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Raquel Garrido et ses sous-entendus antisémites

Raquel Garrido est une cadre de la France Insoumise particulièrement agressive à l’égard de la Gauche, qu’elle veut ouvertement liquider au nom du populisme. Elle est revenue récemment, pour se justifier à sa manière, sur une provocation à propos du traitement favorisant selon elle les Juifs face aux musulmans. Ces propos ont été tenus la même semaine où se tenait la commémoration de la tuerie antisémite de l’Hyper Casher par un islamiste jihadiste, et devant un cadre du RN qui a pu tranquillement la qualifier d’antisémite.

Raquel Garrido incarne jusqu’à l’excès une figure beauf se pensant moderne, avec un style pseudo-populaire qui prétend ringardiser l’héritage de la Gauche et de ses luttes dans notre pays. En toute logique, elle participe régulièrement à l’émission « Touche pas à mon Poste » de l’animateur Cyril Hanouna, bastion de la démagogie populiste dans le paysage audiovisuel de la France. De son point de vue, cela permettrait d’y apporter « la voix » de ce qu’elle représente, c’est-à-dire qu’elle espère par ses interventions parvenir à faire gagner une surface à son mouvement, la France Insoumise, ou du moins à élargir celle-ci.

Ces interventions, dans un tel cadre, ont à chaque fois quelque chose d’outrancier et de ridicule. Outrancier car surjoué, dramatisé, vulgaire même pour tout dire. Et ridicule, car cela ne peut au mieux que constituer de la punch-line à twitter et parce que la plupart du temps, cela se termine dans les vociférations et les disputes dans lesquelles on ne peut plus même suivre où elle voulait en venir.

Mais au fond, elle n’a pas l’air de bien le savoir elle-même. Au moins une chose toutefois qu’il y a de lisible et de clair, car cela elle l’assume franchement, c’est sa haine et son mépris de la Gauche et de ses valeurs.

Le 9 janvier dernier elle a ainsi tenu au cours de l’émission un propos flirtant ouvertement avec un antisémitisme élémentaire. Pour situer, cela arrive lors d’une question sur le port du voile par les adultes accompagnantes lors des sorties scolaires. Une des autres chroniqueuses interpellait Yacine Bellatar, qui était invité, pour savoir s’il aurait eu la même indignation que celle qu’il manifestait en faveur du voile, s’il avait été question du port de la kippa.

La question posée étant : « s’il (Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation nationale) avait dit pas de kippa, auriez-vous démissionné ? » et c’est alors que Raquel Garrido intervient pour affirmer : « s’il avait dit cela, il ne serait plus ministre ». Phrase qu’elle appuie et répète ensuite fermement.

Il faut bien comprendre que Raquel Garrido n’en est pas ici à son coup d’essai, que cela ne relève pas d’une forme de dérapage, ce qui serait déjà grave de toute façon. Depuis le mois de septembre, elle intervient régulièrement dans l’émission pour fustiger le CRIF, opposer le traitement que l’on réserverait aux musulmans par rapport à celui qu’on accorderait aux Juifs.

En un mot, elle affirme clairement qu’elle pense qu’une lutte de pouvoir devrait être menée face à l’influence communautaire des Juifs et de leurs organisations en France, car ces dernières auraient des positions de privilèges qui provoqueraient des injustices en particulier concernant les musulmans, et que cela devrait se faire précisément au nom de la laïcité.

Raquel Garrido voit donc des communautés, ou des lobbies même si elle refuse le terme, mais elle ne relie cela en rien au libéralisme. Elle ne voit pas de part sa position que l’atomisation même de la société est ce qui constitue le problème, et que les post-modernes considèrent précisément que la société devrait se résumer à des individus libres et déconnectés, sauf pour défendre telle ou telle dimension de leur existence. Pour les libéraux, il peut bien exister un « lobby juif » comme un « lobby islamiste » par exemple, dans le cadre d’une société pulvérisée et concurrentielle.

D’ailleurs, précisément, elle ne voit pas tellement de problème à cela. Ce qui la gène, c’est que des Juifs auraient des privilèges, de part la position et l’influence de leurs organisations. Prolongeant cela, elle refuse bien sûr de parler de l’antisémitisme, sinon pour dire qu’elle ne le serait pas. Elle pense ouvertement en revanche que le sujet serait de réduire l’influence des Juifs dans les médias et dans les sphères de l’État. Les islamistes et les nationaux-socialistes à la sauce Alain Soral ne disent pas autre chose.

