Catégories
Guerre

Minable pamphlet pro-américain et pro-guerre du PS et d’EELV

En service commandé pour l’Otan et la CIA.

Raphaël Glucksmann est une figure typique de la fausse gauche française. Il n’est en rien de gauche, mais un libéral-démocrate à l’américaine, dont l’œuvre a essentiellement pour but de confisquer l’héritage et la culture de la Gauche historique, afin de la détruire.

Il est donc tout à fait logique que Raphaël Glucksmann soit un défenseur acharné de la guerre américaine contre la Russie. À l’occasion du premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, il a donc écrit une « tribune », forcément publiée dans « Le Monde » (l’organe favori des Français démocrates à l’américaine), forcément accessible uniquement à ceux qui paient pour la lire, forcément signée par une ribambelle d’universitaires.

L’essentiel des figures du Parti « socialiste » et d’Europe écologie-Les Verts l’ont également signée, naturellement. C’est la Gauche caviar, la Gauche bobo, celle du Monde, du Nouvel Observateur.

Ce qu’on lit dans cette tribune est absolument caricatural, et c’est la même chose que ce que racontent la CIA et l’Otan. La Russie est méchante, très méchante, mais les Ukrainiens sont fantastiques et ils se battent pour notre liberté. Alors il faut les armer jusqu’aux dents pour qu’ils se massacrent avec les Russes, car il en va de la liberté du monde entier.

« Un peuple dont le seul crime est d’avoir voulu vivre libre », ose dire Raphaël Glucksmann, tel un scénariste à Hollywood.

Mais comme il s’agit, en France, pour Raphaël Glucksmann de détruire l’héritage et la culture de la Gauche historique, alors il ajoute une touche locale à sa propagande. Il reprend les termes et les définitions de la Gauche pour tout mélanger, pour saloper. La confusion est une arme fétiche des propagandistes à l’américaine.

Ainsi, il parle de fascisme, et renvoie à l’héritage antifasciste du 20e siècle.

« Nous faisons face à un État fasciste qui doit impérativement perdre la guerre qu’il a déclenchée en Ukraine. »

Et il ose :

« La guerre en Ukraine permet de situer chacun d’entre nous dans et face à l’histoire.

Elle oblige la gauche à décider si elle continue ou si elle renie le combat antifasciste qui fut l’honneur de son histoire.

Une gauche fidèle aux leçons de son histoire se souvient de la guerre d’Espagne et de l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie fasciste. Elle se souvient des leçons de l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne nazie.

Le refus d’armer les Républicains espagnols ou les Ethiopiens envahis par Mussolini n’a pas amené la « paix », mais une guerre bien plus dévastatrice. L’abandon de la Tchécoslovaquie en 1938 a préparé la débâcle. »

Ce parallèle est très intéressant, car nous sommes justement en droit de le dénoncer, nous en avons la légitimité. C’est que ce parallèle a été juste, en effet… Mais il ne l’est plus. Voici l’image que nous avions réalisé et mis en avant avant l’invasion, dès avril 2021.

Et nous l’avions réactualisé au début de l’année 2022.

Qu’est-ce qui a changé, pour ne plus l’utiliser après ?

L’image avait son sens lorsqu’on pouvait encore parler de la nation ukrainienne en général. Ce n’est désormais plus possible : on est obligé de parler du régime ukrainien en particulier. Nous aimerions que les choses soient autrement, mais ce n’est pas le cas. Tout ce qui touche à l’Ukraine est 100% pro-guerre, pro-américain, fanatiquement anti-Russie, il n’y a rien à sauver.

Le régime ukrainien est désormais ouvertement sur une ligne nationaliste fanatique, affirmant vouloir aller jusqu’à Moscou avec ses chars et démanteler la « Moscovie ».

Il brûle des livres en masse, par millions, car « pro-Russie », il détruit méthodiquement tout ce qui est russe jusqu’aux monuments à Pouchkine, au point de vouloir interdire l’immense Tchaïkovski, de faire du peintre Ilya Répine un Ukrainien et non plus un Russe, jusqu’à considérer que la Russie est une entité maléfique possédée par le « dostoïevskisme ».

Nous l’avons répété plusieurs fois aussi, en précisant à chaque fois les étapes y menant : la nation ukrainienne s’est littéralement suicidée. Elle a fait comme Gribouille se jetant à l’eau pour ne pas se mouiller.

Il est impossible d’avoir un quelconque lien, même de très loin, avec le régime ukrainien qui assume l’idéologie nationaliste des bandéristes, qui interdit tout ce qui est de Gauche, qui est aux ordres de la superpuissance américaine.

On doit même dire que puisque l’Ukraine est au service de l’occident, qu’il représente aussi la France, alors il faut souhaiter sa défaite, car la défaite du régime ukrainien est aussi la défaite de l’armée française !

Une défaire que ne veulent ni le Rassemblement National, ni la CGT, ni La France Insoumise, ni Les Républicains, ni Emmanuel Macron, ni le NPA, ni la CFDT, ni FO, ni EELV, ni les socialistes.

Car l’ensemble du spectre politique est aligné sur l’Otan, sur la bourgeoisie française inféodée à la superpuissance américaine.

Être révolutionnaire, sur les valeurs de la Gauche historique, c’est se confronter à cet alignement ! Il ne faut pas aider le régime ukrainien, il ne faut pas la « paix », il faut la défaite de son propre camp impérialiste !

Voici la tribune, minable pamphlet pro-américain, pro-Otan, pro-3e guerre mondiale.

« Le 24 février 2022, Kiev devait tomber en quarante-huit heures. Un an plus tard, le drapeau ukrainien flotte sur Kherson. Depuis un an, les Ukrainiens nous donnent une extraordinaire leçon de courage. L’histoire s’écrit dans les tranchées de Bakhmout et les rues de Kherson, les caves de Kharkiv et les abris de Kiev.

L’Ukraine est aujourd’hui le cœur battant de l’Europe ; elle incarne la liberté des peuples face à une agression impérialiste ; elle défend la démocratie, non seulement pour elle-même mais pour nous tous, pour tout le continent européen. C’est pourquoi nous devons la soutenir de toutes nos forces et amplifier l’aide européenne.

Ceux qui agitent la peur de « l’escalade », alors qu’il ne s’agit que de repousser une agression, ne voient pas que tout recul devant Poutine ne ferait qu’enfoncer notre continent dans une spirale d’insécurité et de violence. Poutine n’a rien caché de ses idées et de son projet : il est en guerre contre la démocratie européenne, en laquelle il ne voit que décadence, et contre laquelle il veut affirmer, au mépris de tout droit, la puissance d’un empire russe.

La dynamique impérialiste enclenchée depuis 1999 par le régime de Poutine, appuyé sur un capitalisme mafieux et oligarchique, ne sera arrêtée que si la Russie perd en Ukraine. Alors que la guerre fait à nouveau rage à nos frontières, alors que la sécurité de l’ensemble de l’Europe est en jeu, la lâcheté et les ambiguïtés coupables ne sont pas permises.

La question est simple : doit-on donner aux Ukrainiens les moyens de se défendre ou récompenser l’agresseur russe en le laissant détruire le droit international et commettre en toute impunité ses crimes contre l’humanité ? Ceux qui appellent. à cesser de livrer des armes à l’Ukraine ne sont pas « pacifistes » : ils ne veulent pas la paix, mais consentent à la défaite.

Ils autorisent le sacrifice des Ukrainiens en les livrant à leurs agresseurs. Ils espèrent avoir la paix en cédant à ceux qui déclenchent les guerres. C’est une vieille illusion qui nous a maintes fois coûté cher à travers l’histoire. La victoire du fascisme n’est pas la « paix », mais la préparation d’autres guerres.

Cette guerre décide de la sécurité du continent européen

Le pseudo- « pacifisme » d’une part de la classe politique française et européenne – y compris à gauche – qui refuse les livraisons d’armes à l’Ukraine revient à consentir à l’oppression et à l’anéantissement d’un peuple dont le seul crime est d’avoir voulu vivre libre. Non seulement les pays européens ont raison de fournir des armes à l’Ukraine, mais ils doivent intensifier leur effort.

Si nous voulons réellement vivre en paix, alors nous devons être solidaires de la lutte des Ukrainiens contre un régime qui fait des civils des cibles prioritaires, comme il l’a déjà fait en Tchétchénie ou en Syrie. Il faut livrer aux Ukrainiens toutes les armes dont ils ont besoin pour renvoyer l’armée russe dans ses frontières. Chaque retard, chaque délai prolonge l’agression.

Cette guerre décide de la sécurité du continent européen pour les décennies à venir. Elle décide aussi du sens de la démocratie européenne et de sa capacité à préférer la solidarité aux politiques de profits à courte vue, qui sacrifient d’un même mouvement la justice sociale, l’urgence écologique et l’autonomie stratégique de nos cités.

La solidarité avec le peuple ukrainien en lutte

Une part de la gauche ne comprend pas qu’il peut y avoir une réponse de gauche à la guerre : fondée sur la solidarité avec le peuple ukrainien en lutte, mais aussi sur l’idée simple que les plus riches doivent le plus contribuer à l’effort commun, sur le fait que la taxation des profits de guerre a toujours été l’occasion à travers l’histoire de rétablir la primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers et de la puissance publique sur les puissances privées. L’état de guerre exige que nous cessions de séparer le politique de l’économique.

Alors comblons les trous dans les sanctions visant la Fédération de Russie ; étendons les sanctions individuelles et confisquons les biens russes qui sont jusqu’ici simplement gelés ; créons d’urgence un cadastre de tous les avoirs financiers et non financiers détenus dans les paradis fiscaux, à commencer par les paradis fiscaux européens dont les oligarques russes sont particulièrement friands, et gelons les avoirs russes au-delà d’un niveau de fortune afin d’affaiblir les acteurs qui bénéficient le plus au régime de Poutine ; étendons les sanctions aux Etats ou entités qui aident le régime russe à annexer les territoires ukrainiens occupés et à circonvenir aux sanctions existantes.

Affichons clairement l’objectif stratégique de l’UE : la victoire de l’Ukraine dans ses frontières. Les discours ambigus, qui laissent croire à Moscou qu’une porte est à moitié ouverte et que l’Europe pourrait accepter l’annexion des territoires ukrainiens occupés par la Russie, ne font que prolonger la guerre en encourageant la Russie à étendre son occupation le plus loin possible.

L’UE devra aussi être à la hauteur de la solidarité matérielle qu’elle doit aux nombreux pays du monde qui subissent sans l’avoir voulu les conséquences de la guerre, en particulier sur l’approvisionnement alimentaire et énergétique.

Etre « réaliste », c’est fonder sa stratégie sur la réalité, et pas sur des illusions que le fait de la guerre a mises en pièces. Et la réalité, si longtemps fuie par nos dirigeants, est que nous faisons face à un Etat fasciste qui doit impérativement perdre la guerre qu’il a déclenchée en Ukraine.

La guerre en Ukraine permet de situer chacun d’entre nous dans et face à l’histoire. Elle oblige la gauche à décider si elle continue ou si elle renie le combat antifasciste qui fut l’honneur de son histoire. Une gauche fidèle aux leçons de son histoire se souvient de la guerre d’Espagne et de l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie fasciste. Elle se souvient des leçons de l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne nazie. Le refus d’armer les Républicains espagnols ou les Ethiopiens envahis par Mussolini n’a pas amené la « paix », mais une guerre bien plus dévastatrice. L’abandon de la Tchécoslovaquie en 1938 a préparé la débâcle.

Toute renonciation prépare les catastrophes de demain. Hier, la démission des démocraties face à la barbarie de Bachar El-Assad a donné à Poutine, qui avait déjà expérimenté l’impunité de sa violence extrême en Tchétchénie et avait pu violer le droit international en Crimée, le signal d’une autorisation à commettre l’irréparable en Ukraine.

Les Ukrainiens ne lâchent rien, malgré les morts, les viols, les massacres. Nous n’avons pas droit à la lâcheté alors qu’ils combattent pour nous. La seule défense de la paix est de soutenir les Ukrainiens.

Liste des signataires de cette tribune à l’initiative de Raphaël Glucksmann et Jean-Yves Pranchère :

Pierre Albertini, historien, professeur de khâgne ; Hadrien Alvarez, artiste plasticien ; Eric Andrieu, député européen (PS) ; Nathalie Appere, maire de Rennes (PS) ; Jérôme Auslender, adjoint au maire de Clermont-Ferrand (Generation. s) ; Fabien Aviet, éditeur ; Gilles Bataillon, directeur d’études à l’EHESS ; Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand (PS) ; Thomas Boccon-Gibod, Institut de philosophie de l’université Grenoble Alpes ; Isabelle Bourdier, professeure d’histoire-géographie ; Dominique Bourg, professeur honoraire à l’Université de Lausanne ; Frédéric Brahami, directeur d’études à l’EHESS ; Anne-Lorraine Bujon, directrice de la rédaction de la revue Esprit ; Julia Cagé, professeure d’économie au département d’Economie de Sciences Po Paris ; Eduardo Castillo, écrivain ; Pierre Charbonnier, philosophe, chargé de recherche CNRS à Sciences Po ; Fabien Chevalier, président d’honneur de « Sauvons l’Europe » ; Antoine Chollet, politiste, université de Lausanne ; Catherine Coquio, cofondatrice du Comité Syrie-Europe ; David Cormand, député européen (EELV) ; Laurent Coumel, enseignant-chercheur à l’Inalco ; Martin Deleixhe, Université libre de Bruxelles ; Carole Delga, présidente de la région Occitanie (PS) ; Karima Delli, députée européenne (EELV) ; Tremeur Denigot, expert européen ; Philippe Descola, professeur au Collège de France ; Frédérik Detue, maître de conférences en littérature comparée, université Côte d’Azur ; Françoise Diehlmann, germaniste ; Stéphane Dorin, professeur de sociologie à l’université de Limoges ; Gregory Doucet, maire de Lyon (EELV) ; Anne Dujin, rédactrice en chef de la revue Esprit ; Alexeï G. Evstratov, enseignant-chercheur, université Grenoble Alpes ; Jean-Louis Fabiani, professeur à CEU, Vienne ; Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS) ; Jean-Marc Forax, artiste plasticien ; Sylvain Frécon, auteur de bande dessinée ; Antoine Germa, scénariste du film Moissons sanglantes ; Raphaël Glucksmann, député européen (Place publique) ; Martine de Gaudemar, professeure émérite de philosophie (université de Paris-Nanterre) et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France ; Sylvie Guillaume, députée européenne (PS) ; Francois Heran, professeur au Collège de France ; Jean-François Husson, chargé de cours invité à l’université de Louvain ; Yannick Jadot, député européen (EELV) ; Céline Jouin, maître de conférences en philosophie à l’université de Caen Normandie ; Isabelle Kersimon, présidente d’honneur de l’Inrer ; Mathieu Klein, maire de Nancy (PS) ; Sarah Kilani, membre du Comité Syrie Europe après Alep, médecin anesthésiste réanimateur ; Firas Kontar, juriste, opposant au régime syrien ; Justine Lacroix, politiste, université libre de Bruxelles ; Aurore Lalucq, députée européenne (Place publique) ; Perrine Ledan, échevine de la culture (Ecolo), Uccle (Bruxelles) ; Carole Lemee, anthropologue, maîtresse de conférences à l’université de Bordeaux ; Nicolas Leron, essayiste, chercheur associé à Sciences Po ; Antoine Lilti, professeur au Collège de France ; Paul Magnette, président du Parti socialiste belge et bourgmestre de Charleroi ; Virginie Maneval, assistante sociale ; André Markowicz, écrivain et traducteur ; Guillaume Massart, cinéaste et producteur ; Fréderique Matonti, professeure de science politique à Paris-I ; Nora Mebarek, députée européenne (PS) ; Frédéric Ménager, chercheur associé EHESS ; Marie Mendras, professeure à Sciences Po Paris ; Aude Merlin, chargée de cours en sciences politiques et sociales, Université libre de Bruxelles ; Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue ; Boris Najman, enseignant-chercheur, UPEC ; Claire Nouvian, militante écologiste ; Florence Ostier, sociologue et coopératrice ; Benoit Payan, maire de Marseille ; Marie Peltier, historienne, spécialiste de la propagande ; Jean-Yves Pranchere, politiste, Université libre de Bruxelles ; Nicolas Poirier, enseignant et chercheur en philosophie, Sophiapol/Paris Nanterre ; Alain Policar, chercheur associé au Cevipof (Sciences Po) ; Christophe Prochasson, historien, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales ; Valérie Rabault, député (PS); Bastien Recher, conseiller régional de Normandie (EELV) Hélène Flautre, ancienne députée européenne (EELV) ; Dilnur Reyhan, chercheuse et présidente de l’Institut ouïghour d’Europe ; Johanna Rolland, maire de Nantes (PS) ; Sylvie Rollet, présidente de l’association « Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre » ; Valérie de Saint-Do, journaliste et autrice ; Denis Saillard, chercheur associé à l’UVSQ (Paris-Saclay) ; Elisabeth Salomon, retraitée de la fonction publique ; Guillaume Sauzedde, service public de l’emploi ; Laura Ségard, psychologue ; Frédéric Sawicki, professeur de science politique, Paris-I ; Réjane Senac, directrice de recherche CNRS au Cevipof ; Guillaume de Stexhe, professeur émérite Université Saint-Louis-Bruxelles ; Claude Taleb, ex-vice-président (EELV) de la région Haute-Normandie ; Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV ; Boris Vallaud, député (PS) ; Cécile Vaissié, professeure à l’université Rennes-II ; Mélanie Vogel, sénatrice (EELV) ; Ilias Yocaris, professeur en sémiotique du texte et de l’image à l’université Côte d’Azur ; Anna C. Zielinska, maîtresse de conférences en philosophie à l’université de Lorraine ; Laurent Zimmerman, maître de conférences, université Paris Cité ; Gabriel Zucman, professeur d’économie à Berkeley et directeur de l’Observatoire européen de la fiscalité. »

