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Politique

La France est endettée jusqu’au cou

L’État français dépense massivement et court à la catastrophe.

La France est un pays riche, très riche. Les richesses y sont abondantes et le mode de vie de la plupart des habitants est opulent. N’importe quelle commune, même rurale et isolée, a des maisons très grandes et modernes. Il n’y a qu’à observer une route, n’importe où, pour y voir beaucoup de voitures neuves et chères. Pareil dans les centre-villes où le recours à des domestiques modernes pour se faire livrer ses courses ou un repas préparé, pour se déplacer (en « uber »), est absolument massif.

Mais la réalité est aussi, voire surtout, que la France vit au-dessus de ses moyens et court à la catastrophe. La Cour des comptes a publié mi-février son rapport public annuel et elle y présente cette situation dans les détails en ce qui concerne le budget de l’État qui est en déficit chronique. Les mots sont évidemment alarmants :

« L’ampleur exceptionnelle de la hausse du déficit, passé de 75 milliards d’euros en 2019 (soit 3,1 points de PIB) à 209 milliards d’euros en 2020 (soit 9,1points de PIB), résultait du double effet de la dégradation des recettes due à la récession et du coût massif pour les finances publiques des dispositifs de soutien. »

Cela fait que :

« Près de deux ans après le début de la crise, la France fera partie des pays de la zone euro dont la situation des finances publiques est la plus dégradée. Cette situation appellera la définition d’une trajectoire à moyen terme de redressement des finances publiques exigeante pour assurer un repli de la dette rapportée au PIB. »

En effet, la dette est maintenant équivalente à près de 120 % du PIB (c’est-à-dire la richesse produite annuellement), ce qui est tout bonnement intenable, à moins de croire en l’argent magique, tombant du ciel par enchantement pour renflouer éternellement les caisses de la France…

Au moins 100 milliards d’euros ont été dépensés par l’État dans le cadre de la crise sanitaire et des mesures de soutien au capitalisme, alors que le pays était déjà largement endetté à la base. Il est expliqué en détail par la Cour des comptes à quel point la dette est structurelle, et non pas seulement conjoncturelle (c’est-à-dire liée à la situation particulière). Autrement dit, c’est en profondeur que les choses ne vont pas et il suffit de regarder pratiquement chaque secteur, chaque poste de dépense, pour voir qu’il n’y a aucun équilibre des comptes, que le déficit ne peut que se creuser.

En mettant de côté les dépenses liées à la situation sanitaire, les deux derniers budgets de l’État étaient d’après la Cour des comptes en augmentation de 11 milliards pour 2021 et 8 milliards pour 2022, sans que cela ne soit compensé dans l’autre sens.

De surcroît, ce n’est pas qu’une question purement comptable, il y a également la façon dont sont gérés les budgets, comment ne sont pas (ou mal) prélevées tout un tas de recettes, etc. Et cela est aggravé par la crise. En audience à l’Assemblée nationale pour présenter le rapport public annuel de la Cours des comptes, son président Pierre Moscovici a par exemple souligné :

« Notre rapport revient également sur les dysfonctionnements qui ont émergé au cœur de la crise, comme le manque de ciblage des moyens déployés ou l’insuffisance de précautions pour limiter les effets d’aubaine et la fraude. »

Dans un tel contexte, il suffirait de pas grand-chose pour que l’État français s’écroule sous le poids de sa propre dette. Personne n’y croit, car tout le monde est aveuglé par la consommation à outrance et le capitalisme 24 heures sur 24, mais tous les organismes sérieux tel la Cour des comptes n’ont pourtant de cesse de tirer la sonnette d’alarme à ce sujet.

Ce qui est en jeu, c’est la crédibilité de l’État français en tant qu’emprunteur sur les marchés financiers. On ne prête pas éternellement à qui à de moins en moins d’argent. Ou, comme le dit dans son rapport la Cour des comptes avec un langage plus technique :

« Une poursuite de la hausse du ratio d’endettement risquerait de fragiliser la confiance des acteurs économiques dans la capacité de la France à honorer ses engagements passés et à venir »

Alors, de deux choses l’une. Soit la France continue dans son aveuglement à dépenser l’argent qu’elle n’a pas, et elle va s’effondrer. Brutalement. Soit la Droite, dans sa forme dure et ultra-libérale à la Eric Zemmour, va finir par prendre les choses en main pour restructurer et cogner dur, pour éviter la faillite. Autrement dit, les budgets vont être coupés de toutes parts, pour enrayer l’hémorragie, ce qui fera très mal. C’est bien sûr l’option que défend au fond la Cour des comptes, en tant qu’organisme défenseur des institutions en place et du fonctionnement capitaliste de l’économie. Elle dit :

« Le nécessaire redressement des finances publiques passera inéluctablement par des efforts sans précédent de maîtrise de nos dépenses »

Alors il faudrait opposer à cela la Gauche, la vraie, pour prendre les choses en main avec une orientation démocratique et populaire. Pour prendre l’argent là où il est, chez les riches et les très riches, mais aussi, voire surtout, pour changer de fond en comble la société, et donc non seulement mettre au pas les riches et les très riches, mais la bourgeoisie en général, ce qui est bien différent.

Car si la France est massivement endettée, ce n’est certainement pas dans l’intérêt quotidien et immédiat de la population ; c’est uniquement pour servir et développer un train de vie général favorable à la société de consommation et au capitalisme 24 heures sur 24. Alors il faut tout revoir, tout remettre en cause.

Pour l’instant, ce programme de Gauche véritable n’intéresse personne et d’ailleurs aucun candidat ne le porte. Tous ne parlent que d’augmenter le « pouvoir d’achat ». Les instituts de sondages expliquent que la préoccupation principale des électeurs est justement ce « pouvoir d’achat » (pour 54 % d’entre eux dit un sondage Odoxa mi-février). Les Français tiennent absolument à maintenir leur mode de vie riche et abondant, à continuer à consommer sans entraves.

Alors la désillusion sera de plus en plus grande quand la machine va s’enrayer. Et probablement très bientôt, car la situation est explosive. Dans ce contexte, ce n’est pas la Gauche qui en profitera, avec une colère sociale voulant renverser le capitalisme faible et endetté. Au contraire, c’est l’aigreur et la rancœur de Français attachés à un capitalisme en expansion qui va prédominer. De cela, c’est d’abord le populisme, le nationalisme, l’extrême-droite, qui en récolte les fruits.

C’est là, malheureusement, la dure actualité à laquelle il faut se préparer pour la décennie à venir. Aucun redressement de la Gauche ne sera possible sans prendre en compte cette réalité.

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Écologie

Emmanuel Macron et « le temps de la renaissance nucléaire »

Le nucléaire ne souffre plus d’aucune contestation ou presque en France.

Le nucléaire est la technologie des enfants pourris gâtés du capitalisme. Et ces enfants du capitalisme n’en ont strictement rien à faire de leur propre descendance, à qui ils comptent bien léguer toujours plus de déchets radioactifs pour des centaines et des centaines d’années.

Le processus de fission atomique pour produire de l’énergie est monstrueux. C’est en quelque sorte la pollution ultime puisqu’il s’agit de casser la matière elle-même, au niveau atomique, pour en dégager l’extraordinaire puissance énergétique accumulée pendant des milliards d’années grâce à notre astre le soleil.

Le prix à payer pour casser la matière, c’est la production de déchets radioactifs extrêmement nocifs, ainsi que l’immense risque de catastrophe pour les populations, les animaux et la nature en cas d’accident. On le sait, car l’humanité a déjà connu Tchernobyl, mais cela n’a pas suffi… Puis il y a eu Fukushima, où la catastrophe a été relativement maîtrisée (toute proportion gardée), mais dont le potentiel destructif était gigantesque, et a été évité de peu.

Le choc de Fukushima a été immense dans le monde et cela fait par exemple qu’en Allemagne, il a été décidé d’en finir avec ces bombes à retardement que sont les centrales nucléaires (cela sera fait d’ici la fin de l’année 2022). La différence d’avec la France, c’est que les Allemands ont une mentalité bien plus pragmatique, ils s’imaginent pouvoir facilement relever n’importe quel défi industriel, technologique ; se passer du nucléaire est envisageable, quitte à produire en attendant plus de CO2.

Tel n’est pas le raisonnement des Français et leur mentalité étriquée d’ingénieurs s’imaginant tout pouvoir régler administrativement, par en haut, par magie. Le nucléaire est ici typiquement une réponse administrative-magique à la française, pour continuer coûte que coûte le train-train du capitalisme, en contournant la question du réchauffement climatique.

Il faut éviter les émissions de CO2 ? Pas de problème, mais ne changeons surtout pas nos habitudes, grâce au nucléaire, pensent les Français.

Et donc, c’est ce qu’a annoncé le président Emmanuel Macron, comme perspective à son nouveau mandat qu’il devrait bientôt briguer. Avec un « plan » exposé à Belfort jeudi 10 février 2022, il a parlé de pas moins de six nouveaux réacteur EPR, ainsi que huit autres à l’étude d’ici à 2050.

C’est gigantesque, avec l’ambition de tout électrifier en France, à commencer par le parc automobile. Hors de question de changer le mode de vie ultra-consommateur des Français et leur « idéal » banlieue pavillonnaire/automobile systématique.

« Il nous faut reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire civil en France (…).

À ceux qui affirment que nous n’aurions pas besoin de nucléaire, je veux exposer la situation en toute transparence.

Nous avons, en France, la chance, grâce à la vision du Général DE GAULLE, prolongée par le président POMPIDOU, grâce à l’excellence de ce bien commun qui est notre entreprise nationale EDF, à Marcel BOITEUX et à tous ceux qui lui ont ensuite succédé, grâce aussi à l’ensemble des agents, de celles et ceux qui ont construit, bâtit ce savoir-faire et l’ont développé, grâce aussi à toutes les filières qui, partout sur le territoire ont pu accompagner cet effort historique, dans toutes les entreprises de notre pays, de pouvoir compter sur une industrie nucléaire forte, riche de savoir-faire et de centaines de milliers d’emplois.

Cette chance, nous devons la saisir (…).

Oui, se noue ici [à Belfort] quelque chose de la France que nous voulons pour 2030, une France qui, sur le terreau de son passé, sur ces terres qui ont porté notre histoire industrielle, sur la force et la base de ces savoir-faire que savons su construire et transmettre, une France qui renoue avec sa grande histoire industrielle, regarde l’avenir et montre le chemin.

Oui, le temps de la renaissance nucléaire est là, le temps de la renaissance industrielle aussi, reposant sur la recherche technologique, reposant sur la fabrication, reposant sur à la fois le numérique et les métiers les plus industriels.

C’est la réconciliation de ce qu’on a trop longtemps opposé. Une France qui, par les savoir-faire de ses ingénieurs, de ses ouvriers, de ses travailleurs, invente pour le monde une industrie de progrès et de solutions aux défis des temps. »

En 2017, Emmanuel Macron ne tenait pourtant pas du tout ce discours. Lors de la campagne électorale, Emmanuel Macron prévoyait une diminution progressive de la part du nucléaire dans la production d’électricité, et évoquait la question du coût réel de cette technologie (utra-subventionnée en France) en donnant raison aux « écologistes » ayant mis le sujet sur la table.

Mais c’était il y a 5 ans, et les Français n’étaient pas les mêmes, ils étaient encore capables de questionnement, de raisonnement, grâce à des succès du mouvement anti-nucléaire si durement conquis… Qu’on pense à la terrible traversée du désert des années 1980-1990-2000, où le nucléaire était littéralement tabou.

Le changement majeur, depuis les avancées, c’est que la crise est passée par là et ce qui compte maintenant c’est uniquement de renforcer le capitalisme national. Même pas de le maintenir, mais bien de le renforcer, pour avancer en marche forcée. Dans le contexte actuel de crise énergétique, d’inflation et de tensions guerrières mondiales conditionnant les approvisionnements en matières premières, la France du capitalisme se tourne donc à nouveau unilatéralement vers le nucléaire, dans une logique autarcique et colonial en même temps.

