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Le tiers-monde, l’occident et la coupe du monde 2022 au Qatar

Il y a un phénomène à bien comprendre.

La coupe du monde de football 2022, qui a commencé le 20 novembre 2022, est la cible d’innombrables critiques en France depuis plusieurs semaines, avec une montée en puissance au fur et à mesure qu’on s’est rapproché de l’événement.

Ces critiques portent principalement sur les conditions de vie des travailleurs, qui sont par ailleurs des immigrés dans un pays porté par les exportations de gaz et dont la population d’origine est minoritaire, vivant dans une bulle sécuritaire, religieuse et dorée.

Tout cela est très juste et doit être dit, tout comme doit être souligné le caractère anti-écologiste de la construction de stades géants dans un pays où d’ailleurs le football n’existe pas réellement.

Il est cependant un aspect essentiel qu’il faut comprendre et qui, osons le dire, est sans doute l’aspect principal de la question. C’est que les critiques sont, en très grande partie, hypocrites.

Ce à quoi on assiste, c’est à un déferlement de « moralisme » servant les intérêts du capitalisme occidental contre un capitalisme concurrent venant du tiers-monde.

Doha, la capitale du Qatar

L’organisatrice de la coupe du monde, la FIFA, n’a pas attendu 2022 pour être une machine à profit, tout comme le football n’a pas attendu 2022 pour être « moderne » et tout autant une machine à profit.

Ce qui se passe, c’est qu’un capitalisme – le plus souvent bureaucratique – concurrent se développe à pas de géants, ou s’est développé en tout cas depuis 2020. Le Qatar fait partie de ce capitalisme, d’où sa capacité à organiser la coupe du monde, de manière artificielle.

La FIFA, qui vise le profit, trouve ça très bien, et cet arrière-plan explique les propos de son président Gianni Infantino le 18 novembre 2022 en conférence de presse :

« Pour ce que nous, les Européens, avons fait au cours des 3 000 dernières années, nous devrions nous excuser pour les 3 000 prochaines années avant de donner des leçons de morale aux autres. »

Gianni Infantino à la conférence de presse

La ligne idéologique de ces propos de Gianni Infantino est exactement la même que celle de Vladimir Poutine en octobre 2022 au « club Valdai », qu’on trouve dans la revue PDF « Crise » de ce mois-ci avec une présentation du G20 de Bali comme étant celui du début de la « fin de l’occident ».

L’occident serait égoïste, il veut tout garder pour lui, il critique de manière hypocrite ceux qui cherchent à se développer, etc.

Car c’est de cela qu’il s’agit désormais : il y a deux blocs, les pays occidentaux d’un côté, le bloc sino-russe de l’autre, avec les pays du tiers-monde s’alignant largement désormais sur le second. Ces pays espèrent que la perte de l’hégémonie par les États-Unis leur donneront plus de marge.

Il faut donc passer les critiques de la coupe du monde 2022 au Qatar par le prisme de ce phénomène. Les fans du club de football du Hertha Berlin disent ainsi qu’aucun d’entre eux ne peut la regarder, par principe, mais ils ne disent rien contre le fait que leur club appartienne en majorité au multimillionnaire Lars Windhorst.

Ils sont surtout choqués par un « autre » capitalisme, qui n’est pas le leur, ce qu’on retrouve dans bon nombre de dénonciations des clubs richissimes de Manchester City et du Paris Saint-Germain. Les fans du Bayern Munich haïssent par exemple le club pour eux fictif du Red Bull Leipzig, mais leur propre entraîneur Julian Nagelsmann a été acheté à Leipzig 25 millions d’euros et gagne 7,5 millions d’euros par an.

Le football est totalement rongé par le profit, mais pour les fans consommateurs avant tout, c’est toujours le capitaliste concurrent du sien qui est le mauvais, sauf évidemment pour les clubs trop petits pour le capitalisme et qui le resteront toujours.

Un visuel du mouvement porté par les fans des petits clubs « contre le football moderne » avec le personnage prolétarien d’Andy Capp tiré d’une bande dessinée britannique décrivant son quotidien en quelques cases

Surtout, la coupe du monde se déroulant pour la première fois en fin et non en milieu d’année, cela provoque une déstabilisation massive de l’environnement capitaliste du football occidental ou plus exactement européen.

C’est vrai pour d’autres championnats, mais il n’y a que dans les pays européens que c’est aussi massif financièrement. La coupe du monde 2022 modifie le calendrier, casse le rythme de la saison, bref dérange la marche normale de ce capitalisme là – au profit d’un autre capitalisme.

Cela fait que, si on regarde bien, on doit se méfier grandement de la dénonciation de la coupe du monde de football 2022. Il y a lieu de critiquer la substance de cette dernière, mais si c’est pour finalement opposer un capitalisme à un autre, ce n’est pas une critique socialiste, c’est une critique national-socialiste.

Ce qui ramène à un point de vue essentiel qu’il faut avoir : la « mondialisation » unilatérale, qui n’a jamais été que tendancielle d’ailleurs, est bien terminée. Il y a désormais des blocs. La dénonciation de la mondialisation en général est d’autant plus démagogique.

Là est la grande difficulté : critiquer le capitalisme, sans tomber dans une dénonciation de la mondialisation servant l’occident ou bien le bloc sino-russe. D’où l’importance de l’économie politique.

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Coup de pression des grands laboratoires pour préserver leurs marges de profit

L’État est incapable de collectiviser ce secteur de la santé.

À partir du 14 novembre une prétendue grève est déposée par le syndicat « Alliance de la biologie médicale » (ABM), suite à la volonté du gouvernement de « récupérer » 250 millions d’euros chaque année pendant 4 ans en réduisant les tarifs des actes pratiqués par les laboratoires.

En signe de protestation, de nombreux laboratoires ont décider de fermer leurs portes en plus d’avoir suspendu les remontées du nombre de tests covid positifs. Les dirigeants des groupes de biologie médicale, représentés par l’ABM ont proposé une contribution exceptionnelle en rapport avec les profits des seules années 2020 et 2021.

Derrière cette alliance syndicale, on retrouve les plus gros laboratoires de France tels que Biogroup un leader européen avec 25 % de parts de marché dans le secteur, ou encore le groupe Inovie qui possède plus de 500 laboratoires en France et Cerba Healthcare, 600 laboratoires en France et présent dans 11 pays d’Afrique qui est également signataire de la « grève ». À eux trois, BiogroupInovie et Cerba représentent 40 % du marché.

C’est que le secteur est soumis à d’intenses fusions-acquisitions depuis les années 2000, pour arriver à une situation rapprochant chacune de ces enseignes d’une situation de monopole. En France il y avait 5000 enseignes de laboratoires en 2008, aujourd’hui elles ne sont plus que 400.

À ce titre, le chiffre d’affaire de Biogroup est passé d’un chiffre d’affaire estimé à 600 millions en 2019 à 950 millions d’euros en 2020, 1,3 milliards en 2021. Celui d’Inovie de 465 millions en 2019, à 741 millions en 2020, un peu plus de 1 milliard en 2021. Chez Cerba on est autour du milliard en 2019, 1,3 milliard en 2020 et 1,5 milliards en 2021.

On voit donc bien que les profits de ces groupes ne datent pas du covid et que la privatisation de la santé est un problème général, mais ceux-ci ont en effet augmenté de 85 % durant la pandémie.

Mais ce qu’il faut saisir, c’est que plus le capital grossit, plus d’argent est emprunté, le covid et la confiance des marchés dans ce secteur en ayant amplifié le montant. Ainsi par exemple Biogroup a emprunté un total de 2,8 milliards d’euros en 2021 afin de stabiliser son capital et pouvoir continuer sa série de rachat de laboratoires en France et en Europe.

Il y a donc d’un côté une intense activité de concurrence nécessitant toujours plus d’emprunts pour ne pas perdre sa place, de l’autre, tout ce beau monde s’organise pour la défense de leur intérêt commun à pouvoir continuer à se manger entre eux.

C’est cela que défendent les syndicats de biologistes en fermant les laboratoires qui, plutôt qu’une grève, est un véritable coup de force antipopulaire pour faire pression sur le gouvernement.

C’est un secteur qui a eu un rôle de premier ordre d’un point de vue social durant la pandémie de covid-19, mais les premières lignes étaient davantage les étudiants en médecine, les secrétaires, les employés de laboratoire, les transporteurs des écouvillons que l’Alliance de la Biologie Médicale. Si l’on parle de grève, on s’attendrait à avoir l’avis de ces personnes sur les bénéfices faits par le cartel des biologistes…

Malheureusement l’activité exemplaire de ce secteur ne permet pas une collectivisation de cette richesse pour l’ensemble du secteur de la santé : l’hôpital public, les EHPAD qui sont dans un état catastrophique.

On est face à une contradiction typique de notre époque. La pandémie avait en effet obligé le gouvernement à faire un pas dans le collectivisme en tentant de faire primer le bien-être collectif dicté par la lutte contre le virus avec la politique du « quoiqu’il en coûte ».

Désormais tout un pan de l’économie s’apprête à s’écrouler avec le retour du libéralisme débridé et l’État ne veut assumer ce qui va avec, c’est-à-dire l’austérité en rognant sur les budgets de la sécurité sociale. Alors il tergiverse et s’enfonce dans ses propres contradictions, soulevant une pierre bien trop grosse pour lui : grappiller quelques miettes de profits pour mieux esquiver la nécessité de collectiviser les laboratoires de biologie médicale.

Car collectiviser le secteur de la santé est comme ailleurs une urgence d’époque que seule la Gauche historique est en mesure d’assumer.

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L’heure n’est plus aux doléances

L’approche « citoyenne » fait désormais face à un mur.

En France, il existe un secteur très important, qui brasse beaucoup d’énergie humaine et d’argent, appelé le « monde associatif ». C’est dans cet écosystème que s’expriment la majorité des opinions et des causes, que les gens participent aujourd’hui le plus à l’exercice politique. C’est potentiellement en cela un secteur démocratique important, qui au début du siècle dernier, était même très politisé, les structures étant d’une manière ou d’une autre liées à la SFIC, la SFIO ou à l’Église.

À partir des années 1970, avec la désagrégation progressive des différents blocs politiques, le secteur associatif a été intégré de plus en plus aux institutions, les structures se liant à l’État matériellement par le biais de subventions, ou politiquement en se concentrant sur l’envoi de doléances aux différents services, en publiant des sondages, en négociant lors de rendez-vous en ministère.

Pour les plus grosses structures, c’est aujourd’hui le format « ONG » qui est privilégié, c’est à dire salarier quelques personnes et orienter leur travail vers la « sensibilisation des élus », pour les convaincre d’obtenir quelques ajustements. Le régime a mis au point tout un panel d’outils pour nourrir cela, comme les consultations publiques, les Conventions Citoyennes ou encore les divers « Grenelles ». Localement, les petites structures sont poussées à se fédérer dans de larges interfaces  (comme par exemple France Nature Environnement) pour justement accéder aux institutions.

En parallèle de tout cela, des vagues associatives naissent et disparaissent, parfois sans laisser de trace : Extinction Rébellion, Youth for Climate, les Colleuses contre les Féminicides…

Participer à une association aujourd’hui est lié au sentiment soit de participer aux institutions de manière indirecte, soit de palier à ses manques. L’état d’esprit se dégageant de tout cela étant que l’histoire avancerait en ligne droite, plus ou moins vite bien sûr, mais toujours vers le progrès, et qu’il suffirait de peser dans le bon sens.

C’est en tous cas la séquence dans laquelle se trouve généralement le monde associatif français à l’heure où nous parlons. Sauf que voilà, toute période touche à sa fin un jour, et la crise générale du capitalisme vient aujourd’hui enterrer cette époque naïve. La guerre mondiale apparaît à l’horizon, la crise économique est déjà là et l’État n’a soudainement plus rien à faire de la société civile. La culture, l’art, l’éducation, l’environnement, les animaux, tout cela doit passer à la trappe devant les exigences des classes dominantes.

