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Une tribune féministe de gauche dénonce la violence de l’activisme «trans»

Porteuses des idéaux de gauche, des féministes dénoncent un activisme « trans » ayant perdu la tête.

Voici la tribune, initialement publiée sur le site Marianne.fr :

« Il y a des femmes qui aiment les femmes, et qui ne sont pas attirées physiquement par les hommes. C’est ainsi, et ce n’est ni un choix ni une revendication, c’est un état de fait. Naturellement, nous ne haïssons pas les hommes, simplement ce n’est pas sexuellement « notre truc ». Or, depuis quelque temps, on nous oppose – au sein même de notre famille politique qu’est la gauche – que nous devrions par conviction accepter des relations sexuelles non désirées avec des hommes ayant transitionné.

Nous, signatrices de cette tribune, témoignons avoir vécu des violences sexistes, punitives et sexuelles visant à « corriger » notre orientation sexuelle au sein d’espaces se présentant pourtant comme LGBTQIAP+, ou Queer-TransPédéGouinesNonBinaires. Ce n’est pas une légende urbaine.

Ce ne sont pas des cas isolés. Du reste, quand consécutivement à ces agressions, nous entreprenons de créer d’autres espaces pour nous réunir en toute sécurité et ensemble vivre sereinement notre homosexualité, nous subissons encore des brimades (agressions physiques, cyber harcèlement…) de l’extrême droite traditionnelle mais aussi de la part d’activistes qui arborent des symboles visuels de l’antifascisme (le mouvement antifasciste, qui existe depuis longtemps, fait bien sûr un gros travail de résistance, mais nous constatons qu’aujourd’hui, certains fascistes s’en revendiquent abusivement).

Parce qu’elle avait publié sur son blog un article sur les pressions faites aux lesbiennes pour coucher avec des hommes, la sociologue lesbienne Christine Delphy a été attaquée par un collectif de trois personnes lors d’une conférence de sociologie qu’elle donnait à Toulouse. Ses agresseurs se sont employés violemment à bloquer la tenue de la conférence, pour y lire un communiqué expliquant que « dire non à une femme en tant que lesbienne parce que cette femme a un pénis, c’est confondre identité sociale de genre et désirs ou pratiques sexuelles. »…  Autrement dit, si des hommes se décrètent comme étant des femmes « à pénis », ils gagnent de fait le droit d’avoir avec nous des relations sexuelles (indépendamment de notre consentement), et de confisquer notre visibilité !

Nous constatons que les hommes ayant transitionné tentent systématiquement de prendre le contrôle des associations lesbiennes et qu’ils arrivent là où celles-ci ne sont pas assez vigilantes. Dans les espaces qu’ils dirigent, nous devons subir des ateliers dits de « déconstruction des préférences génitales », des lavages de cerveaux pour surmonter notre aversion au coït et à la fellation.

Ce mouvement politique, qui a ouvertement utilisé la violence sexuelle punitive pour prendre le contrôle des institutions originelles de la communauté lesbienne et en dénaturer les revendications, cible maintenant le féminisme en général. 

Nous avons pu  constater cela à plusieurs reprises dans l’actualité récente, notamment avec l’affaire J.K. Rowling accusée d’avoir utilisé le mot « femme » sur Twitter, ou les violences commises contre des manifestantes le 7 mars dernier lors de la traditionnelle manifestation du 8 mars (déplacée un jour avant en raison du couvre-feu). Nous allons citer les faits tels que décrit le lendemain par des journaux comme Charlie Hebdo.

Attaquées pour avoir brandi des pancartes critiquant le système de la prostitution (en manifestation féministe…), elles ont été la cible de multiples jets d’œufs ininterrompus de la part d’autres manifestants portant des drapeaux queer et antifa qui les traitaient de « putophobes » et de « transphobes ». Il a fallu que d’autres féministes interviennent pour les exfiltrer, non sans s’être auparavant castagnées avec les jeteurs d’œufs.

Voilà qui donne une idée de ce qu’à quoi nous sommes confrontées depuis deux ou trois ans déjà, quand nous tentons par exemple d’organiser des soirées dansantes ou des tournois de foot non mixtes dans des espaces pourtant privés.

Quand nous parlons de violences sexuelles punitives, j’insiste, nous n’exagérons pas : les concernés le reconnaissent d’ailleurs eux-mêmes, puisqu’il suffit de voir avec quelle violence leurs menaces s’étalent ouvertement sur les réseaux sociaux… Dès lors qu’ils ont, pour unique argument, accusé leurs contradictrices de « haine » et de « violence morale », tous les déchaînements leur semblent permis.

Parmi les signatrices de cette tribune, il y a du reste des femmes intersexuées qui demandent qu’on arrête de les utiliser, pour faire dire tout et n’importe quoi à la biologie : il y a de fait une différence entre les personnes intersexes (qui naissent avec des organes génitaux considérés comme ambigus puis sont donc « assignées » à un sexe via des opérations mutilantes), les personnes intersexuées (qui produisent trop ou pas assez d’hormones et /ou ont des organes reproductifs non fonctionnels), et les hermaphrodites (qui n’existent guère en dehors de la mythologie).

En effet, s’il existe bien des personnes qui naissent sans ovaires ni testicules fonctionnels, personne ne naît avec les deux à la fois. Or, on rencontre maintenant des jeunes qui croient en l’existence de personnes avec un utérus et des testicules fonctionnels après avoir lu des brochures militantes.

Par ailleurs, dans le même souci d’alerte de l’opinion publique et de recentrage du débat LGBT, nous entendons dénoncer les pressions toujours plus prégnantes exercées sur les jeunes lesbiennes pour accepter des injections de testostérone artificielle : dans certains centres LGBT en effet, des psychologues sont même formés à repérer les jeunes filles qu’ils prétendent identifier comme des « hommes trans refoulés qui s’ignorent », et les incitent à s’affirmer ainsi puis, en conséquence, à transitionner médicalement.

De pareilles pratiques ne nous renvoient-elles pas plus d’un siècle en arrière, lorsqu’Alan Turing par exemple, l’inventeur de l’ordinateur, condamné en 1952 pour homosexualité avait eu le choix entre prendre des œstrogènes (hormones féminines) artificielles ou aller en prison ?

Du reste, en Suède, où les enfants sont autorisés à tenter de changer de sexe avec l’accord de leurs parents, une étude gouvernementale a montré que 15 % des fillettes qui en faisaient la demande étaient autistes et 19 % hyperactives : voilà quand même qui interroge sur le bien-fondé de ces pratiques médicales sur des êtres juvéniles, et qui du moins réclameraient sans doute une réflexion collective non idéologisée.

Nous sommes de gauche et si aujourd’hui nous écrivons, c’est pour informer le grand public de la grande inversion en cours dans le féminisme français. Aux yeux de ce pseudo-féminisme inversé, quand une femme dit non ce n’est pas forcément non, les femmes oppriment les hommes en dénonçant des violences sexuelles et les enfants peuvent consentir à tout et n’importe quoi.