C’est une preuve que l’époque a clairement changé, que le capitalisme est ouvertement en mode rouleau compresseur et rien ne doit plus s’opposer à sa tentative de trouver une nouvelle expansion. La question du nucléaire n’y échappe pas en France et les propos d’Emmanuel Macron sont on ne peut plus clair à ce sujet : la France se veut « de retour ».

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Politique

La prétention sociale des discours d’Eric Zemmour et Marine Le Pen

Les meetings d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen ont insisté sur la question sociale.

Éric Zemmour a réuni près de 8 000 partisans samedi 5 février 2022 à Lille, pour un meeting centré autour du thème du « pouvoir d’achat ». De son côté, Marine Le Pen a rassemblé près de 4 000 personnes à Reims pour le lancement de la dernière ligne droite de sa campagne présidentielle, où elle s’est présentée comme étant proche du peuple et de ses préoccupations.

Les deux candidats nationalistes représentent des intérêts qui ne sont pas les mêmes, leur ligne politique est différente. Le premier, Eric Zemmour, assume une ligne de droite dure, ouvertement bourgeoise et tournée vers l’affirmation d’une certaine tradition bourgeoise hostile à la classe ouvrière. La seconde, Marine Le Pen, a développé depuis 2012 un discours nationaliste destiné aux classes populaires et à la petite-bourgeoisie (celle-ci étant extrêmement nombreuse en France), en leur expliquant que le problème serait surtout (voire uniquement) la mondialisation, le « mondialisme », et qu’il faut se rallier au nationalisme.

Autant l’un que l’autre, pour être élu ou en tous cas exister politiquement, doivent porter un discours à destination des classes populaires et aborder les questions sociales. Pour Marine Le Pen cela n’a rien de nouveau et ce qu’elle a dit pour lancer sa campagne est dans la continuité des dix dernières années. Eric Zemmour a par contre besoin d’appuyer sur cette question, pour élargir sa base électorale, son influence dans la société française.

Son principal argument est celui de la lutte contre l’immigration, comme s’il s’agissait là d’un remède magique pour dégager partout de nouveaux budgets. C’est un populisme racoleur, faisant fi de la réalité : l’immigration n’existe pas en dépit du capitalisme et de la bonne marche de la France capitaliste, mais précisément à son service. Si les dépenses de l’État à destination des personnes dans différentes situations d’immigration sont grandes et multiples et bien souvent illégitimes en tant que tel, les personnes immigrées (clandestines ou non) sont largement intégrées à l’économie française et sa marche. Ce sont surtout les chefs d’entreprises qui veulent de l’immigration, mais cela, Eric Zemmour n’en parle jamais.

Ce qui l’intéresse par contre, c’est que les ouvriers ne s’en prennent surtout pas à leur patron, et encore moins à la bourgeoisie en général. Ses propos ont été très clairs à ce sujet, dans la plus pure tradition nationaliste du 20e siècle :

« Face à la folle lutte des classes et l’injuste loi de la jungle, je serai le Président de la réconciliation des classes, le Président qui réunira l’entrepreneur et le travailleur »

Dans le Nord, terre historique du Socialisme en France, il a prétendu s’adresser aux ouvriers en faisant du Donald Trump :

« Ici plus qu’ailleurs, l’assistanat est une insulte. Je sais combien ici dans les classes populaires aux classes moyennes, on déteste l’assistanat. »

C’est vrai, mais tout à fait secondaire. Le problème des ouvriers est d’abord le mode de vie de la bourgeoisie qui détourne les richesses à son profit et dessine le monde à son image. Mais Eric Zemmour ne veut surtout pas s’en prendre à la bourgeoisie et aux entrepreneurs capitalistes.

Sa principale mesure annoncé lors du meeting, sur la question du « pouvoir d’achat » donc, consiste précisément en un cadeau à leur égard en abandonnant les cotisations sociales (servant à la protection sociale) pour des primes allant de 3000 euros à 5000 euros, ce qui est gigantesque. Il a parlé d’une « une prime 0 charge pour 0 URSSAF » en expliquant :

« À vous chefs d’entreprise, voilà comment vous augmenterez les salaires. À vous salariés, voilà comment votre pouvoir d’achat augmentera. »

C’est une mesure de droite dure, classiquement ultra-libérale et anti-sociale, malgré sa prétention sociale. Tel n’est pas le cas de Marine Le Pen, pour qui le nationalisme passe au-dessus de la considération bourgeoise traditionnelle de droite, ou comme l’a dit en introduction du meeting Jordan Bardella le président du Rassemblement national, en visant Eric Zemmour :

« Notre projet à nous n’est pas de sauver la Droite mais de sauver la France.»

C’est pourquoi Marine Le Pen a déroulé tout un tas de propositions à caractère social, la plupart inacceptables pour la Droite :

– revalorisation significative du salaire des enseignants ;
– réindexation des retraites sur l’inflation ;
– prime pour l’emploi spécifique pour les étudiants ;
– augmentation de 200 euros de salaires pour les jeunes en en alternance et en apprentissage ;
– augmentation de 1000 euros l’allocation enfant handicapé ;
– augmentation des salaires de 200 euros « à tous les ménages français ».

Marine Le Pen n’est pas pour autant de gauche évidemment, et assume aussi des mesures libérales :

– baisse de la TVA à 5% sur le fioul, le gaz, le carburant ;
– suppression des frais de successions sur les maisons de famille ;
– suppression de l’impôt sur le revenu pour tous les moins de 30 ans ;
– allègements « significatifs » de charges pour les très petites, petites et moyennes entreprises.

L’aspect principal de son discours et de ses propositions restent bien sûr le nationalisme (qu’elle nomme localisme et patriotisme), avec pour cela un romantisme pseudo-historique visant à mobiliser les classes populaires derrière le drapeau national.

Profitant d’être à Reims, où Clovis a été baptisé et où les rois de France ont été sacrés, elle a raconté :

« Mes chers compatriotes, la France doit se souvenir des promesses de son baptême. Ce serment sacré, ce pacte millénaire, voilà le rêve français qui doit nous animer. Faites confiance à cet idéal, à vos idéaux. Ensemble nous allons rendre aux Français la France qu’ils aiment. »

Peu importe que cela ait du sens ou non, car la France n’existait pas ni n’était en germe à l’époque de Clovis, car là n’est pas la question pour Marine Le Pen. Ce qui compte n’est pas la réalité, mais de prétendre à résoudre les questions sociales par le nationalisme.

Nous voilà donc revenus avec Eric Zemmour et Marine Le Pen aux nationalismes des années 1930, qui ont trusté la vie politique européenne à l’époque, en concurrence avec le Socialisme (social-démocrate ou communiste).

La caractéristique fondamentale du nationalisme au 20e siècle a été l’assimilation de la question sociale à la question nationale. C’est, au sens strict, la définition du fascisme pour qui le national, c’est le social, et inversement. On pensera au « national-socialisme » d’Hitler, mais cela est vrai pour toutes les variantes du fascisme, qui très souvent puisent leur origine à gauche, ou plus précisément dans les déviations de la Gauche.

Cela s’oppose bien sûr à l’internationalisme prolétarien qui définit le Socialisme. La Gauche historique dit que la nation n’est qu’un cadre dans lequel s’exprime la question sociale, car l’aspect principal des rapports sociaux est la lutte des classes, principalement entre la bourgeoisie et la classe ouvrière.

Au 21e siècle, rien n’a changé. La Gauche authentique, ou ce qu’il en reste, dit que le capitalisme en tant que mode production est dépassé, que la bourgeoisie mène le monde à sa perte, que cela soit socialement, mais aussi en ce qui concerne la civilisation elle-même, avec comme aspects principaux les questions de la culture et de l’écologie, et en toile de fond la question de la guerre.

De fait, le nationalisme mène à la guerre. C’est une lutte des classes, non pas entre pays, mais entre bourgeoisies de différents pays qui sont en concurrence et luttent pour leur hégémonie ou leur survie, et qui font payer cela aux peuples ; partout et toujours, ce sont les peuples qui sont les victimes de ces guerres, et c’est pourquoi ils ne doivent jamais tomber dans le piège du nationalisme.

Les prétentions sociales des nationalistes Eric Zemmour et Marine Le Pen sont un piège tendu aux classes populaires. Seule une Gauche forte et assumant ses fondamentaux historiques permettra de s’y confronter… Et cela implique la politique.

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Culture

Le magnifique vélodrome urbain de Kiev

Un monument d’architecture urbaine et de culture populaire.

Le vélodrome de Kiev a été construit en 1913, au cœur de la ville. Il se situe ainsi à quelques centaines de mètres de la Cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, l’un des monuments les plus connus d’Ukraine, juste derrière la rue Bogdan Khmelnitski, du nom d’une figure nationale ukrainienne.

Le cyclisme, venu de France, était alors extrêmement tendance dans l’empire russe. On trouvait à l’époque sur le site un service de location et de réparation de bicyclettes, ainsi qu’au centre de la piste un théâtre d’été nommé Polar Star, avec un orchestre et une cabine de cinéma quelques années plus tard.

Après la Révolution de 1917 et l’avènement de la nation ukrainienne, l’installation sportive a bien entendu été maintenue et utilisée. Juste avant le déclenchement de la Seconde guerre mondiale, un grand projet de rénovation était en cours avec l’idée d’un rattachement du bâtiment de la Maison de la Culture Physique à la piste.

La ville de Kiev fut très touchée par la guerre et la piste sérieusement endommagée. Mais les autorités soviétiques de la ville décidèrent rapidement de la restauration de l’installation, avec notamment un revêtement en béton moderne dès 1949. Différents bâtiments et installations furent construits dans les années suivantes, contribuant à moderniser au fur et à mesure l’édifice qui était très populaire.

Une nouvelle grande étape de rénovation-amélioration eu lieu plus tard en vue des Jeux olympiques de 1980 à Moscou. Le vélodrome avait alors le statut de piste de réserve pour les Jeux olympiques et son revêtement a été entièrement démantelé pour être remplacé par du bois, du mélèze de Sibérie, permettant une vitesse maximale autorisée de 85 km/h. La capacité de l’enceinte fut portée à 5000 places.

À partir des années 1990, le vélodrome de Kiev est progressivement tombé en décrépitude, à l’image de l’Ukraine elle-même, gangrenée par la pauvreté et la corruption. Le revêtement en bois laissé à l’air libre fût sérieusement endommagé, puis remplacé en 1996 par du béton. Le classement du vélodrome comme monument d’histoire et d’architecture en 1998 ne changea rien à la décadence du site et les dernières compétitions se tinrent en 2004.

Le 27 août 2007, par le décret 983/0/16, le ministère de la Culture de l’Ukraine se couvrit d’une honte immense en privant le vélodrome de son statut de monument historique, pour le soumettre à l’appétit féroce des promoteurs immobiliers. Ce qui devait arriver arriva et le 20 mars 2009, une partie de la piste fut démolie dans le cadre de la construction d’un immeuble de luxe.

Cela ne se fit toutefois pas sans heurt et une formidable mobilisation démocratique et populaire s’est mise en place dans la ville pour défendre l’édifice, et surtout le réhabiliter. Portée à la base par une communauté de cycliste liée à des architectes, la mobilisation a été victorieuse.

La rénovation a commencé en 2016, avec au cœur du projet une piste extérieure en béton de qualité conforme à des compétitions de niveau professionnel. Le Vélodrome fut à nouveau inauguré le 20 mai 2017, en présence du maire de Kiev  lui-même.

En juin 2015, un « velokino » (cinéma-vélo) par des cyclistes activistes : l’alimentation électrique était généré en direct en pédalant !

