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Pornographie: communiqué de presse féministe dénonçant viol et proxénétisme

« Jacquie et Michel » est un site pornographique tellement connu en France qu’il est presque devenu un nom commun, ou en tous cas l’objet de blagues graveleuses systématiques de la part des beaufs. Aujourd’hui, il est l’objet d’une enquête préliminaire pour proxénétisme aggravé et viols.

Voici le communiqué de presse des associations Le Mouvement du Nid, Osez le Féminisme ! et Les Effronté.es à ce sujet, qui dénoncent à juste titre l’industrie de la pornographie comme une forme de prostitution. L’industrie de la pornographie est une offense permanente et sordide à la dignité des femmes en particulier, et à la dignité humaine en général ; il n’est pas étonnant que le viol y soit monnaie courante.

« Ouverture d’une enquête contre “Jacquie et Michel” pour viol et proxénétisme

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le Mouvement du Nid, Osez le Féminisme ! et Les Effronté.es se réjouissent que, suite aux signalements  faits par nos associations au Procureur de la République le 27 février 2020, le parquet de Paris ait décidé d’ouvrir une enquête préliminaire à l’encontre de la société « Jacquie et Michel » pour proxénétisme aggravé et viols. Nous dénonçons les violences sexistes et sexuelles inhérentes au système pornocriminel et demandons justice pour les victimes. 

Le 18 février 2020, nous avions été en effet nombreuses et nombreux à être choqué.es, face aux révélations de la vidéo ”Les dessous sordides du porno amateur” diffusée sur la chaîne KONBINI : une enquête dénonçant les viols  lors des « tournages » de l’entreprise pornographique “Jacquie et Michel”. Y était également démontré le proxénétisme aggravé en bande organisée, expliqué par le co-fondateur lui-même dans un enregistrement téléphonique.

Le témoignage de Karima dans le journal 20 minutes paru ce soir décrit les mêmes pratiques de violences sexuelles, et d’abus de faiblesse. Il est aussi similaire aux témoignages reçus dans nos associations d’accompagnement des personnes prostituées. “Nous espérons ainsi que cette procédure judiciaire permettra de révÉler la réalité de “l’industrie pornographique, qui relève de la prostitution filmée. Nous recevons de nombreux témoignages de personnes accompagnées qui vont dans ce sens”, souligne Claire Quidet, présidente du Mouvement du Nid.

C’est donc un système organisé, des modes opératoires bien huilés à travers lesquels les proxénètes de “Jacquie et Michel” ciblent les femmes les plus vulnérables, pour commettre des violences sexuelles contre elles; un système déjà dévoilé par le livre-enquête “Judy, Lola, Sofia et moi” de Robin d’Angelo en 2018. Cette impunité doit cesser.

“Que pourrait-être un mouvement féministe de lutte contre les violences sexuelles comme #MeToo si nous ne nous pensons pas d’abord aux femmes qui subissent les pires viols et tortures, les violences organisées et systémiques du système pornocriminel et prostitueur”, souligne Céline Piques, porte-parole d’Osez le Féminisme !

La France a adopté en 2016 une législation pour lutter contre le système prostitueur : la loi abolitionniste a permis de décriminaliser les personnes prostituées, et de pénaliser le “client” prostitueur, mais aussi de renforcer la lutte contre le proxénétisme (+54% d’enquêtes ouvertes pour proxénétisme en 4 ans, selon le rapport interministériel de juillet 2020). Ces violences sexistes et sexuelles sont trop souvent concomitantes au trafic d’êtres humain.es, si colonialistes et racistes dans leurs racines profondes. Or, quelle est la différence entre prostitution et pornographie, sinon la présence d’une caméra dans la pièce ? Il est indispensable que le système pornocriminel cesse d’être l’angle mort de la politique abolitionniste de la France. Nous nous félicitons de cette réponse pénale aujourd’hui.

“Nous ne nous laisserons pas berner par la stratégie de glamourisation de la violence du système pornocriminel : loin d’être une marque populaire, fun et française, Jacquie et Michel est un cheval de Troie de la culture du viol, qui cible en priorité les plus jeunes”, souligne Claire Charlès, présidente des Effronté.es. 88% des vidéos pornographiques contiennent des scènes de violences sexuelles explicites.

Aujourd’hui, si nous nous félicitons de l’ouverture de cette enquête préliminaire pour viols et proxénétisme contre “Jacquie et Michel”, nous espérons toutefois que les actes de torture et barbarie et d’abus de faiblesse que nous avions également signalés seront retenus dans les qualifications pénales à venir.
Nous continuerons à dénoncer le proxénétisme et le système prostitueur sous toutes ses formes et à défendre une sexualité libérée des oppressions, pour toutes les femmes. »

Voici également un vidéo de prévention sur la prostitution filmée, par le Mouvement du Nid :

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Covid-19: la gestion de la crise est une catastrophe sur toute la ligne, et ce n’est pas fini

Depuis le début de la crise du covid-19, les choses ont été très mal gérées par des autorités pétries de libéralisme et dépassés culturellement, à l’image d’une société capitaliste focalisée sur elle-même. Alors que le coronavirus circule à nouveau de manière intense, de nouvelles tensions hospitalières reflètent que le problème reste entier.

Au mois de juin, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy trouvait qu’il en était « trop » fait à propos du covid-19 et qu’il fallait « laisser les gens vivre ». Il réclamait même des vacances avec la satisfaction du travail bien fait :

« Nous souhaiterions arrêter nos travaux à partir de début juillet. Nous nous sommes mis au service de la nation, en donnant les grandes directions basées sur la science pour éclairer les décisions politiques difficiles. Mais, à présent, les services de l’État sont en ordre de marche. »

Ces propos étaient ridicules, en plus d’être irresponsables…. Un peu plus de deux mois plus tard, le Conseil scientifique est déjà obligé de constater que la situation est à nouveau très mauvaise et que la gestion de la crise est un échec continue.

Le gouvernement est ouvertement fustigé, en raison notamment de la stratégie d’isolement des cas contacts, c’est-à-dire des personnes ayant côtoyée une personne porteuse. Le constat est très sévère, pointant du doigt :

« Une stratégie d’isolement sans cahier des charges ni budget à l’échelle nationale, des recommandations assez peu relayées auprès du public, le manque de données précises sur les conditions et le suivi de l’isolement ».

Si l’on ajoute à cela les mœurs libérales du pays, ou plutôt le je-m’en-foutisme ambiant, cela donne une cacophonie générale où rien n’est respecté. Il n’y a pourtant rien de compliqué : n’importe qui ayant été en contact du virus doit être placée à l’isolement, afin d’attendre le temps d’une période d’incubation.

C’est la même chose en cas de symptôme : il ne faut pas attendre d’être testé positif pour s’isoler, car c’est en fait trop tard et on a pris le risque de faire circuler le coronavirus. Là encore, rien de compliqué à mettre en place, surtout à notre époque avec les moyens de communication et technologiques à notre disposition.

Au lieu de cela, chacun fait ce qu’il veut et personne ne contrôle rien, comme est obligé de le constater le Conseil scientifique. L’État n’est même pas en mesure d’avoir des données sur les personnes ayant eu accès à des lieux d’isolement (en général des hôtels réquisitionnés), tellement pas grand-chose n’est fait, tellement la gestion même la plus basique des choses n’est pas là.

Le problème n’est pas qu’individuel d’ailleurs, mais concerne l’ensemble de la société, qui est atomisée, complètement désorganisée, incapable de saisir les choses à grande échelle. La France est larguée.

Tout cela est donc très grave et la gestion de la crise sanitaire est une catastrophe sur toute la ligne. Le virus circule beaucoup, avec officiellement 8577 nouveaux cas en France le 9 septembre, un chiffre en constante augmentation depuis la rentrée. Cela donne 5003 personnes hospitalisées (386 supplémentaires depuis la veille), dont 599 en réanimation (71 supplémentaires depuis la veille).

Localement, cela donne des situations alarmantes. À Bordeaux par exemple, où comme dans la plupart des grandes villes des personnes se rassemblent par centaines sans aucun respect pour les gestes barrières, il y a une très importante circulation du virus, particulièrement chez les 15-30 ans.

Le Pr Denis Malvy, chef du service maladies infectieuses et tropicales du CHU de Bordeaux et membre du Conseil scientifique, s’est ainsi indigné à juste titre :

« Ce n’est carrément pas possible, on ne peut pas laisser ce réservoir se constituer, […] cette bulle de circulation ».

Le nombre de personnes hospitalisées pour le Covid-19 à Bordeaux a doublé depuis la semaine dernière et la situation est jugée préoccupante, avec une réactivation de la cellule de crise locale.

Sur le plan national, la Direction générale de la santé parlait d’une « nette dégradation de la situation» mardi 8 septembre, et plus de la moitié du pays est considérée comme zone à risque par d’autre pays.

Le président du Conseil scientifique estime donc que « la reprise de la circulation du virus est plus importante que ce qu’on aurait pu imaginer en ce début septembre » et évoque de probables « décisions difficiles» à prendre par le gouvernement d’ici les prochains jours.

Celui qui prétendait en juin que « les services de l’État sont en ordre de marche », doit donc maintenant prévenir d’un risque d’«augmentation très rapide, exponentielle » de la circulation du coronavirus, et donc des tensions importantes à venir sur les services hospitaliers… Et il devra inventer de nouvelles justifications à ces retournements perpétuels de position, qui doivent tout au fait que l’État force à la reprise capitaliste, sans y parvenir réellement, tout en enfonçant les choses en distribuant des centaines de millions sans vérification ni contrepartie, etc.

Le pays s’enfonce dans la crise, c’est aussi simple que cela.

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Robin Leproux donne sa vision de la «pacification» du Paris Saint-Germain

Dans une interview, Robin Leproux explique comment il a fait en sorte que le PSG puisse être racheté par le Qatar, en cassant la dynamique de ses supporters, pour les remplacer par de sages consommateurs.

Robin Leproux joue la carte de l’humilité dans Le Parisien, mais c’est un grand bourgeois qui ne parvient pas à le masquer. Il dit ainsi qu’il n’est pas venu à la présidence du PSG pour l’argent, la preuve il ne gagnait que 10 000 euros par mois ! Faut-il être déconnecté pour raconter ce genre de choses !

Il est connu pour son « plan » de pacification des tribunes, en faisant en sorte que les places soient tirées au sort pendant plusieurs mois, pour briser l’unité des supporters au sein des tribunes Boulogne et Auteuil. C’est qu’il constate effectivement avec réalisme la chose suivante :

« Avec le phénomène de violence continue et historique autour du club et du Parc des Princes, on m’opposait souvent : « Robin, on t’aime beaucoup mais on ne peut pas s’associer à un club raciste et violent. »

Les gens sont amnésiques : dans l’histoire du PSG, il y a 20 ans de violences aux alentours du Parc avec des moments dramatiques et funestes. Il y avait eu un mort lors de la présidence d’Alain Cayzac ( NDLR : Julien Quemener en novembre 2006 ). J’étais dans ce contexte. Quand il y a eu le deuxième mort ( NDLR : Yann Lorence en février 2010 ), je ne peux pas vous dire. C’est un choc très personnel, un tournant dans ma vie (…).

