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L’alliance d’EELV et d’Éric Dupond-Moretti contre la Gauche et les pro-animaux

Cherchant à racoler, les responsables d’EELV ont invité le ministre de la Justice à leurs journées d’été. Celui-ci a été très content de chercher à diviser les anti-chasse. On devine l’arrière-plan : un accord politique.

Un accord, un partage des discours, au profit des uns et des autres, aux dépens d’autres. Le principe est le suivant : Éric Dupond-Moretti vient le 22 août 2020 aux journées d’été d’EELV pendant trente minutes, juste le temps de poser quelques mots et qu’il n’y ait pas de réels débats.

EELV, avec Julien Bayou et Sandra Regol, se la joue force d’opposition face à lui, posant des questions qui fâchent mais sans qu’on aille dans le contenu, avec un public applaudissant ou huant de manière irrationnelle. Éric Dupond-Moretti, lui, apparaît comme posé, démocratique, sérieux, constructif, ouvert aux propositions. C’est du donnant donnant.

Aux dépens de qui ? Aux dépens des « extrémistes » dénoncés par Éric Dupond-Moretti avec le soutien tacite d’EELV.

Qui sont ces extrémistes ? Ce sont, on l’aura compris, ceux qui posent la question animale dans le sens contraire de la Droite, sans rentrer pour autant dans le cadre d’EELV. C’est, pour nous, la Gauche de demain, la Gauche historique reconstituée.

Tant la Droite qu’EELV ne le veut pas. Leur objectif commun est ainsi d’isoler, de criminaliser, de dénoncer.

Le but direct d’Éric Dupond-Moretti, c’est d’isoler le plus possible les tenants de la cause animale. C’est un partisan complet de la chasse, de la ruralité ; c’est un populiste et il a été nommé ministre pour s’insérer dans un mouvement de « casse » des tenants de la cause animale.

> Lire également : Le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti en duo avec le chef des chasseurs Willy Schraen

Le but d’EELV, c’est de ratisser le plus largement possible, d’avoir une image d’opposition à la chasse, d’opposition à la situation de la condition animale, d’opposition aux écocides. Mais EELV n’a aucun système de valeurs, aucune utopie à proposer ; c’est une association de bobos n’ayant que des objectifs électoraux et cherchant à un capitalisme à visage humain, une chose absurde en général, et d’autant plus alors que la crise est là.

Il faudrait être naïf pour croire qu’il n’y a pas eu, en amont, une savante discussion entre EELV et le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, pour que la première invite le second et que le second accepte. Pour que le ministre vienne, il a d’ailleurs obligatoirement fallu l’acceptation du premier ministre Jean Castex, et vue l’affaire forcément également celle du président Emmanuel Macron. On est ici dans l’orchestration, la mise en scène. Il est évident qu’il y a eu un accord.

Ce n’est même plus un accord, d’ailleurs, mais bien une alliance. Qui est le plus ignoble dans tout cela ? C’est difficile à dire. Éric Dupond-Moretti a été lors de ses interventions un excellent avocat, c’est-à-dire un comédien efficace. Il n’aurait jamais insulté tous les écologistes, il serait pour la discussion, il invite d’ailleurs à relire la préface qu’il a faite pour l’ouvrage du chef des chasseurs Willy Schraen, il n’a jamais fait que dénoncer une petite minorité d’extrémistes et des extrémistes il y en a partout, etc.

C’est ignoble. Mais est sans doute encore plus ignoble le metteur en scène ayant invité ce comédien, et c’est un metteur en scène lui-même comédien. EELV n’est en effet pas anti-chasse, elle ne soutient pas concrètement les initiatives anti-chasse. Ce thème n’est pas un drapeau pour elle. Ce qu’elle veut, c’est comme le dit son programme :

« l’instauration a minima du dimanche sans chasse chaque semaine assortie de la création d’espaces forestiers sans chasse et de zones de tranquillité »

Mais EELV a besoin des anti-chasses afin de se donner une image écologiste. C’est nécessaire non seulement au niveau national, mais également au sein d’EELV, composé de petits-bourgeois croyant en leurs propres mensonges.

On a ainsi eu les représentants d’EELV reprochant à Éric Dupond-Moretti sa fameuse préface pro-chasse de l’ouvrage du chef des chasseurs, Willy Schraen… mais sans jamais aborder la question de la chasse, à part pour dire que, tout de même, ce n’était pas normal qu’on ne puisse pas se balader en forêt en raison des risques causés par une minorité désireuse de chasser. Les chasseurs avec leur démarche, leur idéologie ? Pas un mot !

Les représentants d’EELV ont tout fait pour ne surtout pas se poser comme anti-chasse, tout en donnant l’image d’une contestation anti-chasse. Même lorsque la question de la chasse à la glu a été brièvement posée, EELV s’est cachée derrière les règlements de l’Union Européenne. C’est d’une extrême hypocrisie.

Mais EELV ne parviendra pas à son but de dévoyer les forces anti-chasse. Car dans la question animale, on ne peut pas faire semblant. C’est une question de mode de vie et d’ailleurs ce qui s’affirme toujours davantage, c’est le besoin d’une réelle alternative dans le mode de vie et pas un capitalisme modernisé dans un sens ou dans un autre, en admettant que cela soit possible.

Cela signifie la Gauche contre la Droite. L’opposition entre EELV et Emmanuel Macron n’est qu’une querelle entre libéraux plus ou moins modernistes, elle est artificielle.

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Des éleveurs et des chasseurs s’opposent au sanctuaire de l’Aspas

Une large coalition d’éleveurs et de chasseurs s’est rassemblée ce vendredi 21 août à Crest contre la nouvelle « Réserve de Vie Sauvage » fondée par l’Aspas en novembre 2019.

C’est l’une des plus importantes réserve de ce genre en France. C’est après un long combat, notamment par un financement co-participatif, que l’Aspas a pu constituer ce sanctuaire de nature sauvage sur le domaine de Valfanjouse à Léoncel dans le Vercors.

D’une superficie de 700 hectares, cet espace de ré-ensauvagement offre un havre de paix pour les animaux et la nature en général. C’est déjà un grand atout écologique, à quoi s’ajoute la perspective de mieux comprendre les dynamiques de la Biosphère en dehors des perturbations humaines.

Mais évidemment, à l’opposé, il y a la Droite rurale qui ne supporte pas de voir un ancien « terrain » se substituer à leur emprise. Avant la sanctuarisation de la zone, la chasse y était autorisée et des espèces exogènes comme le cerf Sika y avaient été par exemple introduites.

Ainsi, entre 500 à 700 personnes se sont rassemblées ce vendredi 21 août à Crest, en réponse à l’appel d’une coalition unissant les chasseurs de Léoncel, ILOUPEDV (Impact du Loup sur le Développement durable), la Coordination rurale, la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs, et l’Association des éleveurs et bergers du Vercors. Dans ce panorama, il n’est pas étonnant que la maire Les Républicains de Crest, Hervé Mariton soit venu apporter son soutien aux chasseurs et aux éleveurs.

C’est Frank Reynier, président de l’ILOUPEDV, qui a tenu le discours lançant la manifestation. Une association qui a lancé début août une pétition contre le référendum pour animaux et développe un discours qui révèle la bataille d’envergure qui est en cours : 

« Pourquoi l’aspas ? Ce n’est pas que l’aspas, c’est un mouvement national, européen, qui est en train de naître, qui nous submerge qui est composé d’antispécistes, de végans (…) Aujourd’hui, dans nos campagnes, les chasseurs baissent la tête, les éleveurs baissent la tête, les agriculteurs baissent la tête.

Aujourd’hui faut réagir, y en a marre de ça. Je vous signale qu’il y a référendum d’initiative partagé qui a déjà été voté par 125 parlementaires qui vise derrière, faut pas se leurrer, à interdire toutes nos pratiques rurales, toutes nos traditions qui sont en train de disparaitre »

Il y a là un discours offensif qui se double d’une manifestation de rue avec défilés d’animaux domestiques et pancartes allant jusqu’à qualifier l’Aspas de « fascistes ». Cette manifestation est sûrement un premier jalon posé par la Droite la plus réactionnaire en vue de contrer la naissance d’une opinion publique en faveur des animaux. Ce contre-feu est lancé sur la base de la défense des « traditions » rurales, de la « campagne » éternelle, le tout servant à l’exploitation de la nature vue comme une ressource ou espace de « jeu ».

A l’inverse, l’Aspas propose à travers ce sanctuaire de 700 hectares représentant 0,1 % de la superficie de la Drôme, une toute autre vision du monde. Dans son communiqué de réponse à la manifestation des chasseurs et éleveurs, l’association dit très justement :

« II ne s’agit pas pour l’ASPAS de réensauvager chaque recoin de France, ou de la Drôme, mais de garantir à la nature un maillage d’espaces vraiment protégés, alliés à des formes d’exploitations forestières non violentes, des agricultures paysannes hospitalières pour la vie sauvage, au sein d’un projet de société sobre et solidaire »

Se plaçant du point de vue de « l’intérêt de la seule vie sauvage », ce sanctuaire est un projet porteur d’une perspective écologique authentique qui annonce là une bataille démocratique à propos de la reconnaissance des campagnes comme espace de nature à protéger.

Ce sont deux visions antagonistes, irréconciliables, de la nature qui se font face, avec au centre une opinion publique largement favorable à la cause animale qui préfigure un changement complet d’époque.

Cette unification locale du monde de la chasse et de l’élevage est un signal d’alerte pour les écologistes sur l’inévitable clash qui va se réaliser dans les mois à venir, un clash d’autant plus dur que chasseurs et éleveurs sont de plus en plus isolés par l’opinion publique.

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Politique

Oui, Willy Schraen, la «guerre civile»!

Dans son interview au Journal du Dimanche, le président des chasseurs Willy Schraen menace : on va vers la « guerre civile » s’il continue à y avoir les graines de la « grande révolution animaliste ». Ce qu’il exprime ici, c’est sa terreur devant la lutte de classes, qui ne peut que renverser le régime.

Willy Schraen est un bourgeois comme on en fait plus, un bourgeois capable de flairer la menace subversive, à l’ancienne, comme les gaullistes savaient le faire. C’est que les gaullistes étaient cultivés, très cultivés même, alors que la bourgeoisie d’aujourd’hui est simplement utilitariste ; sa culture s’est ratatinée, ses connaissances sont factices et il n’y a plus que l’idéologie de la consommation débridée, dont l’art contemporain avec toute sa vacuité est le plus grand symbole.

