Catégories
Écologie

AVA: « UN CERF TUÉ ET DEUX PERSONNES BLESSÉES »

Suite aux violents événements du samedi 2 janvier, AVA Compiègne a publié un communiqué ainsi qu’une vidéo.

📯 CHASSE À COURRE : UN CERF TUÉ ET DEUX PERSONNES BLESSÉES

🏨➕📆 Samedi 2 janvier à Compiègne, c’est la 1ère chasse à courre de l’année pour l’équipage La Futaie des Amis, qui n’avait pas réussi à tuer depuis le mois de septembre.

📹🏃‍♀ Une vingtaine d’opposants est là comme chaque samedi, suivant la chasse depuis Saint-Jean-aux-Bois jusqu’à la N31, voie rapide très souvent bloquée par l’équipage pour ses traques.

⚠🚗 Le cerf pourchassé la traverse avec à ses trousses la meute, les cavaliers, mais aussi des suiveurs surexcités courant au milieu de la route en hurlant « TAÏAUT » !

❄ Il fonce droit vers l’étang du Louveteau, près de la clairière de l’Armistice, saute dans la glace qui recouvre l’étendue d’eau, et commence à nager en cercle, paniqué et à bout de forces.Quelques personnes se jettent alors désespérément dans l’étang avec lui, pensant que les veneurs n’oseraient pas tirer en direction d’autres humains… Mais un coup de fusil tonne ! Le cerf a été abattu malgré tout et tracté jusqu’à une rive, ou une soixantaine de spectateurs assoiffés de sang attendent le corps.

🦌🖤Tentant d’empêcher les témoins d’avoir des images par tous les moyens (parapluies, couvertures, arrachages de téléphones…), ils finissent vite par céder aux pulsions de violence qui accompagnent ces chasses. Un militant reçoit un coup de sabot à l’épaule, trois autres sont jetés au sol et roués de coups, le tout en présence de deux gendarmes pétrifiés et débordés.

🚒 Les deux blessés les plus sérieux seront emmenés par les Sapeurs Pompiers à l’hôpital de Compiègne pour recevoir des soins et constater leurs blessures.

✊🏡 Partout, la résistance populaire à cette pratique ignoble, souillant l’Humanité par sa simple existence, doit se renforcer ! Cette lutte appartient aux populations des campagnes françaises, elles qui se trouvent en première ligne. Rejoignez les groupes AVA dans les forêts proches de chez vous !

🔴 ABOLISSONS LA VÈNERIE AUJOURD’HUI : C’EST UNE NÉCESSITÉ HISTORIQUE DU XXIème SIÈCLE !

Voici la vidéo :

https://www.facebook.com/AVACompiegneLaigue/videos/4878286778911834/

Catégories
Réflexions

AVA ou l’empathie face à la violence du 2 janvier 2021

La violence à laquelle est confrontée AVA est la même que subit toute expression d’empathie.

Les images de l’agression d’activistes d’AVA le 2 janvier 2021 à Compiègne sont terribles. Les gens d’AVA sont confrontés à une violence d’autant plus insoutenables qu’on sait que ce sont les mêmes pulsions de mort qui animent les veneurs contre les animaux. La chasse à courre se présente comme aristocratique, mais c’est bien plus d’une aristocratie de l’époque barbare dont il faut parler, avec un virilisme vulgaire associé à un complexe grotesque de supériorité.

En cela, elle converge d’ailleurs tout à fait avec les comportements des déclassés hantant les bas d’immeubles pour vendre de la drogue. Tout cela est décadent, morbide, anti-culturel, primitif. Étrange paradoxe que cette chasse à la courre relevant des couches les plus hautes de la société convergeant avec le mercantilisme pragmatique de populations précaires et marginalisées.

C’est toutefois l’époque qui veut ça. Ce qui compte, ce n’est pas la culture et c’est encore moins la compassion, l’empathie. Ce qui compte, c’est l’écrasement de l’autre. Se faire de l’argent aux dépens de la dépendance d’autres gens, se transcender en traquant un être vivant dans une forêt… C’est la même logique de cannibalisme social, de darwinisme social, de hiérarchie capitaliste poussée jusqu’au harcèlement complet.

De manière plus positive, demandons-nous si les gens d’AVA sont portés par la compassion ou l’empathie, ou les deux. Car intervenir pour les animaux, c’est de la compassion. Mais au-delà, il y a une reconnaissance avec eux et là on passe dans l’empathie. Ce n’est pas pareil. La compassion est un attendrissement, l’empathie une reconnaissance. Quand on cherche à protéger un être vivant, immédiatement, concrètement, on n’est plus dans la compassion, on l’a tellement poussé qu’on est dans l’empathie.

Que ce soit dans un sanctuaire pour éléphants au Kenya ou dans une forêt de Compiègne, c’est cette même empathie qui amène à s’engager jusqu’à confondre sa vie avec celle d’un être appelant à être protégé. C’est là un sentiment naturel ; c’est précisément un tel sentiment que le capitalisme veut effacer, afin de laisser entièrement la place à la compétition et son cynisme, à la concurrence et son égoïsme, à la consommation et son égocentrisme.

C’est pour cela que la violence à laquelle est confrontée AVA est la même que subit toute expression d’empathie, partout dans le monde. La violence n’est évidemment pas la même, les empathies ont différentes degrés, cependant la substance reste la même. Qu’on pense au mépris reçu par ceux aidant les pigeons dans les villes, par exemple, ou bien à la haine visant des animaux considérés comme « nuisibles ». Ce qui est visé, à chaque fois, c’est une prétendue « faiblesse » – la Droite parle des « zoolâtres ». Il faudrait être dans l’affirmation de l’ego, dans la démesure.

Cela n’a rien à voir avec un « spécisme » aux contours aussi indéfinis que le degré d’intelligence des universitaires produisent de tels concepts. Cela a tout à voir avec le capitalisme, pour qui tout passe par la consommation. On peut acheter un chien et lui fournir un collier en diamants – mais on ne peut pas aider gratuitement un chien dans le besoin. Ce qui passe par le prisme de la consommation est bien, le rester est mal.

On se doute alors, forcément, qu’une jeune génération façonnée par la reconnaissance capitaliste préférera un habit de marque montré sur Instagram à un travail anonyme dans refuge. On trouvera bien à la marge quelques personnes aidant dans un refuge et le montrant sur les réseaux sociaux – le degré zéro de la dignité – mais c’est un sous-produit d’une tendance générale à la reconnaissance sociale passant par le capitalisme.

L’empathie est gratuite et n’a pas besoin de reconnaissance. Quand on aide les animaux on le ne dit pas, on ne le montre pas, car on l’a fait pour les animaux, par empathie. On s’est effacé devant les animaux, devant la Cause, devant l’ensemble de la réalité. C’est le grand mérite d’AVA d’avoir déchiré un voile barrant la route à l’empathie. Et les personnes blessées méritent plus que notre compassion : elles méritent notre empathie.

Catégories
Écologie

Compte-rendu bilan du Référendum pour les Animaux

La proposition d’un Référendum pour les Animaux a échoué, voici un compte-rendu de ce qui s’est passé, pour tracer un bilan.

Pourquoi le Référendum pour les Animaux est-il un échec ?

La raison de l’échec tient à ce que cinq mois après son lancement, la proposition de ce référendum n’a réussi à obtenir que 145 signatures de parlementaires sur les 185 nécessaires pour la validation par le Conseil Constitutionnel.

Il ne sera pas possible d’en obtenir plus et l’initiative s’arrête là, malgré qu’un million de personnes aient apporté leur signature de soutien sur le site officiel.

Qui a eu l’idée de proposer un Référendum pour les Animaux ?

La présentation de l’idée a été prétexte à une scène assez pittoresque. En février 2020, des représentants de quasiment toutes les associations de protection animale du pays ont été invitées chez un restaurateur parisien, dans le plus grand secret.

Ce furent alors le journaliste Hugo Clément, le chef d’entreprise Marc Simoncini (à l’origine du site de rencontre Meetic) et la spécialiste de la communication Jennifer Bierna qui présentèrent le projet.

Les représentants des associations furent évidemment très étonnés et comprirent immédiatement que la situation présentait un piège. Refuser, c’était mettre de côté quelque chose pouvant aider les animaux. Accepter, c’était suivre un projet aux contours flous mis par des gens extérieurs à la cause animale.

En quoi consistait la proposition d’un Référendum pour les Animaux ?

À la réunion de février 2020, il y avait cinq propositions devant servir de dénominateur commun aux représentants présents afin de leur forcer la main, en quelque sorte :

– Fin de l’élevage en cage à l’horizon 2025 et obligation pour les élevages d’avoir un accès plein-air à l’horizon 2040,

– Fin des élevages à fourrure à l’horizon 2025,

– Interdiction immédiate de la chasse à courre,

– Interdiction immédiate des spectacles avec animaux sauvages,

– Obligation d’utiliser des méthodes alternatives à l’expérimentation animale « lorsqu’elles existent ».

Quel est le rôle des milliardaires dans le Référendum pour les Animaux ?

Pour compliquer encore plus la situation, il n’y avait pas que le chef d’entreprise Marc Simoncini à la manœuvre. Il y avait également deux milliardaires :Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com) et Xavier Niel (Free).

Tout partirait d’une initiative de ce dernier. Sa naissance est contée ainsi : révolté par des images de maltraitance animale et convaincu par des amis, Xavier Niel se mit à chercher les leviers à sa disposition pour changer les choses. Son choix se porta alors sur le Référendum d’Initiative Partagée, dont la possibilité était née un an auparavant. En quête d’un partenaire pour porter le projet devant le public, le nom d’Hugo Clément lui fu suggéré par ses enfants. Les mesures, elles, furent choisies sur la base de sondages : seules celles comptant plus de 80% d’opposition dans le grand public furent retenues.

Au-delà du conte, on peut en tout cas constater que les milliardaires n’ont strictement rien apporté à part une petite aide technique. Ils n’ont pas apporté d’argent, ils n’ont pas apporté de moyens et même leurs contacts se sont avérés peu efficaces et réalisés sur le tas.

Il n’y avait pas d’intention machiavélique, plus une sorte d’attirance à l’américaine de milliardaires s’imaginant une fonction sociale dans le cadre de leurs activités. D’ailleurs, à la toute fin novembre il fut annoncé que Xavier Niel se lançait sur le marché agro-alimentaire « bio et durable ».

Pourquoi avoir accepté une telle proposition de leur part ?

Il faut bien comprendre le dilemme vécu alors par les représentants présents. D’un côté, une telle proposition de tels gens était pour le moins surprenante. De l’autre, la situation des animaux est tellement catastrophique qu’il y avait là peut-être un levier pour faire avancer les choses, surtout s’il y avait une unité imposée par les faits.

Les représentants d’une association internationale de protection de l’environnement très connue, présente dans une cinquantaine de pays, exposèrent par exemple leurs doutes sur la crédibilité d’une telle démarche en collaboration avec de grands capitalistes, et ils se retirèrent. Mais ils pouvaient se le permettre alors qu’ils ont déjà plus de deux cent millions d’euros de budget annuel !

Les représentants des associations, tout en regrettant pour beaucoup l’anomalie qu’était l’absence du rejet de la corrida, décidèrent donc d’aller de l’avant pour voir ce qu’il en ressortirait. Il leur semblait pour les animaux qu’il n’y avait guère le choix et d’ailleurs tout le monde a réagi ainsi dans les associations, tout en attendant de voir.

Liste des associations sur le site du Référendum

Comment s’est passé le lancement du Référendum pour les Animaux ?

Prévue pour la fin mars 2020, l’annonce au public a plusieurs fois été reportée en raison de la crise sanitaire du Covid-19. Il y avait alors bien sûr la grande crainte que le projet ne soit plus lisible par l’opinion publique en raison d’une intense actualité occupant tous les esprits.

