Catégories
Politique

28 mars 2023: essoufflement contre la réforme des retraites

Il y avait moins de monde que la semaine précédente.

C’était, mardi 28 mars 2023, la 10e grande journée d’action contre la réforme des retraites. L’éternel et pathétique spectacle de syndicalistes ringards accompagnant quelques casseurs mettant à sac des centre-villes, sous les yeux des « forces de l’ordre » laissant faire tout en déversant des quantités ahurissantes de lacrymogène, s’est encore joué dans les grandes villes françaises.

Et les syndicats ont déjà annoncé qu’ils remettaient ça le jeudi 6 avril.

Tout cela va donc durer, avec inévitablement un long et lent pourrissement, accompagnant le délitement général de la société française. Il y avait mardi 28 mars, 740 000 manifestants en France selon le ministère de l’Intérieur, contre plus d’un million la semaine dernière. La CGT a vu quant à elle plus de deux millions de manifestants, contre 3,5 la semaine dernière.

C’est donc un recul, qui n’étonnera personne.

Si les gens en France sont « contre » la réforme, en réalité ils sont surtout « pas pour, mais bon ». Pour eux, hors de question pour autant de se mobiliser en masse dans un tel contexte, avec une telle démarche. Le mouvement contre la réforme des retraites est bien trop un vide intersidéral en termes de contenu, de vision du monde, de culture, d’utopie, et même de réalisme.

Autrement dit, c’est d’une nullité affligeante et il est déjà hallucinant de constater que ça parvienne à encore mobiliser autant de monde. Faut-il que la France soit à la ramasse!

Voyons les choses en face. Le décalage entre les syndicalistes (accompagnés des restes de la gauche) et la société française, est immense. Le décalage avec la réalité du monde, qui est la 3e guerre mondiale, est encore pire.

Reste à savoir maintenant ce qui pourra ressortir de ce décalage, qui débouchera forcément sur un effondrement, et donc un renouveau. Car tout ce qui se passe n’est qu’une expression de l’effondrement de l’occident.

Cet effondrement tant attendu par les masses mondiales!

Et terriblement craint par l’intersyndicale, dont voici le communiqué pleurnichard, qui assume ouvertement d’être là pour empêcher « l’explosion sociale ».

communique_intersyndicale_28_mars-1

Catégories
Guerre

La nouvelle alliance sino-russe contre les États-Unis

La Russie intègre officiellement le bloc formé par la superpuissance chinoise.

Du lundi 20 au mercredi 22 mars 2023, le président chinois Xi Jinping effectuait une visite d’État en Russie, sa première visite à l’étranger depuis sa réélection à la tête du pays. C’est une visite historique, car elle vient sanctionner une perspective entièrement nouvelle sur la scène internationale. La Chine parle même de « l’ère nouvelle ».

C’est la question de la guerre en Ukraine qui est ici la clef pour changer la donne. Jusqu’à présent, ce sont les États-Unis qui avaient la main, menant une campagne mondiale ultra-agressive contre la Russie pour l’isoler et l’acculer militairement, au prétexte de défendre la souveraineté territoriale de l’Ukraine.

La Chine regardait cela avec distance et hauteur, n’intervenant que très peu sur le sujet, restant officiellement neutre, se contentant de ne pas faire le jeu de la superpuissance américaine en ne participant pas aux sanctions et à l’isolement ciblant la Russie.

Toutefois, le 24 février 2023, la Chine est officiellement entrée dans la danse en proposant une feuille de route en 12 points dans la perspective de mettre fin au conflit. La Chine n’utilise pas le terme de « guerre », par ailleurs.

C’était une première manœuvre diplomatique, afin de se placer comme grande puissance capable d’être une alternative à l’hégémonie occidentale, surtout contre la superpuissance américaine poussant à l’escalade.

La Chine utilise la question ukrainienne pour développer sa propre hégémonie alternative. La Russie accepte de s’y plier et intégrè donc officiellement le bloc formé par la superpuissance chinoise.

Voici le communiqué du ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine (dans sa version française officielle) évoquant la Déclaration conjointe historique entre les deux pays.

« Dans l’après-midi du 21 mars, heure locale, le Président Xi Jinping et le Président russe Vladimir Poutine ont signé et publié, au Kremlin, à Moscou, la Déclaration conjointe entre la République populaire de Chine et la Fédération de Russie sur l’approfondissement du partenariat de coordination stratégique global à l’ère nouvelle.

Sur la question ukrainienne, les deux parties estiment que les buts et principes de la Charte des Nations Unies doivent être observés et le droit international, respecté.

La Russie salue la position objective et impartiale de la Chine sur la question ukrainienne.

Les deux parties s’opposent à la recherche, par quelque pays ou groupe de pays que ce soit, des avantages militaires, politiques et autres au détriment des intérêts sécuritaires légitimes d’autres pays.

La Russie réaffirme son engagement à relancer rapidement des pourparlers de paix.

La Chine y exprime son appréciation. La Russie salue la volonté de la Chine de jouer un rôle actif pour régler la crise ukrainienne par des moyens politiques et diplomatiques, ainsi que les propositions constructives présentées dans le document Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne.

Les deux parties indiquent que pour régler la crise ukrainienne, il faut respecter les préoccupations sécuritaires légitimes de tous les pays, éviter la confrontation des blocs et se garder de mettre de l’huile sur le feu.

Elles soulignent qu’un dialogue responsable est le meilleur moyen pour régler solidement la question, et que la communauté internationale doit soutenir les efforts constructifs dans ce sens.

Les deux parties appellent à cesser tout acte susceptible d’engendrer la tension et de prolonger les conflits, de sorte à prévenir la dégradation voire le dérapage de la crise.

Elles s’opposent à toute sanction unilatérale non autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. »

La visite d’État a été de fait l’occasion d’une affirmation anti-américaine très forte, en assumant à la face du monde une coopération alternative, tant militairement qu’économiquement et culturellement.

Le Président de la République populaire de Chine et le Président de la Fédération de Russie ont publié également une Déclaration conjointe sur le plan de développement des priorités de la coopération économique sino-russe d’ici 2030.

La perspective, principalement sur le plan énergétique, est un approvisionnements en gaz russe vers la Chine d’ici 2030 qui sera d’au moins 98 milliards de mètres cubes, avec en plus de 100 millions de tonnes de GNL.

Presque tous les paramètres du grand projet de gazoduc sino-russe Power of Siberia – 2 ont été convenus lors de la visite d’État, entérinant le fait que la Russie devienne l’énergéticien de la superpuissance chinoise.

La Russie se place quasiment pour devenir une semi-colonie chinoise, acceptant les règlements en Yuan, renforçant la formation des étudiants russes dans les université chinoises, se disant même prête à aider les entreprises chinoises pour remplacer les entreprises occidentales qui ont quitté la Russie.

Ce qui se passe est très facile à voir : la Russie est utilisée par la Chine comme faire-valoir alternatif à l’occident sur le plan international. Voici comme la Chine raconte elle-même (en version française) le soutien de Vladimir Poutine à sa propre hégémonie alternative.

« Il a affirmé que la Russie soutenait fermement la Chine dans ses efforts pour préserver ses intérêts légitimes sur les questions liées à Taiwan, à Hong Kong, au Xinjiang et autres. Il a félicité la Chine d’avoir fait aboutir à des résultats historiques le dialogue entre l’Arabie saoudite et l’Iran à Beijing, estimant que cela illustre pleinement la place importante et l’influence positive de la Chine en tant que grand pays dans le monde.

La partie russe, a-t-il dit, salue la position objective et impartiale que la Chine poursuit depuis toujours dans les affaires internationales, soutient l’Initiative pour la sécurité mondiale, l’Initiative pour le développement mondial et l’Initiative pour la civilisation mondiale lancées par la Chine et entend intensifier encore davantage sa coordination avec la partie chinoise sur la scène internationale. »

De son côté, le président chinois Xi Jinping a été extrêmement clair pour présenter et affirmer l’intégration de la Russie au bloc chinois contre le bloc américain.

Il a expliquée que les deux pays doivent dorénavant :

  • se soutenir mutuellement sur les questions touchant aux intérêts vitaux de part et d’autre et combattre ensemble les ingérences des forces extérieures dans leurs affaires intérieures ;
  • renforcer la communication et la coordination dans les affaires internationales, notamment au sein des Nations Unies, de l’Organisation de Coopération de Shanghai, des BRICS et dans d’autres cadres multilatéraux ;
  • porter le véritable multilatéralisme, combattre l’hégémonisme et la politique du plus fort, contribuer à la reprise mondiale dans l’après-COVID-19, promouvoir la tendance à un monde multipolaire et à favoriser la réforme et l’amélioration du système de gouvernance mondiale.

La superpuisance américaine est très clairement désignée, la bataille pour le repartage du monde est entièrement assumée. Et celle-ci a déjà commencé. Et notre ennemi est notre propre camp.

Pour la défaite de l’OTAN et la déroute de l’occident !

Catégories
Politique

23 mars 2023 : les syndicats continuent leur mouvement

Ils considèrent ne pas avoir perdu.

Les syndicats sont très contents d’eux-mêmes, considérant qu’ils ont réussi leur affaire. Malgré l’échec parlementaire, ils continuent d’exister et de faire la Une de l’actualité en s’opposant au report de l’âge légal de la retraite à 64 ans.

La CGT annonce 3,5 millions de manifestants dans toutes la France jeudi 23 mars 2023. Ce n’est pas plus que le maximum qui avait été atteint le 7 mars dernier, selon ses propres chiffres, mais c’est suffisamment beaucoup pour exister. Le ministère de l’Intérieur quant à lui fait état d’1,1 million de manifestants, soit un peu moins que les records des 31 janvier et 7 mars où environ 1,3 millions de manifestants avaient été annoncés.

Il n’y a donc aucun élargissement, aucune massification du mouvement, mais une base solide, qui persiste et signe. Dans le détail, cela donne des regroupements très importants surtout dans les grandes villes, dont plusieurs ont battu leur record de mobilisation d’après les préfectures.

Il y a Bordeaux (18 200 manifestants), Toulon (12 0000 manifestants), Rouen (14 800 manifestants), Strasbourg (12 400 manifestants). Ailleurs, c’est peu ou prou la même chose que d’habitude avec plusieurs milliers de manifestants.

C’est aussi le cas à Paris où le chiffre record de 119 000 manifestants est annoncé par la Préfecture. C’est plus que le 7 mars (81 000) et le précédent record du 11 février (93 000).

La CGT de son côté annonce le chiffre de 800 000 personnes à Paris, soit presque un quart de son total national ! Le chiffre donné par Le Monde et quelques autres médias ayant eu recourt à un cabinet privé est de seulement 83 000 personnes, soit dix fois moins…

On pourra trouver ce décalage anecdotique, mais c’est en tous cas typique de la situation en particulier et de l’esprit syndicaliste en général. On est dans l’esbroufe, le superficiel, avec la volonté de faire du bruit pour faire du bruit, mais avec un contenu absolument déplorable.

La palme du minable revient ici certainement aux syndicalistes de Perpignan qui ont trouvé cela intelligent de faire un Haka, la danse guerrière ultra-rétrograde des All Blacks, l’équipe de Rugby nationale néo-zélandaise.

Pour en arriver là, il faut plus que la méconnaissance de l’histoire ouvrière : on est carrément dans le nihilisme.

Le pire étant peut-être que ces gens ne comprendront même pas pourquoi ils sont critiqués.

Il faut mentionner également les violences et casses urbaines, qui ont été très nombreuses et participent de l’ambiance délétère dans le pays. En l’espèce, il s’agit de regroupement d’ultra-gauche agissant comme milices para-syndicales (si ce n’est officiellement, en tous cas objectivement), qui partagent des mots d’ordres communs et la même volonté de faire du bruit sans réel contenu ni politique, ni idéologique, ni culturel.

Cela donne des scènes spectaculaires, surtout avec ces feux de poubelles et des feux d’artifices, des vitrines cassées, des institutions vandalisées (le tribunal administratif à Nantes, l’hôtel de ville de Bordeaux, une mairie à Lyon, etc.), des policiers blessés.

On relativisera toutefois le degré de « violence » de ces milices qui en vérité ne font pas grand-chose à part se donner en spectacle pour des photos racoleuses prises par quelques journalistes. Il y aurait 149 policiers et gendarmes blessés, pour 200 interpellations.

L’intersyndicale entend ne rien lâcher et appel à une nouvelle mobilisation mardi 28 mars. Voici son communiqué.

Tous ces gens s’imaginent protagonistes de quelque chose, mais en réalité ils expriment la décomposition du capitalisme français, le déclassement de la puissance française, l’effondrement culturel et social de la société française.

Une époque meurt devant nos yeux et une autre s’ouvre déjà – celle de la défaite de l’Otan et de la déroute de l’occident !

Catégories
Politique

Emmanuel Macron rappelle aux français le prix du quoiqu’il en coûte

La facture sera salée.

Certains ont voulu croire que l’argent était réellement magique et que les richesses peuvent se créer ex-nihilo sans aucune conséquences. Nous avons dis dès l’origine que cela allait coûter aux français, et qu’il fallait la socialisation.