A l’époque, il se dit ou s’écrit qu’il faut dissoudre le PSG, l’exclure du championnat, etc.. Je suis formel : le PSG a failli disparaître. »

Si en effet, les années 2000-2010 ont amené un changement profond, il est historiquement indéniable que les années 1980-2000 marquent l’hégémonie au PSG de la tribune Boulogne, entièrement composée de nationaliste avec de larges fractions de néo-nazis et apparentés. Le niveau de violence au sein de cette tribune était d’une grande brutalité et, si l’on peut dire, d’un vrai professionnalisme.

Julien Quemener, relevant de cette tribune Boulogne, a été tué par un policier alors qu’avec une centaine d’autres personnes il pourchassait trois fans du Hapoel Tel Aviv (un club israélien historiquement très à gauche). Yann Lorence s’est fait lynché lors d’une rixe, alors que supporters de la tribune Boulogne menaient une charge contre ceux de la tribune Auteuil, qu’ils harcelaient régulièrement, notamment lors des déplacements.

Si l’ancien président du PSG Robin Leproux ne le dit pas, mettant tous les « ultras » dos à dos, le début des années 2000 a correspondu pourtant à une énorme fracture sociale et raciale dans cette anomalie qu’était le Parc des Princes. La tribune Boulogne était composée de petits-bourgeois des milieux populaires, d’esprit lepéniste voire directement raciste et en tout cas nationaliste. C’était en décalage complet avec une banlieue parisienne immigrée et métissée, qui à l’époque s’orientait souvent vers l’Olympique de Marseille tellement le PSG apparaissait comme odieux. C’est encore le cas pour beaucoup de monde.

La tribune Auteuil a alors été marqué par la tentative progressive de former des « ultras » violemment hostiles à tout racisme, voire liés à une ultra-gauche anarchiste (Supras, Tigris, Authentiks,la Grinta, K-Soce Team…). Quand on dit « liés », il ne faut pas du tout croire que ce soit une liaison organique ou même politique. Les ultras de la tribune Auteuil étaient simplement anti-racistes, d’extraction populaire ou antiraciste, ils n’avaient rien contre l’ultra-gauche anarchiste (ou du NPA) dans laquelle certains étaient actifs, mais rien pour non plus.

Cela va faire un grand malentendu où l’ultra-gauche aida la tribune Auteuil à avoir une image « antifasciste », alors que des affrontements d’une extrême violence vont se développer entre les tribunes. Cela va amener un pillage de l’iconographie de la gauche radicale par les ultras et inversement une adoption du style « ultra » par l’ultra-gauche. Pour beaucoup de jeunes rejoignant l’ultra-gauche aujourd’hui, « militer » c’est utiliser des fumigènes lors des manifestations, s’habiller en ultra, faire de larges grafs sur les murs, etc. etc.

C’est là que Robin Leproux arrive. Il comprend que le PSG commence à ressembler à la région parisienne et qu’avec les activités des ultras il a un levier pour élargir gratuitement le public de l’entreprise PSG, de rompre l’isolement du PSG. Les « ultras » de la tribune Auteuil, en visant à rendre le club non raciste et également tourné vers les banlieues, ont été directement l’outil pour les capitalistes afin de former le « grand club de la capitale ».

Robin Leproux remodèle alors l’organisation des ultras avec son plan, alors que le PSG est racheté par le Qatar et que les ultras sont récupérés progressivement dans une version turbulente mais sélectionne et édulcorée (le CUP Paris, acceptant totalement la main-mise qatarie et la rupture avec l’histoire du club).

Pour les « historiques », avec le rachat par le Qatar, le PSG est un autre club. Pour toute l’immense vague de gens de la région parisienne passée dans la fascination pour le PSG, ce n’est pas bien grave : avec les millions, les centaines et centaines de millions, il y a le glamour et les victoires, et cela suffit.

> Lire également : La défaite du PSG est une (relative) défaite du football moderne

Robin Leproux a été l’artisan rusé de cette opération et il témoigne de l’intelligence des capitalistes par rapport à la sociologie et aux mentalités.

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Communiqué du CoRP dénonçant une prospection illégale à l’occasion du salon «désir d’enfant»

Ce qui se passe actuellement en France est très grave. La loi censée protéger les femmes afin qu’elles ne soient pas réduites à des marchandises en tant que « mères porteuses » est régulièrement piétinée. Dernier exemple en date : le salon « désir d’enfant » qui à lieu à Paris du samedi 5 septembre au dimanche 6 septembre enfreint ouvertement la loi, mais rien n’est fait.

Voici le communiqué du Collectif pour le Respect de la Personne (CoRP) qui présente cela de manière très précise et argumentée.

> À propos du salon « désir d’enfant », lire notre article«Désir d’enfant»: Un salon pour ouvrir le marché de la procréation en France

 

« Communiqué de presse : prospection pour une pratique illégale

Plusieurs instituts de reproduction humaine viennent à Paris ce week-end (les 5 et 6 septembre), dans le cadre d’un salon sur le désir d’enfant. Ils expliqueront notamment comment bien choisir une clinique et une agence de mères porteuses et à quels tarifs.

Selon la documentation d’un institut ukrainien, disponible avec le programme de la rencontre, le tarif le plus avantageux pour les commanditaires d’un enfant se situe entre 17 000 et 28 000 euros, si les futurs parents se présentent avec « leur propre mère porteuse », venue de leur propre pays. L’Institut s’occupe de tout le reste : nombre illimité de stimulations ovariennes en cas de recours à une donneuse d’ovocytes, FIV, transfert d’embryon, conseils juridiques. Au cas où la future mère souhaite cacher à ses amis le recours à une mère de substitution, on peut lui fournir un « pansement » (en guise de ventre postiche).

Les tarifs varient ensuite selon les prestations proposées: Diagnostic préimplantatoire pour écarter plus de 500 anomalies génétiques possibles ; Sélection du sexe de l’embryon; ou encore pour que l’accouchement de la mère porteuse ait lieu en Belgique (70 000 euros), en Grande-Bretagne (90 000 euros) ou aux USA (125 000 euros : « la meilleures solution »).

Selon le Collectif pour le respect de la personne, CoRP, les entreprises à but (très) lucratif qui viennent recruter une clientèle en France sous couvert de réunion d’information sont en infraction. Elles devraient encourir des sanctions en vertu de l’article 227-12 du code pénal.
En effet, cet article prévoit de punir par d’un an d’emprisonnement et une amende de 15000 euros « ceux qui s’entremettent entre un couple désirant un enfant et un parent acceptant d’abandonner son enfant né ou à naître ». Or l’article prévoit les mêmes peines pour ceux qui s’entremettent entre des personnes désirant un enfant et une « mère porteuse »: « Est puni des peines prévues au deuxième alinéa le fait de s’entremettre entre une personne ou un couple désireux d’accueillir un enfant et une femme acceptant de porter en elle cet enfant en vue de le leur remettre. Lorsque ces faits ont été commis à titre habituel ou dans un but lucratif, les peines sont portées au double.

La tentative des infractions prévues par les deuxième et troisième alinéas du présent article est punie des mêmes peines. »

Dans ces conditions, les entreprises qui, sur le territoire français, proposent publiquement à des personnes en désir d’enfant leurs services payants, consistant à leur remettre un enfant né d’une femme acceptant de porter cet enfant et de leur céder, agissent de façon illégale et devraient être sanctionnées.

La complaisance des autorités et des tribunaux en ce domaine serait un signe extrêmement inquiétant du renoncement de notre pays à ses exigences en matière de respect de la personne (celle de la mère comme celle de l’enfant, qui, avec la « GPA », partout commerciale, devient l’objet d’une convention et se voit attribuer un prix.

le bureau du CoRP

contact presse 07 81 14 92 41 »

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«Désir d’enfant»: Un salon pour ouvrir le marché de la procréation en France

Le 5 et 6 septembre se tiendra à Paris un événement montrant que l’ouverture de la PMA à toutes les femmes en France est déjà actée, et fait l’objet d’une pression capitaliste énorme. L’enfant y est assumé comme marchandise, puisque le processus de procréation « médicalement » assistée (PMA) s’initierait sur un désir, un droit à l’enfant.

C’est donc autour du principe de « Désir d’enfant » que vont se tenir des conférences animées par les principaux acteurs économiques européens et francophones de ce marché en plein essor. Il s’agit principalement d’interventions de médecins appartenant à des cliniques privées spécialisées dans la conception d’embryon et leur implantation utérine.

On est en plein dans le droit à l’enfant qui est un droit imaginaire, construit de toute pièce par le capitalisme sous des airs de « droits individuels », une conception en train d’être validée par le droit français avec la PMA (qui n’a rien de «médicale», malgré son appelation).

On le voit bien avec ce salon, des intervenants et des conférences insistant sur la psychologie et le bien-être. « Alimentation, bien-être et hygiène de vie », « votre cas est unique », « l’aspect psychologique du don », « comment la sophrologie vous accompagne », « devenir acteur de sa fertilité », des sujets exposés principalement par des sociétés de « coaching » à la parentalité.

La PMA a d’ailleurs toujours été présentée sous ce jour auto-centré par les lobbys, ce qui a permis de contourner l’éthique collective et de tout ramener à un pseudo-choix individuel.

Il y a aussi des interventions passant pour médicales, car présentées par des médecins de grandes cliniques de fertilité, mais relevant en fait d’un ciblage marketing en partant de sujet « sociétaux » comme le retard de parentalité chez les femmes actives, la parentalité chez les lesbiennes et femmes seules, etc.

Les cliniques espagnoles seront sur-représentées avec une publicité récurrente sur le choix de l’Espagne pour aller concevoir son enfant. Un pays qui développe d’ailleurs le « tourisme médical », c’est-à-dire allier une opération médicale à des activités touristiques et bien-être. Le géant espagnol du marché de la fertilité, IVI, étant le principal partenaire de ce salon, cela n’a rien d’étonnant.

IVI est en effet depuis 2017 actionnaire majoritaire du groupe leader mondial IVI-RMA qui gère plus de 65 cliniques spécialement dédiées à la reproduction à travers le monde. Aux États-Unis cela inclut la gestation pour autrui (GPA), puisque la législation le permet dans certains États.

> Lire également : PMA: Une étape de plus de l’assaut du capitalisme dans la vie humaine

On trouve un autre géant ibérique de l’industrie reproductive pour de nombreuses conférences. Eugin, qui appartient depuis 2015 au groupe hospitalier émirati coté en bourse, NMC Healthcare, et sa branche dédiée à la reproduction, NMC Fertility qui regroupe plus de 11 entreprises.

On a donc ici des entreprises qui, selon l’orientation de la loi, pourront venir installer des cliniques en France, ou proposer de « meilleurs » service en Espagne si cela reste trop verrouillé en France. Mais le message est clair, maintenant l’enfant sera reconnu que vous soyez une femme seule ou en couple, ou encore un couple hétéro ayant voulu choisir les gènes de son enfants à travers une banque de gamètes.

Le fait de recevoir des entreprises de pays aux législations différentes est également le prétexte pour aborder ouvertement la sélection génétique des embryons (FertiCare), mais aussi la GPA.

