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Écologie

Le dossier complet des «marches des terres» contre l’urbanisation en Île-de-France

L’écologie est forcément une question globale, avec en premier lieu le réchauffement climatique et les émissions mondiales de CO2. Mais c’est aussi une question se posant chaque jour sous nos yeux partout en France, avec l’étalement urbain.

Zones humides, terres agricoles, prairies, forêts, friches urbaines : au 21e siècle le capitalisme est toujours en expansion, il ne cesse jamais de s’étaler en bitumant le pays. L’Île-de-France est particulièrement concernée par l’étalement urbain, cette folie morbide, comme si la région parisienne n’était pas déjà un monstre contre-nature.

Alors c’est un véritable crève-cœur de constater la faiblesse des « marches des terres » ayant eu lieu ce samedi 9 octobre 2021. Depuis le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest de la région, quatre départs de marches étaient organisés pour converger à Paris ; les marches n’ont rassemblé que quelques centaines de personnes.

Où sont ces soit-disant « jeunes pour le climat » dont les médias se gargarisaient il n’y a pas si longtemps ? Pourquoi les jeunes franciliens ne sont pas terrifiés et révoltés par l’avenir qui leur est dessiné ? Les « marches des terres » ne font peut-être pas rêver dans leur forme et par la perspective qu’elles proposent. Mais on ne pourra pas leur reprocher par contre de ne pas être concrètement attaché à leur sujet.

En l’occurrence, il y a un vrai travail de fond qui est mené, et la documentation proposée par le collectif d’associations au sujet de l’artificialisation des sols en Île-de-France est très dense et minutieuse. C’est, pour le dire autrement, tout l’inverse de l’immédiateté consommatrice et superficielle d’Instagram ou Tiktok. Mais c’est de ce genre de document dont on a pourtant besoin pour la nécessaire réflexion afin de mener correctement la bataille pour l’écologie.

Le document est disponible sur le site du collectif à cette adresse : les-marches-des-terres.com


Le voici également ci dessous (faire apparaître les boutons de navigation pour changer de page) :

2021-10-09-dossier-de-presse-Marches-des-Terres

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Écologie

Pétition contre le massacre des arbres en Forêt de Sénart

Voici une pétition très intéressante qu’il faut soutenir. À l’initiative du collectif Aux Arbres citoyens et soutenue par l’association Montgeron environnement, elle pose une question toute à fait pertinente et moderne dans sa formulation, celle de la façon dont nous considérons nos forêts et les arbres qui y vivent. La vue de l’abattage en masse d’arbres de la forêt de Sénart en Île-de-France y est décrite comme un véritable traumatisme, et c’est là quelque-chose touchant profondément la sensibilité écologiste qu’il est nécessaire d’avoir à notre époque !

Pour signer la pétition, c’est ici : change.org

Voici la reproduction du texte :

« Stop au massacre en Forêt de Sénart ! Protégeons nos arbres !

Promenons-nous dans les bois… Les loups sont bien en forêt de Sénart, mais ce ne sont pas ceux qu’on croit. Ce sont d’autres prédateurs avides, missionnés par l’Office National des Forêts (ONF) qui, sous prétexte d’entretenir la forêt, en font une exploitation mercantile sauvage. Des entreprises sans scrupules qui sont en train de défigurer notre forêt si précieuse.

Hier, je me suis promenée avec ma fille, comme beaucoup d’autres personnes, et j’ai été écoeurée de voir à quel point la forêt a été ravagée. Le paysage est une désolation, des chênes centenaires qui ont été abattus alors qu’ils étaient parfaitement sains, alignés, cadavres offrant leur cœur en parfaite santé. Des ramures abandonnées dans la forêt hachée par les engins qui sont passés en dévastant tout sur leur passage, branches pendantes, ornières profondes des tracteurs qui ont écrasé le sol fertile de notre forêt. Une sauvagerie sans aucun égard pour le vivant.

Car la forêt est bien vivante, tous s’accordent à reconnaître ses bienfaits. D’abord pour notre climat, les arbres nous permettent de lutter contre le réchauffement de la planète. Mais aussi parce que la forêt accueille de nombreuses espèces, une biodiversité que l’on se doit de protéger. On parle de sylvothérapie, du langage des arbres dont on a prouvé qu’ils communiquaient entre eux. Ces arbres sont vivants, et plus que jamais nous avons besoin de cette nature et la préserver est un enjeu essentiel.

Cette forêt domaniale s’étend sur 14 communes, c’est un atout pour notre région comme le sont toutes les forêts françaises. Il est de notre devoir de la protéger. Que veut dire entretenir quand on abat des arbres sains et centenaires. N’est-il pas plutôt question d’exploiter cette forêt dans un objectif mercantile?

Le discours de l’ONF est bien ficelé : entretien, sécurité, préservation de la faune et de la flore. Mais il s’agit bien d’un discours marketté destiné à faire taire les résistants. Les mots sont là, mais la réalité visible de tous, éclate et choque.

En réalité, cet organisme est placé sous la double tutelle du ministère chargé de l’Agriculture et du ministère chargé de l’Environnement. L’ONF est un Établissement à caractère industriel et commercial (EPIC). Cet organisme financé en partie par nos impôts se charge aussi d’une mission commerciale : vendre notre bois Français à travers le monde. La demande massive provenant de Chine en ce moment met en danger notre patrimoine naturel. Mais on nous fait croire à une mission de protection et d’entretien.

Dans certaines régions on soigne la forêt en assurant des coupes raisonnées et un débardage à cheval par exemple afin de protéger l’environnement. Mais non seulement l’ONF exploite notre forêt, mais en plus, il ne se préoccupe pas de la préserver : un arbre qui gène le passage d’un engin est un arbre qui doit mourir !

