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L’affaire Norman témoigne que les youtubeurs sont des déréglés

Les réseaux sociaux ne sont pas de nature démocratique.

Norman Thavaud en garde à vue pour viols et corruption de mineurs : c’est l’un des principaux youtubeurs français, avec douze millions d’abonnés. On parle ici de quelqu’un dont les vidéos ont fait 2,7 milliards de vues. 4 millions de personnes le suivent sur Facebook, 3,4 millions sur Twitter.

On parle surtout de quelqu’un qui est connu pour avoir l’air sympa et une sorte d’image de doux naïf. Sauf que ça, c’est dans les vidéos. En réalité, l’image qu’avaient de lui les gens connaissant l’envers du décor était totalement différente, et c’est vrai de la plupart des youtubeurs.

C’est que les youtubeurs disent des choses, mais rien n’est vrai. Ils vendent un produit, ils sont eux-mêmes un produit. Leur talent n’est pas brut, ni leur sincérité, même si cela en a l’apparence. Tout est calculé, millimétré, décidé par des capitalistes.

Prenons Norman, par exemple. Ses productions relèvent de Webedia, un groupe de médias français employant 2400 personnes. Et Webedia est une filiale de Fimalac, un monopole s’occupant du divertissement, de l’hôtellerie de luxe, d’immobilier, etc.

Le propriétaire de Fimalac est le milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière, dans le top 30 des plus riches Français, qu est l’administrateur du club Le Siècle et président du comité français du club Bilderberg.

Il y a ainsi une ligne droite allant de Norman le youtubeur qui a l’air sympa et l’oligarchie financière. C’est une preuve du caractère capitaliste des vidéos de Norman, de la nature de son activité, de sa nature à lui aussi.

Car il pouvait être sympa et correct auparavant – il ne pouvait pas le rester de toutes façons une fois qu’il avait vendu son âme. Et c’est vrai de tous les youtubeurs, même de ceux qui ne relèvent pas d’une production industrielle encadrée, parce qu’ils tendent à ça quand même, leur rêve étant d’en être, de « croquer » comme ceux qui ont réussi.

Des vidéos racoleuses, formatées pour divertir sans enjeu, manipulant les esprits… Avec une chose pareille, on ne peut pas s’étonner que les youtubeurs eux-mêmes déraillent.

Ils sont déréglés, ils sont coupés du peuple et ont une démarche anti-démocratique. Inévitablement ils basculent, exactement comme les « hommes politiques », les grands financiers, etc.

Il y a une formule qui a ses limites pour dire ça, mais enfin elle a une grande part de vérité : le pouvoir absolu corrompt absolument.

Tout youtubeur qui réussit est condamné à être corrompu, que ce soit avant sa réussite ou après. Vue la pression actuelle du capitalisme, il est d’ailleurs plutôt obligé de l’être dès le départ, désormais.

Norman fut quant à lui l’un des premiers youtubeurs, mais il a franchi le pas tout de même, voire même il a contribué à mettre en place le monstre, donc il doit encore plus être humainement déréglé.

Cela montre bien qu’il ne faut pas s’arrêter à la forme, mais saisir le fond, ce que seul fait la Gauche historique, qui assume la culture, la civilisation.

Combien ont tort les gens s’imaginant de gauche et cherchant à manoeuvrer sur youtube, twitter, facebook… ! Ils se font corrompre et ils ne le remarquent même pas. Ils perdent leurs âmes en s’imaginant activistes, alors qu’ils ne sont actifs que pour le capitalisme.

On ne peut pas lutter contre le capitalisme en utilisant des choses façonnées par lui. On n’a besoin ni de youtubeurs, ni de McDonald’s, ni de centrales nucléaires.

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Société

Sorare, le business du vide

Quand les investisseurs misent sur du vent.

Il est parlé de la plus haute levée de fonds de l’histoire des entreprises françaises du secteur numérique : 680 millions de dollars le 21 septembre 2021. Cela valorise ainsi la « start-up » Sorare à 4,3 milliards de dollars et elle est déjà considérée comme rentable avec 100 millions de revenus prévus pour 2021.

Qu’est-ce qui peut donc autant faire tourner la tête des investisseurs, quelle innovation peut-elle susciter autant d’engagement financier ? La réponse est… rien ! Car Sorare n’a absolument rien à vendre concrètement, si ce n’est d’absurdes et inutiles algorithmes.

L’entreprise se présente comme un jeu de fantasy football, c’est-à-dire un jeu de stratégie basé sur les résultats réels des équipes de football. Cela n’a rien d’extraordinaire et il en existe de nombreux, tel MPG ou Fantasy Premier League. C’est éventuellement sympathique, mais cela ne vaut certainement pas plusieurs milliards. Là n’est donc pas le sujet.

Ce qui fait la particularité de Sorare, c’est surtout de proposer des « cartes » de joueurs de football à collectionner. Ce qui est suggéré, c’est une sorte d’équivalent numérique des fameuses étiquettes autocollantes Panini.

Il y a pourtant une grande différence. Dans le cas des Panini, il y a quelque-chose à produire. Il faut fabriquer les autocollants et les albums à images, il faut distribuer tout cela et faire vendre le tout par des magasins. Cela permet de produire de la valeur, et donc de la richesse, de manière on ne peut plus classique. C’est une valeur qui n’est pas particulière à chaque carte (elles sont d’ailleurs produites en quantité égale) qui ne vaut que quelques centimes individuellement, mais une valeur générale propre à la chaîne de production (tant de millions de cartes vendues génèrent tant de bénéfices, etc.)

Dans le cas de Sorare, il n’y a rien à produire concrètement, à part un peu de mise en page et d’agrégation de contenu. Bien sûr, le numérique est quelque chose de concret, de physique, puisqu’il s’agit d’informations gravées sur des serveurs informatiques. Mais cela ne va pas plus loin, car par définition une donnée numérique est copiable très rapidement et facilement pour un coût tout à fait négligeable. Autrement dit, n’y a aucune opération productive permettant de réaliser une plus-value industrielle avec des « cartes » numériques, puisque elles n’ont pas de valeur matérielle particulière, et encore moins de valeurs par rapport à une chaîne de production.

L’« astuce » de Sorare se situe précisément ici, avec la prétention justement de créer de la valeur numérique. Comme le nom de l’entreprise le suggère (So Rare signifie quelque-chose comme « tellement rare »), l’idée est de créer de la rareté en produisant des « cartes » numériques uniques via un algorithmes. La « technologie » utilisée est appelée NFT et fonctionne sur le principe de blockchain, exactement comme le Bitcoin. Ce qui est vendu par Sorare, c’est le fait de créer de pseudo-cartes ayant une identité unique.

Cela n’a aucun sens, c’est même antagonique avec l’idée du numérique qui est justement de pouvoir diffuser rapidement et massivement une information. L’idée de génie de Sorare est donc de créer artificiellement une pénurie, de brider cette possibilité, avec une certification algorithmique.

Pour le dire autrement, c’est comme si on empêchait le copié-collé. On a une image et un texte, que l’ont peut normalement reproduire facilement (c’est là dessus qu’est basé internet, même dans sa version payante). La « technologie » NFT permet d’empêcher cela en certifiant une production numérique (de manière très relative toutefois, car les possibilités de calcul permettront probablement bientôt de contourner cela).

Concrètement, Sorare procède régulièrement au design des « cartes » de joueurs de football, de manière limitée, puis les met en vente. Et il y a donc en face des gens qui paient pour avoir un bout de code informatique « certifiant » que l’image qu’ils voient sur leur écran est « unique ».

On notera d’ailleurs qu’en tant que tel Sorare n’a rien inventé puisque le jeu vidéo Fifa avec son mode FUT fait la même chose depuis des années. Des « cartes » sont produites de manière limitée puis vendues (via un système de loterie très opaque) et elles permettent ensuite de jouer avec les joueurs ainsi créés. Sorare reprend le même principe, mais sans le jeu (la fantasy league n’est pour Sorare qu’un prétexte, car le but est la collection pour la collection).

Cela n’a aucune utilité, d’autant plus que c’est du gaspillage de ressource, car il faut beaucoup de capacité de calcul pour produire et faire exister de tels algorithmes. Mais ce qui intéresse vraiment les investisseurs, car ils sont littéralement fascinés par un tel projet, c’est précisément la possibilité d’un marché secondaire. En effet, qui dit quelque chose d’unique (ou soit-disant) et de « hype » (selon leur point de vue), dit possibilité de spéculer dessus.

C’est exactement le même principe que pour l’« art » contemporain ou les crus et cépages de vin, ou encore les images GIF relevant de la technologie NFT. Il existe des gens qui sont tellement riches que les richesses réelles ne leur suffisent pas. Alors, comme ils ont besoin d’accumuler encore et encore, de placer et garantir toujours plus leurs richesses, ils inventent de nouvelles « richesses » pour de nouvelles dépenses et du nouveau « capital ».

Quand on est riche, on achète donc très cher une pseudo œuvre, sans aucune sensibilité artistique mais réalisée par quelqu’un d’« unique ». On achète très cher une bouteille de vin simplement car il a été décrété qu’elle était exceptionnelle. Et donc en 2021, ces gens n’ont même plus besoin de faire semblant de posséder quelque chose : ils possèdent l’idée de quelque chose, l’idée d’une carte d’un joueur de football.

D’un point de vue philosophique, c’est très significatif, cela en dit long sur notre époque et les valeurs qui l’animent. 4,3 milliards de dollars et autant de bruit pour réaliser des choses aussi futiles et qui n’existent d’ailleurs même pas en tant que telles (ces « cartes » ne sont pas réellement uniques) : c’est vraiment l’œuvre d’une société marchant sur la tête, ayant perdu tout rapport au réel.

Mais ce qui est vraiment terrible dans tous cela, ce n’est pas tant que des grand bourgeois spéculent et trouvent toujours d’autres moyens de spéculer. Ils le font déjà depuis des dizaines d’années avec le marché secondaire des produits financiers ou l’immobilier. Le plus terrible, c’est qu’un projet aussi délirant et futile que Sorare ne subisse absolument aucune critique populaire, et qu’on trouvera même par milliers des gens des classes populaires pour trouver cela bien.

C’est là qu’on comprend toute l’importance de la bataille culturelle pour changer le monde : si les gens du peuple ne sont pas capables de renverser la table sur de tels sujets, s’ils se font avoir avec des telles arnaques idéalistes, alors ils n’ont rien à attendre du futur pour l’instant. Mais la crise obligera probablement les gens à voir la réalité en face, et saisir le sens réel et concret des choses ! Il le faudra en tous cas.

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Société Vie quotidienne

Le dépôt sauvage est un individualisme forcené

Il arrive souvent de tomber sur des déchets déposés illégalement en dehors des lieux de collecte : c’est du dépôt sauvage.

Il y a plusieurs types de dépôts sauvages.

Ceux dans les grandes villes où la mise en place des déchetteries est difficile voire impossible, comme dans la métropole parisienne qui de par sa densité empêche la construction de déchetterie en son sein. Il existe cependant dans les grandes villes, y compris à Paris, des services municipaux de ramassage d’encombrant sur rendez-vous, et gratuit, mais cela n’intéresse pas les esprits paresseux qui n’envisagent aucune démarche organisée.