On sort donc du cadre de la raison pour aller vers le soupçon délirant et complotiste visant les Juifs et leurs organisations, en réactivant ni plus ni moins que les fondamentaux de l’antisémitisme le plus convenu. C’est un trahison ni plus ni moins des principes et de l’histoire même de la Gauche.

Par conséquent, si la France Insoumise était une organisation de Gauche, Raquel Garrido aurait dû rendre des comptes et elle aurait été exclue. Mais la France Insoumise est une organisation populiste. Et sa lutte contre « l’oligarchie » et les « communautés », en contournant au maximum l’islamisme, ne peut que l’amener toujours plus à développer l’antisémitisme.

La semaine dernière, elle est donc revenue, accompagnée d’Alexis Corbière, son compagnon qui est aussi un cadre dirigeant de la FI, et qui a été élu député en 2017, pour revenir sur ses propos. Pas pour s’excuser ni même au moins clarifier sa pensée. Non. Pour mettre en accusation ses détracteurs de brandir à tout va « l’anathème » d’antisémitisme pour clore ainsi le débat. Il faut bien dire que l’on peut parler d’anathème pour l’antisémitisme. N’est-ce pas la moindre des choses ?

Ou bien faudrait-il faire comme si le nazisme, les persécutions ou le Génocide des Juifs européens n’avaient jamais existé ? Elle a même eu l’audace de dire, de hurler plutôt, que si Cyril Hanouna pensait qu’elle était antisémite, il devait la virer sur-le-champ, en reconnaissant que cela relève de l’inacceptable.

C’est bien ce qu’il aurait fallu faire. Et cela d’autant plus, comme s’il fallait encore en rajouter, que cette sortie, Raquel Garrido l’a faite en présence de Jean Messiha, un cadre dirigeant du RN qui était opposé ici non à Raquel Garrido, ce qui veut déjà tout dire, mais à Yacine Bellatar.

Jean Messiha représente la ligne anti-islamiste du RN et, étant d’origine égyptienne, il valide en outre le fait que le RN mette en avant non la question du racisme, mais celle du nationalisme. Yacine Bellatar, représentant ici le libéralisme post-moderne et ouvert aux islamistes, il n’y avait plus aucun espace pour une personne comme Raquel Garrido. Dans ce face à face, elle est littéralement écrasée par le nationalisme de Jean Messiha.

Dans le meilleur des cas, elle ne peut que soutenir le cosmopolitisme de Bellatar sur l’islamisme, alors même qu’elle se prétend anti-macronienne de manière radicale, dans le pire des cas, son populisme ne tient pas le coup face au nationalisme.

Elle aurait pu se taire au moins, mais elle a choisi une attaque, pour montrer en fait qu’elle était plus radicale que le nationalisme de Jean Messiha, sans être anti-islamiste, en saisissant une occasion d’opposer Juifs et musulmans, kippa et voile. Comment ne pas être affligé par un tel niveau ? On est là dans une attaque anti-populaire qui fait forcément bondir hors d’elle toute personne de gauche.

Jean Messiha n’a même pas eu besoin de réagir outre mesure, il l’a ouvertement taxé d’antisémitisme, élargissant l’attaque à l’ensemble de la FI. Et sur cela, ni Raquel Garrido, ni Alexis Corbière ne sont revenus. Mais que peuvent-ils opposer de toute façon à un RN qui les devance sur leur propre terrain ? Face au RN, le sol se dérobe sous leurs pieds.

Il faut bien voir ici l’urgence qu’il y a pour la Gauche à clairement rejeter les personnes comme Raquel Garrido et au-delà, toute démarche populiste. L’antisémitisme est une ligne rouge infranchissable pour la Gauche authentique.

Ce qu’on voit aussi, c’est qu’entre les assauts des post-modernes libéraux de tout bord et ceux des nationalistes, il n’y a pas d’espace pour un soi-disant « populisme de gauche », autrement qu’à être la « gauche » des nationalistes. Et on voit bien que la FI ne cesse de reculer ou d’être littéralement conquise par le RN dont elle contribue à paver la route.

