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La «PMA pour toutes» et le rejet assumé de la biologie

Gwen Fauchois, notamment ancienne vice-présidente d’Act Up-Paris (dans les années 1990), a publié une tribune dans Libération qui a le mérite d’être claire : il faut supprimer la biologie et n’utiliser que les choix individuels comme critères. Le fait que seuls des hétérosexuels puissent avoir naturellement des enfants relèverait du patriarcat : il faut donc supprimer la reproduction hétérosexuelle. Le capitalisme LGBT tourne en roue libre. C’est la révolte de l’individu contre sa propre nature matérielle qui s’exprime ici. C’est l’idéologie absolue du consommateur absolu.

« PMA, nature et illusions » Libération

Il faut avoir le courage de lire la tribune PMA, nature et illusions, publiée dans Libération. Car il faut comprendre l’ampleur du désastre qu’impliquent les anti-valeurs de la modernité capitaliste. Pour en arriver en effet au rejet ouvert de la biologie, c’est qu’il faut tout de même avoir atteint un niveau d’idéalisme plus que très fort ! Et malheureusement, la technologie au service du capitalisme permet la réalisation de tout un nombre de ces fantasmes narcissiques, qui sous prétexte d’aboutir à des droits en plus pour les individus, sapent en réalité les fondements matériels de l’humanité elle-même.

Gwen Fauchois ne fait qu’appliquer la logique consumériste la plus stricte. Chaque consommateur doit avoir les mêmes droits. Le droit à l’enfant devrait donc être un droit universel. Or, la nature repose sur une combinaison homme-femme. Il faut donc supprimer la nature, base de « l’hétéro-patriarcat ».

On est ici dans une démarche nihiliste et non plus simplement dans une « déconstruction ». On est passé de la critique des préjugés au démontage de valeurs, et donc désormais maintenant à la quête fanatique de destruction de la réalité.

Il faut lire cette prose, comprendre sa nature, ce qu’elle reflète : une terrible décadence parmi les couches urbaines et intellectuelles, l’effondrement des normes et des valeurs au sein des couches socialement dominantes elles-mêmes.

« Tribune. Le projet de loi relatif à la bioéthique que vient de présenter le gouvernement devrait mettre fin à l’accès réservé aux seuls couples hétérosexuels aux techniques d’assistance médicale à la procréation. L’abolition de ce privilège aura pour conséquence une obligation de réformer les règles actuelles d’écriture de la filiation.

Dans le projet de loi qui a été transmis à l’Assemblée nationale, le gouvernement propose de créer un dispositif spécifique ne s’appliquant qu’aux couples de femmes qui auront bénéficié de ces techniques et à leurs enfants conçus grâce à elles.

Selon la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, cette spécificité serait justifiée par la nécessité de garantir une vraisemblance biologique dans l’inscription de la filiation. Dès lors, que ses instigateurs reconnaissent que le refus d’universaliser les modalités d’inscription de filiation ne repose que sur un choix idéologique. Car nulle contrainte technique ni juridique n’impose d’introduire un traitement à part qui distinguerait parents et enfants en fonction de l’orientation sexuelle.

Il convient de s’interroger sur les motivations politiques et les effets d’une telle décision, qui se résume à refuser d’universaliser le mode d’établissement de la filiation. Il s’agit ici de réaffirmer dans le sens commun, une prime à l’illusion de naturalité. Cela revient, non pas à admettre les altérités comme autant de possibles à légitimité équivalente, mais plutôt à sauvegarder une hiérarchisation posant en référence le couple cis-hétérosexuel ayant recours à la procréation par relation sexuelle. Ce mode de procréation, seul à bénéficier du droit commun parce qu’il est majoritaire, se voit gratifié d’une dimension quasi-missionnaire : comme un bonus donné au biologique.

En parallèle, la volonté de réinscrire à tout prix un donneur de sperme dans le parcours d’inscription de la filiation qui serait assigné aux seuls couples de femmes agit comme un warning de sur-signalisation d’une absence. On nous explique, là encore, qu’il s’agit de préserver et de rendre visible la vraisemblance biologique. Mais en réalité, cela ne vise qu’à marquer symboliquement et fortement la participation masculine à tout processus reproductif.

Quel est donc ce besoin, si intense, de crier ainsi la présence de sperme dans les constructions de narration, alors qu’on se demande, au vu des technologies existantes, qui pourrait imaginer aujourd’hui – à part à travers une incroyable manifestation de foi dans des fécondations issues du saint-esprit – qu’il n’y ait pas eu dans l’opération altérité de gamètes ? Ce n’est rien d’autre qu’un énième avatar du syncrétisme patriarcal visant à répondre au projet politique de persister à poser le masculin en insécable universel.

Il serait temps de cesser de considérer les systèmes de filiation comme un outil visant à rassurer les hommes hétéros-cis sur leur agentivité et à sédimenter leur pouvoir dans le système social. Un système dans lequel une femme n’est que le vecteur permettant de patrimonialiser symboliquement des enfants. Propriété masculine, à l’échelle individuelle autant que collective.