Emmanuel Macron s’est exprimé hier lors d’une interview visant à justifier le passage en force de la réforme des retraites et continuer à maintenir l’argument de la nécessité. Il n’a rien dit, rien annoncé qui aille dans le sens d’une modification d’approche compte tenu de la contestation actuelle.

Il n’a fait que rappeler que sa fonction était d’assurer une certaine continuité du capitalisme français, en limitant la casse de la crise déclenchée par le COVID19 et du quoiqu’il en coûte.

Il évoque cela ainsi lorsque les journalistes lui font remarquer sont changement de position sur les retraites :

« Journaliste : Vous disiez vous-même en 2019 « on ne peut pas demander aux gens de travailler jusqu’à 64 ans si à 55 ans ils ont déjà du mal à trouver du boulot. »

Emmanuel Macron : On a beaucoup repris ce passage. Je vais être clair avec vous car justement j’ai le sens de la démocratie et du mandat. Quand je m’exprime et que je dis cela en 2019 – on a lancé les ordonnances travail que depuis 18 mois, ça fait 6 ans maintenant qu’elles sont en œuvre avec les résultats que vous connaissez – je m’exprime dans une société qui est à plus de 8 % de taux de chômage. Le mandat que j’ai en 2017 c’est de créer un système universel des retraites, en aucun cas de bouger l’âge de départ parce que le rapport de concertation des retraites et tous les experts disaient « y’a pas de problème ».

Après cette expression que tout le monde nous ressert, qu’est-ce qui s’est passé dans notre pays ? Les gens vivaient dans quel monde ?

On a eu le Covid. On a eu la guerre. On a eu l’inflation. La Nation a dépensé des dizaines de milliards d’euros pour protéger, elle a donc construit une dette qu’on a amorti dans le temps et nos comptes se sont dégradés.

Au moment de la campagnes de 2022, la situation est drastiquement différente. »

Il parle de la guerre au passé, mais il serait plus juste de dire « on a la guerre en Ukraine ». Et la guerre n’est pas un sujet pour les français qui acceptent passivement que le complexe militaro-industriel français marche à plein régime pour envoyer des armes à crédit au régime ukrainien.

Il a été dit ici que le capitalisme avait provoqué sa propre crise de part la destruction généralisée de la planète qui a engendré la pandémie de COVID19 et que le confinement a été un moment de collectivisme forcé au sein du capitalisme. Une anomalie majeure dans le flux-tendu exigé par l’accumulation moderne.

La guerre est une conséquence de la crise, les conflits inter-impérialistes restent ce qu’ils étaient au XXè siècle et tels qu’ils étaient décrit par les intellectuels du mouvement ouvrier de l’époque : une nécessité pour les capitalismes nationaux pour maintenir leur rang dans le monde. Non pas de manière consciente mais de manière tout à fait inéluctable.

Alors Macron patauge, parce que son idéal turbo-capitaliste personne n’y croit plus et là où les français sont en mauvaise posture, c’est qu’ils veulent quand même le capitalisme. Ils ne veulent pas que leur niveau de vie baisse, ils ne veulent pas de la crise et tant que cela reste ainsi, cela nécessite la guerre.

C’est très concrètement le sens de « socialisme ou barbarie ».

Or, ils ne veulent pas du socialisme, ils ne veulent pas d’un ordre nouveau, ils veulent le rétablissement d’un ordre ancien fantasmé. Sans une remise en question générale dirigée par le mouvement ouvrier, il n’y aura ni ordre, ni paix, ni justice.

Catégories
Politique

La France se décompose en mars 2023

La société française est totalement pourrie.

Les Français sont des hypocrites ; ce n’est pas pour rien qu’ils n’ont jamais assumé le protestantisme pourtant né chez eux avec Jean Calvin, et qu’ils ont toujours préféré le catholicisme où, au moins, on pouvait se repentir après avoir fait le contraire de ce qui était demandé.

Quiconque regarde par la fenêtre, dans la rue, au travail, à l’école, où qu’il veuille, ne peut pas ne pas voir que la France se décompose, que plus rien ne tient. Le niveau culturel s’effondre, les gens se contentent du superficiel et développent même un goût pour le superflu. Chaque Français rêve de gagner des millions au loto pour se contenter de se laisser vivre en profitant du luxe.

Autre constat : la violence dans la société s’est effondrée. La violence directe, l’agressivité des années 1970-1990 a pratiquement disparu, mais la violence sociale a explosé. On ne risque plus de se faire tabasser au commissariat, mais toute la société tabasse la psychologie, les nerfs, les sentiments. La vie quotidienne est méchamment ardue.

Mais les Français ne l’assument pas. Ils masquent la réalité, car ils comptent encore profiter jusqu’au maximum d’être au chaud en occident. Le pays se tiers-mondise ? Qu’importe si « moi » je peux encore en profiter. Tant pis pour les autres !

C’est cela qui explique cette ambiance années 1930 qui suinte du mouvement actuel contre la réforme des retraites. On n’y trouve strictement rien relevant de la Gauche historique. C’est la Droite qui s’exprime partout. Marches aux flambeaux… Incendie d’effigies de personnalités politiques… Anti-parlementarisme avec ciblage de permanences d’élus… Virilisme des « minorités agissantes » lors des manifestations… Esprit ouvertement corporatiste avec un refus catégorique d’élargir le champ des revendications…

On voit mal comment Marine Le Pen ne va pas profiter de manière prononcée de la séquence en cours. Nous vivons pratiquement un Février 1934 conforme à l’esprit de notre époque : sur un mode syndical occidental, mou, aigri, délétère, acide. On pensait qu’avec les gilets jaunes, ces chemises noires ne s’assument pas, on ne pouvait pas vraiment faire pire… Eh bien si ! Les beaufs du syndicalisme ont réalisé cet exploit.

Ce qui nous pend au nez, c’est le scénario italien des années 1920. L’agitation sociale échoue, et même si elle n’a pas été « révolutionnaire », elle fait suffisamment peur à la bourgeoisie qui craint une progression du niveau de conscience historique des masses. Alors, ce qui s’ensuit, c’est la victoire électorale de l’extrême-Droite. Puis un tour de vis massif et l’instauration d’un régime, à peu près le même, et pourtant différent, pour aller à la guerre.

On dira qu’il n’y a pas de milices d’extrême-Droite aujourd’hui. C’est vrai, il n’y a que quelques regroupements totalement déconnectés de la réalité. Mais il n’y a même pas besoin de telles milices, car la Gauche historique – la seule réelle menace pour la bourgeoisie – est inexistante ou presque en France. Ce n’est pas La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon qui va prendre l’Élysée par les armes et instaurer le Socialisme. Et de toutes façons les masses ne veulent rien savoir, elles ne veulent pas de la politique, elles veulent qu’on les laisse tranquilles et que chacun puisse continuer sa petite vie.

Le mouvement contre la réforme des retraites auquel on assiste est une infamie, une insulte aux exigences de l’Histoire. Nous l’avions dit dès le départ. Et il n’a pas fini de continuer à s’enfoncer. Cela va empirer.

Rien de toute ça n’empêchera toutefois la résurgence inéluctable de la Gauche historique ! C’est la crise générale, la France s’effondre, les compteurs sont remis à zéro, et il faut boire le calice de la corruption occidentale des masses jusqu’à la lie, voilà tout. Demain sera entièrement différent politiquement.

Catégories
Politique

La crise politique déclenchée par le « 49.3 »

L’ambiance est délétère.

En annonçant jeudi 16 mars 2023 avoir recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites, le gouvernement français a mis le feu aux poudres. N’ayant pas une majorité solide au Parlement, en tous cas à l’Assemblée nationale, il tente le coup de force.

Sauf que le pays est instable. La dette plombe l’économie, la désindustrialisation le maintient au sol, l’insécurité mine le moral des gens et la guerre contre la Russie fait de la France un vassal américain avec très peu d’autonomie. Le recours au « 49.3 » est ainsi surtout un aveu de faiblesse, plutôt qu’un réel coup de force politique.

La France n’est plus une grande puissance mondiale du capitalisme, elle se retrouve incapable de faire passer une réforme structurelle indispensable du point de vue capitaliste (les tentatives durent depuis des années). Inversement, il n’y a pas en face un camp socialiste, une Gauche réelle, menant une lutte de classe pour contester le pouvoir à la bourgeoisie.

Alors il n’y a rien, à part de l’instabilité.

Ainsi les choses se sont immédiatement précipitées, enfonçant encore plus la situation de crise. Le soir même, dans les villes, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue, avec dans les grandes villes des troubles violents.

Profitant des ordures jonchant les rues pour allumer des feux faciles et spectaculaires, les émeutiers s’en sont donnés à cœur joie et la police fût, relativement, débordée à Paris, Rennes, Marseille, Lyon Amiens, Dijon, Nantes, Lille. On parle d’arrestations par centaines, de jet de bouteilles incendiaires blessant les forces de l’ordre, de tirs tendus de mortier d’artifice, de vitrines et de mobilier urbain saccagés, de matériel de chantier anéanti et utilisé comme arme.

À Lyon et à Rennes, ce sont les Hôtels de ville qui ont été visés, non pas par des révolutionnaires s’imaginant prendre le pouvoir, mais par des bandes nihilistes s’en prenant à des symboles démocratiques, aussi relatifs soient-ils. Cela relève du fascisme et il faut s’en inquiéter.

Les mêmes scènes de chaos destructeur ont eu lieu dans la soirée du 17 mars et vont très probablement perdurer tout le weekend. De leur côté, les oppositions syndicales et politiques ont accentué la pression contre la réforme des retraites toute la journée, avec en arrière-plan la menace d’une motion de censure du gouvernement qui passerait et engendrerait une refonte du paysage politique.

Sur le plan politique, c’est un désastre. Les syndicats et la Nupes s’imaginent triomphants, obtenant le retrait de la réforme des retraites. Sauf que ce qu’ils sont en train d’obtenir, c’est un tapis rouge pour Marine Le Pen, qui profite allégrement de la situation. Elle est la seule, au nom de son groupe Rassemblement national, a avoir annoncé qu’elle voterait toutes les motions de censure pour faire tomber le gouvernement. Tout passe dorénavant par elle.

Car depuis le début, Marine Le Pen est comme eux tout à fait contre l’augmentation de l’âge de départ à la retraite voulue par le gouvernement. Elle a même promis qu’elle reviendra sur la loi si elle est élue. Cela n’a rien d’étonnant, tous ces gens veulent la même chose : un capitalisme qui tourne à plein régime et qui paie cher pour la paix sociale.

S’il n’y a pas de contenu socialiste à la contestation, alors celle-ci profite à l’extrême-droite, au nationalisme. C’est une leçon du 20e siècle que l’on connaît bien à Gauche. C’est exactement ce qui se passe sous nos yeux.

Il n’y a qu’une issue dans ce cas, c’est le nationalisme. A moins que la Gauche ne s’exprime et ne fasse vaciller l’édifice capitaliste lui-même. Sinon, c’est le rouleau compresseur.

Actuellement, depuis un an maintenant, tout passe par la guerre. L’Occident, le capitalisme occidental, joue sa survie en menant la guerre à la Russie (et bientôt à la Chine). Alors il faut l’aider à sombrer, en sabotant la guerre. C’est la clef.

Mais si la crise politique actuelle ne déstabilise pas la France dans son élan guerrier contre la Russie, alors c’est un échec cuisant pour toute perspective démocratique et populaire.

Catégories
Guerre

La Géorgie se jette aux pieds de l’Occident avant d’être jetée dans la guerre

La bataille générale pour le repartage du monde atteint désormais la Géorgie.

On surnomme volontiers dans le Caucase la Géorgie la « petite Russie », du fait que par analogie, elle concentre dans son territoire une mosaïque de minorités nationales : mingrélien (7,7 %), azéri 6 %), arménien (5,4 %), abkhaze (2,9 %), ouroum (2 %), russe (1,4 %), ossète (0,8 %), kurde (0,4 %), grec (0,3 %), svane (0,3 %), tchétchène (0,2 %), ukrainien, assyrien, tatar, bats, turc, lezghien, judéo-géorgien, etc. qui offre en soi un réel condensé de toute la région.

Une jolie légende locale raconte que Dieu ayant partagé la Terre entre tous les peuples, il alla se reposer. Mais il avait oublié les Géorgiens.

Les Géorgiens se nomment eux-même « Kartveleins », en fait l’exonyme Géorgie vient du patronage de saint Georges choisi par les rois locaux durant le Moyen Âge, l’actuel drapeau national arborant ainsi la « croix de saint Georges ».

Donc, désolé de cet oubli fâcheux, Dieu attribua aux Géorgiens la part qu’il s’était réservé pour lui-même ! Il est vrai que pour qui connaît le Caucase, la Géorgie est un pays sublime et fascinant, dans lequel le spectacle de la nature, d’une inouïe variété est littéralement envoûtant.