Il faut être clair avec des personnes comme Raquel Garrido ou Alexis Corbière sur ce qu’est la Gauche et ses valeurs pour être en mesure de rompre avec le libéralisme et de faire face de manière conséquente au nationalisme. C’est une exigence historique de notre époque.

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Les pitoyables provocations entre Alexandre Benalla et Alexis Corbière

Alexandre Benalla était à la Fête l’Humanité ce samedi à un stand de MMA, un sport de combat dont toute compétition est interdite en France car très violent. Alors qu’il échange depuis quelques jours des invectives sur Twitter avec Alexis Corbière de La France insoumise, il a provoqué ce dernier en l’invitant à venir s’entraîner avec ses « potes » sur le stand, un combat étant plus ou moins sérieusement prévu entre-eux. C’est affligeant et en dit long sur la décadence des « élites » politiques du pays.

Pauvre France ! On ne peut que penser cela en voyant cet épisode de la vie politique française, qui n’a rien d’anecdotique. Car ces gens ne sont pas n’importe qui. Alexandre Benalla est un proche du Président de la République. Très proche même, au point qu’il ne l’a jamais lâché malgré ses affaires pour le moins compromettantes, et inversement. Alexis Corbière quant à lui, est un des principaux cadres du mouvement politique qui s’imaginait il y a encore quelques mois représenter l’opposition en France, en chipant la place du Rassemblement national (qui a lui-même failli, heureusement, à incarner l’opposition, en tous cas pour l’instant).

Leurs échanges sur Twitter sont lamentables, à coup de moqueries absolument ahurissantes pour des gens avec de telles responsabilités. L’humoriste Guillaume Meurice s’est moqué d’eux tellement c’est ridicule, en proposant un « octogone ». C’est une référence à ce que se disent les adolescents dans les cours de récréation, eux-mêmes en référence moqueuse aux accrochages entre les rappeurs Booba et Kaaris qui sont censés se battre dans un octogone suite à des chamailleries.

L’octogone est la cage qui sert de lieu de combat pour le MMA. C’est quelque-chose de très impressionnant où deux personnes s’empoignent violemment, bien plus violemment qu’à la boxe, en se jetant l’une-l’autre contre le grillage, en ayant le droit de s’étrangler et même de frapper leur adversaire quand il est au sol et soumis.

Ugo Bernalicis, autre cadre de la France insoumise, s’est cru malin en s’invitant dans la conversation. Il s’est proposé de « représenter » son « camarade » Alexis Corbière dans l’octogone, car « #OnTouchePasAuxCamarades ». Ce n’est pas tout. L’échange a continué, puis qu’Alexandre Benalla a accepté et a continué dans la surenchère de provocation moqueuse. Alexis Corbière est complètement parti en vrille en répondant ensuite à la manière beauf :

« Et en quoi étiez vous déguisé cette fois ci ? En chef indien ? En ouvrier du bâtiment ? En cow-boy ? En marin ? Comme vous avez deja fait le policier, vous pourriez faire tout le groupe YMCA »

C’est alors qu’Alexandre Benalla s’est filmé depuis la Fête de l’Humanité en invitant ses rivaux, trop content de pouvoir les provoquer directement.

On se demandera au passage ce qu’Alexandre Benalla pouvait bien faire à la fête de l’« Huma »… Le PCF ne représente-t-il à ce point plus rien pour être incapable d’empêcher la venue d’un tel personnage grossier, honni de la Gauche ? Le PCF était pourtant connu encore récemment pour ses « gros bras » qui lui permettaient d’assumer un certain style dure, « prolétarien », allant au moins en apparence au bout des choses et ne se laissant pas marcher sur les pieds. Alexandre Benalla au milieu de la fête de l’« Huma », c’est une humiliation incroyable pour le PCF, le marqueur de la fin de quelque-chose, indéniablement.

Il faut en dire de même de ce stand MMA, d’ailleurs. Cette activité, heureusement interdite malgré le fait que le gouvernement d’Emmanuel Macron pousse pour la légaliser, n’a rien à faire à une fête prétendant incarner la rentrée politico-culturelle de la Gauche. C’est une faillite complète sur le plan de la morale d’avoir un tel stand ici.

> Lire également : La ministre des Sports va légaliser les combats de MMA

La présence d’Alexandre Benalla à ce stand, très bien accueilli d’ailleurs par des gens qu’il présente comme ses « potes » et qui posent sur sa vidéo, en dit très long sur ce que représente culturellement le MMA. C’est absolument conforme à son style et ses valeurs, mais certainement pas au style et aux valeurs de la Gauche.

