Catégories
Restructurations économiques

Comment la CGT torpille le mouvement contre la réforme des retraites

La CGT est l’un des principaux outils du capitalisme.

La « gauche de la gauche » est perplexe. Elle mise absolument tout sur la CGT, parce qu’elle se soumet au syndicalisme. Cependant, elle voit qu’après le succès des manifestations du 19 janvier 2023, la journée suivante a été programmée pour le 31 janvier, soit aujourd’hui. Cela a fait loin, et n’aurait-il pas été logique de précipiter les choses ?

D’autant plus que depuis le 19 et avant le 31, la CGT a organisé avec FO, la FSU et Solidaires, de multiples… marches aux flambeaux : à Paris, Avignon, Limoges, Périgueux, Béziers, Nîmes, Marseille…

Des marches aux flambeaux ! Faut-il rappeler que ce genre de démonstration relève de l’extrême-Droite historiquement ? Et ce n’est pas pour rien : il y a une sorte de solennité malsaine, d’exigence mauvaise de « l’ordre » qui se dégage d’une telle initiative.

C’est totalement extérieur historiquement au mouvement ouvrier. Cela montre la nullité des syndicalistes, qui sont entièrement coupés de l’Histoire et vivotent au jour le jour dans le réformisme au sein du capitalisme et dans l’inculture.

Et c’est là qu’on voit à quel point la mythomanie syndicaliste révolutionnaire conditionne les raisonnements et les démarches de la « gauche de la gauche ». Comme avant 1905, il y a l’idée d’une division du travail et on attend du syndicat qu’il massifie la contestation. Les « politiques » se contentent de faire de la propagande entre les périodes de contestation.

C’était déjà faux avant 1905. La social-démocratie avait parfaitement montré que le syndicat doit être soumis au Parti. Mais c’est encore plus faux en 2023. Pourquoi ? Parce qu’entre-temps, la CGT est devenu un élément essentiel du fonctionnement du capitalisme français.

La grande preuve historique, c’est que la CGT a été le plus grand obstacle à la contestation en mai – juin 1968. Le mouvement remettait en cause le régime, les valeurs dominantes – la CGT a tout réduit à de l’économisme, en empêchant les ouvriers de rejoindre les organisations d’extrême-Gauche voulant la révolution.

Une autre preuve, c’est cette permanence de l’idéologie de la merguez, propre au délégué syndical toujours enclin au parasitisme social, et dont la seule ambition est de proposer de meilleurs projets à l’État et aux entreprises !

Difficile de faire plus ennuyeux, sans envergure, plus corporatiste, sans culture, que les cortèges syndicaux et en particulier ceux de la CGT.

En considérant la CGT comme le seul syndicat authentique, en lui attribuant des vertus contestataires, la gauche de la gauche montre qu’elle n’a pas d’ambition révolutionnaire. Elle indique par sa soumission à la CGT qu’elle désire simplement une version sociale du capitalisme d’un pays riche comme la France.

S’il en était autrement, la gauche de la gauche romprait avec la CGT, qui est l’un des grands vecteurs de l’idéologie de l’ouvrier corrompu par le capitalisme qui s’achète un petite propriété et veut vivre sa petite vie à l’écart de toute responsabilité historique.

S’il en était autrement, la gauche de la gauche se tournerait vers la culture pour affronter l’aliénation du 24 heures sur 24 du capitalisme.

Depuis plus de cinquante ans, le capitalisme ne connaît en France aucune contestation majeure. Et la CGT est un pilier de cette pacification sociale.

Il va de soi qu’à moins de nier la réalité, il est très facile de voir ça. Mais comme la « gauche de la gauche » est dans la mythomanie, elle en revient toujours à accorder à la CGT des valeurs magiques.

La « gauche de la gauche » aurait un formidable projet et la CGT permettrait, miraculeusement, par la « grève générale », de changer les choses en profondeur, dans un sens anticapitaliste ou on ne sait quoi.

En attendant… l’opportunisme est justifié, car tout dépendrait de ce moment formidable qu’il faut espérer – c’est en ce sens un « mythe mobilisateur ». Le véritable concepteur de la « gauche de la gauche » française, c’est Georges Sorel.

Catégories
Société

Ukraine : comment Arno Klarsfeld est devenu un fasciste

Quand on n’assume pas, on tourne mal.

Depuis quelques jours, il est parlé de-ci de-là d’Arno Klarsfeld, qui a mis en place une petite pétition appelant à la fin de la guerre en Ukraine. C’est une figure médiatique très connue depuis plusieurs décennies et sa pétition a eu un petit écho.

Arno Klarsfeld a initialement le parcours réussi typique de l’intellectuel de la bourgeoisie juive du 16e arrondissement de Paris, travaillant dans une banque puis un cabinet d’affaires. Mais fils de Serge et Beate Klarsfeld, il s’est tourné dans le combat contre l’antisémitisme, participant notamment au procès contre Paul Touvier. Sa carrière devint alors celle de l’avocat de l’association des Fils et filles de déportés juifs de France.

C’est pourquoi il est totalement décontenancé et scandalisé par les valeurs du régime ukrainien et sur son compte Twitter, il ne cesse de dénoncer la valorisation de Stepan Bandera et des bandéristes, historiquement des antisémites fanatiques. Ce qui l’a mis hors-jeu dans le contexte actuel où contre la Russie il s’agit de soutenir le régime ukrainien à 100%.

On reparle d’Arno Klarsfeld ces derniers jours, car il a donc mis en place une pétition pour que cesse le conflit en Ukraine. C’est là son travers bourgeois : il ne peut pas s’empêcher, même quand il a mis la main sur quelque chose de vrai, d’en faire trop, de se mettre en scène, etc. Médiatiquement, il est fameux pour son style engagé, narcissique et sincère-maladroit, d’ailleurs typique des « chalalas » c’est-à-dire de jeunes de la bourgeoisie juive parisienne.

Au lieu de continuer son travail démocratique de dénonciation du bandérisme, Arno Klarsfeld se place au niveau politique, qui le dépasse. Le texte de la pétition est ainsi très bref et très faux :

« Non à une 3eme guerre mondiale pour le Donbass

Les peuples ont soutenu l’union européenne parce qu’ils pensaient que cette union était garante de paix. Pourtant cette union semble nous entraîner dans un conflit généralisé qui dévasterait à nouveau le continent européen sans même rechercher un compromis dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui n’est pas membre de l’Otan, sans consulter les peuples de l’union. Nous nous y opposons. »

Le titre montre les illusions de la pétition, car nous ne sommes plus en 2021, désormais l’enjeu c’est l’Ukraine elle-même, Kharkiv, Odessa, Kiev. La pétition aurait eu un sens avant le conflit commencé en février 2022. Désormais tout a changé de niveau.

Nous qui avons annoncé le conflit en Ukraine six mois avant son commencement, nous savons de quoi il en retourne et non la question n’est pas le Donbass. La question c’est que le régime ukrainien bandériste veut détruire la Russie et est appuyé par l’Otan en ce sens. La Russie mérite une critique mais ce n’est pas le lieu ici, l’ennemi étant dans notre propre pays.

Arno Klarsfeld dit juste qu’il n’apprécie pas le régime ukrainien, qu’il craint la guerre mondiale. Il veut que tout cesse, car tout devient instable. Il ne disait pas la même chose auparavant, lui initialement un partisan de l’Union européenne et de l’Otan. En 2003 il avait publié un texte poético-politique dans le Monde (« Je suis pour la guerrre ») pour justifier l’invasion de l’Irak.

Il reprenait alors le discours américain comme quoi l’Irak avait des armes de destruction massive, et justifiait absolument tout, de l’intervention à la soumission à la superpuissance américaine :

« Je suis pour la guerre contre l’Irak parce qu’il est de l’intérêt vital des démocraties d’imposer la démocratisation au monde arabe par la force, comme les Alliés ont réussi à le faire en Allemagne et au Japon (…).

Je suis pour la guerre contre l’Irak parce qu’il devrait être du devoir de la France de faire bloc derrière une nation qui lui a permis de remporter la première guerre mondiale, de ne pas devenir nazie, d’être dans le camp des vainqueurs à la fin de la seconde guerre mondiale et ensuite de ne pas être subjuguée par l’impérialisme soviétique. »

Et qui valorise-t-il sa pétition mis en place? Le magazine de Droite ultra Valeurs Actuelles, le média d’extrême-Droite pro-Russie Omerta, le fasciste Michel Onfray.

Arno Klarsfeld est même passé à Sud Radio, l’un des principaux vecteurs de l’extrême-Droite. Lui-même ne peut pas ne pas le savoir. Il agit sciemment en ce sens.

La vérité, c’est que le changement de situation mondiale amène Arno Klarsfeld à se retrouver dans une situation incohérente. C’est un bourgeois juif et il ne peut accepter le bandérisme. Comment faire? Il ne peut pas, alors il rue dans les brancards.

Voici comment Marianne, également sur une ligne populiste à tendance fasciste, présente ironiquement la situation d’Arno Klarsfeld :

« L’avocat franco-israélien Arno Klarsfeld a longtemps eu pignon (médiatique) sur rue. Du temps de sa superbe, le fils de Beate et de Serge Klarsfeld, célèbres chasseurs de nazis, se rendait au Palais de justice en rollers avant de retrouver la jet-set.

Il fréquentait Carla Bruni, appuyait l’invasion de l’Irak par George W. Bush, se vantait de faire son service militaire en Israël et soutenait Nicolas Sarkozy.

Arno Klarsfeld était dans le camp du Bien, ce qui lui ouvrait bien des portes demeurées infranchissables pour d’autres. Aujourd’hui, il a disparu des écrans radars alors qu’il tient à propos de l’Ukraine des propos iconoclastes, ceci expliquant sans doute cela. »

Arno Klarsfeld se plaint ainsi du fait qu’il soit passé sous silence, mais c’est qu’il est incohérent dans son parcours historique. Tout aurait dû l’amener, comme Bernard-Henri Lévi, à passer sous silence le bandérisme et à soutenir le régime ukrainien.

Il ne le peut pas. Eh bien alors il fallait faire comme beaucoup de bourgeois juifs rompant avec leur classe et passant dans le camp du Socialisme. Les exemples ne manquent pas, à l’instar de Rosa Luxembourg en Pologne et en Allemagne, d’Otto Bauer le chef des sociaux-démocrates en Autriche, de l’Ukrainien Lazare Kaganovitch, etc.

Sa lutte démocratique contre l’antisémitisme et sa prise de conscience de la question animale le poussaient ainsi dans le bon sens.

Mais il veut être exposé médiatiquement et continuer à vivre comme un grand bourgeois. Il ne « comprend » alors pas pourquoi on ne l’utilise pas comme avant, et il le vit mal. Alors il bascule dans ce qui est une tentative de revenir à la situation d’avant en forçant les choses – c’est le fascisme.

C’est au fond un parcours typique d’intellectuel : à un moment où il faut faire un choix entre le fascisme et le Socialisme. Lui a choisi le fascisme, alors qu’il aurait pu choisir le Socialisme. Il avait compris les animaux, il a compris la guerre, mais il veut conserver son ego et son style, son mode de vie.

Tant pis pour lui. L’Histoire ne connaît pas de compromis et ceux qui prônent un compromis quand tout s’effondre sont des réactionnaires. Non, Arno Klarsfeld, il ne faut pas la paix – il faut la défaite du régime ukrainien et de l’Otan, et la déroute de l’Occident !

Catégories
Guerre

Catherine Colonna, Catherine II et la bataille pour Odessa

La grande confrontation se met en place.

Catherine II de Russie

Alors que le 27 janvier 2023, le ministre français des armées Sébastien Lecornu était à Rome pour rencontrer son homologue italien Guido Crossetto (pour parler « 3e guerre mondiale »), la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a fait le même jour un voyage terriblement révélateur.

Elle a en effet été en Roumanie, en Moldavie et en Ukraine, plus particulièrement à Odessa. Et justement, ce qui évidemment n’a pas été rendu public, les forces de l’Otan en Roumanie s’entraînent en ce moment à la prise de la partie ouest de l’Ukraine, autour de la ville de Lviv, au nord de la Roumanie.

