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Guerre

L’armée ukrainienne toujours plus bandériste

Il faut souhaiter sa déroute la plus complète.

Le régime ukrainien est un satellite américain porté par une oligarchie ukrainienne et les nationalistes. Son idéologie est totalement anti-communiste et anti-socialiste, tout ce qui est de « gauche » est d’ailleurs formellement interdit.

Le régime se situe très clairement dans la perspective du fasciste Stepan Bandera, comme le montre la publication du Parlement ukrainien sur le média Twitter le 1er janvier 2023, afin de fêter l’anniversaire de celui-ci.

On y voit Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, devant un portrait de Stepan Bandera. Sur le selfie d’origine, il lève le pouce.

Surrout, il y est dit que « les directives de Stepan Bandera sont bien connues du commandant en chef des forces armées », ces directives étant présentées au moyen de plusieurs citations, dont : « la victoire totale et suprême du nationalisme ukrainien aura lieu quand l’empire russe cessera d’exister. »

Tout cela est on ne peut plus clair sur la nature du régime ukrainien. Naturellement, le message sur Twitter a fait scandale en Pologne dans la foulée, en raison du rôle des bandéristes pendant la seconde guerre mondiale.

Le parlement ukrainien a alors supprimé le message. Tout comme le maire de Lviv, Andrii Sadovyi, a supprimé son message du même jour. On le voit prendre une pose typiquement fasciste devant un monument à Stepan Bandera, dans cette ville de l’Ouest de l’Ukraine formant le bastion du nationalisme.

Dans son message, il dit que « à l’exemple de Bandera, une nouvelle génération a grandi, qui est allée à la bataille contre la nouvelle horde moscovite. Une génération de vainqueurs. Gloire à l’Ukraine! [slogan bandériste auquel on répond par « Gloire aux héros ! »] ».

Ces autocensures ne changent rien à l’affaire. Au fond, ce qui compte, c’est que toute l’idéologie nationaliste ukrainienne vise à la destruction de la Russie et à établir un régime ultra-réactionnaire. C’est le point de vue du régime, c’est le point de vue du commandant en chef de l’armée ukrainienne.

Ce dernier n’est pas forcément antisémite, d’ailleurs, car il a salué il y a quelques jours avant la fête juive de Hanoucca. Encore que ce soit totalement ambigu, puisqu’on peut trouver des photos de lui, comme en janvier de l’année dernière, avec des néo-nazis intégrés dans l’armée ukrainienne.

Telle est l’extrême-Droite, prête à tout pour exister du moment qu’elle a l’aval des grands capitalistes, quels qu’ils soient.

En haut on a le portrait de l’infâme bourreau bandériste Roman Choukhevytch, à droite celui de Stepan Bandera

L’armée ukrainienne constitue en permanence des forces au moyen de volontaires néo-nazis, comme par exemple la 67e brigade mécanisée formée en novembre 2022 sur la base des néo-nazis du Pravy Sektor et du Corps des volontaires ukrainiens. Cela ne veut pas dire que tous les gens qui rejoignent soient néo-nazis, mais que l’armée ukrainienne est encadrée dans une optique bandériste.

Qui plus est, les troupes d’élites sont toujours portées par des activistes néo-nazis, comme le bataillon Kraken, qui utilise une rune nazie comme symbole.

Tous les pires réactionnaires d’occident rejoignent d’ailleurs l’armée ukrainienne : les aventuriers, les romantiques nihilistes, les néo-nazis notamment français, les mercenaires de l’Otan et même des djihadistes (surtout Tchétchènes) qui sont organisés de manière autonome dans l’armée ukrainienne !

Un soldat avec un totenkopf nazi à côté d’un soldat « djihadiste »

Si le régime ukrainien gagne la guerre, on aura un État ultra-réactionnaire entièrement subordonné à l’Otan, servant de fer de lance du dépeçage de la Russie. Déjà le régime ukrainien sert de « modèle » aux États les plus réactionnaires d’Europe, comme la Tchéquie et les pays baltes.

Il ne s’agit plus du tout là de nation ukrainienne à protéger, mais d’un projet artificiel, nationaliste agressif, directement au service de l’Otan. Le régime ukrainien est bandériste, il doit tomber, il faut lutter contre tout soutien français à ce régime !

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Culture

« Blue Monday »

Quand on décide de ne plus participer.

La chanson Blue Monday de New Order eut un succès magistral à sa sortie en mars 1983 ; cela correspondait à un mouvement historique venant de la disco, passant par la hi-nrg (soit une disco « froide ») pour aller dans le sens de la techno.

Blue Monday était emblématique de ce tournant où le matériel permettait de systématiser la musique électronique. La chanson est incontournable et est relativement proche de Confusion datant d’août 1983, dont la vidéo est très réussie avec son portrait du New York dansant prolétarien. Formidable !

Blue Monday a cependant eu un gigantesque succès en raison également de ses paroles, donc dans les pays anglophones ou bien où l’anglais est relativement maîtrisé.

C’est que la chanson raconte comme un homme rencontre une femme et comment cela correspond entre eux. Tout est là entre eux.

Elle décide toutefois de ne jamais faire le pas pourtant dans l’ordre des choses, tout en maintenant leur relation, la précipitant dans l’ambivalence.

Il lui reproche alors de se sentir mal et de le savoir, sans pour autant ne rien faire, et à la fin de la chanson son cœur « grandit froidement » alors qu’il a décidé de s’en éloigner.

Le titre de la chanson résume cette démarche de rupture, sans que personne n’y ait rien compris, et pour cause, cela vient d’une expression allemande. Le « Blauer Montag », c’est quand on décide de ne pas aller travailler le lundi, parce que trop c’est trop et que l’exploitation salariée, il y en a assez.

C’est une expression très connue en Allemagne, associée historiquement à la rébellion contre le salariat capitaliste, mais cela n’existe pas en anglais, donc personne n’y a rien compris, et New Order ne l’a jamais expliquée, même si la pochette de la version remixée de 1995 contient les termes « Blauer » et « Montag ».

Ce thème de la grève sentimentale, pour ainsi dire, se retrouve dans Confusion, où il est reproché à la personne avec qui cela correspond de n’apporter que de la confusion sans en rien prendre en compte les effets vécus, si douloureux. Résultat : le départ, le renversement de situation, trop c’est trop.

Il y a là une accusation romantique d’anti-romantisme : mais comment peut-on ne pas être à la hauteur de soi-même, de ses sentiments, alors que l’autre est là matériellement et qu’on le sait, et que tout est là?

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Politique

Le congrès toujours aussi mystérieux de « Révolution permanente »

On n’en sait pas plus.

La photo originale n’a pas été floutée par « Révolution permanente », ce qui est une erreur de base

Le 2 janvier 2022 était ici publié l’article Le congrès mystère de « Révolution permanente » et, le même jour, « Révolution permanente » a rendu public, quinze jours après, le compte-rendu du congrès de fondation d’une nouvelle organisation révolutionnaire.

Une excellente occasion de voir si l’analyse effectuée était juste ou pas, même si cela ne change pas le fait que 15 jours après, un compte-rendu de fondation d’une organisation révolutionnaire, c’est tard, décalé, incorrect.

« Révolution permanente » a par ailleurs rendu public seulement deux documents directement produit par le congrès : la déclaration Une nouvelle organisation révolutionnaire est née ! et un compte-rendu des discussions.

La déclaration est très courte, elle mentionne une divergence interne sur la guerre en Ukraine et fait la part belle au Nouveau Parti Anticapitaliste (dont est issu « Révolution permanente »). La seule chose qu’on retient et qu’on savait déjà, c’est que :

« Révolution Permanente affirme également vouloir participer à la refondation d’une gauche révolutionnaire en France. L’enjeu est de construire une alternative au néo-réformisme et à la gauche institutionnelle. »

Il n’y a dans la déclaration strictement aucune référence idéologique. Le mot marxisme n’apparaît donc pas. Le mot « impérialisme » non plus, et il n’est pas parlé de risque de guerre mondiale.

Le compte-rendu du débat précise cependant les choses, alignant « Révolution permanente » sur la « Fraction Trotskyste – Quatrième Internationale » basée en Argentine, ce que l’on savait déjà. Et c’est surtout le Nouveau Parti Anticapitaliste, qui a récemment implosé, qui a été le thème de fond. « Révolution permanente » prendrait bien sa place, en prétendant faire mieux bien entendu.

On ne peut pas dire que cela soit intéressant, percutant, nouveau. En fait, « Révolution permanente » met simplement en place une boutique où, comme au McDonald’s, « on peut venir comme on est ». Impossible de ne pas être d’accord, rien n’est dit, à part qu’il faut militer pour changer les choses.

Les Français étant un « peuple politique », ce genre d’approche n’a aucune chance de réussir. C’est un produit d’importation de l’extrême-gauche argentine, c’est cosmopolite et hors-sol, simplement bon pour des gens traînant sur Twitter.

Il aurait d’ailleurs été bien plus simple, et cela aurait été une moindre perte de temps, que de dire que « Révolution permanente » c’est la Gauche Twitter et forcément qu’un congrès ne peut avoir qu’une forme fictive, artificielle. D’où l’absence de tout contenu.

Ce qui montre que l’article du 2 janvier 2022 tapait juste. On ne sait rien de ce congrès, qui n’a en fait rien donné, parce qu’il ne le pouvait pas. On a simplement 118 délégués disant qu’ils sont d’accord avec ce sur quoi ils étaient d’accord, et qui officialisent que « Révolution permanente » existe, ce que tout le monde savait déjà.

Mais un programme, des valeurs? Il n’y en a pas. On ne sort pas du « militantisme » avec le triptyque « syndicat » – « antiracisme » – « lgbt ».

L’aliénation de la société de consommation? Connais pas. L’OTAN comme menace principale? Connais pas. La question animale, moralement et culturellement essentielle? Connais pas. L’art, la culture, la civilisation, les classiques? Connais pas. L’idéologie, la science, les acquis de la pensée? Connais pas.

C’est la Gauche Twitter, celle qui pense que McDonald’s est populaire et le kébab révolutionnaire. Celle pour qui l’actualité ce sont les manifestations dans les grandes villes et les réseaux sociaux.

Et cela donne 118 personnes se disant d’accord avec elles-mêmes, en étant issues de discussions de 400 personnes, pour dire qu’il faut lutter contre la réforme des retraites.

Pas de quoi rêver, pas de quoi emplir son esprit, pas de quoi en tirer quelque chose, pas de quoi marquer son époque, pas de quoi ancrer quelque chose culturellement, historiquement, scientifiquement.

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Politique

Le congrès mystère de « Révolution permanente »

On ne sait rien et on n’en saura pas plus.

« Révolution permanente » était une tendance du Nouveau Parti Anticapitaliste ; exclue en 2021, elle a réussi à devenir l’un des principaux pôles « militants » en France à gauche de la gauche. Elle a annoncé un congrès de fondation d’une nouvelle organisation révolutionnaire, congrès qui s’est tenu les 16, 17 et 18 décembre 2022.

Trois textes servaient de fondements à cet effet : un sur l’organisation, un autre sur la situation en France, et enfin un portant sur la situation internationale.

Or, nous sommes le 2 janvier 2023 et « Révolution permanente » n’a toujours rien dit au sujet de ce congrès. Les seuls documents proposés sont des interventions de gens extérieurs présents au congrès, tels l’économiste version « Monde diplomatique » Frédéric Lordon (« Un parti révolutionnaire sert à tout niquer, avec méthode », sic), ou Assa Traoré du « Comité vérité et justice pour Adama ».

Mais on ne sait rien de ce que le congrès a donné. Cela a-t-il été un succès ? Un échec ? Car enfin, on peut imaginer que les personnes présentes n’ont pas tout laissé tomber pour regarder la finale de la coupe du monde 2022 de football France – Argentine.