La « maternité de substitution » prend d’ailleurs une grande place dans le salon, car c’est pratiquement le seul sujet de la salle 3 le dimanche après-midi avec des interventions des sociétés « IARC Surrogacy », « Extraordinary Conception », « San Diego Fertility Center » et « Babies Come True ». On a aussi le directeur de la clinique ukrainienne Feskov proposant PMA et GPA avec choix du sexe de l’enfant, qui va parler… du consumérisme dans le domaine de la GPA !

 

Le capitalisme assume pleinement qu’en effet, lorsque l’on acte le fait que les enfants sont un droit, alors il n’y a aucun problème avec la GPA. Cela est tout à fait cohérent avec leur vision du libre-arbitre et de la libre entreprise, où une femme exploitée pour son utérus est en fait mue par un « choix individuel ».

Le masque de « gauche », de ceux ayant travaillé corps et âme pour la libéralisation de la reproduction assistée, va bientôt tomber quand le monstre qu’ils auront enfanté sera visible aux yeux de tous. Ils révélerons alors leur vrai visage d’agents du turbo-capitalisme.

> Lire également : PMA pour toutes : l’ultra-gauche en accord avec LREM

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Ouverture du procès incomplet des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher

C’est un procès historique, qui en même temps a été vidé de son sens au préalable.

Le mercredi 2 septembre 2020 s’ouvre le procès des attentats contre Charlie hebdo et contre un magasin cacher ; il sera filmé pour les archives accessibles au public dans 50 ans. Il faut bien saisir le sens même de la question ; l’objectif des terroristes était de contribuer à la formation d’une guerre de religion en France. Ce plan a totalement échoué, il a été mis en pièce par un immense mouvement de masse comme jamais vu en France, et ce à travers absolument tout le pays.

Il y aurait pu y avoir tant un soutien des musulmans aux attentats qu’une contre-réaction catholique (et juive), avec une extrême-Droite grimpant comme jamais dans les sondages. Il n’y a rien eu de tout cela et la France a montré, exactement comme en février 1934 avec la tentative de coup d’État fasciste, qu’elle ne se laissait pas embarquer aussi facilement que cela dans des projets destructeurs.

Il est ainsi fort dommage que, à la veille du procès, Charlie Hebdo republie les caricatures de Mahomet qui avaient été la raison des attentats. Charlie Hebdo passe ici totalement à côté de l’esprit « Je suis Charlie » qui a suivi les attentats. L’hebdomadaire satirique fait exactement ce que les manifestants avaient alors réfuté : le fait d’avoir une obsession, de ressasser, de perdre le fil de la culture et de la démocratie.

En ce sens, les propos de veille du procès du directeur de Charlie Hebdo, Riss, sont bien étranges, décalés, sans aucun sens :

« Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais »

Se coucher devant qui, renoncer à quoi ? Surtout qu’il n’y a pas eu de caricature de Mahomet depuis 2015. Il aurait été bien plus intelligent d’en profiter pour mettre en avant quelque chose de populaire, de solidaire, de constructif, plutôt que de s’imaginer en guerre avec un islamisme qui, avec l’échec de l’État islamique, a stratégiquement perdu.

C’est une question de culture et de développement de la civilisation. On se souvient par exemple de la loi sur l’interdiction du voile à l’école : c’était d’une stupidité complète, car c’était un micro-problème qui devait se régler de manière intelligente au cas par cas. Une simple affaire montée en épingle, qui plus est par des professeurs d’ultra-gauche (de Lutte Ouvrière en l’occurrence), a contribué à l’ouverture de la boîte de Pandore de l’islamisme.

L’affaire des caricatures de Mahomet est tout aussi incohérente. Dans l’Islam (sunnite), on n’a pas le droit ni de représenter des êtres vivants, ni d’écouter de la musique non religieuse monophonique. N’est-ce pas suffisant pour démonter cette religion ? Ce n’est pas des caricatures qu’il faut, mais des cours de dessin et des cours de musique dans tout le pays, tant pour la dimension pratique que pour la dimension historique. À ce moment-là la religion tombera d’elle-même et la civilisation aura avancé.

N’y a-t-il d’ailleurs pas d’autres défis comme le réchauffement climatique, la crise sanitaire, la situation des animaux, la crise économique, sans parler d’un insupportable capitalisme ? L’islamisme n’est-il pas le produit d’ailleurs de cette société ?

Voilà pourquoi il faut dire que le procès des attentats de Charlie Hebdo et du magasin cacher est incomplet, qu’il manque un coupable : la société elle-même.

On se souvient de 1995, lors de la vague meurtrière d’attentats islamistes : Khaled Kelkal avait pareillement été liquidé. Tout cela pour ne pas avoir de procès où l’on se retrouve face à des Français qui ont déraillé et qui sont partis dans le nihilisme, ce qui aurait abouti au procès d’une société elle-même basculant dans le nihilisme et produisant des romantiques se transformant en monstres.

L’État français a fait pareil en 2015. Lorsque les frères Kouachi qui avaient attaqué Charlie Hebdo se sont barricadés dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële en Seine-et-Marne, ils n’ont pas été « abattus dans l’après-midi après un assaut du GIGN » comme le prétend France TV infos. En réalité, ils sont à un moment sortis de l’imprimerie en tirant pour mourir « en martyr » et ils ont été alors tués par les coups de feu du GIGN, sans tentative aucune de les maîtriser.

Les monstres ne sont alors plus que des fantômes et la société qui les a engendrés se voit lavée de tout crime. Ne manque alors plus qu’un procès qui individualisera les parcours en niant la dimension avant tout sociale de tous ces événements.

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La défaite du PSG est une (relative) défaite du football moderne

Le PSG est un club de football devenu totalement artificiel depuis son rachat par le régime autocratique et islamiste du Qatar en 2011. C’est ce que le football moderne a de plus détestable et de plus anti-populaire ; sa défaite contre le Bayern Munich a donc été très réjouissante.

De manière fort étrange, la ministre des sports Roxana Maracineanu a appelé à soutenir le Paris Saint-Germain pour sa finale de la Ligue des champions du 23 août 2020, contre le Bayern de Munich. L’injonction a d’ailleurs été reprise un peu partout, même par le grand rabbin de France ! Une démarche que, bien entendu, n’a pas reprise L’Équipe pour sa Une au sujet du match, sachant très bien que le PSG est honni à la fois comme club parisien mais aussi, et surtout, et jusqu’en région parisienne, pour représenter un état d’esprit à la fois mercantile et replié sur lui-même.

Il va de soi que le rachat du PSG par le Qatar et sa transformation en marque mondiale parisienne, avec le soutien d’Anne Hidalgo, maire de Paris, est ici un arrière-plan essentiel. L’héritage du PSG, qui avait une indéniable base populaire de type petite-bourgeoise, très en phase avec Jacques Chirac et sa Droite populaire somme toute, a été gommée du jour au lendemain en 2011. Pour de nombreux historiques, le PSG, c’est aujourd’hui un nouveau club, coupé de ce qu’il y avait avant ce rachat, une opération préparée quasiment directement par Nicolas Sarkozy, alors président de la République et supporter du club.

Le « plan Leproux » avait consisté entre 2010 et 2011 en une grande opération de « nettoyage » des tribunes populaires parisiennes, préparant le rachat du club par l’émir du Qatar pour en faire quelque chose de totalement nouveau, de « luxueux », à coup de milliards d’euros.

Le Qatar devenait ainsi l’idiot utile de toute une frange de la bourgeoisie française, incapable d’investir elle-même dans un grand club de football, mais s’imaginant profiter des pétro-dollars qataris pour acheter à la fois victoires et prestige pour Paris. Inversement, le Qatar y a vu là une véritable opportunité afin d’« exister » dans le monde et garantir sa dictature néo-féodale, parallèlement à ses opérations de soutien à l’islamisme dans le monde.

Le rejet populaire face à cet immonde projet a été très faible en France. Si l’on prend les supporters historiques du PSG, seule une petite partie d’entre eux n’a pas été dupe. Leur dignité a consisté à refuser cela en quittant le club, par dépit. Ce fût une grande défaite populaire, mais le plus terrible était à venir.

Partout en France, une nouvelle génération est apparue, complètement aliénée par le capitalisme et sans aucun repère par rapport à la culture populaire du football, adhérant totalement au projet du PSG, méprisant au passage tout autre grand club local.

Il n’y a pas eu que des jeunes d’ailleurs, mais aussi beaucoup de prolétaires, abandonnant toute dignité de classe pour céder au rêve d’un grand club « français » rivalisant avec les mastodontes européens. Prêts à toutes les illusions, beaucoup de Français ont cédé au mensonge consistant à faire croire que le PSG allait élever le niveau du championnat français, alors qu’il n’a fait réalité que l’assécher, ôtant tout intérêt sportif à la Ligue 1.

Or, le problème du PSG, c’est que la réussite sportive ne s’achète pas, ou alors difficilement. Le modèle inverse est le Bayern Munich, qui a su profiter ces dernières années d’une large base populaire et d’un héritage historique pour développer une bonne gestion typiquement capitaliste, permettant la mise en place d’une équipe d’un très grand niveau, probablement l’une des équipes les plus fortes de l’histoire du football.

Lors de la finale de la Ligue des champions du 23 août 2020, malgré un match terne et peu ambitieux, l’équipe bavaroise n’a ainsi jamais vraiment été bousculée par le PSG, pour qui par contre ce match était censé être un aboutissement historique.

Le décalage a été immense entre l’apathie d’un Kylian Mpabbé face au but et la grande détermination de Kingsley Coman, l’homme du match ayant marqué le seul but de la rencontre. L’anecdote est pleine de sens : tous deux sont nés en banlieue parisienne, mais l’un a été rejeté par le PSG alors qu’il y a été formé, l’autre a été acheté pour 180 millions d’euros à l’AS Monaco, en contournant au passage les règles du fair-play financier.

Le transfert de Kylian Mbappé au PSG est d’ailleurs le transfert le plus cher de l’histoire du football, tandis que l’achat de Neymar par le PSG consiste en la plus grande somme dépensée pour un joueur dans l’histoire du football avec 220 millions d’euros (il ne s’agit pas d’un transfert au sens strict mais d’une sorte de manœuvre crapuleuse pour arracher le joueur au FC Barcelone).

D’ailleurs, si l’on fait les comptes, puisqu’il s’agit ici d’argent, les onze joueurs titulaires alignés par le Bayern Munich dimanche lui ont coûté en transfert la somme de… « seulement » 116 millions d’euros !

Les centaines de millions d’euros (plus d’un milliard) d’euros dépensés par le PSG en achat de joueur ces dernières années n’a pas fait le poids, car il ne s’agit pas seulement de s’acheter des joueurs, mais de construire une équipe. Indéniablement, le PSG a échoué à être une équipe, et pas seulement en finale d’ailleurs.

Il ne suffit clairement pas pour gagner la Ligue des champions de s’acheter Neymar et de le payer 36 millions d’euros par an, soit l’équivalent du salaire cumulé de tout l’effectif de l’Atalanta Bergame, qui était à deux doigts de sortir le PSG en 1/4 de finale. Pour cette raison, même si le PSG n’a probablement pas dit ses derniers mots et que les centaines de millions d’euros continueront à pleuvoir pour continuer à tuer le football, sa défaite est considérée comme une satisfaction populaire en France.