Aujourd’hui, la piste accueille des cyclistes de niveau mondial, régional ou local pour des compétitions, mais est également ouverte à tous, en accès libre. De nombreux événements culturels y ont lieu, comme par exemple des projections de films gratuits en plein air ou des apprentissages au cyclisme pour les enfants.

C’est devenu, en plein cœurs de la ville de Kiev, un bastion populaire, fruit d’un combat démocratique pour la culture, le sport, l’architecture, l’histoire. C’est évidement un modèle à suivre.

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Politique

Animaux, écologie : Fabien Roussel ne veut pas changer le monde

Le candidat PCF préfère la viande et les voitures à la révolution.

Fabien Roussel est candidat à l’élection présidentielle pour le PCF. Il a choisi comme ligne politique un positionnement social-populiste visant à flatter les gens que l’on doit qualifier de beaufs. Ces gens sont nombreux en France, alors le créneau est porteur ; Fabien Roussel a relativement beaucoup de reconnaissance médiatique pour cette raison.

On avait déjà eu un aperçu en octobre 2021 quand il avait moqué Yannick Jadot voulant « libérer les poulets » (ce qui est faux au passage), alors que lui par contre pense « aux salaires et aux retraites ». C’était là une réflexion typiquement réactionnaire, s’imaginant cartésienne et populaire, en fait surtout de droite, digne d’un Jacques Chirac au salon de l’agriculture.

En voici un nouvel exemple récent. Fabien Roussel s’imagine avoir une démarche tournée vers le peuple et opposé à la bourgeoisie en expliquant :

« Il y a la gauche caviar. Une bien-pensance qui voudrait interdire la viande et les voitures. Je suis d’une gauche populaire qui préfère donner les moyens aux Français d’avoir un véhicule propre plutôt que de les assigner à résidence. »

C’est proprement lamentable, et là encore bien plus de droite que de gauche. Déjà, car c’est faux : la « gauche » caviar justement n’est pas opposée à la viande ni au caviar, et encore moins à l’automobile. Mais surtout, car c’est regrettable !

Justement oui, il faut changer le monde, et en finir avec la viande et les voitures. La viande et les voitures sont, avec les guerres, ce que le capitalisme a engendré de pire au 20e siècle. C’est l’expression de la société de consommation dans le sens d’un étalement ininterrompu de marchandises et de marchandisation. Tout y passe, la vie quotidienne du peuple bien sûr, façonnée par le 24h/24 du capitalisme, mais aussi, voire surtout, les animaux et la nature.

Les animaux sont massacrés en masse dans les usines-abattoirs, dans les laboratoires de vivisection, sur les routes, etc. Et la nature est souillée par le mode de vie propre au capitalisme, très consommateur d’espace en raison précisément de l’automobile et de son hégémonie. Concrètement, cela fait que les zones humides disparaissent à vitesse grand V en France, et c’est le grand drame écologique de notre époque avec le réchauffement climatique. On ne peut pas s’imaginer de gauche si on ne voit pas cela.

L’existence de l’industrie de la viande est une atteinte à la dignité humaine, un tel massacre de masse des animaux et de la nature (car cette industrie est ultra-consomatrice de ressources et d’espaces en plus d’être barbare) est absolument révoltante pour qui a foi dans l’humanité et ce dont elle est capable de meilleur. De même que le règne sans partage de l’automobile dans les villes et les campagnes est pareillement une horreur, une décadence de la civilisation dont l’expression la plus brutale est l’existence des zones périphériques hideuses et mornes qu’il va vite falloir démanteler.

Comment ne pas être révolté contre ce monde de viande et de voiture ? A moins d’être de droite et de rejeter le changement, le progrès, la révolution… Quand il affirme comme slogan étendard « je défends le bifteck des Français ! », quand il assène que « Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage, c’est la gastronomie française », Fabien Roussel est non seulement totalement en dehors de son époque, mais surtout il ne vaut pas mieux que la Droite.

On peut très bien dire qu’il ne faut pas brusquer les gens et leur vie quotidienne, qu’ils ne doivent pas trop faire d’effort pour préserver ou garantir leur « confort », que les choses changeront petit à petit, on peut très bien penser que les prévisions du GIEC sur le réchauffement climatique ne sont pas si alarmantes et que des voitures Crit’air 1 et 2 suffiront à sauver les meubles (Fabien Roussel propose 10 000 euros à chaque foyer pour s’acheter une nouvelle voiture Crit’air 1 ou 2), que les animaux sont secondaires par rapport au « bifteck » des Français et qu’il ne faut surtout pas remettre en cause la viande, etc., etc., etc.

Mais alors pourquoi se revendiquer de gauche, et de surcroît du communisme ? Si le but est de défendre le monde tel qu’il est, que rien ne change, alors autant voter à droite, c’est plus efficace. C’est d’ailleurs ce que font la plupart des ouvriers qui votent, malheureusement. Et ce, depuis quoi, plusieurs décennies déjà ! Et c’est cela qu’il faut changer, l’époque étant plus que mûre !

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Politique

« Primaire populaire » : la Gauche Hara-kiri par Christiane Taubira

Christiane Taubira fait un hold-up sur la Gauche.

La candidate à la présidentielle Christiane Taubira avait avec la « primaire populaire » une machine bien huilée pour faire un coup politique. Ce qui devait arriver arriva : dimanche 30 janvier 2022, elle a été désignée vainqueur au bénéfice d’une mention « bien + » à l’issue d’un pseudo-scrutin en ligne.

Logiquement, dans la foulée de sa « victoire » elle s’est empressée d’apparaître comme celle qui doit rassembler. Sûre de son fait, elle a immédiatement expliqué qu’elle comptait appeler individuellement tous les candidats considérés de « gauche » ou de « l’écologie » pour les forcer à se ranger derrière elle.

« Notre sort appelle aujourd’hui l’union et le rassemblement. Je leur dirai que je sais leur réticence, mais aussi leur intelligence. »

Voilà un véritable hold-up sur la Gauche et l’écologie, au moyen d’un immonde coup de force antidémocratique. La « primaire populaire » qui l’a désigné n’a rien d’une primaire, et surtout était taillée sur mesure pour elle, avec son contenu aussi vague que sa forme et son approche générale sont libérales.

L’opération a consisté en un contournement de la Gauche, des partis, des idées, au moyen d’un petit supermarché en ligne de la politique. Les « électeurs » étaient appelés non pas à désigner un programme politique, une orientation idéologique et culturelle, mais à donner des avis sur des candidats ou plutôt pseudo-candidats.

Le scandale réside bien évidemment dans le fait que les « candidats » en question n’avaient pas leur mot à dire. Et pour cause, la plupart ne reconnaissent pas cette « primaire populaire » et avaient demandé à être retiré du vote. Il n’y a donc pas eu de campagne, de débats, de convictions défendues et de points de vue échangés. Simplement, des milliers de petits-bourgeois ont été invités à donner leurs avis de consommateurs sur les « candidats » avec des notations allant de « très bien » à « insuffisant », en passant par « bien », « assez bien » et « passable ».

Voilà le résultat final annoncé (la médiane servant à déterminer la note de chacun et donc le classement) :

On n’est évidemment pas là dans la démocratie et encore moins dans l’unification de la Gauche, mais dans une sorte de TripAdvisor de la politique où les consommateurs mettent des étoiles suivant leurs goûts. C’est lamentable, mais tellement typique de ces gens, tant de Christiane Taubira que des organisateurs de cette « primaire populaire », qui sont tous de véritables petits soldats du turbocapitalisme.

En l’occurrence, on a comme co-fondateur Samuel Grzybowski qui est un entrepreneur du capitalisme « éthique » avec une entreprise (Convivencia) dont l’objet est d’aider les autres entreprises à donner une bonne image de leur business (sur les questions religieuses). Ce garçon n’est par ailleurs pas issu de la Gauche, mais de la riche bourgeoisie catholique parisienne, dont il fait toujours partie. L’autre co-fondatrice est Mathilde Imer, là encore une bourgeoise parisienne bien dans son monde, qui a comme principale fait d’arme d’avoir été à l’origine et à l’organisation de la « convention citoyenne sur le climat » utilisée par Emmanuel Macron. Difficile de faire moins crédible en termes de démocratie et d’écologie.

Preuve d’ailleurs du caractère bourgeois et anti-gauche de ces gens : les candidats à l’élection présidentielle qui se revendiquent du communisme et des travailleurs ne figuraient même pas dans la liste des candidats, alors qu’il était censé être question de l’union de toute la « gauche ». Pas de Fabien Roussel du PCF ou de Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière, donc ; quelle drôle de conception de l’union de la Gauche !

Il faut préciser également que sur la forme, le pseudo-vote à cette « primaire populaire » n’a aucune valeur démocratique, et tomberait même sous le coup de la loi dans un pays vraiment sérieux quant à ce genre de pratique.

En effet, on parle là d’une opération qui a été relayé massivement dans les médias, qui est présentée comme un vote significatif politiquement en vue de l’élection présidentielle, alors qu’il n’y a en pratique aucun contrôle. Personne ne sait comment sont comptabilisées les notations en ligne. Les organisateurs de cette « primaire populaire » peuvent bien donner les résultats qu’ils veulent, personne ne pourra vraiment vérifier.

466 895 inscrits ont été annoncés, pour finalement un vote de la part de 392 738 « électeurs », soit 84,1% d’entre eux. On se demande bien pourquoi 15 % de gens se seraient inscrits pour en fait ne pas voter… Il n’y a en fait aucun contrôle de ces « électeurs » et il était tout à fait possible (et très facile) de s’inscrire à plusieurs reprises. Une emprunte de carte bancaire (l’inscription était gratuite) et un numéro de téléphone, même virtuel, suffisait à distribuer des notes aux « candidats ».

Voici une vidéo dénonçant cela.

C’est un véritable scandale. Cela en dit d’ailleurs très long sur l’état de déliquescence de la société française de voir qu’un tel simulacre de démocratie passe comme une lettre à la poste et est massivement relayée et même soutenue par les médias, sans aucune critique.

A titre de comparaison, pour voter à la Primaire citoyenne de 2017 organisée pour désigner le candidat du Parti socialiste et de ses alliés, il fallait être de nationalité française et inscrit sur les listes électorales, puis se présenter physiquement avec une pièce d’identité le jour du vote. Cela n’a pas empêché les suspicions de fraude, mais c’est en tous cas bien plus sérieux.

On remarquera que cette primaire de 2017 avait pour sa part réunie deux millions de votants (réputés véritables et uniques donc), alors que cela ne concernait que le PS et non pas « toute la gauche » ! Cela relativise de beaucoup le succès de la « primaire populaire » de 2022 avec ses (soit-disant) 400 000 votants.

On remarquera également la 5e place d’Anne Hidalgo, la candidate du PS en 2022, qui subit ici un véritable revers. D’abord, car elle correspond normalement tout à fait à ce milieu petit-bourgeois et libéral de la « primaire populaire » et des gens gravitant autour, mais surtout car le PS avait appelé à y participer malgré tout !

Par exemple, la fédération PS de Paris (liée à Anne Hidalgo) disait à ses militants dans un courrier interne : « Si tu es inscrit à la Primaire populaire, nous t’invitons à y participer». Mais surtout, le premier secrétaire du PS Olivier Faure s’était lui-même exprimé de manière favorable à la « primaire populaire » au bureau national du parti et appelait à y participer de manière opportuniste.

À moins que les résultats de la « primaire populaires » soient totalement trafiqués (ce qui est, on le rappelle, fort possible), le Parti socialiste s’est donc pris ici une véritable claque en étant incapable de mobiliser ses militants et soutiens en faveurs d’Anne Hidalgo (ce qui était d’autant plus facile qu’il était possible de voter à de nombreuses reprises, le genre de manœuvre devant laquelle les militants du PS n’auraient pas rechigné à l’époque où celui-ci était fort, dans la plus pure tradition des bourrages des urnes des élections universitaires).

