Catégories
Culture

Pale Swordsman, album black metal de Këkht Aräkh

Këkht Aräkh est un groupe de black metal ukrainien assez atypique et dont le dernier album, Pale Swordsman, a connu un certain succès. Le groupe est composé d’une seule personne et existe depuis peu : le premier enregistrement publié remonte à 2018, suivi du premier album quelques mois après.

Këkht Aräkh

Deux choses rendent Pale Swordsman remarquable : le piano et l’atmosphère romantique-médiéval / vampire.

L’album commence avec une langoureuse mélodie au piano en guise d’introduction. Avec son bruit de fond de vieux vinyl et ses quelques accords de guitares, saturés, l’ambiance est posée : une sensation d’être hors du temps et transporté dans un château médiéval, niché sur une colline, l’appel de la nuit… Arrive ensuite du black metal façon Norvège des années 1990, plus proche du réel hommage que de la fade copie, enveloppé dans cette atmosphère propre à Këkht Aräkh.

Le reste de l’album se compose de chansons de black metal brut et froid d’un côté, et de passages instrumentaux au piano – ou à la guitare. Côté black metal, les riffs sont simples sans être simplistes et les morceaux construits avec finesse. Tout se mélange à merveille et le chant, mélancolique, agonisant, colle parfaitement à l’ambiance générale.

De leur côté, les morceaux au piano comme l’introduction, Nocturne ou Swordsman permettent de poser cette ambiance et de nous replonger dedans avec force lorsque le black metal reprend, comme la transition prenante de Nocture à Amid the stars.

Sur le plan esthétique, Pale Swordsman se démarque par ses paroles : les tourments, les aspirations et les regrets d’un personnage, que l’on devine être un vampire. L’album n’est pas une succession de morceaux composés et alignés indifféremment : il s’agit d’un tout, avec une ambiance et un style qui lui sont propres. Dans une interview, l’artiste derrière Këkht Aräkh explique ainsi :

Je pense être romantique, dans une certaine mesure, oui. Mais ce n’est pas seulement une question d’amour et de romance dans le sens que nous lui donnons habituellement. Je pense souvent profondément aux choses dans le monde, au bien et au mal. A propos du mal fou auquel nous faisons face ici et là. Que ce soit au sujet de notre vie humaine, ou encore de choses plus fondamentales qui arrivent dans la Nature que nous considérons comme allant de soi.

Et l’amour et la joie pures qui ne peuvent être atteints dans ce monde, et qui doivent donc l’être uniquement dans notre imaginaire. Cette tragédie, que je ne peux supporter, est le moteur principal de ma créativité. Et l’ambiance particulière que ces anciens groupes norvégiens portaient correspond à cet état d’esprit.

En période de trouble, on se raccroche à ce qui exige authenticité et Pale Swordsman fait des œuvres artistiques auxquelles se raccrocher avec force : se plonger tout entier dans cet univers si particulier, le temps de ne plus être seul. C’est un romantisme qui a ses limites, mais il a la dignité de poser des sentiments et des émotions, dans un monde où c’est rejeté au profit de la superficialité et de l’égo.

Écouter l’album sur Bandcamp
Écouter l’album sur Youtube

Catégories
Société

Plus on est pauvre, moins on se vaccine : révolte, stupidité, nihilisme ?

Qui se trompe d’analyse rate un virage historique.

C’est un constat qui se fait dans tous les pays capitalistes. Plus une personne est diplômée ou dispose de hauts revenus, plus elle va se faire vacciner. Moins une personne est diplômée ou moins ses revenus sont hauts, moins elle se fait vacciner. Il en va grosso modo de même pour l’acceptation ou le refus du pass sanitaire.

N’allons pas par quatre chemins et disons le tout de suite : la vérité que c’est que les pauvres ne comprennent rien. Si ce n’était pas le cas, ils auraient déjà renversé le capitalisme depuis longtemps. Le travail salarié est un abrutissement et les travailleurs sont écrasés. Comme en plus, il y a une consommation capitaliste de masse, il est d’autant moins réfléchi.

Certains prétendent parfois qu’il y aurait des difficultés pratiques pour se vacciner, que l’accès serait plus difficile, etc. C’est totalement faux. La preuve concrète, c’est que l’Ouest parisien s’est dès le départ fait massivement vacciner… en Seine-Saint-Denis, parce que là-bas le nombre de gens voulant se faire vacciner était faible.

D’autres prétendent que ce serait une « révolte » indirecte. Évitons l’ultra-gauche, car par populisme et plébéianisme elle est prête à raconter n’importe quoi et regardons ce que dit, de manière intelligente, la Gauche Républicaine et Socialiste, dans Vaccination anti-COVID et réalité sociale (encore) et Vaccination anti-COVID et réalité sociale (suite).

Le problème, à vrai dire, c’est que si les deux articles sont intelligents, ils disent le contraire. Dans l’article du 4 août, les classes dominantes ne voudraient pas diffuser le vaccin de manière réelle, par égoïsme. C’est totalement faux, mais enfin ça se tient intellectuellement.

« Lorsque les antivax accusent les bourgeois de vouloir empoisonner le peuple, leur stupidité égale celle de ce gouvernement dans la lutte pandémique.

La réalité, c’est que les inégalités sociales sont révélées à l’eau forte par la crise pandémique. Ce gouvernement ne gouvernant que pour les riches n’a jamais pensé même nécessaire des actions et des communications spécifiques aux classes populaires. Il ne veut rien lâcher dans sa lutte des classes, même pas un panier repas (…).

Les Français illectroniques – 19% des Français abandonnent une démarche administrative dès lors qu’elle inclut une action internet – les receveurs de paniers repas – qui ne fréquentent pas les restaurants – et les 33% de Français qui ne voyagent jamais, les 45% qui ne prennent jamais l’avion, ne vont pas aller sur doctolib, ou se faire vacciner pour aller au restaurant, au musée, à Arcachon ou à Majorque.

Il ne suffit pas de mettre l’offre de vaccin – la politique sanitaire illustre l’échec de l’idéologie française de la politique de l’offre et de l’homo economicus.

Dans le passé, toutes les politiques sanitaires incluaient des éléments d’incitation, la mobilisation des réseaux de proximité pour passer le message et créer la confiance, ce qui suppose un échange en confiance avec les organisations syndicales, professionnelles, les organisations confessionnelles et culturelles, les associations sportives, ce qui implique faire confiance et équiper la médecine de famille, les assistants sociaux, les réseaux intermédiaires, les enseignants locaux, les maires des villes défavorisées.

Or ce gouvernement vit dans l’illusion d’une relation directe à un peuple enjambant tout cela, et refuse de mettre les moyens dans de telles campagnes vaccinales.

Il ne lui reste plus que la matraque. Que va-t-il faire en septembre ? Mettre des barrages autour des villes gagnant moins de 20.000 euros, à moins de 50% de vaccinés, et les confiner ? »

L’article du lendemain, lui, dit le contraire. Il ne dit pas que les gens échappent objectivement à la vaccination, mais subjectivement : ils ne veulent pas. Ce qui est juste. Seulement c’est interprété comme une résistance aux dominants.

« Mardi 3 août 2021, notre camarade David Cayla a partagé un graphique des journalistes de France Info qui montre une corrélation entre les niveaux de revenu et le taux de vaccination. Nous avons nous-mêmes partagé ce graphique dans notre article du 4 août. Il est montré que plus on habite dans une ville riche, plus on se fait vacciner.

Beaucoup se sont interrogés sur le sens de cette corrélation. J’entends que ce serait lié au niveau d’instruction ou même d’intelligence, à la faiblesse des services publics, à des considérations politiques (les macronistes se vaccinant plus), au conformisme des classes supérieures…

Le problème de ces explications est qu’elles analysent la réticence vaccinale comme la conséquence de choix purement individuels. Or, au contraire, nous avons plutôt affaire à un phénomène social, qui résulte de l’histoire récente et de choix politiques.

Autrement dit, si les classes populaires se vaccinent moins que les classes supérieures, c’est surtout en raison des dysfonctionnements de la société française et non parce qu’elles-mêmes sont pauvres ou peu instruites. Ce dysfonctionnement est celui de la défiance que ressent une grande partie de la société vis-à-vis des institutions et du pouvoir politique actuel.

Elles rejettent le vaccin car elles rejettent ceux qui le promeuvent (…).

Les classes populaires ne font pas preuve de bêtise en refusant la vaccination. Leur méfiance est tout à fait légitime et s’appuie sur l’expérience vécue depuis plus de dix ans. Sarkozy, Hollande et Macron ont tous mené la même politique. Après des années de néolibéralisme, ce n’est pas Macron et ses vidéos Tik Tok qui vont réussir à convaincre les populations défavorisées de se faire vacciner.

C’est donc à l’opposition anti-néolibérale de monter au créneau pour pousser les classes populaires à se faire vacciner. C’est urgent. Il s’agit non seulement de sauver des vies mais aussi d’éviter de nouveaux confinements destructeurs socialement et économiquement. »

C’est intelligent également. Mais c’est faux. La preuve, c’est que le mouvement anti-pass sanitaire est anti-lutte de classes : il est opposé à toute exigence collective, il utilise systématiquement le drapeau français, il souligne le caractère fondamental des « libertés » individuelles.

Si l’interprétation selon laquelle les gens échappent au vaccin car le capitalisme n’est pas sérieux dans la mise en place de la vaccination est du populisme, la seconde interprétation selon laquelle les gens se révoltent est du plébéianisme.

La véritable explication est le nihilisme de couches populaires lessivées par la consommation capitaliste de masses. Celles-ci sont frappées par la crise, à la traîne des conceptions petits-bourgeoises appelant à « vivre comme avant », dans le refus de toute exigence collective, prisonnière d’un orgueil nationaliste de pays riche…

C’est une réédition des gilets jaunes, et cette fois bien plus fasciste que crypto-fasciste. Voilà la vérité.

Catégories
Guerre

Montée des tensions entre la mer Noire et le Golfe Persique en passant par la Transcaucasie

La ligne de front des conflits est immense géographiquement parlant.

Cela barde de plus en plus dans tout un arc de confrontations allant de la mer Noire au Golfe persique, en passant par la Transcaucasie. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, après avoir changé de ministre de l’Intérieur (qui trustait cette position depuis de longues années), a remplacé le ministre de la défense, le chef d’Etat-major, le commandant des forces aériennes d’assaut et celui des forces opérant dans le Donbass.

Et un opposant biélorusse, Vitali Chychov, a été retrouvé pendu en Ukraine, laissant planer bien sûr l’intervention des services secrets biélorusses, alors qu’inversement une opération de propagande est menée avec une athlète biélorusse « fuyant » le Japon pour éviter d’avoir à retourner dans son pays, où des problèmes l’attendraient en raison de sa critique de l’équipe technique des Jeux Olympiques.

Autrement dit, cela n’arrête pas. Et, désormais, il semble que l’Iran soit arrivé de manière directe dans la ligne de mire occidentale. Israël, les États-Unis et le Royaume-Uni accusent en effet ce pays d’avoir mené une attaque faisant deux morts, au moyen de drones contre le pétrolier japonais Mercer Street, battant pavillon libérien, géré par une société britannique, appartenant à un milliardaire israélien.

Le ton israélien et britannique est particulièrement violent concernant l’exige d’une réplique occidentale collective. En réalité, cela fait des mois que l’Iran et Israël mènent des attaques contre des navires, au moyen de drones, de mines, de saboteurs, etc.

Mais vu avec attention, la montée des tensions s’explique aisément. Comme en Ukraine, il s’agit de cibler un régime favorable à la Chine, là-bas la Russie de Poutine, ici l’Iran islamique chi’ite. À chaque fois, il s’agit de puissance moyenne en terme industriel et militaire, avec un régime fragile, voire bancal concernant l’Iran.

En Ukraine, la pression était retombée du fait de l’échec, relatif, du bloc britannico-américain à entraîner les pays capitalistes de l’Union européenne dans un conflit ouvert contre la Russie. En particulier, l’Allemagne s’était opposée à un tel conflit du fait de ses intérêts propres et de sa stratégie allant dans le même sens que « l’Eurasianisme » promeut par le régime de Moscou.

Concernant Iran, le bloc britannico-américain peut compter sur le ralliement de l’Arabie saoudite et des Émirats, ainsi que sur celui d’Israël, qui sont chauffés à blanc face à l’Iran, sur lequel sont projetés toutes les difficultés internes. Dans ces pays, une large propagande entretient depuis des années une hostilité ouverte contre l’Iran avec des accents militaristes et chauvins toujours plus poussés.

Pour autant, le ralliement des pays de l’Union européenne n’est pas là non plus garanti, avec la France notamment, qui entretient d’importantes forces navales et aériennes dans le secteur, aux Émirats et à Djibouti en particulier, ne se montre pas favorable à un conflit ouvert et reste pour le moment alignée sur l’Allemagne.

C’est cet arrière-plan général qui aide à comprendre la pression qui s’exerce sur les pays de la Transcaucasie, en particulier l’Arménie et l’Azerbaïdjan, et dans une moindre mesure la Géorgie.

Parce que, effectivement, toute cette partie du monde a été transformé en poudrière.

C’est vrai en particulier pour une Transcaucasie qui participe avec engouement à cette vaste confrontation, dont les intérêts la dépasse, mais qui appuie localement les régimes ou les tendances militaristes et nationalistes chauvines, constituant plus largement des factions ralliées à tel ou tel bloc impérialiste, et pensant ainsi en profiter pour « tirer les marrons du feu ».

L’Azerbaïdjan est ici le pivôt de ces enjeux tragiques. Son régime corrompu, tenu par le clan Aliev, l’entraîne à toutes les compromissions et toutes les aventures.

De fait, l’Azerbaïdjan est poussé à la fuite en avant nationaliste. Le pays a bien tenté ces derniers mois d’exister sur la scène internationale par les compétitions sportives en mode démagogique : grand prix de F1 à Bakou, tenue de matchs de la coupe d’Europe de football, participation aux championnats d’échecs, etc… mais aucune de ces tentatives n’a suscité d’entrain populaire.

Les réseaux sociaux azéris, plus libres que les médias en termes de contrôle de la parole, ont vu fleurir ces derniers mois les critiques acerbes contre la corruption du régime et son caractère cosmopolite décadent, au point même que la presse arménienne a pu largement contribuer à diffuser toutes les nouvelles permettant de discréditer le régime.

Bien sûr, cela se heurte au fait que le plus grand titre de gloire d’Ilham Aliev est l’écrasante victoire obtenue sur l’Arménie, en particulier la reconquête symbolique de Chouchi/Shusha.

