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Deux ans de pandémie, deux ans de noyade

Une histoire sans fin.

Cela fait presque deux ans que la pandémie de covid-19 a été déclaré, et l’humanité en est quasiment au même point dans la crise sanitaire. Les variants se succèdent et rendent le coronavirus toujours plus contagieux, mais à chaque fois il n’est fait que constater, presque passivement, son avancée.

Certes, la vaccination de masse dans la plupart des pays riches ou disposants de moyens suffisants, change la donne. Par exemple en France, le nombre d’infections quotidiennes recensées ont explosées, au-delà des records de la première vague, mais le système hospitalier est (pour l’instant) bien moins sous tensions, en raison de l’immunité conférée par les vaccins.

Les non-vaccinés sont immensément plus touchés par la maladie, ainsi que les personnes qui étaient déjà fragiles à la base. Pourtant, pourtant, pourtant, voilà qu’il faut encore et toujours de nouvelles mesures collectives de restrictions, comme celles annoncées par le gouvernement français lundi 27 décembre 2021.

Alors cela ne va pas très loin certes, l’État n’est pas en mesure d’imposer un nouveau confinement ni de faire tomber un rideau de fer sanitaire sur les frontières. Mais tout de même : télétravail obligatoire un jour sur deux, jauges de spectateurs, interdiction de manger dans le train ou les salles de sport, masque à l’extérieur pour les lieux fréquentés, fermeture des lieux de danse et de concerts debout, annulation des cérémonies de vœux 2022, etc.

En fait, la nouvelle crainte n’est pas tant sanitaire au sens strict, qu’une paralysie de la société, avec une sorte de confinement de fait. En effet, la raison sanitaire fait qu’il faut forcément isoler les cas contacts de la maladie, pour casser les chaînes de transmission. C’est une nécessité absolue, pour ne pas se retrouver avec un pays entièrement malade et pied à terre. Mais cela se retourne aussi en son contraire : qui dit beaucoup de contamination et surtout beaucoup de tests allant avec, dit beaucoup de cas contacts donc beaucoup d’isolements.

Ainsi, c’est la nouvelle menace : que le pays se retrouve frappé par une vague de cas contacts. Cela, d’ailleurs, a déjà été le cas avec les écoles. La politique initiale visant à isoler les élèves ayant été en contact avec la maladie (un cas = une fermeture de classe) a dû être assouplie. Une immense vague d’enfants devant être isolés s’est produite, puis leurs parents se sont absentés du travail dans la foulée pour les garder ! Intenable.

Donc il a été lâché du lest du côté des enfants, et cela a, entre autres, contribué à la circulation du variant Delta puis bientôt du variant Omicron avec la rentrée (quoi qu’il circulait déjà avant les vacances de Noël). Et la boucle est bouclée : les parents se retrouvent eux-mêmes cas contacts (ou contaminés) et doivent s’isoler, à mesure que la progression de la maladie s’intensifie. La menace sur la stabilité économique est donc immense.

Cela est particulièrement flagrant dans le secteur aérien où les règles pour le nombre de personnels devant être présent sont strictes. Ainsi dans le monde, pas moins de 8 000 vols ont été annulés le week-end de Noël, principalement aux États-Unis et en Chine, ou encore en Indonésie où les deux compagnies Lion Air et Batik Air ont annulé respectivement 23 % et 28 % de leurs plans de vol. Mais on sait à quel point tout cela va très vite et la menace plane aussi sur la France.

C’est pour cela que le gouvernement français va devoir lâcher du lest sur cette question. Pour éviter une «paralysie» et la «désorganisation» du pays , il est concrètement envisagé d’ici à la fin de semaine de réduire les durées d’isolement (qui peuvent aller dans certains cas pour l’instant jusqu’à 17 jours), avec comme justification le fait de «faire peser une contrainte moindre sur les personnes vaccinées».

Sauf que, évidement, cela peut très vite se retourner en son contraire et contribuer à accélérer la circulation de la maladie. Car moins d’isolement permet plus de circulation du virus, et donc plus de cas, et donc au final des isolement de personnes positives.

L’humanité est donc dans un sale pétrin, n’ayant toujours pas revu son rapport à la nature ni changer sa perspective de civilisation. La planète entière s’attache fermement au 24h sur 24 du capitalisme, et les individus à la consommation de leur propre vie. Hors de question pour la plupart des gens de couper à leur « 1er de l’an », malgré la virulence gigantesque du variant Omicron.

Cela fait donc deux ans que l’humanité court droit dans le mur sur le plan sanitaire, et bien que des mesures collectives se soient imposées à elle depuis ce temps, le basculement n’a pas eu lieu. Personne ne songe, ni même n’envisage ne serait-ce que de changer de braquet. Alors que, pour rester dans la métaphore cycliste, ce n’est même pas de braquet qu’il faudrait changer, c’est carrément de roue, voire de vélo !

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Société

Un exemple du caractère collective de la pandémie : les mesures autrichiennes

Le collectivisme s’impose coûte que coûte historiquement.

L’Autriche avait déjà décidé de confiner les non-vaccinés. Désormais, il y aura une période confinement pour tout le monde, puis elle ne concernera que les non-vaccinés, qui d’ici févier auront obligation de se vacciner. C’est une mesure forte, d’ampleur collective, quelque chose que le capitalisme voulait éviter coûte que coûte afin de maintenir le libéralisme dans les mœurs. Mais c’est l’échec, la pandémie force au collectivisme.

Que le Tadjikistan et le Turkménistan obligent à la vaccination, cela n’a que peu d’incidence idéologique. Ce sont des pays au régime conservateur autoritaire, des pays dépendants économiquement, et loin des pays capitalistes. Mais qu’un pays capitaliste membre de l’Union européenne prenne une telle mesure « autoritaire », voilà qui ébranle les fondements du libéralisme de manière profonde.

Rappelons ici que des figures « autoritaires » comme Marine Le Pen et Eric Zemmour ne sont pas pour la vaccination obligatoire. L’extrême-Droite a toujours prôné l’individualisme, l’individu « acteur », même dans le cadre du nationalisme, du militarisme et de la guerre. Ils n’ont jamais prôné de valeurs de dimension collective, justement par refus du collectivisme. Ni l’Allemagne hitlérienne ni l’Italie fasciste n’ont été « totalitaires » – les seuls « totalitaires », c’est la Gauche historique, et c’est bien.

On le voit très bien aujourd’hui. Si l’humanité avait été unifiée mondialement et capable d’agir collectivement, alors elle aurait affronté la pandémie avec efficacité. Au lieu de cela, cela a été le chacun pour soi. Cela a été le problème en Autriche d’ailleurs, car si initialement le pays a largement évité les vagues de COVID-19, la décentralisation du pays et le refus d’une large partie de la population à se faire vacciner a fait pencher la balance du mauvais côté.

Remarquons ici l’idiotie capitaliste : contents de fournir des vaccins empêchant les crises graves, ils ont oublié que les vaccinés pouvaient être porteurs de la maladie et la diffuser. Tant qu’une large partie de la population n’est pas vaccinée, le risque reste présent, avec notamment en plus ceux chez qui les vaccins font moins d’effet.

En Autriche, c’est bien entendu l’extrême-Droite qui lutte depuis le départ contre la vaccination et le pass sanitaire. Comme d’ailleurs partout dans le monde… à part en France, où l’ensemble de l’ultra-gauche (anarchistes, trotskistes, etc.) s’y est opposée aussi, ce qui en dit long sur sa nature. Il ne faut pas s’étonner d’avoir des Eric Zemmour et des Marine Le Pen qui ont du succès quand on voit que des idiots « ultra-révolutionnaires » soutiennent les gilets jaunes et s’opposent au pass sanitaire.

De toutes façons, que vont faire ces gens quand le vaccin sera obligatoire, qu’il faudra le renouveler tous les neuf mois ? Rien, parce qu’ils brassent du vent. Et ils le font dans un pays qui n’en a rien à faire d’eux, d’ailleurs, comme il n’en a rien à faire de rien. C’est que la France est un pays de petits-bourgeois et on voit mal d’ailleurs comment elle ferait face à une nouvelle vague de COVID-19. Les gens sont las, ils ont une seule envie : qu’on les laisse tranquille dans leur petite vie. Mais la pandémie est là, car le capitalisme bouleverse les équilibres planétaires. Qu’elle le veuille ou non, l’humanité – et les Français y compris ! – devront remettre en cause leur mode de vie.

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Deux analyses de fond sérieuses contre le coronablues à gauche

Il y a encore à gauche des gens qui réfléchissent.

Le mouvement anti-pass sanitaire est en train de démolir profondément toute la gauche « activiste » ou tout au moins de profondément la disqualifier. Comment celle-ci peut-elle s’être imaginée qu’il suffirait de suivre les gilets jaunes hier et les anti-passs sanitaire aujourd’hui pour être dans le courant de l’Histoire?

Il est vrai cependant qu’elle n’a rien imaginé du tout. Elle se survit à elle-même et pioche de partout : dans le style syndicaliste révolutionnaire bière et merguez de la CGT, dans le mode véhément des rassemblements des ultras du football (banderoles, fumigènes et slogans martiaux), dans le misérabilisme de la charité chrétienne (avec les maraudes et la fiction d’une pauvreté massive), dans des marques fétiches pour les jeunes « militants » (Northface, Lyle & Scott, Fred Perry, Stone Island).

Il y a, fort heureusement, tout de même une certaine conscience de tout cela. C’est un « corona blues », comme il est constaté ici.

Une démarche marxiste ferme est d’autant plus nécessaire que la méfiance envers le discours officiel engendre actuellement l’émergence de nombreuses « explications alternatives » fallacieuses et fantaisistes des événements.

