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« Qui va me venir en aide ? »

Le refuge « Sauvegarde Animalière Risle Seine » dans l’Eure a lancé un appel début juillet 2019 pour une de ses protégées : Eloïse, une chienne de 10 ans dont l’arrière-train « ne fonctionne plus ». Le message a gagné en ampleur sur les réseaux sociaux grâce au compte Facebook du site Seconde chance (sorte de moteur de recherche pour aider l’adoption d’animaux, notamment soutenu par l’animalerie en ligne wanimo.com).

« Qui va me venir en aide ? »

Eloïse a besoin d’aide. Elle ne demande qu’à vivre, mais ses problèmes moteurs la gênent dans sa vie. Un chariot ou n’importe quelle autre solution durable lui permettrait de retrouver une plus grande mobilité et une vie de chien presque normale.

Voici le message de la publication Facebook de l’association :

« J’ai 10 Ans et je m’appelle Éloïse. Je suis au refuge depuis quelques temps car mon maitre n’a plus voulu de moi,bref…
Maintenant,c’est mon train arrière qui ne fonctionne plus,on doit m’aidé à me mettre debout pour me faire marcher et faire mes besoins. Hormis ça, j’ai toute ma tête et bon appétit mais ne plus pouvoir courrir ou marcher est vraiment très embêtant au quotidien,pour moi mais aussi pour les personnes qui s’occupe de moi. Il me faudrait peut-être un chariot mais le refuge n’a pas beaucoup de moyen. Alors, si une Asso spécialisée serait prête à m’accueillir et m’aidé se serait super. Je n’ai pas envie de mourrir car oui,certain pense sûrement qu’une fameuse piqûre serait l’idéal et que de toute façon personne ne voudra jamais de moi ! Heureusement que le refuge nous garde jusqu’au bout, même vieux. En attendant une solution, je vais continué d’y croire encore …… merci »

L’histoire n’est malheureusement pas originale. Elle est bien trop classique. Un chien qui a fait confiance a des êtres humains qui l’ont abandonné, qui commence à vieillir et dont la santé se dégrade et se retrouve abandonnée une deuxième fois : cette chienne aurait dû avoir un chariot dès l’apparition des premiers signes troubles moteurs. Le refuge et les personnes qui s’occupent d’elle ne sont pas en cause. Cette chienne a été abandonnée par la société des hommes, par une société qui sera jugée barbare par les générations futures.

L’humanité est capable d’envoyer des êtres humains sur la Lune, mais est incapable de fabriquer un chariot sur mesure pour une chienne qui ne demande qu’à vivre ?

La folie du mode de production capitaliste préfère produire en masse des objets abrutissants et gadgets inutiles et polluants plutôt que de se donner les moyens de défendre la vie ?

Et comme toujours, ce sont des commentaires sur des publications Facebook, quelques milliers de partages pour essayer de trouver une solution. Ce sera une demande envoyé à un refuge spécialisé dans l’accueil de chiens handicapés et globalement une sorte de bricolage pour arriver à régler un nouveau problème avant le prochain : comptes dans le rouge, abandons de l’été…

La situation des animaux handicapés est terrible. Alors qu’ils ne demandent qu’à vivre, bon nombre sont tout simplement tués (les plus hypocrites parleront à tort d’euthanasie) en raison de l’espèce, de sa prétendue nuisibilité, des certificats de la structure d’accueil, etc. Sans parler de personnes qui décrètent, par exemple, qu’un oiseau dans l’incapacité de voler serait forcément malheureux et que la mort vaut mieux que la vie dans ce cas-là.

Ces personnes n’ont probablement jamais connu des oiseaux, par exemple, qui, tellement désespérés, ont non seulement trouvé un partenaire mais se sont en plus reproduits. Ces personnes considèrent-elles que seuls les êtres au bord du gouffre cherchent à enfanter ? Qui a entendu ce genre de raisonnements sait très bien qu’ils émanent de personnes et de structures qui ont malheureusement cédé en partie aux valeurs dominantes.

Très tôt, la question du rapport aux animaux s’est posée au sein du mouvement ouvrier. De manière trop faible ou trop en marge dans l’ensemble, mais avec la question de la vivisection, du végétarisme et plus généralement d’un idéal de vie harmonieuse et en paix avec la nature.

Il est temps reprendre le flambeau et de dépasser les limites propres à la fin XIXe et au début du XXe siècles. La question des animaux doit être centrale : personne ne doit rester sur le bord de la route.

L’idéal socialiste du XXIe siècle ne peut pas éviter la question animale. Et il ne peut pas la poser à la façon d’associations ancrées dans les institutions comme L214. Le Socialisme doit intégrer pleinement les animaux : généralisation des dispensaires, réseaux de refuges et de centres de soins gérés par l’État, recherches pour améliorer la vie des animaux sauvages et domestiques…

L’exemple d’Éloïse ne pourra plus arriver : des ateliers dédiés seront chargés de produire tout type d’équipement médicaux pour tous types d’animaux. L’humanité en est capable, elle doit retrouver sa dignité perdue.

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«Journée mondiale contre l’abandon des animaux»

La journée mondiale contre l’abandon des animaux a lieu pour la première fois ce 29 juin 2019. C’est une initiative commune à de nombreuses associations et plate-formes œuvrant à la défense des animaux, mais à la base produite par une entreprise de médias au sujet des animaux.

Au-delà de son approche, cela rappelle un aspect essentiel de notre pays : dans une société caractérisée par l’esprit de consommation débridée et l’individualisme, avec l’indifférence à la sensibilité, les animaux sont des victimes innombrables.

Voici les principaux points notables, mis en avant par Solidarité refuges. On notera que ces extraits relèvent d’un appel effectué par des entités relevant d’une entreprise visant la question animale.

Une date symbolique

Cette première Journée mondiale a été fixée, pour 2019, au 29 juin. Le dernier samedi du mois de juin qui marque, dans la plupart des pays d’Europe du Nord, dont la France, le départ en vacances d’été. Si c’est un jour de fête pour les familles, il sonne pour beaucoup de chats et de chiens le glas de l’abandon.

Les étés de la honte

Chaque année, c’est la même rengaine : les abandons ne diminuent pas. Officiellement, ils se chiffreraient aux alentours des 100 000 par an sur notre territoire.

La plupart faits directement auprès des refuges et associations par les maîtres eux-mêmes, d’autres, plus lâches, sur les routes, dans les bois, la campagne ou au pied du portail des refuges qu’ils n’ont pas voulu (ou osé) franchir. La honte ? La lâcheté ? Le coût que représente un abandon ?

Si les abandons en France se répartissent tout le long de l’année, un pic est rituellement observé en été : 60 000 selon les estimations, soit plus de la moitié. Mais il faut bien reconnaître que l’absence d’un recensement national centralisé et fiable laisse planer un flou qui profite à la fois à ceux qui veulent minimiser la situation et à ceux qui veulent alerter en estimant que la réalité des chiffres est plus proche des 200 000, voire des 400 à 500 000 abandons si on inclut tous les chats errants, non stérilisés…

Pas de recensement fiable en France

En principe, les refuges et associations doivent tenir un registre de leurs entrées et sorties, mais si la majorité répond à cette obligation, beaucoup l’oublient par manque de temps et de personnel. Pour le refuge d’Auxerre, la surpopulation est aussi due à une baisse des adoptions qui ne permet pas de libérer des boxes pour les nouveaux arrivants.

Ce qui contraint la structure à « refuser » les chiens abandonnés directement par leurs maîtres ou issus des fourrières. Les conséquences sont importantes pour les refuges qui, depuis l’arrêt des contrats aidés par l’Etat (fin 2017), disposent de moins de personnel et de moyens financiers.

