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1er mai 2021 et l’ultra-gauche: la CGT donne son point de vue

Le premier secrétaire de la CGT Philippe Martinez a tenu des propos hallucinés en prétendant que c’est l’extrême-Droite qui a attaqué lors du 1er mai à Paris.

On peut tout à fait qualifier de fasciste les partisans de l’ultra-gauche radicale adeptes de la casse urbaine et de l’hystérie anti-police. Seulement pour le faire, il faut au moins une analyse renvoyant l’ultra-gauche radicale à son nihilisme et à l’histoire du fascisme esthétisant la violence gratuite au nom d’un romantisme révolutionnaire.

Tel n’est pas le discours de la CGT, qui raconte surtout n’importe quoi pour ne pas faire de politique, parce qu’elle est anti-politique et qu’elle pourrit la Gauche avec son syndicalisme prétentieux et vain.

Sur la chaîne Public-Sénat, le premier secrétaire de la CGT a insinué que les échauffourées du 1er mai à Paris auraient été organisées en amont et que serait l’œuvre de « l’extrême-droite ». Il a justifié cela par la prise de position récente de la CGT contre la tribune des militaires ou par la défense par son syndicat des « sans papiers ».

C’est totalement ridicule. D’une part, car l’extrême-droite n’en a pas grand-chose à faire des prises de position de la CGT, ni de sa fascination pour les travailleurs étrangers présents illégalement sur le territoire. La CGT ne fait peur à personne et elle sert juste de défouloir pour les commentaires des lecteurs du Figaro.

D’autre part, car l’extrême-droite en France est en pleine recomposition avec un élan nationaliste très puissant, elle a donc bien d’autres choses à faire. Quant aux éléments radicaux d’ultra-droite adeptes du coup de poing, il ne faut vraiment rien y connaître pour s’imaginer qu’ils osent s’aventurer ainsi dans un cortège du 1er mai, surtout à Paris.

La CGT se couvre donc de ridicule, mais elle joue aussi un rôle néfaste en entretenant la confusion sur ce qu’est l’extrême-droite et le danger qu’elle représente. Le risque en France, ce n’est pas un régime « totalitaire » ou la généralisation de pogroms racistes contre les « sans papiers ». Le risque en France, l’actualité, c’est le nationalisme et la tendance à la guerre, avec en face la classe ouvrière et les masses populaires qui sont apathiques et apolitiques, laissant faire passivement.

La CGT ne fait rien contre ça, au contraire même car à bien des égards elle contribue activement à la diffusion du poison nationaliste avec un discours social-chauvin très ancré, sans parler de son syndicalisme beauf plein de rodomontades mais sans résultat face aux restructuratons.

La CGT préfère donc s’inventer des ennemis d’extrême-droite, pour s’imaginer exister et représenter quelques-choses d’important et de positif dans le pays. Elle ne veut surtout pas d’un débat politique, et encore moins avec l’ultra-gauche qui est son partenaire très clair dans les manifestations ces dernières années.

Tant la CGT que l’ultra-gauche ont raconté la même chose ces dernières années, avec un cinéma anti-police, avec une fascination quasi-raciste et anti-ouvrière pour les travailleurs sans-papiers, avec des pleurnicheries complètement décalées sur la réalité du niveau de vie des masses en France, etc.

Tout cela ne mène à rien, à part à se couper définitivement des gens et laisser le champ libres aux nationalistes.

Alors, on ne regrettera pas la faillite de la CGT et l’ultra-gauche. Mais un tel effondrement n’a rien de positif s’il n’y a rien à la place. Il y a urgence à se reconstruire pour la Gauche, la vraie Gauche, celle du mouvement ouvrier et de l’intelligence politico-culturelle.

Il faut briser la guerre à l’intelligence menée par les anarchistes et les syndicalistes!

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1er mai 2021 et CGT: l’ultra-gauche donne son point de vue

L’affaire de l’affrontement CGT et ultra-gauche le 1er mai 2021 n’en finit pas.

Le document suivant exprime le point de vue de l’ultra-gauche entrée en confrontation avec la CGT le premier mai 2021 à Paris. Le document n’est pas garantie, du moins il est très hautement vraisemblable.

Dans sa démarche, il correspond à ce qui a été analysé ici : une scission entre les cégétistes et l’ultra-gauche, dans un contexte d’échec complet du tandem pourtant si uni ces dernières années.

En cela d’ailleurs, une large partie du communiqué est mensonger. Il prétend en effet relever de « l’autonomie » au sens où il serait extérieur aux institutions et a fortiori la CGT. Sauf qu’on n’a rien vu de tout cela ces dernières années. Depuis cinq ans, la CGT et l’ultra-gauche marchent main dans la main dans les protestations.

Que ces gens se tournent aujourd’hui vers l’autonomie a tout à fait un sens, vu que la CGT n’a aucun ambition de transformer la société et s’y oppose culturellement et institutionnellement. Il faut de la politique, pas du syndicalisme, très bien.

Mais prétendre depuis toujours défendre l’autonomie, c’est tout simplement faux. D’où évidemment l’incohérence sur le plan des idées. D’un côté on a par exemple la critique faite de la CGT en 1968… de l’autre on a l’affirmation que la CGT d’aujourd’hui relèverait de restes du « marxisme-léninisme » alors que le premier mai 1968, la CGT affrontait déjà les marxistes-léninistes (c’est-à-dire les maoïstes).

Rien que cet exemple historique montre que le positionnement adopté est nouveau et mal digéré.

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L’ultra-gauche n’assume rien face à la CGT

L’ultra-gauche n’a rien à voir avec les autonomes, d’où son malaise face aux bagarres entre ultra-gauche et cégétistes le premier mai 2021.

Ce qu’a fait l’ultra-gauche ces cinq dernières années, jamais les « autonomes » ne l’auraient fait. Jamais ils n’auraient soutenu les initiatives de la CGT, et pour cause !

Historiquement, les « autonomes » apportent en effet beaucoup car ils soulignent que des pans entiers du mouvement ouvriers ont été intégré dans les institutions. C’est le prolongement du point de vue maoïste. Depuis le premier mai 1968 jusqu’à la fin des années 1970, les « maos » puis les « autonomes » sont hostiles au syndicalisme et en particulier à la CGT qui admet et reconnaît les institutions.

L’ultra-gauche se situe hors de cette tradition. Elle a comme base l’anarchisme et elle soutient le syndicalisme, comme la corde soutient le pendu. C’est un retour à la France du début du XXe siècle, avec ses syndicalistes isolés et des anarchistes marginaux, tous cependant plus bruyants les uns que les autres, pendant que les réformistes occupent le terrain électoral. Avec l’effondrement du niveau intellectuel et culturel en France, on est retombé à ce niveau-là…

Quelle honte ! Être en 2021 et avoir une situation similaire à celle de 1901 ! Quelle honte et quelle catastrophe ! Comme si le capitalisme ne s’était pas formidablement développé entre-temps…

Alors, très clairement, les rodomontades sur la « grève générale » de la CGT et les prétentions au grand soir de l’ultra-gauche sont vaines. Et qui se ressemble s’assemble, comme on l’a vu toutes ces dernières années.

Forcément, dans une telle situation, l’attaque de cégétistes parisiens par des gens d’ultra-gauche fait tâche. Alors l’ultra-gauche en parle sans en parler, avec une hypocrisie qui en dit long sur l’escroquerie que tout cela représente. Sur Pars-luttes.info, on a par exemple un long compte-rendu d’un premier mai 2021 parisien qui aurait été formidable, à tous les points de vue. « Premier mai répressif, premier mai massif » est digne des scénarios hollywoodiens. Mais lorsqu’il s’agit de parler de affrontements avec la CGT… c’est la fuite :

« Une fois arrivés à Nation l’ambiance est vraiment détendue. On traîne, on cause avec les camarades qu’on n’avait pas encore vu, on se repose. Il faut une heure et demi au moins entre les premiers et les derniers arrivés ce qui est important quand même, surtout au vu de la densité du cortège.

Je suis d’un côté de la place qui ne me permet pas de voir l’attaque contre les camions de la CGT qui anime tant les réseaux sociaux et les médias réac. Je ne commenterai donc pas ce brillant moment. »

Lundi.am est tout aussi hypocrite. Organe exprimant le point de vue de « l’autonomie italienne » version intellectuelle et esthétisante, son article « CGT, COLLABOS » est ainsi intellectuel et esthétisant dans un petit éloge du désordre, sans s’engager en rien.

« La machine à indignation pouvait s’enclencher. L’« important groupe d’individus » décrit par le communiqué de l’organisation syndicale est petit à petit devenu un « commando » (Jean-Luc Mélenchon), de « personnes masquées » (Clémentine Autain, portant un masque), de faux gilets jaunes (Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT), « pas venues pour revendiquer » (Philippe Martinez), des « ennemis de classe » (les profs de l’UCL), peut-être bien d’extrême droite (Benjamin Amar, aussi de la CGT), en tout cas des « éléments ultras » (Olivier Faure).

On ne s’étonnera pas que les trotskistes voient quant à eux derrière cette « agression odieuse », la main des « blacks blocs » (Nathalie Arthaud, ou pas), et des « autonomes » (Révolution Permanente, cherchant encore et toujours « le bon côté de la barricade »).

Personne ne sait donc qui a bien pu « organiser » le « guet-apens » dénoncé par Martinez, mais toute la gauche a quelque chose à en dire. L’empressement à se poser en victime et à fantasmer un ennemi intérieur et insaisissable (à la fois fasciste et autonome, GJ et organisé), se calque exactement sur la fabrique des polémiques évoquées plus haut (visant habituellement à dédouaner le maintien de l’ordre). Fabrique qui vise notamment à empêcher de demander « pourquoi » et à resituer l’événement dans son contexte immédiat et historique – s’empêcher de réfléchir, en somme.

Derrière, il y aurait des désirs de révolte, un besoin de désordre : c’est la soupe intellectuelle de « l’insurrection qui vient » et des intellectuels observateurs des « luttes » spontanées.