Cette volonté est d’autant plus évidente que d’un autre côté, on ne touche pas au procédé qui s’applique aux couples hétérosexuels ayant eux aussi recours à la PMA. Pourquoi ? Parce que la vraisemblance de l’accouplement hétérosexuel procréatif est préservée, nous dit-on.

Montrant que ce qui compte le plus, ici, c’est cette vraisemblance du mensonge, plutôt que la réalité de la biologie. Laissant aux enfants de ces couples la liberté de se débrouiller avec les messages contradictoires qui leur sont envoyés : qu’importe qu’un secret recouvre et fasse obstacle à la généalogie biologique dont on leur dit dans le même temps qu’elle devrait être centrale. Rendre visible, privilégier l’apparence, sont deux façons de stigmatiser un écart à la norme.

Chaque avancée d’intégration dans le droit semble devoir toujours s’accompagner de gages donnés pour signifier qu’il ne s’agit surtout pas de transformer une société patriarcale. Et les opportunités de transformation du droit commun, quasi immanquablement, se restreignent à des toilettages de moules préfabriqués dans lesquels des individus sont sommés – même de façon contradictoire – de se glisser et laissent de côté celles et ceux qui ne sont pas au programme de l’avancée du moment.

Alors que la France se targue d’universalisme, quand il s’agit d’étendre l’accès à des droits à des minorités, nous assistons à des festivals conservateurs de valorisation de la distinction et à la multiplication d’inventivité en matière d’usine à gaz et de régimes d’exception.

Tous ne visent au fond qu’à éviter l’universalisation et y substituer des élargissements bornés des conditions de cooptation et d’intégration, au gré des rapports de force réels ou supposés. Re-consacrant dans la loi les logiques inégalitaires, ceux qui nous gouvernent montrent comment ils imaginent le pouvoir.

Avec cet élargissement de l’accès à la PMA, nombre de femmes concrétiseront leurs projets de famille dans des conditions plus sécurisées que par le passé, et leurs enfants n’en seront que mieux protégés. Mais en affirmant que l’accès aux droits des couples ne peut être pour les lesbiennes celui du commun, et en soumettant cet accès à une présence masculine, même symbolique, le gouvernement promeut une réactualisation des hiérarchies hétérosexistes et va autoriser comme d’autres avant lui une vague de réactivation de la lesbophobie ordinaire. Et plus globalement de violences contre les homos, trans et intersexes, et même au-delà par translation à tous ceux qui ne correspondent pas dans l’imaginaire à la figure du dominant.

Pour ma part, je regrette que personne ne souhaite dire clairement que l’enjeu ne devrait pas être seulement de permettre à tel ou telle d’intégrer les règles de filiation, c’est à dire de corriger des inégalités produites politiquement, mais de s’attaquer à transformer nos rapports communs à l’écriture de la généalogie en tant qu’elle est source de production d’une organisation sociale inégalitaire.

Les unes, notamment par crainte qu’à revendiquer des changements radicaux, on en vienne à jeter le bébé avec l’eau du bain, et les autres parce qu’ils veulent éviter à tout prix qu’apparaisse, non pas une invraisemblance biologique, mais le fait que le naturel qui nous est servi ici n’est que le cache-sexe d’une organisation culturelle de l’injustice. »

Il y aurait donc un complot patriarcal : les hommes chercheraient à dominer les femmes en étant biologiquement indispensable ! On est ici en plein fantasme, en réalité, le fantasme du consommateur capitaliste, en quête de la consommation absolue, celle purement individuelle, uniquement individuelle.

Car tout cela n’est que le masque du grand objectif du capitalisme, qui cherche tous les moyens pour se valoriser. Le but, c’est que disparaisse la biologie, l’ultime frontière du capitalisme. C’est le rêve fou produit par un capitalisme en roue libre, forcément en roue libre.

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Appel de 50 députés de gauche en faveur du droit fondamental à l’IVG

Cinquante députés de gauche ont publié une tribune dans le Journal du Dimanche, demandant à ce que l’interruption volontaire de grossesse soit reconnu comme un droit fondamental. Cet appel se revendique de Simone Veil, pas de la Gauche historique. Et pour cause : l’avortement n’a jamais fait partie de ses fondamentaux.

On peut très bien reconnaître le droit à l’avortement et dire que c’est regrettable d’avorter, qu’il vaudrait mieux tout faire pour éviter. Encore est-il que cette position qu’on peut considérer comme raisonnable n’existe pas vraiment aujourd’hui, malheureusement.

Il n’y a en effet que deux camps : les religieux qui sont radicalement contre, les progressistes qui sont radicalement pour. Pour les uns, le fœtus est sacré dès le départ (en raison de son « âme »), pour les autres, tant qu’il n’est pas né il ne compte pas.