Cela dit, l’arrière-plan de « Révolution permanente » ce sont des trotskistes argentins, et surtout, de manière plus concrète, « Révolution permanente » vise un public étudiant, petit-bourgeois, par définition versatile et consommateur. Dire qu’on fonde une organisation révolutionnaire avec de tels gens est du suicide.

On peut toujours faire semblant d’être une organisation, nombreuses sont les petites structures hyper « radicales » portées par des petits-bourgeois et des étudiants. Cependant, c’est de l’aventurisme sans portée ni envergure, c’est du « militantisme » et il n’y a pas de programme, pas de fond, rien qui reste réellement dans la société.

Là, « Révolution permanente » a visé trop haut en pensant pouvoir « formaliser » son militantisme. L’idée était de s’ancrer dans le paysage militant français. Sauf que tout cela est artificiel. Il y a toute une scène de gens qui « militent », mais ils sont là où ils sont comme ils pourraient être ailleurs. Cela n’a pas de réel fond politique programmatique.

Dans tous les cas, il n’est pas correct de dire qu’on fonde une organisation révolutionnaire lors d’un congrès, pour ne rien dire à ce sujet. Quinze jours, ne rien savoir à ce sujet, c’est tout savoir. C’est un fiasco.

Si cela avait été un réel échec, cela aurait eu sa dignité, les choses ne vont pas en ligne droite. Cela aurait été une expérience, une contribution sur la voie vers le Socialisme. Là c’est juste un épisode digne d’un feuilleton. Et cela ajoute à la confusion générale.

On dira que la critique est facile, l’art est difficile. Mais c’est « Révolution permanente » qui a affirmé faire un congrès avec plusieurs centaines de personnes pour former la véritable organisation révolutionnaire en France. De ce qu’on voit, la proposition tombe à l’eau : elle n’a été donc qu’une expression de décomposition contribuant à la dépolitisation, à la délégitimation de la Gauche. Ce qui est typique du « militantisme » anarchiste et trotskiste.

Pour une analyse de fond, on peut résumer ainsi : c’est une erreur que de vouloir un « militantisme » de masse organisé au moment où la société française toute entière se replie sur elle-même dans la consommation et la futilité.

Il y a eu un million de personnes sur les Champs-Elysées à Paris le soir du 31 décembre 2022 ! C’est lamentable, et c’est ça la réelle tendance de fond. « Révolution permanente » paie le prix de ne rien comprendre à la vie quotidienne des gens dans le 24 heures sur 24 du capitalisme, dans un capitalisme en crise depuis 2020.

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Guerre

2023: l’heure est venue de faire tomber l’occident

Le monde va totalement changer !

Quand on est de gauche de manière sérieuse, on doit avoir en priorité l’Otan en ligne de mire. L’Otan, c’est une architecture politico-militaire pour maintenir stable le capitalisme occidental, et pour assurer son hégémonie.

Qui accepte l’Otan accepte le capitalisme, et converge avec l’hégémonie du capitalisme occidental.

Rien n’est possible tant qu’il y a cette hégémonie. On le voit très bien : il ne se passe rien en France depuis cinquante ans sur le plan de la lutte des classes.

Le capitalisme occidental est tellement en marche qu’il produit une vaste petite-bourgeoisie, qu’il corrompt les prolétaires. Il était tellement en marche.

Car la crise est là désormais, par la pandémie, par l’arrivée de la Chine comme superpuissance, et l’ordre occidental vacille. La décennie 2020 va être celle où le basculement va pénétrer toutes les strates de la société française.

Il faut être en première ligne de ce mouvement historique, et pour ça, il faut considérer l’Otan comme la principale menace, le principal obstacle à une France socialiste.

L’Otan permet en effet de faire pression à l’intérieur de chaque pays, par l’intimidation, par la démonstration de force. Tout le monde sait très bien en France, si jamais la question se pose même, que tout renversement de régime amènerait l’intervention de l’Otan.

Il faudrait déjà surmonter la police, battre l’armée… affronter l’isolement du pays et en plus se confronter à l’Otan. Voilà un non-dit fondamental en France, qui assure à la bourgeoisie sa position de force et annule à la base même les velléités révolutionnaires des prolétaires.

Et pour qu’aucun État ne développe une ligne qui lui soit trop particulière et fragilise l’édifice, l’Otan a toute une série d’exigences institutionnelles, afin de bien encadrer tous les pays dans le giron de la superpuissance américaine.

L’Union européenne elle-même dans ses documents explique que l’Otan est au centre de son système de « sécurité ».

L’Otan, c’est également un moyen d’exercer une pression militaire systématisée contre les concurrents de la superpuissance américaine. L’Otan n’est pas une organisation « défensive », c’est une force militaire visant à la suprématie, jouant un rôle fonctionnel dans la déstabilisation des puissances concurrentes, par exemple en servant de tremplin pour les actions de la CIA.

L’Otan, c’est le bras armé de la superpuissance américaine, avec la France étant une composante de ce bras armé, avec un capitalisme français imbriqué dans le système mis en place par les États-Unis.

Rien n’est possible du point de vue de la lutte contre le capitalisme si l’on dit pas : il faut démanteler l’Otan!

Parce que si on veut changer les choses de manière radicale en France, l’Otan est un obstacle.

Parce que pour rompre même avec les mentalités corrompues de convergence avec son propre capitalisme, il faut souhaiter sa défaite, et pour cela il faut viser l’effondrement de l’hégémonie occidentale.

Et là, les heures de l’hégémonie occidentale sont comptées. La superpuissance américaine tente par tous les moyens de maintenir les choses dans leur stabilité, notamment en utilisant l’Ukraine comme chair à canon. C’est cependant vain, c’est trop tard, l’occident a déjà perdu.

Il faut se lancer dans la vague – pour pouvoir dire demain, j’étais en première ligne hier pour faire tomber l’occident !

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Culture Planète et animaux

« Vegan for the animals »

« Vegan pour les animaux »

La Gauche historique a pour principe de célébrer : ce qui est bien, constructeur, positif ; c’est le sens de la vie, on le salue. Par opposition, ce qui est mal, erroné, négatif, est dénoncé.

Alors que le nouvelle année va commencer, il est certainement juste de saluer la sortie par le groupe Earth Crisis de deux nouvelles chansons sur un mini album de quatre chansons, « Vegan for the animals ».

Ce mini-album, sorti en octobre 2022, est notable car le groupe Earth Crisis s’est monté aux États-Unis en 1989. On parle ici de gens qui sont vegans depuis cette date et qui n’ont jamais lâché le flambeau.

Ce n’est pas rien, c’est même énormément. On parle ici d’un engagement réel et prolongé. Le nom du groupe vient d’ailleurs d’un album du groupe de reggae Steel Pulse, où l’on voit ce qui les mettait en rage : les deux blocs s’affrontant pour le contrôle du monde, le KKK, la famine en Afrique… Il y a aussi le pape, le Vietnam, la répression anti-populaire…

C’est là quelque chose de marquant, car on est dans la loyauté, l’engagement impliquant toute son existence.

On est à l’opposé de la narration capitaliste d’idées « nouvelles » à rapidement consommer. C’est particulièrement vrai pour la question animale, récupérée et démolie par le capitalisme « végétalien » dans les années 2010 et les opportunistes comme Aymeric Caron en France.

Earth Crisis est, si l’on veut, une preuve historique que les idées révolutionnaires sont portées par des démarches révolutionnaires… Le capitalisme cherche à récupérer et réécrire l’Histoire, il faut y faire face!

Le groupe Earth Crisis est par ailleurs très connu dans la scène punk hardcore, étant pour simplifier l’un des premiers groupes à mêler le metal au punk avec un son « hardcore ». Cette approche deviendra par la suite très commune, donnant un son lourd qu’on est pas obligé d’aimer bien sûr.

Et Earth Crisis fait surtout partie de la scène punk « positive » dite straight edge, qui refuse les drogues, l’alcool, les rapports sexuels hors couple.

Le mouvement prônant une discipline morale et culturelle pour tenir le choc face à une société décadente a eu un grand impact dans les années 1990 aux États-Unis et particulièrement en Suède. Le straight edge était alors systématiquement lié au végétarisme puis au véganisme.

Youth of Today en concert
Earth Crisis en concert

Earth Crisis était le pilier de cette culture « vegan straight edge« , Leur principale chanson, Firestorm, parle ainsi d’une tempête qui va venir pour débarrasser par la violence la société du trafic de drogues.

Le groupe prônait par ailleurs la violence comme solution révolutionnaire en général, notamment contre la vivisection et en faveur de la protection de la Nature. Cette scène musicale et activiste exprime une rupture culturelle majeure au coeur de la superpuissance américaine, se confrontant directement à la terreur de la consommation et faisant de la question animale la clef morale.

Les chansons sur le mini-album sont d’ailleurs « vegan for the animals » qui appelle à devenir vegan et à aller à la victoire, « Through A River Of Blood » qui dénonce la vivisection comme un massacre, « Smash Or Be Smashed » qui appelle à l’auto-discipline pour faire face à un monde qui est en guerre contre la Nature, avec toutefois les êtres humains se prenant pour des « néo-dieux » comme dit dans « Fate of the Neo-gods ».

Tout cela est méritoire, et exemplaire. On parle toujours de bonnes résolutions pour le nouvel an : il y a ici de quoi s’inspirer.

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Guerre

Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev jouent aux trolls

Les Russes raffolent de ces choses.

L’humour russe a un côté collectif et fantasque, l’objectif est de faire tourner la tête. Il y a un côté « troll » : il ne s’agit pas d’avoir le plus bel esprit, un peu comme le veut l’humour français, mais d’emporter les choses dans une sorte de délire.

Cette approche donne souvent une étrange impression des Russes, mais il s’agit de quelque chose d’affectueux, même si assez bourru dans une tradition paysanne russe historique. Et comme quand les Russes commencent quelque chose, ils ne s’arrêtent plus, on peut être certain que tout tourne de manière assez folklorique !

Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev se sont ainsi amusés à, du point de vue français, jouer aux cons. Depuis le début du conflit en Ukraine, la propagande ukrainienne utilise le Seigneur des anneaux – un roman fantastique par ailleurs totalement réactionnaire – pour dénoncer la Russie.

Les soldats russes seraient des « orques » et la Russie le « Mordor ». Bref, la Russie serait monstrueuse et devrait être détruite. Dans Le Seigneur des anneaux, le chef du camp du mal s’appelle Sauron et à un moment il donne neuf anneaux à ses serviteurs.

Et le 28 décembre 2022 à Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a apporté neuf anneaux, un pour lui et pour chaque représentant des Etats de la « Communauté des Etats Indépendants » née à la chute de l’URSS (Bélarus, Arménie, Azerbaïdjan, Tadjikistan, Kirghizstan, Turkménistan, Ouzbékistan, Kazakhstan).

Sur l’anneau on lit « Bonne année 2023 » avec l’emblème de la Communauté des Etats Indépendants, qui ressemble même vaguement à l’oeil de Sauron dans le film Le Seigneur des anneaux.

C’est typique. Dmitri Medvedev, deux jours auparavant n’avait pas raté l’occasion non plus de « troller ». Il est le vice-président du Conseil de sécurité de Russie et le successeur prévu de Vladimir Poutine, ce qu’aucun média français n’a compris jusque-là.

Voici ce qu’il raconte, mi-sérieux mi-surtout délirant, à la russe. Pour un Français, il faut s’accrocher et tous les journalistes français ont pris ça très au sérieux !

Le soir du Nouvel An, tout le monde s’amuse à faire des pronostics

Beaucoup émettent des hypothèses futuristes, comme si elles rivalisaient pour distinguer les plus folles, voire les plus absurdes.

Voici notre humble contribution.

