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Effondrement de la France

Comment qualifier le Rassemblement National?

L’Histoire se présente toujours de manière tortueuse, ce qui demande un effort intellectuel pour en saisir correctement les contours et ses dynamiques. En ce début d’été 2024, la poussée inouïe du Rassemblement national aux élections législatives anticipées interroge quant à la nature de sa dynamique.

Car rien n’est très clair quant à la nature du phénomène selon que l’on prend le programme présenté, la dynamique sous-jacente, les alliances politiques effectuées ou bien encore les discours tenus par certains de ses principaux dirigeants.

Il est aisé de renvoyer aux origines du Front national pour le qualifier de « fasciste », ce qui n’est par ailleurs pas forcément justifié puisqu’il était surtout, dans cette époque donnée, un pôle de la droite anticommuniste.

Dans les années 1980-1990, Jean-Marie Le Pen va essentiellement représenter un réflexe bourgeois face à la Gauche au pouvoir, dans une dynamique anticommuniste et libérale. Il était de ce point de vue une option d’extrême-Droite, au sens d’un parti bourgeois radicalisé face aux prétentions de la Gauche.

C’est la raison pour laquelle les places fortes de la percée du Front national de Jean-Marie Le Pen aux élections législatives de 1986 se situent dans les grandes villes. Tout comme la tentative de mettre sur pied des syndicats Front national au milieu des années 1990 relevait d’une stratégie de barrage de la lutte des classes, d’opposition droitière au mouvement ouvrier organisé et non pas d’une tentative d’assécher son terrain pour en faire basculer ses éléments vers le « camp national ».

Cette perspective droitière anticommuniste et libérale a eu comme point d’orgue l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2002, disqualifiant Lionel Jospin, premier ministre sortant d’un gouvernement de « gauche plurielle » en cohabitation avec Jacques Chirac.

Comme on le sait, cette orientation a changé alors que Nicolas Sarkozy avait pu récupérer l’électorat droitier lepéniste de 2002 à l’élection présidentielle de 2007 en fondant cette même année une « Union pour une majorité présidentielle » devenue « Union pour un mouvement populaire » (UMP).

À la fin des années 2000 lorsque Marine Le Pen progresse dans les instances du pouvoir du parti jusqu’à en prendre les reines en 2012, elle impose comme on le sait une nouvelle orientation qui a pris le nom de « dédiabolisation ». En fait de « dédiabolisation », il y avait une transformation en un sens fasciste avec le fait d’assumer l’option « ni de droite, ni de gauche » avec une forte prétention sociale.

C’est l’époque où Alain Soral est proche du Front national et où est effectué un travail de sape de la Gauche historique pour proposer une option littéralement national-socialiste. De la même manière que c’est la décennie où, notamment après l’élection présidentielle de 2012, le Front national emporte des pans entiers des couches populaires anciennement acquises à la Gauche. Une Gauche qui, en parallèle, s’éloigne de son héritage historique pour devenir une Gauche américaine fondée sur les valeurs libérales-libertaires et l’idéologie postmoderne.

À la différence de Jean-Marie Le Pen, la perspective de Marine Le Pen n’était pas de se heurter frontalement aux restes du mouvement ouvrier, mais d’en assécher le terrain pour en récupérer des grappes, et notamment certains de ses cadres. Cela a relativement fonctionné comme l’a prouvé les ralliements d’anciennes figures de la gauche de la gauche au Front National : Davy Rodriguez passé du Front de gauche au FN en 2015, Aurélien Legrand issu des rangs de la LCR/NPA et passé au FN en 2014 ou bien encore André Kotarac passé du parti de gauche au Rassemblement National en 2019.

Et la stratégie de Marine Le Pen a elle aussi connu son point d’orgue quelque part entre 2017 et 2019 avec Florian Philippot, élu vice-président du parti en 2012 et défendant le « Frexit » comme vecteur de cette orientation national-socialiste, avant d’être expulsé du parti après l’échec de la présidentielle de 2017.

Le mouvement des gilets jaunes qui est apparu comme une sorte de petit 6 février 1934 aurait pu provoquer une tentative de coup de force avec un front populiste de nature national-social. Mais son anti-parlemantarisme n’a surtout donné qu’un rejet de la politique, bloquant toute perspective de ce type, alors même que le FN devenait le Rassemblement National pour mieux mettre de côté ses origines.

Qu’est-il aujourd’hui ? Jordan Bardella devenu président du RN en 2021 se rapproche bien plus d’une figure de la Droite populaire telle qu’elle existait dans les années 1990 avec par-exemple le RPF de Charles Pasqua. Aussi n’est-il n’est plus nécessaire d’aller assécher le terrain de la Gauche, puisqu’elle-même a fini de muter en une fausse gauche américaine réfugiée dans les grandes villes comptant électoralement sur des communautés identitaires.

Reste que Jordan Bardella peut bénéficier de tout l’apport des années 2010 en termes d’électorat et de dynamiques populaires, alors que la ligne national-socialiste a échoué en 2017-2018 face au fameux « plafond de verre ». Depuis elle a été rabotée voir carrément abolie, notamment avec l’abandon de la sortie de l’Union européenne et de la monnaie unique. Sans même parler de l’acceptation totale de l’Otan et de la guerre à la Russie, évidemment!

Alors que représente en 2024 le RN ? Ni vraiment un parti d’extrême-Droite affichant une volonté de s’opposer à la lutte des classes, pour l’instant au point mort, ni un parti fasciste visant à faire de la France une grande puissance en mode cavalier seul.

Historiquement, il apparaît en réalité comme l’expression torturée et déformée d’une partie du peuple pour s’émanciper d’une société bourgeoise en décadence. Mais l’échec de la ligne national-socialiste des années 2010 fait qu’il va se heurter à sa propre incapacité historique, puisqu’il soulève un problème bien trop immense pour lui. Le poids de la dette, la récession économique et les nécessité de la guerre à la Russie forment les principaux moteurs de son échec annoncé.

Il en sortira demain ou bien un retour en force de l’option nationaliste-révolutionnaire, ou bien l’option de la Gauche historique, celle que nous portons, en première ligne. Agauche.org est au service de l’avenir inéluctable, du drapeau rouge !

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Refus de l’hégémonie

L’atlantisme de Jordan Bardella

Atlantisme : l’expression vient du nom de l’Otan, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord. Un atlantiste en France est une personne qui prête allégeance à l’Otan, c’est-à-dire qui est soumise à la superpuissance américaine.

Tel est le cas de Jordan Bardella du Rassemblement national, au même titre qu’Emmanuel Macron. L’expression la plus flagrante de son atlantisme est bien entendu son soutien forcené au régime de Kiev et à la guerre contre la Russie.

Dès mars 2022 Jordan Bardella qualifiait Zelensky de « modèle de résistance » expliquant qu’il est « toujours admirable de voir un chef d’État résister ».

Un an plus tard, il l’applaudissait debout, malgré les consignes de sa formation politique. Il regrettait alors « une naïveté collective [dans son camp] à l’égard des ambitions de Vladimir Poutine ».

En avril 2024, pour se justifier dans le cadre du Parlement européen, il disait de la Russie qu’elle :

« représente une menace multidimensionnelle pour l’Europe et conteste les intérêts français, que ce soit en Europe ou en Afrique ».

Il n’hésitait pas à parler également, reprenant la propagande du régime français, des « ingérences russes » contre lesquelles il faut « lutter ». Il est à l’origine en 2023 (avec son collègue Jean-Philippe Tanguy du RN) d’une commission d’enquête parlementaire « relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères », dont l’objet était de dénoncer la Russie.

Il reprend souvent mot pour mot les positions américaines, par exemple à l’occasion de la mort d’Alexeï Navalny :

« Une nouvelle tragique pour tous les défenseurs des droits humains et des libertés fondamentales ».

Jamais Marine Le Pen n’aurait pu dire ça. Durant les années 2010, elle représentait une ligne néo-gaulliste, prônant une indépendance pour la puissance française sur la scène mondiale ; c’était un véritable nationalisme, représentant directement un danger de type fasciste. Il y avait une proximité avec la Russie, comme contre-poids à l’influence américaine.

Cette proposition a échoué en raison de la faiblesse de puissance française dans le cadre de la crise. L’élection présidentielle de 2017 a été un tournant, Marine Le Pen échouant en raison de son incapacité (historique) à rallier la haute bourgeoisie française, celle-ci étant incapable de porter la puissance française.

La crise qui s’est généralisé d’abord avec le Covid-19 puis la guerre en Ukraine, a finalement entièrement rebattu les cartes. La France n’avait plus aucune possibilité d’indépendance, elle s’est entièrement soumise et vassalisée à la superpuissance américaine.

Le néo-gaullisme de Marine Le Pen devint alors littéralement mort et enterré, nonobstant le fait que le populisme social et vaguement nationaliste qu’elle avait porté pendant dix ans restait utile pour le régime français. C’est là que Jordan Bardella intervient : il représente en apparence une ligne de rupture, tout en étant en fait totalement aligné sur le régime et donc, chose la plus importante, sa soumission à la superpuissance américaine.

Il suffit de voir cette chose très simple et ô combien représentative. Marine Le Pen prône depuis le début la sortie du commandement intégré de l’Otan. C’est, si on veut, le kit de base pour n’importe quel nationaliste cohérent : impossible de prétendre à quoi que ce soit en étant soumis aux États-Unis via l’Otan. La mesure figurait encore au programme du Rassemblement national en 2022, bien qu’elle était déjà relativement mise de côté.

Jordan Bardella est tout à fait en rupture avec cela. Il est contre la sortie du commandement intégré de l’Otan. Il l’a expliqué notamment dans un entretient avec l’organisme Europa Nova, qui est typiquement un réseau d’influence américain, prônant une ligne d’effacement des nations au profit de l’Union européenne.

C’est pour cela que Jordan Bardella préfère Giorgia Meloni (la dirigeante italienne) à Matteo Salvini (de la Ligue du Nord), qui est l’allié historique de Marine Le Pen. La première est furieusement pro-américaine et pour la soumission à l’Otan, tandis que le second est plutôt tourné vers la Russie.

Dans un entretien en avril 2023 à La Repubblica, l’un des principaux quotidien italien, Marine Le Pen a vainement tenté de mettre les point sur les i et maintenir sa ligne historique, en expliquant des choses qu’elle est absolument incapable de raconter en France depuis plusieurs années déjà :

« Je reste eurosceptique, et chaque jour qui passe, je le suis davantage. Je ne suis pas sceptique à propos de l’Europe, mais sur l’organisation politique de l’UE.

De plus, la France a un héritage politique et une indépendance sur le plan international. Meloni est favorable à l’OTAN parce qu’elle est italienne. Il y a des éléments de son projet que je ne partage pas. Politiquement, je me sens plus proche de Matteo Salvini et je n’adapte pas mon discours aux résultats des élections : je suis une personne loyale ».

De son côté, en mai 2023, Jordan Bardella se rendait à Budapest au rassemblement annuel en Europe de la CPAC (Conservative Political Action Conference) au côté de Marion Maréchal : il s’agit du courant américain ultra-conservateur qui a élaboré et fait triompher le populisme de Donald Trump.

En 2018, Marion Maréchal avait fait son grand retour à la vie politique en tenant un discours d’alliance devant ces personnes aux États-Unis ; Jordan Bardella est sur cette même ligne atlantiste et il est tout à fait logique de voir Marion Maréchal se rapprocher de lui dans le cadre des élections législatives de juin et juillet 2024.

La politique américaine s’impose en France, devenu simple protectorat américain. Dans la bataille pour le poste de governor de la province France, il y a Emmanuel Macron le Democrat lié à Joe Biden et il y a Jordan Bardella le Republican lié à Donald Trump.

Dans tous les cas, ils représentent la superpuissance américaine lancée agressivement dans la bataille pour le repartage du monde. C’est cela qu’il faut comprendre à Gauche avec la plus grande acuité : voilà l’ennemi, la superpuissance américaine et ses agents français, qui traînent la planète dans la 3e guerre mondiale !

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Politique

Face à l’OTAN, Marine Le Pen s’enfonce

On assiste au crash de l’extrême droite française.

On le sait : depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, jamais l’extrême-droite française dans ses composantes représentatives, pas plus Marine Le Pen qu’Eric Zemmour, n’a osé s’opposer réellement à l’Otan.

Encore lors de la rentrée parlementaire du 3 octobre, pas un député du Rassemblement national n’a eu le courage de refuser l’adoubement général et belliciste de l’Assemblée nationale, alors ornée de drapeaux ukrainiens, à l’ambassadeur de Kiev en France.

Lors d’une interview sur l’émission « Punchlines » animée par Cnews-Europe 1, chaînes connues pour leur populisme outrancier, Marine Le Pen a de nouveau tenté un exercice d’équilibriste, qui se résume en fait très concrètement à un suivisme vis-à-vis de l’Otan.

Elle s’est ainsi déclarée opposée à nouvelles livraisons de canons Ceasar à l’Ukraine, au motif que cela diminuerait la « sécurité nationale ». Elle a critiqué les va-t-en-guerre et appelé à des « pourparlers », et on sent que c’est là une perspective bricolée. Puis, sans aucun esprit de conséquence avec le reste, elle s’écrase :

« Je pense que transmettre du savoir-faire, des formations à l’armée ukrainienne, du matériel de protection, des gilets pare-balles, etc., aller livrer du matériel lourd dont, encore une fois, nos armées ont besoin, est affaiblir et prendre un risque pour notre sécurité intérieure. »

Marine Le Pen adopte ainsi une posture bien timide tout en se parant des vertus de grande opposante car elle aurait été la seule qui depuis le début aurait critiqué ces livraisons d’armes lourdes.

Pourtant, on notera qu’aucun extrait de ses propos ne sont publiés sur son compte Twitter, à l’inverse de déclarations sans grande surprise sur l’immigration, l’insécurité, les difficultés sociales, etc.

Car Marine Le Pen est comme tous les autres représentants politiques : elle cherche à éviter au maximum le sujet brûlant de la guerre car elle sent que le cours de l’Histoire a dorénavant basculé en sa défaveur et qu’il lui faudrait bien expliquer, par une sacrée contorsion, qu’elle reste la voix du nationalisme français…tout en ayant abandonné la France à l’Otan, donc aux États-Unis. Alors aux contorsions, est préférée au mieux l’esquive, au pire la tiédeur centriste.

Cela pose un problème, et non des moindres, pour le nationalisme français. La France, ce n’est pas l’Italie avec une Droite et une extrême-Droite qui a toujours été pro-États-Unis et pro-Otan, du fait du partage nucléaire et des multiples bases américaines, expliquant d’ailleurs la position pro-Otan de Giorgia Meloni.

En France, pour se poser en champion du nationalisme, difficile de ne pas assumer la tradition gaulliste, dont le point d’orgue a été les années 1960 avec la mise en place de la dite « autonomie stratégique » construite autour d’une armée complète et surtout d’une « dissuasion » nucléaire déployée sur les trois champs de la conflictualité (terre, air, mer).

C’est d’ailleurs toute la subtilité des propos de Marine Le Pen : refuser l’abandon de canons Caesar pour s’attirer la sympathie de certains officiers inquiets de la situation des armées, tout en rassurant l’Otan, en fait les États-Unis, sur le soutien avec les formations militaires.

La France est en effet connue et reconnue par les pays du capitalisme occidental comme ayant une grande tradition militaire dans les modalités de formation des armées, expérience des répressions des mouvements anticoloniaux oblige.

Mais quand l’Histoire roule à grande vitesse comme aujourd’hui, la subtilité ne compte plus. Ce qui compte c’est la capacité à assumer une position fidèle à sa conception justement historique.

La vérité c’est que Marine Le Pen essaye de composer bien maladroitement entre le nationalisme et la réalité d’une France moribonde bien incapable de se maintenir sans la force de frappe économique et militaire des États-Unis.

Si la France comme nation reléguée a été la situation qui a apporté de l’eau au moulin du nationalisme-social de Marine Le Pen, cela s’est retourné en son contraire depuis le 24 février 2022, voire même depuis l’irruption de la pandémie de Covid-19.

La France est tellement rabougrie que son sort est scellé : au sein du monde capitaliste qui marche vers la guerre entre les deux superpuissances américaine et chinoise, l’avenir de la France se fera en soumission à l’Otan. Il n’y a pas d’alternative possible pour la bourgeoisie, en tous cas pour l’instant.

La fraction de la bourgeoisie représentée par Marine Le Pen n’a plus les leviers politiques, culturels, idéologiques pour s’assumer telle qu’elle est. Elle est K-O et à la dérive totale. En réalité, c’est toute la bourgeoisie française qui est dans cet état et laisse donc les États-Unis piloter tant bien que mal la marche du capitalisme occidental, en espérant pouvoir mettre quelques limites de ci, de là…

Même s’imaginer taper très dur sur les travailleurs, car il faudrait vraiment taper très, très fort, pour ramener une croissance telle que le capitalisme français pourrait s’assumer indépendant, est devenu un rêve nationaliste inatteignable. Ainsi, même un nationaliste qui chercherait à le rester jusqu’au bout, risque de basculer en fait dans le camp du socialisme.

Ce qui laisse l’espace à qui voudra assumer la Gauche historique. Car la relance générale d’une France indépendante, sur les plans économique et social mais aussi moral et culturel, ne peut se faire qu’avec la classe ouvrière au poste de commandes, avec le Socialisme.

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Politique

Éviction de Steeve Briois : la fin du « rêve » national-social

Le Rassemblement national met Hénin-Beaumont de côté.

Fraîchement élu président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a recomposé son bureau exécutif, l’organe décisionnel du parti. L’éviction de ce bureau exécutif de Steeve Briois, maire depuis 2014 d’Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, est particulièrement marquante.

C’est en effet lui qui a ancré Marine Le Pen dans ce territoire populaire depuis le début des années 2010, au point de la faire élire députée du département. Le « nord », et particulièrement cette ville d’Hénin-Beaumont, a représenté pour le Front national devenu Rassemblement national tout un symbole, et même une stratégie à part entière.

Il s’est agi d’un tournant social entièrement assumé, en captant la base prolétaire et petite-bourgeoise d’un territoire « périphérique » avec un discours nationaliste à prétention sociale. Loin des grandes métropoles technocratiques et modernistes donc, loin de la Droite traditionnelle et de la Gauche bobo.

De fait, Marine Le Pen a siphonné des pans entiers de l’électorat de la Gauche, mais surtout elle a coupé l’herbe sous le pied de la Gauche historique avec cette orientation. Localement, c’est une véritable catastrophe tellement ce mouvement a été, et est encore, puissant.

Immédiatement après son éviction du bureau exécutif du Rassemblement national, Steeve Briois a réagi avec des mots très durs à l’encontre de son parti, l’accusant de se tourner unilatéralement vers la Droite :

« Je ne peux qu’y voir un rabougrissement, et j’espère que le Rassemblement national n’est pas en train de céder au grand compromis nationaliste, cette stratégie d’union des droites radicales, qui a échoué à la présidentielle, plutôt que de l’ensemble des patriotes de droite comme de gauche ».

De fait, il considère que son éviction marque « un début de purge contre ceux qui défendent la ligne sociale », au profit de courants « droitards » qu’il qualifie d’identitaires et intégristes. On comprendra qu’il s’agit là de la ligne portée par Eric Zemmour et Marion Maréchal.

Cette nouvelle orientation du Rassemblement national, si elle s’avère réelle, sera forcément une bonne chose pour la Gauche historique. Elle ouvrira à nouveau l’espace qu’elle a odieusement abandonné au nationalisme.

Le prix à payer en revanche sera très cher, car il y aura forcément une radicalisation très forte de la Droite, qui va chercher à avancer tel un rouleau compresseur dans le contexte de crise, pour non plus séduire les classes populaires, mais les annihiler puis les écraser.

Il y a là probablement une nouvelle phase politique qui se dessine en France, et il s’agit d’être à la hauteur. La fin du « rêve » national-social en mode Hénin-Beaumont est une occasion à ne pas rater, mais il va falloir travailler dur pour être à niveau.

Car la Gauche historique part de loin, de très loin, et il y a toute à reconstruire. Et ce n’est pas avec le populisme de La France insoumise et son racolage lamentable sur le racisme et l’immigration qu’on arrivera à quelque-chose.

Il va falloir une sévère remise en cause, à tous les niveaux, pour se mettre à la hauteur des exigences. Cela va être rude, très rude, et dans un contexte toujours plus explosif. Cela va être un grand déchirement intérieur !

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Politique

« Marine le peuple » balayée par « Emmanuel McKinsey »

Nier la crise ne la fera pas disparaître.

Le temps de sa (longue) campagne présidentielle, Marine Le Pen a cédé la présidence de son parti à Jordan Bardella. Celui-ci est un excellent orateur et on imagine qu’il aurait produit une bien meilleure prestation qu’elle en débattant face à Emmanuel Macron, mais là n’est pas le sujet. Il y a par contre un bon mot, typiquement français dans sa forme (à la fois subtile et grotesque, à la fois léger et piquant), qu’a sorti Jordan Bardella pour lancer la campagne de l’entre deux tours : « Emmanuel McKinsey, ou Marine Le Peuple ! »

C’est très bien vu, cela résume exactement ce deuxième tour de l’élection présidentielle et a fortiori le débat du mercredi 20 avril 2022. Emmanuel Macron assume totalement la posture qui lui a été façonnée et dessinée par son entourage issu du cabinet de conseil McKinsey, ainsi que de tout un tas de riches donateurs en 2017 issus du monde de l’entreprenariat. C’est très facile à voir et à comprendre, son libéralisme à prétention rassurante et « inclusif », à l’américaine, en est exactement le produit. C’est, autrement dit, de la pure communication. Parler d’Emmanuel McKinsey est pertinent.