Willy Schraen, lui, a compris que hors du gaullisme point de salut : il faut une Droite populaire, solidement appuyée sur le conformisme de la France profonde, pour que le régime capitaliste puisse avoir en France de solides fondements. Alors, il est en grand stress, car il est en train de s’apercevoir que ce que Mai 1968 avait échoué à faire, notre époque le réalise. C’est tout le mode de vie français « à l’ancienne » qui se voit ébranlé, voire remis en cause.

De par son sens de l’Histoire, Willy Schraen a compris que tout est alors une question de vision du monde. Et pour lui il est encore temps, urgemment temps même, d’assécher l’émergence d’une vision du monde raisonnant en termes de planète et ne considérant pas les animaux comme des ressources. Si on ne le fait pas… le conflit est inévitable.

En ce sens, il a tout à fait raison, et la Gauche, s’appuyant sur ses fondamentaux historiques, doit simplement reprendre à l’inverse, ses propos au Journal du Dimanche du 16 août 2020 :

« Aujourd’hui, ses tentatives malsaines [à Nicolas Hulot] de rattrapage en essayant de faire passer le Covid pour un cri d’alerte de la biodiversité, c’est du racolage idéologique.

C’est semer les graines d’une tempête qui emportera tout. A ce rythme, on aura une guerre civile (…).

Elle [= l’écologie] va s’essouffler car à un moment on ne pourra pas toucher au pré carré vital des Français. Le bon sens et la raison vont revenir.

Cette grande révolution animaliste n’aura pas lieu.

Quand ils iront mieux, on pourra se poser autour d’une table. Je serai heureux d’y participer car j’ai une vraie vision écologique. »

Il est évident que le Covid-19 est le produit d’une crise de la biodiversité, que les chasseurs sont des figures du passé, que le rapport aux animaux doit être changé, que le « pré carré vital des Français » n’est que le masque d’un mode de vie individualiste consommateur toujours plus vide dans son contenu culturel et toujours plus empli d’exploitation, d’aliénation, de souffrances morales, psychologiques et physiques.

Alors, oui, Willy Schraen, la « guerre civile », ou plus exactement la révolution est inévitable. Car le monde ne restera pas tel qu’il est, car le changement complet des mentalités est nécessaire, car la planète est malade d’une humanité qui a totalement perdu toute orientation intellectuelle, culturelle, morale.

Et pour cette guerre civile, il y a deux camps qui s’appellent simplement : la Gauche et la Droite.

> Lire également : Le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti en duo avec le chef des chasseurs Willy Schraen

 

 

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Le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti en duo avec le chef des chasseurs Willy Schraen

La nomination de l’avocat Eric Dupond-Moretti avait surpris, mais en dénonçant agressivement les anti-chasse, on a compris le sens du coup tactique par Emmanuel Macron.

Le Journal du Dimanche a depuis longtemps une orientation pro-Macron, comme quoi le groupe Lagardère l’apprécie particulièrement. Ce dimanche, le « JDD » a lancé une double offensive :

– une interview de Willy Schraen, le président des chasseurs, où celui-ci souligne sa proximité avec le régime ;

– la « révélation » que le ministre de la justice a écrit la préface d’un ouvrage de Willy Schraen prochainement publié, en prenant entièrement partie pour les chasseurs.

Le « JDD » n’a pas oublié deux choses, signe qu’il agit de manière commandée. Tout d’abord, il parle de l’affaire Elisa Pilarski, tuée en novembre 2019, en disant que les résultat des tests ADN sur les chiens seront disponibles fin août, en insistant bien que la famille d’Elisa Pilarski ne veut pas qu’on incrimine la chasse à courre en général.

Ensuite, il donne la parole aux organisateurs du « référendum pour les animaux » pour une petite tribune appelant à ne pas voir la démocratie se voir confisquée. C’est que la récolte des signatures pour la possibilité de ce référendum patine grave, la tribune constatant avec amertume qu’en fait le personnel politique est structurée à l’arrière-plan sans qu’on le sache :

« Nous nous étonnons que le président du Sénat assure, dans une lettre au président de la Fédération des associations de chasseurs aux chiens courants, que nous nous sommes procurée, son « attention quant à l’avenir que pourrait connaître » ce référendum. »

La naïveté des milliardaires ayant lancé cette idée de référendum – Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (Veepee, ex-Vente-privee.com) – est ici assez surprenante. Elle tient sans doute à ce qu’il s’agisse de nouveaux bourgeois, né sur le terrain de la modernité technologique et coupé de la bourgeoisie traditionnelle.

Surtout que l’on sait désormais que le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, est ouvertement pro-chasse, lui-même pratiquant la « fauconnerie ». Dans sa préface à l’ouvrage de Willy Schraen, il y va fort, comme on l’apprend par le Journal du Dimanche : les tenants de défense des animaux seraient des « illuminés », des « intégristes », il s’agit d’un « extrémisme », les chasseurs doivent « relever la tête ».

En allusion aux autodafés nazisme et au barbecue de viande en même temps, Eric Dupond-Moretti dit même avec provocation que :

« Ce livre, les ayatollahs de l’écologie s’en serviront pour allumer le barbecue où ils cuiront leurs steaks de soja. »

Le « JDD » nous dit que ces propos datent d’avant sa nomination. Cependant, il aurait alors fallu bloquer la préface après que la nomination ait eu lieu. En réalité, il s’agit d’une annonce politique : les chasseurs peuvent y aller, les partisans de la défense des animaux vont se faire isoler et punir. On comprend qu’Eric Dupond-Moretti soit pour briser tout le système juridique : ce qu’il veut, c’est d’une « justice » aux ordres du régime, qui annonce où cogner.

Quant à Willy Schraen, qui publie donc « Un chasseur en campagne », ses propos dans l’interview au « JDD » sont assez typiques, c’est-à-dire subtilement politique, très doué tactiquement, et totalement réactionnaire, avec une propension à l’outrance et à la volonté de détruire. Bref, c’est du Willy Schraen.

La maîtrise est complète et le populisme total. Il dit ainsi plusieurs fois « nous les ruraux ». Le reste est à l’avenant : « la France rurale a l’impression d’être fortement humiliée », « on va maintenir la chasse à la glu » (quel que soit l’avis du gouvernement), « il ne faut pas donner [le ministère de] l’écologie aux écologistes », « Hulot a failli mettre le pays à feu et à sang », le référendum pour les animaux est un « totalitarisme de la rue », etc.

Son lyrisme est parfaitement rodé et soit l’interview a été retravaillée à de nombreuses reprises, soit c’est un fin orateur, d’esprit assez baroque il faut le dire :

« On est en train de créer un nouvel ordre moral, une sorte de tribunal populaire écologiste animaliste. Cette écologie ressemble à l’Inquisition. On veut nous crucifier.

Ces gens nous expliquent que l’animal et l’homme ne font qu’un. Je suis désolé mais le poisson rouge dans le bocal de mon fils, ce n’est pas mon frère. Dire qu’il faut un ministère de la Condition animale, c’est de la folie furieuse. »

Dénoncer l’Inquisition tout en faisant une allusion à la crucifixion du Christ juste après, cela demande un certain style. Et, donc, tout en niant un quelconque « pacte », Willy Schraen avoue avoir soutenu Emmanuel Macron aux élections européennes et avoir cherché à contrer les gilets jaunes.

Emmanuel Macron qui a nommé ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, Eric Dupond-Moretti qui a écrit la préface de l’ouvrage de Willy Schraen avant d’être nommé. Willy Schraen qui connaît bien Emmanuel Macron. Tel est le nom de la nouvelle trinité : le Père Emmanuel Macron, le Fils Eric Dupond-Moretti et celui qui se veut Saint-Esprit : Willy Schraen.

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«La LPO attaquée en justice par les chasseurs»

La Ligue de protection des oiseaux (LPO) est l’objet d’une plainte pour diffamation de la part de la Fédération nationale des chasseurs. En jeu, des affiches détournées où la LPO donne des arguments afin d’expliquer pourquoi les chasseurs ne sont pas les « premiers écologistes de France » qu’ils prétendent être.

Voici la communication de la LPO :

« La LPO attaquée en justice par les chasseurs

La Fédération nationale des chasseurs a porté plainte pour diffamation suite au détournement par la LPO de ses affiches « premiers écologistes de France ? »

Il y a 2 ans, les chasseurs s’étaient autoproclamés « Premiers écologistes de France » à travers une campagne publicitaire de leur fédération nationale. La LPO s’était empressée de compléter leurs affiches afin de contredire cette affirmation, à laquelle l’autorité de régulation de la publicité avait d’ailleurs fait ajouter un point d’interrogation.

Nous expliquions ainsi que chaque année les chasseurs français chassent 20 espèces d’oiseaux menacées, cherchent à tuer illégalement des oiseaux migrateurs en février, relâchent 20 millions de faisans et autres gibiers d’élevage pour les abattre et torturent des oiseaux sous prétexte de tradition. Rien que du factuel.

Les chasseurs nous ont attaqué en diffamation, entraînant la mise en examen de notre Directeur Général.

L’audience de fixation de la date du procès s’est tenue fin juin. Le procès aura lieu le 17 décembre 2021 devant la 17ème chambre correctionnelle de Paris. La LPO est sereine et fait confiance à la justice qui dans ce dossier reconnaîtra notre liberté d’expression sur un sujet d’intérêt général.

En parlant de plainte… 

En avril 2019, la LPO avait déposé une plainte contre l’Etat Français auprès de la Commission Européenne, visant des infractions relatives à la chasse. Le 2 juillet 2020, la Commission a donné 3 mois à la France pour se mettre en conformité avec le droit européen et faire cesser les pratiques de chasse illégale comme le piégeage « traditionnel » non sélectif des oiseaux, le tir des oies cendrées pendant leur migration ou la chasse d’espèces menacées. »

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ASPAS: «Mobilisation générale contre la chasse estivale!»

Voici la dernière communication de l’ASPAS, l’Association pour la protection des animaux sauvages, qui alerte sur le retour de la chasse en été et pointe le caractère particulièrement anti-démocratique de cette décision.

« Mobilisation générale contre la chasse estivale !

