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Restructurations économiques

16 octobre 2022 : l’appel de « personnalités » contre la vie chère

Que le diable emporte les bobos, les « artistes » et les sociologues !

Tous les parasites intellectuels du capitalisme sont en panique devant l’époque qui grandit, car leur position de parasite va se révéler au grand jour. Annie Ernaux par exemple vient de gagner le prix Nobel de littérature, elle se la joue très à gauche et signe cet appel de « personnalités » pour la manifestation parisienne du 16 octobre 2022 contre la vie chère.

La littérature d’Annie Ernaux est une sorte de vomi subjectiviste, fondée sur une complainte d’une dévalorisation sociale et le vécu d’une « transfuge de classe ». Il ne faudrait pas avoir honte de venir d’un milieu populaire, et accepter « l’ascenseur social », voilà le fond d’une forme littéraire illisible par le peuple.

Et donc tous ces gens, qui vivent « bien », qui sont tout à fait à leur aise dans le capitalisme, qui reproduisent toutes les conceptions bourgeoises, s’acoquinent avec des gens à l’esprit gilet jaune, pour essayer de contribuer à former « quelque chose » qui ne soit surtout pas le Socialisme, le drapeau rouge, la lutte des classes.

Le jour où les choses changeront vraiment, ces bourgeois de gauche seront les premiers à devoir se faire rééduquer par le travail !

Pour beaucoup de personnes, la peur des fins de mois s’accentue. Les factures s’alourdissent. Le montant du ticket de caisse grimpe en flèche. Mais le salaire, la pension de retraite ou le RSA, eux, ne décollent pas. Tandis que les profits de certaines des plus grandes firmes françaises atteignent des sommets.

C’est la stratégie du choc : Emmanuel Macron se saisit de l’inflation pour creuser les écarts de richesse, pour doper les revenus du capital, au détriment du reste. Pour laisser flamber les prix des produits essentiels et de l’énergie, et avec eux les profits de multinationales.

Pour éviter toute taxation supplémentaire de ces profits. Mais pour profiter de l’inflation afin que s’effondrent les salaires réels. En refusant de compenser les collectivités locales, il prémédite la démolition, inévitable, des services publics qu’elles assument.

Le choc sidère. Et cette sidération permet au gouvernement des riches d’enclencher une nouvelle phase : attaquer les piliers de la solidarité, le cœur de la protection sociale. D’abord l’assurance chômage, puis le système de retraites. L’offensive se veut rapide, intensive : elle doit abasourdir autant que possible tous les récalcitrants.

Le gouvernement a su se saisir d’une autre onde de choc : les difficultés d’approvisionnement en énergie. Parfait pour en appeler à la responsabilité personnelle, asséner la fin d’une abondance que n’ont jamais connue les gens modestes, et ainsi tenter de faire oublier les premiers responsables de la surconsommation et du désastre écologique : les grands détenteurs du capital, au premier rang desquels les multinationales et les plus riches.

Emmanuel Macron assume de ne pas les contraindre, car ce serait s’en prendre au moteur de la rentabilité des capitaux : l’exploitation sans limite du travail et du vivant. Peu importe l’enchaînement des canicules, des incendies, des tornades, les famines, les océans et les glaciers à l’agonie.

Les néolibéraux martèlent depuis 40 ans qu’il n’y a pas d’alternative. Ne laissons pas les héritiers de M. Thatcher détruire l’espoir, et liquider nos droits sociaux. Un autre monde est possible. Fondé sur la satisfaction des besoins humains, dans les limites des écosystèmes.

Blocage des prix des produits de base et gel des loyers, augmentation générale des salaires et des minimas sociaux, retraite à 60 ans, taxation des superprofits, investissements massifs dans la bifurcation écologique, les transports et les services publics… Tout n’est qu’une question de volonté politique, et dépend de notre détermination.

Le choc peut mener au pire. Comme en Italie, qui vient de renouer avec son passé fasciste. La France n’est pas à l’abri de ce destin. À la suite des mobilisations syndicales de ces dernières semaines, nous avons besoin d’un sursaut populaire pour résister aux régressions et rouvrir un destin collectif fait de justice, de solidarité et de responsabilité écologique.

Face à l’extrême-marché qui corrompt tout, face à l’extrême-droite qui tire parti de la désolation pour avancer ses pions racistes, sexistes et liberticides, nous appelons à unir nos forces dans la rue et à marcher ensemble.

Personnalités engagées, du monde de la culture, des sciences, des mouvements sociaux, que nous soyons anticapitalistes, communistes, écologistes, insoumis, socialistes… nous marcherons le 16 octobre prochain à Paris, contre la vie chère et l’inaction climatique.

Les premiers signataires

Annie ERNAUX, écrivaine, prix Nobel de littérature

Laurent BINET, écrivain, prix Goncourt 2010

Liliane ROVÈRE, citoyenne et actrice

Éric VUILLARD, écrivain, prix Goncourt 2017

Isabelle ALONSO, romancière

Pierre LEMAÎTRE, écrivain, prix Goncourt 2013, César 2017

Marie-Monique ROBIN, documentariste et écrivaine

Édouard LOUIS, écrivain

Éva DARLAN, comédienne

Bruno GACCIO, auteur

Florence GAUTHIER, historienne

Cédric HERROU, fondateur Emmaüs Roya

Mariana OTERO, cinéaste

Gérard MORDILLAT, romancier, cinéaste

Danièle D’ANTONI, agent artistique

Geoffroy DE LAGASNERIE, philosophe

Yvan LE BOLLOC’H, artiste

Laurence DE COCK, historienne et enseignante

Omar SLAOUTI, militant antiraciste

Sabrina ALI BENALI, médecin

Olivier NEVEUX, enseignant-chercheur

Alfred SPIRA, professeur de médecine, membre de l’Académie nationale de médecine

David DUFRESNE, écrivain, réalisateur

Geneviève LEGAY, gilet jaune et citoyenne altermondialiste

Anthony SMITH, inspecteur du travail

Olivier RABOURDIN, acteur

Séverine CORDIER, artiste-illustratrice

Denis QUINQUETON, militant pour les droits LGBT+

Chloé DELAUME, écrivaine

François BERDOUGO, militant pour l’accès à la santé et droits des LGBTI

Antoine PEILLON, journaliste

Stefano PALOMBARINI, enseignant-chercheur

Anne-Laure DELATTE, chercheure en économie

Thomas COUTROT, économiste

Caroline MECARY, avocate

Jérémy MANESSE, comédien, auteur et traducteur

Michael LÖWY, sociologue

Farida CHIKH, infirmière

Didier ERIBON, philosophe

Roland GORI, psychanalyste, professeur honoraire des universités

Fanny GALLOT, historienne, syndicaliste et féministe

Pierre KHALFA, fondation Copernic

Éric BERR, économiste

Yolande BOUIN, membre de la convention citoyenne sur le climat

Nicolas CADÈNE, co-fondateur de la Vigie de la Laïcité

Mathilde LARRÈRE, historienne

Samy JOHSUA, professeur émérite – Université Aix-Marseille

Abdourahman WABERI, écrivain

Jean-Marc SCHIAPPA, historien

Michel SIMONOT, écrivain et sociologue

Malika ZEDIRI, militante des droits des chômeurs et des précaires

Anne DEBRÉGEAS, porte-parole de la fédération syndicale SUD-Energie, économiste de l’énergie

Didier GELOT, économiste

Almamy KANOUTÉ, activiste et acteur

Émilie MOUTSIS, artiste

Manuel CERVERA-MARZAL, sociologue

Razmig KEUCHEYAN, professeur de sociologie

Angélique HUGUIN, militante antinucléaire

Ugo PALHETA, sociologue

Léo COUTELLEC, paysan et philosophe des sciences

Nawel DOMBROWSKY, chanteuse

Antoine VAYER, chroniqueur

Marie MESMEUR, ex-secrétaire nationale de L’Alternative

Olivier LE COUR GRANDMAISON, universitaire

Jimmy BEHAGUE, président de la Neurodiversité-France

Léa LE BRICOMTE, artiste plasticienne

Paul POULAIN, philosophe des risques

Léo CHARLES, enseignant-chercheur en économie

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Guerre

Josep Borrell aligne l’Union européenne sur l’OTAN pour la destruction de la Russie

L’UE est une composante du dispositif américain.

Josep Borrell est espagnol, il appartient au PSOE, le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol depuis 1974. Il représente l’exemple même de l’opportunisme servant le capitalisme le mieux qu’il peut, jusqu’au militarisme le plus forcené, comme en témoignent ses propos du 13 octobre 2022, qui rentrent dans le processus d’escalade visant à ce que l’opinion publique européenne soit préparée à une guerre directe contre la Russie.

Ses propos ont été tenus en tant que Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et ils reprennent très exactement ceux de l’ex dirigeant de la CIA David Petraeus le 7 octobre 2022, jour où le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelait à des frappes préventives contre la Russie.

« Poutine dit qu’il ne bluffe pas avec la menace nucléaire. Il doit alors comprendre que les pays qui soutiennent l’Ukraine, l’Union européenne et ses États membres, les États-Unis et l’Otan, ne bluffent pas non plus.

Toute attaque nucléaire contre l’Ukraine entraînera une réponse, pas une réponse nucléaire, mais une réponse militaire si puissante que l’armée russe sera anéantie. »

C’est une preuve que l’Union européenne ne fait que reprendre ce qu’a décidé la superpuissance américaine. Ces propos ont en effet été tenus au Collège d’Europe, à Bruges en Belgique. Il s’agit d’une entreprise privée agissant telle une école d’administration pour les cadres des institutions de l’Union européenne.

Cela signifie que de manière ouverte, l’Union européenne est assimilée à l’OTAN et à la superpuissance américaine. Cela signifie que la guerre est menée à la Russie, de manière indirecte, mais menée tout de même, puisqu’il y aurait une intervention contre la Russie « au cas où ». Et rappelons que la destruction de l’armée russe impliquerait immédiatement une réponse russe par l’emploi généralisé de l’armement atomique.

Il faut la folie de ces militaristes pour s’imaginer que la Russie va avoir son armée détruite, étant à la merci d’une invasion visant à la dépecer, et qu’elle ne va pas réagir. L’arrogance de l’esprit de conquête américain a ici contaminé tout le personnel politique fanatisé de l’Union européenne.

Et comme on peut le constater, ce personnel politique fanatisé de l’Union européenne peut en faire à sa tête sans avoir aucun compte à rendre. Il n’y a pas de protestations politiques, pas de protestation populaire, rien. Le terrain a été balisé pour cela, avec une propagande permanente, avec la mise en avant de figures servant de « gestionnaires de la crise », Josep Borell s’exprimant par exemple mi-septembre 2022 dans le Journal du Dimanche pour dire que la Russie a déjà perdu, etc.

Le pire de tout cela étant, naturellement, qu’il ne s’agit pas tant d’un avertissement que d’une montée en charge, d’une rhétorique visant à faire passer la pilule d’une guerre directe contre la Russie. Celle-ci doit être présentée comme une menace générale, afin que lorsque le régime ukrainien s’effritera massivement, une intervention pour la « sauver » puisse être mise en place.

On va littéralement à une guerre ouverte en Europe !

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Restructurations économiques

16 octobre 2022 : l’appel des associations contre la vie chère

Une lecture misérabiliste de la vie chère.

Il existe en France une multitude d’associations, et ces associations ont une idéologie associative. Ce sont, pour le dire simplement et ouvertement, des lobbys, qui n’ont toutefois pas la dimension des lobbys à l’américaine. Mais ils aimeraient bien.

L’appel à la manifestation parisienne du 16 octobre 2022 contre la vie chère le reflète parfaitement. On est dans un misérabilisme où, à lire l’appel, la solution serait de déverser des millions d’euros sur ces associations, de les intégrer à l’Etat, et tous les problèmes seraient réglés.

Cela présuppose bien entendu de ne pas parler du capitalisme et de la guerre inévitable pour le repartage du monde… D’où une tentative de bifurcation sur la question climatique, comme si cela avait un rapport ici avec la vie chère.

La dimension artificielle de telles initiatives saute aux yeux ; leur caractère anti-lutte de classes en est d’autant plus flagrant pour qui a conscience de l’époque.

16 octobre : toutes et tous dans la rue !

Incapable d’enrayer l’inflation, il refuse de taxer les super-profits des grandes entreprises. Total, Engie… les entreprises du secteur énergétique engrangent des profits record, alors que ceux d’en bas doivent se contenter de miettes.

En annonçant la « fin de l’abondance », Emmanuel Macron exhorte les Français·es à se serrer la ceinture pendant qu’il multiplie les cadeaux fiscaux en creusant les inégalités.

