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Vie quotidienne

A-t-on enfin compris ce qu’est la religion ?

La religion est un véritable angle mort à gauche, depuis bien longtemps. On sait bien que sur le plan des idées, on a affaire à la superstition, et que le contenu religieux reflète à la fois l’espoir et le désarroi.

Pourtant, les religions continuent d’exister et on peut même dire qu’on n’en voit pas le bout ! Même en France, la majorité des gens ne s’imaginent pas que les religions vont disparaître. Pour une minorité de la population, la religion joue même un rôle essentiel dans la vie, au moins symboliquement.

Même sans y croire formellement, on trouve dans la religion de la beauté et de l’esprit, de l’espoir et du réconfort. Ce n’est jamais simple non plus, mais en cherchant bien c’est grosso modo ça quand même. On peut y trouver son compte, en ajoutant de la croyance, de la foi.

C’est pourquoi les dossiers publiés par le site consacré au matérialisme dialectique apportent indéniablement quelque chose pour avancer. Dans La naissance de la religion comme thérapie mentale et dans Du chamanisme au monothéisme, dans Le polythéisme comme animisme cosmique et La naissance du monothéisme, on trouve une hypothèse qui au moins fait réfléchir.

L’idée, somme toute, est relativement simple et elle pointe du doigt la vie quotidienne. Pour dire les choses simplement : l’être humain est un animal, mais un animal social. Il est coincé, car il est naturel, mais il agit contre la Nature. Qui plus est, il se transforme : il a beaucoup changé et il continue de changer depuis qu’il a commencé à employer le feu, des outils, qu’il a mis en place l’agriculture, la domestication des animaux.

L’être humain est ainsi un grand traumatisé, éprouvant une nostalgie terrible. Il veut retourner dans la Nature, mais en même temps par son existence sociale, il la combat.

Toute la tension entre l’être humain « animal » et le rejet de la Nature forme la religion, qui sert alors en fait de stabilisateur, de thérapie mentale. Et les grandes figures religieuses sont des psychonautes, qui viennent calmer le bien et le mal découvert de manière traumatisante par l’animal humain.

La religion est donc, dans cette perspective, une sorte de super-psychiatrie. Comme l’humanité sortie de la Nature passe par des étapes douloureuses – le cannibalisme, les guerres tribales, l’esclavage, le servage, la torture, le meurtre, les viols, etc. – les religions doivent d’autant plus être à la fois fantastiques et fantasmatiques.

C’est, en quelque sorte, une sorte de folie, propre à l’humanité sortie de la Nature. Mais, et c’est là ce qui est à la fois la question et la réponse, en arrivant au « Communisme », l’humanité redevient naturelle, et c’est précisément ça « la fin de l’Histoire » dont parlait Karl Marx.

La Nature remplace la religion, tout comme la religion avait remplacé la Nature. L’être humain garde toutefois les acquis de son propre parcours « spécial ».

Il y a là matière à réfléchir, et les dossiers sont d’un très haut niveau. C’est d’autant plus une récompense pour leur publication que cela n’a attiré l’attention nulle part, semble-t-il. C’est rassurant quand on se veut révolutionnaire que d’échapper à l’intérêt des institutions universitaires et autres parasites, qui sont prompts à inventer des idées au service du maintien de l’ordre bourgeois.

Il faut effectivement une intelligence portant les idées du Socialisme, de démarche encyclopédique, encadrée dans une démarche prolétarienne, dans un esprit de collectivité!

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Planète et animaux

L’hécatombe animale sur les routes

Les animaux sauvages ne traversent pas les routes, ce sont les routes qui découpent les campagnes en long, en large et en travers. Les animaux sauvages ne font que vivre là où ils vivent, ce sont les routes qui se trouvent sur leurs passages.

Le problème d’ailleurs n’est pas tant les routes elles-mêmes, que le fait qu’elles soient empruntées par des bolides en ferraille qui foncent tous azimuts. Comme ces bolides sont nombreux, alors le bilan est terrifiant.

Au crépuscule, à l’aube ou au milieu de la nuit, c’est une hécatombe quotidienne sur les routes des campagnes françaises. Y passer le matin fait froid dans le dos tellement les cadavres d’animaux y sont nombreux, systématiques.

À ces cadavres visibles, d’animaux relativement grands tels les renards, il faut ajouter bien sûr ceux qu’on ne voit pas. Les petits qui, aplatis, se confondent avec le bitume. Ceux qui ont pu avancer jusqu’au fossé avant que l’hémorragie ou les plaies ne les déciment, ou pire qui ont survécu avec une blessure grave leur promettant une lente agonie. Et il y a ceux qui ont été projetés loin de la route, comme les oiseaux. Ceux dont c’est la mère qui est morte et qui, trop jeunes, sont condamnés à une mort lente et douloureuse, après des jours de détresse.

Quelques études sont menées et on peut trouver des chiffrages, qui valent ce qu’ils valent. Une synthèse a été faite de 90 enquêtes menées dans 24 pays : elle estime que chaque année en Europe, ce sont 194 millions d’oiseaux et 29 millions de mammifères qui sont tués sur les routes.

En ce qui concerne la France, il y a les assurances auprès desquelles sont déclarées 65 000 collisions chaque année (donc forcément des collisions conséquentes), avec pour près de la moitié des cas un véhicule inutilisable suite à la collision.

Dans les Deux-Sèvres, chaque année les chouettes percutées sont recensées : elles sont plus d’une centaine, en générales des jeunes peu expérimentés, surpris par la hauteur d’un poids-lourd.

On peut trouver aussi le chiffrage de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) qui estime entre 1 et 3 millions le nombre de hérissons tués chaque à années sur les routes du pays.

C’est un carnage. C’est aussi une atteinte grave à la biodiversité.

Les espèces particulièrement menacées par cette hécatombe sur les routes sont les lynx, les blaireaux, les porcs-épics, les tortues, les hérissons et les hiboux. Sinon, on retrouve parmi les victimes de la route essentiellement des chouettes, faucons, milans, chauve-souris, merles, éperviers et passereaux ainsi que des renards, blaireaux, écureuils, martres, lapins, lièvres, sangliers et chevreuils ou encore des salamandres, couleuvres et crapauds.

En Haute-Garonne, l’association environnementale Via Fauna a fait quelque chose de très intéressant, très éclairant. Un sanglier a été équipé d’un GPS, pour suivre sa trace. En un an, il a fait pas moins de 3 300 franchissements de route, une dizaine par nuit !

Le chiffre est éloquent. Souvent, les automobilistes, coupés de la nature, ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez, s’imaginent que l’animal qu’ils viennent d’écraser ou de percuter est stupide, car il aurait dû faire attention à son bolide fonçant plein phare. En pratique, on voit bien que la question ne se pose pas comme ça.

Les animaux sauvages passent en fait beaucoup de temps à traverser les routes ; ils ne peuvent tout simplement pas tout éviter. Surtout sur les petites routes de campagne où le trafic n’est pas dense, où des véhicules surgissent littéralement après des dizaines de minutes ou des heures de calme.

D’autres facteurs expliquent également ce désastre, notamment la physionomie des campagnes transformées par le capitalisme. La disparaissions des haies, qui se concentrent en général maintenant seulement en talus le long des routes, explique logiquement que les animaux se concentrent le long des routes.

Il y a aussi la chasse, qui stresse et chamboule énormément les animaux sauvages, même quant ils ne sont pas ciblés eux-même. Cela engendre directement des grands mouvement, y compris la nuit, et donc des risques de collision.

L’honneur et le devoir d’une société nouvelle, tournée vers la nature et découvrant enfin les animaux, sera de freiner massivement cette hécatombe. Le sujet doit être posé sur la table dès le début d’un nouveau pouvoir en place, de manière démocratique, c’est-à-dire en impliquant absolument tout le monde.

Il y a déjà de nombreuses choses à mettre en place. La première est de faire un recensement systématique et minutieux de ces collisions. On découvre alors forcément des points noirs (ce genre d’étude est déjà pratiquée et éprouvée), ce qui permet de découvrir des passages particulièrement fréquentés.

Il est alors possible de mettre en place un système de clôture, au mieux un kilomètre en amont et en aval du dit point. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cela ne reporte pas forcément le problème plus loin, mécaniquement. Parfois, tout simplement, les animaux sont dirigés naturellement vers un passage plus sûr.

Il est possible également d’organiser des passages. Soit sous les routes, soit au dessus, pour les plus grandes infrastructures. Cela existe déjà et cela doit devenir absolument systématique et généralisé, avec l’idée d’organiser des corridors écologiques efficaces avec un maillage sur toute la France.

Il faut également de la signalisation et des mesures de restriction ou d’encadrement de la circulation, pour protéger au mieux ces points noirs.

De manière générale, la vitesse doit être réduite à 70 km/h sur les routes secondaire dès la tombée de la nuit et à 50 km/h dans les zones particulièrement à risque. Les automobilistes doivent également être formés pour apprendre à mieux anticiper les risques de collision.

Certaines zones doivent être sanctuarisées la nuit, c’est-à-dire que ces routes doivent être interdites dès le crépuscule et jusqu’à l’aube. Aussi, cela va de soit si l’on réfléchit ainsi : de nombreuses routes doivent être ni plus ni moins que fermés tout le temps aux véhicules motorisés, en y autorisant que les engins agricoles, les secours et les cyclistes.

Enfin, il faut une mobilisation générale et massive pour replanter et générer des haies et des arbres dans les campagnes, loin des routes, dans les champs, en cherchant à favoriser le développement de corridors écologiques nouveaux et sécurisés.

Des systèmes d’effarouchement légers peuvent être envisagés pour les cas où il est estimé que la circulation nocturne doit être maintenue malgré tout, en équipant directement les véhicules.

Forcément une multitude d’autres solutions est à découvrir grâce à l’ingéniosité populaire. Quand on cherche, on trouve ! Alors il faut chercher, il faut s’intéresser aux animaux et ne plus tourner les yeux face à l’hécatombe sur les routes.

L’humanité doit savoir reculer, s’effacer quand il le faut, et surtout se mettre au service de la nature et des animaux. Elle doit aimer et servir la biosphère dans laquelle elle vit et dont elle fait partie.

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Planète et animaux

La stérilisation des chats ou des pigeons

La question de la stérilisation de chats, et d’autres animaux, fait parfois face à un rejet de la part de certaines personnes. La forme peut varier ,mais le fond du problème reste le même : la stérilisation ne serait pas naturelle et il faudrait laisser faire. Que ce soit une réflexion en passant d’un collègue ou d’un proche ou un rejet plus massif, cette mentalité a des conséquences très concrètes pour les animaux.

Les chattes enchaînent les portées, sont de plus en plus faibles, les maladies se répandent plus vite en raison de la promiscuité et du manque de nourriture, nombre de chatons viennent au monde en très mauvais état, etc.

Les pigeons se reproduisent et luttent toujours plus pour trouver de quoi manger. Les familles nichent là où elles peuvent, les petits tombent des nids les uns après les autres et font face à des prédateurs, etc.

Et ceci peut s’étend directement et indirectement à toutes les espèces que l’humanité côtoie.

Face à la situation catastrophique des chats en France, la question de la stérilisation n’en est plus une. Ce n’est pas un débat concernant notre rapport au chat mais une réponse urgente à une situation urgente. Il faut des campagnes massives de stérilisation pour beaucoup d’animaux, ainsi qu’une stérilisation systématique pour beaucoup d’animaux de compagnie.

La nature quand cela les arrange

Ce que refusent de voir les gens qui refusent la stérilisation est que ces chats, ces pigeons, etc. sont d’une certaine manière dénaturés, arrachés de force à leur réalité. D’un côté les chats restent des chats, les pigeons des pigeons, etc. ; ils vivent une vie naturelle et évoluent avec l’humanité et l’influencent en retour. De l’autre, ils se font broyer par une humanité qui s’imagine sortie de la Nature et en guerre contre elle (donc une humanité en guerre contre elle-même, ou encore une Nature en guerre contre elle-même).

Lorsqu’une chatte enchaîne les portées avec des petits en très mauvais état, elle est en quelque sorte arrachée de sa condition naturelle par une humanité folle qui n’a pas encore pris conscience d’elle-même.

D’une certaine manière, ces personne ne voient la Nature que lorsque cela les arrange.

Lorsqu’il s’agit d’abandonner des chats au milieu des voitures, les laisser errer dans le chaos urbain personne ne se soucie de la Nature. Mais dès qu’une personne cherche à venir en aide à une colonie de chats… levée de boucliers, il ne faut pas intervenir, ce ne serait pas naturel.

Les personnes qui refusent la stérilisation au nom de la Nature ne voient qu’un aspect, la dimension naturelle des animaux qui nous entourent, dans le meilleur des cas. Mais ils refusent de voir des êtres vivants détruits par une humanité barbare : cela reviendrait à reconnaître que nous sommes nous-mêmes pris dans une logique anti-naturelle qui atomise tout, broie les sensibilités et les sens. C’est de l’indifférence, du cynisme.

Elles refusent de voir une partie d’elles-même lorsqu’elles font face à un animal. Les êtres humains ne sont pas des individus vivant à l’extérieur de la Nature, ils n’en sont qu’un aspect. Il n’y pas une humanité faisant face à une nature ayant besoin de régulateurs mais un vaste ensemble d’une richesse infinie, la Nature.

Laisser des animaux dépérir dans l’horreur du béton et des villes, c’est s’atrophier, c’est se couper de sa compassion et de son lien à l’ensemble de la vie sur notre Terre.

Ce qui se comprend. La moindre initiative en faveur des animaux est une attaque en règle contre l’apathie ambiante, contre l’individualisme barbare et contre la décadence d’une société toujours plus près du gouffre. Alors beaucoup préfèrent ignorer les souffrances, ou préfèrent regarder ailleurs en inventant une Nature fantasmée et anti-naturelle où règnent les valeurs dominantes.