Catégories
Politique

Un an de conflit en Ukraine : la Gauche surtout silencieuse et complice

Le bilan est très mauvais.

Elle est belle la « Gauche » française, ou plutôt cette variété française de « Démocrates » à l’américaine. Un an de conflit en Ukraine et même là, elle ne trouve rien à dire, ou alors… surtout pour soutenir l’OTAN. On en est là..

Et encore parle-t-on là de ceux qui font de la politique. Pour d’autres, c’est déjà trop. Les manifestations de la CGT et une vague agitation étudiante leur suffit. Ils ne sont même pas en mesure de comprendre que le premier anniversaire d’un tel conflit interpelle nécessairement les gens. Que c’est faire de la politique, la plus élémentaire même, que de donner sa vision du monde, de montrer qu’elle permet d’éclairer les faits, de dégager des tendances, de tracer des perspectives.

Faisons un petit bilan de ces « politiques » et « antipolitiques » au sujet du triste anniversaire de la première année de conflit militaire en Ukraine.

Les politiques

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord, a régulièrement soutenu le régime ukrainien, tout en dénonçant le risque d’engrenage. C’est une position intenable, mais qui permettait de sauver la chèvre et le chou. D’un côté le PCF est aligné sur le régime pro-Ukraine au niveau de ses élus, de l’autre il prône la paix pour satisfaire sa base.

Le document « Ukraine : Agir pour la Paix, en priorité » est en ce sens. Fabien Roussel dénonce la Russie, appelle le gouvernement français à devenir l’organisateur de la paix et égratigne l’OTAN. Ce n’est pas cohérent, mais c’est bien amené, ça passe politiquement.

Le Nouveau Parti Anticapitaliste appelle à soutenir la « résistance ukrainienne », sans prendre en compte la nature du gouvernement ukrainien. Tout est de la faute de la Russie et il faut soutenir les opposants là-bas (Assez de la guerre de Poutine ! Troupes russes hors d’Ukraine ! Solidarité avec la résistance ukrainienne !). Cela revient à être un appendice de l’OTAN, mais ça tient debout, c’est cohérent politiquement (si l’on adopte la ligne du NPA).

Lutte Ouvrière a pris position dans son éditorial des bulletins d’entreprise. Son mot d’ordre est Aucun soutien à leur sale guerre ! et l’opposition à la guerre. Lutte Ouvrière est montée en gamme depuis quelques semaines dans sa dénonciation de la guerre, reflétant le fait que pour les travailleurs, la menace d’une 3e guerre mondiale interpelle. Citons le bulletin :

« Les travailleurs n’ont à se ranger ni dans un camp, ni dans un autre. La seule porte de sortie qui puisse garantir que le conflit prenne fin et ne recommence pas demain, c’est que les travailleurs refusent de servir de chair à canon et se retournent contre leurs propres dirigeants.

Sans les travailleurs, rien ne peut se produire. Rien ne peut s’échanger, rien ne peut fonctionner. Même pour faire la guerre, produire les armes et les acheminer, les gouvernements ont besoin de nous. Sans notre consentement, il n’y a pas de guerre possible.

Alors, préparons-nous à refuser l’union sacrée derrière Biden et Macron. Reprenons le mot d’ordre de Marx : prolétaires de tous les pays, unissons-nous contre la classe capitaliste qui nous exploite. Unissons-nous contre ses politiciens qui dressent les peuples les uns contre les autres et nous mènent à la guerre ! »

Le PCF(mlm) considère quant à lui qu’on est déjà dans le processus de 3e guerre mondiale. Celle-ci est le fruit pourri de la crise générale du capitalisme commencé en 2020 et les choses vont empirer en raison de la contradiction américano-chinoise. On est dans le repartage du monde et l’ennemi est avant tout dans son propre pays (Un an de conflit armé en Ukraine: faire face à la guerre de repartage du monde, à l’exemple de Rosa Luxembourg).

Citons le document :

« Quel est le point de vue à l’arrière-plan de toutes les initiatives concernant l’Ukraine ?

Ce pays devrait devenir une base industrielle pour le capital financier occidental, en profitant des ressources d’une Russie démantelée en de multiples petits États et payant des sommes colossales de « réparations ».

Une Ukraine vassalisée, une Russie colonisée, tel est le plan des impérialistes occidentaux, superpuissance impérialiste américaine en tête !

Tel est leur souhait, afin de relancer le capitalisme ! »

Révolution permanente a également pris position, ne ratant pas une telle occasion politique, bien que normalement il n’est jamais parlé du conflit militaire en Ukraine. Comme traditionnellement dans ce courant politique, l’article est prétexte à une analyse « géopolitique » où les tendances sont évaluées. Ce qui donne par exemple :

« Les scénarios sont multiples et nous ne pouvons pas tous les évoquer ici. Cependant, tout semble indiquer qu’une ouverture rapide de négociations et la fin des combats n’est pas la perspective la plus probable.

Les pronostics les plus optimistes estiment que ces négociations ne pourraient commencer que d’ici quelques mois, c’est-à-dire après une éventuelle offensive russe et une probable contre-offensive ukrainienne. Autrement dit, les populations locales vont encore endurer beaucoup de souffrances avant que la guerre s’arrête, même selon les plus optimistes. »

Cette position concerne de toutes façons seulement l’Ukraine et la Russie et il n’est pas considéré dans le document que tout cela ait une incidence politique en France (Ukraine. A un an du début d’une guerre réactionnaire).

On a enfin le Parti socialiste, dont la ligne est ouvertement favorable au régime ukrainien et à l’OTAN. Il faudrait d’ailleurs un soutien total, indéfectible comme le dit la déclaration.

Les anti-politiques

Il y a, à rebours des « politiques », les anti-politiques. Eux veulent de l’agitation et rien d’autre. Les positionnements ne les intéressent pas : ils sont une variété pseudo-politique du syndicalisme. Ils ne parlent strictement jamais du conflit militaire en Ukraine et ils ne voient même pas pourquoi il faudrait en parler.

La France insoumise s’est ainsi contentée d’un communiqué de presse de quelques lignes signé par ses parlementaires, pour demander le soutien au régime ukrainien mais également d’aller dans le sens d’une solution négociée. Pas un mot sur l’OTAN, naturellement. Jean-Luc Mélenchon ne dit quant à lui rien du tout sur son blog, lui pourtant si bavard au sujet de tout.

Les anarchistes conservent pareillement le silence. Rien chez l’Union Communiste Libertaire, rien chez la Fédération anarchiste, rien chez Contre-attaque (ex-Nantes révoltée), rien chez la CNT, rien chez la CNT-SO, rien chez la CNT-AIT, rien chez l’OCL.

C’est tout de même notable, car il existe en France une tradition anti-militariste. Il faut croire qu’elle s’est évaporée et que l’armée française peut soutenir le régime ukrainien autant qu’il l’entend.

Du côté « marxiste-léniniste » ou pseudo-maoïste version étudiant, on ne trouve rien non plus. Ils ne parlent jamais de la guerre, ils ne vont pas s’y mettre même à l’occasion d’une année de conflit d’une telle importance. C’est « politique » et ça ne les intéresse pas.

Le Parti Communiste des Ouvriers de France, le Parti Communiste Révolutionnaire de France, Unité Communiste, La Cause du peuple, Nouvelle époque, l’UPML, l’OCML-VP… tous ces gens, qui normalement sont censés dénoncer « l’impérialisme », continuent de ne rien dire.

Initiative Communiste, le site du PRCF, ne dit rien non plus à cette occasion, mais au moins parle-t-il de manière assez régulière du conflit en Ukraine, dénonçant l’OTAN et appelant à la paix.

Le panorama des « politiques » n’est guère brillant, mais celui des « anti-politiques » révèle encore plus le fond du problème, qui est que la Gauche française est surtout sans fondamentaux et sans envergure.

Comment être pris au sérieux sans économie politique développée ? Comment prétendre changer le monde, transformer les choses, sans valeurs développées, sans vision du monde ?

Catégories
Politique

« Une ligne populaire pour sauver la gauche »: diesel et barbecue

Un texte sans dimension.

Le député Philippe Brun et la sénatrice Laurence Rossignol, tous deux au Parti socialiste, proposent dans une tribune une «ligne populaire » avec l’objectif de sauver la Gauche. Il y a le constat, tout à fait évident et absolument pas nouveau, que la Gauche en France est coupée du peuple. Certes. Mais qu’ont-ils à proposer ? Les gilets jaunes !

C’est grotesque, car les gilets jaunes non seulement sont dépassés depuis longtemps, mais surtout n’ont rien à voir, ni de près, ni de loin, avec ce que doit être la Gauche. Ni d’ailleurs avec le peuple français. Mais pour le voir, il faut une vision du monde, il faut vouloir le Socialisme et pas un républicanisme vaguement démocratique et social, et encore moins un plébéianisme délirant à la sans culottes version beauf 21e siècle.

Cela renvoie d’ailleurs directement à une autre question, essentielle : celle des valeurs. De ce côté là, c’est le néant pour ces parlementaires PS cherchant un « ligne populaire ».

Tout est dit dans ce passage :

« Ce n’est pas en accusant les classes populaires, la viande de leur barbecue et le diesel de leur véhicule qu’elles s’impliqueront davantage. »

Et bien justement, si ! La voiture diesel et la viande du barbecue, voilà parfaitement identifié des ennemis de classe. Des ennemis de l’intérieur, dans les mentalités, car c’est bien là toute l’expression du capitalisme français du 20e siècle qui a intégré le prolétariat pour le désintégrer de l’intérieur.

Il n’y aura jamais de ligne populaire sans une révolution culturelle contre le diesel et le barbecue. Et il n’y aura jamais de Gauche avec les gilets jaunes, qui sont précisément une expression du diesel et du barbecue.

Voici la tribune en question, qui a initialement été publiée sur le site Libération, en version payante… Ce qui est pour le moins étrange quand il s’agit de proposer une « ligne populaire ».

« Une ligne populaire pour sauver la gauche

L’alliance de la Nupes était nécessaire, mais pas suffisante. Seule une refondation profonde de la gauche, appuyée sur les revendications des gilets jaunes, lui permettra de défendre à nouveau des intérêts de classe.

La montée continue de l’extrême droite doit inquiéter toute femme et homme attaché à la République. Face à ce danger, l’accord de la Nupes a été une bouffée d’oxygène pour les électeurs de gauche.

Il a permis, dans le nouveau paysage tripolaire, l’élection de députés que la division aurait éliminés. Il a aussi corrigé les trajectoires respectives du PS et de LFI : le PS restait coupable de l’élection d’Emmanuel Macron et des hésitations de nombre de ses dirigeants en 2017, et LFI avait largement théorisé la fin du clivage droite-gauche au profit du clivage peuple-élite.

Nous sommes nombreux à redouter l’échéance de 2027. Entre les élections législatives de 2017 et de 2022, la gauche a gagné moins de 10 000 voix. Et l’extrême droite, 2 millions. Rien ne permet d’imaginer que, depuis juin, les courbes auraient changé de trajectoire.

La seule alliance des partis ne permet pas de créer une dynamique susceptible de changer véritablement les rapports de force qui se sont installés dans le pays. Etre de gauche n’est une fierté que pour environ 25 % des Français.

Nous avons tout livré à l’extrême droite : travail, nation, justice, laïcité, civisme. Elle les instrumentalise comme elle l’a fait tout au long de son histoire en répétant le même schéma : s’opposer, salir, puis récupérer les conquêtes des autres à son compte.

La défense de la République est confisquée par ceux qui la traitaient de «gueuse» jadis, la laïcité

par ceux qui veulent inscrire les racines chrétiennes de la France dans la Constitution, la sécurité par ceux qui la réduisent aux faits divers et le travail par ceux qui refusent qu’il soit rétribué à sa juste valeur.

L’état d’urgence démocratique nous impose d’aller convaincre les classes populaires et moyennes perdues. Seule la promesse d’un avenir meilleur pourra les empêcher de voter à l’extrême droite.

Nous appelons «ligne populaire» cette stratégie qui vise à retrouver ce Assemblée pourquoi la gauche a été créée : défendre ceux qui n’ont que leur travail pour vivre. L’élection d’Emmanuel Macron, sur une base sociale minoritaire, a relégué la majorité sociale aux marges de notre pays.

Les ouvriers, employés, caissières, travailleuses du lien, travailleurs de la manutention et de la logistique, «la société du back-office», n’ont plus que leur colère comme moyen d’expression, leur abstention comme moyen de révolte, le vote RN comme maigre résignation. La gauche a renoncé depuis longtemps à ce peuple introuvable, qui se refuse à elle depuis qu’elle a fait de l’idéal européen l’horizon indépassable de son action, et donc de son impuissance.

Depuis qu’elle a fait du désintérêt pour les gens ordinaires la matrice morale inavouée de son discours et des centres-villes métropolitains mondialisés la ressource exclusive de son imaginaire. Nous devons rompre avec ce renoncement.

Chaque grand mouvement social irrigue une refondation politique. Nous vivons depuis cinquante ans sur la contre-culture de Mai 1968 et la victoire de 1981.

Nous avons la conviction que c’est du mouvement des gilets jaunes que la gauche doit désormais tirer les leçons de sa refondation. Si elle sait accompagner les mouvements sociétaux, elle est en revanche passée à côté de cette révolte, culturellement et sociologiquement trop loin d’elle.

