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Présence voulue en Roumanie, manœuvre Neptune Strike 22… L’armée française s’active dans l’OTAN

Les lignes de front sont multiples.

Alors qu’à la fin décembre était signé un plan stratégique d’interopérabilité pour vingt ans des marines de guerre française et américaine, la France participe à la manœuvre navale de l’OTAN « Neptune Strike 2022 », du 24 janvier au 4 février en Mer Méditerranée. L’OTAN a expliqué que cette manœuvre était prévue depuis longtemps. Force est pourtant de constater qu’elle n’apparaît nullement dans la liste de l’OTAN de décembre 2021 annonçant les manœuvres pour 2022.

De plus, c’est le Pentagone qui a annoncé cette manœuvre navale, en expliquant que le porte-avions USS Harry S. Truman et son groupe aéroporté partaient en Mer Méditerranée. C’est en fait une réponse aux manœuvres navales russes décidées précipitamment avec 140 navires, avec également des manœuvres navales Russie – Chine – Iran.

Et il faut souligner que le porte-avions français Charles de Gaulle restera toute l’année en Mer Méditerranée, contrairement aux années précédentes. Cela correspond à la ligne française de s’imposer dans la région, avec notamment le pacte secret franco-grec signé en octobre 2021.

Mais le point le plus frappant est l’annonce par Emmanuel Macron comme quoi la France pourrait envoyer des troupes en Roumanie dans le cadre de l’OTAN… Ce qui nous ramène à il y a un siècle, lorsque la Roumanie était, comme la Pologne et la Tchécoslovaquie, dans l’orbite d’influence de la France. Il faut bien sûr relativiser car ici la France s’inscrit dans la perspective d’hégémonie américaine, la Roumanie abritant notamment des installations de l’OTAN.

Cette annonce a été faite comme en passant, lors du vœux aux armées du 19 janvier 2022, avec l’affirmation mise au conditionnelle disant que la France était prête à envoyer des troupes en Roumanie… Ce qui est une hypocrisie, puisque c’est en fait l’annoncer.

« Nous avons continué à nous déployer pour la sécurité de nos partenaires européens, dans le cadre des missions de l’OTAN et les missions eFP [enhanced Forward Presence – Présence avancée rehaussée] chez nos amis baltes. Et nous continuerons à la faire dans la durée.

Nous avons indiqué notre disponibilité à aller plus loin. Et dans le cadre de l’OTAN, à nous engager sur de nouvelles missions afin de prendre toutes nos responsabilités dans des missions de type eFP, en particulier en Roumanie, si elles étaient décidées. »

C’est une sacrée provocation alors que la Russie a demandé que l’OTAN revienne à ses positions de 1997, ce qui revient à dire que l’OTAN doit notamment sortir de Roumanie. Et la Roumanie est également proche géographiquement… de la Turquie, avec un accès sur la Mer Noire. On l’a compris : on est dans un imbroglio d’alliances dans le cadre d’une tendance à la guerre forcenée.

La France et la Grèce vont affronter la Turquie, alors que ces trois pays sont dans l’OTAN et veulent la peau à la Russie, pendant que celle-ci cherche à un partenariat avec l’Allemagne, qui aimerait prendre la France dans son sillage comme avant, etc.

Voici pour rappel les pays de l’OTAN ayant une présence militaire dans le pays baltes et en Pologne, faibles mais symboliques et comptant monter en gamme pour contrer/faire basculer la Russie.

Dans la même ordre d’idées, la secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères Elizabeth Truss vient de proposer une… « trilatérale », consistant en un bloc du Royaume-Uni avec la Pologne et l’Ukraine.

La logique des blocs, les grandes puissances s’organisant un empire… La tendance à la guerre est irrépressible.

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« La Fabrique Défense » : un grand rendez-vous de propagande militariste et belliciste

En l’absence de dénonciation de l’armée française, celle-ci fait ce qu’elle veut.

L’armée française a réussi son pari de pérenniser, malgré la pandémie, un événement annuel intitulé la Fabrique Défense, consistant en plusieurs initiatives telles des conférences ou petits événements dans une cinquantaine de villes, mais surtout un grand rassemblement à la Grande Halle de la Villette de Paris, sur pratiquement 20 000m².

Il y a a ainsi, à destination du grand public, du 28 au 30 janvier 2022, des débats et conférences, présentation des innovations, un forum des métiers, des wargames et serious games, des reconstitutions historiques, des ateliers de simulation de gestion de crise, des projections de films, des simulateurs et des activités sportives, etc.

Une manière de faire de la propagande, de recruter, de générer une ligne « populaire » pour faire passer les thèmes militaristes. L’armée française est 100% gagnante avec une telle iniative.

Une ode au bellicisme, qui connaît donc sa seconde édition, et qui passe totalement sans problèmes dans une société française consumériste laissant l’armée faire ce qu’elle veut. Ce n’est pas pour rien qu’aucun candidat à la présidentielle, fut-il contestataire, ne parle de la question ukrainienne si brûlante actuellement.

Cette « Fabrique Défense » a également un appui ouvert d’institutions universitaires. Dans ces dernières il y a pourtant toujours des gens se revendiquant de gauche ou très à gauche. Mais ils ne voient rien du tout, ce qui est une honte. Pire, ils s’en moquent, préférant en rester sur des thèmes sociétaux qui sont ouvertement accompagnés par le capitalisme lui-même.

On parle ici, entre autres, de Sciences Po Aix, de l’Université de Toulon, de Paris 8, de l’Inalco, de Sciences Po Rennes, de Sorbonne Université Lettres, de Sciences Po Lille, de l’Université de Poitiers, de Paris II Panthéon Assas, l’’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (supaero).

Il faut également mentionner, comme institutions soutenant le militarisme de manière étroite, le Centre National d’Etudes Spatiales, le Conservatoire National des Arts et Métiers de Saint-Brieuc (formant par exemple un linguiste en russe spécialisé en géopolitique), l’école Polytechnique… Et il est important de souligner ici que de très nombreuses associations et thinks tanks convergent directement avec l’armée française, comme Dauphine Stratégie Défense, l’Institut Montaigne, ou encore des écoles, comme l’École nationale supérieure de techniques avancées.

On peut retrouver la liste ici.

L’existence de la Fabrique Défense est révélateur de la faiblesse totale de la compréhension par les gens en France du militarisme, mais également et surtout du bellicisme dans le cadre de la bataille pour le repartage du monde. Les gens ne croient pas en la guerre, pas même les gens les plus à gauche, car ils acceptent intérieurement, même les gens les plus à gauche, que cela ne les concerne pas, que ce sont des guerres lointaines, que tout ce qui compte, c’est une France riche où on puisse râler comme on l’entend, voire se dire anarchiste.

Du moment que le niveau de vie est là, qu’il y a la sécu, du travail par-ci par-là et surtout le moyen d’acheter une propriété à crédit, ça va !

L’armée française a très bien compris ce phénomène historique en instaurant l’armée de métier. La professionnalisation lui permet de parfaitement accompagner la « gestion de l’ordre » à l’échelle mondiale.

Sauf que maintenant avec la bataille pour le repartage du monde, on en revient comme à avant 1989, à la nécessité d’une vaste dimension militaire. La corruption petite-bourgeoise va avoir un prix : celui de se voir insérer de force dans le grand projet militariste français.

C’est un véritable drame historique qui attend les Français.

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2022 : la France prend la tête de la force de réaction rapide de l’OTAN

La France est alignée sur la superpuissance américaine.

La France n’est pas une simple alliée des États-Unis. Elle est pleinement actrice du dispositif militaire américain, au moyen de l’OTAN. Cela signifie des engagements très concrets et, pour l’année 2022 l’armée française s’apprête à remplir un rôle majeur au sein de cette alliance militaire. À partir du samedi 1er janvier, elle prend en effet pour un an la tête d’une force majeure de l’OTAN, nommée « Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (VJTF) ».

Celle-ci est présentée par le communiqué officiel comme étant la force (le dispositif militaire) ayant le plus haut niveau de disponibilité opérationnelle. Il s’agit d’une force « disponible en permanence et capable de se déployer en quelques jours afin de défendre tout pays de l’Alliance ».

Voici le détail quant à sa composition :

« En 2022, la VJTF se composera d’une force multinationale de plusieurs milliers de soldats. S’appuyant sur le 1er régiment d’infanterie et le 3e régiment de hussards, la Brigade franco-allemande, forte de 3 500 soldats, constituera le noyau de cette force. Dirigée par le Corps de réaction rapide – France, basé à Lille, la Brigade franco-allemande est une unité binationale, qui témoigne du lien solide unissant les deux membres de l’Alliance que sont l’Allemagne et la France.

D’autres pays de l’OTAN, dont l’Espagne, le Portugal et la Pologne, fourniront également des forces. La majorité des unités de la VJTF proviennent de la brigade principale. »

On a donc, en toute opacité, sans aucune information démocratique à ce sujet, des milliers de soldats français (et un commandement militaire français) « placés en état de haute disponibilité opérationnelle » et prêts à être déployés en un rien de temps. Autrement dit, en cas de conflit militaire majeur concernant l’OTAN, la France sera immédiatement en première ligne.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a d’ailleurs bien insisté sur cet aspect, montrant l’engagement total de la France dans l’alliance militaire américaine :

« La Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation contribue de manière substantielle à notre défense collective, et le leadership qu’assure la France est une démonstration forte de son engagement et de ses capacités.

Dans une période où les défis de sécurité sont sans précédent, il ne saurait y avoir aucun malentendu sur la détermination de l’OTAN : nous sommes unis pour défendre et protéger l’ensemble des Alliés ».

Cela est très clair, particulièrement dans le contexte actuel avec l’Ukraine prise en tenaille entre la Russie et les États-Unis, formant une véritable poudrière menaçant d’exploser à tout moment. L’existence même de cette force d’intervention rapide est de toutes manières directement liées à la question ukrainienne, puisqu’elle a vu le jour en 2014 lors du sommet de l’OTAN dit Newport où la question du Dombass était une question principale à l’ordre du jour.

Le communiqué officiel de l’OTAN pour annoncer la direction de la France évoque également directement la question ukrainienne, qui est pour ainsi dire la préoccupation majeure du moment pour les États-Unis, et donc pour l’OTAN. Il est donc expliqué dans le communiqué que cette force a été créée « en réponse aux crises survenues au Moyen-Orient et à l’agression perpétrée par la Russie contre l’Ukraine. »

Voilà qui est très clair. En prenant la tête de cette force pendant un an, la France se retrouve donc pieds et poings liés à la superpuissance américaine, précipitée de manière entière dans la grande bataille pour le repartage du monde. Et potentiellement sur la question ukrainienne, alors que la France vient d’ailleurs de réaliser un court exercice avec la marine ukrainienne, mais sans le dire officiellement de son côté (l’armée ukrainienne elle l’a fait).

Tout en multipliant les allusions bellicistes et pro-américaines.

La France est au premier rang dans le militarisme mondial et est aligné sur la superpuissance américaine pour la bataille pour le repartage du monde. C’est la tendance à la guerre qu’amène inévitablement le capitalisme.

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Signature du plan stratégique d’interopérabilité pour vingt ans des marines de guerre française et américaine

C’est une alliance stratégique pour la guerre.

C’est une information passée tout simplement entièrement inaperçue et qui montre à quel point il y a une convergence générale de la société française avec la tendance à la guerre. La Marine nationale signe un accord stratégique avec la Marine de guerre américaine, valable pour vingt années, et tout le monde s’en moque ! C’est littéralement hallucinant, mais cela reflète le niveau complet de corruption par le capitalisme dans notre pays.

En quoi consiste l’accord franco-américain, annoncé le 20 décembre 2021, alors qu’il a été signé le 17 ? Voici la présentation officielle.

Le 17 décembre 2021, le vice-amiral Christophe Lucas, autorité de coordination des relations internationales de la Marine, et le Vice Admiral Merz, son homologue américain, ont signé le Plan stratégique d’interopérabilité –  ou Strategic Interoperability Framework (SIF) – au nom des Chefs d’état-major de la Marine et de l’US Navy.

Ce plan, fruit d’un travail initié il y a deux ans, fixe des objectifs précis destinés à améliorer continuellement, pendant les 20 prochaines années, l’interopérabilité entre les deux marines et comporte notamment un effort ciblé sur le haut du spectre opérationnel : maîtrise des espaces océaniques et projection de puissance. Il facilite les contacts entre les états-majors et prévoit l’établissement du cadre autorisant l’échange d’informations et de données classifiées.

Ce corpus marque donc une avancée très significative et l’aboutissement d’une volonté commune de renforcer la coopération entre les deux marines, en dépit des mers agitées que les deux pays ont récemment traversées.

Par « haut du spectre opérationnel : maîtrise des espaces océaniques et projection de puissance », il faut bien entendu entendre actions militaires d’envergures. Et on notera donc que des « données classifiées » seront échangées, c’est-à-dire que c’est une alliance des marines de guerre française et américaine pour vingt ans !

Et cela, donc, sans débat, sans informations à ce sujet ; c’est une décision militaire du plus haut niveau, décidé au plus haut niveau, non pas masqué mais passé sous silence, alors que de par l’importance cela pourrait aussi bien prendre la Une de tous les journaux !

Le vice-amiral Christophe Lucas, autorité de coordination des relations internationales de la Marine, et le Vice Admiral Merz, son homologue américain

La marine de guerre de la superpuissance américaine résume le plan stratégique d’interopérabilité à une démarche « plug-and-fight ». De par la situation, cela signifie un alignement complet de la marine de guerre française sur la superpuissance américaine qui part en guerre contre son challenger chinois, et qui compte « régler » son compte à la Russie auparavant.

Cette signature se fait donc malgré le gigantesque scandale de l’affaire des sous-marins australiens marqué par le rappel des ambassadeurs français d’Australie et des États-Unis, et alors que la France vient de participer à participe à l’exercice militaire aéromaritime haute intensité Polaris 21. Cela montre une certaine satellisation de la France, qui accepte de manière naturelle d’être emportée dans l’élan belliciste américain, tout simplement parce qu’il correspond à son propre élan militariste.

Le capitalisme cherche la guerre comme porte de sortie. Et l’alliance des marines de guerre française et américaine est tout à fait clair à ce niveau. Les Français n’en savent rien et même ils s’en moquent, mais ils sont déjà embarqués dans une initiative typiquement impérialiste, comme à la veille de 1914.

La France ne sera pas un îlot coupé du monde et protégé par on ne sait quel miracle ; elle sera en première ligne et elle l’est même déjà !

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Le Comité militaire de l’OTAN salue la « contribution importante de la France »

L’alignement français est officiellement salué par l’OTAN.

Il est courant de dire qu’en ce qui concerne l’OTAN, la France a un pied dedans et un pied dehors. La présidence d’Emmanuel Macron a réalisé une tendance déjà en cours depuis plusieurs années : la France est désormais entièrement dans l’OTAN sur le plan stratégique. La visite du président du Comité militaire de l’OTAN à Paris pour saluer l’engagement français en est une preuve.

Cette visite, à la suite directe de la réunion de l’OTAN à Bruxelles qui a été marquée par une condamnation de la Russie, n’est naturellement pas simplement de courtoisie. Le président du Comité militaire est forcément venu avec toute son équipe, pour contribuer à la mise en place du bloc politico-militaire contre la Russie. La France étant un acteur essentiel de l’OTAN, notamment sur le plan maritime et aérien, comme en témoignent les activités militaires françaises en Mer Noire à la mi-décembre 2021, il s’agit là d’une mise en place technique inévitable.

C’est un aspect très important, car maintenant que la question ukrainienne « commence » à apparaître comme thématique, on a déjà l’expression d’un opportunisme complet expliquant que, somme toute, c’est un affrontement lointain entre les pays occidentaux et la Russie, et qu’il faudrait, le cas échéant, simplement protester si la France fait partie de la coalition occidentale. Il faudrait rééditer alors la Conférence de Zimmerwald de 1915 pour s’opposer à « l’union sacrée ».

C’est totalement honteux, alors que la France n’est pas un éventuel allié de la superpuissance américaine, mais une puissance agressive de premier plan, une composante essentielle de l’OTAN. Cela exprime en fait le point de vue des intellectuels bourgeois « de gauche » en France, qui veulent protester mais dans le confort d’une position critique semblable à celle d’un professeur. C’est aussi un chauvinisme à la française : si la France fait quelque chose de mal, c’est qu’elle est manipulée par les Etats-Unis ou Israël, etc.

C’est un exemple de comment la crise démasque tous les faussaires et révèle les choses telles qu’elles sont. Il ne faut surtout pas se fier à de telles positions opportunistes. La France est bien une partie essentielle de l’OTAN et donc de la tendance à la guerre ! La visite en France du président du Comité militaire de l’OTAN le montre bien.

Le 17 décembre 2021, l’amiral Rob Bauer [de la Marine royale néerlandaise], président du Comité militaire de l’OTAN [depuis juin 2021], s’est rendu à Paris afin de s’entretenir avec le général d’armée Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées (France).

Il a également effectué une visite au centre de planification et de conduite des opérations, où une série d’exposés sur les activités militaires de la France lui ont été présentés.

Après avoir été accueilli par une garde d’honneur officielle à l’École militaire (Paris), le président du Comité militaire de l’OTAN, l’amiral Bauer, s’est rendu au centre de planification et de conduite des opérations (CPCO). Depuis 2004, cette entité de premier plan apporte son soutien à la France pour tout ce qui concerne la planification et la conduite des opérations nationales et internationales auxquelles participent les militaires français.

En communication permanente avec les commandements opérationnels du monde entier, y compris ceux déployés en mission, le CPCO permet une meilleure coordination, des réponses plus rapides à l’évolution de la situation et une gestion de crise plus efficace.

Lors de son entretien avec le général de division Philippe Susnjara, chef du CPCO, l’amiral Bauer a souligné l’importance de disposer d’un tel quartier général : « Les nouveaux défis exigent de nouvelles réponses, notamment dans les domaines que nous abordons depuis peu, où la technologie se développe à un rythme extrêmement rapide. Nous devons pouvoir proposer des réponses efficaces, en temps voulu, et c’est pourquoi un éclairage opérationnel est essentiel à la prise de décisions ».

Une série d’exposés ont été présentés à l’amiral Bauer, notamment sur les priorités de la France concernant une approche à 360 degrés et sur ses activités militaires actuelles, dont les opérations en cours au Mali et en Iraq, ainsi que sur sa participation actuelle à des missions de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN.

La France contribue actuellement à la mission renforcée de police du ciel de l’OTAN et au groupement tactique multinational en Estonie dans le cadre de la présence avancée rehaussée de l’OTAN.

« En ce moment, 30 000 militaires français sont déployés sur le territoire et à l’étranger pour protéger les pays, leurs populations et leurs valeurs. Une partie des effectifs est déployée à l’appui de missions de l’UE et de l’OTAN pour assurer la sécurité, la dissuasion et la défense du territoire euro-atlantique », a ajouté le président du Comité militaire.

Lors de leur rencontre, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées de la France, et l’amiral Bauer ont abordé les axes de travail en cours, et plus particulièrement l’élaboration du concept-cadre de l’OTAN sur la capacité à combattre et le concept de dissuasion et de défense pour la zone euro-atlantique.

Ils ont également évoqué l’état actuel des dépenses de défense, la France étant le troisième principal contributeur en Europe, et le quatrième parmi les pays de l’OTAN. L’amiral Bauer a par ailleurs remercié la France de son offre d’accueillir le nouveau Centre d’excellence de l’OTAN pour l’espace, qui sera établi à Toulouse d’ici 2025.

« La France compte dans ses rangs des militaires d’exception, dispose de capacités de pointe, a la volonté politique de les employer et peut les déployer rapidement. Les avions de chasse français participent régulièrement à la mission de police du ciel de l’OTAN dans les États baltes afin d’assurer la sécurité de l’espace aérien de l’Alliance. L’an prochain, la force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation de l’OTAN sera dirigée par une brigade franco-allemande. La France, dans l’ensemble des domaines traditionnels, contribue activement au dispositif de dissuasion et de défense de l’Alliance, ce à quoi s’ajoute désormais l’espace », a indiqué en conclusion le président du Comité militaire.

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La France patrouille en Mer Noire au service de la superpuissance américaine

La France participe au bellicisme américain.

Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone le 14 décembre 2021 avec le président russe Vladimir Poutine, sans que l’Elysée n’exprime son avis à ce sujet. Et pour cause : la France s’est embarquée avec la superpuissance américaine, comme le montre la présence du bateau de guerre dénommé Auvergne en Mer Noire.

