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Société

GRS: «Non à la privatisation des routes nationales!»

Communiqué de la Gauche Républicaine & Socialiste :

« Un décret lié à la LOM ouvre la possibilité de privatiser les Routes nationales : pour nous c’est non !

La presse a relevé le 18 septembre dernier qu’un décret relatif à la Loi d’organisation des mobilités (LOM) avait été publié le 15 août, en plein été pour échapper à l’attention, qui ouvre la possibilité de privatiser les routes nationales.

Le gouvernement poursuit l’extension du marché et cède à la rente privée un investissement public payé par les Français. Il répond ainsi à l’appétit des grands groupes privés qui profitent déjà de la privatisation des concessions autoroutières.

Ainsi l’État macroniste n’a pas la volonté de s’embarrasser de l’entretien correct de nombreuses portions de routes nationales et pour parvenir à ses fins explique qu’il n’en a pas les moyens. Cette stratégie est poursuivi depuis plus de 15 ans par tous les gouvernements qui se sont succédés : lorsqu’il ne transfère pas tout simplement aux départements certaines routes nationales (qui n’ont pas les moyens suffisants pour un entretien convenable), l’État choisit de négliger dramatiquement les milliers de kilomètres qui restent de sa responsabilité, qui souffrent ainsi d’un sous-investissement chronique et finissent par se dégrader.

L’État macroniste veut ainsi nous faire croire aux sirènes des sociétés concessionnaires privées d’autoroutes qui susurrent : « si vous nous confiez certaines portions, les derniers kilomètres avant l’autoroute, par exemple, nous les entretenons, nous investissons, et, en échange, vous prorogez nos contrats autoroutiers ».

Aucune leçon tirée du scandale des autoroutes“Or, l’allongement des durées de concession, c’est justement ce qu’il faut éviter, comme le démontrent le rapport de la commission d’enquête du Sénat rendu public également ce vendredi 18 septembre après 8 mois de travail intensifs. Selon les estimations de ce rapport, au moins deux des trois sociétés concessionnaires auront rentabilisé leurs investissements dès la fin de l’année 2022, alors que les contrats courent pour encore au moins dix ans. Prolonger la durée des concessions reviendrait à priver l’État de nouvelles recettes, car plus une concession est vieille, plus elle est rentable. Les dividendes versés aux actionnaires de ces sociétés privés sont d’ores-et-déjà conséquents, nourris par une gestion opaque des tarifs et des péages au détriment des usagers, qui n’ont aucun moyen de pression – pas plus que l’État qui s’en est volontairement privé. En effet, les contrats de concession accordés à ces grands groupes (Eiffage, Vinci, Abertis, pour les plus importantes) ont été négociées de dans un sens qui leur était particulièrement favorables et toute tentative pour remettre de l’ordre a été ajournée sine die, comme le démontre le scandale du fiasco de la mission d’information de 2014 dont le rapporteur socialiste Jean-Paul Chanteguet fut mis sur la touche pour avoir trop vertement critiqué les conditions dans lesquelles le gouvernement Hollande avait renouvelé en 2013 les concessions. La commission d’enquête sénatoriale a ainsi auditionné plusieurs ministres qui ont reconnu l’opacité de la gestion de ces contrats de concession, indiquant avoir été même écartés de certaines négociations.

Tout le monde s’accorde aujourd’hui à reconnaître que la privatisation des concessions autoroutières en 2005, décidée par le gouvernement de Dominique de Villepin, a été une gigantesque erreur. Pourtant la droite sénatoriale comme le gouvernement Macron et sa majorité refusent aujourd’hui de réparer cette erreur, invoquant le même argument (et le seul) qui avait justifié la privatisation en 2005 et le renouvellement des concessions en 2013 : « la dette » ! Ainsi Bruno Le Maire annonce sans examen au fond du coût réel des concessions un prix de 45-50 Mds €, ce qui serait selon lui trop cher pour la puissance publique. Ce prix doit être interrogé, au regard de l’opacité du dispositif et des pratiques des sociétés privées. Or nous l’avons tous constaté, l’argent n’est pas cher aujourd’hui pour la puissance publique : l’État vient d’emprunter plusieurs centaines de milliards d’euros sur les marchés et parfois à des taux négatifs. Ainsi investir pour racheter les concessions autoroutières, ce serait à la fois mettre fin à une rente indue pour des sociétés privées qui n’apporte aucun avantage pour les usagers et créer demain des recettes importantes pour la puissance publique ! Même la commission d’enquête sénatoriale pourtant largement orientée à droite estime qu’il est temps de “partager équitablement les profits futurs avec l’État et les usagers” et pour ce fait suggère de ne pas renouveler certaines concessions autoroutières.

Les péages ne doivent plus servir à nourrir les dividendes des actionnaires mais à financer le retour à la gestion publique des autoroutes et à améliorer le réseau et le service, avec trois axes prioritaires : l’aménagement du territoire, la transition écologique et la maîtrise réelle des tarifs et péages (donc la défense du pouvoir d’achat).

Cadeaux et idéologie

On ne peut qu’être consterné par ce refus obstiné de tirer les enseignements du scandale des concessions autoroutières. Pire, le gouvernement Macron est en train aujourd’hui d’engager une aggravation de la situation en étendant à tout ou partie de plusieurs routes nationales le modèle néo-libéral qui s’applique aux autoroutes.

Il s’agit évidemment pour le futur candidat à l’élection présidentielle de favoriser un peu plus quelques sociétés privées et parmi elles leurs principaux actionnaires, dont il pourra récolter le soutien en temps opportun, étant bien entendu qu’Emmanuel Macron sert depuis 2017 les intérêts d’une caste stato-financière et qu’il a vocation à poursuivre dans cette voie.

La rente de situation des sociétés concessionnaires et la récolte de dividendes seront donc dopées par ce nouvel abandon de la puissance publique au détriment des usagers et des citoyens : la mobilisation des gilets jaunes avait ainsi illustré combien l’augmentation coût des transports est insupportable pour les ménages des catégories populaires et même des « professions intermédiaires ». Après l’échec de la privatisation d’ADP (plus du fait de la crise sanitaire que de la mobilisation somme toute remarquable des citoyens contre celle-ci), les routes nationales sont l’un des actifs les plus facilement aliénables pour satisfaire les grands appétits privés.

Au-delà de ces seules considérations vénales, la logique devant nous revient à mettre au clou notre patrimoine pour répondre à une injonction idéologique dangereuse.

La privatisation des routes nationales, après celles des autoroutes, vise à réduire encore un peu l’emprise de l’État – donc notre mandataire collectif – sur la circulation dans notre pays. C’est ni plus ni moins qu’une forme nouvelle de régression sociale : nous revenons aux institutions de l’Ancien Régime, aux logiques d’aménagement de l’espace et aux régimes de circulation qui dominaient notre pays avant la Révolution de 1789 avec les « Fermiers Généraux » et les octrois. Cela implique une forme de transfert de la liberté de circulation des usagers – les citoyens – vers les entreprises – le marché. L’espace politique de notre pays se trouve ainsi un peu plus placé sous l’emprise et le pouvoir des acteurs du marché (oui contrairement à ce que d’aucuns ont pu laisser entendre le marché n’est pas désincarné) et un peu moins sous l’autorité du peuple, fondement de la souveraineté populaire, donc de la démocratie.

Par ailleurs, une fois de plus, le néolibéralisme, présenté comme une forme de modernisation de la vie économique, engage une régression de l’économie d’un pays pour deux raisons :

  • Premièrement, en restreignant l’accès à la circulation dans l’espace public, la privatisation de ces routes réduit l’activité économique en diminuant les échanges. Ce que le néolibéralisme présente comme une forme de modernité est, en réalité, une régression économique qui tend à réduire le volume des échanges soutenant l’activité économique du pays. Même le marché, finalement, se trouve restreint par ce qui nous est « vendu » comme un outil de son développement.
  • La seconde raison est son incidence sur la circulation elle-même et, au-delà, sur l’emprise de la circulation sur l’activité industrielle. En conduisant à une limitation du volume des échanges et donc, de l’intensité de la circulation, la privatisation des routes conduit, à terme, à une diminution de l’usage des moyens de transport. Dans le temps long, cette privatisation pourrait conduire à une réduction de la demande des acteurs des échanges et ainsi, au-delà, à une réduction de l’offre en moyens de transport des acteurs de l’industrie.

En conséquence, la Gauche Républicaine et Socialiste demande le retrait du décret « relatif aux conditions de classement de certaines sections de routes dans la catégorie des autoroutes ». Elle s’oppose radicalement à la privatisation des routes nationales, et réclame le retour de toutes les infrastructures de transport dans le giron public .

la puissance publique doit s’engager dans une logique de non renouvellement des concessions des sociétés autoroutières et préparer une renationalisation de l’ensemble des autoroutes qui permettra le retour à une gestion publique, sous une forme à inventer pour qu’elle puisse associer les usagers. »

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Politique

Prolongement des suppressions d’emploi, prémisse d’une crise économique de grande ampleur

L’économie française n’a pas encore sombré, mais la pression de la crise continue de se faire sentir.

Le nombre de plans de sauvegarde pour l’emploi (PSE, obligatoire lors d’un licenciement de 10 personnes ou plus dans des entreprises de 50 personnes ou plus) entre le premier mars et le 13 septembre est de 394, contre 249 l’an passé sur la même période. C’est une augmentation de 58% et cela donne concrètement 57 000 destructions d’emploi qui sont envisagés, alors qu’ils n’ont été que 18 000 sur la même période l’an passé.

C’est énorme, mais ce n’est qu’un premier aperçu de la crise qui s’annonce. En effet, des pans entiers du capitalisme sont encore sous perfusion, avec de l’argent public qui masque pour encore quelques mois, ou quelques semaines, des difficultés économiques bien réelles. Par exemple, il y a encore (au 23 septembre) 1,3 millions de salariés dont le salaire est en partie pris en charge par l’État dans le cadre du chômage partiel, contre 9 millions au plus fort de la crise.

Il faut ajouter à cela les prêts garantis souscrit par des milliers d’entreprises, dont une grande part d’entre elles ne pourra le rembourser et sombrera, ainsi que les mesures de suspensions de charge ou d’aides diverses, qui vont précipiter énormément d’entreprises quand elles seront levées, probablement cet hiver.

Tout ce qui se passe actuellement n’est donc que les prémices de ce qui vient, alors que les suppressions de postes à la chaîne engendreront à leur tour des baisses d’activités dans d’autres secteurs, puis de nouvelles suppressions de poste, etc.

Si l’on regarde par secteur, on a notamment l’aéronautique où ce sont pas moins de 25 000 postes qui sont déjà menacés sur les 300 000 emplois (directs) de la filière en France. Rien que dans le département de la Haute-Garonne, où Airbus est principalement implanté, cela donne 20 PSE en cours. Avec 3600 suppressions d’emplois chez Airbus, 1300 chez Daher, 350 chez Figeac Aero, 700 chez Derichbourg, on comprend tout de suite que la situation va être très compliquée dans le département, ce qui aura forcément un impact énorme sur toute l’économie locale.

Dans le commerce, la suspension de l’activité économique a été fatale pour de nombreuses enseignes alors que d’autres en profitent pour restructurer, avec déjà plusieurs milliers d’emplois supprimés ou en suppression (Camaïeu, André, La Halle, Alinéa, PicWicToys, Auchan, etc.)

D’autres grandes enseignes dans différents secteurs ont d’ors et déjà annoncé des suppressions de poste en France, comme General Electric, Boiron, Nokia, Renault, Smart, Bridgeston… ce à quoi il faut ajouter les difficultés, beaucoup moins visibles, de tout un tas de PME et d’entreprises individuelles. Chaque semaine depuis cet été, ce sont entre 100 et 200 licenciements collectifs (de moins de 10 personnes) qui ont lieu.

