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La Gauche et l’écologie lors du premier débat pour les élections européennes

La Gauche en France est arriérée sur le plan des idées et des valeurs. C’est un constat évident lorsqu’on regarde les interventions à propos de l’écologie des candidats lors du premier débat pour les élections européennes.

Déjà, et cela en dit long, il a fallu que les journalistes posent la question pour que les thèmes écologiques soient abordés. Sans ça, cela passait à la trappe, car finalement, ce n’est pas une préoccupation réelle, mais un « argument » de plus, parmi une multitude d’autres.

Il n’y a aucune culture alternative, aucune volonté de changer les choses en profondeur, et il est remarquable ici que la question animale n’ait même pas été abordée, tellement les figures de la Gauche en France sont très loin de tout cela, tant dans leur vie quotidienne que dans leurs conceptions des choses.

Ian Brossat du PCF fut le premier interrogé sur la question. Il s’imaginera certainement qu’il a été très percutant, en « osant » dire que « la pollution est un crime », car il y aurait 50 000 morts par an en France et 600 000 dans l’Union européenne.

Il faut bien voir cependant qu’il ne parle pas d’un crime contre la planète justement, d’un écocide, qui relève d’une critique écologique, mais seulement de pollution concernant les humains. « L’humain d’abord », c’est en effet le grand slogan du PCF qui, pour utiliser une expression triviale, est complément à la ramasse sur la question écologique depuis des dizaines d’années.

Doit-on en effet rire ou pleurer quand on entend Ian Brossat dire qu’il faudrait « dissuader d’utiliser l’avion », alors que le PCF a toujours soutenu de manière véhémente la construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Lande ? C’est pourtant le b-a-ba que de comprendre l’importance des zones humides, qu’il faut préserver. Mais c’est de trop pour le PCF, qui avait considéré que l’abandon du projet à Notre-dame-des-Landes était « grave de conséquences pour les populations concernées ».

Ian Brossat s’est donc mis au niveau des gilets jaunes, en disant qu’« on explique en permanence que le responsable de la pollution c’est l’ouvrier qui va utiliser sa voiture diesel, souvent sa vieille voiture, et qui est contraint de l’utiliser pour aller sur son lieu de travail, tout ça parce qu’on a fermé sa petite ligne de train. »

C’est de la pure démagogie, pour se dédouaner. Les ouvriers en France ne prennent pas leur « petite ligne de train » pour aller travailler, cela fait bien longtemps qu’ils ont choisi, subjectivement, de prendre la voiture pour aller travailler. Il suffit d’ailleurs d’aller sur le parking de n’importe quelle usine en France pour voir que la voiture a une grande importance pour les ouvriers, y compris chez les intérimaires, qui ne se gênent pas pour avoir de grosses voitures, quitte à se priver sur bien d’autres choses.

Il y a là un problème culturel énorme, et ce doit être le rôle de la Gauche que de tirer la classe ouvrière vers le haut, avec la conscience qu’il n’y a rien à attendre des riches justement. Car c’est bien beau de dire que « les ménages les plus riches polluent 40 fois plus que les plus pauvres », mais à quoi cela sert-il, à par à se dédouaner, si on ne dit pas en même temps qu’il faut confisquer les richesses des riches ?

Le PCF considère plutôt que la solution viendrait d’un « grand plan », qui serait financé par la Banque centrale européenne. C’est un discours de centre-gauche, mou, technocrate, sans aucune dignité ni aucune valeur sur le plan de l’écologie.

Benoît Hamon a été lui en peu plus loin dans les mots, en assumant ce terme d’écocide, qui est le véritable terme à utiliser pour qualifier le rapport actuel de l’humanité à la nature. Seulement, on se demande s’il a vraiment conscience de ce que cela signifie. Il explique en fait qu’il faudrait contre l’écocide… des institutions judiciaires européennes dédiées, qui reconnaîtraient la nature comme « personne morale ».

Là encore, une expression triviale : c’est complètement à côté de la plaque ! C’est tout sauf démocratique et populaire, ce n’est pas un discours de gauche, qui placerait l’espoir et la solution dans le peuple. C’est technocratique, hors-sol, complètement vain.

En fait, Benoît Hamon n’a pas mieux à dire que François Hollande en 2012. Il faudrait, un « plan d’investissement vert » pour faire des « obligations vertes », avec une politique de création monétaire par la Banque centrale européenne.

Le capitalisme, toujours le capitalisme, encore le capitalisme.

Tout cela est strictement parallèle à la position de Yannick Jadot, qui tourner sciemment le dos à la Gauche en présentant comme une sorte de version « écolo » d’Emmanuel Macron.

> Lire également : Yannick Jadot fait en sorte qu’EELV tourne le dos à la Gauche

On n’a donc pas été étonné qu’il ne parle que d’« investir », ou encore d’un « new green deal », car « la transition écologique, c’est l’emploi ».

Les exercices de Manon Aubry, dont on ne sait pas s’il faut la qualifier de gauche, et de Raphaël Glucksman, dont on ne sait pas non-plus vraiment s’il est de gauche, furent du même ordre.

La tête de liste La France insoumise veut instituer une « règle verte », qui consiste à ne prendre « à la Terre que ce qu’elle peut reconstituer elle-même ».

C’est un point de vue de gestionnaire, qui considère la planète comme une ressource, une matière première. Ce n’est certainement pas un point de vue écologiste, mais un keynésianisme tout ce qu’il y a de plus banal.

Il faudrait « 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2050 » car « c’est aussi bon pour la croissance », et (le chiffre est sorti du chapeau) cela créera « près de 4 % de croissance ». Il faudrait pour cela, non pas un grand élan populaire et un grand bouleversement des valeurs, mais simplement « dé-serrer l’étau budgétaire, car on peut vivre avec 3 % de déficit, mais pas avec 3° de plus » !

On se demande si ces gens ont déjà entendu parler de Karl Marx, ou même de Jean Jaurès, tellement ils semblent fascinés par l’investissement capitaliste et la « croissance » capitaliste.

Raphaël Glucksman a eu au sujet de l’écologie un discours encore plus fade que les autres. Il n’a même pas été capable d’assumer ne serait-ce que le minimum du style bobo parisien, qui mangerait moins de viande et ferait un peu de vélo, en faisant attention aux déchets.

Il a proposé un « fond de budget climat », pour « créer des emplois », car « la rénovation énergétique des bâtiments » serait « une aubaine pour la justice sociale ».

Tout cela est très insuffisant, car l’écologie devrait être un terme majeur pour la Gauche, assumé concrètement avec une perspective culturelle bien meilleure que ce qui est proposé là. Cela est d’autant plus inquiétant que Marine Le Pen a décidé de faire de la préservation de l’environnement un thème fondamental.

> Lire également : Marine Le Pen utilise l’écologie pour son nationalisme

Le pire, c’est que tous disent strictement la même chose, mais ne sont pas capable de s’unir dans une liste commune pour tenter d’au moins sauver les meubles, et ne pas se faire laminer chacun de son côté.

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Communiqué d’AVA après le succès de la fin de saison de chasse à courre

Voici le communiqué d’AVA publié sur Facebook et Twitter après le succès de ce samedi 30 mars 2019 :

Voici que s’achève la deuxième saison d’AVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui), et ce sur une mobilisation nationale unique, pour la première fois : 1 100 personnes sont sorties fêter avec nous la fin de saison de chasse à courre, et le retour du calme dans les forêts.

Le parti pris par AVA s’avère donc payant : celui d’implanter le mouvement localement, partout où la barbarie a lieu, d’en donner les clés à la population vigilante et sûre de sa force, et non à une poignée d’activistes.

Nous étions donc plus nombreux que l’année passée, répartis sur quatre villes, malgré une pression très forte des veneurs. A deux endroits, ils avaient organisé des « contre-manifestations », même si celles ci étaient hypocritement tournées autour de la « ruralité » et des « traditions », car impossible pour eux de mobiliser franchement en défense d’une pratique telle que la vénerie, rejetée par tous !

Nos adversaires, qui tentent toujours désespérément de nous caricaturer en « antispécistes violents radicalisés etc…», s’enfoncent chaque jour un peu plus dans le mensonge pour sauver la face : ils ont bien face à eux une résistance populaire solide, basée sur des valeurs positives.

C’est le besoin de civilisation en général qui s’exprime à travers notre mouvement contre la barbarie et le féodalisme dans nos campagnes. Nous avons, encore aujourd’hui, marqué un jalon dans notre avancée, sous forme d’une célébration de la Nature sauvage pour ce qu’elle est, du printemps et de la quiétude retrouvée en forêt, libérée de la chasse à courre pendant 6 mois !

Avant de revenir plus nombreux, plus forts, et plus sûrs de nous encore, le message est passé : Bye Bye la chasse à courre !

Merci à tous de votre abnégation et de votre engagement ! ✌️🦌

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Succès des quatre rassemblements d’AVA contre la chasse à courre

Pour la fin de la saison de chasse à courre, l’association AVA a réussi quatre rassemblements différent pour marquer le coup. C’est une réussite exemplaire, avec plus de mille participants en tout.

AVA avait organisé un rassemblement l’année dernière à Compiègne, qui avec mille personnes avait été un succès marquant. Un espace démocratique avait été ouvert ; pour la première fois, l’hégémonie réactionnaire particulièrement sévère qui régnait avait été ébranlée et ce profondément. Ce fut un épisode qui a compté.

Cette année, quatre rassemblements différents ont été mis en place, pour asseoir un mouvement qui dispose désormais de 19 antennes ; il s’agissait bien entendu de prouver qu’il y avait partout des gens pour qui tout cela comptait. Il y eut donc le 30 mars 2019 des mobilisations à Pont-Sainte-Maxence (Oise), Paimpont (Ille-et-Villaine), Castelnau-de-Montmiral (Tarn) et Rambouillet (Yvelines).

Il y a eu autant de gens que l’année dernière, ce qui est donc un bon ancrage, puisque le cadre d’une lutte locale a été dépassé, ce qui n’est jamais aisé, comme on s’en doute. Et c’est un succès populaire pas du tout inespéré pour qui a saisi les enjeux du refus de la chasse à courre et qui connaît le travail de fond qui a été mené par des gens courageux, mobilisés par un profond sentiment de justice.

Le tremblement de terre provoqué par ce combat a par ailleurs été bien compris également par les partisans de la chasse à courre, qui appelaient à des contre-rassemblements et ont cherché à mobiliser les bouchers, charcutiers, chasseurs, agriculteurs, éleveurs, etc. Ils étaient un millier à Paimpont et 400 à Rambouillet.

C’est beaucoup, car ces gens ont compris que le sol vacillait sous leurs pieds et que cela concernait tous les partisans d’un mode de vie rétrograde, passéiste, obscurantiste, fondamentalement hostile aux valeurs démocratiques et à l’ouverture à la question animale.

> Lire également : Le front réactionnaire dans les campagnes pour défendre la chasse à courre

D’où, justement, l’outrance ! À Rambouillet, la banderole tenue en première ligne disait ainsi : « Les veneurs mobilisés : halte à la dictature anti-chasse et anti-ruralité ». Ces gens ne sont pas complètement idiots : il n’y a rien d’anti-chasse en France, alors qu’il y a même quatre membres du gouvernement participant au congrès des chasseurs ! C’est donc de l’outrance, de la démagogie, dans ce qu’elle a de plus infâme.

> Lire également : « Emmanuel Macron a fait plus pour la chasse française qu’aucun de ses prédécesseurs »

Et cela avec l’aide de la police, qui n’est pas stupide, elle non plus : alors pourquoi envoyer des policiers devant une boucherie à l’occasion du passage du cortège d’AVA, à Rambouillet, si ce n’est pour faire peur ?

Que dire aussi des propos de ces réactionnaires ? « Ça devient insupportable qu’on ait des groupes ‘anti-tout’ qui viennent tuer les racines françaises », raconte à l’AFP un dénommé Marc-Antoine D’Aymery, secrétaire de l’équipage de chasse à courre de Bonnelles-Rambouillet. Dire qu’on a fait la Révolution française, et qu’on a encore de telles choses !

Il faut rappeler ici que les militants anti-chasse à courre connaissent des pressions terribles, allant des intimidations aux pneus crevés, des menaces aux brutalités, voire aux agressions. Le site Tendance Ouest a interviewé deux personnes à l’occasion de l’un des quatre rassemblement d’AVA : le responsable d’AVA Normandie et celle du Collectif animaliste de l’Orne, co-organisateur. Les deux n’ont pas été en mesure de donner leur nom de famille, par peur de représailles. Et ils ont eu raison, car l’État laisse objectivement faire les agresseurs.

