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Le populisme d’Arnaud Montebourg à propos de la dette

Arnaud Montebourg fait partie des figures politiques dont il est de plus en plus souvent parlé pour l’élection présidentielle de 2022. Chantre du « made in France », sa marque de fabrique est une sorte de nationalisme « de gauche », c’est-à-dire qu’il fait du Marine Le Pen, mais en plus « soft » si l’on veut. Son nouveau credo, pour se donner un air « de gauche », est de prôner un peu partout l’effacement de la dette publique : c’est là du populisme, dans le but d’éviter à tout prix la lutte des classes.

Structurellement, le capitalisme fonctionne depuis de nombreuses années par la dette. Les grands États modernes sont endettés et s’endettent en permanence, mais c’est également le cas des grandes entreprises mondiales. La crise sanitaire du Covid-19 a profondément accéléré ce processus tout au long de l’année 2020 et cela devient de plus en plus une source d’inquiétude.

En effet, qui dit dette, dit remboursement et à un moment donné la question se pose toujours de savoir « qui va payer ». Par divers artifices, les banques centrales arrivent à repousser le problème en déversant artificiellement de la monnaie dans l’économie. Ce n’est pas nouveau, mais là encore cela s’est approfondie durant cette année 2020.

N’importe qui ayant un esprit rationnel et connaissant la vie quotidienne dans le capitalisme sait très bien qu’il n’y a pas d’argent magique. Alors quand de l’argent est créé ou emprunté, il faut bien que cela corresponde à une certaine valeur, et donc que quelqu’un en paie le prix, si ce n’est tout de suite, au moins à un moment donné. Pour payer, il y a la monnaie bien sûr, qui est dépensée ou dévaluée, mais il y a aussi et surtout le travail (qui est de toutes manières toujours à l’origine des richesses).

La réponse de la Gauche à cela, en tout cas de la Gauche historique, est très simple : il faut mener la lutte des classes, pour que ce soit la bourgeoisie qui paie et rogne sur son mode de vie, mais certainement pas les classes populaires qui devraient être plus pauvres et travailler plus. Cela nécessite cependant d’assumer l’affrontement contre le capitalisme et ses représentants, ce dont une personne comme Arnaud Montebourg (qui se vante d’être un chef d’entreprise) ne veut surtout pas entendre parler.

On peut même dire qu’Arnaud Montebourg a une crainte profonde à l’idée que les masses puissent se révolter contre le capitalisme, comme il l’explique à la presse :

« Si quiconque est capable de me dire comment nous allons rembourser 500 milliards de dette en plus, soit sept fois le produit annuel de l’impôt sur le revenu… C’est impossible, et nous ne pourrons pas le faire sans des jacqueries et des révoltes »

Pour éviter cela, il veut acheter la paix sociale et a donc une « magnifique » idée… Annuler purement et simplement la dette ! Un coup de baguette magique de la Banque centrale européenne, abracadabra les problèmes disparaissent !

Il prône donc :

« une annulation concertée de toutes les dettes Covid de tous les pays de la zone euro, et un rachat massif par la Banque centrale européenne, qui ne spoliera personne. »

Cela n’a aucun sens, à moins de risquer un effondrement total de l’économie, par une perte de confiance généralisée engendrant une crise sans précédent. Il y a toutefois de prétendus économistes pour expliquer aux gens qu’ils n’ont rien compris et que tout est possible dans le capitalisme, tellement le capitalisme est merveilleux. C’est le cas par exemple de Gaël Giraud du CNRS, sur lequel s’appuie Arnaud Montebourg pour défendre ses thèses fantaisistes.

Ces gens-là sont des menteurs bien entendus, mais leurs prétentions sont bien formulées et peuvent avoir de l’audience, surtout dans un pays comme la France qui a décidé de s’asseoir sur la lutte des classes depuis des années et des années pour croire au capitalisme (tout en prétendant ne pas y croire, pouvoir le réformer, etc.)

Mais on n’arrête pas ainsi la roue de l’Histoire et les gens comme Arnaud Montebourg n’iront pas bien loin quand celle-ci reprendra ses droits. Il en sera alors fini des mensonges populistes et ce sera à nouveau, enfin, l’époque de la lutte des classes ! Si les classes populaires ne veulent pas payer le prix de la dette « Covid », elles doivent faire payer la bourgeoisie : c’est aussi simple que cela !

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Le monde court à sa perte, mais la petite-bourgeoisie «de gauche» manifeste contre la police

La Gauche va mal, très mal en France. Et quand on voit que pour une grande partie d’entre elle, l’actualité est de s’imaginer que le pays serait en passe de devenir une dictature avec la police s’arrogeant le droit de tabasser en toute impunité, on comprend tout à fait que les classes populaires ne veuillent pas entendre parler d’elle… L’agitation hystérique autour de l’article 24 de la proposition de loi relative à la sécurité globale, avec des manifestations dans plusieurs grandes villes samedi 21 novembre, en dit long sur le décalage terrible entre la Gauche et la société française.

La France, comme tous les grands pays capitalistes, connaît une désagrégation majeure de son tissu social. La société craque de partout avec une violence de plus en plus prégnante, notamment à l’égard des femmes, et ce jusque dans les moindres interstices de la vie quotidienne. La police est clairement en première ligne face à cette décomposition, mais avec des moyens très faibles et une hiérarchie de plus en plus déconnectée de sa base. Une base qui s’est largement prolétarisée, en perdant au fil des années ses traditions autoritaires-paysannes faisant du policier un sympathisant naturel de l’extrême-Droite.

La colère est d’ailleurs, dans un tel contexte, très grande dans les rangs de la police, avec des fonctionnaires ayant de plus en plus le sentiment de ne pas pouvoir assurer leur mission de protection de la population, tout en étant en même temps jetés en pâture face à des délinquants dont l’arrogance n’a d’égale que l’impunité dont ils bénéficient.

Alors, quand en plus de cela les policiers se sentent menacer dans leur vie privée… forcément qu’ils ne sont pas contents. Rien de plus naturel. La réalité est qu’en France, l’État n’est même pas en mesure de garantir la sécurité de sa propre police. Les policiers prennent de plus en plus l’habitude de cacher leur profession, notamment avec leurs enfants pour qui il devient préférable de ne pas dire qu’ils sont fils ou filles de policier.

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin n’entend aucunement changer les choses dans un sens démocratique, en mettant le Droit au cœur de la société. En bon populiste, il prétend avec une petite mesure qu’il va pouvoir contourner les problèmes et garantir la sécurité des policiers. C’est le sens du fameux article 24 de la proposition de loi relative à la sécurité globale, voté en première lecture par l’Assemblée nationale vendredi 20 novembre 2020.

Voici ce qu’il dit :

« Article 24

I. – Le paragraphe 3 du chapitre IV de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse est complété par un article 35 quinquies ainsi rédigé :

« Art.35 quinquies. – Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police. »

II. – L’article 35 quinquies de la loi du 28 juillet 1881 sur la liberté de la presse ne font pas obstacle à la communication, aux autorités administratives et judiciaires compétentes, dans le cadre des procédures qu’elles diligentent, d’images et éléments d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale. »

Cela ne rime pas à grand-chose et n’importe qui n’étant pas de mauvaise foi se dira que si l’État en est à devoir faire une telle loi pour empêcher que les policiers ne soient menacés individuellement, c’est qu’il ne tient vraiment plus grande chose…

Mais tel n’est pas le raisonnement de la petite-bourgeoisie hystérique, prétendument « de gauche », qui voit tout l’inverse et a manifesté dans les grandes villes samedi 21 novembre pour crier au loup totalitaire, parlant de menace sur les « libertés », de « droit à l’information », voire même de fascisme pour certains.

On a ici un cinéma strictement parallèle à l’excitation petite-bourgeoise face aux mesures collectives exigées par la situation sanitaire. Aux États-Unis, la petite-bourgeoisie crie au communisme, ici elle crie au fascisme, mais cela revient au même, car le mot fascisme est employé de manière démagogique : c’est l’idéologie individualiste, anti-collectivisme, qui s’exprime.

On peut également noter que tout cette agitation est portée à l’origine par quelques journalistes pour qui le summum est de filmer les fins de manifestations, les arrestations, et plus généralement toutes les interventions des forces de l’ordre. Il y a ici tout un petit milieu très marqué par l’ultra-gauche, par l’anti-étatisme primaire, par la conception de la minorité (intellectuelle) agissante, etc.

Tout cela n’intéresse bien entendu personne en réalité, car les gens des classes populaires en France n’en ont strictement rien à faire des gilets jaunes et autres « black block » se faisant arrêter ou matraquer parce qu’ils ont trouvé amusant de jeter des pavés, des cocktails molotov ou du matériel de chantier sur des forces de l’ordre. Tout cela n’a tellement rien à voir avec la vie quotidienne des gens ou même l’idée de révolution, que c’en est anecdotique.

Sans parler de ce constat qu’on doit faire : on a de tels manifestations… en plein confinement sanitaire ! C’est totalement délirant, et ce ne peut être que l’œuvre d’une « Gauche » profondément déconnectée des réalités de la société française et des priorités du moment.

Le monde connaît une crise sanitaire majeure, qui est l’expression d’une catastrophe écologique considérable et il y a à l’arrière plan de cela une crise économique monstrueuse qui se profile, sur fond de délitement moral et culturel de la société. Ce à quoi à il faut ajouter des tensions guerrières qui sont de plus en plus prégnantes dans le monde, notamment de la part de la France qui participe activement à la course au militarisme.

II se trouve cependant des gens qui, pour détourner l’attention de la crise, prétendent que l’important aujourd’hui est de pouvoir filmer les policiers en manifestation ! C’est inacceptable et il saute aux yeux que c’est une caricature. Il faut vite renverser la table et en revenir à la Gauche historique, celle du mouvement conscient et organisé de la classe ouvrière menant la lutte des classes. L’époque exige des gens sérieux et il en est assez de l’hégémonie de la petite-bourgeoisie et des conceptions anarchistes sur la Gauche !

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Article 24 : un exemple d’obsession petite-bourgeoisie quant à l’Etat

Quelle est donc la raison de cette agitation au sein des milieux petits-bourgeois, tout particulièrement des journalistes, en raison d’un article sur le floutage des visages des policiers ? C’est l’obsession à propos de l’État.

Qu’en est-il réellement ? Que penser de ces discours alarmistes venant de ce monde libéral-libertaire, voir carrément populiste ?

Des milieux qui ne représentent rien

Les syndicats français s’imaginent représenter les larges masses françaises alors que ce n’est pas le cas. De même, les syndicats étudiants s’imaginent être les plus dignes représentants des jeunes français, alors qu’ils sont totalement marginalisés et à des années-lumières de la réalités de la jeunesse populaire de notre pays. La situation des journalistes de rédactions supposément à Gauche, et réellement libéral-libertaire, est la même : coupés de la classe ouvrière, et plus généralement du prolétariat, ils tournent en roue-libre.

Ils s’imaginent être les gardiens de la démocratie, des acquis sociaux et du progrès. La réalité est qu’ils sont une des composantes du libéralisme sur le plan des idées et du capitalisme sur le plan des salaires. Le besoin d’informer, d’élever le niveau des masses et de faire avancer la raison face à l’obscurantisme n’a pas sa place au sein des rédactions de grands groupes de presse qui ne survivent que grâce à des aides publiques, des perfusions d’actionnaires et de publicitaires.

Le décalage entre les aspirations, les grands discours et la réalité quotidienne entretiennent des mentalités complètement à côté de la plaque. Plutôt que de porter un regard lucide sur leur réalité quotidienne et sur le besoin de se lier aux masses, les journalistes se laissent bercer par la simplicité d’un entre-soi réconfortant.