Résultat : les 5 premières fortunes de France ont doublé leur richesse depuis la crise du Covid, et possèdent autant que les 40 % les plus pauvres. Les crimes climatiques des ultra-riches sont le symbole d’une société d’hyper-consommation, d’un mode de vie détruisant la planète et du refus de contribuer au bien commun. Et maintenant Macron n’hésite pas à agiter la possibilité d’un passage en force avec un 49.3 sur les retraites.

Face à cette stratégie, construisons un plan de bataille. Les journées du 23 septembre sur le climat, la grève interprofessionnelle du 29 septembre sont les premiers pas pour une riposte d’ensemble à la politique néolibérale autoritaire du gouvernement Macron qui fait le lit de l’extrême droite.

Marchons le 16 octobre

Bien que la marche du 16 octobre soit initiée par les partis politiques et que nous comprenons les réticences des mouvements sociaux à la soutenir, elle est aujourd’hui un élément de la création d’un rapport de forces face aux projets de régression sociale et à l’inertie écologique du gouvernement. La violence des attaques du gouvernement appelle une riposte commune et prolongée.

C’est pourquoi, en toute indépendance, nous participerons à la marche du 16 octobre :

pour la hausse des salaires, des pensions et des minimas sociaux et contre la réforme de l’assurance chômage et du RSA

pour l’égalité des salaires femmes – hommes.

pour le blocage des prix de l’énergie, des produits de première nécessité.

pour le gel des loyers et la réquisition des logements vides.

pour la taxation immédiate des superprofits.

pour des investissements massifs dans la bifurcation écologique, notamment l’isolation des logements, les transports en commun, les énergies renouvelables et la transition vers une agriculture écologique.

contre le report de l’âge de départ à la retraite et pour le retour à la retraite à 60 ans.

pour une allocation d’autonomie pour les jeunes dès 18 ans.

pour la régularisation des sans-papiers, contre les projets de loi sur la sécurité et l’immigration, et l’impunité policière.

Les premiers signataires

AC !
Acides : Alliance contre les crimes industriels et pour le droit à un environnement sain
Ambassade des immigrés
APEIS
Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT)
Association des Marocains en France (AMF)
Association des Travailleurs maghrébins en France (ATMF)
Association pour le Changement et la Démocratie en Algérie (ACDA)
Attac France
CEDETIM
Changer de cap
Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)
Conseil National de la Nouvelle Résistance (CNNR)
COPAF (Collectif pour l’Avenir des Foyers)
Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)
Fondation Copernic
La Chapelle debout
Maison du Tamil Eelam
MAN, Mouvement pour une Alternative Non-violente
Marche des solidarités
MNCP (Mouvement national des Chômeurs et Précaires)
Mouvement citoyen marseillais Nos Vies, Nos Voix
MRAP
Sang pour Sans
Stop Précarité
Unis pour le climat et la biodiversité

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Guerre

« Sophie Marceau… Isabelle Adjani… Brigitte Bardot… Emmanuel Macron! … and CAESARs! »

Une vidéo fasciste du régime de Kiev.

Il n’est pas étonnant que tous les dégénérés de l’extrême-Droite nationaliste soient des inconditionnels du régime ukrainien et surtout du bataillon Azov. Ce qui ressort du régime de Kiev est infâme et il n’est pas étonnant que non seulement de France, mais que dans de multiples pays les pèlerins du néant, les soldats perdus, les nihilistes pseudo-romantiques aillent tenter l’aventure.

La vidéo de l’armée ukrainienne diffusée sur Twitter saluant la France et l’appelant à envoyer encore plus d’artillerie, le jour où Emmanuel Macron prenait la parole longuement à la télévision pour justifier le soutien français au régime ukrainien, est exemplaire de cet esprit barbare, ultra-militariste, malsain au possible.

Il n’est guère étonnant qu’une telle indécence satisfasse un média comme BFMTV.

On est ici en plein désastre humain, culturel, civilisationnel. Et ce processus de destruction prend toujours plus d’ampleur, de par la passivité complète des masses, notamment françaises, qui se retrouvent de ce fait complices de la mise en place d’une nouvelle guerre mondiale.

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Guerre

Les frappes du 10 octobre 2022 comme début de la vengeance russe

L’Ukraine va être structurellement ramenée dans le passé.

Après avoir assumé son suicide en se vendant entièrement à l’OTAN et en rejetant à 100% la Russie, l’Ukraine a commencé à sentir la vengeance russe avec des dizaines et des dizaines de frappes ciblées, peut-être 200. Ont été notamment visées Kiev, Kharkiv, Ivano-Frankovsk, Lviv, Zhytomyr, Kremenchug, Krivoy Rog, Khmelnitsky, Vinnita, Sumy, Dniepropetrovsk, Poltava, Rvine… avec à chaque fois comme objectifs les centes de décision et les centres de production d’énergie.

On parle ici des centres de l’armée ukrainienne, des lignes à haute tension, de centrales thermiques, etc. Trois millions d’Ukrainiens ont perdu accès à l’électricité et au chauffage à la suite de ces actions militaires d’envergure.

C’est un désastre et ce n’est qu’un début, car jamais la Russie ne pardonnera à sa « petite sœur » ukrainienne d’avoir levé une armée vendue à l’OTAN pour l’affronter, de désigner comme « orcs » les Russes et de prétendre que l’Ukraine subit un génocide russe depuis plus d’un siècle. Trop, c’est trop et ici qui connaît ces peuples sait que jamais les Russes ne pardonneront aux Ukrainiens, surtout que par les médias occidentaux ce sont les Ukrainiens qui sont censés ne rien pardonner aux Russes.

En réalité, les Ukrainiens ont totalement décroché de la réalité. Déjà depuis 1991, les Ukrainiens ont une réputation d’un certain kitsch dans leurs attitudes, en raison d’un pays totalement à la dérive économiquement et culturellement, le niveau de vie s’étant effondré à la chute de l’URSS et ce pour une longue période.

Cela ne veut pas dire que l’Ukraine n’ait pas une très grande culture, un très haut niveau scientifique, ou quoi que ce soit du genre, bien au contraire. Cependant, le pays est parti à la dérive. La veille de la guerre, personne en Ukraine ne se doutait même que la Russie attaquerait, parce que tout le monde a décroché du réel et que le régime ukrainien, ultra-nationaliste et vendu à l’OTAN, fait ce qu’il veut.

C’est un peu comme la France d’ailleurs, les gens consomment et le régime fait ce qu’il veut, sauf que la France reste encore un pays capitaliste puissant, même si des pans entiers de sa société ont sombré dans la décadence et que le pays connaît un déclassement massif dans toute une série de domaines.

Sauf que l’Ukraine est devenue une colonie américaine, que ses intellectuels et figures politiques partent en roue libre dans le nationalisme, s’alignant donc sur l’idéologie bandériste et les intérêts de la superpuissance américaine, ayant perdu pied avec la réalité. Ces gens vivent dans un fantasme et ils pensent même déjà avoir gagné.

En réalité, la Russie va désormais propulser l’Ukraine en arrière, en disant qu’après tout elle l’a cherché, qu’elle est ingrate, et que donc puisque c’est une voisine dangereuse et qu’elle est ingrate, alors elle doit être démolie.

Le président russe Vladimir Poutine a expliqué à l’occasion des frappes que c’était une réponse à l’action militaire ukrainienne contre le pont de Crimée :

« Nous n’avons pas de doute sur les auteurs (de l’attaque du pont de Crimée) et nous ne pouvons pas laisser sans réponse des crimes de ce type. Aujourd’hui, ce matin, après avoir pris conseil avec le Ministère de la Défense, il y a eu des frappes sur les cibles énergétiques à destination militaire en Ukraine. Dans le cas où il y aurait d’autres attaques visant la Russie, nos réponses seront dures et conséquentes et personne ne peut en douter. »

Le sens réel de ses propos doit être toutefois traduit par : on n’a pas frappé fort, car ce sont nos cousins, mais là ils se moquent de nous, on passe pour des idiots, on va leur montrer le rapport de force historique et s’ils continuent, on les renvoie au 19e siècle. C’est aussi simple que cela.

Qui ne le voit pas ne veut pas le voir, car il en profite, ou parce qu’il est un Ukrainien aveuglé. Ce dernier aspect, il faut le dire et le redire. Les ultra-nationalistes ukrainiens à la tête du régime ont voulu cet affrontement, ils l’ont, ils sont les premiers responsables de l’effondrement national ukrainien qui va se produire. Car seuls des fanatisés peuvent s’imaginer que la Russie est un pays d’arriérés alcooliques qui va s’effondrer demain matin, parce que les occidentaux l’ont décidé et parce que les Ukrainiens seraient les plus forts.

L’absence totale de réalisme en ce qui concerne la Russie est un vrai problème de fond, de nature culturelle et idéologique, et il va être lourd de conséquence. La nation ukrainienne est ici autant victime de sa passivité et de ses nationalistes que des mensonges occidentaux, car le grand capital français et surtout américain n’en a rien à faire que la propagande anti-russe soit vraie ou pas, ce qui compte c’est la guerre à la Russie !

L’Ukraine commence à payer de manière démesurée le prix dramatique du fait que c’est une marionnette. Et ce n’est qu’un début.

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Société Vie quotidienne

Le vélo dans les grandes métropoles, cette horreur

Le vélo est merveilleux, il faut des pistes cyclables partout, virer ces immondes « vroum-vroum » des villes… ou peut-être pas tant que ça ?

Le vélo a le vent en poupe ces dernières années, et tout particulièrement suite aux premiers confinements via les fameuses « coronapistes » des grand villes, devenues permanentes pour certaines. Mais qu’en penser concrètement ? Avancée ou recul ? Et bien, les deux.

Si le vélo comme moyen de déplacement a des effets positifs indéniables, son utilisation et son attrait ne tombent pas du ciel. Tout ceci se voit et se comprend plus aisément dans les très grandes villes et leurs agglomérations.

Prenons par exemple Paris. La ville prévoit d’investir plusieurs centaines de millions d’euros au total sur une dizaine d’années afin de rendre la ville « 100% cyclable ». De très nombreuses pistes cyclables existent déjà, d’importantes voies ont été retirées aux trafic automobile, des aménagements spécifiques sont mis en place (contre-sens cyclables par exemple), etc. Et les travaux continuent afin d’agrandir, d’étendre et de généraliser l’existant.

Sur le papier, à première vue, on se dit : moins de voitures, plus de vélo, c’est une bonne chose. Pourtant la réalité est bien moins réjouissante.

Le vélo ici ne correspond pas à un besoin démocratique mais un besoin de marché. Les services de vélos et de trottinettes électriques en libre-service se multiplient de manière anarchique. Les ventes de trottinettes électriques au particulier explosent en parallèle. Et plus généralement, l’individualisme nombriliste et mortifère se sent pousser des ailes et a besoin de toujours plus de place pour s’exprimer.

Les voitures n’ont pas été retirées suite à une action démocratique, à un débat de fond sur la logistique, les transports en commun, la pollution atmosphérique et sonore, etc. De la même manière, les pistes cyclables n’ont pas été décidées de manière démocratique, à la base. Et leur supervision l’est encore moins.

Tous ces travaux répondent à des besoins du marché, rien d’autre. Et cette évolution a été accompagnée à bras ouverts par les éléments les plus libéraux des grandes métropoles, trop contents d’être à l’avant-garde de la modernisation.

D’un côté, il y a des aspects positifs : certains trajets deviennent potentiellement plus sûr pour les cyclistes, et cela entraîne la création et l’extension de plus vastes itinéraires en périphérie des grands centres urbains. De l’autre, l’ensemble a été offert aux plus libéraux comme un terrain de jeu, comme un moyen de s’accaparer davantage d’espace public.

D’un côté, il y a des itinéraires qui semblent avoir été pas trop mal pensés. De l’autre, la société française se décompose et les lumpen des grandes villes, les hipsters et autres bobos suffisants s’accaparent le tout.

C’est simple si l’on retirait leurs vélos à tous les cyclistes qui ont un comportement dangereux ou odieux, les pistes seraient quasiment vides.

Il y a donc un aspect positif, on peut se dire qu’il y a des avancées. Mais sur le papier uniquement. Car l’aspect principal reste le libéralisme, la logique du chacun pour soi. Le développement des pistes cyclables et du vélo comme mode de transport dans les grandes villes est donc d’abord un recul. Un recul dans les mentalités, un recul sur le plan de la culture.

Le capitalisme en décomposition a besoin d’écouler toujours plus de marchandises. Les avancées technologiques ont permis le développement et la production massive de vélos et de trottinettes à louer à la demande, via des applications. Les pistes cyclables des grands centres n’ont pas été développées pour les masses françaises, elles l’ont été pour ces entreprises ultra-libérales. Elles l’ont été pour faire plaisir aux anti-sociaux qui méprisent les transports en commun non pour leur état ou les mentalités qui y règnent, mais pour leur dimension collective.

Les déplacements à vélo pourraient être une excellent chose, le libéralisme a réussi à en faire une solution de plus en plus répugnante. Ceci doit changer.