21/06/2020

C’est officiel : depuis le 1er juin, les chasseurs peuvent cette année encore abattre chevreuils, daims, sangliers et renards (presque) partout en France. Et ce malgré une forte (et inédite !) opposition citoyenne exprimée via les consultations publiques. Face à ce déni de démocratie, l’ASPAS a imaginé pour vous de nouvelles actions contre le lobby chasse.

Jamais la chasse d’été n’aura autant fait parler d’elle. Et c’est une excellente nouvelle ! Car plus les Français prendront conscience de l’existence de ces tueries estivales, plus nous ferons poids pour faire changer la loi. Les nombreuses consultations publiques organisées partout en France ce printemps sont sans appel : une majorité écrasante de Français refuse de subir ces 3 mois et demi de chasse supplémentaires, de surcroit à une saison synonyme de vacances au grand air et de reconnexion avec la nature !

Épaulée par de vaillants bénévoles, l’équipe de l’ASPAS a décortiqué les deux tiers des arrêtés préfectoraux (soit une soixantaine de départements) qui autorisent la chasse d’été. Aucun n’a tenu compte, dans sa décision finale, de l’avis des citoyens opposés à cette pratique !

Quelques exemples de départements à éviter cet été :

  • Vendée : 258 contributions, dont 84% d’opposants
  • Morbihan : 1266 contributions, dont 85% d’opposants
  • Aude : 219 contributions, dont 89% d’opposants
  • Cantal : 599 contributions dont 90% d’opposants
  • Hérault : 364 contributions, dont 90% d’opposants
  • Dordogne : 169 contributions, dont 95% d’opposants
  • Ariège : 644 contributions, dont 97% d’opposants
  • Charente-Maritime : 505 contributions, dont 97% d’opposants
  • Pyrénées-Atlantiques : 247 contributions, dont 98% d’opposants
  • Isère : 403 contributions, dont 99% d’opposants (!)

Ces résultats pourraient nous décourager. Nous pensons au contraire qu’ils doivent raviver la flamme de notre indignation collective ! Ces chiffres, qui seront gravés à jamais dans les archives publiques, démontrent une fois de plus que les Français rejettent massivement les abus de la chasse.

Aussi, nous vous proposons d’aller plus loin, en mettant en œuvre ces 3 nouvelles actions :

1 – Écrivez à la préfecture de votre département et aux élu-e-s de votre circonscription (coordonnées plus bas) pour exprimer votre désapprobation quant à l’autorisation de la chasse en été et votre souhait de pouvoir mener des activités nature en toute sécurité et sérénité.

Cliquez ici pour envoyer votre mail

Si le lien ci-dessus ne fonctionne pas, vous pouvez faire un copier-coller manuellement du texte ci-dessous :

Madame, Monsieur,

La réglementation autorise la chasse à tir de septembre à mars, mais les préfets peuvent l’autoriser dès le 1er juin pour les chevreuils, sangliers et daims. Ce qui devait être une exception est devenu le principe puisque tous les départements appliquent cette mesure permettant des tirs pendant 10 mois de l’année !

Pourtant, les tirs d’été exercent une pression cynégétique insoutenable pour les populations sauvages concernées.

Dès lors que des tirs d’été du chevreuil ou du sanglier sont autorisés, le renard pourra être chassé dans les mêmes conditions que ces espèces alors qu’il subit déjà trop de persécutions : chasse à courre jusqu’à fin mars, déterrage et piégeage toute l’année.

Ces tirs d’été vont inévitablement perturber d’autres espèces dont la chasse n’est pas encore ouverte, ou encore des espèces protégées, alors que les jeunes ne sont pas encore sevrés.

Ces tirs d’été augmentent lourdement et de manière inacceptable les risques d’accidents de chasse impliquant des non-chasseurs. Ces derniers n’auront en effet que très peu de mois pour se promener en pleine nature sans être inquiétés. Une telle décision est inéquitable et va à l’encontre de tout impératif de sécurité publique dont le préfet est pourtant le garant.

Aussi, je vous demande d’agir pour que cette mesure ne s’applique plus dans notre département, et de mettre tout en œuvre pour faire évoluer la réglementation nationale.

Cordialement,> Pour trouver les coordonnées de la préfecture de votre département, cliquez ici (fichier PDF).
> Pour les coordonnées de vos députés, cliquez ici.
> Pour les sénateurs, c’est ici.

2 – Dialoguez avec votre maire ou les candidats à la mairie pour limiter au maximum le périmètre de la chasse sur votre commune.

Oui, un maire a certains pouvoirs sur la chasse. Retrouvez les actions possibles pour un maire sur la page : aspas-nature.org/municipales

3 – Interpellez et sensibilisez en diffusant les panneaux « Attention, promenade en cours » de façon virale ou, sur le terrain, lors de vos balades.

Non ce ne sont pas aux promeneurs de faire attention aux chasseurs ! La nature n’appartient à personne, et elle ne doit pas être une chasse gardée. Chaque citoyen doit pouvoir accéder à la nature en toute liberté et en toute sérénité, sans l’angoisse de se faire tirer dessus !

Pour inverser le message, l’ASPAS a donc créé une déclinaison de panneaux que vous pouvez partager autour de vous (par mail, sur les réseaux sociaux…), ou carrément imprimer et utiliser dans la nature lors de vos sorties : n’hésitez pas à nous envoyer vos photos une fois le panneau posé !

Pour toute question pratique sur ces actions, vous pouvez écrire à actions@aspas-nature.org.

Cliquez sur les visuels pour télécharger les panneaux en pdf

[Voici un exemple de visuel ; pour retrouver toute la série de visuels, rendez-vous sur le site de l’ASPAS]

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La stratégie de la tension menée par le patron des chasseurs Willy Schraen

Lors d’une interview au site chassons.com, le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen s’est adonné à l’une de ces provocations dont il a le secret. «À un moment on va devoir finir par agir sur le chat» explique-t-il en se justifiant par le fait que selon lui il tue « bien plus d’animaux que les chasseurs ».

Dans son interview à chassons.com, Willy Schraen a suggéré que :

« Le piégeage du chat à plus de 300 mètres de toute habitation, ce serait une bonne chose »

Ce propos ne pouvait évidemment que provoquer une vague d’indignation. Suite à cela, il ne dormirait pas depuis plusieurs jours, serait sous anxiolytiques, recevant des menaces ou étant l’objet de « contrat » sur sa tête, etc. Il serait même sous protection policière, ainsi que sa famille.

Tout cela ne doit rien au hasard, mais fut savamment calculé. Willy Schraen savait très bien les réactions qu’il allait provoquer et c’est ce qui était recherché. Pour se poser en victime, pour augmenter la tension, pour attiser le feu.

Il avait d’ailleurs tout prévu : d’abord susciter l’émoi à propos des chats, puis expliquer ensuite qu’il ne s’agissait que de « chats errants revenus à l’état sauvage », qui constitueraient une menace pour la « biodiversité » et de nombreux oiseaux.

Ce faisant, il pose un véritable problème, pour apporter une solution relevant du problème. Car tant les chasseurs que le développement urbain anarchique, associé à une « consommation » d’« animaux de compagnie » anarchique, relève du déséquilibre apporté par les humains au situation naturelle.

Opposer les chats aux oiseaux est exemplaire d’une vision du monde totalement erronée. C’est pour cela que les défenseurs des animaux ne font pas cette opposition, mais combattent pour aider les oiseaux et pour chercher à améliorer la situation des chats, ceux-ci étant massivement abandonnés, la situation ayant empiré comme jamais ces dernières années.

Mais cela n’intéresse pas les chasseurs qui veulent surtout s’en prendre aux chats en en faisant les bouc-émissaires de la destruction de la vie sauvage. Ils ne sont pas là pour s’opposer à des désastres provoqués par les humains, mais pour renforcer leur propre position.

C’est un jeu tactique, de bout en bout, et d’ailleurs Willy Schraen a même finalement prétendu que les gens ont mal interprété ses propos, qu’il n’a jamais parlé de tuer les chats. De la part d’un chasseur, on a du mal à le croire. Surtout quand il parle ensuite pour se défendre… de les remettre à la SPA !

Comme on le voit, à la provocation succède la provocation ; c’est absurde et totalement infaisable de toutes manières, mais l’idée est d’en rajouter, toujours d’en rajouter.

Tout défenseur des animaux sait d’ailleurs que la réponse immédiate n’est pas la SPA, mais le mouvement en soutien aux « chats libres ». Il faut ainsi savoir que la loi du 6 janvier 1999 a donné un statut de « chats libres » aux chats errants, à condition qu’ils soient stérilisés, identifiés (tatouage avant et désormais une puce), par des bénévoles indépendants, des associations de protection animale ou des communes, qui s’engagent à les nourrir après les avoir remis où ils étaient.

Cette activité est essentielle et les gens la menant font partie de la première ligne au service des animaux. C’est un travail concret, comme celui pour les oiseaux, qui ne relève d’aucune médiatisation, d’aucun soutien ou si peu. Et réaliser une telle activité implique une rupture avec la vie quotidienne exigée par l’idéologie dominante, car culturellement cela apparaît comme totalement « bizarre ».

On a donc de la part de Willy Schraen, plutôt qu’un véritable sujet, une opération provocation savamment orchestrée. La chasse n’est pas qu’un simple « loisir » en France, elle représente un élément fondamental du dispositif réactionnaire français. Willy Schraen agit ainsi en militant, pour mobiliser toute une frange de la population réfractaire à tout changement, culturel, écologique, etc.

En ce temps de crise, alors que la société est profondément bouleversée par la situation sanitaire, les réactionnaires voient une occasion en or à saisir pour répandre leur vision du monde. S’en prendre au chat n’est ici qu’un prétexte afin de pouvoir critiquer les défenseurs de la natures et des animaux.

C’est la raison pour laquelle dans la même interview il a assumé tout une posture violente, virile, digne des mentalités les plus arriérées :

« j’aimerais bien qu’on en choppe quelques-uns quand-même », « il y a quelques coups de poing dans la gueule qui se perdent », « je comprends le chasseur aujourd’hui qui dit si j’en choppe un, il va prendre une bonne branlée ».

C’est de toute une vision du monde dont il s’agit là, celle refusant de voir les exigences historiques de l’époque, s’imaginant trouver refuge dans un passé fantasmé, avec l’attitude du gaulois « bon vivant », grande gueule et adepte du coup de point érigé art de vivre.