Des théories « complotistes » plus fantaisistes les unes que les autres voient le jour et sont partagées par des millions d’adeptes : la pandémie et aujourd’hui la vaccination massive seraient une machination des Chinois pour assurer leur suprématie, un complot de la bourgeoisie mondiale pour préparer la guerre ou restructurer l’économie mondiale, une prise de pouvoir par une internationale secrète de virologues ou encore une conspiration mondiale nébuleuse des élites (sous la direction de Soros ou Gates), …

Cette ambiance générale provoque même une désorientation du milieu politique, un véritable « Corona blues ».

Cette situation provient d’un très intéressant et très long document intitulé Rapport sur la pandémie et le développement de la décomposition. C’est le document le plus intéressant du moment avec un autre très intéressant et très long document, De la première à la seconde crise générale du capitalisme (à la base un article de la revue en pdf Crise).

Le premier est publié par le Courant Communiste International, un mouvement « communiste des conseils » se revendiquant de ce qu’on appelle historiquement l’ultra-gauche (ici dans ses variantes allemande et italienne). Le second par les maoïstes. Dans les deux cas cela relève de la Gauche programmatique.

Il y a plus de trente ans, chaque organisation de gauche et d’extrême-gauche auraient fait pareillement et produit une longue évaluation de la situation. C’était la norme, parce qu’il en allait de nombreuses choses : la crédibilité, l’analyse ininterrompue des événements, la nécessité de donner des orientations.

Le fait qu’il n’y ait plus rien de tout cela souligne comment tout un patrimoine intellectuel et pratique a été perdu. Il faut dire pratique également, car comment militer ou agir sans orientation? Mais aujourd’hui les « militants » ont repris l’un des principes fondamentaux du capitalisme, à savoir opposer la théorie et la pratique, la raison et l’action.

Les raisons pour cela sont nombreuses : l’inféodation aux réseaux sociaux et à leur immédiateté (avec le marquant et le spectaculaire à tout prix), le triomphe de l’idéologie syndicaliste anti-politique, le confusionnisme à la française appelé anarchisme…

Ces deux documents sont à ce titre des choses importantes, car servant à élever le niveau de conscience. Ils se placent comme pôles de référence – à tort ou à raison -, comme sources d’inspiration, et à ce titre ils relèvent de ce qu’a toujours fait la Gauche historiquement.

Est-ce que cela suffira contre le coronablues à gauche? De toutes façons, c’est inévitable, si ce n’est aujourd’hui, alors demain. Toute devient bien trop compliqué pour les réponses simplistes. Et ceux à gauche qui ne voudront pas faire d’efforts, on sait malheureusement déjà où ils vont terminer, s’ils n’y sont pas déjà objectivement : à l’extrême-Droite.

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Les deux documents contre le coronablues pour sortir de la crise

Quelle est la nature de la crise actuelle?

Il y a lieu de se tourner vers les deux documents anti-coronablues :

Il y a d’autant plus intérêt à le faire que leurs mises en perspective se répondent l’une à l’autre et que la réflexion avance d’autant plus facilement. Le premier document dit en effet que la crise actuelle est l’expression aggravée d’une décomposition déjà entamée et lisible depuis trente ans.

Le second document, à l’inverse, explique que ces trente dernières années ont été marquées par un saut qualitatif. Autrement dit le premier document dit que la crise vient d’un capitalisme au bout de sa vie, en « décomposition », alors que le second document expose la crise comme l’expression d’un capitalisme en expansion accélérée et venant seulement de rentrer dans le mur.

C’est, comme on le voit, très différent. Voici un extrait exposant le point de vue du premier document.

Cette immense catastrophe que constitue la pandémie n’est pas le produit de la fatalité ni de l’insuffisance des connaissances scientifiques ou des outils sanitaires (comme cela a pu être le cas dans des modes de production antérieurs) ; elle n’arrive pas non plus comme un coup de tonnerre dans un ciel serein ni ne constitue une parenthèse passagère.

Elle exprime l’impuissance fondamentale du mode de production capitaliste déclinant, qui va au-delà de l’incurie de tel ou tel gouvernement mais qui est au contraire révélatrice du blocage et du pourrissement sur pied de la société bourgeoise.

Et surtout, elle révèle l’ampleur de cette phase de décomposition qui s’approfondit depuis 30 ans (…).

Le pourrissement du capitalisme s’est étendu et approfondi à travers des phénomènes qui ont progressivement affecté de plus en plus d’aspects de la société et qui constituent les ingrédients qui ont provoqué le caractère explosif de la crise planétaire du Covid-19.

Certes, pendant ces 30 ans, la progression des phénomènes a été discontinue, mais elle s’est déroulée sur différents plans (crise écologique, chacun pour soi impérialiste, fragmentation d’États, terrorisme, émeutes sociales, perte de contrôle de l’appareil politique, pourrissement idéologique), minant de plus en plus les tentatives du capitalisme d’État de contrer son avancée et de maintenir un certain cadre partagé (…).

Ce rapport [=l’article] a montré que la pandémie n’ouvre pas une période nouvelle mais qu’elle est d’abord un révélateur du niveau de pourrissement atteint durant les 30 années de phase de décomposition, un niveau souvent sous-estimé jusqu’ici.

En même temps, la crise pandémique annonce aussi une accélération sensible de divers effets de la décomposition dans la période à venir (…).

La crise du Covid-19 engendre donc une situation encore plus imprédictible et confuse. Les tensions sur les différents plans (sanitaire, socio-économique, militaire, politique, idéologique) généreront des secousses sociales majeures, des révoltes populaires massives, des émeutes destructrices, des campagnes idéologiques intenses [de la part du capitalisme], comme celle autour de l’écologie.

Ainsi, pour le premier document, la crise sanitaire est un symptôme. Il y a un défi et le capitalisme est débordé. S’il l’est, c’est parce qu’il est à bout de souffle. C’est un événement s’ajoutant à des soubresauts profonds, comme a pu l’être l’attentat du 11 septembre 2001, l’élection du « vandale » Donald Trump, etc.

Ce n’est pas une période nouvelle, mais une catastrophe de grande ampleur renforçant la « décomposition ».

Voici un extrait exposant le point de vue du second document.

Le capitalisme a su laisser du temps libre pour la consommation tout en obtenant une élévation insensée de la productivité, au prix de la déformation des personnalités, de l’utilisation maximisée de leur potentiel nerveux et psychique.

L’un des aspects essentiels de cette aliénation se lit particulièrement dans la passivité et l’incompréhension des masses de la nature de ce que propose le capitalisme : des produits moches, de mauvaise qualité, cela pour les aliments comme pour les meubles, avec une capacité à accepter et vouloir ce qui est jetable, changeable.

L’incohérence se lit particulièrement dans le rapport aux animaux, alors que l’utilisation de ceux-ci a pris des proportions dantesques (…).

En fait, pour les gens vivant dans les pays capitalistes, il n’y a pas d’autre horizon que les cycles de la production et de la consommation capitalistes, qui sont par ailleurs très nombreux, puisque le capitalisme a multiplié les modes, les marchés, les possibilités de se « différencier », d’occuper son temps.

Et c’est pour cela, notamment, que la cassure imposée par la pandémie marque la seconde crise générale du capitalisme. Le rythme du capitalisme a été cassé, son cours normal a été stoppé et modifié (…).

[citation d’un document du PCF(mlm) de janvier 2020, soit juste avant la pandémie:] « Les années 2000 ont été marquées par d’immenses modifications technologiques généralisées – depuis les téléphones portables jusqu’à l’informatisation et internet – permettant au capitalisme d’affiner ses initiatives, de procéder à des modernisations, de relancer de nouvelles consommations, certains secteurs l’emportant sur d’autres.

Les années 2010 ont été le prolongement des années 2000, avec à la fois une consommation de masse encore plus élargie et, en même temps, un gouffre séparant une haute bourgeoisie aux mœurs toujours plus oligarchiques, décadentes, et les larges masses.

Pour nous, la période 1989-2019 n’a été qu’une parenthèse et c’est justement parce que telle a été sa nature qu’il y a eu un développement significatif des idéologies post-modernes, à l’initiative d’intellectuels identitaires produits par l’impérialisme (fondamentalisme islamiste, théorie du genre et LGBT, idéologie de la décroissance, etc.).

Les années 2010 ont comme aspect principal précisément d’aboutir à un retour aux années 1980, ou aux années 1930, ou aux années 1910, c’est-à-dire à une période où la bataille pour le repartage du monde est engagée, où le capitalisme s’enlise et n’est plus capable de satisfaire à ses propres exigences d’élargissement du profit. »

Le second document fait de la crise sanitaire une crise de croissance. Le capitalisme a connu une formidable expansion, la preuve les gens des pays capitalistes l’ont tous (ou presque) accepté ces trente dernières années. Mais l’apport de l’intégration des pays de l’Est et de la Chine comme usine du monde a formé un élan d’expansion destructeur ne pouvant pas durer éternellement.

La crise sanitaire est l’expression cette limite, par le heurt entre le capitalisme conquérant, bouleversant la planète comme Biosphère, et la vie elle-même.

On peut résumer comme suit, même si c’est caricaturer le propos :

– pour le premier document, la crise est une preuve de plus que le capitalisme a perdu ;

– pour le second document, la crise est la preuve concrète que le capitalisme a gagné.

Naturellement, cela sous-tend deux difficultés. Les auteurs du premier document doivent en effet prouver que la décomposition a bien lieu depuis trente ans, et de plus trente ans de décomposition, c’est long… comment expliquer que le capitalisme tienne encore?

Les auteurs du second document disent qu’il y a une « seconde crise générale du capitalisme » qui s’est ouverte en 2020. Il va falloir que les faits donnent raison à cette analyse des événements comme « cataclysmique » et cela on le saura assez rapidement.

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Le pass sanitaire européen, une avancée vers la socialisation de la société

Toute mesure collective implique la collectivité.

C’est une mesure dont les conséquences sont énormes, et même gigantesques. Elle exprime toute une formidable contradiction entre un capitalisme qui atomise les individus et une pandémie qui exige un décision collective à l’échelle de la société elle-même.