Et l’actualité nous donne des exemples frappants de ce changement de situation. C’est le cas notamment de l’initiative « Un Jour Un Chasseur ».

En décembre 2020, un habitant du Lot, Morgan Keane, est abattu devant chez lui par un chasseur. Dans la foulée, quelques unes de ses amies proches créent un collectif pour dénoncer le crime et permettre une prise de conscience générale du problème, en cherchant le contact avec d’autres familles de victimes et en publiant des témoignages (absolument glaçants) provenant de toute la France. De fait, l’outil principal d’ « Un Jour Un Chasseur » est la publication de ces témoignages, ce qui a en soi une grande valeur démocratique. Voici un des nombreux récits collectés :

« Un jour, des plombs sont passés au-dessus du landau de mon bébé.

Lors d’une balade sur un chemin de halage aménagé, nous étions en famille et avons entendu des coups de feu qui semblaient très proches. Deux minutes plus tard, trois coups de feu tirés de très près et l’écorce de l’arbre qui se trouvait à ma droite a éclaté. Les plombs sont passés à deux centimètres au-dessus du landau de mon bébé et à quelques mètres de mon fils de quatre ans qui courait devant nous. Nous avons vu les chasseurs dans un champ à 200 mètres de nous et nous avons hurlé. Ils nous ont fait des bras d’honneur et nous ont mis en joue. Nous avons rebroussé chemin… »

En octobre 2021, cherchant un débouché politique à leur démarche, le collectif se saisit d’une procédure mise en place par le Sénat : les « E-Pétitions ». Le site du Sénat décrit cela en ces termes : « Les pétitions ayant recueilli au moins 100 000 signatures dans un délai de 6 mois sont transmises à la Conférence des Présidents qui peut décider d’y donner suite ».

En deux mois, 122.000 signatures sont collectées, notamment grâce à la poussée de quelques influenceurs sur les réseaux sociaux, et la « Conférence des Présidents » daigne ouvrir une « Mission de Contrôle sur la sécurisation à la chasse ».

Pendant un an, les sénateurs de la mission organisent des sorties lors de battues avec les services de communication de la Fédération de Chasse, reçoivent tous les représentants des Fédérations de sport d’extérieur, les assurances, l’Office National des Forêts et même le philosophe réactionnaire Charles Stépanoff, grand défenseur de la chasse comme rapport au sauvage…

Le rapport de la Mission est enfin publié le 14 septembre 2022. Sans grande surprise, l’avant-propos présente une série de statistiques en faveur du statu quo (toutes les victimes non-chasseurs sont par exemple écartées !) et dénonce même une « instrumentalisation des victimes » de la part des associations.

Parmi les demandes de la pétition, trois sont retenues dans le rapport : l’interdiction formelle de chasser en état d’ébriété, l’instauration d’un examen médical annuel pour les chasseurs et la communication des dates de battues au public (on se demande comment tout ceci n’était pas déjà obligatoire). Le reste des propositions est une série de cadeaux aux chasseurs, allant dans le sens d’un « circulez, il n’y a rien à voir » :

– Création d’un délit d’entrave à la chasse, sanctionnant de prison quiconque « poursuit des chasseurs pour prendre des photos ou des vidéos »

– Accroissement du pouvoir de police de la chasse des agents de la Fédération des Chasseurs

– Participation des chasseurs aux syndicats mixtes des parcs naturels

– Participation des chasseurs aux Commissions Départementales des Espaces, Sites et Itinéraires

– Remplacement de certaines poursuites pénales en cas de comportement dangereux de chasseurs par des stages alternatifs de formation

– Déduction fiscale pour les lieutenants de louveterie

C’est un véritable mur auquel s’est heurté le collectif, qui qualifie ce rapport d' »indécent » et d' »insultant pour les victimes de la chasse ». Et avec raison !

Face à cette assemblée de notables élus au suffrage indirect, dont la chasse est une sorte de ciment, quel danger peuvent bien représenter quelques tweets d’Hugo Clément ou la signature de 0,18% de la population ? Si, il y a encore quelques années, ce genre d’institution pouvait se permettre de jouer le jeu et d’au moins traiter cette démarche avec respect, il est évident qu’aujourd’hui ces pétitions seront mises dans un tiroir, voire même utilisées pour torpiller les associations signataires qui remuent trop les choses, comme cela a été le cas ici.

Qui va croire que le rapport de cette mission n’a été qu’une anomalie, ou que le prochain serait en faveur des animaux ou de la société civile en général ? Le lancement de « E-Pétitions » similaires par l’ASPAS ou le Parti Animaliste pour interdire certains modes de chasse démontre néanmoins la difficulté à saisir ce changement d’époque. Ce mur qui s’est élevé, les personnes engagées doivent le voir, et rapidement, pour ne pas envoyer les gens dans une impasse.

Pire, tous les acteurs de la société civile doivent prendre conscience de la situation pour ne pas servir de caution aux institutions qui vont maintenant assumer pleinement le cynisme et la destruction. La société française est à un vrai tournant, et l’heure doit passer maintenant à la mobilisation populaire et à la politisation la plus large possible. Ça ne sera pas chose aisée vu la démobilisation générale des masses dans tous les secteurs collectifs. Mais c’est le seul moyen d’éviter la catastrophe climatique, économique et même nucléaire qui approche, pour le moment sans rencontrer grande résistance.

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Influenceuses en féminisme ou l’apogée du féminisme bourgeois

Une grande diversion.

Le coup de force du post-modernisme ces quinze dernières années et son combat contre l’universalisme a amené les féministes universalistes a prendre leurs distances. On a donc une scission qui existe sur plusieurs plans, notamment concernant la question du voilement des femmes et de l’activisme trans. Ces deux sujets n’étant que deux aspects du post-modernisme qui réduit tout à des questions d’identité, à une sorte d’identitarisme contre toutes les normes sociales et contre l’émancipation collective.

On se retrouve donc avec des féministes bourgeoises qui essayent de se battre contre le post-modernisme mais sans parler de post-modernisme. Le clivage essentiel étant autour de la question du genre et des stupidités queers, elles appellent cela transactivisme ou encore queerisme.

C’est le cas du féminisme radical qui, même étant capable d’avoir un réel contenu de gauche est englué par son absence d’antagonisme avec le capitalisme. Le problème c’est que la sphère féministe radicale, comme très isolée à cause de l’hégémonie de l’idéologie queer, se rabat en masse sur un militantisme quasi exclusivement virtuel.

Deux figures affiliées, peut-être à tord, au féminisme radical ont résulté d’une intense activité sur les réseaux sociaux : La première étant Marguerite Stern qui se veut alternative, une artiste vivant en squat tout en mettant son activisme en scène avec les « collages féminicides ».

La deuxième étant Dora Moutot tenant le compte Instagram « T’as Joui », sur le sujet de la sexualité féminine. Une voie de garage classique équivalent des réunions Tupperware, consistant à borner les femmes dans les questions sexuelles, une déviation qui les empêche de s’ouvrir à la société et donc à l’émancipation sociale.

Cette façon d’aborder la question des femmes à travers une sorte d’obsession sexuelle a depuis les années 1970 amené un nouveau cycle de consommation. Derrière la prétendue réappropriation de leur plaisir, les femmes sont désormais victimes et/ou rabatteuses pour le sexe facile pour les hommes, gratuit ou tarifé.

C’est à travers des exemples comme celui-ci qu’on voit que l’absence d’antagonisme avec les valeurs capitalistes amène le patriarcat à se régénérer dans les initiatives féministes elles-mêmes.

Par conséquent, quand Dora Moutot choisit d’assumer récemment son partenariat avec l’application « Wyylde », c’est comme le dénonce l’inflexible Collectif Abolition Porno-Prostitution, un pied de nez aux féminisme et à la lutte contre la prostitution.

En effet, ce « partenariat » signifie faire la promotion d’une plateforme pour des rencontres « libertines », où on trouve sans grande surprise beaucoup de profils de femmes venues de plateformes de vente de contenu pornographique comme Mym ou Onlyfans mais aussi de rabatteurs pour la prostitution ou des tournages X. C’est naturellement abject et rejoint complètement la démarche d’hommes misogynes qui poussent des jeunes femmes dans le proxénétisme et autres pratiques décadentes et destructrices.

Sans surprise, elle est soutenue par Marguerite Stern, ces deux personnalités ne jurant toutes deux que par « la liberté de penser », revendiquant chacune personnellement l’absence de dogme, de fidélité à un courant et quasiment d’être à elle-seule à l’origine d’une pensée féministe.

On peut considérer qu’on est là au cœur et à l’apogée du libéralisme. Pas de fidélité à des principes, au contraire, il s’agit de transformer des convictions en promotion personnelle via les réseaux sociaux. L’équivalent d’un Aymeric Caron pour le féminisme en somme.

On a donc sur le plan du militantisme, une opération d’engloutissement complet des initiatives par le capitalisme. Il faut être incroyablement stupide ou naïf pour en attendre quoique ce soit, ou considérer n’importe quelle figure d’un compte avec beaucoup de « followers » comme autre chose qu’un ou une opportuniste incapable de convictions.

Si les féministes radicales ont, dans la séquence de ces huit dernières années, permis de faire vivre la ligne universaliste, l’unique option pour l’émancipation des femmes est la gauche historique. Seule capable de combattre et dépasser le post-modernisme en assumant l’héritage universaliste.

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Lamentable manifestation syndicale le 18 octobre 2022

Mais que c’est mauvais !

Et une de plus ! Encore une de ces manifestations syndicales ne servant à rien historiquement, à part à être utile au fantasme de la « grève générale » et aux intérêts corporatistes de tel ou tel secteur auparavant protégé par le capitalisme florissant dans les périodes 1950-1980 et 1990-2020.

Encore qu’il faille plutôt parler de scandale, tellement le niveau moral et intellectuel d’une telle démarche est criminelle. Le monde brûle littéralement, mais il faudrait mendier quelques euros de plus. Si on parlait d’un vrai réformisme, exigeant beaucoup, au moins cela aurait cette dignité. Mais là quelle petitesse, quelle étroitesse d’esprit, quel affront à notre époque !

Et qu’il y ait eu 100 000 ou 300 000 manifestants, selon la police et les syndicats, ne change rien à l’affaire. Il pourrait y avoir dix millions de personnes dans les rues qu’avec un tel niveau, on n’avancerait pas d’un millimètre historiquement.

Il suffit d’ailleurs de lire le communiqué de presse triomphaliste de la CGT, qui n’aborde naturellement pas la question de la guerre. On y trouve toutes les tournures d’un esprit étriqué, anti-historique, de petit-bourgeois lié au monde du travail ayant sa petite propriété à défendre.

Cela ne va pas non plus sans une ignoble démagogie, pour faire croire qu’il s’agit de lutte de classe, de combat contre le capital. Alors qu’il suffit de voir partout que la bourgeoisie n’est jamais dénoncée comme classe, ce qui veut tout dire !

Ce n’est même pas un réformisme prétendant mettre de côté la bourgeoisie, c’est du misérabilisme petit-bourgeois à base populaire.

Au-delà de toute considération idéologique et politique, disons simplement : comment peut-on autant manquer d’ambition? Comment la société française peut-elle être aussi minable alors que l’époque pose des enjeux immenses? Quel décalage… Vivement que tout cela s’effondre. Et malheureusement, comme cela ne sera pas positivement en raison de la fainéantise ouvrière, cela sera négativement par la 3e guerre mondiale… Alors il faudra bien se réveiller, pour l’alternative socialisme ou barbarie !

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La pathétique marche du 16 octobre 2022 « contre la vie chère et l’inaction climatique »

Aucune valeur historique !

La marche « contre la vie chère et l’inaction climatique » du dimanche 16 octobre a rassemblé à Paris, entre Nation et Bastille, 140 000 personnes selon les organisateurs, 30 000 selon la police. Par organisateurs, il faut entendre des partis d’un côté, des associations de l’autre, et des « personnalités. Plus précisément, on parle ici des principaux partis de la Gauche gouvernementale, prise au sens le plus large, parce que ce qui est de gauche au sens réel du terme, il faut le chercher pour le trouver : le Parti socialiste, le PCF, Europe Écologie-Les Verts, et surtout La France insoumise.