Willy Schraen avait exactement ce genre d’attitude et d’appel à la violence contre la mobilisation démocratique et populaire opposée à la chasse à courre. On ne sera pas étonné à ce sujet que Willy Schraen ait reçu immédiatement le plein soutien de la part de Guy Harlé d’Ophove, figure majeure de la réaction, président de la fédération des chasseurs de l’Oise, département bastion de la chasse à courre.

On a encore ici un exemple de ce qu’on doit appeler la lutte des classes. La lutte des classes authentique, pas celle imaginée par la CGT.

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Écologie

Chasse aux blaireaux: One Voice lance une campagne contre la vénerie sous terre

L’association de protection animale One Voice a lancé hier une grande campagne contre la vénerie sous terre. Cette pratique immonde de chasse aux blaireaux est très peu connue, tout comme la chasse à courre, et est particulièrement barbare.

One Voice a publié hier cette vidéo, dont les images sont difficilement soutenables :


C’est le fruit d’un travail d’infiltration, pour documenter cette pratique absolument détestable, qu’aucune société avancée ne saurait tolérer.

Un site dédié à été lancé pour la campagne : jaimelesblaireaux.fr

Le nom du site internet est d’ailleurs particulièrement bien choisi, assumant une affirmation culturelle positive, ouvertement en faveur des blaireaux, et pas simplement contre cette pratique humaine détestable.

On retrouve une pétition, dont nous reproduisons le texte ci-dessous :

« Le déterrage des blaireaux est un « loisir » cruel, déguisé en soi-disant chasse utile et nécessaire. Ces animaux sensibles et sociaux sont accusés de tous les maux. Leur existence dans la nature n’est pourtant en rien un obstacle aux cultures. Les blaireaux sont d’ailleurs des animaux protégés en Angleterre, au Pays de Galles, ainsi qu’aux Pays-Bas, au Danemark, en Grèce et en Hongrie.

La France fait donc exception en Europe. Ces mensonges permettent aux chasseurs de les persécuter et de les massacrer jusque dans leurs terriers, qu’ils soient adultes ou juvéniles, de la mi-mai à la mi-janvier tous les ans.

Les images inédites d’enquête de One Voice, montrent toute la violence de ce « loisir », qui fait non seulement des victimes parmi les animaux, mais aussi des dégâts au sein des forêts. Cette pratique sadique maltraite également les chiens, contraints à s’enfoncer et rester sous terre pendant des heures, risquant blessures, problèmes pulmonaires, oculaires, et même de se retrouver enterrés vivants en cas d’éboulement du terrier.

J’aime les blaireaux !

Les mots sont fondamentaux dans la manière dont nous nous figurons le monde. En argot français, « blaireau » est péjoratif. Dans le Robert, il désigne un « personnage antipathique, borné et mesquin. » ; dans le Larousse, un « individu conformiste, borné, niais ». Il est nécessaire de faire évoluer les mentalités autant que les réglementations. Plus de huit Français sur dix demandent l’interdiction de la vénerie sous terre.

Je soussigné.e, demande avec One Voice l’interdiction de la vénerie sous terre, la protection des blaireaux dans toute la France, et que le terme « blaireau », quand c’est une insulte, soit retiré du dictionnaire. »

> Cliquez ici pour signer la pétition

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Société

Affaire Pilarski: Valeurs Actuelles, en service commandé pour défendre la chasse à courre

La chasse à courre est suspectée dans l’affaire Élisa Pilarski, mais on ne touche pas à ce monument sacré du dispositif réactionnaire français. Le journal de la Droite réactionnaire Valeurs Actuelles est donc en service commandé pour la défendre coûte que coûte… quitte à raconter n’importe quoi.

Quoi qu’il se soit passé dans la forêt de Retz en novembre dernier, il y a un flou immense entourant cette affaire, un flou pour le moins suspect. Il y a eu cette histoire rocambolesque des tests ADN qui n’avaient jamais été commandés, malgré ce qui avait été dit, il y a eu le responsable de la Gendarmerie de l’Aisne, présent avec sa famille derrière la chasse à courre ce jour-là, qui a été mis au placard suite à l’affaire. Et finalement, on ne sait pas grand-chose dans cette histoire, alors que beaucoup d’informations fausses sont diffusées dans tous les sens, pour brouiller les pistes.

Valeurs Actuelles participe ici directement à cette opération d’enfumage en écrivant un article à charge contre Élisa Pilarski, sa famille et son chien. Le but de l’opération est simple : diffuser une « vérité » qui mette hors de cause la chasse à courre.

On se dit en lisant l’article que le journal sait beaucoup de choses, comme s’il avait accès au dossier et révélait des informations par encore connues. Il y a cependant certaines choses qui sont connues et avérées, et c’est là qu’on se rend compte qu’il raconte n’importe quoi.

Il est parlé d’un « Bellinois » pour un chien croisé plus tôt par Élisa Pilarski, alors que cela n’existe pas comme chien. C’était un malinois. Il est utilisé l’argument, mainte fois répété, que les chiens de chasse à courre sont des chiens d’arrêt, qui ne sont pas entraînés à dévorer leur proie d’eux-mêmes. Ce n’était pas le cas des chiens présents en forêt ce jour-là, qui étaient des chiens de chasse au chevreuil, donc des chiens d’attaque, entraînés à déchiqueter leur proie.

En ce qui concerne Curtis, le chien d’Élisa Pilarski, Valeurs Actuelles prétend savoir des choses que personne ne sait en disant qu’ « aucune trace de morsure ou de blessure n’a été identifiée » sur lui. Le problème, et c’est un véritable problème démocratique, c’est que le procureur ne communique pas sur cette question essentielle depuis le début de l’affaire, et donc personne ne sait rien.

Au passage, Valeurs Actuelle participe, sans aucune preuve, à la petite campagne de diffamation consistant à dire, « selon un proche de l’enquête », qu’« Élisa aurait été victime de morsures de son chien à l’été 2019 ». Cela n’est aucunement avéré et d’ailleurs la famille a même dû ressortir des documents de l’hôpital pour prouver qu’elle avait été mordue par un chat errant qu’elle nourrissait.

Il est également parlé du détournement de l’argent d’une caisse de soutien… alors que tout le monde sait que ce n’est pas la famille qui est en cause et que l’argent a été rendu. On a le droit également à une analyse fumeuse sur la durée de l’appel au secours d’Élisa Pilarski à son compagnon, ou alors l’itinéraire de ce dernier pour se rendre en forêt, tout cela pour faire croire que la chasse à courre a été désignée comme coupable afin de cacher quelque-chose.

Quant au déroulé des faits, Valeurs Actuelles invente totalement, en affirmant une chronologie qui l’arrange (« il faudra attendre encore une demi-heure avant que les chiens passent dans la zone »), sans que cela ne soit étayé nulle part.

Cela est d’autant plus problématique qu’il y a une ambiguïté entre le début effectif de la chasse, qui pourrait ne pas correspondre avec l’heure de l’attaque d’Élisa Pilarski, et l’heure de la présence réelle des chiens en forêt, après la messe s’étant déroulé le matin.

De toutes façons, si le médecin légiste parle d’un décès « aux environs de 13h30 », comme le rappel Valeurs Actuelles, ce médecin a également précisé qu’il y a une période d’incertitude de 2h par rapport à l’heure annoncée. Cela, bien sûr, Valeurs Actuelles ne le précise pas, puisque cela ne va pas dans le sens de la « vérité » qui est déroulée pour défendre la chasse à courre.

La même méthode est employée à propos des morsures, où là encore les citations sont tronquées. Nulle mention de cette précision du procureur de la République de Soisson parlant des morsures : « probablement de plusieurs chiens au regard de la répartition des plaies ».

Quant aux chiens de la chasse à courre, on devrait se contenter de croire, malgré la scandaleuse absence de test ADN, malgré aucune version officielle, qu’il n’y avait sur ces chiens « aucune trace de morsure ou de blessure »… simplement parce que le vétérinaire des veneurs le dit.

Mais comme cela vient de la chasse à courre, Valeurs Actuelles prétend que c’est vrai, puisque son but est uniquement de défendre la chasse à courre. Cette accumulation d’approximations, de mensonges et d’inventions va même très loin puisqu’il est insinué en arrière plan que Curtis aurait dévoré sa maîtresse… par jalousie pour l’enfant qu’elle portait.

Ce sous-entendu, telle une affirmation sans aucune preuve évidemment, est inacceptable et en dit très long sur l’état d’esprit des gens défendant la chasse à courre. On a là une mentalité arriérée, de la part de gens défendant la barbarie dans les forêts, au nom d’un prétendu patrimoine culturel.

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Écologie

Élevage de faisans et perdrix destinés à la chasse: des images insoutenables

Le naturaliste Pierre Rigaux s’est rendu dans un élevage industriel de perdrix et de faisans, destinés à la chasse. Il a filmé des images absolument insoutenables, relevant ni plus ni moins que de la barbarie. On ne peut pas rester indifférent face à l’existence de tels lieux qui sont une honte pour l’humanité.

Le naturaliste Pierre Rigaux a effectué un travail démocratique d’une grande importance. Il s’est rendu dans l’un des nombreux élevages industriels destinés à la chasse et a filmé, pour montrer au grand public cette sordide pratique.

Le visionnage et la diffusion de sa vidéo est très important. Le monde de la chasse est un milieu marginal, qui cultive sa discrétion vis-à-vis du reste de la société afin de faire ce qu’il veut dans son coin. Cela n’est pas acceptable et cela le sera de moins en moins, à mesure que la société évolue et soit en mesure d’écraser ces pratiques arriérées.

Notons que France 3 Occitanie a relayé cette vidéo et fait un travail d’enquête l’amenant à contacter la fédération de chasse de l’Aveyron, dont la réaction de son président Jean-Pierre Authier est effarante :

« ce gibier d’élevage, on en a besoin pour repeupler les milieux. Certaines espèces comme les faisans et les perdrix ont presque disparu. L’élevage reste le seul moyen de les réintroduire. »

On a ainsi des gens qui assassinent des animaux par loisir, puis font des élevages pour continuer à les assassiner, et prétendent ensuite avoir un rôle utile. Une telle réponse, dédaigneuse, méprisante, en dit long sur le caractère anti-démocratique et profondément réactionnaire du monde de la chasse.

