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L’orange, le fruit de la nature d’hiver

Consommée depuis une haute Antiquité en Asie, l’orange a été introduite en Europe par le biais de la Perse et des Arabes au Moyen Âge, avant de se généraliser progressivement dans notre alimentation et notre consommation habituelle.

En reconnaissance de ses nombreuses qualités, cet agrume est devenu le fruit par excellence de la nature d’hiver. Mais prises dans la logique marchande de l’économie capitaliste décadente, sa production et sa distribution doivent être mieux organisées afin de donner à ce fruit toute sa place au sein d’une Humanité réconciliée avec notre biosphère.

L’orange est un agrume originaire du plateau himalayen, tout comme le citron Yuzu entré plus récemment dans notre gastronomie. Ce fruit qui se présente sous la forme d’une baie avec une peau rugueuse et une chair juteuse, a de nombreux usages alimentaires, par exemple en pâtisserie, ou comme condiment ou encore simplement comme jus de boisson. Mais on l’utilise aussi en cosmétique et en pharmaceutique, les propriétés anxiolytique et relaxante de ses fleurs ou plus particulièrement de son essence sont reconnues depuis le Moyen Âge en Orient dans les traités arabo-persans puis latins, et plus anciennement encore en Inde.

Le nom même « orange » est venu dans notre langue, d’abord comme pomme d’orange puis orange tout simplement, par le persan narang/نارنجی lui-même dérivant certainement d’un terme sanskrit repérable dans la tradition hindouiste de l’āyurveda datant du début de notre ère où ce fruit y est mentionné pour les qualités de son parfum.

La première variété qui fut implantée en Méditerranée était celle de l’orange amère, utilisée justement surtout pour son parfum. Sa culture a été introduite par les Arabes en Sicile vers l’an Mil et en Andalousie dans la région du Guadalquivir, puis de Valence au XIème siècle. Au XVème siècle, les navigateurs portugais ramènent des Indes en Europe la variété de l’orange douce.

Peu cultivé en France pour des raisons climatiques, le fruit est longtemps resté un produit de luxe, distinctif en particulier de l’aristocratie qui prisait son parfum. La principale zone d’importation vers notre pays a longtemps été l’Italie, qui nous a transmis justement pour sa culture de luxe le principe des Orangeries, vastes serres vitrées et chauffées agrémentant les jardins et permettant la culture de l’arbuste en bac. On trouve encore des exemples de ces bâtiments dans les parcs urbains de certaines grandes villes françaises autour de Paris, à Toulouse ou encore à Strasbourg.

En raison de la saisonnalité de sa récolte et de sa rareté relative, l’orange est devenue progressivement un des symboles de Noël et plus largement, le fruit revigorant par excellence de l’hiver, autant pour sa consommation en tant que telle que pour son parfum sous la forme d’une « pomme d’ambre », c’est-à-dire piqué de clous de girofle et déposé dans les armoires à vêtements ou les intérieurs, où la diffusion de son arôme était sensée avoir des vertus hygiéniques.

Sa consommation de masse s’est développée dans l’Entre-Deux-Guerres, avec l’essor de sa culture en Algérie, dont les capacités de production se sont ensuite amoindries avec la guerre de Libération. Les industriels français ayant déplacés les moyens de production vers l’Amérique latine, en Argentine et en Uruguay notamment. Aujourd’hui, sa culture se développe rapidement au Brésil, aux États-Unis et en Chine. En Europe, l’Espagne et l’Italie en restent les principaux producteurs.

En France, il est le 3e fruit le plus consommé, reconnu pour son apport relativement élevé en vitamine C et en minéraux essentiels au bon fonctionnement de l’organisme humain. La consommation totale annuelle dans notre pays dépasse les 335 000 tonnes de toutes les variétés de ce fruit, soit près de 5kg par personne chaque année.

L’orange est un don de la nature d’hiver dont la consommation généralisée montre son intérêt pour l’ensemble de l’Humanité, ce qui pousse le besoin de mieux organiser sa production afin de la garantir notamment des usages massifs de pesticides comme le chloramizol réputé cancérigène et perturbateur endocrinien, qui l’empoissonne trop souvent. D’où la nécessité de bien laver le fruit et d’éviter d’en consommer la peau. Cette réalité malheureuse vient de la nature même du capitalisme qui cherche sans cesse à accroître le rendement sans vue d’ensemble, sans sens des responsabilités collectives. Ceci sans même parler de l’exploitation d’une main d’oeuvre de récolteurs traitée trop souvent à la limite du pur et simple esclavage. Sa distribution aussi mérite d’être revue et mieux planifiée pour éviter les gaspillages énergétiques et logistiques.

La consommation de ce fruit est donc là aussi une chose qui nous ramène au nécessaire besoin de changer le cadre, d’améliorer les choses, afin de pouvoir savourer dignement cet agrume présent depuis si longtemps à nos côtés durant les froides journées d’hiver.

Pour finir sur une note positive, voici une recette de jus d’orange chaud, agrémenté d’épices, qu’il est agréable et fortifiant de déguster après une sortie hivernale entre amis ou en famille au grand air, dans une forêt ou en montagne pour jouir de la beauté de la nature de notre pays en cette saison hivernale.

Jus d’orange chaud aux épices pour 4 personnes

Jus frais de 8 oranges avec un citron (environ 1 l de jus d’orange)
• 1 Grand verre d’Eau
• 1 Bâton de cannelle
• 1 Étoile d’anis

Pressez les oranges. Vous pouvez choisir de garder ou non la pulpe selon le goût.

Dans une casserole, versez le jus d’orange et le mélange d’épices, faites chauffer 4 mn.

Laissez infuser environ 30 mn.

Réchauffez au moment de servir, filtrer les épices avant de servir avec une passoire à thé.

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La chasse à courre : une survivance féodale devenue une insupportable expression de la réaction

La chasse à courre du cerf s’est constituée dans notre pays à l’époque féodale, c’est-à-dire à partir du tournant du IXe siècle, comme un rituel propre à l’aristocratie militaire, et plus encore, à la royauté. Mais dès cette époque, sa constitution a été envisagée dans la perspective de son abolition nécessaire à venir, qu’il est temps de réaliser à notre époque.

chasse à courre

La base dont hérite le Moyen Âge fait d’abord de la chasse au cerf une activité indigne, l’animal étant présenté dans la tradition de l’Antiquité comme le symbole de la lâcheté, sa viande comme molle et malsaine. À l’époque romaine, on lui reproche dans la littérature latine sa faiblesse, le fait de fuir devant la meute de chiens qui le poursuit en refusant le combat. À son image, on qualifie d’ailleurs les soldats déserteurs de cervi.

Le poète romain Martial conseille donc aux citoyens nobles ou de bonne réputation de laisser l’animal aux chasseurs des populations rurales asservies, qui leur correspond en tout point : cervi relinques vilico (laisse le cerf aux vilains). Au contraire, on lui oppose, autant dans la tradition latine que dans les récits celtes ou germaniques, la chasse à l’ours ou au sanglier. Ces deux animaux, et en particulier le sanglier, sont affublés d’une image qui permet à l’aristocratie féodale en voie de constitution à la fin de la période antique, de s’affirmer sur le terrain des vertus et du symbole, comme classe combattante, servante de l’ordre public.

Affronter un sanglier devient donc un rituel exprimant le courage, la force et la puissance de cette classe sociale face à un animal que l’on décrit comme fulminant, enragé, ne cédant pas face à la menace, chargeant hors de sa bauge, les soies hérissées, l’oeil enflammé en répandant une odeur épouvantable. Sa chasse nécessite un équipage nombreux de cavaliers et de chiens, dont beaucoup meurent dans la traque, se terminant en un face à face sauvage opposant l’animal acculé et furieux à un homme seul qui se doit de l’empaler et de l’achever au couteau au péril de sa propre vie.

Il s’agit donc là d’un rituel particulièrement brutal et barbare dans sa forme, au point justement où les forces les plus avancées de la féodalité sont poussées à partir du XIIe siècle à entreprendre une progressive mais incomplète mise au pas de la pratique de la chasse sous tous ses aspects, mais en particulier concernant les rituels de la distinction de l’aristocratie.

Tout d’abord, la chasse au sanglier subit une dépréciation, menée notamment par les forces de l’Église. Celle-ci reprend la culture latine et met en forme les récits celtes et germaniques en les annexant au dispositif culturel du christianisme. Le sanglier se voit ainsi doter d’une image peu à peu satanique. La simple reprise mot pour mot des descriptions antiques, latines ou non, permet dans le nouveau cadre, de dresser le portrait d’un animal sauvage, épuisant les meutes, les chevaux et les hommes, qui terminent leur chasse dans un état proche de la transe. Son aspect brutal et sauvage, pousse les clercs à assimiler l’animal, tout comme l’ours, au paganisme, à l’ignorance, à la barbarie.

L’animal en vient à être considéré au cours des XII-XIVe siècles à l’instar du loup comme un simple nuisible malfaisant, responsable de la destruction des vignes ou des cultures, et même on le tient responsable de la mort du roi Philippe le Bel en 1314. Il se range donc à partir de ce point au rang d’une bête qu’on doit désormais éliminer de manière utile et technique, non plus par une chasse à courre à cheval, mais à l’aide de simples rabatteurs piégeant l’animal dans les filets ou des trappes afin de l’éliminer prudemment et sans combat.

En parallèle, la culture chrétienne met progressivement en avant la chasse au cerf, qui se voit valoriser comme proie et doter d’une dimension civilisée, c’est-à-dire dans le cadre historique d’alors, chrétienne. Dès l’époque des Pères de l’Église, à la fin de l’Antiquité, le cerf est assimilé au Christ lui-même en jouant sur l’homophonie latine : cervus/Servus (le cerf/le Sauveur). Dans le même ordre d’idée, le cerf est assimilé à la conversion, au baptême, sur la base du Psaume 42, dans lequel le croyant est assimilé à un cerf assoiffé cherchant la source du Seigneur.

L’animal gagne donc une place dans les registres iconographique mobilisés pour décorer les églises et dans les textes à valeur symbolique ou religieuse. Sa viande enfin est elle-même mise en valeur sur la base du Deutéronome (le livre des commandement de l’Ancien Testament dans la tradition mise en forme par l’Église romaine) qui présente sa chair comme étant la plus pure de toute. Sur cette base culturelle, l’Église entend donc clairement pousser à policer la chasse, à lui donner une dimension chrétienne.

Les récits hagiographiques, présentant la vie de saints comme étant des modèles à suivre, intègrent aussi la présence du cerf comme animal christologique, présentant la conversion de chasseurs apercevant l’animal avec une croix lumineuse entre ses cors.

Ces derniers sont eux aussi progressivement assimilés par la symbolique chrétienne : on note la présence de dix cors, parallèle avec les dix commandements, on note la repousse de ceux-ci comme écho à la Résurrection, on rappelle aussi que Pline, (auteur latin tenu pour être une source des « sciences naturelles » au Moyen Âge), observe que le cerf utilise ses cors pour forcer les serpents à sortir de leur trou avant de les tuer, ce qui fait écho à la lutte du Christ contre Satan. La chasse au cerf devient donc un rituel rejouant la Passion, un sacrifice charitable qu’offre l’animal, dont la traque et l’exécution doivent donc être policées, ritualisées.

En un mot, ne pouvant abolir la chasse dans le contexte de la féodalité, l’Église, comme avant-garde culturelle de la classe aristocratique, a simplement été en mesure de la civiliser par une forme, un contenu, qui correspondait à ses valeurs. Exactement comme elle a cherché pour les mêmes raisons à encadrer la guerre par le mouvement de la Paix de Dieu et par les Croisades.

Finalement, le dispositif même de cette chasse, assimilé à la chasse noble par excellence, finit de facto par raréfier les grandes chasses aristocratiques. La chasse au cerf en effet suppose concrètement la maîtrise juridique de vastes espaces forestiers. En conséquence, la concentration des pouvoirs et le progressif monopole sur les forêts, finit par en faire l’apanage des seuls plus puissants parmi les aristocrates, et surtout du roi lui-même, appuyant ici toute la dynamique féodale à l’élaboration d’un État monarchique centralisé que soutien l’Église. Les traités de véneries qui se développent justement au XIVe siècle à destination de la haute noblesse illustrent le caractère distinctif de la chasse à courre visant le cerf, comme une affirmation sociale de la supériorité et de la domination des grandes dynasties aristocratiques sur la société féodale de France. Parmi eux, le plus célèbre est certainement le Livre de chasse du comte de Foix Gaston Phoebus, et il s’y exprime très précisément ce qu’est alors devenu la chasse à courre :

Toutes les personnes ne sont pas mues de la même volonté ou du même courage, mais elles sont de natures diverses, comme l’a voulu Dieu notre Seigneur, qui ordonna ainsi plusieurs formes de chasse, qui sont de diverses manières afin que chacun put trouver chasse à sa plaisance et selon son État, car les unes appartiennent aux puissants, les autres aux faibles, et je vais donc vous les présenter par ordre. Je commencerai donc par la vénerie des cerfs, comment on les prend à la force des chiens, chasse qui est la plus plaisante qui soit. C’est une bonne chasse que celle du cerf, car c’est belle chose que de bien traquer un cerf, belle chose de le poursuivre, de le courir longuement jusqu’à l’abattre, soit en eau soit sur terre, belle chose la curée, belle chose de bien l’embrocher, de le dépecer et de lever les chairs. C’est une belle bête et plaisante, et je tiens là que ce soit donc la plus noble des chasses.

Si l’action de l’Église dans le cadre de l’essor de la féodalité a eu une incontestable dimension progressiste en faveur de la culture, du soutien de la vie, on saisit immédiatement, et dans le cadre même de la féodalité toutes les limites cependant, toutes les contradictions de cette oeuvre. L’Église n’était pas en mesure de briser l’aristocratie et ses besoins de distinction, au vu de la faiblesse des connaissances scientifiques et de sa capacité d’action bornée par le cadre du féodalisme dont elle était elle-même partie prenante. Elle a donc dû au final abolir ces ambitions morales, elle n’était pas en mesure de pousser à l’abolition concrète et effective de la chasse.

Celle-ci, et en particulier la chasse à courre, est donc restée un rituel aristocratique, un espace permettant l’expression du caractère le plus archaïque de cette classe, dont les racines plongent précisément dans les formes les plus avancées du tribalisme barbare et toute sa brutalité ici prolongée. En dépit de tous les efforts pour faire avancer cette question dans le cadre féodal, cette barbarie suinte encore ouvertement de ce texte du XIVe siècle.

On peut donc mesurer depuis notre époque, en 2019, à quel point le maintien de la chasse à courre constitue un archaïsme réactionnaire exprimant toute la brutalité barbare des éléments les plus attardés du féodalisme. Le sentiment de rejet écoeuré exprimé par les masses face à la chasse à courre, face à la brutalité de son exercice, face à toute l’arrogance anachronique de ses pratiquants qui la prolongent à l’ère de l’exigence démocratique et populaire en faveur de la vie, en faveur d’un rapport harmonieux à la biosphère est donc un sentiment juste, qui va dans le sens du progrès, dans le sens même de l’Histoire.

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Chiens et chats : les protéger les 24 et 31

Pour Noël et le réveillon, il arrive qu’on ait beaucoup de visites : savoir prendre soin de son compagnon animalier demande une vraie réflexion et un certain sens de l’organisation, ceci afin de leur éviter tout stress.

chat chien réveillon

Le bruit, les choses surprenantes, une activité dans tous les sens aisément désagréable, des enfants trop entreprenants… les possibilités de dérangement, de désagrément, sont rapidement nombreuses pour les chiens, chats et les autres compagnons animaliers qui peuplent nos logements. Il va donc de soi qu’il est nécessaire de prévoir le coup.

La première chose à avoir, c’est le numéro de téléphone d’un vétérinaire ouvert la nuit et ouvert à ces dates là, en cas de pépin. Cela va avec le fait de bien vérifier qu’aucune installation à l’occasion des 24 et 31 ne créent un danger possible : le sapin, les guirlandes électriques, la vaisselle, la nourriture disposée, les meubles déplacés, la décoration, etc.

Toute l’organisation allant de paire avec Noël et le réveillon amènent d’ailleurs un chambardement qui n’est pas forcément apprécié, aussi est-il nécessaire de régulièrement rassurer son compagnon. Cela va de paire avec une très importante priorité : l’organisation d’un repli possible, lors de la soirée, pour celui-ci. Il faut l’animal ait aisément la possibilité de se mettre à l’écart, dans un endroit rassurant, où il sait qu’il ne sera pas dérangé.

Certains animaux sont très sociables et apprécient la visite d’amis ou de proches, voire même de parfaits inconnus. Certains chats par exemple se montreront très affectueux envers les invités et demanderont des caresses et de l’attention. Mais cette attitude ne doit pas faire oublier qu’un chat est un chat, pas un humain. Et de la même manière qu’un chien reste un chien.

Le bruit, les mouvements brusques, la musique, etc. d’une soirée sont des sources de stress pour les chiens et les chats. Un chat peut apprécier la visite et se retrouver au centre de l’attention, mais il n’appréciera certainement pas une musique forte, des bruits de vaisselles et un volume sonore trop élevé.

Il faut donc le rappeler aux les enfants, mais également aux adultes. Emporté par l’engouement de la fête, ou bien abasourdis par l’alcool, ces derniers peuvent en effet se montrer désagréables ou dérangeants. Il faut donc prévoir le repli possible, mais également savoir être ferme le cas échéant. Il faut toujours avoir un oeil sur les animaux du logement, ou au moins savoir où ils se trouvent et s’assurer qu’ils ne sont pas stressés.

Il va de soi que cette intendance est d’autant plus exigeante pour les animaux enfermés dans des cages, comme les cochons d’Inde ou les rats, pour qui la situation déjà désagréable risque d’être encore plus stressante en cas de bruit, d’actions interprétées comme des menaces ! Ici, idéalement, il faudrait déplacer les cages en question, cependant les animaux aiment rarement perdre leurs repères concernant leur entourage.

Le fait de mettre une couverture n’a également que peu de sens pour des animaux appréciant les activités nocturnes… Peut-être que la meilleure solution est de leur donner de bonnes friandises au bon moment pour les occuper à quelque chose de plaisant et de rassurant. Les rats aiment bien les bons petits plats et les cochons d’Inde raffolent des diverses herbes qui peuvent leur être proposés.

