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Une terrible peste intellectuelle

En France, 2,5 millions de personnes sont allées au cinéma voir le film Deadpool et Wolverine, sorti le 24 juillet 2024. Cela exprime un niveau de régression et de stupidité effarant. Ce qui est marquant toutefois, c’est le mélange totalement improbable des genres, puisque le personnage de Deadpool se veut « amusant » alors que celui de Wolverine se veut profondément sombre.

C’est exemplaire de comment le capitalisme est obligé de tout mélanger pour maintenir l’intérêt, au prix du crétinisme. Aux Jeux olympiques, on a vu la même chose avec la présence du breakdance comme discipline.

Tout est assimilé, récupéré, mélangé à tout et n’importe quoi, refait et refait et refait. Tout ce qui relève du passé est également passé à la moulinette de l’infantilisme et de la débilité. Les films Furiosa, une saga Mad max et Alien : Romulus sont des caricatures de caricatures des films d’origine, au point d’être impossible à regarder pour qui a un cerveau. Et pourtant, ça marche commercialement !

C’est que le capitalisme qui récupère tout fait face à des consommateurs délavés. Et cela dans tous les domaines, jusqu’à l’absurde. Prenons un exemple avec la grande nouvelle scientifique de l’été. Une étude de la revue Nature prétend que la pierre dite d’autel de Stonehenge viendrait d’Écosse, à 750 kilomètres de là.

La raison est la similitude à 95 % des roches. Sauf que les 5 % restants pèsent de tout leur poids, ce qui aurait dû sauter aux yeux. La pierre en question fait en effet six tonnes, pour des mesures de 4,9 mètres, sur 1 mètre et 0,5 mètre. Stonehenge ayant entre 3 et 5000 ans, seul un scientifique qui a basculé dans le formalisme peut se dire que puisque les statistiques le disent, alors peu importe comment les êtres humains peuvent avoir transporté ça !

D’où la solution miracle : la mondialisation capitaliste existait déjà à l’époque. Eh oui, on lit par exemple dans un article, mais c’est la thèse générale dans tous ceux qui en parlent :

« Selon les chercheurs, le fait qu’un bloc de cinq mètres sur un mètre ait pu traverser la majeure partie du Royaume-Uni indique que la société dans les îles britanniques à l’époque néolithique était très organisée et connectée. »

Donc, nos ancêtres de Stonehenge adorant le soleil, sans savoir ni lire ni écrire, ne laissant aucune trace en termes de culture et de traditions de leurs activités (on est à l’âge de pierre!), aurait été très « organisés » et « connectés », avec une civilisation avancée de la taille d’un pays, sans qu’on l’ait jamais su. C’est digne de la série de la théorie des  » anciens astronautes ».

C’est tellement fou que les chercheurs ont dû inventer la conception d’un transport par bateau pour essayer de rendre un peu crédible la thèse.

Et c’est partout ainsi : le capitalisme est un serpent qui se mord la queue. L’exemple de cet été avec Le Monde doit à ce titre servir d’exemple pour d’éventuelles discussions. C’est tellement énorme que cela dit tout.

Il s’agit de cinq articles au sujet de la ville hittite de Kanesh, qui valent leur pesant d’or. On parle ici de 22 000 textes datant de 1920 avant notre ère à 1850 avant notre ère, soit une période relativement courte.

Une tablette des recettes dépenses du convoi d’un marchand assyrien retrouvée à Kanesh

Voici les présentations des articles, qui à elles seules sont délirantes de par leur conception : le capitalisme mondialisé, inclusif, avec ses migrants, aurait déjà existé il y a des milliers d’années !

Le trésor turc antique de la « colline de cendres »

« Les lettres de Kanesh » (1/5). A la fin du XIXᵉ siècle, des paysans anatoliens découvrent sous leurs champs des tablettes d’argile imprimées d’écritures cunéiformes vieilles de 4 000 ans. Ces milliers de textes sortis de terre forment la plus ancienne et volumineuse archive de documents privés de l’humanité.

Quinze siècles avant Athènes, un semblant de démocratie en Assyrie

« Les lettres de Kanesh » (2/5). Les quelque 22 000 tablettes d’argile découvertes dans les ruines de la cité anatolienne de Kanesh, il y a quatre mille ans, donnent un aperçu fascinant de l’organisation d’une grande ville de l’âge du bronze, qui n’est pas sans rappeler la démocratie athénienne.

A l’âge du bronze, des fondamentaux de l’économie de marché déjà présents dans la société assyrienne

« Les lettres de Kanesh » (3/5). Les textes trouvés dans les ruines de Kanesh montrent qu’une certaine idée du marché existait déjà au XXᵉ siècle avant notre ère, dans le Croissant fertile : le marché et sa régulation par les autorités, le capital, le taux d’intérêt, la monnaie, l’entreprise et même la fraude fiscale…

Il y a 4 000 ans, la grande liberté des femmes assyriennes

« Les lettres de Kanesh » (4/5). Des tablettes retrouvées à Kültepe ressort une société bien plus égalitaire que ce que laissent penser les clichés associés à des sociétés antiques forcément rétrogrades.

Le mélange des cultures, ciment du « vivre-ensemble », à l’âge du bronze

« Lettres de Kanesh » (5/5). Les milliers de tablettes découvertes dans les ruines de la cité anatolienne de Kanesh permettent d’entrevoir les formes que pouvait revêtir le « vivre-ensemble », à l’âge du bronze, il y a quatre mille ans.

On est là dans la propagande capitaliste la plus brutale. Qu’on ne parle pas de « science » au-dessus de la bataille des idées, une telle chose n’existe pas, toute interprétation des phénomènes obéit à une conception du monde. Pour que la science soit réellement la science, il faut une vision correcte du monde.

Or, le capitalisme est décadent, il tente de maintenir sa propre survie dans le futur en disant qu’il était là dans le passé, qu’il a toujours été là. Voilà comment une période d’esclavagisme se voit transformé en capitalisme libéral mondialisé.

Le Monde explique donc qu’en Mésopotamie, il y a pu y avoir des cités-Etats gouvernées par une  » assemblée », oubliant l’esclavage de la grande majorité, comme d’ailleurs pour Athènes. La démocratie est pour les classes dominantes seulement : voilà le point de vue des historiens bourgeois, qui ne se placent jamais du point de vue du peuple.

Le subjectivisme règne en maître afin d’asseoir les points de vue bourgeois. Les tablettes d’argile d’il y a 4 000 ans ne mentionnent pas les habits des femmes ? C’est qu’il n’y avait pas d’habits obligatoires pour les femmes. Certaines femmes quittent leur mari dans quelques tablettes ? Toutes les femmes pouvaient le faire à l’époque comme elles le voulaient. Les lettres ne parlent pas de tensions inter-communautaires ? C’est qu’il n’y en avait pas, etc.

Il ne s’agit pas ici d’anecdotes, mais d’une terrible peste intellectuelle, qui contamine toutes les couches intellectuelles bourgeoises. Le subjectivisme prédomine, l’incapacité à disposer d’une rigueur intellectuelle est la norme. Cela correspond au rejet du matérialisme, de la lutte de classes, du principe de transformation qu’est la dialectique de la vie.

Rien ne peut sortir de productif de la société bourgeoise, seulement beaucoup de bruit et de choses pittoresques jusqu’à l’absurde qui profitent de la richesse matérielle actuelle. Le prolétariat doit lever la bannière de la culture et de l’intelligence contre le nivellement par le bas imposé par la bourgeoisie !

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La bienveillance du Socialisme et non la société inclusive de la bourgeoisie libérale

Nous republions ici l’article en exergue de la revue pdf Crise numéro 27, de juillet 2024. Il a eu un écho marquant car il confronte bien deux approches différentes par principe. Soit on veut changer les choses dans le capitalisme, en termes individuels. Soit on veut une nouvelle humanité, une humanité socialiste !

***

L’une des plus grandes batailles idéologiques à mener est celle contre la fausse bienveillance de la société capitaliste européenne. L’Union européenne propose un « modèle » qui n’est pas seulement social, en effet. On a largement dépassé le cadre de l’État-providence, avec des aides sociales, des assurances-chômage, une aide hospitalière systématique.

Il y a désormais à l’arrière-plan toute une idéologie de l’inclusivité. Les handicapés, les LGBTQQIAAP (gays, lesbiennes, trans, non-binaires, pansexuels, etc.), les personnes droguées, les sans-papiers, les vegans, les musulmans, les immigrés… sont tous mis à contribution en tant qu’« individus » pour être identifiés comme « marginalisés ». Partant de là, le capitalisme exige une plus grande « ouverture » à leur égard et c’est la base de tout un état d’esprit libéral à tous les niveaux, produisant un relativisme généralisé.

Ce relativisme n’est bien entendu pas mis en avant comme libéral, bien qu’il le soit fondamentalement. Il est mis en avant comme progressisme, comme approche permettant d’élargir les acquis, d’élargir les droits.

En d’autres termes, le capitalisme a profité de la méconnaissance du matérialisme dialectique par les masses, de l’impact du « positivisme » bourgeois rejetant la Nature, pour instaurer et systématiser le droit dit positif, car il « ajoute » des droits en s’appuyant sur les nouvelles possibilités sociales.

Comme c’est le capitalisme qui domine socialement, ces droits nouveaux ont forcément été soumis à celui-ci. En apparence, pourtant, cela donne l’impression d’être bienveillants. Et voilà comment, dans des pays ayant pourtant une vraie tradition ouvrière comme la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Italie, le « peuple de gauche » s’est vu transformé en une masse informe d’individus « tolérants » acceptant toutes les ouvertures d’esprit proposées par le capitalisme.

Pourquoi le processus a-t-il été si efficace ? C’est que dans une société de consommation, lorsque les gens achètent quelque chose, ils ont désormais largement les moyens de le faire.

Il leur semble alors non pas qu’il y a le capitalisme dans leur action d’acheter, mais une sorte de troc généralisé.

Lorsqu’on achète une marchandise, c’est en échange de ce qu’on a soi-même produit. Le capitalisme a produit l’idéologie des consommateurs incapables de voir le mode de production, car ils raisonnent en termes d’individus.

Voici comment les consommateurs voient les choses. La citation est tirée d’une lettre à Friedrich Engels du 11 juillet 1868, où Karl Marx cite Theodor Schmalz, se moquant ensuite de sa lecture de l’économie comme d’une sorte de troc généralisé.

« Le travail d’autrui en général ne produit jamais pour nous qu’une économie de temps, et [que] cette économie de temps est tout ce qui constitue sa valeur et son prix.

Le menuisier, par exemple, qui me fait une table, et le domestique qui porte mes lettres a la poste, qui bat mes habits, ou qui cherche pour moi les choses qui me sont nécessaires, me rendent l’un et l’autre un service absolument de même nature ; l’un et l’autre m’épargne et le temps que je serais oblige d’employer moi-même a ces occupations, et celui qu’il m’aurait fallu consacrer a acquérir l’aptitude et les talents qu’elles exigent. »

C’est là une conception erronée, car il y a incompréhension de l’importance collective de l’économie. Il n’y a pas que des moyens de production, il y a production des moyens de production ; il y a la classe ouvrière dont le travail exploité est la base de la richesse réelle.

Le consommateur individualisé du capitalisme moderne ne saurait voir cela toutefois. C’est par là qu’il y a une convergence fondamentale entre le libéralisme culturel du « peuple de gauche » en général, qu’il imagine « progressiste » et « moderne », et le capitalisme dans sa version la plus performante, la plus rapide, la plus impersonnelle et en même temps la plus « ciblée ».

C’est le capitalisme cosmopolite de McDonald’s, Instagram, Uber Eats, Amazon, Apple… qui sont capables à la fois de proposer des produits spécifiques au consommateur et, en même temps, d’être le plus neutre, le plus accessible possible.

L’idéologie de la consommation est celle d’une société sans rivages, sans frontières internes, composées d’une multitude d’êtres humains individualisés, atomisés. Le terme de société est en réalité même superflu, car on parle d’une sorte de vaste agrégat, d’une entité qui n’existe que par le flux et le reflux des actions individuelles.

Margaret Thatcher avait, la première, conceptualisé cette vision du monde, de manière fameuse. Occupant le poste de Premier ministre au Royaume-Uni, elle déclara la chose suivante dans un magazine féminin :

« Ils font reposer la responsabilité de leurs problèmes sur la société. Et, vous savez, je ne vois rien qu’on puisse appeler ‘la société’. Il existe des individus, hommes et femmes, et il existe des familles.

Et aucun gouvernement ne peut rien faire, sauf à travers les gens, et les gens doivent s’occuper d’abord d’eux-mêmes. Il est de notre devoir de prendre soin de nous et, par la suite, de nous occuper aussi de nos voisins. »

Margaret Thatcher était haïe par le « peuple de gauche » à l’époque, et pourtant dans ce qu’il est devenu, le « peuple de gauche » s’est aligné sur Margaret Thatcher. Il considère que chacun peut faire ce qu’il veut, du moment qu’il n’y a pas de préjudice pour autrui.

Il n’y aurait pas de morale universelle, pas de valeurs universelles en général, et même oser s’imaginer qu’il y en a serait réactionnaire. La bataille serait d’ailleurs celle entre les fermés d’esprit et ceux qui, inversement, ont l’esprit ouvert.

L’écriture inclusive est un excellent exemple de cet « esprit ouvert », dont le maître mot est l’inclusivité. Le principe est, en effet, non plus de changer les choses, mais de les accepter.

Il faut inclure les gens tels qu’ils sont, et l’humanité n’a pas à être transformée.

C’est pourquoi le strict équivalent de Margaret Thatcher, sur le plan de la promotion du libéralisme culturel, pour la France, est Simone Veil. Cette figure de la droite française, dans sa version la plus libérale, est présentée comme une figure féministe, car elle a porté la loi autorisant l’avortement, en tant que ministre de la Santé.

Cependant, dans son discours, elle souligne bien que la situation est anarchique, qu’il y a des centaines de milliers de femmes qui avortent chaque année et que la situation ne peut plus durer. Il faut donc accompagner l’évolution sociale en l’acceptant.

Simone Veil ne parle pas de l’avortement en ce qu’il est, ni des femmes en général : elle ne pose pas la question de manière matérialiste et démocratique.

Elle parle uniquement de la détresse des femmes dans une situation où la loi est systématiquement « bafouée ».

En apparence, cela a l’air activiste, féministe, car on prend parti pour les femmes. En réalité, il n’y a pas de contenu, c’est un accompagnement du capitalisme par le capitalisme.

C’est un exemple du droit positif, où ce n’est pas le contenu qui compte, mais l’existence de gens dans une certaine situation, à qui il faut reconnaître des droits. Il ne s’agit pas de considérer comme bonne ou mauvaise la situation de ces personnes : il faut bien insister dessus, la démarche ne consiste pas à juger.

Pour le droit positif capitaliste, il ne s’agit pas de dire si fumer du cannabis est bien ou pas. Cela peut être considéré comme mauvais, d’ailleurs. Pour autant, s’il y a une situation qui l’exige, alors fumer du cannabis peut être un droit à acquérir.

Le capitalisme fonctionne, avec le droit positif, comme une bourse aux actions, où s’il y a un marché, alors il doit y avoir reconnaissance.

Pour le droit positif capitaliste, il ne s’agit ainsi pas de dire si un couple homosexuel ayant utilisé une femme dans un pays étranger comme « mère porteuse » a bien fait ou pas. Si l’on prend l’exemple français, la loi l’interdit en France d’ailleurs. Par contre, ce qui compte, c’est de reconnaître les deux membres de ce couple comme « parent » sur le plan légal. Ce que fait la France, qui pourtant interdit la démarche sur son propre territoire.

Pareillement, pour le droit positif capitaliste, il ne s’agit pas de dire qu’il faut être vegan ou pas, car c’est un choix « individuel ». Par contre, il y a une situation particulière pour les animaux, et le droit positif peut « intervenir ». De par la démarche, on comprend qu’il s’agit uniquement des animaux à destination humaine, et jamais des animaux sauvages, car le droit positif ne peut pas reconnaître la Nature.