Depuis sa sécession de l’URSS en 1991, le pays s’est toutefois enfoncé dramatiquement dans la crise. Des régions entières, comme l’Abkhazie et l’Ossétie du sud, ont fait sécession, avec le soutien de la Russie, l’une en 1992, l’autre en 2008. L’Adjarie s’est aussi temporairement soulevée, avant de rentrer dans le giron de l’État géorgien.

On peut noter d’ailleurs que le président de la République de Turquie, Recep Tayyib Erdogan, est d’origine adjare (c’est-à-dire géorgien musulman), et que les entreprises et les touristes turcs sont nombreux dans tout le pays, surtout en Adjarie.

Tous les gouvernements qui se sont succédés depuis 1991 ont adopté une ligne pro-occidentale, et anti-russe, plus ou moins intense selon les moments, avec un paroxysme sous la présidence de Mikheil Saakachvili (2004-2013), dont la politique de total alignement à l’Otan et aux États-Unis d’Amérique a été un modèle du genre.

L’appui russe à la sécession osséte a été d’ailleurs une sorte de prémisse au piège qui s’est formé puis refermé ensuite sur l’Ukraine.

Depuis, la politique géorgienne oscille entre une prudente attitude de non-provocation à l’égard de la Russie ( il est toujours possible aux citoyens des deux pays de circuler sans visa par exemple) et une orientation pro-occidentale toujours plus marquée, d’autant plus depuis le début de la guerre en Ukraine.

Mais la pression est montée encore d’un cran depuis le début de l’année 2023 : l’Azerbaïdjan organise depuis près de 100 jours maintenant un épouvantable blocus sur la population arménienne du Karabagh, où sont déployées des troupes russes, prétexte qui sert à l’Union européenne pour intervenir diplomatiquement et se proposer comme arbitre en lieu et place de la Russie, qui de son côté a resserré son étau sur l’Arménie en organisant un vaste exercice militaire dans la région du Siunik au sud du pays, où la Turquie et l’Azerbaïdjan revendiquent l’ouverture d’un corridor de transport pour se relier directement entre eux.

Et la bataille générale pour le repartage du monde atteint désormais la Géorgie elle-même : suite à la proposition d’une loi pour contrôler le financement étranger des organisations médiatiques ou non gouvernementales. Celles recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger auraient alors été obligées de s’enregistrer en tant qu’ »agents de l’étranger », sous peine d’une amende maximale de 9 000 euros en cas de déclaration financière incomplète.

Pour le gouvernement, lui-même pro-occidental, il s’agissait de contrôler l’émergence d’agents de provocation trop ouvertement anti-russes, alors que le pays accueille des dizaines de milliers de dissidents russes opposés à Vladimir Poutine.

Le gouvernement, dirigé par le parti pro-occidental Rêve géorgien, craint en fait plus que tout que la Géorgie ne soit emportée dans une guerre directe avec la Russie.

Mais cette politique d’équilibrisme, en mode pro-occidental mais pas trop, est maintenant au pied du mur. La faction la plus agressive du camp pro-occidental qui a imposé sa domination sur le pays entend pousser les choses en avant de manière plus franche. La montée générale des tensions ne laisse plus d’espace à la tergiversation.

Cela en est au point que la présidente de la République, Salomé Zourabichvili, pourtant appuyée par le parti gouvernemental, a multiplié ces derniers mois les critiques contre le gouvernement, qu’elle accuse de lâcheté et de tiédeur face à la Russie, concernant l’Ukraine notamment. Elle ne cesse de répéter qu’il faudrait accélérer la candidature du pays dans l’Otan et l’Union européenne.

Le vote de cette loi sur le financement étranger le 7 mars 2023 au Parlement a immédiatement entraîné des manifestations agitées dans la capitale, Tbilissi, et la vidéo d’une manifestante brandissant un drapeau de l’Union européenne alors qu’un canon à eau de la police l’arrosait, est rapidement devenue, de manière immanquable, iconique pour les médias occidentaux.

Ces manifestations ont été organisées par différentes ONG, pro-occidentales sur une ligne plus agressive que celle du gouvernement, notamment le petit parti de cadres atlantistes Girchi (pomme de pin en Géorgien) dont le leader, Zurab Japaridze, est un concentré de propagandiste du turbo-capitalisme occidental à la limite de la caricature. Les militants de ce parti, et en première ligne son leader, se sont bien sûr bruyamment fait voir lors de ces manifestations.

Pour que le panorama soit complet, c’est d’ailleurs depuis les États-Unis d’Amérique, de New York précisément, que la présidente Salomé Zourabichvili est intervenue pour soutenir les manifestations contre le gouvernement et le parlement.

Bien entendu, on ne peut pas en l’espèce franchement parler de coup d’État. On a plutôt de fait affaire à un coup de force au sein d’un régime pro-occidental, venant de son aile la plus agressive, pour radicaliser sa position et mettre la pression sur les tièdes face à la Russie.

Il va de soi que la partie qui se joue en Géorgie illustre aussi forcément la pression que la CIA, et plus largement tout l’appareil militaro-industriel et diplomatique des États-Unis et de leurs alliés européens, mettent sur l’appareil d’État géorgien à travers tout ce qu’ils disposent d’agents d’influence pour accélérer et intensifier sa satellisation et le pousser à la confrontation avec la Russie.

Pour la Géorgie malheureusement, l’heure tragique de payer le choix historique de son alignement à l’Occident se rapproche. Le capitalisme est en crise générale et c’est la bataille pour le repartage du monde… La Géorgie est un objet de ce partage. Le pays qui a vu naître Joseph Staline (en fait Iossif Vissarionovitch Djougachvili) ne pourra pas échapper à l’implacable loi de l’Histoire qui la rattrape.

Catégories
Guerre

Ukraine, Taiwan : la Chine entre en scène

C’est la superpuissance challenger des États-Unis.

L’actualité internationale de ces dernières semaines est indéniablement marquée par l’entrée en scène de la diplomatie chinoise dans le cadre de la guerre mondiale pour le repartage du monde. Cela a commencé véritablement le 24 février 2023 avec l’annonce d’un « plan » pour mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie au moyen du dialogue.

C’était un contre-pied à la superpuissance américaine qui, au contraire, pousse absolument à la guerre et a fait en sorte qu’aucun dialogue ne soit possible. Non pas que la Chine soit pacifiste, mais les choses sont très simples pour elle puisqu’il lui suffit d’exister en disant autre chose. Et le tour est joué. Alors elle ne s’en prive pas et l’occurrence, il suffit de dire le mot « paix ». Pas besoin d’y croire, ni d’avancer concrètement en ce sens, il faut juste en parler.

Ainsi, quelques jours auparavant, lors de la conférence sur la sécurité internationale à Munich le 17 février 2023, le directeur du bureau central des affaires étrangères Wang Yi prononçait un discours dans lequel il ressassait le mot « paix ». Une trentaine de fois.

De fait, la superpuissance chinoise est portée par la remise en cause mondiale de l’hégémonie occidentale ; elle est même quasiment propulsée. Le conflit en Ukraine change en effet totalement la donne historiquement, en ouvrant la voie à une remise en cause généralisée de l’occident qui mène la guerre à la Russie. Alors il suffit pour la Chine, là encore, de s’engouffrer dans la brèche.

Ce qu’à fait cette semaine le président chinois Xi Jinping, qui est allé à fond dans cette direction lors d’une session parlementaire à Pékin, session largement commentée et relayée par la presse internationale.

« L’environnement externe du développement de la Chine a connu des changements rapides. Les facteurs incertains et imprévisibles ont considérablement augmenté.

Des pays occidentaux, menés par les États-Unis, ont mis en œuvre une politique d’endiguement, d’encerclement et de répression contre la Chine, ce qui a entraîné des défis sans précédent pour le développement de notre pays ».

C’est simple et efficace pour exister comme superpuissance anti-américaine sur la scène internationale.

Il ne faudrait pas croire pour autant que la Chine n’est pas elle-même très agressive. Il n’y a qu’à penser à la question de l’île de Taïwan, à propos de laquelle elle multiplie les provocations. Et puis surtout, il y a son développement militaire.

Un récent rapport très commenté de l’Australian Strategic Policy Institute, publiée parle journal britannique The Guardian, parlant de l’avance technologique généralisée de la Chine sur les États-Unis, évoque tout particulièrement la question militaire. Y sont évoqués les progrès fulgurants de la Chine en matière de missiles hypersoniques à capacité nucléaire.

Il est dit :

« Selon notre analyse des données, au cours des cinq dernières années, la Chine a généré 48,49% des articles de recherche à fort impact [à ce sujet]. »

Et sur les dix meilleurs instituts de recherche mondiaux dans ce domaine de l’armement, sept sont établis en Chine.

Dans ce contexte, le premier ministre chinois Li Keqiang a annoncé cette semaine une hausse du budget de défense de pas moins de 7,2 %, assumant le fait que :

« Les forces armées doivent intensifier leur entraînement dans tous les domaines ».

Et mardi 7 mars 2023, le ministre des Affaires étrangères chinois Qin Gang a ciblé directement la superpuissance américaine.

« Si les États-Unis continuent de s’engager sur la mauvaise voie et ne freinent pas, aucun garde-fou ne pourra empêcher le déraillement »

Selon lui, si les États-Unis persistent en soutenant le gouvernement rebelle de Taïwan, « il y aura inévitablement un conflit et une confrontation ».

Et il a parlé d’une « main invisible » utilisait la crise en Ukraine pour « servir un certain agenda géopolitique ».

La Chine est maintenant entrée pleinement sur le devant de la scène et elle compte bien se donner les moyens de s’y maintenir. Le monde a littéralement changé en quelques mois ! Et la transformation va continuer de s’accélérer ! Nous allons à la bataille pour le repartage du monde – aux dépens des masses mondiales, et il faut s’y confronter !

Catégories
Restructurations économiques

Échec de la grève syndicale du 7 mars 2023

La « grève générale » n’a pas eu lieu.

L’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, CGT-FO, CFE-CGC, UNSA, Solidaires et FSU avait gonflé les muscles en annonçant la journée du 7 mars 2023 contre la réforme du système des retraites. On allait voir ce qu’on allait voir disaient-ils, jouant leur va-tout pour faire plier le Parlement à quelques jours d’une probable adoption du projet de loi sur la réforme des retraires par le Sénat.

L’ambition était grande, avec en arrière-plan le mythe mobilisateur de la grève générale. Il a été insinué l’idée d’une grève reconductible massive, pour véritablement lancer quelque-chose.

Le communiqué intersyndical du 22 février mettait le paquet :

« l’intersyndicale réaffirme sa détermination pour mettre la France à l’arrêt le 7 mars prochain en appelant les travailleurs.euses à participer massivement aux manifestations et à se déclarer en grève. » 

« Le 7 mars doit être une véritable journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les écoles, les lieux d’études, les transports… »

Résultat : c’est un échec patent !

Certes, la mobilisation est forte, les manifestants sont nombreux. Il y a eu 1,28 million de personnes défilant dans toute la France d’après le gouvernement. Mais c’est peu ou prou la même chose que le 31 janvier dernier, le seul véritable « succès » de ce mouvement.

La CGT revendique 3,5 millions de manifestants ce 7 mars, contre 2,8 millions fin janvier. Là encore, c’est le même ordre de grandeur, la même teneur, avec des pics plus ou moins records de manifestants dans de nombreuses villes.

Près de 30 000 personnes à Brest, entre 15 500 et 22 000 à Pau, entre 15 000 et 25 000 à Rodez, 2000 à Bastia, 4500 à Belfort, 6500 à Guéret : c’est significatif pour de telles villes. Et dans les grandes villes, c’était environ 30 000 personnes à Nantes, Marseille, Lyon ou Montpellier, un peu moins, environ 20 000, à Grenoble Rouen ou Rennes et environ 12 000 à Lille, Tours Nice, Le Havre ou Strasbourg.

C’est beaucoup, mais rien de mirobolant pour autant. Surtout, il n’y a pas eu cette « France à l’arrêt », comme cela a été promis et vanté.

Ce qui devait compter, c’est-à-dire la grève massive avec une généralisation, n’a pas eu lieu. L’intersyndicale reste donc très floue à propos de la grève et des chiffres dans son communiqué du 7 mars au soir.

On sait très bien que l’immense majorité des travailleurs, et particulièrement des ouvriers, n’a pas été touchée par la grève. Il est simplement dit, de manière très vague :

« C’est une journée historique par l’ampleur de ces grèves et de ces mobilisations. Des milliers d’écoles et de lieux d’études fermés, des entreprises privées, des administrations, et des villes à l’arrêt. »

Voilà qui est bien prétentieux. En fait de grève générale, il y a eu les habituels secteurs où les syndicats existent encore, surtout la SNCF, EDF ou l’enseignement, avec des taux de grévistes flirtant avec les 50%.

Pas de quoi chambouler l’ordre dominant et le train-train capitaliste français. Tout cela est bien contenu, habituel, ronflant. Et à côté de la plaque historiquement.

Les syndicats en France sont simplement en train de se faire balayer par la crise. Le monde a changé depuis 2020 et la pandémie de covid. La guerre mondiale qui se dessine concrètement et activement sous nos yeux dorénavant, finira de les terrasser, et avec eux leurs pathétiques illusions d’un capitalisme à visage humain.