C’est une défaite (relative) du football moderne.

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Société

L’affaire Winamax ou la terrible banalité de l’idéologie du viol

L’entreprise de paris sportifs Winamax a fait un éloge du viol, mais des féministes bourgeoises crient à l’homophobie. Cela reflète une situation catastrophique pour les femmes.

Winamax est une entreprise de poker en ligne, ainsi que de paris sur le sport ; et il faut rappeler ici une chose très claire : quand on est de gauche, on réfute ces paris et leur illusion d’un argent qui tombe du ciel, en dehors de tout rapport au travail. Mais là n’est pas la question.

Visant notamment les jeunes hommes, Winamax a sur ses comptes Twitter une démarche de tenir des propos régulièrement décalés. Sur le compte dédié au sport, Winamax a fait une allusion à l’éventualité d’une finale franco-française pour la Champions League.

Prenant une image du groupe de rap PNL, ils ont placé le logo des clubs de football du Paris Saint-Germain et de l’Olympique Lyonnais sur les visages des deux membres du groupe. Puis ils ont mis en commentaire une parole d’une chanson de PNL en la modifiant : « Le rap on le prend on l’encule à deux » est devenu « l’Europe on la prend on l’encule à deux ».

C’est une phrase qui relève du viol et même du viol en réunion. Il y a l’idée de prendre quelqu’un et de le violer, la phrase passant même du masculin au féminin.

Cette idée de « prise » est tout à fait clair. Et pourtant, il a été parlé au sujet de cette phrase… d’homophobie, car la sodomie étant une pratique homosexuelle, il serait dégradant de la réduire à une insulte.

C’est là un exemple de comment l’idéologie LGBT est l’ennemi de la cause des femmes, déjà. C’est ensuite une absurdité complète de par l’extrême violence que représente la sodomie. Seuls des affabulateurs et des idéalisateurs peuvent prétendre le contraire. La pornographie gay joue d’ailleurs, exactement comme la pornographie hétérosexuelle, sur l’idée de prise, de violence, de faire mal, avec un dominé et un dominant qui se complaît dans sa soumission, etc.

Niant tout cela, c’est simplement l’homophobie qui a été dénoncé par la ministre des Sports Roxana Maracineanu, par la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité Elisabeth Moreno, par la ministre de la citoyenneté Marlène Schiappa.

La dimension de cette affaire Winamax, si on la comprend dans toute son ampleur, est absolument catastrophique. Les rapports généraux ont disparu au profit d’une logique particulariste-communautaire. L’idéologie du viol passe donc d’autant plus inaperçue qu’elle concerne les femmes en général, et non pas simplement une personne prise isolément, séparée de toute la société… à moins bien entendu qu’on s’imagine que les hommes soient mauvais « par nature ».

Ce point de vue est d’ailleurs finalement la seule explication de toute une partie des féministes cherchant à être encore combative, mais n’ayant aucune orientation en raison de leur méconnaissance ou de leur négation de la Gauche historique.

C’est que le féminisme coupé de la Gauche historique ne veut pas affronter le capitalisme, il ne veut pas se confronter à sa décadence, à sa production de beauferie, dont les grands perdants sont notamment les femmes et les animaux. Il est obligé ainsi de se tourner vers des modifications de la langue française et vers une dénonciation idéaliste des hommes, basculant toujours plus dans la surenchère.

L’affaire Winamax est à ce titre vraiment exemplaire, car elle montre que c’est le capitalisme lui-même qui diffuse l’idéologie du viol, par le relativisme, l’esprit de consommation, l’acceptation de la pornographie comme un « droit », sans parler de la sexualisation forcenée qui va de pair avec un psychologisme général où tout s’expliquerait par l’individu.

Le féminisme est forcément perdant dans le capitalisme, car il exige une révolution des mentalités alors que le capitalisme prône le relativisme, car il exige une égalité sociale alors que le capitalisme prône la différenciation absolue. Le féminisme ne peut exister que dans le grand front des valeurs de la Gauche historique.

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Société Vie quotidienne

Iriedaily, le style berlinois

Une employée d’Iriedaily qui sert de prétexte à montrer une des productions de la marque, avec à l’arrière-plan une voiture de police qui brûle lors de la manifestation de 10 000 personnes contre l’inauguration de la Banque Centrale Européenne à Francfort en 2015 et une photo montrant un rassemblement « autonome anti-impérialiste » en Allemagne dans les années 1980… On l’aura compris, Iriedaily est une marque allemande, mieux encore de Berlin, mieux encore de Kreuzberg.

Inconnu (pour l’instant) en France, Iriedaily a pourtant déjà atteint un certain niveau dans le streetwear, puisqu’elle est distribuée dans une quinzaine de pays, à travers 400 magasins.

Le style est très berlinois, avec un esprit club chatoyant associé à une vraie dimension pratique, une approche rentre-dedans mais recherchée, ce qui fait qu’on est assez loin du côté carré – cadré français, même si on reconnaîtra pourtant une certaine patte française du début des années 1980 avec le côté coloré, géométrique, street art.

Iriedaily est née sur le tas, en 1994, d’un petit groupe pratiquant la sérigraphie (par exemple pour la tournée allemande de Bad religion) et d’un Français, Jaybo aka Monk, qui a vécu la vie de la bohème artistique le menant à s’installer à Berlin en 1986 et qui est devenu le chef designer d’Iriedaily.

On devine l’arrière-plan alternatif et d’ailleurs Iriedaily a son origine dans le quartier de Kreuzberg, le bastion des autonomes allemands durant toutes les années 1980. « Irie » signifie d’ailleurs plaisant en anglais jamaïcain, « daily » voulant dire quotidien, journalier, et « iriedaily ! » est une salutation amicale rasta.

L’entreprise – car c’en est une – n’hésite pas à donner la liste de ses fournisseurs en Chine et au Portugal, ainsi qu’à présenter les photos des ouvriers dans les lieux où sont produits ses marchandises pour montrer qu’elle ne cache rien et qu’elle est à la pointe du « fair wear ». Elle produit des t-shirts antinazis dont les fonds vont à des associations, elle insiste sur le sens des responsabilités sociales, il y a une affirmation de la nécessité de faire du durable, pratiquement tous ses produits sont vegans, etc.

Le style, par son approche berlinoise, est très différent de la démarche française et il y a lieu de se demander dans quelle mesure une certaine dimension féministe ne joue pas, si la différence ne tient pas tant, au fond, au style profondément différent entre la berlinoise et la parisienne.

Iriedaily est une marque qui vaut le coup d’être connu, surtout tant qu’il y a encore le fond alternatif et que le côté bobo ne l’a pas emporté, même s’il est déjà présent évidemment puisque l’entreprise est somme toute un refuge pour vivre de manière pas trop affreuse dans un capitalisme insupportable.

Il est tout à fait plaisant d’avoir une marque permettant des vêtements s’appuyant sur des matières durables, vegans, par une marque fournissant un salaire parmi les moins pires possibles aux ouvriers. C’est déjà ça, même si on ne peut pas s’y arrêter.

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Société

Football: des ultras refusent de revenir au stade en raison du Covid-19

Le peuple, quand il s’organise, a l’esprit collectif et la responsabilité sociale chevillés au corps. On a un bel exemple de cela avec les communiqués de différents groupes de supporters « ultra » qui expliquent pourquoi ils refusent de revenir dans les stades en raison de la crise sanitaire.

Malgré la possibilité (pour l’instant) d’avoir 5000 supporters dans un stade, il y a l’idée que soit tout le monde peut venir au stade, soit personne. Il n’est pas question d’avoir un quelconque favoritisme ou bien d’engendrer des frustrations. On a là une haute conscience sociale, de la part de personnes souvent jeunes. Mais ce n’est pas la seule raison.

Les ultras, bien qu’ils soient relativement criminalisés en France, sont des gens responsables, en tous cas pour la plupart d’entre eux. Ils savent très bien que leurs tribunes sont des lieux de promiscuité et de liesse collective. Impossible de respecter les mesures sanitaires dans ce cas et comme il n’est pas question de refuser les mesures sanitaires (les ultras ont souvent été à la pointe de la solidarité avec les soignants pendant le confinement), alors l’évidence s’impose : pas de retour au stade dans de telles conditions.

Gageons que l’ensemble des groupes d’ultras rejoignent cette position dans les jours qui suivent, alors que le championnat de France doit reprendre le 21 août pour la Ligue 1 et le lendemain pour la Ligue 2.

Nous reproduisons ci-dessous quelques exemples typiques.

Voici pour commencer le communiqué du 16 août 2020 des Merlus Ultras 1995, supporters du FC Lorient, qui expliquent avec une très grande dignité pourquoi et comment ils ont « essayé » pendant un match amical, avant de se rendre compte dès la mi-temps que ce n’était pas possible :

Voici le communiqué du 17 août 2020 des Red Tigers 1994, supporters du RC Lens, particulièrement actifs pour la solidarité populaire pendant le confinement :

Voici le communiqué du 16 août 2020 de la Brigade Loire 1999, supporters du FC Nantes, avec une critique très intelligente et très bien vue du « laxisme » ambiant dans la société quant aux mesures sanitaires :

Voici le communiqué du 17 aout 2020 des Ultrem 1995, supporters du Stade de Reims :

Voici un extrait du communiqué des South Winners 1987, supporters de l’Olympique de Marseille, qui déjà le 6 août 2020 entrevoyaient l’impossibilité de reprendre l’activité en tribune et appelaient à la plus grande responsabilité sanitaire :

On notera que certains groupes d’ultras n’ont pas le même sens des responsabilités ni la même dignité populaire. C’est le cas du Collectif Ultra Paris (PSG) qui a organisé un lamentable rassemblement sauvage devant le Parc des Princes pour « fêter » une victoire de leur club en 1/4 de finale de coupe d’Europe mercredi 12 août (comme si c’était une victoire de la coupe), avec banderoles, chants, fumigènes, etc.


Mais il faut noter ici que le CUP ne représente qu’une petite partie des ultras parisiens historique, celle qui a accepté l’état de fait où leur club est rentré en possession du Qatar.

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Société

GPA: le CoRP dépose plainte contre France Télévision

Le Collectif pour le Respect de la Personne (CoRP) a déposé plainte contre France Télévision en raison de sa régulière promotion de la Gestation pour autrui (GPA) et de l’absence de débat contradictoire à ce sujet. Cela peut paraître un coup d’épée dans l’eau, mais il était en tous cas temps de taper du poing sur la table à ce sujet, d’une manière ou d’une autre. Il y a ici un enjeu immense sur le plan culturel afin de ne pas laisser les partisans de la GPA mener seuls la bataille des idées.

Ce qu’il y a en arrière-plan, c’est l’intérêt des grands bourgeois voulant s’accaparer jusqu’au corps des femmes, pour ni plus ni moins que s’acheter des enfants. Le « service public » de la télévision, malgré la loi, au mépris de toute éthique, se met directement à leur service en défendant, ou en tous cas en relativisant la marchandisation du corps de la femme.

