fumeurs et les passants à la nicotine et à d’autres produits chimiques nocifs.

12. L’exposition au tabagisme passif peut accroître le risque de progression de l’infection tuberculeuse latente vers la maladie active.13. L’exposition au tabagisme passif est associée au diabète de type 2.

14. Les enfants de fumeurs souffrent d’une diminution de la fonction pulmonaire qui continue de se manifester sous la forme de troubles respiratoires chroniques à l’âge adulte.

15. L’exposition des enfants au liquide des cigarettes électroniques continue de présenter des risques graves. Les appareils peuvent fuir et les enfants peuvent avaler le liquide.

16. Les cigarettes électroniques sont connues pour être à l’origine de blessures graves, notamment de brûlures causées par des incendies ou des explosions.

17. Les enfants d’âge scolaire exposés aux effets nocifs du tabagisme passif risquent également de faire de l’asthme du fait de l’inflammation des voies respiratoires menant aux poumons.

18. Les enfants de moins de 2 ans exposés au tabagisme passif dans la sphère familiale peuvent contracter des maladies de l’oreille moyenne susceptibles d’entraîner une perte auditive et la surdité.19. Arrêter de fumer diminue le risque de nombreuses maladies liées au tabagisme passif chez l’enfant, telles que les maladies respiratoires (par exemple, l’asthme) et les infections des oreilles.

20. Vous voulez être un exemple pour vos enfants, vos amis et vos proches.

21. Le tabagisme peut avoir des conséquences négatives pour les interactions sociales et les relations.

22. En renonçant au tabac, vous pourrez aller où bon vous semble, sans restrictions – vous pourrez vous mêler aux autres, vous ne vous sentirez plus isolé-e et ne serez plus obligé-e de sortir pour fumer.23. En arrêtant de fumer, vous pourrez être plus productif – vous n’aurez pas à vous interrompre sans cesse pour aller fumer une cigarette.

24. Une étude a conclu que les fumeurs dépensent en moyenne 1,4 million de dollars des États-Unis pour leurs frais personnels. Ce chiffre inclut les dépenses en cigarettes, les frais médicaux et la rémunération, inférieure en raison du tabagisme et de l’exposition au tabagisme passif.

25. Le tabagisme a une influence sur la santé et la productivité des travailleurs – les fumeurs sont plus susceptibles de perdre des journées de travail.

26. Le tabagisme aggrave la pauvreté car l’argent qui passe dans le tabac ne peut être dépensé pour des besoins essentiels comme l’alimentation ou le logement.27. Le tabagisme pèse sur l’économie mondiale, en raison du coût des soins de santé pour le traitement des maladies qu’il provoque – lequel, selon des estimations, s’élève à 1 400 milliards de dollars des États-Unis – et du fait de la perte de capital humain due aux maladies et aux décès qui lui sont imputables.

28. Les fumeurs sont davantage susceptibles d’être atteints d’infertilité. Arrêter de fumer réduit le risque d’avoir des difficultés à procréer, d’accoucher prématurément et de donner naissance à un bébé ayant un faible poids de naissance, ou encore de faire une fausse couche.

29. Fumer peut causer des troubles de l’érection. Le tabagisme a un effet délétère sur l’afflux sanguin vers le pénis, à l’origine de l’incapacité à parvenir à l’érection. La dysfonction érectile est plus fréquente chez les fumeurs et il est fort probable qu’elle persiste ou devienne permanente à moins que l’homme cesse de fumer tôt.30. Le tabagisme conduit aussi à une diminution du nombre, de la motilité et de la morphologie des spermatozoïdes.

31. Plus de 8 millions de personnes meurent chaque année des suites du tabagisme.

32. Le tabac tue la moitié de ses consommateurs. Le tabagisme sous toutes ses formes vous vole votre santé et provoque des maladies débilitantes.

33. Fumer la chicha est tout aussi nocif que consommer du tabac sous d’autres formes.

34. Le tabac à mâcher peut provoquer le cancer de la bouche, la perte des dents, le brunissement des dents, des taches blanches et des maladies des gencives.35. La nicotine présente dans le tabac sans fumée est plus facilement absorbée que lorsque l’on fume des cigarettes, ce qui renforce son pouvoir addictif.

36. Les cultivateurs de tabac sont victimes de problèmes de santé en raison de la nicotine absorbée par leur peau et de leur exposition à de grandes quantités de pesticides et à la poussière de tabac.

37. Dans certains pays, les enfants sont employés dans la culture du tabac, ce qui nuit à leur santé mais les empêche aussi d’aller à l’école.

38. Le tabagisme peut aggraver la pauvreté étant donné que les consommateurs de tabac présentent un risque beaucoup plus élevé de tomber malades et de mourir prématurément de cancers, d’infarctus du myocarde, de maladies respiratoires ou d’autres maladies liées au tabac, privant ainsi leurs familles de revenus dont elles ont grand besoin et imposant des coûts supplémentaires en matière de soins de santé.39. La grande majorité des personnes employées dans le secteur du tabac dans son ensemble gagnent très peu alors que les multinationales du tabac engrangent d’énormes bénéfices.

40. Les produits du tabac chauffés exposent leurs utilisateurs à des émissions toxiques dont bon nombre sont cancérigènes.

41. Les produits du tabac chauffés sont eux-mêmes des produits du tabac ; par conséquent, passer de la consommation de produits du tabac conventionnels à celle de produits du tabac chauffés n’équivaut pas à arrêter de fumer.

42. Il n’y a pas pour l’instant suffisamment de données probantes pour étayer l’affirmation selon laquelle les produits du tabac chauffés seraient moins nocifs que les cigarettes conventionnelles.

43. Les enfants et les adolescents qui utilisent des cigarettes électroniques ont une probabilité au moins deux fois plus élevée de fumer des cigarettes plus tard.

44. Les cigarettes électroniques augmentent votre risque de cardiopathie et de troubles pulmonaires.

45. La nicotine contenue dans les cigarettes électroniques est une drogue à fort potentiel addictif qui peut nuire au développement du cerveau des enfants.

46. Le tabagisme est responsable de 25 % de l’ensemble des décès par cancer dans le monde.

47. Les fumeurs ont une probabilité 22 fois plus élevée que les non-fumeurs de développer un cancer du poumon au cours de leur vie. Le tabagisme est la première cause de cancer du poumon, provoquant plus des deux tiers des décès par cancer du poumon dans le monde.

48. Un fumeur sur cinq contractera une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) au cours de sa vie, en particulier s’il commence à fumer pendant son enfance ou son adolescence, puisque la fumée du tabac freine de manière significative la croissance et le développement des poumons.

49. Chez l’adulte, le tabagisme peut aggraver l’asthme, limitant l’activité, contribuant à l’incapacité et augmentant ainsi le risque de crises graves nécessitant des soins d’urgence.

50. Le risque de passer d’une tuberculose latente à une tuberculose active est plus que doublé par le tabagisme, qui aggrave aussi la progression naturelle de la maladie. Environ un quart de la population mondiale est infectée, de manière latente, par la tuberculose.

51. Fumer seulement quelques cigarettes par jour, de manière occasionnelle, ou être exposé au tabagisme passif augmente le risque de cardiopathie.

52. Le risque d’accident vasculaire cérébral est multiplié par deux chez les fumeurs et le risque de cardiopathie par quatre. 

53. La fumée du tabac endommage les artères coronaires, en favorisant la constitution de plaques d’athérome et la formation de caillots sanguins, qui rétrécissent le flux sanguin et conduisent finalement à l’infarctus du myocarde et ou à l’accident vasculaire cérébral.

54. La consommation de nicotine et de produits du tabac augmente le risque de maladies cardiovasculaires.

55. La consommation de tabac, à fumer et sans fumée provoque des cancers de la cavité buccale, des cancers des lèvres, de la gorge (du pharynx et du larynx) et de l’œsophage.

56. L’ablation chirurgicale du larynx en cas de cancer peut rendre nécessaire une trachéostomie, à savoir la réalisation d’une ouverture au niveau du cou et de la trachée afin de permettre au patient de respirer.

57. Les fumeurs ont un risque beaucoup plus élevé de développer une leucémie aiguë myéloïde, un cancer des cavités des fosses nasales et du sinus paranasal, un cancer colorectal, un cancer du rein, du foie, du pancréas, de l’estomac, des ovaires ou des voies urinaires inférieures (notamment de la vessie, de l’uretère ou du bassinet du rein).

58. Certaines études ont établi un lien entre tabagisme et risque accru de cancer du sein, en particulier chez les gros fumeurs et les femmes ayant commencé à fumer avant leur première grossesse.

59. On sait également que fumer augmente le risque de cancer du col de l’utérus chez les femmes infectées par le papillomavirus humain.

60. Le tabac est responsable de nombreuses pathologies oculaires qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent aboutir à une perte permanente de la vue.

61. Les fumeurs sont exposés à un risque plus grand de dégénérescence maculaire liée à l’âge, une affection qui aboutit à une perte de vision irréversible.

62. Les fumeurs sont aussi exposés à un risque plus élevé de cataracte, une opacification progressive du cristallin qui bloque la lumière. La cataracte entraîne une perte de l’acuité visuelle, et la chirurgie est le seul moyen de restaurer la vision.

63. Des données probantes indiquent que le tabagisme provoque aussi le glaucome, une affection qui accroît la pression oculaire et peut endommager la vision.

64. Les adultes fumeurs sont davantage susceptibles de souffrir d’une perte auditive.

65. Les personnes qui ont fumé toute leur vie perdent en moyenne au moins 10 ans de vie.

66. À chaque bouffée de cigarette, des substances toxiques et cancérogènes sont libérées dans l’organisme et l’on sait que 70 d’entre elles au moins provoquent le cancer.

67. Le risque de contracter un diabète est plus élevé chez les fumeurs.

68. Le tabagisme est un facteur de risque de la démence, un syndrome qui se traduit par un déclin des fonctions mentales

69. La maladie d’Alzheimer est la forme la plus fréquente de la démence et, selon les estimations, 14 % des cas d’Alzheimer dans le monde peuvent être attribués au tabagisme.

70. Les femmes qui fument sont davantage susceptibles d’avoir des règles douloureuses et des symptômes plus sévères à la ménopause.