En face, il y a donc Marine Le Pen, censée représenter le peuple. Évidemment, ce n’est pas vrai dans le fond. Mais il y a toutefois, dans la forme, quelque-chose de tout à fait conforme et cohérent avec la situation des classes populaires françaises. Clairement, Marine Le Pen a choisi d’incarner une femme française moyenne, ou « de base » comme cela se dit parfois, de manière péjorative mais significative. Cette Française « de base » donc, est mère de famille, concernée par la quotidien économique, son « pouvoir d’achat », sa liberté de mettre ou ne pas mettre le masque, l’insécurité, sa désolation face aux éoliennes ou aux femmes voilées, etc.

En fait, en tentant d’incarner « le peuple », Marine Le Pen a surtout incarné la rancœur, qui est un sentiment extrêmement puissant et répandu dans la France populaire de 2022. Toutes ses interventions, presque chacune de ses réactions à Emmanuel Macron et ses propositions lors du débat, n’ont consisté qu’en de la rancœur face à ce qu’il a représenté pendant cinq ans, voir dix ans si l’ont compte qu’il est dans la lignée directe de François Hollande.

En ce sens, le bon mot « Marine le peuple » de Jordan Bardella illustre tout à fait la situation. Et comme on ne gouverne pas un pays comme la France avec de la rancœur, alors Marine Le Pen s’est faite balayer par Emmanuel Macron, solide, extrêmement sûr de lui et de sa légitimité. Suffisamment arrogant pour apparaître crédible, suffisamment courtois pour ne pas apparaître hostile.

Disons la chose d’une autre manière, beaucoup plus politique. En fait, Marine Le Pen n’a pas assumé son programme. Elle n’assume pas d’être nationaliste ; sa prestation lors du débat était à peine gaulliste, alors qu’elle est censée être une néogaulliste, qu’elle a théorisé cela depuis des années, et mis en pratique cela depuis 2012, soit dix années.

C’est flagrant surtout sur la question de la Russie et de la guerre en Ukraine. Si Marine Le Pen assumait son programme, si elle assumait d’être une néogaulliste, elle aurait dénoncé vent debout Emmanuel Macron comme marionette américaine vendue à l’OTAN, voulant entraîner la France dans une guerre à la Russie.

Si Marine Le Pen assumait d’être une gaulliste à prétention sociale, elle aurait torpillé Emmanuel Macron avançant ses bons chiffres du chômage, en lui répondant que cela est maquillé par le fait qu’énormément d’emplois sont en fait des CDD ou des missions d’intérim, très précaires, mal payés, ne permettant pas une stabilité au capitalisme français.

Marine Le Pen en a été incapable, car ce qui se joue en réalité est bien trop important pour elle. En effet, derrière l’apparente solidité du système, autrement dit la grande stabilité, en surface, du capitalisme en France, il y a une crise monstrueuse qui se prépare.

Face à cela, il n’y a pas le choix, il faut assumer des grandes idées, il faut cogner fort. Soit avec le Socialisme, en s’appuyant sur la Gauche historique, comme nous le proposons, soit avec le fascisme, ce que Marine Le Pen n’a pas osé faire, alors que c’est pourtant sa ligne.

Marine Le Pen ne pèse donc pas bien lourd avec son nationalisme light, son gaullisme timide, face à un Emmanuel Macron très arrogant dans sa défense des institutions, de son mandat, de sa politique. En effet, il croit profondément en ce qu’il raconte. Il croit très probablement que l’insécurité n’est qu’un sentiment et que les chiffres sont faussés par le fait que de plus en plus de femmes portent plainte contre leurs maris grâce à ses mesures. Il croit vraiment que les 600 milliards de dettes « covid », qui s’ajoutent à l’immense dette structurelle de l’État français, ne sont pas un soucis. Il croit vraiment que la guerre contre la Russie menée par l’OTAN est une bonne chose, etc.

Alors il passera, il sera (très) probablement à nouveau président pendant cinq ans, car la rancœur « populaire » de Marine Le Pen ne pèse pas lourd face à son assurance bourgeoise.

La question maintenant est : faut-il s’en réjouir, ou le déplorer ? Évidemment, on ne peut qu’être rassuré face à cette évidence que le fascisme en France n’est pas mûr, que le nationalisme comme proposition ne s’incarne pas et que Marine Le Pen va très probablement échouer.

Mais pour autant, il ne suffit pas de nier la crise pour la faire disparaître. Alors la situation va se tendre, politiquement, culturellement, socialement, militairement. Et il y a, après Marine Le Pen, toute une nouvelle génération en embuscade pour proposer une nouvelle et solide proposition nationaliste, tendanciellement fasciste, pour le pays.

Concrètement, l’échec de Marine Le Pen en 2022 fera le lit des succès à venir des Marion Maréchal, Guillaume Peltier, Nicolas Bay, Jordan Bardella, etc.

Mais inversement, la crise fait que la Gauche historique, celle de la classe ouvrière et de la bataille internationale pour le Socialisme et la paix entre les peuples, va de nouveau être à l’ordre du jour, gagner des positions, devenir crédible.

C’est sur cela qu’il faut compter, principalement. Et il ne faut pas s’imaginer que c’est très lointain. Rien qu’avec la situation politique internationale, il y a quelque chose d’explosif. Emmanuel Macron va (très) probablement être réélu triomphalement dimanche 24 avril 2022, et cela sera un signal très fort pour l’OTAN, et toute la clique des dirigeant prônant la guerre à la Russie.

La tension va donc continuer de monter, la crise va l’emporter, dans tous les domaines, à commencer par la guerre et la crise économique l’accompagnant. Telle est la véritable actualité, ce à quoi il faut profondément et sérieusement s’intéresser. Maintenant, tout de suite !

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Présidentielle 2022 : le programme national et social de Marine Le Pen

National et social, mais pas socialiste.

A plusieurs reprises, Eric Zemmour a qualifié le programme de Marine Le Pen comme étant de gauche. En effet, selon le premier, qui est tenant d’une droite libérale et ouvertement anti-ouvrière, il faut assumer à fond de dégommer tout ce qui est bien public, et ce au profit du privé, de l’entreprenariat et des entreprises en général.

Ce n’est pas l’approche de Marine Le Pen qui relève pour sa part du gaullisme et qui a une orientation qu’on peut et doit qualifier de néogaulliste. Cela signifie qu’elle tiendra toujours à appuyer sur le fait d’être concernée par les préoccupations économiques des classes populaires et de la petite-bourgeoisie, symboliquement avec une approche sociale des choses, concrètement de manière corporatiste.

Autrement dit, elle défend un État fort, qui ait une vocation protectrice vis-à-vis des personnes les plus faibles, qui soit acteur de l’économie, quitte à envisager une forme de « planification », ou plus exactement de prévision au service des grandes entreprises, dans certains secteurs. Cela n’a rien de nouveau, ni de soviétique, c’est l’essence même du gaullisme, qui organise une sorte de fusion entre l’État et les grandes entreprises monopolisant des pans entiers de l’économie.

Un tel programme rend hystérique un libéral tenant d’une droite classique (et dure) tel Eric Zemmour, qui pour sa part considère que par principe, tout ce qui relève de la puissance publique est négatif, que tout ce qui relève de l’État, en dehors des fonctions régaliennes (police, justice, armée et administration générale du pays), est forcément mauvais.

Ainsi, Marine Le Pen n’est pas du tout de gauche et ne s’inscrit aucunement dans la perspective historique de la Gauche. Être de Gauche, cela signifie se battre pour le Socialisme, c’est-à-dire une société où ce sont les ouvriers qui ont le pouvoir, avec une bourgeoisie qui est mise au pas pour disparaître en tant que classe. Être de Gauche, cela signifie donc assumer la lutte de classe, contre la bourgeoisie.

Tel n’est pas le cas de Marine Le Pen, qui n’envisage pas, au contraire, de s’en prendre à la bourgeoisie en tant que classe, et d’assumer la prise du pouvoir par la classe ouvrière. Pour Marine Le Pen, il n’y a pas de contradiction entre le fait d’assumer un État ayant une vocation sociale et protectrice, et en même temps d’assumer vouloir servir les entreprises, et donc le développement de la bourgeoisie dans la société.

Cela amène à des incohérences, comme par exemple le fait de vouloir baisser la TVA (à 5,5%) sur l’énergie. Si Marine Le Pen était de Gauche, elle ne chercherait pas d’abord à faire baisser des recettes fiscales (et donc baisser le revenu public, commun), mais s’en prendrait d’abord aux grandes entreprises comme TotalEnergie pour rogner sur ses profits (16 milliards de dollars de bénéfices en 2021).

Sur de nombreux aspects, le programme de Marine Le Pen est de fait très libéral, dans une perspective très similaire à celle d’Emmanuel Macron ou Valérie Pécresse, tout en n’allant pas aussi loin qu’Eric Zemmour. Voyons ainsi les principales mesures concernant l’économie, le « pouvoir d’achat », les revenus de la population, mises en avant par Marine Le Pen.

Certaines mesures ont une vocation sociale, tournées vers les classes populaires ou dites « moyennes » :

– réindexation des retraites ;

– doublement de l’allocation pour les familles isolées ;

– déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé ;

– baisse les droits de succession et suppression en deçà de 300 000 euros de biens immobilier.

On pourrait ajouter la suppression de la redevance télévisuelle, mais il s’agit là surtout au fond d’une question culturelle et « sociétale » plutôt que strictement économique.

Tout le reste de son programme économique par contre est orienté vers la bourgeoisie, la défense de la bourgeoisie, de l’accumulation de capital par la bourgeoisie, et non pas de la société et du bien commun.

La mesure phare actuellement est la baisse de la TVA sur tous les produits énergétiques, qui comme dit n’a pas de sens social. Il y a ensuite la suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Ce n’est pas une mesure de gauche : pourquoi des jeunes bourgeois ne contribueraient-ils pas au budget de la collectivité de part leur revenu ? Ce n’est pas normal. Si les jeunes de moins de trente ans ont un revenu suffisant et peuvent participer à l’impôt sur le revenu, c’est au contraire une bonne chose d’un point de vue de Gauche.

Il y a ensuite des mesures incitatives pour soutenir les entreprises à augmenter les salaires de 10 %. Ici, « l’incitation » consiste en fait à baisser les charges, et donc la contribution des entreprises (et de leurs dirigeants, cadres, etc.) à la collectivité. Ce n’est pas une mesure de gauche.

Elle propose également la suppression de l’impôt sur la fortune immobilière, car c’est un « impôt sur l’enracinement ». Marine Le Pen ne veut pas s’en prendre aux bourgeois français qui possèdent une fortune immobilière. C’est très clair.

Elle veut mettre en place un impôt sur la fortune financière, reprenant l’assiette de l’ancien ISF à laquelle sont ajoutée les œuvres d’art acquises depuis moins de dix ans, mais de laquelle sont enlevés la résidence principale ou unique pour le cas de ceux qui sont locataires de leur résidence principale, les monuments historiques et, bien sûr dit-elle, l’outil de travail.

C’est là encore très clair, il s’agit de ne surtout pas s’en prendre à la bourgeoise et de ne pas rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune qui concernait justement les grandes villas ou grands appartements parisiens, les entreprises familiales, etc.

Dans le même genre, pour garantir la transmission du patrimoine bourgeois dans les familles, elle veut les droits de succession pour les entreprises, si les descendants s’engagent à ne pas céder l’entreprise héritée pendant 10 ans.

En fait, Marine Le Pen, si elle veut un État fort, elle est aussi, voire surtout, intéressée par un capitalisme fort. Les entreprises, les entreprises, les entreprises : voilà ce qui l’intéresse. Et voici donc sa mesure la plus significative sur la question économique : « diriger l’épargne des Français vers l’investissement privé des entreprises » en créant un fonds souverain français, rémunéré de 2 % par an, pour que les Français deviennent somme toute tous des bourgeois et investissent dans « des entreprises stratégiques ».

Elle dit ainsi que les Français doivent devenir « actionnaires de la Maison France. »

Ce l’inverse d’un point de vue de Gauche, et c’est précisément ce qui fait d’elle une nationaliste puisqu’elle prétend que la question sociale se résoudrait grâce à un capitalisme « national », c’est-à-dire tourné vers son propre pays et hermétique/réfractaire aux capitalismes étrangers.

Dans la même veine, Marine Le Pen s’intéresse beaucoup aux petites entreprises et a des cadeaux à leur faire : suppression de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et, pour ce qui concerne des « zones de relocalisation », suppression de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S). Cela représente, selon son chiffrage, pas moins de 10 milliards d’euros de cadeau à ces entreprises, et donc d’argent en moins pour la collectivité.

Voilà qui est tout à fait de Droite, tout à fait conforme au capitalisme, aux intérêts de la bourgeoisie, petite, moyenne, et même grande, qui n’est pas touchée par Marine Le Pen. Jamais elle n’envisage que son gouvernement oblige l’augmentation des salaires pour les ouvriers et les employés. Jamais elle n’envisage que son mandat serve à une meilleur représentation dans la société des ouvriers et des employés.

Marine Le Pen est ainsi une néo-gaulliste, proposant non pas simplement de moderniser le capitalisme comme Emmanuel Macron, mais de le ré-impulser.

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Politique

Emmanuel Macron c’est la guerre avec l’OTAN, Marine Le Pen c’est le nationalisme et la guerre

La situation historique fournit un dilemme terrible.

Faire bloc pour empêcher l’extrême-Droite de parvenir à des postes à responsabilité dans les institutions est un principe fondamental de la Gauche. C’est une leçon tirée du passé, des succès du fascisme italien et du national-socialisme allemand. On a compris depuis qu’il fallait tout faire pour bloquer l’installation de l’extrême-Droite où que ce soit.

Cette ligne est bien entendue réfuter historiquement par l’ultra-gauche (c’est-à-dire les anarchistes et les trotskistes) ; heureusement elle apparaît comme naturelle à toute la Gauche qui n’a pas été contaminée par elle.

L’Histoire n’avançant pas en ligne droite, voici que l’élection présidentielle de 2022 impose toutefois un sacré dilemme. La France est, dans les faits, impliquée dans la guerre en Ukraine. Elle l’est parce qu’elle fournit du matériel, des armes et des conseillers depuis que la guerre est déclenchée ; elle l’est avant même le conflit, parce qu’elle est membre de l’OTAN et que l’OTAN utilise depuis 2014 l’Ukraine comme tête de pont pour démanteler la Russie.

Cela fait que, depuis le 24 février 2022 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la France est objectivement en guerre, même si indirectement. Toute autre considération sur ce point est erroné. Or, naturellement, soutenir le président en place n’est alors pas possible, puisque ce serait valider la guerre, voire même la soutenir en accordant une légitimité plus grande à celui qui prend la décision de la faire.

D’où le casse-tête du second tour de la présidentielle. Si l’on regarde à long terme, Marine Le Pen représente le nationalisme et la guerre ; elle contribue à la dépolitisation des masses, à leur insertion dans le nationalisme, dans la mise en place d’un État replié sur lui-même prêt à s’élancer militairement de manière ouverte dans la bataille pour le repartage du monde.

Cependant, si on regarde à court terme, Emmanuel Macron, c’est l’OTAN, c’est la guerre déjà présente, c’est la pression politico-militaire généralisée sur les prolétariats des pays occidentaux déjà étouffés par la société de consommation.

Si on suit le « Ni Macron ni Le Pen » de l’ultra-gauche, alors on laisse Marine Le Pen passer et c’est du suicide. Si on s’engage à contrer Marine Le Pen, on valide de fait Emmanuel Macron et la guerre de l’OTAN.

Et, bien entendu, les situations très différentes impliquent des positionnements nécessaires dans l’immédiat. Dans certains milieux, Marine Le Pen a l’hégémonie et ne pas affirmer l’opposition à l’extrême-Droite serait une capitulation. Inversement, lorsqu’il se pose des discussions sur la nature du capitalisme et son évolution, la question de l’OTAN prend inévitablement le dessus puisque c’est l’expression politico-militaire de l’hégémonie de la superpuissance américaine dans le monde.

La présidentielle de 2022 apparaît ainsi comme une tragédie, avec un dilemme insoluble. Ce qu’on gagne d’un côté, on le perd de l’autre. C’est dire tout de même dans quelle situation on est, où la seule question de fond c’est de savoir quelle fraction de la grande bourgeoisie va l’emporter, la pro-américaine ou celle qui veut naviguer en solitaire.

En ce sens, on peut constater que la possibilité même de la politique est exclue du panorama du second tour de la présidentielle de 2022. On remarquera d’ailleurs qu’il n’y a pas de discussions possibles, ni même de discussions tout court. Les gens s’alignent sur Emmanuel Macron ou Marine Le Pen dans un processus de polarisation apolitique. Car le capitalisme a essoré les gens, effacé la politique, et il ne reste plus que des tendances de fond dans la bourgeoisie déchirée intérieurement par la crise commencée en 2020 avec la pandémie.

Il n’y a véritablement que la bourgeoisie qui a compris l’importance de la pandémie et de la guerre en Ukraine. Le prolétariat perçoit quelque chose, se doute que cela ne tourne pas rond ; la petite-bourgeoisie s’inquiète profondément. On parle pourtant là seulement de sentiments primitifs, d’impressions somme toute très vague.

Ce dilemme du second tour de la présidentielle 2022 apparaît ainsi comme insoluble ; il exprime toute une contradiction historique, celle entre un capitalisme triomphant et des masses totalement atomisées. C’est cela l’aspect principal : la dépolitisation, l’écrasement de la capacité à se tourner vers une utopie, le culte des ego, l’opportunisme carriériste.

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Écologie

La cause animale nécessite une révolution culturelle qui ne passe pas par Marine Le Pen

Il faut un mouvement de fond, pas des espoirs mal placés.

Il existe trois courants s’intéressant aux animaux. Il y a les vegans qui sont dans leur quasi totalité des petits-bourgeois ou des gens voulant être des petits-bourgeois, adoptant un mode de vie qu’ils veulent coupés d’actes qu’ils voient comme néfastes. Les animaux sont cependant plus un lieu de projection qu’autre chose.

Il y a les vegans pour qui le véganisme n’est pas un point d’arrivée, mais un point de départ, et qui se tournent réellement vers les animaux. Ceux-là tendent inéluctablement à l’affirmation d’une utopie aux exigences concrètes, parce qu’ils aiment vraiment les animaux.

Il y a enfin le vaste milieu de la protection animale, où les gens ne sont pas vegans dans leur immense majorité, tout en se sacrifiant aux quatre veines pour aider les animaux. Ces gens connaissent des difficultés innombrables, ont un profond respect des vegans de la seconde manière et un mépris fondamental pour ceux de la première manière.

Surtout, le milieu de la protection animale est confrontée à une terrible misère animale, et d’ailleurs également humaine en constatant les comportements anti-sociaux, cyniques, barbares. Cela provoque un réel traumatisme et d’ailleurs, il y a inévitablement la même chose chez les policiers (ce qui ne remet pas en cause le fait que la police comme institution soit anti-populaire).

Ce traumatisme provoque un dégoût, une rancœur, voire une haine, et dans tous les cas une tendance marquée au nihilisme. Comment en effet croire en l’humanité lorsqu’on voit que l’empathie et la compassion sont des phénomènes marginaux et même combattus par une indifférence générale ?

A cela s’ajoute la sensation d’être toujours trahi. Une association comme L214 a par exemple une reconnaissance médiatique immense, des millions d’euros dans sa banque, mais n’a jamais fait le moindre effort en direction de la protection animale sur le plan concret. A chaque élection municipale il y a telle ou telle promesse de la part des uns et des autres, qui n’est jamais tenu. Quant à l’État, il ne fait rien du tout.

Il s’ensuit une véritable paranoïa, où, forcément, on se rattache à ce qu’on peut, au moindre espoir de changement culture. Cela ne veut pas dire que le milieu de la protection animale fasse confiance – par définition, le milieu de la protection animale ne fait jamais confiance à moins d’une présence à ses côtés et d’une implication pour les animaux longue, très longue. Mais il y a l’idée que cela ne peut pas être pire et qu’un renversement de tendance, même imparfait, c’est déjà ça de gagné.

C’est cela qui explique l’attirance pour une extrême-Droite version nihiliste en général et l’espoir qui existe en ce moment que Marine Le Pen gagne la présidentielle 2022 en particulier. Celle-ci s’est d’ailleurs placée exactement afin de recevoir un tel soutien.

A l’élection présidentielle 2022, il n’y a que trois candidats à avoir parlé des animaux. Jean-Luc Mélenchon s’est adressé aux vegans désireux d’être bobos ou qui le sont en parlant de l’horreur de la condition animale, dans des termes très généraux. Nicolas Dupont-Aignan a proposé de son côté, et c’est le seul, des mesures concrètes pour les animaux, sur un mode réformiste, en vue de « lutter contre la maltraitance animale ». Il a cette dignité.

