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Effondrement de la France

La Grande Motte : l’antisémitisme et Mélenchon

Un sinistre individu a provoqué, le 24 août 2024, un incendie à la synagogue de La Grande Motte dans l’Hérault. Il a été arrêté tard dans la soirée. Armé d’un pistolet, le visage masqué par un keffieh et muni d’un drapeau palestinien, il avait lancé deux départs de feux et incendié deux voitures, dont une contenant une bouteille de gaz. Les dégâts ont été seulement matériels, mais c’est tellement révélateur !

Car depuis le 7 octobre 2024 et l’offensive du Hamas, toute la « gauche de la gauche », qui rejette le principe de révolution et de lutte de classes, a trouvé en l’antisémitisme larvé un vecteur anticapitaliste qui lui manquait tant.

Ces gens ne critiquent jamais la bourgeoisie, aussi ont-ils besoin pour apparaître radical d’un discours « anti-colonial », de « déconstruction », et c’est là où se joue l’alliance avec le communautarisme musulman et l’idéologie LGBT. C’est l’agitation petite-bourgeoise pour trouver une illusoire troisième voie entre capitalisme et socialisme.

Cet antisémitisme a toutefois comme vecteur central La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon en tête. Voici sa réaction sur internet à l’attentat de La Grande Motte.

C’est là d’un antisémitisme subtil. Il est évident rien qu’au fait que Jean-Luc Mélenchon s’empresse de ne pas utiliser le terme de « Juif ». Il est ensuite flagrant à la réduction des Juifs à une communauté religieuse, et en quelques phrases on a l’impression que l’attentat vise des « fidèles » en général et est une attaque contre la laïcité seulement !

Cette démarche est la même que celle des islamistes, pour qui les Juifs, ça n’existe pas. Et on retrouve la même approche dans la « gauche de la gauche » en général, qui est pourrie d’antisémites, comme d’ailleurs de gens totalement arriérés sur le plan culturel et intellectuel. On est dans la frénésie, l’irrationalisme contre le Juif « abstrait » par définition.

Comme les Juifs seraient des fantômes, l’antisémitisme ne peut donc pas exister. En juin 2024, Jean-Luc Mélenchon l’exprimait de la manière suivante:

 « Contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France. Il est en tout cas totalement absent des rassemblements populaires.”.

Ces propos suivaient l’affaire du viol antisémite d’une adolescente à Courbevoie, en banlieue parisienne.

Mais en fait, il faut être plus intelligent que tous ces barbares. En pratique, et au sens strict, l’antisémitisme de La France insoumise est le même que celui d’Alain Soral et de Dieudonné. Et ce n’est pas exactement un antisémitisme, c’est un anti-judaïsme.

L’antisémitisme est racialiste. Il a une haine physique des Juifs. Ce n’est pas le cas de La France insoumise, de la gauche de la gauche, d’Alain Soral, de Dieudonné.

Leur antisémitisme vise le fait qu’une communauté juive existe. Ils considèrent tous que les Juifs maintenant l’existence de leur communauté sont sectaires, racistes, élitistes, etc.

C’est une critique « démocratique » totalement dévoyée et devenant de l’antisémitisme par la bande.

Est-ce alors à dire que cet antijudaïsme est moins dangereux que l’antisémitisme racialiste ?

Pas du tout ! Car cet anti-judaïsme de gauche est très exactement ce qui a donné naissance au national-socialisme, dont il est très important de connaître les fondements historiques et idéologiques.

C’est toujours à gauche que naît le national-socialisme, le fascisme, à partir des gens qui refusent la révolution et la lutte des classes.

Incapables en effet de dénoncer la bourgeoisie, ces gens vont pratiquer le romantisme dénoncer les oligarchies, les parasites, les usuriers…

La France insoumise n’est pas une rupture par la gauche avec la gauche de gouvernement. C’est une rupture par la droite ! Qui a des connaissances historiques le sait, et les événements confirmeront inéluctablement ce passage dans le populisme complet, marqué d’un antisémitisme « anticapitaliste », de cette fausse gauche.

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Rapport entre les classes

Mélenchon contre Blum

Jean-Luc Mélenchon n’est, pour agauche.org, plus une figure de gauche depuis bien longtemps. C’est un populiste, qui est sorti du cadre de la Gauche historique fut-elle réformiste.

Et il a tenu des propos sur Léon Blum qui en disent long sur son rejet des concepts fondamentaux de la Gauche historique. Il a en effet considéré que Léon Blum… n’avait pas d’envergure historique !

C’est là exemplaire de la question du rapport qu’il faut avoir – à la classe, ou bien à l’État bourgeois. Comment faut-il comprendre le rapport entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre le nouveau et l’ancien ?

Voici les propos de Jean-Luc Mélenchon, tenus lors d’une interview à 20 minutes le 15 juin 2024.

« Aujourd’hui, vous ne faites plus « consensus », n’est-ce pas la preuve d’un changement du rapport de force ?

La stratégie politique des insoumis c’est l’union générale et le programme des ruptures avec le système. En douze ans, c’est devenu celle de toute la gauche. Donc là, pour moi, carton plein avec cet accord.

Matignon n’est pas un sujet existentiel. Je ne suis pas en train de construire une carrière. Les insoumis ont produit des dirigeants capables.

Quand Léon Blum devient chef du gouvernement en 1936, il n’est pas au niveau de Manuel Bompard, ni de Mathilde Panot ou de Clémence Guetté, il était critique d’art et dirigeant marxiste du Parti socialiste. »

C’est très clair : selon Jean-Luc Mélenchon, être un « dirigeant marxiste du Parti socialiste » ne fournit pas un niveau qualitatif pour gouverner qui soit le plus haut possible. Bien au contraire, même, puisqu’on a des figures « politiques » opportunistes qui seraient bien mieux qualifiées.

Qui sont en effet Manuel Bompard, Mathilde Panot et Clémence Guetté ?

Manuel Bompard est quelqu’un qui a fait une thèse de mathématiques appliquées en aéronautique, monté une start-up. En 2009, il rejoint le Parti de Gauche, et l’année d’après il en devient le secrétaire national ! Il devient ensuite un cadre de La France insoumise, surtout pour les élections.

Mathilde Panot a un master en relations internationales à Sciences Po, avant de devenir cadre dans le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Clémence Guetté a un master de sociologie politique à Sciences Po, avant pareillement de devenir une cadre de Jean-Luc Mélenchon.

Les trois sont nés respectivement en 1986, 1989, 1991. Ce sont des cadres classiques des mouvements électoralistes, qui après avoir fait des études participent comme organisateurs, sont élus.

Et Léon Blum ne serait « pas au niveau » de tels opportunistes, sans caractère ni profondeur ?

Rien que l’âge, déjà. Léon Blum, en 1936, était bien plus âgé puisque né en 1872. En soi, cela ne suffit pas à expliquer un meilleur niveau, sauf qu’il a d’ailleurs lui une intense activité.

Il a eu un vrai parcours institutionnel, puisqu’il a été chef de cabinet du socialiste Marcel Sembat, ministre des Travaux publics, de 1914 à 1916, commissaire du gouvernement à plusieurs reprises.

Il est surtout, c’est cela qui compte pour nous, le chef de file des socialistes, organisés dans la Section Française de l’Internationale Ouvrière. Depuis 1920, c’est un dirigeant ouvrier, organisant, écrivant – et effectivement, c’est un littéraire de formation.

Léon Blum au congrès socialiste de 1932

Léon Blum a à ce titre mené deux combats fondamentaux. Tout d’abord, il est en première ligne pour dénoncer les « néo-socialistes », qui sont une fraction des socialistes qui devient fasciste. Ensuite, il soutient le Front populaire dont il devient une figure.

Et donc, Léon Blum, qui a bataillé politiquement pour le Socialisme, avec un très haut niveau idéologique, depuis 1920 dans la classe ouvrière, vaudrait moins que des aventuriers de la politique bourgeoise en 2024 ?

Jean-Luc Mélenchon ne peut pas ne pas savoir tout cela. Et pourtant, il prétend que ses cadres seraient mieux. « Quand Léon Blum devient chef du gouvernement en 1936, il n’est pas au niveau de Manuel Bompard, ni de Mathilde Panot ou de Clémence Guetté. » Comment, pourquoi ?

Parce qu’il considère que le populisme vaut, finalement, mieux que la Gauche historique. Même une expérience de masse d’une envergure formidable comme le Front populaire ne vaut pas, pour lui, la politique « immédiate », la démarche populiste. C’est un signe de démesure que de voir les choses ainsi, mais il en va ainsi de l’opportunisme qu’il se croit réellement avoir une signification.

Comme la bourgeoisie aide cet opportunisme, forcément, les opportunistes se sentent pousser des ailes. Historiquement, pourtant, le Socialisme balaie tout cela ! Le prolétariat porte le nouveau, qui s’allie sur la bourgeoisie bascule dans l’ancien ! Au-delà des détours, la Gauche historique l’emportera !

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Nouvel ordre

L’échec moral de Mélenchon et de sa 3e gauche

Historiquement, il existe deux gauches en France. La première, c’est la Gauche qui est apparue d’abord, celle de la social-démocratie avec Karl Marx, puis des socialistes et des communistes. C’est celle que nous appelons la Gauche historique, celle dont nous nous revendiquons.

Il y a ensuite la « seconde Gauche », née dans les années 1960. Elle regroupe, pour faire simple, les socialistes réformistes et modernistes, les syndicalistes (y compris étudiant comme avec l’UNEF), etc. Elle est représentée, pour prendre des figures connues, par François Hollande. Emmanuel Macron en est d’ailleurs issu et le Nouvel Observateur, l’hebdomadaire suprême de la « seconde Gauche », avait d’ailleurs appelé à le soutenir.

Depuis le début des années 1990, la seconde Gauche a fait se disparaître la Gauche historique, à peu de choses près. Il n’y a plus grand monde pour exiger le Socialisme. C’est dans cette absence de la Gauche historique qu’est apparue une troisième Gauche, mise en place par Jean-Luc Mélenchon et toutes les mouvances « post » : post-trotskiste, post-anarchiste, post-« alternatifs » (issus du PSU).

Tribun hors pair, Jean-Luc Mélenchon manie le pragmatisme à l’extrême

Jean-Luc Mélenchon, ancien socialiste (de 1976 à 2008) venant du trotskisme, a initialement cherche à osciller entre les deux Gauches, à l’instar de son modèle François Mitterrand. Il a finalement abandonné au profit d’un projet présenté comme « populiste », dénommé La France Insoumise (LFI), fondée en 2016.

Le mot d’ordre : se revendiquer du peuple et considérer que le « populisme » de gauche de type latino-américain est un modèle à suivre. Le clivage gauche/droite serait à remplacer par l’opposition peuple/élites, peuple/oligarchie.

Cela a été un grand succès : Jean-Luc Mélenchon a obtenu 19,6 % des suffrages à la présidentielle de 2017, 22% à celle de 2022 ; LFI s’est retrouvé à la tête de la coalition de tous les principaux partis de gauche se présentant aux élections au sein de la NUPES.

Cependant, les contours de cette 3e Gauche sont toujours restés indéfinis et l’attaque massacre du Hamas du 7 octobre 2023 a littéralement révélé les failles de l’entreprise. La 3e Gauche n’a pas de sympathie pour le Hamas, à part dans ses marges d’ultra-gauche étudiantes.

Cependant, le discours populiste de Jean-Luc Mélenchon exige le refus de toute valeur morale, politique, idéologique aux contours bien définis, au contraire de la Gauche historique et de la seconde Gauche.

