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Écologie

La lettre désespérée à Emmanuel Macron sur l’élevage industriel par L214 et des scientifiques

L’association L214, connue pour son opportunisme, cherche à poser la question de l’élevage. Mais la question la dépasse entièrement.

L214 est une structure très particulière, avec des gens qui ne sont pas nécessairement vegans à la direction mais qui pousse à un monde vegan, par l’intermédiaire de réformes proposées à tous les niveaux.

Il y a beaucoup de structures de ce type, tel le Parti animaliste, avec au départ de bons sentiments mais à l’arrivée la volonté de s’installer dans le capitalisme en s’appuyant sur des réformes imaginaires.

L214 est l’association qui a eu le plus grand succès dans ces tentatives, avec un esprit d’ouverture consistant à ne pas poser les questions qui fâchent et en obtenant par son réformisme une reconnaissance médiatique, notamment au moyen de petites enquêtes vidéos dans des élevages.

Naturellement, quand on croit en le capitalisme on en paie le prix et avec la crise sanitaire, L214 s’est faite mettre hors-jeu.

La question à l’arrière-plan est en effet celle de la civilisation elle-même et L214 n’a strictement rien à proposer sur ce plan. L’association comptait accompagner le capitalisme éternel depuis l’intérieur… C’est raté.

D’où la tentative désespérée d’élever le niveau, avec une lettre à Emmanuel Macron appuyée par des scientifiques, au sujet de l’élevage industriel.

Le contenu de la lettre, c’est du L214, mais non plus à destination des « consommateurs ». La lettre s’adresse directement à Emmanuel Macron comme si c’était le roi du pays voire un tyran, que c’est lui qui décidait de tout, que tout dépendait de son bon vouloir. Déjà, à la base, L214 a une approche capitaliste à l’américaine, une logique de lobby. Mais là, le caractère anti-démocratique de la démarche est totalement flagrant.

Quant aux animaux, ils disparaissent entièrement derrière un discours qui se veut résolument hors-compassion, avec comme seule considération la santé des humains. L214 se veut ici pragmatique, en réalité ce sont des gens capitulant devant la nécessaire transformation morale de la société, la nécessaire transformation culturelle de la société.

L214 manie une pseudo-objectivité – d’où la recherche de scientifiques pour valider le propos – qui a comme principe de s’opposer à la lutte des classes, à la subjectivité tournée vers les animaux, bref au 21e siècle tel qu’il va inévitablement apparaître.

Voici la lettre. Elle est signée, en plus de L214, par Serge Morand (Écologue de la santé, CNRS), Gilles Escarguel (maître de conférences en paléontologie et macro-écologie, Lyon I), Franck Courchamp, directeur de recherche, CNRS), Frédéric Keck (directeur de recherche, CNRS), Hervé Dréau, (médecin de santé publique), Nicolas Treich (économiste), Simon Jolivet (juriste), Cédric Sueur (maître de conférences en éthologie et éthique animale), Florence Burgat (philosophe, directeur de recherche), Michel Bourban (chercheur en éthique et philosophie politique), Marie Pelé (chargée de recherche en éthologie), Émilie Dardenne (maîtresse de conférences, études animales), Matthieu Romagny (enseignant-chercheur), Margot Pâris (assistante de recherche en biologie de l’évolution).

« Monsieur le Président,

Alors que la France était confinée pour se protéger de l’épidémie de Covid-19, vous vous adressiez aux Françaises et aux Français le 13 avril 2020 en rappelant notre « vulnérabilité » en ces termes : « Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer – et moi le premier. Il y a dans cette crise une chance : nous ressouder et prouver notre humanité, bâtir un autre projet dans la concorde. Un projet français, une raison de vivre ensemble profonde. » Un leitmotiv repris par votre mouvement, La République en marche, lors du Campus des territoires l’été dernier.

Votre réponse depuis lors est loin de s’inscrire dans cet état d’esprit. Elle est restée focalisée sur le traitement des conséquences de la crise que nous traversons (approvisionnement en masques, relance économique…) avec une recherche scientifique d’urgence, sans réel soutien à une recherche à même de contribuer aux défis écologiques, climatiques, sanitaires et sociaux. Une politique qui vise à gérer le court terme, illustrée par votre allocution 28 octobre 2020 : « Notre stratégie a été définie dès cet été, c’était de vivre avec le virus. ».

Dans le même temps, la réflexion autour des causes a été écartée. Elle est pourtant essentielle. Les zoonoses sont une des principales sources de maladies émergentes : 75 % des nouveaux agents pathogènes proviennent des animaux ou des produits animaux. Les conditions d’élevage et la déforestation, elle-même fortement liée à la production de viande, en sont aujourd’hui deux causes parfaitement identifiées. 

Prévenir une prochaine épidémie implique inévitablement de repenser l’action publique en élaborant un plan de sortie de l’élevage intensif. Une telle initiative viserait à suspendre immédiatement la construction ou l’extension des élevages intensifs et industriels qui confinent les animaux dans des bâtiments fermés, dans des cages, les forçant à vivre dans des conditions de promiscuité extrêmes. Ce plan de sortie de l’élevage intensif impliquerait la réduction de la consommation des produits carnés : le développement d’une végétalisation d’ampleur de l’alimentation en restauration collective publique ou privée à travers l’augmentation progressive de la part de protéines végétales dans les repas est indispensable. Réduire la production amènerait l’autonomie protéique – notamment la fin des importations de soja – que la France ne peut atteindre aujourd’hui au vu du nombre très élevé d’animaux qu’elle élève et abat. Ces demandes sont soutenues par la Convention citoyenne pour le climat.

Ce plan de sortie devra associer l’ensemble des acteurs concernés en veillant notamment à accompagner les personnes qui dépendent de l’élevage intensif vers des productions alternatives, vers une reconversion dans le domaine de leur choix et en redirigeant les aides pour enfin soutenir des systèmes moins intensifs.

Enfin, la réduction du risque de pandémie ne s’arrête pas à nos frontières. La France doit être à la pointe de la défense des animaux et de la protection de l’environnement dans les instances internationales. Vous en avez le pouvoir, et la responsabilité.Le temps est venu de « bâtir un autre projet dans la concorde », pour les humains et les animaux. N’attendons pas la prochaine crise pour agir ! »

Il y a également une vidéo. Entre le 6 et le 15 janvier, elle n’a eu que 90 vues… Tout un symbole de l’échec anti-populaire de L214.

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Écologie

Chasse à courre: un cerf traqué jusque dans une gare

Voici le communiqué d’AVA suite à cet énième incident concernant la chasse à courre, où un cerf traqué s’est réfugié… sur les voies de la gare de Chantilly dans l’Oise, interrompant le trafic pendant plusieurs heures. Ce genre de scène n’a rien de nouveau, mais la différence est que maintenant, grâce au travail d’AVA, la population a la parole et lors de tels événement, la juste colère populaire contre de la chasse a courre a un écho.

 » 🏰📯 CHASSE À COURRE : TRAQUÉ JUSQUE DANS LA GARE 🚈🦌⚠

Mardi 12 janvier. Comme chaque année, le Rallye Trois Forêts a de nouveau poussé un cerf jusqu’en centre ville. Cette fois, c’est sur les voies de la gare de Chantilly que l’animal épuisé s’est réfugié, encerclé par les chiens.

🦌 Il est 16 h quand les Cantiliens assistent à cette scène épouvantable. Par une chance incroyable, la traversée du cerf, des chiens et des valets leur courant après n’a pas causé d’accident. 20 minutes plus tôt, les premiers signalements nous arrivaient déjà car la chasse se rapprochait dangereusement de l’hippodrome, ce qui n’a pas arrêté l’équipage.

🕑 Le trafic SNCF, lui, s’est retrouvé perturbé pendant deux heures : des dizaines de trains ont été supprimés ou retardés sur les axes Paris-Creil, Paris-Amiens et Paris-Saint-Quentin, et les quais de la Gare du Nord se sont retrouvés bondés à une heure de grande affluence, en pleine crise sanitaire.

🚒🚓 Pendant ce temps, les pompiers, les gendarmes, le poste à cheval, les policiers municipaux, l’OFB et un vétérinaire ont été mobilisés pour encadrer l’intervention. Il s’agissait d’endormir l’animal pour le déplacer en forêt. Dès la première fléchette hypodermique, le cerf s’est enfui en direction de la forêt par les voies ferrées.

🏛 La maire de Chantilly, qui s’est rendue sur place, n’a pas trouvé les mots pour qualifier les évènements, qui sont pourtant réguliers dans la région. Il y a quelques années, un cerf s’était d’ailleurs déjà retrouvé dans la gare de Chantilly, dans les mêmes conditions. Elle souligne, dans un communiqué, le danger et les perturbations générés par cet incident et annonce vouloir prendre les décisions utiles pour éviter que cela ne se reproduise. Nous restons à son entière disposition pour mettre en place un arrêté municipal strict comme celui pris à Pont-Sainte-Maxence, dans l’attente d’un moratoire sur la chasse à courre au niveau du département. Dans le même temps, il nous paraît primordial d’organiser enfin la réunion publique promise en 2019 suite à un précédent incident.

🚈 Du côté de la SNCF et du responsable des transports à la région, ces perturbations, ces traversées de voie et la mise en danger des personnes pourraient donner lieu à une plainte. Nous espérons qu’elle aboutira, car les précédents avertissements, comme dans l’Aisne où les veneurs chassent régulièrement sur les voies, n’ont rien changé.

🏰 Enfin, les chasseurs à courre, eux, retiendront de cette histoire que ce fût une belle chasse et que les chiens ont bien chassé, puisqu’ils ont réussi à forcer leur proie jusqu’à l’épuisement total. Ils se félicitent d’avoir eu la bonté de « gracier » l’animal puis minimisent la situation en s’excusant d’avoir provoqué de simples « retards de train », décidément incapables de la moindre introspection malgré l’évidence. Certains dénoncent même l’urbanisation, ce fléau qui a créé cette gare… il y a plus de 160 ans. D’autres revendiquent l’héritage du Duc d’Aumale, eux qui sont figés dans cet Ancien Monde pourtant déjà exposé dans les musées depuis bien longtemps.N’oublions pas que ce cerf aurait été abattu si cette même scène s’était déroulée en forêt, et que c’est parce-qu’il s’est réfugié là où la barbarie n’est plus tolérée qu’il a trouvé son salut.

🚫 Cette chasse dangereuse et cruelle doit cesser, et vite ! Abolissons la Vénerie Aujourd’hui !

🙅‍♀️🙅‍♂️🙅📩 Rejoignez-nous tous les mardis et samedis en forêt pour documenter ces scènes ! »

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Culture

La situation du monde du spectacle et de la fête face à la crise sanitaire

La crise sanitaire bouleverse profondément la société et cela concerne particulièrement le monde du spectacle et de la fête, qui se retrouve littéralement broyé par la situation. Il y a une colère face à cela, qui est en partie juste, mais qui n’est malheureusement pas à la hauteur. L’ampleur de la crise est nié, minimisé, alors qu’il y a en fait un moment historique tout à fait nouveau ; rien ne sera plus jamais comme avant.

À part quelques exceptions durant l’été, qui relevaient en général du bricolage, plus rien n’est possible depuis presque un an maintenant, et forcément cela fait très mal. Les clubs, salles de concerts, théâtres, cinémas, festivals, sont à l’arrêt complet, sans aucune perspective de réouverture avant au moins le printemps 2021. Et encore, si cela se fait, ce sera de manière altérée.

Il y a forcément pour les artistes et les intermittents du spectacle, les serveurs et les programmateurs de salle ou de festival, un goût amer face à la ruée dans les magasins, ou bien l’ouverture des lieux de cultes, tandis qu’eux sont mis de côté.

Cette question des lieux de cultes est d’ailleurs particulièrement prégnante, puisqu’il est considéré dans le monde de la culture que celle-ci relève autant d’un besoin essentiel que la religion.

C’est là tout à fait vrai, et en même temps tout à fait faux, car typique d’une erreur dans la façon de considérer la crise sanitaire actuelle et ne de pas saisir son enjeu.

C’est vrai, car on ne vit pas sans culture, sans art. Mais il est erroné de croire que la culture et l’art ont cessé d’exister avec les mesures sanitaires, alors que pour les religions par contre, et particulièrement pour le catholicisme, il n’y a pas de foi possible sans communion, et donc sans messe à l’Église.

Ce sont là deux choses tout à fait différentes. On peut se passer de faire la fête et d’aller au théâtre tout en menant une vie culturelle à la maison, même avec un confinement strict, alors que les croyants ne peuvent plus vraiment vivre sans aller à l’Église. C’est le principe de l’Eucharistie, où l’hostie qu’on mange… est vraiment le corps du Christ, pour le catholicisme romain.

Il ne s’agit pas ici de défendre le catholicisme romain et sa croyance erronée en le ciel avec un Christ qu’on mange le dimanche, mais de se servir de cet exemple pour bien de comprendre ce qui se joue vraiment pour la culture. L’État en France est une grande machinerie administrative et son essence n’est pas démocratique. Néanmoins, l’État n’existe pas de manière abstraite au dessus des classes sociales et cela fait que son fonctionnement répond aux contradictions de la lutte de classes.

Cela donne la situation suivante :

1) l’État défends principalement les intérêts de la bourgeoisie (donc du capitalisme), car c’est la classe dominante (et le système économique dominant) ;

mais,

2) il doit prendre en compte la pression populaire (donc prendre des mesures sanitaires), pour éviter la colère des classes populaires (qui ne supportent pas l’attentisme face au covid-19).

Dans tous cela, le monde du spectacle et de la fête se retrouve mis de côté, avec son sort réglé administrativement, avec une réouverture sans cesse renvoyée aux calendes grecques.