Des idées de novembre 2018 nous retenons une démarche démocratique nouvelle, qui amena des milliers de Français, abstentionnistes militants, à gagner les ronds-points pour débattre.

Loin d’être dangereuses, les classes laborieuses, lorsqu’elles se mobilisent, ne parlent pas d’immigration ni d’insécurité mais de pouvoir d’achat et de droits démocratiques.

Un peuple demande aujour-d’hui à être entendu. Quel est ce peuple invisible ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ?

Rien.

Ce qui a empêché ce peuple de voir ses revendications entendues, et le mouvement des gilets jaunes de prospérer, a été son atomisation par la destruction des structures collectives, la dégradation du rôle des syndicats, la mise sous tutelle du mouvement associatif et la promotion de l’individualisme intégral. Nous devons réaffirmer qu’il existe des liens qui libèrent, ceux du soin et de la solidarité.

Ils doivent devenir les valeurs centrales de notre action politique. La grande œuvre qui est devant nous est de poursuivre un travail commencé par le milieu associatif et les mouvements de l’écologie politique : «conscientiser» les classes populaires et travailleuses, leur rappeler l’intérêt qui est le leur à voir l’écologie primer et leurs conditions de vie s’améliorer. Elles veulent comme les autres que leurs enfants respirent un air propre et mangent sainement.

L’écologie est par essence populaire, les socialistes l’avaient compris très tôt et l’ont oublié parfois. Les émissions de carbone sont proportionnelles à celles de la richesse. Ce n’est pas en accusant les classes populaires, la viande de leur barbecue et le diesel de leur véhicule qu’elles s’impliqueront davantage. La valorisation des pratiques «écoresponsables» est trop souvent perçue comme réservée à une élite diplômée et urbaine.

Résolument installée du côté du peuple, la gauche doit entendre tout ce que celui-ci a à lui dire, sans tabous ni préjugés. Cela implique de regarder en face la situation intérieure du pays et l’appel à plus d’ordre et d’autorité. Loin de toute surenchère ou récupération des mots de l’extrême droite – mais au contraire pour ne lui laisser aucune prise – nous devons porter un discours fort et clair d’ordre et de justice.

La sécurité est un droit du peuple, c’est même la condition de son adhésion à une aventure collective. Lorsque la tranquillité publique n’est plus assurée, le vivre ensemble est menacé. Parce qu’ils sont les plus exposés, la sécurité est un enjeu plus vif encore pour les plus modestes.

Il nous faut financer une police nombreuse, formée et réorganisée pour être plus au contact des populations et moins rivée sur ses statistiques. Plus transparente aussi, plus ouverte et moins susceptible d’être contestée. L’école, la justice civile, les transports publics, plus rien ne fonctionne correctement. On manque d’enseignants, de soignants, de conducteurs de train ou de bus. Et les services privés ne fonctionnent pas mieux. Les gens concluent qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et qu’il n’y a rien à attendre du collectif. Une telle situation ne peut conduire qu’à une catastrophe démocratique, écologique et sociale.

Défendre la ligne populaire, c’est s’imposer de cesser de regarder la colonne «sympathisants de gauche» dans les études d’opinion et s’intéresser à la colonne «ouvriers et employés». Que les étudiants de Sciences-Po votent majoritairement Jean- Luc Mélenchon et que ceux de l’enseignement professionnel ne votent que marginalement à gauche devrait nous obséder. La ligne populaire est un projet et une méthode qui doit inspirer les mouvements sociaux comme les politiques publiques : féminisme populaire, écologie populaire, culture populaire, éducation populaire.

Défendons, en tout point et tout lieu, des intérêts de classe, éclairés par notre esprit des Lumières et la promesse de nouveaux droits. »

Texte proposé par :

Par Philippe Brun, Député de l’Eure et Laurence Rossignol, Sénatrice de l’Oise.

Signé par :

Jérôme Durain Sénateur de Saône-et- Loire

Jérôme Guedj Député de l’Essonne

Marie-Pierre Monier Sénatrice de la Drôme

Mélanie Thomin Députée du Finistère

Mickaël Vallet Sénateur de la Charente-Maritime.

Catégories
Guerre Refus de l’hégémonie

L’arc, les flèches et le refus socialiste-communiste de l’arme nucléaire de 1972

La corruption capitaliste de la Gauche gouvernementale est patente.

Voici le passage du programme commun de 1972 concernant l’emploi de l’arme nucléaire et de l’armée, ou plus exactement du désarmement. Car le Parti socialiste et le PCF prônaient alors le refus de l’armée de métier, la réglementation des ventes d’armes, l’abandon complet de l’arme nucléaire, et l’affirmation du démantèlement de l’OTAN et du Pacte de Varsovie !

Qu’on compare cela aux derniers propos bellicistes de Jean-Luc Mélenchon !

Pour la Gauche à l’époque, en 1972, le programme commun était un compromis pour tenter de gagner la majorité. Désormais, c’est tellement à gauche que cela va bien trop loin pour toute la Gauche participant aux élections ! On voit à quel point il y a eu une décadence.

Et comment il faut reconquérir le terrain perdu alors que la France s’aligne sur l’OTAN et la superpuissance américaine !

Catégories
Politique Rapport entre les classes

Le programme commun socialiste-communiste de 1972

Un document historique très important.

En comparaison avec le Parti socialiste et le Parti Communiste Français du début du 21e siècle, c’est pratiquement de l’ultra-bolchevisme!

progcm72

Catégories
Politique

« 10 choses à retenir du discours d’Anne Hidalgo à Lille »

10 choses surtout totalement hors sol.

Le Parti socialiste n’a pas froid aux yeux après le sidérant fiasco du lancement de la campagne d’Anne Hidalgo à Lille : il assume en bloc en résumant comme suit les mesures proposées, faisant ainsi comme s’il n’y avait ni crise, ni menace de l’extrême-Droite, ni des tensions ininterrompues allant dans le sens de conflits et d’une guerre mondiale à travers l’affrontement sino-américain pour le repartage du monde.

1 – Une rémunération digne pour chacun

« Notre politique du travail sera d’abord celle d’une rémunération digne pour chacune et chacun. Digne pour les « premiers de corvée », en augmentant les salaires. Et digne pour les « premiers de cordée », qui doivent partager équitablement la valeur ajoutée dans les entreprises ! »

2 – Droit de vote à 16 ans

« Pour faire davantage participer les citoyens, le prochain gouvernement d’Allemagne propose d’abaisser l’âge du vote à 16 ans : nous le ferons !

Qu’est-ce qui justifie encore d’exclure de la vie démocratique ceux qui seront le plus concernés par les décisions d’aujourd’hui ? »

3 – Une assurance chômage universelle

« Pour la protection sociale, nous mettrons en place une assurance chômage universelle, nous reviendrons sur la suppression des 5 700 lits d’hôpitaux et nous ferons de la santé mentale, qui est à l’abandon aujourd’hui en France, une grande cause de mon quinquennat. »

4 – Un service public de la petite enfance

« Pour la famille, le cœur de nos vies, nous créerons un service public de la petite enfance. Dans l’attente, nous garantirons aux familles monoparentales un accès renforcé à la garde d’enfants. »

5 – Un droit à mourir dans la dignité

« Par ailleurs, nous ne pouvons pas tolérer que les femmes, les hommes frappés par l’irréversible perte de leur autonomie soient reclus et abandonnés. Nous ferons tout pour les accompagner le mieux possible, en développant massivement les soins palliatifs et en soutenant les aidants pour laisser aux familles la possibilité d’accompagner leurs proches sans risque de perdre leur travail. 

Et nous ouvrirons à celles et ceux qui le veulent le droit de mourir dans la dignité. Je souhaite qu’une loi encadre ce droit nouveau dès l’année prochaine. »

6 – Un droit réel à la sécurité

« Comment assurer aux Français un droit réel à la sécurité quand la police est éloignée des lieux de vie ? C’est une véritable police de la sécurité du quotidien qu’il faut bâtir ! Une police républicaine respectée et présente partout sur le territoire, dans les petites communes et bien sûr dans nos quartiers. »

7 – 60 % d’une classe d’âge diplômé du supérieur et suppression de ParcourSup

« Le premier objectif sera de porter à 60 % d’une classe d’âge, le nombre de diplômés du supérieur (car il faut préparer la France de demain). 

Je souhaite que les étudiants et les apprentis, plus nombreux soient mieux guidés dans leur choix de formation. Nous abrogerons Parcoursup ! 

Nous donnerons aux universités les moyens de fonctionner, d’investir et d’innover ! 

Nous créerons un dispositif national de suivi et d’accompagnement pour les plus de 100 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme ni formation, avec les conséquences dramatiques que l’on connaît sur la suite de leur vie. 

Parce que l’école, c’est l’âme de la République, nous bâtirons une République de l’école. »

8 – Atteindre la neutralité carbone en 2050 et instaurer un ISF climatique

« Le deuxième objectif cest d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Je serai pour cela la candidate de l’écologie des solutions. 

Et je veux le dire ici en toute sincérité : ce combat pour l’environnement ne doit pas nous diviser, car ce sont les plus pauvres, les plus fragiles qui souffrent en premier du dérèglement climatique.

Nous créerons une écologie des droits, droits du vivant, droits de la nature, en intégrant la protection des biens communs dans la Constitution, en définissant un crime d’écocide et en instituant un Défenseur de l’environnement, chargé de veiller à son respect en France. »

« Nous conduirons une écologie du partage. Un ISF climatique pèsera sur les ménages aisés dont le patrimoine émet le plus de carbone. »

9 – Egalité totale des salaires en cinq ans

« Ce quinquennat, je m’y engage, sera celui du droit des femmes comme une nation moderne doit le garantir !

Je veux être la première présidente de l’histoire de France parce qu’il est temps d’accomplir une grande avancée, celle de l’égalité des femmes et des hommes au travail. 

Je sais, (pour les avoir vues, pour les avoir subies), ce que les différences de traitement et les discriminations peuvent faire !

Ça suffit les attaques au respect des femmes et de leur corps ! La primauté du droit à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse sera assuré sur l’ensemble du territoire.

Ça suffit les 20 % de discriminations salariales ! Je m’engage à ce qu’une loi de programmation sociale soit votée dès l’été 2022, pour atteindre l’égalité totale des salaires en cinq ans

Ce sera notre première mesure, notre première loi. »

10 – Le droit à la contraception et à l’IVG assurés sur tout le territoire national

« Ça suffit les attaques au respect des femmes et de leur corps ! La primauté du droit à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse, sera assurée sur l’ensemble du territoire. »

Le Bonus  

Parce qu’en vérité, on a pas réussi à en faire que 10…

Garantir qu’aucun ménage ne consacre plus d’un tiers de ses revenus pour se loger et encadrement des loyers

Catégories
Politique

Sidérant fiasco du lancement de la campagne d’Anne Hidalgo à Lille

Le Parti socialiste est totalement auto-intoxiqué.

Le samedi 23 octobre s’est tenue à Lille la convention socialiste lançant de manière officielle la campagne d’Anne Hidalgo, même si celle-ci avait déclaré plus d’un mois auparavant qu’elle se lançait dans la présidentielle 2022. Deux faits marquants se sont déroulés entre-temps. Le premier, c’est la faiblesse totale d’Anne Hidalgo dans les sondages, puisqu’elle est crédité de 4 à 7% des voix. Le second, c’est l’affirmation par le dirigeant actuel du Parti socialiste, Olivier Faure, lors du Conseil national du Parti socialiste, qu’Eric Zemmour était un fasciste et proposant une ligne tendant à un certain antifascisme.

Il y avait deux possibilités : soit le premier aspect, électoraliste tranquille, l’emportait et les socialistes s’auto-intoxiquaient, considérant qu’ils allaient inexorablement progresser de toutes façons, ce que l’opposant interne Stéphane Le Foll a parfaitement résumé en disant que « le Parti socialiste fonce dans le mur en klaxonnant ». Soit le second aspect l’emportait et c’était l’affirmation, tel un electro-choc, d’une ligne combative contre le libéralisme et l’extrême-Droite, forçant à une unité de la Gauche dans les faits.

Le résultat est édifiant : cela a été le suicide. 1700 personnes (et certainement pas 2200 « militants » comme le prétend le Parti socialiste) ont constaté qu’Anne Hidalgo a été mièvre comme peut l’être la maire d’une ville bourgeoise et cosmopolite comme Paris. Enfin, constaté est un grand mot car le public a consisté en des bourgeois propres sur eux, modernistes, dont on se demande ce qu’ils peuvent bien reprocher à Emmanuel Macron à part ne pas avoir légalisé encore la consommation de cannabis.

Anne Hidalgo a sciemment tourné le dos à la Gauche historique, elle ne voit ni la guerre venir – alors que c’est une évidence indiscutable -, ni une quelconque crise (que ce soit sanitaire ou économique ou morale ou culturelle), ni une menace fasciste. Sa ligne c’est celle du réformisme béat radical – socialiste – franc-maçon, bien symbolisé par les uniques refrains présents, ceux de la Marseillaise et de l’Hymne à la joie.

La guest star était d’ailleurs Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l’Intérieur et premier ministre, qui a tenu un discours de centre-gauche tout à fait lisse. Anne Hidalgo n’a guère fait mieux avec comme leitmotiv:

« Fidèle à notre histoire, je serai la candidate de la reconquête républicaine. Notre impératif n’a pas changé depuis Jean Jaurès : c’est porter la République « jusqu’au bout » pour réinventer notre beau modèle français. »

Et tout cela est censé, on ne sait trop comment, produire une « génération Hidalgo » (c’est un slogan officiel) au moyen de revendications comme l’ISF climatique, le droit de vote à seize ans, l’assurance chômage universelle, etc.

C’est un suicide politique. La situation historique se tend chaque jour avec une vigueur cruelle, angoissante, et le Parti socialiste s’imagine que rien n’a changé, qu’on est encore dans les années 1990-2000. Tout cela parce que les cadres socialistes sont hors-sol, corrompus, vivant au quotidien comme des bourgeois, car ils sont bourgeois.

Ce qui se profile ici, c’est un véritable déchirure politique en France, alors que plus aucun parti politique ne représente rien de connecté à la réalité. Quelque chose va se passer, la balance va commencer à pencher… lourdement.

Catégories
Politique

Olivier Faure au Conseil national du Parti socialiste: Éric Zemmour est un fasciste

L’explication est limpide.

La définition du fascisme donné par Olivier Faure est, grosso modo, celle d’Albert Camus bien plus que celle de la Gauche historique, mais elle converge tout de même avec elle. C’est une prise de position résolue et absolument nette, faisant la preuve que même réformiste et composé d’élus, le Parti socialiste porte en lui des choses positives, à l’opposé des populistes post-gauche de La France Insoumise et autres ultras.

Olivier Faure contribue ici positivement à poser le curseur, il indique une tendance politique par un apport en termes de position. Il souligne bien que l’actualité, ce sont les crises.

C’est de la politique et cela montre le sens politique du Parti socialiste (le discours parle même de lutter contre ceux « qui placent l’Etat au service du capital », s’appuie de manière fondamentale aux Francs-Tireurs Partisans Main d’Oeuvre Immigrée pourtant communiste, fait référence au roman Aden Arabie de Paul Nizan alors communiste où est dit le fameux « J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie »…).

Le Parti socialiste voit bien qu’il y a une barre à Gauche qui est nécessaire, qui est possible, qui a besoin d’être posé rationnellement pour se mettre en place. C’est bien qu’il porte quelque chose!

Voici la vidéo, puis le texte du discours, fait en clôture du Conseil national du Parti socialiste, avec en gras la partie particulièrement marquante.