Nous demandons à l’ONF un arrêt immédiat des coupes dans la forêt de Sénart.

Nous demandons également aux organismes de tutelles : Ministère de l’Agriculture, Ministère chargé de l’Environnement de réformer la gestion de l’ONF afin qu’il ne puisse lancer les coupes dans les forêts que :lorsqu’il a présenté un programme avec un plan mentionnant les arbres destinés à l’abattage et la raison de l’abattage et les moyens mis en oeuvre

– Lorsque ce programme a été avalisé par les communes après examen par des experts indépendants de l’ONF qui évaluerons l’impact écologique de l’opération

– Lorsque les communes ou départements concernés ont mis en place une enquête d’utilité publique permettant d’informer les citoyens et de leur donner la possibilité d’un recours.

– Lorsque ces programmes s’inscrivent de façon justifiée dans une vision globale et à long terme pour une gestion raisonnée des massifs forestiers

Nous n’abandonnerons par la Forêt de Sénart, aidez-nous à la préserver. Signez et relayez cette pétition.

Notre pétition est soutenue par l’Association Montgeron Environnement. https://www.montgeron-environnement.fr« 

Pour signer la pétition, c’est ici : change.org

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Écologie

Le label Francilien « Ville amie des animaux »

Le label Francilien « Ville amie des animaux »‘ est malheureusement un excellent exemple de négation de la vie sauvage et de poudre aux yeux en ce qui concerne les animaux partageant la vie en société.

La pandémie a montré que l’humanité était malade de ses villes et la question animale est explosive à ce niveau, car elle met à nue toute la problématique. Il y a donc des contre-feux pour tenter de neutraliser la prise de conscience et le label « Ville amie des animaux » mise en place par la région Île-de-France le démontre parfaitement. L’initiative a été pensée au début de l’année 2020 par la présidente de la région, Valérie Pécresse (LR) et les premières nominations sont tombées à la toute fin de la même année, avec des « pattes » pour évaluer le niveau de qualité pour chaque ville. Levallois a obtenu « trois pattes », Chennevières « deux pattes », Nangis « une patte ».

On aura compris que cette mis en avant des pattes joue sur un côté régressif, entièrement tourné vers les animaux de compagnie, sur une mode régressif de repli sur son foyer. On est évidemment dans la négation de la Nature, avec une focalisation unilatérale sur les « animaux de compagnie ». Le label sert concrètement pour les villes à se donner une bonne image à peu de frais, à se prétendre « amie des animaux » en général tout en n’agissant que pour les animaux de compagnie et encore de manière clientéliste.

La communication de la ville de Levallois est exemplaire d’une propagande efficace à peu de frais.

La ville de Levallois est exemplaire de cela jusqu’au bout puisque dans sa liste d’actions lui ayant permise d’obtenir le label avec trois pattes, on a :

La Maison de la Pêche et de la Nature sur l’île de la Jatte, équipement municipal, organise des ateliers nature et bien d’autres nombreuses animations, notamment auprès des plus jeunes.

Obtenir un label « amie des animaux » en passant par la pêche, c’est quelque chose tout de même ! Cela confirme tout à fait le côté utilitariste du label, sa dimension purement communicative, sans base culturelle, morale en rapport avec les animaux.

Pour qui en doute il suffit de se pencher sur le dossier de demande de labellisation. Il n’est parlé que des animaux de compagnie. En réalité, sur les 23 points, il y en a bien un qui parle des animaux sauvages, mais il est bien précisé qu’il ne s’agit que d’engager une réflexion, nullement d’agir :

Engager une réflexion à l’échelle de la commune visant à favoriser la place de la petite faune sauvage en ville (nichoirs à oiseaux, pigeonniers etc)

Engager une réflexion n’a même pas besoin de justification… C’est vraiment pour prétendre avoir fait quelque chose et aller dans le bon sens. Mais il y a pire encore ! Il est demandé d’intégrer les associations dans la protection animale de la ville. Mais jamais il n’est demandé que les villes subventionnent les associations ! Aux associations le travail de fond, à la mairie le prestige ! C’est là quelque chose que toutes les associations connaissent : les communes les appellent pour tel ou tel problème, mais il n’y a aucune contribution financière ou matérielle. Et on peut remplacer les villes par les pompiers, la police, la gendarmerie, etc.

Ce qu’il faudrait, c’est que toutes les associations fournissent des factures à tous ces gens-là, mais ce serait moche et ce n’est pas dans la mentalité, heureusement, des associations. Cela étant c’est le cas de certaines et naturellement des entreprises, notamment avec les fourrières. Il y a ici un business florissant, avec naturellement des ramifications au sein des mairies pour les attributions, bref on l’aura compris ce n’est guère reluisant. Et cela s’étend puisque pour renforcer le clientélisme, il est même demandé pour le label, en ce qui concerne la situation des animaux avec les personnes âgées ou en dépendance, de :

Soutenir les initiatives publiques ou privées, rémunérées ou bénévoles

C’est là clairement soutenir l’expansion du capitalisme vers un nouveau marché, celui des personnes âgées. La mairie fournira bientôt les listes à des entreprises et on aura un marché, du clientélisme, une bonne image pour la mairie. Et d’ailleurs le label demande de systématiser l’emploi d’animaux de compagnie dans « les maisons de retraite, établissements hospitaliers, éducatifs, sanitaires et sociaux ». C’est le business de la « médiation animale », du divertissement jouant sur l’affectif et présenté comme socialement et médicalement utile. C’est le même principe d’étendre le capitalisme en passant par les « services », ici aux dépens des animaux.

