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Guerre

Vers la Guerre: les tensions militaires dans le détroit d’Ormuz

Depuis ce vendredi 27 décembre, un vaste exercice militaire conjoint entre l’Iran, la Russie et la Chine a lieu en mer d’Oman. L’exercice doit durer plus de quatre jours et sonne comme un nouveau avertissement quant aux jeux d’alliances entre puissances qui tendent à faire basculer le monde dans un conflit généralisé.

C’est une nouvelle épreuve de force que l’exercice de coopération navale militaire entre l’Iran, la Chine et la Russie qui se déroule entre le 27 et le 30 décembre dans le détroit d’Ormuz.

La Russie a dépêché trois de ses navires, dont une frégate, un pétrolier et remorqueur. La Chine en a, quant à elle, profité pour renouveler les tests sur l’un de ses redoutables destroyer, le Xining 052D mis en route en janvier 2017 et composé de missiles guidés.

Cela n’est pas anodin puisque ce type de destroyer, considéré comme l’un des meilleurs au monde et le plus moderne de l’armée chinoise, a été lancé à la construction en 2012 avec l’objectif d’en détenir à l’horizon 2030 une douzaine, le Xining 052D étant le cinquième mis en service.

Le partenariat militaire de la Chine dans cette zone est capitale pour s’assurer d’une totale souveraineté commerciale vis-à-vis des États-Unis, stratégie consolidée par la militarisation des îles en mer de Chine orientale et l’ouverture d’une « nouvelle route de la soie » à l’ouest du pays.

Cet exercice militaire a ainsi été salué par l’Iran, y voyant là la constitution d’un « nouveau triangle de pouvoir maritime », taclant les États-Unis sur le fait que le pays ne pouvait « être isolé ».

C’est une question essentielle pour l’Iran, rongé par une contestation intérieure contre le régime à la suite de l’élévation du prix du carburant (notamment à cause de l’embargo américain).

Tirant sa position de la rente pétrolière, la fraction au pouvoir en République islamique d’Iran vacille. Il lui faut assurer son pouvoir, en assurant un leadership militaire régional et cela passe par l’unité militaire et nationale pour contre-carrer les pressions populaires intérieures.

Il faut dire que depuis 2018, la tension est des plus fortes dans le détroit d’Ormuz, véritable poudrière en tant que carrefour stratégique pour le transit d’un cinquième du pétrole mondial.

Après la sortie unilatérale des États-Unis en 2018 de l’accord de Vienne signé en 2015 afin d’encadrer le programme nucléaire Iranien, de nouvelles sanctions économiques contre l’Iran ont mis en difficulté le pays.

À cela s’est ajoutée l’attaque de pétroliers par des mines flottantes au large de l’Iran le 13 juin 2019, suspectée par les États-Unis d’être commanditée par l’Iran. Les États-Unis avaient ainsi renforcé leur présence locale en débarquant mille nouveaux soldats.

Bref, avec cette opération de coopération navale en mer d’Oman, on assiste à la constitution d’un bloc militaire supervisé par la Chine opposé au bloc militaire de l’OTAN supervisé par les États-Unis.

Ce nouveau bloc militaire s’était déjà rendu visible avec l’opération Vostok en septembre 2018, un immense exercice entre Extrême-Orient russe rassemblant la Russie, la Chine et la Turquie. Ce furent plus de 30 000 soldats, un millier d’engins aériens, 36 000 véhicules terrestre, et 8 navires qui participèrent à cette manœuvre.

Ces deux blocs sont bien évidemment traversés par des contradictions, comme lorsque les États-Unis ne parviennent pas à convaincre le Japon ou l’Allemagne de constituer une coopération navale dans la zone du moyen-orient.

La guerre générale prend une tournure toujours plus réelle, toujours plus concrète, alimentée par des poudrières régionales et dont les contours relèvent de plus en plus d’un affrontement entre ces deux blocs.

Ce qui se joue, c’est la mécanique infernale des jeux d’alliance entre puissances sur fond d’aiguisement de la concurrence économique et de tensions sociales. Cette mécanique est terriblement connue comme celle ayant fait basculer le monde dans d’atroces guerres mondiales au siècle dernier.

Il est temps que la Gauche et l’ensemble des forces démocratiques se ressaisissent pour construire une mobilisation populaire contre cette nouvelle guerre qui vient.

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Société

3 recettes avec du chou kale par «À Tire la Rigot»

Le chou kale, ou chou frisé en feuille, est un espèce ancienne, qui est devenue très à la mode dans les années 2010 du fait de ses grandes qualités nutritives. Il est un peu un symbole healthy et est souvent très apprécié chez les vegans.

Voici trois recettes faciles, qui sont très bien montrées et commentées sur la chaîne YouTube Recettes végétaliennes A Tire Larigot

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Société

L’affaire esthético-littéraire criminelle Gabriel Matzneff

Vanessa Springora publie le 2 janvier prochain Le Consentement où elle raconte comment à 14 ans elle est tombée sous l’emprise d’un écrivain reconnu par le tout-Paris des années 1980. À l’époque, cet écrivain faisait d’ailleurs ouvertement la promotion de sa démarche, dans une tradition même bien ancrée dans la haute bourgeoisie littéraire liée à l’idéologie pédéraste du Banquet de Platon.

À l’occasion de l’anniversaire de mai 1968, on trouve sur agauche.org un article au titre très perturbant : Mai 1968 et la promotion libérale-libertaire de la pédophilie. Cela parle déjà de l’écrivain concerné par le scandale actuel.

S’il est désigné comme G.M. dans le livre, tout le monde sait qu’il s’agit de Gabriel Matzneff. Il était alors quinquagénaire alors que Vanessa Springora, devenue son esclave sexuelle, avait 14 ans.

On a affaire ici à un mélange d’esprit grand-bourgeois et d’esprit décadent libéral-libertaire. Gabriel Matzneff est d’ailleurs chroniqueur dans le très réactionnaire hebdomadaire Le Point. On est dans un refus élitiste de la norme, une exigence d’expérience au-delà de la morale à la Nietzsche, d’où le soutien total de la « gauche » postmoderne.

On est dans une démarche se voulant à la fois transgression et transcendance. Cet idéalisme esthético-littéraire est très prégnant en France. La pédophilie et la pédérastie sont considérés, dans une mouvance où l’on trouve notamment André Gide et Alain Robbe-Grillet, comme une forme de relation au-delà des contingences matérielles, une forme pratiquement sacrée, de maître à disciple dans un « amour » représentant une beauté pure.

De quoi faire sauter au plafond tout prolétaire. Mais de quoi donner un « sens » à la vie d’un grand bourgeois esthétisant ayant peur de la vie d’adulte et romançant une activité perverse d’emprise.

À des moment-clefs, tant Le Monde que Libération ont d’ailleurs été des vecteurs sciemment employés pour la promotion de cette ignoble perversité et un texte comme celui écrit par Gabriel Matzneff a été signé par Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, André Glucksmann, Gilles Deleuze, etc.

L’affaire Gabriel Matzneff n’en a que davantage de sens aujourd’hui. Tous les idéologues, théoriciens et philosophes « post-moderne », tous, sans exception, ont défendu le rejet des normes allant jusqu’à la pédophilie. Les théoriciens de l’ultra-individualisme, de la « spontanéité », de l’écriture inclusive et autres folies identitaires plaçant l’individu comme irréductiblement « différent » ont toujours réfuté toute frontière morale.

Ce qui est logique : si tout le monde est différent, alors il n’y a plus de morale universelle possible. Inversement, la morale universelle exige le socialisme et le rejet de la notion d’individu tout puissant…

Pour ceux qui reconnaissent « l’individu » et son absolue différence, du moment qu’il y a « choix », alors on peut faire n’importe quoi, depuis se dire homme ou femme comme on le veut, jusqu’à la pédérastie ou la pédophilie s’il y a « choix », comme dans un contrat au sein de la société capitaliste. Personne ne pourrait juger, puisque chacun est différent.

C’est là une application strictement logique du libéralisme. Gabriel Matzneff ne s’est donc jamais caché ; sur son blog, il montre quelques « petites amies » adolescentes. C’est son mode de vie.

Sa théorie est très bien élaborée, à tous les niveaux. Cela le conduit par exemple à flétrir la « génération Bataclan » sur laquelle il crache dans Le Point au nom d’un élitisme « spirituel », paraphrasant somme toute l’idéal « spiritualiste » de l’État islamique contre une vie quotidienne « vide ».

