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Société Vie quotidienne

Comment acheter un vélo ?

Quelques conseils de base.

Acheter un vélo n’est pas une chose facile, surtout à notre époque où le capitalisme exerce une pression immense sur les consommateurs. Soit pour vendre des choses inutiles, soit pour faire croire qu’il est possible d’avoir des choses bien en ne dépensant pas grand-chose.

Typiquement, le « vélo à assistance électrique » est une chose inutile. Si on ne veut pas pédaler, il ne faut pas s’acheter un vélo. Et si on s’estime pas assez en forme pour faire du vélo… et bien justement il serait temps de faire du vélo pour être en forme !

Inversement, les supermarchés et les chaînes de magasin de sport vendent des vélos très lourds, avec des composants de basse qualité qui sont difficilement remplaçables, mais ils prétendent qu’ils vendent des bons vélos pour pas cher. Il faut absolument éviter tous ces magasins.

Un vélo est un objet technologique de grande valeur qui doit être entretenu convenablement, ce qui n’est pas possible avec un vélo « discount » acheté dans une chaîne. Seul un bon vélo aura une bonne base et pourra être entretenu convenablement. Reste à savoir maintenant ce qu’est un « bon » vélo.

Souvent, le marché de l’occasion est une bonne solution, surtout pour des personnes jeunes disposant d’un faible budget. Cela nécessite par contre de la rigueur pour ne pas acheter n’importe quoi. Il est préférable d’avoir l’avis d’une personne connaissant (vraiment) le cyclisme avant d’acheter un vélo qui n’est pas neuf. L’occasion en magasin est une solution envisageable, bien que plus cher qu’en vente directe.

De manière générale, on peut distinguer deux grandes catégories d’usage déterminant l’achat d’un vélo. Soit pour les déplacements quotidiens et aller au travail, soit pour le loisir et le sport.

Dans le premier cas, le vélo d’occasion peut être une solution pour des trajets courts, sur des voies urbaines lentes et sécurisés. On cherchera alors typiquement un vélo de marque des années 1970 ou 1980, en acier. Avec un entretien régulier chez un professionnel, une fois par an, c’est très souvent une bonne idée, car ce sont des vélos robustes, qui sont très confortables sur des petits trajets et efficaces.

Toutefois, dès qu’on cherche à faire des trajets quotidiens longs, de plus de 20 à 30 minutes, voire très longs, de plus de 40 minutes, alors il faut se tourner vers le neuf. Ou alors vers de l’occasion mais en très bon état, et surtout, récent. Cela pour deux raisons essentielles, ainsi qu’une troisième relativement importante : d’une part le confort, d’autre part la sécurité, enfin le rendement.

Pour le loisir, c’est un peu l’inverse. Pour un usage occasionnel et peu intense sportivement, il sera difficile (et peu intéressant) de trouver un vélo de qualité en occasion. Autant se tourner vers du neuf et en profiter pour s’intéresser à l’univers du cyclisme en cherchant à développer sa propre pratique.

Par contre, pour un usage sportif, même débutant, même pour de simples longues ballades, on trouvera facilement en occasion des vélos en bon état et récents, qui permettent d’avoir un très bon matériel pour un coût moindre. Mais attention, cela demande de la vigilance et de la discipline pour bien étudier les annonces avant d’acheter.

Résumons ici les quatre grandes catégories définies ci-dessus, avec un ordre de prix (hors vêtements et casque).

Pour le quotidien avec des trajets assez courts, sur routes sécurisées (pistes cyclables, centre-ville ou bourg) et uniquement sur revêtement dur (bitume) :

50€ à 100€ d’occasion + 50€ minimum pour une première révision + 20€ à 100€ d’équipements (lumières, panier, garde boue, etc.)

On cherchera un vélo en acier, typiquement un Peugeot en bon état, avec un panier à l’avant ou un support à l’arrière pour des sacoches.

Ce vélo par exemple est vendu pour 70€ sur un site de petites annonces. Il faut ajouter des catadioptres, enlever les dynamos pour les remplacer par des lumières rechargeables, passer chez un mécanicien cycle pour vérifier les éléments de sécurité, puis le tour est joué !

Pour le quotidien avec des trajets de plus de 20 minutes, sur route et chemin cyclable :

1000€ à 3000€ neuf + 50€ à 500€ d’équipement.

On cherchera nécessairement un garde-boue ainsi que de quoi transporter ses affaires.

Ce Bergamont Sweep 6 EQ par exemple est vendu 1150€ neuf.

Pour le loisir occasionnel et peu intense :

– environ 1000€ neuf, et pas forcément d’équipement.

Par exemple, ce VSF Fahrradmanufaktur T-100 vendu 1200€ est un choix intéressant.

Pour un usage sportif débutant :

1000€ à 2000€ d’occasion, à partir de 2000€ neuf (ou 1500€ pour un gravel) + 100€ à 500€ d’équipements (lumières, pédales automatiques, kit de réparation, GPS, etc.)

Souvent, il se posera ici la question de privilégier un vélo typé gravel, ou randonnée, ou plutôt route. Un article sera disponible prochainement pour aider répondre à cette problématique. De manière générale, on évitera les VTT, à moins d’en faire un usage très spécifique de manière sportive, et donc avec du matériel de très haute qualité.

Voici par exemple un vélo route d’occasion vendu pour 1700€ sur un site de petites annonces. Ce Canyon Ultimate en carbone équipé d’un groupe Shimano Ultegra mécanique 11 vitesses et d’une bonne paire de roues brontrager est un excellent vélo sportif et peut tout à fait servir y compris sur des courses !

Ce gravel Jari 2.1 de chez Fuji est vendu neuf pour 1600€ est également un très bon vélo, qui sera durable dans le temps et se revendra très bien même dans plusieurs années.

Ensuite, quelque-soit le type de vélo, il faudra régulièrement le nettoyer et surveiller les éléments de sécurité. Une visite annuelle chez un professionnel du cycle s’impose, à moins de se former rigoureusement pour effectuer soit même les opérations d’entretien.

En voici les principales :

  • vérifier régulièrement son freinage et savoir le régler, remplacer les patins ou les plaquettes de freinage, effectuer une purge le cas échéant.
  • vérifier, nettoyer et huiler régulièrement sa chaine, la changer tous les 3000 km environ.
  • vérifier et ajuster régulièrement le réglage du dérailleur.
  • vérifier régulièrement la pression des pneus et les changer en cas d’usure.
  • vérifier régulièrement tension des rayons des roues, ainsi que l’ensemble des serrages et vis du vélo.

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L’anti-1er mai 2023

L’agonie de la politique de gauche.

Des cortèges dans toute la France

Le 1er mai n’est en France plus politique depuis bien longtemps. Or, il devrait être seulement politique. Avec le mouvement contre la réforme des retraites, qui est un échec complet, on touche encore plus le fond, puisque le 1er mai 2023 a été entièrement kidnappé par les syndicats.

C’est toujours le cas, mais normalement le 1er mai reste symboliquement le 1er mai, une journée liée à l’Histoire du mouvement ouvrier. Là, la journée s’est transformée en France en appendice de mobilisations massives et pourtant sans impact politique, culturel, idéologique, social.

Il y avait du monde, avec des initiatives dans toute la France. La CGT revendique 2,3 millions de manifestants, dont 550 000 rien qu’à Paris ; le ministère de l’Intérieur parle de 800 000 personnes. Cependant, avec un tel contenu, il pourrait y avoir 10 millions de personnes que cela ne changerait rien. C’est totalement vain.

D’ailleurs, tout ce qui a été retenu, la seule chose qu’il a été possible de retenir, c’est l’arrestation de 291 personnes (dont 90 à Paris) et le fait que 108 policiers ont été blessés. Paris, Lyon et Nantes ont connu de la casse – encore et toujours cette casse apolitique, antipolitique, qui sert la Droite et l’extrême-Droite, qui a beau jeu de dénoncer un tel nihilisme.

Comment s’imaginer que les travailleurs en France aient envie de rejoindre un tel chaos où les syndicalistes sont culturellement beaufs, où en plus la violence part dans tous les sens, comme avec un manifestant qui a eu la main arrachée par une grenade (à Nantes), un policier le visage et les mains brûlées par un cocktail Molotov (à Paris)!

Le 1er mai 2023 a été une agonie, un triomphe du syndicalisme aux dépens de la politique de gauche. Ce fut une véritable entreprise de démolition, précipitant la « Gauche » ou ce qu’il en reste dans la ringardise, le hors-sol, le réformisme syndicaliste corporatiste. Zéro envergure, zéro ambition.

Éric Ciotti, le président du parti Les Républicains, a dénoncé ceux qui voulaient « Transformer nos forces de l’ordre en torches humaines et abattre la République », alors que Bruno Retailleau, le chef des sénateurs LR, a parlé d’un « spectacle de décivilisation ». Marine Le Pen a dénoncé « des tentatives d’assassinat contre les forces de l’ordre ».

Peu importe que cela soit de la démagogie. Ce qui compte, c’est que pour vaincre politiquement, il faut avoir de l’envergure, ou bien apparaître comme tel. Et là, qui a de l’envergure? Certainement pas les syndicalistes et leurs alliés casseurs. Il suffit de lire le communiqué de la CGT. Auto-satisfaction, aucune dimension historique.

On est là dans une décadence bien occidentale. Le monde s’effondre, les Français font comme si de rien n’était. Ils veulent vivre comme avant. Coûte que coûte !

Mais ni la tendance à la guerre pour le repartage du monde, ni les masses du tiers-monde ne laisseront les Français pleurer encore longtemps leur « paradis » perdu.

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Hugo Clément et Marguerite Stern alimentent des voies de garage

Ils servent la soupe aux fascistes.

Ce qui a été dit d’Arno Klarsfeld sur sa manière d’en faire trop sur un sujet pourtant juste, est généralisable au sujet d’autres figures médiatiques qui ont mis le doigt sur des points absolument anti-démocratiques, rétrogrades ou mortifères dans la société capitaliste.

Il a été dit ici d’Arno Klarsfeld qu’il en faisait trop en se mettant en scène de manière narcissique (même s’il soulignait quelque chose de vrai sur le caractère bandériste du régime ukrainien), en se plaçant sur un plan politique qu’il ne maîtrise pas. Il était considéré qu’il s’agissait d’un choix de ne pas aller en direction du socialisme mais celui de l’audience, et s’il le faut, l’audience fasciste.

On peut dire exactement la même chose de Hugo Clément avec l’écologie et de Marguerite Stern et Dora Moutot avec le féminisme. Ces personnes ont une cause juste mais ils ont décidé que leur petite personne en était l’étendard, s’imaginant particulièrement charismatiques ou originaux et ils desservent la cause en allant flirter avec les fascistes.

Ainsi Hugo Clément s’est-il imaginé être un génie pour parler d’écologie à une conférence donnée par Valeurs Actuelles donnant littéralement du crédit à Jordan Bardella pour exposer le plan du Rassemblement National pour conquérir encore plus de voix. Ce dernier développant une vision de l’écologie retro-futuriste, ni trop réac, ni trop « catastrophiste » mais surtout pas collectiviste.

Son problème c’est que cela fait quelques années maintenant qu’il joue un rôle de sensibilisation et que, sans doute, les choses ne vont pas assez vite à son goût. Bien qu’au moment où il a commencé ce travail tout avait déjà été dit dans les années 1980-1990.