Il n’est pas difficile de voir la dimension idéologique de la démarche du droit positif, et pourquoi justement l’accent est mis sur les droits d’une personne musulmane, ou trans, ou sans-papiers, ou droguée, ou handicapée, ou tout ensemble. Il s’agit seulement de reconnaître la différence. C’est là où c’est pervers : en l’absence de contenu, la mise en valeur de la différence permet au capitalisme de séparer, d’atomiser, en se prétendant bienveillant.

Toute la dynamique de l’Union européenne, au niveau des institutions comme des entreprises, œuvre en ce sens « inclusif ». C’est, comme on le sait, également le cas aux États-Unis, dans les universités et les grandes entreprises, les institutions et l’armée.

L’atomisation mise sur les critères suivants : le genre (qui remplace le sexe), l’identité de genre (ce qui ajoute un palier dans la remise en cause de la dialectique hommes-femmes), l’origine raciale ou ethnique (dans une lecture communautaire), la religion ou la croyance (pareillement dans une lecture communautaire), l’orientation sexuelle (déclinable de manière illimitée et modifiable à volonté), le handicap (dans une négation d’une définition universelle de l’être humain), l’âge (permettant de casser toute lecture par génération), le poids (pour masque l’impact du mode de vie occidental).

Voici des exemples de démarche idéale qu’on trouve dans une auto-évaluation en ligne à destination des organismes et organisations en général, proposée par l’Union européenne.

« Oui, l’organisation dispose d’une politique de gestion de la diversité sur le lieu de travail qui définit les normes relatives à son engagement à: éliminer la discrimination, le harcèlement sexuel et le harcèlement; reconnaître positivement la diversité et s’y adapter; donner l’impulsion nécessaire à sa mise en œuvre et prendre des mesures positives si nécessaire, en ciblant des groupes spécifiques pour parvenir à un lieu de travail diversifié. »

« L’organisation ne dispose pas d’une politique spécifique de gestion de la diversité sur le lieu de travail, mais la diversité fait l’objet d’un engagement, d’un leadership sur cette question, et la promotion de la diversité et l’élimination de la discrimination, du harcèlement sexuel et du harcèlement sur le lieu de travail sont mentionnées dans les principales politiques/procédures organisationnelles concernant les activités de l’organisation, telles que la politique de recrutement, la politique de formation, etc. »

« Oui, l’organisation réalise régulièrement des audits spécifiques ou des enquêtes auprès du personnel en ce qui concerne la diversité sur le lieu de travail, afin de contrôler la présence de la diversité sur le lieu de travail et d’identifier tout problème ou toute inégalité concernant les membres du personnel issus de groupes concernés par les motifs de discrimination, et elle élabore et met en œuvre des plans d’action pour traiter les problèmes et les inégalités identifiés. »

« Oui, l’organisation soutient et se mobilise en faveur d’un ou de plusieurs réseaux dédiés et accessibles au personnel, qui offrent un espace sûr aux membres du personnel appartenant à des groupes concernés par les motifs de discrimination, afin qu’ils puissent se réunir, aborder des questions communes et engager un dialogue avec la direction sur toute action requise pour traiter ces questions. »

« Oui, l’organisation promeut activement la diversité et utilise un langage inclusif dans son matériel de communication, interne et externe, et il existe une politique ou une ligne directrice interne à ce sujet. »

« Oui, dans ses procédures de recrutement, l’organisation inclut des dispositions visant à: parvenir à la diversité sur le lieu de travail de manière ciblée et spécifique; prévenir la discrimination; fournir des aménagements raisonnables pour les personnes en situation de handicap et répondre aux besoins spécifiques des autres groupes concernés, et permettre des mesures d’action positive ciblant des groupes spécifiques pour parvenir à un lieu de travail diversifié; et elle communique et promeut ces éléments dans sa publicité de recrutement. »

« Oui, l’organisation, dans ses procédures de promotion et d’évolution de carrière, prévoit des dispositions visant à: atteindre de manière délibérée et spécifique la diversité sur le lieu de travail à tous les niveaux; permettre des mesures d’action positive ciblant des groupes spécifiques pour atteindre cette diversité à tous les niveaux; prévoir des aménagements raisonnables pour les personnes en situation de handicap et répondre aux besoins spécifiques d’autres groupes pour favoriser des évolutions de carrière, et prévenir la discrimination dans les évolutions de carrière. »

« Oui, l’organisation dispose de procédures pour établir et répondre aux besoins spécifiques des membres du personnel issus de groupes ethniques ou religieux minoritaires, en prenant les mesures nécessaires pour permettre leur pleine participation et contribution en respectant leurs spécificités culturelles, religieuses et linguistiques, en répondant aux besoins spécifiques qui en découlent et en créant un environnement de travail accueillant. »

« Oui, l’organisation reconnaît et respecte l’identité de genre (proclamée) des membres du personnel, y compris les non-binaires, protège leurs droits sur le lieu de travail et soutient, de manière appropriée et selon les besoins, les membres du personnel qui sont en cours de transition de genre. »

Et comme on le sait, la liste est sans fin, puisque le but du capitalisme est d’atomiser. On trouve également les neuroatypiques (dyslexiques, hyperactifs, autistes…), les neurodivergents (traumatisés par exemple), les personnes « racisées », etc.

Derrière le masque de la bienveillance, on est dans la négation de l’universalisme, et les choses sont tournées jusqu’à l’absurde, à l’exemple de ce que raconte l’État canadien sur les sourds et muets, qui par un tour de passe-passe, ne sont plus muets.

« Bien que les termes « sourd » et « sourde » employés seuls puissent sembler offensants pour certaines personnes puisqu’ils mettent l’accent sur cette seule caractéristique, leur emploi est tout de même accepté.

Les termes « sourd-muet », « sourde-muette », « sourd et muet » et « sourde et muette » associent la surdité à l’incapacité de s’exprimer oralement.

Une personne sourde peut choisir de ne pas utiliser sa voix; ceci ne fait pas d’elle une personne muette.

Ne pas confondre avec les termes « Sourd », « Sourde » et « personne Sourde » écrits avec un « S » majuscule.

Ces termes font référence à une personne ayant une perte auditive qui utilise une langue des signes comme première langue, qui s’identifie à la culture Sourde et qui est active dans la communauté Sourde. »

Il faut également souligner l’importance de l’écriture inclusive, qui a fait un triomphe dans les universités occidentales francophones, au Canada et en Belgique surtout mais également en France.

L’inventivité libérale témoigne ici d’un véritable nihilisme : recours au point médian (« les citoyen·ne·s »), noms et pronoms non-binaires (« tancle », « froeur », « iel », « celleux », « toustes »), règle dite de la majorité (« Mes filles et mon fils sont absentes »), etc.

Voilà le triste panorama de la fausse bienveillance, vraie « inclusivité » capitaliste, dont le fond est la remise en cause de l’universalisme, de toute définition naturelle. C’est le sens du soutien aux jeux paralympiques, qui de manière absurde sont mis sur le même plan que les jeux olympiques (eux-mêmes façonnés par le capitalisme à la base).

Les mascottes pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont d’ailleurs au nombre de deux, avec l’une des deux ayant une prothèse à la place d’une jambe. En apparence, c’est la bienveillance, dans la pratique c’est la négation qu’il existe une définition de l’humanité et que s’il manque une jambe à quelqu’un, ce n’est pas la norme.

Le Socialisme, c’est justement la bienveillance non pas dans la négation des normes, mais dans leur affirmation. C’est parce qu’il y a des normes et qu’il y a des gens qui, pour des raisons diverses, ne peuvent pas être à leur hauteur, que le Socialisme considère qu’il faut les épauler.

Le capitalisme ne peut même finalement que reconnaître toutes les marginalités, toutes les perversités, car il a besoin de toujours plus de différences, afin d’atomiser. Son rêve n’est pas seulement de généraliser en Europe le modèle américain, avec des bikers, des New-Yorkais, des gays, des afro-américains, des Texans, des évangélistes, des Chicanos, des rednecks, etc.

Son but est d’aller toujours plus loin, de faire imploser la société en micro-communautés alliées par des contrats. La fausse bienveillance qu’il emploie sert de ciment pour maintenir un semblant de cohésion.

Mais il est une chose qui est claire : le prolétariat est rétif, il résiste à cette démarche. Il refuse de participer à un engouement identitaire, à faire des fétiches communautaires l’alpha et l’oméga de la vie sociale.

C’est là où le nationalisme intervient, afin de capter cette résistance prolétarienne et de la placer au service de la bourgeoisie traditionnelle d’une part, mais également de la haute bourgeoisie, la plus agressive, qui veut aller à la guerre.

Finalement, on comprend d’autant mieux maintenant ce qu’a été le fascisme, le national-socialisme, ces mouvements de droite révolutionnaire, portées par des masses refusant l’implosion « moderniste » de la société et tombant dans le piège de la démagogie nationaliste nostalgique.

En 2024, le piège semble se répéter, mais il y a toutefois un avantage nouveau : le mélange des masses au niveau mondial est devenu bien plus important. Le repli nationaliste est bien moins une option possible que dans les années 1920-1930. L’humanité a fait trop d’expériences l’unifiant, la dernière, fondamentalement marquante historiquement, étant la pandémie de 2020.

Ce qui se joue, c’est l’affrontement entre le particulier et l’universel. Le capitalisme réfute l’universel. Le nationalisme prétend s’appuyer sur le particulier pour rétablir l’universel.

Le Socialisme affirme l’universel pour permettre l’épanouissement du particulier – non pas en tant qu’« individus » atomisés, mais en tant que personnes étant des composantes du collectif.

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Pourquoi nous avons besoin de la dialectique

L’humanité est à bout de souffle, les gens sont épuisés moralement, sur le plan psychique ils dépriment, culturellement le niveau s’effondre, physiquement la vie quotidienne est harassante.

En même temps, jamais il n’y aura eu autant de possibilités de développer de nouvelles choses, car sur le plan matériel il y a de vastes moyens, les gens sont plus actifs et éveillés qu’il y a 10, 20 ou 40 ans.

C’est là une contradiction et ce sont les contradictions qui font avancer les choses. C’est cela, la dialectique, exposée en long, en large et en travers sur materialisme-dialectique.com.

Pourquoi en long, en large et en travers ? Car le long et le large sont des opposés : ils forment une contradiction, qui produisent… le travers. Il y a un côté, il y a l’autre côté, et ce miroir forme un troisième élément. Thèse, antithèse, synthèse.

Rien ne naît de rien, tout se transforme, et il y a toujours quelque chose, quelque part, qui pousse l’ensemble des choses à se mettre en mouvement, d’une manière ou d’une autre.

C’est là qu’on comprend qu’un esprit dialectique est toujours positif, forcément. Il voit toujours la production, la sortie, le saut, l’aboutissement, la naissance. L’esprit positif, dialectique, sait que les choses sont inépuisables et qu’il en ressort toujours quelque chose de nouveau. La vie l’emporte toujours.

Mikhaïl Ivanovitch Likhachev, Rêves brillants, URSS, années 1950

L’esprit dialectique, bien entendu, est constructif. Il ne cherche pas à démanteler, déconstruire, délégitimer, défaire. Bien au contraire, il est le fruit de l’évolution de l’Histoire, il accompagne le développement de l’humanité, il garde le meilleur du passé pour aller de l’avant.

L’esprit dialectique est donc classique, car il échappe à toute démarche unilatérale. Et il se focalise sur l’essentiel, sur ce qui compte vraiment, ce qui le distingue de l’esprit moderne prompt à la futilité, à l’anecdote, à l’accumulation de choses diverses dont les liens sont distendus, sans accroche, sans cohérence.

L’esprit dialectique est calme, posé, amusé et sérieux, attentif et détaché, exigeant et bienveillant. Il exige la production et en ce sens, il est porté par le prolétariat. Qui ne produit rien rien échappe à la dialectique, et donc à la joie, au bonheur, à l’avenir.

Viktor Karrus et Roman Treuman, Appel à la compétition socialiste pour les tractoristes de la République [socialiste d’Estonie], 1951,

Voilà pourquoi nous avons besoin de la dialectique, partout et tout le temps. Sans la dialectique, on se cantonne à certains aspects, on se met de côté en échappant à la vie, on efface ce qui compte vraiment, on sépare ce qui doit être unit et on unit ce qui doit être séparé.

La dialectique est la réponse au grand mal de notre époque, qui est le manque de cohérence. Tout le monde triche avec tout, ment et pratique l’opportunisme, dit une chose et en fait une autre, et inversement.

C’est vrai à tous les niveaux, pour les institutions comme pour les gens. L’écart entre les conceptions du monde et la pratique a atteint un degré terrible, avec une hypocrisie généralisée. Le relativisme est complet. Alors, bien entendu, c’est plutôt sympathique que la jeune femme musulmane voilée ait comme amie la LGBT aux cheveux colorés. Mais cela ne rime à rien et rien ne rime plus à rien dans la société française, corrompue par le libéralisme, la dissolution de toute cohérence intellectuelle, morale.

C’est improductif, à l’image de toute l’époque. Car cela repose sur une base fausse, celle du relativisme. C’est de la fausse bienveillance, c’est de la simplification. La vraie bienveillance est, elle productive, agissante, collectiviste.

Sergueïeva Nina Alekseevna, Jeunes patineuses, URSS, années 1950

La dialectique de la vie doit être comprise, sans elle on sombre dans la déprime, qui n’est rien d’autre qu’une considération unilatérale si on y reste. La société capitaliste se prétend inclusive, parce qu’elle tolère tout, et en pratique, elle n’aide personne, elle ne pousse personne à s’épanouir – autrement que par la consommation.

La production doit être le seul critère valable. Qui ne produit pas est décadent, qui ne participe pas au mouvement dialectique de la vie en sort. Et la sanction vient d’elle-même, car la vie est richesse inépuisable, développement ininterrompu, production nouvelle et meilleure, c’est-à-dire la dialectique.

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1er mai 2024 – faire face à la guerre

Le premier mai, c’est la journée du prolétariat international, c’est la journée du drapeau rouge. Et comme malheureusement le prolétariat international n’est pas à la hauteur, le monde se précipite dans la guerre. Les capitalistes visent à se repartager le monde pour développer coûte que coûte leurs économies.

C’était sans doute inévitable en raison de l’expansion massive du capitalisme entre 1989 et 2020, à l’échelle mondiale. L’intégration des pays de l’ancien bloc de l’Est et la transformation de la Chine en usine du monde ont facilité de manière massive l’accès aux marchandises. Les gens des pays occidentaux sont tout simplement corrompus par le mode de vie occidental.

Les gens considèrent qu’il n’y a plus de classe, que le capitalisme est le seul horizon. La question animale les interpelle parfois peut-être, mais ils ne font rien pour les animaux pour autant. Les femmes refusent d’assumer la direction de la société, laissant les généraux être tous des hommes, ainsi que la quasi totalité des banquiers, des grands patrons, des grands financiers, etc.

Sous prétexte de tolérance, c’est le libéralisme qui dirige tout, donnant naissance à la permissivité généralisée, au laxisme, à la fragilité artificielle, au culte émotif de l’ego, au style de vie bobo ou LGBT. Rien ne va plus dans la société capitaliste en perdition, en décadence généralisée.

Mais le Socialisme est inévitable historiquement. Et le capitalisme triomphant a comme conséquence la grande bataille pour le repartage du monde. La crise de 2020 a tout bouleversé, la croissance a rencontré un mur, et le seul moyen de le contourner est pour chaque pays de s’approprier les richesses d’un autre pays.

C’est donc la guerre qui est à l’ordre du jour. Et là, le prolétariat a des intérêts contraires à ceux de la bourgeoisie. Il peut et doit se recomposer dans une vaste lutte de classes l’arrachant à sa corruption et le replaçant en face de son ennemi historique.

Il n’y a donc pas lieu de perdre son temps avec la pseudo-gauche, universitaire et bobo, dont le centre de gravité, ce sont les réseaux sociaux, dont les références, ce sont les migrants et les LGBT. Tout cela n’est que le produit « de gauche » de la société de consommation.

Ce qu’il faut, c’est réapprendre de Rosa Luxembourg et de Lénine, pour affirmer le défaitisme révolutionnaire. L’ennemi est dans notre propre pays, il faut saboter l’effort de guerre, guerre à la guerre !