La frégate multi-missions Auvergne de la Marine nationale fait 142 mètres de long et pratiquement 20 de large ; c’est un navire redoutable sur le plan des écoutes : système d’interception de communications, sonar de coque UMS-4110, radar Herakles de Thales antenne à balayage électronique deux axes, système de surveillance panoramique électro-optique Artemis, système de détection radar…

Et il est au service de la superpuissance américaine en Mer Noire. Son parcours l’y menant est le suivant :

– participation à l’exercice militaire aéromaritime haute intensité Polaris 21 mêlant plusieurs pays,

– passage en Italie à Naples au quartier général de la 6e Flotte de l’US Navy pour les officiers du groupement « Opérations »,

– envoi en Méditerranée orientale dans le cadre de l’opération Chammal (concernant l’Irak et la Syrie), officiellement en raison d’une présence nécessaire « quasi permanente » d’un navire de la Marine nationale,

– modification subite au bout de trois jours et franchissement le 13 décembre du le détroit des Dardanelles puis du détroit du Bosphore pour rejoindre la Mer Noire.

La frégate française débarque concrètement au moment même où le destroyer américain USS Arleigh Burke doit quitter la zone en raison de la convention de Montreux réglementant la présence de navires de pays non riverains.

Cela signifie que l’armée française s’inscrit entièrement dans la stratégie militaire américaine. S’il y a une guerre Ukraine-Russie, l’OTAN est clairement de la partie en soutien à l’Ukraine (d’ailleurs poussée à l’affrontement) et la France est impliquée.

L’armée française peut bien parler du désir d’avoir une « appréciation autonome de la situation ». C’est du mensonge et un alignement volontaire sur le bellicisme américain, le capitalisme français y voyant une orientation militariste conforme à ses propres exigences.

Personne ne peut être dupe de cela, alors que déjà l’armée russe a intercepté par deux fois des avions Rafale, un avion de reconnaissance électronique Transall C-160NG, avion ravitailleur KC-135 et Mirage 2000D, ce dernier type d’avion jouant les rôles d’avion muni d’une balise d’écoutes. Et un événement important est à noter : la frégate française Bretagne a changé d’équipage le 7 décembre 2021… à Reykjavik, en Islande. L’armée française ainsi ni plus ni moins que réalisé une « relève d’équipage en escale sur le théâtre Atlantique Nord », afin de pouvoir encore plus mener d’activités militaires en prolongeant la durée des opérations.

C’est là un saut dans le bellicisme et l’ennemi est la Russie, présentée comme un pays monstrueux avec une population asservie, qu’il s’agit bien entendu de libérer en renversant le régime tyrannique, etc. Si la Russie est bien entendu un pays marqué par un régime intolérable, les pays capitalistes ont un régime tout autant inacceptable, mais bien plus stable grâce à la société de consommation, et cherchent à justifier à l’opinion publique leurs objectifs guerriers.

Nous vivons une accélération du militarisme en général et, en particulier, une puissante polarisation avec le conflit Ukraine/Russie, qui est en ce moment l’aspect principal de l’Histoire.

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La France participe à l’exercice militaire aéromaritime haute intensité Polaris 21

C’est ouvertement un exercice de guerre.

Polaris 21 est un exercice militaire de « haute intensité » de type aéromaritime, avec l’emploi de forces spéciales et avec en son centre le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle. Cet exercice de l’OTAN, véritable wargame, concerne :

– 6 000 militaires (dont 4 000 marins) ;

– 6 pays (la France, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, le Royaume-Uni, ainsi que les Etats-Unis) ;

– 24 bâtiments (frégates, ravitailleurs, sous-marin nucléaire d’attaque, le destroyer américain USS Porter, des chasseurs de mines, le destroyer britannique HMS Dragon…) ;

– des forces spéciales.

Cet exercice consiste en :

– 2 semaines d’opération ;

– 6 jours de simulation de combat ;

– 120 tirs de missiles, réels ou simulés ;

– 3 actions amphibies ;

– 428 vols d’aéronefs (de 20 rafales, de 3 hélicoptères, de 2 avions de guet aérien américain…) ;

– 9 actions cyber.

La raison officielle d’être de Polaris 21 est d’être « être prêt à un conflit de haute intensité » entre deux forces de même puissance. Il faut donc considérer que l’exercice visait la Russie et la Turquie, puisque personne d’autre n’est équivalent dans cette zone Méditerranée – Atlantique. Le contre-amiral Christophe Cluzel, commandant du groupe aéronaval avec comme base le porte-avion français, le dit pratiquement ouvertement :

« Nous envoyons un signal clair à tous nos compétiteurs et nous signifions à nos alliés que nous sommes prêts à prendre la tête d’une coalition. »

Cet exercice est d’ailleurs considéré comme le premier d’une série en vue de la prochaine guerre, comme l’explique l’armée française :

« Dans un format qui n’attend qu’à être repris en France et chez les armées alliés, POLARIS 21 marque un changement d’ambition dans la préparation opérationnelle à la complexité de la guerre aéromaritime de demain. »

L’armée française définit en ce sens l’exercice comme un « laboratoire » de la guerre du futur :

« Dans un conflit symétrique, la supériorité opérationnelle ne repose pas que sur la performance des senseurs ou des systèmes d’armes, elle requiert également une synchronisation parfaite des effets. POLARIS renforce de fait les capacités des participants à agir dans le haut du spectre du combat multi-milieux et multi-champs.

En positionnant le GAN [groupe aéronaval] au cœur de ce « lab » de la guerre du futur, les graines de ce que pourront être les tactiques de demain sont plantées. »

C’est une opération qui combine concrètement tous les domaines : l’air, la terre, la mer, à quoi s’ajoutent ceux sous-marin, cyber, exo-atmosphérique, informationnel et électromagnétique. Il y a ainsi la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère qui a agi, ou encore le 54e régiment d’artillerie de l’armée de terre française qui a participé en tant que force sol-air, alors qu’a été intégré dans cet exercice celui propre au commandement de la cyberdéfense, exercice spécifique dénommé pas moins que « E=MC21 ».

Le contre-amiral Christophe Cluzel synthétise ainsi les différents aspects de l’exercice et c’est là quelque chose de très important :

« La haute intensité, ce sont les missiles qui volent et les torpilles qui fondent sur leurs cibles, tout cela dans un environnement paralysé par les cyber-attaques, perturbé par les fake news et les attaques informationnelles et dégradé par le brouillage des GPS, des radars et des radios. 

Pour vaincre, nous devons être capables d’opérer dans de telles conditions tout en s’attachant nous-mêmes à perturber le C2 et l’appréciation de situation adverse »

On soulignera donc la dimension informationnelle, l’armée française simulant les réseaux sociaux afin de les manipuler. Cela est dit ouvertement par l’armée française.

« Le champ informationnel est également intégré, en particulier au travers de réseaux sociaux simulés.

À l’heure où la diffusion d’informations a une influence directe sur les manœuvres militaires et les décisions stratégiques, POLARIS 21 permet d’intégrer l’empreinte de la force aéromaritime dans le champ informationnel dès le niveau tactique, grâce à Mastodon, outil informatique simulant les codes des réseaux sociaux.

Mastodon réunit l’ensemble des parties prenantes du scénario sur une même plateforme, reproduisant le réalisme de la masse de publications et de la diversité des opinions exprimées. Dans la combinaison nécessaire de ses actions, le groupe aéronaval peut ainsi proposer des publications coordonnées à ses manœuvres. »

L’exercice est également de ce fait en lui-même une opération de propagande, car l’entrée dans la guerre mondiale future est un processus au long cours. Voici comment Var-matin valorise cette action commune aéromaritime dans un grand élan militariste :

« Une nécessité au vu de la crispation du monde et du retour des rapports de force. »

Une « nécessité ». Telle est la logique directement à visée impérialiste et masquée par un fatalisme servant à la fois d’excuse et d’appel à la mobilisation. Et cette logique contamine toute la société, dans un discours toujours plus rodé pour s’accélérer quand cela sera considéré comme nécessaire par un capitalisme en décadence cherchant une porte de sortie à sa crise.

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Escalade en Ukraine: la France se lance dans la sinistre partie

La France s’aligne sur l’OTAN.

Le 20 novembre 2021, le média institutionnel russe RT, dans sa version anglophone, a publié un article d’un universitaire norvégien intitulé… « La guerre Russie – OTAN devient toujours plus inévitable ». C’est un message d’une agressivité très claire. Naturellement, l’article dit que la situation est imposée par l’expansion de l’OTAN – ce qui est une partie de la vérité. Même s’il n’y avait pas l’expansionnisme russe, l’OTAN vise de toutes façons à faire tomber la Russie. Pour cela, l’Ukraine sert littéralement de porte-avions et l’OTAN ne cesse d’envoyer du matériel, de fournir des instructeurs militaires, etc.

Le président russe Vladimir Poutine a tenu un discours portant notamment voire principalement sur ce sujet, le 18 novembre 2021, au ministère russe des Affaires étrangères. Il a expliqué que l’OTAN cherchait la confrontation et qu’elle ne portait pas attention aux inquiétudes russes quant à son élargissement en Europe de l’Est. Les « lignes rouges » dont il avait parlé récemment ne sont prises en compte que de « manière superficielle » et il a souligné l’importance de ce qui se passe en mer Noire.

« Nos partenaires occidentaux aggravent la situation en livrant des armes modernes et létales à Kiev et en menant des exercices militaires provocants en mer Noire et dans d’autres régions proches de nos frontières, a déclaré le président russe. 

En ce qui concerne la mer Noire, cela dépasse vraiment certaines limites. Des bombardiers stratégiques volent à 20 kilomètres de nos frontières et transportent, comme on le sait, des armes très dangereuses. »

Et que fait l’École de guerre française dans la foulée ? Elle annonce que vient d’avoir lieu une simulation d’une intervention de l’armée française dans la région de la mer d’Azov, c’est-à-dire en mer Noire (la mer d’Azov, peu profonde, est imbriquée entre différents pays depuis la mer Noire). C’est une affirmation ouverte du militarisme français, avec un alignement sur l’OTAN et un soutien au militarisme du nationalisme ukrainien.

De leur côté, les médias américains considèrent que la guerre est prévue pour janvier (plus ou moins au plus tard) et qu’en tout cas il est clair et net qu’en l’état de la situation, il y aura un conflit.

Il faut bien saisir ce que cela implique. Vu le degré de conflictualité, il est clair alors que la Russie visera à récupérer toute la partie orientale de l’Ukraine, là où les locuteurs russes sont majoritaires, et encore au sens le plus large possible, puisqu’il s’agit d’aller jusqu’à la Transnistrie et de protéger tout le flanc nord de la Crimée.

L’idée est qu’en effet l’Ukraine va basculer dans l’Otan, donc autant jouer le tout pour le tout. Les troupes russes qui s’accumulent à la frontière avec l’Ukraine rendent cette hypothèse tout à fait plausible… Plus que plausible. Il faut ici rappeler que pour la Russie, l’Ukraine n’existe pas en tant que nation et que le texte de Vladimir Poutine à ce sujet doit même être étudié par les soldats.

Le massacre à la tronçonneuse de l’Ukraine espéré notamment par le courant « eurasien« 

Dans tous les cas, l’Ukraine est une nation qui serait la première victime de la guerre. Aux mains des nationalistes et d’une sorte de couche capitaliste ultra-bureaucratique dans un pays pauvre et entièrement corrompu, elle bascule dans le giron américain, avec en face une Russie qui ne reconnaît pas la légitimité de son existence.

Et il est devenu clair que la France est devenue partie prenante et qu’elle n’est plus dans l’attentisme comme l’est l’Allemagne, qui aimerait ménager la Russie. La France espère la défaite de la Russie et s’aligne pour profiter du gâteau. C’est de l’impérialisme comme à la veille de 1914.

Il faut que tous les partisans de la Gauche historique saisissent l’importance de ce qui se déroule et joue le rôle d’aiguillon pour faire progresser les consciences dans ce moment dramatique de l’Histoire. Ce n’est pas pour rien que personne – à part agauche.org – n’aborde ce thème. C’est trop brûlant, c’est trop essentiel, il y a trop de choses en jeu.

C’est justement de là qu’il faut partir (et non pas y arriver péniblement en constatant qu’il y a une guerre, ce que feront les populistes et l’ultra-gauche qui vivent dans leur bulle, déconnectés de la réalité, totalement hors-sol). L’Histoire existe et elle a une ampleur immense. Qui n’est pas à la hauteur est condamné intellectuellement, moralement, politiquement, culturellement, psychologiquement, physiquement même, de par l’ampleur des désastres.

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Guerre

Le général Burkhard fait assumer à la France la « guerre hybride »

Le saut qualitatif est désormais ouvertement assumé.

Le général Burkhard, chef d’état-major des armées depuis moins de cent jours, a exprimé lors d’un point presse la nouvelle stratégie française, qui est d’assumer la guerre « moderne » aujourd’hui qualifié d’hybride pour dire qu’en fait, tout comme juste avant 1914, elle concerne tous les domaines.

Le point presse avait comme prétexte l’audition du général le 6 octobre 2021 par la commission de la défense de l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances 2022. Naturellement, tout ce qu’a dit le général est passé par le filtre d’une presse totalement acquise aux intérêts agressifs de la France et qui, par conséquent, présentent les choses de manière lisse.

Citons ici Le Figaro :

« Le cycle «paix-crise-guerre» n’est plus opérant, expliquait le général la semaine dernière en recevant quelques journalistes. 

«Il n’y a plus de phases de paix, mais des phases de compétition», auxquelles succèdent des moments «de contestation», caractérisés par la politique du fait accompli.

Il s’agit de «la guerre juste avant la guerre», comme l’annexion de la Crimée par la Russie. Parfois, la contestation peut dériver en «affrontement» militaire qui peut aussi opposer des puissances majeures, complétait Thierry Burkhard.

Mais la plupart du temps, tout se jouera avant. «De grands compétiteurs cherchent à imposer leur volonté durant les phases de compétition», poursuivait-il, en pensant au minimum à la Russie ou à la Chine.

Celles-ci se déroulent sur tous les terrains possibles : militaire, diplomatique, informationnel, spatial, économique, juridique… Les domaines de lutte semblent voués à s’étendre indéfiniment. »

Citons ici Le Monde :

« Alors que la course aux armements ne cesse de s’exacerber partout dans le monde et que les conflits hybrides se multiplient, la formule du nouveau CEMA reflète la volonté d’avancer sur des domaines jusque-là assez marginaux ou peu assumés au sein des armées : notamment l’influence et la lutte informationnelle (lutte informatique d’influence, ou LII).

Des champs d’action sur lesquels la Russie, la Turquie ou encore la Chine sont depuis longtemps positionnées, mais où le général Burkhard souhaite désormais engager la France de façon plus décomplexée, tout en défendant son statut de « puissance d’équilibre ».« 

C’est tout à fait en phase avec les multiples productions visant nommément la Chine et la Turquie ces tous derniers temps (comme le rapport de Sénat sur l’université, l’étude militaire française de 600 pages qui appelle à renverser le gouvernement chinois). C’est la grande hypocrisie : comme la France serait en retard dans la compétition, il faut d’autant plus aller de l’avant. Ce faisant, le fait qu’il y ait une compétition est acceptée.

C’est exactement la même démarche en 1914 : la France ne serait pas belliciste, ce serait uniquement les empires, seulement allemand et austro-hongrois bien sûr car l’empire russe était alors un allié. Et là cela recommence avec le même discours : on ne veut pas, mais on est obligé, on ne peut pas faire autrement, etc.

Et le général Burkhard est ici très clair, puisqu’il assume de parler de conflit de « haute intensité » et parle ouvertement de recruter largement pour l’armée dans dix ou vingt ans. Pour faire une guerre en effet, il faut des soldats et ce n’est pas avec la jeunesse française du début du 21e siècle que c’est possible… Il faudra donc brutaliser la société, la militariser, pour disposer de troupes fraîches.

D’où le terme de hybride, qui veut tout et rien dire, permettant de dire que la guerre est partout et qu’il faut donc militariser.

La France assume, en cette rentrée 2021, comme avec l’alliance avec la Grèce venant d’être signé, de rentrer entièrement sur la grande scène de la bataille pour le repartage du monde.

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Un rapport de Sénat sur l’université dénonce la Chine et la Turquie

Le document reprend mot pour mot les accusations du rapport de l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire.

C’est un rapport universitaire de plus de 240 pages, intitulé « Rapport d’information fait au nom de la mission d’information sur les influences étatiques extra-européennes dans le monde universitaire et académique français et leurs incidences ». Il vient de paraître et reprend mot pour mot les concepts du document « Les opérations d’influence chinoises » de  l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire de l’armée française. Il est absolument évident que ces documents ont été écrit de concert. Le parallélisme va jusqu’aux exemples d’opposition aux influences et ingérences.

Le rapport du Sénat ne s’en cache pas il est vrai dans la mesure où les auteurs du rapport militaire ont même été auditionnés et il est souligné comme référence. Et c’est là ce qui est le plus grave : le rapport du Sénat est clairement un outil de dénonciation de la Chine et de la Turquie.

Ce qu’il appelle à faire est dans la même logique. Il faut former les esprits à la menace, procéder à une « sensibilisation de l’ensemble de la communauté académique sur les risques liés aux influences extra-européennes ».

Cela veut tout simplement dire commencer dans toute l’université et le monde de la recherche une intense propagande militariste pour renforcer l’idéologie de la compétition pour le repartage du monde.

Et que faut-il attendre de l’université et du monde de la recherche ? Strictement rien en ce qui concerne une opposition anti-guerre. Les milieux universitaires et académiques se présentent très souvent comme étant de gauche, mais en réalité ce sont les parasites de l’État et ils appellent à un État social afin de continuer à en profiter. Leur raisonnement est corporatif et ces milieux sont totalement coupés tant des gens « normaux » que du mouvement ouvrier.

Il ne faut rien attendre non plus des différents courants « rebelles » para-universitaires (tels la mouvance du site Lundi.am, la Jeune Garde, etc.), parce que dès que les choses vont se tendre, ces gens disparaîtront dans la nature, se repliant sur leur vie privée, profitant d’une certaine aisance.

Il est absolument clair, pour une raison de classe sociale, que les gens qui délirent en mode migrants – LGBT – transexuels – décolonisation et autres lubies ne feront jamais face à la question de la guerre – parce qu’ils sont entièrement intégrés dans la démarche libérale du capitalisme.

Il y a ici en fait une inévitable cassure entre le monde intellectuel et le monde du travail, et cela ne peut bien entendu ressortir en bien que si le monde du travail assume les questions intellectuelles, les arrache aux milieux universitaires et académiques, ou du moins fait plier ses rares éléments les plus avancés.

Mais en dehors de toute fiction, il faut s’attendre à un tournant pratiquement impérialiste des milieux universitaires et académiques, parce que l’État va leur imposer ce mode de raisonnement et eux, en tant que parasites, vont totalement se plier aux injonctions, parce qu’ils ne savent pas faire autre chose.

Cela va changer beaucoup de chose, parce que cela va être un vecteur de ligne « impérialiste » et cela aura beaucoup d’écho. En même temps, cela rendra les choses très claires et à l’avenir une véritable ligne de classe se produira dans l’université, alors qu’elle a disparu depuis plus de cinquante ans.

Cela montre, en tout cas, à qui en doutait, que l’État français est moderne et efficace quand il s’agit de prendre l’initiative et d’aller de l’avant dans la compétition mondiale ; il sait se réorganiser, profiter de l’ensemble de ses structures. Toute naïveté en ce domaine est suicidaire.

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La France se lance dans le conflit gréco-turc

La France est alliée à la Grèce pour le prochain conflit maritime.

C’est une situation qui est à la fois nouvelle et dans le prolongement de ce qui s’est déroulé ces derniers mois. La Grèce s’arme, la Turquie s’arme, et la France fournit les armes à la Grèce, en se posant également comme allié. Cela a pris un tournant officiel, bien que non public, à la fin du mois de septembre avec la visite en France des plus hautes représentants officiels grecs (le premier ministre accompagné des ministres de la Défense et des Affaires étrangères).

Si des armes ont été achetées à cette occasion – des frégates et des avions de chasse – il y a surtout un partenariat stratégique qui a été signé et dont le document n’est pas rendu public, ce qui a justement été dénoncé par le PCF(mlm) comme un pacte secret (Pacte militaire secret franco-grec : préparez-vous au grand défi de la guerre franco-turque!).

C’est que l’article 2 du partenariat stratégique dit que si l’un des pays est attaqué, l’autre le soutiendra y compris de manière militaire. Comme en théorie c’est déjà le cas normalement puisqu’il y a des accords entre les pays de l’Union européenne, entre les pays de l’OTAN, c’est qu’on parle ici d’une alliance pour la prochaine guerre maritime.

Il ne faut pas, en effet, s’imaginer que l’armée turque va envoyer ses tanks en Grèce ou inversement. C’est bien entendu possible, mais un regard sur la carte montre aisément que là n’est pas le centre du problème.

Car, si l’on regarde bien, on peut s’apercevoir qu’il y a de nombreuses îles grecques qui sont très proches de la Turquie. Il y a donc d’incessants conflits territoriaux. On a frôlé l’affrontement militaire en 1987 et en 1996 déjà.