Dans cette intervalle, il y eut également des ajustements, avec beaucoup de discussions. Des mesures furent ajoutées au package, dont l’interdiction de la vénerie sous terre et de la chasse à la glu. Ces ajouts furent simultanés à l’arrivée de la Ligue de Protection des Oiseaux parmi les associations partenaires.

Il fut alors décidé de lancer coûte que coûte l’initiative, sans attendre septembre. En juillet 2020, il y a alors l’annonce qui s’est déroulé à la « Station F », la pépinière de start-ups appartenant à Xavier Niel.

Ce fut l’occasion d’une mauvaise surprise, puisque le CV de Jennifer Bierna, la « communicante » du projet, était particulièrement lourd. On pouvait lire sur la présentation fournie aux journalistes qu’elle avait été l’assistante de Bruno Le Maire, d’Eric Woerth, puis de Christophe Castaner, chargée de commission à l’UMP pendant la campagne de Nicolas Sarkozy… Bref, c’était une cadre de la droite éprouvée, qui officiait quelques semaines avant encore comme directrice de la communication chez Illiad, la maison-mère de Free.

C’était un premier problème majeur soulevant beaucoup de questions, mais devenant en même tout de suite très secondaire alors que le processus se lançait.

Quel a été l’impact du projet de Référendum pour les Animaux ?

De prime abord, l’impact médiatique recherché par les organisateurs a été relativement au rendez-vous. Les premières signatures de parlementaires tombèrent rapidement : en un mois, le site en comptait déjà une centaine.

Le groupe parlementaire ÉcologieDémocratie – Solidarité, qui venait de se créer avec des députés de La République En Marche, soutinrent notamment le projet comme un seul homme. Ce sont au total 88 parlementaires de la majorité (LREM, Agir, MoDem & EDS) qui signeront le RIP.

Le groupe La France Insoumise à l’Assemblée signa aussi à l’unanimité. Toutefois, à la demande de François Ruffin qui ne voulait pas être associé individuellement à l’initiative, il fut exigé que leurs noms n’apparaissent pas sur le site officiel, protégés par un unique logo de groupe.

En apparence, on avait donc une bonne base. En réalité, c’était là en trompe-l’œil. Ces forces étaient relativement marginales et avaient tout à gagner à se présenter sous un jour positif auprès des gens, alors qu’au niveau populaire il y avait un vrai soutien pour l’initiative. Les 500 000 soutiens sur le site dédié au projet furent rapidement atteints.

Comment sont apparus les premiers obstacles au Référendum pour les Animaux ?

Il faut bien comprendre ici que pour les représentants des associations, tout cela était déjà très bien. Former un écho dans la société pour les animaux était quelque chose d’incontournable dans une situation terriblement difficile. C’était déjà ça.

Mais évidemment, il y avait l’espoir d’aller plus loin. Il y a toutefois une énorme sous-estimation des forces traditionalistes-réactionnaires dans le pays. Pour les chasseurs, pour les éleveurs… bref pour tous ceux pour qui les animaux sont des matières premières ou des marchandises, le Référendum apparaissait comme une menace terrible.

Aussi faible qu’elle soit – on est très loin du véganisme évidemment – il y avait une charge démocratique œuvrant à pousser les choses dans un certain sens.

Les fédérations d’éleveurs et de chasseurs commencèrent alors, au milieu de l’été 2020, une véritable campagne de harcèlement des parlementaires dont le nom figure sur le site du RIP.

Fin juillet, ceux-ci reçoivent d’ailleurs un SMS venant de la Société de Vénerie leur indiquant que des noms auraient été ajoutés frauduleusement à la liste, pour semer le doute. Des fédérations de chasse publient des tracts et envoient des e-mails affirmant que le RIP entraînerait l’abolition des chiens d’aveugles, du miel ou de la pêche même non-léthale, etc.

Des rassemblements furent organisés devant des permanences d’élus signataires, comme celle de Caroline Fiat (LFI) en Meurthe-et-Moselle, le président de la fédération de chasse locale déclarant alors :

« Vous allez avoir la guerre dans les campagnes. On est venu aujourd’hui sans le monde des agriculteurs ou des forestiers. Mais ça va barder en France. Retirez votre signature, car, sinon, à mon avis, vous ne referez pas un second mandat. »

Le député de Nancy Laurent Garcia (MoDem) vit quant à lui sa permanence carrément vandalisée. Deux mois plus tard, les freins de son véhicule furent sabotés et il échappe de peu à un accident.

Comment sont apparus les seconds obstacles au Référendum pour les Animaux ?

Les activités des éleveurs et des chasseurs ont été très efficaces. Pendant toute une période, des désistements viennent chaque jour équilibrer le nombre de nouveaux signataires, et le total se trouve gelé juste avant la rentrée, autour de 140 noms.

Ce n’est en soi pas du tout étonnant et c’était tout à fait prévisible. Les gens de la protection animale savaient à quoi s’en tenir et ce dès le départ. Il va de soi que pour les milliardaires et Hugo Clément, tout cela apparaissait plutôt comme surprenant, car leur initiative vient de l’extérieur de la réalité du terrain.

Dans les faits, il y avait une véritable polarisation et d’ailleurs il y avait une attente pour que le référendum, une fois validée, serve de base à une véritable campagne d’envergure nationale.

C’est là qu’est apparue la seconde limite. Elle vint du Parti Socialiste. Celui-ci aurait dû tenir une réunion pour envisager une signature collective, comme à l’occasion du Référendum sur la privatisation des Aéroports de Paris l’année précédente.

Après quelques semaines, le premier secrétaire Olivier Faure finit toutefois par contacter les organisateurs : il ne donnait sa signature qu’à titre personnel, son parti refusait de soutenir l’initiative. Seuls cinq parlementaires PS sur 89 finiront par figurer sur la liste, soit même moins que les 8 signataires Les Républicains !

Pourquoi le Référendum pour les Animaux n’a-t-il pas su dépasser les obstacles par la Gauche ?

Le problème s’est posé de la manière suivante. Pour le Parti socialiste, il y avait trois blocages. Le premier, c’était la question des milliardaires à l’origine de l’initiative, mais ce n’était qu’un prétexte car il aurait été possible, en mettant son poids dans la balance, de changer la donne.

Le second, c’était justement que le centre de gravité du Référendum tenait aux associations pour les animaux, avec leur propre agenda, auquel le Parti socialiste ne comprenait pratiquement rien.

Le troisième, c’est que le peu de ce que le Parti socialiste saisissait de l’agenda des associations pour les animaux était inacceptable. Il y a eu une véritable vague d’opposition à la question animale de la part de gens totalement inféodés à l’idéologie de l’élevage, du terroir, à la France profonde avec ses préjugés, sa vision du monde rétrograde, etc.

Cela peut sembler étrange, car on parle là de gens se définissant de Gauche. Cependant, les valeurs de la Gauche ont été abandonnés au profit d’un libéralisme culturel associé à un conservatisme très violent concernant les animaux, avec en plus des considérations électorales populistes.

On peut retrouver tous ces arguments à travers deux articles du journal l’Humanité (12), très hostiles au Référendum pour les animaux et arqués sur des positions qui sonnent tout à fait comme des prétextes pour ne pas s’engager.

Le pendant de la Gauche gouvernementale, c’est l’ultra-gauche, mais là aussi il n’y avait rien à attendre comme soutien. Cette mouvance pro-LGBT, anti-islamophobie, etc. n’en a rien à faire des animaux, étant obnubilés par les questions purement « identitaires ».

Quant aux « antispécistes », très à la mode il y a quelques années encore, ils ont commencé à s’évaporer avant même la question du Référendum pour les animaux et de toutes façons batailler pour l’opinion publique ne les a jamais intéressés.

Pourquoi le Référendum pour les Animaux n’a-t-il pas su dépasser les obstacles par la Droite?

Il est bien connu qu’il y a des gens qui veulent aider les animaux mais qui face aux horreurs, face à un mur, bascule dans la misanthropie, dans le camp de l’extrême-Droite. Celle-ci prétend en retour vouloir améliorer le sort des animaux. C’est de la démagogie et on l’a vu dans les faits avec le Référendum pour les animaux. Il y avait un boulevard pour l’extrême-Droite et naturellement elle s’est bien gardée de quitter le terrain de la démagogie.

Pour l’extrême-Droite, ce fut comme si le Référendum pour les animaux n’existait pas, c’est dire même à quel point cela lui posait problème.

On peut même dire qu’en fait le Référendum pour les animaux posait des problèmes à tout le monde. Cela remettait trop de choses en questions : le rapport aux animaux, le rapport à l’agriculture, le rapport à la vie quotidienne, le rapport à la consommation, à la définition des marchandises…

C’était possiblement ouvrir la boîte de Pandore permettant une remise en cause générale. C’est bien pour cela que les milliardaires à l’origine de l’initiative ne se sont nullement investis réellement et n’ont rien investi pour faire avancer les choses.

La défaite arrange en fait beaucoup de monde. La proposition a donné l’illusion qu’il est possible d’essayer quelque chose, mais la porte a été refermée.

Quel est le bilan du Référendum pour les Animaux ?

Si l’on pose la question s’il a été juste de la part des associations de soutenir un tel projet, la réponse est oui. Elle a provoqué beaucoup de choses, une certaine prise de conscience, une volonté de faire quelque chose. Cela a montré que la surface est grande pour la Cause animale.

Il apparaît par contre que justement cette Cause est incapable de passer un stade : celui de l’organisation, de la réflexion prolongée. Le capitalisme a déformé les gens en général et les défenseurs des animaux également. L214 est un équivalent des gilets jaunes dans la cause animale, avec un style consommable, du populisme racoleur, une négation de l’intellect, etc.

De manière cohérente, cette association a d’ailleurs pesé de tout son poids pour essayer de faire converger le Référendum pour les animaux avec sa propre démarche. La proposition de Référendum avait en effet dans sa substance même une démarche tellement ouverte qu’elle inspirait et pouvait permettre aux gens de faire finalement un peu n’importe quoi n’importe comment, du moment qu’ils s’inscrivent dans ce cadre.

Et ce qui est flagrant, c’est que cette définition donnée par les milliardaires s’est heurtée à la réalité. La France profonde a dit stop. Il y a eu un mur et il est politique. Le capitalisme veut bien qu’on fasse ce qu’on veut, mais si cela aboutit à l’universalisme, il dit stop ; si cela aboutit à remettre en cause des pans entiers de l’économie ainsi que la forme même de la société humaine dans sa relation avec les animaux, il dit stop.

Il ne faut sans doute pas penser que les gens l’aient compris. C’est cependant une expérience importante qui servira d’exemple plus tard. Si le Référendum, avec ses revendications n’allant pas bien loin, s’est enlisée, quelle est la crédibilité d’une association comme L214 pour réussir là où le Référendum a échoué ?

Il est évident qu’il y a en réalité en France un problème de mentalités, de vision du monde, avec comme base le capitalisme qui diffuse le relativisme, maintient le conservatisme, tout en laissant un espace consommateur anecdotique aux végétaliens. C’est la fin d’une époque ; le Référendum pour les Animaux a accompagné l’insertion de la question animale dans le panorama du pays et sa place est simplement anecdotique.

Si l’on n’est pas d’accord avec cela, alors il faut mener la bataille culturelle ; il faut saisir en quoi il n’y a pas de « spécisme », mais un capitalisme destructeur engloutissant tout sur son passage ; il faut mettre au centre la vie naturelle, les refuges, les centres de soin. C’est là l’unité du particulier et du général et c’est exactement cela qui manque pour se mettre efficacement au service de la Cause animale.

Catégories
Écologie

Noël: la confédération Défense de l’animal rappelle que les animaux ne sont pas des objets à offrir

Voici un rappel très important fait par la confédération Défense de l’animal, qui regroupe beaucoup de refuges animaliers en France : les animaux ne sont pas des cadeaux de noël que l’on offre par surprise comme on offrirait une console de jeu ou une poupée.