Que peut-il se passer en 2023 :

1. Le prix du pétrole atteindra 150 dollars le baril et le prix du gaz dépassera 5 000 dollars par 1 000 mètres cubes

2. Le Royaume-Uni rejoindra l’UE

3. L’UE s’effondrera après le retour du Royaume-Uni ; L’euro ne sera plus utilisé comme monnaie de l’UE

4. La Pologne et la Hongrie occuperont les régions occidentales de l’ancienne Ukraine

5. Le Quatrième Reich sera créé, englobant le territoire de l’Allemagne et de ses satellites, c’est-à-dire la Pologne, les États baltes, la Tchéquie, la Slovaquie, la République de Kiev et d’autres parias

6. La guerre éclatera entre la France et le Quatrième Reich. L’Europe sera divisée, la Pologne repartitionnée au passage

7. L’Irlande du Nord se séparera du Royaume-Uni et rejoindra la République d’Irlande

8. La guerre civile éclatera aux États-Unis, en Californie. et le Texas devenant ainsi des États indépendants. Le Texas et le Mexique formeront un État allié. Elon Musk remportera l’élection présidentielle dans un certain nombre d’États qui, après la fin de la nouvelle guerre civile, auront été donnés au parti républicain.

9. Tous les plus grands marchés boursiers et l’activité financière quitteront les États-Unis et l’Europe et se déplaceront vers l’Asie

10. Le système de gestion monétaire de Bretton Woods s’effondrera, entraînant le crash du FMI et de la Banque mondiale. L’euro et le dollar cesseront de circuler en tant que monnaies de réserve mondiales. Les monnaies fiduciaires numériques seront activement utilisées à la place

Bonne saison à vous tous, amis anglo-saxons et leurs porcelets joyeux !

De tous les peuples slaves, les Russes sont ceux dont l’excentricité est la plus réfléchie ; ailleurs elle est plus brut (ou brute) et sentimentale. Et là les deux principales figures de l’État russe se permettent ces délires au milieu d’une tension mondiale, ce qui est plus que représentatif de toute une mentalité.

Et c’est fait de manière volontaire, afin de parler aux Russes. Cela ne peut que fonctionner.

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Guerre

Kosovo : l’armée serbe en état d’alerte

Le conflit est inéluctable.

L’armée serbe est en état d’alerte et envoie de nombreuses troupes au sud du pays, à la frontière avec le Kosovo. Une frontière que la Serbie ne reconnaît pas, considérant que le Kosovo est serbe. Le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dačić a en ce sens rappelé qu’une attaque contre les Serbes du Kosovo amènerait forcément l’armée serbe à intervenir.

C’est pourquoi, en plus de l’armée serbe en état d’alerte, toutes les unités du ministère de l’Intérieur sont passées sous la direction de l’état-major serbe. La question n’est pas de savoir s’il y aura un conflit militaire, mais quand.

L’origine de ce branle-bas de combat est une situation maximale de tension provoquée par une histoire de reconnaissance des plaques d’immatriculation. Pour faire simple, le Kosovo « indépendant », où se trouve depuis 1999 la très grande base de l’Otan Camp Bondsteel, fait tout pour rendre impossible la vie des Serbes du Kosovo, pour s’en débarrasser.

Cela a conduit à des manifestations serbes, ainsi que des barricades, des blocages de routes.

Pour la Serbie, le Kosovo est un symbole national absolu et il est hors de question de reconnaître l’indépendance du Kosovo, surtout que celle-ci est fictive et artificielle. Fictive, car en réalité il s’agit pour le Kosovo d’au fur et à mesure rejoindre l’Albanie. Artificielle, car provoquée par la superpuissance américaine et l’Otan au moyen d’une intervention militaire particulièrement violente.

Les manifestations, barricades et blocus routiers de la part des Serbes du Kosovo ont donc une portée immense pour la Serbie, pour qui il est impossible de reculer. Du point de vue serbe, si le Kosovo est perdu, la Serbie se fera broyer, ce qui est effectivement le cas. La mise en place d’un Monténégro indépendant est ainsi fictive et est allé en ce sens. Demain, ce serait les régions de la Voïvodine et de Sandžak qui demanderaient « l’indépendance ».

Et si l’on connaît le caractère réactionnaire des nationalistes serbes, les nationalistes albanais ne valent pas mieux et sont qui plus est directement au service de l’Otan.

Car l’arrière-plan de cette situation tient à l’intervention de l’Otan. Historiquement, le Kosovo est une région serbe, mais en raison des avancées de l’empire ottoman en Europe au 17e siècle, sa population est devenue majoritairement albanaise. Les Serbes ont toujours tenté de reprendre ce territoire, notamment aidé par l’Autriche les utilisant contre l’empire ottoman.

Il faut se rappeler que tout le sud-est de l’Europe était passée sous la coupe de ce dernier pour une très longue période.

Le nationalisme albanais a particulièrement insisté sur l’obtention du Kosovo, passé sous contrôle serbe à l’effondrement de l’empire ottoman. L’Albanie d’Enver Hoxha avait par exemple un discours ultra-nationaliste et le Kosovo était son obsession, la dénonciation du « révisionnisme » servant en fait de masque à la tentative d’arracher le territoire à la Yougoslavie en fomentant des troubles.

Dans le prolongement de l’effondrement de la Yougoslavie, la superpuissance américaine et l’Otan ont fait en sorte de verser de l’huile sur le feu au maximum, jusqu’à ce que le Kosovo devienne « indépendant » en 2008. Et le processus de « balkanisation », de diviser pour régner, ne s’arrête pas.

Car, ce qui est incompréhensible bien souvent vu de France, c’est que tous les pays issus des empires austro-hongrois hébergent de multiples nationalités et, comme dans le Caucase, sans cadre socialiste, tout le monde est monté contre tout le monde.

Le Kosovo, c’est un peu moins de 2 millions d’habitants, avec surtout des Albanais, mais aussi des Serbes, au nombre de 250 000, moitié moins qu’avant 1999, les troubles ayant précipité leur exil. Il y a des Musulmans – dans le sens de minorité nationale et non pas religieux, on peut parler aussi de Bosniaques et de Goranis. Il y a des Roms, des Ashkalis, des Égyptiens, et des Turcs.

On est ici en Europe et déjà dans « l’Orient compliqué ». Un Orient où la seule réponse aux massacres inter-ethniques provoqués par les grandes puissances est la bataille unificatrice, démocratique-populaire, du Socialisme.

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Politique

Fait divers sanglant: l’attaque de la rue d’Enghien

Une drame décadent qui ne relève pas de la politique.

William Z. est un élément anti-social produit par le capitalisme se modernisant à tout va. Pris de délire raciste, ce conducteur de train à la retraite de 69 ans avait attaqué des migrants en Seine-Saint-Denis ainsi qu’à Paris, attaquant notamment des tentes et leurs occupants avec un sabre.

Le 23 décembre 2022, il décide d’aller tirer sur des « étrangers » en Seine-Saint-Denis avec un pistolet et 40 cartouches, avant de se suicider. Il change d’avis et va rue d’Enghien à Paris devant le Centre culturel kurde Ahmet Kaya, car dans son esprit les Kurdes ont combattu l’État islamique, mais au lieu de faire des prisonniers ils auraient dû tuer tout le monde.

Là, il tire, tue trois Kurdes, avant d’être maîtrisé. Il est arrêté et le 25 décembre il va en hôpital psychiatrique. Entretemps se produit toute une séquence politique construite artificiellement et parfaitement représentative.

Immédiatement, en effet, il est parlé d’une attaque contre « les Kurdes ». Le président Emmanuel Macron exprime rapidement et directement les choses en ce sens.

Mais de quels Kurdes parle-t-on? Eh bien, des « Kurdes », nos alliés, comme le formule Jean-Luc Mélenchon.

Comme il faut bien appeler un chat un chat, ce que personne ne fait, il faut parler ici du PKK, avec notamment sa variante syrienne. Les victimes sont un chanteur ayant fui la Turquie, une responsable féministe ayant notamment combattu l’État islamique, et un autre activiste.

C’est la raison pour laquelle les 23 et 24 décembre les Kurdes liés au Centre culturel ont manifesté dans plusieurs villes, notamment à Paris où il y a des échauffourées le jour de Noël, ce qui fut du plus mauvais effet.

C’était cependant inévitable, car ce fait-divers d’un sombre élément décadent a été construit comme une attaque politique de grande envergure. Le communiqué de Lutte ouvrière résume parfaitement le discours artificiel qui a été produit par tous les contestataires de « gauche ».

Il dit ce que tous les opportunistes ont dit : c’est un coup des services secrets turcs, et sinon cela montre bien qu’il y a en France un raz-de-marée d’extrême-Droite violente prête à tuer !

C’est totalement hors sol, fictif, mensonger.

« Lutte ouvrière partage la tristesse et la colère des Kurdes, durement frappés par l’attentat qui a tué trois personnes hier dans le Centre culturel kurde, rue d’Enghien, à Paris. Celle-ci est d’autant plus vive qu’il y a dix ans, trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan étaient assassinées à Paris par les tueurs de l’État turc.

L’homme qui a tué hier a-t-il agi seul ? Sa main a-t-elle été armée par l’État turc ? Toutes ces questions sont encore sans réponse. Mais une chose est certaine: l’homme qui a perpétré cet attentat est un raciste récidiviste. Il y a un an, armé d’un sabre, il attaquait des migrants dans un camp à Paris.

Alors, il ne s’agit pas du geste d’un « déséquilibré » mais d’un attentat raciste. Les crimes racistes ne surviennent pas par hasard. Ils se produisent dans un climat xénophobe alimenté en permanence par des propos nationalistes et racistes. Par leurs discours de haine et par leur politique anti-migrants, les Le Pen, Zemmour, Darmanin encouragent de tels crimes. »

Tout cela est forcé, mensonger, artificiel. La folie meurtrière d’un sombre raciste, tellement typique de la décadence française, se voit attribué une dignité politique. Eh bien non, c’est faux !

De manière parlante, la revue Regards, lié au PCF, publiait justement la veille de cette attaque une tribune intitulée « Face à la montée en puissance des fascismes et de l’extrême droite, des personnalités représentatives de la gauche politique, syndicale et associative tirent la sonnette d’alarme ».

La voici en entière, parce qu’elle est pareillement délirante, elle est pareillement mensongère, elle révèle parfaitement le mensonge des réformistes populistes à la Mélenchon, des anarchistes et des trotskistes.

Au lieu de parler d’une France totalement molle, où les gens ne font rien, où la politique est morte, où la culture est en décadence, où les valeurs LGBT sont officiellement celles de l’État, avec parallèlement la participation à la guerre anti-Russie de l’OTAN… ces gens dressent le portrait fictif d’une France où les provocations de quelques groupes racistes auraient une portée de masse et même une dimension historique, avec un pays au bord de la dictature en raison d’un gouvernement ultra-répressif.

On est là dans l’escroquerie à l’état pur.

« Allons-nous continuer longtemps à fermer les yeux sur la montée du fascisme européen ? Italie, Hongrie, Pologne… Depuis maintenant plusieurs mois, nous assistons à une offensive de l’extrême-droite. La France n’est pas immunisée. Ici, cette offensive est portée par les 89 député·es du Rassemblement National, et partout, cette flambée fasciste a pour corollaire l’apparition de multiples groupuscules d’extrême droite, identitaires et néonazis.

En France, depuis le mois de septembre ce sont plus de 40 actions violentes qui ont été menées par des groupuscules d’extrême droite. La semaine dernière, en moins de 96 heures, plusieurs député·es, une suppléante et des militant·es politiques ont été attaqué.es à Bordeaux, Lyon, Toulouse et Montpellier. Des enseignant·es sont épinglé·es et menacé·es sur les réseaux sociaux pour des cours portant sur l’immigration. 

Dans la nuit du 14 décembre, un nouveau palier a été franchi après le match France-Maroc avec des actions coordonnées clairement racistes, violentes dans différentes villes du pays. 

À Nice des expéditions ont été explicitement menées contre les populations issues de l’immigration nord-africaine, rappelant le temps funeste des « chasses à l’homme racistes ».