Il faut bien voir que, même si on accepte le chiffre de 140 000, le chiffre est terriblement faible, car la manifestation était nationale. C’est qu’on est revenu à la Gauche d’avant 1914 : de bons scores électoraux… mais une base d’activistes très faibles, une capacité mobilisatrice très faible.

Pour rappel, le 10 avril 2022, Jean-Luc Mélenchon dirigeant de la France Insoumise obtenait au premier tour de l’élection présidentielle… 7 712 520 suffrages.

Autant dire que tout cela ne pèse pas lourd, alors que la situation est censée être très grave à entendre les discours brandis, les gens en France étant proche de la misère ! Le décalage est immense avec la réalité d’un pays lancé à pleine vitesse dans le capitalisme 24 heures sur 24 et où, il faut le souligner, les Français acceptent l’inflation car ils soutiennent la guerre contre la Russie, espérant en toucher les dividendes.

Les masses françaises sont corrompues par une mentalité impérialiste. Elles acceptent la tutelle stratégique américaine, elles espèrent se débarrasser des problèmes économiques par la victoire ukrainienne sur la Russie, et le dépeçage de la Russie.

C’est pour cela que la manifestation du 16 octobre 2022 n’abordait même pas la question de la guerre en Ukraine, que les blacks blocks anarchistes présents ont mené leur petit cinéma ridicule contre les policiers comme si de rien n’était, bref que tout était comme avant, comme si le monde n’avait pas fondamentalement changé.

La lutte des classes est totalement au point mort. Il y a bien la grève des opérateurs de raffineries en ce moment, mais cela reste circonscrit à quelques centaines d’ouvriers, tout à fait intégrés dans la consommation et réclamant (de manière tout à fait légitime) une encore plus grosse part du gâteau.

C’est bien, ou pas mal en tous cas, mais cela ne changera pas le monde, et d’ailleurs les travailleurs en grève ne comptent pas du tout changer quoi ce soit, ils veulent vivre comme avant, voilà tout.

Idem pour la grève qui se profile à la RATP ou à EDF, des secteurs protégés du capitalisme où les travailleurs jouissent d’une situation très favorable stratégiquement plutôt que d’une réelle combativité de classe.

Il faut le dire et le répéter, car c’est là l’esprit de la société française pour cette période. La 3e guerre mondiale, voilà l’actualité, mais ça n’intéresse personne, et certainement pas les enfants pourris gâtés du capitalisme qui demande encore plus d’État protecteur, toujours plus d’État protecteur, et jamais de lutte des classes.

Mais l’Histoire se chargera bien vite de la remettre sur le devant de la table et balayera ce genre d’initiatives hors du temps et de la marche du pays. C’est pourquoi il faut porter l’alternative, les valeurs, les conceptions de la Gauche historique, sans céder à cette pesanteur, cette torpeur, cette décadence, ce nihilisme que propage le capitalisme pourrissant.



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« Pourquoi fumer, c’est de droite »

Un ouvrage qui remet les pendules à l’heure.

Alors que le prix du paquet de cigarettes est appelé à augmenter pour atteindre 11 €, on trouvera toujours des gens, y compris malheureusement à gauche, qui par populisme critiqueront cette inflation.

C’est ici que le petit livre d’Olivier Milleron sorti le 7 septembre 2022 est salutaire tant il appelle à rejeter cette drogue grand public qui s’est imposée par le biais de l’accumulation capitaliste.

Dans une présentation du livre à la presse suisse RTS, Olivier Milleron formule un résumé on ne peut plus juste quant à l’industrie du tabac :

Parler de l’industrie du tabac, c’est vraiment l’exemple type d’un produit dont on a pas besoin, dont les profits sont énormes et dont les conséquences sont socialisées. On paie tous les conséquences du tabac, soit sur la santé et ce sont nos systèmes de protection sociale qui paient, soit la fabrication des cigarettes qui est un hyper-toxique pour la planète.

Le cardiologue, lui-même ancien fumeur, part du principe vécu qu’à gauche, il n’y a aucune ou pratiquement aucune remise en cause du tabac.

C’est en partant de cette absence de rejet par principe qu’il retrace le fil historique du développement de l’industrie du tabac, née quelque part dans le creuset de la traite négrière et de la colonisation des Amériques en même temps qu’elle fut valorisée par les cours royales européennes du XVIe siècle. Et de rappeler que ce fut Jean Nicot, ancien diplomate français au Portugal, qui introduit le tabac à la Cour car supposé soigner les maux de tête du fils de Catherine de Médicis, lui donnant alors le nom moderne de nicotine.

On y trouve donc présenté de manière accessible le développement antisocial et antiécologique de cette industrie fondée sur la corruption des puissants, le mensonge contre le peuple, la surexploitation des populations les plus pauvres, notamment des enfants, y compris aux États-Unis où on apprend qu’il existe une législation exceptionnelle autorisant les enfants de 12 ans à travailler dans les champs de tabac.

L’industrie du tabac, c’est concrètement 7 millions de morts par an dans le monde et le creuset de la manipulation anti-démocratique grâce aux publicités mensongères, aux études truquées et qui « cumule à peu près toutes les activités délétères du système capitaliste en cause dans le réchauffement climatique ».

On regrettera toutefois l’absence de mention de l’exploitation des animaux dans des expérimentations sordides, qui rajoute une couche supplémentaire à l’infamie de cette industrie.

Les derniers éléments de l’ouvrage illustrent finalement que l’on entre dans une nouvelle ère. Car après après avoir contesté le lien entre cancers et tabagisme entre les années 1950 et les années 1990 à travers des subventions à des études fondées sur la « stratégie du doute », l’industrie du tabac vise maintenant à diviser le camp anti-tabac (abolitionnistes VS réduction des risques).

Cela passe notamment par la mise en avant des « produits sans fumée » telle que la cigarette électronique… mais cela ne trompe plus personne. L’industrie du tabac est condamnée et, comme d’autres aspects de cette société en décadence générale, il ne manque plus qu’une mobilisation populaire prolongée pour en finir une bonne fois pour toutes.

En bref, « fumer, c’est choisir son camp » et il est maintenant temps que la Gauche devienne une force culturelle à la hauteur de son époque, ce qui passe par le refus clair et net des drogues, et donc de la cigarette.

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Le vélo dans les grandes métropoles, cette horreur

Le vélo est merveilleux, il faut des pistes cyclables partout, virer ces immondes « vroum-vroum » des villes… ou peut-être pas tant que ça ?

Le vélo a le vent en poupe ces dernières années, et tout particulièrement suite aux premiers confinements via les fameuses « coronapistes » des grand villes, devenues permanentes pour certaines. Mais qu’en penser concrètement ? Avancée ou recul ? Et bien, les deux.

Si le vélo comme moyen de déplacement a des effets positifs indéniables, son utilisation et son attrait ne tombent pas du ciel. Tout ceci se voit et se comprend plus aisément dans les très grandes villes et leurs agglomérations.

Prenons par exemple Paris. La ville prévoit d’investir plusieurs centaines de millions d’euros au total sur une dizaine d’années afin de rendre la ville « 100% cyclable ». De très nombreuses pistes cyclables existent déjà, d’importantes voies ont été retirées aux trafic automobile, des aménagements spécifiques sont mis en place (contre-sens cyclables par exemple), etc. Et les travaux continuent afin d’agrandir, d’étendre et de généraliser l’existant.

Sur le papier, à première vue, on se dit : moins de voitures, plus de vélo, c’est une bonne chose. Pourtant la réalité est bien moins réjouissante.

Le vélo ici ne correspond pas à un besoin démocratique mais un besoin de marché. Les services de vélos et de trottinettes électriques en libre-service se multiplient de manière anarchique. Les ventes de trottinettes électriques au particulier explosent en parallèle. Et plus généralement, l’individualisme nombriliste et mortifère se sent pousser des ailes et a besoin de toujours plus de place pour s’exprimer.

Les voitures n’ont pas été retirées suite à une action démocratique, à un débat de fond sur la logistique, les transports en commun, la pollution atmosphérique et sonore, etc. De la même manière, les pistes cyclables n’ont pas été décidées de manière démocratique, à la base. Et leur supervision l’est encore moins.

Tous ces travaux répondent à des besoins du marché, rien d’autre. Et cette évolution a été accompagnée à bras ouverts par les éléments les plus libéraux des grandes métropoles, trop contents d’être à l’avant-garde de la modernisation.

D’un côté, il y a des aspects positifs : certains trajets deviennent potentiellement plus sûr pour les cyclistes, et cela entraîne la création et l’extension de plus vastes itinéraires en périphérie des grands centres urbains. De l’autre, l’ensemble a été offert aux plus libéraux comme un terrain de jeu, comme un moyen de s’accaparer davantage d’espace public.

D’un côté, il y a des itinéraires qui semblent avoir été pas trop mal pensés. De l’autre, la société française se décompose et les lumpen des grandes villes, les hipsters et autres bobos suffisants s’accaparent le tout.

C’est simple si l’on retirait leurs vélos à tous les cyclistes qui ont un comportement dangereux ou odieux, les pistes seraient quasiment vides.

Il y a donc un aspect positif, on peut se dire qu’il y a des avancées. Mais sur le papier uniquement. Car l’aspect principal reste le libéralisme, la logique du chacun pour soi. Le développement des pistes cyclables et du vélo comme mode de transport dans les grandes villes est donc d’abord un recul. Un recul dans les mentalités, un recul sur le plan de la culture.

Le capitalisme en décomposition a besoin d’écouler toujours plus de marchandises. Les avancées technologiques ont permis le développement et la production massive de vélos et de trottinettes à louer à la demande, via des applications. Les pistes cyclables des grands centres n’ont pas été développées pour les masses françaises, elles l’ont été pour ces entreprises ultra-libérales. Elles l’ont été pour faire plaisir aux anti-sociaux qui méprisent les transports en commun non pour leur état ou les mentalités qui y règnent, mais pour leur dimension collective.

Les déplacements à vélo pourraient être une excellent chose, le libéralisme a réussi à en faire une solution de plus en plus répugnante. Ceci doit changer.

A l’humanité de mater les lumpen, les post-modernes et tous les libéraux obnubilés par eux-mêmes et leur inexorable chute.

A l’humanité de renverser la table et de remettre l’intelligence et la beauté au cœur de la vie quotidienne.

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Le rapport du Sénat sur la pornographie

Le libéralisme ne peut pas combattre la pornographie.

Le Sénat a, par l’intermédiaire d’une commission à ce sujet, établi un rapport à charge contre la pornographie. Voici son rapport ainsi que les points proposés pour résoudre le « problème ». Sauf que le problème est insoluble, parce qu’il est mal posé.

Le rapport du Sénat explique en effet que la pornographie n’aurait pas de rapport avec la « libération sexuelle » des années 1960, ce qui est faux. En réalité, la pornographie est précisément née dans les pays d’Europe occidentale les plus libéraux sur le plan des mœurs. Qui ne critique pas le libéralisme sur le plan du sexe – c’est-à-dire qui refuse la romance – est obligée d’accepter la pornographie.

Cela est d’autant plus vrai que la pornographie est une industrie mondiale et qu’à moins de tracer une ligne rouge, de dresser des barrières strictes, inévitablement il y aura une contamination sur le plan de mœurs.

Le rapport en a indirectement conscience et pour cette raison il véhicule une sorte de nostalgie d’une industrie pornographique pré-monopoliste.

Ce n’est pas tout : les lois ne sont pas rétroactives, à moins d’une révolution. Cela implique que même si le capitalisme français met au pas la pornographie en France, il y a suffisamment de matière produite en termes de vidéos pour assurer le maintien de cette idéologie.