C’est la fin d’une époque.

Encore faut-il le comprendre. Reconnaissant indirectement l’échec du 7 mars, l’intersyndicale appelle à recommencer… la semaine prochaine.

Voici le communiqué commun des centrales CFDT, CFTC, CGT, CGT-FO, CFE-CGC, UNSA, Solidaires et FSU :

« Le gouvernement doit dès maintenant retirer son projet !

Depuis le 19 janvier, la population se mobilise massivement contre la réforme des retraites. Les différentes journées à l’appel de toutes les organisations syndicales et de jeunesse ont rassemblé des millions de travailleurs et travailleuses, jeunes et retraité.e.s.

Le 16 février, face à l’absence de réponse du gouvernement et du président de la République,

l’intersyndicale a appelé à mettre la France à l’arrêt le 7 mars. Elle est forte du soutien des 3/4 de la population et de 94% des actifs qui refusent le recul de l’âge légal de départ à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisations. Aujourd’hui encore, ce sont plus de 3 millions de travailleurs et travailleuses, du public comme du privé, jeunes et retraité.e.s, qui se sont mobilisés, par la grève et/ou la manifestation.

C’est une journée historique par l’ampleur de ces grèves et de ces mobilisations. Des milliers d’écoles et de lieux d’études fermés, des entreprises privées, des administrations, et des villes à l’arrêt. Plusieurs centaines de manifestations et d’actions sur l’ensemble du territoire pour demander le retrait du projet de loi retraites.

A ce jour, ces mobilisations énormes conduites par une intersyndicale unie n’ont reçu aucune réponse de la part du gouvernement. Cela ne peut plus durer. Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive. En responsabilité, l’intersyndicale adressera un courrier lui demandant à être reçue en urgence pour qu’il retire sa réforme.

C’est forte de cette détermination exprimée aujourd’hui que l’intersyndicale soutient et encourage tous les secteurs professionnels à poursuivre et amplifier le mouvement.

L’intersyndicale appelle à se saisir du 8 mars pour pointer la détérioration particulière de la situation des femmes avec ce projet de réforme. L’intersyndicale soutient l’appel spécifique des organisations de jeunesse à se mobiliser jeudi 9 mars et appelle à rejoindre les rassemblements et manifestations, notamment à Paris, place de la République.

L’intersyndicale appelle à une nouvelle mobilisation interprofessionnelle ce samedi 11 mars puis dès la semaine prochaine, à une journée de manifestations et de grève, le jour de la commission mixte paritaire, moment important du calendrier parlementaire. Elle appelle toute la population à continuer la mobilisation et les actions, encore plus massivement pour dire non à cette réforme injuste et brutale,

Paris, le 7 mars 2023″

Catégories
Politique

La Gauche Républicaine et Socialiste est atlantiste

Elle se range dans le camp de la superpuissance américaine.

Depuis le début de la guerre, la « Gauche Républicaine et Socialiste » (GRS) n’a pas changé de position : « Nous ne pouvons plus reculer. ».

La Gauche républicaine et socialiste est un parti issu d’une scission du Parti socialiste fin 2018. Il s’agit globalement de la gauche du PS de l’époque, regroupée autour d’Emmanuel Maurel et de Marie-Noëlle Lienemann. Le parti s’était rallié en 2019, pour les élections européennes, avec la France Insoumise, et pour les élections de 2022 avait soutenu Fabien Roussel. 

Depuis le début de la guerre, la GRS a pris des positions tout à fait franches, dans le sens d’un soutien quasi-aveugle aux fauteurs de guerre américains. Si au 24 février 2022, il apparaissait comme censé d’apporter un soutien au peuple ukrainien, pour que celui ci puisse défendre son intégrité territoriale, la situation a depuis lors changé entièrement. La Russie a mené une guerre pour se sortir de ses propres contradictions, internes, cette guerre a renforcé le camp occidental et a davantage soumis le régime ukrainien aux puissances occidentales.

La GRS, le 24 février déclarait de la manière suivante sur son site internet dans un document au titre « Contre la logique de guerre, ne pas reculer face à Poutine »:

«  Le Président russe justifie son « opération militaire » par une série de prétextes fallacieux : l’Ukraine serait « aux mains des nazis » et entreprendrait un « génocide » contre les russophones du Donbass…

Il réitère aussi ses arguments géostratégiques : l’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine menace la Russie ; les accords de Minsk de 2015, validés par le Conseil de Sécurité pour régler le conflit au Donbass, ont été sabotés.

Mais l’heure n’est plus à la comptabilité des torts des uns et des autres. La responsabilité de la spirale guerrière repose à présent entièrement sur le maître du Kremlin.

Il faut tirer les conséquences de cette politique criminelle du fait accompli en aidant l’Ukraine, en soutenant toutes les sanctions

économiques adaptées à la situation, mais aussi en prenant des mesures de défense pour sécuriser la frontière Est de l’Union

européenne. Il faut aussi obtenir le plus large consensus à l’ONU pour faire respecter le droit international.

Vladimir POUTINE nous oblige à relever le rapport de forces, pour l’instant déséquilibré, qu’il a lui-même créé.

Les Européens et leurs alliés doivent faire comprendre maintenant à la Russie qu’elle ne sortira pas gagnante de cette confrontation. C’est la condition sine qua non pour la faire revenir à la raison, cesser les hostilités, se retirer Ukraine et s’asseoir à la table des négociations. 

Pour que la paix revienne durablement sur le continent, pour que la sécurité de tous soit assurée, nous ne pouvons plus reculer. »

Le passage le plus important est bien sûr la toute fin « nous ne pouvons plus reculer. ». Face à la Russie, présentée comme la seule fautive, il faudrait donc lui faire la guerre. Le 1er Mars 2022, Emmanuel Maurel réagit à propos de la résolution du parlement européen sur la guerre en Ukraine. Bien qu’il déclare dans ce texte des propos condamnant l’OTAN, il appelle directement à la guerre, et dénonce une nouvelle fois Vladimir Poutine comme étant le seul fautif, sans mentionner une seule fois le fait qu’il s’agissait (au début de la guerre), d’une guerre entre puissances pour le repartage du monde et dont la principale victime est le peuple ukrainien. Il déclare à ce sujet:

« À cet égard, et contrairement à la majorité des parlementaires européens, je maintiens que lOTAN nest pas un facteur de sécurité et de stabilité à long terme pour notre continent. Sa vocation défensive a été démentie par les faits plusieurs fois depuis la fin du siècle dernier ; et surtout, l’OTAN assoit notre sujétion aux États-Unis, puissance non européenne et politiquement volatile, comme l’a montré la présidence de Donald Trump. »

En octobre de la même année, la GRS qualifie le sabotage probablement, directement ou indirectement par la CIA, du gazoduc Nord Stream 2, comme étant « complotiste », les États-Unis ne pourraient en être les responsables ; et ce parce que la GRS raisonne en termes géopolitiques. Rien que le titre de l’article démontre clairement les intentions de la GRS « Le fantasme du complot américain pour remplacer le gaz russe en Europe ». Dans l’article la GRS prétend que cela est faux puisque l’Europe s’est tournée vers le Golfe (qui est en partie une colonie américaine).

« Lorsque l’Allemagne, confrontée à l’effondrement de la stratégie énergétique d’Angela Merkel, doit réagir, elle n’a pas couru à Washington, mais vers le golfe. C’est au Qatar que l’Allemagne s’approvisionne aujourd’hui, et compte sur ses deux terminaux flottants provisoires avec des capacités modiques mais nouvelles de gazéification, ouverture prévue début 2023, pour se passer et du gaz russe, et d’un gaz américain qui de toute façon n’existe pas dans les quantités nécessaires… »

Le 3 janvier dernier, la GRS, dans l’article «  “L’historien face à la Guerre en Ukraine” – réflexions d’un étudiant en histoire », déclare: 

« Les mots, car ils ont un sens, on ne peut les tordre. La réalité des choses, tordre le sens des mots revient à faire du Orwell, cela mène au totalitarisme. Les mots comme nazi ou génocide ne peuvent être employés à tout bout champs. Soyons vigilants, sur les fables, la réécriture et l’utilisation des mots erronés de la part de Poutine et/ou des médias russes. ».

Il y aurait donc nécessairement un camp du bien, qui ne dit que la vérité (l’Occident) et un camp du mal qui ne fait que mentir (la Russie), alors qu’évidemment que le régime ukrainien est un régime corrompu et bandériste. 

Le 4 février dernier, invité d’une émission sur France 24, Emmanuel Maurel déclare: « On l’aide comment ? On l’aide financièrement[…], il y a l’aide humanitaire et il y a l’aide militaire […] c’est qu’on aide les ukrainiens à se défendre par rapport à une agression. Ça c’était la position européenne jusqu’à maintenant, et moi je souhaite qu’on en reste là. » Même si dans les dires il ne veut pas d’escalade, cette position d’équilibriste est intenable: soit on participe au conflit d’une manière ou d’une autre soit on fait partie du camp de la paix.

Le communiqué pour le triste anniversaire de la guerre sur le territoire ukrainien est on ne peut plus clair; publié sous le titre « Un an de guerre de Poutine en Ukraine » il détaille :

« Une année s’est écoulée depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une année terrible et meurtrière où des centaines de milliers de soldats et de civils ont péri et dont les dégâts se chiffrent déjà en centaines de milliards. Une année que Vladimir Poutine s’entête, au mépris des principes fondamentaux du droit international que la Russie avait pourtant participé à créer.

Mais dans leur hubris, Poutine et ses sbires ont rencontré un hiatus: la résistance du peuple ukrainien. Pour les Ukrainiens, l’enjeu est simple : s’ils arrêtent de se défendre, leur pays disparaît.

Pour faire cesser la guerre, la balle est dans le camp du Kremlin. Sa responsabilité est totale.

En apportant son aide pour la défense de l’Ukraine, la France applique le droit à la légitime défense du pays agressé face au pays agresseur. Jamais nous ne reconnaîtrons l’autorité de Moscou sur les territoires envahis et occupés, qui sont Ukrainiens et le resteront.

La Gauche Républicaine et Socialiste apporte son soutien à l’Ukraine et à son peuple. Elle appelle également à réfléchir dès maintenant à l’après et préparer la reconstruction des zones détruites. Cela passera dans un premier temps par l’annulation de la dette ukrainienne et l’octroi d’aides qui doivent permettre à l’Ukraine d’opérer sa transition vers une démocratie pleine et entière, débarrassée de la corruption.

C’est à ce prix que nous montrerons à l’Ukraine que nous nous tenons à ses côtés pour l’avenir.

La France doit agir de toutes ses forces pour l’arrêt de cette boucherie et le retour à une paix fondée non pas sur le fait accompli mais sur le droit international et visant à l’entente entre tous les peuples. »

La GRS a choisi son camp : celui de l’Occident décadent et va-t-en-guerre, si elle garde bien des termes de gauche et se positionne contre l’escalade, il ne s’agit que d’une position de principes. Dans les faits, la GRS est un agent de plus aux services des fauteurs de guerres, qui souhaitent soutenir sans retenue le régime ukrainien, contre son propre peuple.

Rien que le visuel utilisé pour illustrer l’article en date du 24 février est symptomatique de cette démarche, des drapeaux bandéristes sont présents sur l’image. Pas un mot sur les nazis, l’antisémitisme, l’anticommunisme,  le bandérisme en Ukraine, tout cela ne serait que des inventions poutiniennes. Si bien évidemment cela a facilité le travail du régime moscovite dans sa tentative de sortie de ses propres contradictions, dans la mobilisation des masses en Russie, il ne faut pas nier que cela reste une réalité. L’appareil d’Etat ukrainien est corrompu comme dans les années 1990, et il est intégralement bandériste. Le nationalisme belliciste ukrainien, de type pro-occidental et fanatiquement anti-slave, est l’idéologie officielle du pouvoir ukrainien.  L’Ukraine n’est pas un pays souverain, ni même vraiment indépendant, c’est une colonie occidentale, et qui en paye le lourd tribut ? Les peuples comme toujours. Alors que la GRS soutient activement et appelle à soutenir non pas seulement le peuple ukrainien mais l’Ukraine. Ce qui est tout à fait différent. Le peuple ukrainien est victime de son propre régime et de l’occident, tandis que l’Ukraine, en tant qu’État et appareil d’état, est un laquais des occidentaux. Et c’est cet État qui serait une grande résistance face à la méchante Russie, alors qu’en réalité c’est de la chair à canon fanatiquement antirusse, et c’est bien comme ça que le voient les occidentaux; ça n’est qu’un pion, et si l’Ukraine tombe ça n’est pas plus grave, les Polonais ou les Roumains prendront la relève.

En fait le problème principal est que la GRS croit profondément que l’Europe actuelle est démocratique et sincère, elle croit encore dans la propagande des années 1990 durant lesquelles l’Europe et l’OTAN devaient signifier la fin de l’Histoire, et la paix entre les peuples. Mais avec l’irruption de la crise générale du mode de production en 2020 les choses ont changé, les cartes sont redistribuées, et c’est le retour de la guerre aux peuples. La GRS n’a pas saisi de manière juste la séquence historique.