Il y a également, ne l’oublions pas, toute l’économie de la culture et du spectacle, qui est au point mort ou quasiment au point mort depuis le mois de mars, que l’État maintient sous respiration artificielle et dont on sait déjà qu’une grande partie ne pourra jamais redémarrer.

En plus de ces suppressions d’emplois, de nombreuses entreprises ne recrutent pas, ou très peu. Rien que pour l’intérim, la situation est très délicate avec une somme totale des missions inférieure de 20 % par rapport à l’an passé pour la rentrée de septembre. Selon l’OCDE, en ce qui concerne la France, cela représente pour le secteur de l’intérim, un déficit de pas moins de 150 000 emplois sur l’année, ce qui est gigantesque.

En attendant, les regards sont rivés sur la date du 7 octobre dans les tribunaux de commerce. Ce sera en effet 45 jours après la fin de la période d’urgence sanitaire, soit le délai maximum avant de demander un redressement judiciaire ou une liquidation judiciaire pour les entreprises en difficulté. Là encore, une grande vague est attendue.

La crise économique ne fait donc que commencer, et elle est déjà bien présente en ce qui concerne l’emploi. La bourgeoisie ne s’imagine certainement pas payer la crise et les suppressions d’emplois sont pour elle une première façon de faire payer la crise aux travailleurs, en en mettant sur le carreau une partie pour espérer se relancer sur le dos de ceux restants… ceux-là devant subir une pression accentuée comme jamais.

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Société

GPA: des milliers de bébés coincés en Russie

La situation est grave en Russie, comme en Ukraine, pour des centaines de nourrissons mis au monde pendant la fermeture des frontières. Ceux-ci sont abandonnés à leur triste sort par l’impossibilité de leur « parents d’intention » de venir les chercher.

La Russie avait fermé sa frontière le 30 mars… Et, jusqu’à maintenant, elle est restée fermée sauf exceptions qui ne comprennent apparemment pas le commerce d’enfants. Le nombre d’enfants nés pendant cette période est estimé à un peu moins de 1000, ce qui correspond à 6 mois d’accouchements.

La maternité de substitution révèle ici son vrai visage, un commerce, auquel s’adonnent des femmes ayant clairement un besoin pécuniaire. Pour une mère porteuse russe, cela rapporte l’équivalent en rouble entre 12 000 et 20 000 euros environ.

Les femmes seulement employées pour la grossesse, entrent accoucher dans les établissements de santé et confient à ce moment là l’enfant aux « parents d’intention » avant de reprendre le cours de leur vie.

Ne pouvant pas prendre le relais, les agences de mères porteuses doivent trouver des solutions et à partir de là c’est assez flou. C’est ainsi que des nourrissons sont pris en charge dans des orphelinats ou alors retrouvés dans des appartements, des hôtels, sous la surveillances de femmes dont on ne sait pas grand chose. Ainsi à Moscou, deux probables ressortissantes chinoises ont été trouvées avec cinq nourrissons de six jours.

En effet, parmi les couples clients de GPA en Russie, une majorité est chinoise. La crise démographique en Russie et en Chine, est un prétexte à l’ouverture de la traite d’enfant comme économie à part entière. En effet, en Russie, c’est depuis la chute de l’URSS que la population baisse. En Chine, les problèmes de fertilité chez les couples sont passés de 5 % à 12 % en 20 ans, à la fois pour des raisons médicales et à la fois de part le recul de l’âge de la première grossesse.

Il y aurait pourtant matière à s’interroger sur cette baisse démographique et baisse de fertilité, notamment avec une remise en question de la pollution de l’air, de la présence de perturbateurs endocriniens, de la foi en la société des gens ou de la pression capitaliste sur les vies personnelles.

Ces questions ne peuvent être soulevées que par des forces politiques voulant changer la vie, par les masses à la recherche un nouveau modèle de société. Elles ne peuvent pas être soulevée par la bourgeoisie qui ne fait qu’accompagner l’élargissement du capitalisme.

Les opposants à la GPA, à la traite des êtres humains, les défenseurs de la dignités humaines, doivent oser poser la question du socialisme, oser chercher à tout changer et pour cela aller à la rencontre des larges masses portant les valeurs d’émancipation.

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Écologie

Comment le loup a été exterminé en France

Au XVIIIe siècle, il y avait encore des dizaines de milliers de loups en France. Mais avec le triomphe général de la bourgeoisie à la fin du XIXe siècle, l’extermination de cet animal fut décrétée.

L’obsession de la traque du loup remonte à loin. Au IXe siècle, entre 800 et 813, Charlemagne fondait déjà l’institution chargée de les chasser : les lieutenants de louveterie. Toutefois, c’est à l’époque du capitalisme triomphant que l’espèce a été exterminée.

Évalués en France à encore plusieurs milliers d’individus à la fin du XIXe siècle, objet de fantasme d’horreur autant que responsables de dégâts sur les cultures agricoles, le loup devait passer sous le rouleau compresseur de l’administration bourgeoise.

L’histoire de la IIIe République (1870-1940), c’est l’histoire de l’alliance entre la bourgeoisie libérale des villes et des paysans propriétaires des campagnes contre le mouvement ouvrier et le socialisme et c’est dans ce cadre politique qu’il faut comprendre l’extermination complète des loups.

En 1875, le journal L’Avenir Républicain, dont le nom trahit son orientation politique, fustigeait la SPA fondée en 1845 dont une partie de « philosophes profonds et mystiques » :

« ils veulent conserver tous les carnassiers : ours, loups, renards, fouines, éperviers, d’abord parce que ce sont des créatures de Dieu ! et ensuite par ce qu’ils détruisent les rats, les souris, les taupes. Ils veulent conserver les taupes parce qu’elles détruisent les insectes ; ils veulent conserver les insectes parce qu’ils se détruisent entre eux; mais ils veulent que cette destruction se borne à quelques individus qui se trouvent de trop, et que la race soit maintenue. »

La SPA avait en effet ici une approche relevant de la croyance religieuse, quoi qu’elle anticipait, sans le savoir, la compréhension scientifique de Planète comme Biosphère, où chaque espèce est inter-dépendante formant une dynamique générale.

Il faudrait également mentionner le pasteur lyonnais Georges Blot qui en 1907 rappelait dans un « plaidoyer pour les loups » leur filiation avec le chien, décrivant les choses avec une grande sensibilité :

« Mais le loup, que lui avons-nous fait ? De quelle infamie humaine a-t-il été victime ou témoin pour qu’il ne veuille plus, lui, nous tendre la patte ? (…)

L’homme a choisi, voilà tout. Oui, l’homme a choisi ; mais comment ? Là est la question ! Sans doute comme font les forts, en renvoyant d’un coup de pied ou d’un coup de pierre, le méprisé. Alors, dans son cœur de bête déjà ulcéré, peut-être par ce que son frère (le chien) était plus beau que lui, mieux tacheté, mieux fourré, plus gracieux ou plus habile à plaire, le loup sentit la jalousie, la haine devenir implacables ! »

Les défenseurs du loup étaient toutefois bien trop dénigrés pour être soutenus, d’autant plus que les argumentations mystiques les isolaient à la fois de la classe ouvrière, profondément anti-cléricale, que de la bourgeoisie républicaine.

Ainsi, le 12 juin 1880, Pierre Tirard, ministre de l’agriculture, déposait un projet de loi sur « la destruction des loups » dans laquelle il était proposé de relever les primes pour la chasse de l’espèce sauvage.

Les primes instaurées sous le Directoire (1795-1799) étaient devenues trop faibles pour espérer une extermination rapide. Le projet de loi relevait donc les primes à 200 francs s’il est prouvé que le loup a tenté d’agresser un humain, à 100 francs par loup ou louve « non pleine », à 150 francs par louve pleine et à 40 francs par tête de louveteau.

L’idée était également de contourner les lieutenants de louveterie, marqués par la culture monarchiste et plus tournés vers la traque « loisir » que vers l’élimination minutieuse et totale de l’espèce. En plus, cela ne pouvait que renforcer le soutien des petits paysans à la bourgeoisie républicaine.

Le 30 août 1880, le journal régional La Mayenne saluait la mesure et forçait même le trait en liant protection des agriculteurs et défense patriotique :

« Les loups qu’il s’agit en effet de détruire sont, pour la plupart, des envahisseurs qui ont passé la frontière en 1870, à la suite des armées allemandes.

Voilà de quoi, nous l’espérons, donner du cœur au ventre aux tueurs de loups. La Société d’agriculture l’a dit, c’est une question d’humanité. Nous ajoutons, nous : c’est une question patriotique. Donc guerre aux loups, sus aux loups ! »

C’est dire comment la destruction du loup à cette époque était liée à la culture militariste et à l’esprit revanchard nationaliste anti-allemand. Le 3 août 1882, la loi sur la destruction du loup était adoptée.

Et cela va fonctionner à plein régime, avec des pratiques d’une très grande cruauté. Des louves étaient surveillées afin de tuer les louveteaux dès leur naissance, que cela soit par étouffement ou par empoisonnement à la strychnine. En août 1913, le « Journal des débats politiques et littéraires » annonçait que 2 344 loups avaient été tués pour la seule année de 1882, et près de 8 000 entre 1883 et 1894.

La population de loups en France a ainsi été exterminée en l’espace d’une décennie, et cela du fait même de l’engouement général des populations des campagnes pour l’anéantissement du-dit « nuisible ».

Cela si bien qu’en janvier 1940, « le petit Journal » pouvait affirmer que l’éradication du loup n’avait pas été le fait des chasseurs professionnels, les « lieutenants de louveterie », mais par ce qu’il appelle de manière générale la « grande gargamelle » :

« Il faut reconnaître que les loups ont aujourd’hui disparu de nos campagnes, on le doit bien plutôt à l’action de la Grande Gargamelle et de ses émules qu’à celle des veneurs qui chassaient à cor et à cri. Le système de la prime est le plus efficace. (…)

La race dès loups est à peu près éteinte chez nous. Sans la tradition administrative qui maintient toujours là fonction de lieutenant de louveterie — laquelle, d’ailleurs, ne coûte rien au Trésor — qui songerait seulement qu’il y a eu naguère, dans nos campagnes, tant de bêtes malfaisantes qui dévoraient les moutons, et même, à l’occasion, les femmes et les petits enfants ? »

La « Grande Gargamelle » faisait référence au personnage éponyme du roman « Gargantua » écrit en 1534 par le grand classique de l’époque de l’Humanisme français, François Rabelais. « Gargamelle » était l’épouse de « Grandgousier » avec qui elle enfanta « Gargantua ». Ces personnages représentaient une famille de seigneurs mangeant salement et ne respectant aucune bien-séance à table.

Si dans l’esprit de François Rabelais, c’était une manière de critiquer de manière habile et humoristique le manque de raffinement de la classe dominante (seigneurs) de son époque, cela désigna ensuite de manière péjorative les personnes rustres des campagnes.

Ainsi, cette tranche d’histoire doit-elle se comprendre en lien avec le retour actuel du loup. Vraisemblablement venu d’Italie, sa présence a été remarquée dans les Alpes en 1992, avant leur expansion à partir du milieu des années 2000. On compterait aujourd’hui environ 500 loups, avec une forte présence dans le massif des Alpes.

N’est-il pas heureux et bienvenue que cet animal sauvage, liquidé de manière infâme, soit de retour ? N’est-ce pas le signe de la persévérance de la vie sauvage à se maintenir malgré une traque organisée ? Et surtout, cela n’est-il pas une invitation à ne pas répéter les erreurs du passé ?