Cela l’amène surtout à valoriser la valeur « spirituelle » de la pédophilie, de la pédérastie comme horizon de liberté, comme ici dans une interview de 1974 :

« Des moins de seize ans, il y en a dans tous mes livres. C’est en vérité une de mes idées fixes majeures, non au sens malsain que peut avoir l’expression « idée fixe » mais au contraire dans un sens joyeux, créateur, ludique. L’adolescence c’est l’âge du refus, de la rupture. Rester fidèle à l’esprit de cet âge, c’est dire non à ce que Nietzsche appelle le « cul de plomb », c’est à dire le faux-sérieux, les faux-devoirs, toute la sclérose qui rend le monde adulte si terne et si ennuyeux.
La nostalgie de l’androgyne est une des nostalgies fondamentales de l’humanité. Elle est, par essence, nostalgie paradisiaque. Si mes histoires de petits garçons et de petites filles font scandale c’est simplement parce que les gens ont peur du paradis. »

De par sa logique libérale du « contrat » et sa quête esthétisante et élitiste, Gabriel Matzneff a été considéré – à juste titre – comme relevant du patrimoine littéraire bourgeois. Un « lettré » comme Bernard Pivot – en fait un fonctionnaire du vide littéraire et artistique – pouvait parler tranquillement de Gabriel Matzneff et de ses activités sordides, comme si de rien n’était, comme ici en 1990.

 

Il est d’ailleurs encore défendu, dans le scandale actuel, par de très nombreuses figures littéraires. Lui-même s’est plaint dans Le Nouvel Obs, avec une rhétorique impeccablement esthético-littéraire, avec le Banquet de Platon à l’arrière-plan :

« Apprendre que le livre que Vanessa a décidé d’écrire de mon vivant n’est nullement le récit de nos lumineuses et brûlantes amours, mais un ouvrage hostile, méchant, dénigrant, destiné à me nuire, un triste mixte de réquisitoire de procureur et de diagnostic concocté dans le cabinet d’un psychanalyste, provoque en moi une tristesse qui me suffoque. »

Au sens strict, aucun libéral ne peut critiquer Gabriel Matzneff. Ceux qui acceptent le libéralisme dans les mœurs sont obligés d’accepter sa démarche, du moment qu’il y a « contrat » avec l’adolescent ou l’enfant, qu’il y a « accord »… Car on ne pourrait pas juger.

Pour ceux qui n’adhèrent pas au libéralisme dans les mœurs, le jugement de gens comme cela est, évidemment, plus sommaire, pour ne pas dire plus expéditif.

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Écologie

ATMO France rend public 15 ans de mesures des pesticides dans l’air

Dans un récent communiqué, ATMO France qui regroupe l’ensemble des associations agréés pour surveiller la qualité de l’air a annoncé que ses mesures de pesticides dans l’air depuis 15 ans sont rendues publiques et accessibles.

Le document, très technique, mais évidemment très utile pour les personnes devant travailler sur la question est disponible sur ce lien : atmo-france pesticides

On y retrouve des mesures réalisées entre 2002 et 2017 par ces associations (par exemple Airparif, ATMO Grand Est ou encore AIR Breizh), sur quelques communes. Plusieurs substances actives sont recherchées (et leur teneur répertoriée) chaque année pour chaque commune. Cela représente 451 000 lignes de base de donnée.

Dans son communiqué de presse, ATMO France explique :

« La France figure parmi les pays les plus consommateurs en pesticides. L’eau et l’alimentation font l’objet d’une surveillance sur ces composés mais à l’inverse, bien que les pesticides soient reconnus comme substances d’intérêt national par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, il n’existe pas de valeur réglementaire dans l’air.

Pourtant lors de leur utilisation, les substances actives peuvent être transférées dans l’atmosphère par le vent, l’érosion éolienne et la volatilisation. »

Pour aller dans le sens d’une meilleure connaissance du sujet, ATMO France et l’ensemble des associations agrées sur le territoire, demandent maintenant au autorité de financer et d’organiser le suivis de ces recherches importantes. Il est d’ailleurs rappelé qu’un premier rapport parlementaire (du Sénat) avait réclamé cela en 2012, ainsi qu’un second (de l’Assemblée nationale) plus récemment en avril 2018.

La question des pesticide prend une place de plus en plus importante dans l’actualité, tant leurs effets, que ce soit sur les abeilles, les oiseaux, la flore, mais aussi les humains, sont de plus en plus connus ou en tous cas mis en cause.

Voici pour finir les préconisations d’ATMO France dans son communiqué :

– Multiplication des sites de mesures pérennes afin de produire une information locale, fiable et représentative;

– Incorporation de la mesure des pesticides dans l’air ambiant comme indicateur de suivi dans les dispositifs actuels de réduction de l’usage des pesticides ;

– Mise en place d’une plateforme nationale d’enregistrement des produits phytopharmaceutiques pour centraliser aussi bien les achats de pesticides que leur utilisation recommandée par le rapport parlementaire de la mission d’information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate de novembre 2019;

– Prise en compte du suivi des pesticides dans l’air dans les politiques de santé environnementale telle Plan National Santé-Environnement (PNSE) 4 prochainement en consultation

– Intégration des pesticides dans la surveillance réglementaire de la qualité de l’air conformément aux attentes sociétales.

Les associations de surveillance de la qualité de l’air, qui sont des organismes agréés et directement utilisés par l’État, portent ici des revendications démocratiques d’une grande importance. La bataille pour l’écologie, pour la planète, passe en effet en grande partie par la transparence de l’information, alors que les intérêts du business ont au contraire tout intérêt à l’opacité.

Le sujet des pesticides est un exemple particulièrement important de cette opacité, en l’occurrence ici de la part de l’agro-industrie, qui a pendant des années déversé des tonnes et des tonnes de produits phytosanitaires dans les sols et, donc, dans l’air, sans aucun compte à rendre à personne.

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Société

«LES RÉANYMOUS», un clip réalisé par soignantes en réanimation pédiatrique

Voici un clip très sympathique et bien réalisé, tant pour son contenu quand dans sa forme typiquement populaire. Il met en scène des soignantes d’un service de réanimation pédiatrique en région parisienne. Le propos correspond à ce qui se passe dans tous les services d’urgence, ainsi que le secteur hospitalier public dans son ensemble : c’est la crise et « ça devient insupportable »… Il faut que les choses changent !

Voici la description de la vidéo sur Youtube :

« Nous, Réanymous, soignants en Réanimation Pédiatrique de région parisienne, avons un message à faire passer.

Ceci est un cri d’alerte, qui concerne chaque Français.

Merci infiniment à Nicola Sirkis de nous avoir permis d’utiliser cette musique et à Clément pour le mixage audio.

Pour vous informer :

Collectif Inter-Hôpitaux
FB : https://www.facebook.com/lecollectifi…
Twitter : https://twitter.com/CollectInterHop
Instagram : @collectifinterhop

Collectif Inter-Urgences
FB : https://www.facebook.com/InterUrg/
Twitter : https://twitter.com/InterUrg
Instagram : @interurg

———–

Script/paroles/chant : Les Réanymous
Mixage Audio : Clément Réalisation/ Montage : Les Minutes de Jérémy Instagram : @lesminutesdejerem Abonnez-vous ! 😉 »

 

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Politique

Matthieu Longatte, le bobo critiquant les «privilèges» d’«hommes blancs»

Dans une petite vidéo diffusée par France TV Slash, Matthieu Longatte connu pour ses vidéos « Bonjour Tristesse » a fait un petit numéro de culpabilisation très catholique sur le « privilège » des « hommes blancs ». Cette rhétorique insupportable a largement fait réagir tellement elle est caricaturale et rappelle à quel point elle a malheureusement infesté une grande partie de la Gauche, ou en tous cas de gens identifiés comme de gauche ou s’imaginant de gauche.

Matthieu Longatte était un quelque sorte un gilet jaune avant l’heure. Il s’est fait connaître sur Youtube en assumant à fond la posture du franchouillard vociférant, jamais content, un peu anarchiste sur les bords. Depuis son canapé, vin rouge systématiquement sur la table pour bien accentuer le trait, il râlait sur tout le monde de manière outrancière en s’imaginant lutter contre les injustices.

Un gilet jaune donc, mais en mode bobo, très apprécié par exemple par Telerama pour qui il a fait une vidéo spéciale pour le Noël précédent. France TV Slash l’a ainsi interrogé à propos de son spectacle et les propos mis en avant ont provoqué des réactions de dégoût chez de nombreuses personnes, tellement ce qu’il dit est détestable.

Il y explique dans un verbiage typiquement postmoderne que « les hommes blancs » sont « privilégiés » et cela « par rapport à quasi tout », les institutions, la police, le travail, le logement, etc.

C’est d’un racisme incroyable, insupportable. Matthieu Longatte se fait ici le porte voix de la petite-bourgeoisie issue de l’immigration qui avec un discours « indigéniste » a imposé des considérations ethno-différentialiste dans les débats sociaux, pour tenter d’écraser la question de la lutte des classes.

Des pans entiers de gens issus de la Gauche, quasiment toute l’ultra-gauche ainsi que les milieux universitaires sont contaminé par ce genre de considérations délirantes. L’intoxication est tellement grande que Matthieu Longatte, dont le fond de commerce est pourtant un populisme contre les « riches » et les « politiques », en arrive à dire quelque chose d’aussi énorme que :

« on [les « hommes blancs »] est clairement les seuls à ne pas être discriminé au travail »

C’est fabuleux ! Le quotidien au travail dans le capitalisme en France en 2019 serait formidable pour les « hommes blancs », et tout cela se ferait au dépend d’une minorité selon des critères raciaux.