Il avait donc le fameux choix que les gens comme lui ont : celui de la carrière ou de la rupture avec l’ordre capitaliste.

Mais Hugo Clément est un authentique bourgeois et rentrer en confrontation n’a jamais été à son programme, il ne fait que suivre la trajectoire des gens de sa classe, même pas capable d’être vegan, quel conformisme !

En parallèle, on a donc des figures féministes qui empruntent la même voie de garage. C’est surtout Marguerite Stern qui ne peut ignorer la perspective émancipatrice pour avoir vécu dans des squats et traîné dans les milieux d’extrême-gauche. Elle ne peut pas ne pas savoir qu’il existe une voie qui consiste justement à mettre les prolétaires au centre, à créer et diffuser des médias antagonistes avec la société capitaliste et prôner le collectif avant tout, avant soi. Le socialisme.

Le graal n’étant justement pas d’être contacté par tel grand média, et tant pis s’il est fasciste, mais par telle personne lambda convaincue et voulant s’engager.

Marguerite Stern n’aura donc jamais compris la valeur de la démarche féministe liée au mouvement ouvrier et sera toujours passée à côté, arrivant à un stade où affirmer ses positions entraîne un isolement important, du fait notamment que son militantisme de type influence sur les réseaux sociaux se fait bloquer par les standards LGBT du turbo-capitalisme.

Du fait de son origine de classe qu’elle n’est pas parvenue a dépasser, elle a en horreur l’anonymat, le fait d’agir sans reconnaissance. Passer dans les médias est une manière d’exister, même si cela passe par aller sur la chaîne Youtube Omerta ou VA+, la chaîne « jeune » de Valeurs Actuelles.

Ces choix ont peut-être à voir avec sa rencontre avec Dora Moutot, avec qui elle a fondé le mouvement « Femelliste » pour la reconnaissance des droits des femmes liés au sexe. Cette dernière n’ayant jamais prétendu être de gauche, et dernièrement se révèle particulièrement familière avec les fascistes. Déplorant par exemple sur Livre Noir qu’elle votait auparavant à gauche par « bien pensance ».

On peut comprendre ce qu’elle veut dire par là, mais la critique de gauche, se fait par la gauche, pas par la pire droite. Mais évidemment, dans le contexte actuel, cela passe par assumer l’isolement car tel est le prix d’un engagement authentique dans la société capitaliste rongée par l’individualisme, le carriérisme, l’égocentrisme.

Se vendre comme il a été fait par ces personnalités c’est être fasciste, non pas au sens des idées qui sont présentées (pas encore), mais au sens du choix qui est à faire entre capitalisme et socialisme. Un choix qui se présente lorsqu’on est arrivé à un certain stade de compréhension des choses et/ou face à l’essoufflement d’une démarche superficielle. Choisir la « troisième voie » pour de l’audience c’est directement servir le fascisme.

On a la même configuration dans le cas d’Hugo Clément, qui déclare d’ailleurs sur VA+ que l’écologie n’est ni de droite ni de gauche. Historiquement, un tel positionnement relève du fascisme.

Mais cela est très en vogue en France avec la prédominance de l’écologie pétainiste existant chez de nombreuses organisation écologistes de gauche, qui est en fait identique à la proposition écologiste de l’extrême-droite, avec la mise en avant du petit paysan comme gardien suprême de son « environnement » avec le « localisme », les circuits-courts… Dont Jordan Bardella fait directement la promotion.

Dans le cas de Marguerite Stern et de Dora Moutot, leur fonction est d’être une passerelle vers le fascisme pour les femmes ayant saisi le caractère ignoble du transgenrisme et par ailleurs de la prostitution (un sujet qui choque beaucoup moins l’extrême-droite).

Elles sont un cheval de Troie en menant les femmes féministes dans la gueule du loup car ces gens ont des projets rétrogrades pour les femmes à tous les niveaux.

Il y n’a encore moins d’excuses à alimenter les circuits de l’extrême-droite au sujet des femmes qu’au sujet de l’écologie. C’est que l’écologie était déjà un sujet pour eux depuis les années 1930 (voir même depuis la fin du XIXe siècle) et finalement ce n’est pas la faute d’Hugo Clément si la gauche n’a rien de différent à proposer.

Mais concernant le féminisme, la ficelle est tellement énorme que c’en est impardonnable. Au mieux les amateurs de Livre Noir, VA+, Omerta (…) pensent qu’il n’y a plus besoin de féminisme. Au pire ils se livrent à la pire misogynie psychanalytique, dépossédant les femmes de leur réflexion.

Heureusement que ce ne sont pas ces figures médiocres des réseaux sociaux qui font l’Histoire et, malgré que des gens puissent momentanément être emmené dans la centrifugeuse fasciste, c’est le Socialisme qui ne peut que triompher de ces errances.

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Les « petits » excès de vitesse

C’est une agression contre la sécurité routière.

[Mise à jour de notre précédent article Permis à points : le gouvernement va dans le sens des chauffards ].

Le ministère de l’Intérieur annonçait en mai 2022 qu’il menait une réflexion pour assouplir le Code de la route avec l’accord du Président. Il s’agissait de ne plus retirer un point aux conducteurs sanctionnés d’un excès de vitesse considéré comme « petit », c’est-à-dire de moins de 5 km/h au-dessus de la vitesse réglementaire.

Depuis, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réfléchi et a tranché. A partir du 1er janvier 2024, il n’y aura plus de point retiré pour un excès inférieur à 5km/h au dessus de la limite. C’est une défaite terrible pour la sécurité routière.

Le gouvernement prétend, en se basant sur un rapport de la Cour des comptes, qu’en lâchant du lest ici, il pourrait éventuellement gagner ailleurs et améliorer la sécurité routière. C’est irrationnel et mensonger, mais tellement typique des mœurs libérales qui polluent la France et les Français, incapables de discipline collective.

C’est irrationnel et mensonger car dans la pratique, les excès de vitesse de moins de 5 km/h sont déjà considérés comme petits, et donc peu sanctionnés. C’est le principe du permis à point. On en a 12 (ou seulement 6 pendant les trois premières années de permis) et si on en perd un, il est automatiquement renouvelé au bout de six mois (sauf nouvelle infraction, évidemment).

Où est le problème dans ces conditions ? A moins de vouloir aller dans le sens des gens qui roulent systématiquement vite et qui prétendent que ce n’est pas si grave ! Il ne faudrait surtout pas perturber la petite bulle auto-centrée qu’est l’habitacle de leur voiture chérie…

Ajoutons également le fait que dépasser la vitesse de 5 km/h, cela signifie avoir déjà dépassé deux marges. La première, c’est le compteur de la voiture, qui surestime la vitesse réelle. La seconde, c’est l’abattement automatique de la vitesse retenue par les appareils de mesure, pour considérer une marge d’erreur. Jusqu’à 90 km/h, c’est 5km/h. Au delà, c’est un pourcentage.

Concrètement, il faut rouler à 56 km/h en vitesse réelle pour être sanctionné d’une vitesse retenue à 51 km/h. Et donc, à l’affichage sur le compteur de la voiture, on est en général déjà à 60 km/h.

À grande vitesse, l’écart est plus important. Il faut rouler à 116 km/h vitesse réelle (donc plutôt à 120 km/h sur le compteur de la voiture) pour une vitesse retenue de 111 km/h. Il faut rouler à 137 km/h vitesse réelle (donc au-delà de 140 km/h sur le compteur de la voiture) pour une vitesse retenue de 131 km/h.

Et encore, cela ne concerne que les radars fixes automatiques, qui sont annoncés par un panneau, ainsi que par des applications GPS ou des cartes (ce qui devrait êtres interdit !). Pour les radars mobiles, c’est-à-dire les contrôles qui ne sont pas annoncés (en tous cas tant qu’ils ne sont pas détectés par les délinquants de la route sur les applications), les abattements sont plus importants encore…

Pour une vitesse retenue de 51 km/h, il faut alors rouler à 61 km/h, donc au-delà des 60 km/h sur le compteur de la voiture). Pour une vitesse retenue de 81 km/h, il faut rouler à 91 km/h, donc au-delà des 90 km/h sur le compteur de la voiture). Pour une vitesse retenue de 131 km/h, il faut rouler à 143 km/h, donc plus proche des 150 km/h sur le compteur de la voiture).

Et donc, quand bien même l’automobiliste se serait laissé aller à ce « petit » excès de vitesse, il ne perd qu’un seul point sur 12, qu’il récupérera dans 6 mois. Mais c’est encore trop, et le gouvernement français a la bonne idée de se dire qu’on pourrait assouplir cela… D’ailleurs, la proposition vient initialement de la sénatrice (de droite) du Var Françoise Dumont qui demandait également à ce que la première amende soit tout simplement annulée !

Mais dans quel monde vivent ces gens ? Ils ne lisent pas les rapports de terrains de la police et de la gendarmerie qui font remonter des comportements de plus en plus dangereux sur la route depuis la période du confinement ? C’est comme si un nombre important de conducteurs s’étaient totalement débridés, sur le mode « après moi le déluge », ce qui est typique d’une société en décomposition.

D’ailleurs, nul besoin de constater un rapport ou une enquête de police ou gendarmerie : il suffit d’être à bord d’une voiture ne serait-ce qu’une heure, en ville ou à la campagne c’est pareil, pour voir un nombre incroyable d’excès de vitesse flagrants et de comportements dangereux en tout genre.

Seulement, comme la majorité des gens est quand même relativement prudente, que les moyens sont mis pour les infrastructures, que les véhicules eux-mêmes sont calibrés pour assumer de gros accidents, alors cela donne au final des chiffres d’accidents considérés comme « acceptables ». Bien loin du carnage des années 2000, ou pire encore du massacre de masse des années 1970 (18 000 morts en 1972, ainsi que des dizaines de milliers de blessés dont des très graves).

Il n’y a rien d’acceptable à la situation actuelle. En ôtant la suppression de point pour les « petits » excès de vitesse, le gouvernement va clairement dans le sens des chauffards. Car ce sont eux qui sont à un point près sur leur permis, mais certainement pas les gens normaux qui n’ont aucune inquiétude de n’avoir que 11 points pendant 6 mois.

Le gouvernement, par populisme, par libéralisme, par décadence, va dans le sens des chauffards et porte un coup terrible à la sécurité routière. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin engage ici personnellement sa responsabilité dans le délitement de la sécurité routière.

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Une députée LFI participe à un rassemblement de motards en colère

Des Amis de la Terre aux fanatiques du transport individuel.

Depuis le vote de la loi « Climat et résilience » en 2021 qui rend obligatoire la création de « zones à faible émission »  pour toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici 2025, on voit ressortir la colère beauf qui avait vu naître celle contre les 80km/h, puis des gilets jaunes.

Évidemment, les zones à faible émission qui vise à faire interdire aux maximum la circulation routière dans les grandes villes sur la base des vignettes Crit’Air forment une mesure anti-populaire et anti-démocratique fondée sur une logique libérale. Néanmoins, la question est de savoir si on répond en se plaçant du point de vue de l’avenir ou du passé.

Façonné par le capitalisme, la réponse des Français est de faire du passé un fétiche.