Les animaux dits d’assistance connaissent une vie d’esclave, avec une affection brisée et des automatismes intégrés par l’isolement, l’écrasement de toute personnalité. C’est une honte et le plus grave ici est qu’ont participé à ce label des associations de protection animale. Il est vrai qu’il s’agit de poids lourds dont la vision du monde se restreint souvent à l’acte de présence (la SPA, la Fondation Brigitte Bardot…) : du moment qu’ils sont reconnus, qu’ils peuvent gratter quelque chose, cela suffit. Le label est d’ailleurs soutenu par L214, qui soutien l’initiative de Valérie Pécresse.

On notera parmi les autres soutiens un organisme privé comme l’Institut Scientifique et Technique de l’Animal en Ville, l’animalerie Animalis… L’animalerie est également présente par une structure qu’elle a égénré, L’Arche des associations… On a le Comité Oka mon chien ma ville, soutenu par Truffaut, Bayer, Virbac, Pfizer

On a Parole de chien qui organise les chiens « visiteurs » et promeut la médiation animale appelé à s’élargir à d’autres animaux… On a aussi Faune Alfort, qui s’occupe des oiseaux en région parisienne, mais qui est une structure de l’Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort, avec tout ce que cela signifie en termes d’expérimentation animale. L’Ecole vétérinaire soutient également le label.

Ce qui rappelle le problème de fond, qui est le mélange entreprises – institutions – associations, avec les institutions pour légitimer, les entreprises pour proposer leurs « services » et élargir leur marché, et des associations de protection animale piégées dans un tel contexte. Quand on voit un label « ville amie des animaux » on ne se dit pas forcément que c’est l’expansion du capitalisme (aux dépens d’animaux d’ailleurs), le clientélisme, la négation de la Nature par l’affirmation de la ville et le rejet des animaux sauvages. On se dit même que c’est plutôt bien. Là est le piège…

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Société

Enseignant d’histoire-géo assassiné par un islamiste: l’obscurité d’une époque

Un crime odieux tétanise la France, mais l’obscurantisme est plus que religieux, il est lié à la fin d’une époque.

Un meurtre barbare d’un professeur d’histoire-géographie du collège du bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 16 octobre 2020, et quelques mots sur Twitter comme revendication, avec la photo d’une tête coupée :

« De Abdullah, le serviteur d’Allah, à Macron, le dirigeant des infidèles, j’ai exécuté un de tes chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Muhammad, calme ses semblables avant qu’on ne vous inflige un dur châtiment… »

C’est totalement glaçant. Le professeur avait montré une caricature de Mahomet lors d’un cours, en précisant auparavant que cela pouvait choquer et qu’il était possible de ne pas regarder si on était musulman et qu’on ne voulait pas. Son initiative prévoyante avait été prétexte d’une dénonciation par des parents d’élèves voyant à la fois une discrimination et une insulte à la religion.

En ayant une démarche laïque et non universaliste, le professeur a ouvert la boîte de Pandore. Ce fut l’engrenage d’une affaire donnant libre cours au communautarisme, puis aboutissant à un crime frappant l’opinion publique.

Les impressions sont troublées, l’émotion paralysée par la violence du crime, et dans la soirée, le président Emmanuel Macron publiait un message significatif sur Twitter, alors qu’il l’a aussi dit dans un intervention directement sur place :

« Ils ne passeront pas. »

C’est bien entendu une allusion au ¡No pasarán! des antifascistes durant la guerre d’Espagne, le mot d’ordre venant du côté communiste. Le rapprochement n’est à ce titre pas juste, car l’islamisme n’est pas un mouvement historique porté par la société, comme l’a été le fascisme, mais une aventure romantico-nihiliste à la fois cosmopolite et post-moderne.

L’Islam tel qu’on le connaît au 21e siècle est en effet, comme le judaïsme, le produit de perpétuelles reconstructions fictives d’intellectuels, de féodaux, de pétro-monarchies. Le moteur intellectuel de ces reconstructions pour l’Islam, c’est la question du califat, car sans califat, il n’y a pas de terre d’Islam, et sans terre d’Islam, pas d’Islam.

Il n’y a alors que trois options possibles. Soit on fait semblant que ce ne soit pas le cas, tout en se disant musulmans. Vient alors le risque que certains prennent au sérieux et veulent un califat. C’est le drame historique de l’Algérie, avec un FLN se voulant laïc étatiquement mais ouvertement musulman, qui a produit une société se reconnaissant dans le FIS. C’est également ce qui arrive avec la génération des islamistes français des années 1990, qui se détache d’un Islam « inconséquent ».

Soit on l’assume, mais on dit que c’est trop tôt : c’est le salafisme, le quiétisme, le repli sur une vie communautaire fermée. C’est le fameux « séparatisme » dénoncé début octobre 2020 par le gouvernement.

Soit on l’assume et on part, afin de pouvoir devenir un « véritable » être humain, dans une perspective de retour aux sources totalement romantique et esthétisée, comme les images de la vidéo de propagande « Réputation » de fin septembre 2020 le montrent.

Ce « romantisme » est cependant carbonisé depuis l’effondrement de l’État islamique, qui a littéralement grillé cette proposition délirante de « retour » en terre « pure ». Ne restent d’ailleurs concrètement plus que « l’Émirat islamique d’Afghanistan », qui relève à l’arrière-plan du nationalisme pachtoune, ou encore le Hayat Tahrir al-Sham (Organisation de Libération du Levant) qui relève d’une problématique entièrement syrienne et se place dans l’orbite turque.

Les théologiens islamistes puristes sont d’ailleurs horrifiés par ce qu’ils qualifient de « fusionnisme », même si concrètement les reliquats des groupes de l’État islamique s’appuient également sur différentes questions locales, surtout en Afrique, avec par exemple justement une première action en Tanzanie à la mi-octobre 2020.

