Consommée depuis une haute Antiquité en Asie, l’orange a été introduite en Europe par le biais de la Perse et des Arabes au Moyen Âge, avant de se généraliser progressivement dans notre alimentation et notre consommation habituelle.
En reconnaissance de ses nombreuses qualités, cet agrume est devenu le fruit par excellence de la nature d’hiver. Mais prises dans la logique marchande de l’économie capitaliste décadente, sa production et sa distribution doivent être mieux organisées afin de donner à ce fruit toute sa place au sein d’une Humanité réconciliée avec notre biosphère.
L’orange est un agrume originaire du plateau himalayen, tout comme le citron Yuzu entré plus récemment dans notre gastronomie. Ce fruit qui se présente sous la forme d’une baie avec une peau rugueuse et une chair juteuse, a de nombreux usages alimentaires, par exemple en pâtisserie, ou comme condiment ou encore simplement comme jus de boisson. Mais on l’utilise aussi en cosmétique et en pharmaceutique, les propriétés anxiolytique et relaxante de ses fleurs ou plus particulièrement de son essence sont reconnues depuis le Moyen Âge en Orient dans les traités arabo-persans puis latins, et plus anciennement encore en Inde.
Le nom même « orange » est venu dans notre langue, d’abord comme pomme d’orange puis orange tout simplement, par le persan narang/نارنجی lui-même dérivant certainement d’un terme sanskrit repérable dans la tradition hindouiste de l’āyurveda datant du début de notre ère où ce fruit y est mentionné pour les qualités de son parfum.
La première variété qui fut implantée en Méditerranée était celle de l’orange amère, utilisée justement surtout pour son parfum. Sa culture a été introduite par les Arabes en Sicile vers l’an Mil et en Andalousie dans la région du Guadalquivir, puis de Valence au XIème siècle. Au XVème siècle, les navigateurs portugais ramènent des Indes en Europe la variété de l’orange douce.
Peu cultivé en France pour des raisons climatiques, le fruit est longtemps resté un produit de luxe, distinctif en particulier de l’aristocratie qui prisait son parfum. La principale zone d’importation vers notre pays a longtemps été l’Italie, qui nous a transmis justement pour sa culture de luxe le principe des Orangeries, vastes serres vitrées et chauffées agrémentant les jardins et permettant la culture de l’arbuste en bac. On trouve encore des exemples de ces bâtiments dans les parcs urbains de certaines grandes villes françaises autour de Paris, à Toulouse ou encore à Strasbourg.
En raison de la saisonnalité de sa récolte et de sa rareté relative, l’orange est devenue progressivement un des symboles de Noël et plus largement, le fruit revigorant par excellence de l’hiver, autant pour sa consommation en tant que telle que pour son parfum sous la forme d’une « pomme d’ambre », c’est-à-dire piqué de clous de girofle et déposé dans les armoires à vêtements ou les intérieurs, où la diffusion de son arôme était sensée avoir des vertus hygiéniques.
Sa consommation de masse s’est développée dans l’Entre-Deux-Guerres, avec l’essor de sa culture en Algérie, dont les capacités de production se sont ensuite amoindries avec la guerre de Libération. Les industriels français ayant déplacés les moyens de production vers l’Amérique latine, en Argentine et en Uruguay notamment. Aujourd’hui, sa culture se développe rapidement au Brésil, aux États-Unis et en Chine. En Europe, l’Espagne et l’Italie en restent les principaux producteurs.
En France, il est le 3e fruit le plus consommé, reconnu pour son apport relativement élevé en vitamine C et en minéraux essentiels au bon fonctionnement de l’organisme humain. La consommation totale annuelle dans notre pays dépasse les 335 000 tonnes de toutes les variétés de ce fruit, soit près de 5kg par personne chaque année.
L’orange est un don de la nature d’hiver dont la consommation généralisée montre son intérêt pour l’ensemble de l’Humanité, ce qui pousse le besoin de mieux organiser sa production afin de la garantir notamment des usages massifs de pesticides comme le chloramizol réputé cancérigène et perturbateur endocrinien, qui l’empoissonne trop souvent. D’où la nécessité de bien laver le fruit et d’éviter d’en consommer la peau. Cette réalité malheureuse vient de la nature même du capitalisme qui cherche sans cesse à accroître le rendement sans vue d’ensemble, sans sens des responsabilités collectives. Ceci sans même parler de l’exploitation d’une main d’oeuvre de récolteurs traitée trop souvent à la limite du pur et simple esclavage. Sa distribution aussi mérite d’être revue et mieux planifiée pour éviter les gaspillages énergétiques et logistiques.
La consommation de ce fruit est donc là aussi une chose qui nous ramène au nécessaire besoin de changer le cadre, d’améliorer les choses, afin de pouvoir savourer dignement cet agrume présent depuis si longtemps à nos côtés durant les froides journées d’hiver.
Pour finir sur une note positive, voici une recette de jus d’orange chaud, agrémenté d’épices, qu’il est agréable et fortifiant de déguster après une sortie hivernale entre amis ou en famille au grand air, dans une forêt ou en montagne pour jouir de la beauté de la nature de notre pays en cette saison hivernale.
Jus d’orange chaud aux épices pour 4 personnes
Jus frais de 8 oranges avec un citron (environ 1 l de jus d’orange)
• 1 Grand verre d’Eau
• 1 Bâton de cannelle
• 1 Étoile d’anis
Pressez les oranges. Vous pouvez choisir de garder ou non la pulpe selon le goût.
Dans une casserole, versez le jus d’orange et le mélange d’épices, faites chauffer 4 mn.
Laissez infuser environ 30 mn.
Réchauffez au moment de servir, filtrer les épices avant de servir avec une passoire à thé.