> Lire également : La journée du sympathisant d’AVA Bretagne dans le coma après plusieurs agressions

Il est fort dommageable que la Gauche n’ait pas mobilisé largement en soutien à AVA. Heureusement, certains ont défendu l’honneur, comme plusieurs membres d’EELV à Rambouillet dont Mounir Satouri, le Président du groupe Alternative Écologiste et Sociale au Conseil régional D’Île-de-France, David Cormand, secrétaire national du parti, ou encore Laurence Abeille.

Il y avait au rassemblement de Pont-Saint-Maxence dans l’Oise, l’ancien maire socialiste de la ville, Michel Delmas, aux côté de l’actuel maire (LR), Arnaud Dumontier, qui sont tout deux opposés à la chasse à courre. Le député France insoumise Bastien Lachaud, à l’origine d’une proposition de loi contre la vénerie, était également du rassemblement.

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Le front réactionnaire dans les campagnes pour défendre la chasse à courre

Nous publions quelques extraits d’interventions diffusés par l’Association de défense de la ruralité et de ses traditions (ADRT), qui se réunit aujourd’hui contre le rassemblement anti-chasse à courre à Paimpont, en Ille-et-Vilaine.

L’association a été créée pour l’occasion, tandis qu’un autre rassemblement « festif et solidaire des amis de la chasse et de la ruralité » est prévu en forêt de Rambouillet, dans la même optique de faire front contre AVA.

> Lire également : « Bye bye la chasse à courre », le samedi 30 mars 2019

Ces extraits sont très intéressants, car ils montrent comment la Droite se recompose, affine ses discours, ancre ses idées réactionnaires. À la Gauche d’être en première ligne sur le front culturel pour briser ce qui s’oppose aux causes démocratiques, comme ici le refus de la chasse à courre !

Un agriculteur, porte-parole de l’association :

« Depuis quelques temps l’agri-bashing est devenu le sport national pour une bande de bobos désœuvrés relayé par une presse en mal de scoop.

Il n’y a pas une semaine sans que moi ou un de mes voisins agriculteurs ne se fassent copieusement insulter par des ignares abreuvés de réseaux sociaux et qui viennent nous faire des leçons d’agronomie sans vergogne dès qu’il voit une vache dans une stabulation ou pire un pulvérisateur dans un champ. Par contre rassurez-vous, pas un ne viendra vous envahir le soir ou le WE pour désherber vos champs à la main ou veiller une vache prête à vêler aux milieux de la nuit !

Si j’ai rejoint l’ADRT ce n’est finalement pas vraiment pour combattre ces zozos mais pour avoir l’occasion d’affirmer ma fierté de faire mon métier. J’en ai marre du politiquement correct qui consiste à faire croire aux gens que c’est en mangeant du quinoa à tous les repas qu’on allait ralentir la fonte des glaces et préserver les ours blancs !

Tous les jours de la semaine, toutes les semaines de l’année je travaille, non pas contre la nature mais bien avec la nature pour participer à mon modeste niveau à nourrir les français et à entretenir nos campagnes. Cela me semble important de pouvoir enfin le redire.

Le 30 mars prochain se sera pour moi l’occasion de rappeler qu’à force de vouloir tolérer toutes les utopies marginales on finit par donner au bon sens et à l’opinion silencieuse majoritaire le rôle du paria ! Il est temps de réaffirmer comme le dit l’affiche de notre manifestation du 30 mars que le réel restera le réel, les utopies bobos, les délires antispécistes …. Basta ! ».

Un élagueur grimpeur, membre de l’association :

« Un élagueur, c’est un rural à qui l’on demande d’intervenir en ville. Si l’on considère que les arbres font partie de la ville c’est parce qu’on les maitrise. Mais à l’état naturel, sans aucune intervention humaine, un arbre en ville serait beaucoup trop dangereux.

Et pour concilier la ville et ce morceau de campagne que l’on y plante, il faut un connaisseur, un spécialiste. Et on ne forme pas un spécialiste en arbres dans un bureau.

Si je suis ici aujourd’hui, c’est parce trop souvent, j’ai affaire à des demandes complètement délirantes de citadins qui n’y connaissent rien. Je ne leur en veux pas tant qu’ils font appel à un spécialiste pour les sujets qu’ils ne maitrisent pas.

Je suis ici pour qu’on n’oublie pas que c’est à la campagne que doivent naître les steaks qui se retrouvent dans les supermarchés, que c’est à la campagne que doivent murir les tomates qui deviendront votre ketchup, et que c’est aussi à la campagne que l’on apprend à travailler avec la nature pour pouvoir vivre. Et s’il n’y a plus de campagnard, de ruraux, il n’y a plus de vie en ville, c’est aussi simple que cela !

[…] Ces activistes « écolo » sont avant tout des ignares. C’est l’ignorance des choses de la nature qui fonde leur comportement et leur délire. La nature ça ne s’apprend pas sur Wikipedia, ça se ressent, ça s’apprivoise, ça s’observe, il faut avant tout beaucoup d’humilité au contact de la nature. Leur arrogance est à la mesure de leur ignorance. Ce sont des groupuscules de marginaux, antispécistes, la plupart du temps végans, et anti-tout finalement.

[…] Je pense que ce qui réuni tous ces groupes c’est l’irrationnel de leurs convictions, leur déconnection du réel, ils sont sans doute porteurs de traumatismes cognitifs et psychologiques. Ces groupes très opaques dans leur organisation et dans leur financement ne sont mus que par la seule ambition de détruire une tradition sempiternelle de bonne gestion de la terre.

Je plains le monde qui verrait s’accomplir leur desseins et l’anarchie chaotique générale qu’impliquerai la mise en place du moindre chapitre de leurs volonté utopiste de Licence soi-disant salutaire. Aucun crédit ne doit être accordé à ce sabir d’organisation qui ne tient réellement que sur les élucubrations calomnieuses, délétères et nauséabondes de manipulateurs égocentriques. »

Un « éleveur breton » :

« Nous les éleveurs et les agriculteurs sommes constamment harcelés par des associations en rupture avec le monde agricole et rural. Bien souvent, ces ONG militantes ont le soutien médiatique de personnalités qui leur permettent de relayer leurs opinions, par exemple Elise LUCET (Cash investigation), Remi GAILLARD, une espèce de comique qui oublie qu’il se moque de pauvres paysans ou d’autres personnalités qui parlent du véganisme à la télévision et l’effet est immédiat sur le grand public.

Dans ces associations, les plus dangereux sont les abolitionnistes : nous avons l’exemple avec les antispécistes qui attaquent des boucheries traditionnelles mais surtout pas des HALLAL sous peine de passer pour des islamophobes ! et le paysanphobe alors ? Ainsi que les L 214 qui pénètrent dans les élevages sans autorisation et font des montages videos truqués et détruisent la réputation d’éleveurs sans défense et sans savoir faire médiatique.

C’est pour cela que nous devons réagir en montrant que le monde rural a besoin de sérénité et je pourrais reprendre ce titre du PAYSAN BRETON : « un besoin de contre-leader d’opinion courageux ». Je pense que l’Association pour la Défense de la Ruralité et de ses Traditions répond justement à cette nécessité de réaffirmer notre fierté, de reprendre enfin l’initiative.

Nous, les agriculteurs, les amoureux de la nature, chasseurs, pêcheurs, tous les passionnés du monde rural, reprenons notre droit d’y vivre sereinement ! »

Une « maman, « inquiète mais déterminée » :

« Leur unique objectif est de détruire tout ce que nous avons appris, tout ce que nous aimons, tout ce qui nous a été transmis. Ils sont sectaires, loin du réel, loin des lois de la nature, de ses équilibres fragiles, de son exigence. Ils ne sont ni tolérants ni à l’écoute, ils cherchent juste à imposer leur idéologie. Pour eux, vous êtes soit un ennemi à abattre, soit un esclave soumis à la cause. La personne doit s’effacer au profit du collectif ; les slogans et la haine ont remplacé la réflexion et le doute.

Nous ne pensons pas être meilleurs, nous avons nos faiblesses et nous devons en effet nous améliorer. Mais nous ne cherchons pas à endoctriner les autres. Chacun est LIBRE. LIBRE de pratiquer le loisirs de son choix dès lors qu’il est légal. Libre d’avoir le métier de son choix dès lorsqu’il est légal. LIBRE de manger ce qu’il veut dès lors que cela est légal.

C’est dans ce contexte de défense et de survie que je souhaite me joindre à votre rassemblement. Nous ne pouvons plus subir toutes ces attaques sans réaction. NON, nous ne sommes pas morts ! OUI, nous sommes affectés. Si nous sommes conscients que l’union fait la force et que seuls, nous ne pourrons rien, nous sommes aussi conscients de nos limites face à cette déferlante de haine et d’ignorance. Nous avons un DEVOIR auprès de notre jeunesse. Quel monde lui laisser ? Unis, ensemble, nous pouvons sauvegarder notre patrimoine, nos traditions, notre culture.

Il faut nous défendre contre cette pensée unique et déconnectée du réel et bien rappeler que ces groupuscules extrémistes qui s’en prennent à nos traditions et notre mode de vie ne se préoccupent ni de notre environnement, ni de la nature, ni des animaux… Ils instrumentalisent la cause animale et environnementale comme vecteur de leur idéologie délirante.

Qui habite à la campagne ? Qui se lève le matin pour nourrir ses animaux, pour s’en occuper ? Qui entretien les terres, les cultures, les potagers… ?

Non nous ne sommes pas ces « méchants » que dépeignent nos détracteurs, nous revendiquons juste ce « bon sens paysan », enraciné sur des territoires que nous chérissons, dans lesquels nous vivons et que nous aimons depuis toujours. Comment nous défendre dans cette société d’où la mort est bannie, où le poisson est carré et pané et où la viande est hachée !

Redonnons des valeurs simples à des moments simples et sauvegardons les traditions de nos campagnes comme l’unique héritage à transmettre à nos enfants ».

Une jeune « chasseresse » :

« Comme un agriculteur passionné qui offre sa force à la terre,
Comme un artisan qui façonne et perfectionne son œuvre,
Comme un chasseur et son limer qui remonte la voie de l’animal,
Comme le vent prit dans les voiles d’un bateau,
Comme la patience aux aguets du pêcheur du matin,
L’adrénaline
La culture ancestrale,
La force de la tradition,
Transmettre l’art du savoir et le geste aux plus jeunes
Partager ses racines et donner de ses tripes,
Un devoir, une devise sans censure, sans rancœur,
Défendre, maintenir et garder c’est le plus important,
La liberté du cœur, le réel comme univers, la passion de la transmission, le sens de l’amitié et l’amour de la terre…

Jeanne »

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La Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2018

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) est une institution de l’ONU qui publie chaque année depuis 25 ans un rapport sur l’état du climat de la planète. Ces informations sont d’une importance capitale : c’est le regard le plus précis dont l’humanité dispose pour évaluer la situation climatique de la Terre, ainsi que sa propre situation par rapport au climat.

Les données sont collectées par des organismes nationaux et régionaux et la Déclaration bénéficie de la contribution des Services météorologiques et hydrologiques nationaux. C’est une sorte de document de référence, avec un caractère exausthif.

L’édition actuelle, portant sur l’année 2018, vient de paraître et est disponible ici :

Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2018 (WMO Statement on the state of the global climate in 2018)

Le document est en anglais, mais sera disponible prochainement en français – nous mettrons le lien à jour. [ Contactez-nous pour en être tenu informé. ]

Il n’y a aucune surprise dans ce qui y est dit. La situation est dramatique, notamment en ce qui concerne les océans et les phénomènes climatiques qui leurs sont liés.

L’Organisation météorologique mondiale résume ainsi ce rapport, dans un communiqué de presse publié ce jeudi 28 mars 2019 :

« Les manifestations physiques du changement climatique se multiplient et son impact socio‑économique s’accroît. Les concentrations record de gaz à effet de serre entraînent en effet à la hausse les températures mondiales qui atteignent des niveaux inquiétants […].

La Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial, dont c’est la 25e édition, met en exergue la hausse record du niveau de la mer et les températures exceptionnellement élevées observées ces quatre dernières années à la surface des terres et des océans.

Cette tendance au réchauffement ne s’est pas démentie depuis le début de ce siècle et devrait se poursuivre. »

Le Secrétaire général de l’organisation, Petteri Taalas, a ainsi expliqué que :

« Depuis qu’a été publiée la première Déclaration sur le climat, le savoir climatologique a atteint une rigueur sans précédent. On a pu mettre ainsi en évidence de manière irréfutable la hausse de la température moyenne et ses corollaires que sont, entre autres, l’élévation du niveau de la mer à un rythme accéléré, le recul de la banquise et des glaciers et des phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur ».