Il y a ceux aux abords des déchetteries, où les individualistes voulant se rendre en déchetterie mais constatant que celle-ci est fermée, cèdent à l’immédiateté et se débarrassent de leurs déchets juste devant, obligeant les agents à nettoyer les abords. Au delà d’être une démarche purement égoïste, c’est tristement le reflet de la société aujourd’hui sans conscience planétaire ni collective ; où domine le libéralisme dans l’attitude.

Bien que tout ne puisse pas être recyclé ou « revalorisé », déposer des déchets ménagers, de bricolage, des meubles, électroniques, de produits dangereux etc. relève du cannibalisme social et d’une barbarie anti-planétaire. C’est céder aux mœurs du turbo-capitalisme, où si l’on veut faire quelque-chose il faudrait l’avoir de suite, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

C’est ce qui amène d’ailleurs au dernier type principal de dépôt sauvage : celui dans la Nature. Aux abords des petites routes en France, voire en forêt, il n’est pas rare de trouver dans les champs, dans les forêts, près des étangs, etc. des sac poubelles, du plastique, des déchets électronique, des pneus, de l’amiante ou tout autre type de déchet.

C’est précisément la manifestation presque ultime de l’individualisme forcené qui sévit dans la vie sous le capitalisme. Se laisser aller à ce type de pratique relève de la barbarie, du nihilisme et de l’égoïsme le plus total, sans aucune considération pour les autres habitants de la Planète, sans considération pour les animaux qui seront perturbés dans leurs vies, sans considération non plus pour les travailleurs qui devront se protéger et évacuer (si ils sont trouvés) tous ces déchets. La Nature n’est pas une décharge à ciel ouvert ; elle devrait être un sanctuaire pour la vie.

Bien entendu à l’heure actuelle, les déchetteries et le recyclage sont un business comme un autre dans lesquels les « déchets » ne sont pas toujours « revalorisés » ou recyclés correctement car ne permettant pas de tirer assez de profit.

Cela pose également la question de la gestion du déchet lui-même que la Gauche devra résoudre. Il suffit de se rendre en déchetterie pour constater que bon nombre de choses jetées sont encore fonctionnelles, utilisables, réparables, et mérite une seconde vie. Mais pourries par le 24h/24 du capitalisme, il faudrait consommer toujours plus, et jeter toujours plus. Cela est autant vrai pour des biens que des relations.

Le dépôt sauvage n’est donc qu’une expression avancée supplémentaire de l’individualisme forcené dans lequel la société capitaliste nous fait vivre. C’est de cela dont il est question lorsque des personnes jettent au sein de la Nature des produits dangereux (ou d’ailleurs n’importe quoi), nuisant aux animaux, vivants à côté des déchets et rendant le travail plus aliénant et plus difficile aux agents de déchetteries, communaux, pour nettoyer les dépôts sauvages.

Alors pour résoudre cela, il faudra que la Gauche embrasse la question des gestions des déchets, et que les personnes s’adonnant à des pratiques socialement pourries soient soumises à des travaux d’intérêts généraux dans les déchetteries, dans les incinérateurs, dans les lieux de recyclage, les services de ramassage des déchets.

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Société

La sélection de Karim Benzema pour l’Euro 2020 ou le triomphe de l’opportunisme

Didier Deschamps a pendant longtemps campé fermement sur ses positions au sujet de la sélection de Karim Benzema… avant de finalement céder, car l’opportunisme est partout dans la société française des années 2020 pourrie par le capitalisme.

Le footballeur Karim Benzema est du genre à s’afficher sur Instagram avec une Rolex en or rose 18 carats, dont le prix équivaut à plus de deux ans de SMIC. C’est un personnage vulgaire dont les attitudes, les comportements, les propos, les fréquentations, sont détestables, et détestés.

Il y a eu la sordide affaire de la « sex tape », une tentative d’extorsions de fonds envers un autre joueur de football (l’affaire sera jugée en octobre 2021). Il y a eu l’affaire de la mineure prostituée Zahia (il a finalement été relaxé), il y a eu le crachat juste à la fin de la Marseillaise qui était jouée lors d’un match de football quelques jours après les attentats de novembre 2015 à Paris. Il y a eu l’apparition dans l’immonde clip de gangsta-rap Walabok de Booba.

Mais le summum avait été atteint en juin 2016 lorsque Karim Benzema avait de manière honteuse et lâche insinué que Didier Deschamps ne le sélectionnait pas… car il aurait « cédé à une partie raciste de la France ». C’était d’autant plus honteux que Karim Benzema avait lui-même expliqué quelques années auparavant se sentir algérien et n’en avoir rien à faire de l’équipe de France, ne faisant qu’un choix purement opportuniste sur le plan sportif.

Ses accusations de racisme avaient donc profondément choqué le pays et cela mettait fin, définitivement pensait-on, à sa carrière en équipe de France. En tous cas avec Didier Deschamps aux commandes.
C’est qu’il y a des limites à ne pas dépasser, et c’était là l’indélicatesse de trop de la part d’un jeune homme apparaissant définitivement comme un enfant pourri gâté, indigne d’attention. Didier Deschamps, par honneur personnel, mais surtout pour coller à l’opinion populaire, a donc assumé pendant de nombreuses année de se priver d’un des buteurs les plus efficaces au monde.

Et le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, rappelait en 2019 que :

 « Karim Benzema, c’est un très bon joueur, je n’ai jamais mis en doute ses qualités. Au contraire, il montre au Real Madrid qu’il est un des meilleurs joueurs à son poste. Mais l’aventure (équipe de) France est terminée. »

Que s’est-il donc passé en ce mois de mai 2021 pour que tout d’un coup tout cela disparaisse ? Karim Benzema est finalement sélectionné en équipe de France, à la joie de Noël Le Graët, et cela est vu comme une bonne nouvelle, simplement l’aboutissement heureux d’un conflit soi-disant personnel entre lui et le sélectionneur…

Quelle honte, qu’elle manque d’honneur et de fierté de la part d’une société française elle-même pourrie gâtée par le capitalisme. C’est le triomphe de l’opportunisme le plus vil, l’effondrement de toute prétention à incarner des valeurs, des attitudes, un mode de vie, une communauté.

Et dans la population cela ne passera pas. L’écrasante majorité des gens s’intéressant au football français approuvait la mise à l’écart de Karim Benzema, qui se situe d’ailleurs dans la continuité de la mise à l’écart d’autres individualistes talentueux (Nicolas Anelka, Eric Cantona, David Ginola, etc.)

Alors bien entendu, il y a l’espoir de victoire qui neutralise en partie les critiques, pour le moment. Mais les gens conscients comprennent que ce renversement reflète le cynisme contaminant toute la société.

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Société

Restaurants clandestins à Paris: on veut les noms et la guillotine

C’était un secret de polichinelle, mais la chaîne M6 a mis les pieds dans le plat avec un reportage en caméra cachée. Il y a en pleine crise sanitaire des restaurants clandestins de luxe ainsi que de nombreuses soirées privées pour le « tout Paris », et il se dit même que des ministres y participent. Il va falloir que des noms sortent et que des têtes tombent rapidement, car le scandale est explosif dans un pays à bout de nerfs, traumatisé par un an de crise sanitaire et des nouvelles mesures de restrictions…

Le reportage de M6 info est un véritable pavé dans la mare. Du champagne, du caviar, des menus à plusieurs centaines d’euros dans des hôtels privés parisiens où tout le monde se fait la bise en pleine crise sanitaire, puis un farfelu amoral qui explique ne pas voir le problème, arguant même de croiser régulièrement des ministres !

Voilà une belle caricature, pourtant bien réelle. Et alors que les Français subissent depuis un an l’inconsistance du gouvernement et du chef de l’État face à l’épidémie de Covid-19, la pilule ne passe pas, ne peut pas passer.

La ministre « de la citoyenneté » Marlène Schiappa a également commis une grosse bourde en expliquant à la télévision simplement que si des ministres ou des députés étaient concernés, ils devraient avoir des amendes. Sa légèreté aurait pu lui coûter cher immédiatement ; heureusement pour elle, un auditeur a posé la question de la démission et elle a dû acquiescer.

C’est en effet la moindre des choses, et une démission ne serait d’ailleurs qu’un préalable à un procès retentissant. On ne parle pas ici de simples écarts, mais d’une atteinte très grave à l’ordre public et à la collectivité, par des personnes en ayant la responsabilité.

La cassure entre le gouvernement et le peuple est littéralement cristallisé. Et le procureur de Paris Rémy Heitz a été contraint d’ouvrir une enquête pénale dimanche 4 avril, confiée à la BRDP (Brigade de Répression de la Délinquance aux Personnes) pour les chefs de mise en danger de la vie d’autrui et travail dissimulé.

L’organisateur de la soirée filmée par M6 a été rapidement identifié par de nombreuses personnes comme étant Pierre-Jean Chalançon. Le reportage est lui-même explicite en parlant d’un « collectionneur renommé » puis en montrant un tableau de Napoléon, alors qu’il est un collectionneur fanatique de Napoléon et que sa résidence le Palais Vivienne est facilement reconnaissable sur les images.

D’ailleurs, l’impunité est telle dans le milieu des mondanités parisiennes que tout ça était affiché publiquement sur Instagram, de la part du chef Christophe Leroy conviant au Palais Vivienne avec une photo de Pierre-Jean Chalançon !

Mais ce n’est pas tout. Voici une vidéo récente, datant du 1er février 2021, pour se rendre compte de qui on a à faire :

C’est bien sûr imbuvable, mais tellement typique de la grande bourgeoisie parisienne (y compris de nombreuses personnalités politiques) qui adore littéralement ce genre d’hurluberlu. Mais surtout, Pierre-Jean Chalançon y explique avec la plus grande quiétude qu’il organise à partir de la semaine suivante un « club des gastronomes », pour faire venir « tout ce qui est made in France », qu’il recevra deux fois par mois avec le chef Christophe Leroy aux fourneaux dans ce qui est donc un restaurant clandestin.

Il explique également beaucoup travailler avec Yves Jégot (ancien secrétaire d’État), régulièrement reçut à l’Élysée. Il explique avoir « beaucoup d’amis au gouvernement », bien connaître Jean-Baptiste Lemoyne (Secrétaire d’État chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie), Franck Riester (Ministre du Commerce extérieur et de l’Attractivité), Roselyne Bachelot (ministre de la Culture), avoir des amis « dans les ministères » à différents postes, par exemple chez Gabriel Attal, le porte parole du gouvernement.

Et Pierre-Jean Chalançon affirme dans la foulée que Attal doit « venir dîner prochainement » !

Ce monsieur affirme également avoir « pas mal de copains au Sénat et à l’Assemblée nationale », citant Florian Bachelier, un de ses « meilleurs amis », qui s’avère être le premier questeur de l’Assemblée nationale.

On a ensuite le droit à un étalage de son spectre amical dans le monde politique, avec Robert Hue, ancien premier secrétaire du PCF, qui aurait été le premier à lui envoyer ses vœux cette année, puis des figures de la droite comme Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie. Il serait aussi très amis avec les cousins de François Hollande, qu’il connaît également.

