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Vie quotidienne

L’affaire Nahel ou la France américaine

La France est devenue comme les États-Unis, un pays où la lutte des classes est niée. Il n’y aurait plus que des individus, disposant de droits plus ou moins importants, que la société accorderait (c’est le « droit positif », par opposition au droit naturel revendiqué par la Gauche historique). Interpréter quelque chose au sein de la société revient ainsi à nier l’Histoire, les classes, pour ne se tourner que vers l’individu.

Toutes les réactions concernant l’affaire Nahel ont reflété cette américanisation de la société française. L’arrière-plan social n’est plus pris en compte, pas plus que le contexte. Tout caractère social est « oublié » et c’est vrai tant pour la question du crime organisé que de la police. De la même manière que dans les livres d’Histoire, ce sont des individus qui feraient l’Histoire – Napoléon, Hitler, de Gaulle, Poutine… – dans la vie de tous les jours, tout ne serait affaire que d’individus.

Les Français, pour dire simple, raisonnent comme des Américains. Lessivés par le capitalisme, les gens en France ne voient les choses qu’individuellement – pourquoi en serait-il autrement ?

Emmanuel Macron, le premier président français au style américain assumé

Oubliant qu’il s’agissait d’un jeune de 17 ans en grosse cylindrée ayant fui la police pendant pratiquement une demi-heure, les tenants de la « bavure policière » sont scandalisés de l’atteinte à la vie d’une personne. Peu importe qu’il s’agisse d’un délinquant multirécidiviste, car les droits de l’individu sont sacrés ! La « gauche » américaine n’aurait pas dit les choses différemment. La « gauche » française est devenue l’équivalent du Parti démocrate américain.

Les tenants de « l’ordre public » ont de leur côté réagi exactement comme l’aurait fait le Parti républicain américain. Là aussi, on raisonne en termes d’individus et de droits. Sauf qu’on considère que les droits acquis sont ce qu’il y a de plus important : il faut les préserver. Il faudrait donc avant tout fermer la porte à tout changement institutionnel, car c’est risquer de remettre en cause les droits individuels. Partant de là, les institutions doivent être rigides, la police doit appliquer les règles frontalement, afin de bloquer la moindre remise en cause individuelle des règles.

Tout cela n’a rien à voir avec l’opposition Gauche/Droite. C’est en réalité une opposition entre le capitalisme « à l’ancienne » et le capitalisme « moderniste ». Ce sont les deux aspects de la même pièce capitaliste. Le capitalisme reste lui-même tout en se modernisant. Pour cela, on a les « conservateurs » qui privilégient ce que le capitalisme a déjà mis en place, et les « progressistes » qui font la promotion de l’élargissement du libéralisme.

Le rappeur Jul avec Nahel dans la vidéo de la chanson Ragnar

Il serait d’ailleurs plus facile de formuler directement les choses en disant que tous, conservateurs comme progressistes, sont des libéraux. Tous raisonnent en termes d’individus et de droits individuels. Le panorama politique français est entièrement devenu libéral.

Pas forcément économiquement, car on trouve encore des gens pour promouvoir une intervention étatique dans l’économie. D’ailleurs, l’État français joue un rôle très actif dans l’économie du pays. Mais sur le plan idéologique, des idées, le libéralisme prédomine totalement. C’est l’idéologie de l’Union européenne, dont l’idéologie LGBT est un aspect majeur.

C’est la négation de la lutte des classes et dans cette négation, il faut toujours trouver le moyen de nier les classes au profit d’une identité. Un tel est gay avant d’être ouvrier, et comme cela ne suffit pas on va faire sauter la définition même de gay afin d’encore plus diviser, et on va également ajouter la question de la couleur de peau, etc., à l’infini.

Le but du capitalisme est de faire en sorte qu’on se définisse par la consommation seulement, alors il faut d’autant plus d’identités, d’autant plus de prêt-à-porter pour des gens aliénés, notamment par les réseaux sociaux.

Notre but est inversement la recomposition du prolétariat à partir de la production, par l’affirmation du collectivisme, du caractère historiquement inévitable du Socialisme !

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Société

Que fait la police ? Que fait la Justice ?

Le Droit et l’ordre public ont de moins en moins cours en France.

La lutte des classes est un processus historique complexe. On ne peut pas résumer cela comme le font les syndicalistes en un simple affrontement entre « patrons » et « salariés ». Il y a un aspect fondamental à saisir qui est celui de la légitimité sociale.

C’est très simple. La bourgeoisie impose le capitalisme, mais en échange elle n’est pas remise en cause car elle est considérée comme légitime socialement. Cette légitimité ne tombe pas du ciel : la bourgeoisie l’a conquise de haute lutte pendant des siècles de lutte de classe face à la noblesse. En France, c’est un phénomène très identifiable, facile à voir dans les livres d’Histoire.

Et donc, pour être légitime, la bourgeoisie doit se poser comme la plus à même d’organiser la société. Historiquement, cela a consisté surtout en le fait de porter la démocratie face à l’arbitraire monarchique et à l’insécurité féodale. Autrement dit, c’est le Droit plutôt que la loi de Dieu, et l’ordre public plutôt que la loi du plus fort. Avec forcément la Justice et la police pour faire appliquer cela.

Qu’en est-il de cette légitimité de la bourgeoisie en 2022 en France ?

Cela saute aux yeux, et ça ne date pas d’hier, que le Droit est de plus en plus faible. Déjà depuis longtemps les lois sont des sacs de nœuds difficiles à interpréter et les passe-droits sont nombreux (surtout en ce qui concerne la fiscalité). Mais ce qui est plus récent, c’est de constater à quel point en France la loi n’a très souvent même plus cours, dans des situations pourtant très simples et qui étaient jusque là tout à fait respectées.

C’est le cas de l’immigration par exemple. Dans la seconde moitié du 20e siècle, quand la bourgeoisie française a eu besoin massivement d’une main d’œuvre étrangère à exploiter dans les usines, les mines ou sur les chantiers, elle a organisé leur venue. Ce n’est plus du tout le cas. Aujourd’hui l’immigration est totalement anarchique, avec c’est bien connu des gens interdits de territoire facilement identifiés, mais qui ne sont pas expulsés.

La bourgeoisie en profite pour avoir une main d’œuvre corvéable, surtout dans le secteur du BTP, du nettoyage et du maraîchage. A la marge, la petite bourgeoisie, voire des prolétaires, en profitent également pour se payer des domestiques partagés afin de se faire livrer des courses ou des repas via des plateformes type « Uber ».

Ce dernier exemple est flagrant en ce qui concerne les centre-villes. Le Droit, en l’occurrence le code du travail, le code du commerce et le code de la route, est piétiné par les livreurs « auto-entrepreneurs » (ou locataires illégaux de compte d’auto-entrepreneur). Tout le monde le sait, tout le monde le voit (surtout en ce qui concerne le code de la route). Mais cela s’installe pourtant durablement, car la bourgeoisie n’est plus en mesure de garantir le Droit. Force ne va plus à la loi.

Certes, on parle là d’un phénomène tout à fait marginal, n’intéressant pas les gens et ne modifiant en rien (en tous cas en apparence) le quotidien du pays. Mais c’est en fait le cas pour quasiment tout, et partout, ce qui donne une situation générale qui se dégrade largement. L’ordre public est de moins en moins respecté.

De fait, c’est le tissu social lui-même, ce qui est appelé parfois le « vivre ensemble », qui s’effrite, se décompose dans une telle situation. La promesse historique de la bourgeoisie de garantir le Droit et l’ordre public est de moins en moins tenue.

On le voit aisément sur la route avec la multiplication des comportements barbares. Cela a fait l’actualité récemment, car des agents de police faisant face directement à un chauffard en plein Paris, ont été dans l’obligation concrète de faire usage de leur arme, entraînant la mort accidentelle de la passagère et la blessure grave de la personne qui était au volant.

Les agents de police en question, plutôt que d’être pris en charge par la société, soutenus psychologiquement et moralement, se retrouvent mis en accusation. Heureusement pour eux, il y a des images de vidéosurveillance de la RATP qui prouvent facilement qu’ils étaient en situation de légitime défense face à un danger corporel personnel immédiat.

Pourtant, personne ne devrait avoir quoi que ce soit à reprocher à ces policiers. On parle toute de même là d’un chauffard ivre et sous l’emprise de la drogue, sans permis, fonçant dans la circulation, puis sur un agent de police, plutôt que de se soumettre à un simple contrôle suite à une flagrance de non-port de ceinture. Tout cela alors que l’homme en question était en semi-liberté…

C’est évident pour qui a le sens de la morale : c’est la société elle-même qui était en état de légitime défense dans cette situation, et heureusement qu’il y a eu des policiers courageux pour faire valoir l’intérêt de la société en neutralisant cette personne plutôt que de se faire écraser et risquer l’écrasement d’autres piétons ou cyclistes. La mort de la passagère fut le prix à payer, mais les policiers n’en sont nullement responsables.

On parle d’ailleurs là de policiers à vélo, donc très loin de l’image de cow-boy de la BAC qui ferait de sa voiture et de son arme un fétiche. Alors, que faire face à des délits de fuite, qui sont clairement devenus la norme pour tout un tas de personnes surtout en Île-de-France ? Car il est évident que si on laisse s’installer cela, il en est définitivement fini de l’ordre public, et ce pendant des années.

Rien qu’en une semaine, on a au moins deux cas similaires :

Dimanche 5 juin 2022, Vienne (Isère), un policier ouvre le feu pour stopper un chauffard au volant d’une voiture volée, qui refusait d’obtempérer. Un policier a été traîné sur plusieurs mètres avant de chuter, ce qui n’a pas empêché le chauffard de poursuivre sa tentative de fuite.

Mardi 7 juin 202, Argenteuil (Val-d’Oise), un policier ouvre le feu sur un automobiliste refusant le contrôle et qui percute une policière.

C’est grave, extrêmement grave et inquiétant quand au niveau de décomposition sociale en France.

Ce qui se passe est évident : l’ordre social et la Justice ne sont plus garantis en France. Une des base de ce qui fait la légitimité de la bourgeoisie s’effrite littéralement sous les yeux d’une population médusée, mais figée.

Ce serait une bonne nouvelle s’il y avait en face une classe ouvrière organisée, consciente d’elle-même et de sa force historique, prête à prendre la place de la bourgeoisie. Prête à assumer sa légitimité sociale en assumant l’ordre public et le Droit, et bien plus encore !

Tel n’est malheureusement pas le cas, alors il faut bien avoir conscience que la situation va aller en s’empirant. Et ce n’est là qu’un aspect particulier de la crise, qui a de multiples contours et va être de plus en plus ravageuse.

Et dans une telle situation, le rôle de la Gauche historique est évidemment : il ne faut pas critiquer et conspuer de manière anarchiste la police et la Justice. Au contraire, il faut se battre pour une police populaire et une Justice populaire, c’est-à-dire une police et une justice portées par le peuple lui-même, de manière démocratique et populaire.

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La crise de la police dans la France de mai 2021

Cette crise exprime surtout une contradiction entre la police et les policiers.