Lorsque l’on est de gauche, on ne peut pas accepter le néo-colonialisme, l’envoi des armes,  qui serviront à tuer frères et sœurs de classe et de culture, car lors des guerres injustes ce sont toujours les peuples qui dégustent. Et forts de l’expérience historique de la guerre de 1914-1918, forts de l’expérience de Rosa Luxembourg, de Lénine, et des autres pacifistes, l’on sait que l’ennemi se trouve dans notre pays, alors Contre la logique de guerre, ne pas reculer face à l’Occident !

Catégories
Guerre

Minable pamphlet pro-américain et pro-guerre du PS et d’EELV

En service commandé pour l’Otan et la CIA.

Raphaël Glucksmann est une figure typique de la fausse gauche française. Il n’est en rien de gauche, mais un libéral-démocrate à l’américaine, dont l’œuvre a essentiellement pour but de confisquer l’héritage et la culture de la Gauche historique, afin de la détruire.

Il est donc tout à fait logique que Raphaël Glucksmann soit un défenseur acharné de la guerre américaine contre la Russie. À l’occasion du premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, il a donc écrit une « tribune », forcément publiée dans « Le Monde » (l’organe favori des Français démocrates à l’américaine), forcément accessible uniquement à ceux qui paient pour la lire, forcément signée par une ribambelle d’universitaires.

L’essentiel des figures du Parti « socialiste » et d’Europe écologie-Les Verts l’ont également signée, naturellement. C’est la Gauche caviar, la Gauche bobo, celle du Monde, du Nouvel Observateur.

Ce qu’on lit dans cette tribune est absolument caricatural, et c’est la même chose que ce que racontent la CIA et l’Otan. La Russie est méchante, très méchante, mais les Ukrainiens sont fantastiques et ils se battent pour notre liberté. Alors il faut les armer jusqu’aux dents pour qu’ils se massacrent avec les Russes, car il en va de la liberté du monde entier.

« Un peuple dont le seul crime est d’avoir voulu vivre libre », ose dire Raphaël Glucksmann, tel un scénariste à Hollywood.

Mais comme il s’agit, en France, pour Raphaël Glucksmann de détruire l’héritage et la culture de la Gauche historique, alors il ajoute une touche locale à sa propagande. Il reprend les termes et les définitions de la Gauche pour tout mélanger, pour saloper. La confusion est une arme fétiche des propagandistes à l’américaine.

Ainsi, il parle de fascisme, et renvoie à l’héritage antifasciste du 20e siècle.

« Nous faisons face à un État fasciste qui doit impérativement perdre la guerre qu’il a déclenchée en Ukraine. »

Et il ose :

« La guerre en Ukraine permet de situer chacun d’entre nous dans et face à l’histoire.

Elle oblige la gauche à décider si elle continue ou si elle renie le combat antifasciste qui fut l’honneur de son histoire.

Une gauche fidèle aux leçons de son histoire se souvient de la guerre d’Espagne et de l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie fasciste. Elle se souvient des leçons de l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne nazie.

Le refus d’armer les Républicains espagnols ou les Ethiopiens envahis par Mussolini n’a pas amené la « paix », mais une guerre bien plus dévastatrice. L’abandon de la Tchécoslovaquie en 1938 a préparé la débâcle. »

Ce parallèle est très intéressant, car nous sommes justement en droit de le dénoncer, nous en avons la légitimité. C’est que ce parallèle a été juste, en effet… Mais il ne l’est plus. Voici l’image que nous avions réalisé et mis en avant avant l’invasion, dès avril 2021.

Et nous l’avions réactualisé au début de l’année 2022.

Qu’est-ce qui a changé, pour ne plus l’utiliser après ?

L’image avait son sens lorsqu’on pouvait encore parler de la nation ukrainienne en général. Ce n’est désormais plus possible : on est obligé de parler du régime ukrainien en particulier. Nous aimerions que les choses soient autrement, mais ce n’est pas le cas. Tout ce qui touche à l’Ukraine est 100% pro-guerre, pro-américain, fanatiquement anti-Russie, il n’y a rien à sauver.

Le régime ukrainien est désormais ouvertement sur une ligne nationaliste fanatique, affirmant vouloir aller jusqu’à Moscou avec ses chars et démanteler la « Moscovie ».

Il brûle des livres en masse, par millions, car « pro-Russie », il détruit méthodiquement tout ce qui est russe jusqu’aux monuments à Pouchkine, au point de vouloir interdire l’immense Tchaïkovski, de faire du peintre Ilya Répine un Ukrainien et non plus un Russe, jusqu’à considérer que la Russie est une entité maléfique possédée par le « dostoïevskisme ».

Nous l’avons répété plusieurs fois aussi, en précisant à chaque fois les étapes y menant : la nation ukrainienne s’est littéralement suicidée. Elle a fait comme Gribouille se jetant à l’eau pour ne pas se mouiller.

Il est impossible d’avoir un quelconque lien, même de très loin, avec le régime ukrainien qui assume l’idéologie nationaliste des bandéristes, qui interdit tout ce qui est de Gauche, qui est aux ordres de la superpuissance américaine.

On doit même dire que puisque l’Ukraine est au service de l’occident, qu’il représente aussi la France, alors il faut souhaiter sa défaite, car la défaite du régime ukrainien est aussi la défaite de l’armée française !

Une défaire que ne veulent ni le Rassemblement National, ni la CGT, ni La France Insoumise, ni Les Républicains, ni Emmanuel Macron, ni le NPA, ni la CFDT, ni FO, ni EELV, ni les socialistes.

Car l’ensemble du spectre politique est aligné sur l’Otan, sur la bourgeoisie française inféodée à la superpuissance américaine.

Être révolutionnaire, sur les valeurs de la Gauche historique, c’est se confronter à cet alignement ! Il ne faut pas aider le régime ukrainien, il ne faut pas la « paix », il faut la défaite de son propre camp impérialiste !

Voici la tribune, minable pamphlet pro-américain, pro-Otan, pro-3e guerre mondiale.

« Le 24 février 2022, Kiev devait tomber en quarante-huit heures. Un an plus tard, le drapeau ukrainien flotte sur Kherson. Depuis un an, les Ukrainiens nous donnent une extraordinaire leçon de courage. L’histoire s’écrit dans les tranchées de Bakhmout et les rues de Kherson, les caves de Kharkiv et les abris de Kiev.

L’Ukraine est aujourd’hui le cœur battant de l’Europe ; elle incarne la liberté des peuples face à une agression impérialiste ; elle défend la démocratie, non seulement pour elle-même mais pour nous tous, pour tout le continent européen. C’est pourquoi nous devons la soutenir de toutes nos forces et amplifier l’aide européenne.

Ceux qui agitent la peur de « l’escalade », alors qu’il ne s’agit que de repousser une agression, ne voient pas que tout recul devant Poutine ne ferait qu’enfoncer notre continent dans une spirale d’insécurité et de violence. Poutine n’a rien caché de ses idées et de son projet : il est en guerre contre la démocratie européenne, en laquelle il ne voit que décadence, et contre laquelle il veut affirmer, au mépris de tout droit, la puissance d’un empire russe.

La dynamique impérialiste enclenchée depuis 1999 par le régime de Poutine, appuyé sur un capitalisme mafieux et oligarchique, ne sera arrêtée que si la Russie perd en Ukraine. Alors que la guerre fait à nouveau rage à nos frontières, alors que la sécurité de l’ensemble de l’Europe est en jeu, la lâcheté et les ambiguïtés coupables ne sont pas permises.

La question est simple : doit-on donner aux Ukrainiens les moyens de se défendre ou récompenser l’agresseur russe en le laissant détruire le droit international et commettre en toute impunité ses crimes contre l’humanité ? Ceux qui appellent. à cesser de livrer des armes à l’Ukraine ne sont pas « pacifistes » : ils ne veulent pas la paix, mais consentent à la défaite.

Ils autorisent le sacrifice des Ukrainiens en les livrant à leurs agresseurs. Ils espèrent avoir la paix en cédant à ceux qui déclenchent les guerres. C’est une vieille illusion qui nous a maintes fois coûté cher à travers l’histoire. La victoire du fascisme n’est pas la « paix », mais la préparation d’autres guerres.

Cette guerre décide de la sécurité du continent européen

Le pseudo- « pacifisme » d’une part de la classe politique française et européenne – y compris à gauche – qui refuse les livraisons d’armes à l’Ukraine revient à consentir à l’oppression et à l’anéantissement d’un peuple dont le seul crime est d’avoir voulu vivre libre. Non seulement les pays européens ont raison de fournir des armes à l’Ukraine, mais ils doivent intensifier leur effort.

Si nous voulons réellement vivre en paix, alors nous devons être solidaires de la lutte des Ukrainiens contre un régime qui fait des civils des cibles prioritaires, comme il l’a déjà fait en Tchétchénie ou en Syrie. Il faut livrer aux Ukrainiens toutes les armes dont ils ont besoin pour renvoyer l’armée russe dans ses frontières. Chaque retard, chaque délai prolonge l’agression.

Cette guerre décide de la sécurité du continent européen pour les décennies à venir. Elle décide aussi du sens de la démocratie européenne et de sa capacité à préférer la solidarité aux politiques de profits à courte vue, qui sacrifient d’un même mouvement la justice sociale, l’urgence écologique et l’autonomie stratégique de nos cités.

La solidarité avec le peuple ukrainien en lutte

Une part de la gauche ne comprend pas qu’il peut y avoir une réponse de gauche à la guerre : fondée sur la solidarité avec le peuple ukrainien en lutte, mais aussi sur l’idée simple que les plus riches doivent le plus contribuer à l’effort commun, sur le fait que la taxation des profits de guerre a toujours été l’occasion à travers l’histoire de rétablir la primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers et de la puissance publique sur les puissances privées. L’état de guerre exige que nous cessions de séparer le politique de l’économique.

Alors comblons les trous dans les sanctions visant la Fédération de Russie ; étendons les sanctions individuelles et confisquons les biens russes qui sont jusqu’ici simplement gelés ; créons d’urgence un cadastre de tous les avoirs financiers et non financiers détenus dans les paradis fiscaux, à commencer par les paradis fiscaux européens dont les oligarques russes sont particulièrement friands, et gelons les avoirs russes au-delà d’un niveau de fortune afin d’affaiblir les acteurs qui bénéficient le plus au régime de Poutine ; étendons les sanctions aux Etats ou entités qui aident le régime russe à annexer les territoires ukrainiens occupés et à circonvenir aux sanctions existantes.

Affichons clairement l’objectif stratégique de l’UE : la victoire de l’Ukraine dans ses frontières. Les discours ambigus, qui laissent croire à Moscou qu’une porte est à moitié ouverte et que l’Europe pourrait accepter l’annexion des territoires ukrainiens occupés par la Russie, ne font que prolonger la guerre en encourageant la Russie à étendre son occupation le plus loin possible.

L’UE devra aussi être à la hauteur de la solidarité matérielle qu’elle doit aux nombreux pays du monde qui subissent sans l’avoir voulu les conséquences de la guerre, en particulier sur l’approvisionnement alimentaire et énergétique.

Etre « réaliste », c’est fonder sa stratégie sur la réalité, et pas sur des illusions que le fait de la guerre a mises en pièces. Et la réalité, si longtemps fuie par nos dirigeants, est que nous faisons face à un Etat fasciste qui doit impérativement perdre la guerre qu’il a déclenchée en Ukraine.

La guerre en Ukraine permet de situer chacun d’entre nous dans et face à l’histoire. Elle oblige la gauche à décider si elle continue ou si elle renie le combat antifasciste qui fut l’honneur de son histoire. Une gauche fidèle aux leçons de son histoire se souvient de la guerre d’Espagne et de l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie fasciste. Elle se souvient des leçons de l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne nazie. Le refus d’armer les Républicains espagnols ou les Ethiopiens envahis par Mussolini n’a pas amené la « paix », mais une guerre bien plus dévastatrice. L’abandon de la Tchécoslovaquie en 1938 a préparé la débâcle.

Toute renonciation prépare les catastrophes de demain. Hier, la démission des démocraties face à la barbarie de Bachar El-Assad a donné à Poutine, qui avait déjà expérimenté l’impunité de sa violence extrême en Tchétchénie et avait pu violer le droit international en Crimée, le signal d’une autorisation à commettre l’irréparable en Ukraine.

Les Ukrainiens ne lâchent rien, malgré les morts, les viols, les massacres. Nous n’avons pas droit à la lâcheté alors qu’ils combattent pour nous. La seule défense de la paix est de soutenir les Ukrainiens.