Pour la bourgeoisie (donc le capitalisme), c’est acceptable et il est considéré que cela peut être supporté économiquement ; Jean Castex explique alors qu’il suffit d’accorder une rallonge de 35 millions d’euros au ministère de la Culture, en plus des mesures pour maintenir sous respiration artificielle les travailleurs et entreprises du secteur.

Pour les classes populaires, c’est également tout à fait acceptable. Ce qui compte principalement est d’endiguer l’épidémie sur le territoire et cela vaut bien, pour éviter au maximum le brassage de la population, la fermeture des clubs, salles de concerts, théâtres, cinémas, festivals, etc.

Cela n’a rien d’absurde d’ailleurs, car forcément l’ouverture des lieux de culture amène la population à se concentrer, se mélanger, et faire circuler le virus, quelque soient les mesures sanitaires qui sont prises.

On peut tout à fait regretter que les classes populaires acceptent cela tout en ne se révoltant pas contre le fait que les magasins de vêtement ou d’électro-ménager soient ouverts, alors qu’ils sont tout autant des lieux de brassage qu’on pourrait éviter.

Pour autant, on ne peut pas se contenter de dire « le spectacle et la fête doivent reprendre coûte que coûte », « l’État a tort sur toute la ligne », « la crise sanitaire est un prétexte pour s’en prendre à la culture », etc.

Certains pratiquent la fuite en avant ouverte, comme les nihilistes anti-sociaux qui ont organisé une free party en Ile-et-Vilaine le 31 décembre. C’est ce que dit également le manifeste petit-bourgeois « CULTURE 4 LIBERTY », qui appelle à des rassemblements le 16 janvier 2021, en marge des manifestation contre le projet de loi « sécurité globale ».

Certains le font à moitié, en ayant une tentative de réflexion sociale, comme la CGT spectacle qui organisait ces derniers jours des Assemblées générales en ligne, pour dire « Madame Bachelot, Nous voulons travailler », et qui envisage une journée de manifestions le 19 janvier (faisant suite à celle du 15 décembre dernier).

Toutefois, dans les deux cas, c’est largement à côté de la plaque, et en tous cas indigne de ce que doit être l’art et ce que peuvent être les artistes. Trop souvent, le monde la culture vit dans une bulle, en dehors de la société et de la marche du monde, dans un milieu auto-centré et auto-référencé.

Or, la culture authentique n’existe pas sans les classes populaires, sans être portée par les classes populaires. Et en l’occurrence, l’actualité populaire, c’est la crise sanitaire, qui est le reflet d’une immense crise écologique, et qui annonce au passage une crise économique de grande ampleur.

L’actualité, qu’on le veuille ou non, n’est pas d’aller au musée ou de faire la fête en boîte, mais d’assumer que l’humanité est à un tournant et que le covid-19 est un symbole de ce tournant. C’est l’aspect principal et il faut avoir le sens des priorités.

La situation est grave et douloureuse pour les artistes et les acteurs du spectacle et de la fête. Mais ce serait une erreur de croire que tout va devenir comme avant en se contenant de demander à l’État d’accélérer les choses par une meilleure « gestion » et surtout d’allonger la monnaie.

Les artistes, et le monde de la culture en général, n’avanceront qu’en assumant l’ampleur de la tâche à laquelle est confrontée l’humanité. L’humanité doit faire face à une pandémie dramatique, qui n’est en même temps qu’un aspect minuscule d’une crise écologique absolument gigantesque !

Alors, soit il y a l’art et le monde de la culture pour donner de la dimension à tout cela, pour aider l’humanité à se tourner vers la nature et saisir les problèmes à bras le corps, dans une perspective positive et constructive. Soit chacun reste campé sur ses positions et se rattache au « monde d’avant », et alors les années à venir seront celles d’une immense chaos… au milieu d’une guerre mondiale pour le repartage du monde.

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Culture

Le détestable appel «CULTURE 4 LIBERTY»

L’appel « CULTURE 4 LIBERTY » a un écho dans les milieux de la culture se voulant alternative en France, principalement ceux liés à la musiques électronique et aux grandes villes. C’est en apparence ce qui se fait de mieux contre la Droite. C’est en apparence ce qu’il y a de plus progressiste, de plus à Gauche.

En réalité, c’est là du libéralisme libertaire, produit par les milieux petits-bourgeois d’entrepreneurs de la culture et les milieux LGBT, à travers une Union des Collectifs Festifs LBGTQ+ et un Syndicat des organisateurs cultures libres et engagés (SOCLE).

Pour eux, la crise sanitaire n’existe pas, tout ce qui compte est de continuer à faire la fête comme avant, avec une attitude typique d’enfants gâtés par la société de consommation, avec l’habituel discours existentialiste :

« Devant la peur politisée de la mort qui a convaincu les citoyen.ne.s d’abandonner leurs libertés naturelles et d’accepter la construction progressive d’une « sécurocratie », nous opposons notre amour intangible à la vie et un attachement sans faille à nos libertés. »

Plus capitaliste que ça, tu meurs ! C’est une rébellion contre la collectivité et contre le moindre collectivisme. C’est on ne peut plus typique de cette attitude détestable qui pollue la Gauche et les milieux culturels se voulant alternatifs.

Voici l’appel :

CULTURE 4 LIBERTY

APPEL AU RASSEMBLEMENT POUR LA CULTURE DANS LE CADRE DE LA MANIFESTATION CONTRE LA LOI DE SÉCURITÉ GLOBALE
SAMEDI 16 JANVIER 2021

La crise sanitaire sans précédent que nous traversons a fait entrer le monde dans un point de bascule. Jamais auparavant nous n’avions traversé une période aussi propice pour établir un état des lieux de notre société et du système qui la gouverne, afin d’en améliorer ou d’en réorienter les aspects parfois néfastes et destructeurs. Malheureusement nous constatons avec une inquiétude grandissante que les gouvernements utilisent cette crise pour nous plonger dans des systèmes de plus en plus autoritaires gouvernés par la peur, pour saper nos démocraties en annihilant nos libertés, nos droits fondamentaux, Le secteur de la culture et en renforçant l’autorité de l’Etat en élargissant le champ du pouvoir exécutif tout en outrepassant le parlement et en restreignant le pouvoir judiciaire au sein d’un état d’urgence devenu permanent. Les projet de lois « Sécurité Globale » et « de gestion pérenne des urgences sanitaires » en sont les plus récentes illustrations.

Après les rassemblements contre la fermeture prolongée des lieux de culture du 15 décembre réunissant des milliers de personnes, nous appelons les acteur.trice.s du monde de la culture à organiser des assemblées citoyennes le samedi 16 janvier à 13h, sur la Place de la République à Paris et sur les places symboliques de France.
Nous vous invitons à entamer un processus de réflexion sur l’état de la culture, des libertés et à penser ensemble l’avenir de notre démocratie.

Les deux reports successifs de l’ouverture des lieux culturels malgré la reconnaissance par le Conseil d’Etat que cette décision « porte bien une atteinte grave à une série de libertés fondamentales » a été un ultime coup de grâce . Nos espoirs de lever le rideau se sont retrouvés anéantis du fait d’une décision gouvernementale prise sans concertation avec les acteur.trice.s clés de la culture. Cette annonce aggrave l’état d’un secteur déjà lourdement fragilisé par plusieurs mois d’inactivité et est tombé comme une sentence de condamnation pour celleux de ses acteurs.trices qui ne pourront compenser leurs pertes à défaut de mesures gouvernementales leur permettant de reprendre leurs activités.

La crise va s’inscrire dans le temps. Il est urgent de trouver une solution juste, pérenne et concertée pour la culture.

Nous, professionnel.le.s de la culture, demandons la réouverture immédiate des lieux culturels!

Nous sommes des éléments fondamentaux d’écosystèmes territoriaux qui vivent grâce à l’activité que nous créons. Notre secteur, qui représente 2,5% du PIB français et environ un millions d’emplois directs et indirects, est aujourd’hui à l’arrêt. Les travailleur.euse.s de la culture vivent dans une incertitude insoutenable, suspendu.e.s à l’annonce d’une décision de réouverture repoussée à des dates hypothétiques. Les annonces prématurées du gouvernement ont mené les théâtres et les cinémas à engager des frais de répétitions, de promotion, d’achat de films, qui sont irrécupérables. La gestion incohérente et arbitraire de cette crise est vécue comme un affront par les professionnel.le.s du secteur.

En ayant désigné de façon partiale nos œuvres et créations comme « produits non essentiels », les autorités gouvernementales ont réduit la culture avec un mépris sans pareil à un produit de consommation dont la société doit se passer en temps de « crise sanitaire ». La privation d’activité qui nous est imposée est en train de tuer la culture à petit feu, et quand les œuvres meurent, le peuple meurt avec elles. Notre sentiment d’injustice augmente quotidiennement à la vue des métros bondés, des foules poussées à s’agglutiner dans les grands magasins et nous comprenons avec amertume que ces choix sont bien politiques plutôt que scientifiques lorsque nous voyons des messes de 800 personnes autorisées à avoir lieu quand les cinémas, les musées, les théâtres restent fermés malgré leur aménagement adéquat pour accueillir des jauges restreintes et appliquer des protocoles sanitaires strictes.

La vie culturelle doit reprendre !

Au moment où la crise économique s’annonce dramatique, les décisions gouvernementales poussent, malgré nos mises en garde continues, l’ensemble des professionnel.le.s dans la précarité. Environ 700 clubs ont déjà mis la clef sous la porte et plus d’un tiers sont menacés. L’ interdiction depuis bientôt un an des concerts, des clubs, des soirées alternatives pousse tout le secteur de la musique indépendante dans une grande souffrance économique et ce sont une nouvelle fois les artistes les premiers à en pâtir. Le manque de sociabilité et la fermeture des lieux dédiés rend la jeunesse, plus encore les minorités sexuelles et de genre, d’autant plus vulnérable à l’isolement social et provoque une augmentation sans précédent des violences physiques et verbales subies par les jeunes LGBTQI+ dans le cadre familial. Les cinémas n’ont vu affluer en 2020 qu’environ 30% de la fréquentation annuelle moyenne à tel point que l’on s’interroge sur leur survie et leur capacité de concurrencer les plates-formes numériques, les exploitant.e.s de salles de théâtre et de concert étouffés par les charges fixes n’arrivent plus à assumer les loyers et ont due fermer des salles qui ne rouvriront jamais. Beaucoup d’artistes, d’auteur.trice.s et d’acteur.trice.s du secteur sans statut ne reçoivent pas d’aide et nombre d’entre eux.elles sans revenus depuis plusieurs mois se trouvent aux portes de la pauvreté ! La perte économique pour l’ensemble des festivals annulés s’estime entre 4 et 5 milliards d’euros et dans notre secteur composé à 80% d’indépendant.e.s plus de la moitié des acteur.trice.s de la culture risquent la faillite !

Le 8 septembre dernier, la Cour de Justice Européenne a acté une décision en faveur des Etats-Unis qui priverait la production indépendante française ( via les organismes de gestion des droits d’auteurs Spedida, SCPP, SPPF, FCM ou Adami) de financements indispensables à sa survie et imposerait le remboursement de 140 millions d’euros d’aides. Cet argent, qui ne sera évidemment pas redistribué aux artistes américains ira tout droit dans la poche des GAFAM et autres grands groupes de production.

Par cette décision, la cour de justice européenne a signé l’arrêt de mort des « petites productions » et labels indépendants dans l’indifférence la plus totale de nos autorités.

Cette mise en péril dramatique du secteur culturel a été entamée dès les premiers jours du confinement de mars. La musique s’est depuis soudainement éteinte et nous observons avec inquiétude que nos libertés individuelles, notre liberté d’expression, nos droits fondamentaux, notre art de vivre qui constituent le socle de notre démocratie sont sur le point de s’éteindre.

Nous, ces millions de femmes et d’hommes, artistes, actrices et acteurs de la culture sommes rongé.e.s par l’angoisse de l’incertitude. Regardant chaque jour la précarité se rapprocher du rideau de nos scènes vides, nous répondons qu’en ces temps de crise nos créations sont indispensables et sont l’essence même de notre société. Nos arts soignent, nourrissent, élèvent, enseignent et en sont le ciment.

« Sans les cultures de la nuit, les théâtres, les opéras, les bals, les boites, les clubs où l’on s’élève comme nul par ailleurs, où l’on socialise sans entrave, où l’on se libère, apprend à se connaitre, la société fait bien plus que perdre sa soupape, elle se dégrade, se détraque. » (Manifesto XXI)

Nous refusons de laisser sombrer la culture face aux inconséquences des gouvernements successifs d’Emmanuel Macron. La gestion de cette crise sanitaire s’avère toujours plus incompétente et aggrave une situation économique déjà profondément fragilisée. Ne laissons pas mourir toute la force créatrice de notre génération sans réagir. Mobilisons-nous !
Plus que jamais, le monde de la culture doit prendre ses responsabilités et mettre au service des libertés toute sa créativité.

Nous lançons un appel à tou.te.s les artistes, les producteur.trice.s et diffuseur.se.s culturels, les organisateur.trice.s de soirées, les troupes de danse et de théâtre, au monde de la culture, aux intellectuel.le.s, aux étudiant.e.s, à tou.te.s les garant.e.s des libertés pour une mobilisation massive et continue sur les places de France et sur les réseaux sociaux afin de repenser et réinventer ensemble les fondements de notre société.

Devant la peur politisée de la mort qui a convaincu les citoyen.ne.s d’abandonner leurs libertés naturelles et d’accepter la construction progressive d’une « sécurocratie », nous opposons notre amour intangible à la vie et un attachement sans faille à nos libertés.