Alexis Corbière a répondu, avec une photo où on le voit entouré des « potes » d’Alexandre Benalla du stand de MMA. Il porte même le tee-shirt et explique qu’au stand, « personne ne connaît Benalla » ». Ils assument donc leur surenchère mutuelle, dans un spectacle minable, d’une stupidité sans nom.

Certaines personnes disent que c’est du niveau « cour de récréation ». Ce n’est pas vrai, car les enfants et les adolescents dans les cours de récréation n’en sont pas à ce niveau-là, ils sont beaucoup plus subtils et sincères dans leurs querelles. Alexandre Benalla et Alexis ne sont que deux membres d’une même « élites » complètement corrompue moralement, décadente culturellement, en dessous de tout sur le plan politique.

Ces gens se feront bientôt broyer très violemment par les classes populaires entrant dans l’histoire et assumant enfin de prendre en mains le cours des choses.

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Acte XXIV des gilets jaunes : échec d’une pseudo-convergence

Encore moins de monde, et ce malgré la présence de Jean-Luc Mélenchon et le forcing d’une partie de la CGT. Les beaux jours n’auront pas suffi à masquer la vacuité politique des gilets jaunes.

Ce 27 avril 2019 était socialement très important. En effet, les gilets jaunes tenaient leur traditionnelle initiative du samedi après l’intervention d’Emmanuel Macron pour exposer ses propositions de réforme devant le pays. Il y avait donc l’espace d’une réponse par la révolte aux dites propositions.

De plus, toute une partie de la CGT a fait un forcing énorme pour que le 27 avril il y ait une puissante manifestation parisienne, notamment la CGT Commerce et Services. L’objectif déclaré était de faire une démonstration de force qui convergerait avec les gilets jaunes.

On retrouve ici tout l’esprit syndicaliste révolutionnaire propre à la culture française, ce poison anti-politique dont, par ailleurs, les gilets jaunes sont une variante plus ou moins blanquiste. Et comme d’habitude cela fit un peu de bruit pour pratiquement rien. Les gilets jaunes, au nombre de 2600 à Paris, furent rejoints par un petit cortège CGT de 3500 personnes, pour une convergence derrière la bannière « Face à une attaque globale, riposte générale », le tout n’apportant rien car 0 + 0 = 0.

Futé politiquement, le secrétaire général de la confédération Philippe Martinez a soigneusement évité de se montrer. Furent par contre présents à cette faillite Amar Lagha de la CGT-Commerce, Jean-Luc Mélenchon, Adrien Quatennens et Alexis Corbière de La France Insoumise, Philippe Poutou et Olivier Besancenot du NPA.

Le reste des gilets jaunes avait imaginé un forcing d’un autre genre, avec une manifestation « internationale » à Strasbourg. Cela ne donna que la présence de 2000 personnes… Il faut dire que les Allemands ne connaissent pas la déliquescence politique de la France. Le SPD (social-démocrate) a 437 000 membres, les Verts 77 000, die Linke (la Gauche) 61 000. Même la CDU (le parti de la Droite) a 415 000 adhérents. En France, le parti politique avec le plus d’adhérents, c’est le PCF avec 80 000…

La démarche anti-politique va continuer malheureusement, car les gilets jaunes vont parasiter le premier mai. Leur faible nombre pour l’acte XXIV de cette farce a d’ailleurs été justifié de leur côté par le fait que le premier mai est censé être témoin d’une grande initiative de leur part. Les médias prévoient depuis de nombreux jours beaucoup de casse. Non contents de n’arriver à rien, les gilets jaunes comptent faire couler la Gauche avec eux…

Pourtant, ils avaient toutes leurs chances avec l’intervention d’Emmanuel Macron du 25 avril. Sa conférence de presse a été d’une rare nullité. Le grand débat avait été censé récupérer toutes les exigences de la population et ce qu’il en sort, ce sont quelques mesures techniques pour relever ceci, réorganiser cela. Ce sont des choses sans âme, sans profondeur.

Conscient de cela, Emmanuel Macron a d’ailleurs souligné l’importance des frontières et puisé dans les auteurs idéalistes. Dans l’allocution du 15 avril, non diffusée en raison de l’actualité dramatique que fut l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, il faisait référence à la philosophe Simone Weil parlant du « besoin de l’âme humaine ».