A Auxerre, une personne a dû être embauchée pour renforcer l’équipe de salariés et de bénévoles, diminuant d’autant le budget pour les soins et le confort des animaux. Ces restrictions ont même stoppé les enquêtes pour maltraitance qui monopolisent une partie du personnel du refuge qui, de toute manière, n’a plus de place pour accueillir les rescapés d’un sauvetage.

Même l’accueil des animaux issus de fourrière au terme du délai des huit jours ouvrables est compromis. Ce qui, pour ces chats et ces chiens, signe souvent l’euthanasie. En France, 7 % des chiens et 36 % des chats (chiffres Opav*) arrivés en fourrière sont euthanasiés pour raison de santé ou de comportement. Ce qui représente des dizaines de milliers d’animaux par an.

13 propositions pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie

A l’occasion de la première Journée mondiale contre l’abandon des animaux de compagnie, Solidarite-refuges.com et animaux-online.com proposent 13 mesures pour lutter contre ce fléau qui, chaque année, envoie derrière des grilles de refuges ou à la mort des milliers de chats et de chiens.

  1. Que la lutte contre l’abandon des animaux de compagnie devienne une cause nationale

  2. Qu’un recensement national et centralisé soit réalisé auprès de tous les refuges, fourrières et associations qui recueillent des animaux perdus et/ou abandonnés

  3. Que l’animal de compagnie soit considéré dans le droit comme une personnalité juridique non humaine.

  4. Que les commerces et organismes de vente d’animaux de compagnie soient contraints d’informer leurs acheteurs des risques encourus en cas d’abandon ou de maltraitance de leur animal.

  5. Que les contrôles soient renforcés pour les sites d’annonces de ventes et de dons d’animaux de compagnie (réseaux sociaux compris)

  6. Que les programmes scolaires de primaire sensibilisent les enfants à l’animal et à l’empathie envers les animaux

  7. Que des contrôles d’identification soient assurés et le manquement à cette obligation sanctionné afin de lutter contre les trafics et les abandons sauvages.

  8. Qu’un vaste plan de stérilisation des chats errants soit engagé au niveau national

  9. Que la stérilisation des animaux non destinés à la reproduction soit obligatoire.

  10. Que les villes soient dans l’obligation de soutenir par des subventions les associations qui recueillent les animaux abandonnés issus des fourrières (qui elles, sont rémunérées).

  11. Que les villes répondent toutes à l’obligation de fourrière (article L. 211-24 du code rural et de la pêche maritime). Aujourd’hui 1 commune sur 4 n’y répond pas.

  12. Que les Ehpad et autres établissements chargés de l’accueil des personnes âgées et dépendantes favorisent le maintien du lien avec l’animal en acceptant le résident et son animal.

  13. Que les villes développent des structures d’accueil temporaire des animaux de compagnie des personnes fragilisées hospitalisées (haltes canine et féline), en lien direct avec les services d’urgence (pompiers, Samu, etc).

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Abandon du « délit d’entrave à la chasse » : une bataille est gagnée, mais pas la guerre !

La proposition de faire passer l’entrave à la chasse de simple contravention à délit vient d’être repoussée par les parlementaires. C’est une victoire importante pour le mouvement démocratique en France et particulièrement pour cette grande bataille démocratique et populaire pour l’abolition de la chasse à courre. 

Voici l’analyse complète de la situation par le collectif AVA – Abolissons la vénerie aujourd’hui :

« Abandon du « délit d’entrave à la chasse » : une bataille est gagnée, mais pas la guerre !

 

Les chasseurs ont, dirait-on, vendu la peau de la démocratie avant de l’avoir tuée. Fanfaronnant dans leurs publications depuis des mois, sûrs d’eux et de leur force de frappe au Parlement, ils annonçaient ce vote comme une formalité.

La Commission Mixte Parlementaire qui devait trancher sur ce fameux « amendement Cardoux », parmi d’autres questions, a pourtant choisi de le repousser ! La raison invoquée : celui-ci serait trop axé sur la chasse et poserait probablement des problèmes de constitutionnalité.

image.gifL’« entrave à la chasse » existe dans notre pays sous forme d’infraction depuis 2010, et est punie par une amende pouvant aller jusqu’à 1500€ (https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2010/6/4/DEVN0831432D/jo). Cette mesure unique au monde est, aux yeux de nombreux experts, non-conforme au droit européen et des associations ont entrepris de la contester devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Mais pour cela, encore faut-il que quelqu’un soit poursuivi pour ce motif, et les autorités semblent plus que frileuses : même à l’époque du mouvement Droit des Animaux qui revendiquait ouvertement l’entrave devant les caméras et les forces de l’ordre, personne n’a jamais été poursuivi.

Cette contravention est donc restée inappliquée mais bien en vigueur, dans le seul but d’intimider les opposants à la chasse.

Mais cette mesure symbolique est un bien faible barrage face à la marche inexorable de l’Histoire. Depuis 2017, notre mouvement contre la chasse à courre prend de l’ampleur, de plus en plus de personnes décident de suivre et surveiller les chasses eux-même sur le terrain, montrant leur opposition aux veneurs, toujours de manière pacifique et raisonnée.
Les relais de la vénerie et de la chasse en général dans les institutions ont donc décidé de jouer la surenchère, en proposant d’accentuer les peines encourues : l’amendement Cardoux, glissé dans le projet de loi « Office de la Biodiversité et de la Chasse », faisait passer l’entrave de simple contravention à délit, passible de 30.000€ d’amende et d’un an d’emprisonnement.

C’est avant tout l’effet psychologique de démobilisation qui est recherché, à grands renforts de mensonges dans l’hémicycle (osant qualifier les habitants vigilants de « terroristes » et de « black blocks » !) et de communication dans la presse, faisant passer cet amendement pour déjà validé.


Finalement il n’en a rien été, et il est tout aussi important de le faire savoir.

L’abandon de cette mesure est bien sûr une excellente nouvelle, dont nous devons nous réjouir. Les mots choisis dans le texte rendaient de toute manière l’amendement inconstitutionnel. Ce sont des considérations de ce genre qui ont amené à cette déroute, bien plus sûrement qu’une réelle conscience des élus concernés quant la question de la chasse et surtout de la vénerie, pourtant décriée par 84% de leurs administrés (les discussions autour de ce projet de loi sont consultables ici : http://www.senat.fr/rap/l18-424/l18-4243.html?fbclid=IwAR3J-17MBXMXhRMrYO4OmGHXN7c35Kan9FhLoiHR79KSm3saQFnywBOeH8U ).

Mais l’offensive de la chasse ne va pas s’arrêter là.

En effet, le Gouvernement a passé un accord avec les sénateurs ayant proposé cet amendement : celui-ci sera examiné par le Parlement plus tard, sous forme d’une proposition de loi plus large, qui visera à interdire « le fait d’entraver, […] ou d’empêcher la tenue de tout évènement ou l’exercice de toute activité autorisé par la loi, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende. »

[ La proposition de loi est consultable ici : https://www.senat.fr/leg/ppl18-023.html?fbclid=IwAR2ss1APOn9OCPrsfbIY-VXa5rL3n20wtevgf6m_Ml9jj0aCKwOXFZT7UQw
Et l’article de loi non modifié, là : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006418459&cidTexte=LEGITEXT000006070719&dateTexte=20020101&fbclid=IwAR0ZbWL5ajEGIb6KnxGMpryRJuJI52cZiZ0h1h3t2037SsxUPWelEAarpQE ]

Une nouvelle bataille législative se prépare donc, et nous appelons d’ores et déjà toutes les organisations qui agissent pour la Nature, pour les droits sociaux, pour la liberté d’expression mais aussi les élus conscients des enjeux profonds à faire bloc face à ces attaques futures.