L’appel de 50 députés de gauche dans le Journal du Dimanche s’aligne entièrement sur ces « progressistes » dont Emmanuel Macron est le meilleur représentant. Il s’agit d’ailleurs pour l’appel d’être plus « progressiste » qu’Emmanuel Macron lui-même :

« Le président de la République a fait entrer Simone Veil au Panthéon le 1er juillet 2018, à juste titre. Aujourd’hui nous sommes cinquante députés issus de l’ensemble des groupes de la gauche parlementaire à lui répondre en déposant une proposition de loi constitutionnelle visant à ce que ‘nul ne puisse entraver le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse.’ »

Il faut en effet voir les choses telles qu’elles sont et comme l’appel doit le reconnaître lui-même, le combat pour le droit à l’avortement n’a pas été porté par la Gauche. Il est rappelé dans l’appel :

« Jusqu’en 1942, l’IVG était considérée comme un ‘crime contre l’État’ puni de la peine de mort. En 1971, ‘343 courageuses’ déposèrent un manifeste décisif pour l’évolution des mentalités de l’époque ; en 1975, la loi Veil consacra enfin le droit des femmes à disposer librement de leur corps. Et en 1979, seulement, l’interruption volontaire de grossesse fut formellement légalisée. »

Ce qui veut dire que le Front populaire n’a pas autorisé l’avortement, que le mouvement en faveur du droit à l’avortement est né par des femmes non organisées dans la Gauche politique, que c’est un gouvernement de Droite qui a autorisé l’avortement.

Ni la SFIO, ni le Parti socialiste ensuite, ni le Parti Communiste, n’ont soutenu le droit à l’avortement qui, après un bref intermède légal à la suite de la révolution russe, a été interdit en URSS.

On est libre de dire ici : la Gauche historique a oublié cette question ou bien il n’y a rien été compris, les droits des femmes avaient été oubliés, etc. Mais en ce cas on tient la même critique à l’égard de la Gauche historique que la « nouvelle gauche », la « seconde gauche », celle des années 1960-1970, avec notamment le PSU, la CFDT, etc. La Gauche historique aurait été « dépassée », elle aurait raté l’essentiel, elle n’aurait été qu’un dogmatisme ouvriériste, etc.

Et cette question du droit à l’avortement peut se décliner avec le droit au cannabis, le droit au suicide assisté, le droit à se faire des modifications corporelles significatives, le droit à la procréation médicalement assistée, etc. etc.

En clair, la « seconde gauche » dit que ce qui compte ce sont les droits individuels et que la Gauche historique, avec ses principes, est incapable d’aller en ce sens. Il ne s’agit même pas d’un débat matérialiste. Il ne s’agit pas de gens qui disent : le fœtus n’est pas encore suffisamment développé pour être une personne avant tant ou tant de semaines. Il s’agit de gens qui veulent supprimer la matière et faire triompher les choix individuels.

Il s’avère naturellement que le peuple en France a bien compris cela et qu’il n’en est pas partisan, qu’il préfère rester à l’écart de ce qui lui semble très problématique. D’où le fait que le droit à l’avortement soit trusté par les fanatiques religieux d’un côté, les ultras modernistes de l’autre.

Ce qui se passe aux États-Unis, où le droit à l’avortement est furieusement attaqué dans son intégralité par le très puissant courant réactionnaire, est un excellent exemple de comment le refus populaire de l’ultra-modernité libérale aboutit au soutien aux pires forces réactionnaires.

C’est à cette situation que nous précipite une Gauche déconnectée du réel, ne vivant que par le culte libéral des droits individuel, et permettant à la Droite et l’extrême-Droite de se présenter comme les garants de la civilisation.

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La ministre des Sports va légaliser les combats de MMA

La ministre des sports Roxana Maracineanu a annoncé (sur twitter) que les combats de MMA allaient être légalisés à partir du 1er janvier 2020. Cette monstruosité, mélange d’ultra-technicité des sports de combat et de mentalité des gladiateurs de l’Antiquité, va désormais être officiellement présente dans notre pays, détruisant encore plus les consciences autour du mot d’ordre « du pain et des jeux ».

Aucune personne civilisée ne peut tolérer qu’une personne en frappe une autre, fasse du mal à quelqu’un d’autre. La sortie de la barbarie implique le respect démocratique de l’intégrité psychologique et physique de toute personne. Aucun plaisir ne doit exister au fait de voir quelqu’un souffrir, ou pire encore de le faire souffrir.

Seulement, cela est inacceptable pour le capitalisme qui a besoin que tout soit une marchandise. De plus en plus opportuniste, il promeut ce qui est sale, malsain, destructeur. Le MMA en est une illustration très claire et nul hasard que ce soit des libéraux qui œuvrent à sa reconnaissance. Des individus se tapant dessus sur un ring fermé (un « octogone »), c’est « leur » choix. Regarder ou pas, c’est un choix « individuel ». PMA pour toutes et MMA relèvent du même esprit ultra-libéral où tout est choix individuel, dans la négation de l’universel, de la civilisation.

Afin d’ailleurs de parer à une accusation d’anti-culture, le gouvernement va faire en sorte de placer le MMA sous tutelle d’une fédération existante pour sa structuration. Cela s’appelle une fédération sportive délégataire. Les candidates sont les fédérations de kick-boxing et muay thaï, karaté, lutte, judo, boxe française ainsi que la Fédération sportive et gymnique du travail du travail.