Face au scénario dystopique que les autorités imposent comme unique récit de notre futur où des drones surveilleront les grèves et mobilisations sociales, où nos visages seront en permanence surveillés, fichés, classés par des algorithmes, où des policier.e.s en dehors de leur service pourront pénétrer armés dans nos musées, dans nos lycées, dans nos fêtes, où l’on risquera trois ans d‘emprisonnement pour avoir occupé une université, où des passeports sanitaires seront la condition de nos déplacements et voyages, où nos procès virtualisés seront déshumanisés. Un monde où l’état s’immisce étroitement dans nos quotidiens, décide de ce qui est bon que nous fassions : dormir, déposer les enfants à l’école, travailler, se nourrir, faire nos achats de noël et nous interdit de fréquenter des cafés, de manger au restaurant, d’aller au musée, au cinéma, au théatre, dans un concert, de vivre une vie étudiante, de se rassembler pour faire la fête, de fêter le nouvel an. Un monde « parfait » où le « gestionnnariat » arbitraire gouverne des humains parfaitement déshumanisés.

Face à ce scénario qui s’écrit sous nos yeux , opposons ensemble une multitude d’imaginaires optimistes émanant de la pluralité de nos pensées, de la diversité de nos corps et du champ de nos émotions libérées.

Face à ce qui s’apparente à une attaque sans précédent contre la démocratie.

A L’appel de l’union des collectifs festifs LGBTQ+ : artistes, créateur.trice.s, danseur.euse.s, musicien.ne.s, intermittent.e.s, technicien.ne.s, producteur.trice.s de soirées, de spectacles, de festivals, de Soundsystem, collectifs de soirées LGBTQI+ et tou.te.s les professionnel.le.s de la culture, faisons de l’art le vecteur de la contestation sociale et politique, par ses contenus et ses formes.
Faisons de cette journée citoyenne une libération de la créativité de tou.te.s au service d’un soulèvement des consciences. Utilisons nos savoirs, nos techniques et nos compétences fédératrices pour libérer la parole que les confinements et couvre-feux ont mis en sourdine. Libérons les débats à tous les étages de la société, et faisons de la créativité notre arme essentielle. Imaginons et esquissons les lignes du monde dans lequel nous voulons vivre et construisons les remparts contre les attaques menées contre les libertés.

Libérons la culture, Défendons nos libertés !

Liste de revendications :
https://docs.google.com/document/d/e/2PACX-1vTCT3EPdqg8wR1FbYkFzLJTSOGdcCS3QwzA9mnt5MS9dYrvc5HPaYx00G8UWfEQRgHaTRW5QCeEWqJq/pub

#Culture4Liberty

L’Union des Collectifs Festifs LBGTQ+
https://www.facebook.com/uniondescollectifsfestifslgbtq/
Le Socle
https://www.facebook.com/syndicatsocle

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Société

«Il faut des meufs subversives qui ne boivent pas»

Claire Touzard est rédactrice en chef du magazine Grazia Hommes. Elle est une parisienne tout à fait typique, ancrée dans un monde d’ultra-sociabilité, très portée sur la culture et la modernité, avec des mondanités qui s’imaginent toujours sophistiquées, subversives, et en tous cas au dessus d’une existence morne, plate.

Dans ce monde, il y a l’alcool, qui est une véritable norme. L’alcool n’est pas propre à la bourgeoisie intellectuelle parisienne évidemment, mais il y a en tous cas chez ces gens là une esthétisation de la défonce, comme une sorte d’élégance aristocratique.

Le grand mérité de Claire Touzard, c’est d’avoir compris la vanité de tout cela, et d’avoir choisi de rompre. Elle a assumé le fait d’être alcoolique et a décidé d’arrêter de boire. Elle le raconte dans un livre à paraître le 13 janvier 2021, intitulé Sans alcool, avec écrit en couverture une belle phrase : « Être sobre est bien plus subversif qu’on ne le pense. »

Les 30 premières pages qui sont accessibles sur le site de l’éditeur Flamarion laissent entrevoir un récit très intéressant.

Un tel passage par exemple, aide beaucoup à saisir la substance de ce qu’est l’alcoolisme :

« Il y a plein de raisons à ma quête de l’ivresse. La solitude. Mon caractère dépendant. L’anxiété sociale. Le monde extérieur m’effraie, il représente une masse puissante qui m’attend à chaque recoin, pour mieux me broyer.

J’aime voyager, fuir le réel.

J’aime simplement le fait d’être ailleurs, de transcender la vie sans la vivre : mon quotidien est une chasse à la déconnexion, à la mise sous le tapis. Je cherche à toucher le moins possible la réalité de choses. »

Les mots sont à chaque fois bien choisis, et on comprend à travers cet autre passage qu’elle a eu une réflexion très approfondie à propos de son alcoolisme, qu’elle exprime avec des mots simples mais d’une grande signification :

« Et puis, il y a eu tous ces amis perdus, comme tous ces vêtements que j’ai oubliés sur des bancs de discothèques, dans les trains, dans les cafés, quand mon cerveau ne marchait plus. Ces bouts de moi que j’ai confiés à l’alcool, laissant s’étioler mon amour-propre, mon existence. Moi. »

Elle s’est également exprimée dans une vidéo Brut, pour faire la promotion de son livre. Là encore, ce qu’elle raconte est très intéressant.

Il y a bien sûr tout le début, où elle raconte avec une grande modestie et surtout une grande dignité son parcours alcoolique. L’explication quand au rapport entre sa défonce et l’expression de sa féminité, la pression sociale allant avec, etc. est également très bien vue.

« On a l’impression que c’est ce qui nous rends plus fort » dit-elle de manière très naturelle, démontrant en quelques mots comment l’alcool est un formidable piège.

Mais ce qu’il y a de plus intéressant, c’est qu’elle a compris à quel point tout cela relève de la culture. En effet, l’alcool n’est pas tant un choix individuel, un dérapage, qu’un choix de société. Et ce n’est pas pour rien, comme elle le raconte dans la vidéo, qu’elle se sentait rassurée « de voir des femmes à l’écran qui buvaient toutes seules. »

Puisque l’alcool est une norme, alors il faut la combattre, ou la « déconstruire » comme on dit en langage parisien moderniste. Et c’est là que Claire Touzard dit cette chose très perspicace :

« Il faut des meufs subversives qui ne boivent pas et qu’on se dise « ah bah tiens, on peut être subversive sans picoler » » !

Cela doit également nous rappeler que, dans le mouvement ouvrier, au 19e siècle, le combat contre l’alcool était une tendance importante ; il était considéré que dans le socialisme, l’alcool disparaîtrait plus ou moins de lui-même. Il y a ici un apport culturel qui doit être valorisé comme un aspect de l’héritage de la Gauche historique, à rebours du libéralisme libertaire au service d’un turbo-capitalisme détruisant les personnalités également au moyen de l’alcool.

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Société

Covid-19: refuser la vaccination serait une erreur

L’humanité est confrontée à une pandémie de grande ampleur et la vaccination apparaît comme une solution, en tous cas à court terme. La refuser serait une erreur, car ce serait accepter de ne rien faire contre une maladie très dangereuse et dévastatrice sur le plan sanitaire. Voici, de manière très synthétique, une réponse aux principales questions qui peuvent être posées à propos de la vaccination contre le Covid-19.

Qui réalise les vaccins, qui les met en place ?

Les vaccins sont réalisés par des monopoles de l’industrie pharmaceutique. On parle ici de CureVac, AstraZeneca, Moderna, Sanofi-GSK, Pfizer et Johnson&Johnson.

Il y a une mise en place au niveau européen. Les 27 pays, sous l’égide de la Commission européenne, ont passé en effet des contrats avec ces monopoles.

On ne sait pas en quoi consiste ces contrats, mais il apparaît déjà que les monopoles concernés seront à l’abri en cas d’effets secondaires des vaccins qu’ils ont réalisé.

C’est là ni démocratique, ni populaire, mais le souci est qu’on a besoin de ces vaccins…

Pourquoi et comment les vaccins ont pu arriver aussi rapidement ?

Ce qui est marquant à propos de la vaccination contre le Covid-19, c’est la rapidité avec laquelle les candidats-vaccins ont été mis au point puis testés, puis déployés.

On peut se demander pourquoi pour certaines maladies, par exemple contre le VIH responsable du SIDA, aucune vaccination n’a encore été mise au point, alors que les premiers vaccins contre le Covid-19 sont déjà déployés.

Il y a en fait une très grande différence entre ces deux maladies, et celle-ci tient en la réaction naturelle de l’organisme face au virus. Dans le cadre du VIH, il y a une grande difficulté du système immunitaire à se défendre. Dans le cas du Covid-19, le système immunitaire réagit très bien et dans la plupart des cas cela suffit à faire que la maladie soit relativement bénigne, quoique particulièrement virulente chez un certain nombre de personnes.

En tous cas, il y a donc un terrain favorable à la vaccination, puisqu’il « suffit » normalement de stimuler le système immunitaire pour que celui-ci soit préparé à se défendre. Au sens strict, cela n’a donc rien d’extraordinaire sur le plan de la recherche médicale.

Qu’en est-il des tests et des certifications ?

Très rapidement, en quelques semaines seulement, les laboratoires ont donc utilisé les techniques déjà à leur disposition et les ont adaptées pour le Covid-19, puis ont testé cela au moyen d’essais cliniques sur des personnes volontaires.

Bien entendu, il y a eu un passage par l’expérimentation animale, ce qui est une abomination et n’aurait pas dû avoir lieu.

Si tout est allé très vite, c’est pour des raisons économiques et politiques. Des moyens financiers, techniques et logistiques énormes ont été déployés pour favoriser la recherche et la mise au point des vaccins. Pour la plupart des laboratoires concernés, l’essentielle des équipes se sont concentrées à cette tâche, aux État-Unis par exemple, c’est directement l’Armée qui a été mobilisée pour assister la recherche, etc.

Ainsi, de par l’actualité de la pandémie, il a été facile de trouver des volontaires et des moyens pour faire ces essais. Comme le coronavirus responsable de la maladie circule beaucoup, il est facile d’avoir un élément de comparaison entre un groupe vacciné et un groupe qui ne l’est pas.

Il en est de même pour toutes les procédures de certification, de vérification. On ne peut pas dire que celles-ci soient passées à la trappe ; elles ont été réalisées de la même manière que pour les autres médicaments et vaccins actuellement disponibles. La seule différence, c’est que là où en temps normal un nouveau vaccin n’est qu’un dossier de plus sur la table, cette fois-ci tout a été étudié en priorité.

D’ailleurs, toutes ces procédures de vérification et les phases d’essais cliniques ne sont pas encore terminées pour la plupart des vaccins. En ce qui concerne la France, à la date du 6 janvier 2020, seul le vaccin du laboratoire Pfizer/BioNTech est autorisé et déployé. Celui du laboratoire Moderna a été autorisé par l’Agence européenne du médicament le 6 janvier 2020 et devrait être autorisé dans les jours suivant par les autorités françaises.

Proche de nous, il y a au Royaume-Uni un autre vaccin qui est autorisé, celui du laboratoire AstraZeneca avec l’université d’Oxford. L’Agence européenne du médicament n’a pas rejeté ce vaccin, elle n’a tout simplement pas encore les données suffisantes permettant son évaluation.

En quoi consiste la technologie « ARN messager » ?

Concrètement, dans le corps humain, l’ADN donne des ordres pour produire des protéines : ces ordres sont portés par l’ARN (d’où qu’il soit « messager »). L’ARN est produit à la chaîne et n’existe que temporairement.

Certains vaccins consistent à ajouter un ARN messager de plus. Au lieu d’incorporer dans l’organisme un morceau de virus, ou bien une version altérée ou inactive du virus, le principe est d’incorporer directement dans l’organisme un petit morceau de code (l’ARN) pour faire produire un morceau de la structure du virus.

Les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna utilisent ainsi tous deux cette technologie à ARN messager. C’est une technique nouvelle dans son utilisation pour un vaccin humain, mais elle existe en fait déjà depuis des années pour les animaux et la recherche était extrêmement avancée pour la déployer à grande échelle.

Le Covid-19 a consisté en une opportunité pour les laboratoires ayant développée cette technologie et qui étaient tout à fait prêts, profitant de l’occasion pour déployer leurs vaccins déjà au point techniquement. Au sens strict d’ailleurs, ces laboratoire « attendaient » justement qu’une telle pandémie se produise pour déployer leur technologie.

Ils la considèrent comme meilleure, car plus ciblée, plus spécifique. En l’occurrence, c’est la protéine Spike qui est codée par l’ARN messager du vaccin.

Cette protéine est une sorte de spatule que le virus utilise pour pénétrer dans les cellules humaines. En la produisant artificiellement, l’organisme apprend à la reconnaître et développe immédiatement des anticorps contre elle. Une fois en présence du « vrai » virus, l’organisme est ainsi prêt à le combattre rapidement et efficacement, sans développer de maladie.

Contrairement à ce qui peut être dit de manière farfelue, il ne s’agit pas ici de manipulation génétique. On ne touche pas aux noyau des cellules humaine et l’ADN n’est aucunement altéré. La technique consiste simplement à faire la même chose que les virus eux-mêmes, qui existent massivement dans la nature, c’est-à-dire de diffuser leur ARN dans la cellule pour faire produire quelque-chose à la cellule.

Par contre, les recherches sur l’ARN n’en sont au sens strict qu’à leurs débuts, parce que le néo-darwinisme conçoit l’être humain comme « fixé » par un ADN, sans interaction avec son environnement, comme si le corps humain avait une « base » entièrement séparée du reste de la nature.

C’est là une simplification qui rend complexe cette question de l’ARN, même si de fait, l’ARN messager est détruit quasi immédiatement par l’organisme, de par un processus naturel tout à fait habituel.

Quelle preuve avons nous de l’innocuité des vaccins ?

