Catégories
Société

La CGT Santé et action sociale soutient les antivaccins

Une position suicidaire.

La fédération Santé et action sociale de la CGT refuse l’obligation vaccinale, comme elle l’a expliqué dans une publication appelant à manifester le mardi 14 septembre 2021.

En effet, à partir de mercredi 15 septembre, les personnels de santé doivent être vaccinés, ou alors ils sont suspendus. C’est tout à fait normal et d’ailleurs la grande majorité des personnels de santé sont déjà vaccinés ou ont reçu leur première dose. La plupart des personnes travaillant auprès de personnes malades ou âgées ne se sont pas poséq de question : dès qu’elles ont eu accès à la vaccination, elles ont assumé leur responsabilité en se vaccinant pour protéger.

Seulement voilà, nous sommes en France, l’un des bastion du libéralisme et de l’esprit petit-bourgeois, alors ils y a toujours des gens pour pleurnicher en refusant de se plier à l’ordre collectif. En l’occurrence, il y a des centaines de personnels de santé en France qui refusent encore la vaccination, et qui vont se résoudre à être suspendu de leur fonction (et de leur rémunération).

Normalement, la CGT devrait broyer de tels gens. Elle devrait les dénoncer comme d’odieux individualistes de droite. Elle devrait porter fièrement l’engagement des personnels de santé qui se sont fait vacciner depuis le début, au nom de l’exigence collective.

Mais là CGT n’a plus aucun repère social. Elle n’est qu’un organisme à la dérive, riche car richement financé institutionnellement, riche également de par son passé, mais très pauvre de part ce qu’elle représente socialement. Alors il est raconté n’importe quoi, pour faire du bruit, en espérant peser. Plutôt que du bruit, il est en fait surtout brassé du vent, car personne en France n’en a grand-chose à faire de ces personnels de santé non-vaccinés, ni des quelques centaines de cégétistes ayant manifesté en France mardi 14 septembre 2021 contre l’obligation vaccinale.

Quelle misère intellectuelle, morale, culturelle !

Il ne faut pas sous-estimer cependant les dégâts que font culturellement de telles manifestations. Car en faisant cela, la CGT Santé et action sociale abîme profondément l’héritage sociale de la lutte des classes, confortant la population dans l’idée qu’il n’y a rien à attendre de la lutte des classes.

En se rangeant du côté d’une minorité d’anti-sociaux, la CGT se coupe ouvertement de la majorité de la population et surtout de l’intérêt collectif. Elle ne propose plus qu’une caricature de syndicalisme, avec des arguments grotesques ne pouvant convaincre personne.

La CGT (y compris la centrale fédérale) voudrait faire croire qu’elle n’est pas contre la vaccination, mais seulement contre l’obligation. Cela n’a aucun sens. Si on considère que la vaccination est une bonne chose, alors il n’y a aucun problème à obliger les personnels soignant à être vaccinés. Sinon, c’est donner de la valeur aux pérégrinations de quelques anti-vaccins hystériques, pour qui d’ailleurs le vaccins n’est en général qu’un prétexte.

La plupart de ces gens refusent le vaccin non pas en tant qu’acte médical auquel ils ne croient pas – même s’il y en a bien sûr -, mais en tant que norme sociale imposée par la collectivité. La CGT Santé et action sociale elle-même adopte la même posture à la fois sinistre et mensongère, comme lorsqu’elle dit:

« Il s’agit de la mise en place d’une obligation vaccinale et de sanctions possibles qui concernent aujourd’hui des millions de salarié.e.s, et cela, dans différents secteurs d’activités. »

Cela est faux, pour la simple et bonne raison que la plupart des travailleurs sont déjà vaccinés ou envisagent de le faire, et ne sont donc par définition pas concernés par une éventuelle « obligation ». Il est complètement mensonger de parler ici de « millions » de personnes se faisant potentiellement « discriminer » ou pénaliser par l’obligation vaccinale. Il faut vraiment être hors sol pour raconter de telles absurdités.

Mais la CGT est hors sol, à tous les niveaux, comme d’ailleurs le syndicalisme en général dès qu’il se pose une question politique, culturelle, sociale… Et, d’ailleurs, toute question politique, culturelle, sociale. Les syndicats doivent savoir se subordonner à la politique, à la Gauche historique!

Catégories
Société

Les manifestations du samedi sont-elles surtout antipass ou antivax ?

Quel est l’aspect principal du mouvement actuel contre le pass sanitaire ? Le pass est-il vraiment central ou bien est-ce que celui-ci n’est qu’un prétexte et un moyen de ne pas assumer un positionnement anti-vaccin ?

manifestation anti pass sanitaire

Bien que les deux cas de figure sont catastrophiques, il est essentiel pour la Gauche d’analyser en profondeur ce mouvement de fond : la question est de savoir à quel vitesse ce mouvement va s’assumer comme fasciste. Si le vaccin est une question secondaire, cela pourrait laisser un tout petit plus de temps à la Gauche pour y faire face ; dans le cas contraire, les choses risquent de s’envenimer très vite.

Un mouvement né suite à l’annonce du pass sanitaire

L’argument principal pour la première hypothèse est de dire que les manifestations font suite aux annonces quant à l’arrivée du pass. La question du vaccin était présente depuis plusieurs mois, mais aucun mouvement véritable n’avait réellement pris jusque là.