Mais on sait bien que c’est la Pologne qui s’en chargera, surtout qu’elle a des vues dessus depuis longtemps. En réalité, le cœur de l’affrontement entre l’Otan et la Russie sera la ville d’Odessa, avec son port stratégique. Pour la Russie, c’est un symbole historique fondamental, et une question de vie ou de mort. Pour l’Otan, c’est un objectif militaire majeur pour le contrôle de toute la zone.

Disons le tout de suite : ce qui s’annonce ici c’est un conflit de haute intensité, une catastrophe générale. Les choses vont ici très mal tourner. La répression politique en France sera alors inévitable.

Mais regardons le périple de Catherine Colonna à Odessa, en Roumanie et en Moldavie justement, car cela révèle tout. Le 26 janvier 2023, elle est à Odessa.

Elle y a rencontré son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba.

C’est évidemment prétexte à storytelling à l’américaine. Elle publie ainsi sur son compte Twitter une image dans un centre de réfugiés et explique que sa rencontre avec son homogue ukrainien Dmytro Kuleba s’est déroulée dans un abri, en raison de missile russes.

Or, lorsqu’elle explique cette rencontre dans un abri, son homologue ukrainien fait une remarque bien précise : « La Catherine qu’il me fait plaisir de voir à Odessa ». C’est là typique du bandérisme. C’est en effet une allusion à Catherine II de Russie, la fondatrice d’Odessa.

Odessa est historiquement une ville russe. Elle a été fondée à partir de rien en 1794 dans la région de la « Nouvelle Russie » sur initiative de l’impératrice Catherine II, sous la direction de Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu.

Impératrice Catherine II dont la statue vient justement d’être détruite par les bandéristes à Odessa ! Outre d’être anti-Russe, la remarque du ministre ukrainien des Affaires étrangères fait directement allusion à la destruction de cette statue il y a un mois.

La statue se situait place Catherine, en plein centre de la ville, accompagnée des représentations des fondateurs de la ville :  le vice-amiral de Ribas (1751-1800), l’architecte François de Wollant (1752-1813), Grigori Potemkine (1739-1791) et le prince Zoubov (1767-1822).

On notera ici que Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu est français, François de Wollant hollandais, José de Ribas espagnol, et Catherine II allemande ! Difficile de faire plus européen.

Mais pour les bandéristes, les « Moscovites » sont des orientaux barbares, donc tout cela doit être rejeté. La statue a été démontée le 28 décembre 2022. C’est tout à fait officiel, cela relève de la « dérussification », et pour la même raison toutes les statues, tous les monuments en l’honneur de l’écrivain Alexandre Pouchkine ont été détruits en Ukraine tout au long de l’année 2022.

Voilà l’Ukraine, pays où le salami de la marque « Moscou » a été renommé « Mort aux moscovites »

Revenons maintenant au voyage de la ministre française des Affaires étrangères. Catherine Colonna était donc le 26 janvier 2023 à Odessa, mais également en Moldavie non loin. La Moldavie est entre la Roumanie où est basée l’Otan et Odessa.

Le 27 janvier 2023, elle est au camp de l’Otan de Cincu, un camp en fait plus directement français, où il y a également des soldats belges et néerlandais. Comme par hasard, son homologue néerlandais Wopke Hoekstra est de la partie, ainsi que son homologue roumain Bogdan Aurescu. C’est un vrai front militaire… Le front de l’est, contre la Russie.

Le « flanc Est »

Pour cette raison, il y a également le même jour une rencontre avec le président roumain Klaus Iohannis, qui est un Allemand de Roumanie, et le premier ministre roumain Nicolae Ciucă.

Nicolae Ciucă est l’ancien ministre de la Défense, et même l’ancien chef d’état major des armées ! Il a également dirigé l’unité de l’armée roumaine des « Scorpions rouges » qui a épaulé l’occupation américaine de l’Afghanistan puis celle de l’Irak.

Est-il besoin de dire la nature belliciste du régime roumain, colonie américaine ?

La Roumanie, comme dans les années 1920, est la principale voie française vers l’est. A cette époque, c’était pratiquement une semi-colonie française. Désormais, c’est une colonie américaine, mais la France est aux premières loges.

Et lorsque la France intègre des journalistes ukrainiens en Roumanie, les rémunère, on comprend facilement pourquoi. C’est pour œuvrer lors de la conquête de l’est à venir.

D’un point de vue sans profondeur, tous ces petits détails sont des anecdotes. Du point de vue scientifique, cela annonce la bataille pour Odessa.

Et Agauche.org fait un sans faute depuis le début du conflit en Ukraine, annoncé même six mois avant son commencement. On fonce dans la guerre de grande ampleur. La bataille pour Odessa va être un événement historique relevant d’une confrontation sans pitié.

Catégories
Guerre

L’Italie parle de 3e guerre mondiale et achète 700 missiles avec la France

Une incroyable provocation.

Le 24 janvier 2023 au Conseil de l’Europe à Strasbourg, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a exprimé sa volonté d’unir tous les partenaires européens en affirmant que :

« Nous menons une guerre contre la Russie, pas les uns contre les autres. »

Le 27 janvier 2023, le ministre français des armées Sébastien Lecornu était à Rome pour rencontrer son homologue italien Gudio Crossetto.

Ce dernier a profité de cette occasion, lors de la conférence « Perspectives européennes pour une défense commune », pour se mettre à parler de la « troisième guerre mondiale », expliquant que :

« Cela commencerait au moment où les chars russes arriveraient à Kiev et aux frontières de l’Europe. Ne pas les laisser venir est le seul moyen de l’arrêter. »

On voit très bien comment le curseur a changé. On est passé de l’Ukraine ne doit pas perdre à la Russie doit être défaite. C’est un fait très clair : la France est un pays en guerre. Nous faisons la guerre à la Russie et l’aspect principal est de s’y opposer !

Rappelons que le gouvernement italien est dirigé par Giorgia Meloni du parti Frères d’Italie, un mouvement d’extrême-Droite auquel appartient le ministre italien de la Défense. Et un tel gouvernement conservateur n’a aucun problème à prôner l’unité dans l’Otan de la même manière que le gouvernement français pourtant lui franchement libéral-social.

Sébastien Lecornu a de son côté totalement convergé avec son homologue et parlé de la « poursuite du soutien militaire à l’Ukraine » avec un « nouvel agenda d’aide » et des « actions pour renforcer l’économie de guerre ».

Les ministres français et italien ont également conclu, semble-t-il car évidemment rien n’est jamais franchement public pour ce genre de choses, l’achat de 700 missiles Aster-30 pour deux milliards d’euros.

On parle de missiles sol-air pour le Système sol-air moyenne portée/terrestre (SAMP/T) – Mamba, employé par les deux pays qui ont justement décidé d’envoyer un tel système en Ukraine.

On le comprend : les missiles sont en quelque sorte prévus pour l’Ukraine, soit directement, soit en remplacement de ceux que fourniraient les deux pays.

Cette image de mauvaise résolution est le seul document officiel au soir de la rencontre

Chaque jour qui passe, l’escalade se renforce. L’opinion publique est travaillée au corps, tout est fait pour que lorsque le drame militariste va franchement s’enclencher, les gens se disent que c’est dans l’ordre des choses.

Le camp anti-guerre est inexistant, même les jeunes contestataires préfèrent parler de retraites que de se concentrer sur le sort du monde.

Il n’y a plus aucun sens de l’Histoire. La France, corrompue par le capitalisme, heureuse de son statut de grande puissance et de son niveau de vie, est simplement devenue un simple appendice de la superpuissance américaine.

L’état de sidération va être d’autant plus catastrophique en 2023, car dans tous les cas on va monter en gamme, la superpuissance américaine comptant empêcher la superpuissance chinoise de lui arracher son hégémonie.

Organisez-vous pour faire face à la guerre !

Catégories
Guerre

LFI et le PCF ne s’opposent pas aux chars envoyés au régime ukrainien

Leur convergence avec la bourgeoisie est totale, même dans une variante sociale-prudente.

Fabien Roussel est le dirigeant du PCF ; il était l’invité de LCI le 26 janvier 2023. Manuel Bompard, un coordinateur national de La France Insoumise et même la figure pratiquement majeure, était parallèlement invité par Franceinfo.

Les deux ont tenu le même discours et il faut voir leurs interventions (ici dès le début des vidéos) pour constater à quel point ils sont médiocres et infâmes. Ils expriment une gêne très forte ; on dirait qu’ils ne savent pas où se mettre.

Ils savent qu’ils sont dans l’obligation de soutenir la bourgeoisie française dans sa guerre à la Russie. Alors, ils font bien attention à ne pas se faire prendre à dire un mot de travers.

Ils sont pitoyables d’obséquiosité. Et tout ce qu’ils trouvent à dire, au mieux, c’est qu’il faut être prudent pour ne pas arriver à une guerre mondiale, et qu’il serait bien d’élargir le consensus.

Pour cela il faut un « débat » à l’Assemblée nationale au sujet de l’envoi d’armes. On dépasse la collusion ici : on est littéralement dans la mise au service de la bourgeoisie, avec comme objectif d’embrigader le peuple au maximum pour la guerre contre la Russie, clairement désigné comme l’ennemi et le seul « méchant ».

La position de ces sinistres personnages reflète celle de la base du PCF et de La France insoumise. Celle-ci, au-delà des différences amenant plus à pencher vers l’un ou vers l’autre, forme le noyau de la corruption social-impérialiste.

Peu importe les visées militaires de l’Otan du moment que la réforme des retraites ne passe pas et que le niveau de vie reste le même. Et d’ailleurs même si la réforme passe, il n’y aura pas d’opposition à l’Otan, mais au contraire un bellicisme « social » pour chercher à faire payer les retraites françaises par la Russie.

C’est comme cela qu’est le fascisme italien, par des gens voulant du « social » mais s’inscrivant entièrement dans la perspective « nationale ». La convergence avec sa propre bourgeoisie aboutit inévitablement au militarisme, fut-ce pour des raisons « sociales ».

D’ailleurs, tous ces gens ne parlent que d’une « oligarchie » qui dominerait le peuple français. Tant le PCF (ou sa variante « ultra » le PRCF) que LFI ne dénoncent jamais la bourgeoisie, seulement une « oligarchie » qui profiterait aux dépens d’un peuple de nature « nationale ».

Tout cela va très mal finir quand les événements vont se précipiter, ce qui ne manquera pas. Les Français ne font strictement rien contre la guerre mondiale, ils se laissent embarquer : ils devront en assumer les conséquences historiques.

Catégories
Guerre

Crise majeure de corruption du régime ukrainien

Même en pleine guerre, le fléau est logiquement présent.

Le ministre ukrainien de la défense devant des symboles d’unités militaires ukrainiennes lors de la réunion de Ramstein du 20 janvier 2023

Plus de dix hauts responsables politiques ukrainiens, dont un membre proche du cabinet du Président Zelensky, ont été balayés à la suite de révélations de corruption.

Cela n’a rien de nouveau, y compris d’un point de vue tout à fait officiel en Occident même si c’est désormais passé sous silence : l’Ukraine est un pays corrompu jusqu’à la moelle, avec une administration et une oligarchie étant parmi les pires du monde.

D’ailleurs, le sujet de la corruption en Ukraine était un thème récurrent de la série dans laquelle le président Zelensky jouait, en tant qu’acteur, le rôle de président.

Seulement, en Occident des moyens énormes sont mis en Ukraine contre la Russie, alors il doit forcément y avoir des garanties à ce niveau là. Et il s’agit qui plus est de faire bonne figure. Rappelons que l’Union européenne a accepté en juin 2022 que l’Ukraine soit candidate à l’entrée en son sein, et qu’elle a fourni près de 50 milliards d’euros au régime ukrainien.

D’ailleurs, comme par hasard, le « scandale » de corruption et l’éviction massive arrivent le jour de l’annonce de l’envoi de chars lourds allemands.

L’Ukraine a perdu depuis bien longtemps son autonomie, elle est de facto une colonie américaine.

Alors la corruption pourquoi pas, car de toutes façons une colonie est forcément une administration corrompue, anti-démocratique et fonctionnant contre les intérêts nationaux, mais il faut que la corruption reste dans les clous et sous le contrôle du maître colon.