Quant aux autres points de vue, ils relèvent des professionnels des manifestations parisiennes, qu’on retrouve surtout sur Twitter (comme pour l’exemple suivant), c’est de tout un folklore dont on parle, et le terme est inapproprié car « folklore » parle de culture populaire, alors que là on est dans des choses à 99,999% éloigné du peuple.

Tout cela est coupé du peuple à tous les niveaux. Et le niveau d’analyse est nul : tous ces gens vivent au jour le jour, ils sont entièrement conformes à la société de consommation. Vivement que la Gauche resurgisse pour rejeter aux oubliettes l’anarchisme et le syndicalisme révolutionnaire !

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Tensions entre l’ultra Gauche et la CGT à Paris, Nantes et Lyon

Les manifestations syndicales du premier mai ont été marquées à Paris, Nantes et Lyon par des tensions entre l’ultra-gauche et la CGT. À Paris, le syndicat fait état de 21 blessés, dont 4 graves, après des échanges de coups et des jets de projectile. Son service d’ordre s’est retrouvé débordé en quelques secondes par des « antifas » et des gilets jaunes menant une véritable agression.

Il y a en effet beaucoup de rancœurs accumulées, qui ne demandaient qu’à exploser tellement la déception est grande de part et d’autre.

L’ultra-gauche en France n’est pas du tout anti-CGT, bien au contraire. Elle ne relève pas de ce qu’on a pu appeler à une époque l’autonomie ouvrière, avec une proposition communiste organisée, opposée à la CGT et au PCF (accusés tous deux d’avoir rejoint les institutions, ce qui est visible en mai 1968 ). L’ultra-gauche n’a eu ces dernières années pour seule « ligne » politique que l’accompagnement de la CGT justement, en s’imaginant pouvoir la déborder par la sur-enchère « radicale » et populiste. C’est précisément la raison pour laquelle l’ultra-gauche se rend systématiquement aux rassemblements syndicaux, sans capacité d’initiative pour organiser ses propres démonstrations, sa propre actualité.

De son côté, la CGT, de par son fond syndicaliste-révolutionnaire, a beaucoup apprécié ces dernières années cet étalage de pseudo black-blocks, avec des ersatz de barricades et d’affrontement avec la police en fin de manifestations, ainsi que tout un discours populiste anti « violences » policières. Cela pouvait donner l’illusion qu’il se passe quelque-chose.

Seulement, cela ne mène à rien, personne en France n’en a rien à faire de tout ce cinéma. Et surtout pas les prolétaires qui tournent toujours plus le dos aux syndicats ; les élections syndicales dans les très petites entreprises, dont les résultats sont tombés à la mi-avril 2021 ont connu une participation de seulement 5,44 %. Quant à l’ultra-gauche, elle vie en vase clos et pour les gens ce ne sont que des énergumènes de plus, comme le capitalisme sait en produire à la chaîne.

Or, après l’échec vient l’amertume. D’où les reproches et les attaques, entre frères ennemis. À Paris, des « antifas » et des gilets jaunes ont donc reproché à la CGT de « collaborer » avec la police, et ont violemment attaqué.

Inversement, à Nantes et à Lyon, la CGT a dénoncé ouvertement les anarchistes venus faire leur casse habituelle et insignifiante, en leur reprochant de s’en prendre aux « travailleurs », tournant le dos à la convergence effectuée toutes ces dernières années.

C’est une fracture d’un côté comme de l’autre. C’est la fin de toute une époque mais pas dans le sens d’un dépassement : c’est celui d’un effondrement.

Et tant mieux, tellement tout ça va à l’encontre des exigences de notre époque, alors que l’humanité fait d’ores et déjà face à l’une des plus grandes crise de son histoire, qui est un mélange de crise écologique, sanitaire, sociale, économique, psychologique, et bien sûr guerrière. Construisons vite une Gauche renouvelée et largement tournée vers le peuple pour relever le drapeau rouge et la fierté ouvrière, pour faire un grand ménage face à toute cette nullité !

Voici le communiqué de la CGT concernant les événements de Paris, suivis des communiqué locaux concernant Nantes et Lyon :

« Communiqué commun de la CGT et de l’Union Régionale d’Île-de-France CGT

Samedi 1er mai, alors que les 25 000 manifestants commençaient à quitter la place de la Nation, au terme d’une manifestation massive, porteuse des revendications des travailleurs et de l’aspiration à une société plus juste, elles et ils ont été victimes d’une violence inacceptable.
Si, sur le parcours, une fois encore, le cortège a dû faire face à plusieurs interventions des forces de l’ordre totalement injustifiées, la manifestation a pu, tout de même, arriver à son terme.
C’est à ce moment qu’un important groupe d’individus dont certains se revendiquant gilets jaunes, ont fait usage d’une extrême violence à l’encontre des manifestants.
Insultes homophobes, sexistes, racistes, ont précédé des actes de vandalisations des véhicules des organisations, et, bien plus grave, la haine s’est exprimée par un déchainement de coups et de jets de projectiles.
Notre organisation, la CGT, était particulièrement ciblée.
21 blessés, dont 4 graves auxquels nous apportons tous notre soutien et notre solidarité !
Le monde du travail ne reculera pas plus devant ce type d’agressions que face aux politiques libérales menées par le gouvernement actuel, dont les lois veulent nous priver de notre liberté.
Nous appelons l’ensemble du monde du travail à se mobiliser, à rejeter toutes formes de haine qui divise les femmes et les hommes de notre pays et à renforcer avec les organisations syndicales, les luttes face aux politiques libérales au service du capitalisme.
Montreuil, le 1ermai 2021

 » QUAND LES KWAYS NOIRS SABOTENT LA JOURNEE INTERNATIONALE des droits du travail et jouent contre les travailleuses et les travailleurs.

L’an dernier le 1er mai était confiné, et cette année ce rendez-vous traditionnel était l’occasion de porter les luttes en cours, de redire la colère des salariés oubliés du plan de relance à 200 milliards, les sans-emplois, les précaires , les licenciés avec les personnels de la culture en tête Aujourd’hui à Nantes nous étions plus de 4000 masqués mais pas muselés, heureux de se retrouver enfin, entre camarades, amis, famille, jeunes et moins jeunes autours des valeurs d’internationalisme et d’humanisme.

Hélas, dans le cortège la composante autoproclamée révolutionnaire a franchi un cap inacceptable en volant littéralement le sens de cette journée, jouant la tension et le simulacre de la barricade, se rêvant communards de 1871. Pourtant ils ont oublié le sens politique de cette journée en ne permettant pas aux travailleurs de s’exprimer, en insultant et blessant même les artistes et techniciens de Graslin et donc insultant leur lutte. Un spectacle devant les marches du théâtre était prévu ainsi que des prises de parole pour une protection sociale et des services publics au service de toutes et tous. Impossible à tenir dans ces conditions.
De jeunes enfants ont été choqués, ont subi les gaz à cause de leur inconséquence. Idem pour des familles avec poussette, des personnes à mobilité réduite : c’est impardonnable.

Nous n’oublierons pas que ce 1er mai nous a été volé et nous demandons une nouvelle fois : à qui profite ces agissements contre les luttes des travailleurs ? Quelles sont les relations existantes entre les soi-disant révolutionnaires et le pouvoir en place qui les laisse agir ? En tout cas ils sont l’allié objectif du pouvoir et l’ont prouvé aujourd’hui encore. »

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Fiasco complet du pathétique cinéma des manifestations contre la loi «sécurité globale»

La troisième vague de manifestations contre la loi « sécurité globale » a été un échec complet, révélant l’isolement social d’une ultra-gauche déconnectée.

Le projet de loi « sécurité globale » n’intéresse personne et il y a de moins en moins de monde pour manifester. De 133 000 personnes il y a 15 jours à 57 000 la semaine précédente, les manifestants sont donc passés à 26 400 personnes partout en France ce samedi 12 décembre 2020, selon les chiffres du ministère de l’intérieur. L’ultra-gauche et les anarchistes s’imaginent faire l’actualité, en réalité ils ne font que servir l’agenda du ministre de l’intérieur qui en profite pour se présenter comme un garant de l’ordre en prétendant avoir géré la casse.

La grande particularité de ce samedi 12 décembre, notamment à Paris, est en effet qu’il y a eu beaucoup d’interpellations, 142 au total, avec en plus de cela un encadrement très strict de la manifestation parisienne pour qu’il n’y ait absolument aucune casse, ni aucun débordement.

D’après BFMTV, il y avait d’ailleurs 3000 forces de police déployées rien qu’à Paris… pour seulement 5000 participants selon la Préfecture, et 10 000 selon les organisateurs. C’est gigantesque et cela a permis de strictement confiner les manifestants, en ciblant et arrêtant les personnes considérées comme suspectes de vouloir aller à la casse, à la formation de black bloc, etc.

Le minsitre de l’Intérieur était lui-même aux premières loges pour suivre cela et communiquer en direct, via Twitter, l’évolution des interpellations. On est là dans la mise en scène totale, car Gérald Darmanin n’a rien fait d’autre que demander à la Police d’appliquer ce qu’elle sait parfaitement faire, et ce qu’elle a déjà fait à de nombreuses reprises, y compris récemment.

C’est à dire que quand l’État souhaite qu’il n’y ait pas de débordement ni de casse avec l’ultra-gauche et les anarchistes, et bien il n’y en a pas. Tout simplement. Aucune doctrine nouvelle ici, ni aucun « saut » dans la gestion des opposants, ou autre fantasmagorie du genre. La petite-bourgeoisie urbaine et radicalisée peut bien crier au loup « totalitaire », la vérité est qu’il n’y a pas de violence de la part de la police, car elle n’a même pas besoin de cela pour encadrer.

Les anarchistes n’ont toujours pas compris qu’on les laisse faire, qu’ils servent de voie de garage, que pendant ce temps-là la société fonctionne, le capitalisme continue, rien ne change. Et encore devrait-on être encore plus dur que cela, car dans un contexte de crise, alors qu’on va vers une explosion sociale, et alors qu’on est encore en pleine crise sanitaire, faire perdre son temps avec tout cela, ce n’est même plus se tromper : c’est sciemment détourner l’attention de l’essentiel.