Bloqué sur toutes les autres voies, le régime ne cesse ainsi de radicaliser sa position face à l’Arménie et multiplie les provocations et les tentatives d’intimidation contre son voisin. Malgré la position officielle, qui voudrait que la question du Karabagh serait réglée pour Bakou, la propagande chauvine et raciste anti-arménienne ne cesse ainsi de gagner en ampleur.

Et les accrochages meurtriers à la frontière Arménie-Azerbaïdjan ont été nombreux.

De l’autre côté, en Arménie, Nikol Pashinyan est parvenu à se maintenir au pouvoir malgré la défaite, sur la même ligne nationale-libérale. Il faut voir que l’ancien régime militariste pro-russe est très largement déconsidérée dans la population, notamment la jeunesse, mais aussi que Nikol Pashinyan a révisé ses positions en partie.

D’un côté, il s’est aligné officiellement sur Moscou, réclamant même que les frontières avec l’Azerbaïdjan soient désormais gardées par l’armée russe, comme le sont déjà les frontières avec la Turquie. C’est là quelque chose de très clair.

La position militaire de la Russie dans le secteur n’a pour cette raison jamais été aussi forte.

Mais de l’autre, il poursuit néanmoins sa politique pro-européenne : multipliant les accords avec l’Allemagne, notamment en terme de liaison aérienne, et avec la France, en terme de coopération militaire. L’immense ambassade des États-Unis à Yerevan se fait aussi plus active.

En résumé, on a donc un Azerbaïdjan puissant, grand acheteur d’armements et où s’ouvre d’immenses chantiers délirants en terme de BTP financés à coup de pétrodollars, avec tout un projet devant faire de Chouchi/Shusha une ville moderne à l’équipement complet en terme d’infrastructures.

La Turquie notamment cherche à s’y faire une place, voire à satelliser l’Azerbaïdjan, mais elle est dépassée en terme de capitaux par les moyens de l’Allemagne et de ses alliés, notamment la Suisse et l’Autriche, soucieux de renforcer leurs positions dans ce pays.

La Suisse est de fait un élément clef de toutes les finances d’Azerbaïdjan, qui vient d’ailleurs d’ouvrir un bureau commercial en Israël.

L’Arménie de son côté n’est qu’une bonne affaire que chacun soutient en vue de faire pression sur Bakou afin de pousser le régime à toujours plus de dépendance, de militairisme et de corruption, entraînant l’Arménie sur la même pente.

Mais avec la confrontation ouverte qui se dessine entre le bloc britannico-américain et les pays favorables à Pékin, Russie et Iran notamment, la situation risque bien de virer du tragique à l’apocalyptique.

L’Iran a annoncé la semaine passée sa volonté d’intervenir au Karabagh pour assurer la paix, afin d’éviter que l’Azerbaïdjan ne bascule trop nettement dans le camp occidental, ou du moins afin de verrouiller la situation, là aussi en instrumentalisant l’Arménie contre Bakou.

Il faut voir que pour Téhéran il y a là une question essentielle : tout le nord du pays autour de Tabriz consiste en une zone turcophone traditionnellement instable, voire hostile, qui est d’ailleurs l’Azerbaïdjan historique, le pays nommé aujourd’hui « Azerbaïdjan » n’en étant que le prolongement Transcaucasien.

Il faut également souligner que l’Afghanistan, en proie à un désastre depuis sa conquête par la superpuissance soviétique en 1979, est en train de tomber de nouveau aux mains des Talibans, avec pour le coup cette fois un appui chinois.

Toute offensive ouverte dans le Golfe persique contre l’Iran aura donc nécessairement des répercussions dramatiques en Transcaucasie d’un côté, vers l’Afghanistan de l’autre, et dans tous les cas notamment sur l’Arménie, dont l’existence ne tient de plus en plus qu’aux intérêts instables et aux manœuvres machiavéliques des puissances engagées dans ces conflits.

Il n’y a là pourtant aucun « plan » justement, c’est littéralement le sac de nœuds et l’issue, c’est la guerre et le déchirement de la région, tout cela pour satisfaire les intérêts des grandes puissances.

Et la clef, ce qui décide de la tendance générale, c’est l’affrontement entre la superpuissance américaine et son challenger chinois.

Les autres affrontements sont ce même affrontement, indirect et oblique, avec comme objectif de « bloquer » l’influence de la Chine et de ses soutiens plus ou moins alignés sur un front coupant le Proche-Orient sur cet axe mer Noire-Golfe Persique d’une part et d’autre part dans le Pacifique.

Le long de ces « fronts » la superpuissance américaine et ses alliés allument des foyers de tensions visant à multiplier les crises et à fragiliser toujours plus Pékin, alors que la Mer de Chine devient un point névralgique. L’Allemagne vient d’ailleurs d’y envoyer une frégate d’attaque et l’Inde envoie elle quatre navires de guerre de première ligne.

Le dispositif de guerre, avec des visées impériales, s’installe de manière plus forte, plus complexe, et comme avant 1914, les masses sont aveugles encore… d’où la nécessité, comme à l’époque, d’assumer les fondements de la Gauche historique et de présenter cette actualité, de la dénoncer, de la combattre!

Catégories
Politique

Le drame programmé de la convergence d’ultra-gauche avec les anti-pass sanitaire

Cela va tourner encore plus mal qu’avec les gilets jaunes.

Initialement, il y avait parmi les gilets jaunes de nombreux activistes d’extrême-Droite. L’ultra-gauche a largement contribué à les chasser et s’en est félicité. Sauf que ce qu’elle n’a pas compris, c’est que ces activistes d’extrême-Droite avaient une marge de manœuvre d’expression très restreinte en raison de la grossièreté politique de leurs conceptions. Ils et se contentaient de jouer aux plébéiens.

Le résultat, c’est ainsi que l’ultra-gauche a simplement remplacé les activistes d’extrême-Droite dans ce rôle de plébéien. Ce faisant, ils se coulaient eux-mêmes sur le plan des idées et de la culture, tout en contribuant à la confusion en donnant de la valeur au mouvement réactionnaire, crypto-fasciste, des gilets jaunes.

Cela peut sembler discutable pour certains, mais on en a désormais la preuve, avec la manière dont l’ultra-gauche court derrière les anti-pass sanitaire. Il y a un opportunisme sans bornes, sans limites, qui ne peut que découler du fait d’avoir vendu son âme politique.

On a ainsi le site « Révolution permanente », expression d’une tendance du Nouveau Parti Anticapitaliste comptant fonder un parti trotskiste de masse, qui a ouvertement appelé à la manifestation du 31 juillet 2021. Et cela sur une base plébéienne-populiste:

« Après la réussite des mobilisations de la semaine dernière, de nombreux appels ont été lancés dans toute la France pour manifester ce week-end contre le pass sanitaire. Face aux attaques liberticides et antisociales, et contre l’extrême-droite qui tente de récupérer la colère, manifestons ce samedi ! (…)

La semaine dernière, les mobilisations contre le pass sanitaire se sont amplifiées, avec 160 000 manifestants dans toute la France selon l’Etat. Un élargissement de la mobilisation qui est allée de pair avec une radicalité certaine, comme à Poitiers où les manifestants ont envahi la mairie pour décrocher un portrait de Macron. De même, malgré la répression, à Paris les Gilets jaunes ont réussi à se rendre jusqu’aux Champs Élysées.

Ce samedi, un nouvel appel à se mobiliser dans toute la France a été lancé. Comme les samedis précédents, le mot d’ordre central demeure l’opposition au pass sanitaire. Une revendication qui n’empêche pas plusieurs appels de mettre en avant le lien entre cette attaque autoritaire et les attaques anti-sociales du gouvernement, comme à Lannion, où une manifestation est appelée « pour la défense (des) droits sociaux et (des) libertés ».

A Paris, des collectifs de gilets jaunes et des collectifs militants appellent de leur côté à manifester au départ de Villiers : « Contre le pass d’identité sanitaire ; Pour un accès libre, éclairé et équitable au vaccin ; Pour la levée des brevets des vaccins et Contre les réformes antisociales. » « 

Il est bien parlé de « colère », face à des attaques « liberticides et antisociales ». Ce vocabulaire n’a rien à voir avec celui de la Gauche historiquement. Et on parle là d’une structure insistant pourtant sur l’importance des idées, du patrimoine idéologique trotskiste !

Et le justificatif-clef, ce sont les gilets jaunes. S’ils sont là, c’est que c’est bien et qu’il faut y aller !

Même l’organisation « Lutte Ouvrière » a d’ailleurs craqué. Elle avait pourtant, et avec raison, réfuté les gilets jaunes. Mais la peur de passer à côté de quelque chose qui bouge l’a emporté, la digue a cédé. Le résultat est que le trait est ultra-forcé : il est expliqué que les gens ont tout faux, mais qu’ils ont raison. On a ainsi droit à un article élogieux sur la « colère » contre le pass sanitaire.

« Le 24 juillet, des manifestations ont réuni de nouveau en France des dizaines de milliers de personnes s’opposant au passe sanitaire : 160 000 au total, plus que le samedi précédent où 114 000 personnes avaient manifesté.

À Paris, où 11 000 personnes ont défilé, comme à Strasbourg où les manifestants étaient 4 000, ou encore à Toulouse où ils étaient plus de 2 500 et des milliers à Nice, les banderoles dénonçaient majoritairement les atteintes à la « liberté », « la dictature sanitaire », « le passe de la honte », ou appelaient Macron à la démission.

Derrière ces slogans se sont ainsi regroupés des soignants, des salariés directement concernés par le passe sanitaire et craignant d’être licenciés, des chômeurs ou retraités avec ou sans gilet jaune, mais aussi bien d’autres catégories sociales, dont des restaurateurs et autres petits patrons. Nombre de politiciens de droite et d’extrême droite y ont vu une occasion de se montrer avec du monde derrière eux, comme le président des Patriotes et ex-numéro deux du RN, Florian Philippot, à Paris.

La colère se manifeste contre le passe sanitaire et les autres contraintes décidées par le gouvernement et votées finalement par le Parlement. Cette colère touche bien sûr les travailleurs, dont certains ont participé aux manifestations. L’obligation vaccinale et le passe sanitaire sont en quelque sorte la goutte d’eau qui fait déborder le vase, car le mépris de classe du gouvernement s’est, une fois de plus, étalé au grand jour. »

Suit alors évidemment le discours comme quoi la colère doit s’exprimer non pas au sujet des libertés, mais sur une base revendicative. Cela est formulé ainsi dans l’éditorial du 2 août 2021:

« Les manifestations contre la loi sanitaire de Macron se sont poursuivies dans toute la France. Protester contre ces mesures est légitime.

Pas au nom de la défense des libertés individuelles, mais pour affirmer la nécessité, au nom de l’intérêt collectif, d’exproprier sans indemnité ni rachat les grands trusts de l’industrie pharmaceutique et de les mettre sous le contrôle de la population. Les agissements de ces groupes montrent que c’est la seule façon d’empêcher que la santé publique dépende des décisions d’actionnaires guidés uniquement par la recherche du profit. »

C’est une ligne plébéienne-populiste. La colère est juste, mais elle se trompe de direction, il faut accompagner celle-ci, etc. La position de « Lutte Ouvrière » est d’autant plus absurde qu’elle reconnaît elle-même que la mobilisation ne porte rien de bien.

On a une approche similaire avec la CNT-Solidarité ouvrière, qui dénonce un pass sanitaire liberticide, contre lequel il faudrait exprimer sa colère.

Il est pourtant expliqué en même temps qu’il faut systématiser la vaccination ! Mais comment vérifier la vaccination générale sans le pass sanitaire ? L’incohérence saute aux yeux. Mais rien à faire : la tentation de converger avec la protestation plébéienne-populiste l’emporte sur ses propres principes, jusqu’à l’incohérence la plus complète.

« Nous contestons le choix de cet outil autoritaire et liberticide comme mode de gestion de l’épidémie. Depuis des années, la France s’enfonce déjà dans une société de flicage permanent et il faudrait maintenant constamment badger via un smartphone et subir des contrôles pour des activités du quotidien.

C’est insupportable ! Nous dénonçons aussi le dangereux mélange des genres induit par le pass : ce n’est pas aux employeurs de contrôler le statut médical des salarié·es ni aux commerçant·es, employé-es ou agent·es publics celui des client·es et usager·ères ! (…)

Il faut combattre l’autoritarisme et la politique de santé défaillante de Macron mais nous devons tous·tes être très vigilant-es face aux réactionnaires, sectaires ou politicien·nes opportunistes qui prêchent par intérêt la confusion. Ce sont souvent les mêmes qui nous gavaient d’explications simplistes niant l’épidémie ou de discours individualistes et égoïstes voulant laisser crever les vieux et les « faibles » qui surfent aujourd’hui sur le refus ou la méfiance de la vaccination. En empêchant de débattre sereinement sur une politique sanitaire réellement protectrice de la population et de nos intérêts de classe, ces discours servent le pouvoir (…)

La question de sa généralisation à toute la population, comme d’autres vaccins qui nous ont libéré de maladies du passé, mérite d’être posée, mais démocratiquement, au contraire des choix actuels.   »     

Cela n’a aucun sens, et l’Union communiste libertaire a la même position. Ici, pas besoin de citer l’article, rien que le titre suffit:

« Non au pass sanitaire, pour une vaccination large et accessible »

Peut-on faire plus absurde ? Et cela a un seul fondement : celui de soutenir les mobilisations anti-pass sanitaire, parce que pour les plébéiens-populistes toute mobilisation est forcément bonne.

On a la même chose chez le Nouveau Parti Anticapitaliste :

« Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, les dizaines de milliers de personnes qui se mobilisent ne sont pas une meute d’affreux réactionnaires anti-vaccins. Si l’on retrouve parmi les manifestantEs certaines franges de l’extrême droite et des adeptes des théories complotistes qui ne seront jamais nos alliés, la gauche sociale et politique ne peut rester l’arme au pied.

Répétons-le : la vaccination générale à l’échelle mondiale est le meilleur moyen de stopper la pandémie, la balance bénéfices-risques plaidant absolument en ce sens. Mais disons-le également : c’est par la levée des brevets et par des politiques sanitaires ambitieuses et associant la population que la pandémie sera vaincue, pas par la contrainte et l’extension de la surveillance. L’opposition à la nouvelle loi adoptée à l’assemblée, ainsi qu’aux mesures antisociales qui visent à faire payer la note de la crise au monde du travail, c’est ce que nous continuerons de défendre les semaines qui viennent, y compris en nous joignant, partout où il est possible de porter une telle politique, aux initiatives de mobilisation. »

Un autre exemple assez édifiant est celui du média Acta.zone. C’est un média très développé sur le plan des idées, avec des textes très recherchés, se revendiquant de l’expérience de l’autonomie italienne (tout en cherchant à acquérir du prestige « radical » en parlant des Brigades Rouges pourtant ennemi juré de l’autonomie italienne).