Quant à nous, nous pouvons maintenant avancer avec confiance vers la saison prochaine, de plus en plus nombreux et déterminés, sans pour autant sous-estimer l’offensive en cours contre notre beau mouvement. Les veneurs disposent de nombreux relais au cœur des institutions et ont la ferme intention de s’en servir, afin de criminaliser toute opposition à leur égard.

Tous ensemble, habitants témoins et victimes de cette pratique, défenseurs des animaux et du progrès, avançons vigilants et déterminés vers l’abolition de la chasse à courre, juste sens de l’Histoire humaine !

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Aspas : « URGENT : L’état s’apprête à autoriser le massacre de 2 millions d’animaux ! »

L’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) lance un message d’alerte contre le projet d’arrêté du gouvernement fixant les listes et les modalités de massacre des animaux considérés comme nuisibles. Il y a la possibilité de donner son avis sur la consultation publique officielle jusqu’à ce jeudi 27 juin 2019 à minuit.

L’association dénonce des mesures autant cruelles qu’inutiles, qui sont en fait directement réclamée par les chasseurs pour justifier leur « loisir » morbide.

Voici le communiqué de l’Aspas qui contient le lien pour participer à la consultation :

« URGENT : L’Etat s’apprête à autoriser le massacre de 2 millions d’animaux !

Le ministre de la Transition écologique et solidaire consulte le public sur le nouveau projet d’arrêté fixant pour les 3 prochaines années les listes et les modalités de « destruction des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (anciennement dits « nuisibles ») dans chaque département de France.

Envoyez votre avis avant le 27 juin minuit via le formulaire situé en bas de la page qui présente le projet d’arrêté.

JE PARTICIPE

Les nouveaux condamnés à mort

Renards, fouines, martres, putois, belettes, corneilles, corbeaux freux, étourneaux, pies, geais : tous ont le malheureux point commun de figurer malgré eux sur la nouvelle « liste de la mort » du Ministère, établie tous les 3 ans. Si l’on se fie aux bilans de piégeage réalisés de 2015 à 2018, ce seraient plus de 2 millions d’animaux sauvages qui pourraient être à nouveau tués, piégés, déterrés d’ici le 30 juin 2022 !

Selon la loi, une espèce peut être classée « susceptible d’occasionner des dégâts » dans un département pour protéger la santé et la sécurité publiques, la faune et la flore sauvages, les activités agricoles, forestières et aquacoles et la propriété en général.

Mis à part une légère amélioration du sort de la fouine, dont le piégeage serait autorisé dans 68 départements (contre 79 précédemment), de l’étourneau (36 départements contre 44) et dans une moindre mesure du corbeau freux (56 contre 58) et de la corneille noire (82 contre 84), le projet d’arrêté est un quasi copier-coller de l’arrêté en vigueur depuis le 1er juillet 2015… Les choses sont même pires pour le renard, puisqu’il redeviendrait « destructible » en Savoie, ainsi que dans… 90 autres départements de France !

Le Ministère de la Transition (de l’Immobilisme) écologique, n’a décidément d’yeux et d’oreilles que pour le lobby chasse, et continue à tourner le dos aux associations de protection animale qui ne cessent de dénoncer l’absurdité de tels classements, qui vont à l’encontre de toutes les études scientifiques sérieuses.

Seule bonne nouvelle : le nombre de piégeurs et de chasseurs diminue d’année en année, et les Français sont de plus en plus sensibilisés à la cause animale et au respect de la biodiversité en général, une pression citoyenne qui finira bien par faire éclater la petite bulle de destructeurs qui lutte pour la survie de ses intérêts macabres.

Les positions de l’ASPAS

L’ASPAS s’oppose de manière générale à la destruction illimitée d’espèces animales autochtones. En plus d’être inutiles, ces abattages portent atteinte aux équilibres écosystémiques et sont à l’origine de souffrances eu égard aux modes d’abattage et aux périodes d’abattage autorisées (pièges non sélectifs et mutilants, déterrage pour le renard, abattage en période d’élevage des jeunes, etc.).

Concernant ce projet en particulier, l’ASPAS demande :

  • l’interdiction du déterrage du renard,
  • l’arrêt total du piégeage et du tir de la belette et du putois dans les rares départements qui l’autorisent encore,
  • la reconnaissance du rôle bénéfique de toutes ces espèces dans les écosystèmes et vis-à-vis des activités humaines,
  • une refonte de la procédure de classement qui est une instruction à charge menée par les chasseurs et dont les données sont invérifiables,
  • l’impossibilité de tuer ces espèces pour satisfaire les intérêts liés à la chasse,
  • la mise en œuvre de méthodes alternatives à la destruction pour toutes les espèces,
  • un zonage beaucoup plus précis de l’interdiction de tuer ces espèces en dehors des activités sensibles à leur présence.

Une refonte de notre rapport à la faune commune

Si la notion de « nuisible » a enfin définitivement disparu de nos textes en 2018, ce projet démontre que dans les faits, rien n’a changé. Ce projet reprend mot pour mot les termes de l’arrêté de 2015 qu’il est censé remplacer. Les abattages pourront continuer avec les mêmes méthodes dans quasiment les mêmes départements. Naturellement présentes dans le milieu naturel, ces espèces participent aux équilibres des écosystèmes, et sont bénéfiques aux activités humaines en prédatant d’autres espèces animales ou en disséminant des végétaux. Pour la plupart, elles jouent un rôle de police sanitaire en débarrassant la nature de cadavres d’animaux, évitant ainsi la propagation de maladies.

Des modes de destruction barbares, non sélectifs, aux conséquences non contrôlées

Ce projet d’arrêté continue à autoriser le piégeage de l’ensemble des espèces toute l’année ainsi que le déterrage du renard. Or les pièges tuants, qui provoquent la mort de l’animal dès sa capture ou après de longues minutes de souffrance, sont toujours autorisés en France malgré les risques que cela fait courir aux espèces non ciblées, potentiellement protégées, et aux animaux domestiques.
Le déterrage, quant à lui, engendre des heures de souffrances pour le renard traqué, et pour sa portée lorsque le déterrage a lieu en pleine période d’élevage des jeunes. Ces pratiques barbares et non sélectives devraient être interdites.

En outre, les destructions induisent nécessairement une réponse comportementale des animaux visés : ceux-ci peuvent se déplacer, adapter leur fécondité ou encore laisser une place libre que d’autres animaux vont rapidement occuper. Ces réponses rendent les destructions inutiles, voire contre-productives (propagation de maladies du fait du déplacement d’animaux porteurs d’un germe fuyant les destructions, élevage des jeunes rendu plus facile du fait de l’élimination d’animaux parasites augmentant ainsi les populations, etc.). Les pouvoirs publics, conseillés par le monde cynégétique, continuent d’appliquer des méthodes d’apprenti-sorcier, sources de grande souffrance, sans en étudier les conséquences sur le comportement des animaux.

Des prédateurs naturels tués pour satisfaire le plaisir des chasseurs

L’ASPAS l’a longtemps dénoncé, et certains tribunaux l’ont même sanctionné. Pourtant, aujourd’hui, le ministère l’assume et l’écrit noir sur blanc : les prédateurs naturels peuvent être tués pour protéger le gibier des chasseurs. Cet arrêté prévoit en effet que renard, pie bavarde, belette et autres mustélidés peuvent être tués à proximité des enclos destinés aux lâchers de gibier et dans les territoires où les chasseurs mènent des actions pour favoriser leur gibier préféré. Autant de zones dans lesquelles nos prédateurs naturels sont inévitablement attirés par une nourriture abondante et facilement accessible car peu habituée à la vie sauvage. Un simple loisir, qui plus est aussi funeste que la chasse, ne devrait pas primer sur la préservation de notre patrimoine naturel.