Le fantasme des « bavures policières »

On se doute que la petite-bourgeoisie intellectuelle tend naturellement aux conceptions libérales-libertaires. C’est si vrai que pour certains, être journaliste c’est… filmer les fins de manifestations, les arrestations, et plus généralement toutes les interventions des forces de l’ordre. C’est de l’immédiatisme, tout à fait en phase avec la consommation propre aux réseaux-sociaux. C’est du BFM TV maquillé en rébellion.

Pour cette raison, les fameuses « bavures » et « violences policières » sont un sujet vendeur et une manière de lancer une petite carrière. Il est ici simplement pris la France des années 1970, avec sa police brutale, propice au racisme et en tout cas ouvertement beauf, afin de prétendre que la France de 2020 lui correspond.

On tord ici tellement les faits que la conséquence inévitable, c’est que des jeunes hommes drogués et violents envers leur conjointe, des dealers en fuite, et autres éléments anti-sociaux, sont transformés en victimes de l’arbitraire, de « racisme systémique » et autres inventions petites-bourgeoises.

L’État, obsession petite-bourgeoise

Que des amendements et des lois soient mal faits, mal écrits avec de nombreux flous, cela n’a malheureusement rien de surprenant. Sauf si bien entendu on n’a pas de critique de fond de la société et du capitalisme… Et justement la petite-bourgeoisie s’imaginant contestataire n’a qu’une obsession : l’État.

L’État à qui il faut mendier, tout en le dénonçant, et inversement. Les mêmes petits-bourgeois qui dénoncent qu’on ne pourrait plus montrer les policiers en action… n’ont pas pour autant quelque chose à proposer concernant l’organisation de la société. Ils prétendent qu’il faudrait moins de police, plus de police – mais sans que rien ne soit changé dans la société. C’est évidemment intenable et ils le savent. C’est de la démagogie.

C’est du niveau des gilets jaunes exigeant moins d’impôts et plus de services publics, du syndicat qui dénonce le patron tout en faisant un accord avec lui dans le cadre des négociations, des entreprises qui veulent le libéralisme… mais aussi les aides de l’État.

L’État est véritablement une obsession petite-bourgeoise, tout ce que voit la petite-bourgeoisie, c’est l’État, ce qui est bien passe par l’État, ce qui est mal passe par l’État. Coincée entre la bourgeoisie qu’elle jalouse et les prolétaires qu’elle méprise, la petite-bourgeoisie trouve des fictions, cherche à faire du bruit, elle tente d’exister. Que tout cela est vain, que ses gesticulations sont grotesques!

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Jean-Christophe Cambadélis annonce le républicanisme de gauche

Jean-Christophe Cambadélis est un cadre socialiste historique. Il propose une idéologie clef en main, de centre-gauche et affirme que c’est lui ou bien les libéraux et les nationalistes.

Jean-Christophe Cambadélis est connu pour être l’un des cadres socialistes les plus éprouvés, les plus politiques, alliant rigueur et opportunisme, clairvoyance et coups à trois bandes. C’est l’exemple même du cadre passé par l’extrême-gauche étudiante trotskiste, habitué aux mouvements des masses et aux coups fourrés, pour rejoindre le Parti socialiste et obtenir ainsi une stature étatique.

Pour cette raison, il a expliqué au Journal du Dimanche qu’il ne se sentait pas hors-jeu pour 2022, et c’est vrai. C’est un homme mesuré dans tous les domaines, il n’a pas perdu sa crédibilité comme François Hollande même s’il dit finalement la même chose, c’est un homme de réseaux.

Jean-Christophe Cambadélis a d’ailleurs fondé en septembre le réseau « Nouvelle Société » et le jeudi 19 novembre il a tenu une conférence de presse pour annoncer un projet de ce réseau, intitulé « La République impartiale – Mémorandum pour un républicanisme de gauche ».

Ce qu’on y trouve est une savante cuisine. Il y est dit la chose suivante : c’est nous ou bien le populisme, ou bien les libéraux. Nous sommes les seuls crédibles, ce sera nous ou un avatar français de Donald Trump, nous ou un Emmanuel Macron au libéralisme débridé.

Comme il faut rassembler, il faut être de centre-gauche : c’est la thèse des 51 % de François Hollande, pour qui la Gauche ne peut pas être majoritaire. Comme il faut être crédible, il faut se la jouer républicain dur : c’est la thèse de Manuel Valls. Comme il faut tout de même donner des gages à la Gauche, il faut parler de défendre les acquis et revendiquer l’opposition au nationalisme et à la guerre.

Comme il faut légitimer tout ce bric-à-brac, il y a la République comme concept traditionnel chez les socialistes depuis Jean Jaurès et on lit dans le mémorandum :

« La gauche, occupée à la question sociale et à l’extension des libertés individuelles a, petit à petit, délaissé la défense et l’approfondissement de la République. Elle n’a voulu voir que ses insuffisances, ses trahisons, ses limites.

Elle a pensé révolution, évolution, libération. Ce qui fut nécessaire. Mais elle a relégué la République au magasin des accessoires. Et aujourd’hui, voici la République remise en cause, attaquée de toutes parts. »

Répétons-le encore une fois : François Hollande ne peut qu’être d’accord, Manuel Valls aussi. On a du mal à penser qu’ils n’ont pas été consultés ou qu’ils ne sont pas, d’une manière ou d’une autre, de la partie. Au minimum ils convergent avec Jean-Christophe Cambadélis.

La ligne de celui-ci est très clairement radicale de gauche et évidemment on ne trouvera rien sur la classe ouvrière et le peuple, à part une dénonciation des communistes ici et des maoïstes là-bas. Pas de socialisme, pas de capitalisme, pas de bourgeoisie, pas de propriété, etc. Les concepts employés ont de ce fait un côté à la fois flou et poétique assumé : « égalité réelle », « liberté ordonné », « fraternité laïque ».

Quel est donc le message passé ici à la Gauche ? C’est, en quelque sorte : c’est nous ou le fascisme. C’est à peu près clair. Le message, c’est : vous ne parvenez rien, vous ne pouvez pas parvenir à quelque chose. Nous sommes les seuls crédibles dans le cadre d’institutions que vous n’aimez pas, mais que vous ne pouvez pas remplacer. De plus, les mouvements populaires partent dans le populisme et le nationalisme : vous devez donc défendre ces institutions pour survivre vous-mêmes.

C’est très fin, c’est très politique, c’est très Jean-Christophe Cambadélis. Mais c’est trotskiste aussi, c’est-à-dire unilatéral et calculateur, fabriqué en laboratoire. La vie est bien plus complexe que ces plans sur la comète et il est parlant que le mémorandum ne parle pas des animaux, ce qui en 2020 est aberrant. Au-delà même de son absence de « croyance » en les chances de la Gauche historique, cette absence en dit long sur un certain côté hors-sol.

Si on ajoute à cela la crise et le retour politique de la classe ouvrière, alors le projet de Jean-Christophe Cambadélis apparaît comme tout à fait réaliste… et en même temps un rêve parisien coupé des réalités. La France va au conflit, c’est inévitable et aucun pompier « républicain » ne peut empêcher les contradictions de s’exprimer. L’heure de François Hollande est passé : l’heure est à l’Histoire.

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Les Arméniens de France doivent se placer sous le drapeau de la démocratie, ici et en Orient

La Gauche française sait qu’il faut observer l’Orient avec attention. Et ceux et celles qui sont dans la perspective de la Gauche historique constatent depuis le début du conflit qui a ravagé le Karabagh arménien que le nationalisme turc comme le nationalisme arménien, en dépit d’une évidente dissymétrie, sont néanmoins les deux faces de la même pièce.

Si le nationalisme turc du régime d’Aliev et celui du régime d’Erdogan portent au premier rang la responsabilité de l’épuration ethnique en cours au Karabagh arménien, le nationalisme arménien a aussi une lourde responsabilité dans ce processus, qu’il est impossible, et criminel, de contourner. Prenons le temps ici de développer cette affirmation en s’adressant aux Arméniens de France.

La communauté arménienne de France est concrètement divisée en deux ensembles relativement différents. D’abord, il y a un bloc issu des réfugiés ottomans ayant fuit le Génocide, les persécutions de la Première Guerre mondiale et de ses suites, parlant formellement, quand ils le connaissent, l’arménien ottoman (dit « occidental » ou Արեւմտահայերէն).

Ceux-là sont le plus souvent très intégrés au reste de la société française et actif essentiellement sur le plan associatif en matière culturelle ou par l’organisation d’œuvres caritatives et solidaires, avec un goût prononcé pour l’expression intellectuelle de leur appartenance nationale. Mais en raison de leur histoire comme du cadre national français dans lequel ils se sont construit comme minorité nationale, ils cèdent trop souvent à l’essentialisme et au romantisme idéalisé.

Timbre arménien de 2015 en l’honneur de Missak Manouchian, une figure arménienne du mouvement communiste en France et de sa Résistance

Il y a ensuite, un ensemble plus récent composé de migrants venus de la République d’Arménie depuis 1991 et parlant la variante dite « orientale » de l’arménien ou Արևելահայերեն. Cette seconde population est souvent plus communautaire, exprimant aussi plus volontiers un nationalisme chauvin visible, parfois outrancier et formellement militarisé. Toutefois, c’est souvent pour fuir justement le régime corrompu et militarisé de Yerevan, ainsi que les dangers du service militaire pour leurs jeunes garçons, qu’ils ont décidé de quitter l’Arménie.

Si ces deux composantes sont différentes sur bien des plans, elles ont logiquement communié dans leur réaction face à la tragédie du Karabagh. Notons qu’elles appellent souvent à utiliser le terme Artsakh a toutes les sauces – depuis que les séparatistes arméniens du Karabagh ont décidé de proclamer sous ce nom l’indépendance de leur territoire – comme solution romantique à l’impasse dans laquelle le séparatisme a jeté le Karabagh arménien depuis 1994. Il y a une idéalisation de l’Arménie d’un passé lointain.

Leur détresse commune face à l’effondrement de celui-ci vient d’abord de l’écho épouvantable du Génocide de 1915 et des persécutions qui ont encore suivies la Première Guerre mondiale. Forcément la brutalité de ce drame actuel renvoie au Génocide : encore une fois il est question d’une volonté d’exterminer la nation arménienne sur son sol, encore une fois c’est un nationalisme turc qui accomplit cette extermination.

On pourrait toujours dire que les destructions et les victimes sont sans commune mesure avec l’ampleur du Génocide de 1915 (que les Arméniens appellent la « Grande Catastrophe »). Mais les effets qualitatifs sont exactement les mêmes et prolongent en effet l’effondrement de l’Empire ottoman, dont ne sont sortis ni les Arméniens, ni les Turcs, ni même l’ensemble des peuples orientaux en réalité.

L’empire ottoman à son apogée

La brutalité des nationalistes turcs, leur racisme forcené à l’égard des Arméniens et le fait surtout qu’ils nient obstinément et jusqu’à l’absurde tous les crimes des régimes génocidaires les ayant précédés (et pire encore qu’ils entendent poursuivre sans relâche) constituent un mur de haine sur lequel la douleur arménienne se fracasse. Ainsi sont bloquées les perspectives de réconciliation, l’élan de la culture et de la démocratie, que recherchent pourtant très largement l’immense majorité des Arméniens avec une grande dignité. C’est la dignité de cette quête qui vaut en grande partie la sympathie très largement partagée au sein des masses françaises pour cette composante de sa population.

Les Français apprécient énormément les Arméniens, ils respectent leur douleur. C’est un fait indéniable.

Cependant, face au nationalisme turc outrancier, les Arméniens ont raté leur rendez-vous avec l’universel. Et particulièrement en France ! Ce qui est un échec terrible qu’il faut analyser pour le corriger. Face au nationalisme turc et au traumatisme non réparé du Génocide, les Arméniens, même en France, ne sont pas parvenus à aller à la Démocratie, à la réconciliation et à développer un processus de rencontre avec les Turcs. La question du Karabagh en particulier a ici profondément pesé dans ce processus.