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Politique

Critique du salon «désir d’enfant»: la Gauche absente cède le terrain à la Droite

La Gauche, particulièrement dans son orientation féministe, devrait être à la pointe de la critique de la GPA. La gauche aurait dû être présente massivement devant le salon « désir d’enfant » à Paris qui a promu la gestation pour autrui, cette agression barbare à la dignité des femmes.

Au lieu de cela, le champ est laissé libre à la Droite catholique et c’est l’association « Juristes Pour L’Enfance », très proche de « La manif pour tous », voire quasiment une émanation de la « La manif pour tous », qui s’est montrée face au salon et qui a été relayée par la presse.

C’est dramatique, d’autant plus que leurs slogans (sur les photos ci-dessous) ont été très justes, visant précisément le cœur du problème. Impossible de ne pas se dire que ces slogans devraient être ceux de la Gauche, et qu’il y a là une très lourde faute politique à les céder à la Droite…

En 2020 en France donc, des grands bourgeois assument (en toute illégalité) de louer le ventre d’une femme pour s’acheter un enfant, mais la Gauche ne dit rien. Pire, elle accompagne cela, en prétendant que l’extension de la PMA est un progrès, alors que ce n’est qu’une étape du processus de marchandisation de la vie elle-même. Et pendant ce temps, la Droite a un boulevard pour apparaître populaire avec une démagogie d’apparence anticapitaliste.

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Société

Robin Leproux donne sa vision de la «pacification» du Paris Saint-Germain

Dans une interview, Robin Leproux explique comment il a fait en sorte que le PSG puisse être racheté par le Qatar, en cassant la dynamique de ses supporters, pour les remplacer par de sages consommateurs.

Robin Leproux joue la carte de l’humilité dans Le Parisien, mais c’est un grand bourgeois qui ne parvient pas à le masquer. Il dit ainsi qu’il n’est pas venu à la présidence du PSG pour l’argent, la preuve il ne gagnait que 10 000 euros par mois ! Faut-il être déconnecté pour raconter ce genre de choses !

Il est connu pour son « plan » de pacification des tribunes, en faisant en sorte que les places soient tirées au sort pendant plusieurs mois, pour briser l’unité des supporters au sein des tribunes Boulogne et Auteuil. C’est qu’il constate effectivement avec réalisme la chose suivante :

« Avec le phénomène de violence continue et historique autour du club et du Parc des Princes, on m’opposait souvent : « Robin, on t’aime beaucoup mais on ne peut pas s’associer à un club raciste et violent. »

Les gens sont amnésiques : dans l’histoire du PSG, il y a 20 ans de violences aux alentours du Parc avec des moments dramatiques et funestes. Il y avait eu un mort lors de la présidence d’Alain Cayzac ( NDLR : Julien Quemener en novembre 2006 ). J’étais dans ce contexte. Quand il y a eu le deuxième mort ( NDLR : Yann Lorence en février 2010 ), je ne peux pas vous dire. C’est un choc très personnel, un tournant dans ma vie (…).

A l’époque, il se dit ou s’écrit qu’il faut dissoudre le PSG, l’exclure du championnat, etc.. Je suis formel : le PSG a failli disparaître. »

Si en effet, les années 2000-2010 ont amené un changement profond, il est historiquement indéniable que les années 1980-2000 marquent l’hégémonie au PSG de la tribune Boulogne, entièrement composée de nationaliste avec de larges fractions de néo-nazis et apparentés. Le niveau de violence au sein de cette tribune était d’une grande brutalité et, si l’on peut dire, d’un vrai professionnalisme.

Julien Quemener, relevant de cette tribune Boulogne, a été tué par un policier alors qu’avec une centaine d’autres personnes il pourchassait trois fans du Hapoel Tel Aviv (un club israélien historiquement très à gauche). Yann Lorence s’est fait lynché lors d’une rixe, alors que supporters de la tribune Boulogne menaient une charge contre ceux de la tribune Auteuil, qu’ils harcelaient régulièrement, notamment lors des déplacements.

Si l’ancien président du PSG Robin Leproux ne le dit pas, mettant tous les « ultras » dos à dos, le début des années 2000 a correspondu pourtant à une énorme fracture sociale et raciale dans cette anomalie qu’était le Parc des Princes. La tribune Boulogne était composée de petits-bourgeois des milieux populaires, d’esprit lepéniste voire directement raciste et en tout cas nationaliste. C’était en décalage complet avec une banlieue parisienne immigrée et métissée, qui à l’époque s’orientait souvent vers l’Olympique de Marseille tellement le PSG apparaissait comme odieux. C’est encore le cas pour beaucoup de monde.

La tribune Auteuil a alors été marqué par la tentative progressive de former des « ultras » violemment hostiles à tout racisme, voire liés à une ultra-gauche anarchiste (Supras, Tigris, Authentiks,la Grinta, K-Soce Team…). Quand on dit « liés », il ne faut pas du tout croire que ce soit une liaison organique ou même politique. Les ultras de la tribune Auteuil étaient simplement anti-racistes, d’extraction populaire ou antiraciste, ils n’avaient rien contre l’ultra-gauche anarchiste (ou du NPA) dans laquelle certains étaient actifs, mais rien pour non plus.

Cela va faire un grand malentendu où l’ultra-gauche aida la tribune Auteuil à avoir une image « antifasciste », alors que des affrontements d’une extrême violence vont se développer entre les tribunes. Cela va amener un pillage de l’iconographie de la gauche radicale par les ultras et inversement une adoption du style « ultra » par l’ultra-gauche. Pour beaucoup de jeunes rejoignant l’ultra-gauche aujourd’hui, « militer » c’est utiliser des fumigènes lors des manifestations, s’habiller en ultra, faire de larges grafs sur les murs, etc. etc.

C’est là que Robin Leproux arrive. Il comprend que le PSG commence à ressembler à la région parisienne et qu’avec les activités des ultras il a un levier pour élargir gratuitement le public de l’entreprise PSG, de rompre l’isolement du PSG. Les « ultras » de la tribune Auteuil, en visant à rendre le club non raciste et également tourné vers les banlieues, ont été directement l’outil pour les capitalistes afin de former le « grand club de la capitale ».

Robin Leproux remodèle alors l’organisation des ultras avec son plan, alors que le PSG est racheté par le Qatar et que les ultras sont récupérés progressivement dans une version turbulente mais sélectionne et édulcorée (le CUP Paris, acceptant totalement la main-mise qatarie et la rupture avec l’histoire du club).

Pour les « historiques », avec le rachat par le Qatar, le PSG est un autre club. Pour toute l’immense vague de gens de la région parisienne passée dans la fascination pour le PSG, ce n’est pas bien grave : avec les millions, les centaines et centaines de millions, il y a le glamour et les victoires, et cela suffit.

> Lire également : La défaite du PSG est une (relative) défaite du football moderne

Robin Leproux a été l’artisan rusé de cette opération et il témoigne de l’intelligence des capitalistes par rapport à la sociologie et aux mentalités.

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Société

Communiqué du CoRP dénonçant une prospection illégale à l’occasion du salon «désir d’enfant»

Ce qui se passe actuellement en France est très grave. La loi censée protéger les femmes afin qu’elles ne soient pas réduites à des marchandises en tant que « mères porteuses » est régulièrement piétinée. Dernier exemple en date : le salon « désir d’enfant » qui à lieu à Paris du samedi 5 septembre au dimanche 6 septembre enfreint ouvertement la loi, mais rien n’est fait.

Voici le communiqué du Collectif pour le Respect de la Personne (CoRP) qui présente cela de manière très précise et argumentée.

> À propos du salon « désir d’enfant », lire notre article«Désir d’enfant»: Un salon pour ouvrir le marché de la procréation en France

 

« Communiqué de presse : prospection pour une pratique illégale

Plusieurs instituts de reproduction humaine viennent à Paris ce week-end (les 5 et 6 septembre), dans le cadre d’un salon sur le désir d’enfant. Ils expliqueront notamment comment bien choisir une clinique et une agence de mères porteuses et à quels tarifs.

Selon la documentation d’un institut ukrainien, disponible avec le programme de la rencontre, le tarif le plus avantageux pour les commanditaires d’un enfant se situe entre 17 000 et 28 000 euros, si les futurs parents se présentent avec « leur propre mère porteuse », venue de leur propre pays. L’Institut s’occupe de tout le reste : nombre illimité de stimulations ovariennes en cas de recours à une donneuse d’ovocytes, FIV, transfert d’embryon, conseils juridiques. Au cas où la future mère souhaite cacher à ses amis le recours à une mère de substitution, on peut lui fournir un « pansement » (en guise de ventre postiche).

Les tarifs varient ensuite selon les prestations proposées: Diagnostic préimplantatoire pour écarter plus de 500 anomalies génétiques possibles ; Sélection du sexe de l’embryon; ou encore pour que l’accouchement de la mère porteuse ait lieu en Belgique (70 000 euros), en Grande-Bretagne (90 000 euros) ou aux USA (125 000 euros : « la meilleures solution »).

Selon le Collectif pour le respect de la personne, CoRP, les entreprises à but (très) lucratif qui viennent recruter une clientèle en France sous couvert de réunion d’information sont en infraction. Elles devraient encourir des sanctions en vertu de l’article 227-12 du code pénal.
En effet, cet article prévoit de punir par d’un an d’emprisonnement et une amende de 15000 euros « ceux qui s’entremettent entre un couple désirant un enfant et un parent acceptant d’abandonner son enfant né ou à naître ». Or l’article prévoit les mêmes peines pour ceux qui s’entremettent entre des personnes désirant un enfant et une « mère porteuse »: « Est puni des peines prévues au deuxième alinéa le fait de s’entremettre entre une personne ou un couple désireux d’accueillir un enfant et une femme acceptant de porter en elle cet enfant en vue de le leur remettre. Lorsque ces faits ont été commis à titre habituel ou dans un but lucratif, les peines sont portées au double.

La tentative des infractions prévues par les deuxième et troisième alinéas du présent article est punie des mêmes peines. »

Dans ces conditions, les entreprises qui, sur le territoire français, proposent publiquement à des personnes en désir d’enfant leurs services payants, consistant à leur remettre un enfant né d’une femme acceptant de porter cet enfant et de leur céder, agissent de façon illégale et devraient être sanctionnées.

La complaisance des autorités et des tribunaux en ce domaine serait un signe extrêmement inquiétant du renoncement de notre pays à ses exigences en matière de respect de la personne (celle de la mère comme celle de l’enfant, qui, avec la « GPA », partout commerciale, devient l’objet d’une convention et se voit attribuer un prix.

le bureau du CoRP

contact presse 07 81 14 92 41 »

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«Désir d’enfant»: Un salon pour ouvrir le marché de la procréation en France

Le 5 et 6 septembre se tiendra à Paris un événement montrant que l’ouverture de la PMA à toutes les femmes en France est déjà actée, et fait l’objet d’une pression capitaliste énorme. L’enfant y est assumé comme marchandise, puisque le processus de procréation « médicalement » assistée (PMA) s’initierait sur un désir, un droit à l’enfant.

C’est donc autour du principe de « Désir d’enfant » que vont se tenir des conférences animées par les principaux acteurs économiques européens et francophones de ce marché en plein essor. Il s’agit principalement d’interventions de médecins appartenant à des cliniques privées spécialisées dans la conception d’embryon et leur implantation utérine.

On est en plein dans le droit à l’enfant qui est un droit imaginaire, construit de toute pièce par le capitalisme sous des airs de « droits individuels », une conception en train d’être validée par le droit français avec la PMA (qui n’a rien de «médicale», malgré son appelation).