Source Wikipédia

Un autre problème qui s’ajoute est Chypre, que la Turquie occupe en partie, que la Grèce considère comme lui revenant de droit, avec pareillement autant de contentieux pour les frontières maritimes

En bleu : zone revendiquée par la Grèce et Chypre
En rouge : zone revendiquée par la Turquie

Voici comment le quotidien Le Monde présente cette question en 2020 :

« Premièrement, celle de « mer territoriale ». Depuis 1982, la largeur des eaux territoriales peut atteindre 12 milles depuis les côtes (environ 22,2 km) et l’État y dispose des mêmes droits que sur son territoire terrestre.

Dans le cas de la Turquie et de la Grèce, la limite est fixée à 6 milles depuis 1936. Si la Grèce décidait d’étendre sa mer territoriale à 12 milles, comme elle l’a laissé entendre ces dernières semaines et comme le droit l’y autorise, les Turcs ne pourraient plus traverser la mer Égée sans passer par les eaux grecques, tant les îles sont nombreuses.

Ce serait « un motif de guerre », a prévenu la Turquie début septembre.

La seconde notion d’importance est celle de zone économique exclusive (ZEE), instaurée par la convention dite de Montego Bay de 1982. D’une largeur maximale de 200 milles (environ 370 km), la ZEE assure à l’État côtier un droit exclusif à l’exploration, à l’exploitation et à la gestion des ressources de la zone. Dit autrement : tout ce qui est découvert dans la ZEE d’un pays lui appartient.

Si un État démontre que son territoire terrestre se prolonge sur le fond des océans au-delà des 200 milles de la ZEE, il peut également demander à étendre ce qu’on appelle son « plateau continental » jusqu’à 350 milles (650 km) et en exploiter ainsi le sol et le sous-sol. »

Cette présentation tout à fait neutre est exemplaire de toute une éducation faite en France à ce sujet, parce que la France, puissance de seconde zone par rapport à la superpuissance américaine et son challenger chinois, vise d’autant plus la Turquie qui est à sa portée et qui plus est dans une zone méditerranéenne toujours considérée comme essentielle.

Tout est fait pour pousser l’opinion publique dans le sens d’une position « naturelle » de la France en Méditerranée, avec une hégémonie qui en découlerait – il suffit de penser à comment la France s’arroge perpétuellement un droit de regard très prononcé sur le Liban.

Et là, avec une alliance officielle de la France avec la Grèce – officielle, mais en même temps « secrète » – on est dans la préparation du conflit, en posant les bases pour celui-ci. Et cela dans l’indifférence complète de l’opinion publique, dépolitisée, prisonnière de la consommation ininterrompue et sans esprit du capitalisme.

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Une étude militaire française de 600 pages appelle à renverser le gouvernement chinois

L’agressivité est ouverte.

« Les opérations d’influence chinoises » : tel est le titre d’une étude de 646 pages rendue publique par l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire de l’armée française (et disponible en Google drive). C’est une œuvre historiquement importante de par sa portée symbolique sur le plan de l’agressivité militariste.

Elle affirme en effet que, désormais, la Chine opère comme la Russie, celle-ci étant considéré comme opérant à tous les niveaux pour gagner massivement en influence. C’est appelé la « guerre hybride » en langage « géopolitique ».

Par « à tous les niveaux », il faut comprendre par la diplomatie, l’espionnage, l’intimidation, les coups tordus, les coups de force, les médias, l’économie, etc. Naturellement, toutes les grandes puissances font pareil. Cependant, comme en Chine les monopoles sont encore plus puissants que dans les autres pays, et qu’ils tiennent totalement en main l’État, cela rend les choses plus flagrantes, plus directes.

Lorsque Amazon exige, comme ces jours-ci, la légalisation du cannabis aux États-Unis, cela apparaît, aux yeux d’une opinion libérale occidentale, moins arbitraire que les discussions internes du gouvernement chinois– même si cela revient au même dans le fond. La propagande des films hollywoodiens – tels les Marvel – sont « invisibles » pour l’opinion libérale occidentale, à rebours du nationalisme étatique chinois, même si le principe est le même.

Il faut ici simplement comprendre que chaque bloc, même s’il a le même fond capitaliste, critique la forme de l’autre. C’est le sens de la très longue étude qui est une sorte d’organigramme de l’État chinois et de l’éventail de ses initiatives « hybrides ».

Et ce qui est ici essentiel, c’est que l’étude pose la France comme relevant du bloc visé par le challenger, donc comme relevant du bloc dont le leader est la superpuissance américaine. C’est le même point de vue que dans la chronique militariste du Monde, c’est le même point de vue que le think tank qu’on doit qualifier d’impérialiste l’Institut Montaigne (et l’article à ce sujet a d’ailleurs été publié dans Le Monde). Cet institut regroupe hauts fonctionnaires et hauts cadres d’entreprises, en étant financé par LVMH, Total, Vinci et Carrefour ! Difficile d’être plus clair !

C’est là le premier aspect : un choix stratégique et il est considéré comme définitif.

« La prise de conscience, en France, des risques posés par l’influence chinoise est vive et croissante depuis 2019, avec une nette accélération en 2020-2021. C’est dans ce contexte de « réveil français », qui semble désormais irréversible, que s’inscrit la publication du présent rapport en septembre 2021. »

Le second aspect est que le document appelle ouvertement au changement de régime en Chine. C’est tout à fait significatif : un document officiel de l’armée française appelle au renversement du gouvernement chinois et même à la destruction de toutes ses institutions.

Non pas qu’il faille défendre le régime chinois, qui est de type fasciste. Mais critiquer le régime chinois et même vouloir son renversement doit se faire sur une base démocratique, pas avec une mise en perspective militariste au service des couches sociales dominantes des pays riches réfutant le challenger chinois.

L’étude dresse d’ailleurs le panorama de ce qui est présenté comme une déstabilisation générale du monde par la Chine ; c’est un véritable manuel à destination des hauts fonctionnaires, et en même temps une inscription dans le bloc américain, puisque le document est en anglais.

Et la dimension raciste anti-chinoise est très bien calibrée, en prévision des futures campagnes anti-chinoise dans le cadre de la montée des tensions à venir. On a par exemple ce poncif sur l’oriental séducteur – enjôleur et brutal, qui est tout à fait exemplaire cet état d’esprit.

« Pékin vise dans le même temps à séduire et subjuguer, d’une part, et à infiltrer et contraindre, d’autre part. »

Il faut rappeler ici l’importance de la pandémie, qui va servir d’argumentaire pour la superpuissance américaine : c’est la Chine qui serait responsable, c’est elle qui doit payer, etc. On rentre en fait directement dans la phase propagandiste en ce sens.

D’où d’ailleurs l’émergence de contradictions en France sur la manière de s’y prendre. Les auteurs du document ont été obligés de publier un long message pour expliquer que, contrairement aux apparences, ils n’étaient pas pour un blocus total anti-chinois (ce qui est ridicule vu le contenu ouvertement militariste anti-chinois), et cela a provoqué une très violente polémique avec l’Institut de relations internationales et stratégiques, accusé en quelque sorte d’être l’idiot utile de la Chine.

Cela reflète les contradictions au sein des couches dominantes françaises : si la ligne est celle d’un alignement américain malaisé (comme le montre l’affaire des sous-marins australiens), il y a les tenants d’une ligné néo-gaulliste cherchant à trouver un espace (illusoire) entre les deux blocs…

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Le rapport français à la Chine : la violente polémique IRSEM/IRIS

L’institut militaire présente l’IRIS comme en convergence avec la Chine.

La publication du document intitulé « Les opérations d’influence chinoises » par l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire de l’armée française (IRSEM) a provoqué les foudres de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), un think tank associatif.

L’IRIS a une ligne en effet très différente, résumée comme suit par son président Pascal Boniface :

« Je ne pense pas que la lutte pour la suprématie mondiale qui se déroule entre Pékin et Washington doive interférer sur les positions
françaises et européennes. »

Cette position est à l’image de la nature de l’IRIS. Le président du conseil d’administration est Alain Richard, issu du Parti Socialiste Unifié et ensuite du Parti socialiste… Le président d’honneur est le socialiste Pascal Lamy (ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce), le vice-président est le socialiste Hubert Védrine (ancien ministre des Affaires étrangères), le secrétaire est Jean Musitelli auparavant administrateur de l’institut François-Mitterrand le, trésorier est Pascal Cherki, socialiste puis Génération-s avec Benoît Hamon…

On a du côté administrateur notamment Pouria Amirshahi, ancien parlementaire, directeur de Politis et ancienne grande figure du syndicat étudiant l’UNEF-ID passé ensuite au Parti socialiste…

Aux côtés par exemple du socialiste Marc-Antoine Jamet, secrétaire général de Louis Vuitton – Moët Hennessy (LVMH), l’ancien conseiller diplomatique de François Hollande Jacques Audibert (désormais secrétaire général du groupe Suez) et de Michel Edouard Leclerc, président du groupe de distribution E.Leclerc.

Bref c’est du capitalisme « social », autrement dit la gauche caviar, et historiquement les socialistes français ont toujours eu d’excellents rapports avec la direction chinoise. L’idée est donc de maintenir une sorte de ligne à la fois sociale et capitaliste agressive en cherchant à éviter le conflit sino-américain… Ce qui est bien entendu inacceptable du point de vue de la ligne actuelle de la France.

Voici la réponse de l’IRIS à l’accusation de l’IRSEM et la contre-réponse de l’IRSEM. Il faut prendre cela comme quelque chose de terrible, car c’est un débat impérialiste au sein des intellectuels au service des couches dominantes… C’est de « géopolitique » qu’il est parlé, de choix au plus haut niveau, contre donc les décisions par en bas, démocratiques, celles du peuple…

On notera absolument le dernier paragraphe de la contre-réponse de l’IRSEM, d’une violence!

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Le chef d’état-major des armées nomme les ennemis: Turquie, Iran, Russie, Chine

C’est une véritable agression idéologique et diplomatique.

Le Figaro Magazine a interviewé le général Lecointre, dans son numéro du week-end du 16-17 juillet 2021.

C’est que chef d’état-major des armées (Cema) depuis 2017, le général Lecointre a en fait choisi de partir afin de ne pas avoir un mandat qui corresponde à celui du président de la République Emmanuel Macron. C’est bien entendu un acte d’indépendance, sous-entendu : l’armée obéit au chef de l’Etat mais ne se confond pas avec lui ni avec sa personne. On doit littéralement parler de défiance d’ailleurs, car en France la dimension « personnelle » du président de la République est fondamentale.

Pour donner un exemple de cela, dans l’interview, le général Lecointre se permet une pique, pour souligner qu’Emmanuel Macron ne parle pas le « langage » de l’armée. C’est anecdotique, mais très révélateur :

« Pour annoncer la fin de Barkhane, le président Macron dit : « Notre présence sous forme d’opération extérieure n’est plus adaptée à la réalité des combats. » Qu’est-ce que cela signifie ?

Sa phrase a suscité une certaine interrogation dans les armées parce que l’expression « opération extérieure » correspond à un statut. Cet encadrement juridique est essentiel et il protège nos soldats engagés à l’extérieur de nos frontières.

En fait, ce que le chef de l’État a voulu dire, c’est qu’il ne fallait plus que la France combatte seule face à un ennemi identifié susceptible de conquérir tout le pays, comme ce fut le cas au déclenchement de Serval. On passe de cette logique-là à une autre dans laquelle l’armée française ne doit plus être en première ligne. »

La réponse n’a pas satisfaite le Figaro, du moins en apparence puisque on peut être certain que les questions avaient l’accord du général, en fonction des messages à faire passer. Et, donc, en rapport avec la réponse précédente, il est bien entendu parler de la Russie et de la Chine, puisque c’est la vraie raison de la fin de Barkhane :

« Les coups d’État successifs au Mali ont-ils changé la donne ?

La légitimité de notre engagement repose sur le fait d’opposer une vision de stabilisation et de développement de l’Afrique fondée sur l’état de droit et la démocratie à celle des islamistes tenants d’un État religieux dur.

Notre conception s’oppose également à celles portées par la Russie ou la Chine qui sont dans une logique de prédation et se désintéressent de la légitimité du pouvoir en place et du respect de l’état de droit.

Ces valeurs universelles donnent un sens à la mission de nos soldats et j’y tiens beaucoup. »

C’est là le coup classique du « bon » conquérant par rapport au mauvais. Au-delà, il y a le fait de nommer de manière ouverte des « ennemis ». Le général Lecointre en nomme d’autre encore, en mentionnant de nouveau la Russie :

« Les confrontations avec des acteurs régionaux – Turquie, Iran, Russie – vont être de plus en plus dures et de plus en plus fortes.

Elles se rapprochent de nous. La France ne peut imaginer qu’elle va rester à l’écart comme dans une bulle protégée. »

On peut dire que, pour la première fois, un général français, le numéro 1 même (ou 2 si on place le président de la République avant, administrativement parlant), nomme de manière ouverte les protagonistes ou plus exactement les ennemis de la guerre que va mener la France.

C’est historique.

Mentionnons pour conclure, car c’est d’un grand intérêt, l’élan lyrique du général qui parvient à résumer de manière parfaite la mentalité militaire française. C’est là un tour de force, car l’idéologie de l’armée française est tellement existentialiste qu’elle est complexe à définir. Le général Lecointre y arrive très bien :

« Le militaire s’isole dans la société?

Je ne crois pas. Il est différent. Et sa différence peut provoquer une incompréhension. Une incompréhension à sens unique. Le militaire comprend la société dont il est issu mais le civil, qui ignore souvent comment les armées transforment les hommes, ne comprend pas le militaire.

Antoine de Saint-Exupéry a écrit (il ouvre un vieux cahier où il note des citations depuis qu’il était élève d’hypokhâgne) : « Il n’y a qu’un problème, un seul de par le monde : rendre aux hommes une signification spirituelle des inquiétudes spirituelles. »

Les armées, parce qu’elles ont cette communauté de vie et cette proximité avec la perspective de la mort, sont naturellement enclines à des inquiétudes spirituelles. »

C’est vraiment très bien tourné. On ne peut absolument pas comprendre l’armée française si on ne comprend pas que son moteur idéologique est l’inquiétude quant à une transcendance, d’où le fait qu’elle se permette d’intervenir au nom d’une exigence morale « supérieure ». Le coup d’Etat de 1958, celui de 1961, mais c’est vrai également avant… ne relèvent pas tant d’une logique « militariste » que d’une sorte d’impulsion idéologique spiritualiste découlant en militarisme.

Si on ne comprend pas cela, on ne peut pas saisir les ressorts de l’armée française ni comprendre le sens de la « mission » que s’est donné le général de Villiers… Ni comprendre la fascination d’une large partie de la population française pour l’armée comme garante des valeurs, réelle éducatrice, lieu de fraternité au-delà de la souffrance et de la mort, etc.

C’est littéralement du socialisme inversé en communautarisme autoritaire et le fascisme français, historiquement totalement spiritualiste, a ici un bastion inexpugnable.

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Hypothèse d’engagement majeur: la France double le budget de la Défense

La crise implique inéluctablement la guerre.

C’est une information relayée ici et là par les médias français, à la suite de la traduction par Courrier International d’un article de The Economist, un magazine britannique. C’est intéressant comme parcours, car cela montre comment cette information est originellement passée sous silence, et pour cause ! Elle est trop claire dans ses fondements. C’est tout le militarisme français qui s’expose, impudemment.

Voici comment Valeurs Actuelles, l’hebdomadaire ultra-conservateur, résume cela, sans fards.

« L’état-major français a même lancé, en janvier 2021, dix groupes d’études « chargés d’analyser la capacité du pays à faire face » à ce type de « HEM » – comprendre, « hypothèse d’engagement majeur ». Parmi les sujets traités par ces groupes de recherche, déterminer si les Français sont « prêts à accepter un niveau de pertes inconnu depuis la Seconde guerre mondiale » (…).

« Les opérations futures pourraient impliquer des brigades, ou une division, soit entre 8 000 et 25 000 soldats », explique The Economist. D’ici là, il s’agit de moderniser l’équipement, via le programme Scorpion – budgété à hauteur de 5,7 milliards d’euros. Concrètement, l’état-major entend remplacer « tous les engins blindés et motorisés de première ligne » (…).

Un gigantesque entraînement devrait avoir lieu en Champagne-Ardenne en 2023. Sous le nom de code « Opération Orion », 10 000 soldats français [en fait peut-être jusqu’à 25 000] devraient y participer à des exercices de simulation, incluant opérations de déploiement et tirs à balles réelles.

Concomitamment, précise le magazine britannique, le budget attribué à la Défense par l’Etat va quasiment doubler : d’ici à 2025, il devrait atteindre 50 milliards par an, soit une augmentation de 46% par rapport à 2018. »

Voilà qui est tout à fait clair. Et on notera que le média russe Spoutnik présente directement cette question en la reliant à la question de la guerre de l’OTAN contre la Russie, dans son article Les faiblesses de l’armée française en cas de conflit entre l’Otan et la Russie inquiètent aux USA faisant référence à une évaluation de l’armée française par un très important think tank américain.

Est-ce juste ? Oui et non, car le conflit entre l’OTAN et la Russie, à travers la question ukrainienne, est déjà brûlant. Mais c’est tendanciellement vrai, parce que les choses changent très rapidement, au point que le sens d’un exercice militaire change de mois en mois, même de semaine en semaine. C’est le principe même du militarisme que d’être à la fois très concret matériellement et particulièrement volatile dans sa substance. Alliances, retournements d’alliances, pauses, accélérations… Comme avant 1914, tout cela se déroule sur un fond de crise.

On avait ainsi les États-Unis de Donald Trump désireux de pratiquer l’isolationnisme et de se focaliser sur la Chine uniquement, alors qu’avec Joe Biden la ligne est interventionniste avec l’OTAN et vise la Russie en priorité… La France et l’Allemagne sont proches de la Russie et en même temps pas du tout…

L’important, pour chaque militarisme, c’est d’élever le niveau, d’être prêt à la confrontation. Et, d’ailleurs, ces exercices relèvent eux-mêmes de la confrontation. Le général Lecointre, chef d’état-major des Armées, l’exprime de manière très franche.

Nous prévoyons […] d’organiser en 2023 un exercice, dénommé Orion, qui sera multi-milieux, interarmées, interallié, de niveau divisionnaire et qui impliquera 17’000 à 20’000 hommes et 500 véhicules de l’armée de Terre, deux porte-hélicoptères amphibies, le porte-avions Charles-de-Gaulle pour la Marine et 40 avions de l’armée de l’Air et de l’Espace (…).

Les exercices que cette préparation nous amène à réaliser constituent, en eux-mêmes, une forme de démonstration de puissance, donc de confrontation.

La France va à la guerre, c’est une évidence. Qui ne fait pas du thème de la guerre un sujet récurrent n’a pas saisi le cours de l’Histoire.

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Politique

La Droite lance une nouvelle pétition pour capter la colère des policiers

C’est un dispositif de plus pour la conquête du pouvoir par la Droite.

La Droite conservatrice mène une grande agitation politique et culturelle en France. Après deux tribunes militaires, elle tente maintenant de capter la colère des policiers avec une tribune signée par 93 policiers retraités. Elle s’inscrit dans la continuité des tribunes militaires précédentes et entend amener les policiers vers les militaires, malgré l’opposition historique et fondamentale entre ces deux fonctions.

On retrouve parmi les signataires de nombreux commissaires et commandants, et même un contrôleur général, soit l’une des plus hautes possibilités d’avancement et de responsabilité dans la police, avec un poste dépendant directement du gouvernement.

La liste des signataires est bien sûr donnée dans l’ordre hiérarchique et le discours est typique de la Droite et des cadres militaires. Il ne s’agit pas d’appeler à un sursaut démocratique pour affirmer l’ordre populaire, mais au contraire d’agiter le romantisme passéiste (« enclaves où l’on vivait jadis côte à côte ») et nationaliste (« faire respecter les valeurs de la France », « appel au sursaut national »).

Gageons que la base policière en France ne soit pas dupe, qu’elle préfère rester tournée vers le peuple et les valeurs démocratiques plutôt que vers une clique de grands bourgeois appelant au coup de force. Gageons que les policiers à la base, dont la colère est indéniable et tout à fait légitime, défendent fermement leur caractère civil et la nature démocratique de leur fonction, contre les tentatives de les aspirer vers l’armée et l’autoritarisme anti-populaire.

Voici la tribune qui, si elle n’est peut-être pas historique dans le sens où ce n’est probablement qu’un jalon dans toute une séquence politique, est en tous cas un bon marqueur du panorama actuel en France.

« SECURITE POUR NOS FORCES DE L’ORDRE ET NOS CITOYENS – IL N’Y A PAS DE LIBERTES SANS SECURITE

Monsieur le Président de la République,

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires

Conscients de vos prérogatives constitutionnelles et de vos obligations, nous vous demandons solennellement de tout mettre en œuvre pour mettre fin à la situation gravissime que traverse la France en matière de sécurité et de tranquillité publique.

Aujourd’hui l’autorité de l’État est battue en brèche par des minorités violentes. Les lois ne sont plus appliquées dans les territoires perdus de la République.

Or, les policiers et les gendarmes sont les gardiens de la paix et les protecteurs de nos institutions. Ils sont la clé de voûte de toutes nos libertés. Sans sécurité, il n’y a point de libertés.

