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Culture & esthétique

Le minable Musée de la Marine à Paris

Les Français tendent toujours à l’océan, où qu’ils soient dans le pays. Ce n’est pas le même océan qui les attire ; on ne trouve pas le même esprit dans le ciel de Biarritz et celui de la Normandie, sur les plages de Bretagne ou de la Côte d’Azur. Mais la France est indissociable de sa vaste côte bleue et Baudelaire ne sera jamais oublié dans le pays rien que pour son mot si français dans l’esprit : « Homme libre, toujours tu chériras la mer ».

La réouverture du Musée de la Marine à Paris se devait donc d’être à la hauteur de la tradition. Situé sur la place du Trocadéro, à deux pas de la Tour Eiffel, ce Musée est d’ailleurs une version amiral, puisqu’il en existe également à Port-Louis en Bretagne, Rochefort, Brest, Toulon. Et au bout de six années de travaux, le résultat est en effet là : le musée est massif, extrêmement rempli d’objets souvent grands, prêts à frapper les esprits.

Le drame, c’est qu’il n’y a aucun charme, contrairement à la version précédente qui profitait du charme suranné d’un certain romantisme qui, pour aussi passéiste qu’il était, avait le mérite d’être historique. Désormais, le capitalisme est passé par là et même le romantisme marin national-agressif, dont la principale figure était les corsaires, a disparu.

Le Musée est désormais indubitablement et unilatéralement une oeuvre idéologique, visant à légitimer, par une savante disposition du parcours, une avancée de l’histoire marine française dont l’aboutissement seraient un porte-avion et des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins – on parle ici de missiles nucléaires.

Le discours d’Emmanuel Macron pour l’ouverture, fin novembre 2023, reflète le caractère forcé de la démarche, qui ne manque pas de sauter aux yeux lorsqu’on visite le musée. Lorsqu’il souligne qu’il y aura la guerre sur l’océan au 21e siècle, il donne la clef de la nature et de la fonction du musée, qui dispose par ailleurs de multiples salles pour conférences et ateliers à vocation propagandiste.

De manière cocasse, on notera l’anecdote que le musée abrite au milieu d’innombrables objets sur le thème du sauvetage en mer, un gilet de sauvetage de SOS Méditerranée, l’ONG de la bourgeoisie « de gauche » qui accompagne l’émigration forcée depuis le tiers-monde pour disposer d’une main d’oeuvre corvéable à merci. Ne manquent plus que les drapeaux de l’Otan et LGBT.

Militarisme et apparence démocratique se côtoient donc dans une sorte de syncrétisme très mal ficelé ; l’endroit est aussi propre et vaste que sans âme et froid. Même les tableaux représentant la vie des marins semblent avoir été placés dans le musée de manière purement symbolique, parce qu’il le fallait bien.

Ceux qu’on peut voir ont un intérêt d’ailleurs plutôt naturaliste, avec un goût facile pour le pittoresque, le facile. On notera toutefois un tableau dont il est dommage de ne pas disposer d’une photo de qualité. A la mer, triptyque de 1902 d’Albert Guillaume Desmarest est en effet à remarquer. La vieille mer dit au revoir à son fils, celui-ci meurt en mer, et c’est le cercueil qu’elle récupère. Un reflet terrible de la vie si précaire des marins, à laquelle on trouve une simple allusion dans le musée, de par la dimension anti-populaire. Le public visé, c’est celui des adultes appréciant les catamarans et des enfants fascinés par les bateaux de guerre. La France, moisie, ne peut pas viser mieux.

Le Dîner de l’équipage de Julien Le Blant, de 1884, est également très intéressant. On reconnaît toutefois facilement le problème fondamental. La mer, en France, c’est historiquement celle de l’armée obsédée par ses faits d’armes et celle d’activités de pêche artisanale très difficiles et ainsi très marquées par la religion catholique. On retombe, qu’on le veuille ou non, très aisément dans la logique historique de la bourgeoisie.

Il faut utiliser les grands mots et le dire : sans révolution culturelle dans le rapport à l’océan, les Français résument celui-ci à des bords de plage, du poisson à manger, des catamarans et des bateaux de guerre. Il y aura bien des gens pour s’intéresser à la dimension scientifique, mais cela reste soumis aux impératifs « nationaux ». Quant à la Nature, elle est réduite à quelques peluches dans la boutique finale du musée, très riches bien sûr en multiples habits et gadgets marins à la française, hors de prix comme il se doit.

En fait, le musée est à l’image de la France : dépassé et forcé, il est condamné à être refait. Heureusement, la solution, elle est très simple. Lorsque le drapeau rouge flottera, il faudra refaire tout le musée en se fondant sur 20 000 lieux sous les mers. Voilà une porte d’entrée historique française et une porte de sortie vers la compréhension à la fois scientifique et sensible de l’océan.

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Société

L’association 193 dénonce un nouveau mensonge d’État à propos des essais nucléaires en Polynésie

193 est une association chrétienne visant à « mener des actions pour la préservation de la mémoire historique des 193 essais nucléaires réalisés en Polynésie française », avec le 2 juillet 1966 comme date de référence.

Suite à la publication d’un nouveau rapport de l’Inserm, elle dénonce un « mensonge d’État » et son président qualifie les conclusions du rapport de « négationnisme ». Le mot est très fort, mais il a toute sa pertinence, tellement en effet ce qui y est prétendu est choquant.

D’après l’AFP, les dix experts à l’origine du document y estiment que :

«  les résultats des études menées en Polynésie française « sont insuffisants pour conclure de façon solide sur les liens entre l’exposition aux rayonnements ionisants issus des retombées des essais nucléaires atmosphériques en Polynésie française et l’occurrence» de pathologies comme le cancer de la thyroïde ou les hémopathies malignes. »

De tels propos niant la réalité sont odieux, comme l’explique très simplement le père Auguste Uebe-Carlson, président de l’association 193 :

« Ce rapport n’apporte rien de nouveau, c’est la continuité d’une négation de la réalité. 193 essais nucléaires, c’est l’équivalent de 800 bombes d’Hiroshima : dire qu’il n’y a pas eu d’effets, c’est du négationnisme ».

Cette question des essais nucléaires en Polynésie est brûlante encore à notre époque, car l’État français, toujours aussi anti-démocratique dans sa nature profonde, continue à maintenir une chape de plomb sur la vérité. Il faut bien voir ici que la plupart des archives sur cette question relèvent de l’Armée, et donc du plus grand secret.