Son spectre est tellement large qu’il va jusqu’à Jean-Marie Le Pen… chez qui il s’est rendu en juin 2020 à l’anniversaire. L’affaire avait fait scandale puisqu’il y posait, sans masque, au côté de… Dieudonné, antisémite notoire condamné à plusieurs reprises.

Suite à cette photo intolérable, il avait logiquement été exclu d’une émission sur France 2.

À propos de Jean-Marie Le Pen, Pierre-Jean Chalançon joue les candides, expliquant aller régulièrement à tous plein d’anniversaires et ne pas voir de mal à aller à celui-ci plutôt qu’un autre, ne pas se poser la question de qui pense quoi, etc.

C’est très bourgeois. Comme toute cette affaire. Et c’est exactement ce genre de choses que, dans l’Histoire populaire française, on déteste de la manière la plus complète. C’est de la même veine que le  « Eh bien ! Qu’il mange de la brioche » de Marie-Antoinette en 1789.

C’est exactement le genre d’anecdote historique qui donne son sens à toute une nouvelle séquence, une nouvelle époque pour les Français.

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Le flop de la consultation citoyenne sur le cannabis

Dimanche 28 février s’est clôturé la consultation citoyenne sur l’usage du cannabis dit « récréatif ». Le nombre de répondants témoigne d’un flop, car ce n’est pas un questionnement démocratique et cela n’intéresse qu’une minorité de gens.

Lancée par l’Assemblée nationale il y a plus d’un mois et demi, le 13 janvier 2021, la consultation citoyenne sur le cannabis dit « récréatif » s’est terminée dimanche 28 février au soir. Ce questionnaire en ligne de 15 interrogations visait à obtenir les informations d’une majorité de personnes quant à leurs usages et leurs avis sur une possible légalisation du cannabis. Finalement, il n’aura recueilli que 253 014 avis.

Si l’on rapporte cela à la population active en France, excluant donc la population de moins de 15 ans, cette consultation ne représente que 0,86 % des gens du pays… Et ce n’est même pas un tiers des 1,2 millions de consommateurs (estimés) réguliers de cannabis. On voit bien que cela n’a intéressé que peu de monde, alors même que l’information de cette consultation a circulé dans les grands médias, et très largement sur les sites pro-légalisation. Sans même parler du travail au corps de l’opinion publique réalisé ces dernières années par des tas de tribunes prêchant la libéralisation du secteur.

Or, voilà, cela est un véritable flop. Caroline Janvier, rapporteuse de la mission d’information sur les usages du cannabis et député LREM du Loiret, déclarait d’ailleurs début février au journal Huffingtonpost :

« Il nous faut plus de femmes, d’autres classes d’âge et des personnes moins impliquées dans le débat. Que la consultation s’élargisse au-delà des cercles de militants pro-légalisation »

Ainsi, dans ce même article, on apprend qu’une majorité des répondants (70%) était d’accord pour la légalisation. De même, il y a environ 67 % d’hommes, le plus souvent âgés entre 18 et 29 ans (45% des répondants). Et si l’on ajoute que 9 % sont des parisiens, alors même qu’ils représentent 3 % des français, on a compris que les gens qui ont donné leur avis proviennent surtout du milieu pro-légalisation. Un petit milieu largement dominé par une poignée de jeunes hommes à la marge, avec un style de vie basé sur la défonce, et souhaitant par là-même niveler vers le bas toute la société.

De l’intitulé de la consultation à la tournure des questions, tout était de toute manière orienté de sorte à ce que seuls les gens pro-légalisation s’expriment. Le questionnaire comprenait sept questions, dont deux avec du texte libre, orientées en faveur de la légalisation, et seulement deux questions, dont une avec texte libre, si l’on y est opposé.

En comparaison, la consultation citoyenne sur le changement d’heure réalisé en 2019 avait recueilli plus de 2 103 999 d’avis. Cela en dit long sur les préoccupations populaires… et celles anti-populaires. Réfléchir au rythme de la vie quotidienne en fonction du cycle du soleil, oui pourquoi pas (et encore que 2 millions de répondants, c’est faible). Réfléchir à légaliser une drogue, quelle idée ! Et pourquoi faire ?

La réalité, c’est que la question du cannabis n’intéresse pas les gens, que le cannabis fait malheureusement partie du décors de la vie sous le capitalisme. La société dit non, ou plutôt : elle détourne le regard car elle sait bien qu’elle a les pieds pris dans le problème et qu’elle n’ose pas encore s’y confronter réellement.

Il n’y a nullement lieu de s’interroger sur une légalisation, car le sujet en lui-même est vain, anti-social, anti-moral. Un ouvrier de 40 ans qui fume pour se décompresser de sa semaine de travail sait bien qu’un tel questionnaire est un cadeau empoisonné. Qu’il y ait très peu de femmes qui ait répondu au questionnaire en rajoute au caractère anti-démocratique, car en général les femmes du peuple endurent et luttent au quotidien contre l’emprise de la drogue sur les enfants, le conjoint, les amis…

Voilà la position populaire : on a été piégé par la drogue, et il est hors de question qu’on en face une fierté, un mot d’ordre de mobilisation. Au pire, on fume, mais on ne se vante pas.

Mais ce n’est visiblement pas la position du député agriculteur LREM Jean-Baptiste Moreau, par ailleurs un opposant virulent à la cause animale, qui voit dans les résultats de cette consultation une aubaine pour lancer un « référendum » pour « trancher » la question.

La drogue n’est pas un horizon moral soutenable et c’est là forcément l’opinion le plus répandu dans la population. Mais sans le pouvoir, sans les leviers réels à disposition pour l’éradiquer, c’est la passivité qui règne. C’est d’ailleurs cette passivité populaire envers la politique qui fait le lit de la revendication libéral-libertaire en faveur du cannabis.

En fait, cette consultation citoyenne n’a été qu’une chambre d’enregistrement d’une lubie de petits-bourgeois, des petits-bourgeois par ailleurs dominés par une bourgeoisie soucieuse de lancer son business sous couvert d’ouverture démocratique.

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L’écriture «inclusive», une barbarie post-moderne anti-sociale

La langue française a historiquement fait le choix du masculin comme genre neutre par défaut. Cela permet de décrire une situation générale où il est fait référence à des personnes en général, sans avoir besoin de préciser leur sexe, car dans la plupart des situations on se moque éperdument du sexe des personnes en question.

Quand on dit « en 2021 en France, les ouvriers ont un bon niveau de vie », on ne s’intéresse pas du tout au sexe des ouvriers en question. Il est parlé des ouvriers en général, et le genre masculin a une fonction neutre, une portée générale.

Si le masculin est le genre neutre par défaut, cela ne veut pas dire que le féminin ne peut pas avoir cette fonction neutre également. Au contraire, cela arrive souvent, par exemple quand on dit « en 2021 en France, la classe ouvrière est particulièrement dépolitisée. »

On ne s’intéresse ici pas du tout au sexe des ouvriers composant la classe ouvrière et peu importe d’ailleurs que le mot classe soit masculin ou féminin. Il y a dans le contenu du mot « classe » tout autant des ouvrières que des ouvriers, mais il est parlé au féminin, car le mot « classe » est féminin, et le féminin a ici une valeur neutre. Il pourrait en être autrement, cela ne change rien à rien.

Ce qui est valable en général l’est en particulier.

Quand on dit « Benjamin est une belle personne, particulièrement généreuse », la masculinité du Benjamin en question n’est aucunement niée ni remise en cause ; Benjamin n’est absolument pas discriminé ni « exclu » en tant qu’homme en raison de cette formulation. Il s’agit juste d’une règle de grammaire faisant qu’il faut accorder au féminin les adjectifs décrivant un nom féminin.

Il en est de même pour Louis XIV quand Jean-Baptiste Colbert s’adresse à lui dans leurs correspondances en disant « Elle ». Le contrôleur général des finances parle à la troisième personne à « Sa Majesté », qui est un mot féminin, mais cela n’a aucun rapport avec le sexe du Roi de France.

Tout cela est connu et admis de tout un chacun et ne pose aucun problème au quotidien. Le Français est une langue complexe et très élaborée, correspondant à une société elle-même particulièrement complexe et élaborée. Les membres de cette société ont tout à fait la capacité de faire la différence entre le genre neutre désignant des situations générales ou particulières et les genres féminin et masculin quand ils servent à désigner des personnes ou groupes de personne en raison de leur sexe. C’est quelque chose de très naturel.

Seulement, cela pose un problème énorme aux post-modernes, car ils sont littéralement obsédés par le fait déconstruire la société et l’unité de la société. Reflétant le libéralisme économique, ils veulent le libéralisme culturel et insistent ainsi sur l’identité. 

Cette mise en avant de l’identité passe par le rejet de ce qui a une signification universelle. Les post-modernes veulent toujours en revenir au particulier, ils veulent sans-cesse atomiser la société pour mettre en exergue les individus. Ils détestent donc cet usage grammatical du neutre dans la langue française : pour eux il faut sans cesse diviser la société entre hommes et femmes, même quand cela n’a aucun rapport avec le sujet.

Les post-modernes prétendent alors que la langue française est « excluante » vis-à-vis des femmes en raison de la règle grammaticale faisant que le masculin est le genre neutre par défaut. Ils prétendent que quand une université s’adresse aux « étudiants », elle « exclue » les étudiantes car celles-ci ne sont pas définies en particulier.

Les post-modernes ont alors inventé l’écriture « inclusive », pour marquer absolument leur besoin de compartimenter la société entre hommes et femmes, et surtout de séparer les « individus » au nom de leur reconnaissance.

Selon le principe de l’écriture « inclusive », une université doit ainsi écrire « les étudiant.e.s », pour bien marquer qu’il y a des étudiants qui sont des hommes et des étudiantes qui sont femmes, même si cela n’a aucun rapport avec le sujet.

On a alors le droit à tout un tas de mots dans les phrases où des points sont ajoutés pour intercaler le « e » du féminin et supprimer ainsi le masculin neutre. C’est illisible, et d’ailleurs l’écriture « inclusive » n’est jamais vraiment entièrement utilisée tellement c’est un sac de nœuds.

Les gens utilisant l’écriture « inclusive » sont concrètement tellement délirants, tellement en dehors de la réalité, qu’ils en arrivent à utiliser leur formulation « inclusive » y compris quand il n’est question que des femmes… C’est le cas avec l’Unef, ce syndicat étudiant qui était historiquement lié à la Gauche et qui est maintenant un bastion post-moderne, qui est capable d’écrire quelque-chose d’aussi absurde que :

« Victoire pour les étudiant.e.s, mise à disposition gratuite de protections périodiques pour les étudiant.e.s sur ton campus ! »

Absurde pour les matérialistes, mais plein de sens pour des gens maniant de manière fantasmagorique les notions de genre, de sexe, d’identité, depuis les universités et en tournant le dos au peuple, au mépris de l’Histoire.

On en arrive alors à un véritable massacre de la langue française et il est très impressionnant de voir à quel point ce massacre s’est imposé dans un nombre incalculable d’universités et d’institutions. Cela en dit long sur la décomposition et la décadence de la société française, incapable de préserver ce précieux patrimoine qu’est la langue de Molière.