Ce climat d’extrême- violence ne doit rien au hasard. Les discours racistes décomplexés portés dans l’hémicycle par des député·es du Rassemblement National, voire de la droite ; discours relayés sur des chaînes d’informations en continu et par l’ensemble de la fachosphère, encouragent les passages à l’acte. 

On ne peut guère compter sur un gouvernement qui assume de trouver Marine Le Pen “trop molle” en matière de lutte contre l’immigration. En reprenant les thèmes et les mots de l’extrême droite dans une dangereuse surenchère, le gouvernement porte également une lourde responsabilité. Alors que nous disposons d’un arsenal juridique efficace permettant de punir sévèrement les propos et les actes racistes, il préfère multiplier les lois d’exception liberticides plutôt que d’appliquer la loi contre les nervis d’extrême-droite. 

La situation est d’une extrême gravité et des mesures s’imposent avant qu’un drame ne se produise.

Nous tenons ici à apporter toute notre solidarité aux victimes du racisme, de l’antisémitisme et des violences commises par l’extrême-droite.

Face à la menace fasciste, nous appelons à la mobilisation de la gauche et des écologistes, des organisations syndicales et associatives pour organiser une riposte antifasciste large, unitaire et offensive.
Ensemble pour un front antifasciste !

Premiers signataires : 
 
Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde Antifasciste
Clémentine Autain, députée LFI-NUPES
Mathieu Azcué, Co-président du groupe Lyon En Commun, Métropole de Lyon 
Olivier Besancenot, porte-parole du NPA
Habiba Bigdade, membre du comité national LDH
Laurence Boffet, vice-présidente Métropole de Lyon (Ensemble !)
Manuel Bompard, député LFI-NUPES
Anthony Caillé, policier, syndicaliste CGT
Leïla Chaibi, députée européenne LFI-NUPES
Alexandre Chevalier, adjoint au maire de Lyon délégué au lien intergénérationnel et à la qualité de vie des aîné.es, co-président du groupe Lyon En Commun
Éric Coquerel, député LFI-NUPES
Clovis Daguerre, co-secrétaire national des Jeunes Écologistes
Laurence De Cock, historienne, enseignante
Arthur Delaporte, député PS
Joséphine Delpeyrat, secrétaire générale de l’Observatoire national de l’extrême-droite
Elsa Faucillon, députée PCF
David Flacher, mouvement Utopia
Murielle Guilbert, co-déleguée générale de l Union syndicale Solidaires 
Camille Hachez, co-secrétaire nationale des Jeunes Écologistes
Annie Lahmer, conseillère régionale EELV
Mathilde Larrère, historienne, enseignante 
Antoine Léaument, député LFI-NUPES
Michel Lepretre, président du Grand Orly Seine Bievre ( PCF ) 
Laurent Lévy, retraité, membre d’Ensemble !
Nicolas Mayart, journaliste au Média TV 
Claire Monod, écologiste
Bénédicte Monville, écologiste
Imane Ouelhadj, présidente de l’UNEF 
Ugo Palheta, sociologue
Jean-François Pellissier, porte-parole d’Ensemble !
Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue Regards
Thomas Portes, député LFI-NUPES et président de l’observatoire de l’extrême-droite
Alice Picard, porte-parole d’Attac France
Éric Piolle, maire de Grenoble 
Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère de Paris
Sandrine Rousseau, députée EELV
Eléonore Schmitt, porte-parole de l’Alternative
Jean-Christophe Sellin, co-coordinateur national du Parti de Gauche 
David Souvestre, conseiller municipal de Lyon, co-président du groupe Lyon En Commun
Aurélien Taché, député
Azzedine Taibi, maire de Stains
Benoit Teste, secrétaire général de la FSU
Aurelie Trouvé, députée LFI-NUPES »

Toute cette construction artificielle montre que ces gens ne forment qu’une aile sociale-impérialiste de la Gauche ; ils sont très contents du capitalisme, de l’OTAN, ils veulent juste que ça penche plus « à gauche », que cela soit plus social. D’où des propos hors sol visant à présenter artificiellement une situation politique française où ils auraient un rôle à jouer.

Outre de tromper, ces gens tentent de masquer la décadence d’une société française pourrissante, où les gens ne veulent plus rien assumer, plus prendre aucune responsabilité, simplement consommer, avec l’espoir que le capitalisme se maintienne coûte que coûte.

Et demain, pour encore tromper, ils prétendront même qu’ils sont pour le Socialisme, c’est inévitable : tel est leur rôle contre-révolutionnaire.

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Culture

« Last Night I Dreamt that Somebody Loved Me »

Une chanson à rebours de l’anti-romantisme caractérisant la société capitaliste.

Il faut être vrai, il faut être authentique, et dans le capitalisme les relations humaines sont déformées, aliénées, perverties. Les réseaux sociaux représentent d’ailleurs la quintessence de la manipulation, de l’écrasement de l’être humain. C’est l’ego contre l’émotion.

La chanson « Last night I dreamt that somebody loved me » des Smiths en 1987 est en ce sens un manifeste, un drapeau. Notre drapeau ! Oui, il faut toujours « être malade » comme le formule une chanson des Smiths, oui il faut refuser de « grandir » et de se comporter comme un « adulte » c’est-à-dire en conformité complète avec les intérêts du capital.

Qui met la romance de côté dans sa vie met sa propre vie de côté !

Last night I dreamt
That somebody loved me
No hope – no harm
Just another false alarm

Last night I felt
Real arms around me
No hope – no harm
Just another false alarm

So, tell me how long
Before the last one?
And tell me how long
Before the right one?

This story is old
– I KNOW
But it goes on
This story is old
– I KNOW
But it goes on

La nuit dernière j’ai rêvé
Que quelqu’un m’aimait
Pas d’espoir – pas de dommage
Juste une autre fausse alerte

La nuit dernière, j’ai ressenti
De vrais bras autour de moi
Pas d’espoir – pas de dommage
Juste une autre fausse alerte

Alors, dis-moi combien de temps
Avant le dernier ?
Et dis-moi combien de temps
Avant le bon ?

C’est une vieille histoire
– JE SAIS
Mais elle continue
C’est une vieille histoire
– JE SAIS
Mais elle continue

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Culture

Casse-noisette pour Noël

Un classique, incontournable de ce fait.

Le ballet Casse-noisette devient depuis une cinquantaine d’années un des marqueurs majeurs de la période de Noël, et plusieurs de ses mélodies sont désormais très connues, étant admirablement bien calibrées en 1892 par le compositeur russe Tchaïkovski, que le régime ukrainien souhaite qu’on interdise.

L’humanité regarde et écoute avec admiration ce ballet, profondément marquée notamment par six extraits, que voici.

L’oeuvre est admirable, en ceci qu’elle est admirablement complexe et pourtant parfaitement lisible. Cela foisonne, mais on ne perd jamais le fil ; la complexité est massive, et tout reste simple.

C’est également la caractéristique du conte à l’origine, écrit par Ernst Theodor Amadeus (E.T.A.) Hoffmann en 1816, dont il existe une version française adaptée-simplifiée par Alexandre Dumas en 1838.

Voilà ainsi la véritable origine du succès de cette oeuvre à l’occasion de Noël, même si le conte se déroule précisément à cette période : c’est le foisonement lisible, la multitude des choses restant simple. Une richesse matérielle, mais simple : soit littéralement une allégorie du communisme.

« Mais alors il s’éleva de tous côtés un bruit de fous rires et de sifflements, et l’on entendit bientôt trotter et courir derrière les murailles comme des milliers de petits pieds, et mille petites lumières brillèrent à travers les fentes du parquet.

Mais ce n’étaient pas des lumières : c’étaient de petits yeux flamboyants, et Marie remarqua que des souris paraissaient de tous côtés. Bientôt tout autour de la chambre on courait au trot, au trot, au galop, au galop !

Des amas de souris de plus en plus distinctes couraient çà et là ventre à terre, et se plaçaient à la fin en rang et par compagnie, comme Fritz le faisait faire à ses soldats quand ils devaient aller à la bataille.

Cela parut très-amusant à Marie ; et comme elle n’éprouvait pas contre les souris l’espèce d’horreur qu’elles inspirent aux enfants, elle commençait à reprendre courage, lorsque tout à coup elle entendit des sifflements si effroyables et si aigus, qu’elle sentit un frisson lui parcourir le corps.

Mais qu’aperçut-elle ?

Juste à ses pieds tourbillonnèrent, comme mus par un pouvoir souterrain, du sable, de la chaux et des éclats de briques, et sept têtes de souris, ornées chacune d’une couronne étincelante, sortirent du plancher en poussant des sifflements affreux. Bientôt un corps, auquel appartenaient les sept têtes, s’agita avec violence et parvint à s’élancer dans la chambre.

Toute l’armée salua trois fois d’acclamations violentes la grosse souris ornée de sept couronnes, et se mit aussitôt en mouvement au trot, au trot, au galop, au galop ! vers l’armoire et vers Marie, qui se tenait encore placée près du vitrage.

Le cœur de Marie battit si fort, qu’elle crut qu’il allait s’échapper de sa poitrine, et qu’alors elle mourrait ; mais il lui sembla que son sang se figeait dans ses veines, et, à demi évanouie, elle chancela en reculant.

Et alors Klirr, klirr, prr !…

La vitre de l’armoire tomba brisée en morceaux sous la pression de son coude. Elle éprouva un moment une poignante douleur au bras gauche ; mais en même temps elle se sentit le cœur moins oppressé.

Elle n’entendit plus ni cris ni sifflements ; tout était devenu tranquille, et elle crut que les souris, effrayées du bruit de la vitre brisée, s’étaient réfugiées dans leurs trous. Mais tout à coup des rumeurs étranges s’élevèrent de l’armoire placée derrière elle, et de petites voix disaient :

— Éveillons-nous, éveillons-nous ! Au combat, au combat cette nuit ! Éveillons-nous, au combat !

Et alors un doux et gracieux bruit de clochettes résonna harmonieusement.

— Ah ! c’est mon jeu de cloches ! s’écria Marie toute joyeuse.

Et elle sauta de côté.

Elle vit que l’armoire s’éclairait et se remplissait de mouvement. De petites poupées couraient l’une sur l’autre et faisaient de l’escrime avec leurs bras.

Tout à coup Casse-Noisette se leva, jeta sa couverture loin de lui, se dressa sur le lit à pieds joints, et s’écria d’une voix retentissante :

— Knack, knack, knack ! souris au bivouac vaut à peine une claque ! Quel micmac dans le sac ! Cric crac !…

Puis il tira son petit sabre, l’agita en l’air et s’écria :

— Chers vassaux, frères et amis ! voulez-vous me venir en aide dans la bataille acharnée ?

Aussitôt trois Scaramouches, un Pantalon, quatre ramoneurs, deux joueurs de guitare et un tambour s’écrièrent :

— Oui, maître, nous vous viendrons fidèlement en aide ; avec vous nous marcherons au combat, à la victoire ou à la mort !

Et ils se précipitèrent au-devant de Casse-Noisette, qui se lança hardiment du rayon en bas.

Les autres avaient pu se jeter sans péril, car, outre que leurs riches habits étaient de drap et de soie, leur corps était rembourré de coton ; mais le pauvre Casse-Noisette se serait cassé bras et jambes, car il tombait de deux pieds de haut, et son corps était délicat comme s’il eût été de bois de tilleul, si mademoiselle Claire ne s’était élancée du canapé et n’avait reçu dans ses bras tendres le héros tenant son glaive à la main. »

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Guerre

Le valet Zelensky rend visite à son maître à Washington

« Jusqu’au dernier Ukrainien »… pour les USA.

Le 21 décembre 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu pour quelques heures à Washington pour son premier déplacement international depuis le début du conflit militaire avec la Russie. Il a tenu une conférence de presse avec le président américain Joe Biden et s’est adressé au Congrès.