Il ajoute ensuite que :

« Les phénomènes météorologiques extrêmes se sont poursuivis au début de 2019, comme en témoigne le cyclone tropical Idai qui a provoqué tout récemment des inondations dévastatrices et fait de très nombreuses victimes au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi. Ce pourrait bien être une des catastrophes d’origine météorologique les plus meurtrières qu’ait connues l’hémisphère austral. Idai a commencé par frapper la ville portuaire de Beira, au Mozambique, ville en pleine expansion située à faible altitude sur un littoral exposé aux ondes de tempête et subissant déjà les conséquences de la hausse du niveau de la mer. L’ampleur de la catastrophe démontre la nécessité d’agir à l’échelle internationale en faveur du développement durable, de l’adaptation au changement climatique et de la prévention des catastrophes. »

Voici les « Points saillants » de la Déclaration, tels que résumés dans le communiqué de l’OMM :

Incidences du climat

( d’après les informations fournies par les organisations partenaires du système des Nations Unies )

Dangers naturels :

En 2018, la plupart des dangers naturels, dont ont été victimes près de 62 millions de personnes, étaient liés à des extrêmes météorologiques et climatiques. Comme par le passé, ce sont les inondations qui ont touché le plus de personnes – plus de 35 millions – selon une analyse portant sur 281 phénomènes répertoriés par le Centre de recherche sur l’épidémiologie des désastres (CRED) et le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes.

Les ouragans Florence et Michael font partie des 14 catastrophes ayant entraîné des milliards de dollars de pertes aux États-Unis d’Amérique en 2018. Ils ont causé des dégâts qui se chiffrent à 49 milliards de dollars de dégâts et entraîné la mort de plus de 100 personnes. Quant au super typhon Mangkhut, il a touché plus de 2,4 millions de personnes et fait au moins 134 victimes, surtout aux Philippines.

Plus de 1600 décès ont été liés aux vagues de chaleur intense et aux incendies de forêt qui ont frappé l’Europe, le Japon et les États-Unis, les dommages matériels avoisinant le chiffre record de 24 milliards de dollars dans ce dernier pays. En Inde, l’État du Kerala n’avait pas connu de pluies aussi abondantes et d’inondations aussi dévastatrices depuis presque un siècle.

Sécurité alimentaire :

L’exposition du secteur agricole aux extrêmes climatiques menace de compromettre les progrès réalisés dans la lutte contre la malnutrition. Il s’avère que la faim dans le monde, qui avait reculé durablement, est repartie à la hausse, selon les données récentes recueillies par plusieurs organismes des Nations Unies, dont l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

En 2017, selon les estimations, le nombre de personnes sous-alimentées avait augmenté, atteignant 821 millions, notamment à cause des graves sécheresses liées au puissant Niño de 2015/16.

Déplacements de populations :

Sur les 17,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays recensées par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 2 millions l’étaient en raison de catastrophes liées à des phénomènes météorologiques et climatiques (situation en septembre 2018). La sécheresse, les inondations et les tempêtes (y compris les ouragans et les cyclones) sont les phénomènes qui ont entraîné le plus grand nombre de déplacements liés à des catastrophes en 2018. Dans tous les cas, les populations déplacées ont besoin de protection et sont vulnérables.

Selon le Réseau pour la surveillance des retours et des dispositifs de protection du Haut‑Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), quelque 883 000 nouveaux déplacements internes ont été enregistrés entre janvier et décembre 2018, dont 32 % étaient causés par des inondations et 29 % par la sécheresse.

Chaleur, qualité de l’air et santé :

Il existe de nombreuses interconnexions entre le climat et la qualité de l’air qui sont exacerbées par le changement climatique. On estime que le nombre de personnes exposées aux vagues de chaleur a augmenté d’environ 125 millions entre 2000 et 2016, la durée moyenne des vagues de chaleur s’étant allongée de 0,37 jour par rapport à la période 1986–2008, d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Ces tendances sont autant de signaux d’alerte pour le secteur de la santé publique, dans la mesure où l’intensité, la fréquence et la durée des épisodes de chaleur extrême devraient continuer d’augmenter.

Conséquences pour l’environnement :

On mentionnera le blanchissement des coraux et la diminution de la teneur en oxygène de l’océan, la disparition du «carbone bleu» associé aux écosystèmes côtiers comme les mangroves, les herbiers et les marais salés, et la perturbation d’écosystèmes très divers. Le réchauffement du climat devrait contribuer à la diminution de l’oxygène qui est observée en haute mer et dans les eaux côtières, y compris dans les estuaires et les mers semi-fermées.

Depuis le milieu du siècle dernier, la teneur en oxygène de l’océan à l’échelle du globe aurait baissé de 1 à 2 % d’après les estimations de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO.

Le changement climatique est devenu une grave menace pour les écosystèmes des tourbières, car il exacerbe les effets du drainage et accroît le risque d’incendie, d’après le Programme des Nations Unies pour l’environnement. Les tourbières sont importantes pour les sociétés humaines du monde entier. Elles contribuent considérablement à l’atténuation du changement climatique et au processus d’adaptation grâce à la fixation et au stockage du carbone, au maintien de la biodiversité, à la régulation du flux hydrologique et de la qualité de l’eau, et à la fourniture d’autres services écosystémiques offrant des moyens de subsistance.

Indicateurs climatiques

Contenu thermique de l’océan :

Ce dernier a atteint de nouveaux pics en 2018 entre 0 et 700 m de profondeur (relevés remontant à 1955) et entre 0 et 2 000 m (relevés remontant à 2005), pulvérisant les records de 2017. Les océans absorbent plus de 90 % de l’énergie piégée par les gaz à effet de serre, et leur contenu thermique traduit directement cette accumulation d’énergie dans les couches marines supérieures.

Niveau de la mer :

La hausse du niveau de la mer s’est poursuivie à un rythme accéléré. En 2018, le niveau moyen de la mer dépassait de quelque 3,7 mm celui de 2017 et c’était le plus haut jamais constaté. Entre janvier 1993 et décembre 2018, le rythme annuel moyen d’élévation du niveau de la mer était de 3,15 ± 0,3 mm, l’accélération étant estimée à 0,1 mm/an2. Le rythme accru de perte de masse glaciaire des inlandsis est la cause principale de l’accélération de la hausse du niveau moyen de la mer ainsi qu’il ressort des données altimétriques transmises par satellite, d’après le Groupe sur le bilan du niveau de la mer relevant du Programme mondial de recherche sur le climat.

Acidification des océans :

Ces dix dernières années, les océans ont absorbé environ 30 % des émissions anthropiques de CO2. Le CO2 absorbé réagit avec l’eau de mer et modifie le pH de l’océan. Ce processus d’acidification peut influer sur l’aptitude des organismes marins, comme les mollusques et les coraux constructeurs de récifs, à fabriquer et maintenir de la coquille et du squelette. Les observations faites en haute mer ces 30 dernières années ont clairement mis en évidence la diminution du pH. Comme l’annonçaient déjà un certain nombre de rapports et de projections, le processus d’acidification des océans se poursuit, le pH de l’océan mondial continuant de baisser, d’après la COI de l’UNESCO.

Glaces de mer :

L’étendue de la banquise arctique a été bien inférieure à la normale tout au long de 2018, affichant des records à la baisse en janvier et février. Le maximum annuel a été observé à la mi-mars et la superficie moyenne pour ce mois figure au troisième rang des plus faibles qui aient été constatées pour un mois de mars depuis 1979, lorsqu’ont débuté les observations par satellite. L’étendue moyenne de la banquise arctique en septembre se classe au sixième rang des plus faibles jamais observées pour un mois de septembre, et les 12 moyennes de septembre les plus faibles sont toutes postérieures à 2006. À la fin de 2018 l’étendue des glaces de mer, en moyenne journalière, était proche des plus faibles jamais observées.

L’étendue de la banquise antarctique a atteint son maximum saisonnier à la fin du mois de septembre et au début du mois d’octobre. Après son pic du début du printemps, l’étendue de la banquise antarctique a diminué rapidement, chaque valeur mensuelle, jusqu’à la fin de l’année, se classant parmi les cinq plus faibles jamais constatées.

L’inlandsis groenlandais accuse une perte de masse glaciaire presque chaque année depuis 20 ans. Le bilan de masse en surface a enregistré une hausse en raison de chutes de neige plus abondantes que la normale, en particulier sur la partie orientale du Groenland, et d’une saison de fonte proche de la normale. Cette situation s’est traduite par une augmentation globale du bilan de masse en surface mais n’a eu guère d’incidence sur la tendance générale constatée depuis deux décennies, l’inlandsis du Groenland ayant perdu environ 3 600 gigatonnes de glace depuis 2002. Une étude récente a porté sur des carottes de glace prélevées au Groenland, qui nous renseignent sur les épisodes de fonte survenus entre aujourd’hui et le milieu du XVIe siècle. Il s’avère que la nappe glaciaire du Groenland n’avait pas connu d’épisodes de fonte d’une telle intensité depuis au moins 500 ans.

Recul des glaciers :

Le Service mondial de surveillance des glaciers suit de près le bilan de masse de ces derniers en s’appuyant sur un ensemble de glaciers de référence, répartis dans 19 régions montagneuses du monde, pour lesquels on dispose de plus de 30 ans de données d’observation sur la période 1950–2018. D’après les résultats préliminaires disponibles pour 2018, qui concernent une partie de ces glaciers de référence, l’année hydrologique 2017/18 est la 31e année consécutive affichant un bilan de masse négatif.

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Écologie

La pétition pour libérer Jumbo, l’hippopotame prisonnier d’un cirque

Hier est sorti sur les écran une nouvelle version du film Dumbo par Walt Disney. C’est un classique, qui résonne forcément dans l’esprit des adultes les plus avancés culturellement comme une illustration de l’horreur que sont les cirques pour les animaux qui y vivent.

Une autre illustration concrète de cette horreur en France est la situation de Jumbo, un  hippopotame enfermé dans un cirque depuis 30 ans, dont l’association One Voice réclame en ce moment la libération avec cette pétition :

Depuis 30 ans, la vie de l’hippopotame Jumbo est un enfer. 

Lui qui devrait vivre et communiquer avec son troupeau en permanence, entouré d’une dizaine de femelles, est enfermé, désespérément seul, dans un camion.

Lui qui devrait passer ses journées dans l’eau, y plonger longtemps, dont le corps tout entier est fait pour ce mode de vie semi aquatique, doit supporter la pesanteur en continu et se contenter de l’eau dont on l’asperge depuis un tuyau d’arrosage.

Lui qui pourrait courir jusqu’à 30km/h, ne peut que piétiner sur quelques mètres, durant les 30mn où on le sort du camion pour l’exhiber au public.

Lui qui devrait brouter, la nuit, jusqu’à 68kg de nourriture, est nourri la journée de foin et de céréales pour chevaux.

L’existence de Jumbo n’a rien d’une vie d’hippopotame. Ses besoins fondamentaux sont niés de bout en bout.

Pour lui, nous soussignés, soutenons la demande de One Voice qu’il soit libéré du cirque qui le détient et placé dans un sanctuaire où ses besoins physiologiques et comportementaux seront respectés.

> Pour signer la pétition, cliquez sur ce lien.

Ce sympathique clip d’Arcade Fire, extrait de la Bande Originale du dernier Dumbo, bien que n’étant pas une critique de la présence des animaux dans les cirques en tant que telle, est une jolie interprétation de la sensibilité des animaux, qui ne peux que faire écho à la souffrance de l’hippopotame Jumbo dans le cirque où il est prisonnier :

> Lire également : Agression de militants One Voice devant un cirque

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Écologie

« Emmanuel Macron a fait plus pour la chasse française qu’aucun de ses prédécesseurs »

La fédération nationale de la chasse a tenu son congrès. Étaient présents non pas simplement deux ministres, voire trois, mais carrément quatre membres du gouvernement. C’est qu’il s’agit de maintenir la France profonde enfermée dans ses traditions réactionnaires.

Le président de la République Emmanuel Macron est un ardent ami des chasseurs, il leur a promis beaucoup de choses avant les élections, notamment l’organisation d’un tourisme cynégétique. Alors que l’opposition à la chasse à courre est devenue populaire grâce à AVA – Abolissons la Vénerie Aujourd’hui, il a mis tout son poids pour appuyer la contre-offensive, couvrant de ce fait la violence des partisans de la chasse à courre.