« Chers camarades,

Nous venons aujourd’hui de clore notre congrès. Je vous remercie toutes et tous de votre implication pour mener à bien ce long processus qui s’achève avec la désignation de l’équipe de direction.

Sa vocation, son ambition, sont d’accompagner les prochains mois, les campagnes présidentielle et législatives et, au- delà, de continuer la renaissance de notre formation politique.

Dans quelques jours, nous désignerons celle ou celui qui nous représentera lors de la prochaine élection présidentielle.

Comme Pierre vient de le rappeler, nous avons, conformément au vote unanime du congrès, veillé à ce que chacun puisse communiquer la semaine prochaine en direction de l’ensemble des militants, par écrit sous la forme d’une profession de foi détaillée, et sous la forme d’un long échange vidéo.

Et à partir du 15 octobre au matin, dès que les résultats seront connus, nous entrons en campagne !

Dans la nuit, nous ferons partir à l’impression un premier tract de campagne et les premières affiches avec l’identité de celle ou celui que nous aurons élu·e.

Les camarades du Secrétariat national se mettront immédiatement en mouvement. En lien avec l’équipe de campagne du candidat, nous mettrons en place une équipe opérationnelle qui fera le lien avec l’ensemble des fédérations.

Dès réception des premiers outils de campagne, physiques et numériques, nous organiserons une première semaine de mobilisation. Sur les marchés, dans les gares, sous les préaux, nous montrerons que nous entrons dans le débat avec la ferme volonté de défendre des positions claires dans un moment de confusion.

Le 23 octobre, nous organiserons la convention d’investiture à Lille où nous serons accueillis par Martine Aubry et la fédération du Nord.

La période exige beaucoup de nous. Sans doute plus encore qu’au cours du demi-siècle passé.

Nous enchaînons les crises. Les Français en font l’expérience douloureuse sur le plan social, économique, démocratique, écologique, sanitaire.

Dans cette France qui se cherche un destin, la question identitaire est venue remplir un vide de sens et s’est imposée dans les médias.

Le polémiste Éric Zemmour est sur toutes les antennes. Et c’est par lui que je voudrais entamer mon propos. Non pas pour contribuer, à mon tour, à en faire le centre de toutes les attentions, mais pour dénoncer avec force la place qui lui est faite. Dans la compétition que se livrent les médias, la course à l’audience a remplacé le devoir d’informer, le buzz s’est substitué aux idées. Les jeux du cirque ont leur règle : sans outrance, pas d’existence.

Alors désormais, on fait salon avec monsieur Zemmour, on discute volontiers de ses saillies racistes comme s’il s’agissait d’opinions défendables puisqu’elles sont enveloppées dans la soie de l’érudition.

Alors je le dis, puisque personne ne le dit. Éric Zemmour est un fasciste.

Je sais qu’en prononçant ces mots, certains me répondront qu’il ne faut pas exagérer. Après tout, Zemmour n’a quand même pas proposé d’ouvrir des camps de concentration.

Ces réflexions font écho à ces phrases d’Umberto Eco prononcées à l’occasion du cinquantième anniversaire de la libération de l’Europe : « le fascisme est toujours autour de nous, parfois en civil. Ce serait tellement plus confortable si quelqu’un s’avançait sur la scène du monde pour dire : je veux rouvrir Auschwitz.

Hélas la vie n’est pas aussi simple. Le fascisme est susceptible de revenir sous les apparences les plus innocentes. Notre devoir est de le démasquer, de montrer du doigt chacune de ses nouvelles formes, chaque jour dans chaque partie du monde ».

S’il n’y eut qu’un seul nazisme, il est possible de jouer au fascisme de mille façons. Et c’est à ce travail de reconnaissance que nous invitait ce grand humaniste il y a déjà trente ans. Il fixait ainsi les caractéristiques du fascisme primitif :

– Le culte de la tradition : la vérité a été annoncée une fois pour toutes. On ne peut que continuer à interpréter son obscur message,

– Le refus du modernisme, c’est-à-dire le rejet de l’esprit de 1789, du siècle des Lumières, conçu comme le début de la dépravation,

– La suspicion envers le monde intellectuel,

– Le désaccord présenté comme une trahison,

– L’exacerbation de la peur de la différence,

– L’instrumentalisation des frustrations individuelles et l’appel aux classes moyennes épouvantées par la pression de groupes sociaux inférieurs,

– La nationalité comme privilège de gens à qui on signifie qu’ils sont assiégés,

– La dénonciation d’un complot qui vient de l’intérieur,

– La vie présentée comme une guerre permanente,

– Le culte de l’héroïsme étroitement lié à celui de la mort,

– Puisque la guerre permanente et l’héroïsme sont des jeux difficiles à jouer, le transfert de la volonté depuissance sur les questions sexuelles. Avec à la clé le mépris des femmes et la condamnation des mœurs non conformistes,

– Un leader, interprète du peuple et de la volonté commune, en lieu et place d’un parlement présenté comme corrompu.

Voilà la définition du fascisme.

Que nous manque-t-il pour comprendre ce qui s’installe sous nos yeux, au grand jour ?

Ses nouveaux admirateurs me rétorqueront que ces caractéristiques s’appliquent aussi bien à l’islamisme radical. Oui, l’islamisme radical est un fascisme. Mais on ne combat pas une forme de fascisme par une autre forme de fascisme !

On l’affronte avec les valeurs de ceux qui sont morts pour la France. Morts pour que l’on puisse continuer à vivre ensemble quelles que soient nos convictions religieuses ou civiques, nos origines, ou nos prénoms.

Il n’y a pas plus français que ces prénoms : Missak, Spartaco, Szlama, Celestino… Ils le sont par le sang versé. Ils étaient la France quand le maréchal Pétain collaborait dans la honte, livrait des juifs, hommes, femmes et enfants, français ou étrangers.

Alors je sais que d’autres vont lever les yeux au ciel et, bardés de leur impuissance, me diront : à quoi bon employer les grands mots, ressortir l’affiche rouge et les visages hirsutes du groupe Manouchian ? De toute façon, la dénonciation, ça ne marche plus.

Mais je ne suis pas venu vous parler de dénoncer, mais de combattre !
Et le combat, ça commence par mettre des mots sur des idées, sur des faits, « pour ne pas ajouter aux malheurs du monde » pour reprendre Camus.

Le combat, ça commence par le refus de la banalisation. Le refus de céder à ce que l’on croit être l’esprit du temps. Le refus de débattre poliment des propos d’un raciste récidiviste. Le refus de suivre une pente que l’on croit facile.

Oui, je sonne l’alerte.

Je sonne l’alerte parce que je ne veux pas que les plus jeunes puissent mettre un signe d’équivalence entre ce que nous disons et ce que disent les fascistes. Je ne veux pas que le travail de mémoire, l’éducation des générations après- guerre, tout ce travail pour que le pire ne soit plus notre avenir, soit réduit à néant.

Je sonne l’alerte parce que je vois la droite – canal historique – emboiter le pas de l’extrême droite.

Parce qu’elle est incapable de se distinguer d’Emmanuel Macron qui applique son programme économique et social, elle se lance dans une surenchère folle. Au lieu de bâtir des digues, elle n’ose déjà plus dire comme monsieur Jacob, qu’Éric Zemmour est raciste.

Madame Pécresse veut réviser la Constitution, monsieur Bertrand a pour priorité d’abaisser la majorité pénale, et même le placide monsieur Barnier en vient à contester les institutions européennes et à réclamer un « électrochoc de sécurité ».

Avant, on avait les « chocs », choc de simplification, choc de compétitivité, choc de confiance, etc. Visiblement, c’était trop peu.

Pas plus tard qu’hier, c’est le vice-président des mal nommés Républicains qui évoquait une « épuration ethnique » en cours dans les banlieues !

Voilà, je m’agace et m’indigne de voir cette droite qui se dit républicaine s’oublier par peur d’être siphonnée. Oui, la République est en danger quand ses défenses immunitaires faiblissent par lâcheté ou par calcul.

C’est à ce moment de la discussion que d’autres encore me diront, « tu as raison. L’heure est grave et le péril est grand. Il faut donc se protéger derrière un rempart. Et le seul rempart connu, c’est Emmanuel Macron ».

Mais non !

mmanuel Macron n’est pas un rempart, il est le pont-levis qui s’abaisse, année après année.

Oh ! je ne dis pas qu’il a décidé de faire entrer le loup dans la bergerie. Mais il a décidé depuis l’origine d’utiliser la peur du loup pour mieux maîtriser le troupeau. Au lieu de discuter des propositions alternatives que nous présentions, il a sans cesse cherché à valoriser l’affrontement avec les forces les plus extrêmes pour jouer le rôle du rempart.

Quel rempart contre l’obscurantisme, le nationalisme et le populisme est-il, lui qui a valorisé Bigard, Raoult, Villiers, Zemmour… ?

Tous ont eu droit aux attentions complices du chef de l’État. Mais ce n’est pas avec Bigard que l’on comprend le peuple, avec Raoult que l’on vainc la pandémie, avec Villiers que l’on évoque le destin de la France, et à Éric Zemmour que l’on demande une note sur l’immigration !

Il n’a cessé de donner des gages à la droite de la droite, en restreignant le droit d’asile, en refusant l’Aquarius, en produisant une loi sensée nous protéger du séparatisme, en passant de « la colonisation est un crime contre l’humanité » à un discours sur la « rente victimaire » des ex-colonisés.

La campagne ne fait que commencer et je suis déjà excédé.

Je n’en peux plus de ces débats rances. L’époque mérite tellement mieux que ça. Elle est formidablement enthousiasmante ! En tous cas, elle pourrait, elle devrait l’être.

Nous faisons face à des défis majeurs qui nous imposent de penser le monde qui vient.

Partout en France naissent des initiatives citoyennes, associatives. La solidarité se réinvente dans des tiers lieux. L’économie sociale et solidaire n’est plus regardée avec condescendance. Les nouvelles technologies réinventent nos manières de travailler. Le monde de l’entreprise lui-même s’interroge sur son modèle économique et, même si c’est trop lent, s’interroge sur son empreinte carbone.

L’agro-écologie, c’est-à-dire la conception de nos systèmes de production en s’appuyant sur les fonctionnalités de l’écosystème, gagne du terrain. Le monde de la culture ne s’est jamais autant démocratisé. Le rapport à la nature et au vivant fait évoluer notre conception de l’universel. Les tabous sur les violences sautent. Les victimes sortent du silence. Les femmes revendiquent leur place.

Et le débat politique devrait tourner autour d’un supposé « grand remplacement » des chrétiens par des musulmans fanatiques ? Sur la responsabilité de Vichy, débat déjà tranché par les historiens.

J’ai écouté hier la voix grave de Robert Badinter, s’interrogeant au soir de sa vie. Après avoir évoqué l’arrestation de sa grand-mère en novembre 1942 par la Milice française, il prononce ces mots « Ça me paraissait un orage emporté par les vents de l’Histoire, je n’en suis plus si sûr, aux jeunes générations d’y veiller ».

Nous ne laisserons pas Robert Badinter partir en ayant le sentiment que tout recommence. C’est à nous de veiller, de transmettre, et pour cela d’engager la France sur un projet qui fédère. La société française bouge. Elle veut du mouvement. Elle aspire à la justice.
Elle demande des comptes aux puissants.

Elle demande des comptes, y compris cette semaine à l’Église catholique. Quelques cas de viols sur mineurs, c’est une honte. Des centaines de milliers de cas, couverts par une hiérarchie soucieuse de sa réputation, cela relève du crime organisé. Aucune autorité n’est incontestable. Le silence n’est plus une option.

Oui, la société bouge.

Elle réclame l’égalité, à commencer par l’égalité entre les femmes et les hommes.

À cette génération #MeToo, je dis que nous voulons en finir avec l’omerta qui a trop longtemps couvert les violences faites aux femmes. Nous ferons tomber les tabous qui pèsent sur la prise en charge de leur santé, sur leur parentalité, sur leur sexualité. Parce que oui, le privé est politique.

Nous voulons augmenter le pouvoir d’achat des Français parce qu’il est temps de leur rendre la part qui leur revient. Mais je le dis aussi, nous commencerons par les Françaises, et dans le prochain quinquennat, l’objectif doit être l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.

Ce sont ces femmes dont on a loué les vertus de premières de corvée qui en seront les premières bénéficiaires : caissières, femmes de ménage, aides soignantes, infirmières, aides à domicile. Sans oublier ces sages-femmes qui, hier encore, n’ont eu d’autre choix que de manifester pour être payées dignement pour l’exercice de l’un des plus beaux métiers du monde…

Ouvrons les yeux ! Une société qui dévalorise les métiers de l’attention aux autres et qui, « en même temps », tolère l’évasion fiscale, diminue l’imposition des plus riches quand tous les autres s’appauvrissent, est une société en sursis.

Cette semaine, la presse d’investigation a révélé le nouveau scandale des Pandora Papers. Après les « offshore Leaks, Luxleaks, Panama Papers, Paradise Papers »…

Et qu’apprend-t-on le lendemain ? Bruno Le Maire et les ministres des finances de l’Union européenne trouvent le moyen de réduire la liste noire des paradis fiscaux !

C’est la nausée. C’est ce que j’ai dit dans l’hémicycle et que je redis devant vous.

Chaque année, la France et l’Union européenne voient ainsi s’évader 20 % de leurs recettes au titre de l’impôt sur les sociétés. Ce que ne paient pas ces individus ou ces entreprises, ce sont tous les autres qui le paient ! Il est là le vrai ras- le-bol fiscal des Français !

La frontière entre fraude et optimisation fiscale agressive est bien mince. Toutes ces opérations ne sont pas illégales, mais elles sont immorales parce qu’elles laissent à tous les autres le soin de payer la contribution aux biens communs : hôpitaux, écoles, police, services publics…

Quand à la fraude s’ajoutent les cadeaux fiscaux sur l’ISF, la flat tax ou l’exit tax, pour ne citer que les plus célèbres, il y a de quoi bouillir.

Sur ce quinquennat, 220 milliards de cadeaux aux plus riches et d’aides aux plus grandes entreprises sans contreparties.

Les solutions existent. Nous les avons défendues. Elles ont été jusqu’ici systématiquement repoussées par le gouvernement. Nous les défendrons à nouveau dans cette élection présidentielle parce qu’il n’est pas de cohésion sociale sans justice fiscale.

Nous voulons la transition écologique. Cette transition n’est plus seulement un objectif, elle est devenue un impératif. Elle va supposer de changer nos façons de consommer, de nous déplacer, de nous loger.

Mais la transition écologique suppose aussi la justice sociale ! Sans la justice sociale, la transition n’aura pas lieu. Elle sera contestée sur les ronds-points et dans les rues.

Le prix de l’énergie augmente de façon vertigineuse. Cet hiver, il y a des familles qui vont devoir arbitrer entre se chauffer et manger. D’autres devront emprunter, non plus pour investir, mais simplement faire face à ces dépenses de la vie courante.

Le gouvernement a inventé le blocage des prix après la hausse, le parapluie après la pluie. Il concède un chèque de 100 euros quand l’augmentation représente, pour un couple avec deux enfants, 800 euros par an. Et ce chèque n’est accordé qu’aux foyers cumulant un revenu de moins de 1 800 euros par mois…

Trop peu et trop tard ! Par comparaison, le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez a baissé de 50 % la TVA sur le gaz et l’électricité !

Les plus précaires dont le gouvernement se soucie si peu, ce sont encore ceux qui vont payer sa réforme de l’assurance chômage. Et parmi eux, d’abord les plus jeunes qui se verront priver de l’accès à l’indemnisation. Qu’il ne vienne pas ensuite nous dire que « 20 ans reste le plus bel âge de la vie ».