A l’humanité de mater les lumpen, les post-modernes et tous les libéraux obnubilés par eux-mêmes et leur inexorable chute.

A l’humanité de renverser la table et de remettre l’intelligence et la beauté au cœur de la vie quotidienne.

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Guerre

Volodymyr Zelensky appelle à des frappes préventives contre la Russie

La marionnette des États-Unis sert à renforcer l’ampleur de la guerre.

Depuis février 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky adresse chaque jour un message de portée militariste, destiné à l’opinion publique ukrainienne, ou russe, ou mondiale. Il n’est pas une journée sans qu’il soit parlé de crimes de guerre russe, de volonté russe d’aller jusqu’à Prague ou Varsovie, etc.

Mais Volodymyr Zelensky a beau être comédien, ce n’est pas lui qui a la capacité de produire de telles positions. Un tel story telling de si haut niveau est forcément produit par la CIA. Et les propos hallucinés qu’il a tenu le 6 septembre 2022 lors d’une interview le montrent parfaitement.

Il a ainsi affirmé qu’il fallait que l’OTAN lance des attaques préventives contre la Russie :

« Que doit faire l’Otan ? Éliminer la possibilité que la Russie utilise des armes nucléaires. Mais surtout, je lance à nouveau un appel à la communauté internationale, comme avant le 24 février : des frappes préventives, pour qu’ils sachent ce qui leur arrivera s’ils les utilisent.

Et non l’inverse, attendre des frappes nucléaires de la Russie pour pouvoir dire: “Oh, eh bien, tu fais ça, alors maintenant prends ça de notre part !” Revoir sa façon de faire pression, voilà c’est ce que doit faire l’OTAN, revoir sa façon de l’utiliser. »

C’est là un appel ouvert à l’intervention de l’OTAN et au passage on remarquera qu’il assume d’avoir voulu une telle attaque avant même l’offensive russe de février 2022 ! Le régime de Kiev a d’ailleurs essayé de rétropédaler en disant que le président ukrainien parlait… de sanctions, pas de frappes préventives… Mais donc des sanctions préventives ? Cela ne veut rien dire et c’est pour tenter d’effacer la mauvaise image issue de tels propos va-t-en-guerre.

Mais en quoi est-ce si clairement un story telling américain ?

C’est que les propos de Volodymyr Zelensky font écho à ceux de David Petraeus, ancien général de l’armée américaine, commandant de la « Force internationale d’assistance et de sécurité en Afghanistan » entre 2010 et 2011 et directeur de la CIA de 2011 à 2012, avant de démissionner pour une affaire d’adultère et de devenir un très haut cadre d’un des plus importants fonds d’investissement, KKR.

Le 3 octobre 2022, lors d’une interview, David Petraeus a affirmé qu’il se passerait vraisemblablement cela si la Russie utilisait hypothétiquement une bombe nucléaire :

“Pour vous donner une idée, nous répondrions en menant un effort collectif avec l’OTAN qui aurait pour but d’éliminer toutes les forces russes que nous pouvons voir et identifier sur le champ de bataille en Ukraine et aussi en Crimée, ainsi que tous les navires en mer Noire. »

Il va de soi que si l’OTAN réagissait ainsi, intervenant ouvertement dans le conflit Russie-Ukraine, il y aurait une réplique russe contre les troupes conventionnelles et les navires de l’OTAN. Et là ce serait le début d’un scénario catastrophe où il vaudra mieux ne pas habiter Paris, Londres, Bruxelles, Berlin, Washington, New York, Moscou et Saint-Pétersbourg.

Dans tous les cas, en suivant Volodymyr Zelensky avec des frappes préventives, ce serait la guerre nucléaire, car on parle là de frappes contre les installations de lancement d’armes nucléaires. Le principe est alors que pour éviter de se retrouver sans rien, on lance ses missiles.

On est chez les fous de guerre. Mais le plus incroyable dans cette histoire, c’est que cela déroule totalement à la marge des peuples, qui se moquent royalement de ce qui se passe. C’est à croire que seuls les Russes et les Ukrainiens sont concernés.

Alors que la Russie vient par exemple le 6 octobre 2022 justement de convoquer l’ambassadeur français à Moscou,  Pierre Lévy, après la publication dans le Figaro dans un article rendant compte de 50 agents secrets français agissant en Ukraine pour épauler l’armée dans sa guerre à la Russie.

De toute façon il suffit de voir qu’aucun média à gauche n’aborde régulièrement la guerre en Ukraine ; au mieux on a de rares articles de loin en loin. C’est totalement aberrant. Qu’on ne « devine » pas comme agauche.org six mois avant que le conflit allait se déclarer, soit. Mais une fois les armées entrant en action, c’est totalement incroyable de ne pas en faire la grande actualité, surtout alors que l’OTAN et la France en premier lieu arme le régime ukrainien, le finance !

C’est exemplaire de comment l’Histoire se déroule à côté des gens, malgré eux, tout en les entraînant avec elle. C’est ainsi que se nouent les drames historiques.

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Culture

Loretta Lynn, un modèle de country

Un exemple de démarche populaire.

Loretta Lynn (14 avril 1932 – 4 octobre 2022) est strictement inconnue en France ; elle représente pourtant exactement ce que les masses populaires ont été capables de réaliser aux États-Unis et non en France : maintenir une musique populaire avec un niveau élevé, ancrée dans la vie quotidienne.

On parle ici de musique country et le parcours de Loretta Lynn suffit pour tout comprendre. Fille d’une famille de huit enfants, elle retrace dans Coal miner’s daughter la vie de sa famille, pauvre mais avec de l’amour, avec son père mineur travaillant la nuit, sa mère faisant le ménage… Dans Don’t Come Home A-Drinkin (With lovin’ on your mind) elle dénonce le mari saoul qui rentre et exige des rapports sexuels…

Dans One’s on the way elle raconte comment une femme dans une petite ville, isolée, attend un enfant, encore un qui est en route, alors que les femmes riches people mènent une vie de star, qu’à New York on manifeste pour la libération des femmes… et que son mari est avec des copains au bar…

Dans Fist City  elle s’en prend à une femme qui veut lui piquer son mari (Mais l’homme que j’aime / Quand il ramasse des ordures / Il les met dans la poubelle / Et c’est à ça que tu ressembles pour moi)… Et dans You ain’t woman enough (To take my Man), Don’t elle s’en prend à une femme avec qui son mari veut partir (Ce sera sur mon cadavre / Alors dégage tant que tu peux / Tu n’es pas assez femme / Pour prendre mon homme).

Dans Rated X elle raconte le drame des femmes divorcées qui sont la cible d’hommes les prenant pour des femmes « faciles » pour coucher avec…

Dans Wings upon your horns elle raconte la perte de la virginité… Dans The pill elle raconte comment grâce à la pilule contraceptive la femme n’est plus bloquée à la maison à cause de la naissance d’enfants…

Dans Dear Uncle Sam, elle écrit à ce symbole des États-Unis que le pays a besoin de son mari (pour la guerre au Vietnam), mais elle en a encore plus besoin (à la fin de la chanson on apprend qu’il est décédé).

Dans You’re the Reason Our Kids Are Ugly en duo avec Conway Twitty, chaque élément du couple reproche à l’autre la modification des habitudes provoquées, et accuse l’autre d’être la raison pour laquelle les enfants sont moches… mais naturellement le couple s’aime autant qu’avant.

Tout cela est excellent et musicalement c’est l’expression de tout un parcours populaire, ancré dans la pratique des gens. La Gauche aux États-Unis étant pourrie par le parti démocrate (et en France la situation est désormais la même), on ne s’étonnera donc pas qu’elle a soutenu Donald Trump en 2016.

C’est exactement cela qu’il nous faut. Tant que les masses ne seront pas capables de produire une telle culture, avec de l’envergure et de la vérité, un art vrai, un art réaliste, aucun changement social d’une réelle dimension n’est possible.

Puisse la figure de Loretta Lynn, dans sa dignité populaire, servir d’exemple à de jeunes artistes soucieux de rester authentiquement des artistes, donc de coller à la réalité, de vivre la réalité, de la refléter !

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Guerre

L’Assemblée nationale célèbre à l’unanimité la guerre et le régime ukrainien

La France est un valet de la superpuissance américaine !

L’Assemblée nationale, pavoisant aux couleurs du drapeau ukrainien et en présence honorifique de l’ambassadeur ukrainien Vadym Omelchenko, a « débattu » de guerre en Ukraine. Ce pseudo débat a été inauguré par Élisabeth Borne, la Premier ministre, qui a décrit la Russie comme un pays ignoble pratiquant toutes les atrocités, et qui allait à la ruine.

Le régime ukrainien s’est vu par contre présenté comme un pays européen exemplaire dans son positionnement, devant par conséquent disposer du soutien complet de l’Union européenne. L’armée ukrainienne est également présentée comme victorieuse, triomphante, etc.

Tout serait de la faute de « l’impérialisme russe », et seulement de « l’impérialisme russe ». L’Ukraine doit être appuyée jusqu’au bout, sans hésitations aucune.

On est à un niveau de propagande à 100%, d’ailleurs l’ensemble des médias bombardent désormais l’opinion publique de manière entièrement unilatérale. Plus aucune voix différente, à défaut de critique, n’est tolérée. La seule chose acceptée, c’est l’appel à la mobilisation en faveur du régime ukrainien, avec le plus d’armes possibles, tout en cherchant prétendument à éviter de rentrer directement en guerre.

Cela reflète le positionnement de la société française, capitaliste, qui a décidé d’accepter la guerre contre la Russie, et même de la vouloir. Ce faisant, la France assume d’être un valet de la superpuissance américaine, puisque c’est elle qui est à l’oeuvre à l’arrière-plan dans l’ensemble de la situation. Le conflit Ukraine-Russie est en fait un conflit OTAN-Russie, ou plutôt États-Unis-Russie, voire États-Unis-Chine. On est en pleine bataille pour le repartage du monde.

Il n’existe d’ailleurs aucune opposition à la tendance à la guerre à l’Assemblée. Les socialistes ont, lors du pseudo débat, dénoncé la Russie. Les écologistes d’EELV assument de converger entièrement avec la ligne de la superpuissance américaine. Le PCF a dénoncé « l’impérialisme russe », avec ses « crimes de guerre », ses « crimes contre l’humanité », saluant l’armée ukrainienne et sa « bravoure » contre le Kremlin.

La France Insoumise a repris tous les clichés propagandistes sur une armée russe massacrant les civils, bombardant les hôpitaux et les maternités, une centrale nucléaire, multipliant les « crimes de guerre ». Elle a même appelé les Russes à contester la mobilisation partielle et à la refuser. La France doit être aux côtés de l’Ukraine, etc.

Le Rassemblement national de Marine Le Pen a condamné les annexions russes à l’Est de l’Ukraine, se contentant de demander plus de militarisme, et d’appeler à ce que les sanctions contre la Russie n’aient pas d’impact « sur les Français ».

Emmanuelle Ménard, député de l’Hérault et femme de Robert Ménard de qui elle partage la ligne, a été extrêmement agressive dans la dénonciation de la Russie, espérant qu’on fournisse assez d’armes au régime ukrainien.

Ce qui est une ligne qui est celle de la Droite nationaliste identitaire en général, comme le mouvement Reconquête d’Eric Zemmour, qui n’est pas au Parlement. Damien Rieu, une de ses principales figures, a dénoncé le discours de Vladimir Poutine du 30 septembre 2022, en raison de ses propos sur la Russie s’appuyant sur plusieurs peuples différents.

C’est que tous les identitaires sont en faveur de l’Ukraine, toute une scène ultra-nationaliste allant même s’engager dans l’armée ukrainienne, sous l’égide du fameux bataillon Azov. On voit très bien ici comment ces gens sont un simple outil de l’OTAN, servant à celle-ci de mercenaires pour épauler le régime ukrainien.

On a typiquement une situation avec une Droite qui, quelles que soient ses variantes, est entièrement favorable à la guerre contre la Russie, et une « Gauche » qui n’est pas contre, se contenant de donner une façade vaguement humaniste au militarisme.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est d’ailleurs également intervenu et a expliqué, comme il l’a déjà fait, que les aides militaires françaises ne sont pas du tout rendues publiques. Le ministre avait déjà expliqué cela en juillet 2022. Il a également expliqué que l’armée française en Roumanie a coûté cette année 700 millions d’euros. Cela ne provoque aucun remous.

C’est tout à fait cohérent. La France capitaliste compte maintenir ses positions internationales, au mieux y a-t-il des inquiétudes sur les factures dans le pays, ce qui est le maximum de préoccupation de la CGT, du PCF, de la France Insoumise.

