L’État est obligé de prendre des mesures face à la crise sanitaire, car la société est fragmentée, déstructurée, incapable d’une action collective.
Emmanuel Macron prendra la parole le 28 octobre 2020 au soir, mais déjà tous les médias distillent depuis plusieurs jours un message simple : un confinement est inévitable. Il ne sera pas massif comme le premier, alors qu’il devrait l’être, mais tel en ont décidé les intérêts capitalistes. Encore est-il que le capitalisme exige une certaine consommation également et là dans tous les cas la machine est sacrément enrayée.
On sait déjà que ce nouveau confinement n’apportera pas une certaine nouveauté, voire pour certains un certain romantisme du temps qui passe plus lentement. Le stress ayant traumatisé les uns contaminera cette fois également les autres. Cette fois, en effet, il apparaîtra clairement que la crise sanitaire est installée, que l’humanité n’en voit pas le bout.
Les comportements nihilistes et antisociaux, déjà si présents jusque-là, vont se systématiser alors que les tensions sociales (improductives) vont se multiplier. C’est la fin d’une civilisation et le sentiment de déception de classes moyennes aigries vont donner une teneur particulièrement mauvaise à une ambiance déjà délétère.
On voit, dans une telle situation, comment la société française n’est prête à rien, comment elle est passive, recroquevillée. Et comme les Français n’ont pas voulu se bouger, ils vont chercher un bouc-émissaire et déléguer les responsabilités à un sauveur : c’est l’espoir du général Pierre de Villiers, prêt à se poser en nouveau Bonaparte, Napoléon III, Boulanger Pétain, De Gaulle…
Il faudra sans doute en passer par là pour que la société se bouge, avec comme moteur la classe ouvrière qui doit littéralement réorganiser celle-ci. On voit mal comment, en effet, une telle société est prête à quoique ce soit. On a les plus grands défis que l’humanité ait connu qui se posent dans les décennies à venir et on ne s’en sort pas du triptyque divertissement – consommation – soumission aliéne au travail salarié.
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Le capitalisme va pourtant vouloir la guerre et il va donc façonner les Français à partir de ce nihilisme. Cela va impliquer une crise morale générale, une crise culturelle, une crise idéologique sans pareil. La France va, dans les faits, connaître cet effondrement intérieur qu’ont connu l’Allemagne et l’Italie au début du 20e siècle. C’est une crise qui touche tous les aspects d’un pays à bout de souffle et dont tout un parcours se termine.
Ce qui va se passer peut se résumer simplement également : la France va vouloir maintenir ses rêves impériaux, les Français passés au nihilisme vont suivre, puis tout va s’effondrer et une démocratie nouvelle portée par la classe ouvrière va surgir. Quelle sera la nature de cet effondrement, là est le dramatique problème ; quant aux problèmes sur la table pour préparer un changement positif, ils sont immenses et nécessite un haut niveau de culture.
C’est là encore une résonance de la situation des années 1920-1930 : on est dans la bataille pour la culture. On n’est de fait plus au seuil des années de crise, on est en plein dedans. Et dans ces spasmes historiques, la société nouvelle, socialiste, doit se forger en balayant l’ancien monde. C’est un vaste programme, le seul qui corresponde à notre époque, et aussi marginal que ce point de vue puisse encore sembler être aujourd’hui, l’Histoire en accélération en fera son actualité demain.