Quand les masses seront prises à la gorge par les mesures anti-sociales, par l’austérité, par la pression pour s’investir dans la société, dans le capitalisme… comment se défendront-elles sans structures, sans bagage, sans valeurs ? Il y a des défis immenses qui se posent et la vérité c’est que les manifestations du 12 décembre 2020 sont totalement hors sol.

Benjamin Lucas, coordinateur national de Génération-s, a par exemple publié le message sur Twitter :

 » Depuis des mois le droit de manifester, fondamental en démocratie, est brutalement entravé par le pouvoir. Une fois de plus la violence injustifiée de la répression nous oblige à exiger la démission du Préfet et du ministre de l’Intérieur. « 

Mais qu’est-ce qu’on en a à faire du préfet et même du ministre de l’Intérieur ? Et d’ailleurs, les gens n’ont en strictement rien à faire. L’essentiel n’est pas du tout là. Les gens regardent l’avenir, ils s’inquiètent et savent que les problèmes se voient en grand. Tout va changer et on s’intéresserait à tel préfet, à tel ministre ? Allons bon !

Ce qui est inquiétant inversement, c’est que la Droite et l’extrême-Droite ont compris cela et posent des marqueurs régulièrement. Sur le plan des idées, elles posent des jalons, des repères, elles orientent. La Gauche est totalement KO sans même participer au combat, malheureusement.

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7 personnes arrêtées et accusées de bombisme

Sept personnes ont été accusées de terrorisme pour avoir voulu monter de agressions armées sur les forces de l’ordre.

L’article du 7 décembre 2020, « Un week-end du 5-6 décembre marquant un tournant à Droite« , constatait que dans notre triste panorama, il y aurait un retour du bombisme.

« Et que va-t-il se passer également ? Eh bien il y aura forcément des gens, à l’ultra-gauche, pour prendre au sérieux les discours mythomanes des syndicalistes et anarchistes sur le grand soir. Il faut donc s’attendre à un renouveau du bombisme anarchiste. »

Il n’aura guère fallu attendre de temps pour que cette hypothèse se valide a priori, puisque plusieurs personnes ont été arrêtées et accusées de s’être préparé pour attaquer des policiers, des gendarmes, des militaires. On a ici, si cela se confirme, les caractéristiques de la démarche anarchiste, pour qui il ne s’agit pas de vouloir la révolution par le peuple renversant violemment les couches dominantes, mais par les minorités agissantes agressant les forces de l’ordre.

C’est a priori caricatural, même s’il est difficile d’en savoir plus puisque ce sont évidemment Le Parisien et BFM qui sont aux premières loges pour parler de projet de « semer la terreur », BFM précisant avec davantage de détails que les autres le profil des personnes arrêtées :

« Neuf personnes, âgées d’une trentaine d’années, ont été interpellées mardi dernier à Vitry-sur-Seine, en région parisienne, à Toulouse et à Cubjac, en Dordogne par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), soupçonnées de préparer une action violente (…).

Dans le camion appartenant à l’un des individus interpellés les policiers ont découvert des produits servant à fabriquer du TATP, un explosif, des billes d’acier, mais aussi des armes, un fusil de chasse à canon scié, un revolver, un couteau et des munitions. Au domicile de l’un des autres suspects, du matériel de CRS comme des jambières, un casque, un bouclier de maintien de l’ordre, a été retrouvé. »

Il faut noter que les sept personnes qui ont été amenées devant un juge anti-terroriste ont été arrêtées il y a trois jours. Trois jours où ces personnes ont « disparues », alors que les seules informations un peu détaillées proviennent ensuite de médias farouchement opposés à la Gauche, dont la fonction est de mobiliser contre elle, comme BFM justement. Il y a ici un véritable problème de fond, car on devrait savoir qui sont ces personnes, quel est leur point de vue, puisqu’il s’agit de quelque chose de politique.

La Gauche devrait exiger que ces personnes puissent s’exprimer, que ce ne soit pas l’État qui donne leur profil à travers des messages diffusés par l’intermédiaire de certains médias. Malheureusement, on sait que rien ne sera fait, car la Gauche gouvernementale et la Gauche post-moderne sont hégémoniques et elles ne veulent pas entendre parler de révolution et donc de gens n’acceptant pas les règles du jeu institutionnel.

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Article 24 : un exemple d’obsession petite-bourgeoisie quant à l’Etat

Quelle est donc la raison de cette agitation au sein des milieux petits-bourgeois, tout particulièrement des journalistes, en raison d’un article sur le floutage des visages des policiers ? C’est l’obsession à propos de l’État.

Qu’en est-il réellement ? Que penser de ces discours alarmistes venant de ce monde libéral-libertaire, voir carrément populiste ?

Des milieux qui ne représentent rien

Les syndicats français s’imaginent représenter les larges masses françaises alors que ce n’est pas le cas. De même, les syndicats étudiants s’imaginent être les plus dignes représentants des jeunes français, alors qu’ils sont totalement marginalisés et à des années-lumières de la réalités de la jeunesse populaire de notre pays. La situation des journalistes de rédactions supposément à Gauche, et réellement libéral-libertaire, est la même : coupés de la classe ouvrière, et plus généralement du prolétariat, ils tournent en roue-libre.

Ils s’imaginent être les gardiens de la démocratie, des acquis sociaux et du progrès. La réalité est qu’ils sont une des composantes du libéralisme sur le plan des idées et du capitalisme sur le plan des salaires. Le besoin d’informer, d’élever le niveau des masses et de faire avancer la raison face à l’obscurantisme n’a pas sa place au sein des rédactions de grands groupes de presse qui ne survivent que grâce à des aides publiques, des perfusions d’actionnaires et de publicitaires.

Le décalage entre les aspirations, les grands discours et la réalité quotidienne entretiennent des mentalités complètement à côté de la plaque. Plutôt que de porter un regard lucide sur leur réalité quotidienne et sur le besoin de se lier aux masses, les journalistes se laissent bercer par la simplicité d’un entre-soi réconfortant.

Le fantasme des « bavures policières »

On se doute que la petite-bourgeoisie intellectuelle tend naturellement aux conceptions libérales-libertaires. C’est si vrai que pour certains, être journaliste c’est… filmer les fins de manifestations, les arrestations, et plus généralement toutes les interventions des forces de l’ordre. C’est de l’immédiatisme, tout à fait en phase avec la consommation propre aux réseaux-sociaux. C’est du BFM TV maquillé en rébellion.

Pour cette raison, les fameuses « bavures » et « violences policières » sont un sujet vendeur et une manière de lancer une petite carrière. Il est ici simplement pris la France des années 1970, avec sa police brutale, propice au racisme et en tout cas ouvertement beauf, afin de prétendre que la France de 2020 lui correspond.

On tord ici tellement les faits que la conséquence inévitable, c’est que des jeunes hommes drogués et violents envers leur conjointe, des dealers en fuite, et autres éléments anti-sociaux, sont transformés en victimes de l’arbitraire, de « racisme systémique » et autres inventions petites-bourgeoises.

L’État, obsession petite-bourgeoise

Que des amendements et des lois soient mal faits, mal écrits avec de nombreux flous, cela n’a malheureusement rien de surprenant. Sauf si bien entendu on n’a pas de critique de fond de la société et du capitalisme… Et justement la petite-bourgeoisie s’imaginant contestataire n’a qu’une obsession : l’État.

L’État à qui il faut mendier, tout en le dénonçant, et inversement. Les mêmes petits-bourgeois qui dénoncent qu’on ne pourrait plus montrer les policiers en action… n’ont pas pour autant quelque chose à proposer concernant l’organisation de la société. Ils prétendent qu’il faudrait moins de police, plus de police – mais sans que rien ne soit changé dans la société. C’est évidemment intenable et ils le savent. C’est de la démagogie.

C’est du niveau des gilets jaunes exigeant moins d’impôts et plus de services publics, du syndicat qui dénonce le patron tout en faisant un accord avec lui dans le cadre des négociations, des entreprises qui veulent le libéralisme… mais aussi les aides de l’État.

L’État est véritablement une obsession petite-bourgeoise, tout ce que voit la petite-bourgeoisie, c’est l’État, ce qui est bien passe par l’État, ce qui est mal passe par l’État. Coincée entre la bourgeoisie qu’elle jalouse et les prolétaires qu’elle méprise, la petite-bourgeoisie trouve des fictions, cherche à faire du bruit, elle tente d’exister. Que tout cela est vain, que ses gesticulations sont grotesques!

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Deux tribunes absurdes anti-confinement à gauche

Surfant sur la dynamique petite-bourgeoise anti-confinement, deux tribunes se revendiquant de la Gauche dénonce le confinement comme une manœuvre politique sans fondement.

Ce sont deux étranges tribunes, extrêmement offensives, qui dénoncent le confinement avec les mêmes arguments que l’ultra-gauche ces dernières semaines. Le second confinement reposerait sur un mensonge gouvernemental, le but serait de faire peur, d’instaurer un État pratiquant une surveillance généralisée, décidant par en haut, etc.

C’est de la paranoïa petite-bourgeoise tout à fait traditionnelle, avec la dénonciation de l’État, des décisions centralisées, des mesures collectives, avec une lecture complotiste où les mesures relèveraient d’une opération machiavélique, avec un agenda caché, etc.


La tribune Le confinement constitue un remède pire que le mal pour la société française, parue sur Regards.fr

C’est une longue tribune, signée par des gens relevant de la bourgeoisie intellectuelle: professeur d’université, maître de conférence d’université, médecin, psychiatre, chercheur au CNRS, biologiste, vétérinaire, etc.

Ces 350 signataires disent que le reconfinement a été prévu depuis des mois, qu’on a un alarmisme qui est une construction intellectuelle afin de faire peur, que les arguments pour le reconfinement seraient un délire, que la démocratie serait mise entre parenthèses, etc.

La tribune En finir avec l’état d’urgence et d’exception, publiée par Libération

Cette tribune est portée par quelques personnes seulement, avec notamment le député LFI et ultra-populiste François Ruffin, Lenny Benbara qui est fondateur du think tank Institut Rousseau, William Bouchardon qui est responsable de la rubrique Économie du Vent se lève.