La Gauche historique, qui est le Parti de la société, de l’Histoire, a ici une responsabilité énorme pour défendre la langue française contre les lubies post-modernes. Car qui dit société, dit civilisation, sinon c’est le retour à la barbarie. L’écriture inclusive est typiquement ce genre de barbarie anti-sociale que la Gauche doit dénoncer et combattre.

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Les cinq salauds du Conseil scientifique qui veulent confiner les personnes âgées et les plus fragiles

Reflet du social-darwinisme, des membres du conseil scientifique publient un article en anglais afin de pousser au confinement des personnes âgées et des plus fragiles. C’est ignoble.

C’est une initiative à peine croyable. Cinq membres du Conseil scientifique ont décidé de s’exprimer en faisant fi de cette structure, mais en s’en arrogeant le prestige. Ils ont poussé le caractère anti-démocratique de leur initiative jusqu’au bout, en publiant leur point de vue en anglais, dans une revue médicale britannique, The Lancet : « Immune evasion means we need a new COVID-19 social contract« .

C’est là chercher à poignarder le peuple dans le dos, en avançant les pions du social-darwinisme de manière masquée. C’est ignoble.

Car que disent ces gens ? Ils disent ce que disent les pires gens en France depuis le début de la pandémie : il y en a assez de maltraiter la vie quotidienne de la majorité au nom des plus vieux et des plus fragiles. Ces derniers n’ont qu’à se mettre de côté. Heureusement, une telle position a provoqué un haut-le-cœur démocratique. C’était tellement ignoble que cela a été considéré comme immédiatement inacceptable.

Mais comme la situation est délétère depuis plusieurs mois et qu’il y a un grand tournant à Droite du pays, la thèse revient en force. C’est le reflet du social-darwinisme, d’une logique fasciste. C’est marche ou crève. Et afin de se justifier, les auteurs avaient besoin d’un prétexte : ils l’ont avec les variants. Puisque tout recommence, alors il faut tout changer et faire ce qui a été raté depuis le début : mettre les personnes âgées et les plus fragiles de côté, et tant pis pour elles.

Il en va de l’économie, disent les auteurs, il en va des jeunes, et de toutes façons les gens en ont assez, ils ne font plus confiance aux gouvernements, alors autant y aller et leur faire accepter des mesures moindres en mettant les personnes âgées et les personnes fragiles de côté. De toutes façons, disent-ils, de mars à juin 2020, 96% des morts additionnels liés au COVID-19 ont concerné des patients âgés de plus de 70 ans.

Tel est le cynisme de l’immunologue Jean-François Delfraissy (par ailleurs président du Conseil scientifique), de Franck Chauvin (président du Haut Conseil pour la santé publique), de l’anthropologue Laëtitia Atlani-Duault, de l’infectiologue Denis Malvy, du virologue Bruno Lina.

Et la conclusion de leur texte est sans ambiguïtés :

« Nous, scientifiques qui travaillons contre le COVID-19, devons avoir le courage de nous adresser à ceux qui sont au pouvoir, qui portent la responsabilité ultime pour les politiques choisies et leurs conséquences.

Si cette responsabilité est esquivée ou retardée, le jour inévitable de l’addition à payer pourrait être terrible. »

Telle est la menace absolument caractéristique du social-darwinisme, le chantage du fascisme : laissez-nous être anti-social, sinon le caractère anti-social refoulé reviendra de manière encore plus violente !

Quels salauds ! Il faut s’opposer à eux. Et se rappeler du pasteur Martin Niemöller:

« Quand ils sont venus chercher les juifs
je n’ai rien dit
car je n’étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les communistes
je n’ai rien dit
car je n’étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes
je n’ai rien dit
car je n’étais pas syndicaliste.

Et quand ils sont venus me chercher
il n’existait plus personne
qui aurait voulu ou pu protester… »

 

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Le journal Libération à l’offensive pour la légalisation du cannabis

Le journal de la gauche libérale-libertaire Libération a donné une interview à trois députés favorables à la légalisation du cannabis, issus de la Droite, du centre, et de la fausse Gauche, et publié en Une de son édition du 17 février. Un interview qui n’est rien d’autre qu’un camouflet anti-populaire.

Le jeu de mot « joint-venture » en Une du journal est tout aussi ridicule que les propos tenus par ces trois députés venus vanté les mérités d’une légalisation du cannabis. Trois députés qui ne tombent pas de nulle part.

On retrouve ainsi Robin Réda, député de la 7e circonscription de l’Essonne, membre de « Soyons Libres » le mouvement de Valérie Pécresse fondé en septembre 2017. Jean-Baptiste Moreau, député LREM qui se présente comme le « député-paysan » de la Creuse, ce département français qui cherche par tous les moyens à se lancer dans la culture du chanvre industriel. Et enfin, Danièle Obono, députée LFI de la 17e circonscription de Paris et figure de la gauche post-moderne.

Respectivement président et rapporteur-général, Robin Réda et Jean-Baptiste Moreau sont également les principaux coordinateurs de la Mission d’information sur les usages du cannabis lancée début juillet 2019. Une mission qui a par ailleurs rendu un rapport d’étapes il y a peu de temps à l’Assemblée nationale, en parallèle d’un lancement d’une consultation citoyenne sur le cannabis récréatif.

On l’a donc compris, cette interview est un énième jalon posé dans l’offensive pro-légalisation du cannabis. Une offensive toujours plus intense ces dernières années, dans un contexte de libéralisation dans plusieurs pays comme le Colorado et l’État en de Washington 2012, l’Uruguay en 2013, la Californie en 2016, le Canada en 2018.

La bourse de Wall-Street à New-York s’est d’ailleurs affolée ces derniers jours sur les potentialités futures de l’industrie du cannabis, ce nouvel « or vert », comme le remarquait récemment le journal très à droite « Les Echos » dans un article sur « les stars [qui] investissent dans le cannabusiness » comme Jay-Z, Rihanna, ou encore David Beckham…

Bien évidemment, l’interview de Libération ne présente pas les choses ainsi, mais oriente le propos général autour du fait que ces trois députés partagent un même but commun, celui de la légalisation, avec des logiques de justification et de mise en œuvre différentes. Tout est clair pour Libération qui place en exergue de son article le propos populiste de Jean-Baptiste Moreau comme quoi « la légalisation du cannabis relève du courage politique », comme pour mieux en faire un combat légitime.

Tous se trouvent d’accord pour dénoncer la faillite de la supposée « guerre au drogues », argument démagogique qui est un piège tendu aux habitants des cités populaires confrontés à l’exaspération des trafics. C’est ce même procédé argumentaire qui utilise les malades qui se soignent avec des médicaments composés des molécules extraites du cannabis dans le cadre d’un protocole sanitaire, pour justifier la libéralisation du cannabis récréatif.

L’étude Cannalex a pourtant montré que les différentes légalisations avaient pour conséquence le report du trafic illégal sur des drogues plus « dures », les armes, la traite d’être humain, etc. Tout cela Danièle Obono le nie, en allant même jusqu’à parler de la terrible « colline du crack » comme exemple illustrant l’échec de la loi de 1970 contre la toxicomanie et les trafics :

« Je suis députée d’une circonscription du nord-est de Paris, avec un fort usage de drogues sur la voie publique, notamment de crack. Mon angle, c’est donc la régulation des usages et la réduction des risques »

Se demanderons-nous dans 30 ans si, après avoir toléré la cigarette, banalisé l’alcool, légalisé le cannabis, il ne faudra pas aussi légalisé les drogues de synthèse pour mieux « réguler » les « usages » et « réduire » les risques, pour mieux « aider » des personnes en ayant besoin pour « souffler » ?

Il n’y a pas de faillite de la « guerre au drogues » tout bonnement car elle n’a jamais vraiment été livrée jusqu’au bout et en profondeur. Pour cela, il faut une mobilisation démocratique et populaire : la Chine des années 1950 n’a t-elle pas éradiqué la terrible intoxication à l’opium de cette manière ? S’il y a une faillite, c’est bien celle d’une partie de la collectivité rongée par les valeurs libérales, abdiquant sur une position morale pourtant acquise depuis plusieurs siècles en France.

Pour ces députés, la légalisation offrirait la possibilité de mieux organiser la prévention, notamment à l’école, comme on le fait pour le tabac et l’alcool, ces drogues légales. En réalité, on a là tout l’argumentaire de travailleurs sociaux totalement incapables de refuser les drogues et de promouvoir une morale ferme et réellement alternative, car s’étant eux-même fait prendre au jeu.

On cherchera tant bien que mal en quoi l’infirmière du collège ou le professeur d’éducation civique aident en quoi que ce soit les jeunes à refuser le tabac et l’alcool, cette couche sociale qui fait du repas autour du vin un « art de vivre » et ne rechigne pas à aller fumer quelques cigarettes… en cachette. Ni même en quoi les étiquettes adossées sur les paquets de cigarette, et annoncées récemment par Emmanuel Macron sur les bouteilles de vin, va changer la donne. Enfin, oui : les individus pourront « choisir » librement et en pleine connaissance de cause de se pourrir la santé…

Alors quand on voit que l’interview tourne ensuite à un débat sur la gestion des modalités de la possible légalisation, allant du monopole d’Etat à son seul encadrement des prix, on se dit qu’on assiste à une mise en scène pour préparer l’opinion publique. En fait, on vit là une double lame de fond : celle de l’extension d’un vaste marché capitaliste rendu possible du fait d’une corrosion de la société par les valeurs libérales-libertaires. Et ces trois députés n’en sont que les tristes accompagnateurs.

Si l’on ne veut pas finir broyé entre le marteau libéral et l’enclume conservatrice-sécuritaire, il va falloir choisir le camp de la Gauche historique. Ce camp qui est opposé tant à la régression libérale, qu’au pourrissement social et culturel, car il a l’émancipation populaire comme horizon politique.

>> lire aussi : la Gauche doit stopper le fléau des trafics de drogue

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À Courchevel, les voitures remplacent les remontées mécaniques

La mise à l’arrêt prématuré en mars 2020, puis la perspective d’une « saison blanche » 2020-2021 rend fou de rage les magnats de l’or blanc. Il n’en faut peu pour que la moindre faille soit exploitée, témoin d’une déliquescence complète de la haute bourgeoisie.

S’il y a bien un fait illustrant toute la déliquescence de la haute bourgeoisie, c’est celui-là. Depuis ce samedi 6 février et jusqu’au 7 mars, à Courchevel la piste bleue de 2 km de Bellecôte est ouverte et accessible par voitures privées, taxis, et navettes d’hôtels…

Cette piste n’a pas été choisi au hasard puisqu’en plus d’être liée au village de Courchevel 1850, elle est reliée à l’altiport, avec donc une route bitumée qui part du village jusqu’à ce dernier.

Car oui, la station de ski savoyarde construite en 1946 sur une nature vierge, possède un aéroport d’altitude niché à plus de 2000 mètres, avec sa piste d’atterrissage de 80 mètres de large et 537 de long. À proximité, il y a même un hôtel-restaurant étoilés. Ainsi, donc la haute bourgeoisie hors sol peut continuer à skier en remplaçant une remontée mécanique par un chauffeur de taxi à leur service.