Le samedi 25 mars ce sont donc 8000 motards venus de toute la France qui ont roulé en mode escargot dans toute l’agglomération de Rouen, de Saint-Étienne du Rouvray jusqu’à l’Hôtel de Ville de la métropole de Rouen, pour diffuser leur revendication : bénéficier d’une dérogation au dispositif de la ZFE alors même qu’ils bénéficient déjà d’un sursis jusqu’au 31 août 2023 ! « Laissez-nous tranquille, comme il y a 40 ans quand on faisait ce qu’on voulait sur les routes », voilà le mot d’ordre général du rassemblement.

Il faut dire que les motards, et la FFMC en particulier, ont un sacré panel de revendications détestables à leur actif, allant de leur opposition au 80km/h à l’abrogation du contrôle technique obligatoire, en passant par leur exclusion des circulations alternées dans les grandes villes lors des pics de pollution. Plus anti-social tu meurs.

Les motards pourront dire tout ce qu’ils veulent, ils ne sont là que pour protéger leur désir individuel de pouvoir rouler sur leurs cylindrés comme bon leur semble. Sinon ils organiseraient un autre type de manifestation, et non pas une bien beauf « opération escargot » qui vise à rouler très doucement et donc enfumer et casser la tête encore plus aux gens…

Car, en plus, les motards esquivent bien la réalité des faits. En 2019 par exemple, une étude d’ICCT menée à Paris sur 3 455 deux-roues révélait que ces engins motorisés émettaient 11 fois plus de monoxyde de carbone ainsi que 6 fois plus d’oxyde d’azote qu’une voiture essence ou même diesel. Une réalité qui avait été dénoncée par l’association « Ras le scoot » dans une pétition contre les pollutions sonores et atmosphériques des scooters et motos en 2021.

Même les motos produites après 2016 et le resserrement de leur encadrement des normes de pollution, restent plus fortement émettrices en oxydes d’azote.

Le comportement des motards aurait dû d’ailleurs provoquer une colère noire chez les habitants d’une agglomération qui connaît une piteuse qualité de l’air du fait de la circulation routière et de l’intense activité industrielle périphérique, dont le terrible incendie de Lubrizol il y a trois ans a été un révélateur.

En tout cas, cela n’a pas choqué la toute nouvelle députée de la 4e circonscription de Seine-Maritime LFI-NUPES, Alma Dufour qui a participé à ce rassemblement au nom du rejet de la ZFE rebaptisée « zone à forte exclusion ». Et le ton de son discours été d’un populisme outrancier :

« Y a rien de pire que la résignation qui s’installe dans les têtes et les cœurs des gens en ce moment. Et on voit, que ce soit aujourd’hui, que ce soit dans toutes les manifestations contre la réforme des retraites, le peuple français se réveille, le peuple français n’a pas peur et le peuple français a le droit de décider de son destin. »

On est là dans le pur style gilet jaune d’une « convergence des colères » sans aucun contenu si ce n’est celui de dénoncer une mesure antipopulaire sans jamais véhiculer un message de transformation socialiste. C’est le néant, un nivellement vers le bas des consciences…

Un activisme que le pays connaît depuis longtemps, du boulangisme au poujadisme en passant par la ligue des contribuables des années 1930 et le CIDUNATI des années 1960. C’est la vaine contestation à la française.

Mais pire que cela encore, on a donc une femme de 31 ans qui ancienne porte-parole de l’association écologiste les Amis de la terre de 2017 à 2021 qui ne trouve rien mieux à faire dans la ville qui a connu la catastrophe de Lubrizol que d’aller à un déambulation motorisée de ringards n’ayant que leur individualisme comme étendard.

On voit ici à quel point La France Insoumise qui a investi en politique cette ancienne militante de la « génération climat », constitue un verrou qui cadenasse tout renouveau de la Gauche historique.

On est là dans la parfaite figure du néo-populiste qui s’imagine débarquer pour mieux tout renouveler alors même qu’elle relève d’un activisme populiste ponctué d’ « engagement » rémunéré au sein d’ONG et autres associations.

C’est un rejet pur et dur de la perspective du Socialisme qui est seul à même de fournir une résolution démocratique et populaire à la question de la pollution par la circulation routière. Car elle est la seule à assumer la direction à tous l’échelons de la société des valeurs collectivistes, ayant pour conséquence de faire reculer les villes et de démanteler au maximum l’horrible civilisation de la voiture, dont la moto et la trottinette électrique sont des excroissances.

Ou comme il l’avait souligné à ce propos, cela pose la question du changement du mode de vie dans le cadre de l’opposition entre la ville et la campagne plus qu’une opposition pro/anti voitures. C’est pourquoi :

La mise en application des ZFE devrait ainsi être l’étincelle qui met le feu à la plaine mais non pas sur une base d’un retour aux années 1970, mais en revendication de transports en commun pour tous et partout, avec donc en filigrane la planification démocratique du développement social. Des années 1970, seul le slogan des autonomes doit être retenu : « que voulons nous ? Tout ! ».

Tout ! C’est-à-dire toute la richesse collective pour avoir un pays qui se développe de manière homogène, pour en finir avec les déséquilibres injustes entre grandes métropoles et campagnes, et pour avoir des transports collectifs respectueux de la personnalité humaine et de la Biosphère.

Ça c’est la position de la Gauche historique, à mille lieux des fantaisies populistes qui nous emmène droit vers l’extrême-Droite nationaliste tout en rendant respectable, car vu comme « responsable », les modernisateurs libéraux. Une position qui se refaire un chemin dans les consciences populaires, et vite !

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Réforme des retraites et luttes « sauvages »

Le mythe du « spontanéisme ».

Depuis que la réforme des retraites est passée, on assiste à une systématisation des initiatives « sauvages ». Le plus souvent il s’agit de manifestations avec des petits débordements contre la police ou des incendies de poubelles. Parfois, il s’agit d’occupations (comme celle de la faculté de Tolbiac à Paris), ou même bien plus rarement de grèves.

Dès qu’on atteint un certain nombre de gens dans le cadre du mouvement de lutte contre la réforme des retraites dans une ville donnée, ce phénomène a lieu.

Il rappelle que le grand idéologue des « mouvements sociaux » en France, c’est Georges Sorel. Il est passé à la trappe, personne ne le mentionne, ou même ne le connaît. Mais c’est sa conception qui est à la base de tout ce qui se passe depuis que la Gauche historique n’a aucun poids en France.

Georges Sorel affirme au début du 20e siècle qu’il faut une minorité agissante qui agisse comme faction agressive, en utilisant des « mythes mobilisateurs », principalement celui de la « grève générale ». Le progrès se fait suivant l’action des « combattants ».

C’est une conception qui est entièrement opposée au marxisme et à son expression politique alors, la social-démocratie. Et on la retrouve aujourd’hui à l’ultra-gauche, chez les anarchistes, et même chez La France Insoumise avec le « populisme » dont elle se revendique ouvertement.

Jean-Luc Mélenchon fait du Sorel lorsqu’il appelle l’agitation à servir de levier pour faire « bouger » les choses, plus exactement en réalité à forcer les choses.

C’est qu’il y a un côté puissamment fasciste chez Sorel, une dimension viriliste, guerrière : Mussolini s’en revendiquera pour le fascisme italien. Et on retrouve très précisément cela lorsqu’en France lorsque des hommes habillés tout en noir se disant anarchistes scandent « ahou ahou » en manifestation, reprenant ce « mot d’ordre » au film d’extrême-Droite assumé « 300 » sur les Spartiates.

Les manifestations « sauvages » actuelles tiennent clairement de cette démarche « guerrière » spontanéiste, violemment anti-intellectuelle, anti-politique même. On est ici dans une forme de lutte qui est de droite, qui relève de l’anti-parlementarisme traditionnel à droite de la Droite.

On remarquera ici qu’un des vecteurs de cette démarche tient à l’emprunt assumé de méthodes aux « ultras » des stades de football. Des méthodes virilistes, agressives et provocatrices, avec un esprit de bande ou de clan.

Quiconque lit les ouvrages de l’historien Zeev Sternhell sur cette droite « contestataire » née en France ne peut que constater les rapprochements évidents avec ce qui se passe en France.

On avait déjà vu cela pendant les confinements : dans toute l’Europe, c’était l’extrême-Droite qui s’y opposait… Sauf en France où c’était toute cette scène de la révolte « sauvage », mêlant ultra-gauche, gilets jaunes, syndicalistes, etc.

Ces gens veulent faire tomber le régime pour faire tomber le régime. Ils n’ont ni valeurs, ni programme. La contestation est leur seul fond et ils racolent autant que possible, ils pratiquent la surenchère permanente.

Il n’est guère étonnant que dans un pays où la Droite a l’hégémonie sur le plan des valeurs, où la Gauche historique est isolée, l’agitation sociale s’aligne sur un spontanéisme à la fois beauf et nauséabond. Il suffit de voir des gens se revendiquer du syndicalisme et organiser des marches aux flambeaux pour voir qu’on a touché le fond.

Tout ça est le prix de la négation du rôle des idées, de la connaissance de l’Histoire, de l’importance des valeurs. La base de tout ça, c’est la corruption par le capitalisme dans un pays qui est l’un des plus riches du monde.

On s’amuse à se faire peur, la dimension « sauvage » permet de faire beaucoup de bruit, sans n’engager à rien. Car tous ces révoltés en mode « sauvage » n’ont aucune activité politique. Ils vivent le « grand soir » à petite échelle simplement pendant un temps.

Le contraire d’une lutte « sauvage », c’est bien entendu une lutte consciente, organisée à la base avec l’ensemble des travailleurs (et donc pas sur une base syndicale ou bien d’intersyndicale). Le contraire d’une lutte « sauvage », c’est une assemblée générale de travailleurs prenant démocratiquement des décisions en étant portés par la conscience de la lutte des classes.

La négation du rôle de la conscience, voilà ce qui amène tout ce mouvement contre la réforme des retraites à la fois à l’échec et à la honte. Non seulement les larges masses sont évitées, mais l’agitation prend des formes relevant de la Droite.

Les conséquences de tout cela vont être terribles.

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Retraites : fiasco des manifestations des 11 et 15 mars 2023

Le syndicalisme accompagne simplement le capitalisme.

Ce 15 mars 2023 avait lieu la huitième mobilisation syndicale contre le projet gouvernemental de réforme des retraites. La CGT revendique 1,7 million de manifestant, le ministère de l’Intérieur affirmant qu’il n’y en avait que 480 000.

C’est un second fiasco, après celui, autrement douloureux du 11 mars. Car le 11 mars était un samedi et il était espéré qu’il y aurait un appui de la part des gens « ne pouvant pas » faire grève. Un million de personnes se sont alors déplacées selon la CGT, 370 000 selon le ministère de l’Intérieur, un chiffre important mais nullement historique, et même le plus bas depuis le début des mobilisations.

Tout cela pose un problème majeur pour les syndicats : cela ne permet pas de rattraper la mobilisation du 7 mars, qui était censée mettre l’économie française à l’arrêt. Il ne s’est strictement rien passé et toute la crédibilité syndicale s’est envolée. Nous avions annoncé cet échec et nous en avons expliqué l’origine.