Eh bien là c’est pareil : un très long texte justifie de balancer par-dessus bord tout critère politique, culturel, idéologique… pour se précipiter sur une ligne plébéienne-populiste.

« Si dans ces rassemblements, le fond de l’air paraît plus bleu (bien foncé) que rouge, le non-interventionnisme – qui se déploie dans une partie de la gauche radicale – sur les problématiques fondamentales de la surveillance de masse et de toutes les conséquences induites par la nouvelle mesure gouvernementale a de quoi interroger (…).

L’incapacité de la gauche révolutionnaire à intervenir dans les séquences qui échappent à sa grammaire traditionnelle pourrait surprendre, notamment après les deux années rythmées par le mouvement des Gilets Jaunes (…).

 il est clair que les mobilisations actuelles diffèrent de celles du mouvement des Gilets Jaunes. En effet, il nous semble que jamais ce dernier, de par sa composition, les fondements empiriques de sa colère et ses positions – parfois naïvement – apolitiques, ne se serait laissé mené par des partis et des groupuscules fascistes, ni n’aurait donné la liberté de se faire porte-paroles à des figures aussi politiciennes, opportunistes et nationalistes que Florian Philippot ou Nicolas Dupont-Aignan.

Néanmoins, quelque chose du même ordre se rejoue dans le rapport d’une partie de la gauche radicale aux mobilisations actuelles. Avant d’affirmer que ces dernières sont perdues pour toujours aux mains de forces racistes, antisémites et complotistes, la rigueur minimale nous imposerait de réaliser des enquêtes militantes, dans nos villes respectives, pour cerner la composition sociale et politique réelle des protestations, ainsi que les dynamiques internes qui traversent les positions contre le pass sanitaire. »

Et suit alors une longue explication où il est dit qu’on peut trouver de nombreux éléments positifs chez des anti-pass sanitaire : les « méfiances à l’égard de la vaccination, et la peur d’un usage de celle-ci à d’autres fins que celle de la santé publique », le fait de « mettre en doute les récits hégémoniques, parfois sous forme d’une critique édentée du capitalisme et des formes contemporaines de contrôle social », l’opposition  » au dispositif de contrôle généralisé que représente le pass sanitaire », etc.

C’est lamentable, c’est suicidaire : l’ultra-gauche se précipite dans la liquidation de tout acquis intellectuel, de toute valeur idéologique ou culturel, de toute tradition « révolutionnaire », juste pour satisfaire le besoin « d’en être », se retrouvant ainsi sur une ligne plébéienne-populiste.

Et l’adhésion à cette ligne passe également par le silence complaisant. Les anarcho-syndicalistes et syndicalistes-révolutionnaires de la CNT, fiers de leur apolitisme, ne parlent pas du pass sanitaire, ni même d’ailleurs de la crise sanitaire. On ne trouve rien dans le Combat syndicaliste de l’été 2021.

C’est que l’ultra-gauche, habitué aux protestations vaines et symboliques, sans conséquence, d’une société parmi les plus riches du monde, est totalement perdue dans une situation totalement nouvelle. La crise provoque des mobilisations réactionnaires. Et ne disposant pas de garde-fous, elle se sent obligée de converger.

Ce qui s’annonce, c’est un drame, avec un passage dans le fascisme de pans entiers de gens se voulant tellement à gauche qu’ils vont passer dans le camp de la Droite, en prétendant dépasser les clivages, combattre l’État, vouloir un grand « changement », etc.

Catégories
Écologie

Tribune LREM contre la corrida

Les libéraux ont compris l’air du temps.

La question animale est brûlante, elle est portée par toute l’époque. Malheureusement, le PS et le PCF n’en ont rien à faire, sans même faire semblant. Europe écologie-Les Verts fait par contre semblant. Et le parti présidentiel, La République En Marche, s’y met aussi. Encore faut-il voir une part de sincérité dans cette tribune parlementaire contre la corrida.

En effet, la question animale est tellement historique qu’elle dynamite les faux-semblants, y compris là où on s’y attend le moins. De ce point de vue, Brigitte Bardot n’est pas une facho, mais une romantique déboussolée qui, au moins, relève d’une certaine dignité du réel.

En tout cas cette tribune est une honte pour la Gauche, qui devrait faire pareil, et même mieux… Beaucoup mieux.

La tribune est parue à l’origine dans le Journal du Dimanche.

« Fin du broyage des poussins et de la castration à vif des porcelets, interdiction des animaux sauvages dans les cirques itinérants et des delphinariums, fin de l’élevage de visons… La question de la condition animale n’a jamais été aussi présente sur la scène politique française et européenne.

Les nombreuses mesures annoncées ces derniers mois par le gouvernement et le Parlement témoignent d’une prise de conscience accrue concernant la protection des animaux, considérés comme des « êtres vivants doués de sensibilité » par le Code civil depuis 2015.

Or, si certaines pratiques vivement décriées mobilisent à juste titre l’attention des représentants politiques, l’abolition de la corrida semble manifestement demeurer un sujet tabou.

Pourtant il n’est pas de démonstration plus évidente de maltraitances exercées sur des animaux que le spectacle donné dans les arènes, mettant en scène la persécution d’un taureau désorienté et sa mise à mort, après capitulation, sans étourdissement préalable.

Pour dénoncer la cruauté de cette pratique, la Fondation Brigitte Bardot a récemment diffusé les images d’une corrida organisée le 14 juillet dans le Gard, au cours de laquelle deux veaux et quatre taureaux ont été tués pour le plaisir des aficionados, parallèlement au lancement d’une campagne d’affichage dans plusieurs villes taurines. Ces images insoutenables parlent d’elles-mêmes et doivent trouver un écho auprès des décideurs politiques.  

Depuis plusieurs mois, députés et sénateurs s’impliquent sur la question de la condition animale et oeuvrent pour adapter la législation française aux connaissances scientifiques actuelles et répondre aux attentes sociétales. La proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale adoptée par l’Assemblée nationale en janvier dernier sera débattue au Sénat à la rentrée.

Dans ce contexte de vive considération pour l’animal, il est intolérable que des corridas se déroulent encore en toute impunité dans quelques régions françaises au nom d’une « tradition locale », alors qu’en tout lieu du territoire français, les actes de cruauté envers les animaux sont sanctionnés d’une peine d’emprisonnement et d’une amende par le code pénal.

La corrida est une pratique barbare et n’est pas digne du pays civilisé dont nous sommes les élus. Ces spectacles d’une cruauté sans nom sont en total décalage avec la sensibilité des Français pour les animaux et avec les évolutions éthiques engagées dans notre pays pour rattraper le retard accumulé pendant des années de mépris pour la condition animale.

Les sondages montrent que le rejet des citoyens à l’égard de la corrida est en constante augmentation : selon un sondage réalisé en 2019 par l’Ifop pour la Fondation Brigitte Bardot, 82% des Français estimaient que tout acte de cruauté commis envers un animal devait être condamné sur l’ensemble du territoire français, sans dérogation pour la corrida.

Le Chili, l’Argentine, Cuba et l’Uruguay ont fait le choix d’interdire progressivement cette pratique cruelle qui a désormais totalement disparu sur leurs territoires. En Europe, la Catalogne a eu le courage de voter l’interdiction des corridas en juillet 2010, faisant figure d’exception en Espagne.

La France doit remettre en question ce droit acquis à la souffrance animale, et cesser d’autoriser cette torture d’animaux en public dans certaines de ses régions.

Nous demandons l’interdiction des spectacles mettant en scène la torture et la mise à mort d’animaux, sans aucune exception.

Nous souhaitons donc que soit abrogé l’alinéa 7 de l’article 521-1 du code pénal, qui exclut la répression prévue pour les actes de cruauté et sévices graves lorsque la corrida est pratiquée au nom d’une tradition locale ininterrompue.

Dans l’attente de cette abrogation, nous demandons l’interdiction immédiate de l’accès des mineurs aux arènes, que ce soit en tant que spectateurs ou en tant que participants à une corrida.

Cette mesure de précaution, soutenue par 86% des Français, n’est pas une fin en soi mais doit être adoptée immédiatement, dans l’attente de l’interdiction stricte de ces spectacles sanglants sur l’ensemble du territoire national. »

Les signataires 

  1. Loïc DOMBREVAL, député LREM des Alpes-Maritimes, docteur vétérinaire, président du groupe d’études parlementaire « Condition animale » ;
  2. Arnaud BAZIN, sénateur LR du Val-d’Oise ; Docteur vétérinaire, Vice-président du groupe d’études parlementaire « Elevage » en charge de la thématique « Animal et Société »;
  3. Erwan BALANANT, député MoDem du Finistère ;
  4. Françoise BALLET-BLU, députée LREM de la Vienne ;
  5. Aurore BERGÉ, députée LREM des Yvelines ;
  6. Bertrand BOUYX, député LREM du Calvados ;
  7. Samantha CAZEBONNE, députée LREM des Français établis hors de France ;
  8. Philippe CHALUMEAU, député LREM d’Indre-et-Loire ;
  9. Mireille CLAPOT, députée LREM de la Drôme ;
  10. Fabienne COLBOC, députée LREM d’Indre-et-Loire ;
  11. Yves DANIEL, député LREM de Loire-Atlantique ;
  12. Typhanie DEGOIS, députée LREM de Savoie ;
  13. Eric DIARD, député LR des Bouches-du-Rhône ;
  14. M’Jid EL GUERRAB, député Agir des Français établis hors de France ;
  15. Yannick HAURY, député LREM de Loire-Atlantique ;
  16. Dimitri HOUBRON, député Agir du Nord ;
  17. Anissa KHEDHER, députée LREM du Rhône ;
  18. Mohamed LAQHILA, député MoDem des Bouches-du-Rhône ;
  19. Vincent LEDOUX, député Agir du Nord ;
  20. Patricia LEMOINE, députée Agir de Seine-et-Marne ;
  21. Didier MARTIN, député LREM de Côte-d’Or ;
  22. Marjolaine MEYNIER-MILLEFERT, députée LREM d’Isère ;
  23. Philippe MICHEL-KLEISBAUER, député MoDem du Var ;
  24. Jean-Michel MIS, député LREM de la Loire ;
  25. Éric PAUGET, député LR des Alpes-Maritimes ;
  26. Anne-Laurence PETEL, députée LREM des Bouches-du-Rhône ;
  27. Cécile RILHAC, députée LREM du Val-d’Oise ;
  28. Laëtitia ROMEIRO-DIAS, députée LREM de l’Essonne ;
  29. Alice THOUROT, députée LREM de la Drôme ;
  30. Huguette TIEGNA, députée LREM du Lot ;
  31. Nicole TRISSE, députée LREM de la Moselle ;
  32. Frédérique TUFFNELL, députée MoDem de Charente-Maritime ;
  33. Corinne VIGNON, députée LREM de Haute-Garonne ;
  34. Sylvain WASERMAN, député MoDem du Bas-Rhin ;
  35. Hélène ZANNIER, députée LREM de la Moselle
Catégories
Société

L’éloge sinistre des sites de rencontre contre le romantisme de la part de « Regards »

Vive Tinder, à bas le romantisme… Mais quelle honte!

Historiquement, Regards est une revue née en 1932 dans le cadre du mouvement communiste, qui a disparu après la guerre pour renaître en 1995, sous l’égide du PCF, comme média d’opinion en phase avec sa propre conception des choses. Pour en dire l’esprit, on a eu Clémentine Autain comme tête de proue pendant plusieurs années.

L’article du 30 juillet 2021 Le jeu de l’amour et de l’algorithme est emblématique de cette démarche post-moderne où ce qui compterait ce serait de faire avancer les questions sociétales pour que l’individu ait plus de « droits ». Cet article, c’est ni plus ni moins que l’apologie du turbocapitalisme : le romantisme, ce serait niais et sans intérêt, alors que la consommation choisie et même éphémère ce serait la vie.

Les gens qui critiqueraient le marketing des entreprises, les manipulations par les algorithmes… n’auraient rien compris !

C’est là absolument exemplaire de comment des gens s’imaginant de gauche agissent en fait comme cinquième colonne du capitalisme dans sa version la plus poussée. Rien que les lignes suivants suffiront largement à faire vomir, il n’y a pas d’autres mots, quiconque a encore une conscience de gauche, qui n’a pas été aliéné par le capitalisme développé et sa société de l’ultra-consommation anti-sentimentale.

« On ne parle pas de Facebook comme d’un marché de l’amitié, ni de Linkedin comme d’un marché du piston.

Alors pourquoi Tinder serait-il une exception, sinon parce que nos sociétés continuent de sacraliser l’amour plus que tout autre lien humain, y compris l’amitié ?

Une chose est sûre, un parfum de fin du monde flotte sur les rencontres numériques. Un article de Vanity Fair titré « L’apocalypse de la rencontre », en 2015, a ainsi fait le tour de la Toile. Au fond, ce dont on ne se remet peut-être pas, c’est que la drague 2.0 porte un coup fatal au mythe romantique du coup de foudre au premier regard, de la loi du hasard et de l’intuition née d’un unique contact charnel parmi des milliers.

Et l’on imagine que les utilisatrices des applications de rencontre, tout à leurs rêves de paradis sur terre, vivraient un enfer. « On pointe régulièrement les dangers et les pièges de la sexualité en ligne [pour les femmes] : le caractère éphémère des relations est souvent décrit comme un nouveau lieu de domination masculine », souligne Marie Bergström.

C’est oublier que pour certaines, ces sites sont l’occasion de vivre des relations – pourquoi pas sans lendemain – au lieu d’attendre le prince charmant, d’exprimer leurs fantasmes les plus crus à l’abri des regards. Sans avoir à subir le jugement pesant de leur entourage. Ils « facilitent l’accès à la sexualité », soutient Marie Bergström, « en raison de la dissociation relative qu’ils permettent entre pratiques sexuelles et image sociale ».

La preuve que tout n’est pas noir ou blanc. »

Au lieu de défendre le romantisme, les grands sentiments… on a ici quelqu’un s’imaginant de gauche et défendant le cynisme, la consommation, la soumission aux initiatives capitalistes les plus avancées.