Protéger les activités plutôt que détruire une espèce animale

Les mustélidés peuvent être piégés uniquement à proximité de certaines activités, mais tirés en tout lieu. Le renard peut être tiré partout, mais uniquement près des élevages avicoles à partir du 31 mars. L’étourneau sansonnet peut être tiré uniquement près de certaines cultures, mais être piégé partout. Le geai des chênes peut être piégé dans les vergers et vignobles mais tiré partout, etc. Exceptée la pie bavarde qui ne peut être tuée qu’à proximité de certaines activités quel que soit le mode de destruction choisi, les espèces peuvent être détruites indépendamment des activités à protéger, même dans des lieux où aucun dégât n’a été causé, et même dans des lieux où aucun dégât n’est susceptible d’être causé. L’objectif est donc de détruire un spécimen de l’espèce parce qu’il appartient à cette espèce, et non de trouver une solution à un problème posé par la présence de cet individu. Il est temps de recentrer les réflexions sur les moyens techniques à développer pour protéger efficacement et dans la durée certaines activités, plutôt que de privilégier le recours au fusil, facile mais inutile et dénué de toute éthique.

Des méthodes alternatives obligatoires mais incontrôlables

Les oiseaux sont protégés par la directive « Oiseaux », la martre et le putois par la directive « Habitats ». À ce titre, leur destruction ne peut être autorisée qu’après recherche, étude et mise en œuvre infructueuse de méthodes alternatives qui permettraient de protéger les activités humaines au moins aussi efficacement que leur destruction. Pourtant, ce projet n’impose pas que la réalité de cette mise en œuvre soit constatée par une personne indépendante, laissant à chacun la responsabilité de respecter les dispositions européennes. Or la difficulté à initier ces alternatives et la facilité de recourir aux armes n’incitent pas les acteurs à préférer la méthode douce, pourtant plus efficace que la destruction.

Campagnols : une lutte naturelle reconnue mais non exploitée

Ce projet entérine l’interdiction de tuer des renards et des mustélidés dans les zones où sont mises en œuvre des luttes chimiques contre les campagnols, reconnaissant ainsi le rôle d’auxiliaires que peuvent jouer ces petits prédateurs. Cependant, la lutte chimique est toujours de rigueur, ce qui présente le problème de l’utilisation de substances nocives en pleine nature et favorise l’ingestion de poisons par les prédateurs de campagnols. En outre, lutte naturelle et lutte chimique coexistent alors que la lutte naturelle est bien plus efficace en amont des pics de pulluation, soit avant que la lutte chimique ne soit engagée.

Interdire l’utilisation des armes en pleine ville

La destruction à tir des mustélidés est interdite dans les zones urbanisées. Pour des questions de sécurité évidentes, cette interdiction devrait être étendue à toutes les espèces.

Le renard, une espèce classée partout en France

Le renard est classé dans 91 départements (contre 90 la saison précédente, contrairement à ce qu’écrit le ministère). Cette espèce autochtone peut donc être détruite par piégeage et déterrage sur la quasi-totalité du territoire français. Pourtant, cette espèce joue un rôle utile sur les populations de certains micro-mammifères et contre la propagation de maladies en éliminant cadavres et animaux malades.

Les dégâts causés aux poulaillers interviennent en général sur des installations vétustes qui ne sont pas correctement protégées, et ne justifient pas le classement du renard partout en France.

Le tort réel de cette espèce prédatrice et opportuniste est de s’attaquer un peu trop souvent au « gibier » des chasseurs, qui voient en elle une concurrente insupportable.

Vous pouvez exprimer votre opinion en vous inspirant de ces éléments, mais un point de vue personnalisé aura plus de poids que plusieurs avis reprenant le même modèle, au mot près. 

JE PARTICIPE

Nous comptons sur votre mobilisation, merci d’avance pour votre participation !

L’équipe de l’ASPAS

Tout dysfonctionnement du site internet du ministère n’est pas du fait de l’ASPAS. Nous vous invitons à renouveler ultérieurement votre participation en cas de message d’erreur.

Aller pour loin pour protéger les animaux sauvages

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30 millions d’amis : la France championne d’Europe de l’abandon d’animaux

La Fondation 30 millions d’amis lance comme chaque été une campagne sur le thème de l’abandon des animaux, en pointant du doigt cette fois le fait que la France est championne d’Europe en la matière.

À l’approche de l’été, les abandons d’animaux vont connaître un pic avec une moyenne estimée par la Fondation 30 millions d’amis à 60 000 abandons chaque été, pour 100 000 abandons en tout chaque année.

C’est une statistique terrible qui ne peut que glacer le sang des personnes ayant le sens des valeurs et de la morale. Abandonner un animal est un acte d’une grande cruauté qui devrait être condamné très violemment par la société comme relevant de la barbarie et du mépris de la nature le plus arriéré.

Le fait que la France soit championne d’Europe en la matière n’est cependant nullement étonnant. Au pays du libéralisme des mœurs où on relativise tout avec une mauvaise fois incroyable, l’esprit « cartésien » assumant le rejet de la réalité naturelle est une norme, presque un way of life

Les refuges croulent alors sous l’activité toute l’année et se retrouvent encore plus débordés chaque été dans l’indifférence générale d’un pays qui s’imagine pourtant à la pointe de la civilisation et des valeurs.

Les animaux ne sont considérés que comme des choses sans valeurs dont on pourrait se débarrasser sans scrupule puisqu’il suffirait de nier la réalité de leur place dans le foyer et de leurs sensations. Cette négation de la réalité, cette capacité à prendre ses idées pour la réalité est un mal tellement français, qui cause un tord énorme à notre pays et au développement des causes démocratiques qui devraient être portées par le peuple.

On pensera ce qu’on veut de la Fondation 30 millions d’amis qui est peut-être une grosse structure institutionnelle, assumant un certain « pragmatisme » qui peut rebuter parfois. Elle a en tous le cas le mérite de vouloir faire un travail de masse en travaillant au corps chaque été l’opinion sur ce thème de l’abandon.

Voici donc le clip de cette année qui, de manière assez subtile, moque l’esprit français si prompte à se croire les meilleurs pour tout et donc ici pour le pire :

On retrouvera également le site de la campagne avec un appel au don et à l’indignation, pour que cesse cette terrible habitude des abandons estivaux :

30millionsdamis.fr/la-fondation/nos-campagnes/we-are-the-champions

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Le Saint-Hubert Club de France et ses conservateurs révolutionnaires

Le Saint-Hubert club de France, fondé en 1902, défraie la chronique chez les dirigeants des chasseurs par son positionnement élitiste et conservateur révolutionnaire digne des années 1920-1930. Le légitimisme pro-terroir et pro-notables trouve ici un concurrent vigoureux et très ambitieux, tourné vers la Russie et l’idéologie conquérante paneuropéenne.

L’Opinion est un quotidien de droite à la fois conservatrice et libérale, un peu comme le RPR de par le passé. Il a publié un article très intéressant : « Flirt d’extrême droite au plus vieux club de chasse de France ». Toute personne s’intéressant à la chasse doit le lire.

L’affaire concerne le Saint-Hubert club de France, la plus ancienne association de chasse en France, installée carrément dans la Maison de la chasse et de la nature à Paris où elle fait même des dîners. Pour le résumer sommairement, l’idée est la suivante : cette association assume entièrement la substance ultra-conservatrice et ultra-élitiste de la démarche de la chasse.