Les syndicats avaient bien essayé entretemps de faire bouger le président Emmanuel Macron au moyen d’une lettre, mais il n’y a pas eu la reconnaissance attendue. Pourtant, les syndicats avaient fait preuve de bien de dispositions en faveur du capitalisme, comme avec un appel unanime à soutenir le régime ukrainien et de fait l’Otan.

Mais rien n’y fait, le capitalisme a des impératifs. Les syndicats sont là pour accompagner, donc ils accompagnent, voilà tout. Quant aux travailleurs, ils agissent de manière corporatiste, pensant avant tout à leur retraite, et ne dépassent pas les revendications syndicales au rythme des manifestations et des merguez.

Ainsi, la majorité des Français est contre la réforme des retraites, il y a des millions de gens prenant des initiatives, allant de participer à une manifestation à celle d’essayer d’organiser, et il ne se passe rien.

Eh oui ! C’est comme ça dans le 24 heures sur 24 du capitalisme.

Qu’est-ce qui est pire ? Que la CGT mente et qu’il n’y a pas eu 3,5 millions de personnes le 7 mars 2023, ou bien qu’il y ait réellement eu 3,5 millions de personnes et que cela ne change rien ?

Le syndicalisme, c’est la défaite, et encore on ne peut pas dire ça, car le syndicalisme n’a pas de prétentions réelles, à part celles d’accompagner vers des plus grands acquis sociaux. Les syndicats sont là pour servir le cadre capitaliste, pour gérer le partage du gâteau selon les possibilités, cependant ils ne décident de rien en dernier ressort.

C’est une sacrée preuve que les mouvements des années 1960-1970 rejetant le syndicalisme – que ce soit les maos français et italiens, les autonomes allemands et la contestation italienne pratiquement en général – avaient tout à fait raison.

Ce qui compte, c’est la vision du monde et la culture, qui seules permettent des démarches qui ont du sens, une valeur historique, s’extraient du 24 heures sur 24 du capitalisme.

Tout le mouvement actuel contre le projet gouvernemental de réforme des retraites est donc condamné à la défaite. Nous l’avions dit dès le départ, cela a pu provoquer l’étonnement, car tout de même, il se passe quelque chose…

Sauf que non, il ne se passe paradoxalement rien du tout ! Et la preuve absolue est que toute la société française soutient dans les faits la machine de guerre occidentale mise en place pour la guerre américaine contre la Russie !

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Retraites: une moindre mobilisation le 16 février 2023

Minimum syndical pour les syndicats.

Le gouvernement parle d’un demi-million de personnes tandis que la CGT se vante d’1,3 million de manifestants. Le fait est en tous cas que la mobilisation du 16 février 2023 contre la réforme des retraites était la plus faible depuis le début du mouvement. En baisse d’environ 50% pour la plupart des villes, avec une baisse encore plus importante en ce qui concerne les rares secteurs en grève.

Il y a le ronronnement syndical, avec la base habituelle constituée de fonctionnaires, travailleurs d’entreprises publiques ou semi publiques, ou bien de gens travaillant dans le « social ». 

Les responsables syndicaux ont misé sur la carte « gilets jaunes » en se rendant collectivement à Albi pour manifester, ce qui est censé représenter la France des petites villes, pas des grandes métropoles. Il y a également le fait que c’est une ville historique pour la figure socialiste (à la française) Jean Jaurès.

Soyons clairs et appelons les choses par leur nom. Cela n’a rien de massif et encore moins de populaire. C’est la vieille France, s’imaginant de gauche, en réalité surtout biberonnée d’argent public et au mode de vie petit-bourgeois assumé, qui s’accroche au vieux monde. 

Quel symbole d’ailleurs que ce soit les retraites qui servent ici de prétexte ! On est là au degré zéro de l’utopie, de la volonté de changer le monde. Quoi de plus ronflant que d’avoir comme ambition sociale..  d’arrêter de travailler le plus tôt possible pour profiter d’une rente à vie…

C’est ringard, complètement à côté de la plaque historiquement. Surtout quand les puissants de ce monde, à commencer par le gouvernement français, se dirigent tout azimut vers la 3e guerre mondiale, et font la guerre à la Russie.

Toujours est-il que les yeux sont rivés sur le 7 mars prochain. Ce sera en effet la date décisif pour ce mouvement. On verra alors si la France est perméable à l’agitation syndicale, ou bien si elle laisse faire les libéraux du gouvernement.

Dans les deux cas, c’est hors contexte. L’Histoire se joue ailleurs. Et pour l’instant, rien ne laisse présager que la France, grande puissance en déclassement général, en fasse partie autrement que comme cible du tiers-monde.

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Succès sans esprit des manifestations du 11 février 2023

C’est plein de vide.

Le mouvement contre la réforme des retraites a obtenu un réel succès le 11 février 2023. Ce n’est pas seulement qu’il y a eu davantage de manifestants que les 19 janvier et 7 février (mais pas que le 31 janvier), qu’un réel élan dans plusieurs villes, notamment Caen, Toulon, Rennes, Paris, Angers, Le Mans.

On parle ici d’au moins un million de manifestants, d’au maximum un peu plus du double, et dans pratiquement 200 villes. Ce sont des chiffres significatifs, qui permettent aux syndicats de continuer à poser ce mouvement comme la seule actualité du pays.

Très bien ! Que tout ce vieux monde occidental continue à s’y croire, qu’il aille jusqu’au bout dans son décalage avec la réalité historique. Il ne s’en effondrera que d’autant mieux.

Car comment expliquer sinon qu’un mouvement rassemblant autant de monde, autant de quantité, n’exprime strictement rien sur le plan politique, sur le plan de la qualité ?

Le fait est que, comme c’est un simulacre de lutte de classe, comme c’est un combat corporatiste plus qu’autre chose, c’est improductif. Cela ne donne naissance à rien, cela ne produit rien.

Pire encore, ce mouvement est le produit de quelque chose: de la corruption par le capitalisme de gens qui ont réellement, même quand ils sont adolescents, la retraite comme seul horizon.

Aucun rêve, aucune envergure, aucune exigence, aucune ambition, aucune perspective, et ne parlons pas d’utopie.

D’où cette perpétuelle rhétorique syndicaliste « dure » à prétention révolutionnaire, à l’exemple du communiqué de Force Ouvrière (qui est en fait commun à l’intersyndicale)… D’où ce mythe de la grève générale, d’où le soutien par des étudiants en vadrouille s’imaginant contestataire…

Cela fait plusieurs décennies que c’est ainsi et que tous ces gens font semblant ! Pendant ce temps-là, le 24h du 24 capitalisme fonctionne parfaitement, et l’occident peut même être en guerre contre la Russie, comme c’est désormais le cas.

Quelle infâmie, quelle insulte à l’Histoire !

L’intersyndicale est prête à durcir le mouvement

Depuis le 19 janvier dernier, la population ne cesse de démontrer sa très forte détermination à refuser le projet de réforme des retraites du gouvernement à travers les grèves, les manifestations mais aussi la pétition en ligne qui a atteint un million de signatures.

Au fil des semaines, les sondages démontrent également une hausse de ce rejet massif puisque dorénavant, plus de 7 Français sur 10 et 9 travailleurs et travailleuses sur 10 se disent opposés au projet de réforme.

Ce mouvement social inédit par son ampleur est donc désormais ancré dans le paysage social. Le gouvernement, comme les parlementaires, ne peuvent y rester sourds.

Durant la poursuite des débats parlementaires, les organisations syndicales professionnelles et de jeunesse vont poursuivre la mobilisation et l’amplifier. Ainsi, elles appellent à une journée d’actions interprofessionnelles sur l’ensemble du territoire le 16 février. A cette occasion, les secrétaires généraux ou présidents des organisations syndicales manifesteront à ALBI pour appuyer l’ancrage fort de ce mouvement partout sur le territoire, dans les petites villes comme dans les plus grandes.

Par ailleurs, les parlementaires appelés à se prononcer sur ce projet de réforme doivent entendre comme le gouvernement, le mécontentement de la population, et rejeter massivement ce texte. Il en va de leur responsabilité. C’est dans ce cadre que l’ensemble des secrétaires généraux et présidents écriront à chaque parlementaire de l’arc républicain pour réaffirmer notre opposition et celle de la population. Parallèlement, nous appellerons nos structures locales à interpeler député-es et sénateurs-trices dans leurs circonscriptions.

Enfin, si malgré tout le gouvernement et les parlementaires restaient sourds à la contestation populaire, l’intersyndicale appellerait les travailleurs et les travailleuses, les jeunes et les retraité.e.s à durcir le mouvement en mettant la France à l’arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain. L’intersyndicale se saisira du 8 mars, journée internationale de luttes pour les droits des femmes pour mettre en évidence l’injustice sociale majeure de cette réforme envers les femmes.

L’intersyndicale se réunira le 16 février au soir. D’ici là, elle appelle le gouvernement à retirer son projet de loi et les parlementaires à prendre leurs responsabilités face au rejet massif de la population face à ce projet injuste et brutal.

Frédéric Souillot

Secrétaire général de Force Ouvrière

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« Le vélo des champs doit obtenir la même sécurité que le vélo des villes »

Communiqué de presse.

Voici un communiqué initié par l‘association « Mon vélo est une vie », qui fait un travail de longue haleine en ce qui concerne la sécurité routière à vélo. Il y est question du vélo sur les routes de campagne, qui est il est vrai bien souvent oublié, car toute l’attention à notre époque se porte sur les grandes métropoles.

Voici le communiqué datant du 31 janvier 2023, suite à un dramatique accident en Bretagne. Dramatique, mais nullement étonnant pour qui a l’habitude de circuler à vélo sur les routes de campagne françaises. Il y a sur ce sujet, comme tant d’autre, une véritable révolution culturelle à mener.

« Les cyclistes Français en danger de mort

Samedi 21 janvier 2023, sur la départementale 84 à Plouagat, un automobiliste alcoolisé a fauché treize jeunes cyclistes du Vélo Club du Pays de Guingamp.

L’automobiliste a percuté de front les coureurs qui roulaient en groupe et ensuite pris la fuite. Encore une fois, ces accidents en route de campagne ont impliqué des cyclistes sportifs en qualité de victime.

Plus de 60% des cyclistes trouvant la mort après un accident roulaient en dehors des villes. Ces cyclistes regroupent des pratiquants sportifs affiliés dans des fédérations aussi bien que des pratiquants en loisir.

La conséquence de cette insécurité peut entraîner une diminution des licenciés auprès des fédérations, qui ont la route pour seul terrain d’entraînement, une diminution générale de la pratique du vélo, qui est enjeu majeur de santé publique et des mobilités.

Nous comprenons l’inquiétude des parents qui confient leur enfant à une structure affiliée afin de pratiquer sur des routes de campagne ouvertes à la circulation.

Comment les rassurer lorsque l’on sait que chaque cycliste a peur de se faire percuter par l’arrière ? En effet, nombreux sont ceux qui mentionnent l’irresponsabilité de certains automobilistes qui ne respectent pas les distances de sécurité d’un mètre cinquante lors des dépassements.

Comment pouvoir les rassurer lorsque l’on sait que certains voudraient faire un strike d’un groupe de cyclistes? En effet, nombreux sont ceux qui pourraient témoigner de la dangerosité dont les chauffards font preuve au quotidien.

C’est pourquoi le vélo des champs doit obtenir la même sécurité que le vélo des villes.