C’est très exactement ces gens qui font le triomphe de l’extrême-droite et des religions, qui ont beau jeu d’arriver après comme source de satisfaction pour qui a soif d’idéal, de respect, de pudeur.

C’est ce cela qu’il faut triompher pour faire vaincre la véritable Gauche… celle qui n’existe pas par Facebook, Tinder ou autre moyen capitaliste de faire basculer les gens dans la fuite en avant de la consommation.

Celle qui assume le romantisme, qui justement au contraire de l’article de Regards assume l’intuition, cette attirance naturelle, ces atomes crochus capables d’être vus et assumés justement seulement par qui n’a pas accepté de vendre ses sentiments au capitalisme !

Catégories
Société

L’idée d’un capitalisme organisé laissant courir les virus…

C’est un classique de la paranoïa petite-bourgeoise.

Au sens strict, c’est anecdotique au point de n’avoir aucune importance. C’est un petit article, publié sur un blog d’ultra-gauche, traitant de la question de la pandémie selon un point de vue délirant. Ce n’est pas lu, cela n’intéresse personne.

Seulement, on l’a vu, la société française est travaillée au corps par les points de vue délirants. Alors, autant mentionner cette curiosité ou plutôt cette monstruosité puisque l’article dit que les capitalistes font exprès de laisser courir les virus pour faire du profit.

En ce sens, c’est intéressant, car c’est un point de vue qu’on retrouve de manière régulière chez les anti-pass sanitaires. La paranoïa visant ce qui est dénommé « Big Pharma » est typique du genre. Voici ce que cela donne :

L’annonce de l’OMS selon laquelle le coronavirus n’est pas d’origine humaine n’est pas vraie, le coronavirus est d’une responsabilité humaine.

Les puissances impérialistes sont également responsables de l’apparition de nombreux virus qui ont tué des millions de personnes dans le monde, parmi ces virus, le V.I.H./SIDA a tué plus de vingt-deux millions de personnes dans le monde et les gens meurent encore aujourd’hui de la pandémie du V.I.H./SIDA et il y a encore beaucoup de gens qui sont infectés par ce virus.

Les populations de la région d’Afrique australe sont les plus infectées au monde par le V.I.H. et la pandémie de SIDA.

Tous les efforts déployés par d’autres scientifiques, comme le professeur J. Segal, dans le cadre de leur projet intitulé “New Direction”, qui visait à produire l’anti-P24 afin de guérir la pandémie de VHI/SIDA, ont été rejetés par le régime impérialiste dirigé par l’impérialisme américain.

Ce n’était pas une erreur de la part des puissances impérialistes de bloquer tout effort visant à produire un remède contre le virus du sida, car leurs grandes sociétés pharmaceutiques tirent de gros profits de l’apparition de ces virus.

Les pays du tiers monde sont les plus désavantagés financièrement et économiquement par l’apparition de ces virus, comme c’est le cas actuellement avec la pandémie de corona.

C’est la rhétorique petite-bourgeoise classique : le grand capital tire les ficelles, tout ce qui se passe lui est conforme, étant prévu et mis en place par des complots.

Et par ce qui se passe, il faut comprendre ce qui empêche le petit-bourgeois d’être petit-bourgeois. Plutôt que de dénoncer la condition animale amenant la pandémie, le petit-bourgeois va imaginer un complot organisé afin de l’appauvrir et de l’empêcher de devenir un bourgeois, en verrouillant les richesses.

Cette dénonciation d’un capitalisme organisé secrètement et manipulant les gens tels des marionnettes relève très exactement du fascisme, historiquement.

Le point de vue sur le SIDA n’étonnera pas non plus si l’on sait que cet article vient en fait d’Afrique du Sud (du Parti Communiste d’Afrique du Sud Marxiste-léniniste, et non pas du Parti Communiste d’Afrique du Sud comme le prétend le blog d’ultra-gauche concerné). Il y a dans ce pays depuis le début une intense propagande, à un moment même gouvernementale, affirmant que le SIDA et le VIH ne sont pas liés, qu’il y a un complot impérialiste, etc.

Quant au professeur J. Segal mentionné, c’est en fait Jakob Segal, un agent du KGB lié à une opération d’intox affirmant que les États-Unis auraient fabriqué le VIH.

On notera pour conclure que ce thème d’une manipulation médicale par un capitalisme organisé est un classique cinématographique. C’est très exactement le thème de la série des films « Alien », ou encore du film post-apocalyptique Absolon de 2003 avec Christophe Lambert, une horreur littéralement exemplaire dans le genre.

C’est en quelque sorte une conception des choses propre à une couche sociale ayant profité de toute une époque, celle d’un capitalisme qui a suffisamment tourné pour lui permettre d’exister.

Catégories
Société

Individualisme: la France capitule sur la remontée interfile des motards

Dangereuse, elle est pourtant normalement interdite.

La France est un pays d’individualistes et d’hypocrites, mais on a beau le savoir ce qui vient de se passer laisse tout de même sans voix. En effet, un décret publié vendredi 30 juillet au journal officiel a rendu de nouveau légal, pour trois ans et dans certains départements, la circulation des deux-roues motorisés entre deux files.

En réalité, on parle de la remontée des files de voitures, mais le libéralisme a choisi de masquer cela en employant une autre expression, comme s’il existait une troisième file virtuelle entre les voitures.

Beaucoup seront étonnés d’apprendre que c’est interdit, vu que c’est tout à fait courant en France… Même si au fond c’est un style vraiment né en Île-de-France, se répandant ailleurs, alors qu’il existe parfois des variantes, comme circuler sur la bande d’arrêt d’urgence dans les Bouches-du-Rhône…

Et pourtant, le code de la route interdit une telle démarche. Les deux roues motorisés doivent se comporter tels des voitures C’est le cas dans la plupart des pays occidentaux : Allemagne, Italie, Autriche, Suisse, Etats-Unis, Australie, l’Espagne, Danemark, Tchéquie, etc. La Grande-Bretagne est l’exception.

On a au mieux le droit de se remettre en place idéalement lorsque les voitures sont à l’arrêt. Mais on ne double pas entre deux files de voitures. Encore est-il que comme ces pays sont libéraux sur le plan des mœurs, en fait personne ne connaît la loi sauf si la police la fait appliquer. En Australie les motards sont ainsi tombés des nues lorsque l’Etat a voulu faire appliquer le code de la route, et cela dépend désormais des régions.

Dans d’autres cas la police applique la loi fermement. C’est le cas en Autriche et en Suisse, parfois en Allemagne et en Espagne, mais pas en France, bastion du libéralisme. D’où l’idée pour l’autoriser de procéder à une « expérimentation ». De 2016 à début 2021, la pratique a ainsi été autorisée dans certaines zones, officiellement pour évaluer la chose.

Comme on le voit, cela concerne des centres urbains. Et donc, au bout de cinq ans, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement dit que cela ne va pas du tout, que dans les onze départements concernés, le nombre d’accidents avait augmenté de 12% là où il y avait circulation interfiles pour les motards.

On se dit alors que l’État français va faire comme les autres pays et interdire la démarche dans les faits. Officiellement, il l’a d’ailleurs fait le premier février 2021.

Eh bien non, pas du tout ! La Sécurité routière intervient et dit que le test ne s’appuie pas sur assez de données. C’est vrai que l’Île-de-France ne compte pas assez de motos et de voitures pour voir ce qu’il en est… Surtout au bout de cinq années… Ce n’est pas suffisant !

Et, donc, le décret autorise de nouveau la circulation interfiles dans les territoires suivants: l’Île-de-France, les Bouches-du-Rhône, la Haute-Garonne, la Gironde, l’Hérault, l’Isère, la Loire-Atlantique, le Nord, le Rhône, le Var, les Alpes-Maritimes, la Drôme, le Vaucluse, les Pyrénées-Orientales et la métropole de Lyon. 

On se demande alors : ne s’agit-il pas ici des zones les plus peuplées de France, pour la plupart ? Effectivement. Voici la liste des départements les plus peuplés de France, selon wikipédia. Sont mis en gras les zones concernées par la nouvelle expérimentation…

RangCodePopulationSuperficie en km2Densité en nombre d’habitants par km2
159Nord2 606 2345 743454
275Paris2 175 60110520 641
313Bouches-du-Rhône2 034 3575 087400
69Circonscription départementale du Rhône1 859 5243 249572
493Seine-Saint-Denis1 632 6772366 912
592Hauts-de-Seine1 619 1201769 221
633Gironde1 601 8459 976161
762Pas-de-Calais1 466 7436 671220
878Yvelines1 441 3982 284631
977Seine-et-Marne1 412 5165 915239
1044Loire-Atlantique1 412 5026 874206
1194Val-de-Marne1 396 9132455 702
1269MMétropole de Lyon
1331Haute-Garonne1 380 6726 309219
1491Essonne1 296 6411 804719
1538Isère1 263 5637 432170
1676Seine-Maritime1 255 8836 278200
1795Val-d’Oise1 238 5811 246994
1834Hérault1 159 2206 101190
1967Bas-Rhin1 133 5524 755238
2006Alpes-Maritimes1 086 2194 299253

S’ajoutent la Drôme, le Vaucluse et les Pyrénées-Orientales, soit 1,5 million de personnes. Ce n’est pas là une expérimentation, mais une légalisation masquée. C’est d’une hypocrisie sans noms.

La Déléguée interministérielle à la sécurité routière, Marie Gautier-Melleray, ne s’en cache même pas, puisqu’elle a expliqué à l’AFP que le but était :

« d’essayer de trouver les moyens de rendre cette pratique plus sûre pour les deux-roues et tous les autres usagers de la route (…).

Nous avons aussi noté une amélioration certaine des comportements et une meilleure acceptabilité sociale au fur et à mesure de l’expérimentation. »

C’est bien une légalisation. Il va d’ailleurs y avoir une une signalisation spécifique, une campagne d’information à ce sujet. C’est le triomphe des associations de motards, notamment la Fédération Française des Motards en Colère qui a combattu pour autoriser la remontée des files qui serait… au bénéfice de la société toute entière !

La question de fond est alors la suivante : les motards sont-ils des individualistes comme les automobilistes et par ailleurs les cyclistes ? Le capitalisme a-t-il réussi à produire un style individualiste de l’automobiliste, du motard, du cycliste ?

Absolument. Les gens se comportent comme des barbares, se croyant seuls au monde et tout puissant. C’est exactement ce que veut le capitalisme. D’où la légalisation de la circulation interfiles pour les motards.

L’autorisation de la circulation interfiles reflète tout à fait les valeurs capitalistes et la négation des principes d’ordre collectif, au nom de la « créativité » individuelle.

La personne de gauche qui n’a pas conscience de cela se comporte de manière individualiste en moto, de manière agressive et auto-centrée – elle est alors perdue pour la Cause, elle a été façonnée par le capitalisme à son image.

Le capitalisme cherche à atomiser les gens au maximum, à les « différencier » le plus possible, à les isoler, à les faire se comporter en individualistes. Dans une société capitaliste de consommation, chaque détail compte. Qui ne fait pas attention à cela est broyé sans même avoir combattu.

Catégories
Société

Un ridicule appel anti-pass sanitaire LFI-PCF-CGT

Outre d’être idiot, c’est le fiasco.

L’association alter-mondialiste ATTAC a lancé une pétition sans succès contre la loi sanitaire, en cherchant à s’appuyer sur un large appel anti-pass sanitaire publié dans Libération.

Comme personne ne lit Libération et que les signataires n’ont aucune surface populaire (alors que de toutes façons l’écriture dite inclusive est un repoussoir), comme en plus seuls les anti-sociaux sont anti-pass sanitaire, c’est le flop complet.

Voici l’appel en question, parce qu’il faut conserver cela comme exemple. Un exemple de comment des gens peuvent s’imaginer de gauche alors qu’ils sont hors-sol, libéral-libertaire dans leur vision du monde, misérabiliste et populiste… et sans envergure aucune.

Une crise immense frappe le monde et on a toujours ces mièvreries, ces pleurnicheries… c’est atrocement petit-bourgeois.

« Refusons le projet de loi sanitaire et les régressions sociales

Le pass sanitaire marquera la vie de millions de Français·es, puisqu’en très peu de temps, et encore plus dès lors que le test PCR ne sera plus gratuit, toute vie sociale et professionnelle sera contrainte par le fait d’être vacciné. Pourtant, cette décision a été prise de façon autoritaire, non démocratique, dans un cadre de délibérations obscures, celui d’un seul homme : le président de la République qui n’aura réuni que le seul Conseil de défense. Elle passe outre toute discussion réelle au Parlement qui est, une fois encore, considérée comme une chambre d’enregistrement. La démocratie ne saurait être sacrifiée, et elle est pour nous plus que jamais la clé pour sortir de cette crise.

Pourtant, il y a moins d’un mois, Emmanuel Macron, le ministre de la santé, les député.es de la majorité, à l’image de la présidente de la commission des lois qui avait même déposé un amendement pour en figer l’impossibilité d’avoir une obligation publique dans la loi, tou.te.s se disaient opposées à la généralisation du pass sanitaire au nom des libertés et individuelles tout comme à une vaccinale. Alors que tout indique que nous avons pour au moins des mois à vivre avec le virus, on ne peut rentrer dans la société du contrôle généralisé que le gouvernement veut imposer ainsi à la population.

Une vaccination large et massive est nécessaire pour combattre cette pandémie, à commencer par la couverture des plus fragiles. Nous nous démarquons de toutes celles et ceux qui font de leur opposition frontale au vaccin un déversoir sectaire et complotiste et nous dénonçons fermement toute assimilation de la stratégie vaccinale à la Shoah ou à l’apartheid.

Nous dénonçons la méthode employée par le gouvernement, génératrice de fortes tensions, ce qui est délétère en pleine crise épidémique. Les premiers leviers activés devraient être un grand débat démocratique, une information d’ampleur, des droits d’utilisation sur le temps de travail pour se faire vacciner, une prévention notamment par la gratuité des masques, une couverture bien plus importante des centres de vaccination et des moyens associés plus conséquents…

La corrélation entre la vaccination et les revenus fait dire qu’en l’état actuel le pass sanitaire est antisocial. Ce sont des milliers de milliers de travailleurs·se·s qui se trouvent contraint·es et menacé·es de sanctions graves.