Aimer les animaux

Il faut être réaliste : il sera très difficile de convaincre la plupart de ces personnes. Surtout celles qui y ajoutent une dimension religieuse à leur discours. Cette question soulève des problèmes bien trop vastes pour être réglée par de simples discussions. Il y a une longue bataille culturelle à mener.

En attendant d’arriver à renverser la tendance, des animaux en détresse demandent de l’aide partout, chaque jour.

A sa propre échelle, il est alors crucial de se tourner vers les animaux, vers leurs vies concrètes, en fonction de son temps, de sa sensibilité et de ses connaissances.

Il y a toujours plein de moyens d’aider, même si cela donne l’impression de vider l’océan à l’aide d’une cuillère. Mais pour chaque animal secouru cela sera un changement très concret.

Pour ce qui est des chats, des associations partout en France identifient des chats errants, les attrapent, les stérilisent et leur trouvent un foyer. Toute aide directe ou indirecte changera la vie de ces chats.

En ce qui concerne les pigeons et les animaux sauvages en général, avoir le réflexe de mettre à l’abri un animal jeune ou blessé avant de le transporter jusqu’à un centre de soins peut lui sauver la vie. Il est important de se renseigner sur les gestes à adopter en fonction des animaux afin de ne pas priver un petit chevreuil, par exemple, de sa mère.

Et bien sûr, n’hésitez pas à contacter le centre de soin le plus proche de chez vous afin de donner un peu de votre temps pour aider des animaux. Il y a toujours besoin de conducteurs, de bricoleurs, des personnes pour nettoyer des cages, des locaux et bien sûr du monde pour nourrir des petits et des adultes blessés ou malades.

Les moyens d’aider ne manquent pas. Il s’agit de s’effacer et de faire ce qui doit être fait. Les grands discours ne nourrissent pas des pigeonneaux, les postures derrière un clavier ne permettent pas d’attraper une chatte errante et ses petits.

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Écologie

Les Assises de la forêt et du bois au service de la modernisation capitaliste

Les Assises de la forêt et du bois visent à accompagner la modernisation des secteurs capitalistes du bois dans le cadre du changement climatique.

Mardi 16 mars se sont clôturées les Assises de la Forêt et du Bois lancées le 19 octobre 2021 en présence de quatre ministres, du Logement, de la Biodiversité, de l’Industrie et de l’Agriculture.

Ces assises avaient pour but de lancer un cycle de réflexion autour des difficultés du secteur du bois et de l’exploitation de la forêt française, alors confrontés aux problèmes d’approvisionnement et du réchauffement climatique.

En effet, lors des différents confinements pendant la crise sanitaire de 2020-2021, il y a eu un engouement mondial pour l’aménagement des foyers, principalement autour de l’ameublement en bois.

Mais, sans planification démocratique de la satisfaction des besoins, cette explosion de la demande mondiale a abouti à des pénuries de bois, avec la Chine et les États-Unis qui ont monopolisé l’achat de cette ressource sur le marché mondial.

Incapables de saisir le chaos causé par la concurrence marchande, les capitalistes français du bois ont alors cherché à sauvegarder leurs profits coûte que coûte en modernisant toute la base industrielle.

Voici ce que le document de présentation des Assises de la Forêt et du Bois annonce :

« Avec un prélèvement annuel de bois très inférieur à la production annuelle biologique, la filière forêt-bois française a un potentiel de production supplémentaire tout en préservant et développant les écosystèmes forestiers. Celui-ci doit être d’autant plus développé que la balance commerciale de la filière bois est structurellement déficitaire et s’établit en 2020 à 7 milliards d’euros de déficit.« 

L’enjeu est clair : il s’agit de moderniser la production de bois pour la rendre plus rentable et « souveraine », avec en arrière-plan la question de l’assèchement du marché par les deux superpuissances, la Chine et les États-Unis.

Comme ailleurs, la demande de bois aux États-Unis et en Chine a explosé depuis la crise sanitaire, ce qui booste les exportations, tout en contribuant à la pénurie dans l’hexagone.

L’offre se tasse d’autant plus que le réchauffement climatique affaiblit la croissance des chênes dans l’hexagone (sécheresses, prolifération du scolyte…), et que des pans entiers de forêt ont été détruit en 2021 aux États-Unis, à l’est par les tempêtes, à l’ouest par les méga-feux.

De fait, la restructuration de la filière-bois exprime la tentative de l’industrie capitaliste française de maintenir sa place dans le cadre de la compétition économique mondiale. Une compétition mondiale qui tourne de plus en plus autour de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis.

Cela est très clairement reconnu dans le document des Assises, ce qui d’ailleurs contribue à alimenter les tensions nationalistes :

« Il est stratégique pour notre souveraineté d’assurer la réindustrialisation de la France, qui est l’un des objectifs du plan France Relance. […] La capacité de nos industries à être présentes sur le marché du bois en plein essor est une question de souveraineté. »

La forêt française, c’est la quatrième plus grande forêt d’Europe. Les départements les plus forestiers sont dans le nord-est comme le Doubs, le Jura, les Vosges, etc., le sud-est avec la Haute-Savoie, le Vaucluse, les Alpes-Maritimes, etc., et le Sud-ouest autour dans les Landes.

Mais la forêt française est à majorité composée de feuillus, dont l’industrie du bois nationale est peu utilisatrice, préférant les résineux, quand les troncs de feuillus sont exportés en Asie pour être transformés à bas coût.

D’où l’idée du plan de relance « France 2030 » d’allouer 150 millions d’euros pour la plantation de 50 millions d’arbres d’ici 2050, 50 millions d’euros pour moderniser les moyens de production, et notamment mieux les adapter aux feuillus, comme des scieries ou des papeteries et pour développer la cellulose, une matière organique contenue dans le bois entrant comme matière primaire dans l’industrie chimique.

En tout, et dès le mois de mars, près de 400 millions seront alloués pour des projets industriels liés à la biomasse (énergie par combustion de bois), la construction, la modernisation des travaux forestiers

C’est également près d’un milliard d’euros qui va être dédié au renouvellement de forêts plus riches en essences, non pas tant dans une optique écologique que dans une volonté de fortifier les sources d’approvisionnements en bois dans le contexte de monocultures moins bien résistances aux effets du réchauffement climatique.

Cette opération sera aidée par un fonds de modernisation des outils de cartographie et de suivi des forêts, avec notamment un Observatoire de la forêt qui doit être lancé en 2023 qui, aidé de l’ONF et de l’Inrae, sera chargé de trouver les meilleures essences d’arbres les mieux adaptés au changement climatique. Toujours dans une optique capitaliste d’approvisionnement, et non pas de protection de la nature.

Enfin, de nouveaux accords commerciaux entre l’État et l’ONF ont été passés (comme l’accord de la filière chêne signée le 19 février 2022) afin d’augmenter la commercialisation du bois issus des forêts domaniales « pour répondre à l’impérieuse nécessité de sécuriser l’approvisionnement des scieries situées sur le territoire national ».

Bref, avec les Assises de la forêt et du bois, il est évident que les capitalistes du bois se précipitent dans la restructuration sans égard pour le débat démocratique nécessaire à propos des enjeux écologiques fondamentaux que posent les forêts.

Car la question n’est pas tant de se priver définitivement du bois comme matière première industrielle, mais bien de savoir pourquoi, comment et vers quoi elle est utilisée socialement.

Doit-on accentuer l’exploitation des forêts pour plus de meubles jetables ? Doit-on vraiment basculer dans le bois-énergie, alors qu’il contribue massivement à l’émission de particules fines à travers les cheminées et surtout les centrales électriques au bois ? Les magnats de l’immobilier doivent-ils étendre leur monde de béton au prétexte que les éléments « biosourcés » seront les principaux matériaux des logements ?

Des questions qui sont littéralement mises de côté par un capitalisme qui cherche à tout prix à se relancer sur une base de repli national, sans égard pour la seule question essentielle de notre époque : la protection de la nature, et de la forêt en particulier.

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Écologie Planète et animaux

Manifeste de l’association Francis Hallé pour la forêt primaire

Voici une vidéo présentant le projet de reconstruction d’une forêt primaire en Europe de l’Ouest, suivie du manifeste de l’Association Francis Hallé pour la forêt primaire.

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Manifeste-A4-FR_2021-webV2

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Écologie Planète et animaux

Quelques araignées de nos maisons et appartements

Avec la fin de l’été il est probable de voir un certains nombres d’araignées venir se réfugier dans les maisons, voire les appartements afin d’échapper au froid.

Les araignées, ou Aranéides, appartiennent à l’ordre des Araneae, de la classe des Arachnides (comprenant également les scorpions et les acariens, entre autres).

Rappelons que les arachnides se distinguent des insectes par plusieurs caractéristiques :

  • quatre paires de pattes pour les arachnides et non trois
  • une corps segmentés entre 2 parties (cephalothorax et abdomen) contre 3 (tête, thorax et abdomen)
  • des yeux simples (appelés ocelles et pouvant être au nombre de 0 à 8) contre deux yeux composés de nombreuses facettes (appelés ommatidies)
  • absences d’ailes et d’antennes

Ces deux classes d’invertébrés appartiennent à l’embranchement dit des arthropodes, dont le caractère distinctif est de posséder un corps segmenté. Et comme tous les arthropodes l’araignée va connaître plusieurs mues successives au long de sa vie jusqu’à sa taille adulte (l’araignée de type mygale continue à muer après).

Plus une araignée est grande, plus elle mettra de temps à atteindre sa taille adulte et plus elle aura une durée de vie longue. En moyenne on considère qu’une araignée, dans de bonne condition, vit deux ans. Les grandes espèces de mygales peuvent atteindre 20 ans et même davantage.

Si la crainte ou le dégoût des arthropodes est assez courant chez de nombreuses personnes, c’est d’autant plus vrai en ce qui concerne les araignées, on parle très fréquemment d’ « arachnophobie ».

Comme souvent avec les phobies, les raisons sont rarement rationnelles. Il ne s’agit pas de peur devant la dangerosité des araignées, celles que l’on croise en France et en particulier dans les maisons sont l’immense majorité du temps inoffensives. Il s’agit plus d’un dégoût face à ces êtres aux longues pattes, probablement pas aidé par toutes une partie de la culture (notamment cinématographique) qui a joué sur leur aspect « monstrueux ».

Lutter contre une phobie n’est pas chose aisée. Une des meilleurs méthodes restent une approche rationnelle : l’étude, la connaissance et l’observation. Bien évidemment cela, en fonction du degré de phobie, doit se faire progressivement, certaines personnes ne pouvant même pas regarder une photo d’une araignée tégénaire dans une salle de bain sans détourner le regard et sentir leur ventre se nouer. Il faut bien sûr le vouloir et combattre une certaine appréhension. Mais si on aime la nature, les animaux, il n’y aucune bonne raison pour rejeter nos amis à huit pattes. Elles ont évidemment, comme tous les animaux sauvages, leur place dans notre écosystème. Voire même dans nos habitations.

Pholque phalangide

Pholcus phalangioides

Probablement la plus connue des araignées qu’on retrouve dans les habitations, la pholques phalangide (Pholcus phalangioides), aussi parfois appelé araignée des plafonds ou faucheux (à tort, voir le paragraphe suivant), elle fait partie de la famille des Pholcidae, qui se reconnait très facilement à ses très longues et fines pattes et son petit corps par rapport à celles-ci.

Elle peut finalement être plus facilement confondu avec les Opilions, un autre ordre des arachnides, souvent appelé « faucheux », « faucheurs » ou « faucheuses » , qu’avec d’autres familles d’araignées.

On les trouves très facilement dans les caves où dans les coins des murs et plafonds où elles tissent une toile irrégulière à laquelle elle s’accroche « à l’envers ».

En cas de danger outre la fuite, elle peut faire vibrer sa toile à une fréquence telle qu’elle en devient quasiment imperceptible.

Elle est totalement inoffensive pour l’humain, ses chélicères étant trop petit (environ 0,5mm) pour percer la peau. Tellement petit que pour capturer ses proies (des insectes) elle se repose beaucoup sur sa toile : après qu’un insecte soit pris dedans, elle va prendre soin de rajouter des fils de soies pour bien l’immobiliser avant d’aller y planter ses chélicères et attendre que le venin fasse effet.

D’autres pholques se rencontre régulièrement : Pholcus opilionoides (plus clair et plus petite), Holocnumus pluchei (présente surtout au niveau du bassin méditerranéen, avec une bande noire sur la face ventrale et un abdomen orné de motif).

Tégénaire noire

Eratigena atrica (wikipédia)

La tégénaire noire (Eratigena atrica), souvent surnommé la « tégénaire des maisons » est une des plus grande tégénaire et une des araignées les plus craintes des maisons. On l’y rencontre assez facilement, notamment dans les salles de bains.

Les tégénaires mesure souvent plus de 5 cm, jusqu’à environ 10 cm, pattes (velues) comprises.

Le terme tégénaire désigne en fait un ensemble de plusieurs genre de la famille des Agelenidae : les Aretigena, Eratigena, Tegenaria et Malthonica.

Parmi les plus communes il y a la Tégénaire noire (Eratigena Atrica), la Tégénaire domestique (Tegenaria domestica) ou encore la Tégénaire géante (Eratigena duellica). En extérieur il n’est pas rare de tomber sur la Tégénaire des champs (Tegenaria agrestis).

C’est une araignée assez sédentaire, elle a tendance à rester dans la même zone temps qu’il y a de la nourriture (insecte type mouches, moustiques…), sauf période de reproduction où les mâles se mettent en quête d’une femelle.

Sa toile est en nappe, dense, qu’elle améliore au fil du temps. Bien souvent au bout la toile prend la forme d’un tunnel où l’araignée mue, pond ses oeufs, grandit et se met à l’abri des prédateurs.

