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Société

Les chiffres alarmants de la sécurité routière depuis le déconfinement

La Sécurité routière a révélé ce samedi des « premiers chiffres alarmants » depuis la fin du confinement, avec une augmentation importante des accidents mortels et des grands excès de vitesse de 15%. Le nombre de morts lors du pont de l’Ascension a été plus important que l’an dernier et il y aurait en cause un « accroissement des comportements à risque ».

C’est une catastrophe, mais qui n’étonne pas vraiment. Les comportements à risque avaient déjà été pointés pendant le confinement, alors que les délinquants de la route profitaient de la situation pour s’en donner à cœur joie. Les témoignages dans les différents titres de presses locaux ont été très foisonnants, avec des retraits de permis sur le champ, des gros accidents, etc.

Ces comportements ne concernent en pratique qu’une minorité des conducteurs, mais ils sont en même temps culturellement très implantés dans les mentalités françaises, dont la conception des choses pétrie de libéralisme leur constitue un écrin. Rouler vite serait un choix, une option que l’on prendrait ou ne prendrait pas, sans devoir juger l’autre pour cela.

Que le journaliste Jean-Jacques Bourdin se fasse prendre à 186 km/h (retrait de permis immédiat, immobilisation du véhicule), à plus de 100 km de chez lui malgré l’interdiction, mais ne soit pas immédiatement évincé de sa matinale radio en raison de son comportement, en dit long sur la prégnance de cette mentalité en France.

Mieux que ça : il se justifie dans son émission en faisant intervenir un auditeur bien choisi expliquant… « bon ça va les redresseurs de tord, ça arrive à tout le monde un excès de vitesse » !

Ensuite Jean-Jacques Bourdin de préciser qu’il faisait beau qu’il n’y avait « absolument personne » sur l’autoroute, qu’il ne risquait que pour lui, etc.

Cela est faux bien sûr, car un accident est dangereux pour tout le monde, à commencer par les ouvriers de la voirie qui devront intervenir, puis les secours, les policiers. Cela sans compter qu’à cette vitesse, il serait en piteux état en cas d’accident et cela mobiliserait de gros moyens médicaux s’il ne décède pas sur le coup.

Mais tout cela ne compte pas pour le français dans sa bulle automobile, seul au monde, s’imaginant maîtriser les éléments, n’en ayant rien à faire de risquer de rendre quelqu’un paraplégique.

Cela ne concernait que sa vie privée et la police (ou la gendarmerie), mais pas le reste de la population. La Sécurité routière, du reste, n’est considérée en France que par rapport aux forces de l’ordre justement, avec simplement l’idée de ne pas se prendre une amende.

Il est typique à cet égard de remarquer que la Gauche jamais ne parle de cela, que ça ne fait pas partie de ses préoccupations politico-culturelles. C’est un sujet de ministre de l’intérieur, ou de Préfet. Un point c’est tout.

Alors qu’il est bien connu que c’est historiquement un phénomène sanglant : en 1972, les accidents de la route c’est 18 034 morts et 386 000 blessés ! Le chiffre des militaires français morts en Algérie a été d’environ 25 000 en tout….

La sécurité routière est un enjeu de société immédiat et très concret. Qu’on n’imagine pas qu’il puisse y avoir en France un quelconque changement social, écologique, si on a pas une Gauche terrassant ce genre de comportements criminels et les personnes les justifiant.

La route fait beaucoup de morts, mais aussi beaucoup de blessés très graves. C’est une préoccupation primordiale pour les gens voulant réellement changer le monde. Et il y a lieu de particulièrement s’inquiéter des annonces de la sécurité routière depuis le déconfinement : le libéralisme est à l’offensive.

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Société

Nike, un tournant populaire vers le streetwear

C’est un retournement qui reflète une vraie tendance de fond. Nike a abandonné le fait d’être une marque de sport se prolongeant dans le streetwear, pour devenir une marque de streetwear tendant vers le sport.

Les exemples parlent d’eux-mêmes. C’en est totalement fini du raccourci, efficace dans son fond, voulant qu’Adidas puise dans les années 1980 et Nike dans les années 1990, qu’Adidas c’est plus l’esprit hip hop, Nike l’esprit rap, bref que Nike représente un certain minimalisme et une certaine approche un peu pointue, un peu sèche.

Fini d’ailleurs l’idée qu’on peut s’habiller aisément en Nike pour être à l’aise : de par les coupes proposées, mieux vaut avoir fait du sport déjà avant de se procurer ces vêtements censés être de sport. Nike, c’est désormais pour les gens affûtés et branchés. On est passé du monochrome à la couleur.

Les productions pour le Paris Saint-Germain, club qu’on n’est nullement obligé d’apprécier mais qui profite de la culture parisienne, sont une réussite incroyable, avec même une robe. On est là dans une modernisation des habits qui profite de l’élan populaire de la consommation streetwear.

Le maillot de l’équipe de football féminine des Portland Thorns montre bien comment Nike a évolué vers une complexité réelle et les couleurs du coupe-vent et de la brassière de sport témoignent de la culture streetwear assumé.

Même quand Nike décline son approche originelle « unie », on a une coupe particulièrement travaillée, comme ce débardeur de training et ce body d’entraînement de yoga. On voit très bien qu’on a passé ici un cap historique et que Nike s’adresse de manière très approfondie au peuple en général, avec une capacité de ciblages précis (et exigeants vu ce qu’il faut pour pouvoir porter tout ça). Nike est bon pour être nationalisé à l’échelle mondiale et servir la culture populaire.

Quand une entreprise est capable d’atteindre une telle multiplicité dans son approche, c’est qu’elle devenue une sorte de vaste monopole aux immenses ramifications, capable de refléter le peuple. C’est un gâchis terrible que la dimension capitaliste l’emporte et vienne déformer tout cela.

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Politique

François Ruffin, successivement démocrate, opportuniste, démagogue

Démagogue assumé représentant l’aile ultra-populiste de La France Insoumise, François Ruffin abat ses cartes. Il vise désormais clairement les élections présidentielles et se présente par conséquent comme « constructif ».

François Ruffin est un être révoltant pour toute personne de gauche, car il imite le contenu de celle-ci à travers des postures et des caricatures. Il est totalement à l’extérieur du mouvement ouvrier, tout en se prétendant « populaire » ; machiavélique de bout en bout, il dénonce les puissants mais fait bien en sorte de ne pas dénoncer la chasse à courre. C’est d’autant plus grave qu’il vient de Picardie, où il y a une réelle tradition ouvrière. François Ruffin est d’autant plus connu qu’il a réalisé une OPA populiste et qu’il contribue au démantèlement des traditions ouvrières.

Il passe maintenant à la seconde étape. Le 3 juin, il sort un gros ouvrage de quasi 300 pages, Leur folie nos vies La bataille de l’après, avec comme stratégie d’appeler à l’union de la gauche et des écologistes afin de terminer « la parenthèse libérale ». Il calibre son discours en ce sens : il revendique de ne pas vouloir supprimer le marché, mais le « réguler », il appelle à un « État stratège ». Voilà de quoi rassurer.

Quant au cinéma qu’il fait actuellement au sujet de sa proposition de loi sur les femmes de ménage, que LREM a modifié et selon lui vidé de son contenu, c’est un calcul politique qui vise à lui donner un positionnement social en général, afin de gommer toute possibilité d’avoir l’image d’une liaison particulière avec la classe ouvrière. Son nouvel ouvrage est présenté d’ailleurs comme le fruit de discussions avec « des infirmières bien sûr, un ambulancier, des auxiliaires de vie, des caissières, un libraire, un cariste de chez Amazon, un ouvrier de chez Valeo, une patronne de bar-tabac, un routier à l’arrêt… »

Ce que fait François Ruffin se résume tout simplement en disant qu’il arrondit les angles. Il a réussi sa mise en orbite politique en deux temps, trois mouvements. Il s’oppose aux notables à Amiens : c’est le François Ruffin démocratique. Il profite des Picards et de Nuit Debout pour s’accorder une place dans l’orbite de La France Insoumise : c’est le François Ruffin opportuniste. Il commence ensuite à profiter de ses réseaux et des gilets jaunes pour jouer au député-reporter, c’est le François Ruffin démagogue.

Et François Ruffin ose tout. Il n’a jamais parlé d’écologie et n’a jamais osé dénoncer les chasseurs. Cela ne l’empêche pas de se présenter depuis quelques mois comme un fervent défenseur de l’écologie. Il n’a pas honte de cette escroquerie : à ses propres yeux, c’est un sauveur qui s’ajuste à ce qu’il faut.

Il sait également qu’il doit faire semblant d’être dans la lignée de la gauche s’il veut être élu. Alors il change son profil, comme on le fait sur Facebook. Voilà ce qu’il raconte sans aucune gêne dans Libération, dans ce qui consiste en une prise d’assaut :

« Vous utilisez le mot gauche mais il est en débat.

Pour moi, ça veut toujours dire quelque chose. Je suis dans le camp des partageux. C’est un fil qui part de 1789, qui traverse la Commune, qui comprend Jaurès, le Front populaire, le Conseil national de la résistance, qui embrasse les deux mai 1968, ouvrier et étudiant, et qui fait sien 1981. Qui s’arrête, en revanche, en 1983. Je peux même m’amuser à le dater : le 23 mars 1983, jour où Lionel Jospin, premier secrétaire du parti socialiste, parle d’une «parenthèse libérale». Une parenthèse que, au fond, près de quarante années plus tard, nous n’avons toujours pas refermée. Voilà mon héritage.