La population polynésienne et l’Océan Pacifique, avec des milliers de cancers humains et une catastrophe environnementale jamais prise en compte, ont payé le prix de la folie militaire française, venu faire des essais immondes à l’autre bout du monde. De tels essais relève d’un crime, à la fois contre l’Humanité et contre l’Océan ; l’État français doit en être tenu pour responsable, ainsi que ses cadres et institutions qui contribuent à cacher à la vérité encore aujoud’hui.

En attendant, l’État français continue de nier l’évidence, et empêche la population polynésienne d’accéder à de justes indemnisations, comme le réclame l’association 193.

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Écologie

La ministre de la mer préfère l’industrie de la pêche à la protection des cétacés

Connu depuis 30 ans, le drame de centaines de cétacés qui s’échouent sur les rivages maritimes français explose depuis 2016. À tel point que l’on ne parle plus de centaines mais de milliers d’animaux victimes d’une société de consommation qui n’en finit pas de transformer la Mer en une simple espace de valorisation marchande.

Le drame prend de telles proportions que la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction visant selon elle, les manquement de la France à la législation de protection des espèces protégées. On estime, selon les associations, qu’en 2020 il y a eu jusqu’à 11 300 cétacés morts, certains s’échouant sur les côtes françaises et d’autres coulant au large. On parle bien ici des cétacés, incluant donc les dauphins mais aussi les baleines, les cachalots, voir même les rorquals tropicaux comme celui échoué récemment dans la Manche.

Alors que se passe t-il ?

Pour les connaisseurs du problème, la chose est bien connue : les cétacés échoués présentent de nombreuses traces, voire des lésions étant de bénignes à très graves (des nageoires sont parfois arrachées). Des bouts de filets sont parfois encore accrochés sur le corps. Il ne fait donc aucun doute que c’est la pêche dite pélagique qui est le responsable de cette horreur.

Avec la technique de la pêche en « boeuf », les filets des chalutiers raclent le fonds des océans pour récupérer les poissons vivant en bancs comme les bars, les merlus (d’où le nom de pélagique, signifiant les dépôts sédimentaires dans les fonds marins).

Sur la façade Atlantique, il y a environ 18 chalutiers pélagiques qui opèrent, ce qui en dit long sur la concentration économique dans ce secteur. Mais on l’a compris avec une telle pêche industrielle de masse, le filet emprisonne littéralement tout ce qui bouge, y compris les cétacés qui sont alors déchiquetés, plaqués au fond et ne peuvent plus remonter à la surface pour se ré-oxygéner.

Au problème de la pêche pélagique s’ajoute en plus la terrible pollution sonore qui déstabilise le très sophistiqué système d’écho-localisation et de communication qu’ont ces mammifères pour vivre, se reproduire, et se développer.

Dans le documentaire Sonic Sea, que toute personne sincèrement écologiste se doit d’avoir vu, on apprend par exemple que les échos d’une baleine en Irlande peut s’entendre jusque sur la côte est des États-Unis. De fait, l’énorme trafic international maritime de marchandises, les multiples exercices des marines militaires, mais aussi les recherches en imagerie sismique des grandes entreprises gazières et pétrolières sont des perturbateurs désastreux pour ces animaux.

Et désastreux est un bien faible mot tant l’écocide revêt ici un caractère barbare, avec des dauphins qui sont désorientés dans la totalité de leur environnement (c’est toute la mer qui est pourrie par les bruits de haute fréquence) allant jusqu’à briser leur système auditif et cérébral.

Et que fait la ministre de la mer, Annick Girardin, dans ce contexte ? Et bien, elle fait ce que fait tout bon ministre dans le capitalisme : défendre l’industrie nationale de la pêche face à la concurrence. Car, comme se plaisent à le souligner les populistes en tout genre, notamment Jean-Luc Mélenchon, la France détient un vaste espace maritime et donc un important secteur de pêche qui pèse de tout son poids sur la législation européenne… Comme ce fut le cas en 2013 lorsque la tentative d’empêcher l’interdiction du chalutage en eau profonde s’est transformé en un simple et creux « contrôle ».

Dans le contexte du Brexit visant à re-négocier les zones de pêche, la ministre de la mer a donc surtout comme mission de protéger les pêcheurs français. Dans un entretien début octobre au JDD, la ministre répondait à une question évoquant la possible exclusion des pêcheurs français des zones maritimes britanniques :

« La pêche ne sera pas la variable d’ajustement du Brexit et le gouvernement y veille. »

La question des cétacés échoués n’est donc qu’un obstacle dans l’accumulation du capital, nécessitant l’affirmation d’une « écologie pragmatique ». Alors que plusieurs groupes et organisations chargées de la protection des cétacés demandaient au pire une restriction de la pêche, au mieux une interdiction de deux mois, la ministre déclarait :

« Ce qui m’intéresse, c’est comment on protège les dauphins tout en ayant une activité de pêche. Le développement durable, c’est prendre en compte l’écologie et l’activité humaine. » 

La ministre se fait ici la simple porte-voix d’Hubert Carré, le directeur général du Comité national des pêches maritimes, qui lui-même disait qu’on ne peut « pas flinguer toute une filière parce que vous avez décidé d’arrêter toute forme de pêche pendant quatre mois ».

Et le pire dans tout cela c’est qu’au-delà d’annoncer des mesures de contrôle en 2021 (entendez : des observateurs qui montent sur les chalutiers), Annik Girardin annonce presque fièrement la généralisation de pingers, ces dispositifs acoustiques qui doivent éloigner les cétacés des chalutiers.

Comme si les pauvres cétacés n’étaient pas déjà complètement déboussolés et malmenés par la saturation de bruits d’électro-sons produits des activités humains en tout genre ! L’heureuse accalmie vécue par les cétacés grâce à la baisse du trafic maritime international provoquée par la crise du coronavirus s’annonce déjà lointaine.

Comme ailleurs, le rouleau compresseur capitaliste, si froid, si mortifère, si criminel, est de retour pour forcer la reprise coûte que coûte… à moins qu’enfin des esprits se soulèvent sur la côte atlantique pour défendre la vie des cétacés !

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Politique

Le nouveau ministre de la mer : l’extension du capitalisme français

Mercredi 22 juillet, Annick Girardin, ministre de la mer depuis le 6 juillet, était en visite dans le bassin d’Arcachon. Une manière d’affirmer le renouveau de ce ministère qui s’annonce être un énième jalon dans l’offensive capitaliste contre les écosystèmes marins et océaniques.