Même à l’extrême-Gauche, on a au mieux de gens disant qu’il faut opposer la Russie à l’Otan. C’est une position erronée : il faut souhaiter la défaite de son propre pays, donc il faut souhaiter la défaite du régime ukrainien. C’est l’aspect principal de toute position correcte sur la guerre, et la guerre est elle-même l’aspect principal de la réalité politique française, quel que soit ce que pensent les gens, ou justement malgré les gens et leur mauvaise foi capitaliste.

Tel est le sens d’un réel engagement ayant une portée historique. Rien ne peut avoir de signification sans passer par le prisme de cet engagement anti-guerre.

Et il faut voir les choses en face : La France Insoumise et le PCF ne combattent pas l’OTAN, ils ne combattent pas le soutien militaire de la France au régime ukrainien. Quant au Rassemblement national, il n’est qu’un accompagnateur protectionniste de l’évolution du monde.

Qui veut défendre les intérêts des larges masses doit se concentrer résolument dans le combat contre la guerre impérialiste, principalement contre son propre pays, valet de la superpuissance américaine !

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Guerre

L’utilisation du concept de crise par Vladimir Poutine le 30 septembre 2022

On parle ici d’économie politique.

L’un des aspects très particuliers du discours stratégique de Vladimir Poutine du 30 septembre 2022, c’est son utilisation du concept de crise. Il y a quelque chose de très surprenant, car normalement aucun régime fondé sur le capitalisme n’admet le concept de crise. Le capitalisme se présente comme à la fois inévitable et en mouvement perpétuel, il n’y a pas de place pour quoi que ce soit qui le présente sous un jour temporaire, relatif.

Or, Vladimir Poutine a dans son discours utilisé le concept de crise littéralement de la manière avec laquelle l’Internationale Communiste abordait la « crise générale du capitalisme » durant la période de l’entre-deux guerres. Plus encore, il utilise une présentation de « périodes » tout à fait en phase avec ce principe de crise générale conçu par l’Internationale Communiste.

Cela ne veut bien entendu nullement dire que Vladimir Poutine soit devenu communiste. Cependant, comme la Russie est à la marge du capitalisme mondial et converge avec la Chine, elle joue un rôle explosif dans la remise en cause de l’ordre mondial capitaliste actuel – pour le remplacer par un autre, mais bien entendu ce n’est pas dit ainsi.

Si on fait attention aux commentaires des lecteurs bourgeois du Figaro dans les articles sur la Russie, on peut d’ailleurs remarquer que justement en raison de cette remise en cause par la Russie, Vladimir Poutine est assimilé à un communiste. Il contribue à déstabiliser le capitalisme, il est donc communiste, même si en réalité il déstabilise le capitalisme sous une certaine forme, pour en vouloir une autre.

Mais voici les mots de Vladimir Poutine lors de son discours.

« Qu’est-ce que je veux souligner ? Tout porte à croire que les élites occidentales ne vont pas chercher de solutions constructives à la crise alimentaire et énergétique mondiale, qui a surgi par leur faute, précisément à cause de leur politique de longue date, bien avant notre opération militaire spéciale en Ukraine, et dans le Donbass.

Ils n’ont pas l’intention de résoudre les problèmes d’injustice, d’inégalité. On peut craindre qu’ils soient prêts à utiliser d’autres recettes, qui leur sont familières.

Et il convient ici de rappeler que l’Occident est sorti des contradictions du début du 20e siècle par la Première Guerre mondiale.

Les récompenses de la Seconde Guerre mondiale ont permis aux États-Unis de surmonter enfin les effets de la Grande Dépression et de devenir la première économie mondiale, imposant à la planète la puissance du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

L’Occident a largement surmonté la crise des années 1980 – et la crise s’est aggravée dans les années 1980 – en s’appropriant l’héritage et les ressources de l’Union soviétique, qui s’est effondrée et a fini par s’écrouler. C’est un fait.

Maintenant, pour se sortir d’un nouvel enchevêtrement de contradictions, il leur faut à tout prix casser la Russie, et les autres États qui choisissent la voie souveraine du développement, afin de voler encore plus la richesse des autres et à ce prix de boucher, de colmater leurs trous.

Si ce n’est pas le cas, je n’exclus pas qu’ils tentent de provoquer l’effondrement du système, sur lequel tout pourra être imputé, ou, Dieu nous en préserve, qu’ils décident d’utiliser la formule bien connue ‘‘la guerre va tout effacer’’. »

Si l’on regarde bien, ce que dit Vladimir Poutine c’est que le capitalisme a connu une certaine forme pendant cent ans, à partir de 1914, et que maintenant il va en prendre une nouvelle. Certains pays ont dominé le 20e siècle, mais le 21e siècle ne sera pas dominé par ces pays, ni par personne – en réalité bien entendu il s’agit simplement de remplacer les pays dominants.

La Russie exprime ici, par la voix de Vladimir Poutine, son entière convergence avec la Chine. Ce que dit Vladimir Poutine, c’est que le capitalisme monopoliste russe a tout à gagner et même ne peut se maintenir que si la Chine devient la superpuissance dominante.

C’est cela qui permet, dans une forme récupérée à l’Internationale Communiste mais déformée, le réemploi du concept de crise et même de bouleversement de la situation mondiale.

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Guerre

Le discours « échecs en quatre dimensions » de Vladimir Poutine le 30 septembre 2022

Le point de non-retour est désormais dépassé.

Le 30 septembre, le président russe Vladimir Poutine a tenu un court discours sur la fameuse place rouge de Moscou, afin de présenter l’intégration de quatre régions qui, il n’y a même pas dix ans, relevaient de l’Ukraine. Cela relevait d’un meeting-concert, intitulé « Le choix du peuple, ensemble pour toujours ».

Ses propos ont été cependant assez brefs ; il s’est voulu volontaire, très volontaire, mais n’a pas réussi car trop sous le coup de l’émotion. S’il a présenté le jour comme historique, ce n’est pas pour rien de son point de vue, puisque la Russie « retrouve » des Russes ou plus exactement ces derniers reviennent dans le giron de la mère-Russie.

De manière plus terre à terre, on parle tout de même ici d’une zone à peu près grande comme le Portugal, avec les régions de Louhansk et de Donetzk, qui avaient formé des « républiques populaires » à la suite du coup d’État nationaliste et pro-occidental à Kiev en 2014, ainsi que les régions de Kherson et de Zaporojié passées sous contrôle militaire russe à la suite de l’offensive de février 2022.

Une partie des régions de Zaporojié et de Donetzk sont par ailleurs encore sous le contrôle du régime ukrainien, ce qui implique que la Russie va elle-même entrer légalement en guerre avec l’Ukraine.

Le discours était comme on le sait l’aboutissement de référendums, pour la séparation d’avec l’Ukraine tout d’abord pour Kherson et Zaporojié, pour rejoindre le « peuple multinational de la Fédération de Russie » pour l’ensemble des quatre dans la foulée. La dimension « légale » est une tradition russe historique.

Voici les résultats officiels, qui sont naturellement forcés par le cours des choses, sans pour autant qu’il soit possible de nier que l’attachement à la Russie prime d’une manière ou d’une autre dans cette partie du monde, le régime ultra-nationaliste ukrainien servant de repoussoir.

Il ne faut pas se leurrer : l’idée de rejeter à 100% la Russie, comme l’exige le régime ukrainien, même dans le cas où on soutient l’Ukraine, est absolument intenable humainement pour les gens ayant des liens, d’une manière ou d’une autre, avec la Russie.

La région de Kherson a d’ailleurs été prise sans coup férir dès le début de l’offensive russe, en raison de trahisons massives dans l’appareil d’État ukrainien régional.

ParticipationPour l’adhésion à la Fédération de Russie
Donetzk97,5%99,23%
Louhansk92,6%98,42%
Kherson76,9%87,05%
Zaporojié85,4%93,11%

L’intégration formelle des quatre régions s’est déroulée dans la salle Georgievsky du palais du Kremlin, une salle résolument splendide dédiée aux plus grandes cérémonies honorifiques historiquement en Russie. C’est à cette occasion que Vladimir Poutine a tenu un discours d’une quarantaine de minutes.

Et là le discours a été d’un tout autre calibre que le discours lors du meeting. Il reflète une transformation radicale de la ligne de l’appareil d’État russe. On ne peut pas comprendre l’État russe, sa stratégie, sans saisir précisément les contours de ce qu’il a formulé.

Vladimir Poutine a tout d’abord souligné le lien historique des régions de Kherson et de Zaporojié avec la « Nouvelle Russie » établie par Catherine II de Russie, dénonçant le « coup d’État néo-nazi de 2014 » et demandant une minute de silence pour les « martyrs » tombés depuis sous les coups des nationalistes ukrainiens.

Il a parlé d’un amour maintenu pour la Russie, y compris pour ceux nés « après la tragédie de l’effondrement de l’Union soviétique », une « catastrophe nationale », et même si le passé ne peut pas être restitué, il reste une volonté de vivre ensemble de la part de ceux « dont les ancêtres ont vécu dans un seul État pendant des siècles ».

L’intégration des quatre régions est considérée comme inaliénable, l’Ukraine devra céder quoi qu’il en soit :

« Je veux que les autorités de Kiev et leurs vrais maîtres en Occident m’entendent, afin que tout le monde s’en souvienne : les habitants de Lougansk et de Donetsk, de Kherson et de Zaporojié deviennent nos citoyens pour toujours.

Nous appelons le régime de Kiev à un immédiat cessez-le-feu, à cesser toutes les hostilités, la guerre qu’il a déclenchée en 2014, et à retourner à la table des négociations. Nous sommes prêts pour cela, cela a été dit plus d’une fois.

Mais nous ne discuterons pas du choix des habitants de Donetsk, Lougansk, Zaporojié et Kherson, il a été fait, la Russie ne le trahira pas. »

Cet aspect du discours ne concerne toutefois que le début et une petite partie de celui-ci. La grande majorité a tenu à une dénonciation acharnée des pays occidentaux et de leur tentative de transformer la Russie en « colonie ». La Russie se défendant, se protégeant, serait donc le phare du refus de l’ordre mondial décidé par les occidentaux, au point que Vladimir Poutine argue que la Russie est séparée de l’histoire du colonialisme et même que, à travers l’URSS, elle a été à la pointe de l’anti-colonialisme !

C’est là bien entendu totalement tiré par les cheveux, mais correspond à ce mélange Russie/URSS aux contours adaptables selon les besoins. Il faut se souvenir que Vladimir Poutine cherche ici à toucher notamment ou surtout des dirigeants de pays du tiers-monde, ce qu’il dit là est parfait pour la junte militaire au Mali ou bien l’État nationaliste-social syrien par exemple.

« Qu’est-ce sinon du racisme que la conviction péremptoire de l’Occident que sa civilisation, sa culture néolibérale est un modèle incontestable pour le monde entier ? (…)

Il convient de rappeler à l’Occident qu’il a commencé sa politique coloniale au Moyen Âge, la traite mondiale des esclaves a suivi, le génocide des tribus indiennes en Amérique, le pillage de l’Inde, de l’Afrique, les guerres de l’Angleterre et de la France contre la Chine, à la suite de quoi il a été contraint d’ouvrir ses ports au commerce de l’opium.

Ce qu’ils ont fait, c’est mettre des nations entières sous drogue, exterminer délibérément des groupes ethniques entiers pour le bien de la terre et des ressources, organiser une véritable chasse aux gens comme des animaux.

Ceci est contraire à la nature même de l’homme, vérité, liberté et justice. Et nous, nous sommes fiers qu’au XXe siècle, ce soit notre pays qui ait dirigé le mouvement anticolonial, qui ait ouvert des possibilités à de nombreux peuples du monde de se développer, afin de réduire la pauvreté et les inégalités, de vaincre la faim et la maladie. »

L’intégration des quatre régions permet à la Russie de ne plus être faible, malade, poussive :

« Je souligne que l’une des raisons de la russophobie séculaire, l’hostilité non dissimulée de ces élites occidentales envers la Russie tient précisément à ce que nous ne nous sommes pas laissé voler pendant la période des conquêtes coloniales, nous avons forcé les Européens à commercer pour un bénéfice mutuel.

Cela a été réalisé en créant un État centralisé fort en Russie, qui s’est développé et s’est renforcé sur les grandes valeurs morales de l’orthodoxie, de l’islam, du judaïsme et du bouddhisme, sur la culture russe et la parole russe ouverte à tous.

On sait que des plans d’interventions en Russie ont été élaborés à plusieurs reprises, ils ont essayé d’utiliser le temps des troubles au début du XVIIe siècle et la période de bouleversements après 1917 a échoué. L’Occident a néanmoins réussi à s’emparer des richesses de la Russie à la fin du XXe siècle, lorsque l’État a été détruit.

Ensuite, nous avons été appelés à la fois amis et partenaires, mais en fait, ils nous ont traités comme une colonie – des milliards de dollars ont été détournés du pays dans le cadre de divers stratagèmes. Nous nous souvenons tous de tout, nous n’avons rien oublié.