La multiplication des attentats et des agressions violentes dirigées contre nos gardiens de la paix publique démontrent un refus de nos valeurs républicaines, de nos coutumes et de notre modèle de société dans des pans entiers de notre nation. Le meurtre sauvage à Avignon d’un de nos policiers gardiens de la paix en est la tragique illustration.

Les attaques de commissariats, à force ouverte, par des hordes d’individus armés et cagoulés se propagent sur notre territoire en toute impunité, les violences aux personnes se répandent jusque dans l’intimité des résidences familiales et la seule réponse à ces crimes contre les forces de l’ordre réside dans des incantations compassionnelles qui demeurent sans effet sur le quotidien des Français.

Comme l’a souligné un ministre de l’Intérieur en quittant son poste, le pays s’est fragmenté en enclaves où l’on vivait jadis côte à côte et où l’on vit désormais face à face. Un face à face qui nourrit le communautarisme et menace la paix civile.

Comme les deux fonctionnaires lâchement assassinés récemment, nous avons contribué à combattre sans relâche la criminalité et à rétablir l’ordre public durant des décennies.

Le ministre de l’Intérieur a déclaré à Avignon que les forces de l’ordre devaient mener une « guerre » sans merci contre les trafiquants de stupéfiants et d’armes, et que les policiers étaient des « soldats ».

Certes, mais des soldats désarmés sont de simples cibles. Voilà pourquoi il convient de les réarmer matériellement, moralement et juridiquement pour leur permettre de mener à bien leurs missions sans risquer leur vie à tous les coins de rue.

Les policiers se heurtent aujourd’hui à l’hostilité d’une partie de la population et de certains politiciens dévoyés, ils doivent se justifier en permanence devant leur hiérarchie, les magistrats, les préfets et s’incliner devant le tribunal de l’opinion publique.

Il est temps de prendre des mesures efficaces pour reconquérir notre propre pays et rétablir l’autorité de l’État partout où elle est défaillante.

Il est temps de faire respecter les valeurs de la France et de ne plus accepter l’inacceptable.

Il est temps de réagir.

Les policiers et gendarmes ont déjà payé un lourd tribut en vies humaines et en blessures irrémédiables : la peur doit changer de camp.

Les familles des policiers et gendarmes doivent être protégées et les policiers doivent retrouver leur fierté d’exercer le plus noble métier qui soit : celui de protéger les citoyens et de les défendre.

La réponse pénale doit être adaptée de telle manière que les condamnations soient réellement exécutées et à la hauteur des forfaits commis.

L’urgence commande également de contrôler l’immigration clandestine qui gangrène de nombreux quartiers et contribue à alimenter désordre et délinquance.

L’anarchie est partout quand la responsabilité n’est nulle part.

La France ne doit pas basculer dans le chaos. La police française ne peut pas tolérer que demain les forces armées la remplacent pour éviter une guerre civile.

Nous formons le vœu que notre appel au sursaut national soit entendu par les pouvoirs publics et nous joignons nos voix à celles de nos camarades militaires qui se sont exprimés en premier.

Les défis à venir sont cruciaux. Nous sommes déterminés à aider nos collègues en activité à faire face et à recouvrer leur considération perdu

Liste des 93 policiers retraités honoraires signataires

Contrôleur général Alain Deschamps

Commissaire Général Éric Battesti

Commissaire Divisionnaire Claude Dupont

Commissaire Divisionnaire Gérard De Fabritus

Commissaire Divisionnaire Gilles Le Cam

Commissaire Divisionnaire Joël Balaud

Commissaire Principal Henri Coulon

Commissaire Principal Pierre Chassagne

Commandant Divisionnaire Robert Canamas

Commandant de Police Henri Bozetto

Commandant de police Edmond Marmorato

Commandant de Police Pierre Folacci

Commandant de Police Yves Lamacchia

Commandant de Police Serge Popof

Commandant de Police Christian Heirich

Commandant de Police Lucien Andolfatto

Commandant de Police Jean marc Maury

Commandant de Police Daniel Noël Navarro

Commandant de Police Bernard Balleste

Commandant de Police Bruno Papet

Commandant de Police Jean marc Blanc

Commandant de Police Michel Trabis

Commandant de Police Serge Craste

Commandant de Police Chantal Dreux

Commandant Antoine Houspic

Commandant de Police Didier Faureau

Commandant Patrick rouviére

Commandant Serge Francescat

Commandant Claude Fleurbe

Commandant Serge Muller

Commandant Jacques Bes

Chef inspecteur Divisionnaire Henri Sabattier

Capitaine Roger Antonelli

Capitaine Christian Battesti

Capitaine Henri Giacomelli

Capitaine Daniel Chaix

Capitaine Paul Farina

Officier de Police Henri Mazier

Secrétaire Administratif Christine N’Guyen

Major Beraudo Léon

Major Marie Pierre Dion

Major Georges Rasa

Major Nelly Antoinette

Major Didier Verne

Major Robert Paturel

Major jean pierre Petit

Major François Castellani

Major André Chopard

Major Henri Brousse

Major Daniel Fernandez

Major Michel Malibat

Major Patrick Azzarelli

Major Michel Loubière

Major Paul Miniconi

Major Michel Bonnaure

Major Michel Gentilli

Major Michel Guerero

Major Gilles Di Rosa

Major François Candotti

Major Jean Luc Chevalier

Major Patrick Bonci

Major Herve Ribaud

Major Jacques Mirabail

Major Marius Nieri

Major Simon Ferrante

Major Marcel Maunier

Major Alain Labouz

Major Pascal Molina

Major Martine Colombo

Brigadier Chef Andre Jourdan

Brigadier Chef aime Bordes

Brigadier Chef Pierre Wenger

Brigadier Chef Maurice Pesoli

Brigadier Chef Ariane Pothier

Brigadier Chef Jean marc Perrin

Enquêteur Michel Lapierre

Brigadier Jean Bernard Gaudino

Brigadier Gérard Bardi

Brigadier Jacques Domps

Brigadier Bernard Ferra

Brigadier Yves Melquiot

Brigadier Christian Salvi

Brigadier Roger Lalouette

Brigadier Serge Amato

Brigadier Rey Gil

Sous Brigadier Bernard Charpail

Sous Brigadier Thierry Jacquette

Sous Brigadier Michel Jacquet

Sous Brigadier Hubert Bottalico

Sous Brigadier Patrick Guibal

Sous Brigadier Yves Fulconis

Sous Brigadier Claude Caméra »

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Armée: la Droite dure remet une pièce dans la machine avec une nouvelle tribune militaire

Une nouvelle tribune militaire a été publiée par le magazine de la Droite conservatrice et nationaliste Valeurs Actuelles. Il s’agissait la première fois de gradés à la retraite appelant à un éventuel coup d’État, il s’agit cette fois de militaires actifs soutenant les premiers. Il est prétendu que cela correspond à un mouvement de fond, que la tribune circulait déjà et que Valeurs Actuelles ne ferait encore une fois que relayer (tout en proposant le texte à la signature…)

L’ampleur réelle de ce mouvement de fond dans l’armée reste à déterminer. En attendant, ce qui est certain c’est qu’il existe concrètement et en pratique une démarche politico-culturelle venant de la Droite pour faire du nationalisme militaire un levier de mobilisation, et que cela a beaucoup d’écho.

Cela converge directement avec Marion Maréchal, qui s’était fait porte-parole de la première tribune disant peu ou prou la même chose qu’elle. On notera qu’elle était présente à Moscou pour les défilés du 9 mai 2021.

Cela converge aussi de manière évidente avec la mise en avant de la figure du Général Pierre de Villiers comme homme providentiel censé « redresser » le pays.

Les propos de la tribune sont d’une grande radicalité, avec l’utilisation systématique d’un « vous » abstrait pour désigner une classe politique vague, lointaine, etc. C’est une formulation typique du romantisme fasciste ou fascisant, qui se prétend « contre », qui se prétend populaire, qui prétend à un ordre nouveau. Il est aussi typique de la Droite la plus dure que ce genre de propos agressifs sur un mode viril appelant à cogner fort :

« On nous a demandé de nous en méfier pendant des mois, en nous interdisant de circuler en uniforme, en faisant de nous des victimes en puissance, sur un sol que nous sommes pourtant capables de défendre. »

Voici donc cette tribune, qui une nouvelle fois est un document d’une importance politique majeure. Il est de la responsabilité historique de la Gauche d’être à la hauteur, de prendre à bras-le-corps la lutte contre le poison nationaliste, d’organiser la mobilisation démocratique des secteurs populaires contre la tendance au coup d’État venant de l’armée et des secteurs pro-militaires.

« Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs les ministres, parlementaires, officiers généraux, en vos grades et qualités,

On ne chante plus le septième couplet de la Marseillaise, dit « couplet des enfants ». Il est pourtant riche d’enseignements. Laissons-lui le soin de nous les prodiguer :

« Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus. Nous y trouverons leur poussière, et la trace de leurs vertus. Bien moins jaloux de leur survivre que de partager leur cercueil, nous aurons le sublime orgueil de les venger ou de les suivre »
Nos aînés, ce sont des combattants qui ont mérité qu’on les respecte. Ce sont par exemple les vieux soldats dont vous avez piétiné l’honneur ces dernières semaines. Ce sont ces milliers de serviteurs de la France, signataires d’une tribune de simple bon sens, des soldats qui ont donné leurs plus belles années pour défendre notre liberté, obéissant à vos ordres, pour faire vos guerres ou mettre en œuvre vos restrictions budgétaires, que vous avez salis alors que le peuple de France les soutenait.
Ces gens qui ont lutté contre tous les ennemis de la France, vous les avez traités de factieux alors que leur seul tort est d’aimer leur pays et de pleurer sa visible déchéance.

Dans ces conditions, c’est à nous, qui sommes récemment entrés dans la carrière, d’entrer dans l’arène pour avoir simplement l’honneur d’y dire la vérité.

Nous sommes de ce que les journaux ont nommé « la génération du feu ». Hommes et femmes, militaires en activité, de toutes les armées et de tous les grades, de toutes les sensibilités, nous aimons notre pays. Ce sont nos seuls titres de gloire. Et si nous ne pouvons pas, réglementairement, nous exprimer à visage découvert, il nous est tout aussi impossible de nous taire.

Afghanistan, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d’entre nous ont connu le feu ennemi. Certains y ont laissé des camarades. Ils ont offert leur peau pour détruire l’islamisme auquel vous faites des concessions sur notre sol.

Presque tous, nous avons connu l’opération Sentinelle. Nous y avons vu de nos yeux les banlieues abandonnées, les accommodements avec la délinquance. Nous avons subi les tentatives d’instrumentalisation de plusieurs communautés religieuses, pour qui la France ne signifie rien -rien qu’un objet de sarcasmes, de mépris voire de haine.

Nous avons défilé le 14 juillet. Et cette foule bienveillante et diverse, qui nous acclamait parce que nous en sommes l’émanation, on nous a demandé de nous en méfier pendant des mois, en nous interdisant de circuler en uniforme, en faisant de nous des victimes en puissance, sur un sol que nous sommes pourtant capables de défendre.

Oui, nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme.

Ce n’est peut-être pas à des militaires de dire cela, arguerez-vous. Bien au contraire : parce que nous sommes apolitiques dans nos appréciations de situation, c’est un constat professionnel que nous livrons. Car cette déchéance, nous l’avons vue dans bien des pays en crise. Elle précède l’effondrement. Elle annonce le chaos et la violence, et contrairement à ce que vous affirmez ici où là, ce chaos et cette violence ne viendront pas d’un « pronunciamento militaire » mais d’une insurrection civile.

Pour ergoter sur la forme de la tribune de nos aînés au lieu de reconnaître l’évidence de leurs constats, il faut être bien lâche. Pour invoquer un devoir de réserve mal interprété dans le but de faire taire des citoyens français, il faut être bien fourbe. Pour encourager les cadres dirigeants de l’armée à prendre position et à s’exposer, avant de les sanctionner rageusement dès qu’ils écrivent autre chose que des récits de batailles, il faut être bien pervers.
Lâcheté, fourberie, perversion : telle n’est pas notre vision de la hiérarchie.
L’armée est au contraire, par excellence, le lieu où l’on se parle vrai parce que l’on engage sa vie. C’est cette confiance en l’institution militaire que nous appelons de nos vœux.

Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera. C’est même la définition de la guerre civile. Personne ne peut vouloir une situation aussi terrible, nos aînés pas plus que nous, mais oui, de nouveau, la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement.

Le cri d’alarme de nos Anciens renvoie enfin à de plus lointains échos. Nos aînés, ce sont les résistants de 1940, que, bien souvent, des gens comme vous traitaient de factieux, et qui ont continué le combat pendant que les légalistes, transis de peur, misaient déjà sur les concessions avec le mal pour limiter les dégâts ; ce sont les poilus de 14, qui mouraient pour quelques mètres de terre, alors que vous abandonnez, sans réagir, des quartiers entiers de notre pays à la loi du plus fort; ce sont tous les morts, célèbres ou anonymes, tombés au front ou après une vie de service.

Tous nos aînés, ceux qui ont fait de notre pays ce qu’il est, qui ont dessiné son territoire, défendu sa culture, donné ou reçu des ordres dans sa langue, ont-ils combattu pour que vous laissiez la France devenir un Etat failli, qui remplace son impuissance régalienne de plus en plus patente par une tyrannie brutale contre ceux de ses serviteurs qui veulent encore l’avertir ?

Agissez, Mesdames et Messieurs. Il ne s’agit pas, cette fois,  d’émotion sur commande, de formules toutes faites ou de médiatisation. Il ne s’agit pas de prolonger vos mandats ou d’en conquérir d’autres. Il s’agit de la survie de notre pays, de votre pays. »

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Marion Maréchal, porte-parole de la tribune des militaires

Marine Le Pen avait immédiatement tenu à apporter son soutien à la tribune des militaires en les exhortant à la soutenir. Sa nièce Marion Maréchal représente toutefois davantage la tendance incarnée par cette tribune.

La tribune politique des militaires n’a pas été directement publiée par Valeurs Actuelles, mais elle a directement été relayée et mise en avant par ce média. De par le contenu général et le choix précis des mots et des concepts, il y a une corrélation évidente avec la ligne de droite dure incarnée par Valeurs Actuelles. Cette ligne, c’est précisément celle de Marion Maréchal, et inversement.

L’ancienne députée du Vaucluse, dont la rareté de la parole est savamment entretenue, s’est donc exprimée dans une émission grand public sur BFMTV pour soutenir unilatéralement les militaires jeudi 29 avril. L’objet de l’entretien ne souffrait d’aucune ambiguïté : il ne s’agissait que de cette tribune, et il a été répété en long, en large et en travers le contenu même de cette tribune, comme si elle l’avait elle-même rédigée.

Marion Maréchal a expliqué qu’il fallait donner plus souvent la parole aux militaires et que d’ailleurs leur « devoir de réserve » n’existe pas vraiment. Ce qui par ailleurs est tout à fait vrai, car il n’y a en réalité qu’un compromis de façade entre les militaires, qui ont largement les mains libres sur leur gestion interne (on parle de la « grande muette ») ainsi que sur la gestion des « opérations extérieures » (les interventions militaires à proprement dit), et le personnel politique et étatique qui a le monopole de l’expression publique sur les questions diplomatiques.

Cela permet la fiction d’une armée qui serait neutre, au service de la « République » et donc de la simple « défense » démocratique de la population, etc. Toutefois, en raison de la crise, cela ne tient plus pour la Droite la plus dure.

Une partie de la bourgeoisie française est de plus en plus enragée et excitée par la crise, économique, sociale, sanitaires, culturelle, etc. Le déclassement de la France, à la fois dans le « concert des nations » mais également en son sein même, est considérée comme une actualité toujours plus prégnante, avec le risque d’une grande explosion.

Il ne s’agit donc pas ici de symbolisme avec un appel simplement populiste à l’ordre via l’armée. Il y a concrètement un appel à l’armée comme source et force politique, contre la Démocratie. Marion Maréchal va extrêmement loin dans ce sens, en expliquant carrément qu’il faudrait profiter de l’« expérience » des militaires sur « les théâtres d’opération », c’est-à-dire le champ de bataille. C’est un positionnement on ne peut plus radical.

Il s’ouvre en France une période tout à fait nouvelle avec une Droite dure qui s’affirme, qui s’éloigne du centrisme et du libéralisme avec l’idée de cogner fort pour remettre de l’ordre et orienter le pays dans le sens du nationalisme et de l’expression militaire de la France. C’est conforme à la tendance mondiale à la guerre, à la grande bataille qui s’ouvre pour le repartage du monde.

La grande bourgeoisie française n’imagine pas rester les bras croisés alors que la Chine et les États-Unis se préparent à un grand affrontement, qu’une puissance intermédiaire comme la Russie affirme un positionnement dur, que l’Allemagne se fait de plus en plus indépendante, que la Turquie est de plus en plus agressive, etc.

La grande bourgeoisie française n’imagine pas non plus rester les bras croisés face à une probable crise économique et sociale qui pourrait être explosive et extrêmement menaçante pour elle.

L’appel à l’armée est donc un moyen de neutraliser politiquement la population en l’entraînant dans le nationalisme guerrier. Mais l’appel à l’armée est aussi un moyen de se prémunir militairement contre la population. Marion Maréchal formule cela de manière extrêmement précise et calculée, avec en arrière plan un corpus idéologique très élaboré…

Elle représente un danger immense, d’autant plus que la population est totalement désarmée politiquement et culturellement en raison de l’absence d’une véritable Gauche dans le pays pour combattre la Droite.

C’est tout l’honneur d’agauche.org que de relater avec sérieux et assiduité le parcours de Marion Maréchal depuis des années ; notre média est systématiquement une contribution de haute valeur dans la bataille démocratique et populaire, contre le nationalisme et la guerre.

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Appel militaire à un éventuel coup d’État, Marine Le Pen appelle à la convergence

Voici deux documents historiques reflétant la tendance à la guerre en France, dans la mesure où c’est l’armée française qui intervient politiquement pour exiger que la société s’oriente selon ses désirs. C’est une réponse à la crise dans le sens du nationalisme et de la guerre et il est fort logique que Marine Le Pen vienne appuyer une telle orientation en les appelant à la rejoindre pour la présidentielle.

Voici cette lettre ouverte militaire, suivis de l’appel de Marine Le Pen après la (très) longue liste de signataires :

« LETTRE OUVERTE A NOS GOUVERNANTS

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs du Gouvernement,

Mesdames, Messieurs les parlementaires,

L’heure est grave, la France est en péril, plusieurs dangers mortels la menacent. Nous qui, même à la retraite, restons des soldats de France, ne pouvons, dans les circonstances actuelles, demeurer indifférents au sort de notre beau pays.

Nos drapeaux tricolores ne sont pas simplement un morceau d’étoffe, ils symbolisent la tradition, à travers les âges, de ceux qui, quelles que soient leurs couleurs de peau ou leurs confessions, ont servi la France et ont donné leur vie pour elle. Sur ces drapeaux, nous trouvons en lettres d’or les mots « Honneur et Patrie ». Or notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du délitement qui frappe notre patrie.

– Délitement qui, à travers un certain antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés. Aujourd’hui certains parlent de racialisme, d’indigénisme et de théories décoloniales, mais, à travers ces termes, c’est la guerre raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques. Ils méprisent notre pays, ses traditions, sa culture, et veulent le voir se dissoudre en lui arrachant son passé et son histoire. Ainsi s’en prennent-ils, par le biais de statues, à d’anciennes gloires militaires et civiles en analysant des propos vieux de plusieurs siècles.

– Délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution. Or chaque Français, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance, est partout chez lui dans l’Hexagone ; il ne peut et ne doit exister aucune ville, aucun quartier où les lois de la République ne s’appliquent pas.

– Délitement car la haine prend le pas sur la fraternité lors de manifestations où le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agent supplétif et bouc émissaire face à des Français en gilets jaunes exprimant leurs désespoirs. Ceci alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre. Pourtant ces dernières ne font qu’appliquer les directives, parfois contradictoires, données par vous, gouvernants.

Les périls montent, la violence s’accroît de jour en jour. Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? Or nous, serviteurs de la Nation, qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements, des spectateurs passifs.

Aussi ceux qui dirigent notre pays doivent impérativement trouver le courage nécessaire à l’éradication de ces dangers. Pour cela, il suffit souvent d’appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà. N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos silences coupables.

Comme le disait le cardinal Mercier, primat de Belgique : « Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part. » Alors, Mesdames, Messieurs, assez d’atermoiements, l’heure est grave, le travail est colossal ; ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation.

Par contre, si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant, au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.

On le voit, il n’est plus temps de tergiverser sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers.