La France est en train de mettre en place une « économie de guerre ». C’est là une ennemie. Cette mise en place est également directement encadrée et soutenue par l’Otan d’un côté, l’Union européenne de l’autre. Ce sont là deux autres ennemis. Et tout cela a comme sens fondamental que la France est devenue le vassal de la superpuissance américaine, qui entend affronter son concurrent chinois.

La France met en place une économie de guerre, en tant que vassal le plus zélé de la superpuissance américaine qui entend à ce que l’Otan et surtout l’Union européenne se lance dans un soutien à tous les niveaux au régime ukrainien pour défaire la Russie. Telle est la clef de toute la situation politique.

C’est l’aspect principal. Tout dépend de ça. Il n’est pas de phénomènes en France qui n’échappe à cette tutelle historique qu’est la marche à la guerre.

Nous ne sommes qu’au début du processus. Mais la guerre mondiale a déjà commencé. Les 5-10 ans à venir vont être décidés par l’affrontement sino-américain.

Il y a besoin d’un pays occidental décrochant de la société de consommation, rejetant les hégémonies impérialistes. Faisons en sorte que ce soit le nôtre !

Vive le Socialisme – guerre à la guerre !

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L’agriculture doit être étatisée et planifiée

Porter un regard intelligent sur le mouvement des agriculteurs français de janvier-février 2024, c’est se rappeler que les paysans ne sont pas une classe, et qu’il n’y a d’ailleurs plus de paysans en France. D’une masse fondamentalement petite-bourgeoise dans sa définition, les paysans sont devenus des agriculteurs, c’est-à-dire des petits-bourgeois entrepreneurs.

Le paysan possède, en effet, sa terre, et il veut accumuler ; c’est un propriétaire, même dans les cas où il est un petit propriétaire, même s’il est pauvre. C’est la raison pour laquelle l’URSS a mis en place tout un système pour « avaler » les paysans pauvres et moyens dans les collectivisme, par les fermes collectives (les kolkhozes) et les fermes d’État (les sovkhozes). Cela a été une bataille très dure, l’affrontement avec les paysans riches (les koulaks) est bien connu.

Affiche soviétique pour chasser les koulaks des kolkhozes, avec une citation de Lénine sur leur rôle dans la restauration du capitalisme

L’agriculteur est quant à lui un paysan qui a réussi, et dans le capitalisme du début du 21e siècle, cela en fait un capitaliste acharné, qui utilise notamment les animaux pour arracher du profit. Qui ne prend pas en compte les animaux tant sur le plan de la sensibilité que sur le plan de leur utilisation par le capitalisme ne peut pas comprendre notre époque. Le document Crise du capitalisme et intensification de la productivité : le rôle des animaux dans la chute tendancielle du taux de profit est ici fondamental.

Il n’y a donc rien à attendre des agriculteurs. Il faut faire avec, mais là encore ils sont les rois des bluffs. Il y a largement de quoi assez manger et leur prétention à dire qu’on va mourir de faim sans eux est juste risible. Ils font juste beaucoup de bruits pour se présenter comme incontournables.

Mais avec de l’organisation, une agriculture étatisée et planifiée est facile à mettre en place. Avec l’industrialisation et les technologies, c’est facile si on a les masses en mouvement. L’agriculture doit devenir une industrie, et les agriculteurs doivent céder la place aux ouvriers du 21e siècle. Le Socialisme n’a pas besoin d’eux et s’ils veulent travailler la terre, ils devront la faire dans une optique de service au peuple, pas d’aventurisme capitaliste aux dépens de la Nature.

Affiche soviétique : En avant !
Pour l’industrialisation du pays,
pour la collectivisation du village!

Le marteau et la faucille sont, il faut le rappeler, le symbole de l’alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie pauvre. Il n’a jamais été question de faire de la petite-bourgeoisie des campagnes, propriétaire et entrepreneuse, une figure du Socialisme. Les paysans, c’est le petit capitalisme à fond, un puissant générateur de capitalisme, comme le montre l’histoire des États-Unis.

Lénine a dit un très bon mot à ce sujet :

« La petite production engendre le capitalisme et la bourgeoisie constamment, chaque jour, à chaque heure, d’une manière spontanée et dans de vastes proportions. »

S’imaginer, comme le fait « révolution permanente« , qu’il est possible de se tourner vers les agriculteurs et d’établir un programme « qui cherche à remettre en question le système agraire actuel qui est destiné à servir les grands capitalistes de l’agro-alimentaire, la grande distribution et les banques »… c’est ne rien comprendre justement aux agriculteurs, qui sont nés dans ce système, sont ce système et y tiennent dur comme fer.

D’ailleurs, les agriculteurs ne remettent jamais en cause le capitalisme et demande toujours à l’État de faire l’arbitre. Ils le font en correspondance avec leur nature sociale.

Affiche soviétique : jour de récolte, collectivisation

Au moins, la dirigeante des Écologistes Europe Écologie Les Verts Marine Tondelier l’a bien compris. Elle raconte qu’elle est fière de visiter les fermes et de discuter avec l’Interbev (l’Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes), tout en étant vegan.

« Nous ne sommes pas les ennemis des agriculteurs », a déclaré la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, mercredi depuis une ferme de Bourgogne, où elle dit « soutenir totalement » les paysans dans leur combat pour un « juste revenu ». »Nous ne sommes pas les ennemis des agriculteurs », a déclaré la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, mercredi depuis une ferme de Bourgogne, où elle dit « soutenir totalement » les paysans dans leur combat pour un « juste revenu ».

« Je ne suis pas du tout mal aimée des agriculteurs », a assuré cette petite-fille de paysans du Pas-de-Calais, après avoir caressé des vaches bazadaises, une espèce menacée élevée dans une exploitation bio de Villebichot (Côte-d’Or), près de Dijon.

« J’ai même rencontré Interbev », l’association du bétail, « alors que je suis végane depuis 15 ans », a martelé Marine Tondelier. « Les fermes, c’est le type de déplacement que je fais le plus ! », a-t-elle ajouté. »

Voilà une soumission totale et ignoble, immorale et totalement opportuniste. Et c’est très vraisemblablement une vraie construction mythomane pour se soumettre ostensiblement, car elle n’a jamais auparavant dit qu’elle était vegan, mais végétarienne.

C’est un très bon exemple. Faut-il faire comme elle, considérer que les agriculteurs seront toujours là sous cette forme pendant encore cinquante ans? Ou bien faut-il révolutionner l’agriculture, car les temps sont mûrs pour un nouveau rapport avec la Nature?

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France, 2024 : acheter, abandonner son enfant

Le 19 janvier 2024, on a appris deux choses qui, mis en perspective, font froid dans le dos. Toute une époque se révèle à travers ce qui se présent comme des faits divers, alors que ce sont des expressions de décadence complète.

Nous avons besoin d’un État socialiste, et vite. Il faut que le nouvel ordre s’établisse, et balaie les vieilles valeurs et tous les gens qui les portent. Le capitalisme est une horreur et il faut s’en débarrasser !

La première information vient du Parisien, elle a profondément choqué ceux qui l’ont apprise, tellement cela semble invraisemblable.

« Un petit bâtiment HLM tout blanc, de deux étages, des fenêtres qui donnent sur un cimetière. C’est là qu’un petit bonhomme de 9 ans a passé deux ans, vivant seul, presque comme un grand. De temps en temps, les résidents de la cité « La Foucaudie » à Nersac à l’ouest d’Angoulême apercevaient son visage à la fenêtre. Ses voisins qui lui tendaient la main, garnissant de temps en temps son frigo, ont fini par donner l’alerte (…).

Selon l’enquête des gendarmes, le petit élève de CM2 puis de 6ème a été livré à lui-même entre ses 9 et 11 ans tandis que sa mère, une femme de 36 ans qui en avait la garde, vivait à une poignée de kilomètres de Nersac avec sa compagne.

Repas, école, hygiène… le garçonnet vivait en effet seul. La petite victime s’est nourrie la plupart du temps de biscuits, de boîtes de conserve ou de tomates volées sur un balcon voisin. « Je me suis fait un petit jardin, et le petit venait discrètement prendre des tomates pour manger », a expliqué une voisine à TF1.

L’appartement dans lequel il a vécu n’était pas chauffé et ne disposait pas d’électricité. Le garçon s’emmitouflait dans des couvertures pour affronter les mois d’hiver (…)

Une voisine raconte : « Avec une amie, on lui avait dit de ne pas le laisser tout seul, elle nous a fait comprendre que ce n’était pas du tout nos affaires». »

La mère – où est le père ? – a été condamnée à dix-huit mois de prison dont douze avec sursis. Les six mois se passeront sous bracelet électronique !

Le juge mérite lui-même la prison pour une telle peine. La mère mériterait en réalité dix ans dans un camp de travail. Les voisins, qui n’ont rien dit, en mérite au moins quatre.

Le capitalisme, c’est l’indifférence, il faut condamner ceux qui la portent. Et qu’on ne fasse pas du misérabilisme. Nous sommes en 2024, les gens savent lire, écrire, regarder la télévision et utiliser internet. Et nous sommes en France, donc en plus de cela il y a tout un arrière-plan de sécurité sur le plan social.

Les responsables des services sociaux… méritent d’ailleurs également une peine lourde. Pareil pour les responsables de l’école. On nage ici en plein délire, où les gens font tous semblant de tout, sont là pour la forme, et en pratique personne ne prend aucune responsabilité.

Quant à la société… elle est condamnée, comme l’époque où nous vivons. Si on en arrive là, c’est que c’est intenable. En France, au début du 21e siècle, une telle chose? Même dans la plupart des pays du tiers-monde, une telle histoire serait pareillement dans les médias.

Mais justement, dans un pays capitaliste bien développé, la décadence prédomine et cela ne choque même plus, ou comme un fait divers. Rien qu’avec cette histoire le pays devrait être à feu et à sang. Et c’est un bon programme. Il faut le Socialisme, et cela veut dire beaucoup de prisons et de camps de travail ! La protection de l’enfance le demande.

La seconde information, justement, concerne la GPA. On la trouve dans Le Figaro, qui est politiquement à droite, mais aligné de plus en plus sur les valeurs libérales-libertaires, post-modernes. Il retranscrit les propos de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie.

« Le patron de Bercy a finalement revu sa position, après avoir été «touché» par l’histoire d’«un couple d’amis très proches» qui «viennent d’avoir un enfant par GPA». «J’en discute avec eux, je regarde, j’observe, et on évolue», a-t-il raconté, confirmant que le bébé de ses amis, né à l’étranger, n’était pas reconnu en France (…).

Quant à la procréation médicalement assistée (PMA), Bruno Le Maire, qui se présente comme «marié depuis 25 ans, (ayant) quatre enfants, hétérosexuel», a notamment déclaré avoir «évolué» sur la mesure à laquelle il était initialement «sceptique». »

Bruno Le Maire connaît donc des gens ayant réalisé une GPA, forcément à l’étranger. Moralement, c’est condamnable. On peut imaginer qu’ils sont en France, que l’enfant est naturalisé français. Rien qu’avec le doute, il devrait y avoir une enquête de la justice, car en théorie c’est interdit. Et dans tous les cas, Bruno Le Maire fait un éloge indirect de la GPA, il installe une narration.

Mais il n’y aura pas d’enquête. La tendance est précisément à la légalisation de la GPA et ses propos n’ont rien de « spontané ». On est dans une mise en place idéologique, pour faire passer la prochaine « réforme » accordant davantage de « libertés ».

C’est le prolongement logique de la PMA, du libéralisme généralisé à tous les domaines de la société. C’est la décadence propre au capitalisme ayant instauré sa domination 24 heures sur 24. C’est la preuve de la dimension historique de la révolution à venir, qui doit renverser l’ordre dominant, ses valeurs, et assumer la réaffirmation de la civilisation, par le Socialisme !

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La révolution dans le sport !

Dopage, corruption, machine à faire de l’argent : le sport est souillé par le capitalisme… Si la France était un État démocratique et populaire, l’organisation du sport dans le pays n’aurait plus rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui.

Voici un programme détaillé et précis montrant à quoi pourrait ressembler l’organisation du sport si la classe ouvrière prenait le pouvoir.

1/ Principes généraux

a) L’intégrité physique, morale et sociale des personnes est le critère principal déterminant leur pratique sportive. L’épanouissement physique personnel et la réussite sportive collective sont des critères secondaires, liés organiquement au premier critère.

b) La connaissance et la pratique de l’arbitrage, des méthodes d’entraînement et des réflexions doctrinaires régissant la compétition font partie inhérente de la pratique sportive, quelle que soit la discipline et quel que soit le niveau.

c) Dans la jeunesse, le sport scolaire est la norme, avec une association nationale du sport scolaire pour chaque discipline, sous la supervision du Conseil national des sports et sous tutelle du Conseil national de l’éducation intellectuelle et manuelle de la jeunesse.

d) Le sport amateur adulte est le prolongement du sport scolaire. Il fonctionne par des clubs associatifs sur une base territoriale, organisé par les communes populaires et encadré par une association nationale du sport amateur adulte dans chaque discipline, sous tutelle du Conseil national des sports.

e) Le sport élite professionnel et le sport élite de niveau international sont organiquement liés au sport scolaire et au sport amateur adulte, avec en plus un lien de subordination moral et social à ceux-ci.

f) Toutes les organisations sportives sont mixtes ; les hommes ont interdiction de participer aux compétitions féminines, les femmes sont autorisées à participer aux compétitions masculines.

g) Aucune matière d’originale animale (cuir, laine, plumes, etc.) ni aucun produit testés sur les animaux ne sont utilisés pour le sport ; la protection animale est valorisé par le sport (il n’y a pas d’équitation, les installations sportives respectent les animaux sauvages, etc.)

2/ La voie principale du sport scolaire (le parcours normal)

a) La pratique d’une activité sportive principale, sérieuse et sur le long terme, est encouragée pour chaque jeune, quel que soit le niveau. L’objectif est que cette pratique soit largement majoritaire dans la jeunesse, sans jamais être obligatoire.

La formation scolaire intellectuelle et manuelle est l’aspect principal de la vie des jeunes du parcours normal, mais elle doit être organisée de manière à permettre la pratique sérieuse et aboutie du sport.

Chaque discipline est organisée en une association sportive scolaire locale, subordonnée à la direction de l’établissement scolaire et organisée par l’association nationale du sport scolaire de la discipline.

Chaque association sportive scolaire locale doit échanger régulièrement avec les autres associations sportives scolaires locales de l’établissement, dans le but de former les jeunes physiquement et moralement de manière complète.

Les établissements scolaires doivent mettre à dispositions l’encadrement et les équipements nécessaires à l’entraînement et aux compétitions. Ces dernières sont des deux sortes :

  • les compétitions par discipline, organisées localement et régionalement par les associations sportives scolaires locale, avec l’aide du sport amateur adulte et de manière subordonnée aux établissements scolaires. Un championnat national scolaire normal est organisé soit chaque année, soit tous les deux ans, dans chaque discipline ;
  • les compétitions interdisciplinaires et pluridisciplinaires, organisées régulièrement par les établissements scolaires. Les pratiquants de chaque discipline sont nécessairement exclus de la participation aux épreuves de leur discipline respective, mais doivent participer à l’organisation et l’encadrement de celles-ci.

b) Les jeunes n’ayant pas une pratique sportive principale dans laquelle ils s’inscrivent de manière sérieuse et sur le long terme sont encadrés deux fois par semaine pour une activité physique adaptée, sans compétition mais en favorisant le jeu, dans le but de les former physiquement et moralement de manière complète. Une attention particulière est portée au respect de l’intégrité physique et morale de ces jeunes, ainsi qu’au respect de leur intimité.

3/ La voie minoritaire du sport scolaire (parcours élite)

Le parcours élite vise à la formation de sportifs élites professionnels (salariés par un club franchisé) et de sportifs élites de niveau international (indemnisés et encadrés au sein d’un pôle public sportif).

Les jeunes ayant un parcours élites fréquentent les mêmes établissements que ceux de la voie principale, avec un maximum de cours et de travaux pratiques en commun.

Les critères d’accès au parcours élite et le nombre de personnes concernés sont déterminés chaque année par le Conseil national des sports. Le Conseil national de l’éducation intellectuelle et manuelle de la jeunesse et le Conseil national de la planification économique et du travail ont un devoir de regard et un droit de veto sur la détermination des critères et du nombre.