Quant à nous, nous savons que l’Histoire nous donnera raison. Regardez donc outre-Atlantique : là-bas, ils ont déjà commencé à revenir sur les excès de tout cela. Le vent tourne.

Signatrices :

Camille Girard, auxiliaire de vie

Carole Barthès, graphiste

Chantal Hervouet, cadre de la fonction publique

Claire Raynaud Gauthier, couturière

Muriel Petit, enseignante

Agnès Rakovec, musicienne

Julie Gosselin, informaticienne

Florence-Lina Humbert, journaliste

Sophie Plisson, archéologue

Sarah Masson, doctorante,

Marie Moisdon, formatrice féministe.

Soutien :

Marie-Jo Bonnet, historienne, écrivaine et militante féministe

Pilar Aguilar Carrasco, critique de cinéma et militante féministe

Laurence Croix, psychanalyste et maître de conférence à l’université.

Delphine Girard, professeur de Lettres. »

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Société

Le climat malsain et violent à l’encontre des féministes dites «terfs»

Depuis quelques temps, il règne un climat particulièrement malsain dans le mouvement féministe des grandes villes. L’idéologie de la déconstruction, avec sa pointe avancée qu’est le queer, forme une chape de plomb qui étouffe l’expression démocratique des féministes assumant la lutte pour la dignité des femmes, avec parfois même des menaces de violences extrêmement graves.

Pour les queer on peut tout choisir, être qui on veut, il suffit de le dire. « Océan », ex-Océane Rose Marie, ex-humoriste lesbienne et désormais l’ « homme trans » le plus visible de France, a affirmé dans une story Instagram qu’on peut être un homme et être lesbienne.

Et tous ceux qui disent l’inverse sont qualifiés de « transphobes », « hétéro-normés », « binaires », « non déconstruits », et autres inventions sémantiques…

On a ainsi des hommes se disant « lesbienne » pour draguer de manière insistante des lesbiennes. C’est pourtant un manège bien connu et pesant qui n’a pas attendu les queer pour exister. Seulement, selon ces derniers, il faudrait valider cela, puisqu’on peut être un homme et se reconnaître « un vécu » de lesbienne. Tout n’est affaire que de « ressenti », de perception de soi et personne ne peut juger la sincérité ou la crédibilité de la personne.

Le pire c’est que cette histoire n’est que la partie émergée de l’iceberg, car depuis quelques années l’offensive queer n’est plus limitée à une simple orientation théorique dans des revues universitaires anglo-saxonnes qui ne parlent à personne, mais repose sur un réel parasitage. Celui-ci se développe principalement dans les grandes villes où les universités ont eu un rôle déterminant dans la diffusion de ce courant « postmoderne ».

Une expression bien visible de ce palier franchi, c’est par exemple l’apparition d’un acronyme pour dénigrer les féministes qui s’appuient sur la réalité matérielle pour dire ce qu’est une femme et ce qu’est son oppression. Cet acronyme est celui de « terfs », de l’anglais trans-exclusionary radical feminist  (féministes radicales ne s’organisant pas avec les personnes transsexuelles).

Il est ainsi courant de voir en manifestation des pancartes de ces féministes arrachées, des services d’ordres « anti-terfs » se constituer, comme anciennement « Les Méduses » à Lyon, jusqu’à en appeler au meurtre avec des produits-dérivés ou des tags portant le message « mort aux terfs ». Il existe toute une esthétique de la batte de baseball, importée des manifestations queer américaines ; cela en dit long sur le climat qu’amène les queer dans les espaces féministes.

On est donc dans une situation où des personnes représentant le libéralisme le plus complet exercent un parasitage anti-démocratique du féminisme avec, en fer de lance, un harcèlement de type homophobe. Les premières victimes des agressions queer sont en effet les lesbiennes qui, naturellement, refusent d’avoir des relations avec des soit disant femmes-trans… puisque ce sont des hommes.

Selon les queer, il faudrait faire un effort entre gens qui se déconstruisent, il n’y aurait plus lieu de rester « figé » dans son orientation, son genre, etc.

Malheureusement, le milieu féministe est gravement miné par cela, bien qu’il y ait des prises de conscience récente. Des femmes agressées ou menacées par des trans se retrouvent à ne plus avoir personne pour les soutenir.

Même les permanences de certaines organisations féministes ou contre l’homophobie sont touchées par l’idéologie trans, où des propos incompréhensibles y sont tenus. Par exemple, il est reproché aux lesbiennes de ne « pas faire d’efforts » pour flirter avec des hommes (qui se pensent femmes), assimilant ce refus à une forme de « discrimination »…

Il y a là une véritable infiltration qui vise à changer les représentations pour finalement ne plus parler des femmes et n’aborder que la « question » trans.

C’est d’une violence inouïe et les femmes en font à nouveau les frais. Alors qu’elles subissent des viols, le harcèlement, les violences conjugales… ou encore l’ostracisme en particulier pour les lesbiennes.

Ces dernières subissent de plein fouet le piège postmoderne, consistant à monter une idéologie LGBT siphonnant entièrement la question homosexuelle et finalement même la niant en tant que telle.

Les rares femmes qui arrivent à trouver la voie du féminisme au sens strict se heurtent à la violence verbale, voir parfois physique, de la part des activistes queer qui dénigrent l’émancipation collective au profit d’une « libération » individuelle-identitaire.

Le climat malsain opéré par l’idéologie décadente queer est le reflet de l’absence de la Gauche portant le combat historique des femmes du peuple pour leur émancipation démocratique et universelle. Seule un retour aux fondamentaux historiques de la Gauche est à même de faire face à ce brouillage anti-démocratique postmoderne.

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L’homosexualité comme «comportement aberrant engendré par la société bourgeoise»

La Gauche historique n’a jamais voulu discriminer les personnes homosexuelles, mais a toujours été critique de l’homosexualité, avant le grand renversement des années 1990-2000. Cela n’a jamais été conceptualisé et c’est le signe d’un vrai souci : il y a eu un accompagnement du libéralisme sur le plan des mœurs.

Nous sommes dans les années 1970 et il y a deux Gauches. Il y a celle qui se place dans la tradition du mouvement ouvrier. C’est le PCF, les marxistes-léninistes (c’est-à-dire les maoïstes) et les trotskistes de Lutte ouvrière. Il y a celle qui affirme qu’il faut révolutionner les mœurs. Ce sont les anarchistes et les trotskistes de la Ligue communiste, ainsi que les post-marxistes-léninistes de « Vive la révolution ».

Pour les premiers, les comportements déviants n’ont pas de sens ou bien ils l’ont temporairement si on parvient ensuite à l’idéologie de la classe ouvrière. Pour les seconds, la déviance est l’expression d’un besoin individuel de libération et c’est donc tout à fait juste.