71. Chez les femmes fumeuses, la ménopause survient de 1 à 4 ans plus tôt que chez les non-fumeuses du fait que le tabagisme diminue la production d’ovules, et se traduit par une perte de la fonction reproductive et des niveaux d’œstrogènes plus faibles.

72. La fumée du tabac réduit l’apport d’oxygène aux tissus corporels.

73. Le tabagisme diminue la circulation sanguine, ce qui peut, en l’absence de traitement, évoluer vers la gangrène (mort des tissus) et obliger à amputer les zones atteintes.74. Le tabagisme accroît le risque de parodontite, une inflammation chronique des tissus qui entourent et soutiennent les dents, qui peut entraîner une destruction de l’os et un déchaussement, voire une perte des dents.

75. Les fumeurs ont un risque beaucoup plus élevé que les non‑fumeurs d’être victimes de complications postchirurgicales.

76. Les fumeurs sont plus difficiles à sevrer de la ventilation mécanique. De ce fait, leur passage en unité de soins intensifs et leur séjour à l’hôpital en général est souvent plus long, ce qui les expose potentiellement à d’autres infections.

77. Les fumeurs sont susceptibles de souffrir de troubles gastro-intestinaux, tels que les ulcères de l’estomac, les maladies inflammatoires de l’intestin – souvent associées à des crampes abdominales, une diarrhée persistante, de la fièvre et des saignements rectaux – et les cancers des voies digestives.

78. Les fumeurs sont davantage susceptibles de voir leur densité osseuse diminuer, leur risque de fracture augmenter, et de connaître de graves complications, telles qu’une consolidation retardée ou altérée.

79. Les composants de la fumée du tabac affaiblissent le système immunitaire, exposant les fumeurs au risque d’infections pulmonaires.

80. Les fumeurs ayant une prédisposition génétique aux affections auto‑immunes sont exposés à un risque accru de contracter diverses maladies, dont la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn, la méningite purulente, les infections postchirurgicales et les cancers.

81. Le tabagisme expose également les individus immunodéprimés, notamment les personnes atteintes de mucoviscidose, de sclérose en plaques ou de cancer, à un risque plus élevé de comorbidités et de décès prématuré.82. Les effets immunosuppresseurs du tabac exposent les personnes vivant avec le VIH à un risque plus élevé de contracter le sida. Parmi les fumeurs séropositifs pour le VIH, le nombre moyen d’années de vie perdues est de 12,3, soit plus du double du nombre d’années perdues par les non-fumeurs séropositifs pour le VIH.

83. Le tabagisme et l’exposition à la fumée du tabac au cours de la grossesse accroissent le risque de mort fœtale.

84. Les femmes qui fument ou qui sont exposées à la fumée secondaire pendant leur grossesse ont un risque de fausse couche plus élevé.

85. Les mortinaissances (l’accouchement d’un fœtus mort dans l’utérus) sont aussi plus fréquentes du fait d’une privation d’oxygène chez le fœtus et des malformations placentaires causées par le monoxyde de carbone présent dans la fumée du tabac et de la nicotine présente dans la fumée du tabac comme dans le tabac sans fumée.

86. Le risque de grossesse ectopique, une complication pouvant s’avérer fatale pour la mère chez qui l’œuf fécondé s’implante hors de l’utérus, est plus élevé chez les fumeuses.

87. Le sevrage tabagique et la protection contre l’exposition à la fumée secondaire sont particulièrement importants pour les femmes en âge de procréer qui souhaitent avoir un enfant et au cours de la grossesse.

88. Les cigarettes électroniques posent des risques importants pour les femmes enceintes qui les utilisent, car elles peuvent nuire au fœtus en croissance.

89. Les nourrissons nés de mères qui fument, consomment du tabac sans fumée ou sont exposées à la fumée secondaire au cours de la grossesse courent un risque plus élevé de naissance prématurée et de faible poids à la naissance.

90. Ce sont les gouvernements et les autorités locales qui paient pour éliminer les déchets du tabac, pas les fabricants de tabac. Arrêtez de fumer pour protéger l’environnement.

91. Les mégots de cigarettes font partie des déchets les plus fréquemment jetés dans le monde et ce sont les détritus les plus souvent ramassés sur les plages et les rives des cours d’eau du monde entier.

92. Des substances dangereuses ont été identifiées dans les mégots, notamment de l’arsenic, du plomb, de la nicotine et du formaldéhyde. Ces substances retenues dans les mégots pénètrent ensuite dans les milieux aquatiques et dans le sol.

93. La fumée du tabac peut contribuer à faire sensiblement augmenter les niveaux de pollution de l’air d’une ville.

94. La plupart des cigarettes sont allumées à l’aide d’allumettes ou de briquets à gaz. Si l’on utilise, par exemple, une allumette en bois pour allumer deux cigarettes, les 6000 milliards de cigarettes fumées dans le monde chaque année nécessiteraient de détruire environ 9 millions d’arbres afin de produire 3000 milliards d’allumettes.

95. Les cigarettes électroniques et les produits du tabac chauffés peuvent contenir des batteries qui devront faire l’objet d’une élimination particulière, ainsi que des produits chimiques, des emballages et d’autres produits non biodégradables.

96. Actuellement, la majorité des plastiques utilisés pour les réservoirs de liquide des cigarettes électroniques ne sont pas réutilisables ou recyclables ; les entreprises transnationales ont tendance à vendre des cartouches jetables, sans doute dans le but d’augmenter leurs ventes grâce à la consommation des clients réguliers.

97. On estime que les émissions causées par les produits du tabac sont équivalentes à celles de 3 millions de vols transatlantiques.

98. La fumée du tabac contient trois types de gaz à effet de serre – le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote – et elle pollue l’environnement intérieur et extérieur.

99. Dans le monde, environ 200 000 hectares sont consacrés à la culture et au séchage du tabac chaque année.

100. La déforestation liée à la culture du tabac a de nombreuses conséquences écologiques graves, notamment un appauvrissement de la biodiversité, l’érosion et la dégradation des sols, la pollution des eaux et l’augmentation du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère.

101. La culture du tabac implique généralement une utilisation massive de produits chimiques, notamment de pesticides, d’engrais et de régulateurs de croissance. Le ruissellement de ces produits chimiques depuis les zones tabacoles peut causer l’altération des sources d’eau potable.

102. Pour produire 300 cigarettes (environ une cartouche et demie), un arbre est abattu uniquement aux fins du traitement de la feuille de tabac.

103. 6000 milliards de cigarettes sont fabriquées chaque année, ce qui équivaut à environ 300 milliards de paquets (à raison de 20 cigarettes par paquet) de produits du tabac. Si l’on part du principe que chaque paquet vide pèse environ six grammes, il en résulte à peu près 1 800 000 tonnes de déchets d’emballage composés de papier, d’encre, de cellophane, de feuilles de métal et de colle. Si on ajoute à cela les déchets provenant des boîtes et des cartons utilisés aux fins de la distribution et de l’emballage, le poids total annuel des déchets solides de post-consommation est porté à au moins 2 000 000 tonnes.

Organisation Mondiale de la Santé

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Hôpitaux parisiens: «Nous n’avons jamais connu une telle situation»

La situation sanitaire en raison de la pandémie de Covid-19 est grave, très grave, et les médecins notamment réanimateurs et urgentistes qui sont chargés de la gestion de crise pour les 39 hôpitaux publiques parisiens ne mâchent pas leurs mots pour alerter de la situation. Ils vont bientôt être contraint de faire un tri entre les patients, alors que cela fait déjà plusieurs semaines que des soins sont déprogrammés.

Voici leur tribune, initialement publiée dans le Journal du Dimanche du 28 mars 2021 :

« L’épidémie de Covid-19 est de nouveau en progression constante dans toutes les Régions, et l’Île-de-France se retrouve malheureusement parmi les Régions en première ligne. Dans les quinze prochains jours, les contaminations ayant déjà eu lieu, nous avons une quasi-certitude sur le nombre de lits de soins critiques qui seront nécessaires et nous savons d’ores et déjà que nos capacités de prise en charge seront dépassées au terme de cette période. Il est trop tôt pour que la campagne de vaccination puisse améliorer significativement l’évolution de l’épidémie pendant cette période critique. Nous rappelons, s’il en était besoin, que la vaccination reste l’arme essentielle à moyen et long termes. Tous les indicateurs concordent pour affirmer que les mesures actuelles sont et seront insuffisantes pour inverser rapidement la courbe alarmante des contaminations.

Dans un but d’information et d’alerte légitime de nos concitoyens, de nos futurs patients et de leurs familles, nous souhaitons expliquer de manière transparente la situation à laquelle nous allons devoir faire face et comment nous allons l’affronter. Dans cette situation de médecine de catastrophe où il y aura une discordance flagrante entre les besoins et les ressources disponibles, nous serons contraints de faire un tri des patients afin de sauver le plus de vies possible. Ce tri concernera tous les patients, Covid et non Covid, en particulier pour l’accès des patients adultes aux soins critiques.

Nous n’avons jamais connu une telle situation, même pendant les pires attentats subis ces dernières années. Avant d’en arriver à cette période douloureuse mais proche, nous mettrons tout en œuvre pour en retarder l’échéance en utilisant toutes les ressources humaines et matérielles disponibles, en procédant à des évacuations sanitaires au maximum des possibilités même si celles-ci se réduisent de jour en jour du fait même de la progression de l’épidémie dans toutes les autres Régions. Nous utiliserons toutes les solutions innovantes qui pourraient permettre de limiter l’évolution vers des formes graves et de réduire la durée des séjours en réanimation. Ce tri se fera avec l’objectif permanent de garantir la disponibilité des ressources en soins critiques de manière collective, équitable, et homogène sur l’ensemble de notre territoire.

Le tri des patients a déjà commencé puisque des déprogrammations médicales et chirurgicales importantes nous ont déjà été imposées et que nous savons pertinemment que celles-ci sont associées à des pertes de chances et des non-accès aux soins pour certains patients. Ces déprogrammations vont devoir s’intensifier dans les jours qui viennent, n’épargnant bientôt plus que les urgences vitales. Depuis plusieurs jours, nous sommes déjà contraints de peser soigneusement les indications de certaines techniques de recours exceptionnel comme l’assistance circulatoire.

