Catégories
Politique

Covid-19: la terrible crise économique qui se profile en arrière-plan

Après la crise sanitaire, la crise économique ? Malgré les mesures d’ampleur annoncées par les gouvernements et l’Union européenne, il faut s’attendre à ce scénario catastrophe. Le ralentissement de la production porte un coup majeur à l’économie et l’endettement massif des États, plutôt que d’y remédier, risque fort d’aggraver la situation.

Depuis le début de l’année, d’abord en Asie puis maintenant en Europe et de plus en plus dans le reste du monde, de nombreux secteurs économiques sont à l’arrêt, ou bien tournent au ralenti.

Il y a bien sûr toute l’économie du tourisme et du transport qui est déjà gravement affectée comme chacun le sait. Le groupe Aéroports de Paris (ADP) vient par exemple d’annoncer la mise au chômage partiel de 80% de ses 6295 salariés, avec une demande d’autorisation pour… six mois.

Il y a tout un arrière-plan à cela, avec en particulier la production aéronautique qui sera impactée dans les prochaines semaines ou les prochains mois. Cela d’autant plus que le secteur est déjà en crise avec l’affaire du Boeing 737-Max et les prévisions de ralentissement de la croissance du trafic aérien préalables à la crise sanitaire en cours.

Il en est de même pour la production automobile, qui est déjà affectée par des prévisions de baisse de production à moyen et long terme pour des raisons environnementales. Depuis le début de la semaine, la production automobile (directe et sous-traitante) est à l’arrêt en France. Les constructeurs s’attendent par ailleurs pour les six semaines à venir, en raison du contexte, à une baisse de commandes de l’ordre de 75 %.

Donc, pas de production d’un côté (ce qui signifie pas de valeur créée) et pas de vente de l’autre (ce qui signifie pas liquidités pour valoriser la production réalisée) : cela mène tout droit à une crise majeure pour le secteur. Dans la presse économique, il est déjà parlé pour les mois à venir d’entrées d’argent amputées de 5 à 6 milliards d’euros par rapports à ce qui était prévu. C’est évidemment gigantesque.

Si les grands groupes seront éventuellement en mesure de surmonter cela, ce ne sera probablement pas le cas de nombreuses PME et TPE liées à cette production. Sans parler des nombreux ouvriers intérimaires du secteur, qui seront directement sans emplois pour une longue période.

Le schéma est le même pour tout un tas de secteurs industriels, sans compter l’économie des services, comme la restauration, qui de toutes manières est liée en amont à une production industrielle pour ses infrastructures et ses matières premières.

En une semaine, il est déjà observé qu’un nombre très important d’entreprises a mis de côté tous les projets de recrutement. Et plus les perspectives économiques vont s’avérer moroses suite à telles et telles annonces, plus la méfiance sera de mise, et donc le ralentissement de l’activité, et donc l’emballement dans une spirale négative.

C’est un mouvement de crise tout à fait classique et bien connu par le capitalisme, qui en connaît de manière récurrente, plus ou moins grave. Il faut néanmoins redouter que cette fois, les conséquences générales soient terribles.

Les gouvernements en ont conscience et, face à des cas concrets et immédiats (paiement des salaires, paiement des cotisations des entreprises), ils annoncent déjà des mesures de grande ampleur, voir d’une ampleur exceptionnelle, alors que la crise sanitaire ne fait que commencer.

Un plan de 200 milliards d’euros (16 % du PIB) a été annoncé en Espagne, 9,2 milliards d’euros (4,3 % du PIB) au Portugal, 47 milliards d’euros en Pologne, etc.

En France, l’Assemblée nationale a voté hier, à l’unanimité, le projet de loi de finances rectificative, permettant les mesures d’urgence. Anticipant que l’impact du Covid-19 sera très lourd, provoquant une récession (1 % du PIB), le texte assume un déficit public de 3,9% du PIB en 2020.

Autrement dit, l’État assume de s’endetter encore plus qu’il ne l’est pour supporter lui-même les défaillances de l’économie. Concrètement, cela signifie que l’État doit prendre en charge le paiement du chômage partiel des entreprises n’ayant plus d’argent et qu’il renonce, au moins temporairement, à des entrées d’argent dans les caisses.

En tout, 45 milliards d’euros d’aides ont déjà été annoncées par le gouvernement (essentiellement en report de charge), ainsi que 300 milliards d’euros de garanties publiques de prêts (cela signifie que l’État se portera garant à hauteur de 300 milliards en tout pour les entreprises qui emprunteront).

Ce mécanisme d’endettement, pour l’État et pour les entreprises par l’intermédiaire de l’État, est directement appuyé par l’Union européenne. La Banque centrale européenne (BCE) vient en effet d’annoncer 750 milliards d’euros qui seront déversés dans l’économie d’ici à la fin de l’année 2020. C’est gigantesque, cela représente 7,3 % du PIB de la zone euro.

Cette monnaie va servir ni plus ni moins qu’à racheter de la dette, notamment celle d’État en difficulté avant la crise sanitaire (comme l’Italie et l’Espagne) et qui vont l’être encore plus après celle-ci. On l’aura compris, la France sera aussi concernée.

Cela est très risqué, car la machine peut s’enrayer très vite, à cause d’une perte de confiance dans la monnaie notamment. Tout est, en effet, une question de confiance des investisseurs dans la capacité des États à rester solvable indéfiniment, et surtout dans la valeur de la monnaie.

Le problème, et on le comprend aisément si on raisonne de manière concrète et pas de manière abstraite, c’est que la valeur ne s’invente pas, elle ne se décrète pas. En injectant 750 milliards d’euros dans l’économie, la BCE prend un risque énorme, celui que ses 750 milliards d’euros ne correspondent à aucune valeur réelle, ou en tous cas pas suffisamment.

Comme l’économie est en grande partie à l’arrêt, cela peut provoquer une crise de la valeur. Autrement dit, une crise de la valeur de l’argent, exactement comme lors de la crise de 1929, puisqu’il est injecté de la valeur numéraire, sans que cela puisse correspondre suffisamment à de la valeur réelle, c’est-à-dire des marchandises produites.

Quand les gouvernements, et l’Union européenne qui est leur prolongement pour les pays membres, déclarent qu’ils vont dépenser tel ou tel milliard, ils ne vont en effet rien payer concrètement. Ils vont simplement contracter encore plus de dette.

C’est là littéralement jouer avec le feu et les marchés financiers, qui supportent cette dette, en s’enrichissant dessus, peuvent exploser du jour au lendemain, en renonçant de la financer. La panique était déjà très grande lors des crises de 2008 et de 2012, avec des mécanismes liés à la dette similaires ; elle le sera probablement d’autant plus que cette fois la production industrielle est grandement ralentie, et donc la production de valeur est réduite.

Il n’y a d’ailleurs aucune raison que les marchés financiers ne « paniquent » pas puisque même la présidente de la BCE Christine Lagarde, qui a débloqué ces 750 milliards d’euros, parle dans le même temps d’une récession considérable à venir.

Si la dégringolade s’est stabilisée hier sur les marchés boursiers, probablement suites aux annonces de la BCE censée rassurer, il faut bien voir que la situation est catastrophique depuis plusieurs jours et que « l’embellie » n’est que relative.

Rien que pour la France, le CAC 40, c’est-à dire la cotation des 40 plus grandes entreprises françaises, ou autrement dit la valeur de ces entreprises estimée par les marchés financiers, avait chuté de près de 40 % en un mois. Sur les différentes places boursières, les mécanismes d’urgence pour stopper les emballements négatifs (baisse drastiques des cours) ont été actionnés de nombreuses fois ces derniers jours, ce qui n’a rien d’anodin.

Et il ne faudrait pas croire ici, comme aiment à le faire croire les populistes de gauche, que la « finance » serait une abstraction ne représentant rien du tout. Au contraire, elle représente la façon principale dont la valeur est répartie (et donc accaparée par la bourgeoisie) dans l’économie. Quand la finance tangue, ce n’est pas la cause, mais simplement le symptôme de la crise économique, tout à fait concrète et immédiate pour tout un chacun.