Cela a été un show à l’américaine, avec du sentimentalisme surjoué, des émotions infantilisantes, des discours sur le bien contre le mal, une douzaine de standings ovations dont une de plus d’une minute pour le président ukrainien, femmes en tailleurs bleus et écharpe jaune, boutonnières de couleurs bleu et jaune pour les hommes, etc.

Voici un exemple de l’idéologie mise en avant, ici par le président ukrainien :

« Cette bataille [contre la Russie] va définir le monde dans lequel nos enfants et petits enfants vivront, et ensuite leurs enfants et petits-enfants. Cela définira si ce sera une démocratie des Ukrainiens et pour les Américains, pour tous. »

Cette propagande est d’autant plus intense que la « partie » est commencée et qu’elle n’est pas prête de s’arrêter. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé une aide de 1,85 milliards de dollars, avec notamment des batteries de missiles « Patriot ».

Et, surtout, le Congrès américain va voter une aide de… 44,9 milliards de dollars. Par « aide » il faut entendre bien entendu des dons et des prêts, toujours conditionnés à l’achat d’armements américains. L’Ukraine est une colonie américaine, ni plus, ni moins. Volodymyr Zelensky est venu rappeler son allégeance à la superpuissance américaine.

On a même eu droit à un échange de drapeaux entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la présidente de la chambre des représentants Nancy Pelosi, le drapeau ukrainien étant signé de soldats ukrainiens et le drapeau américain ayant flotté sur le Capitole.

Il est révélateur que le président ukrainien ne soit pas allé à Bruxelles, même en passant. L’Union européenne n’est qu’un outil américain et il n’y a strictement aucun intérêt, même symbolique, à s’y attarder. C’est la superpuissance américaine qui décide et elle seule.

Les puissances intermédiaires, celles du « second monde », doivent s’aligner sur les superpuissances, américaine et chinoise. Tout cela pour se partager le tiers-monde, dont fait partie l’Ukraine.

Lorsque le président américain Joe Biden dit « Nous serons à vos côtés aussi longtemps que nécessaire », c’est comme la corde soutient le pendu, surtout alors que le même jour la Russie a décidé de faire passer son armée à 1,5 million de soldats et de renforcer le soutien économico-productif à celle-ci.

C’est la condamnation à mort d’une Ukraine qui a de toutes façons déjà décidé de se suicider. Le régime ukrainien est un jouet fanatique visant à un seul but : la destruction de la Russie. Un pays entier a été transformé en outil pour une guerre américaine par procuration.

Et cela fait parfaitement le jeu de la Russie qui nie l’existence historique de l’Ukraine. Si c’est ça l’Ukraine, seule la superpuissance américaine la veut. Une Ukraine fictive, asservie économiquement, sous contrôle militaire américain, belliciste, nationaliste, entièrement façonnée par l’idéologie « banderiste », propagandiste pour l’expansion occidentale et heureuse de faire du peuple de la chair à canon…

Le ministère ukrainien de la Défense dans un exemple de propagande : c’est ainsi que naîtraient les enfants nés à Kiev afin de les « protéger du Mal qui vient de l’Est ».

Le 21 décembre 2022 a été pour l’Ukraine un jour au moins aussi funeste que le 24 février 2022. L’intervention russe représente une guerre fratricide, mais là on passe de la guerre entre frères à une guerre américano-russe. L’Ukraine ne s’en remettra pas à moins de se ressaisir historiquement de manière magistrale, ce qui n’est pas à l’ordre du jour.

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Société

« L’oligarchie financière »

Ce qu’elle est, ce qu’elle n’est pas.

Il existe dans la société des flibustiers de la finance et il est important de les définir adéquatement. Dans l’article « L’affaire Norman témoigne que les youtubeurs sont des déréglés« , il est par exemple noté comment le vrai patron, en ligne droite, du youtubeur Norman, est un milliardaire.

Il est dit de ce youtubeur :

« Ses productions relèvent de Webedia, un groupe de médias français employant 2400 personnes. Et Webedia est une filiale de Fimalac, un monopole s’occupant du divertissement, de l’hôtellerie de luxe, d’immobilier, etc.

Le propriétaire de Fimalac est le milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière, dans le top 30 des plus riches Français, qu est l’administrateur du club Le Siècle et président du comité français du club Bilderberg.

Il y a ainsi une ligne droite allant de Norman le youtubeur qui a l’air sympa et l’oligarchie financière. »

Les relectures avant publication ont porté l’attention sur l’emploi des termes d’oligarchie financière, et plutôt que de rajouter des lignes pas forcément opportunes à ce sujet dans l’article, il a été jugé plus utile de faire partager la réflexion à ce sujet.

Il y a deux inquiétudes qui se sont exprimées en effet. La première touche directement à l’emploi du mot oligarchie. Comme on le sait en effet, les démagogues emploient régulièrement ce mot, afin de cacher l’existence de la bourgeoisie.

Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise dénonce ainsi toujours l’oligarchie qui dominerait la France. L’extrême-Droite est friande d’une approche similaire, même si historiquement elle parle de « ploutocratie », afin d’éviter d’avoir à employer le mot oligarchie.

Une oligarchie consiste en effet en la domination d’un groupe restreint de gens, et l’extrême-Droite n’est pas contre le principe, au nom d’un « esprit aristocratique » (en fait mythomane ou reflet d’une oligarchie réelle).

La seconde inquiétude porte sur la définition des couches sociales. Ne vaut-il pas mieux en effet parler de la grande bourgeoisie, ou bien éventuellement de la très haute bourgeoisie?

Regardons ce qu’il en est en commençant avec une peinture illustrant bien le concept d’oligarchie : La fin, de Mikhail Vasilevich Kupryaniv, de 1951 (donc de l’époque du réalisme socialiste).

Ce tableau a une portée réaliste, car il montre la fin décadente d’une couche très restreinte de la société prétendant former une élite. Le caractère chaotique de la scène tranche ici avec le raffinement ou le pseudo-raffinement des objets présents.

C’est important, car une oligarchie, lorsqu’elle existe, est vraiment en rupture matérielle avec le reste de la société. L’oligarchie, lorsqu’elle triomphe dans le capitalisme comme par exemple dans l’Allemagne de Hitler, tient à des centaines de personnes.

Pour la haute bourgeoisie, on parle de milliers de personnes, pour la grande bourgeoisie, de dizaines de milliers de personnes, pour la bourgeoisie aisée de centaines de milliers de personnes.

L’oligarchie a des moyens que n’a pas le reste de la société. Quelqu’un de la haute bourgeoisie, ou même de la grande bourgeoisie, peut aisément prendre un hélicoptère ou un jet privé comme moyen de transport, ou s’acheter une Lamborghini.

Quelqu’un de l’oligarchie ne peut pas le faire : il doit le faire.

Quelqu’un de la haute bourgeoisie, ou même de la grande bourgeoisie, peut chercher à tout prix à influencer l’État et ses décisions. Quelqu’un de l’oligarchie doit le faire.

Il y a, dans l’existence de l’oligarchie, non pas simplement une mise à l’écart, mais un mur infranchissable avec le reste de la société.

C’est la raison pour laquelle la stratégie de Front populaire a été mise en place dans les années 1930. Le fascisme, c’est la prise du pouvoir de la plus haute bourgeoisie formant une oligarchie. La réponse est l’unité populaire pour former une démocratie populaire.

Dans le capitalisme libéral, il n’y a pas la domination d’une oligarchie. L’oligarchie ne se constitue dans le capitalisme que lorsque la concurrence cède la place aux monopoles dans la majeure partie de l’économie, que ceux-ci prennent le contrôle direct de l’appareil d’État. Une oligarchie se constitue alors durant ce processus et se cimente avec le fascisme.

Le socialiste hongrois émigré à Paris József Diner-Dénes écrit ainsi avec raison dans le quotidien de la SFIO Le Populaire du 24 avril 1927 que :

« Pour comprendre la politique intérieure, et même extérieure du Japon, il faut comprendre sa structure politique et sociale. Aujourd’hui, comme dans le passé, c’est l’oligarchie des anciens grands clans qui domine. »

Par contre, les sociologues pseudo-populaires Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot ont totalement tort d’expliquer en 2021 dans le quotidien bourgeois Le Monde que « Nous vivons sous le régime de l’oligarchie financière ».

Si c’était vrai, la France aurait un régime fasciste, et les monopoles prédomineraient entièrement. Ce n’est pas le cas. Pas encore.

De plus, l’oligarchie que met en place le fascisme, comme fusion de la tête de l’État et de la plus haute bourgeoisie, sous la direction de cette dernière, n’est pas simplement une « oligarchie financière », malgré les mots utilisés. C’est une oligarchie industrialo-financière, le second aspect étant principal.

Lénine, par exemple, dans son fameux ouvrage L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, note comment l’oligarchie financière l’emporte sur les autres variantes de capital, non pas à l’écart de l’économie, mais en en prenant le contrôle.

Il n’y a pas d’un côté l’industrie qui souffre et de l’autre les vilaines banques. Cela, c’est le national-socialisme qui le prétend. Dans le capitalisme devenant monopoliste, l’industrie fusionne avec le capital financier, ce dernier étant l’aspect principal dans le processus.

Dans le cas du youtubeur Norman par exemple, c’est l’entreprise Webedia qui s’occupe de lui. C’est l’aspect industriel. Mais l’entreprise appartient à une autre entité, totalement aux mains d’une seule personne. C’est la dimension financière.

C’est une réalité industrialo-financière.

Et cette personne qui possède l’entreprise (financière) qui possède l’entreprise (industrielle) est milliardaire, faisant partie de la base très étroite de gens ayant un capital démesuré en leur possession. C’est l’oligarchie financière.

Ses membres ne vivent pas comme des grands bourgeois, et leurs ambitions sont autres d’ailleurs. C’est une couche sociale portée par l’accumulation du capital, elle va toujours plus prendre les contrôles de l’économie et de l’État, elle va prendre le pouvoir avec le fascisme et systématiser la tendance à la guerre, à moins de l’empêcher.

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Culture Culture & esthétique

Le cinéma montre le concret particulier à travers l’universel

Et inversement.

Toute situation a beau être particulière, on sait qu’elle repose sur une nombre très importants d’aspects, tous reliés les uns aux autres et à plein d’autres choses plus ou moins éloignés de la situation.

Un film peut montrer des enfants en train de jouer dans un parc : ils sont reliés à un parent regardant la scène, à un autre au travail et non présent, et donc non montré. Pour le cinéma c’est dès lors secondaire si l’on présente la scène en tant que tel ; dans un roman, cela eut pu être mentionné.

Il n’en reste pas moins que la scène particulière contient en fait elle-même une quantité inépuisable d’aspects, sans quoi elle ne porterait pas l’universel et serait « unique », c’est-à-dire une abstraction, une idée « pure » comme Platon en concevait (dans son imaginaire).

En fait, le cinéma doit d’un savoir aller au plus proche du concret, avec sa particularité, son intériorité personnelle.

Andreï Tarkovski nous dit, dans Le temps scellé (Cahiers du Cinéma 2004 ou bien Philippe Rey 2014) :

« Le cinéma exige du réalisateur et du scénariste de vastes connaissances, adaptées à chaque cas particulier.

En ce sens, l’auteur du film doit avoir quelque chose en commun avec le scénariste – psychologue et le psychiatre.

Car la plasticité d’un film dépend d’une façon décisive de l’état concret d’un personnage mis en rapport avec une situation tout aussi concrète.

C’est par cette connaissance de la vérité de l’état intérieur qu’un scénariste peut et doit influencer un réalisateur dans sa mise en scène. »

Et Andreï Tarkovski de présenter comme suit ce qui s’associe à ce mouvement vers le concret : le rapport intrinsèque entre le particulier, par définition délimité, et l’universel, par définition inépuisable.

Après avoir présenté une scène d’un film, il évalue comme suit la réussite de l’entreprise :

« La mise en scène est ici déterminée par l’état psychologique des personnages à cet instant précis, et révèle la complexité de leurs relations.