Avant leur mise sur le marché, les vaccins sont testés sur des milliers de personnes, qui sont suivies cliniquement de manière très stricte afin de surveiller les réactions graves.

Cela ne permet pas d’écarter au maximum les risques, mais il faut bien saisir que les décisions reposent entièrement sur un principe comptable. Un vaccin est mis sur le marché à partir du moment où l’on considère que les dégâts qu’il cause sont bien moindres que ceux causés si on ne met pas en place ce vaccin.

Il n’y a donc pas de raison légitime de se méfier plus spécifiquement des vaccins contre le Covid-19 que de n’importe quel autre vaccin déjà sur le marché… ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’effets secondaires.

Au sens strict, si on est de Droite, ou bien si on est un anarchiste, on peut raisonner de la manière suivante : je suis jeune, je ne risque pas grand-chose avec le Covid-19, par contre le vaccin il y a une probabilité vraiment très faible mais existante qu’il y ait des effets secondaires, donc je ne me vaccine pas.

Si on est de Gauche, on sait que les intérêts de quelques uns doivent s’effacer devant les intérêts de tous et même si on est jeune, on fait le choix de se vacciner.

Quelles preuves avons nous de l’efficacité des vaccins ?

La plupart des candidats-vaccins sont au point depuis très longtemps, dès le printemps 2020. La raison qui fait qu’ils ne sont déployés que maintenant, c’est justement parce qu’il doit être vérifié leur efficacité.

Pour cela, il n’y a pas le choix, il faut vacciner des personnes volontaires, puis attendre pour observer. Concrètement, un candidat vaccin est administré chez des milliers de personnes. La moitié du groupe reçoit le vrai vaccin, l’autre moitié reçoit un vaccin « vide », afin de pouvoir comparer.

Dans le cas du vaccin Pfizer/BioNTech, ce sont 43 500 personnes qui ont été testées (dont la moitié constitue le groupe placebo). Au bout de quelques semaines, 94 personnes se sont retrouvées positives au Covid-19. La grande majorité d’entre-elles faisaient parties groupe placebo et il en est donc déterminé de manière statistique que le vaccin est efficace à hauteur de 90 %.

C’est une efficacité très importante, car un vaccin aurait très bien pu être autorisé avec un score bien plus faible, autour de 70 %, voire de 50 % seulement, car cela suffirait à aider à contrôler l’épidémie.

La protection offerte par le vaccin est-elle durable ?

C’est là une grande inconnue, en raison justement du fait que tout cela est très récent. Cette donnée sera d’ailleurs probablement différentes d’un vaccin à l’autre. Il se peut que, comme pour la grippe saisonnière, les mutations régulières du virus nécessitent chaque année un nouveau vaccin. Il se peut également que, comme pour d’autres virus, un seul vaccin (en une ou deux injections), soit suffisant pour plusieurs années, car le système immunitaire garde en mémoire ce qu’il a appris à combattre.

En attendant, il est admis que les vaccins actuels immunisent (dans l’immense majorité des cas) pour aux moins plusieurs semaines et que cela suffit déjà à être utile pour contrôler la pandémie. Seul le temps, par définition, va permettre de connaître la durée de l’immunité procurée par le vaccin ou les différents vaccins.

Faut-il rendre la vaccination contre le Covid-19 obligatoire ?

Au sens strict, la vaccination n’est pas un choix individuel, mais relève d’une stratégie collective. Il ne s’agit pas tant se protéger soit-même que de participer à ériger une barrière immunitaire collective empêchant la circulation et la mutation du virus.

Un individu n’a donc pas de raisons objective de refuser le vaccin pour lui-même, alors qu’il s’agit en fait d’un choix de société. La question ne se pose pas pour l’instant, car les doses de vaccins disponibles ne permettent pas encore une vaccination massive, mais la question se posera probablement rapidement.

La Gauche, de par sa défense de l’intérêt collectif contre l’individualisme prôné par la Droite et les libéraux, ne peut qu’être favorable à la vaccination de masse et son caractère obligatoire.

Elle doit toutefois exiger que les monopoles soient sous contrôle démocratique et populaire, que tout soit public. Cela va avec à l’exigence d’élever sans cesse le niveau général des connaissances scientifiques.

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Société

Tribune nihiliste des organisateurs de la free party de Lieuron

C’est sur le site du très bobo libération.fr que les organisateurs de la free party du 31 décembre à Lieuron ont choisi de s’exprimer avec une tribune. Ils n’ont honte de rien, ils assument tout, depuis leur nihilisme esthétisant jusqu’à leurs pleurnicheries sur la soi-disant répression dont ils seraient victime…

Voici cette tribune.

« A toutes celles et ceux qui se demandent pourquoi une telle volonté de faire la fête pour ce nouvel an, la réponse tient en quelques mots : une année de tristesse, d’anxiété et de privations. La détermination dont a fait preuve le public pour accéder à la fête n’est que la manifestation d’un désir profond de lâcher-prise. Ces espaces de liberté sont inhérents à nos sociétés depuis la nuit des temps. C’est un besoin inaliénable pour nombre d’entre nous.

Pourtant, la jeunesse, la fête et la culture sont montrées du doigt tous les jours. Nous serions les bourreaux irresponsables de nos ainé·e·s et des plus fragiles, grands vecteurs de la propagation du virus. Face à cette culpabilisation incessante, la jeunesse se retrouve réduite à ne voir qu’un obscur brouillard comme seule perspective. Et après le Covid, le climat !

Nous n’acceptons donc pas que seuls les intérêts économiques puissent passer outre les précautions sanitaires, encore davantage lorsque le malaise créé par l’absence d’espaces de culture et de sociabilisation engendre de graves conséquences sur la population. Nous comprenons que cela puisse être choquant. Nous avons tous et toutes dans nos proches une personne à risque et nous tenons aussi à les protéger. Mais il faut entendre qu’il existe aussi des vies déséquilibrées par cet état de morosité ambiante et d’isolement constant. La consommation d’antidépresseurs a considérablement augmenté. Les instituts psychiatriques sont saturés. Nombre de gens ont perdu leur emploi. Beaucoup ne supportent pas ce climat anxiogène et des alternatives socioculturelles sont nécessaires. Pourtant quasiment rien n’est fait de ce côté-là. Ni pour soigner ni pour prévenir.

Nous avons donc répondu à l’appel de celles et ceux qui ne se satisfont pas d’une existence rythmée uniquement par le travail, la consommation et les écrans, seul·e·s chez eux le soir. Notre geste est politique, nous avons offert gratuitement une soupape de décompression. Se retrouver un instant, ensemble, en vie.

Il aura suffi qu’une bande de ravers enthousiastes osent dire non à un ordre de dispersion pour que fusent les balles de défense et que les gaz lacrymogènes envahissent Lieuron, en Ille-et-Vilaine. Quelques heurts ont éclaté en réponse aux pressions policières, le temps d’ouvrir un passage dérobé par-derrière pour les piétons. Une immense joie retrouvée et un sentiment partagé de soulagement se sont fait sentir dès que le reste du public a pu accéder à la fête. S’ensuivirent diverses scènes de liesse où l’on put même apercevoir des riverain·e·s, des pompiers et des fêtard·e·s célébrer ensemble la fin de cette terrible année !

Nos services d’Etat étant plus prompts à réprimer qu’à secourir, il est logique qu’ils aient dépêché près de 200 gendarmes armés pour empêcher la tenue de cet événement. Mais, si le danger était si grand, pourquoi n’avoir envoyé sur place un dispositif sanitaire qu’après la fin ?

Dès les premières communications, nous avons donné une place primordiale à la prévention sur le Covid. Des consignes strictes de dépistage et d’isolement ont été données en amont, à l’entrée, pendant et après. Quelques milliers de masques et des dizaines de litres de gel étaient distribués à l’entrée et disponibles en libre-service. Avec l’aide précieuse de l’association Technoplus, les adresses de centres de dépistage ainsi que de nombreuses autres informations liées aux pratiques festives en temps de pandémie ont été communiquées aux participant·e·s. Le choix du site s’est fait en calculant les volumes d’air et l’aération, conditions principales pour réduire au maximum les risques de contamination.

Quant à la fête en elle-même, que dire si ce n’est que ce fut une belle bringue. Des couleurs, des sourires, de l’amour, du partage, de la musique, des lumières. Une ardeur commune de vivre. Un instant recouvré de liberté. Suite aux menaces d’évacuation par la force, nous avons fait le choix de partir dans la nuit, afin d’éviter que la violence d’Etat ne vienne ternir ce souvenir désormais indéfectible.

1 650 amendes. La seule réponse qu’a apportée l’Etat à cette lueur d’espoir a été de frapper au portefeuille une jeunesse pourtant déjà durement touchée par la crise économique. De les catégoriser publiquement comme «2 500 délinquants». Pire, pour ne pas perdre la face, deux participants lambda furent immédiatement arrêtés. Tout simplement parce qu’ils étaient en possession, pour l’un d’un instrument de musique électronique et pour l’autre d’une petite sono avec platines ainsi que d’un groupe électrogène de faible puissance. Eléments forts sympathiques pour une soirée chez soi mais inutiles pour une telle fête. Ces personnes furent donc humiliées et terrorisées pour une simple opération de communication.

Dans sa triste obsession de vouloir à tout prix envoyer un message d’autorité, l’Etat n’a pas hésité à engager de lourdes poursuites. Un maximum de chefs d’accusation furent alignés les uns à la suite des autres pour bien montrer la gravité de la réponse donnée. Nous, organisateurs et organisatrices, sommes dès lors «activement recherché·e·s», des termes habituellement réservés aux pires criminels. On voudrait donc nous voir incarcéré·e·s et décourager toute velléité de dissidence culturelle collective, quelles que soient les dispositions prises. Pourtant nous offrons ces fêtes par passion, à prix libre pour tenter de couvrir une petite partie des frais engendrés. Bien souvent, la seule chose que nous récoltons en retour, ce sont des emmerdes.

Mais ces fêtes sont un vecteur d’espoir et de cohésion sociale pour des centaines de milliers de jeunes, de toutes classes et de toutes origines. Elles sont ce qu’elles sont, mais elles sont surtout le reflet de toute une partie de notre société que nos gouvernant·e·s ne pourront éternellement continuer d’ignorer. Ainsi, en ces temps si troubles, nous sommes fièr·e·s d’avoir pu redonner le sourire à quelques milliers de personnes, ne serait-ce que l’instant d’un «raveillon» de nouvel an ! »

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Politique

L’État avoue enfin son fichage politique

De vaines protestations reprochent à l’État de vouloir ficher les opinions. Comme s’il ne le faisait pas déjà !

Il existe depuis quelques semaines une sorte de tourmente quant à la possibilité pour la police et la gendarmerie de ficher certaines données des personnes. On parle ici plus précisément des opinions politiques, des convictions philosophiques et religieuses, des appartenances syndicales. La raison donnée est la sûreté de l’État.

Il y a beaucoup de protestations contre un projet gouvernemental en ce sens, mais lundi 4 janvier 2020 le Conseil d’État a validé le tout, après avoir été saisi notamment par le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France, la CGT, la CGT-FO, la FSU… qui n’ont pas apprécié le concept de « de porter atteinte à l’intégrité du territoire ou des institutions de la République».

En pratique, on a ainsi :

– le Pasp (prévention des atteintes à la sécurité publique) de la police concernant 60 686 personnes ;

– le Gipasp (gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique) des gendarmes concernant 67 000 personnes ;

– l’EASP (enquêtes administratives liées à la sécurité publique) concernant 221 711 personnes.

Après, il faut être sérieux. Il est évident que l’État fiche déjà les opinions politiques, les convictions philosophiques et religieuses, les appartenances syndicales. L’État n’a également certainement pas attendu cette mesure gouvernementale pour siphonner toutes les publications des réseaux sociaux, tous les commentaires, photos et autres. Il a toujours fait cela, de par sa définition même.

Naturellement, il y a une grande hypocrisie à ce sujet. En Allemagne, il n’y a pas une telle hypocrisie : chaque année, chaque région publie son résumé détaillé des activités des « extrémistes », assumant directement de ficher leurs membres. En France il est pareillement fait, sauf que ce n’est pas ouvertement dit, surtout depuis que les « renseignements généraux » sont censés avoir disparu en 2008.

Ne pas le dire aide à maintenir la fiction d’un État qui serait à l’écart, dépassé, etc. L’État français a en effet la ligne de la désescalade. Il surveille, infiltre, laisse faire, cherche à pourrir de l’intérieur… visant à éviter toute répression ouverte. L’État allemand joue quant à lui la démolition, il perquisitionne massivement, comme en août dernier contre le groupe « Construction rouge » avec 22 personnes arrêtées pour… vandalisme, dans le cadre de perquisitions avec 200 policiers armés jusqu’aux dents.

L’État français préfère lui laisser vivoter les « extrémistes », les maintenir isoler et inconnus, visant à leur épuisement. Il est ainsi risible de parler de violences policières en France alors que cette stratégie de la désescalade est complète et traditionnelle ; on l’a vu en 1968 où il n’y a pas eu de morts (du moins officiellement, en réalité il y a quelques « accidents de la route » en plus) ; on la voit de manière flagrante dans toutes les manifestations des vingt dernières années, etc.

Cela tient beaucoup à la force des centristes en France, avec les radicaux et la franc-maçonnerie, les républicains de gauche… bref toute une scène visant à « neutraliser » les conflits sociaux, tout ramener dans une neutralité tranquille, maintenir une ambiance libérale et pacifiée, etc.

Qu’on ne parle pas des gilets jaunes : ceux-ci ont été des petits-bourgeois hystériques se comportant avec une agressivité forcenée et nihiliste et ils ont plusieurs fois provoqué des destructions significatives dans Paris. Dans tout autre pays ils se seraient tous fait démolir par les forces de l’ordre et condamner à plusieurs années de prison ! La « répression » contre les gilets jaunes relève de la fiction petite-bourgeoise qu’eux-mêmes alimentent.