L’entrée dans l’âge adulte ne peut pas ressembler à un parcours du combattant, un bizutage cruel qui oblige à passer par les files des soupes populaires. C’est pourquoi nous portons l’idée d’un « minimum jeunesse ».

Ce débat sur l’assurance chômage n’est que la préfiguration d’un autre : qui va payer la facture du « quoi qu’il en coûte » ? Aujourd’hui, ce sont les chômeurs qui paient l’acompte. Demain, les retraités. Et ensuite tous les autres, les classes moyennes, les classes populaires qui règlent pour tous ceux que le gouvernement épargne.Ils sont là les débats de la présidentielle.

La justice, c’est la seule boussole possible. C’est la nôtre. Je pourrais multiplier les exemples hors de l’actualité immédiate, mais ce n’est pas le jour.

Vous l’avez compris, chers camarades, j’ai simplement hâte d’entrer en campagne. Hâte de rendre les coups. Hâte de démonter avec vous tous les discours déclinistes, défaitistes, fatalistes. Hâte de combattre les discours populistes, complotistes, nationalistes. Hâte de faire face aux néolibéraux, globalisés, qui placent l’État au service du capital, détruisent nos biens communs, refusent le partage équitable de la valeur ajoutée et ne respectent ni les hommes ni la nature.

Oui, j’ai hâte de parler aux côtés de notre candidate, ou candidat, de cette République sociale, écologique, féministe, démocratique à laquelle j’aspire. Hâte de dire avec vous toutes et tous, ce que les socialistes portent.

Tenez-vous prêts.
Le 14, tout commence.
Vive les socialistes, vive la gauche, vive la République et vive la France !

Catégories
Politique

Parti socialiste : 28% pour « Debout les Socialistes ! Pour le renouveau »

C’est une défaite pour la minorité socialiste.

Le Parti socialiste tient son 79e congrès les 18 et 19 septembre 2021 à Villeurbanne.

Voici le texte de la minorité socialiste, porté par Hélène Geoffroy, l’ancienne secrétaire d’État à la Ville, maire de Vaulx-en-Velin dans la banlieue de Lyon. Il a recueilli 27,98 % des voix ; Il prône le maintien du Parti socialiste comme organisation basée sur les Fédérations (relativement autonomes).

Hélène Geoffroy a obtenu 27% des voix le 16 septembre 2021 lors du vote pour le premier secrétaire, où le sortant, Olivier Faure, l’a emporté.

TO_A_Debout_les_Socialistes

Catégories
Politique

Anne Hidalgo : de la révolution de palais à Paris à candidate à la présidentielle 2022

Elle n’a rien à voir avec la Gauche historique… Mais elle est haïe par la Droite.

Anne Hidalgo a une particularité: elle est haïe par la Droite. Il ne s’agit pas d’un simple mépris, d’une dévalorisation et d’une hostilité. Il y a une sorte de haine sourde à son encontre, dans un mélange de patriarcat et littéralement de fanatisme. C’est sans doute le produit de la Droite parisienne, traditionaliste dans son mode de vie et littéralement en guerre contre celle qui représente la bourgeoisie moderne, cosmopolite, branchée.

Car Paris a radicalement changé ces trente dernières années, les bobos prenant largement le dessus en ce qui concerne le style de vie, même l’Ouest parisien ayant en large partie capitulé. Cela enrage d’autant plus les conservateurs classiques nostalgiques d’une Droite classique, corrompue, à l’imagerie populaire comme avec Jacques Chirac. Il faut rappeler ici que ce dernier a été le premier maire de Paris, la capitale étant sous contrôle étatique auparavant à la suite de la Commune de Paris de 1871.

En ce sens, Anne Hidalgo est le symbole d’une révolution de palais, avec un Paris s’embourgeoisant toujours plus (les cadres supérieurs forment le tiers des ménages et ensuite on trouve les retraités). Et elle a beau être d’origine immigrée (elle est née en Espagne), de parents relevant du peuple, elle vit en tant que maire de la capitale dans le faste bourgeois d’une ville incontournable pour la haute bourgeoisie mondiale. Qu’elle soit proche des Qataris suffit à comprendre sa mentalité tout à fait opportuniste.

Elle a, de fait, accompagné, avec son prédécesseur Bertrand Delanoë, la transformation de la capitale française en un mélange de lumpen et de bourgeois aisés, avec une importante disneylandisation de nombreux quartiers.

Cela la rend paradoxalement tout à fait crédible pour se présenter comme une version plus sociale et consensuelle d’Emmanuel Macron, surtout qu’elle peut espérer le soutien d’une partie de la Gauche. Il n’y a de toutes façons pas de programme, une site (idées en commun) étant censé fédérer des contributions. Et, surtout, il y a le soutien ouvert de la direction du Parti socialiste.

Si on ajoute à cela une crédibilité internationale en raison de son poste de maire de Paris, elle a de très nombreuses cartes en main. Même si elle n’est qu’à 7-9% dans les sondages, lorsque sa campagne se mettra en branle, lorsque l’appareil électoral du Parti socialiste va se mettre à tourner, elle va obtenir rapidement une bonne position.

Elle est assez intelligente pour comprendre qu’elle ne doit pas donner une image de parisienne pour autant et a annoncé sa candidature à Rouen. Etant en même temps encore en activité en tant que maire, cela lui empêche également de parler trop vite au sujet de n’importe quoi.

On notera pour l’anecdote qu’au moment des élections municipales de 2020, Anne Hidalgo n’avait pas cessé de souligner qu’elle resterait maire de Paris, qu’elle ne tenterait pas la présidentielle 2022, etc. (par exemple au Figaro en juin 2020: « Je ne cesserai de le répéter : Paris me comble. Je ne serai pas candidate à la présidentielle »).

Anne Hidalgo est donc, pour résumer, la candidate du Paris du Quartier latin, de la Gauche caviar, des élus socialistes. Cela peut tout à fait l’amener à gagner la présidentielle 2022. Pour cela, elle devra donner davantage de gages à la Gauche, et en même temps pas du tout. Beaucoup de choses se jouent ici.

Catégories
Politique

Tribune de cadres du Parti socialiste quant à la nomination d’un candidat à la présidentielle 2022

Le Parti socialiste est en voie d’autoliquidation.

Le Parti socialiste est désormais un Parti d’élus, avec des cadres, mais il n’a plus aucune base. Pour cette raison, il rompt même avec son principe fondateur : celui de l’existence de la reconnaissance des tendances internes, impliquant une représentativité de celles-ci dans l’organigramme de la direction.

C’est ce que Léon Blum, dans une intervention fameuse pour les socialistes au Congrès de Tours des 1920 donnant naissance au Parti Communiste, appelle:

« une unité synthétique, une unité harmonique, c’était une sorte de résultante de toutes les forces, et toutes les tendances intervenaient pour fixer et déterminer l’axe commun de l’action. »

Or, sans tendances, sans base, tout cela n’est plus possible et la direction du Parti socialiste est en train de forcer la candidature d’Anne Hidalgo à la présidentielle de 2022, avec la perspective ouverte de liquider l’organisation pour l’insérer dans une structure fédérative sociale-écologiste.

Cela pose bien entendu la question du contenu, puisque Anne Hidalgo représente Paris, une ville bourgeoise, et qu’une telle structure serait du macronisme de « gauche ». La tribune de cadres socialistes ici publié ne pose pas cette question, elle raisonne en termes de traditions démocratiques et affirme que c’est une remise en cause à laquelle ils s’opposent.

C’est malheureusement bien tard, comme en prouve le fait que la tribune a été originellement publié sur le Huffington Post. C’est qu’il n’existe tout simplement pas d’opposition organisée, de regroupement dans un sens politique. Le Parti socialiste se décompose en fait littéralement.

S’il est un parti dont les confrontations internes ont toujours fait couler beaucoup d’encre, c’est bien le Parti Socialiste. Du combat de Jean Jaurès contre Jules Guesde, de François Mitterrand contre Michel Rocard, de Lionel Jospin contre Laurent Fabius, de Ségolène Royal contre Dominique Strauss-Kahn, de François Hollande contre Martine Aubry: tous ces épisodes ont marqué la vie démocratique de la gauche.

Sans discontinuer, l’histoire du parti de Jaurès a toujours été rythmée par ces divisions saines qui ont forgé la confrontation d’idées… C’est ce lien intrinsèque entre socialisme et démocratie qui est à l’origine de la gauche de gouvernement. C’est cette influence qui donne toute légitimité au Parti Socialiste de contester les pouvoirs trop verticaux, trop jupitériens.

Pourtant, nous sommes de plus en plus nombreux à nous inquiéter de notre propre démocratie interne, symbole d’un véritable repli sur soi. Car nous faisons face à une remise en question de principes fondamentaux qui nous placent dans une situation hypocrite de contestation de la verticalité alors que celle-ci régit progressivement le fonctionnement même du Parti Socialiste.

Cette verticalité semble s’imposer dans le silence coupable d’un congrès qui ne vise qu’une chose: une concentration des pouvoirs et une négation de la diversité de parole de ses militants. Une véritable rupture avec son histoire.

Le Parti Socialiste souhaite faire évoluer son organisation, mais dans quel sens? Les militants sont invités à approuver de nouveaux statuts sans pouvoir se prononcer sur des articles précis les régissant. Or quand les règles sont floues, c’est qu’il y a un loup!

Deuxième inquiétude, à l’aube des élections présidentielle et législatives, voici que les modalités de désignation seront décidées par le conseil national sur proposition d’un Bureau National verrouillé par son Premier Secrétaire.

Mieux, le voici tenté par un coup de force, mélangeant congrès et désignation du présidentiable du parti de la rose: ne pas voter pour lui reviendrait à s’opposer à Anne Hidalgo; voter pour lui reviendrait à voter pour Anne Hidalgo. 

Olivier Faure ou l’art et la manière de mélanger les choses. Quoi qu’il en soit, la candidature semble toujours primer sur le fond. Parallèlement, il est prévu l’ouverture au vote électronique, laissant la porte ouverte à des votes contestables, la faute à un système non éprouvé.

Troisième surprise, la réforme des statuts ouvre la voie à l’intégration du Parti Socialiste dans un nouveau groupement politique ou de s’associer à un groupement politique.

Pour quel objectif, quelle finalité? Olivier Faure prépare-t-il à la barbe de ses militants la dissolution du parti dans un nouvel ensemble, au nom de l’union, mais toujours sans clarification idéologique au préalable? 

Quatrième inquiétude: le rôle du Premier Secrétaire est renforcé par la restauration de véritables “lettres de cachet” permettant à ce dernier de proposer l’ostracisation d’un membre du parti à titre conservatoire avant une décision postérieure. Une belle manière d’écarter des potentiels candidats qui ne respecteraient pas la ligne “stratégique” d’Olivier Faure?

Cette verticalité nouvelle inquiète d’autant plus que les décisions prises n’ont pas apporté le moindre résultat. La nouvelle direction n’est toujours pas parvenue à démontrer son renouveau idéologique. En attestent les nombreux journalistes demandant régulièrement ce que pense le Parti Socialiste.

Reconnaissons-le, Olivier Faure n’en sait lui-même trop rien, mais il lui faut tout de même de nombreuses colonnes dans les journaux pour le dire.

Ce flottement idéologique est soudainement devenu préoccupant, lorsque Olivier Faure a soutenu l’idée d’un droit de contrôle de la police sur des décisions de justice, ou quand il a proposé sans concertation une réforme constitutionnelle permettant au Premier ministre de dissoudre l’Assemblée nationale.

Ces égarements n’auraient sans doute pas été possibles avec un fonctionnement horizontal du parti et avec un débat interne existant.

Les stratégies électorales perdantes des européennes puis des élections locales ont donné lieu à des situations improbables, transformant le Parti Socialiste en une banque politique, finançant les campagnes des autres, sans mettre en valeur ses propres troupes. Le résultat est implacable: un score faible et des cotisations d’élus réduites à peau de chagrin. Un tel fonctionnement ne peut conduire le Parti Socialiste qu’à sa perte.

À force de faire la campagne pour les autres, à force de payer pour des candidats issus de structures extérieures au parti, nous ne parviendrons plus à financer la moindre élection d’hommes et de femmes qui ont un engagement de gauche de longue date et qui se sont engagés jeunes au service d’une cause.

Les nouvelles échéances électorales vont être l’occasion d’un sursaut, ou d’un suicide collectif. L’expérience a montré que les candidatures imposées par le haut n’ont pas d’avenir. L’expérience a montré que réfléchir à la candidature avant de parler d’idées ne permet pas d’envisager un futur politique viable.

Quand bien même, à l’heure où l’on nous parle de démocratie participative à longueur de discours, il serait surprenant que le Parti Socialiste soit le seul parti à ne pas poser les bases d’un débat pour désigner son candidat. Or, les candidatures par acclamation n’ont aucune légitimité dans un parti démocratique. Un vote doit donc se tenir, pour revigorer l’encéphalogramme plat du parti et pour donner une véritable légitimité au futur candidat.

Il s’agit pour le parti de Jaurès de revigorer la démocratie. Les trop nombreuses candidatures floues, sans parti, sans corpus idéologique, sans conviction ont contribué au désintérêt massif des Français des dernières élections. Un parti n’est pas seulement une bannière, c’est un héritage, des influences intellectuelles claires et identifiables.

Nier l’intérêt d’un parti c’est contribuer au désordre démocratique. Ne pas s’appuyer sur cet héritage long de 100 ans et propulser des mouvements creux est une erreur majeure. Les Français attendent de la clarté et cherchent des repères.

Le Parti Socialiste d’Olivier Faure a cru bon de vouloir tourner la page du passé pour ouvrir un nouveau chapitre. Or celui-ci n’est toujours pas écrit et le Parti Socialiste fait face au syndrome de la feuille blanche. Il est grand temps d’y remédier.

Les signataires: 

Florian Lafarge: membre du Conseil National 

Marie-Arlette Carlotti: membre du Bureau National, Sénatrice, Ancienne ministre

Pierre Pribetich: membre du Bureau National, 1er vice-président de Dijon métropole

Maude Clavequin: membre du Bureau National

Yoan Hadadi: membre du Bureau National

Camille Marmousez: membre du Conseil National 

Philippe Dorthe: membre du Bureau National 

Maxime Girardin: membre du Conseil National

Christophe Bieber: membre du Conseil National

Antoine Hoareau: membre du Conseil National 

Arthur Chambon: membre du Conseil National 

Maxime Cohen: membre du bureau fédéral de Paris 

Catégories
Politique

Tribune « Pour nous, c’est Anne Hidalgo »

200 maires et élus locaux appellent la maire de Paris à se présenter à la présidentielle 2022.

Cet appel suit le résultat des élections régionales, qui a amené le responsable du Parti Olivier Faure a considéré que le Parti socialiste devait être au centre de la recomposition pour une candidature écologiste et de Gauche à la présidentielle 2021. Il est signé par des élus justement afin de souligner le maillage territorial des élus du Parti socialiste et donc sa capacité – unique – à catalyser et canaliser un vote à Gauche pour la présidentielle.

De par l’orientation du Parti socialiste, les signataires ne précisent par contre évidemment pas leur propre nature politique et formulent un appel tout à fait généraliste, sur une ligne de centre-gauche, à rebours de toute valeur propre à la Gauche historique. Les élus signataires prétendent également appeler Anne Hidalgo à se présenter, au moyen du site Idées en commun, comme si c’était un appel de la base, alors qu’en réalité évidemment tout est parfaitement orchestré, c’est une mise en scène pour masquer qu’on est là dans une pure initiative d’appareil.