Or, cela va totalement à l’encontre de la démarche populiste-conservatrice de la direction des chasseurs. Et donc, le 10 avril 2019, le dîner caritatif de l’association au restaurant Chez Françoise, à côté de l’Assemblée nationale », a tourné à l’affrontement idéologique. On remarquera au passage que L’Opinion, en passant, nomme certaines personnes présentes :

« Parmi les convives qui lèvent leur verre, on aperçoit Jean-Frédéric Poisson, patron du Parti Chrétien-Démocrate ex-allié de Nicolas Dupont-Aignan ; le préfet Henri-Michel Comet, remercié dans le Rhône par Gérard Collomb, ou encore Patrick Gentil, industriel de la Sarthe passionné de chasse à l’ours dans l’Extrême-Orient russe. »

Willi Schraen, président de la Fédération Nationale des Chasseurs, est membre de l’association. Y était-il ? En tout cas, donc, Thierry Coste, conseiller chasse et ruralité d’Emmanuel Macron, et grand lobbyiste de la chasse, « venu à titre exceptionnel », a exigé que soit mis un terme au positionnement non directement populaire et légitimiste par rapport à l’État.

Cela s’est mal passé et le dîner a été fui par certains, alors que parmi les chants des convives restants, on a pu entendre, selon des témoins s’exprimant au quotidien L’Opinion:

« La Royale, hymne de l’Action française, ou le chant allemand des Fallschirmjäger, les parachutistes de la Wehrmacht »

L’article précise également que le dirigeant de l’association, Henri de Grossouvre, est un homme des réseaux russes et serbes, partisan d’une affirmation paneuropéenne par un axe Paris-Berlin-Moscou. On apprend également que le numéro deux de l’association a un profil correspondant à tout cela :

« Guillaume Beaumont organise des chasses au domaine du Naon, à Souesmes (Loir-et-Cher). Thierry Légier, ancien de l’Action française et proche de Jean-Marie Le Pen, en est un habitué. En décembre 2017, une battue a réuni Marion Maréchal, Jean-Frédéric Poisson et Louis-Alphonse de Bourbon, l’arrière-petit-fils de Franco. »

On a compris l’ambiance. La chasse, vecteur idéologique ultra-réactionnaire, a donc catalysé la formation d’un noyau dur idéologique rassemblant des gens de la haute société. On a le même schéma que dans l’Allemagne des années 1920 ou la France des années 1930, avec des milieux grands bourgeois qu’on peut désigner comme « conservateurs révolutionnaires ».

Ce noyau dur a pris la direction du Saint-Hubert club de France et va, on l’a compris, servir de levier pour interpeller la grande bourgeoisie dans son ensemble et la pousser dans la « solution » qu’est l’alliance de la droite conservatrice à la Marion Maréchal avec la droite populiste-démagogique de Marine Le Pen, pour « remettre de l’ordre ».

Ce n’est évidemment pas du goût des grands bourgeois légitimistes, préférant asseoir l’ancrage dans les institutions et n’ayant pas besoin d’une révolution conservatrice. C’est cela l’arrière-plan du conflit et la publication de l’article à ce sujet par L’Opinion est une torpille des seconds envoyés à destination des premiers.

Même si, du point de vue de la Gauche, les uns ne valent pas mieux que les autres, il serait totalement erroné de ne pas saisir leur contradiction relative et de ne pas saisir ce que cela signifie pour combattre tant l’un que l’autre, en cernant bien leur différence et surtout leur importance dans le processus de lutte contre la chasse.

L’opposition entre Willi Schraen le légitimiste et Henri de Grossouvre le conservateur révolutionnaire a un sens historique et on peut d’ailleurs être certain que les ultras-réactionnaires se renforceront toujours plus. Il faut bien saisir comment le terrain est mouvant et combien est importante la lutte pour gagner le plus de masses possibles contre les réactionnaires !

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Écologie Planète et animaux

Pourquoi le cochon, l’oie, la poule ? Et pas le chat ?

Il y a quelque chose de profondément troublant dans ce dessin d’un boucher qui caresse un chat, alors qu’il fait face à de nombreux autres animaux qui, eux, peuvent terminer à l’abattoir, voire n’existent que pour cela. Cela expose une vérité simple et dérangeante en même temps.

C’est qu’on se demande, en toute bonne logique : pourquoi l’un et pas l’autre ? Et naturellement, on ne se dit pas que le chat lui aussi devrait faire partie des animaux servant d’alimentation. Strictement personne ne va penser cela. Telle est d’ailleurs finalement la preuve qu’à terme, on ne mangera plus d’animaux. Si on est socialiste avec le chat, si on l’intègre à notre vie et qu’on lui fournisse plein de choses, alors pourquoi pas l’autre, si on peut ?

On dit d’ailleurs que le chien, par exemple, fait partie de la famille. C’est inexact : il rejoint la famille, il est un élargissement de la famille naturelle. Il est pratiquement un élargissement de la vie communautaire familial, une extension du communisme familial à quelque chose d’extérieur. Aimer les animaux, c’est en quelque sorte élargir encore plus le champ du partage, de la collectivité, même du collectivisme.

Est-ce à dire qu’on aura un jour des poulets et des cochons chez soi, comme membres de la famille ? Et que rien ne changera pour ces animaux jusque-là ? Il va de soi que non et qu’à l’arrière-plan, il s’est déroulé des convergences faisant que les chats et les chiens font irrémédiablement partie de l’humanité. Il y a une symbiose qui s’est faite. Cela est vrai d’ailleurs pour d’autres animaux, tels certaines espèces de pigeons, largement domestiquées et qui restent par la suite, même libérées, dans les zones où les humains se rassemblent : les villes.

Quant aux animaux où cette convergence a été inexistante ou malheureuse pour elle, comme les cochons, les poules et les coqs, les chevaux et les moutons, il est évident cependant qu’à un moment, la dynamique du partage va les attendre aussi. Une fois qu’on est sorti de la démarche de compétition, d’arrachage de tout et n’importe quoi juste pour satisfaire sa consommation, ses caprices, on sort d’un irrationnel allant jusqu’au meurtre.

Car, franchement, qui a envie de tuer ? Qui se voit un couteau à la main en train d’égorger ? Rien que l’idée est odieuse. Certains le peuvent, effectivement, mais ce n’est pas qu’ils sont forts, c’est qu’ils sont devenus insensibles. Après tout, quand on voit les images atroces des islamistes égorgeant des gens ligotés, on ne dit pas : oh, comme ils sont forts ! On se dit : quelle horreur, ces gens sont des monstres !

Il y a bien entendu de nombreux hommes, et même des femmes, pour célébrer la dimension patriarcale du « triomphe » de l’humanité sur la nature. Vu comment les choses tournent dans le rapport entre l’humanité et la nature, ces gens feraient bien de définitivement se taire. Et comme ils ne veulent pas, il a falloir les forcer à se taire.

Parce qu’ils sont odieux, parce qu’ils relèvent du passé, parce qu’il sont des criminels.

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Écologie

Des étudiants opposés à un centre de primatologie à l’Université de Strasbourg

Des membres de l’association étudiante strasbourgeoise ANIMALISE de défense des droits des animaux  ont mené une action dans un bâtiment de l’Université de Strasbourg vendredi 10 mai 2019. Ils s’opposent à un centre de primatologie hébergé par l’Université de Strasbourg et critiquent l’exploitation animale dans les facs.

Ils souhaitaient obtenir le rendez-vous qu’il demande depuis longtemps, afin d’exprimer leur opposition à la capture et la détention de singes à des fins prétendument scientifiques.