Enfin, Marine Le Pen ne propose rien pour les animaux, mais s’est positionnée de manière ininterrompue comme femme célibataire aimant les chats. Ce qui fait penser au milieu de la protection animale qu’elle ne peut pas être une mauvaise personne.

C’est bien peu, mais cela suffit largement, puisque inversement Emmanuel Macron assume tout à fait d’être contre la cause animale, notamment dans son soutien aux chasseurs. Cela peut sembler simpliste, mais en fait c’est simple : l’ennemi de mon ennemi est mon ami et il n’y a rien à perdre tellement la situation est dramatique.

Ajoutons à cela un faible niveau de connaissance des idées politiques à l’image de tout le pays, un enracinement populaire dans les zones rurbaines, une détestation des bourgeois bien proprets vivant dans leur bulle coupée de la réalité… et le milieu de la protection animale a vite fait de se lancer dans un tel espoir qu’une victoire de Marine Le Pen changerait la donne.

C’est cependant une erreur qui revient à celle des vegans version bobos. Les animaux ne sont plus une fin en soi, mais un lieu de projection, car objectivement, Marine Le Pen ne propose rien pour les animaux, à part éventuellement la fin de l’abattage des animaux en mode halal et casher, ce qui n’est toutefois nullement l’alpha et l’omega de la question.

Si l’on prend les animaux comme fin en soi et qu’on veut que ce soit l’empathie et la compassion qui triomphent, alors il faut une puissant changement de mentalités, et pour cela il faut une révolution culturelle. Une révolution culturelle contre la société de consommation, pour un engagement concret dans sa vie quotidienne au service des animaux. Une révolution culturelle contre l’urbanisation massive engloutissant le pays et pour la vie sauvage qui doit être sanctuarisée.

Cela demande des idées, des valeurs, des concepts, à rebours des réactions à l’emporte-pièces qui ramène toujours la protection animale à la case départ.

De toutes façons, on ne peut pas dire que la situation soit dramatique et après essayer de sauver les choses avec Marine Le Pen comme sparadrap sur une plaie béante. Il faut saisir l’envergure de la question et cela exige une conscience sociale saisissant son époque sur la base de la réflexion – et c’est ce qu’est le Socialisme.

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Politique

Après la fuite en avant pour Jean-Luc Mélenchon, la fuite en avant pour Marine Le Pen

Après les rats des villes, les rats des champs.

Après la France urbaine, la France rurbaine. La vague en faveur de Jean-Luc Mélenchon juste avant le premier tout de la présidentielle d’avril 2022 a été profondément urbaine, et il ne s’agit pas tant d’un mouvement vers la Gauche qu’une tentative de « sauver les meubles » pour des couches sociales désireuses que les choses restent stables et sociales. C’est l’idéologie des corrompus par le capitalisme, dans une version petite-bourgeoise de gauche, car profitant des avantages de la ville.

Pour ces gens, Emmanuel Macron est désagréable, le capitalisme va un peu trop vite, il faudrait qu’on en reste là et que l’aisance urbaine, même si parfois relative, puisse se perpétuer.

Désormais, on a une vague en faveur de Marine Le Pen, juste avant le second tour de la présidentielle d’avril 2022, formant une vague rurbaine. On parle ici des corrompus par le capitalisme, dans une version petite-bourgeoise apolitique, en voie de prolétarisation, voire de lumpenprolétarisation en raison d’un isolement social et culturel toujours plus massif.

Pour ces gens, Emmanuel Macron est un objet de haine, le capitalisme va beaucoup trop vite, les choses ne peuvent plus durer car même si matériellement cela va encore, tout le tissu social s’estompe à grande vitesse, depuis les hôpitaux jusqu’aux rapports familiaux, les lieux de convivialités jusqu’au sport et au transport.

Et de la même manière qu’avant le premier tour, il y avait une vague irrationnelle en faveur de Jean-Luc Mélenchon, il y a en ce moment une vague irrationnelle en faveur de Marine Le Pen. Il y a la même tendance à plaquer tous ses espoirs là-dessus, à attendre que les choses se débloquent d’elles-mêmes grâce à un changement à la tête de l’État. Mais, et c’est notable, l’anticapitalisme romantique que l’on trouve chez les nouveaux partisans de Marine Le Pen est bien plus présent, plus agressif, plus vindicatif, que ceux chez les nouveaux partisans de Jean-Luc Mélenchon.

On est ici dans la tradition des gilets jaunes, qui servent de référence culturelle majeure. Les gilets jaunes, nous l’avons toujours souligné ici, ont été un terrible poison, le vecteur d’un démarche pré-fasciste, voire fascistoïde, pour ne pas dire fasciste au sens strict. Cette exigence de rétablir l’ordre ancien par en bas, contre une élite en décalage avec la nation, forme le noyau dur même de l’idéologie fasciste historiquement.

On a d’ailleurs la même brutalité populaire, le même bricolage dans les idées et les formulations, la même grossièreté dans les slogans, la même vulgarité dans l’expression des exigences. Cela n’est en rien populaire, c’est typiquement la révolte des déclassés. C’est ce qui ressemble de plus historiquement, ces cinquante dernières années en France, aux SA allemands et aux chemises noires italiennes. Heureusement qu’il a manqué une réelle ampleur populaire, puisque le mouvement a toujours été ultra-minoritaire, pour ne pas dire totalement marginal, malgré son hyper-médiatisation.

Il n’en reste pas moins que les gilets jaunes ont diffusé un style et ce style, si adulé par l’ultra-gauche française, est en ce moment l’outil majeur pour valoriser Marine Le Pen pour le second tour de la présidentielle de 2022. C’est là tout à fait cohérent. Et cela montre l’erreur massive qu’a fait l’ultra-gauche, et avec elle la CGT, à courir derrières les gilets jaunes au lieu de dénoncer ce mouvement qui resta toujours, historiquement, entièrement extérieur à la classe ouvrière par ailleurs.

Il faut absolument étudier ce qui est en train de se passer sur ce point, afin de bien comprendre le phénomène de ré-utilisation de ce style en faveur de Marine Le Pen. Cela montre qu’une nouvelle étape est passée, que dans le fond de la société française, il y a des choses qui se fissurent, que cela craque à la base même. Et cela aura été extrêmement rapide après les résultats du premier tour. Cela promet pour la suite… Même si cela n’a rien d’étonnant. Comme dit le 10 avril avant les résultats, les Français vont payer cher leurs mensonges, leur petitesse. Il faudra boire le calice jusqu’à la lie.

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Les positions du camp nationaliste (Marine Le Pen, Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon) sur la reconnaissance du Donbass séparatiste par la Russie

Trois candidats à la présidentielle 2022 tournés aussi ou notamment vers la Russie.

Il existe en France deux bourgeoisies. Il y a celle soutenant la participation à l’OTAN et l’Union européenne, considérant qu’il faut s’aligner sur la superpuissance américaine, qu’il y a là une garantie de croissance. Représentée par Emmanuel Macron, mais également le Parti socialiste et la Droite classique (ainsi que l’ultra-gauche), elle est favorable à des modifications sociétales profondes (PMA, LGBT, cannabis légalisé, flexitarisme alimentaire, etc.) parce que cela permet d’ouvrir de nouveaux marchés, de réimpulser le capitalisme.

Il y a celle qui, par contre, considère que la France perd son rang en se plaçant dans le sillage américain, qu’elle se déclasse en tant que grande puissance et qu’elle ferait mieux de jouer sa propre partition. Il faut donc éviter de trop bousculer la société, voire appliquer une ligne conservatrice pour figer la société au maximum, pour qu’elle fasse bloc afin de la mobiliser de manière nationaliste. Dans cette optique, la Russie fait office d’allié incontournable, de par son idéologie conservatrice révolutionnaire, sa concurrence avec la superpuissance américaine, son absence de concurrence directe avec la France dans la plupart des cas.

C’était la ligne de François Fillon, avant qu’il se fasse descendre politiquement par le Canard enchaîné au moment des présidentielles de 2017, permettant au candidat tombé du ciel (car choisi par la haute bourgeoisie de la première faction), Emmanuel Macron, de triompher. François Fillon est désormais administrateur indépendant de Sibur, géant russe de la pétrochimie, et représentant de la Fédération de Russie au Conseil d’administration du groupe pétrolier public Zaroubejneft.

C’était également la ligne de Marine Le Pen, dont le parti avait obtenu un prêt de la Russie, ou encore de Jean-Luc Mélenchon voyant comme la gauche du PCF une dimension « anti-impérialiste » dans la Russie.

Or, c’est la première faction qui donne le ton depuis le début des années 1990, avec la chute de l’URSS et l’intégration de la Chine dans le capitalisme international, qui a permis une incroyable expansion. Voilà pourquoi Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont été ainsi des représentants de la seconde faction, mais sans perspective de succès concret. Aussi ont-ils modifié leur positionnement, l’adoucissant… perdant ainsi toute leur spécificité, ce qui les amène à se voir remplacer par Eric Zemmour une fois la crise venue avec la pandémie.

Ce qui fait qu’Eric Zemmour dit en fait la même chose aujourd’hui, au sujet de la Russie, que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon hier, faisant aussi office de François Fillon II, en quelque sorte. C’est absolument flagrant. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon prennent désormais une certaine distance avec la Russie, afin de ne pas « heurter » trop la première faction de la bourgeoisie, Eric Zemmour fait vaguement semblant pour ne pas heurter son public libéral ayant un fort tropisme pro-américain, afin toutefois, dans le fond, d’entièrement s’aligner sur la Russie.

Ainsi, Marine Le Pen veut une grande négociation y compris avec les Etats-Unis, à total rebours de son positionnement historique ; Eric Zemmour dit qu’au fond il faut un accord entre les pays européens et la Russie (sans les Etats-Unis) ; Jean-Luc Mélenchon dit qu’il n’y aura pas de guerre (!!), que la Russie a fait n’importe quoi et que l’OTAN va avancer, ce qui nuit aux intérêts français.

Communiqué de Marine Le Pen sur la situation en Ukraine

La décision de Vladimir Poutine est un acte éminemment regrettable qui ne participe pas à la nécessaire désescalade des tensions que j’appelle de mes vœux depuis le début de la crise.

Néanmoins, tout doit être fait pour retrouver la voie du dialogue afin d’assurer la paix en Europe.

Désormais, la solution passe probablement par l’organisation d’une conférence réunissant les Etats-Unis, la Russie, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni ainsi que la Pologne, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie, états frontaliers de l’Ukraine.

Cette conférence aurait pour objectif de négocier une solution sur la base de l’accord de Minsk, accord dans lequel la France avait joué un rôle déterminant et dont l’application assurerait la paix.

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon sur la situation en Ukraine

Plus que jamais il faut se méfier des guerriers de plateau de télé qui s’échauffent dans l’invective et les mouvements de menton. Faire sérieusement le point demande qu’on parte du seul point de vue qui vaille en temps de crise : l’intérêt de notre pays.

Car le contexte est hors de notre portée.

En Ukraine et sur toutes les frontières à l’est du continent nous sommes en présence des rebondissements d’une de ces guerres sans fin qui, depuis Pierre le grand et Catherine II, tenaillent les peuples du secteur. L’implosion de l’URSS est le premier cas de l’ère moderne ou un Empire s’effondre sans négociation des frontières qui en résultent. Cela justifiait une prudence plus grande qu’ailleurs dans les décisions et les évolutions. La destruction de la Yougoslavie, la création de l’état artificiel du Kosovo ont vite montré que le rapport de force serait partout la règle. Le récent déploiement d’armes et de militaires de l’Otan dans tous les pays baltes l’ont confirmé.

Pour autant la reconnaissance des républiques russophones du Donbass par Poutine est une très mauvaise affaire pour les Français. Le respect des frontières, quelles qu’elles soient est une condition de base d’une vie internationale où la diplomatie et l’ONU tranchent plutôt que les armes et les coups de force. Si nous voulons nous-mêmes être indépendants, notre intérêt est que les frontières soient intangibles ou bien qu’elles ne bougent qu’après des procédures concertées, acceptées et contrôlées.

Il est à craindre qu’à la décision russe succède une décision américaine d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN. Autre mauvaise affaire pour nous Français qui n’avons aucun intérêt à l’extension de la domination militaire des USA et de leurs intérêts sur notre continent.

Poutine a dû comprendre que la décision était déjà prise et qu’il ne pourrait jamais obtenir de garantie sur ce sujet. Il a vu que les USA ne lui cédaient rien sur ce point depuis le début de la crise. La reconnaissance des républiques du Donbass est donc sa prise d’avantage dans le nouvel ordre qui s’installe dans cette région. Il l’a fait avant que la nouvelle frontière de l’OTAN ne lui interdise de le faire.

Comme tout cela se déduit très facilement de l’observation, on peut se demander si n’entre pas déjà en vigueur un nouvel ordre quasi convenu. Car qui ferait la guerre pour le Dombass ? Personne.

Et d’abord parce que la guerre sur place dure depuis huit ans et que les parties concernées (russophones et ukrainiennes) en sont rendu à un degré de haine mutuelle qui bloque toute vie commune. Et Comme Kiev n’a jamais mis en œuvre le moindre commencement d’application des accords de Minsk à propos du Donbass, on peut penser que les Russes se le tiennent pour dit. Mais la Russie de son côté ne fera pas non plus la guerre pour l’Ukraine. Elle attendra qu’elle tombe comme un fruit mur, le moment venu.

N’empêche que c’est une escalade, et que la Russie en porte la responsabilité et qu’il faut le condamner dans notre interêt bien compris.

Quoiqu’on pense des arrières pensées ou des logique de situation, il n’empêche que c’est bien la Russie qui a pris la responsabilité de cet épisode. L’annexion de l’Ukraine dans l’OTAN ne tardera plus. Peu importe qu’elle ait été déjà prévue avant cela. Peu importe, parce qu’on ne juge d’une situation que par les actes qui y sont posés.

Aussi longtemps qu’une ligne n’est pas franchie on peut penser que la suivante ne le sera pas et s’organiser pour cela. Une ligne est franchie. Sauf a capituler sans condition les USA sont dans l’obligation d’étendre l’OTAN et les Européens sont obligés de dire oui à tout et au reste. Le reste c’est le blocage provisoire de Northstream II et l’approvisionnement en gaz de schiste américain. Avec, cela va de soi, de nouveaux déploiements de troupes USA et l’extinction des bavardages sur l’autonomie de défense européens.

Je ne dis rien à cette étape du bilan navrant de Macron dans cette séquence. Il y aura joué des rôles sans contenu réel. Il est inutile d’espérer qu’il fasse mieux. Il peut faire pire. On doit lui laisser une possibilité de respecter au moins la démocratie de son pays. Le Premier ministre doit une explication au pays dans les heures qui viennent devant l’Assemblée nationale.

Cette situation me conforte dans ma proposition d’une conférence des frontières. Elle permettrait de fixer des règles et de gérer avant la crise les autres situations de tensions frontalières qui murissent sur notre continent.

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La prétention sociale des discours d’Eric Zemmour et Marine Le Pen

Les meetings d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen ont insisté sur la question sociale.

Éric Zemmour a réuni près de 8 000 partisans samedi 5 février 2022 à Lille, pour un meeting centré autour du thème du « pouvoir d’achat ». De son côté, Marine Le Pen a rassemblé près de 4 000 personnes à Reims pour le lancement de la dernière ligne droite de sa campagne présidentielle, où elle s’est présentée comme étant proche du peuple et de ses préoccupations.

Les deux candidats nationalistes représentent des intérêts qui ne sont pas les mêmes, leur ligne politique est différente. Le premier, Eric Zemmour, assume une ligne de droite dure, ouvertement bourgeoise et tournée vers l’affirmation d’une certaine tradition bourgeoise hostile à la classe ouvrière. La seconde, Marine Le Pen, a développé depuis 2012 un discours nationaliste destiné aux classes populaires et à la petite-bourgeoisie (celle-ci étant extrêmement nombreuse en France), en leur expliquant que le problème serait surtout (voire uniquement) la mondialisation, le « mondialisme », et qu’il faut se rallier au nationalisme.

Autant l’un que l’autre, pour être élu ou en tous cas exister politiquement, doivent porter un discours à destination des classes populaires et aborder les questions sociales. Pour Marine Le Pen cela n’a rien de nouveau et ce qu’elle a dit pour lancer sa campagne est dans la continuité des dix dernières années. Eric Zemmour a par contre besoin d’appuyer sur cette question, pour élargir sa base électorale, son influence dans la société française.

Son principal argument est celui de la lutte contre l’immigration, comme s’il s’agissait là d’un remède magique pour dégager partout de nouveaux budgets. C’est un populisme racoleur, faisant fi de la réalité : l’immigration n’existe pas en dépit du capitalisme et de la bonne marche de la France capitaliste, mais précisément à son service. Si les dépenses de l’État à destination des personnes dans différentes situations d’immigration sont grandes et multiples et bien souvent illégitimes en tant que tel, les personnes immigrées (clandestines ou non) sont largement intégrées à l’économie française et sa marche. Ce sont surtout les chefs d’entreprises qui veulent de l’immigration, mais cela, Eric Zemmour n’en parle jamais.

Ce qui l’intéresse par contre, c’est que les ouvriers ne s’en prennent surtout pas à leur patron, et encore moins à la bourgeoisie en général. Ses propos ont été très clairs à ce sujet, dans la plus pure tradition nationaliste du 20e siècle :

« Face à la folle lutte des classes et l’injuste loi de la jungle, je serai le Président de la réconciliation des classes, le Président qui réunira l’entrepreneur et le travailleur »

Dans le Nord, terre historique du Socialisme en France, il a prétendu s’adresser aux ouvriers en faisant du Donald Trump :

« Ici plus qu’ailleurs, l’assistanat est une insulte. Je sais combien ici dans les classes populaires aux classes moyennes, on déteste l’assistanat. »

C’est vrai, mais tout à fait secondaire. Le problème des ouvriers est d’abord le mode de vie de la bourgeoisie qui détourne les richesses à son profit et dessine le monde à son image. Mais Eric Zemmour ne veut surtout pas s’en prendre à la bourgeoisie et aux entrepreneurs capitalistes.

Sa principale mesure annoncé lors du meeting, sur la question du « pouvoir d’achat » donc, consiste précisément en un cadeau à leur égard en abandonnant les cotisations sociales (servant à la protection sociale) pour des primes allant de 3000 euros à 5000 euros, ce qui est gigantesque. Il a parlé d’une « une prime 0 charge pour 0 URSSAF » en expliquant :

« À vous chefs d’entreprise, voilà comment vous augmenterez les salaires. À vous salariés, voilà comment votre pouvoir d’achat augmentera. »

C’est une mesure de droite dure, classiquement ultra-libérale et anti-sociale, malgré sa prétention sociale. Tel n’est pas le cas de Marine Le Pen, pour qui le nationalisme passe au-dessus de la considération bourgeoise traditionnelle de droite, ou comme l’a dit en introduction du meeting Jordan Bardella le président du Rassemblement national, en visant Eric Zemmour :

« Notre projet à nous n’est pas de sauver la Droite mais de sauver la France.»

C’est pourquoi Marine Le Pen a déroulé tout un tas de propositions à caractère social, la plupart inacceptables pour la Droite :

– revalorisation significative du salaire des enseignants ;
– réindexation des retraites sur l’inflation ;
– prime pour l’emploi spécifique pour les étudiants ;
– augmentation de 200 euros de salaires pour les jeunes en en alternance et en apprentissage ;
– augmentation de 1000 euros l’allocation enfant handicapé ;
– augmentation des salaires de 200 euros « à tous les ménages français ».

Marine Le Pen n’est pas pour autant de gauche évidemment, et assume aussi des mesures libérales :

– baisse de la TVA à 5% sur le fioul, le gaz, le carburant ;
– suppression des frais de successions sur les maisons de famille ;
– suppression de l’impôt sur le revenu pour tous les moins de 30 ans ;
– allègements « significatifs » de charges pour les très petites, petites et moyennes entreprises.

L’aspect principal de son discours et de ses propositions restent bien sûr le nationalisme (qu’elle nomme localisme et patriotisme), avec pour cela un romantisme pseudo-historique visant à mobiliser les classes populaires derrière le drapeau national.

Profitant d’être à Reims, où Clovis a été baptisé et où les rois de France ont été sacrés, elle a raconté :

« Mes chers compatriotes, la France doit se souvenir des promesses de son baptême. Ce serment sacré, ce pacte millénaire, voilà le rêve français qui doit nous animer. Faites confiance à cet idéal, à vos idéaux. Ensemble nous allons rendre aux Français la France qu’ils aiment. »

Peu importe que cela ait du sens ou non, car la France n’existait pas ni n’était en germe à l’époque de Clovis, car là n’est pas la question pour Marine Le Pen. Ce qui compte n’est pas la réalité, mais de prétendre à résoudre les questions sociales par le nationalisme.

Nous voilà donc revenus avec Eric Zemmour et Marine Le Pen aux nationalismes des années 1930, qui ont trusté la vie politique européenne à l’époque, en concurrence avec le Socialisme (social-démocrate ou communiste).