C’est un texte à diffuser, pour inlassablement travailler l’opinion publique !

Les animaux de compagnie, quand les enfants en ont fini avec eux, ne finissent pas dans un carton au fond d’un placard… mais ils vivent une vie terriblement malheureuse et sont parfois abandonnés et viennent surcharger les refuges. C’est abominable, et pourtant cela existe massivement, car nous vivons dans une société où tout doit devenir une marchandise, y compris les êtres vivants. On ne peut pas être sincèrement de gauche et ne pas se dresser contre une telle situation !

Voici le communiqué :

« ❌ NON, l’animal n’est pas un cadeau surprise 🎁

A l’approche des fêtes de fin d’année, on ne le dira jamais assez mais 🐶🐱🐭 ne sont pas des 🎁 🎄

En cette période de fêtes de fin d’année, l’envie de faire plaisir à ses proches est grande. De nombreuses personnes seront tentées d’offrir un animal (chat, chien, rongeurs, oiseaux, poissons…) en cadeau de Noël, succombant ainsi à un achat compulsif et irréfléchi.

Même si la tentation est grande, Défense de l’Animal vous met en garde : offrir un animal en cadeau est une très mauvaise idée !

👉 Retrouvez l’article de Lalia Andasmas  « Un animal ne peut pas être un cadeau surprise » de notre magazine n°99 📰 Défendons les Animaux 📰 – en cours de diffusion.

 » Un animal ne peut pas être un cadeau surprise !

Noël approche, les achats des cadeaux ont déjà commencé. Certains d’entre vous vont peut-être être tentés d’offrir un animal de compagnie à un membre de leur famille, voire à un ami. Or ce cadeau ne devrait pas être possible sans une longue discussion et l’accord préalable de la personne qui le reçoit, dans la mesure où l’animal n’est pas une chose et qu’il risque d’être abandonné.

L’animal n’est pas une chose

L’animal ne peut pas être un cadeau comme les autres puisqu’il est un être vivant doué de sensibilité. En effet, depuis la loi n° 2015-177 du 16 février 2015 relative à la modernisation et à la simplification du droit et des procédures dans les domaines de la justice et des affaires intérieures, l’article 515-14 du Code civil dispose : « Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens ». Par conséquent, l’animal n’est plus une chose même s’il se voit encore appliquer les règles du droit des biens. Ainsi, selon le Professeur Marguénaud, une véritable révolution théorique a lieu dans le domaine du statut des animaux domestiques. Certes, bien avant l’article 515-14 du Code civil, on pouvait se fonder sur l’article L.214 du Code rural et de la pêche maritime pour affirmer que l’animal est un être sensible (« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ») mais il convient de rappeler que le Code civil a un rôle plus important, notamment dans le domaine du statut de l’animal.

Outre la remise en cause du statut de l’animal, offrir un animal non désiré peut conduire à son abandon.

Le risque de voir un être vivant doué de sensibilité abandonné

Oser un tel cadeau surprise, c’est prendre le risque que l’animal soit abandonné quelque temps  après. Or, en principe, cet acte relève du Code pénal, mettant ainsi dans une position très inconfortable le destinataire du cadeau. En effet, abandonner son animal est un délit. Ainsi, selon l’article 521-1, alinéa 9 du Code pénal, la personne qui abandonne son animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité à l’exception des animaux destinés au repeuplement est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. De plus, cette infraction est autonome : il n’est pas nécessaire de constater de sévices ou d’actes de cruauté pour constituer le délit d’abandon.

Certes, il est également possible d’abandonner son animal dans un refuge mais ces derniers sont confrontés à un manque de place et de moyens. Par conséquent, l’abandon d’un « animal-cadeau » dans un refuge participe à son engorgement. Par ailleurs, l’animal prend alors la place d’un autre qui pourrait être confié pour des raisons plus légitimes et risque l’euthanasie, même si les refuges évitent au maximum d’en arriver à cette extrémité. Il faut savoir que la capacité des refuges est limitée par l’administration : lorsqu’un refuge refuse un animal, ce n’est pas pour obliger son propriétaire à le garder mais uniquement pour respecter la réglementation en vigueur.

Afin d’éviter d’être confronté à une telle situation, n’oubliez pas, au moment de vos achats de Noël qu’un animal n’est pas une chose mais un être vivant doué de sensibilité. Il ne doit pas être offert sans l’autorisation expresse de son futur propriétaire.

Lalia Andasmas – Juriste spécialisée en droit animalier« 

L’ANIMAL N’EST PAS UN CADEAU SURPRISE | Accueillir un animal à ses côtés est une décision trop importante pour être prise à la légère. Même s’il est possible de se rendre en animalerie ou sur un site marchand et d’acheter un chien, un chat ou d’autres animaux de compagnie comme un simple produit, l’engagement qui doit en résulter est évidemment tout autre !

L’accueil d’un animal représente une lourde responsabilité, sur le long terme et ne peut être pris à la légère : il en va de son bien-être ! Il est donc essentiel que le futur propriétaire et son foyer prennent  le temps de la réflexion et préparent l’accueil de l’animal ! Ce qui est difficile lorsqu’il s’agit d’un cadeau !

LA RENCONTRE UNE ÉTAPE INDISPENSABLE | La rencontre avec son futur animal est une étape indispensable qui va conditionner l’harmonie et l’équilibre familial au cours des années à venir. Pour cela les équipes des refuges vous accompagnent dans le choix et pour accueillir au mieux votre futur compagnon de vie.

ANIMAL CADEAU, FUTURES VICTIMES DE L’ABANDON | Ces animaux, offerts en cadeaux de Noël ou lors d’anniversaires par exemple, risquent fort de finir sur la liste des nombreuses victimes d’abandon au sein des refuges.

Si vous aimez les animaux, ne participez pas à cette marchandisation. Ils méritent plus de considération.

VOUS ÊTES PRÊTS A CHANGER UNE VIE ? | Soutenez les refuges indépendants et la Confédération Nationale Défense de l’Animal qui luttent depuis de nombreuses années, sans relâche, contre l’animal-objet.

Si vous avez conscience qu’accueillir un animal domestique est un engagement à long terme et si tous les membres de la famille adhèrent à ce beau projet, nous vous invitons à vous rendre au sein du refuge indépendant proche de chez vous, qui saura vous apporter les conseils nécessaires pour débuter une relation riche en émotions.

Allez à la rencontre des animaux ! Nous mettons à votre disposition la liste des associations membres de notre réseau et prenez contact avec le refuge proche de chez vous. »

Catégories
Écologie

L’association de protection animale «Liberty» a besoin d’aide

L’association de protection animale « Liberty » appelle à être soutenue par un communiqué qui est malheureusement tout à fait typique, car presque tous les refuges et centres de soin sont dans ce genre de situation.

C’est inacceptable, cela brise le cœur, cela casse le moral, mais ce n’est pas pour autant une raison de baisser les bras. Bien sûr, rien ne changera tant qu’il n’y aura pas un gouvernement de la vraie Gauche au pouvoir, représentant véritablement le peuple et sa considération pour les animaux. Alors, il y aura un grand service publique des animaux, avec des moyens immenses pour les associations comme « Liberty » et les gens qui les gèrent, car ces gens sont de véritables héros.

En attendant, il faut regarder les choses en face et aider, soutenir, et s’engager pour les animaux, en effaçant tout ego qui n’a pas sa place.

Voici le communiqué, issu du Facebook de l’association :

« — Liberty est menacé —

En 14 mois d’existence, Liberty a pris en charge 324 animaux :

– 256 poules dont 28 avec des pathologies à leur arrivée. 233 adoptions. 12 sont mortes au sein de l’association.

– 37 chèvres et boucs. 30 adoptions. Une chevrette est morte au sein de l’association.

– 18 chat.te.s. 15 adoptions.

– 5 brebis et béliers. 5 adoptions.

– 4 dindonneaux. Un dindonneau est mort au sein de l’association.

– 3 lapines. 1 adoption.

– 1 cochon

Nous stoppons les prises en charges et nous nous donnons jusqu’à la fin du mois pour réfléchir à l’avenir de Liberty.

En effet, Liberty est à bout de souffle. Trop de dépenses, trop de temps passé, trop peu de soutiens, trop de fatigue, trop de déceptions.

Nous avons en moyenne 900€ de dépenses mensuelles mais seulement 131€ exactement de rentrées régulières (dons mensuels, parrains et marraines, teamers – Merci à tous ces précieux soutiens !). Le reste est majoritairement constitué de dons ponctuels qui sont faits essentiellement par nous, des amis ou notre famille. Alors que le teaming est un don de seulement 1€ par mois, nous n’avons que 20 teamers.

Nous avons eu un pic de dons en juillet dernier suite à une publication où nous expliquions notre découragement. Mais on est fatigués de mendier et de se plaindre pour récolter de l’argent afin de soigner les animaux de l’association. On reçoit commentaires et des likes, des « bravos », des « merci » lorsque des animaux à la triste histoire nous rejoignent. Mais ne recevons pas ou peu d’argent. Or la réalité est triviale : prendre en charge des animaux est très couteux. La seule chose qui nous aide réellement ce sont les dons.

Nous sommes 2 à nous occuper de Liberty, Yannick et moi, Fanny. Je travaille bénévolement pour l’association plus de 60h par semaine et Yannick au moins 30h alors qu’il a son travail à côté.

Tant d’heures…. Tant d’heures perdues à préparer des textes, des visuels pour des appels aux dons qui n’auront aucun contributeur. Tant d’heures passées au téléphone avec des personnes qui n’ont que ça à faire, avec des personnes qui se disent très motivées pour adopter puis changent d’avis au dernier moment. Tant d’heures gâchées à répondre aux personnes qui demandent conseil mais qui, elles, ne prennent pas une minute pour remercier. Tant d’heures gaspillées à répondre toujours aux mêmes questions parce que les gens ne prennent pas le temps de lire. Tant d’heures perdues avec des personnes qui se plaignent de perdre de leur temps (salarié) à tenter de trouver une solution pour un animal, alors que toi, tu prends sur ton temps (bénévole) pour répondre avec diplomatie à ces personnes et à les aider alors que tu as tellement d’autres choses à faire. Tant d’heures passées à aider des personnes ou des associations plus ou moins reconnaissantes.

Toutes ces heures que nous n’avons pas accordées à nos proches et qui sont irrémédiablement perdues.

Et puis des animaux, oui, mais qui pour s’en occuper quand nous ne pouvons pas ?

En juin dernier, nous avons subi près de 40h de garde à vue dans le cadre de la cellule Demeter. Débarquant à 6h du matin, les policiers ne nous ont pas laissé le temps de nous occuper des animaux. Ma formidable Maman, malgré la distance, malgré sa maladie, malgré le risque qu’elle encourait avec le coronavirus, était venue nous aider sans hésiter. Avec l’aide d’ami.e.s tellement précieux.ses et des informations parcellaires que le policier m’a laissé lui communiquer avant de me contraindre à raccrocher, elle a géré les biberons, emmené un cabri malade chez le vétérinaire, entretenu les abris, … Il est déjà difficile de trouver quelqu’un pour s’occuper des animaux quand nous n’avons pas le choix que de nous absenter. Alors envisager prendre un jour de repos est tout simplement impossible.