Le principe est simple : un pass sanitaire européen a été instauré dans pays de l’Union européenne, ainsi que la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Il indique si on est vacciné, ou guéri, ou récemment testé. Il se fonde sur un QR code lisible dans tous les pays concernés. Il s’ajoute au document d’identité afin de pouvoir franchir les frontières, au premier juillet.

Or, les libéraux hurlent, avec justesse, que c’est là du socialisme. C’est indubitablement une réduction des droits individuels et la primauté de l’intérêt collectif sur les droits personnels. S’il est présenté comme « gratuit et non-obligatoire », en pratique sa gratuité implique qu’il soit fournit par la société et que la société le rende obligatoire par la force des choses.

Impossible de prouver qu’on est vacciné en France à des policiers aux frontières slovaques sourcilleux peu désireux de vérifier que le document soit un original et que ce qu’il dit en français et en anglais soit vrai. Il faudra bien s’y plier. D’ailleurs, en Belgique les tests PCR vont devenir payants pour qui n’est pas vacciné ou n’a pas fait la demande de vaccin. Les administrations des États sont obligés de rationaliser la lutte pour la pandémie et, malgré elles, de faire avancer la cause du collectivisme.

Mais ce n’est pas tout. On sait qu’en France les cafés et les restaurants doivent, légalement, demander les coordonnées personnelles des clients. Cela n’est évidemment pas fait. Le modèle administratif est toutefois que cela soit fait, de manière systématique. On retrouve ici encore et toujours l’Autriche comme laboratoire. Pour accéder dans ce pays aux cafés, restaurants, et même aux commerces, il faut montrer patte blanche : un QR code doit prouver qu’on est vacciné, guéri ou récemment testé. Et c’est naturellement vérifié à l’entrée… avec même le droit de demander la carte d’identité !

Inconcevable en France dans l’état actuel des choses, mais si la pandémie se prolonge, si elle s’installe, ce sera obligatoire. Cela deviendra une norme de par la situation, et cela peut même être une norme pour des années, une décennie, plusieurs décennies, etc. L’humanité joue aux apprentis-sorciers en massacrant la Nature, le retour de bâton est inévitable.

Or, quand on est de gauche, on sait qu’il fait une culture pour qu’une norme s’impose. Cela signifie que les gens devront changer de culture. On peut prendre ici un exemple très simple. L’État français a pris en compte le 20 avril le principe du pass sanitaire européen. Comme il est amené à réaliser cela administrativement, mais n’a pas l’esprit pour cela, pas la culture, que s’est-il passé ? Eh bien l’Etat a oublié qu’il y avait deux millions de personnes qui avaient eu le COVID-19 avant le 20 avril.

Résultat, le pass sanitaire européen établi en France ne permet pas de valider le fait d’avoir été guéri avant le 20 avril ! Si on multiplie ces situations à grande échelle, on obtient la nécessité de remplacer le vieil État bureaucratique sclérosé par le capitalisme par un État démocratique porté par le peuple.

Et, d’ailleurs, les vaccinations… n’ont une durée de validité que de neuf mois. Il faudra prendre cela en compte, jongler entre les anciennes et les nouvelles vaccinations, les variants… La situation exige le collectivisme. Et pour des décisions collectives, il faut des gens à la hauteur du collectivisme.

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Déconfinement partiel du 19 mai 2021: l’idéologie bourgeoise parisienne aux commandes

La réouverture partielle des terrasses des cafés a été prétexte à un matraquage pro-aliénation.

Les cafés et leurs terrasses sont un aspect essentiel de la vie culturelle des Français ; il y a une dimension paisible et un regard sur les gens qui passent en même temps, c’est une attitude très française que de porter un regard ingénieux sur ce qui se passe, en observateur.

Après, il ne faut pas se leurrer, ces cafés sont l’expression du fait que les logements étant trop exigus et peu conviviaux, il fallait un endroit pour pouvoir se retrouver. De plus, les cafetiers sont devenus des petits commerçants tout à fait éloignés de leur culture initiale, où le tenant du lieu se devait d’être un équivalent du gentil organisateur au Club Méditerranée.

Et c’est ainsi désormais surtout un lieu de superficialité où on cherche à faire voir autant qu’on regarde, où on tient des propos sans intérêts corroborés par des propos du même genre, bref c’est un lieu de fausse socialisation caractéristique d’un capitalisme touchant tous les domaines de la vie.

Et le déconfinement partiel du 19 mai ayant impliqué un couvre-feu plus tardif (21h au lieu de 19h), l’ouverture relative des commerces et de certains lieux culturels, et la réouverture des terrasses, on eu droit à une campagne acharnée en faveur d’une vie normale retrouvée, d’un style de vie reprenant ses droits, naturellement principalement à Paris.

Paris, forcément, parce que c’est à Paris qu’on trouve une grande présence des cafés et des porte-feuilles allant avec, et du style allant avec. Emmanuel Macron a tout à fait compris l’importance de cette idéologie de la légèreté, de « Paris est une fête » et autre fausse joie bourgeoise urbaine.

Tout le Paris bourgeois en une photographie

Ce matraquage des médias ou de l’Elysée montre bien une cassure fondamentale entre une bourgeoisie ayant un style de vie propre et le reste de la population qui ne vit pas du tout au même rythme, ni avec la même approche. Et il souligne également la tentative ininterrompue de l’idéologie dominante de présenter le style de vie bourgeois parisien comme raffiné, abouti, culturellement élevé, représentatif de la civilisation française, etc.

L’idéologie bourgeoise parisienne a donc été aux commandes du déconfinement partiel, pour rappeler les « fondamentaux »… qui ne parlent pas du tout à la grande majorité des gens en France, tout en leur parlant. C’est à cela qu’on reconnaît la lutte des classes, dans la réappropriation de ce qui est un patrimoine, pour le réajuster à ce qu’il devrait être.

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Mineurs vaccinés, un président fantomatique, un libéralisme sanitaire généralisé…

La crise du COVID-19 est un crash-test et la France plonge dans l’échec après s’être enlisée.

Il y a en France de nombreux mineurs qui sont vaccinés. C’est normalement impossible, mais en France tout est possible, justement. Le libéralisme a triomphé dans les mentalités et l’esprit de corruption prédomine tendanciellement partout. Personne ne se sent responsable de rien.

D’ailleurs, non seulement il y a des doses de vaccins qui sont jetées, ce qui est une honte mais parfois il y a même des gens arrivant « comme par hasard » avant que ces doses soient jetés, et ils sont vaccinés. On devine qu’il s’agit évidemment souvent de magouilles bien plus que de gens tentant leur chance. L’administration n’est même pas capable de faire comme dans d’autres pays et d’avoir des gens bien précis à appeler pour se faire vacciner en cas de doses restantes.

Dans un État de droit, comme on sait forcément qui est vacciné, on devrait retrouver aisément ces mineurs. Une simple recherche informatique de la part des organismes sanitaires concernés permettrait très facilement de retrouver les médecins et les parents coupables. Les médecins responsables d’un tel acte, surtout, alors qu’on ne connaît pas les effets secondaires sur les mineurs, devraient être réprimés.

Mais en France l’État n’est même plus celui d’un droit bourgeois, c’est celui d’un droit post-bourgeois, où les choses tiennent comme elles peuvent, par la force de l’habitude capitaliste. Quand on voit le rassemblement impuni à Lyon le 30 mars…

Lyon, le 30 mars 2021

On a pu d’ailleurs voir que dans allocution du 31 mars 2021, le président Emmanuel Macron a été d’une faiblesse inouïe. Il n’a pas été capable d’être ferme, il n’a pas été capable d’aller à contre-courant de l’opinion publique partisane d’une absence de vraies mesures.

D’ailleurs, lui-même est finalement content de faire tourner le capitalisme autant que possible, et tant pis pour les morts. Il fait comme si les choses sont allées en s’améliorant, comme si ne pas confiner plus tôt s’est avéré une bonne chose pour continuer à vivre… Et comme les Français ne veulent pas voir les choses en face de toutes façons, Emmanuel Macron a pu faire son satisfecit.

Les mesures prises sont d’ailleurs le minimum possible vue la situation : un couvre-feu à 19 heures partout en France métropolitaine (qui n’est pas vraiment respecté), un appel à un télétravail systématique (qui ne concerne qu’une minorité de gens), une fermeture de certains commerces (qui arrive trop tardivement), pas de déplacements inter-régionaux après le 5 avril sauf motif impérieux (ce qu’on ne peut pas vérifier), pas de déplacement en journée au-delà de 10 kilomètres du domicile sauf motif impérieux (ce qu’on ne peut pas vérifier non plus).

Emmanuel Macron a de toutes façons dit qu’il faisait confiance aux Français, ce qui implique de jouer les Ponce Pilate. Pour parer aux extrêmes, il y a le passage à 10 000 lit en réanimation (contre 7600 en ce moment, et 5 000 en janvier), et il y a le grand espoir d’une vaccination de masse. Cela passera et cela cassera, mais surtout cela passera, tel est le raisonnement cynique.

Et c’est conforme à une masse de Français passifs et poseurs, apolitiques et anti-politiques, individualistes et régressifs, attendant que cela passe pour que tout retourne comme avant, dans un cocooning capitaliste coupé de la réalité du monde et de ses exigences. C’est une faillite historique… Qui montre la maturité de la situation historique, mais aussi sa gravité.

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Hôpitaux parisiens: «Nous n’avons jamais connu une telle situation»

La situation sanitaire en raison de la pandémie de Covid-19 est grave, très grave, et les médecins notamment réanimateurs et urgentistes qui sont chargés de la gestion de crise pour les 39 hôpitaux publiques parisiens ne mâchent pas leurs mots pour alerter de la situation. Ils vont bientôt être contraint de faire un tri entre les patients, alors que cela fait déjà plusieurs semaines que des soins sont déprogrammés.