Créée en 1981, le ministère de la mer a été absent des gouvernements depuis 1991. On aurait tort pourtant de penser que la ré-émergence d’un tel ministère soit un bon signe pour l’océan. Le Figaro parlant de ce ministère comme du « joyau stratégique du gouvernement Castex » et Annick Girardin de préciser à France Inter le 17 juillet :

« il faut faire deux choses de manière urgente : le plan de relance, qu’est-ce que la stratégie maritime en retient de ce plan de relance ? Et puis quelles sont les différentes urgences avec l’ensemble des secteurs puisqu’ils sont nombreux »

Ajoutant plus loin : « j’ai à cœur de défendre les pêcheurs ». A ce titre, lors de sa première visite à Arcachon, la ministre de la mer a rencontré les dirigeants des chantiers navals, mais aussi, entre autres, les plongeurs qui dépolluent bénévolement les fonds marins.

A t-elle annoncé plus de moyens pour la dépollution des océans, dont tout le monde sait combien ils sont touchés par celle du plastique ? A t-elle annoncé l’interdiction des chalutiers pélagiques qui engendrent la mort de centaine de baleines sur la côté atlantique, drame qui empire d’année en année ?

Absolument pas. Au contraire, elle a annoncé demander au gouvernement d’offrir le « bonus écologique » aux chantiers navals développant la propulsion électrique. Il faut pouvoir peindre le capitalisme en vert !

C’est que la mise en avant de ce ministre de la mer répond à un agenda précis : celui de la relance du capitalisme français, avec notamment, en partie, la renégociation des zones de pêche dans la mer du Nord depuis le Brexit. Le dirigeant de la Coopérative maritime étaploise, liée au premier port de pêche du pays dans le Nord, ne s’est-il pas réjoui de ce nouveau ministère ?

Il ne fait nul doute que le ministère de la mer ne va être qu’un accélérateur de la conquête des océans par les industriels. Pour preuve encore dans la vidéo de présentation du ministère de la mer sur les réseaux sociaux, on retrouve un discours d’Emmanuel Macron aux Assises de l’économie de la mer du 3 décembre 2019. Le discours était l’expression même de l’offensive pour élargir le capitalisme :

« à chaque fois qu’elle s’est assumée comme puissance maritime, embrassant tout à la fois le grand large de l’océan et la Méditerranée, elle [La France] a su conquérir de nouveaux espaces, être une puissance tout à la fois du savoir et de la géopolitique »

L’économie dite de la mer en France représente 400 000 emplois et 91 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Et il est régulièrement fait remarquer que la France a le deuxième plus grand espace maritime du monde.

On ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser ici à Jean-Luc Mélenchon, lui qui a toujours fait de l’espace maritime français la toile de fond de sa stratégie social-chauvine. Dans son programme « l’avenir en commun » pour les présidentielles 2017, on retrouve une partie intitulée « la mer, nouvelle frontière de l’humanité » où il n’est jamais parler des animaux et des écosystèmes marins, mais toujours de « développement durable », de « ressources », etc.

Il est vrai que les animaux marins, pour lui, cela relève de l’aquaculture, comme dans sa réponse en 2017 au Comité National des Pêches :

Je souhaite inscrire la France dans un vaste programme de développement de l’aquaculture marine. Le projet s’articule en trois points : production de poissons pour développer l’emploi et limiter nos importations en particulier issues de pays émergeants, la culture d’algues pour les compléments alimentaires, la biotechnologie et la substitution des plastiques, la mise en culture extensive des marais littoraux dont la production biologique est une vocation afin d’assurer le maintien de leur bon état écologique.

Alors on le voit bien : la qualité de « deuxième plus grand espace maritime mondial » ne sert en rien une dynamique basée sur la défense écologique mais bien plutôt une nouvelle stratégie d’extension du capitalisme.

Et comment pourrait-il en être autrement, avec un gouvernement Jean Castex qui s’annonce prêt au combat. Dans l’actuel crise du capitalisme, un tel combat mené par la bourgeoisie est logiquement tourné contre les travailleurs et contre la nature.

Karl Marx ne disait-il pas il y a déjà un demi siècle que « le capital épuise les deux seules sources de toute richesse : la Terre et le travailleur » ? Tant que la classe ouvrière, portée par une Gauche fidèle à ses bases historiques, ne montera pas à l’assaut du ciel pour changer la vie de fond en comble, il en sera toujours ainsi.

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Écologie

Grand concours #QuizzRéseauCétacés: dernier jour !

Le Réseau-Cétacés organise un concours destiné aux enfant (jusqu’à 12 ans) en cette période de confinement. C’est aujourd’hui le dernier jour pour participer ! Voici toutes les informations.

 

Le lien pour le Quizz -> QUIZZ Réseau-Cétacés

 

Les prix :

Le texte de présentation :

 

« Chers Amis,

Nous espérons de tout coeur que vous vivez cette période de la manière la moins compliquée possible.

Comme nous vous l’avons annoncé précédemment, l’équipe de Réseau-Cétacés reste mobilisée pour la sauvegarde des cétacés, mais à distance dans la mesure où beaucoup d’événements et d’interventions scolaires ont été annulés du fait du confinement.

Nous travaillons actuellement à poursuivre, de manière aussi fidèle que possible, notre programme de sensibilisation des enfants à la protection des cétacés.

C’est dans ce but que nous sommes heureux de proposer à vos enfants, neveux, nièces etc… mais également à vos élèves, par votre intermédiaire, le grand concours #QuizzRéseauCétacés.

Il s’agit donc d’un quizz, à faire pourquoi pas en famille, disponible en ligne (jusqu’au 25 avril), composé de 14 questions diverses et variées sur les cétacés.

Il y a des questions faciles et d’autres qui nécessiteront, peut-être, quelques recherches simples sur internet et l’aide d’un adulte.

Le règlement est le suivant :

Le concours est ouvert à compter de ce jour et jusqu’au 25 avril 2020.

  • Une seule participation par enfant, quel que soit le lieu de résidence, sans minimum d’âge et jusqu’à 12 ans (révolus ou non).
  • Vous pouvez inscrire plusieurs enfants.
  • Un tirage au sort sera effectué le 26 avril parmi les quizz ayant obtenu 100% de bonnes réponses. le tirage au sort désignera 5 gagnants avec des lots chouettes à la clé. Les résultats seront annoncés, début mai, sur le site de Réseau-Cétacés mais également sur les réseaux sociaux. La correction du quizz sera également publiée.

Lots :

1er prix : le diplôme « Ambassadeur des cétacés » + le coup de coeur de Réseau-Cétacés « Le livre extraordinaire des animaux des océans » + le DVD « Océans » + 1 badge Réseau-Cétacés.

Cerise sur le gâteau : l’enfant vainqueur du 1er prix fera également remporter le livre et le DVD à son établissement scolaire.

