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Politique

Communiqué du Collectif Abolition PornoProstitution – CAPP suite à leur aggression

Voici le message communiqué par le Collectif Abolition PornoProstitution – CAPP suite à leur agression hier lors de la marche du 8 mars à Paris.

> Lire également : 8 mars 2020 à Paris: des féministes agressées par l’ultra-gauche libérale-libertaire

« Joana et une alliée survivante de la prostitution ont été tabassées par des antifas femmes ET HOMMES. Les CRS nous ont sauvé d’une mafia de 15 personnes qui sont arrivés d’un coup pour tabasser « les abolos »

On cite  » c’est ici l’assaut contre les abolos ? » #8mars

Nous étions repérées, elles sont arrivées de suite, m’ont mit un coup de pied direct dans le dos, et nous ont frappées, coup de pied, coup de poing. Nous ont volées notre banderole.

JOANA « J’ai suivi les femmes voleuses, qui m’ont encore frappé, coups de poings dans le visage, coups de pieds. Personne ne nous aide. Ne m’aide. »

Attaque violente à la manif #8mars #Paris de militantes de
@CAPP_Radfem
par un groupuscule mafieux pro-prosti et de transactivistes d’une 15aine de personnes. Tabassage et banderole volée. Un groupe de CRS est intervenu assez rapidement. ABOLITION PORNOPROSTITUTION »

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Écologie

Saccage de BlackRock: l’ultra-gauche se sert de l’écologie pour se sentir exister

Une poignée de militants d’ultra-gauche s’est invitée dans les locaux parisiens du gestionnaire d’actifs financiers BlackRock pour un petit saccage spectaculaire et médiatique ce lundi 10 février 2020. L’action était organisée par « Youth for Climate Paris », qui prend prétexte de l’écologie pour servir un discours « anticapitaliste » radicalisé en mode gilets jaunes.


Des jeunes disent vouloir défendre radicalement la planète. On pourrait imaginer qu’ils aillent démanteler des chantiers détruisant des zones humides. Mieux, on pourrait penser qu’ils s’investissent pour organiser le mouvement démocratique et populaire partout où il faut défendre la planète concrètement.

Cela cependant demande beaucoup de travail et d’abnégation, avec un investissement sur le long terme engageant sa propre personnalité, qui se transforme elle-même en étant au service de la cause. Il est donc bien plus facile de s’imaginer exister en allant taguer les murs du siège d’un groupe financier en direct sur internet. C’est plus conforme à l’attitude consommatrice et passive requise par le capitalisme. Il suffit alors d’un petit communiqué pour dire « BlackRocks sont méchants car ils détruisent la planète », et voilà le tour est joué.

Le gestionnaire d’actif BlackRock est régulièrement la cible de pleurnicheries d’ONG qui lui reprochent son « greenwashing ». En France, il est également la cible symbolique de tout une frange anticapitaliste romantique qui en a fait le responsable de la réforme des retraites. Cela faisait donc deux prétextes pour les activistes de « Youth for Climate Paris » pour organiser leur petite opération coup de poing.

Il faut noter ici la grande prétention de ces gens qui dans le communiqué annonçant leur opération « Avenir en feu, reprenons le contrôle » affirmaient :

« Nous nous attaquerons à une grande entreprise, qui exploite le vivant et les plus démunis, en enrichissant les actionnaires »

En guise d’« attaque », on a donc des tags d’ultra-gauche et des bureaux renversés, avec pour le symbole des « trophées » du groupe qui ont été souillés et mis à la poubelle. Tout cela est tellement radical et subversif que le rendez-vous dans un parc parisien le matin était publiquement annoncé sur les réseaux sociaux. Il faut dire que l’État français se moque bien de ce genre d’action symboliques médiatiques et n’a rien fait pour les empêcher.

L’opération était bien sûr diffusée en direct sur internet, notamment par le fameux Taha Bouhafs de la France insoumise qui a trouvé le filon et est toujours dans les « bons coups » médiatiques. On a donc pu constater sur tout un tas d’images le contenu de leurs tags, typiques de l’ultra-gauche :

« écologie libérale, mensonge du capital », « anticapitaliste, -impérialiste, -patriarcat », « notre planète votre crime », « LGBTQI++ avec nous ! La retraite à 20 ans, pour baiser il faut du temps ! », « black rock meurtriers », « black rock + black blocs = <3 [coeur] », « qui sème le BlackRock récolte le black bloc », « le kerozen c’est pas pour les avions, c’est pour brûler les flics et les patrons » ou encore « les gilets jaunes triompheront ».

D’ailleurs, c’est en scandant l’insupportable gimmick des gilets jaunes (un chant de football détourné) « on est là, même si Macron ne veut pas », que ces gens sont sortis du bâtiment, alors que la police ne se pressait pas pour venir les déloger.