C’est profondément antidémocratique et contraire à l’esprit de la loi censée interdire la GPA en France. La Justice devrait logiquement mettre le holà, puisque le CSA ne le fait pas. Notons cependant que toute une partie de la Justice en France est largement corrompue sur ce sujet, car le Droit a été piétiné à plusieurs reprises ces derniers temps au nom justement de ces gens s’achetant un enfant à l’étranger, en « louant » le ventre d’une femme.

> Lire à ce sujet nos article :

Voici le communiqué du Corp :

« Le 5 août 2020, le Collectif pour le Respect de la Personne (CoRP) a déposé plainte, avec constitution de partie civile, contre la société France Télévisions. Le Collectif milite depuis de nombreuses années pour l’abrogation universelle de la maternité de substitution, dite aussi « gestation pour autrui » (GPA), qui est une atteinte fondamentale à la dignité des femmes et des enfants. Cette pratique, fondée sur une marchandisation internationale de l’humain, génère des revenus considérables (6 milliards de dollars par an), dont seuls bénéficient les intermédiaires, médecins, avocats etc.

Depuis plusieurs années, France Télévisions a choisi de déployer une ligne éditoriale favorable à la pratique de la maternité de substitution. La production, la réalisation et la diffusion des émissions ont exclu délibérément toute voix dissonante, en choisissant de ne donner la parole qu’aux parties intéressées à promouvoir la pratique. A plusieurs reprises, nous avons alerté la direction des chaînes, interpellé le CSA, sans jamais recevoir de réponse, ce qui motive aujourd’hui notre action au niveau juridique.

Par sa position de premier groupe audiovisuel public, en adoptant une telle ligne éditoriale, la société France Télévision encourage le recours à la « GPA ».
En France, la maternité de substitution est prohibée par le droit civil et réprimée par la loi pénale.

Elle représente une violence faite aux femmes, comme l’a montré le Comité consultatif national d’éthique (Avis 126/2017 et 129/2018), et relève de la vente d’enfant :

« on entend par vente d’enfants tout acte ou toute transaction en vertu desquels un enfant est remis par toute personne ou tout groupe de personne à une autre personne ou un autre groupe contre rémunération ou tout autre avantage (…) »

(Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants)

Le Bureau du CoRP
contact : collectif.corp@live.fr

#GPA #ventedenfant #violencesfaitesauxfemmes #FranceTV

NB. Pour rappel, nous avons déjà attiré l’attention sur la propagande de France Télévision en faveur de la GPA. »

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Société

Free party dans le Parc national des Cévennes: une agression anti-sociale et anti-nature

Samedi 8 août, ce sont plusieurs milliers de personnes qui se sont rassemblées pour une grande free party en plein cœur du Parc national des Cévennes en Lozère, sans aucun respect pour les mesures sanitaires face à l’épidémie de Covid-19. On a là un esprit beauf et ouvertement anti-social, assumant non-plus de vivre dans une bulle à l’écart de la société, mais directement contre la société et sans respect pour la nature.

Qu’on ne parle pas de « jeunes » tellement attirés par un besoin de faire la fête qu’ils s’affranchissent des règles par excès d’engagement. Il s’agit à Hures-la-Parade en Lozère d’une free party mise en place par des personnes extrêmement organisées et bénéficiant d’un large réseau construit pendant de nombreuses années. Jusqu’à 10 000 personnes ont été recensées sur place et les véhicules stationnés sont pour beaucoup des camions aménagés, mais aussi des camping-cars familiaux, avec parfois même des vélos accrochés… y compris des vélos d’enfant. C’est dire si les gens savent très bien ce qu’ils font et ont réfléchi à leur venue.

Tout a été très vite et était parfaitement rodé ce samedi 8 août pour forcer le passage d’un champ de pâturage avec des animaux dedans et installer six « murs de son ». Le rendez-vous a été diffusé de manière parfaitement clandestine à des habitués sachant très bien garder le silence, pour débarquer à plusieurs milliers au même endroit.

D’après les autorités locales, 4500 personnes étaient encore présentes sur place lundi 10 août dans l’après-midi et la presse évoque des témoignages de participants s’imaginant rester là encore plusieurs jours.

Peu importe pour eux l’épidémie de covid-19 donc – personne ne porte de masque et la promiscuité favorisée par l’alcool et la drogue est de rigueur – mais aussi peu importe la nature. Si la « free » est installée sur un champ de brebis, le lieu se situe néanmoins dans un parc naturel. Il est un peu spécial, car habité par près de 500 habitants, la chasse bien qu’encadrée y est autorisée par exemple, mais il y a en tous cas tout un tas de mesures particulières dans la région.

Le Parc, qui fête ses 50 ans cet été, est également reconnu comme une réserve de biosphère par l’Unesco. La dégradation de sites classés Natura 2000 par le passage des « teufeurs » a déjà été dénoncé, sans compter les nuisances sonores pour les animaux, particulièrement les oiseaux, d’ailleurs protégés pour beaucoup (137 espèces jouissant d’une protection particulière vivent dans le parc).

L’agression de ce lieu naturel est d’autant plus inacceptable en ce moment, en pleine période de sécheresse, alors que la faune et la flore sont soumises à une grande pression, sans parler du risque accru d’incendie.

> Lire également : L’échec des free, entre Docteur Jeckyll et Mister Hyde

Les « teufeurs », qui d’ailleurs multiplient les petites free parties partout en France cet été, peuvent bien raconter ce qu’ils veulent : de fait, ils ne sont pas des gens alternatifs, à la pointe d’espace de liberté ou d’une quelconque « autonomie » vis-à-vis de l’État. Ce sont des beaufs, assumant de n’en avoir rien à faire des autres et menant ouvertement une guerre à la société et à la nature. Ce sont des beaufs et rien d’autre, ne respectant rien ni personne et s’imaginant le droit de faire ce qu’ils veulent, où ils veulent, quand ils veulent, dans un esprit réactionnaire tout à fait similaire à celui des chasseurs par exemple.

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Société

PMA pour toutes : l’ultra-gauche en accord avec LREM

En ce qui concerne les mœurs, l’ultra-gauche est tout à fait en phase avec LREM et le turbocapitalisme en général. Il n’y aurait ni normes, ni principes, tout est au choix du consommateur.

« La famille du code napoléonien n’est plus la famille d’aujourd’hui et personne ici n’a le monopole de la famille. »

Tels ont été les propos du ministre de la Justice, l’avocat Éric Dupond-Moretti, lors de l’adoption du projet de loi de bioéthique par l’Assemblée nationale. Cela confirme la mise en place de la PMA pour toutes, la loi allant désormais passer au Sénat avant de revenir devant les députés pour sa validation finale.

Et ce qu’on peut constater, c’est que ses propos sont en accord complet avec la philosophie de l’ultra-gauche qui, conservant les fantasmagories gauchistes des « avant-gardes » intellectuelles russes des années 1920, considère que la famille est un préjugé du passé. Cette conception « gauchiste » n’a évidemment jamais été existante dans le mouvement ouvrier en tant que tel, mais on sait comment les « gauchistes » et avant eux les anarchistes ont une lecture particulière du monde. Pour eux, il faut tout dissoudre : la culture, les mœurs, les valeurs.

Dans une époque où le capitalisme prend toujours plus de place, ils convergent parfaitement avec les turbocapitalistes, telle Catherine Michaud, activiste LGBT largement appuyé dans son initiative par BNP Paribas où elle travaille.

Pour ces gens, il faut aller plus loin, toujours plus loin dans le démantèlement des normes. Officiellement, c’est pour permettre de prétendument « inclure » davantage, de permettre l’épanouissement de certaines personnes marginalisées. En réalité, c’est de la démolition pour faire davantage d’espace pour le capitalisme. Ce dernier avance dans toujours plus de domaines de la vie au nom de la « liberté », des différences censées être irréductibles entre individus. À l’Assemblée, lors du débat sur la bioéthique cette semaine l’élue LREM du Rhône Blandine Brocard a affirmé :

« Soyons imparfaits. Acceptons de ne pas tout contrôler. »

C’est là l’idéologie libérale, pour qui la société organisée c’est 1984, pour qui le Socialisme c’est l’étouffement de la créativité. Et l’ultra-gauche est parfaitement d’accord avec tout cela, elle se veut très radicale mais en réalité elle ne fait qu’œuvrer au démantèlement des normes pour satisfaire le capitalisme. Elle se retrouve, à l’été 2020, à être un appendice de LREM sur le plan des valeurs morales, sur le plan des mœurs, sur le plan des principes et de la théorie d’une société « inclusive ».

L’ultra-gauche prétend, comme LREM, que l’opposition à la PMA pour toutes et à la GPA relève de la « manif pour tous », des catholiques arriérés, alors qu’en réalité, tout ce discours n’est qu’un écran de fumée pour masquer que le turbocapitalisme est à l’offensive, qu’il a besoin d’espace, toujours plus d’espace.

Le turbocapitalisme a besoin de consommateurs isolés, atomisés, par de deux personnes s’aimant et faisant des enfants comme prolongement naturel de leur existence. Tout doit relever d’un acte de consommation bien déterminée, ramenant du profit. Et cet élargissement du marché se fait au nom de la « liberté ».

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Société

Tribune anti-prostitution: «Sous le Strass, le corporatisme d’un monde libéral et antiféministe»

Le journal L’Humanité a publié vendredi 28 juillet 2020 une tribune très intéressante, dénonçant les défenseurs de la prostitution qui se prétendent féministes. Les arguments sont pertinents et revendiquent la Gauche historique… mais on se demande où étaient ces gens pendant toutes ces années. Car toute cette offensive libérale sur le plan des mœurs ne date pas d’aujourd’hui, et ne se limite pas qu’à la défense de la prostitution.

Voici la tribune et sa liste de premiers signataires :

« Sous le Strass, le corporatisme d’un monde libéral et antiféministe

Depuis quelques années, les médias de gauche ouvrent leurs colonnes à une obscure association corporatiste se présentant comme syndicat des « travailleuses du sexe » (STRASS). Cette association, portée par un projet profondément libéral vise à soumettre l’ensemble des activités humaines aux logiques du marché capitaliste.

Leur projet s’oppose à toutes les femmes qui luttent contre les violences qui leur sont faites au premier rang desquelles se trouvent les violences sexuelles. Les positions du STRASS sont en opposition radicale avec les organisations qui défendent le droit des salarié-e-s.

La position de la CGT et de la gauche majoritaire est très claire à l’égard de la prostitution.

« Dans la prostitution, la personne est engagée tout entière ; il n’y a plus de séparation entre elle et la fonction qu’elle occupe. Pour nous, la force de travail physique ou intellectuelle est à distinguer de l’intimité. Le sexe doit rester une barrière, il est du domaine de l’inaliénabilité. Tout ne se vend pas. »

Voilà en substance la position de la CGT concernant l’activité prostitutionnelle. Cette position est historiquement celle portée par la gauche française qui soutiendra dans sa grande majorité la campagne de Joséphine Butler pionnière de la lutte abolitionniste à la fin du XIXe siècle.