Face au nationalisme turc, les Arméniens, même en France, ont symétriquement développé pour eux-mêmes un nationalisme similaire, recyclant à leur manière l’Ancien Régime ottoman par lequel les Arméniens se sont constitués historiquement en tant que nationalité, se piégeant dans un face à face dissymétrique et sans issue, qui alimente l’épouvantable processus qui mène à leur propre destruction au bout du compte.

Des exemples des propos occidentalistes d’une lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères, publiée dans Marianne et écrite par Robert Guédiguian , Simon Abkarian et Serge Avédikian, du milieu du cinéma français,

Sans qu’il soit ici question de développer la question du nationalisme arménien en tant que tel, il s’agit de voir quels ont été ses effets sur les Arméniens de France. Dans les grandes lignes, il a abouti à développer deux postulats aussi erronés l’un que l’autre qui ont progressivement mais implacablement piégé les Arméniens pour les conduire au gouffre dans lequel les Arméniens du Karabagh ont été précipités, et qui pourrait entraîner ensuite l’État arménien lui-même si rien n’est fait pour enrayer cette sinistre spirale.

Le premier de ces postulats, est la nécessité pseudo-existentielle d’une « Grande Arménie » sur le plan géographique, comme reflet d’une « Arménie éternelle » sur le plan historique.

À proprement parler, il est tenu pour évident que des choses historiquement aussi différentes que le royaume persan hellénisé des Artaxiades comme Tigrane le Grand, ceux des Parthes Aracides d’Arménie, des Bagratuni et de leurs successeurs, y compris en Géorgie d’ailleurs ou dans les émirats kurdes voisins, ou encore le royaume arménien de Cilicie relèveraient d’une seule et même chose : tout cela ce serait l’Arménie.

Plus exactement, cela est posé comme base de la légitimité territoriale à constituer une « Grande Arménie » à notre époque. Ce qui est nié par contre, c’est toute la période ottomane, à l’exception du Génocide, et toute la période soviétique, entre la courte indépendance de l’Arménie nationale autour de Yerevan, et l’indépendance de la RSS d’Arménie en 1991.

Carte de l’Arménie à l’apogée de son expansion sous la dynastie des Artaxiades, influencée par les Perses et les Hellènes (Source : Wikipedia)

Il y a ici toute une vue dominée par la géopolitique, prolongeant l’agression impérialiste sur l’Orient menée par les puissances capitalistes d’Europe occidentale à partir du XIXe siècle.

La France pour ce qui nous concerne, avec ses institutions comme l’INALCO notamment, a conduit une vaste offensive culturelle appuyant le développement du nationalisme arménien, en lui donnant une base scientifique et formellement pseudo-rationnelle de grande envergure. Par exemple, le rôle de la Revue des Études Arméniennes fondé par les linguistiques Frédéric Macler et Antoine Meillet en 1920 à Paris, est significatif de ce romantisme idéalisant l’Arménie. Quand on sait aussi que le fanatique des indo-européens Georges Dumézil en a aussi été le directeur, on aura en réalité tout dit.

Cela ne veut pas dire que cet effort savant n’a pas produit des avancées de grande valeur, mais il a alimenté depuis le début sur le plan culturel le nationalisme arménien dans ce qu’il avait de plus chauvin. Ni plus ni moins.

Le Traité de Sèvres de 1920 justement est la traduction politique de cette vue française sur l’Arménie. Le tracé de celle-ci sur la dépouille de l’Empire ottoman vaincu, dont le refus sera à la base du nationalisme revanchard de Mustafa Kemal, le futur Atatürk, est ce qui a entraîné ensuite la fondation en 1924 de la République de Turquie, à la fois comme liquidation de l’Empire ottoman et comme refus du Traité de Sèvres. Et donc aussi forcément de la « Grande Arménie ».

Le face à face du nationalisme turc et du nationalisme arménien part en réalité de ce point, qui conditionne toute la relecture ensuite du passé, y compris du Génocide, qui devrait tout légitimer pour les uns et qui doit totalement être nié pour les autres.

Seule la Révolution soviétique a permis de rompre avec cet engrenage destructeur, mais de manière incomplète. La Guerre Froide a permis de poursuivre le développement de ces nationalismes orientaux, soutenus par les impérialismes selon les intérêts du moment. Cela d’autant mieux qu’en URSS même, une fois devenue expansionniste dans les années 1950-1960, a entraîné le développement d’expressions nationalistes chauvines dans tout le pays, autant appuyées par des organisations dissidentes que par des oligarques corrompus. Mais toute cette dynamique décadente a été vu en Occident comme un « réveil » national et démocratique.

À l’indépendance en 1991, la question du Karabagh était devenue brûlante. Le fait que des Arméniens y faisaient face à des Turcs avait aussi tout pour galvaniser les Arméniens français dans leur nationalisme. La focalisation sur le territoire a aussi entraîné des effets terribles pour les Arméniens soviétiques, dont un tiers vivaient hors de la RSS d’Arménie, comme le montre le tableau suivant.

Mais ce qui comptait plus que tout, c’était l’orgueil territorial. Le développement des Arméniens hors de la République soviétique n’a jamais eu aucune importance pour les Arméniens de France, et rien n’a donc été fait pour sauver les Arméniens d’Azerbaïdjan ! Il y a eu simplement un appui romantique au séparatisme du Karabagh, comme seule solution aux pogroms et au nationalisme exterminateur qui se développait à Bakou. À partir de là, en dépit de la victoire arménienne, la polarisation n’a fait que se renforcer, jusqu’à l’effondrement actuel du Karabagh arménien.

On en est revenu donc aux années 1920 dans le Caucase sur le plan politique. Mais en pire, forcément. Seule la Géorgie a pu, bien difficilement, conserver la tentative démocratique d’unir les nationalités caucasiennes dans une nation commune qu’avait construit l’Union soviétique. Y compris d’ailleurs avec une communauté arménienne forte, majoritaire même au Javakh, région à la frontière de l’Arménie.

Mais la tentative démocratique soviétique a été vue toute entière par les Arméniens de France comme une « colonisation » impériale. Une lecture que les courants post-modernes depuis les années 1970 n’ont bien sûr pas manqué d’appuyer. Et la remise en cause de ces « frontières » a été comprise comme une émancipation. Il était donc convenu qu’Arméniens et Turcs ne pouvaient cohabiter, sinon à titre exceptionnel, et que la séparation territoriale devait être la règle.

Et comme corollaire à la chimérique « Grande Arménie » à reconquérir, le séparatisme territorial s’est doublé de la certitude de l’impossibilité, malheureuse mais « pragmatique », à construire une vie commune avec les Turcs. Là aussi, le passé soviétique en particulier met en défaut cette évidence nationaliste. Cela est si vrai que l’on peut entendre les arméniens nationalistes de France à la fois dénoncer les « frontières machiavéliques de Staline » tout en soulignant la nostalgie, incontournable pour qui connaît l’Arménie post-soviétique, de la vie commune et pacifique permise aussi longtemps que l’URSS a porté la ligne d’unité démocratique des peuples caucasiens.

On ne voit pour ainsi dire jamais les Arméniens de France mettre en avant dans leur presse ou dans leurs productions l’existence des Turcs d’Arménie, qui constituaient une composante de l’Arménie soviétique, tout comme les Arméniens en constituaient une de l’Azerbaïdjan ou de la Géorgie soviétique… Sinon pour dire que ces composantes aurait du être séparées territorialement et que cette ségrégation aurait évité les guerres actuelles !

Mais en fait, l’existence du peuple arménien comme nationalité ne se résume pas à une question territoriale, tout comme l’auto-détermination ne se résume à l’indépendance d’un État arménien qui rassemblerait tous les Arméniens. S’il faut défendre l’État arménien, il faut aussi penser la situation des Arméniens hors de cet État. Et cela il faut le penser sur le plan territorial comme sur le plan culturel, dans le cadre des nations voisines dont les Arméniens ne sont pas séparés, mais dont ils sont une composante indiscutable. Tout comme les autres minorités nationales, particulièrement les Azéris, auraient du être des composantes de l’État arménien.

Sur ce point, si on peut reprocher une chose aux « frontières » soviétiques, qui n’en étaient d’ailleurs pas fondamentalement, ce n’est pas d’avoir « disperser » les Arméniens, mais de ne pas avoir réussi à dépasser définitivement les chauvinismes des uns et des autres.

Troupe de théâtre azérie de l’Opéra d’État de Yerevan en 1939

On entend aussi jamais parler des liens culturels justement des Arméniens et de leurs voisins, en particulier Azéris, visibles dans la musique, ou encore la cuisine par exemple. Mais si on ne met jamais en avant cette base, cet héritage commun, et en particulier la valeur démocratique du passé soviétique, alors que reste-t-il ?

Il reste très exactement la situation actuelle qui en est la conséquence : il faudrait la Grande Arménie, séparée de la Turquie et de ses satellites, mais il ne faudrait pas la guerre. Il faudrait effacer l’héritage et les liens nationaux entre Arméniens et Turcs, mais il ne faudrait pas le racisme. Il faudrait le Karabagh, mais il le faudrait sans les Turcs. Il faudrait l’Arménie libre, sans le joug de la Russie, mais il faudrait que les Occidentaux s’en mêlent. Il faudrait se battre à mort pour la patrie, mais sans que la jeunesse n’en paie le prix.

A vrai dire, ce dernier point a été même sans doute le plus grand désaveu du nationalisme arménien. Malgré les appels aux volontaires face à l’agression du régime d’Aliev, il n’y a pas eu de « levée en masse » ou de milliers de volontaires prêts à faire barrage à l’Azerbaïdjan. Les illusions romantiques du nationalisme arménien se sont ici heurtées à une dure réalité : il n’y a pas eu de guerre populaire, la jeunesse arménienne n’a pas voulu mourir pour le Karabagh. Le nationalisme arménien était un tigre de papier, il a oublié que seules les masses comptent. Il leur a tourné le dos pour s’élancer dans ses chimères à toute force, pensant que les masses suivraient. Cela n’a pas été le cas. Impossible de contourner ce fait.

Vive la prospérité et la vie culturelle des kolkhozes et des kolkhoziens! (1938)

À la vérité, ce qui réparera le Génocide des Arméniens, ce n’est pas le projet impérialiste de dessiner des frontières injustes pour s’appuyer sur les uns contre les autres, jouant artistiquement des flatteries et des ressentiments comme savent si bien le faire les géopolitologues bourgeois. Ce qui libérera les Arméniens ce n’est pas le séparatisme territorial niant la vie commune et bloquant toutes perspectives d’avenir en offrant à la jeunesse qu’une vie en enclos, au milieu du militarisme et de la corruption, en attendant la prochaine apocalypse.

Ce qui permettra l’auto-détermination des Arméniens ce n’est pas le chauvinisme national et ses délires démagogiques précipitant le peuple arménien dans l’abîme par un face à face orgueilleux et suicidaire avec le nationalisme turc.

Ce qu’il faut en défense des Arméniens et de l’Arménie, c’est produire une Nouvelle Démocratie, rompant avec le séparatisme forcené, rompant avec les illusions impériales de la Grande Arménie, rompant donc aussi avec le romantisme appuyée par l’orientalisme français. C’est aussi défendre l’État arménien et les minorités nationales arméniennes qui composent les autres États d’Orient dans le cadre d’une affirmation de l’universel et de la fraternité entre les peuples.

Il est impossible d’oublier l’Orient pour qui veut défendre la Démocratie et le droit des peuples. Face aux exigences de notre époque, les Arméniens de France doivent être à la hauteur et rejoindre l’avant-garde qui combat pour affirmer ce futur. Il en va du sort des Arméniens, de l’Arménie, comme du sort du monde !

