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Écologie

Les stations de ski, ce vieux monde qui s’arc-boute

Le réchauffement climatique les a déjà condamnées.

Station des Gets, 1800m d’altitude

Cela fait maintenant bien une décennie que les hivers sont irréguliers, avec des chutes de neige aux quantités aléatoires, surtout en-dessous de 1200 mètres d’altitude.

Mais cet hiver 2022-2023 est déjà surprenant car s’il était habituel de voir l’hiver commencer tard ou se finir plus tôt, là il a commencé plus tôt pour terminer plus tôt et éventuellement recommencer on ne sait quand.

En quelques jours à peine, ce sont des dizaines de centimètres de neige qui ont disparu y compris très haut jusqu’au-dessus de 1800 mètres d’altitude, provoquant même des situations plus que dangereuses, comme des affaissements de terrain à Châtel en Haute-Savoie.

Si bien qu’aux dernières nouvelles, il y avait plus de la moitié des pistes de ski en France qui étaient fermées fin décembre après qu’un déluge de pluies torrentielles s’est abattu sur tous les massifs à la veille de Noël.

Châtel
Villard-de-Lans à 2000m d’altitude

Et c’était sans compter ces trois derniers jours marqués par des températures hallucinantes de chaleur, avec dans les Alpes du Nord des + 12°c à 1000 m d’altitude !

A ce niveau, les capitalistes de l’or blanc sont désemparés car la neige stockée l’été (« snowfarming ») a déjà été utilisée en partie et les canons à neige, cette stupidité anti-écologique, ne peuvent fonctionner avec de telles températures.

Si bien que tous les moyens technologiques mis en place par la bourgeoisie pour faire sauter les limites naturelles ne sont plus d’aucune utilité : la nature a triomphé de l’anthropocentrisme.

Il n’empêche que les magnats de l’or blanc, ou de ce qu’il en reste actuellement, font comme si de rien n’était, à l’instar de Jean-Luc Boch, maire de la Plagne-Tarentaise en Savoie et président de l’Association nationale des maires de stations de montagne et du syndicat « France Montagne » :

« Nous ne sommes pas inquiets sur le long terme. Le modèle a encore un bel avenir devant lui. Dans 20 ans, selon les experts, on fera encore du ski, car il y aura encore de la neige en altitude. En revanche, on aura des périodes avec beaucoup de neige, d’autres avec des précipitations et des périodes de redoux, comme aujourd’hui. Regardez ce qui se passe aux États-Unis : on ne vit pas un réchauffement climatique, mais un dérèglement. On aura de plus en plus de précipitations intenses, sans pouvoir les prévoir. »

Puis de justifier en parallèle à cette imprévisibilité, la fuite en avant dans la neige artificielle très gourmande en eau, et nécessitant des retenues collinaires pour la stocker l’été, déstabilisant au passage le cycle de l’eau et abîmant le plus souvent des zones humides.

A lire ces propos, on est pris d’une rage face à une bourgeoisie hors sol qui se pense toujours comme un Dieu au-dessus de la nature et de la grande masse des gens :

« Quand on a une surabondance de matière première comme la neige et l’eau, il faut la distribuer à bon escient. Les retenues d’eau sont indispensables à la survie des êtres humains, et elles vont devenir obligatoires, donc je ne comprends pas les extrémistes qui s’élèvent contre le stockage de ces matières premières… Sauf si l’on veut tuer le modèle de la montagne, et même le monde rural !

Certains dénigrent aussi systématiquement la neige de culture. Elle utilise de l’électricité, c’est vrai, et de l’eau, mais celle-ci est stockée quand elle est en surabondance, qu’elle se jette dans les ruisseaux, puis dans les rivières, fleuves, et enfin dans la mer. Autrement dit, elle n’est utilisée par personne. »

Et cette mentalité typique du paysan parvenu qui ne voit la nature que comme une matière première à valoriser n’est pas isolée. Voici ce qu’a dit Gilles Chabert, ex président du Syndicat national des moniteurs de ski et conseiller régional LR Auvergne Rhône-Alpes, lors du congrès annuel de Domaine skiable de France en 2022 à Lyon :

« Pendant le covid, dans le Vercors, avec tous les randonneurs il paraît qu’il n’y avait plus de quinoa au supermarché, mais nous, on n’a pas rentré de sous dans la caisse ! Il n’y a qu’un modèle économique, c’est la neige [sous-entendu, la neige artificielle]. »

Ce discours masque bien le fait que la canicule de l’été 2022 accompagnée d’une sécheresse historique a profondément déstabilisé le cycle de l’eau, si bien que le barrage hydroélectrique des Bouillouses dans les Pyrénées a dû faire à la mi-décembre un lâché de 90 000m3 d’eau pour alimenter les nappes phréatiques de 4 villages en contre-bas, un phénomène stupéfiant pour la saison.