C’est le sens de la grande épuration annoncée le 24 janvier 2023 au sommet de l’État ukrainien, qui démarre une nouvelle étape dans sa dépendance à l’occident.

On parle là de quelque chose de massif marquant un tournant à la tête de l’État et des administrations. Voici une liste d’accusations.

Le sous-procureur général Oleskiy Symonenko : corruption,
le ministre pour le Développement des communautés et des territoires Ivan Lukeryu (avec Vyacheslav Negoda) : mauvaise gestion des fonds d’aide pour l’achat de nourriture. On parle ici d’une affaire de détournement de 303 millions d’euros.

Le ministre pour la Politique sociale Vitaliy Muzychenk : pot-de-vin de 400 000 dollars pour « faciliter » l’achat de générateurs à des prix gonflés et conduite de voitures luxueuses.

Le ministre de la Défense Vyacheslav Shapovalov : signature des contrats d’achat de nourriture à des prix surévalués et d’avoir probablement accepté des pots-de-vin, le sous-chef de l’administration Zelensky, Kyrylo Tymoshenko : train de vie luxueux en profitant de la guerre.

Ce ne sont là que les premiers touchés par la vague. Il y a également eu Valentin Reznitchenko, le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk qui a été accusé par plusieurs médias d’avoir attribué des contrats sur la réparation de routes à une entreprise co-fondée par sa compagne.

Les gouverneurs de cinq régions de Kiev, Zaporijjia, Soumy et Kherson ont également été démis de leurs fonctions.

On a Pavlo Galimon, chef adjoint du parti présidentiel « Serviteur du peuple », qui a été accusé de corruption liée à l’achat d’une propriété à Kiev pour un montant supérieur à ses revenus officiels.

On notera également, dans un registre différent, qu’un conseiller très proche du président ukrainien, Oleksiy Arestovych, a dû démissionner le 17 janvier 2023 après avoir dit qu’une erreur de la défense antiaérienne ukrainienne était à l’origine de la destruction d’un immeuble à Dnipro.

Et le lendemain avait lieu un crash d’hélicoptère à Kiev, tuant le ministre ukrainien de l’Intérieur Denys Monastyrsky.

On est dans une situation particulièrement troublée au sein du régime ukrainien et pour cause. D’un côté, il y a la crise du régime, dont la base fasciste est toujours plus étroite, avec des affrontements inter-factionnels.

De l’autre, il y a le ménage fait par les réels propriétaires, occidentaux, de l’Ukraine.

D’où l’explosion du scandale, qui par ailleurs a été parfaitement accompagné par les médias occidentaux pour que cela ne nuise pas à la « cause » sacrée du soutien au régime ukrainien pour démanteler la Russie.

Avec l’offensive russe à venir, le régime ukrainien va immanquablement encore plus tanguer. L’Ukraine va d’autant plus se faire dépecer.

Catégories
Guerre

L’Occident envoie les Leopard 2 contre la Russie !

Oui, l’Otan est en guerre contre la Russie !

Les contradictions entre pays occidentaux ont été, pour un temps, mises de côté. Le front est mis en place afin d’accentuer l’affrontement avec la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine.

Le char de combat Leopard 2 produit par l’Allemagne va ainsi être envoyé en Ukraine. Non seulement elle donne son accord pour l’envoi en Ukraine de Leopard 2 vendus à d’autres pays, mais elle en envoie elle-même toute une série.

C’est la fin de toute une séquence ayant eu comme point culminant la réunion internationale sur la base américaine de Ramstein en Allemagne le 20 janvier 2023. La Pologne et surtout la superpuissance américaine y ont été folles de rage de la décision allemande de vouloir attendre l’envoi de chars américains.

Quels compromis ont été trouvés, on ne le sait pas car cela relève des magouilles impérialistes. Ce qui se joue surtout, c’est le partage des marchés pour les complexes militaro-industriels. L’Allemagne ne voulait pas que la superpuissance américaine s’arroge toutes les parts de marché.

Elle ne voulait pas non plus se retrouver plus ou moins seule face à la Russie si les choses se goupillent mal. Tout semble réglé, d’une manière ou d’une autre, dans le sens d’un compromis pour le repartage du monde, aux dépens de la Russie.

Quoi qu’il en soit, désormais on passe un nouveau cap. Et ce n’est qu’un début : c’est une ouverture de plus, en encore plus grand, de la boîte de Pandore de l’escalade militaire.

L’envoi de chars est désormais accepté et on va aller dans une logique industrielle. Parce que les chars qui vont être envoyés ne suffiront jamais. C’est juste une tentative de gagner du temps avant l’envoi, dans environ un an, de tanks bien plus modernes, avec la logistique et en ayant formé l’armée ukrainienne d’ici là.

Nous étions déjà en guerre contre la Russie. Nous le sommes encore plus. Et nous allons l’être de plus en plus, alors que la France fait partie des pays en première ligne.

L’Allemagne va pour l’instant envoyer une compagnie c’est-à-dire 14 chars Leopard 2, la Pologne également, la Norvège sans doute 9, les Pays-Bas 18 en les rachetant à l’Allemagne alors que pour l’instant ils sont achetés à crédit.

Et il y a encore de la marge : l’Allemagne dispose de 312 chars Leopard 2, dont 212 en ordre de marche. La tendance est claire, surtout que la superpuissance américaine va a priori envoyer 30 chars Abrams.

La Suisse est également de la partie ; elle va modifier son choix d’empêcher la réexportation de ses armes vendus à l’Allemagne, à l’Espagne et au Danemark.

On est reparti pour une nouvelle séquence. Comme annoncé, on rentre dans une nouvelle dimension de la guerre. La catastrophe continue.

Et nous savons de ce dont nous parlons : nous avons annoncé la guerre six mois avant qu’elle ne commence. Dans l’indifférence. Et cette indifférence continue. Et va continuer au moins pour un temps.

Le prolétariat est corrompu par le 24 heures sur 24 du capitalisme, la gauche de la gauche est composée de petits-bourgeois, et la guerre en Ukraine est un grand tabou : il est très clair que tout le monde laisse la bourgeoisie faire ce qu’elle veut sur le plan militaire.

Mais la situation se retournera – que ce soit pour empêcher la guerre totale ou bien parce que celle-ci bouleversera tout dans un sens horriblement destructeur.

Catégories
Guerre

Qui sont les « pro-Russes »?

Un panorama.

L’hebdomadaire économique Challenges, à la mi-janvier 2023, publiait un éditorial à charge intitulé Emmanuel Todd et Edgar Morin : le « Parti russe » relève la tête!. Cela reflète le grandissant stress des « faiseurs d’opinions » français face à la précarité accrue du régime ukrainien sur le terrain militaire.

Une victoire russe semble se réaffirmer et, forcément, beaucoup d’opportunistes tentent de converger avec ça, au grand dam des faiseurs d’opinion qui, depuis un an, n’affrontaient aucune contestation.

En l’occurrence, Emmanuel Todd, un géographe – sociologue – intellectuel, est l’auteur d’un texte où il explique qu’une année après le début du conflit en Ukraine la Russie se maintient et se maintiendra (« La Troisième Guerre mondiale a commencé« ).

Edgar Morin, un sociologue de 101 ans passé du PCF à Sarkozy, a publié l’ouvrage De guerre en guerre, où il souligne que le régime ukrainien et le camp pro-Ukraine menace la Russie qui, on l’aura compris, se maintient et se maintiendra.

On a également Pierre de Gaulle, petit-fils de Charles de Gaulle, qui s’exprime dans un sens pro-Russie, comme ces derniers jours sur RMC radio, un média vecteur de l’extrême-Droite de ce genre.

Sa pensée, et celle d’Emmanuell Todd et d’Edgar Morin également, se résume parfaitement avec ses propos suivants:

« C’est une grave erreur de voir les Russes avec des yeux d’Occidentaux. Ce sont un peuple de philosophes, de scientifiques, de musiciens, de conquérants. Et on veut les reléguer au rang de seconde puissance plus ou moins en voie de développement, faite de rustres et de ploucs. »

Autrement dit, cela correspond au point de vue d’une partie de la bourgeoisie française qui dit : attention, la Russie va rester dans le panorama « géopolitique », suivre entièrement les Américains c’est se tirer une balle dans le pied.

C’est un point de vue partagé par une partie significative de la bourgeoisie, mais sans débouchés politiques. L’armée française est entièrement intégrée dans l’OTAN et un retournement de situation est devenu impossible.

Même Marine Le Pen et Eric Zemmour sont muets depuis un an au sujet de la guerre en Ukraine, précisément pour cette raison. La Droite est pro-américaine et l’extrême-Droite est son prolongement.

D’ailleurs, toute la scène des cogneurs et bastonneurs d’extrême-Droite est pro-régime ukrainien, de facto pro-OTAN.

Naturellement, ces provocateurs agissent de manière éclectique pour semer la confusion. Ils parlent ainsi de France colonisée alors qu’ils sont les premiers au service de la superpuissance américaine ! Il n’y a de fait plus d’extrême-Droite en France, seulement une Droite extrême servant de prolongement populiste ou musclé à la Droite.

Il existe pourtant bien des « pro-Russes » qui, en pratique, se comptent sur les doigts de la main. Plutôt que pro-Russes, il faudrait parler de gens éclectiques plaquant leurs rêves ou fantasmes sur un empire continental russe fantasmé.

Ce n’est pas le genre à lire Tolstoï et écouter Tchaïkovski. La culture ne les intéresse pas et ils ne sont pas de gauche. Agauche.org a annoncé le conflit militaire en Ukraine six mois avant son commencement, a dénoncé le rôle de l’OTAN sur ce plan dès avril 2022, mais jamais ils ne se tourneront vers nous. Ils pratiquent l’aventurisme.

D’une grande sincérité, on trouve en premier lieu Erwan Castel, un ancien officier parachutiste français devenu militant indépendantiste breton, puis guide expédition en Amazonie française, avant de rejoindre les rebelles du Donbass en 2014 et de rester sur place.

C’est un soldat perdu qui cherche une Cause à rallier, afin que sa vie serve à servir. C’est un pèlerin du néant, qui veut mettre fin à l’injustice mais dont l’horizon est immédiat, sans plus, restreint donc, mais c’est selon lui déjà l’absolu. Il est là pour aider, avec toute sa vie, tout son argent, et pour lui le peuple est malheureusement toujours perdant, à moins que peut-être un jour…

Il rêve pour cette raison d’une Russie impériale élargie territorialement où chaque peuple en son sein conserverait sa « spécificité », dans une union communautaire locale cimentée par l’empire central. C’est ce qu’on appelle un « national-révolutionnaire », il tangue entre du social internationaliste et de l’identitaire conservateur.

Erwan Castel informe très régulièrement des événements du conflit militaire en Ukraine, en étant pro-Russie mais « critique » du conservatisme, sur son compte Telegram.

Très proche dans le fond mais dans un style totalement différent, on a l’avocat Régis de Castelnau. Sur son Twitter et sur son blog, il tient des propos éclectiques, mêlant positions pro-classe ouvrière et clairement de gauche, conservatisme nationaliste, anti-impérialisme et anti-américanisme.

On sent qu’il est issu du PCF des années 1970 et qu’il tente de trouver à Droite des solutions pour la Gauche ; il écrit à ce titre dans la revue Front populaire de Michel Onfray, qui tente de synthétiser une idéologie fasciste au sens le plus strict du terme.

On retrouve grosso modo le même état d’esprit sur les comptes Twitter Fulgur advenit et Jacques Frère, constamment mis à jour tout au long de la journée.

Il est d’ailleurs régulièrement dit dans les médias occidentaux que la Russie utilise de très nombreux bots informatiques et du personnel pour publier sur des comptes fictifs sur les réseaux sociaux, ou bien des commentaires pro-russes dans les journaux.

C’est substantiellement inexact. Les comptes pro-Russie ne représentent rien par rapport aux comptes pro-OTAN pro-régime ukrainien. De plus, ils suivent très mal ce qui se passe sur le plan politique. Par exemple, la célébration de Stepan Bandera par le maire de Lviv en janvier 2023 est totalement passé inaperçue.