L’écologie ne doit pas être prétexte à un anticapitalisme romantique radicalisé de la part de petits-bourgeois s’imaginant représenter une menace pour le capitalisme. L’écologie est une cause bien trop importante pour être laissées à ces gens-là ; la planète n’a pas besoin d’eux, mais d’une jeunesse véritablement investie pour elle.

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Politique

Les pro-CGT retournent leur veste: l’ultra-gauche à son habitude

Voici le moment plein d’évidence, mais toujours surprenant de par son ampleur, celui du retournement de veste. Après avoir littéralement baisé les pieds de la CGT pendant deux mois, l’ultra-gauche se met du jour au lendemain à dénoncer sa démarche, pour tenter de ne pas couler avec elle.

Aucune fierté, de l’opportunisme sur toute la ligne, de la démagogie à en veux-tu, en voilà. Ce que fait l’ultra-gauche est impressionnant de mauvaise foi. Après avoir donc salué la démarche de la CGT depuis le départ, elle l’attaque désormais. Comment faire cependant pour garder la face, pour ne pas que ce soit trop gros ? Comment faire alors que depuis le départ, la réduction syndicaliste de la bataille a été appréciée, saluée, soutenue ?

Eh bien, à son habitude, l’ultra-gauche invente qu’il pourrait se passer bien plus de choses, qu’on est à la veille de la révolution, que tout est possible… Mais que, malheureusement, les directions syndicales trahissent. On serait à la veille de la reprise du mouvement, là où tout serait possible… Seulement voilà, tout serait un problème de direction. Cela avait bien commencé, mais les choses s’arrêteraient en route… Si l’ultra-gauche avait été à la tête du mouvement… Alors, là cela aurait fonctionné ! Si les gens avaient compris… etc.

En voici quelques exemples, peu importe leur source puisque c’est partout le même refrain.

« Or, à l’inverse des travailleurs qui reprennent leur souffle pour mieux envisager de repartir, l’intersyndicale semble en passe d’entériner une stratégie totalement minimale de temps « forts », calés sur le calendrier parlementaire et ses différentes échéances. »

« Le sort du mouvement n’est pas scellé, loin de là. Plus de cinquante jours après son démarrage, on en ignore encore l’issue. Mais force est de constater qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’isolement du gouvernement, le rejet majoritaire de la réforme et la mobilisation des centaines de milliers de salariéEs n’a pas encore crée le rapport de force suffisant pour faire céder Macron (…).

Alors que jusqu’à présent, l’intersyndicale interprofessionnelle avait plus ou moins bien joué son rôle moteur (sauf pendant les congés de Noël) de la mobilisation avec des appels à la grève, aux actions et aux manifestations, le dernier appel au mercredi 29 janvier est loin très loin d’être à la hauteur. En effet, choisir un mercredi, c’est pour le coup mettre en dehors de la grève un des secteurs les plus dynamiques de ces derniers jours : l’Éducation nationale. De plus, ne pas manifester et être en grève le jour de la conférence de financement de la CFDT, participer à cette conférence, c’est laisser penser que cette commission est d’importance alors que nous savons qu’elle ne pourra que remettre en selle « l’âge pivot à 64 ans » forçant à partir en retraite deux ans plus tard, ou allonger le nombre d’années travaillées nécessaire pour partir à la retraite. »

« D’un côté, les syndicats réformistes et opportunistes, révisionnistes, tentent d’encadrer les actions dans le « symbolique » : coupure de courant temporaire de lieu de pouvoir, jet de symboles du métier aux pieds d’un politicien, manifestations avec pour seul but le nombre, etc. Mais la partie la plus prolétarienne du mouvement elle se bat avec ses moyens : coupures d’électricité de zones industrielles entières, paralysie des transports, affrontements violents (comme les pompiers), envahissements et occupation, piquets de grève tenus par la force… »

Tout cela ne tient pas debout, mais cela maintient de manière littéraire la fiction comme quoi tout aurait été possible. L’ultra-gauche en a besoin. Car elle a paré le mouvement de la CGT de merveilleux, afin de se faire une place. Elle l’a accompagné. Jamais elle n’a critiqué la CGT, dont on sait pourtant le degré de corruption à la direction. Jamais elle n’a critiqué le manque de dimension politique, le refus de dimension politique même.

Elle est donc responsable autant que la CGT de la défaite en cours. Ses retournements de veste n’y feront rien : les paroles s’envolent, les écrits restent. L’ultra-gauche n’échappera pas à la critique de la Gauche historique.