Rien que pour avoir écarté de fait la candidate du PS Anne Hidalgo, la « primaire populaire » et Christiane Taubira ont donc réussi un hold-up historique sur la Gauche. Après le revers électoral de Benoit Hamon il y a cinq ans, c’est une nouvelle étape dans l’effondrement du Parti socialiste, pourtant central à Gauche depuis 50 ans.

Cela ouvre évidemment de nouvelles portes et une nouvelle perspective pour le reste de la Gauche. Une recomposition se produira inévitablement, avec le retour à la Gauche historique comme proposition incontournable et évidente. Mais il faudra pour cela partir de très loin, avec très peu de gens, en recommençant pratiquement tout à zéro, comme si on en revenait à 1905 et la fondation de la SFIO…

Et cela alors que jamais les défis historiques n’ont aussi nombreux et exigeants. Il faudra être à la hauteur!

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Écologie

L’insoutenable capture des macaques à longue queue en Indonésie

L’Indonésie doit faire cesser les captures de singes sauvages.

Les industriels sont en général des barbares. Contre la nature, contre les gens, mais aussi contre les animaux. C’est le cas pour tout un tas d’industries « testant » la toxicité de leurs produits sur des animaux. Ceux-ci sont souvent des singes, c’est le cas notamment en France où sont torturés des macaques à longue queue en provenance d’Indonésie.

Il y a toute une industrie de l’élevage d’animaux destinés aux laboratoires, mais il y a également des captures dans la nature, pour différentes raisons. Ces captures sont absolument cruelles, en voici la preuve avec cette vidéo diffusée par One voice.

Ces images sont évidement insoutenables…

One voice appelle à la diffusion de ces images, ainsi qu’à une campagne destinée à l’ambassade d’Indonésie en France. Il s’agit de reproduire la lettre ci-dessous et de l’envoyée signée et datée :

Ambassade d’Indonésie en France
47-49 rue Cortambert
75116 Paris, France

A…, le….

Votre Excellence,

L’Indonésie est un merveilleux pays, doté d’une culture riche, ancestrale et d’un territoire magnifique, que les habitants du monde entier envient au point d’en faire l’une des plus grandes destinations touristiques. Elle est également dotée d’une biodiversité unique. Or les macaques à longue queue sont devenus une ressource pour les laboratoires partout dans le monde, pour leur plus grand malheur. En effet, ces singes pourraient tout simplement disparaître…

L’appel de One Voice et de son partenaire britannique fait suite à la diffusion de séquences vidéo insoutenables d’Action for Primates, dévoilant la cruauté et la violence infligées à ces animaux lors de leur capture, notamment des coups et des coups de couteau. Un tel traitement brutal et barbare est une violation des directives internationales sur le bien-être animal.

En 2021, votre gouvernement a autorisé la reprise de la capture et de l’exportation de macaques sauvages à longue queue (Macaca fascicularis) – en dépit des inquiétudes mondiales généralisées quant à la barbarie inhérente à cette pratique et de la prise de conscience croissante de la vulnérabilité de cette espèce au plan conservatoire. Des centaines de singes sauvages ont alors été capturés, arrachés à leur milieu naturel, leur famille et leurs groupes sociaux.

Lors de leur capture, les nourrissons sont séparés de leurs mères, causant de la détresse aux unes et aux autres. L’épisode le plus brutal est le meurtre d’un singe mâle. Massacré à coups de bâton, l’animal hébété et blessé a été traîné par la queue, maintenu sur place et égorgé à coups de machette. Les survivants sont enfermés dans des sacs ou des caisses en bois.

La raison généralement invoquée pour trapper des singes à l’état sauvage est qu’ils entrent en conflit avec les résidents et les agriculteurs des communautés locales. Cependant, leur capture et leur enlèvement ne sont pas seulement inhumains, ils sont aussi inefficaces et contre-productifs. Au lieu de réduire le nombre de singes, un tel retrait entraînera probablement une augmentation du taux de natalité de la population.

L’expansion des activités humaines et leur empiétement sans cesse croissants sur le monde sauvage conduisent tragiquement à des interactions négatives potentiellement évitables entre macaques et humains. Plutôt que ces animaux soient piégés et exportés pour la recherche ou tués, nous vous enjoignons de vous attaquer aux problèmes qui sont à l’origine de ces conflits, tels que la déforestation et l’évacuation des déchets alimentaires qui attirent les singes dans les villages.

Je vous implore de faire cesser les captures de singes sauvages et leur exportation vers des laboratoires à l’étranger.

Bien respectueusement,

Signature

On trouvera cette lettre au format document sur ce lien, et une information plus large de la part de One voice sur ce lien.

Il existe également une pétition en anglais destinée à la ministre indonésienne de l’environnement sur ce lien.

Ce n’est bien entendu qu’un aspect de la terrible condition animale, qui appelle à une prise de conscience alliée à des faits concrets, soit une morale intransigeante et une volonté de rupture avec l’horreur dominante. Et pas simplement, parce que c’est horrible, d’ailleurs, mais véritablement parce qu’il est naturel et positif de se tourner vers la Nature, vers la vie, de l’aimer et de la protéger !

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Guerre

«La France doit participer à la première réunion du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires»

Voici une pétition lancée le 21 janvier 2022 par l’ICAN France, le relais national de la Campagne Internationale pour Abolir les Armes Nucléaires (ICAN). C’est une requête de grande importance, surtout en raison de la crise et de la tendance à la guerre. Il n’est pas normal que cette pétition atteigne à peine les 2000 signatures, malgré l’importance du sujet, malgré la reconnaissance internationale de l’organisme la portant, malgré le soutien affiché de nombreuses structures (Greenpeace, EELV, PCF, Réseau sortir du nucléaire, etc.) Un tel déni en dis long sur la situation en France, sur le fait que personne ne croit concrètement en la guerre, ni en la dangerosité du fait que l’armée française (ainsi que n’importe quelle autre armée) ait la bombe atomique…

« La France doit participer à la première réunion du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

Monsieur le Président de la République,

Le 7 février 2020, vous avez déclaré que la France « prendra ses responsabilités, en particulier en matière de désarmement nucléaire, comme elle l’a toujours fait ». Or, le 22 janvier 2021 est entré en vigueur le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN). Cette nouvelle norme juridique internationale a été adoptée le 7 juillet 2017 par une majorité des États, à l’Assemblée générale des Nations Unies, mais sans la participation de notre pays. Pourtant ce traité est une avancée pour assurer notre sécurité collective, pour protéger notre environnement des conséquences humanitaires catastrophiques de toute utilisation d’armes nucléaires et pour faire progresser le désarmement nucléaire.

Du 22 au 24 mars 2022, l’ONU va accueillir à Vienne la première réunion des États Parties au traité avec notamment des partenaires européens comme l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, l’Irlande, Malte, la Norvège, la Suisse, la Suède… ; certains prenant part à ce processus en qualité d’observateur. L’avis positif des Françaises et des Français pour ce traité s’est manifesté à différentes reprises entre une majorité (67 %, en 2018) qui souhaite que la France s’engage dans la ratification de ce traité ou encore par la multiplication du nombre de parlementaires et de villes (Paris, Lyon, Saint-Étienne, Grigny, etc.) qui soutiennent le TIAN.

La Campagne ICAN France, conduite par de très nombreuses organisations, vous demande, Monsieur le Président, de ne pas isoler notre pays d’un processus multilatéral porté par l’ONU, en acceptant de faire participer notre État, en qualité d’observateur, à la première réunion des États Parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

Aidez-nous à atteindre les 3000 premières signatures« 

Pour signer la pétition, il faut > se rendre à cette page <

On y trouvera également un argumentaire avec 7 raisons principales justifiant cette demande.

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Politique

La reformation de la Droite s’accélère autour d’Eric Zemmour

Conformément à l’époque, la Droite se durcit.

Eric Zemmour sera-t-il au second tour de l’élection présidentielle au printemps prochain ? Probablement pas, mais ce n’est pas une certitude. Et surtout, ce n’est pas tant la question. Ce qu’il faut voir, c’est qu’Eric Zemmour n’est que le produit d’une situation en particulier, et que sa signification politique ne consiste en rien d’autre que la recomposition de la Droite, reflétant un changement d’époque. C’est de toute la période à venir dont il est question.

Plutôt que de recomposition, il faut d’ailleurs parler de reformation d’une Droite véritable avec une ligne dure, assumant la confrontation et les grands clivages socio-culturels. Eric Zemmour est en train de réussir ici ce que Marine Le Pen n’a pas été en mesure de faire, de par sa position à la fois trop isolée sur le plan culturel (étant considérée comme « extrémiste ») et trop sociale sur le plan économique (ce que, en raison de la crise, la bourgeoisie n’est pas en mesure d’assumer).

Eric Zemmour représente lui une droite capable de cogner fort, tant culturellement pour mobiliser derrière le drapeau national, que socialement pour porter la restructuration économique contre les ouvriers. C’est cela qu’illustre sa position à mi-chemin entre la droite classique et la droite « nationale », c’est-à-dire nationaliste.

Les derniers ralliements à Eric Zemmour en provenance du camp de Marine Le Pen sont donc des marqueurs très forts, qui assoient sa position de réformateur de la Droite. On parle ici de cadres et de personnalités majeures de l’entourage de Marine Le Pen, qui la plantent en plein vol à quelques semaines de l’échéance électorale.

Il y a eu Damien Rieu, figure de Génération Identitaire, une structure qui fut dans les années 2010 une sorte de centre de formation de la jeunesse pour le Rassemblement national. Il avait rejoint le RN et en fut un cadre important. Il a claqué la porte jeudi 20 janvier avec un communiqué expliquant que le RN est en recul, que la dynamique est maintenant du côté d’Eric Zemmour. Dans une interview du dimanche 23 janvier, il explique que son objectif est en quelque sorte d’obtenir le ralliement de Marine Le Pen (en tous cas de son électorat) à Eric Zemmour pour le second tour de l’élection présidentielle.

La veille, il y avait eu le ralliement de l’eurodéputé Jérôme Rivière, qui n’était pas moins que le patron de la délégation RN au Parlement européen. Celui-ci considère de la même manière que Marine Le Pen n’est plus en mesure de gagner les élections, alors que le positionnement Droite dure d’Eric Zemmour est par contre considéré comme satisfaisant à « l’urgence » de la situation. C’est un ralliement très important politiquement, et Eric Zemmour considère lui-même qu’il «symbolise [l’] union des droites» (ou plutôt, donc, la reformation de la Droite).

Mais la principale figure « lepeniste » ayant rejoint Eric Zemmour est bien sûr Gilbert Collard, avec une annonce faite en grande pompe pendant un meeting à Cannes. Sur le plan idéologique, Gilberd Collard ne représente pas grand-chose, lui qui n’a jamais été encarté au RN et qui est surtout une sorte d’opportuniste qui s’imagine être une « grande gueule », être dans le vrai, au dessus du lot, etc.

Sur le plan symbolique, c’est une perte énorme pour Marine Le Pen, car il représentait l’un de ses seuls « gages » venu de la société civile comme il est d’usage de le dire pour nommé des gens considérés comme non-strictement politique ou idéologique. Gilbert Collard, pour les personnes qui ont plus de 30 ans, est une figure médiatique incontournable, représentant une notoriété indéniable. C’est une sacré « prise de guerre » pour Eric Zemmour, qui en dit long sur la dynamique qu’il incarne.

A côté de cela, il y a eu également, venant de la droite classique, Guillaume Peltier, dont le ralliement dit contribuer à pousser Valérie Pécresse et les républicains vers le centre, pour aider justement Eric Zemmour à occuper le plus d’espace possible à Droite.