Tout cela pour dire que l’islamisme est dans un cul-de-sac et que l’Islam est coincé dans sa proposition universaliste. De toutes façons quand on voit les joueurs du Paris Saint-Germain faire des publicités pour les paris sportifs alors que le club appartient au Qatar, l’un des deux grands financiers de l’islamisme (l’autre étant l’Arabie Saoudite), on voit bien que plus rien ne tient.

Le meurtre d’un professeur de Conflans-Sainte-Honorine a d’ailleurs été revendiqué par un jeune né à Moscou et se définissant comme « Tchétchène ». On est ici dans une sorte de nationalisme mêlé d’islamisme, tout comme d’ailleurs l’Islam turc. L’horizon universel / universaliste (pseudo universel / pseudo universaliste) a clairement disparu à la suite de l’effondrement du califat, alors qu’Al-Qaïda avec sa ligne de guérilla islamique alter-mondialiste ne s’est par ailleurs jamais remis de cette concurrence pro-califat.

L’islamisme n’est qu’un débris de l’Islam qui n’est lui-même qu’un débris d’une époque dépassée et s’effondrant sur elle-même. L’humanité n’a plus besoin des religions, de la spiritualité et de tous ces déplacement dans un ciel imaginaire des réalités terrestres, naturelles. Ceux qui s’obstinent à vouloir parler de Dieu ne visent plus qu’à nier le besoin de collectivisme, la réalité naturelle et notamment celle des animaux, la compassion pour toute vie.

C’est la fin d’une civilisation, qui s’enfonce dans l’obscurité, tout simplement, alors que s’ouvre une nouvelle époque : universelle, athée, naturelle, collectiviste.

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Écologie

Des forages pétroliers menacent une partie de la région parisienne

L’association Environnement Bocage Gâtinais (EBG) mobilise sur une enquête publique à propos du projet de la société Bridgeoil de faire passer leur exploitation pétrolière de deux à dix forages, sur la commune de Nonville en Seine-et-Marne.

L’association EBG alerte sur les conséquences néfastes de ce projet sur un site dédié : « Non aux forages pétroliers à 4km de la forêt de Fontainebleau ».

Ils y alertent sur les risques de pollution de l’eau potable, la régie « Eau de Paris » qui gère les sources à proximité ayant déjà rendu un avis fermement négatif. On apprend également qu’une telle activité nécessite de détourner près de 1000m3 d’eau par jour en injection souterraine pour stimuler la production de pétrole.

Les sites de forages se trouvent à proximité de plusieurs écosystèmes précieux : La ZNIEFF de la Plaine de Sorques, la zone natura 2000 de Rivières du Loing et du Lunain, l’espace naturel sensible du Marais d’Episy et la forêt de Fontainebleau qui est classée réserve de Biosphère par l’UNESCO depuis 1998. Les puits, le va-et-vient de poids-lourds impacterons certaines de ces zones en permanence, tandis que de potentiels accidents pourraient être catastrophiques sur d’autres.

L’association EBG lance donc une campagne d’opposition à ce projet qui comporte une pétition, une incitation à participer à l’enquête publique jusqu’au 17 octobre et met a disposition des visuels pour donner de la visibilité à la lutte sur les réseaux sociaux.

Pour visiter le site de mobilisation, cliquez sur l’image :
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Politique

Des dégradations par des supporters du PSG comme reflet d’une France qui tourne mal

Les dégradations parisiennes suivant la défaite du PSG en Ligue des champions sont une nouvelle manifestation de la déliquescence de l’État français, ainsi que du pourrissement social en cours dans toute une frange de la population.

Le nouveau ministre de l’Intérieur Gérarld Darmanin a beau jouer les durs et se complaire dans une caricature de Nicolas Sarkozy, en réalité il ne pèse rien du tout et l’autorité qu’il représente est en pleine décadence.

Quel désaveu en effet que ce saccage en règle de quelques rues aux abords des Champs-Élysées, après avoir annoncé que tout était sous contrôle, que tout était prévu. Il a suffi de la défaite du PSG pour que quelques centaines de jeunes désœuvrés socialement, assumant une posture destructrice quasi barbare, débordent littéralement les forces de polices.

Cela apparaît incompréhensible à une population française qui partout voit le tissu social se déliter.

Déjà, les semaines précédentes, les effusions de joie de supporters du PSG dans la rue, après les victoires contre l’Atalanta puis le RB Leibzig, avaient particulièrement choquées. Alors que l’épidémie de Covid-19 repart et que les nouvelles habitudes sanitaires s’installent tant bien que mal dans le pays, tout cela apparaissait comme terriblement décalé, hors-sol, presque irréel.

Il faut dire que ce mépris des règles sanitaires a été à l’image de Nicolas Sarkozy par exemple, qui s’est affiché sans masque au stade à Lisbonne (la finale s’y déroulait, dans un quasi huis-clos), au côté des dirigeants du PSG et de la maire de Paris, Anne Hidalgo.

L’ancien président de la République est ici le strict équivalent des « ultras » du PSG qui ont été admis dans le Parc des Princes par le club… pour chanter à tue têtes les uns sur les autres, craquer des fumigènes… devant un écran géant et un stade vide ! Ces mêmes « ultras » réclamaient dans un communiqué le lendemain le droit de faire la fête dans Paris ce lundi 24 août. Comme si le PSG n’avait pas perdu, comme si le Covid-19 n’existait pas.