Il est vrai qu’il est malaisé de mettre en avant celle qui est la maire d’une ville bourgeoise, et d’une ville par ailleurs faisant partie des 3-4 villes majeures du monde, cœur du capitalisme mondial. On notera également l’appel à rejeter la « violence des extrémismes », une phrase totalement bourgeoise alors que la crise s’exprime toujours plus et va ré-impulser la lutte des classes.

« APPEL

La France qu’on aime, généreuse et ouverte, qui agit, aide, travaille et crée, a besoin d’être reconnue et valorisée, de s’exprimer et d’être dignement représentée, pour retrouver l’espoir.

Après des mois marqués par la pandémie, il est temps d’écrire un nouveau chapitre de notre histoire et de préparer l’avenir.

Un avenir où chacune et chacun a toute sa place. Un avenir où l’on se considère et où l’on se respecte. Un avenir où notre démocratie vit et s’exprime. Un avenir où notre jeunesse a de nouveau le droit de rêver de justice, d’égalité et d’émancipation. Un avenir qui protège notre planète, notre bien commun.

Nous sommes à un moment décisif.

Après quatre années d’une présidence qui a divisé les Français et s’est tenue si loin de leurs attentes, nous, élus de la République, partout en France, dans nos villes, petites ou grandes, dans nos départements et nos régions, urbains comme ruraux, de métropole et d’Outre-mer, nous agissons pour aider nos concitoyens à trouver un travail, à éduquer leurs enfants, à se loger, à se déplacer, à prendre soin d’eux et de leurs anciens, à veiller à leur sécurité, à garantir l’accès au service public.

C’est ainsi que nous travaillons au quotidien pour rendre concrète la transition écologique et réduire les inégalités qui minent plus que jamais notre pays.

Aujourd’hui, nous sommes convaincus que tout ce qui nous motive et nous anime pour agir au niveau local peut et doit s’incarner dans un projet global, ambitieux pour la France, les Françaises et les Français.

Un projet qui répond aux attentes légitimes de nos compatriotes comme aux grandes évolutions du monde. Un projet où chacun peut vivre dignement de son travail. Un projet où l’école offre un bel avenir à nos enfants. Un projet où chacun peut se soigner près de chez lui. Un projet où les familles des classes moyennes et populaires retrouvent l’espoir et l’ascension sociale. Un projet où la transition écologique sera le fer de lance de la réindustrialisation du pays et de sa souveraineté. Un projet qui tient la promesse de la devise de la République : Liberté, Égalité, Fraternité et qui, en fidélité avec l’esprit des Lumières, réaffirme la laïcité comme principe de concorde, de respect et d’unité.

Un projet européen, résolument humaniste, profondément solidaire, radicalement écologique. Un projet qui rassemble.

Ce projet, nous souhaitons en débattre avec les Françaises et les Français, dans la sérénité et le respect que nous leur devons, loin des invectives, loin des caricatures, loin des vociférations et de la violence des extrémismes.

Ce projet social, écologiste et républicain doit être incarné. C’est tout l’enjeu de l’élection présidentielle.

Et pour porter ce projet, la vision, l’expérience, la détermination et le courage sont essentiels.

Maire, élue et réélue, de la plus grande ville de France, que tous nos territoires ont peuplée, qu’elle a profondément transformée, Anne Hidalgo, grandie dans les quartiers populaires de Lyon, devenue inspectrice du travail pour défendre les droits des salariés, Européenne reconnue, porte une vision claire de notre société, riche de sa diversité, apaisée, mobilisée face au défi climatique. Sa capacité à gérer les crises terroristes comme sanitaires, a partout été reconnue, en France comme à l’international où ses pairs l’ont portée à la Présidence des grandes villes du monde, tout comme sa détermination à porter et mener ses combats jusqu’au bout, notamment en obtenant le retour en France, bénéfique pour tous nos territoires, 100 ans après, des Jeux Olympiques et Paralympiques.

Pour nous, Anne Hidalgo représentera dignement la France et possède toutes les qualités pour être la prochaine Présidente de la République Française.

Nous l’appelons avec enthousiasme, conviction et promesse de soutien déterminé, à être candidate à l’élection présidentielle.

Ci-dessous la liste des premiers signataires.

Magali ADAM, Adjointe au Maire d’Elbeuf-sur-Seine (76)

Dominique ADENOT, Conseiller municipal de Clermont-Ferrand (63)

Lounes ADJROUD, Adjoint au Maire de Châtillon, conseiller départemental des Hauts-de-Seine (92)

Zohra AMIMI, Conseillère municipale de Rouen (76)

Catherine ANAVOIZARD, Conseillère municipale de Villeurbanne (69)

Alain ANZIANI, Maire de Mérignac, Président de Bordeaux Métropole (33)

Nathalie APPÉRÉ, Maire de Rennes, Présidente de Rennes Métropole (35)

Benoît ARRIVE, Maire de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Michel ARROUY, Maire de Frontignan (34)

Viviane ARTIGALAS, Sénatrice des Hautes-Pyrénées (65)

Isabelle ASSIH, Maire de Quimper (29)

David ASSOULINE, Sénateur de Paris (75)

Marie ATINAULT, Conseillère municipale de Rouen, Vice-Présidente de la Métropole Rouen Normandie (76)

Martine AUBRY, Maire de Lille (59)

Nadège AZZAZ, Maire de Châtillon, conseillère régionale d’Ile-de-France (92)

Brigitte BAGES, Conseillère municipale d’Aureilhan (65)

Laurent BARON, Maire du Pré Saint-Gervais (93)

Christophe BERTUCAT, Adjoint au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Martial BEYAERT, Maire de Grande Synthe et conseiller régional des Hauts de France (59)

Christine BEYSSI, Adjointe au Maire de Villeurbanne (69)

Olivier BIANCHI, Maire de Clermont-Ferrand, Président de Clermont Auvergne métropole (63)

Joël BIGOT, Sénateur du Maine-et-Loire (49)

Michel BISSON, Maire de Lieusaint, Président de Grand Paris Sud (77)

Florence BLATRIX CONTAT, Sénatrice de l’Ain (1)

Celia BLAUEL, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Patrick BLOCHE, Adjoint à la Maire de Paris, membre honoraire du Parlement (75)

Nicole BONNEFOY, Sénatrice de la Charente (16)

Malika BONNOT, Maire-adjointe du 9ème arrondissement de Lyon (69)

Denis BOUAD, Sénateur du Gard (30)

Flavie BOUKHENOUFA, Adjointe à la Maire de Rennes (35)

Annie BOULON-FAHMY, Conseillère municipale de Rouen (76)

Mickaël BOULOUX, Maire de Le Rheu (35)

Pascale BOUSQUET-PITT, Adjointe au Maire de Bordeaux, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine (33)

Dominique Bizat, Maire de Saint-Céré (46)

Matthieu BRASSE, Conseiller régional de Normandie (76)

Jean-Pierre BREUGNOT, Maire de Gouy, Vice président Métropole Rouen Normandie (76)

Dominique BRIAT, Conseillère départementale du Puy-de-Dôme (63)

Isabelle BRIQUET, Sénatrice de la Haute-Vienne (87)

Colombe BROSSEL, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Charlotte BRUN, Adjointe au Maire de Lille (59)

Philippe BUISSON, Maire de Libourne (33)

Thomas CAILLOT, Adjoint au Maire d’Elbeuf-sur-Seine (76)

Renaud CALVAT, Conseiller départemental de l’Hérault (34)

Marion CANALÈS, Adjointe au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Rémi CARDON, Sénateur de la Somme (80)

Nathalie CARDONA, Conseillère municipale de Pont-du-Château (64)

Marie-Arlette CARLOTTI, Sénatrice des Bouches-du-Rhône (13)

Luc CARVOUNAS, Maire d’Alfortville, Vice Président de la Métropole du Grand Paris (94)

Arnaud CATHERINE, Maire adjoint de Cherbourg-en-Cotentin, Vice-président de l’agglomération Le Cotentin (50)

Fanny CHAPPÉ, Maire de Paimpol (22)

Regis CHARBONNIER, Maire de Boissy-Saint-Léger (94)

Marie CHAVANON, Maire de Fresnes (94)

Kader CHEKHEMANI, Adjoint au Maire de Rouen (76)

Frédéric CHÉREAU, Maire de Douai (59)

Christiane CONSTANT, Conseillère municipale de Brignais, conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes (69)

Helene CONWAY-MOURET, Sénatrice des Français de l’étranger, ancienne ministre (99)

Alexandra CORDEBARD, Maire du 10e arrondissement de Paris (75)

Jérôme COUMET, Maire du 13e arrondissement de Paris (75)

Benoît COURTIN, Maire de Ferrière-la-Grande, Vice-président de la Communauté d’agglomération Maubeuge Val de Sambre (59)

Yann CROMBECQUE, Adjoint au Maire de Villeurbanne, conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes (69)

Benoît CUVILLIER, Adjoint au Maire de Grande-Synthe (59)

Maxime DES GAYETS, Conseiller régional d’Ile-de-France (75)

François DAGNAUD, Maire du 19e arrondissement de Paris (75)

Isabelle DAHAN, Conseillère municipale de Bois-Colombes (92)

Christine DE CINTRÉ, Conseillère municipale de Rouen, conseillère métropolitaine de la métropole Rouen Normandie (76)

Hélène DE COMARMOND, Maire de Cachan (94)

Marie Pierre DE LA GONTRIE, Sénatrice de Paris (75)

Jean-François DEBAT, Maire de Bourg en Bresse (1)

Michaël DELAFOSSE, Maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole (34)

Ludovic DELESQUE, Conseiller régional de Normandie (76)

Benjamin DELRIEUX, Conseiller Régional de Nouvelle-Aquitaine (24)

Victor DENOUVION, Conseiller départemental de la Haute-Garonne (31)

Arnaud DESLANDES, Adjoint au Maire de Lille (59)

Gilbert-Luc DEVINAZ, Sénateur du Rhône (69)

Mamadou DIALLO, Conseiller municipal délégué de Rouen (76)

Dieynaba DIOP, Adjointe au Maire des Mureaux, conseillère régionale d’Ile de France (78)

Sylvie DONATI, Conseillère municipale de Villeurbanne (69)

Thibaut DROUET, Conseiller municipal de Rouen (76)

Marie DUCAMIN, Maire de Saint-Jacques-de-la-Lande (35)

Christian DUPESSEY, Maire d’Annemasse (74)

Laurent DUPORGE, Maire de Lievin (62)

Caroline DUTARTE, Conseillère départementale de Seine-Maritime (76)

Michele EDERY, Adjointe au Maire de Saint-Fons, conseillère métropolitaine de Lyon (69)

Lamia EL AARAJE, Députée de Paris (75)

Sondès EL HAFIDHI, Adjointe au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Thierry FALCONNET, Maire de Chenôve, Vice-président de Dijon Métropole (21)

Rémi FÉRAUD, Sénateur de Paris (75)

Christelle FERON, Adjointe au Maire de Grand-Quevilly (76)

Martine FILLEUL, Sénatrice du Nord (59)

Clotilde FLAMANT, Conseillère municipale du 8ème arrondissement de Lyon (69)

Christophe FOUILLÈRE, Adjoint à la Maire de Rennes (35)

Michel FOURCADE, Maire de Pierrefitte-sur-Seine, conseiller départemental de Seine-Saint-Denis (93)

Stéphane FRIOUX, Adjoint au Maire de Villeurbanne (69)

Afaf GABELOTAUD, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Loïc GACHON, Maire de Vitrolles (13)

Guillaume GAROT, Député de la Mayenne et conseiller régional des Pays de la Loire (44)

Laura GANDOLFI, Adjointe au Maire de Villeurbanne (69)

Emmanuelle GAZEL, Maire de Millau (12)

Hervé GILLÉ, Sénateur de la Gironde (33)

Jean Luc GLEYZE, Président du Conseil Départemental de la Gironde (33)

Sandrine GOMBERT, Maire de Petite-Forêt et conseillère régionale du Nord (59)

Charlotte GOUJON, Maire de Petit-Quevilly (76)

Emmanuel GREGOIRE, Premier adjoint à la Maire de Paris (75)

Marc GRICOURT, Maire de Blois, Premier Vice-président de la Région Centre-Val de Loire (41)

Jérôme GUEDJ, Conseiller régional d’Ile de France (91)

Sylvie GUILLAUME, Députée européenne

Antoine GUILLOU, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Daniel GUIRAUD, Premier Vice-président du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis (93)

Florent GUITTON, Conseiller municipal d’Aubière, conseiller métropolitain de Clermont Auvergne Métropole (63)

Patrick HADDAD, Maire de Sarcelles (95)

Melouka HADJ MIMOUNE, Adjointe au maire de Villeurbanne (69)

Béatrice HAKNI-ROBIN, Adjointe à la Maire de Rennes (35)

Estelle HAMEL, Conseillère municipale de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Laurence HARRIBEY, Sénatrice de la Gironde (33)

Mathieu HAZOUARD, Adjoint au Maire de Bordeaux, conseiller régional de la Nouvelle-Aquitaine (33)

Dominique HEBERT, Adjoint au Maire de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Lori HELLOCO, Premier Adjoint au Maire de Flers, conseiller départemental de l’Orne (61)

Florence HÉROUIN LÉAUTEY, Adjointe au Maire de Rouen, conseillère départementale de Seine-Maritime (76)

Olivier JACQUIN, Sénateur de Meurthe-et-Moselle (54)

Pierre JANNIN, Conseiller municipal de Rennes (35)

Victoire JASMIN, Sénatrice de la Guadeloupe (97)

Jules JOASSARD, Conseiller municipal de Sérézin-du-Rhône (69)

Bernard JOMIER, Sénateur de Paris (75)

Nicaise JOSEPH, Adjointe au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Thierry JOUENNE, Maire de Sahurs (76)

Chantal JOURDAN, Députée de l’Orne (61)

Pierre JOUVET, Maire de Saint-Vallier, Président de la communauté de communes DrômArdèche (26)

Patrick KANNER, Sénateur du Nord, Président du groupe socialiste, écologiste et république du Sénat (59)

Bertrand KERN, Maire de Pantin (93)

Eric KERROUCHE, Sénateur des Landes (40)

Claudine KHATCHADOURIAN, Conseillère municipale de Clermont-Ferrand (63)

Jonathan KIENZLEN, Conseiller régional d’Ile-de-France (94)

Mathieu KLEIN, Maire de Nancy, Président de la métropole du Grand Nancy (54)

Lucie KOCEVAR, Adjointe au Maire de Fameck (57)

Pénélope KOMITES, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Delphine LABAILS, Maire de Périgueux (24)

Elizabeth LABAYE, Conseillère municipale de Rouen (76)

André LAIGNEL, Maire d’Issoudun (36)

Hugo LANGLOIS, Maire d’Amfreville-la-Mivoie (76)

Philippe LE GOFF, Maire de Guingamp (22)

Jean-Claude LEBLOIS, Président du Conseil Départemental de la Haute-Vienne (87)

Eric LEJOINDRE, Maire du 18e arrondissement de Paris (75)

Marie-Christine LEMARDELEY, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Claudine LEPAGE, Sénatrice des Français établis hors de France (99)

Luc LESIEUR, Conseiller Métropolitain Rouen Métropole Normandie (76)

Véronique LEVIEUX, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Michel LIEBGOTT, Maire de Fameck, président de communauté d’agglomération du Val de Fenschet, Député honoraire (57)

Audrey LINKENHELD, Première adjointe au maire de Lille et Vice-Présidente de la Métropole Européenne de Lille (59)

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse (23)

Gerard LURÇON, Maire de Saint-Germain-du-Corbéis (61)