> Lire également : AVA : une force démocratique contre la chasse à courre

Rappelons également qu’à partir du premier juillet, le permis de chasser va coûter moitié moins cher, que les espèces vont dépendre de « gestions adaptatives » (pour faire sauter les éventuelles protections), qu’à partir de janvier 2020 il y aura une « police de la nature ».

Là, au congrès de la fédération nationale de la chasse à Paris, à la salle de la Mutualité, Emmanuel Macron a envoyé quatre membres du gouvernement. Il y avait ainsi trois ministres : celui de l’agriculture, Didier Guillaume, celui des Collectivités locales, Sébastien Lecornu, celui de la Transition écologique, François de Rugy. À cela s’ajoute la secrétaire d’État à la Transition écologique Emmanuelle Wargon.

On peut être certain que c’est bien le choix du président de la République : l’arrière-plan ne laisse aucun doute à ce sujet. Willy Schraen, le pittoresque président de la fédération des chasseurs, pour ne pas dire grotesque aux yeux de gens de Gauche, a tenu des propos dénués d’ambiguïté à ce sujet :

« Le président de la République, Emmanuel Macron, a fait plus pour la chasse française qu’aucun de ses prédécesseurs. »

François de Rugy a tenu lui aussi, à la fin du congrès, des propos résolument clairs :

« Je veux sortir des débats théoriques, même théologiques, des postures. Il y a un autre climat qu’il y a quelque temps. »

Mais c’est là un vœu pieux. AVA – Abolissons la Vénerie Aujourd’hui a littéralement fait briser la chape de plomb concernant la chasse à courre et ce faisant a révélé la nature des chasseurs en général. Il est vrai qu’avec les gilets jaunes, ce thème est passé au second plan de l’actualité et de la réflexion de beaucoup. Mais c’est désormais un marqueur très fort, qui restera.

> Lire également : Les chasseurs doivent comprendre le sens de la chasse à courre

Et justement par rapport au caractère improductif des gilets jaunes, il y a lieu de voir l’importance de la culture, et donc notamment de la chasse, ce pilier de la réaction y compris dans une large partie du peuple. Tout est faux dans la chasse : l’esprit communautaire, la volonté de destruction, le rapport dévoyé à la nature, pour ne pas dire terroriste… La liste serait trop longue.

Les chasseurs peuvent donc être très heureux du fait qu’ils aient désormais le soutien ouvert du régime ; effectivement vu ainsi, c’est un triomphe pour eux. Mais c’est d’une valeur faible et uniquement temporaire ; ni Emmanuel Macron, ni le gouvernement, pas même l’État français ne peuvent faire face à l’opposition à la chasse qui est désormais cristallisée et grandit.

On peut même dire que l’opposition à la chasse grandit dans cette adversité, ce qui est inévitable, car elle ne peut être que portée par la Gauche, dans un grand combat pour les valeurs, pour se débarrasser notamment aussi de tous ces restes du passé qui portent la barbarie.

Il n’y a pas au 21e siècle de place pour la chasse, cette activité immorale, dont on ne sait pas s’il faut dire qu’elle est avant tout grossière ou vulgaire. Et on sera toujours étonné de voir Emmanuel Macron, qui s’est toujours voulu si moderne, soutenir corps et âme une telle monstruosité passéiste. Cela en dit long sur ce qu’est la modernité pour lui : un prétexte au libéralisme partout et tout le temps.

À ce titre, la Gauche doit se débarrasser de tout libéralisme culturel et être en mesure de faire des choix assumés. Que le combat contre la chasse, sans même parler de la chasse à courre, ne soit pas au programme de toute la Gauche, est une trahison sur le plan des idées et une capitulation face aux tendances réactionnaires de notre pays.

> Lire également : le dossier chasse à courre

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Écologie

La Gauche devrait épauler les antispécistes du procès de Lille

Le procès des « antispécistes » ayant dégradé des vitrines et parfois attaqué par le feu des boucheries et des restaurants vient de se tenir à Lille. La Gauche a raté une occasion de s’exprimer sur un thème important… Elle peut encore le faire.

Trois femmes d’environ trente ans et un jeune homme sont passés en procès à Lille pour leurs actes commis dans le nord de la France : antispécistes, c’est-à-dire en combat contre la domination d’une espèce par une autre (le « spécisme »), ils ont visé des boucheries et des restaurants, cherchant à dégrader et à attirer l’attention sur leur cause.

L’image qu’ils ont donné d’eux au procès est celle de novices en politique, ayant des idées mais se demandant comment ils ont pu terminer au tribunal, voire même s’interrogeant sur leurs propres actes. On l’a compris, ils n’ont pas été véritablement protagonistes de ce qu’ils ont fait. Ils se sont saisis d’une question importante, cela les a dépassés et ils ont agi avec les moyens du bord sur le plan intellectuel et pratique.

Il serait donc tout à fait juste que la Gauche s’engage pour protéger ces gens de la vindicte des bouchers, charcutiers, restaurateurs… qui veulent une peine « exemplaire » et entendent bien que les amendes soient faramineuses, deux restaurateurs demandant pas moins d’ailleurs que 500 000 euros chacun.

La Gauche devrait épauler les antispécistes du procès de Lille, en leur fournissant les clefs pour comprendre ce qu’est l’État, l’économie, les choix de société, bref la politique. C’est un peu tard car le procès est passé, mais il est encore en temps de s’exprimer assez fortement pour ne pas que ces gens soient véritablement écrasés par quelque chose qui les dépasse.

Si en effet la Gauche ne s’est pas saisie de la question des animaux – ce qui est un erreur fondamentale – il n’en reste pas moins que celle-ci est d’une importance énorme, que cela soit sur le plan économique ou moral. Les quatre antispécistes vont se retrouver seuls face à toute l’industrie liée aux animaux, c’est-à-dire pour dire les choses expressément, face à toute l’industrie capitaliste liée aux animaux. À quoi s’ajoutent bien sûr tous les conservateurs de notre pays, tous les fanatiques du terroir, bien sûr tous les chasseurs, bref tous les réactionnaires.

On peut cependant partir du principe que la clémence, la mansuétude, la compréhension est un sentiment partagé chez les gens voyant bien qu’il y a un problème. Il faut donc que la Gauche s’exprime de manière correspondante à ce sujet et soit en phase avec ce qui représente une valeur positive : celle de la solidarité avec ceux et celles qui n’acceptent pas le monde tel qu’il est et cherchent des solutions concrètes.

Ce qui rend les choses bien difficiles, naturellement, c’est que la Gauche française est en miettes et que sur le plan des valeurs elle est contaminée par toute une série de mœurs libérales ou traditionnelles, selon. Il y a ainsi trop de gens à gauche qui tolèrent les chasseurs par libéralisme, voire pratiquent la chasse par « tradition ». On a ici un véritable problème, d’ailleurs tout à fait exemplaire de ce qui nuit à la Gauche.

On voit mal de ce fait comment la Gauche, qui n’est même pas capable de dénoncer la chasse à courre, pourrait s’exprimer en défense d’accusés antispécistes, alors que la remise en cause de la condition animale va encore plus loin. Mais peut-être que comme c’est plus loin, c’est d’autant plus facile à comprendre.

Personne ne pourra faire l’économie d’une réflexion et d’une modification de ses pratiques par rapport aux animaux dans les prochaines décennies. Et si l’antispécisme est une philosophie qui vaut ce qu’elle vaut, rien en attendant ne s’oppose sur le plan des valeurs de gauche à une pratique du végétalisme, du véganisme ; ne pas utiliser de produits testés sur les animaux ne devrait pas être bien difficile à comprendre comme démarche pour des gens de Gauche !

Voilà pourquoi, au-delà de ce qu’on peut penser des antispécistes de Lille sur leur démarche et leur philosophie, la Gauche devrait épauler ces personnes se retrouvant en première ligne dans un combat qui les dépasse de par son ampleur : c’est à la politique de prendre les choses en main.

> Lire ailleurs :

  • Le reportage sur le procès de La Voix du Nord :

Lille La prison requise contre deux défenseurs des animaux qui avaient attaqué des commerces

  • Le reportage sur le procès de France 3 Hauts-de-France :

Lille : 6 et 10 mois de prison ferme requis contre deux militants antispécistes

  • Un article sur le procès de La Terre d’abord :

Procès des antispécistes de Lille : Candide face aux juges

  • Le site du Comité de soutien aux activistes antispécistes :

Comité de Soutien aux Activistes Antispécistes

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Écologie

Sahra Wagenknecht, Rosa Luxembourg et les animaux

La question des animaux revient inéluctablement en avant pour qui n’a pas abandonné son humanité.

Dans son éloge pour les cent ans de leur mort, Sahra Wagenknecht fait allusion à l’humanité profonde de Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht ; voici un passage de grande valeur reflétant cela pour celle qui fut la grande théoricienne de l’opposition à la guerre et au militarisme en Allemagne.

« Ah! ma petite Sonia, j’ai éprouvé ici une douleur aiguë.

Dans la cour où je me promène arrivent tous les jours des véhicules militaires bondés de sacs, de vielles vareuses de soldats et de chemises souvent tachées de sang…

On les décharge ici avant de les répartir dans les cellules où les prisonnières les raccomodent, puis on les recharge sur la voiture pour les livrer à l’armée.

Il y a quelques jours arriva un de ces véhicules tiré non par des chevaux, mais par des buffles. C’était la première fois que je voyais ces animaux de près.

Leur carrure est plus puissante et plus large que celle de nos boeufs ; ils ont le crâne aplati et des cornes recourbées et basses ; ce qui fait ressembler leur tête toute noire avec deux grands yeux doux plutôt à celle des moutons de chez nous.

Il sont originaires de Roumanie et constituent un butin de guerre… Les soldats qui conduisent l’attelage racontent qu’il a été très difficile de capturer ces animaux qui vivaient à l’état sauvage et plus difficile encore de les dresser à traîner des fardeaux.

Ces bêtes habituées à vivre en liberté, on les a terriblement maltraitées jusquà ce qu’elles comprennent qu’elles ont perdu la guerre : l’expression vae victis s’applique même à ces animaux… une centaine de ces bêtes se trouveraient en ce moment rien qu’à Breslau.

En plus des coups, eux qui étaient habitués aux grasses pâtures de Roumanie n’ ont pour nourriture que du fourrage de mauvaise qualité et en quantité tout à fait insuffisante. On les fait travailler sans répit, on leur fait traîner toutes sortes de chariots et à ce régime ils ne font pas long feu.

Il y a quelques jours, donc, un de ces véhicules chargés de sacs entra dans la cour. Le chargement était si lourd et il y avait tant de sacs empilés que les buffles n’arrivaient pas à franchir le seuil du porche.

Le soldat qui les accompagnait, un type brutal, se mit à les frapper si violemmment du manche de son fouet que la gardienne de prison indignée lui demanda s’il n’avait pas pitité des bêtes. Et nous autres, qui donc a pitité de nous? répondit-il, un sourire mauvais aux lèvres, sur quoi il se remit à taper de plus belle…

Enfin les bêtes donnèrent un coup de collier et réussirent à franchir l’obstacle, mais l’une d’elle saignait… Sonitchka, chez le buffle l’épaisseur du cuir est devenue proverbiale, et pourtant la peau avait éclaté. Pendant qu’on déchargeait la voiture, les bêtes restaient immobiles, totalement épuisées, et l’un des buffles, celui qui saignait, regardait droit devant lui avec, sur son visage sombre et ses yeux noirs et doux, un air d’enfant en pleurs.

C’était exactement l’expression d’un enfant qu’on vient de punir durement et qui ne sait pour quel motif et pourquoi, qui ne sait comment échapper à la souffrance et à cette force brutale…

J’étais devant lui, l’animal me regardait, les larmes coulaient de mes yeux, c’étaient ses larmes.

Il n’est pas possible, devant la douleur d’un frère chéri, d’être secouée de sanglots plus douloureux que je ne l’étais dans mon impuissance devant cette souffrance muette. Qu’ils étaient loin les pâturages de Roumanie, ces pâturages verts, gras et libres, qu’ils étaient inaccesibles, perdus à jamais.

Comme là-bas tout – le soleil levant, les beaux cris des oiseaux ou l’appel mélodieux des pâtres – comme tout était différent. Et ici cette ville étrangère, horrible, l’étable étouffante, le foin écoeurant et moisi mélangé de paille pourrie, ces hommes inconnus et terribles et les coups, le sang ruisselant de la plaie ouverte…

Oh mon pauvre buffle, mon pauvre frère bien-aimé, nous sommes là tous deux aussi impuissants, aussi hébétés l’un que l’autre, et notre peine, notre impuissance, notre nostalgie font de nous un seul être.