Le réalisateur, dans sa mise en scène, doit aussi tenir compte de cet état psychologique, de la dynamique intérieure de la situation, et tout rapporter à la vérité, au fait observé dans ce qu’il a d’unique.

La mise en scène réussit à unir l’aspect concret au sens multiple propre à la vérité authentique. »

Une scène est donc unique mais porte le caractère multiple du réel, c’est ce qui fait qu’on peut l’admettre, la reconnaître. Qui échoue à cela échoue dans le cinéma à sortir de l’apparence formelle. Il y a échec à accorder un simple supplément d’âme qui devient, de manière qualitative, l’apport de la vie elle-même, dans toute sa richesse.

Une vraie scène de cinéma porte toute la vie, tout en ne montrant qu’un simple détail, même banal. Il ne s’agit pas ici de forcer les choses et de réaliser une sorte de poésie cinématographique, ou de cinéma poétique. Andreï Tarkovski en critique avec des mots très justes le côté forcé, cryptique :

« C’est un cinéma [le « cinéma poétique »] qui, dans ses images, s’éloigne des faits concrets dont la vie réelle offre le tableau, et qui revendique pourtant une cohérence dans la construction.

Il y a là un risque pour le cinéma de s’éloigner de sa vraie nature.

Le « cinéma poétique » appelle le symbole, l’allégorie et d’autres figures qui n’ont rien à voir avec la richesse d’images propres au cinéma. »

Parvenir à la richesse inépuisable d’une situation particulière, la montrer en la découvrant sans tricher avec les faits, tel est un défi du cinéaste.

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Société

Le président Macron et la coupe du monde

Les Français ont le Président qu’ils méritent.

La France avait déjà eu beaucoup de mal avec Nicolas Sarkozy qui cassait les codes classiques, qui assumait une certaine vulgarité. Cela ne passait pas.

C’est encore pire avec Emmanuel Macron, qui cette fois a poussé le bouchon bien trop loin à l’occasion de la finale de l’équipe de France de football au Qatar. Il s’y était déjà rendu une première fois pour la demi-finale ; son double voyage a coûté rien que pour le transport 31 SMIC et 53 ans de l’empreinte carbone moyenne d’un Français.

Déjà, cela fut propice à un show grossier, populiste, régressif, mis en scène dans une vidéo officielle hallucinée.

Dans une auto-mise en scène grotesque à la suite de la finale perdue par la France, il est descendu sur les terrain parler directement aux joueurs. Notamment à Kylian Mbappé, qu’il a pris dans ses bras, lui parlant directement à l’oreille, lui grattant la tête.

C’est incorrect, car c’est une intrusion illégitime dans l’intimité d’un homme. Le joueur et le Président français ne se connaissent pas personnellement, le Président français n’ayant au sens strict rien à voir avec l’équipe de football. Il n’avait certainement pas à intervenir ainsi, tel un enfant gâté voulant son petit moment auprès de la star de football.

Et cela a marqué les Français, pour qui le statut présidentiel exige une haute dignité, une certaine distance. Il y a à la fois une dimension réactionnaire, très monarchique – napoléonienne, et une dimension culturelle, où le représentant des Français doit être français donc posé, cartésien, savoir raison garder.

Emmanuel Macron n’en a rien faire, il s’est cru le devoir d’exister, donnant même l’impression d’être en transe, cela sans aucune dignité, non pas seulement personnellement, mais en tant que Président. Et ce n’est pas la première fois.

Les Français ont donc tout perdu avec la crise ; ils ont perdu l’âge d’or du capitalisme triomphant, ils ont définitivement perdu la capacité à produire un éventuel François Mitterrand, qui savaient se tenir, qui avaient de l’allure.

Emmanuel Macron, qui n’est qu’un ersatz de John Fitzgerald Kennedy. Sauf que la France n’est pas les États-Unis et ce qui apparaît là bas comme du style, en mode Hollywood, n’est vu ici que comme du grotesque, un manque de goût.

C’était tout aussi lamentable quand le président français est venu directement dans le vestiaire des joueurs, raconter littéralement n’importe quoi.

Il se prenait pour un coach, parlant comme s’il s’adressait à une équipe de club devant immédiatement relever la tête pour le prochain match, alors qu’il s’agit d’une sélection nationale donc avec pas du tout les mêmes configurations, la même approche. Emmanuel Macron était hors-sujet, au point d’ailleurs de s’adresser aux joueurs en disant…. « Celles et ceux » !

Discours stéréotypé de politicien, tout comme quand il a conclu en disant « vive la République, vive la France ». Cela n’a aucun rapport dans le contexte d’une pseudo intimité de vestiaire et des mots triviaux qu’il utilisait juste avant, tapant nerveusement du poing dans la main. De surcroît, pour un simple match de football, aussi prestigieux soit-il.

Toutefois, cela ne tombe pas du ciel. Le Président français est à l’image de son pays, en pleine décadence, plein de superficialité, bien plus tourné vers les monstruosités commerciales américaines que vers sa propre culture classique.

Les Français ont été choqués de l’indignité de leur président, mais ils n’ont que ce qu’ils méritent : c’est le prix à payer pour leur médiocrité culturelle et leur fainéantise politique. Et puis aussi pour leur absence de morale, car il fallait boycotter ce mondial, et ne pas laisser un médiocre Président aller y pavoiser !

D’ailleurs, l’audience de la finale fut phénoménale. 24 millions de téléspectateurs ont regardé le match sur la chaîne TF1, et même 29,4 pour la fin du match avec les penaltys, soit plus de 80% de part d’audience. Il faut ajouter à cela les gens regardant dans les bars, sur leurs smartphones ou tablettes, ou encore sur la chaîne Beinsport.

C’est une débâcle culturelle, un désastre. Mais rien d’étonnant !

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Guerre

Lutte Ouvrière et sa position « ni – ni » sur l’Ukraine

Lutte Ouvrière considère qu’il faut opposer tout à tout, sans rien faire.

Comment stopper la guerre en Ukraine ? En combattant l’affrontement entre les superpuissances américaine et chinoise, qui est le véritable plan historique, et en faisant en France de l’OTAN l’ennemi numéro 1.

Sur le papier, Lutte Ouvrière dit la même chose pour qui ne connaît pas les magouilles du trotskisme. Car, de manière typique, on a la forme, mais pas le fond. Le trotskisme aspire les énergies pour les anéantir.

Voici ce que dit Lutte Ouvrière sur le conflit militaire en Ukraine à son congrès de décembre 2022 (dont le contenu d’ensemble n’a pas encore été rendu public ; on notera que pareillement « Révolution permanente » a tenu son congrès de fondation d’une organisation révolutionnaire les 17-18 décembre, mais que rien n’a encore été dit à ce sujet).

« La guerre en Ukraine opposant les puissances impérialistes de l’OTAN à la Russie avec la peau du peuple ukrainien, mais aussi celle du peuple russe, menace le monde entier d’une déflagration généralisée.

Quels que puissent être la concrétisation future de cette menace et le cheminement qui y mène et quels seront les camps en présence, ce sera une guerre de la bourgeoisie impérialiste contre les peuples embrigadés comme chair à canon.

Pour éviter la guerre, les peuples ne peuvent pas compter sur la bourgeoisie impérialiste, ses hommes politiques, ses états-majors qui, au contraire, préparent méthodiquement l’embrasement général par l’accumulation d’armes et par la mise au pas des populations. Les travailleurs devront s’opposer à la guerre avec leurs moyens et leurs armes de classe, avec comme perspective la transformation de la guerre en guerre civile contre la bourgeoisie.

Les travailleurs conscients doivent refuser le mécanisme guerrier qui se met en place. Comme ils doivent refuser toute forme d’union sacrée derrière leur bourgeoisie et l’État qui défend les intérêts de cette dernière. Ils doivent se méfier de toute la propagande mensongère de la classe dominante, à commencer par la défense de la patrie, alors que derrière ces mots, il n’y a que les intérêts de la classe capitaliste et des plus riches.

Pour ce qui est de la guerre déjà présente en Europe, les travailleurs n’ont à prendre parti ni pour la Russie de Poutine, ni pour l’Ukraine de Zelensky sous la protection des puissances impérialistes.

Ils doivent rejeter tous les clans politiques de la bourgeoisie impérialiste, ceux qui tiennent ouvertement un langage guerrier, comme ceux qui prétendent œuvrer pour la paix par des négociations. L’intérêt des travailleurs est de reprendre à leur compte, aussi bien ici, en France, qu’en Russie, en Ukraine, et partout où les masses sont angoissées par les préparatifs de la guerre généralisée, le slogan du révolutionnaire allemand Karl Liebknecht : « L’ennemi principal est dans notre propre pays ».

Seul le renversement du pouvoir de la bourgeoisie et de la domination de l’impérialisme sur le monde peut écarter la menace de la guerre mondiale, assurer des relations fraternelles entre les peuples et créer les conditions de leur collaboration pour le bien commun de l’humanité. »

C’est une escroquerie complète. D’un côté, on a la forme : oui il faut rejeter les grandes puissances (même si la Russie n’est pas ici vue comme impérialiste), oui l’ennemi est dans son propre pays.

Mais sur le fond, ça dit que… On verra demain, car la France n’est pas en guerre, donc la question ne se pose pas, et lorsque cela ce posera, ce sera une question mondiale.

Il n’y a donc… rien à faire. On a juste l’apparence d’un discours anti-guerre, mais ce sont des mots, et que des mots. Qui servent à donner le change, et qui permettent de faire en sorte d’agir comme d’habitude sinon, une fois cette « bonne conscience » acquise.

Quelle tromperie !

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Politique

« Révolution permanente » fonde son parti : la situation internationale (3)

Un troisième aspect du projet : la situation internationale.

De par le titre du document de préparation de fondation du nouveau parti, La guerre en Ukraine et l’accélération des tendances aux crises, guerres et révolutions, on s’attend à ce que « Révolution permanente » pose les choses stratégiquement au niveau des rapports internationaux.

Ce n’est pas le cas, ce qui avait déjà été analysé ici (Guerre en Ukraine: l’absence d’autocritique de « Révolution permanente »). En effet, la guerre n’est jamais conçue comme inéluctable, mais toujours seulement comme un chemin possible, plus exactement comme une péripétie.

La présentation du document est la suivante :

« La guerre en Ukraine a exacerbé les tensions géopolitiques entre les principaux pôles du système mondial, tout en ouvrant la perspective d’une grave crise économique. Des éléments qui accélèrent les tensions et la crise des régimes et laissent présager de nouvelles explosions de la lutte des classes. »

C’est l’inverse qu’il eut fallu dire. Il n’aurait pas fallu dire :

« La guerre en Ukraine a exacerbé les tensions géopolitiques entre les principaux pôles du système mondial, tout en ouvrant la perspective d’une grave crise économique. »

Mais :

« Une grave crise économique ouvre la perspective de tensions géopolitiques entre les principaux pôles du système mondial, qui a exacerbé la guerre en Ukraine. »

Pareillement, il n’aurait pas fallu dire :

« Des éléments qui accélèrent les tensions et la crise des régimes et laissent présager de nouvelles explosions de la lutte des classes. »

Mais :

« De nouvelles explosions de la lutte des classes laissent présager la crise des régimes et les tensions qui accélèrent les éléments [mentionnés]. »

A voir une telle introduction, qui renverse la réalité, on comprend la nature du document, qui est une simple analyse « géopolitique ».

Le coeur de l’économie politique proposée c’est de dire que la situation est mauvaise :

« Plus la base matérielle deviendra restreinte, plus la lutte entre les classes et les groupements différents pour le partage des revenus nationaux sera acharnée. »

Et d’ensuite d’expliquer que par conséquent des choses vont se passer, et d’essayer de les deviner au moyen d’évaluations « géopolitiques ». Il y a ainsi des lignes et des lignes sur la situation des fronts militaires dans le conflit en Ukraine, sur ce que fait telle puissance, ce que fait telle autre puissance, etc.