Nombre de ces fédérations étaient d’ailleurs vent debout contre le MMA, en particulier la fédération de judo. Il s’agit donc de calmer le jeu, pour des fédérations craignant une concurrence massive dans la jeunesse auprès des hommes, ainsi qu’une rupture par rapport à un certain état d’esprit. Il faut voir en effet que le MMA, dont l’acronyme en anglais signifie « Arts martiaux mixtes », n’est justement pas un art martial au sens historique du terme.

C’est un mélange des meilleurs techniques, mais en supprimant justement tout ce qui reliait les arts martiaux à des histoires nationales, avec donc une grande dimension morale appelant à la maîtrise de soi-même, à un comportement toujours noble, avec souvent par ailleurs un aspect particulièrement spirituel, voire militariste-légitimiste par rapport au régime, tout en en s’appuyant sur des pratiques populaires accumulées à travers le temps.

Le MMA est ainsi un pragmatisme technique, visant à l’efficacité pure, tant en combat où on se frappe qu’au sol avec des prises. Il n’y a pas de contenu historique et culturel. Il ne s’agit pas de former l’esprit. D’ailleurs, les combattants donnent pratiquement tout le temps l’impression d’être des guerriers des rues ayant survécu au pire, jouant sur la fibre individualiste, le spectaculaire pour avoir un impact médiatique, lors de grands shows bien rodés.

La légalisation c’est ainsi, sans même vraiment caricaturer, un moyen de faire en sorte de canaliser un nombre très important de jeunes hommes de banlieue et issus de l’immigration, pour les pousser à une activité servant l’individualisme et le capitalisme. Le ministère justifie d’ailleurs la légalisation en disant que cela existait déjà, qu’il faudrait encadrer, etc. Ce sont les mêmes arguments que pour la légalisation du cannabis.

On insistera pour finir sur le fait que le Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) est candidate pour héberger le MMA. Cette fédération omnisports organise déjà des cours de MMA. Ce serait un comble qu’elle devienne sa responsable ! Car la FSGT est née en 1934 de la fusion de la Fédération sportive du travail (FST) et de l’Union des sociétés sportives et gymniques du travail (USSGT), les structures organisées par le Parti Communiste SFIC et le Parti Socialiste SFIO.

Quelle insulte ce serait au mouvement ouvrier qu’un parcours démocratique, anti-militariste, pacifiste, pour un sport populaire relevant de la culture, se termine dans le soutien à l’un des pires produits du capitalisme… Le principal organisateur de MMA, l’UFC, a d’ailleurs été racheté en 2016 pas moins de quatre milliards de dollars par William Morris Endeavor, une très grande entreprise de divertissement télévisuel.

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Légalisation du cannabis : l’appel des 70 salauds

Soixante-dix personnes liées à la Gauche et présentées comme médecins, élus et économistes ont signé un appel dans L’Obs en faveurs de la légalisation du cannabis. C’est une mentalité de salauds, car ils défendent une drogue ravageuse au lieu de la dénoncer. 

C’est tout de même incroyable. On a dix mille problèmes sur la table en France et sur toute la planète. Le réchauffement climatique prend toute l’actualité à la gorge, le sort des animaux est d’un morbide donnant la nausée. Il y a des conflits un peu partout et toujours plus le risque de confrontation plus que sérieuse, comme entre les États-Unis et l’Iran, sans parler des États-Unis et la Chine. Le travail est aliénant, ennuyeux, épuisant pour la majorité des gens.

Et voilà donc que 70 élus et figures de la Gauche se disent : tiens, si on parlait du cannabis ? Si on donnait comme message qu’il faut le légaliser, parce que fumer un joint dans son coin, c’est un plaisir coutumier à beaucoup ? Si on publiait tous ensemble un grand appel dans L’Obs pour dire que le cannabis doit être légalisé ? Le décalage avec la réalité est totale. Mais le sens des priorités ne doit malheureusement pas étonner.

En effet, le cannabis rend abruti. Il engourdit les esprits, il pousse la volonté à chercher à fuir le réel. Il épuise les raisonnements, il construit une dépendance d’autant plus perverse qu’on pense conquérir une forme de liberté. À ce titre, il est consommé goulûment par deux catégories de personnes en particulier : les personnes désocialisées, à la limite du lumpenproletariat d’un côté, par les couches intellectuelles urbaines au mode de vie plutôt nocturne et décadent de l’autre.

L’appel des 70 salauds est donc la sainte alliance de ces deux catégories, à qui l’industrie du cannabis donne des ailes, appuyée par la philosophie macroniste du libéralisme dans tous les domaines de la vie. D’ailleurs, nommons les principales figures de ces 70 salauds.

On a évidemment la très foklorique Esther Benbassa, sénatrice de Paris EELV, sorte de caricature de la bobo de gauche libérale telle que vue par la pire extrême-droite. On a, de manière plus significative et plus honteuse, Alexis Corbière, qui est tout de même député de Seine-Saint-Denis LFI et Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis (PS). On aimerait bien les voir tous deux aller discuter avec des familles populaires de Seine-Saint-Denis et expliquer qu’il faut légaliser le cannabis ! Gageons qu’ils seraient reçus avec une révolte morale bien significative !