Le capitalisme, qui est instable par nature, voit se profiler en arrière plan de la crise sanitaire du Covid-19, une crise économique d’une ampleur redoutable.

Catégories
Politique

«Appel au Président de la République pour le confinement total de la population»

Voici le communiqué l’InterSyndicale Nationale des Internes dont le propos est clair,  précis et ferme, face à l’urgence de la situation. Tout le contraire du gouvernement qui tergiverse sans cesse, incapable d’interdire ne serait-ce que les footing, alors même que la plupart des sportifs professionnels ont eux-mêmes cessé tout entraînement extérieur depuis le début de la semaine. Il faut un confinement massif et total de la population, un point c’est tout…

« Appel au Président de la République pour le confinement total de la population

« Vous devez cesser les demi-mesures et les discours équivoques. »

Votre responsabilité est d’être clair, précis et ferme. C’est un confinement total et absolu de l’ensemble de la population dont nous avons besoin, à l’instar des mesures déployées en Chine : aucune sortie, aucun contact interpersonnel extérieur au foyer, arrêt strict de toutes les entreprises non vitales, des transports en commun, ravitaillement des familles au domicile par des personnels protégés intégralement et avec des masques FFP2.

« Moins le confinement sera strictement appliqué, plus les réanimations seront saturées, plus nous devrons faire des choix. »

La situation à l’hôpital ne doit pas être cachée à la population :

Depuis novembre 2019, les internes se sont ralliés à tous les corps professionnels hospitaliers pour alerter sur le manque de moyens, le manque de personnel, le management délétère qui se sont instaurés à l’hôpital public depuis des années.

Tous ces problèmes sont exacerbés par la crise sanitaire actuelle. Les cadres de santé refusent que les personnels paramédicaux soient testés en masse par crainte de manquer de bras dans les services, les soignants sont contraints de travailler alors qu’ils ou elles présentes tous les signes objectifs d’une infection à coronavirus.

Les internes de médecine sont sur-mobilisés et ont accepté de faire des sacrifices importants sur leur vie et leur formation pour se mettre en ordre de marche face à l’épidémie.

« La crise de l’hôpital public n’a pas disparu avec l’arrivée du coronavirus.

En novembre, nous redoutions l’épidémie de grippe qui pourtant arrive tous les ans, imaginez ce que l’on redoute maintenant ! »

Ne soyons pas dupes, le matériel manque dans tous les services. Les masques sont manquants ou rationnés conduisant les soignants à utiliser parfois des masques en tissu cousu main, des masques chirurgicaux non protecteurs, de ne les changer qu’au plus 2 ou 3 fois par jour ce qui est propice à l’auto-contamination. Le matériel de dépistage (écouvillon, machine de test) n’est pas disponible pour tester tous les cas et les personnels afin de pouvoir mener des stratégies correctes de prise en charge. Les personnels soignants sont déterminés à sauver la population, mais la colère est à son apogée contre les politiques qui ont dégradé depuis 10 ans, d’année en année, les capacités de notre système de santé et installé, aux fonctions hiérarchiques sanitaires des technocrates incompétents et assidus à l’application des restrictions budgétaires.

« Le message actuel des pouvoirs publics est : apprenez à gérer la pénurie… »

Nous tenons à alerter la population du fait qu’il n’y aura pas de places en réanimation pour tous les patients graves quel que soit leur âge : les médecins devront faire des choix humainement très difficiles. Les jeunes en bonne santé présentent des formes mortelles. A l’heure où nous écrivons, plus de 900 personnes COVID+ occupent des lits de réanimation alors qu’il n’y en a que 5000 dans tout le pays.

« Au rythme actuel de progression de l’épidémie en France, les réanimations seront saturées dans moins de 15 jours, voire plus rapidement dans certaines régions. »

Nous exhortons enfin le gouvernement à appliquer les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et donc à investir dans des moyens pour mener un dépistage massif de toute la population !

Nous terminons cet appel par une requête adressée aux Françaises et Français. Nous apprécions vivement les démonstrations de soutien que vous manifestez par des applaudissements à vos fenêtres. Si vous souhaitez réellement protéger les soignants, nous vous invitons à respecter un confinement total, et ce même malgré l’ambiguïté des messages diffusés par le gouvernement.

« Restez chez vous : c’est le modeste prix à payer pour enrayer l’épidémie.

Nous vous sauvons, sauvez nous. »

Justin BREYSSE – Président de l’ISNI

Contact presse :

Léonard CORTI – Secrétaire général de l’ISNI

06.71.02.62.05 – sg@isni.fr »

Catégories
Politique

Coronavirus: le scandale Agnès Buzyn en dit long sur l’État

L’ancienne ministre de la Santé, qui a connu un échec cinglant aux municipales parisiennes, a décidé de balancer toute sa rancœur. Elle a montré qu’à la tête de l’État, la position adoptée sur la crise sanitaire en cours a connu de très profonds déséquilibres. Cela révèles les immenses faiblesses des classes dominantes.

Faut-il espérer que les choses se tassent en maintenant la continuité, ou faut-il privilégier la sécurité complète ? La tête de l’État n’a, selon Agnès Buzyn, pas su gérer. Elle dit ainsi, provoquant le scandale :

« Quand j’ai quitté le ministère, assure-t-elle, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. »

« Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée. »

Faut-il la croire ? Elle a après tout démissionné de son poste de ministre de la santé au début de la tourmente, tout cela pour espérer devenir maire de Paris. Arrivée en 3e position, c’est un échec complet. Alors que restée à son poste, elle serait une figure célèbre en France, célèbre et soutenue !

Tout cela est anecdotique sur le plan individuel, Agnès Buzyn est sans intérêt aucun. Ce qui est marquant par contre, c’est de voir que l’appareil d’État n’a pas su gouverner. Comme le dit l’adage, gouverner, c’est prévoir. Là, rien n’a été prévu, tout a simplement été évalué, de manière libérale et pragmatique.

C’est d’ailleurs encore le cas et Emmanuel Macron ne convainc pas. Jean-Luc Mélenchon, qui connaît très bien toute cette problématique étatique puisqu’il vise à prendre l’appareil d’État par une vague populiste de gauche, a parfaitement résumé la problématique qui en découle :

« Les aveux d’Agnès Buzyn dans le journal «Le Monde» (https://bit.ly/2Uh2MmL) sont consternants. Il est impossible de laisser passer sans rien relever. Il faut d’abord pouvoir vérifier si ce qu’elle dit est vrai. A-t-elle su et prévenu trois mois avant ? Et dans ce cas pourquoi rien n’a-t-il été fait ? Pourquoi raconte-t-elle cette histoire maintenant, quand il est trop tard ? Se rend-elle compte qu’elle engage sa responsabilité pénale et celle des autres personnes qu’elle dit avoir prévenues ? La mission d’information décidée ce matin en conférence des Présidents à l’Assemblée nationale doit se saisir de ces aveux. »

Là où Jean-Luc Mélenchon a tort, c’est quand il pense qu’il suffit de changer le personnel et que tout ira bien. En réalité, le capitalisme a corrompu toutes les « élites » et seul le peuple peut gouverner en tant que tel. Le souci, c’est qu’il ne le veut pas, du moins pas encore. On est donc condamné à avoir des Agnès Buzyn, ce qui fait évidemment les affaires de l’extrême-Droite qui aura beau jeu d’en appeler à un pouvoir fort.

Les deux messages de Marine Le Pen sont ainsi beaucoup plus simplistes que ceux de Jean-Luc Mélenchon, mais plus directifs :

« A PARTAGER MASSIVEMENT !

Les propos d’Agnès Buzyn, ancienne Ministre de la Santé, sont effarants.

Y a-t-il eu dissimulation de la véritable gravité de la situation aux Français ? Les mesures qui s’imposaient ont-elles été retardées en connaissance de cause ?