Et depuis l’adolescence, j’ai bien perçu la «folie» de la croissance, le délire des élevages industriels, la nécessité historique qu’est l’écologie. D’où la formule, qui me convient parfaitement : «Consommer moins et répartir mieux.» »

On est ici d’autant plus dans la mythologie pure et simple, car évidemment jamais François Ruffin adolescent au collège-lycée jésuite La Providence (comme Emmanuel Macron) n’a été un rebelle en quoi que ce soit. Il a bien gentiment fait sa maîtrise de Lettres Modernes et obtenu un diplôme du Centre de formation des journalistes, ce qui demande de rentrer dans un moule tout à fait bourgeois.

François Ruffin est une mascarade, c’est l’Emmanuel Macron de La France Insoumise. Barrer la route à ce personnage extérieur à tous les niveaux au mouvement ouvrier est incontournable.

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Culture

«The Great Consumer» et «Remind You» de Kölsch

Voici « The Great Consumer » et « Remind You », les deux nouveaux titres de l’artiste danois Kölsch. Deux morceaux d’une fraîcheur bienvenue, le premier dans un style techno posé très entraînant, le second typique House de Detroit, et non-moins agréable !

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Écologie

Renards: nouvelle enquête de One Voice sur la vénerie sous terre

L’association de protection animale One Voice a publié une nouvelle enquête à propos de la vénerie sous terre. On voit dans une vidéo particulièrement glaçante des chasseurs attraper des renardeaux dans leur terrier, pour les massacrer. Tout cela sous l’œil d’enfants. C’est immonde, inacceptable, et forcément ces images provoquent un haut le cœur chez toute personne dotée d’une sensibilité.

Voici les images, particulièrement difficiles, qu’il faut néanmoins connaître, car c’est une réalité très courante :

One Voice explique dans le détail le déroulé de ces chasses et les enjeux qu’il y a derrière dans un article à lire ici → Infiltration chez des déterreurs de renardeaux

Rappelons également la campagne de l’ASPAS contre le déterrage des blaireaux, ce qui est tout aussi cruel et inacceptable. Les informations sont à lire dans cet article → Stop au déterrage du blaireau

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Société

La fin libérale d’un confinement libéral dans une France suintant le libéralisme

Le gouvernement n’a pas été à la hauteur avant la crise ni pendant la crise. Il n’y a donc aucune raison qu’il le soit après celle-ci. Le premier ministre a annoncé hier la « phase 2 » du déconfinement, en laissant aux individus la responsabilité d’assurer les règles sanitaires, tout en en maintenant un certain nombre qui seront de plus en plus difficilement respectées sous la pression du libéralisme.

Dès mardi prochain, il n’y a plus d’interdiction de déplacement hors département au-delà de 100 km, les parcs et jardins rouvrent, ainsi que les musées, les cafés et les restaurant (seulement les terrasses en Île-de-France, Mayotte et Guyane), les campings ainsi que les piscines, gymnases et salles de sport pourront rouvrir (le 22 juin seulement en Île-de-France, Mayotte et Guyane). Les frontières au sein de l’Union européenne vont rouvrir dès le 15 juin.

Par contre, le port du masque sera obligatoire dans les musées, il devra y avoir un mètre entre les tables des bars et restaurants avec port du masque pour le personnel ainsi que pour les clients quand ils sortent de table. Les rassemblements publics de plus de dix personnes seront officiellement encore prohibés, comme les rencontres de sport collectif, ou bien les théâtres, les concerts, les festivals, les clubs, etc.

Pour le reste, dans les magasins, les centre-villes, le port du masque n’est que « conseillé », tout comme la limitation des interactions sociales, des déplacements, etc. Les Français sont simplement invités à être « raisonnables ». Quant aux collèges et lycées, on nous explique qu’ils rouvrent, mais en fait ils ne rouvrent pas vraiment, rien n’est obligatoire ni ne concernant tout le monde, alors que l’oral du bac de français est finalement annulé.

On a ainsi un grand flou, difficilement tenable, avec d’un côté la fin globalement des mesures barrières à la circulation du virus, et de l’autre le maintien malgré tout d’un certain nombre d’interdictions. Une société fondamentalement démocratique où la population serait impliquée dans l’organisation de la vie sociale serait capable de saisir un tel rapport dialectique entre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas encore, dans un but sanitaire.

Tel n’est pas le cas de la société française, dont la population est profondément immature et largement rétive au respect des règles. Les Français fonctionnent globalement comme des adolescents dans un collège, qui ne considèrent jamais ou très difficilement l’objet d’une règle, portant seulement leur attention sur l’obligation concrète de la respecter ou au contraire la possibilité de s’en affranchir. Quand il y a du relâchement dans un domaine, alors cela signifie la fin de toute règle dans celui-ci.

On peut penser que les adolescents dans les collèges ont raison, car la vie quotidienne dans ces établissements est profondément rétrograde, ennuyante, contre-nature, extérieur à leur propre existence. Tel n’est pas le cas pourtant des règles sanitaires, alors qu’on est censé « continuer de veiller aux personnes vulnérables », d’après le Premier ministre pendant son annonce.

Il y aura donc une pression énorme pour ne pas respecter les quelques règles existantes, alors que les consignes en cours depuis le 11 mai déjà sont très peu respectées. Chacun va reprendre ses habitudes, voir du monde, ou en tous cas encore plus qu’il ne le fait déjà. Le masque va disparaître assez rapidement sous la pression de ceux qui ne l’ont jamais porté, ou en tous cas qui vont encore plus assumer de ne pas le porter.

Les indicateurs montrent que la circulation du coronavirus responsable du Covid-19 est contenu, sans que l’on sache véritablement pourquoi d’ailleurs. C’est évidemment une bonne chose, très encourageante, permettant logiquement de nouvelles choses. Le problème est que le virus circule quand-même, qu’il y a des foyers de contaminations, des admissions à l’hôpital, etc.

Le gouvernement ne sera donc pas en mesure de relâcher les règles dans tout un tas de domaines, et tout particulièrement pour les transports et les entreprises avec le port du masque, les distanciations, dans les usines, chez les coiffeurs, les dentistes, les bus, etc. Le décalage va donc être immense entre la vie quotidienne, totalement libéralisée, et ces règles, qui seront de moins en moins respectées, de plus en plus considérée comme une contrainte inutile.

La France s’apprête à sortir d’une longue période de confinement, mais tout cela va se faire n’importe comment, dans une sorte de grande foire au libéralisme où les règles disparaîtront parce qu’elles ne seront pas respectées, pas parce qu’elles seront levées. Quant aux gestes barrières, au port du masque dans les endroits denses, bref tout ce qui est laissé à la responsabilité individuelle : là aussi cela va disparaître, s’évaporer, pour le peu que ça ait existé.

L’été sera particulièrement volage en France et les « seulement » 28 600 décès (officiellement recensés) du Covid-19 ne pèseront pas lourds dans les esprits. Les élans d’appel à la responsabilités sanitaire des personnels hospitaliers d’il y a quelques semaines ne pèseront pas lourds dans les mémoires non plus.

Probablement que la terrible crise économique qui se profile, dont la première grosse vague est à redouter pour la rentrée, mettra tristement fin à la récréation. La société française en profitera-t-elle pour mûrir et regarder en face les exigences de son époque ? Il le faudra, et il faudra pour cela une Gauche forte, solide, conquérante, anti-libérale. C’est celle du mouvement ouvrier, du grand élan démocratique et populaire exprimant le besoin de socialisme, de collectivité, de nature.

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Écologie

L’illusion écologique du véhicule électrique

Emmanuel Macron a annoncé vouloir développer la production de véhicules électriques pour relancer le secteur automobile, en parlant de véhicules « propres ». La voiture électrique est en réalité une fausse modernisation écologique.

La voiture a tellement façonné la société que l’on peut affirmer qu’est pratiquement devenu un rouage essentiel de la « civilisation » capitaliste. S’en émanciper signifierait un nouvel élan de civilisation. D’ailleurs, la crise du Covid-19 a émergé à Wuhan qui est devenu depuis quelques années le « centre automobile mondial ».

Mais la voiture est aussi responsable de la mort de milliers d’animaux sur les routes, avec même les hérissons qui sont considérés en voie de disparition, en partie, à cause des voitures. Réduire la voiture à ses émissions polluantes est donc déjà limité tant elle fait partie du problème et non pas de la solution écologique à bien des égards (étalement urbains, lourdes infrastructures, etc.)

Même en regardant du côté des émissions polluantes, cela ne semble pas si simple que cela. En soi, si l’on tient compte que des émissions de CO2 liées au déplacement d’une voiture, une électrique n’en émet pas comparé à une thermique.

Il faut toutefois prendre en compte l’ensemble de la chaîne de production d’un véhicule électrique. À ce niveau, il faut extraire le lithium dans les profondeurs des sols. Il entre pour 2% de la construction d’une batterie électrique.

Les forages pour extraire le lithium sont extrêmement gourmands en eau douce et produits chimiques générant des pollutions massives des eaux et des sols. À cela s’ajoute le cobalt et le nickel qui sont également utilisés pour la batterie et très peu écologiques.

Quant à l’électricité, la Chine, principal marché mondial du véhicule électrique, est dépendant du charbon pour l’électricité, tout comme l’Allemagne et l’Europe de l’est. Et l’on sait que le nucléaire, non émetteur de gaz à effet de serre, reste une gabegie écologique, avec notamment le traitement des déchets radioactifs. C’est le même problème pour le recyclage des batteries lithium-ion qui n’est pas du tout développé car le lithium n’est pas rentable après recyclage.

Enfin, il y a le problème des émissions de particules fines. Si la disparition du moteur à combustion va réduire les dioxydes d’azote, l’émission de particules fines risquent de rester importante pour le véhicule électrique, notamment à cause de son plus gros poids.