Il a cette fois cité Bernanos :

« Est-ce qu’on change jamais ? L’avenir le dira. Comme dit Bernanos, on a sa conscience pour soi. »

Pauvre Bernanos, dont l’exigence morale s’affirmant à travers une exigence spirituelle se voit dégradée à une posture machiavélique politicienne, ce qu’il abhorrait justement.

Emmanuel Macron a par ailleurs multiplié les pics traditionalistes, tout à fait dans l’esprit de son soutien total et absolu aux chasseurs. On a ainsi eu droit au propos suivant notamment :

« L’art d’être Français, c’est être à la fois enraciné et universel. »

Il va de soi que la prochaine étape, pas forcément portée par Emmanuel Macron, sera le fait d’abandonner le côté universel pour se cantonner à la dimension « enracinée ». Même si en attendant, Emmanuel Macron veut une France enracinée et universelle exactement comme le capitalisme français, à la fois national et acteur international.

Car cet « enracinement » ne porte rien de culturel, il est idéologique, comme en témoigne la nomination d’un très haut responsable militaire à la tête de l’organisation de « reconstruction » de Notre-Dame de Paris.

Le capitalisme se crispe toujours plus : Emmanuel Macron devait faire un sauvetage moderniste, avant l’éventuelle carte nationaliste. Et finalement, Emmanuel Macron compose déjà avec les valeurs du Fascisme dont l’ombre se profile toujours davantage…

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Raphaël Glucksmann : trottinette électrique et montre Cartier

Il ne parvient même pas à faire semblant de ne pas être un bobo : en allant à la rencontre d’un journaliste de la Tribune de Genève, Raphaël Glucksmann a multiplié les prouesses dans le ridicule et le grand bourgeois.

Raphaël Glucksmann, c’est le parisien bobo qui pense que la France ne vit finalement qu’à travers des gens comme lui. On sait comment ces gens de l’élite ne conçoivent même pas d’être totalement en décalage, jusqu’au ridicule. Ainsi, Raphaël Glucksmann a rendez-vous avec un journaliste de la Tribune de Genève ; il a du retard. Voici son excuse :

« Je traversais la place de la Concorde en trottinette électrique quand le guidon s’est décroché, incroyable non ? »

On se dit : le type est naïf, ou stupide, ou les deux. Et en plus il continue :

«Je sais que ça fait très bobo, la trottinette, mais qu’est-ce que c’est pratique ! »

La considération du journaliste est immédiate :

« Bobo, il l’est jusqu’au bout des ongles. »

La suite du compte-rendu du journaliste est pratiquement hilarante :

« Ce midi-là, on le retrouve au restaurant en compagnie de Thomas Porcher, professeur d’économie et lui aussi cofondateur de Place publique – un habitué des débats télévisés où il s’est fait la spécialité de massacrer la vulgate économique libérale.

On ne peut s’empêcher d’admirer sa jolie montre Cartier – « J’ai le droit d’aimer les belles choses, bougonne-t-il en remontant sa manche. Vous n’allez quand même pas parler de ça…»

On croit alors avoir tout lu, mais non, il y a la suite :

« Ça tombe bien, car le hasard veut qu’à la table d’à côté mange l’influent député LFI Alexis Corbière. Pendant tout le repas, on se jette des regards, on s’épie. Au moment de partir, Alexis Corbière engage la conversation, mi-agressif – « Vous nous tapez vraiment dessus comme des sourds ! » –, mi-conciliant – « La bataille est culturelle et vous aussi vous l’avez compris ».

Au début, ils se vouvoient, mais ils profitent de l’occasion pour passer au tutoiement, et quand c’est chose faite Alexis Corbière repart. « Vous avez vu ? Là on n’était pas loin les uns des autres », s’exalte Thomas Porcher, comme si l’union de la gauche était à portée de main. »

C’est un véritable sketch. C’est tout un milieu, tout un style de vie, toute une manière d’être, proprement bourgeois, proprement parisien… Avec un déni complet de la réalité, avec le refus d’assumer quoi que ce soit.