Nous sommes peut-être à l’aube d’un SCANDALE SANITAIRE majeur. »

« Si les propos de Agnès Buzyn reflètent la vérité, il s’agit d’un très grave scandale d’Etat. Mme Buzyn sera probablement amenée à donner des explications à la Cour de Justice, peut-être que la Haute Cour devra être saisie. »

C’est avec un exemple pareil qu’on voit bien que le populisme de Droite est toujours plus direct, plus efficace dans sa démagogie que le populisme de Gauche qui, d’ailleurs, au sens strict est une monstruosité. On a pratiquement un petit résumé de l’avenir qui nous tend les bras : des libéraux à bout de souffle, des populistes de gauche déconnectés, une extrême-Droite apparaissant de manière trompeuse comme les seuls à pouvoir gérer sans que tout s’effondre.

C’est la crise dans la crise dans le crise, et ce n’est qu’un début.

Catégories
Écologie

La situation compliquée des SPA avec la crise du Covid-19

Voici le communiqué de la SPA alertant sur la situation très compliquée dans les refuges et contre les fausses rumeurs concernant les animaux de compagnie, qui pourraient amener à une recrudescence des abandons.

« BREAKING NEWS À DIFFUSER MASSIVEMENT

En conformité avec le plan d’action COVID-19 du gouvernement, la SPA, comme toutes les associations de protection animale, ferme au public tous ses refuges, Maisons SPA et dispensaires à partir de ce dimanche 15 mars, et ce jusqu’à nouvel ordre.

Au-delà de la question sanitaire humaine mise en place par l’État, la SPA alerte les Français sur une situation catastrophique concernant nos animaux de compagnie.

Nous rappelons, qu’à ce jour, le message est clair : aucun élément ne permet de penser que les animaux de compagnie sont impliqués dans la circulation du virus. Toutes les sources scientifiques, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en tête, concordent : le COVID-19 n’atteint pas les animaux de compagnie comme les chiens et les chats, et ils ne sont pas impliqués dans la propagation de cette épidémie.

En conséquence, la SPA en appelle à la responsabilité des propriétaires d’animaux de compagnie à ne pas croire les rumeurs à ce sujet qui pourraient avoir des conséquences catastrophiques en termes d’abandon. Très concrètement, les fourrières publiques, ainsi que les refuges des associations de protection animale qui récupèrent les animaux auprès de ces fourrières pour les faire réadopter, sont déjà pratiquement tous saturés en termes de capacité d’accueil. Or, la fermeture au public des refuges va freiner drastiquement les adoptions. La conclusion de cette situation exceptionnelle est très simple :

Si une vague massive d’abandons d’animaux de compagnie intervient, cela entraînera une vague d’euthanasie massive dans les fourrières, comme le prévoit la loi française. Les associations ne seront plus en capacité d’absorber le flux d’abandons venu des fourrières.

« Nous appelons tous les propriétaires d’animaux de compagnie, tous les Français sensibles à la cause animale à relayer massivement qu’il serait dénué de bon sens et d’humanité d’abandonner son animal pour des fausses rumeurs. Merci à tous de diffuser un maximum cette information cruciale pour éviter que nos animaux de compagnie ne payent un lourd tribut. Soyons juste, tous ensemble, humains ! » Jacques-Charles Fombonne, Président de la SPA.

La SPA communiquera dans les jours à venir sur son site Internet et ses réseaux sociaux, la stratégie d’adoption responsable qui sera mise en place pour tenter de limiter la saturation de nos refuges : prise de rendez-vous individuel, animal déjà repéré au préalable sur notre site Internet, premier entretien par téléphone au préalable d’une potentielle venue. »

Catégories
Politique

Emmanuel Macron déclare une guerre libérale au Covid-19

Comment préserver les mentalités françaises libérales-démocrates avec un défi exigeant un sens de l’organisation et de la discipline sans failles ? Le discours d’Emmanuel Macron du 16 mars 2020 laisse sur sa faim, la rhétorique guerrière restant sans esprit de décision et sans valeur populaire.

Emmanuel Macron a largement profité du caractère présidentiel du régime ; il en paie le prix avec deux erreurs magistrales. La première, c’est d’avoir maintenu le premier tour des municipales, ce qui a été considéré comme incompréhensible. Surtout que, maintenant, le second tour est repoussé, ce qui est anti-constitutionnel, puisqu’un second tour doit nécessairement se dérouler la semaine qui suit le premier.

La seconde erreur, c’est d’avoir considéré que la crise serait gérable comme un bon père de famille français. Le 7 mars, il appelait ainsi encore les gens à ne pas modifier leurs habitudes et à sortir comme si rien n’avait changé. Le 16 mars, il en est à parler de guerre.

Or, tout le monde le comprend tout de suite, la guerre c’est la guerre. Soit on y va, soit on y va pas. Une guerre est une mobilisation générale. Emmanuel Macron est un libéral, donc il a cherché à contourner la question au maximum.

Ainsi, si on ne se confine pas sauf exception, on risque une amende de… 38 euros. En Italie, c’est la prison, en Autriche des milliers d’euros d’amendes. Et depuis 48 heures, plusieurs médias distillent déjà l’annonce de confinement au moyen d’articles indirects, faisant passer le message de l’Élysée.

Les dénégations sont d’ailleurs assez ridicules. On a ainsi hier des colonnes de véhicules militaires de l’Armée de Terre qui sont arrivées à Paris, ainsi qu’un décret « relatif aux organismes susceptibles d’accueillir des militaires en affectation temporaire » émis dimanche par le gouvernement, après avoir été pris vendredi.

Malgré la mise en place du décret un dimanche, l’armée a démenti tout rapport avec la crise actuelle, ce décret étant selon elle prévu depuis 2019 :

« Ce décret n’a strictement rien à voir avec le Covid-19 et l’implication des forces armées. Il précise la situation administrative des militaires qui servent temporairement en dehors du ministère des Armées, pour les besoins du ministère des Armées. »

L’armée a toujours pris les gens pour des idiots. Cela tient d’autant moins qu’en plus, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un hôpital de campagne du service de santé des armées en Alsace, ainsi que l’emploi de l’armée pour transporter des malades vers d’autres hôpitaux.

Le choix est de toutes façons évident. Plus rien ne fonctionne réellement en France à part l’armée. Tout le reste est travaillé par le libéralisme économique et culturel. Notons que l’armée elle subit des coupes budgétaires massives en certains domaines, notamment la médecine. Mais niveau encadrement, elle est fonctionnelle.

En situation de crise, on a donc vite fait de passé de Bonaparte à Napoléon, du président au général, et inversement, tout se ressemblant tellement qu’on ne sait plus trop. Est-ce l’homme providentiel qui en appelle à l’armée ou l’inverse ?

Les Français, indisciplinés car pourris par le libéralisme, se soumettent historiquement aisément au patriarche et à l’armée. L’armée changeant le patriarche s’il le faut et ici Emmanuel Macron joue avec le feu. Contournant le pouvoir populaire – il est en effet pour le capitalisme – il est obligé de se soumettre à une logique d’État totalement en-dehors de son périmètre libéral.

L’armée va sortir renforcé de cette situation et un appel à une remise en ordre général va de plus en plus se faire entendre. Cela ne changera rien au libéralisme quotidien et cela ne dérangera pas les Français, qui ne font plus de politique depuis longtemps. Mais cela implique la mise en place d’un régime anti-démocratique, anti-populaire.

Toute personne de Gauche sait qu’Emmanuel Macron ne peut pas, en raison de son libéralisme, assumer des mesures collectives. La Gauche est faible, désorientée, incapable d’assumer quoi que ce soit. L’ombre de l’armée se profile alors…

Catégories
Société

Covid-19: il y a beaucoup plus que 6633 personnes infectées en France

Officiellement, les personnes touchées par le Covid-19 en France étaient 6633 hier, lundi 16 mars 2020. En réalité, le nombre de personne contaminées est bien plus élevé et les autorités devraient donner l’estimation de ce nombre, pas simplement les cas connus officiellement. Cela aurait permis une meilleure prise de conscience collective et peut être l’établissement de mesures plus précoces, pour éviter la situation catastrophique actuelle.