Là encore il est dénoncé une atteinte aux libertés publiques, avec des décisions par en haut donc mauvaises, pour une situation accentuant qui plus est les inégalités sociales.


On croit rêver à lire ces tribunes. Le capitalisme veut évidemment faire tourner la machine à plein régime, donc il ne veut certainement pas de nouveau confinement. S’il le fait, c’est qu’il n’a pas le choix – et d’ailleurs il le fait mal. Il n’y a pas trop de confinement, il n’y en a pas assez. Mais pour les petits-bourgeois, l’ennemi c’est l’État, donc celui-ci a toujours tort, et en même temps il faut toujours se tourner vers lui pour obtenir de l’aide. D’où cette démagogie sur les libertés publiques, les décisions par en haut, etc., comme si toutes les décisions n’étaient pas prises par en haut depuis longtemps !

Dans la situation de crise sanitaire que l’on connaît, il faut se souvenir de ces deux tribunes, car bientôt leur caractère scandaleux sautera aux yeux, leur caractère petite-bourgeois sera évident et sera source de leçons. On verra aisément qu’il s’agissait de démarches anti-collectivistes, anti-populaires, d’expressions de terreurs devant les nécessaires décisions à la fois étatiques et populaires.

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Politique

Octobre 2020: la Droite à l’offensive, la Gauche bousculée

La lutte contre les islamistes devrait être une lutte contre l’islamisme sur une base universaliste. Au lieu de cela on a des mesures policières-administratives parallèlement à une vaste offensive idéologique d’une Droite décomplexée.

Il est toujours difficile de lire les tournants dans l’opinion et le meurtre odieux d’un enseignant d’histoire-géographie par un fanatique islamiste a provoqué une onde de choc d’autant plus forte qu’elle passe sous les radars. En tout cas, impossible de ne pas voir que l’ultra-gauche est tétanisée, au point souvent de ne même pas parler de cette actualité (ou avec un retard très opportuniste), que la Gauche ne sait souvent parler que de la Marseillaise…

Alors que la Droite mène une campagne de fond énorme, s’alignant directement pratiquement sur les idées de Jean-Marie Le Pen des années 1980. On peut même dire que CNews fait passer BFMTV pour un média de centre-droit au rythme où vont les choses.

Pourquoi est-ce aussi simple ? Car il y a eu des marqueurs et il y en a qui assassine la Gauche depuis l’intérieur. Il s’agit bien entendu du rassemblement du 10 novembre 2019 contre « l’islamophobie ». En réfutant la lutte des classes, les « post-modernes » et les populistes s’étaient alors retrouvés sur la même ligne que le « Collectif contre l’islamophobie en France » et de toute une frange de l’activisme musulman.

C’était une convergence naturelle de mouvements populistes, qu’on a connu d’ailleurs dans d’autres pays (le SWP en Angleterre, le PTB en Belgique, etc.), avec à l’arrière-plan un fantasme sur l’Islam comme religion des opprimés, l’idée de faire dans le communautaire pour faire populaire, etc. Cela a évidemment immédiatement senti le roussi, amenant les carriéristes à vite se retirer sur la pointe des pieds avant même la tenue de la manifestation, à l’instar de Yannick Jadot d’EELV et de François Ruffin de La France Insoumise.

> Lire également : La manifestation parisienne du 10 novembre 2019 contre «l’islamophobie»

Yannick Jadot avait dit qu’il ne validait finalement pas tout le texte ni le terme d’islamophobie… Même si rien ne vaudra les propos de Ruffin, véritable contorsionniste : « Moi, j’étais à Bruxelles en train de manger des frites et des gaufres avec mes enfants [au moment de signer], ce n’est pas mon truc. Je n’irai pas dimanche, je joue au foot. »

François Ruffin s’était ici montré plus fin politique que La France Insoumise, le NPA, l’UNEF, l’Union communiste libertaire, la députée PCF Elsa Faucillon, le secrétaire de la CGT Philippe Martinez, Benoît Hamon de Génération-s, etc., car maintenant ils en paient le prix fort. Jean-Luc Mélenchon et l’UNEF sont la visée d’un profond mépris en général et leur positionnement est en particulier l’un des moyens de la Droite pour se positionner comme la seule en mesure de défendre les valeurs d’unité sociale.

Les gens très ancrés à Gauche l’ont bien compris et sont très remontés contre eux. Reste à savoir maintenant si c’est un combat de lignes qui se profile ou si c’est un avatar de plus d’une implosion de la Gauche en général, pour ne pas dire les restes de la Gauche tellement le panorama est catastrophique.

Plus en amont, c’est d’ailleurs la question de « Je suis Charlie » qui est la clef du problème (et de la solution). Non pas qu’il faille considérer « Je suis Charlie » comme un mouvement positif en soi, mais en étant incapable de l’étudier, de le saisir, d’en développer les traits les meilleurs, la Gauche a failli.

Quand on pense à la tonne de littérature qui a été écrite sur un phénomène aussi marginal numériquement et culturellement que les gilets jaunes, et qu’on voit que « Je suis Charlie » n’a rien amené malgré son ampleur nationale, le décalage saute aux yeux. Cela ne fait que souligner la nécessité de moyens d’élever le niveau, de fournir des éléments faisant progresser les consciences.

Et si la Gauche n’y parvient pas volontairement, la terrible violence qui se profile dans ce contexte de crise va la forcer, au moyen d’une Droite promettant la brutalité la plus complète.

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Politique

Y a-t-il un alibi «état d’urgence sanitaire»?

Une lecture unilatérale des choses aboutit forcément à une vision tronquée des faits. C’est d’autant plus vrai dans une question sanitaire où pourtant les faits sont les faits.

C’est une position du PC révolutionnaire de France (Le capitalisme et ses crises…), mais qui reflète tout à fait un point de vue largement partagé à l’ultra-gauche (dont le PCRF ne relève à l’origine pas du tout, étant issu d’un courant du PCF dans les années 1990). L’État, au moyen des appels à la distanciation sociale et à porter des masques, exercerait une terreur sur la population par peur qu’elle se révolte.

Voici comment cet avis se présente :

« Mais malgré le silence des médias officiels sur l’importance des luttes, partout dans le pays, et la désinformation entretenue à coups de sondages bidons, nos gouvernants ont tous les indices d’une colère montante, que n’a éteinte ni la répression contre les Gilets jaunes ni le confinement, et dont la forte abstention aux dernières élections municipales est un signe majeur.

D’où l’utilisation de l’alibi « état d’urgence sanitaire  » (prolongé jusque fin octobre) pour restreindre encore plus les libertés démocratiques, en particulier le droit de manifester (interdiction de rassemblements de plus de 5000 personnes) et de se réunir.

L’obligation généralisée de porter le masque partout et à toute heure, retoquée par certains tribunaux (à Lyon et à Strasbourg) pour son manque de discernement, révèle aussi le caractère autoritaire et infantilisant des décisions gouvernementales. »

Ce qu’on lit ici ne tient pas une seconde. Si les gens veulent protester ou se révolter, ils peuvent le faire de mille manières. Avec un certain niveau de conscience et d’éducation, on trouve toujours un chemin, c’est d’autant plus vrai à une époque où internet facilite les échanges. Des ouvriers qui veulent discuter entre eux peuvent le faire aisément au moyen de divers applications sur leur smartphone ; ils peuvent facilement communiquer avec les réseaux sociaux ou même les mails, etc.

De plus, quiconque regarde les chiffres de l’expansion du Covid ne peut qu’être inquiet et considérer que l’État n’en fait pas assez, plutôt que trop. Il n’y a pas assez de tests, tout simplement, il faudrait de vastes campagnes de ciblage, mais pour cela il faut un degré d’organisation et de réponse sociale.

On peut donc dire que, non il n’y a aucun alibi « état d’urgence sanitaire » employé par le gouvernement, même si cela le tente forcément un peu. Il n’y a pas un raz-de-marée en faveur de la Gauche et dans le sens d’un renversement du régime, c’est le moins qu’on puisse dire. On peut même dire que, pour le moment, il ne se passe rien du tout.

Alors évidemment on peut s’inventer des raisons et dire que si ceci, si cela, tout serait différent. Que s’il n’y avait pas le Covid, la CGT aurait conquis tout le monde à ses points de vue et cassé les réformes gouvernementales, que s’il n’y avait pas le Covid, Macron serait déjà en prison et Lénine à l’Élysée, etc.

Seulement, ce n’est pas de la politique, mais l’utilisation d’excuses et de mythes mobilisateurs. Il faut, à un moment, dire stop et faire le vrai boulot de fond, en cessant toute fiction.

Dire : il n’y a pas de manifestations, car celles de plus de 5000 personnes sont interdites, c’est mensonger. Car cela fait bien longtemps que la Gauche n’est pas capable de mobiliser du monde politiquement (et pas « syndicalement ») et parce que des milliers de personnes trouvent toujours une voie pour avancer.

On n’avance pas, voilà la vérité, on n’avance pas… encore. Ce qui ramène au nécessaire travail de fond, qu’on ne saurait contourner au moyen d’appels en décalage avec la réalité pour justifier un discours « de lutte ».

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Société

PMA pour toutes : l’ultra-gauche en accord avec LREM

En ce qui concerne les mœurs, l’ultra-gauche est tout à fait en phase avec LREM et le turbocapitalisme en général. Il n’y aurait ni normes, ni principes, tout est au choix du consommateur.

« La famille du code napoléonien n’est plus la famille d’aujourd’hui et personne ici n’a le monopole de la famille. »

Tels ont été les propos du ministre de la Justice, l’avocat Éric Dupond-Moretti, lors de l’adoption du projet de loi de bioéthique par l’Assemblée nationale. Cela confirme la mise en place de la PMA pour toutes, la loi allant désormais passer au Sénat avant de revenir devant les députés pour sa validation finale.