Comment peut-on parler d’écologie alors qu’une aberration comme la trottinette électrique est l’exemple même de l’individualisme le plus vil, le plus gratuit, le plus inutile ? Quelle cohérence, sans parler même de dignité, peut-il y avoir chez des gens portant une montre Cartier et prétendant en même temps que le monde ne tourne pas rond ?

Et pire encore, ces gens sont les idiots utiles du fascisme. En faisant passer la Gauche pour un rassemblement de guignols, voire de grand bourgeois, ils donnent des ailes à l’extrême-droite qui elle utilise de bout en bout une démagogie populaire. Imagine-t-on seulement Raphaël Glucksmann tenir ne serait-ce que quelques minutes de débat face à Marine Le Pen, sans parler de Marion Maréchal ?

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Alexis Corbière assume de rejeter la Gauche

La France Insoumise assume une ligne « populiste », le terme étant assumé tel quel. La rupture avec la Gauche dans ce qu’elle représente historiquement est ouverte et régulièrement, il y a des remarques, des analyses qui se donnent comme tâche d’enfoncer le clou. On ne peut donc plus considérer La France Insoumise comme étant de gauche et si on assume l’opposition Gauche/Droite, alors cela veut dire que c’est un mouvement de Droite, une sorte de bonapartisme socialisant.

Alexis Corbière, le 1er avril sur LCI, a formulé la chose de la manière suivante :

« Je ne veux plus m’enfermer dans le mot « gauche ».

Ses échecs récents en ont fait un repoussoir. Rassembler la gauche n’a plus de sens : des millions de gens ne se positionnent pas d’un côté ou de l’autre ! Il faut trouver un vocabulaire nouveau, un message différent. »

C’est là tout à fait l’esprit du populisme. Sous prétexte qu’on ne parviendrait pas à faire en sorte que 51 % des gens deviennent de gauche, alors il faut utiliser d’autres moyens. En ce sens, d’ailleurs, ce populisme correspond tout à fait à l’esprit des premiers fascistes, qui viennent de la Gauche mais dénoncent son incapacité à être victorieuse, qui réfutent son marxisme, la primauté de la classe ouvrière.

Cela a donné les Déat, les Doriot, beaucoup de collabos pendant l’Occupation et le régime de Pétain. Nombre de ministres de ce dernier venaient également de la Gauche, malheureusement. Cela ne veut pas dire que La France Insoumise soit tombée à ce niveau, mais la direction prise va toujours plus dans ce sens là.

À Gauche, beaucoup de monde n’est plus dupe de toutes façons sur la nature de La France Insoumise. Interpellé sur twitter, Alexis Corbière a répondu avec une mauvaise foi qui en révèle justement la nature.

Une personne a dénoncé ses propos, considérés comme pouvant avoir été dit par Emmanuel Macron ou Manuel Valls. Effectivement, ces gens de centre-gauche ont fini par tourner le dos à la Gauche, de manière complète. Manuel Valls a même participé récemment à une manifestation de la Droite espagnole pour le maintien de « l’unité » du pays, ce qui relève de l’esprit franquiste.

Alexis Corbière a alors répondu à la critique de la manière suivante :

« Je dis que « GAUCHE » est utilisé surtout depuis les années 60, Jaurès ou Blum ne l’utilisaient quasi jamais par ex. Pour bcp de gens ce mot est devenu suspect alors qu’ils sont dispo pour des combats démocratiques sociaux et écologiques. Je veux être compris, pas gardien de musée. »

Ce fait de vouloir envoyer l’identité de Gauche au musée est assez typique du genre. Quant à croire que des gens vont être à Gauche sans être de gauche, comme monsieur Jourdain ferait de la prose sans le savoir, cela est risible. C’est là une remise en cause de la thèse fondamentale du mouvement ouvrier selon laquelle c’est le niveau de conscience qui détermine la valeur des actes du peuple. La thèse du spontanéisme des actions populaires, c’est la thèse des anarchistes dans le meilleur des cas, du Fascisme dans le pire.

Face à une nouvelle critique, faisant référence à un discours de Léon Blum, Alexis Corbière a encore répondu de la manière suivante :

« Ce discours de Blum me donne plutôt raison.. Il parlait alors de forces populaires, de socialisme, etc.. très trés peu de « gauche ». »

Sauf que justement Alexis Corbière ne parle pas de socialisme. Si effectivement, il utilisait les marqueurs de la Gauche (historique), il pourrait s’abstenir de se dire de gauche. Quand on utilise les termes de classe ouvrière, de socialisme, de classes, de capitalisme, d’exploitation, etc., on est de Gauche. Quand on ne le fait pas, on ne l’est pas.