Pendant ce temps, les prisonniers s’affairaient autour du chariot, déchargeant de lourds ballots et les portant dans le bâtiment. Quant au soldat, il enfonça les deux mains dans les poches de son pantalon, se mit à arpenter la cour à grandes enjambées, un sourire aux lèvres, en sifflotant une rengaine qui traîne les rues.

Et devant mes yeux je vis passer la guerre dans toute sa splendeur… »

Rosa LUXEMBOURG, Ecrits de prison

Voici également, en accord avec cet esprit, une publication récente de Sahra Wagenknecht.

2 800 000 animaux, avant tout des souris, des poissons et des rats ont été utilisés en 2017 en Allemagne pour l’expérimentation animale. La politique doit s’engager de manière active pour une transition à une recherche sans utilisation d’animaux. En haut : « Le nombre d’animaux servant pour l’expérimentation animale et l’industrie sont hauts de manière constante depuis des années. Trop peu est fait pour passer à une recherche sans expérimentation animale. Afin de pouvoir s’en passer sur le long terme, des structures de soutien doivent par exemple être mises en place pour appuyer les méthodes alternatives. »

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La mobilisation des jeunes pour le climat

De nombreux jeunes, des lycéens surtout, se sont mobilisés ce vendredi pour le climat. Ils étaient entre 29 000 et 40 000 à Paris, 12 000 à Lyon, 10 000 à Nantes, 5 000 à Montpellier ou Strasbourg, 3 600 à Angers, 3 000 à Bordeaux, 2 800 à Tours, 2 000 à Clermont-Ferrand, etc. C’est un aspect d’une initiative internationale, avec des regroupements ou manifestations dans 2 000 lieux, dans 123 pays.

climat

Le grand souci est de savoir de qui est cette initiative, quelle en est la nature réelle. Quand on est de Gauche, on raisonne en effet en termes de niveau de conscience et d’organisation. Or, il faut être réaliste. Il ne faut pas s’imaginer qu’il existe aujourd’hui en France un mouvement de fond de la jeunesse en faveur la planète, pour un futur différent.

Ce mouvement est dans les faits directement structuré par en haut, à la mode ONG, c’est-à-dire avec un style consistant à faire beaucoup de bruit, pour que les institutions adoptent des mesures plus fortes, tout en vivant économiquement de cette protestation. La mise en avant de la jeune suédoise Greta Thunberg a relevé par exemple dès le départ d’une pure mise en scène.

Il ne s’agit donc pas d’un mouvement démocratique de la jeunesse en France. Il faut d’ailleurs bien voir que les « adultes » ont été très présents lors des initiatives, que les médias ont largement relayé ces appels à la « grève » des vendredis, pour en quelque sorte forcer les choses et prétendre ensuite qu’il se passe quelque-chose !

climat

Il est difficile de faire plus consensuel. Aucune expression autonome authentique de la jeunesse donc, qui prendrait en main les choses et assumerait une identité en rupture avec la société actuelle, qui serait compris comme un ancien monde à dépasser. Aucune initiative par en bas, aucune réflexion critique, aucune volonté de remettre en cause quoi que ce soit. McDonald’s peut dormir tranquille, malheureusement !

Le mouvement est de ce fait d’orientation largement petite-bourgeoise, concernant majoritairement des lycées de centre-ville, avec une minorité de jeunes venus des Lycées professionnels et des filières technologiques. Il y avait déjà dans les classes toujours une personne de sensibilité écologiste ou végane, mais ces gens « alternatifs » ne sont pas devenus des héros d’avant-garde du jour au lendemain. Bien au contraire, leur marginalisation s’accroît, après la phase de la découverte passée ces dernières années.

Les jeunes ne veulent pas se mouiller, et c’est bien pour cela qu’ils sont valorisés par les médias et le personnel politique actuel. On a ainsi eu, de manière exemplaire, cette émission sur France Info, L’instant module, qui n’a pas trouver mieux à interviewer qu’un Lycéen au style « premier de la classe », membre d’une organisation au nom anglais « Citizen for climate », expliquant qu’il faudrait manger moins de viande et qu’il a converti sa mère au végétarisme.

C’est là conformiste, consensuel, ne rompant avec rien sur aucun plan : ni culturel, ni économique, ni politique, ni idéologique, ni rien du tout. On peut même dire que cette valorisation est la négation des personnes qui se sont réellement engagées depuis plus longtemps, sans attendre que ce soit la mode.

climat

Le système dominant utilise simplement le principe suivant : « Pour que rien ne change, tout doit changer ». C’est le principe de la poudre aux yeux, de la manipulation par les apparences. On laisse les jeunes faire leur show, mais vu que ceux-ci n’ont aucune culture écologiste ni aucune volonté de rupture, cela ne présente aucun risque. Il y a trop de choses sur lesquelles réfléchir et les jeunes n’ont aucune arme pour cela. Ils n’ont pas les concepts, pas la discipline d’un effort intellectuel prolongé, pas de connaissance historique, pas de méthode. Les défis qui les attend sont immenses et là leur expérience leur donne l’illusion qu’avec peu on peut faire beaucoup, alors que vues les tâches qui les attends, il y aura beaucoup d’efforts pour peu de résultats, et pourtant il faudra s’en contenter, encore et encore.

Ce n’est donc même pas de la récupération, c’est carrément de la construction par en haut d’un faux mouvement. Ce n’est pas étonnant : quand la Gauche est incapable de proposer une alternative, le système dominant produit de fausses alternatives, en série, afin d’amener toutes les volontés de changement dans une voie de garage. Ou, pire, dans la voie de renforcer le système lui-même : c’est très précisément l’objectif de Yannick Jadot avec son écologie libérale.

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« Bye bye la chasse à courre », le samedi 30 mars 2019

Le samedi 30 mars 2019 auront lieu quatre grands rassemblements en France pour célébrer la fin de la saison de la chasse à courre. Cette saison fut marquée par une grande structuration du collectif AVA – Abolissons la vénerie maintenant, qui est maintenant organisé au niveau national.

La pression est grande contre les veneurs et leur pratique féodale, insupportable pour les personnes les plus avancées sur le plan culturel. Mais comme toute chose qui meurt, elle tente d’inverser le cours de l’histoire par la répression, la violence, la manipulation, les mensonges.

En plus de nombreuses victoires en forêt où des animaux ont été sauvé, cette saison aura aussi été marquée par la terrible agression d’un sympathisant d’AVA Bretagne, sorti du coma il y a une semaine.

La journée du samedi 30 mars 2019 avec ses quatre rassemblements nationaux pour dire  « bye bye la chasse à courre » sera donc un moment important pour le mouvement démocratique et populaire en France, qui doit s’affirmer contre la réaction.

> Lire également : notre dossier sur la chasse à courre

Voici le communiqué d’AVA, avec les quatre rendez-vous en forêt :

TOUS AUX GRANDS RASSEMBLEMENTS « BYE BYE A LA CHASSE A COURRE » LE SAMEDI 30 MARS !

La saison de chasse à courre touche à sa fin, avec son lot d’accidents, de violence, de maltraitance animale, d’embouteillages, de passe-droits et de coups de fouets.

Pour la seconde année consécutive, les opposants à la vénerie organisent une grande fête pour célébrer le retour du printemps et la fin de la barbarie dans nos forêts !
La première édition avait réunit 1000 personnes à Compiègne, et c’est cette fois dans quatre villes que de la musique et des fleurs accompagneront les cortèges : Rambouillet (78), Paimpont (35), Pont-Sainte-maxence (60) et Castelnau-de-Montmiral (81). Le mouvement contre la chasse à courre ayant pris une ampleur nationale, il est important que des personnes de toutes les régions puisse sortir et faire entendre leur voix !

Cette saison a été riche en émotion pour toutes celles et ceux qui sont sortis en forêt, pendant les chasses, pour montrer leur ras-le-bol de cette pratique. Malgré les violences des veneurs et de leurs valets, des animaux ont pu être sauvés et des accidents évités grâce à cette présence pacifique.

Soyons nombreux à fêter le retour du calme dans les forêts, à célébrer la vie sauvage, à se retrouver autour des valeurs positives qui animent ce mouvement !

Soyons nombreux pour dire « Bye-bye à la chasse à courre », et faire de cet au-revoir un adieu définitif !

Voici les événements Facebook de ces rassemblements, où vous trouverez plus d’informations, et des organisations de co-voiturage (cliquez sur la photo) :

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« ARRÊTÉ MINISTERIEL SUR LA CHASSE A COURRE : DE LA POUDRE AUX YEUX », par AVA

Le collectif AVA – Abolissons la vénerie aujourd’hui a produit un communiqué suite à l’arrêté gouvernemental interdisant aux équipages de chasse à courre de tuer les animaux qui se réfugieraient à proximité d’habitations.

ARRÊTÉ MINISTÉRIEL SUR LA CHASSE A COURRE : DE LA POUDRE AUX YEUX

AVA – France
Le gouvernement vient de publier un arrêté concernant la chasse à courre. Celui-ci interdit aux équipages de tuer les animaux qui se réfugieraient « à proximité d’habitations, de jardins privés y attenant, de zones commerciales ou artisanales et de bureaux et d’établissements accueillant du public ». Il ne s’agit, pour ceux qui connaissent les chasseurs à courre et leur façon de faire, que d’un effet d’annonce sans répercussion concrète sur le terrain : la survie ou non des animaux qui viennent trouver refuge près de nous ne sont le fruit que du rapport de force instauré sur place. Explications.

Le 13 février dernier, le maître de l’équipage « la Futaie des amis » devant le portail d’un Institut Médical pour enfants en forêt de Compiègne ! Le cerf sera tué ici au fusil.
Ce texte laisse aux veneurs la responsabilité d’appeler eux-mêmes les autorités quand un cerf est aux abois en ville, alors qu’ils n’en ont bien entendu aucun intérêt : laisser « leur » cerf aux mains d’un vétérinaire signifie s’asseoir sur leur trophée, rembourser un bracelet de chasse, renoncer à leur cérémonie de curée, ne pas pouvoir « récompenser » leurs chiens… Il est bien plus confortable pour eux de tuer l’animal et d’emporter son corps avant l’arrivée des gendarmes. C’est tout à fait dans leurs habitudes et ce fût encore le cas au mois de février, quand le veneur bien connu Alain Drach a tué un cerf contre la grille d’un institut pour enfants handicapés, deux jours avant les vacances.

21 octobre 2017, en accord avec la gendarmerie, le cerf sera tué dans un jardin.
Le 21 octobre 2017, lorsque le même Alain Drach a tué un cerf dans un jardin à Lacroix-Saint-Ouen, cet arrêté n’aurait rien changé. C’est en accord avec la Gendarmerie qu’il a tué l’animal, pourtant inoffensif et immobile depuis des heures. C’est le déséquilibre dans le rapport de force sur place qui a condamné l’animal et donné l’avantage aux chasseurs, plus nombreux, appelant le gradé par son prénom, etc. Et c’est l’inversion de ce même rapport de force qui a sauvé ceux de Bonneuil-en-Valois et de Pont-Sainte-Maxence quelques mois plus tard, les habitants sortant rapidement en masse pour repousser les chasseurs, et appelant leur maire à la rescousse.

Bonneuil-en-Valois, les habitants avec l’aide de leur Maire repoussent les veneurs et sauvent le cerf traqué jusque dans les rues du village.
L’arrêté, pris en concertation avec la Fédération des Chasseurs et la Société de Vénerie, a d’entrée de jeu exclu les habitants et les vrais témoins de ces scènes insupportables. C’est là clairement juste une tentative de calmer le jeu, dans le contexte d’une opposition à la chasse à courre dans tout le pays, dont AVA s’est fait l’organe. Le mode choisi par les autorités pour présenter cet arrêté (la « consultation publique ») tenait plus du bureau d’enregistrement que de la démocratie réelle, personne ne pouvant ni modifier ni enrichir le texte proposé. Sa publication profite aujourd’hui d’une lourde campagne de communication, que nous imaginons portée par les chasseurs eux-mêmes, impatients de pouvoir remettre le couvercle sur une révolte qui dure maintenant depuis plus un an et demi et ne cesse de s’étendre.