Voici le détail non exhaustif de nos activités à Liberty pour celles et ceux qui ne se rendent pas compte. Être bénévole à Liberty est loin d’être un rêve comme pensent tellement de personnes qui nous demandent conseil pour leur projet de créer un refuge. Être bénévole à Liberty c’est se lever tôt tous les jours pour nettoyer, préparer et donner à manger, à boire (casser la glace plusieurs fois par jour en hiver), faire des soins, des injections, faire des check up, chercher des informations sur les animaux de ferme, leurs pathologies et leurs traitements, emmener des animaux chez le vétérinaire (parfois plusieurs fois par semaine, dans plusieurs cliniques différentes et certaines éloignées jusqu’à 120km), gérer les mails, répondre aux SMS, au téléphone, faire des photos, des publications, recevoir des adoptant.e.s, emmener des animaux chez leurs adoptant.e.s, se déplacer pour prendre des animaux en charge, faire des annonces d’adoption, déplacer des enclos, réaménager des abris, aller acheter de la nourriture ou du matériel, gérer la comptabilité, préparer des dossiers de demande de financement, … Et nous sommes 2 pour faire tout cela.

Et pourtant, malgré les sacrifices, la fatigue, les contraintes, il est difficile pour nous d’envisager cesser d’aider les animaux dans le besoin.

En photo, l’arrivée d’un sauvetage de 120 poules de 18 mois issues d’un élevage en plein air de 10 000 poules.

Catégories
Écologie

La ministre de la mer préfère l’industrie de la pêche à la protection des cétacés

Connu depuis 30 ans, le drame de centaines de cétacés qui s’échouent sur les rivages maritimes français explose depuis 2016. À tel point que l’on ne parle plus de centaines mais de milliers d’animaux victimes d’une société de consommation qui n’en finit pas de transformer la Mer en une simple espace de valorisation marchande.

Le drame prend de telles proportions que la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction visant selon elle, les manquement de la France à la législation de protection des espèces protégées. On estime, selon les associations, qu’en 2020 il y a eu jusqu’à 11 300 cétacés morts, certains s’échouant sur les côtes françaises et d’autres coulant au large. On parle bien ici des cétacés, incluant donc les dauphins mais aussi les baleines, les cachalots, voir même les rorquals tropicaux comme celui échoué récemment dans la Manche.

Alors que se passe t-il ?

Pour les connaisseurs du problème, la chose est bien connue : les cétacés échoués présentent de nombreuses traces, voire des lésions étant de bénignes à très graves (des nageoires sont parfois arrachées). Des bouts de filets sont parfois encore accrochés sur le corps. Il ne fait donc aucun doute que c’est la pêche dite pélagique qui est le responsable de cette horreur.

Avec la technique de la pêche en « boeuf », les filets des chalutiers raclent le fonds des océans pour récupérer les poissons vivant en bancs comme les bars, les merlus (d’où le nom de pélagique, signifiant les dépôts sédimentaires dans les fonds marins).

Sur la façade Atlantique, il y a environ 18 chalutiers pélagiques qui opèrent, ce qui en dit long sur la concentration économique dans ce secteur. Mais on l’a compris avec une telle pêche industrielle de masse, le filet emprisonne littéralement tout ce qui bouge, y compris les cétacés qui sont alors déchiquetés, plaqués au fond et ne peuvent plus remonter à la surface pour se ré-oxygéner.

Au problème de la pêche pélagique s’ajoute en plus la terrible pollution sonore qui déstabilise le très sophistiqué système d’écho-localisation et de communication qu’ont ces mammifères pour vivre, se reproduire, et se développer.

Dans le documentaire Sonic Sea, que toute personne sincèrement écologiste se doit d’avoir vu, on apprend par exemple que les échos d’une baleine en Irlande peut s’entendre jusque sur la côte est des États-Unis. De fait, l’énorme trafic international maritime de marchandises, les multiples exercices des marines militaires, mais aussi les recherches en imagerie sismique des grandes entreprises gazières et pétrolières sont des perturbateurs désastreux pour ces animaux.

Et désastreux est un bien faible mot tant l’écocide revêt ici un caractère barbare, avec des dauphins qui sont désorientés dans la totalité de leur environnement (c’est toute la mer qui est pourrie par les bruits de haute fréquence) allant jusqu’à briser leur système auditif et cérébral.

Et que fait la ministre de la mer, Annick Girardin, dans ce contexte ? Et bien, elle fait ce que fait tout bon ministre dans le capitalisme : défendre l’industrie nationale de la pêche face à la concurrence. Car, comme se plaisent à le souligner les populistes en tout genre, notamment Jean-Luc Mélenchon, la France détient un vaste espace maritime et donc un important secteur de pêche qui pèse de tout son poids sur la législation européenne… Comme ce fut le cas en 2013 lorsque la tentative d’empêcher l’interdiction du chalutage en eau profonde s’est transformé en un simple et creux « contrôle ».

Dans le contexte du Brexit visant à re-négocier les zones de pêche, la ministre de la mer a donc surtout comme mission de protéger les pêcheurs français. Dans un entretien début octobre au JDD, la ministre répondait à une question évoquant la possible exclusion des pêcheurs français des zones maritimes britanniques :

« La pêche ne sera pas la variable d’ajustement du Brexit et le gouvernement y veille. »

La question des cétacés échoués n’est donc qu’un obstacle dans l’accumulation du capital, nécessitant l’affirmation d’une « écologie pragmatique ». Alors que plusieurs groupes et organisations chargées de la protection des cétacés demandaient au pire une restriction de la pêche, au mieux une interdiction de deux mois, la ministre déclarait :

« Ce qui m’intéresse, c’est comment on protège les dauphins tout en ayant une activité de pêche. Le développement durable, c’est prendre en compte l’écologie et l’activité humaine. » 

La ministre se fait ici la simple porte-voix d’Hubert Carré, le directeur général du Comité national des pêches maritimes, qui lui-même disait qu’on ne peut « pas flinguer toute une filière parce que vous avez décidé d’arrêter toute forme de pêche pendant quatre mois ».

Et le pire dans tout cela c’est qu’au-delà d’annoncer des mesures de contrôle en 2021 (entendez : des observateurs qui montent sur les chalutiers), Annik Girardin annonce presque fièrement la généralisation de pingers, ces dispositifs acoustiques qui doivent éloigner les cétacés des chalutiers.

Comme si les pauvres cétacés n’étaient pas déjà complètement déboussolés et malmenés par la saturation de bruits d’électro-sons produits des activités humains en tout genre ! L’heureuse accalmie vécue par les cétacés grâce à la baisse du trafic maritime international provoquée par la crise du coronavirus s’annonce déjà lointaine.

Comme ailleurs, le rouleau compresseur capitaliste, si froid, si mortifère, si criminel, est de retour pour forcer la reprise coûte que coûte… à moins qu’enfin des esprits se soulèvent sur la côte atlantique pour défendre la vie des cétacés !

Catégories
Écologie

1 000 visons abattus en France, l’horreur d’un monde sans âme

Après les millions de visons abattus aux Pays-Bas, en Suède, en Grèce, aux États-Unis, en Italie, en Espagne et bien évidemment au Danemark, c’est un élevage français qui est touché par la mutation du virus SARS-CoV-2. L’horreur n’en finit pas de s’abattre sur le monde, avec une humanité qui regarde ailleurs…

À Champrond-en-Gâtine, un petit village d’à peine 700 habitants, un élevage de visons vient d’être déclaré contaminé par une variante du SARS-CoV-2, le coronavirus vecteur du Covid-19. Ce sont mille visons qui vont ainsi être purement et simplement liquidés pour assurer à l’humanité sa fuite en avant mortifère.

L’humanité s’enfonce dans la croyance en sa prétention absolue à dominer la nature. Ces mille visons sont touchés par une variante du virus qui menace la fiabilité des futurs vaccins, du fait que le virus ait trouvé un hôte animal propice à développer une plus grande résistance, alors il est décidé de les éliminer froidement. Cette horreur surgit maintenant dans notre pays, mais elle est déjà là depuis cet été, avec près de 17 millions de visons tués déjà récemment au Danemark.

En bon administrateur zélé du capitalisme, le gouvernement agit par un acte administratif en ordonnant l’abattage pur et simple. On ne va quand même pas débourser des sommes d’agent, mobiliser des lieux, une technologie, des scientifiques pour protéger la vie d’animaux… Pourtant, lorsqu’on sait que le vison est un animal très vivace, joueur et intelligent, on n’est pris d’un sentiment de grande tristesse, d’une profonde colère.

Le ministère de l’agriculture et de la transition écologique peut affirmer dans un communiqué, non sans gêne :

« Les ministres rappellent l’importance des gestes barrières pour lutter contre la propagation de la Covid-19 : il s’agit de protéger les visons d’une éventuelle contamination à partir du personnel des élevages, mais aussi, par précaution, d’éviter les contacts entre des animaux qui seraient infectés et le personnel des élevages. »

C’est vraiment le serpent qui se mord et se remord encore la queue. On sait que le covid-19 est le résultat d’une proximité, pour ne pas dire une promiscuité, trop grande entre les animaux sauvages et les êtres humains. Tout cela dans un contexte d’urbanisation généralisée, anti-naturelle…

Au lieu de changer de perspective générale, les choses continuent et s’empirent avec une humanité qui ne parvient pas à s’extirper de son aliénation dans la consommation… Tout cela jusqu’à quand ?

Car ces visons étaient élevés pour leur peau servant ensuite à la fourrure pour des vêtements de luxe. On lira ainsi avec dégoût sur un blog spécialisé dans la mode de la fourrure que « le vison est une fourrure durable, très représentative de la mode des années 40, et en même temps indémodable car elle est traitée aujourd’hui d’une façon très moderne (rasée, teinte…). »

Tout cela est scandaleux, révoltant et l’on se demande pourquoi les gens ne se soulèvent pas directement contre toute cette filière portée par des bourgeois sans scrupules. Car, en plus de leur abattage sans ménagement, les conditions d’élevage de ces visons étaient d’une horreur sans nom, d’où le fait que les associations de la cause animale soient parvenues à obtenir la fin de ces enfers à l’horizon 2025.

En août 2020, soit il y a à peine trois mois, l’association One Voice tournait d’ailleurs des images insoutenables dans l’élevage de Champrond-en-Gâtine. Un élevage que l’association qualifiait comme « le pire élevage de visons d’Europe »…

L’humanité n’en finit pas de s’enfoncer dans un cycle de régression morale. Une régression qui ronge tant des espèces vivantes honteusement exploitées et assassinées sur l’autel de la consommation que des êtres humains pétrifiés devant l’horreur… Un jour ou l’autre, une tempête de feu va s’abattre contre ce monde sans âme qui ne produit que consommation aliénée, égoïsme et insensibilité envers la vie elle-même.

Catégories
Écologie

Lutte Ouvrière prend position de ne pas prendre position sur la chasse

Lutte Ouvrière fait un exposé sur la chasse, mais repousse le problème à après la révolution.

Dans son organe théorique Lutte de classe, du mois de novembre 2020, Lutte Ouvrière aborde une question très importante, celle de la chasse. L’article, très documenté, est intitulé « La chasse, son business, les chasseurs et leur défense de la nature ». Il fournit de nombreuses informations intéressantes sur la chasse depuis 1789 et donc il vaut le détour.

Il est par contre incompréhensible dans son positionnement. On a en effet ici un exemple de contorsion typique de la Gauche rejetant la vie quotidienne. Le ton est toujours le même : il y a de la vérité de part et d’autre, tout est mal fait, ce n’est qu’après la révolution que etc.

Cela n’a évidemment aucun sens, comme le révèle ce court extrait, qui est trompeur car le document de Lutte Ouvrière est le fruit d’un vrai travail, mais enfin il faut quand même une vision du monde. On lit ainsi :

« Concernant la chasse, la question n’est pas d’en être partisan ou adversaire, de même qu’il est stupide de se positionner, comme le font les porte-parole de l’écologie politique, en défenseurs de la nature en l’opposant aux activités humaines.

Comme l’écrivait Engels, « nous ne régnons nullement sur la nature comme un conquérant règne sur un peuple étranger ».