En plus de cela, nombre de figures politiques et médiatiques n’ont cessé d’affirmer qu’elles n’étaient ni contre la vaccination en général ni contre ces vaccins, seulement contre les contrôles qu’impliquent ce nouveau dispositif.

Seulement cette vision est trop réductrice : elle rate un aspect fort qui est l’obligation vaccinale.

Les soignants anti-vaccins : des résistants en chemises brunes

L’image de l’infirmière qui va perdre son travail parce qu’elle refuse de se faire vacciner est loin d’être anecdotique et est un argument souvent repris par les opposants au passa sanitaire. Pourtant, on sait très bien aujourd’hui que des soignants ont transmis le virus à des personnes dans des EHPAD ou des hôpitaux depuis le début de l’épidémie, et que les gestes barrières ne sont pas suffisants, surtout avec un variant delta particulièrement contagieux.

Le refus de la vaccination dans ces cas est anti-social au possible : ces personnes nient la réalité et savent au fond qu’elles risquent de contaminer des malades. Sans même parler du fait que les hôpitaux français manquent déjà cruellement de personnel : ces départs seront des véritables trahisons et autant de coups de poignards dans le dos.

Et que voit-on chez les anti-pass sanitaire ? Une défense sans faille de ces personnes. Au nom du refus du pass. L’argument ? Populiste au possible : ces personnes vont perdre leur emploi, le pass serait un régime d’apartheid…

Rappelons que des vaccins sont déjà obligatoires pour exercer certaines professions, il y a donc déjà ce qu’ils appellent une « discrimination », mais encore faut-il ne pas avoir sombré dans l’irrationalité fasciste pour l’accepter. Sont obligatoires pour les professionnels de santé, de secours et de la petite enfance et des personnes âgées notamment les vaccins contre le tétanos, la diphtérie, la polyomélite…

Le personnel des établissements pénitentiaire doit être vacciné contre le tétanos, le personnel des laboratoires d’analyses de biologie médicale doit être vacciné contre la fièvre typhoïde…

Il y a donc bien la vaccination comme problème de fond également, puisque même des syndicats ont assumé de faire grève pour défendre des personnels médicaux qui refusent de se faire vacciner.

Nous avons un mouvement qui se concentre en apparence avant tout sur le pass, mais qui aime tout particulièrement cette image de l’infirmière qui va sombrer dans le chômage et la misère à cause de Macron et de son pass sanitaire, ce qui est une manière de mettre la question du vaccin en avant.

Un silence complice en manifestation

Pour mieux comprendre le problème faisons en parallèle avec les manifestations dites pro-palestiniennes que la France a connu ces dernières années : toute la Gauche répétait à tout bout de champ l’idée que ces manifestations n’ont jamais eu la moindre connotation antisémite. A chaque pancarte où l’étoile de David au cœur du drapeau d’Israël est remplacée par une croix gammée, tous ces aveugles complices répondaient en chœur que cela n’était pas représentatif et qu’ils condamnaient bien entendu…

Seulement, il ne s’agissait jamais que d’une pancarte problématique, mais d’un certain nombre, ainsi que de slogans islamistes, de mouvements de foule vers une synagogue, de fans de Dieudonné prompt à effectuer la « quenelle » à tout va, etc.

A chaque fois la Gauche, qui est systématiquement écrasée par les islamistes depuis fort longtemps, essaie de croire à ses propres mensonges.

Même si les éléments ouvertement antisémites étaient sûrement très minoritaires, le problème est que ces personnes se sentaient drôlement à l’aise dans ces manifestations ! Mais toute la Gauche préférait répéter en boucle les mêmes discours vains.

Aujourd’hui, beaucoup d’anti-pass sanitaire se disent certainement pour l’idée de vacciner contre la Covid, tant que cela n’est pas forcé bien entendu (sinon cela impliquerait un pass sanitaire). Ils tiennent à rassurer et montrer qu’ils sont raisonnables et que leur critique et pleine de raison. Pourtant, les plus anti-sociaux se sentaient drôlement à l’aise dans les manifestations de ces dernières semaines.

Ne parlons même pas des pancartes antisémites qui fleurissent doucement : logique de la part d’un mouvement proto-fasciste.

Anti-pass sanitaire, anti-collectivité

Le problème de fond des anti-pass en ce qui concene le pass est son caractère collectif, presque totalitaire : ils veulent vivre sans que l’État vienne les déranger, chacun devrait avoir le choix de faire ce qu’il veut, etc. C’est beauf et violemment anti-social.

La question de savoir si l’aspect principal de cette réaction anti-collectif est le pass en lui-même ou bien la vaccination est alors très importante.

Le vaccin en lui-même ravive de nombreux discours anti-scientifiques et complotistes. Avec la question des soignants, des discours totalement hallucinants et anti-sociaux ont été assumés et défendus publiquement. Que des syndicats appellent à faire grève contre une obligation vaccinale en période de crise sanitaire en dit long sur le pourrissement de la France et sur les années à venir.

Tout cet irrationalisme puise énormément dans les discours anti-vaccins et il est fort à parier que les masques tombent rapidement et que le fond anti-vaccin soit de plus en plus ouvertement assumé.

Le rejet du pass sanitaire revient vite à des discours petits-bourgeois paranoïaques classiques : il y a matière à fantasmer, à jouer les héros et les intellectuels bière-merguez mais il n’y a pas autant de matière ésotérique que ceux des anti-vaccins. Ces derniers embrassent beaucoup plus volontiers le complotisme et le rejet de la science.

