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Écologie

Hélène Thouy, candidate du Parti animaliste à la présidentielle de 2021

Le Parti animaliste fait comme s’il n’y avait pas de crise.

Le Parti animaliste est une véritable escroquerie sur le dos des animaux. Il ne défend aucune valeur concrète, même pas la fin immédiate de l’expérimentation animale. Preuve de cela, le discours s’est encore plus édulcoré. L’animalisme a cédé au discours traditionnel comme quoi pour préserver l’humanité il faut préserver les animaux. C’est totalement à rebours des valeurs des amis des animaux, pour qui les animaux ont une valeur en soi et pour qui il ne s’agit pas de faire du racolage utilitariste.

« Nous ne pouvons du reste vivre sans les animaux : la biodiversité, c’est-à-dire l’existence pérenne de millions d’espèces sur notre planète, est une condition sine qua non de notre survie. Les scientifiques ne cessent de nous alerter que le risque est grand que les humains subissent, tout autant que les autres espèces, la sixième extinction de masse de l’histoire de notre planète. »

Ces propos de Hélène Thouy sur son site pour l’élection présidentielle de 2022 en disent long sur la soumission totale du Parti animaliste à la vision dominante. Au lieu de dire que l’humanité n’est qu’une composante de la planète, de la vie sur Terre, on dit le contraire, les animaux seraient une composante de la vie de l’humanité. C’est là une inversion anthropocentriste qui est le produit du carriérisme, de l’insertion opportuniste dans le jeu électoral.

Le Parti animaliste n’est là que pour faire témoignage, avec des gens se valorisant individuellement et faisant carrière au moyen de ce que l’Etat finance aux candidats passant un certain pourcentage de voix. Et comme on le sait le Parti animaliste joue sur la corde sentimentale, avec des chiens et des chats sur des affiches. On est au niveau zéro sur le plan culturel et intellectuel. La lamentable vidéo mise en ligne pour l’annonce de la candidature à la présidentielle de 2022 en témoigne.

Le plus grave dans tout cela, c’est la négation de la crise. Le Parti animaliste fait tout de même le tour de force de ne même pas parler de la pandémie en cours, de ne même pas parler de son origine qui est la condition animale au niveau planétaire. Ce n’est pas pour rien qu’il n’en est pas parlé : c’est le reflet d’un point de vue petit-bourgeois électoraliste, qui ne veut pas choquer, qui veut s’inscrire dans l’idéologie dominante, en faisant passer l’animalisme en contrebande. C’est à la fois ridicule et lamentable, et surtout honteux de par ce que vivent les animaux, qui ont besoin de tout sauf de faux amis de ce genre.

Ceux qui contournent l’origine de la pandémie – que l’humanité joue aux apprentis-sorciers en s’imaginant sortie de la Nature – ont tout faux. Ceux qui veulent une humanité en harmonie avec la Biosphère ont raison. Il n’y a rien entre les deux et le Parti animaliste est du mauvais côté de la balance ; il est une partie du problème, pas une partie de la solution.

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Guerre

Mer Noire : Poutine accuse les États-Unis et lance un avertissement dans un regain de tension

Le président russe a été très diplomate sur la forme, ultra-violent sur le fond.

Ce sont d’impressionnantes photos que le ministère de la Défense des Pays-Bas a diffusé à la toute fin juin 2021. On y voit de vraiment très près des chasseurs russes, pour ce qui s’est déroulé parallèlement à l’affaire du HMS Defender, un navire britannique ayant provoqué la Russie sur la côte de Crimée.

En fait, de la même manière, le même jour, la frégate néerlandaise HNLMS Evertsen a navigué au sud-est de la Crimée et a subi pendant cinq heures des passages multiples d’avions russes. Le ministère de la Défense des Pays-Bas a affirmé que les avions avaient même feint des attaques.

Pourquoi le ministère de la Défense des Pays-Bas ne donne-t-il l’information qu’une semaine après? Tout simplement parce que, depuis l’échec de la Russie dans sa tentative de montée de la tension avec l’Ukraine, la pression de l’OTAN est énorme. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne poussent à la guerre face à un ennemi qui s’est raté et chaque jour apporte son lot de contribution à une guerre psychologique pour faciliter la mise en place de la guerre.

D’ailleurs, lors du sommet de l’Union Européenne, le 25 juin 2021 à Bruxelles, la chancelière allemande Angela Merkel (appuyée par le chancelier autrichien Sebastian Kurz) et le président français Emmanuel Macron ont bien tenté de proposer une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, mais ils se sont fait rejeter. Les 27 pays de l’Union Européenne sont très largement passés sous le contrôle de l’OTAN et de sa ligne anti-russe.

La Russie s’est prise les pieds dans le tapis face à l’Ukraine, elle connaît une terrible crise sanitaire en raison de la pandémie, l’Ukraine peut servir de chair à canon… Il y a toutes les raisons pour pousser à la guerre de la part de toute une série de pays, Etats-Unis et Grande-Bretagne en tête.

Le président russe Vladimir Poutine a donc remis de l’huile sur le feu le 30 juin 2021, lors d’une grande interview à la télévision russe. Il a expliqué que ce qu’a fait la Grande-Bretagne avait été une provocation. Il a ajouté que cette provocation avait été manigancée en commun avec les Etats-Unis. Et il a ouvertement parlé de couler le navire britannique, expliquant que cela n’aboutirait pas à une guerre, qui serait totale et qui par conséquent n’aurait pas lieu.

C’est une banalisation ouverte d’un conflit armé, en présentant les choses comme si de toutes façons il serait limité. C’est pratiquement une invitation, même.

«Vous avez dit que le monde était au bord d’une guerre mondiale. Bien sûr que non.

Même si nous avions coulé ce navire, il serait encore difficile d’imaginer que le monde serait au bord d’une Troisième Guerre mondiale, parce que ceux qui le font savent qu’ils ne peuvent pas sortir victorieux de cette guerre. C’est une chose très importante.  

Je ne pense pas que nous serions contents du développement des événements dont vous parlez, mais au moins nous savons pour quoi nous nous battons.

Nous nous battons pour nous-mêmes, pour notre avenir sur notre territoire.

Ce n’est pas nous qui sommes venus vers eux à des milliers de kilomètres, qui sommes venus par les airs ou par la mer.

Ce sont eux qui se sont approchés de nos frontières et ont violé nos eaux territoriales.

Voici le passage où Vladimir Poutine explique cela, mis en ligne par le média russe Spoutnik, qui déverse une propagande pro-russe de manière ininterrompue, avec comme public un extrême-Droite viriliste, « occidentaliste », etc.

Vladimir Poutine a alors tenté de développer une théorie en faveur de l’expansionnisme russe, de la manière suivante. La Russie aurait eu le malheur de faire des manœuvres militaires à côté de l’Ukraine, ce qui aurait fait peur et donc celles-ci auraient été stoppées. Mais l’OTAN en voudrait toujours plus et a comme réponse d’ailleurs de mener des manœuvres militaires en Mer Noire.

Au passage, il a d’ailleurs expliqué.

«À quoi bon rencontrer Zelensky, s’il a abandonné son pays à un contrôle total depuis l’étranger? Les questions clés, vitales pour l’Ukraine, ne sont pas résolues à Kiev mais à Washington. Et dans une certaine mesure à Paris et Berlin.

Cela est tout à fait vrai, mais les manœuvres militaires russes – littéralement les préparatifs d’une invasion – ont largement contribué à cette soumission aux Etats-Unis et à l’OTAN. Et Vladimir Poutine parle de la Crimée comme russe, alors que sur le plan du droit international, c’est un territoire ukrainien.

Tant l’expansionnisme russe que l’OTAN sont ici de sacrés monstres. Tous deux expriment un militarisme provoqué par une crise mondiale qui, loin de se terminer, prolonge ses ramifications dans tous les domaines.

Et ici, en fait, l’expansionnisme russe par l’intermédiaire de Vladimir Poutine dit ouvertement qu’il est prêt à faire la guerre pour conserver la Crimée… Qu’un affrontement localisé serait sans conséquences mondiales. Que, donc, les hostilités peuvent bientôt commencer…

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Société

Le pass sanitaire européen, une avancée vers la socialisation de la société

Toute mesure collective implique la collectivité.

C’est une mesure dont les conséquences sont énormes, et même gigantesques. Elle exprime toute une formidable contradiction entre un capitalisme qui atomise les individus et une pandémie qui exige un décision collective à l’échelle de la société elle-même.

Le principe est simple : un pass sanitaire européen a été instauré dans pays de l’Union européenne, ainsi que la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Il indique si on est vacciné, ou guéri, ou récemment testé. Il se fonde sur un QR code lisible dans tous les pays concernés. Il s’ajoute au document d’identité afin de pouvoir franchir les frontières, au premier juillet.

Or, les libéraux hurlent, avec justesse, que c’est là du socialisme. C’est indubitablement une réduction des droits individuels et la primauté de l’intérêt collectif sur les droits personnels. S’il est présenté comme « gratuit et non-obligatoire », en pratique sa gratuité implique qu’il soit fournit par la société et que la société le rende obligatoire par la force des choses.

Impossible de prouver qu’on est vacciné en France à des policiers aux frontières slovaques sourcilleux peu désireux de vérifier que le document soit un original et que ce qu’il dit en français et en anglais soit vrai. Il faudra bien s’y plier. D’ailleurs, en Belgique les tests PCR vont devenir payants pour qui n’est pas vacciné ou n’a pas fait la demande de vaccin. Les administrations des États sont obligés de rationaliser la lutte pour la pandémie et, malgré elles, de faire avancer la cause du collectivisme.

Mais ce n’est pas tout. On sait qu’en France les cafés et les restaurants doivent, légalement, demander les coordonnées personnelles des clients. Cela n’est évidemment pas fait. Le modèle administratif est toutefois que cela soit fait, de manière systématique. On retrouve ici encore et toujours l’Autriche comme laboratoire. Pour accéder dans ce pays aux cafés, restaurants, et même aux commerces, il faut montrer patte blanche : un QR code doit prouver qu’on est vacciné, guéri ou récemment testé. Et c’est naturellement vérifié à l’entrée… avec même le droit de demander la carte d’identité !

Inconcevable en France dans l’état actuel des choses, mais si la pandémie se prolonge, si elle s’installe, ce sera obligatoire. Cela deviendra une norme de par la situation, et cela peut même être une norme pour des années, une décennie, plusieurs décennies, etc. L’humanité joue aux apprentis-sorciers en massacrant la Nature, le retour de bâton est inévitable.

Or, quand on est de gauche, on sait qu’il fait une culture pour qu’une norme s’impose. Cela signifie que les gens devront changer de culture. On peut prendre ici un exemple très simple. L’État français a pris en compte le 20 avril le principe du pass sanitaire européen. Comme il est amené à réaliser cela administrativement, mais n’a pas l’esprit pour cela, pas la culture, que s’est-il passé ? Eh bien l’Etat a oublié qu’il y avait deux millions de personnes qui avaient eu le COVID-19 avant le 20 avril.

Résultat, le pass sanitaire européen établi en France ne permet pas de valider le fait d’avoir été guéri avant le 20 avril ! Si on multiplie ces situations à grande échelle, on obtient la nécessité de remplacer le vieil État bureaucratique sclérosé par le capitalisme par un État démocratique porté par le peuple.