Et ce qu’on peut constater, c’est que ses propos sont en accord complet avec la philosophie de l’ultra-gauche qui, conservant les fantasmagories gauchistes des « avant-gardes » intellectuelles russes des années 1920, considère que la famille est un préjugé du passé. Cette conception « gauchiste » n’a évidemment jamais été existante dans le mouvement ouvrier en tant que tel, mais on sait comment les « gauchistes » et avant eux les anarchistes ont une lecture particulière du monde. Pour eux, il faut tout dissoudre : la culture, les mœurs, les valeurs.

Dans une époque où le capitalisme prend toujours plus de place, ils convergent parfaitement avec les turbocapitalistes, telle Catherine Michaud, activiste LGBT largement appuyé dans son initiative par BNP Paribas où elle travaille.

Pour ces gens, il faut aller plus loin, toujours plus loin dans le démantèlement des normes. Officiellement, c’est pour permettre de prétendument « inclure » davantage, de permettre l’épanouissement de certaines personnes marginalisées. En réalité, c’est de la démolition pour faire davantage d’espace pour le capitalisme. Ce dernier avance dans toujours plus de domaines de la vie au nom de la « liberté », des différences censées être irréductibles entre individus. À l’Assemblée, lors du débat sur la bioéthique cette semaine l’élue LREM du Rhône Blandine Brocard a affirmé :

« Soyons imparfaits. Acceptons de ne pas tout contrôler. »

C’est là l’idéologie libérale, pour qui la société organisée c’est 1984, pour qui le Socialisme c’est l’étouffement de la créativité. Et l’ultra-gauche est parfaitement d’accord avec tout cela, elle se veut très radicale mais en réalité elle ne fait qu’œuvrer au démantèlement des normes pour satisfaire le capitalisme. Elle se retrouve, à l’été 2020, à être un appendice de LREM sur le plan des valeurs morales, sur le plan des mœurs, sur le plan des principes et de la théorie d’une société « inclusive ».

L’ultra-gauche prétend, comme LREM, que l’opposition à la PMA pour toutes et à la GPA relève de la « manif pour tous », des catholiques arriérés, alors qu’en réalité, tout ce discours n’est qu’un écran de fumée pour masquer que le turbocapitalisme est à l’offensive, qu’il a besoin d’espace, toujours plus d’espace.

Le turbocapitalisme a besoin de consommateurs isolés, atomisés, par de deux personnes s’aimant et faisant des enfants comme prolongement naturel de leur existence. Tout doit relever d’un acte de consommation bien déterminée, ramenant du profit. Et cet élargissement du marché se fait au nom de la « liberté ».

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Politique

«violences policières»: seulement 1000 personnes au rassemblement «pour Lamine Dieng»

Le grand cinéma sur le prétendu racisme de la police et sa violence qui serait systématique a eu beaucoup d’échos dans le pays ces dernières semaines, mais tout cela est terminé. De 20 000 personnes aux rassemblements « pour Adama Traoré », on est passé à seulement 1000 personnes pour le rassemblement « pour Lamine Dieng » hier, alors qu’il s’agit de la même mouvance, avec la présence d’Assa Traoré elle-même.

Lamine Dieng aurait été victime de violences policières… en 2007. Cela n’a jamais intéressé personne, car ce n’est pas intéressant. La police intervenait cette nuit-là suite à une dispute dans un hôtel entre le jeune homme et une femme… qui eut alors plusieurs fractures, avec des traces de sang retrouvées dans l’hôtel et des témoins racontant une scène très violente.

La police explique que Lamine Dieng a été retrouvé se cachant sous une voiture devant l’hôtel et qu’il se débattait très violemment pendant son interpellation puis son transport dans le fourgon. L’autopsie révéla qu’il était sous l’emprise de cocaïne. Il est mort cette nuit-là dans le camion de la police et la famille a ensuite porté plainte pour « administration de coups mortels », expliquant que son maintien au sol l’avait tué et que cela constituait une violence policière.

Cette affaire a été particulièrement soutenue par toute une partie de l’ultra-gauche de l’est parisien, sur un mode anarchiste anti-État. D’ailleurs, le rassemblement d’hier était appelé à 13h12, ce qui n’est pas un hasard. En reprenant l’ordre des lettres de l’alphabet, les chiffres 1 3 1 2 signifient, « ACAB », ce slogan anti-police. Ce genre de « code » est une tradition à l’extrême-Droite, qui se sert par exemple du nombre 88 pour affirmer de manière masquée les lettres « HH », en référence au salut d’allégeance à Hitler.

L’ultra-Gauche « antifa » a repris ce genre de codes à son compte, sur fond de culture post-hooligan/post-skinhead, pour mélanger tout cela dans le 20e arrondissement de Paris à un style « quartier HLM ».

Tout ce petit monde ne représente pas grande chose et la vague qui l’a porté, avec les événements américains, s’est effondrée aussi vite qu’elle s’est formée. Les évènements de Dijon ayant ici probablement refroidi les hardeurs de certaines personnes s’imaginant la police ultra violente en banlieue… alors qu’en réalité elle est surtout ultra pas présente, et totalement désemparée.

Ce à quoi on assiste, c’est ni plus ni moins qu’à l’effondrement de l’État et de la société. Avec au milieux les policiers essayant de faire en sorte que la liquéfaction d’une civilisation ne déborde pas trop. Le capitalisme ne tient plus, la société ne tient plus, et seule la classe ouvrière peut amener un ordre nouveau.

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Politique

La casse nihiliste d’ultra-gauche et la fausse gauche

Les casseurs nihilistes d’ultra-gauche sont très utiles pour la fausse gauche, y compris la plus institutionnelle. Comme tous ces gens n’ont rien à dire, n’ont aucune dimension sociale et culturelle, qu’ils n’ont comme perspective que d’être la remorque du syndicalisme, alors il leur faut s’inventer des causes.

La dernière en date bien sûr consiste en l’hystérie anti-policière, puisque la police serait devenue l’incarnation même du mal, du capitalisme, de l’État, etc. C’est là qu’interviennent les casseurs nihilistes d’ultra-gauche, en infiltrant un mouvement démocratique comme celui des personnels soignants hier, pour le pourrir de l’intérieur par un peu de casse spectaculaire. Ainsi, les forces de l’ordre doivent intervenir et on a le droit à de photos « chocs » avec des commentaires hostiles à la police, ou bien des petites anecdotes sur des gens interpellés pour faire pleurer dans les chaumières. Peu importe que ces mêmes personnes interpellées aient été filmées en direct à la télévision en train de jeter des pavés sur la police, ce qui compte est de faire croire qu’on aurait en France un État terroriste qui brutaliserait les manifestants au hasard.

Cela permet de se la jouer très radical, comme avec le PCF publiant la photo d’une femme en blouse blanche se faisant interpeller, avec en commentaire « Cérémonie officielle de remise de médaille aux soignants ».

C’est absolument grotesque, irrationnel, relavant d’une hystérie typiquement petite-bourgeoise. Cela montre la décomposition du mouvement de protestation, l’absence d’une Gauche historique capable, comme elle l’a fait maintes fois, d’isoler l’ultra-gauche anti-politique et radical en apparence seulement.

Voir le PCF tomber aussi bas dans le populisme est une expression de tout une perte de repères et de valeurs, d’un effacement de la Gauche historique au profit de manipulateurs et de petits-bourgeois n’ayant aucun rapport avec la classe ouvrière. La Droite et l’extrême-Droite se régalent de tout cela, car il n’y a plus personne à part eux pour conspuer les casseurs nihilistes d’ultra-gauche. Même quand ces derniers, comme ce fut le cas hier, en arrive à… renverser la voiture d’une personne handicapée !

Quelle honte, quel nihilisme, difficile de faire plus anti-social. Et le gouvernement bien sûr ne fait rien pour empêcher cela. Il faut dire qu’il aurait tort de se priver d’une telle opportunité…. Jamais la Gauche historique, celle du mouvement ouvrier, ne peut accepter un pareil sabotage du mouvement social, qui fait directement le jeu de la Droite et de l’extrême-Droite. Et bien évidemment de la bourgeoisie dans son ensemble.

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Politique

Le prétendu racisme de la police, nouvelle lubie de la petite-bourgeoisie hystérique

Après avoir inventé pendant des mois une police « fasciste » qui mutilerait volontairement les gilets jaunes, la petite-bourgeoisie hystérique s’ennuyait pendant le confinement. Elle s’est découvert une nouvelle lubie, répétée en boucle : la police serait raciste et pratiquerait une véritable terreur en banlieue. Camélia Jordana n’a fait que relayer et médiatiser ce fantasme ridicule, de la part de gens n’ayant souvent aucun rapport avec le quotidien des cités populaires.

Suite aux propos délirants de Camélia Jordana sur France 2, le secrétaire départemental parisien du syndicat majoritaire dans la police Unité SGP Police-FO a eu beau jeu de rappeler qu’elle n’a jamais mis les pieds en banlieue, ayant grandi dans un environnement huppé du Var et évoluant depuis dans le show business. Il a aussi précisé ce fait, qui n’aura pas échappé à toute personne vivant dans le monde réel et pas dans ses propres fantasmes : il y a en France dans la police énormément de personnes, venant des classes populaires, qui sont issues de l’immigration ou des Antilles (et qui se sentent particulièrement offusquées par les accusations faites).

Cela change tout. Cela a largement contribué à changer la police française ces dernières années, avec toute une génération de policiers ayant un état d’esprit démocratique, ou en tous cas la volonté de l’être. Comme dans le reste de la société française, le racisme quand il existe est ostracisé, dénoncé. Comme dans le reste de la société, les policiers ont bien d’autres choses à faire au quotidien que d’être raciste.

Une petite affaire a cependant agité tout un tas de gens il y a quelques semaines, y voyant une justification de leurs fantasmes. Dans une vidéo filmée depuis un balcon au milieu de la nuit, on entendait les propos graveleux et racistes de policiers repêchant un présumé voleur ayant sauté dans la Seine pour leur échapper. Il a été prétendu par le populiste Taha Bouhafs qui a médiatisé la vidéo qu’il s’agissait de policiers du commissariat de Villeneuve-la-Garenne. C’était en fait de policiers de la Direction territoriale de la Sécurité de Proximité des Hauts-de-Seine, ce qui n’est pas vraiment la même chose. Il s’agit ici d’équipes aux missions très particulières ne concernant pas vraiment le quotidien du peuple.