Tout cela est récent, en formation, mais il y a une dynamique énorme autour de cette droite dure. Il s’agit de l’actualité politique majeure, montrant la tendance à venir pour les prochaines années, bien au-delà des échéances électorales du printemps 2022. À la Gauche d’être à la hauteur pour y faire face, mais pour cela il faudra puiser dans les fondamentaux historiques en levant le drapeau rouge de la classe ouvrière et de l’internationalisme anti-guerre.

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Écologie

Chasse à courre: communiqués d’AVA Compiègne dénonçant la préfecture de l’Oise

La préfecture de l’Oise refuse de protéger les habitants ?

La chasse à courre, en plus de la question animale, pose un véritable problème démocratique. Une bande d’aristocrates ou grands bourgeois néo-aristocrates se balade où elle veut, dans les forêts et les villages, aux dépens des habitants mis en danger, ou en tous cas fortement perturbés, jusqu’à chez-eux. Cela est particulièrement vrai en Picardie, où historiquement en France s’est développé une opposition démocratique et populaire face à la chasse à courre et ses nuisances multiples.

Les « affaires » se sont succédé ces derniers temps, jusqu’à un épisode particulièrement dramatique où un équipage a tué au fusil un cerf en plein milieu des habitations, en toute illégalité bien sûr. On pouvait s’attendre à ce que l’équipage soit lourdement sanctionné et mis de côté, pour manquement grave à ses obligations de sécurité, mais tel n’est pas le cas. La Préfecture de l’Oise l’a simplement suspendu deux semaines… avant même d’avoir entendu les propositions des opposants du collectifs AVA représentant les habitants. C’est un déni évident de démocratie, de la part d’une petite caste protégée par un système manifestement à son service.

Voici deux communiqués d’AVA Compiègne, présentant et dénonçant la situation.

13 janvier 2022 :

« 🚨 TIRS EN AGGLOMERATION ! « LA FUTAIE DES AMIS » S’EN TIRE AVEC 15 JOURS DE SUSPENSION !‼

« En cas de nouvel incident de chasse à courre, nous nous réservons le droit de leur infliger plus », déclare la Préfecture de l’Oise dans son communiqué. 🇫🇷 📜

🙅‍♀️ C’est une terrible désillusion pour les tous habitants qui subissent les méfaits de l’équipage DEPUIS 60 ANS : invasions de domiciles, de villes, accidents de voiture, animaux domestiques attaqués, chiens errants, violences… 🙅‍♂️

🙉 🙈 Les autorités n’ont même pas fait semblant d’écouter l’ensemble des points de vue : leur décision tombe la veille de notre rendez-vous avec eux, pour lequel nous avions préparé des dossiers et des pistes pour améliorer la vie des habitants et des animaux.

📯 🏰 Cet épisode confirme que la chasse à courre bénéficie du bloc uni des notables locaux et des autorités à leur service, et que la société civile est totalement écartée des choix politiques. 👑

Encore une fois, c’est le loisir d’une poignée d’individus qui l’a emporté sur les besoins urgents de toute une population en terme de sécurité.

Seule la mobilisation populaire peut changer les choses, même en occupant l’espace laissé vacant par les autorités dont la cécité est complice.

Il faut mettre fin à la chasse à courre, cette pratique barbare au dessus des lois !

✊ 🏡 🕊  »

14 janvier 2022 :

📯 CHASSE À COURRE : La Préfecture reçoit les témoins clé de l’incident, mais après la décision rendue… par « courtoisie » ! 🙈🏰

🤝 Après avoir décidé du sort de la chasse à courre ce mercredi avec les chasseurs à courre eux-mêmes, la Préfète de l’Oise dépêche aujourd’hui son directeur de cabinet pour recevoir AVA dans le cadre d’une simple « visite de courtoisie », après la bataille.

💐🍫C’est donc logiquement que nous avons troqué nos dossiers pour des fleurs et des chocolats, étant donné le cadre de ce rendez-vous et le peu de considération qu’ont montré les autorités pour les faits documentés et l’avis de leurs citoyens.

🧐 Ce dernier épisode démontre l’intégration totale des veneurs et de leur monde dans l’appareil d’Etat.
Nous apprenons par exemple à cette occasion qu’il existait, depuis septembre, un protocole tenu secret entre la chasse à courre et la Préfecture. Nous avons demandé, entre autres, sa publication immédiate dans une démarche de transparence démocratique.
Les règles ne peuvent pas être rédigées par les fauteurs de trouble eux-mêmes, aussi puissants soient-ils !

🏡📣 AVA continuera de représenter la population qui subit la chasse à courre, quitte à remplacer petit à petit l’Etat là où il ne représente plus que les intérêts d’une minorité destructrice.
🙅‍♀️🙅🙅‍♂️ Nous allons en ce sens organiser des réunions publiques afin que les gens décident et s’organisent efficacement eux-mêmes.

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Guerre

Brest : mobilisation contre la militarisation de l’Union européenne

Une initiative anti-guerre.

Le Comité Régional CGT de Bretagne, en lien avec le Mouvement de la Paix et d’autres associations et collectifs, appelle à un rassemblement à Brest dimanche 9 décembre contre la guerre et la tendance à la guerre. Un meeting est prévu le matin puis une manifestation l’après-midi, alors que 54 ministres européens liés à leurs armées respectives doivent tenir sommet dans la ville la semaine suivante.

Voici le communiqué, qui porte une grande charge démocratique et pacifiste, avec des arguments concrets et précis contre la guerre, la tendance à la guerre, la militarisation de l’Union européenne et son alignement sur l’OTAN. L’initiative a d’autant plus de valeur qu’elle a lieu à Brest, deuxième port militaire français et ville martyre de la seconde guerre mondiale, victime de 165 bombardements entre 1940 et 1944 (le poème évoqué dans le communiqué de la CGT est « Barbara » de Jacques Prévert et parle justement de cette destruction).

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Politique

Le FC Bandera, un club à l’identité nationaliste ukrainienne à Paris

Une association culturello-politique au service du bandérisme en France.

Il y a en France une population ukrainienne, vivant principalement dans les grandes villes. Celle-ci, comme toutes les minorités nationales en France s’organise culturellement, associativement, dans l’idée de se métisser tout en gardant une part de culture nationale d’origine. Cependant il arrive, comme pour d’autres minorités nationales, qu’il y ait une frange ultra, qui consiste en une expression d’un nationalisme exacerbé. C’est là ce que représente le FC Bandera.

Cette équipe de football parisienne est à la gloire du collaborationniste ukrainien Stepan Bandera. Il est une figure érigée par les ultra-nationalistes ukrainiens en héros national. Elle évolue en Commission Football Loisir, c’est un championnat dans un esprit associatif, de loisir.

Le club de football est aux couleurs de l’UPA (Armée insurrectionnelle ukrainienne) , structure armée pro-nazi, anticommuniste et antisémite. L’UPA a massacré les Polonais en Volhynie, participé aux côtés des nazis à la Shoah, et a tenté de liquider les partisans soviétiques.

Il existe aujourd’hui en Ukraine toute une frange du fascisme ukrainien qui se revendique de Bandera et de son héritage, c’est notamment Pravy Sektor (secteur droit).

Sur le site est fièrement affiché le slogan, le salut en fait, du milieu nationaliste ukrainien: « Gloire à l’Ukraine ! Gloire aux Héros ! » «  Слава Україні! Героям слава! » L’un dit « Gloire à l’Ukraine », l’autre personne répond « Gloire aux héros ».

Les joueurs posent avec le drapeau ukrainien et la bannière bandériste avant les différents matchs disputées en CFL. Le maillot des joueurs est fait par l’équipementier polonais Gera, et le sponsor de l’équipe n’est autre que l’entreprise de BTP du président du FC Bandera, étant lui-même un notable dans la diaspora ukrainienne à Paris.

Sur le groupe Facebook du club il y a plus de 1000 membres, et sur le Facebook personnel du président du club, des partages de l’ancien conseiller du ministère de la Défense qui détient un média suivi en Ukraine, mais aussi de la propagande de Pravy Sektor (le secteur droit). Parmi ses mentions « j’aime », de la propagande nationaliste, des médias pro-américains comme radio svoboda mais aussi des groupes armés comme UNA (Assemblée nationale ukrainienne – Autodéfense ukrainienne).

Le club est une véritable association culturello-politique au service du bandérisme en France, il organise aussi des soirées pour ses membres et des sorties. C’est par le biais culturel que se développe le nationalisme chez ses joueurs.

Cela témoigne bien sûr d’un esprit au sein de la diaspora ukrainienne en France, au-delà du club. Il y a par exemple chaque année les commémorations de l’ « Holodomor » organisées par les nationalistes ukrainiens.

La vision passéiste de l’Ukraine avec la glorification d’un traître à la culture ukrainienne qu’est Bandera ne peut à terme que renforcer l’escalade vers la Guerre en Ukraine, en mobilisant y compris ici, en France, la diaspora ukrainienne vers un nationalisme exacerbé. Cela prépare les Ukrainiens en France à laisser l’Ukraine être un pion au service des États-Unis contre la Russie et ses rêves impérialistes. De fait, en mettant en avant Bandera comme symbole du club, cela l’inscrit dans la lignée des clubs fascistes, et donc militaristes.

Il existe pourtant une culture ukrainienne progressiste et populaire. Les ukrainiens de France ne doivent pas tomber dans le panneau proposer par le club FC Bandera qui n’est qu’une antenne culturelle du fascisme ukrainien. Les peuples d’Ukraine et de Russie sont des peuples amis, ayant une base culturelle commune.Paix entre nous, guerre aux tyrans.

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Politique

Les motivations de la dissolution des « Zouaves Paris »

Le ministre de l’Intérieur a publié un décret très motivé contre un groupement fasciste.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmin a décrété mercredi 5 janvier 2022 la dissolution de la bande de fascistes néo-nazis « les Zouaves Paris ». Voici l’exposé des motifs, qu’il a d’ailleurs lui-même publié avant la parution officielle du décret. La motivation du ministre, sur instruction du Président de la République, est extrêmement politique, avec en préambule la question de la violence, puis surtout une vigoureuse condamnation idéologique et culturelle sur le fond.

L’argumentaire est extrêmement détaillé, montrant que les services de police français connaissent bien leur dossier (il en est de même en ce qui concerne l’ultra-gauche, malgré ce que ces gens s’imaginent). On remarquera par ailleurs l’emploi du terme « antifa » sans guillemets pour évoquer les groupuscules d’ultra-gauche opposés à l’ultra-droite, banalisant ainsi leur existence et leur nomination sous ce terme. On remarquera également une défense évidente de l’idéologie LGBT ainsi que l’usage de la notion post-moderne (typique de l’idéologie LGBT) d’« identité de genre ».

En tant que libéral, membre d’un gouvernement dont le fondement est la défense et le renforcement du capitalisme « entrepreunarial », Gérald Darmanin ne s’oppose évidemment pas au fascisme au nom du Socialisme. Toutefois, la ferveur de son exposé antifasciste, notamment sur la question du racisme (« les Zouaves Paris » sont des suprémacistes « blancs » et des antisémites assumés) montre bien la grande erreur que fait l’ultra-gauche (et parfois la Gauche elle-même) d’associer Emmanuel Macron et son gouvernement au fascisme, ou en tous cas à relativiser sa différence d’avec l’extrême-Droite.

Voici le texte [le ministre n’a pas publié la dernière page avec le décret lui-même, qui ne consiste probablement qu’en un article et une phrase comme d’habitude] :

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Écologie

L’Union européenne envisage de classer le nucléaire comme énergie « durable »

Le nucléaire peut bénéficier d’investissements « écologiques» selon la Commission européenne.

La fission nucléaire est une horreur totale sur le plan écologique en raison de sa dangerosité. La moindre faille, comme à Tchernobyl en 1986 ou Fukushima en 2011, et c’est un désastre pour l’environnement, les animaux et les êtres humains pendant des années et des années. Cela bien sûr sans compter sur la question des déchets produits par la fission nucléaire dans les réacteurs, qui doivent être enfouis sous terre dans des sarcophages pour des centaines d’années au moins.