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Covid-19: les personnes vulnérables livrées au bon vouloir du patronat

Le nouveau décret sur la classification de vulnérabilité face au Covid-19 place les personnes concernées dans une situation de dépendance par rapport au patronat.

Le mercredi 11 novembre 2020, un nouveau décret a été publié au journal officiel élargissant la classification de vulnérabilité vis à vis du Covid-19, par rapport au précédent décret du 5 mai.

La classification de ces maladies ou pathologies permet aux personnes qui en sont atteintes de bénéficier du chômage partiel pour cause de vulnérabilité.

Les maladies ajoutées à ce décret l’ont été sur la base des données récoltées depuis le début de la pandémie dans différents hôpitaux de différents pays et vise à protéger les personnes les plus à risque de développer des formes graves de la maladie. On peut maintenant trouver parmi les personnes fragiles les personnes atteintes de cirrhose ou de sclérose en plaque, etc.

Cela est un bon point et il est encourageant de voir l’entraide internationale avec la mise en commun d’expériences et la tentative de classifier les vulnérabilités face au Covid-19.

Cependant, si d’apparence le gouvernement français semble vouloir protéger les personnes les plus à risque de développer des formes graves de la maladie, il exige maintenant de remplir un second critère pour que ces personnes puissent bénéficier du chômage partiel et donc d’être protégé.

Voici un extrait de l’article 1 du décret précisant les modalités pour être concerné :

« 2° Ne pouvoir ni recourir totalement au télétravail, ni bénéficier des mesures de protection renforcées suivantes :

a) L’isolement du poste de travail, notamment par la mise à disposition d’un bureau individuel ou, à défaut, son aménagement, pour limiter au maximum le risque d’exposition, en particulier par l’adaptation des horaires ou la mise en place de protections matérielles ;

b) Le respect, sur le lieu de travail et en tout lieu fréquenté par la personne à l’occasion de son activité professionnelle, de gestes barrières renforcés : hygiène des mains renforcée, port systématique d’un masque de type chirurgical lorsque la distanciation physique ne peut être respectée ou en milieu clos, avec changement de ce masque au moins toutes les quatre heures et avant ce délai s’il est mouillé ou humide ;

c) L’absence ou la limitation du partage du poste de travail ;

d) Le nettoyage et la désinfection du poste de travail et des surfaces touchées par la personne au moins en début et en fin de poste, en particulier lorsque ce poste est partagé ;

e) Une adaptation des horaires d’arrivée et de départ et des éventuels autres déplacements professionnels, compte tenu des moyens de transport utilisés par la personne, afin d’y éviter les heures d’affluence ;

f) La mise à disposition par l’employeur de masques de type chirurgical en nombre suffisant pour couvrir les trajets entre le domicile et le lieu de travail lorsque la personne recourt à des moyens de transport collectifs. »

Cela est complété par l’article 2, dont voici un extrait :

« […]Lorsque le salarié est en désaccord avec l’employeur sur l’appréciation portée par celui-ci sur la mise en œuvre des mesures de protection renforcées mentionnées au 2° de l’article 1er du présent décret, il saisit le médecin du travail qui se prononce en recourant, le cas échéant, à l’équipe pluridisciplinaire de santé au travail. Le salarié est placé en position d’activité partielle dans l’attente de l’avis du médecin du travail. »

On voit ici que le gouvernement laisse les salariés vulnérables en proie à la décision de leurs patrons et à des analyses subjectives.

Le risque est que les dirigeants d’entreprises se limitent à l’application minimum des mesures de protection obligatoires pour déclarer assurer la sécurité des salariés vulnérables.

Sachant aussi qu’à compter du 1 janvier 2021, les conditions financières du chômage partiel vont changer, les salariés ne toucheront plus que 60% de leur salaire brut contre 70% aujourd’hui et que celui-ci sera versé a 40% par les employeurs (contre 15% aujourd’hui).

Donc la mise en application du décret sur les personnes vulnérables, combiné à celui sur le financement du chômage partiel, risque de rendre insupportable la pression exercée par les patrons sur des salariés vulnérables.

Les plus démunis risquent d’être paralysés par la confrontation avec la médecine du travail ou avec les dirigeants d’entreprises et de venir malgré tout sur leurs lieux de travail s’exposant ainsi aux risques de contamination.

Plus la crise sanitaire avance, plus la crise économique se renforce. La bourgeoisie française n’assume plus rien et va faire payer tout cela aux salariés, vulnérables ou non.

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La Loi de Programmation de la Recherche contre la démocratie étudiante

Une nouvelle loi concernant l’université interdit de facto les Assemblées Générales. Cela reflète la marge de manœuvre du libéralisme pour façonner l’université, en l’absence de conscience et d’organisation étudiantes conséquentes.

Le 9 novembre 2020, une loi sur l’enseignement supérieur est passée, elle entend amener des changements dans l’Université. Outre le fait que celle ci soit dénoncée comme rendant encore plus difficile la recherche, il y a un article anti-démocratique, que même la Droite la plus dure n’osa pas passer historiquement.

En effet, un des articles de la loi stipule la chose suivante :

« Le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité en vertu de dispositions législatives ou réglementaires ou y avoir été autorisé par les autorités compétentes, dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement, est passible des sanctions définies dans la section 5 du chapitre 1 du titre III du livre IV du code pénal. »

En clair, cela reviendrait à une « intrusion dans un établissement d’enseignement scolaire ». Or, lors d’Assemblées Générales à l’université, il est fréquent que des étudiants d’autres universités participent, de lycées environnants ou encore de travailleurs venus à l’invitation de l’assemblée générale. Sans parler de jeunes désœuvrés, plus ou moins militants ou activistes.

On sait bien évidemment que ces Assemblées Générales ne sont bien souvent, voire la plupart du temps, que des fictions militantes. Mais là c’est la possibilité même d’une véritable Assemblée Générale qui est bloquée.

On doit d’ailleurs noter que les courants gauchistes faisant de pseudos Assemblées Générales culminant en folklore pseudo-radical et nihiliste, avec un vandalisme et un sectarisme érigés en ligne « révolutionnaire », ont joué un très mauvais jeu permettant une telle loi particulièrement agressive.

C’est que les peines encourus sont importantes ; une personne seule, risquera jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende, les personnes venues en groupe risqueront jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende.

D’autres peines sont également encourus : l’interdiction des droits civiques, civils et de familles ou encore l’interdiction de séjour. Autant dire qu’il s’agit de casser la possibilité de tout mouvement étudiant, mouvement étudiant qui en France a souvent joué un rôle important, car comme le dit l’adage les jeunes c’est comme le dentifrice : une fois sortis (dans la rue) ils ne rentrent plus.

Les étudiants ne se sont pour l’heure pas organisé contre cette loi, et pour cause ! L’Université n’étant pas en dehors de la société, elle est à l’image de celle-ci, pétrie dans le libéralisme ambiant, avec le laisser-aller et le repli sur soi. Il faudrait un syndicat étudiant qui assume d’être tourné vers le monde du travail et réfute de se prétendre un « mouvement de jeunesse » ou bien un simple cadre corporatiste.

Il faudrait un syndicat étudiant qui aborde la vie quotidienne : rien qu’en réclamant des plats végétaliens dans tous les restaurants universitaires il y aurait déjà une base revendicatrice ! Tout cela demande cependant d’être en phase avec son époque. C’est l’une des tâches des gens n’ayant pas oublié ce qu’est la Gauche historique.

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La Gauche réagit froidement à la candidature de Jean-Luc Mélenchon

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L’annonce par Jean-Luc Mélenchon de sa candidature à l’élection présidentielle de 2022 a été accueillie avec beaucoup de distance par toute une partie de la Gauche. En annonçant si tôt et de manière unilatérale sa candidature, il ne pouvait en effet que s’attirer les foudres de ceux à qui il tente de couper l’herbe sous le pied, même si peu le disent aussi ouvertement.

La critique la plus franche est toutefois venue du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure qui a parlé d’« égoïsme », soulignant que cela servait directement Emmanuel Macron, à qui il déroulerait un tapis rouge. Il lui est logiquement reproché de menacer le rassemblement de « la gauche et [des] écologistes » et le ton employé est très dur pour le dénoncer :

« Est-ce que vous pensez que c’était le bon moment pour se déclarer ? En pleine crise sanitaire, économique, sociale, avec un terrorisme qui est aujourd’hui à son degré maximal d’alerte ».

Cette remarque est tout à fait exacte, car Jean-Luc Mélenchon fait ici un choix clairement personnel (et typiquement « 5e République »), alors que la période nécessite d’abord des choix politiques de fond, pour faire face à une crise immense, tant sanitaire qu’écologique, tant sociale qu’économique, etc.

Et ce constat est largement partagé dans les rangs de la Gauche, bien que peu de personnalités publiques aient pris la peine de réagir personnellement. On notera cependant la réaction du PCF via son secrétaire national Fabien Roussel, qui marque franchement sa distance :

« Jean-Luc Mélenchon a fait son choix. Je le respecte. Les communistes feront le leur en temps voulu. Pour l’instant, la priorité est à faire face à la pandémie, à résister et à agir pour nos concitoyens. »

La veille de l’annonce de Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel avait de toutes façons réaffirmé lors du Conseil national de son parti que le PCF avait « vocation à se présenter » et qu’il s’y préparait. D’ailleurs, sans le PCF, Jean-Luc Mélenchon pourrait avoir beaucoup de difficultés à récolter les fameuses 500 signatures d’élus locaux nécessaires à sa candidature (le PCF lui en avait procuré une très grande partie lors de la précédente élection).

Il faut remarquer également la positon d’Arnaud Montebourg, dont le destin de candidat potentiel est de plus en plus évoqué, et que La France insoumise aimerait bien attirer dans ses rangs :

« Je trouve que ce n’est pas le moment ».

Cette question du « bon moment » est toutefois une manière de botter en touche, de la part de dirigeants et figures de la Gauche qui voient très bien que la période à venir s’annonce compliqué politiquement, et qu’ils sont faibles et isolés. Mais il ne faut pas leurrer : pour se reconstruire, la Gauche n’écharpera pas à la nécessité d’une critique franche et en profondeur de Jean-Luc Mélenchon, ainsi que de toute la « proposition » populiste qu’il représente.

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2022: Jean-Luc Mélenchon candidat tente de doubler la Gauche

Dimanche 8 novembre 2020, Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2022. C’est une façon de s’imposer dans le débat et d’essayer de prendre de cours la Gauche, qu’il espère bloquer dans son processus de reconstruction. C’est l’aboutissement de la ligne populiste anti-Gauche produite par son organisation La France insoumise.

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Jean-Luc Mélenchon n’y est pas allé par quatre chemin pour annoncer sa candidature à la présidentielle de 2022. Il s’est fait inviter au 20h de TF1 et il a expliqué qu’il était une « lumière au bout du tunnel », en mesure de « déconfiner les esprits », qu’il fallait lui faire entièrement confiance pour enfin changer les choses.

Peu importe qu’il ait déjà échoué deux fois à cette élection (en 2012 et en 2017), il faudrait le suivre et même signer pour sa candidature. Il a en effet exigé que celle-ci soit validée par 150 000 signatures (sur un site internet) et que cela lui suffirait à prouver… sa « légitimité populaire » ! C’est fort de café, d’ailleurs il a immédiatement été moqué pour cette annonce, mais cela n’embarrassera pas celui qui tente de passer en force en se la jouant sauveur suprême.

Jean-Luc Mélenchon est en dehors de la Gauche

La déclaration si tôt de sa candidature, ainsi que sa plateforme internet censée récolter des signatures constituant un « parrainage populaire », sont un moyen pour lui de torpiller les débats, les structures, les partis à Gauche. Il a donc répondu à la journaliste l’interrogeant à propos de l’unité de la Gauche que tout cela était du « temps perdu », que les discussions ne pourraient aboutir qu’à un consensus visant au « moins pire », alors que lui serait d’ores et déjà un « pôle de stabilité ».