Récupération des symboles (comme ici le poing levé), mais sans aucun contenu lié au Socialisme

Impossible donc pour la 3e Gauche de critiquer l’attaque massacre du Hamas du 7 octobre 2023, et ce d’autant plus s’il faut espérer toucher les votants se reconnaissant dans l’Islam et l’agenda politique des Frères musulmans visant à dénoncer « l’islamophobie ».

La 3e Gauche révèle ainsi sa faille fondamentale ; on ne doit pas lui reprocher son immoralisme, car elle ne soutient pas le Hamas : encore une fois ce sont les diverses factions d’ultra-gauche délirantes qui soutiennent son initiative.

Mais la 3e Gauche est amorale. Son idéologie, c’est celle de la bourse aux idées, et il suffit d’arriver avec les LGBT, ou l’islamophobie, ou les migrants, ou n’importe quoi, pour rejoindre la contestation dont les contours se veulent indéfinis, et ce par choix.

Pour la Gauche historique, ce sont les Partis qui définissent la ligne ; pour la seconde Gauche, il y a un rassemblement d’initiatives conscientes et organisées à la base (associations, syndicats, club d’idées, etc).

Pour la 3e gauche, ce qui compte c’est l’agrégation opportuniste de la « contestation ». L’attaque massacre du Hamas révèle à quel point, en plus d’être une erreur, c’est une faute. C’est une absence de morale intolérable, c’est la négation de la bataille pour les consciences.

Nous n’avons jamais considéré La France Insoumise comme étant réellement de gauche à cause de son approche populiste : il est évident que nous avons bien fait. Il n’est pas possible de n’avoir rien à faire avec une telle négation des choix conscients à faire face aux événements, quels qu’ils soient ! Nous avons besoin d’un nouvel ordre, et les valeurs doivent être conscientes, bien établies, à la fois comprises et assumées ! C’est le Socialisme ou la catastrophe !

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Guerre

Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise roulent pour la superpuissance américaine

Main dans la main avec Emmanuel Macron contre la Russie.

Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise sont des escrocs. Non seulement ils n’ont rien de gauche, car ils torpillent l’héritage de la Gauche historique, mais en plus ils ne sont même pas de vrais opposants au régime.

Ils ne sont que des nationalistes de pacotille qui au premier soubresaut du 21e siècle, à savoir la guerre en Ukraine déclenchant la guerre mondiale pour le repartage du monde, se sont précipités au service du régime français vassal de la superpuissance américaine.

C’est ainsi que Jean-Luc Mélenchon et plusieurs députés de la France insoumise ont accueilli à l’Assemblée trois opposants russes à Vladimir Poutine avec l’aval d’Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon remerciant Emmanuel Macron pour avoir aidé « d’un bout à l’autre » à faire venir ces opposants russes.

Et Mathilde Panot récitant à l’Assemblée nationale exactement le discours du régime français, vassal de la superpuissance américaine :

« C’est Poutine et son oligarchie, eux seuls, qui portent la responsabilité de la guerre en Ukraine ».

Elle explique ensuite qu’il faut :

« travailler pour isoler le pouvoir russe. Accueillir et soutenir ses opposants y participe ».

Faire tomber Poutine en Russie, c’est exactement le plan américain. C’est très facile à voir et à comprendre. La superpuissance américaine veut dépecer la Russie (depuis 2014) pour affaiblir la superpuissance chinoise, car la Russie est tendanciellement dans son camp. En effet, la guerre mondiale pour le repartage du monde est l’actualité principale de notre époque, et cela signifie l’affrontement entre les États-Unis et la Chine, son challenger pour l’hégémonie mondiale.

Quiconque prend position à notre époque s’inscrit forcément par rapport à cette actualité principale. Et en France, pays membre de l’Otan, aligné sur la superpuissance américaine, l’ennemi du peuple est obligatoirement principalement la superpuissance américaine. Aucune position intermédiaire n’est possible, à moins de mentir au peuple et de le désarmer politiquement.

Dire, en France en 2022, qu’il faut renverser Poutine, n’a aucun sens pratique, à moins de rouler pour la superpuissance américaine.

Non pas qu’il ne faille pas renverser le régime russe : mais ça, c’est le travail des Russes de gauche. Mais ce n’est pas à l’Assemblée nationale française que ça se joue, surtout quand cette Assemblée nationale est entre les mains d’un régime vassal de la superpuissance américaine ayant justement pour projet de renverser Poutine.

C’est aussi simple que cela. Les Français qui ne dénoncent pas principalement la superpuissance américaine et l’Otan ne peuvent pas prétendre être dans le camp démocratique luttant pour la paix. Alors, quand les « insoumis » prononcent exactement le discours nécessaire à la superpuissance américaine, ils sont non seulement disqualifiés pour le pacifisme, mais en plus ils sont la 5e colonne de la superpuissance américaine.

Parmi les opposants russes accueillis, il y a surtout Alexey Sakhnin, l’un des principaux dirigeants d’une grande alliance réformiste issue de la Gauche en Russie. Il a quitté cette coalition suite à l’invasion de l’Ukraine, et explique :

« Je ne regrette pas la position adoptée par le Front de gauche durant l’année tragique 2014 en Ukraine, position à laquelle j’ai largement contribué. Nous avons alors condamné les deux parties prenantes du conflit et avons appelé les peuples concernés par ce conflit à ne pas se dresser les uns contre les autres mais à se dresser contre ceux qui les ont poussés à commettre ce meurtre fratricide.

En tant que vrais communistes et socialistes nous avons reconnu le droit des peuples à l’autodétermination. Nous avons condamné la guerre monstrueuse du Donbass et les attaques de l’armée ukrainienne contre des villes pacifiques. Personnellement je vivais à cette époque-là en Suède et cette position m’a coûté cher. Mais aujourd’hui je considère que cette position était juste. Et aujourd’hui quand les agents de propagande du Kremlin, accusés d’avoir déclenché une guerre fratricide, répondent « pourquoi vous avez gardé le silence quand on tuait des enfants dans le Donbass », j’ai parfaitement le droit moral de répondre : « moi je n’ai pas gardé le silence ». 

Mais aujourd’hui c’est la clique de Poutine qui a déclenché une agression armée d’une ampleur sans précédent. Et c’est là le fait principal. On ne peut pas cacher ce fait en disant lâchement que ce sont les manœuvres des impérialistes américains (et de fait ces manœuvres existent) ; ou que ce sont les crimes de l’ultradroite ukrainienne (et ces crimes sont nombreux) ; ou justifier le sang des innocents de Kharkov, Odessa, Kiev par le sang versé à Donetsk et à Lougansk. »

Cela est absurde. Soit Alexey Sakhnin pense toujours qu’il faut condamner les deux parties prenantes du conflit et appeler les peuples concernés par ce conflit à ne pas se dresser les uns contre les autres, soit il prend position pour un camp contre l’autre. En venant à l’Assemblée nationale d’un pays partie prenante, la France qui est membre de l’Otan, avec l’aval du régime Français, pour dire exactement ce que veut entendre le régime français conformément au besoin de la superpuissance américaine, il prend de fait position pour un camp contre un autre.

Avec la France insoumise, il prend position pour la superpuissance américaine et participe à la guerre mondiale pour le repartage du monde, plutôt que de lutter contre celle-ci.

C’est exactement pareil quand Jean-Luc Mélenchon dit face à cette même Assemblée nationale :

« Plus que jamais, la France doit œuvrer à la paix et l’immense honneur que constitue le soutien à ses ardents défenseurs. »

Ce n’est là qu’une position de supplétif au régime français, pour lui donner un vernis démocratique. Car la vérité est que la France participe déjà à la guerre, en fournissant des armes, des renseignements, du matériel, des formations, et probablement des hommes.

Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise ne la dénoncent pas et prétendent même qu’elle pourrait jouer un rôle pour la paix. C’est de la manipulation, et cela signifie tout simplement qu’ils roulent totalement pour la superpuissance américaine et son organisation militaire internationale qu’est l’Otan.

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Politique

Le triomphe de La France Insoumise comme néo-réformisme

Tous les opportunistes ont convergé avec la NUPES.

Le mouvement populiste de Jean-Luc Mélenchon La France Insoumise tient son université d’été et c’est un grand succès, du moins médiatique et « militant ». On assiste à la reconstruction ou l’espoir d’une reconstruction d’un néo-réformisme, à la fois électoraliste et louvoyant sur tous les sujets, pour proposer une « alternative » sociale dans le cadre du capitalisme. C’est de la tromperie à 100%, mais le public petit-bourgeois de La France Insoumise veut être trompé justement, afin de tromper les prolétaires. C’est un immense jeu de dupes afin d’amener le prolétariat à se placer à la remorque de la petite-bourgeoisie.

Les médias présentent de ce fait de manière ininterrompue La France Insoumise comme la grande force de gauche. La France Insoumise est, si l’on suit le programme commun de 1981 en comparaison, littéralement de centre-droit, mais la tromperie passe grâce au capitalisme et aux opportunistes.

On a ainsi des membres du gouvernement comme la secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire Marlène Schiappa ou encore le ministre des Transports Clément Beaune qui sont venus « débattre » à l’université d’été. Il y avait d’ailleurs également la figure de la Droite parisienne Rachida Dati. Ces gens viennent aider à faire en sorte que La France Insoumise ait une image radicale, tout en restant étroitement dans le cadre des institutions.

Et on a des opportunistes visant à donner de l’extérieur de la valeur à La France Insoumise, comme Raphael Arnault de la Jeune Garde. Pour qu’il qualifie Jean-Luc Mélenchon d’antifasciste, c’est vraiment que lui-même est un trotskiste et qu’on a ici un plan de communication établie par derrière, autrement ce n’est pas possible.

C’est donc pour cela que la « Jeune Garde » de Raphael Arnault n’utilise jamais le symbole des deux drapeaux mais toujours les trois flèches relevant historiquement des socialistes, que l’antifascisme est conçu simplement comme un mot-valise pour un anticapitalisme populiste. On est dans la mise en place d’un néo-réformisme dur mêlant socialistes, trotskistes, communistes libertaires, populistes, « militants » aux valeurs post-modernes. C’est l’opposé de la Gauche historique.

Ce n’est pas pour rien de toute façon que le député NUPES Jérôme Legavre de Seine-Saint-Denis appartient au « Parti Ouvrier Indépendant » (POI), que le POI prête ses locaux parisiens au « parlement de l’Union populaire » de La France Insoumise.

Et il est cohérent que tout cela marche de par le niveau intellectuel et culturel en France. Les petits-bourgeois sentent le sol se dérober sous leurs pieds et profitent de ce qu’ils ont pour mettre en place une vaste organisation revendicative – électoraliste pour chercher à subsister face à la crise qui se développe.

La multitude des thèmes permet d’engranger large sans jamais rien creuser et les revendications, en convergence avec les syndicalistes corrompus par le capitalisme, donnent une image contestataire pour attirer les sympathies ou le soutien de prolétaires… Ou plutôt d’une partie des prolétaires, car le processus a immanquablement comme conséquence d’en pousser une partie encore plus grande dans l’apolitisme ou directement dans le soutien à l’extrême-Droite.

Tel est le prix à payer quand on n’assume pas le Socialisme et d’ailleurs La France Insoumise n’est qu’un phénomène sans portée historique, servant simplement au capitalisme à temporiser. Lorsque la crise va impliquer une situation bien plus dure, La France Insoumise disparaîtra et des gens comme François Ruffin montreront qu’au fond ils sont très exactement ce que représente le fascisme, à savoir une tentative nationale-sociale d’éviter le Socialisme.

Il n’y a pas de place pour le néo-réformisme dans une époque de bouleversement !

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Politique

La Convention de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale

Elle s’est tenue le 7 mai 2022.

L’alliance électorale organisée autour de Jean-Luc Mélenchon, dénommée Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, a tenu sa première grande réunion officielle. Voici le compte-rendu officiel sur le site de Jean-Luc Mélenchon.