Culturellement, cela provoqua un affrontement très fort alors entre la Ligue communiste (devenue la Ligue communiste révolutionnaire) et Lutte ouvrière. Les deux avaient formé le projet de s’unifier. Mais culturellement, c’était deux mondes. Lutte ouvrière imposait un style vestimentaire, interdisait les boucles d’oreilles pour les hommes, était d’une rigidité formelle outrancière, tout en défendant en théorie l’amour libre. À la Ligue, c’était au contraire le style décadent strictement parallèle aux milieux grands bourgeois parisiens.

Témoignage de ce conflit, voici ce qu’on lit dans le numéro 338 de Lutte Ouvrière, le 18 février 1975. C’est, en quelque sorte, une réponse allusive à la LCR qui, elle, de son côté, dispose d’une Commission nationale homosexuelle, faisant assumer à la LCR d’être pro-sado-maso, cuirs, transexuels.

« Nous pensons que c’est la société bourgeoise qui engendre l’égoïsme, l’individualisme et finalement le mépris pour les autres et les préjugés sociaux, dont le mépris envers les homosexuels fait partie.

C’est à ce titre que nous combattons ce préjugé, comme nous combattons tous les autres.

Mais il y a une distance entre cette lutte sans réserve contre les préjugés et le fait de parer l’homosexualité de vertus révolutionnaires, comme l’ont fait un certain nombre de « gauchistes », et d’y voir le fin du fin de la lutte contre la morale bourgeoise, en décrétant que l’homosexualité est tout aussi « normale » que l’hétérosexualité et que qui prétend le contraire est un arriéré plein de préjugés.

Cela revient à idéaliser ce qui n’est, en très grande partie, qu’un des nombreux comportements aberrants engendrés par la société bourgeoise. »

Ce point de vue est classiquement « stalinien » pour les trotskistes et d’ailleurs Lutte ouvrière l’a abandonné devant la pression sociale. Elle a tenu cependant longtemps, refusant ainsi Act Up à sa fête au tout début des années 1990, en raison du fait que ce n’était pas une organisation politique, ce qui lui valut des dénonciations comme homophobes de la part de la Ligue trotskyste de France.

Ce point de vue était de toutes façons celui de toute la Gauche historique. Et là on voit le souci. Car la Gauche d’aujourd’hui n’a nullement ce point de vue. Mais à quel moment y a-t-il eu un changement d’avis, un retournement des valeurs ? Personne ne le sait. C’est juste qu’on s’est mis à l’ère du temps. Et cela montre un véritable problème de fond. Il a simplement été cédé à une mode.

Et il y a ici deux possibilités. Soit la Gauche historique a raison et en ce cas la question est réglée. Mais s’il y a vraiment une partie de la population homosexuelle, alors la Gauche l’a trahie de manière totale, car elle a accepté toutes les définitions du libéralisme et de l’industrie capitaliste au style « LGBT ». Or, qui en paiera le prix ? Les personnes homosexuelles elles-mêmes, qui associées au capitalisme, deviendront des cibles. Et cela, c’est très grave et d’une portée dont on ne peut pas voir les conséquences.

Il y a ici tellement de non-dits et de contaminations des valeurs de centre-villes, du style de vie hédoniste bourgeois, que la Gauche a failli sur tous le plans. Tant qu’elle ne se ressaisit pas sur cette question et toutes les autres d’ailleurs, elle n’avancera pas.

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Extension de la PMA : l’absence d’une opposition de gauche à l’Assemblée nationale

Le débat parlementaire sur le projet de loi bioéthique est très intense, avec pas moins de 587 amendements déposés sur l’article premier concernant l’extension de la PMA. Au lieu d’être à l’avant-garde de l’opposition, la « Gauche » représentée à l’hémicycle se fait l’accompagnatrice forcenée du libéralisme – ce sont d’autres forces qui, malheureusement, s’accaparent et détournent les valeurs qu’elle devrait porter.

Ce sont surtout la Droite et l’extrême-Droite qui mènent l’opposition à l’extension de la PMA. C’est là quelque-chose de terrible car cela renforce leur hégémonie culturelle sur la société française et leur apparente crédibilité aux yeux des classes populaires.

Il ne faut pas être dupe ici : si beaucoup de Français n’étaient jusque-là pas opposés à l’extension de la PMA, car ils sont très perméables au libéralisme, ce n’était pas pour autant un soutien engagé. Mais quand on rentre au cœur du sujet, quand les vraies questions sont posées, alors les arguments contre la PMA touchent largement la population et tout le monde le sait.

Marine Le Pen s’en donne donc ici à cœur joie pour apparaître démocratique, s’accaparant la morale populaire, rappelant des choses fondamentales : « on ne peut pas naître de deux mères » et le projet de loi revient à « mettre en place un mensonge légal » en faisant croire qu’il n’y a plus de père.

La députée RN se paye même le luxe de préciser qu’elle pense que deux femmes peuvent très bien élever un enfant, ainsi que deux hommes – il faudrait effectivement être très réactionnaire et pétris de certitudes conservatrices pour penser l’inverse.

On a dans le même genre les propos du député Joachim Son-Forget, une personnalité très complexe, brillante mais tourmentée, qui penche vers la Droite. Rappelant avoir apprécié le discours de Marine Le Pen soutenant « l’intérêt premier de l’enfant », il explique alors :

« Les faits sont tenaces. Je ne peux pas entendre que la biologie n’existe pas et que seul l’environnement compte. Je sais que j’ai les yeux bridés, que j’ai une couleur de peau qui fait que quand je croise des Coréens, ils me reconnaissent, étant d’origine coréenne.

Je sais qu’au fond de moi, je suis probablement un bon Haut-marnais, bien de ma campagne haut-marnaise. C’est tout cela qui cohabite en moi. Donc, on ne saurait nier l’un, pour accepter l’autre. Les faits sont vraiment tenaces. »

C’est la même rengaine anti-PMA du côté de la Droite traditionnelle, qui explique en long, en large et en travers en quoi tout cela mène évidemment à l’autorisation de la GPA. Le député LR Arnaud Viala a par exemple reproché au gouvernement et à la majorité de « mentir aux Français », tellement le projet de loi porte en lui « une ouverture presque immédiate » de la GPA.

Rien de tout cela chez les députés liés à la fausse Gauche, celle qui est post-industrielle et post-moderne, qui a pour seul horizon d’accompagner le libéralisme prenant le masque du « progrès » et des « droits ». Des socialistes ont même déposé des amendements réclamant l’autorisation de la PMA post-mortem, alors que le PS a de son côté produit un communiqué pour dénoncer les opposants :

« Celles et ceux qui s’opposent à ce texte continuent malheureusement d’ignorer les familles homoparentales qui vivent dans notre pays et de s’opposer aux droits des femmes. »

Il y a même des fous furieux qui veulent pousser encore plus loin le projet en prônant l’ouverture de la PMA à des soi-disant « hommes transgenres ». Cela aboutirait donc à ce que des personnes ayant voulu être identifiée comme « homme » à l’état civil deviennent… mère !