On le voit bien avec ce salon, des intervenants et des conférences insistant sur la psychologie et le bien-être. « Alimentation, bien-être et hygiène de vie », « votre cas est unique », « l’aspect psychologique du don », « comment la sophrologie vous accompagne », « devenir acteur de sa fertilité », des sujets exposés principalement par des sociétés de « coaching » à la parentalité.

La PMA a d’ailleurs toujours été présentée sous ce jour auto-centré par les lobbys, ce qui a permis de contourner l’éthique collective et de tout ramener à un pseudo-choix individuel.

Il y a aussi des interventions passant pour médicales, car présentées par des médecins de grandes cliniques de fertilité, mais relevant en fait d’un ciblage marketing en partant de sujet « sociétaux » comme le retard de parentalité chez les femmes actives, la parentalité chez les lesbiennes et femmes seules, etc.

Les cliniques espagnoles seront sur-représentées avec une publicité récurrente sur le choix de l’Espagne pour aller concevoir son enfant. Un pays qui développe d’ailleurs le « tourisme médical », c’est-à-dire allier une opération médicale à des activités touristiques et bien-être. Le géant espagnol du marché de la fertilité, IVI, étant le principal partenaire de ce salon, cela n’a rien d’étonnant.

IVI est en effet depuis 2017 actionnaire majoritaire du groupe leader mondial IVI-RMA qui gère plus de 65 cliniques spécialement dédiées à la reproduction à travers le monde. Aux États-Unis cela inclut la gestation pour autrui (GPA), puisque la législation le permet dans certains États.

> Lire également : PMA: Une étape de plus de l’assaut du capitalisme dans la vie humaine

On trouve un autre géant ibérique de l’industrie reproductive pour de nombreuses conférences. Eugin, qui appartient depuis 2015 au groupe hospitalier émirati coté en bourse, NMC Healthcare, et sa branche dédiée à la reproduction, NMC Fertility qui regroupe plus de 11 entreprises.

On a donc ici des entreprises qui, selon l’orientation de la loi, pourront venir installer des cliniques en France, ou proposer de « meilleurs » service en Espagne si cela reste trop verrouillé en France. Mais le message est clair, maintenant l’enfant sera reconnu que vous soyez une femme seule ou en couple, ou encore un couple hétéro ayant voulu choisir les gènes de son enfants à travers une banque de gamètes.

Le fait de recevoir des entreprises de pays aux législations différentes est également le prétexte pour aborder ouvertement la sélection génétique des embryons (FertiCare), mais aussi la GPA.

La « maternité de substitution » prend d’ailleurs une grande place dans le salon, car c’est pratiquement le seul sujet de la salle 3 le dimanche après-midi avec des interventions des sociétés « IARC Surrogacy », « Extraordinary Conception », « San Diego Fertility Center » et « Babies Come True ». On a aussi le directeur de la clinique ukrainienne Feskov proposant PMA et GPA avec choix du sexe de l’enfant, qui va parler… du consumérisme dans le domaine de la GPA !

 

Le capitalisme assume pleinement qu’en effet, lorsque l’on acte le fait que les enfants sont un droit, alors il n’y a aucun problème avec la GPA. Cela est tout à fait cohérent avec leur vision du libre-arbitre et de la libre entreprise, où une femme exploitée pour son utérus est en fait mue par un « choix individuel ».

Le masque de « gauche », de ceux ayant travaillé corps et âme pour la libéralisation de la reproduction assistée, va bientôt tomber quand le monstre qu’ils auront enfanté sera visible aux yeux de tous. Ils révélerons alors leur vrai visage d’agents du turbo-capitalisme.

> Lire également : PMA pour toutes : l’ultra-gauche en accord avec LREM

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Société

La défaite du PSG est une (relative) défaite du football moderne

Le PSG est un club de football devenu totalement artificiel depuis son rachat par le régime autocratique et islamiste du Qatar en 2011. C’est ce que le football moderne a de plus détestable et de plus anti-populaire ; sa défaite contre le Bayern Munich a donc été très réjouissante.

De manière fort étrange, la ministre des sports Roxana Maracineanu a appelé à soutenir le Paris Saint-Germain pour sa finale de la Ligue des champions du 23 août 2020, contre le Bayern de Munich. L’injonction a d’ailleurs été reprise un peu partout, même par le grand rabbin de France ! Une démarche que, bien entendu, n’a pas reprise L’Équipe pour sa Une au sujet du match, sachant très bien que le PSG est honni à la fois comme club parisien mais aussi, et surtout, et jusqu’en région parisienne, pour représenter un état d’esprit à la fois mercantile et replié sur lui-même.

Il va de soi que le rachat du PSG par le Qatar et sa transformation en marque mondiale parisienne, avec le soutien d’Anne Hidalgo, maire de Paris, est ici un arrière-plan essentiel. L’héritage du PSG, qui avait une indéniable base populaire de type petite-bourgeoise, très en phase avec Jacques Chirac et sa Droite populaire somme toute, a été gommée du jour au lendemain en 2011. Pour de nombreux historiques, le PSG, c’est aujourd’hui un nouveau club, coupé de ce qu’il y avait avant ce rachat, une opération préparée quasiment directement par Nicolas Sarkozy, alors président de la République et supporter du club.

Le « plan Leproux » avait consisté entre 2010 et 2011 en une grande opération de « nettoyage » des tribunes populaires parisiennes, préparant le rachat du club par l’émir du Qatar pour en faire quelque chose de totalement nouveau, de « luxueux », à coup de milliards d’euros.

Le Qatar devenait ainsi l’idiot utile de toute une frange de la bourgeoisie française, incapable d’investir elle-même dans un grand club de football, mais s’imaginant profiter des pétro-dollars qataris pour acheter à la fois victoires et prestige pour Paris. Inversement, le Qatar y a vu là une véritable opportunité afin d’« exister » dans le monde et garantir sa dictature néo-féodale, parallèlement à ses opérations de soutien à l’islamisme dans le monde.

Le rejet populaire face à cet immonde projet a été très faible en France. Si l’on prend les supporters historiques du PSG, seule une petite partie d’entre eux n’a pas été dupe. Leur dignité a consisté à refuser cela en quittant le club, par dépit. Ce fût une grande défaite populaire, mais le plus terrible était à venir.

Partout en France, une nouvelle génération est apparue, complètement aliénée par le capitalisme et sans aucun repère par rapport à la culture populaire du football, adhérant totalement au projet du PSG, méprisant au passage tout autre grand club local.

Il n’y a pas eu que des jeunes d’ailleurs, mais aussi beaucoup de prolétaires, abandonnant toute dignité de classe pour céder au rêve d’un grand club « français » rivalisant avec les mastodontes européens. Prêts à toutes les illusions, beaucoup de Français ont cédé au mensonge consistant à faire croire que le PSG allait élever le niveau du championnat français, alors qu’il n’a fait réalité que l’assécher, ôtant tout intérêt sportif à la Ligue 1.

Or, le problème du PSG, c’est que la réussite sportive ne s’achète pas, ou alors difficilement. Le modèle inverse est le Bayern Munich, qui a su profiter ces dernières années d’une large base populaire et d’un héritage historique pour développer une bonne gestion typiquement capitaliste, permettant la mise en place d’une équipe d’un très grand niveau, probablement l’une des équipes les plus fortes de l’histoire du football.

Lors de la finale de la Ligue des champions du 23 août 2020, malgré un match terne et peu ambitieux, l’équipe bavaroise n’a ainsi jamais vraiment été bousculée par le PSG, pour qui par contre ce match était censé être un aboutissement historique.

Le décalage a été immense entre l’apathie d’un Kylian Mpabbé face au but et la grande détermination de Kingsley Coman, l’homme du match ayant marqué le seul but de la rencontre. L’anecdote est pleine de sens : tous deux sont nés en banlieue parisienne, mais l’un a été rejeté par le PSG alors qu’il y a été formé, l’autre a été acheté pour 180 millions d’euros à l’AS Monaco, en contournant au passage les règles du fair-play financier.

Le transfert de Kylian Mbappé au PSG est d’ailleurs le transfert le plus cher de l’histoire du football, tandis que l’achat de Neymar par le PSG consiste en la plus grande somme dépensée pour un joueur dans l’histoire du football avec 220 millions d’euros (il ne s’agit pas d’un transfert au sens strict mais d’une sorte de manœuvre crapuleuse pour arracher le joueur au FC Barcelone).

D’ailleurs, si l’on fait les comptes, puisqu’il s’agit ici d’argent, les onze joueurs titulaires alignés par le Bayern Munich dimanche lui ont coûté en transfert la somme de… « seulement » 116 millions d’euros !

Les centaines de millions d’euros (plus d’un milliard) d’euros dépensés par le PSG en achat de joueur ces dernières années n’a pas fait le poids, car il ne s’agit pas seulement de s’acheter des joueurs, mais de construire une équipe. Indéniablement, le PSG a échoué à être une équipe, et pas seulement en finale d’ailleurs.

Il ne suffit clairement pas pour gagner la Ligue des champions de s’acheter Neymar et de le payer 36 millions d’euros par an, soit l’équivalent du salaire cumulé de tout l’effectif de l’Atalanta Bergame, qui était à deux doigts de sortir le PSG en 1/4 de finale. Pour cette raison, même si le PSG n’a probablement pas dit ses derniers mots et que les centaines de millions d’euros continueront à pleuvoir pour continuer à tuer le football, sa défaite est considérée comme une satisfaction populaire en France.

C’est une défaite (relative) du football moderne.

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La question animale à l’exemple d’une critique des «abus»

C’est un exemple parlant du fait qu’en ce qui concerne la question animale, on ne peut pas faire semblant. La question a trop d’ampleur, de dignité, de profondeur pour l’aborder « en passant », comme si de rien n’était.

C’est une brève de Lutte Ouvrière, mais il ne s’agit pas de critiquer cette organisation, qui a eu au moins le mérite de chercher à prendre une position sur la question animale (Cause animale, véganisme et antispécisme), même si c’est finalement dans un registre anti-vegan traditionnel.

La voici :

« Élevage de canards dans le Sud-Ouest: Silence dans les rangs

L’association L214 a publié des images d’un élevage de canards dans les Pyrénées-Atlantiques, les animaux baignant dans leurs excréments et des cadavres en décomposition. C’est un ancien salarié qui a donné l’alerte et dénoncé les risques sanitaires pour les travailleurs et pour l’environnement, les excréments se déversant dans un cours d’eau.

Cet élevage avait pourtant reçu la visite de vétérinaires, qui n’y ont rien trouvé à redire ! Une responsable de l’association dénonce la collusion entre certains syndicats agricoles et les pouvoirs publics.

Les patrons de ces élevages-taudis voudraient pouvoir imposer le silence aux travailleurs. Ce sont eux, comme on peut le constater cette fois encore, qui sont les mieux placés pour dénoncer les abus. »

Il n’est pas difficile de comprendre le sens de cette brève. L’idée est simple : si vous cherchez à défendre les animaux, appuyez-vous sur les travailleurs, qui seuls ne dépendent pas des intérêts capitalistes : les patrons, eux, sont prêts à tout. Lutte Ouvrière cherche à happer des pro-animaux dans sa direction.

Sauf que Lutte Ouvrière n’a pas compris que pour les pro-animaux, il ne s’agit pas d’abus, mais de choses inacceptables. En ce qui concerne cet élevage de canards, c’est comme si Lutte Ouvrière disait : les ouvriers des centrales sont les meilleurs alliés des anti-nucléaires, les bouchers les meilleurs alliés des vegans, les militaires professionnels les meilleurs alliés des anti-militaristes, etc.