Liste des signataires de cette tribune à l’initiative de Raphaël Glucksmann et Jean-Yves Pranchère :

Pierre Albertini, historien, professeur de khâgne ; Hadrien Alvarez, artiste plasticien ; Eric Andrieu, député européen (PS) ; Nathalie Appere, maire de Rennes (PS) ; Jérôme Auslender, adjoint au maire de Clermont-Ferrand (Generation. s) ; Fabien Aviet, éditeur ; Gilles Bataillon, directeur d’études à l’EHESS ; Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand (PS) ; Thomas Boccon-Gibod, Institut de philosophie de l’université Grenoble Alpes ; Isabelle Bourdier, professeure d’histoire-géographie ; Dominique Bourg, professeur honoraire à l’Université de Lausanne ; Frédéric Brahami, directeur d’études à l’EHESS ; Anne-Lorraine Bujon, directrice de la rédaction de la revue Esprit ; Julia Cagé, professeure d’économie au département d’Economie de Sciences Po Paris ; Eduardo Castillo, écrivain ; Pierre Charbonnier, philosophe, chargé de recherche CNRS à Sciences Po ; Fabien Chevalier, président d’honneur de « Sauvons l’Europe » ; Antoine Chollet, politiste, université de Lausanne ; Catherine Coquio, cofondatrice du Comité Syrie-Europe ; David Cormand, député européen (EELV) ; Laurent Coumel, enseignant-chercheur à l’Inalco ; Martin Deleixhe, Université libre de Bruxelles ; Carole Delga, présidente de la région Occitanie (PS) ; Karima Delli, députée européenne (EELV) ; Tremeur Denigot, expert européen ; Philippe Descola, professeur au Collège de France ; Frédérik Detue, maître de conférences en littérature comparée, université Côte d’Azur ; Françoise Diehlmann, germaniste ; Stéphane Dorin, professeur de sociologie à l’université de Limoges ; Gregory Doucet, maire de Lyon (EELV) ; Anne Dujin, rédactrice en chef de la revue Esprit ; Alexeï G. Evstratov, enseignant-chercheur, université Grenoble Alpes ; Jean-Louis Fabiani, professeur à CEU, Vienne ; Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS) ; Jean-Marc Forax, artiste plasticien ; Sylvain Frécon, auteur de bande dessinée ; Antoine Germa, scénariste du film Moissons sanglantes ; Raphaël Glucksmann, député européen (Place publique) ; Martine de Gaudemar, professeure émérite de philosophie (université de Paris-Nanterre) et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France ; Sylvie Guillaume, députée européenne (PS) ; Francois Heran, professeur au Collège de France ; Jean-François Husson, chargé de cours invité à l’université de Louvain ; Yannick Jadot, député européen (EELV) ; Céline Jouin, maître de conférences en philosophie à l’université de Caen Normandie ; Isabelle Kersimon, présidente d’honneur de l’Inrer ; Mathieu Klein, maire de Nancy (PS) ; Sarah Kilani, membre du Comité Syrie Europe après Alep, médecin anesthésiste réanimateur ; Firas Kontar, juriste, opposant au régime syrien ; Justine Lacroix, politiste, université libre de Bruxelles ; Aurore Lalucq, députée européenne (Place publique) ; Perrine Ledan, échevine de la culture (Ecolo), Uccle (Bruxelles) ; Carole Lemee, anthropologue, maîtresse de conférences à l’université de Bordeaux ; Nicolas Leron, essayiste, chercheur associé à Sciences Po ; Antoine Lilti, professeur au Collège de France ; Paul Magnette, président du Parti socialiste belge et bourgmestre de Charleroi ; Virginie Maneval, assistante sociale ; André Markowicz, écrivain et traducteur ; Guillaume Massart, cinéaste et producteur ; Fréderique Matonti, professeure de science politique à Paris-I ; Nora Mebarek, députée européenne (PS) ; Frédéric Ménager, chercheur associé EHESS ; Marie Mendras, professeure à Sciences Po Paris ; Aude Merlin, chargée de cours en sciences politiques et sociales, Université libre de Bruxelles ; Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue ; Boris Najman, enseignant-chercheur, UPEC ; Claire Nouvian, militante écologiste ; Florence Ostier, sociologue et coopératrice ; Benoit Payan, maire de Marseille ; Marie Peltier, historienne, spécialiste de la propagande ; Jean-Yves Pranchere, politiste, Université libre de Bruxelles ; Nicolas Poirier, enseignant et chercheur en philosophie, Sophiapol/Paris Nanterre ; Alain Policar, chercheur associé au Cevipof (Sciences Po) ; Christophe Prochasson, historien, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales ; Valérie Rabault, député (PS); Bastien Recher, conseiller régional de Normandie (EELV) Hélène Flautre, ancienne députée européenne (EELV) ; Dilnur Reyhan, chercheuse et présidente de l’Institut ouïghour d’Europe ; Johanna Rolland, maire de Nantes (PS) ; Sylvie Rollet, présidente de l’association « Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre » ; Valérie de Saint-Do, journaliste et autrice ; Denis Saillard, chercheur associé à l’UVSQ (Paris-Saclay) ; Elisabeth Salomon, retraitée de la fonction publique ; Guillaume Sauzedde, service public de l’emploi ; Laura Ségard, psychologue ; Frédéric Sawicki, professeur de science politique, Paris-I ; Réjane Senac, directrice de recherche CNRS au Cevipof ; Guillaume de Stexhe, professeur émérite Université Saint-Louis-Bruxelles ; Claude Taleb, ex-vice-président (EELV) de la région Haute-Normandie ; Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV ; Boris Vallaud, député (PS) ; Cécile Vaissié, professeure à l’université Rennes-II ; Mélanie Vogel, sénatrice (EELV) ; Ilias Yocaris, professeur en sémiotique du texte et de l’image à l’université Côte d’Azur ; Anna C. Zielinska, maîtresse de conférences en philosophie à l’université de Lorraine ; Laurent Zimmerman, maître de conférences, université Paris Cité ; Gabriel Zucman, professeur d’économie à Berkeley et directeur de l’Observatoire européen de la fiscalité. »

Catégories
Politique

Manifestations pour le régime ukrainien avec LFI, le NPA…

Ils se rangent derrière les bandéristes.

Les manifestations en faveur du régime ukrainien en France le samedi 25 février 2023 n’ont pas donné grand-chose. Plusieurs centaines à Paris, quelques centaines ailleurs : à Montpellier, Rennes, Nantes, Bordeaux, Lyon, Nice, ou encore Brest. Ce n’était pas manque d’information : beaucoup de médias en ont parlé en ne disant que du bien.

Cela a été une vraie tentative de mobiliser, et France inter, première radio de France, a même fait une carte listant la vingtaine de rassemblements. Il y a également eu l’affiche réalisée par l’artiste parisien tendance du moment, « C215 ».

Donc, même en comptant le plus largement possible, en surestimant les chiffres à fond, il y a eu… 13 000 personnes qui se sont mobilisées.

Alors qu’il y a en France, rappelons-le, plus de 100 000 personnes, surtout des femmes et des enfants, qui sont venues d’Ukraine à la suite déclenchement du conflit.

C’est donc un échec complet pour la mobilisation en faveur du régime ukrainien, un total fiasco. Il n’y a pas, malgré la propagande médiatico-politique acharnée contre la Russie et pour l’Otan, de mobilisation générale en ce sens en France. Même pas chez les Ukrainiens réfugiés.

On a uniquement affaire à des excités plus ou moins directement liés aux institutions et à ses initiatives, comme le fait de mettre la Tour Eiffel aux couleurs ukrainiennes.

Il n’en reste pas moins – et c’est là terrible – que quasiment tout ce qui est lié de prêt ou de loin à la Gauche ou au syndicalisme en France, soutenait ces rassemblements, y étant partie prenante au premier rang.

Ces gens, par soumission à l’occident et à ses intérêts, soutiennent dans les faits sans scrupule et unilatéralement le régime ukrainien, qui est ultra-nationaliste et interdit violemment la Gauche et tout ce qui se rapproche de la Gauche en Ukraine.

Tous ces gens, en Ukraine, seraient interdits, visés par une extrême-Droite armée omniprésente. Un sacré paradoxe. Car soutenir les nationalistes ukrainiens, les « bandéristes », que cela ne dérange pas les Etats-Unis et l’Union européenne en même temps pro-LGBT et plein d’idéologie « inclusive », c’est dans l’ordre des choses.

Mais que des gens se disant de Gauche manifestent à l’appel des bandéristes et en présence de l’ambassadeur d’Ukraine… là, tout de même….

Qui trouvait-on notamment pour soutenir le régime ukrainien, l’OTAN, la guerre américaine à la Russie?

La France Insoumise, le Parti Socialiste, le Nouveau Parti Anticapitaliste…

La Ligue des Droits de l’Homme, Mémorial 98 (association « contre le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme »), L’Alliance des femmes pour la démocratie…

ATTAC, Europe Écologie-Les Verts, Ensemble, La Gauche éco-socialiste, Génération écologie…

Les syndicats CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU.

Tout ce petit monde appelait à marcher « pour l’Ukraine », en réalité pour les plans américains en Ukraine contre la Russie. Voilà la vérité !

Ces gens se sont condamnés historiquement. Leur ligne est celle de l’alignement sur les intérêts du capitalisme américain. Ils parlent beaucoup, revendiquent du social, mais rentrent dans le rang dès que la bourgeoisie le leur demande.

Et cela alors que le même jour, en Allemagne, 50 000 personnes manifestaient contre les fournitures d’armes au régime ukrainien. Quelle différence !

Catégories
Guerre

L’économie de guerre contre le droit européen

Une mission flash sur les munitions à l’Assemblée nationale propose de liquider le droit européen au profit de l’économie de guerre.

Le programme REACH, entré en vigueur en 2007, constitue une règlementation phare du capitalisme de l’Union européenne. L’acronyme signifie : enregistrement (de toute substance fabriquée ou importée supérieure à une tonne par an), évaluation (de ses dites substances), autorisation (avec des restrictions ou même des interdictions concernant les substances dites « préoccupantes » ou dangereuses) des substances chimiques.

On parle là d’un dispositif ayant permis la constitution d’une vaste base de données, ayant permis le développement d’application comme Scan4Chem ou Yuka (qui n’utilise pas directement cependant les avancées de la base de données en tant que telle).

Il faut donc bien comprendre que cette règlementation constitue une des réalisations majeures de l’Union européenne sur le plan de son affirmation comme bloc, avec toute une propagande culturelle comme quoi le « marché européen » serait le plus sûr du monde et constituerait même le modèle d’un « capitalisme éthique » devant s’imposer au monde par le truchement de ses règles qui infuserait à terme les autres marchés connectés.

REACH est ainsi un des points d’appui de ce que les agents de l’Union européenne appellent les « ESG » (=Environnement, Social, Gouvernance), qui sont la déclinaison locale des idées du capitalisme managérial des États-Unis d’Amérique, sur la base d’une supposée « Responsabilité Sociale des Entreprises », initiée au départ par un économiste, et pasteur protestant, relativement obscur, du nom de Howard Bowen (mort en 1989), mais qui est une référence des écoles de commerce et des université de droit des institutions bourgeoises spécialisées en droit des entreprises.

Au départ, suite à sa première élection en 2017, le gouvernement d’Emmanuel Macron, s’est voulu le champion de ce « capitalisme éthique », qui était d’ailleurs à la base même des activités d’Emmanuel Macron lorsqu’il travaillait pour la banque Rothschild, justement spécialisée dans le développement de ces ESG.

C’est tout le sens même des orientations de Bruno Le Maire, Ministre de l’économie et des Finances, qui a fait passé en 2019 la « Loi Pacte » établissant un cadre, non contraignant, devant pousser les entreprises françaises à adopter ces principes de l’ESG.

S’il faut prendre le temps de passer par ces points, c’est parce qu’il est important de mesurer ici la signification du rapport sur les stocks de munitions remis la semaine passée (le mercredi 15/02) à l’Assemblée nationale par les députés Julien Rancoule (RN) et Vincent Bru (MoDem). 

Dans ce dernier, les députés attaquent frontalement la règlementation REACH, et le principe même de l’ESG comme cadre juridique, au nom de l’économie de guerre. Il est notamment dit :

« La fabrication d’une tonne d’explosif, permettant la fabrication de 100 obus de 155 mm, nécessiterait entre 12 et 18 mois de procédure préalable pour obtenir l’enregistrement, avec un coût de l’ordre de 25 millions d’euros par enregistrement et par substance. 

(…) Tous les acteurs auditionnés ont suggéré le recours à des exemptions ‘Défense’ qui, soumises à autorisation du ministère de la Transition écologique, [permettraient] d’alléger certaines contraintes. »

Le programme REACH est dans cet ordre d’idée tenu pour avoir ainsi « coûté » à la Marine Nationale 480 millions d’euros rien que pour avoir imposé le changement de la motorisation des missiles ASTER et EXOCET.

De même, les restrictions sur le plomb et les sels de plomb, entrant dans la chaîne de production de la plupart des munitions, est dénoncée comme une entrave absolument insupportable aux besoins de l’économie de guerre, avec l’argument que de telles interdictions ne pèsent pas sur l’industrie des États-Unis, et qu’il faut à tout prix s’aligner.

