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Écologie

Animaux: One-voice lance un appel aux forces vives militantes

L’association One-voice, qui est solidement ancré dans le monde de la protection animale en France depuis de nombreuses années, lance un appel aux forces vives militantes ! Voici le texte, avec ensuite la liste des antennes locales à contacter.

« Militer, c’est agir !

Le monde ne s’est pas fait en un jour. Bâtir celui de demain non plus. Mais pour lui donner des chances d’émerger, il faut se retrousser les manches. Militer, porter la voix des plus fragiles, aller au-devant du public, c’est amorcer le changement, planter les premières graines. Rassemblons-nous !

Vous engager un peu plus encore pour les animaux non-humains et militer à nos côtés, ça vous dirait ? Chez One Voice, nous nous inscrivons dans une unité de combat pour défendre le droit du Vivant : celui des humains, des animaux et de la planète. Tout est lié. Quelles que soient les victimes, c’est toujours la même violence qui s’exerce et contre laquelle nous luttons. Chaque être sur cette Terre mérite le respect, la liberté, la vie, et c’est en guerriers pacifiques que nous faisons résonner notre voix pour dénoncer la cruauté sous toutes ses formes.

Unissons-nous

Sensibiliser l’opinion aux souffrances des sans-voix, signaler des pratiques obsolètes et mortifères, faire bouger les lignes, les mentalités et les politiques pour que le monde évolue, tel est notre rôle. Nous avons besoin de forces vives pour poursuivre efficacement notre mission et accélérer les prises de conscience. C’est en agissant sur le terrain, dans la rue, au plus près du public, que nous pouvons alerter le plus grand nombre de gens, toucher de nouveaux esprits et essaimer davantage notre message de paix et de tolérance.

Surmonter ses hésitations

Bien sûr, on ne naît pas militant, on le devient. Nombreux sont ceux qui aspirent à s’engager mais qui n’osent pas. Distribuer des tracts, tenir des banderoles, scander des slogans, porter des masques d’animaux, s’exposer au regard des autres, essuyer parfois des critiques, est loin d’être évident de prime abord. Mais brandir une pancarte, c’est important ! Si nous ne le faisons pas, qui le fera ? Et c’est tout l’intérêt de se joindre à un groupe de personnes qui partagent les mêmes valeurs, d’être pleinement intégré à une dynamique, de participer à des actions coordonnées sur l’ensemble du territoire. À plusieurs, on est toujours plus fort ! Et nos dernières campagnes le prouvent. Lors de notre manifestation contre la chasse, les 23-24 janvier 2021, les passants faisaient même la queue pour signer notre pétition ! Un succès et une médiatisation qui inquiètent suffisamment nos adversaires – les chasseurs en l’occurrence – pour que Le Chasseur français et Chasse Passion aient consacré des articles sur nos actions en tentant de les discréditer.

Des antennes partout en France

Dans le cadre d’une restructuration du réseau militant et afin de faciliter l’organisation et la participation aux actions sur le terrain, nous avons créé des groupes « bénévoles One Voice » locaux pour favoriser la communication entre les membres. Chacun dispose de sa propre page publique d’informations. À ce jour, il existe 22 antennes, dont 20 actives dans nos grandes villes. Et nous espérons en déployer d’autres pour informer, éveiller, partout en France. Chaque délégation est pilotée par un référent ou une référente prêt à accueillir chaleureusement les novices, à organiser les plans d’action et à maintenir la motivation des troupes ! Si vous êtes prêt à vous engager, à donner un peu de votre temps un week-end par mois, nous vous attendons à bras ouverts et vous aurez la satisfaction de faire partie d’un tout, d’une conscience nationale pour améliorer la condition animale. Pour nous rejoindre, c’est ici : https://one-voice.fr/fr/votre-action/militer.html. Et si vous n’êtes pas sur Facebook, vous pouvez nous contacter par mail : militants@one-voice.fr. Au nom des animaux, merci !

Alpes-de-Haute-Provence & Hautes-Alpes / Gap, Digne-Les-Bains

Tarn – Tarn-et-Garonne / Albi

Rhône / Lyon

Haute-Savoie / Annecy – Thonon-les-Bains

Bas-Rhin / Strasbourg

Nord / Lille

Côte-d’Or & Saône-et-Loire / Dijon

Yonne & Nièvre / Auxerre

Ardennes & Marne / Charleville-Mézières – Reims

Grand Est / Metz & région

Charente & Charente-Maritime / Angoulême – La Rochelle – Saintes

Vaucluse / Avignon – Carpentras

Gard – Hérault /Montpellier

Indre & Creuse / Argenton-sur-Creuse – Châteauroux

Alpes-Maritimes & Var / Nice – Saint-Raphaël

Paris – Île-de-France

Bouches-du-Rhône / Aix-Marseille

Gironde / Bordeaux

Aube / Troyes

Indre-et-Loire / Tours

Savoie / Aix-les-Bains 

Loire-Atlantique / Nantes

Marie-Sophie Bazin »

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Société

«Le souvenir de la bulle internet de la fin des années 1990 refait surface»

Dans son rapport trimestriel publié lundi 1er mars 2021, la Banque des règlements internationaux (BRI) pointe du doigt une envolée sans précédent sur les marchés financiers et dénonce des coups de folies. Elle fait ouvertement référence à la bulle internet de la fin des années 1990.

La BRI est une société détenue par les plus importantes banques centrales mondiales, c’est une sorte de garant de la coopération de l’ensemble des monnaies. L’une de ses principales mission est de garantir la stabilité monétaire et financière mondiale et il y a justement à ce propos un vent de panique.

La « banque des banques centrales » ne peut en effet que constater à quel point les prix de certains actifs se sont envolés au cours des derniers mois, ainsi que l’augmentation des introductions en bourse. Autrement dit, il y a énormément de spéculation et beaucoup de risques sont pris en conséquence des plans de relances faramineux des États, alors que les entreprises sont extrêmement endettées et que les conditions d’accès à l’emprunt sont extrêmement facilitées.

Il y a ainsi des fondations fragiles, sur lesquels viennent se produire des mouvements financiers irrationnels à grande échelle. Il est par exemple cité dans le rapport, sans le nommer explicitement, l’exemple de Signal. On se rappelle que le patron de Telsa, le très médiatique Elon Musk, avait incité les gens à utiliser l’application de messagerie Signal en lieu et place de WhatsApp. Cela avait immédiatement engendré une flambée de l’action « Signal Advance », de 11 560 % en 4 jours… Sauf que l’entreprise en question n’a rien à voir avec l’application Signal et son cours s’est ensuite effondré de 92 %.

L’entreprise Telsa est d’ailleurs elle-même un cas d’école. Sa valorisation est énorme, son action a bondi de près de 1000 % en un an, mais cela repose essentiellement sur du vent, de la communication, alors qu’elle ne produit que quelques centaines de milliers de voitures contre des millions pour les grands groupes du secteur.

La Banque des règlements internationaux est également très inquiète de la possibilité de grands mouvement financiers coordonnés par des petits investisseurs privés, en fait des boursicoteurs se concertant sur les réseaux sociaux. Il y a bien sûr l’épisode récent de l’action GameStop (une chaîne de magasins de jeux vidéos, qui possède l’enseigne Micromania en France) où des « petits » ont empoché des millions et coûté quelques milliards de dollars à des gros fonds de pensions.

Tout cela n’a bien entendu aucun rapport avec l’économie réelle (par exemple l’entreprise GameStop est extrêmement endettée et n’a aucune perspective), et relève d’une profonde irrationalité. L’exemple le plus flagrant est la folie des « cryptomonnaies », avec surtout le bitcoin dont le cours atteint des sommets astronomiques. Il ne s’agit aucunement d’une monnaie et cela n’a absolument aucune valeur à part être un actif ultra spéculatif ne servant… qu’à spéculer.

Il y a en fait dans l’économie tellement de richesses que celles-ci ne savent même plus où se diriger ni comment se diriger et cela part dans les tous les sens. Ce n’est pas nouveau, mais la pandémie ayant mis un coup d’arrêt à l’économie, cela a brusquement généré des quantités massives d’épargne, c’est-à-dire de capital, du patrimoine privé, cherchant à se placer.

Et comme l’économie de la finance réagit essentiellement à des tendances, et non pas à des valeurs réelles, alors puisque l’économie repart, cela génère des tendances à la hausse et donc des emballements spéculatifs. Le mouvement est bien sûr renforcé par la perspective des plans de relances des États et l’action monétaire forcenée des banques centrales. Cela est forcément très inquiétant pour qui regarde les choses avec sérieux et ce n’est donc pas pour rien que la Banque des règlements internationaux parle d’un « souvenir de la bulle internet de la fin des années 1990 [qui] refait surface ».

Il ne va pas suffire de grand-chose pour que le château de carte s’effondre ; la perspective d’un grand crash boursier ou d’une grande crise financière mondiale est une actualité tout à fait concrète pour le capitalisme.

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Société

L’écriture «inclusive», une barbarie post-moderne anti-sociale

La langue française a historiquement fait le choix du masculin comme genre neutre par défaut. Cela permet de décrire une situation générale où il est fait référence à des personnes en général, sans avoir besoin de préciser leur sexe, car dans la plupart des situations on se moque éperdument du sexe des personnes en question.

Quand on dit « en 2021 en France, les ouvriers ont un bon niveau de vie », on ne s’intéresse pas du tout au sexe des ouvriers en question. Il est parlé des ouvriers en général, et le genre masculin a une fonction neutre, une portée générale.

Si le masculin est le genre neutre par défaut, cela ne veut pas dire que le féminin ne peut pas avoir cette fonction neutre également. Au contraire, cela arrive souvent, par exemple quand on dit « en 2021 en France, la classe ouvrière est particulièrement dépolitisée. »

On ne s’intéresse ici pas du tout au sexe des ouvriers composant la classe ouvrière et peu importe d’ailleurs que le mot classe soit masculin ou féminin. Il y a dans le contenu du mot « classe » tout autant des ouvrières que des ouvriers, mais il est parlé au féminin, car le mot « classe » est féminin, et le féminin a ici une valeur neutre. Il pourrait en être autrement, cela ne change rien à rien.

Ce qui est valable en général l’est en particulier.

Quand on dit « Benjamin est une belle personne, particulièrement généreuse », la masculinité du Benjamin en question n’est aucunement niée ni remise en cause ; Benjamin n’est absolument pas discriminé ni « exclu » en tant qu’homme en raison de cette formulation. Il s’agit juste d’une règle de grammaire faisant qu’il faut accorder au féminin les adjectifs décrivant un nom féminin.

Il en est de même pour Louis XIV quand Jean-Baptiste Colbert s’adresse à lui dans leurs correspondances en disant « Elle ». Le contrôleur général des finances parle à la troisième personne à « Sa Majesté », qui est un mot féminin, mais cela n’a aucun rapport avec le sexe du Roi de France.

Tout cela est connu et admis de tout un chacun et ne pose aucun problème au quotidien. Le Français est une langue complexe et très élaborée, correspondant à une société elle-même particulièrement complexe et élaborée. Les membres de cette société ont tout à fait la capacité de faire la différence entre le genre neutre désignant des situations générales ou particulières et les genres féminin et masculin quand ils servent à désigner des personnes ou groupes de personne en raison de leur sexe. C’est quelque chose de très naturel.

Seulement, cela pose un problème énorme aux post-modernes, car ils sont littéralement obsédés par le fait déconstruire la société et l’unité de la société. Reflétant le libéralisme économique, ils veulent le libéralisme culturel et insistent ainsi sur l’identité. 

Cette mise en avant de l’identité passe par le rejet de ce qui a une signification universelle. Les post-modernes veulent toujours en revenir au particulier, ils veulent sans-cesse atomiser la société pour mettre en exergue les individus. Ils détestent donc cet usage grammatical du neutre dans la langue française : pour eux il faut sans cesse diviser la société entre hommes et femmes, même quand cela n’a aucun rapport avec le sujet.

Les post-modernes prétendent alors que la langue française est « excluante » vis-à-vis des femmes en raison de la règle grammaticale faisant que le masculin est le genre neutre par défaut. Ils prétendent que quand une université s’adresse aux « étudiants », elle « exclue » les étudiantes car celles-ci ne sont pas définies en particulier.

Les post-modernes ont alors inventé l’écriture « inclusive », pour marquer absolument leur besoin de compartimenter la société entre hommes et femmes, et surtout de séparer les « individus » au nom de leur reconnaissance.

Selon le principe de l’écriture « inclusive », une université doit ainsi écrire « les étudiant.e.s », pour bien marquer qu’il y a des étudiants qui sont des hommes et des étudiantes qui sont femmes, même si cela n’a aucun rapport avec le sujet.