En réalité, à y regarder de plus près, tous ces discours sont le reflet d’une posture défensive car ces gens savent que tout est fini. Leur responsabilité de classe est surtout de défendre les derniers espace du business de l’or blanc sur la base du mot d’ordre « après moi le déluge! » ou plutôt « encore moi, et après le déluge! ».

Car quand on connaît les stations comme la Plagne-Tarentaise, ces stations construite lors des plans-neiges des années 1960, on comprend que tout cela est terminé, et qu’il n’y en aura plus rien d’ici la fin de ce siècle.

Ces stations de seconde et troisième génération ont été l’expression d’une nouvelle époque, celle de la modernisation de la bourgeoisie, plus soucieuse d’elle-même et de sa santé, avec la consommation des « sports d’hiver » comme forme de distinction sociale et culturelle. C’était Valéry Giscard d’Estaing contre Georges Pompidou.

Aujourd’hui, ces stations buildings façon barres HLM nichées à plus de 2000 mètres d’altitude sont à la fois les seules qui bénéficient encore d’un enneigement correct et à la fois elles sont un repoussoir tant elles sont une telle insulte à la nature.

Flaine, station de seconde génération
La Plagne, « station-intégrée »

Si Jean-Luc Boch tient ce genre de propos de manière si prétentieuse c’est bien parce que son domaine skiable de La Plagne grimpe jusqu’à la haute montagne, soit à plus de 2000 mètres d’altitude.

En effet, les études climatiques sont claires à ce sujet : le manque de neige a affecté principalement les fonds de vallée et la moyenne montagne, soit ce qui se situe entre 1000 et 1800 mètres d’altitude. Dans ces espaces, le manteau neigeux a tout à la fois baissé en épaisseur et en durée : il y a moins de neige et moins longtemps.

En moyenne montagne, c’est près de 5 jours d’enneigement qui sont perdus en une décennie, sans compter l’accélération du réchauffement comme le montre ces 5 dernières années.

L’année 2022 est ainsi l’année la plus chaude depuis 1900, prenant le record à l’année 2020 : ce qui se passe actuellement n’est pas passager mais la nouvelle donne météorologique et saisonnière.

S’ajoute à cela la dégradation de la situation économique, avec la crise énergétique qui fait s’envoler le prix de l’électricité, principal poste de dépense des stations de ski, et la flambée des matières premières qui annule des projets d’infrastructures extrêmement coûteux sans en connaître la pérennité à long terme, à l’instar du funiflaine en Haute-Savoie. Enfin, comment oublier la fermeture des remontées mécaniques lors de l’hiver 2020-2021 ?

Face à la ringardisation du ski, la bourgeoisie s’organise et propose comme porte de sortie, le fameux « tourisme 4 saisons » porté par tout un secteur capitaliste-modernisateur qui voudrait pouvoir rentabiliser la montagne été comme hiver, automne comme printemps.

Porté par des associations comme « Mountain Wilderness » ou « Transitions des Territoires de montagne », ce secteur de la modernisation a tenu des états généraux de la transition en montagne au centre de recherche et développement de Quechua (Decathlon) à Passy en Haute-Savoie les 23 et 24 septembre 2021. Voici leur axe principal énoncé dans leur déclaration commune :

« L’idée est d’imaginer ensemble l’avenir de la montagne pour qu’elle demeure une terre d’envies et une montagne à vivre. »

Traduction : exploiter la montagne toujours à base de remontées mécaniques bruyantes pour une vie sauvage si fragile en ces endroits, à coups de pelleteuses façonnant des pistes pour VTT de descente qui saccagent tout, à base de lacs aménagés en bases de loisirs ou de forêts en parcours acrobatiques.

D’ailleurs des stations de ski qui voient leurs pistes fermées ont déjà réouverts certains tracés pour VTT voir même des accro-branches comme à Lannemezan.