Il y a eu une augmentation générale du poids des véhicules. La Fiat 500 est par exemple passé de 490 kilos dans les années 1970 à 960 kilos en 2018. Mais la voiture thermique reste plus légère que celle électrique. Or, l’Agence fédérale de l’environnement en Allemagne estiment qu’une importante quantité de particules fines d’une voiture thermique aux normes avancées est émise par l’usure des freins et des pneumatiques. Elle a dévoilé que les gaz à échappement sont responsables de 7 740 tonnes de PM 10 par an, contre 7 340 tonnes pour les freins et surtout 13 980 tonnes issues de l’usure des pneumatiques et de la route.

Finalement, ce serait pratiquement la moitié des particules fines qui seraient issus de ses sources, en se fondant donc surtout sur des véhicules thermiques nouveaux. Qu’en sera t-il pour des véhicules électriques qui sont plus lourds ?

Tout cela montre à quel point le véhicule électrique est une impasse car il relève d’un mode de déplacement qui n’est plus en phase avec l’époque. C’est un changement complet du mode de vie qui s’impose, tourné vers des déplacements entièrement collectifs, planifiés et fondés sur l’énergie renouvelable.

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Culture

System of a Down: une opposition à la décadence et au capitalisme guerrier

Les années 1990 ont vu le groupe System of a Down (SOAD) se monter, dans le contexte d’un capitalisme américain très agressif, disposant d’une très grande puissance et influence à travers le monde.
SOAD, par les origines arméniennes de tous ses membres, a produit une musique puissante puisant dans diverses influences, vectrice d’un rejet et d’une très grande colère envers le génocide arménien, mais aussi des guerres menées par les USA, et de la décadence d’une société capitaliste où tout n’est qu’aliénation. Le nom du groupe annonce déjà la couleur.
En cherchant à exprimer cette souffrance, SOAD a donc naturellement produit des chansons contre les dictateurs sanglants écrasant des peuples entiers pour le compte d’une poignée de personnes, contre les monopoles et les grandes puissances impérialistes du monde. Cette expression, certes teintée d’une vision idéaliste de la réalité, n’en demeure pas moins d’une qualité exceptionnelle, particulièrement sur le plan musical.
Les harmonies au chant sont d’ailleurs généralement ce qui attire le plus ceux qui découvrent le groupe. Holy Mountains, leur plus grosse chanson sur le génocide arménien, représente parfaitement leur musique.

Le groupe ne s’arrête cependant pas à la dénonciation des guerres et des crimes qui les accompagnent. Le malaise englobe tous les aspects de la société, et par extension, leur expression musicale également. Dans une chanson comme Spiders, très riche musicalement, on retrouve sous l’idéalisme initial une critique de la partialité des médias diffusant largement les idées néfastes de la classe dominante dans toute la population. Une manière de s’opposer à la corruption des masses par ce qu’elles voient à la télé.

System of a Down, vu les valeurs mises en avant, a donc su entrer en vibration avec les masses à l’échelle internationale. L’impact culturel du groupe dans le monde a été immense. Leur chanson Chop Suey totalise presque le milliard de vues sur YouTube, sans doute déjà dépassé en prenant en compte toutes les autres versions vidéo de la chanson, avec clip, avec karaoké, avec simplement la pochette de l’album en image de fond… SOAD a été une inspiration pour beaucoup d’artistes, les morceaux les plus connus étant repris allant du remix techno hardcore… aux lecteurs disquettes !
Contre la corruption de la classe dominante, des chansons comme Prison Song dénoncent avec violence le business carcéral des prisons privées aux États-Unis. Contre la décadence, ce sont des chansons comme Lost in Hollywood qu’il faut écouter, dans laquelle est peint un portrait critique de l’hypocrisie et la décadence morale de l’industrie cinématographique de Hollywood, broyant les artistes et acteurs, issus de milieux populaires ou non, sous la pression de son absence de valeurs morales. On peut également mentionner la chanson Violent Pornography, qui critique l’exploitation et le viol des femmes par l’industrie du porno, vecteur d’une violence patriarcale inacceptable pourtant disponible sur nos écrans à volonté et procédant à un véritable brainwashing de ceux qui en consomment.

System of a Down, de part son nom même, cherche à se placer en opposition à la violence, à la corruption, bref : au capitalisme. Le groupe n’est pas exempt de défauts, mais malgré un certain idéalisme, l’aspect principal reste l’appel à la civilisation, à la résistance aux valeurs que véhicule le capitalisme, à la défense de la Nature vue comme une mère contre les activités humaines…
SOAD est porteur d’une grande dignité, offrant une musique puissante dans un style metal très hybride puisant aussi bien dans Rage Against the Machine que dans Black Sabbath, le rap, ou la musique traditionnelle arménienne. Cela donne un groupe sans style musical bien défini si ce n’est « neometal », mais qui a su trouver un écho puissant au sein des masses, y voyant des valeurs culturelles et musicales indéniables.
Il faut écouter et réécouter leur musique, car il se trouve une volonté sincère de voir se former un monde démocratique, de paix et d’harmonie avec notre Biosphère.
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Écologie

Double appel pour aider les associations de la protection animale

Les associations s’occupant des animaux ont un besoin d’aide financière évidemment énorme en général et en particulier dans la situation actuelle. Deux appels ont été faits en cette direction.

Il va de soi que ces appels sont une bonne chose, cependant il faut être conscient de certaines précisions.

Le premier appel a été réalisé par Ethics For Animals, One Voice, Collectif Chats 100 % Stérilisation Obligatoire et L’Arche des Associations.

Le Collectif Chats 100 % Stérilisation Obligatoire existe depuis 2009 et cherche à fédérer les associations s’occupant des chats ; One Voice existe depuis 1995 et ses racines remontent au-delà. Il n’y a ici rien à dire.

« Ethics For Animals » est par contre une structure montée à la fin de l’année 2019 afin « de venir en aide financièrement, juridiquement, dans la communication » aux associations de la protection animale. C’est assez typique de ces gens refusant de former leur propre structure ou d’en rejoindre une, afin de parasiter le mouvement en général avec des actions plus « valorisantes ». Le choix du nom en anglais est assez pathétique évidemment aussi.

L’Arche des Associations est pareillement une structure à la fois sympathique et inacceptable. En apparence c’est une vaste fédération d’associations. En réalité derrière il y a des énormes poids lourds de l’industrie pour animaux de compagnie. D’un côté, au moins ils mettent la main à la pâte, car ils apportent il est vrai du sérieux et un soutien matériel authentique, sur ce plan il n’y a rien à dire. Après, ce n’est clairement pas démocratique…

Le second appel a été signé par des personnalités et fait référence au premier appel. Mais il a été mis en place par « Ethics For Animals » seulement. Si donc d’un côté c’est bien, de l’autre il faut bien saisir que c’est aussi un placement pour cette association.

Ces précisions sont secondaires par rapport à la question principale que sont les animaux, mais être de Gauche signifie ne pas être naïf devant la corruption capitaliste qui cherche à happer la protection animale, que ce soit de manière directe ou indirecte, volontaire ou involontaire.

Voici le texte de la pétition (cliquez sur ce lien pour la signer) :

« Pour une aide d’urgence aux refuges et associations de Protection Animale durement touchés par le Covid19 et le confinement !

Auteur(s) :
Ethics For Animals, One Voice, Collectif Chats 100 % Stérilisation Obligatoire et L’Arche des Associations.
Destinataire(s) :
Monsieur le Président de la République – Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances – Monsieur le Ministre de l’Action et des Comptes Publics – Monsieur le Ministre de l’Agriculture
La pétition
19 millions d’euros versés pour les zoos, les cirques et les centres équestres, 10 millions d’euros votés au Sénat pour les éleveurs canins et la filière équestre et toujours rien pour les petites associations de protection animale !

Depuis 2010, ce sont 3 212 associations de protection animale qui ont été créées en France. Ces associations et refuges ont un rôle irremplaçable, nécessaire, plébiscité par les Français, heureux que l’on porte secours aux animaux en détresse, que l’on donne une nouvelle chance à ces trop nombreuses victimes d’abandons et de maltraitances.

En silence, avec des moyens très limités, ces structures de protection animale agissent avec une efficacité et un dévouement exemplaires pour la protection et la défense des animaux, là où les pouvoirs publics ont eu tendance à se désengager depuis trop longtemps.

Pourtant elles portent secours et redonnent un avenir aux milliers d’animaux qui ne passent pas par les 55 refuges de la SPA ou les 270 de la Confédération Nationale – Défense de l’Animal et ne bénéficient pas – en grande majorité – des aides des Fondations de protection animale.

Que vont devenir ces 3 212 autres refuges et associations qui n’auront accès à aucune aide ? Personne n’en parle…
Ethics For Animalsle Collectif Chats 100% Stérilisation ObligatoireOne Voice et L’Arche des Associations interpellent le Gouvernement afin qu’il prenne en compte les associations et les refuges indépendants qui n’ont ni le nom ni les finances des associations les plus connues pour survivre à la crise que le pays traverse.

Imaginez… Que se passerait-il si ces 3 212 associations et refuges fermaient par manque de moyens ?  

Les autres associations et fondations nationales seraient dans l’incapacité de prendre le relais et de faire face à un tel afflux… Le recours aux euthanasies serait inévitable. Ce serait un désastre pour l’ensemble de la protection animale et une désolation pour les millions de Français qui aiment les animaux.

Par cette pétition, nous demandons au gouvernement qu’il débloque un fonds d’urgence pour venir en aide aux associations de protection animale qui en feront  la demande.

Votre signature est importante.