La Gauche historique n’a jamais eu la position anarchiste (ou républicaine-radicale) d’assimiler la police aux policiers, ni les policiers à la police. Les policiers sont en effet des gens happés dans un appareil d’État, ce qui est de plus en plus vrai : ces vingt dernières années, les policiers ce sont pratiquement tout le temps monsieur tout le monde. Finie l’époque où le policier était par définition un réactionnaire patenté propice à cogner ce qui est de gauche.

La crise des policiers est ainsi inévitable alors qu’on les jette sur le front social pour réparer les dégâts en gérant par un mélange de prévention, de répression, des gestion des liens humains. D’où la manifestation parisienne mercredi 19 mai 2021 des policiers, qui a réuni 35 000 personnes selon les chiffres des syndicats. C’est à la fois beaucoup, et en même temps sans grande valeur à part symbolique, d’ailleurs le ministre de l’Intérieur lui-même a pu venir manifester à leurs côtés, ce qui est on ne peut plus baroque.

Dans le genre, il faut noter également la présence de Fabien Roussel, le candidat PCF à la présidentielle 2022, qui s’imagine soutenir les policiers… alors qu’il est en même temps un fervent soutien (et depuis les débuts) d’Assa Traoré, dont quasiment chaque prise de parole consiste en une insulte envers les policiers !

C’est anecdotique certes, mais cela en dit long sur l’absence d’une véritable mobilisation populaire et démocratique dans les rangs de la police, malgré une colère allant en ce sens par la base sociale des policiers. Mais l’institution asphyxie toute pensée en ce sens, avec naturellement l’extrême-Droite qui, depuis la manifestation, ne cesse d’en rajouter en expliquant que lorsqu’elle arrivera au pouvoir, tout changera.

La question est de savoir si les policiers suivront ou pas. Les gendarmes le feront, car ce sont des militaires et que l’extrême-Droite correspond à leurs valeurs (rappelons que les pompiers professionnels relèvent relativement, et même entièrement pour ceux de Paris et de Marseille, de l’armée). Pour les policiers, c’est totalement différent. Que vont penser ces gens qui sont issus du peuple et ont rejoint la police afin de servir et de protéger la population, mais qui se retrouvent confrontés chaque jour à une société en pleine décomposition qui leur explose à la figure?

Car c’est de cela qu’il s’agit. Il est de bon ton chez les gens urbains de gauche (pour ne pas dire bourgeois) de critiquer l’attitude parfois hautaine et directive des policiers. Cela s’entend, car forcément quand on est de gauche on aspire à une société apaisée. Mais c’est toutefois totalement décalé par rapport à la réalité de ce que vivent les policiers. S’ils peuvent se montrer durs, c’est qu’ils n’ont pas le choix : c’est le seul moyen qu’ils ont pour tenir face à la pression qu’ils subissent.

En fait, les policiers font face dans leur travail à une contradiction insurmontable en apparence. D’un côté ils se sont engagé avec l’idée que les institutions en place sont légitimes quoi qu’on en pense et qu’il faut les défendre comme un rempart face au chaos social, mais de l’autre ils constatent avec toujours plus d’amertume à quel point ces institutions ne fonctionnent pas, à quel point ils ne sont là que pour « gérer » les excès et les débordements, sans que rien ne soit fait pour résoudre les problèmes.

Les policiers devraient alors logiquement se tourner vers la Gauche, pour changer les institutions dans un sens démocratique et populaire.

Ils en sont pour l’instant incapables… à l’image des classes populaires dans leur ensemble, rongées par l’apolitisme et l’immobilisme social-culturel.

Alors il y a les syndicats policiers, pour faire du bruit, pour faire dans le symbole, pour faire parler sans rien changer. C’était le sens de la manifestation du 19 mai. Mais tout cela est vain, et ne tiendra pas le choc le jour où les classes populaires, dont la bases policière fait partie, assumeront enfin de prendre les problèmes à bras-le-corps et de changer les choses.

Et là les policiers devront comprendre que soit ils rejoignent les valeurs de la Gauche historique pour écraser la décadence de la société bourgeoise, pour anéantir le cannibalisme social des éléments anti-sociaux, soit ils rejoignent la logique militaire de l’extrême-Droite en devenant un appendice de l’armée.

La Gauche doit travailler pour les faire pencher du bon côté.

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Politique

La Droite lance une nouvelle pétition pour capter la colère des policiers

C’est un dispositif de plus pour la conquête du pouvoir par la Droite.

La Droite conservatrice mène une grande agitation politique et culturelle en France. Après deux tribunes militaires, elle tente maintenant de capter la colère des policiers avec une tribune signée par 93 policiers retraités. Elle s’inscrit dans la continuité des tribunes militaires précédentes et entend amener les policiers vers les militaires, malgré l’opposition historique et fondamentale entre ces deux fonctions.

On retrouve parmi les signataires de nombreux commissaires et commandants, et même un contrôleur général, soit l’une des plus hautes possibilités d’avancement et de responsabilité dans la police, avec un poste dépendant directement du gouvernement.

La liste des signataires est bien sûr donnée dans l’ordre hiérarchique et le discours est typique de la Droite et des cadres militaires. Il ne s’agit pas d’appeler à un sursaut démocratique pour affirmer l’ordre populaire, mais au contraire d’agiter le romantisme passéiste (« enclaves où l’on vivait jadis côte à côte ») et nationaliste (« faire respecter les valeurs de la France », « appel au sursaut national »).

Gageons que la base policière en France ne soit pas dupe, qu’elle préfère rester tournée vers le peuple et les valeurs démocratiques plutôt que vers une clique de grands bourgeois appelant au coup de force. Gageons que les policiers à la base, dont la colère est indéniable et tout à fait légitime, défendent fermement leur caractère civil et la nature démocratique de leur fonction, contre les tentatives de les aspirer vers l’armée et l’autoritarisme anti-populaire.

Voici la tribune qui, si elle n’est peut-être pas historique dans le sens où ce n’est probablement qu’un jalon dans toute une séquence politique, est en tous cas un bon marqueur du panorama actuel en France.

« SECURITE POUR NOS FORCES DE L’ORDRE ET NOS CITOYENS – IL N’Y A PAS DE LIBERTES SANS SECURITE

Monsieur le Président de la République,

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires

Conscients de vos prérogatives constitutionnelles et de vos obligations, nous vous demandons solennellement de tout mettre en œuvre pour mettre fin à la situation gravissime que traverse la France en matière de sécurité et de tranquillité publique.

Aujourd’hui l’autorité de l’État est battue en brèche par des minorités violentes. Les lois ne sont plus appliquées dans les territoires perdus de la République.

Or, les policiers et les gendarmes sont les gardiens de la paix et les protecteurs de nos institutions. Ils sont la clé de voûte de toutes nos libertés. Sans sécurité, il n’y a point de libertés.

La multiplication des attentats et des agressions violentes dirigées contre nos gardiens de la paix publique démontrent un refus de nos valeurs républicaines, de nos coutumes et de notre modèle de société dans des pans entiers de notre nation. Le meurtre sauvage à Avignon d’un de nos policiers gardiens de la paix en est la tragique illustration.

Les attaques de commissariats, à force ouverte, par des hordes d’individus armés et cagoulés se propagent sur notre territoire en toute impunité, les violences aux personnes se répandent jusque dans l’intimité des résidences familiales et la seule réponse à ces crimes contre les forces de l’ordre réside dans des incantations compassionnelles qui demeurent sans effet sur le quotidien des Français.

Comme l’a souligné un ministre de l’Intérieur en quittant son poste, le pays s’est fragmenté en enclaves où l’on vivait jadis côte à côte et où l’on vit désormais face à face. Un face à face qui nourrit le communautarisme et menace la paix civile.

Comme les deux fonctionnaires lâchement assassinés récemment, nous avons contribué à combattre sans relâche la criminalité et à rétablir l’ordre public durant des décennies.

Le ministre de l’Intérieur a déclaré à Avignon que les forces de l’ordre devaient mener une « guerre » sans merci contre les trafiquants de stupéfiants et d’armes, et que les policiers étaient des « soldats ».

Certes, mais des soldats désarmés sont de simples cibles. Voilà pourquoi il convient de les réarmer matériellement, moralement et juridiquement pour leur permettre de mener à bien leurs missions sans risquer leur vie à tous les coins de rue.

Les policiers se heurtent aujourd’hui à l’hostilité d’une partie de la population et de certains politiciens dévoyés, ils doivent se justifier en permanence devant leur hiérarchie, les magistrats, les préfets et s’incliner devant le tribunal de l’opinion publique.

Il est temps de prendre des mesures efficaces pour reconquérir notre propre pays et rétablir l’autorité de l’État partout où elle est défaillante.

Il est temps de faire respecter les valeurs de la France et de ne plus accepter l’inacceptable.

Il est temps de réagir.

Les policiers et gendarmes ont déjà payé un lourd tribut en vies humaines et en blessures irrémédiables : la peur doit changer de camp.

Les familles des policiers et gendarmes doivent être protégées et les policiers doivent retrouver leur fierté d’exercer le plus noble métier qui soit : celui de protéger les citoyens et de les défendre.

La réponse pénale doit être adaptée de telle manière que les condamnations soient réellement exécutées et à la hauteur des forfaits commis.

L’urgence commande également de contrôler l’immigration clandestine qui gangrène de nombreux quartiers et contribue à alimenter désordre et délinquance.

L’anarchie est partout quand la responsabilité n’est nulle part.

La France ne doit pas basculer dans le chaos. La police française ne peut pas tolérer que demain les forces armées la remplacent pour éviter une guerre civile.

Nous formons le vœu que notre appel au sursaut national soit entendu par les pouvoirs publics et nous joignons nos voix à celles de nos camarades militaires qui se sont exprimés en premier.

Les défis à venir sont cruciaux. Nous sommes déterminés à aider nos collègues en activité à faire face et à recouvrer leur considération perdu