C’est là une preuve d’un idéalisme anti-social, qui se lit particulièrement avec cette image folle de banderoles d’avant-finale devant… le Sacré Cœur. Tout Parisien ancré dans une perspective populaire historique déteste ce bâtiment pour sa laideur et sait très bien qu’il a été construit par l’Église catholique pour « expier » les péchés de la Commune de Paris de 1871…

Ce qui se reflète ici, c’est une fuite en avant dans une déchirure anti-sociale : la société française n’a pas lu d’Histoire mais que des histoires. Il n’y a plus de relais historiques, de continuité culturelle, on est dans une démarche de consommation identitaire prompte à passer au cannibalisme social.

La région parisienne apparaît ici comme une véritable catastrophe, en décalage terrible d’avec le reste du pays, alors qu’on s’apprête à connaître une rentrée très compliquée, sur fond de crise sanitaire n’en finissant plus et de crise économique de plus en plus flagrante… La France tourne mal !

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Société

Tribune des parents d’élèves et habitants contre le trafic de drogue à Saint-Denis (93)

Voici une tribune publiée par Le Parisien-Aujourd’hui en France, dénonçant l’abandon de la jeunesse aux mains des réseaux mafieux liés au trafic de drogue. Elle est écrite par des parents d’élèves et habitants du quartier Delaunay-Belleville Sémard à Saint-Denis (93). Ils y réclament des actions et des moyens de la part de l’État, en rejetant une réponse qui serait uniquement répressive.

> Lire également à ce sujet : Des familles face aux dealers devant une école de Saint-Denis

« Tribune

Comme chaque matin depuis le mois de mai dernier, nous, parents d’élèves et habitants du quartier Delaunay-BellevilleSémard à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), formons une chaîne humaine devant nos écoles pour protéger nos enfants du trafic de drogue qui s’étend toujours plus dans nos quartiers nord. Normal ?

Dire tout haut l’enfer vécu au quotidien par les habitants et la colère de voir une jeunesse abandonnée aux mains des réseaux mafieux. Dénoncer enfin les conséquences d’une rupture d’égalité républicaine qui fait sombrer non seulement Saint-Denis mais la Seine-Saint-Denis toute entière.

Les intrusions répétées d’individus liés aux trafics symbolisent la faillite de l’État sur notre territoire. Un État paraissant incapable de garantir de façon égale aux enfants de la République de grandir dans un espace serein, sûr, propice à l’éducation et à l’épanouissement.

La gravité de notre situation n’a pas échappé à M. Leclerc, préfet de Seine-Saint-Denis qui nous a reçus le 4 septembre dernier.

Les « efforts consentis » sont pour la plupart de nature sécuritaire et répressive : 28 agents supplémentaires quand il nous en faudrait 200 de plus rien que pour Saint-Denis.

Le développement des trafics se nourrit d’autres graves défaillances : justice pénale et civile ralentie par ses effectifs insuffisants et ses tribunaux saturés, dispositifs de protection de l’enfance devenus inefficaces, prévention spécialisée décimée, non-remplacement des enseignants absents contribuant aux difficultés scolaires et aux décrochages, une absence de programmes sociaux de lutte contre la précarité, difficulté d’accès aux soins et à l’emploi, un tissu associatif qui vivote par absence de subventions publiques, affectation de néo-titulaires et instabilité des équipes qui freinent le bon fonctionnement des services publics, etc.

Le constat est tel qu’il a poussé cinq maires du 93 à entamer une action en justice contre l’État. La mobilisation des citoyens partout dans le 93 mais aussi à Toulouse, Montpellier et Marseille témoigne de leur volonté de reprendre la situation en main et de ne plus subir.

Suite à la parution en mai 2018 du rapport parlementaire n°1014 sur « L’évaluation de l’action de l’État dans l’exercice de ses missions régaliennes en Seine-Saint-Denis » et à la séance de débat qui a suivi à l’Assemblée le 5 février 2019, vous vous êtes engagé à « adapter l’action » de l’État aux enjeux du territoire.

Vous avez alors chargé le préfet de la Seine-Saint-Denis de mettre en place et coordonner des groupes de travail. Selon le Préfet, ces groupes, auxquels nous, parents d’élèves et habitants de la ville, n’avons pas été conviés et dont nous ne connaissons ni la composition ni le travail, se sont réunis. Leurs conclusions vous ont été remises sans être communiquées au grand public, principal concerné.

Nous demeurons très dubitatifs quant aux 55 mesures, non encore toutes détaillées, du « plan anti-drogue » qui semble exclure une action conjointe avec les ministères de la Santé et de l’Éducation Nationale.

Nous demandons une augmentation significative non seulement des effectifs de police mais aussi d’éducateurs spécialisés, de professeurs remplaçants, de fonctionnaires qualifiés.

Une réponse uniquement répressive est insuffisante. Nous ne voulons pas non plus d’un énième « plan banlieue ». Nous demandons simplement un service public à la hauteur et le rétablissement de l’égalité territoriale. »

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Écologie

«Comment peut-on promouvoir un pareil urbanisme dans le contexte de crise climatique actuel ?»

Voici une tribune initialement publiée par Le Monde d’Albert Levy, chercheur associé au laboratoire Laboratoire Architecture, Ville, Urbanisme, Environnement du CNRS (Université Paris Nanterre). Il y explique avec des arguments très précis pourquoi il faut absolument stopper le projet pharaonique Europocity à Gonesse (95) et dénonce la folie que constitue la bétonisation et bitumisation forcenée de la région parisienne, ainsi que les pratiques agricoles intensives dans la région.

« La canicule du début de cet été avait une triple origine : la météo, le réchauffement climatique et l’îlot de chaleur urbain causé par la forte bétonisation et bitumisation de la région parisienne, caractérisée par un faible ratio d’espace vert par habitant, fruit d’un urbanisme inconséquent. Le thermomètre est monté jusqu’à 43 °C à Paris le 25 juillet. Il est urgent de stopper l’hyperdensification et de repenser les grands projets parisiens et franciliens poursuivis malgré les positions et plans sur le climat, la pollution, les mesures prises pour la transition énergétique.