Rédacteur :

Capitaine Jean-Pierre FABRE – BERNADAC

(Ancien officier de l’Armée de Terre et de la Gendarmerie, auteur de 9 ouvrages)

Signataires :

Général de Corps d’Armée (ER) Christian PIQUEMAL (Légion Étrangère)

Général de Corps d’Armée (2S) Gilles BARRIE (Infanterie)

Général de Division (2S) François GAUBERT ancien Gouverneur militaire de Lille

Général de Division (2S) Emmanuel de RICHOUFFTZ (Infanterie)

Général de Division (2S) Michel JOSLIN DE NORAY (Troupes de Marine)

Général de Division Aérienne Eric CHAMPOISEAU (Armée de l’Air)

Général de Brigade (2S) André COUSTOU (Infanterie)

Général de Brigade (2S) Philippe DESROUSSEAUX de MEDRANO (Train)

Général de Brigade Aérienne (2S) Antoine MARTINEZ (Armée de l’air)

Général de Brigade Aérienne (2S) Daniel GROSMAIRE (Armée de l’air)

Général de Brigade (2S) Robert JEANNEROD (Cavalerie)

Général de Brigade (2S) Pierre Dominique AIGUEPERSE (Infanterie)

Général de Brigade (2S) Roland DUBOIS (Transmissions)

Général de Brigade (2S) Dominique DELAWARDE (Infanterie)

Général de Brigade (2S) Jean Claude GROLIER (Artillerie)

Général de Brigade (2S) Norbert de CACQUERAY (Direction Générale de l’Armement)

Général de Brigade (2S) Roger PRIGENT (ALAT)

Général de Brigade (2S) Alfred LEBRETON (CAT)

Médecin Général (2S) Guy DURAND (Service de Santé des Armées)

Contre Amiral (2S) Gérard BALASTRE (Marine Nationale)

Général de Brigade Jean Yves NIELLY (Troupes de Marine)

Général de Brigade (2S) Jean Gilles SINTES (Train)

COL Bernard DUFOUR (Infanterie) COL Michel LAFFAILLE (Cadre Spécial)

COL Michel HAUDIQUEZ (Commissariat armée de Terre)

COL Gérard GEITER (Gendarmerie)

COL Jean WEBRE (Infanterie)

COL Jean Louis CHANAS (Forces Spéciales)

COL Jacques AMIOT (Armée de l’Air)

COL Michel DUMARCHE (Issoire)

COL Philippe CHANSON (Train)

COL Paul FIEVRE (Infanterie)

COL Frédéric PINCE (Infanterie Para)

COL Jean Paul MODESSE (Armée de l’Air)

COL Gérard VIE (Troupes de Marine)

COL Philippe CAUVIN (Troupes de Marine)

COL Olivier de CARVALHO (Infanterie)

COL (H) Philippe SAINT JEAN (Troupes de Marine)

COL Gilles DENAMUR (Troupes de Marine)

COL Laurent DEMAIN (Troupes de Marine)

COL (H) Jean Luc MARCOTTE

COL (H) Yves LAURENT (Artillerie)

COL (H) Bertrand MAUPOUME (Légion Étrangère)

COL René GAILLOT (DMD 73)

COL Alain LAUMONT

COL Jean François GAUTIER (DMD 14)

COL Bernard ALTENBACH (CAT)

COL Jean MAYAN (Armée de l’Air)

COL Robert TRAVAILLOT (Train para)

COL Jean Claude GANEAU (Armée de l’Air)

COL (H) Michel LANGERON (Gendarmerie)

COL Roland de PHILY (CAT)

COL Jean Pierre CARLI (Transmissions)

COL Gérard LECONTE (CAT)

Capitaine de Vaisseau René DELBOVE (Marine Nationale)

COL Michel GEORGE (ALAT)

COL (H) Xavier LAFAILLE (Génie)

COL Olivier LATREMOLIERE (Infanterie)

COL Claude HIRTZ (Artillerie)

COL (H) Daniel BEAUFRETON (Matériel)

COL (H) Jean Claude MALINGE (Matériel)

COL Didier FOURCADE (Cavalerie)

COL Frédéric SENE

COL Guy REVEYRON (Matériel)

COL Georges PROD’HOMME (Troupes de Marine)

COL Joël BURCK (DGA)

COL Michel BIGNAND (Médecin en chef BSPP)

Capitaine de Vaisseau Jean Claude LUPI (Marine Nationale)

COL Didier LEMIRE (Génie)

Capitaine de Vaisseau Christian MATTON (Marine Nationale)

COL Claude MAQUIN (Troupes de Marine)

Capitaine de Vaisseau Jean Michel TUFFAL (Marine Nationale)

Capitaine de Vaisseau Alain TRIQUET (Marine Nationale)

COL michel DUMARCHE (Infanterie)

​COL Claude KLIPFEL (CAT)

Capitaine de Vaisseau Emmanuel LACCOURS (Marine Nationale)

COL Jean Pierre FRANQUEVILLE (Gendarmerie)

COL Jean François PORNON (Service de Santé des Armées)

COL Claude André PAYEN (Gendarmerie)

COL Gilbert RUFFIER D’EPENOUX (Transmissions)

COL Jean Louis GRATTEPANCHE (Commissariat)

COL (H) Daniel VAUVILLIER (Cavalerie)

COL (H) Bénedict MERCIER

COL Jean Luc ESPINOSA (Infanterie)

COL Christophe DESCHARD (Cavalerie)

COL Eric GAUTIER (DMD 93)

COL Jean Louis LADUREAU (Train)

COL Michel LEBEGUE (Train)

COL Yves BOURBOULON (Cadre Spécial)

LCL François MIGEON (Infanterie)

LCL Roland BONNEFOUS (Infanterie)

LCL Christian de la FOREST DIVONNE (Cavalerie)

LCL Jean-Claude ODERMATT (Infanterie)

LCL Serge BOUTET (Artillerie)

Capitaine de Frégate Bernard PILLAUD (Marine Nationale)

LCL Marc Mariano PEGALAJAR (Armée de l’Air)

LCL Jean Michel REGNIER (Cavalerie / DPSD)

LCL Yannick MAHE (Gendarmerie)

LCL Alain GOSSET (TDM / ALAT)

LCL Guy RENOULEAUD ( Matériel)

LCL Jean François CERISIER (DRM)

LCL Bernard DEBRADES

LCL Georges GUEHENNEUX (Troupes de Marine)

LCL Jean Pierre MACABET (Troupes de Marine)

LCL Alain HUM (ALAT)

LCL Régis OLLIVIER (Min Déf Paris)

LCL (H) Jean Noël LE RUMEUR ( Armée de l’Air)

LCL Claude CERCLEUX (DGSE)

LCL Daniel FAVARD (Infanterie)

LCL Jacques POPINEAU (Cadre Spécial)

LCL Walter ARLEN (ALAT)

LCL Jacky PEDEMONTE (Troupes de Montagne)

LCL Bernard GONZALES (Troupes de Marine)

LCL Jean Claude PERRAULT (Armée de l’air)

LCL Gérard LAPLACE (Troupes de Marine)

LCL Jean Claude LAPOIRIE

LCL Elie VAYSSIERE (Transmissions)

LCL Michel ROMAN (Armée de l’Air)

LCL Gérard COPIER (Armée de l’Air)

LCL Robert FAIVRE (Infanterie para)

LCL Alain FRERE (Gendarmerie)

LCL André BILLEGAS (ALAT)

Capitaine de Frégate Jean Michel CAZE (Marine Nationale)

Capitaine de Frégate Marcel CHORON (Marine Nationale)

LCL Daniel CLEMENT (Génie)

Capitaine de Frégate Michel WEPPE (Marine Nationale)

LCL Jean Pierre GRAVELINES (ALAT)

LCL Axel BOUVET (Troupes de Montagne)

LCL (H) Christian GUGLIELMI (SEA)

LCL (H) Dominique FLAMENT (Troupes de Marine)

LCL (H) Philippe CHATILLON GOUBERT (Transmissions)

LCL Claude LEROY (Cavalerie)

LCL Gérald GONZALEZ (ALAT)

LCL Jean Michel REGNIER

Capitaine de Frégate Jean Michel CAZE (Marine nationale)

Capitaine de Frégate Jean Michel CHAMBRAN (Marine nationale)

LCL Bernard LOREILLE (Artillerie)

LCL Philippe RECH (Troupes de Marine)

LCL Alain MARTELLE (Gendarmerie)

LCL (H) Paul PEGEAUD (Infanterie)

LCL Bruno LAHALLE (Armée de l’Air)

LCL Rémy FLEUROT (Gendarmerie de l’Air)

LCL Bruno DESPLANQUES (Service des Essences des armées)

LCL Claude SIMONNET (Armée de l’Air)

LCL Frédéric MANESSE (Train)

LCL DEMOUTIEZ (Troupes de Montagne)

LCL Jean Louis TAPRET (Train)

LCL EVANO-CAMILLE

LCL Yves BELEGUIC (Génie para)

LCL Philippe CROCHARD (Artillerie)

Commissaire en chef de deuxième classe Emmanuel REUILLARD (CAT)

LCL Louis De LARMINAT (Infanterie para)

Capitaine de Frégate Hervé DELAS (Marine Nationale)

LCL Jean Pierre ROUL (ALAT)

Ingénieur en chef de deuxième classe Arnaud GRENIER (DGA)

LCL Daniel CHASSAGNE (Train)

LCL Fabrice TRANCHANT (Gendarmerie)

LCL Henry REGNIER (Transmissions)

LCL Paul BOILLET

LCL Patrice HUMEAU (Armée de l’Air)

LCL Gérard NAURA (Génie)

LCL André DONZEAU (Infanterie)

LCL Alain CHARBONNIER (Infanterie)

LCL Marc CANTIAN (CAT)

LCL François HESPEL (Génie)

Capitaine de Frégate Daniel DELL OVA (Marine Nationale)

LCL Pierre SAGET (Troupes de Marine)

LCL Jean Louis BOURDIN (Matériel)

LCL (H) Philippe SARDA (Armée de l’Air)

LCL Camille MEGEL (Troupes de Marine)

LCL Jean Claude LECOMTE (Infanterie)

LCL François RAINON (Troupes de Marine)

LCL Jean Marc BOUILLARD (ALAT)

LCL Jean Pierre FABRE (Infanterie)

LCL Patrick JOLEAUD (Troupes de Marine)

Capitaine de Frégate Jean Edouard GOURSAT (Marine Nationale)

LCL Jean Claude CLAVEAU

Capitaine de Frégate Gilles DE FRANCE (Marine Nationale)

LCL Jean François CUIGNET

LCL Raymond LE FEUVRE (Troupes de Marine)

LCL Michel GUESDON (Cavalerie)

LCL (H) Marc JEZEQUEL (MinDef)

LCL Benoit DE BERGEVIN (Artillerie)

LCL Pascal BEGUE (CAT)

LCL Benoit DE LA ROCQUE

LCL Jean Baptiste BUSUTTIL (Eurocorps)

LCL Bernard PINAUD

Chef d’Escadrons Pascal METZGER (Cavalerie)

Chef d’Escadrons (h) Philippe de PARSEVAL (Cavalerie)

Chef de Bataillon Robert GARBAGE (Infanterie)

Commandant Gilbert SANDMAYER ( Gvt militaire Berlin)

Commandant (H) Daniel BRIERE (Matériel)

Chef d’Escadron Roger GRUNT (Troupes de Montagne)

Commandant Thierry RIVE (BSPP)

Commandant Marcel LOPEZ

Commandant Gérard BONNEAU

Commandant Bernard ANSOULT (Service de Santé)

Commandant (H) Franz AMBROSCH (Légion Etrangère)

Commandant Daniel De PALACIO (Troupes de Montagne)

Commandant Pierre CHAUVET (Infanterie para)

Commandant Jean Pierre BONNET (Infanterie para)

Commandant Daniel ANGOT (Troupes de Marine)

Commandant Francis VOLK (Troupes de Marine)

Commandant François HARARI (Infanterie)

Commandant Yves REBEYROL (Armée de l’Air)

Chef d’Escadron Michel DUFAU (ALAT)

Chef d’Escadron Jean Pierre LAFFILE (Train)

Commandant Ghjuvan-Paulu POZZO DI BORGO (Génie)

Commandant Michel GOURNAY (Artillerie)

Commandant Gérard PUECH (Cavalerie)

Chef d’Escadron Charles BENARROS (Cavalerie)

Capitaine de Corvette Jean BLANCHARD (Marine Nationale)

Commandant Emile BAZERQUE (BFA)

Commandant Henri ABRAN (Armée de l’Air)

Commandant Gilbert SANDMAYER

Commandant Jean Claude SAVANT (Infanterie)

Commandant Christian GUERIN (DMD 71)

Commandant Laurent VAN DAMME (Matériel)

Commandant Daniel LEGAOUYER

Commandant David ROLLIN (Armée de l’Air)

Commandant (H) Bernard AMET (Légion Étrangère)

Commandant Patrice THIERRY (Matériel)

Commandant Christian HUET (Police Nationale)

Commandant Jean Claude LLORENS (Infanterie)

Commandant Michel TIGLI (DGA)

Commandant Charles MOGNETTI (Matériel)

Capitaine de Corvette Pierre MARIONNET (Marine Nationale)

Commandant Thomas CAZIER (Troupes de Marine)

Chef d’Escadrons Christian LATOUR (Cavalerie)

Commandant Jean Michel LASNIER (ALAT)

Commandant Brigitte ROEDERER (DMD 77)

Commandant Céline ZUSSY (Armée de l’Air)

Chef d’Escadrons Alain GEILING (Artillerie)

Commandant Daniel NICOT (Infanterie para)

Commandant Bertrand CHANOINE (Troupes de Montagne)

CNE Jean Paul BONNEVILLE (Infanterie)

CNE (H) Julien ROGE (ALAT)

CNE Jean Marie ETIENNE ( Infanterie)

CNE Christian VADAM (Infanterie de Montagne)

CNE Gérard SERRAT (ALAT)

CNE André BROCHARD (Cavalerie)

CNE Yvon FRAYSSE (Armée de l’Air)

LT de vaisseau Claude VALLE (Commando Marine)

CNE Jean François LETISSIER (Armée de l’Air)

CNE Damien VALLELIAN (Légion Etrangère)

CNE Jean Louis ANGLADA (Armée de l’Air)

CNE Jacques VILLARD (Armée de l’Air)

CNE (H) Patrick LE CAVELIER (Transmissions)

CNE Philippe JOUANNIN (ALAT)

CNE Yvon MICHAUD (Infanterie)

CNE François MASUYER (ALAT)

CNE (H) Patrick KERANGUEVEN (Cavalerie)

CNE Guy LAMOLLE (Artillerie)

CNE Jean Pierre MOREL (Infanterie)

CNE Noël BOY (Troupes de Marine)

CNE Daniel MALGRAS (Service de Santé)

CNE Pierre d’ABOVILLE (Génie)

CNE Jean Pierre BUREAU (Infanterie para)

CNE Domi STUM (ALAT)

CNE Didier VALVERDE (Armée de l’Air)

CNE Daniel ROTH (Artillerie)

CNE Serge TORREILLES

CNE Ange MARTINI (Armée de l’Air)

CNE Paul RISTERUCCI (Troupes de Marine)

CNE Michel MICZEK (Cavalerie)

CNE Georges JUSTICE (Gendarmerie)

CNE Luc AUGIER (Armée de l’Air)

CNE Raoul CANNO (Police Nationale)

CNE Patrick MOITRIER (Armée de l’Air)

CNE Nicolay TOMOV

LT de Vaisseau Pascal BURLET (Marine Nationale)

CNE Jean ECKERT (Génie)

CNE Jacques CLUZEL (Armée de l’Air)

CNE Serge ESCARAT (Infanterie para)

CNE Claude RIOLAND (Infanterie)

CNE Eric GAGNEPAIN (Armée de l’air)

CNE Marc BALOR

CNE Pierre LAFARGUE (Transmissions)

CNE Jean FAVIER (Service de Santé des Armées)

CNE Christophe PESLERBE (Cavalerie)

CNE Laurent NICOLAS (Cavalerie)

CNE Guy BEAUFILS (Armée de l’Air)

CNE (H) Pascal HENRY (Génie)

CNE Antoine SPAAK (Armée de l’Air)

CNE Pierre Jean DE MORGAN (Infanterie)

CNE Fabio MANZOLI (Artillerie)

CNE Jean Pierre CHABROL (Artillerie)

CNE Philippe DELARUELLE (ALAT)

CNE Franck SALMON (Armée de l’Air)

CNE Philippe COUIC (Infanterie)

CNE Jean Luc VOLTZ (Gendarmerie)

CNE René BOTTERO

CNE Francis DALMASSO (Artillerie)

CNE Jean Philippe BOUCHERIE (Légion Étrangère)

CNE Maurice ZOBLER (Troupes de Marine)

CNE Philippe MAYNOT (Infanterie)

CNE Pierre DUMOULIN

CNE Bruno ROY (Artillerie)

CNE Patrick DAVIAUD (Cavalerie)

CNE Jean Paul BARHELEMY (Artillerie)

CNE Nicolas ZAHAR (Troupes de Marine)

CNE Gilles PLECHE (ENTSOA)

CNE Jean Etienne CAUSSE (Sécurité Civile)

CNE Claude HALLER (Troupes de Marine)

CNE Loïc LAAS (Artillerie)

CNE Michel FAUQUIER (Infanterie)

CNE Didier JEAN

CNE Frédéric WISSER (Armée de l’Air)

CNE Georges STER (Infanterie)

CNE Philippe GANEMAN VALOT (Infanterie)

CNE Grégoire COLLONG (Légion Etrangère)

CNE Christophe COLE (Artillerie)

CNE Laurent FAURE (Génie)

Lt de Vaisseau Raymond VAUTRIN (Marine Nationale)

Enseigne de Vaisseau Lionel BOUET (Marine Nationale)

Lt Jean Claude BERNADET (Réserve Citoyenne)

Lt Roger BORDES (Armée de l’Air)

Lt Pierre THOMAS (Train)

Lt (H) Sylvain LEFIEUX (Infanterie)

Lt Claude LANT (Infanterie para)

Lt Jean Louis VILLECHENON (Armée de l’Air)

Lt Daniel APEL

Lt Marc IZEMBART

Lt Philippe MORILHAT (Matériel)

Lt Raymond NEGRE (Armée de l’Air)

Lt François DE HEAULME (Train)

Lt Alain REYFTMANN (Train)

Lt Aurélien DE PREVILLE

Lt Lise LAFARGUE (Service de Santé des Armées)

Lt Novak DE BERGERAC (Troupes de Marine)

Lt Pierre CHAPPUIS

Lt Jérôme LOUVET (Armée de l’Air)

Off technicien 1ère classe Gilbert JANSSENS (Aéronavale)

Lt Philippe GASSE (Armée de l’Air)

Lt Yann PERRIN

Lt Louis Eric SALEMBIER (Génie)

Lt Denis DELANNOY (Artillerie)

Lt Christophe BOUCHEZ (Armée de l’Air)

Lt (H) Daniel HERAL (Matériel)

Lt Marc CHAUVE (Génie de l’Air)

Lt Jean François CAMBOULAS (DGA)

S/Lt Jean LEGRAND (Gendarmerie)

S/Lt Charles DEVAUX

Asp Pierre Alain PY

S/Lt Jean Pierre CHASTRE (Armée de l’Air)

Asp Philippe MATTEI (Cavalerie)

Enseigne de Vaisseau de deuxième classe Emmanuel NOBLET (Marine Nationale)

S/Lt Hervé MANHES (Armée de l’Air)

Major Eric NOYEZ (Armée de l’Air)

Major (h) Alain LIOT (Marine Nationale)

Major François HARDY (Police Nationale)

Major (h) Michel GARBAGE (ALAT)

Major Jacques ANTOINE (Troupes de Marine)

Major Rémy LELOUEY (Cavalerie)

Major Pierre CIVRAY (SEA)

Major Jean Paul CLEDIC (Infanterie para)

Major Bruno BASTIANI (Police Nationale)

Major Francis DELAFOSSE (Génie)

Major Michel GOUTAL (Transmissions)

Major Frederic DESREMAUX (Génie)

Major Jacques MAGHERINI (Cavalerie para)

Major Thierry CASTAING (armée de l’Air)

Major Pierre PARDON (GSEM)

Major Yves BROYER (ALAT)

Major Fréderic DUFOUR (Infanterie)

Major Jacques COSMA (Marine Nationale)

Major Jean Maurice AUBRY (Génie)

Major Pascal BROWAEYS (Marine Nationale)

Major Jean LE ROUX (Marine Nationale)

Major Claude MARTIN (CAT)

Major Roger PETRY (Infanterie)

Major (H) Bernard SOTINEL (DMD 76)

Major David JOSIEN (Troupes de Marine)

Major Jean Marie VOLFF (Gendarmerie)

Major Raymond AGNESCAS (Gendarmerie)

Major Bruno VICTOR (Marine Nationale)

Major Alain KERGONOU (Troupes de Marine)

Major Serge BADIA (ALAT)

Major Claude LE CAVELIER (Gendarmerie)

Major Jean Marie PERONNEAU

Major Jacques THOUVENIN (Armée de l’Air)

Major Bernard GAILHARD (Armée de l’Air)

Major André BARRERE (Gendarmerie)