En fait, cela fait déjà des années que la France insoumise (et la dynamique qui l’a précédé) n’a de cesse d’enfoncer la Gauche (tout en profitant de son patrimoine en mode pillage), avec un populisme anti élite moitié-social, moitié-chauvin. Le problème, c’est que cela commence à se voir et Jean-Luc Mélenchon et son entourage ont tout à craindre de l’unité de la Gauche et du débat à Gauche.

Prenons par exemple l’épisode des gilets jaunes. Cela aurait dû être l’apothéose pour Jean-Luc Mélenchon, car c’était tout à fait conforme à ce qu’il prône. Mais cela a été insignifiant dans le pays, malgré une résonance médiatique immense et même complètement démesurée. Si la Gauche se met sérieusement autour de la table avec l’idée de se tourner vers les classes populaires, elle ne peut qu’en arriver à la critique du mouvement des gilets jaunes, pour affirmer la primauté du niveau de conscience et d’organisation… et donc à rejeter le bricolage populiste de Jean-Mélenchon qui justement a tout du « gilet jaune ».

La Gauche doit rejeter le populisme de Jean-Luc Mélenchon

La première chose dont a parlé Jean-Luc Mélenchon sur TF1 juste avant d’annoncer sa candidature, c’est du confinement. Ses propos en disent long sur son populisme : bien malin celui qui aura compris sa position, tellement il sait ne rien dire pour que chacun interprète librement ce qui l’intéresse, avec des propos qui n’engagent jamais à rien. Il a dit que le Covid-19 est une maladie grave et qu’il fallait respecter les mesures sanitaires… tout en disant dans la foulée que le confinement est une prison pour les Français et qu’il ne faudrait surtout pas y rester trop longtemps à cause du gouvernement.

La Gauche doit fermement rejeter la candidature de Jean-Luc Mélenchon et son prétendu parrainage populaire de 150 000 signature. Il faut au contraire du débat politique, sur le fond, car la discussion politique de fond est la seule manière démocratique de fonctionner quand on est à Gauche. On discute, puis on choisit. Mais certainement pas l’inverse, comme tente de l’imposer le populiste Jean-Luc Mélenchon en vue de la présidentielle de 2022.

Voici ou revoici, comme contribution au débat de la Gauche, plusieurs de nos articles à propos de Jean-Luc Mélenchon :

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Noussommespour.fr : un populisme en-dehors de la Gauche

Il existe deux formes traditionnelles d’organisation à Gauche, qui viennent d’un côté du socialisme français, de l’autre de la social-démocratie allemande et autrichienne avec son prolongement russe de type bolchevik.

Il y a la tradition socialiste française historique, de la SFIO, reprise par le trotskisme : l’organisation a plusieurs tendances, elles sont reconnues, elles ont le droit d’exprimer leur avis de manière organisée, il y a une représentation proportionnelle du poids de ces tendances au niveau de la direction.

Le Parti socialiste s’appuie sur cette démarche, notamment défendue par Léon Blum au congrès de Tours en 1920.

Il y a ensuite la tradition communiste, importée du bolchevisme, mais qui prolonge directement la social-démocratie : unité organique, homogénéité, le Parti fait bloc.

Le PCF a repris cette conception centraliste démocratique en 1920 à sa fondation, pour l’abandonner progressivement au profit d’un certain fédéralisme puis, après 1989, de courants le traversant.

Ces modes d’organisation traversent toute la Gauche historique, jusqu’aux syndicats étudiants des années 1980, puisque l’UNEF-ID liée aux socialistes et aux trotskistes reconnaissait le droit de tendance, alors que l’UNEF liée au PCF (avec de petites poches maoïstes parfois) ne le reconnaissait pas.

Dans tous les cas, les décisions prises par l’organisation sont prises dans l’organisation et ne dépendent que d’elles. C’est la notion, si on veut, d’avant-garde, ou en tout cas de minorité plus avancée en termes de conscience politique.

Le modèle Démocrate américain importé en France

Depuis une dizaine d’années, cette tradition de la Gauche historique est mise à mal par une approche calquée sur les Démocrates américains, qui sont l’équivalent de nos libéraux. L’idée n’est pas de centraliser les forces vives, mais au contraire de chercher à élargir la base à mettre en mouvement, en avalant des propositions venant de-ci de-là, afin de former une sorte d’entonnoir pour attraper des gens prêts à se bouger.

C’est pourquoi la Gauche se voulant moderne a instauré les primaires, allant bien au-delà des rangs des partis et organisation. C’est là, bien entendu, du populisme. L’idée repose d’ailleurs sur le contrat : je te soutiens si tu prends certaines de mes idées, et même si tu n’es pas le candidat choisi, lui-même va reprendre certaines de mes idées donc je vais le suivre, et ainsi de suite.

Jean-Luc Mélenchon lance noussommespour.fr

Jean-Luc Mélenchon, qui récuse la Gauche historique et assume ouvertement le populisme, a fait ce choix en proposant qu’il y ait 150 000 signatures pour le « parrainer ». Il a ouvert un site pour cela, noussommespour.fr.

Cela avait très bien marcher lors de l’élection présidentielle précédente, notamment chez les jeunes, qui se sont sentis investis d’une « mission »… pour disparaître totalement dans la foulée.

C’est que ce genre de populisme n’est qu’un fusil à un coup. Une fois qu’on a tiré, il ne reste rien, mais cela ne dérange pas ceux qui sont uniquement dans une perspective électoraliste. Jean-Luc Mélenchon a la même démarche : il suffit de lire ses propos dans sa vidéo de présentation.

On chercherait en vain un contenu et il est évident que c’est du racolage de première.

« Alors vous le savez : je propose ma candidature pour l’élection présidentielle de 2022. Mais pour déposer définitivement cette candidature, je demande une investiture populaire. C’est-à-dire 150 000 personnes signant pour me parrainer.

Pourquoi 150 000 ? En fait j’ai déjà utilisé ce nombre pour une proposition de loi déposée à l’Assemblée Nationale.

L’idée c’est que chaque personne, du seul fait qu’elle est inscrite sur une liste électorale, puisse parrainer une candidature à l’élection présidentielle. Pour l’instant ce droit est réservé exclusivement aux élus.

Alors, si vous êtes 150 000 à signer ici je me considèrerai investi par vous pour l’élection présidentielle, avec mon programme « l’Avenir en commun ». Il a déjà recueilli 7 millions de voix en 2017. Il est toujours d’actualité, il répond aux besoins du pays et du moment dans lequel nous vivons.

La suite dépend de vous. Ici, il s’agit de signer et puis vous pouvez suivre le parcours en 3 étapes.

Vous déciderez librement de ce que vous voulez faire pour aider.

Merci d’être d’avoir été là, à mes côtés, dans ce moment décisif. »

Un tel populisme peut-il fonctionner encore une fois ? Et ce d’autant plus dans une situation de crise dans tous les domaines ? Bien sûr que oui… mais à Droite. Quand on se joue à ce petit jeu là des raccourcis et des coups à trois bandes, quand on s’imagine Machiavel, on rentre dans le mur, à moins d’être un fasciste. Seule la démagogie la plus totale sait s’adapter et réussir.

Quand on est de gauche, on veut de la conscience, de l’intellect, de la raison. On cherche à élever le niveau, à arracher les gens à une société capitaliste exploiteuse et aliénante. On contribue à des analyses de fond, à une vision du monde claire et lisible, on propose des valeurs aux contours bien définis.

Jean-Luc Mélenchon n’a très clairement plus rien à voir avec la Gauche et on voit bien qu’il cherche à la torpiller. Il n’y parviendra pas.

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Joe Biden président des États-Unis, à coup de milliards

Les États-Unis sont un monstre anti-démocratique aux mains des grandes entreprises et du complexe militaro-industriel. Joe Biden, le président élu, n’est qu’une marionnette de plus.

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Il suffit de voir les investissements dans la propagande électorale pour comprendre à quel point les élections américaines de 2020 relèvent de la face anti-démocratique. Les états-majors démocrate et républicain ont investi, pour les élections à la présidence et au congrès, quatorze milliards de dollars. Et encore parle-t-on ici de ce qui est légal.

On se doute en effet que – il suffit de voir l’histoire américaine pour s’en apercevoir – il faut ajouter à cela d’innombrables magouilles, notamment par l’intermédiaire des mafias. Si Donald Trump peut aussi facilement accuser les démocrates de tromperies, de bourrages d’urne, c’est en raison de cet arrière-plan, par ailleurs typiques des grands centres urbains où ne vivent pas les soutiens de Donald Trump et où ils ne veulent surtout pas vivre.

Là est bien le problème, d’ailleurs : les villes sont remplies de gens abrutis par le libéralisme libertaire, profitant d’une manière ou d’une autre de la « mondialisation », les campagnes sont elles remplies de gens terre à terre mais ayant basculé dans un style beauf pour tenir face à la pression de l’isolement. D’un côté, le relativisme, la décadence, les LGBTQ+… de l’autre, la Bible, le fusil et la mécanique des grosses voitures. D’un côté, le post-modernisme, de l’autre le patriarcat entre style redneck et hipster.

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Les États-Unis sont un excellent exemple de capitalisme entièrement libre dans son expansion et il n’est pas bien difficile de voir qu’on a en France quelque chose de toujours plus proches, même si heureusement la lutte des classes bien plus âpre a posé des frontières par endroits. Les États-Unis se précipitent d’autant plus massivement dans la crise qu’ils sont incapables de faire face à une crise sanitaire en raison de leur système de santé capitaliste et de leur société atomisée.

Joe Biden ne changera rien à cela et, de toutes façons, les décisions sont prises au niveau stratégique, pas simplement par un président qui ne représente qu’un style, une approche. Le Pentagone, voilà la véritable maison blanche et les États-Unis n’ont de toutes façons pas d’autre stratégie que d’aller au conflit avec son challenger, la Chine, avant que celle-ci n’ait les moyens de prendre sa place pour l’hégémonie mondiale.

Cela est tellement vrai que Donald Trump peut encore ajouter de l’huile sur le feu, car il sait que la tendance américaine est au militarisme, à la centralisation, à la mobilisation générale, au nationalisme. En fait, les États-Unis rencontrent pour la première fois de leur histoire une véritable crise, touchant tout le pays, toute la nature de ce pays. Le capitalisme mondial est en crise et son bastion depuis 1918, forcément, est aux premières loges.

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L’effondrement de l’empire américain est donc inévitable et malheureusement, il n’y a pas de Gauche. En soutenant Joe Biden, Bernie Sanders a littéralement tué la Gauche américaine, qui s’est mise définitivement à la remorque des Démocrates, qui sont l’équivalent de LREM avec Emmanuel Macron, en moins social encore. Les « postmodernes » ont joué ici un rôle extrêmement négatif, avec leur libéralisme libertaire happant toute une partie de la jeunesse s’imaginant œuvrer pour la bonne cause et contribuant en réalité à l’atomisation et à la négation de la lutte des classes.

Il va falloir pour la Gauche américaine parvenir à s’affirmer comme troisième force, comme elle a su le faire jusqu’au début du 20e siècle. Mais les efforts à fournir sont gigantesques et on est plutôt parti pour une implosion des États-Unis avant que cela n’arrive… On se dit alors qu’il ne faut pas attendre des États-Unis qu’il en ressorte quelque chose de positif pouvant contribuer à notre processus en France.

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Les lycéens désemparés face à la crise sanitaire

La rentrée scolaire d’après les vacances de la Toussaint est marquée par une colère dans plusieurs lycées partout en France avec des jeunes s’opposant au manque de mesures sanitaires.