On a alors le droit à tout un tas de mots dans les phrases où des points sont ajoutés pour intercaler le « e » du féminin et supprimer ainsi le masculin neutre. C’est illisible, et d’ailleurs l’écriture « inclusive » n’est jamais vraiment entièrement utilisée tellement c’est un sac de nœuds.

Les gens utilisant l’écriture « inclusive » sont concrètement tellement délirants, tellement en dehors de la réalité, qu’ils en arrivent à utiliser leur formulation « inclusive » y compris quand il n’est question que des femmes… C’est le cas avec l’Unef, ce syndicat étudiant qui était historiquement lié à la Gauche et qui est maintenant un bastion post-moderne, qui est capable d’écrire quelque-chose d’aussi absurde que :

« Victoire pour les étudiant.e.s, mise à disposition gratuite de protections périodiques pour les étudiant.e.s sur ton campus ! »

Absurde pour les matérialistes, mais plein de sens pour des gens maniant de manière fantasmagorique les notions de genre, de sexe, d’identité, depuis les universités et en tournant le dos au peuple, au mépris de l’Histoire.

On en arrive alors à un véritable massacre de la langue française et il est très impressionnant de voir à quel point ce massacre s’est imposé dans un nombre incalculable d’universités et d’institutions. Cela en dit long sur la décomposition et la décadence de la société française, incapable de préserver ce précieux patrimoine qu’est la langue de Molière.

La Gauche historique, qui est le Parti de la société, de l’Histoire, a ici une responsabilité énorme pour défendre la langue française contre les lubies post-modernes. Car qui dit société, dit civilisation, sinon c’est le retour à la barbarie. L’écriture inclusive est typiquement ce genre de barbarie anti-sociale que la Gauche doit dénoncer et combattre.

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Société

GPA: communiqué de la CIAMS dénonçant la conférence de La Haye

Nous publions ci-dessous un communiqué de la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité par Substitution (CIAMS), écrit par sa co-présidente Berta O. García. Elle y présente et dénonce vigoureusement les travaux antidémocratiques de la Conférence de La Haye, qui vise à rendre possible la GPA partout dans le monde, en dépit de la volonté des peuples et des lois des pays. Il y a là un enjeu fondamental, tant au nom des femmes et des enfants, que du Droit lui-même qui est encore une fois pris d’assaut par le libéralisme faisant du corps de la femme une marchandise.

Communiqué de presse

LE “GLOBAL BUSINESS » QUE LA CONFÉRENCE DE LA HAYE
TRAVAILLE EN SOUS MAIN À LÉGALISER :

L’EXPLOITATION DES FEMMES
ET L’ACHAT ET LA VENTE DE NOUVEAU-NÉS

Berta O. García @Omnia_Somnia

Co-présidente de la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité par Substitution (CIAMS)

La Conférence de La Haye de droit international privé travaille, depuis plus de cinq ans, à la légalisation de facto de la maternité de substitution

Un groupe d’experts à La Haye travaille depuis plus de cinq ans sur un protocole visant à résoudre la question de la filiation des bébés achetés dans le cadre des contrats internationaux de maternité de substitution. Mais non satisfaite de cette mission initiale, elle a délibérément choisi de l’élargir, couvrant désormais toutes les étapes du processus de maternité de substitution, y compris le choix de la mère « gestationnelle » par les parents commanditaires visés, les contrats, le consentement, les intermédiaires et les aspects financiers.

Qu’est-ce qui a conduit la Conférence de la Haye à contredire des principes fondamentaux tels que l’intérêt supérieur de l’enfant à rester dans sa famille d’origine, la prévention de la vente et de la traite des enfants au mépris ses propres conventions, comme la Convention de 1995 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale ?

L’examen des 24 pays représentés dans ce groupe d’experts nous donne la réponse : certains sont des pays qui ont choisi de réglementer la maternité de substitution et donc de la rendre socialement acceptable et d’autres élaborent des textes de loi sous le manteau pour ouvrir leur pays à cette pratique. Et ce n’est pas un hasard si ce sont précisément les représentants des pays qui sont les plus virulents pour faire avancer le protocole de La Haye sur la reconnaissance des décisions judiciaires étrangères en matière de filiation dans le contexte des contrats internationaux de GPA. Si l’on ajoute à cela le fait que plusieurs des membres du groupe sont professionnellement impliqués dans l’industrie de la GPA, il est facile de deviner de quel côté la balance penchera ou, en clair, quel sera le parti pris de ce groupe qui a été désigné comme expert.

Quel rôle jouent les experts des quelques États abolitionnistes présents dans ce groupe : la Suisse où l’interdiction de la GPA est inscrite dans la constitution, l’Espagne, l’Italie, la France, la Suède et l’Allemagne qui l’interdisent sur leur propre territoire ?! Quelles directives leur sont données par leur gouvernement ? Quelle position adoptent-ils tout au long des débats ?

Comment défendent-ils la position de leur État ? Comment partagent-ils leur position abolitionniste commune ? De cette position abolitionniste, nulle trace dans les comptes rendus des travaux du groupe où la démarche réglementariste semble unanime.

Quel est le rôle de Kirsten Di Martino, conseillère principale de l’UNICEF pour la protection de l’enfance, qui est membre du groupe d’experts en tant qu’observatrice ?

Si, comme on peut s’y attendre, elle est là pour défendre la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et son protocole facultatif sur la vente d’enfants, il est incompréhensible -si ce n’est pour des intérêts fallacieux- que ce groupe insiste et persiste dans sa démarche depuis plus de cinq ans.

L’UNICEF va-t-il se plier aux intérêts du marché au lieu de défendre le droit des enfants à ne pas être traités comme objet de contrat et de négociation, mais comme sujets de droits ?

Si ce protocole élaboré par ce groupe d’experts est approuvé par les Etats Membres, cela signifiera que la Conférence de La Haye s’est inclinée devant les intérêts privés et commerciaux de l’industrie, puisque, comme l’institution elle-même le reconnaît volontiers dans ses propres documents, il est maintenant bien connu que la maternité de substitution est une entreprise mondialisée («it is now well-known that surrogacy is a global business»).

Malgré que presque partout les contrats de GPA sont illégaux, ce fameux protocole sur lequel travaille ce groupe d’experts ouvrira la voie à la filiation à toute personne qui contourne la loi de son pays pour acheter un bébé dans un autre pays où l’exploitation reproductive des femmes a été légalisée, ou est tolérée, et où la vente d’enfants a cessé d’être un crime pour devenir un commerce très lucratif.

En réponse à cette situation, la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution (CIAMS) a lancé une campagne d’information et un appel pour mettre fin aux travaux de ce groupe d’experts.

Elle a déjà été signée par des milliers de personnes et des organisations féministes et de défense des droits humains de 55 pays. L’appel peut encore être signé à ce lien [1].

La seule alternative à l’exploitation reproductive des femmes – toujours économiquement vulnérables – et à l’achat et la vente de nouveau-nés ne passe pas par sa réglementation, mais par l’abolition mondiale de cette pratique contraire aux droits humains les plus élémentaires.

À cette fin, notre Coalition a déjà rédigé un projet de convention internationale abolitionniste [2] à laquelle tous les États devraient adhérer afin que cette pratique inhumaine et cruelle soit renvoyée à l’histoire comme un mauvais souvenir du passé, tout comme l’esclavage le fut en son temps.

[1] http://abolition-ms.org/actualites/appel-international-pour-arreter-les-travaux-de-la-conference-de-la-haye-visant-a-reglementer-la-gpa/

[2] http://abolition-ms.org/actualites/projet-de-convention-internationale-pour-labolition-de-la-maternite-de-substitution/ « 

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Société

L’association 193 dénonce un nouveau mensonge d’État à propos des essais nucléaires en Polynésie

193 est une association chrétienne visant à « mener des actions pour la préservation de la mémoire historique des 193 essais nucléaires réalisés en Polynésie française », avec le 2 juillet 1966 comme date de référence.

Suite à la publication d’un nouveau rapport de l’Inserm, elle dénonce un « mensonge d’État » et son président qualifie les conclusions du rapport de « négationnisme ». Le mot est très fort, mais il a toute sa pertinence, tellement en effet ce qui y est prétendu est choquant.

D’après l’AFP, les dix experts à l’origine du document y estiment que :

«  les résultats des études menées en Polynésie française « sont insuffisants pour conclure de façon solide sur les liens entre l’exposition aux rayonnements ionisants issus des retombées des essais nucléaires atmosphériques en Polynésie française et l’occurrence» de pathologies comme le cancer de la thyroïde ou les hémopathies malignes. »

De tels propos niant la réalité sont odieux, comme l’explique très simplement le père Auguste Uebe-Carlson, président de l’association 193 :

« Ce rapport n’apporte rien de nouveau, c’est la continuité d’une négation de la réalité. 193 essais nucléaires, c’est l’équivalent de 800 bombes d’Hiroshima : dire qu’il n’y a pas eu d’effets, c’est du négationnisme ».

Cette question des essais nucléaires en Polynésie est brûlante encore à notre époque, car l’État français, toujours aussi anti-démocratique dans sa nature profonde, continue à maintenir une chape de plomb sur la vérité. Il faut bien voir ici que la plupart des archives sur cette question relèvent de l’Armée, et donc du plus grand secret.

La population polynésienne et l’Océan Pacifique, avec des milliers de cancers humains et une catastrophe environnementale jamais prise en compte, ont payé le prix de la folie militaire française, venu faire des essais immondes à l’autre bout du monde. De tels essais relève d’un crime, à la fois contre l’Humanité et contre l’Océan ; l’État français doit en être tenu pour responsable, ainsi que ses cadres et institutions qui contribuent à cacher à la vérité encore aujoud’hui.

En attendant, l’État français continue de nier l’évidence, et empêche la population polynésienne d’accéder à de justes indemnisations, comme le réclame l’association 193.

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Société

De simples menus «sans viandes» à Lyon horripilent la vieille France

La vieille France, qu’elle soit de droite ou qu’elle s’imagine de gauche, fait toute une histoire pour de simples menus temporairement « sans viande » dans les cantines lyonnaises. Cela en dit long sur l’arriération des mentalités de notre pays.

La mairie EELV de Lyon prend prétexte de la crise sanitaire pour distribuer des menus « sans viande » dans les cantines scolaires. On pourrait imaginer qu’il y a en arrière plan une motivation environnementale, mais ce n’est pas assumé. La mairie se cache derrière de prétendues contraintes techniques, avec l’idée « d’accélérer le service » pour « accueillir tous les enfants » dans le cadre d’un nouveau protocole sanitaire.

D’autant plus que la mairie explique qu’il ne s’agit surtout pas de menus volontairement « végétariens », et que d’ailleurs il y aura du poisson ou des œufs, que tout cela n’est que temporaires, etc.

C’est, du point de vue de la question animale, totalement incohérent. Soit on se passe de produits d’origine animale et on l’assume, soit on ne le fait pas. Ce qu’il y a entre les deux ne rime à rien et culturellement une telle incohérence prête le flanc à une démolition en règle par le conservatisme.

Pourquoi ? Parce que tout pas en avant est déjà de trop pour une France arriérée qui n’a comme idéal que les « 30 glorieuses » du capitalisme, où justement la viande et le lait ont été imposés en masse dans l’alimentation des Français. Les cantines scolaires ont justement été un endroit clef de ce dispositif idéologique et culturel visant à faire de la viande et du lait une norme, avec un prétendu équilibre alimentaire allant avec.

La France est tellement empiété dans cette arriération que, si l’on en croit les recommandations sanitaires officielles, il serait même impossible d’être végétalien et vivant !

Le contenu du BTS diététique, par exemple, qui dispense tout un référentiel pour un prétendu équilibre alimentaire, celui-là même qui est imposée aux cantines scolaires (avec des menus supervisés par les infirmières), est incapable d’expliquer pourquoi des gens peuvent être végétalien et en bonne santé !

Il y a pourtant des centaines de milliers de vegans dans le monde, des sportifs de haut niveau, des gens qui sont nés vegan de parents vegan. Mais pour la France, ces gens n’existent pas ! Alors, quand une mairie fait des menus « sans viande », la vieille France monte au créneau et s’insurge.

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie est lui-même intervenu, rappelant qu’il était également ministre de l’alimentation. Il a expliqué comment il comptait saisir le Préfet pour obliger à servir de la viande, avec au passage tout un cinéma sur les « cantines de la République » devant servir de la viande. Il n’hésite pas à raconter n’importe quoi en prétendant qu’il serait « aberrant » d’un point de vue nutritionnel de ne pas servir de viande, ou encore que ce serait une injustice sociale.