Voici leur tribune, initialement publiée dans le Journal du Dimanche du 28 mars 2021 :

« L’épidémie de Covid-19 est de nouveau en progression constante dans toutes les Régions, et l’Île-de-France se retrouve malheureusement parmi les Régions en première ligne. Dans les quinze prochains jours, les contaminations ayant déjà eu lieu, nous avons une quasi-certitude sur le nombre de lits de soins critiques qui seront nécessaires et nous savons d’ores et déjà que nos capacités de prise en charge seront dépassées au terme de cette période. Il est trop tôt pour que la campagne de vaccination puisse améliorer significativement l’évolution de l’épidémie pendant cette période critique. Nous rappelons, s’il en était besoin, que la vaccination reste l’arme essentielle à moyen et long termes. Tous les indicateurs concordent pour affirmer que les mesures actuelles sont et seront insuffisantes pour inverser rapidement la courbe alarmante des contaminations.

Dans un but d’information et d’alerte légitime de nos concitoyens, de nos futurs patients et de leurs familles, nous souhaitons expliquer de manière transparente la situation à laquelle nous allons devoir faire face et comment nous allons l’affronter. Dans cette situation de médecine de catastrophe où il y aura une discordance flagrante entre les besoins et les ressources disponibles, nous serons contraints de faire un tri des patients afin de sauver le plus de vies possible. Ce tri concernera tous les patients, Covid et non Covid, en particulier pour l’accès des patients adultes aux soins critiques.

Nous n’avons jamais connu une telle situation, même pendant les pires attentats subis ces dernières années. Avant d’en arriver à cette période douloureuse mais proche, nous mettrons tout en œuvre pour en retarder l’échéance en utilisant toutes les ressources humaines et matérielles disponibles, en procédant à des évacuations sanitaires au maximum des possibilités même si celles-ci se réduisent de jour en jour du fait même de la progression de l’épidémie dans toutes les autres Régions. Nous utiliserons toutes les solutions innovantes qui pourraient permettre de limiter l’évolution vers des formes graves et de réduire la durée des séjours en réanimation. Ce tri se fera avec l’objectif permanent de garantir la disponibilité des ressources en soins critiques de manière collective, équitable, et homogène sur l’ensemble de notre territoire.

Le tri des patients a déjà commencé puisque des déprogrammations médicales et chirurgicales importantes nous ont déjà été imposées et que nous savons pertinemment que celles-ci sont associées à des pertes de chances et des non-accès aux soins pour certains patients. Ces déprogrammations vont devoir s’intensifier dans les jours qui viennent, n’épargnant bientôt plus que les urgences vitales. Depuis plusieurs jours, nous sommes déjà contraints de peser soigneusement les indications de certaines techniques de recours exceptionnel comme l’assistance circulatoire.

Nous, médecins impliqués dans la prise en charge des victimes graves de la pandémie, affirmons que nous serons présents auprès de tous les patients et de leurs familles pour les prendre en charge quelles que soient les difficultés de nos conditions d’exercice car c’est notre mission. Nous savons pouvoir compter sur la mobilisation sans faille de l’ensemble des soignants quelle que soit leur lassitude et malgré des conditions d’exercice qu’ils n’imaginaient pas connaître un jour.

Nous ne pouvons rester silencieux sans trahir le serment d’Hippocrate que nous avons prêté un jour.

Par 41 médecins, notamment réanimateurs et urgentistes chargés de la gestion de crise :

* Bruno Riou, directeur médical de crise (DMC) de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Frédéric Adnet, Alain Cariou, Marie-Pierre Dilly, Jacques Duranteau, Olivier Langeron, Jennifer Sobotka, DMC de groupe hospitalier (AP-HP). Élisabeth Balladur, Sébastien Beaune, Anne Bourgarit-Durand, Olivier Corcos, Bruno Crestani, Benjamin Davido, Pierre Deblois, Olivier Drunat, Albert Faye, Renato Fior, Pierre Frange, Hélène Goulet, Anne-Sophie Grancher, Bérangère Gruwez, Emmanuel Guérot, Magali Guichardon, Olivier Hanon, Nicolas Javaud, Nadia Ladjouzi, Thibault Lecarpentier, Jean-Laurent Le Quintrec, Galdric Orvoen, Éric Pautas, Benoît Plaud, Pierre-Alexis Raynal, Éric Revue, Véronique Simha, Brigitte Soudrie, Dominique Thabut, Samir Tine, Jean Vidal, DMC de site (AP-HP). Hawa Keita-Meyer, présidente de la Collégiale d’anesthésie-réanimation d’Île-de-France. Dominique Pateron, président de la Collégiale AP-HP des urgentistes. Antoine Vieillard-Baron, Président de la Collégiale de médecine intensive et réanimation d’Île-de-France. »

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Société

L’Europe se confine davantage, pas la France

Les mesures sont toujours plus dures en Europe, mais pas en France malgré une situation toujours plus catastrophique.

Depuis des mois, les Français font comme avant et les mesures sont à l’image de la pesanteur française. Par exemple, ce n’est que le 24 mars 2021 qu’il a été décidé qu’une personne positive au COVID-19 débarquant à l’aéroport Charles-de-Gaulle serait nécessairement stoppée ! Autant dire que rien que l’absence d’une telle mesure coule à la base toute lutte sanitaire concrète…

Il est vrai, de toutes façons que la vie quotidienne des Français prime sur tout le reste : il ne faut pas déranger. Et braver la loi mérite de toutes façons la bienveillance du capitaliste cynique, de l’anarchiste proudhonien, de l’indifférent individualiste. Et ce même pour des initiatives se prétendant pittoresques mais étant grotesques tel ce carnaval à Marseille.

Jean-Luc Mélenchon a justement défendu les participants au carnaval en exprimant bien ce point de vue franco-français :

« Je ne suis pas leur papa ni leur maman, ça suffit maintenant.

Les gens qui vont faire un carnaval le font en responsabilité, en sachant ce qu’ils sont en train de faire, en prenant certaines précautions et ils ont raison de rire au nez des bonnes consciences qui leur font des reproches, quand vous voyez comment ça se passe tous les matins sur les quais du métro ou du RER en région parisienne.

Dans le monde entier il y a des actes de rébellion contre ces confiscations de libertés, pas contre les gestes barrières. En France évidemment, comme nous sommes un peuple de tradition assez rebelle nous avons des événements comme celui qu’on a vu à Marseille »

Marine Le Pen a pareillement dit que la culpabilisation des Français l’excédait. Tous les populistes ont le même discours et il faut citer François Ruffin, l’un des pires de tous dans le genre, qui à l’Assemblée a été véhément :

« Nous n’allons plus attendre. Nous n’allons plus attendre votre permission pour vivre, pour rire, pour danser, pour chanter, même masqués. »

Pour dire, il y a même le 29 mars des rassemblements « Pour une vraie loi climat » prévus dans plus d’une centaine de villes ! C’est totalement irresponsable. La France est un vaste théâtre rempli d’acteurs jouant une très mauvaise pièce : celle de leurs egos.

Personne ne prend rien au sérieux, le niveau politique est à zéro, l’individualisme est complet, le degré de culture commence à passer en-dessous de zéro. Les Français ne veulent pas changer leurs habitudes, ceux qui veulent du collectivisme ou de la réflexion sont ignorés ou traités en ennemis empêchant le cinéma de continuer.

Mais la crise sanitaire, d’immense ampleur, comme l’ont compris les gens sérieux il y a un an, se dresse telle une immense vague. Les gens qui ont une conscience ont par contre observé que les pays voisins confinaient encore davantage… alors qu’ils avaient déjà des mesures strictes et de meilleurs chiffres. Il faut dire la France est tellement libérale en comparaison…

Comparons la France à l’Allemagne, l’Autriche et la Belgique. Leurs populations respectives sont de 70 millions d’habitants, 83 millions, 8,8 millions et 11,5 millions. Voici le nombre de cas confirmés par jour.

Voici l’évolution du nombre de décès, avec deux graphiques différents. Selon qu’on se focalise sur l’un ou l’autre, on ne « voit » en effet pas la même chose. Le premier montre le nombre de mort déclarés par jour, le second montre le nombre général.

Le gouvernement français s’appuie sur le premier tableau, il pense qu’on n’est pas si mal en ce moment… en comparaison et de toutes façons les Français ne veulent pas de mesures « liberticides ». Donc peu de choses sont faites. Les autres pensent : troisième vague, on doit freiner à tout prix, sinon cela va mal tourner.

L’Autriche a ainsi décidé de faire en sorte que pour aller dans les magasins, il faudra s’être fait testé au préalable. Il est vrai qu’il existe des centres de tests à travers tout le pays. Et quand on est avec quelqu’un en lieu clos, il faudra porter un masque FFP2, déjà nécessaire dans les magasins et dans les transports.

La Belgique ferme les écoles sauf les maternelles, les commerces non essentiels fonctionneront par rendez-vous, les voyages hors du pays sont interdits. L’Allemagne voulait accentuer les mesures pour Pâques, ce qu’elle ne fera pas, mais dans ce pays sont fermés  les lieux de culture et de loisirs, les bars et les restaurants, les commerces non essentiels.

Tout cela est on ne peut plus clair. Mais les Français ont choisi de nier la réalité et d’en plus de se croire intelligent pour cela. C’est un travers très triste qu’on voit souvent chez nous… Gageons qu’une prise de conscience matérialiste se dégagera et que cela signifiera aussi que seront balayés tous les escrocs peuplant la vie intellectuelle de notre pays.

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Société

Carnaval à Marseille: 6500 vitalistes symbole d’une France en perdition

Rassemblés sans masques, 6500 personnes ont témoigné de leur caractère arriéré et petit-bourgeois.