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Politique

Le ridicule envahissement du siège de la CFDT par une poignée de grévistes

Le siège de la CFDT a été envahi de manière symbolique par des grévistes de la « coordination SNCF-RATP ». Plutôt que de se tourner vers la population de manière démocratique pour élargir la grève, ces gens préfèrent prétendre que tout est de la faute de Laurent Berger de la CFDT.

L’envahissement du siège de la CFDT ce vendredi 17 janvier 2020 est typique des fuites en avant militantes « radicales » qui cherchent des symboles faciles plutôt qu’un véritable ancrage de masse. Ils n’étaient qu’une poignée de grévistes RATP et SNCF à profiter de la sortie d’un salarié du siège pour déjeuner afin de s’infiltrer quelques instants en faisant du bruit, puis repartir avant l’arrivée de la police.

C’est un petit coup de force totalement inutile, mais censée symboliser la dénonciation d’une « petite bureaucratie syndicale ». Pour parfaire la mise en scène, il y a eu une prise de parole au mégaphone avec un gréviste expliquant de manière ridicule que, en grève depuis 43 jours, ils « affament » leurs enfants et ne savent plus comment remplir leur frigo.

Cette personne s’affiche pourtant comme membre du courant « Révolution Permanente » du NPA et est militante Sud Rail ; il sait très bien ce qu’il fait et n’a jamais eu besoin de Laurent Berger de la CFDT pour se mettre en grève.

On peut penser ce qu’on veut de la CFDT et même dénoncer sa ligne, mais c’est ridicule d’affirmer qu’un « mec là-haut » (sous entendu Laurent Berger), déciderait à la place des grévistes de « la suite du mouvement » et négocierait à leur place « la régression sociale. » Ce n’est pas la CFDT qui a initié la grève et qui trahirait tout le monde aujourd’hui ! Ce serait un mensonge de prétendre cela.

La CFDT ne représente quelques-chose que parce que le syndicalisme est très faible et minoritaire en France. Une critique politique de la CFDT est utile évidemment, mais ce n’est aucunement de cela qu’il s’agit ici. On a plutôt un coup de force symbolique et anti-démocratique, consistant à se laver les mains en disant « c’est la faute de la CFDT si la grève ne marche pas ».

C’est trop facile ! Surtout venant d’un militant de Sud Rail, syndicat groupusculaire à la SNCF qui n’a jamais été en mesure de peser sur quoi que cela soit et qui n’en a jamais rien eu à faire du regard de la population sur les grévistes, ni dans cette grève, ni dans les précédentes. Cet envahissement symbolique est typique de cette poignée de grévistes radicalisés s’imaginant l’avant-garde de quelque-chose et exigeant que la population les suive.

Sauf que ça ne marche pas comme cela, et ce n’est en tous cas pas la façon de faire de la Gauche. Quand la CGT, alors liée au PCF, avait un ancrage véritable dans les masses travailleuses, la question ne se posait pas de savoir ce que disaient ou faisaient les autres syndicats. D’ailleurs, la CGT actuelle n’a pas appréciée d’être associée à cette envahissement de la CFDT et l’a fait savoir :

« Quels que soient les désaccords possibles entre organisations syndicales, la CGT ne cautionne pas ce type d’action. Chaque organisation syndicale est libre de son mode de fonctionnement, de son orientation et de ses revendications. »

C’est donc cela l’actualité pour la Gauche : avoir un véritable ancrage dans les masses travailleuses de France, pour mener avec elles un changement de société. Tout le reste n’est que prétention vaniteuse et cela ne peut qu’amener de la rancœur et favoriser le populisme et l’extrême-Droite.

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L’anarchisme, une catastrophe pour une CGT toujours plus à l’heure du choix

En utilisant les anarchistes pour ajouter de la tension à des mobilisations pas vraiment vivifiantes, la CGT a recréé depuis quelques années l’atmosphère du tout début du XXe siècle. Celle où anarchistes et syndicalistes empêchaient les travailleurs d’accéder à la culture de la Gauche et aux questions politiques.

Si encore les anarchistes étaient vraiment des anarchistes, on pourrait se dire qu’il y a quelque chose qui bouge. Mais les anarchistes français actuels sont des post-anarchistes ; ils ne retiennent de l’anarchisme qu’une sorte de spontanéité maladive se justifiant par une fascination pour une hypothétique « grève générale ». C’est le fameux mythe mobilisateur du grand soir.

C’est que les anarchistes actuels sont particulièrement imprégnés des importants succès du syndicat CNT tout au long des années 1990 et jusqu’au début des années 2000. La CNT a servi de grande lessiveuse détruisant les idées et les fondements de la culture anarchiste, au nom du « syndicalisme » et de sa croyance en la « grève générale », « illimitée », « insurrectionnelle », etc.