Et, d’ailleurs, les vaccinations… n’ont une durée de validité que de neuf mois. Il faudra prendre cela en compte, jongler entre les anciennes et les nouvelles vaccinations, les variants… La situation exige le collectivisme. Et pour des décisions collectives, il faut des gens à la hauteur du collectivisme.

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Politique

Régionales 2021: le triomphe de l’esprit petit-bourgeois

Rien ne change, rien ne doit changer.

66% d’abstention, et les votants prônant que rien ne change. Les sortants n’ont pas été sortis. Le sortant LR Laurent Wauquiez a gagné en Auvergne-Rhône-Alpes (55%), l’ex-LR Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France (54%), l’ex-LR Valérie Pécresse en Île-de-France (45,5%),  le LR sortant Renaud Muselier en PACA (56%), le LR Jean Rottner dans le Grand Est (39%), l’ex-UDI Hervé Morin en Normandie (44%), la PS Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté (43%), la LR Christelle Morançais dans les Pays de la Loire (46,5%),  le PS Loïg Chesnais-Girard en Bretagne (31%).

C’est très significatif, parce qu’en France, la contestation passe notamment par le fait de sortir les sortants. Le Rassemblement National de Marine Le Pen n’est ainsi arrivé à rien. Et les choses ont tellement non-changé, si l’on ose dire, que le moribond Parti socialiste considère qu’il est au cœur de la Gauche. Son dirigeant Olivier Faure a expliqué que le PS avait « la responsabilité de rassembler l’ensemble de la gauche et des écologistes pour pouvoir aller vers l’élection présidentielle ».

Il y a quelque chose de « réaliste » au sens où le Parti socialiste a un réseau d’élus. C’est bien plus pertinent en tout cas que Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, qui explique que « l’écologie est la seule force en dynamique ». Seulement c’est passer à côté de la question essentielle.

Car il faudrait être fou pour s’imaginer qu’une pandémie et qu’une crise allant avec, notamment économique, n’a pas tout changé. La vérité, c’est que tout a changé, mais que cela n’a rien cristallisé du tout. Les gens font comme si de rien n’était. Même tout ce que la Gauche peut compter d’activistes fait d’ailleurs comme si de rien n’était.

Le Figaro s’en réjouit, dans son éditorial, car il considère, en toute bonne logique, que c’est la bonne vieille Droite qui va reprendre le dessus, car elle reflète au mieux la « sociologie » du pays.

« Le vieux monde est de retour! En Paca, le Rassemblement national espérait qu’un sursaut de participation, symétrique de celui qui lui avait coûté la victoire entre les deux tours des régionales de 2015, viendrait cette fois inverser la donne en sa faveur ; le sursaut n’a pas eu lieu.

Résultat : rien ne change. Sept régions de droite, cinq régions de gauche! Tous les sortants sont reconduits.

D’un scrutin à l’autre, la carte politique de la France des régions ne bouge pas d’un iota.Tout ça, pour ça!

Un scrutin pour rien? C’est ce que prétendront tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ont intérêt à minimiser les conséquences de cette «parenthèse» minée par l’abstention, et, disent-ils, absolument «déconnectée» des échéances futures.

En vérité, par ce qu’elles révèlent de l’état de l’opinion autant que par les effets qu’elles ne manqueront pas de produire, ces élections régionales rebattent fortement les cartes politiques qu’on disait déjà distribuées, une fois pour toutes. »

Les choses sont différentes, en réalité. Car, ce qui a triomphé, c’est l’esprit petit-bourgeois, la conscience sans envergure, le regard beauf sur la vie, l’immédiateté faussement tranquille rassurée par la propriété seulement. Ce n’est pas seulement un conservatisme, c’est une guerre à l’intelligence, une réduction de tout ce qui a de l’ampleur à quelque chose de rapiécé, de consommable, de posé dans un coin.

La France est un pays de petit-bourgeois, voilà comment sont les choses. Le prolétaire veut être un petit-bourgeois quand il n’a pas déraillé vers les lumpens, le bourgeois est satisfait d’un style petit-bourgeois modernisant ses possibilités de consommer, bien au-delà du style Neuilly-Auteuil-Passy traditionnel et traditionaliste.

Voilà pourquoi la France est un enfer : il n’y a pas de luttes de classe, dans un pays où tout le monde est ou veut être un petit-bourgeois !

La crise va radicalement changer cela. Mais à quelle vitesse ? On aura soit une lente décadence, un pays qui sombre, soit un retour de bâton nationaliste et militariste pour conformer le pays au contexte mondial.

Cela va être une terrible claque.

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Société

La superpuissance américaine met en place un envoyé spécial pour les « droits des LGBTQI+ »

Un excellent exemple du sens idéologique de la démarche.

OutRight Action International est une ONG américaine millionnaire, qui n’a de non-gouvernemental que le nom puisqu’il s’agit, comme pratiquement toutes les associations de ce type, d’une force de frappe associative visant à influencer les opinions publiques dans un sens comme dans l’autre.

Aussi le président américain Joe Biden a-t-il nommé sa présidente, Jessica Stern, envoyée spéciale pour la défense des droits de la communauté LGBTQI+ à travers le monde. Sa tâche sera d’aider la diplomatie américaine à ce sujet. Quand on connaît la diplomatie américaine, on se doute qu’il s’agit d’une contribution pour renforcer l’influence de la superpuissance américaine, de manière directe et indirecte.

Il s’agit d’une composante du projet de « société inclusive » dont les Etats-Unis seraient la figure de proue. C’est le « capitalisme à visage humain ». C’est d’ailleurs Barack Obama qui avait mis en place ce poste, occupé de 2015 à 2017 par Randy Berry. Donald Trump avait mis de côté cette fonction, en raison de la ligne isolationniste anti-chinoise qu’il représentait.

Comme désormais l’heure est à la ligne interventionniste anti-chinoise (et anti-russe d’abord), le soutien à l’idéologie LGBT déjà institutionnelle (et entrepreneuriale) aux Etats-Unis tourne de nouveau à fond.

Tout cela est clair depuis le départ, de toutes façons, mais en raison de la crise, l’idéologie LGBT révèle toujours plus le fait de n’être qu’une idéologie véhiculée par le capitalisme américain, relevant d’un moyen d’élargir son influence. Loin d’être en faveur d’une société démocratique (et populaire), l’idéologie LGBT prône une société « inclusive » qui ne vise qu’à renforcer l’atomisation de la société et le turbocapitalisme.

Comment les gens de gauche peuvent-ils défendre l’idéologie LGBT en voyant un tel appui de la part de la superpuissance américaine, tant du côté de son président que de l’armée ou de la CIA, sans oublier toutes les grandes entreprises? Qui soutient l’idéologie LGBT converge de fait avec le capitalisme libéral-libertaire paradoxalement porté par une superpuissance américaine ayant en son cœur un véritable complexe militaro-industriel.

Il est d’autant plus important de souligner cela si on veut éviter d’avoir à se retrouver dans le camp de la Chine ou de la Russie, pays diffusant un anticapitalisme fictif, romantique, censés « freiner » le turbocapitalisme. En fait, dans tous les cas de figure, dans tous les domaines, on doit de plus en plus prendre en compte l’affrontement sino-américain, et considéré qu’il façonne tous les phénomènes, qu’il tend à cliver en deux camps.

Eviter ces deux camps et défendre celui de la démocratie et du peuple, voilà la tâche malaisée mais essentielle pour qui ne veut pas avoir à choisir un camp lors d’une troisième guerre mondiale apparaissant dans un horizon nullement si lointain.

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Écologie Planète et animaux

Ce matin, un lapin…

Une chanson classique, tout un symbole !

La chanson classique de 1977, avec les paroles.

Dans la forêt de l’automne, ce matin est arrivé
Une chose que personne n’aurait pu imaginer
Au bois de Mortefontaine où vont à morte saison
Tous les chasseurs de la plaine, c’est une révolution
Car
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui
C’était un lapin qui
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui avait un fusil
Ils criaient à l’injustice, ils criaient à l’assassin
Comme si c’était justice quand ils tuaient les lapins
Et puis devant la mitraille venue de tous les fourrés
Abandonnant la bataille, les chasseurs se sont sauvés
Car
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui…
C’était un lapin qui…
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui avait un fusil
Bien sûr ce n’est qu’une histoire inventée pour la chanson
Mais chantons leur cette histoire quand les chasseurs reviendront
Et s’ils se mettent en colère appuyés sur leur fusil
Tout ce que nous pouvons faire c’est de s’en moquer ainsi
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui…
C’était un lapin qui…
Ce matin un lapin a tué un chasseur
C’était un lapin qui avait un fusil

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Guerre

Il y a trente ans mourait la Yougoslavie

La haine et le meurtre l’emportèrent.

Il y a trente ans, le 26 juin 1991, le gouvernement yougoslave d’Ante Marković prenait la décision d’envoyer l’Armée populaire yougoslave en Slovénie pour assurer les frontières territoriales du pays, alors que la veille le gouvernement slovène avait affirmé l’indépendance du pays et la prise de contrôle de l’administration. La Croatie avait le même jour affirmé son indépendance elle aussi.

Cette initiative sécessionniste fut immédiatement appuyée de manière forcenée par l’Allemagne et l’Autriche. Les ministres des affaires étrangères de ces pays, Hans Dietrich Genscher et Alois Mock, reçurent à ce titre dans la foulée la plus grande décoration de la Slovénie devenue indépendante.

En apparence, cette initiative expansionniste allemande et autrichienne ne faisait qu’appuyer des référendums en faveur de l’indépendance (88% pour l’indépendance avec 94% de participation en Slovénie le 23 décembre 1990, 93,24% en faveur d’une Croatie indépendante dans une Confédération avec 83,56% de participation le 19 mai 1991).

Mais c’était simplement que la fièvre nationaliste avait emporté les Balkans, au grand dam de la minorité de démocrates tel Djordje Balasevic.

L’Armée populaire yougoslave tenta de contrôler les frontières slovènes, alors que de son côté l’Autriche militarisait sa frontière avec la Slovénie. L’aéroport de Ljubljana fut bombardé, l’intervention de l’Etat central fit 80 morts, mais surtout cela enclencha le début d’une guerre civile à l’échelle du pays.

Après un moment de pause, avec notamment l’intervention des pays occidentaux comme médiateurs, la question slovène céda la place à un affrontement meurtrier, fratricide, entre Croates et Serbes, avec les Bosniaques prisonniers au milieu, dans un endroit du monde où les peuples vivaient côte à côte sans répartition territoriale homogène. La Yougoslavie, en 1990, c’est 23 millions de personnes avec 36 % de Serbes, 20 % de Croates, 9 % de Musulmans (en tant que nationalité, pas en tant que minorité religieuse), 8 % de Slovènes, 8 % d’Albanais, 6 % de Macédoniens, 13 % de gens d’autres nationalités.

La situation des nations yougoslaves en 1990

On doit en fait considérer la guerre en Yougoslavie comme une guerre de purification ethnique. Le pays avait tenu initialement comme promesse d’unité slave puis comme bloc appuyé par les Etats-Unis pour faire contrepoids à l’URSS. Avec l’effondrement de l’URSS les nationalismes l’emportèrent, mais comme il y avait des zones peuplés par les uns et les autres, ce fut un déferlement de haine sanglante. Jusqu’au aujourd’hui le nationalisme hante la région, dans la démesure de la fascination pour la destruction.