La formation scolaire intellectuelle et manuelle est l’aspect principal de la vie des jeunes du parcours élite, mais elle doit entièrement être aménagée par rapport à l’activité sportive et notamment les compétitions.

Les compétitions sont organisées directement par le Conseil national des sports, avec une portée nationale, indépendamment des établissements scolaires et des différentes associations nationales du sport de la discipline.

4/ Le sport élite professionnel

Le sport élite professionnel fonctionne en clubs franchisés, sur une base nationale, organisés et encadrés par une association nationale du sport élite professionnel dans chaque discipline (dépendante à parts égales de l’association nationale du sport scolaire et de l’association nationale du sport amateur adulte de la discipline), sous la supervision du Conseil national des sports et sous tutelle du Conseil national de la planification économique et du travail.

Les associations nationales du sport élite professionnel de chaque discipline déterminent annuellement le nombre de clubs franchisés ainsi que la nature et le nombre de leurs effectifs. Elles organisent et dirigent une agence de placement des sportifs élites professionnels pour chaque discipline.

Les clubs franchisés sont les employeurs des sportifs élites professionnels ; ils leur fournissent un contrat de travail à durée déterminée pour une, deux ou trois saisons sportives. Les grilles salariales sont strictement équivalentes à celles des ouvriers qualifiés d’usine.

Le sport élite professionnel est interdit avant 18 ans. Les sportifs élites professionnels sont liés jusqu’à au moins 23 ans soit à une formation professionnelle ou une activité professionnelle à raison de 15 heures par semaine, soit à une formation universitaire.

L’association nationale du sport élite professionnel de chaque discipline organise une équipe nationale pour les compétitions internationales. Les jeunes du parcours élite peuvent être convoqués en équipe nationale avec les sportifs élites professionnels. Refuser ou saboter une convocation en équipe nationale est un délit.

5/ Le sport élite de niveau international

Le sport élite de niveau international concerne les disciplines dont les compétitions élites sont disputées uniquement au niveau international. Il fonctionne en un pôle public unique pour chaque discipline (dépendant à parts égales de l’association nationale du sport scolaire et de l’association nationale du sport amateur adulte de la discipline), sous tutelle du Conseil national des sports.

Les pôles publics de chaque discipline déterminent annuellement la nature et le nombre de leurs effectifs. Ils ne sont pas employeurs des sportifs élites de niveau international, ceux-ci étant indemnisés directement par le Conseil national des sports.

Le sport élite de niveau international est possible de 16 ans à 32 ans et chaque sportif élite de niveau international est lié soit à une formation professionnelle ou une activité professionnelle à raison de 15 heures par semaine, soit à une formation universitaire.

Les pôles publics de chaque discipline sont l’équivalent de l’équipe nationale de la discipline.

6/ Le sport de haut niveau amateur

Un statut intermédiaire de sportif de haut niveau amateur est possible pour les sports amateurs adultes les plus populaires et les plus riches en effectifs. Les clubs et compétitions sont spécifiques à ce statut et sont organisées par l’association nationale du sport amateur adulte dans chaque discipline, sous la supervision du Conseil national des sports et sous tutelle du Conseil national de la planification économique et du travail.

Le sport de haut niveau amateur est interdit aux moins 18 ans et aux jeunes de plus de 18 ans n’ayant pas fini leur formation scolaire ou professionnelle. Les sportifs de haut niveau amateur sont liés soit à une activité professionnelle à raison de 25 heures par semaine et avec une semaine de congés supplémentaire, soit à une formation universitaire. Ils sont soit rémunérés en tant que travailleur avec un salaire équivalent à un temps-plein, soit indemnisés en tant qu’étudiant.

Une sanction disciplinaire au travail ou à l’université ou une condamnation pénale engendrent la révocation immédiate du sportif. Le Conseil national de la planification économique et du travail peut suspendre sans préavis et sans limitation de durée le statut de sportif de haut-niveau amateur.

7/ La reconversion et l’engagement des sportifs élites

Avant leur 30 ans révolus, les sportifs élites professionnels et les sportifs élites de niveau international doivent intégrer l’Agence publique de reconversion des sportifs élites, sous tutelle du Conseil national de la planification économique et du travail. Ils disposent d’une année après la fin de leur carrière sportive pour entamer une nouvelle carrière professionnelle.

Les sportifs élites professionnels et les sportifs élites de niveau international, sauf dérogation pour raison médicale, doivent intégrer le sport amateur en tant qu’encadrant ou pratiquant durant minimum 3 années consécutives et ce avant la 10e année suivant la fin de leur pratique élite. Cet engagement est annulé pour les sportifs élites devenant encadrant professionnel dans le sport scolaire, dans le sport amateur adulte ou dans le sport élite.

La formation des encadrants professionnels dans le sport scolaire, dans le sport amateur adulte ou dans le sport élite est assurée par des agences dépendantes du Conseil national de la planification économique et du travail. Il n’y a pas de formation scolaire à l’encadrement professionnel du sport ; il faut être âgée au minimum de 30 ans pour devenir encadrant professionnel du sport, à temps partiel ou à temps complet. Il n’est pas nécessaire d’avoir été sportif élite.

8/ L’économie des clubs franchisés

Les clubs franchisés ne doivent pas avoir de déficit comptable. Le cas échéant, celui-ci doit être rectifié au plus tard deux ans après le premier bilan négatif, sous peine de cessation immédiate d’activité. Les installations sportives des clubs franchisés et les stades appartiennent soit aux communes, soit à l’État, qui les mettent à disposition contre paiement des frais d’utilisation et d’entretien. Les clubs franchisés sont bénéficiaires des revenus de billetteries, mais les tarifs sont fixés annuellement et nationalement par le Conseil national des sports pour chaque discipline.

Les modalités de financement (hors billetterie) des clubs franchisés sont déterminées chaque année par le Conseil national de la planification économique et du travail.

Les transactions économiques entre les clubs franchisés ou avec n’importe quelle structure étrangères sont strictement interdites. Les transferts ne sont possibles qu’après la fin d’un contrat ou la rupture concertée d’un contrat avec l’accord de l’agence de placement des sportifs élites professionnels de la discipline.

9/ Le sport international

Pour chaque discipline, c’est l’association nationale du sport amateur adulte qui adhère à une ou plusieurs fédérations sportives internationales, avec l’accord du Conseil national des relations internationales. L’équipe nationale de chaque discipline ne peut concourir à l’internationale que sous couvert de cette adhésion.

Les sportifs sélectionnés en équipe nationale ont un devoir rigoureux de représentation patriotique à l’international : leur comportement doit être exemplaire et les enjeux de la compétition sportive doivent toujours être subordonnés à la valorisation de l’amitié entre les peuples et au respect mutuel entre les pays.

Aucun sportif ne peut faire valoir son statut pour s’exempter de ses obligations à l’égard de l’Armée populaire pour la défense nationale. Celle-ci, de son propre chef, peut toutefois organiser des aménagements en décalant les obligations.

10 / Le dopage et la santé

L’Agence nationale anti-dopage dispose de tous les pouvoirs de police ; elle fonctionne sous la supervision du Conseil national des sports et sous tutelle du Conseil national de la justice populaire. Elle est adhérente et membre active d’au moins une agence mondiale anti-dopage.

Le dopage constitue un délit grave. Le dopage lors d’une sélection nationale constitue un crime.

L’Agence nationale pour la santé des sportifs défend dans toutes les disciplines et à tous les niveaux un programme vigoureux de promotion de la nutrition équilibrée et des bonnes pratiques de prévention des blessures ; elle dépend directement du Conseil national de la santé.

L’Association nationale des soignants du sport organise dans toutes les disciplines et à tous les niveaux le soin des sportifs ; elle a autorité, sous tutelle du Conseil national de la santé, pour obliger les sportifs au repos afin d’assurer le respect de leur intégrité physique, à court ou long termes. Elle supervise l’ensemble des tests à l’effort et valide les visites médicales de recrutements.

11/ Les associations sportives nationales

Tous les sports autorisés disposent d’une association nationale scolaire et d’une association amateur adulte.

Les sports suivants disposent d’un pôle public national pour les sportifs élites de niveau international :

(le pôle est équivalent à l’équipe nationale)

– athlétisme

– aviron

– badminton

– canoë-kayak

– cyclisme sur piste (sprint)

– cyclisme VTT

– escalade

– gymnastiques

– haltérophilie

– handisport

– natation (bassin)

– natation (eau vive)

– ski alpin

– ski de fond

– sports de glace

– tennis

– tennis de table

– voile

Les sports suivants disposent de clubs franchisés avec une ligue pour les sportifs élite professionnels :

(une équipe nationale sélectionne les sportifs de ces disciplines)

– basketball

– cyclisme sur piste (endurance)

– cyclisme sur route

– football

– handball

– volleyball

Les sports suivants disposent d’un championnat national amateur de haut-niveau :

– athlétisme

– basketball

– football

– handball

– tennis

Les sports de combats et de tir sont strictement interdits. Les différents arts martiaux et le tir relèvent uniquement de l’Armée populaire pour la défense nationale et des polices des assemblées générales.

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2024 : la bataille de l’intelligence !

La Gauche historique a toujours dit que ce qui compte, c’est la conscience, première étape à l’organisation et à la lutte. Ce n’est pas « on lutte, on s’organise et ensuite, on prend conscience », mais l’inverse : c’est parce qu’on prend conscience qu’on s’organise et qu’on lutte.

Comme on le sait, le syndicalisme dit le contraire de la Gauche historique. Et c’est exactement ce même syndicalisme qui a produit le fiasco complet de la lutte contre la réforme des retraites en 2023. Un gâchis immense d’énergies et d’espoir, tout ça pour rien, car le syndicalisme ne fait qu’accompagner le capitalisme, il n’arrive pas à avoir une autre perspective, un autre regard.

Pour une autre perspective, il faut de l’intelligence, de la culture, cela ne s’improvise pas, cela demande du travail, c’est cela seulement qui permet d’avoir des ambitions, de l’envergure. Écrire l’Histoire, raisonner en décennies et en millions de personnes, voilà ce qui caractérise la pensée du Socialisme, qui définit l’ensemble de ses activités qui doivent s’inscrire dans le temps et non pas dans l’éphémère de « l’action pour l’action ».

Sergueï Loutchichkine, Défilé au stade Dynamo, URSS 1936-1937

2024 va être une année où ce sera justement la bataille de l’intelligence, car les défis sont immenses. Dans la société française, c’est le grand nivellement par le bas dans un capitalisme qui se ratatine. Les esprits deviennent mesquins, alors que c’était déjà médiocre. La culture est rejetée à la marge, le quotidien de la consommation l’emportant partout.

Désormais, le capitalisme est incapable d’éduquer en fournissant des valeurs historiques, des principes universels, une dimension collective. Eh bien, c’est justement là où il faut être au niveau, c’est précisément là que le drapeau du Socialisme se lève, au nom d’une nouvelle civilisation. C’est le Socialisme, ou le retour à la barbarie, et un retour en arrière est par définition impossible, alors cela doit être le grand saut, non pas vers l’inconnu, mais vers la République socialiste mondiale.

On en est affreusement loin pour l’instant – mais sur le plan de la maturité historique, on en est prêt comme jamais. Le développement d’internet et la pandémie ont été deux grands facteurs d’unification mondiale, les échanges internationaux sont immenses dans tous les domaines. Unifier l’humanité est possible, et c’est nécessaire pour une prise de conscience de sa place au sein de la planète Terre comme Biosphère. Une révolution mondiale est nécessaire, touchant l’humanité dans ce qu’elle a de plus profond.

Alexandre Deïneka, Course de relais, URSS 1947

Il faut tenir en 2024, tel doit être le mot d’ordre. La société française va se retrouver dans le doute, dans l’errance, les esprits vont être corrodés, désarçonnés, tout promet d’être très troublé. Il faut, dans une telle situation, être comme un phare, pour reprendre l’expression classique du mouvement ouvrier. C’est la nuit et le navire de l’Histoire avance, il profite du phare de l’intelligence pour aller au Socialisme.

Il ne s’agit pas de donner des points de vue, mais les points de vue ; il ne s’agit pas de dire des vérités, mais d’exprimer la vérité, car il n’y en a qu’une. Ce n’est pas que le monde est noir ou blanc, c’est que la solution aux problèmes est rouge et que la fausse solution est noire. Nous avons besoin d’un nouvel ordre, d’un État socialiste, d’une société organisée, liquidant le libéralisme, et dans chaque domaine, il y a la ligne rouge et la ligne noire.

Vladimir Prochkine, Dans les airs, 1937

Ainsi, en 2024, il faudra s’attendre à ce que le capitalisme et ses alliés fassent encore plus la guerre à l’intelligence. C’est inévitable, car le capitalisme est obligé de tout faire pour empêcher l’émergence d’une conscience historique saisissant la nécessité du Socialisme.

Le capitalisme veut maintenir les gens dans la consommation superficielle, dans des considérations étroites à court terme, dans une absence de compréhension du sens de l’Histoire.

2024, c’est donc le défi du maintien de l’intelligence, pour son développement, son élargissement, sa victoire. Le capitalisme en décadence ne va avoir de cesse de proposer quantité de démarches simplistes, sans profondeur, sans caractère ni personnalité… Le Socialisme proposera la qualité, avec des démarches approfondies, porteuses d’épanouissement et de complexité. C’est pourquoi, nous vous disons: lisez et diffusez agauche.org !

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Imposons la planification

Dans une société fondée sur la compétition, c’est le plus fort qui gagne et cela ne veut pas dire du tout le meilleur. Les critères pour être victorieux, dans le capitalisme, ce sont les moyens : qui a le plus de moyens l’emporte. Il suffit de regarder à quoi regarde la France pour voir le chaos que cela produit, et ce à tous les niveaux, car il y a de grands vainqueurs, mais également des petits en série. Des ronds points au kebabs, des habitations moches et peu pratiques aux villes mortes, tout a la même origine : l’absence de planification.

La planification, c’est la décision au préalable de ce qu’on fait, la décision démocratique, déterminée par les intérêts populaires. Plus le peuple aura des moyens productifs dans sa main, plus il pourra décider de manière consciente, rationnelle, qu’il veut et permettre une réalisation qui soit à la fois belle et utile, au lieu de moche et destructrice.

Nous voulons la paix ! Affiche soviétique de 1952

La planification, c’est la prise en compte de ce qui est nécessaire ou désiré, c’est l’évaluation des moyens à mettre en œuvre pour la réalisation, c’est la prévision du travail productif et des conséquences qui en découlent.

La planification exige la participation des plus larges masses, c’est le peuple qui doit décider, c’est sa vie qui est déterminée par la planification et sa nature. Il ne s’agit pas de prévoir pour prévoir et de remplacer la concurrence capitaliste par des calculs informatisés. Il s’agit de façonner et de refaçonner la réalité selon des exigences politiques.

La planification et la mentalité qui va avec font donc obstacle à l’esprit capitaliste qui cherche à manipuler, utiliser, abuser, profiter. C’est en toute clarté, en toute transparence que les choix doivent être réfléchis, justifiés, évalués, soupesés, choisis.

Notre peuple a le droit d’étudier, de se reposer et de travailler ! Affiche soviétique de 1950

La planification exige une forme supérieure de pensée par rapport au libéralisme, car il s’agit d’avoir de l’ampleur, une perspective sur le court terme, le moyen terme, le long terme. Seule une humanité raisonnant non pas simplement en mois, ni même en années, mais en décennies, en siècles, voire en millénaires est en mesure de réaliser la planification.

La planification exige que chacun prenne ses responsabilités, participe aux décisions collectives, conçoive sa propre vie comme une constituante d’une collectivité. Le plan n’est pas un document abstrait, il n’est pas seulement « choisi », il doit être porté par l’ensemble des travailleurs, par chaque travailleur pris en particulier. C’est une vaste mécanique, qui permet une nouvelle qualité dans l’organisation de l’existence.

Pour la réalisation du plan quinquennal !

Seule la planification permet de rendre la vie meilleure, plus belle. Elle seule est capable de transformer les choses au plus haut niveau et dans les petites choses. Elle seule permet au peuple d’avoir les moyens de satisfaire ces exigences, à rebours d’une société où seuls quelques individus sont en mesure de réaliser leur « rêve américain ».