Une autre difficulté, ce sont les pétarades du 31 décembre, qui sont extrêmement agressifs pour nos compagnons, et contre lesquels on ne peut pas forcément grand-chose. On peut toutefois penser à fermer les volets, se rapprocher d’eux juste avant minuit, pour bien les rassurer. Il faut ici se souvenir que leur ouïe est souvent bien plus sensible que la nôtre.

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Qui décide du sort du vivant dans les forêts nationales ?

L’Office National des Forêts (ONF) assigne trois personnes prises au hasard parmi la foule des manifestants contre la chasse à courre. Il s’agit d’un procès civil par lequel l’institution chargée de gérer les forêts nationales entend faire payer à ces gens le fait que les chasseurs n’ont pas remplis leur objectif quantitatif d’animaux tués la saison dernière.

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En plus du problème moral évident que pose la chasse à courre comme pratique moyenâgeuse d’une brutalité ignoble, c’est la question du pouvoir politique dans les forêts nationales qui se trouve mis en évidence. Qui décide du sort du vivant dans les forêts nationales ?

> Lire également : L’ONF réclame 55 000 € à trois opposants à la chasse à courre

En matière civile, la pierre angulaire du système juridique est sans conteste la propriété privée. La bourgeoisie, en tant que classe sociale, devant son existence à la propriété privée des moyens de production, elle a logiquement mis en place un ensemble cohérent de règles régissant son maintien, par la transmission et le développement de la propriété privée.

Ce système juridique est un acquis de la bourgeoisie dans le cadre de la lutte des classes ; c’est une construction historique. Dans la dernière partie du Moyen Âge, plus la bourgeoisie française prenait de poids dans les échanges économiques au sein du royaume, plus les féodaux reculaient eux-mêmes. Avec le recul de ces derniers, c’est l’ordre juridique basé sur les privilèges de naissance qui perdait en pertinence.

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La féodalité réservait le travail aux membres des classes sociales inférieures : les paysans, les travailleurs des villes et les bourgeois. Cette configuration avait des conséquences sur la propriété, laquelle était largement collective (et non privée, donc). Les possessions royales et seigneuriales peuvent être considérées comme des propriétés, dans le sens où la chose a un maître qui décide de ce qui y est fait. Mais les nobles (donc évidemment le Roi) ne travaillent pas. Les droits sur le bien immobilier sont donc divisés entre la propriété éminente qui reste aux nobles et la propriété utile qui va à celui qui exploite la terre, le moulin, le bois, le four, etc. Le droit de chasser était réservé aux classes dominantes : le Roi, les nobles et les ecclésiastiques, chacun sur leur domaine respectif.

Avec le travail, la bourgeoisie est alors porteuse du plus haut niveau de culture. Elle est capable de puiser dans l’Antiquité pour faire naître ce dont l’époque a besoin. La propriété telle que la bourgeoisie la conçoit est refondée à partir du droit romain, comme le souligne Friedrich Engels dans La décadence de la féodalité et l’essor de la bourgeoisie :

« Avec la redécouverte du droit romain, la division du travail s’opéra entre les prêtres, consultants de l’époque féodale, et les juristes non ecclésiastiques. Ces nouveaux juristes appartenaient essentiellement, dès l’origine, à la classe bourgeoise ; mais, d’autre part, le droit qu’ils étudiaient, enseignaient, exerçaient, était aussi essentiellement anti-féodal par son caractère, et, à un certain point de vue, bourgeois. Le droit romain est à tel point l’expression juridique classique des conditions de vie et des conflits d’une société où règne la pure propriété privée, que toutes les législations postérieures n’ont pu y apporter aucune amélioration. »

Selon l’adage latin Cujus est solum ejus usque ad caelum usque ad inferos, Qui est propriétaire du sol est propriétaire jusqu’au ciel et jusqu’aux entrailles de la terre. Peu importe donc sa naissance, celui qui est propriétaire d’un terrain possède tout ce qui s’y trouve. S’agissant des arbres, il les possède des racines à la cime. S’agissant des animaux, il dispose des taupes qui peuplent le sous-sol comme des colonies de passereaux qui volent en surplomb et de toutes les vies qui s’ébattent entre ces deux extrémités. Sauf interdiction particulière de la loi ou du règlement, le propriétaire peut donc détruire les êtres vivants sur sa propriété. Il peut chasser lui-même, ou céder ses droits de chasse.

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Les « parties » de chasse à courre ont parfois lieu sur des propriétés privées individuelles. On pense alors au vastes étendues boisées qui jouxtent les demeures de la Renaissance ou les pavillons de chasse du 19e siècle. La vie de château quoi !

L’ONF traîne des gens devant la justice parce qu’il considère qu’ils ont gêné des veneurs dans leurs chasses. Or, si c’est l’ONF qui est concernée, c’est donc qu’il s’agit ne s’agit pas de biens individuels.

En effet, l’ONF est chargé de l’exploitation des forêts qui appartiennent à l’État.

Or, en République, ce qu’il advient des choses de l’État est par principe décidé par le peuple. Ce n’est de toute évidence pas le cas dans de nombreux domaines. Il n’y a ainsi pas de débat public concernant le sort du vivant dans les forêts nationales.

Pourtant, les forêts nationales appartiennent au domaine privé de l’État. Par opposition au domaine public de l’État qui est régi par des règles de droit public, donc du droit de l’administration, le domaine privé de l’État est régi par des règles de droit privé, donc du droit de la personne privée.

On peut donc considérer que l’adage latin cité ci-dessus, selon lequel le propriétaire du sol est propriétaire du sous-sol et de ce qui est en surplomb, doit s’appliquer aux forêts nationales. Il appartient donc théoriquement au peuple, propriétaire des forêts nationales au travers de l’État, de décider du sort du vivant dans celles-ci.

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Mais à gauche on le sait, le droit ne fait pas la réalité, c’est bien plutôt les tensions qui s’exercent dans la réalité quotidienne qui poussent le législateur à produire les règles juridiques. Ainsi, le développement des règles qui concernent la vie dans les forêts nationales, particulièrement celles qui concernent la chasse, a suivi les flux et reflux du pouvoir féodal.

Les grands massifs forestiers comme ceux D’Île de France, de Picardie et de l’Ouest de la France ont été un enjeu important de la lutte de pouvoir qui a opposé sur près de quatre siècles la féodalité et la bourgeoisie. Les grandes forêts constituent une source de profit important et constituaient un poste industriel stratégique (construction navale, industrie verrière, etc.). Asseoir son pouvoir politique passait nécessairement par le contrôle de ces forêts.

Un aspect culturel important se jouait également au travers de la possession des forêts. Les forêts domaniales étaient des propriétés éminentes du Roi. Classe victorieuse de la Révolution de 1789-1792, la bourgeoisie s’empare des forêts royales et en fait des possessions du domaine. Les arbres transformés en bois deviennent des marchandises qui intègrent les marchés. La chasse en forêt domaniale n’est plus un privilège mais devient un loisir de gentilhomme.

Paysans et roturiers sous l’ancien régime, puis aujourd’hui paysans et ouvriers sont exclus de la gestion de la forêt domaniale. La forêt royale est devenue domaine privé de l’État, l’ONF est chargée de son exploitation.

À aucun moment il n’existe de débat démocratique, localement ou au niveau national, pour décider la manière dont il faut traiter les êtres vivant en forêt.

Les associations de veneurs s’estiment lésés et se retournent contre l’ONF qui leur cède de manière unilatérale les droits de chasser dans les forêts nationales. L’ONF assigne en justice des personnes prises au hasard dans la foule des opposants à la chasse à courre. Cette histoire procède du déni de démocratie.

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« En défense du régime naturel »

Percy Shelley était un poète anglais de la première moitié du XIXe siècle : né le 4 août 1792, il mourut le 8 juillet 1822. Il est l’un des principaux poètes romantiques anglais avec  John Keats à qui il dédia une élégie célèbre (Adonaïs), et Lord Byron avec qui il se liera d’amitié.

Joseph Severn - Posthumous Portrait of Shelley Writing Prometheus Unbound 1845

Shelley est aussi connu pour son athéisme et une critique très forte de l’Angleterre de son époque. Ainsi, dans son premier grand poème intitulé La Reine Mab ; un poème philosophique; avec des notes, publié en 1813, la dix-septième note contient ce qui deviendra un pamphlet : A Vindication of Natural Diet (En défense du régime naturel). A ce moment Shelley est devenu végétarien depuis peu, sous l’influence de l’un de ses amis, Frank Newton.

Ce texte est remarquable par sa dimension totale et son esprit romantique. Shelley n’est pas dans une démarche purement individuelle de pureté morale. L’idée centrale est que l’humanité s’est éloignée de sa vie naturelle et que cet égarement est la cause de tous ses maux : « Je considère que la dépravation de la nature morale et physique de l’homme trouve son origine dans ses habitudes de vie contraires à la nature. »

L’auteur en appelle à retrouver un paradis perdu, dans un élan romantique. Ceci l’amène parfois à s’emporter à affirmer des choses que l’on sait aujourd’hui fausses (comme l’absence de maladies chez les animaux sauvages), mais ces quelques excès n’enlèvent rien à la force et l’intérêt historique du texte.

A Vindication of Natural Diet n’a rien à voir avec la manière dont la question du rapport aux animaux est posée aujourd’hui en France et dans d’autres pays. Loin de l’esprit individualiste et de petits commerçants qui s’opposent à une véritable prise de conscience démocratique sur cette question, A Vindication of Natural Diet permet de se rendre compte que celle-ci se posait déjà il y a deux siècles et sous une forme diamétralement opposée : pleine d’espoir et dans le cadre d’une remise en cause de toute la culture d’une époque.

Il est très intéressant de constater que la critique du meurtre d’animaux va de pair avec celle de l’alcool : ni meurtre, ni ivresse au jardin d’Eden de Shelley. Ceci fait sens si l’on suit sa logique : le meurtre d’un animal dérègle l’âme et est la source de la folie des hommes, de la même manière l’alcool dérègle les sens et éloigne l’homme de sa pureté originelle. Loin de faire l’apologie d’un retour en arrière, la démarche de Shelley est tournée vers l’avenir et n’appelle aucunement à rejeter la civilisation.

Le texte entier est accessible ici, en anglais uniquement.

« On ne saurait être plus clair ! Prométhée (qui représente l’espèce humaine) rendit possible des grands changements dans la condition de sa nature, et l’appliqua d’abord à des fins culinaires. Il inventa ainsi un expédient pour cacher à son dégoût le spectacle horrible de la tuerie. Dès lors, ses organes vitaux furent dévorés par le vautour de la maladie. Laquelle consuma l’être humain sous toutes les formes de son infinie et détestable variété, incluant les ravage terrifiants de la mort violente et prématurée. Tous les vices nacquirent sur les ruines de la saine innocence. La tyrannie, la superstition, le commerce et l’inégalité furent les premiers à apparaître, alors même que la raison tentait vainement de guider les errances de la passion exacerbée.

[…]

La science humaine toute entière se résume à cette question : comment les agréments de l’intellect et de la civilisation peuvent-ils être réconciliés avec la liberté et les plaisirs purs de la vie naturelle ? Comment pouvons-nous conserver les avantages et rejeter les inconvénients du système, qui imprègne à présent chacune des fibres de nos êtres ? Je pense que s’abstenir de nourriture animale et de boissons spiritueuses nous permettrait, dans une large mesure, de trouver une solution à cette importante question.

[…]

Le crime est folie. La folie est maladie. Lorsque la cause de la maladie est découverte, sa racine, de laquelle procèdent tout le vice et toute la souffrance qui assombrissent le globe, sera exposée dans toute sa nudité au tranchant de la hache. Tous les efforts de l’homme, dès lors, pourront être considérés comme tenant à l’avantage bien compris de l’espèce. Aucun esprit sain dans un corps sain n’a recours au crime. C’est l’homme aux passions violentes, aux yeux injectés de sang et aux veines gonflées qui seul peut brandir le poignard du meurtre. Le régime naturel ne promet aucun avantage utopique. Il ne peut venir d’une simple réforme législative, tant que les passions furieuses et la propension au mal du coeur humain demeureront inassouvies. Ce régime frappe à la racine de tous les maux, et c’est une expérience qui pourrait être tentée avec succès, non seulement par les États, mais avant tout par de plus petits groupes humains, par des familles, et par des individus. »

[…]

Le prosélyte d’un régime simple et naturel qui souhaite jouir d’une bonne santé doit, dès sa conversion, se plier à deux règles :

N’absorbez jamais dans l’estomac une substance qui a eu vie.

Ne buvez jamais d’autre liquide que de l’eau rendue à sa pureté originelle par la distillation.

Des personnes suivant un régime végétal ont eu une longévité remarquable. Les premiers chrétiens s’abstenaient, selon le principe de la modification de leur chair, de manger celle des animaux.

Le Vieux Parr, 152 ans

Marry Patten, 136 ans

Un berger en Hongrie, 126 ans

Patrick O’Neale, 113 ans

Joseph Elkins, 103 ans

Élisabeth de Val, 101 ans

Aurangzeb, 100 ans

Saint Antoine, 105 ans

Jacques l’Ermite, 104 ans

Arsène, 120 ans

Saint Épiphane, 115 ans

Siméon, 112 ans

Rombald, 120 ans

Les raisonnements de M. Newton sur la longévité sont ingénieux et concluants :

« Le Vieux Parr atteignit l’âge de 152 ans. Tout homme peut être en aussi bonne santé qu’un animal sauvage. Donc, tout homme peut atteindre l’âge de 152 ans. »

Cette conclusion est trop timide. On ne saurait, en effet, supposer que le Vieux Parr ait échappé à l’hérédité des maladies, forgée par les habitudes contre nature de ses ancêtres. On peut en déduire que le terme de la vie humaine dépasse peut-être infiniment cet âge, si l’on considère toutes les circonstances qui ont contribué à abréger même celles du Vieux Parr.

Je veux ici remarquer que l’auteur et son épouse se nourrissent de fruits et de légumes depuis huit mois. Les améliorations de la santé et de l’humeur qu’il décrit plus haut sont donc tirées de se propre expérience. »

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Alain Perea et l’interdiction de VTT pendant la chasse

Alain Perea, député de La République en marche de l’Aude, a réagi d’une manière particulièrement sordide à l’annonce qu’un cycliste, en VTT, s’est fait tué par des chasseurs en Haute-Savoie, à Montriond. L’arrogance est de mise chez les réactionnaires, qui s’appuient sur la France profonde.

Alain Perea Twitter chasse

Le député de La République en marche de l’Aude Alain Perea n’y est pas allé par quatre chemins, avec un message censé être humoristique et provocateur, mais en même temps tout à fait concret.

D’ailleurs, à côté de Dijon, la mairie d’Is-sur-Tille, n’y est pas allé par quatre chemins non plus pour interdire une forêt aux non chasseurs pour une longue période.

Is-sur-Tille chasse

Alain Perea a parlé ensuite de « tweet maladroit,et dans tous les cas mal interprété », mais c’est seulement pour la forme. Il savait très bien ce qu’il faisait. Le territoire appartient aux réactionnaires : tel est le message. Alain Perea est d’ailleurs vice-président de la commission parlementaire de l’Aménagement du Territoire et du Développement Durable. Une belle preuve de la savante organisation des chasseurs dans les institutions, et inversement : toute la France réactionnaire sait vivre à l’unisson.

Emmanuel Macron vient d’ailleurs également de faire en sorte que lors du remaniement il y a quelques jours, le chasseur Marc Fesneau, député Modem, soit nommé ministre auprès du premier ministre, chargé des relations avec le Parlement.

Ce n’est pas qu’on en finit plus avec cela : c’est en fait ainsi depuis le départ dans un pays réactionnaire culturellement, où la Gauche est happée par les mœurs réactionnaires et le libéralisme des grandes villes. La France reste profondément de droite, même quand elle est de gauche, et l’exemple de François Mitterrand, la grande figure de la gauche des années 1980 qui vient de la droite bien réactionnaire, est tout à fait exemplaire.

Charb chasseur

Il est pourtant flagrant que cette domination des chasseurs est, en plus de sa pesanteur culturelle, très dangereuse dans les faits. On ne compte plus les « faits divers », qui d’ailleurs évidemment ne remontent pas tous, loin de là. La pression des chasseurs est immense.

Twitter chasse

On peut dire avec certitude que tant que la Gauche ne combattra pas la chasse, elle ne débloquera pas la situation, alors que dans notre pays le rapport entre les villes et les campagnes est si terrible. C’est le capitalisme qui a façonné le pays, selon ses besoins, qui a fondé les rapports à la nature, ainsi qu’entre les gens, qui a décidé de l’architecture. Il faut tout remettre à plat, et la conscience de cela est le premier pas nécessaire pour arriver à une conscience de Gauche authentique.

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« Il faudra trouver d’autres arguments que les petits oiseaux »

« Il faudra trouver d’autres arguments que les petits oiseaux » : tel est l’argument d’un promoteur immobilier pour faire taire des gens refusant de voir, à Amiens, leur quartier se faire déstructurer par des barres d’habitations. Leur protestation a ceci d’exemplaire que sur le plan de l’immobilier, c’est un véritable phénomène historique, qui parti des années 1970 aboutit aujourd’hui à une France mutilée sur le plan de l’urbanisme.

Amiens Route de Rouen

Une centaine de personnes ont manifesté hier contre le projet, route de Rouen à Amiens, d’immeubles de trois étages, occupant 5200 m², pour 69 logements. Ils font face au promoteur Sigla Neuf, qui a organisé son projet avec la mairie depuis un an et demi, sans que les habitants du quartier soient prévenus de quoi que ce soit.

C’est pourtant tout leur cadre de vie qui va être bouleversé. Car Amiens n’échappe pas à cette défiguration urbaine empêchant une vie culturelle locale, malgré sa situation coincée entre Paris et Lille ; tout pays capitaliste développé engloutit tous les aspects urbains selon ses besoins, ne laissant aucune zone à l’écart. Et ce ne sont pas de ZAD dont on a besoin, mais du socialisme pour remettre tout cela à plat : il faut écraser les promoteurs.