Le gouvernement n’a pas été capable de mettre en place un réel re-confinement, et ce malgré la circulation accrue de l’épidémie de covid-19. Chaque établissement scolaire devient un potentiel « cluster » en puissance, en raison notamment de moments clefs ingérables, comme la rentrée dans le bâtiment, la cantine, sans parler des heures de cours elles-mêmes. Cela a donné lieu à quelques initiatives, notamment… des blocages.

On pourra se dire qu’il y a quelque-chose d’étrange à voir des lycéens s’amasser devant un lycée… pour réclamer à ne pas être amassé dans le lycée ! C’est là le reflet d’un grand tourment dans la société française, avec des gens voyant que les choses ne vont pas bien, mais ne sachant pas comment faire, ni même quoi faire d’ailleurs.

Prenons cette lycéenne par exemple, élève d’un lycée de Bastia en Corse. Ce qu’elle dit est très juste, plein de bon sens, empli d’une saine révolte contre la situation actuelle, avec un grand sens des responsabilités :

De la même manière, les quelques lycéens qui s’organisent devant leur lycée pour en bloquer l’entrée ont forcément raison de dénoncer l’absence (ou le si peu) de mesure sanitaire dans les établissements.

Mais on ne peut que se dire, en même temps, que leurs « blocus » sont bien étranges, alors qu’il y a la possibilité de s’organiser via les réseaux sociaux pour ne pas venir en cours, tout simplement. Les lycéens n’ont ils pas les moyens d’exiger collectivement des cours en ligne, ainsi que des heures d’ateliers réellement en petit groupe et dans des salles bien aérées pour ce qui concerne l’enseignement professionnel ?

Manifestement, la jeunesse ne semble pas encore prête à un tel niveau d’organisation et d’exigence. Les ridicules échauffourées ayant eu lieu ces derniers jours entre la police et des lycéens à Nantes ou à Paris sont ici le reflet de cette faiblesse.

Peut-être, souhaitons-le, la jeunesse lycéenne sera très vite prête, même dans les prochains jours, car les choses vont très vite dans une période de crise comme la nôtre.

Il faut dire cependant que les défis qui s’offrent à elle sont immenses. Rien que le changement climatique ou la question des animaux sont d’une ampleur incroyable, une ampleur qui ne peut que terrifier dans un premier temps… mais qui le moment venu peut aussi galvaniser la jeunesse se prenant en main pour exiger le futur !

Il faut dire également que les 2005, 2004, 2003, voire 2002, qui sont actuellement au Lycée, payent aujourd’hui le prix de l’effondrement de la Gauche dans la jeunesse et les classes populaires. Cela fait maintenant des années et des années que la Gauche ne pèse plus, n’a plus aucune structure réellement ancrée dans la jeunesse, ni même aucun relais ayant un quelconque impacte.

Cette vidéo YouTube postée par le Parti socialiste en direction de la jeunesse en dit très long par exemple :

Seulement 500 vues (dans la soirée du 5 au 6 novembre)… C’est extrêmement faible, alors que ce qui y est dit, à défaut d’être transcendant, est extrêmement simple et tout à fait consensuel. Le Parti socialiste bénéficie pourtant d’une notoriété énorme, il avait même le pouvoir en France il y a quelques années, quand les jeunes visés par la vidéo étaient déjà des adolescents ! On est cependant dans un moment de désarroi et d’espoir mélangé, de combativité et de passivité, de refus et de complaisance.

La France est à l’image de sa jeunesse : prête au changement, mais pas prête à changer.

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Deux tribunes absurdes anti-confinement à gauche

Surfant sur la dynamique petite-bourgeoise anti-confinement, deux tribunes se revendiquant de la Gauche dénonce le confinement comme une manœuvre politique sans fondement.

Ce sont deux étranges tribunes, extrêmement offensives, qui dénoncent le confinement avec les mêmes arguments que l’ultra-gauche ces dernières semaines. Le second confinement reposerait sur un mensonge gouvernemental, le but serait de faire peur, d’instaurer un État pratiquant une surveillance généralisée, décidant par en haut, etc.

C’est de la paranoïa petite-bourgeoise tout à fait traditionnelle, avec la dénonciation de l’État, des décisions centralisées, des mesures collectives, avec une lecture complotiste où les mesures relèveraient d’une opération machiavélique, avec un agenda caché, etc.


La tribune Le confinement constitue un remède pire que le mal pour la société française, parue sur Regards.fr

C’est une longue tribune, signée par des gens relevant de la bourgeoisie intellectuelle: professeur d’université, maître de conférence d’université, médecin, psychiatre, chercheur au CNRS, biologiste, vétérinaire, etc.

Ces 350 signataires disent que le reconfinement a été prévu depuis des mois, qu’on a un alarmisme qui est une construction intellectuelle afin de faire peur, que les arguments pour le reconfinement seraient un délire, que la démocratie serait mise entre parenthèses, etc.

La tribune En finir avec l’état d’urgence et d’exception, publiée par Libération

Cette tribune est portée par quelques personnes seulement, avec notamment le député LFI et ultra-populiste François Ruffin, Lenny Benbara qui est fondateur du think tank Institut Rousseau, William Bouchardon qui est responsable de la rubrique Économie du Vent se lève.

Là encore il est dénoncé une atteinte aux libertés publiques, avec des décisions par en haut donc mauvaises, pour une situation accentuant qui plus est les inégalités sociales.


On croit rêver à lire ces tribunes. Le capitalisme veut évidemment faire tourner la machine à plein régime, donc il ne veut certainement pas de nouveau confinement. S’il le fait, c’est qu’il n’a pas le choix – et d’ailleurs il le fait mal. Il n’y a pas trop de confinement, il n’y en a pas assez. Mais pour les petits-bourgeois, l’ennemi c’est l’État, donc celui-ci a toujours tort, et en même temps il faut toujours se tourner vers lui pour obtenir de l’aide. D’où cette démagogie sur les libertés publiques, les décisions par en haut, etc., comme si toutes les décisions n’étaient pas prises par en haut depuis longtemps !

Dans la situation de crise sanitaire que l’on connaît, il faut se souvenir de ces deux tribunes, car bientôt leur caractère scandaleux sautera aux yeux, leur caractère petite-bourgeois sera évident et sera source de leçons. On verra aisément qu’il s’agissait de démarches anti-collectivistes, anti-populaires, d’expressions de terreurs devant les nécessaires décisions à la fois étatiques et populaires.

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agauche.org, prêt contre la Droite

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Le passage en catastrophe du premier ministre Jean Castex sur TF1 le premier novembre en dit long sur la vaste agitation des petits commerçants et, à l’arrière-plan, la vague de droitisation en cours. L’attentat de Nice a représenté un vrai tournant, dans le sens où la Droite a réussi à s’unir dans une offensive généralisée, alors qu’auparavant la dispersion prédominait.

C’est là un effet du travail en profondeur de gens aussi divers que Marion Maréchal, le dessinateur Marsault, les gilets jaunes, le youtubeur « le raptor dissident », Xavier Bertrand, etc. C’est l’idée d’une Droite « populaire », à la fois rétrograde et de masse, privilégiant les comportements beaufs afin de toucher le plus de gens possibles.

Un tel projet a été bien aidé par la gauche « postmoderne », qui tombe toujours plus dans la caricature monomaniaque obsessionnelle (avec les migrants et les LGBTQ) et représente du pain béni pour une telle Droite. Mais ce projet a été aidé aussi par les « populistes » comme ceux de La France Insoumise qui rejettent le parcours du mouvement ouvrier, ainsi que la lutte des classes.

La crise sanitaire, économique… mais aussi politique, institutionnelle, culturelle, et finalement tout ce qu’on voudra, donne à cet arrière-plan une dimension terrible. On fonce vers le fascisme et la guerre : quand on est de gauche, dans la tradition historique de la Gauche, on ne peut pas ne pas le voir. Il faut donc s’y opposer, avec les meilleurs outils.

agauche.org est un tel outil, parce que c’est un média qui allie la régularité à une démarche multithématique. C’est une démarche essentielle pour aborder la vie quotidienne, avec tous ses aspects, et s’appuyer sur les fondamentaux et non pas les projets électoraux et l’approche syndicale. On ne dira jamais assez à quel point les élections et les syndicats sont les Charybde et Scylla de la Gauche française.

Ce ne serait pas suffisant toutefois s’il n’y avait pas la démarche de réfuter le libéralisme économique et le libéralisme culturel, les deux relevant de la même vision du monde. On ne peut pas se dire de gauche, par exemple, et admirer des gens réfutant la culture et prétendant que s’agiter sur un clavier pour écrire de la pseudo-littéraire ou sur un tableau pour de la pseudo-peinture aurait du sens pour les gens. Pareillement, on ne peut pas se dire de gauche et considérer qu’on peut avoir un 4×4, si on le veut, qu’on peut pratiquer le sado-masochisme, si on le veut, qu’on peut tromper son conjoint, si on le veut, etc.

La Gauche, c’est par le peuple et pour le peuple, et plus précisément la classe ouvrière. C’est là, tout de même, la base de la Gauche. Naturellement, pour la gauche version post-moderne, tout cela c’est du passé, il s’agirait désormais de conquérir plus de « droits individuels ». C’est là totalement converger avec le capitalisme en cherchant des figures de renforcement de l’individualisme et de l’opportunisme. Et la Droite « populaire » en profite, elle se nourrit de cela.

En fait, c’est comme dans les années 1930, il y a trois camps : la Gauche qui veut la Démocratie et donc le Socialisme, les libéraux qui cherchent à maintenir les choses telles qu’elles sont, la Droite qui veut « remettre de l’ordre » : rappelons que les fascistes italiens et les nazis allemands se revendiquaient de la Droite, en mode « populaire », « national » ; ils assumaient d’être des traditionalistes, des beaufs.

agauche.org est ainsi un levier pour faire se réaffirmer la Gauche historique, qui elle seule peut vaincre la Droite « populaire », sans rien céder aux libéraux. C’est un outil essentiel, dont il faut profiter, et auquel il faut contribuer !

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Covid-19 début novembre 2020: la révolte bourgeoise contre le semi-confinement

Au mois de mars 2020, Emmanuel Macron n’avait pas osé employer le termes de confinement. Il a finalement utilisé le mot fin octobre, mais pour ce qui s’avère n’être qu’un demi-confinement, absolument pas à la hauteur de la situation sanitaire. Cela n’empêche pas l’agitation bourgeoise, et particulièrement petite-bourgeoise, qui trouve que c’est encore trop.

L’actualité française est ainsi littéralement polluée par la révolte des commerçants et chefs d’entreprises voulant à tout prix ouvrir et faire leurs petites affaires. Cela ne les intéresse pas que la deuxième vague de covid-19 déferle sur la France, avec une augmentation continue du nombre de personnes en réanimation (+75 samedi 31 octobre 2020 par rapport à la veille), avec en tout 23 153 personnes hospitalisées. Les affaires sont les affaires, peu importe les malades et les morts, voilà ce que pensent ces partisans acharnés du capitalisme, qu’ils soient petits ou gros.

Partout dans le pays, fleuristes, vendeurs de jouets ou de vêtements, libraires, bijoutiers, parfumeurs, chefs d’entreprises en tous genres, s’indignent d’être considérés « non essentiels », alors qu’effectivement ils ne relèvent pas d’une activité essentielle si l’on veut vraiment arrêter la circulation du coronavirus. Mais ils ont un tel poids en France qu’ils vont bientôt obtenir de nombreuses concessions, de la part d’un gouvernement qui, de toutes manières, n’est pas en mesure d’assumer un combat à la hauteur contre l’épidémie, préférant le capitalisme à la santé de la population, préférant les patrons aux avis des médecins et hospitaliers.

Dimanche premier novembre, ce sont donc les syndicats des commerçants, de la grande distribution, ainsi que le Medef qui sont accueillis à Matignon par le premier ministre afin de faire entendre leurs exigences. Le gouvernement est littéralement terrorisé par cette colère bourgeoise, qui est bien entendue portée par la Droite.