On peut donc s’étonner de l’impact foudroyant du réchauffement climatique dans les massifs montagneux, de surcroît dans les Alpes où celui-ci est plus rapide qu’ailleurs du fait des conditions naturelles qui amplifient le phénomène, il n’en reste pas moins vrai que le capitalisme épuisera jusqu’aux derniers flocons et dernières edelweiss les possibilités de profit.

Ce qui se pose comme enjeu, c’est celui d’une transformation du mode de vie dans les montagnes. Cela regarde principalement les habitants de ces régions, principalement les villages de moyenne montagne, mais le souci est qu’ils sont totalement imbriqués dans la dynamique touristique.

C’est le retour de bâton en pleine figure des populations de montagne, et principalement de l’ancienne paysannerie qui a cru bon éviter la prolétarisation à la sortie de la Seconde Guerre mondiale en se transformant en une petite-bourgeoisie vendue au business de l’or blanc.

Et maintenant que tout cela s’effondre, il n’y a plus d’alternative, si ce n’est que le bon sens veuille que la montagne soit dorénavant considérée comme un espace de nature très fragile devant être préservé au maximum des activités humaines, et donc émancipée du faste de la consommation touristique de quelque nature qu’elle soit.

Et pourtant il faudra bien trouver une porte de sortie démocratique et surtout populaire, car ce ne sont pas avec des actions isolées, fussent-elles pleine de dignité tel le sabotage d’enneigeurs aux Gets entre la nuit du 25 au 26 décembre, que l’on sera à même d’aller vers une pleine reconnaissance naturelle de la montagne.

L’enjeu est trop grand pour être limité à un activisme minoritaire qui évite la grande bataille pour l’opinion, celle-là même qui permettra la mobilisation pour le Socialisme seule solution à même de planifier de nouvelles activités humaines à l’écart d’une montagne ayant retrouvée sa paix méritée.

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Société

À Courchevel, les voitures remplacent les remontées mécaniques

La mise à l’arrêt prématuré en mars 2020, puis la perspective d’une « saison blanche » 2020-2021 rend fou de rage les magnats de l’or blanc. Il n’en faut peu pour que la moindre faille soit exploitée, témoin d’une déliquescence complète de la haute bourgeoisie.

S’il y a bien un fait illustrant toute la déliquescence de la haute bourgeoisie, c’est celui-là. Depuis ce samedi 6 février et jusqu’au 7 mars, à Courchevel la piste bleue de 2 km de Bellecôte est ouverte et accessible par voitures privées, taxis, et navettes d’hôtels…

Cette piste n’a pas été choisi au hasard puisqu’en plus d’être liée au village de Courchevel 1850, elle est reliée à l’altiport, avec donc une route bitumée qui part du village jusqu’à ce dernier.

Car oui, la station de ski savoyarde construite en 1946 sur une nature vierge, possède un aéroport d’altitude niché à plus de 2000 mètres, avec sa piste d’atterrissage de 80 mètres de large et 537 de long. À proximité, il y a même un hôtel-restaurant étoilés. Ainsi, donc la haute bourgeoisie hors sol peut continuer à skier en remplaçant une remontée mécanique par un chauffeur de taxi à leur service.

Pour les riches cosmopolites, tout doit être approprié, rien ne doit être un obstacle, et surtout pas les mesures sanitaires contre la pandémie de Covid-19. Tout du moins, il est possible de les éviter en se payant le luxe de quelques descentes grâce à l’enchainement d’un chauffeur de taxi à son service. Peut-on tomber plus bas ? Comment ne pas voir que cette couche sociale est totalement parasitaire et décadente ?

Mais si cette idée a émergé dans les promoteurs touristiques locaux, c’est que l’altiport est un business florissant, avec plusieurs milliers de départs et d’atterrissages d’hélicoptères et d’avions chaque année, en grande majorité l’hiver. Il est possible ainsi d’atterrir à Paris, Lyon, Chambéry, Genève et de se faire ensuite déposer directement à l’altiport. Certains y viennent même avec leur propre appareil privé, pour ne faire qu’une journée de ski et repartir le soir même…

C’est là que l’on voit que le ski n’est pour la bourgeoisie qu’un état d’esprit, un life style, bien loin de la dimension populaire sportive, avec ses exigences collectives.

Actuellement, malgré les restrictions sanitaires, si l’on veut pratiquer le ski, on peut toujours s’inscrire au club local pour lequel quelques téléskis sont autorisés à fonctionner. Mais cela signifie slalom, entraînement, bref un effort physique encadré et prolongé.