La France serait l’Afrique du Sud de l’apartheid ou les États-Unis de la ségrégation. Les « hommes blancs » vivraient dans une bulle à part, en tant que privilégiés. Notons l’absurdité de son discours puisqu’il parle « d’hommes », en les opposant aux femmes donc, qu’ils rangent parmi les minorités…

Il assume bien sûr totalement le discours sur une prétendue « islamophobie », dont il dit avoir beaucoup parlé et explique qu’il est très lucide sur la question, parlant de manière fantasmatique d’un « degré énorme d’islamophobie en France ».

Il explique avoir eu des messages de remerciement, par exemple de quelqu’un ayant montré ses vidéos à sa mère qui :

« [il fait la grimace du bobo indigné] sa mère qui n’osait plus sortir dehors… Tellement elle avait l’impression qu’elle pouvait se faire agresser. »

Il précise ensuite :

« On ne se rend pas compte mais dans un quartier par exemple, qui est essentiellement composé de minorités, le rapport aux blancs peut se limiter à la télé. Tu vois, t’es une daronne un peu âgée, qui regarde que la télé, tu peux avoir l’impression que tu vas sortir dehors et que tu vas te faire tabasser gratos par des blancs. Parce qu’on parle de toi en tant que musulman H24 à la télé, on te stigmatise, alors que t’as rien fait de mal de ta vida. »

Ces propos sont tout autant détestables que les propos d’Eric Zemmour. Ils devraient susciter autant de rejet car c’est la même chose, mais de manière inversée. Tout autant de fantasme, de mensonge, de manipulation, de racisme.

Cela ne correspond aucunement à la vie du peuple. Notons au passage qu’il faut être sacrément gonflé pour un bobo parisien de parler ainsi d’islamophobie, alors que par exemple plusieurs des plus luxueux hôtels parisiens appartiennent à des musulmans, tout comme le Paris Saint-Germain, etc.

Il suffit de se balader dans les quartiers résidentiels de l’Ouest parisien ne serait-ce qu’une fois pour voir des gens de toutes les couleurs de peau. C’est la propriété, les moyens financiers qui décident, pas l’origine ou la couleur de peau.

C’est la même chose pour le logement, personne ne peut croire à ces mensonges. En France quelqu’un qui a de l’argent peut se loger facilement, pas celui qui travaille pour un petit salaire. C’est cela la réalité, la vérité quotidienne des millions de français des classes populaires.

Matthieu Longatte n’en fait pas partie, ni n’est leur porte voix. Il n’est qu’un bobo radicalisé de la place parisienne qui s’imagine avoir trouvé un crédit populaire en reprenant le discours indigéniste.

On appréciera d’ailleurs le reste de sa prose de bobo, puisqu’il assume pratiquement de faire de l’art contemporain, c’est-à-dire un délire de grands bourgeois :

« Pour moi l’art c’est vain par définition et il ne faut pas avoir la prétention d’être utile par là. Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas l’être, mais c’est comme gâcher le goût de se croire important en tant qu’artiste. »

La Gauche, la Gauche historique, si elle veut émerger à nouveau en France et regagner ses lettres de noblesse aux yeux des classes populaires, doit dresser un rideau de fer infranchissable entre elle et ce genre de propos ethno-différentialistes typiques des bobo et des petits-bourgeois issus de l’immigration. Sans cela, le populisme d’extrême-Droite a un boulevard.

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Société Vie quotidienne

Quand l’esprit est dans une impasse et bascule dans l’idolâtrie

Parfois l’esprit cherche des refuges, la pensée se raccroche à ce qui se trouve à portée. L’expression la plus connue est celle de personnes qui trouvent un secours dans la religion. On aurait tort de minimiser ce phénomène et de ne pas accorder plus d’attention aux différents niveaux, aux innombrables impasses que la réalité d’un capitalisme, à la fois triomphant et en perdition, produit inlassablement.

Le vie quotidienne du capitalisme empêche de prendre conscience de la réalité. Elle s’immisce dans chaque moment, chaque espace afin d’éroder les corps et les esprits. Contrairement à ce que s’imaginent les anarchistes français, l’ultra gauche et autres populistes, les gens ne sont pas des « moutons » (expression péjorative pour ces animaux). Les esprits cherchent à survivre et le résultat, aujourd’hui, n’est pas beau à voir.

Certains cherchent un certain confort, une certaine sécurité à travers une maison, une voiture, un petit commerce ou même un bout de terrain. D’autres cherchent à tout prix cette paix, mais se font broyer avant d’arriver au but : alcool, drogues… Au-delà de ces stratégies de survie de l’esprit, il y a toutes les petites solutions et tous les détours qui parsèment la vie. Tous les mensonges, à soi et aux autres, toutes les certitudes auxquelles on se raccroche. Les variantes sont infinies : chaque instant, chaque lieu, chaque personne en produit de nouvelles. Toutes ont un point commun : l’égo y est un poison central.

Il est un poison qui empêche de voir réellement un Homme derrière l’autre. Il dégrade l’esprit en fabriquant de fausses haines et de fausses adorations. Il fabriques des idoles et des fétiches.

L’Homme croit aimer une personne alors qu’il s’est réfugié dans l’adoration d’une image, une production de son esprit emprisonné par son égo. Non seulement les sentiments sont faux, mais en plus ils sont tournés… vers soi. L’Homme troublé n’est plus capable de voir une personne en face. La raison s’efface doucement devant ce culte nouveau.

Combien de personnes s’imaginent transportées par des sentiments nobles alors qu’elles ne vénèrent qu’une image ? Combien se complaisent dans cette situation ?

Echo et Narcisse - John William Waterhouse, 1903

Le problème est que cette situation est rassurante. L’idolâtrie, peu importe le niveau, devient un refuge. On se construit un personnage, on le vit, on l’incarne. On décroche à nouveau de la réalité et de ses exigences, avant de se raccrocher à sa petite vie et ses habitudes.

On dira que ce phénomène est la plupart mesuré, que la plupart de ces personnes ne sont pas folles, qu’elles peuvent parfaitement vivre en société, etc. Mais c’est oublier que cette démarche façonne la pensée : elle entretient le culte de l’égo et empêche de saisir le monde tel qu’il est et de saisir sa place, à la fois grande et insignifiante.

Toute personne qui porte en elle une part d’idolâtrie se tourne vers elle-même, sans même s’en rendre compte, vers un monde statique qui se répète indéfiniment. L’esprit se complaît dans cette simplicité et ce confort apparents. Il n’a alors aucune raison de se tourner vers l’avenir qui signifie la fin d’un monde : tel est le problème fondamental du culte des idoles moderne.

Chaque petite moment d’idolâtrie est un refuge et une impasse : il permet de se construire un petit monde à soi, un personnage dans un cadre connu, balisé et prévisible. Mais il s’oppose par essence à toute socialisation, à tout dépassement de soi : il est contre un Homme nouveau.

À chaque bouffé d’auto-intoxication, l’esprit se complaît dans ces échecs, dans sa propre médiocrité, dans les douleurs qu’il se créé de toute pièce. Elle ne cherche même plus une responsabilité extérieure : « les choses sont mauvaises aujourd’hui et le seront toujours, tel est la loi immuable de l’univers ».

Il ne peut y avoir de place pour de telles logiques. Elles sont des poisons à combattre. L’égo est un poison. Mais il est très difficile de s’en défaire et de l’éviter : les générations passées et actuelles sont en quelque sorte condamnées à le côtoyer. Il n’est pas question ici de défaitisme, seulement de réalisme : il faut voir les problèmes en face.

Un ordre nouveau, grandiose et rayonnant est à venir. Mais son avènement ne se fera pas sans difficulté et sans douleur. Un monde sans égo, sans fausse vérité, sans impasses, sans mensonges : un nouveau battement pour un cœur mourant.

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Politique

Collectif inter-urgences: «nous portons toujours les mêmes revendications»

Voici le dernier communiqué du collectif inter-urgences, qui fait le point sur la situation dans les services d’urgence où la situation ne change pas et la colère ne s’estompe pas.

« Communiqué de presse – 23 décembre 2019

Le 17 décembre, les hospitaliers se sont mobilisés, à Paris et en régions. La manifestation parisienne a débuté à Lariboisière. Hôpital dont le service d’urgence avait été le lieu d’un drame fortement médiatisé, un an auparavant au jour près : une patiente, enregistrée à 19h, avait été retrouvée décédée presque douze heures plus tard en salle d’attente. La commission d’experts
mandatée par l’AH-HP avait alors mis en lumière l’extrême saturation du service.

Depuis, le Collectif Inter-Urgences a montré que ces situations de crise étaient devenues la norme à l’hôpital. Un an plus tard, et malgré l’alerte donnée par les paramédicaux depuis neuf mois, nous continuons de dénombrer toujours autant de situations dégradées.