Résultat, alors que les anarchistes ont toujours soutenu depuis la fin des années 1940 Force Ouvrière, ils servent désormais surtout de troupes de chocs à la CGT. Les uns ont besoin des autres. La CGT mobilise ses troupes, mais l’esprit n’y est pas, pas plus que le nombre, bien souvent. Alors quand les anarchistes cassent, cela fait du bruit, c’est donnant donnant et tout le monde est content.

Les anarchistes se montent la tête et pensent que la grève générale arrive. La CGT fait passer sa démarche anti-politique pour un succès social exprimant une tension réelle.

Il faut voir ici le grand écart opéré. Depuis mai 1968, la gauche de la Gauche a une profonde aversion pour les directions syndicales, voire pour la forme syndicale elle-même. Depuis que la CGT a tout fait pour torpiller mai 1968, la cassure était nette.

Tout cela s’est évaporé et la CGT se voit désormais attribuée toutes les qualités d’un syndicat combatif, non institutionnel, mobilisateur, etc. Alors que tout le monde sait qu’il s’agit d’une gigantesque machinerie bureaucratique ne tenant que par l’abnégation de petites mains bien isolées.

Sa terrible perte de vitesse en témoigne et comme le syndicalisme français n’est déjà pas de masse, c’est pratiquement la survie qui est en jeu. D’où le besoin de faire du bruit pour occuper l’espace médiatique. De la même manière que les gilets jaunes ont voulu faire croire qu’ils représentaient quelque chose alors qu’il s’agit d’un mouvement numériquement marginal, les anarchistes servent de force d’appoint pour les besoins spectaculaires de la CGT.

Depuis quelques années, la convergence est évidente. Son caractère entièrement improductif aussi. La mobilisation du 5 décembre 2019 en a été d’ailleurs un exemple assez frappant. Le contraste était saisissant entre les défilés syndicaux particulièrement lisses et une casse esthétisée au maximum (habits en noirs, fumigènes, graffitis s’appuyant sur des jeux de mots, etc.)

Il va de soi qu’à un moment donné, même la base de la CGT va dire qu’il faut arrêter les frais, cesser de jouer au « syndicalisme révolutionnaire » et passer aux choses sérieuses. Et là il n’y a pas 36 solutions. Soit la CGT plie et se fond dans Force Ouvrière, soit elle assume de se subordonner à la Gauche politique pour ses grandes orientations. Il n’y a que ces deux choix possibles.

La CGT tente de refuser tant l’un que l’autre, depuis plusieurs années, mais la crise est désormais là et l’heure du choix approche toujours plus.

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Acte 56 des gilets jaunes: une étrange parodie

Deux jours après la grève et les manifestations du 5 décembre 2019, les gilets jaunes étaient très attendus ce samedi par ceux qui ont vraiment cru qu’ils représentaient quelque chose dans le pays. Las! Leur retour n’aura consisté qu’en quelques poignées déambulant dans des grandes villes, la plupart de temps au milieu de cortèges formés essentiellement par l’ultra-gauche et des syndicalistes.

Que n’a-t-on pas entendu ou lu à propos des gilets jaunes, qui représenteraient un sursaut de la contestation populaire en France, un regain de radicalité contre le régime, etc. Alors qu’il y a dans le pays une grève dans les transports, chez les enseignants et dans quelques entreprises du privé, on était logiquement en droit d’attendre quelque chose de fort.

Ils n’étaient pourtant qu’un millier à Paris ce samedi, une trentaine au péage de Carcassonne. Ailleurs, on ne sait pas vraiment, car les cortèges mélangeaient des gilets jaunes avec des syndicalistes et l’ultra-gauche faisant leur habituelle manifestation de début décembre contre le chômage et la précarité.

Il y a ainsi eu 2 800 personnes à Nantes, 1 800 à Marseille, 1 200 à Caen, 1 100 à Bordeaux, 800 à Lille, 700 à Lyon, 670 à Rouen et quelques centaine à Toulouse, Strasbourg ou encore Montpellier.

Tout cela a été complètement trusté par l’ultra-gauche, avec des « black-blocs » à Nantes et Lyon, des déambulations sauvages en soirée à Paris conduisant à des feux de poubelles et des trottinettes jetées au milieu de la route.

À Nantes, bastion de l’ultra-gauche, la préfecture de Loire Atlantique a parlé de pas moins de «  500 radicaux de l’utra-gauche et des black blocs » participant à la manifestation, pour les habituels cassage de vitrine et tags folkloriques. C’est notamment une petite agence de mutuelle qui a eu cette fois le droit au saccage des anarchistes et gilets jaunes, ainsi qu’un engin de chantier qui a été incendié.