« Je suis ministre de l’Agriculture et de l’alimentation. D’un point de vue nutritionnel, c’est aberrant d’arrêter de servir de la viande dans toutes les cantines de la République.

D’un point de vue social aussi, c’est une honte, car c’est toujours une écologie de l’entre soi où à chaque fois ce sont les plus fragiles qui n’ont pas forcément accès à des repas équilibrés qui sont fragilisés. »

Comme si en 2021 on ne savait pas que la viande n’est pas utile à l’équilibre alimentaire ! Et comme si dans la France opulente de 2021, de par sa société de consommation, on en était à ce que des familles modestes soient « privées » de viande !

Mais la Droite n’est pas la seule à s’insurger ainsi. On a par exemple les JRCF, l’organisation de « jeunesse » liée au PRCF, une structure dont le but est le retour à un PCF des années Thorez, des années 1960, qui fait le même cinéma lamentable sur Twitter :

« Fascinant ce débat sur la #viande ! Maintenant, le progrès consiste à priver des milliers d’enfants de la seule viande qu’ils pourront manger au nom de l’idéologie #écologiste ! Ces individus sont un des grands piliers du Capitalisme. #EELV

Avec leurs discours ils participent au cirque médiatique auquel se prête également la droite fascisante (qui ose se prétendre anti-système). Ils vocifèrent 2 visions du capitalisme, l’un avec un maquillage #vert, l’autre brun, mais en aucun cas ils offrent une réelle solution!

Il faut pouvoir assurer à nos enfants (ainsi qu’au reste de la population) une alimentation saine et de bonne qualité. Ils doivent avoir accès à de la viande et surtout à de la viande digne de ce nom.

Il est inadmissible que dans pays comme le nôtre le principal repas pour certain soit dans les #CantinesScolaires. Il est inadmissible que des milliers de français fassent la queue afin de se nourrir.

Face à un pouvoir capitaliste qui n’a aucunement comme priorité l’intérêt de ceux qui font vivre jour après jour notre Nation, et face aux fausses alternatives que représentent la droite fascisante et cette « gauche », il est urgent de faire renaître une alternative populaire! »

On voit ici à quel point la Droite dispose d’une assise immense dans le pays, comment elle est capable idéologiquement de tout écraser en un rien de temps. Un simple menu « sans viande » anecdotique provoque un tollé et se fait balayer d’un revers de main.

Le capitalisme s’est bien ancré dans les esprits.

C’est pourquoi on ne pourra échapper à une révolution en profondeur sur le plan des mœurs, des mentalités, de la culture, pour balayer le vieux monde. Mais il ne peut y avoir de réels changements que s’ils sont démocratiques, portée à la base par la population voulant réellement changer les choses, améliorer le monde, faire la révolution.

Et ces changements doivent être clairs, entiers. En tronquant la question animale, les bobos tentent d’en nier la signification historique. Il appartient à la Gauche de porter haut et fièrement le drapeau du futur, celui qui célèbre la nature et la compassion pour les animaux. Il faut forger une génération d’enfants qui refuseront de manger de la viande dans les cantines, cette horreur du passé, cette horreur de la vieille France !

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Culture

«Équilibre», le somptueux troisième album des Pirouettes

The Pirouettes est un groupe difficilement accessible de par la profondeur avec laquelle ils assument et sondent la sensibilité amoureuse. Il faut en effet beaucoup de sincérité et d’authenticité pour apprécier ces portraits à la fois subtils et directs ; cela va clairement à contre courant d’une époque et d’une société comme la nôtre.

Leur premier album « Carrément, carrément » était un magnifique tableau de l’insouciance amoureuse de la jeunesse, le second « Monopolis » peignait avec un talent rare la richesse et la complexité de la vie de (jeune) couple, et voilà que le troisième album « Équilibre » s’attache à la délicate question de la rupture, de l’éloignement, de la dichotomie des sentiments.

Le décor de l’album avait été planté dès la fin 2019 avec les saisissants « San Diego » et « pli du cœur », dont voici le clip du premier :

Le morceau « Il n’y a que toi » est toutefois celui qui illustre le mieux la teneur de l’album. En voici le clip, d’une grande finesse photographique et scénaristique, sortie l’été dernier :

Le double clip « Encore un peu d’amour / Ciel radieux » est également une très belle présentation de l’album, avec ce jeu de réponse très bien vu entre les deux morceaux qui se suivent :

« Ciel radieux » est ici un judicieux portrait de la femme française, à la fois précieuse et indépendante, répondant aux errements de l’homme français, toujours trop à la traîne.

On a là une approche absolument française d’exploration de la profondeur psychologique des sentiments amoureux. Et comme c’est admirablement bien mis en chanson par un sens de la mélodie et du rythme digne de l’Angleterre des années 1980, cela donne quelque chose de vraiment somptueux et très marquant.

Pour finir, difficile de ne pas être saisi, pris à la gorge par les émotions à l’écoute de « Tu parles trop » qui exprime la douleur de la déchirure amoureuse avec une sensibilité incroyable…

  • Le double album « Équilibre » des Pirouettes est sortie le 5 février 2021 – En écoute sur les plateformes de streaming et disponible à la vente CD et vinyle chez les disquaires ou en ligne sur la page bigwax du groupe.

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Politique

Un «islamo-gauchisme» qui est en fait un clientélisme petit-bourgeois

La polémique sur « l’islamo-gauchisme » dans les milieux universitaires n’en finit pas.

L’appel de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, à enquêter sur « l’islamo-gauchisme » à l’université a provoqué une terrible onde de choc dans la petite-bourgeoisie intellectuelle. Il y a une avalanche de commentaires et de dénonciation de la ministre.

Il faut dire que c’est en quelque sorte un coup de poignard dans le dos. Les libéraux se sentaient tout à fait à l’aise avec Emmanuel Macron, ils ne comprennent pas ce qui se passe. Le Huffpost défend par exemple vigoureusement le président de la République, accusant Frédérique Vidal de s’en éloigner.

« Quels risques les travaux sur le post-colonialisme font-ils courir à la société française alors même que le Président Macron est justement en train de s’engouffrer dans ce courant en proposant une liste de nouveaux héros “issus de la diversité”, des anciennes colonies et des outre-mer pour que les maires puissent les honorer à l’avenir?

À la tête de cette commission, il nomme même l’historien spécialiste du post-colonialisme, Pascal Blanchard qui vient de rendre sa liste au Président. »

Sauf que le problème, c’est que la société française implose et l’État doit bien chercher à freiner le processus… qu’il encourage de l’autre. Le problème de l’État, ce n’est pas « l’islamo-gauchisme » comme courant de pensée post-marxiste jouant sur les identités : cela, il l’apprécie forcément, puisque c’est opposé à la lutte de classes. Il l’a toujours soutenu, laissant se développer ces courants dans les institutions universitaires.

Son souci, c’est la délégitimisation de l’ordre public par « l’islamo-gauchisme ». Car, aux États-Unis, où on est à la bourse aux idées et aux communautés, la concurrence est toujours dans le cadre des institutions. Il y a de très nombreux espaces pour cela et tout le régime américain, anti-démocratique par excellence, repose sur le principe des lobbys.

En France, ce n’est pas le cas. Cela apporte ce que le gouvernement a qualifié de « séparatisme ». Cela nuit donc aux institutions… Et il faut y mettre un frein ! D’où la position de la ministre, puisque cette nuisance vient d’une partie des institutions elles-mêmes : les universités, qui sont des bastions des conceptions « intersectionnelles », identitaires-communautaires.

Le terme d’islamo-gauchisme est d’ailleurs un concept visant à masquer cela, en limitant la question à un seul aspect, celui du rapport à l’Islam.

Au sens strict, le terme ne correspond qu’à une tradition trotskiste, celle du SWP anglais, dont la branche française « Socialisme International » / Socialisme par en bas visait par exemple au début des années 1990 à réaliser un bulletin des mosquées. Ou alors on peut prendre le philosophe Michel Foucault tombé en adoration devant la « révolution » islamique iranienne de 1979-1980.

En réalité, par islamo-gauchisme il faut comprendre l’ensemble des idéologies « post-coloniales », « décoloniales », « intersectionnelles », identitaires-communautaires, LGBTQ+, etc.

Il suffit de voir les faits. Tout au long des années 2000, la Gauche historique se fait lessiver par la « gauche » post-moderne. Il est bien connu que l’effondrement de l’UNEF, le syndicat étudiant historique de la Gauche (avec l’UNEF « SE » et l’UNEF-ID), converge avec sa transformation en « mouvement de jeunesse » post-moderne.

L’UNEF n’a pas été le seul mouvement gangrené : c’est arrivé en même temps au syndicat CNT, qui a littéralement été déstructuré par cette lame de fond, dont le « Parti des indigènes de la République » a été l’un des grands vecteurs.

Entre anticommunisme forcené et fascination petite-bourgeoise pour les séparations, les micro-entités, il y avait tous les ingrédients pour la systématisation des valeurs post-modernes.

C’est donc très différent du concept d’ « islamo-gauchisme », inventé formulé par Pierre-André Taguieff au début des années 2000, au sujet de :

« Une alliance militante de fait entre des milieux d’extrême gauche se réclamant du marxisme et des mouvances islamistes de diverses orientations (Frères musulmans, salafistes, djihadistes). »

Ce n’est pas du tout de cela qu’il s’agit. Cette alliance militante n’a d’ailleurs jamais vraiment existé, c’est un fantasme alter-mondialiste ou une invention de l’extrême-Droite. En réalité, il y a simplement une convergence entre les courants post-marxistes, post-anarchistes, et les mouvements identitaires-communautaires, le tout sur une base petite-bourgeoise.

C’est du clientélisme, de la reconnaissance affinitaire, de l’agitation petite-bourgeoise. Pour la « gauche » post-moderne, la lutte des classes n’existe pas : il y aurait une « lutte des places » de la part d’individus. Ces structures considèrent d’ailleurs leur public comme des clients qu’il faut gagner à coups d’actions spectaculaires, des réseaux sociaux, des mobilisations irrationnelles, etc.

Forcément, cela sort du cadre en France où le libéralisme libertaire n’est pas aussi puissant qu’aux États-Unis ! Et c’est le sens de la question actuelle de « l’islamo-gauchisme ».

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Écologie

Pétition contre le massacre des arbres en Forêt de Sénart

Voici une pétition très intéressante qu’il faut soutenir. À l’initiative du collectif Aux Arbres citoyens et soutenue par l’association Montgeron environnement, elle pose une question toute à fait pertinente et moderne dans sa formulation, celle de la façon dont nous considérons nos forêts et les arbres qui y vivent. La vue de l’abattage en masse d’arbres de la forêt de Sénart en Île-de-France y est décrite comme un véritable traumatisme, et c’est là quelque-chose touchant profondément la sensibilité écologiste qu’il est nécessaire d’avoir à notre époque !

Pour signer la pétition, c’est ici : change.org

Voici la reproduction du texte :

« Stop au massacre en Forêt de Sénart ! Protégeons nos arbres !

Promenons-nous dans les bois… Les loups sont bien en forêt de Sénart, mais ce ne sont pas ceux qu’on croit. Ce sont d’autres prédateurs avides, missionnés par l’Office National des Forêts (ONF) qui, sous prétexte d’entretenir la forêt, en font une exploitation mercantile sauvage. Des entreprises sans scrupules qui sont en train de défigurer notre forêt si précieuse.

Hier, je me suis promenée avec ma fille, comme beaucoup d’autres personnes, et j’ai été écoeurée de voir à quel point la forêt a été ravagée. Le paysage est une désolation, des chênes centenaires qui ont été abattus alors qu’ils étaient parfaitement sains, alignés, cadavres offrant leur cœur en parfaite santé. Des ramures abandonnées dans la forêt hachée par les engins qui sont passés en dévastant tout sur leur passage, branches pendantes, ornières profondes des tracteurs qui ont écrasé le sol fertile de notre forêt. Une sauvagerie sans aucun égard pour le vivant.

Car la forêt est bien vivante, tous s’accordent à reconnaître ses bienfaits. D’abord pour notre climat, les arbres nous permettent de lutter contre le réchauffement de la planète. Mais aussi parce que la forêt accueille de nombreuses espèces, une biodiversité que l’on se doit de protéger. On parle de sylvothérapie, du langage des arbres dont on a prouvé qu’ils communiquaient entre eux. Ces arbres sont vivants, et plus que jamais nous avons besoin de cette nature et la préserver est un enjeu essentiel.

Cette forêt domaniale s’étend sur 14 communes, c’est un atout pour notre région comme le sont toutes les forêts françaises. Il est de notre devoir de la protéger. Que veut dire entretenir quand on abat des arbres sains et centenaires. N’est-il pas plutôt question d’exploiter cette forêt dans un objectif mercantile?