Et c’est là une question fondamentale : s’agit-il de reprendre la production capitaliste en l’améliorant, en la changeant, ou de modifier fondamentalement la production en s’appuyant sur le niveau déjà atteint en termes de technologie, d’industries, etc. ?

Autrement dit, s’agit-il de nationaliser, socialiser les boucheries, les centrales atomiques, la production de 4×4, les McDonald’s, les Kebab… ou bien de les supprimer ? Le socialisme est-il, finalement, le triomphe politique du syndicalisme général, qui s’approprie les entreprises, ou bien le socialisme est-il l’acte d’une classe et non des ouvriers pris séparément, décidant d’orientations nouvelles, d’une direction nouvelle pour la société ?

Lutte Ouvrière n’a jamais considéré qu’il fallait « révolutionner » la vie quotidienne, c’est donc normal que pour elle un élevage de canards ne peut connaître que des « abus » et non pas être une infamie. C’est pour cette raison que Lutte Ouvrière, dans les années 1970, n’a pas réussi sa fusion avec la Ligue Communiste Révolutionnaire, qui elle prônait la révolution dans la vie quotidienne, mais est passé finalement dans une démarche libérale-libertaire, dont le Nouveau Parti Anticapitaliste est le fruit.

Cette polarisation au sein du mouvement trotskiste au sujet de la question de la vie quotidienne se retrouvait également durant les années 1960 chez les marxistes-léninistes, avec un PCF conservateur et des maoïstes adeptes de la révolution culturelle.

La question animale ramène ce clivage, forcément. C’est d’ailleurs pour cela qu’Eric Dupont-Moretti, le ministre de la Justice pro-chasse, a pu être invité aux journées d’été d’EELV : jamais des gens alternatifs culturellement ne l’auraient fait. EELV a pu le faire, car elle n’est pas pour une révolution de la vie quotidienne.

C’est cela même la question de fond de ce qui se déroule en ce moment à l’arrière-plan, la fracture entre ceux qui veulent rester dans un certain cadre et ceux qui veulent rompre avec lui. La question animale apparaît ici comme l’aspect le plus flagrant, car le plus clivant, le plus net dans le traçage » des frontières.

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L’affaire Winamax ou la terrible banalité de l’idéologie du viol

L’entreprise de paris sportifs Winamax a fait un éloge du viol, mais des féministes bourgeoises crient à l’homophobie. Cela reflète une situation catastrophique pour les femmes.

Winamax est une entreprise de poker en ligne, ainsi que de paris sur le sport ; et il faut rappeler ici une chose très claire : quand on est de gauche, on réfute ces paris et leur illusion d’un argent qui tombe du ciel, en dehors de tout rapport au travail. Mais là n’est pas la question.

Visant notamment les jeunes hommes, Winamax a sur ses comptes Twitter une démarche de tenir des propos régulièrement décalés. Sur le compte dédié au sport, Winamax a fait une allusion à l’éventualité d’une finale franco-française pour la Champions League.

Prenant une image du groupe de rap PNL, ils ont placé le logo des clubs de football du Paris Saint-Germain et de l’Olympique Lyonnais sur les visages des deux membres du groupe. Puis ils ont mis en commentaire une parole d’une chanson de PNL en la modifiant : « Le rap on le prend on l’encule à deux » est devenu « l’Europe on la prend on l’encule à deux ».

C’est une phrase qui relève du viol et même du viol en réunion. Il y a l’idée de prendre quelqu’un et de le violer, la phrase passant même du masculin au féminin.

Cette idée de « prise » est tout à fait clair. Et pourtant, il a été parlé au sujet de cette phrase… d’homophobie, car la sodomie étant une pratique homosexuelle, il serait dégradant de la réduire à une insulte.

C’est là un exemple de comment l’idéologie LGBT est l’ennemi de la cause des femmes, déjà. C’est ensuite une absurdité complète de par l’extrême violence que représente la sodomie. Seuls des affabulateurs et des idéalisateurs peuvent prétendre le contraire. La pornographie gay joue d’ailleurs, exactement comme la pornographie hétérosexuelle, sur l’idée de prise, de violence, de faire mal, avec un dominé et un dominant qui se complaît dans sa soumission, etc.

Niant tout cela, c’est simplement l’homophobie qui a été dénoncé par la ministre des Sports Roxana Maracineanu, par la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité Elisabeth Moreno, par la ministre de la citoyenneté Marlène Schiappa.

La dimension de cette affaire Winamax, si on la comprend dans toute son ampleur, est absolument catastrophique. Les rapports généraux ont disparu au profit d’une logique particulariste-communautaire. L’idéologie du viol passe donc d’autant plus inaperçue qu’elle concerne les femmes en général, et non pas simplement une personne prise isolément, séparée de toute la société… à moins bien entendu qu’on s’imagine que les hommes soient mauvais « par nature ».

Ce point de vue est d’ailleurs finalement la seule explication de toute une partie des féministes cherchant à être encore combative, mais n’ayant aucune orientation en raison de leur méconnaissance ou de leur négation de la Gauche historique.

C’est que le féminisme coupé de la Gauche historique ne veut pas affronter le capitalisme, il ne veut pas se confronter à sa décadence, à sa production de beauferie, dont les grands perdants sont notamment les femmes et les animaux. Il est obligé ainsi de se tourner vers des modifications de la langue française et vers une dénonciation idéaliste des hommes, basculant toujours plus dans la surenchère.

L’affaire Winamax est à ce titre vraiment exemplaire, car elle montre que c’est le capitalisme lui-même qui diffuse l’idéologie du viol, par le relativisme, l’esprit de consommation, l’acceptation de la pornographie comme un « droit », sans parler de la sexualisation forcenée qui va de pair avec un psychologisme général où tout s’expliquerait par l’individu.

Le féminisme est forcément perdant dans le capitalisme, car il exige une révolution des mentalités alors que le capitalisme prône le relativisme, car il exige une égalité sociale alors que le capitalisme prône la différenciation absolue. Le féminisme ne peut exister que dans le grand front des valeurs de la Gauche historique.

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Oui, Willy Schraen, la «guerre civile»!

Dans son interview au Journal du Dimanche, le président des chasseurs Willy Schraen menace : on va vers la « guerre civile » s’il continue à y avoir les graines de la « grande révolution animaliste ». Ce qu’il exprime ici, c’est sa terreur devant la lutte de classes, qui ne peut que renverser le régime.

Willy Schraen est un bourgeois comme on en fait plus, un bourgeois capable de flairer la menace subversive, à l’ancienne, comme les gaullistes savaient le faire. C’est que les gaullistes étaient cultivés, très cultivés même, alors que la bourgeoisie d’aujourd’hui est simplement utilitariste ; sa culture s’est ratatinée, ses connaissances sont factices et il n’y a plus que l’idéologie de la consommation débridée, dont l’art contemporain avec toute sa vacuité est le plus grand symbole.

Willy Schraen, lui, a compris que hors du gaullisme point de salut : il faut une Droite populaire, solidement appuyée sur le conformisme de la France profonde, pour que le régime capitaliste puisse avoir en France de solides fondements. Alors, il est en grand stress, car il est en train de s’apercevoir que ce que Mai 1968 avait échoué à faire, notre époque le réalise. C’est tout le mode de vie français « à l’ancienne » qui se voit ébranlé, voire remis en cause.

De par son sens de l’Histoire, Willy Schraen a compris que tout est alors une question de vision du monde. Et pour lui il est encore temps, urgemment temps même, d’assécher l’émergence d’une vision du monde raisonnant en termes de planète et ne considérant pas les animaux comme des ressources. Si on ne le fait pas… le conflit est inévitable.

En ce sens, il a tout à fait raison, et la Gauche, s’appuyant sur ses fondamentaux historiques, doit simplement reprendre à l’inverse, ses propos au Journal du Dimanche du 16 août 2020 :

« Aujourd’hui, ses tentatives malsaines [à Nicolas Hulot] de rattrapage en essayant de faire passer le Covid pour un cri d’alerte de la biodiversité, c’est du racolage idéologique.

C’est semer les graines d’une tempête qui emportera tout. A ce rythme, on aura une guerre civile (…).

Elle [= l’écologie] va s’essouffler car à un moment on ne pourra pas toucher au pré carré vital des Français. Le bon sens et la raison vont revenir.

Cette grande révolution animaliste n’aura pas lieu.

Quand ils iront mieux, on pourra se poser autour d’une table. Je serai heureux d’y participer car j’ai une vraie vision écologique. »

Il est évident que le Covid-19 est le produit d’une crise de la biodiversité, que les chasseurs sont des figures du passé, que le rapport aux animaux doit être changé, que le « pré carré vital des Français » n’est que le masque d’un mode de vie individualiste consommateur toujours plus vide dans son contenu culturel et toujours plus empli d’exploitation, d’aliénation, de souffrances morales, psychologiques et physiques.

Alors, oui, Willy Schraen, la « guerre civile », ou plus exactement la révolution est inévitable. Car le monde ne restera pas tel qu’il est, car le changement complet des mentalités est nécessaire, car la planète est malade d’une humanité qui a totalement perdu toute orientation intellectuelle, culturelle, morale.

Et pour cette guerre civile, il y a deux camps qui s’appellent simplement : la Gauche et la Droite.

> Lire également : Le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti en duo avec le chef des chasseurs Willy Schraen

 

 

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Politique

Anne Hidalgo et la marque Paris vendue au Qatar

Si elle se prétend de gauche, Anne Hidalgo gère en ardente partisane du capitalisme l’une des plus grandes villes du monde, en étroite relation d’ailleurs avec le Qatar.

Le 13 août l’équipe du Paris Saint-Germain gagnait son match de quart de finales de la Ligue des Champions en marquant deux buts dans les toutes dernières minutes, un renversement qui a été source d’émotions (positives comme négatives). Dans la foulée, Anne Hidalgo a publié sur Twitter un message intitulé « Paris La plus belle des équipes ».

Cela n’a l’air de rien, mais cela relève d’une gigantesque opération politico-commerciale, dont Anne Hidalgo est un élément clef en tant que maire de Paris. On sait en effet que le Paris Saint-Germain a été acheté par le Qatar, une dictature totalement réactionnaire où une petite oligarchie profite du gaz et du pétrole. Sur pratiquement trois millions d’habitants, les Qataris ne sont d’ailleurs que 10 %, le reste étant de la main d’œuvre.

Avec le Paris Saint-Germain, les Qataris ont acheté une « marque » dans leur démarche de « soft power » ; rappelons qu’ils sont historiquement les représentants des « frères musulmans » avec la Turquie, et ainsi les concurrents de l’Arabie Saoudite qui est « wahabite ». On est là dans un jeu de relations internationales, de jeux expansionnistes, bref de magouilles comme les États capitalistes ou corrompus savent les faire.

Dans ce cadre, les Qataris font en sorte que le club du Paris Saint-Germain devienne le plus possible le club de « Paris » tout court, « Saint-Germain » se réduisant toujours plus. C’est une question de prestige ; plus il grandit, plus les retombées sont bonnes, directement et indirectement, pour le Qatar. Si le Qatar se faisait attaquer il y a vingt ans, personne ne savait même qu’il existait ; aujourd’hui, il est très connu alors qu’il n’est qu’une parodie de pays, au sens strict.

En disant ainsi « Paris La plus belle des équipes », Anne Hidalgo intègre totalement la démarche des Qataris, dont elle est par ailleurs très proche. On est en effet dans le donnant-donnant, au point que, miracle, on a par exemple eu le financement à hauteur de 60 % par le Qatar des ignobles fontaines du Rond-Point des Champs-Elysées, qui ont coûté 6,3 millions d’euros.