Voici une vidéo, réalisé par Rue 89 Strasbourg, qui a également écrit un reportage sur l’opération :

Voici le communiqué de l’association ANIMALISE :

Il existe déjà une mobilisation contre ce centre et les projets d’extension qui l’accompagnent. Différentes actions et manifestations ont déjà eu lieu et une pétition circule, que l’on peu retrouver sur :

mesopinions.com/petition/animaux/refusons-ouverture-extension-elevage-1600-primates/13210

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Politique

Le parti animaliste aux élections européennes

Mouvement apolitique défendant une noble cause, le parti animaliste a mis en place une liste comportant exclusivement, à très peu de choses près, des gens relevant de la bourgeoisie, des entrepreneurs, des cadres. C’est là ne pas être capable de relier la question animale aux enjeux d’une époque attendant des changements profonds et populaires.

Pour ces élections européennes, il y a un « parti animaliste » qui se présente. Si l’on est sincèrement de gauche, alors on entrevoit quelque chose de positif. La question animale se pose enfin et cela devient un thème incontournable. Cela manquait véritablement et il est indéniable que le véganisme est depuis longtemps une valeur sûre de la Gauche dans de nombreux pays déjà, tels l’Allemagne ou l’Autriche.

Le thème était en fait déjà présent dans le mouvement ouvrier dès le début, avant de disparaître une fois qu’il a été récupéré par l’anarchisme, qui lui-même l’a abandonné. Il revient et c’est une bonne chose… À condition que le regard qu’on porte sur lui soit cohérent. À moins en effet de considérer que le rapport aux animaux, à la nature, ou encore celui des hommes sur les femme, soit un phénomène qui se balade au-dessus de l’économie et de la société, on ne peut pas échapper à la nécessité d’une analyse liée au capitalisme.

Quand on dit cela, cela ne veut pas dire qu’il suffit de penser qu’une fois le capitalisme critiqué, on est dans le bon camp. Il faut analyser la société et voir les valeurs qui vont avec. Le fait de manger de la viande de manière massive est une conséquence d’une démarche du capitalisme lui-même, qui cherche des moyens de se renforcer et qui voit une possibilité pour cela avec des gens toujours plus gros.

Le capitalisme exige également l’individualisme, l’indifférence aux autres, des choix purement individuels, en toute « conscience ». L’empathie et la compassion sont donc rejetés, tout comme l’exigence de la sensibilité par rapport aux vivants. Être véritablement à Gauche, c’est ici saisir cela et assumer une démarche personnelle ouverte à la nature, aux animaux, à la végétation. C’est ni plus ni moins quelque chose qui relève du Socialisme, ou du Communisme, comme on le voudra. En tout cas, c’est le sens de la socialisation la plus large, du partage le plus grand.

Or, le Parti animaliste ne se situe pas du tout dans une telle perspective. Et pour cause ! On trouve sur son site la liste des candidats. Qu’y trouve-t-on ? Plusieurs responsables des Ressources Humaines, un chef d’entreprise, une avocate, une ancienne conseillère en communication, un commercial, un ingénieur consultant, une maître de conférences, une analyste recherche, une professeure en marketing, des juristes, une gestionnaire marchés publics, une indépendante en conseil en stratégie, un directeur commercial, plusieurs professeurs, une responsable Administratif et Financier, etc.

Humainement, ces gens ont très certainement un rapport positif aux animaux, ils sont dans le bon camp. Mais de par leur nature sociale, ils contribuent inéluctablement à appuyer le capitalisme. Ils sont étrangers à la classe ouvrière, voire même ils sont eux mêmes des capitalistes. On sait bien ce qu’est notamment quelqu’un s’occupant des Ressources Humaines aujourd’hui dans notre pays… C’est une fonction qui, par définition même, s’oppose fondamentalement aux intérêts des salariés, c’est une arme de l’entreprise contre eux…

Pourtant, n’est-ce pas le système tel qu’il existe qui amène un rapport néfaste pour les animaux ? Et ne faut-il pas être cohérent ? Car des gens qui ont une position sociale très favorable dans un système ne remettent pas en cause le système. Des gens qui font partie d’un système ne peuvent pas aller au bout d’une logique prônant son renversement, son dépassement. Immanquablement, il y aura une capitulation, car ces gens vivent par le système lui-même. Seul le mouvement ouvrier peut porter quelque chose qui aille jusqu’au bout.

Et, pire encore, l’idée de faire de la défense des animaux un thème indépendant de tout le reste, est une attaque directe à l’idée d’un projet révolutionnaire bouleversant tous les aspects de la vie quotidienne telle qu’on la connaît. D’ailleurs, le système appuie lui-même le Parti animaliste, qui existe en participant aux élections et en touchant des fonds par conséquent de l’État, après avoir récolté des voix avec des affiches présentant des animaux, histoire de s’attirer les sympathies. Il se revendique haut et fort comme au-delà des classes sociales :

« La question animale est transversale, elle concerne toutes les familles politiques, toutes les catégories sociales, les ruraux comme les urbains, les jeunes comme les personnes âgées, … »

Rien n’est pourtant au-dessus des classes sociales. La question animale d’ailleurs moins qu’une autre peut-être. La défense des animaux est portée en très grande majorité par des femmes, et en grande majorité par des personnes d’un certain âge, et en grande majorité par des gens d’origine populaire. Cette vérité est très lourde de sens. Elle a toute sa dignité et est un appel à transformer la réalité, car ici des valeurs s’expriment qui exigent la compassion.

Cela n’a rien à voir avec des gens des hautes couches sociales qui, par en haut, veulent un changement, même s’il apparaît comme positif. Aucun changement n’est possible par en haut. C’est le peuple seul qui transforme la réalité. Qui veut défendre les animaux agit pour mobiliser le peuple et ne réduit pas en le véganisme un phénomène bobo, mais en saisit la portée historique, en liaison avec le Socialisme.

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Écologie

La Gauche doit saisir l’importance de l’offensive réactionnaire en faveur de la chasse

Le Sénat a adopté le 11 avril un amendement créant un délit d’entrave à la chasse, puni d’un an de prison et de 30 000 euros d’amende. Cela s’inscrit dans un contexte général faisant de la chasse une cause à défendre pour les réactionnaires, avec une collusion politique entre la Droite et la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron.

Cela ne fait aucun doute, il s’agit d’un amendement directement destiné à enrayer le mouvement démocratique et populaire d’opposition à la chasse à courre en France. Le succès et le développement du collectif AVA est tel que les forces réactionnaires s’organisent, pour tenter de maintenir l’ordre existant dans les campagnes.

La fin de la saison de chasse à courre le mois dernier a ainsi été marquée, en plus des rassemblements d’AVA, par d’importants contre-rassemblements. Cela s’inscrit dans une dynamique générale de la Droite traditionnelle, qui fait de la défense de la chasse un étendard du conservatisme.

L’opposition à la chasse à courre est vécue comme une grande menace par des gens qui pensent que les valeurs écologiques et en faveur des animaux sont une agression à leur encontre. Il faut lire ici avec attention les discours de l’Association de défense de la ruralité et de ses traditions, qui organisait les rassemblements contre AVA.

> Lire également : Le front réactionnaire dans les campagnes pour défendre la chasse à courre

Il y a là une expression politico-culturelle très aboutie, avec des arguments rodés, puisant dans la tradition réactionnaire française du XXe siècle.

Cette Droite traditionnelle, conservatrice, est aussi très présente politiquement, notamment au Sénat qui est dominé par une majorité Les Républicains (LR). On a ainsi vu le sénateur de l’Oise Jérôme Bascher (LR) défendre l’amendement en reprenant tels quels les mensonges des partisans de la vénerie. Il n’a pas hésité à qualifier les anti-chasse à courre de « terroristes », avec des méthodes ressemblant aux « black blocs ». Le sénateur du Loiret Jean-Noël Cardoux (LR) a fait de même, affirmant de manière mensongère qu’il y avait des attaques à l’intégrité physique des personnes et des animaux.