Nous, médecins impliqués dans la prise en charge des victimes graves de la pandémie, affirmons que nous serons présents auprès de tous les patients et de leurs familles pour les prendre en charge quelles que soient les difficultés de nos conditions d’exercice car c’est notre mission. Nous savons pouvoir compter sur la mobilisation sans faille de l’ensemble des soignants quelle que soit leur lassitude et malgré des conditions d’exercice qu’ils n’imaginaient pas connaître un jour.

Nous ne pouvons rester silencieux sans trahir le serment d’Hippocrate que nous avons prêté un jour.

Par 41 médecins, notamment réanimateurs et urgentistes chargés de la gestion de crise :

* Bruno Riou, directeur médical de crise (DMC) de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Frédéric Adnet, Alain Cariou, Marie-Pierre Dilly, Jacques Duranteau, Olivier Langeron, Jennifer Sobotka, DMC de groupe hospitalier (AP-HP). Élisabeth Balladur, Sébastien Beaune, Anne Bourgarit-Durand, Olivier Corcos, Bruno Crestani, Benjamin Davido, Pierre Deblois, Olivier Drunat, Albert Faye, Renato Fior, Pierre Frange, Hélène Goulet, Anne-Sophie Grancher, Bérangère Gruwez, Emmanuel Guérot, Magali Guichardon, Olivier Hanon, Nicolas Javaud, Nadia Ladjouzi, Thibault Lecarpentier, Jean-Laurent Le Quintrec, Galdric Orvoen, Éric Pautas, Benoît Plaud, Pierre-Alexis Raynal, Éric Revue, Véronique Simha, Brigitte Soudrie, Dominique Thabut, Samir Tine, Jean Vidal, DMC de site (AP-HP). Hawa Keita-Meyer, présidente de la Collégiale d’anesthésie-réanimation d’Île-de-France. Dominique Pateron, président de la Collégiale AP-HP des urgentistes. Antoine Vieillard-Baron, Président de la Collégiale de médecine intensive et réanimation d’Île-de-France. »

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Pourquoi le changement d’heure n’a-t-il toujours pas été supprimé en 2021?

Le changement d’heure est une aberration contre-nature. Tout le monde le sait, tout le monde est contre et l’Union européenne a décidé en 2018 de rapidement le supprimer . Pourtant, rien n’a changé en 2021, car nous vivons dans une société sclérosée, complètement en retard par rapport aux connaissances et aux enjeux de l’époque, et surtout sans réelle démocratie.

Le principe du changement d’heure est une aberration typique du capitalisme triomphant au 20e siècle. L’idée était en 1977, de manière administrative et technocratique, de faire plier la réalité naturelle aux besoins économiques, en l’occurrence pour faire des « économies d’énergie ».

C’est typique d’une réponse erronée formulée par le capitalisme, à un problème réel de la société. En effet, la société moderne est caractérisée par la mesure du temps, mais le problème est que la vie dans un pays comme la France n’est pas la même en fonction des saisons.

Il faudrait, et dans le futur c’est comme cela que fonctionneront les humains, s’adapter graduellement au changement des saisons, en se tournant vers le soleil et en adaptant les horaires de travail et d’école par rapport à lui. Il est évident par exemple que c’est très difficile pour un enfant de se lever de bonne heure en plein hiver, alors que cela pose beaucoup moins de problème au printemps quand le jour arrive tôt. Inversement, quand il fait beau, cela nécessite de passer beaucoup plus de temps dehors et par exemple d’avoir une pause méridienne plus longue, alors qu’au contraire en hiver on peut plus facilement rester enfermer longtemps au chaud dans une pièce à étudier ou travailler.

Seulement, cela n’intéresse pas le capitalisme qui a besoin d’une société entièrement soumise à ses flux et ses cycles, avec une grande homogénéité d’ensemble. Cette homogénéité a permis beaucoup de progrès pour l’humanité, en lui donnant une perspective universelle, une conscience mondiale, planétaire. C’est indéniable. Mais le corollaire est que le capitalisme est incapable de proposer la finesse et la souplesse nécessaire à une vie épanouie, car naturelle. En l’occurrence, il est incapable de répondre aux besoins de l’horloge biologique, dont le fonctionnent dépend du soleil et donc de l’heure solaire.

Pire encore, le capitalisme dérègle la nature, à très grande échelle, puis il est incapable de réparer ses erreurs manifestes. C’est vrai pour le réchauffement climatique par exemple. Les partisans du capitalisme voient très bien que c’est un problème et aimeraient y remédier ; dans les faits pourtant rien ne change.

C’est exactement la même chose pour le changement d’heure dans la plupart des pays. En 1977, le capitalisme a considéré qu’il était impératif de proposer quelque chose d’aussi radical que le changement de fuseau horaire deux fois par an, au nom de l’industrie énergétique. Depuis, il est établi que cela n’a pas vraiment d’effet positif, alors que c’est au contraire très perturbant pour les organismes. Mais la société, soumise au capitalisme et donc à ses grandes limites, est maintenant incapable d’y remédier alors que cela paraît pourtant très simple de le faire.

La situation actuelle est en effet particulièrement déroutante.

En 2018, alors que le sujet était sur la table depuis longtemps, la Commission européenne avait envisagé de supprimer le changement d’heure dès 2019. Rien n’a été acté et en mars 2019, le Parlement européen a finalement voté un report à 2021. Depuis, la société a été chamboulée par la pandémie de Covid-19 (c’est particulièrement vrai en ce qui concerne l’Union européenne) et la mesure est passée à la trappe.

Rien n’a été préparé, discuté, organisé. La poussière a été poussée sous le tapis et donc ce 28 mars 2021 à 2h du matin, il était en fait 3h, afin de passer sur le fuseau horaire UTC+2 en France. Et personne ne sait maintenant quand prendra fin cette mauvaise habitude bi-annuelle.

Le problème pour l’Union européenne est celui de l’harmonisation entre les pays, chacun étant censé choisir son propre fuseau horaire. Mais cela n’est qu’un aspect secondaire, technique, et n’a rien à voir avec le problème de fond. Il ne s’agit pas ici de faire un critique populiste de l’« Europe » et de verser dans le romantisme national en s’imaginant que la France seule ferait mieux.

Le problème, ce ne sont pas les structures en elles-mêmes ; le problème c’est le fonctionnement général de la société qui est caractérisé par l’économie capitaliste (autrement dit le règne de la marchandise) et l’absence de pouvoir populaire.

Une société authentiquement démocratique, caractérisée par l’hégémonie des classes populaires sur la société, prendrait facilement en compte cette question des horaires et du changement de saison. Elle saurait orienter et administrer la société vers la célébration de la réalité naturelle, avec le soleil et ses cycles saisonniers au cœur de cette célébration de la nature. Ce doit être un point essentiel du programme de la Gauche.

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18 mars 2021: le gouvernement avec des demi-mesures au lieu d’un réel confinement

Face à l’apparition d’une troisième vague épidémique entraînant une sur-charge hospitalière particulièrement catastrophique dans seize départements, le gouvernement est obligé d’agir. Mais il maintient sa ligne : surtout pas de confinement, surtout rien de drastique, surtout rien de trop contraignant. Il maintient son choix de sacrifier une partie de la population, en espérant que la vaccination sauve la mise le plus rapidement possible et fasse tout oublier.

La pandémie dure depuis un an, c’est long et douloureux psychologiquement, socialement, culturellement, parfois sur le plan de la santé aussi. Certes. Mais la réalité est surtout que les gens en France vivent largement leur vie, en s’étant adapté à la situation. Les plus jeunes qui étaient habitués à avoir beaucoup de rapports sociaux ont toujours beaucoup de rapports sociaux, les moins jeunes voient leurs amis et leurs familles régulièrement, dans beaucoup de disciplines sportives les activités ont lieu, y compris des compétitions, les travailleurs travaillent, les manifestants manifestent ou occupent des théâtres, etc., etc.

Cela fait que malgré un large respect des gestes barrière et du port du masque dans la plupart des situations publiques (transport, commerce, etc.), le virus circule beaucoup et il y a une troisième vague. C’est surtout le cas en Île-de-France, dans les Hauts-de-France ainsi que les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l’Eure, mais la situation est loin d’être réjouissante ailleurs.

Si on veut y faire face, il faut ce qu’il faut et un confinement strict s’impose, comme en mars 2020, car cela avait drastiquement fait reculer l’épidémie dans le pays et sauvé des milliers de vies. Le gouvernement en est incapable aujourd’hui. Le cap est maintenu et, donc, contrairement aux attentes d’une part importantes des milieux hospitaliers (qui devraient pourtant décider), il n’y a pas de confinement, mais simplement des demi-mesures qui ne changeront pas grand-chose à la situation.

Dans les 16 départements concernés, les gens sont censés rester chez eux, mais en fait ils iront au travail ou à l’école comme c’est déjà le cas, ils auront toujours le droit de sortir de chez eux la journée. Bien sûr, les commerces (hors alimentaires et librairies) seront fermés, ce qui n’est pas un changement négligeable, encore que les galeries commerçantes sont déjà fermées depuis plusieurs semaines. Mais on sait très bien que l’enjeu n’est pas là, mais surtout dans les brassages de population pour les rencontres amicales et familiales, car le variant britannique est très contagieux même si les gens ne se font pas la bise ni ne s’approchent trop les uns des autres.

Le pseudo-confinement de seize départements, avec son auto-attestation et son périmètre de 10 km à respecter, ne permet que très peu d’agir à ce niveau-là et on a du mal à imaginer que cela change les habitudes des gens par rapport à ces dernières semaines… On connaît notamment les mœurs de la région parisienne. Il faut donc s’attendre dans les prochaines semaines à ce que l’épidémie suive sa progression en France, dans toutes les régions.

D’autres mesures suivront probablement, car la tension hospitalière ne devrait pas diminuer. Cela va être d’autant plus traumatisant pour la France qu’à côté, beaucoup de pays devraient voir leur situation s’améliorer avec le printemps ou le début de l’été.

La différence est d’ailleurs déjà immense si l’on compare la France à l’Allemagne, qui a de son côté ses écoles fermées et un confinement assez important.

Il y a eu en un an, à la date du 18 mars 2021, deux fois plus de cas déclarés en France qu’en Allemagne, soit 4,15 millions contre 2,61 millions. Et cela alors que la population allemande est plus importante (mais les tests y ont été déployés beaucoup plus massivement et rapidement et la population n’a pas eu la même position face aux exigences qu’en France).