La planification n’est pas une méthode, elle est un vécu ; elle n’est pas une théorie, elle est une vision du monde. Elle est un aspect du mode de pensée de la classe laborieuse qui a pris conscience d’elle-même et qui s’arrache à l’exploitation, à l’aliénation du capitalisme.

Chaque jour vers une vie plus belle ! Affiche soviétique de 1951

La planification est la perspective d’organisation du travail conforme à la vision du monde des travailleurs ! Elle est la nécessité de notre temps, pour surmonter les dégâts du passé et établir une organisation idéale de la société, en harmonie avec la Nature !

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Pour la collectivisation des principales productions

Il y a des richesses qui sont produites en France par des entreprises de très grande taille. TotalEnergies, Bouygues, Air Liquide, Sanofi, Engie, L’Oréal, CMA CGM, Carrefour, Orange, LVMH, Saint-Gobain, EDF, Auchan… jouent un très grand rôle dans la société française et dans l’économie nationale.

Par conséquent, toutes ces entreprises doivent être collectivisées, afin que toutes leurs activités soient dirigées par le peuple lui-même. C’est une question démocratique, car ces entreprises sont néfastes sur ce plan en raison de leur dimension. C’est une question populaire, car leurs activités n’ont comme logique que les profits de quelques uns et non les intérêts du plus grand nombre.

La vraie exigence, c’est que les choix, les grandes orientations, les décisions… de ces grandes entreprises ne doivent plus dépendre d’une toute petite minorité de capitalistes. Il faut leur arracher par la force la propriété de ces entreprises, la leur confisquer sans indemnités.

La collectivisation des principaux moyens de production est le premier pas fondamental à réaliser pour être en mesure que des choix démocratiques, rationnels, puissent être réalisés en France. La collectivisation, c’est le peuple organisé ; le peuple organisé, c’est la collectivisation.

Youri Kougache, Le premier mai, 1952, URSS

La collectivisation des principales productions en France doit être consciente; il ne s’agit pas de déléguer à un gouvernement de la réaliser. C’est de toutes façons impossible, car l’Etat est aux mains des capitalistes et cherchera d’ailleurs à empêcher la collectivisation.

Le peuple organisé doit justement constituer un contre-pouvoir, un anti-pouvoir afin d’être assez puissant pour donner forme à ses exigences. Tant que le peuple n’a pas conscience de ce qu’il est, de sa force, de son noyau dur qu’est la classe ouvrière, il est condamné à subir et espérer.

Dans le contexte d’une tendance à la guerre mondiale, ce sera même toujours plus subir. La collectivisation des principales productions, et elle seule, est le levier qui permet d’empêcher les tendances négatives, la marche à la guerre, la baisse du niveau de vie…

Sans parler du nouveau contenu qu’il faut donner à ces grandes entreprises, dont le style de travail, la production, les choix et orientations… ne correspondent en rien aux intérêts populaires.

« Voilà le genre de personne qu’il faut être » (affiche de la révolution chinoise)

Qui peut décider de son propre épanouissement s’il manque toutes les bases matérielles? Comment envisager l’avenir si celui-ci est modelé par des grandes entreprises selon leurs besoins du jour et leurs exigences de profit en général?

C’est seulement la collectivisation des principales productions qui peut permettre justement une action matérielle au service du peuple dans son ensemble.

On peut bien sûr imaginer des freins, de garde-fous, des règlements, des négociations, des arbitrages. Cela reste un rêve de par la dimension de ces grandes entreprises. Elles ont atteint un tel niveau qu’elles modèlent la société française elle-même.

C’est inacceptable, c’est anti-démocratique et la démocratie populaire qu’exige notre époque demande leur mise au pas, leur collectivisation, leur refaçonnage complet selon les besoins populaires !

Marcher sur des kilomètres pour se forger un coeur rouge, affiche de la révolution chinoise

La collectivisation des principales productions, c’est une base nouvelle pour un nouvel ordre. C’est se donner les moyens de forger l’avenir selon les besoins véritables du peuple. C’est être en mesure de porter la transformation du monde, en choisissant les productions, en les établissant au service des larges masses !

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L’emprise toujours plus importante du trafic de drogues

La drogue s’est infiltrée à tous les niveaux de la société. La France est aujourd’hui la championne de consommation de cannabis en Europe avec près de 5 millions de consommateurs annuels. Quant à l’ecstasy et la cocaïne, elle a pareillement explosé ces 20 dernières années avec des centaines de milliers de consommateurs par an pour un prix au gramme à Paris passé de 150 € il y a quelques années à 60/80€ aujourd’hui.

Tout cela sans compter sur une jeunesse qui a relativement délaissé « fumette » et alcool pour mieux expérimenter les drogues de synthèse tels que par-exemple les opiacés.

Cette explosion de la consommation serait impossible sans l’emprise accrue des mafias à tous les étages de la société, et notamment dans les sphères institutionnelles, à commencer par les douanes et la police mais aussi les ports, porte d’entrée sur l’Europe pour les mafias. Il suffit de voir les multiples faits divers concernant le personnel des docks des ports de France dans la presse ces dernières années pour s’en convaincre.

En novembre 2022, un rapport du sénat alertait d’ailleurs sur le risque que le France devienne un « narco-État » 2.0, quelques temps après qu’un docker du port du Havre, Allan Affagard, a été sauvagement tué par des mafieux liés au trafic de cocaïne le 12 juin 2020.

Aux Pays-Bas, la mafia est tellement conquérante qu’elle se permet de menacer la vie du Premier ministre Mark Rutte, l’obligeant à se balader en permanence avec des gardes du corps, tout comme en Belgique le Ministre de la Justice échappait de peu à une tentative d’enlèvement en septembre 2022.

C’est que la production et le trafic explosent, comme au port belge d’Anvers où ce sont 110 tonnes de cocaïne qui ont été saisies en 2022 contre seulement 16 en 2015, témoin de l’Europe comme débouché face à un marché américain saturé. Et les ports d’Anvers, de Rotterdam et du Havre sont naturellement les principales porte d’entrée.

Le rapport du sénat français appelle ainsi à la mise en place d’une opération « Mains propres » comme celle qui a eu lieu en Italie dans les années 1990 où le dévoilement de l’ampleur de la corruption aboutissait à la chute des deux principaux partis politiques au pouvoir depuis 1945. Un rapport sur une situation catastrophique qui est passée inaperçu.

Nous ne sommes plus en 1990 : une telle opération contre la corruption institutionnelle par les trafiquants de drogue en France aurait des conséquences bien plus profondes que celles encore dans l’Italie des années 1990. Car la réalité c’est que la France a abdiqué, comme l’atteste la prise en compte dès 2018 du trafic de drogues par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) pour le calcul de la richesse intérieure (PIB) de la France.

La France craque sous le poids de sa propre inertie d’ « en haut », avec une corruption institutionnelle de plus en plus massive, et d’ « en bas » avec un peuple apathique qui laisse les drames et la déchéance s’installer.

De manière générale, c’est tout un trait d’esprit national qui a failli. De la critique des « paradis artificiels » de Charles Baudelaire à la peinture naturaliste de l’Assommoir par Émile Zola, les français ont préféré relativiser pour finir par accepter la drogue (et ses conséquences) en ce début de XXIe siècle.

Une acceptation qui coûte déjà cher, très cher. Comme cette jeune femme de 24 ans tuée par des balles de kalachnikov dans son appartement après une descente de mafieux pour intimider des rivaux dans un quartier du 13e arrondissement de Marseille au cœur de l’été 2023. Une ville dont certains policiers évoquent sa « mexicanisation », notamment avec l’expansion de résidences privées ultra-sécurisées, tels les « gated communities » américaines.

Ou le drame sordide du 21 août 2023 dans le quartier Pissevin à Nîmes où un jeune garçon de 10 ans a été abattu de sang-froid dans une voiture alors qu’il revenait d’une soirée au restaurant avec son oncle et son petit frère de 7 ans.

Ces évènements apparaîtront demain comme le symbole d’un craquage général de la civilisation.

Un craquage d’autant plus frappant qu’il ne se passe rien à ce sujet alors qu’on peut avoir des semaines d’émeutes pour la mort d’une jeune délinquant routier… Et on assiste à une spirale négative puisque la seule perspective que semble offrir la bourgeoisie c’est la fuite en avant avec une légalisation du cannabis qui a pourtant montré ses effets pervers sur le renforcement des mafias et régressifs sur les plans sanitaires dans les États légalisateurs dans les années 2010, tels l’Uruguay dès 2013.

Même l’extrême-droite est aux abonnés absents, et c’est tout à fait révélateur. En 2023, il apparaît qu’en finir avec les drogues et leurs trafics ne peut passer par une simple « remise en ordre », une « fermeté policière et judiciaire » mais doit passer par la construction d’un nouvel ordre débarrassé des maux de l’ancien monde. « Il y a tout à revoir », voilà ce qui ressort de manière générale car la drogue et son trafic condensent l’ensemble des problèmes d’une société capitaliste en chute libre.

Il y a besoin d’un tel électrochoc général : viser la révolution dans ce pays ne peut se faire sérieusement sans avoir pour objectif le règlement de cette problématique populaire. Et tout le monde sait bien au fond de lui qu’au rythme où vont les choses, cela finira avec la constitution de milices populaires contre les dealers… et les consommateurs.

Il est même tout à fait probable que l’apparition d’un mouvement de ce type soit le prélude à l’enclenchement d’un processus plus large de remise en cause de l’ordre existant. Et dialectiquement de rétablissement de l’ordre tout court, mais nouveau, car socialiste.

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L’échec moral de Mélenchon et de sa 3e gauche

Historiquement, il existe deux gauches en France. La première, c’est la Gauche qui est apparue d’abord, celle de la social-démocratie avec Karl Marx, puis des socialistes et des communistes. C’est celle que nous appelons la Gauche historique, celle dont nous nous revendiquons.

Il y a ensuite la « seconde Gauche », née dans les années 1960. Elle regroupe, pour faire simple, les socialistes réformistes et modernistes, les syndicalistes (y compris étudiant comme avec l’UNEF), etc. Elle est représentée, pour prendre des figures connues, par François Hollande. Emmanuel Macron en est d’ailleurs issu et le Nouvel Observateur, l’hebdomadaire suprême de la « seconde Gauche », avait d’ailleurs appelé à le soutenir.

Depuis le début des années 1990, la seconde Gauche a fait se disparaître la Gauche historique, à peu de choses près. Il n’y a plus grand monde pour exiger le Socialisme. C’est dans cette absence de la Gauche historique qu’est apparue une troisième Gauche, mise en place par Jean-Luc Mélenchon et toutes les mouvances « post » : post-trotskiste, post-anarchiste, post-« alternatifs » (issus du PSU).

Tribun hors pair, Jean-Luc Mélenchon manie le pragmatisme à l’extrême

Jean-Luc Mélenchon, ancien socialiste (de 1976 à 2008) venant du trotskisme, a initialement cherche à osciller entre les deux Gauches, à l’instar de son modèle François Mitterrand. Il a finalement abandonné au profit d’un projet présenté comme « populiste », dénommé La France Insoumise (LFI), fondée en 2016.

Le mot d’ordre : se revendiquer du peuple et considérer que le « populisme » de gauche de type latino-américain est un modèle à suivre. Le clivage gauche/droite serait à remplacer par l’opposition peuple/élites, peuple/oligarchie.

Cela a été un grand succès : Jean-Luc Mélenchon a obtenu 19,6 % des suffrages à la présidentielle de 2017, 22% à celle de 2022 ; LFI s’est retrouvé à la tête de la coalition de tous les principaux partis de gauche se présentant aux élections au sein de la NUPES.

Cependant, les contours de cette 3e Gauche sont toujours restés indéfinis et l’attaque massacre du Hamas du 7 octobre 2023 a littéralement révélé les failles de l’entreprise. La 3e Gauche n’a pas de sympathie pour le Hamas, à part dans ses marges d’ultra-gauche étudiantes.

Cependant, le discours populiste de Jean-Luc Mélenchon exige le refus de toute valeur morale, politique, idéologique aux contours bien définis, au contraire de la Gauche historique et de la seconde Gauche.

Récupération des symboles (comme ici le poing levé), mais sans aucun contenu lié au Socialisme

Impossible donc pour la 3e Gauche de critiquer l’attaque massacre du Hamas du 7 octobre 2023, et ce d’autant plus s’il faut espérer toucher les votants se reconnaissant dans l’Islam et l’agenda politique des Frères musulmans visant à dénoncer « l’islamophobie ».

La 3e Gauche révèle ainsi sa faille fondamentale ; on ne doit pas lui reprocher son immoralisme, car elle ne soutient pas le Hamas : encore une fois ce sont les diverses factions d’ultra-gauche délirantes qui soutiennent son initiative.

Mais la 3e Gauche est amorale. Son idéologie, c’est celle de la bourse aux idées, et il suffit d’arriver avec les LGBT, ou l’islamophobie, ou les migrants, ou n’importe quoi, pour rejoindre la contestation dont les contours se veulent indéfinis, et ce par choix.

Pour la Gauche historique, ce sont les Partis qui définissent la ligne ; pour la seconde Gauche, il y a un rassemblement d’initiatives conscientes et organisées à la base (associations, syndicats, club d’idées, etc).

Pour la 3e gauche, ce qui compte c’est l’agrégation opportuniste de la « contestation ». L’attaque massacre du Hamas révèle à quel point, en plus d’être une erreur, c’est une faute. C’est une absence de morale intolérable, c’est la négation de la bataille pour les consciences.

Nous n’avons jamais considéré La France Insoumise comme étant réellement de gauche à cause de son approche populiste : il est évident que nous avons bien fait. Il n’est pas possible de n’avoir rien à faire avec une telle négation des choix conscients à faire face aux événements, quels qu’ils soient ! Nous avons besoin d’un nouvel ordre, et les valeurs doivent être conscientes, bien établies, à la fois comprises et assumées ! C’est le Socialisme ou la catastrophe !

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Rien sans les femmes, à Gaza comme ailleurs

Comment peut-on penser, en 2023, que les Palestiniens peuvent arriver à quoi que ce soit en mettant les femmes de côté comme le fait le Hamas?

C’est pourtant ce que pensent un certain nombre de gens. Pour les uns, on en comprend la raison : ils sont influencés par le féodalisme. L’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie n’ont pas connu de révolution démocratique, comme la France en a connu une d’exemplaire, en 1789. Les grands propriétaires terriens, parfois mis en place lors de la colonisation, imposent aux sociétés du tiers-monde des mentalités dont les traits rappellent à des degrés différents le moyen-âge pour nous Français.

Pour les autres, qui sont dans des pays « développés », c’est incompréhensible… A moins de comprendre la nature de leur erreur. Ils ne saisissent pas que les femmes sont opprimées depuis des milliers d’années. Ce n’est pas seulement une question d’égalité. Les femmes sont mises de côté par les hommes depuis la fin du matriarcat, une fin caractérisée par l’émergence de l’agriculture et de l’élevage.

Les femmes doivent non pas simplement exiger l’égalité, mais partir à la conquête de leur propre nature ! Tout ce qui met les femmes de côté est donc une partie du problème, pas de la solution !

Zinaida Evgenievna Serebryakova, Récolte, 1915

Est-ce à dire que là où les femmes ne sont pas mises de côté, ce serait forcément bien ? Pas du tout. Par exemple, l’armée israélienne intègre les femmes pour le service. On ne voit pourtant pas de femmes au poste de général, de porte-parole, de chef des armées, etc. C’est en quelque sorte de la main d’œuvre.

Mais la participation des femmes est le minimum démocratique, sur lequel il ne peut pas être possible de transiger.

Prenons un exemple connu d’erreur sur ce point. Le droit de vote des femmes a été acquis tardivement et le mouvement ouvrier en est l’une des causes. Il était considéré en effet que les femmes étaient arriérées politiquement, qu’elles voteraient forcément pour les partis politiques liés à la religion. La conclusion de l’époque était que le droit des votes des femmes serait une question d’après la révolution, lorsqu’elles ne pourraient plus faire de « dégâts ».

C’est là une incompréhension totale de l’oppression des femmes depuis 10, 20 000 ans. C’est une fuite devant la nécessité pour les femmes de devenir des Furies afin d’exprimer ce qui est mis de côté. Ou bien, dit autrement :

« Si la réponse personnelle de chaque femme aux agressions psychologiques et physiques est ainsi nécessaire et juste, c’est le psychisme même des femmes qui est martyrisé depuis des milliers d’années et qui exige une réaffirmation à l’échelle de toutes les femmes !