On n’y trouve pas les termes de capitalisme, exploitation, aliénation, consommation, bourgeoisie, prolétaires, ouvriers, guerre, pandémie, animaux, socialisme… C’est dire de quoi il s’agit. C’est simplement l’expression d’une bulle, de gens coupés de la réalité car vivant bien au chaud dans l’un des pays les plus riches du monde.

Et on remarquera par contre que l’ensemble de ces termes est habilement contourné, pour satisfaire ceux qui tendraient en cette direction. Il est parlé d’un « système », on ne sait pas lequel précisément, qui « épuise les êtres humains », ce qui est un contournement de l’exploitation et de l’aliénation. Il est demandé la fermeture des « fermes-usines qui sont des sources d’émergences de zoonoses » : s’agit-il de toutes? Est-ce pour les animaux en soi ou pour protéger l’humanité seulement?

Ce flou, ces ambiguïtés, ces contournements montrent qu’il ne s’agit pas seulement d’une bulle, mais aussi d’un rempart contre une montée de la lutte des classes. Cela sert de voie de garage pour les prolétaires. Et pour les bourgeois aussi Jean-Luc Mélenchon a un rôle, il sert de mobilisateur : il serait un bolchevik, voulant instaurer le communisme ! Et ce alors qu’il n’y a même pas de nationalisation de prévu !

Le 7 mai 2022 se tenait la Convention de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale à Aubervilliers.

Manon Aubry a commencé par rappeler que cet événement était historique, avec la présence de représentants de différents mouvements politiques réunis derrière un programme ambitieux pour les élections législatives des 12 et 19 juin. Manuel Bompard a souligné que la Convention marquait officiellement le début de cette campagne et que la victoire était à portée de main.

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a ensuite appelé les Français à voter pour le programme qui sera proposé par l’Union populaire en juin afin d’aller chercher la victoire ensemble. Aurélie Trouvé a expliqué qu’en envoyant Jean-Luc Mélenchon à Matignon cela permettrait d’avoir la retraite à 60 ans, le SMIC à 1 400€ ou encore le blocage des prix.

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français, s’est ensuite exprimé à la tribune pour dire qu’il était possible, grâce à la nouvelle Union populaire, de battre Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale et qu’il s’agissait d’un immense espoir pour tous les salariés, les retraités, les familles et la jeunesse.

Le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, a abordé le thème de l’urgence climatique, en expliquant que grâce au programme proposé sous la bannière commune, il sera enfin possible de relever ce défi majeur.

Mathilde Panot a pris la parole pour annoncer que les députés de l’Union populaire nouvellement élus redonneront toute sa dignité à l’Assemblée nationale et en feront un lieu du peuple.

Clémence Guetté a ensuite évoqué le programme, qui constitue la base de l’accord pour une Nouvelle Union Populaire. Elle a indiqué qu’il s’agissait d’un programme de gouvernement avec des marqueurs de rupture pour changer la vie des gens à partir du 19 juin. Plusieurs intervenants sont ensuite revenus sur ces marqueurs forts qui seront partagés pendant la campagne des législatives.

Jean-Luc Mélenchon a enfin prononcé un discours en clôture de la Convention. Il a souligné que c’était une nouvelle page de l’Histoire politique de la France qui était en train de s’écrire. En effet, c’est la première fois dans l’Histoire de France qu’il y a un accord global avec un candidat commun dans toutes les circonscriptions. Il a indiqué que cela doit permettre de rompre avec ce système qui pille la nature et épuise les êtres humains.

Il a appelé à ce que la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale soit une force pérenne qui dure davantage qu’une élection par la camaraderie et la fraternité. Il a précisé que cette Nouvelle Union Populaire était un parlement, que chaque composante aurait un groupe à l’Assemblée nationale et qu’un intergroupe permettra de réunir l’ensemble des forces.

Il a également dit que ce n’est pas qu’un accord électoral. Il s’agit d’un accord programmatique qui pose un acte de résistance collective à une ère de maltraitance sociale, écologique et démocratique qui a été imposée par un pouvoir qui s’est fait élire par la contrainte, sans programme.

Il a rappelé que pour éviter la retraite à 65 ans, la seule manière de faire était d’élire une majorité de députés de l’Union populaire.

Il a souligné la nécessité de relocaliser tout ce que nous pouvons pour ne pas connaître les pénuries de production auxquelles nous expose le système du libre-échange généralisé. Il a également appelé à s’organiser pour faire face aux épidémies, notamment en fermant les fermes-usines qui sont des sources d’émergences de zoonoses.

Il a ajouté que le changement climatique était commencé et irréversible, mais que nous pouvons empêcher le franchissement de nouveaux seuils qui aggraveraient la mise en danger de l’humanité sur les points essentiels, comme le cycle de l’eau.

Sur la question du partage des richesses, il a répété que c’était insupportable de constater, qu’en France, 5 personnes possèdent autant que 27 millions d’autres. Il a rappelé que les inégalités fragilisent nos sociétés parce qu’elles les rendent moins aptes à résister alors qu’au contraire il faut construire une société d’entraide et d’harmonie.

Pour conclure, Jean-Luc Mélenchon a expliqué que l’élection présidentielle n’avait rien réglé puisque Macron était un président sans mandat. C’est pourquoi il appelle à un 3e tours afin de mettre du législatif dans la monarchie présidentielle.

Lors des es élections législatives, pour élire le Premier ministre il faudra voter pour des députés de la nouvelle Union Populaire qui forment une majorité à l’Assemblée nationale. À l’inverse, il a rappelé que le vote pour la Rassemblement national ne servait à rien puisqu’une fois élus, ils ne viennent pas. Par exemple, lors des débats à l’Assemblée sur les retraites, Marine Le Pen était absente.

Les 3h30 de la convention sont en vidéo ici.

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Politique

Le PS rejoint Jean-Luc Mélenchon : la tradition « fédérale » du « socialisme français »

On retourne à avant 1905.

Le conseil national du Parti socialiste s’est tenu le 5 mai 2022 au soir à Ivry-sur-Seine, et 167 membres ont voté, après cinq heures de débat, en faveur de l’accord avec Jean-Luc Mélenchon, 101 contre, 24 s’étant abstenus. Le Parti socialiste est donc désormais une composante de la « Nouvelle Union populaire écologique et sociale », aux côtés de La France Insoumise, du PCF et d’EELV, au grand dam d’une partie des socialistes qui comptent présenter des candidats dissidents.

De manière générale d’ailleurs, la tambouille de ces accords, réalisés par en haut sans aucun respect des situations locales, aboutit à nommer des candidats de manière arbitraire, ce qui provoque des remous particulièrement significatifs par endroit.

Cela va être lourd de signification, mais en attendant on peut déjà évaluer cette situation comme un retour à avant 1905, à une époque où le « socialisme français » était à la fois divisé et fondé sur le principe fédéral. C’est un objectif avoué de Jean-Luc Mélenchon.

Le 24 avril 2019, il tenait les propos suivants au sujet d’une « Fédération » alliant Gauche gouvernementale et mouvements sociaux :

« Si l’élection (européenne) nous en donne la force, nous assumerons de nouveau notre responsabilité. Nous proposerons de nouveau une fédération populaire à construire dans les élections suivantes et dans les mouvements écologiques et sociaux. »

Dans L’Humanité du 28 avril 2022, il a de nouveau proposé cette forme fédérative :

« L’Union populaire donne une méthode qui permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d’entrer en action. Je parle ici d’une fédération, ou d’une confédération. »

Cette proposition de forme fédérale, voire confédérale, mérite qu’on s’y attarde particulièrement. En effet, Jean-Luc Mélenchon a été façonné sur le plan des idées et du style par deux courants : le trotskisme, dans sa variante dite « lambertiste », et la franc-maçonnerie, dans sa variante « Grand Orient ».

Or, tant l’un que l’autre puisent dans le style républicain et « socialiste français » de la fin du 19e siècle, avec une insistance particulière sur le droit de tendance, le droit des minorités, une forme non centralisée, une grande autonomie fédérale. C’était d’ailleurs une époque où c’est la CGT qui donnait le ton avec une démarche syndicaliste révolutionnaire totalement minoritaire dans le prolétariat mais d’autant plus activiste.

La CGT portait justement ces valeurs de « fédéralisme », de « confédéralisme », que le « socialisme français » affectionnait particulièrement en vitupérant contre le marxisme et la social-démocratie allemande, considérés comme « autoritaires » voire dictatoriaux.

A partir de 1905, les choses se sont compliquées avec l’unité des socialistes dans le Parti socialiste SFIO, qui a maintenu cette dimension fédérale, mais où les troubles internes perpétuels ont dévalorisé le principe. L’unité obtenue en 1905 exigeait en effet que soit maintenu un certain cadre.

Lorsque la majorité du Parti socialiste SFIO devint le Parti Communiste SFIC en 1920, elle récusa alors d’autant plus le fédéralisme, au profit du centralisme démocratique, au prix de très nombreuses évictions et expulsions toutefois tellement les traditions du « socialisme français » étaient vivaces.

Si le Parti socialiste SFIO maintenu, avec Léon Blum, maintint le fédéralisme, il exigea toutefois un certain esprit unitaire en même temps. Il en alla de même pour les socialistes réunifiés au congrès d’Epinay de 1971 avec François Mitterrand.

Si l’on regarde les choses ainsi, alors on peut dire : la parenthèse historique du mouvement ouvrier « centralisé », tourné vers le marxisme, prend définitivement fin et on retourne à avant 1905, Jean-Luc Mélenchon étant le fer de lance de l’officialisation de ce grand retour en arrière, le Parti socialiste assument désormais cette direction, tout autant que le PCF, EELV le faisant de manière naturelle.

Avec Jean-Luc Mélenchon, on a le retour à avant 1905, aux différents courants du « socialisme français » rejetant le marxisme tout en en acceptant certains éléments, assumant en large partie le populisme, le substitutisme avec une « minorité agissante », le culte du coup de force par des démonstrations populaires dans les rues censées changer le cours des choses.

C’est, somme toute, une vaste opération de liquidation. Et il va de soi que ni le Parti socialiste, ni le PCF ne peuvent lutter contre une telle tendance, car eux-mêmes ont abandonné leurs propres traditions historiques depuis longtemps maintenant. C’est là que des choses importantes vont se décider.

Soit on arrive à préserver le patrimoine du mouvement ouvrier, on défend le parcours des socialistes et des communistes assumant le Socialisme dans sa version non pas française mais on va dire marxiste, rationnelle, social-démocrate historique… Soit on est balayé par le renouveau du « socialisme français » comme populisme social à moitié syndicaliste révolutionnaire à moitié gouvernemental.

Il va de soi que ce renouveau intégrera, intègre déjà les courants LGBTQ+, de la « déconstruction » antiraciste ou anticoloniale, les syndicats étudiants en mode « ultra », etc. On est ici dans un fourre-tout magmatique exactement comme avant 1905, avant que le Socialisme ait une dimension scientifique, organisée, avec des valeurs, des principes, un programme.

C’est cela, la vraie menace de proposition de « fédération », de « confédération » de Jean-Luc Mélenchon.

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Jean-Luc Mélenchon demande la direction de la Gauche pour les législatives 2022

Le NPA et Génération-s ont déjà dit oui.

C’est sur… BFM TV que, le 19 avril 2022, Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel solennel à faire en sorte que, aux législatives 2022, son mouvement politique La France Insoumise, sous la forme d’une « Union populaire », dispose de suffisamment d’élus pour que ce soit lui qui devienne le premier ministre.

Jean-Luc Mélenchon reprend ici directement la stratégie de la gauche latino-américaine se revendiquant du castrisme et du guévarisme, avec une sorte de front « ample » pour faire face à l’oligarchie. Il parle ici de la mise en place d’un « front populaire avec des organisations syndicales, des associations et des forces politiques ».