Pour les riches cosmopolites, tout doit être approprié, rien ne doit être un obstacle, et surtout pas les mesures sanitaires contre la pandémie de Covid-19. Tout du moins, il est possible de les éviter en se payant le luxe de quelques descentes grâce à l’enchainement d’un chauffeur de taxi à son service. Peut-on tomber plus bas ? Comment ne pas voir que cette couche sociale est totalement parasitaire et décadente ?

Mais si cette idée a émergé dans les promoteurs touristiques locaux, c’est que l’altiport est un business florissant, avec plusieurs milliers de départs et d’atterrissages d’hélicoptères et d’avions chaque année, en grande majorité l’hiver. Il est possible ainsi d’atterrir à Paris, Lyon, Chambéry, Genève et de se faire ensuite déposer directement à l’altiport. Certains y viennent même avec leur propre appareil privé, pour ne faire qu’une journée de ski et repartir le soir même…

C’est là que l’on voit que le ski n’est pour la bourgeoisie qu’un état d’esprit, un life style, bien loin de la dimension populaire sportive, avec ses exigences collectives.

Actuellement, malgré les restrictions sanitaires, si l’on veut pratiquer le ski, on peut toujours s’inscrire au club local pour lequel quelques téléskis sont autorisés à fonctionner. Mais cela signifie slalom, entraînement, bref un effort physique encadré et prolongé.

Et ce n’est sûrement pas ce que recherche la riche clientèle décadente, en mal de projections existentialistes sur un environnement qu’elle considère comme un « paysage », son paysage. Le domaine skiable est lui-même façonné ici ou là à cette image, avec ses longues pistes bleues, ses vastes pistes de transition, ce qui exige des terrassements mortifères pour refaçonner les pentes abruptes.

Un écosystème artificialisé selon les propres besoins de la bourgeoisie, avec des résidences dorées de toute part, des bars et des discothèques stupides… On y retrouve aussi des magasins de luxe avec des parkings chauffés, des galeries d’art contemporain, des proxénètes proposant des prostitués de « luxe », des dealers de cocaïne.

Tout cela forme une atmosphère de parasitisme anti-social, anti-moral. En janvier 2019, sur fond d’affaire de trafic de drogue, l’incendie d’un hôtel miteux, possédé par une riche famille de notables, qui n’était pas à jour des normes de sécurité causait la mort de deux de ces saisonniers

Cette affaire de piste de ski accessible par taxi est une énième illustration du pourrissement de cette haute bourgeoisie. Une couche sociale qu’il faut à tout prix mettre à l’écart de la société afin de la prémunir de sa décadence morale.

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L’Assemblée nationale « consulte » sur le cannabis récréatif

Afin de forcer à la légalisation du cannabis, le gouvernement fait procéder à une « enquête » sur l’avis des gens.

Du 13 janvier au 28 février 2021, l’Assemblée nationale met en place une consultation en ligne, avec un questionnaire au sujet du « cannabis récréatif ». Notons immédiatement que rien que par ce terme de récréatif, même mis entre guillemets, l’Assemblée nationale tombe sous le coup de la loi en raison d’une présentation d’une drogue sous un jour favorable.

Mais il est bien loin le temps où le policier zélé, souvent obtus mais finalement avec raison, alpaguait quelqu’un pour le moindre symbole lié au cannabis sur un de ses habits. Désormais, le libéralisme libertaire du capitalisme élargit toujours davantage le champ des consommations et le cannabis fait partie des prochains terrains d’accumulation. Il l’est déjà avec les mafias, mais là il s’agit de passer à grande échelle, de proposer un loisir abrutissant de plus à la société toute entière.

Voici ce que cela donne dit dans le langage à la fois complètement hypocrite et administratif-technique de l’Assemblée nationale :

« Il s’agit, pour la mission, de dresser le bilan des politiques publiques menées en matière de prévention et de répression des trafics et usages du cannabis, de proposer un panorama des expériences étrangères de légalisation ou de dépénalisation et de contribuer à une réflexion sur l’éventuelle évolution du cadre réglementaire français relatif à cette substance. »

Les dés sont d’ailleurs tellement pipés que, dans le questionnaire, si l’on est pour la légalisation, on doit répondre à sept questions particulières, dont deux avec du texte libre, alors que si on est contre, on a deux questions seulement, dont une avec texte libre.

On aura compris qu’il s’agit de pousser à l’expression les tenants d’une légalisation et de faire passer ceux du maintien de l’interdiction pour des conservateurs bornés, dépassés, etc. Et il sera dit finalement, pour l’emporter : vous voyez, même des gens contre le cannabis considère que légaliser est la moins pire des solutions, etc.

Naturellement, il sera également expliqué que tous les partis sont d’accord là-dessus, que cela dépasse les orientations politiques, que c’est une question sociétale. Il sera ajouté comme cerise sur le gâteau les ressources fiscales et le tour sera joué.

Cependant, il y a heureusement une société qui n’a pas encore été délavée à ce point quant à la question du cannabis. Si la jeunesse des grandes villes est très favorable au cannabis, qu’elle voit comme relevant d’un mode de vie distancé et branché en même temps, le reste de la jeunesse n’y est nullement favorable. Et l’opposition au cannabis dans la société reste puissante dans un pays où les bonnes manières relèvent d’une tradition historique depuis le 17e siècle.

De plus, les Français ont assez de conscience sociale pour saisir la problématique. Tout le monde sait très bien que le cannabis est une fuite – une fuite contre l’anxiété, contre un malaise personnel et social. Il y a donc une compréhension de cette question et un refus de chercher à ostraciser. Mais accepter la légalisation en tant que telle, accepter le cannabis dans le panorama… là c’est carrément autre chose.

Reste qu’il faut une voix pour exprimer ce refus du cannabis. Et les digues sont toutes tombées à Gauche. Même Lutte Ouvrière est favorable à la dépénalisation, c’est dire ! Il faut dire que le cannabis fait partie du pack post-moderne aux côtés des LGBT, des migrants, des thèses « décoloniales », de la fascination identitaire pour la couleur de peau et les religions, etc.

Ce pack consiste en des thèses sociétales à l’anglo-saxonne pour empêcher celles de la Gauche historique de s’affirmer… mais on est en France, un pays où la lutte des classes a un grand patrimoine. Cela ne sera certainement pas aussi simple que cela pour le capitalisme qui veut faire passer dans la société son marché du cannabis. Et ce d’autant moins dans un contexte de crise où l’opération d’abrutissement des gens apparaîtra comme d’autant plus claire.

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Le MMA en France, entre télé-réalité, jeu télévisé et show business

Relevant techniquement du sport, le MMA relève surtout du capitalisme excitant le malsain, le grotesque, le sanglant, pour fasciner et faire consommer.

Si on avait dit aux Français en 1990 que la télé-réalité serait particulièrement implantée en France et que le MMA serait officiellement reconnu par l’État, jamais ils ne l’auraient cru. Un pays comme la France se targue de culture et s’il y a une chose qui a toujours été claire, c’est le refus d’une américanisation de la culture.

On sait en effet qu’aux États-Unis, un pays d’immense culture, le capitalisme a largement contaminé la plupart des espaces d’expression. Un marché immense, des investissements lourds disponibles, une infantilisation significative… ont fait des États-Unis un exemple de l’abrutissement des masses.

Nombreux sont les films dénonçant cette tendance au spectacle vide de sens et corrupteur des esprits, jouant sur le malsain et le grotesque pour attirer l’attention, captiver. On peut citer Running man en 1987 avec Arnold Schwarzenegger, satire humoristique des jeux du cirque modernes, où un individu est traqué par des tueurs devant les caméras.

Ce film s’appuie d’ailleurs sur le bien plus sombre Le Prix du danger, film franco-yougoslave de 1983 avec Gérard Lanvin et Michel Piccoli. Il y a également Le jeu des millions, un film des années 1970 qui suit le même principe.

Le Prix du danger a énormément marqué les esprits alors en France, ou plus exactement il avait puissamment troublé de par la dimension de ce qu’il présentait. Il a été un véritable marqueur culturel, un véritable traumatisme à l’échelle de la société.

Mais les gens ont considéré alors que c’était une allégorie, que jamais les médias n’iraient vraiment dans cette direction, avec de la télé-réalité, des actions scénarisées par les producteurs, avec une obsession pour la violence, le sang. N’y avait-il pas une Gauche pour bloquer tout cela ? La France n’était-elle pas un pays où la culture est centrale, où le respect de la dignité humaine est une valeur sacrée ?

Et pourtant la direction a bien été prise. La reconnaissance du MMA en France témoigne du nivellement par le bas par rapport à cette époque ; ce qui semblait une exception est désormais la règle. Les Français ne valent pas mieux que les Américains : ils consomment ce qu’on leur propose. Des produits sucrés aux hamburgers, du MMA à la télé-réalité, même si c’est stupide cela plaît et cela permet de passer le temps.

Dans le capitalisme, tout ne sert plus qu’à cela d’ailleurs, passer le temps. Rien ne reste. Tout est jetable, jusque le partenaire dans les couples. Et, forcément, dans une telle logique de marché, il faut en rajouter toujours plus.

Tout comme la pornographie va toujours plus loin dans l’étrange et le violent, on a donc désormais le MMA, avec des combattants forgés pour la télévision, cognant pour la télévision, gladiateurs des temps modernes occupant les esprits, qui comme cela évitent les vraies questions et la culture.

Le MMA est un sport, disent ses partisans, mais le but est de passer à la télévision, d’accrocher les esprits par la violence, de provoquer des émotions malgré soi, de contribuer au show business avec tout une mise en scène avant et après les combats.

Le MMA en France, c’est un mélange de télé-réalité, jeu télévisé et show business, qui passe par le plaisir de cogner quelqu’un d’autre et de le montrer. C’est de la barbarie mais moderne, conforme aux valeurs et aux besoins du capitalisme.

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Vitry-sur-Seine: la honte d’avoir accueilli le premier combat officiel de MMA en France

Le premier combat officiel de MMA de l’histoire en France a eu lieu jeudi 8 octobre 2020 à Vitry-sur-Seine, une ville censée être de gauche, dans une salle portant le nom de Maurice Thorez, une figure incontournable de la Gauche française. La honte est totale.

Le MMA est un « sport » indéfendable. Ce sont les jeux du cirque romains, version spectacle à l’américaine ultra moderne, calibrés pour la télévision avec derrière des entreprises pesant une fortune. La démarche, c’est de placer deux brutes hautement formées aux techniques de combat dans une arène (un octogone), avec le droit à quasiment tous les coups (y compris les étranglements et les frappes d’un adversaire au sol) pour se défigurer l’un l’autre.

La ville de Vitry-sur-Seine en banlieue parisienne se couvre de honte en accueillant un tel spectacle dans sa salle municipale, pour une première en France. Il faut bien voir ici que cela ne tombe pas du ciel, car il y a toute une scène locale du MMA à Vitry-sur-Seine et aux alentours, et ce sont là des villes gérées par le PCF depuis des années (malgré les récentes péripéties).