En ce qui concerne les nouveaux cas quotidiens, à la date du 17 mars 2021, il y a un gouffre : 38 501 en France contre 7 705 en Allemagne. Idem pour le nombre de décès le même jour : 241 contre 91.

Le confinement assez important dure depuis sept semaines en Allemagne, avec fermeture des écoles, mais le gouvernement repousse toutefois le déconfinement en raison d’un rebond de l’épidémie et d’un taux d’incidence (sur 7 jours) de 82,9 (cas pour 100 000 habitants). En France, ce taux est de… 266,22 ! Il est même de 388,9 à Paris, 512,7 en Seine-Saint-Denis et 544,12 dans le Val-d’Oise !

On se dit normalement que la situation est très grave et qu’il faudrait faire comme l’Allemagne, et confiner immédiatement et strictement. C’est exactement l’inverse que fait la France, puisque le premier ministre a expliqué ni plus ni moins qu’il considère que c’est une bonne chose de ne pas avoir confiné il y a quelques semaines… car sinon il aurait fallu prolonger encore et encore le confinement !

Le gouvernement français fait donc le choix du cynisme, en assumant d’avoir beaucoup plus de morts qu’ailleurs, en assumant de sacrifier une partie de la population au nom de l’économie. La France est hantée par son déclassement économique et pratique la fuite en avant, en attendant la généralisation de la vaccination. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain et les semaines et mois à venir font être très compliquées sur le plan sanitaire. Probablement même que la France n’échappera même pas au confinement tant redouté, et cela sera d’autant plus traumatisant si à côté les pays comme l’Allemagne font le chemin inverse, et qu-ils exercent une pression gigantesque pour l’instauration d’un passeport vaccinal…

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Les cinq salauds du Conseil scientifique qui veulent confiner les personnes âgées et les plus fragiles

Reflet du social-darwinisme, des membres du conseil scientifique publient un article en anglais afin de pousser au confinement des personnes âgées et des plus fragiles. C’est ignoble.

C’est une initiative à peine croyable. Cinq membres du Conseil scientifique ont décidé de s’exprimer en faisant fi de cette structure, mais en s’en arrogeant le prestige. Ils ont poussé le caractère anti-démocratique de leur initiative jusqu’au bout, en publiant leur point de vue en anglais, dans une revue médicale britannique, The Lancet : « Immune evasion means we need a new COVID-19 social contract« .

C’est là chercher à poignarder le peuple dans le dos, en avançant les pions du social-darwinisme de manière masquée. C’est ignoble.

Car que disent ces gens ? Ils disent ce que disent les pires gens en France depuis le début de la pandémie : il y en a assez de maltraiter la vie quotidienne de la majorité au nom des plus vieux et des plus fragiles. Ces derniers n’ont qu’à se mettre de côté. Heureusement, une telle position a provoqué un haut-le-cœur démocratique. C’était tellement ignoble que cela a été considéré comme immédiatement inacceptable.

Mais comme la situation est délétère depuis plusieurs mois et qu’il y a un grand tournant à Droite du pays, la thèse revient en force. C’est le reflet du social-darwinisme, d’une logique fasciste. C’est marche ou crève. Et afin de se justifier, les auteurs avaient besoin d’un prétexte : ils l’ont avec les variants. Puisque tout recommence, alors il faut tout changer et faire ce qui a été raté depuis le début : mettre les personnes âgées et les plus fragiles de côté, et tant pis pour elles.

Il en va de l’économie, disent les auteurs, il en va des jeunes, et de toutes façons les gens en ont assez, ils ne font plus confiance aux gouvernements, alors autant y aller et leur faire accepter des mesures moindres en mettant les personnes âgées et les personnes fragiles de côté. De toutes façons, disent-ils, de mars à juin 2020, 96% des morts additionnels liés au COVID-19 ont concerné des patients âgés de plus de 70 ans.

Tel est le cynisme de l’immunologue Jean-François Delfraissy (par ailleurs président du Conseil scientifique), de Franck Chauvin (président du Haut Conseil pour la santé publique), de l’anthropologue Laëtitia Atlani-Duault, de l’infectiologue Denis Malvy, du virologue Bruno Lina.

Et la conclusion de leur texte est sans ambiguïtés :

« Nous, scientifiques qui travaillons contre le COVID-19, devons avoir le courage de nous adresser à ceux qui sont au pouvoir, qui portent la responsabilité ultime pour les politiques choisies et leurs conséquences.

Si cette responsabilité est esquivée ou retardée, le jour inévitable de l’addition à payer pourrait être terrible. »

Telle est la menace absolument caractéristique du social-darwinisme, le chantage du fascisme : laissez-nous être anti-social, sinon le caractère anti-social refoulé reviendra de manière encore plus violente !

Quels salauds ! Il faut s’opposer à eux. Et se rappeler du pasteur Martin Niemöller:

« Quand ils sont venus chercher les juifs
je n’ai rien dit
car je n’étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les communistes
je n’ai rien dit
car je n’étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes
je n’ai rien dit
car je n’étais pas syndicaliste.

Et quand ils sont venus me chercher
il n’existait plus personne
qui aurait voulu ou pu protester… »

 

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La Gauche doit promouvoir une Sécurité sociale à 100 %

L’assurance santé est un business important en France, avec une part de plus en plus importante du privé dans la prise en charge des soins médicaux. C’est injustifiable, et ce doit être un point clef du programme démocratique de la Gauche que d’écarter les compagnies privées grâce à une Sécurité sociale prenant en charge 100 % des dépenses de santé.

La Sécurité sociale est un acquis démocratique important, obtenu en raison du poids politique de la classe ouvrière en 1945. Le principe est celui de la cotisation obligatoire de la part des travailleurs au sein d’une caisse publique. Cela permet d’avoir ses frais de santé couverts par la collectivité. En pratique cependant, la Sécurité sociale ne prend en charge qu’une partie des dépenses de santé.

Par exemple, une consultation chez un médecin généraliste en 2021 coûte 25 euros (ce qui est très cher), mais n’est remboursée qu’à hauteur de 16,50 euros par la Sécurité sociale.

Cela n’a rien de nouveau, mais le processus s’est accéléré au 21e siècle. Dans les faits, le secteur privé a en France une main-mise de plus en plus grande sur ce qui est un véritable business de l’assurance santé.

Un moment clef pour les compagnies privées a été la loi ANI de 2016, mise en place par la fausse « Gauche », qui impose à toutes les entreprises de proposer aux salariés une complémentaire santé et de la financer à 50% minimum. Il s’agit ni plus ni moins que d’une privatisation de la sécurité sociale, en orientant ce qui devrait être des cotisations sociales publiques vers le secteur privé.

Cette loi ne fut pas un point de départ, mais plutôt l’aboutissement d’un mouvement de privatisation de l’assurance maladie en France au 21e siècle, avec la montée en puissance de quelques grandes compagnies privées. Elles sont issues en grande partie des « mutuelles » corporatistes du 20e siècles, ainsi que du monde des assurances. Ces différents types de compagnies ont beaucoup fusionnés durant les 20 dernières années, pour former quelques grands groupes très puissants, souvent très agressifs commercialement via la publicité.

La loi ANI de 2016 a permis un bon du marché de l’assurance santé, qui a progressé de 2,3 % en 2017, alors que ces compagnies étaient déjà extrêmement implantées (la plupart des personnes ayant déjà une « mutuelle » ou une assurance santé). Cela donne pour 2017 un marché représentant 37,1 milliards de cotisations privées récoltées.

En 2018, l’association UFC-Que Choisir a publié une étude montrant que ces compagnies ont fait exploser le montant des cotisations récoltées, avec une hausse « trois fois supérieure à l’inflation depuis 2006 » et depuis 2010, une augmentation des frais « deux fois plus vite que les remboursements accordés aux assurés ». La tendance est la même chaque année depuis, avec toujours selon l’UFC-Que Choisir une hausse de + 4% en 2019, + 5% en 2020 et donc + 4,3% cette année.

Tout ceci ne signifie par pour autant que la Sécurité sociale (et ses différentes caisses) soit amenée a disparaître en France sous la pression du capitalisme. Au contraire, elle prend en charge une part immense des dépenses de santé, avec en 2019 470 milliards d’euros de prestations versées. C’est plus que le budget de l’État qui était cette année-là de 350 milliards d’euros.

Cela signifie par contre qu’il y a des compagnies privées qui visent à faire un profit sur une partie des dépenses de santé, alors que la Sécurité sociale pourrait très bien les prendre en charge elle-même, puisqu’elle le fait déjà pour le reste.

Cela revient en fait à faire que ce qui coûte très cher soit pris en charge par la collectivité via la Sécurité sociale, et que par contre ce qui peut être rentable en termes d’« assurance » soit orienté vers le privé.

C’est inacceptable pour la Gauche, alors il n’y a aucune raison que la Sécurité sociale ne gère pas 100 % des dépenses et des cotisations de santé.

Cela pose également la question de la nature de ces dépenses de santé. En effet, il y a derrières toutes ces dépenses de santé assurées par la Sécurité sociale et les compagnies privées, tout un business des cliniques privés, des médecins spécialisés richissimes, des laboratoires pharmaceutiques et des industriels.

Une Sécurité sociale forte, gérant 100 % des dépenses et des cotisations, aurait forcément beaucoup plus de poids pour un meilleur contrôle démocratique de ces dépenses de santé et de leur prix.

Et ce serait un contre-poids de taille à la fuite en avant individualiste.

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Covid-19: refuser la vaccination serait une erreur

L’humanité est confrontée à une pandémie de grande ampleur et la vaccination apparaît comme une solution, en tous cas à court terme. La refuser serait une erreur, car ce serait accepter de ne rien faire contre une maladie très dangereuse et dévastatrice sur le plan sanitaire. Voici, de manière très synthétique, une réponse aux principales questions qui peuvent être posées à propos de la vaccination contre le Covid-19.

Qui réalise les vaccins, qui les met en place ?

Les vaccins sont réalisés par des monopoles de l’industrie pharmaceutique. On parle ici de CureVac, AstraZeneca, Moderna, Sanofi-GSK, Pfizer et Johnson&Johnson.

Il y a une mise en place au niveau européen. Les 27 pays, sous l’égide de la Commission européenne, ont passé en effet des contrats avec ces monopoles.