Ses pattes sont d’ailleurs surtout adapté à sa toile et bien moins au surface lisse de nos habitations : murs, plafonds, meubles, il leur arrive donc fréquemment de tomber, laissant certaine personne croire qu’elle leur a sauté dessus (ce qui n’est pas du tout un trait de leur comportement au contraire très prudent).

Elle ne représente aucun danger pour l’humain, n’étant pas du tout agressive, même dans une situation de danger. Dans les rares cas où elle cherchera à se défendre en attaquant, sa morsure est indolore.

Zoropsis spinimana

Zoropsis spinimana

Zoropsis spinimana, aussi appelé araignée nosferatu de par le motif sur son céphalothorax, est une araignée de la famille des Zoropsidae.

Découverte seulement en 2005, c’est une araignée qui étaient jusqu’à assez récemment principalement présent dans le sud de la France mais qui est peu a peu remonté le long de l’Atlantique pour être désormais assez commun notamment en Île-de-France.

D’une taille assez imposante, de couleur brune (aux nuances allant de jaune à gris) elle n’est pas de nature agressive envers les humains (elle l’est en revanche face à d’autres araignées), quoiqu’elle peut se défendre lorsqu’elle se sent en danger (ou dans le cas d’une femelle proche de sa ponte), mais sa morsure n’entraîne pas de complication.

Elle ne tisse pas de toile (autre que pour les oeufs) et chasse, principalement la nuit, à l’affût, pouvant même s’attaquer à de grandes tégénaires.

Saltique chevronnée

Salticus scenicus

La Saltique chevronnée (Salticus scenicus) est la plus commune, en Europe, de la famille des Salticidae.

C’est une famille reconnaissable assez facilement, par son allure assez trapu, avec des pattes assez courtes et surtout deux grands yeux sur l’avant du front, et quatre petits sur les côtés de la tête.

La Saltique chevronnée (parfois aussi nommé Saltique arlequin) a un corps d’une taille de 5 à 7 mm, et une coloration noir et blanche propre au genre Salticus. L’espèce possède un abdomen noir avec trois bandes blanches, les deux dernières en chevrons.

On la trouve dans les bâtiments, ainsi que sur les murs extérieurs ou les poteaux.

Araignée diurne elle chasse le jour, à l’affût, puisqu’elle ne tisse pas de toile. Grâce à ses yeux elle possède une excellente vision, s’approche ou laisse approcher sa proie, tisse un fil de sécurité et saute dessus. Ce qui vaut le surnom d’araignées sauteuses à la famille des Saltiques.

Ce n’est ici qu’un panorama bien trop bref quant à la richesse de la vie animale, ici des araignées, néanmoins il faut bien penser que ce n’est qu’un début : toute une révolution culturelle est ici à réaliser et il s’agit de se mettre à l’oeuvre.

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Rapport entre les classes Société

La fin de la maison individuelle exige une rupture à la hauteur du problème

La ministre du logement a soulevé une pierre bien trop grosse pour elle.

Jeudi 14 octobre, Emmanuelle Wargon, la ministre du logement, a fait une sorte de conférence-restitution d’ateliers réunissant des citoyens, des professionnels, des experts, etc., autour de la thématique « Habiter la France de demain ». Lors de cette conférence-restitution, elle a déclaré la chose suivante :

Le modèle à l’ancienne du pavillon avec jardin, dont on peut faire le tour, n’est plus soutenable et nous mène à une impasse. L’histoire de l’urbanisme en France a été marquée par des évolutions culturelles ; des idées ancrées dans leurs époques dont les effets visibles aujourd’hui ont été plus ou moins heureux.

Dans la période la plus récente, nous sommes passés d’une urbanisme de grands ensembles (…) à un fonctionnement urbain de plus en plus éloigné des centres-villes et de plus en plus dépendants de la voiture individuelle. Cela a créé de nouveaux territoires périphériques, à l’urbanisation pavillonnaire, dépourvus d’espaces publics (…). Nous devons assumer de mettre ce modèle derrière nous.

Ce modèle d’urbanisation qui consacre chaque espace à une fonction unique, qui dépend de la voiture pour les relier est désormais dépassé et constitue finalement une impasse écologique, économique et sociale.

Cette description des choses est tout à fait juste et justifiée. Mais cela heurte à la fois des traditions culturelles et des intérêts économiques immenses, qui n’ont pas manqué de se faire entendre. Dans les heures qui ont suivi ces propos, la polémique a enflé, avec la constitution d’une sorte de front uni de la Droite et des magnats de l’immobilier.

Les propos récents de la ministre ont d’autant plus agacés le secteur de l’immobilier qu’il se trouve confronté actuellement aux pénuries de matériaux et qu’il s’inquiète du principe du « zéro artificialisation nette » inscrit dans la loi climat et résilience alors même que l’appétits pour la maison individuelle a grimpé depuis la crise sanitaire.

Le président de la Fédération française des Constructions de Maisons Individuelles s’est dit ainsi « révolté contre de tels propos tenus par une élite parisienne dite écologique et pourtant très loin des territoires ». Le président de la Fédération française du bâtiment a contre-attaqué contre « la stigmatisation persistante de l’habitat individuel, à contresens des aspirations des Français ». Eric Zemmour a critiqué des « moyens […] pour détruire le mode de vie des Français » quand Marine Le Pen a dénoncé « l’avenir soviétique de Madame Wargon ».

La polémique a tellement enflé à Droite que la Ministre du logement s’est défendue à travers un communiqué du ministère lui-même. Ce communiqué déclare :

Oui, de nombreux Français rêvent de la maison individuelle car c’est une promesse de confort, d’espace et de tranquillité. Personne ne veut les en empêcher ni les en dissuader. Ils sont aussi en demande de services de proximité. Pourtant les lotissements en périphérie des villes ne permettent pas toujours d’accéder à ces services et contribuent à un sentiment d’exclusion. Il faut donc repenser nos modèles d’urbanisme. 

En réalité, Emmanuelle Wargon a soulevé une pierre bien trop grosse pour elle. Il n’est pas possible pour la classe dominante de viser une transformation d’ensemble de la vie quotidienne telle qu’elle est développée ici, car cela revient à signer son arrêt de mort.

La maison individuelle n’est pas simplement un choix individuel, mais un horizon culturel qui forme une des pierres angulaires de la culture nationale. Entre le XIXe siècle et la fin du XXe siècle, la France est passée d’un pays de petits propriétaires paysans disséminés en un pays façonné par les zones pavillonnaires et son corollaire, les routes jonchées de ronds-points.

La France moderne ne s’est-elle pas façonnée sur le modèle de la petite propriété ? Et la bourgeoisie française n’a t-elle pas assuré sa domination depuis 1871 grâce à la promotion de la mentalité du propriétaire ?

Plus récemment et plus concrètement, il faut se souvenir des propos de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007, lorsqu’il était en pleine opération de pacification sociale à la suite des émeutes de novembre 2005. Lors d’un discours le 14 janvier 2007, il affirmait :

« Je propose que l’on fasse de la France un pays de propriétaires parce que, lorsqu’on a accédé à la propriété, on respecte son immeuble, son quartier, son environnement et donc les autres. Parce que lorsque l’on a accédé à la propriété, on est moins vulnérable aux accidents de la vie (…). Devant cette injustice, certains proposent le logement social pour tous et la taxation des propriétaires par les droits de succession. Je propose la propriété pour tous »

Depuis les années 1970, la bourgeoisie n’a eu de cesse de promouvoir l’accès à la propriété comme le gage d’une réussite sociale, le vecteur d’une meilleure vie. Cela s’est traduit en 1977 par la création d’un premier prêt d’accession à la propriété, le prêt HLM-accession ou prêt aidé d’accession à la propriété. Un dispositif qui n’a eu de cesse d’être modernisé, avec pour conséquence l’envolée de constructions de maisons individuelles. La maison est passée de 36 % des logements construits en 1970 à 62 % en 1982.

Or, depuis les années 1990, l’accession à la propriété s’est enlisée du fait de dispositifs d’aides flous, avec des conditions d’accès toujours plus difficiles. A cela s’ajoute l’envolée des prix dans les centres-villes qui poussent les classes populaires à acheter loin des métropoles, accentuant l’étalement urbain et le phénomène de périurbanisation, ces espaces sans âme et sans horizon culturel.

Si l’on y regarde de plus près, on voit bien que l’inflation de la maison individuelle est l’expression directe d’un mode de vie façonné par le capitalisme. Et les principales victimes, ce sont les classes populaires qui se retrouvent séparées de leur lieu de travail par d’épuisants trajets en voiture. Sans même parler de l’emprisonnement dans des crédits qui renforcent l’exploitation salariée… Bref, les ouvriers n’y ont pas gagné grand chose, si ce n’est une oppression dans une cage dorée.

Mais, comme toujours dans le capitalisme, l’autre victime de ce développement chaotique, c’est la nature. Dans un rapport sur l’artificialisation des sols, le Comité pour l’économie verte évaluait à 47 % la part prise par la construction de maisons individuelles dans les nouvelles artificialisations entre 2006 et 2014 contre 3 % pour le logement collectif, 5 % pour le commerce et 16 % pour le réseau routier. A ce titre, à Alsterdorf en Allemagne, le maire a interdit la construction de nouveaux pavillons pour lutter contre l’étalement urbain.

Face à un tel enjeu de société, voire de civilisation, il est évident qu’Emmanuelle Wargon ne fait pas le poids. Quand on est une personne issue du géant de l’agro-business français, Danone, on ne fait pas partie de la solution, mais bien du problème. Façonnée par sa posture de communicante, la ministre du logement n’a pas mesuré le problème de taille qu’elle a soulevé et a éveillé les intérêts du vieux monde.

À problème de taille, réponse de taille : il y a besoin d’une grande rupture sociale et culturelle portée par la classe ouvrière contre un capitalisme qui enferme et détruit la nature.

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Écologie Planète et animaux

L’appel du collectif SOS forêt France

Voici un appel qu’il faut soutenir.

À l’initiative du collectif SOS forêt France et soutenue par pas moins de 50 associations (dont l’Aspas et la LPO), cet appel pose une question tout à fait pertinente, celle de la façon dont nous considérons nos forêts et les arbres qui y vivent.

L’appel parle de forêt vivante, il voit les choses de manière globale, la forêt est vivante comme la terre est vivante. C’est une vision a l’opposé de l’anthropocentrisme , voyant la terre en tant que Biosphère. C’est conforme à la sensibilité écologiste qu’il faut avoir à notre époque !

Le lien de l’appel ici : https://sosforetfrance.org/index.php/le-texte-de-lappel-pour-des-foret-vivantes/

Voici la reproduction du texte :

« Les forêts sont riches, diverses, complexes, bref : vivantes. Mais l’industrie aimerait les transformer en monocultures d’arbres bien alignés, faciles à récolter, maîtrisés. Le gouvernement ne s’y oppose pas, il assume : « une forêt, ça se cultive, ça s’exploite ». Pendant ce temps, loin des ministères, la résistance s’organise. Partout en France, des hommes et des femmes, des collectifs et des associations s’activent, inventent des alternatives et défendent les forêts. Le temps est venu d’unir ces forces, pour faire front commun contre l’industrialisation des forêts !

Les forêts sont devenues un champ de bataille en proie aux machines et à l’appétit insatiable des industriels

Partout, dans nos communes, départements et régions de France, nous voyons notre bien commun se faire malmener, les coupes rases et les monocultures se multiplier. C’est un fait palpable que nous éprouvons au quotidien, une violence que nous ressentons dans notre chair. Le productivisme gagne nos massifs forestiers et plie le vivant aux règles du marché.

Des paysages séculaires sont dévastés parfois en quelques heures…

Les arbres sont moissonnés comme du blé. Partout, les forêts sont vues comme un gisement inépuisable que l’industrie est appelée à exploiter et le bois comme un simple matériaux à transformer

Depuis cinq ans, l’action du gouvernement est déplorable. Alors que la Convention citoyenne pour le climat avait émis des propositions ambitieuses pour les forêts, l’Exécutif a tout fait pour s’y opposer, en amoindrir la portée et les vider de leur substance.

Quant au plan de relance, il a capitulé devant les lobbies des planteurs d’arbres sans aucune contrepartie environnementale sérieuse. Tout au long du quinquennat, il n’a cessé de démanteler le service public.

Plus de 1 000 postes de travail ont été supprimés à l’Office national des forêts depuis 2017. 475 postes supplémentaires pourraient disparaître au cours des cinq prochaines années.

Au sommet de l’État, tout est verrouillé. Les solutions ne viendront pas d’en haut. Seule une pression, à la base, sur le terrain, pourra les faire plier. Dans les couloirs feutrés des ministères, les industriels déploient leur stratégie à coup de bulldozers.

Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, s’en fait le porte-voix. Dans une lettre adressée à la Commission européenne, il s’est attristé de voir « les forêts réduites à des considérations environnementales en ne tenant pas compte des aspects socio-économiques ».

A l’Assemblée nationale, il a affirmé qu’ « une forêt, ça se cultive, ça s’exploite ». Le gouvernement veut accroître les prélèvements en forêt de 70 % d’ici 2050 et passer d’environ 60 millions de mètres cubes de bois récoltés par an à plus d’une centaine de million. Nous savons ce que cela implique : une exploitation toujours plus accrue des forêts et une intensification des coupes-rases.

Nous ne voulons pas être les spectateurs passifs de la destruction en cours

Il n’y a aucune fatalité à la situation actuelle et il ne tient qu’à nous d’en inverser la tendance. Un grand mouvement populaire est en train de naître autour de la défense des arbres.