Les bases pour cela ont été posées le 15 avril 2022, avec trois courriers envoyés : un au Nouveau Parti Anticapitaliste, un au PCF, le dernier à Europe Ecologie Les Verts. Le PCF a répondu dès le lendemain, plutôt favorablement. Le Nouveau Parti Anticapitaliste a répondu le 19 avril, très favorablement.

La direction d’Europe Écologie Les Verts y est défavorable, cependant le dirigeant Yannick Jadot, qui se rêvait un Emmanuel Macron en écologiste, a totalement échoué à la présidentielle et il y a ainsi une grande agitation dans le camp des modernistes et autres post-modernes bobos de gauche.

Génération-s, fondé par l’ex-socialiste Benoît Hamon (qui est depuis parti), qui avait rejoint Europe Écologie Les Verts, se soumet d’ailleurs entièrement à Jean-Luc Mélenchon et à son « Union populaire ».

« Le résultat de Jean-Luc Mélenchon donne à l’Union populaire la légitimité et la responsabilité d’organiser un cadre de rassemblement et de mobilisation pour les élections législatives. Une cohabitation doit être rendue possible. 

Génération.s répondra favorablement aux initiatives et propositions qui permettraient le rassemblement des écologistes et de la gauche, la mobilisation citoyenne et la victoire en juin d’une coalition parlementaire capable d’appliquer une politique pour le climat, la justice sociale et la démocratie. »
 

Cette tendance prédomine d’ailleurs, d’une manière ou d’une autre, dans la Gauche twitter (c’est-à-dire dont le seul média est Twitter), chez les étudiants adeptes des conceptions « inclusives » et post-moderne, auprès de la petite-bourgeoisie d’origine immigrée s’imaginant contestataire et pour qui la bourgeoisie c’est le 16e arrondissement de Paris (comme le Bondy Blog), dans tout un ensemble de gens de gauche déboussolés et ne se prenant pas en main pour agir eux-mêmes, etc.

On a ici une pression gigantesque, parce que, finalement, à moins de disposer d’une économie politique réelle, d’exiger le maintien des traditions de la Gauche historique sous une forme ou une autre, il est impossible de ne pas céder aux sirènes du populisme mêlé à un réformisme même pas approfondi (on est ici très loin du Programme commun de 1981).

Et même là, il y a aura une opération de « ringardisation » massive de ceux qui maintiennent le cap, renforçant d’autant plus la pression. Les tenants d’une convergence avec Jean-Luc Mélenchon dénonceront encore plus les conceptions « passéistes »de LO, du PRCF, du PCRF, du PCF(MLM), du PCOF, de Révolution permanente, et chercheront encore plus à les isoler.

De l’autre côté, dialectiquement si l’on veut, il y a un espace pour les défenseurs de la Gauche historique. Car le masque tombe. S’aligner sur Jean-Luc Mélenchon, c’est abandonner tout principe, toute utopie, toute filiation historique avec le mouvement ouvrier, pour passer dans le camp de la création d’un Parti Démocrate à l’américaine. Les deux lignes n’en apparaîtront que plus clairement.

Reste à tenir le choc dans leur affrontement politique. Et la clef, bien entendu, c’est la question de la guerre, de la tendance à la guerre, de l’OTAN comme machine de guerre. Car le capitalisme continue de s’enfoncer dans une crise ouverte en 2020, et la bulle Mélenchon n’y changera rien.

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La signification des 21,95% de voix pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle

Le mouvement est tout, le but n’est rien ?

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Jean-Luc Mélenchon a reçu les voix de 21,95% des votants lors du premier tour de la présidentielle 2022, le 10 avril. Tous les gens de gauche ont pu s’apercevoir dans leur entourage que, les 10 derniers jours, il y a eu sans doute un grand appel d’air en sa faveur. Même des gens éloignés de lui sur le plan des idées ont décidé de se tourner vers lui.

Ce processus a en fait commencé formellement à la mi-avril 2022, avec un appel en sa faveur du « Réseau national d’acteurs des quartiers populaires » (signé par des figures militantes antiracistes issues de l’immigration et s’enfermant dans une démarche « anticoloniale »). Cependant, de manière un peu plus profonde, le processus remonte aux douze derniers mois ou un peu plus, avec un attirance assez profonde de ce qu’on va appeler la « gauche Twitter » pour Jean-Luc Mélenchon.

On parle ici de gens pour qui être de gauche c’est « militer » plus que les idées, et ainsi Twitter est un vecteur essentiel de revendication et d’affirmation, ainsi qu’un lieu de passage et de consommation.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’idées. Il n’y a même que ça, chacun voyant les choses à sa manière. Le seul dénominateur commun maintenant un cap est cependant l’action. On est ici très exactement dans un actionnisme résumé par le réformiste Bernstein, rejeté alors par la social-démocratie à la fin du 19e siècle, comme quoi le mouvement est tout, le but n’est rien.

Cette démarche est d’ailleurs désormais commune à, on peut dire, la quasi totalité de la Gauche française, qui a balancé par-dessus bord toute liaison avec la Gauche historique. Ce qui compte, ce ne sont pas les objectifs, mais le programme, le mouvement, les initiatives, etc.

D’où l’insistance permanente d’ailleurs de Jean-Luc Mélenchon sur le principe du référendum, avec comme référence centrale la gauche latino-américaine, partisane d’un « front ample » structurée sur une ligne populaire-patriotique de réformes sociales censées être profondes.

Le succès de Jean-Luc Mélenchon relève ici de toute une attitude générale des gens composant la Gauche militante en France. Sauf que justement, Jean-Luc Mélenchon ne se définit plus comme de gauche, et d’ailleurs une partie toujours plus significative de cette Gauche militante non plus. Parler de militantisme est d’ailleurs ici en soi erroné, car ce militantisme correspond à un mode opératoire dans un esprit étudiant ou syndicaliste. Ce n’est pas du militantisme politique, structuré autour d’objectifs relevant d’un programme.

En ce sens, Jean-Luc Mélenchon et son mouvement La France insoumise reflètent une liquidation historique. La Gauche française des années 1980 regarderait ahurie, et avec dégoût, la scène militante de gauche actuelle. Elle les considérerait, avec justesse, comme un milieu de décomposés et d’opportunistes, de mouvementistes et de pragmatiques.

Et, au cœur de cela, il y a une manipulation tout à fait terrible. Il est évident que de tous les gens ayant voté Jean-Luc Mélenchon, bien peu seraient d’accord avec le principe de balancer des missiles nucléaires sur les populations d’autres pays. C’est pourtant bien la position de La France Insoumise, comme ici expliquée le 11 janvier 2022 par son député Bastien Lachaud au sujet de la « dissuasion nucléaire ». Bastien Lachaud prône même la militarisation de l’espace !

C’est un exemple parmi d’autres. Mais il est typique d’un mouvement magmatique, où il n’y a pas de valeurs claires sur le plan idéologique, au sens où les objectifs ne sont pas définis. On est dans un populisme mouvementiste qui permet tout et rien, qui a du succès par son opportunisme et sa capacité à proposer au moins quelque chose à n’importe qui, sans que cela se débouche sur rien.

Il y a une logique McDonald’s et Netflix dans le mouvement de Jean-Luc Mélenchon : on peut venir comme on veut, on choisit ce qu’on veut retenir, mettant le reste de côté. C’est là aux antipodes des principes d’élévation des consciences et d’exigence d’organisation de la Gauche historique.

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Les positions du camp nationaliste (Marine Le Pen, Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon) sur la reconnaissance du Donbass séparatiste par la Russie

Trois candidats à la présidentielle 2022 tournés aussi ou notamment vers la Russie.

Il existe en France deux bourgeoisies. Il y a celle soutenant la participation à l’OTAN et l’Union européenne, considérant qu’il faut s’aligner sur la superpuissance américaine, qu’il y a là une garantie de croissance. Représentée par Emmanuel Macron, mais également le Parti socialiste et la Droite classique (ainsi que l’ultra-gauche), elle est favorable à des modifications sociétales profondes (PMA, LGBT, cannabis légalisé, flexitarisme alimentaire, etc.) parce que cela permet d’ouvrir de nouveaux marchés, de réimpulser le capitalisme.

Il y a celle qui, par contre, considère que la France perd son rang en se plaçant dans le sillage américain, qu’elle se déclasse en tant que grande puissance et qu’elle ferait mieux de jouer sa propre partition. Il faut donc éviter de trop bousculer la société, voire appliquer une ligne conservatrice pour figer la société au maximum, pour qu’elle fasse bloc afin de la mobiliser de manière nationaliste. Dans cette optique, la Russie fait office d’allié incontournable, de par son idéologie conservatrice révolutionnaire, sa concurrence avec la superpuissance américaine, son absence de concurrence directe avec la France dans la plupart des cas.

C’était la ligne de François Fillon, avant qu’il se fasse descendre politiquement par le Canard enchaîné au moment des présidentielles de 2017, permettant au candidat tombé du ciel (car choisi par la haute bourgeoisie de la première faction), Emmanuel Macron, de triompher. François Fillon est désormais administrateur indépendant de Sibur, géant russe de la pétrochimie, et représentant de la Fédération de Russie au Conseil d’administration du groupe pétrolier public Zaroubejneft.

C’était également la ligne de Marine Le Pen, dont le parti avait obtenu un prêt de la Russie, ou encore de Jean-Luc Mélenchon voyant comme la gauche du PCF une dimension « anti-impérialiste » dans la Russie.

Or, c’est la première faction qui donne le ton depuis le début des années 1990, avec la chute de l’URSS et l’intégration de la Chine dans le capitalisme international, qui a permis une incroyable expansion. Voilà pourquoi Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont été ainsi des représentants de la seconde faction, mais sans perspective de succès concret. Aussi ont-ils modifié leur positionnement, l’adoucissant… perdant ainsi toute leur spécificité, ce qui les amène à se voir remplacer par Eric Zemmour une fois la crise venue avec la pandémie.

Ce qui fait qu’Eric Zemmour dit en fait la même chose aujourd’hui, au sujet de la Russie, que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon hier, faisant aussi office de François Fillon II, en quelque sorte. C’est absolument flagrant. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon prennent désormais une certaine distance avec la Russie, afin de ne pas « heurter » trop la première faction de la bourgeoisie, Eric Zemmour fait vaguement semblant pour ne pas heurter son public libéral ayant un fort tropisme pro-américain, afin toutefois, dans le fond, d’entièrement s’aligner sur la Russie.

Ainsi, Marine Le Pen veut une grande négociation y compris avec les Etats-Unis, à total rebours de son positionnement historique ; Eric Zemmour dit qu’au fond il faut un accord entre les pays européens et la Russie (sans les Etats-Unis) ; Jean-Luc Mélenchon dit qu’il n’y aura pas de guerre (!!), que la Russie a fait n’importe quoi et que l’OTAN va avancer, ce qui nuit aux intérêts français.

Communiqué de Marine Le Pen sur la situation en Ukraine

La décision de Vladimir Poutine est un acte éminemment regrettable qui ne participe pas à la nécessaire désescalade des tensions que j’appelle de mes vœux depuis le début de la crise.

Néanmoins, tout doit être fait pour retrouver la voie du dialogue afin d’assurer la paix en Europe.

Désormais, la solution passe probablement par l’organisation d’une conférence réunissant les Etats-Unis, la Russie, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni ainsi que la Pologne, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie, états frontaliers de l’Ukraine.

Cette conférence aurait pour objectif de négocier une solution sur la base de l’accord de Minsk, accord dans lequel la France avait joué un rôle déterminant et dont l’application assurerait la paix.