Depuis le début de la pandémie, les moyens financiers et humains réclamés par les syndicats et associations de soignants, pour remettre debout les hôpitaux publics et soigner correctement, n’ont pas été octroyés. Il en est de même pour les Ehpad. Pire, dans certains endroits nous constatons même que la casse de l’hôpital public continue (fermeture de lits, suppressions de poste…).

Et pendant ce temps, la France s’oppose toujours, avec l’Union européenne, à la levée des brevets au sein de l’Organisation mondiale du commerce, alors que c’est la seule façon pour que, dans les pays pauvres et émergents, les vaccins puissent être fabriqués et distribués massivement.

C’est à la fois une question de solidarité internationale, de santé publique et d’efficacité. Car tant que la pandémie ne sera pas résolue à l’échelle mondiale, elle ne le sera nulle part.

Enfin, pendant que ces décisions heurtent et divisent la population, de graves attaques contre les droits sociaux sont annoncées. Autoritarisme et casse sociale vont de pair. La réforme régressive de l’assurance-chômage serait entérinée dès le 1er octobre, diminuant fortement les durées et les montants des allocations des chômeurs. Et Emmanuel Macron a confirmé sa volonté de reporter l’âge légal de départ en retraite et la fin de tous les régimes spéciaux.

Alors que le patrimoine cumulé des 500 plus grandes fortunes de France a augmenté de 30% en 2020, le gouvernement ne revient aucunement sur toutes les largesses qu’il leur a accordées depuis le début du quinquennat et veut faire payer la crise aux chômeurs et aux retraités.

A l’inverse, nous demandons que soient mis à contribution, bien davantage qu’aujourd’hui, les multinationales et les très riches, au profit de la solidarité nationale. Nous exigeons une politique sociale ambitieuse, passant par des services publics de qualité et des droits sociaux plus importants.

Pour cette raison, au nom de l’efficacité sur le long terme contre l’épidémie et pour préserver nos libertés, nous nous opposons à la nouvelle loi proposée à l’assemblée, tout comme aux mesures antisociales qui visent à faire payer la note de la crise sociale au monde du travail. A cette fin, nous aspirons à des mobilisations dans les semaines et mois qui viennent.

Premiers signataires

Responsables d’organisations : Aurélie Trouvé et Raphaël Pradeau (porte-parole d’Attac), Céline Verzeletti (secrétaire confédérale de la CGT), Simon Duteil et Murielle Guilbert (délégué·es généraux de l’Union syndicale Solidaires), Thomas Portes (porte-parole de Génération·s), Mélanie Luce (présidente de l’UNEF), Khaled Gaiji (président des Amis de la Terre France), Pierre Khalfa et Willy Pelletier (Fondation Copernic), Emmanuel Vire (secrétaire général du SNJ-CGT), Mireille Stivala (secrétaire générale de la fédération CGT Santé et action sociale), Jean Marc Devauchelle (secrétaire général de la Fédération SUD Santé Sociaux), Thierry Amouroux (porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI), Hafsa Askar (Secrétaire Générale de la FSE), Denis Lalys (secrétaire général de la FNPOS de la CGT), Ana Azaria (présidente Femmes égalité), Lenny Gras (porte parole du MNL), Mathieu Devlaminck (UNL), Aneth Hembert (co-secrétaire fédérale des Jeunes Ecologistes), Jean-Christophe Sellin et Hélène Le Cacheux (coordinateurs du Parti de Gauche), Jean-François Pellissier et Myriam Martin (porte parole d’ENSEMBLE !), Christine Poupin, Olivier Besancenot et Philippe Poutou (porte-parole du NPA), Christian Pierrel (porte parole du PCOF), Christian Eyschen (secrétaire général de la Libre Pensée), Martin Méchin et Louise Tort (Black Robe Brigade), Anthony Caillé (CGT-Police), Jean-Baptiste Eyraud (porte-parole Droit Au Logement), Delphine Glachant (présidente de l’Union syndicale de la psychiatrie).

Elu·e·s : Éric Coquerel (député LFI), Elsa Faucillon (députée PCF), Eric Piolle (maire EELV), Jean-Luc Mélenchon (député LFI), Sébastien Jumel (député PCF), Emilie Carriou (députée Nouveaux Démocrates), Clémentine Autain (députée LFI), Aurélien Taché (député Nouveaux Démocrates), Mathilde Panot (députée LFI), Pierre Dhareville (député PCF), Caroline Fiat (députée LFI), Manon Aubry (députée LFI), Adrien Quatennens (député LFI), François Ruffin (député LFI), Muriel Ressiguier (députée LFI)

Personnalités : Youcef Brakni (militant antiraciste), Sandrine Rousseau (EELV), Caroline Mecary (avocate), Taha Bouhafs (journaliste), Jean-Marie Harribey (économiste), Arie Alimi (avocat), Kevin Vacher et Deborah Ozil (Rencontre des Justices), Stéphane Jouteux (syndicaliste), Nicolas Mayart (journaliste), Dominique Plihon (économiste), Paul Poulain (spécialiste des risques industriels), Laure Vermeersch (L’ACID), Gilles Perret (réalisateur), Rokhaya Diallo (journaliste), Claire Lejeune (EELV). »

Catégories
Écologie

Communiqué sur les raves-partys dans les monts d’Arrée et la biodiversité

Un communiqué du Parc naturel régional d’Armorique et de l’association environnementale Bretagne vivante.

On remarquera que le communiqué appelle uniquement à l’intervention de l’Etat pour dialoguer avec les participants des raves. Ces derniers ne sont pas critiqués, et encore moins dénoncés.

Outre que c’est du populisme, cela se fonde sur le fait qu’il serait nécessaire d’insister sur la dimension économique et culturelle des lieux. C’est totalement incohérent si l’on vise à défendre la Nature. On ne peut pas dire, comme c’est fait ici, qu’on vise à protéger et en même temps que les chasseurs et les organisateurs de manifestations sportives ont toute leur place. Tout de même, à un moment, il faut savoir choisir son camp.

Face aux destructions, il faut tracer une ligne claire et aller dans le sens de sanctuariser. Il est naïf ou mensonger de croire qu’une humanité façonnée par l’égoïsme capitaliste puisse gérer quoi que ce soit en ce domaine – et d’ailleurs, elle n’a pas à le faire : encore une fois, la sanctuarisation est incontournable.

Voici le communiqué, qui fait deux pages.

communique-arree

Catégories
Société

« Transphobie »: le discours libéral-libertaire de « révolution permanente »

Quand on est de gauche on ne converge pas avec le turbocapitalisme.

Révolution Permanente, qui exprime le point de vue du courant du Nouveau Parti Anticapitaliste désirant refonder un parti trotskiste (de masse), a publié un article « États-Unis. Deux semaines de violences transphobes à Los Angeles« . Y a-t-il vraiment eu de telles violences à Los Angeles ?

Absolument pas, c’est simplement un titre racoleur. L’arrière-plan consiste simplement en une vidéo sur Instagram, des insultes sur les réseaux sociaux et de petits accrochages de quelques dizaines de manifestants devant un spa à Los Angeles. Un homme se définissant comme une femme s’était fait en effet rejeté de l’espace féminin, étant physiquement un homme.

L’argument de Révolution Permanente consiste alors en trois choses :

– affirmer que l’affaire est un coup monté, qu’il n’y a jamais eu de personne refoulée du SPA,

– dire qu’il s’agit d’une opération commune de l’extrême-Droite et des féministes « TERF (Trans-Exclusionary Radical Feminist – un acronyme qui désigne les féministes hostiles aux personnes trans) »;

– appeler à la violence en France contre les gens ne s’associant pas à leur démarche.

Le texte de Révolution Permanente est sans ambiguïtés aucune concernant cet appel à la violence. Il nomme d’ailleurs une personne qui a justement déjà été victime de violence, en faisant très clairement une cible.

« Ce qui se passe aux États-Unis doit être une sonnette d’alarme pour les organisations de notre classe en France. Les attaques transphobes à la Marche des Fiertés de cette année, mais aussi la présence pour le moment marginale mais de plus en plus ouverte de figures transphobes et réactionnaires comme Marguerite Stern, montrent que nous nous trouvons devant un phénomène grandissant.

En ce sens, il est plus que jamais nécessaire que les organisations mouvements féministes et LGBTI se positionnent de façon nette et tranchée pour organiser une riposte d’ampleur face aux réactionnaires de tous bords, des TERF jusqu’à l’extrême-droite. »

Cette argumentation est d’autant plus agressive que Révolution Permanente sait très bien que ses propres discours en faveur des trans ou du mouvement LGBT est exactement le même que celui des États-Unis, de l’Union européenne (et notamment de la France).

Comme Révolution Permanente se définit comme révolutionnaire, c’est bien entendu un souci : comment être révolutionnaire quand on dit exactement la même chose que les gouvernements et les institutions ?

Alors Révolution Permanente est obligée d’en rajouter autant que possible, d’en faire des caisses, et de parler de l’extrême-Droite, de dire qu’elle est à l’offensive, qu’elle veut retourner en arrière, qu’elle ne veut pas aller de l’avant, etc.

Seulement, est-il possible d’aller de l’avant dans le capitalisme ? Oui, bien entendu, aller de l’avant… vers le turbocapitalisme. Et c’est bien là tout le problème. En pratique, Révolution Permanente pense qu’il peut y avoir de réels progrès dans cette société, qu’il peut exister des changements… « sociétaux » de grande échelle.

Elle le pense d’autant plus que Révolution Permanente a les mêmes valeurs culturelles que l’ancienne Ligue Communiste Révolutionnaire, c’est-à-dire des considérations d’ultra-gauche : la famille est réactionnaire, il faut l’amour libre, toutes les normes en matière relationnelles sont à condamner, etc.

Cela est dit de manière ouverte dans l’article en question, par ailleurs.

« Ce que menacent les personnes trans pour ces prétendues féministes [définies comme « TERF »], c’est la norme biologique qu’elles définissent pour les femmes, en particulier autour de la notion de fertilité et de sexe biologique.

Un logiciel profondément réactionnaire dans lequel se retrouve sans surprise la droite chrétienne et l’extrême-droite et dont la finalité, en réduisant les femmes à leur rôle de mère, est de protéger les “bonnes moeurs” : c’est-à-dire le carcan des rôles assignés aux femmes par la société patriarcale et la famille nucléaire. »

Ce rejet de la biologie est tout à fait en phase avec le turbocapitalisme. Et ce rejet de la figure de la mère est, sans doute, l’expression la plus perfectionnée de l’anti-féminisme. Car on a tous une mère et cette réalité maternelle est en contradiction fondamentale avec le patriarcat, le virilisme, la prétention à être « au-dessus » de la réalité. Les gens de Révolution Permanente sont anti-matérialistes, jamais ils ne comprendront ces lignes de Lucrèce, ce grand auteur romain du premier siècle avant notre ère :

« Souvent, au seuil d’un temple magnifiquement décoré, au pied d’un autel où brûle l’encens, un jeune veau tombe immolé et de sa poitrine jaillit une source chaude de sang ; sa mère cependant, restée seule, parcourt les vastes bois cherchant à reconnaître sur le sol l’empreinte de ses sabots fendus ; elle jette des regards en tous lieux, elle espère y découvrir le petit qu’elle a perdu ; elle emplit de sa plainte le bocage feuillu, à l’orée duquel elle s’arrête, puis à tout instant revient visiter l’étable, son cœur de mère percé de regrets. 

Ni les tendres pousses des saules, ni les herbes que vivifie la rosée, ni les fleuves coulant à pleins bords, ne sont capables d’attacher son esprit, ni de détourner le souci qui l’occupe ; les autres veaux qu’elle voit dans les gras pâturages n’ont pas le pouvoir de la distraire et d’alléger sa peine : tant il est vrai qu’elle recherche un bien qui lui est propre et qu’elle connaît entre tous.

Les chevreaux aussi, dont la voix tremble, savent reconnaître leurs mères cornues ; les agneaux bondissants distinguent le bêlement des brebis : ainsi le veut la nature, chacun accourt à la mamelle qui lui donne son lait ».

Telle est la nature, encore faut-il la reconnaître ! Et ce n’est pas pour rien que les fanatiques du turbocapitalisme, de l’idéologie LGBT, trans et autres échappées illusoires éprouvent le plus grand mépris pour les animaux. Les animaux sont naturels et c’est incompatible avec leur idéologie anti-naturelle.

C’est l’alternative de toute une époque. Soit on reconnaît le réel, et on salue donc forcément le couple de loutres sur la berge… soit on le nie et on considère que tout ce qui existe dépend de sa propre conscience, que l’esprit est séparé de la matière, même de son corps.

Ceux qui reconnaissent le réel reconnaissent donc la planète comme Biosphère, ceux qui le nient réduisent la réalité à leur nombril.

Catégories
Écologie

« Stop aux abandons » (Nine lives Paris)

L’association parisienne de protection animale «Nine Lives Paris» a publié mi-juillet un rappel concernant les abandons. La France détient depuis quelques années consécutives le record du nombre d’abandons en Europe et les choses ne sont pas prêtes de s’améliorer.

nine live paris - bannière

Le texte tire la sonnette d’alarme : les associations et les refuges sont pour la plupart déjà au maximum de leur capacité dès le début de la période de vacances. Et les abandons ne sont pas partis pour s’arrêter.

Ce sont donc toujours plus d’animaux errants qui seront d’abord déboussolés, terrifiés par ce changement radical de situation : comment les personnes en qui ils avaient confiance ont pu disparaître du jour au lendemain ? Des animaux totalement inadaptés seront incapables de survivre tandis que les autres retrouveront une vie sauvage par la force des choses mais dans un environnement anti-naturel : voitures, poisons, densité d’animaux beaucoup trop élevés, très peu de nourriture, transmission de maladies facilitée, etc.

Face au cynisme ambiant, il y a de quoi se décourager et se replier, se couper du monde autant que possible : ça devient parfois une question de survie, mentalement parlant. Certaines personnes continuent mais cèdent au nihilisme et à la misanthropie. D’autres essaient de garder espoir. Chacun se retrouve vite à naviguer entre ces différentes phases.

Il devient très difficile de garder son calme et de tenir sur le long terme car toutes les mentalités sont à révolutionner : des personnes qui achètent en animalerie un lapin pour Pâques et l’abandonnent quelques mois après, des particuliers qui se comportent comme d’immondes consommateurs façonnés par la devise «le client est roi» en passant par celles qui abandonnent leur chat au bout de quelques suite à des fictifs «problèmes personnels» et autres allergies d’une violence inégalées.

Face à cela, des textes comme celui de «Nine lives Paris» sont à partager pour le bilan dépeint terriblement juste et par la justesse des mots visant à éduquer et faire changer les mentalités : chaque vie sauvée compte.