Et il ajoutait, en citant plusieurs exemples des conséquences désastreuses du mode de production capitaliste sur l’environnement : « Ne nous flattons pas trop de nos victoires sur la nature, elle se venge sur nous de chacune d’elles. » (Dialectique de la nature, 1883). »

Intellectuellement, déjà, il est absurde pour des trotskistes de citer la « Dialectique de la nature », œuvre dont le concept élémentaire est à la base de l’approche du marxisme propre à l’URSS de Staline dans son interprétation de Lénine. Mais surtout la citation semble dire le contraire de ce que dit Lutte Ouvrière, car plutôt que de considérer que la chasse n’a pas d’impact sur la nature si forte, on peut très bien en déduire à l’inverse que la chasse est une prétention humaine qui va très mal terminer.

D’ailleurs, en cette période de pandémie, il est fort regrettable de ne pas aborder cette question des animaux sauvages pour chassés, sans parler des questions sautant aux yeux de l’humanité actuelle, mais apparemment pas de Lutte Ouvrière : la question de la valeur en soi de la vie sauvage, des forêts, etc.

De toutes manières, au-delà même de toutes ces questions, il y a celle de la dénonciation des beaufs, en bref de la vie quotidienne, et cela Lutte Ouvrière n’en veut pas. Pour elle, toute réponse est faussée car le capitalisme contamine tout. Il faudrait donc analyser les choses de manière neutre et se tourner vers la seule question, celle de la révolution.

Mais qu’est-ce que la révolution si ce n’est le fruit des contradictions d’une société ? Et comment peut-on être de Gauche sans considérer que le refus de la chasse est justement le produit d’une contradiction entre le passé et l’avenir ?

Lutte Ouvrière refuse d’être partisan, au nom d’une position « objective » qui n’existe pas, qui est une négation de l’existence de la société, des Français, de l’existence de ceux-ci dans leur rapport à la réalité, notamment naturelle. Exister, c’est forcément être partisan, parce que le moindre acte s’inscrit dans des rapports, positifs ou destructeurs. En refusant de prendre partie Lutte Ouvrière s’exonère d’une analyse des rapports dans la vie quotidienne… C’est une grossière erreur.

Catégories
Écologie

Chasse à courre: «Henri Barbusse dans notre panthéon»

AVA, qui est à la pointe de la dénonciation de la chasse à courre, a publié un excellent texte d’Henri Barbusse, une grande figure de la Gauche française. Il s’agit d’Hallali, qui dénonce avec des mots d’une grande justesse et d’une grande humanité l’horreur de la chasse à courre.

On retrouvera le texte en entier sur le site d’AVA : ava-france.org/2020/11/13/henri-barbusse-hallali

Ce texte est d’une grande valeur et fait indéniablement partie du patrimoine de la Gauche, il faut le connaître, le mettre en valeurs et le diffuser !

Remarquons que c’est très bien vu de l’avoir publié le 11 novembre, puisque le parallèle est fait avec l’écrivain Maurice Genevoix, qui a été intronisé au Panthéon par Emmanuel Macron en raison de son œuvre sur la première guerre mondiale, Ceux de 14. On le sait, Henri Barbusse est également connu pour son œuvre sur la Grande guerre : Le feu, journal d’une escouade.

Il s’avère que Maurice Genevoix a également écrit sur la chasse à courre, avec un point de vue totalement opposé à celui d’Henri Barbusse. On a là deux styles, deux approches, deux visions du monde, qui se font face et ne sont absolument pas compatibles !

Voici le petit résumé d’AVA présentant cette opposition avec une grande acuité :

« HENRI BARBUSSE DANS NOTRE PANTHÉON 🏛🕊

⚫ À l’occasion des commémorations du 11 novembre, le Président de la République a choisi de faire entrer au Panthéon l’écrivain Maurice Genevoix, témoin actif de la 1ère Guerre Mondiale. D’autres voix lui préféraient Henri Barbusse.
Chez AVA, il y a un révélateur qui permet de les départager : leur rapport à la chasse à courre ! Tous les deux ont écrit sur le sujet, avec des points de vue diamétralement opposés.

🦌📯 Maurice Genevoix, dans son roman « La Dernière Harde », développe point par point toute la vision mystico-romantique des veneurs sur la Nature. On y suit un cerf sauvé plusieurs fois de la mort par le piqueux d’un équipage, un homme « juste ». S’il a été blessé au cours d’une chasse à courre, ce n’est pas du fait des veneurs mais de celui d’un cerf chassé, qui a livré son congénère à la meute pour « donner le change ». Le cerf est hébergé et soigné chez le valet, puis, repartant dans les bois, il meure volontairement par la main même de son « bienfaiteur », en se jetant contre sa dague. Bref, un pur fantasme de veneur :
« De lui-même, résolument, il a poussé sa poitrine profonde contre la pointe qui le touchait. Et en même temps il a plié les deux genoux pour se coucher sur la terre, et trouver enfin son repos. »
Genevoix (membre de l’Institut de France qui possède la forêt de Chantilly et y organise la chasse à courre) romance la chasse et la mort, comme un jeu symbolique qui mettrait en avant la dignité du monde animal, sa « liberté ». C’est tout à fait la vision des veneurs quand ils disent « Plutôt que de laisser l’opinion se focaliser sur leur mort, tachons seulement de montrer qu’ils ont une belle qualité de vie. Pour leur garantir la seule qui leur convienne, celle d’animal libre, ils doivent en payer un prix qui n’est autre que l’impôt du sang. »

🌳 De son côté, dans « Hallali » (1914), Henri Barbusse raconte un événement réel, que beaucoup d’habitants de sa forêt, celle d’Halatte, connaissent pour l’avoir vécu eux-mêmes : un équipage de chasse à courre traque un cerf jusque dans son jardin et il s’interpose pour tenter de le sauver ! 🏠🙅‍♂️
Il décrit l’impatience voyeuse de la foule des suiveurs, leur obséquiosité :
« – Il ne veut pas qu’on entre, l’insolent !
– Offrez-lui de l’argent !
Toutes ces figures portaient la marque du même instinct de meurtre, brusquement déchaîné par l’obstacle. A travers les paroles, les prétextes, les contraintes, cela se faisait jour sur leurs traits. »
🐶 Puis il se tourne vers les chiens :
« A côté des groupes si passionnément décontenancés, le hurlement des chiens prenait quelque chose d’innocent : les chiens esclaves n’avaient contre le cerf que la haine des hommes… »
Face à la pression violente de l’équipage et de sa cour, cet ancien poilu, victime de la Grande Guerre et le 1er de ses dénonciateurs, a cette révélation :
« En songeant aux cris sanguinaires qui m’assaillaient, je compris à quel point la créature humaine et animale, qui diffèrent si prodigieusement dans la vie, se ressemblent pour mourir, et que tous les êtres vivants s’en vont fraternellement. »
Il empoigne la carabine du piqueux, mais en vain, Barbusse est soulevé et projeté par la foule…

⚔🚫 De leur expérience commune de la guerre et de la mort, ces deux écrivains tirent des conclusions bien différentes.
Barbusse, lui, voit dans la chasse à courre un vecteur de brutalité primitive chez l’Homme, qu’utilisent les dominants pour les jeter les uns contre les autres.
Dans son roman « Clarté » (1919), il fait dire à un prince lors d’une curée :
« On se déshabitue trop du sang à notre époque prosaïque, humanitaire et bêlante. Ah ! Tant que les peuples aimeront la chasse, je ne désespérerai pas d’eux ! »

Pour AVA ainsi que tous les habitants victimes de la chasse à courre, aucune hésitation : c’est Henri Barbusse qui figure dans notre Panthéon ! 🕊✊  »

À nouveau, voici le lien pour lire Hallali d’Henri Barbusse sur le site d’AVA : https://ava-france.org/2020/11/13/henri-barbusse-hallali/

Catégories
Écologie

30 millions d’amis: sauvetage de chiens de chasse

Lundi 9 novembre, la fondation 30 millions d’amis a publié une vidéo émouvante au sujet de sept chiens de chasse qu’elle a recueilli dans l’un de ses refuges. Ces chiens sont arrivés dans un état misérable, témoin du mépris que leur portaient leurs anciens maîtres.

Les images du premier chien descendant du camion montrent à quel point ces animaux n’étaient considérés que comme de vulgaires outils pour les chasseurs : perte de poil massive (vermine), rougeurs, pus autour des yeux, maigreur, puces, inflammations aux oreilles… Ils ont littéralement la peau sur les os ! Un des chiens ne pèsent que 27 kilogrammes alors qu’il devrait en peser entre 35 et 40.

chien, peau abîmée

Ces chiens vivaient dans des conditions déplorables : pas d’abris pour les protéger du vent, de la pluie et du soleil, sur de tout petit terrains… Malheureusement, de telles conditions de vie réduisent sensiblement leur espérance de vie : aucun ne peut vivre longtemps sans d’abris, sans soins vétérinaires, et sans nourriture suffisante. Mais l’enfer c’est arrêté à temps pour ceux-là.

« Il n’y a aucun entretien de chien. On leur donne juste de quoi survivre et c’est tout »

Et pourtant, les personnes de 30 millions d’amis constatent tout de suite :

« Ce sont des chiens qui n’ont aucune rancune envers l’Homme, c’est ça qui est terrible. C’est l’Homme qui les fait devenir comme ça, mais ils n’ont aucune rancune. »

Terrible et en même temps cette attitude montre encore une fois à quel point l’humanité est corrompue moralement. L’humanité est capable de se déchiqueter à coups de sabre, de fusils et de bombes parce que l’Autre a le malheur d’être né du mauvais côté d’une frontière, tandis que ces chiens ne cherchent qu’à vivre une vie heureuse et donner leur confiance.

Malgré la peur qu’ils doivent ressentir face à ce changement de décor, l’arrivée de nouvelles personnes, ils se laissent caresser et emmener vers l’infirmerie puis leur nouveau box sans aucun problème. L’équipe arrive à leur faire un shampoing afin de traiter une peau abîmée et leur offrir l’amour qu’ils n’ont probablement pas ou très peu connu.

chien jouant

L’un des chiens avait la peau tellement fragile que lui passer un shampoing l’a fait saigner, très légèrement certes mais il faut essayer de s’imaginer l’état de sa peau pour en arriver là. Dans le même ordre d’idée, le personnel du refuge ne leur donne pas des doses de nourriture complète d’un coup pour éviter qu’ils ne mangent trop d’un coup et que cela leur cause des soucis de santé… Une première ration à leur arrivée, une autre plus tard dans la journée, ceci afin que leur corps s’habitue au changement à recevoir suffisamment de nourriture. Ils peuvent commencer à vivre une vie de chien épanouie, et plus seulement essayer de survivre entre deux périodes de chasse.

Bien entendu, les chasseurs ont vite réagi dans les commentaire de la vidéo pour expliquer que tous les chasseurs ne sont pas comme ça, qu’il s’agit d’une minorité, qu’eux aiment leurs chiens, etc. Ils les aiment tellement que les histoires de chiens maltraités sont loin d’être exceptionnelles. Et ils les aiment tellement qu’ils préfèrent prendre la défense de la chasse plutôt que de se montrer ferme envers ceux qui les maltraitent.

Mais qu’attendre de ces gens pratiquant un loisir barbare ? Il est grand temps que l’ancien monde disparaisse. Que les chasseurs qui ne sont pas capables d’une prise de conscience disparaissent avec. À la Gauche d’être à la hauteur en ce XXIe siècle !

chien en train de manger

Catégories
Écologie

Extermination au Danemark de 17 millions de visons

Au Danemark, une variante du virus au cœur de la crise sanitaire actuelle connaît une version mutée dans les élevages de visons. La réponse est celle de l’extermination.

C’est un exemple ô combien révélateur de la situation de l’humanité. D’un côté, on reconnaît que le rapport à la nature est sans dessus-dessous, de l’autre on continue comme si de rien n’était !