Lors de sa seconde allocution, Emmanuel Macron a déploré l’attitude de nombreux français n’ayant pas respecté les consignes de distanciation sociale. Il a eu raison de faire ce reproche, mais il est aussi responsable du fait que la population n’avait pas forcément les moyens de prendre la mesure de l’ampleur de la crise sanitaire en n’expliquant pas suffisamment la réalité.

On peut très bien être porteur du Covid-19 et n’avoir aucun symptôme, en tous cas pas tout de suite. Par définition, les personnes dans ce cas ne sont pas comptabilisées. Il y a même maintenant dans certaines régions françaises de nombreuses personnes ayant des symptômes, mais ne pouvant être testées, faute de moyens.

Il y a donc bien plus que 6633 porteurs du virus en France.

Le gouvernement et les institutions sont habituées à fonctionner avec des statistiques pour tout un tas de cas, sondages, audiences médiatiques, prévisions économiques, etc. Il n’y a donc pas de raisons qu’elles ne le fassent pas dans le cas de la crise sanitaire en cours, d’autant plus que les épidémiologistes savent faire ce genre de projections, et qu’ils le font probablement déjà.

On peut en effet tout à fait envisager les choses en comparant avec la situation chinoise. Ce graphique publié par le Journal of the American Medical Association le 24 février dans un article analysant la situation est très instructif :

 

On y voit en jaune les cas diagnostiqués chaque jour dans la région du Hubei. Il faut ainsi lire par exemple : le 10 février, près de 3000 cas sont diagnostiqués.

On y voit également en gris, la date déclarée (donc après coup) par les malades du jour de survenance des symptômes. Il faut ainsi lire par exemple : le 23 janvier, les symptômes se sont déclarés chez 2500 personnes (dont le diagnostique a ensuite été confirmé).

Ce jour correspond à la date du confinement dans la région.

En regardant la barre jaune, on voit que ce même jour environ 400 personnes ont été officiellement diagnostiquées.

Cela donne une première indication et permet une première possibilité d’estimation.

Il y a 1210 cas qui ont été diagnostiqués sur la journée d’hier en France, soit quatre fois plus que la journée du 23 janvier dans le Hubei, où les nouveaux cas réels (de personnes ayant des symptômes, donc pas seulement des personnes contaminées) étaient de 2500.

Un simple rapport de proportionnalité permet de penser qu’il peut y avoir eu hier 10 000 personnes contractant des symptômes, soit une avancée de l’épidémie quatre fois plus importante que dans le Hubei à une date équivalente (décision de confinement). Cela cependant n’est qu’une extrapolation statistique et n’est pas satisfaisante, bien que la taille du bassin soit équivalente (59 millions d’habitants pour le Hubei).

Une autre différence est que les mesures sanitaires ont été rapidement efficaces, alors que les Chinois avaient déjà à la base des comportements sanitaires beaucoup plus responsables qu’en France, puisqu’ils portent systématiquement un masque en cas de rhume ou d’état grippal.

En France, où les comportements ne sont pas appropriés, on peut donc largement supposer que la situation est pire.

Un autre exercice statistique est possible avec le graphique du Hubei. En s’intéressant à la période d’avant le confinement et en choisissant la date du 22 janvier comme limite :

– en additionnant les barres orange, on a environ 450 cas ;

– en additionnant les barres grises, on a environs 12 000 cas.

Le nombre de cas officiels en France le 15 mars (le « orange » sur le graphique), veille des mesures de confinement, était de 5 423 cas, soit plus de dix fois plus. Un simple rapport de proportionnalité permet d’estimer le nombre de cas réels actuellement à environs 150 000 personnes. C’est énorme, d’autant plus que beaucoup de choses permettent de supposer que c’est plus.

Les autorités françaises ont beaucoup trop tardé à prendre des mesures, ont même refusé d’en prendre au début et le pays va en payer très cher le prix. Le système de santé, déjà saturé dans l’Est, et engorgé en Île-de-France et dans le Nord, ne pourra pas supporter le nombre de malades qui va encore exploser.

Catégories
Politique

Un bien étrange premier tour des municipales de mars 2020

Le maintien du premier tour des municipales par le gouvernement contraste totalement avec le confinement toujours plus nécessaire. Les résultats apparaissent ainsi comme en décalage avec la gravité de la situation.

Légalement, le second tour est censé se dérouler une semaine après le premier, mais l’incertitude prédomine dans l’ensemble de la société française, qui a regardé dubitative la tenue des élections. L’abstention a ainsi été de 56 %, contre 35,5 % en 2014.

Il va de soi que si le gouvernement a forcé les choses, c’est par souci de maintenir le légitimisme en situation de crise. Le régime se doit de montrer qu’il sait passer les crises. Car le plus dur reste à venir et de par le caractère volcanique de la situation sociale française, il faut maintenir la pression.

Comment les Français vont-ils en effet réagir quand le gouvernement ne donnera pas seulement des consignes, mais obligera par la police et l’armée, à l’instar des Tchèques et des Autrichiens, à appliquer le principe de quarantaine ? Sans parler de l’Italie, où il est formellement interdit de sortir de chez soi ne serait-ce que pour se promener seul.

Comment dire aux Français que tout rassemblement de plus de cinq personnes est interdit, alors que samedi les rues commerçantes étaient aussi pleines que les parcs le dimanche ?

Les Français ne supportent pas le changement, sauf quand il va dans le sens du non-changement. L’extrême-Droite conserve ainsi ses bastions à Béziers et Hénin-Beaumont dès le premier tour (respectivement 66 % et 78 % des suffrages), ainsi qu’à Fréjus, Beaucaire, Hayange, Villers-Cotterêts.

Et à Perpignan, seule ville de plus de 100 000 habitants gagnable pour l’extrême-Droite, Louis Alliot est arrivé en tête des scrutins avec 36,5 % des voix.

C’est le même conservatisme faisant qu’EELV engrange des succès, moins grand qu’espéré par cette structure de centre-gauche. EELV arrive en tête à Bordeaux, Lyon, Strasbourg ou encore Grenoble, pesant dans de nombreuses autre situations, remplaçant de facto la Gauche.

On constate un repli, une contraction des mentalités, et d’ailleurs la Droite se maintient tant bien que mal à de nombreux endroit en ayant misé sur les enjeux locaux, alors que LREM ne sort pas du tout gagnante, contrairement à ses espoirs.

La seule perdante, c’est finalement la Gauche. Quand il y a eu des listes d’union, les succès ont été là, mais pour le reste, elle a disparu comme proposition politique. En fait, elle perd à tous les niveaux, tant sur le plan local que sur le plan national, puisqu’elle est sans voix dans cette situation de crise.

Elle paie ici le prix de s’être mis pendant des mois à la remorque de la CGT, qui est totalement dans les cordes. Sur son site on ne trouve toujours rien quant à la situation actuelle très difficile pour les salariés, et même encore un appel irréaliste pour se mobiliser le 31 mars !

La France paie ici son décalage total, son libéralisme, son relativisme, son attitude de girouette. La France est à l’image de ce petit groupe d’ultra-gauche dénonçant ce lundi le relativisme ambiant et les attitudes individualistes, alors que deux jours auparavant il participait à un rassemblement pour le climat dans une grande ville, acte le plus relativiste et le plus individualiste qui soit.

La France est une gigantesque comédie et tant de vanité ne peut conduire qu’au désastre.

Catégories
Politique

Le nihilisme des gilets jaunes et de l’ultra-gauche manifestants malgré les mesures de confinement

En manifestant hier malgré les mesures de confinements liées à la crise sanitaire du Covid-19, les gilets jaunes et l’ultra-gauche ont montré à nouveau à quel point ils sont une forme sociale rétrograde, nihiliste, consistant en un populisme puant et incapable de la moindre responsabilité sociale.

Quelle honte, quelle stupidité. Alors que le pays traverse une crise sanitaire majeure exposant les plus fragiles, risquant d’engorger le système sanitaire, les gilets jaunes et l’ultra-gauche ont choisi de n’en avoir rien à faire.