Victorin LUREL, Sénateur de la Guadeloupe (97)

Line MAGNE, Maire de Moissy-Cramayel (77)

Antonin MAHÉ, Conseiller municipal de Paimpol (22)

Philippe MAITRIAS, Premier Adjoint au Maire de Cournon-d’Auvergne (63)

Marie-Andrée MALLEVILLE, Adjointe au Maire de Rouen (76)

Christine MANDON, Maire d’Aulnat (63)

Abdelkrim MARCHANI, Conseiller municipal de Rouen, Vice Président de la métropole Rouen Normandie (76)

Didier MARIE, Senateur de la Seine Maritime, conseiller départemental d’Elbeuf (76)

David MARTI, Maire du Creusot, Président de la communauté urbaine Creusot Montceau (71)

Jacques MARTIAL, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Fabrice MATTEUCCI, Conseiller municipal de Caluire (69)

Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, Maire de Rouen, Président de la Métropole Rouen Normandie (76)

Slim MAZNI, Conseiller municipal de Tarare (69)

Peggy MAZZERO, Conseillère régionale Grand Est (57)

Amin MBARKI, Conseiller municipal à Montreuil (93)

Nicole MENDY, Conseillère municipale de Châtillon (92)

Djoudé MERABET, Maire d’Elbeuf-sur-Seine, Vice président Metropole Rouen Normandie (76)

Georges MÉRIC, Président du Conseil départemental de la Haute-Garonne (31)

Nadia MEZRAR, Maire de Saint-Pierre-lès-Elbeuf (76)

Jean Jacques MICHAU, Sénateur de l’Ariège (9)

Ali MOHAMED AHAMADA, Adjoint au maire de Villeurbanne (69)

Jacques MOIGNARD, Maire de Montech (82)

Franck MONTAUGÉ, Sénateur du Gers (32)

Laurence MOULIN, Première Adjointe de Corbas (69)

Adrien NAIZET, Conseiller municipal de Rouen (76)

Christophe NAJDOVSKI, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Yohann NÉDÉLEC, Adjoint au Maire de Brest (29)

Nicolas NORDMAN, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Bruno NOUALI, Adjoint à la maire de Petit-Quevilly (76)

Henri OCTAVE, Maire de Gandrange (57)

Luce PANE, Maire de Sotteville-lès-Rouen (76)

Sophie PANTEL, Présidente du Conseil Départemental de la Lozère (48)

Marie Christine PARROT, Conseillère municipale de Paimpol (22)

Germinal PEIRO, Président du Conseil Départemental de la Dordogne (24)

Eric PENSO, Maire de Clapiers, Vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole (34)

Eric PLIEZ, Maire du 20e arrondissement de Paris (75)

Olivia POLSKI, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Pascal PRAS, Maire de Saint-Jean-de-Boiseau (44)

Angèle PRÉVILLE, Sénatrice du Lot (46)

Audrey PULVAR, Adjointe à la Maire de Paris et conseillère Régionale d’Ile-de-France (75)

Michaël QUERNEZ, Maire de Quimperlé (29)

Pierre RABADAN, Adjoint à la Maire de Paris (75)

François RAGE, Maire de Cournon-d’Auvergne (63)

Valentin RASSE LAMBRECQ, Conseiller municipal de Rouen, conseiller départemental de Seine-Maritime (76)

Laurence RENOU, Adjointe au Maire de Sotteville-lès-Rouen, vice-présidente de la Métropole Rouen Normandie (76)

René RÉTHORÉ, Maire de Nandy (77)

Bertrand RINGOT, Maire de Gravelines (59)

Sylvie ROBERT, Sénatrice d’Ille-et-Vilaine (35)

Frédéric ROIG, Pégairolles-de-l’Escalette (34)

Gilbert ROGER, Sénateur de la Seine Sain-Denis (93)

Carine ROLLAND, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Johanna ROLLAND, Maire de Nantes et Présidente de Nantes métropole (44)

Jean-Luc ROMERO MICHEL, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Chantal RONSIN, Conseillère municipale de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Margaux ROUCHET, Conseillère régionale Hauts de France (59)

Nicolas ROULY, Maire de Grand-Quevilly (76)

Fabrice ROUSSEL, Maire de la Chapelle-sur-Erdre (44)

Sandrine RUNEL, Adjointe au Maire de Lyon (69)

Pierre SABATIER, Conseiller municipal de Clermont-Ferrand (63)

Benjamin SAINT-HUILE, Maire de Jeumont (59)

Isabelle SANTIAGO, Députée du Val-de-Marne, conseillère départementale (94)

Sylvaine SANTO, Maire de Roncherolles-sur-le-Vivier (76)

Maxime SAUVAGE, Adjoint au Maire du 20e arrondissement de Paris (75)

Sébastien SÉMERIL, Adjoint au maire de Rennes (35)

Paul SIMONDON, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Nicolas SORET, Maire de Joigny (89)

Sileymane SOW, Adjoint au maire de Rouen (76)

Lucien STANZIONE, Sénateur du Vaucluse (84)

Jean-Pierre SUEUR, Sénateur du Loiret, ancien ministre (45)

Eric SWARTVAGHER, Conseiller municipale de Paimpol (22)

Agnès TAVARD, Adjointe au Maire de Querqueville (50)

Karen Taieb, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Amel TEBESSI, Adjointe au Maire de Le Rheu (35)

Rachid TEMAL, Sénateur du Val d’Oise, conseiller régional d’Ile-de-France (95)

Jean Pierre THEVENOT, Maire de Cany-​Barville (76)

Jean-François TIMMERMAN, Conseiller Métropolitain Rouen-Normandie (76)

Anouch TORANIAN, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Selene TONON, Conseillère municipale de Rennes (35)

David TRAVERS, Adjoint au Maire de Rennes (35)

Yannick TRIGANCE, Conseiller régional Ile-de-France (93)

Stéphane TROUSSEL, Président du Département de la Seine-Saint-Denis (93)

Jérôme UCHAN, Maire de Lombrès (65)

Laurent UGHETTO, Conseiller départemental de l’Ardèche, ancien président du département (7)

Cédric VAN STYVENDAEL, Maire de Villeurbanne (69)

Claudine VASSAS MEJRI, Maire de Castries (34)

François VAUGLIN, Maire du 11e arrondissement de Paris (75)

Sarah VAUZELLE, Adjointe au Maire de Rouen (76)

Jean-Marc VAYSSOUZE-FAURE, Maire de Cahors (46)

Dominique VERSINI, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Christophe VIAL, Maire de Saint-Genès-Champanelle (63)

Roger VICOT, Maire de Lomme, conseiller départemental du Nord, vice-président de la Métropole Européenne de Lille (59)

Jean-Claude VILLEMAIN, Maire de Creil, président de l’Agglomération Creil Sud Oise (60)

Sébastien VINCINI, Maire de Cintegabelle, conseiller départemental de Haute-Garonne (31)

Michaël WEBER, Maire de Woelfling lès Sarreguemines, conseiller régional du Grand Est (57)

Ariel WEIL, Maire de Paris Centre (75)

Catégories
Politique

Le PS annonce son prochain congrès avec la présidentielle 2022 en ligne de mire

Le Parti socialiste tenait un Conseil national et son premier secrétaire Olivier Faure a fait un discours mardi 1er juin pour en préciser les orientations. Il est question du prochain congrès (le 79e), qui se tiendra les 18 et 19 septembre à Villeurbanne, dans l’agglomération de Lyon.

L’enjeu est très clair et assumé : le PS entend se doter pour l’automne prochain d’une candidature forte et avec un projet reconnu en vue de la présidentielle de 2022. On comprend à travers les lignes qu’il s’agira de la candidature d’Anne Hidalgo, bien que son nom ne soit pas cité et que cela n’a ainsi pour l’instant rien d’officiel.

Olivier Faure a en tous cas bien expliqué en quoi il entendait faire du PS une force centrale à Gauche en 2022, à défaut d’être encore la force centrifuge de la Gauche française. Dans le contexte de la campagne électorale pour les élections régionales et départementales actuellement, il en a profité pour rappeler que le PS est « la formation de gauche la mieux implantée dans les territoires », ce qui est tout à fait vrai.

On a ainsi le droit à un discours très à Gauche dans la forme, dans les prétentions, avec notamment une prise de conscience très nette du danger que représente l’extrême-droite et le nationalisme. Pour ce qui est du fond et du contenu cependant, on a du mal à imaginer comment le PS arrivera à soulever les classes populaires en France d’ici à 2022.

Olivier Faure n’a pas grand-chose de plus à proposer que faire croire en l’Union européenne (« vraie bonne nouvelle ») ou la subvention des voitures électriques… C’est léger, et surtout bien trop décalé par rapport aux enjeux de l’époque, avec en arrière plan une tendance généralisée à la guerre et une crise économique d’envergure.

Olivier Faure imagine-t-il vraiment qu’il aura du succès en prétendant que l’endettement européen ou l’élection de Joe Biden aux États-Unis sont des bonnes choses ? Il y a de quoi en douter. En attendant, il a au moins le mérite de proposer, d’essayer d’appuyer un projet concret tout en allant dans le sens d’une reconstruction et d’une unité de la Gauche.

Voici le discours :

Catégories
Politique

François Mitterrand: 40 ans après le 10 mai 1981

L’élection de François Mitterrand à la présidence à la République est un important fait historique.

Il n’y a guère eu de grandes émissions ou de grandes déclarations à l’occasion des quarante ans du 10 mai 1981, même si on pouvait sentir que les différents médias auraient aimé en faire bien davantage. C’est que pour toutes les personnes au-dessus de 14 ans en mai 1981, l’élection de François Mitterrand a été un des faits les plus marquants de leur vie.

Du côté des gens de gauche, la joie était immense. Tout apparaissait comme possible. Du côté des gens de droite, c’était la fin d’un monde, puisque cela faisait 40 ans que la tête de l’État était entre leurs mains. Le désespoir des gens de droite était aussi grand que l’engouement incroyable à gauche.

Quarante après, il ne reste cependant rien de tout cela, puisque les principaux organes de l’histoire commencée en 1981 n’existe pratiquement plus. Le Parti socialiste, l’UNEF-ID, SOS racisme, le Parti Communiste Internationaliste… ne sont plus que les ombres d’eux-mêmes.

Surtout, leur patrimoine s’est dilapidé ici ou là, les gens abandonnant ou partant dans différentes carrières. Quarante après, une figure de l’époque comme Julien Dray n’a plus rien de socialiste à proposer. Jack Lang a disparu de la circulation, tout autant que Laurent Fabius ou Lionel Jospin.

Cela résulte tant d’une inscription dans les milieux aisés que d’une faillite intellectuelle. Car François Mitterrand c’est avant tout le mitterrandisme, c’est-à-dire un réel pragmatisme.

Cadre du régime de Pétain, François Mitterrand finit par rejoindre la résistance ; de centre-gauche il est devenu le principal opposant à de Gaulle, prenant la tête d’un Parti socialiste reconstitué au congrès d’Épinay en 1971. Puis il y eut l’alliance avec le PCF, pour le programme commun. Ses deux septennats ont pareillement été des coups de barre à droite, à gauche, au centre, selon les intérêts du moment et non selon une doctrine.

On arguera que ni Jean Jaurès, ni Léon Blum n’en avaient, de doctrine, justement. Mais c’est là qu’est le problème. La Gauche de tradition socialiste cherche en permanence une figure capable de conjuguer les forces du moment, sans exiger de contenu, et le résultat est connu : c’est François Hollande et l’ultra-pragmatisme.

On ne peut pas se relever d’un succès qui se caractérise par une absence de cimentation du socle. Il suffit de penser d’ailleurs à toutes ces organisations, petites ou grandes, qui décident de passer à l’action, récoltent un petit succès, puis finissent par s’effondrer, car il n’y a pas de valeurs approfondies, de pensée développée, de vision cohérente du monde. Bref, sans doctrine, on ne peut arriver à rien.

Et une doctrine, il faut du temps et de l’énergie pour en développer une. En faisant face à un isolement fort puis relatif pendant un long temps, aux moqueries des actionnistes, aux opportunistes qui préfèrent les succès rapides présentés comme ouvrant une nouvelle époque, etc.

Aussi, sans nul doute, l’avenir appartient à ceux qui mènent le travail de fond afin d’être prêt à formuler la vision du monde nécessaire quand il le faut, pas à des gens passant leur temps à « agir » on ne sait comment, on ne sait pourquoi, sans perspective prolongée ni critères évaluant leurs actes.

L’élection de François Mitterrand a donc été un fait marquant, mais sans mitterrandisme il n’en reste rien ; sans doctrine il n’y a rien.

Catégories
Politique

Les affiches du PS des années 1970

Au congrès d’Épinay en 1971, le Parti Socialiste parvient à réunir les courants socialistes éclatés depuis les années 1960 dans l’objectif de remporter les élections législatives de 1973. Derrière l’élan électoral-opportuniste, il y a tout un arrière-plan politique et culturel qui permet de saisir le socle commun de la Gauche historique.

Entre 1967 et 1980, ce sont cinq pétroliers qui s’échouent au large des côtes bretonnes. Le Torrey Canyon en 1967, l’Olympic Bravery en janvier 1976, le Boehlen en octobre 1976, l’Amoco Cadiz en mars 1978, le Tanio en 1980… autant de noms de pétroliers qui ont marqué l’histoire de la côte atlantique de part les kilomètres de littoral pollués, ainsi que les centaines de milliers d’oiseaux « mazoutés ». D’autres marées noires auront lieu, comme celle provoquée par le naufrage de l’Erika en 1999.

C’est l’époque d’une prise de conscience dans le mouvement ouvrier que si le capitalisme exploite les travailleurs, il est également en train de détruire la nature, les fondements de la vie elle-même. Le mouvement ouvrier doit alors élever son regard à l’ensemble de la vie sur terre… Une prise de conscience bien reflétée par ces affiches du Parti Socialiste de 1976 et de 1978.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est ecologie_1976.jpg.

Évidemment, ces affiches ne tombent pas du ciel, elles sont le produit d’une histoire, d’une idéologie, d’une expérience, celle du mouvement ouvrier. Car avec le congrès d’Épinay de 1971, en s’unissant, les socialistes deviennent le véritable catalyseur légal de la contestation issue de mai 1968.

Le style des affiches, la perspective assumée, tout relève de cet élan historique porté par la lutte d’une classe ouvrière cherchant son émancipation sociale, politique, culturelle.

En fait, avec ce genre d’affiches, on voit bien ce que constitue la Gauche historique. Son socle commun c’est l’idée que la lutte des classes est le moteur de l’histoire, que l’on vit dans un mode de production qui exploite et opprime et qu’il faut changer d’horizon par un nouveau système social et économique, le socialisme.

Bref, c’est l’histoire politique du mouvement ouvrier, qui s’est évidemment divisée en deux lignes, connue en l’opposition schématique entre « réforme » ou « révolution ».

Ici, le Parti Socialiste se place comme l’incarnation même du socialisme réformiste, avec cette idée qu’il faut un rapport de forces par en bas, et notamment autour du travail, un engagement massif dans un parti politique qui porte la conscience de classe, le tout permettant des réformes assez progressives pour faire se transformer le capitalisme en le socialisme.

Au seuil des années 1980, il y a cette insistance pour la vie quotidienne dans tous ses aspects, y compris le droit à une vie naturelle, qui résume bien le slogan dans le sillage de mai 1968, formant un horizon en lui-même : « changer la vie ». La perspective c’est celle du triomphe d’une autre morale, d’un nouveau mode de vie orienté par le collectivisme.