La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un organisme de l’ONU, vient ainsi de publier un rapport sur la biodiversité (ici en anglais). Dans le communiqué de presse en français, il est bien indiqué que :

La pandémie de COVID-19 est au moins la sixième pandémie mondiale depuis la pandémie grippale de 1918, et bien qu’elle trouve son origine dans des microbes portés par des animaux, comme toutes les pandémies, son émergence a été entièrement déterminée par les activités humaines, indique le rapport publié ce jeudi.

On estime à 1,7 million le nombre de virus « non découverts » actuellement présents dans les mammifères et les oiseaux, dont 827 000 pourraient avoir la capacité d’infecter les êtres humains.

« Il n’y a pas de grand mystère sur la cause de la pandémie de COVID-19, ou de toute autre pandémie moderne », a déclaré le Dr. Peter Daszak, président de EcoHealth Alliance et de l’atelier d’IPBES.

« Ce sont les mêmes activités humaines qui sont à l’origine du changement climatique, de la perte de biodiversité et, de par leurs impacts sur notre environnement, du risque de pandémie. Les changements dans la manière dont nous utilisons les terres, l’expansion et l’intensification de l’agriculture, ainsi que le commerce, la production et la consommation non durables perturbent la nature et augmentent les contacts entre la faune sauvage, le bétail, les agents pathogènes et les êtres humains. C’est un chemin qui conduit droit aux pandémies. »

Et au lieu de comprendre le sens de cela, à quoi a-t-on droit ? À une extermination de 17 millions de visons. Ces pauvres animaux vivaient déjà l’enfer – 17 millions, c’est un chiffre énorme. Et ces millions d’êtres vivants sont rassemblés… dans un peu plus d’un millier d’élevages. On sait que le rapprochement avec l’holocauste est un thème très polémique chez les défenseurs des animaux, mais là que dire ? On a des constructions sommaires, des êtres enfermés et l’extermination.

Impossible de ne pas penser à ces lignes d’une œuvre d’Isaac Bashevis Singer :

« Dans les relations avec les animaux, tous les gens sont des nazis ; pour les animaux, c’est un éternel Treblinka. »

On sait bien que l’humanité a agi sur le tas et que l’utilisation d’animaux à grande échelle est un produit pour ainsi dire naturel du capitalisme. Le parallèle ne tient pas, mais là il commence à tenir, car l’humanité sait très bien ce qui se passe. On ne peut pas dire à 280 000 personnes dans le nord du Jutland qu’elles vont connaître un confinement spécial et ne pas se dire : l’élevage pose un problème sanitaire relié à un problème moral, il faut tout stopper, tout de suite !

La situation de l’humanité est mauvaise, très mauvaise. Affronter les faits et pratiquer la destruction comme solution… montre que les valeurs du capitalisme ont pétri les esprits, façonné les mentalités, obscurci la raison. Il va falloir une réelle déchirure dans les consciences pour arriver à quelque chose. L’Histoire va connaître une accélération sans pareil, parce que pour sortir de là, les nouvelles consciences vont devoir agir avec envergure et profondeur. Le changement d’époque va être très douloureux.

Et le premier pas de ce changement d’époque devra être un rapport différent aux animaux. L’extermination de 17 millions de visons est un crime innommable, c’est de la barbarie destructrice la plus folle. Elle doit pousser à la révolte complète, à l’insurrection des consciences. Tout cela doit prendre fin, maintenant.

Catégories
Écologie

Confinement : les demandes de la protection animale

Voici le communiqué d’associations de la protection animale, demandant avec justesse la garantie du maintien de leurs activités indispensables pour les animaux pendant le confinement. Cela concerne particulièrement des associations fonctionnant sans refuges (qui ne sont pas fermés, par définition), mais par familles d’accueil ou bien directement auprès des animaux dans différentes situations.

« 𝐑𝐞𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 : 𝐋𝐞𝐬 𝐚𝐬𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐭𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐧𝐢𝐦𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐮 𝐆𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐝𝐨𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝’𝐚𝐧𝐢𝐦𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐫𝐫𝐢𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐚𝐭𝐬 𝐥𝐢𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐨𝐬𝐬𝐢𝐛𝐥𝐞𝐬 !

Alors que le Président de la République vient d’annoncer un reconfinement strict, les associations Ethics For Animals, One Voice, L’arche des Associations et le Collectif Chats et Compagnie formulent les mêmes demandes faites lors du 1er confinement : autoriser les associations avec et sans refuge à continuer les adoptions d’animaux et aux nourrisseurs de chats libres de se rendre sur les points de nourrissage.

“Le secteur de la protection animale a été particulièrement impacté pendant le 1er confinement. Selon l’étude que nous avions menée sur un échantillon représentatif de 135 associations, ces dernières avaient perdu 32% de leurs ressources entre 2019 et 2020 sur la période 1er janvier/31 mai. Pire, leur déficit s’était accru de 58% alors que 75% de ces structures fonctionnaient déjà à flux tendu. Il est nécessaire que le Gouvernement entende ce secteur associatif.” déclarent les responsables des associations.

Les mesures que nous demandons au Gouvernement pendant ce confinement sont simples : donner la possibilité aux associations avec et sans refuge de poursuivre leurs adoptions, donner l’autorisation aux nourrisseurs de chats libres de se rendre sur les points de nourrissage et inciter les vétérinaires à considérer les stérilisations d’animaux comme des urgences vétérinaires ne pouvant être différées.
#confinement #protectionanimale #paconfinée #onevoice #urgenceerranceféline »

Catégories
Écologie

Second confinement en octobre 2020: l’humanité apprentie sorcière prise au piège

Le second confinement ne fait pas qu’ébranler les mesures sanitaires gouvernementales ; c’est tout le mode de vie de l’humanité qui est remis en cause.

Les Français savaient que le confinement serait mis en place, mais la brutalité de son caractère les a tout de même surpris. Emmanuel Macron a annoncé en effet mercredi 28 octobre que le confinement commencerait dès le 30 au matin et s’il ne va pas aussi loin que le premier confinement, cela y ressemble beaucoup dans la plupart des mesures prises. Qui plus est, il y en a jusqu’à début décembre… au minimum.

Les Parisiens suffisamment aisés ont d’ailleurs pris la fuite le jour même, avec 400 kilomètres de bouchon dans l’après-midi avant même les annonces, alors que dans la soirée le site de la SNCF a été totalement saturé, de par les nécessaires voyages en catastrophe en raison de la rapidité de la mise en place du confinement.

Tout cela, cependant, est entièrement secondaire par rapport au cadre historique. La situation est en effet peu ou prou la même dans toute l’Europe, et même si des pays s’en sortent bien mieux, comme l’Allemagne, la tendance reste la même : le virus est relancé, il faut confiner. On peut bien entendu dénoncer Emmanuel Macron, dénoncer le manque de lits dans les hôpitaux, de moyens, de préparation depuis six mois également, c’est bien entendu très vrai, mais cela n’en reste pas moins très secondaire.

Il y a un problème de fond et il est très simple. Pendant des centaines et des centaines d’années, voire des milliers d’années si on remonte à l’apparition de l’élevage et de l’agriculture, l’humanité a joué avec le feu, en désorganisant la nature, en s’appropriant la vie des animaux qui ont été réduits à de simples marchandises de consommation alimentaire, et stockés comme des matières premières.

Cela a été toute une étape historique, un développement, c’est évident. En rester là, toutefois, est une erreur grossière, une incompréhension du développement spécifique de l’humanité, spécifique, mais intégrée à un cadre : la nature.

En niant ce cadre, l’humanité a joué à l’apprentie sorcière. Cela a produit le changement climatique, cela a produit l’asservissement et la souffrance d’animaux dans une dimension industrielle, cela a produit la déforestation, cela a produit toute une série de maladies passant la barrière des espèces en raison de situations anti-naturelles, le Covid-19 se situant ici dans une longue tradition de maladies de ce type, dont la grippe espagnole a été la plus meurtrière.

Malgré un premier confinement, l’humanité ne s’est pas remise en cause. Elle a considéré qu’elle pouvait passer en force : des centaines et des centaines de milliards d’euros par ici, des mesures de confinement par là, la course au vaccin, l’espoir que le virus partirait de lui-même, etc.

L’instauration d’un second confinement en France, mais également peu ou prou dans toute l’Europe, écrase une nouvelle fois la vanité humaine. Et, d’ailleurs, cette fois la crispation est d’autant plus là, la nervosité est présente, la compréhension que l’humanité fait face à un mur s’impose. Elle est même tyrannique, au point que les petits-bourgeois nient le virus, dénoncent l’État, car ils savent que tout doit changer et comme ils ne le veulent pas, ils cherchent un « responsable ».

Ce responsable, c’est pourtant l’humanité elle-même. Son mode de développement, son mode d’existence, est dépassé. Donc il faut le dépasser. Cela implique toutefois de raisonner en termes de mode de vie. Tout doit être remis à plat. L’envergure de la question est immense.

Et malheureusement, on connaît le principe : les consciences sont en retard sur la réalité. Ce second confinement va imposer, par conséquent, les faits de manière très dure, déboussolant tout en amenant une grande exigence.

À la Gauche d’être prête pour accompagner cette nouvelle séquence et faire progresser les consciences !

Catégories
Écologie

Un million et demi de visons abattus au Danemark

Depuis le début de la pandémie de covid-19, des centaines de milliers de visons ont été tout bonnement liquidés. Il y a là un indicateur malsain de la régression de notre époque vers la barbarie.

Les premiers cas de coronavirus chez les visons remontent au printemps 2020, lorsque quelques animaux furent testés positifs dans un élevage au Pays-Bas, et que des études aient montré que, finalement, des cas de transmission du vision vers l’humain avaient été enregistrés.

10 000 dans l’Utah aux USA, 100 000 en Espagne au mois de juin, un million et demi au Danemark, telle est le nombre de vison qui ont ou vont être tués dans le monde du fait d’être contaminés au covid-19 ou soupçonnés de l ‘être.

On apprend ainsi que l’ « opération » va prendre « plusieurs mois » selon l’autorité vétérinaire danoise : comment peut-il en être autrement lorsqu’on parle d’environ un million et demi d’animaux ? Chaque élevage avec des cas positifs verra l’ensemble des animaux « euthanasiés », ainsi que tous ceux situés à moins de 7,8 km d’un élevage contaminé….

Lorsqu’on est porté vers les animaux, et même lorsque l’on a ne serait-ce qu’un peu de sensibilité, ces chiffres donnent le vertige et la nausée. Comment la société humaine en est-elle arrivée à un telle niveau de froideur, à un telle niveau d’immoralité ?

Mais où on est donc passé la sensibilité des gens ? Comment peut-on s’accommoder d’une telle « opération » comme le disent froidement les autorités ? Il est vrai que face à l’ampleur du désastre, on est pris premièrement par un sentiment de fatalité. A cela s’ajoute bien évidemment une Gauche qui n’en finit pas de délaisser les animaux, sauf pour en faire des argumentaires de campagnes bien abstraits… Mais tout de même !

Au moins devrait-on déjà se renseigner, approfondir les connaissances de la crise sanitaire en cours… Comment ne pas chercher à faire progresser sa conscience sur les enjeux écologiques, sur le sort des animaux ? Comment ne pas regarder la réalité en face et adopter au minimum une morale, se renseigner sur le véganisme ?

Car le covid-19 est le produit direct de notre époque, une époque marquée par la destruction des écosystèmes, et donc de l’habitat naturel des animaux sauvages. Là est le terreau direct de la mutation des virus. Chacun le sait mais tout le monde fait comme si il ne le savait pas…ou ne voulait pas le savoir… ou le sait sans vouloir le savoir…

Mais voilà que nous en sommes rendus à ce que le rapport même entre animaux d’élevages et l’être humain soit délirant. Car ces visons, qui ce ne sont pas de simples « bêtes à fourrure » comme l’écrit cyniquement Le Figaro, ont été contaminés par les travailleurs des élevages eux-mêmes positifs au covid-19.