France 3 Occitanie a également interrogé l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) qui explique qu’en France, 19 millions de faisans et perdrix sont élevés pour la chasse. C’est un chiffre immense, relevant donc d’une pratique massive, mais cachée au reste de la société.

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Écologie

ASPAS: «Stop à la chasse en enclos!»

La chasse dans un environnement fermé, avec des animaux spécifiquement élevés pour être les victimes de coups de fusil sans possibilité de s’enfuir, est l’une des expressions les plus barbares de la toute-puissance consommatrice.
L’association ASPAS essaie de faire bouger les choses au sujet de la chasse en enclos, avec une campagne de mobilisation :

Cliquez ici pour télécharger un petit PDF explicatif très bien fait, à diffuser.
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Écologie

Marche unitaire nationale contre la chasse à Toulouse le 1er février 2020

Les associations de protection animale françaises organisent une marche unitaire nationale contre la chasse en coordination avec plusieurs pays. Elle aura lieu à Toulouse le 1er février. Voici le communiqué :

« Action annuelle coordonnée avec de nombreuses villes espagnoles pour témoigner du sort funeste de plus de 50000 Galgos, Podencos et Bodegueros à la fin de la saison de chasse (début février). Mais aussi avec l’Italie, les Pays-Bas, l’Allemagne.

Utilisés pour la « Chasse au lièvre » notamment ; la tradition veut que ceux qui n’ont pas fait « honneur » à leurs Galgueros(chasseurs) soient pendus, brûlés vifs, traînés derrière une voiture, jetés au fond d’un puits vivant, battus à mort…..cette cause s’étend aux portes des Pyrénées françaises (élevages clandestins…)

Dans ce contexte d’asservissement ils ne sont pas rattachés à la loi en vigueur sur le droit des animaux.

Nous marcherons aussi pour tous les Animaux terrestres et marins victimes de la Chasse en France et dans le Monde. Loups, blaireaux, renards, globicéphales, pangolins, cerfs, faisans, sangliers, éléphants, lynx, ours, lions, baleines…….
Les personnes qui viendront accompagnées de leur Ami chien seront responsables donc tenus en laisse pour leur sécurité et devront ramasser leurs déjections.

Une prise de parole par représentant et de chaque association vous est demandé si vous souhaitez. Vous devez en avertir One Voice haute-garonne 31 par messagerie pour des raisons d’organisation le jour j (pas la veille svp).
Nous invitons les associations, collectifs luttant pour la cause animale à venir nous rejoindre et s’inscrire en co-organisatrices.

Le parcours de la Marche vous sera donné dès que la préfecture l’aura validé (déjà déposé) ainsi que le déroulement sur l’évènement.

Marche pacifiste!

Participeront ; Galgos sans famille, Galgos france, la Voix des Loups Occitanie, Ayuda association, Cercle des Podencos, One Voice, ASPAS, CCEA, Landes anti-corrida, Défense pyrénéenne des animaux, Lévrier mon Amour, Parti animaliste, CRAC Europe, association G.A.L.G.O.S, C’est Assez Catalogne, Toulouse Animal Save, 269 Life france, EELV Toulouse, Lévriers sans frontières, Association une histoire de Galgos,ASPAS,RAC, Passions Lévriers, Mouvement pour la cause animale, Fondation Brigitte Bardot, Animallibre, Convention Vie et Nature, France Insoumise, Toulouse animal save, Alliance opposants à la chasse;

Cette Manifestation est un rassemblement pacifiste donc nous ne tolérerons pas des insultes, des sarcasmes face aux passants, aux forces de l’ordre ou d’autres associations présentes. Nous serons là pour y veiller.

Nous mettons l’accent sur le fait que tout le monde est sur le même pied d’égalité les défenseurs de la Cause animale.

Nous serons là pour les Animaux ! »

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Société

Chasse à courre, tuerie et voyeurisme

La chasse à courre est née comme un passe-temps sportif dans une époque arriérée, tout comme la boxe. Mais aujourd’hui nous sommes bien plus civilisés et le ressorts sont fondamentalement différents. On a affaire au principe nietzschéen « ce qui ne me tue pas me rend plus fort », avec une fascination pour la mise en jeu violente, pour le sang, pour la mort. C’est pour cela que toutes ces activités violentes, brutales, ne vont pas sans la présence d’un public. Le voyeurisme est le pendant du sadisme.

La loi interdit depuis quelques mois de remettre un animal vivant à une meute de chiens. Il va de soi que cette loi ne sera jamais appliqué. Elle se heurte au principe même de toute une forme de chasse, de toute une manière de concevoir le rapport à la mort.

Car la mort est une obsession ici, en liaison avec la notion de souffrance. L’animal doit être traqué et périr sous les coups, le sang doit couler, et tout cela doit être vu. Il y a une dimension cathartique diront ici les chasseurs, sauf que justement la catharsis c’est de purger ses passions par la symbolique théâtrale, pas de réaliser des pulsions meurtrières en se donnant un spectacle.

Il n’y a en effet pas de chasse à courre sans suiveurs et les chasseurs eux-mêmes apprécient de se montrer, de se donner en spectacle. La mise en scène que présuppose la chasse est un véritable système de comportements et d’esthétique. C’est du théâtre… Du théâtre sanglant.

La véritable question à l’arrière-plan, c’est : comment une société peut-elle accepter d’avoir en son sein des centaines de milliers de gens appréciant de tuer ? Serait-ce parce que les chasseurs ne sont pas plus visibles, finalement, que les ouvriers des abattoirs ? Non, la véritable réponse réside dans le libéralisme. La société n’assume pas la morale, car elle s’est pliée au capitalisme qui dit que chacun fait ce qu’il veut du moment qu’il n’y a pas de préjudice pour autrui.

Si untel aime frapper ou se faire frapper, s’il y a un contrat, alors c’est acceptable. La morale se dilue alors dans les contrats à l’échelle de toute la société. Les médecins norvégiens ont été longtemps excellents ici, puisqu’ils ont refusé, malgré le contrat signé entre eux par les boxeurs, d’accepter de contre-signer les accords médicaux nécessaires pour les combats par KO. Un médecin ne peut pas accepter que quelqu’un se fasse du mal.

Il faudrait que la société fasse pareil. Il est malsain de regarder des femmes se faire régulièrement violer dans Games of thrones : la société l’empêche. Il est malsain que des enfants s’amusent avec des armes factices : la société l’empêche. Il est malsain de jouer à des jeux vidéos où l’on tue des gens : la société l’empêche. Il est malsain d’aller tuer des êtres vivants dans les forêts : la société l’empêche.

Comment peut-on tolérer la promotion de la mort, ces innombrables photos qu’on trouve dans le monde entier, avec des victimes exposées telles des trophées ? Comment un esprit peut-il être aussi vicié pour apprécier cela ?

Il est vraiment temps que ce triste spectacle cesse, en se rappelant que ce n’est pas un spectacle justement. L’idéologie de la « victoire sur la mort », de la « volonté de puissance », du triomphe par la brutalité sanglante… doit s’effacer devant la civilisation !

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Écologie

AVA: rassemblement à Saint-Jean-Aux-Bois en Picardie samedi 2 novembre

Voici le communiqué d’AVA Compiègne :

« Protégeons la Nature face à la chasse à courre

Dans le département de l’Oise, depuis maintenant plusieurs années, la Saint-Hubert est l’occasion pour les défenseurs de la nature et de ses habitants de se regrouper et de s’opposer à la chasse à courre à Saint-Jean-Aux-Bois.

Cette année, il en sera de même et nous vous proposons de nous réunir autour de plusieurs stands qui vous présenteront et vous parleront de la forêt, des plantes et des animaux qui y vivent.

C’est donc une promenade familiale que nous vous proposons au cœur d’un des plus beaux villages de la forêt de Compiègne pour découvrir une partie des mystères de la nature et rencontrer ceux qui la défendent face à la barbarie.

Voici le lien de l’événement : https://www.facebook.com/events/478719676051991/?ti=as

Participez, partagez et likez 😉

Venez-nombreux ! »

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Écologie

Chasse à courre : l’audience du procès de l’ONF contre AVA

Voici le compte-rendu de l’audience du procès engagé par l’Office national des forêts contre AVA, un collectif d’opposants à la chasse à courre.

> Pour plus d’informations sur les origines de ce procès, voir notre article : L’ONF réclame 55 000 € à trois opposants à la chasse à courre

« 👩‍⚖️ PROCÈS ONF vs AVA : Une bataille démocratique pour la Nature!

Alors que simultanément se discutait au Sénat une nouvelle mesure de répression contre les opposants à la chasse, au Tribunal de Compiègne se tenait une audience capitale pour l’avenir d’AVA : l’ONF assigne trois militants pour « entrave au droit de chasse » des équipages de vénerie locaux.🗡

Pris parmi la masse des personnes opposées à la chasse à courre dans notre pays (82% selon le dernier sondage One Voice IPSOS), ces personnes se voient réclamer une somme astronomique en réparation de « dommages » reprochés à notre collectif.

Car pour l’avocat de l’ONF, Rémi-Pierre Drai, AVA est l’ennemi principal de la chasse, cette « pratique fondamentale et d’intérêt public » :

« Un collectif clandestin, le perturbateur principal des chasses à courre en France ! ».

« Si vous enlevez AVA, si vous enlevez ses portes-paroles, la chasse se passe convenablement. S’il n’y a plus le collectif AVA, alors il n’y a plus de problème de chasse. »

L’objectif annoncé est donc de décapiter l’opposition.