La Serbie a notamment basculé dans le fanatisme, et ce malgré un pays aujourd’hui à l’agonie, satellisé en partie par la Chine, avec un Serbe sur trois vivant à l’étranger pour des raisons économiques. En soutenant la Croatie à la finale de la coupe du monde de football 2018, le joueur de tennis serbe Novak Djokovic a pratiquement fait acte d’héroïsme.

Ce fut donc la Bosnie-Herzégovine qui fut le cœur de l’affrontement (et ce jusqu’à aujourd’hui).

Les religions en Bosnie-Herzégovine en 2013, reflétant un découpage national-ethnique suivant la guerre (source Wikipédia), avec les Serbes orthodoxes, les Croates catholiques, les Musulmans musulmans (le terme de Musulman désignant en Yougoslavie initialement une nationalité)

La guerre a fait 120 000 morts, plus de deux millions de réfugiés, alors que les crimes de guerre ont été la norme dans une orgie nationaliste particulièrement patriarcale, avec notamment des viols de masse. Les forces armées serbes ont été ici particulièrement atroces et les Musulmans particulièrement ciblés.

La Yougoslavie a été décomposée. Et, depuis le départ, les forces occidentales ont été aux premières loges pour contribuer à transformer la zone en confettis politiques, afin de diviser pour régner. La Yougoslavie a donné naissance à une série de petits Etats nationalistes se haïssant les uns les autres, totalement satellisés par les pays occidentaux voire la Chine : la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Kosovo, la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie, la Slovénie.

C’est un exemple de repartage du monde à la suite de l’effondrement de la superpuissance soviétique ayant échoué dans sa tentative de prendre la place de la superpuissance américaine hégémonique.

La division de la Yougoslavie (source wikipédia)
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Réflexions

La France fait semblant mais la crise l’a amenée dans un cul-de-sac

La réalité va rattraper les Français.

Si on regarde le comportement de la grande majorité des gens, nous connaissons en France, fin juin 2021, une situation qu’on peut résumer par le retour à la normale. Les choses reprennent leurs cours, comme si la pandémie avait disparu, comme si les aides économiques de l’Etat auraient consisté en un argent magique, comme si l’économie avait récupéré son niveau d’avant pandémie.

En même temps, tout le monde s’aperçoit bien que quelque chose ne va pas. Il y a quelque chose de vide dans l’atmosphère, comme un manque de substance. Il y a un manque de motivation ; si les soirées s’affirment, la consommation générale ne suit pas, il y a quelque chose qui cloche. L’abstention massive aux élections régionales relève de cette ambiance étrange.

Tout cela est, vu de l’intérieur, incompréhensible. Cependant, tout cela sera particulièrement clair vu d’ici quelques semaines, quelques mois, quelques années. Il y a ici deux options et deux options seulement.

Soit le capitalisme est parvenu à surmonter sa crise et tout est redevenu comme avant. C’est ce que pensent les syndicats, l’ultra-gauche, les partis politiques en général, qui considèrent qu’on redémarre là où on s’était arrêté.

Si cela est vrai, alors c’est simplement que le capitalisme a tout asséché, que les mentalités sont aliénées, que les gens acceptent de consommer, de « choisir » une identité (religieuse, de « genre », « raciale », etc.), bref que tous les individus ont été atomisés, que tous les tissus sociaux ont été déchirés.

Soit le capitalisme fait face à une sorte de cul-de-sac et les gens se comportent comme dans un cul-de-sac, en étant désorientés, en cherchant une voie tout de même, en faisant une halte et en regardant s’il y a un passage possible quelque part. Comme tout cela se fait au niveau individuel, de manière isolée et individualiste, cela aboutit à une indifférence complète pour les questions collectives.

Si cela est vrai, alors on fait face à une nouvelle mentalité, celle des gens brisés par la crise. C’est d’ailleurs quelque chose qu’il semble qu’on peut remarquer chez les adolescents. Le confinement, l’inquiétude sanitaire, l’atmosphère de crise… tout cela les a profondément marqués et les a d’autant plus amenés à se replier sur eux-mêmes, à être dans l’expectative.

Dans quelques semaines, dans quelques mois, dans quelques années… il sera facile de voir ce qu’il en est. Cela ne veut pas dire que cela rende les choses plus simples. Si le capitalisme a surmonté la crise, alors l’aliénation sera telle qu’il faudra trouver de nouvelles voies, dans une société atomisée. Si par contre c’est la mentalité de crise qui l’a emporté, parce que le capitalisme est enferré dans la crise, alors il faut saisir les contours de cette mentalité.

On peut même résumer les choses ainsi : soit tout est comme avant, en pire, soit tout a changé, mais on ne sait pas exactement comment, surtout que le processus est encore en cours. On peut même dire qu’il sera toujours en cours jusqu’à la fin, un peu comme devait être la mentalité à la fin de Rome ou à la fin de la monarchie absolue française. La crise s’étale, la mentalité de crise s’épanche, mais tout cela avec des traits nouveaux, qui restent à saisir.

En attendant, la situation est horriblement déprimante. On peut même dire que c’est l’enfer. Tout est d’une superficialité généralisée, d’une stupidité affligeante, c’est littéralement le mépris pour la culture et la guerre à l’intelligence qui sont aux commandes de la société française.

Les Français ont basculé dans la mesquinerie petite-bourgeoise, même les bourgeois se comportent comme des petits-bourgeois qui ont les moyens, même les prolétaires se comportent comme des petits-bourgeois qui ont encore moins de moyens. Et au milieu de cela on a une vague de lumpen aux comportements erratiques, avec certains pratiquant le cannibalisme social.

D’ici quelques semaines, quelques mois, tout cela apparaîtra clairement quant à sa substance. Mais en attendant, quel enfer!

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Guerre

Incident militaire russo-britannique en Mer Noire

La tension continue de monter en vue de la prochaine crise russo-ukrainienne.

Au milieu juin il y a eu, en Suisse à Genève, une rencontre entre les présidents américain et russe, Joe Biden et Vladimir Poutine. L’escalade en cours est donc passée par un protagoniste très actif du militarisme mondial, le Royaume-Uni, à l’offensive depuis le Brexit.

Le 23 juin 2021, le destroyer britannique HMS Defender s’est ainsi rapproché de la Crimée, annexée par la Russie. Cette dernière considère, selon les critères internationaux, que l’espace maritime de 12 miles nautiques de large depuis la côte est son territoire national. Or, le HMS Defender s’est placé à dix miles nautiques, soit 18,5 km.

La Russie a averti le destroyer, puis procédé à des tirs de semonce au moyen des navires garde-côtes, puis a envoyé dix minutes plus tard un avion Su-24M afin de larguer quatre bombes à fragmentation hautement explosives de 250 mm le long du parcours du destroyer.

L’ambassadeur britannique à Moscou a été convoqué. De leur côté, les forces britanniques nient d’avoir pénétré l’espace maritime de la Crimée, tout comme d’avoir été pris à partie par la marine militaire russe, parlant d’exercices d’artillerie russe se déroulant au même moment.

On notera les couleurs LGBT du Ministère britannique de la Défense

Cet incident se produit alors que le Royaume-Uni est très actif pour fournir à l’Ukraine des navires militaires ainsi qu’une aide pour construire deux bases navales (une en Mer Noire et l’autre en Mer d’Azov). Il s’agit de la pointe d’une tendance générale, puisque du 28 juin au 10 juillet se déroule en Mer Noire militaires Sea Breeze 2021, des manœuvres militaires avec l’Ukraine et l’OTAN.

L’OTAN vise très clairement à faire de l’Ukraine un élément central dans son dispositif d’affrontement avec la Russie. Le peuple ukrainien doit servir de chair à canon et le pays de zone tampon. En ce sens, les survols des avions-espions de l’OTAN sont ininterrompus (ici le parcours du Usaf Boeing RC-135V Rivet Joint le 23 juin 2021).

La grande opération de militarisation de sa frontière par la Russie s’est ainsi avérée un échec. L’Ukraine a tenu le choc, ne permettant pas une offensive russe, amenant même inversement un soutien militaire massif des Etats-Unis et du Royaume-Uni, avec le renforcement de la perspective de l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN (si ce n’est formellement, du moins techniquement).

Si la Russie était la plus agressive à l’origine, ce sont désormais très clairement les forces américano-britanniques qui poussent pour profiter d’une situation jouant en leur faveur, alors que le nationalisme le plus fantasmatique se déverse en Ukraine.

C’est une preuve de la tendance à la guerre toujours davantage prédominante dans les rapports internationaux ; la crise russo-ukrainienne n’a pas disparu, son affaiblissement relatif ne correspond qu’à une vague nouvelle, plus haute que la précédente, alors que désormais la Biélorussie est totalement isolée par les pays occidentaux en raison de l’affaire de l’avion détourné.

L’élan en ce sens est d’autant plus violent qu’il s’agit à terme pour la superpuissance américaine de se confronter à la Chine. Or l’effondrement du régime russe est un objectif qui doit être réalisé auparavant, afin d’isoler encore plus la Chine, de renforcer le bloc occidental en faisant en sorte que l’Allemagne sorte renforcée et accepte de se placer dans le giron américain, etc.

La guerre est le seul horizon concret du capitalisme en crise.

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Société

L’UEFA obligée de reconnaître la dimension partisane de l’idéologie LGBT

L’Euro de football connaît un épisode révélateur.

L’idéologie LGBT ne consiste pas en une défense des droits démocratiques des personnes homosexuelles. L’idéologie LGBT est une excroissance capitaliste de cette défense, sur un mode identitaire, formant une véritable vision du monde totalement libérale. On « choisirait » sa sexualité, son corps, l’esprit serait séparé du corps, tout ce qui serait naturel serait faux et seuls compteraient les choix consommateurs.

La preuve en est que toutes les grandes entreprises des pays riches défendent cette idéologie de manière acharnée. Quand on voit la CIA être résolument pro-LGBT, ou Google, Amazon, etc., on comprend ce qu’il en est à moins de s’imaginer que les capitalistes sont des gens sympathiques capables de faire avancer les choses.

L’Euro 2020 de football, repoussé d’une année en raison de la pandémie, a toutefois amené cette idéologie à se prendre les pieds dans le tapis. En effet, l’Allemagne a demandé à ce que le stade de Munich soit illuminé aux couleurs LGBT à l’occasion d’un match entre l’Allemagne et la Hongrie. Naturellement, la promotion de l’idéologie LGBT est ici masquée par des mots d’ouverture, de tolérance.

Or, certains pays d’Europe de l’Est réfutent le libéralisme sur le plan des mœurs, afin de maintenir dominante une idéologie religieuse-patriarcale et d’avoir une appui de la part d’une population qui ne connaît pas le turbo-capitalisme occidental et qui se méfie plus que fortement du style décadent qui va avec.

C’est notamment le cas de la Hongrie, qui vient de mettre en place une loi interdisant « la représentation et de la promotion d’une identité de genre différente du sexe à la naissance, du changement de sexe et de l’homosexualité ». Mais c’est vrai de la plupart des pays de l’Est, où le capitalisme est en large partie bureaucratique, déformé, ou bien porté par des entreprises occidentales.

L’idée qu’il n’y aurait pas une famille naturelle, mais une multitude de formes « familiales », est tout à fait acceptable pour des occidentaux libéraux, façonnés par un capitalisme ininterrompu au quotidien. Mais là où le capitalisme ne propose pas une telle consommation, c’est impossible, et malheureusement ce sont alors les religieux qui idéalisent le passé pour mettre en avant un anti-capitalisme romantique (dont la Biélorussie est un très bon exemple).