Le discours de l’ONF est bien ficelé : entretien, sécurité, préservation de la faune et de la flore. Mais il s’agit bien d’un discours marketté destiné à faire taire les résistants. Les mots sont là, mais la réalité visible de tous, éclate et choque.

En réalité, cet organisme est placé sous la double tutelle du ministère chargé de l’Agriculture et du ministère chargé de l’Environnement. L’ONF est un Établissement à caractère industriel et commercial (EPIC). Cet organisme financé en partie par nos impôts se charge aussi d’une mission commerciale : vendre notre bois Français à travers le monde. La demande massive provenant de Chine en ce moment met en danger notre patrimoine naturel. Mais on nous fait croire à une mission de protection et d’entretien.

Dans certaines régions on soigne la forêt en assurant des coupes raisonnées et un débardage à cheval par exemple afin de protéger l’environnement. Mais non seulement l’ONF exploite notre forêt, mais en plus, il ne se préoccupe pas de la préserver : un arbre qui gène le passage d’un engin est un arbre qui doit mourir !

Nous demandons à l’ONF un arrêt immédiat des coupes dans la forêt de Sénart.

Nous demandons également aux organismes de tutelles : Ministère de l’Agriculture, Ministère chargé de l’Environnement de réformer la gestion de l’ONF afin qu’il ne puisse lancer les coupes dans les forêts que :lorsqu’il a présenté un programme avec un plan mentionnant les arbres destinés à l’abattage et la raison de l’abattage et les moyens mis en oeuvre

– Lorsque ce programme a été avalisé par les communes après examen par des experts indépendants de l’ONF qui évaluerons l’impact écologique de l’opération

– Lorsque les communes ou départements concernés ont mis en place une enquête d’utilité publique permettant d’informer les citoyens et de leur donner la possibilité d’un recours.

– Lorsque ces programmes s’inscrivent de façon justifiée dans une vision globale et à long terme pour une gestion raisonnée des massifs forestiers

Nous n’abandonnerons par la Forêt de Sénart, aidez-nous à la préserver. Signez et relayez cette pétition.

Notre pétition est soutenue par l’Association Montgeron Environnement. https://www.montgeron-environnement.fr« 

Pour signer la pétition, c’est ici : change.org

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Politique

La funeste blague bobo de «2022 ou jamais»

Les bobos proposent un concours à la Miss France pour l’union de la Gauche en 2022.

Par les temps qui courent, il n’est pas rare de voir les médias annoncer telle ou telle initiative de gauche, sans qu’on ne trouve rien ailleurs. C’est comme si agir c’était disposer d’un communiqué de presse réussi.

On a ainsi un article traînant hier sur différents médias, par l’intermédiaire de l’AFP, chez 20 minutes mais aussi chez Le Figaro sous le titre « Présidentielle: création de «2022 ou jamais» pour une candidature unique à gauche ».

On se dit alors que c’est très sympathique, puisqu’il s’agir de ne pas à avoir à faire face à Emmanuel Macron et Marine Le Pen, que donc il faut l’unité. On sait bien qu’on ne peut pas laisser les choses se dérouler telles quelles, sinon on va dans le mur. L’unité à Gauche est donc incontournable.

Sauf que… on apprend dans le communiqué de presse, ou l’article, on ne sait pas trop, que « 2022 ou jamais » est une structure de six salariés, avec des fonds levés à hauteur de… 300 000 euros. 300 000 euros ! Mais où ont-ils trouvé cette somme, et pourquoi ?

Le profil des gens aux manettes le révèle. Comme « directeur général » – on est dans l’esprit corporate – on a Martin Rieussec-Fournier, qui a fondé le « mouvement de jeunes consommateurs » dénommé « Générations cobayes ».

Et à l’origine de « 2022 ou jamais », on a le collectif Rencontre des justices, fondé par Samuel Grzybowski (professeur d’économie sociale à Sciences Po), qui agit depuis la fin de 2020 et se présente comme suit :

« 400 jeunes activistes et entrepreneur·e·s de toutes les causes portent un seul message : 
nous voulons faire gagner l’écologie et la solidarité dans la décennie à venir, à commencer par 2022. »

Ce n’est pas la Gauche, mais les entrepreneurs « branchés », bref les bobos. Plus exactement :

« La Rencontre des Justices, c’est un chantier hybride et sans précédent : la réconciliation de l’activisme et de l’entreprenariat social ; l’union de la solidarité et de l’écologie. »

Mais qu’est-ce que ça ? Ces gens ne se cachent donc même plus ! Ils ont pourri la Gauche ces trente dernières années en la rongeant de l’intérieur, et là ils se disent qu’ils peuvent apparaître aussi simplement ?

Surtout pour proposer une variante Miss France de cet ignoble principe des « primaires », comme on le lit dans Le Figaro :

« Une plateforme sera lancée début mars pour initier un processus de désignation d’un candidat commun aux partis de gauche. Il se décomposera en trois phases: l’écriture d’un socle programmatique commun, de mars au début de l’été; un «parrainage populaire» où tout citoyen pourra nommer une personnalité qu’il souhaite voir concourir, en septembre; et un tour unique à jugement majoritaire où tout citoyen pourra donner une note aux 10 finalistes retenus, en novembre. »

C’est donc quelque chose opposé à la classe ouvrière, à la Gauche historique, à la lutte des classes. On est là dans le funeste triptyque LGBTQ+ – migrants – écologie sociale typiquement petit-bourgeois.

Il est impératif de dénoncer ces initiatives anti-populaires qui ne font que contribuer à décrédibiliser la Gauche et à précipiter les masses vers la Droite. L’urgence de la reconstruction de la Gauche historique et de sa confrontation avec les bobos et leurs valeurs « post-modernes » apparaît chaque jour de manière plus prégnante !

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Politique

PSE Bridgestone: une victoire pour les ouvriers, une défaite pour la classe ouvrière

Les ouvriers se défendent de manière corporatiste et la perspective de classe est à zéro.

L’usine Bridgestone de Béthune emploie 863 personnes et les capitalistes japonais qui la possèdent ont décide de la fermer il y a cinq mois de cela. Bridgestone, qui fabrique des pneus et fait un chiffre d’affaires de 17 milliards d’euros, considère que l’usine n’est pas rentable.

Un Plan de Sauvegarde de l’Emploi vient d’être signé, avec des acquis pour les licenciés. L’entreprise japonaise va mettre 80 millions d’euros en plus des 110 millions prévus normalement.

Cela donne déjà pour les salariés 46 500 euros plus 2500 euros par année d’ancienneté ; en moyenne, les licenciés repartent avec 106 000 euros.

C’est une somme extrêmement conséquente, cinq fois la somme légale pour vingt ans d’ancienneté. Elle a d’ailleurs comme but la signature de l’accord, chaque salarié recevant la moitié et devant signer une déclaration d’abandon de toute poursuite contre Bridgestone pour recevoir l’autre moitié.

Il faut noter que c’est la même approche d’arrosage financier qui a été à l’œuvre chez Ford à Blanquefort en Gironde et Michelin à La Roche-sur-Yon en Vendée, alors que les Goodyear à Amiens -Nord avaient dû batailler juridiquement pendant sept années pour que le même dispositif existe.

Mais ce n’est pas tout. Pour Bridgestone Béthune, il y a également un dispositif de pré-retraite pour une centaine de salariés avec prise en charge d’une durée de sept ans, ou bien une allocation de 75% du salaire brut ainsi qu’un congé de reclassement de 21 à 24 mois.

Cet accompagnement dispose également de l’appui de la bourgeoisie elle-même, notamment du très droitier Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts-de-France (avec le Nord, le Pas-de-Calais et la Picardie), qui a salué le PSE :

« Les indemnités versées par Bridgestone ne sont que justice, l’attitude exemplaire des salariés et de leurs représentants a été déterminante. Ce n’est qu’une 1ère étape. Nous devons tout faire pour les aider à retrouver un emploi et trouver un ou des repreneurs pour le site. »

Les salariés ont en effet été exemplaires… pour le capitalisme. Ils se sont comportés comme des gens de n’importe quelle entreprise, cherchant à défendre leurs intérêts individuels. Ils n’ont jamais politisé, chercher à donner de l’envergure à leur démarche.

Ils se sont comportés comme des ouvriers américains, vivant leur vie, car ayant les moyens de la mener, et essayant de la continuer tant bien que mal, sans rouler sur l’or, mais dignement.

Sur le papier, ce n’est pas critiquable. Sur le fond, c’est une faillite historique, une déroute totale de la classe ouvrière française. On ferme une usine ? D’accord, financez-nous socialement individuellement et cela ne pose pas de soucis. L’impact sur l’industrie ? Sur la réalité locale ? Sur la classe ouvrière qui continue de subir la pression ? Tout cela n’existe simplement pas.

Quant à la dignité – des ouvriers, de Bridgestone, de Béthune – n’en parlons pas. Voici le communiqué de presse de Bridgestone du 21 juin 2011 :

Bridgestone célèbre le 50ème anniversaire de l’usine de Béthune

Le 11 juin, Bridgestone célébrait les 50 ans de son usine de production de pneumatiques Tourisme de Béthune. Plus de 2 300 visiteurs de la communauté locale se sont présenté à la journée Portes Ouvertes qui marquait cet événement. Ils ont eu le privilège de participer à une visite guidée du site, de découvrir une exposition sur l’histoire de l’usine et d’assister à la cérémonie officielle.

Parmi les représentants locaux figuraient Jean-Michel Bédécarrax, sous-préfet de Béthune et Stéphane Saint-André, maire de Béthune. Bridgestone Europe était représenté par Ryutaro Ishii, Senior Vice President Manufacturing, et Yoshihiko Fujimoto, Vice President HR Europe & Corporate Affairs.

A son inauguration en 1961, l’usine de Béthune était un investissement vital et capital pour l’emploi de la région Nord de la France qui traversait alors une crise douloureuse liée à l’arrêt de l’activité minière. En 50 années, l’usine a produit plus de 241 millions de pneumatiques et employé 8 700 personnes dont certaines d’entre elles issues de trois générations de la même famille. Le site est aujourd’hui l’employeur le plus important de Béthune et le troisième employeur industriel du département du Pas de Calais.

« Nous sommes heureux que tant de résidents locaux soient venus pour cette occasion. Cela prouve l’importance de la place occupée par l’usine de Béthune dans cette communauté » a déclaré Bruno Capron, directeur général de l’usine.

Au début, l’usine de Béthune produisait 4 000 pneumatiques Firestone par jour et employait 640 personnes. Sa capacité de production s’est considérablement intensifiée pour atteindre, en 1973, 12 500 pneus par jour. En 1991, après l’acquisition mondiale de Firestone par Bridgestone, l’usine a produit son premier pneu Bridgestone. La production journalière était de 22 000 pneus.

Aujourd’hui, les pneumatiques Tourisme de haute performance, y compris les pneumatiques Hiver, représentent 75 % de la production. Avec un effectif de 1 300 personnes, la capacité de production est désormais de 25 000 pneus/jour.

10 ans après, l’usine ferme, cela s’arrête là, parce que les capitalistes l’ont décidé. Cela en dit long sur le caractère artificiel de la vie quotidienne dans le capitalisme, façonné comme idéologie pour les intérêts de l’accumulation.

Et les ouvriers l’acceptent, aussi simplement que cela ? Telle est la corruption par le capitalisme en France.

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Politique

Une triste fin de la grève à la raffinerie de Grandpuits

La grève se termine par un accord syndical conforme aux exigences du groupe Total. Voilà ce qui se passe quand on choisit les syndicat, OXFAM et Greenpeace au lieu du peuple.

C’est une des grèves les plus combatives de ces derniers temps, une grève pour laquelle beaucoup de monde s’est mobilisé. Et pourtant on n’y comprend rien du tout quand on s’y intéresse.

Il faut dire qu’il y a tous les ingrédients pour que les gens ne comprennent rien : des décisions purement syndicales d’un côté, le refus de la politique de l’autre. C’est à croire que tout a été fait pour qu’il n’y ait pas d’espace démocratique.

Essayons d’expliquer les choses simplement. La chose est ainsi faite qu’il y a bien eu une assemblée générale de la raffinerie Total de Grandpuits en Seine-et-Marne. Et c’est elle qui a décidé de la fin de la grève commencée il y a un mois et demi.

Une assemblée générale, c’est la démocratie des travailleurs dans une entreprise. Là, on se dit, soit, il y a une expérience de démocratie de la part du peuple travailleur. Peu importe les choix effectués, c’est très bien historiquement.

En pratique, par exemple, Total avait fait du chantage. La multinationale française a dit : attention, si vous n’arrêtez pas la grève, il y aura un recul sur les mesures sociales d’accompagnement concernant les 150 personnes qui vont être mises de côté.