Ils sont un matériau de choix pour toute une base qui va nécessairement chercher des images fortes et mobilisatrice, un irrationalisme toujours plus assumé, etc. Sans même parler de théories vitalistes (il faudrait laisser faire le système immunitaire, pas besoin d’un vaccin, etc). En bref, c’est un terreau de choix pour le fascisme et c’est déjà le cas dans les autres pays occidentaux.

Et si ces discours délirants restaient marginaux jusque là, force est de constater qu’ils prennent place et infusent au sein des mouvements anti-pass sanitaire.

La question pour la Gauche est de savoir s’ils ont déjà pris, s’ils vont prendre ou s’ils vont échouer à se placer au coeur de la dynamique actuelle.

A la Gauche de produire et de faire vivre le débat afin de se préparer. Nous sommes au début des années 1930 : la machine est enclenchée et le temps est compté. L’importance de la logique anti-vaccin chez les anti-pass sanitaire doit être correctement évaluée !

Catégories
Politique

La question des vaccins dans la concurrence entre pays

Derrière la question de la répartition des vaccins, il y a aussi les États en lutte pour le repartage du monde.

L’organisation Lutte Ouvrière aborde une question épineuse : celle de la capacité des États à exiger des entreprises la production de vaccins. L’article Contre la pénurie de vaccins, il faut réquisitionner les laboratoires ! pose une question de fond et propose une réponse concrète :

« En temps de guerre, il est arrivé aux États de réquisitionner et de prendre le contrôle de certaines industries pour les mettre au service de l’effort de guerre. Si ces réquisitions ont dépossédé temporairement les propriétaires bourgeois, elles se sont toujours accompagnées d’indemnités et de dédommagements conséquents. Eh bien, aujourd’hui, dans la guerre contre la pandémie, ce minimum-là n’est même pas imaginé !

Les trusts se cachent derrière le secret commercial et industriel pour échapper à tout contrôle. Les chefs d’État ne savent même pas combien de vaccins leur seront livrés, ni à quelle date, et ils l’acceptent car il s’agit du fonctionnement normal du capitalisme qu’ils défendent ardemment (…).

Pour lutter efficacement contre la pandémie et fabriquer les vaccins en masse, et cela au niveau mondial, il faudrait s’appuyer sur tous les centres de production existants et sur la planification. Les droits de propriété et la soif de profits d’une poignée de parasites richissimes s’opposent à ce qui devrait être un effort de production collectif. C’est un gâchis sans nom et c’est criminel car cette pénurie sera payée par des dizaines de milliers de nouveaux morts à l’échelle du monde.

Les bourgeois et leurs serviteurs politiques ont intérêt à ce que ce système perdure, mais pas les travailleurs. Contre l’impuissance du gouvernement, affirmons la nécessité de réquisitionner les laboratoires et de les faire fonctionner sous le contrôle des travailleurs ! »

Dans l’idée, on a un point de vue éminemment de gauche et c’est plutôt sympathique de voir un tel niveau d’exigence, surtout dans une période où pour beaucoup être de « gauche » c’est refuser le confinement.

Pour faire avancer toutefois la compréhension de cette question, on peut considérer qu’il faut ajuster la critique. En effet, il n’est pas exact qu’une intervention étatique permettrait la vaccination en masse. Il faut en effet six mois – un an pour mettre en place une unité de production de vaccins, en raison de la complexité. Bien sûr si on met les moyens, cela peut être raccourci, mais là n’est pas l’aspect principal et d’ailleurs plusieurs État comptent mettre en place de tels unités.

Ce qui compte essentiellement, c’est la soumission des laboratoires aux États. Lutte Ouvrière dit que ce n’est pas le cas, mais dans les faits on voit bien que c’est le cas. AstraZeneca est clairement dans les mains de l’État britannique qui oriente cela selon ses besoins (plus de 40% des Britanniques sont vaccinés), au point qu’Ursula von der Leyen, président de la Commission européenne, a menacé de bloquer les exportations de vaccins de cette entreprise.

L’Union européenne, au premier trimestre, a reçu seulement 30 millions de doses de vaccins d’AstraZeneca, contre 90 millions prévus, et au second trimestre ce sera 70 millions de doses au lieu de 180.

Pareillement, le vaccin de Pfizer-BioNtech dépend du bon vouloir américain (pratiquement le quart des Américains est vacciné). Et dans la chronologie de la crise sanitaire proposée par la revue pdf Crise, on voit aisément également comment la Russie (avec le Spoutnik – V) et la Chine (avec le Sinovac) jouent de la vaccination pour établir des rapports avec toute une série de pays dans le monde. Plus de cinquante pays se sont déjà tournés vers le Spoutnik – V… alors qu’en Russie, moins de 4% des gens sont vaccinés ! On reconnaît le sens des priorités.

C’est un aspect essentiel à la compréhension de la diffusion ou non des vaccins, et c’est d’autant plus complexe qu’il existe des accords secrets entre les entreprises et les États. La crise des vaccinations risque d’accentuer par conséquent encore plus la bataille pour le repartage du monde, et c’est même déjà le cas.

Catégories
Société

Suspension d’AstraZeneca: un coup terrible contre la croyance en un retour au monde d’avant

La suspension d’un vaccin censé être généralisé fragilise toute l’organisation gouvernementale de sortie de crise.