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon sur la situation en Ukraine

Plus que jamais il faut se méfier des guerriers de plateau de télé qui s’échauffent dans l’invective et les mouvements de menton. Faire sérieusement le point demande qu’on parte du seul point de vue qui vaille en temps de crise : l’intérêt de notre pays.

Car le contexte est hors de notre portée.

En Ukraine et sur toutes les frontières à l’est du continent nous sommes en présence des rebondissements d’une de ces guerres sans fin qui, depuis Pierre le grand et Catherine II, tenaillent les peuples du secteur. L’implosion de l’URSS est le premier cas de l’ère moderne ou un Empire s’effondre sans négociation des frontières qui en résultent. Cela justifiait une prudence plus grande qu’ailleurs dans les décisions et les évolutions. La destruction de la Yougoslavie, la création de l’état artificiel du Kosovo ont vite montré que le rapport de force serait partout la règle. Le récent déploiement d’armes et de militaires de l’Otan dans tous les pays baltes l’ont confirmé.

Pour autant la reconnaissance des républiques russophones du Donbass par Poutine est une très mauvaise affaire pour les Français. Le respect des frontières, quelles qu’elles soient est une condition de base d’une vie internationale où la diplomatie et l’ONU tranchent plutôt que les armes et les coups de force. Si nous voulons nous-mêmes être indépendants, notre intérêt est que les frontières soient intangibles ou bien qu’elles ne bougent qu’après des procédures concertées, acceptées et contrôlées.

Il est à craindre qu’à la décision russe succède une décision américaine d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN. Autre mauvaise affaire pour nous Français qui n’avons aucun intérêt à l’extension de la domination militaire des USA et de leurs intérêts sur notre continent.

Poutine a dû comprendre que la décision était déjà prise et qu’il ne pourrait jamais obtenir de garantie sur ce sujet. Il a vu que les USA ne lui cédaient rien sur ce point depuis le début de la crise. La reconnaissance des républiques du Donbass est donc sa prise d’avantage dans le nouvel ordre qui s’installe dans cette région. Il l’a fait avant que la nouvelle frontière de l’OTAN ne lui interdise de le faire.

Comme tout cela se déduit très facilement de l’observation, on peut se demander si n’entre pas déjà en vigueur un nouvel ordre quasi convenu. Car qui ferait la guerre pour le Dombass ? Personne.

Et d’abord parce que la guerre sur place dure depuis huit ans et que les parties concernées (russophones et ukrainiennes) en sont rendu à un degré de haine mutuelle qui bloque toute vie commune. Et Comme Kiev n’a jamais mis en œuvre le moindre commencement d’application des accords de Minsk à propos du Donbass, on peut penser que les Russes se le tiennent pour dit. Mais la Russie de son côté ne fera pas non plus la guerre pour l’Ukraine. Elle attendra qu’elle tombe comme un fruit mur, le moment venu.

N’empêche que c’est une escalade, et que la Russie en porte la responsabilité et qu’il faut le condamner dans notre interêt bien compris.

Quoiqu’on pense des arrières pensées ou des logique de situation, il n’empêche que c’est bien la Russie qui a pris la responsabilité de cet épisode. L’annexion de l’Ukraine dans l’OTAN ne tardera plus. Peu importe qu’elle ait été déjà prévue avant cela. Peu importe, parce qu’on ne juge d’une situation que par les actes qui y sont posés.

Aussi longtemps qu’une ligne n’est pas franchie on peut penser que la suivante ne le sera pas et s’organiser pour cela. Une ligne est franchie. Sauf a capituler sans condition les USA sont dans l’obligation d’étendre l’OTAN et les Européens sont obligés de dire oui à tout et au reste. Le reste c’est le blocage provisoire de Northstream II et l’approvisionnement en gaz de schiste américain. Avec, cela va de soi, de nouveaux déploiements de troupes USA et l’extinction des bavardages sur l’autonomie de défense européens.

Je ne dis rien à cette étape du bilan navrant de Macron dans cette séquence. Il y aura joué des rôles sans contenu réel. Il est inutile d’espérer qu’il fasse mieux. Il peut faire pire. On doit lui laisser une possibilité de respecter au moins la démocratie de son pays. Le Premier ministre doit une explication au pays dans les heures qui viennent devant l’Assemblée nationale.

Cette situation me conforte dans ma proposition d’une conférence des frontières. Elle permettrait de fixer des règles et de gérer avant la crise les autres situations de tensions frontalières qui murissent sur notre continent.

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Guerre Refus de l’hégémonie

L’arc, les flèches et le refus socialiste-communiste de l’arme nucléaire de 1972

La corruption capitaliste de la Gauche gouvernementale est patente.

Voici le passage du programme commun de 1972 concernant l’emploi de l’arme nucléaire et de l’armée, ou plus exactement du désarmement. Car le Parti socialiste et le PCF prônaient alors le refus de l’armée de métier, la réglementation des ventes d’armes, l’abandon complet de l’arme nucléaire, et l’affirmation du démantèlement de l’OTAN et du Pacte de Varsovie !

Qu’on compare cela aux derniers propos bellicistes de Jean-Luc Mélenchon !

Pour la Gauche à l’époque, en 1972, le programme commun était un compromis pour tenter de gagner la majorité. Désormais, c’est tellement à gauche que cela va bien trop loin pour toute la Gauche participant aux élections ! On voit à quel point il y a eu une décadence.

Et comment il faut reconquérir le terrain perdu alors que la France s’aligne sur l’OTAN et la superpuissance américaine !

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Politique

Eric Zemmour et l’antisémitisme de Jean-Luc Mélenchon

2021 devient toujours plus ignoble.

Jean-Luc Mélenchon a mené une sortie électorale antisémite tout à fait calculé, dans la perspective de la présidentielle de 2022. Il a dit deux choses très précises : tout d’abord il a dit qu’Eric Zemmour était juif, ce que tout le monde sait et ce dont tout le monde se moque parce qu’on est en France et que ce genre de choses ne compte pas. Il est le premier dans le cadre de la campagne présidentielle à affirmer cela, faisant tomber un tabou républicain.

Ensuite, il a dit qu’Eric Zemmour avait des positions politiques qui reflétaient le fait qu’il soit juif. Ce faisant, il lance une offensive antisémite, ou plus exactement anti-judaïque. Pratiquement personne ne sait en effet qu’Eric Zemmour a ou a eu du moins un positionnement personnel de juif profondément croyant et relativement orthodoxe dans sa pratique. Jean-Luc Mélenchon a dû le savoir et balance la chose.

Concrètement, il vise très clairement à une polarisation judéo-arabe pour un clivage religieux et/ou raciste, dont il profiterait électoralement. Il agit ainsi comme l’ultra-gauche française qui manie autant les drapeaux palestiniens qu’elle ne fait strictement rien, en pratique, pour les Palestiniens dont la situation est toujours plus dramatique.

Voici les propos de Jean-Luc Mélenchon, tenus sur BFMTV:

Le journaliste: Il est antisémite ou pas? C’est une vraie question que se pose la communauté juive notamment.

Jean-Luc Mélenchon: Ah bon (…). Après, qu’un juif soit antisémite est une nouvelle. Sur le moment cela m’a fait sourire, j’aime bien ce type de paradoxes. Je me suis dit comment c’est possible un truc pareil.

Mais, oui, parce qu’il me semble qu’il se trompe. Monsieur Zemmour ne doit pas être antisémite parce qu’il reproduit de nombreux scénarios culturels : “On ne change rien à la tradition, on ne bouge pas, la créolisation mon dieu quelle horreur”. 

Et tout ça, ce sont des traditions qui sont beaucoup liées au judaïsme. Ça a ses mérites, ça lui a permis de survivre dans l’histoire. Donc moi je ne crois pas qu’il soit antisémite.

Enfin je sais pas car à véritablement c’est pas mon problème. S’il est antisémite il sera condamné. Il est raciste, ça c’est sûr. Il a été condamné pour ça.

Jean-Luc Mélenchon ment. Il sait très bien que les propos d’Eric Zemmour sur Pétain ont provoqué un scandale chez les Juifs. Il ne peut pas ne pas le savoir.

Il sait sans doute aussi que la communauté juive religieuse a une démarche l’amenant à être hostile à tout ce qui pourrait la faire remarquer. C’est une tradition remontant au début du moyen-âge où il s’agissait de subsister comme minorité sans se faire remarquer et écraser par les autorités politique et religieuse.

Il sait par contre forcément que l’histoire regorge de juifs antisémites, de juifs ayant la haine de soi. C’est un phénomène très répandu historiquement. Eric Zemmour en est un exemple classique d’ailleurs. C’est typiquement le Juif ressemblant à un Arabe cherchant à fuir dans un imaginaire ce qu’il est lui-même.

Quant à l’interprétation du judaïsme que fait Jean-Luc Mélenchon, elle est digne de Dieudonné et de Soral. Car le judaïsme est une religion qui se prétend traditionnelle, mais ne l’est pas du tout. Ses traditions ont sans cesse été renouvelées par de multiples commentateurs et autorités religieuses, il existe une multitude de courants se tolérant mais d’approches fondamentalement différentes. Le judaïsme est ainsi un véritable kaléidoscope d’opinions et de conceptions différentes voire antagoniques, littéralement un chaos sans nom, même si les pratiques restent les mêmes pour tous, mais même là avec une tolérance maximale pour leur degré d’acceptation.

Autrement dit, le judaïsme c’est n’importe quoi niveau structure et considérations intellectuelles, tout comme l’Islam d’ailleurs : l’absence de centralisation induit des courants et des sous-courants sans fin, des conceptions et des points de vue différents innombrables, etc. Parler d’un judaïsme traditionnel ou d’un Islam traditionnel, c’est croire les mensonges des fondamentalistes apparues les deux derniers siècles et leurs fictions d’un « retour aux sources ».

Mais de toutes façons le but de Jean-Luc Mélenchon est de dire que l’antisémitisme, on s’en moque, que ce qui compte c’est le racisme, sous-entendu politiquement : opposons les Arabes aux Juifs en faisant en sorte de présenter les premiers comme les opprimés les seconds comme les valets ou les maîtres du pouvoir en place.

La preuve de tout cela est que Jean-Luc Mélenchon, devant le tollé, a publié sur son facebook un texte aussi intelligent et juste que ses propos sur BFMTV étaient ignobles. Une telle différence montre qu’il savait ce qu’il faisait.

Jean-Luc Mélenchon dit à l’oral qu’il ne sait pas si Eric Zemmour est antisémite et il écrit qu’en fait il serait le porte-parole de l’antisémitisme français. Il faudrait savoir ! Mais tel est le populisme de Jean-Luc Mélenchon que de chercher à construire une sorte de narration politique l’amenant à triompher à la présidentielle… à tout prix.

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Jean-Luc Mélenchon sur la classe moyenne supérieure qui hésite

C’est un aperçu « sociologique » révélateur.

Jean-Luc Mélenchon a accordé une interview au Nouvel Obs à la fin octobre 2021, ce qui est un exercice risqué pour lui. Le Nouvel Obs, c’est en effet la « seconde gauche », c’est-à-dire l’alliance des radicaux de gauche, des banquiers de gauche, des intellectuels de gauche du quartier latin, de la gauche caviar du Parti socialiste.

Jean-Luc Mélenchon a été au Parti socialiste pendant quarante ans, il est issu de cette « seconde gauche », opposée à la Gauche historique au nom d’un capitalisme moderniste et social, voire carrément post-capitaliste (comme l’espéraient le PSU et la CFDT des années 1970). Mais il l’a quitté en prônant le populisme qui se veut transformateur et « utopiste ». Cela a provoqué un grand conflit mais en raison des élections présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon arrondit les angles.