Les travailleurs peuvent considérer qu’il ne faut pas perdre cela. C’est bien compréhensible !

Sauf que ce n’est pas aussi simple. Déjà, l’assemblée générale n’en a pas été une. Les travailleurs non grévistes… n’avaient pas le droit de vote. C’est le contraire de la démocratie populaire.

Ensuite, l’assemblée générale a été à la remorque de l’intersyndicale, qui se chargeait de négocier. L’assemblée générale n’a donc pas été une assemblée générale, mais une caisse d’enregistrements de la part des grévistes. Elle n’a pas fait vivre la démocratie du peuple.

Avec une telle approche, inévitablement à un moment donné la majorité tente de s’en sortir autant que possible, sans envergure. On surveille les négociations, on valide tel ou tel point de vue. Mais à un moment on se retire. Et, donc, la majorité des syndicats a accepté le Plan social pour l’emploi négocié syndicalement, et à l’assemblée générale ils se sont précipités pour faire passer la chose.

C’est inévitable vue la démarche. D’ailleurs, c’est Total et la CFDT qui ont annoncé la fin de la grève ! Ce qui veut tout dire.

On notera encore une fois le rôle de la CFDT dans son accompagnement moderniste de la restructuration capitaliste. La CFDT disait en septembre 2020 :

« TOTAL GRANDPUITS – GARGENVILLE : La CFDT n’acceptera aucune suppression d’emploi » !

En pratique, Total maintient cependant son plan tout en prévoyant divers plans et options et promesses pour les 150 salariés mis de côté, ainsi que les 300 travailleurs des sous-traitants voisins. Quant aux garanties, il n’y en a pas. La CFDT a un rôle d’agent de la restructuration dans les rangs des travailleurs.

Parmi les autres syndicats signataires, on a la CGT-Force Ouvrière et la CFE-CGC. Mais pas la CGT. Cela ne veut nullement dire que la CGT soit opposée à la restructuration, comme l’exposent ses soutiens d’ultra-gauche, notamment certains courants trotskistes qui n’ont cessé de présenter la grève de Grandpuits comme exemplaire.

En réalité, la CGT est simplement sur une ligne conservatrice, de type industrialo-nationaliste, avec comme base ceux qui ont profité grassement des accords syndicaux dans les entreprises.

D’ailleurs, que dit la CGT ? Elle considère ainsi que le Plan social n’est pas très clair et qu’il faut voir ce que va en dire la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi. Elle aurait préféré quinze jours de grève en plus.

Cela n’a pas de sens. Prétendre que la victoire peut encore sortir d’un tour de passe-passe administratif, c’est démobiliser. Il aurait mieux valu reconnaître la défaite, cela aurait eu plus de sens, pour tracer un bilan et tenter de relancer un prochain tour.

Mais il est vrai que les syndicats ont absolument tout fait rater à tous les niveaux, ce qui est inévitable. Au lieu d’avoir eu un pack avec tous les travailleurs unis par une assemblée générale, on a des syndicats négociant « au mieux » et avec un refus de mobiliser les masses.

D’où le scénario absurde du mardi 9 février, d’ailleurs. Ce jour-là une centaine de salariés de la raffinerie sont allés protester devant le siège de Total à La Défense. Tout cela donc alors que le Plan social pour l’emploi était en même temps validé !

Et la CGT, qui n’est pas en force à la raffinerie (c’est la CFDT qui l’est), s’est mise en tête, afin de renforcer artificiellement la lutte, de s’allier… à Greenpeace. Celle-ci accuse la multinationale française Total de « greenwashing » : Total ne serait pas vraiment écologiste dans sa démarche choisie et il faudrait donc soutenir la CGT à refuser le démantèlement de la raffinerie au profit d’une usine de production de biocarburants et en une usine de production bioplastiques, avec une usine de recyclage plastique et une centrale photovoltaïque !

Cela ne doit pas surprendre pourtant. Greenpeace, c’est une association multinationale à la stratégie opaque (clairement indirectement lié à certaines grandes puissances), au budget de 350 millions d’euros d’ailleurs.

Mais ce n’est pas tout. Le 9 février, on avait donc à La Défense le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard… mais également Cécile Duflot, ancienne ministre EELV du logement et maintenant à la tête de l’ONG Oxfam France.

Oxfam est une ONG multinationale contre la pauvreté, enfin une ONG très britannique, qui a un budget annuel de… plus d’un milliard d’euros.

À un moment, il ne faut pas être idiot : ce n’est pas pour rien que des ONG anglo-saxonnes aident un syndicat à mettre des bâtons dans les roues de Total, une multinationale française (dont le président vient d’ailleurs d’annoncer un changement de nom, ce sera désormais TotalEnergies).

Ces associations richissimes, soutenus à coups de millions par des organismes divers et variés, soutenus par les médias, relèvent du grand jeu du « soft power » des capitalistes. Ne pas voir cela, ce n’est rien comprendre au capitalisme et à ses jeux par la bande.

Alors, demandons-le : quel rapport avec la lutte des classes ? Où est la compréhension de la restructuration capitaliste ? Où est le refus catégorique de toute autre décision que la garantie de l’emploi de tous les travailleurs, y compris ceux des sous-traitants ?

On parle de Total, une entreprise richissime, et on est pas capable de demander cela, en 2021 ?

Et ce n’est pas une question (simplement) de morale, de politique. C’est simplement que face à un monstre comme Total, toute autre position ne fait pas le poids. Cela va être une machinerie qui va clairement diviser les travailleurs et les briser. Toute autre position que la lutte, c’est accepter le broyage ! On ne combat pas une restructuration autrement que par le conflit à la bonne intensité !

Et quand on fait une assemblée générale, on ne confère pas les pouvoirs à l’intersyndicale, les syndicats s’effacent, devant la démocratie pour tous les travailleurs, grévistes ou non.

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Société

Pas de «consentement» avant 15 ans: tribune de 164 personnalités

Voici une tribune initiée par Tristane Banon au nom du Collectif pour l’enfance et signée par 164 personnalités. Elle est initialement publiée par le Parisien.

« L’appel des 164 personnalités pour défendre les enfants

Le 21 janvier 2021, le Sénat a adopté le projet de proposition de loi Billon qui vise à fixer le seuil du non-consentement sexuel de l’enfant à l’âge de 13 ans. Autrement dit, le Sénat a décidé que l’acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’elle soit entre un mineur de moins de 13 ans et un adulte serait de facto considéré comme un crime, sans possibilité pour l’adulte de se défendre d’un consentement apparent, sous-entendu ou revendiqué par l’enfant.

C’est bien, mais c’est insuffisant. C’est bien, mais c’est dangereux.

Après avoir lu « la Familia Grande », où Camille Kouchner raconte comment son frère jumeau de 14 ans a subi l’inceste de son beau-père, le célèbre constitutionnaliste Olivier Duhamel ; après avoir lu « le Consentement », de Vanessa Springora, où la jeune femme raconte comment elle est tombée à 14 ans (encore) sous l’emprise de l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff ; après avoir lu Christine Angot, après avoir lu Catherine Allégret, après avoir lu les dizaines de milliers de témoignages d’anonymes qui ont trouvé à s’exprimer sous le désormais célèbre hashtag #MeTooInceste…

Après que les victimes ont trouvé la force et le courage d’ouvrir grands les yeux de la société, vous qui faites les lois ne pouvez pas rester les seuls à les garder partiellement clos.

Evidemment que l’instauration d’un seuil de non-consentement fixé à 13 ans est un progrès, mais il est petit et incomplet.

Votre progrès laisse la possibilité, pour un pédocriminel qui violerait un enfant de 13 à 15 ans, de prétendre que l’enfant était consentant. Avec la possibilité du consentement, c’est la requalification de l’acte et l’allègement de la peine qui s’ensuivent.

Votre progrès est sans sens car il n’aligne pas le seuil de non-consentement sur l’interdit à 15 ans posé par la loi Schiappa.

Votre progrès crée une zone trouble pour les crimes sur mineurs de 13 à 15 ans, et cette zone trouble, si vous pouvez vous en contenter, nous ne pouvons l’admettre.

Votre progrès est absurde, car il ne considère pas les victimes d’inceste comme des enfants de leurs parents, des frères ou des sœurs sous emprise, et ceux bien au-delà de votre seuil de 13 ans qui les rendrait apte à consentir. Qui peut dire qu’il n’est pas resté l’enfant de son ascendant légal jusqu’à 18 ans, au moins ? Il n’y a qu’en alignant le seuil du non-consentement sur l’interdit à 15 ans posé par la loi Schiappa que votre progrès sera véritable. Il n’y a qu’en reconnaissant l’impossibilité de consentir à l’inceste avant 18 ans que votre progrès sera remarquable.

Mesdames et messieurs qui faites les lois, nos espoirs étaient grands, votre progrès est tout petit.

Vous brandissez en bouclier le couple que formerait cet adulte de 18 ans avec un enfant de 14 ans et demi, nous voulons vous rappeler ici que les lois doivent être faites pour protéger le plus grand nombre et non pour des situations marginales fantasmagoriques.

Vous criez qu’existent des blocages juridiques qui rendraient inconstitutionnel un seuil de 15 ans, nous voulons vous dire que c’est votre métier de débloquer les choses.

Mesdames et messieurs qui faites les lois, monsieur le président Emmanuel Macron, monsieur le secrétaire d’Etat Adrien Taquet,

Nous anciens enfants, nous parents, nous frères, nous sœurs, nous famille, nous amis, nous Français, nous associations, nous soignants, nous juristes, nous votants, nous… citoyens !

Nous qui voyons les chiffres : 10% des Français qui auraient subi l’inceste, six millions de personnes ; un enfant mineur violé toutes les heures en France ; un Français sur six ou cinq qui aurait subi un acte de pédocriminalité, dix millions de personnes, dix millions de Français, c’est de crime de masse dont nous parlons ;

Nous qui voulons que des lois fermes dissuadent ces actes inacceptables,

Nous tous, qui signons aujourd’hui cette pétition, vous demandons que ce seuil de non-consentement soit fixé à 15 ans, 18 en cas d’inceste. Nous ne saurons nous contenter de votre petit progrès, nos attentes sont bien trop grandes pour cela.

Tristane Banon, au nom du Collectif pour l’enfance »

Ils ont signé l’appel : Lionel Abelanski, Sylviane Agacinski, Sophia Aram, Pascale Arbillot, Laurence Arné, Yann Arthus-Bertrand, Lisa Azuelos, Maurice Barthélemy, Valérie Bègue, François Berléand, Marilou Berry, Louis Bertignac, Andréa Bescond, Philippe Besson, Juliette Binoche, Serge Blanco, Laurence Boccolini, Sidonie Bonnec, Claire Borotra, Amandine Bourgeois, Anaïs Bouton, Patrick Braoudé, David Brécourt, Zabou Breitman, Carla Bruni, François Busnel, Ivan Calbérac, Isabelle Carré, Clémentine Célarié, Emmanuel Chain, Karima Charni, Anne Charrier, Jérôme Commandeur, Clovis Cornillac, Olivia Côte, Gérémy Crédeville, Michel Cymes, Audrey Dana, Géraldine Danon, Dany Boon, Julie de Bona, Hélène de Fougerolles, Delphine de Vigan, Vincent Delerm, Philippe Delerm, Emilie Dequenne, Didier Deschamps, Claude Deschamps, Alice Dufour, Marc Dugain, Anny Duperey, Thomas Dutronc, Valérie Expert, Nadia Farès, Isabelle Farrugia, Dominique Farrugia, Cyril Féraud, Laurence Ferrari, David Foenkinos, Lilou Fogli, Elodie Fontan, Maud Fontenoy, Sara Forestier, Guy Forget, Déborah François, Guillaume Gallienne, Christophe Galtier, Rudi Garcia, Julie Gayet, Florian Gazan, Arnaud Gidoin, Sara Giraudeau, Bruno Guillon, Guillermo Guiz, Linda Hardy, Jeanne Herry, Clotilde Hesme, Agnès Hurstel, Donel Jack’sman, Catherine Jacob, Jérémie Janot, Jean-Michel Jarre, Jarry, Marlène Jobert, Joyce Jonathan, Arthur Jugnot, Leïla Kaddour-Boudadi, Keren Ann, Tina Kieffer, Richard Kolinka, Françoise Laborde, Philippe Lacheau, Jonathan Lambert, Alexandra Lamy, Chantal Lauby, Benjamin Lavernhe, Jean Le Cam, Anne Le Nen, Baptiste Lecaplain, Patrice Leconte, Philippe Lelièvre, Claude Lelouch, Jean-Luc Lemoine, Pierre Lescure, Manu Levy, Bixente Lizarazu, Camille Lou, Elise Lucet, Olivier Marchal, Anne Marivin, Pierre-François Martin-Laval, Hervé Mathoux, Mathilda May, Radu Mihaileanu, Olivier Minne, Miou-Miou, Clara Morgane, Daniel Morin, Vincent Moscato, Xavier de Moulins, Nagui, Yael Naim, Mélanie Page, Florent Pagny, Tanguy Pastureau, Raphaël Personnaz, Laurent Petit-Guillaume, Florent Peyre, Alix Poisson, Alice Pol, Barbara Pravi, Caroline Proust, Yann Queffélec, Cristiana Reali, Ali Rebeihi, Jean-Luc Reichmann, Line Renaud, Jérémie Renier, Muriel Robin, Karole Rocher, Sonia Rolland, Gaëtan Roussel, Aurélie Saada, Ludivine Sagnier, Etienne Saldès, Céline Sallette, Fabrice Santoro, Frah (Shaka Ponk), Sam (Shaka Ponk), Bruno Solo, Claudia Tagbo, Sylvie Testud, Mélissa Theuriau, Laury Thillemann, Philippe Torreton, Mali (Tryo), Daniel (Tryo), Guizmo (Tryo), Manu (Tryo), Vianney, Caroline Vigneaux, Tom Villa, François Vincentelli, Michaël Youn. »

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Benoît Hamon trahit la Gauche pour EELV

L’opportunisme pro-EELV se généralise sans états d’âme.