Major Albert ANTONIO (Infanterie)

Major Jean Paul DEVILLERS (Armée de l’Air)

Major Pierre GOBERT (Armée de l’Air)

Major Bernard MARIVAL (Armée de l’Air)

Major Henri SOULIE (Gendarmerie Nationale)

Major Gérard DUCHAUSSOY (Marine Nationale)

Major Robert LENHARDT (Infanterie)

Major Claude BLANQUART (Police Nationale)

Major Suzanne COMTE (Service de Santé des Armées)

Major Pierre POURE (Gendarmerie)

Major Alain ANDRIOL (Marine Nationale)

Major Pascal VEILLET (Armée de l’Air)

Major Pierre VIDAL (Train)

Major Christian LAVIGNE (Gendarmerie)

Major Pierre LECCIA (Armée de l’Air)

Major Patrick TISNES (Armée de l’Air)

Major GUY CRUSSON (Gendarmerie)

Major Francis JOLIVET (Cavalerie)

Major Henri GELIN (Troupes de Marine)

Major Patrick BORJA (Marine Nationale)

Major Jean François DUCHIRON (Marine Nationale)

Major Hubert NOTO (Marins pompiers Marseille)

Major Jean RISTORINI (Marins pompiers Marseille)

Major Jean Pascal CATTIAUX (Troupes de Marine)

Major Bernard SELVA (Légion Étrangère)

Major Michel JEHL (Police Nationale)

Major Claude DUQUEROY (Police Nationale)

Major Jean Marie GUICHETEAU (Sécurité Civile)

Major Joseph SAUBAN (Marine Nationale)

Major Jacky PROUST (Gendarmerie)

Major Chantal CESTIN (Service de Santé des Armées)

Major Eric CESTIN (Infanterie para)

Major Clément HUYNH (Gendarmerie)

Major Jean Pierre PETIT (Police Nationale)

Major Jean Louis REGAIRAZ (Marine Nationale)

Major Eric MAFFRE (Infanterie)

Major Alain BEGOGHIN

Major Christian VASSAL (Armée de l’Air)

Major (H) Thierry PETITPAIN

Major Christophe BOUTEILLIER (Gendarmerie)

Major Jean François VILLETTE (Police Nationale)

Major Patricia MILLOT

Major Christian JUNCA (Gendarmerie)

ADC Jean Pierre LEGROS (Troupes de Marine)

ADC Gérald PUEL (Armée de l’Air)

ADC Rohny CROMBEZ (Armée de terre)

ADC Nathalie AUBERT (Infanterie)

ADC Jacques KERIBIN (DPSD)

ADC Bernard SALVAI (Troupes de Marine)

ADC Laurent BUSVETRE (DMD 76)

BC Paul QUILICHINI (Police Nationale)

ADC François CHAMORRO (ALAT)

ADC Hérvé BERTHOU (ALAT)

ADC Georges ROUGEOT (ALAT)

ADC Jean Claude THOURAUD (ALAT)

ADC Jean Claude GUILBERT (ALAT)

ADC Pascal LABINIEAU (Infanterie)

ADC Denis MATHIOT (Gendarmerie)

ADC Maurice BRIERE (ALAT)

ADC Patrick BYDLON (Cavalerie)

ADC Claude ANTONINI (Troupes de Marine)

ADC Serge CAROUGE (Troupes de Montagne)

ADC Jean Louis CHALLIER (Cavalerie para)

ADC Dominique CORDIER (Matériel)

ADC René LANDRE (Infanterie para)

ADC Daniel DUAULT (Troupes de Marine)

ADC Jacques LE BRONNEC (ALAT)

ADC Chabane MAERTENS

ADC Antoine SERRAT (Train)

ADC Claude VIGNAUD (Troupes de Marine)

ADC Yannick QUELIN

ADC Alain GUERARD (ALAT)

ADC Hervé DUPONT (Artillerie)

ADC Jean Jacques HERZOG (ALAT)

ADC Pierrot REBOURS

ADC Michel FRANZIN (Transmissions)

ADC Denis CASTAING (Gendarmerie)

ADC Guy LECLERCQ (Armée de l’Air)

ADC Jean Louis VAYRON (Troupes de Marine)

ADC Alain CHAPUIS

ADC Alain PERONEILLE (Génie para)

ADC Gérard DEAU

ADC Philippe ANE

ADC Yves DAFFIX (ALAT)

ADC Jean DESSENNE (Génie para)

ADC Michel BRU (ALAT)

ADC René GARRIGUES (Transmissions)

ADC Albert EICHACKER

ADC Jean Paul DOUCET (Génie de l’Air)

ADC Richard GAPSKI (Armée de l’Air)

ADC Claude DELAIRE (Train)

ADC Thierry CLOIX (Génie para)

ADC Yves SAMPEDRO (Train para)

ADC Michel SCHLIFFER (ALAT)

ADC Alain VAISSIERE (ALAT)

ADC Jean CHAUSSEPIED (ALAT)

ADC Gilbert NORMAND

ADC Jean Louis CROUZAT

ADC Bernard CABON (ALAT)

ADC Roland GONTHIER (Infanterie)

ADC Daniel CHARLES (ALAT)

ADC Jean Claude DELAHAYE (Troupes de Marine)

ADC Hubert DECARRE (ALAT)

ADC Sylvain JAPPAIN (ALAT)

ADC Gérard CHAMBON (Transmissions TAP)

ADC Serge MARCHINI (ALAT)

ADC Edmond VOSSIER (Troupes de Marine)

MP Patrick BANDIERA (Marine Nationale)

MP François GOBIN (Marine Nationale)

ADC Jean Marie LAJEUNESSE (Gendarmerie)

ADC Gilles MARIN (Cadre Spécial)

ADC Gérard FIGAROL (ALAT)

ADC Roger PAINDAVOINE (ALAT)

MP Philippe CANO (Marine Nationale)

ADC Pascal DEGRANDCOURT (Train)

MP Pascal LAMINETTE (Marine Nationale)

ADC René LAUER (Génie)

MP Olivier LESPAGNOL (Marine Nationale)

MP Gabriel MUNTANER (Marine Nationale)

MP Pascal LAMINETTE (Marine Nationale)

ADC Daniel BEAUJOT (Infanterie para)

MP Mathieu GUENGANT (Marine Nationale)

ADC Patrice HOSTIN (ALAT)

MP Jean Marc MORACCHINI (Marine Nationale)

ADC Jean François BOUDET (CAT)

MP Bernard GAUTIER (Marine Nationale)

ADC Francis RAFFAILLAC (Armée de l’Air)

ADC Jacky TRUMTEL

MP Patrick LAROUZE (Marine Nationale)

ADC Jacky ONFROY (ALAT)

ADC Patrick GILLES (Troupes de Marine)

ADC Robert DEBACKERE (Armée de l’Air)

ADC René VOSSIER (Troupes de Marine)

ADC Christian CHAUVEAU (ALAT)

MP Marcel FLOCH (Marine Nationale)

MP Christian KEDDAR (Marine Nationale)

ADC Jean Claude CHAINE (Gendarmerie)

ADC Patrick VOIRIN (Infanterie)

ADC Jean Claude AUDOUIT (ALAT)

ADC Hubert GALAU (ALAT)

ADC Pierre PILLODS (ALAT)

ADC Philippe IMHOLZ (ALAT)

ADC René VEDEAU (Gendarmerie)

ADC Jean BAUDRY (ALAT)

MP Gilbert PORTEN (Marine Nationale)

ADC Patrice COQUELIN (Infanterie para)

MP Jean Paul CUVELIER (Marine Nationale)

ADC Thierry CLOIX

ADC Patrick BILLOT (ALAT)

ADC Daniel BIGARD (Artillerie)

ADC Michel DUFOUR

ADC Jean Hugues HENO (Transmissions)

ADC Michel CAUDINE (Génie – Sécurité Civile)

ADC Chantal CARA (Armée de l’Air)

ADC Jacques POTHUAUD (ALAT)

ADC Jacques CHAMPETIER (Artillerie)

ADC Jean Jacques BOURGEOIS (Transmissions)

ADC Michel BERTHELOT (Armée de l’Air)

ADC Daniel THURET (Matériel)

ADC Marc BIELSA (Infanterie para)

ADC Jean Michel DELREUX (Transmissions)

ADC Pierre BARNEOUD

ADC Guy PALLANCA (ALAT)

ADC Guy RIGAL (Troupes de Marine)

ADC Bernard GUILLEMAN (Armée de l’Air)

ADC Michel HERBRETEAU (Troupes de Marine)

ADC Luc SIMONNET (Armée de l’Air)

BC Gérard THOMAS (Police Nationale)

MP Patrick BOUT (Marine Nationale)

ADC Marie Joseph VINCENTELLI (Matériel)

ADC Eric BOURGOGNE (Génie para)

ADC Gérard LANCLUME (ALAT)

ADC Jean Jacques ROCLE (Armée de l’Air)

MP Jean Pierre ROBLIN (Marine Nationale)

ADC Jacky DEVEZEAUD (Troupes de Marine)

ADC François TICHARD (Troupes de Marine)

ADC Fabrice BRUGHEAT (Troupes de Marine)

ADC Michel CONSTANCE (ALAT)

ADC Bernard EME (Cavalerie)

ADC Jean ASSIRELLI (Armée de l’Air)

ADC Philippe ANJOLRAS (Armée de l’Air)

ADC Bernard FALCOMER

ADC Robert RAPPELIN (Armée de l’Air)

ADJ Gérard BARRIERE (Transmissions)

ADC Jean Pierre BOURGEOIS (Infanterie para)

ADC Joseph LOUBAT (Troupes de Marine)

ADC Jean Claude FLAUJAC (Gendarmerie)

ADC Jean Luc DAMIEN (Armée de l’Air)

ADC Moala TAUTUU (Infanterie)

ADC Christian BRUNA (Artillerie)

ADC Michel EISELE (Artillerie)

MP Régis SONNETTE (Marine Nationale)

ADC Marc CERVONI (Infanterie)

ADC Jacques BERNARD (Infanterie)

ADC Francis DENIEAU (EM)

ADC Paul RONCEAU

ADC Roger BORDES

ADC Yves BESSOT (Armée de l’Air)

MP Albert HENRY (Marine Nationale)

ADC Philippe PHINA-ZIEBIN (Troupes de Marine)

MP Dominique LALLEMAND (Marine Nationale)

ADC Laurent EISELE (Cavalerie)

ADC (H) Patrick DE PARIS (Armée de l’Air)

ADC Alain RATEL (Infanterie)

ADC Bertrand DUCOMMUN

ADC Olivier BERTRAND (CPIS)

ADC Eric GLENAT (Train para)

ADC Christian OBRY

ADC Dominique TABOUREAU (ALAT)

ADC Jacques ODILE (Gendarmerie)

ADC Pierre JOUSSE (Légion Etrangère)

ADC Jacques DUMOULIN (Légion Etrangère)

ADC Jacques BRACQUEMONT (Cavalerie)

MP Alain SEGON (Marine Nationale)

MP Jean Paul LAGARDE (Marine Nationale)

ADC Thierry PEJON (ALAT)

MP Gilbert MINANA (Marins pompiers Marseille)

ADC Guy MUREAU (ALAT)

MP Henri POUS (Marins pompiers Marseille)

ADC Gilbert LAPIROT (Armée de l’Air)

ADC Joseph BIAVA (Gendarmerie)

MP Marc TELLINI (Marins pompiers Marseille)

ADC Michel GOYARD (Armée de l’Air)

ADC Thierry MENEZ (Armée de l’Air)

ADC Charles BROU (Gendarmerie)

ADC Jean Michel DURA (Armée de l’Air)

MP Jean François PUISSEGUR (Marine Nationale)

ADC Pierre GUINOT (Cavalerie para)

ADC Thierry FRANCKE

MP Philippe BIOTEAU (Marine Nationale)

ADC Richard HINNEWINKEL (Troupes de Marine)

MP Patrick LERAY (Marine Nationale)

MP Jean Claude GARNAUD (Marine Nationale)

ADC Thierry LAIGNEAU (BCAAM)

ADC Max BLEAS (Cavalerie)

ADC Jean Louis DAUDE (ENSOA)

ADC Serge LARCHER

MP Gilles COTTEREAU (Marine Nationale)

ADC Guy GERMA (EM)

ADC Thierry OURCEAU (Armée de l’Air)

ADC Henri METAUX (Cavalerie)

ADC Daniel JAN (Transmissions)

ADC Renan LE PARANTHOEN (Armée de l’Air)

ADC Jack BOULONGNE (Troupes de Marine)

ADC Jean Louis XEMARD (Troupes de Marine)

ADC Danièle COUROIS (Armée de l’Air)

ADC Jacques ROULLIN (Cadre Spécial)

ADC Patrick ANGEBEAU (Armée de l’Air)

ADC philippe LAUVERJAT (Gendarmerie)

ADC Jacky LODS (Troupes de Marine)

ADC Eric POTEL (Train)

ADC Jacques JOURNOT (Armée de l’Air)

MP Norbert PASQUALINI (Marine Nationale)

ADC Ernest MAGNOUX (Artillerie)

ADC Bernard CENDRIER (Légion Etrangère)

ADC Jean CORRAO (Cadre Spécial)

ADC Jean Pierre DAUDET (Troupes de Marine)

ADC Christian CHALAS

ADC Charly LIREUX (Gendarmerie)

ADC Arnaud LAVERNY (Gendarmerie)

ADC Laurent RUBIRA (Infanterie)

ADC Bernard MAILLIER (Train)

ADC Christian GERARDIN

MP Yann AMICE (Marine Nationale)

ADC Marie Claude BLOCH (Train)

ADC Alain MARSAN (Armée de l’Air)

ADJ Jean Luc TRONC (Armée de l’Air)

ADJ Fred KAUFFER (Troupes de Marine)

ADJ Olivier GUENAULT (Armée de l’Air)

ADJ Alain SAUER (Troupes de Montagne)

ADJ Pascal SAUREN (Génie)

ADJ Jean Pierre VITRY (Génie)

ADJ Gérard BARRILLOT (ALAT)

ADJ Alain BRAU (Cavalerie para)

ADJ Gérard LEININGER (ETAP)

ADJ Jean Marie FARLIN (Armée de l’Air)

ADJ Jacky RABAY (ALAT)

ADJ Gilbert MORALES (ALAT)

ADJ Patrick DUMAS (Troupes de Marine)

ADJ Jacques TUZET (ALAT)

ADJ Pierre HIRCQ (Armée de l’Air)

ADJ Jean DELEAU (Armée de l’Air)

ADJ Armand BASMAISON (ALAT)

ADJ Jean Patrick MASSE (ALAT)

PM Peter HAJAS (Marine Nationale)

ADJ Robert DOUSSE (Gendarmerie)

ADJ Régis CHARENNAC (ALAT)

PM Joel JARRIER MARTIN (Marine Nationale)

PM François LE MEE (Marine Nationale)

PM Christian CORTESE ( Marine Nationale)

ADJ Jean Marie COMTE (Armée de l’Air)

PM Mickaël FAUCHART (Marine Nationale)

ADJ Christian ROCCHI (Armée de l’Air)

ADJ Jérôme BERNARD (Troupes de Marine)

PM Noël BOTELLA (Marine Nationale)

ADJ Rémy PLAUZOLLES (ALAT)

ADJ Jean Paul PESIN (Gendarmerie)

ADJ Thibaut FERRARO (Troupes de Marine)

ADJ Pascal MACHEFER (Armée de l’Air)

ADJ Frederic BOTELLA (Armée de l’Air)

ADJ Louis MULLER (Troupes de Marine)

ADJ Louis DERUY (ALAT)

PM Jean Bernard BENOIST (Marine Nationale)

PM Jean Pierre TERDIEU (Marine Nationale)

PM Gérard FERON (Marine Nationale)

ADJ Paul PINOS (Gendarmerie)

PM Jérôme ENQUEBECQ (Marine Nationale)

PM Frédéric CAMPS (Marine Nationale)

PM Jean Marc MULLER (Marine Nationale)

ADJ Josiane SALAUN (Transmissions)

ADJ Jean Louis PUECH (ALAT)

ADJ Michel ARRAULT (ALAT)

ADJ Pierre GUERIN (ALAT)

ADJ Jean Richard MANSENCAL (ALAT)

ADJ Norbert CASTELLI (ALAT)

ADJ François RECHE (Troupes de Marine)

PM Jean Patrice AUBRY (Marine Nationale)

ADJ Jean ARRAULT (Train)

ADJ Philippe SOUVEURAS (Armée de l’Air)

ADJ Jean Claude DELACRETAZ (Légion Etrangère)

​ADJ Jean Claude MANGIN (Légion Etrangère para)

ADJ Mohamed DJAFOUR (Infanterie para)

ADJ Hugues NAGY (Troupes de Montagne)

PM Gilles SALIS (Marine Nationale)

ADJ gérard SAUTREY (Train)

PM Denis BISBAU (Marine Nationale)

ADJ Christian BERGE (Génie)

ADJ François DUCHI (Infanterie)

ADJ Philippe BUIRON (Génie para)

ADJ Emile FARRES (Artillerie)

ADJ Laurent LEJEUNE (Armée de l’Air)

ADJ Patrick BABEF (Ecpad – Sirpa)

PM Frédéric LEBACLE (Marine Nationale)

ADJ Grégory CHATELAIN (Armée de l’Air)

ADJ Philippe HOUBART (Service de Santé des Armées)

ADJ Jacques RIPERT (Train para)

ADJ Bernard IMBERT

ADJ Laurent Philippe (Génie)

PM Dominique BOURLAND (Marine Nationale)

ADJ Fabien LEFORT (Génie pompier)

ADJ Alexandre HERVOUIN (Gendarmerie)

PM Fabrice HELLER (Marine Nationale)

ADJ Philippe URBANI (Troupes de Marine)

ADJ Denis BARBIERI (Gendarmerie)

ADJ Gérard BARTHELEMY (ALAT)

ADJ Grégory BACHMANN (Cavalerie)

PM Philippe FECOURT (Marine Nationale)

PM Alain BERNARD (Marine Nationale)

ADJ Marcel GODFROY (Gendarmerie)

ADJ Bernard GELEZUINAS (Troupes de Marine)

ADJ Yves CLERGET (EAAT)

ADJ Patrick ISSOLAH (Infanterie)

ADJ Jean Luc GOYARD (Armée de l’Air)

PM Stéphane RICHARD (Marine Nationale)

ADJ Martin HORROCKS (Légion Etrangère)

ADJ Denis ANRAUDO (Armée de l’Air)

PM Jacques BERGOUGNOUX (Marine Nationale)

ADJ Jean Pierre PERNOT (Infanterie)

ADJ Daniel ZAVAN (Troupes de Marine)

ADJ Christian PANERVE (Gendarmerie)

ADJ Thierry BONNEL (Cavalerie)

ADJ Serge MERIENNE (ALAT)

ADJ Albin MARCET (Armée de l’Air)

PM Frédéric LESAULNIER (Marine Nationale)

ADJ Jean LATREILLE (ALAT)

ADJ Christophe TRIACQ (Matériel)

ADJ François RECHE (Troupes de Marine)

PM Jérôme LIENARD (Infanterie)

ADJ Gillian BASONI (ALAT)

ADJ Brigitte VIGUIER (Armée de l’Air)

ADJ Bernard SAUPIN (Armée de l’Air)

ADJ Alain RIGOT (ALAT)

ADJ Guillaume RENAUD (Gendarmerie)

PM Yvon LAGOUGE (Marine Nationale)

ADJ Paul DIDELOT (Troupes de Marine)

ADJ Frédéric FERRUCCI (ALAT)

ADJ Jean Pierre HARDY (Infanterie)

ADJ Nicolas MORA CORRAL (Infanterie)

ADJ Rémy PINNA (ALAT)

ADJ Delphine DRODE (ALAT)

ADJ Jean LAIRE (Troupes de Marine)

ADJ Yann VUITTON (ALAT)

PM Marcel AUDIBERT (Marins-Pompiers de Marseille)

SCH Alain FOURES (Infanterie)

MCH Yvann DANANAI (Cavalerie)

SCH Patrick DOMINE (Troupes de Marine)

SCH Abner REYES MIETS (Légion Étrangère)

SCH Maurice TOUSSAINT (Infanterie para)

MCH Robert ROUX (Artillerie)

SCH Jean Pierre BOURGER (Génie para)

SCH Stéphane SIMEONI (Troupes de Marine)

SCH Claude BOGAERT (Infanterie)

MCH Alain TIQUET (ALAT)

MCH Hubert CARBOU (ALAT)

MCH Jean Claude BIGORRE (ALAT)

Maître Martin ROCHER (Marine Nationale)

SCH Jean Pierre VERDIER (Armée de l’Air)

Maître Gilles BAROUAT (Marine Nationale)

MCH Jean Claude HORRENBERGER (Cavalerie para)

Maître Roger CLUZEL (Marine Nationale)

MCH Jean BESSEAU (Artillerie)

SCH Pierre CORDONIER (Génie)

SCH Richard Pierre COFFRE (Transmissions)