Enfin, et surtout, du moment que le capitalisme accepte par définition la toute puissance du choix individuel, il ne peut pas remettre en cause les contrats effectués dans l’industrie de la pornographie. Il s’agit d’adultes « consentants », donc des sujets standards du droit bourgeois. Le rapport tente de délimiter des frontières, mais il est impossible de les mettre en place dans une société d’individus effectuant des choix contractuels à tous les niveaux de son existence, depuis son emploi depuis l’achat sur Amazon.

Face à la pornographie, il n’a que la romance qui soit, voilà tout ! Et qui ne voit pas en étudiant le phénomène que c’est un produit du capitalisme décadent qui est lui-même prisonnier du développement capitaliste !

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Pour ou contre la voiture électrique ?

La question de la route doit être posée démocratiquement.

Lorsque le peuple organisé de manière démocratique prendra en mains la question des déplacements sur la route, il lui faudra discuter de ce qu’est un véhicule. Quel usage doit-il avoir, comment doit-il être produit, qui doit s’en servir, et quel énergie doit-il utiliser pour se mettre en mouvement ?

Il a déjà été dit à maintes reprises que l’électrique, vendu comme l’avenir du transport notamment par le bourgeois décadent Elon Musk avec sa marque de voitures tragiquement nommée Tesla, est une supercherie. Cela produit des véhicules lourds, aux batteries polluantes et non-recyclables, qui reposent avant tout sur le développement du nucléaire pour continuer de fonctionner… Il faudrait passer au tout électrique d’ici une poignée d’années, rien que ça. Alors même que le prix de l’énergie monte en flèche, alors même que des coupures de courant sont déjà prévues de par l’incapacité de la bourgeoisie à produire les conditions nécessaires au maintien d’une grille énergétique saine.

Plus un véhicule est lourd, plus ses freins doivent être puissants pour stopper l’inertie de la masse en mouvement. Or, l’usure des freins provoque des rejets de particules fines. Plus un véhicule est lourd, plus ses pneus sont soumis à de fortes contraintes, et des pneus qui s’usent rejettent aussi des particules fines dans l’atmosphère. Tous ceux qui se posent sérieusement la question de l’avenir écologique de l’humanité le savent déjà, et savent également que les véhicules électriques ne sont en réalité qu’une manière à peine dissimulée derrière un maigre argument écologique d’ouvrir en grand les portes d’un marché qui ne demande qu’à grossir.

Alors quoi ? Vive les véhicules thermiques, puisque l’électrique n’est pas meilleur ? Évidemment, les choses ne sont pas si simples. Il ne faut pas confondre dénonciation du tout électrique et défense unilatérale du thermique. Il s’agit avant tout de comprendre comment fonctionnent ces véhicules. Un moteur thermique utilise un carburant à brûler pour générer de l’énergie mettant des pièces mécaniques en mouvement, mouvement lui-même transmis jusqu’aux roues motrices par divers moyens plus ou moins complexes. Un moteur fonctionne sur une plage régime idéale, et des rapports (ou vitesses) sont utilisés pour démultiplier la puissance et le couple moteurs. C’est en fait comme un vélo : il y a des plateaux et des pignons qui permettent de démultiplier la force de nos jambes, ce qui permet d’atteindre des vitesses élevées. Difficile de commencer à pédaler sur le grand plateau et le petit pignon, car la démultiplication de force est énorme en comparaison de l’énergie que nos jambes peuvent développer : on ne peut pas développer assez de couple (force qui entraîne la roue dans sa rotation) pour pédaler dans ces conditions. Pour une voiture thermique, c’est pareil : difficile de démarrer en 6e par manque de couple, et difficile d’atteindre 110kmh en 1ère par manque de puissance (vitesse à laquelle la roue sera en mesure de tourner).

Mais en électrique, le moteur donne toute sa puissance et tout son couple immédiatement, car il n’y a pas de pistons qui montent et descendent dans des cylindres pour générer de l’énergie envoyée jusqu’aux roues par la transmission, il n’y a pas de combustions avec des temps morts mécaniques liés à l’injection de carburant et à l’évacuation des gaz d’essence brûlée et d’air pollué via l’échappement. Ce n’est qu’une histoire de dosage de l’accélérateur que le conducteur doit gérer seul. En électrique, tout est instantané, il n’y a pas de mollesse jusqu’au moment où le moteur est dans sa plage de régime idéale. Cela donne des véhicules extrêmement nerveux, qu’il faut manier avec prudence pour ne pas faire d’excès… Et qui à cause du poids extrême des batteries doivent être stoppés par une force de freinage très élevée.

La pertinence de la voiture électrique, et des véhicules électriques en général, est par conséquent à remettre en question, et à réserver à certains usages. Un magasinier en entrepôt fermé a bien évidemment besoin d’un chariot élévateur électrique plutôt que thermique pour des raisons de pollution de l’air sur l’espace de travail. Des travailleurs couvrant de larges distances en véhicule tôt le matin ou tard le soir, aux heures où les bruits de moteur gênent le plus de monde, auraient eux aussi besoin de l’électrique. Mais ont-ils absolument besoin d’une voiture électrique pour se rendre au travail ? Plus on creuse le sujet, plus on s’aperçoit qu’en réalité, ce sont avant tout les moyens de transport individuels qui posent problème. Combien de fois remarque-t-on, coincés dans les bouchons, que nous sommes seul dans notre voiture cinq places ? Et que les dizaines, les centaines, les milliers d’autres automobilistes sont tous aussi seuls que nous dans leurs propres voitures ?

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La crise ne fait que commencer…

C’est un processus d’effondrement général.

Après l’insouciance de l’été, voilà la rentrée qui s’impose à tous dans toute sa brutalité. Les français avaient l’impression de sortir d’une crise en continuant leurs « projets » ? C’était nier le réel, un réel où pas un secteur de la société ne vit un processus d’effondrement…

Après les pénuries de main d’œuvre en cascade qui touchent bon nombre de domaines d’activité humaine essentielle, à l’instar de l’éducation nationale, des chauffeurs de bus, les services de santé et de soin à la personne, etc., voilà que la flambée des cours de l’énergie annonce un grand chamboulement.

Si l’on regarde d’un point de vue individuel on peut se dire que le pire sera d’éventuelles coupures d’électricité, une plus grande difficulté à boucler les fins de mois, ce qui est déjà alarmant en soi. En réalité, cela va toucher, et touche déjà le cœur de la vie quotidienne.

Avec pour commencer l’impossibilité annoncée d’ouvrir pour certaines stations de ski. Pour un pays comme la France, dont une partie de la croissance est tirée par le tourisme, c’est très marquant, même si on ne va pas en vacances au ski. On l’a vu lors de la « saison blanche » 2020/2021.

Il en va de même pour les piscines municipales dont une trentaine a d’ores et déjà annoncé l’obligation de fermer à cause des prix de l’électricité, parfois dans des conditions rocambolesques où les collectivités territoriales mandataires étaient prévenues quelques jours, voir quelques heures avant la fermeture !

Pour les familles, cela va poser des problèmes pour les cours de sports scolaires et en club, rajoutant à la désorganisation générale sur fond de galères liées aux pénuries de professeurs.

Et ce n’est que la partie immergée de l’iceberg car ces structures fonctionnent sur contrats établis à l’avance. Combien de stades ou gymnases municipaux vont devoir supprimer des créneaux pour ne pas utiliser l’éclairage ? Quelles autres activités du quotidien vont être touchées, au pire par une fermeture, au mieux par des « régulations » ? Les cantines scolaires vont-elles faire le même choix que cette commune de Seine-Maritime qui a choisi de rationner entre le dessert, le fromage ou l’entrée plutôt que d’augmenter le prix du repas ?

Cela va être vécu comme un véritable cauchemar, avec à nouveau des pertes d’activités, du chômage partiel qui ne pourra de toute manière pas durer éternellement, avec des faillites d’entreprises qui ne pourront pas être soutenues éternellement aussi.

Ce sont déjà de nombreuses grandes entreprises sidérurgiques qui ont annoncé une baisse de leur activité, ce qui va avoir un impact général puisque fournisseurs de matières premières. Le secteur de l’automobile qui sort à peine de la pénurie de semi-conducteurs, et qui reste miné par la sous-consommation, s’inquiète de cette inflation monstre de l’énergie, le tout formant une spirale qui s’auto-alimente jusque vers la récession.

D’autant plus qu’il est clair que la crise de l’énergie va s’installer dans le temps, la guerre en Ukraine n’étant qu’un amplificateur d’un problème d’ordre historique, pour ne pas dire civilisationnel car étant lié à la question centrale du réchauffement climatique et de la construction de nouvelles sources d’énergies moins émettrices de CO2.

Cela même sans parler du fait que justement tout est incertain, de l’issue de la guerre en Ukraine en passant par les multiples zones de poudrière qui peuvent s’embraser à tout moment. Et on aurait tort ici d’oublier les désordres au niveau de l’économie capitaliste elle-même.

Alors que les aides et autres boucliers tarifaires sont prolongés, le risque de faillites en cascades d’entreprises incapables de faire face à la fois aux remboursements de leurs PGE contractés pendant les années de pandémie et à leurs factures d’électricité menacent d’un effondrement général de l’économie capitaliste elle-même.

Et c’est tant mieux ! Enfin, cela serait tant mieux si on avait des secteurs de la population faisant preuve d’une conscience sociale et politique à la hauteur de l’époque. À l’inverse, on a le populisme et l’indifférence qui règnent. Il est frappant de voir à quel point il y a un gouffre entre l’inquiétude de la bourgeoisie qui peine à assurer son rôle de gestion et les gens qui ne se soucient de si peu et sont loin de pouvoir prendre la relève.

Ce qui devrait être pourtant compris, c’est que le capitalisme se heurte à une telle désorganisation qu’il entraîne la société toute entière dans une sorte de chaos généralisé, sans capacité d’organisation rationnelle de longue durée.

Il est un système en fin de course, condamné car reposant sur la pagaille de l’économie de marché… et c’est dans l’ordre des choses que la Gauche historique se batte précisément pour un ordre nouveau.

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The queen is dead

« The Queen is dead, boys »

L’avantage d’un site d’information quotidien de Gauche fondée sur ses valeurs historiques, c’est qu’on peut se permettre cette joie et cette fierté de titrer l’actualité du décès de la reine d’Angleterre (Élisabeth II 1926-2022) avec comme référence une figure majeure de la culture britannique, l’album The queen is dead des Smiths, sorti en 1986.

C’était une époque où, à l’ombre des travaillistes qui raisonnaient de manière purement syndicale, se produisait une puissante contre-culture avec quatre axes majeurs : le punk, le soul rock qui va donner la brit pop, la libération animale avec l’ALF, la techno. Quatre mouvements populaires assumant un esprit de contestation, d’opposition fondamentale aux valeurs dominantes.

Des valeurs dominantes outrageusement pesantes ; les skinheads britanniques des années 1970-1980 étaient une expression prolétarienne nationaliste cherchant à déborder ces valeurs par la droite, pour les rendre plus dures, plus cassantes. Lorsque les Sex pistols sortent leur fameuse chanson anti-monarchie « God save the queen » en 1977, c’est ainsi un vrai appel d’air, avec une déferlante en leur faveur, tout comme une contre-offensive réactionnaire ultra-agressive.

Et malheureusement, le camp populaire a perdu, car les travaillistes n’ont jamais voulu rompre avec la monarchie, et la contre-culture n’a jamais pu se synthétiser politiquement. Les travaillistes sont restés économistes et électoralistes, le Labour devenant dominé par des carriéristes opportunistes à la Tony Blair. Le punk a tourné à l’auto-destruction, l’ALF a été battue politiquement par sa ligne anti-politique, le soul rock devenu brit pop était prolétarien (avec les fameux Housemartins, ou le premier album de Wham!, Style council, etc.) mais s’est tenu à l’écart de la politique tout en ayant des valeurs excellentes (les Stone Roses ont ainsi assumé une chanson appelant à renverser la reine), la techno a échoué dans les drogues malgré un esprit de révolte général.