On ne sait pas en quoi consiste ces contrats, mais il apparaît déjà que les monopoles concernés seront à l’abri en cas d’effets secondaires des vaccins qu’ils ont réalisé.

C’est là ni démocratique, ni populaire, mais le souci est qu’on a besoin de ces vaccins…

Pourquoi et comment les vaccins ont pu arriver aussi rapidement ?

Ce qui est marquant à propos de la vaccination contre le Covid-19, c’est la rapidité avec laquelle les candidats-vaccins ont été mis au point puis testés, puis déployés.

On peut se demander pourquoi pour certaines maladies, par exemple contre le VIH responsable du SIDA, aucune vaccination n’a encore été mise au point, alors que les premiers vaccins contre le Covid-19 sont déjà déployés.

Il y a en fait une très grande différence entre ces deux maladies, et celle-ci tient en la réaction naturelle de l’organisme face au virus. Dans le cadre du VIH, il y a une grande difficulté du système immunitaire à se défendre. Dans le cas du Covid-19, le système immunitaire réagit très bien et dans la plupart des cas cela suffit à faire que la maladie soit relativement bénigne, quoique particulièrement virulente chez un certain nombre de personnes.

En tous cas, il y a donc un terrain favorable à la vaccination, puisqu’il « suffit » normalement de stimuler le système immunitaire pour que celui-ci soit préparé à se défendre. Au sens strict, cela n’a donc rien d’extraordinaire sur le plan de la recherche médicale.

Qu’en est-il des tests et des certifications ?

Très rapidement, en quelques semaines seulement, les laboratoires ont donc utilisé les techniques déjà à leur disposition et les ont adaptées pour le Covid-19, puis ont testé cela au moyen d’essais cliniques sur des personnes volontaires.

Bien entendu, il y a eu un passage par l’expérimentation animale, ce qui est une abomination et n’aurait pas dû avoir lieu.

Si tout est allé très vite, c’est pour des raisons économiques et politiques. Des moyens financiers, techniques et logistiques énormes ont été déployés pour favoriser la recherche et la mise au point des vaccins. Pour la plupart des laboratoires concernés, l’essentielle des équipes se sont concentrées à cette tâche, aux État-Unis par exemple, c’est directement l’Armée qui a été mobilisée pour assister la recherche, etc.

Ainsi, de par l’actualité de la pandémie, il a été facile de trouver des volontaires et des moyens pour faire ces essais. Comme le coronavirus responsable de la maladie circule beaucoup, il est facile d’avoir un élément de comparaison entre un groupe vacciné et un groupe qui ne l’est pas.

Il en est de même pour toutes les procédures de certification, de vérification. On ne peut pas dire que celles-ci soient passées à la trappe ; elles ont été réalisées de la même manière que pour les autres médicaments et vaccins actuellement disponibles. La seule différence, c’est que là où en temps normal un nouveau vaccin n’est qu’un dossier de plus sur la table, cette fois-ci tout a été étudié en priorité.

D’ailleurs, toutes ces procédures de vérification et les phases d’essais cliniques ne sont pas encore terminées pour la plupart des vaccins. En ce qui concerne la France, à la date du 6 janvier 2020, seul le vaccin du laboratoire Pfizer/BioNTech est autorisé et déployé. Celui du laboratoire Moderna a été autorisé par l’Agence européenne du médicament le 6 janvier 2020 et devrait être autorisé dans les jours suivant par les autorités françaises.

Proche de nous, il y a au Royaume-Uni un autre vaccin qui est autorisé, celui du laboratoire AstraZeneca avec l’université d’Oxford. L’Agence européenne du médicament n’a pas rejeté ce vaccin, elle n’a tout simplement pas encore les données suffisantes permettant son évaluation.

En quoi consiste la technologie « ARN messager » ?

Concrètement, dans le corps humain, l’ADN donne des ordres pour produire des protéines : ces ordres sont portés par l’ARN (d’où qu’il soit « messager »). L’ARN est produit à la chaîne et n’existe que temporairement.

Certains vaccins consistent à ajouter un ARN messager de plus. Au lieu d’incorporer dans l’organisme un morceau de virus, ou bien une version altérée ou inactive du virus, le principe est d’incorporer directement dans l’organisme un petit morceau de code (l’ARN) pour faire produire un morceau de la structure du virus.

Les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna utilisent ainsi tous deux cette technologie à ARN messager. C’est une technique nouvelle dans son utilisation pour un vaccin humain, mais elle existe en fait déjà depuis des années pour les animaux et la recherche était extrêmement avancée pour la déployer à grande échelle.

Le Covid-19 a consisté en une opportunité pour les laboratoires ayant développée cette technologie et qui étaient tout à fait prêts, profitant de l’occasion pour déployer leurs vaccins déjà au point techniquement. Au sens strict d’ailleurs, ces laboratoire « attendaient » justement qu’une telle pandémie se produise pour déployer leur technologie.

Ils la considèrent comme meilleure, car plus ciblée, plus spécifique. En l’occurrence, c’est la protéine Spike qui est codée par l’ARN messager du vaccin.

Cette protéine est une sorte de spatule que le virus utilise pour pénétrer dans les cellules humaines. En la produisant artificiellement, l’organisme apprend à la reconnaître et développe immédiatement des anticorps contre elle. Une fois en présence du « vrai » virus, l’organisme est ainsi prêt à le combattre rapidement et efficacement, sans développer de maladie.

Contrairement à ce qui peut être dit de manière farfelue, il ne s’agit pas ici de manipulation génétique. On ne touche pas aux noyau des cellules humaine et l’ADN n’est aucunement altéré. La technique consiste simplement à faire la même chose que les virus eux-mêmes, qui existent massivement dans la nature, c’est-à-dire de diffuser leur ARN dans la cellule pour faire produire quelque-chose à la cellule.

Par contre, les recherches sur l’ARN n’en sont au sens strict qu’à leurs débuts, parce que le néo-darwinisme conçoit l’être humain comme « fixé » par un ADN, sans interaction avec son environnement, comme si le corps humain avait une « base » entièrement séparée du reste de la nature.

C’est là une simplification qui rend complexe cette question de l’ARN, même si de fait, l’ARN messager est détruit quasi immédiatement par l’organisme, de par un processus naturel tout à fait habituel.

Quelle preuve avons nous de l’innocuité des vaccins ?

Avant leur mise sur le marché, les vaccins sont testés sur des milliers de personnes, qui sont suivies cliniquement de manière très stricte afin de surveiller les réactions graves.

Cela ne permet pas d’écarter au maximum les risques, mais il faut bien saisir que les décisions reposent entièrement sur un principe comptable. Un vaccin est mis sur le marché à partir du moment où l’on considère que les dégâts qu’il cause sont bien moindres que ceux causés si on ne met pas en place ce vaccin.

Il n’y a donc pas de raison légitime de se méfier plus spécifiquement des vaccins contre le Covid-19 que de n’importe quel autre vaccin déjà sur le marché… ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’effets secondaires.

Au sens strict, si on est de Droite, ou bien si on est un anarchiste, on peut raisonner de la manière suivante : je suis jeune, je ne risque pas grand-chose avec le Covid-19, par contre le vaccin il y a une probabilité vraiment très faible mais existante qu’il y ait des effets secondaires, donc je ne me vaccine pas.

Si on est de Gauche, on sait que les intérêts de quelques uns doivent s’effacer devant les intérêts de tous et même si on est jeune, on fait le choix de se vacciner.

Quelles preuves avons nous de l’efficacité des vaccins ?

La plupart des candidats-vaccins sont au point depuis très longtemps, dès le printemps 2020. La raison qui fait qu’ils ne sont déployés que maintenant, c’est justement parce qu’il doit être vérifié leur efficacité.

Pour cela, il n’y a pas le choix, il faut vacciner des personnes volontaires, puis attendre pour observer. Concrètement, un candidat vaccin est administré chez des milliers de personnes. La moitié du groupe reçoit le vrai vaccin, l’autre moitié reçoit un vaccin « vide », afin de pouvoir comparer.

Dans le cas du vaccin Pfizer/BioNTech, ce sont 43 500 personnes qui ont été testées (dont la moitié constitue le groupe placebo). Au bout de quelques semaines, 94 personnes se sont retrouvées positives au Covid-19. La grande majorité d’entre-elles faisaient parties groupe placebo et il en est donc déterminé de manière statistique que le vaccin est efficace à hauteur de 90 %.

C’est une efficacité très importante, car un vaccin aurait très bien pu être autorisé avec un score bien plus faible, autour de 70 %, voire de 50 % seulement, car cela suffirait à aider à contrôler l’épidémie.

La protection offerte par le vaccin est-elle durable ?

C’est là une grande inconnue, en raison justement du fait que tout cela est très récent. Cette donnée sera d’ailleurs probablement différentes d’un vaccin à l’autre. Il se peut que, comme pour la grippe saisonnière, les mutations régulières du virus nécessitent chaque année un nouveau vaccin. Il se peut également que, comme pour d’autres virus, un seul vaccin (en une ou deux injections), soit suffisant pour plusieurs années, car le système immunitaire garde en mémoire ce qu’il a appris à combattre.

En attendant, il est admis que les vaccins actuels immunisent (dans l’immense majorité des cas) pour aux moins plusieurs semaines et que cela suffit déjà à être utile pour contrôler la pandémie. Seul le temps, par définition, va permettre de connaître la durée de l’immunité procurée par le vaccin ou les différents vaccins.

Faut-il rendre la vaccination contre le Covid-19 obligatoire ?

Au sens strict, la vaccination n’est pas un choix individuel, mais relève d’une stratégie collective. Il ne s’agit pas tant se protéger soit-même que de participer à ériger une barrière immunitaire collective empêchant la circulation et la mutation du virus.

Un individu n’a donc pas de raisons objective de refuser le vaccin pour lui-même, alors qu’il s’agit en fait d’un choix de société. La question ne se pose pas pour l’instant, car les doses de vaccins disponibles ne permettent pas encore une vaccination massive, mais la question se posera probablement rapidement.

La Gauche, de par sa défense de l’intérêt collectif contre l’individualisme prôné par la Droite et les libéraux, ne peut qu’être favorable à la vaccination de masse et son caractère obligatoire.

Elle doit toutefois exiger que les monopoles soient sous contrôle démocratique et populaire, que tout soit public. Cela va avec à l’exigence d’élever sans cesse le niveau général des connaissances scientifiques.

