Comment ne pas être pris de haine et d’une envie de violence quand on apprend l’affaire sordide qui a conduit à la mort de Jean Pormanove, Raphaël Graven de son vrai nom, après des journées de torture et d’humiliations diffusées en direct live sur une plateforme de streaming ?
Et c’est le sentiment adéquat face à ces comportements barbares permis par une société à la dérive. Les faits sont glaçants et apparaissent aux yeux du plus grand nombre comme une découverte terrifiante.
Raphaël Graven, âgé de 46 ans et originaire de Metz, était un homme au parcours social difficile, ayant subi dès son adolescence des violences, notamment de la part de son maître de stage qui aurait profité de sa vulnérabilité. Il a ensuite connu l’armée pendant plus de dix ans, subissant là aussi des moqueries, avant de survivre dans des petits boulots.
Ce n’est qu’en mars 2020, au moment du premier confinement contre le Covid-19, que Raphaël Graven, se lance sur les réseaux sociaux et devient un « créateur de contenu » ou streamer.

Avec plus de 500 000 abonnés sur TikTok, il diffusait en direct des sessions de jeux vidéo dont la notoriété tenait à ses réactions « hors normes ». C’est dans ce contexte qu’il a été « repéré » par d’autres streamers pour être utilisé de manière profitable sur une nouvelle chaîne hébergée par la plateforme « Kick » dont la politique libérale, pour ne pas dire libertarienne, tolère la diffusion de contenus illicites.
Sur cette chaine Kick qui rassemblait plus de 160 000 abonnés, et près de 15 000 spectateurs à chaque séance de diffusion (et plus encore avec les autres comptes associés), on pouvait voir les protagonistes, Owen Cenazandotti (« Naruto ») 26 ans et Safine Hamadi, 23 ans, ainsi que Jonathan se présentant comme « le gardien de la porte », pratiquer régulièrement des sévices et humiliations envers Raphaël Graven.
Une série de comportement visibles en ligne de la part des streamers envers Raphaël Graven relèvent d’une dynamique d’emprise sur personne vulnérable.
Plusieurs critères sont cochés, comme l’isolement social, ce dernier ayant déménagé de Metz, pour venir s’installer dans le local de l’émission à 900 km de ses proches. Dans une des vidéos, Owen Cenazandotti va même jusqu’à appeler les parents de Raphaël Graven pour leur demander de placer leurs fils sous sa tutelle…
Il y avait également des sévices à l’encontre d’un homme nommé « Coudoux », une personne handicapée sous curatelle, c’est-à-dire n’ayant pas toutes les capacités mentales pour évoluer de manière autonome dans la vie civile, nécessitant par conséquent une assistance publique.
Lors des diffusions en direct, les spectateurs n’hésitaient pas à faire des dons pour que soient pratiqués des sévices à l’encontre des deux personnes fragiles, agrémentant alors les actes par des commentaires haineux envers les personnes handicapées.
Ce canal de diffusion était même devenu la principale chaîne française sur « Kick », générant des revenus de plusieurs milliers d’euros mensuels grâce une politique très favorable aux streamers. Les choses étaient tellement sordides que lors d’une émission tournée quelques jours avant sa mort, « Naruto » et « Safine » avaient demandé en direct à Raphaël Graven d’engager sa responsabilité en cas de décès.
Le décès de Raphaël Graven est survenu au petit matin du 18 août 2025 après près de 300 heures (10 jours) de diffusion en direct et après, là aussi, de multiples sévices et des appels à l’aide de sa part auprès de sa mère. On parle par-exemple des strangulations avec pour objectif d’étouffer Raphaël Graven le plus longtemps possible…

Pourtant, en décembre 2024, une enquête préliminaire avait été ouverte, notamment pour « provocation publique par un moyen de communication au public par voie électronique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur handicap ». Alors placés en garde à vue, « Naruto » et « Safine » avaient nié les faits, permettant leur remise en liberté…
Un scandale, qui s’ajoute à un autre puisque selon le média Mediapart, la secrétaire d’Etat en charge de l’intelligence artificielle et du numérique, Claire Chappaz, au courant de l’affaire, n’a visiblement pas bougé le petit doigt au prétexte que cela n’était pas « à l’agenda ».
C’est aussi la Ligue des droits de l’homme qui avait saisi l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) en février 2024, sans qu’il n’y ait aucune suite donnée…
Peu étonnant tant la bourgeoisie parisienne vit en vase clos, dans son petit monde feutré lui-même décadent, à mille lieux de s’imaginer que sa propre société vacille dans l’abomination la plus abjecte.
C’est toute une société qui est à l’abandon car si la bourgeoisie incriminera seulement la plateforme Kick pour sa politique de modération jugée légère et la petite-bourgeoisie la mauvaise éducation des protagonistes, la réalité c’est qu’on a des gens totalement oisifs qui s’amusent à passer le temps en torturant et humiliant plus faibles qu’eux, tout cela leur offrant des revenus qu’aucun ouvrier ne pourra espérer obtenir par son travail pourtant essentiel.
C’est un monde de fou… En réalité, c’est la société capitaliste à l’agonie qui derrière ses appels mièvres à la tolérance permet les pires attitudes du darwinisme social, dans un grand retour à l’esclavage pour arracher des gains.
Dans un tel contexte, ce sont les faibles qui morflent, des animaux aux jeunes enfants en passant par les personnes âgées. Des personnes vulnérables laissés de côté et qui en période de crise se retrouvent exploitées de manière sordide par des gens relevant d’une mentalité de nazi.
Ici, dans cette sordide affaire de streaming, on parle de gens issus d’un lumpenprolétariat en roue libre, qui sont de plus en plus détestés par la grande masse de la population. Une détestation qui n’attend plus qu’un mouvement d’ensemble pour pouvoir déferler dans une tempête de feu permettant la rédemption collective.
S’il y avait une véritable justice populaire dans ce pays, ces deux minables personnages « Naruto » et « Safine » seraient déjà devant des juges qui auraient en tête de les pendre sur la place publique et les spectateurs ayant contribué financièrement seraient envoyés illico presto en camp de travail.
Voilà pourquoi la société française a besoin d’une Révolution, ce n’est pas uniquement pour des questions sociales et économiques, mais aussi et surtout pour la défense de la Civilisation.
La société capitaliste en défaillance nous emmène vers une régression barbare, le tout dans une atmosphère de fausse bienveillance et d’inclusivité qui en fait relativise et marchandise tout jusqu’à faire décrocher les gens du réel. Jusqu’à briser toute forme d’empathie et ainsi tolérer, voire se délecter d’horreurs psychopathes…
Il faut en finir avec tout cela, en finir avec l’oisiveté d’une trop grande partie de la population, en finir avec cette bourgeoisie libérale-inclusive qui n’assume plus aucune discipline et fermeté et n’est plus capable d’intégrer les gens da et les plus faibles dans un projet de société fiable, juste, droit.
Il faut remettre la société au travail, dans un travail productif, industriel, tourné vers une envergure collective et historique, de la même manière qu’il y a un grand besoin de camps de travail pour rééduquer les gens déviants et oisifs, ainsi que de violence révolutionnaire pour mâter les décadents de toutes les sortes.
Seule la classe sociale qui a les pieds sur terre et l’esprit ancré dans le réel peut se charger de cette tâche : la classe ouvrière. La classe ouvrière doit comprendre sa mission historique : se recomposer et assumer la Révolution, pour le Socialisme, pour la Civilisation !