Des jeunes prennent l’initiative de mobiliser le grand public

Cinq étudiants en première année de l’ISCOM ont décidé d’intégrer bénévolement l’association Ethics For Animals dans le cadre d’un projet scolaire afin de mener à bien une collecte de fonds pour aider les associations les plus touchées par la crise actuelle.

Les fonds récoltés seront transformés exclusivement en nourriture à destination d’associations sélectionnées en toute transparence.

Vous voulez participer ? Donnez => Aidons nos associations de protection animale à nourrir leurs animaux ! »

 

Voici l’appel signé par des personnalités :

1Lettre ouverte 47 personnalités_Sauvons les associations_26 mai 20202Lettre ouverte 47 personnalités_Sauvons les associations_26 mai 20203Lettre ouverte 47 personnalités_Sauvons les associations_26 mai 20204Lettre ouverte 47 personnalités_Sauvons les associations_26 mai 20205Lettre ouverte 47 personnalités_Sauvons les associations_26 mai 2020
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Politique

Crise du secteur automobile: Emmanuel Macron annonce 8 milliards d’euros pour le maintenir sous perfusion

En visite dans l’usine de sous-traitance automobile Valeo à Étaples près du Touquet dans le Pas-de-Calais, le président Emmanuel Macron a présenté un gigantesque plan d’aide pour la filière automobile. Ce sont 8 milliards d’euros qui ont été annoncés pour tenter d’empêcher l’effondrement de tout un secteur face à la crise économique. Le capitalisme vacille et l’État s’imagine pouvoir faire face en dépensant de l’argent qu’il n’a pas.

C’est la panique au plus haut sommet de l’État face aux chiffres catastrophiques du secteur de l’automobile. Les ventes se sont effondrées avec le confinement, de près de 90 % en avril par rapport à l’année dernière et le Président a expliqué dans son intervention que cela représentera pas moins de 500 000 véhicules invendus d’ici fin juin, par rapport à l’an passé. C’est gigantesque.

Les usines, représentants 400 000 emplois et plus du double en comptant toute la chaîne de service que la production automobile induit en aval, tournent au ralenti, alors que les ventes ne se relancent pas. Pour endiguer l’hémorragie, l’État français envisage la méthode habituelle : sortir le carnet de chèques et subventionner à tour de bras.

Ce sont en tout huit milliards d’aides apportées par l’État qui sont annoncées, réparties en centaines de millions par ci et centaines de millions par là. Ce n’est pas moins qu’un renouvellement complet du « parc automobile » qui est envisagé, avec le véhicule électrique comme fer de lance pour espérer relancer le marché grâce au label de l’écologie (ou en tous cas de la prétendue écologie).

Les annonces sonnent fort, avec par exemple l’annonce d’une prime de 7000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique. En fait, cette prime existe déjà, et elle est de 6000 euros. Mais ce qui compte pour Emmanuel Macron, c’est l’effet d’annonce, afin d’espérer relancer tout un secteur en le maintenant sous perfusion par des primes, à la production et à l’achat.

Avec son lyrisme habituel, en s’imaginant peut-être avoir la capacité de créer un choc de consommation, le Président s’est emballé sur la question. Il a expliqué que :

« C’est en France que le véhicule propre qui équipera l’Europe et le monde dans les années à venir s’inventera et se produira. »

Cela est particulièrement risible alors que de nombreuses entreprises dans le monde n’ont pas attendu la France pour produire des voitures électriques ou des moteurs thermiques à faible émission. L’Allemagne s’apprête d’ailleurs à accueillir une «  gigafactory Tesla » près de Berlin, c’est-à-dire une immense usine produisant des voitures électriques sur un site plus grand que celui de PSA à Sochaux… Tesla possède déjà deux grandes usines aux États-Unis et une en Chine.

Avec beaucoup de retard, mais par contre avec plein de bons sentiments, la France s’imagine donc pouvoir éviter la crise aussi facilement ? Rien n’est moins sûr. Dans son intervention, Emmanuel Macron a beaucoup insisté sur la modernisation des chaînes de production, la robotisation, la numérisation, l’innovation écologique. Le problème est que cela existe déjà, que les usines sont déjà ultra-modernes et automatisées, alors que sur le plan écologique, l’industrie a déjà connu un bon gigantesque ces dernières années quant à la consommation des moteurs thermiques et à leurs émissions de polluants.

Il y a toujours possibilité de faire mieux évidemment, mais il ne faudrait pas s’imaginer ici que l’industrie à des possibilités d’innovation énormes pour se relancer. En réalité, le secteur était déjà à bout de souffle depuis de nombreuses années, faisant face à un ralentissement structurel de son activité, liée au mode de vie de la seconde moitié du 20e siècle.

Le problème du capitalisme, c’est qu’il est, par définition, incapable d’organiser l’économie et de produire ce qui est utile, de la meilleure manière possible. Il n’y a alors comme seule option pour les dirigeants acceptant le capitalisme que de tenter de « relancer » sans cesse la machine, dans une course folle à la production pour la production.

Même le syndicalisme, qui refuse la Gauche et donc le Socialisme, ne dit pas autre chose. Pour Philippe Martinez de la CGT, le problème de ce plan serait surtout qu’il n’y a pas de critique de la stratégie de Renault, sous-entendant que son syndicat aurait mieux géré cette entreprise capitaliste que les capitalistes eux-mêmes. Pour le reste, Philippe Martinez critique tout en expliquant que la CGT dit déjà le même chose depuis longtemps, à propos de « renouveler le parc automobile » et « fabriquer des véhicules plus propres en France ».

Pour la CFTC, le plan gouvernemental « c’est du plus, on va le prendre », alors que pour la CFDT les primes sont « une bonne nouvelle », mais de toutes façons elle « n’en attendait pas moins de l’État ». La CFE-CGC de la métallurgie quant à elle « approuve les grandes lignes du plan » du gouvernement.

Tout cela apparaît donc bien décalé, alors que la France s’apprête à s’enfoncer dans une crise économique majeure, et que la crise écologique se fait chaque jour plus grande, avec des enjeux immenses. Le monde va changer, rapidement, drastiquement, et tous ceux qui auront cru aux mensonges du capitalisme et ses capacités de relance éternelle vont se retrouver fort dépourvus. À la Gauche d’être en mesure de proposer une autre voie, sur la base de ses traditions ouvrières historiques, c’est-à-dire la lutte des classes pour faire plier la bourgeoisie et ériger à sa place un nouveau monde, socialiste.

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Le prétendu racisme de la police, nouvelle lubie de la petite-bourgeoisie hystérique

Après avoir inventé pendant des mois une police « fasciste » qui mutilerait volontairement les gilets jaunes, la petite-bourgeoisie hystérique s’ennuyait pendant le confinement. Elle s’est découvert une nouvelle lubie, répétée en boucle : la police serait raciste et pratiquerait une véritable terreur en banlieue. Camélia Jordana n’a fait que relayer et médiatiser ce fantasme ridicule, de la part de gens n’ayant souvent aucun rapport avec le quotidien des cités populaires.

Suite aux propos délirants de Camélia Jordana sur France 2, le secrétaire départemental parisien du syndicat majoritaire dans la police Unité SGP Police-FO a eu beau jeu de rappeler qu’elle n’a jamais mis les pieds en banlieue, ayant grandi dans un environnement huppé du Var et évoluant depuis dans le show business. Il a aussi précisé ce fait, qui n’aura pas échappé à toute personne vivant dans le monde réel et pas dans ses propres fantasmes : il y a en France dans la police énormément de personnes, venant des classes populaires, qui sont issues de l’immigration ou des Antilles (et qui se sentent particulièrement offusquées par les accusations faites).

Cela change tout. Cela a largement contribué à changer la police française ces dernières années, avec toute une génération de policiers ayant un état d’esprit démocratique, ou en tous cas la volonté de l’être. Comme dans le reste de la société française, le racisme quand il existe est ostracisé, dénoncé. Comme dans le reste de la société, les policiers ont bien d’autres choses à faire au quotidien que d’être raciste.

Une petite affaire a cependant agité tout un tas de gens il y a quelques semaines, y voyant une justification de leurs fantasmes. Dans une vidéo filmée depuis un balcon au milieu de la nuit, on entendait les propos graveleux et racistes de policiers repêchant un présumé voleur ayant sauté dans la Seine pour leur échapper. Il a été prétendu par le populiste Taha Bouhafs qui a médiatisé la vidéo qu’il s’agissait de policiers du commissariat de Villeneuve-la-Garenne. C’était en fait de policiers de la Direction territoriale de la Sécurité de Proximité des Hauts-de-Seine, ce qui n’est pas vraiment la même chose. Il s’agit ici d’équipes aux missions très particulières ne concernant pas vraiment le quotidien du peuple.

C’est un peu la police des bas-fonds de la société et il n’est pas étonnant vu la rudesse de leur activité qu’il y ait dans certaines de ces unités des mœurs particulièrement rétrogrades, avec ici selon Le Parisien un commissaire présent ce soir-là qui avait été condamné en 2008 dans une affaire de violence à de la prison avec sursis et une interdiction d’exercer d’un an.

Seulement, il n’y a pas vraiment de rapport entre le quotidien de la plupart des gens vivant en banlieue et ce genre d’histoire concernant une personne égyptienne présente illégalement sur le territoire, qui ne parle même pas français, surprise en pleine nuit aux abords d’une scène de vol sur un chantier. En plein confinement sanitaire de surcroît.

La jeune prolétaire travaillant dans une grande chaîne américaine de café à Paris ou bien l’ouvrier d’une usine automobile, ne se sentent pas particulièrement concernés par cette affaire, n’ayant d’ailleurs jamais à faire à la police dans leur vie quotidienne. Par contre, pour les bobos parisiens, les populistes « de gauche » ou les petits-bourgeois hystériques, qui ne connaissent rien à la réalité du peuple, le lien était fait. Pour eux, un banlieusard est forcément un immigré lié à la délinquance et a tout le temps à faire à la police…

C’est précisément ces petits-bourgeois fantasmant la banlieue que visent les rappeurs lumpen célébrant les drogues, le sexe et la violence comme par exemple Moha la squale dans sa toute nouvelle vidéo.