Même cinéma à Lyon où les gilets jaunes et l’ultra-gauche ont quitté le cortège de la CGT pour faire leur propre déambulation en cherchant bien sûr l’affrontement avec la police par des feux de poubelles et jets de projectiles. Le pont de la Guillotière, artère importante de la ville a été fermé pendant un moment, paralysant la circulation dans le secteur.

Tout cela est bien ridicule et insignifiant, pour un mouvement qui est censé avoir été massif et avoir marqué la contestation dans le pays. Les gilets jaunes ne sont plus qu’une parodie d’eux-mêmes, complètement liés à l’ultra-gauche et à quelques éléments « ultra » du syndicalisme.

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La polémique Valeurs Actuelles / Benjamin Stora

La revue réactionnaire Valeurs Actuelles a publié un hors-série sur l’Algérie française au mois d’octobre. L’historien Benjamin Stora y subit un portrait assassin. Il vient de rétorquer en dénonçant l’article à son sujet et une campagne « antisémite ». Le souci, c’est que l’article ne dit que des vérités : Benjamin Stora est bien « l’historien officiel » de l’Algérie française, passant savamment sous silence tout ce qui déplaît tant aux institutions qu’à la « seconde gauche ».

 

Benjamin Stora a dû être profondément vexé par les premières lignes de l’article de Valeurs Actuelles. C’est un assassinat politique :

« On a beau se promettre « pas le physique ! », la comparaison est édifiante. Sur la photo prise à l’université de Nanterre en 1970, le jeune militant d’extrême-gauche Benjamin Stora, âgé de vingt ans, ressemble aux innombrables Che Guevara peuplant alors les facultés : visage émacié, regard déterminé allure féline.

Près d’un demi-siècle plus tard, c’est un tout autre Stora, affichant désormais des allures de gros chat, et n’aimant rien tant que de poser pour la postérité dans une époque faite pour lui, et pour cause : il est de ceux qui l’ont façonnée. »

Il est en effet difficile de mentionner toutes les institutions auxquelles participent Benjamin Stora, il faudrait des pages. Lui-même en a beaucoup écrit : 50 ouvrages (et une dizaine de films). Cet enseignant universitaire est Officier de l’ordre national du Mérite, Officier de l’ordre des Arts et des Lettres, Chevalier de la Légion d’honneur, membre du jury du Prix du livre d’Histoire décerné par le Sénat, membre du conseil scientifique de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, président du Conseil d’orientation de l’Établissement public du Palais de la Porte dorée qui inclut la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (il va en démissionner pour se focaliser sur ses recherches), etc. etc.

Tout cela est bien éloigné de son engagement révolutionnaire comme membre de l’Organisation Communiste Internationaliste, dont il fut l’un des hauts dirigeants. Pas étonnant que Valeurs Actuelles se focalise dessus pour utiliser la figure du style de la prétérition (amenant à parler de quelque chose après avoir dit qu’on allait pas le faire) :

« Depuis, l’homme n’a pas seulement fait du gras, il a enflé. Un poussah pontifiant. Gonflé, au risque d’exploser, de cette mauvaise graisse ayant prospéré à la proportion de vanité qui n’a cessé de croître en lui à mesure que s’élevait son statut social. »

Tout cela est agressif – c’est du Valeurs Actuelles, tout simplement. La revue est célèbre pour son ton voltairien de droite utilisant des informations bien trouvées, ce qui en fait somme toute un Canard enchaîné inversé (et tout aussi vaniteux).

Benjamin Stora s’est donc fendu d’un long message, intitulé « A propos d’un article paru dans le hors-série de « Valeurs actuelles », octobre 2019 ». Il accuse l’article d’antisémitisme, ce qui est absolument ridicule.

Mais il en avait besoin pour tenter de parer à la critique de Valeurs Actuelles. Cette revue sait très bien que Benjamin Stora est au cœur du dispositif idéologique de la « seconde gauche », née justement en soutien unilatéral à l’indépendance algérienne et totalement opposée au PCF comme à la Gauche historique en général.

Benjamin Stora, lui-même juif pied-noir, a été un haut cadre de l’OCI, courant trotskiste ayant fourni un appui significatif au Mouvement national algérien de Messali Hadj. Benjamin Stora a fait justement sa thèse sur celui-ci, avant de travailler en collaboration Mohammed Harbi, un historien algérien qui était un des hauts cadres du FLN et justement proche du trotskisme.

D’où l’idéologie qui en ressort, croisement des idéologies des États français et algérien, avec comme accord tacite la main-mise de la « seconde gauche » sur le plan intellectuel quant à cette question :

  • la colonisation a été un processus meurtrier ;
  • il faut une repentance, mais également un esprit de réconciliation, dont les immigrés algériens en France sont une expression ;
  • on ne parle pas des massacres et des attentats réguliers contre les civils commis par le FLN ;
  • on ne parle surtout pas des questions démocratiques (femmes, place de la religion, forme gouvernementale) ayant avant l’indépendance algérienne fait que la Gauche historique n’a pas soutenu le FLN ;
  • au sujet des colons français on ne parle pas de la toute petite minorité de grands propriétaires terriens et on fait passer la grande masse, petite-bourgeoise et populaire, pour des arriérés finalement racistes.