Et il en va de même pour les protestations aberrantes contre une loi qui ne fait que révéler ce qui se fait. L’État surveille tout, c’est sa fonction. Il a des listes et il sait qu’en cas de crise importante, il doit utiliser ces listes pour empêcher tout risque à l’opinion publique. Il est bien connu que le gaullisme avait ses listes d’activistes de la Gauche à emprisonner en urgence dans un stade : si l’on croit qu’une telle liste a disparu, c’est qu’on ne comprend rien à ce qu’est l’État.

Gouverner, c’est prévoir. Les contestataires contestent, les révolutionnaires veulent la révolution et par conséquent gouverner c’est connaître ceux-ci et envisager ce qui peut se passer. C’est une évidence même. Aux gens de Gauche d’être assez intelligents pour ne pas étaler tout et n’importe quoi n’importe comment.

Ce qui pour beaucoup, de par leur ego, est impossible. Quand on s’imagine que maintenant on trouve sur Twitter et Facebook des gens montrant même que, ô miracle, ils ont collé des affiches ou bien écrit quelque chose sur un mur… et qui présentent cela comme un coup d’éclat ! Dire qu’ils s’imaginent que c’est du « militantisme de terrain » comme ici sur cette image (pour « une société plus juste » qui plus est, peut-on faire plus creux).

Sacrée image où ce qui est banal est un événement parce qu’il faut bien satisfaire l’ego et son culte. C’est certain que pour ces gens-là, tout est fictif, car l’État les surveille et eux-même le savent. C’est du théâtre. De vrais contestataires n’iraient surtout pas raconter ce qu’ils font, afin de se préserver au maximum de la surveillance étatique.

Tout cela est surtout la preuve qu’on vit une époque délirante, où il y a de la fiction vraiment partout dans la société. L’État abandonne une partie de celle-ci en assumant qu’il fiche : tant mieux, au moins c’est autant de clarté en plus !

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Écologie

AVA: « UN CERF TUÉ ET DEUX PERSONNES BLESSÉES »

Suite aux violents événements du samedi 2 janvier, AVA Compiègne a publié un communiqué ainsi qu’une vidéo.

📯 CHASSE À COURRE : UN CERF TUÉ ET DEUX PERSONNES BLESSÉES

🏨➕📆 Samedi 2 janvier à Compiègne, c’est la 1ère chasse à courre de l’année pour l’équipage La Futaie des Amis, qui n’avait pas réussi à tuer depuis le mois de septembre.

📹🏃‍♀ Une vingtaine d’opposants est là comme chaque samedi, suivant la chasse depuis Saint-Jean-aux-Bois jusqu’à la N31, voie rapide très souvent bloquée par l’équipage pour ses traques.

⚠🚗 Le cerf pourchassé la traverse avec à ses trousses la meute, les cavaliers, mais aussi des suiveurs surexcités courant au milieu de la route en hurlant « TAÏAUT » !

❄ Il fonce droit vers l’étang du Louveteau, près de la clairière de l’Armistice, saute dans la glace qui recouvre l’étendue d’eau, et commence à nager en cercle, paniqué et à bout de forces.Quelques personnes se jettent alors désespérément dans l’étang avec lui, pensant que les veneurs n’oseraient pas tirer en direction d’autres humains… Mais un coup de fusil tonne ! Le cerf a été abattu malgré tout et tracté jusqu’à une rive, ou une soixantaine de spectateurs assoiffés de sang attendent le corps.

🦌🖤Tentant d’empêcher les témoins d’avoir des images par tous les moyens (parapluies, couvertures, arrachages de téléphones…), ils finissent vite par céder aux pulsions de violence qui accompagnent ces chasses. Un militant reçoit un coup de sabot à l’épaule, trois autres sont jetés au sol et roués de coups, le tout en présence de deux gendarmes pétrifiés et débordés.

🚒 Les deux blessés les plus sérieux seront emmenés par les Sapeurs Pompiers à l’hôpital de Compiègne pour recevoir des soins et constater leurs blessures.

✊🏡 Partout, la résistance populaire à cette pratique ignoble, souillant l’Humanité par sa simple existence, doit se renforcer ! Cette lutte appartient aux populations des campagnes françaises, elles qui se trouvent en première ligne. Rejoignez les groupes AVA dans les forêts proches de chez vous !

🔴 ABOLISSONS LA VÈNERIE AUJOURD’HUI : C’EST UNE NÉCESSITÉ HISTORIQUE DU XXIème SIÈCLE !

Voici la vidéo :

https://www.facebook.com/AVACompiegneLaigue/videos/4878286778911834/

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Guerre

Brexit: le triomphe du nationalisme britannique

Après quatre années d’âpres négociations, le Royaume-Uni n’est officiellement plus membre de l’Union européenne. Des accords douaniers ont été signés in extremis entre les deux parties, évitant un catastrophique « no deal ». Ce n’est toutefois qu’un paravent, car la situation est maintenant entièrement nouvelle et les tensions vont s’exacerber à tous les niveaux.

L’épisode du Brexit aura duré tellement longtemps et connu de tels rebondissements pendant quatre ans que sa réalisation effective le 1er janvier 2021 passerait presque inaperçue. Pourtant, tout a changé pour le Royaume-Uni.

D’un côté, le pays est menacé d’éclatement, notamment du côté de l’Écosse où le nationalisme et la tentation pro-Union européenne vont être de plus en plus forts. Le 24 décembre 2020, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon avait déjà annoncé la couleur en annonçant avec fracas :

« Le Brexit arrive contre la volonté du peuple d’Écosse et aucun accord ne pourra jamais compenser ce que le Brexit nous enlève. Il est temps de tracer notre propre avenir en tant que nation européenne indépendante ».

Nicola Sturgeon fait ici allusion au fait qu’en Écosse, 62% des votes s’étaient exprimés contre le Brexit en 2016.

Parallèlement, il va y avoir pour le Royaume-Uni et même il y a déjà une course effrénée pour tirer un avantage concurrentiel de la sortie des règles et normes européennes. La Droite britannique, qui a littéralement atomisé la Gauche avec le Brexit, a maintenant des possibilités énormes pour mobiliser la population dans le sens du capitalisme et de la concurrence avec les capitalismes des pays de l’Union européenne (et d’ailleurs).

En France, il a beaucoup été question des pêcheurs et de leurs accès aux eaux territoriales britanniques, qui est maintenant limité ou alors « payant ». Ce n’est là qu’un petit aspect parmi énormément d’autres, qui font que les tensions sur le plan économiques vont être de plus en plus importantes.

Il n’y a qu’à prendre la question nord-irlandaise, qui était le principal point de crispation pour la négociation des accords avec l’Union européenne, pour comprendre à quelle point la situation extrêmement tendue.

Regarder une carte permet de visualiser le problème.

L’Irlande du Nord fait partie du Royaume-Uni, mais historiquement et géographiquement, le territoire est fortement lié au reste de l’île, l’Irlande, qui est membre de l’Union européenne. Comme il n’était pas envisageable de déployer une frontière stricte entre l’Irlande du Nord et l’Irlande, alors il a été négocié que l’Irlande du Nord reste dans le marché européen et donc qu’il n’y ait pas de formalités douanières.

Par contre, la frontière s’applique dans le cas des échanges entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni avec des formalités douanières extrêmement complexes pour déterminer ce qui est étranger ou non. Concrètement, cela fait qu’une partie du Royaume-Uni est coupée du reste du pays sur le plan économique.

C’est un véritable sac de nœud et les difficultés sont déjà là dans les ports de la mer d’Irlande, puisque une partie du territoire britannique relève au sens strict de l’espace économique de l’Union européenne.

Une telle situation n’est pas durable. Soit le Royaume-Uni continue de l’accepter, et alors il se retrouve dépendant de l’Union européenne et le Brexit n’a pas de sens, soit il s’affirme et alors il y a forcément conflit. Et c’est la même chose pour à peu près tout. Pour l’instant, les accords font que le Royaume-Uni est aligné sur les règles et normes européennes en ce qui concerne l’économie, mais tout va être négocié au cas par cas à l’avenir, avec un enjeu potentiellement conflictuel à chaque fois, même pour des choses en apparence insignifiantes.

Au sens strict, le Royaume-Uni a toujours été très indépendant par rapport à l’Union européenne, c’est à dire surtout par rapport au tandem franco-allemand. Mais l’intégration économique lissait les rapports, d’autant plus qu’il y avait parallèlement une intégration sociale-culturelle de part les échanges facilités entre les habitants européens et britanniques. Tout cela est fini.

Cela ne veut pas dire que le Royaume-Uni et l’Union européenne vont maintenant se faire la guerre. Mais cela signifie que le Royaume-Uni est encore plus une force comptant dans le grand échiquier mondial, entièrement autonome et en situation d’aller elle-même chercher des alliances pour peser dans un sens ou dans l’autre, d’une manière ou d’une autre.

Plus il y a de tensions, plus il y a de difficultés économiques (d’autant plus dans un contexte de crise de l’économie elle-même), plus il y a d’espace pour la Droite afin d’exprimer le nationalisme et tendre vers la guerre. Avec le Brexit, le Droite britannique se retrouve en position de force pour mobiliser dans le sens d’un empire britannique retrouvé, se réaffirmant, etc.

Inversement, les pays de l’Union européenne, à commencer par le moteur franco-allemand, voient leur situation changée avec le renforcement du Royaume-Uni. Ils peuvent tout autant faire bloc, et donc se renforcer de manière agressive pour peser, qu’au contraire se disloquer en raison des difficultés nouvelles.

Le Brexit est ainsi une contribution à la bataille pour le repartage du monde, au militarisme généralisé.

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Politique

Benoit Hamon lance SensTV

Benoit Hamon a annoncé le lancement d’une plateforme streaming nommée SensTv, avec comme slogan « mettons-nous d’accord sur nos désaccords ! ». L’accès est payant, avec un abonnement « sans engagement » à 4€99 par mois.

Voici la lettre de présentation :

« Cher.e.s toutes et tous,

Au croisement d’une année éprouvante et d’une année nouvelle que nous voulons fabriquer plus juste, écologique et bienveillante, je vous annonce que je me lance dans une aventure inédite avec ma chaîne SensTV.

À travers un média qui donne une grande place à l’intelligence collective, à l’argumentation, à la science, à la rigueur intellectuelle, j’ai choisi de poursuivre différemment et compléter une vie d’engagements. SensTV est l’antidote aux chaînes infos et aux réseaux sociaux qui rugissent du tumulte des polémiques et des préjugés.

Témoigner des injustices, montrer des solutions, changer la perspective, ouvrir des débats pour infléchir la trajectoire au désastre vers laquelle glissent nos sociétés productivistes et liberticides, voilà la raison d’être de SensTV.

SensTV est surtout une chaîne qui propose de ralentir le temps, de nous asseoir pour réfléchir, de nous arracher à la tyrannie de l’urgence et de voir si nous pouvons nous mettre d’accord sur nos désaccords.

Joyeuses fêtes de fin d’année à chacun.e d’entre vous.

Fidèlement.

Benoît Hamon »

La plateforme est disponible ici : senstv.fr

Sont déjà mis en avant des « grands entretiens » vidéos, ce qui donne une idée du contenu et de l’orientation du projet :

« 1er Grand Entretien avec Nora Lakheal

Je reçois Nora Lakheal pour le premier entretien sur le thème « La police et la République ». Cette officière est la première femme à avoir rejoint les renseignements généraux, au sein du « groupe islam radical » de la Section Opérationnelle et Recherche Spécialisée (SORS).

2ème Grand Entretien avec Mgr. Matthieu Rougé

Pour le second entretien, j’ai choisi d’échanger sur « Le travail et le christianisme ». J’ai reçu pour cela Mgr. Matthieu Rougé, Évêque de Nanterre et membre du conseil permanent de la conférence des Évêques de France.

Prochains invités pour les Grands Entretiens de janvier :

Lilian THURAM

Alice COFFIN

Michel-Edouard LECLERC »

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Guerre

Le conseiller du Gouvernement pour la défense assume le conflit de haute intensité

Dans le Figaro, le conseiller du Gouvernement pour la défense Grégoire de Saint-Quentin parle comme si de rien n’était du prochain conflit de haute intensité.

Grégoire de Saint-Quentin est conseiller du Gouvernement pour la défense depuis le 1er juillet 2020. C’est un poste d’une importance naturellement très grande et l’origine de cette nomination tient à son profil très particulier.

Il a en effet été commandant des opérations spéciales (COS) de 2013 à 2016, puis sous-chef de l’état-major des armées chargé des opérations de 2016 à 2020. C’est, pour dire les choses de manière nette, le grand spécialiste des opérations commandos de l’armée française.

Le Figaro l’a interrogé en prenant comme prétexte qu’il vient d’obtenir le titre de grand officier de la Légion d’honneur et ses propos font froid dans le dos. Il aborde en effet ouvertement la question de la guerre, tout comme le journaliste du Figaro d’ailleurs (et comme Le Monde, et comme d’ailleurs toute la presse finalement).

 » Dans un futur où l’on parle de conflit de haute intensité aura-t-on toujours besoin des forces spéciales ?

On en aura autant besoin. L’habitude des forces spéciales d’être disséminées en petits groupes sur le terrain sera un atout pour le combat de demain.

Dès que vous vous concentrez, vous risquez de devenir une cible. Pour les forces spéciales, l’enjeu restera d’être le plus furtif possible mais, au moment de l’action, d’être le plus décisif possible.

Avec la diffusion exponentielle de certaines technologies, ce principe tactique fondamental n’est plus acquis d’avance.