Assimilant AVA au mouvement ouvrier, il justifie le choix des trois personnes assignées, plutôt que d’autres :

« Quand on essaie d’expulser des grévistes d’une usine, le juge ordonné l’expulsion des piquets et de toutes personnes de leurs faits. On assigne les piquets de grève, c’est la même chose ici. » 👩‍🔧👨‍🔧

Mais quelles sont les raisons de l’ONF pour se mettre ainsi directement au service des chasseurs à courre, pour se laisser instrumentaliser de cette façon ? Un choix politique bien sûr, mais pas seulement :

« L’ONF est en difficulté, il est important que ces loyers tombent, et ces deux équipages représentent 103.000€ de revenus par an. […] Chaque euro compte ! Si nous n’avions pas procédé à ce geste commercial envers eux, les équipages auraient demandé la résiliation de leur bail de chasse. Or il en existe 400 en France. »💰

Face à cette déferlante de cynisme, se tient Maître Jean-Robert N’Guyen Phung, le ténor dépêché par Rémi Gaillard pour soutenir les membres d’AVA :
« L’ONF n’est pas là pour spolier le portefeuille des citoyens. On demande à ces trois personnes de financer un « geste commercial » demandé par les veneurs, c’est surréaliste ! »

Pour lui, le préjudice est fabriqué de toutes pièces par l’ONF et les veneurs :
« Le seul élément présent dans ce dossier : des lettres de veneurs se lamentant d’être dérangés pendant qu’ils décapitent des cerfs… Soyons sérieux. »

Il pointe le vide abyssal du dossier présenté par l’ONF contre les trois assignés :
« Maintenant, parlons de la faute qui leur est reprochée. En droit civil français, dieu merci, nul n’est responsable que de son fait personnel… Sont-ils responsables de tous ceux qui sont animés par la cause animale ?

Messieurs de l’ONF, quelles sont leurs fautes ?

Je met au défi ce tribunal de trouver le moindre fait reproché personnellement à ces trois personnes dans cette affaire !

Toute cette année en forêt, des gendarmes, des agents de l’ONCFS , des huissiers, des agents de votre propre Office étaient présents, pourtant aucun n’a rien constaté d’autre que des gens qui courent en forêt…».

📆 Le verdict sera rendu le 3 décembre prochain, et en attendant, ces échanges nous permettent de rappeler haut et fort ceci :

Avec plusieurs centaines de personnes impliquées tous les ans, AVA est tout sauf une poignée de fauteurs de trouble isolés.

AVA est l’outil de tous ceux qui refusent cette cruauté intolérable infligée aux animaux sauvages. AVA est l’outil des habitants qui ne supportent plus les usages féodaux dans leurs forêts et leurs villages. 🦌🐗🐰

Tant qu’il y aura de la chasse à courre, une résistance existera sous une forme ou sous une autre.

Aujourd’hui, cette forme c’est AVA, et la question de notre survie pose aussi en soi une question de démocratie. Il nous faut faire front ensemble. 🤝🌍

Merci à Rémi GAILLARD et Anymal pour leur aide décisive ! »

 

 

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L’enquête de l’ASPAS dénonçant la chasse en enclos

Un large front contre la chasse se développe actuellement en France avec de nombreuses associations et structures qui parviennent enfin à mobiliser sur le sujet. Certains groupes comme AVA sont directement issus d’une mobilisation populaire sur le terrain, d’autres sont le fruit d’une pratique associative plus ancienne et maîtrisent très bien leur sujet.

Il faut parler ici de l’ASPAS, l’Association pour la protection des animaux sauvages, qui est une association totalment indépendante, ne recevant aucune subvention publique. L’ASPAS a publié ce week-end une enquête de haute qualité sur la pratique méconnue de la chasse dans des enclos.

Les faits dénoncés sont effroyables, la vidéo de l’enquête est même assez dure à regarder car on y voit une barbarie pleinement assumée et froidement organisée. Il faut la regarder, pour saisir au plus profond de soi-même à quel point les choses doivent être bouleversées dans notre pays. On ne peut plus accepter que cela existe, il faut vite une grande révolution sur le plan culturel pour pulvériser les mentalités réactionnaires qui produisent de telles horreurs.

Voici la vidéo de l’enquête :

Soulignons au passage le courage de l’ASPAS pour avoir infiltré ces chasses. Cela a du être particulièrement difficile d’assister à ces scènes.

Voici l’enquête en entier sur le site de l’Aspas, qu’il faut absolument lire : « Carnage derrière le grillage »

On trouvera également une pétition à signer pour réclamer l’interdiction de la chasse d’animaux maintenus en captivité : Stop à la chasse en enclos.

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Abandon du « délit d’entrave à la chasse » : une bataille est gagnée, mais pas la guerre !

La proposition de faire passer l’entrave à la chasse de simple contravention à délit vient d’être repoussée par les parlementaires. C’est une victoire importante pour le mouvement démocratique en France et particulièrement pour cette grande bataille démocratique et populaire pour l’abolition de la chasse à courre. 

Voici l’analyse complète de la situation par le collectif AVA – Abolissons la vénerie aujourd’hui :

« Abandon du « délit d’entrave à la chasse » : une bataille est gagnée, mais pas la guerre !

 

Les chasseurs ont, dirait-on, vendu la peau de la démocratie avant de l’avoir tuée. Fanfaronnant dans leurs publications depuis des mois, sûrs d’eux et de leur force de frappe au Parlement, ils annonçaient ce vote comme une formalité.

La Commission Mixte Parlementaire qui devait trancher sur ce fameux « amendement Cardoux », parmi d’autres questions, a pourtant choisi de le repousser ! La raison invoquée : celui-ci serait trop axé sur la chasse et poserait probablement des problèmes de constitutionnalité.

image.gifL’« entrave à la chasse » existe dans notre pays sous forme d’infraction depuis 2010, et est punie par une amende pouvant aller jusqu’à 1500€ (https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2010/6/4/DEVN0831432D/jo). Cette mesure unique au monde est, aux yeux de nombreux experts, non-conforme au droit européen et des associations ont entrepris de la contester devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Mais pour cela, encore faut-il que quelqu’un soit poursuivi pour ce motif, et les autorités semblent plus que frileuses : même à l’époque du mouvement Droit des Animaux qui revendiquait ouvertement l’entrave devant les caméras et les forces de l’ordre, personne n’a jamais été poursuivi.

Cette contravention est donc restée inappliquée mais bien en vigueur, dans le seul but d’intimider les opposants à la chasse.

Mais cette mesure symbolique est un bien faible barrage face à la marche inexorable de l’Histoire. Depuis 2017, notre mouvement contre la chasse à courre prend de l’ampleur, de plus en plus de personnes décident de suivre et surveiller les chasses eux-même sur le terrain, montrant leur opposition aux veneurs, toujours de manière pacifique et raisonnée.
Les relais de la vénerie et de la chasse en général dans les institutions ont donc décidé de jouer la surenchère, en proposant d’accentuer les peines encourues : l’amendement Cardoux, glissé dans le projet de loi « Office de la Biodiversité et de la Chasse », faisait passer l’entrave de simple contravention à délit, passible de 30.000€ d’amende et d’un an d’emprisonnement.

C’est avant tout l’effet psychologique de démobilisation qui est recherché, à grands renforts de mensonges dans l’hémicycle (osant qualifier les habitants vigilants de « terroristes » et de « black blocks » !) et de communication dans la presse, faisant passer cet amendement pour déjà validé.


Finalement il n’en a rien été, et il est tout aussi important de le faire savoir.

L’abandon de cette mesure est bien sûr une excellente nouvelle, dont nous devons nous réjouir. Les mots choisis dans le texte rendaient de toute manière l’amendement inconstitutionnel. Ce sont des considérations de ce genre qui ont amené à cette déroute, bien plus sûrement qu’une réelle conscience des élus concernés quant la question de la chasse et surtout de la vénerie, pourtant décriée par 84% de leurs administrés (les discussions autour de ce projet de loi sont consultables ici : http://www.senat.fr/rap/l18-424/l18-4243.html?fbclid=IwAR3J-17MBXMXhRMrYO4OmGHXN7c35Kan9FhLoiHR79KSm3saQFnywBOeH8U ).

Mais l’offensive de la chasse ne va pas s’arrêter là.

En effet, le Gouvernement a passé un accord avec les sénateurs ayant proposé cet amendement : celui-ci sera examiné par le Parlement plus tard, sous forme d’une proposition de loi plus large, qui visera à interdire « le fait d’entraver, […] ou d’empêcher la tenue de tout évènement ou l’exercice de toute activité autorisé par la loi, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende. »

[ La proposition de loi est consultable ici : https://www.senat.fr/leg/ppl18-023.html?fbclid=IwAR2ss1APOn9OCPrsfbIY-VXa5rL3n20wtevgf6m_Ml9jj0aCKwOXFZT7UQw
Et l’article de loi non modifié, là : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006418459&cidTexte=LEGITEXT000006070719&dateTexte=20020101&fbclid=IwAR0ZbWL5ajEGIb6KnxGMpryRJuJI52cZiZ0h1h3t2037SsxUPWelEAarpQE ]

Une nouvelle bataille législative se prépare donc, et nous appelons d’ores et déjà toutes les organisations qui agissent pour la Nature, pour les droits sociaux, pour la liberté d’expression mais aussi les élus conscients des enjeux profonds à faire bloc face à ces attaques futures.

Quant à nous, nous pouvons maintenant avancer avec confiance vers la saison prochaine, de plus en plus nombreux et déterminés, sans pour autant sous-estimer l’offensive en cours contre notre beau mouvement. Les veneurs disposent de nombreux relais au cœur des institutions et ont la ferme intention de s’en servir, afin de criminaliser toute opposition à leur égard.

Tous ensemble, habitants témoins et victimes de cette pratique, défenseurs des animaux et du progrès, avançons vigilants et déterminés vers l’abolition de la chasse à courre, juste sens de l’Histoire humaine !

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Aspas : « URGENT : L’état s’apprête à autoriser le massacre de 2 millions d’animaux ! »

L’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) lance un message d’alerte contre le projet d’arrêté du gouvernement fixant les listes et les modalités de massacre des animaux considérés comme nuisibles. Il y a la possibilité de donner son avis sur la consultation publique officielle jusqu’à ce jeudi 27 juin 2019 à minuit.

L’association dénonce des mesures autant cruelles qu’inutiles, qui sont en fait directement réclamée par les chasseurs pour justifier leur « loisir » morbide.

Voici le communiqué de l’Aspas qui contient le lien pour participer à la consultation :

« URGENT : L’Etat s’apprête à autoriser le massacre de 2 millions d’animaux !

Le ministre de la Transition écologique et solidaire consulte le public sur le nouveau projet d’arrêté fixant pour les 3 prochaines années les listes et les modalités de « destruction des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (anciennement dits « nuisibles ») dans chaque département de France.

Envoyez votre avis avant le 27 juin minuit via le formulaire situé en bas de la page qui présente le projet d’arrêté.