Il ne faut pas s’étonner qu’avec tout ça, la Droite a un boulevard – et cela depuis 1962 d’ailleurs. C’est d’ailleurs clairement une année fatidique – car, à partir de cette année-là, la Gauche historique a pratiquement totalement perdu pied sous les coups de boutoir de la seconde gauche. Jamais la Gauche historique n’aurait vu en l’Algérie des colonels la « nouvelle Mecque de la révolution ».

> Lire également : Benjamin Stora et ses ridicules accusations contre Valeurs Actuelles

Et depuis cette défaite de la Gauche historique, on a un activisme massif de l’ultra-gauche, avec un anticommunisme et un anti-socialisme virulents.

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Gilets jaunes: un «anniversaire» raté

Les gilets jaunes avaient promis de célébrer leur première année d’existence de manière volontaire et efficace. Cela a bien entendu été une déroute de plus, avec même une qualité supérieure dans la défaite.

La France frémit, cela commence à bouillir et pourtant il n’y a pas eu de mobilisation favorable aux gilets jaunes. La lutte de classe reprend ses droits et la parenthèse « jaune » se referme.

Quelques centaines à Toulouse, 500 à Saint-Étienne, autour d’un millier à Marseille, Nantes et Lyon, 1500 à Montpellier, 1800 à Bordeaux, quasiment 5000 à Paris, 28 000 en tout. C’est extrêmement peu, mais les gilets jaunes n’ont jamais été vraiment nombreux de toutes façons, malgré tout le bruit qui a été fait autour d’eux. Ils n’ont pas non plus eu une quelconque influence dans la société française.

Jamais les ouvriers ne se sont tournés vers eux. Ils n’ont pas donné naissance à un style de lutte, ils n’ont pas donné naissance à des grèves, ils n’ont pas donné naissance à des dirigeants politiques. Ils en sont restés au niveau d’une passion française, le psychodrame.

Eux-mêmes sont le premier à le reconnaître : rien n’a changé au bout d’un an. Ils ne se remettent pas en cause pour autant, ce qui va renforcer de manière significative le populisme et l’antisémitisme. Il faudra bien expliquer par un « complot » l’échec complet, puisque les luttes de classes sont refusées.

Quant à l’ultra-gauche, elle a réussi à organiser de la casse, mais cela fut encore quelque chose de totalement ritualisé. Il y a bien eu des tentatives de sortir de cela à Paris, en occupant la salle de concert désaffecté La Flèche d’or pour en faire une « maison » contestataire ou en manifestant par surprise à 200 au niveau de la galerie commercial des Halles. Cela n’a pas fonctionné, car la police française a une stratégie bien précise : pas d’intervention sauf dans le cas où c’est « constructif ».

C’est cela que n’ont toujours pas compris les casseurs de Nantes ou de place d’Italie à Paris, réussissant divers feux de poubelle, quelques barricades sur le tas, des bris de vitrines, des graffitis divers, etc. L’État a laissé couler, sachant que là où il n’y a pas de proposition politique, tout est vain.

Nous revoilà d’ailleurs dans la même situation grosso modo qu’avant la fusion des socialistes français en 1905. On a des syndicalistes braillards, des anarchistes casseurs, une gauche électoraliste et un peuple qui reste totalement à l’écart de tout cela.

La grande question est de savoir maintenant ce qui va se passer en décembre, dans quelle mesure le cœur populaire du pays va se mettre en branle ou pas. Il est en tout cas déjà clair que la proposition stratégique des gilets jaunes a été réfuté par le peuple. C’est déjà donc indirectement un pas en avant vers une forme politique, de gauche, s’ancrant dans les valeurs du socialisme.

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Jean-Luc Mélenchon résolument pour la «PMA pour toutes», en parlant de «fin du patriarcat»

Jean-Luc Mélenchon s’était exprimé à l’Assemblée nationale lors des débats sur l’extension de la PMA. On aurait pu s’attendre à une dénonciation, puisque tout de même ce sont les libéraux qui la mettent en place et qui en ont défini le contenu. Ce n’est pas le cas : il soutient entièrement la mesure de La République en marche.

Jean-Luc Mélenchon vient du trotskisme. Par conséquent, il est culturellement contre la notion de famille naturelle et fort logiquement en faveur de la « PMA pour toutes ».