Saint-Jean-Aux-Bois, les riverains manifestent contre la chasse à courre.
Seule une mobilisation constante de la population pourra sauver ces animaux et faire reculer la barbarie de la chasse à courre ! La voie est tracée, chaque village, chaque lotissement doit devenir un lieu de résistance, comme à Bonneuil-en-Valois, Prémontré, Pont-Sainte-Maxence, Le-Perray-en-Yvelines, Lamorlaye, Vieux-Moulin, Avilly-Saint-Leonard, Beaumont-la-Ferrière… C’est là tout le sens du nom de notre mouvement : Abolissons la Vènerie AUJOURD’HUI !
Retrouvons-nous nombreux aux rassemblements du 30 mars !
CASTELNAU-DE-MONTMIRAL (81) https://www.facebook.com/events/630452914062142/

De 10h00 à 12h00, le 30 mars, venez nombreux pour demander l’Abolition de la Vénerie Aujourd’hui !
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Le rat sauvé à Bensheim en Allemagne

C’est un épisode qui s’est déroulé dans la petite ville de Bensheim en Allemagne, près de Heidelberg, et qui a eu un écho important dans différentes parties du monde, de par ses aspects à la fois pittoresques et plein de compassion.

Un rat était coincé dans une bouche d’égout et des amis des animaux sont intervenus pour le protéger et tenter de le libérer ; n’y parvenant pas ce sont des pompiers volontaires qui sont intervenus et ont réussi. Le tout sans facture, sans faire des manières, tranquillement.

Un beau moment et une véritable leçon qui a interpellé les esprits en Pologne, en Angleterre, aux États-Unis, en Suisse, et même en France, où malheureusement, tout reste à faire pour changer les mentalités par rapport aux animaux, y compris chez les pompiers.

 

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La journée du sympathisant d’AVA Bretagne dans le coma après plusieurs agressions

Le collectif AVA Bretagne a produit un document très précis relatant la journée de Frédéric, le sympathisant agressé par des veneurs, qui est dans le coma depuis 12 jours maintenant. Cela est très important, car en face le discours des défenseurs de la chasse à courre est très offensif et très organisé.

AVA Bretagne, déclinaison locale du collectif Abolissons la Vénerie Maintenant, avait annoncé la semaine dernière l’agression très violente de l’un des leurs, qui a finit sa journée à l’hôpital, plongé dans le coma après une ultime agression.

Cette information, très grave, a été complètement passée sous silence, car les partisans de la chasse à courre ont réussi à semer le trouble en diffusant massivement leur propre version des faits. Ils se présentent eux-mêmes comme des victimes et nient toute implication directe. Il y a pourtant un contexte, local et national, où les violences et les pressions contre les membres d’AVA sont régulières. Il faut se souvenir de la saison passée où, tout de même, un membre du collectif voyait sa tête placardée sur les présentoirs d’un journal local dans presque tous les commerces de l’Oise, avec des propos calomnieux et très hostiles à son égard. Les vidéos partout en France d’attitudes violentes de la part de veneurs sont récurrentes.

Mais ce n’est pas tout. Comment se fait-il, dans cette affaire bretonne, que la gendarmerie ait refusé d’enregistrer la plainte de Frédéric, avant son ultime agression, comme le racontent les membres d’AVA Bretagne ?

Cela est très grave d’un point de vue démocratique, et il est bien trop facile de la part de la gendarmerie de renvoyer les deux camps dos à dos, comme s’il s’agissait d’une simple dispute ayant mal tournée. Rappelons d’ailleurs ici, sans faire de parallèle direct mais pour rappeler le contexte sur le plan national qui n’est pas anodin, que des policiers se sont en début de saison offusqué du fait de devoir servir de protecteurs à « quelques aristocrates » pratiquant la chasse à courre.

Les membres d’AVA ont le droit d’aller en forêt pour regarder et documenter les chasses à courre, ils ont le droit de vouloir l’abolition de la vénerie maintenant, ils ont le droit de vouloir sauver les animaux du sort barbare qui leur est promis.

C’est un devoir maintenant pour toutes les personnes souhaitant défendre les valeurs démocratiques dans notre pays de suivre cette affaire AVA Bretagne de très près, de participer à ce que la lumière soit faite et que la vérité éclate rapidement. Parce que l’opposition à la chasse à courre est une cause démocratique et populaire primordiale, mais aussi parce qu’il s’agit de la possibilité même de l’existence d’une opposition aux pires conservatismes.

Voici donc le récit détaillé de la journée par le collectif AVA Bretagne.

FREDERIC: MILITANT DANS LE COMA, RECIT DU 16 FEVRIER
Voici le récit complet des évènements qui ont précédé l’hospitalisation de notre camarade Frédéric, ce samedi 16 février 2019, tel que raconté par des témoins directs. A l’heure où nous écrivons ces lignes, il est toujours plongé dans le coma, cela depuis 11 jours. Pendant ce temps, une campagne écœurante orchestrée par la Société de Vénerie fait rage, et tous leurs relais dans la presse et les institutions semblent mobilisés pour protéger leurs intérêts. Le mensonge semble érigé en système de défense chez les veneurs, ce qui est la dernière arme d’une pratique indéfendable et rejetée par 84 % des Français.
11H00. Alors que deux voitures viennent déposer des citoyens du collectif AVA à l’entrée de la forêt du Gâvre, qui comptent comme d’habitude militer pacifiquement contre la chasse à courre, une voiture avec à son bord quatre membres de l’équipage de Monsieur Mickaël P. arrive elle aussi. Frédéric H. vient de sortir par la porte avant-droite de son véhicule, lorsque Mickaël P., très en colère, surgit du sien, fonce sur ledit véhicule AVA, en arrache l’essuie-glace arrière, puis se précipite sur la porte arrière-droite de la voiture pour l’ouvrir.

Mickaël P., responsable de la Société de vénerie et maître d’équipage
Frédéric H. met alors sa main sur son épaule pour tenter de le retenir. Monsieur P. se retourne et lui assène aussitôt plusieurs coups de poing au visage, cassant ses lunettes et occasionnant une hémorragie nasale importante.

Frédéric, quelques instants après les coups reçus au visage. Son hématome principal au front se colorera de violet tout au long de l’après-midi
Jimmy N. accourt pour porter secours à Frédéric H. et reçoit plusieurs coups, Mickaël P. essayant de lui arracher sa caméra.

L’agression de Jimmy N quelques secondes plus tard. On y voit Mickaël P., aidé de suiveurs qui filment l’agression, tenter de lui arracher sa caméra Go-Pro
Les militants d’AVA subissent ensuite des pressions pendant un long moment, entourés de suiveurs qui les provoquent et les insultent. Frédéric H. est particulièrement ciblé, les veneurs ne le lâchant pas et ne cessant de le provoquer, à tel point qu’une partie de ses camarades juge nécessaire de le mettre en sécurité dans un véhicule, puis de quitter la forêt.

Arthur M. ainsi que d’autres suiveurs, encerclant la voiture dans laquelle a été mis à l’abri Frédéric
Des veneurs les suivent en voiture jusque dans un centre commercial à des kilomètres de la forêt, contraignant les amis de Frédéric à solliciter la protection d’un vigile, qui met les poursuivants dehors.

Arthur M. et un acolyte sont reconduits à la sortie d’un centre commercial où ils avaient poursuivi le groupe de Frédéric
Vers 15H30, Frédéric H. se présente à la gendarmerie de Blain pour y déposer plainte. On lui demande de revenir le lendemain avec un certificat du médecin.
Ses camarades, qui l’accompagnent pendant l’après-midi, notent que le nez de Frédéric H. se remet à saigner plusieurs fois et que son hématome au front se colore peu à peu de violet.
Frédéric H. quitte ses camarades vers 16H30 pour aller chercher de l’essence. Il devait retrouver certains d’entre eux plus tard, mais n’est jamais arrivé à destination. Selon les informations portées à notre connaissance, il se serait écroulé vers 17H45 sur la voie publique, vomissant du sang.
Frédéric H., souffrant de graves lésions et d’un œdème cérébral, a été pris en charge par les pompiers et transporté aux Urgences de Redon, puis placé sous coma artificiel et transféré vers minuit au Service Réanimation Chirurgicale de Pontchaillou, à Rennes.
Vendredi 21 février 2019 au soir, soit quelques heures après l’annonce de l’état de santé de Frédéric, Jimmy N. est victime de ce qui ressemble fort à une expédition punitive, en pleine rue et devant témoins, à Rennes. Il a également été transporté par les pompiers aux Urgences Médico-Chirurgicales de Pontchaillou, qui ont constaté de multiples blessures. L’un des deux auteurs a été formellement identifié comme étant Arthur M., membre de l’équipage de Mickaël P. déjà impliqué dans les faits du 16.
Compte tenu des difficultés rencontrées par la famille de Frédéric H. et par Jimmy N. auprès des gendarmeries respectives de Blain et de Guémené Penfao, les plaintes ont été déposées par Me Angélique Chartrain, Avocate, directement entre les mains du Procureur de la République de Saint-Nazaire, notamment pour violences aggravées et harcèlement.
Ceci étant posé, nous déplorons, dans toute la France, une escalade dans la violence des veneurs à l’encontre des militants pacifistes d’AVA, qui ne font qu’exercer leurs libertés les plus strictes d’aller et venir, se rassembler, exprimer leur opinion et informer la population.
Rien qu’en Bretagne et en Loire-Atlantique, une trentaine de plaintes ont été déposées cette saison, sans compter celles qui ont été abusivement refusées par des gendarmes ou OPJ ainsi que celles qui n’ont pas été déposées par dépit ou lassitude.
Nous nous interrogeons aussi sur le rôle de certains gendarmes et la préservation du secret de l’enquête, la Société de vénerie évoquant sur les réseaux sociaux un « rapport de police », alors que nul n’est censé avoir accès à des éléments de l’enquête avant la clôture de celle-ci. De même, le Capitaine de gendarmerie de la compagnie de Châteaubriant, Bruno Perochaud, non chargé de l’enquête, a fait de multiples déclarations sur les circonstances supposées des faits, certaines allant à l’encontre de témoignages directs et d’éléments concrets en notre possession.
En tout état de cause, nous n’entendons pas nous laisser intimider et sommes plus que jamais déterminés à mettre tout en œuvre pour que les auteurs, qui semblent animés tant par le sentiment d’impunité que la vindicte, répondent de leurs actes devant les tribunaux.
Soyons tous unis face à la terreur, demandons justice pour Frédéric !
ABOLISSONS LA CHASSE A COURRE ET LA VIOLENCE QU’ELLE REPRESENTE !

Yves Marie, le frère de Frédéric, nous donne des nouvelles de son état de santé et s’exprime suite à la campagne de dénigrement organisée contre lui par les veneurs.
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Débris spatiaux, une poubelle autour de la Terre

Depuis le développement des satellites, l’humanité n’ayant rien géré ni planifié a produit un gigantesque amoncellement de déchets dans l’espace tout autour de la planète. L’absence d’organisation supranationale pour répondre à ce défi aggrave d’autant plus la situation.

La conquête de l’espace n’a jamais été tant un rêve scientifique qu’un objectif économique et militaire ; c’est pour cette raison que Donald Trump a demandé il y a peu la formation d’une quatrième entité, spatiale, après l’armée de terre, la marine militaire et l’aviation militaire. Il a également appelé à travailler sur des satellites avec des dispositifs anti-missiles. La NASA a arrêté ses navettes spatiales mais celles-ci continuent d’exister, sous la forme d’une navette militaire automatisée, ayant déjà réalisé des missions. La Chine a de son côté récemment envoyé du matériel sur la pseudo face cachée de la lune, dans l’optique d’y construire une base.

À cette course aux armements s’ajoute, forcément, comme en économie sur Terre, le chaos des déchets. Il y a environ 1 500 satellites autour de la planète, on ne sait même pas exactement combien. À cela s’ajoute 18 000 objets faisant plus de dix centimètres. Évidemment, ces objets présentent une menace pour tout objet spatial risquant une collision avec eux. Il est même considéré qu’une telle collision serait fatale pour un satellite. On sait à quel point dans l’espace ce genre de choses ne pardonne pas, en effet ; les films pour le coup présentent des enseignements assez réalistes.

À cela s’ajoutent l’existence de 750 000 objets de plus d’un centimètre… et celle de 150 millions d’objets de plus d’un millimètre. Des dangers d’autant plus terribles qu’il est difficile de les appréhender et de prévoir les dégâts qu’ils peuvent causer. Des micro-dégâts peuvent déjà avoir des conséquences terribles, mais comment savoir de quel type ils peuvent être, dans quelle situation ? À force de s’en sortir au moyen du calcul, des statistiques, plutôt que par la planification, à un moment donné on se retrouve bloqué et on ne s’en sort plus.