Ils n’étaient pas très nombreux certes à manifester hier à Paris, mais suffisamment pour constituer une foule dense et compacte tout à fait propice à la propagation du coronavirus Covid-19, comme on le voit sur ces images :

Il ne s’agit pas ici seulement d’une question sanitaire, mais d’état d’esprit. En faisant cela, ces personnes montrent qu’elles n’ont aucunement envie de changer le monde, de faire avancer la société. Leur démarche est fondamentalement nihiliste et leur habituel casse de vitrine et caillassage de policier ne consiste qu’en l’expression de ce nihilisme, aucunement en de la révolte sociale.

Cette affiche appelant à la manifestation ayant circulé sur internet en dit très long sur la mentalité des gens ayant manifesté hier, s’imaginant représenter quelques-chose d’important alors qu’ils ne sont que la lie de la société :

Dans le même genre, voilà que la foule crie « suicidez-vous » à l’approche d’une compagnie de police :

Ou encore qu’une personne d’une stupidité innommable crache sur des CRS :

Ces gens bien sûr ne se priveront pas ensuite de déplorer des « violences policières », alors que ce sont eux les provocateurs.

Que dire également de ces « antifas » se croyant malin en chantant un slogan antifasciste italien… tout en ne respectant pas le confinement alors justement qu’en Italie le pays est à l’arrêt à cause de la pandémie dont l’avancée est très forte ?

Que dire de ces étudiants de la tendance « Tacle » de l’Unef, une tendance censée être très à Gauche, expliquant sur Twitter qu’ils sont venus à la manifestation pour « réclamer des mesures d’urgence face au #coronavirus »… alors qu’ils ne respectent pas cette mesure pourtant élémentaire du confinement ?

Quelle décrépitude ! C’est du même niveau que ces supporters ultras du PSG s’étant rendus aux abords du Parc des Princes cette semaine malgré le huis-clos, et dont l’un d’entre eux à eu cette idée incroyablement sotte d’arborer un drapeau « Le virus, c’est nous »…

Ce nihilisme représente exactement l’inverse de la Gauche, qui incarne le développement culturel et social le plus développé de la société, et donc le sens des responsabilités collectives et sociales le plus abouti.

Catégories
Société

La pandémie de Covid-19 et le retour de la puissance publique

Un argument massue du libéralisme est qu’on ne peut plus empêcher les gens de passer les frontières, ni d’ailleurs en fin de compte de faire ce qu’ils veulent en général. L’épidémie de Covid-19 remet les choses à plat : il y a bien une administration, un appareil d’État, des organes d’État. Tout est décision politique, y compris celle de ne rien faire.

C’est un phénomène de grande importance pour notre pays qui vit dans une sorte de bulle libérale libertaire où l’on considère qu’on ne pourrait rien faire : ni interdire le cannabis, ni arrêter l’urbanisation anarchique, ni empêcher les délocalisations. Le retour de la puissance publique à l’occasion de la pandémie de Covid-19 remet tout à plat.

D’un coup, on s’aperçoit qu’on peut du jour au lendemain contrôler les frontières. Que des milliards d’euros sont à la disposition de la vie des entreprises. Que l’administration est capable de décisions et que ces décisions sont suivies. Que le service public hospitalier est un gigantesque poids lourd, étatique mais transversal avec les grands laboratoires.

L’image d’une France comme paradis du grand bourgeois, du bobo, de l’anarchiste, et finalement du Français qui n’en fait qu’à sa tête, disparaît pour céder la place à un État qui décide et une société qui obéit. On ne saurait sous-estimer ce retour à la réalité dans un pays où les gilets jaunes ont toujours considéré qu’ils pouvaient se comporter en vandales et que c’était légal.

Il suffit de rappeler un événement récent tout à fait exemplaire. Le 7 mars avait eu lieu une marche féministe « de nuit ». Commencée en toute fin d’après-midi, elle s’est terminée vers 22h, ayant rassemblé plusieurs milliers de femmes.

Puis, quelques centaines de femmes restées sur place se sont cependant fait violemment dégagées par la police. Cela s’est déroulé.. à minuit. Pensaient-elles réellement que la police allait les attendre toute la nuit, que l’occupation de la place de la République allait se dérouler sans accrocs ? En tout cas, elles ont fait semblant.

La police a été très violente, sans faire semblant, pour les dégager, puis le gouvernement a lui fait semblant d’être étonné, promettant d’enquêter. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a demandé « un rapport sur ce qui s’est passé en marge de la marche féministe » et Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, a joué les offusqués au moyen d’un message disant « Toutes les femmes doivent pouvoir manifester pacifiquement pour faire respecter leurs droits ! ».

C’est de la comédie. Les Français sont des individualistes s’imaginant avoir tous les droits dans une société où il n’y a plus d’État de droit. Dieudonné a perdu, heureusement, pour le contenu : l’antisémitisme n’est pas passé. Mais sur le plan de la forme, il a gagné : n’importe qui peut dire n’importe quoi n’importe comment. À condition de tout accepter, depuis la drogue jusqu’à la prostitution en passant par la télé-réalité et la PMA pour toutes.

La société française est tellement corrompue par la consommation de masse, l’égoïsme, l’égocentrisme même, que le moindre événement lui semble avoir des proportions gigantesques. On se passionne pour le dernier Iphone, on adule Bilal Hassani comme le paragon du progrès, avant de s’en débarrasser. On en est au point où des étudiants révolutionnaires s’imaginent que faire un tag et en mettre une photographie sur Facebook est un acte subversif. C’est l’idéologie du jetable.

Mais ce n’est pas la civilisation, cela, seulement du capitalisme total. Le retour de la puissance publique avec le Covid-19 le rappelle en bousculant le capitalisme et en rappelant qu’on ne vit pas de réseaux sociaux et de consommation.

La Gauche doit profiter de cet espace pour rappeler ce qu’elle veut, historiquement : une société organisée de manière complète, systématique, sans place pour l’individualisme, seulement pour l’épanouissement de la personne, mais dans la reconnaissance pleine de la collectivité comme aspect principal.

Les libéraux et les anarchistes pleureront que l’État intervient dans leur vie – la Gauche affirmera qu’au contraire il n’est pas assez d’État, que la société elle-même doit devenir l’État.

Catégories
Politique

Le document de la CFDT à propos du Covid-19

La CFDT a produit un document très complet et utile dans le cadre de la crise sanitaire du Covid-19. C’est actuellement le seul véritable document syndical de valeur quant à la situation.

Cliquez sur l’image ci-dessous pour télécharger le pdf du document (qui fait 11 pages) :

>>  cliquez sur l’image ci-dessus pour télécharger les 11 pages du document <<

Catégories
Politique

La crise du coronavirus COVID-19 précipite le capitalisme

Le capitalisme a des limites : celles de sa propre volonté de croissance exponentielle. La crise du coronavirus COVID-19 qu’il subit, et qu’il a lui-même provoqué, va lui porter un terrible coup. C’est le début d’un vaste effondrement et les Bourses l’ont compris, autant qu’elles sont en mesure de le comprendre.

La Bourse de Paris a chuté le 12 mars de 12,28 %, sa pire chute historique. Et la Bourse ce n’est plus une salle avec des gens qui crient et qui réagissent à l’emporte-pièce. Aujourd’hui, cela passe par des algorithmes, de larges prévisions, des décisions à haut niveau par des cadres financiers éprouvés, etc.

Pareillement, les autres bourses ont décroché : Londres de 9,81 %, Francfort de 12,81 %, Madrid de 14,06 %, Milan de 16,62 %, New York de 9,99 %. C’est donc une panique, mais une panique rationnelle, choisie. Car la raison de fond, c’est que l’accumulation du capital est bloquée. Or, le capitalisme ce n’est pas que la croissance des revenus du capital, c’est toujours plus de revenu du capital.

Les secteurs du tourisme et du voyage sont déjà très affectés, la production industrielle est ralentie dans de nombreux secteurs alors que dans le même temps une crise de surproduction de pétrole provoque un effondrement des cours.