Après avoir été dépossédé.e.s de tout un pan du territoire national, des habitant.e.s, des citoyen.ne.s, des associations, des forestier.e.s ont décidé de se le réapproprier. Nous refusons que les  forêts subissent à leur tour la logique industrielle qui a ravagé et ravage encore  l’agriculture, qui détruit des métiers et des savoir-faire reconnus et appauvrit la biodiversité.

Partout, localement, des résistances sont déjà à l’œuvre. Des alternatives éclosent, des alliances naissent.

D’autres imaginaires s’inventent. Ici, on achète des forêts pour les gérer de manière soutenable ou les laisser en libre évolution. Là, on développe des circuits courts de la grume à la poutre. Là-bas, on s’oppose à un projet de méga-scierie.

Des associations s’engagent pour faire bouger la loi, des forestiers parviennent à s’extraire de pratiques sylvicoles qu’ils savent nocives pour se tourner vers une sylviculture douce, des habitant.e.s créent des vigies citoyennes. Des personnels de l’ONF se mettent aussi en grève. Nos luttes sont multiples. Nos actions s’enrichissent mutuellement.

Elles font bruisser le monde que nous souhaitons voir advenir. Elles lui donnent corps.

Mais ce n’est pas suffisant. Pour gagner, nous devons passer à un cran supérieur, tisser la toile d’un récit commun, constituer un front. Tout porte à croire que c’est maintenant ou jamais. Nos forêts sont à la croisée des chemins.

Nous appelons à une année de mobilisation pour les forêts françaises. La question des forêts ne concerne pas seulement l’autre bout de la planète l’Amazonie, la Sibérie ou l’Ouest Canadien qui sont touchés par les grands feux ou la déforestation.

Elle se joue ici sur nos territoires, en bas de chez nous. Ici aussi, les conséquences du réchauffement climatique se font sentir, les sécheresses représentent une menace devenue réalité, les forêts dépérissent et la vision extractiviste continue de se propager. Ici aussi, les indicateurs sont dans le rouge. L’horizon se couvre. Il y a urgence à agir.

Nous appelons chaque collectif et association engagés dans les forêts à participer à une campagne nationale contre leur industrialisation.

Celle-ci se déroulera au cours des trois prochaines saisons, en trois temps. C’est une première étape, le début d’une lente montée de sève ! »

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Écologie

Le problème du VTT dans les Vosges

La tendance est partout et tout le temps à l’écocide.

Le VTT est une pratique particulièrement impactante pour les espaces naturels et les sentiers de randonnée. De grosses roues cramponnées, à vive allure, par centaines, cela forcément creuse la terre, déchire les racines, dérange les animaux. C’est quelque-chose de connu de longue date par les randonneurs et les gens véritablement tournés vers la nature.

Dans la plupart des cas, le VTT n’a rien d’un loisir écologique mais relève de la consommation tout ce qu’il y a de plus libérale et individualiste, voire beauf. Surtout depuis la généralisation des « vélos » à assistance électrique. Et comme nous vivons une époque où c’est la fuite en avant dans la consommation, avec le capitalisme se généralisant 24 heure 24 et jusque dans les moindres interstices de la vie quotidienne, alors forcément tout cela prend de l’ampleur. C’est ce qui se passe actuellement dans les Vosges, où les tensions sont de plus en plus vives à ce sujet.

Un fait récent a attisé le feu : un jeune homme a été gravement blessé à VTT en raison d’un piège. Il s’agissait d’une planche cloutée cachée sous des feuilles. Ce sont les écologistes locaux qui sont directement accusés, car ils mènent actuellement une campagne contre les pratiques invasives des VTTistes et une pétition est en cours. Le peloton de gendarmerie de montagne du Haut-Rhin se scandalise et considère qu’une « ligne rouge a été franchie », car il est déjà constaté depuis quelques temps aussi la pose de barbelés anti-VTT.

L’association SOS Massif des Vosges, directement mise en cause, se défend bien sûr de tout acte criminel, et elle condamne fermement la mise en danger de la vie d’autrui. Pour autant, elle a beaucoup de choses à dire à ce sujet, car la colère est grande. Voici un extrait récent, où ce qui est dit est très pertinent :

« Que recherche le pratiquant de VTT enduro, tout terrain ?

La vitesse, l’adrénaline, la prise de risque, toutes choses, n’est-ce-pas, qui caractérisent l’amoureux de la nature, du silence et de la quiétude !

Le développement de ces sports en pleine nature sur les pentes escarpées du massif vosgien est la garantie de profits immenses des marchands, et fabricants de vélos. C’est la garantie de voir se développer ce marché, bien au delà des VTT enduro et tout terrain vers des VTT électriques, qui permettront à un public peu ou pas sportif de grimper ces mêmes sentiers sans efforts et de les descendre la main sur le frein en se prenant pour des aventuriers.

C’est demain l’ouverture déjà programmée à toutes sortes de nouveaux « produits » motorisés ou non qui envahiront les pentes forestières et les chaumes.

C’est l’envahissement de la nature par des machines et objets inutiles, consommateurs d’énergie et de ressources rares.

C’est l’industrialisation des sites dorénavant consacrés aux loisirs fabriqués artificiellement par les marchands en tous genres, avec la complicité active des offices de tourismes, des collectivités dont l’horizon se limite aux statistiques de fréquentation et au chiffre d’affaire, soutenus en cela par quelques Présidents d’associations de marcheurs en recherche de notoriété, et pour couronner le tout, avec le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges comme caution.

Parc qui semble trahir bien souvent la charte qui devrait encadrer son action.

C’est également la garantie d’une dégradation accélérée des sols forestiers, les pratiquants de VTT enduro s’écartant systématiquement des pistes même lorsque celles-ci sont spécialement aménagées à leur intention.

C’est plus drôle et plus « fun » de couper les virages et de s’élancer en hors pistes. Nous tenons à disposition des vidéos tournées par les pratiquants eux-mêmes. »

Voilà la réalité de ce genre de loisir pseudo-sportif, et en fait surtout ultra-consommateur de la « nature ». Les régions montagneuses paient déjà depuis des dizaines d’années le prix de ce genre de pratiques poussées à fond par le capitalisme consommateur d’espaces, de « paysages », et de « sensations ». Mais à notre époque, cela prend une ampleur fulgurante.

Comme le dit très bien Stéphane Giraud, le directeur d’Alsace Nature (membre du réseau France nature environnement) :

« Le modèle économique actuel, qui privilégie le développement d’un tourisme de masse, risque de transformer le massif en un immense parc d’attraction. »

On ne peut rester indifférent face à un tel phénomène qui relève de la tendance à l’écocide. C’est un enjeu majeur de notre époque, et la Gauche doit s’en saisir à bras le corps. Et l’un des aspects essentiels, c’est la situation des animaux sauvages. Il est absolument flagrant que l’humanité vivant dans le capitalisme mène une agression généralisée de tout ce qui est naturel.

En ce sens, le développement des VTT est une sorte de conquête de l’Ouest convergeant à la bétonnisation du monde. Et le pire c’est que pour fuir le béton que la pratique du VTT se développe, alors que c’est une réponse qui est totalement intégrée à la philosophie du béton elle-même.

Cela indique bien que sans reconnaissance de la question animale, on est forcément pris au piège. La reconnaissance des animaux sauvages, de leur existence naturelle, de la Nature elle-même d’ailleurs, est un préalable à toute considération qui ne soit pas aliénée par le capitalisme conquérant et destructeur.

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Société

Le trail, running du futur ?

Courir dans la nature pour se rapprocher du futur

> Scott Jurek et Arnulfo Quimare

Dans les années 1980, la course à pied a cessé d’être uniquement un sport lié aux fédérations d’athlétisme et pratiqué par des compétiteurs aguerris. C’est devenu un véritable phénomène de société avec tout un état d’esprit “californien” (ou même new yorkais) faisant l’éloge d’une vie saine et équilibrée, marquée par les loisirs. La figure du jogger (on parle maintenant plutôt de runner) est devenue très populaire, au cinéma, dans la littérature ou encore les publicités. La corollaire a été bien sûr la massification des chaussures running et de marques comme Nike, avec le phénomène des sneakers qui sont portées dans la vie de tous les jours.

Cela fait qu’en 2019 en France, il était estimé que près de 14 millions de personnes pratiquent régulièrement la course à pied, dont 5 millions de manière sportive (c’est-à-dire en compétition, ou du moins en participant à des événements avec un dossard et un classement !). 

On notera qu’il est difficile de savoir si la période du confinement a eu un effet (positif ou négatif) sur ce nombre. D’aucun ont constaté la présence de nombreux coureurs lors des confinements ou couvre-feu, mais ce n’était peut être qu’un effet de loupe dû au fait qu’il n’y avait pas grand monde dans les rues. Aussi, beaucoup de coureurs réguliers ont expliqué perdre de la motivation en raison de l’absence d’épreuves organisées, qui servent d’objectif pour les entraînements. 

Toujours est-il que la course à pied reste un phénomène de société en 2021, et qu’il connaît bien évidemment des évolutions. Son évolution la plus marquante depuis les années 2010 est la généralisation des courses dites trail, et des entraînements allant avec. Il s’agit tout simplement de courir dans des environnements considérés comme naturels, c’est-à-dire des chemins escarpés, boueux, avec beaucoup de dénivelé, etc. 

> McFarland, USA, un film passionnant sur le running dans les années 1980

Cela n’a en soi rien de nouveau et d’une certaine manière, le trail est un retour aux sources, à la course à pied des origines. C’est une opposition aux années 1980, où le jogging s’est développé avec un style urbain qui faisait qu’on courrait essentiellement sur route, ou alors sur des chemins très pratiqués et donc lissés. Cela a correspondu à une période particulière du capitalisme où la modernité signifiait quasi automatiquement la ville, donc le bitume, les grands remblais, les parcs urbains, les pistes d’athlétisme “pour tous”, etc. Tout cela tranchait de manière nette avec ce qu’a pu être la course à pied avant, qui se pratiquait sur des chemins isolés de campagne, voire carrément dans des prairies ou sous-bois pour ce qui est du cross-country. 

Le trail, c’est donc un peu la course à pied “d’avant”, d’avant les routes bitumées et la ville généralisée. Il y a systématiquement chez les pratiquants du trail une mise en avant de la nature, avec l’idée qu’il est plus agréable et intéressant de courir sur des chemins naturels ou semi-naturels, tant pour l’attrait de l’environnement que d’un point de vue technique et sportif.

Un autre aspect inhérent au trail est celui de la longueur, tant pour les compétitions que les entraînements. Si le jogging habituel se court sur une distance allant de 5 km à 10 km, le trail c’est 15 km grand minimum. En fait, la mode du trail est essentiellement issue du développement des courses d’ultra-endurance, qui ont façonné la figure du trailer, sorte d’aventuriers des temps modernes. 

On recommandera à ce sujet la passionnante autobiographie de Scott Jurek, Eat & Run (disponible en français aux éditions Guerin). Vegan depuis 1999, cet américain issu d’une famille populaire est un grand champion de la discipline, ayant gagné les courses les plus difficiles telles la Spartathlon (245 km entre Athènes et Sparte) ou encore le Badwater Ultramarathon ( la « course à pied la plus dure au monde », avec 217 km dans le désert de la Vallée de la mort). 

Dans une interview, Scott Jurek expliquait la chose suivante :

« La victoire n’est pas mon objectif principal. La découverte, l’accès à mon âme et à mon esprit sont mes buts principaux ». 

C’est là tout à fait typique et conforme à la mentalité du trail et des trailers. Il y a ainsi, pour l’aspect positif, une mentalité néo-hippie à la recherche de profondeur d’esprit face à la superficialité des rapports dans le capitalisme. Le problème cependant, c’est que tout cela conduit facilement à un repli sur soi individualiste, qui est finalement très consommateur (consommateurs de sensations, de paysages, d’exploits personnel, et bien sûr de matériel).

Là où la compétition classique de course à pied, liée à l’athlétisme, a une approche collective de la pratique sportive (une seule personne gagne, mais sa victoire est permise par ses concurrents et est vécue par tous les spectateurs de la discipline), la mentalité trail rejette largement la collectivité au profit de l’aventure individuelle de chaque participant.

L’athlète française Annette Sergent, championne du monde de cross-country en 1987 et 1989, résume très bien cela :

 « Quand je faisais de la compétition, le monde du running était peu développé et on ne pensait qu’à la performance. Aujourd’hui, on court sans avoir les yeux rivés sur le chronomètre, en privilégiant son accomplissement personnel. Le champ des possibilités s’est considérablement élargi. On pratique seul, à deux ou à 40 000 ; on choisit la distance, l’allure, les paysages. C’est au gré de ses envies. »

C’est là un phénomène très complexe, car il est à la fois positif et négatif, et il est difficile de cerner quel aspect est le principal. Si la massification est une bonne chose, il est évident par contre que l’absence de réelle compétition (hormis les quelques dizaines de prétendants aux podiums des épreuves de masse) est aussi un recul, tant culturel que social. La compétition, en effet, est forcément une aventure collective, avec un haut niveau de raffinement social, contrairement à l’aventure individuelle qui est un repli sur soi.

Bien sûr, c’est une bonne chose de voir les gens courir simplement par plaisir, ne serait-ce que pour la santé. Mais force est de constater que le trail et la mentalité allant avec ne consistent pas en une simple activité de détente, mais en un véritable mode de vie, avec une mentalité “totale” promouvant le “dépassement” perpétuel.

Il est flagrant que ce mode de vie et cette mentalité sont façonnés par un style bourgeois. C’est la figure du chef d’entreprise ou du cadre dirigeant s’imaginant “réaliser” quelque chose avec de pseudo performances individuelles, lors d’épreuves de masse ou bien en partageant ses sorties sur les réseaux sociaux.

Cela participe forcément de tout un business, avec une course à l’équipement et au gigantisme des épreuves. Là où le footing ne nécessite qu’une bonne paire de chaussure à moins de 100 euros, avec un simple short et éventuellement un maillot technique pour réguler la transpiration, le trailer lui transporte toute une panoplie. Depuis la chaussure ultra technique jusqu’au sac pour boire, en passant par la montre GPS et les bas de contention, etc. 