2ème & 3ème prix : le diplôme « Ambassadeur des cétacés » + le DVD « Océans » + 1 badge Réseau-Cétacés.

4ème & 5ème prix : le diplôme « Ambassadeur des cétacés » + 1 badge Réseau-Cétacés.

Tous les participants ayant obtenu 100% de bonnes réponses se verront récompensés du diplôme « Ambassadeur des cétacés ».

Important : pour les questions nécessitant de faire des recherches, nous vous invitons à utiliser le moteur de recherches Lilo. Ce qui vous permettra, en plus, de financer gratuitement les actions de Réseau-Cétacés.

Si vous connaissez le fonctionnement de Lilo, nous vous invitons à verser vos gouttes d’eau via ce lien

Si vous ne connaissez pas encore le fonctionnement de Lilo, nous vous invitons à consulter ce lien

Quizz

Pour toutes questions relatives à ce concours, vous pouvez envoyer un mail à info@reseaucetaces.org

Bonne chance pour ce quizz ! Prenez soin de vous.

Amitiés marines,

L’équipe de Réseau-Cétacés »

 

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Écologie

Transfert d’orques d’Antibes vers la Chine: la lettre de la biologiste Ingrid N. Visser au président

Quatre orques appartenant au Marineland d’Antibes seraient en partance pour un autre parc d’attraction en Chine, où l’on craint légitimement pour leur sort du fait des conditions de détention. Le transfert pourrait avoir lieu ce mois-ci depuis un avion cargo au départ de Nice, un « voyage » lui-même d’une grande folie et totalement inacceptable. 

L’association One Voice a initié une pétition soutenue par de nombreuses associations dont Anymal, Sea Shepherd France ou encore C’est assez! : « Sauvons nos orques! Pour elles, un sanctuaire, pas la Chine!  »

On remarque au passage qu’il est incroyable que des parcs tels le Marineland d’Antibes existent encore en France et que des gens y emmènent leurs enfants… On est en 2020 : les adultes d’aujourd’hui n’auraient donc pas été émus par le film Sauvez Willy, qui date de 1993 ?

En attendant, il faut s’intéresser au sort des orques détenues en France et réclamer le meilleur pour elles. C’est l’objet d’une lettre mise en avant par One Voice et adressée au Président Emmanuel Macron par la docteur en biologie Ingrid Visser. Elle connaît très bien son sujet et explique pourquoi les parcs chinois se tournent vers l’achat d’orques déjà captifs du fait de la situation en Russie où des orques et bélugas capturés pour la Chine ont été relâchés en mer par les autorités grâce à l’opinion public.

Voici cette lettre :

« Objet: les orques au Marineland Antibes, en partance pour la Chine

Monsieur le Président de la République,

J’ai appris récemment que Parques Reunidos (entreprise espagnole possédant plus de 60 parcs d’attractions à travers le monde, dont le Marineland d’Antibes) tente actuellement de transférer ses orques (Orcinus orca) de France vers un établissement chinois. À ce stade, on ne connaît pas exactement la nature de l’établissement en question, mais étant donné que Parques Reunidos possède aussi des parcs en Chine, il est probable qu’il s’agit d’un transfert interne à l’entreprise.

J’ai visité le Marineland d’Antibes et constaté le mauvais état de santé des orques, en particulier d’Inouk, le mâle adulte. Sur la base de mes observations, j’ai déposé un rapport auprès de l’ONG One Voice, association de défense des animaux basée en France. J’ai également visité un certain nombre d’installations en Chine détenant des cétacés captifs (baleines, dauphins et marsouins) et j’ai trouvé que leurs conditions de vie y étaient encore pires qu’au Marineland d’Antibes. Je joins par exemple à cette lettre une série de photographies illustrant quelques-uns des problèmes constatés. L’une montre un certain nombre de poissons morts agglutinés au sommet de la grille au fond du bassin des orques, ce qui indique une mauvaise hygiène, une mauvaise alimentation ou des comportements anormaux de la part des orques (ou une combinaison de tous ces facteurs). La régurgitation, qui peut expliquer la présence des poissons morts, a été documentée par SeaWorld comme un signe de stress chez les cétacés maintenus en captivité. Dans la même installation chinoise, j’ai répertorié des orques aux yeux rendus rouges par la piètre qualité de l’eau, et d’autres pourvues de cicatrices dues aux défauts de conception des bassins. J’ai remarqué des ecchymoses sur le menton de certaines orques, qu’elles se sont faites à force de se cogner la tête contre le béton.

Il convient également de noter qu’il n’existe aucune loi sur le bien-être animal en Chine offrant ne serait-ce qu’un minimum de protection aux cétacés qui y sont détenus en captivité. Pour le moment, et bien que les conditions de vie des orques au Marineland d’Antibes ne soient pas bonnes, celles-ci bénéficient au moins de la surveillance des ONG et d’un certain niveau de protection grâce aux lois françaises et européennes.

Une fois qu’ils seront en Chine, les animaux peuvent (et vont certainement) être élevés afin d’être vendus aux divers établissements du pays. À l’heure actuelle, plus de 70 installations ont été construites pour la détention des cétacés, afin de les exposer au public et de leur faire faire des tours de cirque. Vous avez sans doute eu vent de ce qu’il s’est passé récemment en Russie, où 10 orques et 90 bélugas, qui avaient été capturés dans la mer d’Okhotsk à destination du marché chinois, ont été libérés à la demande du public et sur décision du président Poutine. J’étais l’une des rares scientifiques à avoir accès à cette installation et j’ai pu constater à quel point les conditions de détention étaient mauvaises pour les orques réservées par les établissements chinois. Avec mes collègues, nous avons rendu compte de la situation sur place et recommandé que les animaux soient relâchés dans l’océan. C’est chose faite depuis quelques semaines à peine, mais à présent que cette source d’approvisionnement est tarie, les Chinois se tournent activement vers les établissements détenant des orques en captivité.

Il est clair que le déplacement de tout cétacé de la France vers la Chine échappera à tout droit de regard et mettra également toute entreprise possédant ces animaux à l’abri de la surveillance des ONG et du gouvernement. Je vous recommande de lire les rapports de la China Cetacean Alliance [1] sur ces situations et les conditions épouvantables auxquelles les cétacés sont confrontés.