Et, dans cette interview, il est un passage très intéressant sur la classe moyenne supérieure qui « hésite » justement. C’est même remarquable. En effet, la classe moyenne supérieure est ni plus ni moins qu’aux portes de la bourgeoisie socialement parlant et même il faut d’ailleurs plutôt ici parler de « bourgeoisie intellectuelle ».

C’est tout à flagrant d’ailleurs vu comment Jean-Luc Mélenchon en parle et en en parlant comme il le fait au Nouvel Obs, dont cette bourgeoisie intellectuelle est le public (les publicités pour les logements chics et les montres de luxe en font foi), il dit: attention ex-amis de la seconde gauche, nous avons le même public et nous risquons tous deux de tout perdre.

On notera, intellectuellement, la chose suivante. Tout d’abord, une classe ne peut pas flotter, si on prend le marxisme, et d’ailleurs il n’y a pas de « classe moyenne ». Ce serait anti-dialectique pour le marxisme d’avoir une troisième classe en plus des deux camps opposés. La « classe moyenne » est donc une couche sociale petite-bourgeoise qui oscille justement car elle n’est pas une classe. On remarquera au passage que les paysans ne sont pas une classe pour le marxisme non plus, qu’ils oscillent ainsi également.

Jean-Luc Mélenchon fait également référence à un ouvrage très célèbre à l’ultra-gauche dans les années 1960-1970, « Psychologie de masse du fascisme », dont l’auteur est un disciple dissident de Sigmund Freud, Wilhelm Reich. Il définit par contre de manière erronée ce que dit l’ouvrage, qui n’aborde pas tant la question du « déclassement » que du « refoulement » qui amènerait les gens à se comporter de manière volontaire comme des êtres soumis, serviles et pervers. C’est ce qu’on appelle du « freudo-marxisme ».

Mais l’idée de Jean-Luc Mélenchon est donc la suivante. Il existe une couche sociale intellectuelle favorisée en France, allant du cinéma aux hauts fonctionnaires en passant par les médias. Celle-ci a largement intégré le camp de la propriété de par son succès historique et par là même elle risque en ce moment, dans ce contexte, de basculer dans le camp des propriétaires historiquement nullement lié à la seconde gauche.

C’est le risque de tout perdre, avec une division de cette couche sociale entre ultra-modernistes cosmopolites à la EELV et conservateurs repliés de l’autre. Il y a d’ailleurs un article du Figaro au sujet de cette fracture, Les médias de gauche face à une fracture idéologique générationnelle.

On y lit entre autres que :

« Dans des rédactions comme L’Obs , Libération et Le Monde , engagées dans la protection des droits des minorités, une partie des journalistes pointent un fossé idéologique autour de sujets comme la laïcité, le genre ou l’école (…).

une partie des journalistes s’inquiètent du conflit latent entre le courant multiculturaliste et la notion d’universalisme républicain. Ce dernier incarnant une conception de la citoyenneté centrée sur l’individu en tant que membre de la collectivité nationale, indépendamment de toute communauté d’appartenance. «Au quotidien, on ne rit plus des mêmes choses, on ne s’indigne plus des mêmes choses», lance un journaliste de L’Obs (…).

Plusieurs plumes historiques du magazine redoutent aujourd’hui l’érosion de leur lectorat historique. Alors que dans le même temps, l’Obs peine à conquérir de nouveaux abonnés numériques (21.000 selon l’ACPM), dans la bataille qui oppose les grands sites d’information. »

Jean-Luc Mélenchon veut se présenter par conséquent comme celui qui peut maintenir la seconde gauche, en utilisant les couches populaires de manière « populiste » tout en intégrant une aile « post-moderne », permettant ainsi à la bourgeoisie intellectuelle de gauche, avec également ses banquiers, de maintenir ses positions alors que la Droite mène une gigantesque offensive, notamment avec Eric Zemmour.

Son projet, c’est celui des radicaux de gauche de la IIIe République et il va de soi que c’est totalement vain dans un capitalisme non pas seulement à bout de souffle, mais en crise, avec la guerre à l’horizon et des perturbations internes dans chaque pays toujours plus violente. Jean-Luc Mélenchon, de par sa position historique, ne peut tout simplement pas voir que le château de cartes capitaliste est en train de dégringoler.

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Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon se lance avec « l’Union populaire » contre le « financier » et le pass sanitaire

On passe d’une ligne populiste à une posture plébéienne.

La France Insoumise tenait son université d’été dans la Drôme et Jean-Luc Mélenchon en a profité dimanche 29 août 2021 pour réaliser son premier meeting de campagne. Le changement d’axe est notable, puisque le populisme a cédé la place à une optique plus ouvertement plébéienne.

Le discours de Jean-Luc Mélenchon peut se résumer à sa formule « l’ennemi c’est le financier », sorte d’écho aux paroles de François Hollande en janvier 2012 :

« Mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. »

Ce qui est totalement fou, c’est que ces propos de François Hollande à l’époque sont totalement complotistes et font plus que friser l’anticapitalisme romantique de type antisémite, et que personne n’a jamais rien dit alors que c’est totalement flagrant. L’ennemi est minoritaire, inconnu et parasitaire, il manipule et décide de tout en réalité… C’est le mode même de la vision fasciste du monde.

On notera d’ailleurs que Jean-Luc Mélenchon ne parle pas de la finance, mais du financier. Ce côté « personnalisation » est tout à fait représentatif d’une époque en quête d’un bouc-émissaire. C’est une sorte de course où tout le monde tente d’arriver à l’idéologie fasciste avant les autres…

D’où justement que Jean-Luc Mélenchon se soit prononcé au meeting contre le pass sanitaire. Cette fois c’est dit franchement, cela implique un appel à mobiliser en ce sens et à rejoindre de manière ouverte les manifestations anti-pass sanitaire. Il en va d’ailleurs de même pour Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui s’est dit anti-pass sanitaire le même jour dans Le Parisien, appelant à des initiatives en octobre.

On se doute que Pilippe Martinez et Jean-Luc Mélenchon prétendront qu’il s’agit notamment de couper l’herbe sous le pied de l’extrême-Droite. En réalité, c’est servir de marche-pied culturel et de cinquième colonne au sein de la Gauche pour mieux l’assassiner.

Ici, Jean-Luc Mélenchon est à la point de la démolition et de la confusion, d’ailleurs. Dans son discours du 29 août 2021, Jean-Luc Mélenchon a par exemple utilisé le mot « système » de la manière suivante:

« Le système, lui, cherche à diviser entre « vaxs » et « antivaxs »ou en utilisant les religions. »

Historiquement le terme de « système » est un classique de l’extrême-Droite, car sa dimension fourre-tout sert d’éviter à dénoncer le capitalisme et la bourgeoisie, même de manière manipulatoire (car c’est très risqué).

Le terme de système implique quelque chose de flou, d’obscur, qui échappe au regard ; il y aurait des décideurs masqués menant des opérations bien précises, de manière calculée, pour maintenir leur domination de type parasitaire.

C’est d’ailleurs la même vision que les anti-pass sanitaire et effectivement, finalement, qui se ressemble s’assemble. Mais cela n’a rien à voir avec la Gauche.

Et Jean-Luc Mélenchon a, pour la première fois peut-être, nié l’universalisme, lui qui provient d’une tradition résolument universaliste (la gauche socialiste et la franc-maçonnerie). Il a en effet dit que :

« Il n’y a pas de culture possible sans l’altérité. Si vous n’avez pas quelqu’un de différent pour parler avec vous, et des fois dans une langue différente, parlez avec les murs. La diversité culturelle est l’aliment même du processus d’humanisation. »

C’est le contraire de l’universalisme, car l’universalisme dit justement que les différences sont secondaires et que tous les humains sont humains quelles que soient les couleurs de peau, les origines, le sexe, etc. Il ne s’agit pas d’un ethno-différentialisme !

On voit ici très bien que Jean-Luc Mélenchon se place sur la ligne des « Indigènes de la République » et des communautaristes en général. Ce qui est totalement décadent, une expression de décomposition par l’ultra-gauche, et totalement en décalage avec les gens.

C’est avec ce genre de choses qu’on voit vraiment que La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon est un simple produit de la décomposition de la Gauche PS-PCF, un catastrophe à la dérive convergeant avec le populisme « national-social ».

La France Insoumise est partie dans le sens inverse de là où il fallait aller : vers la Gauche historique!

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Politique

Jean-Luc Mélenchon déraille en mode complotiste

Son populisme le mène à un véritable délire politique.

Jean-Luc Mélenchon est absolument certain d’être au second tour de la présidentielle de 2022. Ce qui est pour toute personne sensée particulièrement gênant, parce qu’on parle ici d’une personne cultivée et intelligente, mais qui a totalement déraillé. Cela étant, cela relève d’un choix politique, celui du populisme (et agauche.org est un média conséquent depuis le départ en n’associant pas Jean-Luc Mélenchon à la Gauche).

Alors Jean-Luc Mélenchon dérape-t-il par choix ou en raison d’une nature désormais populiste ? On ne sait plus trop, mais cela empire toujours. Les propos qu’il a tenu sur France Inter le 6 juin 2021 sont en tout cas indéfendables par quiconque est de Gauche. Rien que cela est suffisant pour dénoncer La France Insoumise. Voici ce que cela donne.

Tout d’abord, il dit une chose vraie, à savoir que telle ou telle partie de la haute bourgeoisie est capable de propulser une figure providentielle, en lui fournissant de vastes moyens matériels et l’appui de multiples réseaux.

« Sinon on nous en sort un autre du chapeau… un autre petit Macron. Pouf, il se fait élire président de la République. C’est le système qui l’invente. La dernière fois, Macron est arrivé au dernier moment. A chaque fois, ils en trouvent un. Dans tous les pays du monde. Dans tous les pays du monde on invente un petit Macron. »

Cela est tout à fait évident et cela parlera vraiment aux gens ayant une réelle conscience de gauche. Le personnel politique dominant est propulsé selon les classes dominantes. On n’a pas encore en France des figures de la télévision comme Ronald Reagan, Arnold Schwarzenegger ou Donald Trump, mais la mise en valeur est régulièrement artificielle.

Ce n’est cependant pas crédible de la part de Jean-Luc Mélenchon, car il a également dit lors de son intervention :

« Biden est un point d’appui pour moi (…). Monsieur Biden signe la fin d’une époque. Le pays dominant du capitalisme est en train de tourner la page du néo-libéralisme. »

Or, le système politique américain fonctionne précisément entièrement sur l’établissement d’une figure providentielle, au moyen des primaires, alors que c’est une partie de la haute bourgeoisie qui mène la barque dans tout le processus. Joe Biden a été littéralement déifié par les médias américains, comme moderne, progressiste, etc.

Jean-Luc Mélenchon dit ainsi tout et son contraire. Et cela va jusqu’à des propos fascistes, à la fois scandaleux, horribles, provocateurs et criminels:

« De même vous verrez, dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat sur les Champs-Elysées la dernière semaine [l’attentat contre le policier Xavier Jugelé, en 2017, NDLR]…

Avant on avait eu Papy Voise [en fait Paul Voise, retraité et agressé de manière ultra-violente chez lui à Orléans en avril 2002] dont plus personne n’a entendu parler après.

Tout ça, c’est écrit d’avance, nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va permettre une fois de plus de pointer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile. Voilà ! C’est bateau tout ça ! »

Ces propos ont fait scandale par la suite, naturellement, mais en tout cas les présentateurs de l’émission « Questions politiques » (Ali Baddou, avec Laurence Perron) n’ont sur le coup rien dit du tout, Ali Baddou expliquant même que c’est un « bonheur » de l’avoir accueilli. C’est dire le niveau de ces présentateurs.