C’est la même chose pour les épreuves, avec par exemple, et là encore de manière tout à fait typique, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, qui est une véritable catastrophe tant écologique que sociale-culturelle. Il faut lire à ce sujet l’excellent article critique produit par les locaux d’Arves à Gauche, qui montrent toute la démesure et l’absurdité de ce genre d’épreuves commerciales. 

L’esprit aiguisé et critique des gens à Gauche leur fera également remarquer facilement que les trailers sont souvent ridicules, par exemple en bousculant à toute vitesse les randonneurs et en s’imaginant que ceux-ci admirent leur petite aventure individuelle !

Néanmoins, il y a avec le trail une modernisation de la pratique sportive dont le trait marquant est qu’elle est tournée vers la nature et la recherche de naturalité. C’est la même chose avec le phénomène du gravel pour le vélo, ou bien le ski de randonné plutôt que le ski sur piste. 

C’est là quelque chose qui est forcément positif et conforme aux exigence du 21e siècle. En ce sens, la longue « enquête sur l’ultra-trail » publié sur le média d’ultra-gauche lundi matin est unilatéral et passe complètement à côté de la question de la Nature (ce qui est normal puisque pour eux elle n’existe pas).

Il faut toujours cerner les deux aspects et souligner la future transformation, lorsque les masses populaires s’empareront elle-même du phénomène, qu’il pourra se réaliser véritablement, brisant la corruption par le mercantilisme capitaliste et l’individualisme bourgeois. Alors vivement que le peuple s’approprie le trail !

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Culture Écologie

Art, nature et prolétariat: la sensibilité écologique vue par un militant ouvrier en 1936

Le besoin d’harmonie avec la nature est ancré dans le mouvement ouvrier depuis toujours. Les meilleurs éléments du mouvement ouvrier ont su remettre à sa place l’être humain dans la grande dynamique naturelle du monde, devant s’illustrer par une juste saisie des choses que permet le réalisme dans les arts.

En mars 1895, Georges Schmiedl, enseignant socialiste et libre-penseur, publie un appel dans le journal des travailleurs viennois à fonder un groupe touristique des amoureux de la Nature. En septembre 1895 est ainsi fondée l’ Association des Amis de la Nature, avec sa devise « main dans la main à travers les montagnes et les campagnes ».

Le but était de promouvoir un mode de vie sain (en refusant l’alcool) par les sports de plein air, et d’apporter les dernières connaissances scientifiques sur la nature à la classe ouvrière. Une classe ouvrière dont les conditions de vie dans l’empire austro-hongrois étaient particulièrement dures à cette époque.

L’initiative autrichienne se diffusa très vite en Allemagne, puis en Suisse, en Belgique et en France, etc., jusqu’à former une Internationale des amis de la Nature, très proche de l’Internationale Socialiste mais ouverte à tous. En France, cela essaima logiquement à partir de la Lorraine, avec le premier groupe fondé à Nancy en 1929. Les groupes en France, Belgique et Suisse romande diffusaient leurs conceptions autour d’une revue bi-mensuelle commune, l’Ami de la Nature.

Le Populaire, 12 octobre 1931

Dans le numéro du 1er janvier 1936, René Thuillier (1913-1989), militant communiste de Paris et de l’Aisne, et grand cycliste investit dans la Fédération Sportive et Gymnastique des Travailleurs (FSGT) y publie un article très intéressant intitulé « Art, nature et prolétariat ». En 1937, la FSGT fusionnera avec les « Amis de la Nature ».

Dans cet article, René Thuillier pose les jalons d’une pensée émancipatrice, fondée sur l’accès à la nature comme condition préalable à toute sensibilité artistique. Voici l’article :


C’était par un soir d’hiver, triste et maussade.

Dehors, une pluie fine tombait.

Confortablement installé dans la tiédeur de mon foyer familial, je lisais un recueil de poésies.

Il fait bon lire ainsi, bien au sec, bien au chaud, alors que le mauvais temps déferle derrière vos vitres. Et il est doux de laisser se former en vous, au gré de votre fantaisie, les images que vous suggèrent les mots si évocateurs de beaux vers bien cadencés. Je venais justement de commencer un poème de Stuart Merril qui débute ainsi :

Le blême lune allume en la mare qui luit,

Miroir des gloires d’or, un émoi d’incendie.

Tout dort. Seul, à mi-mort, un rossignol de nuit

Module en mal d’amour sa molle mélodie.

Plus ne vibrent les vents en le mystère vert

Des ramures. La lune a tu leurs voix nocturnes :

Mais à travers le deuil du feuillage entr’ouvert

Pleuvent les bleus baisers des astres taciturnes.


Et je revivais, à cette lecture, les sensations délicates et profondes à la fois, qu’une belle nuit d’été procure à ceux qui savent les apprécier. Seuls, des Amis de la Nature, pensais-je, peuvent goûter le charme qui se dégage d’un tel poème, car eux seuls ont pu apprécier le charme dans le nature même. Pourtant, me dis-je, ces sensations viennent de t’être évoquées grâce à quelque chose d’artificiel; des mots choisis groupés selon une cadence particulière. Art et Nature ne font-ils qu’un ou sont-ils séparables?… Voila la question qui domina ensuite ma lecture.

Et il m’apparaît qu’elle n’est pas étrangère à notre activité d’Amis de le Nature. En effet, nous n’ignorons certes pas que la nature peut nous offrir d’autres sensations que celles qui proviennent de la contemplation de ses aspects champêtres.

Nous savons que la science et toute l’activité humaine nous procurent des plaisirs artificiels et que beaucoup de ces plaisirs restent très sains. Nous ne contestons pas que certains sont même supérieurs, en intensité et en « intellectualité » à ceux que le nature nous donne directement : (Tels sont, par exemple, la musique, la poésie, la peinture, la danse, les plaisirs artistiques, en un mot, et nous ne devons pas les négliger, au contraire).

Mais il n’en reste pas moins vrai qu’en définitive, ces sensations artistiques ne sont pas indépendantes du cosmos. Bien qu’artificielles, elles s’articulent toujours sur des sensations normales ; elles prennent toujours racine dans des manifestations directes de la nature, aussi abstraites que soient les procédés artistiques mis en œuvre.

Ce qu’il faut donc, pour bien apprécier les arts, c’est avoir déjà apprécié la nature dans ses aspects champêtres, puisque, finalement, les arts ne font que suggérer, sublimer, magnifier, disséquer et parfois travestir les émotions que la nature nous donne directement. L’art, en effet, n’est qu’un moyen qui nous permet d’exprimer la beauté, et la beauté, c’est ce qui inspire l’admiration, ce qui nous charme par son harmonie.

Or, où, sinon dans les spectacles de la Nature, trouverons-nous des expressions plus normales, plus simples et plus directes de la beauté ?

Notre rôle, à nous Amis de la Nature, consiste précisément à faire connaître et apprécier les beautés de la Nature; et si nous nous adressons plus particulièrement à la classe prolétarienne, c’est que celle-ci les ignore le plus.

Certes, ce n’est pas de sa faute. Le société capitaliste qui nous dirige ne se préoccupe pas de cette question mais qui, plus que le peuple, a besoin d’être récompensé de son labeur par des sensations agréables et saines? Et qui travaille pour les lui procurer ?

Actuellement, l’art, sous toutes ses formes, est presque entièrement réservé aux classes riches. Il sert trop souvent les intérêts du régime où il se prostitue. D’autre part, il est difficile au peuple d’accéder à l’art, parce que l’instruction trop rudimentaire de l’ouvrier ne lui permet pas de comprendre les symboles artistiques nécessaires. Comment devons-nous alors poser le problème de l’art par rapport à la Nature et à la classe ouvrière ?

Certes, lorsque le prolétariat sera maître de ses destinées, il pourra diriger son éducation et son instruction au mieux de ses intérêts, mais, entretremps, que doit-il faire?

Vivre sans idéal de beauté, sans sensations d’art ? Ou pire, avec ces sensations d’ « art job-popuaire » que le commerce lui vend, mais qui sont un défi à la beauté ?

Non. La vérité est tout autre.

L’homme ne vit pas que de pain. Ce n’est pas une raison parce que le système capitaliste actuel contraint, directement ou indirectement, des multitudes d’êtres à vivre dans des taudis infects, sans air, sans lumière, sans esthétique, pour que le prolétariat considère comme normale l’existence qu’il mène.

Non. La vie peut lui donner d’autres joies que celles qu’il connaît. Elle réserve autre chose, pour le prolétaire, que les plaisirs que lui donnent les boissons, le tabac, les jeux de cartes ou de hasard, les chansons avinées ou obscènes, le cinéma abrutisseur, l’amour physique, les sports hypertrophiques ou « claqueurs ».

Notre rôle, à nous Amie de la Nature, consiste à faire connaitre au peuple qu’II peut trouver dans la Nature d’autres sources de joies, des joies plus saines, plus directes, plus normales, plus simples et plus vivifiantes…

Ces joies il les trouvera, comme nous les trouvons, dans le promenade à la campagne, dans l’excursion accomplie seul ou en compagnie de bons camarades. Nous ne prétendons pas que ces plaisirs doivent remplacer tous les auIres, bien loin de là, mais nous disons qu’ils élèvent l’esprit tout en conservant ou en re-donnant la santé au corps.

La promenade à la campagne est le meilleur des sports; si, comme nous nous attachons à faire, on profite de cette promenade pour observer, étudier la nature, pour essayer d’en comprendre ses lois, pour se mettre en harmonie avec les spectacles divers qu’elle nous donne, c’est tout ce que nous demandons.

Nous n’imposons aucune philosophie, aucune mystique. Nous disons simplement à notre camarade de travail :

— Viens avec nous ! Tu te distrairas sainement, proprement. Au contact de la nature, tu réfléchiras sur la vie avec beaucoup plus de clarté; tu te feras une conception personnelle de l’existence, tu auras beaucoup plus de facilités pour penser par toi-même. Tu deviendras ainsi une unité intelligente et indépendante dans la grande masse du prolétariat dont l’esprit, hélas, est asservi autant que le corps par le régime social actuel.

Nous ajouterons encore que toute tentative de transformation culturelle de la mentalité populaire qui ne s’affirme pas sur une réforme préalable conçue comme nous l’entendons risque d’être inopérante.

Pour élever le peuple jusqu’à l’art, à l’art sain, il faut d’abord le rendre accessible aux beautés naturelles.

C’est notre opinion et notre tâche.

R. TRUILLIER.


P. S. — J’avais fait lire ce qui précède par un bon camarade qui s’occupe beaucoup de politique.

Il m’a dit :

— C’est très bien ce que tu racontes, mais pour le moment, nous avons autre chose que cela nous occuper. Tous nos efforts doivent être tendue pour changer le régime, source de tous nos maux.

Je lui ai répondu en substance :

— Je suis d’accord avec toi, nous sommes tous d’accord avec toi. Il n’empêche que, malgré tout, le prolétariat se distrait néanmoins et où, sinon au bistrot, au cinéma, en lisant des feuilletons ineptes, etc. ?

Cela, c’est un fait, et tu ne l’empêcheras pas.

Nous lui demandons simplement, à l’ouvrier, de se distraire selon nos conceptions, que tu trouves bonnes, et, ce faisant, nous estimons collaborer, nous aussi, à la transformation du régime; ceci, bien entendu, en plus de l’action sociale, syndicale ou politique, que nous menons, avec toi, d’autre part.

R. Th

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Réflexions

Mélenchon, Marx et la nature comme « corps inorganique de l’homme »

La question de la définition de la Nature en dit long sur une France marquée par Descartes.

C’est un exemple de la dimension grotesque de la vie intellectuelle française. Du Marx mal lu, pas lu, interprété à tort et à travers, des références à des intellectuels universitaires hors sol… Que dire ?

La chose se passe ainsi : Jean-Luc Mélenchon tient des propos à l’Assemblée… Il dit qu’il ne s’agit pas de défendre la Nature, qui se défend elle-même, mais un écosystème compatible avec l’être humain. C’est un anthropocentrisme masqué : on sait que Jean-Luc Mélenchon avait parlé de manger du quinoa lors de la dernière élection présidentielle, mais c’était de la démagogie.

Et il dit alors que Marx appelle cela le « corps inorganique de l’homme » (ce qui n’est pas vrai du tout). Les éditions sociales, qui sont les éditions historiques du PCF, s’en réjouissent.

Dans la foulée, les éditions sociales mentionnent un ouvrage au sujet de cette expression. De manière délirante, cet ouvrage publié au éditions sociales a été écrit par… l’universitaire américaine Judith Butler, l’une des principales figures de la philosophie post-moderne, principalement de la théorie du genre. On ne peut pas faire plus éloigné de Karl Marx.

On peut trouver en ligne un extrait des discours délirants de Judith Butler. Rien que le début suffit :

« Ce que j’entends montrer aujourd’hui est relativement simple. L’objectif général de mon propos est de déterminer la meilleure façon de reconsidérer les Manuscrits économico-philosophiques de 1844 de Karl Marx afin de savoir si, selon l’hypothèse couramment admise, Marx est anthropocentrique. »

L’hypothèse couramment admise n’existe pas. Les gens ayant lu Marx sérieusement, et non pas de seconde main à travers des universitaires, savent très bien que Marx n’est pas du anthropocentriste (et non pas « anthropocentrique » d’ailleurs), qu’il se situe dans le prolongement de Spinoza et de Hegel, avec une lecture universelle s’exprimant justement dans une dialectique de la Nature.