Il est absurde de penser que le capitalisme est infini, qu’il ne connaîtrait aucune limite, qu’il pourrait toujours se régénérer, qu’il suffirait d’un peu de petite production et tout serait relancé, etc. Ce n’est pas le petit commerce de kebab qui peut sauver le capitalisme une fois qu’il a atteint une situation monopolistique. Seule la guerre le peut… et encore, à court terme, puisque de nouveau la limite sera atteinte.

Cette compréhension est celle de la Gauche historique et s’est largement perdue car, en raison de la longue croissance du capitalisme, il y a eu capitulation et la croyance que le capitalisme serait toujours stable. Cette idée s’est d’autant plus renforcée que tout un confort s’est installé – et beaucoup de gens de gauche dans ce confort.

Maintenant, tout cela est fini. D’où la suspension par Donald Trump de toutes les liaisons transatlantiques avec l’Europe. D’où d’ailleurs le repli national de chacun des principaux États, un phénomène qui date d’ailleurs de bien avant, comme on l’a vu avec le Brexit. C’est là tout simplement la tendance à la guerre, une répétition de ce qui a eu lieu pour les première et seconde guerres mondiales.

La crise qu’implique le coronavirus COVID-19 ne fait dont que renforcer une tendance déjà présente. C’est une crise dans la crise – et une crise d’ailleurs directement conséquence de la mondialisation, avec la destruction de la vie sauvage sur la planète. On connaît en fait une période d’accélération de la crise, qui s’affirme à tous les niveaux : militaire par les conflits, climatique en raison du CO2 produit, sanitaire en raison des conséquences des dérèglements produits, etc.

On comprend que la plupart des gens ne veulent pas voir tout cela. Qu’il y ait l’espoir que tout va se calmer, ou que tout va être loin. Cependant, la crise du coronavirus COVID-19 montre qu’il n’existe pas de frontières. Toute la planète est embarquée dans un processus de conflagration générale. Les tâches qui attendent ceux qui n’ont rien à perdre dans le capitalisme sont donc absolument immenses.

Et pour l’instant, on est très mal parti avec des ouvriers français qui préfèrent voter Marine Le Pen en espérant qu’un retour en arrière de type protectionniste – nationaliste va les sauver. La société française va connaître un désenchantement immense, un décrochage général. C’est le début de l’Histoire et de ses tourments.

Catégories
Politique

L’État français réagit à la crise du virus COVID-19

Évoquant la plus grande crise sanitaire en France depuis un siècle, Emmanuel Macron assumait hier soir la posture de l’homme d’État. Il a annoncé des mesures d’ampleur et prononcé un discours d’une grande portée adressée à la population pour « faire bloc » contre le virus COVID-19. La bourgeoisie, en tant que classe dominante, sait administrer un État et assumer la gestion d’une situation de crise, malgré ses faiblesses, malgré ses limites historiques.

La crise engendrée par le virus COVID-19 a déjà une portée historique tant les choses ont été bouleversées, notamment en Italie (827 morts) et en Chine (3172 morts). La France, avec déjà 61 morts, de nombreuses personnes en réanimation et 2876 cas confirmés, sait que l’épidémie est amenée à se développer dans le pays. Le personnel scientifique médical n’a aucun doute là-dessus.

Le président Emmanuel Macron a donc annoncé hier un saut dans la mobilisation contre la propagation de l’épidémie, avec des mesures d’une ampleur inédite :

  • les établissements scolaires et les crèches seront fermées dès lundi et ce jusqu’à nouvel ordre ;
  • un service minimum pour la garde des enfants des personnels soignants sera assuré ;
  • il est expressément demandé à la population d’éviter les transports en commun dans la mesure du possible ;
  • les personnes de plus de 70 ans et les plus fragiles sont incitées à rester confinées ;
  • les entreprises peuvent sans justification suspendre le paiement de leurs charges sociales du mois de mars ;
  • des mesures de prise en charge du chômage techniques sont annoncées ;
  • la trêve hivernale (pour le logement) est repoussée de deux mois.

Rappelons d’ailleurs ici les mesures sanitaires, essentielles, qui ont été redites hier, et qui ne sont encore pas suffisamment respectées, voir pas du tout :

  • ne pas se serrer la main ni se faire la bise ;
  • se tenir le plus possible à un mètre les uns des autres dans le cadre public ;
  • se laver soigneusement les mains plusieurs fois par jour.

Le discours du président de la république va cependant provoquer un électrochoc et, dès demain, un nouveau cap sera franchi dans la prise de conscience collective de la crise en cours. C’est que l’État, n’étant pas une entité abstraite, « totalitaire », mais un mode d’administration de la société, a un rôle réel et d’autant plus concret dans une telle situation de crise. Sa voix porte, ses décisions ont une portée.

Les préfectures assument déjà depuis plusieurs semaines dans certains départements des mesures d’exception, notamment en ce qui concerne le sport. La tenue à huis-clos du match de Ligue des champions du Paris Saint-Germain avant-hier a particulièrement marqué les esprits, mais il y a également tout un tas de compétition sportives amateurs annulées partout en France depuis plus de deux semaines.

Cela va continuer et les fédérations de basketball et de football ont d’ores et déjà annoncées hier que toutes les compétitions étaient suspendues, ainsi que les entraînements, ce qui a un impact énorme dans le quotidien de la jeunesse, notamment populaire, et des parents.

Emmanuel Macron, pourtant grand défenseur du libéralisme, a même évoqué hier la possibilité d’une fermeture des frontières, ce qui d’ailleurs aurait pu ou dû être assumé bien plus tôt. Parlant d’« union sacrée », il a également fait appel à « la discipline individuelle et collective », pourtant tant honnie en France, pays du je-m’en-foutisme érigé en art-de-vivre.

C’est que la crise est profonde et il faut pour cela une force sociale solide et profondément établie pour y remédier, ou en tous cas tenter de le faire. La Gauche doit assumer ce niveau d’exigence.

Une crise comme celle du virus COVID-19 montre bien à quel point tout est une question de direction, de capacité à gouverner, d’affirmation d’un appareil d’État dans un sens démocratique, populaire. Ce qui exige une Gauche de haut niveau, sur la base de ses acquis historiques, avec un peuple mobilisé, sur une base démocratique.

Catégories
Société

COVID-19, une crise de la civilisation capitaliste

La Maladie à coronavirus (COVID-19), provoquée par le coronavirus SARS-CoV-2, est le produit direct du capitalisme : de ses villes, de sa consommation industrielle et artisanale d’animaux, de ses mœurs individualistes, de son rapport au corps. Le scepticisme français ne peut tout simplement pas le concevoir, prisonnier de son positivisme capitaliste.

La situation provoquée par le coronavirus COVID-19 est, peut-être, le plus grand symbole de la rentrée dans le 21e siècle. En effet, le capitalisme part à l’assaut de la biologie, de la nature elle-même. Désormais, tout doit être consommable, jusqu’aux animaux sauvages, dont le trafic mondial rapporte une véritable fortune, malgré son illégalité.

L’émergence de la figure de Greta Thunberg n’est que le pendant d’une systématisation du capitalisme dans des domaines nouveaux et ce à l’échelle planétaire. Son discours est creux, une fabrication médiatique, car il prétend que quelques problèmes vont arriver, alors le capitalisme triomphant et destructeur est déjà entièrement là.

Il n’y aurait en effet pas de passage d’un virus d’une espèce à une autre s’il n’y avait pas des conditions contre-nature à Wuhan, avec un marché local où des animaux sauvages sont consommés dans des conditions atroces.

C’est là une vérité facile à comprendre, mais qui est justement, par là-même, évitée autant que possible. En effet, cette vérité implique la nécessité d’un changement complet du rapport de l’humanité aux animaux sauvages… et, de fait, aux animaux en général, puisque parfois les virus ont sauté la barrière des espèces depuis des animaux relevant d’une production industrielle.