On peut être choqué des propos de Camélia Jordana, mais il faut bien dire qu’elle n’a rien inventé toute seule. Elle ne s’est faite que le porte-voix de toute une agitation détestable, s’imaginant que la France en 2020 serait un régime terroriste massacrant volontairement une partie de sa population pour des raisons raciales.

C’est ainsi que Dominique Sopo, le président de la moribonde SOS racisme, association qui a été pourtant très populaire à l’origine, s’est fendu d’une tribune fin avril à propos des propos racistes tenus par les policiers. Il prétendait expliquer qu’il ne s’agissait pas de « dérapage », mais de « problème structurel », liant tout cela de manière grotesque à « la police de Papon ». L’actualité serait selon lui « d’ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme au sein des forces de l’ordre. »

Dominique Sopo a bien sûr sauté sur l’occasion de la polémique lancée par Camélia Jordana et on notera que dans sa volonté de la défendre à tous prix, il en oublie les personnes antillaises, ou asiatiques, ou roumaines, qui ne seraient étrangement pas concernées par le prétendu racisme systémique de la police. La peur de la police serait ressentie par des personnes « en raison de leurs origines maghrébine et subsaharienne » croit-il expliquer sur une chaîne d’information en continue…

SOS racisme avait également lancé une pétition début mai sur le même registre, signée par tout un tas d’associations et organisations liées à la Gauche, depuis l’UNEF jusqu’à l’UEJF, en passant par EELV, Génération-s, le PS, le PCF, la France insoumise, ainsi que les syndicats CGT, FSU, UNSA, etc.

Dans le même genre, la fantasque association « Urgence la police assassine » a lancé il y a quelques semaines une application iphone afin de filmer la police, avec une vidéo dans laquelle interviennent surtout quelques artistes du show business au ton faussement grave. Il y a ainsi eu tout un tas d’interventions dans le genre, menant donc aux propos de Camelia Jordana.

> Lire également : Camélia Jordana et la police qui massacrerait en banlieue

On notera au passage, pour bien souligner le caractère délirant de ces gens, la vidéo d’Assa Traoré (du « Comité vérité et justice pour Adama » encensé par toute une partie de la Gauche), criant à la censure et appelant à la liberté d’expression. Sauf que Camelia Jordana a tenu ses propos dans une émission à grande audience du service public et que l’émission a elle-même relayé les propos sur Twitter ! C’est une drôle de conception de la « censure »…

Mais le fait est que les militants petits-bourgeois hystériques ne supportent pas un point de vue rationnel, ils ne supportent pas que les policiers et une grande partie de la population puissent être offusqués et dénoncer leur agitation et leurs prétentions fantasmagoriques. Tout ce qui compte pour eux est d’inventer toujours des nouvelles lubies, des nouvelles « causes », des nouvelles « oppressions », afin d’empêcher à tout prix l’émergence de la lutte des classes, de la bataille du prolétariat contre la bourgeoisie, dont ils ne sont qu’un appendice particulièrement méprisable.

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L’État français incapable d’empêcher un match de football avec 400 jeunes à Strasbourg

Selon les fantasmes de l’ultra-gauche et des petits-bourgeois radicalisés, l’État français exercerait une véritable dictature terroriste dans le pays, profitant de la crise sanitaire pour renforcer son autorité. En vérité, c’est le règne du libéralisme et du laisser-aller en France et l’État se retrouve régulièrement impuissant, comme face à ce simple match de football rassemblant 400 jeunes irresponsables à Strasbourg.

400 jeunes se sont retrouvés dimanche sur un terrain de football d’un quartier de Strasbourg, pour un match organisé sur les réseaux sociaux. Il ne s’agit pas de quelques adolescents bravant les règles pour une partie improvisée, comme c’est très souvent le cas à Strasbourg mais aussi un peu partout en France. C’était un match arbitré, avec les joueurs portant un maillot de couleur et des crampons, des centaines de spectateurs autour, quelques pétards, un envahissement du terrain, un défilé des vainqueurs, etc. Le Parisien a compilé des images glanées sur les réseaux sociaux, qui sont pour le moins hallucinantes alors que règles sanitaires contre le covid-19 sont encore en vigueur en France :

Selon la version officielle, la police municipale n’aurait été au courant que tardivement, constatant impuissante la fin de la partie. Personne ne pourra croire une telle version, alors que le terrain se situe en pleine ville et qu’il est immédiatement visible depuis de nombreux immeubles. Sans compter le bruit qu’a généré un tel rassemblement dans un quartier d’habitations le dimanche.

Il y a qu’en France, dans de nombreuses situations, et particulièrement dans les cités populaires comme ici dans le quartier des Poteries à Strasbourg, la police n’est pas en mesure d’intervenir sans déployer des moyens immenses. Alors la consigne est de ne pas intervenir. Un tel match en pleine crise sanitaire alors que les rassemblements de plus de dix personnes sont censés être interdits est pourtant une faillite complète pour l’État. C’est aussi une faillite pour la société que d’avoir autant de jeunes, dont beaucoup très jeunes, presque uniquement des garçons il faut le préciser, assumant un tel mépris de l’intérêt collectif, en l’occurrence de la santé des personnes les plus fragiles. Cela relève directement du cannibalisme social, qui gangrène les cités populaires, laissant nombre de familles populaires dans le désarroi, avec comme seule perspective de fuir le quartier.

L’État français n’en a rien à faire des cités populaires, comme il n’en a rien à faire que les petits-bourgeois des centre-villes s’amassent sur les pelouses par centaines, poussant le mépris pour les règles sanitaires jusqu’à se faire la bise pour les plus arriérés d’entre eux.

C’est ce même État qui, via le juge des référés, a fait sauté l’arrêté du maire de Strasbourg obligeant le port du masque dans les rues du centre-ville. C’était pourtant une mesure de bons-sens dans un lieu aussi dense, alors que le masque est déjà obligatoire dans les transports, qu’il est logiquement imposé dans de nombreux commerces, chez les dentistes, pour de nombreux travailleurs, etc.

Seulement voilà, il y a des gens que cela insupporte, qui s’imaginent entravés dans leur vie à cause du masque, incapables d’un minimum de discipline pour l’intérêt collectif. Ce sont ces mêmes gens qui fantasment contre le prétendu totalitarisme de l’État français, qui est pourtant incapable d’empêcher un simple match de football de quartier.

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Camélia Jordana et la police qui massacrerait en banlieue

Les propos hallucinés de Camélia Jordana croyant que la France est l’Afrique du Sud de l’apartheid reflète bien toute une bourgeoisie d’origine immigrée utilisant une démagogie infâme pour se faire valoir.

Camélia Jordana est une chanteuse et une actrice. Elle a eu un parcours bourgeois toute sa vie, son père est chef d’une entreprise de transport en béton et sa mère une thérapeute en développement personnel.

De passage à « On n’est pas couché », une émission de France 2, elle a tenu des propos délirants, mais tout à fait en phase avec l’ultra-gauche. Dénonçant la police, elle dit :

« Je ne parle pas des manifestants, je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. C’est un fait. »

Et Camélia Jordana d’expliquer qu’elle ne se sent pas en sécurité « face à un flic » parce qu’elle a les cheveux frisés ! Cela ne doit pas étonner, cela dit, cela fait plusieurs années qu’elle raconte cela dans la presse people. Selon elle, depuis les attentats du 13 novembre 2015, l’ambiance aurait changé, le racisme serait prégnant, en particulier dans la police, etc.

On a là une démagogie typique. La bourgeoisie d’origine immigrée cherche à gagner des positions en s’appuyant sur les prolétaires d’origine immigrée. Mais il faut pour cela gommer les différences de classe. Par conséquent, rien de tel qu’un racisme institutionnel imaginaire pour faire des immigrés une « caste » qui serait opprimée. Et comme levier, on utilise les lumpens confrontés à la police qu’on transforme en « martyrs ».

C’est un très beau tour de passe-passe, qui ravit l’ultra-gauche qui trouve là du grain à moudre pour ses fantasmes anti-étatiques. Jamais d’ailleurs le roman 1984 n’aura été aussi à la mode dans toutes les couches intellectuelles petites-bourgeoises, qui voient en l’intervention de l’État contre le covid-19 l’émergence du spectre du totalitarisme communiste.

C’est naturellement tout aussi parfait pour le Paris rive gauche, d’esprit catho de gauche, portant historiquement la droite du Parti socialiste, surfant les modes « post-modernes ». De France Inter à Glamour, on adore Camélia Jordana.

Car les gens comme elle en rajoutent et en rajoutent, jusqu’à un irrationalisme considéré comme la plus grande des rationalités. Camélia Jordana, qui bien entendu habite au cœur de Paris, croit en ce qu’elle dit, elle pense vraiment que la police « massacre » les non-blancs en banlieue. Une banlieue considérée par elle, bien entendu, comme uniquement composée de non-blancs. Et d’ailleurs, comme pour l’ultra-gauche, seuls ces non-blancs seraient le peuple au sens strict. Tous les autres seraient des privilégiés.

Camélia Jordana représente le grand succès des « Indigènes de la République » et de toutes ces idéologies de la bourgeoisie immigrée nées comme la vague islamiste, de la grande défaite du soulèvement des banlieues de 2005. 2005 aurait pu amener un grand renouveau de la Gauche, avec l’affirmation d’un conflit assumé avec le régime. Cela se transforma en rejet des institutions.