Si ces comptes étaient réellement structurés, cela aurait été mis en avant. On est plus dans l’action sur le tas, au moyen d’idéalistes et d’aventuriers, et de traductions. La quantité prime, à l’exemple du compte Telegram Russosphère.

D’où justement l’utilisation par la Russie d’opportunistes complets, comme Xavier Moreau, installé à Moscou depuis 2000. C’est un ancien militaire qui s’est placé comme interface pour les entreprises françaises s’installant en Russie.

Depuis le début du conflit militaire en Ukraine, il commente l’actualité sur le site Stratpol de manière triomphaliste jusqu’au délire. A le lire et l’écouter, on se demande pourquoi l’armée russe n’a pas conquis toute l’Europe de l’Ouest au bout d’une semaine.

On a également, dans la même perspective carriériste, le journaliste Régis Le Sommier, passé par Paris Match et RT France (qui vient de définitivement cesser ses activités en raison de la fermeture forcée de tous ses comptes). Il a monté le média Omerta avec une trentaine de journalistes ; Régis Le Sommier est même en ce moment avec Charles d’Anjou directement sur la ligne de front.

On parle en effet là de quelqu’un qui a la reconnaissance officielle du régime russe. Ce dernier ne désire que des conservateurs à mentalité traditionaliste, impériale, religieuse… tout en donnant du grain à moudre à tout qui contribue à une contestation – agitation venant saper la légitimité des gouvernants.

Le média RT France accordait ainsi une grande place aux anti-vaccins, et Omerta parle beaucoup de la réforme des retraites. C’est pourquoi niveau pro-Russes on trouve également différents blogs, comptes Facebook et Twitter qui mélangent anti-impérialisme, complotisme, anti-américanisme, géopolitique, etc.. On a ici par ailleurs des gens d’idéologie pro-CUBA, pro-gauche du PCF, pro-Chine, etc..

Mentionnons par exemple Russie politics, le Saker francophone, le Grand Soir, etc.

L’association d’Alain Soral, Egalité et réconciliation, se la joue désormais également pro-Russie, mais c’est totalement fictif et ne mérite pas d’être réellement mentionné. C’est une simple tentative d’exister alors que la crise du capitalisme commencée en 2020 a fait littéralement s’effacer l’antisémitisme, fond de commerce de cette structure.

Et encore, quel serait le résultat en cas de réussite de l’entreprise, du fait de se raccrocher à la Russie ? Cette petite scène pro-Russie ne pèse guère. Et elle n’a pas d’avenir.

La bourgeoisie française considère que pour sauver le capitalisme, il faut converger forcément avec le capitalisme américain et son mode de vie. La Droite française veut bien l’autoritarisme politique, mais elle considère que sans le libéralisme culturel, il y a un risque pour l’économie libérale.

Elle est culturellement liée à la superpuissance américaine. D’ailleurs, le bourgeois français fantasme sur New York comme capitale du capitalisme. Pour lui, Vladimir Poutine est un bolchevik car il vient perturber l’ordre mondial.

La Russie ne trouvera donc aucune aide, à part subjective, dan cette scène conservatrice tout à fait isolée. Elle trouverait une aide dans une Gauche historique assumée, mais le régime russe ne peut évidemment, pour des raisons de classe, se tourner vers elle.

De plus, le principe même de la Gauche historique est l’autonomie stratégique. Même si l’ennemi principal c’est la superpuissance américaine et l’OTAN, il ne faut bien entendu pas converger avec le régime russe, qui ne représente pas les intérêts des masses russes.

Rien que le fait de se coltiner des hurluberlus ne connaissant rien à la Russie en témoigne bien. C’est vraiment la honte. Mais qu’attendre d’autre du régime russe actuel, pour qui la Russie réelle, avec son immense culture, n’est qu’un arrière-plan pour des rêves d’empire?

Catégories
Société

Retraites : les Russes paieront !

Telle est l’alliance objective du syndicalisme et du capitalisme.

La bourgeoisie française va à la guerre, et veut entraîner le peuple avec elle. Le peuple, plutôt que de dire « non, on ne vous suivra pas », dit « on vous suivra, mais à condition que vous ne touchiez pas à ça, ça et ça ».

C’est ce qu’il faut retenir de la situation actuelle concernant l’opposition à la réforme des retraites. Non pas que s’opposer au recul des acquis sociaux soit une mauvaise chose en elle-même, mais dans le contexte historique actuel, ce n’est simplement pas pertinent. C’est passer à côté de l’essentiel pour se focaliser sur quelque chose de secondaire.

La France est en guerre contre la Russie, malgré son discours prétendant qu’elle ne l’est pas. L’attaque contre les acquis sociaux, ici le droit à la retraite, est une façon pour la bourgeoisie française de soumettre l’économie aux besoins de la guerre en cours, et à venir car les choses vont empirer.

L’armée française augmente d’un tiers son budget et il faut bien prendre l’argent quelque part.

Les Français, trop effrayés de voir leur niveau de vie reculer pour s’occuper d’autre chose que du maintien du statu quo, du « comme avant » la crise, acceptent de leur côté de laisser les va-t-en-guerre de l’OTAN s’occuper de l’Ukraine et de la Russie du moment que ça ne chamboule pas leur quotidien au sein du capitalisme.

Dans l’état actuel des choses, le mouvement contre la réforme des retraites converge tellement avec le capitalisme français que cela revient à dire : les Russes paieront les retraites.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que s’opposer à la réforme des retraites ne revient pas à s’opposer au capitalisme et à la guerre. Ces deux oppositions peuvent se rejoindre – mais elles peuvent également s’opposer.

Si on s’oppose à la réforme des retraites en adoptant le point de vue occidental, celui du prolétariat corrompu par le capitalisme, du point de vue syndical, alors c’est du social-impérialisme.

Cela revient plus qu’autre chose à soutenir un mode de vie dépassé et qui n’est plus en phase avec la réalité, car l’humanité et les travailleurs ont besoin non plus d’acquis sociaux arrachés aux capitalistes, mais d’arracher le pouvoir aux capitalistes directement.

À l’aube de la troisième guerre mondiale, il s’agirait en réalité avant tout de se focaliser sur le capitalisme, la bourgeoisie et les militaires et tous ceux qui les servent, car il n’est plus temps de s’occuper de quoi que ce soit d’autre.

Si l’occident parvient à gagner la guerre contre la Russie, alors les capitalismes des différents pays de l’OTAN connaîtront un second souffle grâce à la souffrance des travailleurs des pays vaincus, découpés, partagés et soumis à leurs intérêts.

Ainsi, l’humanité continuera de foncer dans le mur. Plus que sauver les retraites au sein du capitalisme, il devrait s’agir de faire tomber l’occident, le capitalisme, et de cheminer vers le socialisme.

Chercher à protéger les retraites et se contenter de ça sans élargir l’horizon de ses idées au delà, à ce jour et dans ce contexte historique, c’est accepter la guerre et le futur démantèlement de la Russie pour des intérêts privés et pour une préservation d’un confort de vie qui ne peut de toute façon pas persister dans le capitalisme.

C’est là le problème fondamental dans la matrice même du mouvement contre la réforme des retraites.

Catégories
Guerre

Pétition de Nobel et de scientifiques sur l’Ukraine et la guerre nucléaire

Il faut que les bouches s’ouvrent.

14 prix Nobel et toute une série de scientifiques ont signé un appel visant à dénoncer l’emploi de la guerre nucléaire et l’escalade en ce sens à l’occasion du conflit militaire en Ukraine.

De manière notable, on ne trouve aucun Français. Ce qui n’est pas étonnant : en France, la possession de l’arme atomique est une cause sacrée de la bourgeoisie. Exiger l’abolition de cette arme exige d’assumer un haut niveau de conflictualité politique…

Et il va falloir que les scientifiques en France cessent de se prétendre neutre, qu’ils arrêtent de se mettre à l’écart de toute responsabilité. Leur pseudo « objectivité » n’est que le masque de la soumission aux valeurs dominantes.

Dans la guerre contre l’Ukraine, que nous condamnons fortement, de nombreuses personnes ont été tuées, de nombreux crimes de guerres ont été commis, et la haine et la peur ont été créées et amplifiées. Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et à une aide humanitaire pour ceux qui souffrent de la guerre.

L’escalade verbale et militaire a rapproché l’Europe du danger des armes nucléaires.

Devant le potentiel pour des destructions vastes et difficilement imaginables ou une catastrophe régionale avec des conséquences planétaires, nous, comme scientifiques, ne pouvons rester silencieux : toute attaque nucléaire par n’importe quel faction entraînera des réponses et rétorsions des autres puissances nucléaires, et en peu de temps de grandes surfaces de terre et de mer pourraient être détruites et contaminées.

L’atmosphère porterait des éléments radioactifs et de la suie, qui pourrait entraîner un hiver nucléaire et une famine globale. Des études scientifiques démontrent clairement que, une fois les armes nucléaires employées, il reste très peu de temps pour la réflexion et qu’il n’y a pas de retour pour les décisions hâtives.

En plus de notre préoccupation pour la guerre en Europe et la menace nucléaire, nous faisons toujours face à d’autre crises qui doivent être résolues – en particulier la crise climatique – avec des tempêtes, des inondations ou des sécheresses dans de nombreux pays, menaçant des millions de personnes.

Les crises globales de l’alimentation, des écosystèmes, de société et de l’énergie affectent déjà gravement les pays à bas revenus. Plutôt que s’engager dans des guerres, nous devons employer tous nos efforts et toutes nos ressources pour résoudre ces problèmes.

Comme scientifiques, nous dédions notre recherche au bien de l’humanité et tentons de construire un monde pacifique où chaque être vivant aura un futur.

Nous demandons de tous les politiciens et dirigeants politiques :

– De cesser l’escalade verbale, de cesser de faire des déclarations et prendre des décisions qui pourraient détruire notre futur à tous ;

– D’utiliser les preuves scientifiques comme guide pour vos décisions, et de prendre des décisions qui permettent un futur pour tous ;

– De se rappeler de l’enfer d’Hiroshima et Nagasaki, d’en écouter les survivants, et de prendre en compte l’histoire et leurs témoignages personnels.

Nous demandons de tous les gouvernements, en particulier ceux avec des armes nucléaires et ceux en alliance militaire avec eux:

– De déclarer d’urgence, publiquement, que vous souscrivez à une politique de non utilisation première des armes nucléaires, ou d’autres armes de destruction massive, et vous vous abstiendrez de toute utilisation de ces armes ;

– De joindre le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires lancé par les Nations unies.