C’est que le capitalisme a été pragmatique : tant que ça marche, ça marche ! Quand cela commence à moins marcher, on contourne le problème. Après tout, il y a désormais des puissants ordinateurs et de très bons ingénieurs. Mais à un moment la réalité devient trop complexe et là on s’aperçoit que la seule solution c’est qu’il aurait fallu à la base même savoir exactement ce que l’on fait. C’est pratiquement une allégorie de l’avenir et il y a donc le double problème qui se posera : faire différemment… et rattraper les catastrophes causées !

Dans le domaine spatial, cela va être compliqué. Ces débris se baladant autour de la planète ont plusieurs origines. Il peut s’agir d’outils perdus, de satellites devenus hors de contrôle ou bien abandonnés, d’étages de fusées, de restes de collisions, etc. En fait personne n’en sait trop rien et surtout tout le monde s’en moque. Il n’y a aucune recherche de responsabilités, ni réflexion autocritique. On s’aperçoit simplement que désormais cela dérange et cela s’arrête là. C’est exactement comme pour le réchauffement climatique.

Ce qui capte l’attention uniquement, c’est que les choses commencent en tout cas à devenir compliquées. Il va falloir calculer des possibilités de manœuvres d’évitement, prendre les risques de collision avec de tels objets en cours, et essayer de virer ces déchets qui posent une menace sur les milliers de satellites censés être lancés dans les prochaines années. On voit très bien ici comment le chaos de la compétition capitaliste menace le développement spatial lui-même.

L’idéal serait bien entendu que les Américains (la NASA), les Européens (l’ESA), les Russes (Rozcosmos), les Indiens, les Chinois, etc. travaillent tous ensemble, non pas simplement en coopération, mais en fusionnant leurs activités. Une seule humanité, unifiée, serait capable de prendre en main l’espace autour de la planète, et d’ailleurs de la planète elle-même.

Ce n’est pas le cas encore et c’est même parti pour le contraire pour l’instant, de par les esprits nationaux entièrement tournés vers la compétition, le repartage du monde. Mais on y viendra inéluctablement, les égoïsmes nationaux sont un obstacle à l’humanité et à la planète qui finiront par disparaître.

 

À VOIR > le documentaire Alerte aux débris spatiaux diffusé sur ARTE :

[Documentaire complet disponible jusqu’au 17 Mars 2019]

 

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Chasse à courre : un sympathisant d’AVA Bretagne entre la vie et la mort

Un opposant à la chasse à courre, violemment agressé par des chasseurs en forêt du Gâvre (Loire-Atlantique), est dans le coma depuis samedi 16 février. Les veneurs se montrent en effet de plus en plus violents face à la grande mobilisation démocratique et populaire contre cette pratique barbare.

Le collectif AVA, « Abolissons la Vénerie Aujourd’hui », connaît maintenant 19 groupes locaux et les veneurs sont régulièrement suivis par de nombreuses personnes filmant et surveillant leurs agissements en forêt. La répression contre ce mouvement démocratique a été importante depuis plus d’un an, avec l’approbation d’Emmanuel Macron qui soutient directement la chasse à courre.

> Lire également : L’ONF réclame 55 000 € à trois opposants à la chasse à courre

Il y a parallèlement à cela une violence exacerbée et récurrente depuis plusieurs semaines de la part des chasseurs, bien que les opposants respectent une stricte Charte prônant la non-violence et le respect des biens. Les différentes pages Facebook des groupes relatent souvent des faits graves, montrant qu’ils sont « fouettés, frappés, jetés dans des ravins, insultés, suivis jusque devant nos domiciles et menacés, [et que leurs] pneus de voitures sont régulièrement crevés, [leurs] caméras et téléphones [leur] sont volés… »

Voici le communiqué d’AVA Bretagne, suivis d’un second puisqu’une autre personne a été agressée dans la rue la nuit dernière :

« Samedi 16 février, en forêt du Gâvre, près de 300 veneurs nous attendaient. Avant même le début de la chasse, à l’arrivée de notre voiture, un veneur s’est précipité pour ouvrir notre portière et nous a invectivés avec rage puis a porté de violents coups de poings au visage de Frédéric, provoquant un saignement de nez important. Après cette agression, de nombreux veneurs l’ont provoqué malgré notre flegme et nos tentatives de les maintenir à distance.

En fin de journée, Frédéric fait un malaise et a été transporté aux urgences. Il est dans le coma depuis 6 jours. Il souffre de très graves lésions et d’un œdème cérébral. Son pronostic vital est engagé.

Il était venu ce jour là pour défendre pacifiquement ses idéaux. Il voulait simplement protéger la forêt et ses habitants en dénonçant une pratique qu’il juge barbare et faire entendre la voix des 84% de citoyens qui pensent, comme lui, qu’il faudrait l’abolir (sondage FBB/IFOP 2017).

L’auteur de l’agression est identifié, une enquête judiciaire est en cours et nous avons confié le dossier à un avocat pour nous assurer de son bon avancement.

Nous déplorons l’escalade sans limite constatée chaque semaine dans la violence manifestée par les veneurs à notre égard. Nous n’entendons pas nous laisser intimider et restons déterminés à faire valoir nos droits les plus stricts à manifester, au besoin par la voie judiciaire.

Nous vous tiendrons informé de son état de santé sur cette page.
Nos pensées vont à Frédéric, sa famille et ses amis.

AVA Bretagne »

« EDIT : Dans la nuit du jeudi 21 au 22 février, soit quelques heures après la publication du présent communiqué, un autre membre d’AVA Bretagne a été agressé dans la rue par des membres du même équipage de chasse à courre. Il est actuellement hospitalisé, cela à 24h d’une manifestations à Saint-Brieuc organisée par le collectif.

Malgré les violences et les menaces, notre détermination à continuer cette action pacifique pour dénoncer la chasse à courre se renforce chaque jour. Les méthodes mafieuses et anti-démocratiques employées par cette caste de notables se croyant au dessus des lois est toute représentative de l’univers que nous affrontons, et qui se dévoile chaque jour un peu plus.
Rejoignez un groupe AVA près de chez vous ! »

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Les chasseurs doivent comprendre le sens de la chasse à courre

Une partie significative des chasseurs trouve la chasse à courre abjecte. Pourtant, les fédérations de chasseurs la soutiennent unanimement et sans conditions. Cela reflète le sens même de la démarche de la chasse et les chasseurs sont prisonniers d’une profonde incohérence.

A Vielsalm (province de Luxembourg), chasse à courr, l'Hallali. Vers 1903.

La chasse à courre est une démarche en apparence et dans sa substance fondamentalement différente de la chasse en général. En effet, la chasse se pratique comme une sorte de communion individuelle ou entre amis, alors que la chasse à courre existe sous la forme d’un rituel à la fois conventionnel et profondément hiérarchisé.

La chasse se veut plus amicale, davantage conviviale ; le rapport à la nature se veut plus naturel que culturel, puisque la chasse à courre exige elle tout un code vestimentaire, d’attitudes, de comportements, etc. C’est pour cela que les chasseurs apprécient, d’une manière ou d’une autre sans forcément la cautionner, la figure romantique du braconnier.

Cependant, force est de constater et cela est indiscutable, que l’ensemble des représentants des chasseurs soutient de manière catégorique la chasse à courre. Les chasseurs doivent prendre conscience de la signification de cela. Il ne s’agit pas en effet simplement du fait que la « direction » des chasseurs soit composée de bourgeois conservateurs coupés de la base, etc.

Non, cela va bien plus loin. Il existe bien une passerelle tout à fait solide et logique entre la chasse et la chasse à courre. Les chasseurs ne peuvent souvent l’admettre, et pourtant les faits parlent d’eux-mêmes. La complexité du problème vient du fait que cette passerelle ne consiste justement pas en les chasseurs, mais en la chasse elle-même.

La manière dont les chasseurs voient leur démarche est une chose. La manière dont elle se pratique en est une autre. Il existe un gigantesque décalage entre comment les chasseurs s’imaginent être et comment ils sont en réalité. La chasse à courre est la révélation de ce décalage, elle montre que le principe de chasser consiste précisément en le fait de chasser, et que les motivations pour cela sont les mêmes dans leur fondement pour la chasse comme pour la chasse à courre.

Les chasseurs pensent se distinguer des pratiquants de la chasse à courre, car leur attitude psychologique n’est pas ce harcèlement, et pourtant dans sa base elle est similaire, elle est bien une terreur pratiquée dans un environnement naturel. Cette communion sympathique que le chasseur croit pratiquer, c’est en réalité une attitude de guerre.

Les chasseurs sont obligés d’admettre par ailleurs ici que tout le folklore de la guerre pullule dans la chasse. Que ce soit au niveau des vêtements, du principe du camouflage, des pièges et des appâts, il y a bien l’idée d’une militarisation, d’une stratégie militaire, d’un ennemi à vaincre. Si tous les chasseurs n’adoptent une telle démarche, il n’en reste pas moins que cette dimension est présente et partagée par beaucoup.

Les chasseurs doivent donc comprendre la différence qui existe entre comment eux se voient et voient les choses, et la réalité concrète. Sans nul doute que si l’on suit le vrai sens de beaucoup de chasseurs, alors le fusil serait traqué contre l’appareil photo. Car la chasse, dans son existence, est façonnée par le rapport perverti de l’humanité avec la nature. Elle exprime en soi également un profond malaise par rapport à un monde urbanisé, sans âme et anonyme, froid et stérile, rapide et vide.

Si les chasseurs prennent conscience de tout cela, ils peuvent faire un véritable apport à la société, en dépassant la chasse et en affirmant le besoin d’un rapport réel à la nature. Et si cette autocritique de leur part est forcément malaisée, la question de la chasse à courre est un véritable levier devant les aider.

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Les devises existentialistes de la chasse à courre

Les équipages de chasse à courre ont traditionnellement une devise, qui reflète leur vision du monde. Cette dernière est un mélange d’esprit retors propre à l’esprit de traque et de raffinement aristocratique hautain.

chasse à courre

La chasse à courre correspond tout à fait à l’esprit d’extrême-droite, car elle est un mélange du raffinement le plus ultra et de la vulgarité la plus laide. Cela se voit particulièrement dans les devises employées, où il y a un vrai effort pour combiner ces deux aspects. Il faut que cela se voie : on est dans le chic et le sale, dans l’ordre et le désordre.

Quand l’équipage La Plaine a comme devise « Respect, chasse et discipline », c’est un triptyque devant souligner le côté ordonné d’une chose désordonnée par définition comme la chasse. Le respect est tant du côté ordonné que du côté désordonné : c’est cela qui fournit la dynamique réelle de la chasse à courre dans les attitudes, les postures, les manières.

On est très précisément dans la révolte contre le monde moderne, avec un rejet du confort et un éloge du raffinement. La traque est censée porter avec elle un dépassement de soi, elle est censée amener la formation d’un être humain d’autant plus régulier qu’il s’est comporté en sauvage, mais en sauvage organisé de manière méthodique.

Il y a par conséquent un esprit volontariste particulièrement marqué, avec un mot qui revient de manière régulière, persévérance : « Chasse avec passion et persévérance », « Perçant persévérant », « Méthode et persévérance », etc. La devise « Rends toi, nenni ma foi » va dans le même sens, avec davantage de pittoresque.

Il faut être capable d’être présent de manière entière dans cet affrontement, jusqu’au bout et sans être interrompu. On comprend pourquoi la présence d’opposants est un affront terrible pour des gens qui ont comme devise des « Courre toujours », « Toujours et partout », « Toujours au trou », « Chasse tout le temps à tout vent », « Chasser, toujours chasser », « Vas-y donc », etc.

Et leurs réactions sont d’autant plus agressives, que la chasse à courre oblige l’esprit à avoir un esprit de traqueur, de harceleur. Il y a un côté terriblement malsain dans la démarche, qui est typique d’une attitude médiévale à la fois pragmatique et perverse. Ce qui est mis en avant, c’est une posture très élémentaire, et très calculatrice en même temps.

L’équipage du rallye des Ambarres a ainsi comme devise « Ténacité et mauvaise foi », ce qui est d’un tel mauvais esprit qu’on pourrait l’attendre de gens à l’esprit mafieux, comme tel ou tel groupe de rap de banlieue. C’est l’esprit du forçage, du maintien coûte que coûte sans se préoccuper ni de l’avis des autres, ni des faits, ce qui est inévitable, car une fois qu’on est lancé dans la traque, il n’y a plus qu’elle qui compte.