Liste des 93 policiers retraités honoraires signataires

Contrôleur général Alain Deschamps

Commissaire Général Éric Battesti

Commissaire Divisionnaire Claude Dupont

Commissaire Divisionnaire Gérard De Fabritus

Commissaire Divisionnaire Gilles Le Cam

Commissaire Divisionnaire Joël Balaud

Commissaire Principal Henri Coulon

Commissaire Principal Pierre Chassagne

Commandant Divisionnaire Robert Canamas

Commandant de Police Henri Bozetto

Commandant de police Edmond Marmorato

Commandant de Police Pierre Folacci

Commandant de Police Yves Lamacchia

Commandant de Police Serge Popof

Commandant de Police Christian Heirich

Commandant de Police Lucien Andolfatto

Commandant de Police Jean marc Maury

Commandant de Police Daniel Noël Navarro

Commandant de Police Bernard Balleste

Commandant de Police Bruno Papet

Commandant de Police Jean marc Blanc

Commandant de Police Michel Trabis

Commandant de Police Serge Craste

Commandant de Police Chantal Dreux

Commandant Antoine Houspic

Commandant de Police Didier Faureau

Commandant Patrick rouviére

Commandant Serge Francescat

Commandant Claude Fleurbe

Commandant Serge Muller

Commandant Jacques Bes

Chef inspecteur Divisionnaire Henri Sabattier

Capitaine Roger Antonelli

Capitaine Christian Battesti

Capitaine Henri Giacomelli

Capitaine Daniel Chaix

Capitaine Paul Farina

Officier de Police Henri Mazier

Secrétaire Administratif Christine N’Guyen

Major Beraudo Léon

Major Marie Pierre Dion

Major Georges Rasa

Major Nelly Antoinette

Major Didier Verne

Major Robert Paturel

Major jean pierre Petit

Major François Castellani

Major André Chopard

Major Henri Brousse

Major Daniel Fernandez

Major Michel Malibat

Major Patrick Azzarelli

Major Michel Loubière

Major Paul Miniconi

Major Michel Bonnaure

Major Michel Gentilli

Major Michel Guerero

Major Gilles Di Rosa

Major François Candotti

Major Jean Luc Chevalier

Major Patrick Bonci

Major Herve Ribaud

Major Jacques Mirabail

Major Marius Nieri

Major Simon Ferrante

Major Marcel Maunier

Major Alain Labouz

Major Pascal Molina

Major Martine Colombo

Brigadier Chef Andre Jourdan

Brigadier Chef aime Bordes

Brigadier Chef Pierre Wenger

Brigadier Chef Maurice Pesoli

Brigadier Chef Ariane Pothier

Brigadier Chef Jean marc Perrin

Enquêteur Michel Lapierre

Brigadier Jean Bernard Gaudino

Brigadier Gérard Bardi

Brigadier Jacques Domps

Brigadier Bernard Ferra

Brigadier Yves Melquiot

Brigadier Christian Salvi

Brigadier Roger Lalouette

Brigadier Serge Amato

Brigadier Rey Gil

Sous Brigadier Bernard Charpail

Sous Brigadier Thierry Jacquette

Sous Brigadier Michel Jacquet

Sous Brigadier Hubert Bottalico

Sous Brigadier Patrick Guibal

Sous Brigadier Yves Fulconis

Sous Brigadier Claude Caméra »

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Société

Marche de « soutien à la police républicaine » mercredi 19 mai

Les syndicats policiers appellent à une marche de « soutien à la police républicaine » le mercredi 19 mai après un nouveau meurtre, et alors que les faits de violences et d’agressions ne cessent de se multiplier à l’égard des agents sur le terrain.

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« ACAB Magnanville partout »

Le nihilisme anarchiste est un sous-produit de notre époque de crise.

Si les anarchistes étaient ce qu’ils étaient 24 heures sur 24, on pourrait leur reprocher bien des choses mais, au moins, ils assumeraient leur vision du monde. Or, le pays semble comme vide des anarchistes à part en quelques rares moments où c’est le jeu de la surenchère, des positions ultras, ce qui n’est rien d’autre que du nihilisme, puisque rien n’est construit à long terme.

En une période de crise, c’est d’autant plus la fuite en avant, comme cet ignoble tag « ACAB Magnanville partout » lors de la manifestation du premier mai. La préfecture de police a engagé des poursuites par ailleurs.

Le préfet de Police a saisi le procureur de la République au titre de l’art. 40 du code de Procédure Pénale suite à la découverte d’un tag injurieux et appelant à la commission de crimes contre les policiers à #Paris11 lors de la manifestation du 1er mai.

Le slogan « ACAB » est d’une stupidité complète. Issu des milieux des ultras dans le football et de la scène skinhead liée au punk, il signifie « All cops are bastards » (« Tous les policiers sont des bâtards »). Absolument tout est y faux : le côté unilatéral, l’insulte elle-même opposée au métissage, et même du point de vue révolutionnaire, si on l’adopte, la confusion entre la police et les policiers.

On est ici dans la même démarche que Ravachol jetant une bombe sur les bourgeois à Paris à la fin du XIXe siècle, par incapacité de saisir ce qu’est une société, la culture, le capitalisme, les classes, l’État, etc. Bref, c’est à la fois une posture et du nihilisme et cela n’a rien à voir avec un positionnement prolongé pour transformer la société.

Quant à la référence à Magnanville, c’est une référence à l’horrible meurtre, indescriptible, d’un policier et d’une agent administratif du ministère de l’intérieur, dans cette ville en 2016. Leur enfant de trois ans et demi est resté indemne mais a bien entendu été terriblement choqué.

Rien que ce dernier détail fait que ce serait à la Gauche de retrouver la personne ayant fait ce graffiti et de s’occuper de lui adéquatement. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que de tels tags valorisent les attentats islamistes. Et c’est fort logique. C’est la même expression de nihilisme, d’agitation éperdue pour tenter de freiner la roue de l’Histoire, de proposer de vaines rébellions totalement éloignées des exigences de la réalité.

Rappelons d’ailleurs que l’ensemble de l’ultra-gauche s’oppose aux mesures anti-COVID, alors que ce ne sont que des gens d’extrême-Droite et des illuminés ésotériques qui le font dans les autres pays… Cela en dit long. On est ici dans un jeu de cinquième colonne : avoir l’air le plus à gauche, pour torpiller la Gauche.

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Fiasco complet du pathétique cinéma des manifestations contre la loi «sécurité globale»

La troisième vague de manifestations contre la loi « sécurité globale » a été un échec complet, révélant l’isolement social d’une ultra-gauche déconnectée.

Le projet de loi « sécurité globale » n’intéresse personne et il y a de moins en moins de monde pour manifester. De 133 000 personnes il y a 15 jours à 57 000 la semaine précédente, les manifestants sont donc passés à 26 400 personnes partout en France ce samedi 12 décembre 2020, selon les chiffres du ministère de l’intérieur. L’ultra-gauche et les anarchistes s’imaginent faire l’actualité, en réalité ils ne font que servir l’agenda du ministre de l’intérieur qui en profite pour se présenter comme un garant de l’ordre en prétendant avoir géré la casse.

La grande particularité de ce samedi 12 décembre, notamment à Paris, est en effet qu’il y a eu beaucoup d’interpellations, 142 au total, avec en plus de cela un encadrement très strict de la manifestation parisienne pour qu’il n’y ait absolument aucune casse, ni aucun débordement.

D’après BFMTV, il y avait d’ailleurs 3000 forces de police déployées rien qu’à Paris… pour seulement 5000 participants selon la Préfecture, et 10 000 selon les organisateurs. C’est gigantesque et cela a permis de strictement confiner les manifestants, en ciblant et arrêtant les personnes considérées comme suspectes de vouloir aller à la casse, à la formation de black bloc, etc.

Le minsitre de l’Intérieur était lui-même aux premières loges pour suivre cela et communiquer en direct, via Twitter, l’évolution des interpellations. On est là dans la mise en scène totale, car Gérald Darmanin n’a rien fait d’autre que demander à la Police d’appliquer ce qu’elle sait parfaitement faire, et ce qu’elle a déjà fait à de nombreuses reprises, y compris récemment.

C’est à dire que quand l’État souhaite qu’il n’y ait pas de débordement ni de casse avec l’ultra-gauche et les anarchistes, et bien il n’y en a pas. Tout simplement. Aucune doctrine nouvelle ici, ni aucun « saut » dans la gestion des opposants, ou autre fantasmagorie du genre. La petite-bourgeoisie urbaine et radicalisée peut bien crier au loup « totalitaire », la vérité est qu’il n’y a pas de violence de la part de la police, car elle n’a même pas besoin de cela pour encadrer.

Les anarchistes n’ont toujours pas compris qu’on les laisse faire, qu’ils servent de voie de garage, que pendant ce temps-là la société fonctionne, le capitalisme continue, rien ne change. Et encore devrait-on être encore plus dur que cela, car dans un contexte de crise, alors qu’on va vers une explosion sociale, et alors qu’on est encore en pleine crise sanitaire, faire perdre son temps avec tout cela, ce n’est même plus se tromper : c’est sciemment détourner l’attention de l’essentiel.

Quand les masses seront prises à la gorge par les mesures anti-sociales, par l’austérité, par la pression pour s’investir dans la société, dans le capitalisme… comment se défendront-elles sans structures, sans bagage, sans valeurs ? Il y a des défis immenses qui se posent et la vérité c’est que les manifestations du 12 décembre 2020 sont totalement hors sol.

Benjamin Lucas, coordinateur national de Génération-s, a par exemple publié le message sur Twitter :

 » Depuis des mois le droit de manifester, fondamental en démocratie, est brutalement entravé par le pouvoir. Une fois de plus la violence injustifiée de la répression nous oblige à exiger la démission du Préfet et du ministre de l’Intérieur. « 

Mais qu’est-ce qu’on en a à faire du préfet et même du ministre de l’Intérieur ? Et d’ailleurs, les gens n’ont en strictement rien à faire. L’essentiel n’est pas du tout là. Les gens regardent l’avenir, ils s’inquiètent et savent que les problèmes se voient en grand. Tout va changer et on s’intéresserait à tel préfet, à tel ministre ? Allons bon !

Ce qui est inquiétant inversement, c’est que la Droite et l’extrême-Droite ont compris cela et posent des marqueurs régulièrement. Sur le plan des idées, elles posent des jalons, des repères, elles orientent. La Gauche est totalement KO sans même participer au combat, malheureusement.

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7 personnes arrêtées et accusées de bombisme

Sept personnes ont été accusées de terrorisme pour avoir voulu monter de agressions armées sur les forces de l’ordre.

L’article du 7 décembre 2020, « Un week-end du 5-6 décembre marquant un tournant à Droite« , constatait que dans notre triste panorama, il y aurait un retour du bombisme.

« Et que va-t-il se passer également ? Eh bien il y aura forcément des gens, à l’ultra-gauche, pour prendre au sérieux les discours mythomanes des syndicalistes et anarchistes sur le grand soir. Il faut donc s’attendre à un renouveau du bombisme anarchiste. »

Il n’aura guère fallu attendre de temps pour que cette hypothèse se valide a priori, puisque plusieurs personnes ont été arrêtées et accusées de s’être préparé pour attaquer des policiers, des gendarmes, des militaires. On a ici, si cela se confirme, les caractéristiques de la démarche anarchiste, pour qui il ne s’agit pas de vouloir la révolution par le peuple renversant violemment les couches dominantes, mais par les minorités agissantes agressant les forces de l’ordre.

C’est a priori caricatural, même s’il est difficile d’en savoir plus puisque ce sont évidemment Le Parisien et BFM qui sont aux premières loges pour parler de projet de « semer la terreur », BFM précisant avec davantage de détails que les autres le profil des personnes arrêtées :

« Neuf personnes, âgées d’une trentaine d’années, ont été interpellées mardi dernier à Vitry-sur-Seine, en région parisienne, à Toulouse et à Cubjac, en Dordogne par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), soupçonnées de préparer une action violente (…).

Dans le camion appartenant à l’un des individus interpellés les policiers ont découvert des produits servant à fabriquer du TATP, un explosif, des billes d’acier, mais aussi des armes, un fusil de chasse à canon scié, un revolver, un couteau et des munitions. Au domicile de l’un des autres suspects, du matériel de CRS comme des jambières, un casque, un bouclier de maintien de l’ordre, a été retrouvé. »

Il faut noter que les sept personnes qui ont été amenées devant un juge anti-terroriste ont été arrêtées il y a trois jours. Trois jours où ces personnes ont « disparues », alors que les seules informations un peu détaillées proviennent ensuite de médias farouchement opposés à la Gauche, dont la fonction est de mobiliser contre elle, comme BFM justement. Il y a ici un véritable problème de fond, car on devrait savoir qui sont ces personnes, quel est leur point de vue, puisqu’il s’agit de quelque chose de politique.