Pour dire les choses simplement, si le monde était vegan, il n’y aurait pas eu de possibilité que se produise la maladie COVID-19, car il n’y avait pas le terrain viable pour l’arrivée dans le domaine humain du coronavirus SARS-CoV-2. D’où justement la preuve de l’intérêt que présente le véganisme comme philosophie de la vie concernant le rapport à la vie naturelle.

Seulement, on se doute, le capitalisme a réussi à aliéner tout le monde. On cherchera en vain une vie naturelle dans la consommation à outrance, la chirurgie esthétique (ou relevant de la démarche « trans »), l’idéologie du selfie, l’art contemporain, le transhumanisme, la prostitution, des villes tentaculaires, etc. etc.

Une véritable Gauche ne peut partir qu’à l’assaut de tout cela, mais cela demande une exigence énorme, d’où justement l’apparition d’une « gauche » postmoderne qui a choisi de se « rebeller » en… accompagnant l’ultra-libéralisme capitaliste. Et cela en phase, d’ailleurs, avec tout un existentialisme libéral français.

Le Français, façonné par le capitalisme, considère qu’il a le droit de n’en faire qu’à sa tête. Les règles et les devoirs s’appliquent aux autres, et aux autres seulement. L’égocentrisme va si loin que l’hygiène elle-même s’efface devant un sentiment de toute-puissance : le Français distingue en effet soigneusement entre la saleté et sa saleté. Cette dernière est tout fait acceptable.

Quant à considérer qu’une maladie puisse être « nouvelle », qu’elle ne puisse pas être « maîtrisée » par l’Homme qui serait « comme maître et possesseur de la nature »… Ce n’est même pas concevable ! Le Français reste fidèle au positivisme d’Auguste Comte. On ne fait qu’aller de l’avant, de manière unilatérale.

Impossible n’est pas français! Surtout pas le déni, le relativisme, le scepticisme, cette confiance irrationnelle en la principale qualité française qu’est l’ingéniosité. Mais la France ne vit pas dans la conscience, fut-elle cartésienne, elle vit dans la réalité. Et celle-ci convainc tout le monde, par définition.

Catégories
Société

Le coronavirus COVID-19 et les multiples crises qu’il implique

Le coronavirus COVID-19 fait peur en France, mais la nature de la crise est mondiale et touche pratiquement tous les aspects de la vie. C’est encore un signe que rien ne va plus pour une planète toujours plus malade du capitalisme et des humains le diffusant.

Paranoïa et réelle crise sanitaire, crise de l’utilisation des animaux à la fois de manière artisanale et hyper-industrielle, perturbations économiques, chaos administratif et réelle supervision à la fois opaque et bureaucratique… Le coronavirus COVID-19 a été la boîte de Pandore de toute une série de contradictions, dont on ne voit pas la fin.

Il va de soi que le fait que la crise du coronavirus COVID-19 parte de Chine, l’usine du monde, renforce d’autant plus le véritable choc mondial. Un choc dont on n’entrevoit pas la fin : qui peut savoir comment une maladie d’origine animale, ayant sauté la barrière des espèces, comme le SRAS et Ebola, va se comporter ?

On est en effet ici dans une crise provoquée par le grand chambardement planétaire provoqué par les activités humaines. Si en Chine on ne capturait pas des centaines et des centaines de milliers d’animaux sauvages, dans les conditions les plus sordides, pour les amener vivant et les tuer sur le marché, pour les consommer comme aliments, la crise du coronavirus COVID-19 n’aurait pas existé. C’est aussi simple que cela.

Naturellement, cela n’inquiète guère les médias, qui préfèrent distiller la peur et engager une réflexion inquiète sur les conséquences pour l’économie mondiale. Le capitalisme se nourrissant du capitalisme toujours plus grand, toujours plus étendu, le ralentissement général lui est contre nature. Cela ne sera pas sans conséquences, mais quelle sera leur dimension ?

Et la Chine s’en remettra-t-elle ? Ce pays vise à être une superpuissance et son affrontement avec les États-Unis est déjà programmé, de part et d’autre. Mais son statut de colosse aux pieds d’argile est déjà flagrant. Wuhan, avec ses onze millions d’habitants, désormais connu mondialement comme lieu source du coronavirus COVID-19, reflète l’incroyable décalage chinois entre une avancée à pas de géant et une arriération terriblement profonde.

Si 400 millions de Chinois voient leur niveau de vie augmenter, tel n’est pas le cas pour un milliard d’ouvriers, de paysans, affrontant des conditions de vie misérable. Les 3/4 des Chinois n’ont même plus d’assurance-maladie, le système ayant été démantelé pour laisser libre la voie au capitalisme le plus effréné. Quant à l’hôpital censé être sorti du sol en dix jours, c’est un simple assemblage de préfabriqués, lui-même symbole de l’absence initiale d’infrastructures.

Ce qui est inversement d’autant plus étonnant, c’est le gigantesque stress qui est né en France. Il y a pourtant beaucoup d’infrastructures, une capacité sanitaire parmi les meilleures mondiales. On voit cependant à quel point tout est atomisé et il n’y a aucune confiance nulle part. Le coronavirus COVID-19 est prétexte à un repli sur soi, à un retour dans une bulle d’autant plus trompeuse qu’elle exige l’individualisme le plus complet.

Il y a tellement d’aspects dans cette crise qui commence seulement que, finalement, il est inévitable de la considérer comme propre à une époque, celle de la fin d’une civilisation, incapable de se saisir rationnellement des questions posées, de s’organiser de manière constructive, à l’échelle planétaire d’ailleurs.

Oui, il faut être visionnaire, par les temps qui courent. Sans quoi la fin de la civilisation capitaliste sera la fin de la civilisation tout court.

Catégories
Société

Coronavirus Covid-19: les supporters turinois n’auraient pas dû être autorisés à Lyon

Alors que la rencontre entre l’Italie et l’Irlande du tournoi des six nations à Dublin a été reporté, le stade lyonnais de Décines-Charpieu quant à lui recevait 3000 supporters de la Juventus de Turin hier soir. Cela a pu être possible car en France le libéralisme est encore trop fort, même après l’expansion éclair du coronavirus Covid-19 en Italie.

On saura dans les prochains jours si le maintien du déplacement des supporters aura été une erreur. Mais parfois dans le doute, quand les conséquences peuvent être dramatiques, on s’abstient. C’est le principe de précaution.

Mais malheureusement le principe de précaution est ici maintenu dans le flou du libéralisme.

Quand on a d’un coté des relativistes et de l’autre des gens qui paniquent, la confusion aggrave la situation. Car remplir un stade avec des personnes à risque, c’est ouvrir les vannes, et laisser dévaliser les pharmacies en ne laissant aucun équipement de protection pour les personnes fragiles. C’est exposer certains de nos concitoyens.

Les mesures collectives permettent justement la diminution de la panique chez certains, car on se dit que cela est géré et qu’on peut suivre le protocole et tout le monde ira bien. Mais il n’y a pas de protocole ni sur les événements publics ni sur les déplacements.

Si on écoute ceux qui disent que le Covid-19 est moins létal que la grippe saisonnière, moins contagieux que le SRAS alors oui on ne fait pas grand-chose et on vit sa vie en s’attendant à ne pas être entravé dans ses activités.

On a pourtant tendance à oublier que, si la grippe tue, c’est bien parce qu’en partie les français refusent massivement la vaccination. Ce mouvement « anti-vaccin » est d’ailleurs né en Belgique contre une possible obligation de vaccination contre la grippe porcine de 2009.

Aujourd’hui, un français sur trois estime qu’il est plus risqué de se faire vacciner que de mourir d’une maladie virale (grippe, rougeole…). Les « antivax » sont comme les gens ne voulant pas de mesures importantes contre le coronavirus, ils ne pensent qu’à eux, n’ont aucun esprit collectif. Si on est en pleine santé, effectivement on a presque rien à craindre, mais il s’agit de penser aux personnes âgées, aux personnes immunodéprimées car greffées ou traitées contre le cancer ou encore les enfants.