Car que l’État puisse mène des opérations de guerre psychologique, cela se conçoit, malheureusement. Mais là, cela n’a rien à voir, Jean-Luc Mélenchon transformant un nihilisme réel en complot. Il sous-tend clairement que les assassinats d’un monstre à Toulouse auraient été téléguidés par l’État. C’est là un ignoble relativisme, qu’il se permet très clairement parce qu’il sait qu’il fait écho à l’antisémitisme. C’est infâme. Et cela correspond bien à une époque de crise : ceux qui n’ont pas de réelles valeurs déraillent.

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Guerre

Jean-Luc Mélenchon, un exemple de silence sur l’Ukraine

Le silence au sujet de l’Ukraine provient d’une conception sociale-chauvine de la France.

Le silence est complet parmi les personnalités politiques françaises quant à la crise en Ukraine. Pareil en ce qui concerne les organisations de gauche ou d’extrême-gauche. C’est que le conflit entre l’Ukraine et la Russie représente une ultime frontière. Les médias ont fini par en parler, car il le fallait bien, alors que les chancelleries de chaque pays choisissait son camp. Mais pour qui fait de la politique, parler de l’Ukraine revient à affronter la question de la guerre.

Or, il est bien plus simple de dénoncer Emmanuel Macron, de participer à des manifestations syndicales en prétendant qu’on veut changer la France dans tel ou tel sens, que de se confronter à la réalité de la France comme grande puissance et à une guerre formant une tendance toujours plus envahissante. Le capitalisme propose une bulle : on peut prétendre en son sein s’agiter comme on le veut, cela ne prête pas à conséquence. Sortir de la bulle, c’est autre chose.

Ainsi, si on veut savoir quel était l’esprit avant 1914 ou en 1939 en France, on a qu’à regarder l’état d’esprit aujourd’hui, c’est du pareil au même. On est dans la croyance en le capitalisme et en la paix qu’il permettrait. La guerre semble non pas seulement impossible, mais inconcevable. Le niveau de conscience des masses est pratiquement nul.

De manière plus machiavélique, le silence correspond à une orientation attendant son heure, par le fait qu’il s’agit de représenter tel chauvinisme contre tel chauvinisme français. Voici par exemple ce que dit Jean-Luc Mélenchon dans une note sur son blog (« L’Ukraine, nouvelle frontière américaine ») le 25 février 2014 :

« Mais ceux qui, en Europe et aux Etats Unis valident les putschs et les insurrections, nous préparent des lendemains furieux d’un bout à l’autre du continent. 

La Russie ne va pas se laisser faire. C’est bien normal.

Le peuple Ukrainien non plus. Sa fraction saine, débarrassé de la tutelle des corrompus qui s’étaient imposés comme leur porte-parole et leur gouvernement, va reprendre l’initiative. On peut donc compter sur une mise en cause populaire de l’extrême droite putschiste qui ce soir tient le haut du pavé aux acclamations de « l’Occident ».

Le danger vient de la violence que tout cela peut déclencher et du risque de partition du pays que l’offensive « occidentale » peut provoquer. »

Vu de 2021, ces propos sont on ne peut plus clairs. C’est une légitimation de l’expansionnisme russe visant à annexer une partie de l’Ukraine au nom d’une « guerre civile » amenant une partie du pays à prendre son indépendance… pour se tourner « naturellement » vers la Russie. C’est très clairement là une expression de convergence avec l’expansionnisme russe.

Pourtant, Jean-Luc Mélenchon garde le silence au sujet de l’Ukraine. Mais c’est qu’il est encore trop tôt pour prendre ouvertement le parti de la Russie. Il s’agit d’attendre le moment – pour essayer de parvenir à une sorte de coup d’État dans les couches dominantes de la société française. Marine Le Pen ne pense pas différemment.

Et Jean-Luc Mélenchon annonçait d’ailleurs déjà en 2014 que les tensions continueraient à s’exacerber (« Avis aux Mickey à propos de l’Ukraine ») le 5 mars 2014 :

« Ne croyez pas que la situation va se détendre. Les intérêts engagés sont trop importants. Anglais, Français, Autrichiens, Allemands : les premières économies de l’Europe sont lourdement engagées en Ukraine et, en Russie, de toutes les façons possibles, les principales. »

C’est là qu’on voit que Jean-Luc Mélenchon raisonne de manière « géostratégique », que sa démarche sociale-chauvine française est directement en convergence avec l’expansionnisme russe. Et c’est comme dans les années 1930 : il y a une bataille au cœur des couches dominantes pour savoir quelle option choisir, alors que les gens restent passifs, ayant capitulé devant les responsabilités démocratiques au nom d’une installation sociale dans une approche petite-bourgeoise.

L’Histoire avance alors malgré tout et le drame vient bousculer une société française chantant « Tout va très bien madame la Marquise », un homme providentiel se proposant alors de sauver le pays, en assumant en fait les choix faits par les couches dominantes. L’histoire de France est riche d’exemples à ce niveau, de Napoléon à Clemenceau, en passant par Napoléon III et jusqu’à Pétain, de Gaulle.

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Politique

Le nationalisme français profiterait d’une victoire russe contre l’OTAN

Les nationalistes, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, ont une obsession : la place de la France dans le « concert des nations », ou le rêve d’un nouvel « empire » français puissant et comptant dans le monde. Une défaite de l’OTAN face à la Russie en Ukraine leur donnerait un élan et une perspective immense. C’est un grand danger politique pour la Gauche.

La France est historiquement une grande puissance du capitalisme, mais elle a été fortement reléguée. Pour la Gauche, ce n’est aucunement un problème, puisqu’il s’agit de considérer tous les peuples du monde à la même enseigne, et donc de ne tolérer aucune grande « puissance », aucun « impérialisme », qu’il soit français, britannique, américain, chinois, etc.

Pour les nationalistes par contre, c’est là tout l’enjeu. Leur problème en France, c’est qu’ils sont fortement bridés par ce qu’on pourrait appeler le modernisme « atlantiste ». Autrement dit, il y a un consensus pour le libéralisme et le libre échange. C’est vrai culturellement, c’est vrai politiquement, et sur le plan militaire cela passe par l’intégration à l’OTAN, donc l’alignement sur les États-Unis.

Toute autre option est considérée comme de l’aventurisme. C’est cela qui empêche quelqu’un comme Marine Le Pen d’accéder aux responsabilités. Il n’y a qu’à voir comment elle s’est cassée les dents en 2017 face à Emmanuel Macron précisément sur cette question de l’euro et de l’Union européenne… autrement dit de l’alignement sur les États-Unis.

Mais en faisant ouvertement face à l’OTAN en Ukraine, la Russie marque une situation tout à fait nouvelle, alors que le monde est en pleine recomposition. Et il faut bien voir qu’en infligeant une défaite, ou en tous cas un recul, à l’OTAN, la Russie ouvrirait une brèche immense contre ce bloc moderniste « atlantiste ».

La donne serait en effet différente s’il existait à l’échelle mondiale la possibilité pour la France de s’imaginer un rôle, une place dans ce « concert des nations » avec par exemple cette brèche ouverte par la Russie. La même question se pose en Allemagne, où les nationalistes n’attendent que cela également.

La Gauche doit considérer cela avec la plus grande attention, car le nationalisme serait dans ces conditions extrêmement difficile à combattre. Comment en effet faire face à la perspective d’un tel rouleau compresseur nationaliste à prétention sociale, mais impérialiste ? Comment tracer une voie authentiquement démocratique populaire sans sombrer dans la démagogie chauvine anti-américaine, ni céder au libéralisme ?

On l’a vu avec Jean-Luc Mélenchon : La France Insoumise a eu un grand succès avec un discours social en apparence, mais nationaliste dans les faits, et la Gauche a été largement battue par cette démagogie. Il y a là matière à beaucoup de réflexions, de débats d’idées fraternels et constructifs. C’est urgent et vital pour la Gauche, à moins de se condamner à l’échec et l’insignifiance pour toute la décennie 2020.

D’où aussi la grande attention à porter au conflit entre l’Ukraine et la Russie.

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Réflexions

Mélenchon, Marx et la nature comme « corps inorganique de l’homme »

La question de la définition de la Nature en dit long sur une France marquée par Descartes.

C’est un exemple de la dimension grotesque de la vie intellectuelle française. Du Marx mal lu, pas lu, interprété à tort et à travers, des références à des intellectuels universitaires hors sol… Que dire ?

La chose se passe ainsi : Jean-Luc Mélenchon tient des propos à l’Assemblée… Il dit qu’il ne s’agit pas de défendre la Nature, qui se défend elle-même, mais un écosystème compatible avec l’être humain. C’est un anthropocentrisme masqué : on sait que Jean-Luc Mélenchon avait parlé de manger du quinoa lors de la dernière élection présidentielle, mais c’était de la démagogie.

Et il dit alors que Marx appelle cela le « corps inorganique de l’homme » (ce qui n’est pas vrai du tout). Les éditions sociales, qui sont les éditions historiques du PCF, s’en réjouissent.

Dans la foulée, les éditions sociales mentionnent un ouvrage au sujet de cette expression. De manière délirante, cet ouvrage publié au éditions sociales a été écrit par… l’universitaire américaine Judith Butler, l’une des principales figures de la philosophie post-moderne, principalement de la théorie du genre. On ne peut pas faire plus éloigné de Karl Marx.

On peut trouver en ligne un extrait des discours délirants de Judith Butler. Rien que le début suffit :

« Ce que j’entends montrer aujourd’hui est relativement simple. L’objectif général de mon propos est de déterminer la meilleure façon de reconsidérer les Manuscrits économico-philosophiques de 1844 de Karl Marx afin de savoir si, selon l’hypothèse couramment admise, Marx est anthropocentrique. »

L’hypothèse couramment admise n’existe pas. Les gens ayant lu Marx sérieusement, et non pas de seconde main à travers des universitaires, savent très bien que Marx n’est pas du anthropocentriste (et non pas « anthropocentrique » d’ailleurs), qu’il se situe dans le prolongement de Spinoza et de Hegel, avec une lecture universelle s’exprimant justement dans une dialectique de la Nature.

Rien que le passage où Karl Marx parle du « corps inorganique de l’homme » dans les Manuscrits de 1844 le montre très clairement d’ailleurs : la dernière phrase le souligne clairement. Et d’ailleurs Karl Marx n’oppose pas du tout l’être humain à la Nature : il dit que l’être humain avec le travail est sorti de la Nature mais pour mieux y retourner. C’est le sens du communisme.

« La vie générique tant chez l’homme que chez l’animal consiste d’abord, au point de vue physique, dans le fait -que l’homme (comme l’animal) vit de la nature non-organique, et plus l’homme est universel par rapport à l’animal, plus est universel le champ de la nature non-orga­ni­que dont il vit.

De même que les plantes, les animaux, les pierres, l’air, la lumière, etc., constituent du point de vue théorique une partie de la conscience humaine, soit en tant qu’ob­jets des sciences de la nature, soit en tant qu’objets de l’art – qu’ils constituent sa nature intel­lec­tuelle non-organique, qu’ils sont des moyens de subsistance intellectuelle que l’hom­me doit d’abord apprêter pour en jouir et les digérer – de même ils constituent aussi au point de vue pratique une partie de la vie humaine et de l’activité humaine. Physiquement, l’homme ne vit que de ces produits naturels, qu’ils apparaissent sous forme de nourriture, de chauffage, de vêtements, d’habitation, etc.

L’universalité de l’homme apparaît en pratique précisément dans l’universalité qui fait de la nature entière son corps non-organique, aussi bien dans la mesu­re où, premièrement, elle est un moyen de subsistance immédiat que dans celle où, [deuxième­ment], elle est la matière, l’objet et l’outil de son activité vitale.

La nature, c’est-à-dire la natu­re qui n’est pas elle-même le corps humain, est le corps non-organique de l’homme. L’homme vit de la nature signifie : la nature est son corps avec lequel il doit main­te­nir un processus cons­tant pour ne pas mourir.