Résultat, il n’existe aujourd’hui aucune opposition réelle au Royaume-Uni. Vous pouvez vous dire contestataire comme vous voulez, si vous ne voulez pas renverser la monarchie, c’est fictif. Et si vous le voulez, vous êtes isolés et rejetés. C’est pareil à sa manière en France avec la « République » comme concept transcendant planant au-dessus de tout, même si cela n’a pas l’ampleur chauvine, rétrograde, pré-fasciste du culte de la monarchie au Royaume-Uni.

Quand les Sex pistols disaient que la reine symbolisait le « no future », c’est en ce sens très vrai. Tant que ce verrou ne saute pas, tout est vain. La monarchie est la quintessence de l’aliénation capitaliste au Royaume-Uni.

Pour l’anecdote, on trouvera ici une vidéo montrant Liz Truss faisant un discours. Elle vient tout juste… d’être nommée première ministre du Royaume-Uni, étant à ce titre l’une des dernières personnes à voir la reine. Dans la vidéo, elle prend la parole en 1994 en tant que jeune libérale-démocrate pour proposer… l’abolition de la monarchie. Elle a bien entendu depuis changé d’avis.

C’est comme François Mitterrand écrivant « Le coup d’Etat permanent » pour dénoncer la Ve République… pour ensuite en devenir président pendant 14 ans. Ou le PS et le PCF en général d’ailleurs, combattant pour renverser le régime et instaurer le Socialisme, pour finalement intégrer le capitalisme.

Et toutes ces formes s’entraident. Ce n’est pas pour rien qu’Emmanuel Macron prétend que la reine Elisabeth II aurait été « l’amie de la France » (??!!) et que les drapeaux français sont ainsi en berne.

C’est là l’importance de la culture. Sans la culture, sans la vision du monde, on ne transforme rien !

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Contre les éléments anti-sociaux, la rééducation par le travail

Seul le travail dans le socialisme peut rééduquer les éléments anti-sociaux.

Plus le capitalisme s’enfonce dans la crise, plus la violence anti-sociale, notamment issue des couches marginalisées de la population, explose. Et si le peuple porte en horreur ce type de comportements, il n’en reste pas moins que comme ailleurs, c’est la lutte des classes qui doit primer dans la solution à apporter.

Et la lutte des classes est un processus complexe dans lequel le peuple est parfois piégé dans des solutions en apparence populaire, mais en réalité opposées à ses intérêts. On peut penser ici à cette idée bien trop répandue selon laquelle c’est l’armée, avec le service militaire, qui servirait à éduquer la jeunesse, notamment celle la plus désocialisée, à la discipline qu’exige la vie en société.

C’est une proposition politique traditionnellement de droite comme solution clé en main à la fois au resserrement idéologique autour de la nation et comme solution éducative.

Dans une récente interview au Figaro, le ministre des armées Sébastien Lecornu justifie l’augmentation des réservistes mais aussi le service national universel en entremêlant cette idée bien militariste du lien entre discipline sociale et engagement existentiel au service de la nation :

On appelle parfois à la rescousse, pour la cohésion de la société, les valeurs militaires d’éthique, de collégialité, de discipline. Mais il ne faut jamais oublier d’où elles viennent. Ces valeurs se sont forgées autour de la notion d’un sacrifice qui peut être ultime. Cela étant dit, est-ce que dans l’histoire on a pu demander aux armées d’accomplir des tâches annexes, notamment en matière d’insertion professionnelle ? La réponse est oui avec, par exemple, le service militaire adapté en Outre-mer ou les Epide. Est-ce que des expérimentations peuvent avoir lieu pour encadrer une jeunesse délinquante dans un parcours de réinsertion ? Oui, c’est déjà le cas et c’est un engagement du président.

C’est que dans le confort des métropoles impérialistes, l’armée n’est plus vue que comme un service spécial qui ne peut être engagée au plan militaire que lors d’opérations dans des conflits asymétriques lointains, dont on ne sait pas grand chose de toute façon.

Evidemment pour la bourgeoisie, l’enjeu c’est bien de renforcer l’armée pour garantir la place de la France comme grande puissance dans le monde, et pour masquer cette idée, il est plutôt insister sur le caractère « sociale » de l’armée. Et cela passe a priori, parce que, au fond, pourquoi ne pas être en même temps une sorte de prolongement de l’éducation nationale, une sorte de stage où l’on serait sévère avec les jeunes et où on leur apprendrait à faire leur lit ?

Or, réduire le service militaire à cela c’est complètement fermer les yeux sur le fait que l’armée, c’est surtout là où on est formaté pour pouvoir massacrer sans état d’âme les soldats d’une nation adverse sur le champ de bataille. C’est cela en réalité la finalité de toute cette discipline et c’est d’ailleurs ce dont se rendent compte certains parents ou adolescents ayant accepté le service national universel.

C’est une formidable machine d’endoctrinement où l’on doit accepter de soumettre potentiellement d’autres peuples par les armes, pour le « bien » de la nation française. L’idée qu’à l’armée il n’y a « ni classe, ni race » relève d’ailleurs de ce bricolage idéaliste pour faire de la nation le seul pivot des aspirations des uns et des autres.

La bourgeoisie revient en force avec cette idée puisqu’elle se retrouve confrontée à la réalité d’une société pétrie dans le libéralisme jusqu’à la nausée, jusqu’au délitement total.

Comment espérer se montrer dissuasif ou maintenir sa domination en ayant une population qui s’en fiche de tout, qui espère juste ne pas être dérangée dans sa consommation ? Malgré tout, elle se doit d’assurer la concorde sociale au sens d’une vie en société qui ne soit pas minée par les comportements individuels anti-sociaux.

Comme dans le capitalisme il est impossible de planifier et d’organiser la production sociale, il ne reste que l’enrôlement militaire comme perspective, ce qui a pour effet indirect de renforcer le militarisme dans un contexte ou prédomine la tendance à la guerre mondiale.

On voit ici tout le caractère opportuniste d’un mouvement comme la France Insoumise qui ne cesse d’insister sur le rétablissement du service militaire comme perspective d’intégration sociale.

On est là à mille lieux de l’héritage du mouvement ouvrier qui veut que les membres d’une société ne sont intégrés que parce qu’ils coopèrent dans et par la production sociale, non pas dans une pseudo solidarité organique qui n’est rien d’autre qu’une approche fasciste du monde.

Quoi de mieux pour être intégré et rééduqué que participer à un effort pour construire une infrastructure collective pour le bien de tous ? La finalité n’est pas le mensonge de la grandeur de la nation, mais la soumission de l’individu et de son égo au progrès collectif.

On voit bien ici tout le mal engendré par le populisme car là où l’intuition populaire pour l’engagement militaire est juste, c’est concernant le besoin de discipline et de valeurs collectives. En effet, la multiplication des comportements anti-sociaux exige une prise en main des question d’éducation de la jeunesse et de la vie en société.

Mais cela ne doit pas passer par une remise en ordre militariste, pilotée par en haut mais par une organisation de la société à la base pour rééduquer et réintégrer ses propres éléments en son sein. Et cela s’appelle ni plus ni moins que le socialisme, avec sa philosophie centrale du travail comme grande mesure salvatrice.

Car on ne peut remettre tout le monde au travail sans passer par la remise en ordre de la société et sans en avoir les moyens sociaux et culturels, bref sans avoir la classe ouvrière au pouvoir. Voilà pourquoi seule la Gauche historique est à même de proposer une solution juste et durable pour en finir avec les comportements anti-sociaux sur la base du pacifisme, du Socialisme !

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Le vélo devant son ordinateur, solution pour éviter la violence routière?

Le réalisme virtuel de Zwift est une respiration.

Le cyclisme est un sport et un loisir formidable. Être performant sur des petites courses de village au printemps après s’être entraîné méticuleusement l’hiver durant procure une joie indescriptible. Parcourir des kilomètres et des kilomètres l’été, tout simplement parce qu’on adore rouler et qu’on est très en forme à force de rouler, est une des plus douces passions du monde.

Mais il y a un grand « mais », c’est qu’il faut subir les automobilistes sur la route. De nos jours, cela devient insupportable, et surtout dangereux. La société française se décompose de l’intérieur et les comportements anti-sociaux sont légion sur la route. À la ville, à la campagne, c’est pareil, de pire en pire.

La violence routière n’est pas nouvelle, certes. D’ailleurs, les automobiles, les motos et les scooters, sont en soi dangereux, même avec des conducteurs vigilants et bien formés. Cependant, la situation s’est largement dégradée dans les années 2010, puis encore plus avec la crise sanitaire.

N’importe quel cycliste régulier est formel là-dessus : de plus en plus d’automobilistes impatients, agressifs, doublant dangereusement, insultants même les plus jeunes. L’actualité des accidents mortels est terrifiante. Saluons ici le combat de l’association « Mon vélo est une vie » qui s’est donné pour mission de changer les choses… et qui relaie régulièrement des accidents, encore des accidents, toujours des accidents.

Voici ce que dit son président, avec beaucoup de réalisme :

« Pendant toutes ces années, lorsque je montais sur mon vélo, je redevenais le petit garçon que j’étais. Le vélo a pendant très longtemps été une échappatoire de la vie de tous les jours. Désormais, quand je monte sur mon vélo, mes rêves ont laissé place à la peur et à la tragique réalité des accidents de la route. La démarche initiée vise à faire comprendre à tout le monde que la route se partage. »

La presse quotidienne régionale se fait presque tous les jours l’écho de ces drames. Et les chiffres sont formels : l’année 2021 a été une année noire pour les cyclistes avec une augmentation de 21% des morts par rapport à 2019 (avant la pandémie).

Sans compter que tout cela ne dit rien des accidents n’entraînant que des traumatismes considérés comme bénins et des blessures a priori superficielles. Tout cela ne dit rien non-plus de la violence que subissent les cyclistes lorsqu’ils ne sont pas percutés. Car se faire doubler de près à toute vitesse est quoi qu’il arrive une violence. Cela traumatise, cela plombe.

Il y a à ce sujet un immense manquement de la part des autorités qui se focalisent sur l’accidentalité grave pour communiquer, mais négligent totalement l’insécurité routière la plus banale, pourtant la plus courante. A propos, on peut lire une réflexion très intelligente faite par le rédacteur en chef de la revue de la Ligue contre la violence routière dans un édito de juin 2022, publié en ligne en août 2022 :

« Le paradoxe est saisissant. Grâce au développement du numérique, nous n’avons jamais disposé d’autant de données sur le sujet de la sécurité routière. Cette masse d’information, aussi dénommée data, devrait théoriquement améliorer la connaissance, la compréhension et la capacité à évaluer les mesures prises.

Pourtant, la désinformation n’a jamais été aussi massive.

Pourtant, l’État semble désormais prendre ses décisions au seul regard du baromètre de l’acceptabilité. »

En effet, c’est typique de l’époque. Il y a de grands moyens matériels et sociaux, on pourrait faire des choses formidables, mais pourtant tout se casse la figure et le monde devient de plus en plus insupportable.

Cette question des données permises par le numérique est essentielle. Ce devrait en effet être le support à une prise de conscience générale de la situation, entraînant forcément les moyens de changer les choses. Parce que le réel ne ment pas, parce que quand on regarde en face les problèmes, on trouve forcément des solutions. Mais c’est l’inverse qui se produit et notre époque est celle du triomphe des apparences, de la superficialité, des raccourcis, du grotesque, de la mise en scène. Le numérique en général et internet en particulier, à notre époque, est surtout un véritable gâchis.

Il y a toutefois de rares espaces qui échappent à cette règle. C’est le cas avec la musique, si l’on creuse bien, avec quelques artistes authentiques ayant une démarche profondément populaire, qui profitent justement des immenses possibilités techniques offertes par le numérique et la facilité de diffusion d’internet.

C’est aussi le cas pour le vélo avec la généralisation des applications de cyclisme en ligne. Cela date déjà d’il y a quelques années, puis avec le confinement de 2020 il y a eu un véritable décollage. La plus intéressante et utilisée d’entre-elles est Zwift.