Benoît Hamon sera candidat en juin pour les régionales sur la liste Europe Écologie-Les Verts. Ce sera dans les Yvelines et il sera même en seconde position, juste derrière Julien Bayou.

Naturellement, Benoît Hamon justifie cela en disant qu’il faut davantage d’écologie, qu’il faut une majorité clairement écologiste. Dans une interview accordée au Parisien, il assume cependant au détour d’une question ce qui est le réel arrière-plan : la liquidation de la Gauche par l’intermédiaire d’EELV.

« Vous ne craignez pas de vous faire vampiriser par Les Verts ?

Si l’on peut se diriger vers la création d’une grande formation écologiste et sociale, moi, comme Génération.s, nous nous en réjouirions. Il n’y a rien d’indépassable entre nous, le PS, les Verts et les Insoumis. »

Benoît Hamon précise d’ailleurs qu’il soutiendra le candidat de rassemblement prenant en compte son programme de revenu universel. Cela sera donc EELV.

Comment en est-on arrivé là ? C’est assez simple : Benoît Hamon est sympathique et sincère, mais il vit en bourgeois et Génération-s est composé de bourgeois. Le résultat en a été que la scission à gauche du Parti socialiste se ramène à un retournement par la liquidation. Incapable d’assumer l’orientation vers la Gauche historique, il y a l’attirance naturelle vers les valeurs post-modernes, une « écologie » pour relancer le capitalisme qui serait humanisé, etc.

Le principe du revenu universel relève tout à fait de cette approche individualiste. Il est né à l’origine dans la gauche italienne issue de l’Autonomie Ouvrière des années 1970, qui espérait dépasser le capitalisme en instaurant une sorte de communisme immédiat par le revenu universel.

Il a été repris par toute une flopée d’intellectuels de la « seconde gauche » (c’est-à-dire non liée au mouvement ouvrier), puis même par des courants ultra-libéraux de la Droite comme moyen de supprimer en échange la sécurité sociale et les assurance-chômage. Car, dans l’idée, on a une atomisation complète de la société, une société qui n’est d’ailleurs même alors plus qu’un simple mot pour désigner une myriade d’individus séparés les uns des autres, vivant chacun « différemment ».

Cependant, au-delà de cette question, ce qui compte c’est la réalité politique et il faut dire les choses comme elles le sont. Benoît Hamon poignarde la Gauche. N’ayant pas réussi à mettre en place une formation de gauche assez puissante, Benoît Hamon procède à une vente à la découpe au profit d’EELV. Les dernières élections internes de Génération-s reflètent bien ce processus.

EELV a en effet un objectif stratégique : former un appel d’air pour siphonner les cadres de la Gauche, en présentant les élections présidentielles comme incontournables et en disant que seul un candidat EELV peut parvenir à quelque chose.

C’est en appeler à l’opportunisme. C’est la lutte des places au lieu de la lutte des classes. Benoît Hamon s’est vendu tôt : il aura une bonne place. Pour EELV, il sert de poteau indicateur au reste de la Gauche : pour exister, venez à nous. Entre EELV et les populistes de La France Insoumise, la Gauche est d’ailleurs en train de se faire broyer.

Cela souligne d’autant plus la nécessité de défendre les fondamentaux et de ne pas se laisser contaminer par l’opportunisme et le populisme. Surtout à une époque où l’extrême-Droite avance à grands pas ! EELV ne fait pas le poids face au nationalisme et au militarisme et La France Insoumise n’en est qu’une sorte de variante ultra-sociale.

C’est vers le mouvement ouvrier et son histoire qu’il faut se tourner, pas vers EELV. Quant à l’excuse de l’écologie, elle ne tient pas une seule seconde. Car l’écologie passe aussi par la question animale et cette question est tellement subversive qu’elle porte directement en elle un conflit de classe. Ce n’est pas pour rien qu’EELV ne peut pas réellement en parler.

La question animale, l’écologie… c’est la question de la vision du monde pour une société entièrement nouvelle, où tout a été transformé. C’est quelque chose d’envergure. C’est donc quelque chose qui ne peut être porté que par la classe ouvrière.

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Annulation de la dette publique: la baguette magique plutôt que la lutte des classes?

Une poignée d’économistes européens dont le français Thomas Piketty ont publié une tribune pour réclamer l’annulation de la dette publique détenue par la Banque centrale européenne. C’est du populisme, qui vise à faire perdre du temps pour éviter à tout prix la lutte des classes.

Un coup de baguette magique, et hop disparus les près de 25 % de la dette publique européenne qui sont détenus par la Banque centrale européenne (BCE) ! La proposition a l’air farfelu, et elle l’est, mais Thomas Piketty et ses amis ont pourtant de l’audience. À tel point que la Présidente de la BCE a dû elle-même leur répondre dans une interview au Journal du dimanche le 7 février.

Ce que rétorque Christine Lagarde est très simple :

« L’annulation de cette dette est inenvisageable. Ce serait une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des États. Cette règle constitue l’un des piliers fondamentaux de l’euro. Le traité européen a été accepté et ratifié librement et volontairement par les États membres de l’Union européenne. »

En effet, ce serait de son point de vue une catastrophe. Si les États européens s’amusent ouvertement à annuler des morceaux de dette (on parle ici de 2 500 milliards d’euros), cela aurait des répercussions immenses sur la monnaie et la capacité des États à emprunter de l’argent.

Une monnaie n’existe pas par elle-même, comme une abstraction coupée de la réalité. La monnaie est le produit de rapport économiques et politico-culturels complexes qui font qu’il y a une confiance en elle, en son fonctionnement, en sa capacité à représenter de la valeur, c’est-à-dire des richesses, des marchandises, des services, etc.

Si les États européens décident unilatéralement d’effacer un pan entier de leur dette publique respective sous prétexte qu’elle est détenue par la BCE, cela revient à casser les règles du jeu. Il ne s’agit pas ici d’être « pour » ou « contre », mais simplement de comprendre comment fonctionnent les choses.

S’il y a un traité européen interdisant strictement le financement monétaire des États comme l’explique Christine Lagarde, c’est pour une raison très simple. Les États européens ont créé la BCE pour faire de l’euro une monnaie reconnue mondialement, considérée comme solide, fiable, inspirant confiance, etc. La moindre des choses dans ce cas est donc de ne pas faire disparaître des euros par enchantement…

Thomas Piketty et ses amis économistes européens expliquent pourtant dans leur grande sagesse que ce n’est pas un problème. La BCE appartenant aux États européens disent-ils, ceux-ci n’auraient qu’à annuler leur propre dette. Voici comment ils le formulent :

« Les citoyens découvrent, pour certains avec effarement, que près de 25 % de la dette publique européenne sont aujourd’hui détenus par leur Banque centrale. Nous nous devons à nous-même 25 % de notre dette et si nous remboursons cette somme, nous devrons la trouver ailleurs, soit en réempruntant pour faire « rouler la dette » au lieu d’emprunter pour investir, soit en augmentant les impôts, soit en baissant les dépenses. »

Cela est doublement faux, et relève d’un populisme outrancier. C’est faux et populiste, car les économistes écrivant cela savent très bien que la BCE est indépendante juridiquement. Ce n’est pas une indépendance politique évidemment, mais ce qu’il faut comprendre, c’est que la BCE ne consiste pas en une sorte de compte en banque géant des États européens. « Nous » ne nous devons pas à « nous-même » 25 % de « notre dette » comme il est prétendu, car ces « 25 % de dettes publiques » détenus par la BCE n’appartient aucunement aux États européens. Cela n’aurait aucun sens d’être à la fois débiteur et créancier de la même dette, et on se demande comment ces économistes s’imaginent faire avaler de telles salades à la population.

Leur explication est fausse également car au sens strict, la BCE ne détient pas réellement cette dette dont il est question. On rentre ici dans un aspect très complexe, que se gardent bien d’évoquer Thomas Piketty et ses amis, mais c’est un point important.

Ce qui se passe en réalité, c’est que la BCE fait une création de monnaie pour acheter des morceaux de dette publique sur les marchés financiers. Elle le fait à grande échelle depuis de nombreuses années, ce qui à force représente des centaines de milliards d’euros. Ces milliards d’euros sont injectés dans l’économie, surtout dans les marchés financiers, et les morceaux de dette « détenus » par la BCE servent alors à justifier cet argent (c’est une sorte de garantie par équivalence).

Encore une fois, il ne s’agit pas d’être « pour » ou « contre », mais de comprendre comme les choses fonctionnent. Et ce qu’il faut comprendre ici, c’est que quand il est question de la dette publique « détenue » par la BCE, il est question de la monnaie « euro » elle-même et de sa valeur comme marchandise sur les marchés financiers.

Si la BCE annulait la dette publique des États européens (ce qu’elle n’a juridiquement pas le droit de faire de toutes façons on le rappelle), cela reviendrait à ce qu’elle dise : « en fait, un euro ne vaut pas réellement un euro, car nous changeons les règles du jeu et nous annulons 2 500 milliards d’euros sans équivalence par ailleurs ».

Cela paraît peut-être complexe à comprendre, mais au fond c’est très simple. Si les États sont endettés, c’est qu’il y a à un moment quelqu’un qui leur a prêté de l’argent. Une dette correspond forcément à quelque-chose, c’est la représentation d’une valeur.

La BCE s’immisce dans cet échange en monétarisant une partie immense de cette dette (en la « rachetant »), mais cela ne change strictement rien au problème. La BCE, quand elle « possède » de la dette publique, n’est qu’un intermédiaire. Elle ne peut pas faire « disparaître » par enchantement cette dette, sans qu’il ne se passe rien et que tout le monde y gagne comme le prétendent les économistes magiciens !

On peut très bien, et il le faudra, par la lutte des classes, faire un grand ménage et considérer que des pans entiers de la dette soient confisqués à ceux qui la détiennent. Seulement, c’est là une décision politique, qui revient à faire payer des gens en particulier. Posséder une dette (en fait une créance, une « dette » d’un État), dans l’économie actuelle, c’est posséder un actif, c’est-à-dire une richesse en tant que telle. On peut donc tout à fait confisquer des richesses, et donc confisquer les morceaux de dette publique à ceux qui la possèdent.

Mais pour cela, il faut la lutte des classes, il faut la classe ouvrière organisée et déterminée à prendre le pouvoir économique et politique à son compte, mettant en place de nouveaux rapports sociaux de manière démocratique. C’est une tâche ambitieuse, d’une ampleur immense, impliquant des changements en profondeurs qui sont le fruit d’un acharnement politico-culturel de longue haleine contre la bourgeoisie qui fera tout pour empêcher cela, car elle ne veut pas se faire confisquer ses richesses.

Cela n’a rien à voir avec les élucubrations populistes des économistes à la baguette magique, qui sont surtout des petits-bourgeois ayant une peur bleue de la lutte des classes !

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Politique

Tribune de Youth for Climate Paris: « Nous voulons une union de la gauche en 2022 »

Le groupe Youth for Climate Paris a publié une tribune sur le site du Journal du dimanche, pour réclamer une unité de la Gauche en vue des élections de 2022. On remarquera cependant qu’il est facile de réclamer l’unité sans se prononcer sur qui doit la porter, ni sur le contenu de celle-ci !