Alors que la période des fêtes de fin d’année permettent aux directions hospitalières de se cacher derrière les « congés des équipes et perspectives d’activité », la maladie ne prend pas de vacances.

Fermetures de lits de médecine et de chirurgie VS épidémie de grippe, chutes en tout genre, accidents de la voie publique… nos enfants, parents, amis, se retrouvent de nouveau à passer des heures voire des jours en « hospitalisations brancards ».

A Cochin ou à Dinan, ce sont des services entiers d’orthopédie qui sont actuellement fermés, entraînant un allongement des durées de prise en charge et des transferts vers les autres hôpitaux.

Les fractures du col du fémur de votre grand-mère douloureuse ou la double fracture de votre petit frère peuvent bien attendre !

A Aix en Provence, la moitié du service d’UHCD (unité d’hospitalisation courte durée des urgences) voit son nombre de lits diminué de moitié, sans que les équipes en connaissent la raison ni son devenir, mais doivent assurer les soins avec une diminution de leurs effectifs.

Encore à l’AP-HP, Bayonne, Bordeaux, Brest, Dinan, Epernay, Libourne, Mâcon, Mont de Marsan, Nantes, Remiremont, Seclin, Saint-Nazaire… se sont plusieurs milliers de lits d’hospitalisation de différentes spécialités qui sont fermés. Certains avec impossibilité de rouvrir début janvier faute de personnels soignants suffisants. Par ici, promesse d’ouverture de « lits tampons » mais sans effectif supplémentaire. Par là, on annonce que les hospitalisations brancards dérangent moins que les durées d’attente avant de voir un médecin à l’arrivée aux urgences. Le cercle vicieux est toujours en place.

La triste palme d’or revient à l’hôpital pilote dans la mise en place du « contrat zéro brancard » dont s’étaient félicités l’ARS Ile-de-France et l’AP-HP : aux urgences de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (94, AP-HP) où 34 patients restent ce matin hospitalisés sur des brancards dans un couloir faute de
place dans les étages, dont certains pour leur 3e journée.

Quelques jours plus tôt, le chef de service alertait déjà sur cette situation déplorable, et dénonçait : « Les personnels déjà malmenés par les conditions de travail habituelles risquent de s’arrêter d’avantage. Aujourd’hui, nous n’avons d’autre choix que de subir à moins de tous démissionner (hypothèse sérieuse) ; on ne ferme pas les urgences faute de personnels et ce quel que soit l’activité et le nombre de patients présents. Prévenez vos internes que les gardes vont être difficiles. Nos tutelles sont irresponsables de savoir et de fermer
les yeux. »

Alors que la semaine dernière, le député Thomas Mesnier et le Pr. Carli présentaient à la Ministre de la Santé la version définitive du « pacte de refondation des urgences » (dont presque aucune mesure ne
concerne directement les urgences!), et en attendant les arbitrages nécessaires, certains diront qu’il est normal que les réformes hospitalières prennent du temps et cette réflexion est tout à leur honneur.

Espérons qu’ils conservent le même flegme s’il arrive que ce soit leur enfant qui soit transféré 200km plus loin par manque de lits en réanimation pédiatrique, ou leur parent qui se troue la peau jusqu’à l’os sur des brancards trop durs par manque de lit et de personnel.

Pour de meilleures conditions de travail, au profit de meilleures conditions d’accueil, pour cette année comme pour la suivante : nous portons toujours les mêmes revendications d’augmentation des effectifs soignants, revalorisation des salaires et arrêts des fermetures de lits voire réouvertures de lits à hauteur des besoins remontés service par service. Nous serons toujours présents
en janvier, prêts à manifester et à nous mobiliser sous toutes les formes possibles.

Joyeuses fêtes de fin d’année à tous !
Le Collectif Inter-Urgences »

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Culture Culture & esthétique

Playlist cross over, fusion: oui à l’appropriation culturelle!

La rencontre du punk, du hardcore, du métal… avec le hip hop, le reggae, le jazz, le ska, la funk… et inversement, fut un processus des années 1980 et 1990 à rebours des problématiques identitaires actuelles. Le mélange des genres musicaux, le dédain complet pour la couleur de peau… tout cela était et est encore considéré comme normal par qui sait que le peuple, c’est la fusion.

Il existe en France une obsession pour la couleur de peau et cela depuis une vingtaine d’années. C’est une véritable catastrophe identitaire, qui place les gens dans des cases racistes. Rien de tel qu’une bonne playlist témoignant de l’absurdité de tout cela, avec une rencontre du métal, du hardcore, du rap et du Hiphop, de la funk, du jazz, tout cela dans un mélange de musiciens noirs, blancs, arabes ou on ne sait quoi, et cela ne compte pas.

> La playlist « Cross over » est disponible sur la colonne de droite (version web) ou sous l’article (version mobile), ainsi que sur la page des playlists.

Les années 1990 ont été marquées par ce puissant esprit positif, contestataire, constructif, parfois appelé Cross over, fusion. Le groupe Fishbone est une figure majeure de cette tendance, aux côtés des Bad Brains ; leur admiration est immense dans le milieu des musiciens.

Deux groupes strictement parallèles, les Beastie Boys et les red Hot Chili Pepper auront un succès immense. La vidéo de la chanson Hump de Bump des Red Hot Chili Peppers, tournée par Chris Rock en 2009, témoigne de cet esprit joyeux et plein d’unité populaire.

Tout « postmoderne » considérera par contre forcément cette vidéo comme raciste, « appropriation culturelle », pleine de « clichés », etc.

La chanson Sabotage des Beastie Boys – à la base un groupe de punk hardcore – avec sa vidéo décalée et également très bon esprit, est un autre exemple brillant de tendance cross-over, fusion.

Un groupe classique de Hiphop comme Public Enemy s’appuie parfois ouvertement sur une base rock, chose inconcevable aujourd’hui pour beaucoup d’esprits rétifs, enfermés sur eux-mêmes. Un autre groupe ayant eu un immense succès est Rage against the machine.

La France connut également toute une vague très proche, bien que différente tout de même, avec Lofofora, Silmarils, No one is innocent… au coeur de toute une véritable scène, qui malheureusement fut incapable d’avancer par manque de socle culturel alternatif assez solide.

La vague néo-métal de la fin des années 1990 profite dans une très large mesure de cet esprit « cross over », avec Linkin Park, Korn, Limp Bizkit ou encore dans un esprit différent Papa Roach.

Impossible de ne pas mentionner la chanson Last resort de Papa Roach, éloge de l’esprit contestataire de la jeunesse qui suffoque dans l’impossibilité de s’épanouir. C’était avant que les identitaires et les postmodernes ne torpillent les exigences alternatives avec leur repli identitaire individualiste délirant et fanatique…

Impossible non plus de parler de rencontres culturelles productives sans évoquer la chanson Planet Rock d’Afrika Bambaataa & The Soul Sonic Force qui, en samplant le groupe électronique allemand Kraftwerk, a apporté une contribution énorme à l’émergence de la musique techno.

Le son n’a rien à voir avec le « cross over » ou la fusion, mais l’esprit est le même : le mélange, la rencontre. Pas d’ethno-différentialisme, pas de soupe commerciale « mondialisée » pour autant.

Au milieu des années 2000, le groupe Death Grips est l’un des exemples significatifs de rencontre d’un son abrasif, dans un certain esprit de collage punk, et du Hiphop. Car le processus de rencontre est sans fin et lui seul est productif. Les rencontres ne sont pas productives en soi… mais sans elles, il n’y a rien.

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Politique

Assurance chômage: lettre des Présidents de gauche de départements

Voici une lettre publiée par le Groupe de Gauche de l’Assemblée des Départements de France (rassemblant PS, PCF et PRG) et signée par les 26 présidents de départements de gauche. Ils alertent et informent de manière utile sur les grandes conséquences de la réforme de l’assurance chômage.

 

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Écologie

Noël 2019: donnez aux refuges pour animaux

Chaque Noël, de très nombreux animaux sont offerts tels des jouets et sont abandonnés par la suite. C’est un phénomène à la fois ignoble moralement et aux conséquences terribles pour les animaux concernés. Contribuer à combattre cette tendance passe également par le soutien matériel aux refuges et, évidemment, par l’adoption.

Voici une liste de liens menant directement à une page indiquant comment aider matériellement des associations s’occupant d’animaux, que ce soit par une adhésion ou un don. Dans certains rares cas il n’existe pas de site internet mais une page Facebook avec un contact, nous vous invitons à prendre contact pour l’envoi d’un don.

Chaque contribution compte dans un monde de dédain, d’indifférence, d’égoïsme !