C’est pour cela que les mouvements écologistes dans les années 1970 se sont fortement opposés à l’énergie nucléaire et la construction de centrales nucléaires. La question du nucléaire est d’ailleurs directement à l’origine de l’engagement écologiste de nombreuses personnes, tellement cela représente quelque chose d’horrible sur le plan environnemental, mais aussi moral.

En Allemagne, le mouvement écologiste anti-nucléaire a été historiquement très fort, ce qui fait que le capitalisme allemand n’a jamais fondamentalement misé sur cette technologie, puis a finalement reculé sur la question après la catastrophe de Fukushima. D’ici à la fin de cette année 2022, il ne doit plus y avoir de centrale nucléaire en activité dans le pays. Trois réacteurs ont été débranchés le 31 décembre 2021, et il n’en reste plus que trois en activité dont le débranchement est prévu dans l’année.

Tel n’est pas le cas en France, pays d’« ingénieurs » s’imaginant au-dessus de la nature, où le nucléaire est massif et représente 70 % de la production d’électricité. Il y a 18 centrales totalisant 56 réacteurs nucléaires, pour une production de 379,5 térawatt-heure, ce qui rend le pays totalement dépendant à cette énergie.

De surcroît, l’objectif de la France (avec le gouvernement actuel, mais aussi pour la plupart des candidats à la présidentielle 2022) est justement de s’appuyer sur cette énergie nucléaire dans le cadre de la limitation des émissions de gaz à effet de serre, particulièrement de CO2. Il se pose toutefois un problème pour la France, qui est que le nucléaire n’est pas officiellement une énergie « verte », et que donc les investissements considérés comme « durables », « écologiques », « verts », ne peuvent pas être dirigés vers le financement du nucléaire.

Voilà pourquoi la Commission européenne, organe anti-démocratique par excellence, a dévoilé le 31 décembre 2021 un projet de labellisation « verte » pour le nucléaire, afin de classer les investissements dans les centrales nucléaires comme « durables ». Le texte affirme ainsi qu’il est « nécessaire de reconnaître que les secteurs du gaz naturel et l’énergie nucléaire peuvent contribuer à décarboniser [SIC] l’économie de l’Union européenne », avec comme objectif de diriger les investissements « durables » vers de nouvelles centrales nucléaires.

Le nucléaire est donc amené à se développer dans les vingts prochaines années, et cela au nom de la lutte contre le réchauffement climatique… C’est un véritable désastre, mais quasiment personne n’en parle, alors que les « députés » européens sont censés en débattre et voter ce texte d’ici à la mi-janvier.

L’Allemagne, avec sa coalition politique « tricolore » où les « Verts » ont une place importante, critique forcément cette option, crédibilité oblige. Le vice-chancelier Robert Habeck accuse la Commission européenne de « greenwashing, en prétendant appliquer une politique verte, pour couvrir en réalité des pratiques destructrices pour l’environnement ». C’est également la position de l’Autriche, où le nucléaire est constitutionnellement banni. Mais cela ne fera pas le poids en raison de la force de la France sur cette question, accompagnée d’autres pays telles la Pologne ou la République Tchèque.

La question du nucléaire est d’ailleurs symptomatique de l’état de décomposition sociale et culturelle des forces vives du pays en France, particulièrement de la classe ouvrière. Car le PCF et la CGT ont été dans la seconde partie du XXe siècle d’ardents accompagnateurs et défenseurs de l’industrie nucléaire. En fait, en France personne n’en a rien à faire, malgré que la consommation électrique de chaque habitant, selon les chiffres d’EDF, produit près de 2 kg de déchets radioactifs par an… On imagine que les Français prêteraient plus d’attention à la question si ces déchets devaient être enfouis dans leur propre jardin, eux qui sont si attachés à leur rêve pavillonnaire petit-bourgeois et leur vie bien tranquille.

En attendant, l’Union européenne s’apprête à favoriser un choix déterminant pour les prochaines décennies, alors que le nucléaire est déjà ultra-dominant et qu’il sera très difficile d’en sortir.

C’est tellement un désastre que la Commission européenne se moque ouvertement du monde dans son texte avec de prétendus gardes-fous écologiques. Il est expliqué qu’une centrale nucléaire ne sera considérée comme « verte » uniquement si elle dispose « d’un plan, de fonds et d’un site pour éliminer en toute sécurité les déchets radioactifs ». Quelle blague, comme si des centrales nucléaires étaient construites sans prétendre à « régler » la question des déchets. C’est là une totale langue de bois.

Jamais une Gauche authentique, viscéralement attaché aux intérêts fondamentaux du peuple et consciente de la Nature, n’aurait pu laisser faire en France une telle hégémonie du nucléaire. Il est grand temps de faire le ménage pour laisser place à une nouvelle génération de gauche, à la vraie Gauche, celle s’appuyant sur ses valeurs historiques, qui se donnera pour mission essentielle de démanteler cet immonde appareil techno-industriel du capitalisme triomphant qu’est l’industrie nucléaire.

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Culture

Bishkek: du post-punk russe de Berlin

Voici l’album БЕЗУСЛОВНОСТЬ de l’artiste Bishkek, suivi de son interview !

Pourrais-tu te présenter toi et ta musique ?

Bonjour, je m’appelle Jan, j’ai 25 ans et je vis en Allemagne. Il y a 6 mois, j’ai déménagé depuis la petite ville de Würzburg vers Berlin. Merci de m’avoir invité, je suis très heureux de l’interview, c’est ma toute première !

Je joue du post-punk russe très classique, c’est-à-dire de la batterie synthétique, une ligne de basse accrocheuse, des synthétiseurs et une voix assez monotone. Mes plus grandes inspirations musicales sont bien sûr des groupes comme Molchat Doma, Ploho et Lebanon Hanover mais aussi des artistes post-punk/darkwave allemands modernes comme Edwin Rosen.


Pourquoi voulais-tu écrire des chansons et faire de la musique ?

Je viens à l’origine d’un milieu hardcore/metalcore et j’ai toujours voulu jouer ce genre de musique quand j’étais adolescent. Au fil du temps, j’ai commencé à écouter beaucoup de post-punk, de shoegaze, d’indie et de pop en plus du hardcore. En raison de ma socialisation en Allemagne, j’ai toujours eu peu de contacts avec la musique russe et j’ai été totalement flashé lorsque les groupes post-punk russes ont connu un énorme battage médiatique en occident. J’étais très impressionné par les thèmes sombres et mélancoliques et je voulais vraiment jouer ce genre de musique. Faire de la musique en russe en particulier était spécial pour moi car ici c’est une langue que je parle presque exclusivement avec ma famille. Malheureusement, cela n’a jamais fonctionné pour trouver des gens pour un groupe, alors j’ai commencé à écrire et enregistrer des chansons moi-même dans ma chambre.

Tu chantes en russe et tu t’appelles Bichkek en tant que capitale kirghize, as-tu des racines russes ou kirghizes ?

Oui, je suis né en 1996 à Bichkek. Mes parents ont émigré en Allemagne avec moi et la moitié de ma famille en 1998. Nous sommes venus en tant que réfugiés du contingent juif de l’union soviétique brisée dans le but de trouver une vie meilleure.

Ton dernier projet « БЕЗУСЛОВНОСТЬ » est sorti ce mois-ci, de quoi s’agit-il ?

Traduit, l’EP signifie « inconditionnalité » et il s’agit principalement d’amour, d’inadaptation du logement et de folie des loyers et de la peur du changement. J’ai choisi ce nom parce que de nombreux domaines de la vie sont souvent liés à une sorte d’inconditionnalité. Par exemple, l’amour pour les personnes importantes peut être inconditionnel. Mais je comprends aussi certains droits fondamentaux, comme le droit à un toit au-dessus de la tête, comme des choses qui ne devraient pas être liées à des conditions telles que le revenu.


Avant cet EP, tu as sorti « скоро », ce nouvel EP est-il la suite du précédent ?

Oui, lyriquement en partie. Le premier EP était plus sur mes problèmes personnels. L’émigration de mes parents et moi en Allemagne et les questions qui l’accompagnent sur l’identité, l’adaptation et la peur sont des thèmes centraux à la fois dans le premier et le nouveau EP.

Musicalement, j’ai essayé de trouver un meilleur son cette fois. En plus de meilleurs samples de batterie, j’ai aussi essayé de trouver de plus beaux sons de synthé. Mon pote Felix, qui a fait le mix/master, a aussi beaucoup contribué au son.

Ton album БЕЗУСЛОВНОСТЬ est fortement expressif sur la vie quotidienne, les difficultés à vivre dans un monde où il y a un individualisme si fort, où l’amour n’a pas de place. Était-ce une critique du quotidien ?

Oui, cela peut être compris comme une critique de mon quotidien personnel. En fait, je ne suis pas un grand fan de musique explicitement politique, c’est souvent assez brutal et peut vite devenir embarrassant. Néanmoins, la deuxième chanson крыша (dach) [toit en français] est quelque part une chanson politique, car elle traite des problèmes du marché du logement. Mais je ne ferais jamais une chanson avec des slogans de manif dedans.

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Guerre

La signification du drapeau de l’Union européenne sous l’Arc de triomphe

Les nationalistes sont en concurrence avec les atlantistes dans la tendance à la guerre.

À l’occasion de la présidence française de l’Union européenne en 2022, le gouvernement, et probablement directement Emmanuel Macron, a fait un choix qu’il savait marquant symboliquement. Il a été décidé d’hisser, de manière volontairement contraire aux usages, le drapeau de l’Union européenne seul, au-dessus d’un lieu aussi symbolique que la « tombe du soldat inconnu », sous l’Arc de triomphe à Paris.

Forcément, la Droite et l’extrême-Droite ont dénoncé cela comme étant un grave acte anti-patriotique. L’usage veut en effet que le drapeau de l’Union européenne ne soit jamais hissé seul, mais seulement placé à droite du drapeau français sur un édifice (de manière à ce qu’il soit vu à gauche de celui-ci quand on regarde un bâtiment). Ce n’est pas obligation légale, mais un usage qui a quasiment force de loi tellement il est unanimement respecté, voire directement rappelé par différents ministres de l’Intérieur.

Valérie Précresse, la candidate de la Droite traditionnelle a donc dénoncé et demandé :

« Présider l’Europe oui, effacer l’identité française non! Je demande solennellement à Emmanuel Macron de rétablir notre drapeau tricolore à côté de celui de l’Europe sous l’arc de Triomphe. Nous le devons à tous nos combattants qui ont versé leur sang pour lui. »

Le polémiste Eric Zemour, faisant référence à deux événements récent concernant l’Arc de triomphe (son saccage par des gilets jaunes puis son empaquetage par le pseudo-artiste délirant Christo typique de l’art contemporain) a été plus direct dans le style :

«après le saccage et l’empaquetage, l’outrage».

En parlant d’outrage pour l’Arc de triomphe, il évoque ici la notion d’outrage au drapeau national, et sous-entend que ce serait la France elle-même, l’idée nationale, qui serait attaquée, ou en tous cas abîmée.

Marine Le Pen a également critiqué violemment un « véritable attentat à l’identité de notre Patrie » ainsi qu’une « offense à ceux qui se sont battus pour la France ». Probablement pour se poser en tant que chef d’État responsable et garant de la légalité nationale, elle a fait part de son intention de déposer un recours en annulation et un référé-suspension, avec des motifs toutefois assez discutables sur le plan strictement légal :

« [Emmanuel Macron] méconnaît manifestement l’article 2 de la Constitution (en vertu duquel l’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge); son article 3, relatif à la souveraineté nationale (les électeurs français ayant rejeté en 2005 le projet de Constitution européenne reconnaissant le drapeau de l’Union européenne) ; et le principe fondamental reconnu par les lois de la République, en vertu duquel l’emblème national doit toujours flotter sur les bâtiments publics ».