On nage en plein délire, mais c’est pourtant très sérieusement que cela a été discuté en commission, sous la présidence de l’ancien socialiste Jean-Louis Touraine. Il y a également des propositions de fécondation in vitro dite ROPA, c’est-à-dire le fait de féconder l’ovocyte d’une des femmes d’un couple lesbien puis de faire porter l’enfant à l’autre femme, histoire de faire comme s’il y avait vraiment « deux mamans »…

Ironie du sort, c’est du côté de La République en marche qu’il faut se tourner pour trouver un propos sérieux ayant un minimum de dimension. Ou plutôt, ex-LREM, car la députée Agnès Thill a été exclue du mouvement en juin suite à ses prises de positions allant «  à l’encontre de la Charte et des valeurs inclusives du Mouvement ».

On notera ici qu’avant d’atterrir chez Emmanuel Macron, elle a été membre du Parti socialiste dans les années 1980 et qu’elle est fille d’ouvrier. Ce qu’elle dit dans l’extrait ci-dessous, c’est exactement le genre de propos que devraient avoir des députés vraiment à Gauche, pour s’opposer à l’extension de la PMA :

« Votre loi, Madame la Ministre, est criminelle. C’est souffrance contre souffrance. Il ne faudra pas dire « cette France-là a été humiliée ». Votre loi, c’est s’offrir un être humain. On ne s’offre pas un être humain, Madame la Ministre. Un être humain n’est ni un objet, ni un projet, ni une promesse de campagne.

Loin d’abolir les inégalités, votre loi les aggrave. Votre loi soulève des questions de marchandisation du vivant, d’eugénisme, de sélection, le dévoiement du sens de la médecine et la voie du design de l’enfant parfait « comme nous le voulons » que vous déverrouillez. Au delà des bornes, il n’y a plus de bornes.

Ce n’est pas le droit qui refuse un enfant à ces femmes, c’est la biologie. Il n’y a ni discrimination, ni inégalité et vous le savez très bien. L’affirmer à longueur de média c’est mentir et manipuler l’opinion. La liberté si fièrement revendiquée n’est qu’une liberté de consommateurs. Des Français accèdent au hard-discount reproductif, qu’il faudra reconnaître en France.

Si la PMA, la congélation ovocytaire, le DPI, la recherche sur embryon, si tout cela existe, c’est aussi parce qu’elle enrichit médecins, généticiens, biologistes, patrons de start-up, juristes, avocats, banquiers en sperme et en ovule. Et vous faites semblant de ne pas le voir !

Aidez l’autre, voyez-vous, et vous le savez, c’est l’aider à accompagner ses limites. C’est l’aider à accepter ses limites et vivre avec. Ce n’est pas dépasser le possible humain. On ne peut décemment pas destituer la figure paternelle au motif que des nouvelles familles apparaissent. »

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Homophobie dans les tribunes ? Les supporters répondent en assumant l’humour grotesque

Accusés d’homophobie, les supporters de football « ultras » des tribunes populaires s’en sont donné à cœur joie ce week-end pour répondre avec des banderoles plus ou moins créatives, mais toujours incisives. Et ils ont raison, car il n’y a rien de plus insupportable que les bourgeois prétendant donner des leçons au peuple.

Depuis le début de la saison, le gouvernement et la LFP, l’instance organisatrice du football professionnel en France, ont décidé de faire de l’homophobie un thème. On a alors découvert que les tribunes françaises seraient particulièrement « homophobes », qu’on y entendrait « les mots « pd », « enculé », pendant une heure trente », comme l’a dit la ministre des Sports Roxana Maracineanu.

On est là en pleine caricature évidemment, avec des supporters « ultras » considérés comme des regroupements de beaufs, d’énergumènes arriérés qui seraient simplement violents et intolérants. En fait, les gens comme Roxana Maracineanu, pétris de leur condescendance bourgeoise, sont complètement à côté de la plaque avec leur discours sur les discriminations que véhiculeraient les classes populaires.

Les supporters ont bien compris cela et ont réagit ce week-end avec de nombreuses banderoles souvent très bien vues, assumant totalement le fun, faisant part d’une certaine subtilité et d’un humour très vif.

Tout le monde a compris que la question de l’homophobie n’est ici qu’un prétexte de la part des instances et du gouvernement, mais aucunement un combat démocratique sincère. Alors, il ne faut pas les prendre « pour des cons », comme l’ont affiché les supporters nantais. C’était en effet juste de leur part de rappeler :

« Nous faire la leçon sur la prétendue homophobie dans nos tribunes après être allé promouvoir le sport français au Qatar, vous nous prenez vraiment pour des cons ! »

Ce thème du Qatar, faisant référence au PSG et à la prochaine Coupe du Monde, a été relayé à de nombreuses reprises, tellement c’est en effet grotesque. On a ainsi eu à Lyon des banderoles :

« FIFA, Roxana, Schiappa : l’homophobie n’est-elle grave que sans pétrodollars? »

« Schiappa, tu parleras d’homophobie au Qatar-2022? »

Il y aussi eu dans ce stade d’autres choses bien vues pour dénoncer ce décalage avec la réalité comme :

« Le Père Noël est une ordure sans « Je t’encule Thérèse », c’est aussi plat qu’un stade sans second degré. »

Ou encore, de manière volontairement provocatrice, des allusions à la bonne entente entre les supporters de Bordeaux et Saint-Étienne, rivaux des Lyonnais, ce qui serait :

« preuve que l’homosexualité a sa place dans les stades » !

Ce genre de provocation a été récurrente, comme de la part des Rouennais à propos de leurs rivaux du Havre :

« Non à l’homophobie, soutien aux Havrais »

Les Toulousains ont quant à eux eu le nez fin pour provoquer subtilement, ironisant sur la faiblesse de leur équipe :

« Toujours en L1 trois ans après, merci PD »

« PD » étant les initiales de Pascal Dupraz, l’entraîneur du club !

Les banderoles les plus retentissantes ont été celles des Niçois, d’autant plus qu’elles étaient réalisées avec soin. La première fait référence au nouveau repreneur du club, Ineos, qui est aussi investit dans le cyclisme et dont l’équipe a gagné le Tour de France :

« Bienvenue au groupe Ineos : à Nice aussi on aime la pédale »

« LFP/Instance : des parcages pleins pour des stades plus gay. »

L’arbitre du match s’est couvert de ridicule en arrêtant le match pendant dix minutes à causes de ces banderoles provocantes.

Très amusante fût la banderole des messins, qui ont repris les paroles de la chanteuse Angèle, que tout le monde connaît et qui à aucun moment n’ont fait scandale :

« PSG, LFP, Laisse moi te chanter d’aller te faire ennnnn… Je passerai pas à la TV parce que mes mots sont pas très gais »

La question du Qatar a également été évoquée à Metz par un petit jeu de mot :

« Coupe du Monde au Qatar, les stades sont-ils homologay ? »

À Caen, on a provoqué plus simplement, mais très sévèrement :

« LFP, Ministres, l’homophobie est un vrai sujet… »

De manière très amusante encore à Nantes, il y a eu la banderole visiteurs Montpelliérains « Faire la queue leu leu c’est homophobe ? », qui a été repris par les supporters locaux chantant « à la queu leu leu » !