Le Parti Communiste a lui aussi affirmé maintes fois son positionnement abolitionniste et s’est prononcé en faveur de la pénalisation des clients. Du côté de Marx, la prostitution est une activité qui n’ouvre pas sur une contradiction porteuse d’émancipation comme c’est le cas pour l’ouvrier mais une activité seulement destructrice de l’individu.

Alors que le nombre de personnes se trouvant sous le seuil de pauvreté ne cesse d’augmenter dans ce pays, les médias de masse ne cessent de faire la promotion de la prostitution. Ils recourent au vocabulaire de la « travailleuse du sexe » et soutiennent que la prostitution serait un « travail comme un autre » en donnant régulièrement la parole au STRASS.

Or, ce « syndicat » est en réalité une association Loi 1901. Il est signataire de la charte du GLOBAL network of sexwork project (NSWP) lobby mondial en faveur du système prostitutionnel. La charte du NSWP prévoit d’inclure à la fois les femmes prostituées, les « intermédiaires » et les « managers » (autrement dit des proxénètes) sous le vocable de « travailleurs du sexe ».

Cela s’appelle une corporation. Comme le rappelle la CGT, un syndicat doit faire preuve d’une totale indépendance à l’égard de l’employeur. Ce n’est manifestement pas le cas du STRASS puisque ses principales revendications portent sur « la dépénalisation du proxénétisme et le refus de pénaliser les clients. Autrement dit, garantir et préserver la liberté pleine et entière d’exploiter !» soulignent Sophie Binet et Sabine Reynosa de la CGT.

Le STRASS tout comme Médecins du Monde France (contrairement à Médecin du Monde Espagne qui se bat pour l’abolition de la prostitution) ont saisi le Conseil Constitutionnel en janvier 2019 pour demander la suppression du délit « d’achat d’un acte sexuel sur les enfants, les personnes handicapées, les femmes enceintes et les personnes vulnérables », arguant que ces catégories de personnes pouvaient elles aussi « consentir ».

Leur argumentaire juridique consiste à soutenir que « pénaliser le client » porterait gravement atteinte « à la liberté individuelle, la liberté contractuelle et la liberté d’entreprendre » ! Discours classique de l’idéologie libérale qui fait abstraction de l’atteinte à la dignité des personnes prostituées et ne dit rien des violences qu’elles subissent au quotidien.

Rappelons que 80 % des personnes qui « consentent » à subir des pénétrations sexuelles non désirées sont des personnes étrangères et que 90 % sont des femmes. L’âge moyen d’entrée dans la prostitution est de 14 ans et leur espérance de vie moyenne est 34 ans !

La prostitution est une domination de classe profondément misogyne, raciste et LGBTphobe. C’est aussi un système largement pédocriminel (enfants et adolescents étant source de plus de profit). En outre, les corporations comme le Strass veulent revenir à une conception archaïque du viol, en refusant de considérer qu’une pénétration obtenue sous la contrainte de l’argent du « client » prostitueur ou d’un proxénète soit un viol.

Pourtant l’immense majorité des viols sont commis sans violence, par le biais de stratagèmes, de rapport de force morale et de sidération psychique. Les mêmes mécanismes qui rendent possible la soumission des personnes victimes de prostitution. Ainsi sous couvert de défendre des personnes prostituées, ces corporations sont des chevaux de Troie réactionnaires, gouvernés par un projet ultra libéral et antiféministe visant à décriminaliser le viol sous contrainte morale pour permettre la régulation des rapports sexuels sous l’égide d’un marché capitaliste. Cela représenterait un recul civilisationnel considérable.

Premiers signataires: Benoît Martin, secrétaire général de l’union départementale CGT Paris; Nathalie Arthaud, porte-parole de Lune ouvrière; Laurence Cohen, sénatrice PCF; Hélène Bidard, responsable de la commission féminisme du PCF; Charlotte Pommier, Parti de gauche; Amor Bella, rédacteur en chef de la revue Progressistes; Stéphanie Roza, chargée de recherche (CNRS/ENS Lyon); Michel Étievent, historien; René Granmont, directeur-gérant du Travailleur catalan; Jean-Michel Galono, professeur de philosophie, syndicaliste et membre de la rédaction du Travailleur catalan; Lise Bouvet, philosophe et traductrice féministe; Florian Galli, agrégé de philosophie; Suzy Rojtman, Collectif national pour les droits des femmes: Claire Charlès, présidente des Effronté-es; Céline Piques, porte-parole d’Osez le féminisme, ; Nelly Martin, Marche mondiale des femmes; Anne Godard, membre de la direction nationale de Femmes solidaires: Daria Khovanka, survivante de la prostitution et militante abolitionniste; Mourad Aliaza, survivant de la prostitution ; Rosen Hicher, survivante de la prostitution. »

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Société

L’Assemblée nationale fait de l’enfant une marchandise en adoptant (de nouveau) la «PMA pour toutes»

La « PMA pour toutes », c’est le capitalisme triomphant tellement qu’il en arrive à faire de l’enfant une marchandise. Pire, le capitalisme fera payer cela à la collectivité, en faisant rembourser cet acte de consommation par la sécurité sociale.

La Procréation médicalement assistée (PMA) est une technique permettant aux couples ayant un problème de santé d’y remédier. On peut être contre éventuellement, mais il s’agit en tout cas de médecine et c’est pour cela que la sécurité sociale est concernée.

Tel n’est pas le cas avec l’élargissement le la PMA, votée pour la seconde fois par l’Assemblée nationale mercredi 29 juillet 2020. Il s’agit cette fois de consommation d’enfant.

Une femme ne peut pas avoir d’enfant seule, non pas en raison d’une maladie ou d’un problème de santé, mais pour des raisons biologiques, que l’on apprend aux enfants au collège. La PMA n’y change rien puisque dans tous les cas, il y a la fécondation de l’ovule d’une femme par un spermatozoïde produit par un homme.

L’article 1 de la loi de bioéthique élargissant l’accès à la PMA ne change rien à la réalité des femmes, car elles ne peuvent toujours pas avoir un enfant sans hommes. Cependant, il détourne une technique de sa finalité médicale en la mettant à disposition d’une consommatrice à qui l’on vend le sperme d’un homme ainsi que la technique pour la féconder.

L’article du projet de loi voté en seconde lecture par l’Assemblée nationale est très vicieux dans sa formulation. Il est parlé de « couple » et de « projet parental », avec l’idée de mettre les femmes seules ou en couple de deux femmes sur le même plan qu’un couple formé d’un homme et d’une femme ayant un problème sanitaire empêchant la fécondation.

Il est ainsi dit :

« L’assistance médicale à la procréation est destinée à répondre à un projet parental. Tout couple formé d’un homme et d’une femme ou de deux femmes ou toute femme non mariée ont accès à l’assistance médicale à la procréation […]. »

Cela est une énorme escroquerie sur le plan intellectuel, car il s’agit de deux choses tout à fait différentes ; les députés se couvrent de honte en inscrivant une telle aberration dans la loi française (ils n’étaient d’ailleurs que 66 à voter pour cette loi, 27 contre et 3 abstentions). Dans le premier cas, on a un acte naturel d’accouplement qui est aidé par la médecine. Dans le second cas, il y a un mensonge légal consistant à prétendre qu’il puisse y avoir un enfant sans père.

Parler de « projet parental » pour une femme seule ou un couple de deux femmes, c’est effectivement le mensonge d’un enfant sans père. C’est dénaturer un mot, en lui ôtant tout rapport avec la réalité biologique.

La parentalité, en ce qui concerne la procréation, c’est le fait pour un enfant d’avoir un père et une mère, et inversement c’est le fait pour un homme et une femme d’être parents d’un enfant. Point. Un « projet parental » pour une femme seule ou pour un couple de femme, cela n’existe pas, c’est impossible, c’est un non-sens.

Ce qui existe par contre, c’est la consommation d’enfant et c’est uniquement de cela qu’il s’agit avec « l’extension » de la PMA aux femmes seules et aux couples de deux femmes. Il est reconnu à celles-ci le « droit » de se voir payer par la collectivité (avec la sécurité sociale) l’achat du sperme d’un homme et de tout le processus d’insémination, en vue d’avoir un enfant. L’enfant n’est plus qu’une marchandise auquel on aurait droit.

Cette marchandisation des enfants va aller de plus en plus loin, car les gens défendant de telles choses sont de véritables barbares. Déjà, il a été voté (et refusé heureusement) la possibilité pour une femme d’être fécondé par le sperme de son compagnon… décédé. Certains ont même proposé l’élargissement la PMA aux transgenres (des femmes se prétendant « homme »).

Il y a également eu la tentative d’autoriser la « Ropa », c’est-à-dire le fait pour une femme de se voir implanter l’embryon conçu avec les ovocytes de sa compagne, grâce au spermatozoïde d’un homme.

C’est là une porte ouverte, très grande ouverte même, à la GPA, la gestation pour autrui. La « Ropa » fut rejetée heureusement, à 78 voix contre 31. Mais le sujet est sur la table et le capitalisme va maintenant pousser très fort en ce sens, au nom du droit à la consommation.

Tout le monde sait d’ailleurs très bien comment cela va se passer. L’article 1 du projet de loi de bioéthique a tout prévu, car il est précisé :

« Cet accès ne peut faire l’objet d’aucune différence de traitement, notamment au regard du statut matrimonial ou de l’orientation sexuelle des demandeurs. »

Il sera donc parlé de discrimination pour les couples d’hommes homosexuels dans leur « projet parental », et cela mènera inévitablement à la GPA. De toutes façons, la GPA existe déjà en France, car le Droit est torpillé par des grands bourgeois y ayant recours à l’étranger puis l’imposant dans le pays.

Les rapports marchands sont plus importants que les lois dans un pays capitaliste comme la France. En fait, les lois sont façonnés en fonction de ces rapports capitalistes eux-mêmes. C’est contre cela qu’est la Gauche, qui veut un ordre nouveau pour que le Droit triomphe vraiment, et donc sur une base populaire.

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Décès de Jacqueline Sauvage, au cœur d’une affaire anti-Droit

La vague populiste autour de Jacqueline Sauvage a été terrible ; le Droit a véritablement vacillé, dans son principe même, devant une fantasmagorie.

François Hollande, qui avait gracié Jacqueline Sauvage à un moment, a révélé dans une interview à France Bleu quel était le fond de l’affaire, pour ceux ne l’ayant pas compris. Il dit ainsi que :

« C’était une décision difficile parce que deux cours d’assises l’avaient condamnée à 10 ans de réclusion. Je n’étais pas favorable, en principe, à la grâce car ce n’est pas au président de rendre la justice.

Donc j’étais devant le dilemme suivant : soit de confirmer les décisions de justice soit de tenir compte d’une situation certes personnelle mais qui était aussi symbolique des violences faites aux femmes. »

L’ancien président de la république explique ainsi qu’il a accordé la grâce en cédant à une campagne faisant de Jacqueline Sauvage un « symbole ». Il a été populiste et a suivi une vague elle-même populiste. On n’est pas dans le réel, mais dans l’imaginaire symbolique.

Jacqueline Sauvage, en effet, n’a pas tué en se défendant, mais a commis un meurtre avec préméditation. Elle, qui était capable d’aller menacer une maîtresse de son mari avec un fusil de chasse, n’avait jamais dénoncé les prétendues violences de son mari. Il n’y a aucun témoin de ces 47 années de violences conjugales.