Ces analyses « géopolitiques » sont le plus souvent fausses d’ailleurs : il est expliqué que la superpuissance américaine ne veut pas une défaite complète de la Russie et essaierait même par conséquent de calmer le régime ukrainien ! Mais comment peut-on dire une chose pareille ?

Il en découle, forcément, qu’est alors dénoncé la thèse comme quoi nous assistons à la troisième guerre mondiale, thèse défendue sur agauche.org.

« Révolution permanente » dit ainsi :

« La dynamique de la guerre en Ukraine, et en particulier les premières difficultés de l’armée russe, ont conduit les États-Unis à la percevoir comme une opportunité stratégique d’affaiblir la Russie, de mettre l’UE sous leur commandement en revitalisant l’OTAN, et de se positionner dans le conflit avec la Chine en alignant ses alliés dans cette lutte pour l’hégémonie.

C’est pourquoi, bien que du point de vue de l’action militaire, il soit resté strictement limité au territoire ukrainien (c’est-à-dire que nous ne sommes pas confrontés à une « troisième guerre mondiale » comme certains le disent), il s’agit d’un conflit de dimension internationale. »

On lit également :

« La guerre entre l’Ukraine et la Russie a accéléré la dislocation de ce qui restait de l’ordre mondial jusqu’au début de cette année. Toutefois, nous ne sommes pas encore entrés dans la troisième guerre mondiale, qui ne se produirait que si les grandes puissances, telles que les États-Unis, la Chine et la Russie, s’affrontaient ouvertement. »

C’est là une analyse formelle et fausse. Croire que la troisième guerre mondiale commence quand les protagonistes déclarent la guerre officiellement, c’est en rester à la forme et rejeter le fond, c’est ne rien comprendre au marxisme.

Affirmer que la guerre en Ukraine est un « conflit de dimension internationale » est une stupidité qui découle d’une telle approche.

Et que propose par conséquent « Révolution permanente » ? Eh bien puisque l’enjeu n’est pas la guerre mondiale, ce sont les revendications sociales : il faut faire mieux que les néo-réformistes.

« Révolution permanente » s’imagine ainsi révolutionnaire, alors que c’est une variante du néo-réformisme, comme en témoigne son incompréhension des enjeux historiques.

Cela se lit avec ce point mis en avant, qui est une citation de propos de Claudia Cinatti lors de la discussion internationale du 19e congrès du Parti des Travailleurs Socialistes d’Argentine :

« Depuis la crise capitaliste de 2008, il y a eu deux grandes vagues de lutte de classe, qui se sont étendues au niveau international avec des inégalités. La première, en réponse directe aux effets de la Grande Récession, a connu son point culminant avec le Printemps arabe, une rébellion généralisée contre les dictatures arabes pro-américaines, déclenchée par rien de moins que la hausse du prix du pain.

Cette vague a trouvé son expression en Europe avec le mouvement des Indignados en Espagne et les dizaines de grèves générales en Grèce, capitalisées surtout par les organisations néo-réformistes comme Podemos et Syriza.

La deuxième vague a commencé en France en 2018 avec la mobilisation des gilets jaunes contre la hausse des carburants, qui s’est transformée en une rébellion majeure contre le gouvernement Macron.

Cette vague a atteint l’Amérique latine avec le soulèvement en Équateur (contre la hausse du prix des carburants ordonnée par le FMI), les protestations et grèves nationales en Colombie et la révolte au Chili en octobre 2019, qui aurait pu ouvrir la voie à la révolution mais n’a pas dépassé le caractère de révolte, canalisée par la Constituante puis par le gouvernement Boric.

Cette vague s’est interrompue à cause de la pandémie de coronavirus, mais après les premiers confinements, la lutte des classes est revenue en force, aux États-Unis notamment, avec le déclenchement du mouvement Black Lives Matter, un processus de mobilisations en réponse au meurtre de George Floyd, un Afro-américain tué par la police, auquel plus de 25 millions de personnes ont participé.

Dans le contexte d’inégalité et de précarité croissantes aggravé par la pandémie, l’inflation – qui touche surtout les prix des aliments et des carburants – agit comme un déclencheur de conflits sociaux et politiques.

Nous voyons ainsi déjà les premières réponses ouvrières et populaires à cette nouvelle situation. Elles vont de luttes pour les salaires chez des secteurs de la classe ouvrière organisée à des révoltes et des soulèvements. »

Les gilets jaunes, première expression d’une vague révolutionnaire mondiale, qui aurait réussi « une rébellion majeure contre le gouvernement Macron?

Quel fantasme ! Voilà où mène le rejet de la compréhension réelle de la situation mondiale, qui est celle de la bataille pour le repartage du monde.

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Politique

Scission d’un NPA qui se brise sur la crise

Il n’a pas compris que le monde avait changé.

Le monde a totalement changé en 2020 avec la pandémie, et il continue de changer à grande vitesse. Le capitalisme continue sa vie sous perfusion, alors qu’on se précipite dans la 3e guerre mondiale. Tout s’accélère, à tous les niveaux, et en même temps tout stagne.

Il faut beaucoup de finesse et d’outils afin d’être en mesure d’appréhender cela, et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) fondé en 2009 n’a rien de tout ça. La raison est simple : c’est une structure à vocation purement militante, dont le mot d’ordre est vogue la galère. On milite et puis on voit.

Le résultat est une convergence permanente avec le secteurs du capitalisme permettant le plus une remise en cause du conservatisme, ce que nous appelons sur agauche.org le turbocapitalisme. Autrement dit, à l’instar des Démocrates aux États-Unis, le NPA surfe sur les nouveautés « subversives » du type LGBT ou les migrants, alors que ce sont juste des espaces nouveaux pour le marché capitaliste.

Pour que ça tienne, il ne faut surtout pas penser, le NPA est donc obligé de tout le temps surenchérir dans le populisme anticapitaliste et de pratiquer du militantisme en mode fuite en avant. Cela produit une hystérie interne ininterrompue.

Cette situation du NPA a produit un psychodrame lors de son congrès des 9, 10 et 11 décembre 2022 à la Bourse du travail de Saint-Denis. 210 délégués y représentaient 1466 votants, pour un peu plus de 2000 militants revendiqués. Le rapport des forces donnait la chose suivante :

Plate-forme A6,21 %91 voix – 13 délégués
Plate-forme B48,50 %711 voix – 102 délégués
Plate-forme C45,29 %664 voix – 95 délégués

La plate-forme A revendiquait le maintien de l’unité du NPA. La plate-forme B rassemblait la direction historique issue de la Ligue Communiste Révolutionnaire qui a donné naissance au NPA.

La plate-forme C est en opposition à cette direction historique. Elle l’accuse de vouloir être, dans l’espoir d’apparaître comme un pôle radical étant la véritable solution, absolument de la partie auprès de la NUPES, de Jean-Luc Mélenchon, des socialistes. La plate-forme C veut faire la même chose mais totalement en dehors de la Gauche gouvernementale.

Cette situation était particulièrement désagréable humainement parlant, puisqu’on parle de gens qui « militent » et qui n’ont aucun recul, et ne veulent pas en avoir. Cela a donc terminé en mépris, haine, rancoeur, etc., sans que personne ne l’emporte réellement de par le rapport de force à 50/50.

C’est ce qui a provoqué le départ du congrès de la Plate-forme B, pour continuer toute seule le NPA dans un contexte considéré comme celui de fortes mobilisations sociales.

Elle espère pour cela profiter d’une continuité formelle, puisqu’elle profite de l’ensemble des porte-paroles du mouvement : Philippe Poutou, Olivier Besancenot, Christine Poupin et Pauline Salingue. On parle là de gens liés à la LCR : Christine Poupin y a adhéré en 1980, Olivier Besancenot en 1991, Philippe Poutou en 2000, Pauline Salingue adhère aux jeunes de la LCR en 2001 avec ses deux parents à la LCR.

La plate-forme C dit exactement la même chose : elle aussi entend continuer toute seule le NPA dans un contexte considéré comme celui de fortes mobilisations sociales.

Tout cela n’a guère de sens, mais pour ces gens il n’y a pas besoin d’en avoir. On n’a pas affaire à une Gauche programmatique, mais à des réseaux militants qui se la jouent révolutionnaires en apparence alors que leurs activités sont toujours finalement syndicales ou associatives. C’est on ne peut plus urbain, jeune, petit-bourgeois ou bourgeois, avec toujours un pied dans le monde universitaire, du côté des étudiants comme des chercheurs et professeurs.

C’est la vaine agitation gaspillant les énergies, avec une démarche très facile à caricaturer pour l’extrême-Droite. C’est un exemple à ne pas suivre!

Et cela s’effondre forcément sur les écueils de la crise. La crise du capitalisme ouverte en 2020 exerce une pression terrible, sur tous les plans, sur tout le monde. Il y a ceux qui savent y faire face, d’une manière ou d’une autre, et ceux qui sont mis de côté, d’une manière ou d’une autre.

Le NPA n’a pas été à la hauteur ici, au point de ne même pas avoir vu la crise, de s’imaginer que tout est comme avant ! Le résultat est le ratatinement – on ne peut même pas parler d’effondrement, là cela aurait eu au moins sa part de dignité.

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Guerre

La Conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine

Elle s’est tenue à Paris le 13 décembre 2022.

L’Ukraine est devenue un satellite de la superpuissance américaine ; en pratique c’est une colonie. Les nationalistes ukrainiens, qui vantaient la nation ukrainienne, n’ont été dans la pratique que le vecteur de la perte de l’indépendance nationale. La Conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine à Paris le 13 décembre 2022 entérine ce fait.

Mais de la même manière, les faits se sont précipités et la France est également un satellite américain. La Conférence bilatérale le montre, puisque la France se voit laisser des miettes en Ukraine… à condition de soutenir entièrement l’effort de guerre au service de la superpuissance américaine.

Cette Conférence a en effet comme organisateur Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Ont été présents pas moins de 700 représentants d’entreprises françaises.

L’objectif : faire pénétrer le capital français dans les domaines de la santé, des infrastructures, des systèmes énergétiques, du secteur agricole et agroalimentaire, des technologies et du numérique.

Le principe : l’Ukraine est en ruine, c’est une cible facile qui n’aura pas le choix que de céder entièrement au capital des pays se plaçant sous le parapluie américain.

Mais pour cela il faut raquer. La France doit s’impliquer entièrement dans le soutien au régime ukrainien. Le ticket d’entrée a donc consisté déjà en 200 millions d’euros de « liquidités d’urgence » à l’opérateur national énergétique ukrainien Naftogaz et la société nationale des chemins de fer ukrainiens…

En un prêt de 300 millions d’euros à UkrEnergo qui gère les réseaux électriques ukrainiens… En un prêt de 37,6 millions d’euros pour la fourniture de 20 000 tonnes de rail produits en France par la société Saarstahl pour la réparation de plus de 150km de voies ferrées…

En la fourniture par la France de 25 ponts en kit et de 20 millions d’euros de semences par trois sociétés françaises exportatrices (MAS Seeds, Lideas Seeds, RAGT)…

La Commission européenne va également financer l’achat de 30 millions d’ampoules LED, alors que l’ensemble des pays occidentaux présents à la conférence ont promis de fournir au régime ukrainien 415 millions d’euros qui seront alloués au secteur de l’énergie, 25 millions pour l’eau, 38 millions pour l’alimentation, 17 millions pour la santé, 22 millions pour les transports, avec 493 millions d’euros encore à dispatcher.

Et le régime ukrainien en a profité, bien entendu, pour demander encore plus d’armes, notamment des tanks, en sachant que désormais il n’existe que comme chair à canon. C’est parce qu’il est la principale marionnette de tout cela que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été choisi comme personnalité de l’année par le magazine américain Time.