Très bien vu aussi pour pointer l’absurdité des accusations d’homophobie, alors qu’il s’agit surtout de vulgarité, à Angers où une femme officiait en tant qu’arbitre, il y a eu la banderole :

« « arbitre enc**ée », est-ce homophobe pour une femme ? »

Dans leur style caractéristique très vulgaire et anti-parisien, les Marseillais ont de leur côté affiché :

«  La LFP se sert de l’homophobie pour sodomiser nos libertés : A Paris, vous avez toujours des prétextes en bois de Boulogne pour nous la mettre ».

Ils ont ensuite affirmé :

« des fumis contre l’homophobie. Nous sommes seulement Ligophobes. On a le droit ? »

Parallèlement, comme on pouvait s’en douter, les Marseillais s’en sont donné à cœur joie pour provoquer durant tout le match, scandant à tue tête « qui ne saute pas est un pédé » ou leur « fameux » chant, « Paris, Paris, on t’encule », sans que l’arbitre à aucun moment n’interrompe le match, comme ce fût le cas au début du week-end ou lors des précédentes journées.

Les instances dirigeantes du football et le gouvernement se sont en effet retrouvées coincées ce week-end, prises à leur propre jeu de la dénonciation de l’homophobie par des supporters qui ne sont pas dupes et qui ne comptent pas se laisser dire la messe.

Ils considèrent en effet, comme cela a été écrit à Reims, que :

« Quand on veut se débarrasser des supporters, on les accuse d’homophobie »

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Une Inter-LGBT pro PMA, pro GPA…

Hier s’est tenue la « marche des fiertés ». Il est bien loin, l’esprit de la gaypride avec son esprit d’ouverture. Désormais l’agenda est ouvertement libéral : PMA, GPA, refus assumé du modèle du couple… tout y passe. On ne sera pas étonné que Mastercard soit l’un des sponsors.

Des trains SNCF aux camions des éboueurs, les couleurs LGBTQ+ sont partout et Mastercard en a profité pour présenter une carte de crédit « non-binaire ». Car, il faut bien le saisir, la démarche LGBTQ+ a un agenda très précis : l’ultra-libéralisme, tant économique que sociétal.

La déclaration de l’Inter-LGBT de cette année est, comme d’habitude, explicite :

« Les familles LGBTparentales existent depuis plusieurs décennies et concernent des dizaines, voire des centaines de milliers d’enfants. Ces familles sont d’origines diverses : les enfants sont nés de précédentes unions, de procréation médicalement assistée à l’étranger, de procréation amicale avec un tiers connu mais qui ne souhaite pas être parent, de gestation pour autrui ou de coparentalité,… Mais elles doivent toutes affronter des difficultés pour être reconnues. »

Tout est ici exposé clairement. Il faudrait reconnaître la PMA pour tout le monde, mais également la GPA. Après, il y en a encore pour ne pas reconnaître que la PMA et la GPA ont la même substance… Mais ce n’est pas tout. L’Inter-LGBT dit ouvertement qu’on peut avoir fait un enfant, mais ne pas vouloir assumer son rôle de parent, et que c’est un droit !

L’arrière-plan, c’est l’esprit consommateur : la famille serait réactionnaire en soi, il faut la démolir en la remplaçant par autant de types qu’il y a d’individus. Tout doit être recomposable comme on l’entend. C’est la loi du marché, portée à l’absolu sur le plan des rapports qui, on l’aura deviné, n’ont plus rien de sentimentaux, amoureux.

Évidemment, l’écrasante majorité des gens allant à la marche des fiertés ne comprend rien aux tenants et aboutissants de ce qui se présente ici à l’arrière-plan. Ils s’imaginent surtout être démocratiques et aider des gens marginalisés. C’est là où se situe le grand piège de la question.

Et cette question, pour la résumer très simplement, consiste en la chose suivante : oui ou non l’évolution naturelle, biologique de l’être humain, est-elle une valeur en soi, devant guider l’humanité ? Le marché dit non. Les transhumanistes qui défendent le marché et les choix individuels disent la même chose. Les gens se disant de Gauche, mais rejetant la Gauche historique, ainsi que les Lumières, disent eux aussi la même chose.

Beaucoup évitent également de se positionner. Pourtant, la légalisation de la PMA pour toutes va obliger à le faire. La légalisation potentielle du cannabis sera aussi une question brûlante, sans parler à l’avenir du « droit au suicide », de la GPA, etc.

C’est là qu’on voit à quel point la majorité des gens a abandonné tout principe de responsabilité par rapport à la société, corrompu par le libéralisme et, finalement, acceptant un certain confort matériel au moyen d’une consommation semblant satisfaisante.

L’Inter-LGBT agit comme reflet de cela : sa dynamique « festive » correspond à l’individu qui, rejetant toute norme comme « extérieure », se prétend au-delà de la Nature et de ses règles, s’imaginant exister par ses choix, sa consommation. C’est le capitalisme triomphant.

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Société

Grandes villes et décadence

Les grandes villes amènent avec elles des mœurs qui, de par la nature de la concurrence et de la compétition propre à une société capitaliste, sont particulièrement acharnées dans l’individualisme.

Paris (Bastille)

Évidemment, c’est sous le drapeau de la liberté et de l’individu que ces mœurs cherchent à masquer leur caractère fondamentalement décadent. Le Monde, dans un article sur le film franco-italien « Laura nue » de 1961, adopte une posture libérale-libertaire bien connue :

« Laura voit bien que, partout, l’exclusivité réclamée par le mariage rend malheureux »

Merveilleuse philosophie que celle du capitalisme triomphant ! Et on sait à quel point les homosexuels sont sciemment utilisés dans cette philosophie. Enfin, quand on parle ici des homosexuels, on parle d’une caricature : celle de l’hypersexualité la plus extrême, d’un culte de l’apparence à la fois ultra-narcissique et très hautement superficiel, avec un esprit consumériste sans limites.

Car qu’est-ce qu’en réalité un homosexuel ? C’est un hétérosexuel, sauf qu’il est homosexuel, c’est-à-dire que c’est un être humain comme un autre. Il veut la paix, il veut l’amour, il veut la nature. Être un homosexuel ne signifie pas avoir une autre « substance », une autre nature. L’être humain existe sous une forme naturelle, générique, il n’y a pas de zone « à part ».

Tel n’est bien entendu pas le point de vue du capitalisme le plus moderne, qui n’envisage les choses que sous l’angle d’une homosexualité vecteur de la décadence.

Libération est toujours exemplaire dans la valorisation de la décadence : l’État aurait, en 1978, osé condamner pour « outrage public à la pudeur » des gens interpellés alors qu’ils se sodomisaient la nuit dans un bosquet du bois de Vincennes !

Quel sens des valeurs… Impossible de ne pas faire le rapprochement d’une telle mentalité avec la Rome décadente allant à son effondrement.