La caractéristique fondamentale du nationalisme au 20e siècle a été l’assimilation de la question sociale à la question nationale. C’est, au sens strict, la définition du fascisme pour qui le national, c’est le social, et inversement. On pensera au « national-socialisme » d’Hitler, mais cela est vrai pour toutes les variantes du fascisme, qui très souvent puisent leur origine à gauche, ou plus précisément dans les déviations de la Gauche.

Cela s’oppose bien sûr à l’internationalisme prolétarien qui définit le Socialisme. La Gauche historique dit que la nation n’est qu’un cadre dans lequel s’exprime la question sociale, car l’aspect principal des rapports sociaux est la lutte des classes, principalement entre la bourgeoisie et la classe ouvrière.

Au 21e siècle, rien n’a changé. La Gauche authentique, ou ce qu’il en reste, dit que le capitalisme en tant que mode production est dépassé, que la bourgeoisie mène le monde à sa perte, que cela soit socialement, mais aussi en ce qui concerne la civilisation elle-même, avec comme aspects principaux les questions de la culture et de l’écologie, et en toile de fond la question de la guerre.

De fait, le nationalisme mène à la guerre. C’est une lutte des classes, non pas entre pays, mais entre bourgeoisies de différents pays qui sont en concurrence et luttent pour leur hégémonie ou leur survie, et qui font payer cela aux peuples ; partout et toujours, ce sont les peuples qui sont les victimes de ces guerres, et c’est pourquoi ils ne doivent jamais tomber dans le piège du nationalisme.

Les prétentions sociales des nationalistes Eric Zemmour et Marine Le Pen sont un piège tendu aux classes populaires. Seule une Gauche forte et assumant ses fondamentaux historiques permettra de s’y confronter… Et cela implique la politique.

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Politique

L’erreur d’appréciation à propos du fascisme en France

Éric Zemmour, Marine Le Pen relèvent du fascisme, mais faut-il encore saisir ce que signifie le fascisme en France.

Il y a un problème terrible en France : le fascisme n’est pas compris dans sa substance. Il est toujours analysé comme un décalque d’un modèle extérieur au pays, comme les modèles italiens et allemands. Et de fait, le décalque n’est jamais parfait, et il est donc proclamé que le fascisme français n’existe pas vraiment.

Quand Éric Zemmour parle d’unir la bourgeoisie patriotique et les classes populaires pour « sauver la France », c’est un élément capital du fascisme. Un même état d’esprit qui se retrouve chez Marine Le Pen écrivant une tribune dans « Les Echos » pour « augmenter les salaires et préserver la capacité des entreprises françaises à rester profitables et compétitives ».

Quand on a un minimum étudié l’Histoire, il apparait que le fascisme est un mouvement de masse qui cherche à unir les classes sociales dans un projet de grandeur nationale. La division du peuple sur une base ethnique n’est qu’un moyen, non pas la finalité du projet fasciste. La finalité, c’est la sauvegarde d’une puissance en perte de vitesse, et pour cela il faut couper court à la lutte des classes.

Mais le problème en France, c’est que le fascisme est opposé formellement à la République. Cela est lié à l’opposition De Gaulle / Pétain qui forme un obstacle idéologique de taille pour l’analyse. Car avant 1940, il y a deux lignes dans l’extrême-droite française : celle, historique, pro-monarchiste, liée aux réseaux de l’armée, arc-boutée sur l’idée d’un putsch minoritaire, et celle portée par le colonel de la Rocque avec son Parti Social Français.

En juillet 1940, avec Pétain, c’est la victoire du courant monarchiste et minoritaire des officiers et des ultras de la collaboration, sur le mouvement du Colonel de La Rocque, qui avait proposé un fascisme authentiquement français. C’est lui qui a été à la base d’une véritable révolution intellectuelle. Son apport est capital, et pourtant si simple : en France, la République est trop installée, trop enracinée pour être contestée.

Les ligues d’extrême-droite, celles de l’Affaire Dreyfus, du 6 février 1934, sont nées sur le terrain politique du catholicisme social et sur la base d’une défense de la Monarchie. Pour de la Rocque, elles ne peuvent qu’échouer dans leur entreprise de mobilisation. Et s’il y a une caractéristique fondamentale du fascisme, c’est bien celle de mobiliser socialement les gens dans un sens nationaliste.

Les réseaux des Ligues, c’était surtout la petite caste de militaires, d’officiers qui surent sauvegarder l’héritage catholique- monarchiste après la victoire de la IIIe République à la fin du XIXe siècle. Il suffit de lire n’importe quelle autobiographie de hauts gradés du début du XXe siècle pour voir à quel point Charles Maurras ou Charles Péguy forment des cadres idéologiques pour cette couche sociale.

Lorsque le Colonel de la Rocque forme son « Parti Social Français » en 1936, il va très vite atteindre plus d’un million d’adhérents. Il fait vivre des clubs de sports, tient des jardins ouvriers, animent des réunions de femmes, tout en générant des sections paramilitaires, entrainées et relativement bien armées.

Voici par exemple un extrait du programme du PSF, une base véritable à la pensée de De Gaulle plus tard :

« Nous voulons un État dégagé des influences anonymes et irresponsables : coalitions de partis, de clientèles, d’industries, de banques, de journaux, d’agence, etc. […] Le Président de la République, chef effectif de l’État cessera d’être le personnage effacé qu’il est devenu par l’effet d’une lingue coutume, contraire à l’esprit de la Constitution elle-même. »

Tout cela sur une base claire : la République ne doit pas être heurtée de plein fouet, mis investie pour en transformer le contenu dans un sens nationaliste afin de dépolitiser la société et ainsi barrer la route à la Gauche socialiste et communiste.

Ce que de la Rocque n’a pas pu faire à cause de l’occupation de la France par le régime nazi, c’est le général De Gaulle qui s’en réclamera dans le discours de Bayeux en 1946, puis l’appliquera en 1958 avec la Ve République, cette « monarchie républicaine » vantant la collaboration de classe et un chef au-dessus des partis politiques. Le RPF sera l’héritier du PSF :

« Le salut vint d’abord d’une élite, spontanément jaillie des profondeurs de la nation et qui, bien au-dessus de toute préoccupation de parti ou de classe, se dévoua au combat pour la libération, la grandeur et la rénovation de la France. (Bayeux, 1946) »

Quand Éric Zemmour ou Marine Le Pen se présentent comme des défenseurs de la République, ils le font sur cette base fasciste française où il est sauvegardé la forme institutionnelle pour mieux modifier le fond politique et idéologique. Cela est d’autant plus aisé que le régime n’est plus parlementaire, mais justement une République présidentielle…

Le fonds du fascisme dans ce pays, c’est une sorte de néo-gaullisme, c’est-à-dire une synthèse dans les années 1950-1960 des deux courants de l’extrême-droite. Vouloir combattre le fascisme en ne ciblant seulement les quelques groupuscules de l’extrême droite anti-républicaine serait une grave erreur d’appréciation historique. Plus que l’extrême-droite, c’est le fascisme qui doit être combattu dans la période.

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Politique

Marine Le Pen et le 18e congrès du Rassemblement national

La ligne est celle d’un vaste front de la Droite

Les 3-4 juillet 2021 s’est tenu à Perpignan le 18e congrès du Rassemblement national, le prolongement du Front national. Marine Le Pen, qui a été réélue présidente, a cependant bien précisé qu’il n’y aurait pas de retour en arrière. L’heure est à l’ouverture :

« Nous avons su, ces dix dernières années, nous écarter des analyses à l’emporte-pièce, des sentences irrévocables et des mesures simplistes.

Par le travail collectif, sans rien renier des lignes claires nos convictions, nous avons su nous affranchir d’une immaturité politique peu compatible avec des ambitions nationales et donner à notre mouvement les qualités nécessaires à un parti de gouvernement (…).

Nous ne reviendrons pas en arrière. Avec tout le respect que nous avons pour notre propre histoire, nous ne reviendrons pas au Front national. »

Pour ce faire, Marine Le Pen sera en retrait de son mouvement, à partir de septembre, afin de jouer la traditionnelle ligne gaulliste du « au-dessus des partis ». Jordan Bardella la remplacera, alors que sont intégrés au Bureau national deux non-membres du mouvement, le président du Parti localiste Hervé Juvin et la figure de la Droite Thierry Mariani.

Il y a toutefois un défi qui se pose à Marine Le Pen : comment attendre un mouvement nationaliste d’un peuple apathique ? Les régionales ont montré que les Français étaient ailleurs, on ne sait trop où et même eux ne le savent pas vraiment.

La vidéo du discours du dimanche 4 juillet 2021 de Marine Le Pen a été vue un peu plus de 9 000 fois, ce qui est tout à fait ridicule.

Il faut qui plus est prendre en compte ses concurrents : il y aura un candidat porté par la Droite, le chroniqueur populiste « occidentaliste » Eric Zemmour se présentera sans doute aussi, voire le général de Villiers. Cela ne joue pas en sa faveur.

Bien entendu, cela peut se retourner en son contraire : une situation caractérisée par une crise militariste mondiale amènerait des millions d’euros à se déverser sur une unité générale de la Droite, provenant d’une haute bourgeoisie qui veut un pays en première ligne pour la guerre.

Et une combinaison indirecte de tous ces mouvements réactionnaires, épaulée par une extrême-Droite activiste, peut également impulser une vague de Droite, générant un engouement assez naturel dans une France totalement beauf.

Faut-il être alors rassuré ou inquiet de ne pas savoir à quelle sauce on va être mangé ? Il va falloir observer cela avec acuité : l’antifascisme en dépend, l’opposition à la guerre en dépend.

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Guerre

Appel militaire à un éventuel coup d’État, Marine Le Pen appelle à la convergence

Voici deux documents historiques reflétant la tendance à la guerre en France, dans la mesure où c’est l’armée française qui intervient politiquement pour exiger que la société s’oriente selon ses désirs. C’est une réponse à la crise dans le sens du nationalisme et de la guerre et il est fort logique que Marine Le Pen vienne appuyer une telle orientation en les appelant à la rejoindre pour la présidentielle.

Voici cette lettre ouverte militaire, suivis de l’appel de Marine Le Pen après la (très) longue liste de signataires :

« LETTRE OUVERTE A NOS GOUVERNANTS

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs du Gouvernement,

Mesdames, Messieurs les parlementaires,

L’heure est grave, la France est en péril, plusieurs dangers mortels la menacent. Nous qui, même à la retraite, restons des soldats de France, ne pouvons, dans les circonstances actuelles, demeurer indifférents au sort de notre beau pays.

Nos drapeaux tricolores ne sont pas simplement un morceau d’étoffe, ils symbolisent la tradition, à travers les âges, de ceux qui, quelles que soient leurs couleurs de peau ou leurs confessions, ont servi la France et ont donné leur vie pour elle. Sur ces drapeaux, nous trouvons en lettres d’or les mots « Honneur et Patrie ». Or notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du délitement qui frappe notre patrie.

– Délitement qui, à travers un certain antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés. Aujourd’hui certains parlent de racialisme, d’indigénisme et de théories décoloniales, mais, à travers ces termes, c’est la guerre raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques. Ils méprisent notre pays, ses traditions, sa culture, et veulent le voir se dissoudre en lui arrachant son passé et son histoire. Ainsi s’en prennent-ils, par le biais de statues, à d’anciennes gloires militaires et civiles en analysant des propos vieux de plusieurs siècles.

– Délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution. Or chaque Français, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance, est partout chez lui dans l’Hexagone ; il ne peut et ne doit exister aucune ville, aucun quartier où les lois de la République ne s’appliquent pas.

– Délitement car la haine prend le pas sur la fraternité lors de manifestations où le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agent supplétif et bouc émissaire face à des Français en gilets jaunes exprimant leurs désespoirs. Ceci alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre. Pourtant ces dernières ne font qu’appliquer les directives, parfois contradictoires, données par vous, gouvernants.

Les périls montent, la violence s’accroît de jour en jour. Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? Or nous, serviteurs de la Nation, qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements, des spectateurs passifs.

Aussi ceux qui dirigent notre pays doivent impérativement trouver le courage nécessaire à l’éradication de ces dangers. Pour cela, il suffit souvent d’appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà. N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos silences coupables.

Comme le disait le cardinal Mercier, primat de Belgique : « Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part. » Alors, Mesdames, Messieurs, assez d’atermoiements, l’heure est grave, le travail est colossal ; ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation.

Par contre, si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant, au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.

On le voit, il n’est plus temps de tergiverser sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers.

Rédacteur :

Capitaine Jean-Pierre FABRE – BERNADAC

(Ancien officier de l’Armée de Terre et de la Gendarmerie, auteur de 9 ouvrages)

Signataires :

Général de Corps d’Armée (ER) Christian PIQUEMAL (Légion Étrangère)

Général de Corps d’Armée (2S) Gilles BARRIE (Infanterie)

Général de Division (2S) François GAUBERT ancien Gouverneur militaire de Lille

Général de Division (2S) Emmanuel de RICHOUFFTZ (Infanterie)

Général de Division (2S) Michel JOSLIN DE NORAY (Troupes de Marine)

Général de Division Aérienne Eric CHAMPOISEAU (Armée de l’Air)

Général de Brigade (2S) André COUSTOU (Infanterie)

Général de Brigade (2S) Philippe DESROUSSEAUX de MEDRANO (Train)

Général de Brigade Aérienne (2S) Antoine MARTINEZ (Armée de l’air)

Général de Brigade Aérienne (2S) Daniel GROSMAIRE (Armée de l’air)

Général de Brigade (2S) Robert JEANNEROD (Cavalerie)

Général de Brigade (2S) Pierre Dominique AIGUEPERSE (Infanterie)

Général de Brigade (2S) Roland DUBOIS (Transmissions)

Général de Brigade (2S) Dominique DELAWARDE (Infanterie)

Général de Brigade (2S) Jean Claude GROLIER (Artillerie)

Général de Brigade (2S) Norbert de CACQUERAY (Direction Générale de l’Armement)

Général de Brigade (2S) Roger PRIGENT (ALAT)

Général de Brigade (2S) Alfred LEBRETON (CAT)

Médecin Général (2S) Guy DURAND (Service de Santé des Armées)

Contre Amiral (2S) Gérard BALASTRE (Marine Nationale)

Général de Brigade Jean Yves NIELLY (Troupes de Marine)

Général de Brigade (2S) Jean Gilles SINTES (Train)

COL Bernard DUFOUR (Infanterie) COL Michel LAFFAILLE (Cadre Spécial)

COL Michel HAUDIQUEZ (Commissariat armée de Terre)

COL Gérard GEITER (Gendarmerie)

COL Jean WEBRE (Infanterie)

COL Jean Louis CHANAS (Forces Spéciales)

COL Jacques AMIOT (Armée de l’Air)

COL Michel DUMARCHE (Issoire)

COL Philippe CHANSON (Train)

COL Paul FIEVRE (Infanterie)

COL Frédéric PINCE (Infanterie Para)

COL Jean Paul MODESSE (Armée de l’Air)

COL Gérard VIE (Troupes de Marine)

COL Philippe CAUVIN (Troupes de Marine)

COL Olivier de CARVALHO (Infanterie)

COL (H) Philippe SAINT JEAN (Troupes de Marine)

COL Gilles DENAMUR (Troupes de Marine)

COL Laurent DEMAIN (Troupes de Marine)

COL (H) Jean Luc MARCOTTE

COL (H) Yves LAURENT (Artillerie)

COL (H) Bertrand MAUPOUME (Légion Étrangère)

COL René GAILLOT (DMD 73)

COL Alain LAUMONT

COL Jean François GAUTIER (DMD 14)

COL Bernard ALTENBACH (CAT)

COL Jean MAYAN (Armée de l’Air)

COL Robert TRAVAILLOT (Train para)

COL Jean Claude GANEAU (Armée de l’Air)

COL (H) Michel LANGERON (Gendarmerie)

COL Roland de PHILY (CAT)

COL Jean Pierre CARLI (Transmissions)

COL Gérard LECONTE (CAT)

Capitaine de Vaisseau René DELBOVE (Marine Nationale)

COL Michel GEORGE (ALAT)

COL (H) Xavier LAFAILLE (Génie)

COL Olivier LATREMOLIERE (Infanterie)

COL Claude HIRTZ (Artillerie)

COL (H) Daniel BEAUFRETON (Matériel)

COL (H) Jean Claude MALINGE (Matériel)

COL Didier FOURCADE (Cavalerie)

COL Frédéric SENE

COL Guy REVEYRON (Matériel)

COL Georges PROD’HOMME (Troupes de Marine)

COL Joël BURCK (DGA)

COL Michel BIGNAND (Médecin en chef BSPP)

Capitaine de Vaisseau Jean Claude LUPI (Marine Nationale)

COL Didier LEMIRE (Génie)

Capitaine de Vaisseau Christian MATTON (Marine Nationale)

COL Claude MAQUIN (Troupes de Marine)

Capitaine de Vaisseau Jean Michel TUFFAL (Marine Nationale)

Capitaine de Vaisseau Alain TRIQUET (Marine Nationale)

COL michel DUMARCHE (Infanterie)

​COL Claude KLIPFEL (CAT)

Capitaine de Vaisseau Emmanuel LACCOURS (Marine Nationale)

COL Jean Pierre FRANQUEVILLE (Gendarmerie)

COL Jean François PORNON (Service de Santé des Armées)

COL Claude André PAYEN (Gendarmerie)

COL Gilbert RUFFIER D’EPENOUX (Transmissions)

COL Jean Louis GRATTEPANCHE (Commissariat)

COL (H) Daniel VAUVILLIER (Cavalerie)

COL (H) Bénedict MERCIER

COL Jean Luc ESPINOSA (Infanterie)

COL Christophe DESCHARD (Cavalerie)

COL Eric GAUTIER (DMD 93)

COL Jean Louis LADUREAU (Train)

COL Michel LEBEGUE (Train)

COL Yves BOURBOULON (Cadre Spécial)

LCL François MIGEON (Infanterie)

LCL Roland BONNEFOUS (Infanterie)

LCL Christian de la FOREST DIVONNE (Cavalerie)

LCL Jean-Claude ODERMATT (Infanterie)

LCL Serge BOUTET (Artillerie)

Capitaine de Frégate Bernard PILLAUD (Marine Nationale)

LCL Marc Mariano PEGALAJAR (Armée de l’Air)

LCL Jean Michel REGNIER (Cavalerie / DPSD)

LCL Yannick MAHE (Gendarmerie)

LCL Alain GOSSET (TDM / ALAT)

LCL Guy RENOULEAUD ( Matériel)

LCL Jean François CERISIER (DRM)

LCL Bernard DEBRADES

LCL Georges GUEHENNEUX (Troupes de Marine)

LCL Jean Pierre MACABET (Troupes de Marine)

LCL Alain HUM (ALAT)

LCL Régis OLLIVIER (Min Déf Paris)

LCL (H) Jean Noël LE RUMEUR ( Armée de l’Air)

LCL Claude CERCLEUX (DGSE)

LCL Daniel FAVARD (Infanterie)

LCL Jacques POPINEAU (Cadre Spécial)

LCL Walter ARLEN (ALAT)

LCL Jacky PEDEMONTE (Troupes de Montagne)

LCL Bernard GONZALES (Troupes de Marine)

LCL Jean Claude PERRAULT (Armée de l’air)

LCL Gérard LAPLACE (Troupes de Marine)

LCL Jean Claude LAPOIRIE

LCL Elie VAYSSIERE (Transmissions)

LCL Michel ROMAN (Armée de l’Air)

LCL Gérard COPIER (Armée de l’Air)

LCL Robert FAIVRE (Infanterie para)

LCL Alain FRERE (Gendarmerie)

LCL André BILLEGAS (ALAT)

Capitaine de Frégate Jean Michel CAZE (Marine Nationale)

Capitaine de Frégate Marcel CHORON (Marine Nationale)

LCL Daniel CLEMENT (Génie)

Capitaine de Frégate Michel WEPPE (Marine Nationale)

LCL Jean Pierre GRAVELINES (ALAT)

LCL Axel BOUVET (Troupes de Montagne)

LCL (H) Christian GUGLIELMI (SEA)

LCL (H) Dominique FLAMENT (Troupes de Marine)

LCL (H) Philippe CHATILLON GOUBERT (Transmissions)

LCL Claude LEROY (Cavalerie)

LCL Gérald GONZALEZ (ALAT)

LCL Jean Michel REGNIER

Capitaine de Frégate Jean Michel CAZE (Marine nationale)

Capitaine de Frégate Jean Michel CHAMBRAN (Marine nationale)

LCL Bernard LOREILLE (Artillerie)

LCL Philippe RECH (Troupes de Marine)

LCL Alain MARTELLE (Gendarmerie)

LCL (H) Paul PEGEAUD (Infanterie)

LCL Bruno LAHALLE (Armée de l’Air)

LCL Rémy FLEUROT (Gendarmerie de l’Air)

LCL Bruno DESPLANQUES (Service des Essences des armées)

LCL Claude SIMONNET (Armée de l’Air)

LCL Frédéric MANESSE (Train)

LCL DEMOUTIEZ (Troupes de Montagne)

LCL Jean Louis TAPRET (Train)

LCL EVANO-CAMILLE

LCL Yves BELEGUIC (Génie para)

LCL Philippe CROCHARD (Artillerie)