L’UEFA, instance suprême du football européen, s’est donc retrouvée coincée. Soit elle validait unilatéralement l’illumination du stade de Munich aux couleurs LGBT, en disant que c’est un message de valeurs positives, soit elle demandait à ce que cela ne se fasse pas en raison d’un caractère partisan.

Elle a choisi la seconde option. Si elle ne le faisait pas, elle serait partie prenante du rouleau compresseur idéologique occidental qui utilise l’idéologie LGBT pour travailler au corps, dans un sens libéral, les pays d’Europe de l’Est. Et l’UEFA n’avait aucune envie de se retrouver dans une telle croisade idéologique visant pas moins qu’à renverser des gouvernements.

Car on est en situation de crise mondiale et tout s’insère, d’une manière ou d’une autre, dans une certaine perspective. On l’a vu aux États-Unis avec le mouvement Black Lives Matter, qui s’est immédiatement transformé en mouvement superficiel ouvertement au service de Joe Biden.

C’est un excellent exemple de comment des questions démocratiques, formant des aspects importants mais secondaires, se retrouvent, sans direction démocratique et populaire, dans l’orbite du turbo-capitalisme.

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Politique

Retrait de la Gauche en PACA aux régionales 2021: une victoire

Le recul reflète l’exigence à Gauche de ne pas pouvoir laisser gagner l’extrême-Droite.

On l’a échappé belle.

Lors du premier tour des élections régionales de juin 2021 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le 20 juin, les scores ont été de 36,38% pour le candidat RN Thierry Mariani, de 31,9% pour le candidat Les Républicains (et sortant) Renaud Muselier. Suit le candidat commun à EELV, PS, PCF, Génération.s, Génération écologie, les Radicaux de gauche, la Gauche Républicaine et socialiste, Place publique et le Mouvement des progressistes.

Il s’agit de Jean-Laurent Félizia, qui a fait 16,89% des voix.

Dès les résultats connus, rejetant le barrage à l’extrême-Droite, celui-ci, un chef d’entreprise de 52 ans membre d’EELV, a affirmé qu’il se maintiendrait. Son explication était longue, son ton très offensif, dénonçant même dans la soirée, par un message sur Twitter, le responsable du Parti socialiste, Olivier Faure.

« Je n’ai pas à répondre aux @faureolivier. Les états majors parisiens sont parfois déconnectés de la réalité du terrain. C’est une décision collective que nous assumons »

Heureusement, la vague de contestation a été immense. Jean-Laurent Félizia a dû manger son chapeau. Le 21 juin, il publiait un long texte justifiant le barrage à l’extrême-Droite, justifiant le retournement de la manière suivante.

« L’écart entre Renaud Muselier et le candidat de l’extrême droite est hélas plus élevé que celui annoncé dans les premières heures de la soirée et nous a mis face à nos responsabilités. »

Tout le monde lui est en fait tombé dessus, EELV le menaçant même d’exclusion. C’est d’ailleurs toute la direction locale qui risquait de se faire virer, car pratiquement toute la direction d’EELV en PACA comptait continuer cette « aventure ».

Cela ne doit pas étonner. EELV ne possède aucune tradition historique de l’antifascisme et est composé de bourgeois de centre-villes pour qui seul compte le libéralisme moderniste. Il n’y a pas d’autres priorités et l’extrême-Droite, ce n’est pas pour eux le fascisme, mais simplement des « autoritaires » à rejeter.

Heureusement, la culture de la Gauche historique a été suffisamment présente pour bloquer EELV. Cela montre que même si sur le plan de l’organisation, tout est à un niveau catastrophique, sans parler des idées, il y a tout de même un fond diffus de valeurs de la Gauche historique qui parvient à s’imposer.

Ce n’est pas le point de vue des anarchistes, des trotskistes et de La France Insoumise qui a triomphé. C’est le point de vue de la Gauche historique qui s’est imposé, exigeant le barrage absolu à l’extrême-Droite, dans le prolongement de l’esprit du Front populaire.

C’est une victoire. Mais c’est une victoire fragile. Que EELV en PACA ait osé tenter à passer en force, à maintenir la liste… en dit long sur l’opportunisme. La bataille est gagnée, mais pas la guerre. Et cela sera ainsi jusqu’à la présidentielle de 2022.

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Politique

Premier tour des Régionales 2021: le jeu de massacre

La France est aux abonnés absents, la Gauche est écrasée.

Comme prévu, la crise a frappé les élections régionales de 2021 de plein fouet. Le premier tour a été marqué par une abstention record : 67,2% ne se sont pas déplacés. C’est conforme à l’indifférence complète des Français pour la politique (ainsi que pour l’idéologie, voire pour la culture) et les responsabilités. Le pays connaît une vague de relativisme nihiliste qui fait froid dans le dos.

C’est ainsi, logiquement, la prime aux forces « enracinées », représentant les notables, les traditions, les intérêts locaux. Suivent les contestataires de l’extrême-Droite, de manière affaiblie en raison de la faible mobilisation, puis les libéraux-sociaux (autour d’Emmanuel Macron) et une Gauche post-socialiste, post-communiste, en orbite d’EELV elle-même écologiste – moderniste de centre-gauche.

Et cela fait très mal. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Droite fait 33,6%, l’extrême-Droite fait 34,4%. Dans les Hauts-de-France, la Droite fait 42,5%, l’extrême-Droite fait 24%. On parle ici d’une hégémonie complète de la Droite et de l’extrême-Droite.

Il en va relativement de même dans le Grand Est, où la Droite fait 31,5%, l’extrême-Droite fait 20,7%, et en Auvergne-Rhône-Alpes où la Droite fait 43,9%, l’extrême-Droite fait 12,2%.

Dans tous ces cas, la Gauche est balayée, représentant vaguement autour de 20%, en comptant le plus largement possible et encore sans aucune unité, ni base culturelle, ni socle militant. Dans pratiquement tous les cas la Droite et l’extrême-Droite ne sont pas loin de la majorité.

Dans le Centre-Val de Loire, l’extrême-Droite fait 25,5% et la Droite 18,4% ; en Normandie l’extrême-Droite fait 21,3% et l’alliance du centre-droit 39,6% ; en Bretagne la Droite fait 15,7% et l’extrême-Droite 14,4%. En Bourgogne-Franche-Comté l’alliance de la Droite fait 20,9% et l’extrême-Droite 24,1%.

En Île-de-France la Droite fait 36,4% et l’extrême-Droite 13,7% ; en Pays de la Loire la Droite fait 34,5% et l’extrême-Droite 12,6%.

Enfin, exceptions, en Nouvelle-Aquitaine la Droite fait 12,2% et l’extrême-Droite 18,6% ; en Occitanie la Droite fait 12,3% et l’extrême-Droite 23% ; en Guyane la Droite fait 31,2%.

Enfin, notons qu’il y a bien une spécificité corse, témoignant d’une vraie question nationale. Les résultats sont les suivants, avec une définition des positions politiques choisis par le Figaro: Gilles Simeoni (autonomiste) 29,19%, Laurent Marcangeli (ex-LR) 24,86%, Jean-Christophe Angelini (autonomiste) 13,22%, Paul-Félix Benedetti (indépendantiste) 8,39%, Jean-Guy Talamoni (indépendantiste) 6,9%, Jean-Charles Orsucci (LREM) 5,92%, François Filoni (RN) 4%, Agnès Simonpietri (EELV) 3,75%, Michel Stefani (PCF) 3,18%, Jean-Antoine Giacomi (extrême droite) 0,59%.

Les exceptions ne font que confirmer la règle. Sur le plan général, une catastrophe. Le traditionalisme l’emporte, avec la passivité et, quand il y a « contestation », c’est l’extrême-Droite qui la porte. La Gauche ne consiste qu’en des restes plutôt bobo – centre-ville. D’ailleurs, c’est le Parti socialiste qui est au premier rang de ces restes (Carole Delga en Occitanie avec près de 40%, François Bonneau en Centre-Val de Loire avec 25,6% ; Loïg Chesnais-Girard en Bretagne avec 20,8%, Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté avec 26,2%, , Alain Rousset en Nouvelle-Aquitaine avec 28,6%). Carole Delga a d’ailleurs souligné la chose suivante :

Je fais partie d’une gauche réformiste qui traite tous les sujets, qui n’a aucun de tabou, j’aime à la fois les salariés et les chefs d’entreprise,

Il ne reste plus rien à part des décombres. Mais il faut en plus boire le calice jusqu’à la lie. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les forces se revendiquant de la Gauche et de l’écologie se maintiennent au second tour, refusant de faire barrage coûte que coûte à l’extrême-Droite ! C’est la négation de l’antifascisme. Cela revient à dire, dans une version électoraliste, la même chose que Lutte Ouvrière, qui en tant qu’organisation trotskiste rejette formellement l’antifascisme, comme elle l’explique au soir du premier tour :

Le premier tour étant passé, le seul où le « camp des travailleurs » a pu s’exprimer, le deuxième tour n’a ni enjeu, ni intérêt pour les travailleurs et les classes populaires.

Lutte ouvrière ne cautionnera pas la supercherie consistant à présenter aux travailleurs des hommes politiques qui sont souvent aussi réactionnaires, aussi anti-ouvriers que ceux d’extrême droite, comme un rempart contre la menace du RN au pouvoir. Il n’est pas question pour Lutte ouvrière de soutenir quelque variante que ce soit du Front républicain.

Cette république est celle de la bourgeoisie. Elle ne réserve, à ceux qui n’ont que leur travail pour vivre, qu’un avenir d’exploitation et de mépris  de la part des riches parasites. Les travailleurs auront à combattre la classe capitaliste pour l’empêcher de conduire la société vers la catastrophe.

C’est honteux. Il faut au contraire tout faire pour empêcher l’extrême-Droite de s’inscrire au plus haut niveau. Ne pas voir une différence qualitative entre la Droite et l’extrême-Droite, c’est ne pas rien comprendre à la rupture que signifie le fascisme. Et on va exactement dans cette direction, avec une Droite qui s’impose, une contestation happée par l’extrême-Droite, un apolitisme massif, une Gauche pourrie par le libéralisme qui a comme seule visée de moderniser le capitalisme.

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Politique

Des élections régionales françaises de juin 2021 dans l’indifférence

Et cela alors que l’extrême-Droite avance étape par étape.

Les élections régionales des 20 et 27 juin 2021 sont marquées par la grande menace de l’extrême-Droite. Il est évident que celle-ci va faire des avancées électorales. Il en a été beaucoup parlé dans les médias, beaucoup de gens sont inquiets, l’ambiance est mauvaise. La chaîne Cnews et le polémiste Éric Zemmour sont littéralement aux premières loges médiatiques, travaillant au corps l’opinion.

L’extrême-Droite est d’autant plus forte en France en 2021 qu’elle sait que les Français ne veulent rien savoir : ils veulent juste déléguer les responsabilités et qu’on les laisse tranquilles. La campagne électorale a d’ailleurs été anecdotique pour les Français. Comme, de toutes façons, le rôle des conseils régionaux n’est guère connu… et qu’en plus il y a un déconfinement largement mis en place… autant dire que le désintérêt est total.

La politique dégoûte même les gens au plus haut point et les questions théoriques les fatiguent. Le mot d’ordre national est travail – consommation – flemme. La société est congelée, les mentalités flemmardes, la beauferie est de rigueur, l’immédiateté la valeur cardinale.