Ceux-ci ont en effet, en attendant, les coudées franches. La mairie devait même vendre une parcelle d’un peu moins de 200 m² au promoteur, jusqu’à ce que le scandale éclate : une conseillère municipale ayant voté favorablement à cela vendait elle-même une des principales parcelles du projet au promoteur…

Les propos du responsable du projet sont édifiants également, comme le rapporte le Courrier Picard :

« Nous sommes sûrs de nous et de notre projet. Il leur faudra trouver d’autres arguments que les hauteurs de murs et les petits oiseaux pour s’y opposer. »

Ce mépris se heurte de plein front avec la réalité parfaitement comprise par les habitants, qui ne veulent pas voir leur quartier disparaître, constatant dans une pétition le faisceau des absurdités d’un tel projet :

« Inadaptation de la construction par rapport au site : alors que la zac inter campus se situe à quelques centaines de mètres et dispose de tout l’espace nécessaire à l’implantation d’habitats collectifs, pourquoi permettre une telle construction au cœur de résidences individuelles dont les jardins et la nature constituent la spécificité du quartier.

Absence de concertation avec les riverains : alors que la proximité est l’une des priorités de la charte de la démocratie locale de la ville.

Abattage de nombreux arbres quarantenaires et destruction de l’habitat des écureuils, hérissons, grives, rouge gorge et autres espèces présentes  sur 5000m2 : pendant que le réchauffement climatique est au cœur des préoccupations publiques et citoyennes et que la végétalisation est une des meilleures solutions pour rafraîchir une ville.

Infrastructures routières déjà saturées : depuis l’ouverture du CHU Sud et d’autant plus avec la mise en place des feux de croisement du carrefour de la libération. L’abondante circulation quotidienne engendre déjà polluants et risques d’accidents.

Places de stationnement déjà insuffisantes pour les riverains : du fait des constructions déjà nombreuses dans la rue et de la politique des bailleurs proposant leurs places de stationnement en supplément locatif aux locataires qui se garent donc dans la rue.

Désagréments engendrés par les travaux : encore plusieurs mois de bruit, poussières, pollutions atmosphérique et visuelle, risques de dégradations des constructions existantes du fait du creusement d’un sous sol de 100 places. »

Ce qui est très intéressant ici d’un point de vue historique également, c’est que ce sont des petits propriétaires qui se rebellent. C’est une propriété populaire : Amiens s’appuie sur des petites maisons, et ces petites maisons représentant un tout petit capital se font intégrer de force à un phénomène urbain imposé par le grand capital.

Il y a donc un phénomène de reprolétarisation, par la destruction des acquis obtenus. C’est un processus inéluctable et annonce les soulèvements populaire de demain, contre la mutilation de la vie quotidienne, l’impossibilité de profiter de la ville et de la campagne en même temps.

"We are the city, we can shut it down!"

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Sur le rapport du GIEC remis aux « décideurs politiques »

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a remis aux « décideurs politiques » le résumé d’un rapport de 400 pages, afin de présenter la perspective de limiter le réchauffement climatique à une augmentation de 1,5°C par rapport au niveau pré-industriel. Ses constats alarmistes tranchent toujours davantage avec son positionnement élitiste et bien entendu le refus de changer le mode de production.

NASA Anomalies de température

 

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été formé à l’initiative de l’ONU, il se veut objectif et utile à toute l’humanité. Son résumé du rapport n’existe donc pourtant que pour les décideurs politiques, même s’il est accessible en ligne, et par ailleurs uniquement en anglais.

Cela correspond à une lecture élitiste, propre à l’organisation des États et au mode de production capitaliste, où seulement une poignée de gens décident. D’ailleurs, le document de 400 pages était déjà prêt en juin : si le résumé a tardé, c’est qu’il vient d’être rédigé en Corée du Sud, par des experts soucieux de trouver un compromis dans la présentation.

Le réchauffement climatique n’est pourtant pas un problème dont la solution ne peut être porté que par quelques uns, ni même par quelques mesures, aussi importantes soient-elles. Ou bien le modèle change entièrement, et on raisonne en termes de système-Terre où tout est relié, tout demande une analyse par rapport à l’ensemble, ou bien d’une manière ou d’une autre, le dérèglement climatique empirera.

Comment veut-on sinon, comme le demande le GIEC pour limiter le réchauffement à 1,5°C, qu’on supprime de 45 % les émissions de Co2 en 2030 et qu’on atteigne la neutralité en 2050 ?

Surtout que l’augmentation de 1,5°C par rapport au niveau pré-industriel se produira entre 2030 et 2052. Chaque année passée a été un luxe terrible, en contradiction avec ce qu’il fallait faire. Et le fait de ne rien faire a renforcé la pesanteur, la passivité…

Ce que doit faire la Gauche, c’est souligner que tout est une question de mode de vie, d’organisation de la production et donc de planification, tant pour la vie quotidienne que pour la production. Or, une humanité divisée n’a pas les moyens de mettre en place quelque chose de concret, tout comme des valeurs sociales libérales empêchent des mesures claires et nettes. D’ailleurs, ne pas avoir une vue d’ensemble, à l’échelle planétaire, à l’échelle de l’humanité, condamne à la base tout projet, quel qu’il soit.

Il faut donc une humanité unifiée, planifiant ses mesures économiques, rationalisant son économie, modifiant radicalement les villes et son mode de vie, rompant avec le tourisme de masse, la surconsommation de biens inutiles, l’esclavage des animaux, la nature bétonnée des villes, l’esprit de concurrence, l’engloutissement agro-industriel des campagnes, etc. etc. etc.

Soit on remet tout à plat et on en discute démocratiquement, en prenant les mesures qui s’imposent en s’y tenant. Soit on laisse décider les entreprises, la concurrence entre celles-ci, entre les pays, la consommation aliénée de masse. Et alors il n’y aura rien de décidé, car le capitalisme ne décide rien, et il n’agit même pas selon ses intérêts : il n’agit que par l’intérêt, à court terme.

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Chasse à courre : les policiers de l’Oise ont raison !

Certains policiers de l’Oise se plaignent de devoir protéger les véneries de « quelques aristocrates ». Ils posent avec justesse la question du fonctionnement de la police, censé servir le droit et donc le peuple, et non pas servir de milice armée privée au service de quelques uns.

La prolétarisation des policiers est flagrante depuis quelques décennies ; loin de l’image d’Épinal du flic facho d’antan, brutal et coupé du reste de la population, même s’il en reste, le policier est aujourd’hui un type normal vivant comme tous les autres, et même parfois un fonctionnaire qui n’hésite pas à revendiquer de manière bruyante.

Le fait que des policiers de l’Oise critiquent de manière véhémente la décision du préfet de les envoyer protéger une chasse à courre est exemplaire de cela. Tout le monde sait dans l’Oise que le préfet soutient totalement la chasse à courre, pratiquée par la haute bourgeoisie locale. Dénoncer la protection du préfet à la chasse à courre, en la qualifiant de « sécurité privée », c’est assumer un positionnement démocratique tout à fait clair.

« Alors qu’ils réclament « à cors et à cris » des effectifs supplémentaires,
Alors que l’administration s’est engagée à supprimer les taches indues,
A l’heure où les parlementaires étudient la coproduction de sécurité,
les policiers sont détournés des missions de sécurité publique afin d’assurer les privilèges de la noblesse.
ALLIANCE est sur ce sujet, comme sur d’autres, à cheval sur les principes. La Police n’est pas et ne deviendra pas une force de sécurité privée ! »

A l’opposé de tous les discours anarchistes, il faut bien pour la Gauche saisir que ce n’est qu’un début. Car le socialisme, c’est la défense du principe du Droit, dans une perspective universelle. Or, l’État tombe toujours plus les masques, révélant sa nature d’outil pour le maintien de l’ordre au service de la conservation du capitalisme. Et comme beaucoup de policiers entendent servir toute la société, ils ne comptent pas servir seulement quelques uns.

Il s’apercevront donc qu’ils l’ont fait en partie jusqu’à présent, dans la mesure où l’ordre social est à la base inique, injuste, inégalitaire.En fait, les policiers vont commencer à faire du droit, cessant de le déléguer à la magistrature. Et alors ils pourront devenir une vraie police populaire.

En assumant le droit universel, ils fusionneront entièrement avec le peuple. Ce processus, inévitable pour une partie de la police, se déroulera de manière contraire dans l’armée, qui elle va se couper de plus en plus de la société, devenant de manière toujours plus flagrante un service de mercenaires.

Car tout est une question d’État. Veut-on un État au service du peuple, porté par le peuple ? Ou bien un État comme organisme de maintien de l’ordre, comme force de conservation, de l’extérieur du peuple, et contre lui ?

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Rassemblement anti-chasse à Paris le 13 octobre 2018

Le 13 Octobre se tiendra à Paris un rassemblement contre la chasse. L’objectif de cet évènement revendicatif « stop-chasse » est d’obtenir des pouvoirs publics une réforme de la chasse constituant un pas vers son interdiction. Il s’agit d’une avancée qui pourrait s’avérer décisive, même si ce mouvement est comme entravé de l’intérieur.

One voice Marche unitaire contre la chasse

L’association animaliste et non-violente One Voice a pris l’initiative d’un évènement à portée nationale qui se tiendra autour de la place de la République. Il consiste dans sa forme en une marche (dont le parcours n’est pas encore connu à ce jour) et d’un village associatif. De nombreuses associations ont déjà confirmé leur présence (voir la liste ici). Les participants réclament une réforme de la chasse qui se veut radicale.

Cette revendication est appuyée, en plus de la manifestation parisienne, par une pétition (que l’on peut signer ici) et relayée par un site internet dédié.

La réforme souhaitée tient en 10 propositions :

  1. indépendance de la police de la chasse ;
  2. interdiction de chasser les espèces en mauvais état de conservation ;
  3. interdiction de chasser en périodes de reproduction ;
  4. interdiction des pièges tuants ;
  5. fin des chasses dites « traditionnelles » (glu, lèques, lacs, pentes, tendelles)
  6. abolition de la vénerie sous terre pour toutes les espèces ;
  7. abolition de la chasse à courre pour toutes les espèces ;
  8. abolition de la chasse dans les espaces protégés (Parcs Nationaux, Réserves naturelles, réserves biologiques) ;
  9. deux jours par semaine sans chasse ni piégeage (dont le dimanche) et l’intégralité des vacances scolaires ;
  10. la visite médicale annuelle obligatoire pour le permis de chasse avec contrôle de la vue.

Cela intervient six semaines après la dernière rencontre au sommet de l’État ayant précédé la réforme de la chasse. « Stop-chasse » propose donc une stratégie de réforme contre réforme, en opposant un projet de réforme venant de l’extérieur du milieu de la chasse (et même clairement donc du camp anti-chasse) à la réforme voulue par les chasseurs eux-mêmes. C’est la première fois en France qu’un aussi grand nombre d’associations se regroupent pour lancer ce qui pourrait devenir un authentique débat démocratique sur la chasse.

Voilà une opportunité de rompre avec les critiques superficielles d’un Emmanuel Macron faisant des « cadeaux » au milieu de la chasse ou subissant l’influence quasi-surnaturelle des lobyistes de la chasse. Car les chasseurs ont su s’imposer en faisant de la politique. Alors, enfin, voici que le sujet de la chasse pourrait s’ouvrir à une critique radicale par un débat public.

L’enjeu est bel et bien démocratique, car, comme l’appel « stop-chasse » le relève justement, les chasseurs ne représentent que 3% de la population. Mais, bien évidemment, leur influence politique est nettement supérieure. Ceci, le mouvement « stop-chasse » ne se l’explique pas. L’appel se cantonne à une définition négative de la chasse qui n’est (justement) « ni un art de vivre, ni un loisir ».

Alors on voit la principale limite du mouvement. On envisage l’entrave à un véritable bond en avant dans l’offensive contre la chasse. C’est que d’un côté la volonté des organisateurs est de peser sur les institutions, et que, d’un autre côté, il s’agit d’un mouvement unitaire. Or, unitaire ne veut pas dire populaire. Le rassemblement est en fait un conglomérat de militants de différentes associations.

Le mérite d’une telle proposition est sa capacité d’organisation. Les associations enrôlent leurs adhérents et affrètent des autocars, impriment des t-shirt et des banderoles, entrent facilement en contact avec les services de police pour définir le tracé de la manif, etc. Mais les associations ne dépassent que rarement la somme de leurs adhérents les plus engagés.

On retrouve précisément ici le principal argument de défense des chasseurs face à leurs contradicteurs. Les chasseurs disqualifient toute critique en caricaturant les « écolo-bobo-urbains » dont les associations vivent de subventions pour défendre la nature sans jamais mettre les pieds à la campagne.

Le fait est que pour pouvoir imposer aux pouvoirs publics une réforme radicale de la chasse, il faut peser lourd et avec une grande légitimité. Pour être légitime, il est nécessaire de connaître avec précision la chasse qui, n’étant « ni un art de vivre, ni un loisir », constitue une activité qui structure de nombreuses branches de l’économie soit-disant « rurale ».

Hors des villes, les masses rurbaines, sont témoins de l’emprise qu’exercent les chasseurs sur la vie quotidienne en même temps que de nombreux autres aspects des problèmes écologiques. Aucun débat démocratique authentique sur la chasse ne prendra corps sans que le plus grand nombre de ceux qui y sont confrontés ne donne du poids aux arguments en faveur de l’abolition.

Alors, sans conteste, l’initiative « stop-chasse » est d’une grande valeur. Pour que le mouvement s’amplifie et qu’un débat de société favorable à l’abolition de la chasse s’initie, la manifestation en ville et par représentation des gens de territoires rurbains au travers d’associations ne suffira pas.

L’appel de One voice :

Le 13 octobre, One Voice appelle à une manifestation unitaire pour dire non à la chasse.

Soyons nombreux, le 13 octobre à Paris, pour dire que la très grande majorité de nos concitoyens reprouve cette pratique archaïque, son cortège de morts, de violence et de mutilations pour des millions d’animaux. Notre Président de la République couvre la chasse de cadeaux. Nicolas Hulot, son ministre démissionnaire de l’écologie a fini par comprendre que le respect de la faune sauvage ou la préservation des espèces protégées étaient les derniers de ses soucis. Rappelons à Emmanuel Macron que les chasseurs ne sont que 2% de la population et que nos voix sont bien plus nombreuses que celles de ces électeurs à gibecière. L’éthique de la chasse est la mort, ce n’est ni un art de vivre ni un loisir.

La chasse, sous toutes ses formes, est destructrice. Ces spadassins de la gâchette doivent comprendre que nous les combattrons, que nous ne sommes pas dupes de leur logorrhée d’écologistes autoproclamés qui prétendent sauvegarder la nature à coups de fusil. Les claquements des pièges tuants, les détonations des cartouches ou le raffut des cors de chasse à particules n’étoufferont pas les cris de terreur et de douleur de 45 millions de trépassés de la faune sauvage.

Le 13 octobre, affirmons votre volonté d’en finir avec la chasse et ses mascarades, ses fusils, ses pièges, ses traditions sanglantes et ses apparats prétentieux. Pour que chacun puisse aller à la rencontre de la faune et la flore de nos territoires sans risquer d’être victimes d’un piège ou d’une cartouche comme cette fillette de 10 ans, en promenade avec ses parents, grièvement blessée à Limoges par un chasseur qui visait un faisan, ce dimanche 16 septembre 2018.

A lire intégralement ici

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L’association Handi’Cats fête ses sept ans

Ce week-end l’association Handi’Cats a fêté ses sept ans. Comme son nom l’indique, l’association prend en charge les chats handicapés et plus généralement ceux dont personne ne veut mais aussi d’autres animaux comme des lapins ou des chiens… Cet anniversaire a été l’occasion de faire un point sur ces sept années et malheureusement sur sa situation très difficile aujourd’hui : depuis plusieurs mois, les demandes de prises sont refusées faute de moyens matériels, humains mais surtout financiers.

handi'cats
Joeystarr et Avicii, deux chats à l’adoption (lien)

La prise en charge d’animaux avec des histoires toutes différentes et parfois très dures, demande beaucoup de temps, beaucoup d’argent et énormément d’abnégation. Le reportage réalisé par 30 millions d’amis en 2015 permet d’avoir un bref aperçu du travail requis pour faire vivre le refuge de Handi’Cats : visites chez le vétérinaire, accueil de nouveaux animaux, soins quotidiens, nettoyage de cages, etc.

Handi’Cats met tout en œuvre pour offrir la plus belle vie possible à chacun de ses protégés. Ceci continue jusqu’à l’étape de l’adoption dont le but est de s’assurer que l’animal rejoindra une famille aimante et capable de lui offrir un cadre de vie adapté à ses besoins psychologiques et physique :

« Après avoir rempli le questionnaire qui nous aide à connaître un petit peu des futurs adoptants, de leur environnement et de leur famille de poilus, s’en suit un premier contact téléphonique qui débouche ensuite sur une pré-visite organisée par l’association au domicile du potentiel adoptant. Ensuite, nous faisons un point en équipe et, si tout va bien, nous organisons un covoiturage pour que l’animal puisse rejoindre sa famille.

[…]

Notre équipe de bénévoles répondra à toutes les questions et inquiétudes, nous ne sommes pas là pour placer à tout prix mais pour trouver la famille qui correspondra à notre protégé et vice-versa »

L’association dispose d’un terrain et de bâtiments dédiés à l’accueil et la prise en charge des animaux en fonction des besoins : quarantaine pour les nouveaux arrivants, infirmerie pour les soins, bâtiments adaptés pour les différents handicaps de certains pensionnaires… Ainsi que de familles d’accueil.

Comme de très nombreuses associations qui viennent en aide aux animaux, l’alimentation, les médicaments et les (très importantes) factures vétérinaires représentent des coûts difficiles à gérer. L’association ne vit que grâce aux dons et à l’heure actuelle, elle n’est plus en mesure de prendre en charge qui que ce soit :

« Malheureusement par manque de place, de main d’oeuvre et surtout de financements, nous avons dû prendre la décision cette année de stopper les prises en charge depuis quelques mois maintenant »

Il faut du courage et de la volonté pour traverser toutes ces difficultés ; l’association et ses protégés ont besoin de toute l’aide possible. Les handicapés, ceux qui ont des besoins spécifiques et tous les animaux qui cherchent un toit en général ont besoin de Handi’Cats et de toutes les associations qui leur apportent l’amour dont ils ont tant besoin.

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Flash, FIV+ et né avec une patte arrière malformée. A l’adoption (lien).

Adoptions, stérilisation et information

Le but de l’association est aussi d’informer et d’éduquer afin de changer le regard sur les animaux handicapés. A cela s’ajoute un travail sur la nécessité de la stérilisation et l’importance de l’adoption.

La stérilisation des chats est une nécessité, il ne s’agit pas d’un choix individuel que chaque personne devrait prendre ou non pour son ou ses chats. Pour chaque chaton qu’une chatte a eu parce que ses « propriétaires » n’ont pas voulu la stériliser, il y a un chat de refuge qui attend une famille pour la vie.