Cela est bien sûr grotesque puisqu’en deux ans d’existence, « pas une seule entrave à la chasse n’a été constatée par les forces de l’ordre », comme l’a rappelé AVA dans un communiqué.

Cela montre une terrible crispation de la part de notables et de leur représentants politiques, qui ne supportent pas que la population mette le nez dans leurs affaires, qu’un mouvement démocratique ose dénoncer leurs activités moyenâgeuses.

Il faut bien comprendre aussi que l’amendement créant un délit d’entrave à la chasse n’est qu’une partie d’une offensive plus générale de la Droite en faveur de la chasse. Le Sénat a en effet largement modifié le projet de loi organisant la fusion l’année prochaine entre l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) et l’Agence Française de la Biodiversité.

La sénatrice socialiste de l’Oise, Laurence Rossignol, a expliqué que :

« Cet amendement a été voté uniquement par la droite du Sénat. Comme les autres amendements ajoutés, il accroît encore la complaisance de la loi à l’égard de toutes les chasses »

Le nom de l’organisme nouvellement créé a ainsi été modifié par les sénateurs pour y ajouter le mot « chasse », devenant l’Office français de la biodiversité et de la chasse.

Cette fusion relevait à l’origine d’une sorte de compromis entre les chasseurs et ce qui est nommé la défense de la biodiversité, compromis organisé par le ministre de la Transition écologique François de Rugy.

Les différentes associations environnementalistes qui soutenaient ce projet se sont offusquées des changements opérés par le Sénat, considérant « le futur Office français de la biodiversité menacé par les lobbies de la chasse ».

Dans un communiqué signé par une quarantaine d’associations vendredi 19 avril, il est dénoncé le fait que les sénateurs « ont complètement dénaturé le projet de loi » et que « le nombre de cadeaux indécents abandonnés au monde de la chasse, notamment fiscaux, marqueraient un recul historique de la protection de la nature en France et hypothéquerait les chances de succès du futur établissement public. »

Le texte amendé par le Sénat prévoit en effet un nombre important de mesures en faveur de la chasse, qui sont détaillées et dénoncées dans le communiqué. Ces mesures sont également présentées en détail dans un article écologiste qui dénonce une « sacralisation de la barbarie ».

Selon toute vraisemblance, le texte va être définitivement adopté dans la semaine après sa validation par une commission mixte paritaire de députés et de sénateurs. Il semble peu probable que l’Assemblée nationale, dominée par la majorité présidentielle, veuillent rediscuter la loi, tant on a compris depuis plusieurs mois à quel point Emmanuel Macron soutient le dispositif réactionnaire visant à défendre la chasse en général et la chasse à courre en particulier.

Rappelons ici que le projet d’Office de la biodiversité avait initialement été porté par Nicolas Hulot, qui a finalement démissionné du ministère en dénonçant le « lobby » des chasseurs. Quelques mois plus tard, on retrouvait quatre membres du gouvernement au congrès de la Fédération nationale de la chasse : le ministre de la Transition écologique François de Rugy, le ministre de l’agriculture Didier Guillaume, le ministre des Collectivités locales Sébastien Lecornu et la secrétaire d’État à la Transition écologique Emmanuelle Wargon.

Le président de la fédération des chasseurs Willy Schraen y avait alors expliqué que « le président de la République, Emmanuel Macron, a fait plus pour la chasse française qu’aucun de ses prédécesseurs. »

> Lire également : notre dossier sur la chasse à courre

Il est important pour la Gauche de saisir le sens de cette offensive générale en faveurs de la chasse et des chasseurs. Il ne faut pas laisser faire, laisser se développer un front des conservatismes en France, avec la question de la chasse comme moyen mobilisateur. Le risque serait énorme ensuite de se faire broyer pour toute personne défendant l’écologie et luttant contre les conservatismes dans les campagnes.

La création du délit d’entrave à la chasse est inacceptable pour la Gauche, tant il consiste en l’annihilation par la peur de toute contestation démocratique et populaire envers les réactionnaires.

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Écologie

Communiqué d’AVA après le succès de la fin de saison de chasse à courre

Voici le communiqué d’AVA publié sur Facebook et Twitter après le succès de ce samedi 30 mars 2019 :

Voici que s’achève la deuxième saison d’AVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui), et ce sur une mobilisation nationale unique, pour la première fois : 1 100 personnes sont sorties fêter avec nous la fin de saison de chasse à courre, et le retour du calme dans les forêts.

Le parti pris par AVA s’avère donc payant : celui d’implanter le mouvement localement, partout où la barbarie a lieu, d’en donner les clés à la population vigilante et sûre de sa force, et non à une poignée d’activistes.

Nous étions donc plus nombreux que l’année passée, répartis sur quatre villes, malgré une pression très forte des veneurs. A deux endroits, ils avaient organisé des « contre-manifestations », même si celles ci étaient hypocritement tournées autour de la « ruralité » et des « traditions », car impossible pour eux de mobiliser franchement en défense d’une pratique telle que la vénerie, rejetée par tous !

Nos adversaires, qui tentent toujours désespérément de nous caricaturer en « antispécistes violents radicalisés etc…», s’enfoncent chaque jour un peu plus dans le mensonge pour sauver la face : ils ont bien face à eux une résistance populaire solide, basée sur des valeurs positives.

C’est le besoin de civilisation en général qui s’exprime à travers notre mouvement contre la barbarie et le féodalisme dans nos campagnes. Nous avons, encore aujourd’hui, marqué un jalon dans notre avancée, sous forme d’une célébration de la Nature sauvage pour ce qu’elle est, du printemps et de la quiétude retrouvée en forêt, libérée de la chasse à courre pendant 6 mois !

Avant de revenir plus nombreux, plus forts, et plus sûrs de nous encore, le message est passé : Bye Bye la chasse à courre !

Merci à tous de votre abnégation et de votre engagement ! ✌️🦌

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Écologie

Succès des quatre rassemblements d’AVA contre la chasse à courre

Pour la fin de la saison de chasse à courre, l’association AVA a réussi quatre rassemblements différent pour marquer le coup. C’est une réussite exemplaire, avec plus de mille participants en tout.

AVA avait organisé un rassemblement l’année dernière à Compiègne, qui avec mille personnes avait été un succès marquant. Un espace démocratique avait été ouvert ; pour la première fois, l’hégémonie réactionnaire particulièrement sévère qui régnait avait été ébranlée et ce profondément. Ce fut un épisode qui a compté.

Cette année, quatre rassemblements différents ont été mis en place, pour asseoir un mouvement qui dispose désormais de 19 antennes ; il s’agissait bien entendu de prouver qu’il y avait partout des gens pour qui tout cela comptait. Il y eut donc le 30 mars 2019 des mobilisations à Pont-Sainte-Maxence (Oise), Paimpont (Ille-et-Villaine), Castelnau-de-Montmiral (Tarn) et Rambouillet (Yvelines).

Il y a eu autant de gens que l’année dernière, ce qui est donc un bon ancrage, puisque le cadre d’une lutte locale a été dépassé, ce qui n’est jamais aisé, comme on s’en doute. Et c’est un succès populaire pas du tout inespéré pour qui a saisi les enjeux du refus de la chasse à courre et qui connaît le travail de fond qui a été mené par des gens courageux, mobilisés par un profond sentiment de justice.

Le tremblement de terre provoqué par ce combat a par ailleurs été bien compris également par les partisans de la chasse à courre, qui appelaient à des contre-rassemblements et ont cherché à mobiliser les bouchers, charcutiers, chasseurs, agriculteurs, éleveurs, etc. Ils étaient un millier à Paimpont et 400 à Rambouillet.