Avec l’incitation du gouvernement aux mobilités douces, le vélo des champs doit obtenir la même sécurité que le vélo des villes. Que ce soit dans un but sportif ou de loisir, nous devrions pouvoir rouler sans avoir peur des délinquants de la route Nos futurs champions dont certains participeront peut-être aux Jeux Olympiques de Paris 2024, sont tout aussi concernés que les voyageurs à vélo ou tout pratiquant de loisirs.

C’est avec cette volonté que nous demandons aux Ministères des Sports et de l’intérieur d’organiser au plus vite un Grenelle de la mobilité en conviant les associations et les fédérations signataires de ce communiqué. L’objectif sera de rapidement établir une stratégie de sécurité afin de diminuer le taux de mortalité) sur les routes en cohabitant et en partageant au mieux la chaussée.

Signataires :

– Fédération Française de Cyclotourisme (FFVélo)

– Mon vélo est une vie

– 40 millions d’automobilistes »

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Grand succès des manifestations du 31 janvier 2023

Un triomphe pour la France réformiste.

Les manifestations du 31 janvier 2023 contre la réforme des retraites ont été un très grand succès. Selon les services des préfectures, 1,272 million de personnes sont descendues dans la rue. Les syndicats parlent de 2,8 millions de personnes.

Il y a même eu davantage de monde que le 19 janvier 2023. Les mobilisations ont été marquantes dans de très nombreuses villes, témoignant d’un vrai mouvement de fond. Grosso modo, en comptant large, il y avait 40 000 personnes au Havre, 20 000 à Perpignan, 35 000 personnes à Limoges, 45 000 à Lyon, 60 000 à Nantes, 22 000 à Rouen, 28 000 à Caen, 50 000 à Saint-Étienne, 80 000 à Toulouse, 200 000 à Marseille, 20 000 à Amiens, 30 000 à Montpellier, 40 000 à Grenoble, 70 000 à Lille, 30 000 à Brest, 10 000 à Angoulême, 4500 à Sète, 5 000 à Calais, 10 000 à Strasbourg, 25 000 à Nice…

Le mot d’ordre, malgré une grande portée de masses, est resté : il ne faut toucher à rien, et ce d’autant plus que tout se dégrade.

Pas d’envergure, pas d’ambition, et c’est d’autant plus criminel que de hauts représentants du régime ukrainien étaient invités à Paris et se sont vus remettre des cadeaux militaires. Les gens en France sont totalement à côté de la plaque et leur seul horizon, c’est leur vie privée avec la perspective de la propriété et de l’aisance matérielle.

On est ici en plein dans l’Occident corrompu, en décalage total avec l’Histoire du monde qui s’accélère.

Le seul horizon « politique » émergeant est soit le syndicalisme populiste, qui est allé jusqu’à couper le courant à des radars routiers (quelle honte !), soit le post-modernisme libéral-libertaire porté par les universités.

On est en plein dans l’Occident pourri, avec des gens sans aucune mémoire historique, sans culture des idées, dont les valeurs se baladent au jour le jour selon les aléas du 24h sur 24 du capitalisme.

Il faudrait faire un sondage pour voir combien de ces gens se font livrer des repas Uber et à quel rythme ils reçoivent des paquets d’Amazon. Ce qui est, à vrai dire, même pas nécessaire. Les gens vivent leur vie et ne voient pas de mal à ça. Et c’est vrai que pris individuellement tout le monde est sympathique.

Sauf que sur le plan personnel ce n’est pas ça… et qu’humainement c’est un désastre.

Il va en falloir des efforts pour décrocher du capitalisme !

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Ukraine : comment Arno Klarsfeld est devenu un fasciste

Quand on n’assume pas, on tourne mal.

Depuis quelques jours, il est parlé de-ci de-là d’Arno Klarsfeld, qui a mis en place une petite pétition appelant à la fin de la guerre en Ukraine. C’est une figure médiatique très connue depuis plusieurs décennies et sa pétition a eu un petit écho.

Arno Klarsfeld a initialement le parcours réussi typique de l’intellectuel de la bourgeoisie juive du 16e arrondissement de Paris, travaillant dans une banque puis un cabinet d’affaires. Mais fils de Serge et Beate Klarsfeld, il s’est tourné dans le combat contre l’antisémitisme, participant notamment au procès contre Paul Touvier. Sa carrière devint alors celle de l’avocat de l’association des Fils et filles de déportés juifs de France.

C’est pourquoi il est totalement décontenancé et scandalisé par les valeurs du régime ukrainien et sur son compte Twitter, il ne cesse de dénoncer la valorisation de Stepan Bandera et des bandéristes, historiquement des antisémites fanatiques. Ce qui l’a mis hors-jeu dans le contexte actuel où contre la Russie il s’agit de soutenir le régime ukrainien à 100%.

On reparle d’Arno Klarsfeld ces derniers jours, car il a donc mis en place une pétition pour que cesse le conflit en Ukraine. C’est là son travers bourgeois : il ne peut pas s’empêcher, même quand il a mis la main sur quelque chose de vrai, d’en faire trop, de se mettre en scène, etc. Médiatiquement, il est fameux pour son style engagé, narcissique et sincère-maladroit, d’ailleurs typique des « chalalas » c’est-à-dire de jeunes de la bourgeoisie juive parisienne.

Au lieu de continuer son travail démocratique de dénonciation du bandérisme, Arno Klarsfeld se place au niveau politique, qui le dépasse. Le texte de la pétition est ainsi très bref et très faux :

« Non à une 3eme guerre mondiale pour le Donbass

Les peuples ont soutenu l’union européenne parce qu’ils pensaient que cette union était garante de paix. Pourtant cette union semble nous entraîner dans un conflit généralisé qui dévasterait à nouveau le continent européen sans même rechercher un compromis dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui n’est pas membre de l’Otan, sans consulter les peuples de l’union. Nous nous y opposons. »

Le titre montre les illusions de la pétition, car nous ne sommes plus en 2021, désormais l’enjeu c’est l’Ukraine elle-même, Kharkiv, Odessa, Kiev. La pétition aurait eu un sens avant le conflit commencé en février 2022. Désormais tout a changé de niveau.

Nous qui avons annoncé le conflit en Ukraine six mois avant son commencement, nous savons de quoi il en retourne et non la question n’est pas le Donbass. La question c’est que le régime ukrainien bandériste veut détruire la Russie et est appuyé par l’Otan en ce sens. La Russie mérite une critique mais ce n’est pas le lieu ici, l’ennemi étant dans notre propre pays.

Arno Klarsfeld dit juste qu’il n’apprécie pas le régime ukrainien, qu’il craint la guerre mondiale. Il veut que tout cesse, car tout devient instable. Il ne disait pas la même chose auparavant, lui initialement un partisan de l’Union européenne et de l’Otan. En 2003 il avait publié un texte poético-politique dans le Monde (« Je suis pour la guerrre ») pour justifier l’invasion de l’Irak.

Il reprenait alors le discours américain comme quoi l’Irak avait des armes de destruction massive, et justifiait absolument tout, de l’intervention à la soumission à la superpuissance américaine :

« Je suis pour la guerre contre l’Irak parce qu’il est de l’intérêt vital des démocraties d’imposer la démocratisation au monde arabe par la force, comme les Alliés ont réussi à le faire en Allemagne et au Japon (…).

Je suis pour la guerre contre l’Irak parce qu’il devrait être du devoir de la France de faire bloc derrière une nation qui lui a permis de remporter la première guerre mondiale, de ne pas devenir nazie, d’être dans le camp des vainqueurs à la fin de la seconde guerre mondiale et ensuite de ne pas être subjuguée par l’impérialisme soviétique. »

Et qui valorise-t-il sa pétition mis en place? Le magazine de Droite ultra Valeurs Actuelles, le média d’extrême-Droite pro-Russie Omerta, le fasciste Michel Onfray.

Arno Klarsfeld est même passé à Sud Radio, l’un des principaux vecteurs de l’extrême-Droite. Lui-même ne peut pas ne pas le savoir. Il agit sciemment en ce sens.

La vérité, c’est que le changement de situation mondiale amène Arno Klarsfeld à se retrouver dans une situation incohérente. C’est un bourgeois juif et il ne peut accepter le bandérisme. Comment faire? Il ne peut pas, alors il rue dans les brancards.

Voici comment Marianne, également sur une ligne populiste à tendance fasciste, présente ironiquement la situation d’Arno Klarsfeld :

« L’avocat franco-israélien Arno Klarsfeld a longtemps eu pignon (médiatique) sur rue. Du temps de sa superbe, le fils de Beate et de Serge Klarsfeld, célèbres chasseurs de nazis, se rendait au Palais de justice en rollers avant de retrouver la jet-set.

Il fréquentait Carla Bruni, appuyait l’invasion de l’Irak par George W. Bush, se vantait de faire son service militaire en Israël et soutenait Nicolas Sarkozy.

Arno Klarsfeld était dans le camp du Bien, ce qui lui ouvrait bien des portes demeurées infranchissables pour d’autres. Aujourd’hui, il a disparu des écrans radars alors qu’il tient à propos de l’Ukraine des propos iconoclastes, ceci expliquant sans doute cela. »

Arno Klarsfeld se plaint ainsi du fait qu’il soit passé sous silence, mais c’est qu’il est incohérent dans son parcours historique. Tout aurait dû l’amener, comme Bernard-Henri Lévi, à passer sous silence le bandérisme et à soutenir le régime ukrainien.

Il ne le peut pas. Eh bien alors il fallait faire comme beaucoup de bourgeois juifs rompant avec leur classe et passant dans le camp du Socialisme. Les exemples ne manquent pas, à l’instar de Rosa Luxembourg en Pologne et en Allemagne, d’Otto Bauer le chef des sociaux-démocrates en Autriche, de l’Ukrainien Lazare Kaganovitch, etc.

Sa lutte démocratique contre l’antisémitisme et sa prise de conscience de la question animale le poussaient ainsi dans le bon sens.

Mais il veut être exposé médiatiquement et continuer à vivre comme un grand bourgeois. Il ne « comprend » alors pas pourquoi on ne l’utilise pas comme avant, et il le vit mal. Alors il bascule dans ce qui est une tentative de revenir à la situation d’avant en forçant les choses – c’est le fascisme.

C’est au fond un parcours typique d’intellectuel : à un moment où il faut faire un choix entre le fascisme et le Socialisme. Lui a choisi le fascisme, alors qu’il aurait pu choisir le Socialisme. Il avait compris les animaux, il a compris la guerre, mais il veut conserver son ego et son style, son mode de vie.

Tant pis pour lui. L’Histoire ne connaît pas de compromis et ceux qui prônent un compromis quand tout s’effondre sont des réactionnaires. Non, Arno Klarsfeld, il ne faut pas la paix – il faut la défaite du régime ukrainien et de l’Otan, et la déroute de l’Occident !

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Retraites : les Russes paieront !

Telle est l’alliance objective du syndicalisme et du capitalisme.

La bourgeoisie française va à la guerre, et veut entraîner le peuple avec elle. Le peuple, plutôt que de dire « non, on ne vous suivra pas », dit « on vous suivra, mais à condition que vous ne touchiez pas à ça, ça et ça ».