Des manifestations sont déjà prévues partout en France par des « artisans et commerçants » contre les mesures sanitaires, comme à La Flèche ou à Gap. Des maires de villes comme Yerres, Les Herbiers, Perpignan, Chalon-sur-Saône, Brive-la-Gaillarde, Saint-Calais, relevant tous de la Droite ou d’extrême-Droite, ne se sont pas gênés pour prendre des arrêtés municipaux autorisant l’ouverture de commerces interdits. Et les exemples sont multiples partout dans le pays. Ces arrêtés n’ont aucune valeur juridique, mais la pression est énorme, ébranlant la base même de l’autorité centrale de l’État français.

Cela ne concerne pas seulement les petits capitalistes, puisque les grandes enseignes comme Boulanger et le groupe Fnac-Darty se sont arrogées le droit d’ouvrir, alors que les groupes Auchan et Monoprix ont annoncé qu’ils allaient eux-même accueillir dans leurs magasins des petits commerçants interdits… La bourgeoisie est pratiquement à l’unisson pour mener une fronde anti-démocratique contre les mesures sanitaires.

La pression est tellement forte que Philippe Laurent, le maire de droite de Sceaux, président de l’association Centre-Ville en Mouvement, menace directement l’État d’une contestation de grande ampleur :

« S’il n’y a pas d’assouplissement des mesures d’ici le milieu de semaine prochaine, le gouvernement devra gérer 10 000 arrêtés de maires. Ce sera la fronde ! Et cela laissera de la rancœur. D’autant que les habitants sont derrière les commerçants… »

La Droite est clairement et ouvertement à l’offensive en France, d’autant plus qu’elle est galvanisée par la question islamiste depuis plusieurs jours. Il faut vraiment s’attendre à ce que la déferlante de Droite, voire d’extrême-Droite, soit énorme dans les semaines et mois à venir.

En face, il faudrait toute la solidité de la Gauche, assumant d’une main de fer l’intérêt de la collectivité et des mesures collectives. Le problème, c’est que cette Gauche est pour l’instant aux abonnés absents, avec dans ses rangs tout un tas d’usurpateurs allant dans le même sens que la Droite, avec en toile de fond le libéralisme libertaire économique et culturel.

On a ainsi le PCF, qui défend les grandes surfaces françaises au prétexte de critiquer le monopole américain Amazon, dans une logique sociale-chauvine. On a ainsi Johana Rolland, la maire « socialiste » de Nantes et présidente de l’association des métropoles France urbaine, qui réclame comme la Droite « l’équité de traitement entre commerces de proximité et grandes surfaces ».

La situation est pourtant simple et ce qu’il faut est très clair : seul un confinement strict de la population est en mesure d’enrayer la circulation accrue du virus dans l’état actuel des choses. Mais pour cela, il faut assumer que la collectivité s’impose sur le capitalisme ; c’est précisément le rôle historique de la Gauche d’assumer cela contre la Droite. Une Gauche électoraliste composée de gens des couches supérieures de la société ne peut pas saisir cela.

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Attentat de Nice: Al Qaidah tente de relancer son terrorisme altermondialiste-apocalyptique

Marginalisé et en échec, Al Qaidah tente d’exister au moyen de scénarios hollywoodiens d’horreur médiatique, de terreur esthétisée.

L’attentat de Nice le 29 octobre 2020 représente quelque chose de très particulier ; ce n’est pas du tout un fait-divers assassin islamiste, mais tout un état d’esprit aux contours parfaitement définis. Ce qui n’est pas rassurant pour autant.

En effet, le meurtrier islamiste était venu très tôt le matin à Nice en train, retournant son blouson, changeant de chaussures pour aller à la basilique Notre-Dame de Nice, afin de brouiller les pistes avant d’arriver sur place. Puis, il est allé poignarder trois personnes dans la plus grande église de la ville, en décapitant pratiquement une.

L’État français assurait pourtant déjà depuis trois jours la sécurité des lieux de culte, du moins avait-il essayé car de par leur nombre, c’est pratiquement impossible. C’est ce qui a permis l’attentat, d’où la mobilisation générale de l’État français par la suite.

Derrière cela, il y a un fait très précis. Le média Thabat, qui sert de vecteur à Al-Qaidah, avait en effet diffusé quelques jours auparavant « une invitation à l’appel aux armes en France pour se confronter à la campagne croisée », à la suite du soutien d’Emmanuel Macron au principe des caricatures à la Charlie Hebdo.

Al Qaidah cherche en effet à revenir sur la scène, après sa marginalisation par l’État islamique, avec lequel elle s’affronte de manière sanglante ces derniers mois au Mali d’ailleurs. Mais Al Qaidah n’a plus ni dirigeants, ni idéologie, ni cadres ; ne reste plus que la démarche au sens strict : une vision apocalyptico-esthétique, dont le 11 septembre est le grand symbole.

Car si l’État islamique se veut contemporain de l’apocalypse, affirme que c’est la fin des temps à court terme, Al Qaidah entend provoquer l’apocalypse. Les Frères musulmans, avec la Turquie et le Qatar, affirment eux accompagner la tendance à l’apocalypse, tandis que les Wahabites saoudiens ne prétendent rien et exigent un conservatisme pur et simple, même si « moderne », pétro-dollars oblige.

D’où le timing parfait pour Al Qaidah, de son point de vue, puisque l’action a eu lieu le lendemain de l’intervention d’Emmanuel Macron sur le second confinement et le même jour que l’intervention du premier ministre Jean Castex pour préciser les modalités de celui-ci. Le but est de donner une image de fin des temps aux événements, d’apocalypse s’installant ; on est là dans un scénario de film, dans une fantasmagorie complète.

C’est totalement post-moderne, d’un idéalisme généralisé ; si on ne voit pas en quoi pour Al Qaidah le 11 septembre a été un équivalent islamiste de l’art contemporain, on passe à côté de la substance de son approche.

Al Qaidah correspond ici à la décadence de toute une époque, d’une époque qui croit en ses propres mensonges, où la « conscience » s’arroge la prétention de choisir et « modifier » les choses comme bon lui semble. Al Qaidah, dans son approche, c’est le consommateur élevé à la toute puissance de sa fantasmagorie. Cela ne rend la folie que plus meurtrière, mais en même temps sans envergure. Il suffit de voir la différence entre le 11 septembre 2001 et le 29 octobre 2020.

Les attentats islamistes reflètent la fin d’une civilisation ; les islamistes dénoncent l’ultra-consumérisme capitaliste, mais ils ne sont qu’un aspect « romantico-passéiste » de celle-ci. Ils s’imaginent le contraire du monde moderne, ils sont leur inverse tout aussi caricatural, creux, sans contenu ni perspective. Ils s’imaginent les protagonistes de temps nouveaux, alors qu’ils ne sont que les sous-produits d’une époque révolue.

L’attentat de Nice révèle la substance même de la religion, sa nature en décalage avec la réalité, son auto-intoxication jusqu’au fanatisme, son mépris de la vie, de la démocratie, du sens même des réalités. Les religions sont le contraire du matérialisme et donc du réalisme, il n’est donc aucune surprise à ce que leur démarche soit en-dehors même de la réalité elle-même. Elles sont, à ce titre, condamnées… et pourvu qu’elles disparaissent le plus vite possible !

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ICAN: «Le traité sur l’interdiction des armes nucléaires entre en vigueur!»

Voici le dernier communiqué de l’ICAN – France (Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires) :

 « LE TRAITÉ SUR L’INTERDICTION DES ARMES NUCLÉAIRES ENTRE EN VIGUEUR !

Ce 24 octobre 2020, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) vient de franchir une nouvelle étape permettant son entrée en vigueur en 2021. Désormais, selon le droit international, les armes nucléaires sont illégales.

Enfin les armes les plus inhumaines et destructrices — soixante quinze années après leur première utilisation sur des populations civiles et après plus de deux milles détonations dans le cadre d’expériences (dont 210 par la France) — sont totalement interdites par un traité créé à l’initiative d’une vaste majorité d’États dans l’enceinte des Nations unies ; preuve que le multilatéralisme fonctionne.

Les dernières ratifications (Nauru, Jamaïque) hier 23 octobre et ce jour  24 octobre (Honduras) déposées ce jour aux Nations unies ont permis au TIAN d’obtenir le minimum de 50 États membres pour assurer son entrée en vigueur, comme le stipule son article XV dans « 90 jours ». À noter que 37 États signataires préparent également leur procédure de ratification du traité.

Ainsi, en 2021, nous débuterons une nouvelle décennie ou les armes nucléaires seront illégales au regard du droit international. Il était anormal que les armes nucléaires soient les seules armes de destruction massive non-interdites, alors que c’est le cas pour les armes chimiques et biologiques. Ce traité corrige cette anomalie et va montrer le véritable visage de cette arme.

Malgré les dernières tentatives de pression des Etats nucléaires, de la France notamment, ce traité va fonctionner pour engager le désarmement nucléaire, renforcer la lutte contre la prolifération nucléaire, prendre en compte l’environnement pollué par les essais nucléaires et assurer aux populations victimes de ces essais une assistance sanitaire.

Des centaines de villes, à travers le monde, soutiennent cette interdiction, les armes nucléaires étant par leur nature destinées à frapper des centres urbains. En France une trentaine de villes, dont Paris, Grenoble ou Lyon ont aussi signé l’Appel des Villes initié par notre Campagne.

Ainsi pour Gregory Doucet, Maire de Lyon « La ratification par 50 États-membres de l’ONU du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) va permettre son entrée en vigueur. Ces armes, conçues pour cibler prioritairement les zones fortement peuplées que sont les villes, sont enfin interdites : c’est un progrès à la fois humanitaire et écologique, ainsi qu’une étape majeure vers un monde plus sûr. Et je tiens à féliciter l’association ICAN dont l’inlassable travail d’information a permis d’obtenir cette belle victoire ».

RÉACTIONS

Jean-Marie Collin, expert sur le désarmement nucléaire et co-porte-parole de ICAN France :

  • « La France est à contre courant de l’histoire. Non seulement elle a pratiqué la politique de la chaise vide durant toute ces années de négociations à l’ONU, mais en plus elle a exercé une pression sur des États contre l’instauration d’une norme qui soutient le droit humanitaire et va renforcer la sécurité internationale ».
  • « Nous sommes devant un vide terrible de prise de conscience des parlementaires sur les enjeux liés au désarmement nucléaire. C’est extrêmement regrettable de voir, que le budget atomique passe la barre des 5 milliards d’euros sans aucun débat de fond. Rien sur l’impact de l’arrivée du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires sur les années à venir, aucune interrogation sur cette politique de dissuasion nucléaire et une absence de réflexion sur la nécessité, à l’heure du « Jour d’après », d’engager une politique de sécurité humaine ou les enjeux sécuritaires, sanitaires et environnementaux sont croisées et non pas opposés. Nous les appelons dès lundi à constituer une délégation permanente à la dissuasion nucléaire, à la non-prolifération, à la maitrise de l’armement et au désarmement sur ce sujet comme il s’y était engagé le 11 juillet 2018

Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements, co-porte-parole de ICAN France :

  • « Le président Macron a parlé de réalisme dans son discours sur la dissuasion (7 février 2020) assurant qu’il fallait avec les Européens développer une culture stratégique et pratiquer des exercices de frappes nucléaires. Le réalisme imposerait de voir que cette politique va diviser les États européens, empêcher la création d’une politique de sécurité commune et faire le lit de la prolifération nucléaire ».
  • « Ceux qui pensent que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires n’aura aucun impact sur la France ne tiennent aucun compte de la réalité du monde de ce XXIe siècle et de ses interdépendances. Les effets de l’entrée en vigueur du TIAN vont être politiques, diplomatiques, juridiques, stratégiques, éthique et financier. Déjà d’importantes institutions financières se refusent à investir dans le secteur de l’armement nucléaire suite à l’adoption du traité par l’ONU… Le déni d’ouvrir le débat sur la dissuasion nucléaire ne peut que renforcer l’instabilité et l’insécurité. » »
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Pierre de Villiers, c’est La Rocque!