Pareillement, dans le même article, Libération se montre scandalisé par « l’affaire du Manhattan » : la police a osé intervenir, la même année, dans un bar du très chic Ve arrondissement pour arrêter les hommes présents dans une « backroom », c’est-à-dire, pour parler vulgairement, un « baisodrome ».

Là encore, c’est l’esprit de Rome. Et cet esprit de Rome existait déjà dans les années 1930, avec une haute bourgeoisie décadente, célébrant l’alcool et les drogues, les soirées à la sexualité déformée et fondée sur la performance, la prostitution, le consumérisme niant la personnalité.

La Gauche, à l’époque, combattait cette haute bourgeoisie et ses valeurs. Pourquoi en serait-il autrement, alors que ces valeurs de la haute bourgeoisie sont devenues également celles de couches urbaines à la vie vide de tout sens culturel et social ?

La réponse d’Aides à un article d’À Gauche témoigne d’ailleurs bien de cet esprit anti-prolétarien, incapable de prendre quoi que ce soit au sérieux et s’imaginant que la classe ouvrière a disparu, tant historiquement que matériellement.

agauche.org facebook - réaction d'AIDES

Le problème n’est pas que ces gens seraient mauvais en eux-même. Il s’agit surtout du fait qu’il y a un contexte économique et social permettant une telle attitude. Il y a un déséquilibre dans la partage des richesses, économiques et culturelles, qui fait que certains peuvent vivre de manière improductifs dans les grandes villes en monopolisant les tâches intellectuelles pendant que d’autres doivent assurer les travaux manuels en étant privé de substance intellectuelle.

Si les travailleurs manuels doivent faire l’effort d’évoluer sur le plan intellectuel en s’appropriant les connaissances et les postes de direction,  l’inverse est également indispensable. Les comportements improductifs menant à la décadence doivent être combattus pour faire évoluer l’ensemble du corps social.

Du point de vue de la classe ouvrière, il n’y a pas d’autre choix que de mettre tous ces décadents au travail. Ce sera l’un des devoirs d’une société devenue socialiste et capable de briser ces mœurs libérales-libertaires qui détruisent la civilisation !

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Société

« L’inter-LGBT » et les « discriminations » dans le sport

Le thème de la « marche des fiertés » à Paris concernait cette année les discriminations dans le sport. Le slogan était : « Les discriminations au tapis, dans le sport comme dans nos vies ! ». En apparence, cela sonne juste et progressiste, contre l’homophobie. En réalité, « l’inter-LGBT » qui organise cela mélange tout et n’importe quoi, de par sa dimension libérale et anti-populaire.

La lutte contre l’homophobie dans le sport est une cause démocratique essentielle. L’orientation sexuelle d’une personne ne devrait pas être un sujet pour l’activité physique. Les préjugés à l’égard des femmes et des hommes homosexuels dans les milieux sportifs doivent être dénoncés.

Par exemple, il faut critiquer le fait que le président du club de football anglais Watford, le célèbre chanteur Elton John, soit moqué par certains supporters pour son homosexualité. Il faut aussi reconnaître et se féliciter du fait que, pour une grande majorité de suiveurs du football, l’orientation sexuelle du président du club de Watford n’est pas un sujet de conversation.

Le sport est très populaire à notre époque car il a une dimension universelle. C’est cela qui plaît par exemple avec la Coupe du Monde de Football. Des nations du monde entier peuvent s’affronter selon les mêmes règles et de manière (relativement) équitable, en tant que ce sont des expressions particulières de la même humanité.

La question homosexuelle devrait être comprise de cette manière : les femmes et les hommes homosexuels sont, sur le plan des relations amoureuses, des expressions particulières et minoritaire d’une même humanité. Ce qui compte est d’aller dans un sens commun, universel.

Les personnes gays et lesbiennes doivent alors avoir dans le sport leur place de manière indifférencié, sans avoir pour autant à cacher la réalité de leur relation amoureuse avec une personne du même sexe.

« L’inter-LGBT » ne raisonne pas de cette manière dans son communiqué contre les « discriminations » dans le sport. Ce qui l’intéresse est au contraire l’affirmation et la multiplication des particularités, et ce de manière exacerbé.

Le terme « LGBTQI+ » qui est utilisé est une sorte de catalogue des affirmations individuelles sur le plan de la sexualité et du genre. Chacun aurait le droit de « choisir » et il n’y aurait en fait aucune réalité naturelle, pas même des hommes et des femmes.

Ce rejet de la réalité naturelle est incompatible avec le sport car il est, par essence, un rapport à la nature. Il s’agit dans le sport d’exprimer des capacité physiques et intellectuelles naturelles. Le matériel, comme une perche dans le saut à la perche ou bien un vélo dans le cyclisme, ne sert que de vecteur à l’expression de capacités naturelles.

C’est la raison pour laquelle la grande majorité des sports différencie les catégories féminines des catégories masculines. Il y a dans le sport une volonté d’universalité, d’expression équitable des réalités naturelles.

Dans le cyclisme par exemple, les meilleurs femmes professionnelles ont globalement un niveau équivalent à celui d’un coureur amateur masculin de bon niveau régional. Pour des raisons hormonales essentiellement, mais aussi en partie culturelles, le niveau des femmes est différent. Il serait alors absurde de nier cela, et mettre tout le monde sur le même plan. Cela serait contraire à la recherche d’universalité. Un coureur amateur régional masculin ne peut pas moralement se prétendre meilleur qu’une cycliste professionnelle.

 

Cette question est précisément ce qui dérange les personnes parlant de « LGBTQI+ ». Dès que l’on pose la question du sport féminin, on voit tout de suite qu’ils sont dans une impasse, et ne peuvent s’en sortir que de manière antidémocratique, en rejetant les revendications populaires.

L’inter-LGBT prétend qu’on pourrait choisir d’être homme ou femme, voire aucun des deux. Cela est contraire au combat démocratique et populaire des femmes dans le sport qui est justement de pouvoir affirmer les catégories féminines.

L’inter-LGBT fait de la question homosexuelle une question de libéralisme. Chacun pourrait faire ce qu’il veut, et l’homosexualité ne serait qu’une option, un choix.

Le sport est donc vécu par ces gens comme étant « normatifs », discriminatoire, car il ne restreint l’expression de tous ces particularismes. « Le sport est bel et bien le terrain privilégié de stigmatisations », disent-ils.

Ce n’est là que du libéralisme, qui désert d’ailleurs totalement la cause homosexuelle, tout comme le féminisme en général.

Les personnes gays et lesbiennes sont prises au piège de ce genre de discours « LGBT », elles sont utilisées comme caution démocratique pour affirmer des valeurs décadentes, des choix autocentrés.

Au contraire, la fierté homosexuelle doit s’affirmer dans le sport, comme dans la vie, justement parce que ce n’est pas un « choix », mais une réalité. Les homosexuels sont des gens comme les autres et doivent pouvoir faire du sport et suivre le sport, « comme tout le monde ».