Il y a eu du MMA à la Fête de l’Humanité en 2019 et la FSGT, une fédération sportive liée culturellement au PCF, défend depuis longtemps la légalisation du MMA. D’ailleurs, la FSGT s’était portée candidate pour être la fédération de tutelle du MMA, légalisée par Emmanuel Macron et ce n’est pas pour rien, puisqu’on retrouve l’idée du marché roi, de la sortie par le haut des pauvres au moyen d’un investissement dans et pour le marché, etc.

C’est une illustration de la terrible décomposition du PCF et de la Gauche en général, qui ne pèse plus rien dans le pays mais ne survit que par un populisme racoleur. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici : le PCF, et tous les gens tournant autour, s’imaginent populaires en mettant en avant le MMA.

En fait, ils cèdent à toute une mentalité banlieusarde parisienne, quasi unilatéralement masculine, et extrêmement réactionnaire sur le plan culturel. Cela est d’autant plus terrible que la mouvance du PCF sert ici de fer de lance à une démarche ultra-capitaliste qui se lance et compte bien s’implanter par tous les moyens possibles.

Les combats de Vitry-sur-Seine du 8 octobre 2020 ne sont en effet qu’une mise en jambe, pour ensuite lancer véritablement tout le business du MMA en France. Il y a d’abord des petits combats, des petites organisations puis bientôt viendra le mastodonte commercial UFC qui raflera la mise de ce juteux business.

C’est d’ailleurs Cyril Gane qui l’explique le mieux, lui qui est l’un des seuls Français pratiquant le MMA en étant sous contrat avec l’UFC :

« L’UFC va arriver, elle laisse les organisations mineures faire connaître ce sport aux Français avant de débarquer. C’est une stratégie. Mais tout le monde attend l’UFC. »

Dès le samedi 10 octobre, un « gala » est d’ailleurs organisé à Paris Bercy et on a la ministre des sports elle-même qui s’investit directement dans ces organisations.

On a donc eu, en pleine crise sanitaire et alors que Paris dépasse le seuil d’alerte maximale, 600 personnes dans une salle « Maurice Thorez » qui viennent voir des gens s’écharper, sous les yeux de la ministre d’Emmanuel Macron acclamée.

Tout cela est terriblement décalé, hors sujet, en dehors du temps… ou plutôt totalement conforme à la décadence d’une époque, des mœurs, du capitalisme.

> Lire également : Du pain et des jeux: la Fédération de boxe organise la légalisation du MMA

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La Bellevilloise: de la classe ouvrière à goût pour le crime

Haut lieu de la socialisation ouvrière, la Bellevilloise est un bastion bobo et au contenu positif a succédé le vide bourgeois.

La Bellevilloise, dans le vingtième arrondissement de Paris, est désormais un « centre artistique et culturel avec café lumineux, expositions, projections de films, concerts et événements », c’est-à-dire un lieu de socialisation bobo, chic et cher, avec une prétention culturelle, de 2000 m2.

Initialement, le lieu est ouvert comme coopérative ouvrière en 1877, avant de devenir un très important lieu de socialisation ouvrière, avec un théâtre, un cinéma, des cours de musique, d’éducation physique, une bibliothèque, une université populaire, etc. C’est d’ailleurs officiellement une « Maison du peuple » à partir de 1910, le PCF y ayant l’hégémonie à partir de 1924 et y tenant son septième congrès en 1932. On a d’ailleurs la faucille et du marteau sur le fronton.

Et dans ce lieu relevant du mouvement ouvrier historiquement, voici ce qui s’y déroule, comme nous le raconte Le Parisien : pour 10-15 euros, on a des pervers écoutant des pervers, pour se délecter, comme dans dans les années 1920-1930, dans le goût et la fascination pour le crime.

« Un murmure d’effroi parcourt la salle parisienne de La Bellevilloise (20e), où quelque 250 personnes se sont entassées, masque sur le nez, pour écouter Marjorie Sueur énumérer, d’un ton détaché, des actes glaçants : « A la demande de son futur mari Paul Bernardo, Karla Homolka organise, le 23 décembre 1990, le viol de sa petite sœur Tammy, alors âgée de 15 ans. »

Ce mardi 1er septembre, la criminologue se penche sur les cas de deux couples de meurtriers dans une conférence intitulée « Les Secrets des serial killers ». Une fois éteints les murmures dans l’auditoire, Marjorie Sueur reprend de sa voix neutre :

« Durant la nuit, Paul viole et sodomise Tammy, droguée à son insu par sa sœur. La jeune fille est retrouvée morte le lendemain, étouffée dans son vomi. » Nouveau frisson d’horreur dans l’assemblée. »

Quelle honte pour la Bellevilloise. Quelle infamie même, que ces gens venant, à l’instar de la série Games of thrones, étaler leur intérêt pour le crime, l’horreur… par incapacité à promouvoir la beauté, l’harmonie, la nature. Les bourgeois sont vides, creux, humainement dépassés et se morfondent dans la tristesse, le glauque, le morbide.

Et cet étalage ignoble relève de toute une entreprise, puisqu’il s’agit de « Fever Talks » au contenu évocateur de l’idéalisme le plus délirant, de l’irrationalisme le plus marqué : « Quand l’esprit libère le corps », « Accéder à l’immortalité », « Connecte toi à ton potentiel », « Existence de mondes parallèles », etc.

C’est, au sens strict, l’exact contraire de ce que proposait la Bellevilloise depuis sa fondation jusqu’à la seconde guerre mondiale. La Bellevilloise, issu du mouvement ouvrier, proposait la joie de vivre, le goût pour le bonheur, l’optimisme du travail, la primauté de la vision collective, l’élan ouvrier.

Dire que dans un tel lieu, on a eu des bourgeois endimanchés s’imaginant ouvert sur le monde alors qu’ils ne trimballent que leur incapacité à vivre autrement que dans la superficialité ou le raccrochage à tout ce qui est morbide…

Cette incapacité à affirmer quelque chose de positif est par définition quelque chose qui relève de la classe. Les classes dominantes sont incapables de proposer quelque chose de positif. Elles n’ont que l’irrationnel, depuis les super-héros jusqu’aux assassins les plus pervers, le tout pour une pseudo complexité censée exprimer les profondeurs de « l’être humain » en fait totalement réduit à un consommateur isolé et aliéné.

Qu’attendent les couches populaires pour se révolter contre une telle décadence ?

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Le Parisien, le PCF et le dealer

Le Parisien a publié un article évoquant le PCF Saint-Ouen qui peut provoquer de la surprise, voire de la stupéfaction, au point qu’on se dit qu’on y comprend plus grand-chose…

Le 29 août 2020, il y avait ce message publié sur le compte Twitter du PCF où on lisait :

« Trafic d’armes, trafic de drogues, trafic de personnes, reprenons le pouvoir dans toutes les rues de la République. »

Ce message a beaucoup fait jaser, parce qu’il sous-tend de reprendre la rue face à des gens violents. Et quand le PCF dit ça, cela a du sens, car de par le passé, il y a plusieurs décennies, il visait l’hégémonie dans les quartiers populaires, avec des comportements types, des valeurs, etc.

Bref, cela a choqué les libéraux et autres tenants d’une société « inclusive ». Démagogie du PCF, retour aux sources ? La question pouvait se poser, puis il y a eu un article du Parisien du 15 septembre 2020.

On se dit alors qu’il y a une erreur dans cet article, dont le titre est « Mort de Sofiane et Tidiane : une «exécution» qui bouleverse Saint-Ouen ». On se dit, cet article va être modifié. Ce qu’on lit n’est pas possible. Cela ne peut pas être à ce point là.

L’histoire est on ne peut plus sordide, puisque deux jeunes de 25 et 17 ans ont été abattus dans une cave de la cité Soubise de cette ville de Seine-Saint-Denis. Le premier des deux  étant considéré, dans l’article, comme le chef du réseau local de drogue. Si l’on s’arrête là, c’est un affreux fait divers, reflétant une violence toujours plus grande et diffuse dans la société. Les dealers ne reculent devant rien et si on ne les stop pas…

Sauf qu’en même temps, cette personne est présentée par Le Parisien comme un encarté au PCF, sympathique, conscient, engagé. À lire l’article, il faudrait être admiratif, même. La suggestion de son activité de deal est mentionnée comme en passant, comme s’il était le garagiste du coin :

« Une source proche du dossier affirme que « le plus âgé était identifié comme étant le chef du réseau local du trafic » (…).»

Pour le reste, c’est un article unilatéral, avec un grand lyrisme dont voici quelques exemples :

« Un jeune adorable, un bel esprit », résume Jacqueline Rouillon, ancienne maire (PCF) de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et très proche de la victime (…).

Sous le choc, Jacqueline Rouillon confie : « Je ne veux pas y croire. Pas lui. Il avait trop envie d’avoir une belle vie. Il avait d’ailleurs repris des études en BTS commerce et ressources humaines, mais il n’était pas parvenu à trouver un maître de stage cette année, comme beaucoup de jeunes. »

C’était aussi un compagnon de militantisme. Il avait pris sa carte au PCF et il était membre de l’association Citoyens solidaires. « Il était très présent dans la vie locale, mais il ne s’est jamais présenté sur une liste », précise-t-elle. L’ancienne maire veut retenir surtout sa personnalité « attachante ». « Tout de suite, il déclenchait la sympathie ». Denis Vemclefs, élu d’opposition, renchérit : « Nous avions beaucoup de discussions sur l’avenir des quartiers populaires. Il avait une réelle conscience politique. » (…).

Ce nouvel accès de violence illustre l’interminable guerre de territoire pour le contrôle des juteux points de stups de Saint-Ouen. Depuis juin, les règlements de comptes à coups d’arme à feu n’ont pas cessé dans la cité. »

On se dit donc que soit Le Parisien délire, soit c’est le PCF de Saint-Ouen qui délire. Et il semble bien que ce soit la seconde option, puisque la section PCF a réagit dans un communiqué, qui ne confirme pas l’appartenance au PCF, mais valide tout à fait l’existence du trafic de drogue et salue la mémoire du jeune homme…

Voici le communiqué :

« Ce mardi 15 septembre deux jeunes Audoniens ont été exécutés dans le quartier du vieux st Ouen.

Nous adressons nos sincères condoléances à la famille et à l’entourage de Sofiane Mjaiber et de Tidiane Bagayoko pour affronter cette épreuve.

Nombre de militants communistes ont eu l’occasion de connaître Sofiane et d’apprécier ses qualités humaines, sa joie de vivre et son intelligence. Apprendre son assassinat, est un grand choc, qui suscite tristesse et colère.
L’escalade de la violence sur fond de trafic de drogue a emporté deux jeunes hommes qui auraient dû avoir leur avenir devant eux. Ils sont victimes d’une guerre qui les dépasse.

Depuis le mois de juin dernier, une guerre de territoire fait rage dans plusieurs quartiers de notre ville. Les habitants de la place du 8 mai 1945, de Garibaldi, d’Arago et du Vieux st Ouen sont réveillés parfois plusieurs fois par semaine par le bruit des tirs.