Nous reproduisons ci-dessous le texte de l’association ainsi que les visuels très réussis qui donnent une idée des messages qu’elle reçoit dans ces périodes, suivi de photos de chats actuellement à l’adoption (pour plus d’informations : aller sur le site de Nine lives Paris)

STOP aux abandons.

Cette année est cruelle pour les animaux.

Championne d’Europe des abandons en 2019 et 2020, la France risque de garder ce titre honteux en 2021.

Nous voulions partager avec vous des extraits de quelques-uns des messages que nous avons reçus dernièrement, cela en moins d’une semaine.

Comme presque toutes les associations d’Ile de France, nous sommes complets.

Nous ne pouvons plus accueillir d’animaux. Nous avons dû répondre par la négative à toutes ces demandes, et à bien d’autres encore, et ce n’était pas par gaité de cœur. Et nous ne pouvons même plus orienter les demandes vers d’autres associations, car nous n’en connaissons pas une seule qui ait de la place.

Tous ces SOS ne pourront pas être soulagés.

Nous sommes impuissantes face à la recrudescence d’abandons et d’animaux errants.

Nous ne sommes qu’une petite association et les demandes débordent. A la SPA, c’est 9 000 animaux abandonnés entre mai et début juillet cette année.

Qui peut changer les choses ?

C’est vous qui pouvez agir pour qu’à l’avenir, nous puissions répondre favorablement à la majorité des demandes de prise en charge

Comment ?

En stérilisant vos animaux.

La stérilisation est le premier maillon de la chaîne.

Lorsque tout le monde aura compris que le nombre exponentiel de chats errants en France est directement lié aux naissances non contrôlées chez les particuliers, nous aurons fait un grand pas et nous pourrons enfin souffler un peu.

La quasi totalité des chats sociables dits « errants » que nous récupérons ont été donnés « contre bons soins » quand ils étaient petits.

En identifiant vos animaux.

L’identification est obligatoire en France et c’est la responsabilité de chaque propriétaire.

Il est très difficile de retrouver les propriétaires d’un chat non identifié. Beaucoup finissent à la fourrière, et en plus de vivre une expérience traumatisante, participent à la surcharge des refuges.

En adoptant responsable.

Le premier confinement a augmenté les adoptions de lapins surtout mais aussi de chats et de chiens.

Animaux qui aujourd’hui, au retour de la vie « normale », n’ont plus leur place dans les foyers.

On n’adopte pas un animal comme on achète une paire de chaussures. On n’offre pas un animal à quelqu’un.

L’adoption doit être un acte réfléchi et personnel.

En devenant famille d’accueil !

Pour que nous puissions continuer à sauver ces animaux, nous avons besoin de familles d’accueil !

Pour être famille d’accueil :

https://ninelives.fr/devenir-benevole/

En nous aidant financièrement

Afin que nous puissions continuer de prendre en charge des animaux et de leur prodiguer les soins nécessaires :

https://www.helloasso.com/…/nine-lives-paris/formulaires/1

Vos dons sont déductibles des impôts à hauteur de 66%.

Nous avons une pensée pour les autres petites associations d’Ile de France avec qui nous travaillons main dans la main, et qui poussent toujours plus les murs. Qui s’épuisent et qui se désespèrent, chaque année, de voir les choses empirer.

Merci à Coraline, qui a rejoint le pôle communication récemment, pour ces jolis visuels. Et bienvenue à elle

Soyons responsables de nos animaux, qui sont des membres de nos familles à part entière, et des autres

Voici donc des photos de chats à l’adoption (cliquer sur l’image pour se rendre sur la page que l’association lui a dédié).

Catégories
Société

Pass sanitaire: les pleurnicheurs de la culture heureusement déboutés

Les insupportables « acteurs de la culture » en ont pour leur frais.

C’est un secteur surprotégé par le capitalisme français, avec des gens ayant le même profil libéral-démocrate qu’Emmanuel Macron, avec le même ego démesuré et l’absence totale d’ancrage dans le peuple et dans le mouvement ouvrier en général. Les « acteurs de la culture » sont au cœur d’une consommation capitaliste à grande échelle et un grand facteur de propagande libérale. Et leurs prétentions sont immenses.

Depuis le début de la crise sanitaire, ils ne cessent de pleurnicher, en accord avec leur considération qu’ils seraient le centre du monde. Et là, avec l’instauration du pass sanitaire dans un climat de grande tension alors que le variant Delta est une grande menace, ils en ont même appelé au Conseil d’État pour repousser les mesures.

Tout irait trop vite, le milieu de la culture n’a pas à jouer le rôle de policiers, les libertés seraient touchées, etc. Le Conseil d’État a répondu sur le même ton, arguant que le pass sanitaire n’était pas « de nature à porter une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales invoquées, la liberté d’expression et la libre communication des idées, la liberté de création artistique, la liberté d’accès aux œuvres culturelles, la liberté d’entreprendre et la liberté du commerce et de l’industrie ainsi que le droit au libre exercice d’une profession. »

Mais cette réponse correspond à une vision libérale qui n’est de toutes façons pas la question. Le covid pose une question collective et la réponse ne peut être que collective. Si le « acteurs de la culture » étaient autre chose que des gens à la solde du capitalisme, ils seraient en première ligne pour un pass sanitaire bien mené, porté par le peuple lui-même. Ils produiraient de nouveaux artistes à la hauteur de leur époque, de nouveaux Molière pour se moquer des anti-pass sanitaire, des nouveaux Racine pour souligner la tragédie de notre époque, de nouveaux Balzac pour raconter les traits de la vie quotidienne nouvelle.

On n’a rien de tout cela, ce qui ajoute au drame que l’on vit : le capitalisme détruit tout, une crise sanitaire mondiale intervient, et même les « acteurs de la culture » veulent que tout soit comme avant ! Nommons d’ailleurs ceux qui en ont appelé au Conseil d’État en référé liberté qui est une procédure accélérée), afin de se souvenir de ces tenants d’une « liberté » dans un monde en perdition :

« la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, le syndicat Chorégraphes associé.e.s, le Syndicat national des metteurs en scène, la Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma, l’association Jazzé Croisé, l’association Les écrivains associés du théâtre, le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles, la Fédération des ensembles vocaux et instrumentaux spécialisés, la Fédération nationale des syndicats de spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle CGT, le Syndicat national des scènes publiques, le Syndicat professionnel des producteurs, festivals, ensembles, diffuseurs indépendants de musique, le syndicat Les forces musicales, l’association France festivals, la Fédération française des festivals de musique et du spectacle vivant et la Fédération des syndicats des arts, des spectacles, de la presse, de la communication et du multimédia Force ouvrière. »

Ces gens sont lamentables, en-dehors de leur temps. Ils sont irresponsables, leur approche est injustifiable. Ils ne sont pas à la hauteur de notre époque.

Catégories
Écologie

L’association toulousaine « Les 4 pattounes »

L’association « Les 4 pattounes » existe depuis avril 2019 dans le sud-ouest de la France et plus particulièrement autour de Toulouse, là où elle est née. Sa particularité ? Sa présidente est capitaine de Police et l’une de ses missions est de sensibiliser et former les forces de l’ordre du « Grand Toulouse » afin d’intervenir plus efficacement lors de maltraitances.

Adopte un animal dans une association... c'est en sauver deux !

L’association s’est donnée quatre missions : aider financièrement les associations et les refuges locaux, promouvoir l’adoption, sensibiliser les plus jeunes et enfin lutter contre la maltraitance animale via des actions coordonnées entre policiers, gendarmes et pompiers.

Tout ceci se traduit concrètement par exemple par :

  • participer à des brocantes afin de récolter de l’argent pour les associations et les refuges ;
  • organiser une collecte dans un supermarché pendant plusieurs jours ;
  • sensibiliser des collégiens et leur proposer de s’impliquer en vendant des goodies de l’association dans le but de financer une lourde opération pour un chien blessé ;
  • lancer une formation en ligne, gratuite, pensée avant tout pour les forces de l’ordre et ouverte à tous.

Et bien sûr : partager des annonces d’adoption sur le site de l’association ou sa page Facebook. Toujours avec ce mot d’ordre très juste : « Ensemble, nous pouvons les aider ! ».

L’association est vraiment digne d’intérêt de par les mises en perspective qu’elles proposent. On voit vraiment que cela vient du peuple, de la réalité du terrain. La réalité est reconnue et assumée : pas de faux-semblants. La cause animale ne le permet tout simplement pas.

Créer une unité d’intervention spécialisée en maltraitance animale

La maltraitance animale est punie par la loi française : les peines maximales prévues restent faibles au vu des situations rencontrées et il est en plus difficile d’arriver jusqu’au bout et de faire condamner ces actes.

Les forces de l’ordre ne connaissent pas suffisamment, voire pas du tout, les lois et les règlements que toute personne doit respecter dans son rapport aux animaux : que ce soit en tant que propriétaire, qu’éleveur, etc. De plus, beaucoup ne savent pas comment se comporter et comment ne pas effrayer ou blesser les animaux : on ne se comporte pas de la même manière avec un chien et un lapin. ou encore une tortue.

Il existe des initiatives qui ne tiennent à pas grand-chose, cela va d’un réseau comme la Brigade de Protection Animale (qui n’est pas une unité de la Police Nationale mais une initiative constituée essentiellement de forces de l’ordre) ou de personnes dévouées aux animaux et connues dans tel ou tel commissariat. Tout cela permet de sauver des vies, mais force est constater que les choses pourraient être différentes : plus de vies pourraient être sauvées et plus de coupables jugés.

Dans ce sens, une unité spécialisée en maltraitance animale permettant d’agir beaucoup plus efficacement et de mener à bien des enquêtes en lien avec différents acteurs : les forces de l’ordre bien sûr, mais aussi les pompiers ainsi que les membres d’associations et de refuges. Ce projet est soutenu par la député LREM Corinne Vignon : une phase d’expérimentation de trois ans pourrait être mise en place.

Et au-delà de l’unité elle-même, la formation des gardien de la paix est aussi une initiative pertinente et à partir de 2022 ces questions seront intégrées à la formation des gardiens de la paix et des policiers adjoints.

Au vu de l’urgence et de la détresse des animaux qui se retrouvent dans des situations effroyables, c’est assurément une bonne chose. Ces changements suffiront-ils à enrayer la maltraitance animale ? Peu probable, mais rappelons-nous toujours qu’à chaque fois qu’un animal est sorti de l’enfer, une vie est sauvée : c’est déjà une petite victoire en soi.

C’est ainsi que la présidente a adopté son chien Hancock : son ancien propriétaire a été reconnu coupable de maltraitance et a écopé d’une peine de quatre mois de prison ferme. Difficile d’imaginer à quel point sa vie a dû changer !

Signaler la maltraitance

Le site de l’association donne des informations très utiles pour les personnes qui ne sauraient pas quoi faire :

Si vous pensez être témoin de maltraitance ou de cruauté envers un animal, vous pouvez contacter une association qui couvre le secteur géographique considéré.

Pour le secteur de Toulouse et des environs, merci de contacter la SPA au 05 61 47 62 62 ou par mail : enquetes_spa@orange.fr. Vous pouvez également nous écrire directement via le formulaire présent dans l’onglet « contact » de ce site.

Vous pouvez aussi déposer plainte, au commissariat ou à la gendarmerie les plus proches du lieu de l’infraction. La plainte est ensuite transmise au procureur de la République.

Enfin, vous pouvez vous adresser directement au procureur, en envoyant une lettre au tribunal du lieu de l’infraction ou du domicile de l’auteur de l’infraction.

Ainsi que des extraits du code pénal qui permettent de comprendre ce que permet malgré tout la loi française.

Un animal ne pleure pas... il souffre en silence.

Comment aider Les 4 pattounes ?

Il est possible de soutenir l’association financièrement en devenant membre, en faisant un don ou encore en achetant un goodie. Tout ceci est décrit plus en détail sur la page du site de l’association.

Et bien entendu : partager les annonces de demande de famille d’accueil et d’adoption.
Et d’une manière plus générale : adopter ou devenir famille d’accueil au sein d’une association locale.

Catégories
Guerre

L’Allemagne choisit la Russie, les Etats-Unis cèdent sur l’Ukraine

L’Allemagne a réussi à revenir au centre du jeu dans le conflit Russie-Ukraine.

Test le 19 juillet 2021 du missile de croisière hypersonique russe Tsirkon

« Trahison » : voici comment le journal Kyiv Post – un média fondé aux États-Unis traitant de tout ce qui concerne l’Ukraine avec une ligne pro-occidentale agressive – résume la visite de la chancelière allemande Angela Merkel aux États-Unis. En effet, le président américain Joe Biden a fini, contrairement à certaines attentes, par céder et à accepter l’existence du Nord Stream 2, un gazoduc germano-russe passant par la mer Baltique, doublant le Nord Stream 1 déjà existant.

Or, la principale conséquence est que les gazoducs venant de Russie passaient jusqu’ici principalement par l’Ukraine, et perdent leur importance. L’un des éléments importants donnant de la valeur à l’intégrité territoriale ukrainienne aux yeux des pays européens disparaît.

Les gazoducs provenant de Russie

Les 1200 km du gazoduc Nord Stream 2 étaient en passe d’être terminés, mais les États-Unis avaient bien insisté pour dire que ce n’était pas une raison et qu’il était encore temps de l’arrêter. L’objectif américain était d’isoler la Russie ; stopper Nord Stream 2 quasiment terminé, c’était établir une détermination sans faille contre la Russie, réaliser un vrai bloc européen.

L’opération a échoué. En Allemagne la bataille interne, très remuante, a tourné à la victoire des tenants de l’affirmation hégémonique, contre une soumission – intégration aux États-Unis. Le choix a été fait d’exiger la mise en place de Nord Stream 2. Comme le constate l’éditorial du Monde du 23 juillet 2021, c’est toute la diplomatie européenne dans son opposition à la Russie qui tombe à l’eau.

Le désarroi ukrainien est, de fait, très grand. Il y a peu le pays était sur des charbons ardents, gonflé à bloc, prêt à en découdre avec la Russie en s’estimant soutenu par toute l’Union européenne et les États-Unis. Fin juillet, le pays se retrouve clairement comme un pion qui a été plus ou moins abandonné.