La Gauche devrait exiger que ces personnes puissent s’exprimer, que ce ne soit pas l’État qui donne leur profil à travers des messages diffusés par l’intermédiaire de certains médias. Malheureusement, on sait que rien ne sera fait, car la Gauche gouvernementale et la Gauche post-moderne sont hégémoniques et elles ne veulent pas entendre parler de révolution et donc de gens n’acceptant pas les règles du jeu institutionnel.

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Politique

Protestations contre la «loi de sécurité globale»: psychodrame à la française

Malgré le confinement ou plutôt en raison de lui, l’agitation anti-État s’est vigoureusement exprimée par des manifestations contre la « loi de sécurité globale » voulue par le gouvernement.

C’est un cinéma qu’on retrouve de manière régulière depuis très longtemps en France. Notre pays est en effet très marqué par la petite propriété et pour cette raison, les discours libéraux-libertaires sont une grande tradition. Il y a une longue tradition allant de Proudhon à Michel Onfray, en passant par Céline, Camus, l’anarchisme de droite, l’anarchisme tout court, les gilets jaunes, etc.

Et c’est donc ce cinéma qu’on retrouve avec les protestations contre une « loi de sécurité globale » qui, dans le fond, n’apporte strictement rien de nouveau aux rapports sociaux. Il s’avère en effet simplement qu’à chaque progrès technique, la police systématise l’utilisation des avancées. La vidéosurveillance est un excellent exemple de cela, bien sûr.

Quiconque prend le métro, le RER, le train de banlieue, le bus en région parisienne peut ainsi être suivi par caméra de bout en bout (à part dans les rames le plus souvent, mais il y a donc les entrées, les sorties, les quais, etc.). Il y a également 293 caméras visant la circulation, ce qui signifie que si vous passez à Paris et qu’on veut suivre tous vos déplacements, on peut. Rappelons également qu’il y a le passe Navigo qui est individualisé et fournit donc tous les déplacements, leurs horaires (le pass Navigo découverte qui lui coûte cinq euros ne fournit pas l’identité).

Il y a à Nice 2 666 caméras, 411 à Nîmes, plus de 200 à Perpignan, Orléans (ville du néant), Annecy, Mulhouse…

Tout cela pour dire que les gens ayant manifesté contre la « loi de sécurité globale » sont totalement en décalage avec ce qui existe déjà. Et encore on ne mentionne pas ce qui est para-légal ou clandestin de la part des services politiques de la police – les renseignements généraux – qui d’ailleurs officiellement n’existent plus !

En Allemagne, il y a chaque année un rapport très détaillé de la police sur l’extrême-gauche qui sort, et l’extrême-gauche publie au moins une fois par moins un compte-rendu d’une tentative d’approche de gens par les services pour servir d’informateurs. Difficile de ne pas penser qu’en France on n’aurait pas le même niveau de surveillance…

La « loi de sécurité globale » accompagne ce processus enclenché depuis bien longtemps. Les policiers municipaux verront leur statut élargi grosso modo à celui des policiers judiciaires, les images des caméras-piétons des policiers pourront être lues et enregistrées en direct par les postes de commandement, il y a une légalisation de l’utilisation des drones par la police et une interdiction de la diffusion d’images de policiers dans une perspective « malveillante ».

Si on veut la révolution, ce n’est évidemment pas pratique et il aurait mieux fallu la faire en 1920, c’est certain ! Quoiqu’il faut savoir que déjà le niveau de surveillance était extrêmement élevé et qu’en 1914 il y avait une liste très détaillée des subversifs à arrêter au cas où… Mais comme ils ont tous soutenu la guerre, le problème ne s’est pas posé !

Et, de toutes façons, quand on veut vraiment la révolution, on y parvient toujours, quel que soit le mur en face. Mais la veulent-ils la révolution, les quasi 50 000 personnes ayant manifesté à Paris samedi 28 novembre 2020, les milliers d’autres dans des dizaines de villes ? Non, ils ne la veulent pas. Ils veulent protester contre l’État de manière anarchiste ou semi-anarchiste ; ils sont même tout à fait opposés à une société collective, collectivisée, car pour eux c’est le totalitarisme, c’est 1984, c’est Orwell !

Mais le plus génial dans tout cela, c’est la chose suivante : la France n’utilise pas tout son arsenal, ni toute sa surveillance. Elle laisse faire. Chaque manifestation sérieuse en France a son lot de casse et une ville comme Nantes a son centre-ville régulièrement démoli. Le nombre d’arrestations est, dans ces cas de casse, toujours extrêmement restreints comparés à ce qu’ils pourraient être de manière assez facile.

Pourquoi ? Car l’État se sert de cette protestation stérile comme d’une soupape de sécurité. X casse une vitrine, Y écrit anarchie sur un mur, Z renverse une voiture ? Parfait ! Ils croient avoir fait quelque chose et le reste du temps, ils ne militent pas, ils ne font rien, ils vivotent en s’imaginent rebelles. Et tout continue comme avant.

Arrivent alors ceux qui disent qu’il faut réformer la police ; ils profitent de l’élan trouvé pour se faire des voix aux élections. Le régime, quant à lui, n’a pas mené de répression : c’est tout bénéfice niveau légitimité. Des anarchistes, des réformistes et tout est parfait pour l’État français ! Et cela fait bien longtemps que cela dure… Alors la « loi de sécurité globale », franchement, quelle importance ? Ce n’est qu’une cerise sur le gâteau, une roue de secours si cela s’emballe malgré tout sans le faire exprès.

Comme on est loin d’un mouvement de Gauche conscient, organisé en France !

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Société

Affaire Michel Zecler: la France suinte les abus par tous les pores

La France s’imagine avoir affaire à des débordements, mais en réalité la violence est présente à tous les niveaux de la société. Celle-ci s’effondre sur elle-même.

« La France est un pays d’ordre et de liberté, pas de violence gratuite et d’arbitraire. » Ces propos d’Emmanuel Macron suite à l’affaire Michel Zecler en disent long sur la sale impression qu’ont les Français alors que la police a tabassé une personne sort de son interpellation mouvementée. Toute l’image d’une France apaisée s’efface devant de telles images. Toutes les prétentions du capitalisme à une société injuste, mais pas arbitraire, disparaissent.

Seulement voilà : dès que les choses sont mouvementées, en France les choses tournent mal. Insistons d’ailleurs là-dessus, car sinon on ne comprend pas le sens de la question.

Il n’y a pas de police abstraite composée de policiers pervers par nature. Il y a une police concrète avec des policiers réels façonnés par leur environnement. Quand on voit les images de l’agression de Michel Zecler, on comprend en effet tout de suite que les policiers agissant de la sorte ne le font pas par excès d’engagement, mais par un comportement habituel, en toute confiance.

Et cette confiance est le produit d’une société décadente où l’ultra-violence sort de tous les pores de la société. On n’a pas des policiers violents, pervers, tabasseurs par plaisir. On a une police violente dans le cadre d’une société violente où tout s’effondre en termes de valeurs. On n’a pas un État policier mais un État en déliquescence – et c’est là toute la différence entre la perspective de Gauche et celle des anarchistes.

On peut prendre un exemple très simple. Les gens font-ils confiance à la police ? Non ! Certainement pas ! Font-ils confiance à leurs voisins ? Non plus ! Et même encore moins ! Et c’est là qu’on a tout compris. Le capitalisme est la guerre de tout le monde contre tout le monde et dans ce cadre, l’arbitraire suinte dans les rapports de force. Cela est vrai à tous les niveaux : à l’école, dans la famille, au travail, dans les rapports avec la police.

Faire croire, comme le font les médias libéraux, les intellectuels de « gauche », les anarchistes… qu’il y a un malaise policier ou avec la police, c’est mentir. C’est toute la société qui connaît un malaise terrible. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dit :

« Lorsqu’il y a des gens qui déconnent, ils doivent quitter l’uniforme de la République, ils doivent être sanctionnés, ils doivent quitter ce travail, ils doivent être punis par la justice. »

C’est vrai… sauf que tout le monde déconne, plus rien ne tient. Le capitalisme produit des mentalités d’escroc, de manipulateurs, de cogneurs. Si on peut cogner, on le fait, voilà la mentalité. Si je peux arnaquer, abuser, forcer… je le fais. Et comme l’État est aux abonnés absents, la France suinte des abus, par tous les pores.

On a une preuve de cela, très simple d’ailleurs, c’est la violence à l’encontre des animaux. Elle est présente dans toute la société, que ce soit au niveau industriel ou au niveau de la vie quotidienne. La société française y est toutefois largement indifférente. Si vraiment la violence était si isolée dans certains secteurs, la violence contre les animaux apparaîtrait. Ce n’est pas le cas. Les gens sont en France totalement blindés quant à la violence. Dans les grandes villes, les agressions peuvent arriver n’importe où et on le sait. Les faits divers sont innombrables dans tout le pays et les peines encourues ridicules dans bien des cas, pour des tribunaux engorgés et des policiers qui n’ont même plus le temps de faire des enquêtes tellement il y en a à faire !

Tout le monde sait qu’une gare comme celle de Montparnasse à Paris regorge de pickpockets, qu’il y a des taxis à la sauvette, très bien habillés et très polis, juste à l’entrée de l’accès aux taxis, à 10 mètres du commissariat de la gare. Tout le monde s’en moque.

La violence est là, la violence est partout, la France est malade de sa violence… et ce n’est qu’un début dans un processus d’effondrement général. Et si le peuple ne se ressaisit pas, il y aura l’extrême-Droite, un général pour se pointer et se faire élire pour rétablir « l’ordre » – c’est-à-dire la sortie de la crise par la guerre. Comme dans les années 1930.

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Politique

Le monde court à sa perte, mais la petite-bourgeoisie «de gauche» manifeste contre la police

La Gauche va mal, très mal en France. Et quand on voit que pour une grande partie d’entre elle, l’actualité est de s’imaginer que le pays serait en passe de devenir une dictature avec la police s’arrogeant le droit de tabasser en toute impunité, on comprend tout à fait que les classes populaires ne veuillent pas entendre parler d’elle… L’agitation hystérique autour de l’article 24 de la proposition de loi relative à la sécurité globale, avec des manifestations dans plusieurs grandes villes samedi 21 novembre, en dit long sur le décalage terrible entre la Gauche et la société française.

La France, comme tous les grands pays capitalistes, connaît une désagrégation majeure de son tissu social. La société craque de partout avec une violence de plus en plus prégnante, notamment à l’égard des femmes, et ce jusque dans les moindres interstices de la vie quotidienne. La police est clairement en première ligne face à cette décomposition, mais avec des moyens très faibles et une hiérarchie de plus en plus déconnectée de sa base. Une base qui s’est largement prolétarisée, en perdant au fil des années ses traditions autoritaires-paysannes faisant du policier un sympathisant naturel de l’extrême-Droite.

La colère est d’ailleurs, dans un tel contexte, très grande dans les rangs de la police, avec des fonctionnaires ayant de plus en plus le sentiment de ne pas pouvoir assurer leur mission de protection de la population, tout en étant en même temps jetés en pâture face à des délinquants dont l’arrogance n’a d’égale que l’impunité dont ils bénéficient.