Je vous demande respectueusement, en tant que scientifique et biologiste spécialiste des cétacés, mais aussi en tant que témoin ayant dûment constaté les conditions de vie déplorables imposées aux animaux dans les aquariums chinois, d’interdire l’exportation de chacune des orques détenues en France afin de garantir qu’elles puissent continuer à bénéficier des protections qui leur sont accordées en vertu des lois françaises et européennes. Naturellement, je serais heureuse de discuter de la situation avec vous si vous avez des questions.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération,

Dre Ingrid N. Visser (PhD)

1- http://chinacetaceanalliance.org/ pour les détails caractéristiques du parc et http://chinacetaceanalliance.org/wp-content/uploads/2019/06/19-CCA-Report-English-FINAL.pdf pour un rapport de synthèse. »

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Politique

Le FLNC revendique l’attaque des villas illégales de l’homme d’affaires Pierre Ferracci

Ayant pourtant démilitarisé depuis plusieurs années, le FLNC dit du « 22 octobre » a revendiqué l’attaque des villas illégales de l’homme d’affaires Pierre Ferracci. Il dénonce une prise de contrôle de la Corse par cinquante entrepreneurs ainsi que la grande distribution. C’est que le risque d’une bétonisation au service des riches et dans un esprit mafieux, comme en Côte d’Azur, plane dangereusement sur l’île.

Voici le communiqué du FLNC dit du « 22 octobre », suivi de la prise de position de Corsica Libera. Cette dernière est très agressive dans son expression, sans doute en raison de la profonde angoisse du véritable mur d’indifférence de la part de l’État français auquel font face les mouvements corses ayant choisi une institutionnalisation afin de faire avancer les choses.

> lire également : Corse: une villa construite illégalement dans une baie protégée détruite à l’explosif
Le communiqué de Corsica Libera
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Corse: une villa construite illégalement dans une baie protégée détruite à l’explosif

Une villa de 240 m² a été détruite à l’aide de bonbonnes de gaz dans la nuit de jeudi à vendredi 20 décembre 2019 en Corse, sur la commune de Bonifacio. La gendarmerie a parlé de dégâts « importants à très importants ». Elle a été construite illégalement par le riche homme d’affaire Pierre Ferracci, qui est connu pour être proche d’Emmanuel Macron et est par ailleurs président du Paris FC, un club de football professionnel évoluant actuellement en Ligue 2.

La construction de la villa de Pierre Ferracci, et d’une autre à côté autour d’une piscine, est au cœur d’une intense polémique en Corse, parce que cela a été fait en toute illégalité dans un endroit censé être protégé. Les villas sont situées sur la pointe nord de la baie de Rondinara, abritant une plage formant tout un ensemble réputé pour sa beauté naturelle.

Cela avait logiquement provoqué de la colère avec de nombreuses manifestations demandant leur destruction, ainsi que des actions en justice intentées par les association de défense de l’environnement U Levante et ABCDE.

En juillet 2017, l’homme d’affaire avait été condamné en appel à un million d’euros d’amende pour travaux hors permis de construire, sans que la destruction des villas et de la piscine ne soient ordonnée. Cela fût vécu comme une provocation et un déni de justice.

Les associations avaient très bien résumé l’enjeu dans leur communiqué d’alors, dénonçant une jurisprudence dangereuse :

« Si une famille puissante (financièrement et relationnellement) se permet de construire, sans permis, dans un lieu protégé, vierge, sans respecter l’arrêté interruptif de travaux qui lui a été signifié et n’est condamnée qu’à une amende (faible comparée à la valeur estimée des deux villas), sans obligation de détruire, la porte s’ouvre pour une bétonisation illimitée de lieux, pour l’instant indemnes, par des personnes fortunées qui se moqueront d’avoir à payer une amende. »

Le club « la Gauche autonomiste » avait eu une analyse similaire, expliquant dans un communiqué que cela revenait à :

« la possibilité accordée aux plus fortunés de prendre des libertés avec les normes de constructibilité, pour peu qu’ils soient en capacité de supporter le coût d’une forte amende. »

Sous la pression des recours, la Cour de cassation avait annulé la condamnation au début de cette année et ordonné un nouveau procès, devant se tenir dans les mois prochains. Tout cela est très lent et incertain, et en attendant les villas existent en toute impunité depuis 2010 (2013 pour la seconde).

Il y a donc eu un acte fort dans la nuit de jeudi à vendredi, avec la pose d’engins explosifs dans les villas ( une seule ayant été détruite selon la gendarmerie).

Ce genre de destruction de villa est loin d’être une première en Corse bien sûr, la question des personnes riches colonisant le littoral y étant un sujet majeur. Il ne faudra surtout pas ici tomber dans la caricature typique, faisant des Corses des chauvins mafieux et poseurs de bombes à tout va. On voit bien avec cette affaire que c’est de bien plus que cela qu’il s’agit.

La justice est sabordée, au mépris de la nature, mais aussi régulièrement au mépris de la culture du peuple corse devant se soumettre à l’industrie touristique et aux désirs de personnes très riches.

Notons d’ailleurs que le président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a déclaré hier la Corse en « état d’urgence climatique et écologique » (une déclaration symbolique, la ville de Paris ou le Canada ayant déjà fait la même chose par exemple), mais avec un discours écologiste se voulant engagé, appelant la population à la défense de l’environnement corse et méditerranéen.

Il y assume d’ailleurs, le lendemain même de l’explosion d’une des villas de Pierre Ferracci, que « la Corse a toujours su se mobiliser pour défendre son environnement et celui de la Méditerranée », en citant notamment les :

« actions clandestines qui ont empêché la bétonisation de notre littoral et cela, les Corses le reconnaissent, y compris ceux qui ne sont pas nationalistes. »

C’est une prise de position très forte, qui en dit long sur l’état d’esprit pouvant exister sur l’île, avec une population largement déterminée pour ne pas laisser le littoral aux mains des richissimes bétonneurs, alors que dans le même temps l’érosion du littoral à cause du changement climatique est de plus en plus préoccupante.

Les défis démocratiques sont nombreux en Corse, et seul un mouvement populaire peut réellement y faire face.

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Brétignolles-sur-mer: communiqué commun d’EELV, du PCF du PS sur la situation du projet de port

EELV, le PCF et le PS signent un communiqué commun. Il appellent au rassemblement citoyen de ce samedi 19 octobre à la Roche-sur-Yon en Vendée contre le projet de port de plaisance à Brétignolles-sur-mer.

> Lire également : Littoral : un projet de port de plaisance contesté à Bretignolles-sur-Mer en Vendée

« Face au début des travaux sur le site de la Normandelière à Brétignolles, une vaste contestation s’est mise en place. Des citoyens et citoyennes ont découvert un site « massacré » pour réaliser un futur port. Depuis la contestation se poursuit de façon pacifique dans le respect du droit.

Cette contestation vient souligner l’exigence des populations et des associations d’être entendues (les avis contre ce projet n’ont pas été assez pris en compte lors de l’enquête publique)

L’addition de signatures d’élus(es), certes respectables, ne suffit pas pour valider un projet.