Pour que les représailles ne soient pas suivies de vengeance le cycle de la violence doit être brisé. Le trafic qui gangrène notre ville et emporte inéluctablement dans son sillage violence et mort doit être combattu sans aucune ambiguïté.
La mobilisation de tous, habitants, municipalité, État doit être engagée.

Le tout sécuritaire, la politique du chiffre, a fait preuve de son inefficacité pour lutter contre le trafic. Si des effectifs supplémentaires de police nationale, annoncée depuis plusieurs mois par le gouvernement, seront bienvenus ils ne suffiront pas.

La Seine-Saint-Denis ne doit plus être un territoire délaissé par l’État qui n’a cessé de réduire les moyens alloués aux collectivités, aux services publics et au tissu associatif.
La rupture d’égalité territoriale, sociale et éducative n’est pas une fatalité. En cette période incertaine des perspectives doivent être offerte à la jeunesse audonienne durement secouée par ces morts.

Face à la violence, la cohésion sociale ne doit pas être affaiblie par des coupes budgétaires, elle doit au contraire être renforcée. Nous ne pourrons agir contre la violence et la peur qu’en recréant du commun, ensemble.»

Tout cela est lunaire. On peut donc apparemment être chef d’un point de deal, ou en tous cas impliqué dans le deal, tout en ayant une conscience politique et en agissant en fonction de celle-ci, être au PCF, ou en tous cas proche de lui et apprécié de lui ?

On ne s’étonnera pas qu’on préfère en revenir à la Gauche historique, plutôt que de tolérer cela.

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Société

Communiqué du CoRP dénonçant une prospection illégale à l’occasion du salon «désir d’enfant»

Ce qui se passe actuellement en France est très grave. La loi censée protéger les femmes afin qu’elles ne soient pas réduites à des marchandises en tant que « mères porteuses » est régulièrement piétinée. Dernier exemple en date : le salon « désir d’enfant » qui à lieu à Paris du samedi 5 septembre au dimanche 6 septembre enfreint ouvertement la loi, mais rien n’est fait.

Voici le communiqué du Collectif pour le Respect de la Personne (CoRP) qui présente cela de manière très précise et argumentée.

> À propos du salon « désir d’enfant », lire notre article«Désir d’enfant»: Un salon pour ouvrir le marché de la procréation en France

 

« Communiqué de presse : prospection pour une pratique illégale

Plusieurs instituts de reproduction humaine viennent à Paris ce week-end (les 5 et 6 septembre), dans le cadre d’un salon sur le désir d’enfant. Ils expliqueront notamment comment bien choisir une clinique et une agence de mères porteuses et à quels tarifs.

Selon la documentation d’un institut ukrainien, disponible avec le programme de la rencontre, le tarif le plus avantageux pour les commanditaires d’un enfant se situe entre 17 000 et 28 000 euros, si les futurs parents se présentent avec « leur propre mère porteuse », venue de leur propre pays. L’Institut s’occupe de tout le reste : nombre illimité de stimulations ovariennes en cas de recours à une donneuse d’ovocytes, FIV, transfert d’embryon, conseils juridiques. Au cas où la future mère souhaite cacher à ses amis le recours à une mère de substitution, on peut lui fournir un « pansement » (en guise de ventre postiche).

Les tarifs varient ensuite selon les prestations proposées: Diagnostic préimplantatoire pour écarter plus de 500 anomalies génétiques possibles ; Sélection du sexe de l’embryon; ou encore pour que l’accouchement de la mère porteuse ait lieu en Belgique (70 000 euros), en Grande-Bretagne (90 000 euros) ou aux USA (125 000 euros : « la meilleures solution »).

Selon le Collectif pour le respect de la personne, CoRP, les entreprises à but (très) lucratif qui viennent recruter une clientèle en France sous couvert de réunion d’information sont en infraction. Elles devraient encourir des sanctions en vertu de l’article 227-12 du code pénal.
En effet, cet article prévoit de punir par d’un an d’emprisonnement et une amende de 15000 euros « ceux qui s’entremettent entre un couple désirant un enfant et un parent acceptant d’abandonner son enfant né ou à naître ». Or l’article prévoit les mêmes peines pour ceux qui s’entremettent entre des personnes désirant un enfant et une « mère porteuse »: « Est puni des peines prévues au deuxième alinéa le fait de s’entremettre entre une personne ou un couple désireux d’accueillir un enfant et une femme acceptant de porter en elle cet enfant en vue de le leur remettre. Lorsque ces faits ont été commis à titre habituel ou dans un but lucratif, les peines sont portées au double.

La tentative des infractions prévues par les deuxième et troisième alinéas du présent article est punie des mêmes peines. »

Dans ces conditions, les entreprises qui, sur le territoire français, proposent publiquement à des personnes en désir d’enfant leurs services payants, consistant à leur remettre un enfant né d’une femme acceptant de porter cet enfant et de leur céder, agissent de façon illégale et devraient être sanctionnées.

La complaisance des autorités et des tribunaux en ce domaine serait un signe extrêmement inquiétant du renoncement de notre pays à ses exigences en matière de respect de la personne (celle de la mère comme celle de l’enfant, qui, avec la « GPA », partout commerciale, devient l’objet d’une convention et se voit attribuer un prix.

le bureau du CoRP

contact presse 07 81 14 92 41 »

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Politique

Des dégradations par des supporters du PSG comme reflet d’une France qui tourne mal

Les dégradations parisiennes suivant la défaite du PSG en Ligue des champions sont une nouvelle manifestation de la déliquescence de l’État français, ainsi que du pourrissement social en cours dans toute une frange de la population.

Le nouveau ministre de l’Intérieur Gérarld Darmanin a beau jouer les durs et se complaire dans une caricature de Nicolas Sarkozy, en réalité il ne pèse rien du tout et l’autorité qu’il représente est en pleine décadence.

Quel désaveu en effet que ce saccage en règle de quelques rues aux abords des Champs-Élysées, après avoir annoncé que tout était sous contrôle, que tout était prévu. Il a suffi de la défaite du PSG pour que quelques centaines de jeunes désœuvrés socialement, assumant une posture destructrice quasi barbare, débordent littéralement les forces de polices.

Cela apparaît incompréhensible à une population française qui partout voit le tissu social se déliter.

Déjà, les semaines précédentes, les effusions de joie de supporters du PSG dans la rue, après les victoires contre l’Atalanta puis le RB Leibzig, avaient particulièrement choquées. Alors que l’épidémie de Covid-19 repart et que les nouvelles habitudes sanitaires s’installent tant bien que mal dans le pays, tout cela apparaissait comme terriblement décalé, hors-sol, presque irréel.

Il faut dire que ce mépris des règles sanitaires a été à l’image de Nicolas Sarkozy par exemple, qui s’est affiché sans masque au stade à Lisbonne (la finale s’y déroulait, dans un quasi huis-clos), au côté des dirigeants du PSG et de la maire de Paris, Anne Hidalgo.

L’ancien président de la République est ici le strict équivalent des « ultras » du PSG qui ont été admis dans le Parc des Princes par le club… pour chanter à tue têtes les uns sur les autres, craquer des fumigènes… devant un écran géant et un stade vide ! Ces mêmes « ultras » réclamaient dans un communiqué le lendemain le droit de faire la fête dans Paris ce lundi 24 août. Comme si le PSG n’avait pas perdu, comme si le Covid-19 n’existait pas.

C’est là une preuve d’un idéalisme anti-social, qui se lit particulièrement avec cette image folle de banderoles d’avant-finale devant… le Sacré Cœur. Tout Parisien ancré dans une perspective populaire historique déteste ce bâtiment pour sa laideur et sait très bien qu’il a été construit par l’Église catholique pour « expier » les péchés de la Commune de Paris de 1871…

Ce qui se reflète ici, c’est une fuite en avant dans une déchirure anti-sociale : la société française n’a pas lu d’Histoire mais que des histoires. Il n’y a plus de relais historiques, de continuité culturelle, on est dans une démarche de consommation identitaire prompte à passer au cannibalisme social.

La région parisienne apparaît ici comme une véritable catastrophe, en décalage terrible d’avec le reste du pays, alors qu’on s’apprête à connaître une rentrée très compliquée, sur fond de crise sanitaire n’en finissant plus et de crise économique de plus en plus flagrante… La France tourne mal !

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Culture

Le DJ Dave Clarke ou comment la crise sanitaire révèle les contradictions de la scène techno

Dans une lettre ouverte acerbe, le DJ/producteur techno Dave Clarke fait part de sa déception vis-à-vis de la scène techno, pointant particulièrement du doigt la participation à des événements illégaux sans considération pour les mesures sanitaires. Anglais, il joue et produit cette musique depuis la fin des années 1980 ; il connaît ainsi tout à fait l’esprit alternatif d’une partie de la scène et se retrouve maintenant en colère face aux dérives.

Si la musique électro, en général, a facilement pris le chemin de l’industrie musicale, du commercial à outrance, tel n’a pas été le cas d’une partie de la techno qui est restée en dehors de cela. Et ce malgré parfois une base immense de plusieurs millions de personnes et des événements de grande ampleur ainsi que tout un réseau de clubs très connus.

Un exemple typique pour illustrer cette différence : dans une boîte de nuit classique, électro ou variété, l’entrée est contrôlée par des « physio », qui empêcheront de rentrer un groupe d’hommes « non accompagnés » de femmes, ou alors parce qu’ils portent des baskets, etc. Cela n’existe pas dans les clubs technos où l’on peut venir aussi bien en jean et casquette qu’avec un survêtement et un sac banane, en jupe de sport avec une visière fluo sur la tête ou en Converses avec un kway sur les épaules, etc.

La drogue, très présente dans la scène techno, est également considérée, selon ce point de vue, comme relevant de la « liberté » (sans comprendre qu’il s’agit en fait d’un piège tendue par le capitalisme).

Toujours est-il qu’on a ainsi une scène avec une culture « underground », dans des clubs souvent volontairement rudimentaires dans l’architecture intérieur ou la déco, mais qui tend en même temps inévitablement vers la pop, dans le sens le sens positif d’une musique populaire.

Cela fait que ce sont multipliés depuis les années 1990 (voir la fin des années 1980 en Angleterre) des grands événements techno, parfois immenses avec plusieurs milliers de personnes… Le corollaire est bien sûr une starification de certains DJ/producteur, ainsi que beaucoup d’argent allant avec… beaucoup, beaucoup d’argent.

Cela prête forcément le flan à tout un tas de récupérations de la part d’organisateurs cupides, ainsi qu’à des opportunismes de la part des DJ/producteurs de techno. La pire illustration de cela étant sans doute l’île d’Ibiza qui d’ancien « paradis » hippie est devenue un lieu de débauche bourgeoise et de fortune pour les DJ stars.

Tout cela n’a rien de nouveau évidemment, mais avec la crise du Covid-19, cette dérive de la techno a littéralement sauté aux yeux de beaucoup, mettant au grand jour la décadence d’une immense partie de la scène, y compris celle censée relever de sa frange alternative.

Ce qui s’est passé est très simple : les tenants d’une scène techno alternative, des DJ historiques, mais aussi des DJ ou des organisateurs de soirée bien plus jeunes, nés dans les années 1990, ont été terrassés par la crise sanitaire, en raison de l’impossibilité d’organiser leurs soirées et éventements.