Et ces jours-ci, les habitants de Donetsk et de Louhansk, de Kherson et de Zaporijia se sont prononcés en faveur de la restauration de notre unité historique. Merci ! »

Et vient alors, comme en passant, une remarque de portée dramatique :

« Les États-Unis sont le seul pays au monde à avoir utilisé deux fois l’arme nucléaire, détruisant les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki. Soit dit en passant, ils ont créé un précédent. »

Cette remarque selon laquelle il y a un « précédent » est bien entendu un avertissement sur l’usage russe éventuel de la bombe atomique.

Et il s’ensuit une très fine allusion à la Chine. Les propos suivants de Vladimir Poutine montrent parfaitement comment ici, à travers lui, c’est la Chine qui parle et qui dresse un avertissement à la superpuissance américaine. On a ici directement affaire à la théorie dite « des trois mondes », non pas dans la version de Mao, mais dans la version de Deng Xiao Ping.

Les pays en développement doivent faire front contre l’hégémonie, mais d’une manière en fait particulière, puisqu’ils doivent concrètement passer sous le giron de la Chine en passe de devenir la principale superpuissance en remplacement de la superpuissance américaine.

« Le diktat américain est basé sur la force brute, sur la loi du plus fort. Parfois magnifiquement emballé, parfois sans emballage, mais l’essence est la même – la loi du plus fort.

D’où le déploiement et l’entretien de centaines de bases militaires dans tous les coins du monde, l’expansion de l’OTAN, les tentatives de constituer de nouvelles alliances militaires telles que AUKUS et autres.

Un travail actif est également en cours pour créer un lien politico-militaire entre Washington, Séoul et Tokyo.

Tous les États qui possèdent ou cherchent à posséder une véritable souveraineté stratégique et sont capables de défier l’hégémonie occidentale sont automatiquement inclus dans la catégorie des ennemis.

C’est sur ces principes que sont construites les doctrines militaires des USA et de l’OTAN, n’exigeant rien de moins qu’une domination totale.

Les élites occidentales présentent leurs plans néocoloniaux de la même manière hypocrite, même avec un semblant de paix, elles parlent d’une sorte d’endiguement, et un mot aussi rusé erre d’une stratégie à l’autre, mais, en fait, ne signifie qu’une seule chose : saper tous les centres souverains de développement.

On a déjà entendu parler du confinement de la Russie, de la Chine, de l’Iran. Je crois que d’autres pays d’Asie, d’Amérique latine, d’Afrique, du Moyen-Orient, ainsi que les partenaires et alliés actuels des États-Unis, sont les suivants. »

Vladimir Poutine a également, bien entendu, fait remarquer la crise énergétique dans les pays occidentaux, après avoir dénoncé les sanctions contre la Russie :

« Mais les gens ne peuvent pas être nourris avec des dollars et des euros imprimés. Impossible de se nourrir avec ces bouts de papier, et impossible de chauffer un foyer avec la capitalisation virtuelle et gonflée des réseaux sociaux occidentaux. »

Et il a souligné la décadence de l’occident, de manière bancale bien entendu car on sait bien que la Russie est tout à fait pareillement contaminée par le capitalisme le plus cynique, en mode oligarchique. Mais même si c’est de la démagogie, cela tape fort là où la Russie n’a pas sombré :

« Je veux maintenant revenir sur ce que j’ai dit, je veux m’adresser à tous les citoyens du pays – pas seulement aux collègues qui sont dans la salle – à tous les citoyens de Russie : voulons-nous avoir, ici, dans notre pays , en Russie, au lieu de maman et papa, « parent numéro un », « numéro deux », « numéro trois » – sont-ils déjà complètement fous?

Voulons-nous vraiment que des perversions qui conduisent à la dégradation et à l’extinction soient imposées aux enfants de nos écoles dès le primaire ? Se faire leurrer qu’il existe soi-disant d’autres genres que les femmes et les hommes, et se voir proposer une opération de changement de sexe ? »

Cela débouche sur un appel ouvertement « conservateur révolutionnaire » :

« Je le répète, la dictature des élites occidentales est dirigée contre toutes les sociétés, y compris les peuples des pays occidentaux eux-mêmes. C’est un défi pour tout le monde.

Un tel déni complet de l’homme, le renversement de la foi et des valeurs traditionnelles, la suppression de la liberté acquiert les caractéristiques d’une « religion inversée » – le satanisme pur et simple.

Dans le Sermon sur la montagne, Jésus-Christ, dénonçant les faux prophètes, dit : C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Et ces fruits toxiques sont déjà évidents pour les gens – pas seulement dans notre pays, dans tous les pays, y compris pour de nombreuses personnes et en Occident même.

Le monde est entré dans une période de transformations révolutionnaires, elles sont de nature fondamentale.

De nouveaux pôles de développement se forment, ils représentent la majorité – la majorité ! – de la communauté mondiale et sont prêts non seulement à déclarer leurs intérêts, mais aussi à les protéger, et à voir la multipolarité comme une opportunité de renforcer leur souveraineté, et donc d’acquérir une vraie liberté, une perspective historique, leur droit à une liberté indépendante, créative, développement original, à un processus harmonieux.

Partout dans le monde, y compris en Europe et aux États-Unis, comme je l’ai dit, nous avons de nombreuses personnes partageant les mêmes idées, et nous ressentons, nous voyons leur soutien. Un mouvement de libération anticolonial contre l’hégémonie unipolaire se développe déjà au sein des pays et des sociétés les plus diverses.

Sa subjectivité ne fera que grandir. C’est cette force qui déterminera la future réalité géopolitique.

Et il a conclu en citant le philosophe conservateur Ivan Iline, qui a émigré à la révolution russe et est devenu une référence ultra-conservatrice nationaliste après 1989 :

« Si je considère la Russie comme ma patrie, cela signifie que j’aime en russe, contemple et pense, chante et parle russe, que je crois en la force spirituelle du peuple russe. Son esprit est mon esprit, son destin est mon destin, sa souffrance est ma douleur, sa floraison est ma joie. »

Pour résumer : le régime russe adopte officiellement une ligne conservatrice révolutionnaire qui, auparavant, était sous-jacente. Cela correspond forcément à la transformation de la Russie en capitalisme monopoliste d’État, c’est-à-dire en dictature d’une petite minorité, de type oligarchique, dans une perspective militariste ouverte.

La Russie s’arqueboute ainsi et la ligne du régime est de se poser comme outil historique nécessaire aux pays du tiers-monde en « développement » : si le Brésil, le Mexique, l’Afrique du Sud, l’Iran, la Turquie, la Chine, l’Inde… veulent parvenir à passer un cap, alors ils ont obligatoirement besoin de la Russie pour contrer la superpuissance américaine hégémonique qui compte maintenir sa position de force au niveau mondial.

Cela montre le très haut niveau stratégique de l’appareil d’État russe, ce qu’on appelle en anglais le 4D chess, les échecs en quatre dimensions, c’est-à-dire une analyse ultra-poussée avec des enchevêtrements tels que vu de l’extérieur on n’en saisit pas les fils conducteurs.

La Russie considère qu’il y a une crise et elle veut passer entre les mailles du filet. Elle fait, à sa manière, ce que le Royaume-Uni a fait avec le Brexit.

Le régime ukrainien a très bien compris ce que cela impliquait pour lui et a le même jour demandé son entrée officielle dans l’OTAN puisque, sur le terrain, l’Ukraine est déjà entièrement opérationnelle selon le mode de l’OTAN et avec son matériel. Le secrétaire de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a accepté la demande mais immédiatement expliqué que ce n’était pas possible, puisque cela impliquerait immédiatement une guerre OTAN-Russie.

Reste à voir comment vont réagir les pays européens. Le maintien de la Russie sur une ligne dure, sur une position forte, va bouleverser le paysage politique après l’hiver si l’Ukraine n’a pas réalisé de succès militaire majeur. Les plaques tectoniques des contradictions entre puissances ne sont de toutes façons pas près de cesser – on n’échappera pas à la 3e guerre mondiale, à moins d’un bouleversement révolutionnaire d’ampleur sur la face du monde. Et sinon ce bouleversement sera produit par la guerre.

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Société

Le rapport du Sénat sur la pornographie

Le libéralisme ne peut pas combattre la pornographie.

Le Sénat a, par l’intermédiaire d’une commission à ce sujet, établi un rapport à charge contre la pornographie. Voici son rapport ainsi que les points proposés pour résoudre le « problème ». Sauf que le problème est insoluble, parce qu’il est mal posé.

Le rapport du Sénat explique en effet que la pornographie n’aurait pas de rapport avec la « libération sexuelle » des années 1960, ce qui est faux. En réalité, la pornographie est précisément née dans les pays d’Europe occidentale les plus libéraux sur le plan des mœurs. Qui ne critique pas le libéralisme sur le plan du sexe – c’est-à-dire qui refuse la romance – est obligée d’accepter la pornographie.

Cela est d’autant plus vrai que la pornographie est une industrie mondiale et qu’à moins de tracer une ligne rouge, de dresser des barrières strictes, inévitablement il y aura une contamination sur le plan de mœurs.

Le rapport en a indirectement conscience et pour cette raison il véhicule une sorte de nostalgie d’une industrie pornographique pré-monopoliste.

Ce n’est pas tout : les lois ne sont pas rétroactives, à moins d’une révolution. Cela implique que même si le capitalisme français met au pas la pornographie en France, il y a suffisamment de matière produite en termes de vidéos pour assurer le maintien de cette idéologie.

Enfin, et surtout, du moment que le capitalisme accepte par définition la toute puissance du choix individuel, il ne peut pas remettre en cause les contrats effectués dans l’industrie de la pornographie. Il s’agit d’adultes « consentants », donc des sujets standards du droit bourgeois. Le rapport tente de délimiter des frontières, mais il est impossible de les mettre en place dans une société d’individus effectuant des choix contractuels à tous les niveaux de son existence, depuis son emploi depuis l’achat sur Amazon.

Face à la pornographie, il n’a que la romance qui soit, voilà tout ! Et qui ne voit pas en étudiant le phénomène que c’est un produit du capitalisme décadent qui est lui-même prisonnier du développement capitaliste !

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Guerre

Escalade américaine, Nord Stream saboté, référendums russes et menace atomique

Nous vivons un drame et l’indifférence est complète.

Les événements ne cessent de s’accélérer dans une tendance inexorable à l’affrontement général pour le repartage du monde. Très objectivement, l’indifférence prédominante face à tout cela est glaçante. Si agauche.org n’avait pas annoncé le conflit militaire Russie-Ukraine six mois avant qu’il ne se déclenche, s’il n’y avait pas les analyses justes de la décision historique de cet affrontement, où serions-nous? A errer sans fin… déjà que la situation est ignoble !

Et on peut compter sur la superpuissance américaine pour être aux premières loges du désastre. Elle vient de passer commande pour 1,1 milliard de dollars à son propre complexe militaro-industriel, afin d’aider le régime ukrainien, tant militairement (18 artilleries de précision HIMARS et leurs munitions,150 véhicules blindés, 150 véhicules tactiques tracteurs d’armement, des radars et des armes anti-drones, etc.) que financièrement.

On parle ici au total de 16,2 milliards de dollars  distribués depuis le début de la guerre en Ukraine. Et il y a eu aussi, vraisemblablement également de la part des Américains, des actions contre les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2. On parle de trois explosions sous-marines provoquant de très importantes fuites de gaz, à environ 70 mètres de profondeur. Qui peut avoir intérêt à rendre définitivement caduc ces gazoducs, à part les Américains? Ils ne cessent depuis février 2022 de dire à leur sujet que c’est de l’histoire ancienne, et le Wahsington Post est heureux d’expliquer désormais que :

« Cet épisode sonne la fin définitive des projets Nord Stream, qui a renforcé la dépendance de l’Europe à l’égard du gaz russe. »

L’absence de gaz russe rend en effet l’Europe dépendante de la superpuissance américaine et de son gaz naturel liquéfié, qui provient en grande majorité du gaz de schiste. Et le gouvernement français est un simple valet de la superpuissance américaine. Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires étrangères française, s’est rendue pour la troisième fois depuis février 2022 à Kiev, le 27 septembre 2022. L’Union européenne met quant à elle en place le huitième paquet de sanctions contre la Russie.

Et la propagande est ininterrompue. Il est par exemple parlé de référendums bidons tenus dans les régions de Zaporijjia, Kherson, Donetzk et Lougansk, avec des résultats ultra-majoritaires pour rejoindre la Russie. Mais au-delà de toute considération sur la nature du régime russe et la mise en place militarisée de ces référendums, il est absurde de ne pas voir qu’à l’arrière-plan il y a une question russo-ukrainienne brûlante, avec un régime ukrainien pro-occidental fanatisé et niant tout lien historique avec la Russie.