Plus grave, on a Benoît Hamon. En signant un tel appel, il broie définitivement son identité politique. Il se met de manière unilatérale au même niveau que deux autres signataires ouvertement bobo : Raphaël Glucksmann, désormais député européen PS-Place publique et Yannick Jadot, député européen EELV. C’est un suicide politique.

On remarquera d’ailleurs, et ce n’est nullement surprenant, que des députés LREM ont signé l’appel : Aurélien Taché, député du Val-d’Oise, Pierre Person, député de Paris et François-Michel Lambert , député des Bouches-du-Rhône (un ex-EELV passé chez Macron puis ayant rejoint des centrises pro-Macron).

Ici, on retrouve le fond du problème. Que des gens de gauche se retrouvent à raconter la même chose que les macronistes, sans s’étonner ni s’émouvoir, c’est très grave. Cela signifie que le glissement culturel a totalement opéré, que le libéralisme sur le plan des mœurs – reflet du capitalisme débridé – a triomphé. Quand on voit Ugo Bernalicis et Adrien Quatennens, tous deux députés LFI du Nord, soit un bastion ouvrier, ont signé l’appel, on voit l’ampleur du désastre.

Les 70 signataires de l’appel, quasi tous issus des rangs de la Gauche, sont donc bien des salauds. Ils cèdent devant le cynisme du capitalisme où tout s’achète et se vend. Ils refusent de dénoncer ouvertement et franchement le cannabis, et propose même de l’intégrer culturellement à la société.

Mais le Peuple ne veut pas cela. Il ne veut pas des drogues. Le libéralisme n’écrasera pas aussi facilement les exigences de civilisation, de respect de son intégrité psychique et physique, d’un esprit démocratique tourné vers la science, la culture, la nature. La légalisation du cannabis ne peut aller qu’avec un monde de grisaille et de béton, de consommation futile dans un vaste repli général sur soi : personne n’en veut !

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L’Académie nationale de Pharmacie met en garde contre le cannabis dit « thérapeutique »

L’Académie nationale de Pharmacie a produit un communiqué important mettant en garde contre l’appellation « thérapeutique » du cannabis. Il est rappelé que c’est une drogue, qui ne relève en aucun cas de la médecine.

La promotion de la légalisation du cannabis est une des grandes campagnes du libéralisme qui entend bouleverser toutes les valeurs morales et les normes sociales. Pour entraîner la population avec lui, le libéralisme avance souvent masqué, en prétendant représenter le progrès contre ce qui serait vieux-jeu, réac, etc.

En l’occurrence, il y a depuis quelque temps une véritable propagande consistant à faire croire que le cannabis aurait des vertus médicales, ce qui revient à dire que ce serait un produit sains et bénéfique. Il y a même des États ayant reconnu cela officiellement.

La réflexion se retrouve alors prise en otage par des arguments fallacieux : qui pourrait-être contre quelque-chose qui fait du bien aux personnes malades ?

En vérité, comme le rappel très justement l’Académie nationale de Pharmacie, il y a une confusion qui est entretenue entre le produit, qui est une drogue, et des molécules, qui elles peuvent servir et son d’ailleurs utilisées pour la médecine.

Voici le communiqué qui présente les choses de manière précise :

« CANNABIS « THÉRAPEUTIQUE » Une appellation abusive et dangereuse

  •  7 % des jeunes français de 17 ans sont dépendants au cannabis.
  •  Les intoxications au cannabis par ingestion accidentelle chez les enfants ont été multipliées par 2,5 de 2010 à 2014 (https://www.ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Augmentation-dunombre-d-intoxications-au-cannabis-par-ingestion-accidentelle-chez-les-enfants-Point-d-Information).
  •  Le cannabis est la 3ème cause de déclenchement d’infarctus du myocarde ; il est une cause largement sousestimée de mortalité y compris par cancer du poumon (usage sous forme de cigarettes). Références : Nawrot TS, Perez L, Künzli N, et al. Public health importance of triggers of myocardial infarction: a comparative risk assessment. Lancet, 2011. Aldington S, Harwood M, Cox B, Weatherall M, Beckert L, Hansell A, Pritchard A, Robinson G, Beasley R; Cannabis and Respiratory Disease Research Group. Cannabis use and risk of lung cancer: a case-control study. Eur Respir J. 2008.
  •  Les parents consommateurs de cannabis exposent leurs enfants à une vulnérabilité accrue aux drogues Référence : Szutorisz H, Hurd Y. Epigenetic effects of cannabis exposure. Biological Psychiatry, 2016.

Un abus de langage

Des extraits de plantes fournissent les principes actifs de médicaments, comme la morphine extraite du pavot ou le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD) du cannabis. Pour autant, même si la morphine ou la codéine entrent dans la composition de médicaments, l’opium « thérapeutique » n’existe pas. Le cannabis « thérapeutique » non plus. Mélange végétal composé de 200 principes actifs différents, variables en quantités et en proportions en fonction des modalités de culture, de récolte, de conservation, n’étant ni dosé, ni contrôlé, le cannabis dit thérapeutique ne peut apporter les garanties d’un médicament.