La différence entre un conflit avec un régime et un rejet des institutions doit être ici bien comprise et pour cela, il suffit de regarder le hip hop, le rap. Avant 2005, la dimension sociale suinte par tous les pores dans ce courant musical. Après 2005, c’est terminé.

Camélia Jordana procède de cette situation et représente une partie de la bourgeoise manipulant les esprits avec une démagogie racialiste, un discours anti-institutionnel néo-féodal, tout cela pour se donner une image « populaire ».

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L’appel d’ultra-gauche «Se fédérer»

L’appel « Se fédérer » est une énième tribune des milieux d’ultra-gauche, de la petite-bourgeoisie intellectuelle de gauche plus particulièrement, cherchant en ces temps de crise une troisième voie entre capitalisme et socialisme.

L’appel « Se fédérer » se présente comme une expression d’une tendance à se fédérer du côté des opposants au « système » : le principe fédératif serait par définition opposé au capitalisme, dans ses fondements mêmes. C’est une simple reprise des théories de Proudhon.

D’ailleurs, l’appel dit que le modèle serait la Commune de Paris de 1871, le regroupement fédéral au-delà de toute considération politique. C’est bien là une lecture anarchiste de la Commune ; on est ici dans une démarche de rejet complet de l’histoire du mouvement ouvrier, des traditions socialistes et communistes, etc.

Ce texte est sur ce plan une caricature complète et on ne sera pas étonné de voir parmi les signataires un collectif… « Gilets jaunes enseignement recherche ». Difficile de faire pire dans la caricature de l’enseignant cherchant à récupérer à son profit une révolte plébéienne. Cela en dit long sur les autres signataires.

« Se fédérer

Nous sommes nombreuses, nous sommes nombreux : nous sommes tant et tant à penser et éprouver que ce système a fait son temps. Mais nos voix sont dispersées, nos appels cloisonnés, nos pratiques émiettées. Au point que quelquefois nous doutons de nos forces, nous succombons à la détresse de l’impuissance. Certes, parfois cette diffraction a du bon, loin des centralisations et, évidemment, loin des alignements. Il n’empêche : nous avons besoin de nous fédérer. Sans doute plus que jamais au moment où une crise économique, sociale et politique commence de verser sa violence sans faux-semblant : gigantesque et brutale. Si « nous sommes en guerre », c’est bien en guerre sociale. D’ores et déjà les attaques s’abattent, implacables : le chantage à l’emploi, la mise en cause des libertés et des droits, les mensonges et la violence d’État, les intimidations, la répression policière, en particulier dans les quartiers populaires, la surveillance généralisée, la condescendance de classe, les discriminations racistes, les pires indignités faites aux pauvres, aux plus fragiles, aux exilé-es. Pour une partie croissante de la population, les conditions de logement, de santé, d’alimentation, parfois tout simplement de subsistance, sont catastrophiques. Il est plus que temps de retourner le stigmate contre tous les mauvais classements. Ce qui est « extrême », ce sont bien les inégalités vertigineuses, que la crise creuse encore davantage. Ce qui est « extrême », c’est cette violence. Dans ce système, nos vies vaudront toujours moins que leurs profits.

Nous n’avons plus peur des mots pour désigner la réalité de ce qui opprime nos sociétés. Pendant des décennies, « capitalisme » était devenu un mot tabou, renvoyé à une injonction sans alternative, aussi évident que l’air respiré – un air lui-même de plus en plus infecté. Nous mesurons désormais que le capitalocène est bien une ère, destructrice et mortifère, une ère d’atteintes mortelles faites à la Terre et au vivant. L’enjeu ne se loge pas seulement dans un néolibéralisme qu’il faudrait combattre tout en revenant à un capitalisme plus « acceptable », « vert », « social » ou « réformé ». Féroce, le capitalisme ne peut pas être maîtrisé, amendé ou bonifié. Tel un vampire ou un trou noir, il peut tout aspirer. Il n’a pas de morale ; il ne connaît que l’égoïsme et l’autorité ; il n’a pas d’autre principe que celui du profit. Cette logique dévoratrice est cynique et meurtrière, comme l’est tout productivisme effréné. Se fédérer, c’est répondre à cette logique par le collectif, en faire la démonstration par le nombre et assumer une opposition au capitalisme, sans imaginer un seul instant qu’on pourrait passer avec lui des compromis.

Mais nous ne sommes pas seulement, et pas d’abord, des « anti ». Si nous n’avons pas de projet clé en mains, nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à théoriser, penser mais aussi pratiquer des alternatives crédibles et tangibles pour des vies humaines. Nous avons besoin de les mettre en commun. C’est là d’ailleurs ce qui unit ces expériences et ces espérances : les biens communs fondés non sur la possession mais sur l’usage, la justice sociale et l’égale dignité. Les communs sont des ressources et des biens, des actions collectives et des formes de vie. Ils permettent d’aspirer à une vie bonne, en changeant les critères de référence : non plus le marché mais le partage, non plus la concurrence mais la solidarité, non plus la compétition mais le commun. Ces propositions sont solides. Elles offrent de concevoir un monde différent, débarrassé de la course au profit, du temps rentable et des rapports marchands. Il est plus que jamais nécessaire et précieux de les partager, les discuter et les diffuser.

Nous savons encore que cela ne suffira pas : nous avons conscience que la puissance du capital ne laissera jamais s’organiser paisiblement une force collective qui lui est contraire. Nous connaissons la nécessité de l’affrontement. Il est d’autant plus impérieux de nous organiser, de tisser des liens et des solidarités tout aussi bien locales qu’internationales, et de faire de l’auto-organisation comme de l’autonomie de nos actions un principe actif, une patiente et tenace collecte de forces. Cela suppose de populariser toutes les formes de démocratie vraie : brigades de solidarité telles qu’elles se sont multipliées dans les quartiers populaires, assemblées, coopératives intégrales, comités d’action et de décision sur nos lieux de travail et de vie, zones à défendre, communes libres et communaux, communautés critiques, socialisation des moyens de production, des services et des biens… Aujourd’hui les personnels soignants appellent à un mouvement populaire. La perspective est aussi puissante qu’élémentaire : celles et ceux qui travaillent quotidiennement à soigner sont les mieux à même d’établir, avec les collectifs d’usagers et les malades, les besoins quant à la santé publique, sans les managers et experts autoproclamés. L’idée est généralisable. Nous avons légitimité et capacité à décider de nos vies – à décider de ce dont nous avons besoin : l’auto-organisation comme manière de prendre nos affaires en mains. Et la fédération comme contre-pouvoir.

Nous n’avons pas le fétichisme du passé. Mais nous nous souvenons de ce qu’étaient les Fédérés, celles et ceux qui ont voulu, vraiment, changer la vie, lui donner sens et force sous la Commune de Paris. Leurs mouvements, leurs cultures, leurs convictions étaient divers, républicains, marxistes, libertaires et parfois tout cela à la fois. Mais leur courage était le même – et leur « salut commun ». Comme elles et comme eux, nous avons des divergences. Mais comme elles et comme eux, face à l’urgence et à sa gravité, nous pouvons les dépasser, ne pas reconduire d’éternels clivages et faire commune. Une coopérative d’élaborations, d’initiatives et d’actions donnerait plus de puissance à nos pratiques mises en partage. Coordination informelle ou force structurée ? Ce sera à nous d’en décider. Face au discours dominant, aussi insidieux que tentaculaire, nous avons besoin de nous allier, sinon pour le faire taire, du moins pour le contrer. Besoin de nous fédérer pour mettre en pratique une alternative concrète et qui donne à espérer.

Dès que nous aurons rassemblé de premières forces, nous organiserons une rencontre dont nous déciderons évidemment ensemble les modalités.

Aggiornamento histoire-géo, ACU (Association des communistes unitaires), Association De(s)générations, CAPJPO-Europalestine, Cerises la coopérative, Changer de Cap, Collectif Droit à la Belle Ville, Collect’IF paille, Émancipation collective, Fédération des syndicats SUD-Rail, Gilets jaunes enseignement recherche, Gilets jaunes de Plaine Commune, Jardins Communs, Jarez Solidarités, La Suite du monde, Le Paria, On prend les champs, PEPS (Pour une écologie populaire et sociale), Questions de classe(s), Réseau pour l’Autogestion, les Alternatives, l’Altermondialisme, l’Ecologie, le Féminisme, Union syndicale Solidaires, Union syndicale SUD Industrie, Unité Communiste de Lyon