Il y avait déjà eu un carnaval du même type à Toulouse le 7 mars 2021, avec autour de 700 personnes. Mais là avec au moins 6500 personnes, les « carnavaliers » marseillais ont fait aussi fort que les « teufers » du nouvel an. C’est une gifle aux soignants, aux personnes fragiles, une gifle à l’esprit de collectivité, une gifle à leur propre dignité, aussi.

Que dire de ce carnavalier déguisé en… médecin ? Quelle punition pourrait être adéquate pour une personne aussi insultante ? Et il ne faut pas se leurrer, cela reflète une bonne partie de la France. Ces gens sont d’ailleurs à l’image des bourgeois parisiens fuyant le pseudo « confinement » de la capitale, le 19 mars 2021, engorgeant les routes et emplissant les trains, propageant inévitablement le COVID-19 ailleurs.

Les Français sont pourris par le capitalisme, ils sont individualistes et égoïstes. Ce n’est pas qu’ils soient naturellement ainsi : le 17e siècle qui a formé l’esprit français a produit une mentalité ingénieuse, pas ces traits sordides qui ressortent en raison du libéralisme économique et culturel.

Et on ne le redira jamais assez : en Europe, seule l’extrême-Droite manifeste contre les mesures de confinement. En Allemagne, en Autriche, il y a eu des rassemblements de plusieurs milliers de personnes le 20 mars 2021 : que des fachos et des cinglés ésotériques. Et à Marseille les « Patriotes » avaient d’ailleurs fait un rassemblement contre les mesures gouvernementales, peu avant le carnaval.

Mais on peut être certain que les carnavaliers marseillais ne s’imaginent pas du tout être d’extrême-Droite ; ce sont des petits-bourgeois s’imaginant des révoltés, des anarchistes, des gens tenant aux libertés, etc. Ils sont trop peu cultivés et conscients pour comprendre que leur vitalisme spontanéiste relève historiquement très précisément de ce qu’on a appelé le Fascisme. Le Fascisme c’est historiquement la « révolte contre la vie commode », le « mépris » de la mort, l’appel à se transcender au-delà de la réalité et des faits, dans une transe collective.

On est en plein dedans.

La France est vraiment en perdition. Quand des gens qui sont individuellement sympathiques, ouverts à l’esprit alternatif, dédaignent les efforts intellectuels, méprisent les travailleurs et dénoncent la collectivité, rejetant le collectivisme… cela signifie qu’une large partie de la population est déjà passé dans le camp du cynisme.

Comment veut-on après combattre un capitalisme qui va être particulièrement agressif avec la crise ? Les « carnavaliers » sont à des lieux de saisir que le monde est au bout du gouffre, que de terribles guerres se préfigurent. Pire, même, ils contribuent à faire perdre les esprits, à nier les difficultés de la réalité.

Est-ce le début de la fin ou la fin du début ? Dans tous les cas cela va mal tourner. On est coincé entre Charybde et Scylla, entre l’individualisme cynique et la tentative de sortie de la crise du capitalisme au moyen de la guerre. Toute la France se révèle être en faillite.

Il faut un sursaut de la classe ouvrière pour proposer un ordre nouveau, sans quoi…

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Société

Fiasco de la mise en place du troisième «confinement»

Emmanuel Macron avait imaginé pour seulement 16 départements un confinement qui n’en serait pas un, mais qui le serait quand même tout en ne l’étant pas. En à peine deux jours, tout a volé en éclat. Les Français, bien contents de rejeter la faute sur le gouvernement et ses mesures « pas claires », ont clairement décidé de n’en avoir rien à faire. L’État a cédé et la France capitule ouvertement face à la crise sanitaire. C’est une faillite sur toute la ligne qui n’apportera rien de bon.

La pression a été immense de la part des commerçants dès l’annonce des nouvelles mesures du gouvernement pour 16 départements le 18 mars 2021.

En quelques heures, un incroyable bon en arrière avait été fait et on découvrait petit à petit une liste très élargie de commerces « essentiels » autorisés à rester ouverts. En quelques heures, l’État français se dédisait et cédait aux fleuristes, jardineries, garagistes, centres de contrôle technique, chocolatiers, concessions automobiles, agences immobilières, magasins de bricolage et quincaillerie, opticiens, animaleries, loueurs automobiles, coiffeurs ou encore magasins de musique. Ils restent donc ouverts malgré de nouvelles restrictions dans les 16 départements concernés.

Cela sans compter bien sûr que tous les autres commerces restent eux aussi ouverts pour le « click and collect », c’est-à-dire les achats par internet ou téléphone puis retrait devant la boutique. Pour se rendre dans ces boutiques ou point de retrait, on peut se déplacer librement dans son propre département entre 6h et 19h. Pour les habitants limitrophes (ce qui concerne particulièrement l’île-de-France) il est possible de se déplacer en dehors du département dans un rayon de 30 km autour du domicile pour ces achats « essentiels » ou retraits de commandes.

Pour ce qui est de la libre circulation sans motif spécifique, il est possible de se déplacer dans un rayon de 10 km autour de son domicile, sans aucune restriction horaire en dehors du couvre-feu, repoussé à 19h au lieu de 18h.

Autrement dit, tout cela ne change quasiment rien pour les habitudes des gens depuis ces dernières semaines, à part qu’il y a une heure en plus par jour pour se balader. Et l’administration a finalement compris que personne n’envisageait de mettre le nez dans la nouvelle attestation de deux pages, avec ses astérisques et ses petites lignes, pour s’autoriser soi-même à faire la même chose que d’habitude…

Moins de 48 heures après l’annonce de nouvelles mesures par le premier ministre, l’État français s’écrasait donc lamentablement et retirait l’obligation d’une attestation pour circuler. C’était pourtant jusqu’à présent la marque de fabrique française pour encadrer un tant soit peu les restrictions, c’était la règle du jeu collective pour faire tenir l’édifice précaire de la responsabilité collective.

Il faut désormais seulement une attestation (dans les 16 départements concernés) si l’on se déplace au-delà des 10 kilomètres dans son propre département pour un achat « essentiel » ou retrait de commande.

Sans attestations, qui n’avaient déjà que très peu de valeurs, il n’y a donc plus rien et c’est un immense fiasco. C’est tellement un fiasco qu’on peut dorénavant justifier n’importe quoi et la police n’a plus aucune possibilité de contrôler quoi que ce soit.

De plus, les choses se retournent ici en leur contraire et l’attestation va servir dorénavant à pouvoir enfreindre les règles en toute quiétude. Comme l’a expliqué le cabinet du premier ministre à l’AFP, l’agence de presse semi-officielle de la France :

« Pour les Français qui possèdent une pièce d’identité où ne figure pas la bonne adresse de résidence, ou qui sont confinés dans un lieu pour lequel ils ne disposent pas de justificatifs de domicile (type facture EDF), il serait toujours possible d’utiliser le système d’attestations de déplacement ».

C’est extraordinaire ! L’attestation devient maintenant elle-même un « justificatif » de domicile ! Cela n’a aucun sens, et en dit très long sur la société française, avec sa population immature et ultra-libérale, son administration hors-sol qui se prend les pieds dans sa propre rigidité…

La France se fracasse la tête la première face à la crise sanitaire, elle n’est pas à la hauteur, elle est incapable de faire face. Le printemps va être une immense claque sur le plan sanitaire, et cela va forcément entraîner tout la société dans une spirale négative, économiquement, culturellement, diplomatiquement, etc.

Le décrochage par rapport aux autres pays, et en premier lieu le Royaume-Uni et l’Allemagne, va être terrible. On sait très bien le genre d’amertume que cela va créer, faisant le lit du poison nationaliste, alors qu’en plus anarchistes et syndicalistes continuent leurs manifestations et rassemblements comme si de rien n’était.

Le monde est en crise, mais la France s’imagine échapper à tout : résultat elle n’échappera à rien.

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Politique

La question des vaccins dans la concurrence entre pays

Derrière la question de la répartition des vaccins, il y a aussi les États en lutte pour le repartage du monde.

L’organisation Lutte Ouvrière aborde une question épineuse : celle de la capacité des États à exiger des entreprises la production de vaccins. L’article Contre la pénurie de vaccins, il faut réquisitionner les laboratoires ! pose une question de fond et propose une réponse concrète :

« En temps de guerre, il est arrivé aux États de réquisitionner et de prendre le contrôle de certaines industries pour les mettre au service de l’effort de guerre. Si ces réquisitions ont dépossédé temporairement les propriétaires bourgeois, elles se sont toujours accompagnées d’indemnités et de dédommagements conséquents. Eh bien, aujourd’hui, dans la guerre contre la pandémie, ce minimum-là n’est même pas imaginé !

Les trusts se cachent derrière le secret commercial et industriel pour échapper à tout contrôle. Les chefs d’État ne savent même pas combien de vaccins leur seront livrés, ni à quelle date, et ils l’acceptent car il s’agit du fonctionnement normal du capitalisme qu’ils défendent ardemment (…).

Pour lutter efficacement contre la pandémie et fabriquer les vaccins en masse, et cela au niveau mondial, il faudrait s’appuyer sur tous les centres de production existants et sur la planification. Les droits de propriété et la soif de profits d’une poignée de parasites richissimes s’opposent à ce qui devrait être un effort de production collectif. C’est un gâchis sans nom et c’est criminel car cette pénurie sera payée par des dizaines de milliers de nouveaux morts à l’échelle du monde.

Les bourgeois et leurs serviteurs politiques ont intérêt à ce que ce système perdure, mais pas les travailleurs. Contre l’impuissance du gouvernement, affirmons la nécessité de réquisitionner les laboratoires et de les faire fonctionner sous le contrôle des travailleurs ! »

Dans l’idée, on a un point de vue éminemment de gauche et c’est plutôt sympathique de voir un tel niveau d’exigence, surtout dans une période où pour beaucoup être de « gauche » c’est refuser le confinement.