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Les nouveaux condamnés à mort

Renards, fouines, martres, putois, belettes, corneilles, corbeaux freux, étourneaux, pies, geais : tous ont le malheureux point commun de figurer malgré eux sur la nouvelle « liste de la mort » du Ministère, établie tous les 3 ans. Si l’on se fie aux bilans de piégeage réalisés de 2015 à 2018, ce seraient plus de 2 millions d’animaux sauvages qui pourraient être à nouveau tués, piégés, déterrés d’ici le 30 juin 2022 !

Selon la loi, une espèce peut être classée « susceptible d’occasionner des dégâts » dans un département pour protéger la santé et la sécurité publiques, la faune et la flore sauvages, les activités agricoles, forestières et aquacoles et la propriété en général.

Mis à part une légère amélioration du sort de la fouine, dont le piégeage serait autorisé dans 68 départements (contre 79 précédemment), de l’étourneau (36 départements contre 44) et dans une moindre mesure du corbeau freux (56 contre 58) et de la corneille noire (82 contre 84), le projet d’arrêté est un quasi copier-coller de l’arrêté en vigueur depuis le 1er juillet 2015… Les choses sont même pires pour le renard, puisqu’il redeviendrait « destructible » en Savoie, ainsi que dans… 90 autres départements de France !

Le Ministère de la Transition (de l’Immobilisme) écologique, n’a décidément d’yeux et d’oreilles que pour le lobby chasse, et continue à tourner le dos aux associations de protection animale qui ne cessent de dénoncer l’absurdité de tels classements, qui vont à l’encontre de toutes les études scientifiques sérieuses.

Seule bonne nouvelle : le nombre de piégeurs et de chasseurs diminue d’année en année, et les Français sont de plus en plus sensibilisés à la cause animale et au respect de la biodiversité en général, une pression citoyenne qui finira bien par faire éclater la petite bulle de destructeurs qui lutte pour la survie de ses intérêts macabres.

Les positions de l’ASPAS

L’ASPAS s’oppose de manière générale à la destruction illimitée d’espèces animales autochtones. En plus d’être inutiles, ces abattages portent atteinte aux équilibres écosystémiques et sont à l’origine de souffrances eu égard aux modes d’abattage et aux périodes d’abattage autorisées (pièges non sélectifs et mutilants, déterrage pour le renard, abattage en période d’élevage des jeunes, etc.).

Concernant ce projet en particulier, l’ASPAS demande :

  • l’interdiction du déterrage du renard,
  • l’arrêt total du piégeage et du tir de la belette et du putois dans les rares départements qui l’autorisent encore,
  • la reconnaissance du rôle bénéfique de toutes ces espèces dans les écosystèmes et vis-à-vis des activités humaines,
  • une refonte de la procédure de classement qui est une instruction à charge menée par les chasseurs et dont les données sont invérifiables,
  • l’impossibilité de tuer ces espèces pour satisfaire les intérêts liés à la chasse,
  • la mise en œuvre de méthodes alternatives à la destruction pour toutes les espèces,
  • un zonage beaucoup plus précis de l’interdiction de tuer ces espèces en dehors des activités sensibles à leur présence.

Une refonte de notre rapport à la faune commune

Si la notion de « nuisible » a enfin définitivement disparu de nos textes en 2018, ce projet démontre que dans les faits, rien n’a changé. Ce projet reprend mot pour mot les termes de l’arrêté de 2015 qu’il est censé remplacer. Les abattages pourront continuer avec les mêmes méthodes dans quasiment les mêmes départements. Naturellement présentes dans le milieu naturel, ces espèces participent aux équilibres des écosystèmes, et sont bénéfiques aux activités humaines en prédatant d’autres espèces animales ou en disséminant des végétaux. Pour la plupart, elles jouent un rôle de police sanitaire en débarrassant la nature de cadavres d’animaux, évitant ainsi la propagation de maladies.

Des modes de destruction barbares, non sélectifs, aux conséquences non contrôlées

Ce projet d’arrêté continue à autoriser le piégeage de l’ensemble des espèces toute l’année ainsi que le déterrage du renard. Or les pièges tuants, qui provoquent la mort de l’animal dès sa capture ou après de longues minutes de souffrance, sont toujours autorisés en France malgré les risques que cela fait courir aux espèces non ciblées, potentiellement protégées, et aux animaux domestiques.
Le déterrage, quant à lui, engendre des heures de souffrances pour le renard traqué, et pour sa portée lorsque le déterrage a lieu en pleine période d’élevage des jeunes. Ces pratiques barbares et non sélectives devraient être interdites.

En outre, les destructions induisent nécessairement une réponse comportementale des animaux visés : ceux-ci peuvent se déplacer, adapter leur fécondité ou encore laisser une place libre que d’autres animaux vont rapidement occuper. Ces réponses rendent les destructions inutiles, voire contre-productives (propagation de maladies du fait du déplacement d’animaux porteurs d’un germe fuyant les destructions, élevage des jeunes rendu plus facile du fait de l’élimination d’animaux parasites augmentant ainsi les populations, etc.). Les pouvoirs publics, conseillés par le monde cynégétique, continuent d’appliquer des méthodes d’apprenti-sorcier, sources de grande souffrance, sans en étudier les conséquences sur le comportement des animaux.

Des prédateurs naturels tués pour satisfaire le plaisir des chasseurs

L’ASPAS l’a longtemps dénoncé, et certains tribunaux l’ont même sanctionné. Pourtant, aujourd’hui, le ministère l’assume et l’écrit noir sur blanc : les prédateurs naturels peuvent être tués pour protéger le gibier des chasseurs. Cet arrêté prévoit en effet que renard, pie bavarde, belette et autres mustélidés peuvent être tués à proximité des enclos destinés aux lâchers de gibier et dans les territoires où les chasseurs mènent des actions pour favoriser leur gibier préféré. Autant de zones dans lesquelles nos prédateurs naturels sont inévitablement attirés par une nourriture abondante et facilement accessible car peu habituée à la vie sauvage. Un simple loisir, qui plus est aussi funeste que la chasse, ne devrait pas primer sur la préservation de notre patrimoine naturel.

Protéger les activités plutôt que détruire une espèce animale

Les mustélidés peuvent être piégés uniquement à proximité de certaines activités, mais tirés en tout lieu. Le renard peut être tiré partout, mais uniquement près des élevages avicoles à partir du 31 mars. L’étourneau sansonnet peut être tiré uniquement près de certaines cultures, mais être piégé partout. Le geai des chênes peut être piégé dans les vergers et vignobles mais tiré partout, etc. Exceptée la pie bavarde qui ne peut être tuée qu’à proximité de certaines activités quel que soit le mode de destruction choisi, les espèces peuvent être détruites indépendamment des activités à protéger, même dans des lieux où aucun dégât n’a été causé, et même dans des lieux où aucun dégât n’est susceptible d’être causé. L’objectif est donc de détruire un spécimen de l’espèce parce qu’il appartient à cette espèce, et non de trouver une solution à un problème posé par la présence de cet individu. Il est temps de recentrer les réflexions sur les moyens techniques à développer pour protéger efficacement et dans la durée certaines activités, plutôt que de privilégier le recours au fusil, facile mais inutile et dénué de toute éthique.

Des méthodes alternatives obligatoires mais incontrôlables

Les oiseaux sont protégés par la directive « Oiseaux », la martre et le putois par la directive « Habitats ». À ce titre, leur destruction ne peut être autorisée qu’après recherche, étude et mise en œuvre infructueuse de méthodes alternatives qui permettraient de protéger les activités humaines au moins aussi efficacement que leur destruction. Pourtant, ce projet n’impose pas que la réalité de cette mise en œuvre soit constatée par une personne indépendante, laissant à chacun la responsabilité de respecter les dispositions européennes. Or la difficulté à initier ces alternatives et la facilité de recourir aux armes n’incitent pas les acteurs à préférer la méthode douce, pourtant plus efficace que la destruction.

Campagnols : une lutte naturelle reconnue mais non exploitée

Ce projet entérine l’interdiction de tuer des renards et des mustélidés dans les zones où sont mises en œuvre des luttes chimiques contre les campagnols, reconnaissant ainsi le rôle d’auxiliaires que peuvent jouer ces petits prédateurs. Cependant, la lutte chimique est toujours de rigueur, ce qui présente le problème de l’utilisation de substances nocives en pleine nature et favorise l’ingestion de poisons par les prédateurs de campagnols. En outre, lutte naturelle et lutte chimique coexistent alors que la lutte naturelle est bien plus efficace en amont des pics de pulluation, soit avant que la lutte chimique ne soit engagée.

Interdire l’utilisation des armes en pleine ville

La destruction à tir des mustélidés est interdite dans les zones urbanisées. Pour des questions de sécurité évidentes, cette interdiction devrait être étendue à toutes les espèces.

Le renard, une espèce classée partout en France

Le renard est classé dans 91 départements (contre 90 la saison précédente, contrairement à ce qu’écrit le ministère). Cette espèce autochtone peut donc être détruite par piégeage et déterrage sur la quasi-totalité du territoire français. Pourtant, cette espèce joue un rôle utile sur les populations de certains micro-mammifères et contre la propagation de maladies en éliminant cadavres et animaux malades.

Les dégâts causés aux poulaillers interviennent en général sur des installations vétustes qui ne sont pas correctement protégées, et ne justifient pas le classement du renard partout en France.

Le tort réel de cette espèce prédatrice et opportuniste est de s’attaquer un peu trop souvent au « gibier » des chasseurs, qui voient en elle une concurrente insupportable.

Vous pouvez exprimer votre opinion en vous inspirant de ces éléments, mais un point de vue personnalisé aura plus de poids que plusieurs avis reprenant le même modèle, au mot près. 

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Nous comptons sur votre mobilisation, merci d’avance pour votre participation !

L’équipe de l’ASPAS

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Aller pour loin pour protéger les animaux sauvages

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Politique

Le Saint-Hubert Club de France et ses conservateurs révolutionnaires

Le Saint-Hubert club de France, fondé en 1902, défraie la chronique chez les dirigeants des chasseurs par son positionnement élitiste et conservateur révolutionnaire digne des années 1920-1930. Le légitimisme pro-terroir et pro-notables trouve ici un concurrent vigoureux et très ambitieux, tourné vers la Russie et l’idéologie conquérante paneuropéenne.