On a ainsi tous les ingrédients pour que cela tourne mal. Si cela tourne même très mal, cela renforcera d’autant la crise politique promise en 2022 avec la présidentielle. L’extrême-Droite, gagnant en crédibilité, s’unirait à la Droite. Cela formerait un rouleau compresseur…

On est donc dans une séquence plus que délicate. Il ne manque plus qu’un conflit militaire prononcé, où l’OTAN serait impliqué notamment, pour que tout s’accélère. Dans cet ordre d’idée, on est pour l’instant surtout dans un scénario à l’espagnol, où un coup d’Etat vient conclure une offensive électorale de la Droite épaulée par les actions d’éclat de l’extrême-Droite.

Cela ne veut pas dire que les gens ne peuvent pas se révolter, à un moment, d’une façon ou d’une autre. Ce que cela veut dire par contre, c’est que les gens sont en retard, beaucoup trop en retard. Ils ne sont pas à la hauteur de leur époque. Dans le meilleur des cas, on aurait alors un scénario à l’italienne, avec une vaste grève insuffisamment politique débouchant sur un raz-de-marée de la Droite, un gouvernement de la Droite phagocytant les institutions puis le régime lui-même. Benito Mussolini a ainsi légalement dirigé le gouvernement en modifiant graduellement le régime.

Dans un cas comme dans l’autre, la Gauche va être sur la défensive. Mais elle n’est pas prête, en raison de deux travers bien français : les pragmatiques pensent qu’ils vont reconquérir des postes institutionnels à court terme, les actionnistes pensent que la grève générale est pour demain. Résultat, rien n’est construit sur le long terme. Or, ce n’est qu’avec une vision sur le long terme qu’on peut saisir les étapes des avancées de l’extrême-Droite.

Le communiste bulgare Dimitrov souligne de la manière suivante la question de la montée en puissance de l’extrême-Droite, de la nécessité de découvrir les étapes par lesquelles elle opère.

« L’arrivée du fascisme au pouvoir, ce n’est pas la substitution ordinaire d’un gouvernement bourgeois à un autre, mais le remplacement d’une forme étatique de la domination de classe de la bourgeoisie – la démocratie bourgeoise – par une autre forme de cette domination, la dictature terroriste déclarée (…).

Camarades, on ne saurait se faire de l’arrivée du fascisme au pouvoir l’idée simpliste et unie qu’un comité quelconque du capital financier déciderait d’instaurer à telle date la dictature fasciste.

En réalité, le fascisme arrive ordinairement au pouvoir dans une lutte réciproque, parfois aiguë, avec les vieux partis bourgeois ou une portion déterminée d’entre eux, dans une lutte qui se mène même à l’intérieur du camp fasciste et qui en arrive parfois à des collisions armées, comme nous l’avons vu en Allemagne, en Autriche, et dans d’autres pays.

Tout cela sans affaiblir cependant l’importance du fait qu’avant l’instauration de la dictature fasciste, les gouvernements bourgeois passent ordinairement par une série d’étapes préparatoires et prennent une série de mesures réactionnaires contribuant à l’avènement direct du fascisme.

Quiconque ne lutte pas, au cours de ces étapes préparatoires, contre les mesures réactionnaires de la bourgeoisie et le fascisme grandissant, n’est pas en état d’entraver la victoire du fascisme, mais au contraire la facilite. »

Ce dont on a besoin, c’est d’une compréhension de ces étapes préparatoires. Et les régionales de juin 2021 en sont indéniablement une.

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Guerre

Centrafrique, Mali : la France sort un peu, la Russie entre beaucoup

La bataille pour le repartage du monde fait rage.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane, l’opération militaire menée au Sahel et au Sahara par l’Armée française. L’opération vise les terroristes islamistes, ainsi qu’à maintenir l’hégémonie politico-militaire sur la région. Tout comme l’OTAN a dans de nombreux pays le rôle d’exercer une intimidation étouffant toute vélléité de contestation généralisée (comme en Italie ou en Allemagne avec ses bases), les forces militaires françaises au Mali servent d’outil préventif et, éventuellement, offensif.

Il y a eu principalement deux interprétations à l’annonce du retrait. La première a consisté à accepter la version officielle d’une passation de relais aux Européens et aux Nations Unies. La seconde tient à affirmer que la France est hypocrite et conserve en réalité ses soldats sur place.

La réalité est bien plus complexe, ou plus simple, ce qui revient en même. Concrètement, la France reste, tout en partant, car c’est la Russie qui a désormais acquis une place significative au Mali. Cela ne veut pas dire que la France sorte entièrement. Cependant, elle cède une bonne partie de sa place.

C’est là le fruit d’un intense conflit. D’ailleurs, au sens strict, s’il a beaucoup été parlé du Mali en France ces derniers temps, c’est justement parce que la France et la Russie lançaient des campagnes à ce sujet. Certains gens de Gauche en France découvrant le Mali au Printemps 2021 ont simplement été les relais de la campagne russe… alors que faux comptes maliens mis en place par la Russie ont d’ailleurs été fermés par Facebook.

Mais ce n’est pas tout : en décembre 2020 Facebook avait fermé de faux comptes maliens mis en branle par l’armée française! Ces faux comptes concernaient d’ailleurs non seulement le Mali, mais également la Centrafrique, le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et le Tchad…

Et justement, le 8 juin 2021, la France cessait toute coopération militaire et aides économiques à la Centrafrique, en raison de son passage dans l’orbite russe. Voici comment Challenges présente la situation dans ce pays.

Une mission partiellement réussie en République centrafricaine, pays emblématique de la Françafrique qui accueillait autrefois deux bases militaires à Bouar et à Bangui. La Russie a déboulé dès 2016 concomitamment au retrait de la force Sangaris en s’appuyant sur son porte-voix: le groupe Wagner (ChVK).

Fondée par Evgueni Prigojine, un intime de Vladimir Poutine, cette société paramilitaire déploie plusieurs centaines de mercenaires sur le terrain pour contenir les multiples groupes armés. Durant la présidentielle de décembre 2020 ces hommes, appuyés par des éléments rwandais et les Forces armées centrafricaines (Faca), ont empêché l’incursion de rebelles dans la capitale.

Ils sécurisent par ailleurs les institutions (Assemblée nationale, ministères…) et forment la garde rapprochée de Faustin-Archange Touadéra. Sur toutes les questions sécuritaires le chef de l’Etat centrafricain est d’ailleurs conseillé par Valéry Zakharov.

Cet ancien membre du renseignement russe dispose d’un bureau attitré au palais de la Renaissance, siège de la présidence.

La cessation de l’opération Barkhane se situe dans la même perspective. Cela suit directement la décision en mai 2021 du président de la « transition » suivant le coup d’Etat au Mali, Assimi Goïta, de nommer comme nouveau Premier ministre Choguel Maiga, issu de la coalition M5-RFP partisane de chasser la France, et ayant suivi des études de télécommunications en Russie. Emmanuel Macron a alors parlé de « coup d’État dans le coup d’État inacceptable ».

La Russie a tout simplement réussi son opération.

Pour en rajouter à la compréhension de cette poudrière, il faut savoir que l’Algérie fait en sorte d’autoriser l’intervention militaire légale à l’étranger au moyen d’une réforme de la constitution, alors qu’en 2020 le Maroc a augmenté son budget militaire de 30%, se procurant notamment des hélicoptères Apache AH-64E dernier cri, au grand dam de l’Espagne y voyant un avantage tactique massif déstabilisant encore plus les rapports de force, puisqu’il y a également l’acquisition de chasseurs F-16, de chasseurs F-35, du système de défense aérienne Patriot, de missiles air-air AMRAAM de Raytheon AIM-120, de drones MQ-9 Reaper, de chars de combat M1 Abrams…

L’Arabie Saoudite et les États-Unis sont ici derrière le Maroc. Car il ne faut jamais perdre de vue l’arrière-plan principal : l’affrontement entre la superpuissance américaine et son challenger chinois. Aux États-Unis, John Biden a mis en place un budget militaire américain record pour 2022, avec 753 milliards de dollars, dont 112 milliards de dollars pour la recherche et le développement.

Le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées, a expliqué à la toute fin mai 2021 à la sous-commission de la Défense de la commission des crédits de la Chambre, que :

La Chine est notre premier défi géostratégique en matière de sécurité.

La Chine remet en question le statu quo de paix dans le Pacifique et a l’intention de réviser l’ordre international mondial d’ici le milieu du siècle. La Chine mène des exercices à grande échelle dans la région, en mettant l’accent sur les débarquements amphibies, les feux conjoints et les scénarios de frappe maritime.

Ces actions menacent l’autonomie de nos alliés et partenaires, mettent en péril la liberté de navigation, de survol et les autres utilisations légales de la mer, et compromettent la paix et la stabilité régionales. En bref, la Chine a développé d’importantes capacités militaires nucléaires, spatiales, cybernétiques, terrestres, aériennes et maritimes et continue de le faire (…).

Les États-Unis, en tant que nation, ont toujours eu l’avantage et le temps d’un long renforcement militaire avant le début des hostilités. L’environnement opérationnel de l’avenir ne nous offrira probablement pas le luxe du temps nécessaire à la projection de la force. Alors, le fait de disposer de forces modernisées, suffisamment importantes et prêtes, sera la clé du maintien de la dissuasion et de la paix et, si la dissuasion échoue, du combat et de la victoire.

La guerre s’affirme chaque jour davantage. La bataille pour le repartage du monde prend toujours plus le dessus sur toute autre considération.

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Société

Trois ouvriers de Renault Trucks licenciés pour avoir secoué un distributeur de boisson

Les ouvriers n’ont aucune conscience politique ni sociale et la bourgeoisie fait ce qu’elle veut.

C’est le Progrès, de la métropole de Lyon, qui raconte une affaire à la fois pathétique et honteuse. Pour qu’une telle chose puisse se dérouler, c’est vraiment qu’il n’y a en France rien à sauver pour le moment!

« Secouez-moi » disait la pub Orangina. Mal en a pris à des salariés de l’usine Ponts Essieux du constructeur de poids lourds à Saint-Priest. Pour avoir malmené un distributeur de boissons, ils vont pointer au chômage. Trois salariés de Renault Trucks Saint-Priest ont été licenciés en mai.

Les raisons suivent. Le courrier signé de la responsable RH Ponts Essieux, fait état d’une scène captée le 21 avril par une caméra de vidéosurveillance. On y verrait le salarié, masque baissé, mettre quatre coups de pied dans un distributeur de boissons après qu’une pièce est restée bloquée. Puis il s’en va, revient avec un collègue qui aide au déblocage de la monnaie. Les deux hommes secouent alors le distributeur qui délivre deux canettes (…).

Précision : ce sont bien trois salariés de l’usine de Saint-Priest qui sont licenciés pour « vol » de canettes, et non deux. « Ce distributeur fonctionne mal. La scène s’est reproduite avec à nouveau deux salariés, dont un présent les deux fois », précise Michel Piot [délégué CGT Renault Trucks].

C’est lamentable, mais tout à fait représentatif. Le niveau de lutte de classe en France est à zéro. La CGT et l’ultra-gauche vendent du rêve, mais c’est de la fiction pure et simple. Tout comme le déconfinement mis en place fin juin 2021 révèle une France beauf, d’ailleurs admirative de l’Euro 2020 de football dans une sorte de passion triste nationaliste, le climat social montre que la bourgeoisie fait ce qu’elle veut et que les ouvriers mènent une vie simpliste.