Il ne s’agit pas de dire comme le régime russe que l’Ukraine n’existe pas, mais pour une partie significative des gens, entre une Ukraine fictive issue des rêves cauchemardesques des nationalistes et une Russie qui est ce qu’elle est mais qui est la Russie… la réflexion est alors « tant pis ».

Cette absence de réalisme de médias notamment français, au nom de l’esprit occidental de conquête porté par le capitalisme en crise, mène au désastre. Car la Russie a le dos au mur, également par choix naturellement. Dimitri Medvedev, qu’on doit présenter comme le numéro 2 du régime et qui se met en scène comme le successeur de Vladimir Poutine à la tête du pays, a tenu à ce sujet des propos très clairs.

Dans un long message posté sur le réseau social Telegram, où il revient sur la question de l’emploi des armes nucléaires, il dit les choses suivantes. Le « monde anglo-saxon » ne cesse de parler de « liberté » et de « démocratie », mais c’est uniquement pour maintenir sa direction exclusive sur le cours du monde.Et il ne cesse de dénoncer la Russie et son possible emploi de l’arme atomique.

Ce à quoi répond Dimitri Medvedev de la manière suivante : la Russie a une doctrine très claire, l’arme atomique ne sera employée qu’en cas d’attaque atomique ou bien si l’existence même de l’État russe est menacé.

L’État russe a une approche ultra-légaliste des choses, donc tout est effectivement très codifié. Il est clair que les pays occidentaux font une propagande hallucinée en accusant la Russie de vouloir employer l’arme atomique à la première occasion. Le bourrage de crâne est immense.

Dimitri Medvedev continue toutefois son propos. Il dit que la Russie n’acceptera jamais que des voisins hostiles, à l’instar de « l’Ukraine nazie qui est est aujourd’hui directement contrôlée par les pays de l’OTAN », disposent de la bombe atomique. Et s’il n’y a rien à attendre du « régime de Kiev » à ce niveau, les pays qui le contrôlent savent bien qu’il y a des limites à ne pas franchir. Il dit de ces pays :

« Ils comprennent que dans le cas où la menace contre la Russie dépasse la limite établie pour le danger, nous devrons réagir. Sans demander la permission à personne, sans de longues consultations. Et ce n’est certainement pas du bluff. »

Et, de toutes façons, l’OTAN ne réagirait pas si la Russie frappait le « régime ukrainien qui a commis un acte d’agression à grande échelle présentant un danger pour l’existence même de notre État ». L’OTAN chercherait à préserver « Washington, Londres et Bruxelles » avant tout ; on remarquera que Paris et Berlin ne sont pas mentionnés, afin d’appuyer les fractions hostiles ou étrangères à l’OTAN de ces pays.

Autrement dit, si les choses tournent mal en raison de l’appui massif de l’OTAN au régime ukrainien, la Russie vitrifiera Lviv et mettra de toutes façons le régime ukrainien à genoux, suivant le principe qu’on ne peut pas gagner une guerre contre un pays ayant l’arme atomique et une capacité à les envoyer efficacement.

La Russie accepte ainsi l’escalade occidentale, ce que montre d’ailleurs la mobilisation partielle, et l’intégration officielle à la Russie des régions de Zaporijjia, Kherson, Donetzk et Lougansk va provoquer une nouvelle onde de choc.

 

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Écologie

Aider les chats du boulonnais

L’école du chat du boulonnais est une importante association qui s’occupe des chats dans le pays boulonnais (autour de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais). Elle vient de publier un long communiqué sur sa page Facebook au sujet de sa situation critique à la sortie de l’été. Celui-ci n’a malheureusement rien d’étonnant. D’autres en ont déjà publié des semblables et des publications similaires vont continuer à arriver d’un peu partout en France.

Les constats sont :

* baisse des dons de 20 % ;

* charge de travail de plus en plus lourde pour gérer les familles d’accueil ;

* augmentation des frais vétérinaires (3 à 5%) et d’alimentation (presque 10%) ;

* besoin criant de familles d’accueil ;

* manque de bénévoles d’une manière générale.

L’association fait alors ce que toutes sont obligées de faire dans ce cas-là : arrêter les nouvelles prises en charge. Personne ne monte une association pour arrêter les prises en charge à la première difficulté. Personne ne prend une telle décision de gaieté de cœur. Seulement, quand la situation devient intenable, il faut faire des choix difficiles afin de tenir ses engagement envers les animaux qui sont actuellement sous sa responsabilité.

La première chose frappante ici est la baisse conséquente des dons. Certes, l’inflation se fait ressentir, mais… nous ne sommes même pas au cœur de la crise, les français continuent de partir en vacances, de consommer à tout va, etc.

Si c’est 20 % aujourd’hui, combien ce sera cet hiver ? Au printemps 2023 ? Ou lorsque Taïwan, la mer Égée et le Caucase seront le théâtre de guerres impérialistes ?

Qu’en période de crise les dons baissent est inévitable. Mais à ce point alors que le tremblement de terre qui s’annonce n’a même pas commencé ? D’autant que les comportements anti-sociaux, anti-Nature et barbares vont s’amplifier et les animaux vont en payer le prix fort. Ce qui va encore augmenter le nombre d’abandons et la cruauté. Donc plus de chats vont se retrouver dans une situation critique, avec une plus forte proportion de chats nécessitant des soins (très) coûteux… La situation était déjà très mauvaise et l’avenir s’annonce catastrophique.

Du côté des familles d’accueil, le manque n’est pas nouveau en soi. Combien d’associations peuvent affirmer qu’avant 2022 elles n’avaient les moyens d’occuper leurs innombrables familles d’accueil (sérieuses et fiables depuis toujours, bien entendu) ?

Seulement lorsque les adoptions stagnent et que les animaux à prendre en charge arrivent d’un coup, il faut soit plus de monde, soit arrêter les nouvelles prises en charge et lancer un énième appel à l’aide.

Et cela peut devenir encore plus compliqué lorsque des personnes qui postulent pour devenir famille d’accueil font perdre un temps fou à l’association. Parce qu’on ne devient pas famille d’accueil en trois clics. Il faut que l’association s’assure que la personne est fiable et qu’elle est en mesure d’accueillir un animal : appartement ou maison sécurisé (en particulier les fenêtres aux étages), pièce disponible pour la quarantaine, etc.

Il faut effectuer un premier tri entre les entretiens téléphoniques et les visites. Cela demande du temps et de la coordination. A cela s’ajoute bien évidemment le suivi : prévoir les visites des potentiels adoptants, échanger avec la famille d’accueil, avoir son ressenti sur eux, etc. Tout cela demande aussi beaucoup de temps.

Et enfin, il y a ces personnes qui se révèlent vite indignes de confiance. Et il faut alors intervenir, discuter, négocier afin de récupérer les animaux et leur trouver un nouveau foyer. Cela demande beaucoup de temps lorsque cela arrive, ainsi que beaucoup de pressions et de déceptions : « cette personne semblait parfaitement correcte au début, comment a-t-on pu ne pas s’en rendre compte ? ».

Tout cela demande énormément d’implication. Et il y a de quoi perdre espoir très vite. Terminons donc sur une note positive avec la fin de l’appel à l’aide de l’école du chat boulonnais :

« Aidez-nous ! likez, taggez, aimez, commentez, partagez notre appel à l’aide, Interpelez les personnes (Élus, Entreprises, Amis), qui peuvent nous aider avec des dons, un local, du bénévolat ou une adoption réfléchie. Et surtout ne doutez à aucun moment, l’École du Chat du Boulonnais a les reins solides et des membres actifs investies et motivées. Elle doit simplement prendre des mesures pour pérenniser son action dans les années à venir. »

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Politique

Victoire de Giorgia Meloni, pour un Brexit à l’italienne

Encore une victoire du populisme en Europe.

Ce qui s’est passé en Italie dimanche 25 septembre 2022 est très lisible depuis la France, car c’est exactement ce qui nous attend si tout reste en l’état. Il suffit de s’imaginer Marion Maréchal au pouvoir, à la tête d’une coalition de droite, sur un mode populiste pour une version italienne du Brexit.

Giorgia Meloni, qui a fondé et dirige le parti Fratelli d’Italia (dont le mari de Marion Maréchal est un haut cadre), a mené une coalition également composée par Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, et la Liga, de Matteo Salvini. En remportant les élections législatives pour la désignation du Parlement (400 députés et 200 sénateurs), elle devient présidente du Conseil italien, c’est-à-dire cheffe du gouvernement italien.

Au soir du 25 septembre, la coalition des Droites obtiendrait entre 111 et 131 sièges, pour seulement 33 à 53 pour la Gauche parlementaire, 14 à 34 pour le Mouvement 5 étoiles, 4 à 12 pour Italia Viva.

Giorgia Melon profite en fait d’un positionnement ferme ces dernières années, ayant été la seule à droite à ne pas participer au gouvernement de Mario Draghi.

Celui-ci, devenu extrêmement impopulaire en Italie, est dénoncé comme une figure technocratique européenne responsable de tous les maux ; il est d’ailleurs l’ancien président de la Banque centrale européenne (de 2011 à 2019).

En raison de la crise, il y a comme partout en Europe un grand rejet de l’Union européenne et un repli nationaliste.

Mais il faut bien voir qu’en Italie, Mario Draghi avait été présenté comme l’homme providentiel devant redresser le pays faisant feu de tout bois ; il était même surnommé de manière pompeuse « super Mario ». Il a donc à son égard une grande amertume dans la population.

C’est que l’Italie n’échappe pas à la crise, bien au contraire. Tout comme la France, le pays est extrêmement endettée, à hauteur du 150% du PIB et surtout a violemment subi la crise sanitaire. Les sommes colossales du Plan de relance européen, dont l’Italie est la principale bénéficiaire en raison de sa situation, n’apaisent aucunement le pays.

Et le problème c’est que, tout comme en France, il n’y a pas en Italie une Gauche démocratique et populaire capable d’organiser la défiance populaire sur un mode rationnel et social. Alors c’est le triomphe des populismes, des critiques en surface, des anti-vaccins, des anti-pass sanitaire, des promesses de retour en arrière à l’age d’or du capitalisme, du repli individualiste, du chauvinisme national, etc.

Giorgia Meloni ne triomphe pas d’ailleurs tant pour ses idées, mais surtout parce qu’elle s’est habilement construite une image alternative à la classe politique italienne, y compris à droite. Le fait qu’elle arrive au pouvoir aux côtés de Silvio Berlusconi, pourtant une figure politicienne incontournable italienne des 30 dernières années, ne change rien à l’affaire, mais en dit long sur le caractère populiste de sa démarche.

On aurait donc tort de chercher de la cohérence chez Giorgia Meloni, ce n’est pas du tout ce à quoi elle sert, ni ce pourquoi elle a été élue. Il s’agit simplement d’une réaction, d’un contre-coup de la crise dans un grand mélange des genres, exactement comme ce qu’a été le Brexit au Royaume-Uni.

Giorgia Meloni est libérale économiquement, elle considère qu’il faut le moins possible freiner les entreprises, mais pour autant elle n’entend surtout pas régler la question de la dette italienne et promeut au contraire l’assouplissement des règles européennes à ce sujet.

Son engagement politique depuis sa jeunesse est marqué par le style fasciste, son organisation elle-même étant la continuité de mouvements politiques fascistes (eux-mêmes totalement disparates), mais elle a choisi comme nom de son mouvement des paroles de l’hymne national italien, à connotation républicaine.

Et si Giorgia Meloni assumait totalement Mussolini dans sa jeunesse, elle explique maintenant qu’il était erroné de la part du fascisme d’écraser la démocratie (en tous cas ce qu’elle considère comme étant la démocratie) pour gouverner.

Il faut également pointer la question de l’OTAN, que Giorgia Meloni défend, s’assumant totalement comme atlantiste, c’est-à-dire prônant l’alignement sur la superpuissance américaine et défendant en ce moment totalement le régime ukrainien contre la Russie. Pourtant, la principale motivation de son succès électoral est justement le rejet de l’Union européenne, équivalent sur les plans politiques et culturels de l’OTAN sur le plan militaire.

On a donc apparemment un nationalisme italien… aligné sur la superpuissance américaine. En fait, comme Marion Maréchal, Giorgia Meloni est très proche des franges ultra-conservatrices de la Droite républicaine américaine à la Donald Trump. D’ailleurs, elle était aux côtés de Marion Maréchal invitée au Conservative political action conference en février 2018.

Et tous comme Marion Maréchal, Giorgia Meloni est surtout très opposée à la Gauche et ses traditions. Elle propose notamment d’abolir la fête nationale italienne célébrant le 25 avril la Libération lors de la deuxième guerre mondiale.

Et elle profite pour le reste d’une critique facile de la décadence post-moderne et cosmopolite pour séduire les classes populaires sur les thèmes sociétaux : immigration, catholicisme, avortement, gestation pour autrui, union homosexuelle, etc.