Signatures de prix Nobel :

– Prof Dr Gerardus ’t Hooft (Nobel Laureate in Physics 1999), Physicist, Utrecht University, The Netherlands – Prof Dr Barry C. Barish (Nobel Laureate in Physics 2017), Physicist, California Institute of Technology (Caltech), Pasadena and U.C. Riverside, USA – Prof Dr Jacques Dubochet (Nobel Laureate in Chemistry 2017), Biophysicist, University of Lausanne, Suisse – Prof Dr Joachim Frank (Nobel Laureate in Chemistry 2017), Biophysicist, Columbia University Irving Medical Center, NY, USA – Prof Dr Sir Andre K. Geim (Nobel Laureate in Physics 2010), Physicist, University of Manchester, Royaume-Uni – Prof Dr Takaaki Kajita (Nobel Laureate in Physics 2015), Physicist, University of Tokyo, Kashiwa, Japon – Prof Dr Michel Mayor (Nobel Laureate in Physics 2019), Physicist, University of Geneva, Suisse – Prof Dr Giorgio Parisi (Nobel Laureate in Physics 2021), Physicist, Rome University La Sapienza, Italie – Prof Sir Christopher A. Pissarides (Nobel Laureate in Economics 2010), Economist, London School of Economics and Political Science, Royaume-Uni/Cyprus – Prof Dr Sir Peter Ratcliffe (Nobel Laureate in Physiology or Medicine 2019), Medicine, Ludwig Institute for Cancer Research and The Francis Crick Institute, London, Royaume-Uni – Prof Dr Sir Richard J. Roberts (Nobel Laureate in Physiology or Medicine 1993), Molecular biologist, New England Biolabs, MA, USA – Prof Dr George P. Smith (Nobel Laureate in Chemistry 2018), Molecular biologist, University of Missouri, Columbia, USA – Prof Dr Sir Fraser Stoddart (Nobel Laureate in Chemistry 2016), Chemist, Northwestern University, USA – Prof Dr Joseph H. Taylor Jr (Nobel Laureate in Physics 1993), Physicist, Princeton University, USA

Premières signatures de scientifiques :

Malte Albrecht, Political Scientist, University of Marburg, Allemagne – Prof Dr Ahmed Ali, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Prof Dr Roberto Antonelli, Physicist, University of Rome, La Sapienza, Italie – Prof Dr Ugo Amaldi, Physicist, TERA foundation, CERN, Suisse – Prof Dr Academician Slobodan Backovic, Physicist, Montenegrin Academy of Sciences and Arts, Montenegro – Dr Sergey Baranov, Physicist, P.N.Lebedev Institute, Moscow, Russie – Prof Dr Peter Barker, Historian of science, The University of Oklahoma, USA – Prof Dr Michele Barone Physicist, NPP ‘NCSR-Demokritos’ and CERN, Greece/Suisse – Dipl. Pol. Claus-Ivar Bolbrinker, Political Scientist, Lüchow, Allemagne – Prof Dr Sonja Brentjes, Historian, Max Planck Institute – History of Science, Berlin, Allemagne – Dr Domencio Campi, Engineer, CERN, MAIN international, Suisse – Dr Filippo Colomo, Physicist, INFN Florence, Italie – Prof Dr Serafina Cuomo, Historian, Durham University, Royaume-Uni – Antje Daum, Librarian, DESY Hamburg, Allemagne – Prof Dr Klaus Desch, Physicist, University of Bonn, Allemagne – Prof Dr Stefan Dittmaier, Physicist, Albert Ludwigs University of Freiburg, Allemagne – Dr Michael Dittmar, Physicist, ETH Zurich (retired), Suisse – Prof Dr Michael Dueren, Physicist, University of Giessen, Allemagne – Prof Dr John Ellis, Physicist, King’s College London, Royaume-Uni – Dr Dieter Engels, Astrophysicist, Hamburg, Allemagne – Prof Dr Alexander Fidora, Historian, ICREA – Universitat Autònoma de Barcelona, Spain – Prof Dr Maribel Fierro, Arabic and Islamic Studies, Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC), Madrid, Spain – Prof Dr Jeff Forshaw, Physicist, Manchester University, Royaume-Uni – Dr habil, Alexander Glazov, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Prof Dr Rohini Godbole, Physicist, Inden institute of Science, Bangalore, Inde – Prof Dr Carlos Gonçalves, Historian, University of São Paulo, Brésil – Prof Dr Ingrid Maria Gregor, Physicist, DESY and University of Bonn, Allemagne – Dr Günter Grindhammer, Physicist, Hamburg, Allemagne – Prof Dr Beate Heinemann, Physicist, DESY and Albert-Ludwigs-University Freiburg, Allemagne – Dr habil Hannes Jung, Physicist, DESY, Hamburg University, Allemagne – Prof Dr Ursula Klein, Historian, Max Planck Institute for the History of Science, Allemagne – Prof Dr Max Klein, Physicist, Liverpool University, Royaume-Uni – Prof Dr Panos Kokkas, Physicist, Ioannina University, Greece – Dr Peter Kostka, Physicist, Liverpool University, Royaume-Uni – Dr Dirk Krücker, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Dr Axel Lindner, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Dr Vladimir Lipp, Physicist, Institute of Nuclear Physics, Polish Academy of Sciences, Poland – Dr Jenny List, Physicist, DESY/CERN, Allemagne/Suisse – Dr Carlos Lourenço, Physicist, CERN, Suisse – Dr Helmut Mais, Physicist, Hambourg, Allemagne – Prof Dr Antoni Malet, Historian of Science, Universidad Autónoma de Barcelona and Instituto d’Historia de la Ciencia, Spain – Dr Michelangelo Mangano, Physicist, CERN, Suisse – Dr Isabell Melzer-Pellmann, Physicist, DESY Hambourg, Allemagne – Dr Jelena Mijuskovic, Physicist, Sapienza University of Rome, Italie – Prof Dr Predrag Miranovic, Physicist, University of Montenegro, Montenegro – Prof Dr Asa Mittman, Historian of Art, California Stat University, USA – Prof Dr Götz Neuneck, Physicist, Council Member Pugwash Conferences on Science and World Affairs, Allemagne – Prof Dr Pietro Daniel Omodeo, Historian and Philosopher of Science, Ca’ Foscari University of Venice, Italie – Prof Dr Jürgen Ossenbrügge, Geographer, Hamburg University, Allemagne – Prof Dr Walter Purkert, Mathematician, University of Bonn, Allemagne – Prof Dr Natasa Raicevic, Physicist, University of Montenegro, Montenegro – Prof Dr Dhruv Raina, Historian and Philosopher of Science, Jawarharlal Nehru University, Inde – Prof Dr Ulrich Rebstock, Islamic Studies, University of Freiburg, Allemagne – Prof Dr Francesca Rochberg, Historian, University of California Berkeley, USA – Prof Dr Luigi Rolandi, Physicist, Scuola Normale Pisa, Italie – Prof Dr Agustin Sabio-Vera, Physicist, Universidad Autónoma de Madrid and Instituto de Física Teórica UAM/CSIC, Spain – Prof Dr Jürgen Scheffran, Physicist, Geographer, Hamburg University, Allemagne – Dr Yurii Sheliazhenko, Law, European Bureau for Conscientious Objection, Ukraine – Prof Dr Nathan Sidoli, Historian and Philosopher of Science, School of International Liberal Studies, Waseda University, Tokyo, Japon – Prof Dr Hartwig Spitzer, Physicist, Hamburg, Allemagne – Prof Dr Guido Tonelli, Physicist, Pisa University, Italie – Prof Dr Pierre van Mechelen, Physicist, Antwerp University, Belgique – Prof Dr Ronny Vollandt, Judaic Studies, Ludwig Maximilian University Munich, Allemagne – Prof Dr Perko VRoyaume-Uniotic, Physicist, Montenegrin Academy of Sciences and Arts, Montenegro – Prof Dr Chirstian Zeitniz, Physicist, University of Wuppertal, Allemagne

Catégories
Guerre

Bilan du sommet de l’OTAN de janvier 2023 à Ramstein

La guerre frontale ou pas, telle fut la question posée.

La base aérienne de Ramstein en Allemagne est une importante composante du dispositif militaire américain ; elle fut à ce titre la cible d’une attaque à l’explosif par la Fraction Armée Rouge en 1981. C’est sa dimension logistique qui prime et c’est à ce titre que les ministres de la Défense de 54 Etats s’y sont réunis le 20 janvier 2023 à l’initiative de l’OTAN, pour décider de quoi fournir à l’armée ukrainienne.

On parle ici de sommes colossales et d’une masse énorme d’armement. Rien qu’en janvier 2023, la superpuissance américaine a fourni 5,3 milliards de dollars à l’armée ukrainienne – autant que 90% du budget militaire de celle-ci en 2021.

Le Danemark, qui possède 19 canons automoteurs Caesar, a décidé de tous les donner à l’armée ukrainienne. La Suède fournira 12 canons automoteurs Archer.

La superpuissance américaine va contribuer avec une centaine de blindés de transport de troupes Stryker et cinquante-neuf véhicules de combat Bradley. 300 000 obus de 155 mm américains stockés en Israël vont également être envoyés en Ukraine.

Le Canada va envoyer deux-cents véhicules Senator APC, le Royaume-Uni 14 chars Challenger 2 ainsi qu’une une trentaine d’obusiers automoteurs AS-90. Les Pays-Bas sont prêts à fournir des avions F-16.

Cependant, ce dernier point est exemplaire du problème. Pour que l’armée ukrainienne puisse se servir de F-16, il faut des soldats capables de les utiliser, de s’en occuper. La logistique est qui plus est très importante.

C’est pour cela que la superpuissance américaine a dit qu’envoyer des chars Abrams ne servait à rien. En l’occurrence, le turbomoteur de ces chars consomme du kérosène spécial dénommé JP-8. L’armée ukrainienne n’en dispose pas et si elle le remplace par un autre carburant, cela multiplie le nombre de litres nécessaires (2000 au lieu de 600 pour 500 km) en réduisant massivement sa puissance.

Cependant, c’est vrai en fait de tout le matériel perfectionné dont disposent les pays occidentaux : la logistique nécessaire est affreusement complexe. Il faudrait un an pour tout mettre en place.

Or, l’armée ukrainienne n’a pas un an. Il est considéré de manière ouverte que l’armée russe va mener une grande offensive.

La situation à la fin janvier 2023 va dans le sens d’une amélioration générale de l’initiative russe

Le directeur de la CIA William Burns s’est rendu en Ukraine secrètement les 14-15 janvier 2023 pour informer le régime ukrainien de cette évaluation américaine. Le chef d’État-Major des armées des États-Unis Mark Milley dit ouvertement que le but est une position de force ukrainienne pour négocier avec la Russie.

Il faut donc mettre le paquet maintenant ou jamais du point de vue occidental. Et pour cela il n’y a qu’une seule possibilité : que l’Allemagne accepte que des chars Leopard 2 vendus à 13 pays européens à autour de 2 000 exemplaires soient fournis à l’armée ukrainienne.

Or, elle tergiverse. La victoire sur la Russie n’est pas garantie et elle considère que les pertes ukrainiennes ont été particulièrement massives ces dernières semaines. En cas d’échec du régime ukrainien face à la Russie, elle serait la première à payer les pots cassés.

Inversement, le Royaume-Uni qui n’a rien à perdre pousse à fond pour la guerre frontale. Son ministre des affaires étrangères James Cleverley prône l’envoi massif d’armement pour que l’Ukraine « finisse le travail ».

On est là, de manière inévitable, dans les contradictions entre puissances. Le bloc occidental n’est pas unifié – il ne peut pas l’être.

Le sommet du 20 janvier 2023 reflète de manière intéressante ces contradictions. Et ce n’est qu’un début : l’approfondissement de ce type de contradictions va toujours plus prévaloir.

Dans l’état actuel des choses, la situation est la suivante.

L’Allemagne dit qu’elle accepte l’envoi de chars Leopard 2 en Ukraine… si les Etats-Unis envoient leurs chars Abrams et que la France est de la partie. La Pologne est prête à se contenter d’une initiative franco-allemande. La superpuissance américaine pousse les pays d’Europe continentale à y aller seuls.

Le temps presse et il faudra bien qu’une décision soit prise. Dans tous les cas, elle sera aux dépens de la nation ukrainienne, martyre du repartage du monde entre grandes puissances.

Son existence même va être en fait historiquement remise en cause. De par la position allemande actuelle, le découpage en trois zones semble devenir inévitable.

Catégories
Guerre

Davos : BlackRock prêt à inonder l’Ukraine de capital

Tel est le sens réel du « soutien » occidental au régime ukrainien.

C’est dit de manière tellement franche que même Le Figaro qui retranscrit en France les propos du PDG de BlackRock a sciemment « oublié » de mentionner à quelle occasion ils ont été tenus.

On parle en effet ici du forum économique de Davos, en Suisse, qui réunit l’oligarchie financière, des hommes politiques jouant un rôle prépondérant y compris en coulisses, des dirigeants de très grandes entreprises.

Le 19 janvier 2023, le président ukrainien a pris la parole par vidéo, s’adressant aux membres de ce forum. Il a demandé à ce qu’il y ait des investissements prévus pour l’Ukraine.

Il a à ce sujet déjà mandaté, à la fin 2022, l’entreprise américaine BlackRock afin d’organiser le flux d’investissements vers l’Ukraine.

BlackRock est une entreprise spécialisée justement dans la finance, elle gère en propre 7 800 milliards de dollars de fonds.

On l’a compris, le régime ukrainien s’est vendu au capital américain et demande au capital américain d’organiser la refonte de l’économie.