Mais peu importe ici la question légale, il y a surtout le fait que politiquement, un tel acte est forcément diviseur. Les « nationaux », ou nationalistes, ne peuvent en effet qu’honnir une telle soumission à l’Union européenne. Surtout sur un lieu lié à la guerre, donc marquant pour le patriotisme, et donc le nationalisme.

Inversement, Emmanuel Macron et les gens qu’il représente n’ignorent pas non plus la portée de ce pavoisement « européen » de l’Arc de triomphe. Ce n’est pas un simple clin d’oeil anecdotique, comme l’a pu être pour la même occasion l’illumination de la Tour Eiffel aux couleurs de l’Union européenne. En faisant ce choix, il y a la volonté d’une affirmation européenne sur la question militaire, affirmation qui est précisément un mantra d’Emmanuel Macron.

Ce denier n’a toutefois jamais réussi en presque 5 ans de présidence à faire vivre son idée d’Armée « européenne », ou en tous cas de force militaire européenne. Ce qu’il y a cependant, c’est qu’actuellement l’Union européenne ne signifie plus grand chose en tant que telle, et certainement pas sur la question militaire. En fait, on peut même dire que, sur le plan militaire, l’Union européenne est quasi synonyme de l’OTAN, et donc de l’alignement sur la superpuissance américaine.

Ainsi, en pavoisant l’Arc de triomphe, lieu des cérémonies militaires, du drapeau de l’Union européenne sans celui de la France, il y a cette affirmation claire et nette de l’alignement militaire sur la superpuissance américaine.

Tout cela n’a rien d’anecdotique, et consiste en la principale et plus déterminante ligne de fracture au sein de la bourgeoisie française. Il y a ceux sur une ligne néo-gaulliste ou proto-gaulliste, voire post-gaulliste, en tous cas nationaliste, qui imaginent une France forte et assumant son indépendance sur le plan militaire pour peser à sa manière (une manière forcément agressive) dans la grande bataille pour le repartage du monde.

Et il y a ceux pour qui le choix est déjà fait de l’alignement total derrière des États-Unis, avec comme perspective immédiate la concurrence avec la Chine et tout le bloc pouvant se former autour de la Chine. Ce second choix, atlantiste, n’en est pas moins agressif pour autant, et d’ailleurs l’OTAN sera au premier plan en ce qui concerne l’agressivité militaire en 2022, encore plus qu’en 2021.

A la Gauche d’être lucide sur la question donc, pour porter la parole du peuple et incarner ses intérêts. Il ne faut pas être dupe des intentions « européennes », et donc atlantistes, d’un Emmanuel Macron, qui sous couvert de modernité sont en fait une soumission à la superpuissance américaine.

Mais il ne faut surtout pas tomber dans le piège du nationalisme, qui consiste à faire du drapeau français une question principale et une valeur populaire, alors qu’il s’agit en fait du drapeau d’une grande puissance capitaliste. Le seul drapeau populaire est le drapeau rouge, internationaliste, et il est urgent à notre époque de le redécouvrir, pour le hisser maintenant contre la guerre et la tendance à la guerre, contre tous les faiseurs de guerre, au nom du Socialisme et de l’unité des peuples.

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Guerre

2022 : la France prend la tête de la force de réaction rapide de l’OTAN

La France est alignée sur la superpuissance américaine.

La France n’est pas une simple alliée des États-Unis. Elle est pleinement actrice du dispositif militaire américain, au moyen de l’OTAN. Cela signifie des engagements très concrets et, pour l’année 2022 l’armée française s’apprête à remplir un rôle majeur au sein de cette alliance militaire. À partir du samedi 1er janvier, elle prend en effet pour un an la tête d’une force majeure de l’OTAN, nommée « Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (VJTF) ».

Celle-ci est présentée par le communiqué officiel comme étant la force (le dispositif militaire) ayant le plus haut niveau de disponibilité opérationnelle. Il s’agit d’une force « disponible en permanence et capable de se déployer en quelques jours afin de défendre tout pays de l’Alliance ».

Voici le détail quant à sa composition :

« En 2022, la VJTF se composera d’une force multinationale de plusieurs milliers de soldats. S’appuyant sur le 1er régiment d’infanterie et le 3e régiment de hussards, la Brigade franco-allemande, forte de 3 500 soldats, constituera le noyau de cette force. Dirigée par le Corps de réaction rapide – France, basé à Lille, la Brigade franco-allemande est une unité binationale, qui témoigne du lien solide unissant les deux membres de l’Alliance que sont l’Allemagne et la France.

D’autres pays de l’OTAN, dont l’Espagne, le Portugal et la Pologne, fourniront également des forces. La majorité des unités de la VJTF proviennent de la brigade principale. »

On a donc, en toute opacité, sans aucune information démocratique à ce sujet, des milliers de soldats français (et un commandement militaire français) « placés en état de haute disponibilité opérationnelle » et prêts à être déployés en un rien de temps. Autrement dit, en cas de conflit militaire majeur concernant l’OTAN, la France sera immédiatement en première ligne.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a d’ailleurs bien insisté sur cet aspect, montrant l’engagement total de la France dans l’alliance militaire américaine :

« La Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation contribue de manière substantielle à notre défense collective, et le leadership qu’assure la France est une démonstration forte de son engagement et de ses capacités.

Dans une période où les défis de sécurité sont sans précédent, il ne saurait y avoir aucun malentendu sur la détermination de l’OTAN : nous sommes unis pour défendre et protéger l’ensemble des Alliés ».

Cela est très clair, particulièrement dans le contexte actuel avec l’Ukraine prise en tenaille entre la Russie et les États-Unis, formant une véritable poudrière menaçant d’exploser à tout moment. L’existence même de cette force d’intervention rapide est de toutes manières directement liées à la question ukrainienne, puisqu’elle a vu le jour en 2014 lors du sommet de l’OTAN dit Newport où la question du Dombass était une question principale à l’ordre du jour.

Le communiqué officiel de l’OTAN pour annoncer la direction de la France évoque également directement la question ukrainienne, qui est pour ainsi dire la préoccupation majeure du moment pour les États-Unis, et donc pour l’OTAN. Il est donc expliqué dans le communiqué que cette force a été créée « en réponse aux crises survenues au Moyen-Orient et à l’agression perpétrée par la Russie contre l’Ukraine. »

Voilà qui est très clair. En prenant la tête de cette force pendant un an, la France se retrouve donc pieds et poings liés à la superpuissance américaine, précipitée de manière entière dans la grande bataille pour le repartage du monde. Et potentiellement sur la question ukrainienne, alors que la France vient d’ailleurs de réaliser un court exercice avec la marine ukrainienne, mais sans le dire officiellement de son côté (l’armée ukrainienne elle l’a fait).

Tout en multipliant les allusions bellicistes et pro-américaines.

La France est au premier rang dans le militarisme mondial et est aligné sur la superpuissance américaine pour la bataille pour le repartage du monde. C’est la tendance à la guerre qu’amène inévitablement le capitalisme.

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Société

Deux ans de pandémie, deux ans de noyade

Une histoire sans fin.

Cela fait presque deux ans que la pandémie de covid-19 a été déclaré, et l’humanité en est quasiment au même point dans la crise sanitaire. Les variants se succèdent et rendent le coronavirus toujours plus contagieux, mais à chaque fois il n’est fait que constater, presque passivement, son avancée.

Certes, la vaccination de masse dans la plupart des pays riches ou disposants de moyens suffisants, change la donne. Par exemple en France, le nombre d’infections quotidiennes recensées ont explosées, au-delà des records de la première vague, mais le système hospitalier est (pour l’instant) bien moins sous tensions, en raison de l’immunité conférée par les vaccins.

Les non-vaccinés sont immensément plus touchés par la maladie, ainsi que les personnes qui étaient déjà fragiles à la base. Pourtant, pourtant, pourtant, voilà qu’il faut encore et toujours de nouvelles mesures collectives de restrictions, comme celles annoncées par le gouvernement français lundi 27 décembre 2021.

Alors cela ne va pas très loin certes, l’État n’est pas en mesure d’imposer un nouveau confinement ni de faire tomber un rideau de fer sanitaire sur les frontières. Mais tout de même : télétravail obligatoire un jour sur deux, jauges de spectateurs, interdiction de manger dans le train ou les salles de sport, masque à l’extérieur pour les lieux fréquentés, fermeture des lieux de danse et de concerts debout, annulation des cérémonies de vœux 2022, etc.

En fait, la nouvelle crainte n’est pas tant sanitaire au sens strict, qu’une paralysie de la société, avec une sorte de confinement de fait. En effet, la raison sanitaire fait qu’il faut forcément isoler les cas contacts de la maladie, pour casser les chaînes de transmission. C’est une nécessité absolue, pour ne pas se retrouver avec un pays entièrement malade et pied à terre. Mais cela se retourne aussi en son contraire : qui dit beaucoup de contamination et surtout beaucoup de tests allant avec, dit beaucoup de cas contacts donc beaucoup d’isolements.

Ainsi, c’est la nouvelle menace : que le pays se retrouve frappé par une vague de cas contacts. Cela, d’ailleurs, a déjà été le cas avec les écoles. La politique initiale visant à isoler les élèves ayant été en contact avec la maladie (un cas = une fermeture de classe) a dû être assouplie. Une immense vague d’enfants devant être isolés s’est produite, puis leurs parents se sont absentés du travail dans la foulée pour les garder ! Intenable.

Donc il a été lâché du lest du côté des enfants, et cela a, entre autres, contribué à la circulation du variant Delta puis bientôt du variant Omicron avec la rentrée (quoi qu’il circulait déjà avant les vacances de Noël). Et la boucle est bouclée : les parents se retrouvent eux-mêmes cas contacts (ou contaminés) et doivent s’isoler, à mesure que la progression de la maladie s’intensifie. La menace sur la stabilité économique est donc immense.

Cela est particulièrement flagrant dans le secteur aérien où les règles pour le nombre de personnels devant être présent sont strictes. Ainsi dans le monde, pas moins de 8 000 vols ont été annulés le week-end de Noël, principalement aux États-Unis et en Chine, ou encore en Indonésie où les deux compagnies Lion Air et Batik Air ont annulé respectivement 23 % et 28 % de leurs plans de vol. Mais on sait à quel point tout cela va très vite et la menace plane aussi sur la France.

C’est pour cela que le gouvernement français va devoir lâcher du lest sur cette question. Pour éviter une «paralysie» et la «désorganisation» du pays , il est concrètement envisagé d’ici à la fin de semaine de réduire les durées d’isolement (qui peuvent aller dans certains cas pour l’instant jusqu’à 17 jours), avec comme justification le fait de «faire peser une contrainte moindre sur les personnes vaccinées».

Sauf que, évidement, cela peut très vite se retourner en son contraire et contribuer à accélérer la circulation de la maladie. Car moins d’isolement permet plus de circulation du virus, et donc plus de cas, et donc au final des isolement de personnes positives.

L’humanité est donc dans un sale pétrin, n’ayant toujours pas revu son rapport à la nature ni changer sa perspective de civilisation. La planète entière s’attache fermement au 24h sur 24 du capitalisme, et les individus à la consommation de leur propre vie. Hors de question pour la plupart des gens de couper à leur « 1er de l’an », malgré la virulence gigantesque du variant Omicron.

Cela fait donc deux ans que l’humanité court droit dans le mur sur le plan sanitaire, et bien que des mesures collectives se soient imposées à elle depuis ce temps, le basculement n’a pas eu lieu. Personne ne songe, ni même n’envisage ne serait-ce que de changer de braquet. Alors que, pour rester dans la métaphore cycliste, ce n’est même pas de braquet qu’il faudrait changer, c’est carrément de roue, voire de vélo !