Pour faire avancer toutefois la compréhension de cette question, on peut considérer qu’il faut ajuster la critique. En effet, il n’est pas exact qu’une intervention étatique permettrait la vaccination en masse. Il faut en effet six mois – un an pour mettre en place une unité de production de vaccins, en raison de la complexité. Bien sûr si on met les moyens, cela peut être raccourci, mais là n’est pas l’aspect principal et d’ailleurs plusieurs État comptent mettre en place de tels unités.

Ce qui compte essentiellement, c’est la soumission des laboratoires aux États. Lutte Ouvrière dit que ce n’est pas le cas, mais dans les faits on voit bien que c’est le cas. AstraZeneca est clairement dans les mains de l’État britannique qui oriente cela selon ses besoins (plus de 40% des Britanniques sont vaccinés), au point qu’Ursula von der Leyen, président de la Commission européenne, a menacé de bloquer les exportations de vaccins de cette entreprise.

L’Union européenne, au premier trimestre, a reçu seulement 30 millions de doses de vaccins d’AstraZeneca, contre 90 millions prévus, et au second trimestre ce sera 70 millions de doses au lieu de 180.

Pareillement, le vaccin de Pfizer-BioNtech dépend du bon vouloir américain (pratiquement le quart des Américains est vacciné). Et dans la chronologie de la crise sanitaire proposée par la revue pdf Crise, on voit aisément également comment la Russie (avec le Spoutnik – V) et la Chine (avec le Sinovac) jouent de la vaccination pour établir des rapports avec toute une série de pays dans le monde. Plus de cinquante pays se sont déjà tournés vers le Spoutnik – V… alors qu’en Russie, moins de 4% des gens sont vaccinés ! On reconnaît le sens des priorités.

C’est un aspect essentiel à la compréhension de la diffusion ou non des vaccins, et c’est d’autant plus complexe qu’il existe des accords secrets entre les entreprises et les États. La crise des vaccinations risque d’accentuer par conséquent encore plus la bataille pour le repartage du monde, et c’est même déjà le cas.

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Société

18 mars 2021: le gouvernement avec des demi-mesures au lieu d’un réel confinement

Face à l’apparition d’une troisième vague épidémique entraînant une sur-charge hospitalière particulièrement catastrophique dans seize départements, le gouvernement est obligé d’agir. Mais il maintient sa ligne : surtout pas de confinement, surtout rien de drastique, surtout rien de trop contraignant. Il maintient son choix de sacrifier une partie de la population, en espérant que la vaccination sauve la mise le plus rapidement possible et fasse tout oublier.

La pandémie dure depuis un an, c’est long et douloureux psychologiquement, socialement, culturellement, parfois sur le plan de la santé aussi. Certes. Mais la réalité est surtout que les gens en France vivent largement leur vie, en s’étant adapté à la situation. Les plus jeunes qui étaient habitués à avoir beaucoup de rapports sociaux ont toujours beaucoup de rapports sociaux, les moins jeunes voient leurs amis et leurs familles régulièrement, dans beaucoup de disciplines sportives les activités ont lieu, y compris des compétitions, les travailleurs travaillent, les manifestants manifestent ou occupent des théâtres, etc., etc.

Cela fait que malgré un large respect des gestes barrière et du port du masque dans la plupart des situations publiques (transport, commerce, etc.), le virus circule beaucoup et il y a une troisième vague. C’est surtout le cas en Île-de-France, dans les Hauts-de-France ainsi que les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l’Eure, mais la situation est loin d’être réjouissante ailleurs.

Si on veut y faire face, il faut ce qu’il faut et un confinement strict s’impose, comme en mars 2020, car cela avait drastiquement fait reculer l’épidémie dans le pays et sauvé des milliers de vies. Le gouvernement en est incapable aujourd’hui. Le cap est maintenu et, donc, contrairement aux attentes d’une part importantes des milieux hospitaliers (qui devraient pourtant décider), il n’y a pas de confinement, mais simplement des demi-mesures qui ne changeront pas grand-chose à la situation.

Dans les 16 départements concernés, les gens sont censés rester chez eux, mais en fait ils iront au travail ou à l’école comme c’est déjà le cas, ils auront toujours le droit de sortir de chez eux la journée. Bien sûr, les commerces (hors alimentaires et librairies) seront fermés, ce qui n’est pas un changement négligeable, encore que les galeries commerçantes sont déjà fermées depuis plusieurs semaines. Mais on sait très bien que l’enjeu n’est pas là, mais surtout dans les brassages de population pour les rencontres amicales et familiales, car le variant britannique est très contagieux même si les gens ne se font pas la bise ni ne s’approchent trop les uns des autres.

Le pseudo-confinement de seize départements, avec son auto-attestation et son périmètre de 10 km à respecter, ne permet que très peu d’agir à ce niveau-là et on a du mal à imaginer que cela change les habitudes des gens par rapport à ces dernières semaines… On connaît notamment les mœurs de la région parisienne. Il faut donc s’attendre dans les prochaines semaines à ce que l’épidémie suive sa progression en France, dans toutes les régions.

D’autres mesures suivront probablement, car la tension hospitalière ne devrait pas diminuer. Cela va être d’autant plus traumatisant pour la France qu’à côté, beaucoup de pays devraient voir leur situation s’améliorer avec le printemps ou le début de l’été.

La différence est d’ailleurs déjà immense si l’on compare la France à l’Allemagne, qui a de son côté ses écoles fermées et un confinement assez important.

Il y a eu en un an, à la date du 18 mars 2021, deux fois plus de cas déclarés en France qu’en Allemagne, soit 4,15 millions contre 2,61 millions. Et cela alors que la population allemande est plus importante (mais les tests y ont été déployés beaucoup plus massivement et rapidement et la population n’a pas eu la même position face aux exigences qu’en France).

En ce qui concerne les nouveaux cas quotidiens, à la date du 17 mars 2021, il y a un gouffre : 38 501 en France contre 7 705 en Allemagne. Idem pour le nombre de décès le même jour : 241 contre 91.

Le confinement assez important dure depuis sept semaines en Allemagne, avec fermeture des écoles, mais le gouvernement repousse toutefois le déconfinement en raison d’un rebond de l’épidémie et d’un taux d’incidence (sur 7 jours) de 82,9 (cas pour 100 000 habitants). En France, ce taux est de… 266,22 ! Il est même de 388,9 à Paris, 512,7 en Seine-Saint-Denis et 544,12 dans le Val-d’Oise !

On se dit normalement que la situation est très grave et qu’il faudrait faire comme l’Allemagne, et confiner immédiatement et strictement. C’est exactement l’inverse que fait la France, puisque le premier ministre a expliqué ni plus ni moins qu’il considère que c’est une bonne chose de ne pas avoir confiné il y a quelques semaines… car sinon il aurait fallu prolonger encore et encore le confinement !

Le gouvernement français fait donc le choix du cynisme, en assumant d’avoir beaucoup plus de morts qu’ailleurs, en assumant de sacrifier une partie de la population au nom de l’économie. La France est hantée par son déclassement économique et pratique la fuite en avant, en attendant la généralisation de la vaccination. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain et les semaines et mois à venir font être très compliquées sur le plan sanitaire. Probablement même que la France n’échappera même pas au confinement tant redouté, et cela sera d’autant plus traumatisant si à côté les pays comme l’Allemagne font le chemin inverse, et qu-ils exercent une pression gigantesque pour l’instauration d’un passeport vaccinal…

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Le gouvernement arrivera-t-il à confiner l’Île-de-France dans les faits ?

La situation sanitaire est tellement catastrophique en Île-de-France qu’un confinement local est maintenant ouvertement sur la table. C’est tard, bien trop tard, et on se demande si l’État sera en mesure de le faire appliquer tellement il a rechigné à le mettre en place, ne serait-ce que partiellement.

Si le gouvernement n’a pas encore confiné l’Île-de-France, ce n’est pas en raison de critères sanitaires. C’est tout simplement qu’il n’osait pas, par peur que la mesure fasse un fiasco, tellement l’indiscipline et l’absence de sens collectif est généralisé dans la région parisienne.

Alors les choses ont continué à empirer depuis plusieurs semaines et cela fait maintenant plusieurs jours que le taux d’occupation des lits en réanimation dépasse les 100 %. Les hôpitaux franciliens sont littéralement débordés, ainsi donc que le personnel hospitalier dont les multiples témoignages sont éloquents. Il y a eu des transferts de patients vers l’Ouest de la France, mais tout cela est artisanal et surtout marginal, car on comprend bien que des patients dans une situation grave (placés sous respiration artificielle et surveillance permanente) ne peuvent être manipulés facilement.

La situation est d’autant plus compliquée que c’est en fait plus de la moitié du pays qui voit ses services de réanimation débordés. Voici la carte nationale produite par le gouvernement montrant le niveau d’alerte par rapport au taux d’occupation des lits de réanimation par région au 16 mars 2021.

On voit du premier coup d’œil que la France est coupée en deux, avec l’Ouest et le Sud-Ouest ayant un taux compris entre 42 % et 58 % (ce qui est énorme), alors que c’est bien supérieur ailleurs. La situation est particulièrement catastrophique pour les Hauts-de-France (120,1%) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (111,1%), ainsi donc que dans la région parisienne où le taux est de 102,6 %.

Le taux d’incidence (le nombre de personnes testées positives sur une semaine) est de 250,11 pour 100 000 habitants à l’échelle nationale. Mais en ce qui concerne la région parisienne, il est de 320,72 dans les Yvelines, 356,87 dans les Hauts-de-Seine, 397,76 à Paris, 400,41 dans l’Essonne, 436,5 en Seine-et-Marne, 458,88 dans le Val-de-Marne, 496,01 dans le Val-d’Oise 499,3 en Seine-Saint-Denis.

C’est une catastrophe qui bien sûr empire, sans compter que ces chiffres sont tributaires du bon vouloir ou non de la population qui ne va pas forcément se faire tester en cas de cas contact. Voici la courbe pour la Seine-Saint-Denis, où on voit que le pic de novembre dernier (529 %) est en passe d’être atteint.