Il y a bien en général une conscience diffuse des choses qui ne vont pas, cependant l’engagement est à zéro, la capacité à synthétiser inexistante, quant à la capacité de se sacrifier pour une Cause collective, n’en parlons même pas. C’est un constat affreux, mais il faut le faire si on veut transformer le monde. Qui ne reconnaît pas que l’aliénation est systématisée par le capitalisme ne comprend pas le capitalisme et ne peut tout simplement pas le combattre.

Cette affaire de licenciements est une preuve de tout cela. S’il y avait réellement une conscience sociale dans ce pays, jamais les trois ouvriers de Renault Trucks n’auraient été licenciés. Renault Trucks n’aurait d’ailleurs même pas essayé de les licencier. Il y aurait une unité à la base, il y aurait une capacité à exercer une contre-violence, sur la base des valeurs de la Gauche historique.

Mais comme les travailleurs n’ont aucune critique du salariat ni de la société de consommation systématisée, ni une conscience écologique ou des valeurs morales de la Gauche historique… ils ne font rien, ils sont passifs, ils regardent les choses de loin, quand ils ne votent pas Le Pen dans une sorte de vague expression contestataire. Donc Renault Trucks peut licencier, preuve d’arbitraire mais également d’une volonté d’intimider.

La facture d’une telle passivité va être très salée. On peut s’inspirer ici de ce que dit Clara Zetkine. Peu importe qu’on soit d’accord avec elle quant à son évaluation générale ou pas, il y a quelque chose de très parlant quand elle dit que dans une situation de crise si les uns ne font rien alors les autres prennent le dessus.

La terreur instaurée par Horthy [en Hongrie à la suite de la révolution hongroise mise en déroute] fut une vengeance. L’exécuteur de cette vengeance est la petite caste féodale des officiers.

Il en va autrement du fascisme. Il n’est nullement la vengeance de la bourgeoisie après un soulèvement du prolétariat. Historiquement et objectivement, le fascisme est bien plus un châtiment infligé parce que le prolétariat n’a pas continué la révolution commencée en Russie.

Et le fascisme ne repose pas sur une petite caste, mais sur de larges couches sociales, qui englobent même une partie du prolétariat.

On connaît une crise. S’il n’y a pas une réponse des uns, il y aura une réponse des autres. S’il n’y a pas la réponse démocratique du peuple, il y aura la réponse anti-démocratique par le militarisme, la fascisation, la guerre, le fascisme.

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Écologie Planète et animaux

La question animale, clef de notre époque par la jeunesse

La négation de la Nature est un aspect essentiel d’un turbo-capitalisme que la jeune génération remettra en cause.

Ce qui est absolument flagrant, c’est qu’il ne se passe d’autant plus rien en France en juin 2021 que la question animale est oubliée, ou plus exactement niée. On doit comprendre les choses ainsi : la question animale implique le rapport des gens aux animaux, à la Nature, donc à eux-mêmes également. S’ils ne veulent pas entendre parler de tout cela, c’est que le capitalisme leur propose un prêt-à-porter identitaire et consommateur. C’est comme si les gens adoptaient une autre personnalité, fictive, fondée sur un individualisme sans contours répondant aux stimuli de la consommation.

La question animale implique par contre de décrocher du 24 heures sur 24 de cette consommation. Parce que les animaux posent « problème » dans les villes et dans les campagnes, parce qu’ils représentent une sensibilité niée, parce qu’ils sont imprévisibles dans leur existence naturelle, inadaptée au capitalisme « identitaire ».

On peut d’ailleurs facilement voir que là où l’idéologie libérale-libertaire passe, telle l’idéologie LGBT, la question animale trépasse. Il y a bien entendu quelques personnes perdues cherchant à lier les deux, mais elles sont en total décalage avec les uns et les autres. Il n’y a pas de compatibilité possible entre l’affirmation individualiste de la consommation et une question générale. Il n’y a pas d’accord possible entre le « je consomme donc je suis » et la considération naturelle que l’être humain est un animal ayant mené un parcours particulier, mais un animal tout de même.

C’est que, à l’arrière-plan, il y a le capitalisme pensant déjà avoir résolu la question animale et s’imaginant capable de la résoudre en permanence (avec la viande in vitro, un végétalisme ultra-minoritaire pour satisfaire une ultra-minorité, etc.), et ceux qui ont compris que la question animale ne fait que commencer à se poser, appelant un changement complet d’attitude, de comportement, de morale, de rapport à la Nature.

Rien que la question de la vivisection montre bien le problème : c’est une pratique généralisée, que le capitalisme a prétendu plusieurs fois réduire, sans que finalement les choses ne changent.

Si on vivait dans une société réellement dramatique, les gens sauraient d’ailleurs ce qu’il en est de la vivisection. Mais cela est opaque, réellement opaque, pas comme les élevages et les abattoirs où tout le monde se doute de ce qui s’y passe, tout en détournant les yeux. La vivisection est un tabou complet, il n’en est jamais parlé, elle n’est jamais dénoncée. C’est là indubitablement une clef pour comprendre les choses, pour saisir les valeurs de la société, les méthodes du capitalisme.

Et il n’y a bien entendu pas que la vivisection. La question animale traverse tous les aspects de la vie quotidienne. C’est d’autant plus vrai avec la pandémie que connaît l’humanité depuis le début de l’année 2020. Les animaux sont partout sur la planète, tout est lié, l’humanité ne peut donc pas s’imaginer séparée de tout, dominatrice et destructrice.

La jeune génération connaît cette problématique. Elle n’a pas de réponses, elle est passive, sans contenu culturel ni idéologique, mais elle est consciente que c’est une problématique, un enjeu d’une immense dimension. Elle n’a pas les outils, mais elle sait qu’elle devra les avoir. Elle ne veut pas se poser la question, tout en sachant que celle-ci se pose d’elle-même.

Faut-il penser que les gens nés avant 2 000 sont perdus? Il est évident que pour leur immense majorité, ils sont en total décalage, qu’ils s’imaginent que les choses n’ont pas changé et ne changeront jamais ; ils ne perçoivent pas qu’on va dans le mur, car leur sensibilité est trop aliénée.

C’est la jeune génération qui est en fait la première du changement à venir.

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Société

La crise sanitaire est finie pour les Français en mode beauf

La France est dans le déni et fonce droit dans le mur.

La société française n’a jamais pris au sérieux la crise sanitaire. Elle n’a fait que subir, en s’adaptant au fur et à mesure face à l’urgence et en acceptant des milliers de morts, en sacrifiant des personnes âgées, les diabétiques, les obèses. Il a fallu énormément de temps pour fermer les frontières, pour imposer le masque dans les lieux clos, pour prendre telles et telles mesures, pour ne plus accepter telles et telles attitudes. La société, de manière passive, s’est globalement pliée aux règles, sans trop rien dire, mais sans trop réfléchir non plus, sans outrepasser quoi que cela soit.

Et puis voilà qu’il est considéré maintenant que tout cela a trop duré, qu’il est temps d’en finir. Les gens se sont rués sur les terrasses ou les rayons barbecue des magasins dès que cela a été possible. Peu importe que la situation soit, globalement et suivant les régions, environ 4 fois pire que l’an passé à la même date (malgré 30 millions de primo-vaccinés…) : la crise sanitaire est de plus en plus ouvertement niée.

Symbole de cette immaturité générale, le gouvernement a fini par expliquer qu’il y aurait une tolérance au couvre-feu pour l’après match de football France-Allemagne mardi 15 juin 2021. Cela en dit très long sur le relâchement généralisé, jusqu’aux plus hautes sphères de l’État qui en arrivent à un tel degré de décomposition au point de tolérer quelque chose d’aussi futile. En quoi les gens ont besoin d’une tolérance au couvre-feu pour suivre un simple match de phases de groupe de l’Euro ? De surcroît au milieu de la semaine de travail.

Rien que le fait d’y avoir pensé, d’en parler, est déjà incroyablement décalé. On peut toujours estimer que le couvre-feu à 23 heure n’a pas d’utilité : mais là n’est pas la question, car à partir du moment où il y a une règle sanitaire, c’est qu’elle est faite pour être appliquée. Et pas pour disparaître de manière aussi absurde qu’à l’échéance d’un match de football.

Il faut dire qu’il y a ici surtout un choix populiste qui est fait, avec une visée électorale en arrière plan. Le sommet de l’État se moque éperdument de la réalité sanitaire du pays, mais il y a par contre une stabilité sociale et culturelle à garantir, pour qu’il n’y ait pas de vague de contestation, ni aucune remise en cause du désordre capitaliste. Le football est ici très utile pour fabriquer un semblant de « cohésion » et de joyeuseté collective. On est clairement dans le mythe mobilisateur de type nationaliste avec le « bleu blanc rouge » censé s’imposer à tout… et même aux règles sanitaires au milieu d’une des pires crises sanitaire de l’histoire moderne.

Le gouvernement s’imagine qu’il gagnera ainsi de la sympathie, et c’est d’ailleurs probablement très vrai tant la société est immature et prête à gober tout et n’importe quoi, du moment qu’est maintenu le rêve éveillé d’une société de consommation 24h sur 24 et à 150 km/h.

C’est en tous cas à ce rythme que la société fonce dans le mur, et le réveil va être terrible. Déjà, rien qu’à propos de la crise sanitaire, qui est loin d’être terminée. Il faudra bien à un moment en faire le bilan. Il faudra voir combien de vies ont été sauvées et combien n’ont pas été épargné à cause de l’absence de mesure ou de leur application trop tardive ou pas assez stricte. Et rien que là, le choc sera terrible.

Mais il n’y a pour l’instant toujours pas de prise de conscience de l’ampleur de la crise, de sa globalité (elle est autant sanitaire qu’écologique, sociale, culturelle ou économique). Il n’y a que le déni, encore le déni et toujours le déni. Cachez cette crise que je ne saurais voir, tel est le grand mot d’ordre qui s’annonce pour l’été 2021 en France.

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Guerre

L’OTAN annonce l’affrontement avec la Chine et la Russie

C’est littéralement une annonce guerrière.

La réunion du Conseil de l’Atlantique Nord tenue à Bruxelles le 14 juin 2021 a été, comme l’a annoncé son secrétaire Jens Stoltenberg, un « moment charnière ». Pour donner le ton, les dirigeants des 30 pays membres de l’OTAN ont assisté à une cérémonie d’ouverture ayant en son cœur des images figurant l’agenda OTAN 2030. C’est que les années d’ici 2030 ont comme mise en perspective l’affrontement avec la Chine et la Russie, avec l’écrasement de la Russie d’abord. C’est la ligne américaine, qui s’est imposée dans l’OTAN, même si l’Allemagne et son satellite autrichien sont des opposants sur ce point.

Il n’empêche que le communiqué du sommet de Bruxelles est tout à fait clair, reflétant une tendance générale, celle à se placer dans le giron de la superpuissance américaine dans sa guerre programmée avec son challenger chinois. Voici ce qu’on lit notamment, avec certains points mis en gras pour faciliter la lecture. On notera que l’extrait est long, tout en ne représentant qu’une petite partie du document de l’OTAN ; ce qui est ici cité est tellement essentiel qu’il faut vraiment s’y attarder.