Dire que la vie physique et intellectuelle de l’homme est indis­so­lu­blement liée à la nature ne signifie pas autre chose sinon que la nature est indissoluble­ment liée avec elle-même, car l’homme est une partie de la nature. »

On voit donc que Jean-Luc Mélenchon cite Karl Marx pour dire le contraire de ce dernier : pour Karl Marx la situation où la Nature fait face à l’être humain est temporaire et mauvaise, il faut retourner à la Nature, que l’être humain redevienne un animal en son sein, mais en profitant de son évolution. C’est le sens du communisme.

Pour Jean-Luc Mélenchon par contre, la scission entre l’être humain et la Nature est consommée, la Nature étant réduite à un écosystème à gérer. Cela n’a rien à voir et on comprend au passage pourquoi il est un fervent partisan de cette horreur absolue qu’est « l’aquaculture », avec des millions et des millions de poissons enfermés sous l’eau.

Alors pourquoi tout cela ? Judith Butler le dit dans l’extrait mentionné plus haut. Elle valorise Louis Althusser, bien connu pour proposer un post-marxisme structuraliste, où il rejette le jeune Marx comme « humaniste », pour mettre en avant un Marx de la maturité « structuraliste » avant l’heure. En clair, Althusser = le meilleur lecteur de Marx.

C’est une escroquerie spécifiquement française, où l’on s’imagine que la philosophie anthropocentriste du libre-arbitre élaboré par Descartes serait un ancêtre du marxisme… Alors qu’en réalité le marxisme un naturalisme déterministe dans le prolongement de Spinoza.

Voici donc ce que dit Judith Butler :

« Ce que je voudrais mettre en avant, c’est que la plupart d’entre nous qui travaillons dans le sillage du structuralisme et du post-structuralisme au cours des dernières décennies avons une grande dette envers le bouleversement intellectuel opéré par le geste révolutionnaire d’Althusser. Ma propre dette envers celui-ci pour le changement de perspective qu’il a fait advenir est immense, que cette dette ait été consciente ou non. »

Structuralistes de tous les pays, unissez-vous ! Tel est le mot d’ordre et on voit que les éditions sociales participent à cette démarche lamentable, ce qui n’est guère étonnant puisque le marxisme français est faux et pourri à la base, par incapacité à se mettre à l’école de la social-démocratie allemande. Là est la source historique du problème.

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Contre les mesures sanitaires, Jean-Luc Mélenchon veut organiser une «énorme fête»

Jean-Luc Mélenchon a lancé l’idée d’une « fête de la liberté » le 20 mars 2021, pour s’opposer aux mesures sanitaires et donc aussi à l’esprit de collectivité.

Surréaliste. Jean-Luc Mélenchon a expliqué, lors d’une émission télévisée, qu’il souhaite organiser une « une énorme fête » le 20 mars, la veille du printemps. Circonspect, le présentateur Laurent Ruquier lui fait remarquer que d’ici au mois de mars, « ce n’est pas gagné », en raison bien sûr des mesures sanitaires. Mais il n’y a pas de problème selon le député « insoumis », puisque les manifestations ne sont pas interdites, alors il suffit d’organiser une marche revendicative comme prétexte à faire la fête.

« On ferait quelque chose qui ne serait pas comme d’habitude. Bien sûr on aurait nos pancartes, mais surtout on ferait une énorme fête qui marcherait. »

Assumant de n’en avoir rien à faire de la circulation du virus et de la discipline collective nécessaire pour faire face à la pandémie, Jean-Luc Mélenchon se met donc au niveau des gilets jaunes, de l’ultra-gauche et des teufeurs. En effet, ces gens ont pris l’habitude depuis le début de l’année de défiler dans les centre-villes accompagnés de camions sono faisant office de mur de son. Sans aucun respect des gestes barrières ni du port du masque, évidemment.

Il n’y a pas plus anti-social que ça en pleine crise sanitaire, mais Jean-Luc Mélenchon trouve que c’est très bien et s’imagine qu’il y a là un espace à l’expression de son populisme. Ce n’est pas tout à fait absurde, car il existe effectivement en France toute une vague petite-bourgeoise qui devient de plus en plus hystérique face aux mesures sanitaires et aux obligations collectives.

Il est difficile de savoir ce que représentent vraiment ces gens numériquement, à quel point ils imprègnent les mentalités françaises actuellement. Jean-Luc Mélenchon, en tous cas, mise là-dessus en espérant que cela puisse être un levier pour la mobilisation populiste qu’il tente de mettre en place avec la France insoumise.

On est ici très loin des valeurs et de l’histoire de la Gauche, qui ne peut être qu’horrifiée par de tels gens luttant aussi ouvertement contre les mesures sanitaires et l’effort collectif. Car il ne s’agit pas ici de simplement faire la fête – les gens souhaitant faire la fête actuellement ne s’en privent pas puisqu’il suffit de se réunir à quelques amis dans un appartement ou une maison et de rester dormir sur place, l’État n’ayant ni les moyens, ni la volonté d’empêcher cela.

Non, ce que veulent ces gens, et Jean-Luc Mélenchon avec eux, ce n’est pas simplement faire la fête, c’est surtout s’opposer frontalement  à la société et à son élan collectif.

Il est insupportable à leurs yeux de voir que la population française préfère respecter (globalement) les quelques mesures sanitaires prises par l’État, plutôt que d’assumer de faire circuler une maladie décimant les personnes âgées et engorgeant les hôpitaux.

D’ailleurs, si l’État est obligé de prendre des mesures sanitaires, c’est précisément parce qu’il existe une pression populaire. Sans cela le capitalisme prendrait des mesures cyniques.

Cette pression populaire est très faible, éparse, inorganisée. Cela laisse les mains libres au gouvernement, qui n’a toujours pas décrété de confinement malgré la circulation de nouveaux variant du virus, qui n’a pas fermé les frontières (ou alors tardivement et de manière très souples), qui a mis énormément de temps à imposer l’obligation du port du masque, etc.

Mais cette pression populaire, collective, sociale, c’est déjà beaucoup trop pour Jean-Luc Mélenchon et ses amis petits-bourgeois anti-État. Si Jean-Luc Mélenchon réussissait son coup avec sa « fête de la liberté », ce serait un énorme symbole, et surtout une terrible défaite pour la société.

Cela a cependant le mérite de tracer une ligne de démarcation claire et nette entre les populistes anti-sociaux d’un côté, et de l’autre côté ceux voulant réellement la Gauche, c’est-à-dire une société démocratique, sociale, culturelle, portée par des valeurs solides et un élan collectif puissant pour écraser le libéralisme libertaire porté par le capitalisme.

Reste à faire en sorte de polariser pour bien montrer que les populistes n’existent que comme décomposition d’une société française pourrie par le capitalisme, asphyxiée par le libéralisme économique… et le libéralisme culturel.

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Refus des mesures anti-covid: pourquoi Jean-Luc Mélenchon s’aligne-t-il sur l’extrême-Droite allemande?

Par ses propos appelant à une manifestation festive pour s’opposer à de prétendues lois liberticides, Jean-Luc Mélenchon s’aligne sur le populisme de l’extrême-Droite allemande.

Dès les premières mesures collectives mises en place pour lutter contre la pandémie, il y a eu un front tout à fait visible des figures populistes au pouvoir comme Donald Trump et Jair Bolsonaro. Mais il y a également eu une intense recomposition politique en Allemagne et en Suisse, suivie plus tardivement de l’Autriche.

Il y a eu dans ces pays une agglomération de complotistes, de néo-nazis, de petits-bourgeois adhérant à tel ou tel aspect des philosophies New Age, de commerçants et de boutiquiers, de nationalistes… le tout sous le mot d’ordre de « penser en biais ». Il y a eu des rassemblements très réguliers, très suivis, avec un véritable écho sur les réseaux sociaux.

Les commentateurs politiques allemand, suisse et autrichien ont été terriblement marqués par l’émergence, du jour au lendemain, d’une véritable scène dans tout le pays, avec ses figures, ses réseaux, ses initiatives et son impact. La manifestation interdite à Vienne le 30 janvier 2021 s’est maintenue en se transformant en « procession religieuse » de 10 000 personnes. Et le 29 août 2020 les marches du parlement allemand avaient été envahis par les manifestants lors d’une « fête de la liberté et de la paix ».

Pourtant, en France, alors que l’extrême-Droite a beaucoup agité contre les mesures anti-covid (avec Florian Philippot, Alain Soral, etc.), ce sont les anarchistes qui donnent le ton, désormais suivis par Jean-Luc Mélenchon appelant à une « manifestation festive » le 20 mars 2021.

Pourquoi cela ? C’est que tout dépend des mentalités et des formes que prend l’expression de la petite-bourgeoisie.

Parce que, au fond, on a ici une agitation petite-bourgeoise, horrifiée par l’État d’une part, par les mesures collectives d’autre part. Pour la petite-bourgeoisie en panique devant sa situation sans perspective, toute décision impliquant tout le monde est forcément une tendance au communisme, à la toute-puissance étatique, à une société avec des règles et des principes.

C’est la vision du monde d’une couche sociale coincée entre des prolétaires méprisés (mais utiles comme levier politique) et des bourgeois jalousés (sur qui il faut faire pression).

Jean-Luc Mélenchon sait tout cela très bien, mais comme il a choisi le populisme, il tente de surfer sur la vague. Son raisonnement est que c’est une sorte de réédition des gilets jaunes et que cette fois il faut être efficacement de la partie.

On a, au lieu d’une analyse sérieuse des différentes tendances sociales et culturelles, un suivisme total de n’importe quel agitation, au motif que si on donne un débouché politique, tout marchera par miracle.

Mais, en réalité, le suivisme derrière l’agitation petite-bourgeoise anéantit les valeurs et les principes de la Gauche. Il suffit de voir les terribles dégâts qu’ont fait les gilets jaunes. Beaucoup de gens s’imaginent être de gauche et lutter en adoptant des démarches qui n’ont rien à voir avec la lutte des classes, tout cela parce qu’ils copient les gilets jaunes.

Jean-Luc Mélenchon va ici renforcer cette tendance : il veut aligner les restes de la Gauche derrière une petite-bourgeoisie qui ne veut pas de règles, qui veut faire ce qu’elle comme elle veut, convergeant entièrement avec le libéralisme libertaire promu par le capitalisme.

Comment se fait-il, peut-on se demander, que malgré la base petite-bourgeoisie commune, cela soit en phase avec l’extrême-Droite allemande ?

C’est tout simplement que le fascisme c’est avant tout la mort de la société civile. Ce n’est pas du tout une société « totalitaire », mais au contraire une société atomisée où les seules valeurs émergeant sont façonnés par l’État selon les besoins militaristes du capitalisme. En clair, les prolétaires payent la restructuration, la petit-bourgeoisie fait ce qu’elle veut mais ce n’a qu’un temps car la tendance est à la guerre.

Il importe donc peu au capitalisme que l’agitation petite-bourgeoise se dise « penser en biais » et s’appuie sur les illuminés et l’extrême-Droite, ou bien qu’elle soit anarchiste et soutenue par les populistes. Ce qui compte, c’est d’effacer les valeurs, de rejeter la centralité de la société, de nier la lutte des classes.

Tout ce qui empêche la classe ouvrière de se recomposer est utile au capitalisme. Toute affirmation de la petite-bourgeoisie aux dépens de l’organisation des prolétaires est utile au capitalisme. En ce sens, les gilets jaunes ont été un terrible épisode anti-prolétaire, un cul-de-sac porté par la stérilité petite-bourgeoisie et soutenu médiatiquement par la bourgeoisie.

Là, on risque une réédition de cet épisode.