Et n’avons-nous pas assistés à la sortie du confinement à un multiplication de cas de covid-19 dans les abattoirs, ces lieux d’enfers où règne une cadence infernale et une proximité malsaine avec les animaux-morts ? On assiste à la terrible fuite en avant d’un mode de vie fondé sur l’exploitation criminelle de la nature, qu’elle soit sauvage ou domestiquée. Le système capitaliste se montre à nous comme un mécanisme froid qui n’entraîne plus que vers la mort elle-même. À quand la fin de cette spirale négative, insupportable ? À quand le sursaut moral et populaire ?

Catégories
Écologie

«Des mesures très floues» dit One Voice à propos des annonces sur les animaux sauvages captifs

Les annonces de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili sur le « bien-être de la faune sauvage captive » ont suscité un sentiment de victoire chez beaucoup de personnes et certaines associations de la protection animale.

Cet enthousiasme a une certaine légitimé, mais il ne faut pas pour autant être crédule et il faudra des choses concrètes avant de commencer à être satisfait. C’est en tous cas le point de vue des personnes ayant une grande expérience et une grande connaissance de la question, acquise dans la pratique quotidienne et pleine d’abnégation de la protection animale.

Ainsi, on ne sera pas étonné que l’association One Voice, comme à son habitude, se distingue par sa grande lucidité et remarque que les annonces du gouvernement sont « très floues », sans engagement concret, reflétant « la mollesse de notre pays en la matière. »

Selon One Voice, et nous ne pouvons que partager ce point de vue, « la France était et reste donc complètement à côté de la plaque, à rebours des attentes sociétales. »

Nous republions ici l’article de Julia Mothé de One voice, initialement publié sur le site de One voice, qui résume parfaitement la situation ( One voice étant à la pointe du combat sur ces sujets depuis des années) :

« Animaux sauvages captifs : des mesures très floues

Barbara Pompili vient d’annoncer les mesures sur le bien-être animal, attendues depuis plus d’un an, et résultant de groupes de travail dont nous avons fait partie avec les autres associations de défense animale, et les ministres concernés. D’ailleurs, de quoi parle-t-on exactement? D’une loi? D’ordonnances? D’arrêtés? Comme trop souvent en France à ce sujet, on a attendu bien longtemps pour des avancées floues et minimales. Mais personne n’est dupe. Ces mesures vont dans le bon sens, mais sont trop faibles, sont loin de balayer assez de sujets et se situent bien en deçà des attentes sociétales !

Cinq ans pour fermer 4 élevages de visons dont 2 sont traînés en justice ? Il était grand temps!

En quatre ans, sept élevages de visons ont fermé. Il n’en reste donc plus que quatre en fonctionnement. Et parmi ces quatre restants, nous avons engagé des procédures en justice contre deux d’entre eux. L’audience concernant celui de Montarlot est d’ailleurs fixée au 13 octobre prochain.

En tant qu’association rapporteuse du groupe sur la fourrure s’étant réuni au ministère de la Transition écologique durant le printemps et l’été 2019, c’est bel et bien grâce à nos campagnes incessantes et répétées que ces fermes à visons ont fermé au fil du temps ! Avec l’appui de nos partenaires de la Fur Free Alliance qui ont encore récemment interpellé les ambassades de France dans leurs pays.

Quand on pense que la Pologne, deuxième fournisseur de fourrure au monde, va les faire clore et que les Pays-Bas ferment leurs 160 élevages de visons en mars quand ils avaient prévu trois ans pour le faire, on voit que la France prend son temps. Mais nous prenons acte de cette décision tant attendue et poursuivons notre campagne pour que de nouveaux visons ne naissent pas au printemps prochain dans ces fermes maltraitantes et polluantes.

Pas de date pour la fin des cirques avec animaux… Le dressage occulté et des approximations dans la mise en œuvre !

Aucune date de fin des cirques avec animaux n’est annoncée, ni la manière dont cela se fera! Les hippopotames et éléphants seraient les premiers à bénéficier de la fin de la captivité et de l’itinérance. Cela se passerait par vagues. Les fauves en dernier… Mais la ministre oublie que le cirque, ce n’est pas seulement l’itinérance, c’est aussi le dressage, qui est, lui, totalement occulté! Et les animaux qui ne participent pas aux spectacles, qui ne devraient même pas être maintenus captifs?

La ministre de la Transition écologique a reçu les représentants des circassiens la semaine dernière, et les échanges furent « houleux » à en croire les professionnels du dressage. D’autres rendez-vous seraient à prévoir. Un délai de plusieurs années laissé aux cirques pour arrêter l’exploitation des félins est une nouvelle gifle assenée aux lions et tigres qui n’ont jamais connu autre chose de toute leur existence. C’est une gifle pour ceux qui ont été abattus… C’est une gifle aux hippopotames et éléphants qui resteront encore des mois voire des années, certains jusqu’à leur mort dans les camions des cirques. Pour Jumbo, Boulie, Mina et Kamala, Nelly et Brigit, tous sur les routes depuis des dizaines d’années… Pour Baby et Samba aussi.

En vingt-et-un ans de campagne pour l’arrêt des cirques en France, nous avons vu les deux tiers des cirques renoncer aux spectacles avec animaux. A l’époque, il y avait cinq cents félins dans les cirques. Comment l’État fera-t-il pour garantir le respect de ces mesures, quand il n’existe même pas de fichier des animaux sauvages captifs des cirques ? Depuis toujours les félins alimentent le trafic lucratif.

Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice :

« Ces annonces arrivent après plus d’un an d’attente. Ce ne serait pas inquiétant si elles n’étaient pas si floues. Plus de vingt-trois pays en Europe ont déjà légiféré avec clarté ! L’Inde, New York ont légiféré ! On attendait de la France un rugissement pour tous ces animaux qui souffrent, elle a timidement miaulé… »

Les marathoniens de l’océan sortiront des bassines chlorées au minimum dans sept ans

Nous nous réjouissons de l’arrêt immédiat de la reproduction et de l’interdiction de l’acquisition de nouveaux cétacés captifs selon nos demandes. La ministre envisage la création d’un sanctuaire; nous proposons notre expertise avec nos partenaires pour cet accompagnement… Hier, deux bélugas retrouvaient une semi-liberté. C’est possible, et tellement souhaitable!

Depuis l’annulation en janvier 2018 de l’arrêté delphinarium adopté en mai 2017, l’État a laissé naître et mourir des dauphins dans les bassins sans agir. On déplore que pendant trois ans, des delphineaux soient nés dans ces bassins. Depuis que nous avons assigné l’État au Conseil d’État pour faute, il l’a fait attendre un an, assurant à la plus haute juridiction administrative que des mesures de bien-être animal arrivaient. Aujourd’hui, ces annonces sont constructives. Nous attendons à présent des précisions concernant le sort des individus actuellement captifs. Une autre question se pose : où vont aller les orques dans deux ans ?

Parmi ces annonces, on déplore l’absence de certains thèmes pourtant fondamentaux, et de décisions fortes, sans être surpris de la mollesse de notre pays en la matière. La France était et reste donc complètement à côté de la plaque, à rebours des attentes sociétales car la ministre ne fixe pas de cadre, ni de date, ni de moyens pour y parvenir. Évidemment, ces paroles ont le bénéfice d’exister, mais il ne faudrait pas que le gouvernement pense que nous nous contenterons de compromissions. On ne peut pas attendre encore dix, quinze ans avant les prochaines avancées ! Les animaux ne le pourront pas.

Julia Mothé »

Catégories
Écologie

Un caniche dans un sac-poubelle, reflet de la barbarie

L’épisode raconté par la SPA – Salon de Provence n’est pas une anecdote, ni un fait divers. L’humanité a un immense problème avec la vie et en France, le rapport aux êtres vivants est particulièrement barbare. Il est fondé sur la destruction ou la peur irrationnelle amenant à la destruction. Ce qu’on trouve à l’arrière-plan, c’est la peur de la sensibilité, au nom d’un formalisme tout à fait bourgeois et d’une indifférence individualiste tout à fait libérale.

On ne dira jamais assez le travail formidable que font les refuges, qui devraient être subventionnés par l’État, avec une prise en charge des salaires et surtout une reconnaissance essentielle des gens qui y travaillent… tout cela, bien entendu, en mettant au premier plan les animaux.

Voici le récit, publié par Les refuges de France (Défense de l’animal), réseau auquel est affilié la SPA – Salon de Provence :

« Un vieux chien retrouvé vivant dans une poubelle à Salon de Provence.

😰 Le 26 septembre, une résidente qui allait jeter ses poubelles a fait une terrible découverte dans un des conteneurs rue Saint-François, en centre-ville. Dans un sac poubelle fermé se trouvait un vieux caniche âgé de 12 ou 13 ans.

😱 L’animal, aveugle et sourd, a été jeté comme un vulgaire déchet.

👉 Le chien dont l’état de santé était critique, a été pris en charge par de la SPA – Salon De Provence, membre de Défense de l’Animal. À son arrivée au refuge, l’équipe lui a immédiatement apporté les soins nécessaires. Pour son bien-être, il a été toiletté et réconforté.

‼️ « Une horreur et une ignominie de plus » Philippe Adam – Président de la SPA – Salon-de-Provence

L’animal n’étant pas identifié, il sera complexe de retrouver son propriétaire.

ℹ️ Pour toute information concernant ce sauvetage, contactez la SPA – Salon-de-Provence.

📷 SPA de Salon et sa région »

 

Catégories
Écologie

Communiqués d’AVA suite à l’arrêté de la Préfecture de l’Oise

AVA Compiègne a publié deux communiqués dans la journée du 26 septembre, que voici :

« CHASSE A COURRE : LA RÉSISTANCE CONTINUE 🏡✊

Malgré l’arrêté révoltant de la Préfecture, autorisant la Gendarmerie à disperser par la force toute opposition à la chasse à courre chez nous, jamais les habitants désireux de sortir veiller sur la faune sauvage n’ont été si nombreux ! Et comme d’habitude, dans le calme et sans provocation.
🦌 Aujourd’hui aucun cerf n’a fait les frais de cette pratique barbare en forêt de Compiègne ! Bravo à tous ! 👏

📅 A mercredi pour la suite ! »

« 🚫 L’ETAT EMPLOIE LA FORCE POUR PROTÉGER LA CHASSE A COURRE ! 🚨

🦌 Une semaine après le scandale national provoqué par une chasse à courre en pleine ville, l’État annonce sa position : toute manifestation d’opposition est interdite par la Préfecture de l’Oise pendant toute la saison de chasse !
Face à l’émoi et le rejet unanime de la population devant cette pratique, ce n’est pas la chasse à courre, responsable de nombreux troubles à la sécurité publique (reconnus comme tels par la Justice), accidents et invasions de propriété privée qui est jugulée, mais bien la population locale opposée à cette barbarie.
👮 🚔 Désormais, suite à un arrêté publié le 25 septembre, les forces de Gendarmerie et de Police seront déployées en forêt « pour décider de l’emploi de la force après sommations » afin de « disperser tout attroupement qui se constituerait dans les forêts de Compiègne, Ourscamp-Carlepont, Halatte, Laigue, Chantilly et Ermenonville les mercredis et samedis de 6h à 20h durant la saison de chasse ».

« L’usage de la force par les représentants de la force publique comporte l’usage des armes ».

Le présent arrêté préfectoral, en plus de se fonder sur des mensonges répugnants, accusant notre collectif de violences que nous avons au contraire toujours subies et documentées sans répondre (« s’en prennent physiquement aux chiens et aux chasseurs »), ou d’« obstructions à la chasse » jamais caractérisées, est d’un arbitraire absolu, les définitions d’attroupement et de trouble n’étant pas clairement prédéfinies.