Sans renier la légitimité des élus(es), nous rappelons qu’ils et elles ont aussi la charge d’anticiper l’avenir de nos territoires et de les protéger au regard du dérèglement climatique

Nul ne peut ignorer que le trait de côte est menacé partout dans le monde et donc, en particulier, à Brétignolles sur mer en Vendée. Comment peut-on après les derniers rapports de GIEC, soutenir un tel projet ?

Nous, partis politiques appelons la Ministre de la transition écologique à faire stopper ce projet destructeur qui doit être définitivement abandonné.

Une alternative existe pour ce territoire fort de nombreux atouts environnementaux et humains. Dans ce sens, et afin de sortir de l’impasse actuelle, il faut reprendre les échanges et écouter les citoyennes et les citoyens mais aussi les associations qui ont des propositions à faire

L’intérêt général, la sécurité des populations imposent la préservation du trait de côte et donc celle des zones fragiles et de la biodiversité qui en dépendent.

Claudine GOICHON  EELV 85 
Stéphane IBARRA  PS 
Marie –Françoise MICHENEAU PCF

Restons mobilisés #balancetonport ACT2 : rassemblement citoyen pour protester contre la déclaration d’Utilité Publique signée par Mr le Préfet.

NON à ce projet  destructeur, non-sens écologique, et qui fait fi des réserves émises par les commissaires enquêteurs  des 2 enquêtes publiques du port et du PLU de Brétignolles. Les travaux compensatoires ont démarré avant même le résultat des recours posés en justice…

Soyons nombreux le samedi 19 octobre à 15h place Napoléon à la Roche-sur-Yon. »

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Écologie

Littoral : un projet de port de plaisance contesté à Bretignolles-sur-Mer en Vendée

Un projet de port de plaisance sur la commune de Bretignolles-sur-Mer en Vendée fait face à une mobilisation écologiste depuis de nombreuses années. Une manifestation est prévue dimanche 6 octobre 2019 pour s’opposer au début des travaux.

Dans les grands projets d’urbanisation, les dossiers traînent souvent dans les tiroirs des tribunaux jusqu’à leur dénouement final. À Bretignolles-sur-Mer, une petite ville d’un peu plus 4 000 habitants, le projet de construction d’un port de plaisance existe depuis 1990. Il doit bientôt être lancée, malgré une opposition populaire locale qui dénonce l’atteinte écologique à un site remarquable.

À la tête de la mairie depuis 2001, Christophe Chabot, ancien chef d’entreprise « divers droite », est le principal défenseur et artisan de ce port de plaisance. Il est censé voir le jour sur une zone de plus de 80 hectares autour de la place de la Normandelière.

Pour une somme de 43 millions d’euros avec 915 places de port prévues, ce projet d’aménagement portuaire s’attaque frontalement aux politiques nationales et européennes de protection littorale qui sont de préserver de manière absolue le caractère naturel des côtes dunaires.

En effet, le port doit déchirer le cordon dunaire en deux pour enfoncer un chenal à plus de 600 mètres dans les terres. Les dunes de sables sont pourtant des écosystèmes extrêmement fragiles qui sont déjà, bien malheureusement, dégradées par la fréquentation touristique et des tempêtes d’hivers toujours plus intenses (notamment avec la hausse du niveau des océans). À ce titre, remarquons également que l’entrée du port serait prisonnière de deux barres rocheuses avec de puissantes déferlantes, rendant périlleuse l’arrivée jusqu’au chenal.

Ce n’est pas tout puisque ces mêmes terres abritent le « marais girard », reconnu comme abritant une vaste zone humide de plus de 14 hectares , de la même manière qu’une ancienne carrière s’est reconverti avec le temps en un bassin de 340 000 m³ d’eau douce, lui-aussi menacé de destruction.

Classée Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type II, la plage de la Normandelière est, comme le souligne l’association de « veille citoyenne et écologique » La Vigie, un site des plus remarquables. On comprend qu’il y a là tout un écosystème en inter-action entre terre, mer et espaces humides, dont la fragilité et la nécessité de le protéger n’est plus à prouver.

Alors, que rétorque le maire Christophe Chabot pour défendre son projet ? Avec cynisme et pragmatisme, il affirme :

« cette dune n’a aucun statuts, pas de valeurs, alors, oui, on va la couper » (Le Canard enchaîné).

Parlant du bassin d’eau douce, des plus précieux dans le contexte de sécheresse durable qui touche les Pays-de-la-Loire, il affirme :

« elle en sert à rien. On va la vidanger, la boucher, avec des terres de déblaiement et en faire un endroit extraordinaire » (Le Canard enchaîné). 

Malgré le soutien populaire de l’association de défense de la Normandelière, le projet a été signé par le préfet au mois de juillet après qu’une enquête publique 2 608 avis favorables contre 2 589 défavorables. Le relevé de l’enquête publique laisse apparaître que 88 % des avis favorable sont « peu argumentés » alors que 70 % des avis défavorables sont relevés comme argumentés, voir très argumentés.

La Vigie dénonce ainsi, à juste titre, un tour de force anti-démocratique, anti-populaire, alors que plusieurs mobilisations se sont succédé depuis plusieurs années, avec plus d’une centaine de personnes début mai et encore 300 personnes début août.

Ainsi, l’association appelle, en lien avec d’autres associations écologistes, à un grand rassemblement le dimanche 6 octobre 2019. Cette mobilisation s’annonce comme un moment clef d’une lutte, alors que « le passage en force des prédateurs sera un défi qui engage le combat politique sur le terrain ».

> Retrouvez plus d’infos et un dossier complet sur : la-vigie.org

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BLOOM : « vous mettez la France en position de porter une responsabilité historique dans la destruction de l’océan »

Voici un lettre ouverte très alarmiste au Président, par la fondatrice de l’association BLOOM qui mène un combat pour les océans, particulièrement contre la sur-pêche :

« Lettre ouverte au Président de la République française, M. Emmanuel Macron

Monsieur le Président,

Vous allez trop loin.

En appuyant la réintroduction des pires catégories d’aides publiques au secteur de la pêche européenne, vous mettez la France en position de porter une responsabilité historique dans la destruction de l’océan.

Depuis 20 ans, les scientifiques nous alertent sur la nocivité des subventions publiques qui fournissent aux flottes de pêche dans le monde une incitation financière à pêcher au-delà du raisonnable, au-delà du rentable, au-delà du durable et des seuils de renouvellement des populations de poissons.

Depuis 20 ans, les Etats membres de l’Organisation mondiale du commerce reconnaissent que le subventionnement néfaste des flottes de pêche mène inexorablement à la surexploitation des ressources marines et à la surcapacité des flottes.