C’est l’esprit de l’époque : le nationalisme pro-brexit d’un côté, le cosmopolitisme consommateur de l’autre, le tout précipitant, accompagnant et exprimant la décadence du capitalisme, son triomphe mondial et l’émergence de luttes intestines pour chercher à surmonter la crise en repartageant le monde.

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Guerre

Ignoble déferlement de haine anti-russe

Le nationalisme suinte de partout.

La Russie est un peuple qui, historiquement, a porté une immense culture. On ne compte pas les savants dans absolument tous les domaines, les artistes que ce soit en musique, en peinture, en littérature, en sculpture, en architecture, en cinéma, etc. ; on ne compte pas non plus les révoltes populaires, les révolutions (1905, 1917). Bref, c’est un peuple qui a participé de plein-pied à l’Histoire humaine.

Cela fait d’autant plus mal, alors qu’en plus les Russes ont un tempérament attachant empreint de vague-à-l’âme et de chaleur humaine exprimée dans une candeur frappante, de voir qu’en France il s’est répandu une haine anti-russe farouche et totalement stupide.

Depuis l’annonce par le président russe Vladimir Poutine, le 21 septembre 2022, d’une mobilisation partielle de 300 000 hommes, cette haine s’est d’autant plus systématisée ; désormais ce sont les médias à l’échelle de l’Union européenne qui déversent une propagande anti-russe sans commune mesure.

L’objectif est bien entendu de faire tomber le régime et, surtout, de démanteler la Fédération de Russie. C’est un objectif à visée impérialiste et tous les appétits s’en voient excités. La conquête économique de la Russie, son asservissement, voilà de quoi relancer toutes les économies occidentales.

Et pour les pays de l’Est de l’Europe, il y a également la possibilité de grappiller pas mal de choses, surtout si en plus l’Ukraine est totalement affaiblie à la suite de son hypothétique victoire. On comprend que la Pologne soit un pays va-t-en guerre cumulant les positions ultras.

L’opportunisme, voilà ce qui caractérise des gens et des pays alors que la superpuissance américaine assume de vouloir faire tomber un grand pays, suffisamment riche pour qu’il y est beaucoup de miettes.

Lorsque la Femen Inna Shevchenko découvre son propre pays, l’Ukraine, le jour de l’invasion, et répète depuis toutes les incantations délirantes de l’OTAN et de l’extrême-Droite ukrainienne sur son compte Twitter, elle ne le fait pas par patriotisme ukrainien, mais comme plan de carrière, afin de s’insérer impeccablement dans ce qui doit découler du repartage du monde, aux dépens de la Russie.

Les Russes seraient des idiots creusant des tranchées dans la zone ultra radio-active autour de la centrale de Tchernobyl : un bon exemple de convergence avec la propagande occidentale. En réalité, creuser le sol de cette zone n’est nullement dangereux, la vie sauvage ayant également repris ses droits depuis bien longtemps.

C’est là que réside le double danger de la haine anti-russe. D’abord, elle s’appuie sur des préjugés nationalistes, où les Français seraient éduqués et civilisés, les autres peuples barbares. Beaucoup de Français, rendus incultes par la société de consommation, alors que la Russie était bien connue et appréciée auparavant, voient en les hommes russes des sortes de brutes à têtes d’assassins et en les femmes russes des beautés manipulatrices prêtes à se vendre.

Ensuite, cette haine anti-russe appelle à faire carrière en son sein. Devenir un spécialiste de cette haine permet d’aller sur les plateaux de télévision, d’écrire des articles, bref d’obtenir une reconnaissance sociale, voire d’être rémunéré. On peut faire carrière en adoptant la haine anti-russe.

Même Stéphane Courtois, le grand intellectuel de l’anticommunisme en France, avec le « livre noir du communisme », s’est transformé désormais en « spécialiste » de la Russie et de ses méfaits !

L’universitaire qui, demain, publiera un ouvrage pour expliquer que la Russie n’existe pas, qu’il y a une Moscovie coloniale qui a toujours tyrannisé les pays et les peuples voisins, se verra couvrir d’éloges. Et cet ouvrage sera publié, n’en doutons pas, car cela correspond à l’idéologie du régime ukrainien, et à la ligne de la superpuissance américaine.

Et ce processus de déferlement de propagande n’est pas prêt de s’arrêter. La France assume totalement de participer à la bataille contre la Russie que portent désormais l’OTAN et l’Union européenne de manière conjointe, sous l’égide de la superpuissance américaine.

On doit donc même considérer que la propagande va aller toujours plus loin, tout comme il y aura davantage d’armes remises à l’Ukraine. Tout comme l’Ukraine basculera toujours plus dans le fanatisme anti-russe le plus démentiel.

Sur ce plan d’ailleurs, la nation ukrainienne est en train de se suicider historiquement en acceptant de sortir entièrement de toute valeur démocratique ou populaire. En laissant le champ libre à des nationalistes vendus à des impérialistes, il y a une transformation de l’Ukraine en une simple fonction de conquête militaire anti-Russie.

Croire que la Russie va se laisser faire est autant aberrant que de rendre l’énorme service aux nationalistes russes, comme c’est fait actuellement, qui prétendent que l’Ukraine n’existe pas et ne sert que les intérêts occidentaux.

C’est un piège qui se referme sur les peuples. Il ne faut pas y participer, il faut même le combattre. Il ne doit pas y avoir de place pour la haine anti-russe. L’internationalisme – et pas l’internationalisme comme cosmopolitisme, non, l’internationalisme prolétarien doit primer, toujours.

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Dépêche

Oui, nous allons à la guerre mondiale !

Les Français n’ont pas été troublés du fait qu’aucun candidat à la présidentielle, strictement aucun, n’a parlé de la guerre en Ukraine. Ils n’ont pas été dérangés non plus par le fait que la France envoie des armes à l’Ukraine. Tout le pays vit en fait de manière petite-bourgeoise, avec un repli sur son petit moi, sur sa propre capacité à être propriétaire… ou à le devenir.

On va donc aisément à la guerre mondiale, comme juste avant 1914, sauf que cette fois l’ampleur est celle de la seconde guerre mondiale, de manière décuplée. La mobilisation « partielle » en Russie fera-t-elle prendre conscience aux Français de la gravité de la situation ? Absolument pas. Nous le savons, car il existe un critère infaillible : le niveau de conscience sociale. Et la situation en France est sur ce plan désastreuse. Tout reste à faire. Qui dit autre chose ment, qui dit autre chose place les masses à la remorque de la « spontanéité » et donc de la bourgeoisie.

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Guerre

Les caractéristiques fondamentales du discours de Vladimir Poutine du 21 septembre 2022

Il est essentiel de les saisir pour comprendre ce qui se passe.

Voici les aspects fondamentaux du discours de Vladimir Poutine du 21 septembre 2022 ; jusqu’à présent, depuis six mois avant le déclenchement du conflit Ukraine-Russie, les analyses faites sur agauche.org ont été parfaitement justes, il s’agit de maintenir la capacité à disposer d’une analyse profonde.

Il faut souligner que le discours a été relativement court, d’une dizaine de minutes, qu’il est ainsi très ramassé, très conceptuel.

L’aspect principal est que Vladimir Poutine a parlé de la Russie comme patrie, mais en soulignant bien qu’elle s’appuyait sur différents peuples, différentes nationalités. L’expression qu’il emploie est celle de « Russie historique ». Ce point, abordé régulièrement ici, est essentiel et personne ne peut comprendre la Russie, ni son régime, sans considérer que c’est à la base même de toute initiative de la Russie. Tous les Russes ne sont pas « russes », pour résumer.

Vladimir Poutine a d’ailleurs immédiatement souligné l’unité des composantes de la Russie, accusant, avec justesse dans les faits, les pays occidentaux de vouloir la démanteler.

« Le but de cet Occident est d’affaiblir, de diviser et finalement de détruire notre pays. Ils disent déjà directement qu’en 1991, ils ont pu diviser l’Union soviétique, et maintenant le moment est venu pour la Russie elle-même, qu’elle devrait se désintégrer en de nombreuses régions et régions mortellement hostiles. »

On ne peut pas comprendre le soutien interne au régime sans saisir qu’effectivement, la Russie apparaît sous sa forme actuelle comme une réalité politique au moins supérieure aux fragmentations néo-féodales possibles, et qui suit un parcours historique lui accordant une réelle légitimité (avec l’URSS à l’arrière-plan).

De manière subtile, Vladimir Poutine a toutefois abordé une question directement russe en disant que le régime ukrainien, façonné par l’occident depuis 2014, aurait de lui-même de toutes façons lancé une guerre, avec notamment comme objectif de récupérer la Crimée. C’est là un point sensible plus que fondamental pour les Russes « russes » : la Crimée est russe et absolument aucun retrait n’est envisageable sur ce point.

Comme en plus, ces derniers jours notamment mais également depuis des mois, le régime ukrainien est assez stupide pour expliquer qu’il vise la Crimée et qu’il ne cédera jamais, rien qu’avec cela les jeux sont faits et le régime russe s’assure la légitimité.

Reste à savoir comment Vladimir Poutine envisage la question des régions de l’Est de l’Ukraine. Initialement, les objectifs de l’opération spéciale n’ont pas été définis avec exactitude, à part avec la chute du régime de Kiev aligné sur le bandérisme et la démilitarisation de l’Ukraine, c’est-à-dire sa rupture avec l’OTAN.

Désormais, il est dit que c’est la question de la libération du Donbass qui est fondamentale.

« La décision d’une opération militaire préventive était absolument nécessaire et la seule possible. Ses principaux objectifs – la libération de tout le territoire du Donbass – ont été et restent inchangés.

La République populaire de Louhansk a déjà été presque complètement débarrassée des néonazis.

Les combats dans la République populaire de Donetsk se poursuivent. Ici, pendant huit ans, le régime d’occupation de Kiev a créé une ligne profondément échelonnée de fortifications à long terme.

Leur assaut frontal aurait entraîné de lourdes pertes, de sorte que nos unités, ainsi que les unités militaires des républiques du Donbass, agissent systématiquement, avec compétence, utilisent l’équipement, protègent le personnel et libèrent progressivement les terres de Donetsk, débarrassent les villes et villages de néo-nazis, viennent en aide aux personnes que le régime de Kiev a transformées en otages, en boucliers humains. »

Cependant, attention, cela ne veut nullement dire qu’il s’agit d’un repli et que l’objectif russe concernant l’Ukraine a reculé. C’est simplement la fermeture de l’option du peuple ukrainien retournant au bercail.

C’est que les Ukrainiens, depuis le début de la guerre, se sont alignés sur un positionnement révulsant de soutien à leur propre régime, de soutien à l’OTAN. Toute personne connaissant cette partie du monde ne peut qu’être éberluée de l’attitude de ces Ukrainiens, parlant le plus souvent russe, pétri de culture russe (tout en ayant leurs spécificités), ayant forcément des amis russes, mais déversant une haine hallucinée sur la Russie.

Il y a, du point de vue russe, une fierté terriblement blessée, un sentiment d’être fondamentalement trahi. Si on ne comprend pas ça, on peut pas comprendre la démarche actuelle du régime russe, et l’acceptation d’un « tant pis pour les Ukrainiens » du côté de la population russe.

C’est le sens du discours sur l’intégration de zones relevant historiquement de la « Nouvelle Russie » mise en place par l’impératrice Catherine II, à l’ouest du Donbass. On parle donc de l’intégration des « républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk, des régions de Kherson et de Zaporozhye.

Cela officialise un positionnement déjà flagrant en avril 2022 (voir ici de manière incontournable La réorientation russe de début avril 2022 dans la guerre en Ukraine: la « Nouvelle Russie »), ce qui souligne encore une fois la justesse des analyses faites sur agauche.org depuis avril 2021.

Si l’officialisation ne se produit que maintenant, c’est qu’il a été tenté en Russie de ne pas trop valider les thèses des ultras, considérant qu’il faut se débarrasser de la question ukrainienne et se focaliser sur la Nouvelle Russie, sur un mode plus « tsariste » que soviétique à la années 1970-1980. Vladimir Poutine se situe idéologiquement entre ces deux options.

« Je tiens à souligner que nous savons que la majorité des personnes vivant dans les territoires libérés des néonazis, et ce sont avant tout les terres historiques de la Nouvelle Russie, ne veulent pas être sous le joug du régime néonazi.

A Zaporozhye, dans la région de Kherson, à Lougansk et à Donetsk, ils ont vu et voient les atrocités commises par les néo-nazis dans les zones occupées de la région de Kharkov. Les héritiers de Bandera et les punisseurs nazis tuent les gens, les torturent, les jettent en prison, règlent leurs comptes, sévissent, tourmentent les civils.