L’affaire de Conflans-Sainte-Honorine a très largement mobilisé la Droite et le militaire Pierre de Villiers en a profité pour se lâcher et pratiquement annoncer sa candidature à la présidentielle de 2022.

La journaliste Ruth Elkrief a invité le 24 octobre 2020 Pierre de Villiers dans son émission et elle a été d’une obséquiosité totale pendant une heure entière. Quant au haut-gradé de l’armée se voyant bien le prochain Napoléon III, le prochain Pétain, le prochain De Gaulle de 1958, voire tout cela en même temps (avec un mélange social, catholique, nationaliste impérial), il a bien tenu une position ouatée de réconciliation de tout le monde avec tout le monde, dans l’esprit de son ouvrage venant de sortir, L’équilibre est un courage.

Il a cependant abattu ses cartes politiques, enfin, et ce sont bien sûr celles de la Droite ultra. Ainsi, Ruth Elkrief lui a demandé s’il prendrait position en cas de duel Emmanuel Macron – Marine Le Pen au second tour des présidentielles : Pierre de Villiers a refusé de répondre, expliquant même que Marine Le Pen avait fait les bons constats. Il lui reproche cependant de ne pas être crédible, alors que lui bien sûr l’est, de par ses fonctions à la tête de l’État, etc., etc., etc.

Ce qu’il reproche aux « patriotes », c’est de vouloir tout tout de suite et de ne pas viser à mobiliser de manière large ; Pierre de Villiers insiste de manière régulière lors de ses interventions sur l’intégration des jeunes d’origine immigrée dans un dispositif militarisé. Il appelle cela le rétablissement de l’autorité, par opposition à l’autoritarisme, car comme il l’a encore dit chez Ruth Elkrief, lui veut que les gens soient comme des soldats et suivent de manière volontaire, etc., etc. etc.

Pierre de Villiers est d’ailleurs monsieur « etc. etc. etc. » ; il a un discours répétitif, toujours le même à part désormais donc pour une ligne de Droite assumée, ce qui en fait un néo-gaulliste au sens strict. On répète la même chose en boucle, en revenant toujours à l’autorité. On voit déjà qu’il se positionne pour être le candidat de la Droite : on pourra dire en 2022 que sa campagne a commencé cette fin octobre 2020.

Impossible de ne pas voir bien sûr que Marion Maréchal est forcément très proche. Chez Ruth Elkrief, Pierre de Villiers a tenu exactement le même « occidentalisme », se revendiquant même de son frère :

« Je pense que sur le thème de l’islamisation de notre société et du danger islamiste, Philippe de Villiers avait eu cette intuition il y a déjà longtemps. »

Le tout est dit en douceur, exactement comme le faisaient les Napoléon III, Pétain, De Gaulle. C’est la dictature ouatée de militaires paternalistes, la douceur de l’étrangleur de la démocratie. Une douceur dont s’extasie parallèlement Paris Match, qui concurrence Ruth Elkrief dans la servitude volontaire. L’article décrit les intervention de l’ex-chef d’état-major des armées aux Mureaux, à 40 km de Paris et connu pour sa situation sociale dramatique.

« Niaki, Roger, Ousmane, Rodrigue, Siham opinent. Le général poursuit. Il faut y croire : dans la prairie de la vie, ils constituent la bonne herbe, et pour que celle-ci ne se laisse pas étouffer par la mauvaise, il n’y a pas à tortiller, il faut tondre ras. Ras et souvent. Le général demande du pain. Personne ne l’entend, il attrape une tranche.

Etonnant combien ce militaire parle doux. Donnait-il ainsi ses ordres quand, à la tête du bataillon d’infanterie mécanisée de la brigade Leclerc, il entra le premier au Kosovo ? Commandait-il gentiment ses 2 500 hommes dans les champs de bataille d’Afghanistan ? (…)

« Je respecte ces jeunes, dit-il, ils sentent mon autorité et mon humanité, je les aime. (…)

Le général de Villiers aime ses lecteurs, les gosses des cités, les gamins des écoles de commerce comme il aime le drapeau, la patrie et comme il aima ses soldats avec lesquels il jouait au foot et enchaînait les footings (…).

Il rejoint sur le terrain voisin Rodrigue, Niaki, Ousmane et les autres. Match de foot. « Je les aime », dit-il encore. Décidément, Pierre de Villiers n’est pas fait pour la politique. »

C’est l’argument principal : le général ne fait pas de politique, il n’est là que pour servir objectivement, pour remettre de l’autorité. Telle est la position du dictateur à la française : il faut le remercier de se sacrifier pour la patrie et d’ailleurs il faudrait faire de même. La bourgeoisie a déjà trouvé son héraut pour ses menées militaristes, impérialistes.

Et même si ce n’est pas Pierre de Villiers, ce sera son clone, car on est là très précisément dans les fondamentaux du fascisme français. Pierre de Villiers, c’est La Rocque, c’est la même Droite que celle des années 1930 : populaire militarisée et national-républicaine, occidentaliste et hiérarchique, avec le même expansionnisme « impérial ».

Préparons nous donc à ce que, comme La Rocque, il trouve face à lui le Front populaire !

> Lire également : Meurtre de Conflans-Sainte-Honorine: le général Pierre de Villiers ne rate pas l’occasion de se placer

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Marion Maréchal appelle à la mobilisation générale contre l’islam en mode «choc des civilisations»

La Droite est en pleine offensive et forcément, Marion Maréchal est là pour donner son avis et tracer des lignes. C’est dans Le Figaro qu’elle publie une longue tribune dans laquelle elle appelle à cogner fort contre l’islam, pour jouer enfin la carte du « choc des civilisations » dont rêve l’extrême-Droite depuis des années et des années.

Marion Maréchal n’y va pas de main morte dans sa tribune publiée par Le Figaro le 22 octobre 2020. Pour elle, il faut viser l’islam en général et pas seulement l’islamisme, la laïcité n’est pas la réponse et les personnes musulmanes issues de l’immigration sont ouvertement désignées.

Quand elle dénonce l’islam, elle ne le fait évidemment pas au nom de la Raison et des Lumières, avec comme référence l’Humanisme averroïste et l’universalisme. Marion Maréchal relève elle-même du romantisme religieux, dans sa version catholique française, et elle considère en fait l’islam comme un concurrent de son propre modèle. C’est la ligne qu’on peut qualifier d’occidentaliste.

Cela est exprimé de manière très claire dans ce passage de sa tribune, qui est absolument fondamental pour comprendre la dynamique actuelle de la Droite française dont elle est devenue une figure très importante :

« Quelle image leur renvoyons-nous? Pour eux nous sommes des mécréants, des jouisseurs, des consuméristes, des athées qui méprisons le sacré ; nous sommes la société du vide, de l’individualisme et du relativisme. Pour eux nous avons tué Dieu, la patrie, la famille. Ils voient une société sans courage, juste bonne à faire des marches blanches, à allumer des bougies et à crier «vous n’aurez pas ma haine». Contrairement à eux, nous avons oublié qu’islam et Europe n’ont cessé de s’affronter depuis 13 siècles. »

Les mots sont choisis avec une très grande précision, de manière très subtile. La description qu’elle fait de l’image renvoyée par la société actuelle aux musulmans n’est aucunement une dénonciation. Marion Maréchal a tout à fait compris que l’islam en France relève d’un romantisme contre la société moderne, d’une fausse révolte puisant de manière romantique dans le passé… Et justement, ce romantisme est exactement du même type que le sien !

La vision de la société qu’elle décrit s’applique mot pour mot tout aussi bien pour la Droite de type catholique, identitaire, etc. Ce qu’elle pense donc, et c’est extrêmement clair dans ce passage, ce n’est pas que l’islam est erroné, que les islamistes ont tort au sens strict, mais qu’il s’agit d’une « civilisation » concurrente avec laquelle il s’agit de s’affronter.

Toute sa tribune relève de cette pensée, qui d’ailleurs n’a rien de nouvelle à l’extrême-Droite française, mais qui est maintenant formulée à grande échelle si l’on peut dire, en parfaite concordance avec l’actualité. Voici plusieurs extraits, afin de bien saisir la dimension offensive de son propos, qui ne souffre d’aucune ambiguïté :

« C’est une œuvre de subversion organisée de l’intérieur et souvent alimentée par l’extérieur. Cette influence extérieure trouve prise dans les allégeances multiples des individus ; en l’occurrence, pour une grande partie des musulmans, dans l’attache à leur pays d’origine, à l’Oumma (l’assemblée des croyants), au sunnisme, etc. »

« Leurs armes: le nombre, la jeunesse, des alliés objectifs islamo-gauchistes qui cultivent la repentance occidentale, l’injonction au vivre-ensemble, les droits de l’Homme dévoyés, un islam en expansion au niveau mondial.

Les nôtres? La laïcité et pas grand-chose de plus. »

« Nous invoquons comme une évidence un concept parfaitement assimilé en Europe mais inconnu de l’islam et des civilisations islamiques: la séparation du public et du privé, du spirituel et du temporel, du politique et du religieux, de Dieu et de César.

La rhétorique est inopérante en particulier auprès d’une grande partie de la jeunesse française musulmane dont je rappelle que 74 % font passer leurs convictions religieuses avant les «valeurs de la Républiques» et 26 % ne condamnent pas les djihadistes (sondage Ifop réalisé en 2020 sur les 15-24 ans). »

« En appeler uniquement à la laïcité pour traiter la question de l’islamisme, c’est une manière de réduire le débat à la question religieuse et d’ignorer le fait social qu’est l’Islam. C’est détourner le regard du sujet de la politique d’immigration, de la délinquance endémique qui est le terreau de la radicalité, du communautarisme islamique lié au nombre, de l’échec de l’assimilation ; bref de la dimension civilisationnelle du problème. »

« Le combat ne peut pas être gagné uniquement par du légalisme. C’est un combat global historique, spirituel, culturel, intellectuel, éducatif. C’est un combat moral qui passera d’abord par l’affirmation et la fierté de ce que nous sommes. C’est un combat de civilisation et quiconque refusera de voir cette dimension a déjà perdu. »

Ces propos sont très violents et relèvent quasiment d’un appel à la guerre civile en France contre l’islam. C’est une tentative de régénération nationale par une sorte de néo-croisade à l’intérieur même du pays.

Il ne faudrait surtout pas croire ici qu’il s’agit d’un simple racisme anti-arabe et qu’on aurait à faire en 2020 à une Droite et une extrême-Droite en mode ratonnade populiste contre les « bougnoules ». Marion Maréchal ne parle jamais d’origines dans le sens ethnique et son propos n’a aucune dimension raciale au sens strict ; ce qu’elle joue, c’est le « choc de civilisation », avec la France catholique et anti-moderne comme place forte de l’« Occident » contre l’« Orient ».

Face à cela, la Gauche doit brandir haut et fort le drapeau de l’universalisme, assumer la Raison contre la haine et les arriérations religieuses, mettre en avant l’Histoire contre les romantismes pillant le passé de manière fantasmée, et assumer le Socialisme comme la seule perspective possible pour l’humanité.

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Robert Ménard se fait détruire par Charlie Hebdo

Tel est pris qui croyait prendre ! Le populiste d’extrême-Droite Robert Ménard s’est senti pousser des ailes avec l’actualité et a cru qu’il pourrait s’accaparer l’esprit « Charlie » avec une campagne d’affichage municipale reprenant une couverture de Charlie Hebdo.

Cela était très présomptueux de sa part, car il s’est logiquement fait détruire par Charlie Hebdo, dans un communiqué aussi simple qu’efficace !