Rien que le passage où Karl Marx parle du « corps inorganique de l’homme » dans les Manuscrits de 1844 le montre très clairement d’ailleurs : la dernière phrase le souligne clairement. Et d’ailleurs Karl Marx n’oppose pas du tout l’être humain à la Nature : il dit que l’être humain avec le travail est sorti de la Nature mais pour mieux y retourner. C’est le sens du communisme.

« La vie générique tant chez l’homme que chez l’animal consiste d’abord, au point de vue physique, dans le fait -que l’homme (comme l’animal) vit de la nature non-organique, et plus l’homme est universel par rapport à l’animal, plus est universel le champ de la nature non-orga­ni­que dont il vit.

De même que les plantes, les animaux, les pierres, l’air, la lumière, etc., constituent du point de vue théorique une partie de la conscience humaine, soit en tant qu’ob­jets des sciences de la nature, soit en tant qu’objets de l’art – qu’ils constituent sa nature intel­lec­tuelle non-organique, qu’ils sont des moyens de subsistance intellectuelle que l’hom­me doit d’abord apprêter pour en jouir et les digérer – de même ils constituent aussi au point de vue pratique une partie de la vie humaine et de l’activité humaine. Physiquement, l’homme ne vit que de ces produits naturels, qu’ils apparaissent sous forme de nourriture, de chauffage, de vêtements, d’habitation, etc.

L’universalité de l’homme apparaît en pratique précisément dans l’universalité qui fait de la nature entière son corps non-organique, aussi bien dans la mesu­re où, premièrement, elle est un moyen de subsistance immédiat que dans celle où, [deuxième­ment], elle est la matière, l’objet et l’outil de son activité vitale.

La nature, c’est-à-dire la natu­re qui n’est pas elle-même le corps humain, est le corps non-organique de l’homme. L’homme vit de la nature signifie : la nature est son corps avec lequel il doit main­te­nir un processus cons­tant pour ne pas mourir.

Dire que la vie physique et intellectuelle de l’homme est indis­so­lu­blement liée à la nature ne signifie pas autre chose sinon que la nature est indissoluble­ment liée avec elle-même, car l’homme est une partie de la nature. »

On voit donc que Jean-Luc Mélenchon cite Karl Marx pour dire le contraire de ce dernier : pour Karl Marx la situation où la Nature fait face à l’être humain est temporaire et mauvaise, il faut retourner à la Nature, que l’être humain redevienne un animal en son sein, mais en profitant de son évolution. C’est le sens du communisme.

Pour Jean-Luc Mélenchon par contre, la scission entre l’être humain et la Nature est consommée, la Nature étant réduite à un écosystème à gérer. Cela n’a rien à voir et on comprend au passage pourquoi il est un fervent partisan de cette horreur absolue qu’est « l’aquaculture », avec des millions et des millions de poissons enfermés sous l’eau.

Alors pourquoi tout cela ? Judith Butler le dit dans l’extrait mentionné plus haut. Elle valorise Louis Althusser, bien connu pour proposer un post-marxisme structuraliste, où il rejette le jeune Marx comme « humaniste », pour mettre en avant un Marx de la maturité « structuraliste » avant l’heure. En clair, Althusser = le meilleur lecteur de Marx.

C’est une escroquerie spécifiquement française, où l’on s’imagine que la philosophie anthropocentriste du libre-arbitre élaboré par Descartes serait un ancêtre du marxisme… Alors qu’en réalité le marxisme un naturalisme déterministe dans le prolongement de Spinoza.

Voici donc ce que dit Judith Butler :

« Ce que je voudrais mettre en avant, c’est que la plupart d’entre nous qui travaillons dans le sillage du structuralisme et du post-structuralisme au cours des dernières décennies avons une grande dette envers le bouleversement intellectuel opéré par le geste révolutionnaire d’Althusser. Ma propre dette envers celui-ci pour le changement de perspective qu’il a fait advenir est immense, que cette dette ait été consciente ou non. »

Structuralistes de tous les pays, unissez-vous ! Tel est le mot d’ordre et on voit que les éditions sociales participent à cette démarche lamentable, ce qui n’est guère étonnant puisque le marxisme français est faux et pourri à la base, par incapacité à se mettre à l’école de la social-démocratie allemande. Là est la source historique du problème.

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Société

Pourquoi le changement d’heure n’a-t-il toujours pas été supprimé en 2021?

Le changement d’heure est une aberration contre-nature. Tout le monde le sait, tout le monde est contre et l’Union européenne a décidé en 2018 de rapidement le supprimer . Pourtant, rien n’a changé en 2021, car nous vivons dans une société sclérosée, complètement en retard par rapport aux connaissances et aux enjeux de l’époque, et surtout sans réelle démocratie.

Le principe du changement d’heure est une aberration typique du capitalisme triomphant au 20e siècle. L’idée était en 1977, de manière administrative et technocratique, de faire plier la réalité naturelle aux besoins économiques, en l’occurrence pour faire des « économies d’énergie ».

C’est typique d’une réponse erronée formulée par le capitalisme, à un problème réel de la société. En effet, la société moderne est caractérisée par la mesure du temps, mais le problème est que la vie dans un pays comme la France n’est pas la même en fonction des saisons.

Il faudrait, et dans le futur c’est comme cela que fonctionneront les humains, s’adapter graduellement au changement des saisons, en se tournant vers le soleil et en adaptant les horaires de travail et d’école par rapport à lui. Il est évident par exemple que c’est très difficile pour un enfant de se lever de bonne heure en plein hiver, alors que cela pose beaucoup moins de problème au printemps quand le jour arrive tôt. Inversement, quand il fait beau, cela nécessite de passer beaucoup plus de temps dehors et par exemple d’avoir une pause méridienne plus longue, alors qu’au contraire en hiver on peut plus facilement rester enfermer longtemps au chaud dans une pièce à étudier ou travailler.

Seulement, cela n’intéresse pas le capitalisme qui a besoin d’une société entièrement soumise à ses flux et ses cycles, avec une grande homogénéité d’ensemble. Cette homogénéité a permis beaucoup de progrès pour l’humanité, en lui donnant une perspective universelle, une conscience mondiale, planétaire. C’est indéniable. Mais le corollaire est que le capitalisme est incapable de proposer la finesse et la souplesse nécessaire à une vie épanouie, car naturelle. En l’occurrence, il est incapable de répondre aux besoins de l’horloge biologique, dont le fonctionnent dépend du soleil et donc de l’heure solaire.

Pire encore, le capitalisme dérègle la nature, à très grande échelle, puis il est incapable de réparer ses erreurs manifestes. C’est vrai pour le réchauffement climatique par exemple. Les partisans du capitalisme voient très bien que c’est un problème et aimeraient y remédier ; dans les faits pourtant rien ne change.

C’est exactement la même chose pour le changement d’heure dans la plupart des pays. En 1977, le capitalisme a considéré qu’il était impératif de proposer quelque chose d’aussi radical que le changement de fuseau horaire deux fois par an, au nom de l’industrie énergétique. Depuis, il est établi que cela n’a pas vraiment d’effet positif, alors que c’est au contraire très perturbant pour les organismes. Mais la société, soumise au capitalisme et donc à ses grandes limites, est maintenant incapable d’y remédier alors que cela paraît pourtant très simple de le faire.

La situation actuelle est en effet particulièrement déroutante.

En 2018, alors que le sujet était sur la table depuis longtemps, la Commission européenne avait envisagé de supprimer le changement d’heure dès 2019. Rien n’a été acté et en mars 2019, le Parlement européen a finalement voté un report à 2021. Depuis, la société a été chamboulée par la pandémie de Covid-19 (c’est particulièrement vrai en ce qui concerne l’Union européenne) et la mesure est passée à la trappe.

Rien n’a été préparé, discuté, organisé. La poussière a été poussée sous le tapis et donc ce 28 mars 2021 à 2h du matin, il était en fait 3h, afin de passer sur le fuseau horaire UTC+2 en France. Et personne ne sait maintenant quand prendra fin cette mauvaise habitude bi-annuelle.

Le problème pour l’Union européenne est celui de l’harmonisation entre les pays, chacun étant censé choisir son propre fuseau horaire. Mais cela n’est qu’un aspect secondaire, technique, et n’a rien à voir avec le problème de fond. Il ne s’agit pas ici de faire un critique populiste de l’« Europe » et de verser dans le romantisme national en s’imaginant que la France seule ferait mieux.

Le problème, ce ne sont pas les structures en elles-mêmes ; le problème c’est le fonctionnement général de la société qui est caractérisé par l’économie capitaliste (autrement dit le règne de la marchandise) et l’absence de pouvoir populaire.

Une société authentiquement démocratique, caractérisée par l’hégémonie des classes populaires sur la société, prendrait facilement en compte cette question des horaires et du changement de saison. Elle saurait orienter et administrer la société vers la célébration de la réalité naturelle, avec le soleil et ses cycles saisonniers au cœur de cette célébration de la nature. Ce doit être un point essentiel du programme de la Gauche.

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Écologie

L’absence de confinement est un rude coup pour la Nature

Le premier confinement avait été marqué par de nombreux retours de la vie sauvage dans les villes. Le refus de confiner est également un refus de laisser la Nature reprendre du terrain.

Les êtres humains ne veulent pas changer leurs habitudes. Pourquoi ? Parce qu’ils sont pétris par le capitalisme, leurs comportements s’insèrent dans une société où le capitalisme se trouve au début, au milieu et à la fin de toute chose. Il y a bien entendu des tendances contraires, mais globalement les gens se comportent comme le capitalisme le veut.

Or, le capitalisme a besoin de rassurer, en particulier face à ce qui est naturel. Être naturel n’est pas acceptable pour le capitalisme qui veut qu’on rajoute des couches et des couches de consommation dans ses attitudes, ses comportements. Quelqu’un qui est naturel, qui est simplement lui-même… ce n’est pas bon pour le commerce.

D’où la grande valorisation des « trans » par le capitalisme moderne, puisque c’est un choix de consommation, avec toute une industrie, la constitution d’une identité « au-delà » de la Nature. L’idéologie LGBTQ+ est à la fois le reflet et le vecteur du capitalisme ayant conquis un maximum d’aspects de la vie. Si elle est valorisée par la CIA, Apple et le gouvernement américain, c’est qu’il y a une raison objective…

Alors, forcément, les canards se baladant en ville ne sont pas conformes à l’idéologie de la consommation. Il ne faut donc pas tolérer cela et c’est aussi une raison pour le capitalisme d’éviter un véritable confinement. Ce n’est pas du tout la seule raison et il ne faut pas se dire que c’est calculé. Le capitalisme ne calcule rien du tout et les fantasmes d’une « surveillance » généralisée sont totalement petit-bourgeois. C’est simplement une question de valeurs et de réflexes par rapport à ces valeurs. Pour le capitalisme, chaque aspect de la vie doit être consommable, comme chaque vie d’ailleurs.

Inversement, ce n’est pas pour rien que la Nature est valorisée par les humanistes, les Lumières, le mouvement ouvrier. Pour ces trois mises en perspective, qui relèvent d’une seule et même chose d’ailleurs, le « matérialisme », l’espèce humaine est une espèce animale. Il n’y a pas de séparation entre le corps et l’esprit, pas de « moi » s’imaginant être dans un mauvais corps, pas de « pensée » qui soit indépendante.

Comme Spinoza l’a formulé il y a déjà plusieurs siècles,  l’homme dans la Nature n’est pas comme un empire dans un empire, il n’a certainement pas de toute puissance sur elle, bien au contraire il est lui-même un animal. Un animal avec un parcours spécial… mais qui ne devrait pas être contre-productif par rapport à l’ensemble, sinon les choses se dérèglent et on voit le résultat avec la crise sanitaire…

Il ne s’agit pas d’une « punition », mais de la simple cohérence d’un ensemble qui est la planète Terre, avec tous ses aspects. Les générations du début du 21e siècle seront-elles celles qui paieront passivement le prix du réchauffement climatique et de la crise sanitaire, conséquences de la guerre humaine contre la Nature ? Ou seront-elles celles d’un vaste soulèvement contre une vision du monde capitaliste qui asservit la vie ?

Parce qu’à bien regarder les choses, l’humanité va avoir à volontairement se confiner, à grande échelle pour cesser la destruction de la Nature… et cela crise sanitaire ou pas. Qu’est-ce qu’on s’imagine, une planète avec du béton et des Humains ? Et quand on a tout cassé, on trouve une autre planète et on fait de même ?

Non, c’est également pour cela que le capitalisme veut éviter le confinement en France : confiner, pour le capitalisme, c’est reculer, et il préfère ne pas reculer alors que la situation sociale se tend : cela pourrait fournir une aide à la lutte des classes, qui comprendrait qu’il faut voir les choses en grand, et non pas comme les syndicalistes avec leurs merguez ou bien les anarchistes avec leur obsession policière.

La vérité est que de toutes façons tout a changé, tout le monde a changé, que les nouvelles générations sont telle une page blanche sur laquelle s’écrit la réalité. Et quand les nouvelles générations voudront tout simplement vivre, vivre tout simplement, elles renverseront tout. Les décennies à venir seront ceux de changement comme jamais vus encore par l’humanité… pour le plus grand biens des animaux et de la Nature.

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Écologie

En France, une partie de la faune et de la flore disparaît

Le Comité français de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) a publié un rapport sur la biodiversité dans lequel on trouve une liste rouge des espèces menacées en France. Le bilan est catastrophique.

Lancée en 2008 par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’étude a mobilisé près de 500 chercheurs sur plus de 10 ans, avec 13 842 espèces animales et végétales surveillées et suivies.

Cette nouvelle liste rouge est importante car la dernière étude de la faune et de la flore en France date d’il y a 20 ans, cette dernière liste étant donc une précieuse actualisation des connaissances, avec un enrichissement des espèces suivies.