Entre la famille, les amis et les collègues cette portée ne sera pas trop difficile à faire adopter, mais chacune de ses adoptions est une place qu’un autre chat de refuge aurait pu prendre. Les associations n’ont plus de place et plus de moyens mais trop de gens laissent faire et ne font qu’empirer une situation déjà alarmante.

Handicap et euthanasie

Dans le reportage réalisé il y a quelques années par l’émission « 30 millions d’amis », la présidente de Handi’Cats rappelle une triste vérité : les animaux handicapés ont tendance à être considérés comme des cas perdus et il n’est pas rare que des structures aient un recours assez régulier à l’euthanasie. Elle prend ainsi l’exemple d’un des chats de l’association, « Gainsbourg », qui a été brûlé vif et qui aurait été euthanasié sans l’intervention de l’association qui refuse cette fatalité (après plusieurs semaines passées au refuge, l’association a réussi à le « remettre sur pattes »).

Aider l’association

Bénévolat, famille d’accueil

L’association peut avoir des besoins de bras ponctuellement pour des travaux, ou d’une manière régulière (besoin de personnes fiables) pour les soins et l’entretien du refuge. Devenir famille d’accueil est une autre manière d’aider : il ne suffit pas d’avoir une envie passagère, devenir famille d’accueil est un engagement sérieux.

Financièrement

L’association Handi’Cats est sur la plateforme teaming qui permet à chacun de lui verser un euro par mois. L’idée est simple : un euro par moi pour une personne ce n’est rien, mais lorsque des centaines de personnes s’y mettent, cela change beaucoup pour l’association.

Il est également possible d’adresser un chèque à l’association :

Association Handi’cats
12 rue Hervieu Deschênes
27170 Beaumont le Roger

Ou encore d’effectuer un virement Paypal.

Enfin, il est possible d’acheter des produits de la boutique, comme un calendrier pour l’année 2019. Pour plus d’informations, voir le message Facebook de l’association.

Covoiturage

L’association publie des demandes de covoiturage sur sa page Facebook pour qu’un de ses protégés rejoigne sa famille définitive.

Relayer une information

Relayer des demandes de covoiturages ou un évènement de l’association est aussi une manière d’aider. Tous les gestes comptent.

Handi'Cats calendrier

Il existe plein de manières d’aider les refuges et de venir en aide aux animaux qui en ont cruellement besoin. Chaque petit geste peut aider : partager une demande, une information, un évènement permettra peut-être de toucher une personne qui répondra à la demande de covoiturage, une personne qui songe à adopter un animal, etc.

Le travail d’associations comme Handi’Cats est un exemple de travail démocratique de longue haleine : informer, sensibiliser et surtout montrer qu’il est possible et qu’il faut rejeter la barbarie ambiante dont les animaux sont les victimes quotidiennes.

Les animaux ont besoin de cette type de démarche tournée vers le plus grand nombre. Loin de celles qui permettent à certains de se mettre en avant pour leur carrière ou leur chiffre d’affaire, sur le dos des animaux. Loin de celles qui ne proposent qu’une radicalité de façade, s’imaginant avoir tout inventé et refusant tout travail démocratique de fond. Loin de ces impasses, Handi’Cats est un de ces nombreux exemples dont on entend trop peu parler et qui montrent la voie à suivre : celle de la compassion la plus sincère.handi'cats

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Écologie

AVA : une force démocratique contre la chasse à courre

Le collectif AVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui) et ses actions contre la chasse à courre est vraiment quelque chose qui a marqué ce début d’année, avec une manifestation de 1000 personnes et une présence deux fois par semaine en forêt avec les veneurs.

AVA Bonneuil

Une mobilisation des zones péri-urbaines et des campagnes

Ce qui est particulièrement intéressant dans cette initiative, c’est la mobilisation d’une frange de la société littéralement abandonnée par la Gauche : les habitants des zones péri-urbaines et des campagnes. Ces zones, trop éloignées des grandes villes pour avoir un accès satisfaisant à la Culture et où la Nature recule petit à petit sous le béton, sont en première ligne dans ce combat. Il s’agit là littéralement de la France profonde, et l’isolement vécu par ces habitants est vecteur d’un fatalisme qu’il est important d’affronter. De ce point de vue, AVA est une initiative résolument positive et démocratique, assez pour que nous nous penchions sur son mode d’action caractéristique.

A la base, se trouve la volonté de faire remonter le vécu des habitants qui font directement face à la chasse à courre, de briser le silence à ce sujet, de libérer la parole. Cela passe par la récolte de témoignages, d’anecdotes vécues par les habitants, et ce directement dans les rues des lotissements ou lors des brocantes, véritable cœur de la vie sociale dans les campagnes. La discussion est lancée et les gens interrogés se livrent facilement à des voisins : une personne sommée par un veneur de « dégager » lors d’une promenade, une autre renversée de son vélo au passage de la meute, une autre qui a défendu un animal réfugié chez elle…

C’est là qu’on peut prendre la mesure d’un problème concret, avec ses enjeux concrets, loin du discours d’experts théoriques. Chacune de ces histoires est une bribe du problème, qu’il convient ensuite de relier les unes aux autres, ce que sûrement beaucoup d’habitants n’osent pas faire d’eux même. Un chien écrasé, un quartier envahi, un embouteillage, un accident de voiture peuvent être vécus comme autant d’exceptions fâcheuses. La mise bout à bout de toutes ces portions de réalité permet d’effectuer une synthèse, une prise de recul nécessaire pour identifier des solutions. C’est un exemple typique de la pratique qui nourrit la théorie. Tout le contraire donc d’un tractage de type L214 par exemple, où la population serait « sensibilisée » de l’extérieur, comme un évangile.

AVA

Une initiative démocratique

AVA utilise parfois dans sa communication les notions « populaire » et « démocratique ». On pourrait passer facilement à côté du sens profond qu’a ce dernier terme en n’y voyant là qu’un fonctionnement, avec des votes, des réunions etc. Mais quand on y regarde de plus près, cette notion, pas anodine, est plutôt liée à la fonction d’AVA au sein de la société, au rôle que le collectif semble se donner : celle d’une force démocratique.

Les sorties en forêt d’AVA sont en ce sens aussi un outil démocratique car elles offrent aux gens une autonomie d’action pour prendre le problème à bras le corps eux même. Aller chercher les équipages de chasse à courre jusque dans les forêts pour leur signifier son opposition, filmer, sauver des animaux, tout cela plusieurs fois par semaine, c’est quelque chose de très fort pour des gens qui viennent de tout sauf d’environnements militants !

Surtout dans un pays comme la France, où le sens de la mesure est de mise culturellement et où la radicalité effraie. Car cela signifie aussi affronter les intimidations des autorités, les menaces des chasseurs, c’est se mettre même parfois en danger physiquement ou professionnellement. Et tout cela n’est possible qu’avec une prise de confiance en soi de la population, en sa capacité à prendre les choses en main, sans compter sur des « experts » ou sur l’aval des institutions.

Toutes les initiatives spontanées, comme les pétitions de quartier ou les actes de résistance sporadiques qui existaient avant AVA, se retrouvent structurées, organisées, et c’est en quelque sorte un pouvoir populaire qui se met en place. Et plus celui-ci se développe, plus il permet de révéler des blocages en amont dans la société, plus il permet d’entrevoir des enjeux profonds : poids des notables, clientélisme, rapports de classe, rapport à la Nature…

Pour toutes ces raisons, c’est un devoir pour tous les progressistes et les personnes de Gauche de s’engager et de soutenir ces initiatives, de rejoindre AVA et de reproduire cette méthode partout ailleurs, dans toutes les franges de la société.

AVA Compiègne Groupe 15 septembre

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Alain Drach expose le noyau dur de l’idéologie de la vénerie

Alain Drach, figure de la chasse à courre à Compiègne, a un indéniable sens de la formule. Lors d’une interview au Courrier Picard en cette rentrée, il tente d’exposer avec un certain talent rhétorique son « sens » des valeurs.

Courrier Picard, Alain Drach

Comment s’est passée samedi cette reprise de la chasse à courre ?

On a fait une jolie chasse d’entraînement. Les jeunes chiens étaient assez excités. Depuis un mois, je suis au chenil avec eux. J’étais très impatient de retrouver la forêt, les chiens sont ma véritable passion (…).

Pourquoi démarrer la saison en pleine période du brame ? Ce n’est pas un peu déloyal comme façon de procéder ?

Personnellement, j’ai passé des nuits d’amour et je n’étais pas pour autant épuisé dans la journée… (…)

Le député Bastien Lachaud (FI) assistait hier à votre chasse à courre. Il a déposé une proposition de loi pour l’interdire. Pensez-vous qu’un jour cette pratique disparaîtra ?

Il a été invité par les membres d’Abolissons la vénerie aujourd’hui (AVA) à assister à cette chasse mais il est arrivé bien tard sur place… À croire qu’il ne dort pas suffisamment dans l’assemblée. À mon avis, cette proposition de loi a peu de chances de passer en commission. Si la chasse devait être abolie un jour, ce serait plus par manque d’espace, quand la forêt ne sera plus qu’un bois de Boulogne.

Pour beaucoup, la chasse à courre reste une pratique cruelle, réservée à une élite…

On nous reproche cette sempiternelle lutte des classes alors que la vénerie, c’est le grand creuset des rencontres sociales. À nos côtés, on a un ancien salarié de Goodyear, un plombier… On se retrouve tous autour d’un pique-nique. Tout le monde m’appelle Alain…

Au-delà du côté kitsch, quiconque étudie de près la chasse à courre reconnaît en filigrane l’ensemble des valeurs de la chasse à courre. Alain Drach témoigne ici d’un très haut degré de culture – à ceci près que cette culture est en fait une idéologie, le fruit d’une aliénation réactionnaire.

Le premier point, fondamental, ce sont les chiens. Les chiens sont, du point de vue démocratique ou socialiste ou communiste ou vegan ou ce que l’on voudra, de simples outils pour les veneurs. Cependant, pour ces derniers, ils forment une meute à laquelle ils vouent un culte. Les devises des « équipages » sont très souvent un éloge des chiens. L’idée de « meute » est essentielle à l’esprit de chasse à courre, les chiens sont dépersonnalisés, mais se voient attribuer une valeur tout à fait particulière.

Le second point, c’est le côté patriarcal de l’homme mesurant sa force, comme pour la corrida, donnant « sa chance » à son adversaire, retournant aux forces primitives de la nature, etc. Le film japonais « Princesse Mononoké » est par ailleurs davantage proche de cet esprit que d’une logique écologiste.

Le troisième point, c’est le discours sur le manque d’espace, la disparition des forêts, etc. Il s’agit là de tout le fond romantique français, par essence agraire et monarchiste, focalisé sur les paysages, la « vérité » de la terre, etc. Les veneurs sont des zadistes lettrés et de luxe.

Le quatrième point est justement le retour aux valeurs féodales : oui, la vénerie est un creuset social… Mais les veneurs s’appuient sur un vivier aristocratique, de réseaux de la haute bourgeoisie, avec le petit peuple leur servant de piétaille. C’est bien une rencontre sociale… mais dans le sens de la servitude volontaire !

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L’ouverture 2018 de la chasse à courre

La chasse à courre a rouverte hier et il y a au moins une personnalité de gauche à avoir assumé quelque chose : le député La France Insoumise Bastien Lachaud était présent à Compiègne pour soutenir les opposants. Le silence de François Ruffin, qui lui assume une implantation picarde, n’en est que d’autant plus troublant.

Bastien Lachaud Twitter

La lutte contre la chasse à courre, commencée ces derniers temps à Compiègne, a largement essaimé, au point de disposer désormais d’une quinzaine de groupes dans tout le pays. Les réactionnaires sont fous de rage qu’on ose aller bousculer leur hégémonie complète dans des zones qu’ils voyaient comme leur bastion inexpugnable.

A ce titre, tout soutien aux revendications populaires s’exprimant à travers le refus de la chasse à courre est une bonne chose. Le passage de Bastien Lachaud, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis, est un appui utile et honorable à une juste cause.

On ne peut que regretter inversement l’absence de François Ruffin silencieux depuis le début quant à la chasse à courre. Député de la Somme élu par l’union de nombreux mouvements de Gauche (LFI, PCF, EELV…) et figure amiénoise avec son journal contestataire Fakir, il devrait être aux premières loges.

Cependant, on devine qu’il refuse de remettre en cause la chasse, celle-ci étant largement valorisée dans des secteurs populaires picards, ainsi que le PCF, au nom d’une tradition « datant de la révolution », alors qu’en réalité on est là dans une position entièrement rétrograde. Quand on se dit de gauche, mais qu’on tire sur les oiseaux, c’est qu’il y a un problème !

Beaucoup de gens de Gauche du coin évitent d’ailleurs cet écueil en méprisant la chasse, tout en valorisant… la pêche, y compris dans sa variante « no kill », qui pourtant aboutit à un crochet enfoncé dans la bouche du poisson.

La reprise de la chasse à courre à Compiègne a été, en tout cas, très feutré. En raison certainement de la présence d’un député, mais également de nombreux médias locaux : Oise Hebdo, le Courrier Picard, Le Parisien, France 3… qui ont dû faire face à la véhémence des pro-chasse à courre.

Les suiveurs de la chasse à courre avaient également des chasubles orange fluo « Hauts de France – Forêts propres », sans avoir de sacs-poubelles pour autant : on était là dans une opération de communication, mais aussi d’intense flicage de la trentaine d’activistes présents qui parfois ont été suivis sur de longs trajets, jusqu’en ville.

La police était là en force, contrôlant les identités avec ferveur, le commissaire divisionnaire se vantant en même temps d’avoir maté des rassemblements illégaux et fait condamner des gens à des mois de prison. C’est que l’État est avec les réactionnaires, mais s’inquiète en même temps des grandes déchirures que toutes ces histoires peuvent provoquer dans le pays.

Le rapport de la société à ses campagnes est en effet explosif et il suffit d’une faille pour que surgisse une gigantesque dénonciation de la vie quotidienne dans une France soit pétrie d’ennui hors des villes, soit totalement aliénée dans les villes.

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« Stop spécisme » : multiples arrestations à Lille

La police avait la pression : la frange la plus réactionnaire de notre pays comptait bien faire un exemple. Il fallait à tout prix alpaguer les gens ayant dégradé et peinturluré le slogan « stop au spécisme » sur neuf commerces à Lille et dans ses environs.

Canard street, « stop spécisme »

Le but de la course-poursuite pour procéder à des arrestations : empêcher que cela ne se fasse contagion. Il est vrai d’ailleurs que ces actions ont possédé une certaine émulation. Aux cibles lilloises initiales – la boucherie L’Esquermoise le 13 mai, la poissonnerie Au Petit Mousse le 18 mai, le restaurant Canard Street le 2 juin, puis toujours en juin la rôtisserie 3 Coqs – se sont ajoutées la Boucherie Pitel dans les Yvelines, la Fromagerie Madame à Wambrechies dans les Hauts-de-France, une boucherie à Thionville et une autre à Cattenom (toutes deux en Moselle), puis quatre à Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne, et enfin la Boucherie Du Parc à Epinay-sur-Orge en Essonne.

Au-delà de cela, il y a surtout la compréhension par la France la plus réactionnaire que tout cela allait abîmer le vernis faussement démocratique d’une France totalement agro-industrielle engloutissant les campagnes après les avoir déjà profondément défigurées.

Il faut d’ailleurs qu’on soit dans une situation bien catastrophique pour que quelques dégradations engendrent un tel remue-ménage chez les bouchers, les éleveurs et les médias. On est extrêmement loin des actions quotidiennes par dizaines et portées par un mouvement de masse comme cela fut le cas en Grande-Bretagne dans les années 1980 avec l’ALF.

Ce qui ne peut pas ne pas laisser penser que toute cette hystérie des bouchers, éleveurs et chasseurs est clairement surjouée, que c’est un cinéma visant à conquérir ou reconquérir l’opinion publique. Les réactionnaires sont agressifs et en veulent toujours plus. C’est la Droite à l’offensive, tout simplement. Il est grave d’ailleurs que la Gauche ne le voit pas, voire change de camp.

lille

Le PCF soutient ainsi ouvertement les chasseurs et Martine Aubry, maire de Lille, devant une boucherie dégradée en mai, a fait en sorte que la mairie se porte partie civile. C’est totalement aberrant d’un point de vue de Gauche.

Car quand même, hystérie réactionnaire ou jeu guignolesque, il reste que l’équilibre des idées concernant les campagnes, la nature, est tellement précaire que tout est prêt à s’effondrer du jour au lendemain, et qu’ainsi même quelques dégradations tapent là où cela fait mal. Le système est intenable, détruisant la planète et asservissant les animaux de manière abjecte. Cela ne peut tout simplement pas continuer ainsi.

Il y a donc lieu d’avoir un regard non pas critique, mais certainement plein de sympathie pour les personnes arrêtées, cinq femmes et un homme, une jeune femme de 21 ans se retrouvant inculpée et passant en procès le 14 décembre. Car il faut établir l’arrière-plan : la domination d’une agro-industrie capitaliste totalement destructrice et moralement infâme.

La Gauche, c’est la révolte contre l’ordre établi, pas son aménagement. C’est le mode de production lui-même qui est problématique. Inévitablement, la question animale s’avère explosive lorsque ce mode de production engloutit le monde lui-même. C’est aussi simple que cela, ou en tout cas cela devrait l’être pour toute personne de Gauche.

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La chasse à courre et la chasse, un dispositif pour l’hégémonie de la Droite

Le capitalisme consiste en le capital qui se reproduit à chaque cycle, en s’agrandissant grâce à l’exploitation des ouvriers : c’est ce que dit Karl Marx dans son fameux ouvrage intitulé Le capital. Ce long ouvrage n’aborde malheureusement pas l’une de ses conséquences : que les mentalités restent prisonnières de ce qu’on peut appeler des sortes de séquence de cette production capitaliste.

Chasse à courre

C’est une question d’habitude : lorsqu’on travaille d’une certaine manière, qu’on vit au quotidien d’une certaine manière, qu’on recommence, on ne se dit pas que les choses pourraient être différemment et de toutes façons on n’a aucun recul sur ce qu’on fait, ni sur ce qu’on est !