C’est sur la base de ce consensus scientifique et politique que l’ensemble de la communauté internationale a adopté l’objectif de développement durable (ODD) 14.6 en 2015 aux Nations Unies.

L’objectif 14.6 engage les nations à éliminer d’ici 2020 les subventions encourageant la surpêche et la surcapacité des flottes.

Or que fait votre gouvernement à Bruxelles ? Il bafoue nos engagements internationaux en proposant de réintroduire les aides les plus nocives au sein de l’Union européenne, qui les avait pourtant éliminées.

Aujourd’hui, 69% des stocks de poissons européens sont surexploités. En France, la moitié des emplois ont été perdus dans le secteur de la pêche depuis 30 ans. Malgré la reconnaissance unanime de la destructivité des aides publiques qui encouragent la capacité de production, qui financent la construction de nouvelles unités de pêche, le renouvellement ainsi que la modernisation des flottes de pêche et qui mènent inexorablement à la surexploitation des ressources, la France a choisi de s’allier avec l’Espagne, première flotte industrielle européenne, et avec l’Italie de Salvini pour demander la mise en place de ces aides dans le cadre des négociations du Conseil sur le prochain instrument financier européen (le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, « FEAMP »), qui orientera, de 2021 à 2027, l’ensemble des fonds publics (plus de six milliards d’euros) alloués au secteur de la pêche en Europe. En outre, la France souhaite également élargir la définition de la pêche artisanale et amoindrir les obligations en matière de transparence et de contrôle des fonds publics.

Monsieur le Président, vous n’ignorez pas qu’en ouvrant la boîte de Pandore des subventions néfastes, vous mettez en péril la moindre chance de régler le problème de la surpêche dans le monde. La position du Conseil de l’Union européenne va être scrutée par nos partenaires internationaux et déterminera en partie l’issue d’un accord multilatéral sur le seul remède universel à la surpêche : l’interdiction des subventions néfastes.

Ainsi, au moment même où la France devrait mobiliser toutes ses forces diplomatiques pour mettre en œuvre l’élimination des subventions nocives qui mènent les flottes de pêche, notamment les opérateurs industriels, à creuser la tombe de l’océan dans une dépendance malsaine et non viable aux financement publics, notre pays, sous l’impulsion de votre gouvernement, est en train de détruire l’ambition environnementale de la communauté internationale.

Ce n’est pas seulement incohérent. C’est effrayant.

Le monde est au bord du gouffre et vous profitez de l’opacité institutionnelle de Bruxelles pour le faire basculer dans l’irréversible.

BLOOM a vu le jour sous Jacques Chirac, a collaboré avec le gouvernement Sarkozy puis le gouvernement Hollande. Jamais, nous n’avions assisté à un tel recul environnemental. Jamais, le hiatus ne fut plus grand entre les discours et les actes d’un Président. Jamais, l’équipe de BLOOM n’avait atteint un tel niveau de désespoir et d’impuissance.

Vous trahissez les engagements de toute la communauté internationale et de l’Union européenne. Vous ignorez les citoyens. Vous piétinez la démocratie. Vous déshonorez la France. Vous mettez notre avenir en danger.

Les citoyens sont comme nous : désemparés, abasourdis, inquiets. Ils vous ont rédigé plus de 4000 messages sur le site de BLOOM. Allez les consulter. Prenez la mesure de ce que le décalage entre vos discours et vos actes génère dans la population. Prenez la mesure de la gravité de la situation et de votre rôle.

Monsieur le Président, des milliers de scientifiques nous alertent régulièrement sur notre trajectoire de collision avec le monde naturel. Il nous reste peu de temps pour repenser de fond en comble les modèles de production et de consommation sur lesquels reconstruire notre maison commune. Si nous échouons, le monde basculera vers un effondrement de tout ce qui nous est aujourd’hui familier et acquis, de ce qui nous est cher.

Vous pouvez encore refuser de porter la responsabilité de l’échec de l’Agenda 2030 en vous assurant de mettre en œuvre son premier objectif : l’élimination des subventions perverses d’ici 2020. L’océan, les pêcheurs artisans et les citoyens ne peuvent plus faire les frais de l’absence de volontarisme politique et de l’entrisme des lobbies industriels.

La décision publique n’a jamais revêtu une telle importance.

Le 8 juin, journée mondiale de l’Océan, vous avez déclaré « je tiens à réaffirmer avec force l’engagement de la France pour protéger nos océans et notre biodiversité. »

Agissez en conséquence.

Respectueusement,

Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM

Au nom de l’équipe de BLOOM et des 4 395 citoyens vous ayant adressé un message personnel à propos de la position de la France pour laquelle nous n’avons pas été consultés. »

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Société

Océanopolis à Brest, un parc de loisir à prétention scientifique et écologique

Océanopolis est un parc de loisir présentant des animaux et des végétaux marins à Brest. L’ambition affichée est de partager des savoirs scientifique pour « changer le regard sur l’océan », d’une manière écologique.

Fondé en 1990 par des universitaires souhaitant vulgariser leurs connaissances et leurs travaux, le parc est considéré par l’État comme un Centre de culture scientifique, technique et industrielle. Il s’agit de l’établissement touristique le plus visité en région Bretagne, avec 413 000 visiteurs en 2017 et plus de 12 millions depuis l’ouverture.

Plus de 4 millions de litres d’eau de mer sont nécessaire à son fonctionnement, 10 000 animaux représentant 1 000 espèces animales y sont présentés à travers 4 espaces distincts, le sentier des loutres, le pavillons Bretagne, le pavillon polaire et le pavillons tropical.

Cette structure appartenant à Brest métropole s’inscrit dans une dynamique globale de la ville, qui se veut à la pointe dans le domaine scientifique en ce qui concerne l’océan. Début 2018, une nouvelle structure a vu le jour dans cette perspective, le campus mondial de la Mer, qui réunit différents organismes et entreprises.

Un membre expliquait dans la presse que Brest est « la capitale française des sciences de la mer », hébergeant « 60% de la recherche publique nationale » (Ouest-France). On y trouve l’Institut universitaire européen de la mer, l’Institut polaire français Paul-Emile Victor, le siège de l’Ifremer y sera transféré depuis la région parisienne en 2019, etc.

Ainsi, de part sa collaboration avec ces organismes, Océanopolis entend proposer “un voyage au propos scientifique rigoureux et d’un grand réalisme dans la reconstitution des habitats marins au fil de 77 aquariums et de 9 000 m2 de surface d’exposition”, dans l’intention de faire “connaître et comprendre les différents écosystèmes marins de la planète pour mieux les préserver.”