ADA Saint Chamond

Alerte SOS

Animaux en détresse

L’Ambassade des lévriers andalous (dans la colonne de droite)

Ani’meaux (en bas de la page)

Apa 63

Apak

Association ani nounou

Association COPA

Association Galia

Association Pattes & Cœurs Horizons

Association Pénélope

Association RPA

Association Solana

Association Vivre Libre

Association WOF

Audacce

Au Bazar des NAC

Cat’s city

Centre d’Hébergement d’Equidés Vétérans Antenne Languedoc

Chat’K’rat (liens vers différentes plateformes sur la gauche)

Collier de perle

Cosa Animalia

Défense animale Belfort

Des Animaux et des Hommes

École du chat de l’Aube

École du chat libre de Bordeaux

École du chat du pays d’Arles

École du chat phocéenne

Galgos France

Gamelle sans frontières

Grouin grouin

L’étoile féline

Le chat agathois

Les chats de Stella

Les chats libres de Béziers

Le clan des lévriers (ainsi qu’une boutique avec manteaux pour chiens, snoods, petits colliers, etc.)

Les cagnottes d’Espoir Réunion

La Maison de l’Espoir Retrouvé

Marguerite et cie

Mon ami le chat

Moustaches et compagnie (ainsi qu’une boutique)

Nos Amis Les Chats du Pays de Montbéliard

Oasis veg’animaux

Oeuvre de Pech Petit

Pile Poil Sauvetage

Protection animale 16

Le Refuge 61

Refuge animalier du Ramier

Refuge animalier du pays de Landerneau

Refuge des amis des bêtes de Royan

Refuge Ava

Refuge de Bagnoles

Refuge des Bérauds

Refuge de chats à Yerres (colonne de gauche)

Refuge de la Destrousse

Refuge de l’étang bleu (tout en bas de la page)

Refuge de Gerbey

Refuge du Jolibois-Moineville

Refuge de Jouvence

Refuge Manosque

Refuge de Nargis

Refuge de la Picoterie

Refuge rêves de chiens

Sans collier Provence

Société Berrichonne de protection des animaux

Société havraise de protection des animaux

Société vosgienne de protection animale

SOS animaux pays de Gex

SOS animaux Var

SOS vies de chiens

SPA d’Angers

SPA d’Arles et de la Vallée des Baux

SPA de Bergerac

SPA de Besançon

SPA Cournonterral

SPA de Nailly

SPA de Pontarlier

SPA Pays de Neubourg

SPA Rodez

SPA de Saintes

SPA Sud Alpine

Le tichodrome

Un cœur pour eux

Un gîte une gamelle (les membres de l’association ont passé la soirée du réveillon avec les animaux!)

Vieux Coeurs Battants PA

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Écologie

L’entraide dans la vie naturelle mise en avant dans un documentaire diffusé par France 2

France 2 a diffusé un très joli documentaire ce 24 décembre 2019 montrant la vie sauvage à travers la chaîne de montagne des Alpes. On y suit notamment la trace d’une louve dont la vie entre deux hivers est incroyablement bien montrée avec des images d’une grande qualité. Le film a ceci de particulièrement intéressant qu’il assume un parti pris très fort : la vie sauvage a une valeur en elle-même qu’il faut apprécier dans son ensemble et défendre, alors que l’entraide est une réalité naturelle puissante et fascinante.

Le film proposé par France 2 pour la soirée de Noël est un marqueur culturel significatif : notre époque connaît un tournant indiscutable, on ne peut plus continuer à nier et écraser la nature. Les mentalités évoluent et ce n’est franchement pas rien de voir ainsi mis en avant sur la télévision du « service public » un documentaire concluant sur l’entraide comme réalité naturelle et forme d’adaptation de la vie.

Cette réalité n’est pas quelque chose de nouveau pour les scientifiques et les personnes les plus éclairées sur l’écologie, qui connaissent par exemple les contributions scientifiques de Lynn Margulis à propos de la symbiose.

C’est quelque chose de nouveau cependant pour un reportage animalier, alors qu’ils sont systématiquement fascinés par la prédation, en diffusant le mensonge de la « loi du plus fort ».

La prédation est une réalité naturelle bien sûr et d’ailleurs le documentaire réalisé par Frédéric Fougea ne la cache pas. Cependant, elle n’est pas la norme, seulement un aspect de la vie sauvage qu’il faut de toutes manières considérer dans son ensemble et pas seulement dans ses particularités.

La mentalité bourgeoise, qui a largement dévoyé les travaux de Charles Darwin, a tout fait pendant des années pour mettre en avant la prédation, en prétendant que cette « loi du plus fort » est la seule qui vaille. Il s’agit bien sûr d’un parti pris culturel reflétant et justifiant la concurrence capitaliste.

Heureusement donc, les mentalité changent, même en France ! Il ne s’agirait pas d’être naïf cependant : ces changements en cours et à venir charrient avec eux une opposition réactionnaire de plus en plus rude et offensive.

Il n’y a qu’à voir comment la chasse à courre est défendue de manière acharnée, pour comprendre qu’il y a deux camps qui se forment : un qui veut la guerre à la nature, l’autre qui veut la protéger.

> Le film est disponible sur le site de France 2 jusqu’au 31 décembre 2019 : france.tv/france-2/le-plus-beau-pays-du-monde/904567-le-sanctuaire.html

Voici la bande-annonce du documentaire :

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Politique

Opération Barkhane: l’armée française s’enlise, Emmanuel Macron exige le soutien africain

L’armée française mène une vaste opération de gendarmerie en Afrique subsaharienne, avec des milliers de militaires envoyés dans le désert depuis bientôt sept ans. Cependant, elle s’enlise, avec des coûts humains et financiers élevés, tandis que les populations locales sont de plus en plus hostiles aux militaires français et que les djihadistes n’ont jamais été stoppés. Lors d’une visite au Niger ce lundi 23 décembre 2019, Emmanuel Macron a réaffirmé son exigence de soutien de la part des États de la région.

Lorsque François Hollande lançait l’opération Serval en janvier 2013, il y avait un véritable engouement, y compris de la part d’une grande partie de la population malienne. Cela a même pu être vu comme une chose positive chez beaucoup de personnes de gauche ayant ressentie un véritable écœurement après le saccage barbare des mausolées de Tombouctou, la « perle du désert ».

La France n’avait « pas vocation à rester » selon François Hollande, qui s’imaginait vite devenir un héros de guerre et de diplomatie. Un an après, elle élargissait sont intervention à toute la région du Sahel et du Sahara avec l’opération Barkhane, toujours en cours.

Il fallait être bien naïf pour croire qu’il suffise de l’intervention d’une puissance étrangère suréquipée pour remettre de l’ordre rapidement, surtout dans une région vaste comme l’Europe, avec une économie sous-développée favorisant les divisions et les corruptions en tous genres. À cela s’ajoute bien sûr la brûlante question touareg, qui complexifie énormément toutes les interactions politiques au Sahara et au Sahel.

L’armée française est intervenue rapidement pour protéger des intérêts miniers français à la frontière nigérienne et maintenir au pouvoir un gouvernement allié. Cela étant assuré, elle s’est ensuite enlisée, ne parvenant jamais à laisser derrière elle une situation suffisamment stable (selon les intérêts français) pour envisager de partir.

Comme cela commence à durer et coûter cher, qu’il y a eu encore récemment plusieurs militaires français morts, ainsi que de nombreux militaires africains massacrés lors d’attaques massives, Emmanuel Macron a décidé de taper du poing sur la table.

Il avait organisé à Pau le 16 décembre un sommet du « G5 Sahel » (la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad), une sorte d’alliance diplomatique générée par la France pour justifier son intervention auprès l’ONU. L’invitation, qui a plutôt été perçue en Afrique comme une convocation, a été annulée, officiellement en raison d’une attaque au Niger. Elle est reportée au 13 janvier 2020.

En attendant, le Président français s’est rendu lui-même sur place pour exiger le soutien à l’armée française de la part de ces chefs d’État, notamment ceux du Mali et du Burkina Faso dont il considère la positon trop ambiguë. Dans un discours prononcé à Niamey au Niger, il a expliqué :

« Je vois des mouvements d’opposition, des groupes qui dénoncent la présence française comme une présence impérialiste néo-coloniale […] Je vois dans trop de pays prospérer sans condamnation politique claire des sentiments anti-français. Je ne peux pas accepter d’envoyer nos soldats sur le terrain dans les pays où cette demande [de présence française] n’est pas clairement assumée »

Le Président français procède ici à une sorte de chantage, en menaçant de désengager l’armée française s’il n’a pas un soutien massif et francs.

Cela n’a aucun sens : si l’armée française intervient vraiment sur demande de ces États comme c’est expliqué, alors elle n’a aucun problème à l’idée de se retirer si sa présence n’est pas souhaité.

En vérité, le problème de la France ici, et c’est typique de la France, est que son armée s’imagine bien plus puissante qu’elle ne l’est vraiment. L’État ne peut pour sa part pas céder éternellement à cette illusion de grandeur. Il doit constater qu’il n’a plus, ou en tous cas de moins en moins, les moyens d’assumer seul le maintien de l’ordre nécessaire à ses intérêts dans cette région d’Afrique.