On peut d’ailleurs se demander, à la lecture de cela, si en fait la Russie n’a pas échoué dans son opération militaire à la frontière ukrainienne. Les armes américaines continuent de se déverser sur l’Ukraine et la tension est désormais totalement favorable à l’OTAN qui multiplie les initiatives, annonçant ici clairement que l’Ukraine sera intégrée dans son dispositif. Le texte prône littéralement de faire basculer le régime russe, présenté ouvertement comme un « Etat-voyou », justifiant idéologiquement l’affrontement.

Les actions agressives de la Russie constituent une menace pour la sécurité euro-atlantique ; le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations demeure une menace persistante pour nous tous. Des acteurs étatiques et non étatiques mettent à mal l’ordre international fondé sur des règles et cherchent à fragiliser la démocratie dans le monde.

L’instabilité observée au-delà de nos frontières favorise aussi la migration irrégulière et la traite des êtres humains. L’influence croissante et les politiques internationales de la Chine peuvent présenter des défis, auxquels nous devons répondre ensemble, en tant qu’Alliance. Nous interagirons avec la Chine en vue de défendre les intérêts de l’Alliance en matière de sécurité (…).

À notre réunion de décembre 2019, à Londres, nous avons demandé au secrétaire général de mener un processus de réflexion prospective en vue de renforcer encore la dimension politique de l’OTAN, y compris les consultations. Nous prenons acte de l’importante contribution apportée par le groupe indépendant que le secrétaire général a constitué à l’appui de l’initiative OTAN 2030. En conséquence, nous approuvons aujourd’hui, dans le cadre d’OTAN 2030, un agenda transatlantique pour l’avenir (…).

Nous fixer pour but que l’OTAN devienne l’organisation internationale de référence s’agissant de comprendre les incidences du changement climatique sur la sécurité et de s’y adapter (…).

Depuis plus de vingt-cinq ans, l’OTAN s’emploie à bâtir un partenariat avec la Russie, notamment au travers du Conseil OTAN-Russie (COR). Alors que l’OTAN respecte ses engagements internationaux, la Russie continue de porter atteinte aux valeurs, aux principes, à la confiance et aux engagements qui font la substance des documents agréés sur lesquels repose la relation OTAN-Russie.

Nous réaffirmons les décisions que nous avons prises concernant la Russie au sommet du pays de Galles, en 2014, et lors de toutes nos réunions suivantes dans le cadre de l’OTAN. Nous avons suspendu toute coopération pratique, tant civile que militaire, avec la Russie, tout en restant ouverts au dialogue politique. Tant que la Russie ne montre pas qu’elle respecte le droit international et qu’elle honore ses obligations et responsabilités internationales, il ne peut y avoir de retour à la normale.

Nous continuerons de répondre à la détérioration de l’environnement de sécurité en renforçant notre posture de dissuasion et de défense, y compris par une présence avancée dans la partie orientale de l’Alliance. L’OTAN ne cherche pas la confrontation et ne représente aucune menace pour la Russie. Les décisions que nous avons prises sont pleinement compatibles avec nos engagements internationaux, et elles ne sauraient en conséquence être considérées par quiconque comme étant en contradiction avec l’Acte fondateur OTAN­-Russie.

Nous appelons la Russie à révoquer la désignation de la République tchèque et des États-Unis comme « pays inamicaux » et à s’abstenir de toute autre mesure contraire à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.

Le renforcement multidomaine, par la Russie, de son dispositif militaire, sa posture plus affirmée, ses capacités militaires innovantes, et ses activités provocatrices, notamment à proximité des frontières de l’OTAN, ainsi que ses exercices d’alerte de grande envergure organisés sans préavis, la poursuite du renforcement de son dispositif militaire en Crimée, le déploiement à Kaliningrad de missiles modernes à double capacité, l’intégration militaire avec le Bélarus, et les violations répétées de l’espace aérien de pays membres de l’OTAN constituent une menace grandissante pour la sécurité de la zone euro-atlantique et contribuent à l’instabilité le long des frontières de l’OTAN et au-delà.

Outre ses activités militaires, la Russie a par ailleurs intensifié ses activités hybrides visant des pays membres ou partenaires de l’OTAN, y compris par l’intermédiaire d’acteurs agissant pour son compte. Il s’agit notamment de tentatives d’ingérence dans les élections et les processus démocratiques de pays de l’Alliance, de pressions et de pratiques d’intimidation sur les plans politique et économique, de vastes campagnes de désinformation, d’actes de cybermalveillance, et de sa complaisance à l’égard des cybercriminels qui sévissent depuis son territoire, y compris ceux qui prennent pour cible des infrastructures critiques, et en perturbent le fonctionnement, dans des pays de l’OTAN.

Il s’agit également d’activités illégales et destructrices menées par les services de renseignement russes sur le territoire de pays de l’Alliance, dont certaines ont causé la mort de concitoyens et engendré d’importants dégâts matériels. Nous sommes pleinement solidaires de la République tchèque et des autres Alliés qui ont été ainsi touchés.

La Russie a continué de diversifier son arsenal nucléaire, y compris par le déploiement d’une panoplie de systèmes de missiles à courte portée et à portée intermédiaire censés exercer une action coercitive sur l’OTAN. Elle a recapitalisé environ 80 % de ses forces nucléaires stratégiques, et elle développe ses capacités nucléaires en cherchant à se doter d’armes innovantes et déstabilisatrices ainsi que de toute une gamme de systèmes à double capacité.

La Russie continue de tenir un discours nucléaire agressif et irresponsable, et elle a accru l’importance qu’elle accordait déjà aux exercices conventionnels déstabilisateurs mettant en jeu des systèmes à double capacité. La stratégie nucléaire de la Russie ainsi que son programme complet de modernisation, de diversification et d’expansion de ses systèmes d’armes nucléaires – y compris l’augmentation du nombre de ses armes nucléaires non stratégiques et leur perfectionnement – contribuent toujours davantage à une posture d’intimidation stratégique se faisant plus agressive. Nous continuerons de collaborer étroitement pour faire face à l’ensemble des menaces et des défis que présente la Russie.

Nous réitérons notre soutien à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’Ukraine, de la Géorgie et de la République de Moldova à l’intérieur de leurs frontières internationalement reconnues. Nous appelons la Russie à retirer, conformément aux engagements qu’elle a pris au niveau international, les forces qu’elle a stationnées dans ces trois pays sans leur consentement. Nous condamnons fermement, et ne reconnaîtrons pas, l’annexion, illégale et illégitime, de la Crimée par la Russie, et nous dénonçons son occupation temporaire.

Les violations des droits de la personne dont sont victimes les Tatars de Crimée et les membres d’autres communautés locales doivent cesser. Le renforcement massif de son dispositif militaire et les activités déstabilisatrices auxquels la Russie s’est récemment livrée en Ukraine et alentour ont davantage encore exacerbé les tensions et porté atteinte à la sécurité.

Nous appelons la Russie à mettre fin au renforcement de son dispositif militaire, ainsi qu’à cesser d’imposer des restrictions à la navigation dans certaines parties de la mer Noire. Nous appelons également la Russie à cesser d’entraver l’accès à la mer d’Azov et aux ports ukrainiens. Nous saluons la retenue et l’approche diplomatique de l’Ukraine dans ce contexte. Nous nous efforçons de contribuer à la désescalade.

Nous intensifions par ailleurs notre soutien à l’Ukraine. Nous appelons à la pleine application des accords de Minsk par toutes les parties, et nous soutenons les efforts entrepris dans le cadre du format Normandie et du Groupe de contact trilatéral. En tant que signataire des accords de Minsk, la Russie porte une responsabilité importante à cet égard. Nous appelons la Russie à cesser d’attiser le conflit en apportant comme elle le fait un soutien financier et militaire aux formations armées qu’elle appuie dans l’est de l’Ukraine. Nous réitérons notre plein soutien à la mission spéciale d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Ukraine.

Nous soulignons qu’il importe que soient assurés la sécurité et l’accès total et sans entrave de cette mission sur l’ensemble du territoire de l’Ukraine, y compris la Crimée et la frontière russo-ukrainienne, comme le prévoit son mandat. Nous appelons en outre la Russie à revenir sur sa décision de reconnaître les régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud en tant qu’États indépendants, à appliquer l’accord de cessez-le-feu conclu en 2008 par l’entremise de l’UE, à mettre fin à la militarisation de ces régions, ainsi qu’aux tentatives de séparation forcée de celles-ci du reste de la Géorgie par la construction, qui se poursuit, d’obstacles s’apparentant à des frontières, et à mettre un terme aux violations des droits de la personne, aux détentions arbitraires et au harcèlement de citoyens géorgiens.

Nous réitérons notre ferme soutien en faveur des discussions internationales de Genève. Nous appelons également la Russie à prendre part de manière constructive au processus de règlement de la question de la Transnistrie. Nous sommes déterminés à soutenir les réformes démocratiques de la République de Moldova et à lui fournir une aide dans le cadre de notre initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité se rapportant à la défense.

Nous restons ouverts à un dialogue périodique, ciblé et substantiel avec une Russie qui soit disposée à mener des échanges au sein du COR sur la base de la réciprocité, en vue d’éviter les malentendus, les erreurs d’appréciation ou les escalades involontaires, et à accroître la transparence et la prévisibilité. Les réunions du COR nous ont aidés à communiquer clairement nos positions, et nous nous tenons prêts pour sa prochaine réunion. Nous continuerons d’axer notre dialogue avec la Russie sur les questions d’importance critique auxquelles nous sommes confrontés.

Le conflit en Ukraine et alentour est pour nous, dans les circonstances actuelles, le premier point à l’ordre du jour. L’OTAN reste déterminée à faire bon usage des lignes de communication militaires existant entre elle et la Russie afin de favoriser la prévisibilité et la transparence et de réduire les risques, et elle appelle la Russie à faire de même. Nous continuons d’aspirer à établir une relation constructive avec la Russie, lorsque ses actions le permettront (…).

Les dépenses de défense hors États-Unis ont augmenté en valeur réelle pendant sept années consécutives, ce qui vient appuyer notre responsabilité partagée de fournir des capacités à l’Alliance. Tous les Alliés ont accru leurs dépenses de défense en termes réels, et cette tendance est appelée à se poursuivre. D’ici à la fin de l’année, les Alliés européens et le Canada auront investi 260 milliards de dollars des États-Unis supplémentaires par rapport à 2014.

Par ailleurs, dix Alliés devraient consacrer cette année au moins 2 % de leur PIB à la défense. Environ deux tiers des Alliés prévoient d’atteindre ou de dépasser l’objectif des 2 % d’ici à 2024. En outre, 24 Alliés consacrent plus de 20 % de leurs dépenses de défense aux équipements majeurs, y compris la recherche et développement y afférente, et, selon leurs plans nationaux, 27 Alliés atteindront l’objectif des 20 % d’ici à 2024 (…).

Nous investissons dans nos capacités militaires afin de relever les défis nouveaux et persistants dans tous les milieux d’opérations. Nous continuons de mettre en place un éventail de capacités robustes et sophistiquées dans tous les milieux, y compris des forces et des capacités plus lourdes, davantage dans le haut du spectre, faisant appel aux technologies de pointe et mieux soutenues, au niveau de disponibilité opérationnelle requis. Nous continuerons d’améliorer et d’adapter la soutenabilité, la déployabilité et l’interopérabilité de nos capacités pour faire face à un environnement stratégique exigeant et pour mener des opérations du haut du spectre (…).

L’OTAN reste lucide quant aux défis que présente la Russie, y compris l’augmentation du nombre des armes nucléaires non stratégiques russes et leur perfectionnement (…).