C’est-à-dire que la question de la condition féminine repose sur l’évolution de la société à travers l’Histoire, à travers les siècles, à travers les générations (…).

Les femmes ne doivent pas seulement prendre une place sociale bien plus importante dans la société. Elles doivent également briser les chaînes enfermant leur psychisme !

Il est évident que la question de la dépendance matérielle des femmes par rapport aux hommes est bien souvent un obstacle majeur pour pouvoir s’épanouir. C’est un aspect qui doit être bien compris pour saisir les exigences sur ce point. Le socialisme seul peut établir des bases solides pour la vie quotidienne des femmes.

On ne saurait cependant sous-estimer inversement le travail immense à faire de la part de celles-ci pour s’arracher à des siècles, des millénaires de mise de côté.

Les femmes doivent réaliser un difficile travail pour s’arracher à des mentalités profondément enracinées leur ôtant leur confiance en soi, les détournant de la prise ouverte de responsabilités. »

PCF(mlm), Les femmes doivent libérer leur psyché dans l’auto-détermination et l’affrontement révolutionnaire !
Maria Feliksova Bri-Bein, affiche de 1931 : « Femme-prolétaire, maîtrise les technologies de l’aviation ! Rends-toi dans les écoles, collèges, et universités techniques de la flotte aérienne civile ! »

En 2023, on ne peut pas faire de compromis sur la question des femmes. Si avant, il fallait ajuster peut-être, désormais c’est intolérable. Il est de toutes façons évident que la révolution sera avant tout porté par les femmes, sinon ce ne sera pas une révolution mais un simple aménagement du capitalisme.

Seules les femmes portent un degré de rupture historique suffisant, en raison de leur oppression datant de la fin du matriarcat. Entre les ultras au football qui ne sont que des hommes et les actrices de l’aide aux animaux – que des femmes ! -, il n’est pas difficile de voir où il y a la profondeur et où il n’y en a pas.

Nous avons besoin de changer de civilisation, et les femmes sont une force motrice en ce sens où elles comprennent la dimension historique de leur souffrance, la nature temporaire de l’énorme pression, l’immense poids qu’elles portent en elles. Elles ont un monde à gagner !

Alexandre Deineka, Etendue, 1944
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Hamas, cartels, lumpen, LGBT… Les femmes doivent devenir partisanes

Partout dans le monde, la situation des femmes tourne au désastre. Et c’est tout un symbole que l’enlèvement et le massacre de femmes par le Hamas lors de son offensive depuis la bande de Gaza début octobre 2023. Car désormais, les attaques contre les femmes sont autant condamnées publiquement qu’elles se généralisent malgré tout à l’arrière-plan.

Il suffit de regarder les villes de la plupart des pays occidentaux. La nuit, des lumpens – des éléments déclassés – errent dans les rues et posent une véritable menace physique sur les femmes. Souvent drogués (notamment aux États-Unis avec la crise des opioïdes), brisés psychologiquement par la condition de sans-abris, sans liens sociaux et même migrants sans intégration aucune, ces lumpens produisent une angoisse terrible. Tous les acquis du passé pour la conquête de la nuit pour les femmes ont disparu ou se voient relativisés.

Et que dire dans le tiers-monde ? Dans les pays musulmans, les femmes se voient reléguer au statut d’objet, avec une valeur de second ordre. Dans les autres pays, il y a un même féodalisme, même si d’apparence différente. Des milliers de femmes disparaissent enlevées par les cartels chaque année au Mexique, pays où des centaines d’autres sont assassinées par leurs compagnons.

Et dans tous les pays du monde, il y a la pornographie, avec sa rhétorique et sa mise en scène ultra-violente, qui est une machine de guerre culturelle pour briser la dignité des femmes. Tout comme l’est l’idéologie LGBT, avec les « trans » qui viennent dicter aux femmes comment elles doivent être : conforme au cliché patriarcal-sexuel le plus traditionnel.

Il faut que les femmes s’organisent et élèvent la conscience au niveau de gravité de la situation!

La gloire sacrée de l’amour maternel inspire les femmes travailleuses dans la lutte pour un avenir lumineux

Tant que le capitalisme connaissait une vaste croissance, de 1989 à 2020, il permettait aux femmes de gagner des points socialement et culturellement. Il y voyait un intérêt, un nouveau marché, car pour le capitalisme, le féminisme est un marché comme un autre.

Mais désormais, avec la crise, il y a le repli de chaque pays sur lui-même. La place de la femme doit devenir conforme aux intérêts des pays qui vont à la guerre. En Ukraine et en Russie, les femmes sont censées obéir à la définition de la famille religieuse traditionnelle. Aux États-Unis et dans les pays occidentaux en général, elles doivent se comporter en individualistes, en-dehors d’un couple construit et même avec la possibilité de « faire un bébé toute seule ».

Dans tous les cas, partout sur terre, les femmes doivent soit se cacher pour se protéger, ou bien tenter de se vendre le plus possible pour se faire une prétendue place au soleil. On ne peut pas comprendre autrement les tentatives désespérées de tant de jeunes femmes d’obtenir une pseudo-célébrité sur les réseaux sociaux. Échapper à la violence psychique et physique est une préoccupation permanente des femmes – et le seul moyen de s’en sortir est par l’Histoire, collectivement, par le Socialisme!

Les femmes doivent devenir partisanes, sans quoi leur sort va être de plus en plus terrible. Sans compter que c’est une double spirale infernale. Plus la violence contre elles est forte, plus elles reproduisent celles-ci ou la transmettent afin de chercher à tenir. Cela ne fait qu’empirer les choses. Et le second engrenage, c’est qu’en ne comprenant pas ce qui les agresse, les femmes sont d’autant plus désorientées, déboussolées.

En raison de cela, l’idéologie joue un rôle majeur, avec la culture. Les femmes doivent acquérir une conscience du monde qui relève du Socialisme. Elles doivent comprendre que la majorité des pays du monde subit un néo-féodalisme associé au capitalisme. Les grands propriétaires terriens, les religieux, les mafieux, les chefs locaux (de clans ou de gangs)… tous établissent une domination patriarcale insupportable.

Les masses fraîchement arrivées dans les villes ou les bidonvilles reproduisent cette violence, et ce d’autant plus que la misère règne. La prostitution, fortement présente, accompagne ici parfois… la mise en prostitution de ses propres enfants, y compris en bas âge. Telle est la sinistre réalité qu’on retrouve partout dans le tiers-monde, derrière les apparences !

Travailleuses de l’Orient, rejoignez les rangs des bâtisseur du Socialisme, libérez-vous!

Si sur le plan matériel, les femmes occidentales ne connaissent pas les brutalités du tiers-monde, sur le plan psychique le désastre est le même, en plus moderne, en plus hypocrite. Sous prétexte d’indépendance, les femmes doivent obéir aux exigences de l’individualisme le plus forcené. Et le capitalisme est parvenu à leur inculquer que c’est là une avancée, un progrès.

Et il y a eu des progrès. Mais maintenant que le capitalisme se replie sur lui-même, la vanité de ces conquêtes sautent de plus en plus aux yeux. Rien que l’hypocrisie de la société par rapport aux animaux leur révèle le caractère violent qui existe à l’arrière-plan de la société, sans parler des tracas patriarcaux toujours plus accentués dans la vie quotidienne.

Les femmes doivent donc être en première ligne pour l’établissement de la nouvelle société – sans quoi va se perpétuer leur mise à l’écart depuis l’effondrement du matriarcat au début de l’humanité ! Le Socialisme et la libération des femmes sont dialectiquement une seule et même chose !

La femme soviétique, égale et active dans la construction de la société communiste!

Les femmes, pour cette raison, doivent assumer leur nature universelle. Elles doivent être solidaires les unes des autres à l’échelle planétaire et réfuter tout relativisme. Elles savent par définition qu’un combat où elles ne sont pas en première ligne n’est pas une réelle Cause révolutionnaire.

Là où les femmes sont mises de côté, cela fait partie du problème! Là où elles sont en première ligne, c’est une partie de la solution! Il faut un style révolutionnaire conforme à cette exigence de l’Histoire!

Le drapeau de la libération, dans tous les pays !
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La guerre à venir contre les drogues de synthèse en France

En 2023, les drogues de synthèse n’existent que de manière marginale en France. Considérer qu’il existe un 24 heures sur 24 du capitalisme aboutit toutefois inévitablement à l’affirmation que celles-ci vont s’imposer et s’installer.

Elles répondent en effet à toutes les exigences de ce 24 heures du 24 du capitalisme. Faciles à produire, faciles à distribuer, elles répondent aux attentes des populations totalement déboussolées vivant dans le capitalisme avancé. Le zombie drogué est le pendant du zombie consommateur. Mais pas seulement : même pour travailler, les drogues sont devenues un support parfois nécessaire pour tenir le choc.

C’est là justement où les drogues de synthèse forment un saut dans la barbarie. Elles combinent fuite, dimension « récréative », intensité forcenée. Anti-douleur ou excitation rapide, mise de côté des angoisses, oubli des souffrances et coup de boost : voilà pour résumer la « magie » des drogues de synthèse. En fait, le capitalisme triomphant a tout simplement modifié le rapport aux drogues.

Le paysage métropolitain s’accompagne forcément de personnes en perdition, brisées dans la misère par les drogues

Les drogues sont, historiquement, en effet un fétichisme des débuts de l’humanité, où les consciences primitives des premiers Hommes, dans un environnement froid et hostile, découvraient les joies et les peines. Cela a donné les notions de paradis et d’enfer, le chamanisme préfigurant le monothéisme.

Et les drogues qu’on pouvait trouver naturellement étaient utilisées comme support au sein de religions établies. Ces drogues bouleversaient les esprits et ce bouleversement chimique était imaginé comme un accès à l’au-delà. Par la suite, se détachant de la dimension mystique, l’humanité a développé des drogues récréatives, se faisant piéger par le cannabis ou l’opium. Ici, on est dans une fuite assumée de la réalité, dans une optique de nervosité effacée.

La bataille de Palikao en 1860 marque la victoire franco-anglaise sur la Chine pour la forcer à accepter la consommation d’opium par sa population

Tout a changé depuis. La fin du 20e siècle a été marqué par le développement important de la chimie dans le domaine des drogues, avec surtout naturellement la superpuissance américaine, par les laboratoires des grandes entreprises pharmaceutiques, mais également l’armée américaine. On a notamment Alexander Shulgin qui a dressé un véritable catalogue des drogues de synthèse.

Puis, l’expansion capitaliste massive de 1989 à 2020 a permis un accès facile et aisé au matériel et aux matières premières pour fabriquer des drogues de synthèse. Après une première période artisanale criminelle, notamment romancée dans une série typiquement décadente comme « Breaking bad », on est désormais passé au niveau industriel.

Encore fallait-il un terreau pour cela. Il a été fourni par la crise sanitaire au sein de la superpuissance américaine. Le caractère misérable des soins accordés a permis à certaines entreprises de diffuser en masse des anti-douleurs. Outre que cela a provoqué de l’accoutumance et des décès, cela a été la porte ouverte à un trafic d’anti-douleurs produits dans des laboratoires mexicains avec des matières premières achetées en Chine.

En 2023 l’une des options américaines est une intervention militaire contre le Mexique afin de stopper les cartels

Il va de soi que la superpuissance chinoise était bien consciente des enjeux qu’on trouve ici, tout comme avec TikTok dont l’utilisation est largement restreinte dans son pays d’origine. Les drogues sont un vecteur d’importance stratégique ; un autre exemple significatif est la production massive désormais par la Syrie d’une drogue de synthèse, le captagon.

Et, donc, la crise des « opioïdes » est massive aux États-Unis désormais ; avec 90 000 morts par an, San Francisco envahi par des zombies en quête de « Fentanyl », le désastre est complet. Mais c’est également un modèle.

Une drogue de synthèse, en effet, ne nécessite pas de disposer de matières premières agricoles, comme pour le cannabis et le pavot. Pas besoin d’une agriculture maîtrisée, pas besoin de les transporter clandestinement non plus. Les quantités demandées sont de plus infimes. Rien que les saisies américaines de fentanyl en 2022, 4,5 tonnes, suffiraient à tuer l’ensemble de la population américaine.

2 mg de Fentanyl est déjà une dose létale pour la majorité des gens; la pièce américaine est un équivalent de nos cents et a 19 mm de largeur seulement

Jusqu’à présent, les experts bourgeois relativisent tout cela, en disant qu’aux États-Unis, il y a une dépendance aux anti-douleurs, qui n’existe pas ailleurs. Sauf qu’en réalité, il y avait juste un développement inégal et maintenant le fléau installé, il va se systématiser. Déjà en septembre 2023, l’Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion constatait que les drogues de synthèse étaient présentes (protonitazène et étonitazène, plusieurs centaines de fois plus puissants que l’héroïne et la morphine). La Réunion connaît également les cannabinoïdes synthétiques, une version synthétique du cannabis sous forme de poudre, d’huile, de liquide ultra-concentré.

Et l’État, prisonnier de la forme en raison de sa nature bourgeoise décadente, a souvent un train de retard. Il faut en effet que la combinaison chimique employée pour une drogue de synthèse soit interdite officiellement de la part d’un État. Ce n’est pas la drogue qui est interdite, mais telle ou telle forme chimique. Il suffit donc parfois aux criminels de jouer sur quelques éléments pour contourner la loi. Cela permet un espace énorme pour les dealers qui vendent massivement sur internet des « sels de bain », de « l’engrais », de « l’encens », sans rien risquer, en inventant une nouvelle forme de drogue chaque semaine !

Avec de la « créativité » perverse. Une drogue comme la 3-MMC combine les effets de la cocaïne, de la MDMA et des amphétamines. C’est l’une des drogues mise en avant dans les soirées LGBT « Chemsex », des orgies avec utilisation massives de drogues qui ont largement été mises en avant dans la presse « branchée ». Les drogues de synthèse, ce n’est plus l’ancien monde du cannabis (d’ailleurs lui-même largement modifié en fait), de la cocaïne et du LSD. C’est un « horizon nouveau » pour le 24 heures sur 24 du capitalisme.

La discothèque berlinoise du Berghain ouverte en 2004 a joué un rôle significatif dans l’idéologie des drogues chimiques « branchées »

La fuite en avant dans les drogues synthétiques correspond tout à fait au rythme capitaliste, tant du point de vue du producteur que du consommateur. Il est capable de répondre à toutes les situations, tous les besoins. C’est une tendance inéluctable. Le Rapport européen sur les drogues 2023 constate lui-même que les drogues de synthèse s’affirment. La mondialisation du phénomène se lit également quand on voit l’avancée du tramadol en Afrique de l’Ouest et du Centre (où 10 % de la population consomme du cannabis par ailleurs). La méthamphétamine est en train de se lancer massivement au Mexique, alors qu’elle est déjà fortement présente en Asie de l’Est et du Sud-Est.

Dans un tel panorama, il est évident que seul le Socialisme peut proposer une réponse, car la réponse ne peut qu’être collective. Destruction militaire des mafias et refonte culturelle de la population, voilà la solution nécessaire, qui ne peut être mise en place que par le peuple en armes, car rien ni personne ne doit échapper au processus d’éradication du fléau.

Le Nouvel Ordre nécessaire implique un combat acharné et sans pitié contre les drogues de synthèse, cette sinistre réalité si conforme au 24 heures du 24 du capitalisme. Tout compromis sur ce plan, avec les drogues en général même, ramène au vieux monde. A la différence ici que les « vieilles » drogues étaient des fuites à rejeter, et que les nouvelles relèvent d’une participation coûte que coûte à un monde en perdition.

De la drogue en mode petit-bourgeois passif ou aristocrate prétentieux, déjà méprisable et condamnable, on passe aux drogues pour « tenir », pour se « précipiter », pour « aller de l’avant ». C’est là un accompagnement du capitalisme du 24 heures sur 24 de la vie quotidienne et donc un ennemi complet.

Et ce seront les femmes qui seront en première ligne contre le fléau : les mafias sont constitués d’hommes, les consommateurs sont en quasi totalité des hommes. Ce n’est pas pour rien !