Regardez la vulgarisation de l’emploi des drones dans tous les conflits. Il faut que cela reste un atout et non une menace pour nos forces spéciales. Nous leur devons une technologie de rupture pour qu’elles conservent l’avantage. »

Ainsi, Grégoire de Saint-Quentin assume le conflit de haute intensité. Mais ce n’est pas tout, il présente également de manière très claire le fait qu’il y aura une utilisation des drones.

On est là dans un véritable saut qualitatif dans la guerre. La guerre est présentée comme inévitable. C’est le premier point, qui reflète l’immense vague de militarisme qui monte et qui mène à la guerre.

Il y a un second point, très important. En effet, l’utilisation des plus hautes technologies est présentée comme incontournable. On est là nullement dans une posture défensive : la dimension offensive est résolument assumée, avec l’idée d’une mobilisation de toutes les ressources scientifiques du pays.

C’est d’autant plus pervers qu’il y a une sorte d’accord présenté à la population : laissez-nous faire ce que nous voulons pour maintenir la position de la France dans le monde, en échange nous ferons la guerre avec une armée professionnelle, des drones et des missiles.

Cet accord n’est pas présenté ouvertement, mais on tend de plus en plus à ce que cela soit explicite. Il va de soi qu’une société française corrompue, désireuse de vivre comme avant, est tout à fait prête à aller en ce sens. C’est là un terrible danger, montrant le travail de fond que doit réaliser la Gauche.

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Culture

«Il faut présenter un “front culturel électronique uni”»

Voici une tribune, initialement publiée sur le site traxmag.com :

« REPRENONS LA NUIT EN 2021 :
Appel à une convergence des luttes électroniques, mobilisation générale

Par Kevin Ringeval (Cordinateur national Technopol / La Sphère Électronique)

La bataille pour la reconnaissance et le droit à l’expression des musiques électroniques, et plus largement du monde de la vie nocturne, est engagée. Aujourd’hui, c’est la moitié du tissu culturel nocturne qui est en grand danger d’extinction, le risque est de voir s’effondrer des pans entiers d’un secteur indispensable, vecteur de liens culturels et sociaux. Les décisions arbitraires des pouvoirs publics concernant le monde de la culture, sans une mobilisation conjointe des acteurs, auront bientôt fini de faire disparaître des milliers d’emplois et de rendre la nuit mortifère !

Malgré les obstacles, les épreuves et le silence obligé du fait du Covid 19, c’est une communauté résiliente qui depuis plus de 30 ans en France fait preuve d’adaptation permanente.

Richesse artistique nourrie d’une multitude d’expressions diffusées en festival ou en club, c’est une spécificité très forte qui vit dans le combat et l’inventivité permanente. 

Or, aussi surprenant que cela puisse paraître, fort de 416 millions d’euros HT de chiffre d’affaires annuel, soit 17% du marché des musiques actuelles, les courants électroniques doivent encore se défendre pour obtenir enfin une reconnaissance culturelle, SA légitimité !

Cette singularité française, cette culture électronique made in France doit désormais trouver sa propre voie, une place de choix dans le cœur de nos institutions. 

L’écosystème électronique est constitué d’une multitude de métiers disposant chacun d’une expertise sur son secteur d’activité (producteurs de spectacles, artistes, entreprises de lieux musicaux festifs et nocturnes, festivals, labels, management…). Il est pourtant malheureux de constater que l’union des acteurs n’est toujours pas à la hauteur des enjeux.

Une véritable convergence est indispensable afin d’imposer un rapport de force important et déterminant, c’est une absolue nécessité, face aux dangers à venir. Il faut  présenter un “front culturel électronique uni” qui rassemble massivement citoyens, organisations syndicales, fédérations professionnelles et associations engagées, afin de protéger les professionnels de la vie culturelle nocturne : artistes, techniciens, administratifs, producteurs, lieux, attachés de presse…

Il est temps d’apprendre à se rassembler autour de grands rendez-vous d’actions interprofessionnelles et unitaires, d’articuler les différents mouvements sectoriels au sein de temps forts et de parler d’une même voix. Les représentants des différents secteurs des musiques électroniques doivent désormais apprendre à échanger et mutualiser.

Dans cette démarche, nous  devons tous nous mettre en ordre de marche  pour réclamer la sécurisation du secteur des musiques électroniques et de la vie nocturne, des discussions plus concrètes sur le futur avec l’État et enfin la reconnaissance de notre secteur pour le développement d’emplois de qualité et durables. 

La musique électronique, cette esthétique qui s’exprime la nuit, est une chance pour notre pays où culture et civilisation sont intimement liées. 

La solidarité et la fraternité sont des valeurs fondatrices de cette sphère électronique, soyons efficaces ensemble, mobilisons-nous urgemment !

Kevin Ringeval (Cordinateur national Technopol / La Sphère Électronique) »

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Écologie

Compte-rendu bilan du Référendum pour les Animaux

La proposition d’un Référendum pour les Animaux a échoué, voici un compte-rendu de ce qui s’est passé, pour tracer un bilan.

Pourquoi le Référendum pour les Animaux est-il un échec ?

La raison de l’échec tient à ce que cinq mois après son lancement, la proposition de ce référendum n’a réussi à obtenir que 145 signatures de parlementaires sur les 185 nécessaires pour la validation par le Conseil Constitutionnel.

Il ne sera pas possible d’en obtenir plus et l’initiative s’arrête là, malgré qu’un million de personnes aient apporté leur signature de soutien sur le site officiel.

Qui a eu l’idée de proposer un Référendum pour les Animaux ?

La présentation de l’idée a été prétexte à une scène assez pittoresque. En février 2020, des représentants de quasiment toutes les associations de protection animale du pays ont été invitées chez un restaurateur parisien, dans le plus grand secret.

Ce furent alors le journaliste Hugo Clément, le chef d’entreprise Marc Simoncini (à l’origine du site de rencontre Meetic) et la spécialiste de la communication Jennifer Bierna qui présentèrent le projet.

Les représentants des associations furent évidemment très étonnés et comprirent immédiatement que la situation présentait un piège. Refuser, c’était mettre de côté quelque chose pouvant aider les animaux. Accepter, c’était suivre un projet aux contours flous mis par des gens extérieurs à la cause animale.

En quoi consistait la proposition d’un Référendum pour les Animaux ?

À la réunion de février 2020, il y avait cinq propositions devant servir de dénominateur commun aux représentants présents afin de leur forcer la main, en quelque sorte :

– Fin de l’élevage en cage à l’horizon 2025 et obligation pour les élevages d’avoir un accès plein-air à l’horizon 2040,

– Fin des élevages à fourrure à l’horizon 2025,

– Interdiction immédiate de la chasse à courre,

– Interdiction immédiate des spectacles avec animaux sauvages,

– Obligation d’utiliser des méthodes alternatives à l’expérimentation animale « lorsqu’elles existent ».

Quel est le rôle des milliardaires dans le Référendum pour les Animaux ?

Pour compliquer encore plus la situation, il n’y avait pas que le chef d’entreprise Marc Simoncini à la manœuvre. Il y avait également deux milliardaires :Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com) et Xavier Niel (Free).

Tout partirait d’une initiative de ce dernier. Sa naissance est contée ainsi : révolté par des images de maltraitance animale et convaincu par des amis, Xavier Niel se mit à chercher les leviers à sa disposition pour changer les choses. Son choix se porta alors sur le Référendum d’Initiative Partagée, dont la possibilité était née un an auparavant. En quête d’un partenaire pour porter le projet devant le public, le nom d’Hugo Clément lui fu suggéré par ses enfants. Les mesures, elles, furent choisies sur la base de sondages : seules celles comptant plus de 80% d’opposition dans le grand public furent retenues.

Au-delà du conte, on peut en tout cas constater que les milliardaires n’ont strictement rien apporté à part une petite aide technique. Ils n’ont pas apporté d’argent, ils n’ont pas apporté de moyens et même leurs contacts se sont avérés peu efficaces et réalisés sur le tas.

Il n’y avait pas d’intention machiavélique, plus une sorte d’attirance à l’américaine de milliardaires s’imaginant une fonction sociale dans le cadre de leurs activités. D’ailleurs, à la toute fin novembre il fut annoncé que Xavier Niel se lançait sur le marché agro-alimentaire « bio et durable ».

Pourquoi avoir accepté une telle proposition de leur part ?

Il faut bien comprendre le dilemme vécu alors par les représentants présents. D’un côté, une telle proposition de tels gens était pour le moins surprenante. De l’autre, la situation des animaux est tellement catastrophique qu’il y avait là peut-être un levier pour faire avancer les choses, surtout s’il y avait une unité imposée par les faits.

Les représentants d’une association internationale de protection de l’environnement très connue, présente dans une cinquantaine de pays, exposèrent par exemple leurs doutes sur la crédibilité d’une telle démarche en collaboration avec de grands capitalistes, et ils se retirèrent. Mais ils pouvaient se le permettre alors qu’ils ont déjà plus de deux cent millions d’euros de budget annuel !

Les représentants des associations, tout en regrettant pour beaucoup l’anomalie qu’était l’absence du rejet de la corrida, décidèrent donc d’aller de l’avant pour voir ce qu’il en ressortirait. Il leur semblait pour les animaux qu’il n’y avait guère le choix et d’ailleurs tout le monde a réagi ainsi dans les associations, tout en attendant de voir.

Liste des associations sur le site du Référendum

Comment s’est passé le lancement du Référendum pour les Animaux ?

Prévue pour la fin mars 2020, l’annonce au public a plusieurs fois été reportée en raison de la crise sanitaire du Covid-19. Il y avait alors bien sûr la grande crainte que le projet ne soit plus lisible par l’opinion publique en raison d’une intense actualité occupant tous les esprits.

Dans cette intervalle, il y eut également des ajustements, avec beaucoup de discussions. Des mesures furent ajoutées au package, dont l’interdiction de la vénerie sous terre et de la chasse à la glu. Ces ajouts furent simultanés à l’arrivée de la Ligue de Protection des Oiseaux parmi les associations partenaires.

Il fut alors décidé de lancer coûte que coûte l’initiative, sans attendre septembre. En juillet 2020, il y a alors l’annonce qui s’est déroulé à la « Station F », la pépinière de start-ups appartenant à Xavier Niel.

Ce fut l’occasion d’une mauvaise surprise, puisque le CV de Jennifer Bierna, la « communicante » du projet, était particulièrement lourd. On pouvait lire sur la présentation fournie aux journalistes qu’elle avait été l’assistante de Bruno Le Maire, d’Eric Woerth, puis de Christophe Castaner, chargée de commission à l’UMP pendant la campagne de Nicolas Sarkozy… Bref, c’était une cadre de la droite éprouvée, qui officiait quelques semaines avant encore comme directrice de la communication chez Illiad, la maison-mère de Free.

C’était un premier problème majeur soulevant beaucoup de questions, mais devenant en même tout de suite très secondaire alors que le processus se lançait.

Quel a été l’impact du projet de Référendum pour les Animaux ?

De prime abord, l’impact médiatique recherché par les organisateurs a été relativement au rendez-vous. Les premières signatures de parlementaires tombèrent rapidement : en un mois, le site en comptait déjà une centaine.

Le groupe parlementaire ÉcologieDémocratie – Solidarité, qui venait de se créer avec des députés de La République En Marche, soutinrent notamment le projet comme un seul homme. Ce sont au total 88 parlementaires de la majorité (LREM, Agir, MoDem & EDS) qui signeront le RIP.

Le groupe La France Insoumise à l’Assemblée signa aussi à l’unanimité. Toutefois, à la demande de François Ruffin qui ne voulait pas être associé individuellement à l’initiative, il fut exigé que leurs noms n’apparaissent pas sur le site officiel, protégés par un unique logo de groupe.

En apparence, on avait donc une bonne base. En réalité, c’était là en trompe-l’œil. Ces forces étaient relativement marginales et avaient tout à gagner à se présenter sous un jour positif auprès des gens, alors qu’au niveau populaire il y avait un vrai soutien pour l’initiative. Les 500 000 soutiens sur le site dédié au projet furent rapidement atteints.

Comment sont apparus les premiers obstacles au Référendum pour les Animaux ?

Il faut bien comprendre ici que pour les représentants des associations, tout cela était déjà très bien. Former un écho dans la société pour les animaux était quelque chose d’incontournable dans une situation terriblement difficile. C’était déjà ça.

Mais évidemment, il y avait l’espoir d’aller plus loin. Il y a toutefois une énorme sous-estimation des forces traditionalistes-réactionnaires dans le pays. Pour les chasseurs, pour les éleveurs… bref pour tous ceux pour qui les animaux sont des matières premières ou des marchandises, le Référendum apparaissait comme une menace terrible.

Aussi faible qu’elle soit – on est très loin du véganisme évidemment – il y avait une charge démocratique œuvrant à pousser les choses dans un certain sens.

Les fédérations d’éleveurs et de chasseurs commencèrent alors, au milieu de l’été 2020, une véritable campagne de harcèlement des parlementaires dont le nom figure sur le site du RIP.

Fin juillet, ceux-ci reçoivent d’ailleurs un SMS venant de la Société de Vénerie leur indiquant que des noms auraient été ajoutés frauduleusement à la liste, pour semer le doute. Des fédérations de chasse publient des tracts et envoient des e-mails affirmant que le RIP entraînerait l’abolition des chiens d’aveugles, du miel ou de la pêche même non-léthale, etc.

Des rassemblements furent organisés devant des permanences d’élus signataires, comme celle de Caroline Fiat (LFI) en Meurthe-et-Moselle, le président de la fédération de chasse locale déclarant alors :

« Vous allez avoir la guerre dans les campagnes. On est venu aujourd’hui sans le monde des agriculteurs ou des forestiers. Mais ça va barder en France. Retirez votre signature, car, sinon, à mon avis, vous ne referez pas un second mandat. »

Le député de Nancy Laurent Garcia (MoDem) vit quant à lui sa permanence carrément vandalisée. Deux mois plus tard, les freins de son véhicule furent sabotés et il échappe de peu à un accident.