Et ce n’est sûrement pas ce que recherche la riche clientèle décadente, en mal de projections existentialistes sur un environnement qu’elle considère comme un « paysage », son paysage. Le domaine skiable est lui-même façonné ici ou là à cette image, avec ses longues pistes bleues, ses vastes pistes de transition, ce qui exige des terrassements mortifères pour refaçonner les pentes abruptes.

Un écosystème artificialisé selon les propres besoins de la bourgeoisie, avec des résidences dorées de toute part, des bars et des discothèques stupides… On y retrouve aussi des magasins de luxe avec des parkings chauffés, des galeries d’art contemporain, des proxénètes proposant des prostitués de « luxe », des dealers de cocaïne.

Tout cela forme une atmosphère de parasitisme anti-social, anti-moral. En janvier 2019, sur fond d’affaire de trafic de drogue, l’incendie d’un hôtel miteux, possédé par une riche famille de notables, qui n’était pas à jour des normes de sécurité causait la mort de deux de ces saisonniers

Cette affaire de piste de ski accessible par taxi est une énième illustration du pourrissement de cette haute bourgeoisie. Une couche sociale qu’il faut à tout prix mettre à l’écart de la société afin de la prémunir de sa décadence morale.

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Écologie

Corse: une villa construite illégalement dans une baie protégée détruite à l’explosif

Une villa de 240 m² a été détruite à l’aide de bonbonnes de gaz dans la nuit de jeudi à vendredi 20 décembre 2019 en Corse, sur la commune de Bonifacio. La gendarmerie a parlé de dégâts « importants à très importants ». Elle a été construite illégalement par le riche homme d’affaire Pierre Ferracci, qui est connu pour être proche d’Emmanuel Macron et est par ailleurs président du Paris FC, un club de football professionnel évoluant actuellement en Ligue 2.

La construction de la villa de Pierre Ferracci, et d’une autre à côté autour d’une piscine, est au cœur d’une intense polémique en Corse, parce que cela a été fait en toute illégalité dans un endroit censé être protégé. Les villas sont situées sur la pointe nord de la baie de Rondinara, abritant une plage formant tout un ensemble réputé pour sa beauté naturelle.

Cela avait logiquement provoqué de la colère avec de nombreuses manifestations demandant leur destruction, ainsi que des actions en justice intentées par les association de défense de l’environnement U Levante et ABCDE.

En juillet 2017, l’homme d’affaire avait été condamné en appel à un million d’euros d’amende pour travaux hors permis de construire, sans que la destruction des villas et de la piscine ne soient ordonnée. Cela fût vécu comme une provocation et un déni de justice.

Les associations avaient très bien résumé l’enjeu dans leur communiqué d’alors, dénonçant une jurisprudence dangereuse :

« Si une famille puissante (financièrement et relationnellement) se permet de construire, sans permis, dans un lieu protégé, vierge, sans respecter l’arrêté interruptif de travaux qui lui a été signifié et n’est condamnée qu’à une amende (faible comparée à la valeur estimée des deux villas), sans obligation de détruire, la porte s’ouvre pour une bétonisation illimitée de lieux, pour l’instant indemnes, par des personnes fortunées qui se moqueront d’avoir à payer une amende. »

Le club « la Gauche autonomiste » avait eu une analyse similaire, expliquant dans un communiqué que cela revenait à :

« la possibilité accordée aux plus fortunés de prendre des libertés avec les normes de constructibilité, pour peu qu’ils soient en capacité de supporter le coût d’une forte amende. »

Sous la pression des recours, la Cour de cassation avait annulé la condamnation au début de cette année et ordonné un nouveau procès, devant se tenir dans les mois prochains. Tout cela est très lent et incertain, et en attendant les villas existent en toute impunité depuis 2010 (2013 pour la seconde).

Il y a donc eu un acte fort dans la nuit de jeudi à vendredi, avec la pose d’engins explosifs dans les villas ( une seule ayant été détruite selon la gendarmerie).

Ce genre de destruction de villa est loin d’être une première en Corse bien sûr, la question des personnes riches colonisant le littoral y étant un sujet majeur. Il ne faudra surtout pas ici tomber dans la caricature typique, faisant des Corses des chauvins mafieux et poseurs de bombes à tout va. On voit bien avec cette affaire que c’est de bien plus que cela qu’il s’agit.

La justice est sabordée, au mépris de la nature, mais aussi régulièrement au mépris de la culture du peuple corse devant se soumettre à l’industrie touristique et aux désirs de personnes très riches.