« Nous, jeunesse pour le climat, n’appelons aucunement à voter pour un parti et ne soutenons aucun parti. Mais aujourd’hui nous devons être réalistes et prendre en compte qu’une candidature de gauche unie, certes imparfaite, reste de loin meilleure que Macron ou Le Pen et permettrait de sauver de nombreuses vies humaines et non humaines à court, moyen et long terme.

Nous devons nous refuser à laisser les appareils de pouvoir à la droite et sortir de notre impuissance politique qui s’incarne par le cycle infernal de défaites politiques que nous encaissons, entre LPPR, réforme des retraites, lois contre le ‘séparatisme’, ou aide pour le permis de chasse, qui mutilent humains et non humains.

En délaissant les institutions politiques et étatiques à l’idéologie de l’oppression, autrement dit la droite, nous entrons dans un cercle vicieux où nos combats ne consistent plus qu’à rejeter la défaite, c’est-à-dire que ce que nous considérons aujourd’hui comme une victoire est en réalité une non-défaite, renvoyant en plus à un imaginaire qui rendrait désirable notre société actuelle. Nous affirmons ainsi partout que nous voulons à tout prix filmer les flics alors que c’est la violence étatique qui est le cœur du problème ; nous luttons contre la réforme des retraites en affirmant que notre système est l’un des meilleurs du monde alors même que nous sommes conscients de la précarité de nombre de nos retraités. Nos luttes se contentent de réagir à l’actualité que les dirigeants nous imposent, et qui nous empêche de gagner du terrain. Nous devons dépasser cette position défensive et gagner une capacité d’initiative en nous appuyant sur des perspectives alternatives tangibles.

Une conception matérialiste du monde exige de nous le fait de voir le réel en face sans l’usurper. Nous en arrivons à la conclusion que si nous voulons sortir de ces cercles vicieux pour former des cercles vertueux, ce qui apparaît aujourd’hui comme une nécessité, il nous faut avoir des dirigeants à la tête des appareils étatiques qui soient les personnes les plus proches de nos idées. Un mandat clair précisera la mission à remplir dans ces organes. Il s’agira notamment de contrôler les orientations politiques qui y seront décidées. Cela impliquera de ne plus avoir à centrer nos luttes sur des reculs que nous font concéder les gouvernants, et ainsi mener une politique de conquête à travers le militantisme. C’est pourquoi nous voulons une union de la gauche en 2022 et nous croyons que s’insérer dans cette lutte précise est une condition sine qua non pour l’avancée concrète de nos luttes de manière générale, à travers les modes d’actions spécifiques à nos mouvements.

Nous ne nous reconnaissons pas dans les guerres d’égo qui animent les candidatures de gauche, nous sommes lassés de voir celles et ceux qui prétendent représenter la gauche se battre entre elle et eux, et avoir comme objectif unique de se mettre en avant, leur personne et leur parti. Les luttes progressistes découlent dans leur ensemble de récits menés collectivement. Sur le terrain nous ne cessons pas de nous rapprocher, de travailler ensemble, de faire des alliances, de s’écouter et de se prêter nos voix. Le gage de notre réussite réside en un rapprochement sur le terrain politique également.

À vous qui prétendez représenter la gauche : vous ne représenterez rien ni personne tant que votre seul objectif sera de mettre en avant votre parti. Il en va de vos responsabilités. »

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Société

La Gauche doit promouvoir une Sécurité sociale à 100 %

L’assurance santé est un business important en France, avec une part de plus en plus importante du privé dans la prise en charge des soins médicaux. C’est injustifiable, et ce doit être un point clef du programme démocratique de la Gauche que d’écarter les compagnies privées grâce à une Sécurité sociale prenant en charge 100 % des dépenses de santé.

La Sécurité sociale est un acquis démocratique important, obtenu en raison du poids politique de la classe ouvrière en 1945. Le principe est celui de la cotisation obligatoire de la part des travailleurs au sein d’une caisse publique. Cela permet d’avoir ses frais de santé couverts par la collectivité. En pratique cependant, la Sécurité sociale ne prend en charge qu’une partie des dépenses de santé.

Par exemple, une consultation chez un médecin généraliste en 2021 coûte 25 euros (ce qui est très cher), mais n’est remboursée qu’à hauteur de 16,50 euros par la Sécurité sociale.

Cela n’a rien de nouveau, mais le processus s’est accéléré au 21e siècle. Dans les faits, le secteur privé a en France une main-mise de plus en plus grande sur ce qui est un véritable business de l’assurance santé.

Un moment clef pour les compagnies privées a été la loi ANI de 2016, mise en place par la fausse « Gauche », qui impose à toutes les entreprises de proposer aux salariés une complémentaire santé et de la financer à 50% minimum. Il s’agit ni plus ni moins que d’une privatisation de la sécurité sociale, en orientant ce qui devrait être des cotisations sociales publiques vers le secteur privé.

Cette loi ne fut pas un point de départ, mais plutôt l’aboutissement d’un mouvement de privatisation de l’assurance maladie en France au 21e siècle, avec la montée en puissance de quelques grandes compagnies privées. Elles sont issues en grande partie des « mutuelles » corporatistes du 20e siècles, ainsi que du monde des assurances. Ces différents types de compagnies ont beaucoup fusionnés durant les 20 dernières années, pour former quelques grands groupes très puissants, souvent très agressifs commercialement via la publicité.

La loi ANI de 2016 a permis un bon du marché de l’assurance santé, qui a progressé de 2,3 % en 2017, alors que ces compagnies étaient déjà extrêmement implantées (la plupart des personnes ayant déjà une « mutuelle » ou une assurance santé). Cela donne pour 2017 un marché représentant 37,1 milliards de cotisations privées récoltées.

En 2018, l’association UFC-Que Choisir a publié une étude montrant que ces compagnies ont fait exploser le montant des cotisations récoltées, avec une hausse « trois fois supérieure à l’inflation depuis 2006 » et depuis 2010, une augmentation des frais « deux fois plus vite que les remboursements accordés aux assurés ». La tendance est la même chaque année depuis, avec toujours selon l’UFC-Que Choisir une hausse de + 4% en 2019, + 5% en 2020 et donc + 4,3% cette année.

Tout ceci ne signifie par pour autant que la Sécurité sociale (et ses différentes caisses) soit amenée a disparaître en France sous la pression du capitalisme. Au contraire, elle prend en charge une part immense des dépenses de santé, avec en 2019 470 milliards d’euros de prestations versées. C’est plus que le budget de l’État qui était cette année-là de 350 milliards d’euros.

Cela signifie par contre qu’il y a des compagnies privées qui visent à faire un profit sur une partie des dépenses de santé, alors que la Sécurité sociale pourrait très bien les prendre en charge elle-même, puisqu’elle le fait déjà pour le reste.

Cela revient en fait à faire que ce qui coûte très cher soit pris en charge par la collectivité via la Sécurité sociale, et que par contre ce qui peut être rentable en termes d’« assurance » soit orienté vers le privé.

C’est inacceptable pour la Gauche, alors il n’y a aucune raison que la Sécurité sociale ne gère pas 100 % des dépenses et des cotisations de santé.

Cela pose également la question de la nature de ces dépenses de santé. En effet, il y a derrières toutes ces dépenses de santé assurées par la Sécurité sociale et les compagnies privées, tout un business des cliniques privés, des médecins spécialisés richissimes, des laboratoires pharmaceutiques et des industriels.

Une Sécurité sociale forte, gérant 100 % des dépenses et des cotisations, aurait forcément beaucoup plus de poids pour un meilleur contrôle démocratique de ces dépenses de santé et de leur prix.

Et ce serait un contre-poids de taille à la fuite en avant individualiste.

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Société

«GPA: un marché aux femmes»: un dossier de la CIAMS en collaboration avec le Mouvement du Nid

Face aux diverses pressions pour la légalisation de la GPA, l’association abolitionniste de la prostitution le Mouvement du Nid s’est associée à la CIAMS (Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution) pour produire un dossier faisant le point sur cette pratique relevant du trafic d’êtres humains.

Le Mouvement du Nid, bien que fournissant un travail de terrain et d’information principalement autour de la prostitution, s’est toujours positionné contre la GPA en soulignant sa similitude avec la prostitution en terme de marchandisation du corps des femmes. Au-delà de son énorme activité de terrain en soutiens aux personnes victimes de la prostitution, de son travail en direction des pouvoirs publics, cette association féministe sait produire des campagnes en direction de la population. C’est là quelque chose de très important lorsque l’on vise à faire pression sur des législations futures.

En effet, pour empêcher à tout prix une généralisation de la GPA, la Gauche, les féministes ne pourront que miser que sur une importante mobilisation à la base, il faut absolument appuyer les démarches allant dans ce sens.

Voici l’introduction du dossier, qui contient de vrais arguments de gauche qui n’ont rien à voir avec la soupe libérale qu’on peut entendre de la part du bloc pro-prostitution, pro-GPA.

« C’est le premier dossier que nous consacrons à la maternité de substitution (dite aussi gestation pour autrui, GPA). Le parallèle entre cette pratique et la prostitution est souvent fait, notamment pour montrer l’instrumentalisation des femmes. Dans une perspective féministe, ce dossier permet de mieux connaître, comprendre et analyser un phénomène devenu, en une trentaine d’années, un marché mondial estimé à présent à 6 milliards de dollars, et qui pourrait atteindre 27 milliards en 2025 (Ugalmugle et Swain: 2019). La matière première de ce marché, ce sont les femmes: leurs corps reproductifs, leurs besoins matériels, leur supposé altruisme. Comme la prostitution, c’est une pratique d’exploitation des femmes, basée intrinsèquement sur des violences à leur égard. Si l’approche ici est résolument critique, il s’agit de dénoncer la démarche d’exploitation et l’industrie qu’elle génère, et nullement les femmes qui deviennent mères porteuses. »

Pour lire le dossier, cliquer sur l’image :

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Écologie

Tribune AVA: «2021: en finir avec la chasse à courre»

Voici une tribune à l’initiative d’AVA et signée par de nombreuses personnalités. La tribune a été initialement publiée par le Courrier Picard :

« 2021: en finir avec la chasse à courre

La scène improbable d’un cerf réfugié en pleine gare de Chantilly ce mois-ci a au moins permis de rappeler une chose à la société française : en 2021, la chasse à courre, ses meutes de chiens lâchées dans la nature, ses valets et ses épieux existent toujours dans nos campagnes. Mais ce sont surtout des questions qui ont été soulevées par ce nouvel incident : comment peut-on tolérer ces situations encore aujourd’hui ? Est-ce à cela que ressemble le XXIe siècle ? Il est grand temps d’y répondre.

Pour un observateur assidu de la presse régionale, le chaos généré par cette pratique d’un autre âge n’est en rien exceptionnel. Rien que depuis la rentrée 2020, les associations ont pu recenser pas moins de seize incidents graves de ce type !

En Touraine, un lama a été dévoré vivant par la meute qui s’était introduite dans un élevage. La propriétaire n’a pu qu’assister à la scène, impuissante. Un cerf a été traqué jusque dans les rues de Compiègne (50 000 habitants) et sauvé in extremis par la mobilisation d’un lotissement tout entier. Toujours à Compiègne, les chiens de la chasse à courre ont poursuivi et mordu le chien d’un promeneur. Les cavaliers présents ne parvenant pas à se faire obéir, l’homme a dû l’arracher à la meute et le prendre dans ses bras pour le protéger. Dans l’Aisne, le village de la Ferté Milon (2 000 habitants) a été envahi par des chasseurs à courre et leurs chiens, traquant un cerf réfugié dans une propriété privée. Dans l’Indre, une meute pourchassant un chevreuil a traversé l’autoroute A20, causant un carambolage multiple et la mort de quatre animaux.

L’équipage de Villers-Cotterêts a été vu à deux reprises en train de chasser littéralement sur la RN2, avec des cavaliers et des valets arpentant la bande d’arrêt d’urgence des deux côtés. Sur la RN31 qui contourne Compiègne, la traversée de la meute de chasse à courre derrière un cerf a causé un accident en chaîne, impliquant trois véhicules. Les chiens de l’équipage Bonnelles-Rambouillet ont pénétré chez une habitante des Mesnuls (800 habitants) avec des valets enjambant son grillage à leur suite. Dans l’Aisne encore une fois, une famille a vu ses poules attaquées par un chien de l’équipage local, pendant que le reste de la meute chassait autour du village. L’une d’elles a été tuée sous les yeux des enfants.

Ces frictions sociales incessantes, qui à chaque fois nécessitent l’intervention des forces de l’ordre et des sapeurs pompiers, justifient en elles-mêmes un débat au Parlement sur le maintien d’une telle pratique.