D’où la langue de bois d’Anne Hidalgo depuis le rachat du Paris Saint-Germain, ce qui donne par exemple en 2016 :

« Ce que je peux dire sur Paris et la relation que l’on a avec le PSG et le patron du PSG, c’est une relation extrêmement positive, forte, je les remercie d’avoir mis le club de Paris au niveau auquel il est et puis de soutenir des choses qui m’importaient beaucoup. Je pense au foot féminin.

Ils ont vraiment mis les moyens et l’accompagnement pour construire une équipe magnifique. Et puis dans toute la lutte contre l’homophobie et le racisme dans les stades. Nous travaillons main dans la main et avec les gamins de Paris. Je suis heureuse de cette collaboration avec eux ».

Aucun mot sur l’oligarchie quatarie, ses financements d’une variété de l’islamisme, ses multiples casseroles à l’internationale pour obtenir la coupe du monde de football en 2022, etc. etc. Aucune critique du football business, au point que Neymar, arraché 222 millions d’euros au FC Barcelone, a eu droit à la Tour Eiffel le saluant en 2017 !

On comprend qu’Anne Hidalgo apprécie, de par son mode de vie et sa vision du monde, les Qataris qui possèdent à Paris l’hôtel Lambert, l’hôtel Kinski, l’hôtel Landolfo-Carcano, l’hôtel d’Évreux, le palace The Peninsula Paris, l’hôtel Gray d’Albion15, l’hôtel de Coislin, les immeubles des Galaries Lafayette, de HSBC et du Lido sur les Champs-Élysées, le Royal Monceau.

C’est la corruption complète. Comme on est loin du Paris des années 1930 où le Parti Communiste était le premier parti électoralement, sans parler de la banlieue rouge tout autour ! C’est désormais une ville bourgeois et petite-bourgeoise, avec de gens comme Ian Brossat pour servir de caution de « gauche ».

Il faut oser poser la question : lorsque la France basculera, enfin, un jour, dans le socialisme, que va-t-on faire de ces Parisiens, ou plutôt de ces néo-Parisiens, vivant dans leur bulle argentée ?

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Le programme en défense de la propriété du «Front populaire» de Michel Onfray

C’est à travers un éloge de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen que Michel Onfray a exposé les valeurs de son mouvement souverainiste.

La revue « Front populaire » a un nom qui mérite la haine de la Gauche. Michel Onfray vise en effet à porter la confusion en reprenant le nom du mouvement ayant barré la route au fascisme. Dans cette perspective, on trouve sur le site tant une interview croisée de Jean-Pierre Chevènement et Philippe de Villiers qu’une autre du même type avec Georges Kuzmanovic (de République souveraine) et d’Andréa Kotarac (du Rassemblement national), les deux ayant auparavant été actifs dans La France insoumise.

Le Front populaire en 1936 a été le symbole de l’unité de la Gauche historique, celle du mouvement ouvrier ; la revue « Front populaire » sert à ajouter à la confusion, à la perte de repères. L’ennemi, c’est d’ailleurs très clairement le Socialisme. Michel Onfray ne cesse de se revendiquer de Proudhon et de la petite propriété ; il veut par là rassurer les capitalistes.

Il dénonce les grands financiers anti-nationaux, mais il ne veut surtout pas remettre en cause le capitalisme. C’est là la posture classique des dirigeants fascistes, qui disent : on va lancer un mouvement de masse, mais ne vous inquiétez pas, on ne touchera pas à la propriété.

Alors il donne des gages. Dans sa dernière interview au Figaro, Michel Onfray se revendique de de Gaulle, car celui-ci aurait été avec son référendum sur la « participation » un tenant du « socialisme français du XIXe siècle ». Il dit également que :

« Ma filiation est simple : c’est la gauche proudhonienne antimarxiste. »

Voilà les capitalistes rassurés. Et dans son article se fondant prétendument sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Michel Onfray souligne bien qu’il défend la propriété, qui d’ailleurs selon lui :

« se trouve mise à mal avec une fiscalité qui pèse plus lourdement sur les pauvres et les classes moyennes, notamment via les taxes indirectes, que sur les riches véritables qui disposent des montages financiers de l’optimisation fiscale, des banques en Suisse et des paradis fiscaux. »

Et comme son but est de mobiliser le peuple sur une base patriotique contre une « oligarchie », en faisant en sorte que le capitalisme ne soit surtout pas touché, il porte comme programme :

« la propriété sans le monopole »

Il suffit de lire n’importe quelle prose d’extrême-Droite – celle fasciste au sens strict – pour retrouver exactement le même discours. C’est le mot d’ordre « ni trusts ni soviets », avec les monopoles qui seraient « financiers » et parasiteraient le pays réel. Il faudrait l’unité nationale contre les parasites. C’est le mot d’ordre « ni droite, ni gauche : en avant ! » de Doriot et d’ailleurs l’article de Michel Onfray se termine par :

« Voilà qui n’est ni rouge, ni brun , mais tricolore. »

Dans les faits, Michel Onfray, c’est La France insoumise au carré. C’est La France insoumise sans la prétention à être « alternatif » dans ses propositions. La France insoumise a même fini son rôle historique, elle a participé à la démolition de la Gauche historique et Jean-Luc Mélenchon va céder la place à des populistes comme Michel Onfray et François Ruffin, qui dénoncent les riches mais ne veulent surtout pas toucher au capitalisme, et convergent avec l’affirmation du Fascisme dont ils relèvent en bonne partie déjà.

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Écologie

Atlas des vétérinaires: une situation indigne par rapport aux animaux

L’ordre des vétérinaires a publié son atlas national pour 2020. Ce qu’on comprend, c’est que la nature libérale de la profession est un préjugé du passé.

On trouve dans l’atlas une photographie qui dit absolument tout sur la nature des vétérinaires en 2020 en France. On y voit une vétérinaire, une cliente et un animal. Mais ce dernier est flou, le cadrage préférant insister sur la cliente ravie et la vétérinaire dans une posture commerciale digne des années 1970.

La fonction de vétérinaire joue en effet sur la corde de l’amour des animaux, mais dans les faits c’est bien différent. Il y a ainsi, comme le dit l’atlas, 18 874 vétérinaires inscrits à l’ordre, dont 10 225 femmes. Or, toutes leurs activités relèvent pratiquement entièrement du secteur privé. Cela signifie que c’est le marché qui décide, pas les besoins des animaux. Qu’ils le veuillent ou non, les vétérinaires portent le capitalisme.

Cela est vrai y compris des vétérinaires s’occupant plus spécifiquement des animaux dits de compagnie, qui en représentent la grande majorité. Ce chiffre de 15 176 vétérinaires s’occupant de ces animaux est d’ailleurs surprenant, il semble ridicule en fait, en comparaison au nombre d’animaux dits de compagnie par exemple.

Et encore cela est-il encore plus vrai, puisque la plupart des vétérinaires s’y connaissent en chien et chats, mais peuvent se voir rapidement débordés sur le plan des connaissances pour les rats, les hamsters, les cochons d’Inde, sans parler des oiseaux qui relèvent encore plus d’un monde à part.

Qui plus est, tous ne sont pas chirurgiens ou pas spécialisés (en dentisterie, neurologie, etc.) et tous ne disposent pas, très loin de là, forcément du matériel nécessaire. Seule une planification centralisée, autour de centres de soins quadrillant le pays selon les besoins, peut correspondre à la réalité et satisfaire les exigences des animaux à soigner.

Il suffit de regarder les cartes. La situation en Auvergne-Rhône-Alpes est un scandale, celle en Corse un drame.

Cela est d’autant plus vrai pour les « animaux de rente ». Qu’un vétérinaire participe déjà à la boucherie est déjà incohérent au possible. Mais on voit en plus qu’il n’y a que 6 411 vétérinaires pour s’occuper des animaux de rente.

Cela donne entre les centaines et les centaines de milliers d’animaux de rente et une poignée de vétérinaires censés s’occuper d’eux…. c’est-à-dire en réalité, vérifier que la production puisse fonctionner sans blocages majeurs. Ils sont d’ailleurs payés 30 % plus grosso modo que les vétérinaires pour les animaux dits de compagnie.

Voici la carte pour les bovins, une carte tout en vert, juste pour dire : tout va bien, il y a plus d’un vétérinaire pour 10 000 bovins !

Pour les cochons… il y a un pays sans vétérinaires pour ainsi dire, à part en Bretagne !

Pour les chèvres et les moutons, on a le même panorama.

Il en va de même pour les poulets.

Il suffit de comparer ces cartes avec celle montrant le nombre de vétérinaires spécialisés dans les chevaux, ici en rapport avec les établissements équestres (la carte des élevages équins est très proche). Là, comme le cheval a une valeur économique reconnue, les vétérinaires sont présents. Les animaux dits de rente ne sont que de la matière première et leur vie destinée à la mort implique une absence de soins aux yeux d’un capitalisme cynique et cohérent dans son approche pragmatique meurtrière.

On l’aura compris : les vétérinaires sont sympas quand ils sont jeunes ou encore étudiants, avant de devenir des carriéristes basculant dans le cynisme. Comment expliquer sinon cette disparité du décalage par rapport au revenu moyen des vétérinaires ? Au Mans et à Poitiers il n’y aurait que des bourgeois, donc les prix sont bien plus élevés ?

Voici ici les salaires en moyenne pour les vétérinaires s’occupant des animaux dits de compagnie et qui sont établis dans l’exercice libéral. Ils sont 11 202 et gagnent bien plus que les 3 425 salariés du secteur libéral (qui gagnent pratiquement 38 000 euros en moyenne).

Cette situation est intenable et indigne. Il faut évidemment nationaliser tout le secteur des vétérinaires et planifier les centres de soins en fonction des besoins, en les reliant bien entendu aux soins prodigués aux animaux de la vie sauvage. Cela présuppose bien entendu une approche bienveillante envers les animaux et non pas un esprit mercantile ou expérimental ; le contre-exemple connu est « Faune Alfort » qui s’occupe d’animaux sauvages mais dépend de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, et donc de l’expérimentation animale, d’une vision utilitaire des animaux, etc.

Il ne faut par contre guère attendre quelque chose des vétérinaires eux-mêmes. Seule une poignée a une conscience générale de la situation, les autres font leur carrière et ne s’investissent par exemple jamais contre la chasse ou même en faveur des animaux en général. Ils n’apportent aucun soutien au refuge, à part pour une poignée. Ici, les ASV (Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire) disposent par contre d’un niveau de conscience bien plus élevé.

Cela signifie que pour faire les choses bien, il faudra établir des centres de soins avec des relais et non pas négocier avec chaque vétérinaire individuellement, ce qui ne pourrait aboutir à rien. L’État, à condition qu’il soit réellement porté par le peuple, qu’il soit démocratique, mettra les moyens et fixera les orientations : les vétérinaires devront suivre, ils ne sont qu’un maillon de la chaîne, ce n’est pas à eux de commander.

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Société

PMA pour toutes : l’ultra-gauche en accord avec LREM

En ce qui concerne les mœurs, l’ultra-gauche est tout à fait en phase avec LREM et le turbocapitalisme en général. Il n’y aurait ni normes, ni principes, tout est au choix du consommateur.

« La famille du code napoléonien n’est plus la famille d’aujourd’hui et personne ici n’a le monopole de la famille. »

Tels ont été les propos du ministre de la Justice, l’avocat Éric Dupond-Moretti, lors de l’adoption du projet de loi de bioéthique par l’Assemblée nationale. Cela confirme la mise en place de la PMA pour toutes, la loi allant désormais passer au Sénat avant de revenir devant les députés pour sa validation finale.