Le PDG de BlackRock, Larry Fink a alors évidemment expliqué au forum qu’il fallait « inonder » l’Ukraine de capital, que l’Ukraine devait devenir « un phare pour le reste du monde de la puissance du capitalisme ».

Selon lui, « ceux qui croient vraiment à un système capitaliste inonderont l’Ukraine avec du capital ».

C’est tout à fait cohérent : les pays occidentaux tentent de sauver le capitalisme de la crise générale commencée en 2020 en faisant payer la Russie.

Ce dernier point est essentiel et tout le monde le sait. Les investissements capitalistes visent le profit et là le profit n’est pas possible dans une Ukraine exsangue. Le seul moyen de faire du profit en Ukraine, c’est que la Russie soit transformée en colonie comme l’Ukraine et qu’elle subventionne, par des « réparations », l’installation d’une forteresse américano-ukrainienne.

On est là en pleine utopie capitaliste, car c’est totalement irréalisable. Déjà, car les contradictions entre pays sont immenses, la Pologne ne laissant pas se constituer une telle puissance à sa frontière, sans parler que la Russie ne cédera jamais.

Ensuite, car les destructions en Ukraine ont déjà coûté au moins 350 milliards de dollars, la ministre ukrainienne de l’économie et du commerce Yulia Svyrydenko, parlant désormais même de 1 000 milliards. Et cela alors que le pays est terriblement endetté et continue de l’être, l’aide américaine et européenne étant en partie constituée de prêts.

De toutes façons c’est là du planisme capitaliste et c’est idéaliste.

Mais les capitalistes y croient et l’espèrent, tout comme les Français. Regardez les sites de Gauche et d’extrême-Gauche : absolument personne ne parle de la guerre en Ukraine, de l’OTAN. Pareil pour les manifestations dans tout le pays contre la réforme des retraites du 19 janvier 2023.

La guerre en Ukraine est tabou, le soutien occidental au régime ukrainien est passé sous silence, voire souhaité.

Tous espèrent, objectivement, en convergence avec leur capitalisme, que la Russie paiera, et que tout redeviendra comme avant.

Catégories
Société

Réussite de la grève réformiste – capitaliste du 19 janvier 2023

Ce n’est pas de la lutte de classe.

Avant, les réformes étaient voulues par la Gauche afin d’améliorer la situation, en attendant mieux… Désormais, le réformisme c’est vouloir maintenir les acquis du capitalisme à visage humain.

Cela au mépris du fait que la vie quotidienne dans le capitalisme est insupportable et que cela se fait aux dépens du tiers-monde ! Mais on sait que les travailleurs français corrompus veulent eux aussi être propriétaires ou le devenir.

La lutte contre la réforme des retraites a donc bien pris en France, avec entre un et deux millions de manifestants le 19 janvier 2023 en France.

Comment pourrait-il en être autrement? Les Français sont satisfaits de leur mode de vie. Ils sont contents d’être des occidentaux. Ils savent qu’au niveau mondial ils sont des profiteurs.

Ils savent aussi que les bourgeois exploitent les prolétaires en France, mais bon ça passe. Le niveau de vie est suffisant.

Alors que ce soit un ou deux millions de manifestants, à vrai dire peu importe, car inversement l’opposition à l’OTAN en France, c’est quelques dizaines de personnes.

Le rapport de force est clair, le choix de la société française aussi. La manifestation du 19 janvier 2023 n’est pas à lire autrement que comme une expression réformiste au sein du capitalisme, et certainement pas contre lui.

D’ailleurs, le mouvement est totalement syndicaliste, il n’y a aucune expression d’autonomie ouvrière par rapport aux institutions.

Il y a même par endroit une large masse en mouvement, sans qu’aucune radicalité quelconque ne s’exprime.

Il y a ainsi eu 44,5% de grévistes chez EDF, et des chiffres au moins aussi forts à la SNCF avec un pic à 80% chez les agents de conduite. La grève a été encore plus forte dans le primaire, les collèges et les lycées. Il y a eu également des grèves dans le privé, dans le secteur de la pétrochimie.

Bref, c’est une réussite très significative par endroits, pour autant cela ne produit strictement rien niveau contestation du capitalisme. Et il ne peut pas en être autrement.

Un « autre partage des richesses » : voilà bien le masque du réformisme qui oeuvre seulement à profiter davantage du gâteau occidental.

Vivement que cet occident soit en déroute !

Catégories
Guerre

Le Point appelle à se débarrasser de la Russie

La Droite est totalement pro-américaine.

Le Point est un hebdomadaire qui joue un rôle important en France ; tirant à 300 000 exemplaires, il sert de vecteur politique et idéologique à une partie de la Droite, celle qu’on peut qualifier de conservatrice – populiste.

L’éditorial du numéro du 17 janvier 2023 dit les choses ouvertement : il faut se débarrasser de la Russie, et pour ça il faut utiliser l’Ukraine.

Par conséquent, il faut armer massivement celle-ci.

On est là dans la folie furieuse – mais c’est la ligne dominante de l’ensemble des pays de l’OTAN. C’est le processus en cours.

C’est la ligne de la Droite dans son ensemble. Même le Rassemblement National de Marine Le Pen s’aligne sur l’OTAN, tout en regrettant que cela aille trop loin. Du côté nationaliste, toute la scène activiste version « cogneurs » est pro-ukrainienne, seuls les vieux « historiques » de l’extrême-Droite penchent du côté russe et encore sans dénoncer les États-Unis.

Car c’est un alignement également sur le mode de vie américain, sur le camp occidental. La Droite, dans toutes ses variantes, sait bien qu’il s’agit de défendre la prévalence mondiale de l’Occident.

L’éditorial du Point appelle pour cette raison à armer l’Ukraine jusqu’aux dents et à briser la Russie autant que possible. Il a été rédigé par Luc de Barochez, un ancien du Figaro et de l’Opinion, désormais rédacteur en chef du service Monde du Point.

On lit ainsi :

« Les Occidentaux ne savent pas comment terminer la guerre d’Ukraine. Ils souhaitent la victoire de Kiev mais redoutent la défaite de Moscou.

Or l’une ne va pas sans l’autre (…).

Sans les Occidentaux, les Ukrainiens n’auraient plus, malgré leur courage et leur esprit de résistance, ni les outils ni les munitions pour se battre (…).

Vladimir Poutine pense, avec raison, que le temps joue pour lui. Plus le conflit traîne en longueur, plus le soutien occidental va s’effriter (…).

Les dernières décisions sur la livraison de blindés légers français AMX-10 RC et leurs équivalents allemands et américains vont dans le bon sens.

Mais les militaires ukrainiens ont aussi un besoin urgent de chars lourds occidentaux, des Leclerc (bien que très peu
soient disponibles, ce qui est révélateur de l’état de l’armée française) ou des Leopard 2 allemands.

Des avions de combat contribueraient eux aussi à faire pencher la balance du bon côté (…).

Le chantage nucléaire doit être pris pour ce qu’il est : un simple chantage.

L’intérêt des Européens commande d’empêcher que non seulement Moscou, mais aussi Ankara et Pékin puissent constater que l’agression armée paye. Il est de s’assurer que la Russie ne menace plus ses voisins à l’avenir.

En revanche, il n’est pas de préserver à tout prix le mythe d’une « grande Europe » s’étendant de l’Atlantique à l’Oural.

Cette vision romantique qui imprègne le discours d’Emmanuel Macron lorsqu’il parle de « garanties de sécurité » à accorder à la Russie ou de la nécessité de « ne pas l’humilier » néglige la réalité décrite par Volodymyr Zelensky :  »Un nouveau rideau de fer est tombé, qui sépare la Russie du monde civilisé. »

Bien que nous ne lui fassions pas la guerre, la rupture avec la Russie est consommée. »

Cette dernière phrase est hypocrite alors que l’éditorial, qui prend pratiquement une dimension historique, appelle à soutenir militairement l’Ukraine au moyen d’armes modernes et offensives.

L’éditorial explique franchement, pour qui sait lire, qu’il faut utiliser l’Ukraine jusqu’au bout comme chair à canon pour affaiblir au maximum la Russie. Qu’il faut tout faire pour isoler la Russie jusqu’à ce que cet objectif soit atteint.

Ensuite, on le devine, il s’agit de démanteler la Fédération de Russie, de la découper en petits satellites de l’Occident.

Et le capitalisme occidental serait reparti pour un tour… Exactement ce que nous, nous ne voulons pas !

Catégories
Politique

Politis : pas un mot sur l’Ukraine et un appel lamentable sur les retraites

Les bobos de gauche accompagnent le capitalisme occidental.

Politis est, comme Regards, une revue qui sert de sas intellectuel à la Gauche réformiste « exigeante », ce qu’on peut appeler la « gauche de la gauche ». Apparemment la gauche de la gauche du capitalisme, car ni dans Politis, ni dans Regards, on ne parle de la guerre en Ukraine ou de l’OTAN.

C’est tout de même marquant : la Droite est ouvertement pro-OTAN, tout comme le Parti socialiste et EELV, et la « gauche de la gauche »… ne dit rien. Qui ne dit mot consent !

Politis : la guerre en Ukraine? Connais pas !

Pour preuve, l’appel de Politis « Pourquoi nous combattons cette réforme » (des retraites), signé par les bobos dans leur version intellectuelle.

Aucune envergure, pseudo moderne, pas un mot bien entendu au sujet d’autre chose que les retraites… C’est historiquement minable.

Et pendant ce temps-là, le Point qui est l’équivalent de Droite de Politis, en bien plus lu et avec bien plus d’influence, appelle à fournir des armes lourdes à l’Ukraine afin que la victoire sur la Russie soit totale.

Le décalage est on ne peut plus complet ! Ou plutôt la convergence. Le capitalisme peut bien aller à la guerre, cette pseudo « gauche » ne demande de son côté que la même chose mais en version « sociale ».

Depuis six ans, Emmanuel Macron s’acharne à imposer au pays une réforme des retraites dont les Français·ses ne veulent pas. Toutes les versions du projet, déjà nombreuses, poursuivent le même but : le report de l’âge légal de départ à la retraite. L’objectif, à rebours de l’histoire sociale, est de faire travailler plus et plus longtemps des femmes et des hommes qui aspirent au repos et à donner libre cours à leurs projets dans un moment privilégié de la vie.

Pour y parvenir, le gouvernement tente de nous enfermer dans une querelle budgétaire et comptable. Ça n’est pas notre sujet. La question des retraites est éminemment politique.

Elle renvoie à des visions profondément divergentes de la vie en société. Nous sommes face à un choix de société structurant et nous refusons celui que le gouvernement veut nous imposer.

La réforme va frapper plus durement ceux qui exercent les métiers les plus difficiles, usants – tant physiquement que psychologiquement –, et qui ont moins de chances de profiter d’une retraite paisible et de s’imaginer un avenir après 64 ans. Le report de l’âge légal n’a aucun effet sur les plus diplômés et fait peser la charge entièrement sur les moins diplômés.

Il pénalise aussi les femmes, qui ont les carrières les plus aléatoires, suspendues, contraintes aux temps partiels, souvent imposés, et qui seront les principales victimes de cette réforme aussi injuste qu’inégalitaire. La différence d’espérance de vie à la naissance entre les 5 % les plus riches et les 5 % les plus pauvres est en France de 13 ans pour les hommes et de 8 ans pour les femmes.

Il est donc urgent que l’on donne au débat sa véritable dimension et son souffle. Derrière tous les faux débats, le projet politique est évident. Pour Emmanuel Macron, il faut séduire la droite pour créer une majorité que les urnes ne lui ont pas donnée. Cet objectif politicien n’est pas notre affaire !

Nous refusons un projet qui vient frapper si violemment nos vies et celles des générations à venir. Nous lui opposons une exigence de justice sociale et écologique, qui dépasse de beaucoup la seule question des retraites.

Pour toutes ces raisons, nous affirmons notre détermination à combattre ce projet de réforme archaïque et terriblement inégalitaire.