C’est ce qu’il faut retenir de la situation actuelle concernant l’opposition à la réforme des retraites. Non pas que s’opposer au recul des acquis sociaux soit une mauvaise chose en elle-même, mais dans le contexte historique actuel, ce n’est simplement pas pertinent. C’est passer à côté de l’essentiel pour se focaliser sur quelque chose de secondaire.

La France est en guerre contre la Russie, malgré son discours prétendant qu’elle ne l’est pas. L’attaque contre les acquis sociaux, ici le droit à la retraite, est une façon pour la bourgeoisie française de soumettre l’économie aux besoins de la guerre en cours, et à venir car les choses vont empirer.

L’armée française augmente d’un tiers son budget et il faut bien prendre l’argent quelque part.

Les Français, trop effrayés de voir leur niveau de vie reculer pour s’occuper d’autre chose que du maintien du statu quo, du « comme avant » la crise, acceptent de leur côté de laisser les va-t-en-guerre de l’OTAN s’occuper de l’Ukraine et de la Russie du moment que ça ne chamboule pas leur quotidien au sein du capitalisme.

Dans l’état actuel des choses, le mouvement contre la réforme des retraites converge tellement avec le capitalisme français que cela revient à dire : les Russes paieront les retraites.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que s’opposer à la réforme des retraites ne revient pas à s’opposer au capitalisme et à la guerre. Ces deux oppositions peuvent se rejoindre – mais elles peuvent également s’opposer.

Si on s’oppose à la réforme des retraites en adoptant le point de vue occidental, celui du prolétariat corrompu par le capitalisme, du point de vue syndical, alors c’est du social-impérialisme.

Cela revient plus qu’autre chose à soutenir un mode de vie dépassé et qui n’est plus en phase avec la réalité, car l’humanité et les travailleurs ont besoin non plus d’acquis sociaux arrachés aux capitalistes, mais d’arracher le pouvoir aux capitalistes directement.

À l’aube de la troisième guerre mondiale, il s’agirait en réalité avant tout de se focaliser sur le capitalisme, la bourgeoisie et les militaires et tous ceux qui les servent, car il n’est plus temps de s’occuper de quoi que ce soit d’autre.

Si l’occident parvient à gagner la guerre contre la Russie, alors les capitalismes des différents pays de l’OTAN connaîtront un second souffle grâce à la souffrance des travailleurs des pays vaincus, découpés, partagés et soumis à leurs intérêts.

Ainsi, l’humanité continuera de foncer dans le mur. Plus que sauver les retraites au sein du capitalisme, il devrait s’agir de faire tomber l’occident, le capitalisme, et de cheminer vers le socialisme.

Chercher à protéger les retraites et se contenter de ça sans élargir l’horizon de ses idées au delà, à ce jour et dans ce contexte historique, c’est accepter la guerre et le futur démantèlement de la Russie pour des intérêts privés et pour une préservation d’un confort de vie qui ne peut de toute façon pas persister dans le capitalisme.

C’est là le problème fondamental dans la matrice même du mouvement contre la réforme des retraites.

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Réussite de la grève réformiste – capitaliste du 19 janvier 2023

Ce n’est pas de la lutte de classe.

Avant, les réformes étaient voulues par la Gauche afin d’améliorer la situation, en attendant mieux… Désormais, le réformisme c’est vouloir maintenir les acquis du capitalisme à visage humain.

Cela au mépris du fait que la vie quotidienne dans le capitalisme est insupportable et que cela se fait aux dépens du tiers-monde ! Mais on sait que les travailleurs français corrompus veulent eux aussi être propriétaires ou le devenir.

La lutte contre la réforme des retraites a donc bien pris en France, avec entre un et deux millions de manifestants le 19 janvier 2023 en France.

Comment pourrait-il en être autrement? Les Français sont satisfaits de leur mode de vie. Ils sont contents d’être des occidentaux. Ils savent qu’au niveau mondial ils sont des profiteurs.

Ils savent aussi que les bourgeois exploitent les prolétaires en France, mais bon ça passe. Le niveau de vie est suffisant.

Alors que ce soit un ou deux millions de manifestants, à vrai dire peu importe, car inversement l’opposition à l’OTAN en France, c’est quelques dizaines de personnes.

Le rapport de force est clair, le choix de la société française aussi. La manifestation du 19 janvier 2023 n’est pas à lire autrement que comme une expression réformiste au sein du capitalisme, et certainement pas contre lui.

D’ailleurs, le mouvement est totalement syndicaliste, il n’y a aucune expression d’autonomie ouvrière par rapport aux institutions.

Il y a même par endroit une large masse en mouvement, sans qu’aucune radicalité quelconque ne s’exprime.

Il y a ainsi eu 44,5% de grévistes chez EDF, et des chiffres au moins aussi forts à la SNCF avec un pic à 80% chez les agents de conduite. La grève a été encore plus forte dans le primaire, les collèges et les lycées. Il y a eu également des grèves dans le privé, dans le secteur de la pétrochimie.

Bref, c’est une réussite très significative par endroits, pour autant cela ne produit strictement rien niveau contestation du capitalisme. Et il ne peut pas en être autrement.

Un « autre partage des richesses » : voilà bien le masque du réformisme qui oeuvre seulement à profiter davantage du gâteau occidental.

Vivement que cet occident soit en déroute !

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« Que vaut la vie de Morgan puisque rien ne change ? »

« Tous complices. »

Voici le communiqué du collectif Un jour un chasseur suite au procès du chasseur ayant tué Morgan Keane. Ce collectif a été fondé par des amis à lui et relaie régulièrement des témoignages de comportements abusifs liés à la chasse.

« Que vaut la vie de Morgan puisque rien ne change ?

Aujourd’hui, quatre jours seulement après les annonces du gouvernement d’un “plan chasse” vide de mesures réellement efficaces, a été prononcé le verdict du procès de Julien Féral et Laurent Lapergue, les deux chasseurs jugés pour la mort de notre ami Morgan, le 2 décembre 2020.

Alors que l’opportunité avait été donnée au tribunal de prononcer des peines exemplaires et fortes, les réquisitions du procureur n’ont été suivies qu’en partie (six mois fermes et une interdiction de chasser à vie pour les deux chasseurs) :

Julien Féral, le tireur, a été condamné à 2 ans de prison avec sursis et une interdiction de chasser à vie.

Laurent Lapergue a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et un retrait de permis de chasser pendant 5 ans.

La fédération des chasseurs du Lot a été reconnue partie civile et touchera un euro à titre de dommages et intérêts.

Aucun des deux chasseurs ne mettra un pied en prison, et le directeur de la battue qualifiée de « désorganisée et loufoque » par l’avocat des parties civiles pourra reprendre les armes en toute légalité d’ici cinq ans.

Et pourtant, lors du procès qui s’est tenu le 17 novembre dernier, Laurent Lapergue a répété, avec aplomb et sans jamais se remettre en question, que la battue était « parfaitement maîtrisée » et qu’il n’avait commis aucune erreur, malgré les faits qui l’accablent.

Peut-on accepter qu’un homme qui a omis de faire respecter des règles de sécurité élémentaires alors qu’il en avait la responsabilité et qui estime avoir suivi la procédure habituelle, puisse, dans quelques années, tenir à nouveau une arme entre les mains ?

Nous prônons le retrait définitif du permis de chasser pour tout chasseur ayant commis une négligence, que celle-ci ait entraîné ou non la mort ou des blessures. Lorsqu’on a dans les mains une arme mortelle à plus de trois kilomètres, on n’a pas le droit à l’erreur.

Chasser n’est pas un droit, c’est un loisir non nécessaire qui ne justifie en aucun cas de mettre en danger la vie d’autrui.

Ce serait trop simple de laisser seul sur le banc des accusés l’auteur du tir qui a tué Morgan.

Comme l’a souligné le procureur de la République lors du procès, « si Julien Féral a appuyé sur la gâchette, Laurent Lapergue lui a tenu le canon. » Mais ce ne sont pas les seuls responsables.

Que dire en effet du ministère de l’Écologie qui avait autorisé la chasse par dérogation en plein confinement et qui continue de refuser de prendre de vraies mesures pour protéger les Français ?

De l’État, qui investit des amateurs d’une mission d’intérêt général au prétexte de devoir réguler les populations d’ongulés, tout en se pliant aux exigences du lobby des chasseurs, en méprisant la volonté de plus de 80% de la population ?

Du ministère de l’Intérieur, qui autorise la détention d’armes de chasse, sans contrôle de l’aptitude physique et psychologique ni des compétences de maniement de leur possesseur ?

Du laxisme du gouvernement et des juges, qui ne condamnent toujours pas les chasseurs à la hauteur des délits commis ?

Tous complices. »

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Le chasseur qui a tué Morgan Keane n’ira pas en prison

L’impunité est totale.

Le 2 décembre 2020 en fin d’après-midi, un chasseur tuait Morgan Keane, Franco-Britannique de 25 ans. Le jeune homme était derrière chez lui, sur son terrain situé dans un hameau à Calvignac dans le Lot, à couper du bois. Le chasseur, venu de l’Aveyron pour participer à une battue, a volontairement tiré sur Morgan Keane, car il l’avait pris pour un sanglier.

C’est une faute grave, très grave, mais pas suffisamment grave du point de vue de la Justice française, qui considère que cela ne mérite pas de prison. Le tribunal correctionnel de Cahors a en effet rendu sa décision jeudi 12 janvier 2023 : deux ans de prisons avec sursis, autrement dit rien du tout ! La prison avec sursis, cela signifie pas de prison du tout.

Bien sûr, le chasseur est interdit de chasse à vie, mais c’est là la moindre des choses. En réalité, c’est une condamnation pour la forme, qui répond évidemment à une motivation politico-culturelle. En France, la chasse est sacrée, alors il est hors de question d’attaquer ses bases, ses fondements.

Si la Justice condamnait sévèrement, alors elle ébranlait tout l’édifice de la chasse en France, reconnaissant de fait qu’il s’agit d’une activité dangereuse pour la société, et pas seulement pour les animaux.

Alors, du point de vue du tribunal correctionnel de Cahors, il a été considéré qu’il s’agissait d’un accident, que le prévenu n’était coupable finalement que d’une négligence malheureuse et qu’une petite peine « pour la forme » était suffisante. Ainsi la chasse est préservée, sa nature n’est pas remise en cause.

D’ailleurs, il s’agissait d’un tribunal correctionnel, donc pour juger un délit. Pourtant, il aurait fallu une cours d’assise, pour juger un crime.

Faire usage de son arme ainsi, sans avoir « bien identifié la cible » comme l’a reconnu le prévenu à l’audience, est criminel. On ne peut pas considérer que la conséquence de cet acte soit simplement accidentelle… A moins de sanctuariser la chasse, de considérer qu’il faille absolument laisser des tas de gens à peine formés se balader avec des armes dans les campagnes pour tuer des animaux, quitte à ce qu’il y ait de rares accidents avec des humains.

Du côté du procureur, censé représenter les intérêts de la société, on retrouve la même mansuétude à l’égard du chasseur ayant tué Morgan Kean. Seulement 6 mois de prison ferme avaient été requis.