Il se passe exactement ce qu’il ne fallait pas. Il a été choisi le marche ou crève et voilà déjà qu’un des supports espérés de cette politique déraille, renforçant la tension hospitalière et modifiant l’ensemble de la savante équation gouvernementale.

Lundi 15 mars, l’Allemagne et l’Italie ont suspendu l’utilisation du vaccin réalisé par le groupe suédo-britannique AstraZeneca, en raison de possibles effets secondaires. La France a fini par suivre. Le Danemark avait déjà procédé à une suspension, suivi de deux pays qui lui sont historiquement liés, l’Islande et la Norvège. La Bulgarie a fait de même le 12 mars, puis l’Irlande et les Pays-Bas le 14 mars.

Mais ce n’est pas le seul problème avec AstraZeneca, puisque seulement le quart des doses promises à la France le premier trimestre a été livré. Le premier ministre Jean Castex a ainsi parlé « des misères que nous font les labos ». En réalité, le vaccin fabriqué aux États-Unis est massivement retenu par ce pays, alors… qu’il n’y est même pas encore validé.

Mais telle est la logique de concurrence qui prime. Les États-Unis procédaient déjà à des achats de masques sur les tarmacs en Chine, alpaguant les avions avant leur décollage vers l’Union européenne… ce sont tout simplement les même conflits d’intérêts qui se reproduisent et d’ailleurs le Royaume-Uni a également une grande influence dans les choix d’ AstraZeneca.

On vit dans le capitalisme, le capitalisme est partout. C’est aussi simple que ça.

Le problème n’est de toutes façons pas là. Le vrai problème, depuis le début, c’est la situation en réanimation. C’est en région parisienne qu’on trouve un quart des patients hospitalisés en réanimation ou soins intensifs. Et il n’y a pas les moyens d’y faire face en tant que tel : lundi 15 mars, en Île-de-France, le taux d’occupation en réanimation était officiellement de 101,7%.

Et, en même temps, c’est la région parisienne que le gouvernement ne veut pas confiner, par démagogie, peur de la révolte, incapacité à mettre au pas les bourgeois et les lumpens.

Avec le couvre-feu de 18 heures d’ailleurs, certaines zones de Paris deviennent la nuit tombée l’équivalent de Taxi Driver, avec un mélange de voyous, de camés, de dealers, etc. Quant aux bourgeois, ils sont en voiture ou en Uber, allant où ils veulent quand ils veulent en soirée, sans contrôle aucun.

Et, de toutes façons, l’Île-de-France est en grande partie une totale catastrophe niveau densité de population, voire de conditions de vie. C’est un véritable échec civilisationnel : trop de gens, trop de n’importe quoi, aucune capacité de mobilisation collective et des services collectifs débordés.

C’est d’ailleurs en Seine-Saint-Denis que le virus circule le plus activement dans le pays. Ce département laissé à l’abandon, peuplé et surpeuplé de gens d’horizons divers avec un manque complet de cohérence et de cohésion, sans aucune conscience sociale et politique pratiquement, avec une pauvreté réelle et des mafias solidement implantées, ne pouvait que partir à la dérive dans une telle situation.

Donc, il faut tout reprendre à la base. Mais les gens en Île-de-France ne le veulent pas, les Français non plus, le gouvernement certainement pas, alors on force, on force, on force, jusqu’à ce que cela craque, et de toutes façons personne ne pense que cela finira vraiment par craquer.

On est passé dans la croyance au niveau d’un pays entier, d’une croyance passive et sans ferveur d’ailleurs, sans dignité aucune. Et cette croyance s’accompagne de déceptions, de protestations contre le Dieu silencieux ou impuissant qu’est l’État.

Craignons le pire, en attendant le meilleur, de la réaction des gens alors que la crise sanitaire ne disparaît pas !

Catégories
Société

Covid-19: refuser la vaccination serait une erreur

L’humanité est confrontée à une pandémie de grande ampleur et la vaccination apparaît comme une solution, en tous cas à court terme. La refuser serait une erreur, car ce serait accepter de ne rien faire contre une maladie très dangereuse et dévastatrice sur le plan sanitaire. Voici, de manière très synthétique, une réponse aux principales questions qui peuvent être posées à propos de la vaccination contre le Covid-19.

Qui réalise les vaccins, qui les met en place ?

Les vaccins sont réalisés par des monopoles de l’industrie pharmaceutique. On parle ici de CureVac, AstraZeneca, Moderna, Sanofi-GSK, Pfizer et Johnson&Johnson.

Il y a une mise en place au niveau européen. Les 27 pays, sous l’égide de la Commission européenne, ont passé en effet des contrats avec ces monopoles.

On ne sait pas en quoi consiste ces contrats, mais il apparaît déjà que les monopoles concernés seront à l’abri en cas d’effets secondaires des vaccins qu’ils ont réalisé.

C’est là ni démocratique, ni populaire, mais le souci est qu’on a besoin de ces vaccins…

Pourquoi et comment les vaccins ont pu arriver aussi rapidement ?

Ce qui est marquant à propos de la vaccination contre le Covid-19, c’est la rapidité avec laquelle les candidats-vaccins ont été mis au point puis testés, puis déployés.

On peut se demander pourquoi pour certaines maladies, par exemple contre le VIH responsable du SIDA, aucune vaccination n’a encore été mise au point, alors que les premiers vaccins contre le Covid-19 sont déjà déployés.