Officiellement, bien sûr, ce n’est pas le cas. Victoria Nuland, la numéro trois du département d’État américain, a résumé comme suit l’accord germano-américain du 21 juillet 2021 :

« Si la Russie devait tenter d’utiliser l’énergie comme une arme ou commettre d’autres actes agressifs à l’égard de l’Ukraine, l’Allemagne s’engage, dans cet accord avec nous, à prendre des mesures au niveau national, et à faire pression pour des mesures efficaces au niveau européen, y compris des sanctions pour limiter les capacités d’exportation russes vers l’Europe dans le secteur énergétique. »

Si les choses se passent rapidement sur le terrain, un tel engagement ne signifie pourtant pas grand chose, l’Ukraine le sait bien.

De toutes façons, l’Allemagne, la principale puissance européenne, décidera comme elle l’entend. C’est d’autant plus vrai que toute l’Europe de l’Est et du Sud dépend du gaz russe. L’Allemagne et son satellite autrichien ont donc vite fait de prendre partie.

Et si l’accord russo-ukrainien sur le transit du gaz finit en 2024 et si l’accord germano-américain prévoit que l’Allemagne soutienne la reconduite du contrat pour dix ans, cela veut simplement dire que l’Allemagne compte passer à l’offensive pour littéralement faire passer sous sa coupe toute cette région du monde, en partenariat avec la Russie.

On peut ainsi constater ici que la vaste offensive de l’OTAN contre la Russie, si puissante il y a quelques jours, quelques semaines, vient de se voir mettre en échec par les contradictions germano-américaines. On a ici un moment clef avec une affirmation profondément agressive de l’Allemagne comme grande puissance avec des visées hégémoniques.

La Russie a accompagné ce processus de manière prononcée.

Le 16 juillet 2021, à Tachkent en Ouzbékistan, les ministres des affaires étrangères chinois et russe, Wang Yi et Sergueï Lavrov, se sont rencontrés, soulignant l’entente sino-russe et son opposition à une « stratégie indo-pacifique » emplie d’une « mentalité de Guerre froide ». Sergueï Lavrov a mis en valeur que :

« Les relations sino-russes sont à leur meilleur niveau dans l’histoire et elles ne constituent pas une alliance militaro-politique similaire à celles forgées pendant la période de la Guerre froide, mais un nouveau type de relations bilatérales. »

Le 19 juillet s’est tenue une réunion sur le développement stratégique russe et le premier vice-Premier ministre russe Andreï Belousov a affirmé que le transit maritime par l’Arctique passerait de 1,3 million de tonnes en 2020 à 30 millions de tonnes en 2030.

Le même jour a eu lieu le test d’un nouveau missile hypersonique, Tsirkon, lancé depuis la frégate Admiral Gorshkov contre une cible de surface à 350 km. Tsirkon a atteint Mach 7. Ce missile de croisière, dont la vitesse maximale est Mach 8 (10.780 km/h), peut parcourir 600 kilomètres à une moyenne de 6 000 km/h ; il doit équiper tous les sous-marins et tous les navires de surface de l’armée russe.

L’armée russe a également mis en place l’étude systématique par son personnel de l’article sur l’Ukraine du président russe Vladimir Poutine. Rappelons que l’existence de l’Ukraine comme nation indépendante y est niée.

Et lors du Salon international aérospatial MAKS 2021, s’ouvrant le 20 juillet 2021, l’armée russe a présenté le Soukhoï Su-75, surnommé Checkmate. Ce chasseur de haute qualité, sorte d’équivalent low cost du Rafale français, doit être produit à partir de 2025 pour être exporté. C’est un élément essentiel dans une politique hégémonique que d’être capable de fournir du matériel de guerre à ses satellites.

Le Soukhoï Su-75

La Russie a donc réussi à échapper à une offensive de l’OTAN et à renverser la partie par l’intermédiaire de l’Allemagne. Désormais, elle redevient la menace principale dans la région, avec clairement un risque pour l’unité territoriale ukrainienne.

Et la tension principale se déplace. Il est évident que les États-Unis entendent éviter deux fronts. Une seconde réunion au sommet américano-russe a d’ailleurs été mis en place en urgence et doit se tenir dans quelques jours ; comme celle du 16 juin 2021, elle se tiendra à Genève.

Il faut donc désormais porter une attention significative à la mer de Chine, puisque l’affrontement sino-américain direct redevient, comme sous Donald Trump, l’aspect principal. Et déjà le 20 juillet le Royaume-Uni a annoncé le déploiement permanent de deux navires de guerre en mer de Chine…

Catégories
Société

Anti-pass sanitaire: l’insupportable paranoïa à la 1984

Le roman d’Orwell est iconique pour la petite-bourgeoisie.

Depuis trente ans, le roman 1984 de George Orwell est devenu une référence incontournable. Comme il vient de tomber qui plus est dans le domaine public, les rééditions se multiplient. Rappelons son contenu : des dictatures communistes contrôlent trois parties du monde et manipulent une population fanatisée, se faisant la guerre en changeant les alliances et en réécrivant l’histoire selon les besoins du jour.

C’est un ouvrage fanatiquement anti-communiste, écrit en pleine guerre froide, en 1948, et servant clairement alors la cause américaine et britannique. D’ailleurs George Orwell a travaillé pour les services secrets britanniques dans la mise en place d’un réseau de propagande anti-communiste, en aidant à la sélection des membres au moyen d’une liste.

Comme George Orwell se voulait originellement révolutionnaire, ayant participé à la guerre d’Espagne (mais dans le camp trotskiste), il a d’autant plus été mis en avant comme quelqu’un s’étant remis en cause et il a même désormais sa statue devant les bâtiments de la BBC à Londres, alors qu’on le célèbre du quotidien Le Monde à l’Éducation nationale, de la Droite aux anarchistes.

Il y a un tel matraquage qu’en fait il est pratiquement impossible de ne pas connaître cette œuvre ou de ne pas en avoir entendu parler. C’est un grand marqueur idéologique anti-collectivisme.

Et le mouvement anti-pass sanitaire est dans la droite ligne de cette posture maladive récusant tout ce qui est collectif comme relevant du « totalitaire ». Ce qui compterait, ce sont les individus, avec leurs désirs, leurs « libertés », il ne doit pas y avoir d’instance supérieure, de morale, de valeurs suprêmes.

Il faudrait vivre correctement, décemment, à son échelle ; il n’y a pas lieu de vouloir chercher une utopie.

On reconnaît le discours de Pierre-Joseph Proudhon au XIXe siècle et les chansons de Jean-Jacques Goldman dans les années 1980, et on dirait que la France n’a pas changé : elle reste un pays de petits propriétaires, de gens repliés sur leur propre vie ayant une approche désinvolte quant à ce qui ne les touche pas directement, avec un relativisme complet qualifié de « réalisme ».

C’est l’ignoble France du rêve pavillonnaire, qui est si puissante que même le mouvement punk s’y est cassé les dents dans les années 1980, basculant dans le nihilisme au lieu de la politique (contrairement à littéralement tout le reste des pays occidentaux).

On peut regarder toutes les valeurs du mouvement anti-pass sanitaire : on y retrouve ce qui est mis en avant dans 1984, véritable œuvre exprimant toute la paranoïa du petit-bourgeois coincé entre le bourgeois possédant et le prolétaire sans moyens.

On nous surveille, on veut tout nous prendre de manière masquée, il y a des complots contre nous… le petit-bourgeois, une forme permise uniquement par un capitalisme particulièrement élancé, craint de se déclasser tout en cherchant à être aussi propriétaire que le bourgeois… Alors il délire, il déraille.

Et le roman 1984 est ainsi emblématique à tous les niveaux. Parce qu’il est le symbole d’une vision du monde paranoïaque où ce qui compte c’est la petite propriété, où l’ennemi c’est le collectivisme sous toutes ses formes. On doit littéralement parler de haine anti-collective, anti-collectivisme. En période de crise sanitaire, où les exigences collectives sont d’autant plus grandes, c’est particulièrement vrai.

Cette convergence a une base sociale : la petite-bourgeoisie, sous toutes ses formes. Raison de plus d’affirmer de manière la plus claire, la plus nette, la supériorité du collectivisme et sa nécessité historique.

Catégories
Politique

Crise sanitaire et « bascule historique »: le projet libéral-démocrate de restructuration

Il y a en ce moment une très puissante vague politique prétendant gérer la crise.

Plus de 380 élus ont signé une tribune saluant les nouvelles mesures d’Emmanuel Macron concernant la crise sanitaire.

Parmi eux, on trouve entre autres le maire de Nice Christian Estrosi (ex-LR), le maire de Créteil Laurent Cathala (PS), le maire de Toulon Hubert Falco (ex-LR), le maire de Clichy-sous-Bois Olivier Klein (PS), le maire de Reims Arnaud Robinet (LR), le maire de Valenciennes Laurent Degallaix (centre), la présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône Martine Vassal (LR), le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (LR), le maire de Dijon François Rebsamen (PS), le maire d’Angers Christophe Béchu (ex-LR), la maire de Mulhouse Michèle Lutz (LR), le maire d’Évry-Courcouronnes Stéphane Beaudet (LR).

Ces 300 élus saluent, ni plus ni moins, un Emmanuel Macron visionnaire qui porterait avec lui une véritable utopie, un eldorado capitaliste moderne. C’est que pour beaucoup de représentants de l’appareil d’État, notamment à travers les communes, la remise en cause de l’économie va générer une nouvelle situation, amenant une ré-impulsion du capitalisme.

Il y a à l’arrière-plan l’idée d’une gigantesque restructuration. C’est en fait la partie des couches dominantes qui dit qu’il n’est pas besoin d’aller à la guerre de manière prioritaire, que ce qui compte, ce sont les restructurations, qu’il y a autant à gagner en passant par là.

Pourquoi en effet courir à l’aventure nationaliste avec la Russie, alors que les Français sont passifs et qu’on peut les modeler comme le capitalisme l’entend, alors que les États-Unis sont à l’offensive ?

Voici la tribune, avec les passages essentiels soulignés :

« Comme des millions de Français, nous, maires et responsables de collectivités territoriales, avons suivi avec attention la récente adresse à la Nation du Président de la République. Et si nos sensibilités politiques sont différentes, nos parcours divers, nous nous retrouvons tous aujourd’hui pour saluer le courage des décisions prises, la clarté du cap fixé

Sur le plan sanitaire, l’objectif de vacciner tous les Français est ambitieux mais nécessaire. Ce n’est en effet qu’en atteignant un taux de couverture vaccinale supérieur à 90% de la population que nous pourrons tourner durablement la page, retrouver une vie normale dans nos villes et dans nos villages.

Mise en place de centres de vaccination, campagnes de communication : depuis le début de l’année, nous sommes en première ligne de combat. Nous serons au rendez-vous de cette nouvelle phase à la fois pour organiser la vaccination des Français qui, par millions, ont pris rendez-vous ces derniers jours et pour accompagner entrepreneurs, commerçants et responsables d’établissements publics dans la mise en place du passe sanitaire

Sur le plan économique, nous partageons également les orientations annoncées, la priorité donnée au travail, à la production et au mérite. Nous voulons dire, en particulier, notre disponibilité totale pour accompagner le plan d’investissement qui sera présenté à la rentrée.

A la tête de nos collectivités, nous œuvrons chaque jour pour rapprocher grands groupes, PME, start up et monde de l’université et de la recherche et ainsi faire émerger dans notre pays l’avant-garde industrielle. Amplifier ce mouvement est primordial pour permettre à la France de retrouver son indépendance, reprendre le contrôle de notre destin et réinscrire le pays dans une trajectoire de plein emploi.  

C’est aussi par l’investissement, par des innovations issues du terrain, que nous relèverons le défi du siècle : la lutte contre le réchauffement climatique. Transports propres, réseaux électriques intelligents, matériaux biosourcés, bâtiments à énergie positive, industrie décarbonée : nous inventons déjà au quotidien l’écologie de progrès dans nos territoires. Pour l’avenir de notre planète, pour nos enfants, nous sommes prêts à faire plus encore.  

Notre conviction est que nous vivons un moment de bascule comme l’Histoire en offre parfois.

L’alternative est simple : soit nous nous divisons dans des guerres picrocholines. Alors, la France passera à côté des révolutions en cours : numérique, technologique, écologique, démographique. Soit, nous faisons bloc, Etat et collectivités locales, dans un pacte de confiance renouvelé.

Alors, notre Nation se donnera une chance de participer à l’invention du monde qui vient.  

Dans l’intérêt du pays comme dans celui de nos territoires, nous, maires et responsables de collectivités territoriales, avons choisi d’agir ensemble pour l’avenir. D’agir ensemble pour la France. Voilà pourquoi nous soutenons les actions que vient d’annoncer le Président Emmanuel Macron.

Cet appel est hyper-moderne ; il vise à dire que le maillage des collectivités locales permet un encadrement des gens suffisamment puissants pour valider le projet libéral-démocrate, consistant en une restructuration complète.

C’est un projet très ambitieux, mais quiconque connaît le ton dans les collectivités locales sait que c’est pratiquement le triomphalisme qui prédomine. La passivité totale des travailleurs et la capacité économique de l’Etat a grandement rassuré sur l’absence de luttes de classe. Partant de là, les cadres de l’administration se placent de manière volontaire en première ligne pour la grande modernisation du capitalisme.

Ce sont deux projets qui se dessinent pour la prochaine présidentielle : la mobilisation par en bas par le populisme ou le nationalisme au service de l’aventure militariste d’une France en solitaire alliée à la Russie, la restructuration parallèlement à l’offensive américaine contre la Russie et la Chine. »

Catégories
Société

Crise sanitaire: appel à ne pas oublier les immunodéprimés sévères

Les plus fragiles ne doivent pas être mis de côté par une société cynique.

Réalisé par l’association Renaloo, dédiée au malades rénaux, cet appel a la forme d’une lettre ouverte au président de la République. Le voici :

« Nous ne devons pas être abandonnés »

« Monsieur Le Président de la République,

Nous nous adressons à vous au sujet de la situation critique dans laquelle se trouvent les 250.000 personnes immunodéprimées sévères, dont font partie les patients transplantés et dialysés que notre association représente.

Leur mortalité en cas de contamination par le Covid19 est de l’ordre de 15 à 20 %, sensiblement supérieure à celle des résidents d’Ehpad, pourtant bien plus âgés. De nombreux travaux à travers le monde, dont l’étude EPIPHARE en France, ont confirmé que la dialyse et la transplantation figurent dans le groupe de tête des pathologies entraînant les risques de forme grave et de décès les plus élevés.

