C’est le sujet le brûlant de l’humanité actuelle et, pour cette raison, il a totalement disparu des discussions. C’est un paradoxe dialectique qui montre que l’Histoire est prête!
Si vous demandez à quelqu’un si la France existera encore dans 500 ans, il vous répondra oui. S’il y aura encore des blancs et des noirs, il dira oui. Tout au plus y aura-t-il la reconnaissance que des choses puissent arriver, que certains pays peuvent donc disparaître.
Mais l’idée d’une humanité unifiée au niveau mondial a totalement disparu. Cet idéal des Lumières, de la Gauche historique s’est évaporé. Pour les gens, c’est même inconcevable.
Et en même temps, l’humanité n’a jamais été autant mélangée, métissée, « mondialisée » que ces trente dernières années. Rien que la pandémie, vécue consciemment par l’humanité (contrairement à la grippe dite espagnole par exemple), a montré la futilité des frontières.
Ces mêmes gens qui reçoivent des paquets du bout du monde, commandés sur internet qui est un réseau mondial, qui connaissent des personnes de toutes les couleurs de peau… pensent que l’unification mondiale n’est pas possible !
La mondialisation capitaliste a provoqué un mélange favorable à l’unification mondiale. Mais comme celle-ci est contraire au capitalisme, il y a deux poussées contraires. La première, c’est l’idéologie LGBT et les discours « inclusifs » qui nient les différences de culture, afin d’imposer un cosmopolitisme consommateur. La seconde, c’est le repli nationaliste, communautaire.
Les deux ne n’opposent pas du tout, malgré les apparences. Dans tous les pays occidentaux, ces deux camps s’opposent en effet pour l’opinion publique, y compris violemment. Cependant, leurs intérêts communs les font se rejoindre.
Par exemple, en France, tant les pro-LGBT les plus furieux que les nationalistes les plus agressifs se rejoignent pour mettre en valeur l’Ukraine, l’Otan et la guerre à la Russie. Le facho homophobe et l’anarchiste libéral dans les mœurs sont unis dans leur même détestation du tiers-monde et de tout principe collectif « autoritaire ».
C’est tellement vrai qu’ils ont le même rêve. Les fachos rêvent de communautés autonomes sur une base raciale. Et le modèle de la « gauche de la gauche »? Ce sont les ZAD comme à Notre-Dame-des-Landes, le Rojava en Syrie, les zapatistes au Mexique, éventuellement des Indigènes en Inde, etc. On parle ici dans tous les cas de repli communautaire, avec une organisation au niveau communautaire, dans un esprit communautaire assumé.
Pour les moins « radicaux » qui visent une participation au gouvernement, c’est mis au niveau de la France : il faudrait une France comme communauté indépendante. Mais ça reste communautaire.
C’est le refus de la grande fusion mondiale.
Ce qui est intéressant, c’est qu’au début des années 1990, les Français pensaient plutôt que la France allait s’effacer dans une communauté européenne unifiée, qu’on aurait désormais un passeport européen. Tout cela semble si loin, alors que l’Union européenne s’est développée! Cela montre bien que le capitalisme ne peut plus unifier. Il unit quand ça l’arrange, mais il cherche toujours à surtout séparer.
Les partisans du socialisme ont inversement toujours souligné que l’humanité allait fusionner. Tous le pays allaient s’unir, se mélanger ; l’humanité parlerait une seule langue, produite de l’unification de l’humanité.
Il est évident du point de vue de la Gauche historique que, en l’an 3000, il n’y aura plus ni blancs, ni noirs, ni jaunes, ni de couleur de peau quelconque. Tout le monde sera tellement métissé que cela ne voudra plus rien dire. Quant à la France, évidemment qu’elle n’existera plus. Elle aura cédé la place à un autre pays, bien plus grand, et espérons le même, il n’y aura plus qu’un seul pays. Toutes les barrières nationales seront tombées.
L’utilisation du mot « internationaliste » par la Gauche historique a précisément ce sens-là. Il a été déformé, sous l’effet du trotskisme et de l’anarchisme, sur un mode « la négation des pays », « au-delà des nations ». Mais ce n’est pas du tout le concept. L’internationalisme est prolétarien : le prolétariat mondial est ce qui compte réellement, et l’unification de l’humanité va avec la victoire de la révolution mondiale.
Et la victoire de la révolution mondiale indiquera le passage à la colonisation spatiale : telle était officiellement le point de vue de l’URSS, avec la figure majeure que fut théoricien de l’astronautique Constantin Tsiolkovsky. Le principe de la planète comme Biosphère, avec Vladimir Vernadsky, va en ce même sens.
Une seule planète, une seule humanité. La fin des barrières ethniques, nationales, tout comme les barrières tribales et claniques sont tombée de par le passé. Et une nouvelle aventure pour l’humanité : sa diffusion dans le Cosmos.