Un abus de confiance

Le statut de « médicament » dépend d’un processus rigoureux de contrôle, d’analyse des risques et de validation qui aboutit à l’obtention d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Toute appellation « médicale » ou « thérapeutique » appliquée à un produit n’ayant pas suivi ce long processus réglementaire, est abusive et illicite.

À noter que quatre « médicaments » issus de cannabinoïdes de synthèse et d’un extrait pur de cannabis (cannabidiol), sont actuellement autorisés dans certaines situations cliniques spécifiques et des conditions rigoureuses de prescription :

  •  Le THC de synthèse (Dronabinol / Marinol®) et un dérivé synthétique du THC (Nabilone / Cesamet®) peuvent être prescrits en gélules pour traiter les nausées et les vomissements dus à la chimiothérapie anticancéreuse et pour stimuler l’appétit. Le Marinol® dispose aussi d’une Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU) pour les indications suivantes : « douleurs résistantes aux traitements standards, affections inflammatoires du système nerveux, maladie d’Unverricht-Lundborg, stimulation de l’appétit, syndrome de Gilles de la Tourette, dystonie résistante aux traitements usuels, douleurs paroxystiques ». Le Cesamet® dispose également d’une ATU nominative à caractère dérogatoire pour être prescrit comme somnifère ou soulager des douleurs chroniques.
  •  Le cannabidiol (CBD) : l’Epidyolex® est autorisé dans le cadre d’une ATU pour la prise en charge de certaines formes d’épilepsie rares et sévères.
  •  L’association de deux principes actifs, le THC et le CBD Le Sativex®, sous forme d’aérosols pour des pulvérisations buccales, a obtenu en 2014 une AMM pour « le traitement symptomatique d’appoint des manifestations de la spasticité, liée à une sclérose en plaques, chez des patients insuffisamment soulagés par les traitements anti spastiques de référence ». Le Service médical rendu (SMR) du Sativex ayant été jugé insignifiant par la HAS (Haute Autorité de Santé), son taux de remboursement a été fixé à 15 %. À ce jour, le produit n’est pas commercialisé en France.

Des patients qu’on abuse…

Avec 1 300 000 usagers réguliers, la France est le premier pays européen consommateur de cannabis, malgré son statut illicite et les risques bien connus qu’il fait courir sur les plans physique et psychique. Le THC stimule les récepteurs cannabinoïdes dans le cerveau, provoquant les effets bien connus des consommateurs, mais il produit surtout des effets délétères souvent irréversibles, notamment chez les plus jeunes : décrochage scolaire ; effets désinhibiteurs ; dépression, pouvant conduire au suicide ; déclenchement ou aggravation de la schizophrénie ; induction d’une polytoxicomanie ; responsabilité avérée dans les accidents de la route et en milieu professionnel, augmentation du risque de cancer du poumon…

Références : Gobbi G, Atkin T, Zytynski T, et al. Association of Cannabis Use in Adolescence and Risk of Depression, Anxiety, and Suicidality in Young Adulthood: A Systematic Review and Meta-analysis. JAMA Psychiatry, 2019. Krebs MO, Kebir O, Jay TM. Exposure to cannabinoids can lead to persistent cognitive and psychiatric disorders. Eur J Pain, 2019. Andréasson S, Allebeck P, Engström A et al. Cannabis and Schizophrenia. A Longitudinal Study of Swedish Conscripts. Lancet, 1987. Zammit P, Allibeck P, Andréasson S et al. Self Reported Cannabis Use as a Risk Factor for Schizophrenia in Swedish Conscripts of 1969 ; Historical Cohort Study. Brit Med J, 2001. Arsenault L, Cannon M, Poulton R et al. Cannabis Use in Adolescence and Risk for Adult Psychosis : Longitudinal Prospective Study. Brit Med J, 2002. Bilan définitif de l’accidentalité routière 2017, Observatoire national interministériel de la sécurité routière. Aldington S, Harwood M, Cox B, Weatherall M, Beckert L, Hansell A, Pritchard A, Robinson G, Beasley R; Cannabis and Respiratory Disease Research Group. Cannabis use and risk of lung cancer: a case-control study. Eur Respir J. 2008.

L’Académie nationale de Pharmacie met en garde contre une banalisation de préparations de cannabis qui trompe les attentes des patients en les faisant abusivement passer pour « thérapeutique ». »

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« Un modèle papa-maman qui ne tient plus »

À l’occasion de la question de la procréation médicalement assistée bientôt ouverte à toutes les femmes par le gouvernement, un article de Libération rappelle les fondamentaux de l’idéologie dominante : la biologie doit être abolie. Un exemple de plus de comment la fausse Gauche est en réalité le cheval de Troie de l’ultra-libéralisme.