Nicole Abravanel, Étienne Adam, Christophe Aguiton, Omar Aktouf, Dominique Alcalde, Jean-Claude Amara, Franck Antoine, Sonia Anton, Emmanuel Arvois, Jacky Assoun, Claude Bailblé, Bernard Baissat, Benjamin Ball, Philippe Banka, Ludivine Bantigny, Philippe Barre, Christophe Baticle, Franc Bardou, Stefan Bekier, Gilbert Belgrano, Olivier Belmontant, Cecilia Benevides, Rémi Bénos, Judith Bernard, Alain Bertho, Jacques Bidet, Stéphane Bikialo, Philippe Blanchet, Evelyne Bleu, Françoise Bloch, Christophe Boëte, Pascal Boissel, Françoise Boman, Thierry Borderie, Mathieu Borie, Benoit Borrits, Bernard Bosc, Stephen Bouquin, Aïcha Bourad, Leila Bourad, Driss Boussaoud, Jacques Boutault, Sarah Boyé, François Brun, Pascal Buresi, Noëlle Burgi-Golub, Laurent Bussière Saint-André, Marie-Claire Cailletaud, Claude Calame, Cécile Canut, Pépita Car, Jean-Pierre Castex, Jean-Noël Castorio, Aurélien Catin, Marc Cefallo, Christian Celdran, Dominique Cellier, Jean-Marc Cerino, Frédéric Certain, Maureen Chappuit, Bernard Charlot, Luc Chelly, Nara Cladera, Charlotte Cléro, Yves Cohen, Gérald Collas, Marie-Agnès Combesque, Jean-Louis Comolli, Léon Crémieux, Marcel Cunin, Laurence D., Alain Damasio, Hugues Débotte, Laurence De Cock, Eric Decamps, Stéphanie Dechezelles, Hervé Defalvard, Christian Delacroix, Frédéric Delarue, Jean-René Delépine, Jean-Étienne Delerue, Christine Delphy, Bruno Della Suda, Christian de Montlibert, Robert Descimon, Catherine Deston-Bottin, Rom Desh, Sophie Desrosiers, Michel Defalvard, Serge D’Ignazio, Paul Dirkx, Joss Dray, Marnix Dressen-Vagne, Jean-François Dubost, Frédéric Dufaux, Jean-Michel Dufays, Anne Dufresne, Stéphane Elmadjian, Jean-Paul Engélibert, Didier Epsztajn, Annie Ernaux, Kévin Espinas, Jean-Claude Eyraud, Laurent Eyraud-Chaume, Guillaume Faburel, Patrick Farbiaz, Dimitris Fasfalis, Jean Fauché, Daniel Faugeron, Pascale Fautrier, Mathieu Ferradou, Alexandre Ferran, Mathieu Fernandez, Renaud Fiévet, Yann Fiévet, Sylviane Finucci, Marianne 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La terrifiante situation des enfants «GPA» en Ukraine

106 enfants attendent leur mère qui ne l’est pas, car leurs mères à eux a servi pour l’industrie de la GPA. Le confinement montre parfaitement le caractère anti-naturel et criminel de ce marché capitaliste.

106 enfants « stockés » comme des télévisions attendant leur exportation, et avec une surproduction comme cela arrive sur les marchés : avec la fermeture des frontières due à la crise sanitaire, les naissances s’accumulent.

L’Ukraine, pays terriblement pauvre et avec une partie occupée par la Russie, révèle au monde des images terribles produites par un capitalisme sans limites. Ces enfants « accumulés » sont une terrible insulte à la dignité, à la vie.

Le CoRP, Collectif pour le Respect de la Personne, a publié ce tableau tout à fait éclairant sur le prix et les différents choix possibles pour une « GPA » en Ukraine.


Récemment, avant le confinement, il y a eu des problèmes à la naissance d’un bébé et l’homme ayant fait la commande n’est même pas venu. L’enfant a été bringuebalé de foyer en foyer avant de mourir. Est-ce là la dignité ? Est-ce là le respect de la vie ? Naturellement, on devine que ceux acceptant les élevages d’animaux acceptent logiquement que les bébés soient produits pareillement, en masse, de manière encadrée par le marché.

Le CoRP a d’ailleurs noté que le commissionnaire présidentiel ukrainien pour les droits de l’enfant, Mykola Kuleba, vient de protester contre cette situation des enfants « en attente ». Sur Facebook il dit même que :

« La naissance d’un enfant loin de sa mère n’est pas naturelle. En ce sens, l’Ukraine devient un supermarché international en ligne pour les bébés. »

C’est que tout cela est intenable. Jamais une opinion publique ne peut accepter une chose pareille. La PMA, la GPA, toutes ces élucubrations produites par le marché au service du consommateur roi, produisent des horreurs et si les gens n’y font pas attention, car ils sont prisonniers du libéralisme, lorsque cela leur pète à la figure ils prennent conscience et se révoltent. Chassez le naturel, il revient au galop.

L’Ukraine est, avec cette affaire, sur la bonne voie pour l’abandon de la GPA. Le caractère scandaleux de cette histoire est bien trop grand. Le capitalisme n’a pas réussi à hypnotiser les gens dans une telle situation, son visage ignoble a été révélé de manière bien trop flagrante.

Cela doit nous galvaniser pour une opposition ferme et intraitable à la PMA et à la GPA, à la généralisation du consommateur roi défaisant les réalités naturelles comme bon lui semble, c’est-à-dire en réalité comme bon cela semble au marché.

La réalité est la réalité. Lors d’une situation de crise, cela s’impose au-delà de toute machine à illusions.

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Culture

Excellent album post-punk retro-wave de Vandal Moon: «Black kiss »

La vague de retro-wave a produit ici une rencontre synthétique surprenante : Vandal Moon mélange dans les albums, avec un esprit cohérent, la darkwave, la synthwave, la touche post-punk et batcave. On a une sorte de revue des genres, mais avec un esprit 2020 néo-années 1980 néo-romantique permettant de brasser le tout avec succès.

Duo californien actif depuis quelques années, Vandal Moon fait partie des ces groupes pointus mais somme toute tout à fait accessible et on se demande comment une chanson comme Computer love ne peut avoir que moins de 10 000 vues en pratiquement deux ans. Même si les gens n’aiment pas, qu’ils ne passent même pas par cette vidéo est totalement délirant et inacceptable.

Vandal Moon a vu son album Black kiss apprécié dès sa sortie le 15 mai, avec un petit coup de pouce de FM attack, un projet canadien qui est un grand classique de retrowave. C’est que le projet de Vandal Moon a ceci d’ambitieux qu’il mélange des genres proches mais parallèles, tous reliés au début des années 1980 pour le son et l’esthétique, mais avec des touches différentes.

Vandal Moon se revendique pour cet album de Depeche Mode, Sisters of Mercy et Gary Numan, cependant cela va bien plus loin. On a d’ailleurs une influence massive de Christian Death, des Cure, et impossible de ne pas penser au groupe turc She Past Away, qui depuis 2006 assène des coups dans un genre post-punk très puissant.

 

Vandal Moon a toutefois une direction plus synth-wave, retro-wave, tout en maintenant la substance darkwave.

 

L’album dans son ensemble vaut le détour de toutes façons, pour voir comment le tout est agencé. On a ici un esprit « album » qui est retrouvé et qui permet de donner du sens à chaque chanson, de par l’assemblage de chacune avec les autres.


Vue l’ambiance du moment, on ne peut qu’être surpris que Vandal Moon ne dispose pas d’un succès bien plus grand !

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Politique

Déconfinement: la France est coupée en deux

Depuis la première phase du déconfinement le 11 mai, la France s’est littéralement coupée en deux. Non pas physiquement, mais culturellement. Deux attitudes se font face, ou plutôt se croisent et se toisent du regard. Il y a les gens responsables, prenant les précautions nécessaires en raison de la situation sanitaire et ceux qui n’en ont rien à faire.

Se rendre dans un supermarché cette semaine sans porter de masque, cela relève clairement de la provocation. Plus encore, c’est une affirmation, consistant à assumer le relativisme selon une conception des choses entièrement décadente.

Les masques sont dorénavant disponibles, beaucoup de collectivités territoriales en ont distribué, des couturières en font dans les familles, de nombreuses pharmacies et certains magasins en vendent. On a eu des semaines de débat sur l’incapacité du gouvernement à en fournir alors qu’il en aurait fallu massivement. Personne ne peut maintenant ignorer l’intérêt du masque, non pas pour soi directement, mais comme mesure barrière collective. Mais c’est justement parce qu’il s’agit d’une mesure collective, demandant une grande conscience sociale, que cela est difficile pour les esprits décadents pétris d’individualisme.

Penser non pas seulement à soi-même, à son petit confort personnel, mais à la collectivité et en particulier aux personnes fragiles, cela demande un haut niveau culturel. Ce niveau culturel, il apparaît de plus en plus clairement que la bourgeoisie ne l’a plus, ou presque plus, alors qu’il est très généralisé dans les classes populaires et en particulier chez les prolétaires.

Pour les bourgeois, les petits-bourgeois, les ouvriers corrompus, les lumpens, porter un masque en faisant ses courses, cela est de trop. Pour les prolétaires et les gens issus des milieux populaires, c’est considéré comme la moindre des choses depuis le 11 mai, en attendant d’être certain que la situation soit meilleure sur le plan sanitaire.

De la même manière, dans les familles populaires, pour les prolétaires, on ne va pas avec ses enfants traîner dans les magasins, il faut faire preuve de retenue dans la vie quotidienne, on limite encore drastiquement ses fréquentations, on se salue et se parle de loin, on porte un masque quand on est dans un milieu dense comme un centre-ville ou une galerie marchande, etc.

Inversement, les esprits faibles et lâches ont sauté sur l’occasion dès le 11 mai pour foncer dans les magasins ou à la plage, faire la fête entre amis à nombreux, se regrouper par poignées entières sur les pelouses des grandes villes, quitte à même se faire la bise pour les personnes les plus stupides.

On a ainsi en France un panorama spectaculaire où deux mondes cohabitent littéralement et se considèrent l’un l’autre de manière dédaigneuse. Bien malin d’ailleurs celui qui dira avec certitude lequel de ces deux mondes est le plus important numériquement.

Illustration dramatique de cette opposition : la valse des responsables de partis politiques à Matignon mercredi, pour une consultation concernant les municipales. Tous se présentent sans masque, alors même qu’ils sortent d’une voiture avec chauffeur, un espace particulièrement confiné où le masque est de rigueur. Tous ? Non, sauf Jordan Bardella, du Rassemblement national. Ce dernier a grandi dans une cité HLM de Seine-Saint-Denis, il vient d’un milieu populaire et on sait bien malheureusement à quel point le RN est presque le seul parti ayant une certaine assise populaire. Lors de cette réunion, le point de vue porté par Jordan Bardella était d’ailleurs simple : d’accord pour les élections municipales en juin, mais avec une protection FFP2 pour les assesseurs et un masque pour les électeurs.