Et ce qu’on peut constater, c’est que ses propos sont en accord complet avec la philosophie de l’ultra-gauche qui, conservant les fantasmagories gauchistes des « avant-gardes » intellectuelles russes des années 1920, considère que la famille est un préjugé du passé. Cette conception « gauchiste » n’a évidemment jamais été existante dans le mouvement ouvrier en tant que tel, mais on sait comment les « gauchistes » et avant eux les anarchistes ont une lecture particulière du monde. Pour eux, il faut tout dissoudre : la culture, les mœurs, les valeurs.

Dans une époque où le capitalisme prend toujours plus de place, ils convergent parfaitement avec les turbocapitalistes, telle Catherine Michaud, activiste LGBT largement appuyé dans son initiative par BNP Paribas où elle travaille.

Pour ces gens, il faut aller plus loin, toujours plus loin dans le démantèlement des normes. Officiellement, c’est pour permettre de prétendument « inclure » davantage, de permettre l’épanouissement de certaines personnes marginalisées. En réalité, c’est de la démolition pour faire davantage d’espace pour le capitalisme. Ce dernier avance dans toujours plus de domaines de la vie au nom de la « liberté », des différences censées être irréductibles entre individus. À l’Assemblée, lors du débat sur la bioéthique cette semaine l’élue LREM du Rhône Blandine Brocard a affirmé :

« Soyons imparfaits. Acceptons de ne pas tout contrôler. »

C’est là l’idéologie libérale, pour qui la société organisée c’est 1984, pour qui le Socialisme c’est l’étouffement de la créativité. Et l’ultra-gauche est parfaitement d’accord avec tout cela, elle se veut très radicale mais en réalité elle ne fait qu’œuvrer au démantèlement des normes pour satisfaire le capitalisme. Elle se retrouve, à l’été 2020, à être un appendice de LREM sur le plan des valeurs morales, sur le plan des mœurs, sur le plan des principes et de la théorie d’une société « inclusive ».

L’ultra-gauche prétend, comme LREM, que l’opposition à la PMA pour toutes et à la GPA relève de la « manif pour tous », des catholiques arriérés, alors qu’en réalité, tout ce discours n’est qu’un écran de fumée pour masquer que le turbocapitalisme est à l’offensive, qu’il a besoin d’espace, toujours plus d’espace.

Le turbocapitalisme a besoin de consommateurs isolés, atomisés, par de deux personnes s’aimant et faisant des enfants comme prolongement naturel de leur existence. Tout doit relever d’un acte de consommation bien déterminée, ramenant du profit. Et cet élargissement du marché se fait au nom de la « liberté ».

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Écologie

Pourquoi donc le journal L’Humanité mène-t-il campagne contre le «référendum pour les animaux»?

Le journal L’Humanité a publié récemment une tribune, puis une interview, pour dézinguer le projet de référendum d’initiative partagé concernant six mesures en faveurs des animaux. La protection animale est refusée au nom du capitalisme agricole, avec le mythe réactionnaire de l’élevage « paysan ».

L’Humanité a publié une tribune le 21 juillet 2020 intitulée « Quand des prédateurs capitalistes se soucient du bien-être animal ». Elle est écrite par Gérard Le Puill, qui fait figure de monsieur agriculture au PCF où il écrit régulièrement à ce sujet dans la revue théorique « Économie et politique ».

Dans sa tribune, il se fait directement le porte-parole du capitalisme agricole français, refusant toute amélioration de la condition animale au prétexte de la concurrence mondiale :

« Supprimer seulement en France la manière tout en « case, box ou stalle » pour les veaux, agneaux, vaches et truies conduirait les metteurs en marché hexagonaux à importer des viandes de veaux, de porcs et autres élevés en « case » en « box » ou en «stalle » dans d’autres pays de l’Union européenne. Ce qui aboutirait, en même temps, à une réduction de l’emploi en France et à un déficit accru de la balance commerciale. »

Gérard Le Puill parle directement au nom de ce capitalisme agricole français, expliquant au sujet des œufs par exemple que « la filière est très engagée vers une sortie progressive du système de poules pondeuses en cage. » Pour cette raison, il faudrait la préserver de tout changement législatif et surtout pas que la population française donne son avis sur la question.

C’est, au sens strict, un argument capitaliste et c’est d’ailleurs celui que les industriels utilisent régulièrement en matière environnementale ou sociale. Avec un tel raisonnement, il ne faudrait pas lutter pour des augmentations de salaire ou la protection sociale, parce que les autres pays du monde ou de l’Union européenne ont de moins bonne pratique et font concurrence, il faudrait d’ailleurs ne jamais rien dire et même dire merci patron.

La question des accords commerciaux avec des pays exportateurs de viandes est bien sûr un véritable problème, mais cela n’est pas une raison pour refuser que les choses changent en France. Cet argument de la concurrence mondiale, utilisé de cette façon, n’est qu’un prétexte pour empêcher toute mesure en faveur des animaux.

Il y a à l’arrière-plan un point de vue profondément rétrograde, prétendant qu’il existerait encore en France une paysannerie élevant des animaux, alors que cela fait bien longtemps que les éleveurs sont des capitalistes et que ce secteur est ultra modernisé, considérant l’animal comme une marchandise.

Gérard Le Puill a donc beau jeu ici de dénoncer les « prédateurs capitalistes » à l’initiative du projet de « referendum pour les animaux », car il ne vaut pas mieux en proposant à la place de défendre les capitalistes utilisant les animaux à leurs profits.

Notons au passage que L’Humanité ne se pose pas autant de question sur les « prédateurs capitalistes » quand il s’agit de sponsoriser la « Fête de l’Huma », où on a pu voir ces dernières années un stand Groupe Dassault, propriété de la richissime famille capitaliste du même nom, exposant des avions de guerre.

Tout cela est fort dommageable pour les animaux. Et, donc, cet argument des « milliardaires » a été utilisé une nouvelle fois dans L’Humanité dans son édition du 31 juillet 2020 avec une interview de Jacqueline Porcher. Elle est sociologue à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (un organisme d’État servant le capitalisme agricole) et explique cette fois que les défenseurs des animaux… n’aiment pas les animaux !

Naturellement, l’initiative du projet de « référendum pour les animaux » vient des richissimes capitalistes Jacques-Antoine Granjon, Xavier Niel et Marc Simoncini, et on peut comprendre que cela ne soit pas attirant pour des gens de gauche. Cependant, ce n’est pas une raison pour raconter n’importe quoi en enfonçant les associations de protection animale embarquées dans la démarche.

> Lire également : Lancement du projet «référendum pour les animaux»

Le problème, c’est que Jocelyne Porcher ne croit pas en un monde meilleur, où l’humanité aurait un nouveau rapport avec les animaux, sans les exploiter, sans les martyriser, etc. Son modèle, c’est « l’élevage paysan » d’avant les « transformations du capitalisme au XIXe siècle », avec « des races locales en libre parcours et abattage à la ferme »… Dans le genre rétrograde, et surtout mensonger, difficile de faire pire.

Alors elle explique que ce projet de referendum accréditerait sa thèse selon laquelle « la cause animale est devenue celle du capital » (elle a écrit un livre à ce sujet). Forcément, défendre les animaux ne va pas dans le sens du retour au XIXe siècle qu’elle défend, et qui relève d’ailleurs bien plus du pétainisme que de la Gauche historique.

Du coup, elle raconte n’importe quoi, pour dénigrer. L’interdiction de l’expérimentation animale ? Cela ne servirait à rien car « c’est déjà dans la loi ». La mesure concernant les animaux de cirque ? Elle ne servirait à rien, car ceux-ci sont « en voie de disparition ». Et en ce qui concerne la chasse à courre ? Là encore, cela ne concernerait « que très peu d’animaux », donc ce serait inutile.

Si de tels arguments sont possibles, dans « L’Huma », c’est que la Gauche en France est à la ramasse depuis des années et des années sur la question animale. Elle n’a jamais su se tourner vers le monde de la protection animale, des refuges animaliers, du végétarisme, du veganisme, etc.

Pourtant le monde ne l’a pas attendu pour évoluer. Et comme la Gauche n’est pas là pour donner un contenu social à des questions fondamentales comme celle des animaux, c’est le capitalisme qui s’en empare, pour tenter de se moderniser. Si la Gauche avait fait son travail, on n’en serait pas là, avec des milliardaires pratiquant une véritable OPA sur le milieu de la protection animale.

En attendant, la question est sur la table et les associations de protection animale ont décidé de porter l’initiative, en souhaitant ce référendum pour avoir une large audience auprès de la population. Les députés et les sénateurs de gauche devraient donc les soutenir, au moins pour une raison démocratique (il faut 185 parlementaires signant pour lancer une pétition et accéder ensuite au référendum).

Tel n’est pas le cas, puisque seuls quelques députés et sénateurs de gauche apporte leur soutien pour l’instant, d’après le site referendumpourlesanimaux.fr (Alain David, Olivier Faure, Régis Juanico et Laurence Rossignol du PS, Elsa Faucillon du PCF ainsi que Guillaume Gontard du groupe communiste au sénat).

Le 31 juillet 2020, il manque ainsi 63 parlementaires pour lancer la pétition préliminaire au référendum ; les députés et sénateurs de gauche porteraient une lourde responsabilité face aux associations de la protection animale s’ils continuaient à leur refuser la possibilité d’un referendum.

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Société

L’Assemblée nationale fait de l’enfant une marchandise en adoptant (de nouveau) la «PMA pour toutes»

La « PMA pour toutes », c’est le capitalisme triomphant tellement qu’il en arrive à faire de l’enfant une marchandise. Pire, le capitalisme fera payer cela à la collectivité, en faisant rembourser cet acte de consommation par la sécurité sociale.

La Procréation médicalement assistée (PMA) est une technique permettant aux couples ayant un problème de santé d’y remédier. On peut être contre éventuellement, mais il s’agit en tout cas de médecine et c’est pour cela que la sécurité sociale est concernée.

Tel n’est pas le cas avec l’élargissement le la PMA, votée pour la seconde fois par l’Assemblée nationale mercredi 29 juillet 2020. Il s’agit cette fois de consommation d’enfant.

Une femme ne peut pas avoir d’enfant seule, non pas en raison d’une maladie ou d’un problème de santé, mais pour des raisons biologiques, que l’on apprend aux enfants au collège. La PMA n’y change rien puisque dans tous les cas, il y a la fécondation de l’ovule d’une femme par un spermatozoïde produit par un homme.

L’article 1 de la loi de bioéthique élargissant l’accès à la PMA ne change rien à la réalité des femmes, car elles ne peuvent toujours pas avoir un enfant sans hommes. Cependant, il détourne une technique de sa finalité médicale en la mettant à disposition d’une consommatrice à qui l’on vend le sperme d’un homme ainsi que la technique pour la féconder.

L’article du projet de loi voté en seconde lecture par l’Assemblée nationale est très vicieux dans sa formulation. Il est parlé de « couple » et de « projet parental », avec l’idée de mettre les femmes seules ou en couple de deux femmes sur le même plan qu’un couple formé d’un homme et d’une femme ayant un problème sanitaire empêchant la fécondation.

Il est ainsi dit :

« L’assistance médicale à la procréation est destinée à répondre à un projet parental. Tout couple formé d’un homme et d’une femme ou de deux femmes ou toute femme non mariée ont accès à l’assistance médicale à la procréation […]. »

Cela est une énorme escroquerie sur le plan intellectuel, car il s’agit de deux choses tout à fait différentes ; les députés se couvrent de honte en inscrivant une telle aberration dans la loi française (ils n’étaient d’ailleurs que 66 à voter pour cette loi, 27 contre et 3 abstentions). Dans le premier cas, on a un acte naturel d’accouplement qui est aidé par la médecine. Dans le second cas, il y a un mensonge légal consistant à prétendre qu’il puisse y avoir un enfant sans père.