Comment sont apparus les seconds obstacles au Référendum pour les Animaux ?

Les activités des éleveurs et des chasseurs ont été très efficaces. Pendant toute une période, des désistements viennent chaque jour équilibrer le nombre de nouveaux signataires, et le total se trouve gelé juste avant la rentrée, autour de 140 noms.

Ce n’est en soi pas du tout étonnant et c’était tout à fait prévisible. Les gens de la protection animale savaient à quoi s’en tenir et ce dès le départ. Il va de soi que pour les milliardaires et Hugo Clément, tout cela apparaissait plutôt comme surprenant, car leur initiative vient de l’extérieur de la réalité du terrain.

Dans les faits, il y avait une véritable polarisation et d’ailleurs il y avait une attente pour que le référendum, une fois validée, serve de base à une véritable campagne d’envergure nationale.

C’est là qu’est apparue la seconde limite. Elle vint du Parti Socialiste. Celui-ci aurait dû tenir une réunion pour envisager une signature collective, comme à l’occasion du Référendum sur la privatisation des Aéroports de Paris l’année précédente.

Après quelques semaines, le premier secrétaire Olivier Faure finit toutefois par contacter les organisateurs : il ne donnait sa signature qu’à titre personnel, son parti refusait de soutenir l’initiative. Seuls cinq parlementaires PS sur 89 finiront par figurer sur la liste, soit même moins que les 8 signataires Les Républicains !

Pourquoi le Référendum pour les Animaux n’a-t-il pas su dépasser les obstacles par la Gauche ?

Le problème s’est posé de la manière suivante. Pour le Parti socialiste, il y avait trois blocages. Le premier, c’était la question des milliardaires à l’origine de l’initiative, mais ce n’était qu’un prétexte car il aurait été possible, en mettant son poids dans la balance, de changer la donne.

Le second, c’était justement que le centre de gravité du Référendum tenait aux associations pour les animaux, avec leur propre agenda, auquel le Parti socialiste ne comprenait pratiquement rien.

Le troisième, c’est que le peu de ce que le Parti socialiste saisissait de l’agenda des associations pour les animaux était inacceptable. Il y a eu une véritable vague d’opposition à la question animale de la part de gens totalement inféodés à l’idéologie de l’élevage, du terroir, à la France profonde avec ses préjugés, sa vision du monde rétrograde, etc.

Cela peut sembler étrange, car on parle là de gens se définissant de Gauche. Cependant, les valeurs de la Gauche ont été abandonnés au profit d’un libéralisme culturel associé à un conservatisme très violent concernant les animaux, avec en plus des considérations électorales populistes.

On peut retrouver tous ces arguments à travers deux articles du journal l’Humanité (12), très hostiles au Référendum pour les animaux et arqués sur des positions qui sonnent tout à fait comme des prétextes pour ne pas s’engager.

Le pendant de la Gauche gouvernementale, c’est l’ultra-gauche, mais là aussi il n’y avait rien à attendre comme soutien. Cette mouvance pro-LGBT, anti-islamophobie, etc. n’en a rien à faire des animaux, étant obnubilés par les questions purement « identitaires ».

Quant aux « antispécistes », très à la mode il y a quelques années encore, ils ont commencé à s’évaporer avant même la question du Référendum pour les animaux et de toutes façons batailler pour l’opinion publique ne les a jamais intéressés.

Pourquoi le Référendum pour les Animaux n’a-t-il pas su dépasser les obstacles par la Droite?

Il est bien connu qu’il y a des gens qui veulent aider les animaux mais qui face aux horreurs, face à un mur, bascule dans la misanthropie, dans le camp de l’extrême-Droite. Celle-ci prétend en retour vouloir améliorer le sort des animaux. C’est de la démagogie et on l’a vu dans les faits avec le Référendum pour les animaux. Il y avait un boulevard pour l’extrême-Droite et naturellement elle s’est bien gardée de quitter le terrain de la démagogie.

Pour l’extrême-Droite, ce fut comme si le Référendum pour les animaux n’existait pas, c’est dire même à quel point cela lui posait problème.

On peut même dire qu’en fait le Référendum pour les animaux posait des problèmes à tout le monde. Cela remettait trop de choses en questions : le rapport aux animaux, le rapport à l’agriculture, le rapport à la vie quotidienne, le rapport à la consommation, à la définition des marchandises…

C’était possiblement ouvrir la boîte de Pandore permettant une remise en cause générale. C’est bien pour cela que les milliardaires à l’origine de l’initiative ne se sont nullement investis réellement et n’ont rien investi pour faire avancer les choses.

La défaite arrange en fait beaucoup de monde. La proposition a donné l’illusion qu’il est possible d’essayer quelque chose, mais la porte a été refermée.

Quel est le bilan du Référendum pour les Animaux ?

Si l’on pose la question s’il a été juste de la part des associations de soutenir un tel projet, la réponse est oui. Elle a provoqué beaucoup de choses, une certaine prise de conscience, une volonté de faire quelque chose. Cela a montré que la surface est grande pour la Cause animale.

Il apparaît par contre que justement cette Cause est incapable de passer un stade : celui de l’organisation, de la réflexion prolongée. Le capitalisme a déformé les gens en général et les défenseurs des animaux également. L214 est un équivalent des gilets jaunes dans la cause animale, avec un style consommable, du populisme racoleur, une négation de l’intellect, etc.

De manière cohérente, cette association a d’ailleurs pesé de tout son poids pour essayer de faire converger le Référendum pour les animaux avec sa propre démarche. La proposition de Référendum avait en effet dans sa substance même une démarche tellement ouverte qu’elle inspirait et pouvait permettre aux gens de faire finalement un peu n’importe quoi n’importe comment, du moment qu’ils s’inscrivent dans ce cadre.

Et ce qui est flagrant, c’est que cette définition donnée par les milliardaires s’est heurtée à la réalité. La France profonde a dit stop. Il y a eu un mur et il est politique. Le capitalisme veut bien qu’on fasse ce qu’on veut, mais si cela aboutit à l’universalisme, il dit stop ; si cela aboutit à remettre en cause des pans entiers de l’économie ainsi que la forme même de la société humaine dans sa relation avec les animaux, il dit stop.

Il ne faut sans doute pas penser que les gens l’aient compris. C’est cependant une expérience importante qui servira d’exemple plus tard. Si le Référendum, avec ses revendications n’allant pas bien loin, s’est enlisée, quelle est la crédibilité d’une association comme L214 pour réussir là où le Référendum a échoué ?

Il est évident qu’il y a en réalité en France un problème de mentalités, de vision du monde, avec comme base le capitalisme qui diffuse le relativisme, maintient le conservatisme, tout en laissant un espace consommateur anecdotique aux végétaliens. C’est la fin d’une époque ; le Référendum pour les Animaux a accompagné l’insertion de la question animale dans le panorama du pays et sa place est simplement anecdotique.

Si l’on n’est pas d’accord avec cela, alors il faut mener la bataille culturelle ; il faut saisir en quoi il n’y a pas de « spécisme », mais un capitalisme destructeur engloutissant tout sur son passage ; il faut mettre au centre la vie naturelle, les refuges, les centres de soin. C’est là l’unité du particulier et du général et c’est exactement cela qui manque pour se mettre efficacement au service de la Cause animale.

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C’est le mensonge d’une France tranquille qui s’en va avec le 13h de Jean-Pierre Pernaut

Pendant 33 ans, Jean-Pierre Pernaut a incarné avec son Journal Télévisé de 13h le mensonge d’une France tranquille, se regardant le nombril après le repas lisse et conformiste du midi. C’est la Droite dans sa version franchement pétainiste, faisant un fétiche des « régions » et des petites-gens pour maintenir une chape de plomb sur le pays afin que surtout rien ne change.

Lors de la présentation de son dernier journal télévisé, Jean-Pierre Pernaut a très bien résumé l’idéologie qu’il a porté pendant des années sur TF1 à 13h :

« Vous écouter, faire entendre tous ceux qu’on entend pas ailleurs, ça a été une révolution il y a 33 ans, ça a été ma ligne de conduite depuis 33 ans et j’en suis très fier. Faire entendre et montrer toutes les richesses de nos régions, jusque dans les plus petits villages. »

Le 13h de Jean-Pierre Pernaut est en effet devenu un institution en France, avec des parts d’audience mirobolantes, faisant de lui une figure incontournable avec ses six à sept millions de spectateurs quotidien.

Son émission, dans sa forme et son style, est née de la privatisation de TF1 en 1987 et de sa volonté d’être hégémonique. Le créneau a alors été simple : concurrencer France 3 (FR3 à l’époque) et ses multitudes déclinaisons régionales, très ancrées sur le terrain.

Son JT a été alors l’ennemi direct du service public, dans une opposition de style bien marquée. Au style populaire de France 3, qui encore aujourd’hui relève d’une certaine tendance démocratique dans sa volonté de systématiser une réelle information locale, la démarche de Jean-Pierre Pernaut a été d’accumuler des sourires benêts, des anecdotes insignifiantes, une orgie de « terroirs » et autres fantasmagories romantiques.

Pendant 33 ans, ce fut chaque année pratiquement les même reportages aux mêmes endroits et à la même date, avec chaque jour ou presque la météo en ouverture du journal. Le journaliste au Canard Enchainé Jean-Luc Porquet a très bien résumé cela dans un article intitulé ironiquement « Éloge de Jean-Pierre Pernaut » en 2010 :

« Il rassure, il endort, il calme les inquiétudes […] il n’est pas le pur benêt de service qu’on croit : il participe sciemment à l’enfumage généralisé »

Le 13h de Jean-Pierre Pernaut c’est, au sens strict, le contraire de l’information, avec la construction méticuleuse d’une fausse réalité, d’une France se prétendant tranquille, pacifiée, inébranlable. C’est un mensonge grossier car chacun sait que pendant ces 33 dernières années la France s’est lentement mais sûrement effondrée sur elle-même.

Jean-Pierre Pernaut n’était pas là pour montrer la réalité. Il n’était pas là pour montrer l’exploitation, la haute bourgeoisie, les familles rongées par l’alcool, les grèves, la consommation massive d’anxiolytiques et d’antidépresseurs, les luttes antifascistes, la barbarie des élevage et des abattoirs, la beauté de la vie sauvage, la décomposition sociale et l’avènement des réseaux mafieux dans les cités HLM, le développement de la culture populaire ou l’aliénation du travail prolétaire.

Il était là pour exposer une lecture unilatérale, celle du beauf complaisant sur lui-même et sur tout ce qui est partiel, truqueur, mensonger.

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La drogue se banalise toujours plus en France

Dans un document publié début de décembre 2020, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies fait le point sur les tendances récentes (depuis 2019) à propos des usagers et des marchés de substances psychoactives. Le constat est simple : les tendances en cours depuis 20 ans s’aggravent, la drogue se banalise et son commerce est de plus en plus sophistiqué.

L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies a un dispositif particulier pour saisir les tendances récentes et nouvelles drogues, en s’appuyant sur des données de terrains minutieusement récoltées. Au sens strict, on n’apprend pas grand-chose de nouveau dans le bilan qui est fait en décembre 2020, si ce n’est que la situation empire.

En ce qui concerne les personnes marginalisées et ayant une consommation particulièrement dure de drogues, il n’y a aucune avancée. Il y a une tendance a écarter ces personnes du cœurs des grandes villes, mais l’héroïne et le crack, ainsi que l’alcool, continuent leurs ravages à la périphérie des villes, menant à des situations d’autant plus précaires pour les toxicomanes que l’État les laisse volontairement vagabonder.

C’est la même chose pour le milieu de la techno, particulièrement pour sa frange urbaine où la drogue continue son expansion. L’observatoire explique de manière très précise le phénomène de banalisation de la MDMA (ecstasy) qui accompagne la généralisation des soirées techno dans des lieux officiels, ou semi-officiels comme les soirées warehouses en périphéries des grandes villes, phénomène absolument massif en 2019.

Les before et afters, c’est-à-dire les rassemblement à domicile entre amis avant ou après les soirées en club ou warehouse, sont également des lieux de généralisation de la drogue, et surtout de diversification des produits. Les free parties restent toutefois les lieux où la consommation de drogue est est la plus intense et diversifiée, avec notamment le LSD, la kétamine, les champignons et la DMT.

Toutefois, le phénomène le plus marquant pointé par le rapport de l’Observatoire est l’accroissement fulgurant des réseaux de livraison à domicile permettant d’écouler des quantités toujours plus grandes de marchandises.

Cela date déjà d’il y a quelques années, mais il y a clairement un tournant et la France se retrouve maintenant submergée par la drogue, en raison d’un réseau de distribution absolument massif. En clair, au moyen des différents réseaux sociaux, les réseaux mafieux s’invitent directement chez les consommateurs et banalisent totalement leur marchandise.

En 2019, puis en 2020 avec le confinement, cela ne concerne plus seulement les bourgeois des grandes villes, mais le phénomène « s’étend aux zones périurbaines, concourant à une disponibilité accrue des produits illicites sur l’ensemble du territoire. »

Les saisies records par les forces de l’ordre pour l’année 2019 montre un accroissement massif de la circulation de drogue, particulièrement pour la cocaïne, alors que dans le même temps les services de polices se retrouvent littéralement submergés par les trafics.

Le constat est également que les prix sont très stables et les produits très concentrés, avec des teneurs en augmentation. C’est le reflet d’un commerce international extrêmement dynamique et florissant.