Mais l’Ukraine ne peut déjà plus s’en sortir. C’est une nation meurtrie, assassinée en premier lieu par son régime en faisant un jouet de la superpuissance américaine. Les destructions sont immenses ; la femme du président ukrainien, Olena Zelenska, a ainsi affirmé à l’occasion de la conférence la chose suivante :

« Mais comment ressentir tout ce que cette guerre fait à notre pays et notre population ? Comment ressentir ce que signifient plus de 4000 missiles qui ont touché les villes ukrainiennes ? Qu’est-ce que 50 000 missiles lancés en une seule journée contre notre pays ? Que sont 2719 établissements éducatifs touchés ou détruits ? Comment ressentir plus de 1 100 établissements médicaux détruits ou touchés ? Pouvez-vous imaginer la moitié de la France privée d’électricité ? »

Dans un pays à la stabilité déjà extrêmement faible avant la guerre, un tel panorama est catastrophique. Un retour en arrière est impossible.

Et le grand paradoxe historique de tout cela, pour mettre une perspective historique populaire en avant, c’est que si l’armée ukrainienne avait immédiatement perdu la guerre, l’armée russe aurait été mise en déroute par le peuple ukrainien.

Le régime ukrainien mis de côté, rien ne freinait plus la mobilisation populaire ukrainienne, et la victoire militaire russe dans le pays aurait précipité une remise en cause patriotique ukrainienne, que les masses russes auraient elles-mêmes soutenues tellement elles sont proches de l’Ukraine!

Mais tel n’a pas été le scénario et désormais du point de vue russe, l’Ukraine a commis la grande trahison d’avoir choisi l’Occident, la superpuissance américaine. La mise hors de service du réseau électrique à Odessa il y a quelques jours montre qu’il n’y aura pas de pardon et que toute la « Nouvelle Russie » serait conquise par la Russie coûte que coûte.

Pour l’instant, on va en plein dans la direction d’un découpage de l’Ukraine en trois zones, comme le voit l’article du 26 juin 2022 sur le découpage futur de l’Ukraine.

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Guerre

Ukraine en mode pro OTAN: l’appel CGT – FSU – LFI – NPA – EELV

On est dans une convergence très claire.

Lors de la Conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine à Paris le 13 décembre 2022, le président Emmanuel Macron a parlé du « plan de paix en dix points » du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’il a présenté comme « une excellente base sur laquelle nous allons bâtir ensemble ».

Ces dix points sont principalement : « La Russie doit retirer toutes ses troupes et formations armées du territoire de l’Ukraine », « La Russie doit réaffirmer l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans le cadre des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale des Nations unies et des documents internationaux contraignants applicables », « l’établissement du Tribunal spécial concernant le crime d’agression de la Russie contre l’Ukraine et la création d’un mécanisme international pour compenser tous les dommages causés par cette guerre ».

Il y aussi : « Des restrictions de prix sur les ressources énergétiques russes devraient être introduites », « des milliers de nos concitoyens — militaires et civils — sont en captivité chez les Russes [et doivent être libérés] », « La Russie doit immédiatement retirer tous ses combattants du territoire de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia ».

Ainsi que : « l’Ukraine peut exporter 45 millions de tonnes de nourriture cette année »,  » 200 000 hectares de nos terres sont contaminés par des mines et des obus non explosés [et il faut s’en occuper] », « la Russie a pu déclencher cette guerre précisément parce que l’Ukraine est restée dans la zone grise — entre le monde euro-atlantique et l’impérialisme russe [et l’Ukraine doit être dans le camp occidental] », « un document confirmant la fin de la guerre devra être signé par les partie ».

Ce qu’on lit là, et qu’Emmanuel Macron salue, est repris mot à mot par tout une partie de la « Gauche » française ! C’est tout à fait révélateur de la nature sociale-chauvine de ces gens ne font que défendre leur propre capitalisme, leur propre impérialisme, en mendiant simplement une dimension « sociale ».

Une paix juste et durable pour l’Ukraine

Une crise humanitaire sans précédent menace la population d’Ukraine cet hiver. La situation de conflit qui prévalait dans l’est de l’Ukraine depuis 2014 est devenue une guerre totale, « de haute intensité » depuis l’invasion du territoire ukrainien par les troupes de Poutine, le 24 février 2022.

Cette « opération spéciale » avait comme but explicite de renverser le gouvernement ukrainien et de détruire la République d’Ukraine comme entité indépendante. L’échec de ce premier objectif a conduit le gouvernement de la Fédération de Russie à en modifier les objectifs et à prolonger une brutale guerre de conquête avec la proclamation de l’annexion d’une grande partie du territoire ukrainien.

Les victimes se comptent en dizaines de milliers, les personnes déplacées en millions, les dommages en dizaines de milliards d’euros. Les forces d’invasion commettent des crimes de guerre, et, par leur caractère systématique, des crimes contre l’humanité – comme la destruction des infrastructures vitales, les déplacements forcés et la déportation de populations – y compris des enfants. Sans oublier les viols massifs.

En Russie, des gens sont enrôlés de gré ou de force pour faire une guerre, à laquelle, de diverses manières, ils sont des centaines de milliers à vouloir à raison se soustraire ou à courageusement s’opposer frontalement.

Toute guerre se termine un jour, toute négociation qui permettrait d’y mettre un terme sera bienvenue. Mais une paix juste et durable ne s’établira pas sans conditions, elle ne peut être envisagée que sur la base du respect de certains principes élémentaires :

• Le retrait de toutes les troupes d’invasion de tout le territoire de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues ;

• Le retour, dans des conditions de sûreté garantie, de tous·tes les réfugié·es et des personnes déplacées ;

• Le respect du droit international, tant en ce qui concerne le droit de la guerre (libération des prisonnier·ères de guerre) que le droit humanitaire et les principes de la charte des Nations unies et des autres documents internationaux (dont la Convention européenne des droits humains et les principes fondateurs de l’Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe).

D’autres questions, telles que celles des réparations des dommages de guerre, des poursuites pénales éventuelles devant les juridictions nationales et internationales compétentes, ainsi que les garanties de sûreté, de liberté d’expression des populations et d’exercice de leurs droits individuels et collectifs, pourront être précisées une fois les principes ci-dessus affirmés et aussi vite que possible mis en pratique.

L’appui à ces objectifs des opinions dans le monde entier sera un élément essentiel pour une paix juste et durable pour les peuples d’Ukraine et de Russie.

Liste des premiers signataires :

Simon DUTEIL, co-porte-parole de l’Union syndicale Solidaires
Murielle GUILBERT, co-porte-parole de l’Union syndicale Solidaires
Philippe MARTINEZ, secrétaire général de la CGT
Benoît TESTE, secrétaire général de la FSU

François ALFONSI, eurodéputé Verts/ALE
Rodrigo ARENAS, député LFI de Paris
Clémentine AUTAIN, députée LFI de Seine-Saint-Denis
Esther BENBASSA, sénatrice écologiste de Paris
Laurence BOFFET, vice-présidente Ensemble Lyon Métropole
Leïla CHAIBI, eurodéputée LFI
Paul-André COLOMBANI, député LIOT de Haute-Corse
Hendrik DAVI, député LFI des Bouches-du-Rhône
Alma DUFOUR, députée LFI de Seine-Maritime
Benjamin JOYEUX, conseiller régional EELV Auvergne-Rhône-Alpes
Hubert JULIEN-LAFFÉRIÈRE, député EELV du Rhône
Andy KERBRAT, député LFI de Loire-Atlantique
Marianne MAXIMI, députée LFI du Puy-de-Dôme
Paul MOLAC, député LIOT du Morbihan
Sandrine ROUSSEAU, député EELV de Paris
Michel SALA, député LFI du Gard

Branislava KATIC, secrétaire générale de l’Union des artistes ukrainiens
Jean-Pierre PASTERNAK, Union des Ukrainiens de France

Olivier BESANCENOT, ancien candidat à l’élection présidentielle
Eva JOLY, ancienne candidate à l’élection présidentielle
Noël MAMÈRE, ancien candidat à l’élection présidentielle
Philippe POUTOU, ancien candidat à l’élection présidentielle

Vincent DREZET, porte-parole d’Attac France
Merlin GAUTHIER, co-animateur de PEPS
Myriam MARTIN, porte-parole de la Gauche écosocialiste
Margot MEDKOUR, porte-parole de Nantes en Commun
Jean-François PELLISSIER, porte-parole d’Ensemble !
Christine POUPIN, porte-parole du NPA

Étienne BALIBAR, philosophe
Sergio CORONADO, ancien député EELV
Gilles LEMAIRE, ancien secrétaire EELV
Twefik ALLAL, militant associatif algérien
Albert HERSZKOWICZ, médecin, Mémorial 98
Jacques SIMON, fondateur de Kinoglaz (cinéma soviétique et russe)
Philippe CORCUFF, politologue
Philippe MARLIÈRE, politologue
Catherine SAMARY, économiste

Fred ALFI, musicien
Daman, musicien
Dubamix, musicien
Footprint System, musiciens
Jacques KIRSNER, scénariste, producteur
Dominique LABOURIER, comédienne

Jean MALIFAUD, mathématicien
Marnix DRESSEN-VAGNE, sociologue
Alexis CUKIER, philosophe
Didier EPSZTAJN, auteur
Pierre COURS-SALIES, sociologue
Pierre KHALFA, économiste
François GÈZE, éditeur
Pierre SALAMA, économiste
Ben CRAMER, rédacteur
Francis SITEL, éditeur
Jean-Paul BRUCKERT, historien
Gustave MASSIAH, économiste
Jean DHOMBRES, historien des sciences
Stefan BEKIER, interprète de conférence
Bernard DREANO, militant de la solidarité internationale
Bernard RANDE, mathématicien
Gilles GODEFROY, directeur de recherche émérite
Violaine AUBERT, CPGE lycée Henri-IV
Nara CLADERA, professeure des écoles, SUD Éducation
Fabienne MESSICA, sociologue
Georges MENAHEM, sociologue, économiste
Gilles MANCERON, historien
Vincent PRESUMEY, professeur
Claire BORNAIS, syndicaliste enseignante , FSU
Idriss MAZARI, mathématicien
Anne MARCHAND, sociologue
Benjamin SCHRAEN, mathématicien
Michelle GUERCI, journaliste, militante féministe antiraciste
Patrick SILBERSTEIN, médecin, éditeur
Bruno SLAMA, chef d’entreprise
Julien TROCCAZ, SUD-Rail
Christian GOURDET, ouvrier du Livre retraité
Christian MAHIEUX, cheminot retraité, éditeur
Pierre ROUSSET, Europe solidaire sans frontières
Monique DENTAL, réseau féministe Ruptures
Abraham BEHAR, président de l’Association des médecins français pour la prévention de la guerre nucléaire
Daniel GUERRIER, éditeur
Jan MALEWSKI, éditeur
Bernard PINAUD, ancien délégué CCFD-Terre solidaire
Patrick FARBIAZ, militant écologiste
Pierre BERNARD, mathématicien
Huayra LLANQUE, militante associative ATTAC
Patrick LE TREHONDAT, auteur, éditeur
Mariana SANCHEZ, journaliste, éditrice
Robi MORDER, juriste, chercheur associé
Antoine RABADAN, militant anticapitaliste et internationaliste
Christian VARIN, militant anticapitaliste et internationaliste
Henri MERME, militant autogestionnaire et internationaliste
Roland MÉRIEUX, militant autogestionnaire et internationaliste
Jean-François FONTANA, enseignant retraité, syndicaliste
Michel LANSON, militant internationaliste
Olivier AUBERT, consultant en prospective,
Béatrice WHITAKER, militante internationaliste
Jean-Paul ALLOUCHE, directeur de recherche émérite
Michel BROUE, mathématicien
Faouzia CHARFI, physicienne, ancienne secrétaire d’État (Tunisie, 2011)
Kevin VACHER , Nos Vies Nos Voies , Mouvement citoyen marseillais