La mise en évidence de cette très grande vulnérabilité a notamment justifié notre inclusion dans la liste des patients ultra-prioritaires pour la vaccination anti-Covid-19 quel que soit leur âge, dès janvier 2021. Malheureusement :

– 20 % des patients greffés et 18 % des patients dialysés n’étaient toujours pas vaccinés au 30 juin dernier.

– La vaccination a pour nous une efficacité souvent très diminuée, qui a justifié le recours à une 3e dose systématique à compter d’avril 2021.

Cette 3e dose semble suffisante pour la majorité des patients dialysés, mais un tiers des patients greffés n’a toujours pas d’anticorps à son issue, et près des trois quarts d’entre eux restent insuffisamment protégés. Ces constats sont très préoccupants dans le contexte de l’émergence du variant delta, trois fois plus contagieux et entraînant en population générale un risque doublé d’hospitalisation.

Des informations alarmantes nous parviennent du Royaume-Uni. Dans les environs de Bolton, qui ont connu en mai/juin une circulation importante du variant Delta, le nombre de patients transplantés contaminés est comparable à celui de mars avril 2020. Tous avaient reçu deux doses de vaccin.

Leur mortalité aurait atteint le taux dramatique de 30 %. Des essais sont bien prévus en France pour explorer différentes stratégies de renforcement vaccinal (augmentation des doses, recours à d’autres plateformes…), mais leur démarrage n’interviendra pas avant la rentrée 2021. Leurs résultats ne seront donc pas disponibles avant plusieurs mois.

Alors que les experts s’accordent pour considérer que la réalisation d’une 4e dose permettrait de renforcer la protection d’une large part d’entre nous, son accès reste à ce jour extrêmement limité et ne fait l’objet d’aucune recommandation officielle.

Alors que plus de 70 % des patients greffés ont reçu leurs vaccins en centre de vaccination, il n’est à ce jour pas prévu que la 4e dose y soit administrée. Une piste d’alternative à la vaccination, consistant à recourir de façon préventive (prophylactique) à des anticorps monoclonaux pour nous protéger du virus, semble très prometteuse, mais les délais réglementaires sont incompatibles avec un accès rapide à ces traitements, qui pourraient, au mieux, être disponibles courant septembre.

Pire, la Haute Autorité de santé s’est prononcée contre le recours et le remboursement des tests sérologiques permettant de mesurer nos titres d’anticorps post-vaccinaux. L’absence d’accès à ces tests interdit la mise en œuvre de toute stratégie de renforcement vaccinal personnalisé.

Le sens de cette décision est simple : nous sommes désormais arbitrairement condamnés, quelle que soit notre réponse à la vaccination, à poursuivre le confinement volontaire total auquel nous sommes astreints depuis le début de la crise, sans qu’aucun espoir de sortie ne nous soit laissé. Cette situation d’enfermement et de privation d’interaction sociale est évidemment devenue intenable. Ses conséquences psychologiques, familiales, professionnelles, humaines, sont dévastatrices.

Alors que la France a toujours affirmé la primauté de la protection des plus fragiles, qu’elle a été pionnière en nous proposant très tôt une 3e dose, après tous les efforts et les sacrifices que nous avons déjà accomplis pour survivre, nous aurions ainsi perdu notre place dans la société ?

Nous ne sommes pas prêts à la résignation. Nous ne devons pas être abandonnés à notre triste sort et à la menace du variant delta. Monsieur le Président de la République, chaque jour, chaque semaine, comptent. Vous seul êtes en mesure de faire en sorte qu’une protection effective nous soit apportée dans des délais compatibles avec cette urgence.

Les moyens à mettre en œuvre sont simples : il s’agit de bousculer l’inertie et la torpeur estivale, de vacciner ceux d’entre nous qui ne le sont pas encore, de nous permettre sans délai et de façon équitable d’accéder, selon nos besoins, à une 4e dose de vaccin en centre de vaccination et/ou à des anticorps monoclonaux en pré-exposition.

Il s’agit aussi de prioriser la recherche publique et privée sur le renforcement vaccinal des personnes immunodéprimées, afin qu’elle devienne un enjeu collectif partagé, qui permettra de répondre aux futurs défis de l’épidémie et pour lequel tous les acteurs, y compris les industriels, ont leur rôle à jouer.

Enfin, dans l’attente que ces stratégies fonctionnent, la non-obligation de port du masque dans les lieux accessibles avec un pass sanitaire impliquerait que nous en soyons totalement exclus. Nous vous demandons de renoncer à cette mesure, qui légaliserait notre mort sociale. Nous comptons sur vous pour affirmer que nous ne serons pas ignorés, oubliés, laissés de côté, dans notre immense vulnérabilité, mais qu’au contraire nos vies sont précieuses et que notre pays se mobilisera pour les sauver.

Nathalie Mesny, Présidente de Renaloo »

Catégories
Société

Beach handball: amendes pour des Norvégiennes en short et non en bikini

La Fédération européenne de handball exige le spectacle hypersexualisé.

L’Euro du Beach Handball vient de se terminer, avec le succès des Danois chez les Hommes et des Allemandes chez les femmes. Ce sport consiste en du handball sur sable, avec deux équipes de quatre personnes jouant deux petits matchs, avec des penaltys en cas d’une victoire de part et d’autre. Le sport est très physique et assez spectaculaire, car un point marqué de manière spectaculaire compte double justement (en happant la balle et en tirant directement, sans toucher le sol en mode « kung fu » – en Suisse et en France cela compte même pour trois points).

Il exige naturellement un temps clément et idéalement des plages, aussi ce sport a-t-il comme nations marquantes le Brésil, la Croatie, l’Espagne, la Grèce, mais également les pays nordiques où on sait que la condition féminine est bien plus avancée qu’ailleurs, au sens où les femmes s’engagent davantage dans des activités physiques plus marquées.

Les Norvégiennes justement, qui ont terminé quatrième, ont été la cause d’un « scandale » lors du tournoi. En effet, la Fédération européenne de handball (EHF) entend faire de ce sport sur sable la même chose que ce qui se fait dans le Beach volleyball féminin. On sait comment dans ce sport il y a une hypersexualisation des femmes, le volley effilant de manière d’ailleurs assez prononcée les corps. Voici deux exemples d’un match de chaque sport.

Or, les Norvégiennes avaient porté, lors du match pour la troisième place, un short, et non le bikini exigé par la Fédération européenne de handball. Une amende de 1500 euros a été ainsi attribuée à l’équipe, soit 150 euros par joueuse. En fait, elles comptaient le faire même avant mais on les avait menacé de disqualification.

La fédération norvégienne a annoncé qu’elle payerait avec plaisir la somme, assumant le choix des joueuses de jouer comme cela leur semble le meilleur pour elles. Les médias norvégiens et le gouvernement sont également du côté des joueuses, bien entendu, de par la culture féministe locale, dans un pays où historiquement le mouvement ouvrier est extrêmement puissant.

Il faut dire que dans un tel pays les conditions imposées aux femmes ne pouvaient pas ne pas provoquer une contestation profonde. L’exhibitionnisme exigé correspond de manière flagrante à l’hypersexualisation liée au côté « plage ».

Ce n’est cependant pas le seul problème. En effet, le Beach volley a, de son côté, autorisé depuis 2012 le legging, le short, le t-shirt à manches courtes et celui à manches longues. Le but est d’internationaliser le sport et donc d’intégrer les pays où les traditions islamiques prédominent. Il s’agit de généraliser le sport, d’intégrer des équipes féminines voilées (comme celle de l’Egypte), d’organiser des tournois dans de tels pays. Ainsi, paradoxalement, des joueuses allemandes de Beach volleyball ont menacé de boycotter un tournoi au Qatar si le bikini était interdit. Elles ont finalement eu gain de cause, mais cela en dit long.

Cela reflète la situation pour toutes les femmes. La condition féminine est coincée entre le turbo-capitalisme hypersexualisé et la régression néo-féodale prétendant avantager la pudeur. Il faut donc que les femmes sachent rejeter les injonctions masculines… mais également qu’elles soient conscience de ces deux tendances historiques, sans quoi elles tombent de Charybde en Scylla.

Catégories
Société

Le pass sanitaire est-il une mesure machiavélique ?

L’ultra-gauche a largement diffusé sa conception d’un État qui « pense ».

Depuis l’allocution du 12 juillet 2021 d’Emmanuel Macron, un grand débat existe chez les gens de gauche : le pass sanitaire est-il une mesure anti-populaire, et même directement hostile à l’encontre des travailleurs ? La question s’est posée avec d’autant plus d’acuité qu’une partie importante des masses laborieuses, dans ce qu’elles ont de plus large, a eu un véritable haut-le-cœur à l’annonce des mesures étatiques.

La lassitude dans la crise sanitaire et la fatigue du salariat ont amené bon nombre de travailleurs à exprimer un refus de suivre une exigence décidée de manière unilatérale. Il y a un sentiment diffus de ne plus vouloir suivre les règles imposées. Tout cela est très confus, évidemment, vue la nullité complète du niveau de conscience sociale, politique, idéologique, culturel. Il y a cependant quelque chose, et c’est suffisant pour avoir été remarqué.

Comme on le sait, il y a en effet en France une grande tradition syndicaliste révolutionnaire ; à vrai dire, on considère même qu’être à gauche de la gauche serait d’exprimer la colère populaire revendicative. D’où une vague de refus du pass sanitaire exprimée politiquement de manière ouverte.

Il faut cependant prendre garde à ne pas rater la question de fond. En effet, les travailleurs refusant le pass sanitaire ont pris cela pour eux, au sens de : « on va encore nous ennuyer, nous agresser ». Ils ont une vision machiavélique d’Emmanuel Macron, comme de Nicolas Sarkozy hier. Il y aurait un calcul, ce serait un coup fourré, un coup de Jarnac, etc.

Or, que voit-on ? Que les dénonciations du pass sanitaire se placent à ce niveau. Elles ont toutes comme arrière-plan intellectuel d’imaginer le capitalisme organisé, avec des gens savant pertinemment ce qu’ils font. Il est pourtant évident que l’État est débordé et que le pass sanitaire est le minimum objectif à réaliser pour essayer que la société sorte la tête de l’eau.

C’est là qu’on voit comment prédomine la conception d’ultra-gauche d’un État « calculateur », d’un État à la « 1984 », d’un capitalisme conscient et cynique, calculateur et machiavélique. C’est une vraie paranoïa, qui s’exprime très largement. Lutte Ouvrière, par exemple, est formelle dans son article Passe sanitaire et vaccination forcée : c’est non ! : c’est une mesure calculée, un coup machiavélique.

« Qu’arrivera-t-il aux salariés qui n’auront pas de passe sanitaire à jour ou à ceux qui ne voudront pas se plier à l’obligation vaccinale ? Seront-ils mis à l’amende, suspendus, licenciés ? La non-vaccination est devenue un nouveau motif de licenciement, eh bien voilà une attaque anti-ouvrière de plus à combattre ! 

La vaccination est un moyen puissant pour combattre l’épidémie, mais Macron s’en sert comme une arme politique pour dissimuler sa propre responsabilité. Il s’en sert pour cacher combien la gestion capitaliste des hôpitaux est criminelle. Il s’en sert pour faire oublier le manque de moyens humains et matériels du système de santé.

Macron est en campagne et il utilise la crise sanitaire pour resserrer les rangs derrière lui, en dressant les vaccinés contre les non-vaccinés. Il aimerait que nous passions le temps à nous dénigrer, nous déchirer et nous contrôler les uns les autres, plutôt que juger de son action et lui demander des comptes. »

L’idée de fond, c’est que le pass sanitaire serait une mesure afin de diviser pour régner, avec aux commandes un super-calculateur prévoyant les coups à l’avance. Le PCRF parle de « Macron l’autocrate jupitérien » réalisant une « avalanche continue des mesures liberticides et réactionnaires ». Le PRCF parle du « tyranneau Macron« , qui empile les mesures liberticides :

« Préparées par un intense pilonnage médiatique, les annonces de Macron sont inadmissibles sur toute la ligne. Plus arrogant que jamais alors même que le parti macroniste LREM a obtenu moins de 4% des inscrits aux régionales et aux départementales, le “libéral” Macron institue à la fois l’obligation vaccinale pour les soignants et le passe sanitaire individuel obligatoire pour une interminable série d’activités : ce qui revient de fait quasiment à assigner à résidence, voire à interdire de vie sociale, politique et culturelle toute une partie de la population!

Cette approche ultra-autoritaire et diviseuse, typique des mesures liberticides empilées sans fin par les présidents et par les gouvernements maastrichtiens successifs, fait l’impasse sur l’euro-casse austéritaire de l’hôpital, qui continue de plus belle, et sur le désintérêt total du pouvoir pour les politiques de soin et de prévention. »

Le média Lundi.am, porte-parole d’une ultra-gauche spontanéiste et intellectuelle, parle pareillement de contrôle et de répression :

« Emmanuel Macron l’a annoncé lundi dernier, la stratégie de lutte contre la 4e vague épidémique s’articulera autour de valeurs phares : la menace et le chantage, le contrôle et la répression. Il y a beaucoup à dire et à penser de ce que va produire le Pass sanitaire et les mille frontières invisibles qu’il va faire exister autour de nous, de la division entre bon citoyen et marginal co-responsable de l’épidémie. »

Révolution Permanente, courant du Nouveau Parti Anticapitaliste en phase de fonder un nouveau parti, formule cela de la manière suivante dans Pass sanitaire : un autoritarisme made in Macron pour masquer l’échec de sa stratégie vaccinale :

« Lundi 12 juillet, Emmanuel Macron a annoncé l’extension du pass sanitaire à l’ensemble des bars, restaurants, centres commerciaux et trains. A travers cette mesure, Macron cherche à faire peser le poids des restrictions sur les non-vaccinés, créant ainsi des citoyens de seconde zone. Si la généralisation de la vaccination est une nécessité, cette mesure est intrinsèquement autoritaire et liberticide. Pire, loin de créer de la confiance envers la vaccination, elle va accentuer la défiance. »

Tout cela est bien erroné et rate le vrai fond du problème: que le capitalisme a fait le tour de lui-même, que l’État est débordé, que tout se fait au jour le jour… Croire que les couches dominantes, totalement décadentes, peuvent gérer quelque chose, c’est « croire » en un capitalisme qui peut se comprendre lui-même, ce qui est absurde. Le pass sanitaire n’est pas une mesure machiavélique : c’est simplement une réponse objective d’une société essayant de traverser la crise sanitaire. Et loin de parler de mesures liberticides, il faudrait au contraire se plaindre que ces mesures ne le sont pas assez!