Ce que ne dit pas le rapport, c’est que le droit dit « environnemental » européen accorde en fait déjà des exemptions, sur l’enregistrement et donc l’autorisation, de toutes substances chimiques, dès lors qu’elles concernent les activités de Défense. Pour les activités, mais pas pour les fournisseurs ou les sous-traitants divers du complexe militaro-industriel français, qui entend se restructurer en élargissant ses activités de manière toujours plus centrale dans l’économie capitaliste en France.

Il s’agit donc pour ces députés de ne pas considérer seulement les activités mais toute les filières d’approvisionnement. Ce que proposent ces députés, c’est là très clairement donner le signal de la mise en place d’un État de guerre devant piloter une économie de guerre. C’est aussi le masque, bien dérisoire, du « capitalisme éthique » de l’Union européenne qui est ici balayé.

L’heure se rapproche toujours plus où face à la guerre capitaliste pour le repartage du monde qui s’élance de manière toujours plus menaçante, il faudra être en mesure d’opposer une vision du monde complète et en rupture totale avec le vieux monde français et occidental qui s’écroule.

Catégories
Guerre

Joe Biden à Varsovie

Un discours très martial depuis la Pologne.

Pratiquement un an après le début de l’offensive russe en Ukraine, la situation est plus que jamais tendue sur la scène mondiale. Le président américain Joe Biden, après s’être rendu personnellement à Kiev, a prononcé un discours très offensif face à la Russie le lendemain mardi 21 février 2023 en Pologne.

Le discours n’a duré qu’une vingtaine de minutes, mais il y avait une mise en scène spectaculaire, typiquement à l’américaine, faite de jeux de lumière, d’une foule en liesse, d’enfants défilants avec des drapeaux et un sourire niais, le tout devant le château royal de Varsovie pour accentuer le côté marquant de l’affaire.

Le discours était directement une réponse à celui de Vladimir Poutine le matin même et on remarquera forcément l’opposition de style. Si Vladimir Poutine a parlé relativement longuement, exposant en détail et de manière minutieuse la situation russe, Joe Biden a été au contraire expéditif, jouant à fond sur l’image d’une Amérique surpuissante, faisant rouleau-compresseur contre toute opposition.

Le président américain a ainsi prétendu que les États-Unis sont là généreusement pour sauver le monde, sur les bases du fameux « monde libre ».

« Nous avons été questionnés sur nos principes fondamentaux : la liberté, la démocratie, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et maintenant nous avons apporté la réponse : nous avons défendu ces principes, quoi qu’il en coûte ! »

« Tout ce que nous faisons aujourd’hui, c’est pour que nos enfants connaissent un monde libre : l’ennemie des tyrans, c’est la liberté ! »

Bien entendu, à part en occident où les populations baignent dans la consommation capitaliste 24 heures sur 24, la grande majorité de la population mondiale ne croit pas en ces prétentions américaines.

Nous sommes néanmoins à un tournant historique et il va être question maintenant de savoir si les États-Unis ont les moyens de continuer ce discours et cette posture de superpuissance mondiale, ou bien si au contraire l’occident est touché et va vaciller.

La Russie assume totalement de vouloir faire vaciller l’occident et la Chine, à son tour, va s’y mettre prochainement. Les États-Unis le savent, alors ils gonflent les muscles, assumant de mener le monde à la 3e guerre mondiale s’il le faut, afin de maintenir leur hégémonie.

Ce n’est pas autrement qu’il faut comprendre ces propos hallucinants de Joe Biden, qui sont un appel ouvert à ce que la situation dégénère en une guerre mondiale.

« L’article 5 est solide : tous les pays de l’Otan le savent et Poutine le sait aussi. Chaque attaque contre un pays membre de l’Otan est une attaque contre l’Otan. C’est un serment sacré. »

C’est grotesque, car il n’a jamais été question pour la Russie de s’en prendre à un pays de l’Otan. Mais Joe Biden souhaite justement que la situation dégénère, car les États-Unis ont besoin d’aller à l’affrontement pour prendre les devant dans la guerre mondiale de repartage du monde.

Son discours était un discours martial, comme rarement dans l’Histoire moderne, celui d’un faiseur de guerre, impliquant ouvertement l’Otan dans le conflit en Ukraine pour que la situation dégénère.

Et donc, c’est directement et ouvertement Vladimir Poutine qui a été désigné et pris pour cible par le président américain, faisant de l’Ukraine une question personnelle.

Joe Biden est littéralement obnubilé par Vladimir Poutine, et ce de manière caricaturale, tel qu’on peut le voir dans les pires films hollywoodiens. Le mot hollywoodien est tout à fait juste, car c’est là tout un narratif visant à mobiliser les opinions publiques.

Cela correspond à une simple vérité : les États-Unis (et la France avec) sont en guerre contre la Russie, bien que ce ne soit pour l’instant que l’Ukraine qui serve de terrain de guerre (et le peuple ukrainien de chair à canon).

« Poutine a été pris au dépourvu : il voulait obtenir une finlandisation de l’Otan, il a eu une otanisation de la Finlande ».

« Un an après le début de cette guerre, Poutine ne doute plus de notre mobilisation. Mais il doute de nos convictions, de notre capacité à rester unis : nous allons lui montrer que l’Otan ne faiblira pas ! »

« l’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, car les peuples refusent de vivre dans un monde d’obscurité et de désespoir. Les autocrates doivent entendre le mot : non ! »

Il est tout sauf anodin que ce discours anti-Poutine ait été prononcé depuis la Pologne, tant ce pays est devenu la place forte de l’hystérie occidentale anti-Russe. Il y a en Pologne un régime fanatique, tout comme en Ukraine, qui n’attend que l’autorisation du maître américain pour se jeter corps et âme dans une guerre acharnée contre la Russie.

La Pologne peut d’ailleurs prendre l’initiative sans l’Otan au départ, pour contribuer à ce que les choses débordent.

La guerre mondiale est l’actualité ; il faut saboter les plans américains, il faut faire tomber l’occident avant qu’il ne fasse sombrer le monde !

Catégories
Guerre

Joe Biden en visite à Kiev le 20 février 2023

Le président américain s’est rendu dans la colonie ukrainienne.

C’est la première fois qu’un président américain se rend dans un pays en guerre sans qu’il n’y ait de troupes américaines dans le pays. Cela en dit long sur le statut de l’Ukraine du point de vue américain. L’Ukraine est pratiquement une annexe américaine, une colonie, et pas seulement un pays vassal, aligné.

Les États-Unis y sont chez eux, donnent le la, et viennent en terrain conquis, quoique de manière rocambolesque avec un train présidentiel partie de la Pologne dix heures plus tôt, ainsi que bien sûr un coup de fil à la Russie pour assurer le coup sur le plan de la sécurité.

Ce qui est marquant surtout, c’est de voire à quel point le régime ukrainien s’écrase totalement avec la visite du maître américain. Le propos de Zelensky pour qualifier la visite du chef de la superpuissance américaine est une honte absolue pour l’Ukraine.

Il s’agirait de la visite :

« la plus importante de toute l’Histoire de l’Ukraine ».

Rien que cela ! Comme si la visite d’un banal président américain, pour appuyer une guerre dévastatrice face à la nation sœur qu’est la Russie, avait une quelconques valeur historique pour la nation ukrainienne.

La seule explication rationnelle, c’est de considérer que l’Ukraine n’est rien d’autre qu’un jouet de l’occident, et qu’elle devrait être honorée au plus haut point de recevoir cette visite du dirigeant de la puissance cheffe de l’occident.

Il aurait été discuté lors de cette visite de comment gagner la guerre cette année, alors que le président américain a annoncé un nouveau soutien d’un demi-milliards de dollars d’aide. Un communiqué de la Maison Blanche parle également de la livraison d’autres équipements essentiels, notamment de munitions d’artillerie, de systèmes antiblindage et de radars de surveillance aérienne.

Il a été redit le soutien « indéfectible » à l’Ukraine par les États-Unis, qui dirige l’occident. Le ton martial de Joe Biden en dit très long sur ce qui attend le monde dans les mois, voire les semaines à venir.

« Poutine a cru que l’Ukraine était faible, et l’Occident divisé, il a juste tout faux. »

La superpuissance américaine va se battre contre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien !

Catégories
Guerre

Emmanuel Macron à Munich: contre la Russie

En service commandé pour l’Otan.

Le président Emmanuel Macron s’est rendu vendredi 17 février 2023 à la Conférence de Munich sur la sécurité avec un discours guerrier assumé, mais tout le monde s’en fiche. L’engagement militaire de la France vers la guerre mondiale est en fait inversement proportionnel au déni des Français à ce sujet.

Emmanuel Macron n’y est pourtant pas allé de main morte. Il a fait l’inventaire, dont il s’est vanté, de toute l’aide militaire fournie à l’Ukraine. Une aide à « forte valeur ajoutée » a-t-il précisé, évoquant « l’artillerie, la défense anti-aérienne en particulier, avec aussi un programme de formation pour des milliers de soldats ». Il n’a toutefois pas abordé les livraisons secrètes d’AKERON à l’Ukraine.

Et il a clairement réaffirmé que :

« Nous sommes prêts à intensifier notre soutien à l’Ukraine et nous sommes prêts à un conflit prolongé. »

L’engagement militaire de la France contre la Russie est de facto pleinement assumé, malgré les propos mensongers du Président à la presse dans l’avion au retour de Munich :

« Je veux la défaite de la Russie en Ukraine et je veux que l’Ukraine puisse défendre sa position, mais je suis convaincu qu’à la fin ça ne se conclura pas militairement.

Je ne pense pas, comme certains, qu’il faut défaire la Russie totalement, l’attaquer sur son sol. Ces observateurs veulent avant tout écraser la Russie. Cela n’a jamais été la position de la France et cela ne le sera jamais. »

C’est mensonger, comme si la France pouvait soutenir militairement le régime ukrainien, et en même temps ne pas être braquée contre la Russie. Ce genre de propos est uniquement destiné à une opinion publique s’assumant stupide, qui ne veut pas croire en la guerre, qui s’accommode très bien des prétentions pacifistes de l’Otan, car au fond il est surtout espéré que le mode de vie consommateur soit préservé.

Et si c’est la Russie qui doit payer pour cela, alors tant mieux, pensent-ils ! Les gens assumeront d’ailleurs bientôt la guerre. La présence d’Emmanuel Macron à la Conférence de Munich sur la sécurité allait directement dans ce sens d’une avancée inexorable à la guerre assumée et soutenue par la population occidentale.

Il faut donc, a souligné Emmanuel Macron, « réinvestir massivement » dans la défense européenne. Cela passerait évidemment par le nucléaire français. Il a été en ce sens question à Munich d’organiser prochainement à Paris une « conférence sur la défense aérienne de l’Europe ». Il doit ouvertement y être question de la dissuasion nucléaire.

Près d’un après le début de la guerre, la France s’aligne ainsi parfaitement sur les intérêts américains en soutenant la colonie américaine qu’est devenue l’Ukraine, contre la Russie.

En apparence, la diplomatie française est présentée comme constructive. C’est cependant uniquement fait pour sauver les apparences. La France est un simple rouage dans la mécanique militaire américaine.

Catégories
Société

Retraites: une moindre mobilisation le 16 février 2023

Minimum syndical pour les syndicats.

Le gouvernement parle d’un demi-million de personnes tandis que la CGT se vante d’1,3 million de manifestants. Le fait est en tous cas que la mobilisation du 16 février 2023 contre la réforme des retraites était la plus faible depuis le début du mouvement. En baisse d’environ 50% pour la plupart des villes, avec une baisse encore plus importante en ce qui concerne les rares secteurs en grève.

Il y a le ronronnement syndical, avec la base habituelle constituée de fonctionnaires, travailleurs d’entreprises publiques ou semi publiques, ou bien de gens travaillant dans le « social ». 

Les responsables syndicaux ont misé sur la carte « gilets jaunes » en se rendant collectivement à Albi pour manifester, ce qui est censé représenter la France des petites villes, pas des grandes métropoles. Il y a également le fait que c’est une ville historique pour la figure socialiste (à la française) Jean Jaurès.

Soyons clairs et appelons les choses par leur nom. Cela n’a rien de massif et encore moins de populaire. C’est la vieille France, s’imaginant de gauche, en réalité surtout biberonnée d’argent public et au mode de vie petit-bourgeois assumé, qui s’accroche au vieux monde. 

Quel symbole d’ailleurs que ce soit les retraites qui servent ici de prétexte ! On est là au degré zéro de l’utopie, de la volonté de changer le monde. Quoi de plus ronflant que d’avoir comme ambition sociale..  d’arrêter de travailler le plus tôt possible pour profiter d’une rente à vie…

C’est ringard, complètement à côté de la plaque historiquement. Surtout quand les puissants de ce monde, à commencer par le gouvernement français, se dirigent tout azimut vers la 3e guerre mondiale, et font la guerre à la Russie.

Toujours est-il que les yeux sont rivés sur le 7 mars prochain. Ce sera en effet la date décisif pour ce mouvement. On verra alors si la France est perméable à l’agitation syndicale, ou bien si elle laisse faire les libéraux du gouvernement.