Il n’y a pas non plus de preuves des attouchements et viols censés avoir été commis par le père sur ses filles. Il y a bien sûr des situations qui sont terribles, délicates, compliquées, mais les procès ont justement cherché à démêler le fil. Et ils ont constaté que toutes les accusations ne sont apparues qu’avec le premier procès, pour justifier Jacqueline Sauvage.

Cela semblait une construction a posteriori et on parle là d’une étude dans un cadre juridique, qui cherche à cerner les faits. Et à moins de considérer de manière absurde les procès comme des lieux où l’on cherche à tout prix à condamner les femmes qui se défendent, il faut voir la chose en face : l’affaire Jacqueline Sauvage est une construction.

Une construction qui dessert la cause des femmes utilisant avec légitimité la violence pour se défendre, car elle démantèle le principe même du droit.

Des féministes en quête de reconnaissance et les médias ont en effet accepter le discours de Jacqueline Sauvage. Le Droit a été emporté par cette campagne d’intoxication. L’avocat Régis de Castelnau, historiquement de Gauche, parle avec justesse de ce :

« mécanisme particulier qui voit des culpabilités reconnues et sanctionnées par la justice faire l’objet d’une contestation exclusivement dans le champ médiatique où une opinion publique chauffée à blanc prend le parti du condamné sur la base d’un récit et d’une vérité aux antipodes de ceux élaborés par une procédure régulière et contradictoire. »

Dans un article publié justement après le décès de Jacqueline Sauvage, Disparition de Jacqueline Sauvage : prospérité du mensonge, il rappelle que :

« Absolument TOUTE LA PRESSE nous la décrit comme une victime pendant des dizaines d’années d’un mari violent et l’ayant tué pour cela. Jusqu’à en faire « un symbole des violences conjugales ». Pas un scribouillard pour sauver l’honneur

Cette présentation est FAUSSE. LA VÉRITÉ est que Jacqueline Sauvage n’a pas été victime des violences d’un mari qu’elle a de sang froid abattu de trois balles dans le dos. Une instruction judiciaire très complète, et deux décisions de cour d’assises l’ont irréfutablement établi. »

Voici la liste des articles qu’il a fait ce sujet et qui sont incontournables pour qui s’intéresse à cette affaire :

Chapitre 1 : AFFAIRE SAUVAGE : LE CULTE DES COUPABLES INNOCENTS.

01/02/2016  https://www.vududroit.com/2016/02/affaire-sauvage-le-culte-des-coupables-innocents/

Chapitre 2 : AFFAIRE SAUVAGE: LE MÉPRIS DE LA JUSTICE

12/08/2016 https://www.vududroit.com/2016/08/1414/

Chapitre 3 : GRÂCE SAUVAGE : HOLLANDE A UN DON

28/12/2016   https://www.vududroit.com/2016/12/grace-sauvage-hollande-a-un-don/

chapitre 4 : JACQUELINE SAUVAGE: PAYSAGE APRÈS LA BATAILLE

02/01/2017 https://www.vududroit.com/2017/01/jacqueline-sauvage-paysage-apres-la-bataille/

chapitre 5 : NE PAS CONFONDRE JUSTICE ET FÉMINISME.

30/01/2017 https://www.vududroit.com/2016/01/ne-pas-confondre-justice-et-feminisme/

chapitre 6 : TÉLÉFILM SAUVAGE SUR TF1 : AUTOPSIE D’UNE IMPOSTURE

29/09/2018 https://www.vududroit.com/2018/09/telefilm-sauvage-tf1-autopsie-dune-imposture/

Il est fort dommage que Régis de Castelnau, somme toute, ait tendance à considérer que face à tout cela, comme dans l’affaire Traoré, la Gauche ferait bien d’être la vraie Droite. Il est assez exemplaire de gens de Gauche ne croyant plus en l’issue victorieuse de la lutte des classes, mais reconnaissant la lutte des classes, et cherchant ainsi en réponse un État fort, faisant du libéralisme le seul ennemi.

C’est là ne pas saisir que le Droit vacille parce que le capitalisme est tellement corrompu que sa société se ratatine. C’est la fin d’une époque. Il n’est plus possible de « régénérer » le Droit dans un tel cadre, il faut le faire porter par la peuple lui-même. C’est la sortie par en haut et l’élévation du Droit au niveau de la société elle-même.

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Justice pour Axelle Dorier

La mort d’Axelle Dorier le week-end du 20 juillet 2020 a suscité de nouveau une forte vague d’indignation et d’horreur. Encore une fois, des anti-sociaux ont tué. Et encore une fois, le silence de la Gauche est révoltant : elle aurait pu comprendre son erreur suite aux morts de Mélanie Lemée et de Philippe Monguillot le week-end du 4 juillet. C’est une grave faute morale.

Allégories de la Justice et de la paix - Corrado Giaquinto

De ce que l’on sait aujourd’hui, Axelle Dorier fêtait son anniversaire avec des amis dans un parc lyonnais lorsque trois voitures sont arrivées. La première renverse le chien d’une des personne sur place. Le ton monte, les amis d’Axelle Dorier appellent la police.

Afin d’empêcher les coupables de s’enfuir, Axelle Dorier s’interpose et bloque le passage au véhicule qui a renversé le chien et en même temps aux deux autres l’accompagnant.

Le conducteur d’une des deux autres voitures, voyant qu’il est coincé, décide de forcer le passage et renverse Axelle Dorier. Il accélère et la traîne sur 800 mètres. La voiture s’enfuit et laisse derrière elle le corps mort d’Axelle Dorier, démembrée. Les coupables se rendront au commissariat de police quelques heures plus tard et affirmeront qu’ils ne savaient pas qu’ils l’avaient traînée.

On apprendra rapidement que le meurtrier roulait sans permis.

Nous avons donc un jeune homme qui conduit en toute illégalité, n’hésite pas à renverser une jeune femme qui le dérange et la traîne sous sa voiture pendant 800 mètres avant de prendre la fuite. Cet homme est littéralement un barbare pour qui la vie est un mot vide ; seul compte son intérêt propre et immédiat : une personne me bloque le passage ? Je l’écrase. Une telle logique est glaçante.

Ce jeune homme a été, semble-t-il, pris a parti parce qu’il était avec les femmes qui ont renversé le chien d’une des personnes présentes à la soirée d’anniversaire d’Axelle Dorier. Au lieu d’essayer de calmer la situation et de faire comprendre à ses amies qu’elles sont coupables et qu’elles devront répondre de leurs actes, il préfère la démonstration de force.

Une personne qui a donc empêché des coupables de partir et de se défiler, une personne qui s’est comportée comme une personne civilisée a donc été tuée de manière barbare. Une aide-soignante, au service des autres, morte trois semaines à peine après Mélanie Lemée et Philippe Monguillot. Et encore une fois le même schéma : une femme du peuple tuée par un anti-social.

Très peu d’informations sur le chien

L’origine de l’altercation entre les deux groupes est donc un chien. Certains affirment qu’il est mort, d’autres ne donnent pas davantage d’informations. C’est un gros problème : sa vie ne compte pas, comme s’il n’était qu’un élément du décor. C’est une position qui n’est pas acceptable moralement et qui est encore plus dérangeante quand on sait qu’Axelle Dorier s’est justement interposée pour empêcher les jeunes femmes qui l’ont renversé de s’enfuir.

Elle a cherché à ce que la justice soit faite.

La civilisation doit reprendre ses droits

Combien de temps les masses françaises vont-elles encore tenir face à ces drames ? Combien de marches blanches ? Combien de familles détruites, de proches, de frères, de sœurs, de parents ravagés par la perte d’un des leurs ?

La Gauche devrait être en première ligne face à ces expressions de la décadence pure de la société. Elle devrait porter un ordre nouveau, un ordre socialiste. Au lieu de cela, la Gauche française est détruite par l’opportunisme et le libéralisme.

Quatre mois après avoir appelé à applaudir le personnel soignant, la Gauche reste silencieuse face à la mort d’une jeune aide-soignante. Après avoir fustigé le gouvernement sur les conditions de travail du personnel soignant, la Gauche est incapable de dénoncer la mort d’une aide-soignante. Elle est incapable de dénoncer un acte de barbarie sans nom.

Si la Gauche n’avait pas pratiquement coupé tous ses liens avec le mouvement ouvrier, elle aurait réagi avec fermeté : un tel niveau de barbarie ne peut être toléré. Pire : une prolétaire sauvagement tuée par anti-social complet, jamais un mouvement ouvrier fort et digne de ce nom n’aurait laissé passer ça !

La Gauche entre silence et réactions abjectes

En attendant, le Parti Socialiste et ses principales figures continuent leur communication autour du lancement de leurs poadcast sur les principales plateformes de streaming, ou du « rdv de la gauche d’après ». Et au silence assourdissant de cette Gauche fait face les réactions immondes des populistes comme Bastien Lachaud :

« La fachosphère crie à la ‘racaille’, surfe sur les drames pour exciter la haine, le racisme. Mais elle ne dit pas un mot sur ceux qui détruisent vraiment la France: nous #OnVeutLesNoms de l’oligarchie qui détruit l’État, des fraudeurs du fisc, des multinationales qui délocalisent »

Donc ne parlons pas de la mort d’Axelle Dorier parce que… l’extrême droite le fait ? Cette personne prétend dénoncer les récupérations racistes de l’extrême droite tout en récupérant cette mort à son tour pour donner dans le populisme anti-oligarchie ? Au moins les militants d’extrême droite font preuve d’un peu plus de dignité : ils donnent le nom de la victime.

Ils le font parce qu’ils savent que le peuple veut la Justice et ils cherchent à dévier cette volonté de Justice.

La Gauche historique doit se reconstituer et lever le drapeau de la civilisation. Pour qu’aucune famille ne pleure comme celles de Mélanie Lemée, Philippe Monguillot et Axelle Dorier. La vie doit l’emporter, les démons doivent tomber. Il doit y avoir justice pour Axelle Dorier !

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Covid-19: une campagne britannique contre le surpoids

Le gouvernement du Royaume-Uni a présenté ce lundi 27 juillet 2020 une grande campagne contre le surpoids et l’obésité, facteur de risque important dans le cadre du covid-19. C’est un événement majeur pour la société britannique, montrant à quel point la crise sanitaire en cours bouleverse profondément le monde.

Le covid-19 n’est pas simplement une maladie de plus, relevant d’une sorte de fatalité naturelle. C’est le produit de tout un système et du mode de vie allant avec. L’alimentation de mauvaise qualité responsable du surpoids relève directement de ce mode de vie conforme au capitalisme… et favorable à l’expression de formes sévères du covid-19.

Cela avait été un phénomène flagrant au plus fort de la crise sanitaire : les personnes en réanimation étaient essentiellement des gens en surpoids (hormis d’autres types de maladie ou bien la fragilité inhérente à la vieillesse).

En France, cette information est au fond très peu connue, car le sujet du surpoids et de la mauvaise alimentation est relativement taboue. Ce n’est pas le cas aux Royaume-Uni, pour des raisons culturelles.