Alexis Corbière dit lui : la Gauche a trahi ses idéaux, elle est dévalorisée, je la liquide pour faire autre chose. Il ne propose pas un retour aux fondamentaux, alors que c’est justement cela qu’il faut.

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Le populiste Alexis Corbière dans Valeurs Actuelles

L’interview du député Alexis Corbière dans le journal d’extrême-droite Valeurs Actuelles montre une nouvelle fois à quel point La France Insoumise n’a rien à voir avec la Gauche. Elle n’est qu’une variante de la réaction, du populisme.

À Gauche, les gens sont choqués de voir Alexis Corbière dans Valeurs Actuels. Cela ne se fait pas car c’est un journal d’extrême-droite, un journal d’opinion qui assume totalement ses positions réactionnaires, très liées à Marion Maréchal (elle y avait d’ailleurs signé son « retour »).

En fait, il n’y a pas vraiment besoin d’argumenter sur le sujet, c’est une ligne de démarcation en soi. Quelqu’un qui ne comprend pas où est le problème au fait d’accorder un entretien à Valeurs Actuels s’écarte de fait de la Gauche. Il est intéressant d’apprendre au passage que Ian Brossat ou Pierre Laurent l’ont fait par le passé ( pour ce dernier, en recevant carrément Valeurs Actuels dans son bureau au siège du PCF), ce qui les discrédite largement en termes d’antifascisme.

Alexis Corbière traite de « trolls » ceux qui pensent cela, tellement cette conception lui est étrangère. Plus ridicules encore sont les propos de sa compagne Raquel Garrido, qui qualifie les gens qui n’ont pas lu l’interview de « feignants », alors que celle-ci est réservée aux abonnés du site d’extrême-droite.

Il faudrait donc donner de l’argent à un site d’extrême-droite pour lire les propos de son compagnon, qui serait une « réponse à l’extrême-droite ». Ben voyons.

Des images de cette interview ont toutefois été diffusées, on peut donc en connaître le contenu sans donner un sous à des réactionnaires.

On se demande bien où cette personne à vu un discours à Gauche dans ces pages.

En guise de « 4 vérités », Alexis Corbière y explique seulement qu’il n’est pas d’accord sur la question de l’immigration, comme si d’ailleurs cela était un critère de gauche. Son propos n’est en fait qu’une variante de populisme. Il y a celui qui est contre l’immigration, avec Marine Le Pen, Marion Maréchal, Valeurs Actuels, et celui de La France Insoumise, qui est pour l’immigration.

La situation est d’ailleurs ridicule car sur ce terrain-là, l’extrême-droite traditionnelle est très habile et rodée, ce qui oblige le député « insoumis » à des circonvolutions pour justifier sa position.

Ces derniers propos au sujet des polonais, destinés à « taquiner » les lecteurs d’extrême-droite, sont d’ailleurs vraiment odieux, racistes. Cela ne vaut pas mieux que l’extrême-droite qui n’aime pas les arabes.

On comprend tout de suite, ce qui n’est pas une surprise quand on connaît la France Insoumise, qu’il s’agit en quelque sorte de proposer un FN compatible pour les arabes de France, alors que l’original serait lui plus pour les « blancs ».

Dans tous les cas, c’est le même populisme, le même style racoleur, les mêmes raccourcis, le même verbiage hostile à la Gauche. C’est d’ailleurs tout à fait assumé, et il répond « oui » quand on lui demande si son mouvement est populiste au même titre que le Rassemblement National.

Le mouvement des gilets jaunes, à l’origine des cette interview parce qu’il y a une convergence de point de vue à ce sujet entre Valeurs Actuels et Alexis Corbière, aura été un grand déclencheur en France pour le populisme et la convergence des populismes.

C’est un moment dont la Gauche doit se saisir pour affirmer ses valeurs et ses principes historiques, liés à la classe ouvrière. Il en va de la constitution d’un Front Populaire, indispensable rempart contre la montée du fascisme dont le populisme est un aspect de plus en plus évident et menaçant.

> Lire également : Les propos grandiloquents de Jean-Luc Mélenchon sur Eric Drouet