Notons d’ailleurs que le président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a déclaré hier la Corse en « état d’urgence climatique et écologique » (une déclaration symbolique, la ville de Paris ou le Canada ayant déjà fait la même chose par exemple), mais avec un discours écologiste se voulant engagé, appelant la population à la défense de l’environnement corse et méditerranéen.

Il y assume d’ailleurs, le lendemain même de l’explosion d’une des villas de Pierre Ferracci, que « la Corse a toujours su se mobiliser pour défendre son environnement et celui de la Méditerranée », en citant notamment les :

« actions clandestines qui ont empêché la bétonisation de notre littoral et cela, les Corses le reconnaissent, y compris ceux qui ne sont pas nationalistes. »

C’est une prise de position très forte, qui en dit long sur l’état d’esprit pouvant exister sur l’île, avec une population largement déterminée pour ne pas laisser le littoral aux mains des richissimes bétonneurs, alors que dans le même temps l’érosion du littoral à cause du changement climatique est de plus en plus préoccupante.

Les défis démocratiques sont nombreux en Corse, et seul un mouvement populaire peut réellement y faire face.

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Écologie

Brétignolles-sur-mer: communiqué commun d’EELV, du PCF du PS sur la situation du projet de port

EELV, le PCF et le PS signent un communiqué commun. Il appellent au rassemblement citoyen de ce samedi 19 octobre à la Roche-sur-Yon en Vendée contre le projet de port de plaisance à Brétignolles-sur-mer.

> Lire également : Littoral : un projet de port de plaisance contesté à Bretignolles-sur-Mer en Vendée

« Face au début des travaux sur le site de la Normandelière à Brétignolles, une vaste contestation s’est mise en place. Des citoyens et citoyennes ont découvert un site « massacré » pour réaliser un futur port. Depuis la contestation se poursuit de façon pacifique dans le respect du droit.

Cette contestation vient souligner l’exigence des populations et des associations d’être entendues (les avis contre ce projet n’ont pas été assez pris en compte lors de l’enquête publique)

L’addition de signatures d’élus(es), certes respectables, ne suffit pas pour valider un projet.

Sans renier la légitimité des élus(es), nous rappelons qu’ils et elles ont aussi la charge d’anticiper l’avenir de nos territoires et de les protéger au regard du dérèglement climatique

Nul ne peut ignorer que le trait de côte est menacé partout dans le monde et donc, en particulier, à Brétignolles sur mer en Vendée. Comment peut-on après les derniers rapports de GIEC, soutenir un tel projet ?

Nous, partis politiques appelons la Ministre de la transition écologique à faire stopper ce projet destructeur qui doit être définitivement abandonné.

Une alternative existe pour ce territoire fort de nombreux atouts environnementaux et humains. Dans ce sens, et afin de sortir de l’impasse actuelle, il faut reprendre les échanges et écouter les citoyennes et les citoyens mais aussi les associations qui ont des propositions à faire

L’intérêt général, la sécurité des populations imposent la préservation du trait de côte et donc celle des zones fragiles et de la biodiversité qui en dépendent.

Claudine GOICHON  EELV 85 
Stéphane IBARRA  PS 
Marie –Françoise MICHENEAU PCF

Restons mobilisés #balancetonport ACT2 : rassemblement citoyen pour protester contre la déclaration d’Utilité Publique signée par Mr le Préfet.

NON à ce projet  destructeur, non-sens écologique, et qui fait fi des réserves émises par les commissaires enquêteurs  des 2 enquêtes publiques du port et du PLU de Brétignolles. Les travaux compensatoires ont démarré avant même le résultat des recours posés en justice…

Soyons nombreux le samedi 19 octobre à 15h place Napoléon à la Roche-sur-Yon. »

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Politique

Reconstitution du Front de libération nationale Corse, «Per l’Indipendenza»

La reconstitution du Front de libération nationale Corse (FLNC) a été annoncée lors d’une conférence de presse clandestine et relayée par la presse mardi 1er octobre 2019. Le document diffusé liste les motivations et les revendications de l’organisation qui s’oppose à la disparition du peuple Corse et au pillage écologique, culturel et social de son île.

La réapparition du FLNC n’étonnera personne à Gauche, car on sait que ce groupe est né dans les années 1970 sur le terreau des revendications liées à la vie quotidienne et que c’est un substrat inépuisable dans une société toujours plus dérégulée.