Des valeurs comme la chasse sont ici fondamentales, car elles traversent ces séquences de reproduction du capitalisme, donnant aux traditions de la société l’apparence d’une chose éternelle…

« Cela a toujours été ainsi… cela sera toujours ainsi »

Il va de soi que de telles valeurs peuvent être très variées. Cela peut être la possibilité d’avoir du grand spectacle au cinéma… jusqu’au fait que le syndicat négocie avec le patronat, ou bien encore un tournoi qui revient régulièrement comme Roland-Garros ou la coupe du monde de football.

Cela a toujours été ainsi… cela sera toujours ainsi. On pourrait penser pourtant que la chasse est quelque chose de dépassé, a fortiori la chasse à cour, et que partant de là le capitalisme pourrait s’en passer : après tout il y a bien d’autres choses qui donnent l’impression d’éternité aux traditions.

Seulement, cela se passe dans les campagnes et on sait comment le capitalisme a anéanti la culture dans les campagnes, la culture… mais aussi la nature. Il y a peu à faire culturellement dans les campagnes et il faut bien maintenir l’illusion qu’il y aurait un lien avec la nature, pour dire que les campagnes sont encore intéressantes.

La chasse est donc proposée comme lien, comme vécu en rapport avec la nature. En fait, les chasseurs sincères ne pourront être réellement convaincus que lorsqu’on les amènera à remplacer leur fusil par un appareil photo. Sur le plan de la fascination de la nature, ils n’auront pas l’impression d’avoir changé pour autant !

Chasse à courre

Le discours des chasseurs est incohérent

Il ne faut pas oublier non plus que la chasse, ce sont des armes et une hiérarchie très stricte, avec les notables à la tête de cette hiérarchie. Cela fait donc que s’il y a une révolution ou une rébellion sociale de la Gauche, les notables pourront rameuter les chasseurs avec leurs armes pour faire comme en 1871 et en 1968 : par la peur, mobiliser la France profonde.

Mais la France profonde n’est plus celle de 1871 ni de 1968, c’est une France qui refuse la grande ville et a souvent choisi la petite propriété pour chercher à profiter de la vie, tout en étant consciente au moins un peu des limites de sa vie quotidienne.

L’absence d’infrastructures – de la santé à la culture en passant par l’éducation – est un problème essentiel, sans parler du rapport aliéné avec la nature. C’est cela qui fait que le refus de la chasse à courre a pu se cristalliser dans une ville conservatrice comme Compiègne. L’hégémonie de la Droite est tombée là-bas sur ce plan, car le rapport dévoyé par la nature a été considéré comme insupportable.

Ce qui ne passe plus vraiment pour les gens, au moins en partie, c’est cette idéologie de guerre de chacun contre chacun du capitalisme plaqué sur la nature pour justifier la chasse. La chasse serait naturel et nécessaire, apprécier la nature et aimer les animaux aboutiraient à chasser… le discours des chasseurs est incohérent, il n’a comme fonction que de maintenir l’hégémonie des valeurs de Droite.

Avec succès jusqu’ici ! A la Gauche de s’assumer pour être capable de renverser cette hégémonie.

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Climat : « Nous en appelons aux décideurs politiques »

Il y a quelques jours était diffusé un appel de 200 personnalités en défense du climat et en appelant aux politiques, cependant les signataires étaient dans leur écrasante majorité trop liés au show-business pour disposer d’une certaine crédibilité à ce sujet. Il en va différemment de ce nouvel appel, signé quant à lui par 700 scientifiques.

On ne peut qu’être étonné toutefois de ne voir proposer que des mesures technocratiques, sans aucune dénonciation ni du rôle des grands monopoles dans la destruction de la nature, ni de l’écocide en cours. Les scientifiques signant cette tribune ont bien en fait en sorte de ne pas dépasser le cadre institutionnel, de ne pas remettre en cause l’anthropocentrisme, de ne pas exiger un changement radical du mode de vie, de ne pas faire des animaux un thème significatif.

Nous sommes d’ores et déjà pleinement entrés dans le «futur climatique». Hausse des températures moyennes et récurrence des chaleurs extrêmes, y compris dans le nord de notre hémisphère tout cet été, fonte des glaciers et de la banquise, sécheresses, modification de l’aire de distribution de certains animaux et espèces végétales, destruction d’écosystèmes rares et précieux, hausse du niveau de la mer, désoxygénation et acidification des océans, etc. : les manifestations concrètes du changement climatique ne cessent de s’accumuler. Quant au futur, les projections d’impact sur les milieux, les espèces et les humains sont systématiquement revues à la hausse au fur et à mesure des nouvelles connaissances.

Et pourtant l’essentiel de la lutte pour contenir le réchauffement tarde à être mis en place. L’accord de Paris de décembre 2015 appelle à mener de front la réduction rapide et drastique de nos émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation aux impacts déjà bien réels du réchauffement. Le but : limiter la hausse des températures mondiales en dessous de 2°C d’ici à 2100 par rapport aux niveaux préindustriels.

Cela suppose d’engager une révolution de nos modes de développement, de notre rapport collectif à l’énergie et aux ressources naturelles, à la consommation, à la mobilité, au logement, aux loisirs, etc. Un projet d’une telle ampleur ne se réalisera pas en se contentant de signer un accord international. Les discours politiques ne manquent pas, du «make our planet great again» français en réponse à l’annonce du retrait américain de l’accord de Paris, à l’appel des ministres de l’environnement de l’UE, en juin, à relever le niveau d’ambition climatique de l’Europe en 2030.

Mais les discours sont insuffisants, comme le montrent les récents chiffres d’émissions de gaz à effet de serre provenant de la combustion des énergies fossiles, qui indiquent des tendances inquiétantes (+ 1,8 % en Europe et + 3,2 % en France en 2017 par rapport à 2016). Il est tout aussi crucial qu’urgent de sortir du champ de l’incantatoire et de traduire concrètement ces discours en choix politiques forts et clairs au service d’une transformation sociétale profonde.

Cette transformation, si elle est ambitieuse et représente un chemin bien différent de celui que nous suivons, n’est pas une utopie. Elle repose pour beaucoup sur des solutions déjà disponibles : diminution de la consommation d’énergie, recours à des énergies décarbonées, meilleure isolation des bâtiments, mobilité repensée évitant les moteurs thermiques, ferroutage, agriculture écologique, production ­locale, verdissement des villes, économie collaborative et circulaire, révolution numérique, etc., autant de changements qui, s’ils sont bien conçus et combinés entre eux, nous aideraient à atteindre les objectifs climatiques tout en permettant de réduire notre empreinte sur la planète, notamment en diminuant la pollution et notre impact sur la biodiversité.

Si la transition est possible, elle ne va pourtant pas de soi. Encore faut-il se saisir des solutions, puisque notre réussite collective dépendra de l’échelle et surtout de la vitesse à laquelle elles seront déployées. C’est pourquoi se préoccuper du changement climatique doit réellement devenir un objectif politique de premier ordre. Pour être cohérente, cette transition doit être transcrite dans l’ensemble des politiques sectorielles et dans tous les projets d’aménagement et de développement, en sélectionnant les solutions permettant conjointement l’efficacité climatique et la préservation de la biodiversité. Il faut également anticiper et accompagner les reconversions à l’échelle des branches économiques et des territoires. Nous en appelons donc aux décideurs politiques.

Nous sommes conscients du rôle qu’ont à jouer d’autres acteurs, notamment les entreprises et la société civile, mais il appartient aux gouvernements et aux Parlements de mettre en place les conditions – législatives, réglementaires, institutionnelles, budgétaires et fiscales – d’une transition vers une société sans carbone. Ils doivent rapidement et fortement réviser leur feuille de route climatique et la rendre à la fois plus transformationnelle et plus opérationnelle. Ils doivent accepter de prendre des mesures pour agir à long terme.

Au niveau international, les opportunités de susciter une telle dynamique seront nombreuses dans les mois à venir : Global Climate Action Summit ce mois-ci en Californie, nouveau rapport du GIEC en octobre, COP 24 en Pologne en décembre, sommet climat du secrétaire général de l’ONU à New York dans un an. La neutralité carbone, qui traduit l’ambition «zéro émission nette de gaz à effet de serre», est l’objectif que les pays signataires de l’accord de Paris se sont engagés à atteindre collectivement au cours de la deuxième moitié du XXIe siècle.

Saisie par une ONG, la justice néerlandaise a condamné l’Etat des Pays-Bas à réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. Ce type de recours juridique doit être pris au sérieux : un accord international n’est pas la fin mais le commencement d’un processus politique qui doit être mis en œuvre avec rigueur. Seuls des changements immédiats et des engagements de court terme, dans le cadre d’objectifs clairs et ambitieux à horizon 2030, peuvent nous permettre de relever le défi climatique. Celui-ci nous enseigne que le long terme dépend de décisions de court terme, lesquelles permettront aux générations futures de ne pas devoir se résigner au pire.

Signataires:

Luc Abbadie, Professeur Institut d’Ecologie et des Sciences de l’Environnement de Paris Sorbonne Université ; Gwenaël Abril, Directeur de Recherche au CNRS Actualité Scientifique de l’IRDLaboratoire EPOC – Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux ; Anthony Acou, Chercheur, UMS MNHN-CNRS-AFB Patrinat ; Laurence Affre, Maître de Conférences Aix Marseille Université ; Omar Alaoui, doctorant au LSCE ; Samuel Albani, post-doctorant au LSCE ; Cécile Albert, Chargée de recherches CNRS ; Olivier Alemany, Ingénieur de recherche au CNRS ; Antoinette Alias, Chercheur au CNRM ; Denis Allard, Directeur de Recherche INRA ; Frédéric Amiel, Chercheur à l’IDDRI ; Sandrine Anquetin, Hydro-climatologue ; Constantin Ardilouze, Chercheur au CNRM ; Laurent Arnaud, Chercheur au CNRS ; Xavier Arnauld de Sartre, Chercheur au CNRS ; Catherine Aubertin, Economiste de l’environnement ; François Auger, Chercheur à l’Institut de Recherche en Énergie Électrique de Nantes Atlantique ; Jean-Christophe Auguet, Chercheur au CNRS ; Laurent Augusto, Chercheur à l’INRA ; Philémon Autin, Doctorant à l’Université Grenoble Alpes ; Alex Ayet, Doctorant à l’IFREMER ; Aurélien Babarit, Chercheur au Laboratoire LHEEA ; Bertrand Badie, Professeur des Universités à Science Po Paris ; Jordi Badosa, Ingénieur de recherche à l’Ecole Polytechnique ; Christine Baduel, Chercheuse à l’IRD ; Manon Bajard, Chercheuse à l’Université de Tours/Université Grenoble Alpes/Université d’Oslo ; Marianne Balat-Pichelin, Chercheuse au CNRS ; Yves Balkanski, Chercheur au CEA ; Albane Barbero, Doctorante àl’Université Grenoble Alpes ; Renaud Barbero, Chercheur à l’IRSTEA ; Rémi Barbier, Professeur à l’ENGEES ; Agnès Bardonnet, Aquapôle INRA ; Bernard Barnier, Chercheur CNRS ; Alexandre Baron, Doctorant au LSCE ; Sébastien Barot, Directeur de Recherche à l’IRD ; Nicolas Barrier, Chercheur à l’IRD ; Emilio Bastidas-Arteaga, Maître des Conférences à l’Institut de Recherche en Génie Civil et Mécanique ; André Baudoin, Enseignant-chercheur à l’Université Grenoble Alpes ; Virginie Baudry, Ingénieure à l’Ecole Centrale Nantes ; Ariane Bazureau, Ingénieure de recherche au LATMOS ; Julien Beaumet, Doctorant à l’Université Grenoble Alpes ; Stéphanie Bedhomme, Chercheur au CNRS ; Carole Bedos, Chercheur au INRA ; Matthias Beekmann, Chercheur au CNRS ; Céline Bellard, Chercheur au Centre de biodiversité et de recherche environnementale de l’université de Londres ; Philippe Belleudy, Chercheur à l’INRA ; Hadrien Benoit, Ingénieur au CNRS ; Marc Benoit, Chercheur à l’INRA ; Annette Bérard, Chercheuse en écologie et écotoxicologie microbienneC ; Antoine Berchet, Chercheur au CEA ; Gilles Bergametti, Directeur de recherche à Paris 12 ; Eric Berr, Maître de conférences en économie à l’Université de Bordeaux ; Jean-Loup Bertaux, Chercheur au CNRS honoraire au LATMOS ; Yves Bertheau, Chercheur à l’INRA ; Gwenaël Berthet, Chercheur en physique et chimie de l’atmosphère au LPC2E/CNRS d’Orléans ; François Bertrand, Chercheur à l’Université de Tours ; Patrick Bertuzzi, Chercheur à l’INRA ; Nicolas Bez, Chercheur à l’IRD ; Marc Bidan, Professeur à l’École Polytechnique de l’Université de Nantes ; Carole Bienvenu, Chercheur au CNRS ; François Bignonnet, Chercheur à Polytech Nantes ; Gilles Billen, Chercheur au CNRS émérite ; Anne Bisson, Chercheur IRD-SUpagro ; Willy Blasin, Ingénieur à Centrale Nantes ; Jacques Blondel, Chercheur CEFE au CNRS ; Jean-Joseph Boillot, Chercheur au Club CEPII ; Jordi Bolibar, Doctorant à l’Université Grenoble Alpes ; Frédéric Boller, Ingénieur d’études au CNRS ; Alberte Bondeau, Chercheur à l’IMBE ; Sylvain Bonhommeau, Chercheur à l’Ifremer ; Pascal Boniface, Géopolitologue ; Christophe Bonneuil, Dirercteur de recherche au CNRS ; Marie Bonnin, Directrice de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement ; Laurent Bopp, Directeur du Département de Géosciences à l’Ecole Normale Supérieure ; Valérie Borrell Estupina, Maître de conférences à l’Université de Montpellier ; Colin Bouchard, Chercheur à l’INRA ; Olivier Boucher, Chercheur centre de modélisation du climat, IPSL ; Brice Boudevillain, Physicien adjoint à l’Université Grenoble Alpes ; Yann Boulestreau, Doctorant à l’INRA ; Sylvain Bourdier, Chercheur à Centrale Nantes ; François Bourguignon, Chaire émérite à la Paris School of Economics ; Pascale Bouruet-Aubertot, Professeur à la Sorbonne Université ; François Bousquet, Chercheur au CIRAD ; Jacqueline Boutin, Directeur de Recherche au CNRS ; Marie Boye, Directrice de recherche au CNRS, LOCEAN et IPGP ; Jean-François Boyer, Chercheur à l’Université de Montpellier ; Pascale Braconnot, Chercheur à l’IPSL ; Hubert Branger, Chercheur au Laboratoire IRPHE à Marseille ; Pierre Brasseur, Océanographe ; Pauline Brémond, Economiste à l’Irstea ; François-Marie Bréon, Chercheur au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement ; Yann Briand, Chercheur à l’IDDRI ; Laura Brimont, Chercheur à l’Iddri ; Antoine Brochet, Postdoctorant ; Helene Brogniez, Maître de Conferences au LATMOS ; Michel Brossard, Chercheur à l’IRD ; Audrey Brouillet, Doctorante au LSCE ; Françoise Brugiere, Chercheur à Agrimer ; Laurent Brun, Ingénieur de Recherche à l’INRA ; Sophie Buessler, Chercheur au CNRS ; Mathieu Buoro, Chargé de recherche à l’INRA ; Maxime Burst, Enseignant-chercheur à l’Université de Lorraine ; Paco Bustamante, Professeur à l’Université de La Rochelle ; Yvan Caballero, Chercheur au BRGM ; Anita Cadoux, Chercheuse contractuelle à l’Université Paris Sud ; Nicolas Caillon, Chercheur au CNRS ; Cyril Caliot, Chargé de Recherche au CNRS ; Liam Campling, Maitre de conférence en économie politique à l’université Queen Mary de Londres ; Marie Camredon, Maître de conférence à l’Université Paris Est Créteil ; Christopher Cantrell, Professeur à l’Université Paris-Est Créteil ; Xavier Capet, Chargé de recherches au CNRS ; Damien Cardinal, Professeur à au Laboratoire LOCEAN ; Samuel Caro, Chercheur au CEFE-CNRS ; Matthieu Carré, Chercheur au CNRS, LOCEAN ; Dominique Carrer, Chercheur au CNRM ; Vincent Cassé, Chercheur au ENPC, LMD ; Vincent Cassé, Chercheur au ENPC, LMD ; Christophe Cassou, Chercheur au CERFACS ; Mathilde Causse, Chercheur à l’INRA ; Frédéric Cazenave, Chercheur à l’IRD ; Sébastien Cecchini, Réseau National de suivi à long terme des ECOsystemes FORestiers (RENECOFOR) de l’ONF ; Aurélie Célérier, Chercheur au CEFE ; Véronique Chaffard, Chercheur à l’IRD ; Karine Chalvet-Monfray, Professeur en Biostatistique et Epidémiologie ; Nicolas Champollion, Chercheur à l’Université de Brême en Allemagne ; André Chanzy, Chercheur à l’INRA PACA ; Sylvie Charbit, Chercheuse au CEA ; Maud Charles, Doctorante à l’École doctorale Normande ; Brigitte Charles-Pauvers, Maître de conférence à Nantes ; Anne Charmantier, Directrice de Recherche au CNRS ; Jean-Benoit Charrassin, Directeur du LOCEAN ; Aurélie Charron, Chercheur au DD ; Emmanuel Chassot, Ecologue à la Seychelles Fishing Authority ; Eric Chaumillon, Chercheur université LR ; Christine Chausse, Chercheur LGP CNRS ; Laurent Chauvaud, Chercheur université de Brest ; Frédéric Chevallier, Chercheur CEA, LSCE ; Pierre Chevallier, Chercheur IRD ; Jean-Luc Chotte, Chercheur IRD ; Isabelle Chuine, Directrice de recherche CNRS ; Philippe Ciais, Chercheur à l’IPSL ; Manuela Cirtog, Maître de Conférences à l’Université Paris Est Créteil ; Chantal Claud, Chercheur au CNRS ; Joachim Claudet, Chercheur CNRS ; Alain Clément, Chercheur en énergies marines renouvelables CNRS ; Jean-Christophe Clément, Chercheur à l’INRA ; Cathy Clerbaux, Chercheur CNRS, LATMOS ; Philippe Clergeau, Professeur du Muséum National d’Histoire Naturelle ; Jean Clobert, Chercheur CNRS Sète ; Sophie Cloché, Ingénieure de recherche CNRS, IPSL ; Gaël Clodic, Doctorant à l’Ecole Centrale Nantes et et à l’ADEME ; Jean-Martial Cohard, Enseignant-Chercheur, Université Grenoble Alpes ; Anna Cohen Nabeiro, Office nationale de la chasse et de la faune sauvage ; François Colas, Chercheur IRD, LOCEAN ; Anaïs Colin, Ingénieur ENR ; Christophe Colin, Professeur, GEOPS, Université de Paris-Sud ; Isabelle Coll, Professeur à l’Université Paris Est Créteil, LISA ; Michel Colombier, Directeur scientifique de l’IDDRI ; Daniel Compagnon, Chercheur à Sciences Po Bordeaux ; Charlotte Corporeau, Chercheur à l’IFREMER ; Jérôme Cortet, Professeur à l’Université de Montpellier ; Emmanuel Cosme, Enseignant-Chercheur à l’Université Grenoble Alpes ; Stéphane Costa, Professeur à l’Université de Caen ; Evelyne Costes, Chercheur à l’INRA ; Cédric Cotté, Chercheur au MNHN, LOCEAN ; Hervé Cottin, Professeur à l’Université Paris Est Créteil, LISA ; Franck Courchamp, Directeur de recherche du CNRS à l’Université Paris Sud, Médaille d’Argent du CNRS et Membre de l’Académie Européenne des Sciences ; Denis Couvet, Professeur au MNHN, membre de l’Académie d’Agriculture ; Wolfgang Cramer, Directeur de recherche au CNRS ; Julien Crétat, Post-doctorant, LSCE ; Patrick Criqui, Chercheur à l’université Grenoble ; Thomas Curt, Directeur de recherches Irstea ; Philippe Cury, Chercheur IRD (Institut de Recherche pour le développement) ; Isabelle Czernichowski-Lauriol, Chercheur au BRGM et présidente émérite de l’association CO2GeoNet ; Frank D’Amico, Maître de conférences HDR, CNRS / UNIV PAU & PAYS ADOUR ; Fabio D’Andrea, Chercheur à l’ENS ; Francesco d’Ovidio, Chercheur LOCEAN ; Amy Dahan, Directrice de Recherche Emérite CNRS ; Anne Dalmon, Chercheur à l’INRA ; Yves Dandonneau, Directeur de recherches à l’Institut Pierre Simon Laplace retraité ; Sophie Darfeuil, Chercheur au CNRS ; Lucas Davaze, Chercheur IGE ; Hendrik Davi, Chargé de Recherche, INRA ; Stéphane De Cara, Chercheur, INRA ; Gaëlle de Coëtlogon, Maître de conférences Sorbonne Université, LATMOS ; Hugues de Jouvenel, Président de Futuribles International ; Nathalie de Noblet, Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement ; Thibaud Decaëns, Professeur des Universités, Université de Montpellier, Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive ; Jean-Pierre Dedieu, Chercheur, CNRS ; Cécile Defforge, Doctorante, CEREA ; Dimitri Defrance, Post-doctorant, climatologue à l’IRD à l’UMR espace-Dev ; Magalie Delalande, Ingénieur Agronome, INRA, CIRAD ; Gilles Delaygue, Enseignant-chercheur, Université Grenoble Alpes ; Nicolas Delbart, Maitre de conférences, Université Paris VII, laboratoire de géographie PRODIG ; Nicolas Delpierre, Maître de conférences en Ecophysiologie Végétale, Université Paris-Sud ; Serge Delrot, Professeur à l’Université de Bordeaux, INRA ; Alban Depeyre, Doctorant Université Grenoble Alpes ; Damien Desbruyères, Chercheur IFREMER ; Marc Descloitres, Chercheur IRD ; Julie Deshayes, Chercheur CNRS au LOCEAN (UMR SU, CNRS, IRD, MNHN) ; Laurence Després, Professeure Ecologie et Evolution, Université Grenoble Alpes ; Boris Dewitte, Océanographe, LEGOS, Toulouse, France ; Alain Dezetter, Chercheur IRD ; Claudia Di Biagio, Chercheur CNRS, LISA ; Noëlie Di Cesare, Maître de conférences à l’Université Bretagne Sud ; Carole Di Poi Broussard, Chercheur Ifremer ; Delphine Dissard, Chercheur IRD, LOCEAN, responsable équipe VALCO ; Gauthier Dobigny, Chargé de Recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement ; Florent Domine, Chercheur au laboratoire franco-canadien Takuvik ; Aurélien Dommergue, Enseignant-Chercheur, Université Grenoble Alpes ; Marion Donat-Magnin, Chercheur CNRS ; Mathieu Doray, Chercheur IFREMER ; Antoine Doré, Chercheur INRA chargé de recherche en Sociologie, INRA ; Laurent Dorel, Chercheur CNRM ; Jean-Marcel Dorioz, Chercheur INRA ; Jean-Francois Doussin, Professeur à l’Université Paris-Est Créteil, LISA ; David Dubois, Doctorant, LATMOS, Univ. Versailles St Quentin en Yvelines ; Nicolas Dubos, Docteur en Ecologie du Muséum National d’Histoire Naturelle ; Catherine Ducatillion, Chercheur INRA ; Agnès Ducharne, Chercheur UPMC ; Jean-Louis Dufresne, Chercheur, DR CNRS, LMD ; Justine Dumay, Maître de conférences HDR en biochimie marine et génie enzymatique ; Andréaz Dupoué, Station d’Ecologie Théorique et Expérimentale, CNRS ; Christine Dupuy, Professeure à l’université de La Rochelle ; Philippe Durance, Titulaire de la chaire de Prospective et Développement durable du Cnam, chercheur au Laboratoire interdisciplinaire de recherches en sciences de l’action ; Gaël Durand, CR CNRS, Directeur adjoint animation et prospective scientifique, affaires polaires ; Paul Durand, Chercheur, Université Paris 1 ; Michel Dy, Directeur de recherche Émérite CNRS ; Vincent Echevin, Chercheur IRD, LOCEAN ; Laurence Eymard, Directeur de recherche CNRS, LOCEAN ; Bruno Fady, Chercheur INRA ; Xavier Faïn, Chercheur CNRS ; Lola Falletti, Ingénieur de recherche Sorbonne Université, LATMOS ; Hélène Fargeon, Ingénieur du Corps des ponts, eaux et forêts, doctorante à l’URFM ; Guillaume Fasse, IRENav, l’Institut de Recherche de l’Ecole Navale. ; Lionel Favier, Chercheur CNRS ; Vincent Favier, Physicien Adjoint, Université Grenoble Alpes ; Mathieu Favré, Ingénieur spécialiste éolienne senior ; Simon Fellous, Center for Biology and Management of Populations (CBGP), INRA ; Géraldine Féraud, Maître de conférences, LERMA, Sorbonne Université ; Michel Fily, Professeur à l’Université Grenoble Alpes ; Floriane Flacher, Ingénieur de recherche à Aix-Marseille Université ; Cyrille Flamant, Directeur de recherche CNRS, LATMOS/IPSL, CNRS, Sorbonne Université, Université Paris-Saclay ; Gilles Flamant, Directeur de recherche émérite au CNRS, ancien directeur du laboratoire PROMES ; Stéphane Flament, Professeur à l’ENSICAEN ; Fabrice Flipo, Professeur de philosophie sociale et politique, philosophie des sciences et techniques Mines telecom ; Benoît Fontaine, Centre d’Ecologie et de Sciences de la Conservation ; Gilles Foret, Maître de Conférences, Université Paris-Est Créteil, LISA ; François Forget, Directeur de recherche CNRS, LMD, Academie des sciences ; Paola Formenti, Directrice de Recherche CNRS, LISA ; Marie-Alice Foujols, Ingénieure de recherche CNRS, IPSL ; Estelle Fournel, Ingénieure de recherche CNRS, IPSL ; Kévin Fourteau, Doctorant, Université Grenoble Alpes ; Pierre Franck, Chercheur INRA Avignon ; Claude Frankignoul, Professeur Emérite à l’Université Pierre et Marie Curie ; Nathalie Frascaria-Lacoste, Professeur d’Ecologie Evolutive à AgroParisTech ; Grégoire Freschet, Permanent researcher / Chargé de Recherche, CNRS, Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive ; Francois Fromard, Chercheur au Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement ; Nathalie Fromin, Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, Montpellier ; Michel Fromm, Chercheur au laboratoire Chrono-environnement ; Sophie Gachet, Chercheur à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale ; Jean Gadrey, Professeur honoraire d’économie à l’Université de Lille ; Marco Gaetani, Chercheur, LATMOS/IPSL, CNRS, Sorbonne Université, Université Paris-Saclay ; Leslie Gager, Doctorante à l’institut universitaire européen de la mer ; Elie Gaget, Doctorant MNHN-Tour du Valat ; Olivier Gagliardini, Professeur, Université Grenoble Alpes ; Sylvie Galle, Chercheur IRD ; Hubert Gallée, Chercheur IGE ; Frédéric Garan, Maître de conférences en histoire contemporaine, Université de La Réunion ; Inaki Garcia-De-Cortazar-Atauri, Spécialiste à l’INRA du changement climatique et de la phénologie des cultures ; Veronique Garcon, Chercheur CNRS – Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS) ; Jean-Claude Gascard, Directeur de recherche émérite au CNRS, LOCEAN ; Didier Gascuel, Professeur de l’enseignement supérieur agronomique, Directeur du pôle halieutique Agrocampus-Ouest ; Victor Gattepaille, Institut Pascal énergie solaire ; Jean-Luc Gatti, Directeur de recherche à l’INRA ; Jean-Pierre Gattuso, Directeur de recherche CNRS au Laboratoire d’océanographie de Villefranch ; Emmanuèle Gautier, Professeure Université Paris 1 ; Mathieu Gautier, Chercheur INRA ; Frédéric Gazeau, Laboratoire d’Océanographie de Villefranche ; Carla Geisen, Doctorante SU, LOCEAN ; Michel Génard, Chercheur INRA ; Maya George, Ingénieure de recherche Sorbonne Université, LATMOS ; Pierre Gernez, Enseignant-chercheur, Université de Nantes ; Benoit Geslin, Maître de conférence à l’université Aix Marseille et Docteur en Ecologie ; Fabien Gibert, Chercheur CNRS, LMD ; Pierre Gilbert, Assistant Ingénieur, LATMOS ; Jean-Christophe Gilloteaux, Chercheur à Centrale Nantes dans le secteur des énergies marines ; Alain Gioda, Historien du climat de l’UMR Hydrosciences à Montpellier ; Nathalie Girard, Directrice de recherches à l’INRA ; Gaël Giraud, Economiste en chef de l’Agence Française de Développement, directeur de recherches CNRS, directeur de la Chaire Energie et Prospérité. ; Marc Girondot, Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution, Equipe de Conservation des Populations et des Communautés, CNRS, AgroParisTech et Université Paris-Sud 11 ; Olivier Godard, Ancien chercheur CNRS et Ecole polytechnique ; Sophie Godin-Beekmann, Directeur de recherche CNRS, LATMOS ; Marianne Graber, Professeur à Littoral Environnement et Sociétés de l’université de La Rochelle ; Alain Grandjean, Économiste, Membre du conseil scientifique de la FNH ; David Gremillet, Chercheur au CEFE ; Philippe Gros, Chercheur au Conseil scientifique de la FRB ; Jean-Marc Guehl, Directeur de recherche à l’INRA ; Bertrand Guenet, Chercheur CNRS, LSCE ; Eric Guerber, Professeur d’histoire ancienne à l’université de Nantes ; Jean-François Guérémy, Chercheur CNRM ; Martine Guérif, Directrice de Recherches INRA ; Roger Guesnerie, College de France (Pr. Emerite), Paris School of Economics, (ex-psdt) ; Lionel Guez, Ingénieur de recherche, CNRS, LMD ; Corentin Guigot, Chercheur université de Nantes ; Jean Guillard, Chercheur INRA ; Mireille Guillaume, Docteur HDR, Maître de Conférences du MNHN, Membre du LabEx CORAIL et du LabEx BCDiv, Muséum national d’Histoire naturelle ; Hélène Guillemot, Chercheur CNRS Centre Alexandre Koyré ; Emmanuel Guillot, Chercheur CNRS ; Eric Guilyardi, Chercheur IPSL ; Matthieu Guimberteau, Post-doctorant, LSCE ; Joel Guiot, Chercheur CEREGE / Labex OT-Med / ECCOREV Technopole de l’Environnement Arbois Méditerranée BP 80 ; Céline Guivarch, Economiste du changement climatique au Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement (CIRED) ; Florence Habets, Chercheur CNRS ; Martial Haeffelin, Ingénieur HDR CNRS, Dir Adjoint «Observation de la Terre» IPSL ; Catherine Hänni, Biologiste, CNRS, Université de Grenoble-Alpes ; Hervé Hannin, Ingénieur agronome, Prospectiviste, Ingénieur de Recherches à Montpellier SupAgro ; Jean-Marie Harribey, Economiste (Université de Bordeaux), co-président du Conseil scientifique d’Attac, membre de la Fondation Copernic et des Économistes atterrés ; Hans Hartmann, Enseignant-chercheur à Littoral ENvironnement et Sociétés à l’université de La rochelle ; Jean-Michel Hartmann, Directeur de recherche CNRS, LMD ; Alain Hauchecorne, Directeur de recherche CNRS émérite, LATMOS ; Didier Hauglustaine, Directeur de recherche CNRS au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement ; Danièle Hauser, Directeur de recherche CNRS, LATMOS ; Basile Hector, Chercheur IRD ; Julie Helle, Ingénieur chercheur, LSCE ; Claude Henry, Président du Conseil Scientifique de l’IDDRI ; Cécile Hérivaux, Economiste de l’environnement BRGM ; Albert Hertzog, Maître de conférences Sorbonne Université, LMD ; Douville Hervé, Chercheur et co-auteur du Chapitre 8 du prochain (6ème) rapport du GIEC CNRM ; Nathalie Herve-Fournereau, Directrice de recherche CNRS, chercheuse en droit de l’environnement ; Léna Hery, Ecole centrale Nantes ; Benoît Hingray, Chargé de Recherche, CNRS, IGE, Grenoble ; Fabien Hoblea, Chercheur université de Savoie ; Nathan Horrenberger, Master 2 Ingénierie en Ecologie et Gestion de la Biodiversité Apprenti à l’UMR LIENSs ; Jean-Charles Hourcade, Chercheur au CIRED ; Bernard Hubert, Directeur de recherche émérite à l’INRA Directeur d’études à l’EHESS ; Thierry Huck, Chercheur CNRS au Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale ; Annabelle Amm, Chargée de mission à Ecofor ; Nathalie Huret, Chercheur CNRS ; Nathalie Imbert Auvray, Maître de conférences à l’université de La Rochelle ; Kévin Jacq, Chercheur laboratoire EDYTEM ; Stéphan Jacquet, Directeur de recherches à l’INRA ; Serge Janicot, Directeur de recherche à l’IRD ; Christof Janssen, Chercheur CNRS, LERMA ; Philippe Jarne, Président du LabEx CeMEB ; Pierre-Alain Jayet, Chercheur INRA ; Frédéric Jean, Chercheur INRA ; Catherine Jeandel, Directrice de recherches CNRS au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS) ; Fabrice Jégou, CNRS ; Pascal Jeseck, Ingénieur de recherche, LERMA, IPSL ; Aglaé Jézéquel, Doctorante, LSCE ; Richard Joffre, Directeur du centre d’écologie fonctionnelle et évolutive, CEFE ; Antoine Jolly, Maître de Conférences, Université Paris Est Créteil, LISA ; Daniel Joly, Chercheur CNRS ; Anne Jost, Maître de Conférences Sorbonne Université, METIS ; Jean-Baptiste