Alors que la chasse à courre est au plus mal, rejetée par tous après un Nième scandale, l’État prend la décision politique d’écraser l’opposition pacifique portée par les habitants qui subissent cette pratique. Plutôt que de toucher à la source du problème, les institutions rognent toujours plus sur les possibilités d’exprimer le mécontentement, la désapprobation, la critique.

Il s’agit ici clairement de protéger des intérêts particuliers aux dépens de l’intérêt général. Cette position est une injure directe aux habitants du lotissement compiégnois qui se sont « attroupés » samedi dernier pour sauver un animal traqué. C’est une injure aux 8 français sur 10 qui se prononcent contre la chasse à courre par tous les sondages depuis 10 ans.

⚔🏰 Cette décision révoltante met en lumière encore un peu plus l’aspect anti-démocratique du maintien de cette chasse dans notre pays. Elle intervient alors que l’équipage récidiviste a déjà obtenu la privatisation d’un partie de la forêt de Compiègne par le biais d’un autre arrêté préfectoral.
📣✊ Contre vents et marées, face à tous les coups tordus, AVA a porté avec abnégation la voix de l’opposition à la barbarie. Cette voix doit-elle s’éteindre ? AVA doit-elle cesser d’exister, comme le souhaitent les tenants de la chasse à courre ? Bien sûr que non.

Il appartient à l’opinion publique, à toutes les forces démocratiques, de pointer du doigt la décision de la Préfecture de l’Oise et de dire : cet appel de la Préfète à la mobilisation militarisée contre AVA, cette légalisation de l’emploi des armes contre AVA, cette scandaleuse soumission aux franges les plus jusqu’au-boutistes des obscurantistes prônant et pratiquant la chasse à courre… tout cela est inacceptable et les institutions doivent reculer !

La décision de la Préfète de l’Oise doit être révoquée, maintenant !
🦌🦊🐰🐗🐶🐴💚 »

Catégories
Écologie

La Préfète de l’Oise exige contre AVA l’emploi de la force, y compris la force armée

La Préfète de l’Oise a décidé qu’il fallait supprimer AVA dans l’Oise. La gendarmerie et les forces de police doivent dissiper tout « attroupement », quitte à employer… les armes. Oui, les armes, pas moins, la Préfète de l’Oise a légitimé l’emploi des armes !

Que dire devant une telle décision ? À part, bien entendu, qu’elle n’a pas été prise par la Préfète en tant que tel, celle-ci n’a forcément fait que relayer une décision au plus haut lieu, au niveau du président lui-même d’ailleurs. Emmanuel Macron n’a en effet cessé d’appuyer les chasseurs, tant avant les élections présidentielles que, bien entendu, après celles-ci.

L’alliance entre Emmanuel Macron et les chasseurs est en fait une convergence, car au fond les intérêts sont les mêmes : la stabilité de la vie quotidienne des Français sur un mode beauf. Il faudrait accepter les traditions portées par les notables, les people ou directement par le marché ; il faudrait se tenir à l’écart de toute critique de la condition animale, de tout engagement démocratique en général impliquant tout son être.

Parce qu’au fond, c’est de cela qu’il s’agit. Soit on est indifférent aux salauds qui empoisonnent les chats, qui traquent les cerfs, qui tirent sur les oiseaux, qui capturent et tuent les pigeons… ou bien on refuse l’indifférence et on décide d’être réellement humain, c’est-à-dire sensible et intelligent.

Il y a deux mondes et chaque jour qui passe, les deux mondes se séparent. La décision de la Préfète de l’Oise relève de l’ancien monde ; aux personnes ayant compris qu’un nouveau monde se lève de se soulever et de faire disparaître l’ancien : il y en a assez des chasseurs, il y en assez de l’écocide, il y en a assez de la Droite et de tous ceux qui convergent avec.

Voici l’arrêté préfectoral :

Catégories
Écologie

Un cerf sauvé de la chasse à courre à Compiègne

C’est un épisode de plus dans la bataille contre la barbarie.

Ce sont toujours des vidéos éprouvantes, même si tout se termine bien, que celles où l’on voit un animal apeuré, épuisé, se faire traquer par des barbares jouant à exercer une domination allant jusqu’à la mise à mort. Celle-ci montre comment à Compiègne, très proche de la forêt, non loin du lycée Jean-Paul II, des habitants d’un lotissement voisin et les courageux activistes d’AVA permettent à un cerf traqué jusqu’à la ville de retourner en forêt.

Naturellement, l’équipe de chasse à courre a prétendu que le cerf aurait été « gracié » parce qu’il était rentré en ville, les institutions sont intervenues pour chercher à le neutraliser, etc. C’est bien entendu de la poudre aux yeux de par des gens qui vivent dans un monde parallèle. Alain Drach, maître d’équipage de l’équipage de la Futaie des amis, ne cache d’ailleurs même pas que :

« Nous l’avons chassé pendant environ 1 h 30. Il a fait tout un parcours, parfois plusieurs fois le même. »

C’est la traque tout à fait assumée, un plaisir malsain ouvertement étalé, comme ici dans Oise hebdo, pressé de lui donner la parole pour qu’il explique, à son habitude, que le cerf ce n’est pas « le papa de Bambi », que les anti-chasse à courre ne connaissent rien à rien, etc. Ces gens d’esprit grand bourgeois sont tellement déconnectés du réel qu’ils suintent le mépris et ne comprennent toujours pas qu’ils récoltent toujours plus de haine.

C’est toute la question de la civilisation qui se pose en effet ici, le rapport à la nature, aux animaux, l’exigence d’une vie en harmonie complète, sans compromis aucun avec la barbarie. L’humanité a vraiment un grand saut à effectuer !

Catégories
Écologie

Le tournant raté de la Gauche à propos de la chasse à la fin des années 1990

Dans les années 1990, les chasseurs ont été secoués par la mise en place de nouvelles directives européennes modifiant leur pratique. En 1997, le gouvernement de la « gauche plurielle » allait se trouver confronter à cet enjeu, ratant le coche d’une résolution démocratique et populaire d’un problème décisif pour le XXIe siècle.

En 1979, l’Union européenne édictait une directive sur la protection des oiseaux sauvages. Pays de paysans, attachés à la chasse « populaire », la France n’a pas véritablement respecté la règle de transposition de cette directive pendant les années 1980. Jusqu’à ce que des associations écologistes mènent des actions juridiques et finissent par faire appliquer la directive, bousculant la pratique de la chasse au gibier d’eau. La date d’ouverture de cette chasse fut par exemple progressivement reculée du 14 juillet au 1er septembre.

Or, on le sait, si la chasse à courre est une pratique élitiste, portée par des grand bourgeois sur un mode aristocratique, la chasse au gibier d’eau est plus largement populaire. Depuis les années 1960, les zones populaires étaient confrontées à une urbanisation croissante et une forte suspicion naissait quant à une perte de ce « droit » face aux privatisations de vastes domaines de chasse par de grandes fortunes… Cela allait fournir une base pour une contestation pro-chasse de la part du PCF.

Dès le départ donc s’entremêlaient des enjeux démocratiques et populaires, si bien qu’autour des fameuses A.C.C.A, les chasseurs de gibier d’eau s’appuyèrent sur l’association nationale des chasseurs de gibier d’eau (ANCGE), présente dans la façade maritime de l’Ouest et du Nord, et sur l’union nationale de défense des chasses traditionnelles françaises (UNDCTF), devenue l’ « union nationale des associations de chasseurs d’oiseaux migrateurs » en 1999, plutôt implantée dans le sud ouest.

À la directive européenne de 1979 s’en ajouta une nouvelle en 1992 à propos de l’ « habitat-faune-flore », s’appuyant notamment sur les réserves Natura 2000 dans lesquelles la chasse est limitée.

Face à ces législations encadrant les activités de la chasse, une partie des chasseurs, principalement des notables ruraux, fondent en 1989 le parti « chasse, pêche, nature et traditions » afin de défendre ce qu’ils nommaient déjà « l’identité des ruraux ». Ce parti n’aura jamais vraiment de bases militantes, étant plutôt un outil de « lobbying » électoral pour la chasse, avec en arrière plan une idéologie réactionnaire sur un mode rural. Il n’en reste pas moins qu’un cap fut franchi dans la contestation pro-chasse.

Le « tournant » se situe en 1997 avec la victoire de la coalition dite de « gauche plurielle » aux élections législatives, rassemblant le PS, PCF, Les Verts, le Mouvement des Citoyens de Jean-Pierre Chevènement et le Parti radical de gauche. C’est la seconde cohabitation avec un gouvernement de gauche et Jacques Chirac, président de la République depuis 1995.

Issue des Verts, Dominique Voynet devient alors la ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement. Une de ses missions va être de mettre la France en conformité avec les directives européennes de 1979 et 1992, peu respectées au niveau local. En 1996, l’ASPAS et la SNPN (société nationale de protection de la nature) assignaient en justice le président « Comité pour la défense et l’organisation de la chasse à la tourterelle », Georges Riboulet, pour non respect des réglementations en matière de protection de ces oiseaux (pas encore totalement respectée aujourd’hui).

Et c’est à travers ce procès que l’on voit tous les enjeux de la Gauche et de la chasse à cette époque. Si l’un des avocats de Georges Riboulet était Daniel Piquotin, également conseiller régional d’Aquitaine de l’UDF (ancêtre du Modem), le chasseur pouvait également compter sur la défense d’Alain Anziani, président du PS en Gironde. Le Parti socialiste était en effet grand défenseur des chasseurs en Gironde, de part la forte présence des chasseurs à la palombe dans les réseaux de pouvoir. En 1992, le conseil général d’Aquitaine comptait même 10 conseillers CPNT.

Face aux directives européennes, aux mises en justice et à une ministre issue des Verts, la contestation montante des chasseurs devait finir par se manifester au grand jour devant tout le pays. Ce fut le cas le 14 février 1998 où 150 000 chasseurs venus de toute la France par auto-car manifestaient sur les Champs-Élysées à Paris, appuyés par des cors de chasse, des défilés de chiens et des lâchages d’oiseaux.

Dans la manifestation, on retrouvait toutes les associations de chasse, mais aussi des figures de la droite, du Front National ainsi que du PCF. Une partie des bases du PCF étaient acquises à la défense de la chasse dans la perspective de défense de la Révolution française ayant aboli le privilège des « nantis ». Maurice Rocher, responsable PCF Loire-Atlantique de 1963 à 1983, n’était-il pas lui-même un pratiquant de chasse dans sa propriété de Saint-Joachim dans le marais de Brière ?

Point culminant de la contestation : lors des élections européennes de 1999, Jean Saint-Josse, président de CPNT obtenait 1 195 863 voix, soit 6,5 % des suffrages exprimés.

Il n’empêche qu’en mars 2000, la loi portée par Dominique Voynet finit par être votée. Elle instaura notamment le mercredi « jour sans chasse », la protection des oiseaux migrateurs avec la fermeture de leur chasse au 31 janvier et un encadrement hebdomadaire de la chasse en général. Le droit de chasser la nuit, avec de la glu et de pénétrer dans les propriétés privées furent toutefois maintenues. C’est que la Droite avait pu compter lors des débats à l’Assemblée nationale sur le soutien non négligeable des élus du PCF et de la majorité des députés PS du sud-ouest.

Minée par ses renoncements idéologiques, la Gauche n’a pas été en mesure d’assumer une mobilisation démocratique et populaire sur la question de la chasse, des campagnes et des animaux dans les années 1990. Cela a d’ailleurs contribué à marquer la différence entre les « écologistes » et la « gauche », alors même qu’un espace était ouvert, avec une opinion publique favorable à des campagnes tournées vers la nature et les animaux.

Les années 2020 seront les années du dépassement de ces renoncements, avec une recomposition générale de la Gauche sur ses bases historiques en tenant compte de la nature et des animaux comme aspects centraux de la cause du Socialisme.