Dans les deux cas, c’est hors contexte. L’Histoire se joue ailleurs. Et pour l’instant, rien ne laisse présager que la France, grande puissance en déclassement général, en fasse partie autrement que comme cible du tiers-monde.

Catégories
Politique

Retraites: échec de la première sur-enchère syndicaliste

Un net recul.

L’État avait compté 1,272 million de manifestants le 31 janvier 2023, mais il en compte seulement 757 000 le 7 février 2023 : c’est un échec du mouvement. Les syndicats, qui depuis des années et des années agissent mécaniquement de la même façon en multipliant des « journées d’action » pour faire monter la sauce petit à petit, ont loupé leur coup cette fois-ci.

La CGT peut bien prétendre ce qu’elle veut, en avançant 2 millions de manifestant et en parlant de « haut niveau d’engagement des travailleuses et des travailleurs du secteur privé comme du public », personne n’y croira.

Il faut dire qu’ils ne font rêver personne, avec leur style « gueulard » et leur attitude ringarde sur tous les plans. Le soutien de l’opinion publique, ils l’ont pourtant. Car la France est un pays de petits-bourgeois voulant profiter de tout, mais ne jamais rien payer. Alors la retraite à 64 ans, ils n’en veulent pas, peu importe que les comptes soient dans le rouge, ce n’est pas leur problème.

Pour autant, les syndicats ne remportent pas la mise pour l’instant face au gouvernement libéral-démocrate d’Emmanuel Macron, qui s’imagine sauver la France de la crise avec une simple réforme du système des retraites.

Tout cela n’intéresse en effet pas grand-monde dans le fond, à part les syndicalistes et tous les gens pour qui le syndicalisme est l’alpha et l’oméga de la contestation. Dans les grandes villes, il y avait quasiment moitié moins de monde par rapport au 31 janvier, avec parfois des écarts très importants comme à Marseille, avec 15 000 personnes contre 40 000 la semaine dernière. Ou à Paris avec 57 000 contre 87 000 lors de la précédente manifestation.

Il y avait également grosso modo 20 000 manifestants à Nantes et 12 000 à Saint-Nazaire, 17 000 à Brest, 11 000 à Montpellier, Lyon et Grenoble, 9 500 à Lille, Clermont-Ferrand et Bordeaux, 8200 à Tours, 7000 à Strasbourg, Nice et Bayonne, 4500 à Amiens, 3700 à Périgueux, 3400 à Roanne, etc.

Cela reste conséquent indéniablement, mais ne pèse pas lourd politiquement et culturellement, en attendant les prochaines manifestations prévues samedi 11 février.

C’est terriblement décalé sur le plan historique, par rapport à la crise. Et c’est en dessous de tout sur le plan politique, alors que la guerre mondiale se dessine concrètement chaque jour, avec l’Otan en première ligne, dont notre pays la France est un membre actif et déterminé.

Il semble que cette triste comédie, cette mauvaise farce, ce simulacre de luttes de classe, passe déjà à la trappe !

Catégories
Guerre

Un ballon stratosphérique et deux superpuissances chauffées à blanc

L’affrontement sino-américain est en cours.

En 1983, en pleine guerre froide, le groupe ouest-allemand Nena sortait son tube planétaire « 99 Luftballons ». Il était question de 99 ballons de baudruche lancés dans le ciel et pris pour une menace par 99 ministres de la Guerre, déclenchant dans la foulée un véritable carnage.

Quarante ans plus tard, début février 2023, voilà une nouvelle histoire de ballons et de ministres de la Guerre, en pleine nouvelle guerre froide (de plus en plus chaude), cette fois entre les États-Unis et la Chine.

Ainsi, samedi 4 février à 14h39 heure locale, soit dans la nuit de samedi à dimanche en France, l’armée américaine a détruit un ballon stratosphérique chinois qui survolait son territoire à 19 000 mètres d’altitude et qui était considéré comme un outil d’espionnage.

Celui-ci avait traversé tout le continent avant d’être abattu d’un tir de missile AIM-9X Sidewinder par un F-22 Raptor de la base aérienne de Langley (Virginie), au large de Myrtle Beach sur la côte atlantique.

Immédiatement, le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé son « fort mécontentement », protestant contre « l’utilisation de la force par les États-Unis», se réservant même le droit de… « répliquer ». Les mots sont forts et terriblement effrayants, car ils en disent long sur le degré de tension entre les deux superpuissances rivales.

Les Chinois prétendent évidemment à un ballon scientifique à des fin de recherche météorologiques qui aurait inopportunément dévié. Cela ne tient pas la route bien sûr et la provocation est évidente.

Tout comme le fait que les Américains aient attendu aussi longtemps pour en arriver à tel acte de nature de belliqueuse : soit il y avait intervention immédiate en raison d’une menace réelle, sinon la destruction n’a pour but que de mobiliser l’opinion publique contre la Chine (ou de répondre à l’opinion public mobilisé contre la Chine, ce qui revient au même).

D’ailleurs, le secrétaire d’État américain Antony Blinken devait justement se rendre à Pékin, et il a décidé d’annuler, officiellement de « reporter ».

Que ce ballon stratosphérique soit effectivement ou non un appareil d’espionnage militaire ne change ici pas grand-chose. Cela est à la fois probable, car un tel ballon vole plus bas qu’un satellite et permet des prises de vue nombreuses avec différents angles ainsi qu’une très bonne résolution.

En même temps, on peine à imaginer un réel gain en matière de renseignement, d’autant plus que les Américains ont forcément des systèmes de brouillage et de toutes façons cachent déjà leurs installations aux satellites et autres radars.

Toujours est-il que le ballon en question a un parcours rocambolesque, qui en fait quasiment un casus belli. Il pénètre l’espace aérien des îles Aléoutiennes en Alaska le 27 janvier 2023, puis celui du Canada 3 jours plus tard, avant de survoler les États-Unis à la verticale de l’Idaho, au nord-ouest du pays, le 31.

Surtout, il a survolé la base de Malmstrom dans le Montana, qui héberge des silos de missiles balistiques intercontinentaux à ogive nucléaire LG-30G Minuteman III. Il y a depuis cette base de quoi détruire une bonne partie de la planète, au point qu’un ancien commandant de la base avait dit : « Nous sommes les gardiens de l’apocalypse. Ce n’est pas une exagération. »

La presse relate également, d’après des « sources anonymes » venant du Pentagone (le quartier général du département de la Défense américaine), trois autre intrusions du même type, bien que plus courtes, dans les dernières années, dont une très récente.

En outre, il y aurait actuellement d’après le gouvernement américain un autre ballon chinois évoluant au dessus du Costa Rica, pays qui est une semi-colonie américaine. La Colombie aurait également signalé la présence d’un tel aéronef.

On sait de toutes façon que cela existe, les satellites espions américains ayant repéré un site de construction de ballons stratosphériques dans la province du Xinjiang en 2020, alors que de telles « intrusions » ont été rapportées au Japon (2020 et 2021), aux Philippines (2022) et au large de la Thaïlande sur des îles indiennes (en 2022).

L’année dernière également, des F-22 américain avaient décollé d’Hawaii après la détection d’un tel ballon à la verticale du site de missiles balistiques intercontinentaux le Pacific Missile Range Facility (PMRF).

Quelque soit son but, l’opération chinoise aura en tous cas déclenché une crise aux États-Unis, puisque l’administration de Joe Biden est maintenant accusée de ne pas avoir réagi plus tôt, alors que l’événement monopolise l’actualité.

C’est évidemment un tremplin pour la faction américaine voulant un affrontement direct avec la Chine, celle des Républicains, qui reproche aux Démocrates leur mollesse sur la question. Aux États-Unis les Républicains sont actuellement littéralement chauffés à blanc contre la «menace chinoise».

De la même manière, du côté chinois l’événement exacerbe la rivalité contre les États-Unis, sur fond de question taïwanaise et de crainte face à un encerclement américain. L’accès à quatre nouvelles bases aux Philippines vient d’être justement tout nouvellement décroché pour les Marines américain, en cas de conflit à Taïwan.

La guerre froide est en tous cas assumée entièrement maintenant, et elle est en fait déjà très chaude. Le bouillonnement conduit tout droit l’humanité en crise vers une 3e grande guerre mondiale pour le repartage du monde.

Seul le Socialisme peut l’empêcher ou la stopper. Il faudra des efforts gigantesques.

Catégories
Guerre

L’Union européenne à Kiev pour le compte de l’Otan

Main dans la main contre la Russie.

Le président du Conseil européen Charles Michel, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky

L’Union européenne n’est plus qu’une succursale politique de l’Otan, l’alliance militaire de la superpuissance américaine. Fini le pseudo-pacifisme et le pseudo-humanisme européen, tout est balancé par la fenêtre pour prêter allégeance aux États-Unis. Et tant pis pour le long héritage politique et culturel commun avec la Russie.

L’Union européenne est en première ligne dans le soutien au régime ukrainien qui livre une guerre fanatique à la Russie pour le compte des États-Unis. C’est pourquoi ses dirigeants se sont rendus à Kiev vendredi 3 février 2023. Le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, y ont rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour ce qui était un sommet entre l’Union européenne et l’Ukraine.

On n’est plus ici dans le simple soutien, mais bien dans la prise de partie directe dans le conflit ; l’Union européenne est ouvertement en guerre contre la Russie. C’est pour cela qu’elle a livré 3,6 milliards d’euros à l’Ukraine depuis février 2022. C’est par exemple plus que le programme « Europe créative», doté 2,44 milliards d’euros (sur 6 ans !), qui est présenté comme le « programme phare de la Commission européenne visant à soutenir les secteurs de la culture et de l’audiovisuel ».

La guerre à la Russie compte bien plus pour l’Union européenne que ne compte la culture européenne. Cela pour la simple raison que l’autorité de tutelle américaine a décidé que l’Union européenne devait supporter le boulet ukrainien. La superpuissance américaine compte récolter les fruits du contrôle de l’Ukraine, mais sans en avoir la charge.

Dociles, les dirigeants européens sont donc venus à Kiev pour faire leurs devoirs. Il s’agissait de discuter des sujets suivants :

  • la trajectoire européenne de l’Ukraine et le processus d’adhésion à l’UE ;
  • la réponse de l’UE à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine ;
  • les initiatives de l’Ukraine en faveur d’une paix juste et visant à ce que les responsables répondent de leurs actes ;
  • la coopération sur les questions de reconstruction et d’aide et dans les domaines de l’énergie et de la connectivité ;
  • la sécurité alimentaire mondiale.

Ces échanges ont été l’occasion de rappeler le gigantesque effort européen de soutien à l’Ukraine. Car, en effet, en plus des 3,6 milliards d’euros évoqués précédemment, il faut compter en tout 12 milliards d’euros d’après l’Union européenne, en prenant en compte l’aide militaire fournie par les États membres.

Mais cela, ce n’est que ce qui a déjà été dépensé. Pour l’instant, d’après les informations officielles de ce sommet Union européenne – Ukraine :

« Globalement, l’aide promise à l’Ukraine au niveau de l’UE et au niveau des États membres s’élève à ce jour à près de 50 milliards d’euros. »

Pour donner un ordre de grandeur et aider à la comparaison, le déficit du système de retraite français censé justifier la réforme des retraites est de 1,8 milliard d’euros.

On l’aura compris, l’Ukraine compte plus que tout pour l’Union européenne, succursale politique de l’Otan. Alors elle doit vite intégrer l’Union. Voici ce qui est dit dans la déclaration officielle suite au sommet :

« L’UE soutiendra l’Ukraine et le peuple ukrainien contre la guerre d’agression menée par la Russie aussi longtemps qu’il le faudra. Nous avons souligné l’importance historique de la décision du Conseil européen du 23 juin 2022 de reconnaître la perspective européenne et d’accorder le statut de pays candidat à l’Ukraine.

Nous avons réaffirmé que l’avenir de l’Ukraine et de ses citoyens se situe au sein de l’Union européenne. Nous partageons des valeurs communes de démocratie, d’État de droit, de respect du droit international et des droits de l’homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités, ainsi que de l’égalité des sexes.

L’UE a réitéré son soutien et son attachement indéfectibles à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. »

En d’autres termes, il est question ici de faire en sorte d’arracher l’Ukraine à l’orient, pour l’intégrer totalement à l’occident. C’est ce qui à gauche est généralement appelé de l’impérialisme. Et ici, c’est même de la sous-traitance d’impérialisme, puisque la maison-mère, ce sont les États-Unis.

Tout cela va finir en guerre mondiale, c’est inévitable, alors que dans le même temps les tensions entre les États-Unis et la Chine ne vont que grandir, etqu’il s’agit là de la principale contradiction au niveau mondial. L’Ukraine et l’Union européenne ne sont ici que des pions, face à la Russie qui n’est qu’un obstacle ; ce qui compte en arrière plan est l’affrontement entre la superpuissance américaine et son challenger la superpuissance chinoise.

Qui n’a pas compris que c’était là la principale actualité, que là se joue le sort du monde, n’a rien compris à l’Histoire.