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Politique

Une « marche des fiertés » entièrement vendue à l’ultra-libéralisme

Hier se tenait la « marche des fiertés » à Paris qui rassemble plusieurs centaines de milliers de personnes chaque année et est organisée par l’Inter-LGBT depuis une dizaine d’années. Ce n’est plus la gaypride, mais une mise en avant tous azimuts de l’individualisme, selon l’adage « chacun pour soi, la sécu pour tous ».

En arrière-plan, bien sûr, la PMA et la GPA.

Marche des fiertés 2018

Sans doute que tout est dit lorsqu’on s’aperçoit que parmi les soutiens à cette marche, on a Mastercard et Tinder, c’est-à-dire la carte de crédit et le « coup d’un soir ».

La romance, l’amour ? Cela ne « compte » pas, à une époque où tout compte. Surtout dans une grande métropole comme Paris, qui s’est embourgeoisé comme jamais ces 20 dernières années.

Aussi, la mairie de Paris avait décidé de décorer d’arc-en-ciel certains passages piétons du centre de Paris. Certains ont été dégradés et la mairie a réagi en annonçant que les arc-en-ciel de certains passages piétons seront permanents.

Passage piéton arc-en-ciel à Paris

Le choix du quartier résume d’ailleurs toute une évolution de Paris. Ce fut un quartier juif et populaire… Puis cela a été un quartier gay sur un mode festif-décadent… C’est aujourd’hui le bastion de Airbnb, avec donc plus de touristes logeant ici que d’habitants !

Certains abribus ont étalement été mis aux couleurs arc-en-ciel, et même l’assemblée nationale. La mairie de Paris disposait d’un char officiel, où Anne Hidalgo était présente. Rappelons qu’elle cherche à se faire réélire, ce qui est mal parti.

Marche des fiertés 2018 - Assemblée nationale

Marche des fiertés 2018

Marche des fiertés 2018 - Paris est fière

Une telle reconnaissance, tant par de grandes entreprises que par la mairie et une assemblée d’une des principales puissances économiques et militaires du monde, montre l’absence de contenu démocratique de toute ces démarches.

Notre société est fondamentalement réactionnaire, donc si l’assemblée nationale et la mairie de Paris décident de mettre des arc-en-ciel partout, c’est que ce symbole est au mieux vide de sens, et au pire qu’il est conforme aux exigences du capitalisme en France.

Ensuite, les exigences de l’inter-LGBT et des associations qui suivent le mouvement vont dans le sens d’une reconnaissance d’individus aux droits particuliers. La marche des fiertés veut des communautés et que chaque personne puisse vivre sa vie individuellement-séparément.

Le tout avec un fond décadent. Citons pour exemple la présentation d’une soirée qui a eu lieu au tout début de la quinzaine des fiertés : « La Grosse Orgie ».

« La Grosse Orgie – Playnight et Gras Politique présentent la première sex party fat positive en mixité choisie

Le 15 juin, au Next, tous les corps sont les bienvenus, pour une fête sans obligations et sans injonctions. Nos enveloppes, débarrassées de leurs masques, pourront danser, se découvrir et se laisser aller dans la bienveillance, le kink et la décadence. Laisse tes complexes au vestiaire, ton corps est une machine à plaisir, quel que soit ton poids, ta taille, ton genre, nous t’offrons une bulle enchantée l’espace d’une soirée (non mixité choisie, cismecs sur cooptation). […] »

http://agenda.quinzainedesfiertes.com/quinzaine2018/detail/25/152908920000

La soirée proposait bien évidemment une « backroom » (lieu de baise, ni plus ni moins). Toujours plus de communautés, toujours plus de nombrilisme, toujours plus de glauque.

A partir du moment où il n’y plus de perspective universelle, on voit bien que tout mouvement sombre dans le libéralisme. Le mariage homosexuel est une revendication démocratique. La PMA, le changement d’identité des personnes trans ne le sont pas : ils se focalisent sur les individus, leurs ressentis et leurs choix.

Il faut choisir : ou bien défendre des principes de couples, de romance et d’être humains génériques, ou bien défendre des individus morcelés avec des revendications aliénées. Socialisme ou libéralisme : chaque avancée de l’un affaibli l’autre. Les mouvements dits « LGBT » ont choisi la deuxième option. Nous défendons la première.

PMA pour toutes : toujours plus de libéralisme

Parmi les mots d’ordre de la marche et des participants en général se trouve celui de la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules : le revendication est celle du droit à l’enfant. Personne n’a le droit à avoir un enfant, ce sont les enfants qui ont des droits. Cette revendication considère les personnes comme des entreprises individuelles et la société comme un ensemble d’échanges marchands entre elles : tant que tout le monde est consentant, il ne faut pas interdire et laisser faire.

Demander la PMA pour les femmes seules ou les couples de femmes revient à nier la dimension naturelle de l’être humain. Réduire la conception d’un enfant à un simple acte technique revient à considérer l’enfant comme un bien. Un enfant n’est ni un droit ni une marchandise. Un enfant ne saurait être autre chose que le fruit d’une décidée réfléchie au sein d’un couple solide qui l’élèvera.

Malheureusement, beaucoup de personnes font des enfants pour des raisons très critiquables. Mais cela ne doit pas être une raison pour s’enfoncer toujours plus dans la folie.

Marche des fiertés 2018 - PMA

Inter-LGBT - PMA

 

« Autodétermination »

Cette revendication concerne en premier lieu les personnes trans et d’une manière générale, toutes les personnes qui refusent la binarité homme-femme. Pour les personnes trans la revendication est la même depuis des années : le changement d’état civil.

Être homme ou femme n’est ni positif ni négatif. C’est une réalité objective, naturelle. De la même manière qu’il y a des mâles et des femelles chez les autres animaux, l’humanité est composée d’hommes et de femmes.

Demander un changement d’état civil selon les ressentis de chacun révèle du libéralisme le plus complet, c’est le règne du subjectivisme : c’est une fuite en avant totale.

La marche des fiertés n’a donc pas trahi quoi que ce soit. L’édition de 2018 n’est que la suite logique d’un mouvement qui est toujours plus libéral.

Marche des fiertés 2018
« Mon corps, mon genre, ta gueule »

Une défaite de la gauche française

La gauche française a encore montré à quelle point elle était pourrie par le libéralisme. Toute la gauche soutient la marche et plusieurs partis et syndicats ont même eu leur cortège. Toute cette marche est à l’opposé des valeurs de Gauche, pourtant tout le monde se précipite à la manifestation. Tout le monde veut y être vu, annoncer son soutien pour faire bien. Il n’y a que de l’apparence et du populisme qui servent à masquer le vide idéologique.

Marche des fiertés 2018 - « PMA par 49.3 »

Marche des fiertés 2018 - France insoumise, « Ma PMA, mon choix »

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Société

Le sens de la polémique sur les adoptions par des parents homosexuels

La semaine dernière a vu enfler une polémique d’ampleur nationale autour du droit des couples homosexuels. A la suite de l’interview d’une fonctionnaire des services de l’adoption du département de Seine-Maritime, une plainte a été déposée par une association de personnes homosexuelles (Association des familles homoparentales) pour discrimination. Une enquête a été ouverte par le parquet de Rouen.