Et entre 2008 et aujourd’hui, ce sont 2 432 espèces qui apparaissent comme gravement menacées, avec déjà 187 formes de vie qui ont définitivement disparues du sol français. Les variantes de la vie ayant disparues concernent surtout celles relevant des poissons d’eau douce, des mammifères, ainsi que des espèces dites « éphémères » (comme certains papillons de nuit par exemple).

Quant aux espèces menacées, elles concernent surtout une partie des amphibiens, des oiseaux nicheurs, des poissons et crustacés d’eau douce. On ne parle ici d’ailleurs que la France métropolitaine, car si l’on regarde l’ensemble du territoire francophone, c’est déplorable puisque 1 048 espèces menacés au niveau mondial sont présentes dans les « territoires d’Outre-Mer » français.

En Martinique c’est pratiquement la moitié des reptiles qui sont menacés d’extinction, un tiers des coraux constructeurs de la Réunion (ou « coraux durs »), un tiers des mammifères marins de la Guyane, un tiers des plantes vasculaires indigènes (fleurs locales) de Guadeloupe etc., etc. Les proportions sont telles et la liste si vaste que cela donne le vertige, un vertige couplé d’une profonde tristesse, d’une grande colère.

Cette altération du monde vivant est considérée comme la sixième extinction de masse qu’a connu la Planète depuis que la vie y est apparue. Mais ce qui est préoccupant, c’est que cette dernière s’effectue à un taux de 100 à 1 000 fois plus élevé que les cinq précédentes extinctions. Cette rapidité à laquelle disparaissent des tas de formes de vie est due à l’emprise de l’être humain sur la Biosphère :

Les principales menaces pesant sur les espèces sont la destruction et la dégradation des milieux naturels, le
braconnage et la surexploitation, l’introduction d’espèces envahissantes, les pollutions et le changement climatique.

Si l’on a saisi que ces « principales menaces » ne sont pas séparées les unes, des autres, on comprend pourquoi la vie sauvage disparaît à une telle vitesse. C’est tout à la fois l’environnement direct et la capacité de la vie à se reproduire qui sont attaqués de plein fouet. Il est donc absurde de penser que c’est l’emprise de l’humain, en elle-même, qui cause tant de dégâts, c’est surtout son emprise anarchique fondée sur un développement indifférent aux conséquences sur la Nature.

C’est en ce sens qu’il faut affirmer que rien n’avance pour l’écologie, car rien n’avance pour protéger la vie naturelle, puisque rien n’émerge des bases populaires pour stopper la grande indifférence envers la Biosphère. Pire il y a même un recul : le rapport affirme que ce sont finalement les espèces ayant le plus de mesures de protection qui se sont fortement dégradées depuis 2008.

À ce titre, il est absurde que l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), intégré-transformé début 2020 dans l’Office français de la biodiversité (OFB), participe à cette étude, tant la chasse relève du problème plus que de la solution.

Ce recul est pourtant noyé, masqué par l’avalanche de communications « militante », de spots publicitaires, d’appels de « personnalités » en tout genre, de conférenciers détachés de toute perspective pratique, bref d’une mode qui donne l’impression que des choses changent, sans que rien ne change vraiment.

La cause écologiste n’avancera jamais sans une rupture morale visant à reconnaître pleinement la vie naturelle. Cela demande une remise en cause de sa vision du monde, avec à la clef une modification de son propre mode de vie. On ne peut vouloir le changement, sans chercher à se changer soi-même.

Il faut apprendre à apprécier la vie naturelle autour de soi, apprendre à étudier la nature en bas de chez soi, ou à côté de chez soi, pour mieux être en mesure de s’opposer aux intérêts destructeurs. Voilà ce dont a besoin toute cette vie qui disparaît sous nos yeux : d’un vaste mouvement de résistance populaire, assumant la sensibilité envers la nature et n’ayant pas peur de défendre coûte que coûte la vie sur Terre.

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Écologie

Pétition contre le massacre des arbres en Forêt de Sénart

Voici une pétition très intéressante qu’il faut soutenir. À l’initiative du collectif Aux Arbres citoyens et soutenue par l’association Montgeron environnement, elle pose une question toute à fait pertinente et moderne dans sa formulation, celle de la façon dont nous considérons nos forêts et les arbres qui y vivent. La vue de l’abattage en masse d’arbres de la forêt de Sénart en Île-de-France y est décrite comme un véritable traumatisme, et c’est là quelque-chose touchant profondément la sensibilité écologiste qu’il est nécessaire d’avoir à notre époque !

Pour signer la pétition, c’est ici : change.org

Voici la reproduction du texte :

« Stop au massacre en Forêt de Sénart ! Protégeons nos arbres !

Promenons-nous dans les bois… Les loups sont bien en forêt de Sénart, mais ce ne sont pas ceux qu’on croit. Ce sont d’autres prédateurs avides, missionnés par l’Office National des Forêts (ONF) qui, sous prétexte d’entretenir la forêt, en font une exploitation mercantile sauvage. Des entreprises sans scrupules qui sont en train de défigurer notre forêt si précieuse.

Hier, je me suis promenée avec ma fille, comme beaucoup d’autres personnes, et j’ai été écoeurée de voir à quel point la forêt a été ravagée. Le paysage est une désolation, des chênes centenaires qui ont été abattus alors qu’ils étaient parfaitement sains, alignés, cadavres offrant leur cœur en parfaite santé. Des ramures abandonnées dans la forêt hachée par les engins qui sont passés en dévastant tout sur leur passage, branches pendantes, ornières profondes des tracteurs qui ont écrasé le sol fertile de notre forêt. Une sauvagerie sans aucun égard pour le vivant.

Car la forêt est bien vivante, tous s’accordent à reconnaître ses bienfaits. D’abord pour notre climat, les arbres nous permettent de lutter contre le réchauffement de la planète. Mais aussi parce que la forêt accueille de nombreuses espèces, une biodiversité que l’on se doit de protéger. On parle de sylvothérapie, du langage des arbres dont on a prouvé qu’ils communiquaient entre eux. Ces arbres sont vivants, et plus que jamais nous avons besoin de cette nature et la préserver est un enjeu essentiel.

Cette forêt domaniale s’étend sur 14 communes, c’est un atout pour notre région comme le sont toutes les forêts françaises. Il est de notre devoir de la protéger. Que veut dire entretenir quand on abat des arbres sains et centenaires. N’est-il pas plutôt question d’exploiter cette forêt dans un objectif mercantile?

Le discours de l’ONF est bien ficelé : entretien, sécurité, préservation de la faune et de la flore. Mais il s’agit bien d’un discours marketté destiné à faire taire les résistants. Les mots sont là, mais la réalité visible de tous, éclate et choque.

En réalité, cet organisme est placé sous la double tutelle du ministère chargé de l’Agriculture et du ministère chargé de l’Environnement. L’ONF est un Établissement à caractère industriel et commercial (EPIC). Cet organisme financé en partie par nos impôts se charge aussi d’une mission commerciale : vendre notre bois Français à travers le monde. La demande massive provenant de Chine en ce moment met en danger notre patrimoine naturel. Mais on nous fait croire à une mission de protection et d’entretien.

Dans certaines régions on soigne la forêt en assurant des coupes raisonnées et un débardage à cheval par exemple afin de protéger l’environnement. Mais non seulement l’ONF exploite notre forêt, mais en plus, il ne se préoccupe pas de la préserver : un arbre qui gène le passage d’un engin est un arbre qui doit mourir !

Nous demandons à l’ONF un arrêt immédiat des coupes dans la forêt de Sénart.

Nous demandons également aux organismes de tutelles : Ministère de l’Agriculture, Ministère chargé de l’Environnement de réformer la gestion de l’ONF afin qu’il ne puisse lancer les coupes dans les forêts que :lorsqu’il a présenté un programme avec un plan mentionnant les arbres destinés à l’abattage et la raison de l’abattage et les moyens mis en oeuvre

– Lorsque ce programme a été avalisé par les communes après examen par des experts indépendants de l’ONF qui évaluerons l’impact écologique de l’opération

– Lorsque les communes ou départements concernés ont mis en place une enquête d’utilité publique permettant d’informer les citoyens et de leur donner la possibilité d’un recours.

– Lorsque ces programmes s’inscrivent de façon justifiée dans une vision globale et à long terme pour une gestion raisonnée des massifs forestiers

Nous n’abandonnerons par la Forêt de Sénart, aidez-nous à la préserver. Signez et relayez cette pétition.

Notre pétition est soutenue par l’Association Montgeron Environnement. https://www.montgeron-environnement.fr« 

Pour signer la pétition, c’est ici : change.org

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Écologie

Le dernier document de travail de l’IPBES à propos de l’origine écologique des pandémies

Publié à la fin du mois de décembre et passé inaperçu, le rapport de travail de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) à propos du lien entre biodiversité et pandémie offre des connaissances scientifiques intéressantes… et alarmantes.

Ce bilan de travail est issu d’un atelier collectif de 22 scientifiques de différents pays qui a eu lieu de manière virtuelle entre le 27 et le 31 juillet 2020, à l’initiative du bureau de l’IPBES. Il fait suite et vient éclairer le document officiel « Echapper à l’ère des pandémies » publié à la fin octobre 2020.

Réunis autour de cinq axes de réflexion dont, entre autres, la manière dont les pandémies émergent de la diversité microbienne, le rôle du commerce d’animaux sauvages, du changement climatique et de l’utilisation des terres, les scientifiques ont étudié les connaissances acquises sur plus de 500 maladies infectieuses émergentes de ces dernières décennies.

On apprend ainsi qu’il y aurait environ 1,7 millions de virus qui n’ont pas encore été découverts. Parmi ces virus, on estime qu’entre 631 000 à 827 000 peuvent infecter les êtres humains. Il y a trois principaux types d’animaux qui sont des hôtes réservoirs d’agents pathogènes dangereux, les mammifères (et surtout les chauve-souris, les rongeurs et les primates), certains oiseaux (principalement aquatiques) et enfin les animaux d’élevage.

On a ainsi environ cinq nouvelles maladies qui émergent en moyenne tous les ans chez l’homme, avec un potentiel de transformation en pandémie. La transformation d’un virus en une pandémie relève d’un processus et de combinaisons précises, de très long terme, avec environ une pandémie par siècle.

Or, depuis 1918, on compte déjà au moins six pandémies, qui représentent donc « la pointe de l’iceberg de pandémies potentielles » et donc une nature totalement détraquée. De plus, les scientifiques rappellent que le taux de létalité du Covid-19 (> 0,5%) en fait l’une des plus graves pandémie mondiale depuis le VIH/SIDA dans les années 1970/80. C’est d’ailleurs cela qui les a poussé à former un atelier d’étude spécifique à ce sujet.

Pour ce groupe de travail, l’élément central expliquant le passage de virus d’un hôte réservoir animal à l’homme est la trop grande proximité entre les humains, le bétail, la faune sauvage. Cette proximité est principalement liée à la conversion d’espaces naturels en terres agricoles ou en espaces urbains, à l’élevage de « bétail », ainsi qu’à l’élevage et au commerce d’animaux sauvages ( qui a bondi de + 500 % depuis 2015).

C’est pourquoi les scientifiques réunis par l’IPBES rappellent :

« Le risque de pandémie est dû à l’augmentation exponentielle des changements anthropiques [d’origine humaine]. Blâmer la faune pour l’émergence de maladies est donc erronée, car l’émergence est causée par les activités humaines et les impacts de ces activités sur l’environnement. »

Par exemple, on a la certitude, entre autres, que le virus Nipah en Malaisie est lié à l’intensification agricole, que le virus Hendra en Australie est le résultat du changement d’affectation des terres, ou encore que le virus Marburg en Afrique centrale est le produit de la chasse sauvage et de l’exploitation minière.

Mais là où ce document de travail apporte quelque chose de tout à fait intéressant, c’est la connaissance des conditions particulières de transformation d’un agent pathogène en maladie, puis en pandémie.

Pour qu’un virus se transforme en une pandémie, il faut d’abord qu’il mute pour passer de son hôte réservoir à l’homme, puis dans un deuxième temps, il lui faut se combiner, se recombiner d’une telle manière à ce qu’il se transmette d’homme à homme. Cela fait donc deux étapes, deux « barrières » naturelles à franchir pour parvenir au niveau d’une pandémie.

Et il a été remarqué que dans les zones à forte biodiversité, il y a un « effet de dilution » de certains agents pathogènes alors que les régions dites de « paysages » ont un plus fort risque pandémique. À cela s’ajoute le changement climatique qui accentuent les déséquilibres et les affaiblissement des animaux sauvages, touchés eux-aussi par des maladies émergentes. Le changement climatique fait également disparaître de nombreuses espèces vivantes.

On se retrouve alors dans plus en plus en face d’espaces naturels réduits, avec une pauvreté de la vie organique et biologique, qui est elle-même affaiblie, malmenée et donc propice à la combinaison-mutation rapide de virus.

Ce document de travail rappelle une fois encore le potentiel viral explosif des élevages industriels qui concentrent dans un même endroit des milliers d’animaux similaires au plan génétique, et donc facilitant la mutation rapide. De même, l’urbanisation des grandes villes concentre certaines espèces sauvages, comme les rats et les chauve-souris, des importants hôtes-réservoirs de virus.

Plus un espace concentre un type d’animal sauvage, de surcroît proche de l’être humain, plus sont réunies les conditions pour franchir les deux barrières citées précédemment. Un virus aura par exemple plus de « difficultés » à muter dans des rhinocéros vivant dans un vaste espace naturel foisonnant de vie sauvage (au sens organique général).

Plus que de la proximité homme-animaux sauvages, il faudrait donc plutôt dire que c’est la promiscuité entre quelques formes de vie sauvage appauvries et les êtres humains, sur fond d’un environnement climatique déréglé, qui favorise les pandémies virales.