Le fait d’avoir un père et une mère serait un préjugé du passé et la famille n’aurait aucun modèle naturel. Tout relèverait de choix individuels. Il y aurait donc un « droit à l’enfant » et une femme seule peut se outrepasser la nécessité naturelle de vivre en couple avec un homme pour en disposer. La technologie et la loi du marché viennent ici ouvrir de nouveaux espaces au « progrès » des droits individuels.

Et on a ici un paradoxe : l’écrasante majorité des gens sont contre une telle conception du monde. Mais formatés intellectuellement par le libéralisme, la grande majorité des gens accepte sa prédominance. Au nom du principe selon lequel on ne peut pas juger de rien ni de personne, que ce soit dans les arts ou dans les comportements (du moment qu’il n’y a pas « préjudice pour autrui »), l’indifférence prédomine.

Avec, donc, l’assentiment de la fausse Gauche, notamment estudiantine, faisant du combat contre le « conservatisme » sa seule préoccupation. La marchandisation du monde avance à grands pas, par l’intermédiaire de l’égoïsme capitaliste présenté comme un élargissement des droits individuels, alors que la nature est présentée comme foncièrement « réactionnaire » et que les auteurs de l’humanisme et des Lumières sont jetés à la poubelle.

Le quotidien Libération peut donc, dans un article sur la PMA ouverte à toutes, parler de :

« Un modèle papa-maman qui ne tient plus »

On sait comment Marlène Schiappa, la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les homme, avait lancé en 2017 que :

« Nous sommes au XXIe siècle.Il n’y a pas un modèle unique de famille. »

C’est là directement servir les intérêts du capitalisme pour qui tout est choix, marché, possibilités d’échanges de marchandise. Mais c’est une utopie, car une société acceptant cela ne peut pas tenir. C’est donc surtout un boulevard à l’extrême-droite qui, face à un tel discours de « déconstruction », n’a plus qu’à dérouler pour se présenter comme garante de la civilisation.

Tout le problème de la Gauche est ici facile à comprendre. Tant que les acquis historiques ne sont pas préservés, tant qu’à sa tête intellectuelle et culturelle on a des gens aisés au mode de vie décadent – comme cette très grande figure du Parti socialiste qui roule en Maserati granturismo – rien ne sera possible.

> Lire également : Le droit à l’enfant en l’absence de choix d’un compagnon

À l’arrière-plan, il y a bien sûr la question des ouvriers. Tant que les ouvriers ne fourniront pas le noyau dur de la Gauche, il est inévitable que tout se fasse happer par le capitalisme qui, quoi qu’on en pense, fonctionne en France de manière suffisamment forte pour être à la fois stable et corrupteur. Seuls les ouvriers, de par leur travail et leur position sociale, ne relèvent pas de la fuite en avant dans l’ultra-libéralisme et ses « droits individuels » faisant que tout est marchandise, même le corps et la nature.

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Only lovers left alive et la corruption culturelle du cinéma

Only lovers left alive est une expression de la corruption culturelle de notre époque : des sommes colossales sont mises en circulation afin de produire des œuvres qui répondent aux intérêts du capitalisme. Ces montants permettent de faire vivre tout une population de parasites dont le seul but est de diffuser et d’entretenir une vision du monde qui correspondent aux intérêts d’un mode de production en perdition.

L’individualisme est ainsi toujours de mise, la culture est niée et les classiques sont vidés de toute substance et réduits à des objets de consommation. Peu importe la forme, tant que cela s’oppose au Socialisme.

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Le capitalisme du XXIe siècle a depuis longtemps renversé le mode de production féodal dans les pays occidentaux, il n’a aucune raison de produire des Lumières. La question n’est plus de partir à l’assaut du vieux monde, mais de se maintenir à tout prix : produire toujours plus, écouler toujours plus de marchandises… Culturellement, le film est plus proche d’une montre Apple que d’un Spleen de Paris de Baudelaire.

Aux productions les plus racoleuses et les plus caricaturales répondent d’autres plus réfléchies, plus travaillées. D’un côté des séries comme Game of thrones ou Star Trek : Discovery, et de l’autre des films comme Only lovers left alive.

Les personnes trop corrompues se contenteront des premières et les personnes qui cherchent à se raccrocher à quelque chose de plus fin, des secondes.

Le piège est de chercher ce qui s’oppose, en apparence, aux grosses productions. Le piège est de trop s’intéresser aux détails et à la technique. Le piège est d’en arriver à un matérialisme primitif qui est prêt à louer un film pour ses plans et le jeu de ses acteurs.

Tout le problème du cinéphile contemporain est là : il est capable de voir toutes les prouesses technique d’une œuvre, de la situer dans une époque, un contexte ; il connaît tous les autres films du réalisateur et tous les films des principaux acteurs ; etc. mais il est incapable de voir qu’un film n’a pas d’âme.