Le gouvernement va donc forcément aller dans le sens du confinement de l’Île-de-France, comme l’a annoncé le premier ministre le 16 mars 2021, mais qu’en sera-t-il dans les faits? Car ce sont les faits qui comptent et le capitalisme a façonné des gens individualistes et cyniques…

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Suspension d’AstraZeneca: un coup terrible contre la croyance en un retour au monde d’avant

La suspension d’un vaccin censé être généralisé fragilise toute l’organisation gouvernementale de sortie de crise.

Il se passe exactement ce qu’il ne fallait pas. Il a été choisi le marche ou crève et voilà déjà qu’un des supports espérés de cette politique déraille, renforçant la tension hospitalière et modifiant l’ensemble de la savante équation gouvernementale.

Lundi 15 mars, l’Allemagne et l’Italie ont suspendu l’utilisation du vaccin réalisé par le groupe suédo-britannique AstraZeneca, en raison de possibles effets secondaires. La France a fini par suivre. Le Danemark avait déjà procédé à une suspension, suivi de deux pays qui lui sont historiquement liés, l’Islande et la Norvège. La Bulgarie a fait de même le 12 mars, puis l’Irlande et les Pays-Bas le 14 mars.

Mais ce n’est pas le seul problème avec AstraZeneca, puisque seulement le quart des doses promises à la France le premier trimestre a été livré. Le premier ministre Jean Castex a ainsi parlé « des misères que nous font les labos ». En réalité, le vaccin fabriqué aux États-Unis est massivement retenu par ce pays, alors… qu’il n’y est même pas encore validé.

Mais telle est la logique de concurrence qui prime. Les États-Unis procédaient déjà à des achats de masques sur les tarmacs en Chine, alpaguant les avions avant leur décollage vers l’Union européenne… ce sont tout simplement les même conflits d’intérêts qui se reproduisent et d’ailleurs le Royaume-Uni a également une grande influence dans les choix d’ AstraZeneca.

On vit dans le capitalisme, le capitalisme est partout. C’est aussi simple que ça.

Le problème n’est de toutes façons pas là. Le vrai problème, depuis le début, c’est la situation en réanimation. C’est en région parisienne qu’on trouve un quart des patients hospitalisés en réanimation ou soins intensifs. Et il n’y a pas les moyens d’y faire face en tant que tel : lundi 15 mars, en Île-de-France, le taux d’occupation en réanimation était officiellement de 101,7%.

Et, en même temps, c’est la région parisienne que le gouvernement ne veut pas confiner, par démagogie, peur de la révolte, incapacité à mettre au pas les bourgeois et les lumpens.

Avec le couvre-feu de 18 heures d’ailleurs, certaines zones de Paris deviennent la nuit tombée l’équivalent de Taxi Driver, avec un mélange de voyous, de camés, de dealers, etc. Quant aux bourgeois, ils sont en voiture ou en Uber, allant où ils veulent quand ils veulent en soirée, sans contrôle aucun.

Et, de toutes façons, l’Île-de-France est en grande partie une totale catastrophe niveau densité de population, voire de conditions de vie. C’est un véritable échec civilisationnel : trop de gens, trop de n’importe quoi, aucune capacité de mobilisation collective et des services collectifs débordés.

C’est d’ailleurs en Seine-Saint-Denis que le virus circule le plus activement dans le pays. Ce département laissé à l’abandon, peuplé et surpeuplé de gens d’horizons divers avec un manque complet de cohérence et de cohésion, sans aucune conscience sociale et politique pratiquement, avec une pauvreté réelle et des mafias solidement implantées, ne pouvait que partir à la dérive dans une telle situation.

Donc, il faut tout reprendre à la base. Mais les gens en Île-de-France ne le veulent pas, les Français non plus, le gouvernement certainement pas, alors on force, on force, on force, jusqu’à ce que cela craque, et de toutes façons personne ne pense que cela finira vraiment par craquer.

On est passé dans la croyance au niveau d’un pays entier, d’une croyance passive et sans ferveur d’ailleurs, sans dignité aucune. Et cette croyance s’accompagne de déceptions, de protestations contre le Dieu silencieux ou impuissant qu’est l’État.

Craignons le pire, en attendant le meilleur, de la réaction des gens alors que la crise sanitaire ne disparaît pas !

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Le Parti des salauds ne veut pas de confinement

Que ce soit pour protéger le capitalisme ou critiquer l’État, par cynisme ou indifférence, il y a tout un Parti anti-confinement en France.

S’il faut le faire on le fera » : tels ont été les propos dimanche 14 mars 2021 de Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé. Il parle bien entendu du confinement. Or, en réalité, il fallait le faire et il n’a pas été fait. Le confinement de plusieurs régions du pays n’a pas été fait :

– parce que les Français sont des individualistes et qu’ils ne veulent pas changer leurs habitudes pour une question collective ;

– parce que le capitalisme apprécie le « marche ou crève » qui maintient l’économie à un certain rythme ;

– parce que les anarchistes et les syndicalistes sont des gens ignobles qui veulent la réouverture des lieux, la fin des lois « liberticides » et autres stupidités corporatistes et individualistes ;

– parce qu’une partie du pays se complaît dans les comportements anti-sociaux.

C’est tellement vrai qu’on chasse les malades des hôpitaux d’Île-de-France afin d’éviter le confinement ! On préfère perturber les malades et prendre des risques en les mettant artisanalement dans un train plutôt que d’assumer la bienveillance. C’est la honte !

Alors qu’en plus en Île-de-France il y a un nombre affolant de soirées, de gens se regroupant chez les uns ou les autres après 18h ! Sans qu’il n’y ait aucun contrôle pratiquement, l’État ne gère rien du tout et ne veut pas le faire, et ne peut pas le faire.

Seulement, les faits sont têtus comme le disait Marx et le confinement apparaît tel un spectre : celui de l’exigence collective. Tout comme le réchauffement climatique exige une dimension collective qu’on le veuille ou non, la crise sanitaire oblige à révolutionner les esprits et les pratiques. Pour les Français, la situation va être ainsi toujours plus douloureuse. Le Parti des salauds va se faire gifler par la réalité.

La France petite-bourgeoise va vaciller face au poids de la réalité. Et si on ajoute à cela la crise économique d’ampleur gigantesque et la tendance à la guerre, cela va être toutes les certitudes qui vont disparaître. Et à quoi les gens s’attendaient-ils ? Pensaient-ils réellement que rien ne changerait ? Qu’on pouvait vivre en en ayant rien à faire de la réalité, qu’on pouvait consommer sa vie selon les exigences du capitalisme sans qu’il y ait un prix à payer ?

La France a totalement déraillé, elle est passée dans l’idéalisme, mais franchement, qui aurait pu penser que le refus du confinement soit d’une telle ampleur, que le cynisme soit un tyran si bien installé…

L’Histoire va mettre une terrible claque à la France petite-bourgeoise !

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Covid-19: vers un passeport sanitaire

Si on regarde bien, on voit que les États commencent à agir conformément à l’idée que la crise sanitaire s’installe dans la durée.

L’Autriche, laboratoire de l’Allemagne pour la crise sanitaire, a mis en place des mesures qui sont très révélatrices. D’abord, la grande majorité de la population dispose à 5-10 minutes de chez elle du moyen de se faire tester gratuitement. Ensuite, cinq tests antigéniques par semaine vont être donnés aux gens pour se tester chez eux. Enfin, quand on va chez le coiffeur, on doit avoir fait un test auparavant, alors que dans les transports et dans les magasins, il faut un masque de type FFP2.

Cerise sur la gâteau, le chancelier Kurz a demandé que soit mis en place un passeport vaccinal. Cela signifie bien entendu qu’on est parti là pour un processus long, d’au moins six mois – un an. Et si l’Autriche le fait et que cela fonctionne, l’Allemagne suivra. La chancelière allemande Angela Merkel a de fait dans la foulée demandé un certificat de vaccination numérique à l’échelle européenne. C’est une tendance lourde. Rappelons que l’Allemagne est confinée alors que ses chiffres sont bien moins mauvais que ceux de la France.

On voit mal la France ne pas être obligée de suivre, alors que la Grèce et Chypre mettent en place un passeport vaccinal. D’ailleurs, du côté français, le secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune a également parlé dimanche 28 février 2021 du passeport vaccinal, demandant par contre que soient listés les tests effectués, et pas seulement le vaccin. Pourtant, le gouvernement et le président avaient bien précisé qu’un tel passeport n’était pas du tout à l’ordre du jour, que c’était une idée non conforme aux principes français, etc.

Ce n’est pas du tout l’orientation que prennent les choses. En clair : les tests feront partie de la vie quotidienne et il faudra montrer patte blanche pour différentes activités. Pour aller au restaurant, il faudra un test ou une vaccination, dans certains pays même une vaccination obligatoire. On peut ne pas se faire vacciner… mais alors, pas de restaurant.

Encore faut-il mettre cela techniquement en place. Il faut trois mois pour cela grosso modo. Les vacances d’été sont pour bientôt et bien entendu la pression est grande pour aller en ce sens. Seulement voilà, la vaccination en Europe ne va pas vite, c’est le moins qu’on puise dire. Bref, tout est enlisé ! La crise sanitaire s’installe dans le paysage…

Naturellement, une telle chose est inaudible pour les Français qui s’imaginent depuis un an que les choses vont s’arranger dans les trois semaines. D’où le grand problème du gouvernement pour gérer des Français régressifs. Déjà que mettre en place le couvre-feu à 18 heures est une galère, que mettre en place un confinement relève de la gageure, alors instaurer des mesures sur le long terme de manière ouverte…

Mentionnons ici la démagogie d’Anne Hidalgo. Elle a demandé, en tant que responsable de la ville de Partis, un confinement de trois semaines pour que tout redémarre normalement ensuite. C’est de la pure démagogie : comme si la région parisienne n’existait pas, comme si un tel confinement suffirait. Non, le fond du problème, ce sont les Français, indisciplinés, individualistes, relativistes. Le Covid-19 met à nu toutes les failles d’une société française pourrie par le capitalisme.