C’est un peu la police des bas-fonds de la société et il n’est pas étonnant vu la rudesse de leur activité qu’il y ait dans certaines de ces unités des mœurs particulièrement rétrogrades, avec ici selon Le Parisien un commissaire présent ce soir-là qui avait été condamné en 2008 dans une affaire de violence à de la prison avec sursis et une interdiction d’exercer d’un an.

Seulement, il n’y a pas vraiment de rapport entre le quotidien de la plupart des gens vivant en banlieue et ce genre d’histoire concernant une personne égyptienne présente illégalement sur le territoire, qui ne parle même pas français, surprise en pleine nuit aux abords d’une scène de vol sur un chantier. En plein confinement sanitaire de surcroît.

La jeune prolétaire travaillant dans une grande chaîne américaine de café à Paris ou bien l’ouvrier d’une usine automobile, ne se sentent pas particulièrement concernés par cette affaire, n’ayant d’ailleurs jamais à faire à la police dans leur vie quotidienne. Par contre, pour les bobos parisiens, les populistes « de gauche » ou les petits-bourgeois hystériques, qui ne connaissent rien à la réalité du peuple, le lien était fait. Pour eux, un banlieusard est forcément un immigré lié à la délinquance et a tout le temps à faire à la police…

C’est précisément ces petits-bourgeois fantasmant la banlieue que visent les rappeurs lumpen célébrant les drogues, le sexe et la violence comme par exemple Moha la squale dans sa toute nouvelle vidéo.

On peut être choqué des propos de Camélia Jordana, mais il faut bien dire qu’elle n’a rien inventé toute seule. Elle ne s’est faite que le porte-voix de toute une agitation détestable, s’imaginant que la France en 2020 serait un régime terroriste massacrant volontairement une partie de sa population pour des raisons raciales.

C’est ainsi que Dominique Sopo, le président de la moribonde SOS racisme, association qui a été pourtant très populaire à l’origine, s’est fendu d’une tribune fin avril à propos des propos racistes tenus par les policiers. Il prétendait expliquer qu’il ne s’agissait pas de « dérapage », mais de « problème structurel », liant tout cela de manière grotesque à « la police de Papon ». L’actualité serait selon lui « d’ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme au sein des forces de l’ordre. »

Dominique Sopo a bien sûr sauté sur l’occasion de la polémique lancée par Camélia Jordana et on notera que dans sa volonté de la défendre à tous prix, il en oublie les personnes antillaises, ou asiatiques, ou roumaines, qui ne seraient étrangement pas concernées par le prétendu racisme systémique de la police. La peur de la police serait ressentie par des personnes « en raison de leurs origines maghrébine et subsaharienne » croit-il expliquer sur une chaîne d’information en continue…

SOS racisme avait également lancé une pétition début mai sur le même registre, signée par tout un tas d’associations et organisations liées à la Gauche, depuis l’UNEF jusqu’à l’UEJF, en passant par EELV, Génération-s, le PS, le PCF, la France insoumise, ainsi que les syndicats CGT, FSU, UNSA, etc.

Dans le même genre, la fantasque association « Urgence la police assassine » a lancé il y a quelques semaines une application iphone afin de filmer la police, avec une vidéo dans laquelle interviennent surtout quelques artistes du show business au ton faussement grave. Il y a ainsi eu tout un tas d’interventions dans le genre, menant donc aux propos de Camelia Jordana.

> Lire également : Camélia Jordana et la police qui massacrerait en banlieue

On notera au passage, pour bien souligner le caractère délirant de ces gens, la vidéo d’Assa Traoré (du « Comité vérité et justice pour Adama » encensé par toute une partie de la Gauche), criant à la censure et appelant à la liberté d’expression. Sauf que Camelia Jordana a tenu ses propos dans une émission à grande audience du service public et que l’émission a elle-même relayé les propos sur Twitter ! C’est une drôle de conception de la « censure »…

Mais le fait est que les militants petits-bourgeois hystériques ne supportent pas un point de vue rationnel, ils ne supportent pas que les policiers et une grande partie de la population puissent être offusqués et dénoncer leur agitation et leurs prétentions fantasmagoriques. Tout ce qui compte pour eux est d’inventer toujours des nouvelles lubies, des nouvelles « causes », des nouvelles « oppressions », afin d’empêcher à tout prix l’émergence de la lutte des classes, de la bataille du prolétariat contre la bourgeoisie, dont ils ne sont qu’un appendice particulièrement méprisable.

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Camélia Jordana et la police qui massacrerait en banlieue

Les propos hallucinés de Camélia Jordana croyant que la France est l’Afrique du Sud de l’apartheid reflète bien toute une bourgeoisie d’origine immigrée utilisant une démagogie infâme pour se faire valoir.

Camélia Jordana est une chanteuse et une actrice. Elle a eu un parcours bourgeois toute sa vie, son père est chef d’une entreprise de transport en béton et sa mère une thérapeute en développement personnel.

De passage à « On n’est pas couché », une émission de France 2, elle a tenu des propos délirants, mais tout à fait en phase avec l’ultra-gauche. Dénonçant la police, elle dit :

« Je ne parle pas des manifestants, je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. C’est un fait. »

Et Camélia Jordana d’expliquer qu’elle ne se sent pas en sécurité « face à un flic » parce qu’elle a les cheveux frisés ! Cela ne doit pas étonner, cela dit, cela fait plusieurs années qu’elle raconte cela dans la presse people. Selon elle, depuis les attentats du 13 novembre 2015, l’ambiance aurait changé, le racisme serait prégnant, en particulier dans la police, etc.

On a là une démagogie typique. La bourgeoisie d’origine immigrée cherche à gagner des positions en s’appuyant sur les prolétaires d’origine immigrée. Mais il faut pour cela gommer les différences de classe. Par conséquent, rien de tel qu’un racisme institutionnel imaginaire pour faire des immigrés une « caste » qui serait opprimée. Et comme levier, on utilise les lumpens confrontés à la police qu’on transforme en « martyrs ».

C’est un très beau tour de passe-passe, qui ravit l’ultra-gauche qui trouve là du grain à moudre pour ses fantasmes anti-étatiques. Jamais d’ailleurs le roman 1984 n’aura été aussi à la mode dans toutes les couches intellectuelles petites-bourgeoises, qui voient en l’intervention de l’État contre le covid-19 l’émergence du spectre du totalitarisme communiste.

C’est naturellement tout aussi parfait pour le Paris rive gauche, d’esprit catho de gauche, portant historiquement la droite du Parti socialiste, surfant les modes « post-modernes ». De France Inter à Glamour, on adore Camélia Jordana.

Car les gens comme elle en rajoutent et en rajoutent, jusqu’à un irrationalisme considéré comme la plus grande des rationalités. Camélia Jordana, qui bien entendu habite au cœur de Paris, croit en ce qu’elle dit, elle pense vraiment que la police « massacre » les non-blancs en banlieue. Une banlieue considérée par elle, bien entendu, comme uniquement composée de non-blancs. Et d’ailleurs, comme pour l’ultra-gauche, seuls ces non-blancs seraient le peuple au sens strict. Tous les autres seraient des privilégiés.

Camélia Jordana représente le grand succès des « Indigènes de la République » et de toutes ces idéologies de la bourgeoisie immigrée nées comme la vague islamiste, de la grande défaite du soulèvement des banlieues de 2005. 2005 aurait pu amener un grand renouveau de la Gauche, avec l’affirmation d’un conflit assumé avec le régime. Cela se transforma en rejet des institutions.

La différence entre un conflit avec un régime et un rejet des institutions doit être ici bien comprise et pour cela, il suffit de regarder le hip hop, le rap. Avant 2005, la dimension sociale suinte par tous les pores dans ce courant musical. Après 2005, c’est terminé.

Camélia Jordana procède de cette situation et représente une partie de la bourgeoise manipulant les esprits avec une démagogie racialiste, un discours anti-institutionnel néo-féodal, tout cela pour se donner une image « populaire ».

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1er mai: l’appel de la CGT et de l’ultra-gauche à manifester virtuellement

Cela fait plusieurs années que la CGT et l’ultra-gauche pratiquent l’agitation velléitaire et l’échec du mouvement contre la réforme des retraites les a terriblement affaiblis. Avec la crise sanitaire, il y a la peur de disparaître – et effectivement la politique va reprendre ses droits. D’où la tentative d’appeler à… manifester le premier mai sur les réseaux sociaux, certains groupes sociaux appelant même à manifester physiquement, d’autres à manifester dès le lendemain de la fin du confinement. Comme si tout allait recommencer comme avant…

Voici l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaire, ainsi que de l’Unef et d’organisations lycéennes :

 

« Plus que jamais le 1er Mai,

Alors que le monde entier fait face à la pandémie, ce premier mai sera plus que jamais la journée internationale de luttes des travailleuses et travailleurs.

Depuis le début de la crise sanitaire, des millions de personnes sont confinées. De nombreux pays vivent grâce aux oublié-es, aux invisibles de nos sociétés, qui continuent à travailler, le plus souvent au risque de leur propre vie.

Évidemment ce sont d’abord l’ensemble des personnels de santé qui n’ont pas comptées leurs heures, leur dévouement. Ensuite il y a tous les salarié-es, souvent des femmes, du commerce, de l’agro-alimentaire, du paramédical du social, du nettoiement…, ainsi que tous-tes ces agent-es de la fonction publique qui ont continué d’assurer leurs missions de service publics, et plus largement ceux et celles qui travaillent au service de la population.

Les paroles de reconnaissance des gouvernements n’ont pas été suivies d’actes forts. Les mots sont évidemment insuffisants pour exprimer notre colère, et notre détermination à faire changer les choses. Nous porterons ce 1er mai 2020, bien que confiné-es, les revendications qui sont plus que jamais d’actualité :

Car sacrifier la santé des travailleurs-ses n’est pas admissible :

Si la « reprise » de la vie sociale, dont le travail fait partie, est une espérance, une nécessité pour beaucoup d’entre nous, (et pour d’autres plus pour remettre leur profit à l’ordre du jour), cela ne peut se faire sans la garantie la plus absolue de la sécurité de chacun, chacune, ainsi que celle de ses enfants. La santé, la sécurité, le droit de retrait, de grève, le droit syndical doivent être respectés !!