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Covid-19: est-ce le cabinet américain McKinsey qui gouverne la France?

C’est le reflet de la décadence de l’appareil d’État français, incapable de gérer le processus de vaccination : un cabinet de conseil américain a été payé pour l’aider… c’est-à-dire pour décider.

Le cabinet de conseil américain McKinsey est une entreprise très importante du capitalisme mondial, étant utilisé par la grande majorité des 200 principales entreprises mondiales. Un cabinet de conseil a comme rôle de fournir des cadres pour les appareils des entreprises, lorsque celles-ci font face à un problème qu’elles n’arrivent pas à résoudre. C’est ce qu’on appelle également le consulting. Tout cela a un coût bien entendu, McKinsey ayant un chiffre d’affaires annuel de pratiquement huit milliards de dollars.

Le gouvernement français a fait appel à ce cabinet de conseil, en raison de sa propre incapacité à cerner les aspects du processus de vaccination. Cela signifie qu’aucun haut fonctionnaire français n’a été considéré comme à la hauteur pour diriger et mener un processus d’analyse de la question. Il faut également noter que McKinsey siphonne dans la pratique les plus grandes écoles d’ingénieur français, y compris Polytechnique. Ainsi, le personnel qui auparavant aurait relevé de l’appareil d’État sont aspirés par les grandes entreprises – ou plus exactement les monopoles.

Ces monopoles prennent en partie le dessus sur les États, en raison de l’incroyable volume d’accumulation capitaliste et donc de leur énorme poids. Les cadres des monopoles sont alors d’un meilleur niveau que ceux des États, en raison des salaires, du prestige, des facilités matérielles, etc. C’est un phénomène d’une gravité exceptionnelle et en même temps quelque chose de tout à fait logique dans le capitalisme.

Le gouvernement français a concrètement fait appel à McKinsey depuis début décembre au moins ; le Canard enchaîné a même révélé que c’était le représentant français du cabinet de conseil, Maël de Calan, qui avait expliqué en quoi consistait la stratégie gouvernementale anti-covid 19 lors d’une visioconférence le 23 décembre 2020 à laquelle participaient le ministre de la Santé Olivier Véran, les directeurs des Agences régionales de santé, les directeurs d’hôpitaux sélectionnés pour démarrer la campagne.  

McKinsey s’occupe plus spécifiquement de « la définition du cadre logistique », de « l’établissement d’un benchmarking logistique avec d’autres pays », de « l’appui à la coordination opérationnelle du groupe de travail ».

On ne voit nullement là quelque chose de si complexe que des hauts fonctionnaires français ne puissent réaliser. Encore faut-il qu’ils soient à la hauteur culturellement et qu’on leur fasse confiance. Le gouvernement français a considéré que non, préférant la consommation de consultants et également, de ce fait, une absence de prise de responsabilité étatique. Car dans les faits le rôle de l’État a été remis à McKinsey.

C’est à la fois une mentalité d’entreprise – typique d’Emmanuel Macron pour qui l’État c’est une sorte d’interface aux entreprises et aux gens – et un terrible aveu d’échec. L’appareil d’État ne fait plus le poids face aux grands défis. C’est la preuve d’un changement d’époque, du fait que l’État doit être remplacé par la démocratie du peuple, une démocratie qui ne peut exister qu’en ayant arraché le pouvoir aux monopoles.

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Fin du «confinement»: la France fêtera Noël pour tenter d’oublier la réalité

Emmanuel Macron a sauvé Noël. Du moins c’est ce qu’il voudrait faire croire, car dans les faits l’État ne gère plus grand-chose et ne fait que courir après la réalité du pays. Le second confinement est un lamentable échec et la France n’imaginait pas une seconde ne pas fêter Noël ni le Premier de l’An. Le chef de l’État et son gouvernement doivent donc s’aligner, avec le risque évident de faire repartir l’épidémie, avant et surtout pendant les fêtes.

Emmanuel Macron a indiqué que le « confinement » sera levé le 15 décembre, si les chiffres sont bons, puis qu’il n’y aurait pas de restrictions pour Noël et le Premier de l’An. Pourtant, il n’y a pas de confinement et chacun fait déjà ce qu’il veut ou à peu près, plus ou moins discrètement, de manière plus ou moins assumée. Les forces de police n’ont de toutes manières aucunement la capacité ni la volonté de faire respecter quoi que ce soit, hormis pour quelques opérations bien ciblées.

La véritable annonce du Président concerne donc la date du samedi 28 novembre, avec la réouverture des magasins « non essentiels ». Cela marquera la fin de ce semi-confinement, ou faux confinement, et il est évident que cela va s’accompagner d’un relâchement majeur des comportements tout au long du mois de décembre.

Il y a beaucoup de dignité dans ces propos du professeur Rémi Salomon, qui est le président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et qui a tenu à faire des recommandations pour accompagner les annonces d’Emmanuel Macron :

« On coupe la bûche de Noël en deux et papy et mamie mangent dans la cuisine et nous, dans la salle à manger. Il ne faut pas manger avec papy et mamie, même à Noël, même si on a pris des précautions avant. On peut aller chez papy et mamie à Noël, mais on ne mange pas avec eux. Si je transmets le virus à papy et mamie, c’est pire que tout. »

Il y a beaucoup de dignité, mais c’est aussi terriblement à côté de la plaque. Une telle précision est absolument inaudible dans le pays et d’ici au réveillon du 24 décembre, le semi ou faux confinement de novembre ne sera qu’un lointain souvenir. Il va sans dire que le réveillon de la Saint-Sylvestre sera encore pire de ce point de vue là.

Heureusement, et c’est bien la moindre des choses, il ne sera pas possible de louer de salles ni de se retrouver en discothèques ou bars. Les Français ont toutefois de grandes maisons à disposition et il y a fort à parier que les soirées seront nombreuses, à nombreux, et bruyantes. Il s’agira d’oublier 2020, avec l’idée de rayer cela de la mémoire comme un mauvais souvenir.

Mais si les fêtes auront été surtout propices à la multiplication de foyers épidémiques, comme on peut s’y attendre, alors 2021 commencera de la plus terrible des manières, avec une reprise drastique de la circulation du virus.

Pourquoi ce qui s’est passé au début de l’automne ne se reproduirait pas à l’hiver ? En attendant, Noël est « sauvé », et avec lui surtout la course effrénée à la consommation de cadeau. Toujours pas de remise en cause, toujours la même fuite en avant… Mais jusqu’à quand ?

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Société

Course au vaccin contre le Covid-19: l’humanité apprentie sorcière ?

La course au vaccin est menée à grande échelle et de manière très rapide depuis le début de la pandémie de Covid-19. En moins d’un an, deux candidats-vaccins sont proches d’une autorisation de mise sur le marché au mois de novembre 2020, alors qu’il y a en tout 180 projets différents partout dans le monde. L’humanité joue-t-elle avec le feu, en espérant rapidement un remède qui pourrait s’avérer pire que le mal ? Voici une présentation de la situation afin d’y voir plus clair.

Dès le début de l’année 2020, les laboratoires pharmaceutiques et les groupes de recherches spécialisés se sont mis en branle. Les premiers candidats-vaccins contre le Covid-19 ont été très vite prêts, dès le printemps ou à l’été, avec 40 d’entre eux qui sont d’ores et déjà en phase de test clinique sur l’homme. Ce sont uniquement ces protocoles de tests qui font que les candidat-vaccins ne sont pas encore disponibles à la vente, mais il y a une pression énorme pour qu’ils le soient rapidement. Rappelons qu’entre-temps, il y a forcément l’expérimentation animale pour chercher dans toutes les directions, au mépris des raisonnements scientifiques, afin de trouver quelque chose, à tout prix, au moyen d’accumulations de données.

Cette approche est d’autant plus forte que la pression est politique, de la part des dirigeants des grandes puissances qui veulent à tout prix faire redémarrer la machine capitaliste en s’imaginant mettre de côté le virus le plus vite possible, sans rien remettre en cause.

L’exemple le plus connu est évidemment celui du président américain Donald Trump dont l’administration appuie directement la recherche d’un vaccin avec dix milliards de dollars mis sur la table, ainsi que la logistique de l’armée américaine elle-même mise à disposition de cette course. L’opération a été nommée « Warp Speed », une référence à la science-fiction désignant une vitesse supérieure à celle de la lumière, qu’on retrouve dans la série Star Trek par exemple.

Il en est de même dans la plupart des pays avec les États encadrant, organisant et finançant directement les groupes pharmaceutiques pour que ceux-ci soient prêts le plus vite possible. Ce qui se passe est simple : les États mettent directement l’argent sur la table et garantissent la production des vaccins, avant même les autorisations de mise sur le marché.

En France, d’après la presse, le gouvernement aurait déjà pré-réservé des dizaines de millions de doses de vaccin auprès de différents groupes pharmaceutiques. D’après le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, l’État français a budgété 1,5 milliard d’euros pour 2021 pour le vaccin. L’Union européenne procède également à des précommandes, avec déjà plusieurs centaines de millions de doses réservées officiellement.

De fait, les candidats-vaccins sont déjà produits en masse et certains pays comme la Russie ou la Chine les font déjà largement circuler officieusement. C’est le cas également d’une autre façon pour un pays comme le Brésil. Celui-ci ne disposant a priori pas des capacités pour trouver et produire seul un vaccin, il s’est transformé en gigantesque laboratoire humain avec des vaccins venus du monde entier qui sont massivement testés sur sa population (qui est très fortement touchée par l’épidémie), en « échange » de la garantie de la disponibilité rapide du vaccin dans le pays.

Cette question des tests est cruciale justement et on touche ici au cœur du sujet en ce qui concerne les vaccins, et particulièrement les vaccins contre le Covid-19.

Au sens strict, la découverte aussi rapide des potentiels vaccins n’a rien d’extraordinaire. Les moyens technologiques de l’industrie pharmaceutique sont immenses, tout comme la connaissance scientifique permettant la recherche de vaccins, qui sont produits en masses depuis des dizaines d’années.

Le virus lui-même, le SARS-CoV-2, bien qu’il soit un coronavirus et qu’on avait jusqu’à présent jamais eu besoin au sens strict d’un vaccin contre un coronavirus, est assez courant dans sa forme générale. Il provoque chez la plupart des personnes qu’il infecte une réponse immunitaire rapide, massive et efficace, ce qui fait qu’il est a priori facile de trouver des vaccins, en tous cas sur le principe.