Comme aux États-Unis, il y a un paradoxe énorme dans le pays : dans les centre-villes, et surtout à Londres, on peut manger pratiquement la nourriture la plus saine du monde, quasiment à tous les coins de rue, pour pas cher et souvent sans viande. Pour les classes populaires vivant en dehors par contre, l’alimentation est d’une qualité pitoyable, provoquant un surpoids généralisé, qui engendre une épidémie massive d’obésité à des degrés particulièrement alarmants.

À peine entrés dans l’adolescence, ce sont déjà un enfant sur trois qui sont en surpoids ou carrément obèses dans le pays. En ce qui concerne les adultes, les chiffres sont dramatiques : 63% ne sont pas dans une situation saine vis-à-vis de leur poids et 28% sont carrément obèses.

Alors que la crise du covid-19 n’en finit plus, le sujet est donc particulièrement brûlant dans le pays. L’agence sanitaire a publié samedi 25 juillet 2020 une étude affirmant que les obèses ont 40 % de risques supplémentaires de mourir de la maladie.

Une grande campagne « better health » (meilleur santé)  a donc été lancée et elle est radicale.

Toute publicité pour la malbouffe est interdite (y compris sur internet) avant 21h pour préserver les enfants, le nombre de calories des repas (qui n’est pas forcément un bon indicateur par ailleurs) doit être rendu public pour toutes les grandes enseignes de restauration, les supermarchés n’ont plus le droit de faire des promotions sur aliments considérés comme de mauvaise qualité. Autrement dit, il est dorénavant interdit de présenter des friandises ou des sodas devant les caisses au supermarché.

C’est un changement extrêmement profond, qui en dit très long sur la catastrophe sanitaire en cours, d’autant plus que la mesure est prise par un gouvernement censé être favorable avant tout au business. Rien que pour les friandises aux caisses, il faut bien voir que cela change drastiquement l’organisation de nombreux magasins où l’on fait pour ainsi dire la queue à la caisse au milieu d’un rayon friandises…

En arrière-plan, il y a la situation personnelle du premier ministre, en soins intensifs après avoir été touché par le covid-19, qui impute régulièrement son hospitalisation à son surpoids. Il a failli mourir (après avoir relativisé honteusement la pandémie pendant des semaines) et cela a provoqué un électrochoc dans le pays.

En 2019 encore, Boris Johnson avait affirmé qu’il reviendrait sur la taxe « boissons sucrées » d’avril 2018. En juillet 2020 finalement, son gouvernement a mis en place un plan massif estimé à 10 millions de livres sterling pour lutter contre le surpoids et la mauvaise nourriture. Le symbole est très fort.

Cela n’a rien d’anecdotique, cela prouve à quel point le monde n’est plus le même, à quel point la situation a changé dans tous les domaines, en profondeur, augurant des bouleversements sociaux-culturels majeurs dans les temps à venir.

L’obésité et le surpoids dans les classes populaires sont une horreur du 20e siècle, produites par un capitalisme soumettant chaque moment de la vie aux profits des grandes entreprises. Mais la vie se révolte, et elle est de plus antagonique avec le capitalisme. Le capitalisme lui-même le constate, mais il ne peut pas se rebeller contre lui-même…

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PMA: Une étape de plus de l’assaut du capitalisme dans la vie humaine

Entre lundi et vendredi soir, l’assemblée nationale doit examiner le projet de loi bioéthique en deuxième lecture. La promulgation de la « PMA pour toutes » est déjà acquise tant il y a une absence de débat démocratique sur le sujet. Le problème c’est que celle-ci n’est vue qu’à travers le prisme des droits homosexuels, alors qu’il s’agit de l’élargissement du capitalisme sur la vie humaine.

Que ce texte soit étudié juste avant les vacances d’été de l’Assemblée Nationale est déjà scandaleux, d’autant plus qu’avec le COVID-19 il n’y avait pas particulièrement de temps-mort. Il y a donc vraiment une volonté de faire vite.

Le débat au sein des députés fait l’erreur de se polariser presque uniquement sur la question LGBT, avec des pro-droits individuels et des anti « famille sans père ». Cette faiblesse des arguments et l’étroitesse du champ de vision est au bénéfice des très grandes entreprises en cours de formation de l’industrie de la procréation.

Les femmes françaises sont un marché à prendre et elles sont déjà une grande part de la clientèle des cliniques espagnoles (pays européen leader du marché mondial, avec le consortium ibéro-américain IVI-RMANJ). Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas en majorité des lesbiennes, mais des femmes seules.

Du point de vue du capitalisme, il n’est alors plus du tout question d’une « inclusion » des lesbiennes à la parentalité mais de savoir comment toucher le plus de femmes possible, y compris hétérosexuelles, y compris en couple, y compris fertiles.

Le plus gros blocage dans la progression de ce marché, c’est cette loi bioéthique qui réserve la PMA aux couples hétérosexuels stériles, un processus bien trop médicalisé pour le capitalisme conquérant, ne permettant pas d’être assez consommateur.

L’idéal du marché, c’est ce qui est entrain de se mettre en place dans de nombreux États aux États-unis avec une multiplication des arguments commerciaux de la PMA. Cela va actuellement jusqu’au choix du sexe de l’enfant, le choix de la couleur des yeux étant déjà possible techniquement, mais pas encore proposé. La clientèle de la PMA se renforce des couples hétérosexuels, car il y a un petit quelque chose en plus qui ne peut pas être maîtrisé par voie naturelle.

On est bien évidemment en plein dans la question de l’eugénisme et de la marchandisation du vivant. Car dans le marché de la procréation, il ne faut pas se mentir, la marchandise c’est l’enfant.

Un des enjeux de cette deuxième lecture, avec entre autre l’absurde remboursement par la sécurité sociale, est l’opposition du sénat à l’autoconservation des ovocytes. C’est un élément capital pour la clientèle « femme seule », avec en arrière-plan une maîtrise de la grossesse face à la baisse de fécondité liée à l’âge.

La libéralisation de la procréation va en effet dans le sens du « féminisme » bourgeois pour qui l’idéal d’émancipation sont des femmes entrepreneuses, PDG de grands groupes, des femmes capitalistes autocentrées qui restent célibataires pour leur carrière, profitent de relations sans lendemain et reculent l’âge de leur première grossesse.

Les « GAFAs » comme Google ou Facebook ont même mis en place au sein de leur entreprise des couvertures santé spéciales pour leurs employées féminines, prenant en charge la conservation de leurs ovocytes, leurs PMA et même le diagnostic préimplantatoire qui permet de choisir l’embryon idéal. Dans la bourgeoisie moderniste, cela passe pour le nec plus ultra du progressisme.

Nous voyons donc là qu’il y a une avancée tout à fait conforme à l’assaut du capitalisme toujours plus profond dans la vie mais toujours plus loin des aspirations populaires.

Le débat aurait dû capter ces aspirations, cela aurait été le rôle de la Gauche, mais la fausse gauche qui occupe l’espace politique ne fait qu’accompagner le libéralisme et céder du terrain à l’extrême-droite.

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L’essor du CBD en France: un pas de plus vers la légalisation du cannabis

Depuis une petite phrase du ministère de la santé en novembre 2017, les magasins de vente de cannabidiol (CBD) ont explosé en France. Cela n’est pas un signe positif de l’époque. Derrière la profusion des magasins de vente de produits et de fleurs de CBD, molécule dérivée du cannabis, il y a la banalisation générale des drogues, la fuite en avant, la passivité intellectuelle…

Fin novembre 2017, le ministère de la santé affirmait que le CBD comme liquide de cigarette électronique était autorisé grâce à une « dérogation » à la législation. Il n’en fallait pas moins pour que les vendeurs de CBD s’engouffrent dans la brèche, sans que l’on sache si cette dérogation existe vraiment.

Résultat depuis 2018, les « shops » de CBD ont explosé partout en France et malgré de nombreuses perquisitions et gardes à vue, le commerce du chanvre « bien-être » continue de se développer. Cela a même permis au secteur de fonder un syndicat cette même année, le syndicat professionnel du chanvre (SPC), qui mène un travail d’assistance juridique auprès des entreprises incriminées et de lobbying auprès des parlementaires.

C’est que le secteur peut compter sur un flou juridique. Si les dispositions européennes autorisent la distribution des fleurs de chanvre à condition qu’elles contiennent moins de 0,2 % de tétrahydrocannabinol (THC), molécule psychotrope du cannabis, la législation française interdit strictement la vente des fleurs. Elle n’autorise l’utilisation des graines et des fibres qu’à la condition que la plante contiennent moins de 0,2 % de THC, et donc que les produits dérivés de la plante soit quant à eux sans aucune trace de cette substance psychotrope.

C’est dire qu’au point de vue strictement de la loi, la majorité des magasins de CBD en France sont en infraction, mais la disposition européenne leur garantie un espace de développement. D’ailleurs, c’est pour aligner la législation française sur celle européenne qu’une commission parlementaire d’information sur l’usage du cannabis est actuellement en cours au parlement.

Et vue le travail souterrain opéré par le lobby du CBD et les tribunes pro-légalisation du cannabis ces dernières années, il ne fait nul doute que les « shops » de CBD vont être autorisés par la loi dans peu de temps.

Mais alors, que cela change-t-il puisque les magasins existent déjà ? Cela fait tout bonnement sauter un verrou culturel et ce n’est pas rien. Pour l’instant, les dirigeants de magasins avancent à petit pas. Ils posent des jalons recevables par l’opinion publique. Le CBD, présenté comme une molécule de bien-être qui aiderait à se relaxer, à se détendre, passe beaucoup mieux que celui frontal de la légalisation totale du cannabis.

Mais à terme comment ne pas penser que le soit-disant inoffensif « CBD bien-être » n’entraîne pas la capitulation de l’opinion publique envers le cannabis ? Car derrière le « CBD bien-être », il y a tout de suite le cannabis thérapeutique, qui d’ailleurs forme une des principales revendications du syndicat du chanvre. Au Canada, au cannabis thérapeutique autorisé en 2016 a succédé dès 2018, la légalisation du cannabis récréatif.

Et comment peut-il en être autrement dans une société où les choses évoluent par la liberté du marché, sans aucun débat démocratique à la base ? A ce niveau, ce qui va se passer est simple. Les « shops » de CBD vont avoir un cadre légal et pouvoir diffuser encore plus librement des produits aux couleurs « fun », tournés vers les jeunes et stimulant l’imaginaire du fumeur de joint.

Comment ne pas penser à la mère de famille qui va passer devant un de ses « shops » et dont le fils va lui faire remarquer que le cannabis est légal en France ? Comment faire la différence entre le cannabis avec ou sans thc ? Les deux ont la même apparence, les deux ont la même odeur, les deux sont fumés de la même manière ! Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à regarder quelques « produits » vendus dans des commerces actuels de CBD :

C’est de cette manière que, sur fond d’un laisser-aller généralisé, nous allons vivre dans les prochaines années la lente imposition du cannabis par la libéralisation commerciale, ce qui relève de tout sauf d’un débat démocratique et populaire. A moins que la brutalité de la crise économique soit l’électrochoc dans la classe ouvrière lui permettant de balayer les prétentions des semeurs d’illusions anti-luttes des classes…