Reprenant les arguments historiques de l’ultra-gauche trotskiste, il y voit un rejet de l’institution familiale et même une victoire sur le patriarcat ! Voici ce qu’il a dit :

« Il n’y a pas de vérité biologique, il n’y a qu’une vérité : elle est sociale et culturelle. »

« Oui c’est la fin du patriarcat, des femmes mettront des enfants au monde sans l’autorisation des hommes. »

« Je suis d’accord avec Marine Le Pen sur ce point : ce n’est pas un projet de bioéthique, c’est une réforme de la filiation. Elle proclame que le patriarcat est fini, que la propriété des hommes sur le corps des femmes est terminée. »

« De quoi voulez-vous protéger l’enfant ? De l’absence de père ? C’est un préjugé, la filiation n’a jamais été autre chose qu’un fait social et culturel. La paternité a toujours été une présomption. »

La tradition culturelle de Jean-Luc Mélenchon est ici évidente, car jamais la Gauche historique n’a rejeté la famille. C’est l’ultra-gauche, anarchiste puis anarchiste et trotskiste, qui a fait de « l’amour libre » son cheval de bataille, combattant comme « réactionnaire » les valeurs de la Gauche historique.

Il devrait pourtant sauter aux yeux que la « PMA pour toutes » est le pur produit d’une société capitaliste promouvant l’individualisme le plus complet. La réforme instaurant l’extension de la PMA ne tombe pas du ciel et pourquoi donc Jean-Luc Mélenchon, qui passe son temps à critiquer le régime, lui trouve-t-il subitement toutes les vertus ?

Cela souligne l’importance de la philosophie, de la question de la vie quotidienne. Le fait est que la Gauche a été totalement infiltrée par le libéralisme sur le plan de la culture et des mœurs. Quand on voit que des gens s’imaginent de gauche alors qu’ils défendent ou prônent même la prostitution ou la pornographie, on voit à quel point on est tombé sur la tête.

Cependant, Jean-Luc Mélenchon n’est pas le produit de cette Gauche post-moderne, post-industrielle, post-nationale des années 2000. Son point de vue plonge très clairement dans l’ultra-gauche trotskiste. Ce qui ne change par ailleurs pas grand-chose au problème. Car que dire face à quelqu’un tellement galvanisé par la société de consommation qu’il en arrive à penser qu’il n’y a pas de « vérité biologique » ?

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Lutte ouvrière en faveur de la «PMA pour toutes» et de la collectivisation des enfants

Le débat sur l’extension de la PMA a fait ressortir les vieilles idées d’ultra-Gauche et la position de Lutte ouvrière est ici très croustillante. Il y a à la fois la défense de la « PMA pour toutes », simple choix individuel car la famille serait un préjugé bourgeois et un prolongement intellectuel allant jusqu’à prévoir un avenir où les enfants sont éduqués collectivement.

La Gauche historique veut prolonger le cadre développé par le passé et c’est pourquoi elle n’a jamais rejeté la famille comme forme historique. Ce n’est pas le cas des courants « avant-gardistes », telle l’Union communiste (trotskyste), connue sous le nom de Lutte ouvrière, qui rejette formellement le mariage comme institution.

Pour cette raison, elle ne voit aucune raison de s’opposer à la « PMA pour toutes » :

« La famille telle que la décrivent les adversaires de tout progrès dans les mœurs, papa, maman et les enfants, n’a jamais existé que dans leurs manuels de morale ou d’éducation civique. Elle correspond aux rapports de propriété et d’héritage institués par la bourgeoisie, mais certainement pas à son comportement. L’adultère est en effet le pendant du mariage bourgeois (…).

Dans sa longue histoire, l’humanité a connu bien des formes sociales et bien des organisations familiales. Elle a aussi connu, et c’est heureux, nombre de progrès scientifiques et médicaux.

À quel titre en priverait-on les femmes qui veulent porter et élever un enfant seules ou en couple homosexuel ? D’autant que la vie, bonne ou mauvaise, fait que c’est déjà le cas de millions de femmes.

Il n’y a pas de forme de famille naturelle, pas plus qu’il n’y en a d’idéale, et l’important n’est pas tellement de savoir comment on fait les enfants que comment on les élève (…).

Une société débarrassée de la propriété privée en finira aussi avec la famille bourgeoise, le pouvoir d’un individu sur un autre, celui de l’homme sur la femme, du géniteur sur la progéniture, et éduquera collectivement tous ses enfants.

Les sinistres débats d’aujourd’hui seront alors oubliés depuis longtemps. »

Ce point de vue est totalement absurde, mais Lutte ouvrière ne l’enlèvera jamais de son site et pas seulement parce qu’il a été publié dans la version papier. On est là en effet dans la plus pure tradition de l’ultra-Gauche trotskyste.