Il y a en fait une très grande différence entre ces deux maladies, et celle-ci tient en la réaction naturelle de l’organisme face au virus. Dans le cadre du VIH, il y a une grande difficulté du système immunitaire à se défendre. Dans le cas du Covid-19, le système immunitaire réagit très bien et dans la plupart des cas cela suffit à faire que la maladie soit relativement bénigne, quoique particulièrement virulente chez un certain nombre de personnes.

En tous cas, il y a donc un terrain favorable à la vaccination, puisqu’il « suffit » normalement de stimuler le système immunitaire pour que celui-ci soit préparé à se défendre. Au sens strict, cela n’a donc rien d’extraordinaire sur le plan de la recherche médicale.

Qu’en est-il des tests et des certifications ?

Très rapidement, en quelques semaines seulement, les laboratoires ont donc utilisé les techniques déjà à leur disposition et les ont adaptées pour le Covid-19, puis ont testé cela au moyen d’essais cliniques sur des personnes volontaires.

Bien entendu, il y a eu un passage par l’expérimentation animale, ce qui est une abomination et n’aurait pas dû avoir lieu.

Si tout est allé très vite, c’est pour des raisons économiques et politiques. Des moyens financiers, techniques et logistiques énormes ont été déployés pour favoriser la recherche et la mise au point des vaccins. Pour la plupart des laboratoires concernés, l’essentielle des équipes se sont concentrées à cette tâche, aux État-Unis par exemple, c’est directement l’Armée qui a été mobilisée pour assister la recherche, etc.

Ainsi, de par l’actualité de la pandémie, il a été facile de trouver des volontaires et des moyens pour faire ces essais. Comme le coronavirus responsable de la maladie circule beaucoup, il est facile d’avoir un élément de comparaison entre un groupe vacciné et un groupe qui ne l’est pas.

Il en est de même pour toutes les procédures de certification, de vérification. On ne peut pas dire que celles-ci soient passées à la trappe ; elles ont été réalisées de la même manière que pour les autres médicaments et vaccins actuellement disponibles. La seule différence, c’est que là où en temps normal un nouveau vaccin n’est qu’un dossier de plus sur la table, cette fois-ci tout a été étudié en priorité.

D’ailleurs, toutes ces procédures de vérification et les phases d’essais cliniques ne sont pas encore terminées pour la plupart des vaccins. En ce qui concerne la France, à la date du 6 janvier 2020, seul le vaccin du laboratoire Pfizer/BioNTech est autorisé et déployé. Celui du laboratoire Moderna a été autorisé par l’Agence européenne du médicament le 6 janvier 2020 et devrait être autorisé dans les jours suivant par les autorités françaises.

Proche de nous, il y a au Royaume-Uni un autre vaccin qui est autorisé, celui du laboratoire AstraZeneca avec l’université d’Oxford. L’Agence européenne du médicament n’a pas rejeté ce vaccin, elle n’a tout simplement pas encore les données suffisantes permettant son évaluation.

En quoi consiste la technologie « ARN messager » ?

Concrètement, dans le corps humain, l’ADN donne des ordres pour produire des protéines : ces ordres sont portés par l’ARN (d’où qu’il soit « messager »). L’ARN est produit à la chaîne et n’existe que temporairement.

Certains vaccins consistent à ajouter un ARN messager de plus. Au lieu d’incorporer dans l’organisme un morceau de virus, ou bien une version altérée ou inactive du virus, le principe est d’incorporer directement dans l’organisme un petit morceau de code (l’ARN) pour faire produire un morceau de la structure du virus.

Les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna utilisent ainsi tous deux cette technologie à ARN messager. C’est une technique nouvelle dans son utilisation pour un vaccin humain, mais elle existe en fait déjà depuis des années pour les animaux et la recherche était extrêmement avancée pour la déployer à grande échelle.

Le Covid-19 a consisté en une opportunité pour les laboratoires ayant développée cette technologie et qui étaient tout à fait prêts, profitant de l’occasion pour déployer leurs vaccins déjà au point techniquement. Au sens strict d’ailleurs, ces laboratoire « attendaient » justement qu’une telle pandémie se produise pour déployer leur technologie.

Ils la considèrent comme meilleure, car plus ciblée, plus spécifique. En l’occurrence, c’est la protéine Spike qui est codée par l’ARN messager du vaccin.

Cette protéine est une sorte de spatule que le virus utilise pour pénétrer dans les cellules humaines. En la produisant artificiellement, l’organisme apprend à la reconnaître et développe immédiatement des anticorps contre elle. Une fois en présence du « vrai » virus, l’organisme est ainsi prêt à le combattre rapidement et efficacement, sans développer de maladie.

Contrairement à ce qui peut être dit de manière farfelue, il ne s’agit pas ici de manipulation génétique. On ne touche pas aux noyau des cellules humaine et l’ADN n’est aucunement altéré. La technique consiste simplement à faire la même chose que les virus eux-mêmes, qui existent massivement dans la nature, c’est-à-dire de diffuser leur ARN dans la cellule pour faire produire quelque-chose à la cellule.

Par contre, les recherches sur l’ARN n’en sont au sens strict qu’à leurs débuts, parce que le néo-darwinisme conçoit l’être humain comme « fixé » par un ADN, sans interaction avec son environnement, comme si le corps humain avait une « base » entièrement séparée du reste de la nature.