Commissaire en chef de deuxième classe Emmanuel REUILLARD (CAT)

LCL Louis De LARMINAT (Infanterie para)

Capitaine de Frégate Hervé DELAS (Marine Nationale)

LCL Jean Pierre ROUL (ALAT)

Ingénieur en chef de deuxième classe Arnaud GRENIER (DGA)

LCL Daniel CHASSAGNE (Train)

LCL Fabrice TRANCHANT (Gendarmerie)

LCL Henry REGNIER (Transmissions)

LCL Paul BOILLET

LCL Patrice HUMEAU (Armée de l’Air)

LCL Gérard NAURA (Génie)

LCL André DONZEAU (Infanterie)

LCL Alain CHARBONNIER (Infanterie)

LCL Marc CANTIAN (CAT)

LCL François HESPEL (Génie)

Capitaine de Frégate Daniel DELL OVA (Marine Nationale)

LCL Pierre SAGET (Troupes de Marine)

LCL Jean Louis BOURDIN (Matériel)

LCL (H) Philippe SARDA (Armée de l’Air)

LCL Camille MEGEL (Troupes de Marine)

LCL Jean Claude LECOMTE (Infanterie)

LCL François RAINON (Troupes de Marine)

LCL Jean Marc BOUILLARD (ALAT)

LCL Jean Pierre FABRE (Infanterie)

LCL Patrick JOLEAUD (Troupes de Marine)

Capitaine de Frégate Jean Edouard GOURSAT (Marine Nationale)

LCL Jean Claude CLAVEAU

Capitaine de Frégate Gilles DE FRANCE (Marine Nationale)

LCL Jean François CUIGNET

LCL Raymond LE FEUVRE (Troupes de Marine)

LCL Michel GUESDON (Cavalerie)

LCL (H) Marc JEZEQUEL (MinDef)

LCL Benoit DE BERGEVIN (Artillerie)

LCL Pascal BEGUE (CAT)

LCL Benoit DE LA ROCQUE

LCL Jean Baptiste BUSUTTIL (Eurocorps)

LCL Bernard PINAUD

Chef d’Escadrons Pascal METZGER (Cavalerie)

Chef d’Escadrons (h) Philippe de PARSEVAL (Cavalerie)

Chef de Bataillon Robert GARBAGE (Infanterie)

Commandant Gilbert SANDMAYER ( Gvt militaire Berlin)

Commandant (H) Daniel BRIERE (Matériel)

Chef d’Escadron Roger GRUNT (Troupes de Montagne)

Commandant Thierry RIVE (BSPP)

Commandant Marcel LOPEZ

Commandant Gérard BONNEAU

Commandant Bernard ANSOULT (Service de Santé)

Commandant (H) Franz AMBROSCH (Légion Etrangère)

Commandant Daniel De PALACIO (Troupes de Montagne)

Commandant Pierre CHAUVET (Infanterie para)

Commandant Jean Pierre BONNET (Infanterie para)

Commandant Daniel ANGOT (Troupes de Marine)

Commandant Francis VOLK (Troupes de Marine)

Commandant François HARARI (Infanterie)

Commandant Yves REBEYROL (Armée de l’Air)

Chef d’Escadron Michel DUFAU (ALAT)

Chef d’Escadron Jean Pierre LAFFILE (Train)

Commandant Ghjuvan-Paulu POZZO DI BORGO (Génie)

Commandant Michel GOURNAY (Artillerie)

Commandant Gérard PUECH (Cavalerie)

Chef d’Escadron Charles BENARROS (Cavalerie)

Capitaine de Corvette Jean BLANCHARD (Marine Nationale)

Commandant Emile BAZERQUE (BFA)

Commandant Henri ABRAN (Armée de l’Air)

Commandant Gilbert SANDMAYER

Commandant Jean Claude SAVANT (Infanterie)

Commandant Christian GUERIN (DMD 71)

Commandant Laurent VAN DAMME (Matériel)

Commandant Daniel LEGAOUYER

Commandant David ROLLIN (Armée de l’Air)

Commandant (H) Bernard AMET (Légion Étrangère)

Commandant Patrice THIERRY (Matériel)

Commandant Christian HUET (Police Nationale)

Commandant Jean Claude LLORENS (Infanterie)

Commandant Michel TIGLI (DGA)

Commandant Charles MOGNETTI (Matériel)

Capitaine de Corvette Pierre MARIONNET (Marine Nationale)

Commandant Thomas CAZIER (Troupes de Marine)

Chef d’Escadrons Christian LATOUR (Cavalerie)

Commandant Jean Michel LASNIER (ALAT)

Commandant Brigitte ROEDERER (DMD 77)

Commandant Céline ZUSSY (Armée de l’Air)

Chef d’Escadrons Alain GEILING (Artillerie)

Commandant Daniel NICOT (Infanterie para)

Commandant Bertrand CHANOINE (Troupes de Montagne)

CNE Jean Paul BONNEVILLE (Infanterie)

CNE (H) Julien ROGE (ALAT)

CNE Jean Marie ETIENNE ( Infanterie)

CNE Christian VADAM (Infanterie de Montagne)

CNE Gérard SERRAT (ALAT)

CNE André BROCHARD (Cavalerie)

CNE Yvon FRAYSSE (Armée de l’Air)

LT de vaisseau Claude VALLE (Commando Marine)

CNE Jean François LETISSIER (Armée de l’Air)

CNE Damien VALLELIAN (Légion Etrangère)

CNE Jean Louis ANGLADA (Armée de l’Air)

CNE Jacques VILLARD (Armée de l’Air)

CNE (H) Patrick LE CAVELIER (Transmissions)

CNE Philippe JOUANNIN (ALAT)

CNE Yvon MICHAUD (Infanterie)

CNE François MASUYER (ALAT)

CNE (H) Patrick KERANGUEVEN (Cavalerie)

CNE Guy LAMOLLE (Artillerie)

CNE Jean Pierre MOREL (Infanterie)

CNE Noël BOY (Troupes de Marine)

CNE Daniel MALGRAS (Service de Santé)

CNE Pierre d’ABOVILLE (Génie)

CNE Jean Pierre BUREAU (Infanterie para)

CNE Domi STUM (ALAT)

CNE Didier VALVERDE (Armée de l’Air)

CNE Daniel ROTH (Artillerie)

CNE Serge TORREILLES

CNE Ange MARTINI (Armée de l’Air)

CNE Paul RISTERUCCI (Troupes de Marine)

CNE Michel MICZEK (Cavalerie)

CNE Georges JUSTICE (Gendarmerie)

CNE Luc AUGIER (Armée de l’Air)

CNE Raoul CANNO (Police Nationale)

CNE Patrick MOITRIER (Armée de l’Air)

CNE Nicolay TOMOV

LT de Vaisseau Pascal BURLET (Marine Nationale)

CNE Jean ECKERT (Génie)

CNE Jacques CLUZEL (Armée de l’Air)

CNE Serge ESCARAT (Infanterie para)

CNE Claude RIOLAND (Infanterie)

CNE Eric GAGNEPAIN (Armée de l’air)

CNE Marc BALOR

CNE Pierre LAFARGUE (Transmissions)

CNE Jean FAVIER (Service de Santé des Armées)

CNE Christophe PESLERBE (Cavalerie)

CNE Laurent NICOLAS (Cavalerie)

CNE Guy BEAUFILS (Armée de l’Air)

CNE (H) Pascal HENRY (Génie)

CNE Antoine SPAAK (Armée de l’Air)

CNE Pierre Jean DE MORGAN (Infanterie)

CNE Fabio MANZOLI (Artillerie)

CNE Jean Pierre CHABROL (Artillerie)

CNE Philippe DELARUELLE (ALAT)

CNE Franck SALMON (Armée de l’Air)

CNE Philippe COUIC (Infanterie)

CNE Jean Luc VOLTZ (Gendarmerie)

CNE René BOTTERO

CNE Francis DALMASSO (Artillerie)

CNE Jean Philippe BOUCHERIE (Légion Étrangère)

CNE Maurice ZOBLER (Troupes de Marine)

CNE Philippe MAYNOT (Infanterie)

CNE Pierre DUMOULIN

CNE Bruno ROY (Artillerie)

CNE Patrick DAVIAUD (Cavalerie)

CNE Jean Paul BARHELEMY (Artillerie)

CNE Nicolas ZAHAR (Troupes de Marine)

CNE Gilles PLECHE (ENTSOA)

CNE Jean Etienne CAUSSE (Sécurité Civile)

CNE Claude HALLER (Troupes de Marine)

CNE Loïc LAAS (Artillerie)

CNE Michel FAUQUIER (Infanterie)

CNE Didier JEAN

CNE Frédéric WISSER (Armée de l’Air)

CNE Georges STER (Infanterie)

CNE Philippe GANEMAN VALOT (Infanterie)

CNE Grégoire COLLONG (Légion Etrangère)

CNE Christophe COLE (Artillerie)

CNE Laurent FAURE (Génie)

Lt de Vaisseau Raymond VAUTRIN (Marine Nationale)

Enseigne de Vaisseau Lionel BOUET (Marine Nationale)

Lt Jean Claude BERNADET (Réserve Citoyenne)

Lt Roger BORDES (Armée de l’Air)

Lt Pierre THOMAS (Train)

Lt (H) Sylvain LEFIEUX (Infanterie)

Lt Claude LANT (Infanterie para)

Lt Jean Louis VILLECHENON (Armée de l’Air)

Lt Daniel APEL

Lt Marc IZEMBART

Lt Philippe MORILHAT (Matériel)

Lt Raymond NEGRE (Armée de l’Air)

Lt François DE HEAULME (Train)

Lt Alain REYFTMANN (Train)

Lt Aurélien DE PREVILLE

Lt Lise LAFARGUE (Service de Santé des Armées)

Lt Novak DE BERGERAC (Troupes de Marine)

Lt Pierre CHAPPUIS

Lt Jérôme LOUVET (Armée de l’Air)

Off technicien 1ère classe Gilbert JANSSENS (Aéronavale)

Lt Philippe GASSE (Armée de l’Air)

Lt Yann PERRIN

Lt Louis Eric SALEMBIER (Génie)

Lt Denis DELANNOY (Artillerie)

Lt Christophe BOUCHEZ (Armée de l’Air)

Lt (H) Daniel HERAL (Matériel)

Lt Marc CHAUVE (Génie de l’Air)

Lt Jean François CAMBOULAS (DGA)

S/Lt Jean LEGRAND (Gendarmerie)

S/Lt Charles DEVAUX

Asp Pierre Alain PY

S/Lt Jean Pierre CHASTRE (Armée de l’Air)

Asp Philippe MATTEI (Cavalerie)

Enseigne de Vaisseau de deuxième classe Emmanuel NOBLET (Marine Nationale)

S/Lt Hervé MANHES (Armée de l’Air)

Major Eric NOYEZ (Armée de l’Air)

Major (h) Alain LIOT (Marine Nationale)

Major François HARDY (Police Nationale)

Major (h) Michel GARBAGE (ALAT)

Major Jacques ANTOINE (Troupes de Marine)

Major Rémy LELOUEY (Cavalerie)

Major Pierre CIVRAY (SEA)

Major Jean Paul CLEDIC (Infanterie para)

Major Bruno BASTIANI (Police Nationale)

Major Francis DELAFOSSE (Génie)

Major Michel GOUTAL (Transmissions)

Major Frederic DESREMAUX (Génie)

Major Jacques MAGHERINI (Cavalerie para)

Major Thierry CASTAING (armée de l’Air)

Major Pierre PARDON (GSEM)

Major Yves BROYER (ALAT)

Major Fréderic DUFOUR (Infanterie)

Major Jacques COSMA (Marine Nationale)

Major Jean Maurice AUBRY (Génie)

Major Pascal BROWAEYS (Marine Nationale)

Major Jean LE ROUX (Marine Nationale)

Major Claude MARTIN (CAT)

Major Roger PETRY (Infanterie)

Major (H) Bernard SOTINEL (DMD 76)

Major David JOSIEN (Troupes de Marine)

Major Jean Marie VOLFF (Gendarmerie)

Major Raymond AGNESCAS (Gendarmerie)

Major Bruno VICTOR (Marine Nationale)

Major Alain KERGONOU (Troupes de Marine)

Major Serge BADIA (ALAT)

Major Claude LE CAVELIER (Gendarmerie)

Major Jean Marie PERONNEAU

Major Jacques THOUVENIN (Armée de l’Air)

Major Bernard GAILHARD (Armée de l’Air)

Major André BARRERE (Gendarmerie)

Major Albert ANTONIO (Infanterie)

Major Jean Paul DEVILLERS (Armée de l’Air)

Major Pierre GOBERT (Armée de l’Air)

Major Bernard MARIVAL (Armée de l’Air)

Major Henri SOULIE (Gendarmerie Nationale)

Major Gérard DUCHAUSSOY (Marine Nationale)

Major Robert LENHARDT (Infanterie)

Major Claude BLANQUART (Police Nationale)

Major Suzanne COMTE (Service de Santé des Armées)

Major Pierre POURE (Gendarmerie)

Major Alain ANDRIOL (Marine Nationale)

Major Pascal VEILLET (Armée de l’Air)

Major Pierre VIDAL (Train)

Major Christian LAVIGNE (Gendarmerie)

Major Pierre LECCIA (Armée de l’Air)

Major Patrick TISNES (Armée de l’Air)

Major GUY CRUSSON (Gendarmerie)

Major Francis JOLIVET (Cavalerie)

Major Henri GELIN (Troupes de Marine)

Major Patrick BORJA (Marine Nationale)

Major Jean François DUCHIRON (Marine Nationale)

Major Hubert NOTO (Marins pompiers Marseille)

Major Jean RISTORINI (Marins pompiers Marseille)

Major Jean Pascal CATTIAUX (Troupes de Marine)

Major Bernard SELVA (Légion Étrangère)

Major Michel JEHL (Police Nationale)

Major Claude DUQUEROY (Police Nationale)

Major Jean Marie GUICHETEAU (Sécurité Civile)

Major Joseph SAUBAN (Marine Nationale)

Major Jacky PROUST (Gendarmerie)

Major Chantal CESTIN (Service de Santé des Armées)

Major Eric CESTIN (Infanterie para)

Major Clément HUYNH (Gendarmerie)

Major Jean Pierre PETIT (Police Nationale)

Major Jean Louis REGAIRAZ (Marine Nationale)

Major Eric MAFFRE (Infanterie)

Major Alain BEGOGHIN

Major Christian VASSAL (Armée de l’Air)

Major (H) Thierry PETITPAIN

Major Christophe BOUTEILLIER (Gendarmerie)

Major Jean François VILLETTE (Police Nationale)

Major Patricia MILLOT

Major Christian JUNCA (Gendarmerie)

ADC Jean Pierre LEGROS (Troupes de Marine)

ADC Gérald PUEL (Armée de l’Air)

ADC Rohny CROMBEZ (Armée de terre)

ADC Nathalie AUBERT (Infanterie)

ADC Jacques KERIBIN (DPSD)

ADC Bernard SALVAI (Troupes de Marine)

ADC Laurent BUSVETRE (DMD 76)

BC Paul QUILICHINI (Police Nationale)

ADC François CHAMORRO (ALAT)

ADC Hérvé BERTHOU (ALAT)

ADC Georges ROUGEOT (ALAT)

ADC Jean Claude THOURAUD (ALAT)

ADC Jean Claude GUILBERT (ALAT)

ADC Pascal LABINIEAU (Infanterie)

ADC Denis MATHIOT (Gendarmerie)

ADC Maurice BRIERE (ALAT)

ADC Patrick BYDLON (Cavalerie)

ADC Claude ANTONINI (Troupes de Marine)

ADC Serge CAROUGE (Troupes de Montagne)

ADC Jean Louis CHALLIER (Cavalerie para)

ADC Dominique CORDIER (Matériel)

ADC René LANDRE (Infanterie para)

ADC Daniel DUAULT (Troupes de Marine)

ADC Jacques LE BRONNEC (ALAT)

ADC Chabane MAERTENS

ADC Antoine SERRAT (Train)

ADC Claude VIGNAUD (Troupes de Marine)

ADC Yannick QUELIN

ADC Alain GUERARD (ALAT)

ADC Hervé DUPONT (Artillerie)

ADC Jean Jacques HERZOG (ALAT)

ADC Pierrot REBOURS

ADC Michel FRANZIN (Transmissions)

ADC Denis CASTAING (Gendarmerie)

ADC Guy LECLERCQ (Armée de l’Air)

ADC Jean Louis VAYRON (Troupes de Marine)

ADC Alain CHAPUIS

ADC Alain PERONEILLE (Génie para)

ADC Gérard DEAU

ADC Philippe ANE

ADC Yves DAFFIX (ALAT)

ADC Jean DESSENNE (Génie para)

ADC Michel BRU (ALAT)

ADC René GARRIGUES (Transmissions)

ADC Albert EICHACKER

ADC Jean Paul DOUCET (Génie de l’Air)

ADC Richard GAPSKI (Armée de l’Air)

ADC Claude DELAIRE (Train)

ADC Thierry CLOIX (Génie para)

ADC Yves SAMPEDRO (Train para)

ADC Michel SCHLIFFER (ALAT)

ADC Alain VAISSIERE (ALAT)

ADC Jean CHAUSSEPIED (ALAT)

ADC Gilbert NORMAND

ADC Jean Louis CROUZAT

ADC Bernard CABON (ALAT)

ADC Roland GONTHIER (Infanterie)

ADC Daniel CHARLES (ALAT)

ADC Jean Claude DELAHAYE (Troupes de Marine)

ADC Hubert DECARRE (ALAT)

ADC Sylvain JAPPAIN (ALAT)

ADC Gérard CHAMBON (Transmissions TAP)

ADC Serge MARCHINI (ALAT)

ADC Edmond VOSSIER (Troupes de Marine)

MP Patrick BANDIERA (Marine Nationale)

MP François GOBIN (Marine Nationale)

ADC Jean Marie LAJEUNESSE (Gendarmerie)

ADC Gilles MARIN (Cadre Spécial)

ADC Gérard FIGAROL (ALAT)

ADC Roger PAINDAVOINE (ALAT)

MP Philippe CANO (Marine Nationale)

ADC Pascal DEGRANDCOURT (Train)

MP Pascal LAMINETTE (Marine Nationale)

ADC René LAUER (Génie)

MP Olivier LESPAGNOL (Marine Nationale)

MP Gabriel MUNTANER (Marine Nationale)

MP Pascal LAMINETTE (Marine Nationale)

ADC Daniel BEAUJOT (Infanterie para)

MP Mathieu GUENGANT (Marine Nationale)

ADC Patrice HOSTIN (ALAT)

MP Jean Marc MORACCHINI (Marine Nationale)

ADC Jean François BOUDET (CAT)

MP Bernard GAUTIER (Marine Nationale)

ADC Francis RAFFAILLAC (Armée de l’Air)

ADC Jacky TRUMTEL

MP Patrick LAROUZE (Marine Nationale)

ADC Jacky ONFROY (ALAT)

ADC Patrick GILLES (Troupes de Marine)

ADC Robert DEBACKERE (Armée de l’Air)

ADC René VOSSIER (Troupes de Marine)

ADC Christian CHAUVEAU (ALAT)

MP Marcel FLOCH (Marine Nationale)

MP Christian KEDDAR (Marine Nationale)

ADC Jean Claude CHAINE (Gendarmerie)

ADC Patrick VOIRIN (Infanterie)

ADC Jean Claude AUDOUIT (ALAT)

ADC Hubert GALAU (ALAT)

ADC Pierre PILLODS (ALAT)

ADC Philippe IMHOLZ (ALAT)

ADC René VEDEAU (Gendarmerie)

ADC Jean BAUDRY (ALAT)

MP Gilbert PORTEN (Marine Nationale)

ADC Patrice COQUELIN (Infanterie para)

MP Jean Paul CUVELIER (Marine Nationale)

ADC Thierry CLOIX

ADC Patrick BILLOT (ALAT)

ADC Daniel BIGARD (Artillerie)

ADC Michel DUFOUR

ADC Jean Hugues HENO (Transmissions)

ADC Michel CAUDINE (Génie – Sécurité Civile)

ADC Chantal CARA (Armée de l’Air)

ADC Jacques POTHUAUD (ALAT)

ADC Jacques CHAMPETIER (Artillerie)

ADC Jean Jacques BOURGEOIS (Transmissions)

ADC Michel BERTHELOT (Armée de l’Air)

ADC Daniel THURET (Matériel)

ADC Marc BIELSA (Infanterie para)

ADC Jean Michel DELREUX (Transmissions)

ADC Pierre BARNEOUD

ADC Guy PALLANCA (ALAT)

ADC Guy RIGAL (Troupes de Marine)

ADC Bernard GUILLEMAN (Armée de l’Air)

ADC Michel HERBRETEAU (Troupes de Marine)

ADC Luc SIMONNET (Armée de l’Air)

BC Gérard THOMAS (Police Nationale)

MP Patrick BOUT (Marine Nationale)

ADC Marie Joseph VINCENTELLI (Matériel)

ADC Eric BOURGOGNE (Génie para)

ADC Gérard LANCLUME (ALAT)

ADC Jean Jacques ROCLE (Armée de l’Air)

MP Jean Pierre ROBLIN (Marine Nationale)