Mikhail Devyatov, Sportives, URSS 1953
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Nouvel ordre

La révolution, c’est le sursaut de civilisation

La conscience d’autrui n’est pas possible dans une société qui ne le permet pas. Ainsi, dans la société tribale de chasseurs-cueilleurs, les rapports avec l’extérieur sont très limités, et lorsqu’ils surviennent, ils prennent la forme de la méfiance, voire d’une défiance en l’absence de confiance.

Confiance dans la société et stabilisation de la vie sociale sont la base même de la civilisation qui trouve à s’exprimer à travers la succession des modes de production.

Le mode de production capitaliste a été ici un formidable stabilisateur de la vie quotidienne et, en élargissant à tous les niveaux la division sociale du travail, il a également participé à la diffusion générale de la confiance dans les relations interpersonnelles.

Mais on l’aura compris, survient en creux la question de la lutte des classes.

La civilisation est toujours portée par un mode de production à travers une classe, passée de dominée à dominante, avant d’entrer elle-même en décadence, incapable de porter et de continuer la civilisation et finisse par cela même renversée.

Une révolution est toujours une expression de la continuation de la civilisation, menacée d’effondrement du fait que son ancien support historique, la classe dirigeante, s’est transformée en classe historiquement dépassée.

Cette continuation s’exprime de manière dialectique et non mécanique : ce n’est pas simplement le fait que les « riches ont tout et les pauvres rien », mais que les travailleurs d’un mode de production donné (esclaves, paysans asservis, travailleurs salariés) contribuent activement à un niveau de raffinement dont il sont exclus du fait du rapport d’exploitation-aliénation.

Quand les esclaves de l’Égypte romaine extraient le granit nécessaire aux somptueuses colonnes du panthéon de Rome, ils participent à bâtir une architecture d’un grand raffinement bien qu’ils soient eux-mêmes placés dans des conditions en-deçà du niveau de civilisation.

Et la majorité des esclaves dans l’Empire romain étaient issus des peuples barbares qui, au Ve siècle, le mèneront à la chute sans pour autant avoir, à cette époque, les moyens matériels immédiats pour faire continuer la civilisation (qui trouvera son chemin dans l’Islam).

C’est là que l’Histoire de la civilisation se lie à la lutte des classes de manière dialectique, et non mécanique : il ne suffit pas de renverser une classe décadente pour continuer la civilisation, faut-il encore en avoir les moyens sociaux, politiques et culturels.

À ce titre, la révolution soviétique représente un sursaut de civilisation. Elle sauve le raffinement de l’être humain, ayant basculé dans la violence généralisée, le pourrissement de l’âme, la décadence absolue de la première guerre mondiale. Il suffit de relire ce passage du célèbre article « Socialisme ou barbarie » écrit en 1915 par Rosa Luxemburg pour voir la portée civilisationnelle d’Octobre 1917 :

« Souillée, déshonorée, pataugeant dans le sang, couverte de crasse ; voilà comment se présente la société bourgeoise, voilà ce qu’elle est.

Ce n’est pas lorsque, bien léchée et bien honnête, elle se donne les dehors de la culture et de la philosophie, de la morale et de l’ordre, de la paix et du droit, c’est quand elle ressemble à une bête fauve, quand elle danse le sabbat de l’anarchie, quand elle souffle la peste sur la civilisation et l’humanité qu’elle se montre toute nue, telle qu’elle est vraiment. »

Car il faut bien s’imaginer que si historiquement tout appareil d’État est affaire de conditionnement social en vue de faire correspondre la psyché des gens avec une vie plus stable, plus pacifiée, quel sens cela a t-il dans une tranchée pleine de boue, dévastée et sous le feu d’une artillerie avec des obus produits à la chaîne ?

De la mission civilisatrice, l’État en est revenu à sa seule fonction de « domination de classe », dilapidant le meilleur de la civilisation dans les prétentions étroites d’un capitalisme ayant atteint son stade impérialiste. La civilisation exige alors de bâtir un nouvel Ordre pour sauvegarder la civilisation : c’est le sens des Soviets.

C’est pourquoi face à l’effritement de la civilisation, il y a toujours deux options : l’une conservatrice qui veut rétablir l’ordre pourrissant mais qui a porté autrefois l’élan, et l’autre, révolutionnaire, qui vise l’établissement d’un nouvel Ordre fondé sur la cohérence, l’harmonie, la rationalité à tous les étages. Il faut relire cet interview d’un membre de la Gauche prolétarienne en 1970, dont les propos sonnent juste actuellement :

« Dès qu’on refuse la société actuelle, sous les prétextes les plus divers, on se figure qu’on est maoïste alors que ce n’est pas ça. Une société communiste c’est bien plus contraignant qu’une société capitaliste.

C’est plus facile à supporter qu’une société capitaliste, parce que c’est plus juste, mais pour l’instant c’est pas le cirque : il ne faut pas compter là-dessus pour faire tout ce qu’on voudra.

Moi, c’est ce que je souhaite parce que le capitalisme, c’est aussi le désordre. On exploite mal les richesses. Personne n’en profite. Il y a des gens qui crèvent à côté de richesses inexploitées. Il y a des parties de la France inondées de constructions et d’autres désertiques.

Toutes ces conneries-là, c’est le désordre, et pour moi, le communisme c’est l’ordre. »

La révolution c’est la capacité de la classe exploitée à s’organiser pour s’approprier le meilleur de la civilisation et le faire se continuer historiquement en l’enrichissant de nouveau.

On comprend donc que si la question de la propriété des moyens de production est importante – il faut bien avoir les moyens matériels pour réaliser la civilisation, l’enjeu central est avant tout le pouvoir d’État – il faut surtout avoir les moyens administratifs et policiers pour sauvegarder puis élever la civilisation.

Car, en réalité, limiter la révolution à la transformation de la propriété des moyens de production, c’est rester dans une forme de gauchisme qui limite la révolution à une « émancipation sociale » et non pas à la continuation-élévation de la civilisation, qui relève forcément de la question du pouvoir d’État.

Si la civilisation est un processus qui se déroule dans les interstices culturels des rapports sociaux, elle est avant tout conditionnée et garantie par l’appareil d’État.

L’État est en première instance l’expression de la complexification de la société, et en cela la garantie de relations sociales pacifiées et raffinées grâce aux règles et lois qu’il impose. En dernière instance, il est l’expression d’une classe qui en domine une autre. L’État est donc à la fois une garantie universelle et en même temps une expression spécifique, conjoncturelle, reliée à une classe.

C’est la raison pour laquelle la continuation de la civilisation prend la forme à un moment donné de l’Histoire de la violence qui vise en remplacement d’un État par un autre.

Car la révolution ce n’est pas simplement le processus de transformation d’une classe exploitée et dominée en une classe dominante, c’est aussi et surtout le passage d’une classe dirigée à une classe dirigeante. Et pour diriger, il faut orienter, fournir un axe, une perspective. Cela ne peut que relever de la civilisation en tant que condensée du meilleur de l’Humanité dans les mœurs, dans les manières de vivre.

Mise en valeur de Pouchkine en URSS

Il a bien fallu la violence révolutionnaire à la fin du XVIIIe siècle pour que le processus de civilisation ne s’éteigne pas dans une élite aristocrate toujours plus repliée sur elle-même, s’appropriant le meilleur du raffinement royal pour mieux le dilapider dans la décadence.

Lorsque la noblesse d’épée, l’aristocratie terrienne d’ancien régime entre en décadence aux alentours du XVIe siècle, l’avant-garde de la bourgeoisie s’est déjà solidement implantée dans l’appareil administratif de la monarchie, lui donnant sa forme absolutiste.

C’est qu’elle s’apprête à devenir une classe dirigeante et à assumer la continuité de la civilisation : les bourgeois lettrés manient le droit et le code romain, cet héritage de la civilisation leur ouvrant la voie à l’administration de l’État moderne.

C’est la raison pour laquelle Lénine a tant insisté sur le rôle de la conscience et de l’idéologie car en s’appropriant le meilleur de la culture et de la science, la classe ouvrière acquiert une conscience de classe qui doit exprimer une supériorité par rapport à la bourgeoisie décadente.

On ne peut comprendre le rejet par la social-démocratie historique des attentats individuels, représentatifs d’un retour aux temps des seigneurs féodaux où des individus « se font justice », « défendent l’honneur des pauvres » sur le mode d’une « vengeance de classe » qui n’a aucun sens du point de vue de la civilisation.

C’est là d’ailleurs un précieux critère pour faire le tri quant à la violence qui s’exprime dans la société.

La violence relève de la civilisation lorsqu’elle s’impose d’emblée comme une violence d’État, du moins à prétention étatique. S’opposer à un chauffard, à un trafiquant de drogue, à des incivilités en tous genres, c’est faire preuve du sens de l’État. La violence qui a le sens de l’État, c’est celle qui porte en elle la perspective d’un Ordre qui sait sauvegarder les règles de la vie courante, les bonnes mœurs.

De manière plus collective, la violence révolutionnaire représente le condensé d’un nouvel Ordre en cours de formation qui cherche à s’imposer pour sauver le raffinement, le beau et le bon et le généraliser à tous.

On ne peut pas comprendre la victoire soviétique contre le nazisme sans saisir cet aspect civilisationnel. Car la force de l’URSS, ce ne fut pas seulement que le peuple laborieux s’était émancipé socialement, mais qu’il avait accédé à l’ordre socialiste.

Mieux, l’élévation générale du niveau culturel et intellectuel de la classe ouvrière à travers sa scolarisation et l’alphabétisation généralisée, mais également tout le travail culturel éducatif a fait du peuple un participant actif de la civilisation.

Cela se lit bien dans la construction du métro de Moscou dans les années 1930, mais aussi dans les nombreux abribus pour autocars qui se veulent une expression esthétique avancée.

De fait, la défense d’un tel ordre revêtait une dimension historique et morale capitale, indomptable, face à un régime nazi célébrant le glauque et le baroque.

La défense de la civilisation comprise dans un sens révolutionnaire revêt l’aspect d’un programme politique en soi car il est possible et nécessaire de décliner l’envergure classique-civilisationnelle à l’ensemble des champs des rapports sociaux : en art donc, mais aussi dans le langage, les manières de manger, de s’exprimer, de se déplacer.

Il est possible et nécessaire d’en faire un étendard de sa vie quotidienne : les exploités sont le rempart à la décadence, car ils méprisent un ordre qui vacille et fait se diluer progressivement les acquis de la civilisation. Il faut se vivre comme un rempart et un défenseur de cette dernière.

À l’aune du déni des effets la pandémie et du réchauffement climatique, de la tendance à une nouvelle guerre mondiale, de l’effritement des règles de vie au quotidien, de la mocheté des villes, de la nullité dans les arts, de la compression des sensibilités : Socialisme pour la civilisation ou barbarie.

« Nous sommes placés aujourd’hui devant ce choix : ou bien triomphe de l’impérialisme et décadence de toute civilisation, avec pour conséquences, comme dans la Rome antique, le dépeuplement, la désolation, la dégénérescence, un grand cimetière ; ou bien victoire du socialisme, c’est-à-dire de la lutte consciente du prolétariat international contre l’impérialisme et contre sa méthode d’action : la guerre.

C’est là un dilemme de l’histoire du monde, un ou bien – ou bien encore indécis dont les plateaux balancent devant la décision du prolétariat conscient. Le prolétariat doit jeter résolument dans la balance le glaive de son combat révolutionnaire : l’avenir de la civilisation et de l’humanité en dépendent. »

Rosa Luxemburg, Socialisme ou barbarie, 1915
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Nouvel ordre

L’avenir de la circulation passera par le train

C’est une question de civilisation.

Dans l’avenir, on peut gager sans risque, et tout particulièrement en France qui a déjà une certaine tradition en la matière, que le train aura une place centrale dans la circulation des personnes et des marchandises.

A grande échelle, il n’y a pas de moyens de transport terrestre aussi efficace que le train. Il a joué un rôle historique pour le développement de la société, par le capitalisme. Mais le capitalisme l’a relativement mis de côté, au profit des voitures et des camions, bien plus conformes finalement aux exigences du capital (pas de planification, fonctionnement en flux tendu, atomisations des acteurs économiques, privatisation des intérêts, aucune considération pour la planète et la santé de la population, etc.).

C’est tout le problème du capitalisme, qui favorise des solutions individuelles, alors qu’il faut en réalité des moyens collectifs. Il est plus naturel pour lui de se tourner vers la circulation routière, qui laisse les gens seuls face à leur besoin de se mouvoir.

Besoin d’ailleurs accru par l’existence d’une contradiction entre la ville et la campagne, qui force beaucoup de personnes plus éloignées des cœurs économiques que sont les villes à faire de longs trajets pour aller travailler. C’est ce qui explique pourquoi la voiture et le camion sont bien plus choyés par le capitalisme que les transports collectifs.

Mais le train jouera un rôle capital à l’avenir, tant sa capacité à réduire la taille du monde est importante. Les masses ont et auront besoin d’un réseau ferroviaire développé pour ne plus rouler en voiture…

Les Français de demain devront organiser démocratiquement le secteur des transports, ce qui n’est pas une mince affaire tant la situation actuelle est critique. Cette réorganisation de la société, et donc par extension de la façon de se déplacer, devra absolument avoir l’écologie comme horizon. Cela exigera de se battre contre l’étendue toujours plus vaste du réseau routier et ses millions de voitures et de camions dégazant en permanence au rythme imposé par un capitalisme qui exige que chacun s’organise à sa manière de son côté, dans un flux ininterrompu, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Le train est plus rapide que la voiture. Il est aussi moins polluant et incommensurablement moins dangereux. Il permet de faire déplacer un très grand nombre de personnes en un temps record, avec une dépense énergétique moindre, là où les autoroutes connaissent des bouchons, un rendement énergétique catastrophique, des accidents au quotidien, avec des chauffards qui font trop souvent la loi…

Les masses ont besoin de trains plus performants, en plus grand nombre, plus confortables ! Il faudra rouvrir des lignes, en créer de nouvelles, procéder à la mise en place du train et ses dérivés comme le tramway comme moyens de transports principaux de la population. Tout cela bien sûr doit être couplé avec les autres moyens de transport que sont le vélo, l’avion ou encore le bateau. Il faut ajouter évidemment à cela la marche à pied, qui dans des villes et des campagnes correctement aménagées selon les besoins du peuples, et non ceux du capitalisme, sera un moyen de déplacement privilégié.

La voiture et les camions quand à eux devront se contenter d’une place limitée, là où ils sont vraiment utiles : pour le déplacement des personnes très isolées à la campagne, pour les transports urgents de proximité (police, ambulance, travaux, etc.), pour les derniers kilomètres du transport de marchandise tant dans les villes que les campagnes.

Le mot d’ordre sera simple : aucune proposition s’appuyant sur les responsabilités d’individus coincés dans le statu quo ne saurait être considérée comme une solution aux problèmes qui se poseront à l’avenir. Quelques soient les problématiques, il devra toujours y avoir une réponse à l’échelle de la société elle-même, et le train en fera partie.

Sortir de la civilisation de l’automobile pour fonder une nouvelle civilisation du train, tel doit être le programme de la Gauche !

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L’humanité n’aura plus qu’un pays, qu’une seule langue

C’est le sujet le brûlant de l’humanité actuelle et, pour cette raison, il a totalement disparu des discussions. C’est un paradoxe dialectique qui montre que l’Histoire est prête!

Si vous demandez à quelqu’un si la France existera encore dans 500 ans, il vous répondra oui. S’il y aura encore des blancs et des noirs, il dira oui. Tout au plus y aura-t-il la reconnaissance que des choses puissent arriver, que certains pays peuvent donc disparaître.

Mais l’idée d’une humanité unifiée au niveau mondial a totalement disparu. Cet idéal des Lumières, de la Gauche historique s’est évaporé. Pour les gens, c’est même inconcevable.

Et en même temps, l’humanité n’a jamais été autant mélangée, métissée, « mondialisée » que ces trente dernières années. Rien que la pandémie, vécue consciemment par l’humanité (contrairement à la grippe dite espagnole par exemple), a montré la futilité des frontières.