C’est là une simplification qui rend complexe cette question de l’ARN, même si de fait, l’ARN messager est détruit quasi immédiatement par l’organisme, de par un processus naturel tout à fait habituel.

Quelle preuve avons nous de l’innocuité des vaccins ?

Avant leur mise sur le marché, les vaccins sont testés sur des milliers de personnes, qui sont suivies cliniquement de manière très stricte afin de surveiller les réactions graves.

Cela ne permet pas d’écarter au maximum les risques, mais il faut bien saisir que les décisions reposent entièrement sur un principe comptable. Un vaccin est mis sur le marché à partir du moment où l’on considère que les dégâts qu’il cause sont bien moindres que ceux causés si on ne met pas en place ce vaccin.

Il n’y a donc pas de raison légitime de se méfier plus spécifiquement des vaccins contre le Covid-19 que de n’importe quel autre vaccin déjà sur le marché… ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’effets secondaires.

Au sens strict, si on est de Droite, ou bien si on est un anarchiste, on peut raisonner de la manière suivante : je suis jeune, je ne risque pas grand-chose avec le Covid-19, par contre le vaccin il y a une probabilité vraiment très faible mais existante qu’il y ait des effets secondaires, donc je ne me vaccine pas.

Si on est de Gauche, on sait que les intérêts de quelques uns doivent s’effacer devant les intérêts de tous et même si on est jeune, on fait le choix de se vacciner.

Quelles preuves avons nous de l’efficacité des vaccins ?

La plupart des candidats-vaccins sont au point depuis très longtemps, dès le printemps 2020. La raison qui fait qu’ils ne sont déployés que maintenant, c’est justement parce qu’il doit être vérifié leur efficacité.

Pour cela, il n’y a pas le choix, il faut vacciner des personnes volontaires, puis attendre pour observer. Concrètement, un candidat vaccin est administré chez des milliers de personnes. La moitié du groupe reçoit le vrai vaccin, l’autre moitié reçoit un vaccin « vide », afin de pouvoir comparer.

Dans le cas du vaccin Pfizer/BioNTech, ce sont 43 500 personnes qui ont été testées (dont la moitié constitue le groupe placebo). Au bout de quelques semaines, 94 personnes se sont retrouvées positives au Covid-19. La grande majorité d’entre-elles faisaient parties groupe placebo et il en est donc déterminé de manière statistique que le vaccin est efficace à hauteur de 90 %.

C’est une efficacité très importante, car un vaccin aurait très bien pu être autorisé avec un score bien plus faible, autour de 70 %, voire de 50 % seulement, car cela suffirait à aider à contrôler l’épidémie.

La protection offerte par le vaccin est-elle durable ?

C’est là une grande inconnue, en raison justement du fait que tout cela est très récent. Cette donnée sera d’ailleurs probablement différentes d’un vaccin à l’autre. Il se peut que, comme pour la grippe saisonnière, les mutations régulières du virus nécessitent chaque année un nouveau vaccin. Il se peut également que, comme pour d’autres virus, un seul vaccin (en une ou deux injections), soit suffisant pour plusieurs années, car le système immunitaire garde en mémoire ce qu’il a appris à combattre.

En attendant, il est admis que les vaccins actuels immunisent (dans l’immense majorité des cas) pour aux moins plusieurs semaines et que cela suffit déjà à être utile pour contrôler la pandémie. Seul le temps, par définition, va permettre de connaître la durée de l’immunité procurée par le vaccin ou les différents vaccins.

Faut-il rendre la vaccination contre le Covid-19 obligatoire ?

Au sens strict, la vaccination n’est pas un choix individuel, mais relève d’une stratégie collective. Il ne s’agit pas tant se protéger soit-même que de participer à ériger une barrière immunitaire collective empêchant la circulation et la mutation du virus.

Un individu n’a donc pas de raisons objective de refuser le vaccin pour lui-même, alors qu’il s’agit en fait d’un choix de société. La question ne se pose pas pour l’instant, car les doses de vaccins disponibles ne permettent pas encore une vaccination massive, mais la question se posera probablement rapidement.

La Gauche, de par sa défense de l’intérêt collectif contre l’individualisme prôné par la Droite et les libéraux, ne peut qu’être favorable à la vaccination de masse et son caractère obligatoire.

Elle doit toutefois exiger que les monopoles soient sous contrôle démocratique et populaire, que tout soit public. Cela va avec à l’exigence d’élever sans cesse le niveau général des connaissances scientifiques.

Catégories
Société

Course au vaccin contre le Covid-19: l’humanité apprentie sorcière ?

La course au vaccin est menée à grande échelle et de manière très rapide depuis le début de la pandémie de Covid-19. En moins d’un an, deux candidats-vaccins sont proches d’une autorisation de mise sur le marché au mois de novembre 2020, alors qu’il y a en tout 180 projets différents partout dans le monde. L’humanité joue-t-elle avec le feu, en espérant rapidement un remède qui pourrait s’avérer pire que le mal ? Voici une présentation de la situation afin d’y voir plus clair.