Si les films Predator n’avaient une grande dimension critique anti-mafia (les prédateurs extra-terrestres s’amusent à chasser, mais ne visent que des tueurs, des criminels, et seulement si ceux-ci ont des armes à la main), ces gens adoreraient, en raison de l’ambiance pesante du filet qui se referme lentement sur la victime. La devise « Le matin au bois, le soir aux abois » est ici fascinante de perversité, si l’on peut dire.

Deux choses fondamentales sont alors liées à cette perspective : d’un côté, le social-darwinisme, avec le fait de se battre, de combattre pour survivre, et de l’autre la dimension censée être transcendante d’un affrontement avec la vie comme thème, exactement comme pour la corrida.

Pour le premier aspect, on a des devises comme « Exister c’est lutter », « Mériter », pour le second cela passe souvent par les animaux, vecteur de la transcendance : « Les chiens d’abord », « Au cul des chiens », « Petits par la taille, mais grands par leur courage » (pour la chasse aux lapins), ou encore « Par amour du lièvre » de l’équipage La Fontaine Saint Michel.

Cette dernière devise ne doit pas étonner. De la même manière que les afficionados considèrent que le taureau est mort dans une ode à la vie (qui est un « combat »), les veneurs font de l’animal traqué un symbole mystique du sens de la vie. La chasse à courre n’est pas pour eux une aberration, mais une démarche en fait strictement parallèle à l’existence, d’où des devises comme « Vénerie, la vie » ou encore « Chasse d’abord ».

La chasse à courre est un existentialisme, et en cela elle est résolument moderne. Elle est un existentialisme qui plonge dans l’attitude aristocratique où il n’y avait pas de sens de la vie, car pas de travail, mais avec toute la posture moderne du choix de l’identité.

Voilà pourquoi, par ailleurs, la gauche post-moderne, post-industrielle, ne s’y intéresse pas du tout. Le fond de la méthode est le même : on choisit qui on veut être, on donne un sens à sa vie, etc.

Cela explique aussi l’incompréhension totale des veneurs par rapport aux critiques qui leur sont faites. Ils se voient comme des gens aimant la vie, puisqu’ils lui donnent un sens. Tel rallye s’intitule Bon plaisir, tel autre Rallye bonne humeur avec, comme devise pour l’équipage, « Toujours gai ». Tel autre équipage a choisi « Qui va doux va loin ».

Qui veut donc critiquer la chasse à courre doit saisir cette dimension existentialiste, et soi-même échapper à l’existentialisme, sans quoi il y a le risque d’être fasciné, ou au moins d’éprouver un respect pour une entreprise difficile exprimant des choix individuels pour donner du sens à la vie.

Il faut savoir aimer la nature pour ce qu’elle est, apprécier le respect de la vie comme sens de la vie elle-même, et non pas chercher ce qu’il n’y a pas par oisiveté et désœuvrement, par nihilisme et aliénation.

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L’ignoble retour de la fourrure

Passée de mode à la suite d’intenses protestations dans les années 1990, la fourrure est revenue en force ces dernières années. Elle fait partie des panoplies de la mode contemporaine, se déclinant de multiples manières, tel un indice de chic. C’est simplement révoltant.

fourrure

La fourrure est un symbole d’un certain standing social ; elle relève du chic. Fort logiquement, tant qu’il y a des classes sociales aisées, celles-ci feront de la fourrure un élément de leur style, cela fait partie de leur patrimoine. Et tant qu’il y aura des gens aliénés pour être fascinés par ce style, par ce chic, la fourrure se développera au-delà des milieux aisés, avec différentes déclinaisons : le manteau entier n’a pas besoin d’être en fourrure, cela peut consister en quelques détails ici ou là.

Partant de là, on ne peut pas être de Gauche et tolérer la fourrure. Nous ne vivons pas en Russie et la température ne descend pas largement en-dessous de zéro. Il n’y a aucune raison valable d’en porter, à part un esprit passivement consommateur, aliéné sur le plan des valeurs. Porter de la fourrure, à part quand on est d’un milieu aisé, c’est uniquement chercher à imiter les riches. Quant aux riches, il faut être bien naïf pour s’imaginer qu’on peut les éduquer par la morale.

Car la fourrure est ignoble ; l’idée de scalper un animal simplement pour obtenir sa peau relève d’un tel état primitif de l’humanité ! Il ne faut d’ailleurs pas croire que cela se passe différemment. Désormais 140 millions d’animaux sont tués chaque année pour la fourrure. En Europe, cela se passe surtout en Pologne et au Danemark, alors que la Chine produit 70 % de l’ensemble. Et cela dans des conditions monstrueuses, dans un mélange d’artisanat assassin et de rythme turbo-capitaliste le plus élevé.

Les photos des animaux transformés génétiquement pour produire davantage de fourrure, comme le renard, ont également beaucoup choqués. Enfermés dans des petites cages, ils ne peuvent rien faire, écrasés par leur situation mais également par leur propre corps. On a là plus qu’une allégorie de l’enfer, c’est juste que ce dernier a conquis déjà des territoires entiers sur notre planète. Qu’y a-t-il de pire qu’un mélange de boucherie primitive et d’efficacité ultra-moderne ? C’est comme si le « style de travail » des SS avait triomphé dans l’industrie de la fourrure.

Il est étonnant d’ailleurs qu’avec un tel arrière-plan, il y ait encore des gens pour s’imaginer que les choses progressent et citant telle ou telle entreprise ayant abandonné la fourrure. Non seulement les chiffres généraux, mondiaux, montrent que la fourrure est revenue en force par rapport aux années 1990 où elle s’était pratiquement totalement effacée, mais surtout elle est une valeur qui n’est jamais partie. Les classes dominantes ont leur histoire, leur patrimoine, leurs valeurs. La fourrure est indissociable d’un certain style de vie, ainsi que d’une capacité à aligner des sous, beaucoup de sous !

Il est intéressant de voir d’ailleurs ce qui a brisé le marché de la fourrure dans les années 1990. L’épicentre a été l’Angleterre, où les fameux activistes cagoulés de l’ALF y ont amené la fin de la fourrure dans les magasins, à coups d’actions clandestines et, on le devine, foncièrement illégales. Ce qui est marquant, c’est que les limites de telles actions étaient parfaitement comprises par les gens qui les menaient, qui envisageaient pour cette raison les choses politiquement, cherchant à faire boule de neige, et boule de neige à gauche d’ailleurs. La confrontation entre le New Labour, qui avait assumé une partie des revendications de la protection animale, et Barry Horne, décédé d’une grève de la faim, est un moment clef de l’échec de cette « boule de neige ».

C’est une preuve que la question de la fourrure n’est pas une fin en soi, elle relève de tout un état d’esprit. Et on aurait tort de ne pas en voir le côté pratique, c’est-à-dire de vérifier si, soi-même, on ne porte pas de fourrure sans même le savoir. La fourrure est une question de la vie quotidienne, désormais, avec les petits éléments de fourrure qui peuvent se glisser dans n’importe quel vêtement, n’importe où. Il y a ici une exigence à adopter et une certaine discipline, pour ne pas terminer dans le cynisme ou dans la mentalité : « on verra cela après la révolution / quand les choses bougeront / quand le problème sera plus clair pour les gens ».

Une Gauche qui ne prend pas en compte la question de la fourrure rate l’essentiel. Et pour satisfaire tout le monde, révolutionnaire comme « réformiste », partons du principe que toute présence de fourrure amène une taxe du produit fini de 50 %, avec l’obligation d’une étiquette comme quoi ce produit contient de la fourrure. Mais existe-t-il vraiment en France un État capable d’appliquer un telle mesure ? Sans même parler de l’adopter ?

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Un panorama de la chasse à courre

Combien sont les veneurs ? Où sont-ils présents ? A quel degré sont-ils structurés et quel sorte de vecteurs forment-ils ?

chasse à courre

La chasse à courre est une activité plus que minoritaire. De qui parle-t-on ? D’environ 10 000 personnes. Leurs sympathisants les plus proches ne sont pas bien plus nombreux : la « lettre des amis » touche environ 30 000 personnes. On peut dire que c’est le noyau dur de la chasse à courre.

De plus, en apparence, ces gens ne peuvent pas disposer d’une force locale très forte. En effet, la chasse à courre est ainsi possible dans 63 départements, et elle existe dans 63 départements, avec à peu près 400 équipages. Il n’y a donc pas un bastion particulier, qui serait une forteresse inexpugnable, mais des équipages dispersés, et en plus même pas sur tous les territoires.

Il y a quinze équipages en Charente-Maritime, mais un seul dan l’Aude ; il y en a dix dans l’Eure, dix-huit dans l’Indre, mais deux dans la Loire, quatre dans les Landes. Il y en a onze dans la Sarthe, mais un seul dans les Vosges, etc.

Ce n’est pas tout, les veneurs n’exercent pas tous la même activité. Il y a à peu de choses près 38 équipages visant les cerfs, 93 les chevreuils, 46 les renards, 121 les lièvres, 48 les lapins, 40 les sangliers. C’est autant de différenciation sur le plan de l’approche, des mentalités.

Il faut aussi compter les disparitions d’équipages, environ dix par an. Même si elles sont compensées par autant de création d’équipages, cela fait autant de traditions en moins.

Pourtant, malgré tout cela, la chasse à courre n’a jusqu’à présent jamais été ébranlée, à part depuis ces derniers mois grâce à l’impact dévastateur d’AVA en Picardie, qui s’est désormais donné une stature nationale, avec une présence dans une quinzaine de lieux.

Pourquoi cela ? Non pas parce que la chasse à courre est anecdotique, mais bien justement, à l’inverse, parce qu’elle est d’une puissance sans proportions avec sa faible base numérique.

Ce qui compte en effet avant tout, c’est que ces équipages soient des vecteurs de tout un système de valeur, allant des traditions des notables à la réduction des esprits à la dimension du « terroir ». La chasse à courre fait peser un poids énorme sur les mentalités, elle est un tel couvercle sur les esprits.

C’est là son intérêt pour le régime, qui cherche par instinct la conservation. Et c’est par là que la base numérique se démultiplie.

Étant portée par des gens appartenant socialement à la haute bourgeoisie, la chasse à courre dispose d’appui des plus solides dans l’appareil d’État. Cela est vrai tant au plus haut niveau, qu’au niveau local, où forcément les municipalités s’effacent devant les desiderata des puissants notables.

Pour donner un exemple, Gallica, le site officiel de la Bibliothèque Nationale, a fait un partenariat avec les veneurs, permettant de consulter les ouvrages sur la chasse à courre sur un site consacré à la mémoire des équipages. Joconde, le site du ministère de la culture, a fait de même pour les peintures.

Certaines sections du site en question sont également accessibles à partir de bornes spéciales dans certains musées, ainsi à Chambord, Gien, Montpoupon, Senlis, celui de la « Chasse et de la Nature » à Paris.

On est là dans l’esprit des grands propriétaires et il va de soi que tous les gens concernés de près ou de loin par les châteaux, manoirs, domaines… se retrouvent dans ce milieu, à quelque degré que ce soit.

Il faut également tenir compte de la gigantesque intendance exigée par la chasse à courre. Ici, il n’y a aucun amateurisme ; la société de vénerie a été fondée en 1907 et enseigne des approches bien définies, des techniques bien déterminées.

7 000 chevaux sont par exemple employés. Avoir de tels animaux coûte une fortune et implique de nombreuses personnes au service de leurs possesseurs. C’est autant d’impact en plus. Il y a également 30 000 chiens qui sont utilisés, ce qui demande pareillement toute une intendance, avec autant de gens participant. Les veneurs font d’ailleurs naître eux-mêmes 4 000 chiots par an.

Quelques rares entreprises sont spécialisées dans les habits très précis destinés à la chasse à courre, comme Saadetian ou Hourvari, tout comme une vingtaine d’artistes (Thierry D’., Yvan B., Marie-Joëlle C., Antoine de la B., Christian de la V., Arnaud de M., Didier de M., etc.), quelques photographes.

Ce n’est pas tout. Le nombre de chasses est énorme, il est de 16 000 par an. Cela renforce encore plus la base des suiveurs, sans parler de l’impact culturel sur les territoires concernées, de par la régularité de cette activité. Il faut tabler ici sur un total de 100 000 personnes qui, d’une manière ou d’une autre, se retrouvent liés à tout cela, depuis une simple participation aux messes spéciales à une participation active en tant que telle.

Ce panorama montre bien qu’on a ici affaire à une couche sociale bien déterminée, parfaitement insérée socialement dans la bourgeoisie et les territoires, capable de faire agir différents leviers.

Ce n’est pas une simple annexe de la bourgeoisie, mais une de ses composantes. C’est un des éléments du dispositif du maintien de l’ordre à l’échelle du territoire.