Alors, quand en plus de cela les policiers se sentent menacer dans leur vie privée… forcément qu’ils ne sont pas contents. Rien de plus naturel. La réalité est qu’en France, l’État n’est même pas en mesure de garantir la sécurité de sa propre police. Les policiers prennent de plus en plus l’habitude de cacher leur profession, notamment avec leurs enfants pour qui il devient préférable de ne pas dire qu’ils sont fils ou filles de policier.

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin n’entend aucunement changer les choses dans un sens démocratique, en mettant le Droit au cœur de la société. En bon populiste, il prétend avec une petite mesure qu’il va pouvoir contourner les problèmes et garantir la sécurité des policiers. C’est le sens du fameux article 24 de la proposition de loi relative à la sécurité globale, voté en première lecture par l’Assemblée nationale vendredi 20 novembre 2020.

Voici ce qu’il dit :

« Article 24

I. – Le paragraphe 3 du chapitre IV de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse est complété par un article 35 quinquies ainsi rédigé :

« Art.35 quinquies. – Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police. »

II. – L’article 35 quinquies de la loi du 28 juillet 1881 sur la liberté de la presse ne font pas obstacle à la communication, aux autorités administratives et judiciaires compétentes, dans le cadre des procédures qu’elles diligentent, d’images et éléments d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale. »

Cela ne rime pas à grand-chose et n’importe qui n’étant pas de mauvaise foi se dira que si l’État en est à devoir faire une telle loi pour empêcher que les policiers ne soient menacés individuellement, c’est qu’il ne tient vraiment plus grande chose…

Mais tel n’est pas le raisonnement de la petite-bourgeoisie hystérique, prétendument « de gauche », qui voit tout l’inverse et a manifesté dans les grandes villes samedi 21 novembre pour crier au loup totalitaire, parlant de menace sur les « libertés », de « droit à l’information », voire même de fascisme pour certains.

On a ici un cinéma strictement parallèle à l’excitation petite-bourgeoise face aux mesures collectives exigées par la situation sanitaire. Aux États-Unis, la petite-bourgeoisie crie au communisme, ici elle crie au fascisme, mais cela revient au même, car le mot fascisme est employé de manière démagogique : c’est l’idéologie individualiste, anti-collectivisme, qui s’exprime.

On peut également noter que tout cette agitation est portée à l’origine par quelques journalistes pour qui le summum est de filmer les fins de manifestations, les arrestations, et plus généralement toutes les interventions des forces de l’ordre. Il y a ici tout un petit milieu très marqué par l’ultra-gauche, par l’anti-étatisme primaire, par la conception de la minorité (intellectuelle) agissante, etc.

Tout cela n’intéresse bien entendu personne en réalité, car les gens des classes populaires en France n’en ont strictement rien à faire des gilets jaunes et autres « black block » se faisant arrêter ou matraquer parce qu’ils ont trouvé amusant de jeter des pavés, des cocktails molotov ou du matériel de chantier sur des forces de l’ordre. Tout cela n’a tellement rien à voir avec la vie quotidienne des gens ou même l’idée de révolution, que c’en est anecdotique.

Sans parler de ce constat qu’on doit faire : on a de tels manifestations… en plein confinement sanitaire ! C’est totalement délirant, et ce ne peut être que l’œuvre d’une « Gauche » profondément déconnectée des réalités de la société française et des priorités du moment.

Le monde connaît une crise sanitaire majeure, qui est l’expression d’une catastrophe écologique considérable et il y a à l’arrière plan de cela une crise économique monstrueuse qui se profile, sur fond de délitement moral et culturel de la société. Ce à quoi à il faut ajouter des tensions guerrières qui sont de plus en plus prégnantes dans le monde, notamment de la part de la France qui participe activement à la course au militarisme.

II se trouve cependant des gens qui, pour détourner l’attention de la crise, prétendent que l’important aujourd’hui est de pouvoir filmer les policiers en manifestation ! C’est inacceptable et il saute aux yeux que c’est une caricature. Il faut vite renverser la table et en revenir à la Gauche historique, celle du mouvement conscient et organisé de la classe ouvrière menant la lutte des classes. L’époque exige des gens sérieux et il en est assez de l’hégémonie de la petite-bourgeoisie et des conceptions anarchistes sur la Gauche !

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Article 24 : un exemple d’obsession petite-bourgeoisie quant à l’Etat

Quelle est donc la raison de cette agitation au sein des milieux petits-bourgeois, tout particulièrement des journalistes, en raison d’un article sur le floutage des visages des policiers ? C’est l’obsession à propos de l’État.

Qu’en est-il réellement ? Que penser de ces discours alarmistes venant de ce monde libéral-libertaire, voir carrément populiste ?

Des milieux qui ne représentent rien

Les syndicats français s’imaginent représenter les larges masses françaises alors que ce n’est pas le cas. De même, les syndicats étudiants s’imaginent être les plus dignes représentants des jeunes français, alors qu’ils sont totalement marginalisés et à des années-lumières de la réalités de la jeunesse populaire de notre pays. La situation des journalistes de rédactions supposément à Gauche, et réellement libéral-libertaire, est la même : coupés de la classe ouvrière, et plus généralement du prolétariat, ils tournent en roue-libre.

Ils s’imaginent être les gardiens de la démocratie, des acquis sociaux et du progrès. La réalité est qu’ils sont une des composantes du libéralisme sur le plan des idées et du capitalisme sur le plan des salaires. Le besoin d’informer, d’élever le niveau des masses et de faire avancer la raison face à l’obscurantisme n’a pas sa place au sein des rédactions de grands groupes de presse qui ne survivent que grâce à des aides publiques, des perfusions d’actionnaires et de publicitaires.

Le décalage entre les aspirations, les grands discours et la réalité quotidienne entretiennent des mentalités complètement à côté de la plaque. Plutôt que de porter un regard lucide sur leur réalité quotidienne et sur le besoin de se lier aux masses, les journalistes se laissent bercer par la simplicité d’un entre-soi réconfortant.

Le fantasme des « bavures policières »

On se doute que la petite-bourgeoisie intellectuelle tend naturellement aux conceptions libérales-libertaires. C’est si vrai que pour certains, être journaliste c’est… filmer les fins de manifestations, les arrestations, et plus généralement toutes les interventions des forces de l’ordre. C’est de l’immédiatisme, tout à fait en phase avec la consommation propre aux réseaux-sociaux. C’est du BFM TV maquillé en rébellion.

Pour cette raison, les fameuses « bavures » et « violences policières » sont un sujet vendeur et une manière de lancer une petite carrière. Il est ici simplement pris la France des années 1970, avec sa police brutale, propice au racisme et en tout cas ouvertement beauf, afin de prétendre que la France de 2020 lui correspond.

On tord ici tellement les faits que la conséquence inévitable, c’est que des jeunes hommes drogués et violents envers leur conjointe, des dealers en fuite, et autres éléments anti-sociaux, sont transformés en victimes de l’arbitraire, de « racisme systémique » et autres inventions petites-bourgeoises.

L’État, obsession petite-bourgeoise

Que des amendements et des lois soient mal faits, mal écrits avec de nombreux flous, cela n’a malheureusement rien de surprenant. Sauf si bien entendu on n’a pas de critique de fond de la société et du capitalisme… Et justement la petite-bourgeoisie s’imaginant contestataire n’a qu’une obsession : l’État.

L’État à qui il faut mendier, tout en le dénonçant, et inversement. Les mêmes petits-bourgeois qui dénoncent qu’on ne pourrait plus montrer les policiers en action… n’ont pas pour autant quelque chose à proposer concernant l’organisation de la société. Ils prétendent qu’il faudrait moins de police, plus de police – mais sans que rien ne soit changé dans la société. C’est évidemment intenable et ils le savent. C’est de la démagogie.

C’est du niveau des gilets jaunes exigeant moins d’impôts et plus de services publics, du syndicat qui dénonce le patron tout en faisant un accord avec lui dans le cadre des négociations, des entreprises qui veulent le libéralisme… mais aussi les aides de l’État.

L’État est véritablement une obsession petite-bourgeoise, tout ce que voit la petite-bourgeoisie, c’est l’État, ce qui est bien passe par l’État, ce qui est mal passe par l’État. Coincée entre la bourgeoisie qu’elle jalouse et les prolétaires qu’elle méprise, la petite-bourgeoisie trouve des fictions, cherche à faire du bruit, elle tente d’exister. Que tout cela est vain, que ses gesticulations sont grotesques!

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Politique

Tribune de policiers «issus de la diversité» réfutant le prétendu racisme de la police

C’est une tribune qui met les point sur les i. Des policiers, eux-mêmes issus de « la diversité », prennent le contre-pied des accusations délirantes sur le prétendu racisme systémique de la police. On pourra regretter que cela arrive bien tard, en attendant, il est important qu’un tel point de vue démocratique s’exprime, de la part de policiers ayant une démarche démocratique, ou en tous cas la volonté d’une démarche démocratique. Il est important que soient apportés des arguments contres les prétentions délirantes de la fausse gauche et des petit-bourgeois de centre-ville clamant haut et fort que la police française est raciste, comme si la France de 2020 était celle de l’apartheid en Afrique du Sud ou de la ségrégation aux États-Unis.

La tribune a été initialement publié par Marianne.net :

« Nous, policiers français issus de la diversité, prenons l’initiative de sortir du silence. Les polémistes qui jettent sur nous des a priori refusant de nous donner la parole.

Puisque ces mêmes idéologues séparatistes qui prétendent lutter contre le racisme obligent à considérer l’ethnie plutôt que les valeurs humaines, nous l’affirmons : nous, policiers français issus de la diversité, revendiquons notre adhésion sans nuance aux valeurs républicaines universalistes de notre métier. Nous sommes présents dans tous les services de la Police nationale, des commissariats à la police judiciaire, des états-majors aux services de protection des personnalités, des renseignements aux CRS. Et nous espérons que cette pluralité imprégnera un jour jusqu’aux plus hautes sphères de notre ministère.

Nous sommes des femmes et des hommes, noirs, arabes, métis, asiatiques, originaires des DROM-COM, des anciennes colonies, chrétiens, musulmans, juifs, hindous, athées, hétérosexuels, homosexuels, de toute opinions philosophiques ou politiques… Nous sommes la diversité de la France qu’elle porte dans nos récits familiaux. Nous réaffirmons notre fierté d’appartenir à la nation française, engagés pour secourir et protéger dans ce pays où nous sommes nés, dont nous avons acquis la citoyenneté. Nous condamnons les injures dégradantes sur nos complexions selon lesquelles nous serions des « vendus », des « nègres de maison », des « arabes de service ».

Des mots trop souvent entendus dans la bouche de ceux qui emploient également l’affreuse insulte « sale blanc ». Notre institution ne s’encombre pas de connaître nos provenances et attend uniquement de tous ses agents qu’ils protègent les libertés et l’égalité, et qu’ils placent la fraternité au-dessus de tout. Nous ne cachons pas nos origines dans nos services, en revanche nous sommes forcés d’apprendre à nos enfants à cacher la profession de leurs parents…

Nous ne dénions pas qu’il y ait des racistes dans la police. Nous savons qu’il en existe, qu’ils nuisent à l’Etat démocratique, et nous nous en désavouons. Mais la police est à l’image de toutes les couches de la société qu’elle sert. En revanche, nous refusons l’affirmation que « la police est raciste ». Une marginalité ne représente pas l’ensemble. Si le progressisme lutte contre les amalgames, c’est sans distinction entre les groupes qui en sont victimes qu’il doit le faire, dont la Police nationale. Le racisme est un délit, et endosser l’uniforme exige l’exemplarité. Il n’y a donc pas débat sur les suites à réserver pour ceux qui se rendraient coupable du rejet de l’autre, qui serait « différent ». Et une prise en compte sérieuse par nos autorités administratives des déviances d’une poignée de brebis galeuses permettra enfin d’éviter aux policiers de souffrir des caricatures généralisantes.