C’est le sens de cette diplomatie du chantage particulièrement grotesque, qui ne concerne d’ailleurs pas que l’Afrique puisque Emmanuel Macron en appelle régulièrement au soutien international. En attendant, l’Armée française va continuer de s’enliser, probablement aux prix d’autres vies humaines, françaises et africaines.

De leur côté, les djihadistes profitent de plus en plus de la présence française afin d’apparaître comme une force anti-impérialiste et d’élargir leur base de soutien y compris dans les grandes villes. Parallèlement, tout un tas de leaders populistes africains, qui ne veulent pas d’un pouvoir démocratique et populaire menant à de véritables indépendances, profitent d’une critique en surface, facile, de la présence française en pratiquant un romantisme anticolonial décalé.

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Politique

Le FLNC revendique l’attaque des villas illégales de l’homme d’affaires Pierre Ferracci

Ayant pourtant démilitarisé depuis plusieurs années, le FLNC dit du « 22 octobre » a revendiqué l’attaque des villas illégales de l’homme d’affaires Pierre Ferracci. Il dénonce une prise de contrôle de la Corse par cinquante entrepreneurs ainsi que la grande distribution. C’est que le risque d’une bétonisation au service des riches et dans un esprit mafieux, comme en Côte d’Azur, plane dangereusement sur l’île.

Voici le communiqué du FLNC dit du « 22 octobre », suivi de la prise de position de Corsica Libera. Cette dernière est très agressive dans son expression, sans doute en raison de la profonde angoisse du véritable mur d’indifférence de la part de l’État français auquel font face les mouvements corses ayant choisi une institutionnalisation afin de faire avancer les choses.

> lire également : Corse: une villa construite illégalement dans une baie protégée détruite à l’explosif
Le communiqué de Corsica Libera
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Politique

La démagogie «postcoloniale» d’Emmanuel Macron en Afrique de l’Ouest

Emmanuel Macron était en Côte d’Ivoire ce week-end. Il y a parlé de colonialisme comme étant une erreur et a annoncé la fin du Franc CFA… Mais ce qui intéresse surtout le Président français, c’est de parler « réconciliation » avec les chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, afin de pérenniser les intérêts français dans la région malgré les contestations.

Dans un discours prononcé à Abidjan, Emmanuel Macron a parlé de colonialisme en disant que ce fut une « faute de la République ». Il en a fait des caisses, parlant de « vestige douloureux », de «faute morale», comme ce qu’il avait déjà fait en 2017 en Algérie en parlant de « crime contre l’humanité ».

On oublie tout et on ouvre une nouvelle page, une « nouvelle histoire commune » : voilà l’idée qu’a voulu faire passer celui qui se présente comme n’appartenant pas « à une génération qui a connu le colonialisme » (sous entendu, le colonialisme serait un problème résolu depuis longtemps).

Pour Emmanuel Macron le libéral, il est hors de question d’assumer que le colonialisme fait partie de tout un processus historique, avec de nombreux aspects, ayant emmené des nations comme la France où le capitalisme se développait, à coloniser des pans entiers de la planète.

On devrait se contenter de croire que la colonisation relèverait simplement d’un « choix », qui aurait été mauvais ; il ne s’agirait plus aujourd’hui que de faire un autre choix, tout simplement.

Toute personne ayant une véritable conscience de gauche ne croit évidemment pas en cette fable des « mauvais choix », qui relève du subjectivisme le plus décadent. Ce qui est vrai, c’est qu’il y a eu et qu’il y a encore le développement du capitalisme et que ce développement est inégal à travers le monde. Cela a conduit et conduit encore les plus puissants à maintenir la tête sous l’eau des moins développés, directement ou non.

Toute personne s’intéressant à l’Afrique sait très bien que ce continent a la tête maintenue sous l’eau par les grandes puissances, dont la France, qui empêchent son véritable développement, sa véritable éclosion. Les masses populaires africaines, et celles liées à l’Afrique de part leur histoire familiale, le savent elles-mêmes plus que n’importe qui d’autre.

L’immigration est d’ailleurs une des plus terribles manifestations de cela. Bien après les pseudo indépendances dans les années 1960, des pays comme la France ont procédé à un véritable pillage de forces vives africaines avec l’immigration, processus qui existe encore largement aujourd’hui.

Parallèlement à cela, une partie significative des élites africaines est pieds et poings liés aux grandes puissances comme la France. Le Président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, qui accueillait Emmanuel Macron et son discours de « réconciliation », est ainsi bien plus proche de la haute bourgeoisie française que du peuple ivoirien. Il a d’abord été marié à une Américaine, puisqu’il a étudié dans une grande université américaine avant d’entrer au FMI, puis s’est marié à une Française, qu’il a épousée à la mairie du très bourgeois XVIe arrondissement de Paris en 1991.

Ce qui intéresse c’est gens aujourd’hui, c’est la possibilité de faire du business. Alors il faut s’adapter. Le Franc CFA par exemple, qui signifie historiquement Franc des colonies françaises d’Afrique, est trop ouvertement lié à ce passé, alors il faut s’en débarrasser. Il n’ont d’ailleurs pas vraiment le choix, car les critiques sont nombreuses en Afrique de l’Ouest, alors que dans le même temps d’autres puissances comme la Chine y étendent leur influence.

Emmanuel Macron a donc annoncé :

« C’est en entendant votre jeunesse que j’ai voulu engager cette réforme. Le Franc CFA cristallise de nombreuses critiques et de nombreux débats sur la France en Afrique. J’ai entendu les critiques, je vois votre jeunesse qui nous reproche de continuer une relation qu’elle juge postcoloniale. Donc rompons les amarres ».

Il faut dire également que la France, cette grande puissance en déclin, n’a plus les moyen de son passé : le Franc CFA coûtait relativement cher à la Banque de France, ou en tous cas présentait un risque et obligeait à certaines responsabilités. Il va donc disparaître, au profit de l’« Éco », dont on ne sait cependant pas encore vraiment quand il existera.

La France perd une partie de son influence, ce qui était probablement inévitable, tout en gagnant un peu de souplesse par ailleurs. En organisant elle-même ce retrait, elle s’assure que cela se passe de manière le plus conforme possibles à ses intérêts, et pas à ceux d’une puissance concurrente comme la Chine, que le Président français a ouvertement critiqué.

La nouvelle monnaie, concernant le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, restera cependant indexé sur l’Euro et la France restera liée par accord pour délivrer des devises en Euros en cas de besoin.

Cette nouvelle monnaie doit donc servir de nouvelle base pour écrire « une nouvelle histoire commune », « décomplexée », dont il faut espérer selon le lyrique Emmanuel Macron, qu’elle devienne une « relation passionnée ».

Pour commencer cette nouvelle histoire « postcoloniale », Emmanuel Macron est donc venu passer Noël avec ses troupes militaires installées dans le pays, ce qui a été salué par le quotidien ivoirien Fraternité matin de la plus belle des manières :

« A cinq jours de la naissance de l’Emmanuel de la Bible, le président français porte bien son nom, Emmanuel Macron a apporté la douceur de la gaieté à ses troupes, loin des théâtres âpres de guerre »

Le Président français s’est également rendu à Bouaké, deuxième ville du pays, pour inaugurer les travaux du plus grand marché couvert d’Afrique de l’Ouest, devant rassembler 8 500 commerçants sur près de 9 hectares. C’est la France qui finance les 60 millions d’euros de travaux, mais ce n’est pas du « colonialisme ». C’est simplement un partenariat « décomplexé », évidemment.

C’est également sans complexe qu’il a signé des accords bilatéraux concernant notamment le chantier du métro d’Abidjan, parce que dit-il :

« je souhaite que les entreprises françaises restent des acteurs majeurs de cette croissance. Des acteurs heureux et harmonieux. »

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Politique

36 jours de grève au 9 janvier 2020

Le 9 janvier 2020, cela ferait 36 jours de grève de la part des cheminots, car dans l’Éducation nationale on est en vacances et qu’il n’y a pas vraiment autre chose en mouvement, si ce n’est la RATP. Alors, la chose est simple à comprendre. Soit les cheminots sont devenus des travailleurs assumant la lutte de classe de manière déterminée, donc politique, se montrant capables de mener la plus grande grève de l’histoire de la SNCF. Soit cela va être la défaite.

La grève a commencé le 5 décembre et en disant que la prochaine mobilisation aura lieu le 9, l’intersyndicale a visé haut… ou plutôt très bas. Car il faut être bien naïf pour croire que les syndicats veulent et peuvent mener une lutte politique. À un moment donné en effet, les choses tournent politique qu’on le veuille ou non. Et les syndicats français sont une fin en soi.

Il faut bien le dire tout de même ! C’est tout de même fou que les anarchistes, qui font n’importe quoi mais sont parfois des garde-fous, courent derrière les syndicats, alors qu’ils sont censés être contre l’État et que l’État en France ne se conçoit pas sans syndicat, et inversement.