ADC Jacky DEVEZEAUD (Troupes de Marine)

ADC François TICHARD (Troupes de Marine)

ADC Fabrice BRUGHEAT (Troupes de Marine)

ADC Michel CONSTANCE (ALAT)

ADC Bernard EME (Cavalerie)

ADC Jean ASSIRELLI (Armée de l’Air)

ADC Philippe ANJOLRAS (Armée de l’Air)

ADC Bernard FALCOMER

ADC Robert RAPPELIN (Armée de l’Air)

ADJ Gérard BARRIERE (Transmissions)

ADC Jean Pierre BOURGEOIS (Infanterie para)

ADC Joseph LOUBAT (Troupes de Marine)

ADC Jean Claude FLAUJAC (Gendarmerie)

ADC Jean Luc DAMIEN (Armée de l’Air)

ADC Moala TAUTUU (Infanterie)

ADC Christian BRUNA (Artillerie)

ADC Michel EISELE (Artillerie)

MP Régis SONNETTE (Marine Nationale)

ADC Marc CERVONI (Infanterie)

ADC Jacques BERNARD (Infanterie)

ADC Francis DENIEAU (EM)

ADC Paul RONCEAU

ADC Roger BORDES

ADC Yves BESSOT (Armée de l’Air)

MP Albert HENRY (Marine Nationale)

ADC Philippe PHINA-ZIEBIN (Troupes de Marine)

MP Dominique LALLEMAND (Marine Nationale)

ADC Laurent EISELE (Cavalerie)

ADC (H) Patrick DE PARIS (Armée de l’Air)

ADC Alain RATEL (Infanterie)

ADC Bertrand DUCOMMUN

ADC Olivier BERTRAND (CPIS)

ADC Eric GLENAT (Train para)

ADC Christian OBRY

ADC Dominique TABOUREAU (ALAT)

ADC Jacques ODILE (Gendarmerie)

ADC Pierre JOUSSE (Légion Etrangère)

ADC Jacques DUMOULIN (Légion Etrangère)

ADC Jacques BRACQUEMONT (Cavalerie)

MP Alain SEGON (Marine Nationale)

MP Jean Paul LAGARDE (Marine Nationale)

ADC Thierry PEJON (ALAT)

MP Gilbert MINANA (Marins pompiers Marseille)

ADC Guy MUREAU (ALAT)

MP Henri POUS (Marins pompiers Marseille)

ADC Gilbert LAPIROT (Armée de l’Air)

ADC Joseph BIAVA (Gendarmerie)

MP Marc TELLINI (Marins pompiers Marseille)

ADC Michel GOYARD (Armée de l’Air)

ADC Thierry MENEZ (Armée de l’Air)

ADC Charles BROU (Gendarmerie)

ADC Jean Michel DURA (Armée de l’Air)

MP Jean François PUISSEGUR (Marine Nationale)

ADC Pierre GUINOT (Cavalerie para)

ADC Thierry FRANCKE

MP Philippe BIOTEAU (Marine Nationale)

ADC Richard HINNEWINKEL (Troupes de Marine)

MP Patrick LERAY (Marine Nationale)

MP Jean Claude GARNAUD (Marine Nationale)

ADC Thierry LAIGNEAU (BCAAM)

ADC Max BLEAS (Cavalerie)

ADC Jean Louis DAUDE (ENSOA)

ADC Serge LARCHER

MP Gilles COTTEREAU (Marine Nationale)

ADC Guy GERMA (EM)

ADC Thierry OURCEAU (Armée de l’Air)

ADC Henri METAUX (Cavalerie)

ADC Daniel JAN (Transmissions)

ADC Renan LE PARANTHOEN (Armée de l’Air)

ADC Jack BOULONGNE (Troupes de Marine)

ADC Jean Louis XEMARD (Troupes de Marine)

ADC Danièle COUROIS (Armée de l’Air)

ADC Jacques ROULLIN (Cadre Spécial)

ADC Patrick ANGEBEAU (Armée de l’Air)

ADC philippe LAUVERJAT (Gendarmerie)

ADC Jacky LODS (Troupes de Marine)

ADC Eric POTEL (Train)

ADC Jacques JOURNOT (Armée de l’Air)

MP Norbert PASQUALINI (Marine Nationale)

ADC Ernest MAGNOUX (Artillerie)

ADC Bernard CENDRIER (Légion Etrangère)

ADC Jean CORRAO (Cadre Spécial)

ADC Jean Pierre DAUDET (Troupes de Marine)

ADC Christian CHALAS

ADC Charly LIREUX (Gendarmerie)

ADC Arnaud LAVERNY (Gendarmerie)

ADC Laurent RUBIRA (Infanterie)

ADC Bernard MAILLIER (Train)

ADC Christian GERARDIN

MP Yann AMICE (Marine Nationale)

ADC Marie Claude BLOCH (Train)

ADC Alain MARSAN (Armée de l’Air)

ADJ Jean Luc TRONC (Armée de l’Air)

ADJ Fred KAUFFER (Troupes de Marine)

ADJ Olivier GUENAULT (Armée de l’Air)

ADJ Alain SAUER (Troupes de Montagne)

ADJ Pascal SAUREN (Génie)

ADJ Jean Pierre VITRY (Génie)

ADJ Gérard BARRILLOT (ALAT)

ADJ Alain BRAU (Cavalerie para)

ADJ Gérard LEININGER (ETAP)

ADJ Jean Marie FARLIN (Armée de l’Air)

ADJ Jacky RABAY (ALAT)

ADJ Gilbert MORALES (ALAT)

ADJ Patrick DUMAS (Troupes de Marine)

ADJ Jacques TUZET (ALAT)

ADJ Pierre HIRCQ (Armée de l’Air)

ADJ Jean DELEAU (Armée de l’Air)

ADJ Armand BASMAISON (ALAT)

ADJ Jean Patrick MASSE (ALAT)

PM Peter HAJAS (Marine Nationale)

ADJ Robert DOUSSE (Gendarmerie)

ADJ Régis CHARENNAC (ALAT)

PM Joel JARRIER MARTIN (Marine Nationale)

PM François LE MEE (Marine Nationale)

PM Christian CORTESE ( Marine Nationale)

ADJ Jean Marie COMTE (Armée de l’Air)

PM Mickaël FAUCHART (Marine Nationale)

ADJ Christian ROCCHI (Armée de l’Air)

ADJ Jérôme BERNARD (Troupes de Marine)

PM Noël BOTELLA (Marine Nationale)

ADJ Rémy PLAUZOLLES (ALAT)

ADJ Jean Paul PESIN (Gendarmerie)

ADJ Thibaut FERRARO (Troupes de Marine)

ADJ Pascal MACHEFER (Armée de l’Air)

ADJ Frederic BOTELLA (Armée de l’Air)

ADJ Louis MULLER (Troupes de Marine)

ADJ Louis DERUY (ALAT)

PM Jean Bernard BENOIST (Marine Nationale)

PM Jean Pierre TERDIEU (Marine Nationale)

PM Gérard FERON (Marine Nationale)

ADJ Paul PINOS (Gendarmerie)

PM Jérôme ENQUEBECQ (Marine Nationale)

PM Frédéric CAMPS (Marine Nationale)

PM Jean Marc MULLER (Marine Nationale)

ADJ Josiane SALAUN (Transmissions)

ADJ Jean Louis PUECH (ALAT)

ADJ Michel ARRAULT (ALAT)

ADJ Pierre GUERIN (ALAT)

ADJ Jean Richard MANSENCAL (ALAT)

ADJ Norbert CASTELLI (ALAT)

ADJ François RECHE (Troupes de Marine)

PM Jean Patrice AUBRY (Marine Nationale)

ADJ Jean ARRAULT (Train)

ADJ Philippe SOUVEURAS (Armée de l’Air)

ADJ Jean Claude DELACRETAZ (Légion Etrangère)

​ADJ Jean Claude MANGIN (Légion Etrangère para)

ADJ Mohamed DJAFOUR (Infanterie para)

ADJ Hugues NAGY (Troupes de Montagne)

PM Gilles SALIS (Marine Nationale)

ADJ gérard SAUTREY (Train)

PM Denis BISBAU (Marine Nationale)

ADJ Christian BERGE (Génie)

ADJ François DUCHI (Infanterie)

ADJ Philippe BUIRON (Génie para)

ADJ Emile FARRES (Artillerie)

ADJ Laurent LEJEUNE (Armée de l’Air)

ADJ Patrick BABEF (Ecpad – Sirpa)

PM Frédéric LEBACLE (Marine Nationale)

ADJ Grégory CHATELAIN (Armée de l’Air)

ADJ Philippe HOUBART (Service de Santé des Armées)

ADJ Jacques RIPERT (Train para)

ADJ Bernard IMBERT

ADJ Laurent Philippe (Génie)

PM Dominique BOURLAND (Marine Nationale)

ADJ Fabien LEFORT (Génie pompier)

ADJ Alexandre HERVOUIN (Gendarmerie)

PM Fabrice HELLER (Marine Nationale)

ADJ Philippe URBANI (Troupes de Marine)

ADJ Denis BARBIERI (Gendarmerie)

ADJ Gérard BARTHELEMY (ALAT)

ADJ Grégory BACHMANN (Cavalerie)

PM Philippe FECOURT (Marine Nationale)

PM Alain BERNARD (Marine Nationale)

ADJ Marcel GODFROY (Gendarmerie)

ADJ Bernard GELEZUINAS (Troupes de Marine)

ADJ Yves CLERGET (EAAT)

ADJ Patrick ISSOLAH (Infanterie)

ADJ Jean Luc GOYARD (Armée de l’Air)

PM Stéphane RICHARD (Marine Nationale)

ADJ Martin HORROCKS (Légion Etrangère)

ADJ Denis ANRAUDO (Armée de l’Air)

PM Jacques BERGOUGNOUX (Marine Nationale)

ADJ Jean Pierre PERNOT (Infanterie)

ADJ Daniel ZAVAN (Troupes de Marine)

ADJ Christian PANERVE (Gendarmerie)

ADJ Thierry BONNEL (Cavalerie)

ADJ Serge MERIENNE (ALAT)

ADJ Albin MARCET (Armée de l’Air)

PM Frédéric LESAULNIER (Marine Nationale)

ADJ Jean LATREILLE (ALAT)

ADJ Christophe TRIACQ (Matériel)

ADJ François RECHE (Troupes de Marine)

PM Jérôme LIENARD (Infanterie)

ADJ Gillian BASONI (ALAT)

ADJ Brigitte VIGUIER (Armée de l’Air)

ADJ Bernard SAUPIN (Armée de l’Air)

ADJ Alain RIGOT (ALAT)

ADJ Guillaume RENAUD (Gendarmerie)

PM Yvon LAGOUGE (Marine Nationale)

ADJ Paul DIDELOT (Troupes de Marine)

ADJ Frédéric FERRUCCI (ALAT)

ADJ Jean Pierre HARDY (Infanterie)

ADJ Nicolas MORA CORRAL (Infanterie)

ADJ Rémy PINNA (ALAT)

ADJ Delphine DRODE (ALAT)

ADJ Jean LAIRE (Troupes de Marine)

ADJ Yann VUITTON (ALAT)

PM Marcel AUDIBERT (Marins-Pompiers de Marseille)

SCH Alain FOURES (Infanterie)

MCH Yvann DANANAI (Cavalerie)

SCH Patrick DOMINE (Troupes de Marine)

SCH Abner REYES MIETS (Légion Étrangère)

SCH Maurice TOUSSAINT (Infanterie para)

MCH Robert ROUX (Artillerie)

SCH Jean Pierre BOURGER (Génie para)

SCH Stéphane SIMEONI (Troupes de Marine)

SCH Claude BOGAERT (Infanterie)

MCH Alain TIQUET (ALAT)

MCH Hubert CARBOU (ALAT)

MCH Jean Claude BIGORRE (ALAT)

Maître Martin ROCHER (Marine Nationale)

SCH Jean Pierre VERDIER (Armée de l’Air)

Maître Gilles BAROUAT (Marine Nationale)

MCH Jean Claude HORRENBERGER (Cavalerie para)

Maître Roger CLUZEL (Marine Nationale)

MCH Jean BESSEAU (Artillerie)

SCH Pierre CORDONIER (Génie)

SCH Richard Pierre COFFRE (Transmissions)

MCH Emmanuel DAUTRIAT (Gendarmerie)

MCH Martial CARBONNEL (Cavalerie)

MCH Francis VAUD (Artillerie)

SCH Jacques DENIS (ALAT)

SCH Raymond NIETL (Armée de l’Air)

SCH Jocelyn LALLEMAND (Infanterie)

SCH Thierry VERNET (Armée de l’Air)

Maître Ludovic CARON (Marine Nationale)

SCH Stari DURAC

SCH Philippe KUNTZ

SCH Philip PELEGRY (Armée de l’Air)

MCH Serge LE TADIC

SCH Bruno CIMBE (Transmissions)

SCH Serge DESMARIS (Train para)

Maître Yves CAULIER (Marine Nationale)

SCH Jocelyn BODINAUD (Infanterie para)

MCH Jean Max ROBERT (Artillerie)

Maître Patrick HOURY (Marine Nationale)

Maître Etienne ROBELIN (Marine Nationale)

SCH Christine ROBIN (Armée de l’Air)

Maître Mathieu BARON (Marine Nationale)

MCH Patrick ETIEN (Gendarmerie)

SCH Georges COIRON (Armée de l’Air)

SCH Jacques BOURBON (SGDN)

MCH Claude CARTON (Infanterie para)

MCH Jean Claude LE MARREC (ALAT)

MCH Daniel CONDOM (Matériel)

MCH Bruno PASQUET (Gendarmerie)

MCH Patrice CHATENET (Gendarmerie)

MCH Michel MROZEK (Cavalerie)

SCH Alban JAROS (Armée de l’Air)

SCH Olivier JACOB (Troupes de Marine)

SCH Joël BOSSU (Infanterie)

Maître Kevin FICHOU (Marine Nationale)

MCH Philippe GUERET (Gendarmerie)

Maître Gilbert FABIOUX (Marine Nationale)

Maître Christian WEISS (Marine Nationale)

MCH Christophe CARCAT (Artillerie)

MCH Maxime FURGEROT (Gendarmerie)

MCH Pascale YHUEL (Gendarmerie)

MCH Maxime PERROUX (Gendarmerie)

SCH Clément BODIN (Armée de l’Air)

SCH Nicolas ARNAUD (Armée de l’Air)

SCH François Xavier DE DREUILLE (Légion Etrangère)

MCH René FREYEISEN (Gendarmerie Maritime)

Maître Marc LOUGUET (Marine Nationale)

MCH Gérard BARBIER (Cavalerie para)

SCH arnaud KERRINCKX (Troupes de Marine)

SCH Régis COLTIN (Armée de l’Air)

SCH Maxime THEVENOT (Infanterie para)

MCH Joël GUILLER (Gendarmerie)

MCH Baptiste CERVELLI (Gendarmerie)

SGT Eric VIENNE (Génie)

SGT Daniel MATHEZ (Troupes de Marine)

SGT Jean Claude BRUEL-LESCUYER (Grand Invalide de Guerre)

SGT Quentin SAUZE (Cavalerie)

SGT Claude WATIN (Infanterie Para)

MDL Christian GUIHARD (ALAT)

MDL Pascal VIDAL (Gendarmerie)

MDL Dominique BODINAUD (Gendarmerie)

SGT Yves COUSSERANS (Génie de l’Air)

SGT Henri SIMEONI (Troupes de Marine)

MDL Philippe LAVALEE (Gendarmerie)

MDL Jean Marc RICHER (Gendarmerie)

SGT Jérôme LAGARDE (Troupes de Montagne)

SGT Auguste AGULLO (Armée de l’Air)

SM Stéphane GRANDIDIER (Marine Nationale)

SGT Claude PIERRE

MDL Daniel BOUVENOT (Cavalerie)

SGT Habib HAMMAMI (Infanterie para)

MDL Bertrand TAVEL (Cavalerie)

SGT Daniel TRISTANI (Troupes de Marine)

SGT Jean André CULIOLI (Infanterie)

SGT Jean Baptiste FLICHY (Troupes de Montagne)

MDL Henri de SONIS (Cavalerie para)

SGT Jean RABIET

SGT Régis JULIEN

Second Maître Michel BEAUPRETRE (Marine Nationale)

SGT Francisco MEDEL

Second Maître Paul GINOYER (Marine Nationale)

SGT Georges PERNET (Troupes de Marine)

SGT Jean Paul DIAZ

MDL Philippe GUERBOIS (Artillerie)

MDL Gérard CASSAR

SGT Eric BERNARD (Troupes de Marine)

SGT Dominique VERBRUGGHE (Troupes de Marine)

MDL Matthieu DE VARAX (Cavalerie)

Second Maître René ARNAUDET (Marine Nationale)

MDL Daniel LAMBERT (Artillerie)

MDL Yves DOLLET (Gendarmerie)

MDL Philippe NIKLASZEWSKI (Gendarmerie)

SGT Joël FLORET (Infanterie)

MDL Didier BLAY (Artillerie para)

SGT Umberto GARAVANA (Troupes de Marine)

SGT Philippe VOISINOT (Armée de l’Air)

Second Maître Jean Louis EVRARD (Marine Nationale)

MDL Yves LE BEGUEC (ALAT)

SGT Gilles THOMAS (Troupes de Marine)

MDL Robert BARRIERE (Gendarmerie)

MDL Jacques MAGNIEZ (Gendarmerie)

SGT Philippe ALLEAUME (Service de Santé des Armées)

SGT Jérôme LAPIERRE (Armée de l’Air)

MDL Daniel CAMIE (Gendarmerie Maritime)

SGT Philippe GASSER (Infanterie para)

MDL Jérôme HARRACA (Gendarmerie)

SGT gérard PHILIPIC (Armée de l’Air)

SGT Francis DE RICHEMOND (Armée de l’Air)

MDL Djilali MAAZOUZ (Gendarmerie)

MDL Valérie BRY (Cavalerie)

Second Maître Eric BLARDONE (Marine Nationale)

Second Maître Dominique COURTIN (Marine Nationale)

SGT Michel PERCEREAU (Armée de l’Air)

MDL Natacha NICOUX

Second Maître Laurence BARON (Marine Nationale)

SGT Guy Michel BOUVET (Infanterie)

MDL Gérard PIGAGLIO (BSN)

SGT Georges PIDOUX

MDL Marcel STEQUERT (Gendarmerie)

MDL Léon REMIA (Troupes de Montagne)

MDL Thierry DUBOIS

MDL Patrick HARO (Artillerie)

SGT Jean Claude SACCOMANNI (Armée de l’Air)

SGT Houssoyni BACAR (Infanterie para)

MDL Alain FEVRIER (Cavalerie)

MDL Hervé BESOLI (Gendarmerie)

SGT Christian LEBE (Infanterie)

MDL Didier HARBOUT (Gendarmerie)

MDL Ronald GUILLAUMONT (Gendarmerie)

Second Maître Mickaël COLIN (Marine Nationale)

SGT Joseph CUNEO (Artillerie)

SGT Noël LAUNOIS (Armée de l’Air)

SGT Pepito GALLEGO (Armée de l’Air)

MDL Gérard COTS (Gendarmerie)

MDL Christian MARCHETTI (Cavalerie)

SGT Gilles GRONGNET (Armée de l’Air)

Second Maître Erwan TREVISSON (Marine Nationale)

MDL Claude GORIN (Gendarmerie)

SGT Patrick GRIOLLET (Infanterie)

MDL Christophe MATERGIA (Gendarmerie de l’Air)

SGT Julien HARAU (Infanterie)

MDL Christian GILABERT (Artillerie)

SGT Jean Pierre DEGALLE (Armée de l’Air)

SGT Jacque DUCREY (Infanterie)

MDL Christian YACONO (Cavalerie)

MDL Robert DELMAS (Gendarmerie)

SGT Jean Louis LEFEVRE (Transmissions)

SGT Patrick D’URSEL

SGT Cyril WALCZAK (Armée de l’Air)

Second Maître Wilfried RIQUE (Marine Nationale)

MDL Michel ALIBERT (Gendarmerie)

SGT Jean Benoit SERIEN (Troupes de Marine)

SGT Thibaud FOUQUET (Infanterie)

Second Maître Jean Marie HENRI (Marine Nationale)

MDL Pierre ROGER (Matériel)

SGT Jean François DUHAMEL (Transmissions)

MDL Lindsay RAKOTOSON (Gendarmerie)

SGT Marie Christine GAMBA (Génie)

Second Maître Carine BONELLI (Marine Nationale)

SGT Philippe BRION (Infanterie)

MDL Dominique MEYER (Matériel)

SGT Christophe VERCOUTERE

SGT Robert MOUAWAD (Armée de l’Air)

SGT Martial LE BIHAN (Infanterie para)

MDL Fabien BENEDETTI (Artillerie)

SGT Gilbert BAUDEL (Armée de l’Air)

SGT Charles ALERA (Infanterie para)

SGT Jacques GHESQUIER (Légion Etrangère)

Second Maître Arnaud BIZEC (Marine Nationale)

SGT philippe MAYOT

MDL Stéphane BILL (Gendarmerie)

SGT René BLANC (Services Spéciaux)