Jouffray, Global Economic Dynamics and Biosphere programme (GEDB)ROYAL SWEDISH ACADEMY OF SCIENCESGovernance of coastal and marine systemsSTOCKHOLM RESILIENCE CENTRE ; Nicolas Jourdain, Chercheur CNRS ; Valentin Journé, Doctorant INRA ; Emilie Journet, Maître de Conférences Université Paris Est Créteil, LISA ; Jean Jouzel, Président CA Iddri ; Clementine Junquas, Chercheuse IRD ; Alain Karsenty, Chercheur CIRAD ; Carole Kerdelhué, Directrice de Recherches à l’Inra de Montpellier. ; Claude Kergomard, Géographe-climatologue, professeur à l’Université de Lille (1994-2003) et à l’Ecole normale supérieure (2003-2013) ; Myriam Khodri, Chercheur IRD, LOCEAN, responsable équipe VarClim ; Alan Kirman, Directeur d’études à l’EHESS, Membre de l’IUF, Professeur émerite à Aix-Marseille Université ; Etienne Klein, Directeur de recherches à l’INRA d’Avignon. ; Nicolas Kolodziejczyk, Chercheur en océanographie à l’Université de Bretagne Occidentale. ; Antoine Kremer, Directeur de recherche à l’INRA et travaille sur l’évolution des arbres en réponse aux changements environnementaux ; Fridolin Kwabia Tchana, Maître de Conférences, Université Paris Diderot, LISA ; Isabelle La Jeunesse, Chercheur Université de Tours, Maître de Conférences HDR CNRS ; Laurent Labeyrie, Professeur Honoraire Université Versailles Saint Quentin et Institut Universitaire de France, Co-Editeur du rapport GIEC 2007 ; Olivier Labussière, Chercheur CNRS ; Denis Lacroix, Responsable de la prospective à l’IFREMER ; Francis Laloë, Statisticien, directeur de recherche IRD (retraité) ; Guy Landmann, Chercheur ECOFOR ; Mathieu Laparie, Chercheur INRA ; Juliette Lathière, Chercheuse CNRS, LSCE ; Thierry Laugier, Chercheur IFREMER ; Marie Launay, Chercheur INRA ; Yann Laurans, Chercheur IDDRI biodiversité ; Jean-Paul Laurent, Chercheur CNRS ; Philippe Lavigne Delville, Chercheur IRD/UMR GRED, Université PAUL-VALERY ; Rémi Laxenaire, Doctorant au laboratoire de météorologie dynamique de l’Ecole polytechnique-ENS ; Alban Lazar, Océanographie-climatologue ; Claire Lazareth, Chercheuse IRD, LOCEAN ; Gilles Lazuech, Maître de conférences en sociologie à l’université de Nantes ; Nadine Le Bris, Sorbonne Université, Écologie et biogéochimie marine ; Jacques Le Cacheux, Professeur à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), Ecole nationale des Ponts et Chaussées (ENPC/Paristech) ; Gonéri Le Cozannet, Chercheur BRGM ; Alice Le Gall, Maître de Conférences UVSQ, LATMOS ; Priscilla Le Mézo, Post-doctorat en Espagne dans l’Université Autonome de Barcelone ; Julien Le Sommer, Chercheur à IGE/MEOM group ; Hervé Le Treut, Climatologue, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), membre de l’Académie des sciences. ; Nicolas Lebas, Ingénieur CNRS, LOCEAN ; Sébastien Lebonnois, Directeur de recherche CNRS, LMD ; Christophe Leboulanger, Chercheur IRD ; Théophile Lebrun, Apprenti ingénieur, CNRS, LOCEAN ; Jane Lecomte, Chercheur FRB ; Eric Lefevre, Chercheur CNRS ; Franck Lefèvre, Directeur de recherche CNRS, LATMOS ; François Lefèvre, Directeur de recherche, Inra ; Bernard Legube, Professeur émérite de l’Université de Poitiers (ENSIP, unité de recherche IC2MP) ; Raphaël Lelois, Chercheur en génétique des population, CBGP-INRA, Montpellier ; Jacques Lemoalle, Chercheur associé UMR G-Eau «Gestion de l’Eau, Acteurs et Usages» IRD ; Marion Lemoine-Schonne, Chargée de recherche CNRS, IODE Institut de l’Ouest, Droit et Europe ; Boris Leroy, Muséum National d’Histoire Naturelle ; Francoise Lescourret, Chercheur INRA ; David Levaï, Chercheur IDDRI Climat ; Marina Lévy, Directrice de recherche au CNRSDirectrice adjointe du département «Oceans, climat et ressources» de l’IRD ; Lionel Ley, Unité d’Expérimentation Agronomique et Viticole, INRA Colmar ; Alain Lipietz, Chercheur CNRS ; Camille Lique, Chercheur en océanographie physique à l’Ifremer ; Constantino Listowski, Post-doctorant CNES, LATMOS ; Cécile Llovel, Doctorante, thèse en cours sur l’impact du changement climatique sur les événements extrêmes du pourtour méditerranéen ; Pascal Jean Lopez, Dir. OHM Port Caraïbe UMR BOREA CNRS-7208/MNHN/UPMC/IRD-207/UCN/UA Muséum National d’Histoire Naturelle ; Pascal Lorance, Chercheur IFREMER ; Romain Lorrillière, Chercheur au laboratoire écologie, systématique et évolution de l’université de Paris Sud-Orsay ; Denis Loustau, Chercheur INRA ; Marie Lusson, Doctorante en sociologie des sciences au sein du laboratoire IRSTEA de Montpellier ; Olivier Magand, Chercheur CNRS ; Danièle Magda, Ecologue Directrice de recherches à l’INRA Toulouse ; Alexandre Magnan, Chercheur Iddri ; Elodie Magnanou, Equipe INTERMED – INTERactions Marines Évolution et aDaptation, Sorbonne ; Michel Magny, Directeur de Recherche CNRS ; Fabienne Maignan, Chercheuse au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement ; Pierre-Olivier Malaterre, Chercheur en hydrologie-hydraulique à Irstea ; Sandrine Maljean-Dubois, Directrice de recherche au CNRS (Aix-Marseille Université) ; Raphael Manlay, Chercheur AgroParisTech ; Jollivet Marcel, Chercheur université Paris Nanterre ; Eric Marcon, Directeur du centre AgroParisTech de Kourou en Guyane ; Emmanuel Marcq, maître de Conférences Université Versailles Saint-Quentin, LATMOS ; Audrey Marescaux, Doctorante CNRS, METIS ; Elisa Marguerit, Chercheur Agro Bordeaux ; Elisa Marguerit, Chercheur Agro Bordeaux ; Claire Marsden, Chercheur Montpellier SupAgro ; Beatrice Marticorena, Directeur de recherche CNRS, LISA ; Eric Martin, Chercheur Irstea ; Gabrielle Martin, Chercheur MNHN ; Véronique Martin-Jézéquel, Enseignante à l’Université de Nantes, Ecosystème et Bioproduction ; Emmanuel Martinais, Chercheur ENTPE ; Patricia Martinerie, chercheuse CNRS ; Ines Massiot, Chercheurs au CNRS sur les énergies photopholtaïques ; Valérie Masson-Delmotte, Chercheur IPSL ; Helene Mathieu-Subias, Chercheur à l’Etablissement Public Territorial du Bassin de l’Aude ; Sandrine Mathy, Directrice de recherche CNRS ; Olivier Maury, Directeur de Recherche à l’IRD ; Alain Mazaud, Chercheur CEA LSCE ; Hubert Mazurek, Ecologue et géographe, directeur de recherche à l’IRD ; David McKenzie, Directeur de Recherche CNRS ; Carlos Mejia, Ingénieur de recherche CNRS, IPSL-LOCEAN ; Angélique Melet, Chercheuse sur les variations du niveau de la mer, Mercator Ocean International) ; Laurent Memery, Chercheur CNRS ; Martin Ménégoz, Chercheur CNRS ; Michel Menvielle, Professeur Université honoraire, Université Paris Sud Orsay, LATMOS ; Philippe Méral, Directeur de recherche à l’IRD ; Bastien Mérigot, Maître de Conférences Université de Montpellier.Département d’enseignement Biologie-Ecologie de la Faculté des Sciences ; Liliane Merlivat, Directeur de recherche CNRS émérite, LOCEAN ; Nicolas Metzl, Chercheur LOCEAN ; Christine Meynard, Chercheur INRA ; Claude Miaud, Chercheur CEFE, EPHE, Montpellier ; Martine Michou, Chercheur CNRM ; jean-baptiste Mihoub, Chercheur MNHN ; Claude Millier, Chercheur INRA ; Laurence Millot-Cornette, Technicienne SU, METIS ; Bernard Moizo, Socio-Anthropologue IRD ; Eric Mollard, chercheur senior, spécialiste des conflits environnementaux dans les pays du sud ; André Monaco, Directeur de Recherche CNRS Emerite ; Marc Montadert, Office nationale de la chasse et de la faune sauvage ; Maurine Montagnat, Chercheuse CNRS ; Maurine Montagnat Rentier, Directrice de recherche CNRS, Institut des Géosciences de l’Environnement ; Virginie Moreaux, Postdoctorante, INRA/CNRS ; Jean-Louis Morel, Université de Lorraine ; Xavier Morin, Chercheur CNRS ; Vincent Moron, Professeur de géographie et climatologue à l’université d’Aix-Marseille ; Cindy Morris, Chercheur INRA ; Jean-Marie Mouchel, Professeur Sorbonne Université, UMR Metis ; Jean-Luc Mouget, Chercheur CNRS ; Michel Mouléry, Chercheur INRA ; Thierry Moutin, Professeur en chimie océanographique, à l’Institut OSU Pythéas ; Pierre Nabat, Chercheur CNRM ; Simon Nadel, Chercheur université de Lille ; Mireille Navarrete, Chercheur INRA ; Philippe Naveau, Chercheur CNRS, LSCE ; Julien Némery, Enseignant-chercheur, Grenoble-INP ; Christophe Nguyen-The, Chercheur INRA ; Deguines Nicolas, Docteur en écologie du Muséum national d’histoire naturelle ; Manuel Nicolas, Responsable du réseau de suivi à long terme des forêts RENECOFOR à l’ONF ; Valerie November, Directrice de recherche CNRSDirectrice du Laboratoire Techniques, Territoires, Sociétés (LATTS)Ecole des Ponts ParisTech/Université Paris-Est UMR CNRS 8134 ; Charles Obled, Professeur honoraire Grenoble-INP ; Jérôme Ogée, INRA Bordeaux Aquitaine ; Albert Olioso, Directeur de Recherche INRA ; Matilde Oliveri, Ingénieure d’études CNRS, LISA ; Nathalie Ollat, Co-coordinatrice d’une étude sur l’impact et l’adaptation de la filière Vigne et Vin en France ; Catherine Ottlé, Directeur de recherche CNRS, LSCE ; Chantal Pacteau, Directrice de recherche émérite au CNRS, Co-directrice du hub européen de l’Urban Climate Change Research Network ; Alain Pagano, Maître de conférences en écologie à l’université d’Angers ; Didier Paillard, Chercheur CEA, LSCE ; Jean Pailleux, Société Météorologique de France Météo et Climat ; Geremy Panthou, Physicien-Adjoint Université Grenoble Alpes ; Sophie Pardo, Enseignante-chercheuse en économie à l’université de Nantes ; Frédéric Parrenin, Directeur de Recherche CNRS ; Paul Passy, Post-doctorant CNRS, FIRE ; Andrea Pazmino, Physicienne adjointe UVSQ, LATMOS ; Marc Peaucelle, Post-doctorant UVSQ, LSCE ; Thierry Pellarin, Chargé de Recherche au CNRS ; Sylvain Pellerin, Directeur de recherches INRA, «Interactions Sol-Plante-Atmosphère» ; Dominique Pelletier, Chercheur à l’IFREMER ; Sophie Pelletier-Belamari, Chercheur CNRM ; Thierry Penduff, Océanographe physicien, Directeur de Recherche CNRS, Institut des Géosciences de l’Environnement (IGE), Grenoble ; Thierry Penduff, Directeur de Recherche au CNRS ; Pierrick Penven, Directeur de Recherche en Océanographie Physique-IRD ; Stéphanie Pérès, Scientifique LACCAVE (économiste à l’Université de bordeaux ; Thierry Perez, Directeur de Recherche CNRSInstitut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale ; Cathleen Petit, Chercheur INRA PACA ; Olivier Petit, Maitre de conférences en économie à l’Université d’Artois ; Jean-Robert Petit, Directeur de recherche émérite, CNRS ; Emeline Pettex, Chercheur en écologie marine à Cohabys (ADERA) à l’université de La Rochelle ; Christophe Peugeot, Hydrologue à l’IRD, laboratoire HydroSciences Montpellier ; Vincent Peyaud, Chercheur CNRS ; Véronique Peyrache-Gadeau, Chercheur université de Savoie ; Jean-Luc Peyron, Directeur d’ECOFOR ; Armelle Philip, Enseignant-chercheur, Université Grenoble Alpes ; Laurent Philippe, Maître de conférences, LERMA, Sorbonne Université ; Carole Philippon, Technicienne CEA, LSCE ; Nathalie Philippon, Chargée de Recherches CNRS, Climatologue ; Catherine Pierre, Directrice de recherche CNRS émérite, LOCEAN ; Marie Pinhas-Diena, Ingénieur de recherche, CNRS, IPSL ; Grégory Pinon, Maître de conférences à l’université Le Havre Normandie ; Florence Pinton, socio-anthropologue, professeure à Agroparistech et membre du comité de rédaction de la revue NSS ; Séverin Pistre, Professeur d’Hydrogéologie à l’université de Montpellier ; Valérie Plagnes, Professeur Sorbonne Université, METIS ; Nicolas Plain, Chercheur à l’université de Grenoble-Alpes ; Nicolas Plain, Doctorant à l’Université Grenoble Alpes ; Serge Planton, Chercheur Météo-France – Groupe d’étude de l’atmosphère météorologique (GAME) GIEC ; Riwal Plougonven, Professeur à l’Ecole polytechnique, directeur adjoint LMD ; Gaël Plumecocq, Chargé de recherches en science économique à l’INRA ; Benjamin Pohl, Chercheur CNRS / Laboratoire Biogéosciences, Dijon ; Michel Ponchet, Chercheur INRA ; Marc Pontaud, CNRM Directeur du CNRM ; Stéphane Ponton, Chargé de recherche à l’INRA Nancy Grand-Est ; Emmanuelle Porcher, Chercheur MNHN ; Philippe Possenti, Chercheur CNRS ; Célia Pouget, Chercheur INRA ; Frédéric Pouget, Maitre de conférences, Université de la Rochelle ; Jérôme Poulenard, Professeur de sciences des sols Université Savoie Mont- Blanc ; Stéphane Pous, Chercheur MNHN, LOCEAN ; Danièle Pro, Chercheur Université de Nantes ; Magali Proffit, Chercheur CNRS INEE CEFE ; Christine Provost, Chercheur CNRS ; Cécile Quantin, Professeure, GEOPS, Université Paris Sud ; Hervé Quénol, Climatologue au CNRS ; Patrick Queutey, Chercheur CNRS ; Bénédicte Quilot-Turion, Chercheur INRA ; Antoine Rabatel, Physicien-Adjoint à l’université Grenoble-Alpes ; Virginie Racapé, Chercheur Ifremer ; Mélanie Raimonet, Chercheur ECOLAB ; Karim Ramage, Ingénieur de recherche, IPSL ; Christophe Ramaux, Chercheur université Paris-1 ; Silvana Ramos Buarque, Chercheur CNRM ; Gilles Ramstein, Directeur de recherche CEA, LSCE ; Aleksandar Rankovic, Chercheur IDDRI ; Cyrille Rathgeber, Chercheur INRA Grand-Est Nancy ; Jonathan Rault, chercheur contractuel à l’IRD ; Ludovic Ravanel, Chercheur EDYTEM CNRS ; Florian Raymond, Post-doctorant, Université Grenoble Alpes ; Dominique Raynaud, Chercheur au CNRS ; Alice Recanati, Docteure, GEOPS, Université Paris Sud ; Magali Reghezza, Maître de conférences, ENS-PSL ; Flore Rembert, Doctorante Sorbonne Université, METIS ; Frédérique Rémy, Chercheur CNRS ; Catherine Renard, Chercheur INRA ; Jean-Baptiste Renard, Directeur de recherche au CNRS ; Claire Revol, Enseignante-chercheuse à l’Université Grenoble Alpes ; Pierre Ribstein, Professeur, Sorbonne Université, METIS ; Marion Richard, Chercheur en écologie marine ; Pierre Richard, Chercheur à l’université de La Rochelle ; Sophie Richard, Chercheur AgroParisTech – Campus de Montpellier ; Celine Ridame, Maître de Conférences, LOCEAN, SU ; Bernard Riera, Chercheur au CNRS ; Eric Rigolot, Directeur de l’UR 0629-INRA ; Jean-Daniel Rinaudo, Responsable du programme scientifique économie des milieux et des risques BRGM ; Eva Risch, Chercheur en sciences environnementales ; Catherine Ritz, Chercheur CNRS ; Rodrigo Rivera, Ingénieur recherche CEA, LSCE ; Marine Robuchon, Chercheur Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation (CESCO UMR 7204) & Biologie des Organismes et Ecosystèmes Aquatiques (BOREA UMR 7208) ; Guy Rodet, Chercheur INRA ; Christine Rollard, Chercheur au muséum national d’histoire naturelle ; Jean-Baptiste Romagnan, Chercheur IFREMER ; Josyane Ronchail, Chercheur LOCEAN ; François Rongère, Docteur, Université de Nantes ; Eric Rosenfeld, Maître de conférences à l’Université de La Rochelle ; Marie Roué, Directrice de Recherches Emerite, CNRS/MNHN ; Denis-Didier Rousseau, Chercheur Ecole normale supérieure laboratoire de Météorologie Dynamique ; Samuel Rufat, Université des Nations Unies, ancien observateur scientifique à l’UNFCCC. ; Françoise Ruget, Chercheur Bioclimatologie INRA ; Andrea Sabbio, Chercheur Ifremer ; Cassandre Saguet, Chercheur Ifremer ; David Salas y Mélia, Directeur du Groupe de Météorologie de Grande Echelle et Climat du CNRM ; Jean-Baptiste Sallée, Océanographe/climatologue au CNRS, et auteur principal du prochain rapport du GIEC ; Denis Salles, Directeur de recherche IRSTEA ; Jean-Michel Salles, Chercheur Supagro ; Elodie Salmon, Chercheur CDD, LSCE, LPC2E ; Arnaud Salvador, Doctorant, Univ. Paris-Sud, FAST, GEOPS ; Bernard Salvat, Professeur honoraire EPHE, PSL Research University ; Thibault Sana, Chercheur en Microbiologie et Immunologie à l’univeristé de Stanford ; François Sarrazin, Président du Conseil scientifique de la FRB ; Mathieu Saujot, Chercheur écologie et numérique IDDRI ; Joël Savarino, Chercheur CNRS ; Joël Savarino, Directeur de Recherche à l’Institut des Géosciences de l’Environnement/CNRS (Glaciologie) ; Paul Savary, Doctorant en écologie de l’Université de Bourgogne-Franche-Comté ; Vincent Scao, Ingénieur CEA, LSCE ; Frédéric Schmidt, Professeur Univ. Paris Sud, GEOPS ; Anna Schmitt, Doctorante, Université de Lorraine, INRA ; Laurent Schmitt, Chercheur à l’Unistra ; Franck Schoefs, Directeur de l’Institut universitaire mer et littoral ; Philippe Schoeneich, Professeur de géographie physique à l’Université Grenoble Alpes ; Marie-Hélène Schwoob, Chercheur IDDRI agriculture ; Bernard Seguin, Ancien chercheur de l’INRA ; Richard Sempéré, Directeur de recherches au CNRS et directeur de l’Institut Méditerranéen d’Océanographie ; Stéphane Sénési, Chercheur au CNRM ; Catherine Senior, Chercheur à l’IPSL ; Alexei Sentchev, Professeur d’Océanographie Physique à l’Université du Littoral – Côte d’Opale ; Pierre Sepulchre, Chargé de recherche au CNRS, LSCE ; Jacques Servain, Océanographe, Directeur de Recherche émérite de l’IRD ; Jérôme Servonnat, Chercheur-Ingénieur CEA, LSCE ; Geneviève Sèze, Chercheur au CNRS, LMD ; Yunne Shin, Chercheur à l’IRD ; Jean-François Silvain, Président de la Fondation de la recherche sur la biodiversité ; Guillaume Simioni, Chercheur à l’INRA ; Amélie Simon, chercheuse au laboratoire LOCEAN ; Guillaume Siour, Ingénieur de recherche au CNRS, LISA ; Myriam Slama, Post-doctorante à l’Université de Nantes ; Antoine Soulas, Chercheur à l’ENS ; Sabrina Speich, Chercheur à l’ENS ; Lucile Stahl, Juriste en droit de l’environnement ; Richard Stchépounoff, Chercheur au CNRM ; Frederic Suffert, Chercheur à l’INRA ; Benjamin Sultan, Directeur de recherche à l’IRD ; Tanguy Szekely, Chercheur en océanographie physique ; Sophie Szopa, Chercheur CEA, LSCE ; Alain Tabbagh, Professeur émérite, METIS ; Olivier Talagrand, Chercheur, IPSL ; Céline Teplitsky, Chargée de recherche au CNRS ; Laurent Terray, Chercheur au Cerfacs ; Pascal Terray, Directeur de recherche IRD, LOCEAN ; Jacques Theys, Ancien Directeur scientifique de l’Institut Français de l’Environnement ; Michel Thibaudon, RNSA Scientific Advisor ; Lebel Thierry, Directeur de recherche à l’IRD, ancien directeur du LTHE (qui a fusionné avec le LGGE pour formé l’Institut des Géosciences de l’Environnement à Grenoble), et membre du CNFCG (Comité National Français sur les Changements Globaux ; Virginie Thierry, Chercheur au Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale à Brest ; Vincent Thieu, Maître de conférences Sorbonne Université, METIS ; Patrice This, Directeur UMR AGAP (Amélioration Génétique et Adaptation des Plantes) INRA ; Helene Thomas, Chercheur à l’Université de La Rochelle ; Yoann Thomas, Chargé de recherche à l’IRD ; Soeren Thomsen, Chercheur à LOCEAN ; Sylvie Thoron, Professeur d’économie à l’Université Paris Est Créteil ; Xavier Timbeau, Directeur Principal de l’OFCE ; Marta Torre-Schaub, Directrice de recherches au CNRS, directrice du GDR ClimaLex, Enseignante à L’Université Paris 1 ; Jean-Marc Touzard, Economiste, co-coordinateur du programme de l’INRA sur vin et changement climatique (LACCAVE) ; Yves Tramblay, Chercheur HydroSciences Montpellier IRD ; Paul Tréguer, Chercheur à l’université de Brest ; Anne-Marie Treguier, Directrice de l’Institut Universitaire Européen de la Mer à Brest. ; Sébastien Treyer, Directeur des programmes à l’IDDRI ; Aline Tribollet, Biologiste océanographe IRD, UMR IPSL-LOCEAN ; Bruno Turcq, Directeur de Recherche IRD, Directeur Adjoint LOCEAN ; Victor Turpin, Ingénieur CNRS, LOCEAN ; Gaëlle Uzu, Chercheuse IRD ; Georges Vachaud, Directeur de recherche émérite au CNRS ; Marie Vagner, Chercheuse au CNRS ; Julie Vaillé, Chercheur à l’IDDRI ; Anne-Charlotte Vaissière, Chercheuse au CNRS ; Lola Vallejo, Directrice du programme climat de l’IDDRI ; Cornelis van Leeuwen, Professeur de viticulture à Bordeaux Sciences Agro-ISVV. ; Martin Vancoppenolle, Chercheur au CNRS, LOCEAN ; Robert Vautard, Chercheur au Laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement ; Olivia Venot, Chercheur au Laboratoire Inter-Universitaire des Systèmes Atmosphériques ; Loup Verlet, Physicien ; Aurélie Verney-Carron, Maître de conférences à l’Université Paris-Est Créteil, LISA ; Simon Verrier, Océanographe au CNRS, Institut des Géosciences de l’Environnement ; François Veynandt, Chercheur à l’AEE INTEC ; Jessica Vial, Post-doctorante au Max Planck Institute for Meteorology à Hambourg ; Lucie Vignes, Doctorante chez LOCEAN-IPSL ; Eric Villenave, Enseignant-chercheur au CNRS ; Fabrice Vinatier, Chercheur à l’INRA ; Théo Vischel, Enseignant-chercheur à l’Université Grenoble Alpes ; Chloé Vlassopoulos, Professeur à l’Université de Picardie Jules Verne ; Didier Voisin, Professeur à l’Université Grenoble Alpes ; Florence Volaire-Soltani, Chercheur à l’INRA Montpellier ; Claire Waelbroeck, Directeur de recherche au CNRS, LSCE ; Henri Waisman, Chercheur à l’IDDRI ; Philippe Waldteufel, Directeur de recherche honoraire au CNRS, LATMOS ; Samuel Weber, Doctorant à l’Université Grenoble Alpes ; Alain Weill, Directeur de recherche émérite au CNRS, LATMOS ; Jean-Pierre Wigneron, Chercheur à l’INRA ; David Wilgenbus, Astrophysicien, Fondation la main à la pâte ; Lisa Wingate, Chercheur, INRA Bordeaux ; Guy Wöppelmann, Université de la Rochelle, laboratoire LIENS ; Christophe Yvon, Chercheur à l’Université des Antilles, LC2S ; Diane Zarzoso-Lacoste, Biologiste, Université Paris-Sud ; Isabella Zin, Enseignante-Chercheur à l’UGA, Grenoble INP/ENSE3.