Le projet Europacity, au nord de Paris, dans le Triangle de Gonesse (Val-d’Oise), est emblématique de cette contradiction : est prévu sur 80 hectares un projet d’un autre temps, avec un centre commercial de 230 000 m2 (500 boutiques), un parc de loisirs de 150 000 m2 (piste de ski artificiel, centre aquatique climatisé, salles de spectacle), des hôtels (2 700 lits), une zone de bureaux, etc., le tout desservi par une gare du Grand Paris Express (GPE) construite sur fonds publics. Un centre commercial de plus ruinerait ce qui reste de petits commerces des villes environnantes.

Ce projet pharaonique, anachronique, résulte de la coalition d’un promoteur mégalo, le groupe Auchan et son partenaire chinois Wanda, d’un architecte star danois à l’ego démesuré, Bjarke Ingels, de l’Etat, de la région et du maire PS de Gonesse médusés par un investissement de… 3,1 milliards d’euros. Comment peut-on promouvoir un pareil urbanisme dans le contexte de crise climatique et écologique actuel ?

Pourtant, la commission départementale de préservation des espaces naturels (Copenaf) est contre, l’ex-ministre Nicolas Hulot y était opposé, le plan local d’urbanisme (PLU) de Gonesse a été rejeté, la ZAC Triangle de Gonesse annulée. Mais malgré cela, l’Etat veut passer en force et a démarré cet été les travaux de la gare en plein champ, à 1,7 km de toute habitation, face à des militants sur place résolus à les freiner.

Nous voulons rappeler les incohérences des responsables politiques qui déclarent ce projet d’« utilité publique » et qui ont fait appel contre l’annulation de la ZAC, revalidée le 11 juillet, tout en parlant de transition écologique et de lutte contre le réchauffement climatique.

On constate, en Ile-de-France, un appauvrissement, voire un déclin de la biodiversité ces treize dernières années (Natureparif, 2016). Les plantes ont diminué de 20 % et les papillons de 18 % entre 2009 et 2015, la richesse des espèces a chuté de 45 % dans les grandes cultures dépourvues de bordures végétales (biotopes) contre 15 % dans celles qui en sont pourvues.

Les effectifs d’oiseaux ont baissé de 30 % en onze ans en Ile-de-France, contre 17 % au niveau national, et cela s’accélère avec l’usage croissant d’insecticides neurotoxiques (néonicotinoïdes) persistants, responsables du déclin des abeilles et des insectes. Les pratiques agricoles intensives et l’étalement urbain dû à l’urbanisation galopante sont à l’origine de cette extinction des espèces dans la région.

Cela a précipité la disparition des oiseaux avec la suppression des haies, des bandes enherbées, des arbres, des fossés, des talus, des niches écologiques favorables à la diversité des espèces. Les causes se trouvent dans l’intensification des pratiques (drainage, fertilisation azotée, sélection variétale, extension des surfaces irriguées) et, surtout, dans l’usage de pesticides qui ont fortement dégradé la qualité des habitats et réduit de plus de 10 %, en moyenne, la population des oiseaux (la moitié des bruants et des pinsons, par exemple, a disparu). Ce déclin des oiseaux, des plantes, des insectes est néfaste à l’agriculture qui dépend aussi de cette biodiversité (pollinisateurs).

L’étalement urbain et l’artificialisation des sols en Ile-de-France, par la construction de routes, d’infrastructures, et le mitage pavillonnaire périurbain, responsables chaque année de la disparition de 200 hectares de terre agricole (en cinquante ans, plus de 100 000 hectares ont été engloutis), réduisent les territoires de la faune et fragmentent leurs biotopes. Par sa taille, le projet Europacity va renforcer ce processus qu’il faut inverser par deux actions.

D’une part, en faisant évoluer les pratiques agricoles vers des solutions alternatives conformément aux objectifs du plan Ecophyto du Grenelle de l’environnement qui veut limiter l’usage des pesticides de 50 % pour 2025, en développant l’agroécologie, la diversification des cultures, l’agriculture bio, l’agroforesterie, la permaculture ; utiliser la biodiversité en restaurant les habitats semi-naturels favorables à l’installation des « auxiliaires » de culture, alternative aux pesticides, pour rendre les agroécosystèmes plus résilients, rétablir des habitats refuges, des continuités/corridors écologiques à grande échelle pour faciliter leurs déplacements, selon les objectifs même du schéma régional de cohérence écologique (SRCE).

D’autre part, il faut limiter la bétonisation, la densification et l’artificialisation des sols en Ile-de-France pour lutter contre le dérèglement climatique et préserver les terres arables, surtout quand elles sont excellentes, comme ici, à Gonesse, et en conséquence stopper Europacity.

Ces objectifs de protection des terres arables, de la biodiversité, de transformation de l’agriculture en Ile-de-France, sont au centre même du projet alternatif Carma (Coopération pour une ambition agricole, rurale et métropolitaine d’avenir) et du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG).

Le changement climatique causé par les activités humaines émettrices de gaz à effet de serre (GES), avec pour conséquences canicules, sécheresses, inondations, diffusion d’agents pathogènes nouveaux, est aujourd’hui largement prouvé. Les effets sanitaires du stress thermique sont aussi bien connus (près de 20 000 morts en France en 2003). Les villes, par leur forme, leur densité, leur fonctionnement, leur activité, leur métabolisme, sont les principales sources d’émission de GES (80 %), 20 % des émissions restantes venant, en France, de l’agriculture (fertilisation des sols et élevage).