Il va donc falloir boire le calice jusqu’à la lie. Les Français ont récusé le collectivisme : ils en paient le prix.

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Covid-19 : des Français lassés, blasés, régressifs, prêts pour le général Pierre de Villiers

Les Français, corrompus par le capitalisme dans leur vie quotidienne, veulent revenir au monde d’avant, à tout prix. Ils récusent toute remise en cause possible.

Des gens rassemblés devant des bars, des jeunes faisant soirées sur soirées, alors que de toutes façons un grand nombre de libertés sont prises quant au couvre-feu de 18 heures : les villes sont le lieu de comportements anti-sociaux en série. Vivant au rythme d’un capitalisme concernant tous les aspects de la vie quotidienne, les gens n’en peuvent plus, ils exigent de consommer, d’aller au cinéma, d’aller dans les cafés, d’aller au restaurant, etc.

Aucun ne se dit : bon, il faut se poser et comprendre quelle est la nature de la situation. Non, au contraire même, tout est fait pour nier la réalité et faire comme si de rien n’était. Si initialement la question écologique que pose l’émergence de la pandémie était posée, elle a désormais totalement disparu. Tout a disparu d’ailleurs, il n’y a qu’un seul objectif : reprendre sa vie d’avant.

C’est une faillite morale tout autant qu’une faillite intellectuelle. Les gens ont des postures régressives, ils ne veulent pas prendre de responsabilités. Ils veulent payer ou voter pour que des gens décident à leur place. McDonald’s doit décider de ce qui est vendu, TF1 de ce qui est vu et le gouvernement gérer les affaires courantes. Et le capitalisme est si fort que le gouvernement est critiqué pour ne pas obéir autant aux attentes qu’une entreprise le ferait.

En cette fin février 2021, on comprend pourquoi l’État n’a pas décidé d’un nouveau confinement : par ses réseaux, il savait que la société n’était pas prête. On a donc une double peine : une société infantilisée et un État perdant totalement pied dans sa gestion de l’ordre social. Si donc on doit définir l’objectif de la Gauche, cela doit être : changer les gens, changer l’État.

Mais dans quel ordre ? Pour changer l’État, il faut que les gens se bougent, que l’État soit porté par le peuple, pas par une bureaucratie inféodée au capitalisme et surtout aux grandes entreprises. Mais le peuple ne veut rien entendre et rien faire.

On est donc bien parti pour une relance de l’État par l’intermédiaire de l’extrême-Droite, avec le sauveur suprême qui va proposer les solutions clef en main et les Français lui diront : oui, mon général !

Il est déjà prêt, d’ailleurs. Joseph Macé-Scaron, qui vient de l’extrême-Droite et qui est un ancien journaliste du Figaro et de Marianne, va sortir en mai un ouvrage intitulé L’Appel du général. Son personnage principal est le général Pierre de Villiers.

Il ne faut pas se leurrer : c’est là le reflet de ce qui va s’orchestrer. La France dépolitisée, infantilisée, s’en remet au général : comme avec Napoléon Bonaparte, avec Napoléon III, avec Clemenceau, avec Pétain, avec de Gaulle !

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Les cinq salauds du Conseil scientifique qui veulent confiner les personnes âgées et les plus fragiles

Reflet du social-darwinisme, des membres du conseil scientifique publient un article en anglais afin de pousser au confinement des personnes âgées et des plus fragiles. C’est ignoble.

C’est une initiative à peine croyable. Cinq membres du Conseil scientifique ont décidé de s’exprimer en faisant fi de cette structure, mais en s’en arrogeant le prestige. Ils ont poussé le caractère anti-démocratique de leur initiative jusqu’au bout, en publiant leur point de vue en anglais, dans une revue médicale britannique, The Lancet : « Immune evasion means we need a new COVID-19 social contract« .

C’est là chercher à poignarder le peuple dans le dos, en avançant les pions du social-darwinisme de manière masquée. C’est ignoble.

Car que disent ces gens ? Ils disent ce que disent les pires gens en France depuis le début de la pandémie : il y en a assez de maltraiter la vie quotidienne de la majorité au nom des plus vieux et des plus fragiles. Ces derniers n’ont qu’à se mettre de côté. Heureusement, une telle position a provoqué un haut-le-cœur démocratique. C’était tellement ignoble que cela a été considéré comme immédiatement inacceptable.

Mais comme la situation est délétère depuis plusieurs mois et qu’il y a un grand tournant à Droite du pays, la thèse revient en force. C’est le reflet du social-darwinisme, d’une logique fasciste. C’est marche ou crève. Et afin de se justifier, les auteurs avaient besoin d’un prétexte : ils l’ont avec les variants. Puisque tout recommence, alors il faut tout changer et faire ce qui a été raté depuis le début : mettre les personnes âgées et les plus fragiles de côté, et tant pis pour elles.

Il en va de l’économie, disent les auteurs, il en va des jeunes, et de toutes façons les gens en ont assez, ils ne font plus confiance aux gouvernements, alors autant y aller et leur faire accepter des mesures moindres en mettant les personnes âgées et les personnes fragiles de côté. De toutes façons, disent-ils, de mars à juin 2020, 96% des morts additionnels liés au COVID-19 ont concerné des patients âgés de plus de 70 ans.

Tel est le cynisme de l’immunologue Jean-François Delfraissy (par ailleurs président du Conseil scientifique), de Franck Chauvin (président du Haut Conseil pour la santé publique), de l’anthropologue Laëtitia Atlani-Duault, de l’infectiologue Denis Malvy, du virologue Bruno Lina.

Et la conclusion de leur texte est sans ambiguïtés :

« Nous, scientifiques qui travaillons contre le COVID-19, devons avoir le courage de nous adresser à ceux qui sont au pouvoir, qui portent la responsabilité ultime pour les politiques choisies et leurs conséquences.

Si cette responsabilité est esquivée ou retardée, le jour inévitable de l’addition à payer pourrait être terrible. »

Telle est la menace absolument caractéristique du social-darwinisme, le chantage du fascisme : laissez-nous être anti-social, sinon le caractère anti-social refoulé reviendra de manière encore plus violente !

Quels salauds ! Il faut s’opposer à eux. Et se rappeler du pasteur Martin Niemöller:

« Quand ils sont venus chercher les juifs
je n’ai rien dit
car je n’étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les communistes
je n’ai rien dit
car je n’étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes
je n’ai rien dit
car je n’étais pas syndicaliste.

Et quand ils sont venus me chercher
il n’existait plus personne
qui aurait voulu ou pu protester… »

 

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Pas de troisième confinement: l’État capitule devant le libéralisme

Le nécessaire troisième confinement est repoussé par peur d’une révolte plébéienne.

Le premier ministre Jean Castex a pris la parole le vendredi 29 janvier 2021, alors qu’on s’était attendu à ce que le président Emmanuel Macron le fasse deux jours auparavant, ou finalement le dimanche 31.

C’est qu’on s’attendait au troisième confinement, rendu nécessaire par précaution en raison des multiples variants du coronavirus. La menace est « exponentielle » soulignent de nombreux experts.

Sauf qu’en pratique, le dilemme était trop puissant pour un gouvernement libéral dans une société libérale avec des gens libéraux. Il faudrait une réponse forte, de grande ampleur, à l’échelle de la société elle-même, décidée par des gouvernants déterminés et une population mobilisée. Une telle chose n’est pas possible, alors l’État a capitulé.

Emmanuel Macron s’est donc effacé, laissant le premier ministre annoncer des mesures peut-être utiles mais minimes et plus symboliques qu’autre chose.

Il y a déjà la fermeture des grandes surfaces non alimentaires de plus de 20 000 mètres carrés, dont on se demande pourquoi elles étaient encore ouvertes.

Il y a ensuite la fermeture des frontières avec les pays hors Union européenne. C’est que l’État demandait aux voyageurs arrivés un test PCR de moins de 72 heures, ce qui est bien. Sauf qu’il était également demandé un confinement obligatoire de sept jours, sans même conserver les noms et les adresses des gens arrivés. Cette sinistre farce a été stoppée en arrêtant tout.

Il y a également depuis plusieurs jours un test PCR de moins de 72 heures demandés aux gens venant en avion d’un pays de l’Union européenne. Mais pas à ceux venant en voiture ou en train. C’est tout de même bien étrange.

Mais à vrai dire plus rien n’est étrange dans un pays où, en l’absence de réelle lutte de classes, on a une plèbe poussée par une petite-bourgeoisie hystérique. C’est le front anti-confinement allant des gilets jaunes aux anarchistes en passant par l’extrême-Droite et les courants croyant en une conspiration. C’est la grande peur de la petite-bourgeoisie dans un contexte de crise.

L’État a décidé de capituler devant une telle agitation petite-bourgeoise. C’est doublement erroné. Déjà parce qu’il faut un confinement. Ensuite, parce que la petite-bourgeoisie n’est pas prête d’arrêter ses gesticulations. Cela va même empirer, parce que la petite-bourgeoisie est prise en sandwich entre les prolétaires et les bourgeois, c’est elle qui trinque le plus de l’instabilité du capitalisme.

Beaucoup de gens, de milieux favorisés, ont pensé que le libéralisme pro-Union européenne d’Emmanuel Macron était un rempart au populisme. On voit bien ici que ce n’est pas le cas. Il y a une capitulation devant le populisme. Seule la classe ouvrière, de par son rationalisme, peut réfuter le populisme, parce qu’elle insiste sur la démocratie et sur la mobilisation populaire pour la démocratie.

Là on a des technocrates et des plébéiens. Et une crise sanitaire. Et un capitalisme qui se ratatine. Et une grande puissance qui se déclasse. Un véritable cocktail empoisonné.