Alors évidemment, il y a la fiction comme quoi les syndicats sont indépendants, que l’État ne fait qu’encadrer les rapports patronat-syndicat, etc. C’est toutefois une fiction bien pratique pour tout le monde, mais dans les faits c’est ridicule. Le vaste secteur public est un levier puissant de corruption des syndicats et d’arrimage à l’État, transformant les syndicats dans les entreprises – quand ils y existent, ce qui est rare – en un simple prolongement.

Tout le monde sait bien que les hauts responsables syndicaux sont des bureaucrates et des beaufs, des gens rêvant de cogérer l’État ou bien de gérer en bon bourgeois leur vie privée. La mentalité de ces gens-là est étriquée, ils s’imaginent que parce qu’ils servent un peu les gens tout leur est permis à côté.

Outrancier ? Il suffit pourtant de regarder : est-ce que les gens suivent les syndicats ? Non. Ils disent : la cause est juste. Ils ne bougent pas pour autant. Personne ne veut être à la remorque des syndicats, car tout le monde les connaît… ou bien personne ne veut les connaître. Le cœur des syndicats, ce sont donc les secteurs et les grosses entreprises où les syndicats jouent un rôle d’encadrement particulièrement avancé des travailleurs.

Quelques revendications sont satisfaites, cela s’arrête là. Est-il besoin de se rappeler de la position des syndicats en mai 1968 ? Ils étaient tous contre ! Cela veut tout de même tout dire. Les syndicalistes sont incrustés dans le capitalisme. Leur hargne actuelle tient surtout à leur peur de perdre une certaine présence aidée par les régimes spéciaux.

Donc les grévistes de la SNCF vont dans le mur à moins d’un électro-choc. La problématique est un paradoxe : si la grève de la SNCF tenait 36 jours, ce serait de la lutte de classe. Mais il faudrait que ce soit de la lutte de classe pour tenir 36 jours !

Dans l’état actuel, les grévistes sont donc partis pour se faire poignarder dans le dos et avec la date du 9 janvier, c’est un simple constat qui est déjà fait par certains. Parce que bon, 36 jours de grève, cela demande une combativité que les gens n’ont pas, tout simplement. 36 jours de grève, même sur une base discutable, c’est de toutes façons de la lutte des classes.

Cela demande une organisation énorme, une détermination politique. Que les grévistes n’ont pas pour l’instant, qui prétend le contraire ment, en cherchant à former un mythe mobilisateur, typique du syndicalisme français. Il y a d’ailleurs un article intéressant du Monde, dont le titre veut tout dire :

« Je soutiens la mobilisation contre la réforme des retraites, mais faire grève ne pénaliserait que moi »

L’une des personnes interrogées dit la chose suivante :

« En théorie, tout le monde a le droit de grève en France mais, en pratique, les gens qui ont la possibilité de faire grève sont de plus en plus rares »

Cette phrase, rigoureusement pathétique, est ridicule : comme si les innombrables grèves qui ont eu lieu en France, à la fin du 19e siècle et dans les années 1920-1930, auraient été évidentes, à une époque sans sécurité sociale, de répression brutale et de conditions de vie générales autrement bien plus ardues !

Et comme elle est ridicule, elle est criminelle, de par ses conséquences. Un peuple qui n’assume pas le combat pour ses droits, qui n’assume pas la Démocratie, est un peuple prêt à se livrer au fascisme. Un peuple qui n’est prêt à aucun sacrifice n’est qu’un assemblage d’individus repliés sur eux-mêmes, prêts à tout opportunisme.

Pour l’instant, la grève n’est qu’un assemblage de gens aux intérêts communs, de type corporatiste. Si le tout ne se transcende pas et ne parvient pas à la lutte des classes, ce sera le désenchantement.

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Société Vie quotidienne

Décadence, vie de bureau et corruption

La vie de bureau est une réalité pour de plus en plus de personnes dans notre pays et dans les autres nations capitalistes : enfermées sept heures par jours, voire plus, derrière un bureau, un écran et un clavier d’ordinateur. Chacun prend ses habitudes, chacun comprend la place de chacun, chacun trouve son rôle et finit par le jouer le plus naturellement possible.

John William Waterhouse - The Lady of Shalott

La vie de bureau intègre totalement les employées à leur entreprise. Ils font et sont la vie de « la boîte ». Ils portent ou défendent la « culture de l’entreprise », quand ce sont pas ses « valeurs ». Les plus chanceux et les plus aliénés auront un poste qui correspond à leurs besoins et à leurs attentes. L’entreprise remerciera ses collaborateurs par des séminaires, des séances de team building, des comités d’entreprise généreux afin de renforcer le lien entre l’entreprise et ses membres. Elle organisera des repas de Noël, elle forgera des liens entre ses collaborateurs grâce au management et aux ressources humaines : elle n’est plus une entreprises, elle est une famille.

Les moins chanceux n’auront pas cette joie d’aller travailler le matin. Tous les matins. Ils en rêveront. Ils accepteront le moindre petit cadeau et seront satisfait, d’avoir accès aux même activités d’entreprises que leurs compatriotes chanceux : pots de départs et alcool gratuit, prendre part aux jeux des relations sans lendemain entre collègues, sorties groupées dans un bar dont on parlera pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines.

Le capitalisme moderne des pays comme la France a ceci de fantastique qu’il repousse toujours plus loin le concept d’offre et de demande : chaque personne peut trouver la vie de bureau qui lui correspond. Mieux : chacun doit trouver la vie de bureau qui lui convient… à chaque moment de sa vie. Tout est possible.

Une personne cynique et prétentieuse trouvera chaussure à son pied, une autre davantage portée sur le sens de son travail trouvera aussi l’entreprise qui lui permettra de s’épanouir et de grandir, selon les termes chers aux défenseurs de l’entreprise.

La bonne vie du bureau devient le rêve, l’idéal de la mauvaise vie de bureau. On galère, et enfin : on trouve sa place. On remercie l’entreprise et les collègues qui nous ont fait confiance. On souhaite le meilleur et plein de succès à tous lorsque l’on quitte le navire : peu importe tous les non-dits, toutes les rumeurs, toutes les choses qui se savent très bien. Et peu importe les piques qui seront lancées dans son dos.

On part ensuite pour une entreprise qui nous correspond davantage : que ce soit en terme de valeurs ou de carrière. On s’intègre à nouveau, on participe à une nouvelle vie dans une nouvelle entreprise. La vie quotidienne continue son travail de destruction, de sape et de corruption.

L’esprit de chacun se fait plier, broyer, écarteler. Peu importe la vitesse, le résultat sera identique: la richesse, la lumière qui brille en chacun sera détruite petit à petit. La vie quotidienne isole et bride les sens, elle restreint l’intelligence au strict minimum : l’entreprise devient le seul horizon. Et si l’entreprise seule n’y arrive pas assez vite, la vie sociale prend le relais.

La moindre nuance de couleur dans le ciel, le moindre changement dans la couleurs des arbres devraient être des sources d’émerveillement et de curiosité continus parmi les innombrables perceptions que nous avons du monde et de l’univers. Mais rien de tout cela n’est nécessaire à la vie de bureau : il faut optimiser les sens et l’esprit afin qu’ils ne perturbent pas le bon déroulement d’une vie de bureau morne.

L’émerveillement et l’attention accordée au sens, et donc à la vie et à l’univers, n’apportent rien à l’entreprise. Tandis que des parties de Call of Duty entre collègues après le travail permettent de souder l’équipe, de fournir des sujets de discussion, de créer des groupes de collègues…

Un divertissement des plus abrutissants pour un travail abrutissant. Un travail abrutissant qui permet de s’offrir des biens abrutissants. La boucle est bouclée : difficile d’en échapper. Les années passent, certains restent dans la même entreprise pendant dix ans, vingt ans… Et finissent complètement démolis.

Deux mille ans d’histoire et certains acceptent, et sont même fiers, de faire rayonner une marque, une entreprise, sur la réseaux sociaux ? De vendre des produits qui n’ont, socialement, aucune utilité ? De développer des applications plus ou moins calamiteuses qui ne servent en réalité à rien ? D’organiser des séminaires, de séances de team-building, tous plus destructeurs culturellement les uns que les autres ? Quand ils ne sont pas des insultes à l’idée même de culture.

Les plus chanceux acceptent avec plaisir l’horreur, l’abrutissement quotidien et la négation pure et simple de la complexité et de la richesse de la vie. Mais combien, parmi les moins chanceux, rêvent de cette situation ? En étant bien conscients que tout est faux. Combien acceptent cette petite vie quotidienne faite de corruption dans l’espoir d’avoir un peu mieux plus tard ?

La capitalisme en perdition n’est plus capable de donner le moindre sens au travail. Il ne chercher plus qu’à étendre son emprise sur toujours plus d’aspects de la vie quotidienne. Les sens, la vie intérieure doivent être brisés, pliés et calibrés afin de permettre à un mode de production à l’agonie et gagner ainsi des années d’espérance de vie. C’est une impasse qui ne pourra aboutir qu’à l’avènement d’un monde et d’un homme nouveaux sous le socialisme. Mais cette renaissance ne se fera pas sans douleur : il faudra payer le prix de décennies de corruption.