Ces mêmes gens qui reçoivent des paquets du bout du monde, commandés sur internet qui est un réseau mondial, qui connaissent des personnes de toutes les couleurs de peau… pensent que l’unification mondiale n’est pas possible !

Drapeau de la République Soviétique de Chine durant les années 1930 : « Prolétaires et peuples opprimés du monde, unissez-vous! »

La mondialisation capitaliste a provoqué un mélange favorable à l’unification mondiale. Mais comme celle-ci est contraire au capitalisme, il y a deux poussées contraires. La première, c’est l’idéologie LGBT et les discours « inclusifs » qui nient les différences de culture, afin d’imposer un cosmopolitisme consommateur. La seconde, c’est le repli nationaliste, communautaire.

Les deux ne n’opposent pas du tout, malgré les apparences. Dans tous les pays occidentaux, ces deux camps s’opposent en effet pour l’opinion publique, y compris violemment. Cependant, leurs intérêts communs les font se rejoindre.

Par exemple, en France, tant les pro-LGBT les plus furieux que les nationalistes les plus agressifs se rejoignent pour mettre en valeur l’Ukraine, l’Otan et la guerre à la Russie. Le facho homophobe et l’anarchiste libéral dans les mœurs sont unis dans leur même détestation du tiers-monde et de tout principe collectif « autoritaire ».

C’est tellement vrai qu’ils ont le même rêve. Les fachos rêvent de communautés autonomes sur une base raciale. Et le modèle de la « gauche de la gauche »? Ce sont les ZAD comme à Notre-Dame-des-Landes, le Rojava en Syrie, les zapatistes au Mexique, éventuellement des Indigènes en Inde, etc. On parle ici dans tous les cas de repli communautaire, avec une organisation au niveau communautaire, dans un esprit communautaire assumé.

Pour les moins « radicaux » qui visent une participation au gouvernement, c’est mis au niveau de la France : il faudrait une France comme communauté indépendante. Mais ça reste communautaire.

C’est le refus de la grande fusion mondiale.

Les armoiries de l’URSS : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous! »

Ce qui est intéressant, c’est qu’au début des années 1990, les Français pensaient plutôt que la France allait s’effacer dans une communauté européenne unifiée, qu’on aurait désormais un passeport européen. Tout cela semble si loin, alors que l’Union européenne s’est développée! Cela montre bien que le capitalisme ne peut plus unifier. Il unit quand ça l’arrange, mais il cherche toujours à surtout séparer.

Les partisans du socialisme ont inversement toujours souligné que l’humanité allait fusionner. Tous le pays allaient s’unir, se mélanger ; l’humanité parlerait une seule langue, produite de l’unification de l’humanité.

Il est évident du point de vue de la Gauche historique que, en l’an 3000, il n’y aura plus ni blancs, ni noirs, ni jaunes, ni de couleur de peau quelconque. Tout le monde sera tellement métissé que cela ne voudra plus rien dire. Quant à la France, évidemment qu’elle n’existera plus. Elle aura cédé la place à un autre pays, bien plus grand, et espérons le même, il n’y aura plus qu’un seul pays. Toutes les barrières nationales seront tombées.

Affiche soviétique des années 1920: « Bientôt l’univers entier sera à nous »

L’utilisation du mot « internationaliste » par la Gauche historique a précisément ce sens-là. Il a été déformé, sous l’effet du trotskisme et de l’anarchisme, sur un mode « la négation des pays », « au-delà des nations ». Mais ce n’est pas du tout le concept. L’internationalisme est prolétarien : le prolétariat mondial est ce qui compte réellement, et l’unification de l’humanité va avec la victoire de la révolution mondiale.

Et la victoire de la révolution mondiale indiquera le passage à la colonisation spatiale : telle était officiellement le point de vue de l’URSS, avec la figure majeure que fut théoricien de l’astronautique Constantin Tsiolkovsky. Le principe de la planète comme Biosphère, avec Vladimir Vernadsky, va en ce même sens.

Une seule planète, une seule humanité. La fin des barrières ethniques, nationales, tout comme les barrières tribales et claniques sont tombée de par le passé. Et une nouvelle aventure pour l’humanité : sa diffusion dans le Cosmos.

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Le nouvel ordre relancera l’opéra

L’opéra est l’expression puissante de la grandeur de la civilisation. C’est un art d’un grand raffinement, produit du travail immense de la part d’artistes forcément de très haut niveau, formés avec minutie pendant de nombreuses années depuis le plus jeune âge et bénéficiant d’un cadre de travail hors-norme. Qu’un orchestre symphonique s’accorde avec une scène où le chant et le théâtre doivent se mêler harmonieusement n’est pas une mince affaire. Qu’il en faut du travail pour jouer La flûte enchantée de Mozart !

Le jeu en vaut largement la chandelle quand on sait à quel point cela peut littéralement soulever une salle, bouleversant profondément chaque spectateur dans ce qu’il a de plus intime, le grandissant culturellement et moralement. Historiquement, la bourgeoisie, particulièrement en France, a très bien compris cela et elle a largement porté l’opéra. Cela pour asseoir son prestige et sa stature de classe dominante, mais aussi car elle se développait elle-même réellement à travers la culture classique.

Pourtant, le rythme, à la fois lent et puissant, et la profondeur des œuvres, qui sont l’inverse de la superficialité, ont fait que l’opéra a de moins en moins correspondu culturellement au capitalisme. L’art lyrique est bien trop raffiné pour le capitalisme avalant tout sur son passage et lissant tous les rapports pour en faire des marchandises consommables et jetables.

Alors, l’opéra est devenu totalement marginal, existant seulement grâce à un financement public gigantesque. Globalement, l’opéra en France, c’est 80 % de subvention et 20 % de recettes de billetterie ! Absolument aucun autre secteur culturel ne connaît un tel privilège. Mais le monde a changé, c’est la crise et même l’opéra, pourtant si prestigieux, ne résiste pas à la grande lessiveuse capitaliste.

Le constat est très simple : de moins en moins de public, de plus en plus de coûts fixes. L’opéra passe donc à la trappe.

L’offuscation des directeurs des opéras de Lyon, Montpellier, Toulouse ou Bordeaux fait l’actualité en 2023, alors que ceux-ci dénoncent le désengagement de l’État. C’est que l’heure est grave, tellement la société française est décadente et incapable d’assumer le meilleur de la civilisation. Comme le disait déjà en 2021 Jean-Philippe Thiellay, ancien directeur adjoint de l’Opéra de Paris, dans son livre L’Opéra s’il vous plaît :

« L’art lyrique peut disparaître corps et biens, c’est une certitude. »

Le ministère de la Culture est formel lui aussi. L’opéra, ainsi que la musique classique, n’intéressent plus personne, encore moins parmi les 15-28 ans qui désertent ; la bourgeoisie française n’éduque plus sa propre jeunesse !

Les cris d’alarme se multiplient. Le directeur de l’opéra de Rouen, responsables du syndicat regroupant la plupart des maisons lyriques, n’y va pas par quatre chemins :

« Nous allons connaître une hécatombe, à bas bruit »

Il faut dire que l’Opéra de Rouen Normandie a fermé exceptionnellement pendant six semaines entre avril et mai 2023 pour raisons budgétaires…

L’annonce la plus marquante a probablement été celle de l’opéra de Lyon annonçant au mois d’avril 2023 l’annulation pure et simple de plusieurs représentations estivales, pour limiter la casse et préserver la saison 2023-2024.

Il y a eu aussi l’Opéra National du Rhin annonçant l’annulation de deux représentations du Conte du tsar Saltane en mai à Mulhouse… remplacé par une seule représentation, mais en version concertante, c’est-à-dire seulement la musique. Les masses de subventions de Strasbourg, Mulhouse et Colmar, ainsi que de la région Grand-Est et de l’État, ne suffisent plus.

En tout en 2023 en France, ce serait 26 productions d’opéras annulées et plus de 120 représentations déprogrammées. L’équivalent de la saison de deux maisons lyriques. C’est une véritable débandade, une catastrophe nationale, qui est surtout un effondrement culturel. Car il ne faut pas s’y tromper : le problème n’est pas celui des subventions, mais du public.

S’il y a du public, il y a de l’opéra. S’il n’y a plus de public, la bourgeoisie peut faire semblant un temps avec des subventions massives, mais cela ne tient pas éternellement.

Il n’y a décidément plus rien à sauver de ce vieux monde. Ce qui se jouera, c’est donc une grande révolution culturelle, pour imposer un nouvel ordre, qui sera capable d’assumer et de porter la civilisation. Ce dont la bourgeoisie décadente n’est plus capable, submergée qu’elle est par le capitalisme en crise.

Forcément, l’opéra tiendra une place de choix dans le nouvel ordre, car il sera porté par les masses, éduquées et développées culturellement, moralement, cherchant encore plus à se développer culturellement et moralement par l’opéra ! Il en sera de même pour la culture classique en général, qu’il faudra réhabiliter et développer à nouveau après la grande hécatombe de notre époque décadente.

Le socialisme, ce sera le retour à l’opéra et à la célébration des orchestres symphoniques ! Ce sera la production de nouvelles œuvres lyriques, populaires, réalistes, célébrant la nature. Ces œuvres seront des expressions puissantes de la grandeur de la civilisation.

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La décivilisation, expression de la décadence de l’ordre bourgeois

Poser la question de la civilisation et de la décivilisation, c’est poser la question de l’Ordre social. Car tout ordre se doit de générer les conditions pour faire continuer et élever le niveau de civilisation : c’est le propre du développement de l’Humanité.

Quand on parle d’Ordre, on parle d’une manière d’ordonner la vie sociale de façon à ce qu’il soit garanti au plus grand nombre une vie quotidienne à peu près stable par rapport aux conditions historiques données.

L’instabilité sociale est le contraire d’un Ordre social et plus l’instabilité sociale est importante, plus les conditions d’élévation de la civilisation s’affaissent. Le processus de civilisation ne s’établit pas sur plusieurs années, il se réalise sur plusieurs décennies, si ce n’est plusieurs siècles ; cela demande nécessairement calme et stabilité.

La capacité de l’être humain d’élever le niveau de civilisation correspond donc à sa manière d’ordonner les comportements humains. Ou comme le décrit le sociologue Norbert Elias, penseur de la question qui a toutefois sanctuarisé l’ordre bourgeois comme gage du niveau de civilisation :

« La stabilité particulière des mécanismes d’autocontrainte psychique qui constitue le trait typique de l’habitus de l’homme « civilisé » est étroitement liée à la monopolisation de la contrainte physique et à la solidité croissante des organes sociaux centraux. C’est précisément la formation de monopoles qui permet la mise en place d’un mécanisme de « conditionnement social », grâce auquel chaque individu est éduqué dans le sens d’un autocontrôle rigoureux. »

Par « monopole », il faut entendre ici le lent processus de formation d’un appareil d’État entre les 13e et 18e siècles. Il faut ici rappeler justement la double dimension de l’appareil d’État qui s’il est l’expression de la domination d’une classe par une autre et également le reflet du nécessaire conditionnement des individus à des rapports sociaux plus sophistiqués.

C’est ainsi que lorsque les États du monde ont déclaré des confinements de population entre 2019 et 2020 pour lutter contre la pandémie de Covid-19, ils exprimaient non pas une domination de classe mais la continuité de la civilisation.

Les mesures de contrainte étaient en réalité une manière de contraindre les individus dans le cadre d’une société moderne où la fluidité des échanges et la mobilité sont la règle. Évidemment, les États l’ont fait dans les conditions d’un Ordre marqué par l’accumulation capitaliste et l’échange marchand, ayant pour conséquences les désordonnements qui ont suivi et continuent à s’exprimer dans les années qui suivent.

Déjà, des portions réduites de la population ont manifesté des comportements de décivilisation, avec le refus de l’autocontrainte. Ces gens ont rejeté un phénomène qui pourtant s’est déroulé sur plusieurs siècles : celui de la formation de règles publiques garanties par un organisme central contre l’intérêt privé de seigneurs locaux, se cristallisant ensuite dans des comportements jusqu’à en devenir automatiques.

Or, la question est de saisir aujourd’hui d’où vient de manière générale le refus de l’autocontrainte ? Est-ce un leg du passé, du temps d’avant la formation d’un appareil d’État centralisateur, où les petits seigneurs régnaient en maîtres sur leurs territoires ? Ou bien est-ce le produit des conditions de la société capitaliste moderne ?

Une personne qui circule à vive allure en scooter ou sur une trottinette électrique sur un trottoir piéton est-il un petit seigneur ou un individu forcené du capitalisme ?

Évidemment, cela relève en premier lieu des conditions de la société de consommation moderne. Car lorsqu’on parle de l’autocontrainte, il y a indirectement l’idée d’une plus grande subtilité des individus dans leurs relations sociales, une sorte de raffinement.

À travers la ville et l’échange marchand, le capitalisme a développé puissamment les espaces publics/collectifs à travers desquels est nécessaire un raffinement de son comportement, mais en même temps arrivé à un stade de son développement il en est une entrave.

Il suffit de prendre un grand magasin de vêtements dans un centre-ville pour s’en rendre compte. D’un côté, il y a un fourmillement d’individus qui veillent à ne pas mal se comporter mal face aux autres en respectant les codes d’usage comme ne pas essayer les habits devant tout le monde, garder une distance à la caisse, etc. Mais de l’autre côté si quelque chose grippe la mécanique, cela se ressent dans les individus qui deviennent plus aigres, plus raides, plus aigris, avec jamais bien loin un risque de dérapage, de petits conflits.

Si cela est dans l’ADN de la consommation capitaliste à ses débuts, la généralisation de la société de consommation a amené à une généralisation de l’esprit d’immédiateté qui, s’il est entravé, risque de générer des formes de brutalité, de grossièreté, même minimes.

Être raffiné, c’est savoir prendre le temps car c’est intellectualiser son rapport au monde, sa manière de vivre, de se nourrir, de se vêtir, d’aimer, d’apprécier l’autre. À l’heure des applications de rencontre, de livraison de repas à domicile, de l’écoute accélérée de musique, de la généralisation du format série, c’est toute la base de la civilisation qui s’affaisse.

Si la civilisation est le long processus de formation d’une autocontrainte psychique, avec l’attention et le temps requis, elle se heurte à société capitaliste-marchande qui, en plus d’être ultra-accélérée, va jusqu’à effacer ses propres conditions de production pour mieux fétichiser la valeur. Comment ne pas voir qu’une telle société arrivée à maturité formate des esprits dans le sens d’une décivilisation ?

Le règne abouti du fétichisme marchand, c’est l’âge d’individus narcissiques qui évoluent dans un monde abstrait. C’est l’âge de l’individu qui se moque du réel : il évolue à sa guise dans un monde sans que ne soient plus exigées ni contraintes, ni barrières quelconques, si ce n’est celles de ne pas entraver le bon écoulement des marchandises.

Et il n’est pas difficile également de comprendre que lorsque le pire de cette société de consommation moderne, soit le culte de l’égo indépendant de tout et le pire de la société féodale, soit le culte de l’honneur guerrier, se rencontrent, il y a un cocktail parfait pour des phénomènes de dé-civilisation. C’est l’individu-roi à base d’avancées guerrières, qui consomme ses échappées chevaleresques.

Il s’agit là d’une expression d’un mode de production capitaliste arrivé à maturité en ce qu’il a développé une consommation outrancière d’objets inutiles grâce au maintien d’une large partie du globe dans une situation féodale, avec pour résultat la combinaison des pires horreurs en termes de comportements.

Et comme l’État actuel est une émanation de cette société, il est évident que les institutions publiques sont à la peine pour maintenir le niveau de civilisation exigé par l’époque. Elles sont à la dérive et cela se voit en de multiples manières, des autorisations de construction délirantes au relativisme sur les incivilités sur la route jusqu’à l’acceptation-encadrement des trafics de drogue, de la pornographie, le délaissement des victimes de harcèlement scolaire…

Cela peut apparaître décalé et en même temps tout le monde comprend bien que les choses s’effondrent avec une société repartie sur les braises d’une pandémie qui n’a fait se générer aucun bilan social et culturel.

Vu du futur, tout ceci sonnera comme une évidence…

L’évidence que la société humaine développée du 21e siècle s’effondrait sur elle-même du fait de l’affaissement des vecteurs d’autocontraintes psychiques dû à un mode de production capitaliste pleinement développé.