Il faut un home-trainer à entraînement direct qui puisse être connecté à un ordinateur en Bluetooth. On enlève sa roue arrière et l’on vient poser directement la chaine à une sorte de « roue » fixe, intégrant directement différents niveaux de résistance au niveau du moyeu. La révolution numérique vient du fait que le logiciel choisisse les différents niveaux de résistances auxquels le cycliste doit s’adapter.

On le comprend tout de suite, cela permet de simuler des pentes, des descentes et des parties plates. Ensuite, il suffit de relier tous les home-trainers entre-eux sur internet, de proposer un décors virtuel, et voilà la possibilité de sortir à vélo depuis son salon !

C’est très efficace, et vraiment réaliste en termes de sensations. On trouve ainsi des sorties en groupe (le phénomène d’aspiration en se mettant à l’abri derrière d’autres cyclistes est très bien reproduit) qui sont très agréables. D’autant plus qu’on peut rouler avec des gens du monde entier (on voit le drapeau du pays des cyclistes que l’on croise). Il y a bien sûr la possibilité d’interagir, de discuter, de garder le contact.

Il existe de nombreux groupes avec des sorties à heures fixes, ainsi qu’un leader donnant des instructions pour l’allure. Les plus costauds sur une sortie étant invités, comme en vrai, à venir chercher ceux en difficulté à l’arrière du groupe pour les faire remonter grâce à l’aspiration.

Logiquement, on peut également suivre des séances d’entraînement très précises, seul ou en groupe. Un des grands intérêts est de pouvoir s’entraîner avec des niveau de puissance à respecter (en watt), alors que c’était auparavant réservé aux professionnels et aux élites amateurs (le dispositif de mesure sur un vélo en extérieur coûte extrêmement cher). Là, sur ce type de home-trainer et avec le logiciel, c’est directement intégré.

Cela reste une dépense importante, mais largement accessible vu l’utilisation qui peut en être faite. Il faut compter 400 euros pour ce type d’home-trainer, puis un abonnement de 15 euros en ce qui concerne Zwift.

Cela permet par exemple de gravir régulièrement des cols, reproduits de manière très intéressante et praticable. C’est une véritable révolution quand on sait à quel point ces ascensions sont adorées par les cyclistes, sportifs ou de loisir, alors qu’elles sont par définition difficiles d’accès, à moins d’habiter au pieds des montagnes, et encore que l’hiver ce n’est pas possible.

Enfin, il est évidemment possible de participer à des petites courses, très amusantes et réalistes, avec différentes catégories pour trouver un niveau équitable. Il y a là un côté « jeu vidéo », mais dans une version « simulation » très réaliste plutôt qu’un simple amusement type « arcade ».

Le cyclisme en ligne n’en est de surcroit qu’à ses débuts et il y a d’immenses possibilités d’évolution. La prochaine sera probablement le fait de pouvoir être mobile sur la route en choisissant sa direction de manière réaliste. Pour l’instant, il n’est possible que de suivre mécaniquement une route, comme sur un rail, avec aux intersections soit une touche du clavier, soit un pression sur le téléphone portable relié à l’application, pour choisir basiquement de tourner ici plutôt que là. Cela peut être frustrant, et c’est probablement ce qui entache le plus le réalisme d’une telle application.

De toute manière, cela est très loin de remplacer le cyclisme en extérieur. Il manquera toujours beaucoup de sensations. Mais en attendant, le plaisir des kilomètres avalés est bel et bien là. Et surtout, il y a la sécurité. Au moins, on ne risque pas dans son salon d’être percuté ou agressé par un salopard à la mentalité exterminatrice envers les cyclistes se trouvant sur son chemin. C’est là le grand intérêt de ce cyclisme virtuel, mais bien réel.

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L’Ultra-Trail du Mont-Blanc, cette folie anti-naturelle

Le graal du trail européen, une grande messe commerciale et existentielle de la course à pied en montagne, dans les Alpes, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, touche à sa fin, après s’être déroulé du 22 au 28 août. Cela consiste en neuf courses entre les vallées de Chamonix et d’Aoste en Italie et également en Suisse.

On parle donc de 10 000 personnes qui vont courir dans les montagnes, encadrées par plus de 2 000 bénévoles, avec des stands de ravitaillement, des balises, des points avec des spectateurs disséminés un peu partout dans la montagne. Une course qui a été bien analysée et critiquée sur un média local, alors qualifiée à juste titre de « course des excès« .

C’est un énorme pied de nez écologique, quand on sait les stress multiples déjà engendrés par la sécheresse sur les écosystèmes, de surcroît des pics d’altitude où le réchauffement climatique est plus rapide qu’ailleurs sur le globe.

Une course qui ne devrait même pas exister et qui se veut tellement extrême, qu’elle ne se retrouverait stoppée pour rien au monde… Même pas un mort. Comme celle d’un coureur brésilien la nuit de lundi à mardi, sur une portion du parcours de la « Petite Trotte à Léon » (PTC), la course la plus difficile et volontairement dangereuse de l’événement. On parle là de 300 km et 25 000 m de dénivelé positif à effectuer en 152 heures maximum, soit 7 jours de course où les coureurs ne dorment que par tranches de vingt minutes et mangent le minimum vital.

La chute du coureur a eu lieu dans une moraine entre le Col du Tricot et le refuge du plan glacier à plus de 2000 mètres d’altitude. Une moraine, c’est à la fois le lit d’un glacier et son vestige, un amas de roches charriés dans le mouvement des glaces. On peut avoir des moraines dont le glacier à complètement disparu mais cela reste un endroit particulièrement dangereux, sujet aux chutes de pierres, où l’on glisser sur les éboulis, s’y coincer la cheville, etc.

Bref, ce n’est généralement pas un lieu habituel pour se balader, en somme. Cela encore moins à l’heure du réchauffement climatique où s’effondrent les glaciers et quelques semaines après que les refuges du Mont-Blanc aient été fermés par le maire de Saint-Gervais à cause des risques d’éboulements amplifiés par les récentes canicules.

Mais l’humanité n’a décidément rien envie d’entendre et il faut toujours pouvoir satisfaire son égo dans un écosystème vu comme une surface de projection de soi, au mépris de la nature et de toutes considérations précisément sportives.

Car quand il y a un mort sur une course, la moindre des choses serait de mettre le holà, de se poser et de porter une réflexion sur le pourquoi du comment d’un accident mortel. Déjà en 2021, la mort d’un coureur tchèque avait au moins fait s’arrêter la course, les coureurs ayant eu l’obligation de redescendre accompagnés dans la vallée. Mais là, rien, l’ultratrail c’est marche…et crève !

Il faut toujours aller plus loin dans les extrêmes, pour le prestige des marques reposant sur le « Sommet Mondial du Trail » ainsi que pour celui des coureurs, des esprits individualistes et, disons-le, dépendants.

Il faut n’avoir aucune conception collective de la vie pour aller se mettre en danger inutilement comme cela et aucune compréhension de la nature pour oser aller en faire le théâtre d’un tel déchaînement contre soi-même, contre elle. D’ailleurs, les deux choses sont liées car on ne peut pas reconnaître la nature dans sa plénitude tout en malmenant son propre corps, ce fragment de la nature.

La nature est dans la tourmente, elle souffre déjà suffisamment, il est temps de prendre acte du principe de biosphère et d’accorder les pratiques du sport sur le mouvement des choses naturelles et cela commencera par interdire ce genre d’événement déconnecté et grossier.

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Les « cairns », des tas de cailloux par des tas d’imbéciles

Le béton de la ville ne suffisait pas.

Quoi de plus naturel et positif que la randonnée ? On se dit que forcément, les gens qui aiment marcher sont des gens qui ont au moins compris quelque-chose à la vie. Rien que parce que cela demande un effort prolongé et un minimum de préparation, la randonnée est à contre-courant de l’époque. Pourtant, là aussi le capitalisme a pénétré, avec son esprit de conquête et de consommation.

Alors bien sûr, ce n’est pas nouveau qu’il existe tout un business autour de la randonnée, avec des gens achetant des souliers hors de prix pour ne marcher que cinq heures par an. Ou encore l’explosion des bâtons de marches, qui en plus d’être inutiles dans beaucoup de cas, causent d’énormes soucis de destruction des sols. Mais bon, il y a malgré tout à la base une démarche rationnelle, avec l’idée de faire les choses bien. Dialectiquement, l’action participe au changement positif de l’humanité, qui cherche à développer un rapport de plus en plus élaboré à la nature.

Tel n’est pas le cas de cette horrible mode des « cairns » qui sévit sur les chemins de plus en plus chaque année. C’est là quelque-chose de tout à fait négatif, reflétant parfaitement le problème de l’humanité à l’époque de l’écocide.

Il s’agit de tas de cailloux disposés à plat, du plus large en dessous au plus fin au sommet, en général à des intersections. A l’origine, c’est censé être une habitude de randonneurs pour tracer les chemins. Le mot aurait une racine celtique, à partir de »karn » signifiant « tas de pierres ». Pourquoi pas, bien que cela soit ridicule au 21e siècle, à l’époque du GPS et des cartes accessibles facilement.

Le problème, c’est qu’on trouve maintenant ces tas de cailloux partout, faits par n’importe qui. Dans l’imagerie collective, cela renvoie surtout à la haute montagne et à la « conquête » des sommets et glaciers.

Maintenant, c’est devenu clairement un objet de consommation. Des gens marchant 1h, 2h, 3h, à la montagne, s’imaginent être des aventuriers et devoir absolument marquer le chemin de leur empreinte. Littéralement, ils apportent leur pierre à l’édifice et en général ils prennent une photo pour « partager » cette émotion consommée. Et donc, pas seulement en montagne, mais absolument partout, depuis les petits chemins isolés d’Auvergne, jusqu’aux côtes bretonnes ou provençales, on retrouve ces amas de cailloux. Et pas qu’en France d’ailleurs.

Sur le plan de l’écologie, c’est zéro, cela va sans dire. Forcément cela n’est pas anodin de déplacer des cailloux. La nature n’est pas une carte postale, mais une réalité concrète et complexe, en mouvement, où la vie s’établit en permanence. Même un cailloux à l’apparence anodine intègre et produit un écosystème.

Mais surtout, il s’agit là d’état d’esprit. Normalement, le randonneur a à l’esprit que déjà sa trace sur le chemin a un impact, et il veux réduire celle-ci le plus possible en ne sortant surtout pas des sentiers tracés. C’est précisément pour cela que les chemins sont balisés discrètement à la peinture et qu’il faut les suivre rigoureusement. La mode des « cairns » consiste exactement en l’inverse.

Il faut donc marquer son passage, il faut conquérir l’espace. La marche, la vue, le vent, les odeurs, le calme, cela ne suffit pas à ces gens. Cela se vie, mais il n’y a rien à montrer, alors il faut obstinément poser des cailloux pour « faire » quelque-chose.

On est là au même niveau que la masse d’imbéciles jetant des pièces dans les fontaines italiennes en imaginant que cela est romantique. Où ceux attachant des cadenas aux ponts parisiens, qui s’effondrent de ce poids. Quel désastre…

C’est tellement un désastre qu’on trouve maintenant des panneaux pour tenter d’expliquer aux gens que les « cairns » sont nuisibles. Ou encore, sur la presqu’île de Crozon à la pointe du Van, il y a même un espace dédié avec un tas de cailloux à disposition, pour éviter d’en faire ailleurs !

Le Parc national des Calanques à Marseille, qui déjà est sur-fréquenté, est lui aussi littéralement pollué par cette horrible mode. Il a donc été communiqué là-dessus, pour tenter d’éduquer, de rattraper le retard. Voici un extrait de la communication, qui est intelligente dans sa formulation, mais qui est bien trop défensive et ne servira malheureusement à rien :

« Les cairns, ça craint. On vous explique pourquoi.

Cette pratique est loin d’être anodine pour le milieu naturel. Dans le Parc national des Calanques, les cairns illustrent parfaitement l’impact d’un geste, qui semble inoffensif, répété par des milliers de personnes. Il aboutit à la création d’amas de pierres géants et informes, qui n’ont d’ailleurs plus rien de photogénique. Pire, la formation de ces cairns engendre plusieurs impacts néfastes sur le milieu naturel :

– En prélevant des pierres le long d’un sentier, le sol se retrouve à nu et cela entraine une forte érosion, jusqu’à atteindre la roche mère.