On le rappelle, le principe du vaccin est de provoquer artificiellement une réponse immunitaire de l’organisme, afin que celui-ci soit prêt à faire face en cas de contact avec le virus. Les récentes annonces des laboratoires Pfizer/BioNtech et Moderna à propos de leur candidat-vaccin, avec chacun un taux d’efficacité annoncé autour de 95 %, ne sont de ce point de vue pas surprenantes et étaient en tous cas attendues.

Ces candidats-vaccins, d’après les échantillons de population sur lesquels ils ont été testés, fonctionnent en provoquant une réponse immunitaire empêchant dans la plupart des cas d’être infecté en cas de contact avec le SARS-CoV-2. C’est empirique, mais cela suffit en tous cas officiellement à considérer que ce sera efficace à grande échelle.

Néanmoins, tout l’enjeu consiste ensuite en ce que le remède ne s’avère pas pire que le mal qu’il est censé combattre. Des milliers de pages de certification sont rédigées à chaque fois, et il y a surtout des tests d’innocuité. D’abord sur les animaux, ce qui n’a strictement aucun sens et relève de la barbarie la plus sombre. Ensuite, voire en même temps pour certains candidats-vaccins, il y a ces fameux essais cliniques où des individus reçoivent le vaccin (ou un placebo pour avoir un groupe contrôle) et sont surveillés de près pour connaître les éventuelles réactions négatives, les effets secondaires, etc.

La pression immense mise par les États pour l’obtention rapide des vaccins rend, on l’aura compris, cette étape très compliquée, d’autant plus que les laboratoires cherchent eux-mêmes à produire le plus vite possible, face à la concurrence et en raison de la manne financière énorme à récolter. Il y a un risque évident de se retrouver avec un vaccin dangereux, ou qui ne serait pas efficace à long terme, ce qui le rendrait dangereux de par la fausse sécurité qu’il procure.

Les candidats-vaccins sont de différentes natures, utilisant différentes techniques. Il y a d’abord celle, la plus classique, consistant en le fait de présenter le virus lui-même à l’organisme, pour qu’il apprenne à le connaître et fabrique les antigènes spécifiquement adaptés. Pour que cela soit sans risque, il y a plusieurs possibilités :

– présenter le virus mort – c’est la technique utilisée historiquement par Louis Pasteur lors de la découverte du principe de la vaccination ;

– présenter le virus sous une forme vivante mais atténuée, en procédant à une sélection génétique pour trouver des formes du virus ne donnant pas la maladie. C’est la technique utilisée par de nombreux vaccins (rubéole, fièvre jaune, etc.), qui a pour avantage que le virus (sous une forme normalement inoffensive) se reproduise et génère donc une grande réaction immunitaire, durable pour de nombreuses années.

Une autre solution est de ne présenter qu’un morceau de virus, en cherchant à ce que ce morceau corresponde suffisamment au virus circulant réellement, de manière à ce que les anticorps produits soient efficaces en cas de contact réel. Le problème, c’est qu’un morceau de virus seul ne déclenche aucune réaction immunitaire et il faut lui associer un adjuvant afin de forcer la réaction. Cette technique, qui peut provoquer des réactions indésirables, est utilisée par exemple pour le vaccin contre l’hépatite B. On peut cependant éviter l’utilisation d’un adjuvant au moyen d’un second virus, inoffensif, auquel on a ajouté un morceau du virus qu’on vise (en l’occurrence ici une protéine Spike). C’est le cas par exemple pour le vaccin de la rougeole, utilisé depuis 40 ans chez les enfants, qui utilise un vecteur viral, c’est-à-dire un autre virus, un « faux » en quelque sorte, avec un morceau de code génétique du « vrai » virus.

Enfin, une dernière technique consiste à faire fabriquer un bout du virus (toujours cette protéine Spike) par l’organisme lui-même, au moyen de l’injection d’un morceau de code génétique du virus. Cela est fait au moyen d’un virus messager fabriqué de toute pièce pour transporter le morceau d’ADN, que l’organisme transcrit ensuite en ARN pour produire la protéine et déclencher une réaction immunitaire.

En rouge, la protéine Spike du SARS-CoV-2

Voici les techniques utilisées par les candidats-vaccins contre le Covid-19 les plus connus et avancés.

Les candidat-vaccins des différents laboratoires chinois utilisent la technique « classique », avec le « vrai » virus utilisé directement dans le vaccin. Cela présente un inconvénient, une efficacité pouvant être faible, et un risque, mineur, celui que des formes infectantes du virus soient présentes dans le vaccin.

L’alliance des laboratoires Sanofi et GlaxoSmithKline utilisent eux pour leur candidat-vaccin la technique classique du morceau de virus (protéine S) accompagnée d’un adjuvant.

Le vaccin russe « Spoutnik V » utilise pour sa part des virus de rhume modifiés et le vaccin du laboratoire français Institut Pasteur utilise la même technique, mais avec comme support le vaccin de la rougeole (ce laboratoire test également la technique ADN).

Il y a également le vaccin d’AstraZeneca, associé à l’université d’Oxford, qui utilise comme vecteur viral un virus modifié… de chimpanzé.

Enfin, l’alliance Pfizer/BioNTech et le laboratoire Moderna, qui sont les plus avancés dans la course à l’autorisation de mise sur le marché, utilisent quant à eux la technique de l’ARN messager, avec un virus support fabriqué totalement artificiellement. C’est une première, cela n’a jamais été réalisé à grande échelle pour les humains et relève clairement du bricolage génétique.

Dans ces deux derniers cas avec Pfizer/BioNTech et le laboratoire Moderna, il y a là quelque-chose d’entièrement nouveau, sur lequel l’humanité n’a aucun recul, ou presque. Ce genre de vaccins sont utilisés chez des animaux comme le cheval, le poisson d’élevage ou encore le chien, qui servent depuis plusieurs années de cobayes (hors laboratoire) à grande échelle pour l’humanité.

On se retrouve donc dans une situation où, plutôt que de se remettre en question en changeant son rapport à la nature, l’humanité est suspendue à l’espoir d’un vaccin à tous prix, le plus rapidement possible, quitte à prendre le risque du bricolage génétique.

De la même manière, les vaccins plus traditionnels arriveront bientôt sur le marché, avec des phases de tests qui auront été très rapides. Il n’y a pas de raison, a priori, de penser que l’humanité prendrait un risque plus grand avec les vaccins anti-Covid-19 en particulier, par rapport aux autre vaccins traditionnels utilisant les même techniques auparavant. Si l’on met à part la méthode bricolage génétique des Pfizer/BioNTech et Moderna, ce serait probablement une erreur de se priver du moyen de combattre la pandémie avec des vaccins répondant aux normes et exigences sanitaires déjà en vigueur depuis des dizaines d’années pour tout un tas de vaccins ayant prouvé leur bénéfice.

Néanmoins, ce serait surtout une erreur de penser qu’il s’agit là d’une solution ; les vaccins ne seront au mieux qu’un pansement, mais ils ne guériront jamais la véritable cause de la maladie, qui est notre rapport erroné à la nature, et particulièrement aux animaux entassés de manière barbares sur des marchés, dans des fermes, des usines.

Si l’humanité prend éventuellement un risque en jouant l’apprentie sorcière avec les vaccins, elle prend surtout un risque en maintenant coûte que coûte son rapport désastreux à la nature. Si le vaccin présente donc une solution, elle ne peut être que temporaire : si on ne fait rien, si on ne change rien, une autre pandémie se produira. L’humanité ne s’en sortira pas en bricolant : elle doit changer !

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Politique

Covid-19: les personnes vulnérables livrées au bon vouloir du patronat

Le nouveau décret sur la classification de vulnérabilité face au Covid-19 place les personnes concernées dans une situation de dépendance par rapport au patronat.

Le mercredi 11 novembre 2020, un nouveau décret a été publié au journal officiel élargissant la classification de vulnérabilité vis à vis du Covid-19, par rapport au précédent décret du 5 mai.

La classification de ces maladies ou pathologies permet aux personnes qui en sont atteintes de bénéficier du chômage partiel pour cause de vulnérabilité.

Les maladies ajoutées à ce décret l’ont été sur la base des données récoltées depuis le début de la pandémie dans différents hôpitaux de différents pays et vise à protéger les personnes les plus à risque de développer des formes graves de la maladie. On peut maintenant trouver parmi les personnes fragiles les personnes atteintes de cirrhose ou de sclérose en plaque, etc.

Cela est un bon point et il est encourageant de voir l’entraide internationale avec la mise en commun d’expériences et la tentative de classifier les vulnérabilités face au Covid-19.

Cependant, si d’apparence le gouvernement français semble vouloir protéger les personnes les plus à risque de développer des formes graves de la maladie, il exige maintenant de remplir un second critère pour que ces personnes puissent bénéficier du chômage partiel et donc d’être protégé.

Voici un extrait de l’article 1 du décret précisant les modalités pour être concerné :

« 2° Ne pouvoir ni recourir totalement au télétravail, ni bénéficier des mesures de protection renforcées suivantes :

a) L’isolement du poste de travail, notamment par la mise à disposition d’un bureau individuel ou, à défaut, son aménagement, pour limiter au maximum le risque d’exposition, en particulier par l’adaptation des horaires ou la mise en place de protections matérielles ;

b) Le respect, sur le lieu de travail et en tout lieu fréquenté par la personne à l’occasion de son activité professionnelle, de gestes barrières renforcés : hygiène des mains renforcée, port systématique d’un masque de type chirurgical lorsque la distanciation physique ne peut être respectée ou en milieu clos, avec changement de ce masque au moins toutes les quatre heures et avant ce délai s’il est mouillé ou humide ;

c) L’absence ou la limitation du partage du poste de travail ;

d) Le nettoyage et la désinfection du poste de travail et des surfaces touchées par la personne au moins en début et en fin de poste, en particulier lorsque ce poste est partagé ;

e) Une adaptation des horaires d’arrivée et de départ et des éventuels autres déplacements professionnels, compte tenu des moyens de transport utilisés par la personne, afin d’y éviter les heures d’affluence ;

f) La mise à disposition par l’employeur de masques de type chirurgical en nombre suffisant pour couvrir les trajets entre le domicile et le lieu de travail lorsque la personne recourt à des moyens de transport collectifs. »

Cela est complété par l’article 2, dont voici un extrait :

« […]Lorsque le salarié est en désaccord avec l’employeur sur l’appréciation portée par celui-ci sur la mise en œuvre des mesures de protection renforcées mentionnées au 2° de l’article 1er du présent décret, il saisit le médecin du travail qui se prononce en recourant, le cas échéant, à l’équipe pluridisciplinaire de santé au travail. Le salarié est placé en position d’activité partielle dans l’attente de l’avis du médecin du travail. »

On voit ici que le gouvernement laisse les salariés vulnérables en proie à la décision de leurs patrons et à des analyses subjectives.