En ce qui concerne l’organisateur de la chasse ce jour-là, on retrouve exactement la même impunité. La Justice reconnaît la faute du directeur de chasse, soulevant de nombreuses irrégularités dont le fait d’avoir posté là où il était le chasseur ayant tué Morgan Kean. Elle considère que cela doit être condamné, mais pareillement, seulement à de la prison avec sursis (18 mois), donc pas de prison du tout.

Son permis de chasse ne lui est d’ailleurs pas définitivement retiré : dans 5 ans, il pourra retourner dans la nature avec son fusil pour tuer des animaux. De toutes façons, cette personne considère, comme expliqué devant le juge, que ce jour-là la battue qu’il dirigeait était tout à fait maîtrisée… Rien que pour avoir dit cela, il mériterait de la prison!

Ce jugement est clairement odieux, proprement scandaleux. Mais il est dans l’ordre des choses. La Justice française est à l’image de la société française. Molle, formaliste, tournée vers le passé, incapable d’envergure culturelle, ni de profondeur morale, en particulier lorsqu’il s’agit du rapport aux animaux, à la Nature.

Il faut le dire : la chasse est une arriération qu’il faut abolir, tant pour les animaux que pour le vivre-ensemble dans les campagnes. Morgan Keane ne fût pas une simple victime collatérale de cette activité, il est la victime d’un vieux monde ignoble qu’il faut dépasser le plus vite possible pour rentrer enfin dans le futur, celui du Socialisme, celui du dépassement de la contradiction entre les villes et les campagnes, entre l’humanité et la Nature !

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L’aide médicale à mourir, ou l’échec de la société face à la dignité

La vie n’est pas une variable d’ajustement.

Depuis décembre 2022 la convention citoyenne sur la fin de vie a débuté en France. Elle est pilotée par le CESE, Conseil Économique Social et Environnemental.

Jusqu’à mars 2023, 150 citoyens tirés au sort devront débattre du sujet de la fin de vie et apporter des éléments de réponse à la question suivante :

« Le cadre de l’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? »

C’est une question vaste qui mérite un débat de fond.

Dans le capitalisme les personnes en fin de vie sont un fardeau, elles ne produisent plus rien mais ont besoin d’énormément d’attention et donc de moyens. On arrive dans une situation où on laisse les malades dans des chambres d’hôpital, isolés du reste de la société. Une vie se résumant à se voir se dégrader entre 4 murs pâles, aux sons des bips des machines, des soignants qui courent et qui n’ont pas le temps nécessaire à un accompagnement réellement humain. La plus grande crainte des personnes se sachant condamnées c’est finalement d’être en dehors de la vie, de ne plus pouvoir faire ce qu’elles faisaient auparavant et d’être un poids financier et émotionnel pour leur famille et la société.

C’est pourquoi l’argument principal des pro-euthanasie ou du suicide assisté est la liberté pour chacun de quitter une vie qui ne ressemblerait qu’à un enfer, bien souvent en mettant en avant les souffrances physiques ou psychologiques des gens. Il faut comprendre qu’ils ne souhaitent pas mourir mais simplement ne plus souffrir.

C’est tout à fait différent.

A l’heure de la réalité virtuelle et des avancées technologiques en matière de robotique, tout les moyens doivent être donnés pour que ces capacités soient mises aux services des personnes malades bien avant d’en être au stade de la fin de vie.

Une expérience virtuelle immersive de vol avec des oiseaux migrateurs, l’ascension d’une montagne, une visite des profondeurs marines ou encore une longue ballade dans un champs fleuri au printemps, les possibilités sont immenses.

Ce qu’il faut aussi prendre en compte, c’est l’état de l’hôpital en France qui manque inimaginablement de moyens, et que la prise en charge des personne en fin de vie demande des investissements colossaux tant en matériels qu’en personnels, pour pouvoir aller se balader dans les villes ou la nature peu importe la mobilité des personnes, des gens avec qui discuter de ses questionnement, de ses craintes.

Car si pour l’entourage la fin de vie d’un proche est une terrible épreuve, n’oublions pas que la personne concernée a tout le travail de deuil de sa propre vie à faire, en toute connaissance de cause et avec moult détour.

Accepter l’aide médicale à mourir c’est laisser gagner la souffrance et refuser la complexité de la vie, sa dignité quoi qu’il arrive. Voulons-nous vraiment foncer tête baissée dans l’optique que la vie n’est qu’un paramètre à ajuster ?

Les libéraux diront que oui, le chemin qu’ils tracent vers la GPA en est la preuve.

La question est de savoir quelle place consacrer au handicap et la maladie dans notre société. Chacun, peu importe sa condition, doit pouvoir participer à la production que ce soit matériellement ou culturellement et bénéficier de tout ce que la collectivité peu nous apporter, comme par exemple DJ Pone, atteint de la Maladie de Charcot, qui a réussi à composer un album entièrement avec ses yeux grâce à un logiciel adapté.

A l’heure du Covid où l’humanité s’est heurtée à sa contradiction avec la biosphère et où la population française se vautre dans l’individualisme, le devoir de la Gauche historique est de défendre une société où chacun a sa place et a la possibilité de s’épanouir quoi qu’il arrive…

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Le conseil d’État s’aligne sur les capitalistes du CBD

C’est une victoire du turbocapitalisme.

Il n’aura fallu qu peu de temps pour que la France s’aligne totalement sur les règles du marché du CBD édictées par l’Union européenne.

Né quelques part dans les années 2010, ce marché avait pris un essor rapide ces dernières années, à tel point que cela avait engendré des remous juridiques.

Et pour cause… Le CBD est une molécule, le cannabidiol, qui est contenue dans certaines fleurs de chanvre de l’espèce Cannabis sativa.

Lié à la grande question du cannabis, il pose donc question aux plans sanitaire et psychologique, et cela d’autant plus que l’Union européenne autorise la vente et la commercialisation de la fleur en elle-même, qui peut donc être fumée comme le sont les fleurs de cannabis contenant du THC, autre molécule du chanvre.

Ces dernières années, la grande bataille des petits boutiquiers du CBD a résidé dans le fait d’avancer que le CBD était une molécule non-psychotrope mais ayant des propriétés apaisantes, par conséquent bien différente de la substance hallucinogène du THC.

Mais en réalité, personne ne sait vraiment s’il n’a pas d’impact sur la santé en général et d’ailleurs il serait bien stupide de penser l’inverse à partir du moment où est inhaler une fumée issue d’une combustion, par nature mauvaise pour le système respiratoire. Quel délire d’ailleurs que de rajouter des variantes de fumette quand on voit les ravages causés par l’industrie du tabac.

Mais en plus de cela, un rapport de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives montrait que le cannabidiol agissait bien sur les récepteurs du cerveau de la sérotonine et la dopamine, avec des effets de sédation et de somnolence.

Plus inquiétant, le CBD est une substance qui n’est pas « inerte pharmacologiquement », c’est-à-dire qu’elle peut interagir « négativement » avec d’autres médicaments immunodépresseurs, anticoagulants ou contre l’épilepsie, cela alors même que le CBD est justement présenté comme pouvant être utilisé en automédication pour soulager des maladies présentant ces symptômes.

Pour ces raisons, une bataille juridique était engagée depuis l’affaire Kanavape en 2014, où un petit boutiquier fut ensuite condamné justement pour vente d’une cigarette électronique au CBD.

Mais en 2020, la cour de justice de l’Union européenne disait que cette interdiction était contraire aux règles de commercialisation sur le marché commun… avant que, le gouvernement français maintienne l’interdiction de vente des fleurs et des feuilles avec un arrêté interministériel le 20 décembre 2021.

Car la législation française est très stricte à ce sujet : oui à la culture agricole, à l’usage des graines et aux dérivés des fibres pour usage alimentaire, non à la vente des fleurs et des feuilles brutes, quel que soient leur format.

Mais c’était sans compter sur la mobilisation de tout le secteur du CBD autour de l’Union des professionnels du CBD, alliée à la très nauséabonde Confédération des buralistes, qui demandèrent dès janvier 2022 un recours suspensif et un recours sur le fond auprès du Conseil d’État.

Le Conseil d’État a donc tranché en faveur des capitalistes : l’interdiction est jugée « disproportionnée », le CBD aurait de surcroît des « effets contractants et relaxants » et « anticonvulsivants » et des tests existeraient pour contrôler les consommateurs et discriminer consommation de THC et de CBD.

C’est un alignement complet sur l’arrêté de la Cour de justice de l’Union Européenne, et une négation de l’arrêté gouvernemental et des précautions sanitaires édictées par la MILDECA.

Mais peu importe car en réalité, tout était joué d’avance, entre laisser-aller sur l’ouverture de « shops CBD », existence d’une filière chanvre française (pour d’autres débouchés) et chantage aux propriétés médicales (même s’il y a déjà des médicaments à base de CBD disponibles sur ordonnances).

Tout était déjà tellement bien ficelé qu’à la mi-novembre, le groupe écologiste au Sénat faisait approuvé à la majorité une résolution pour le développement de la filière chanvre en France, avec pour toile de fond la question de la consommation de fleurs de CBD.

Car si on utilise depuis extrêmement longtemps le chanvre dans le textile, la construction, la pharmacologie, tout cela n’est plus suffisant et il faut bien continuer à élargir les marchés, d’autant plus que la France en est un grand producteur. Relancer le capitalisme, coûte que coûte, vaille que vaille et peu importe les effets sanitaires à long terme.

Les gens les plus attentifs ne sont pas dupes et savent que tout cela n’est que le prélude à une légalisation plus générale, incluant le cannabis récréatif à l’instar du gouvernement allemand qui vient d’ouvrir la brèche. Pour la France, il faut un sas pour faire accepter la pilule à l’opinion publique et le CBD remplit parfaitement ce rôle de d’incubateur culturel.

Et derrière, ce sont surtout les buralistes qui applaudissent des deux mains, trop contents d’envisager sereinement une compensation de la baisse de la consommation de tabac pour continuer à vendre des tas de sortes de poisons, mais aussi les petits boutiquiers du CBD qui se pensent à la tête d’une « cause » alors qu’ils ne sont que les valets du turbo-capitalisme.

Alors même que plusieurs enquêtes montrent que la jeunesse consomme moins d’alcool et de cannabis ces dernières années, notamment depuis la pandémie de Covid-19, le turbo-capitalisme est là comme un rouleau compresseur pour anéantir tout élan moral.

Pourtant, si l’on a besoin d’une chose en notre époque, ce ne sont pas sédatifs pour nous « apaiser », fussent-ils parés de « modernité », mais bien d’un lucidité pour regarder le réel en face, pour mieux se rebeller.

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Il ne s’agit pas d’être « pour » ou « contre » les coupures d’électricité

On se situe au niveau de la civilisation elle-même.

L’annonce de coupures d’électricité par le gouvernement, avec un plan détaillé à ce sujet envoyé à toutes les préfectures, devrait normalement interpeller les gens sur la situation de blocage que vit l’humanité. Mais, cela semble passer comme tout le reste, et c’est normal car il y a là un problème complexe qui exige un niveau de conscience adéquat.

Quand on y réfléchit raisonnablement, on se dit qu’on ne peut ni être « contre », ni être « pour » les coupures d’électricité. On voit d’ailleurs ici combien le populisme style gilet jaune renforce la logique pragmatique de la bourgeoisie qui gère les choses en fonction d’une société minée par une crise profonde.