Enfin, le document souligne que les politiques sanitaires cherchent à « guérir plus que de prévenir ». Cela montre à quel point il y a urgence à établir un programme de sanctuaires pour protéger les espaces naturels, mais également pour en reconstituer de nouveaux. Tout un programme d’ampleur, que seule la Gauche historique est à même de réaliser de par sa capacité à se confronter aux grandes entreprises destructrices de la nature.

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Écologie

La cruelle et absurde guerre de la ville de Paris contre les rats

Non content de ne rien comprendre à la source de la pandémie, l’humanité continue sa guerre contre les animaux.

L’utilisation de l’image des rats pour faire peur est récurrente depuis bien longtemps ; elle vise à présenter la nature comme envahissante et hostile. Le quotidien Le Parisien en a usé (et abusé) dans son article Affamés par les confinements, les rats ont envahi cette cité parisienne, qui révèle toute l’hypocrisie criminelle du procédé.

Il est parlé de la cité Python-Duvernois dans le vingtième arrondissement de Paris, où vivent 3 000 personnes, et il est dit que les rats sont désormais bien plus visibles. Pourtant, que constate l’article au sujet de la situation de cette cité ?

Maxime Sauvage, premier adjoint (PS) au maire du XXe en charge de la politique de la ville et de l’impact local, social et environnemental, ne prend pas le problème rats «à la légère». Il avance une explication : «Python-Duvernois est l’un des quartiers les plus pollués de Paris, en bordure du périphérique et de l’échangeur de la A3. Et puis il est à côté du square Séverine, où les gens viennent nourrir les canards…»

La cité est aussi connue pour être «un véritable dépotoir». Des ouvriers du bâtiment peu scrupuleux viennent régulièrement y déverser gravats, encombrants, bidets cassés, etc. «C’est moins cher qu’une déchetterie…» grogne l’élu.

On est dans un chaos urbain et on accuse des animaux qui, comme le note Aude Lalis, chercheuse au Museum d’histoire naturelle, spécialiste du rat, interrogée dans l’article, s’auto-régulent niveau portée, comme évidemment c’est le cas dans la nature.

Ce qui n’empêche Agnès Lefranc, responsable du service parisien de santé environnementale à la Ville de Paris, chargée du dossier «rats», d’assumer l’emploi des techniques les plus meurtrières contre les rats, avec une souffrance de grande ampleur qui plus est.

Nous continuons avec les anticoagulants et les pièges mécaniques. Nous essayons aussi des méthodes alternatives, telles que les explosions de terriers et la carboglass, qui dégage du gaz carbonique dans lequel les rats suffoquent. En surface, dans les rues et les parcs, nous avons mis en place de nouvelles poubelles anti-rats.

Quant au volet pédagogie, nous avons une campagne d’affichage dans les parcs et nous développons un partenariat avec les bailleurs de la ville en direction des locataires. Il y a aussi un volet répression. La police municipale dresse des PV aux nourrisseurs de rats . En 2019, elle en a ainsi établi plus de 420.

Des « nourrisseurs de rats » ? Allons donc, cela ne tient pas debout une seule seconde. C’est de la criminalisation de la compassion pour les animaux et l’article du Parisien dénonce par ailleurs ceux qui « nourrissent les pigeons et autres animaux… ».

Déjà on voit mal qui sont les autres animaux. Et en ce qui concerne les pigeons, c’est très bien de les aider puisqu’en temps de fermeture des lieux de restauration (et encore plus pendant le confinement), ils n’ont rien à manger. Et de toutes manières là aussi il y a autorégulation naturelle : dans une ville propre – donc pas comme Paris – il y a bien moins de pigeons. Ce qui est d’ailleurs regrettable, si on aime les oiseaux.

Mais ce qui choque le plus ce sont les ignobles propos d’Agnès Lefranc. Il est marquant qu’ils proviennent de quelqu’un avec un haut niveau scientifique en biologie, chef du service parisien de santé environnementale. Et vas-y qu’on explose les terriers, et vas-y qu’on fait suffoquer des êtres vivants…

De quoi relève un tel vocabulaire ? De la guerre, de la liquidation, du meurtre. Cela montre qu’on a ici affaire à une véritable machinerie : une machinerie de l’absence d’empathie, une machinerie du crime, une machinerie au service du rouleau compresseur contre la nature.

Pour ces gens, tout ce qui ne va pas dans le décor capitaliste doit disparaître. Et qu’importe pour eux si la consommation du capitalisme déséquilibre la nature et est la cause de tous les problèmes… dont la pandémie actuelle. Ce ne sont à leurs yeux que des aléas qui doivent être réglés avec encore plus de béton, de cynisme, de mise à mort.

Il y a pourtant dans le Parisien un passage qui montre que tout n’est pas perdu. Cela se présente sous une forme d’anecdote, dont on voit mal comment cela pourrait être vrai en tant que tel, mais l’idée est là et on voit tout de suite qu’on a affaire ici à l’empathie, au sens du partage, au refus de la négation de la nature.

On comprend tout de suite : là est la dignité, pas dans une humanité qui fait la guerre à la nature. Là est le respect, la réalité, la vérité.

 «Un locataire s’était lié avec les rats, s’indigne Danielle, la gardienne. Il les ramenait chez lui, au rez-de-chaussée, pour partager la pizza !» Cet habitant, «fragile psychologiquement», a, depuis Noël, été hospitalisé.

Heureux les simples d’esprits, car le royaume des cieux leur appartient !

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Écologie

La pollution de l’air, les élevages de vision et le SARS-CoV-2

Alors que des études italiennes et françaises ont montré que le virus SARS-CoV-2 était en circulation en Europe depuis l’automne 2019, il semblerait que des éléments écologiques aient fourni un terreau favorable à l’expansion du virus, tout autant qu’à sa mutation et au développement de facteurs de co-morbidité.

Au moment où l’Italie était le pays d’Europe le plus touché par la maladie, la Société italienne de médecine environnementale alertait sur le lien entre diffusion du virus et mauvaise qualité de l’air. En fait, les scientifiques savaient déjà que les particules fines étaient des vecteurs-transporteurs de contaminants chimiques et biologiques, mais aussi de virus.

Dans son propos introductif, l’étude rappelait ainsi que différentes recherches avaient prouvé que le nombre de cas de grippe, du virus respiratoire syncytial humain (RSV) et de la rougeole variaient par rapport au niveau de particules fines en suspension dans l’air (PM 2,5, PM 10) selon les endroits.

L’étude montre ainsi que la soudaine flambée de cas à la fin février en Lombardie est liée à un épisode de pollution aux particules au début du même mois – le temps d’incubation étant d’environ 10 à 14 jours. Au même moment, l’évolution du virus à Rome qui n’était pas emprise à un pic de pollution, fut moins rapide.

Dépassements des seuils limites de concentration aux PM10 en Italie entre le 10 et le 29 février 2020

D’autres études ailleurs dans le monde ont également montré le rôle de la pollution. Elle provoque une fragilisation du tissu cellulaire de l’appareil respiratoire, rendant plus aisée la contamination par le virus SARS-CoV-2, ainsi que le risque de développer une forme grave de la maladie. Enfin, une recherche liée à l’Université de Cambridge soulignait quant à elle le fait que les oxydes d’azote – un gaz et non pas des particules fines – émis par les gaz d’échappements favorisaient les récepteurs organique du virus.

Alors que l’on sait maintenant que le virus vecteur du covid-19 a vu sa circulation boostée par la pollution de l’air, tout autant que celle-ci a très certainement participé à la formation de cas graves, voire mortels, le suivi de l’évolution du virus montre que les horribles élevages de vison pourrait avoir un rôle dans la mutation d’une forme plus infectieuse.

Dans un article de la revue Nature en date du 26 octobre 2020, une vaste équipe de chercheurs analyse la mutation d’une protéine de la pointe du virus (on appelle un coronavirus du fait de la couronne de protéines qui entoure le virus, et lui permet de se fixer aux récepteurs de l’organisme cible). L’équipe note :

Pour le SARS-CoV-2, les analyses de plus de 28 000 séquences de gènes de pointe en mai 2020 ont révélé une substitution D614G rare avant mars 2020, mais devenue plus courante à mesure que la pandémie se propageait, survenant dans plus de 74% de toutes les séquences publiées d’ici juin 2020.

Malheureusement en continuant à utiliser partiellement l’expérimentation sur de pauvres hamsters, les scientifiques ont montré que la mutation G614 impliquait une meilleur réplication du SARS-CoV-2 dans les voies respiratoires supérieures grâce à une infectivité accrue du virion. Il semblerait que l’Europe a surtout été confronté à une mutation spécifique du SARS-CoV-2.

Il semblerait que les élevages de vison aient pu joué un rôle très tôt dans la mutation du SARS-CoV-2. Comme le rappelle One Voice, on comptabilise 250 exploitations de visons en Europe touchées entre avril et octobre, près de 6 millions d’animaux abattus, à quoi s’ajoutent les 15 millions de visons exterminés récemment au Danemark.

On sait que les visons ont contracté le covid-19 au contact du personnel des élevages eux-mêmes positifs… En Italie, des visons ont été contaminés officiellement dès le mois d’août en Lombardie et Emilie-Romagne…favorisant la mutation du virus ? Quand on voit cette vidéo d’un élevage de visons publiée au mois de novembre par la Ligue anti-vivisection italienne, on se dit que les conditions objectives étaient réunies pour une telle transformation, et cela d’autant plus du fait que le travailleur n’a aucune protection.

En Europe, l’épidémie a commencé son envolée meurtrière avec la flambée des cas avérés de covid-19 en Italie, avec une forte mortalité dans une zone rurale de Lombardie à l’Est de Milan à la fin février. Mais dès l’automne 2019, des personnes porteuses d’anticorps contre le coronavirus en Italie ont été recensées alors que le virus ne semblait pas aussi virulent. Alors que s’est-il passé entre temps ?

On peut émettre l’hypothèse d’un effet synergique entre la pollution de l’air et les élevages de visons, alors que la zone italienne touchée par le covid-19 comporte cinq élevages de visons, et qu’elle a connu au début de ce mois un important pic de pollutions aux particules fines. Par exemple, à Capralba, village lombard de 2 500 habitants, existe une ferme de 60 000 visons…

Si tel est le cas, on a là l’illustration d’un monde en déperdition complète avec un virus pur produit de la destruction des écosystèmes et de la vie sauvage, s’étant développé et renforcé justement à travers cette destruction anti-naturelle.

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Écologie Planète et animaux

Rallumons les étoiles (l’infâme pollution lumineuse)

On connaissait les conséquences de la pollution lumineuse pour les êtres humains, avec un ciel sans étoiles, sans âme… Lundi 4 novembre 2020, une équipe de chercheurs a publié une étude visant à mieux comprendre l’impact de la pollution lumineuse sur les animaux et les végétaux.

« La zone qui subit des émissions directes de sources de lumière artificielle s’étend actuellement à environ 2 % par an, les localités qui étaient auparavant éclairées s’éclaircissant davantage à un rythme similaire ».

En général, un quart de la surface de la Planète est éclairée par une lumière artificielle. Tels sont les propos introductifs d’un article de cinq chercheurs publié dans la revue « Nature ecology & evolution ».

Basée sur 126 études ciblées sur des cas précis d’espèces, une des choses sûre est la diminution de la quantité de mélatonine chez l’ensemble des espèces analysées. Hormone du sommeil, cette diminution physiologique aboutit à une baisse de la vigilance, avec un déséquilibre dans le rapport au cycle du jour et de la nuit.

Au-delà, les connaissances restent maigres car finalement la pollution lumineuse n’est un sujet tant d’étude que de préoccupation générale que depuis les années 1980.

On sait que les rats, soumis par ailleurs à des bien inutiles et horribles expérimentations, voient leur capacité cognitive baisser lorsqu’ils sont exposés à une lumière artificielle, et que les tortues de mer sont désorientées pour retrouver la mer. Quant à la flore, elle se voit perturbée par l’altération des cycles jour-nuit liée à la lumière artificielle :

« Des impacts plus évidents, tels que la rétention retardée des feuilles sur les arbres à proximité des lampadaires et l’attraction des insectes et des oiseaux par les lumières extérieures, ont été documentés depuis longtemps »

Depuis 2019, on savait que le cycle de germination et de floraison des arbres étaient impactés négativement par la lumière artificielle. Les biologistes en charge de l’enquête avaient ainsi découvert que le bourgeonnement des certains arbres avait presque une semaine d’avance.

Comment pourrait-il en être autrement pour des végétaux qui justement se développent grâce à la photosynthèse ? Mais ensuite bien évidemment, il y a une réaction en chaîne, écosystémique, perturbant les chenilles se nourrissant des feuilles, les oiseaux mangeant les chenilles…

La pollution lumineuse, c’est un énième aspect de la déstabilisation de l’environnement naturel par une humanité rivée de manière égo-centré vers son propre développement…. son propre développement pétris dans le capitalisme.

L’éclairage public a été une véritable révolution, un progrès de grande ampleur. Mais lorsque l’on regarde aujourd’hui ce qu’il en est, on est forcé de constater que là aussi il y a fuite en avant humaine, anti-naturelle, par et dans le capitalisme. Et si l’on pense aux projets de grandes entreprises comme Amazon et SpaceX de développer un réseau satellite dans l’espace, on aura finit de détruire la nuit, le ciel, la lumière naturelle.

Finalement, la lumière artificielle est là surtout pour accompagner une civilisation de la voiture et de l’étalement urbain avec ses kilomètres de routes bitumées, sa mise en avant du capital accumulé, sa valorisation d’une société de consommation en déperdition.

En plus de ne plus voir le ciel étoilé, cette première porte ouverte vers la connaissance de l’univers, voilà que le capitalisme n’éclaire plus rien mais tout, au contraire. La tâche du futur n’est plus d’éclairer, mais d’éteindre tous ces artifices inutiles : il nous faut rallumer les étoiles !