MDL Stéphane TARGONATO (Gendarmerie)

SGT Rémy CHEREL

SGT René FALCO (Armée de l’Air)

MDL Jean Paul BAUBEAU (Train)

SGT Alain FONVIEILLE (Troupes de Marine)

MDL DiIder DURAND (Gendarmerie)

SGT Jacques BINDOCCI (Infanterie para)

SGT Michel Antonio PAOLI (Armée de l’Air)

SGT Jean Philippe DELL’ACCIO (Infanterie)

SGT Patrick GSCHWIND

CCH Pascal COCQUEMPOT (Infanterie Para)

CCH Francis CASSES (Infanterie Para)

CCH François LEJEUNE (Cavalerie)

CCH Thierry VLADIKINE (Troupes de Marine)

CCH Mickaël WARNIER (Cavalerie)

CCH Pierre MAGHERINI (Train para)

CCH Hélène MALCOIFFE (Etat Major)

CCH Richard THOMAS (Troupes de Montagne)

CCH François Dominique MAGNE (Génie de l’Air)

CCH Cyrille CHAIGNEAU (Troupes de Marine)

CCH Jacques GRANDADAM (Armée de l’Air)

CCH Wilfrid REVERBERI (Troupes de Marine)

CCH Marc CHEVALARIA (Troupes de Marine)

CCH Olivier GROUT (Troupes de Marine)

CCH Yannick CHARDAVOINE (Génie para)

CCH Alain FRELON (Génie)

QM1 Pascal ESTRADE (Marine Nationale)

BCH Michel GOBICCHI (Artillerie)

QM1 Hubert MOREL (Marine Nationale)

CCH Jean Marc CETRE (Génie)

CCH Robert BOUVIER

CCH Maurice AZRA (Infanterie)

QM1 Daniel BEGUERIE (Marine Nationale)

CCH Etienne WAGNER (Infanterie)

CCH Patrice SASANELLI (Infanterie)

CCH Norbert PINTON (Armée de l’Air)

CCH Raymond GILLIOT (Troupes de Marine)

CCH Raymond MAGNIEN

CCH René Jean HULOT (Infanterie para)

BC Mohajam INDLHAJ (Cavalerie)

​BCH Guy HUBER (Cavalerie)

CCH Sébastien TOUSSAINT (Armée de l’Air)

BCH François LE GALL (Cavalerie para)

BCH Christian GARCIA (Artillerie)

CCH Guy CATHAIFAUD (Infanterie para)

CCH Eric CARCASSET (Infanterie)

BCH Vivien PERRIN (Cavalerie)

BCH Jean Philippe MAIREL

BCH Jean Pierre COSS (Cavalerie)

CCH Stéphane PARIS (Génie)

CCH Yoann BATTAGLIA (Armée de l’Air)

CCH Jean Claude BRU (Troupes de Marine)

BCH Léonard URSENBACH (Artillerie)

CCH Frédéric ORY (Infanterie)

QM1 Thierry LAUDICINA (Marine Nationale)

BCH Christophe GREVIN (Infanterie para)

CCH Christian COURRIE (Armée de l’Air)

CCH Sylvain ALLETRU

BCH Stéphane VERDIER

CCH Jean François WELSCHINGER (Légion Etrangère)

BCH Joël TORORELLA (Train para)

CCH John POUDROUX (Troupes de Marine)

BCH Patrick GUTIERREZ (Cavalerie)

BCH G. REY (Train)

CCH Jean Louis BOUCHET CANARELLI (Troupes de Marine)

BCH Philippe MUTEL (Cavalerie)

CCH Yann LE GOFF (Troupes de Marine)

CCH David DUPONT (Transmissions)

CCH Jean Jacques DUTONC (Troupes de Marine)

CCH Christophe VERDIER (Troupes de Marine)

CCH Alain BIGOT (Infanterie)

BCH Alexandre FUNCK (Artillerie)

CCH Lionel TOURTIER

CCH Mickaël BARRET (Armée de l’Air)

CCH BOYER (Troupes de Marine)

CCH Alain MARTIN (Troupes de Marine)

BCH Olivier BRIONNE (Train para)

CCH Thierry FOUCAULT (Troupes de Marine)

CCH Luis MARTINEZ

CCH Bernard FAVROT

CCH Magali BROIN (Armée de l’Air)

CCH Rémi GELABALE (Troupes de Marine)

BCH Pierre GORCE (Troupes de Marine)

CCH Gilbert LANDO (Infanterie para)

BCH Jean Pierre VERGNAUD (Cavalerie)

BCH Michaël NOEL (Artillerie)

BCH Antoine COMBE

CCH Marie Edith MARTINS (Train)

CCH Juan DIEZ (Troupes de Marine)

CCH Michel LECUREUR

CCH François TARA (ENSOA)

CCH Vincent ROHR (Légion Etrangère)

BCH Jacky MICHON (Train para)

QM1 Glenn GUIHARD (Marine Nationale)

CCH Sylvie JOFFRET (DTIM)

CCH Révil PUSTIENNE

CCH Christian LE BRAS (Infanterie para)

QM1 Jean Luc REJAULT (Marine Nationale)

CCH Renaud SOUCHE (Légion Etrangère)

CCH Renaud VIALA (Infanterie para)

BCH Sébastien RIMLINGER (Artillerie)

CCH Frédéric MONDET (Gendarmerie)

CCH Patrick FISHER (Légion Etrangère)

BCH Michel GRZECZKA (Cavalerie)

CCH Marc LEPORC (Infanterie)

BCH Philippe CLAPEYRON (Train para)

BCH Christophe GAIGNARD (Artillerie para)

BCH Bruno ALVAREZ CAUNEDO (Train para)

BCH Jean Michel RINAUDO (ALAT)

CPL Aurélien SIERRA (Troupes de Marine)

CPL Raymond XIMENES (Commandos de l’Air)

CPL Bruno LAHOUX (Troupes de Marine)

CPL Jean Pierre MURET (Troupes de Marine)

CPL Thierry COESME (Génie para)

CPL Gabriel Adrian DERECICHEI (Légion Etrangère)

CPL Michel LAPORTE (Infanterie para)

CPL Sabrina LESPINE (132 ème gcat)

CPL David SAFORCADA (Troupes de Marine)

CPL Manuel PUERTAS

CPL André ESCOBEDO (Infanterie para)

CPL Guy RAYNAUD (Infanterie para)

CPL Dominique PARDOUX (Troupes de Marine)

​Brig Franck CLOUTE (Cavalerie para)

Brig P. Laurent GUEZENNEC (Infanterie para)

CPL Michel LANNEGRAND (Armée de l’Air)

QM2 Georges ZAMNIBORTCH (Marine Nationale)

CPL Jacques LECUYER (Génie)

CPL Christophe DELORT (Arméée de l’Air)

QM2 Michel RICCI (Marine Nationale)

Brig Jean PLAIS

Brig Christian FLEURY

CPL Jordan ALLENBACH (Armée de l’Air)

CPL Robert QUIDELLEUR (Artillerie)

CPL Bruno SUDARA (Armée de l’Air)

CPL Blandine DUFOUR (Armée de l’Air)

CPL Vincent VEDEL (Génie de l’Air)

CPL Christian BACHOLLE (Infanterie)

CPL Thierry MALET (Infanterie)

CPL Jacques BOJOLY (Infanterie)

QM2 Alain DEVARENNE (Marine Nationale)

CPL Gérard DUBOURG (Armée de l’Air)

CPL Hervé DEHORS (Génie para)

CPL Vincent BURAT (Transmissions)

CPL Patrick LE MOING (Troupes de Marine)

CPL Denis BEYLARD (Infanterie)

Brig Claude VINCENT (Cavalerie)

CPL Gérard POUSSARD (Troupes de Marine)

CPL Christian FOURNIER (Génie de l’Air)

CPL Marvin KOUAME (Transmissions)

Brig Eric THUILLIER (Cavalerie para)

CPL Michel MARROCU (Légion Etrangère)

CPL Alexis OZOUF (Transmissions)

CPL Jérôme AFFANI (Service de Santé des Armées)

CPL JM GAINCHE (Troupes de Marine)

Brig Alain DUCHAMP

CPL Josué BOUMARD (Infanterie)

Brig Xavier FERRER (Cavalerie)

CPL Jean SITTER

CPL Jean Claude TOURNERET (Troupes de Marine)

CPL Sébastien BROCQ (Génie)

CPL Jérôme ALAUX (Troupes de Marine)

CPL Francis CAMACHO (Légion Etrangère)

CPL Clément PINAUD (Troupes de Marine)

CPL JUANA GONZALES (Troupes de Marine)

CPL Luc MEREAU (Troupes de Marine)

1CL Raymond PACO (Infanterie – Bataillon de Corée)

1CL Pierre LAPEYRE (Infanterie)

1CL Michel LAVRILLEUX

1CL Alain GARCIA ALVAREZ (Génie para)

1CL Jean MARC PERRIER (Marine Nationale)

1CL Gilles PELLISSIER

1CL Dominique D’INTRONO (Troupes de Montagne)

1CL Jean Claude PREVOST (Infanterie – Bataillon de Corée)

1CL René SAULNIER (Infanterie para)

1CL Philippe GUILLOT (Troupes de Marine)

1CL Laurent MIRABELLS (ex FINUL)

1CL Olivier UGO (Troupes de Montagne)

1CL Marcel FURET (Troupes de Marine)

1CL Marc DE VAUVERT (Troupes de Montagne)

1CL Luc BACHELIER

1CL Bernard PINCEMAIL (Infanterie para)

1CL Michel CHAULIN (Infanterie para)

1CL Bernard GRAUWIN (ALAT)

1CL René FOUCART (Armée de l’Air)

1CL Jean Marc NOEL (Armée de l’Air)

1CL Alexandre COMMINGES (Infanterie para)

1CL Claude CABIOCH (BSPP)

1CL Emile TOURON (Armée de l’Air)

1CL Pascal SPETZ (Troupes de Montagne)

1CL Gaston ARIZTEGUI (Cavalerie)

1CL Patrice PIZZICHEMI (Marine Nationale)

1CL Denis DEL AGUILA (Légion Etrangère)

1CL Daniel LORRAIN (Troupes de Marine)

1CL Olivier GIBERT (Marine Nationale)

1CL Richard TARRAGON (Troupes de Marine)

1CL Robert GOUEL (Infanterie para)

1CL Michel GLESENER (Troupes de Marine)

1CL Michel LEMONNIER (Transmissions)

1CL Christian GROSSE (Troupes de Marine)

1CL Jean Claude LECOQ (Matériel)

1CL William KESBI (Troupes de Marine)

1CL Jean Charles ACCART (Armée de l’Air)

1CL Philippe LAURENT (Armée de l’Air)

1CL Alain CABUT (Infanterie para)

1CL Bruno CHOQUET DESPICQ

1CL Emmanuel BOUTEILLE (Transmissions)

1CL Damien BRUN (Infanterie)

1CL Alain TRONCHE (Service de Santé des Armées)

1CL Pascal BURGER

1CL Petrut CONSTANTINE (Train)

1CL Philippe DJORDJEVIC (Troupes de Montagne)

1CL Christian DULIER (Armée de l’Air)

1CL Sylvain MANCA (Troupes de Marine)

1CL Pascal JEANNERET (Armée de l’Air)

1CL Bastien BULAN

1CL Henri BLANC

1CL Christian LHOTELLIER (Génie)

1CL Patrick BRETON

1CL Gérard NOEL (Infanterie)

1CL Lucien ANICET

1CL Guillaume CAVALLE (Troupes de Marine)

1CL Jean Claude BEC (Troupes de Montagne)

1CL Francis COLOMBE (Infanterie para)

1CL Jean François KOENRAADS (Infanterie)

1CL Rémi POINAS

1CL Jean Marc PASQUINI (Troupes de Marine)

1CL Gonzague COLLONG (Cavalerie)

1CL Guy ROUZIER

1CL Jean MALARCZUK (Génie)

2CL Jean CHAPEL (AFN)

2CL Sapeur Bernard SIMON (Génie)

2CL Pierre LABORDA

2CL Jean Louis PILLONI (Troupes de Marine)

2CL Jean Paul FERRAN (ALAT)

2CL Michel LEROUX (Transmissions)

Matelot Norbert LUCAS (Marine Nationale)

2CL Ludovic RICCIO (Cavalerie)

2CL Thierry FABRE (Infanterie para)

2CL Michel CAU

2CL Alex DUFIEF (Troupes de Marine)

Matelot Philip DALLET (Marine Nationale)

2CL Patrice CARREY (Génie)

2CL Patrick FORIN (Transmissions)

2CL René GAVINO

2Cl Stéphane ROSA (Artillerie)

Matelot Martin DUPONT (Marine Nationale)

2CL Serge ROPER (Cavalerie para)

2CL Daniel COURDEAU (15ième CESP)

2CL Robert LAYOUS (Troupes de Marine)

2CL Christophe GERMAIN (Génie)

2CL Didier SAMBET

Matelot Lossel FREDDY (Marine Nationale)

2CL Max MAUREL (Armée de l’Air)

Matelot Richard MESSERE (Marine Nationale)

Matelot Daniel MENGARDUQUE (Marine Nationale)

Matelot Michel KOVALEFF (Marine Nationale)

2CL Jourdain HOURCAU (Matériel)

2CL philippe RAYMOND (Troupes de Montagne)

Matelot Mickaël DUMONT (Marine Nationale)

2CL Christian VILLARD (Troupes de Montagne)

2CL Alain GREGORY (Train)

2Cl Patrick VIRTU (Train)

Matelot Christian LIGOUT (Marine Nationale)

2CL Claude JACOBS (Troupes de Marine)

Matelot Jean Claude JAYET (Marine Nationale)

2CL Jonathan WATERMOLEN (Infanterie)

2CL François BALTHAZARD (Train)

2CL Eric REVEYRON (Artillerie)

2CL Jean Marc DENIS (Armée de l’Air)

2CL Pascal CONET (Troupes de Marine)

2CL Jean Marc DENIS (Armée de l’Air)

2CL Pascal ESPIE (Train)

Matelot Pierre PIGEAU (Marine Nationale)

2CL Frédéric URLACHER (Dragon para)

2CL François DEI AGUILA (Infanterie)

2CL Philippe RAIMBAUD (Armée de l’Air)

2CL Pierre DUPUIS (Artillerie)

2CL Laurent GAGNEUX (Infanterie)

2CL Jean Philippe LOUIS (Armée de l’Air)

2CL Serge FIUMEFREDDO

2CL Jean Jacques GACEUS (Transmissions)

2CL Christian LOPEZ (Troupes de Marine)

2CL Eric LAGUILLIEZ (Infanterie)

2CL Reynald GEORGET (Infanterie)

2CL Laurent WILLIATTE (Armée de l’Air)

Matelot Christian REIG (Marine Nationale)

2CL Jerry THOMAS (Artillerie)

2CL Guy SAUQUES (Artillerie)

2CL William FORMOSA (Transmissions)

2CL Patrick GUENOT (Train)

2CL Jack WRIGHT (Infanterie)

2CL Pascal BLANC (Infanterie)

2CL Gilles LANGLET (Armée de l’Air)

2CL Patrick GARCIA (Infanterie)

2CL Christophe TASSERIE (Train)

2CL Charly PAILLET (Servce de Santé des Armées)

Matelot Philippe VERDAVAINE (Marine Nationale)

2CL Jean Pierre BARBOZA

2CL Frédéric CAREMEL (Service de Santé des Armées)

2CL Michel DERUETTE (Infanterie)

2CL Serge DEVLIN (BSPP)

Matelot Matthieu LEVREL (Marine Nationale)

2CL Christian MINEO (Troupes de Marine)

2CL Daniel ROBERT (Troupes de Marine)

2CL Dominique JUCHERT (Cavalerie)

2CL Henri LONG (Infanterie para)

2CL Claude GUILHEM (Armée de l’Air)

2CL Frédéric PRADEL

2CL Jean Pierre CHANU (Cavalerie para)

2CL Louis GOUTAUDIER (Génie)

2CL Joseph DUTERTRE

2CL André PROST

2CL Pierre DESSIMOND

Marine Le Pen : “Messieurs les généraux, rejoignez-moi dans la bataille pour la France”

Messieurs les officiers généraux,

Représentants de toutes les armées et de toutes les spécialités, vous avez signé une lettre ouverte « pour un retour de l’honneur de nos dirigeants ».

Votre initiative, rare dans l’institution militaire, témoigne du degré d’inquiétude qui est le vôtre face à la dégradation préoccupante de la situation de notre pays. Le constat sans concession mais juste que vous dressez comme la force des termes que vous utilisez constituent une interpellation publique que, compte tenu de votre qualité de signataire, personne ne peut ignorer.

Avec le courage de ceux qui ont voué leur vie à la Patrie, vous mettez assez directement en cause nos dirigeants dont vous ciblez, très légitimement, la responsabilité en les appelant à retrouver la lucidité d’agir et même, dites-vous, « la voie de l’honneur ».

Comme citoyenne et comme femme politique, je souscris à vos analyses et partage votre affliction. Comme vous, je crois qu’il est du devoir de tous les patriotes français, d’où qu’ils viennent, de se lever pour le redressement et même, disons-le, le salut du pays.

La divergence que je m’autorise est de penser qu’une exhortation ne puisse suffire à sortir ce pouvoir défaillant de ses coupables habitudes.

Les très récentes déclarations du président de la République sur son projet de « déconstruire l’histoire de France », nous démontrent, en effet, que ces dérives dommageables ne procèdent pas d’un moment d’égarement mais d’une direction politique mue par des considérations idéologiques fondamentalement corruptrices.

Les inquiétudes que vous exprimez avec courage ne peuvent rester au stade de l’expression d’une indignation, fût-elle puissante. Elle exige en démocratie, la recherche d’une solution politique qui doit se concrétiser par un projet d’alternance qui a vocation à être validé par le suffrage des Français.

C’est l’objet de ma démarche politique et de ma candidature à la Présidence de la République avec l’objectif d’un gouvernement d’Union nationale.

Déjà de nombreux hauts fonctionnaires et de personnalités de la société civile nous ont ralliés. Je vous invite à vous joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre, qui est une bataille certes politique et pacifique, mais qui est avant tout la bataille de la France.

Marine Le Pen »

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Politique

Le nationalisme français profiterait d’une victoire russe contre l’OTAN

Les nationalistes, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, ont une obsession : la place de la France dans le « concert des nations », ou le rêve d’un nouvel « empire » français puissant et comptant dans le monde. Une défaite de l’OTAN face à la Russie en Ukraine leur donnerait un élan et une perspective immense. C’est un grand danger politique pour la Gauche.

La France est historiquement une grande puissance du capitalisme, mais elle a été fortement reléguée. Pour la Gauche, ce n’est aucunement un problème, puisqu’il s’agit de considérer tous les peuples du monde à la même enseigne, et donc de ne tolérer aucune grande « puissance », aucun « impérialisme », qu’il soit français, britannique, américain, chinois, etc.

Pour les nationalistes par contre, c’est là tout l’enjeu. Leur problème en France, c’est qu’ils sont fortement bridés par ce qu’on pourrait appeler le modernisme « atlantiste ». Autrement dit, il y a un consensus pour le libéralisme et le libre échange. C’est vrai culturellement, c’est vrai politiquement, et sur le plan militaire cela passe par l’intégration à l’OTAN, donc l’alignement sur les États-Unis.

Toute autre option est considérée comme de l’aventurisme. C’est cela qui empêche quelqu’un comme Marine Le Pen d’accéder aux responsabilités. Il n’y a qu’à voir comment elle s’est cassée les dents en 2017 face à Emmanuel Macron précisément sur cette question de l’euro et de l’Union européenne… autrement dit de l’alignement sur les États-Unis.

Mais en faisant ouvertement face à l’OTAN en Ukraine, la Russie marque une situation tout à fait nouvelle, alors que le monde est en pleine recomposition. Et il faut bien voir qu’en infligeant une défaite, ou en tous cas un recul, à l’OTAN, la Russie ouvrirait une brèche immense contre ce bloc moderniste « atlantiste ».

La donne serait en effet différente s’il existait à l’échelle mondiale la possibilité pour la France de s’imaginer un rôle, une place dans ce « concert des nations » avec par exemple cette brèche ouverte par la Russie. La même question se pose en Allemagne, où les nationalistes n’attendent que cela également.

La Gauche doit considérer cela avec la plus grande attention, car le nationalisme serait dans ces conditions extrêmement difficile à combattre. Comment en effet faire face à la perspective d’un tel rouleau compresseur nationaliste à prétention sociale, mais impérialiste ? Comment tracer une voie authentiquement démocratique populaire sans sombrer dans la démagogie chauvine anti-américaine, ni céder au libéralisme ?

On l’a vu avec Jean-Luc Mélenchon : La France Insoumise a eu un grand succès avec un discours social en apparence, mais nationaliste dans les faits, et la Gauche a été largement battue par cette démagogie. Il y a là matière à beaucoup de réflexions, de débats d’idées fraternels et constructifs. C’est urgent et vital pour la Gauche, à moins de se condamner à l’échec et l’insignifiance pour toute la décennie 2020.

D’où aussi la grande attention à porter au conflit entre l’Ukraine et la Russie.