Mais si l’unification en 1971 a permis un recentrage sur les bases historiques de la Gauche, elle a également actée l’influence de la « seconde gauche » en son sein, ce courant qui cherchait à « enrichir » le mouvement ouvrier par des « nouveaux mouvements sociaux », des « nouvelles formes d’émancipation », etc.

Il en fallait peu pour que le souffle issu de la révolte ouvrière de mai 1968 éteint, le Parti socialiste devienne finalement le bastion d’un modernisme fondé sur des valeurs sociales-libérales. Une transmutation qui s’est basée sur la compression de la perspective ouvrière-socialiste par l’autre héritage de mai 1968, celui de la tradition libérale-libertaire assumée par la « seconde gauche ».

Qui se fera elle-même totalement lessivée par le post-modernisme, dont le rapport Terra Nova « Gauche, quelle majorité électorale pour 2012 » est en l’illustration. À l’histoire du recentrage à gauche des années 1970, a succédé une autre période, celle des années 1990-2010, avec un recentrage à droite engendré par le recul historique de la « première gauche », celle du mouvement ouvrier. Une seconde période qui apparaît de plus en plus comme une anomalie historique dans le contexte de l’actuelle profonde crise de civilisation…

Catégories
Politique

Hauts-de-France: l’union autour de Karima Delli ou le suicide anti-populaire

Soutenir Karima Delli dans les Hauts-de-France, c’est tourner le dos aux travailleurs. C’est littéralement suicidaire.

« L’union de la gauche, c’est possible ! » : c’est la réaction de l’hebdomadaire L’OBS à l’union électorale PS-PCF-LFI-EELV pour les régionales de juin 2021 dans les Hauts-de-France, la députée européenne EELV (et présidente de la commission du transport et du tourisme au Parlement européen) Karima Delli étant la tête de liste.

Sauf qu’il n’y a rien qui soit de Gauche là-dedans. Il suffit de lire le communiqué commun de cette union pour le voir. Le climat, l’emploi, changer la vie des gens, cela ne veut strictement rien dire alors qu’on est en pleine crise sanitaire, que le peuple se tourne vers Marine Le Pen parce qu’il espère des changements très profonds, que le capitalisme est en crise et qu’en plus les grandes puissances vont dans le sens de la guerre !

Faut-il que la Gauche gouvernementale soit composée de bobos pour se placer dans les Hauts-de-France derrière quelqu’un qui, sur son compte Facebook, pour le 8 mars, journée de la femme, propose la vidéo d’une interview d’une patronne de pêche, celle d’une cheffe d’entreprise racontant comment lancer une « boîte », celle d’une étudiante en sociologie parlant d’une « société patriarcale », celle d’une directrice artistique qui fait des astuces Business et Motivation…

C’est une blague, jamais les travailleurs n’abandonneront l’extrême-Droite pour une telle candidate. C’est du suicide.

Europe Ecologie Les Verts a de plus très clairement comme ambition de faire de la Gauche son satellite. L’idée est que la France est en majorité de droite ou libérale, par conséquent seul un candidat libéral d’EELV peut l’emporter à la présidentielle, et donc toute la Gauche gouvernementale doit prêter allégeance.

La Gauche gouvernementale pourrait dire qu’il est hors de question de liquider sa propre histoire, mais l’attrait des élections est trop fort et elle a donc choisi de se soumettre. C’est inacceptable.

Une autre interprétation est impossible, car les Hauts-de-France sont historiquement un bastion populaire qui a toujours puissamment irrigué la Gauche. Le PCF prétend avoir un candidat à la présidentielle de 2022, La France Insoumise entend lever un nouveau mouvement populaire… De telles prétentions s’avèrent mensongères si dans le principal endroit de France où la Gauche peut faire exploser la situation, on se place derrière EELV !

Quand on pense en plus que La France Insoumise se veut totalement opposé aux socialistes, alors qu’il accepte un accord électoral avec comme découpage des places un tiers d’écologistes, un tiers de socialistes et le reste pour le PCF et La France Insoumise ! C’est une capitulation totale et la raison en est toute trouvée : il ne s’agit pas de faire triompher idées, mais de chercher des configurations pour avoir plus de poids lors de la présidentielle et pour une participation gouvernementale.

N’ayant pas de principes, la Gauche gouvernementale raisonne en termes d’opportunités. C’est un suicide dans un contexte de crise et ce n’est pas comme cela que les travailleurs seront arracher à l’extrême-Droite, sans parler d’affirmer un programme de Gauche pour la démocratie et le peuple.

Catégories
Politique

Régionales en Hauts-de-France : union PS-PCF-LFI-EELV autour de Karima Delli

Une unité électorale a été réalisée pour les régionales des 13 et 20 juin 2021 dans les Hauts-de-France.

Voici le communiqué de presse au sujet cette union électorale qui marque une soumission de la Gauche gouvernementale à EELV, un suicide anti-populaire. Suit le communiqué de Génération-s qui soutient l’union électorale.

Catégories
Politique

Occupation du Capitole : Emmanuel Macron et le Parti socialiste en panique

C’est carrément devant un drapeau américain qu’Emmanuel Macron a dénoncé l’occupation du Capitole, le Parti socialiste lui emboîtant le pas dans l’éloge de la superpuissance américaine.

La superpuissance américaine serait une « démocratie »… Que c’est ridicule ! Tout le monde sait à quel point c’est un régime corrompu, où les élections présidentielles sont prétextes aux dépenses de centaines de millions de dollars – la dernière élection présidentielle opposant Joe Biden à Donald Trump, c’est 14 milliards de dollars déversés ! Tout s’achète aux États-Unis, pays gangrené par le capitalisme à tous les niveaux.

Et c’est devant un drapeau américain qu’Emmanuel Macron a raconté ce qu’aucun Français ne peut croire : la démocratie américaine serait un modèle.

Voici son discours :

« WHAT HAPPENED TODAY IN WASHINGTON DC IS NOT AMERICA, DEFINITELY.

7 JANVIER 2021 – SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI

Ce 6 janvier, alors que se tenait une session du Congrès américain devant confirmer la victoire du Président Biden aux élections de novembre 2020, quelques individus violents se sont introduits dans le temple séculaire de la démocratie américaine : le Capitole.

Une femme a été tuée.

Quand, dans une des plus vieilles démocraties du monde, des partisans d’un Président sortant remettent en cause, par les armes, les résultats légitimes d’une élection, c’est une idée universelle – celle d’un homme, une voix – qui est battue en brèche.

Depuis le XVIIIème siècle, les Etats Unis d’Amérique et la France sont liés par un pacte de liberté et de démocratie.

La France, avec La Fayette, a soutenu le peuple américain dans sa quête de liberté et d’indépendance.

La France, avec Alexis de Tocqueville, a reconnu les Etats Unis d’Amérique comme un emblème de la démocratie.

Les Etats Unis d’Amérique, durant le 20ème siècle, lors des deux guerres mondiales, se sont tenus aux côtés de la France à chaque fois que son indépendance, sa liberté, furent menacées. 

Alors aujourd’hui, la France se tient aux côtés du peuple américain avec force, ferveur et détermination, et aux côtés de tous les peuples qui entendent choisir leurs dirigeants, décider de leurs destins et de leurs vies, par ce choix libre et démocratique des élections. Et nous ne cèderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause cela.

C’est notre choix, depuis plusieurs siècles, de mettre la dignité humaine, la paix, le respect de l’autre, la reconnaissance de la liberté au-dessus de tout, qui est aujourd’hui menacé dans nos démocraties. 

C’est pourquoi ce soir, je veux dire notre confiance dans la force de la démocratie américaine.

Je veux dire notre amitié à l’égard du peuple et de la démocratie américaine.

Je veux dire notre lutte commune pour que nos démocraties sortent plus fortes de ce moment que nous vivons tous aujourd’hui.

I just wanted to express our friendship and our faith in the United States.

What happened today in Washington DC is not America, definitely.

We believe in the strength of our democracies. We believe in the strength of American democracy. »

Ce qui est grave, c’est que le Parti socialiste soit sur la même longueur d’onde. Au pouvoir, le Parti socialiste disait déjà tout cela. Mais là il s’aligne de lui-même, même hors des « responsabilités », sur un éloge délirant de la superpuissance américaine en perdition. Il montre qu’il ne comprend rien, qu’il est totalement hors-jeu…. Et qu’il a déjà en ligne de mire de proposer pour les prochaines présidentielles Anne Hidalgo, Christine Taubira ou François Hollande. Sa ligne, c’est celle des démocrates américains, avec la modernisation du capitalisme, les valeurs post-modernes, etc.

Voici son communiqué :

« États-Unis : le Parti socialiste salue la victoire de la démocratie contre la violence

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste

Jean-Marc Germain, secrétaire national aux Relations internationales

Après la consternation du monde démocratique devant les scènes d’insurrection qui ont interrompu hier au Congrès américain la certification des résultats du 3 novembre 2020, y compris de la double victoire des sénateurs en Géorgie ce 5 janvier 2021, le 46e président des États-Unis est officiellement désigné.
 
En ce jour où la démocratie américaine aura pu mener à son terme son processus électoral malgré le chaos et les violences instigués par le président sortant, le Parti socialiste réitère ses félicitations au président Joe Biden et à sa vice-présidente Kamala Harris. Ils incarnent à la fois la perspective d’un retour à l’apaisement ainsi qu’un nouveau souffle pour l’avenir de la société américaine. Il exprime aussi ses félicitations aux nouveaux élus de Géorgie, Raphaël Warnock et Jon Ossoff. Leur victoire offre à la Maison Blanche et au Parti démocrate les moyens politiques, économiques et législatifs de combattre efficacement les dégâts considérables de la pandémie causés par une gestion irresponsable, mais aussi de mettre en œuvre le programme ambitieux de progrès social et de cohésion sociétale des États-Unis.
 
Le Parti socialiste se réjouit également que l’ère nouvelle qui s’ouvre soit celle du retour de cette nation aux côtés de ses partenaires dans la résolution des grands défis du siècle, à commencer par le sauvetage de la planète face à la menace climatique. Il observe cependant qu’en dépit de la leçon de respect des institutions donnée ce jour à ceux qui souhaitent les abattre, la démocratie s’impose désormais parmi les grandes causes à défendre. Les actes insurrectionnels d’hier et l’investiture prochaine du président Joe Biden constituent ainsi un double message de responsabilité : le devoir de rétablir la confiance en la démocratie face aux mensonges qui la dégradent et l’espoir que les États-Unis reprennent leur place pour s’opposer aux forces qui veulent l’annihiler.

– Jeudi 7 janvier 2021« 

Dans tout cela on sent surtout la panique des bourgeois. Ceux-ci se doutent bien que derrière l’agitation petite-bourgeoise stérile, il y aura le rouleau compresseur prolétarien. Les années 2020 vont aller de crise en crise.

Catégories
Politique

Il y a cent ans le congrès de Tours

Le 25 décembre 1920 s’ouvrait le congrès de Tours, où la majorité des socialistes donna naissance à la section française de l’Internationale communiste.

C’est du 25 au 30 décembre 1920 que les socialistes tinrent leur congrès – le 18e – où ils décidèrent en majorité d’adhérer à l’Internationale Communiste. Le Parti socialiste Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) devint ainsi la Section Française de l’Internationale Communiste, la SFIC. La minorité, avec notamment Léon Blum, reprit le nom de Parti socialiste Section Française de l’Internationale Ouvrière (surtout connu sous le nom de SFIO).

C’est un moment très important de l’histoire de la Gauche française, qui va alors littéralement se fracturer et ce même au niveau syndical. Avant le congrès de Tours, la Gauche française opposait les socialistes au camp des anarchistes et des syndicalistes révolutionnaires. Après le congrès de Tours, ce ne fut plus du tout la même chose ; on avait alors les communistes d’un côté, les socialistes de l’autre, avec les socialistes se tournant vers les radicaux, c’est-à-dire vers le centre.

Le centenaire de la naissance du PCF n’a pas provoqué beaucoup de productions, mais il y a des choses notables :

– le PCF a mis en place un compte facebook abordant le centenaire, avec quelques contenus, alors que des portraits artistiques de résistants ont été affichés à son siège place du Colonel Fabien à Paris et qu’une série de publications a été réalisée (le livre Cent ans de Parti communiste français, le numéro double “Cent ans d’histoire” et le numéro “Communisme” de la revue Cause commune, les catalogues d’exposition 100 ans d’histoire de France et du PCF sur les murs et  Libres comme l’art) ;

– on mentionnera Fêter le centième anniversaire d’un parti, une interview de Guillaume Roubaud-Quashie, le directeur de la revue Cause commune, qui a organisé la célébration du centenaire pour le PCF ;

– la fondation Gabriel Péri organise une petite exposition d’affiches au siège du PCF mais également en ligne autour de différentes thématiques ;

– le quotidien l’Humanité a publié une série d’articles, la plupart cependant payants ;

– les éditions du Temps des cerises ont publié un ouvrage au sujet du Congrès de Tours ;

– sur le site Faire vivre le PCF on trouve une interview en vidéo de l’auteur de l’ouvrage Le Parti des Communistes ;

– le Pôle de Renaissance Communiste en France a mis en ligne une série de vidéos sur le centenaire sur son compte youtube ;

– on trouve sur materialisme-dialectique.com, à l’occasion du centenaire, un dossier sur Le congrès de Tours du Parti socialiste SFIO en 1920 et la fondation de la Section Française de l’Internationale Communiste précédé d’un autre dossier sur Le Parti socialiste SFIO au lendemain de la première guerre mondiale.

On notera qu’à part ces initiatives, on ne trouve rien, ce qui est pour le moins marquant. Même le réseau Action Novation Révolution, un courant du PCF tenant d’un retour à la ligne de Georges Marchais (et de l’économiste Paul Boccara), n’aborde pas le centenaire, pas plus d’ailleurs que la Coordination Communiste ou bien le Parti révolutionnaire Communistes, pourtant issu du PCF. Du côté trotskiste personne ne le fait non plus, ce qui est par contre logique, même si la Riposte se poste historiquement comme courant du PCF.

C’est que la question du centenaire révèle évidemment la question des traditions et du rapport à la notion de « Parti ».

Catégories
Politique

Déclaration commune des forces de gauche et écologistes en soutien au secteur culturel

C’est une courte déclaration, mais elle est lourde de sens politique puisqu’elle est signée par de très nombreuses forces (EELV, Génération-s, PCF, PRG, Place publique, PS), indiquant un certain sens unitaire en prévision des prochaines présidentielles.

Voici la déclaration :

« Déclaration commune des forces de gauche et écologistes en soutien au secteur culturel.

Mardi 22 décembre 2020

Depuis mars dernier le milieu culturel vit un véritable choc. Ces derniers jours, suite à la forte mobilisation de tout le milieu culturel, il nous est apparu essentiel, à nous, forces de gauche et écologistes, de nous unir pour exprimer d’une voix unanime notre soutien total et notre solidarité à ce secteur profondément meurtri par la crise actuelle.

Nous appelons le Gouvernement à changer de toute urgence sa gestion, de permettre la réouverture des lieux culturels dans le respect d’un protocole sanitaire établi et surtout de porter une véritable considération à la culture, à la création artistique et à tous les professionnels qui la font vivre.

La culture et la création artistique sont absolument essentielles à l’esprit et au cœur de chacune et chacun d’entre nous. La culture est la gardienne de notre cohésion sociale et républicaine. Elle sera toujours la première à nous élever au rang de personnes libres, ouvertes et éclairées. C’est pourquoi nous revendiquons des mesures proportionnées, pour que la culture puisse s’exprimer librement et pleinement. »

Europe Écologie Les Verts

Génération.s

Parti Communiste Français

Parti Radical de Gauche

Place publique

Parti Socialiste