Parler de « projet parental » pour une femme seule ou un couple de deux femmes, c’est effectivement le mensonge d’un enfant sans père. C’est dénaturer un mot, en lui ôtant tout rapport avec la réalité biologique.

La parentalité, en ce qui concerne la procréation, c’est le fait pour un enfant d’avoir un père et une mère, et inversement c’est le fait pour un homme et une femme d’être parents d’un enfant. Point. Un « projet parental » pour une femme seule ou pour un couple de femme, cela n’existe pas, c’est impossible, c’est un non-sens.

Ce qui existe par contre, c’est la consommation d’enfant et c’est uniquement de cela qu’il s’agit avec « l’extension » de la PMA aux femmes seules et aux couples de deux femmes. Il est reconnu à celles-ci le « droit » de se voir payer par la collectivité (avec la sécurité sociale) l’achat du sperme d’un homme et de tout le processus d’insémination, en vue d’avoir un enfant. L’enfant n’est plus qu’une marchandise auquel on aurait droit.

Cette marchandisation des enfants va aller de plus en plus loin, car les gens défendant de telles choses sont de véritables barbares. Déjà, il a été voté (et refusé heureusement) la possibilité pour une femme d’être fécondé par le sperme de son compagnon… décédé. Certains ont même proposé l’élargissement la PMA aux transgenres (des femmes se prétendant « homme »).

Il y a également eu la tentative d’autoriser la « Ropa », c’est-à-dire le fait pour une femme de se voir implanter l’embryon conçu avec les ovocytes de sa compagne, grâce au spermatozoïde d’un homme.

C’est là une porte ouverte, très grande ouverte même, à la GPA, la gestation pour autrui. La « Ropa » fut rejetée heureusement, à 78 voix contre 31. Mais le sujet est sur la table et le capitalisme va maintenant pousser très fort en ce sens, au nom du droit à la consommation.

Tout le monde sait d’ailleurs très bien comment cela va se passer. L’article 1 du projet de loi de bioéthique a tout prévu, car il est précisé :

« Cet accès ne peut faire l’objet d’aucune différence de traitement, notamment au regard du statut matrimonial ou de l’orientation sexuelle des demandeurs. »

Il sera donc parlé de discrimination pour les couples d’hommes homosexuels dans leur « projet parental », et cela mènera inévitablement à la GPA. De toutes façons, la GPA existe déjà en France, car le Droit est torpillé par des grands bourgeois y ayant recours à l’étranger puis l’imposant dans le pays.

Les rapports marchands sont plus importants que les lois dans un pays capitaliste comme la France. En fait, les lois sont façonnés en fonction de ces rapports capitalistes eux-mêmes. C’est contre cela qu’est la Gauche, qui veut un ordre nouveau pour que le Droit triomphe vraiment, et donc sur une base populaire.

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Société

PMA: Une étape de plus de l’assaut du capitalisme dans la vie humaine

Entre lundi et vendredi soir, l’assemblée nationale doit examiner le projet de loi bioéthique en deuxième lecture. La promulgation de la « PMA pour toutes » est déjà acquise tant il y a une absence de débat démocratique sur le sujet. Le problème c’est que celle-ci n’est vue qu’à travers le prisme des droits homosexuels, alors qu’il s’agit de l’élargissement du capitalisme sur la vie humaine.

Que ce texte soit étudié juste avant les vacances d’été de l’Assemblée Nationale est déjà scandaleux, d’autant plus qu’avec le COVID-19 il n’y avait pas particulièrement de temps-mort. Il y a donc vraiment une volonté de faire vite.

Le débat au sein des députés fait l’erreur de se polariser presque uniquement sur la question LGBT, avec des pro-droits individuels et des anti « famille sans père ». Cette faiblesse des arguments et l’étroitesse du champ de vision est au bénéfice des très grandes entreprises en cours de formation de l’industrie de la procréation.

Les femmes françaises sont un marché à prendre et elles sont déjà une grande part de la clientèle des cliniques espagnoles (pays européen leader du marché mondial, avec le consortium ibéro-américain IVI-RMANJ). Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas en majorité des lesbiennes, mais des femmes seules.

Du point de vue du capitalisme, il n’est alors plus du tout question d’une « inclusion » des lesbiennes à la parentalité mais de savoir comment toucher le plus de femmes possible, y compris hétérosexuelles, y compris en couple, y compris fertiles.

Le plus gros blocage dans la progression de ce marché, c’est cette loi bioéthique qui réserve la PMA aux couples hétérosexuels stériles, un processus bien trop médicalisé pour le capitalisme conquérant, ne permettant pas d’être assez consommateur.

L’idéal du marché, c’est ce qui est entrain de se mettre en place dans de nombreux États aux États-unis avec une multiplication des arguments commerciaux de la PMA. Cela va actuellement jusqu’au choix du sexe de l’enfant, le choix de la couleur des yeux étant déjà possible techniquement, mais pas encore proposé. La clientèle de la PMA se renforce des couples hétérosexuels, car il y a un petit quelque chose en plus qui ne peut pas être maîtrisé par voie naturelle.

On est bien évidemment en plein dans la question de l’eugénisme et de la marchandisation du vivant. Car dans le marché de la procréation, il ne faut pas se mentir, la marchandise c’est l’enfant.

Un des enjeux de cette deuxième lecture, avec entre autre l’absurde remboursement par la sécurité sociale, est l’opposition du sénat à l’autoconservation des ovocytes. C’est un élément capital pour la clientèle « femme seule », avec en arrière-plan une maîtrise de la grossesse face à la baisse de fécondité liée à l’âge.

La libéralisation de la procréation va en effet dans le sens du « féminisme » bourgeois pour qui l’idéal d’émancipation sont des femmes entrepreneuses, PDG de grands groupes, des femmes capitalistes autocentrées qui restent célibataires pour leur carrière, profitent de relations sans lendemain et reculent l’âge de leur première grossesse.

Les « GAFAs » comme Google ou Facebook ont même mis en place au sein de leur entreprise des couvertures santé spéciales pour leurs employées féminines, prenant en charge la conservation de leurs ovocytes, leurs PMA et même le diagnostic préimplantatoire qui permet de choisir l’embryon idéal. Dans la bourgeoisie moderniste, cela passe pour le nec plus ultra du progressisme.

Nous voyons donc là qu’il y a une avancée tout à fait conforme à l’assaut du capitalisme toujours plus profond dans la vie mais toujours plus loin des aspirations populaires.

Le débat aurait dû capter ces aspirations, cela aurait été le rôle de la Gauche, mais la fausse gauche qui occupe l’espace politique ne fait qu’accompagner le libéralisme et céder du terrain à l’extrême-droite.

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Politique

Le nouveau ministre de la mer : l’extension du capitalisme français

Mercredi 22 juillet, Annick Girardin, ministre de la mer depuis le 6 juillet, était en visite dans le bassin d’Arcachon. Une manière d’affirmer le renouveau de ce ministère qui s’annonce être un énième jalon dans l’offensive capitaliste contre les écosystèmes marins et océaniques.

Créée en 1981, le ministère de la mer a été absent des gouvernements depuis 1991. On aurait tort pourtant de penser que la ré-émergence d’un tel ministère soit un bon signe pour l’océan. Le Figaro parlant de ce ministère comme du « joyau stratégique du gouvernement Castex » et Annick Girardin de préciser à France Inter le 17 juillet :

« il faut faire deux choses de manière urgente : le plan de relance, qu’est-ce que la stratégie maritime en retient de ce plan de relance ? Et puis quelles sont les différentes urgences avec l’ensemble des secteurs puisqu’ils sont nombreux »

Ajoutant plus loin : « j’ai à cœur de défendre les pêcheurs ». A ce titre, lors de sa première visite à Arcachon, la ministre de la mer a rencontré les dirigeants des chantiers navals, mais aussi, entre autres, les plongeurs qui dépolluent bénévolement les fonds marins.

A t-elle annoncé plus de moyens pour la dépollution des océans, dont tout le monde sait combien ils sont touchés par celle du plastique ? A t-elle annoncé l’interdiction des chalutiers pélagiques qui engendrent la mort de centaine de baleines sur la côté atlantique, drame qui empire d’année en année ?

Absolument pas. Au contraire, elle a annoncé demander au gouvernement d’offrir le « bonus écologique » aux chantiers navals développant la propulsion électrique. Il faut pouvoir peindre le capitalisme en vert !

C’est que la mise en avant de ce ministre de la mer répond à un agenda précis : celui de la relance du capitalisme français, avec notamment, en partie, la renégociation des zones de pêche dans la mer du Nord depuis le Brexit. Le dirigeant de la Coopérative maritime étaploise, liée au premier port de pêche du pays dans le Nord, ne s’est-il pas réjoui de ce nouveau ministère ?

Il ne fait nul doute que le ministère de la mer ne va être qu’un accélérateur de la conquête des océans par les industriels. Pour preuve encore dans la vidéo de présentation du ministère de la mer sur les réseaux sociaux, on retrouve un discours d’Emmanuel Macron aux Assises de l’économie de la mer du 3 décembre 2019. Le discours était l’expression même de l’offensive pour élargir le capitalisme :

« à chaque fois qu’elle s’est assumée comme puissance maritime, embrassant tout à la fois le grand large de l’océan et la Méditerranée, elle [La France] a su conquérir de nouveaux espaces, être une puissance tout à la fois du savoir et de la géopolitique »

L’économie dite de la mer en France représente 400 000 emplois et 91 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Et il est régulièrement fait remarquer que la France a le deuxième plus grand espace maritime du monde.

On ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser ici à Jean-Luc Mélenchon, lui qui a toujours fait de l’espace maritime français la toile de fond de sa stratégie social-chauvine. Dans son programme « l’avenir en commun » pour les présidentielles 2017, on retrouve une partie intitulée « la mer, nouvelle frontière de l’humanité » où il n’est jamais parler des animaux et des écosystèmes marins, mais toujours de « développement durable », de « ressources », etc.

Il est vrai que les animaux marins, pour lui, cela relève de l’aquaculture, comme dans sa réponse en 2017 au Comité National des Pêches :

Je souhaite inscrire la France dans un vaste programme de développement de l’aquaculture marine. Le projet s’articule en trois points : production de poissons pour développer l’emploi et limiter nos importations en particulier issues de pays émergeants, la culture d’algues pour les compléments alimentaires, la biotechnologie et la substitution des plastiques, la mise en culture extensive des marais littoraux dont la production biologique est une vocation afin d’assurer le maintien de leur bon état écologique.

Alors on le voit bien : la qualité de « deuxième plus grand espace maritime mondial » ne sert en rien une dynamique basée sur la défense écologique mais bien plutôt une nouvelle stratégie d’extension du capitalisme.

Et comment pourrait-il en être autrement, avec un gouvernement Jean Castex qui s’annonce prêt au combat. Dans l’actuel crise du capitalisme, un tel combat mené par la bourgeoisie est logiquement tourné contre les travailleurs et contre la nature.

Karl Marx ne disait-il pas il y a déjà un demi siècle que « le capital épuise les deux seules sources de toute richesse : la Terre et le travailleur » ? Tant que la classe ouvrière, portée par une Gauche fidèle à ses bases historiques, ne montera pas à l’assaut du ciel pour changer la vie de fond en comble, il en sera toujours ainsi.