Il est inévitable qu’en Corse, il y ait le refus de la transformation de l’île en une annexe pour nantis déversant le surplus d’argent pour s’approprier tout ce qu’ils peuvent, écrasant tout ce qu’ils peuvent : la culture, les gens, la nature. Ce refus est porté par des personnes assumant l’antifascisme et l’opposition tant à l’extrême-Droite françaises qu’à l’islamisme.

Voici le document diffusé :

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Écologie

Littoral : un projet de port de plaisance contesté à Bretignolles-sur-Mer en Vendée

Un projet de port de plaisance sur la commune de Bretignolles-sur-Mer en Vendée fait face à une mobilisation écologiste depuis de nombreuses années. Une manifestation est prévue dimanche 6 octobre 2019 pour s’opposer au début des travaux.

Dans les grands projets d’urbanisation, les dossiers traînent souvent dans les tiroirs des tribunaux jusqu’à leur dénouement final. À Bretignolles-sur-Mer, une petite ville d’un peu plus 4 000 habitants, le projet de construction d’un port de plaisance existe depuis 1990. Il doit bientôt être lancée, malgré une opposition populaire locale qui dénonce l’atteinte écologique à un site remarquable.

À la tête de la mairie depuis 2001, Christophe Chabot, ancien chef d’entreprise « divers droite », est le principal défenseur et artisan de ce port de plaisance. Il est censé voir le jour sur une zone de plus de 80 hectares autour de la place de la Normandelière.

Pour une somme de 43 millions d’euros avec 915 places de port prévues, ce projet d’aménagement portuaire s’attaque frontalement aux politiques nationales et européennes de protection littorale qui sont de préserver de manière absolue le caractère naturel des côtes dunaires.

En effet, le port doit déchirer le cordon dunaire en deux pour enfoncer un chenal à plus de 600 mètres dans les terres. Les dunes de sables sont pourtant des écosystèmes extrêmement fragiles qui sont déjà, bien malheureusement, dégradées par la fréquentation touristique et des tempêtes d’hivers toujours plus intenses (notamment avec la hausse du niveau des océans). À ce titre, remarquons également que l’entrée du port serait prisonnière de deux barres rocheuses avec de puissantes déferlantes, rendant périlleuse l’arrivée jusqu’au chenal.

Ce n’est pas tout puisque ces mêmes terres abritent le « marais girard », reconnu comme abritant une vaste zone humide de plus de 14 hectares , de la même manière qu’une ancienne carrière s’est reconverti avec le temps en un bassin de 340 000 m³ d’eau douce, lui-aussi menacé de destruction.

Classée Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type II, la plage de la Normandelière est, comme le souligne l’association de « veille citoyenne et écologique » La Vigie, un site des plus remarquables. On comprend qu’il y a là tout un écosystème en inter-action entre terre, mer et espaces humides, dont la fragilité et la nécessité de le protéger n’est plus à prouver.

Alors, que rétorque le maire Christophe Chabot pour défendre son projet ? Avec cynisme et pragmatisme, il affirme :

« cette dune n’a aucun statuts, pas de valeurs, alors, oui, on va la couper » (Le Canard enchaîné).

Parlant du bassin d’eau douce, des plus précieux dans le contexte de sécheresse durable qui touche les Pays-de-la-Loire, il affirme :

« elle en sert à rien. On va la vidanger, la boucher, avec des terres de déblaiement et en faire un endroit extraordinaire » (Le Canard enchaîné). 

Malgré le soutien populaire de l’association de défense de la Normandelière, le projet a été signé par le préfet au mois de juillet après qu’une enquête publique 2 608 avis favorables contre 2 589 défavorables. Le relevé de l’enquête publique laisse apparaître que 88 % des avis favorable sont « peu argumentés » alors que 70 % des avis défavorables sont relevés comme argumentés, voir très argumentés.

La Vigie dénonce ainsi, à juste titre, un tour de force anti-démocratique, anti-populaire, alors que plusieurs mobilisations se sont succédé depuis plusieurs années, avec plus d’une centaine de personnes début mai et encore 300 personnes début août.

Ainsi, l’association appelle, en lien avec d’autres associations écologistes, à un grand rassemblement le dimanche 6 octobre 2019. Cette mobilisation s’annonce comme un moment clef d’une lutte, alors que « le passage en force des prédateurs sera un défi qui engage le combat politique sur le terrain ».

> Retrouvez plus d’infos et un dossier complet sur : la-vigie.org