Voici la retranscription des propos tenus à l’antenne de France Bleue Normandie, le 18 juin :

La journaliste : « Est-il plus compliqué pour les couples homosexuels que pour les hétérosexuels d’adopter un enfant de trois mois qui va bien en Seine-Maritime ?

La fonctionnaire : « Il y aura des parents qui correspondent davantage aux critères requis  »

La journaliste : «  Et donc pas un couple homosexuel ?  »

La fonctionnaire :  » Ben non. Les couples homosexuels sont eux-mêmes un peu atypiques, si on peut dire, par rapport à la norme sociale et à la norme biologique, donc si leur projet supporte des profils d’enfants atypiques (…), si les couples homosexuels ont des attentes ouvertes, ils peuvent très bien adopter un enfant »

La journaliste : « Pour les couples homosexuels, l’adoption reste envisageable si leur projet supporte des profils d’enfants atypiques?».

La fonctionnaire : « Des enfants dont personne ne veut, puisqu’il y a des gens qui ne veulent pas adopter des enfants trop cassés, trop perturbés psychologiquement, trop grands, handicapés… Ces enfants-là ont des perturbations qui ne sont pas recherchées par les couples et c’est normal. »

Interrogé sur franceinfo, le président de l’association des familles homoparentales s’insurge :

« Ce qu’elle dit, c’est que les enfants dont personne ne veut, comme les enfants trop cassés, handicapés, pourraient faire l’objet d’une adoption par les couples homosexuels, mais ils ne seraient pas prioritaires. Tout ça c’est de l’homophobie, cela relègue l’idée qu’on serait des sous-citoyens, qu’on devrait passer après tout le monde. »

C’est là un discours : celui du droit à l’enfant. A lire de tels propos on pourrait penser qu’il y a des adoptions en masse qu’on se procurerait comme des produits vaisselle au supermarché et qu’on priverait certaines personnes du droit de consommer.

C’est là du libéralisme, qui s’est accompagné du refus du débat démocratique sur ce qu’est une adoption, ce que sont des parents.

D’ailleurs, sommé de s’expliquer, notamment par les jeunes socialistes de son département, le Président (UDI) du Conseil Départemental concerné s’est désolidarisé de son agent, faisant état de nombreuses actions de son institution en faveur des personnes homosexuelles et contre leur discrimination.

C’est là déplacer le problème, saborder une expertise concernant l’adoption – qu’elle soit bonne ou mauvaise il la faut et donc il faut en débattre.

Jacques Toubon, le Défenseur des Droits, s’est pareillement auto-saisi de la question. Interpellée à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge de l’égalité femmes-hommes, a réagi dans un communiqué : « Aucune discrimination ne saurait être tolérée. »

Mais, est-ce bien la question principale ici ? Non. La question n’est pas celle des droits des personnes homosexuelles. Pour le comprendre cela, il faut établir les faits en se gardant de tout sensationnalisme. Quels sont-ils?

L’adoption est un des domaines de la protection de l’enfance. L’Etat, au travers de l’ « aide sociale à l’enfance » exercée par les Conseils Départementaux, prend en charge les enfants privés de parents.

Ces pupilles d’Etat peuvent être proposés à l’adoption. Ce sont donc les enfants qui sont les bénéficiaires de la procédure d’adoption, en vue de leur trouver une famille. Il n’existe pas de droit à avoir un enfant.

En revanche, il existe un droit pour les couples, parmi lesquels les couples homosexuels, de se voir attribuer un agrément en vue d’adoption. Cet agrément est délivré par le Conseil Départemental.

Il s’agit d’un acte administratif attestant de la qualité du projet parental du couple et d’une certaine capacité du couple à recevoir un enfant. Si un couple se voit refuser l’agrément, il peut saisir la justice administrative pour contester la décision ce refus. Les juges annuleront, par exemple, les refus d’agrément fondés sur un motif discriminatoire.

13 700 couples munis d’un agrément en cours de validité attendent présentement de devenir les parents d’un enfant pupille d’Etat.

Cela, c’est la réalité, bien éloigné du droit à l’enfant repris par les associations et les promoteurs des droits individuels sans aucun respect pour le réel.

Et pour obtenir cet agrément, il y a une procédure. Pour cela, il faudra en effet que le conseil de famille de leur département le décide. Le conseil de famille est une instance composée d’élus du conseil départemental, de membres d’associations de pupilles de l’État et de familles adoptantes et de professionnels de la protection de l’enfance, chargée d’évaluer les candidats à l’adoption.

Guide du représentant du conseiller de famille des pupilles de l'Etat

Les enfants pupilles d’Etat ont des parcours de vie particuliers, quel que soit leur âge, ils ont tous subi des ruptures affectives. L’enjeu est de choisir parmi les candidats le couple (ou la famille) qui pourra au mieux satisfaire les besoins de l’enfant. Il s’agit d’une décision souveraine qui aura des conséquences sur des individus pour la durée de leur vie.

Dès lors, il faudrait faire preuve d’une grande inconséquence pour envisager la question du choix des parents adoptifs en terme de ratio homosexuels / hétérosexuels.

Ici, le droit à « consommer » s’oppose à la réalité, qui a sa complexité, sa dignité. On ne se procure pas un enfant, dans une adoption, c’est l’enfant qui se voit donner la chance d’avoir un foyer. C’est bien différent!

Mais cela, le populisme ne peut pas le voir, encore moins s’il ne veut pas le voir car il raisonne en  termes de droits individuels.

Et, donc, ce qui préside au choix des membres du conseil de famille, c’est le projet du couple candidat à l’adoption. Les nourrissons en bonne santé trouvent facilement des parents.

Ce n’est pas le cas pour d’autres. Certains des enfants pupilles d’Etat sont plus âgés, leur prime enfance pourra avoir été marquée de traumatismes, de carences affectives, de violences ou de négligences. D’autres sont en fratrie, d’autres encore sont victimes de maladie ou porteurs d’un handicap. Et plus de 800 enfants aujourd’hui pupilles d’Etat sont des enfants dits « à besoins spécifiques ».

La question n’est pas celle du sexe des adoptants ou de leur orientation sexuelle. Il s’agit de trouver des parents dont le projet de couple est de les accueillir avec leurs différences et capables d’adapter leur vie aux besoins de ces enfants.

Il y a eu ici un profond déplacement orchestré par la polémique, dans un sens libéral, dans le sens de la consommation : il y aurait un droit à l’enfant. Il est évident ici que l’ombre de la Gestation Par Autrui (GPA) était juste derrière, c’est-à-dire le refus de la nature et l’élargissement à tout prix du marché.

S’étonnera-t-on alors que l’association qui a lancé la polémique, l’association des familles homoparentales (ADFH), soit justement favorable à la GPA?