Cela surprendra beaucoup de gens pensant connaître Lutte ouvrière, mais c’est qu’ils n’ont pas compris qu’il y a un discours général d’un côté, des précisions détaillées de l’autre (comme le fait de rejeter la Résistance armée anti-nazie de la Seconde Guerre mondiale, car les soldats Allemands étaient des « prolétaires en uniforme »).

Il est vrai que c’est compréhensible qu’ils aient ce double discours : comment en effet expliquer aux gens qu’ils ont tort sur absolument tout dans leur existence, que l’amour n’existe pas et que leurs enfants ne le sont pas ?

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Politique

La fusion entre Alternative Libertaire et la Coordination des Groupes Anarchistes

Alternative Libertaire et la Coordination des Groupes Anarchistes ont fusionné pour donner naissance à l’Union Communiste Libertaire. Leurs traditions historiques sont pourtant totalement opposées, mais l’anarchisme français est de toutes façons le simple reflet d’un révolutionnarisme à la sans-culotte et d’une grande importance de la petite propriété.

Le fait que l’anarchisme n’ait pas disparu en France est un très grave symptôme, témoignant de la faiblesse de la Gauche historique, qui n’a pas su écraser les courants « ultras » faisant du rejet de la politique l’alpha et l’oméga d’une critique du capitalisme. C’est l’esprit des sans-culottes qui, si utile pendant la Révolution française, est totalement négatif depuis, s’exprimant notamment pendant la Commune de Paris, puis avec le syndicalisme révolutionnaire, l’anarchisme estudiantin.

Ces courants végètent, parasitent la Gauche, pour toujours la poignarder dans le dos dès qu’il y a un mouvement de luttes ou d’affirmation politique. Ils sont particulièrement néfastes. Surfant sur le populisme anti-politique, ils profitent de la moindre avancée pour la faire dévier en vaine agitation de surface, sans aucun fond. Il ne faut pas interpréter différemment la fusion d’Alternative Libertaire et de la Coordination des Groupes Anarchistes qui, on peut aisément le deviner, ne produira pas une organisation solide de toutes façons.

La raison en est simple : la fusion est un saut pour encore davantage abandonner les principes de la Gauche dans son parcours historique. Alternative Libertaire vient en effet du courant « organisé » des anarchistes, les « communistes libertaires » qui assument une plate-forme. Le représentant historique de ce courant est l’Ukrainien Nestor Makhno, mort en France dans le dédain total des anarchistes, qui rejetaient une telle lecture « bolchevique ».

La Coordination des Groupes Anarchistes, comme son nom l’indique, vient quant à lui du courant anarchiste individualiste portée par la Fédération anarchiste. Elle s’est cependant tournée vers ce qui est appelée « Especifismo » au Brésil et consiste en l’affirmation du besoin d’une organisation anarchiste davantage structurée que dans une simple fédération. C’est en quelque sorte le même esprit que la FAI dans l’Espagne des années 1930 agissant au sein de la CNT.

Il ne faut toutefois pas se leurrer et y voir une structuration de l’anarchisme, impossible par nature. C’est en réalité une simple mutation de plus, dans le sens de l’esprit post-industriel, post-moderne. Alternative Libertaire a toujours été historiquement, y compris dans ses formes passées, proche des trotskistes de la LCR. Le changement fait est un simple accompagnement, avec beaucoup de retard, du changement de cette dernière en le NPA.

Quant à la Coordination des Groupes Anarchistes, en grande perte de vitesse, elle n’a cessé ces dernières années d’adopter les thèmes « modernistes » (LGBTIQ+,  « système de domination raciste en France ». Une récente scission, donnant naissance à l’Organisation anarchiste, a encore plus compliqué les choses.

L’Union Communiste Libertaire, qui vient de naître ce 11 juin, est ainsi une fuite en avant, qui ne peut être soutenue que par ceux qui sont trop heureux de liquider les expériences passées sans tirer un quelconque bilan. Il n’y a aucun esprit critique qui est fait, c’est encore et toujours le principe de « s’unir » dans quelque chose de « nouveau » et de prétendre que cela serait une solution à tous les problèmes.

C’est le refus catégorique d’assumer quoi que ce soit politiquement, d’établir des bilans, des analyses de fond quant à l’histoire et à la culture de la France, d’évaluer les succès (ou non) des luttes, des méthodes employées, etc. C’est le refus de ce qui a été la social-démocratie historiquement.

La naissance d’un groupe ultra « nouveau » ne changera rien, car il existe déjà bien d’autres groupes du même genre. Mais cela contribuera à la confusion et des esprits se feront piéger, par incapacité de voir que c’est de la camelote anarchiste d’avant le siècle dernier, une attitude anti-socialiste, anti-communiste, anti-rationalité.