Le maintien par la Russie d’une posture militaire agressive, son refus de respecter pleinement les obligations qui lui incombent en vertu du Traité sur le régime « Ciel ouvert », et le fait qu’elle applique encore de manière sélective le Document de Vienne et n’applique plus depuis longtemps le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe continuent de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de la zone euro-atlantique. Les Alliés appellent la Russie à revenir à la mise en œuvre intégrale et au respect, dans la lettre et l’esprit, de l’ensemble de ses obligations et engagements internationaux, ce qui est indispensable pour restaurer la confiance et la transparence militaire et pour accroître la prévisibilité dans la région euro-atlantique. Nous appelons en particulier la Russie à faire preuve d’ouverture et de transparence (…).

Les ambitions déclarées de la Chine et son assertivité présentent des défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l’importance pour la sécurité de l’Alliance. Nous sommes préoccupés par celles des politiques coercitives qui ne correspondent pas aux valeurs fondamentales inscrites dans le traité de Washington.

La Chine accroît rapidement son arsenal nucléaire, se dotant d’un plus grand nombre d’ogives et de vecteurs sophistiqués pour établir une triade nucléaire. Elle fait preuve d’opacité dans la mise en œuvre de la modernisation de son appareil militaire et dans celle de sa stratégie de fusion militaro-civile publiquement déclarée. Elle coopère par ailleurs avec la Russie dans le domaine militaire, notamment en participant à des exercices russes dans la zone euro-atlantique.

Nous restons préoccupés par le fait que la Chine manque souvent de transparence et a fréquemment recours à la désinformation. Nous appelons la Chine à respecter ses engagements internationaux et à agir de manière responsable au sein du système international, notamment dans les milieux spatial, cyber et maritime, en conformité avec son rôle de grande puissance (…).

Nous réitérons la décision prise en 2008 au sommet de Bucarest concernant l’Ukraine, à savoir que ce pays deviendra membre de l’Alliance, le plan d’action pour l’adhésion (MAP) faisant partie intégrante du processus ; nous réaffirmons tous les éléments de cette décision, ainsi que les décisions ultérieures, y compris celle qui prévoit que chaque partenaire sera jugé en fonction de ce qu’il aura accompli. Nous restons déterminés dans notre soutien au droit de l’Ukraine de décider librement de son avenir et de l’orientation de sa politique étrangère, sans ingérence extérieure (…).

Nous nous félicitons de la coopération qui s’exerce entre l’OTAN et l’Ukraine concernant la sécurité dans la région de la mer Noire (…).

Les Balkans occidentaux sont une région d’importance stratégique pour l’OTAN, comme l’attestent la coopération et les opérations que nous y menons de longue date (…). La coopération étroite et mutuellement bénéfique qu’entretient l’Alliance, en matière de sécurité, avec la Finlande et la Suède – partenaires bénéficiant du programme « nouvelles opportunités », qui partagent nos valeurs et qui contribuent aux opérations et missions dirigées par l’OTAN – s’est accrue dans un large éventail de domaines.

C’est la guerre qui s’annonce ici, ou plutôt qui est en train d’être mise en place. C’est la bataille pour le repartage du monde.

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Écologie

Exemplaire: la ville de Privas soutient un centre de soins pour animaux sauvages

Toutes les communes devraient mettre la main à la pâte… et au portefeuille.

La ville de Privas est en Ardèche, la petite commune de Saint-Forgeux est à une quarantaine de kilomètres de Lyon. La distance entre Privas et Saint-Forgeux est de 180 kilomètres, soit plus de deux heures de voiture. Pourtant, la ville de Privas a décidé d’accorder une subvention à un centre de soins pour animaux sauvages à Saint-Forgeux, l’Hirondelle. Pourquoi cela ?

D’une part, parce que la ville a décidé de contribuer à un centre de soins qui n’a pas de moyens. C’est un apport matériel essentiel. C’est excellent ! Normal, dans le fond, mais excellent. D’autre part, parce qu’en fait en France, il n’y a pratiquement pas de centres de soins. Si on trouve un animal sauvage blessé, il faut disposer d’une voiture et aller loin… très loin ! Le communiqué de la ville de Privas est tout à fait clair à ce sujet, comme le montre le passage ici mis en gras :

« LA VILLE SOUTIENT L’HIRONDELLE

La ville de Privas est la première commune du département à signer une convention avec l’association l’Hirondelle, centre de soins pour animaux sauvages.

Située à Saint-Forgeux, c’est la seule structure habilitée à prendre en charge la faune sauvage en détresse sur les départements du Rhône, de l’Ardèche, de la Drôme et de la Loire.

Elle a pour objectif de recueillir et soigner les animaux sauvages, blessés, malades, affaiblis, en vue de les relâcher dans des sites appropriés.

L’Hirondelle joue un rôle dans le maintien de la biodiversité par la richesse des espèces soignées, participe activement au suivi sanitaire de la faune sauvage, sensibilise le public par le biais des animaux pris en charge et des conseils téléphoniques. La structure est aussi chargée de former les pompiers et les vétérinaires sur les risques sanitaires et les dangers que peuvent représenter certains animaux.

Ouvert 7j/7 et 24h/24, ce centre de soin compte 5200 membres dont 300 bénévoles pour accueillir 4500 animaux par an.

En octobre 2019, l’association a été contrainte de fermer pendant 8 mois faute de moyens financiers, elle a rouvert ses portes en 2020 mais ses moyens restent insuffisants pour faire perdurer son activité.

La ville de Privas s’engage donc à verser une participation pour l’année 2021 à l’association. Elle s’engage à mettre en place des affiches dans la ville afin de sensibiliser la population et œuvrer pour la préservation des animaux sauvages. »

Ce que fait la ville de Privas est exemplaire, mais on l’aura compris la situation est terrifiante. Les structures pour aider la vie sauvage sont très peu nombreuses et fonctionnent comme les refuges, sur la base de l’abnégation de peu de gens, affrontant le dédain complet de la société. Le manque de structures est d’autant plus scandaleux que l’État utilise largement ces centres de soins (et les refuges), sans aligner un euro.

Et la situation ne va pas en s’améliorant, puisque la condition animale se dégrade de jours en jours, contrairement à ce que racontent les menteurs de L214. Voici ce que dit le centre de soins concernés, par exemple, au tout début mai 2021 :

« Depuis janvier 2021, l’Hirondelle a connu une augmentation de 70% des arrivées, du jamais vu depuis l’existence du centre !

Plus de 1000 animaux ont été recueillis depuis le début de l’année, et cela n’est pas prêt de se calmer. Les mésanges, les merles, les chouettes hulottes, les renardeaux, les écureuils, les chevreuils… occupent de plus en plus de place au centre de soins. Nos équipes s’agrandissent elles aussi, avec de nouveaux services-civiques et bénévoles venus épauler notre équipe de salariés.

Mais au vu de cette hausse inattendue des arrivées, nous risquons à nouveau de refuser des pensionnaires si nous ne trouvons pas les moyens financiers pour tous les soigner.

Nous avons vraiment besoin de votre aide !

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ℹ RAPPEL : Les dons au profit de l’Hirondelle sont déductibles à 66% de vos impôts dans la limite de 20% de votre revenu imposable. Par exemple : Un don de 100€ vous coûtera 33€ après déduction fiscale. Concernant les entreprises, les dons sont déductibles à hauteur de 60% dans la limite de 5 ‰ du chiffre d’affaires annuel hors taxe. Un reçu fiscal vous sera adressé. »

Cette situation n’a bien entendu rien d’unique et toutes les communes devraient faire comme celle de Privas. C’est en fait d’ailleurs l’État qui devrait assumer les centres de soins pour les animaux sauvages, de manière démocratique et totalement transparente (à l’opposé de « Faune Alfort » par exemple, lié en région parisienne à l’école vétérinaire et dans le même lieu où se trouve l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail qui procède par définition à l’expérimentation sur les animaux).

C’est une exigence politique, que la Gauche devrait assumer. Ou plutôt : doit assumer, car c’est une bataille de ligne absolument essentielle. Qui ne veut pas défendre les animaux, en ce début du 21e siècle, ne peut pas être réellement de gauche. C’est une évidence même. On ne peut pas être de gauche et accepter la destruction capitaliste de la nature, l’asservissement des animaux, le style de vie consommateur aliénant reposant sur l’indifférence.

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Politique

Fiasco complet de la « marche des libertés » du 12 juin 2021

Ce fut contre-productif, tout simplement.

Tout s’est passé comme on pouvait le craindre. D’un côté, la marche contre l’extrême-Droite s’est tenue dans 140 villes. Un très bon chiffre! Le problème… c’est qu’il n’y avait personne. 700 personnes à Tours, 300 à Avignon, 350 à Niort, 1 000 à Nantes, 300 à Pau, 800 à Nancy, 100 à Digne-les-Bains, 400 à Poitiers, 500 à Strasbourg, 1 200 à Rennes, 400 à Chambéry, 900 à Rouen, 300 à Avignon, 1 000 à Toulouse, 350 à Saint-Brieuc, 200 à Tulle, 1 500 à Marseille, 800 à Bordeaux, 100 à Limoges, 9 000 à Paris…

Il y a eu 37 000 manifestants selon la police et…150 000 selon les organisateurs, ce qui est risible. C’est de l’intox.

Mais admettons toutefois que le chiffre de 150 000 personnes soit vrai. L’appel à manifester a été signé par 110 organisations. Ces organisations ne sont pas forcément politiques, en fait la grande majorité est même de type syndicale et associative, donc de masse. L’appel tapait d’ailleurs le plus largement possible. Et pourtant, cela fait que chaque organisation aurait ramené 1350 personnes. Ce n’est rien du tout : même si le chiffre de 150 000 était vrai, il refléterait une catastrophe totale!

En fait on a compris ce qui s’est passé : tous les militants de la gauche associative, politique et syndicale sont descendus dans la rue. Et ils ont montré trois choses :

– que leur horizon ne dépasse pas des revendications sociétales ;

– que leur nombre est incroyablement restreint ;

– que leur implantation dans la société est nulle.

Mais ce n’est pas tout, on a également l’auto-satisfaction, l’auto-intoxication ! Par exemple, Thomas Portes, porte-parole national et président de l’Observatoire National de l’Extrême Droite, parle d’une « magnifique mobilisation à Paris et partout en France ». Et il appelle à en refaire une! C’est ahurissant. On est là dans un délire total, un déni complet. Et pourtant le même explique qu’à Tarbes, des militants ont été attaqués lors de la manifestation et suivi jusqu’à leur domicile !

On ne doit pas être étonné d’une telle attitude cependant. Cela a une base de classe. Thomas Porte est allé, avant la manifestation, manger, avec Jean-Luc Mélenchon (LFI), Eric Coquerel (LFI), Elsa Faucillon (PCF), Clémentine Autain (LFI), Sandrine Rousseau (EELV)… Ces gens sont des bourgeois ne prenant rien au sérieux, et encore il vaut mieux parler de beaufs!

Résultat, au lieu d’avoir une initiative pour faire reculer l’extrême-Droite, on lui a plutôt donné prétexte à une grande joie. Devant tant de faiblesse numérique, de nullité idéologique et culturelle, d’absence d’impact dans la société… l’extrême-Droite se dit qu’elle a un boulevard. On court à la catastrophe.

Tel est le prix à payer pour l’effacement de la Gauche historique.