Pour les populistes, il ne s’agit que d’une « mauvaise gestion » due à deux hommes, François Hollande puis Emmanuel Macron. Par miroir inversé, le gouvernement peut facilement s’appuyer sur la réalité de la guerre en Ukraine, mais aussi et surtout sur l’impact qu’a eu la pandémie sur la maintenance des centrales nucléaires pour dire que le problème vient de là. À « la mauvaise gestion » répond la « gestion du cours des choses ».

Au centre de ce débat, les gens normaux restent désemparés. Il a été compris qu’on avait affaire ici à un problème d’une grande complexité où s’entremêlent de nombreux aspects. A ce titre, il ne faut pas écouter la bourgeoisie qui nous parle d’une succession de crises pour mieux masquer le fait que c’est une seule et même chose qui s’appelle la crise générale du capitalisme en ce début de XXIe siècle, et qui va donc en fait marquer tout ce siècle.

De quoi relèvent les coupures d’électricité ? D’une mauvaise gestion ou d’une nécessité liée à une « conjoncture » ? Évidemment, cela n’est ni l’un ni l’autre : les coupures d’électricité, c’est l’expression émergée du crash du capitalisme, en tant que mode de production apte à reproduire la vie quotidienne des gens.

Derrière les multiples causes que sont la guerre en Ukraine et l’inflation du prix du gaz qui impact, en tant que dernier moyen de production mobilisable pour fournir de l’électricité, le prix général de l’électricité, la sécheresse estivale comme expression de l’écocide qui mine les réservoirs des barrages d’hydroélectricité, sources essentielles pour faire face aux pics de consommation hivernale, et le retard de maintenance de centrales électriques due à la pandémie, il n’y a pas une accumulation d’aspects, mais un seul et même problème qui s’exprime à travers divers phénomènes.

Cet aspect central, c’est le fait que le capitalisme se heurte à son propre blocage historique, blocage qui lui est propre car c’est bien sa dynamique d’accumulation qui a fait entrer l’humanité dans ce mur et continue à le faire en forçant le cours des choses.

C’est finalement la même chose qu’au début de la pandémie, où le confinement était critiqué par certains comme une « gestion du moyen-âge » alors même qu’il ne s’agissait pas de savoir si l’on était pour ou contre, car telle était dorénavant la situation, exigeant d’y faire face, mais de comprendre comment et pourquoi une telle situation minait l’humanité toute entière.

Et comme pour les coupures d’électricité, on trouvait là concentré en lui le réchauffement climatique, la destruction de la nature, l’enfermement et l’anéantissement des animaux, l’asphyxie de la grande ville, etc.

C’est bien là qu’on voit qu’il y a une continuité historique entre les effets de la pandémie et la cause des coupures d’électricité, renvoyant aux oubliettes la logique d’explication de « cause à effets ».

Le rapport bancal de l’Humanité a amené à la situation d’une pandémie historique, bloquant l’ensemble de la production mondiale qui, pour redémarrer dans un cadre capitaliste, donc marchand, a connu des distorsions majeures.

Distorsions qui sont le terrain à l’accentuation d’antagonismes entre puissances, donc à la tendance à la guerre de repartage… mais aussi à des pénuries en tout genre, y compris de main d’œuvre qui minent le travail de maintenance alors même que l’écocide s’exprime toujours plus, comme les canicules et sécheresses majeures de l’été 2022.

Les potentielles coupures d’électricité de l’hiver 2022-2023 ne sont donc pas un « nouveau » phénomène après la pandémie, puis après la guerre en Ukraine et à côté du réchauffement climatique, mais l’expression nouvelle d’un même phénomène, celui de la crise générale du capitalisme.

De fait, les coupures d’électricité ne posent pas la question formelle « pour ou contre », mais bien une problématique d’ordre civilisationnel de type : « comment faire pour ne plus arriver dans une telle situation ? ».

De plus, il est fort à parier que l’anarchie du capitalisme associée à la décadence toujours plus prononcée des couches dirigeantes, cette autre expression de la crise générale, vont donner, si elles ont lieu, une tournure ubuesque à ces coupures d’électricité…

La Gauche historique se doit d’être à la hauteur de sa responsabilité en posant le problème au niveau de la civilisation humaine elle-même et non pas se ranger derrière la critique populiste, ou bien derrière un pragmatisme « de gauche » proposant une « autre gestion » plus « équitable », plus « rationnelle » etc.

On ne peut ni être pour, ni être contre les coupures d’électricité, mais on se doit d’élever le niveau de conscience pour embarquer l’Humanité dans la nécessité d’une nouvelle civilisation qui s’épargnera à l’avenir les régressions qu’elle éprouve depuis maintenant trois ans et qu’elle ne va manquer d’endurer si elle ne s’émancipe par du cours des choses.

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« L’oligarchie financière »

Ce qu’elle est, ce qu’elle n’est pas.

Il existe dans la société des flibustiers de la finance et il est important de les définir adéquatement. Dans l’article « L’affaire Norman témoigne que les youtubeurs sont des déréglés« , il est par exemple noté comment le vrai patron, en ligne droite, du youtubeur Norman, est un milliardaire.

Il est dit de ce youtubeur :

« Ses productions relèvent de Webedia, un groupe de médias français employant 2400 personnes. Et Webedia est une filiale de Fimalac, un monopole s’occupant du divertissement, de l’hôtellerie de luxe, d’immobilier, etc.

Le propriétaire de Fimalac est le milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière, dans le top 30 des plus riches Français, qu est l’administrateur du club Le Siècle et président du comité français du club Bilderberg.

Il y a ainsi une ligne droite allant de Norman le youtubeur qui a l’air sympa et l’oligarchie financière. »

Les relectures avant publication ont porté l’attention sur l’emploi des termes d’oligarchie financière, et plutôt que de rajouter des lignes pas forcément opportunes à ce sujet dans l’article, il a été jugé plus utile de faire partager la réflexion à ce sujet.

Il y a deux inquiétudes qui se sont exprimées en effet. La première touche directement à l’emploi du mot oligarchie. Comme on le sait en effet, les démagogues emploient régulièrement ce mot, afin de cacher l’existence de la bourgeoisie.

Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise dénonce ainsi toujours l’oligarchie qui dominerait la France. L’extrême-Droite est friande d’une approche similaire, même si historiquement elle parle de « ploutocratie », afin d’éviter d’avoir à employer le mot oligarchie.

Une oligarchie consiste en effet en la domination d’un groupe restreint de gens, et l’extrême-Droite n’est pas contre le principe, au nom d’un « esprit aristocratique » (en fait mythomane ou reflet d’une oligarchie réelle).

La seconde inquiétude porte sur la définition des couches sociales. Ne vaut-il pas mieux en effet parler de la grande bourgeoisie, ou bien éventuellement de la très haute bourgeoisie?

Regardons ce qu’il en est en commençant avec une peinture illustrant bien le concept d’oligarchie : La fin, de Mikhail Vasilevich Kupryaniv, de 1951 (donc de l’époque du réalisme socialiste).

Ce tableau a une portée réaliste, car il montre la fin décadente d’une couche très restreinte de la société prétendant former une élite. Le caractère chaotique de la scène tranche ici avec le raffinement ou le pseudo-raffinement des objets présents.

C’est important, car une oligarchie, lorsqu’elle existe, est vraiment en rupture matérielle avec le reste de la société. L’oligarchie, lorsqu’elle triomphe dans le capitalisme comme par exemple dans l’Allemagne de Hitler, tient à des centaines de personnes.

Pour la haute bourgeoisie, on parle de milliers de personnes, pour la grande bourgeoisie, de dizaines de milliers de personnes, pour la bourgeoisie aisée de centaines de milliers de personnes.

L’oligarchie a des moyens que n’a pas le reste de la société. Quelqu’un de la haute bourgeoisie, ou même de la grande bourgeoisie, peut aisément prendre un hélicoptère ou un jet privé comme moyen de transport, ou s’acheter une Lamborghini.

Quelqu’un de l’oligarchie ne peut pas le faire : il doit le faire.

Quelqu’un de la haute bourgeoisie, ou même de la grande bourgeoisie, peut chercher à tout prix à influencer l’État et ses décisions. Quelqu’un de l’oligarchie doit le faire.

Il y a, dans l’existence de l’oligarchie, non pas simplement une mise à l’écart, mais un mur infranchissable avec le reste de la société.

C’est la raison pour laquelle la stratégie de Front populaire a été mise en place dans les années 1930. Le fascisme, c’est la prise du pouvoir de la plus haute bourgeoisie formant une oligarchie. La réponse est l’unité populaire pour former une démocratie populaire.

Dans le capitalisme libéral, il n’y a pas la domination d’une oligarchie. L’oligarchie ne se constitue dans le capitalisme que lorsque la concurrence cède la place aux monopoles dans la majeure partie de l’économie, que ceux-ci prennent le contrôle direct de l’appareil d’État. Une oligarchie se constitue alors durant ce processus et se cimente avec le fascisme.

Le socialiste hongrois émigré à Paris József Diner-Dénes écrit ainsi avec raison dans le quotidien de la SFIO Le Populaire du 24 avril 1927 que :

« Pour comprendre la politique intérieure, et même extérieure du Japon, il faut comprendre sa structure politique et sociale. Aujourd’hui, comme dans le passé, c’est l’oligarchie des anciens grands clans qui domine. »

Par contre, les sociologues pseudo-populaires Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot ont totalement tort d’expliquer en 2021 dans le quotidien bourgeois Le Monde que « Nous vivons sous le régime de l’oligarchie financière ».

Si c’était vrai, la France aurait un régime fasciste, et les monopoles prédomineraient entièrement. Ce n’est pas le cas. Pas encore.

De plus, l’oligarchie que met en place le fascisme, comme fusion de la tête de l’État et de la plus haute bourgeoisie, sous la direction de cette dernière, n’est pas simplement une « oligarchie financière », malgré les mots utilisés. C’est une oligarchie industrialo-financière, le second aspect étant principal.

Lénine, par exemple, dans son fameux ouvrage L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, note comment l’oligarchie financière l’emporte sur les autres variantes de capital, non pas à l’écart de l’économie, mais en en prenant le contrôle.

Il n’y a pas d’un côté l’industrie qui souffre et de l’autre les vilaines banques. Cela, c’est le national-socialisme qui le prétend. Dans le capitalisme devenant monopoliste, l’industrie fusionne avec le capital financier, ce dernier étant l’aspect principal dans le processus.

Dans le cas du youtubeur Norman par exemple, c’est l’entreprise Webedia qui s’occupe de lui. C’est l’aspect industriel. Mais l’entreprise appartient à une autre entité, totalement aux mains d’une seule personne. C’est la dimension financière.

C’est une réalité industrialo-financière.

Et cette personne qui possède l’entreprise (financière) qui possède l’entreprise (industrielle) est milliardaire, faisant partie de la base très étroite de gens ayant un capital démesuré en leur possession. C’est l’oligarchie financière.

Ses membres ne vivent pas comme des grands bourgeois, et leurs ambitions sont autres d’ailleurs. C’est une couche sociale portée par l’accumulation du capital, elle va toujours plus prendre les contrôles de l’économie et de l’État, elle va prendre le pouvoir avec le fascisme et systématiser la tendance à la guerre, à moins de l’empêcher.