Dominique A, auteur, compositeur – Ariane ASCARIDE, comédienne – Patrick AUTRÉAUX, écrivain – Serge AVÉDIKIAN, comédien, cinéaste – Alain BADIOU, philosophe – Étienne BALIBAR, philosophe – Jeanne BALIBAR, comédienne – Lauren BASTIDE, autrice, féministe – François BÉGAUDEAU, écrivain – Lucas BELVAUX, cinéaste – Pierre BERGOUNIOUX, écrivain- Arno BERTINA, écrivain  Laurent BINET, écrivain – Romane BOHRINGER, comédienne – Dominique BOURG,  philosophe – Nicole BRENEZ, historienne du cinéma – Stéphane BRIZÉ, cinéaste – Mireille BRUYÈRE, économiste – Barbara BUTCH, artiste, DJ – Dominique CABRERA, réalisatrice- Julia CAGÉ, économiste – Robin CAMPILLO, cinéaste – Barbara CARLOTTI, autrice, compositrice – Patrick CHAMOISEAU, écrivain – Samuel CHURIN, comédien – Hélène CIXOUS, écrivaine – Maxime COMBES, économiste- Philippe CORCUFF, maître de conférences en science politique – Sylvain CREUZEVAULT, metteur en scène – Alexis CUKIER, philosophe – Alain DAMASIO, écrivain – Valérie DAMIDOT, animatrice de télévision, comédienne – Jean-Pierre DARROUSSIN, comédien – Laurence DE COCK, historienne – Geoffroy DE LAGASNERIE, philosophe – Monté DE LINGUISTICAE, auteur, vidéaste, vulgarisateur – Marie DESPLECHIN, écrivaine – Rokhaya DIALLO, autrice et réalisatrice – Cyril DION, cinéaste – Samia DJITLI, présidente des Trans Musicales – Olivier DUCASTEL, cinéaste – EMMA, dessinatrice – Didier ERIBON, philosophe – Annie ERNAUX, écrivaine – Jean-Michel ESPITALLIER, écrivain – Didier FASSIN, anthropologue et médecin – Éric FASSIN, sociologue – Brigitte FONTAINE, poète – Geneviève FRAISSE, philosophe – Bernard FRIOT, sociologue, économiste – Irène GARCIA GALAN, autrice – Antoine GERMA, scénariste – Brigitte GIRAUD, écrivaine – José-Manuel GONÇALVÈS, directeur artistique – Robert GUÉDIGUIAN, cinéaste – Alain GUIRAUDIE, cinéaste – Émilie HACHE, philosophe –Adèle HAENEL, comédienne – Kaoutar HARCHI, écrivaine – Jean-Marie HARRIBEY, économiste – Liêm HOANG-NGOC, économiste – Christian INGRAO, historien – Sabina ISSEHNANE, économiste – Hugues JALLON, écrivain, éditeur – Agnès JAOUI, comédienne, cinéaste – Gaël KAMILINDI, comédien – Razmig KEUCHEYAN, sociologue – Bernard LAHIRE, sociologue – Mathilde LARRÈRE, historienne – Éloi LAURENT, économiste – Yvan LE BOLLOC’H, comédien – Élisabeth LEBOVICI, critique d’art – Bertrand LECLAIR, écrivain – Pierre LEMAITRE, écrivain, scénariste – Frédéric LORDON, philosophe – Sandra LUCBERT, écrivaine – Jacques MARTINEAU, cinéaste – Corinne MASIERO, comédienne – Nicolas MATHIEU, écrivain – Dominique MÉDA, économiste – Guillaume MEURICE, auteur, humoriste – Christophe MIOSSEC, auteur, compositeur, interprète – Ariane MNOUCHKINE, metteuse en scène – Félix MOATI, comédien – Marie José MONDZAIN, philosophe – Gérard MORDILLAT, romancier, cinéaste – Jean-Marc MOUTOUT, cinéaste – Myr MURATET, photographe – Gérard NOIRIEL, historien – Stanislas NORDEY, metteur en scène – Juliette NOUREDDINE, autrice, compositrice, interprète – Gaëlle OBIEGLY, écrivaine – Lorrain OISEAU, auteur – Mariana OTERO, cinéaste – Yves PAGĖS, écrivain, éditeur – Stefano PALOMBARIN, économiste – Charles PENNEQUIN, poète – Gilles PERRET, cinéaste – Nicolas PHILIBERT, cinéaste – Ernest PIGNON-ERNEST, artiste plasticien – Thomas PIKETTY, économiste – Dominique PLIHON, économiste – Thomas PORCHER, économiste – Christian PRIGENT, poète – Nathalie QUINTANE, écrivaine, enseignante – Philippe QUIRION, économiste – Patrice ROBIN, écrivain – Olivia ROSENTHAL, écrivaine – Christian ROUAUD, cinéaste – Lydie SALVAYRE, écrivaine – Gisèle SAPIRO, sociologue – Régis SAUDER, cinéaste – Hervé SERRY, sociologue – Pablo SERVIGNE, auteur – Yves SINTOMER, professeur de science politique – Bruno SOLO, comédien – Barbara STIEGLER, philosophe – Charles TEMPLON, comédien, metteur en scène – Hélène TORDJMAN, économiste – Anna TOUMAZOFF, militante féministe – Valérie TRIERWEILER, journaliste – Henri TRUBERT, éditeur – USUL, Youtubeur – Serge VALLETTI, auteur de théâtre, scénariste – Thomas VDB, comédien – Gisèle VIENNE, chorégraphe – Sophie WAHNICH, historienne – Jacques WEBER, comédien – Michel WIEVIORKA, sociologue

Les bobos s’agitent afin de faire croire que le « social » est encore possible dans le capitalisme sombrant dans la guerre. Ils sont, au mieux, les idiots utiles de l’OTAN. Et au fond ils le savent très bien. Ils espèrent, comme tous les corrompus au sein de la société capitaliste française, que fondamentalement rien ne changera vraiment !

Catégories
Guerre

Attention, le conflit en Ukraine va changer de dimension !

Le nombre de soldats engagés va être celui d’une guerre.

Les jours prochains, sans doute même dès le 18 janvier 2023, le conflit militaire en Ukraine va se transformer en guerre du point de vue russe. Il a beaucoup été gaussé dans les médias occidentaux sur la définition de l’intervention russe comme une « opération spéciale ».

Mais lorsque la Russie est intervenue militairement en Ukraine, son armée avait moins de soldats que l’armée ukrainienne. La grande force de cette dernière reflète également, du point de vue russe, à quel point il était temps d’intervenir.

Et, du point de vue russe encore, la passivité de la nation ukrainienne face à la négation de son rapport historique à la Russie est désormais condamnable.

Cela veut dire la guerre.

C’est d’autant plus important pour la Russie que l’Ukraine a fait le plein de l’armement qu’elle pouvait recevoir. Désormais, les pays de l’OTAN ne peuvent plus fournir que du matériel très sophistiqué.

Cela demande une logistique énorme, des entraînements, une relance massive de la production car c’est compliqué et très onéreux à produire.

La Russie ne va évidemment pas attendre que cela se mette en place d’ici un an. Elle va se lancer tout de suite, en deux temps. D’abord par une vaste offensive avant le printemps, puis par une seconde offensive au printemps pour asseoir la première.

Cela implique une nouvelle mobilisation, d’autour de 500 000 soldats.

Objectivement, c’est de toutes façons inévitable si la Russie veut subsister comme nation. Sans victoire, la Fédération de Russie sera démantelée en petits États satellites de l’OTAN et l’Histoire sera réécrite comme quoi la « Moscovie » n’a produit que des horreurs.

C’est regrettable pour l’Ukraine. La nation ukrainienne, niée par la Russie, a accepté d’être l’outil de l’OTAN et de transformer sa population en main d’oeuvre occidentale pour démolir la Russie. C’est un suicide national.

Les raisons de ce suicide tiennent à l’énorme décadence culturelle commencée en 1991, avec une administration corrompue, une société elle-même corrompue. Cela sera aux Ukrainiens d’étudier ce drame.

Et cela est dit avec d’autant plus de réalisme que nous avons prévu la guerre en Ukraine six mois avant qu’elle ne commence, et que nous avons alors sans arrêt appelé à soutenir l’Ukraine.

Les choses se sont transformées en son contraire : d’assaillie, l’Ukraine a choisi de se faire assaillante. Cela ne dédouane pas la Russie, mais cela ne change rien à l’affaire.

Il faut souhaiter la défaite de l’armée française, de l’OTAN, et donc de l’armée ukrainienne. Du point de vue du prolétariat français, c’est ce qui est nécessaire. Mais c’est également vrai, et c’est l’aspect principal, du point de vue des masses mondiales.

La superpuissance dominante, les États-Unis d’Amérique, doit tomber, et avec elle tout son mode de vie.

Et il faut que la Gauche historique se développe pour être en mesure que les masses en France passent alors au Socialisme, sans accepter donc un camp Chine-Russie qui vise simplement à être calife à la place du calife.

Il ne faut pas souhaiter la « paix », comme le dit par exemple la gauche du PCF, il ne faut pas mettre dos à dos l’OTAN et la Russie, il faut vouloir l’effondrement de l’Occident.

Et plus que le vouloir, il faut participer à cette nécessité historique. Dans 20 ans, ce sera un honneur que de dire : j’ai contribué, à ma juste mesure, à la déroute historique de l’Occident !

Catégories
Culture

« I know it’s over »

Ce qui est vrai est vrai.

C’est une chanson puissante, où est exprimé un désarroi fondamental, une situation puissamment contradictoire, et cela passe par un appel plein d’ampleur à la figure absolue : celle de la mère.

« Je sais que c’est fini – je m’accroche toujours / Je ne sais pas où d’autre je peux aller / Oh Mère, je peux sentir le sol tomber sur ma tête / Regarde, la mer veut m’emporter / Le couteau veut me trancher / Penses-tu que tu puisses m’aider ? »

Tout est fini, en effet. La raison de tout cela, c’est qu’une femme va se marier, avec un homme qu’elle n’aime pas, clairement pas, c’est un idiot qui plus est, un type grossier, elle est simplement là parce qu’elle a besoin de lui.

Elle a refusé de chercher plus loin, d’être vraiment elle-même. Elle avait pourtant un rapport réel avec quelqu’un d’autre, un rapport vrai, où tout était possible, nécessaire même, mais qu’elle a trahi. D’où la plainte dans la chanson de celui qui a été abandonné en cours de route :

« Je sais que c’est fini /
Et ça n’a jamais vraiment commencé /
Mais dans mon coeur c’était si réel »

Et là, la chanson constate que, si on prend les gens comme ils sont, authentiquement, vraiment, alors on se retrouve seul, malgré qu’on soit marrant, ou malin, ou divertissant, ou justement pour cela.

Parce que les gens trouvent ça très bien, mais n’en ont rien à faire au fond, ils ont leurs petits calculs, ils ont leurs intérêts en tête. Aussi préfèrent-ils se débarrasser de tout, en riant de tout, en haïssant, alors qu’il faut de la force pour être prévenant et gentil.

Ce qui est la condition pour rester soi-même. Il n’y a pas d’authenticité sans empathie, sans compassion, y compris avec soi-même, car ce dont il s’agit, c’est d’assumer ses propres sentiments, non pas de les fuir.

D’où l’accusation finale :

« L’amour est naturel et réel / Mais pas pour toi, mon amour / Pas ce soir, mon amour / L’amour est naturel et réel / Mais pas pour des gens comme toi et moi, mon amour »

Et le leitmotiv, car que reste-il à quelqu’un qu’on a arraché à la vérité sentimentale, si ce n’est de se tourner vers la figure de la mère ?

« Oh Mère, je peux sentir le sol tomber sur ma tête »

La version live de cette chanson des Smiths de 1986 ne laissera certaines personnes pas intactes et les marquera nécessairement à vie, comme l’une des choses les plus fortes qui soient.

Catégories
Restructurations économiques

Le PCF et la CGT rêvent d’un 19 janvier 2023 de masse

Comme d’ailleurs toute la gauche du capitalisme français.

Si la réforme des retraites passe sans « contestation », le grand risque est que la contestation ne soit plus réformiste, qu’elle s’exprime depuis le capitalisme lui-même. Telle est la grande peur de la bourgeoisie, mais également de tous ceux qui vivotent du « militantisme » misérabiliste au sein d’une des grandes puissances économiques mondiales.