Plus de sept millions et demi de personnes vivaient dans les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, dans les régions de Zaporozhye et de Kherson avant le déclenchement des hostilités. Beaucoup d’entre eux ont été contraints de devenir des réfugiés, de quitter leur foyer. Et ceux qui sont restés – environ cinq millions de personnes – sont aujourd’hui soumis aux tirs constants d’artillerie et de roquettes des militants néonazis. Ils frappent des hôpitaux et des écoles, organisent des attaques terroristes contre des civils.

C’est cela qui justifie la mobilisation partielle. Les Ukrainiens, auparavant à ramener dans le giron russe, sont mis de côté, désormais il en va uniquement des régions de la Nouvelle Russie.

« Dans cette situation, j’estime nécessaire de prendre la décision suivante – elle est tout à fait adéquate aux menaces auxquelles nous sommes confrontés – à savoir : protéger notre Patrie, sa souveraineté et son intégrité territoriale, assurer la sécurité de notre peuple et des peuples dans les territoires libérés – j’estime nécessaire de soutenir la proposition du ministère de la Défense et de l’état-major général de procéder à une mobilisation partielle dans la Fédération de Russie.

Je le répète, nous parlons spécifiquement de mobilisation partielle, c’est-à-dire que seuls les citoyens qui sont actuellement dans la réserve seront soumis à la conscription, et surtout ceux qui ont servi dans les forces armées, ont certaines spécialités militaires et une expérience pertinente.

Les appelés au service militaire suivront sans faute une formation militaire complémentaire, tenant compte de l’expérience d’une opération militaire spéciale, avant d’être envoyés dans les unités. »

L’économie de guerre est instaurée, de manière relative et non absolue.

« J’ajouterai que le décret sur la mobilisation partielle prévoit également des mesures supplémentaires pour remplir l’ordre de défense de l’État. Les chefs d’entreprises de l’industrie de la défense sont directement chargés de résoudre les problèmes d’augmentation de la production d’armes et d’équipements militaires et de déployer des capacités de production supplémentaires. Inversement, toutes les questions de matériel, de ressources et de soutien financier aux entreprises de défense doivent être résolues immédiatement par le gouvernement. »

Tout cela ne doit toutefois pas faire oublier que l’aspect principal des événements, ce n’est pas la guerre fratricide Russie – Ukraine, mais l’affrontement entre grandes puissances pour le repartage du monde.

Voici ce que dit justement Vladimir Poutine ; on notera de manière significative que ces propos concluent son petit discours !

« Dans sa politique anti-russe agressive, l’Occident a franchi toutes les limites. Nous entendons constamment des menaces contre notre pays, notre peuple. Certains politiciens irresponsables en Occident ne parlent pas seulement de plans visant à organiser la fourniture d’armes offensives à longue portée à l’Ukraine – des systèmes qui permettront des frappes contre la Crimée et d’autres régions de Russie.

De telles frappes terroristes, y compris avec l’utilisation d’armes occidentales, sont déjà menées sur les colonies frontalières des régions de Belgorod et de Koursk. En temps réel, à l’aide de systèmes modernes, avions, navires, satellites, drones stratégiques, l’OTAN effectue des reconnaissances dans tout le sud de la Russie.

A Washington, Londres, Bruxelles, ils poussent directement Kiev à transférer les opérations militaires sur notre territoire. Ne se cachant plus, ils disent que la Russie doit être vaincue par tous les moyens sur le champ de bataille, suivie de la privation de toute souveraineté politique, économique, culturelle, en général, avec le pillage complet de notre pays.

Le chantage nucléaire a également été lancé. Nous parlons non seulement du bombardement de la centrale nucléaire de Zaporizhzhya, qui est encouragé par l’Occident, qui menace d’une catastrophe nucléaire, mais aussi des déclarations de certains représentants de haut rang des principaux États de l’OTAN sur la possibilité et l’admissibilité de utiliser des armes de destruction massive contre la Russie – des armes nucléaires.

A ceux qui se permettent de faire de telles déclarations sur la Russie, je voudrais rappeler que notre pays dispose également de divers moyens de destruction, et pour certaines composantes plus modernes que ceux des pays de l’OTAN. Et si l’intégrité territoriale de notre pays est menacée, nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple.

Ce n’est pas du bluff.

Les citoyens de la Russie peuvent être sûrs que l’intégrité territoriale de notre patrie, notre indépendance et notre liberté seront assurées – je le souligne à nouveau – avec tous les moyens dont nous disposons. Et ceux qui essaient de nous faire chanter avec des armes nucléaires doivent savoir que les vents peuvent aussi tourner dans leur direction.

C’est dans notre tradition historique, dans le destin de notre peuple, d’arrêter ceux qui luttent pour la domination du monde, qui menacent du démembrement et de l’asservissement de notre Patrie. Nous le ferons maintenant – et il en sera ainsi.

Je crois en votre soutien.

Les portes des enfers sont ouvertes.

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Guerre

La Russie ouvre la porte des enfers le 21 septembre 2022

C’est la guerre !

Dans une vidéo enregistrée très attendue, le président russe Vladimir Poutine a annoncé le matin du 21 septembre 2022 qu’il était nécessaire de procéder à une mobilisation partielle. Sont concernés trois types de gens : ceux qui sont dans les réserves de l’armée à court, mais aussi à long terme (il existe en Russie un tel type de contrat, intitulé Boevoy Armeyskiy Rezerv Strany, BARS), ainsi que tous ceux ayant eu une expérience militaire. Les étudiants sont exemptés. Cela fait un total de 300 000 personnes, soit 100 000 de plus que ce que l’armée russe emploie depuis février 2022.

La raison de la mobilisation partielle est double : déjà organiser l’intégration des régions occupées, ce que Vladimir Poutine a présenté ainsi :

«Certaines provinces nous ont sollicité pour mettre en place des référendums. Je vous annonce que nous allons appuyer leurs démarches. Il convient de prendre les décisions suivantes : il est nécessaire de soutenir la décision et la proposition lancée par le ministère de la Défense, de mettre en place une mobilisation partielle. Seuls les citoyens se trouvant sur les listes de réserve seront mobilisés. La date du départ de cette mobilisation est aujourd’hui, le 21 septembre. Les appelés auront les mêmes avantages et privilèges que les militaires contractuels».

Ensuite, assurer l’escalade face aux pays occidentaux qui espèrent démanteler la Fédération de Russie. L’armée ukrainienne est en pratique dirigée par les occidentaux, armée par les occidentaux. La Russie fait une mise à niveau.

« Il est important de déployer des capacités militaires supérieures. L’Occident, dans sa politique agressive, a dépassé toutes les limites. Ils sont capables de frapper la Crimée et d’autres territoires russes. Il y a des bâtiments, des avions de l’OTAN qui sont mobilisés.

Les Occidentaux poussent l’Ukraine à se montrer encore plus agressive à l’égard de la Russie. Ils sont là pour écraser notre pays. Et même un chantage nucléaire est en marche, nous voyons très bien cela. La Russie est également dotée d’un certain nombre d’armes suffisamment lourdes. Si jamais les intérêts de la Russie sont menacés, nous allons utiliser toutes les armes à notre disposition. »

La principale conséquence est que la nation ukrainienne se retrouve dans une position totalement intenable. Historiquement liée à la Russie, cherchant à résister au chauvinisme grand-russe, elle a échoué à formuler autre chose qu’une allégeance ultra-nationaliste anti-Russie soumise à l’OTAN, tout en restant culturellement fondamentalement lié à la Russie. Comment va-t-elle se sortir d’une situation comme on la connaît désormais?

Les médias occidentaux se sont également beaucoup moqué de l’expression utilisée par la Russie pour désigner le conflit avec l’Ukraine : « opération spéciale ». C’était cependant quelque chose qui correspondait concrètement à la ligne russe, puisque le pays n’était pas passé en économie de guerre et que la Russie n’a pas utilisé toutes ses capacités militaires. L’armée russe n’a ainsi pas bombardé les centres de décisions du régime ukrainien à Kiev, elle n’a mobilisé que les soldats engagés et avait donc moins de soldats que l’armée ukrainienne, elle n’a pas employé tout son armement.

L’arrière-plan de cela, c’est le rapport schizophrène entre la Russie et l’Ukraine, entre les Russes et les Ukrainiens. La Russie espérait régler le « problème » ukrainien directement avec les Ukrainiens… à sa propre manière bien entendu. Cela a échoué, car la Russie nie l’Ukraine de manière aberrante et que les Ukrainiens sont majoritairement passés dans le camp du fanatisme anti-russe le plus halluciné. Le 21 septembre 2022, le président russe Vladimir Poutine a donc annoncé le grand changement d’orientation : c’est désormais une guerre, une guerre contre l’occident, pour la survie de la Russie.

Ce qui est vrai, mais ce que Vladimir Poutine ne dit pas, c’est qu’il a lui-même poussé en ce sens, notamment en brûlant les vaisseaux la semaine dernière, car ses décisions obéissent aux intérêts des couches dominantes de la Russie. La Russie obéit désormais entièrement au capitalisme monopoliste directement mêlé à l’État. Le régime russe est désormais de même nature que le régime ukrainien, à ceci près qu’il est indépendant, alors que l’Ukraine est une colonie américaine.

Tout cela confirme entièrement que la question de la guerre pour le repartage du monde est bien l’aspect principal des événements de notre époque.

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Ukraine : un 20 septembre 2022 annonciateur du cauchemar

La guerre va passer un cap, la France se subordonne à la superpuissance américaine.

Le soir du 20 septembre 2022, il était attendu que Vladimir Poutine prenne la parole à la télévision. Les heures précédentes, la tension ne cessait de monter et il semblait évident que la Russie allait annoncer la mobilisation générale, c’est-à-dire le passage à une guerre ouverte, frontale.

La prise de parole du président russe a cependant été repoussée. Ce n’est que reculer pour mieux sauter, car la thèse ici développée d’une Russie ayant brûlé ses vaisseaux la semaine précédente semble s’avérer entièrement juste.

Il a en effet été annoncé, de manière subite, la tenue de référendums pour rejoindre la Russie, dans les régions de Donetsk et de Lougansk, de Kherson et de Zaporijjia, du 23 au 27 septembre 2022. Or, ce que cela implique, c’est que si les référendums amènent ces régions à rejoindre la Russie, elles deviendront une composante légale de la Fédération de Russie du point de vue de celle-ci. La Russie se retrouverait alors de facto en guerre et cela déclencherait la mobilisation générale, l’état d’urgence, la loi martiale.

Tout cela forme un scénario parfait et l’offensive ukrainienne « réussie » par le retrait russe joue ici un rôle adéquat dans ce cadre. De son côté, le régime ukrainien ne le voit pas et d’ailleurs s’en moque ; le discours officiel est que la Russie va être défaite militairement. Des troupes sont amassées en ce moment depuis l’ouest du pays pour chercher à capitaliser l’avancée effectuée ces derniers jours.

Ce qui est aberrant quand on sait qu’une mobilisation peut aller jusqu’à deux millions de personnes, sept en cas de mobilisation absolue. Et sil es commentateurs occidentaux disent que la Russie ne peut pas réussir une telle mobilisation rapidement, cela ne tient pas. Mais si la France l’a réussi en 1914, la Russie le peut en 2022, d’autant plus que le pays est déjà militarisé depuis des décennies, avec l’apprentissage des armes étant assez répandu. De plus, le régime russe jouerait ici son va tout, donc cela va aller dans le sens d’une économie de guerre.

Le 20 septembre 2022, Vladimir Poutine a justement appelé les industries militaires russes à davantage produire. Ce qu’il va annoncer le 21 septembre ira dans le sens d’une escalade, comme annoncé ici ces derniers jours.

Et la France est de la partie. Le 20 septembre 2022, l’ambassadeur français a été convoqué au ministère russe des affaires étrangères, où il s’est fait signifier que l’utilisation des fameux canons CAESAr contre des civils, notamment dans la ville de Donetzk, était une ligne rouge. La Russie a résumé cela dans un communiqué, comme suit :

« L’accent a été mis sur le caractère inacceptable de la poursuite du gavage de l’Ukraine avec des armes occidentales, dont des françaises, que le régime de Kiev utilise pour bombarder des installations civiles et des infrastructures. »

Autrement dit : ces armes seront bientôt considérées comme frappant la Russie elle-même. C’est un avertissement très clair.

Cela n’a pas empêché le président français Emmanuel, le 20 septembre 2022 toujours, de prendre la parole à l’ONU pour appeler à unilatéralement soutenir le régime ukrainien, et à combattre la Russie. Son discours a été entièrement aligné sur les intérêts de la superpuissance américaine.

Cela fait que, sans même attendre le changement officiel d’orientation de la Russie, on a déjà passé un cap historiquement. La France et l’Allemagne ne comptent plus temporiser en rien. Le découpage possible de l’Ukraine publié ici le 26 juin 2022 est caduc. Désormais, il y aura un perdant dans l’affrontement.