Car sacrifier les droits des travailleuses-eurs sur l’autel de l’économie n’est pas tolérable et ne pourra continuer quelle que soit la situation :

Des semaines à 60 heures de travail, la perte des congés, des jours de repos, le travail dominical étendu, les abus sur le télétravail ne sont pas légitimes et ne peuvent durer ! Ce n’est pas une prime donnée au bon vouloir du patron, ou de l’employeur public, une aide ponctuelle aux plus modestes qui suffiront aux travailleurs-euses : ce sont de vraies revalorisations salariales du SMIC et des salaires en particulier dans les conventions collectives où ils sont les plus bas, tout comme dans la fonction publique !

Sacrifier les plus précaires d’entre nous n’est pas admissible dans une société d’égalité et de solidarité :

Vacataires, intérimaires, intermittent-es, services civiques, la précarisation des travailleur-euses s’est multipliée ces dernières années, et la situation des chômeur-euses et étudiant-es a été dégradée, tout comme celle des sans-papiers aujourd’hui ignoré-es sur le plan sanitaire comme social.

Elles et ils payent le prix fort de la situation, et les inégalités sociales explosent. Le manque d’investissement au niveau de la santé, la réforme de l’assurance chômage, le projet de réforme de la retraite pas points, mettent à mal la protection sociale, laquelle est un socle protecteur.

De plus, le développement des services publics est nécessaire et indispensable pour assurer l’égalité et répondre aux besoins de la population. De nombreuses aides sont prévues pour les entreprises, alors que pour ceux et celles qui sont dans les situations difficiles, elles restent mineures. Il faut permettre la suspension des loyers et des dépenses de toute l’énergie, une aide pour l’accès à internet et aux transports, car nous savons que si la crise sanitaire peut régresser, la situation économique et sociale va continuer à faire des dégâts.

Cette situation inédite, qui peut malheureusement perdurer et/ou continuer, a remis en lumière l’essentiel : Un hôpital et un système de santé publique avec de vrais moyens humains, matériels, financiers, un système de protection sociale large tout au long de la vie, des services publics qui ne sont pas sacrifiés par des politiques de restructurations, suppressions au bénéfice des appétits de ceux qui prospèrent dans ce système capitaliste !

Le 1er mai doit permettre à chacun et chacune de s’emparer de ces revendications, et par tous les moyens de les rendre visibles.

Même confiné-es, manifestons toutes et tous le 1er mai, avec des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux(…) et donnons à cette journée une véritable force collective !

Le 1 er mai, soyons visibles, solidaires, déterminées. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifere.

Transformons le monde de demain en un monde vivable, de justice sociale, écologiste et féministe ! »

 

 

 

 

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Giorgio Agamben et le COVID-19, ou le suicide de l’ultra-gauche philosophico-littéraire

Rejetant le mouvement ouvrier, l’ultra-gauche parisienne a pour une partie importante d’entre elle trouvé son inspiration auprès du philosophe italien Giorgio Agamben. Sa position complotiste et délirante sur la crise sanitaire actuelle en dit long sur tout ce milieu mêlé aux intellectuels de la rive gauche.

Giorgio Agamben est une référence d’importance pour toute une ultra-gauche philosophico-littéraire fantasmant sur la disparition de l’État face à la révolte des individus, ce qui correspond à toute la mouvance historique autour de Julien Coupat (qui est aujourd’hui largement dispersée).

Cette ultra-gauche est totalement poreuse à la « rive gauche » bobo, dans la tradition des situationnistes, avec un pied dans la paranoïa, un autre dans le Paris littéraire. Pour cette raison, on retrouve par exemple le point de vue de Giorgio Agamben, expliqué et justifié, dans Télérama, par Olivier Tesquet, au tout début mars (« Ce que dit le coronavirus de notre soumission à la surveillance »).

Pourtant, Giorgio Agamben n’y est pas allé de main morte en disant qu’il n’y a pas de crise sanitaire, seulement un complot de l’État pour exercer toujours plus de contrôle ! Mais telle est la démarche paranoïaque de la petite-bourgeoisie intellectuelle, qui aimerait bien se rendre indispensable pour tout et a deux choses en horreur : l’État et le socialisme, en partant du principe qu’à ses yeux, le capitalisme c’est un peu l’un, un peu l’autre.

Giorgio Agamben un philosophe s’appuyant sur le philosophe gauchiste Walter Benjamin, mais aussi sur les nazis Heidegger et Carl Schmitt, dans un mélange des genres typiquement franco-italien. Pour bricoler suffisamment cette absurdité, Giorgio Agamben passe par le concept de « biopolitique » de Michel Foucault pour proposer une sorte d’anarcho-insurrectionalisme contre la prise de contrôle total de la société sur les individus.

Partant de là, la crise sanitaire ne pouvait être qu’un complot de plus pour ce contrôle. Initialement publié en Italie dans le quotidien Il Manifesto (qui tire à moins de 30 000 exemplaires), en tant qu’éditorial du journal, Giorgio Agamben dit la chose suivante :

« Face aux mesures d’urgence frénétiques, irrationnelles et totalement injustifiées pour une supposée épidémie due au coronavirus, il faut partir des déclarations du CNR (Consiglio Nazionale delle Ricerche), selon lesquelles « il n’y a pas d’épidémie de Sars-CoV2 en Italie » .

Et ce n’est pas tout : « l’infection, d’après les données épidémiologiques disponibles aujourd’hui sur des dizaines de milliers de cas, provoque des symptômes légers/modérés (une sorte de grippe) dans 80 à 90 % des cas. Dans 10 à 15% des cas, une pneumonie peut se développer, mais l’évolution est bénigne dans la majorité absolue. On estime que seulement 4 % des patients doivent être hospitalisés en soins intensifs » .

Si telle est la situation réelle, pourquoi les médias et les autorités s’efforcent-ils de répandre un climat de panique, provoquant un véritable état d’exception, avec de graves limitations des mouvements et une suspension du fonctionnement normal des conditions de vie et de travail dans des régions entières ?

Deux facteurs peuvent contribuer à expliquer un tel comportement disproportionné. Tout d’abord, on constate une fois de plus une tendance croissante à utiliser l’état d’exception comme paradigme normal de gouvernement (…).

L’autre facteur, non moins inquiétant, est l’état de peur qui s’est manifestement répandu ces dernières années dans les consciences des individus et qui se traduit par un réel besoin d’états de panique collective, auquel l’épidémie offre une fois de plus le prétexte idéal. »

Voilà la logique paranoïaque de la petite-bourgeoisie intellectuelle vivant dans sa bulle. Et Giorgio Agamben, considéré comme un grand intellectuel en France, dit cela en Italie, pays le plus marqué par la crise sanitaire. Il assume d’ailleurs tout à fait ses propos et ne se remet même pas en cause.

Dans la même veine, le Olivier Tesquet de Télérama mentionné plus haut dénonce par exemple encore maintenant sur son twitter le fait qu’il y ait un appel de l’armée à proposer des solutions pour aider au confinement.

Il suffirait à ces gens de considérer deux choses : les masses, d’un côté, le taux de mortalité de l’autre. 1 % de plusieurs milliards, on peut pourtant deviner ce que cela donne. Mais il y a le mot « masses » et pour ces gens, c’est une horreur. Quant au reste, c’est l’État qui selon eux veut le contrôle. Rien n’est donc à attendre de ces gens… ni d’ailleurs de tous ceux qui refusent de raisonner en terme de collectivité, de collectivisme.

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Le nihilisme des gilets jaunes et de l’ultra-gauche manifestants malgré les mesures de confinement

En manifestant hier malgré les mesures de confinements liées à la crise sanitaire du Covid-19, les gilets jaunes et l’ultra-gauche ont montré à nouveau à quel point ils sont une forme sociale rétrograde, nihiliste, consistant en un populisme puant et incapable de la moindre responsabilité sociale.

Quelle honte, quelle stupidité. Alors que le pays traverse une crise sanitaire majeure exposant les plus fragiles, risquant d’engorger le système sanitaire, les gilets jaunes et l’ultra-gauche ont choisi de n’en avoir rien à faire.

Ils n’étaient pas très nombreux certes à manifester hier à Paris, mais suffisamment pour constituer une foule dense et compacte tout à fait propice à la propagation du coronavirus Covid-19, comme on le voit sur ces images :

Il ne s’agit pas ici seulement d’une question sanitaire, mais d’état d’esprit. En faisant cela, ces personnes montrent qu’elles n’ont aucunement envie de changer le monde, de faire avancer la société. Leur démarche est fondamentalement nihiliste et leur habituel casse de vitrine et caillassage de policier ne consiste qu’en l’expression de ce nihilisme, aucunement en de la révolte sociale.

Cette affiche appelant à la manifestation ayant circulé sur internet en dit très long sur la mentalité des gens ayant manifesté hier, s’imaginant représenter quelques-chose d’important alors qu’ils ne sont que la lie de la société :

Dans le même genre, voilà que la foule crie « suicidez-vous » à l’approche d’une compagnie de police :

Ou encore qu’une personne d’une stupidité innommable crache sur des CRS :

Ces gens bien sûr ne se priveront pas ensuite de déplorer des « violences policières », alors que ce sont eux les provocateurs.

Que dire également de ces « antifas » se croyant malin en chantant un slogan antifasciste italien… tout en ne respectant pas le confinement alors justement qu’en Italie le pays est à l’arrêt à cause de la pandémie dont l’avancée est très forte ?

Que dire de ces étudiants de la tendance « Tacle » de l’Unef, une tendance censée être très à Gauche, expliquant sur Twitter qu’ils sont venus à la manifestation pour « réclamer des mesures d’urgence face au #coronavirus »… alors qu’ils ne respectent pas cette mesure pourtant élémentaire du confinement ?