L’intention semble donc louable, avec en théorie une volonté d’éducation populaire rigoureuse, dans une perspective écologique. En effet, pour aimer et protéger il faut d’abord connaître, et il est fondamental à notre époque que la population connaisse la planète et ses océans.

Océanopolis répond certainement en partie à cette nécessité, ne serait-ce parce qu’il montre la fabuleuse richesse de l’océan, la complexité de sa vie et les dangers qui la menace.

Cependant, il s’agit surtout d’un parc de loisir classique, avec seulement comme thème l’écologie des milieux marins. Les aquariums en tant que tels sont très étroits, et mis à part éventuellement ceux concernant les espèces les plus petites, ils sont de véritables prisons. L’oeil de celui ou celle qui refuse de nier la nature y remarque forcément que les poissons et mammifères y tournent en rond de manière frénétique, sans pouvoirs exprimer suffisamment leur capacités naturelles.

La science, finalement, n’existe qu’à travers quelques indications écrites que les visiteurs (dont beaucoup d’enfants) ne lisent quasiment pas. L’ambiance est plutôt celle d’une déambulation bruyante, cherchant à s’en mettre plein les yeux. On est dans le sensationnel, avec ici des requins, là des étoiles de mer entourés de poissons aux couleurs vives, là bas une barrière de corail reconstituée, etc.

Il est facile de faire apprécier les loutres, qui sont des animaux très joueurs, avec des postures absolument fabuleuses à observer pour un humain.

De la même manière, petits et grands craquent forcément devant les manchots qui marchent en sautillant, plongent et nagent à toute vitesse, puis reviennent sur le rivage d’un bon magistral.

D’autant plus que ces animaux sont aussi curieux que les humains qui les observent. Les échanges, à travers la vitre ou au pied des soigneurs, peuvent être d’une grande tendresse.

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Cependant, il n’est pas possible de justifier sur le plan scientifique l’enfermement de ces animaux dans des aquariums ou compartiments aussi restreint, surtout lorsqu’on prétend que les habitats sont reproduits fidèlement.

N’importe quelle personne appréciant la natation ne serait-ce que de manière hebdomadaire ne se satisferait pas d’un bassin aussi petit que celui des manchots, pour qui c’est le lieu de vie permanent, alors qu’ils nagent toute la journée.

Cela a aboutit d’ailleurs en février 2018 à la mort d’un requin taureau, figure emblématique du parc. Il est expliqué que celui-ci a absorbé un quantité d’air trop importante, “potentiellement suite à un comportement de stress qui aurait pu être déclenché par une interaction avec l’une des autres espèces présentes dans le bassin” (Le Télégramme).

Le pavillon Bretagne est introduit par une exposition sur le plancton et le monde de l’infiniment petit. Il est expliqué de manière fondamental que le plancton produit la moitié de l’oxygène de la planète et qu’il a un rôle essentiel pour la vie dans son ensemble.

Cependant, les explications ne dépassent pas le point de vue mécanique et borné parlant de “chaîne alimentaire”. Il n’y a pas de vision globale de l’océan, mais surtout une fascination pour les premiers “maillons” de la chaîne, avec soit-disant les humains à l’aboutissement de cette chaîne.

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La pêche et la conchyliculture sont d’ailleurs largement promus au fil des expositions, notamment du pavillon Bretagne. On retrouve même des conseils pour… cuisiner !

A côté de cela, de part ses partenariats, le parc est une vitrine de la modernité capitaliste française. Les océans représentent pour de nombreuses entreprises française comme Alstom, Total ou Engie, un enjeu immense. C’est aussi le cas pour le Crédit Agricole (qui soutient le parc), via les nombreuses PME agricoles de la région.

L’impression générale en ressortant d’Océanopolis n’est pas tant celui d’une science au service de la planète, mais plutôt d’un esprit de conquête des espaces maritimes.

Le summum en la matière étant certainement l“’AbyssBox”, qui mériterait un article à part entière. Pour faire court, il s’agit d’un caisson pressurisé permettant de maintenir une pression atteignant les 200 bars, ce qui équivaut à une profondeur de 2 000 mètres.

Cela est assurément une grande prouesse scientifique, l’installation est immense pour simplement un aquarium de la taille d’un hublot abritant quelques crabes et crevettes sur une éponge artificielle de la taille d’une petite main.

Cette installation, peut-être utile sur le plan scientifique dans d’autres cas (encore que cela soit à démontrer), n’a d’autre but dans ce parc que de satisfaire l’égocentrisme des personnes l’ayant conçu. Comble de l’ironie d’ailleurs, le public n’y prête aucune attention, et cela est presque assumé puisque la vidéo de présentation de la machine ironise sur le sujet.

On croisera bien sûr à Océanopolis de jeunes scientifiques sincères, parlant par exemple de la protection de la barrière de corail. Mais on pourra y entendre aussi un jeune scientifique présentant des mollusques et montrant le coquillage de l’un d’entre eux en expliquant fièrement que cela lui servait de “cendar” (cendrier) quand il était étudiant.

Cette scène lamentable a été vue lors d’un “mini lab”, consistant à faire toucher aux enfant différents animaux marins, sans aucune considération pour leur bien-être. Cela relève d’un état d’esprit lamentable dans un lieu prétendant sensibiliser la population à la préservation de l’océan.

En dehors de ces “mini lab” d’ailleurs, on se rend compte qu’il n’y a personne pour surveiller les nombreux aquariums qui ne sont pas fermés, les laissant à la merci des prédations enfantines.

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Il n’y a personne non-plus pour faire respecter l’interdiction des flashs d’appareil photos – il faut dire cependant que les panneaux expliquant que cela n’est pas respectueux pour les poissons sont peu nombreux et peu exposés.

Les prétentions d’Océanopolis finissent de s’effondrer finalement à la sortie des expositions. Difficile de savoir ce qui est le plus lamentable, si c’est l’immense boutique vendant des centaines d’objets inutiles “Made in China”, ou alors la cantine à peine digne d’un self d’entreprise à la carte déplorable, à base de steak frite et de “légumes” fades hors saison.

La sandwicherie propose même des sandwichs industriels au thon, alors que c’est pourtant le b.a.ba. pour n’importe qui s’intéressant à la protection des océans de critiquer la pêche au thon. Il n’y a même pas l’effort de proposer à manger des produits de la mers locaux, “durable”, etc.

Océanopolis a de grandes prétentions, mais c’est finalement surtout une vitrine pour la modernisation de l’industrie lié à l’Océan ainsi qu’un élément de l’industrie touristique bretonne.

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