L’Opinion est un quotidien de droite à la fois conservatrice et libérale, un peu comme le RPR de par le passé. Il a publié un article très intéressant : « Flirt d’extrême droite au plus vieux club de chasse de France ». Toute personne s’intéressant à la chasse doit le lire.

L’affaire concerne le Saint-Hubert club de France, la plus ancienne association de chasse en France, installée carrément dans la Maison de la chasse et de la nature à Paris où elle fait même des dîners. Pour le résumer sommairement, l’idée est la suivante : cette association assume entièrement la substance ultra-conservatrice et ultra-élitiste de la démarche de la chasse.

Or, cela va totalement à l’encontre de la démarche populiste-conservatrice de la direction des chasseurs. Et donc, le 10 avril 2019, le dîner caritatif de l’association au restaurant Chez Françoise, à côté de l’Assemblée nationale », a tourné à l’affrontement idéologique. On remarquera au passage que L’Opinion, en passant, nomme certaines personnes présentes :

« Parmi les convives qui lèvent leur verre, on aperçoit Jean-Frédéric Poisson, patron du Parti Chrétien-Démocrate ex-allié de Nicolas Dupont-Aignan ; le préfet Henri-Michel Comet, remercié dans le Rhône par Gérard Collomb, ou encore Patrick Gentil, industriel de la Sarthe passionné de chasse à l’ours dans l’Extrême-Orient russe. »

Willi Schraen, président de la Fédération Nationale des Chasseurs, est membre de l’association. Y était-il ? En tout cas, donc, Thierry Coste, conseiller chasse et ruralité d’Emmanuel Macron, et grand lobbyiste de la chasse, « venu à titre exceptionnel », a exigé que soit mis un terme au positionnement non directement populaire et légitimiste par rapport à l’État.

Cela s’est mal passé et le dîner a été fui par certains, alors que parmi les chants des convives restants, on a pu entendre, selon des témoins s’exprimant au quotidien L’Opinion:

« La Royale, hymne de l’Action française, ou le chant allemand des Fallschirmjäger, les parachutistes de la Wehrmacht »

L’article précise également que le dirigeant de l’association, Henri de Grossouvre, est un homme des réseaux russes et serbes, partisan d’une affirmation paneuropéenne par un axe Paris-Berlin-Moscou. On apprend également que le numéro deux de l’association a un profil correspondant à tout cela :

« Guillaume Beaumont organise des chasses au domaine du Naon, à Souesmes (Loir-et-Cher). Thierry Légier, ancien de l’Action française et proche de Jean-Marie Le Pen, en est un habitué. En décembre 2017, une battue a réuni Marion Maréchal, Jean-Frédéric Poisson et Louis-Alphonse de Bourbon, l’arrière-petit-fils de Franco. »

On a compris l’ambiance. La chasse, vecteur idéologique ultra-réactionnaire, a donc catalysé la formation d’un noyau dur idéologique rassemblant des gens de la haute société. On a le même schéma que dans l’Allemagne des années 1920 ou la France des années 1930, avec des milieux grands bourgeois qu’on peut désigner comme « conservateurs révolutionnaires ».

Ce noyau dur a pris la direction du Saint-Hubert club de France et va, on l’a compris, servir de levier pour interpeller la grande bourgeoisie dans son ensemble et la pousser dans la « solution » qu’est l’alliance de la droite conservatrice à la Marion Maréchal avec la droite populiste-démagogique de Marine Le Pen, pour « remettre de l’ordre ».

Ce n’est évidemment pas du goût des grands bourgeois légitimistes, préférant asseoir l’ancrage dans les institutions et n’ayant pas besoin d’une révolution conservatrice. C’est cela l’arrière-plan du conflit et la publication de l’article à ce sujet par L’Opinion est une torpille des seconds envoyés à destination des premiers.

Même si, du point de vue de la Gauche, les uns ne valent pas mieux que les autres, il serait totalement erroné de ne pas saisir leur contradiction relative et de ne pas saisir ce que cela signifie pour combattre tant l’un que l’autre, en cernant bien leur différence et surtout leur importance dans le processus de lutte contre la chasse.

L’opposition entre Willi Schraen le légitimiste et Henri de Grossouvre le conservateur révolutionnaire a un sens historique et on peut d’ailleurs être certain que les ultras-réactionnaires se renforceront toujours plus. Il faut bien saisir comment le terrain est mouvant et combien est importante la lutte pour gagner le plus de masses possibles contre les réactionnaires !

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Écologie

La Gauche doit saisir l’importance de l’offensive réactionnaire en faveur de la chasse

Le Sénat a adopté le 11 avril un amendement créant un délit d’entrave à la chasse, puni d’un an de prison et de 30 000 euros d’amende. Cela s’inscrit dans un contexte général faisant de la chasse une cause à défendre pour les réactionnaires, avec une collusion politique entre la Droite et la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron.

Cela ne fait aucun doute, il s’agit d’un amendement directement destiné à enrayer le mouvement démocratique et populaire d’opposition à la chasse à courre en France. Le succès et le développement du collectif AVA est tel que les forces réactionnaires s’organisent, pour tenter de maintenir l’ordre existant dans les campagnes.

La fin de la saison de chasse à courre le mois dernier a ainsi été marquée, en plus des rassemblements d’AVA, par d’importants contre-rassemblements. Cela s’inscrit dans une dynamique générale de la Droite traditionnelle, qui fait de la défense de la chasse un étendard du conservatisme.

L’opposition à la chasse à courre est vécue comme une grande menace par des gens qui pensent que les valeurs écologiques et en faveur des animaux sont une agression à leur encontre. Il faut lire ici avec attention les discours de l’Association de défense de la ruralité et de ses traditions, qui organisait les rassemblements contre AVA.

> Lire également : Le front réactionnaire dans les campagnes pour défendre la chasse à courre

Il y a là une expression politico-culturelle très aboutie, avec des arguments rodés, puisant dans la tradition réactionnaire française du XXe siècle.

Cette Droite traditionnelle, conservatrice, est aussi très présente politiquement, notamment au Sénat qui est dominé par une majorité Les Républicains (LR). On a ainsi vu le sénateur de l’Oise Jérôme Bascher (LR) défendre l’amendement en reprenant tels quels les mensonges des partisans de la vénerie. Il n’a pas hésité à qualifier les anti-chasse à courre de « terroristes », avec des méthodes ressemblant aux « black blocs ». Le sénateur du Loiret Jean-Noël Cardoux (LR) a fait de même, affirmant de manière mensongère qu’il y avait des attaques à l’intégrité physique des personnes et des animaux.

Cela est bien sûr grotesque puisqu’en deux ans d’existence, « pas une seule entrave à la chasse n’a été constatée par les forces de l’ordre », comme l’a rappelé AVA dans un communiqué.

Cela montre une terrible crispation de la part de notables et de leur représentants politiques, qui ne supportent pas que la population mette le nez dans leurs affaires, qu’un mouvement démocratique ose dénoncer leurs activités moyenâgeuses.

Il faut bien comprendre aussi que l’amendement créant un délit d’entrave à la chasse n’est qu’une partie d’une offensive plus générale de la Droite en faveur de la chasse. Le Sénat a en effet largement modifié le projet de loi organisant la fusion l’année prochaine entre l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) et l’Agence Française de la Biodiversité.

La sénatrice socialiste de l’Oise, Laurence Rossignol, a expliqué que :

« Cet amendement a été voté uniquement par la droite du Sénat. Comme les autres amendements ajoutés, il accroît encore la complaisance de la loi à l’égard de toutes les chasses »

Le nom de l’organisme nouvellement créé a ainsi été modifié par les sénateurs pour y ajouter le mot « chasse », devenant l’Office français de la biodiversité et de la chasse.

Cette fusion relevait à l’origine d’une sorte de compromis entre les chasseurs et ce qui est nommé la défense de la biodiversité, compromis organisé par le ministre de la Transition écologique François de Rugy.

Les différentes associations environnementalistes qui soutenaient ce projet se sont offusquées des changements opérés par le Sénat, considérant « le futur Office français de la biodiversité menacé par les lobbies de la chasse ».

Dans un communiqué signé par une quarantaine d’associations vendredi 19 avril, il est dénoncé le fait que les sénateurs « ont complètement dénaturé le projet de loi » et que « le nombre de cadeaux indécents abandonnés au monde de la chasse, notamment fiscaux, marqueraient un recul historique de la protection de la nature en France et hypothéquerait les chances de succès du futur établissement public. »

Le texte amendé par le Sénat prévoit en effet un nombre important de mesures en faveur de la chasse, qui sont détaillées et dénoncées dans le communiqué. Ces mesures sont également présentées en détail dans un article écologiste qui dénonce une « sacralisation de la barbarie ».

Selon toute vraisemblance, le texte va être définitivement adopté dans la semaine après sa validation par une commission mixte paritaire de députés et de sénateurs. Il semble peu probable que l’Assemblée nationale, dominée par la majorité présidentielle, veuillent rediscuter la loi, tant on a compris depuis plusieurs mois à quel point Emmanuel Macron soutient le dispositif réactionnaire visant à défendre la chasse en général et la chasse à courre en particulier.

Rappelons ici que le projet d’Office de la biodiversité avait initialement été porté par Nicolas Hulot, qui a finalement démissionné du ministère en dénonçant le « lobby » des chasseurs. Quelques mois plus tard, on retrouvait quatre membres du gouvernement au congrès de la Fédération nationale de la chasse : le ministre de la Transition écologique François de Rugy, le ministre de l’agriculture Didier Guillaume, le ministre des Collectivités locales Sébastien Lecornu et la secrétaire d’État à la Transition écologique Emmanuelle Wargon.

Le président de la fédération des chasseurs Willy Schraen y avait alors expliqué que « le président de la République, Emmanuel Macron, a fait plus pour la chasse française qu’aucun de ses prédécesseurs. »

> Lire également : notre dossier sur la chasse à courre

Il est important pour la Gauche de saisir le sens de cette offensive générale en faveurs de la chasse et des chasseurs. Il ne faut pas laisser faire, laisser se développer un front des conservatismes en France, avec la question de la chasse comme moyen mobilisateur. Le risque serait énorme ensuite de se faire broyer pour toute personne défendant l’écologie et luttant contre les conservatismes dans les campagnes.

La création du délit d’entrave à la chasse est inacceptable pour la Gauche, tant il consiste en l’annihilation par la peur de toute contestation démocratique et populaire envers les réactionnaires.