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Le tribunal administratif rétablit le « Calais vegan festival »

La justice administrative saisie en urgence a tranché : l’initiative festive-commerciale Calais vegan festival doit avoir lieu. Néanmoins, la décision du juge des référés est une victoire en trompe-l’oeil pour les vegan. En effet,s’il s’agit bien d’une victoire juridique pour l’organisation du festival, l’ordonnance du juge administratif fait plus qu’enfoncer un coin dans le caractère alternatif du veganisme.

Pourtant, de part ses conséquences sur la vie quotidienne, le veganisme comme pratique écologique et comme éthique envers les animaux doit être discuté au sein du peuple dans toutes ses dimensions pour pouvoir s’affirmer largement.

Voilà la mécanique des arguments juridiques retenus par l’ordonnance de référé.Le juge considère que la Mairie de Calais a abusé de son droit de refuser la location de la salle en se retranchant derrière le risque de trouble à l’ordre public, sans pouvoir démontrer qu’elle n’était pas en mesure d’assurer la sécurité.

En pratique, la justice retient que le refus de louer la salle revient à interdire le festival, cette mesure doit dès lors être vue comme une mesure de police administrative. Cette mesure de police administrative constitue une entrave, manifestement illégale, à l’exercice de la liberté d’expresion et la liber du comerce et de l’industrie.

Pour soutendre son raisonnement, le juge valide le fait que les personnes morales (associations et sociétés commerciales) qui organisent et participent à ce festival doivent être dissociées des personnes qui ont commis les dégradations des commerces de bouche à Lille. C’est le professionnalisme des organisateurs (présence d’agents de sécurité) et le caractère marchand de l’évènement (présence de sociétés commerciales et entrée payante à la salle) qui a convaincu le juge que la Mairie devait assurer sa part de sécurité et accéder à leur droit.

Le tribunal marque ici une différence nette entre la nature du festival et la « détérioration de devantures de commerces spécialisés dans la vente de produits alimentaires d’origine animale par quelques activistes se réclamant de la défense des animaux ». L’organisateur du festival s’est par ailleurs empressé de jouer la corde de la dissociation et du pacifisme à la fois béat et commercical.

« Nous invitons toutes les personnes pacifistes, quelles que soient leurs idées, à venir à notre événement qui se veut amical, familial, informatif et non-violent. Venez découvrir de la nourriture, des boissons, des cosmétiques, des produits d’hygiène et ménagers, de la décoration, etc. Il y aura aussi des associations, des conférences, des ateliers, un espace pour les enfants, des tables & des chaises pour déguster les bons petits plats ou pour se reposer (…).

Nous demandons aux vegans et aux non vegans qui ont de la haine en eux de ne pas venir, car notre philosophie est basée sur le respect d’autrui, qu’il/elle soit humain-e ou animal-e. Ne venez pas pour provoquer : personne n’y gagnerait. »

L’ordonnance de référé enjoint donc, à titre principal, la Mairie de permettre l’organisation du festival au forum Gambetta ce 8 septembre. Et cette solution est vue comme une victoire. De fait, c’est bien la victoire des organisateurs et des personnes morales participantes. Mais, est-ce une victoire du veganisme ?

On peut surtout affirmer qu’il y a là un précédent facheux. Les mairies ou les loueurs de salles privés ne manqueront pas de soumettre les vegans à tout un tas de conditions censées garantir la sécurité. Mais surtout, cette décision de justice est de nature à accentuer la division existant déjà dans le mouvement vegan.

Le veganisme vécu comme un activisme au profit des animaux et contre l’industrie appuyée sur l’exploitation animale ne pourra plus trouver de soutien de la part des associations et des entreprises qui cherchent la reconnaissance des institutions.

Et puis, sur le fond, la raison pour laquelle les arguments de l’association ont prospéré est que la Mairie aurait entravé l’exercice de la liberté d’expression des vegans. Il s’agit là d’une posture libérale et non d’un véritable soucis démocratique. Ce que valide le juge, c’est l’apparence de débat garanti par la possibilité de l’expression d’une pluralité d’opinions. Les chasseurs et les bouchers doivent pouvoir manifester leur opposition et, parallèlement, les vegan doivent pouvoir tenir des stands pour vendre leurs produits.

Farce !

L’enjeu est bien au delà de ces libertés de pure forme. Au travers du veganisme, il est question du sort des animaux, des élevages, de l’industrie agroalimentaire, du devenir des industries des sous-produits animaux. Les opposants ne s’y sont pas trompés. Ils voient dans le veganisme une menace pour leurs revenus, mais aussi la négation de ce que certains considèrent comme des pratiques traditionnelles, un pan de la culture française.

L’Etat cherche à faire l’économie de l’affrontement des idées. En intégrant la frange la plus policée des vegan, ceux qui ont des visées commerciales, institutionnelles ou tout simplement une quête de renommée, la bourgeoisie choisit parmi les pratiques du veganisme celles qui sont strictement compatibles avec son mode de vie.

Le bon vegan sera le commerçant et le conférencier bon teint, ou même l’activiste bruyant et caricatural. Le veganisme sera voué au commerce de niche et à l’élite spirituelle, ou bien à un folklore répétitif et sans perspective. En garantissant à ceux-ci des droits à la condition qu’ils rejettent les vegan les plus vindicatifs, l’Etat joue son rôle de diviseur et de vecteur du libéralisme.

La question végane ne peut avoir de sens, inversement, que dans le développement de la conscience démocratique, pour que les questions véritables puissent être discutées dans la population, afin d’interroger la vie quotidienne, l’emprise terrible des industriels sur la production de nourriture, le sort effroyable réservé aux animaux, la barbarie qui irrigue les racines de la culture de notre pays.

Cela présuppose, indubitablement, une hostilité sans compromis avec les forces réactionnaires et les monopoles, sans quoi tout est vain.

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Agression de militants One Voice devant un cirque

Hier matin, des militants de l’association One Voice se sont rendus devant le cirque Muller à Narbonne dans le cadre d’une manifestation pacifique et autorisée. Cette démonstration s’inscrit dans le cadre d’une campagne pour la libération d’un hippopotame, « Jumbo », et son transfert dans un sanctuaire.

One Voice Jumbo

Jumbo et le cirque Muller

Jumbo est un hippopotame qui est maintenu en captivité par un cirque, dans de terribles conditions. Dans la nature, un tel animal passe la majeure partie de son temps dans l’eau. Jumbo, ne peut pas se baigner et est simplement aspergé d’eau lors de sa sortie quotidienne d’une demi heure. De plus, son alimentation n’est pas adaptée et une fois sa sortie quotidienne terminée, il retourne dans un espace clos.

Maintenir un animal en captivité est en soi un acte de grande cruauté, mais le faire dans de telles conditions est tout simplement barbare.

L’association One Voice a ainsi mandaté un enquêteur et un vétérinaire afin d’établir un constat sans appel concernant Jumbo. La manifestation d’hier matin ce situe donc dans ce cadre, et d’une manière plus générale pour l’interdiction des cirques avec animaux.

One Voice à Narbonne

L’association a filmé la manifestation qui n’aura pas pu arriver à destination. Quelques personnes, visiblement liées au cirque, voient la manifestation arriver devant le cirque. L’un d’entre elle va immédiatement à la rencontre des manifestants, leur ordonne de partir en arrachant des pancartes et commence à s’en prendre à eux.

Des pancartes ont ainsi été saisies de force, le téléphone servant à filmer a été endommagé et les manifestants violemment pris à parti. La vidéo ne dure que deux minutes mais montre très bien de quel côté est la violence : celui du cirque.

Elle montre également que cette même personne ne voit aucun problème à envoyer un adolescent au contact pour l’aider à saisir des pancartes et à chasser les militants de l’association. La mentalité arriérée et barbare de ce milieu fait, malheureusement, encore parler d’elle.

La porte parole a annoncé sur Twitter que les manifestations ont été entendus par la police.

One Voice Narbonne

Réaction du cirque et propos mensongers

Quelques heures après l’incident, le journal La Dépêche a publié un court article sensé présenté la situation. Le problème est qu’il accorde beaucoup de crédit aux propos de Franck Muller, patron du cirque.

Celui-ci n’hésite pas à affirmer :

  • que des manifestants ont essayé d’ouvrir des cages et de libérer des animaux (« Mais enfin, on ne libère des autruches, des zèbres, des chameaux, qui pèsent une tonne, comme ça en ville ! »),
  • que les manifestants s’en sont pris à un enfant de douze ans (« Enfin, ces gens s’en sont pris à mon fils de 12 ans. Il est couvert d’hématomes. Il était assis sur la barrière et ils l’ont fait tomber… »).

Une militante a décrit la manifestation et a réagi aux accusations de Franck Muller, dans le journal l’indépendant :

« Il faut savoir que One Voice est une association non-violente. Pacifique. Nous manifestons toujours avec des banderoles et en silence.

Au printemps dernier, nous avions manifesté devant le crique la Piste aux étoiles à Montredon-des-Corbières, et tout s’était bien passé. Nous nous sommes présentés ce matin devant 100% Cirque avec une autorisation de la préfecture. Nous étions une vingtaine. Malheureusement, sur place, il n’y avait pas la police parce qu’elle était occupée à gérer des incidents survenus sur un vide-greniers et provoqués par quelqu’un du cirque justement…

Aucun de nous, personne n’a tenté de libérer les animaux. Jamais de la vie. Et personne, absolument personne, n’a touché ce garçon de 12 ans. Moi, je n’avais jamais vu autant d’agressivité, autant de violences. Nous étions une majorité de femmes, ils nous ont frappées, ils se sont attaqués à nous, ont cassé des lunettes, des téléphones portables. Ils ont menacé de sortir des fusils.

Nous les avons croisés, à nouveau, à l’hôpital, car une militante a été blessée, et devant le commissariat… Nous avons porté plainte. Ils nous ont menacés de représailles… Nous ne sommes restés sur place que quelques secondes, devant le cirque.. Nous avons eu peur vraiment. On ne pensait qu’à une chose devant ce déferlement de violences, à s’enfuir! »

L’association One Voice a réagi très rapidement a annoncé qu’elle compte porter plainte pour « pour diffamation, dénonciation calomnieuse & pour atteinte à la liberté de manifester ».

One Voice Narbonne

Les animaux n’ont rien à faire dans des cirques

La place d’un hippopotame, d’un tigre et de n’importe quel animal de cirque est dans son milieu naturel. Maintenir un animal en captivité et le briser afin qu’il réalise des « tours » ou simplement que sa simple présence serve d’attraction est inacceptable. Comment prétendre vivre dans un pays civilisé lorsque de telles situations existent encore ?

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Le « Calais Vegan Festival » annulé sous la pression réactionnaire

Le festival devait rassembler plusieurs centaines de visiteurs autour du mode de vie vegan (c’est-à-dire exempt de toute exploitation animale). Les visiteurs devaient, d’après le site internet de l’association, « découvrir des stands de nourriture, boissons, mode, décoration, hygiène, beauté, associations, etc. »

Les organisateurs ont dû annuler l’événement pour des raisons matérielles. Ils se sont purement trouvés privés de lieu. La mairie, propriétaire de la salle, a décidé d’en annuler la location.

La Mairie de Calais s’explique au travers d’un communiqué lapidaire. Elle dit avoir reçu des informations laissant penser que des troubles à l’ordre public étaient à craindre. C’est donc pour des raisons de sécurité qu’elle a décidé d’annuler l’évènement.

Elle précise, de manière assez maladroite, que la décision n’a rien à voir avec la nature du salon, c’est-à-dire avec le veganisme. Or, si la Mairie a reçu des menaces, c’est bien par rapport au thème du salon, c’est évidemment en raison du veganisme, sinon pourquoi ?

L’arrière-plan est d’ailleurs donné, sans filtre, par les perturbateurs eux-mêmes. Ainsi, le président du syndicat patronal des bouchers-charcutiers traiteurs du Nord endosse publiquement (ses propos sont repris par le journal Libération) la responsabilité des menaces en réaffirmant l’intention de « l’ensemble des acteurs autour de l’alimentation » d’aller « au contact » des vegans.

Les organisateurs comme les participants annoncés à l’événement (qui s’apparente plus à un salon professionnel qu’à un rassemblement d’activistes) rejettent quant à eux toute intention violente.

L’éditorialiste du journal local Nord Littoral avait, début juillet, annoncé la tenue du salon. Il rappelait le contexte tendu quelques jours après que les bouchers aient demandé la protection du Ministère de l’Intérieur suite à des dégradations volontaires de boutiques à Lille. Le journaliste en appelait naïvement au vivre-ensemble et concluait par une pirouette se voulant humoristique : « si vous n’êtes pas vegan, n’en faites pas un steak! »

A la lecture de ces lignes, le président de la fédération nationale des chasseurs avait réagi le jour-même avec virulence sur les réseaux sociaux. Il se positionnait sur le terrain politique de l’opposition au véganisme, lançant un appel du pied aux commerçants liés à la question animale.

La décision municipale ayant entraîné l’annulation du festival vegan est d’une portée bien supérieure à la simple gestion locale et la Maire de Calais est une élue habituée aux situations de violences ouvertes en pleine rue.

Face à cette menace de trouble à l’ordre public, l’État dispose des moyens nécessaires. La Ville de Calais pourrait s’en saisir. Or, tel n’est pas le cas. La Ville a donc fait un choix délibéré, celui de ne pas résister aux menaces et de ne pas assurer la sécurité du salon.

La Maire de Calais a cédé à la pression politique exercée par l’alliance des commerçants du secteur industriel utilisant des animaux et des chasseurs, qui esquisse un front de la réaction opposé à toute réflexion et intervention sur la question des animaux et de l’écologie.

Ils veulent par là maintenir un certain rapport aliénant aux campagnes et à la nature, afin de maintenir la chape de plomb de la France profonde sur les mentalités.