Dès le début de l’année 2020, les laboratoires pharmaceutiques et les groupes de recherches spécialisés se sont mis en branle. Les premiers candidats-vaccins contre le Covid-19 ont été très vite prêts, dès le printemps ou à l’été, avec 40 d’entre eux qui sont d’ores et déjà en phase de test clinique sur l’homme. Ce sont uniquement ces protocoles de tests qui font que les candidat-vaccins ne sont pas encore disponibles à la vente, mais il y a une pression énorme pour qu’ils le soient rapidement. Rappelons qu’entre-temps, il y a forcément l’expérimentation animale pour chercher dans toutes les directions, au mépris des raisonnements scientifiques, afin de trouver quelque chose, à tout prix, au moyen d’accumulations de données.

Cette approche est d’autant plus forte que la pression est politique, de la part des dirigeants des grandes puissances qui veulent à tout prix faire redémarrer la machine capitaliste en s’imaginant mettre de côté le virus le plus vite possible, sans rien remettre en cause.

L’exemple le plus connu est évidemment celui du président américain Donald Trump dont l’administration appuie directement la recherche d’un vaccin avec dix milliards de dollars mis sur la table, ainsi que la logistique de l’armée américaine elle-même mise à disposition de cette course. L’opération a été nommée « Warp Speed », une référence à la science-fiction désignant une vitesse supérieure à celle de la lumière, qu’on retrouve dans la série Star Trek par exemple.

Il en est de même dans la plupart des pays avec les États encadrant, organisant et finançant directement les groupes pharmaceutiques pour que ceux-ci soient prêts le plus vite possible. Ce qui se passe est simple : les États mettent directement l’argent sur la table et garantissent la production des vaccins, avant même les autorisations de mise sur le marché.

En France, d’après la presse, le gouvernement aurait déjà pré-réservé des dizaines de millions de doses de vaccin auprès de différents groupes pharmaceutiques. D’après le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, l’État français a budgété 1,5 milliard d’euros pour 2021 pour le vaccin. L’Union européenne procède également à des précommandes, avec déjà plusieurs centaines de millions de doses réservées officiellement.

De fait, les candidats-vaccins sont déjà produits en masse et certains pays comme la Russie ou la Chine les font déjà largement circuler officieusement. C’est le cas également d’une autre façon pour un pays comme le Brésil. Celui-ci ne disposant a priori pas des capacités pour trouver et produire seul un vaccin, il s’est transformé en gigantesque laboratoire humain avec des vaccins venus du monde entier qui sont massivement testés sur sa population (qui est très fortement touchée par l’épidémie), en « échange » de la garantie de la disponibilité rapide du vaccin dans le pays.

Cette question des tests est cruciale justement et on touche ici au cœur du sujet en ce qui concerne les vaccins, et particulièrement les vaccins contre le Covid-19.

Au sens strict, la découverte aussi rapide des potentiels vaccins n’a rien d’extraordinaire. Les moyens technologiques de l’industrie pharmaceutique sont immenses, tout comme la connaissance scientifique permettant la recherche de vaccins, qui sont produits en masses depuis des dizaines d’années.

Le virus lui-même, le SARS-CoV-2, bien qu’il soit un coronavirus et qu’on avait jusqu’à présent jamais eu besoin au sens strict d’un vaccin contre un coronavirus, est assez courant dans sa forme générale. Il provoque chez la plupart des personnes qu’il infecte une réponse immunitaire rapide, massive et efficace, ce qui fait qu’il est a priori facile de trouver des vaccins, en tous cas sur le principe.

On le rappelle, le principe du vaccin est de provoquer artificiellement une réponse immunitaire de l’organisme, afin que celui-ci soit prêt à faire face en cas de contact avec le virus. Les récentes annonces des laboratoires Pfizer/BioNtech et Moderna à propos de leur candidat-vaccin, avec chacun un taux d’efficacité annoncé autour de 95 %, ne sont de ce point de vue pas surprenantes et étaient en tous cas attendues.

Ces candidats-vaccins, d’après les échantillons de population sur lesquels ils ont été testés, fonctionnent en provoquant une réponse immunitaire empêchant dans la plupart des cas d’être infecté en cas de contact avec le SARS-CoV-2. C’est empirique, mais cela suffit en tous cas officiellement à considérer que ce sera efficace à grande échelle.

Néanmoins, tout l’enjeu consiste ensuite en ce que le remède ne s’avère pas pire que le mal qu’il est censé combattre. Des milliers de pages de certification sont rédigées à chaque fois, et il y a surtout des tests d’innocuité. D’abord sur les animaux, ce qui n’a strictement aucun sens et relève de la barbarie la plus sombre. Ensuite, voire en même temps pour certains candidats-vaccins, il y a ces fameux essais cliniques où des individus reçoivent le vaccin (ou un placebo pour avoir un groupe contrôle) et sont surveillés de près pour connaître les éventuelles réactions négatives, les effets secondaires, etc.

La pression immense mise par les États pour l’obtention rapide des vaccins rend, on l’aura compris, cette étape très compliquée, d’autant plus que les laboratoires cherchent eux-mêmes à produire le plus vite possible, face à la concurrence et en raison de la manne financière énorme à récolter. Il y a un risque évident de se retrouver avec un vaccin dangereux, ou qui ne serait pas efficace à long terme, ce qui le rendrait dangereux de par la fausse sécurité qu’il procure.