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Politique

L’opération Christiane Taubira, hold-up centriste sur la Gauche

« Haut les mains et votez pour moi ! »

Faut-il que la Gauche soit à ce point au fond du trou pour qu’une Christiane Taubira puisse ainsi débarquer, tirant elle-même du chapeau sa propre candidature, pour l’imposer à tous ? A moins de quatre mois de l’élection présidentielle ?

Quel spectacle lamentable offre en effet la « gauche » française, errante dans le néant des sondages et des opinions, sans les idées, sans le peuple, très loin de son histoire et de ses immenses conquêtes du XXe siècle. Alors il y a une nouvelle candidate, du moins l’envisage-t-elle, pour faire une simple vidéo de 3 minutes disant à tout le monde qu’il faut la rallier, pour la seule raison qu’elle est là… Le fond, le programme, les idées ? Pas besoin, les formules creuses et autres successions de lieux communs sont censées suffire à faire d’elle la bonne personne, là où tous les autres échouent.

Cela ne tombe pas du ciel. Christiane Taubira est ici la terrible illustration de la faillite de la Gauche, la vraie, celle de la classe ouvrière et du Socialisme. Car Christiane Taubira n’est pas de gauche, elle ne vient pas de la Gauche. Par contre, elle a depuis longtemps gravité autour, tantôt pour la faire perdre, comme en 2002 où elle a maintenu coûte que coûte une candidature, pour le Parti radical de gauche, ayant fini de plomber Lionel Jospin et ouvert la voie à Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac au second tour, tantôt pour la pourrir de l’intérieur, comme en 2012 quand elle est devenue l’insupportable ministre de la Justice de François Hollande.

« Insupportable », car ministre d’un État en faillite et d’une « Justice » à la dérive, incapable de protéger la population d’une ambiance toujours plus violente et corrompue, laissant pourrir la société sur elle-même, particulièrement dans les cités populaires où règnent les bandits devenus mafieux.

De ce point de vue, Christiane Taubira a été une bénédiction pour la Droite et l’extrême-Droite : qu’il est facile face à elle de prétendre être le parti des classes populaire et de la société, en critiquant le laxisme de cette (fausse) gauche béate et hors-sol, bobo et stupide.

Il ne faut pas être dupe de l’opération menée par Christiane Taubira, qui n’a rien de spontanée. En amont, il y a toute une mouvance de bourgeois parisiens à l’origine d’une pseudo-primaire « populaire », taillée sur mesure justement pour Christiane Taubira, dont elle est forcément la figure ayant été la plus plébiscitée. Cette « primaire » n’a rien à voir avec le fonctionnement historique de la Gauche, basée sur les idées et la démocratie militante. Cela a tout à voir par contre avec la machinerie anti-démocratique et surtout anti-socialiste des Primaires américaines, ce qui de surcroît est tout à fait conforme à la perspective des fondateurs bobos des primaires à la française.

Il s’agit en effet de bons petits soldats du turbo-capitalisme et de la consommation « inclusive ». Il y a parmi eux surtout Samuel Grzybowski, à la tête du cabinet de conseil Convivencia, une « équipe d’experts en inclusion et management de la diversité ». Le but est d’aider à la « conquête de nouveaux marchés » et la « Réduction des risques et conflits » dans les entreprises. En l’occurrence, il y a comme entreprises clientes d’immondes monopoles du capitalisme tels Total, Décathlon, Orange, Michelin. Il y a aussi le Ministère de la Justice…

Voilà le cœur de cette pseudo-gauche post-moderne.

Tout cela est puant, et s’il y avait une vraie Gauche en France, tous ces gens n’oseraient même pas ne serait-ce que prononcer le mot « gauche ». Ils seraient considérés comme ce qu’ils sont, c’est-à-dire d’horribles libéraux, plus proches de la Droite que du peuple, des cousins de Valéry Giscard d’Estaing et d’Emmanuel Macron, et des ennemis farouches de la classe ouvrière.

Et il faut ici dénoncer ici le rôle de la direction actuelle du Parti socialiste, qui déroule le tapis rose à Christiane Taubira. Un tapis peu reluisant certes, car la « peut-être » candidate n’a pas beaucoup de chances dans cette élection. Mais politiquement, historiquement, un tournant se produit, avec un Parti socialiste renonçant peut-être définitivement à sa propre existence.

C’était déjà le cas avec la candidature incroyable Anne Hidalgo, la maire d’une des plus riches et florissantes métropoles du capitalisme mondial. Mais face à son échec dans les sondages, la maire de Paris s’est tournée du jour au lendemain, sans prévenir personne, descendant même d’un train pour repartir dans l’autre sens pour l’annoncer, vers l’idée d’une primaire (qu’elle avait auparavant refusé et critiqué). Mais là c’est la faillite complète.

Tout est à reconstruire. Il faut la Gauche historique, sans céder en rien aux libéraux-sociaux gouvernementaux, à l’ultra-gauche spontanéiste, aux post-modernes au service du turbo-capitalisme. Il faut un retour aux sources, au drapeau rouge!

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Guerre

G7 à Liverpool: les États-Unis consolident un bloc anti-Russie

Les grandes puissances se réunissent pour préparer les affrontements à venir.

Ce week-end du 11 et 12 décembre 2021 a lieu, à Liverpool au Royaume-Uni, une réunion dite du « G7 » sur les questions de la guerre, principalement sur la question ukrainienne. Il s’agit d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de sept pays capitalistes les plus importants hormis la Chine, directement alliés aux États-Unis et amenés à constituer avec eux un bloc anti-Russe.

On a en l’occurrence de présents à Liverpool les ministres de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon et bien sûr du Royaume-Uni. Cela saute aux yeux qu’il s’agit des principaux membres de l’OTAN, à qui s’est ajouté le Japon, par nature non-membre (l’OTAN concerne l’Amérique du Nord et l’Europe), mais directement lié à cette alliance militaire par traités de coopération.

Manquent éventuellement à l’appel de cette réunion parmi les principaux membres de l’OTAN (il y a en effet 30 pays membres), l’Espagne, la Grèce, les Pays-Bas, la Pologne, ou encore la Turquie. Mais cela ne change rien à la nature de ce sommet. Les États-Unis mobilisent clairement leurs différents alliés sur les questions militaires, de manière à constituer un bloc solide, clairement identifié et formé, et surtout opérationnel. Il n’y a aucune ambiguïté sur la question, car le ton est incroyablement offensif.

La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss, dont le pays assure la présidence du G7, a ainsi appelé à :

« présenter un front uni contre les comportements malveillants – y compris les positions russes envers l’Ukraine – et à s’engager en matière de sécurité et de soutien économique pour défendre « les frontières de la liberté dans le monde ». »

Récemment, cette ministre avait d’ailleurs prononcé un grand discours de politique étrangère évoquant ouvertement la Russie, l’avertissant qu’elle commettrait une « erreur stratégique » si elle envahissait l’Ukraine. Cela faisait directement suite aux propos américains menaçant la Russie de « fortes sanctions » en cas d’escalade dans son conflit avec l’Ukraine.

Les États-Unis préparent donc ces « fortes sanctions » avec leurs alliés et ces derniers se montrent très volontaires pour constituer ce bloc anti-Russe. Voici comment la ministre britannique a présenté la réunion « G7 » de Liverpool, assumant totalement la perspective américaine bloc contre bloc :

« Ce week-end, les démocraties les plus influentes du monde prendront position contre les agresseurs qui cherchent à porter atteinte à la liberté et enverront le message clair que nous présentons un front uni ».

Sur le contenu, voici ce qu’elle envisage pour cette réunion :

« Je veux que les pays du G7 approfondissent leurs liens dans des domaines comme le commerce, l’investissement, la technologie et la sécurité afin que nous puissions défendre et faire progresser la liberté et la démocratie à travers le monde. Je vais plaider pour cela au cours des prochains jours ».

Mais pour elle, « approfondir les liens », cela signifie surtout se couper de tout lien avec la Russie. Un moment important de la journée de samedi 11 décembre a été la rencontre bilatérale entre la ministre britannique et celle allemande, fraîchement nommée à son poste.

La première a ouvertement donné le ton parlant pour les « nations démocratiques libres » d’un « sevrage » du gaz et de l’argent russe, évoquant en filigrane le gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne. Il s’avère que la nouvelle ministre allemande est une membre des Verts allemand, justement opposée au gazoduc Nord Stream 2.

Cette ligne allemande opposée à la Russie est nouvelle et très discutée en Allemagne, où une trentaine de figures de très haut rang (à la retraite) de la diplomatie et de l’armée ont appelé inversement à une désescalade de la part de l’OTAN et de la Russie.

On voit bien ici que le bloc G7/OTAN, s’il parle dans sa communication de sanctions « éventuelles » pour la Russie, dans le cadre d’une « réponse », agit en réalité déjà de manière offensive, avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni à la pointe du bellicisme et avec l’intention d’embarquer l’Allemagne dans son action.

Car, en pratique, la ministre britannique appel ici ouvertement à un embargo anti-Russe, dès maintenant. L’enjeu est, dit-elle, de « s’assurer que les nations démocratiques libres soient en mesure d’avoir une alternative à l’approvisionnement en gaz russe ».

C’est-à-dire que pour la chancellerie britannique, la perspective bloc contre bloc n’est pas une considération future, une possibilité, mais une actualité d’ors et déjà concrète. Et le Royaume-Uni fait ici office de premier allié des États-Unis, appliquant donc directement la stratégie américaine.

Tout cela est incroyablement belliqueux, et vise ouvertement à pousser la Russie à la faute, à se précipiter vers la guerre (ce que, de toutes façons, la Russie fait déjà très bien toute seule).

À l’occasion de la première journée de ce sommet « G7 », le représentant de la superpuissance américaine en a donc rajouté une couche sur la question des sanctions anti-Russie, parlant de sanctions « massives », avec une déferlante mondiale contre les intérêts russes en cas de conflit avec l’Ukraine.

Le gouvernement américain a expliqué qu’il envoyait, de lundi 13 décembre à mercredi 15 décembre, la secrétaire d’État adjointe chargée de l’Europe, Karen Donfried, pour faire la police et négocier directement à Kiev et à Moscou. Mais il a surtout été ajouté que si la Russie choisissait « de ne pas emprunter cette voie [de la diplomaties], alors « il y aura des conséquences massives et un prix important à payer, et le G7 est absolument uni là-dessus ».

La secrétaire d’État ajoutant même pour alourdir la menace :

« Non seulement les pays qui étaient dans la salle, mais un nombre encore plus grand d’États démocratiques nous rejoindraient pour en faire payer le prix ».

On notera dans cette perspective la déclaration vendredi 10 décembre de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen affirmant son alignement sur la superpuissance américaine :

« S’il y a agression, il faut qu’il y ait un prix à payer ».

La constitution du bloc américain anti-Russie est donc absolument clair et c’est la terrible actualité du moment. Ce qu’il y a en arrière-plan, c’est bien entendu la consolidation de ce bloc américain dans la perspective d’un affrontement à venir avec son challenger chinois. La ligne est de liquider le concurrent qu’est la Russie, d’abord, pour ensuite passer au challenger qu’est la Chine.

La journée de dimanche 12 décembre de ce « G7 » est d’ailleurs plus ou moins ouvertement destinée à parler de cette question chinoise et de la région « indo-pacifique », avec la présence des ministres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean).

Faisant ouvertement allusion au régime chinois, la ministre des Affaires étrangère Liz Truss a ainsi parlé en vue de la journée de dimanche 12 décembre consacré à la région « indo-pacifique » :

« Nous devons gagner la bataille des technologies […] en nous assurant que nos normes technologiques sont fixées par ceux qui croient en la liberté et la démocratie [sous entendu donc, pas par la Chine].

Les principaux pays capitalistes veulent sortir de la crise, du moins le pensent-ils, par la guerre contre la Russie et la Chine. C’est la bataille pour le repartage du monde.