On a donc une société française particulièrement malade, où la drogue s’impose dans le quotidien d’une part toujours plus grande de la population, et pas seulement dans la jeunesse. Parallèlement, l’État est pratiquement aux abonnés absent, laissant les réseaux mafieux gagner du terrain et de l’influence en toute quiétude. Dans un tel contexte, la perspective pour les cinq prochaines années est particulièrement alarmante.

Il y a urgence : il faut écraser avec force les réseaux mafieux et combattre avec acharnement l’influence culturelle de la drogue, particulièrement dans la jeunesse. C’est une des tâches historiques les plus fondamentales de la Gauche dans un pays comme la France.

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Culture Culture & esthétique

Playlist: French touch pop 2020

Avant on choisissait sa musique pour avoir la bande originale de sa vie défilant tel un film, maintenant il y a tellement de moyens qu’on peut réaliser soi-même le portait d’une tranche de vie. Il y a de véritables bijoux qui sont ainsi produits, mais de manière totalement aberrante, leur écho est terriblement restreint.

Serait-ce parce que c’est trop vrai, trop authentique, trop concret ? Pourtant, si c’était le cas, ces choses seraient connues et ensuite évitées, alors que là c’est une sorte de marge ! Une marge pourtant au cœur de la vie des gens « normaux ».

Ce qui joue sans doute ici, c’est qu’on doit parler d’une véritable révolution dans la musique française, car l’apport de l’électro – qui seule permet vraiment la french touch – modifie de fond en comble la chanson française : ce qu’on trouve ici aurait été dans le passé de la « variété » française – et c’est désormais de la musique populaire.

Tout a changé et ce n’est qu’un début !

Voici la playlist en lecture automatique, suivie de la liste des titres :

  • Moussa – simple X Claire Laffut
  • Michel – Appel Manqué
  • Zed Yun Pavarotti – De larmes
  • TESSÆ— À l’envers
  • Iliona – Reste
  • The Pirouettes – Encore un peu d’amour / Ciel radieux
  • La Femme – Disconnexion
  • L’Impératrice — Anomalie bleue (LIVE)
  • ascendant vierge – Impossible Mais Vrai
  • Magenta – Boum Bap (Live Rework)


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Écologie

Noël: la confédération Défense de l’animal rappelle que les animaux ne sont pas des objets à offrir

Voici un rappel très important fait par la confédération Défense de l’animal, qui regroupe beaucoup de refuges animaliers en France : les animaux ne sont pas des cadeaux de noël que l’on offre par surprise comme on offrirait une console de jeu ou une poupée.

C’est un texte à diffuser, pour inlassablement travailler l’opinion publique !

Les animaux de compagnie, quand les enfants en ont fini avec eux, ne finissent pas dans un carton au fond d’un placard… mais ils vivent une vie terriblement malheureuse et sont parfois abandonnés et viennent surcharger les refuges. C’est abominable, et pourtant cela existe massivement, car nous vivons dans une société où tout doit devenir une marchandise, y compris les êtres vivants. On ne peut pas être sincèrement de gauche et ne pas se dresser contre une telle situation !

Voici le communiqué :

« ❌ NON, l’animal n’est pas un cadeau surprise 🎁

A l’approche des fêtes de fin d’année, on ne le dira jamais assez mais 🐶🐱🐭 ne sont pas des 🎁 🎄

En cette période de fêtes de fin d’année, l’envie de faire plaisir à ses proches est grande. De nombreuses personnes seront tentées d’offrir un animal (chat, chien, rongeurs, oiseaux, poissons…) en cadeau de Noël, succombant ainsi à un achat compulsif et irréfléchi.

Même si la tentation est grande, Défense de l’Animal vous met en garde : offrir un animal en cadeau est une très mauvaise idée !

👉 Retrouvez l’article de Lalia Andasmas  « Un animal ne peut pas être un cadeau surprise » de notre magazine n°99 📰 Défendons les Animaux 📰 – en cours de diffusion.

 » Un animal ne peut pas être un cadeau surprise !

Noël approche, les achats des cadeaux ont déjà commencé. Certains d’entre vous vont peut-être être tentés d’offrir un animal de compagnie à un membre de leur famille, voire à un ami. Or ce cadeau ne devrait pas être possible sans une longue discussion et l’accord préalable de la personne qui le reçoit, dans la mesure où l’animal n’est pas une chose et qu’il risque d’être abandonné.

L’animal n’est pas une chose

L’animal ne peut pas être un cadeau comme les autres puisqu’il est un être vivant doué de sensibilité. En effet, depuis la loi n° 2015-177 du 16 février 2015 relative à la modernisation et à la simplification du droit et des procédures dans les domaines de la justice et des affaires intérieures, l’article 515-14 du Code civil dispose : « Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens ». Par conséquent, l’animal n’est plus une chose même s’il se voit encore appliquer les règles du droit des biens. Ainsi, selon le Professeur Marguénaud, une véritable révolution théorique a lieu dans le domaine du statut des animaux domestiques. Certes, bien avant l’article 515-14 du Code civil, on pouvait se fonder sur l’article L.214 du Code rural et de la pêche maritime pour affirmer que l’animal est un être sensible (« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ») mais il convient de rappeler que le Code civil a un rôle plus important, notamment dans le domaine du statut de l’animal.

Outre la remise en cause du statut de l’animal, offrir un animal non désiré peut conduire à son abandon.

Le risque de voir un être vivant doué de sensibilité abandonné

Oser un tel cadeau surprise, c’est prendre le risque que l’animal soit abandonné quelque temps  après. Or, en principe, cet acte relève du Code pénal, mettant ainsi dans une position très inconfortable le destinataire du cadeau. En effet, abandonner son animal est un délit. Ainsi, selon l’article 521-1, alinéa 9 du Code pénal, la personne qui abandonne son animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité à l’exception des animaux destinés au repeuplement est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. De plus, cette infraction est autonome : il n’est pas nécessaire de constater de sévices ou d’actes de cruauté pour constituer le délit d’abandon.

Certes, il est également possible d’abandonner son animal dans un refuge mais ces derniers sont confrontés à un manque de place et de moyens. Par conséquent, l’abandon d’un « animal-cadeau » dans un refuge participe à son engorgement. Par ailleurs, l’animal prend alors la place d’un autre qui pourrait être confié pour des raisons plus légitimes et risque l’euthanasie, même si les refuges évitent au maximum d’en arriver à cette extrémité. Il faut savoir que la capacité des refuges est limitée par l’administration : lorsqu’un refuge refuse un animal, ce n’est pas pour obliger son propriétaire à le garder mais uniquement pour respecter la réglementation en vigueur.

Afin d’éviter d’être confronté à une telle situation, n’oubliez pas, au moment de vos achats de Noël qu’un animal n’est pas une chose mais un être vivant doué de sensibilité. Il ne doit pas être offert sans l’autorisation expresse de son futur propriétaire.

Lalia Andasmas – Juriste spécialisée en droit animalier« 

L’ANIMAL N’EST PAS UN CADEAU SURPRISE | Accueillir un animal à ses côtés est une décision trop importante pour être prise à la légère. Même s’il est possible de se rendre en animalerie ou sur un site marchand et d’acheter un chien, un chat ou d’autres animaux de compagnie comme un simple produit, l’engagement qui doit en résulter est évidemment tout autre !

L’accueil d’un animal représente une lourde responsabilité, sur le long terme et ne peut être pris à la légère : il en va de son bien-être ! Il est donc essentiel que le futur propriétaire et son foyer prennent  le temps de la réflexion et préparent l’accueil de l’animal ! Ce qui est difficile lorsqu’il s’agit d’un cadeau !

LA RENCONTRE UNE ÉTAPE INDISPENSABLE | La rencontre avec son futur animal est une étape indispensable qui va conditionner l’harmonie et l’équilibre familial au cours des années à venir. Pour cela les équipes des refuges vous accompagnent dans le choix et pour accueillir au mieux votre futur compagnon de vie.

ANIMAL CADEAU, FUTURES VICTIMES DE L’ABANDON | Ces animaux, offerts en cadeaux de Noël ou lors d’anniversaires par exemple, risquent fort de finir sur la liste des nombreuses victimes d’abandon au sein des refuges.

Si vous aimez les animaux, ne participez pas à cette marchandisation. Ils méritent plus de considération.

VOUS ÊTES PRÊTS A CHANGER UNE VIE ? | Soutenez les refuges indépendants et la Confédération Nationale Défense de l’Animal qui luttent depuis de nombreuses années, sans relâche, contre l’animal-objet.

Si vous avez conscience qu’accueillir un animal domestique est un engagement à long terme et si tous les membres de la famille adhèrent à ce beau projet, nous vous invitons à vous rendre au sein du refuge indépendant proche de chez vous, qui saura vous apporter les conseils nécessaires pour débuter une relation riche en émotions.

Allez à la rencontre des animaux ! Nous mettons à votre disposition la liste des associations membres de notre réseau et prenez contact avec le refuge proche de chez vous. »

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Écologie

Communiqué de Delphine Batho critiquant le référendum sur l’écologie dans la Constitution

Emmanuel Macron a annoncé en fin de soirée lundi 14 décembre qu’il compte organiser un référendum sur l’inscription de l’écologie dans l’article 1 de la Constitution. Voici le communiqué de Delphine Batho, présidente de Génération Écologie, qui comme souvent a très bien compris ce qui se tramait et émet une critique très juste de la proposition, tant au nom de la démocratie qu’au nom de l’écologie elle-même.

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Culture

Culture: communiqué de la CGT spectacle pour la mobilisation du 15 décembre

Aujourd’hui mardi 15 décembre 2020 a lieu une mobilisation du monde de la culture, alors que le gouvernement prolonge les fermetures des lieux de culture en raison de la crise sanitaire.

Voici le communiqué de la CGT spectacle (Fédération nationale des syndicats du spectacle de l’audiovisuel et de l’action culturelle), suivit de la liste des rassemblements :

« LA POLITIQUE DU YOYO DU GOUVERNEMENT SUSCITE LA COLÈRE DES PROFESSIONNELS DU SPECTACLE !

LE 15 DÉCEMBRE, TOUTES ET TOUS DANS LA RUE !

Voici quelques semaines déjà que les professionnels du spectacle se préparent pour une réouverture des salles de spectacle et de cinéma suite aux annonces encourageantes du Président de la République le 24 novembre dernier.

Nous n’étions pas dupes sur les conditions difficiles et dégradées de cette réouverture. Pourtant, toutes et tous, nous nous sommes mobilisés pour que la vie culturelle de ce pays reprenne. Ces efforts pour que des spectacles voient à nouveau le jour, pour que les salles de cinéma réouvrent dans des conditions sanitaires permettant d’accueillir du public, viennent d’être anéantis par les annonces d’hier du Premier ministre, Jean Castex.

Face à la progression du virus, les salles de spectacle et de cinéma ne réouvriront pas le 15 décembre. Encore une fois, le gouvernement fait miroiter une nouvelle date incertaine de réouverture le 7 janvier. Cette succession d’annonces incertaines, qui nous place dans l’expectative permanente, est irresponsable ! Elle est en fait un moyen pour le gouvernement de ne pas répondre aux véritables enjeux qui traversent notre profession.

Depuis le mois de mars, une partie importante de nos secteurs sont totalement à l’arrêt. Les spectacles « debout » comme les grandes jauges sont interdites. Les grands festivals n’ont pas eu lieu, annulés les uns après les autres. Les prestataires techniques pourvoyeurs d’emploi de technicien.ne.s ne peuvent plus travailler. L’autre partie, les salles de théâtre, les scènes publiques, ont souffert d’une activité dégradée par les périodes de confinement, mesures de couvre-feu et les jauges réduites imposées dans la période.

La destruction du volume d’activité et d’emploi pour nos secteurs est donc sans précédent et appelle des réponses d’exception. Les artistes et technicien-ne-s intermittent-e-s du spectacle, les autrices et les auteurs connaissent un appauvrissement généralisé et leurs droits sociaux sont menacés particulièrement par cette baisse drastique d’activité.

Les réponses que nous sommes en droit d’attendre ne relèvent pas uniquement du ministère de la Culture, qui est fragilisé en cette période, mais de l’ensemble du Gouvernement. L’Élysée, Bercy comme le ministère du Travail doivent se montrer à la hauteur des enjeux historiques qui se posent pour nos secteurs.

Nous faisons propositions concrètes au gouvernement pour que la réponse soit enfin à la hauteur de la crise et demandons :

Un soutien financier de l’État et des collectivités aux résidences de création et répétitions pour « travailler quand même » et préparer les spectacles particulièrement dans les musiques actuelles, les arts de la rue ou le cirque ;

Un soutien aux enseignements artistiques, alors que les conservatoires voient fuir les élèves ;

La garantie de tous les droits sociaux, en particulier à la médecine du travail, à la complémentaire santé, à la formation professionnelle continue, aux droits à sécurité sociale en cas de congé maternité ou maladie, la prolongation de l’année blanche pour l’assurance chômage des intermittent.e.s du spectacle ;

Des protocoles sanitaires adaptés à nos métiers qui permettent de travailler sans mettre en danger aucun d’entre nous, non plus que le public.

N’acceptons plus cette politique du pourrissement et montrons-nous tel que nous sommes : des artistes auteurs, des artistes interprètes et des technicien.ne.s, des personnels administratifs, des enseignant.e.s artistiques qui voulons vivre de nos métiers ! Notre combat est celui de la dignité !

Le 15 décembre, jour initialement prévu pour la réouverture des spectacle, interpellons les pouvoirs publics dans toutes les régions !

À PARIS : rendez-vous (provisoire) le 15 décembre Place de la Bastille à 12H pour une manifestation sonore et revendicative !

Pour les régions : consultez notre site Internet et réseaux sociaux. Rapprochez-vous également des syndicats et des UD. »
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Voici la carte des rassemblements :