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Politique

Une semaine de questions sur le barrage à Marine Le Pen au second tour des Présidentielles

Le quotidien Libération a ouvert la boîte de Pandore en ce début de mois de mars 2021.

Au sens strict, la une de Libération avec « J’ai déjà fait barrage, cette fois c’est fini » date du 27 février 2021, mais les réactions ont suivi pendant toute la semaine et ont vraiment occupé les esprits. Et pour cause : Marine Le Pen est donnée perdante au second tour de la présidentielle de 2022 face à Emmanuel Macron avec 48% contre 52%. La différence est si faible qu’elle fait froid dans le dos et en plus on observe aisément que Marine Le Pen a compris qu’elle ne devait rien dire afin de ne pas se discréditer, le temps travaillant pour elle.

Son idée, c’est de paraître comme un recours qui assumerait de ne pas aller au conflit, qui ne modifierait pas les institutions, bref comme la continuité mais dans le changement. C’est un peu le programme commun de 1981 mais inversé. Elle a compris qu’elle avait perdu à la présidentielle de 2017 en raison de son refus de l’euro, voire de l’Union européenne. Les propos qui fâchent passent donc à la trappe.

Et, malheureusement, le refus catégorique de Marine Le Pen qui existait de par le passé s’effondre, surtout à Gauche. La raison est toute trouvée. Comme on le sait, la Gauche historique est d’une faiblesse complète. Les gens se définissant comme étant de gauche sont ainsi désorientés, largement poreux au libéralisme, au relativisme, etc. On trouve donc d’innombrables idiots utiles de l’extrême-Droite.

Tout est une question de mise en perspective.

Pour les gens liés à la Gauche historique, il faut faire barrage à Marine Le Pen au second tour, quitte à voter pour un libéral ou un conservateur. La question ne se pose pas ou plus exactement elle ne se pose plus. Les socialistes et les communistes ont appris de l’expérience historique si dramatique en Italie et en Allemagne. La réponse au fascisme s’appelle l’antifascisme et l’antifascisme est un front.

Il ne s’agit pas de soutenir Emmanuel Macron mais de ne pas se comporter face au fascisme comme Gribouille qui choisit de se protéger de la pluie en se jetant à l’eau.

Ce choix est celui des courants d’ultra-gauche (les anarchistes et les trotskistes), qui ont toujours par principe refusé l’antifascisme. Selon eux, l’antifascisme est une trahison. Il y a également désormais dans ce camp La France Insoumise, dont les dirigeants prennent un malin plaisir à ne surtout pas dire qu’il faut faire coûte que coûte barrage à Marine Le Pen. Enfin, il y a les courants post-modernes qui, focalisés sur l’écriture inclusive, les trans et les migrants, n’ont jamais ouvert un livre d’Histoire et ne s’intéressent de toutes façons pas au mouvement ouvrier.

Ultra-gauche, populistes et post-modernes servent dans les faits littéralement de cinquième colonne. Ils banalisent l’extrême-Droite, ils contribuent à ce que les terrains lui soient abandonnés, ils proposent ni plus ni moins que de lui laisser l’appareil d’État.

Une telle position est inacceptable et la fracture va toujours être plus claire alors qu’on va vers l’élection présidentielle. Elle va consister en un véritable affrontement de ligne. Il faut avoir conscience de cela alors que les enjeux se font toujours plus grands avec la crise.

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Politique

Dissolution de Génération identitaire: le Rassemblement national à la rescousse

Le Rassemblement National de Marine Le Pen a choisi de prendre partie pour Génération Identitaire menacée de dissolution.

Le ministère de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé au regroupement d’extrême-Droite Génération identitaire qu’il serait dissout le 26 février 2021, à moins qu’il n’argumente efficacement contre la mesure prise.

Cela ne changera pas grand chose car le coup avait été prévu : Génération identitaire, normalement le mouvement de jeunesse des « identitaires », a pris son « autonomie » il y a quelques années. Il sera facile de renaître sous une autre forme, et en particulier sous les auspices de l’extrême-Droite. En Autriche, les identitaires servent déjà depuis des années de pointe activiste du parti d’extrême-Droite électoraliste FPÖ.

La même tendance se profile ici, alors que les directions prises étaient totalement différentes, le Front national – Rassemblement national ayant préféré une ligne républicaine sociale. Les choses changent cependant avec la crise.

Le Rassemblement national a ainsi annoncé son soutien à Génération identitaire, même s’il « ne partage pas toutes les opinions exprimées ». C’est là un pas extrêmement significatif, car normalement c’était plutôt la joie de se débarrasser d’un concurrent. Et les opposants à la dissolution de Génération identitaire rassemblent d’ailleurs des gens qui à l’extrême-Droite avaient pris depuis quelques années des options très différentes : Florian Philippot, Marion Maréchal, Julien Rochedy, Bruno Gollnish, Robert Ménard, Gilbert Collard, Gilles-William Goldnadel…

C’est un véritable front qui se forme ici. Voici le communiqué du Rassemblement national, dont il faut bien cerner les éléments de langage :

« Le Rassemblement National alerte nos concitoyens attachés aux libertés fondamentales que sont les libertés de conscience, d’expression et d’association. Ces dernières sont en effet dangereusement remises en cause par la décision prise hier par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’enclencher la procédure de dissolution de l’association Génération identitaire.

Force est de constater que les fondements de cette procédure de dissolution ne sont pas juridiques mais politiques.

Peut-on ainsi considérer que dénoncer la politique d’immigration, défendre la priorité nationale, être attaché à la nationalité française pour les fonctionnaires ou s’opposer au droit de vote des étrangers rendent possible une dissolution ?

C’est pourtant sur la base de la « discrimination en vertu de la non-appartenance à la nation française que se fonde la demande de dissolution.

Doit-on admettre que l’on ne puisse plus faire un lien entre immigration massive et insécurité ? Or, la demande de dissolution reproche de présenter l’immigration comme un danger pour les Français.

Le RN rappelle que l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen affirme que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».

Par ailleurs, une telle dissolution serait également contraire à la jurisprudence constante de la Cour européenne des droits de l’homme selon laquelle « la liberté d’expression constitue l’un des fondements essentiels d’une société démocratique et vaut même pour les idées qui heurtent, choquent ou inquiètent ».

Sur la base des arguments politiques et d’opportunité avancés par le ministre de l’Intérieur, ce sont de grands partis politiques français, d’autres associations, et au-delà tout lanceur d’alerte, qui demain pourraient être visés par de telles procédures arbitraires.

Le Rassemblement National ne partage pas toutes les opinions exprimées par l’association menacée par le ministre de l’Intérieur, pas plus qu’il n’approuve toutes ses actions et ses modes d’expression, mais une association n’a pas à plaire ou déplaire à l’opposition, pas plus qu’au gouvernement.

Une association et de façon générale tout citoyen, se doivent de respecter la loi et le cas échéant, d’être protégés par cette dernière.

C’est au nom de ce principe démocratique et protecteur que le Rassemblement National dénonce cette décision du ministre de l’Intérieur et alerte nos concitoyens. »

On se retrouve ici dans une orientation qui est celle du front de la Droite qui a déjà eu lieu dans les années 1920-1930 en Espagne, en Italie, en Allemagne. Dans ces pays, l’extrême-Droite a été galvanisée par une unité structurelle de différents groupes, allant des ultras-conservateurs aux nationaux-révolutionnaires. C’est la première leçon.

La seconde, c’est que la « Nouvelle Droite » des années 1980 a réussi son œuvre : modifier la ligne de l’extrême-Droite en refusant les discours ouvertement racistes au profit d’un discours ethno-différentialiste. Au 21e siècle, parler de la « remigration » contre le « grand remplacement » est la transformation hypocrite du slogan raciste « les Arabes dehors » des années 1980.

On est là dans une profonde dynamique de la Droite, qui a le vent en poupe depuis plusieurs semaines. Et ce n’est qu’un début…

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Guerre

Marine Le Pen candidate en 2022: lui barrer la route coûte que coûte

Le 16 janvier, Marine Le Pen a annoncé qu’elle sera candidate aux élections présidentielles de 2022. Il faut l’unité de la Gauche dès le premier tour et quoi qu’il arrive, il faudra empêcher l’accession d’une figure d’extrême-droite au poste de Président.

Marine Le Pen a confirmé à Nanterre, dans les locaux du Rassemblement national, qu’elle sera candidate à la Présidentielle de 2022, confirmant des propos tenus en octobre 2019. Le moment choisi est idéal évidemment à ses yeux puisqu’elle a dénoncé les syndicats réformistes et s’est placée contre la réforme des retraites. Comme aux municipales un bon score est déjà prévu, elle se présente comme la véritable figure de l’opposition.

Si, en plus, l’ouverture à la Droite fonctionne, alors il y a effectivement les moyens de réussir pour elle. Il suffira de proposer un pacte gouvernemental en intégrant diverses figures, telle Marion Maréchal, pour asseoir une base suffisamment large.

Il n’y a donc pas le choix. Il faut un candidat unique de la Gauche dès le premier tour de la présidentielle. Il faut s’opposer dans tous les cas au second tour à Marine Le Pen, si elle y parvient.

Il est courant d’entendre des gens dire avoir voté pour Emmanuel Macron pour contrer Marine Le Pen, mais qu’ils ne le referont pas. C’est là totalement erroné, car c’est oublier ce qu’est le Fascisme. Évidemment, il y a l’ultra-gauche pour qui la France est déjà un État policier, une dictature. Mais si on connaît l’Histoire, on sait que c’est n’importe quoi et que le Fascisme c’est totalement autre chose qu’un régime autoritaire bourgeois classique.

Qui plus est, les gens ne comprennent pas qu’avec une posture de dégoût, ils tombent dans la démagogie du Fascisme justement, qui vise à rejeter la politique comme quelque chose de dégoûtant, corrompu, etc. Pour dire les choses plus simplement, une lecture anarchiste des choses, anti-politique, contribue aux tendances anti-démocratiques représentées par le Fascisme.

Le constat est simple. Il faut sauver les principes démocratiques et cela n’est pas possible si la démagogie de l’extrême-Droite l’emporte. Il faut donc rassembler les efforts coûte que coûte et il est évident qu’une Gauche non unie au premier tour n’accédera pas au second tour. Il ne s’agit pas de penser que le régime présidentiel de la Ve République est démocratique – il ne l’est pas. Il s’agit d’empêcher l’extrême-Droite de réaliser un saut qualitatif.

Et si jamais la Gauche ne parvient pas au second tour, il faudra voter même pour Emmanuel Macron, là encore pour bloquer la route à l’extrême-Droite. Il y aura bien sûr les « ultras » pour dire que ce serait cautionner Emmanuel Macron et empêcher l’émergence d’une contestation à Gauche, mais en réalité le fond de cette posture, c’est la position de la terre brûlée. C’est l’idée qu’il faudrait que les gens connaissent le pire pour réagir. C’est du suicide.

Nous ne sommes pas à la veille de la révolution ou d’un basculement à Gauche. Qui le dit ment et ne peut mentir que sciemment, car il est frappant que le niveau de conscience populaire est faible, que le nombre d’activistes de gauche est misérable, que l’individualisme règne, que le nationalisme imprègne les valeurs.

Ce que nous risquons, c’est le basculement dans l’hégémonie d’une figure à la Donald Trump, Boris Johnson, Jair Bolsonaro, Vladimir Poutine, Xi Jinping, Recep Tayyip Erdoğan, Rodrigo Duterte.

Ce serait amener la France sur le terrain des va-t-en guerre ouverts, de l’aventurisme militaro-expansionniste ouvert.

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Politique

Grèves: la faiblesse de la Gauche fait la force de l’extrême-Droite

La Gauche a refusé la politique et a laissé faire le syndicalisme pour mener la grève contre la réforme du système des retraites. Non seulement cela s’annonce de plus en plus comme un échec, malgré une forte tension à la base dans de nombreux secteurs, mais en plus cela a directement tracé un boulevard pour le Rassemblement national et son populisme nationaliste.

Marine Le Pen a lancé dimanche dernier la campagne du Rassemblement national pour les municipales en se tournant vers la Droite, car les réalités politiques dans les communes exigent de telles alliances. Dans le même temps, elle assume une position « sociale » très forte sur la question des retraites, profitant des faiblesses de la Gauche pour se présenter comme l’opposante numéro un au gouvernement.

Elle soutien le mouvement et demande même de « continuer cette contestation contre la réforme des retraites », en expliquant bien sûr qu’elle retirera la réforme si elle parvient au pouvoir.

La dirigeante du Rassemblement national torpille ici littéralement la Gauche sur son propre terrain, tout en assumant la Droite sur le plan des valeurs. Il ne faut pas s’y tromper : on a à faire ici à une démarche typiquement fasciste, consistant à critiquer la Gauche tout en assumant ses thèmes, mais avec des valeurs de droite.

C’est un rouleau compresseur qui se met en marche afin de proposer le nationalisme comme recours politico-culturel au libéralisme. La Gauche, en ayant laissé l’extrême-Droite s’emparer de la contestation sur les retraites, va se retrouver désemparer. Cela d’autant plus qu’elle a elle-même contribué à baisser le niveau en acceptant le populisme des gilets jaunes.

La situation sera d’autant plus catastrophique si la grève est un échec : le populisme nationaliste aura tout loisir d’attribuer cet échec à la Gauche, et pas au syndicalisme. Le populisme nationaliste de Marine Le Pen est d’ailleurs très clair sur ce point : il ne critique pas le syndicalisme. Au contraire, il propose au syndicalisme de se ranger derrière le nationalisme, qui serait plus à même de lui garantir des succès que la Gauche.

Elle a donc refusé de critiquer la grève, malgré la tradition anti-grève de l’extrême-Droite française, expliquant tout simplement que :

« Les syndicats sont dans leur rôle, nous les partis politiques nous sommes dans le nôtre. »

De manière très habile cependant, elle fait en sorte de critiquer la direction de la CGT, en fustigeant son secrétaire national Philippe Martinez, qu’« on a toutes les raisons de détester » car il est « sectaire, odieux, il refuse le processus démocratique ».

Ce n’est pas tout. Pour être certain que tout le monde ait bien compris son positionnement, pour couper l’herbe sous le pied à l’argument faisant de l’extrême-Droite une force d’appuis aux syndicats « jaunes » (le surnoms des casseurs de grève), elle précise dans Le Parisien :

« Les syndicats réformistes sont les idiots utiles du macronisme »

Elle en appelle même à la base de ces syndicats, en l’occurrence surtout de la CFDT, première organisation syndicale représentative dans le privé, les opposant à leurs directions :

« Ils devront en répondre auprès de leur base qui n’est probablement pas dupe. »

Cet appel du pied de l’extrême-Droite au syndicalisme est un tournant historique, ou plutôt un « retour » historique, car c’est là l’essence du fascisme. La Gauche, quand elle a été forte, politique, ancrée dans les classes populaires, a été le meilleure rempart au nationalisme.

Maintenant qu’elle est faible, isolées dans les centre-villes et soumise au syndicalisme, elle laisse un boulevard au populisme nationaliste. Et ce n’est pas Philippe Martinez qui sauvera la Gauche, car il n’a absolument rien à dire contre le nationalisme. Sa critique du Rassemblement national est totalement à côté de la plaque :

« Les solutions de gens qui sont racistes ne sont pas les bienvenues dans les mouvements sociaux »

Cela n’a aucun rapport, puisque Marine Le Pen ne mobilise absolument pas avec le racisme, mais avec le nationalisme. Alors, quand Philippe Martinez défend ensuite l’immigration en s’imaginant que cela soit utile pour combattre l’extrême-Droite (« le problème dans notre pays ce n’est pas l’immigration, c’est le partage des richesses »), il ne fait que contribuer au grand lessivage nationaliste à venir… À moins que la lutte de classe s’affirme réellement et mette à bas le populisme nationaliste de Marine Le Pen !

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Politique

Jean-Luc Mélenchon et le jeu nationaliste «franc-maçon»

Jean-Luc Mélenchon ne relève pas des traditions du mouvement ouvrier, mais du courant trotskiste dit lambertiste particulièrement lié au syndicat anti-politique Force Ouvrière et à la franc-maçonnerie. C’est la source intellectuelle de ses nouvelles sorties ultra-provocatrices au sujet des « progrès » de Marine Le Pen et des gouvernements qui plieraient devant les « communautaristes » « sionistes ».

Les propos de Jean-Luc Mélenchon, début décembre, avaient laissé perplexes beaucoup de monde. Il avait expliqué qu’il y aurait eu un changement « social » chez Marine Le Pen. Constatant qu’elle appelait à manifester contre le plan gouvernemental de réforme des retraites, il a expliqué devant les médias :

« Écoutez, c’est un grand progrès. D’habitude, elle passe son temps à chercher pouille aux arabes et aux musulmans, et aujourd’hui, elle a compris que quelle que soit sa religion ou sa couleur de peau, on a tous des intérêts communs et qu’on est semblable et qu’à partir de 60 ans et plus, tout le monde est fatigué, donc ça vaut la peine que les gens s’arrêtent. »

On ne comprend pas trop si Jean-Luc Mélenchon se moque de Marine Le Pen ou s’il considère qu’elle a réellement évolué. Cette ambiguïté est d’autant plus forte qu’il a ensuite expliqué :

« Elle est en train de faire un progrès en quelque sorte en direction de l’humanisme, je ne vais quand même pas me plaindre de ça et quant à ses adhérents sur le terrain, ils sont les bienvenus. Aujourd’hui, ils viennent dans la tenue des cheminots, de gaziers, d’électriciens, etc. Comme on dit à Marseille : profession vaut noblesse. »

En réalité, il se moque bien d’elle, mais il tente de jouer sur son terrain « national », « communautaire ». Il oppose à la lecture nationaliste de Marine Le Pen une lecture tout autant nationaliste, mais qu’il imagine sociale car nationale, et inversement. C’est l’idéologie « républicaine » qui est propre à la France et dont l’une des principales figures fut Jean Jaurès.

La nation française serait « en soi » sociale, il suffirait qu’elle soit « elle-même ». D’où ses propos populistes le même jour faisant allusion, sans le dire, à la charte d’Amiens de 1905 :

« Dans les statuts de tous les syndicats, la CGT, SUD et le reste, il est dit qu’ils réunissent tous les travailleurs, compte non tenu de leurs opinions politiques, religieuses ou philosophiques. Par conséquent, quand vous êtes dans un mouvement social, depuis toujours il y a toujours eu tout le monde (…). Je ne suis pas étonné qu’un salarié du rang, quel que soit son vote politique, car c’est bien de ça dont on parle, défendre ses intérêts avec les autres et moi je trouve ça très bien. »

Le dirigeant de La France insoumise sait d’ailleurs être prudent et il assez malin pour ne pas mentionner Force Ouvrière, ce syndicat est né comme opposant farouche à la politique, en étant soutenu par la franc-maçonnerie (Jean-Luc Mélenchon est membre du « Grand Orient ») et les trotskistes du courant lambertiste (dont a fait partie Jean-Luc Mélenchon).

Il veut éviter que son style ne soit trop cerné intellectuellement, car sinon il perdrait son côté « au-dessus » de la mêlée qu’il emprunte aux « leaders » nationalistes latino-américains.

Il en va de même pour ses propos suivant la défaite des travaillistes au Royaume-Uni. Il a tenu sur son blog des propos anti- « communautaristes » relevant résolument de l’idéologie franc-maçonne.

« Corbyn a passé son temps à se faire insulter et tirer dans le dos par une poignée de députés blairistes. Au lieu de riposter, il a composé. Il a du subir sans secours la grossière accusation d’antisémitisme à travers le grand rabbin d’Angleterre et les divers réseaux d’influence du Likoud (parti d’extrême droite de Netanyahou en Israël). Au lieu de riposter, il a passé son temps à s’excuser et à donner des gages. Dans les deux cas il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires (…).

Tel est le prix pour les « synthèses » sous toutes les latitudes. Ceux qui voudraient nous y ramener en France perdent leur temps. En tous cas je n’y céderai jamais pour ma part. Retraite à point, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogante des communautaristes du CRIF : c’est non. Et non c’est non. »

Une ukase est un ordre sans appel donné en Russie par le Tzar et les dernières lignes citées sont les dernières de son article. En agissant ainsi, Jean-Luc Mélenchon savait très bien qu’il jouait la provocation et que cela ressemblerait, comme pour le pseudo appel du pied à Marine Le Pen, à un appel du pied aux franges petites-bourgeoises ayant basculé dans le camp antisémite de Dieudonné et d’Alain Soral.

Il agit ici de manière machiavélique, de manière parfaitement calculée. Il sait également très bien que les travaillistes britanniques, en s’ouvrant aux courants post-modernes « décoloniaux » et autres, ont fait face à une vague d’antisémitisme, comme « anticapitalisme romantique ». Mais il choisit de passer outre.

Car, étranger au mouvement ouvrier, en perte de vitesse, Jean-Luc Mélenchon est obligé d’accentuer la mise en avant de son « idéal » républicain – franc-maçon, cette fiction apolitique, anti-politique, d’une « république sociale » fondée sur la « fraternité ».

Ce qui revient, dans les faits, à prôner un État fort, apolitique, sur une ligne « sociale » et nationale. Bref, à servir de marchepied à l’extrême-Droite, tout en prétendant le contraire.