Le changement climatique n’est qu’une facette du changement global caractérisé par l’érosion de la biodiversité qu’une hausse de plus de 1,5 °C finirait de dévaster. On sait que les écosystèmes en bon état de conservation contribuent à la lutte climatique (captage et stockage du CO2 atmosphérique par les sols et la biomasse). Une double politique s’avère nécessaire d’atténuation par transition énergétique vers l’objectif zéro carbone et d’adaptation aux conséquences du dérèglement climatique par un alterurbanisme fondé sur/avec la nature (végétalisation).

L’agriculture de la région Ile-de-France, responsable de 7 % des émissions de GES, se distingue par une forte mécanisation sur de grandes exploitations peu favorables à la biodiversité, et l’élevage y est faible (7 % des exploitations), l’atténuation des émissions de GES dans l’agriculture passe surtout par la diminution des intrants chimiques fertilisants et la production d’énergie renouvelable (méthanisation, éolien…)

Au total, plusieurs pistes sont possibles : encourager la diversification des cultures (légumineuses), protéger et développer les habitats favorables à la biodiversité (fossés, haies, arbres, bosquets, mares, lisières…), renforcer le stockage du carbone dans les sols et la biomasse par des prairies, introduire des arbres dans les cultures pour favoriser la fertilité biologique des sols et réguler leur humidité.

La région a signé le 20 mars, la charte du RES (Réseau environnement santé), « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens », devenant ainsi la première région française à s’engager contre l’usage des substances chimiques toxiques, en respectant ses cinq points, dont les deux premiers qui exigent de « restreindre et éliminer à terme l’usage des produits phytosanitaires et biocides qui contiennent des perturbateurs endocriniens et accompagner les habitants dans cette démarche », et de « réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens en développant la consommation d’aliments biologiques ».

Plus de deux cents villes et territoires ont signé cette charte, dont Paris. Les effets sanitaires des perturbateurs endocriniens (PE) sont connus : baisse de la fécondité masculine et des naissances masculines, anomalies dans les organes reproducteurs mâles, problèmes de fertilité des femmes, puberté précoce, cancers du sein et de la prostate, maladies immunitaires et auto-immunes, maladies neurodégénératives, obésité, diabète… Ils sont responsables d’une crise sanitaire d’ampleur épidémique selon l’OMS.

La région veut s’engager dans la production d’une alimentation saine, sans PE, et le Plan régional santé environnement 3e génération (PRSE3) a fait de la santé environnementale un enjeu majeur de santé publique, de la lutte contre les PE une grande cause régionale, avec la suppression totale des pesticides utilisés par l’agriculture intensive et néfastes pour la biodiversité, la santé des agriculteurs et plus largement des consommateurs.

De plus, une étude menée en 2015 par le commissariat général au développement durable (CGDD) a révélé que 92 % des cours d’eau et nappes phréatiques sont contaminés par ces pesticides. Avec son pacte agricole, la région voudrait bannir ces intrants chimiques à l’horizon 2030 en déployant une agroécologie à grande échelle dénuée de tout produit phytosanitaire, une agriculture bio, sans PE. La stratégie régionale pour la biodiversité voudrait également diminuer les effets des PE sur les écosystèmes.

Là encore, le projet Carma, qui se pose à la fois comme une alternative dans la région à l’artificialisation des sols et à l’agriculture intensive, pour la production d’une alimentation saine, s’intègre totalement dans ces objectifs qui lient santé des écosystèmes et santé humaine.

Ces arguments, en faveur du projet agricole Carma, démontrent les incohérences des pouvoirs publics et de la planification régionale qui soutiennent le projet Europacity, à l’heure de la crise écologique et du débat sur le climat. »

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Société

Des familles face aux dealers devant une école de Saint-Denis

Les télévisions ont relayé ces derniers jours l’initiative de parents contre les trafiquants de drogue à Saint-Denis, au nord de Paris. Ce sont surtout des mères de famille qui ont repris avec la rentrée la chaîne humaine qu’elles constituent chaque jour devant l’école de leurs enfants, pour la protéger symboliquement. Le trafic de drogue y est en effet un véritable fléau, qui pourrit littéralement la vie des habitants.

L’intrusion de dealers dans le groupe scolaire l’Ermitage-Balzac-Hugo le 13 mai dernier a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’école est en effet située entre deux « fours », c’est-à-dire des points de vente très fréquentés, pour ainsi dire quasiment des supermarchés de la drogue, ou plutôt des drives où les clients ne font que passer rapidement.

Cela fait déjà des années que la ville de Saint-Denis en Seine-Saint-Denis, le fameux département 93, est ravagée par les trafics de drogue ainsi que tout un tas de comportements anti-sociaux. Le trafic y est tentaculaire, il s’insinue partout comme le rapporte une habitante. La ville est aux portes de Paris, relativement accessible, alors les clients parisiens viennent s’y approvisionner en masse.

Le trafic se fait à ciel ouvert, au vu et su de tout le monde. Les plus jeunes, qui officient en tant que simples guetteurs dont le rôle est de crier « ça passe », disent gagner 80 euros par jour. Ce commerce est complètement ancré dans la vie locale et son tissu économique et social.

Pour autant, il n’y a rien de véritablement organisé et c’est un véritable chaos qui règne dans ces quartiers gangrenés par le trafic et les comportements mafieux, soumis à une concurrence sauvage entre les différents « fours ».