L’avis des Français, lui, est clair et se révèle massivement dès qu’on daigne leur poser la question : outre les sondages réguliers qui donnent tous plus de 80 % pour une abolition, on ne peut ignorer le Référendum pour les Animaux et son quasi-million de signatures ou les deux autres pétitions, celles de 30 Millions d’Amis et de Pet Alert, ayant déjà dépassé chacune les 250.000 paraphes.

À l’heure où, portés par la science et l’urgence d’un désastre sanitaire de grande ampleur, nous questionnons notre rapport à la vie sauvage ; vingt-cinq ans après le « rapport Bateson », qui prouvait déjà grâce à des analyses biologiques à quel point la souffrance et la terreur vécues par les proies de ces chasses sont injustifiables ; quelques jours après un incident qui nous place à nouveau face à cette question, plus rien ne doit entraver notre avancée.

Le mouvement d’opposition à la chasse à courre tel qu’il existe aujourd’hui est un exemple d’écologie populaire pour notre siècle : les Français les plus touchés prennent les choses en main et poussent pour une solution démocratique. Nous, signataires de cette tribune, membres de la société civile, élus, citoyens, appelons à soutenir cette aspiration légitime !

Les images de Chantilly donnent une nouvelle occasion à la France d’entrer dans le siècle de l’écologie et de la raison en mettant fin à une pratique aussi dangereuse et inutilement cruelle que la chasse à courre. Sachons la saisir  !

Texte proposé par l’association Abolissons la vénerie aujourd’hui (AVA, qui appelle à signer son texte sur sa page : http://ava-france.org/en-finir/).

La liste des signataires, mise à jour à ce mardi 2 février 12 heures :

Josiane Balasko, actrice

Patrick Pelloux, urgentiste

Rémi Gaillard, humoriste

Jean-Marc Sauvagnargues et Paul Léger, des Fatals Picards, musiciens

SOAN, chanteur

Patrick Kanner, Président du groupe socialiste au Sénat, PS

Laurence Rossignol, Sénatrice de l’Oise, PS

Raphaël Glucksmann, Député européen, Place publique

Matthieu Orphelin, Député du Maine-et-Loire, EDS

Cédric Villani, Député de l’Essonne, EDS

Jean-Luc Mélenchon, Député des Bouches-du-Rhône, LFI

Adrien Quatennens, Député du Nord, LFI

Julien Bayou, Secrétaire national d’EELV, Conseiller régional d’Île-de-France

Karima Delli, Députée européenne, EELV

Valérie Petit, Députée du Nord, LREM

Jennifer De Temmerman, Députée du Nord, LREM

Claire O’Petit, Députée de l’Eure, LREM

Lionel Ollivier, maire de Clermont, Oise

Philippe Berta, Député du Gard, MoDem

Bastien Lachaud, Député de Seine-Saint-Denis, LFI

Christine Pires Beaune, Députée du Puy de Dôme, PS

Marie-Pierre de la Gontrie, Sénatrice de Paris, PS

Dimitri Houbron, Député du Nord, Agir

Vincent Ledoux, Député du Nord, Agir

Cédric Maisse, conseiller départemental de la Somme

Eric Coquerel, Député de la Seine-Saint-Denis, LFI

Delphine Wespiser, Miss France 2012

Elodie Gossuin, Miss France 2001

Bénédicte Taurine, Député de l’Ariège, LFI

Monique de Marco, Sénatrice de la Gironde, EELV

Loïc Dombreval, Député des Alpes-Maritimes, LREM

Hubert Julien-Laferriere, Député du Rhône, LREM

Guillaume Chiche, Député des Deux-Sèvres, non-inscrit

Laurianne Rossi, Députée des Hauts-de-Seine, LREM

Albane Gaillot, Députée du Val-de-Marne, LREM

Anissa Khedher, Députée du Rhône, LREM

Samantha Cazebonne, Députée des Français de l’étranger, LREM

Kalune, chanteur

Sinsemilia, musiciens

Marc Limballe, musicien

Xavier Cantat, photographe

Xavier Mathieu, syndicaliste, acteur

Jessyca Falour, Animatrice radio/TV

Céline Boussié, lanceuse d’alerte

Xavier Guillot, syndicaliste

Béatrice Lejeune, maire de Bailleul-sur-Therain, Oise

Fabien Barège, maire de Porquéricourt, Oise

Véronique Grignon-Ponce, maire de Dompierre, Oise

Jean-Paul Douet, maire de Montagny-Sainte-Félicité, Oise

Jacques Boutault, maire adjoint de Paris Centre.

Betsabée Haas, adjointe à la mairie de Tours déléguée à la biodiversité et la condition animale

Thierry Brochot, adjoint à la mairie de Creil, EELV

Karim Boukachba, adjointe à la mairie de Creil et conseillère communautaire

Sidonie Parisot, adjointe à la mairie de Paris 14e en charge de la condition animale

Dominique Lavalette, conseillère départementale de l’Oise

Anthony Auger, conseiller municipal et communautaire de Gisors

Aurélien Gack, conseiller municipal d’Hénin-Beaumont

Pierre Rigollet, conseiller municipal de Poitiers, délégué à la bientraitance animale

Agnès Dione, conseillère municipale de Poitiers

Alain Blanchard, conseiller départemental du canton de Montataire

Loïc Pen, médecin urgentiste, conseiller municipal de Nogent-sur-Oise

Ophélie Van Elsuwe, conseillère départementale de Clermont de l’Oise

Florence Cerbaï, conseillère régionale de l’Ardèche

Fatima Parret, conseillère régional d’Auvergne-Rhône-Alpes

Monique Cosson, conseillère régional d’Auvergne-Rhône-Alpes

Emilie Marche, conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes

Corinne Morel Darleux, conseillère régionale d’Auvergne Rhône Alpes

Fabienne Grebert, conseillère régionale d’Auvergne Rhône Alpes

Myriam Laïdounis-Denis, conseillère régionale d’Auvergne Rhône Alpes

Pascal Troadec, adjoint au maire de Grigny, Essonne

Pierre Sommé, sculpteur, adjoint au maire de Thiescourt, Oise

Jean-Christophe Leclercq, adjoint au maire de Douai, Nord

Didier Jeanjean, adjoint au maire de Bordeaux chargé de la nature, Gironde

Eddine Ariztegui, adjoint au maire de Montpellier délégué au bien-être animal, Aude

Francis Feytout, conseiller municipal de Bordeaux délégué au respect du vivant et à la condition animale, Gironde

Jean-Marie Goater, conseiller municipal de Rennes délégué à l’animal dans la ville, Ille-et-Vilaine

Célia Serrano, conseillère municipale à Montpellier, Aude

Laetitia Ben Sadok, conseillère municipale de Clermont-Ferrand déléguée à la condition animale en ville et la biodiversité, Puy-de-Dôme

Vega Janiaux, conseillère municipale de Fontenay-sous-Bois déléguée au bien-être animal, Val de Marne

Pauline Rapilly-Ferniot, conseillère municipale de Boulogne Billancourt, Hauts-de-Seine

Sylvain Raifaud, conseiller municipal de Paris 10e

Marina Verronneau, conseillère municipale de Metz, Moselle

Lydia Frentzel, conseillère municipale de Marseille déléguée à l’animal dans la ville, Bouches-du-Rhône

Dahman Richter, conseillère municipale de Nancy déléguée aux droits et au bien-être animal, à la biodiversité, Meurthe-et-Moselle

Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale de Strasbourg déléguée aux animaux dans la ville, Bas-Rhin

Pierre Athanaze, Vice-président de la Métropole de Lyon, Rhône

Nathalie Dehan, conseillère à la Métropole de Lyon et conseillère municipale à Vénissieux, Rhône

Marie-Thérèse Michel, conseillère municipale de Besançon déléguée à la condition animale, Doubs

Sandra Krief, conseillère municipale de Grenoble déléguée à la condition animale, Isère

Fiona Mille, co-responsable de la Commission Condition Animale d’EELV

Manuel Leick-Jonard, co-responsable de la Commission Condition Animale d’EELV

Bruno Dauguet, maire de Pontpoint, Oise

Sébastien Jumel, député de Seine-Maritime, PCF

Ugo Bernalicis, député du Nord, LFI

Alexandre Ouizilles, responsable du PS, Oise

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Politique

Contre les mesures sanitaires, Jean-Luc Mélenchon veut organiser une «énorme fête»

Jean-Luc Mélenchon a lancé l’idée d’une « fête de la liberté » le 20 mars 2021, pour s’opposer aux mesures sanitaires et donc aussi à l’esprit de collectivité.

Surréaliste. Jean-Luc Mélenchon a expliqué, lors d’une émission télévisée, qu’il souhaite organiser une « une énorme fête » le 20 mars, la veille du printemps. Circonspect, le présentateur Laurent Ruquier lui fait remarquer que d’ici au mois de mars, « ce n’est pas gagné », en raison bien sûr des mesures sanitaires. Mais il n’y a pas de problème selon le député « insoumis », puisque les manifestations ne sont pas interdites, alors il suffit d’organiser une marche revendicative comme prétexte à faire la fête.

« On ferait quelque chose qui ne serait pas comme d’habitude. Bien sûr on aurait nos pancartes, mais surtout on ferait une énorme fête qui marcherait. »

Assumant de n’en avoir rien à faire de la circulation du virus et de la discipline collective nécessaire pour faire face à la pandémie, Jean-Luc Mélenchon se met donc au niveau des gilets jaunes, de l’ultra-gauche et des teufeurs. En effet, ces gens ont pris l’habitude depuis le début de l’année de défiler dans les centre-villes accompagnés de camions sono faisant office de mur de son. Sans aucun respect des gestes barrières ni du port du masque, évidemment.

Il n’y a pas plus anti-social que ça en pleine crise sanitaire, mais Jean-Luc Mélenchon trouve que c’est très bien et s’imagine qu’il y a là un espace à l’expression de son populisme. Ce n’est pas tout à fait absurde, car il existe effectivement en France toute une vague petite-bourgeoise qui devient de plus en plus hystérique face aux mesures sanitaires et aux obligations collectives.

Il est difficile de savoir ce que représentent vraiment ces gens numériquement, à quel point ils imprègnent les mentalités françaises actuellement. Jean-Luc Mélenchon, en tous cas, mise là-dessus en espérant que cela puisse être un levier pour la mobilisation populiste qu’il tente de mettre en place avec la France insoumise.

On est ici très loin des valeurs et de l’histoire de la Gauche, qui ne peut être qu’horrifiée par de tels gens luttant aussi ouvertement contre les mesures sanitaires et l’effort collectif. Car il ne s’agit pas ici de simplement faire la fête – les gens souhaitant faire la fête actuellement ne s’en privent pas puisqu’il suffit de se réunir à quelques amis dans un appartement ou une maison et de rester dormir sur place, l’État n’ayant ni les moyens, ni la volonté d’empêcher cela.

Non, ce que veulent ces gens, et Jean-Luc Mélenchon avec eux, ce n’est pas simplement faire la fête, c’est surtout s’opposer frontalement  à la société et à son élan collectif.

Il est insupportable à leurs yeux de voir que la population française préfère respecter (globalement) les quelques mesures sanitaires prises par l’État, plutôt que d’assumer de faire circuler une maladie décimant les personnes âgées et engorgeant les hôpitaux.

D’ailleurs, si l’État est obligé de prendre des mesures sanitaires, c’est précisément parce qu’il existe une pression populaire. Sans cela le capitalisme prendrait des mesures cyniques.

Cette pression populaire est très faible, éparse, inorganisée. Cela laisse les mains libres au gouvernement, qui n’a toujours pas décrété de confinement malgré la circulation de nouveaux variant du virus, qui n’a pas fermé les frontières (ou alors tardivement et de manière très souples), qui a mis énormément de temps à imposer l’obligation du port du masque, etc.

Mais cette pression populaire, collective, sociale, c’est déjà beaucoup trop pour Jean-Luc Mélenchon et ses amis petits-bourgeois anti-État. Si Jean-Luc Mélenchon réussissait son coup avec sa « fête de la liberté », ce serait un énorme symbole, et surtout une terrible défaite pour la société.

Cela a cependant le mérite de tracer une ligne de démarcation claire et nette entre les populistes anti-sociaux d’un côté, et de l’autre côté ceux voulant réellement la Gauche, c’est-à-dire une société démocratique, sociale, culturelle, portée par des valeurs solides et un élan collectif puissant pour écraser le libéralisme libertaire porté par le capitalisme.

Reste à faire en sorte de polariser pour bien montrer que les populistes n’existent que comme décomposition d’une société française pourrie par le capitalisme, asphyxiée par le libéralisme économique… et le libéralisme culturel.