– En prélevant des pierres dans un éboulis, on impacte une végétation spécialisée comme la très rare Sabline de Provence, espèce protégée et endémique de la Provence calcaire.

– Le prélèvement de pierres porte atteinte à tout un cortège d’espèces comme le scorpion à pattes jaunes, le cloporte, la tarente de Maurétanie ou l’hémidactyle verruqueux.

Une fois que le cairn atteint une taille importante, les usagers doivent le contourner, ce qui provoque un élargissement du sentier par le piétinement de la végétation arbustive.

A plusieurs reprises, les agents du Parc national ont procédé à leur surpression comme dans les photos ci-dessous, le long du sentier panoramique au-dessus de la calanque d’En-Vau, avec l’aide des élèves du Lycée des Calanques. Plus anciennement, l’association MBF avait aussi prêtée main forte pour supprimer ces cairns.

Ne pas laisser de traces

Il y a fort à parier que la majorité de auteurs de cairns ignorent l’impact qu’ils ont sur l’environnement et n’ont aucune mauvaise intention. Avec cet article, nous espérons porter à la connaissance de nos visiteurs ces impacts. Mais nous rappelons également que la réalisation de cairn au sein d’un Parc national est passible d’une contravention de 135 € car elle constitue une atteinte au milieu naturel. La seule exception à cette règle est accordée aux grimpeurs qui les utilisent avec parcimonie, pour marquer ponctuellement les accès aux voies d’escalade. Le Parc national autorise ces cairns de très faible hauteur (30-40 cm) qui sont mis en œuvre exclusivement par la FFME et le CAF.

Alors, plutôt que de poster la 100 002ème photo de cairn sur Instagram, et si nous changions notre rapport à la nature en l’appréciant telle quelle ? Le panorama depuis le mont Puget sur l’archipel de Riou n’est-il pas suffisamment beau, pour avoir à lui ajouter un tas informe de pierres ?

Il n’est nul besoin de laisser une trace de notre passage dans la nature. Et si vous êtes sensible à la protection du Parc national des Calanques comme de tous les espaces naturels, il est d’autres hashtags à faire monter comme puissance, comme #stopcairns, #nocairn,  #leaveonlyfootprints ou #leavenotrace. »

Mais c’est déjà trop tard. D’ailleurs, si le parc naturel des Calanques était à la hauteur, il assumerait : il faut interdire l’accès au public, au moins l’été. C’est inévitable si on veut vraiment d’un parc naturel qui ne soit pas Disneyland. Les mentalités usées et pourries par le capitalisme ne changerons pas, à moins d’un grand bouleversement, à moins d’une révolution !

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Les fantasmagoriques « hommes enceints » du Planning familial

La décadence du capitalisme à l’oeuvre.

Des « hommes enceints », voilà la dernière croisade du Planning familial, qui comme toutes les structures de la Gauche non historique, anti-historique, a rejoint le camp du turbocapitalisme. Le monde s’enfonce dans une crise généralisée, la 3e guerre mondiale s’enclenche, mais non, l’urgence du moment et la clef absolue du progrès, ce serait les LGBT. C’est là raisonner exactement comme H&M, Google, McDonald’s, Netflix, bref tout le camp de la super-modernité capitaliste où tout se consomme vite et bien par une multitude de consommateurs aux identités sans rivages.

Ce n’est là même plus de la convergence avec le turbocapitalisme, c’est le turbocapitalisme lui-même. Ce n’est pas un accompagnement de la décadence capitaliste : c’est la décadence capitaliste elle-même. Toutes les valeurs s’effondrent dans un capitalisme qui pourrit sur pied, en triomphant dialectiquement en même temps dans tous les domaines.

Le Planning familial assume d’ailleurs cette orientation de manière tranchée, comme le font la plupart des gens s’imaginant de « gauche » mais étant en réalité aligné sur le Parti Démocrate américain et son libéralisme sur le plan des moeurs. Si on est contre ce libéralisme sur le plan des moeurs, alors on est un « facho ».

Le planning familial a choisi : il récuse le camp du prolétariat, il est dans le camp du capitalisme. Qui connaît le peuple sait que pour lui il y a des hommes et des femmes et que c’est ainsi procède la Nature, dans une opposition dialectique qu’on retrouve partout. Pour les tenants de la « modernité », c’est trop binaire. Tout comme la lutte des classes est pour eux trop « binaire ». Vivement que les masses se mettent en branle pour balayer ces sous-produits du capitalisme pourrissant.

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« Dark stores » et « dark kitchens » : l’agonie du capitalisme

La société marchande est condamnée.

Depuis plusieurs années, les villes françaises sont polluées par la prolifération de service de livraison à domicile. Cela a d’abord concerné les restaurants déjà en place, puis il y a eu des restaurants se spécialisant dans la livraison, sans aucun service d’accueil sur place. À ces « dark kitchens » s’ajoutent maintenant tout un tas de « dark stores », soit l’équivalent de supérettes ou supermarchés, mais uniquement destinés à la livraison.

Ces entrepôts posent des problèmes évident de nuisance dans les rues où ils sont implantés. D’abord en raison du va et vient des scooters (qui attendent longtemps sur place, sur les trottoirs, les éventuels commandes), mais aussi à cause des livraisons pour l’approvisionnement. Un « dark store », c’est plusieurs camions semi-remorques ou gros porteurs par semaine, souvent tôt le matin, parfois en journée, y compris le samedi. Et ce sans infrastructures, ni aucune concertation préalable avec les municipalités, contrairement aux supermarchés classiques (quoi que c’est de moins en moins vrai pour les supermarchés classiques).

Ces entrepôts sont installés en toute illégalité, et bien sûr en toutes connaissance de cause de la part des entrepreneurs. Il est joué sur la prétention de dire qu’il s’agit de commerces traditionnels (ce qui serait légal), alors qu’ils s’agit manifestement en droit urbain d’entrepôts, donc soumis à des règles et des autorisations particulières.

Il y a quelques jours, l’adjoint à la mairie de Paris en charge de l’urbanisme s’est imaginé porter une grande cause en « dévoilant » un projet gouvernemental de légaliser les « dark stores » et « dark kitchens ». Il s’agit d’un petit article d’un arrêté de la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages, permettant de requalifier en « commerces de détail » ce qui est défini comme des « points de collecte d’achats commandés par voie télématique ». Cela mettrait définitivement fin à toute « interprétation » juridique de la chose.

C’est une vision des choses d’ailleurs très cohérente du point de vu capitaliste, car on à là effectivement des points de collecte de marchandises par des particuliers, la seule nuance étant qu’ils sous-traitent cette collecte à des domestiques.

De toutes façon, c’est là un détail tout à fait insignifiant, car en réalité ces entrepôts sont déjà légaux de fait, puisqu’ils se sont implanté de force et que personne ne les a empêché. Ni les administrations, ni les préfectures, ni les municipalités (y compris Paris), n’ont rien fait contre, alors qu’il y avait tout un tas de manières administratives et policières d’empêcher ces activités dès le premier jour.

Ne serait-ce qu’en réprimant concrètement l’occupation illégale de l’espace publique par les scooters accompagnants ces entrepôts. En réprimant l’exercice illégal de l’activité de livraison avec engin motorisé de la part d’auto-entrepreneurs grouillant autour de ces entrepôts. En réprimant la circulation sur bandes et pistes cyclables par les « speed bikes » utilisés par ces entrepôts, qui sont légalement des cyclo-moteurs.

Le ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein a mis fin à la polémique en faisant savoir qu’il n’était pas question d’imposer et que les collectivité locales doivent avoir la possibilité de refuser ces « stores », via les plans locaux d’urbanisme. C’est la magie du turbo-capitalisme : d’abord le droit est piétiné par des entrepreneurs, puis la puissance publique, qui n’a plus grand chose de publique, torpille le droit en légiférant dans le sens des entrepreneurs pour accompagner ce qui est déjà en place, et ensuite il prétendu qu’il y a le choix. Le « choix » étant l’alpha et l’oméga du turbocapitalisme.

Fini la démocratie dans sa forme moderne-républicaine donc, avec la bourgeoisie censée être la meilleure représentante de la société. Seul le marché compte avec le « choix » des consommateurs. Mais ce qui est vraiment remarquable dans cette histoire, c’est que même en ce qui concerne le marché, il n’y a en fait pas grand-chose.

Car il ne faut pas s’y tromper. Si ces « stores » représentent en partie une expansion du capitalisme, avec des marchandises disponibles 24h/24 ou presque, ils représentent surtout un ratatinement total du capitalisme. Ces stores n’apportent aucune plus value, ne représentent aucune valeur ni véritable modernité, si ce n’est une façon nouvelle d’avoir recours collectivement à des domestiques, sans être soi-même très riche.

Mais ces « stores » sont très loin d’être rentables et au sens strict, ils forment une concurrence déloyale aux commerces traditionnels. Mais comme les monopoles du commerce traditionnel (Carrefour par exemple) sont en général eux-mêmes actionnaires de ces nouvelles entreprises, alors ils accompagnent le mouvement en s’imaginant être placé pour l’avenir, face à la crise.

Si le capitalisme était vaillant, la bourgeoisie écraserait ces tentatives commerciales ridicules dans les centres urbains, en raison des nuisances évidente qui n’apportent en contre-partie rien au PIB du pays ni à la croissance capitaliste des villes. Mais le capitalisme est en crise, face à un mur, alors tous les moyens sont bons pour espérer. C’est ainsi que s’est développée la croyance (irrationnelle par définition) en les « start-ups » et les applications pour smartphone.

Alors, la modernité capitaliste serait de se faire livrer ses courses commandés sur iphone en 15 minutes, par des domestiques qui ont attendu sagement devant les entrepôts que le consommateurs du futur aient une petite faim, et surtout une grosse flemme de bouger du canapé ou de l’ordinateur. Il y a beaucoup de gens, surtout jeunes, pour trouver cela sympa et payer plus cher leur paquet de chips et leur sauce tomate pour ce « service » 2.0. Mais ce n’est pas ainsi que le capitalisme se sauvera de la crise, bien au contraire.

On peut d’ailleurs se douter qu’avec l’inflation et la crise énergétique, le problème des « dark stores » va être réglé rapidement. Quand les gens vont découvrir leur facture de chauffage cet hiver, alors que tous les prix vont drastiquement continuer d’augmenter en raison également de cette crise énergétique dans l’industrie et le transport, la donne ne sera plus la même. Et l’agonie du capitalisme en sera d’autant plus évidente.

Reste à savoir quelle sera la réponse populaire face à la crise sociale et économique. En attendant, sur le plan culturel, la faillite populaire est évidente, sinon ces absurdes « stores » n’auraient jamais pu voir le jour.

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La conception réactionnaire de l’origine de la vie par les astéroïdes

Une nouvelle étude revient à la charge.

Le 3 décembre 2014, la sonde Hayabusa-2 était envoyée par l’Agence d’exploration spatiale japonaise vers un des astéroïdes de type C que composent l’Univers, l’astéroïde Ryugu (« palais du dragon ») découvert en 1999.

Si les scientifiques s’intéressent à ce type d’astéroïde, c’est parce qu’il s’est constitué il y a plus de 5 milliards d’années, soit avant la formation du système solaire et qu’il présente les éléments chimiques de l’état de la matière avant la formation du Soleil.

Prélever et analyser les compositions et la dynamique d’un tel astre, c’est ouvrir la voie à la compréhension de la formation de notre système solaire, ce qui est là tout à fait intéressant et contributif en matière d’avancée scientifique universelle.

Mais voilà, la science n’est pas quelque chose qui plane dans les cieux, et il y a toujours un rapport entre un conception donnée du monde et le travail de recherche proprement scientifique. Or, dans la société bourgeoise subsiste une propension à analyser les choses de manière séparée les unes des autres, tout autant qu’à nier l’auto-suffisance et la dynamique interne de la matière dans son développement.