Quelle décrépitude ! C’est du même niveau que ces supporters ultras du PSG s’étant rendus aux abords du Parc des Princes cette semaine malgré le huis-clos, et dont l’un d’entre eux à eu cette idée incroyablement sotte d’arborer un drapeau « Le virus, c’est nous »…

Ce nihilisme représente exactement l’inverse de la Gauche, qui incarne le développement culturel et social le plus développé de la société, et donc le sens des responsabilités collectives et sociales le plus abouti.

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Témoignage d’une féministe pour l’abolition de la prostitution agressée dimanche

Voici le témoignage d’une des personnes membres du Collectif Abolition PornoProstitution (CAPP) agressée dimanche par un collectif d’ultra-Gauche :

« Hier, dimanche 8 mars 2020, je suis allée manifester. Je pensais finir cette journée de lutte pour nos droits en la célébrant joyeusement autour d’un verre, entre amis. Je n’avais pas prévu de passer ma soirée et une bonne partie de ma nuit aux urgences et au comissariat.

À 17h, j’étais, avec une amie du Collectif Abolition Porno Prostitution en train de déballer une banderole pour accueillir l’arrivée de la marche Place de la République.
Tout s’est passé très vite. J’ai vu arriver en courant, derrière mon amie, une quinzaine de personnes vêtues de noir. Elles ont crié « c’est là, c’est elles! ». Mon amie s’est pris un coup de pied dans le dos et s’est effondrée par terre. On nous a arraché notre banderole. J’ai voulu me relever pour la retenir, mais une femme m’a frappée au visage. S’en est suivi une mêlée, je prenais des coups sans savoir si j’avais une, deux ou trois personne sur moi. J’ai repris mes esprits maintenue au sol, dans une flaque, par l’un des CRS qui a stoppé l’agression. D’autres amies du collectif qui se trouvaient un peu plus loin avaient suivi la scène, choquées. Quelqu’un est venu leur demander « C’est ici l’assaut contre les abolos? ».

Aujourd’hui, je me réveille dans un drôle d’état, l’esprit et le corps meurtris. Je réalise petit à petit.
J’ai été agressée pour avoir voulu déployer une banderole sur laquelle figurait les visages des femmes tuées par le système prostitutionnel.
On m’ a passée à tabac pour m’empêcher de dénoncer l’extrême violence d’un système qui n’est pas, pour moi, un concept abstrait, mais un enfer que j’ai connu de l’intérieur, qui a causé la mort de femmes qui étaient mes amies et qui m’a durablement abîmée.
Et enfin, souillée par cette accusation absurde de fachisme. Qui sont les fachistes? Une milice qui empêche, par la violence, des femmes de s’exprimer lors d’une manifestation pacifique? Où celles qui tentent de défendre les victimes d’une industrie meurtrière qui exploite principalement des femmes migrantes, racisées, précaires et réduites au silence?
Où est la cohérence?
Je suis blessée par dessus tout d’avoir été la cible de prétendus « antifa », me considérant moi même comme telle. Mon amie m’a dit, en sortant des urgences « c’est comme si j’avais été tabassée par les miens ou par moi même ». Skizophrénique.

Il se peut que nous ayons été agressées par erreur, même si nous semblions bien identifiées et ciblées par nos assaillants. Mais peu importe, puisque j’ai pu lire sur les réseaux sociaux de nombreux messages de soutien à nos agresseurs, pleins de haine à notre encontre et contre la cause que nous soutenons avec toute notre âme, par amour pour nos soeurs de toutes origines.

Sans compter que le slogan « mort aux fachos, mort aux abolos » n’est pas nouveau et a retenti hier dans de nombreux cortèges, notamment à Bruxelles où un groupe de survivantes a été harcelé par des opposantes. Cette technique employée pour nous faire taire est donc assez fréquente.

Si nous étions peu nombreuses hier, pour porter notre message, c’est que beaucoup d’entre nous craignent (à raison, preuve en est) la violence des activistes pro-prostitution. Nous avons d’ailleurs, avant cette attaque, essuyé plusieurs insultes et menaces de mort du type « on va leur couper la tête », au sein même de la manifestation. Aujourd’hui, nous faisons le décompte des agressions subies hier par nos camarades abolitionnistes partout en France et en Europe : en Espagne, en Belgique, à Toulouse, etc, des militantes, dont des survivantes, ont été harcelées, menacées, bousculées ou frappées pour avoir voulu dénoncer l’une des pires des violences masculines. Cela s’inscrit dans une longue série d’agressions. Ce qui s’est passé hier à Paris ne peut donc en aucun cas être considéré comme un fait isolé ou une erreur de cible et soulève de sérieuses questions de fond.

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2657989054324599&id=100003405904005

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=3702379943137988&id=100000980564296

Cette année, j’ai été très émue de constater la gigantesque avancée de l’indignation contre les violences faites aux femmes, notamment en voyant l’augmentation du nombre de manifestantes lors des marches féministes. Le 23 novembre, j’ai pleuré devant la forêts de panneaux « on vous croit », « ce n’était pas de votre faute » brandies par le mouvement Nous Toutes… Il semble qu’après les récentes actions féministes très médiatisées comme metoo ou la superbe campagne lancée par Marguerite Stern contre les féminicides, il soit désormais assez communément admis que les viols et les meurtre de femmes, c’est mal.

Il reste donc une seule catégorie de femmes pour laquelle cet axiome ne s’applique apparemment pas dans l’esprit de nombreuses « féministes » : les personnes prostituées.
En effet, il serait « putophobe » ou « facho » de dénoncer la violence inconcevable que subissent ces femmes. Cela justifierait même de se faire démolir la mâchoire lors d’une journée mondiale de lutte pour les droits des femmes, ou d’appeler au meurtre de militantes.

J’invite toutes les personnes qui se questionneraient sur la prostitution à lire des choses à ce sujet. Les théories simplistes du strass ou les « enquêtes » de quelques privilégiées qui auraient « testé » le « travail du sexe » par désoeuvrement, pourquoi pas. Mais aussi et surtout, les centaines témoignages des premières concernées recueillis par le Mouvement du Nid depuis des décennies, ou sinon, à aller voir la pièce « les survivantes » au théâtre 13. Les travaux d’Andrea Dworkin ou de Claudine Legardinier. Les articles rassemblés sur le site « ressources prostitution ». Les statistiques et recherches de la psychiatre Muriel Salmona sur les conséquences traumatiques des personnes en situation de prostitution, sur le site « mémoires traumatique et victimologie ».
Bref, on ne manque pas de matière. Donc, s’il vous plaît, lisez, réflechissez et faites preuve d’honnêteté intelectuelle et de bon sens.  »

Clarissa  »

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8 mars 2020 à Paris: des féministes agressées par l’ultra-gauche libérale-libertaire

Un collectif d’ultra-gauche s’en est pris à un petit regroupement d’extrême-Droite lors de la marche des femmes du 8 mars… Agressant au passage le petit cortège du Collectif Abolition PornoProstitution. Voulue sciemment ou pas, l’agression correspond en tout cas tout à fait à la démarche postmoderne de légitimer la prostitution et de démolir ceux qui la combattent.

Voici le témoignage d’une militante membre du Collectif Abolition PornoProstitution (CAPP), racontant l’agression (qui a été interrompue par les forces de l’ordre) :

Le CAPP défend le point de vue suivant : la pornographie et la prostitution relèvent d’une industrie du viol liée au patriarcat, tout comme la GPA (gestation pour autrui), qui relève du « sexclavagisme ».

C’est là un point de vue qui, il y a trente, quarante ans, dans les rangs de la Gauche historique, était une évidence. Inversement, pour la Gauche « post-historique », post-industrielle, postmoderne, c’est inacceptable : selon elle, les prostituées sont des « travailleuses du sexe ».

L’agression du collectif le 8 mars à Paris était-elle ainsi volontaire, menée juste « en passant », ou un ratage ? Il apparaît en tout cas que c’est clairement le discours abolitionniste par rapport à la prostitution qui a amené l’agression, les « abolos » étant dénoncés lors de celle-ci, le CAPP étant depuis quelques temps déjà la cible de dénonciations pour sa position censée être « putophobe et transphobe ».

Car pour les postmodernes, toutes les personnes opposées à la prostitution sont des fachos. Pour les postmodernes, toutes les thèses culturelles de la Gauche historique relèvent de la réaction. Les postmodernes valorisent la prostitution, l’art contemporain, l’amour libre, la PMA pour toutes, la GPA, la banalisation de l’avortement, la vente libre de drogues, le porno « libre », les rapports sado-masos… Les postmodernes, c’est le capitalisme personnifié, le libéralisme complet, c’est Emmanuel Macron puissance 10.

Menée délibérément ou pas, l’attaque d’ultra-gauche contre le Collectif Abolition PornoProstitution est donc objectivement tout à fait cohérente. Elle représente toutefois un saut réel dans l’agression physique contre les valeurs de la Gauche historique, ce qui ne va pas sans problèmes, d’ailleurs. Ainsi, le groupe (lyonnais) ayant mené l’action a revendiqué d’abord celle-ci au moyen d’une photo montrant deux banderoles arrachées : celle du groupe d’extrême-Droite Némésis, celle du CAPP. Puis, la photo a été changée pour qu’on ne voit plus celle du CAPP.

Le changement de la photo s’explique simplement : les postmodernes se prétendent très radicaux, « antifas », mais en réalité ils ne sont ni radicaux, ni antifascistes. Ils représentent une ultra-gauche libérale libertaire manipulant les esprits démocratiques.

Les gens désirant réellement combattre le fascisme sont déviés vers des actions ne servant, en réalité, que l’agenda du libéralisme libertaire, et donc en fin de compte la conquête de domaines toujours plus grands par le capitalisme.

Ces errements sont inévitables tant qu’on ne se fonde pas sur la lutte des classes, sur une analyse de la réalité capitaliste, sur un engagement réellement populaire, en assumant la Gauche historique. Il est vrai que cela exige des mœurs pas du tout en phase avec la décadence urbaine des centre-villes, ni avec le style « étudiant » ou « ultra » des stades de football.