MCH Emmanuel DAUTRIAT (Gendarmerie)

MCH Martial CARBONNEL (Cavalerie)

MCH Francis VAUD (Artillerie)

SCH Jacques DENIS (ALAT)

SCH Raymond NIETL (Armée de l’Air)

SCH Jocelyn LALLEMAND (Infanterie)

SCH Thierry VERNET (Armée de l’Air)

Maître Ludovic CARON (Marine Nationale)

SCH Stari DURAC

SCH Philippe KUNTZ

SCH Philip PELEGRY (Armée de l’Air)

MCH Serge LE TADIC

SCH Bruno CIMBE (Transmissions)

SCH Serge DESMARIS (Train para)

Maître Yves CAULIER (Marine Nationale)

SCH Jocelyn BODINAUD (Infanterie para)

MCH Jean Max ROBERT (Artillerie)

Maître Patrick HOURY (Marine Nationale)

Maître Etienne ROBELIN (Marine Nationale)

SCH Christine ROBIN (Armée de l’Air)

Maître Mathieu BARON (Marine Nationale)

MCH Patrick ETIEN (Gendarmerie)

SCH Georges COIRON (Armée de l’Air)

SCH Jacques BOURBON (SGDN)

MCH Claude CARTON (Infanterie para)

MCH Jean Claude LE MARREC (ALAT)

MCH Daniel CONDOM (Matériel)

MCH Bruno PASQUET (Gendarmerie)

MCH Patrice CHATENET (Gendarmerie)

MCH Michel MROZEK (Cavalerie)

SCH Alban JAROS (Armée de l’Air)

SCH Olivier JACOB (Troupes de Marine)

SCH Joël BOSSU (Infanterie)

Maître Kevin FICHOU (Marine Nationale)

MCH Philippe GUERET (Gendarmerie)

Maître Gilbert FABIOUX (Marine Nationale)

Maître Christian WEISS (Marine Nationale)

MCH Christophe CARCAT (Artillerie)

MCH Maxime FURGEROT (Gendarmerie)

MCH Pascale YHUEL (Gendarmerie)

MCH Maxime PERROUX (Gendarmerie)

SCH Clément BODIN (Armée de l’Air)

SCH Nicolas ARNAUD (Armée de l’Air)

SCH François Xavier DE DREUILLE (Légion Etrangère)

MCH René FREYEISEN (Gendarmerie Maritime)

Maître Marc LOUGUET (Marine Nationale)

MCH Gérard BARBIER (Cavalerie para)

SCH arnaud KERRINCKX (Troupes de Marine)

SCH Régis COLTIN (Armée de l’Air)

SCH Maxime THEVENOT (Infanterie para)

MCH Joël GUILLER (Gendarmerie)

MCH Baptiste CERVELLI (Gendarmerie)

SGT Eric VIENNE (Génie)

SGT Daniel MATHEZ (Troupes de Marine)

SGT Jean Claude BRUEL-LESCUYER (Grand Invalide de Guerre)

SGT Quentin SAUZE (Cavalerie)

SGT Claude WATIN (Infanterie Para)

MDL Christian GUIHARD (ALAT)

MDL Pascal VIDAL (Gendarmerie)

MDL Dominique BODINAUD (Gendarmerie)

SGT Yves COUSSERANS (Génie de l’Air)

SGT Henri SIMEONI (Troupes de Marine)

MDL Philippe LAVALEE (Gendarmerie)

MDL Jean Marc RICHER (Gendarmerie)

SGT Jérôme LAGARDE (Troupes de Montagne)

SGT Auguste AGULLO (Armée de l’Air)

SM Stéphane GRANDIDIER (Marine Nationale)

SGT Claude PIERRE

MDL Daniel BOUVENOT (Cavalerie)

SGT Habib HAMMAMI (Infanterie para)

MDL Bertrand TAVEL (Cavalerie)

SGT Daniel TRISTANI (Troupes de Marine)

SGT Jean André CULIOLI (Infanterie)

SGT Jean Baptiste FLICHY (Troupes de Montagne)

MDL Henri de SONIS (Cavalerie para)

SGT Jean RABIET

SGT Régis JULIEN

Second Maître Michel BEAUPRETRE (Marine Nationale)

SGT Francisco MEDEL

Second Maître Paul GINOYER (Marine Nationale)

SGT Georges PERNET (Troupes de Marine)

SGT Jean Paul DIAZ

MDL Philippe GUERBOIS (Artillerie)

MDL Gérard CASSAR

SGT Eric BERNARD (Troupes de Marine)

SGT Dominique VERBRUGGHE (Troupes de Marine)

MDL Matthieu DE VARAX (Cavalerie)

Second Maître René ARNAUDET (Marine Nationale)

MDL Daniel LAMBERT (Artillerie)

MDL Yves DOLLET (Gendarmerie)

MDL Philippe NIKLASZEWSKI (Gendarmerie)

SGT Joël FLORET (Infanterie)

MDL Didier BLAY (Artillerie para)

SGT Umberto GARAVANA (Troupes de Marine)

SGT Philippe VOISINOT (Armée de l’Air)

Second Maître Jean Louis EVRARD (Marine Nationale)

MDL Yves LE BEGUEC (ALAT)

SGT Gilles THOMAS (Troupes de Marine)

MDL Robert BARRIERE (Gendarmerie)

MDL Jacques MAGNIEZ (Gendarmerie)

SGT Philippe ALLEAUME (Service de Santé des Armées)

SGT Jérôme LAPIERRE (Armée de l’Air)

MDL Daniel CAMIE (Gendarmerie Maritime)

SGT Philippe GASSER (Infanterie para)

MDL Jérôme HARRACA (Gendarmerie)

SGT gérard PHILIPIC (Armée de l’Air)

SGT Francis DE RICHEMOND (Armée de l’Air)

MDL Djilali MAAZOUZ (Gendarmerie)

MDL Valérie BRY (Cavalerie)

Second Maître Eric BLARDONE (Marine Nationale)

Second Maître Dominique COURTIN (Marine Nationale)

SGT Michel PERCEREAU (Armée de l’Air)

MDL Natacha NICOUX

Second Maître Laurence BARON (Marine Nationale)

SGT Guy Michel BOUVET (Infanterie)

MDL Gérard PIGAGLIO (BSN)

SGT Georges PIDOUX

MDL Marcel STEQUERT (Gendarmerie)

MDL Léon REMIA (Troupes de Montagne)

MDL Thierry DUBOIS

MDL Patrick HARO (Artillerie)

SGT Jean Claude SACCOMANNI (Armée de l’Air)

SGT Houssoyni BACAR (Infanterie para)

MDL Alain FEVRIER (Cavalerie)

MDL Hervé BESOLI (Gendarmerie)

SGT Christian LEBE (Infanterie)

MDL Didier HARBOUT (Gendarmerie)

MDL Ronald GUILLAUMONT (Gendarmerie)

Second Maître Mickaël COLIN (Marine Nationale)

SGT Joseph CUNEO (Artillerie)

SGT Noël LAUNOIS (Armée de l’Air)

SGT Pepito GALLEGO (Armée de l’Air)

MDL Gérard COTS (Gendarmerie)

MDL Christian MARCHETTI (Cavalerie)

SGT Gilles GRONGNET (Armée de l’Air)

Second Maître Erwan TREVISSON (Marine Nationale)

MDL Claude GORIN (Gendarmerie)

SGT Patrick GRIOLLET (Infanterie)

MDL Christophe MATERGIA (Gendarmerie de l’Air)

SGT Julien HARAU (Infanterie)

MDL Christian GILABERT (Artillerie)

SGT Jean Pierre DEGALLE (Armée de l’Air)

SGT Jacque DUCREY (Infanterie)

MDL Christian YACONO (Cavalerie)

MDL Robert DELMAS (Gendarmerie)

SGT Jean Louis LEFEVRE (Transmissions)

SGT Patrick D’URSEL

SGT Cyril WALCZAK (Armée de l’Air)

Second Maître Wilfried RIQUE (Marine Nationale)

MDL Michel ALIBERT (Gendarmerie)

SGT Jean Benoit SERIEN (Troupes de Marine)

SGT Thibaud FOUQUET (Infanterie)

Second Maître Jean Marie HENRI (Marine Nationale)

MDL Pierre ROGER (Matériel)

SGT Jean François DUHAMEL (Transmissions)

MDL Lindsay RAKOTOSON (Gendarmerie)

SGT Marie Christine GAMBA (Génie)

Second Maître Carine BONELLI (Marine Nationale)

SGT Philippe BRION (Infanterie)

MDL Dominique MEYER (Matériel)

SGT Christophe VERCOUTERE

SGT Robert MOUAWAD (Armée de l’Air)

SGT Martial LE BIHAN (Infanterie para)

MDL Fabien BENEDETTI (Artillerie)

SGT Gilbert BAUDEL (Armée de l’Air)

SGT Charles ALERA (Infanterie para)

SGT Jacques GHESQUIER (Légion Etrangère)

Second Maître Arnaud BIZEC (Marine Nationale)

SGT philippe MAYOT

MDL Stéphane BILL (Gendarmerie)

SGT René BLANC (Services Spéciaux)

MDL Stéphane TARGONATO (Gendarmerie)

SGT Rémy CHEREL

SGT René FALCO (Armée de l’Air)

MDL Jean Paul BAUBEAU (Train)

SGT Alain FONVIEILLE (Troupes de Marine)

MDL DiIder DURAND (Gendarmerie)

SGT Jacques BINDOCCI (Infanterie para)

SGT Michel Antonio PAOLI (Armée de l’Air)

SGT Jean Philippe DELL’ACCIO (Infanterie)

SGT Patrick GSCHWIND

CCH Pascal COCQUEMPOT (Infanterie Para)

CCH Francis CASSES (Infanterie Para)

CCH François LEJEUNE (Cavalerie)

CCH Thierry VLADIKINE (Troupes de Marine)

CCH Mickaël WARNIER (Cavalerie)

CCH Pierre MAGHERINI (Train para)

CCH Hélène MALCOIFFE (Etat Major)

CCH Richard THOMAS (Troupes de Montagne)

CCH François Dominique MAGNE (Génie de l’Air)

CCH Cyrille CHAIGNEAU (Troupes de Marine)

CCH Jacques GRANDADAM (Armée de l’Air)

CCH Wilfrid REVERBERI (Troupes de Marine)

CCH Marc CHEVALARIA (Troupes de Marine)

CCH Olivier GROUT (Troupes de Marine)

CCH Yannick CHARDAVOINE (Génie para)

CCH Alain FRELON (Génie)

QM1 Pascal ESTRADE (Marine Nationale)

BCH Michel GOBICCHI (Artillerie)

QM1 Hubert MOREL (Marine Nationale)

CCH Jean Marc CETRE (Génie)

CCH Robert BOUVIER

CCH Maurice AZRA (Infanterie)

QM1 Daniel BEGUERIE (Marine Nationale)

CCH Etienne WAGNER (Infanterie)

CCH Patrice SASANELLI (Infanterie)

CCH Norbert PINTON (Armée de l’Air)

CCH Raymond GILLIOT (Troupes de Marine)

CCH Raymond MAGNIEN

CCH René Jean HULOT (Infanterie para)

BC Mohajam INDLHAJ (Cavalerie)

​BCH Guy HUBER (Cavalerie)

CCH Sébastien TOUSSAINT (Armée de l’Air)

BCH François LE GALL (Cavalerie para)

BCH Christian GARCIA (Artillerie)

CCH Guy CATHAIFAUD (Infanterie para)

CCH Eric CARCASSET (Infanterie)

BCH Vivien PERRIN (Cavalerie)

BCH Jean Philippe MAIREL

BCH Jean Pierre COSS (Cavalerie)

CCH Stéphane PARIS (Génie)

CCH Yoann BATTAGLIA (Armée de l’Air)

CCH Jean Claude BRU (Troupes de Marine)

BCH Léonard URSENBACH (Artillerie)

CCH Frédéric ORY (Infanterie)

QM1 Thierry LAUDICINA (Marine Nationale)

BCH Christophe GREVIN (Infanterie para)

CCH Christian COURRIE (Armée de l’Air)

CCH Sylvain ALLETRU

BCH Stéphane VERDIER

CCH Jean François WELSCHINGER (Légion Etrangère)

BCH Joël TORORELLA (Train para)

CCH John POUDROUX (Troupes de Marine)

BCH Patrick GUTIERREZ (Cavalerie)

BCH G. REY (Train)

CCH Jean Louis BOUCHET CANARELLI (Troupes de Marine)

BCH Philippe MUTEL (Cavalerie)

CCH Yann LE GOFF (Troupes de Marine)

CCH David DUPONT (Transmissions)

CCH Jean Jacques DUTONC (Troupes de Marine)

CCH Christophe VERDIER (Troupes de Marine)

CCH Alain BIGOT (Infanterie)

BCH Alexandre FUNCK (Artillerie)

CCH Lionel TOURTIER

CCH Mickaël BARRET (Armée de l’Air)

CCH BOYER (Troupes de Marine)

CCH Alain MARTIN (Troupes de Marine)

BCH Olivier BRIONNE (Train para)

CCH Thierry FOUCAULT (Troupes de Marine)

CCH Luis MARTINEZ

CCH Bernard FAVROT

CCH Magali BROIN (Armée de l’Air)

CCH Rémi GELABALE (Troupes de Marine)

BCH Pierre GORCE (Troupes de Marine)

CCH Gilbert LANDO (Infanterie para)

BCH Jean Pierre VERGNAUD (Cavalerie)

BCH Michaël NOEL (Artillerie)

BCH Antoine COMBE

CCH Marie Edith MARTINS (Train)

CCH Juan DIEZ (Troupes de Marine)

CCH Michel LECUREUR

CCH François TARA (ENSOA)

CCH Vincent ROHR (Légion Etrangère)

BCH Jacky MICHON (Train para)

QM1 Glenn GUIHARD (Marine Nationale)

CCH Sylvie JOFFRET (DTIM)

CCH Révil PUSTIENNE

CCH Christian LE BRAS (Infanterie para)

QM1 Jean Luc REJAULT (Marine Nationale)

CCH Renaud SOUCHE (Légion Etrangère)

CCH Renaud VIALA (Infanterie para)

BCH Sébastien RIMLINGER (Artillerie)

CCH Frédéric MONDET (Gendarmerie)

CCH Patrick FISHER (Légion Etrangère)

BCH Michel GRZECZKA (Cavalerie)

CCH Marc LEPORC (Infanterie)

BCH Philippe CLAPEYRON (Train para)

BCH Christophe GAIGNARD (Artillerie para)

BCH Bruno ALVAREZ CAUNEDO (Train para)

BCH Jean Michel RINAUDO (ALAT)

CPL Aurélien SIERRA (Troupes de Marine)

CPL Raymond XIMENES (Commandos de l’Air)

CPL Bruno LAHOUX (Troupes de Marine)

CPL Jean Pierre MURET (Troupes de Marine)

CPL Thierry COESME (Génie para)

CPL Gabriel Adrian DERECICHEI (Légion Etrangère)

CPL Michel LAPORTE (Infanterie para)

CPL Sabrina LESPINE (132 ème gcat)

CPL David SAFORCADA (Troupes de Marine)

CPL Manuel PUERTAS

CPL André ESCOBEDO (Infanterie para)

CPL Guy RAYNAUD (Infanterie para)

CPL Dominique PARDOUX (Troupes de Marine)

​Brig Franck CLOUTE (Cavalerie para)

Brig P. Laurent GUEZENNEC (Infanterie para)

CPL Michel LANNEGRAND (Armée de l’Air)

QM2 Georges ZAMNIBORTCH (Marine Nationale)

CPL Jacques LECUYER (Génie)

CPL Christophe DELORT (Arméée de l’Air)

QM2 Michel RICCI (Marine Nationale)

Brig Jean PLAIS

Brig Christian FLEURY

CPL Jordan ALLENBACH (Armée de l’Air)

CPL Robert QUIDELLEUR (Artillerie)

CPL Bruno SUDARA (Armée de l’Air)

CPL Blandine DUFOUR (Armée de l’Air)

CPL Vincent VEDEL (Génie de l’Air)

CPL Christian BACHOLLE (Infanterie)

CPL Thierry MALET (Infanterie)

CPL Jacques BOJOLY (Infanterie)

QM2 Alain DEVARENNE (Marine Nationale)

CPL Gérard DUBOURG (Armée de l’Air)

CPL Hervé DEHORS (Génie para)

CPL Vincent BURAT (Transmissions)

CPL Patrick LE MOING (Troupes de Marine)

CPL Denis BEYLARD (Infanterie)

Brig Claude VINCENT (Cavalerie)

CPL Gérard POUSSARD (Troupes de Marine)

CPL Christian FOURNIER (Génie de l’Air)

CPL Marvin KOUAME (Transmissions)

Brig Eric THUILLIER (Cavalerie para)

CPL Michel MARROCU (Légion Etrangère)

CPL Alexis OZOUF (Transmissions)

CPL Jérôme AFFANI (Service de Santé des Armées)

CPL JM GAINCHE (Troupes de Marine)

Brig Alain DUCHAMP

CPL Josué BOUMARD (Infanterie)

Brig Xavier FERRER (Cavalerie)

CPL Jean SITTER

CPL Jean Claude TOURNERET (Troupes de Marine)

CPL Sébastien BROCQ (Génie)

CPL Jérôme ALAUX (Troupes de Marine)

CPL Francis CAMACHO (Légion Etrangère)

CPL Clément PINAUD (Troupes de Marine)

CPL JUANA GONZALES (Troupes de Marine)

CPL Luc MEREAU (Troupes de Marine)

1CL Raymond PACO (Infanterie – Bataillon de Corée)

1CL Pierre LAPEYRE (Infanterie)

1CL Michel LAVRILLEUX

1CL Alain GARCIA ALVAREZ (Génie para)

1CL Jean MARC PERRIER (Marine Nationale)

1CL Gilles PELLISSIER

1CL Dominique D’INTRONO (Troupes de Montagne)

1CL Jean Claude PREVOST (Infanterie – Bataillon de Corée)

1CL René SAULNIER (Infanterie para)

1CL Philippe GUILLOT (Troupes de Marine)

1CL Laurent MIRABELLS (ex FINUL)

1CL Olivier UGO (Troupes de Montagne)

1CL Marcel FURET (Troupes de Marine)

1CL Marc DE VAUVERT (Troupes de Montagne)

1CL Luc BACHELIER

1CL Bernard PINCEMAIL (Infanterie para)

1CL Michel CHAULIN (Infanterie para)

1CL Bernard GRAUWIN (ALAT)

1CL René FOUCART (Armée de l’Air)

1CL Jean Marc NOEL (Armée de l’Air)

1CL Alexandre COMMINGES (Infanterie para)

1CL Claude CABIOCH (BSPP)

1CL Emile TOURON (Armée de l’Air)

1CL Pascal SPETZ (Troupes de Montagne)

1CL Gaston ARIZTEGUI (Cavalerie)

1CL Patrice PIZZICHEMI (Marine Nationale)

1CL Denis DEL AGUILA (Légion Etrangère)

1CL Daniel LORRAIN (Troupes de Marine)

1CL Olivier GIBERT (Marine Nationale)

1CL Richard TARRAGON (Troupes de Marine)

1CL Robert GOUEL (Infanterie para)

1CL Michel GLESENER (Troupes de Marine)

1CL Michel LEMONNIER (Transmissions)

1CL Christian GROSSE (Troupes de Marine)

1CL Jean Claude LECOQ (Matériel)

1CL William KESBI (Troupes de Marine)

1CL Jean Charles ACCART (Armée de l’Air)

1CL Philippe LAURENT (Armée de l’Air)

1CL Alain CABUT (Infanterie para)

1CL Bruno CHOQUET DESPICQ

1CL Emmanuel BOUTEILLE (Transmissions)

1CL Damien BRUN (Infanterie)

1CL Alain TRONCHE (Service de Santé des Armées)

1CL Pascal BURGER

1CL Petrut CONSTANTINE (Train)

1CL Philippe DJORDJEVIC (Troupes de Montagne)

1CL Christian DULIER (Armée de l’Air)

1CL Sylvain MANCA (Troupes de Marine)

1CL Pascal JEANNERET (Armée de l’Air)

1CL Bastien BULAN

1CL Henri BLANC

1CL Christian LHOTELLIER (Génie)

1CL Patrick BRETON

1CL Gérard NOEL (Infanterie)

1CL Lucien ANICET

1CL Guillaume CAVALLE (Troupes de Marine)

1CL Jean Claude BEC (Troupes de Montagne)

1CL Francis COLOMBE (Infanterie para)

1CL Jean François KOENRAADS (Infanterie)

1CL Rémi POINAS

1CL Jean Marc PASQUINI (Troupes de Marine)

1CL Gonzague COLLONG (Cavalerie)

1CL Guy ROUZIER

1CL Jean MALARCZUK (Génie)

2CL Jean CHAPEL (AFN)

2CL Sapeur Bernard SIMON (Génie)

2CL Pierre LABORDA

2CL Jean Louis PILLONI (Troupes de Marine)