Les arguments relativistes ne sont pas l’apanage de quelques individus sceptiques, mais sont aussi diffusés par la presse ou les responsables politiques même s’ils n’ont alors pas la même substance.

Le Monde diffuse ainsi les chiffres montrant que la létalité et la contagiosité du coronavirus sont bas respectivement par rapport au SRAS de 2003 et la varicelle ou la rougeole, donc pas d’inquiétude.

Ce n’est pas prendre en compte une détection difficile car les symptômes se confondent avec la grippe saisonnière ou même une simple angine. Cela peut aussi bien ne pas se déclarer tout en se transmettant. On a donc un risque plus élevé d’avoir des cas contagieux non pris en charge à bon escient, engendrant des cas ne revenant pas de zone à risque et ne pouvant localiser leur transmetteur. Ça a été le cas du patient n°1 en Italie ou de l’instituteur de l’Oise, malheureusement décédé hier.

Le fait qu’il faille être exposé plus d’une heure à moins d’un mètre d’une personne contaminée pour être contaminé à son tour peut donc être contrebalancé par le fait qu’on sait beaucoup moins discerner quelqu’un qui l’a. C’est ainsi que ça s’est répandu en Italie.

Il y a aussi le temps d’incubation dont on pensait qu’il était de 10 jours au début, puis 14, puis peut-être 21 ou 24. En fait les données qu’on a sur le virus sont fluctuantes, on ne doit donc rien considérer comme acquis.

Lorsque le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari déclare que renforcer les contrôles au frontières «n’aurait pas beaucoup d’intérêt parce que la circulation du virus ne se fait pas selon les frontières administratives», on a aussi la manifestation d’un relativisme de type pragmatique dans une phrase qui n’a aucun sens. Il s’agit de concilier la bonne marche de l’économie avec la santé publique. Un grand écart qui, si la pandémie se confirme, risque d’être intenable.

Deux mesures sont sur toutes les lèvres, celle de procéder à des contrôles sanitaires à la frontière et celle de fermer les frontières communes à l’Italie.

Les deux sont qualifiées d’inefficaces par les autorités, ce qui est incontestablement vrai et justifié par le temps d’incubation pour la première.

Mais les justifications de la seconde sont extrêmement bancales. On se sert même d’études de comportement du virus du sida pour prédire qu’une fermeture de frontière ne servirait à rien. C’est une sorte de blague ? Le virus du sida n’a d’abord rien à voir dans son mode de transmission avec le coronavirus.

Et quand bien même, ce n’est vrai pour ni l’un ni l’autre de dire :

« Pour que cela soit un petit peu efficace, cela nécessiterait une mise en œuvre très compliquée à réaliser parce que les virus n’ont pas de passeport et peuvent passer les frontières. »

Nous devons ces propos à l’épidémiologiste Antoine Flahault, qui semble caractériser ces virus comme voyageant au gré du vent, hors de toute considération scientifique.

Le coronavirus n’est pas un nuage, il se base sur les humains et les humains peuvent être bloqués par un simple barrage routier. Contrôler les gens pour savoir où ils vont, d’où ils viennent ce n’est pas infaisable.

Les surfaces inanimées ne transportant pas le virus plus de 5 jours en moyenne, il serait envisageable de simplement installer des temps de latence dans la livraison des marchandises.

Mais déjà cela dans une société basée sur le flux-tendu, c’est demander beaucoup pour certains, d’autres le mettent déjà en place à l’échelle de leur entreprise. Encore le libre-arbitre…

Voici le réel argument pour ne pas prendre de mesures de frontières : les intérêts économiques s’entrechoquent avec cette idée.

Pour être correct, il aurait fallu supprimer les vols allant et revenant de Chine dès le début de l’épidémie, et faire de même pour chaque pays présentant des nouveaux cas liés aux mondes des affaires, du tourisme notamment. Cela ne permet pas de stopper la crise mais permet un gain de temps, tout est bon à prendre dans la course contre le virus.

Bloqué dans une gestion libérale, forcément que la société va vers le chaos, car chacun va devoir compenser les manquements de l’État par des précautions personnelles, parfois au détriment des autres.

Catégories
Société

Coronavirus: le rapatriement des français de Wuhan, une grande légèreté

Depuis le mois de décembre, une épidémie de coronavirus sévit en Chine. Le décompte hier soir 28 janvier 2020 était de 106 décès, tandis que des cas se déclarent dans de nombreux autres pays, y compris en France où 4 cas sont recensés. Le nombre important des français voulant rentrer de Wuhan, le foyer de l’épidémie, tout comme les précautions sanitaires insuffisantes de la France, montrent un bas niveau de l‘esprit collectif dans notre pays.

La ministre de la santé Agnès Buzyn a annoncé dimanche 26 janvier l’organisation du retour des français de Wuhan souhaitant quitter le sol Chinois. Finalement, ce sont deux avions qui ont été annoncé par la Commission européenne pour rapatrier 250 Français et une centaine d’autres citoyens européens, avec un premier départ aujourd’hui.

Ce sont donc presque 800 français qui vivent et font des affaires à Wuhan qui souhaitent maintenant rentrer, pas peur du virus mais aussi parce qu’il est dur de supporter les contraintes de l’isolement lorsque l’on est habitué à un mode de vie de type affairiste/mondain.

Le fait que, parmi les gens qui demandent à rentrer, il existe des personnes qui hésitent à rentrer « en raison du confinement » illustre bien une absence de l’esprit collectif, social, nécessaire pour limiter le risque de contamination au reste de la population.

Ce n’est pourtant pas étonnant d’avoir ce genre de mentalité chez les « expatriés », des gens travaillant dans le vin, la mode, l’industrie automobile, c’est à dire une bourgeoisie française bien éloignée des considérations de bien commun.

Pour ce qui est des retours de séjours « courts », depuis quelques jours, les états renforcent les contrôles sanitaires des avions arrivant de Chine. Pour de nombreux pays comme la Russie ou la Turquie, il s’agit de détecter à la caméra thermique les personnes pouvant avoir de la température.

La France, de son côté, est pointée du doigt pour la légèreté de ses contrôles qui n’en sont pas. Il s’agit en fait de prévention, les mêmes précautions que ce qui peut être vu ou entendu aux informations.

Le relativisme qui caractérise les français s’exprime ici, avec Agnès Buzyn qui balaye d’un revers de la manche les dispositifs de détection de température, au prétexte qu’ « une personne ayant pris du Doliprane ne présentera pas de fièvre ».

Cet argument est d’une grande bêtise assumant de passer à côté de personnes fiévreuses ne ressentant pas encore de gêne au prétexte que d’autres seraient indétectables.

Il y a donc logiquement une méfiance dans la population française à l’égard du retour des expatriés, car le principe de quarantaine c’est justement de minimiser au maximum les axes de contagion de ce coronavirus.

Les rapatriements ne sont pas des mesures sanitaires mais un compromis entre diplomatie, droit individuel et salubrité collective.

Aussi, lorsque l’on voit le manque de sérieux des contrôles sanitaires à l’arrivée des vacanciers en provenance de Chine, on se demande si la quarantaine des expatriés sera bien solide.

La question de la gestion du coronavirus en France dépasse le simple aspect technique du manque de moyens dans les contrôles.

Il y a aussi une question culturelle, qui est celle du relativisme à la française. On le voit par exemple dans le rapport des français à la bise. Même en plein épisode viral, impossible de faire l’impasse sur la bise aux collègues, aux amis… Alors que ce serait la plus sage décision à prendre.

On ne verra par contre jamais un français ayant la grippe mettre un masque pour ne pas la transmettre, il ira même au travail avec de la fièvre pour prouver qu’il est plus fort que cela.

Mais dans une société il y a des personnes pour qui des petits virus deviennent des menaces de mort. Mais ces gens là n’existent pas dans une société basée sur la compétition et l’individualisme.

Ne pas succomber à la légèreté face aux petites et grandes épidémies, c’est au contraire faire preuve d’un esprit socialiste. Et c’est cela que doit porter la Gauche.