Le cinéphile est trop passif dans sa démarche : il place le cinéma dans un petit monde à part et à chaque visionnage ne regarde que ses sens. À la fin du film, il demande à ses sens si ce qui leur a été proposé leur a plu. Si sa vue a apprécié une scène, il demande pourquoi et répond sur un plan purement technique : le mouvement de la caméra et le jeu des acteurs étaient parfaits. Si son ouïe a aimé, il répond que le son était de bonne qualité, que la bande originale était agréable à entendre et bien choisie. Mais il a du mal à aller au-delà : le cinéphile ne veut pas aller au-delà de l’écran, ou très peu. Le cinéphile veut être guidé, et si le voyage lui a plu, alors le film est jugé positivement.

En ne regardant qu’à l’intérieur de soi, on oublie le monde. Le cinéma devient alors un refuge, voire un moyen de reconnaissance sociale pour les plus opportunistes. Au lieu de rejeter, en général, les productions des sociétés capitalistes et de faire quelques exceptions, le cinéphile cherche un marché, une niche et accepte ce petit monde. La démarche se comprend… mais c’est une impasse de laquelle il faut sortir.

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Noa Pothoven, un assassinat maquillé en suicide

C’est une affaire bouleversante, dont la portée ne peut pas être sous-estimée. Noa Pothoven s’est suicidée aux Pays-Bas, mais cela a été annoncé sur Instagram et avec l’accord des médecins. Cela s’appelle un meurtre et c’est un exemple de plus de comment le capitalisme va dans le sens de la suppression des « inutiles », faisant de la vie une marchandise comme une autre.

La Gauche historique considère que l’être humain relève de l’humanité, celle-ci de la Nature, et la vie ne procède jamais à sa propre suppression. Cela rentre en conflit ouvert avec le capitalisme qui dit que les êtres humains sont des individus dont la liberté de choix serait totale. Partant de là, le suicide relèverait du libre-arbitre.

C’est pourquoi la médecine a, aux Pays-Bas, accepté de laisser Noa Pothoven aller au suicide. Elle avait décidé de cesser de s’alimenter et de s’hydrater, à la suite d’un stress post-traumatique et d’anorexie consécutif à trois viols subis à 11, 12 et 14 ans. Elle est donc morte à Arnhem, chez ses parents, dans un lit d’hôpital placé dans le salon, supervisé par une clinique de fin de vie.

Les médecins néerlandais se dédouanent en disant que ce n’est pas une euthanasie, ni un suicide assisté, car ils ne sont pas intervenus pour faire en sorte qu’elle meurt. Ils contournent ici la question du « caractère insupportable des souffrances du patient » nécessaire pour l’accompagnement dans la mort. Sauf qu’en pratique ils ont laissé quelqu’un capituler et mourir.

C’est absolument inacceptable. Et ça l’est d’autant plus que Noa Pothoven a annoncé sa décision sur instagram, où elle postait régulièrement. On est là dans le spectacle morbide propre au capitalisme, dans la lignée de la série Netflix 13 Reasons Why qui a mis en scène le suicide en en faisant un « choix ». C’est la faillite de l’humanité sur toute la ligne.

Le capitalisme a réussi à faire en sorte que les choix individuels deviennent des marchandises comme des autres, obtenant une reconnaissance sociale totale. Mais de quels choix parle-t-on d’ailleurs ? En réalité, tout est déterminé. Ce qu’on fait est le produit de la société, il n’y a pas d’individus « libres ».

D’ailleurs, Noa Pothoven avait par ailleurs également publié un livre au sujet de son parcours, de ce qu’elle appelait son « combat ». On est là dans un positionnement identitaire. Sa souffrance était réelle, mais passant par le prisme des médias, elle prenait une ampleur aliénée d’autant plus forte, ne pouvant que nourrir encore plus sa tendance à l’auto-destruction.

C’est la société capitaliste qui a tué Noa Pothoven, après s’être délectée de sa souffrance réduite à un parcours individuel unique. Le choix de Noa Pothoven n’a été que le prolongement conséquent de l’individualisme forcené établi comme unique horizon.

Il est justement ici bien connu que l’anorexie, comme expression d’une souffrance personnelle, est l’apanage de jeunes filles de la petite-bourgeoisie et de la bourgeoisie. Incapables, malheureusement, de saisir la nature sociale (et naturelle) de leur mal-être extrêmement profond, ces jeunes filles expriment leur désarroi en se mutilant, en cherchant l’auto-destruction comme moyen d’expression.

C’est précisément ce qu’on a avec Noa Pothoven et vue comment la société est en train de tourner, de tels phénomènes ne peuvent qu’empirer. D’où la volonté du capitalisme de légaliser les suicides assistés pour quiconque considère « souffrir de manière insupportable ». C’est un effacement de toute question sociale et naturelle, pour tout focaliser sur l’individu, ses choix, son parcours unique, son ressenti unique, etc.

Une telle société va droit dans le mur. Et vue comment la Gauche est pourrie par le post-modernisme et son individualisme, non seulement on va aller dans le mur, mais en plus on aura l’extrême-droite qui elle va prétendre s’opposer à tout cela au moyen du conservatisme. Alors qu’on a besoin vite fait du Socialisme pour sauver les gens de leur souffrance, pour trouver des points d’appuis positifs, par la nature, le travail, la culture.