Notre Police nationale est à mille lieues de la description qui en est faite par ceux qui ne la connaissent pas mais portent sur elle leurs préjugés. Notre Police nationale, ce sont des agents qui repoussent l’heure du dîner au crépuscule pour accompagner l’un des leurs à la rupture du jeûne du Ramadan. Notre Police nationale, c’est celle qui s’organise pour permettre à un autre de respecter Shabat. Notre Police nationale, c’est aussi travailler le jour de Noël pour que ceux qui le célèbrent prennent congé. Notre Police nationale, c’est celle dans laquelle deux policiers victimes du terrorisme le même jour ont été salués une dernière fois par leurs collègues dans une église et dans un carré musulman. Notre Police nationale, c’est celle qui, suivant la loi, lutte contre les racismes et l’homophobie. Notre Police nationale, c’est l’intimité de nos unités et brigades où se nouent des amitiés multicolores sur nos peaux, mais d’une seule teinte sur le terrain. Celle de notre uniforme : bleu.

La Police nationale n’est pas parfaite, et les bonnes âmes sont bienvenues pour l’améliorer. Mais nous ne laisserons pas nos frères d’armes être traités de racistes, et nous de victimes consentantes. Nous sommes fiers de protéger la population dont nous sommes tous issus. Faut-il rappeler que notre noble mission est de soustraire la délinquance des rues pour les rendre plus sûres ? Et ne doutons pas que jusque dans les quartiers populaires, nombreux sont ceux qui veulent rejoindre nos rangs. En dépit des discours qui nous divisent, nous appelons ceux qui se reconnaissent dans le respect des lois et des valeurs humanistes à embrasser le beau métier de policier. Sans jamais se renier car ce sont justement nos richesses respectives qui font de la Police nationale, au service de tous, le plus sensé et le plus bel engagement qui soit…

Signataires :

Linda Kebbab, Abdel Nahass, Abdelatif Dris, Abdelaziz M, Abdelilah B, Abdoulaye Kanté, Adel B, Ali Hennous, Amphone L, Azdine L, Bibia Dergham, Dalila Benamara, Daniel Bonsu, Denis Jae Hong V, Erol A, Faredje Mouaci, Frédérique R, Fredy Lefi, Ghazala Z, Hannane Driouch, Huseyin A, Ingrid T, Jean-Yann William, Jérôme B, Johan O, Josias Claude, Kader Mokadem, Keny T, Kevin B, Kevin G, Loic Trotin, Louisa B, Malek Djerroud, Manuel B, Marie-Do Marfaing, Mel K, Messaoudi Raissi, Mila Napal, Mohamed G, Monir Lagrini, Mylène S, Nabille M, Nassira R, Nawel Lettat, Philippe P., Rachid B, Razel Zaidat, Reda Belhadj, Riadh Mimouni, Ronald S, S.A. (RAID), S.B. (DCPJ), Saïd Ben Mohamed, Saïd H, Samira L, Slim Bouraoui, Sonia Hmimou, Stéphane S, Tarek El Boudali, Tayeb C, Tyssem Bahaj, Wissem Guesmi, Yssoufa M »

 

 

 

 

 

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L’étrange manifestation du 18 juillet d’Alternatiba et du Comité Justice pour Adama

La « convergence des luttes » a encore frappé avec une étrange alliance, celle des bobos versions associatifs et des « antiracistes » en mode ethnique. Que ne faut-il faire pour ne surtout pas parler du capitalisme !

« On veut respirer », tel a été le mot d’ordre commun d’Alternatiba et du Comité Justice pour Adama, alors que quelques milliers de personnes ont participé au rassemblement du 18 juillet 2020 à Persan dans le Val-d’Oise.

L’idée est que la police étouffe les noirs et que le réchauffement climatique étouffe les gens en général, que tout cela revient à une seule et même problématique. Laquelle, cela n’est évidemment pas dit, car personne de sérieux ne peut voir un quelconque rapport entre tout cela.

La seule rationalité est qu’on a affaire à des gens voulant faire du bruit, dont le niveau politique est proche de zéro, sans même parler d’idées ou de culture, où là on est réduit à Facebook, Twitter et Instagram comme maîtres à penser. Il est d’ailleurs parlé de « l’alliance de deux générations : la Génération Adama et la Génération Climat ».

Preuve de ce vide absolu, voici la vision du monde formulé par le communiqué commun des organisateurs :

« Ce combat doit être porté par tout le monde, car si la violence policière s’abat particulièrement sur les jeunes hommes noirs et arabes qui vivent dans les quartiers populaires, elle vise aujourd’hui l’ensemble des mouvements sociaux, les gilets jaunes, le mouvement climat, le mouvement lycéen, les soignants, etc. Elle vise tous ceux et celles qui sont considérés comme une menace pour l’ordre établi.

Ce combat doit être porté par tout le monde, car c’est un combat pour la société que nous voulons faire naître pour faire face aux crises sociales, sanitaires et climatiques qui menacent l’humanité entière et particulièrement les populations précaires et opprimées en première ligne.

Assa Traoré dit souvent que son frère Adama est mort sous le poids de trois gendarmes, et d’un système. Il s’agit d’un système raciste qui trie les êtres humains qui ont le droit de circuler librement dans la rue en fonction de leur couleur de peau. Un système qui trie les êtres humains qui ont le droit de respirer, et vivre. Un système qui détruit la nature et les humains. C’est ce système inégalitaire et injuste, basé sur des rapports de dominations et d’oppressions, que nous refusons. »

Et pourquoi tout ce bruit donc ? En fait, ces gens ont besoin de dire que la France est raciste, que le « système » est « injuste »… Car ils ne veulent pas reconnaître la lutte des classes, car ils ne veulent surtout pas remettre en cause le capitalisme, car ils ne veulent surtout pas viser la bourgeoisie.

Et plus on s’enfonce dans la crise, plus ces gens sont obligés d’en rajouter et d’en rajouter, d’en faire des tonnes. Et les médias les aident sans commune mesure : il n’est pas difficile de voir comment il y a un écho immense à ces initiatives pourtant marginales. Et cet écho est d’autant plus important que cela ne correspond à rien historiquement.

Car ces gens ne veulent surtout pas l’Histoire. Pour eux, le monde a commencé hier, ou plutôt il recommence chaque jour sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas d’économie, pas d’État, pas de régime politique, pas d’évolution de ceux-ci, pas de contradiction, pas de changement, pas de transformation, pas de modifications, rien.

Le capitalisme adore de tels gens. Ils sont parfaits. Il ne faut surtout pas qu’ils changent. Ils seront simplement passés à la trappe lorsque la crise va être tellement violente qu’il faudra passer à un autre contre-feu.

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Affaire Lamine Dieng: 145 000 euros pour un règlement à l’amiable qui fusille l’État de droit

La France paie une somme d’argent pour qu’un procès s’arrête. C’est une américanisation du droit, c’est-à-dire une réduction de la justice à des rapports individuels où tout est dommage et intérêt.

La Cour européenne des droits de l’homme a annoncé un accord juridique suivant la culture anglo-américaine. L’État français a été réduit à une personne juridique simple et la famille de Lamine Dieng, mort en 2007 dans un fourgon de police à Paris, a été élevé au statut de plaignant collectif.

Cela donne non plus la Justice, mais un différend entre personnes juridiques, différend qui se règle évidemment non pas selon des principes universels (le juste et l’injustice, le moral et l’immoral), mais selon des intérêts matériels.

En l’occurrence, l’État français a payé la « différence » pour la vie d’une personne : la vie de Lamine Dieng vaut, stricto sensu dans cette affaire puisque la famille a accepté la somme, 145 000 euros.

L’État de droit se voit liquidé au profit d’une machine judiciaire où tout devient un contentieux, comme dans le droit à la consommation. La justice est réduite à l’étude des faits pour entrevoir la possibilité d’un préjudice déclaré par l’une des parties.

Et si un accord « à l’amiable » est possible, c’est toujours cela de gagné pour la pseudo-justice réduite à un mécanisme individualisé de préjudices. Ainsi, en échange de 145 000 euros, la famille de Lamine Dieng cesse toute action envers l’État français et surtout renonce à toute autre « prétention ».

On parle de la vie d’un être humain et on est réduit à une posture juridique d’une plainte pour la panne d’un grille-pains sous garantie dans une cafeteria un matin. Il n’y a plus d’État comme réalité juridique en tant qu’émanation collective et donc forcément juste, et s’il y a de l’injuste, alors c’est reconnu et corrigé.

D’ailleurs, la preuve de cela est que l’État français avait repoussé toute faute dans l’affaire Lamine Dieng et le voilà s’effaçant devant une entité supra-sociale, puisque relevant de l’Union européenne qui n’est pas une société, pas une collectivité.

L’État est ici ramené au statut de « puissance publique » au sens d’une fonction « administrative » formant un « service ». C’est une lecture totalement libérale.

Et une lecture hypocrite. Car l’affaire disparaît. L’État français avait dit : il n’y a pas d’affaire. La Cour européenne des droits de l’homme dit que la question d’une relecture de l’affaire est recevable. L’État dit : on s’arrête là, je paie. La famille accepte. L’affaire disparaît.

L’affaire disparaît. Ce n’est pas la justice, une affaire qui disparaît. La justice, c’est de dire ce qui est juste et injuste. On a ici clairement une liquidation de l’État de droit, son effacement devant le capitalisme.

Ce n’est d’ailleurs pas vrai que sur le plan juridique. Le policier de base va se dire : je vais sauver une femme en train de se faire tabasser par un type super costaud lui démolissant la mâchoire et le nez, il résiste, il meurt, je suis coupable. C’est absolument intenable, car le policier ne peut que se dire que le jeu n’en vaut pas la chandelle et pourtant il veut aider les gens quand même. Donc il est amené à être happé par la démagogie d’extrême-Droite.

> Lire également : «violences policières»: seulement 1000 personnes au rassemblement «pour Lamine Dieng»

C’est à l’image d’une époque : une marginalité violente, un Droit submergé par l’implosion sociale, le relativisme et le manque de moyens, une police qui n’a pas la grille d’analyse adéquate et qui sert de tampon et de bouc-émissaire pour une bourgeoisie toujours plus décadente…

Cette histoire d’État achetant la paix juridique va en tout cas faire date. Il est rare de voir un État capituler et abandonner sa légitimité.

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«violences policières»: seulement 1000 personnes au rassemblement «pour Lamine Dieng»

Le grand cinéma sur le prétendu racisme de la police et sa violence qui serait systématique a eu beaucoup d’échos dans le pays ces dernières semaines, mais tout cela est terminé. De 20 000 personnes aux rassemblements « pour Adama Traoré », on est passé à seulement 1000 personnes pour le rassemblement « pour Lamine Dieng » hier, alors qu’il s’agit de la même mouvance, avec la présence d’Assa Traoré elle-même.