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Politique

Qui est Pierre Ferracci?

Le Canard Enchaîné (18 décembre 2019) révèle des informations utiles pour connaître la nature de Pierre Ferracci, dont les villas construites en Corse en zone protégée ont été l’objet d’une tentative de destruction cette semaine.

 

Il est également parlé de lui dans un autre article :

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Écologie

Corse: une villa construite illégalement dans une baie protégée détruite à l’explosif

Une villa de 240 m² a été détruite à l’aide de bonbonnes de gaz dans la nuit de jeudi à vendredi 20 décembre 2019 en Corse, sur la commune de Bonifacio. La gendarmerie a parlé de dégâts « importants à très importants ». Elle a été construite illégalement par le riche homme d’affaire Pierre Ferracci, qui est connu pour être proche d’Emmanuel Macron et est par ailleurs président du Paris FC, un club de football professionnel évoluant actuellement en Ligue 2.

La construction de la villa de Pierre Ferracci, et d’une autre à côté autour d’une piscine, est au cœur d’une intense polémique en Corse, parce que cela a été fait en toute illégalité dans un endroit censé être protégé. Les villas sont situées sur la pointe nord de la baie de Rondinara, abritant une plage formant tout un ensemble réputé pour sa beauté naturelle.

Cela avait logiquement provoqué de la colère avec de nombreuses manifestations demandant leur destruction, ainsi que des actions en justice intentées par les association de défense de l’environnement U Levante et ABCDE.

En juillet 2017, l’homme d’affaire avait été condamné en appel à un million d’euros d’amende pour travaux hors permis de construire, sans que la destruction des villas et de la piscine ne soient ordonnée. Cela fût vécu comme une provocation et un déni de justice.

Les associations avaient très bien résumé l’enjeu dans leur communiqué d’alors, dénonçant une jurisprudence dangereuse :

« Si une famille puissante (financièrement et relationnellement) se permet de construire, sans permis, dans un lieu protégé, vierge, sans respecter l’arrêté interruptif de travaux qui lui a été signifié et n’est condamnée qu’à une amende (faible comparée à la valeur estimée des deux villas), sans obligation de détruire, la porte s’ouvre pour une bétonisation illimitée de lieux, pour l’instant indemnes, par des personnes fortunées qui se moqueront d’avoir à payer une amende. »

Le club « la Gauche autonomiste » avait eu une analyse similaire, expliquant dans un communiqué que cela revenait à :

« la possibilité accordée aux plus fortunés de prendre des libertés avec les normes de constructibilité, pour peu qu’ils soient en capacité de supporter le coût d’une forte amende. »

Sous la pression des recours, la Cour de cassation avait annulé la condamnation au début de cette année et ordonné un nouveau procès, devant se tenir dans les mois prochains. Tout cela est très lent et incertain, et en attendant les villas existent en toute impunité depuis 2010 (2013 pour la seconde).

Il y a donc eu un acte fort dans la nuit de jeudi à vendredi, avec la pose d’engins explosifs dans les villas ( une seule ayant été détruite selon la gendarmerie).

Ce genre de destruction de villa est loin d’être une première en Corse bien sûr, la question des personnes riches colonisant le littoral y étant un sujet majeur. Il ne faudra surtout pas ici tomber dans la caricature typique, faisant des Corses des chauvins mafieux et poseurs de bombes à tout va. On voit bien avec cette affaire que c’est de bien plus que cela qu’il s’agit.

La justice est sabordée, au mépris de la nature, mais aussi régulièrement au mépris de la culture du peuple corse devant se soumettre à l’industrie touristique et aux désirs de personnes très riches.

Notons d’ailleurs que le président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a déclaré hier la Corse en « état d’urgence climatique et écologique » (une déclaration symbolique, la ville de Paris ou le Canada ayant déjà fait la même chose par exemple), mais avec un discours écologiste se voulant engagé, appelant la population à la défense de l’environnement corse et méditerranéen.

Il y assume d’ailleurs, le lendemain même de l’explosion d’une des villas de Pierre Ferracci, que « la Corse a toujours su se mobiliser pour défendre son environnement et celui de la Méditerranée », en citant notamment les :

« actions clandestines qui ont empêché la bétonisation de notre littoral et cela, les Corses le reconnaissent, y compris ceux qui ne sont pas nationalistes. »

C’est une prise de position très forte, qui en dit long sur l’état d’esprit pouvant exister sur l’île, avec une population largement déterminée pour ne pas laisser le littoral aux mains des richissimes bétonneurs, alors que dans le même temps l’érosion du littoral à cause du changement climatique est de plus en plus préoccupante.

Les défis démocratiques sont nombreux en Corse, et seul un mouvement populaire peut réellement y faire face.

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Politique

Un 9 janvier choisi par des Ponce Pilate

Jeudi 19 décembre 2019 avait lieu auprès du Premier ministre une réunion avec les principales organisations syndicales et patronales. À la sortie, le dirigeant de la CGT Philippe Martinez avait été particulièrement bref en conférence de presse, annonçant une mobilisation le 9 janvier. Quelles allaient être les réactions le lendemain, alors que la grève dure déjà depuis seize jours et que le 9 janvier, c’est dans trois semaines ? On a pu voir que la base affirme que la lutte continue, mais en reflétant pour beaucoup l’état d’esprit anti-politique des syndicalistes.

Ce qui se passe est très simple à comprendre : d’un côté, les syndicats font monter la pression dans les négociations avec le gouvernement. De l’autre, les syndicats ont toujours accepté les négociations avec le gouvernement. Ils ne se conçoivent jamais comme pouvant agir d’en-dehors du système bien rôdé des négociations, de la reconnaissance institutionnelle.

On voit donc ici très bien l’hypocrisie de la direction de la CGT et de la CGT-FO, qui participent à une réunion avec le Premier ministre, alors qu’ils sont censés représenter la ligne d’un « non » catégorique. Ils auraient dû dire : on ne vient pas, on est contre, cela ne se discute pas.

Les dirigeants de la CGT et de la CGT-FO ont donc été très malins en refilant la patate chaude à la base en grève, en disant : maintenant, on se mobilise le 9 janvier. Car, entre temps, que va-t-il se passer ? En ne disant rien, les dirigeants de la CGT et de la CGT-FO n’assument rien, ni le choix d’une éventuelle « trêve », ni l’échec vers lequel on va.

Ils remettent à la base les responsabilités concrètes, tout en faisant du 9 janvier une date mythique comme le syndicalisme sait en produire. Ils se lavent les mains. Et quand on dit « la base », il faudrait plutôt dire « les cadres syndicaux », car il n’existe aucun élan démocratique à la base. Il y a des assemblées de type syndicaliste, avec beaucoup d’entrain, mais aussi beaucoup de prétentions.

De plus, le front syndical est sérieusement fissuré avec les jeux en solitaires de l’UNSA et de la CFDT. Le syndicalisme est particulièrement faible et en plus émietté, comment espère-t-on alors la victoire ? Sans unité, la défaite est assurée et elle est mal partie pour passer par les syndicats : seules des assemblées générales à la base peuvent la réaliser.

Les syndicalistes vivent dans leur bulle. Ils sont incapables de s’adresser à la population, de par leur tradition de rejet de la politique. Ils ne cherchent pas à convaincre le peuple, ils ont des attitudes simplistes de négociateurs et des réflexes corporatistes, ils n’ont aucune analyse des enjeux sociaux, politiques, culturels.

Il suffit de voir un syndicaliste et de l’écouter parler pour se dire : cette personne serait incapable de devenir ministre. Or, le peuple ne va certainement pas se mettre en branle pour d’aussi mauvais chefs, dont les intérêts primordiaux, et ce de manière assumée, sont les secteurs avec des retraites au régime spécial.

Il faudrait clairement que les syndicalistes passent la main à la Gauche politique, mais il ne le veulent pas. D’un côté il s’adressent au gouvernement, de l’autre ils ne veulent pas de politique ! C’est la tradition syndicaliste française, d’origine syndicaliste révolutionnaire. On court donc à la catastrophe.

Ceux qui vont profiter de l’affaire, ce seront les populistes, surtout d’extrême-Droite, qui commencent déjà à accuser les fonds de pension américain d’être à la manœuvre. Les populistes « de gauche » sont évidemment de la partie. C’est inévitable : refusant de reconnaître la bourgeoisie, tous ces gens doivent trouver un ennemi imaginaire. C’est aujourd’hui le capital financier américain, demain ce sera le capital financier américano-juif.

Voilà ce que va amener ce qu’on doit appeler, en parallèle avec le crétinisme parlementaire des opportunistes, le crétinisme syndicaliste. Les Ponce Pilate ne torpillent pas que la grève actuelle, mais également les avancées de la Gauche politique. Leur crétinisme syndicaliste détruit la politique et appuie les populismes.