On comprend alors que les familles en ont ras-le-bol, surtout quand le trafic s’insinue dans l’école du quartier, en pleine journée. Les propos du collectif « Coup de balai à Saint-Denis – Bien vivre à Saint-Denis 93 » sont ainsi très dures, mais aussi très justes :

« Nous sommes des parents, enseignants, habitants du quartier Delaunay-Belleville-Sémard à Saint-Denis (93) bien décidés à récupérer notre espace public envahi par la drogue et les dealers et à lutter pour plus d’égalité dans tous les domaines. »

Il faut s’imaginer ici que les gens sont venus chercher leurs enfants à l’école et ont vu la police armée dans l’établissement. Les élèves avaient été confinés dans les classes le 13 mai dernier (selon le même protocole qu’en cas d’alerte attentat), alors que des individus liés au trafic s’étaient introduits dans l’établissement parce que poursuivit par la police.

Trente grammes de résine de cannabis (l’équivalent de 100 euros de marchandise) ont été découverts quelques jours plus tard, alors que ce n’était pas la première fois que de la drogue était retrouvée dans le groupe scolaire.

Il est très intéressant d’écouter ici ce reportage diffusé mardi sur France culture, qui prend le temps de donner la parole aux habitants, y compris aux jeunes liés au trafic :

Le portrait de la ville qui y est dressé est vraiment saisissant. Une telle situation est absolument inacceptable et on se dit que, si cette chaîne humaine est un geste évident de dignité populaire, c’est bien la moindre des choses. Comment ne pas vouloir prendre la fuite, plutôt ? À moins de ne pas pouvoir partir, d’être coincé là…

On ne peut qu’être saisi d’effrois en entendant cette personne rapporter les propos du commissaire, disant que ce n’est pas son problème et que de toutes façons les gens sont complices, eux-mêmes étant consommateurs et peu enclins à aider la police. Quel triste panorama.

Il faut dire ici la faillite terrible du PCF, qui gère cette ville de 111 000 habitants depuis plus de cent ans (hormis quelques années où les maires PCF Jacques Doriot puis Marcel Marschall sont passés sous l’égide fasciste du PPF). Le premier maire SFIO, Gaston Philippe, y a été élu en 1912. C’était un bastion ouvrier, c’est devenu une zone de non-droit.

Il serait trop facile cependant d’incriminer simplement le « 93 ». Si le trafic de drogue existe ainsi dans cette excroissance sombre de la grande métropole capitaliste parisienne qu’est Saint-Denis, c’est parce que la drogue est aussi présente partout ailleurs. Il n’y a pas de trafic à Saint-Denis sans des centaines de milliers de consommateurs à Paris et dans toute l’Île-de-France, comme partout ailleurs dans le pays.

Ce devrait être le rôle de la Gauche, l’un de ses grands combats, que de rejeter fermement la drogue en la combattant culturellement et socialement. Seulement, il faut pour cela accepter d’en finir avec le libéralisme, cette idéologie bourgeoise qui fait qu’on considère que chacun a le droit de faire ce qu’il souhaite, qu’il doit se voir respecté en tant qu’individu, en fait en tant que consommateur.

La véritable Gauche, celle de la classe ouvrière, du mouvement ouvrier, n’accepte pas ce libéralisme. Le combat culturel et social contre la drogue est alors une évidence. C’est une condition indispensable pour reconquérir des endroits comme Saint-Denis, en refaire des bastions populaires, des places fortes de la Gauche en région parisienne.

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Politique

Communiqué de Génération-s : « à quoi joue Mme Pécresse face aux groupuscules d’extrême-droite ? »

Génération-s publie un communiqué dénonçant le refus de la région Île-de-France, tenue par la Droite, d’aider Pierre Serne face à l’extrême-droite.

Voici le communiqué :

« Île-de-France : à quoi joue Mme Pécresse face aux groupuscules d’extrême-droite ?

Pierre Serne est lâchement abandonné  par la majorité de droite au Conseil régional d’Île-de-France, alors qu’il fait face depuis des mois au déferlement de haine de groupuscules d’extrême-droite.

Le conseiller régional Pierre Serne subit depuis des années des injures et menaces de mort sur les réseaux sociaux mais aussi dans sa vie quotidienne. Ces menaces font notamment suite à des actions, en tant qu’ancien vice-président aux transports de la région Île-de-France, en faveur du retour de l’aide régionale aux déplacements des bénéficiaires de l’Aide Médicale d’État.

En mars 2019, suite à la parution d’un article de Médiapart qui met en lumière un forum internet d’extrême-droite ultraviolent qui l’avait ciblé, Pierre Serne a de nouveau été victime d’un déferlement de haine, d’injures homophobes et de menaces de mort sur les réseaux sociaux.

En 2018, Pierre Serne avait déjà subi des attaques sur ces prises de position liées à son mandat et avait reçu, à l’unanimité des groupes républicains, la protection fonctionnelle de l’institution pour prendre en charge une partie de ses frais de justice.

C’est donc légitimement qu’il avait sollicité, à nouveau, la protection fonctionnelle de l’institution régionale pour poursuivre en justice les harceleurs.

Les groupes de droite, majoritaires, se sont opposés cette fois à cette demande. Cette décision est un abandon des valeurs républicaines face à l’extrême-droite.

En se réfugiant derrière des questions de forme absurdes, la droite de Madame Pécresse se fait complice de ces groupuscules qui menacent et harcèlent des élus de la République pour leurs prises de positions humanistes. Nul ne devrait avoir à craindre pour sa sécurité et sa vie en raison de ses opinions politiques.

Génération.s demande à Madame Pécresse des explications sérieuses et à l’ensemble des pouvoirs publics de prendre les mesures nécessaires pour soutenir et protéger Pierre Serne.

Génération.s réaffirme son soutien à Pierre Serne et sa solidarité dans cette nouvelle épreuve. Son courage et sa détermination à résister aux menaces de l’extrême-droite sont une fierté pour notre mouvement. »