À côté de cela se sont développées tout un tas de soirées illégales depuis le printemps et tout cet été, sur le mode semi-privé pour contourner les interdictions, voir parfois en assumant totalement l’illégalité. Et beaucoup de DJ se sont engouffrés dans la brèche, montrant par là leur grande décadence et leur irresponsabilité.

C’est ce que dénonce avec beaucoup de vigueur et une grande justesse le DJ/producteur Dave Clarke dans une lettre publique publiée le 17 août 2020  :

« Très déçu par « La Scène »…. Pour être clair, je ne parle pas d’un DJ qui aurait de véritables soucis financiers et qui doit travailler, cette décision lui appartient, mais il y a quelques DJ de haut vol qui n’ont PAS besoin d’argent mais qui développent un syndrome FOMO [une anxiété sociale exprimant la peur de louper quelque-chose, NDLR] (poussé par leurs managers sans aucun doute) et mixent dans des environnements qui sont loin d’être légaux.

La «Scène» donne vraiment un excellent argument pour retirer le mot « Culture » de tous ces clubs et événements légitimes qui ont fermé leurs portes et qui font face à des difficultés en mettant en avant leur propre éthique avide des affaires avant tout le reste.

Ces DJ internationaux qui participent à ces fêtes ont littéralement craché sur ces industries légitimes, ils ont craché sur les gens à l’arrière-plan qui ont fait d’eux comme des héros, et pourquoi ?

Un statut sponsorisé publié avec succès sur les réseaux sociaux, parlant de la façon dont les live set leur manque, putains d’idiots, ce n’est pas fini et ils ont probablement aggravé la situation [sanitaire] en toute connaissance de cause, mais : « hey quel bon live set c’était »

Je les respecterais davantage s’ils étaient en fait des complotistes (je crois que dans l’état actuel des choses, ce virus est réel et que la 5G ne cuit pas les moineaux) et prenaient une position stupide, mais il ne s’agit que de leur ego et de leurs honoraires.

J’ai observé (comme beaucoup dans notre industrie) ce qui se passait, tant de « coïncidences »… En Belgique il y avait une fête près d’Anvers qui a envoyé un email disant : « Het goede is dat we geen rekening moeten houden met social distancing en mondmaskers zijn niet verplicht. » (les mesures de distanciation sociale de base et les masques ne sont pas obligatoires), puis quelques semaines plus tard, Anvers a décrété un couvre-feu.

À Paris, il y a eu aussi des fêtes étranges, maintenant Paris a également vu une augmentation du virus et oui bien sûr l’Italie connaît maintenant une grande augmentation du virus.

Cela nous manque à tous de jouer, mais jouer dans ces événements en tant que DJ internationaux de renom a donné des arguments à ceux qui cherchent pour une raison quelconque à ne pas rendre les choses faciles pour notre industrie.


Faire ces événements sans les faire correctement (j’ai vu un événement ici à Amsterdam, c’était étrange mais bien fait, d’autres clubs comme Fuse et Kompass ont fait de leur mieux en ces temps étranges et apportent de la joie dans des circonstances pas idéales) est égoïste.
Et s’il vous plaît ne vous considérez pas comme des rebelles légitimes, pour citer Mike Ziemer :


«Les raves 
underground des années 90 étaient une réponse pour mettre en avant la techno et la house music parce que les salles ne voulaient pas les jouer, ce n’était pas une façon détournée de lancer des événements pendant une crise sanitaire mondiale. Arrêtez de faire référence au passé pour justifier la destruction de notre avenir »… Vous le faites juste pour l’ego et le profit.

Bien sûr, il y a des incohérences dans tout cela [les restrictions sanitaires] et cela ne semble pas juste, mais en faisant ces concerts, vous donnez des munitions aux autorités pour retarder davantage le retour des événements. Et maintenant, malgré un sentiment pragmatique que, peut-être, de petits événements pourraient avoir lieu cette année, je doute sérieusement que le mondre festival majeur ait lieu en Europe, l’année prochaine non plus. »

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Société

L’affaire Winamax ou la terrible banalité de l’idéologie du viol

L’entreprise de paris sportifs Winamax a fait un éloge du viol, mais des féministes bourgeoises crient à l’homophobie. Cela reflète une situation catastrophique pour les femmes.

Winamax est une entreprise de poker en ligne, ainsi que de paris sur le sport ; et il faut rappeler ici une chose très claire : quand on est de gauche, on réfute ces paris et leur illusion d’un argent qui tombe du ciel, en dehors de tout rapport au travail. Mais là n’est pas la question.

Visant notamment les jeunes hommes, Winamax a sur ses comptes Twitter une démarche de tenir des propos régulièrement décalés. Sur le compte dédié au sport, Winamax a fait une allusion à l’éventualité d’une finale franco-française pour la Champions League.

Prenant une image du groupe de rap PNL, ils ont placé le logo des clubs de football du Paris Saint-Germain et de l’Olympique Lyonnais sur les visages des deux membres du groupe. Puis ils ont mis en commentaire une parole d’une chanson de PNL en la modifiant : « Le rap on le prend on l’encule à deux » est devenu « l’Europe on la prend on l’encule à deux ».

C’est une phrase qui relève du viol et même du viol en réunion. Il y a l’idée de prendre quelqu’un et de le violer, la phrase passant même du masculin au féminin.

Cette idée de « prise » est tout à fait clair. Et pourtant, il a été parlé au sujet de cette phrase… d’homophobie, car la sodomie étant une pratique homosexuelle, il serait dégradant de la réduire à une insulte.

C’est là un exemple de comment l’idéologie LGBT est l’ennemi de la cause des femmes, déjà. C’est ensuite une absurdité complète de par l’extrême violence que représente la sodomie. Seuls des affabulateurs et des idéalisateurs peuvent prétendre le contraire. La pornographie gay joue d’ailleurs, exactement comme la pornographie hétérosexuelle, sur l’idée de prise, de violence, de faire mal, avec un dominé et un dominant qui se complaît dans sa soumission, etc.

Niant tout cela, c’est simplement l’homophobie qui a été dénoncé par la ministre des Sports Roxana Maracineanu, par la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité Elisabeth Moreno, par la ministre de la citoyenneté Marlène Schiappa.

La dimension de cette affaire Winamax, si on la comprend dans toute son ampleur, est absolument catastrophique. Les rapports généraux ont disparu au profit d’une logique particulariste-communautaire. L’idéologie du viol passe donc d’autant plus inaperçue qu’elle concerne les femmes en général, et non pas simplement une personne prise isolément, séparée de toute la société… à moins bien entendu qu’on s’imagine que les hommes soient mauvais « par nature ».

Ce point de vue est d’ailleurs finalement la seule explication de toute une partie des féministes cherchant à être encore combative, mais n’ayant aucune orientation en raison de leur méconnaissance ou de leur négation de la Gauche historique.

C’est que le féminisme coupé de la Gauche historique ne veut pas affronter le capitalisme, il ne veut pas se confronter à sa décadence, à sa production de beauferie, dont les grands perdants sont notamment les femmes et les animaux. Il est obligé ainsi de se tourner vers des modifications de la langue française et vers une dénonciation idéaliste des hommes, basculant toujours plus dans la surenchère.

L’affaire Winamax est à ce titre vraiment exemplaire, car elle montre que c’est le capitalisme lui-même qui diffuse l’idéologie du viol, par le relativisme, l’esprit de consommation, l’acceptation de la pornographie comme un « droit », sans parler de la sexualisation forcenée qui va de pair avec un psychologisme général où tout s’expliquerait par l’individu.

Le féminisme est forcément perdant dans le capitalisme, car il exige une révolution des mentalités alors que le capitalisme prône le relativisme, car il exige une égalité sociale alors que le capitalisme prône la différenciation absolue. Le féminisme ne peut exister que dans le grand front des valeurs de la Gauche historique.

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Société

GPA: le CoRP dépose plainte contre France Télévision

Le Collectif pour le Respect de la Personne (CoRP) a déposé plainte contre France Télévision en raison de sa régulière promotion de la Gestation pour autrui (GPA) et de l’absence de débat contradictoire à ce sujet. Cela peut paraître un coup d’épée dans l’eau, mais il était en tous cas temps de taper du poing sur la table à ce sujet, d’une manière ou d’une autre. Il y a ici un enjeu immense sur le plan culturel afin de ne pas laisser les partisans de la GPA mener seuls la bataille des idées.

Ce qu’il y a en arrière-plan, c’est l’intérêt des grands bourgeois voulant s’accaparer jusqu’au corps des femmes, pour ni plus ni moins que s’acheter des enfants. Le « service public » de la télévision, malgré la loi, au mépris de toute éthique, se met directement à leur service en défendant, ou en tous cas en relativisant la marchandisation du corps de la femme.

C’est profondément antidémocratique et contraire à l’esprit de la loi censée interdire la GPA en France. La Justice devrait logiquement mettre le holà, puisque le CSA ne le fait pas. Notons cependant que toute une partie de la Justice en France est largement corrompue sur ce sujet, car le Droit a été piétiné à plusieurs reprises ces derniers temps au nom justement de ces gens s’achetant un enfant à l’étranger, en « louant » le ventre d’une femme.

> Lire à ce sujet nos article :

Voici le communiqué du Corp :

« Le 5 août 2020, le Collectif pour le Respect de la Personne (CoRP) a déposé plainte, avec constitution de partie civile, contre la société France Télévisions. Le Collectif milite depuis de nombreuses années pour l’abrogation universelle de la maternité de substitution, dite aussi « gestation pour autrui » (GPA), qui est une atteinte fondamentale à la dignité des femmes et des enfants. Cette pratique, fondée sur une marchandisation internationale de l’humain, génère des revenus considérables (6 milliards de dollars par an), dont seuls bénéficient les intermédiaires, médecins, avocats etc.

Depuis plusieurs années, France Télévisions a choisi de déployer une ligne éditoriale favorable à la pratique de la maternité de substitution. La production, la réalisation et la diffusion des émissions ont exclu délibérément toute voix dissonante, en choisissant de ne donner la parole qu’aux parties intéressées à promouvoir la pratique. A plusieurs reprises, nous avons alerté la direction des chaînes, interpellé le CSA, sans jamais recevoir de réponse, ce qui motive aujourd’hui notre action au niveau juridique.

Par sa position de premier groupe audiovisuel public, en adoptant une telle ligne éditoriale, la société France Télévision encourage le recours à la « GPA ».
En France, la maternité de substitution est prohibée par le droit civil et réprimée par la loi pénale.

Elle représente une violence faite aux femmes, comme l’a montré le Comité consultatif national d’éthique (Avis 126/2017 et 129/2018), et relève de la vente d’enfant :

« on entend par vente d’enfants tout acte ou toute transaction en vertu desquels un enfant est remis par toute personne ou tout groupe de personne à une autre personne ou un autre groupe contre rémunération ou tout autre avantage (…) »

(Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants)

Le Bureau du CoRP
contact : collectif.corp@live.fr

#GPA #ventedenfant #violencesfaitesauxfemmes #FranceTV

NB. Pour rappel, nous avons déjà attiré l’attention sur la propagande de France Télévision en faveur de la GPA. »