Lamine Dieng aurait été victime de violences policières… en 2007. Cela n’a jamais intéressé personne, car ce n’est pas intéressant. La police intervenait cette nuit-là suite à une dispute dans un hôtel entre le jeune homme et une femme… qui eut alors plusieurs fractures, avec des traces de sang retrouvées dans l’hôtel et des témoins racontant une scène très violente.

La police explique que Lamine Dieng a été retrouvé se cachant sous une voiture devant l’hôtel et qu’il se débattait très violemment pendant son interpellation puis son transport dans le fourgon. L’autopsie révéla qu’il était sous l’emprise de cocaïne. Il est mort cette nuit-là dans le camion de la police et la famille a ensuite porté plainte pour « administration de coups mortels », expliquant que son maintien au sol l’avait tué et que cela constituait une violence policière.

Cette affaire a été particulièrement soutenue par toute une partie de l’ultra-gauche de l’est parisien, sur un mode anarchiste anti-État. D’ailleurs, le rassemblement d’hier était appelé à 13h12, ce qui n’est pas un hasard. En reprenant l’ordre des lettres de l’alphabet, les chiffres 1 3 1 2 signifient, « ACAB », ce slogan anti-police. Ce genre de « code » est une tradition à l’extrême-Droite, qui se sert par exemple du nombre 88 pour affirmer de manière masquée les lettres « HH », en référence au salut d’allégeance à Hitler.

L’ultra-Gauche « antifa » a repris ce genre de codes à son compte, sur fond de culture post-hooligan/post-skinhead, pour mélanger tout cela dans le 20e arrondissement de Paris à un style « quartier HLM ».

Tout ce petit monde ne représente pas grande chose et la vague qui l’a porté, avec les événements américains, s’est effondrée aussi vite qu’elle s’est formée. Les évènements de Dijon ayant ici probablement refroidi les hardeurs de certaines personnes s’imaginant la police ultra violente en banlieue… alors qu’en réalité elle est surtout ultra pas présente, et totalement désemparée.

Ce à quoi on assiste, c’est ni plus ni moins qu’à l’effondrement de l’État et de la société. Avec au milieux les policiers essayant de faire en sorte que la liquéfaction d’une civilisation ne déborde pas trop. Le capitalisme ne tient plus, la société ne tient plus, et seule la classe ouvrière peut amener un ordre nouveau.

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L’insoutenable récupération française de l’affaire Georges Floyd par le collectif «la vérité pour Adama»

Le collectif « la vérité pour Adama » qui appelait hier à un rassemblement n’avait aucune volonté de solidarité internationale pour la révolte populaire américaine. C’était une manœuvre opportuniste pour profiter de l’élan en cours et cela a particulièrement marché avec plus de 20 000 personnes à Paris malgré l’interdiction, dont pratiquement que des jeunes, beaucoup d’artistes, et des rassemblements dans plusieurs autres grandes villes.

Les milliers de jeunes présents aux rassemblements d’hier en France avaient probablement beaucoup de bons sentiments. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions comme le dit l’expression et en l’occurrence, en matière d’enfer, le collectif « la vérité pour Adama » est particulièrement détestable. Sa récupération de l’affaire Georges Floyd en est d’autant plus odieuse tant les deux situations n’ont rien à voir.

Mais cela n’intéresse personne, car les gens en France ont décidé depuis longtemps d’arrêter de se poser des questions et de réfléchir. Il est vrai qu’il est bien plus confortable et conforme à la mentalité consumériste du capitalisme de fonctionner par raccourcis et de s’imaginer que la France aurait « son » George Floyd. Elle serait, de fait, sur le même plan que les États-Unis. C’est depuis longtemps un rêve pour la jeunesse française d’être américaine et c’était là une occasion en or. Peu importe finalement que l’affaire Adama Traoré ait en fait déjà quatre ans et ait déjà bénéficié d’une large audience médiatique.

Il faut dire que le PCF, malgré son état de mort cérébrale, arrive encore à avoir une certaine influence pour une partie du pays et avait totalement validé cela. Il soutient depuis longtemps le collectif « la vérité pour Adama », qu’il a même invité à son congrès. Tout comme l’ultra-gauche et les anarchistes d’ailleurs, qui adorent ce collectif, ainsi que tout ce que la place parisienne compte de médias artistiques/culturels censés êtres « progressistes », en fait surtout postmodernes.

Le collectif « la vérité pour Adama » n’a donc pas eu besoin de prendre de pincettes hier et a ouvertement assumé de tout ramener à lui. Tout est mis sur le même plan qu’aux États-Unis, avec dans l’appel au rassemblement le titre « je n’arrive plus à respirer » et en sous-titre « Adama Traoré/juillet 2016 – Georges Floyd/mai 2020 ».

« Je n’arrive plus à respirer » est la transcription du slogan américain « I can’t breathe », car c’est ce que criait désespérément Georges Floyd alors que le policier le maintenait fermement au sol pendant près de 9 minutes, jusqu’à le tuer, en pleine rue devant tout le monde.

Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, aimerait faire croire que son frère a dit exactement la même chose en 2016 et que les deux affaires sont similaires, relevant de la même brutalité raciste. C’est cependant une fiction. Pourquoi ? Car Adama Traoré n’était pas maintenu au sol pendant 9 minutes sur la place publique pendant une banale intervention. Il avait tenté de fuir plusieurs fois à un contrôle de gendarmerie, qui ne le concernait d’ailleurs même pas, et n’est pas mort pendant l’interpellation mais plus tard, dans le véhicule de la gendarmerie.

La gendarmerie était venue ce jour-là pour interpeller son frère pour une affaire particulièrement sordide d’escroquerie sur personne en curatelle, donc particulièrement vulnérable. Il a été condamné pour cela, et d’ailleurs les condamnations pour diverses affaires délinquantes détestables sont particulièrement nombreuses dans la famille, y compris pour Adama. Les faits sont connus et très documentés pour qui prend la peine de se renseigner.

Le jour de sa mort, Adama Traoré était présent à proximité de l’interpellation de son frère et a pris peur, puis s’est enfui à vélo. La gendarmerie a d’abord réussi à l’interpeller en raison de sa fuite et à lui passer les menottes à une main. Il s’est à nouveau enfui en courant suite à l’intervention d’un ami à lui.

La gendarmerie l’a retrouvé finalement alors qu’il s’était caché et a procédé à l’interpellation. C’est cette intervention qui est dénoncée par sa famille, et notamment sa sœur qui est la principale porte-parole du collectif demandant la « vérité ».

La gendarmerie, mais aussi sa famille à l’origine, l’a décrit comme particulièrement fragile et avec des problèmes médicaux liés à la respiration. Les rapports des « experts » du côté de la gendarmerie documentent cela et disent qu’il est mort pour cette raison, à cause de son essoufflement excessif suite à ses courses et sa résistance pendant l’interpellation, forcément houleuse. Les rapports des « experts » du côté de la famille disent par contre que cela n’a rien à voir et qu’il est mort à cause de la brutalité de l’interpellation.

Le collectif « la vérité pour Adama » en tire ensuite la conclusion que la police est raciste en France (alors qu’il s’agit en plus d’une interpellation de gendarmerie, ce qui n’a strictement rien à voir) et milite depuis quatre ans pour défendre cette thèse.

On a ainsi, quels que soient les faits concernant l’interpellation elle-même ce jour-là, une mise en scène totale. Cela était particulièrement flagrant hier soir avec ces propos ouvertement mensongers d’Assa Traoré devant des milliers de jeunes, qui l’ont applaudi :

« Mon frère est mort le jour de son anniversaire. Il a mis son bob, il a mis sa chemise à fleur, il a pris son vélo et il est sorti faire un tour. Mais en France, un noir ne peut pas sortir faire un tour de vélo. »

De tels propos sont insupportables tellement ils sont délirants, comme si la France de 2020 était l’Afrique du Sud de l’apartheid, comme si la police interpellait au hasard des personnes de couleurs noire dans la rue, juste par plaisir raciste. C’est exactement la même chose que les élucubrations récentes de la bourgeoise Camilia Jordana, inventant des « massacres » de travailleurs le matin en banlieue, du fait de leur couleur de peau.

Et cela indique une chose très simple : ces gens ne veulent pas de la lutte des classes, ils veulent des combats identitaires. Ils accompagnent l’effondrement d’une société sans projet collectif, où les individus sont atomisés et s’agrègent par « choix » ou par « identité ». Rien de bon ne peut provenir de cela.

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Les États-Unis au bord du précipice

« Les États-Unis au bord du précipice » : c’est le titre de la Une du Washington Post alors que le pays connaît une crise qui ramène aux années 1990 ou plus encore aux années 1960. La crise sanitaire et la crise économique ont mené à l’explosion une société empêtrée dans une violence généralisée. L’empire américain commence à tomber comme un château de cartes.

Les États-Unis sont particulièrement touchés par la crise économique consécutive à la crise sanitaire du Covid-19, alors que la crise de 2008 avec déjà frappé durement toute une frange populaire du pays.

Cela a beau être la première puissance mondiale, la plus riche, la situation y très difficile déjà à la base comme on le sait, avec des inégalités terribles, un système de santé défaillant, des mafias rongeant le pays, une violence généralisée à tous les niveaux, un communautarisme exacerbé, une défaillance complète dans le système éducatif et la culture en général, etc.

Le meurtre de George Floyd a dans un tel contexte mis le feu aux poudres. Âgé de 46 ans, un policier lui a coupé la respiration en maintenant son genou sur son coup pendant 8 minutes et 46 secondes, sous les yeux des passants estomaqués, et alors que l’homme à terre hurlait qu’il n’arrivait pas à respirer. Le policier en question était déjà concerné par 18 plaintes en raison de son comportement violent.

L’intervention faisait suite à la dénonciation par un commerçant de l’usage supposé d’un faux billet de 20 dollars, dans un quartier populaire de Minneapolis. Autant dire qu’on reconnaît bien la folie du système américain, ultra violent, avec un système pénitentiaire gigantesque, une militarisation générale de la société, une fuite en avant dans la déchéance culturelle qui confine à la folie furieuse.

Et, dans ce contexte, il y a le racisme, qui a profondément reculé mais dispose de solides bastions, notamment dans certaines polices, comme à New York. Personne n’a été dupe sur la dimension raciste du meurtre de George Floyd.

Il y a eu, heureusement, une explosion populaire, signe que tout n’est pas perdu dans un pays plus qu’à la dérive. Des manifestations accompagnées d’émeutes ont éclaté dès le lendemain, dénonçant un crime raciste et une violence policière systématique à l’encontre des personnes noires dans le pays.

Jeudi dernier, le poste de policer dont était originaire le groupe de policiers intervenants, qui ont été licenciés, avait été évacué par les forces de l’ordre en prévision d’une mobilisation populaire, puis effectivement incendié dans la nuit. Depuis, la ville s’est embrasée pendant toutes la semaine dernière, menant à l’intervention de la garde nationale alors que les émeutes se sont développées…

Et généralisées à tout le pays avec des manifestations dans 140 villes du pays et plus de 4000 personnes arrêtées dans une trentaine de villes différentes, dont près d’un millier à Los Angeles. C’est peu, mais en fait la mobilisation a débordé un régime américain ne sachant pas exactement encore quoi faire à part essayer de bloquer la diffusion des initiatives.