2CL Jean Paul FERRAN (ALAT)

2CL Michel LEROUX (Transmissions)

Matelot Norbert LUCAS (Marine Nationale)

2CL Ludovic RICCIO (Cavalerie)

2CL Thierry FABRE (Infanterie para)

2CL Michel CAU

2CL Alex DUFIEF (Troupes de Marine)

Matelot Philip DALLET (Marine Nationale)

2CL Patrice CARREY (Génie)

2CL Patrick FORIN (Transmissions)

2CL René GAVINO

2Cl Stéphane ROSA (Artillerie)

Matelot Martin DUPONT (Marine Nationale)

2CL Serge ROPER (Cavalerie para)

2CL Daniel COURDEAU (15ième CESP)

2CL Robert LAYOUS (Troupes de Marine)

2CL Christophe GERMAIN (Génie)

2CL Didier SAMBET

Matelot Lossel FREDDY (Marine Nationale)

2CL Max MAUREL (Armée de l’Air)

Matelot Richard MESSERE (Marine Nationale)

Matelot Daniel MENGARDUQUE (Marine Nationale)

Matelot Michel KOVALEFF (Marine Nationale)

2CL Jourdain HOURCAU (Matériel)

2CL philippe RAYMOND (Troupes de Montagne)

Matelot Mickaël DUMONT (Marine Nationale)

2CL Christian VILLARD (Troupes de Montagne)

2CL Alain GREGORY (Train)

2Cl Patrick VIRTU (Train)

Matelot Christian LIGOUT (Marine Nationale)

2CL Claude JACOBS (Troupes de Marine)

Matelot Jean Claude JAYET (Marine Nationale)

2CL Jonathan WATERMOLEN (Infanterie)

2CL François BALTHAZARD (Train)

2CL Eric REVEYRON (Artillerie)

2CL Jean Marc DENIS (Armée de l’Air)

2CL Pascal CONET (Troupes de Marine)

2CL Jean Marc DENIS (Armée de l’Air)

2CL Pascal ESPIE (Train)

Matelot Pierre PIGEAU (Marine Nationale)

2CL Frédéric URLACHER (Dragon para)

2CL François DEI AGUILA (Infanterie)

2CL Philippe RAIMBAUD (Armée de l’Air)

2CL Pierre DUPUIS (Artillerie)

2CL Laurent GAGNEUX (Infanterie)

2CL Jean Philippe LOUIS (Armée de l’Air)

2CL Serge FIUMEFREDDO

2CL Jean Jacques GACEUS (Transmissions)

2CL Christian LOPEZ (Troupes de Marine)

2CL Eric LAGUILLIEZ (Infanterie)

2CL Reynald GEORGET (Infanterie)

2CL Laurent WILLIATTE (Armée de l’Air)

Matelot Christian REIG (Marine Nationale)

2CL Jerry THOMAS (Artillerie)

2CL Guy SAUQUES (Artillerie)

2CL William FORMOSA (Transmissions)

2CL Patrick GUENOT (Train)

2CL Jack WRIGHT (Infanterie)

2CL Pascal BLANC (Infanterie)

2CL Gilles LANGLET (Armée de l’Air)

2CL Patrick GARCIA (Infanterie)

2CL Christophe TASSERIE (Train)

2CL Charly PAILLET (Servce de Santé des Armées)

Matelot Philippe VERDAVAINE (Marine Nationale)

2CL Jean Pierre BARBOZA

2CL Frédéric CAREMEL (Service de Santé des Armées)

2CL Michel DERUETTE (Infanterie)

2CL Serge DEVLIN (BSPP)

Matelot Matthieu LEVREL (Marine Nationale)

2CL Christian MINEO (Troupes de Marine)

2CL Daniel ROBERT (Troupes de Marine)

2CL Dominique JUCHERT (Cavalerie)

2CL Henri LONG (Infanterie para)

2CL Claude GUILHEM (Armée de l’Air)

2CL Frédéric PRADEL

2CL Jean Pierre CHANU (Cavalerie para)

2CL Louis GOUTAUDIER (Génie)

2CL Joseph DUTERTRE

2CL André PROST

2CL Pierre DESSIMOND

Marine Le Pen : “Messieurs les généraux, rejoignez-moi dans la bataille pour la France”

Messieurs les officiers généraux,

Représentants de toutes les armées et de toutes les spécialités, vous avez signé une lettre ouverte « pour un retour de l’honneur de nos dirigeants ».

Votre initiative, rare dans l’institution militaire, témoigne du degré d’inquiétude qui est le vôtre face à la dégradation préoccupante de la situation de notre pays. Le constat sans concession mais juste que vous dressez comme la force des termes que vous utilisez constituent une interpellation publique que, compte tenu de votre qualité de signataire, personne ne peut ignorer.

Avec le courage de ceux qui ont voué leur vie à la Patrie, vous mettez assez directement en cause nos dirigeants dont vous ciblez, très légitimement, la responsabilité en les appelant à retrouver la lucidité d’agir et même, dites-vous, « la voie de l’honneur ».

Comme citoyenne et comme femme politique, je souscris à vos analyses et partage votre affliction. Comme vous, je crois qu’il est du devoir de tous les patriotes français, d’où qu’ils viennent, de se lever pour le redressement et même, disons-le, le salut du pays.

La divergence que je m’autorise est de penser qu’une exhortation ne puisse suffire à sortir ce pouvoir défaillant de ses coupables habitudes.

Les très récentes déclarations du président de la République sur son projet de « déconstruire l’histoire de France », nous démontrent, en effet, que ces dérives dommageables ne procèdent pas d’un moment d’égarement mais d’une direction politique mue par des considérations idéologiques fondamentalement corruptrices.

Les inquiétudes que vous exprimez avec courage ne peuvent rester au stade de l’expression d’une indignation, fût-elle puissante. Elle exige en démocratie, la recherche d’une solution politique qui doit se concrétiser par un projet d’alternance qui a vocation à être validé par le suffrage des Français.

C’est l’objet de ma démarche politique et de ma candidature à la Présidence de la République avec l’objectif d’un gouvernement d’Union nationale.

Déjà de nombreux hauts fonctionnaires et de personnalités de la société civile nous ont ralliés. Je vous invite à vous joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre, qui est une bataille certes politique et pacifique, mais qui est avant tout la bataille de la France.

Marine Le Pen »

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Guerre

OTAN 2030: révolte d’une partie de l’armée française

Les néo-gaullistes de l’armée française s’opposent à la ligne d’intégration stratégique de la France à l’OTAN.

Si la France est partante pour la ligne américaine d’affronter la Russie et la Chine, il y a bien sûr des nationalistes partisans d’un cavalier seul. La révolte en question provient du « Cercle de Réflexion Interarmées ». C’est une structure formée par des hauts gradés de l’armée française qui ne sont plus en service et qui, par conséquent, ont le droit d’exprimer leurs opinions, ce qu’ils ne pourraient pas sinon.

Le Cercle en question s’est déjà exprimé à plusieurs reprises, visant à former, sans le dire ouvertement, une fraction dans l’armée française. La ligne que le Cercle vise à faire triompher correspond aux options de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon : la France doit avoir une politique de grande puissance sans établir des alliances lui imposant telle ou telle mise en perspective.

C’est grosso modo du néo-gaullisme et les hauts gradés en question se revendiquent ouvertement de lui d’ailleurs.

La nouvelle initiative du Cercle passe une pseudo  lettre ouverte à Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN. La mise en perspective stratégique prend tellement ouvertement les positions russes qu’il n’y a (officiellement) qu’un signataire, un général de brigade aérienne.

C’est un bon exemple de la complexité de la question en France. Comment refuser l’OTAN sans faire le jeu des nationalistes ? Et comment s’opposer aux nationalistes sans faire le jeu de l’OTAN, de l’Union européenne ? Comment ne pas être pris entre Charybde et Scylla ?

Voici la « lettre ouverte » reflétant le point de vue néo-gaulliste, tout aussi militariste que l’OTAN, mais dans une autre perspective stratégique :

« Le jeudi 18 février 2021 l’étude « OTAN 2030 », produite à votre demande, vous a été présentée. Elle indique ce que doivent être les missions de l’OTAN pour les dix prochaines années. D’entrée, il apparaît que toute l’orientation de l’OTAN repose sur le paradigme d’une double menace, l’une russe, présentée comme à l’œuvre aujourd’hui, l’autre chinoise, potentielle et à venir. Deux lignes de force majeures se dégagent de cette étude.

La première, c’est l’embrigadement des Européens contre une entreprise de domination planétaire de la Chine, en échange de la protection américaine de l’Europe contre la menace russe qui pèserait sur elle.

La deuxième, c’est le contournement de la règle du consensus, de plusieurs manières: opérations en coalitions de volontaires; mise en oeuvre des décisions ne requérant plus de consensus; et surtout la délégation d’autorité au SACEUR (Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe, officier général américain) au motif de l’efficacité et de l’accélération de la prise de décision.

Mais la lecture de ce projet «OTAN 2030» fait clairement ressortir un monument de paisible mauvaise foi, de tranquille désinformation et d’instrumentalisation de cette « menace Russe », « menace » patiemment créée puis entretenue, de façon à « mettre au pas » les alliés européens derrière les États-Unis, en vue de la lutte qui s’annonce avec la Chine pour l’hégémonie mondiale.

C’est pourquoi, Monsieur le Secrétaire général, avant toute autre considération sur l’avenir tel qu’il est proposé dans le projet OTAN 2030, il est important de faire le point sur les causes et la réalité de cette menace russe, par les quelques rappels historiques ci-dessous.

En effet, l’histoire ne commence pas en 2014, et c’est faire preuve d’une inébranlable mauvaise foi historique concernant les relations euro et américano-russes, que de passer en une seule phrase (au tout début du paragraphe « Russie ») directement du « partenariat constructif » lancé par l’Otan au début des années 90 à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, comme s’il ne s’était rien passé entre 1991 et 2014, entre « la gentille Russie » de l’époque, et le méchant «Ours russe» d’aujourd’hui.

C’est bien l’OTAN qui, dès les années 1990, s’est lancée à marche forcée dans son élargissement vers l’est, certes à la demande des pays concernés, mais malgré les assurances données à la Russie en 1991 lors de la signature du traité de Moscou (2), et qui d’année en année a rapproché ses armées des frontières de la Russie, profitant de la décomposition de l’ex URSS.

C’est bien l’OTAN qui , sans aucun mandat de l’ONU, a bombardé la Serbie (3) pendant 78 jours, avec plus de 58 000 sorties aériennes, et ceci sur la base d’une vaste opération de manipulation et d’intoxication de certains services secrets de membres importants de l’Alliance, (le prétendu plan serbe « Potkova » et l’affaire de Racak ), initiant ainsi, contre toute légitimité internationale, la création d’un Kosovo indépendant en arrachant une partie de son territoire à un état souverain, au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, humiliant ainsi la Russie à travers son allié serbe.

Ce principe serait-il à géométrie variable, lorsqu’il s’agit de la Crimée composée à plus de 90% de Russes, et rejoignant la Russie sans un coup de feu?

C’est bien l’OTAN qui en 2008, forte de sa dynamique «conquête de l’est», refusa la main tendue par la Russie pour un nouveau « Pacte de sécurité européen » qui visait à régler les conflits non résolus à l’est de l’Europe (Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud), en échange d’une certaine neutralité de la Géorgie, de l’Ukraine, de la Moldavie – c’est à dire de l’immédiat « hinterland » russe – vis-à-vis de l’OTAN.

Et c’est toujours avec ce même esprit conquérant, perçu comme un réel étranglement par la Russie, qu’il a été choisi, en 2010, d’encourager les graves troubles de l’« Euromaïdan », véritable coup d’état qui a abouti à l’élimination du président ukrainien légalement élu, jugé trop pro-russe, en vue de continuer la politique de rapprochement de l’Ukraine avec l’OTAN.

On connaît la suite, avec les sécessions de la Crimée et du Donbass.

C’est bien l’OTAN qui au début des années 2000, après avoir associé la Russie à une défense anti-missiles de théâtre censée « protéger les États-Unis et ses alliés, dont la Russie » , d’une attaque de missiles tirés par des «États voyous» , notamment l’Iran et la Corée du Nord (sic), transforma de facto en 2010 lors du sommet de Lisbonne, ce système en une architecture globale de défense antimissile balistique en Europe (BMDE), non plus de théâtre, mais en un véritable bouclier tourné cette fois-ci contre la Russie et non pas la protégeant.

C’est encore l’OTAN qui donna l’assurance à la Russie que les sites de lancement des missiles antimissiles balistiques (ABM) ainsi déployés devant sa porte ne pourraient jamais être retournés en sites offensifs contre son territoire tout proche, « oubliant de préciser » qu’en réalité ces lanceurs (MK 41) de missiles ABM pouvaient tout aussi bien servir à tirer des missiles offensifs Tomahawk contre son territoire (nucléaires ou conventionnels de portées supérieures à 2000 km selon les versions) en contradiction flagrante avec le traité INF toujours en vigueur à l’époque de leur déploiement; on dépassait là, et de loin la question de savoir si le 9M729 russe portait à 480 km ou à 520 !

La menace potentielle ainsi exercée sur la capacité de frappe en second de la Russie, base de sa dissuasion nucléaire, a sérieusement remis en cause l’équilibre stratégique américano-russe , poussant alors la Russie à suspendre toute coopération au sein du COR (Conseil OTAN-Russie) fin 2013, donc dès avant l’affaire de la Crimée de 2014, laquelle sera ensuite utilisée par l’OTAN pour justifier – a posteriori – la protection BMDE de l’Europe face à la nouvelle « menace russe » !

Alors oui, Monsieur le Secrétaire général, au terme de ces vingt années d’efforts soutenus de la part de l’OTAN pour recréer « l’ennemi russe», indispensable à la survie d’une organisation théoriquement purement défensive, oui, la Russie a fini par se raidir, et par chercher à l’Est la coopération que l’Ouest lui refusait.

L’entreprise de séparation de la Russie d’avec l’Europe, patiemment menée au fil des années, par vos prédécesseurs et par vous-même sous l’autorité constante des États-Unis, est aujourd’hui en bonne voie, puisque la Russie, enfin redevenue « la menace russe » , justifie les exercices les plus provocateurs comme Defender 2020 reporté à 2021, de plus en plus proches de ses frontières, de même que les nouveaux concepts d’emploi mini-nucléaires les plus fous sur le théâtre européen sous l’autorité de…l’allié américain qui seul en possède la clef.

Mais non, Monsieur le Secrétaire général, aujourd’hui, et malgré tous vos efforts, la Russie avec son budget militaire de 70 Md€ (à peine le double de celui de la France), ne constitue pas une menace pour l’OTAN avec ses 1000 Md€ , dont 250 pour l’ensemble des pays européens de l’Alliance! Mais là n’est pas votre souci car ce qui est visé désormais à travers ce nouveau concept OTAN 2030, est un projet beaucoup plus vaste: à savoir impliquer l’Alliance atlantique dans la lutte pour l’hégémonie mondiale qui s’annonce entre la Chine et les États-Unis.

La vraie menace, elle réelle, est celle du terrorisme. L’étude y consacre bien un développement, mais sans jamais se départir du mot « terrorisme », ni en caractériser les sources, les ressorts, les fondements idéologiques et politiques.

Autrement dit, on n’aurait comme menace, en l’occurrence, qu’un mode d’action, puisque telle est la nature du « terrorisme ». On élude donc une réalité dérangeante, celle de l’islamisme radical et de son messianisme qui n’a rien à envier à celui du communisme d’antan. Le problème est que ce même messianisme est alimenté par l’immense chaos généré par les initiatives américaines post Guerre Froide , et qu’il est même porté au plan idéologique tant par la Turquie d’Erdogan, membre de l’Otan, que par l’Arabie Saoudite, allié indéfectible des États-Unis.

Comme on pouvait s’y attendre, il apparaît dès les premières lignes que ce document n’augure rien de bon pour l’indépendance stratégique de l’Europe, son but étant clairement de reprendre en mains les alliés européens qui auraient seulement pu imaginer avoir une once d’un début d’éveil à une autonomie européenne.

Ce n’est pas tout, car non seulement vous projetez de transformer l’OTAN, initialement alliance défensive bâtie pour protéger l’Europe face à un ennemi qui n’existe plus, en une alliance offensive contre un ennemi qui n’existe pas pour l’Europe, (même si nous ne sommes pas dupes des ambitions territoriales de la Chine, de l’impact de sa puissance économique et du caractère totalitaire de son régime) , mais ce rapport va plus loin, carrément vers une organisation à vocation politique mondiale, ayant barre sur toute autre organisation internationale.

Ainsi, selon ce rapport:

– L’OTAN devrait instaurer une pratique de concertation entre Alliés avant les réunions d’autres organisations internationales (ONU, G20, etc..) , ce qui signifie en clair « venir prendre les instructions la veille» pour les imposer le lendemain massivement en plénière !

– L’OTAN doit avoir une forte dimension politique, qui soit à la mesure de son adaptation militaire. L’Organisation devrait envisager de renforcer les pouvoirs délégués au secrétaire général, pour que celui-ci puisse prendre des décisions concrètes concernant le personnel et certaines questions budgétaires.

– L’OTAN devrait créer, au sein des structures existantes de l’Alliance, un mécanisme plus structuré pour la formation de coalitions. L’objectif serait que les Alliés puissent placer de nouvelles opérations sous la bannière OTAN même si tous ne souhaitaient pas participer à une éventuelle mission.

– L’OTAN devrait réfléchir à l’opportunité de faire en sorte que le blocage d’un dossier par un unique pays ne soit possible qu’au niveau ministériel.

– L’OTAN devrait approfondir les consultations et la coopération avec les partenaires de l’Indo-Pacifique : l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée,

– L’OTAN devrait commencer de réfléchir en interne, à la possibilité d’établir un partenariat avec l’Inde.

Monsieur le Secrétaire général,

C’est parce que cette organisation lorsqu’elle a perdu son ennemi, n’a eu de cesse que de se lancer à corps perdu dans la justification politique de la préservation de son outil militaire, en se reforgeant son nouvel ennemi russe, qu’elle tend aujourd’hui à devenir un danger pour l’Europe.

Car, non contente d’avoir fait manquer à l’Europe l’occasion d’une véritable paix durable souhaitée par tous, y compris par la Russie, l’OTAN animée du seul souci de sa survie, et de sa justification par son extension, n’a fait que provoquer un vaste réarmement de part et d’autre des frontières de la Russie , de la Baltique à la Mer Noire, mettant en danger la paix dans cette Europe, qu’elle ne considère plus désormais que comme son futur champ de bataille,

Et maintenant, à travers ce document OTAN 2030, et contre la logique la plus élémentaire qui veut que ce soit la mission qui justifie l’outil et non l’inverse – les Romains ne disaient-ils pas déjà « Cedant arma togae » ? – vous voudriez, pour l’avenir, justifier l’outil militaire de cette alliance en le transformant en un instrument politique, incontournable, de gestion de vastes coalitions internationales, au profit d’une véritable gouvernance planétaire, allant même jusqu’à passer outre les décisions de l’ONU et écrasant les souverainetés nationales!

Alors non, Monsieur le Secrétaire général! Il faut stopper ce train fou, avant qu’il ne soit trop tard! La France, quant à elle, dans le droit fil des principes énoncés voici plus d’un demi-siècle par le général de Gaulle, ne saurait, sans faillir gravement, se prêter à cette entreprise d’une acceptation aventureuse de la tutelle américaine sur l’Europe.

Pour le Cercle de Réflexion Interarmées (4), le Général de Brigade aérienne (2S) Grégoire Diamantidis

Notes.

1- Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, structure militaire de l’Alliance Atlantique.

2- Traité de Moscou: ou « traité deux plus quatre », signé le 12 septembre 1990 à Moscou, entre les représentants des deux Allemagnes et ceux des quatre puissances alliées de la Seconde Guerre Mondiale, est le «traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne» qui a ouvert la voie à la réunification allemande et fixé le statut international de l’Allemagne unie.

3-Opération «Force Alliée» . Cette opération, décidée par l’OTAN, après l’échec des négociations entre les indépendantistes kosovars et la Serbie sous l’égide de l’OSCE (Conférence de Rambouillet 6 février-19 mars 1999) , fut déclenchée sans mandat de l’ONU, le 24 mars sur la base d’une vaste campagne dans les médias occidentaux, concernant un plan d’épuration ethnique (plan Potkova) mené à grande échelle au Kosovo par la Serbie. Plan qui se révéla par la suite, avoir été fabriqué de toute pièce par les services secrets bulgares et allemands .

4- Le Cercle de Réflexion Interarmées (CRI), est un organisme indépendant des instances gouvernementales et de la hiérarchie militaire. Il regroupe des officiers généraux et supérieurs des trois armées ayant quitté le service et quelques civils et a pour objectif de mobiliser les énergies, afin de mieux se faire entendre des décideurs politiques, de l’opinion publique et contribuer ainsi à replacer l’Armée au cœur de la Nation dont elle est l’émanation. «