La thèse de l’impulsion externe, d’une « source » extérieure à la formation de l’Univers prédomine entièrement, le Big Bang étant en cela un bel exemple de la défense religieuse d’une « création originelle » de l’Univers, thèse née dans les années 1950 autour du chanoine catholique belge Georges Lemaître.

En parallèle à cette thèse du Big Bang qui suit l’idée philosophique d’un « grand horloger », on retrouve l’idée de l’origine de la vie par « panspermie ». La « panspermie », c’est cette idée qui voudrait que la vie se « ballade » dans l’Univers grâce à un moyen de transport que seraient les météorites. Et voilà que de récentes recherches sur les poussières sur l’astéroïde Ryugu remettent une couche sur cette approche idéaliste-religieuse.

En effet, le prélèvement de fragments de poussières sur l’astéroïde Ryugu en 2019, puis leur retour sur Terre fin 2020, est une prouesse technique qui a contribué à certifier objectivement la présence d’éléments chimiques essentiels à la vie dans les astéroïdes de type C, tels de l’eau et des acides aminés (à la base de la formation de protéines complexes).

Mais le problème, c’est que les scientifiques tirent le fil et enfoncent le clou en faisant de cette conclusion, une perspective idéaliste-religieuse : l’origine de la vie se situerait ici. Et c’est toute la presse, nationale comme régionale, qui reprend cette idée d’une origine spécifique et métaphysique de la vie sur Terre.

Ainsi, Patrick Michel, membre du CNRS et de l’équipe scientifique Hayabusa-2, déclare à propos des fragments de poussières de Ryugu qu’ils vont :

« nous en dire long (…) selon la matière organique contenue dans ces échantillons, sur le rôle des astéroïdes dans l’émergence de la vie sur Terre ! »

On se demandera alors pourquoi l’eau est également présente, selon des états différents, sur la Lune ou bien encore Vénus et pourquoi la vie ne semble pas y être apparue.

Pour n’importe quelle personne soucieuse d’une approche matérialiste, il ne fait nul doute que l’Univers contient en lui-même les éléments matériels consécutifs au développement d’une de ses formes particulières, que l’on nomme la vie. Par conséquent, le souci dans ces approches, c’est la volonté de trouver un moment « décisif » ainsi qu’une « source originelle » dans l’apparition de la vie sur Terre.

C’est une terrible négation des avancées majeures dans ces réflexions que sont les apports du géochimiste Vladimir Vernadsky, puis de la biologiste Lynn Margulis et du biologiste James Lovelock. Il n’y a en effet pas d’éléments « déterminants » ayant « créé » la vie, mais un processus géochimique propre à la Terre, qui s’est alors constituée comme une Biosphère.

La vie, ou plutôt la matière vivante, est le résultat d’une combinaison matérielle qui s’est réalisée de manière dynamique et interne à la Terre où tout est lié et où rien n’est plus déterminant qu’un autre, et rien n’est moins religieux que de croire (car c’est le mot à utiliser ici, et non pas « penser ») à une impulsion originelle extérieure à la Terre elle-même.

Mais tout cela n’étonnera guère quiconque analyse les choses en profondeur et sait voir la marche du monde actuel, miné par une régression à tous les étages de la vie sociale et culturelle. On bascule vers la réaction intellectuelle à tous points de vue, et en voilà une nouvelle illustration.

Car si l’on suit la thèse de la météorite… On va se demander d’où elle vient… Et d’où vient ce qui vient… Et à l’infini jusqu’à avoir besoin d’un Dieu comme grand démarreur de l’univers. C’est là-dessus que jouent tous les religieux pour combattre le matérialisme, à l’instar du best-seller du début de 2022 « Dieu, la science, les preuves ».

Il est clair que pour continuer à progresser sur le chemin rationnel de la connaissance à propos de la formation de la matière vivante, il y a un besoin de changement de société, d’une société où domineront les principes philosophiques matérialistes dans toutes les sphères de la connaissance humaine. Élan dont seule la classe ouvrière marchant vers le socialisme est en mesure de porter, car elle seule porte le collectivisme, et donc la capacité à comprendre les rapports des choses les unes aux autres.

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« Chargé.e de communication médias et des relations extérieures » du Réseau Sortir du nucléaire

Ce n’est pas comme cela que ça marche !

Le Réseau Sortir du nucléaire cherche un homme à tout faire, un militant capable de mener son agitation et sa propagande avec une grande détermination. En voici l’offre d’emploi. Non pas parce que cela aidera à trouver quelqu’un, mais pour souligner qu’une telle annonce n’a strictement aucun sens justement. Soit on se fonde sur une personne militante, et alors on n’a pas besoin d’une telle annonce dont les exigences listées sont totalement politiques sans le dire… Soit on ne se fonde pas sur une personne militante, auquel cas l’annonce est mensongère, en plus d’avoir la faiblesse de proposer un salaire au moins deux fois trop bas pour un cadre bourgeois capable de mener le travail attendu.

Cette annonce montre tout le problème en France où la notion même de militantisme est anéantie, avec une logique associative à mentalité de fonctionnaire syndicaliste. Rien que l’idée que le job proposé tiendrait en 35 heures par semaines montre l’absurdité de l’approche. C’est vraiment à l’image des Français qui veulent tout changer sans rien changer, ayant tellement une mentalité de petit-bourgeois qu’ils ne veulent rien mettre en jeu, surtout pas eux-mêmes.

« Offre d’emploi : Chargé.e de communication médias et des relations extérieures

Le Réseau « Sortir du nucléaire » recrute un·e chargé·e de communication média et relations extérieures

CDI basé à Lyon

1/ Présentation de l’association

Le Réseau « Sortir du nucléaire » est une fédération de groupes antinucléaires. Sa charte demandant une décision politique de sortie du nucléaire civil et militaire a été signée par près de 900 organisations et plus de 62 000 personnes. Association libre et indépendante, elle est financée exclusivement grâce aux dons et cotisations de ses membres et a pour but d’obtenir l’arrêt du nucléaire en France grâce à une transition énergétique reposant sur la maîtrise de l’énergie, la sobriété énergétique et le développement des énergies renouvelables. Elle compte une équipe salariée de 14 personnes.

Association d’envergure nationale, le Réseau « Sortir du nucléaire » apporte un soutien aux actions et luttes antinucléaires, qu’elles soient locales ou nationales, mène des campagnes d’information et de sensibilisation auprès du grand public sur le nucléaire et ses alternatives, ainsi qu’auprès des élu·es, des collectivités, des syndicats…, organise des mobilisations, actions et rassemblements pour obtenir l’abandon de l’énergie nucléaire, assure une présence auprès des médias pour des sujets d’actualité liés au nucléaire, publie une revue trimestrielle, mène un combat juridique pour obtenir l’arrêt des réacteurs existants, pour s’opposer à la construction de nouveaux réacteurs, et faire reconnaître la responsabilité des exploitants nucléaires lors d’incidents ou de dysfonctionnements dans les installations.

Dans la perspective du départ annoncé de la personne actuellement en charge de la communication média et des relations extérieures, le Réseau « Sortir du nucléaire » recrute une personne qui soit à même de remplir ces missions dans la période cruciale que nous traversons actuellement. Un temps de tuilage est prévu pour faciliter l’appropriation du poste.

2/ Présentation du poste et des missions

En lien direct avec le CA, les salarié·es du pôle antinucléaire, les groupes locaux et de nombreuses personnes ressources, et sous la responsabilité de la coordinatrice des activités antinucléaires et du projet associatif et de l’administrateur référent, vous assurerez les missions suivantes :

Pilotage et réalisation de la communication média

 Contribuer à la veille stratégique sur les sujets d’actualité
 Assurer la médiatisation des positions et des actions de l’association
 Selon le cas, impulser, rédiger et procéder à l’envoi des communiqués de presse, tribunes, réactions média et réactions sur les réseaux sociaux. Cette tâche est partagée avec une partie de l’équipe du pôle « antinucléaire » (chargée de campagne, chargée de communication grand public, juriste)
 Avec l’appui de la chargée de communication grand public, assurer l’interface avec les médias
 Selon la maîtrise des sujets et la disponibilité des autres porte-paroles de l’association, assurer le porte-parolat (interviews, participation à des débats télévisés, etc.)

Relations extérieures

 Assurer l’interface et représenter le Réseau auprès de structures sympathisantes,
 Assurer le plaidoyer auprès des responsables politiques et institutionnels
 Au besoin, représenter le Réseau lors d’événements à l’étranger.

Suivi de dossiers de fond

 Assurer le suivi de certains dossiers de fond (notamment énergie et climat) et rédiger des contenus,
 Participer à la relecture de fond des supports de l’association,
 Alimenter les débats stratégiques de l’association,
 En lien avec la coordinatrice des activités antinucléaires, veiller à la cohérence globale du discours de l’association avec les orientations politiques précédemment actées.

D’autres tâches pourrons occasionnellement occuper le·la chargé·e de communication média et relations extérieures :

 Formation de bénévoles (Média training, …) ,
 Au besoin, assurer un lien avec les mouvements antinucléaires à l’étranger

3/ Le profil recherché, les compétences et les qualités requises

Savoirs et Savoirs faire

 Formation en sciences politiques, sciences sociales, communication média ou toute expérience probante dans ce domaine
 Une bonne connaissance de la thématique du nucléaire (bases techniques, historique et politique) et des alternatives, ou en tout cas la volonté d’approfondir le sujet
 Aisance avec la prise de parole en public, le porte-parolat et très bonne capacité d’expression orale et écrite
 Très bonnes capacités d’analyses et de synthèse
 Connaissance du monde associatif et capacité à appréhender un univers militant diversifié
 Connaissance du monde des médias, de ses contraintes et temporalités
 Connaissance des bases des relations presse
 Langues requises : anglais. L’allemand serait un plus

Savoir être

 Diplomatie
 Pugnacité
 Écoute et sens de la réflexion collective
 Empathie vis-à-vis du monde militant
 Réactivité
 Capacité à argumenter dans un contexte contradictoire
 Capacité à suivre plusieurs projets en même temps
 Capacité à travailler dans l’urgence et à gérer plusieurs temporalités
 Autonomie
 Rigueur intellectuelle

Seraient également appréciées
 Connaissance de l’association et de la lutte antinucléaire,
 De précédents engagements associatifs ou militants
 Une expérience sur un poste similaire
 Être habitué·e des réunions publiques et au plaidoyer politique

4/ Les informations pratiques sur le poste

 Type de contrat : CDI
 Lieu de travail : Lyon (Croix Rousse, Rhône), déplacements réguliers, notamment sur Paris, à prévoir pour les besoins du poste.
 Durée de travail hebdomadaire : 35 heures
 Date souhaitée d’entrée en poste : novembre 2022
 Rémunération : 2 608 € brut mensuel (groupe H, coefficient 400 de la convention collective ECLAT) + points de reconstitution de carrière pour un emploi dans le domaine de l’économie sociale et solidaire ou de nature similaire à celui-ci, tickets restaurant, mutuelle, contrat de prévoyance, contribution de 50 % à un abonnement local de transport en commun, prise en charge totale des frais lors de déplacements, plan de formation.
 Le cadre légal : convention collective ECLAT et règlement intérieur de l’association (disponibles sur simple demande).
 Disponibilité en soirée et le week-end : dans le cadre d’un travail avec des bénévoles, des réunions sont à prévoir en soirée et certains samedis. Le règlement intérieur de l’association met en place la récupération du temps travaillé en dehors des 35h.

5/ Les modalités pour déposer votre candidature

Les candidatures diversifiées sont appréciées.

Merci de bien vouloir envoyer votre lettre de motivation et CV, uniquement par mail, impérativement dans un seul document au format PDF en indiquant dans le sujet de mail « Chargé.e de communication médias » au plus tard le 31 août avant 18h à : recrutement@sortirdunucleaire.fr

Merci de faire circuler cette annonce à toute personne susceptible d’être intéressée.