Les candidats-vaccins sont de différentes natures, utilisant différentes techniques. Il y a d’abord celle, la plus classique, consistant en le fait de présenter le virus lui-même à l’organisme, pour qu’il apprenne à le connaître et fabrique les antigènes spécifiquement adaptés. Pour que cela soit sans risque, il y a plusieurs possibilités :

– présenter le virus mort – c’est la technique utilisée historiquement par Louis Pasteur lors de la découverte du principe de la vaccination ;

– présenter le virus sous une forme vivante mais atténuée, en procédant à une sélection génétique pour trouver des formes du virus ne donnant pas la maladie. C’est la technique utilisée par de nombreux vaccins (rubéole, fièvre jaune, etc.), qui a pour avantage que le virus (sous une forme normalement inoffensive) se reproduise et génère donc une grande réaction immunitaire, durable pour de nombreuses années.

Une autre solution est de ne présenter qu’un morceau de virus, en cherchant à ce que ce morceau corresponde suffisamment au virus circulant réellement, de manière à ce que les anticorps produits soient efficaces en cas de contact réel. Le problème, c’est qu’un morceau de virus seul ne déclenche aucune réaction immunitaire et il faut lui associer un adjuvant afin de forcer la réaction. Cette technique, qui peut provoquer des réactions indésirables, est utilisée par exemple pour le vaccin contre l’hépatite B. On peut cependant éviter l’utilisation d’un adjuvant au moyen d’un second virus, inoffensif, auquel on a ajouté un morceau du virus qu’on vise (en l’occurrence ici une protéine Spike). C’est le cas par exemple pour le vaccin de la rougeole, utilisé depuis 40 ans chez les enfants, qui utilise un vecteur viral, c’est-à-dire un autre virus, un « faux » en quelque sorte, avec un morceau de code génétique du « vrai » virus.

Enfin, une dernière technique consiste à faire fabriquer un bout du virus (toujours cette protéine Spike) par l’organisme lui-même, au moyen de l’injection d’un morceau de code génétique du virus. Cela est fait au moyen d’un virus messager fabriqué de toute pièce pour transporter le morceau d’ADN, que l’organisme transcrit ensuite en ARN pour produire la protéine et déclencher une réaction immunitaire.

En rouge, la protéine Spike du SARS-CoV-2

Voici les techniques utilisées par les candidats-vaccins contre le Covid-19 les plus connus et avancés.

Les candidat-vaccins des différents laboratoires chinois utilisent la technique « classique », avec le « vrai » virus utilisé directement dans le vaccin. Cela présente un inconvénient, une efficacité pouvant être faible, et un risque, mineur, celui que des formes infectantes du virus soient présentes dans le vaccin.

L’alliance des laboratoires Sanofi et GlaxoSmithKline utilisent eux pour leur candidat-vaccin la technique classique du morceau de virus (protéine S) accompagnée d’un adjuvant.

Le vaccin russe « Spoutnik V » utilise pour sa part des virus de rhume modifiés et le vaccin du laboratoire français Institut Pasteur utilise la même technique, mais avec comme support le vaccin de la rougeole (ce laboratoire test également la technique ADN).

Il y a également le vaccin d’AstraZeneca, associé à l’université d’Oxford, qui utilise comme vecteur viral un virus modifié… de chimpanzé.

Enfin, l’alliance Pfizer/BioNTech et le laboratoire Moderna, qui sont les plus avancés dans la course à l’autorisation de mise sur le marché, utilisent quant à eux la technique de l’ARN messager, avec un virus support fabriqué totalement artificiellement. C’est une première, cela n’a jamais été réalisé à grande échelle pour les humains et relève clairement du bricolage génétique.

Dans ces deux derniers cas avec Pfizer/BioNTech et le laboratoire Moderna, il y a là quelque-chose d’entièrement nouveau, sur lequel l’humanité n’a aucun recul, ou presque. Ce genre de vaccins sont utilisés chez des animaux comme le cheval, le poisson d’élevage ou encore le chien, qui servent depuis plusieurs années de cobayes (hors laboratoire) à grande échelle pour l’humanité.

On se retrouve donc dans une situation où, plutôt que de se remettre en question en changeant son rapport à la nature, l’humanité est suspendue à l’espoir d’un vaccin à tous prix, le plus rapidement possible, quitte à prendre le risque du bricolage génétique.

De la même manière, les vaccins plus traditionnels arriveront bientôt sur le marché, avec des phases de tests qui auront été très rapides. Il n’y a pas de raison, a priori, de penser que l’humanité prendrait un risque plus grand avec les vaccins anti-Covid-19 en particulier, par rapport aux autre vaccins traditionnels utilisant les même techniques auparavant. Si l’on met à part la méthode bricolage génétique des Pfizer/BioNTech et Moderna, ce serait probablement une erreur de se priver du moyen de combattre la pandémie avec des vaccins répondant aux normes et exigences sanitaires déjà en vigueur depuis des dizaines d’années pour tout un tas de vaccins ayant prouvé leur bénéfice.

Néanmoins, ce serait surtout une erreur de penser qu’il s’agit là d’une solution ; les vaccins ne seront au mieux qu’un pansement, mais ils ne guériront jamais la véritable cause de la maladie, qui est notre rapport erroné à la nature, et particulièrement aux animaux entassés de manière barbares sur des marchés, dans des fermes, des usines.

Si l’humanité prend éventuellement un risque en jouant l’apprentie sorcière avec les vaccins, elle prend surtout un risque en maintenant coûte que coûte son rapport désastreux à la nature. Si le vaccin présente donc une solution, elle ne peut être que temporaire : si on ne fait rien, si on ne change rien, une autre pandémie se produira. L’humanité ne s’en sortira pas en bricolant : elle doit changer !