De leur côté, Olivier Faure du PS, Julien Bayou d’EELV ou encore Alexis Corbière de la France insoumise, se sont présenté sans masque, de manière tout à fait décadente, complètement décalés par rapport au quotidien des classes populaires. Cela en dit long sur leur conception du monde, sur leurs valeurs, et en fin de compte, sur ce qu’ils représentent culturellement.

Ils ne valent ici pas mieux que le libéral Emmanuel Macron et son gouvernement débordé par la crise, incapable ne serait-ce que d’obliger le port du masque dans les grandes surfaces ou de véritablement faire respecter les interdictions de rassemblement.

Souhaitons vraiment que la circulation du virus se soit tarie depuis le 11 mai, notamment grâce à ceux respectant les règles sanitaires, et que tous les comportements irresponsables ne soient pas la cause d’une circulation massive du virus et d’une nouvelle vague de covid-19.

Il faudra en tous cas regarder avec une grande attention pour la période à venir l’existence de ces deux mondes, leur relation, leur évolution. La Gauche, la vraie Gauche, celle du mouvement ouvrier, qui porte la civilisation, ne pourra bien sûr exister que dans le camp des gens responsables, à la conscience collective aiguisée. Et il faudra alors mener la bataille contre l’individualisme et les comportements décadents portés par la bourgeoisie et le capitalisme s’effondrant.

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Culture

Lalaland de Zed Yun Pavarotti

La La Land est le surnom donné à la ville de Los Angeles. C’est une expression signifiant la déconnexion avec le réel, une sorte de flottement au-dessus du monde où les fantasmes dominent les choses concrètes.

Avec son nouveau titre, deuxième extrait de son album à venir, Zed Yun Pavarotti sort encore un morceau de grande qualité, absolument moderne dans sa réalisation et très puissant émotionnellement. L’écriture est comme toujours avec lui très poétique et très dense, le clip mettant formidablement bien en valeurs l’ensemble qui est somptueux.

Issu de la très prolétaire ville de Saint-Étienne, Zed Yun Pavarotti fait partie de ces artistes authentiquement populaires avec une grande exigence culturelle. C’est probablement l’un des chanteurs les plus prometteurs actuellement en France et son premier album pourrait-être très marquant. On l’attend en tous cas avec impatience.

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Écologie

Les écologistes n’installent pas de ruches

Le geste écologique par excellence semble être de mettre des ruches là où l’on peut. C’est une vague qui a été le fruit des premières révélations sur la chute de la biodiversité focalisant sur les abeilles car cela aurait un impact important sur l’alimentation humaine. S’en sont suivies des initiatives sur les abeilles à toutes les sauces, mais sans jamais prendre en compte la notion d’écosystème.

À titre d’exemple, lors du JT évoquant les résultats de l’IPBES en mai 2019, l’œil du 20h a fait un reportages sur les abeilles. Le rapport de l’IPBES parle pourtant d’un million d’espèces menacées, et la question des abeilles est mise en avant depuis septembre 2016 étant inscrites sur la liste des espèces en voie d’extinction.

Bien sûr le sujet est aussi important que n’importe quel animal, mais il a tendance à être monté en épingle car certaines abeilles sont domestiquées et on pense pouvoir avoir un certain contrôle en essayant d’en domestiquer plus, partout.

C’est ce qui est entrain de se passer avec la multiplication des ruches, en milieu urbain notamment. Le nombre de ruches à plus de doublé dans la capitale française depuis 2016, passant de 600 à 1500. C’est la même logique dans la plupart des villes, et ce, partout dans le monde.

Or, on n’a pas vraiment essayé de comprendre les dynamiques des pollinisateurs avant de faire la promotion de l’installation de ruches.

La logique était « il y a moins d’abeilles, implantons des abeilles ». C’est un raisonnement très mécanique, les choses ne pouvaient fonctionner comme cela.

Une étude alertait déjà en janvier 2018 sur les conséquences néfastes. Une autre étude publiée en septembre 2019 confirme qu’il faut arrêter de toute urgence et même faire machine arrière. Certaines villes comme Besançon, Metz, Lyon (…) prennent déjà des arrêtés d’interdiction d’installation de ruches.

Déjà parce qu’il n’y a pas qu’une espèce d’abeille mais des milliers, et surtout parce que la plupart sont sauvages et deux fois plus menacées.

Les abeilles sauvages sont souvent des ouvrières spécialisées de la pollinisation, elles sont incroyablement efficaces, transportant délicatement le pollen d’une fleur mâle à femelle d’une même espèce, aidant à la reproduction des plantes, notamment les arbres fruitiers. Certaines d’entre-elles ne pollinisent que quelques espèces végétales et se complètent avec les centaines d’autres spécialisées dans d’autres essences de plantes.

Les abeilles domestiques, elles, sont le résultats de croisement pour les rendre productive pour le miel, elles ne sont donc pas vraiment « paramétrées » pour faire ce travail de pollinisation. Elles vont dans tout type de fleurs, n’y laissent plus rien de comestible et transportent des mélanges de nectars sous forme compacte, coagulée. Le contact avec ce genre d’agglomérat ne permet pas de fécondation sur les fleurs qu’elles visitent.

Placer des ruches à outrance est donc mauvais car les abeilles domestiques suppriment la subsistance des abeilles sauvages et pour ne pas ou peu contribuer à la pollinisation.

Il faudrait donc attacher plus d’importance à la survie des abeilles sauvages, en sachant notamment, qu’elles nichent pour 90 % dans le sol, les autres dans des tiges creuses ou du bois mort.

On en revient donc à la question de l’étalement urbain, des pesticides et des manies de « nettoyer » la nature, son jardin.

> Lire également : Nos amies les abeilles sauvages

Le fait de mettre des ruches, c’est une manière bobo de concilier un mode de vie destructeur tout en greffant des éléments pseudo-écologiques largement promu par une vision ésotérique de la nature.

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Politique

Le renouvellement du souverainisme, expression de l’instabilité petite-bourgeoise

La crise sociale et économique accentue le déclassement d’une partie de la petite-bourgeoisie et de la partie stable de la classe ouvrière, l’aristocratie ouvrière. Dans ce contexte, on voit fleurir une idéologie bien spécifique à ces couches sociales comme quoi « le pays » serait sous tutelle d’une oligarchie mondialisée, appelant à une « unité des patriotes ».

En plein déconfinement, l’agitation des classes moyennes est forte, avec deux initiatives. D’un côté, on le « conseil national de la nouvelle résistance » lancée par Claude Alphandéry, et de l’autre la revue « front populaire » par Michel Onfray,.

Né en novembre 1922, Claude Alphandéry a un parcours typique de la bourgeoisie modernisatrice. Etudiant au prestigieux lycée du Parc à Lyon, il entre dans la résistance en automne 1941 puis dans la clandestinité autour des Mouvements unis de la Résistance dans la région de la Drôme-Ardèche, proche de la droite liée au Général de Gaulle.

A la sortie de la Guerre, étudiant à l’ENA, institution d’Etat créée sous le Front populaire, il entre logiquement au PCF, grand parti de la gauche gouvernementale. En tant que partisan de la modernisation sociale et culturelle, il se lie ensuite à la seconde gauche, et notamment au courant porté par Michel Rocard. Depuis les années 1980, il est lié à la Caisse des dépôts et consignations et revendique l’économie sociale et solidaire et un nouveau « new deal » dans une approche tout à fait conforme à celle de Benoit Hamon, grand héritier du courant rocardien.

Le CNNR doit ainsi sortir un manifeste le 27 mai, date symbolique choisie en référence à la fondation du CNR à la même date en 1943. On retrouve dans le « secrétariat », des figures du populisme de gauche, comme Gilles Perret ou Denis Robert (directeur de Média, proche des Insoumis).

D’un autre côté, on a donc la revue « Front populaire » lancée par Michel Onfray et qui annonce déjà réunir des figures comme Philippe De Villiers, Jean-Pierre Chevènement, Georges Kuzmanovic, Jacques Sapir. Florian Philippot s’est empressé de soutenir l’initiative, en appelant même un rassemblement après le 18 juin à Colombey-les-Deux-Églises…

On nage ici en plein délire de confusion. D’un côté on a une mise avant du « Front populaire » comme prétexte à l’union entre la gauche et la droite alors même que le Front populaire est né en 1934 de l’unité des bases antifascistes. De l’autre, on a une valorisation absurde du Conseil National de la Résistance, né en 1943 dans un compromis gaulliste-communiste alors que le pays était sous occupation ou sous tutelle du IIIe Reich.

En apparence différentes, ces deux initiatives relèvent en fait des mêmes couches sociales en déperdition qui tentent de lancer des initiatives en leur faveur, en appelant à des références historiques vidées de tout contenu, ne servant que comme prétexte au mythe mobilisateur. D’ailleurs, il est peu étonnant que tous soutiennent les gilets jaunes, comme caution à la mobilisation sociale…

La figure d’un Jean-Pierre Chevènement, participant à « Front populaire » en dit long sur cette similitude, lui qui appelait à voter Mélenchon en 2017 et qui était qualifié de « mentor » par Florian Philippot.

Ces variantes de souverainisme, plutôt à gauche ou plutôt à droite, sont toutes marquées par un fantasme d’une union des contraires, entre la droite et la gauche, et cherchant à contourner le Rassemblement national.

Ces initiatives cherchent ainsi à saper l’essor de la Gauche en vidant tout le contenu du patrimoine des luttes populaires. Seule la gauche assumant son héritage historique est capable de relancer une bataille démocratique court-circuitant ces courants confus.