La capitale Washington a décrété un couvre-feu, ainsi que la ville de New-York et de très nombreuses autres villes. La Garde nationale a été déployée dans une quinzaine d’États. Le président Donald Trump a quant à lui parlé dans la semaine de tirer à balle réelle sur les manifestants en raison des pillages, assumant une posture martiale et ouvertement brutale.

Inversement, des personnalités notamment sportives, des grandes marques comme Nike, des religieux, des policiers… prennent ouvertement le parti des manifestants. On a même, aujourd’hui mardi, un « Black Out Tuesday » (mardi où l’on arrête tout) organisé par les grandes maisons de disque Sony Music, Warner Music Group et Universal Music, ainsi que de nombreux labels indépendants, en faveur de « changements significatifs » dans la société.

Cependant, de telles initiatives limitent la question à celle du racisme et appelant de manière ininterrompue à l’arrêt des violences. Difficile de ne pas voir en effet que la toile de fond est celle d’un système à bout de souffle.

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Le prétendu racisme de la police, nouvelle lubie de la petite-bourgeoisie hystérique

Après avoir inventé pendant des mois une police « fasciste » qui mutilerait volontairement les gilets jaunes, la petite-bourgeoisie hystérique s’ennuyait pendant le confinement. Elle s’est découvert une nouvelle lubie, répétée en boucle : la police serait raciste et pratiquerait une véritable terreur en banlieue. Camélia Jordana n’a fait que relayer et médiatiser ce fantasme ridicule, de la part de gens n’ayant souvent aucun rapport avec le quotidien des cités populaires.

Suite aux propos délirants de Camélia Jordana sur France 2, le secrétaire départemental parisien du syndicat majoritaire dans la police Unité SGP Police-FO a eu beau jeu de rappeler qu’elle n’a jamais mis les pieds en banlieue, ayant grandi dans un environnement huppé du Var et évoluant depuis dans le show business. Il a aussi précisé ce fait, qui n’aura pas échappé à toute personne vivant dans le monde réel et pas dans ses propres fantasmes : il y a en France dans la police énormément de personnes, venant des classes populaires, qui sont issues de l’immigration ou des Antilles (et qui se sentent particulièrement offusquées par les accusations faites).

Cela change tout. Cela a largement contribué à changer la police française ces dernières années, avec toute une génération de policiers ayant un état d’esprit démocratique, ou en tous cas la volonté de l’être. Comme dans le reste de la société française, le racisme quand il existe est ostracisé, dénoncé. Comme dans le reste de la société, les policiers ont bien d’autres choses à faire au quotidien que d’être raciste.

Une petite affaire a cependant agité tout un tas de gens il y a quelques semaines, y voyant une justification de leurs fantasmes. Dans une vidéo filmée depuis un balcon au milieu de la nuit, on entendait les propos graveleux et racistes de policiers repêchant un présumé voleur ayant sauté dans la Seine pour leur échapper. Il a été prétendu par le populiste Taha Bouhafs qui a médiatisé la vidéo qu’il s’agissait de policiers du commissariat de Villeneuve-la-Garenne. C’était en fait de policiers de la Direction territoriale de la Sécurité de Proximité des Hauts-de-Seine, ce qui n’est pas vraiment la même chose. Il s’agit ici d’équipes aux missions très particulières ne concernant pas vraiment le quotidien du peuple.

C’est un peu la police des bas-fonds de la société et il n’est pas étonnant vu la rudesse de leur activité qu’il y ait dans certaines de ces unités des mœurs particulièrement rétrogrades, avec ici selon Le Parisien un commissaire présent ce soir-là qui avait été condamné en 2008 dans une affaire de violence à de la prison avec sursis et une interdiction d’exercer d’un an.

Seulement, il n’y a pas vraiment de rapport entre le quotidien de la plupart des gens vivant en banlieue et ce genre d’histoire concernant une personne égyptienne présente illégalement sur le territoire, qui ne parle même pas français, surprise en pleine nuit aux abords d’une scène de vol sur un chantier. En plein confinement sanitaire de surcroît.

La jeune prolétaire travaillant dans une grande chaîne américaine de café à Paris ou bien l’ouvrier d’une usine automobile, ne se sentent pas particulièrement concernés par cette affaire, n’ayant d’ailleurs jamais à faire à la police dans leur vie quotidienne. Par contre, pour les bobos parisiens, les populistes « de gauche » ou les petits-bourgeois hystériques, qui ne connaissent rien à la réalité du peuple, le lien était fait. Pour eux, un banlieusard est forcément un immigré lié à la délinquance et a tout le temps à faire à la police…

C’est précisément ces petits-bourgeois fantasmant la banlieue que visent les rappeurs lumpen célébrant les drogues, le sexe et la violence comme par exemple Moha la squale dans sa toute nouvelle vidéo.

On peut être choqué des propos de Camélia Jordana, mais il faut bien dire qu’elle n’a rien inventé toute seule. Elle ne s’est faite que le porte-voix de toute une agitation détestable, s’imaginant que la France en 2020 serait un régime terroriste massacrant volontairement une partie de sa population pour des raisons raciales.

C’est ainsi que Dominique Sopo, le président de la moribonde SOS racisme, association qui a été pourtant très populaire à l’origine, s’est fendu d’une tribune fin avril à propos des propos racistes tenus par les policiers. Il prétendait expliquer qu’il ne s’agissait pas de « dérapage », mais de « problème structurel », liant tout cela de manière grotesque à « la police de Papon ». L’actualité serait selon lui « d’ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme au sein des forces de l’ordre. »

Dominique Sopo a bien sûr sauté sur l’occasion de la polémique lancée par Camélia Jordana et on notera que dans sa volonté de la défendre à tous prix, il en oublie les personnes antillaises, ou asiatiques, ou roumaines, qui ne seraient étrangement pas concernées par le prétendu racisme systémique de la police. La peur de la police serait ressentie par des personnes « en raison de leurs origines maghrébine et subsaharienne » croit-il expliquer sur une chaîne d’information en continue…

SOS racisme avait également lancé une pétition début mai sur le même registre, signée par tout un tas d’associations et organisations liées à la Gauche, depuis l’UNEF jusqu’à l’UEJF, en passant par EELV, Génération-s, le PS, le PCF, la France insoumise, ainsi que les syndicats CGT, FSU, UNSA, etc.

Dans le même genre, la fantasque association « Urgence la police assassine » a lancé il y a quelques semaines une application iphone afin de filmer la police, avec une vidéo dans laquelle interviennent surtout quelques artistes du show business au ton faussement grave. Il y a ainsi eu tout un tas d’interventions dans le genre, menant donc aux propos de Camelia Jordana.

> Lire également : Camélia Jordana et la police qui massacrerait en banlieue

On notera au passage, pour bien souligner le caractère délirant de ces gens, la vidéo d’Assa Traoré (du « Comité vérité et justice pour Adama » encensé par toute une partie de la Gauche), criant à la censure et appelant à la liberté d’expression. Sauf que Camelia Jordana a tenu ses propos dans une émission à grande audience du service public et que l’émission a elle-même relayé les propos sur Twitter ! C’est une drôle de conception de la « censure »…

Mais le fait est que les militants petits-bourgeois hystériques ne supportent pas un point de vue rationnel, ils ne supportent pas que les policiers et une grande partie de la population puissent être offusqués et dénoncer leur agitation et leurs prétentions fantasmagoriques. Tout ce qui compte pour eux est d’inventer toujours des nouvelles lubies, des nouvelles « causes », des nouvelles « oppressions », afin d’empêcher à tout prix l’émergence de la lutte des classes, de la bataille du prolétariat contre la bourgeoisie, dont ils ne sont qu’un appendice particulièrement méprisable.

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Camélia Jordana et la police qui massacrerait en banlieue

Les propos hallucinés de Camélia Jordana croyant que la France est l’Afrique du Sud de l’apartheid reflète bien toute une bourgeoisie d’origine immigrée utilisant une démagogie infâme pour se faire valoir.

Camélia Jordana est une chanteuse et une actrice. Elle a eu un parcours bourgeois toute sa vie, son père est chef d’une entreprise de transport en béton et sa mère une thérapeute en développement personnel.

De passage à « On n’est pas couché », une émission de France 2, elle a tenu des propos délirants, mais tout à fait en phase avec l’ultra-gauche. Dénonçant la police, elle dit :

« Je ne parle pas des manifestants, je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. C’est un fait. »

Et Camélia Jordana d’expliquer qu’elle ne se sent pas en sécurité « face à un flic » parce qu’elle a les cheveux frisés ! Cela ne doit pas étonner, cela dit, cela fait plusieurs années qu’elle raconte cela dans la presse people. Selon elle, depuis les attentats du 13 novembre 2015, l’ambiance aurait changé, le racisme serait prégnant, en particulier dans la police, etc.

On a là une démagogie typique. La bourgeoisie d’origine immigrée cherche à gagner des positions en s’appuyant sur les prolétaires d’origine immigrée. Mais il faut pour cela gommer les différences de classe. Par conséquent, rien de tel qu’un racisme institutionnel imaginaire pour faire des immigrés une « caste » qui serait opprimée. Et comme levier, on utilise les lumpens confrontés à la police qu’on transforme en « martyrs ».

C’est un très beau tour de passe-passe, qui ravit l’ultra-gauche qui trouve là du grain à moudre pour ses fantasmes anti-étatiques. Jamais d’ailleurs le roman 1984 n’aura été aussi à la mode dans toutes les couches intellectuelles petites-bourgeoises, qui voient en l’intervention de l’État contre le covid-19 l’émergence du spectre du totalitarisme communiste.

C’est naturellement tout aussi parfait pour le Paris rive gauche, d’esprit catho de gauche, portant historiquement la droite du Parti socialiste, surfant les modes « post-modernes ». De France Inter à Glamour, on adore Camélia Jordana.

Car les gens comme elle en rajoutent et en rajoutent, jusqu’à un irrationalisme considéré comme la plus grande des rationalités. Camélia Jordana, qui bien entendu habite au cœur de Paris, croit en ce qu’elle dit, elle pense vraiment que la police « massacre » les non-blancs en banlieue. Une banlieue considérée par elle, bien entendu, comme uniquement composée de non-blancs. Et d’ailleurs, comme pour l’ultra-gauche, seuls ces non-blancs seraient le peuple au sens strict. Tous les autres seraient des privilégiés.

Camélia Jordana représente le grand succès des « Indigènes de la République » et de toutes ces idéologies de la bourgeoisie immigrée nées comme la vague islamiste, de la grande défaite du soulèvement des banlieues de 2005. 2005 aurait pu amener un grand renouveau de la Gauche, avec l’affirmation d’un conflit assumé avec le régime. Cela se transforma en rejet des institutions.

La différence entre un conflit avec un régime et un rejet des institutions doit être ici bien comprise et pour cela, il suffit de regarder le hip hop, le rap. Avant 2005, la dimension sociale suinte par tous les pores dans ce courant musical. Après 2005, c’est terminé.

Camélia Jordana procède de cette situation et représente une partie de la bourgeoise manipulant les esprits avec une démagogie racialiste, un discours anti-institutionnel néo-féodal, tout cela pour se donner une image « populaire ».