Il faut bien parler de misérabilisme. Voici le texte de la… pétition de la CGT. Une pétition ! Voilà le niveau où est tombé le syndicalisme français. Une pétition pour dire littéralement « Bouh la réforme est vilaine ».

Pétition

Le gouvernement a annoncé le report de l’âge de la retraite à 64 ans avec un allongement accéléré de la durée de cotisation.

Cette mesure est injustifiée : le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) l’indique clairement, le système de retraites n’est pas en danger. Il n’y a aucune urgence financière. 

Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs, et plus particulièrement ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue. Elle va aggraver la précarité de ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite, et renforcer les inégalités femmes-hommes.

Ce projet gouvernemental n’a rien d’une nécessité économique, c’est le choix de l’injustice et de la régression sociale.

Renforcer notre système de retraites nécessite en revanche des mesures de progrès et de partage des richesses.

D’autres solutions sont possibles ! Je soutiens la mobilisation intersyndicale et je m’oppose à cette réforme: « je signe la pétition »

Qu’on ne nous fasse pas croire que la signature de 350 000 personnes est une avancée historique, un progrès des consciences, une avancée sur le plan de l’organisation. C’est juste pathétique. On fonce dans la troisième guerre mondiale et on a ça. C’est fou.

Mais cela a un sens, historique. Le sol se dérobe sous les pieds de tous les alliés objectifs du capitalisme, de tous ceux qui servent à sa pacification sociale, aux accords corporatistes, à la corruption des masses.

Voilà la vraie raison pour laquelle tous les syndicats en intersyndicale (CFDT – CGT – FO – UNSA – FSU – CFE-CGC – CFTC – Solidaires), l’ensemble de la gauche associative et « militante »… se mettent en branle pour que la manifestation du 19 janvier contre la réforme soit une réussite. Il en va de leur crédibilité, de leur légitimité…

Si c’est l’échec – et ce sera l’échec de toutes façons – les choses iront d’elles-mêmes sans eux, et même contre eux.

Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel a ainsi expliqué dans le Journal du Dimanche que le 19 janvier 2023 était la seule chose qui comptait :

« On n’avait pas vu une telle intersyndicale depuis douze ans. Elle nous oblige, nous, forces de gauche. Communistes, socialistes, Insoumis, Verts, nous sommes aussi unis pour nous opposer au projet du gouvernement.

Dès le 17 janvier, avec les quatre leaders de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale [Nupes], nous lancerons une campagne de meetings communs au gymnase Japy, à Paris. L’enjeu pour la gauche est d’incarner une alternative de progrès. La Nupes appelle à manifester le 19 janvier afin de grossir les cortèges syndicaux.

Public, privé, jeunes, retraités, nous devons tous sortir massivement jeudi prochain pour dire non à cette réforme. Soyons 1 million à déferler dans la rue. Il n’y a que ce rendez-vous qui compte. »

Un million de personnes, quel populisme ! Jamais il n’y aura un million de personnes conscientes dans la rue. Et si on parvient à une telle quantité, cela sera au prix d’une déficit terrible de qualité, avec un esprit gilets jaunes et des gens s’orientant plus par rapport à Marine Le Pen qu’autre chose.

Il suffit de constater le niveau culturel et idéologique des travailleurs dans le pays. Toute la société française est imbibée de capitalisme, à tous les niveaux de la vie quotidienne.

Ces appels à ce que le privé se mobilise sont également d’une immense hypocrisie, alors que les syndicats n’existent somme toute que dans le public et que la manifestation a lieu comme d’habitude en semaine. Rien qu’avec ça on voit qu’on est dans la fiction de secteurs protégés du capitalisme français qui sentent que désormais leur statut à part va être abandonné…

Fabien Roussel a en fait la trouille, comme le révèle le propos suivant :

« Est-il responsable en pleine crise, en peine guerre, en pleines difficultés pour les salariés et les chefs d’entreprise, de mettre à l’ordre du jour un projet aussi dur pour les Français ?

Emmanuel Macron va plonger le pays dans un énorme désordre. Le Medef devrait hurler que cette réforme arrive maintenant ! »

Le désordre, voilà la grande peur d’une gauche du capitalisme qui ne combat nullement l’Otan et soutient tacitement la guerre faite contre la Russie. Ce dont elle rêve, c’est de stabilité, pour maintenir son existence. C’est pour cela qu’il veut que la manifestation du 19 janvier 2023 réussisse à tout prix. Sinon, les fractures au sein de la société capitaliste française vont précipiter des choses bien plus dures…

Philippe Martinez, le dirigeant de la CGT, ne dit pas autre chose, mais lui ne veut pas un million de personnes, il en veut carrément plusieurs millions, comme il l’a expliqué à BFMTV-RMC :

« Le 19 janvier, il faut des millions de personnes en grève et dans la rue. »

Tels sont les rêves de corrompus ayant bien profité du capitalisme lors de sa croissance depuis 1945. La crise de 2020 les met le dos au mur. Ils sentent qu’ils n’ont plus leur place, ils s’agitent vainement, ils tentent de prétendre représenter quelque chose.

C’est à ces vanités que sert le mythe mobilisateur de la « grève générale ». On peut être certain même que les plus hystériques viseront à du « spectaculaire » afin de se prétendre « révolutionnaire » aux yeux des masses.

Tout cela n’a rien à voir avec la Gauche historique. Tout cela ne fait que relever du panorama de l’effondrement de l’occident.

Catégories
Restructurations économiques

La réforme des retraites 2023 ou le dilemme du petit-bourgeois français

Lutter contre la réforme alors que le monde plonge dans la guerre mondiale?

Les Français ont des espérances petites-bourgeoises ; ils n’ont aucune autre ambition à part celle de profiter d’une vie individuelle, à l’écart de soucis, en passant le temps de manière plutôt agréable. Ce sont des beaufs façonnés par le terrorisme de la société de consommation.

Ce point de vue est juste car il se place d’un point de vue historique, international. La preuve flagrante, c’est que la France est dans l’Otan et appuie à fond le régime ukrainien, sans que cela ne dérange personne dans le pays.

Naturellement, si l’on voit les choses depuis l’intérieur de l’Occident, on s’imagine qu’au contraire les Français sont pauvres et combatifs, et que la France n’est pas vraiment en guerre, voire pas du tout.

C’est là où la question de la réforme des retraites qui se joue au début de l’année 2023 a son importance. Sur le fond, c’est une restructuration économique. Il s’agit de rogner des acquis, parce que les bilans comptables ne sont vraiment pas bons.

Par conséquent, il s’agit de faire passer l’âge de la retraite à 64 ans au lieu de 62, de faire sauter les régimes spéciaux, de jouer sur la pénibilité pour faire vaciller les acquis en place.

Ça, c’est le côté capitaliste de la question.

Sur la forme, c’est une question qui se place sur le terrain du compromis entre travail et capital. Les syndicats font office d’intermédiaire afin de négocier la réforme, l’objectif étant de maintenir le compromis général, pour que les choses ne tanguent pas.

Ça, c’est le côté réformiste – syndical de la question.

Maintenant, y a-t-il un autre aspect? La réponse est non. Cela tient à la nature de la société française. Divisons la en trois catégories.

Il y a les vieux, qui ont 50, 60, 70 ans ou plus. Avec eux c’est très simple, ils n’en ont rien à faire de rien. Après moi le déluge et ils sont bien contents de ne pas avoir à vivre ce qui va les suivre. Ils ne s’en cachent pas du tout. Ceux-là on peut les oublier.

Il y a les adultes, qui ont 30, 40 ans. Avec eux, c’est très compliqué: ils sont dans le feu de l’action du travail, mais ont bazardé tous leurs rêves adolescents et se tournent vers une nostalgie régressive d’autant plus qu’ils ne comprennent rien à ce qui se passe. Ils rêvaient de profiter d’un capitalisme à visage humain. La retraite les angoisse, mais dans un sens petit-bourgeois, car leur rêve c’est d’être propriétaire ou de préserver leur propriété.

Il y a les jeunes, adolescents ou qui ont la vingtaine. Ils sont blasés et ne font confiance en rien, ne croient en rien, ne savent rien. Ils sont une page blanche produite par l’Histoire. Et on voudrait faire de la question des retraites des lignes d’or sur ces pages blanches?

Car c’est bien le but de la gauche de la gauche qui fantasme d’une grève générale en France, qui si elle arriverait serait une caricature bouffonne de mai 1968.

Hors de question de participer à une telle fumisterie. L’actualité c’est la troisième guerre mondiale. Soit l’Occident tombe et la révolution devient possible, soit il gagne et le capitalisme surmonte sa crise devenue générale pour toute une nouvelle période.

Dans le premier cas, la question des retraites n’a aucun sens alors que le pays deviendra instable, jusqu’à devenir à feu et à sang. Dans le second, elle n’a aucun sens, car elle serait juste un accompagnement du capitalisme occidental se relançant pour toute une période.

L’actualité, c’est la chute de l’Occident, c’est cela qui compte. La réforme des retraites n’a aucune réalité à part celle de l’espoir capitaliste de parvenir à une petite restructuration ou d’un songe petit-bourgeois d’un vie individuelle beauf et consommatrice.

Catégories
Guerre

Protégeons Anna Netrebko d’éventuelles sanctions européennes

Le régime ukrainien bandériste entend interdire cette grande chanteuse.

Le week-end du 7-8 janvier 2023, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publié un décret consistant en des sanctions contre des personnalités russes. Concrètement, cela gèle les avoirs en Ukraine de 119 personnes. Ce qui compte toutefois surtout, c’est que le régime ukrainien appelle l’ensemble des pays occidentaux à faire de même.

Si l’Occident la suit, cela signifie que l’immense chanteuse d’opéra Anna Netrebko, qui fait partie de cette liste, sera visée ! On parle ici d’une figure majeure de la culture mondiale, depuis plus de 20 ans. Quiconque n’est pas un barbare devrait éprouver une tristesse terrible et une colère inébranlable devant l’idée même d’interdiction d’Anna Netrebko.

https://www.youtube.com/watch?v=MwuNqcKUxto

Nul hasard évidemment à la décision du régime ukrainien puisque le régime ukrainien entend nier et interdire tout ce qui est russe, à l’instar de Tchaïkovski. Le bandérisme est l’idéologie à l’arrière-plan du régime ukrainien et son objectif fondamental est la destruction de la Russie, présentée comme une « Moscovie » tyrannique.

Si l’Union européenne, dont la France, suit l’Ukraine, cela veut dire qu’Anna Netrebko est interdite, que sa vie personnelle est brisée. Ce serait un crime magistral contre la culture.

La position d’Anna Netrebko est malheureusement affreuse. Au début de la guerre en Ukraine, elle a été dénoncée par l’occident pour une prétendue soumission au président russe Vladimir Poutine. Elle a été blacklistée dans la foulée. Puis, elle a pris position publiquement contre la guerre, pour la paix, et résultat c’est en Russie qu’elle a été blacklistée !

Elle a alors choisi, elle qui vit à Vienne, la capitale autrichienne étant une base fondamentale de l’opéra, de se mettre de côté, avant de revenir à partir de mai 2022, allant là où on l’a accepté, y compris des opéras relativement secondaires. Tant mieux pour ces opéras secondaires, mais c’est une véritable honte, un crime contre la culture.

Cette situation est un odieux exemple de comment le militarisme l’emporte, de comment la culture est mise de côté ou effacée, de comment les grandes puissances nous précipitent dans la troisième guerre mondiale.

Protéger Anna Netrebko de la folie furieuse occidentale est notre devoir. Ce qui concerne la Russie concerne les Russes. Il faut s’occuper de nos barbares à nous, qui avec l’OTAN veulent imposer leurs valeurs capitalistes nihilistes à tout prix, y compris à travers la barbarie, le sang versé.

Et il ne faut pas compter sur la Gauche française malheureusement. Elle est soit pro-OTAN, soit tellement inculte qu’elle ne sait même pas ce qu’est un opéra. Il faut compter sur le peuple et sur la culture – notre seul refuge dans ce monde partant à la dérive !