Le risque est que les dirigeants d’entreprises se limitent à l’application minimum des mesures de protection obligatoires pour déclarer assurer la sécurité des salariés vulnérables.

Sachant aussi qu’à compter du 1 janvier 2021, les conditions financières du chômage partiel vont changer, les salariés ne toucheront plus que 60% de leur salaire brut contre 70% aujourd’hui et que celui-ci sera versé a 40% par les employeurs (contre 15% aujourd’hui).

Donc la mise en application du décret sur les personnes vulnérables, combiné à celui sur le financement du chômage partiel, risque de rendre insupportable la pression exercée par les patrons sur des salariés vulnérables.

Les plus démunis risquent d’être paralysés par la confrontation avec la médecine du travail ou avec les dirigeants d’entreprises et de venir malgré tout sur leurs lieux de travail s’exposant ainsi aux risques de contamination.

Plus la crise sanitaire avance, plus la crise économique se renforce. La bourgeoisie française n’assume plus rien et va faire payer tout cela aux salariés, vulnérables ou non.

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Société

Crise sanitaire à la mi-novembre 2020: exercice d’autosatisfaction du gouvernement

Jeudi 12 novembre, le premier ministre a fait un premier point depuis l’instauration du semi-confinement. Aucun durcissement n’est pratiquement à l’ordre du jour, et le gouvernement a expliqué peu ou prou qu’il a la situation en main… Ce qui n’est évidemment pas le cas. La France n’est toujours pas à la hauteur pour faire face à la crise sanitaire.

De manière très solennelle, le premier ministre Jean Castex s’est adressé au pays en expliquant :

« Adopter des mesures difficiles constitue un crève-coeur, mais il est de ma responsabilité de le faire, et de vous protéger contre le virus et ses ravages »

C’est habile de sa part, car il se place ainsi comme celui qui en fait éventuellement « trop », afin d’éviter les critiques en inaction, ainsi que d’éventuelles poursuites judiciaires à termes. Pourtant, il est évident que les mesures en question sont loin d’être suffisantes face à l’explosion de l’épidémie de covid-19.

Ce qui se passe est très simple. La France, comme beaucoup d’autres pays équivalents, a abordé avec une très grande légèreté le déconfinement de mai, puis a tout bonnement laissé s’installer la deuxième vague épidémique, pour procéder maintenant à des calculs de boutiquiers afin de gérer la casse, en cherchant un taux de pertes humaines qui serait « acceptable »…

Les chiffres qui ont été rappelés sont pourtant très durs, malgré la généralisation du port du masque et des mesures barrières depuis la rentrée : une hospitalisation toutes les 30 secondes et une admission en réanimation toutes les trois minutes. Cela donne pour la journée de 12 novembre, selon les chiffres officiels, 418 décès liés au covid-19 et 386 nouvelles admission en réanimation.

Mais tout est sous contrôle a-t-il été prétendu, car le ministre de la santé a dégagé des nouvelles places en réanimation, tout en expliquant qu’il allait renvoyer à la maison des personnes sous respiration artificielle. Le gouvernement prétend pouvoir gérer et même que « le pic de la deuxième vague pourrait être atteint en début de semaine prochaine ».

De la sorte, il est fait miroiter une première série d’allégement des mesures pour le premier décembre, avec la possibilité de « passer Noël en famille ». C’est invraisemblable, et il faudra vraiment relire ces lignes d’ici les prochaines semaines, car bien sûr le virus ne va pas disparaître pas enchantement à l’amorce de l’hiver, au contraire.

Si la situation épidémique s’améliore dans les prochains jours, ce qui est possible mais loin d’être évident, ce qu’il faudra, c’est ne surtout pas relâcher la pression, bien au contraire. Au risque sinon de voir l’épidémie repartir de plus belle.

Il faudrait d’ores et déjà aller beaucoup plus loin, si l’on voulait véritablement endiguer l’épidémie, avec au moins un confinement équivalent à celui du mois de mars dernier. Mais la pression du capitalisme est trop forte et le gouvernement n’a qu’une hâte, c’est de pouvoir relâcher la pression qu’il est obligé de mettre sur le capitalisme justement.

Il est bien aidé en cela d’ailleurs par la Droite, ainsi que les populistes tel Jean-Luc Mélenchon qui peu après l’intervention du gouvernement a expliqué dans une émission que le confinement était une mesure « du Moyen Âge » et qu’il fallait lui trouver des alternatives, tout en rouvrant les petits commerces et les activités culturelles. On nage ici en plein délire, mais c’est tout à fait conforme aux mentalités dans le pays, avec des Français qui pour la plupart ne semblent toujours pas avoir compris l’ampleur de la situation et dont la préoccupation est l’achat de leurs cadeaux de Noël ainsi que l’organisation du réveillon du premier de l’An.

C’est pour cela que les établissements scolaires sont encore ouverts et le resteront, contre tout bon sens sanitaire, particulièrement en ce qui concerne les lycées. «  La présence à 100% des élèves reste souhaitable » au lycée a affirmé le ministre de l’Éducation, avec au moins 50 % du temps en présentiel pour les autres cas. Il ne faudrait surtout pas empêcher les parents de se rendre au travail, et d’ailleurs eux-mêmes n’imaginent pas ne pas aller travailler.

Si le gouvernement prétend qu’il va pouvoir mettre encore un peu plus de pression pour obliger au télétravail, force est de constater qu’un nombre ahurissant d’activités économiques absolument pas essentielles ont encore lieu. Par exemple, des démarcheurs pour la fibre optique installés dans un quartier peuvent se rendre chez les gens pour leur suggérer le raccordement, ou encore les livreurs de repas (souvent sans papiers et sans couverture sociale) exercent leur ballet à scooter en continue dans les grandes villes, etc. Il en est de même pour les sorties, avec des fraudes aux attestations massives et énormément de gens se rendant les uns chez les autres, etc.

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a tout à fait raison de constater après l’intervention du premier ministre :

« Rien de neuf dans le confinement « léger » du gouvernement. Les hôpitaux flambent, les reports de soins continuent, avec des conséquences mortifères, les salariés aux travail resteront aussi nombreux, les « petits » continueront de souffrir… mais on continue. »

Néanmoins, ce qu’il faut préciser, c’est que la pression populaire est extrêmement faible en faveurs des mesures sanitaires. En fait, le capitalisme est tellement puissant et tellement présent dans les mentalités en France que le pays continue de regarder ailleurs. Si la peur avait pu l’emporter lors de la première vague en mars, on a l’impression en novembre que le pays s’est accoutumé au virus ; le ministre Jean Castex peut alors se présenter comme quelqu’un de très dur dans sa gestion de la crise sanitaire, alors qu’il est en fait en dessous de tout.

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Société

Covid-19: 5 choses à faire pour les délégués du personnel ou syndical

Compte-tenu du confinement qui n’en est pas vraiment un, le lieu de travail est une zone à risque de transmission du coronavirus. Plutôt que de rester désemparé, voici quelques éléments à mettre en place pour installer un esprit collectif face à la pandémie. Mettre cela à l’ordre du jour de son activité syndicale ou de délégué du personnel est primordial à l’heure actuelle.

1) S’informer

Connaître techniquement la maladie (la transmission, temps d’incubation, contagiosité, symptômes…), le protocole officiel (temps et motifs d’isolement, quand se faire tester…) et les collègues à risque si possible (quelle pathologie…). C’est la meilleurs arme pour savoir quand les décisions sanitaires de l’entreprise sont cohérentes ou sont de la poudre aux yeux et d’adapter au mieux les revendications.

> Notre page spéciale regroupe nos articles sur la crise sanitaire, avec des ressources

2) Informer ses collègues

Proposer des points d’informations quotidiens sur l’évolution locale de l’épidémie à ses collègues et particulièrement sur les cas à l’intérieur s’il y en a. Les cas en internes sont généralement gérés en vase clos et froidement par la hiérarchie, il faut marquer l’aspect solidaire et humain de la collectivité des travailleurs en prenant des nouvelles, en maintenant le lien.

3) Veiller à la désinfection des lieux

Il faut exiger que la désinfection des postes et outils de travail soit organisée et exécutée à la charge de l’entreprise, quitte à embaucher quelqu’un dédié à cette activité.

Le virus a mené les entreprises à fournir le matériel d’hygiène, son exécution repose cependant en majorité sur les salariés. C’est inacceptable ! Demander des procédures supplémentaires à des personnes subissant une économie à flux-tendu a pour seul résultat de les rendre optionnel et d’ouvrir une voie d’accès au virus au travail.

4) Réduire l’exposition des employés

Aller vers l’établissement d’un rapport de force pour obtenir des changements d’organisation du travail qui réduisent l’exposition au virus.

Réduction du temps de travail, roulements d’équipes moins nombreuses, réagencement des positions de travail, et pour les secteurs non-essentiels : arrêt total du travail pour des raisons de santé publique, avec maintien du salaire. Dans les structures brassant beaucoup de monde, il faut demander à tester l’ensemble du personnel dès lors qu’il y a un cas positif déclaré.

5) Utiliser les CSE

Savoir utiliser le Comité social et économique de son entreprise (CSE), jusqu’au respect strict du protocole demandé par le personnel soignant pour endiguer l’épidémie. Le CSE est une nouvelle instance qui, en fusionnant le CHSCT avec les délégués du personnel et comité d’entreprise, noie les questions de santé notamment avec des membres moins au fait de ces questions. Le fait que l’employeur y soit représenté et que les représentants du personnel puissent faire partie de l’encadrement amène à faire passer les intérêts capitalistes avant l’intérêt général.