C’est beaucoup, car ces gens ont compris que le sol vacillait sous leurs pieds et que cela concernait tous les partisans d’un mode de vie rétrograde, passéiste, obscurantiste, fondamentalement hostile aux valeurs démocratiques et à l’ouverture à la question animale.

> Lire également : Le front réactionnaire dans les campagnes pour défendre la chasse à courre

D’où, justement, l’outrance ! À Rambouillet, la banderole tenue en première ligne disait ainsi : « Les veneurs mobilisés : halte à la dictature anti-chasse et anti-ruralité ». Ces gens ne sont pas complètement idiots : il n’y a rien d’anti-chasse en France, alors qu’il y a même quatre membres du gouvernement participant au congrès des chasseurs ! C’est donc de l’outrance, de la démagogie, dans ce qu’elle a de plus infâme.

> Lire également : « Emmanuel Macron a fait plus pour la chasse française qu’aucun de ses prédécesseurs »

Et cela avec l’aide de la police, qui n’est pas stupide, elle non plus : alors pourquoi envoyer des policiers devant une boucherie à l’occasion du passage du cortège d’AVA, à Rambouillet, si ce n’est pour faire peur ?

Que dire aussi des propos de ces réactionnaires ? « Ça devient insupportable qu’on ait des groupes ‘anti-tout’ qui viennent tuer les racines françaises », raconte à l’AFP un dénommé Marc-Antoine D’Aymery, secrétaire de l’équipage de chasse à courre de Bonnelles-Rambouillet. Dire qu’on a fait la Révolution française, et qu’on a encore de telles choses !

Il faut rappeler ici que les militants anti-chasse à courre connaissent des pressions terribles, allant des intimidations aux pneus crevés, des menaces aux brutalités, voire aux agressions. Le site Tendance Ouest a interviewé deux personnes à l’occasion de l’un des quatre rassemblement d’AVA : le responsable d’AVA Normandie et celle du Collectif animaliste de l’Orne, co-organisateur. Les deux n’ont pas été en mesure de donner leur nom de famille, par peur de représailles. Et ils ont eu raison, car l’État laisse objectivement faire les agresseurs.

> Lire également : La journée du sympathisant d’AVA Bretagne dans le coma après plusieurs agressions

Il est fort dommageable que la Gauche n’ait pas mobilisé largement en soutien à AVA. Heureusement, certains ont défendu l’honneur, comme plusieurs membres d’EELV à Rambouillet dont Mounir Satouri, le Président du groupe Alternative Écologiste et Sociale au Conseil régional D’Île-de-France, David Cormand, secrétaire national du parti, ou encore Laurence Abeille.

Il y avait au rassemblement de Pont-Saint-Maxence dans l’Oise, l’ancien maire socialiste de la ville, Michel Delmas, aux côté de l’actuel maire (LR), Arnaud Dumontier, qui sont tout deux opposés à la chasse à courre. Le député France insoumise Bastien Lachaud, à l’origine d’une proposition de loi contre la vénerie, était également du rassemblement.

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Écologie

Le front réactionnaire dans les campagnes pour défendre la chasse à courre

Nous publions quelques extraits d’interventions diffusés par l’Association de défense de la ruralité et de ses traditions (ADRT), qui se réunit aujourd’hui contre le rassemblement anti-chasse à courre à Paimpont, en Ille-et-Vilaine.

L’association a été créée pour l’occasion, tandis qu’un autre rassemblement « festif et solidaire des amis de la chasse et de la ruralité » est prévu en forêt de Rambouillet, dans la même optique de faire front contre AVA.

> Lire également : « Bye bye la chasse à courre », le samedi 30 mars 2019

Ces extraits sont très intéressants, car ils montrent comment la Droite se recompose, affine ses discours, ancre ses idées réactionnaires. À la Gauche d’être en première ligne sur le front culturel pour briser ce qui s’oppose aux causes démocratiques, comme ici le refus de la chasse à courre !

Un agriculteur, porte-parole de l’association :

« Depuis quelques temps l’agri-bashing est devenu le sport national pour une bande de bobos désœuvrés relayé par une presse en mal de scoop.

Il n’y a pas une semaine sans que moi ou un de mes voisins agriculteurs ne se fassent copieusement insulter par des ignares abreuvés de réseaux sociaux et qui viennent nous faire des leçons d’agronomie sans vergogne dès qu’il voit une vache dans une stabulation ou pire un pulvérisateur dans un champ. Par contre rassurez-vous, pas un ne viendra vous envahir le soir ou le WE pour désherber vos champs à la main ou veiller une vache prête à vêler aux milieux de la nuit !

Si j’ai rejoint l’ADRT ce n’est finalement pas vraiment pour combattre ces zozos mais pour avoir l’occasion d’affirmer ma fierté de faire mon métier. J’en ai marre du politiquement correct qui consiste à faire croire aux gens que c’est en mangeant du quinoa à tous les repas qu’on allait ralentir la fonte des glaces et préserver les ours blancs !

Tous les jours de la semaine, toutes les semaines de l’année je travaille, non pas contre la nature mais bien avec la nature pour participer à mon modeste niveau à nourrir les français et à entretenir nos campagnes. Cela me semble important de pouvoir enfin le redire.

Le 30 mars prochain se sera pour moi l’occasion de rappeler qu’à force de vouloir tolérer toutes les utopies marginales on finit par donner au bon sens et à l’opinion silencieuse majoritaire le rôle du paria ! Il est temps de réaffirmer comme le dit l’affiche de notre manifestation du 30 mars que le réel restera le réel, les utopies bobos, les délires antispécistes …. Basta ! ».

Un élagueur grimpeur, membre de l’association :

« Un élagueur, c’est un rural à qui l’on demande d’intervenir en ville. Si l’on considère que les arbres font partie de la ville c’est parce qu’on les maitrise. Mais à l’état naturel, sans aucune intervention humaine, un arbre en ville serait beaucoup trop dangereux.

Et pour concilier la ville et ce morceau de campagne que l’on y plante, il faut un connaisseur, un spécialiste. Et on ne forme pas un spécialiste en arbres dans un bureau.

Si je suis ici aujourd’hui, c’est parce trop souvent, j’ai affaire à des demandes complètement délirantes de citadins qui n’y connaissent rien. Je ne leur en veux pas tant qu’ils font appel à un spécialiste pour les sujets qu’ils ne maitrisent pas.

Je suis ici pour qu’on n’oublie pas que c’est à la campagne que doivent naître les steaks qui se retrouvent dans les supermarchés, que c’est à la campagne que doivent murir les tomates qui deviendront votre ketchup, et que c’est aussi à la campagne que l’on apprend à travailler avec la nature pour pouvoir vivre. Et s’il n’y a plus de campagnard, de ruraux, il n’y a plus de vie en ville, c’est aussi simple que cela !

[…] Ces activistes « écolo » sont avant tout des ignares. C’est l’ignorance des choses de la nature qui fonde leur comportement et leur délire. La nature ça ne s’apprend pas sur Wikipedia, ça se ressent, ça s’apprivoise, ça s’observe, il faut avant tout beaucoup d’humilité au contact de la nature. Leur arrogance est à la mesure de leur ignorance. Ce sont des groupuscules de marginaux, antispécistes, la plupart du temps végans, et anti-tout finalement.

[…] Je pense que ce qui réuni tous ces groupes c’est l’irrationnel de leurs convictions, leur déconnection du réel, ils sont sans doute porteurs de traumatismes cognitifs et psychologiques. Ces groupes très opaques dans leur organisation et dans leur financement ne sont mus que par la seule ambition de détruire une tradition sempiternelle de bonne gestion de la terre.

Je plains le monde qui verrait s’accomplir leur desseins et l’anarchie chaotique générale qu’impliquerai la mise en place du moindre chapitre de leurs volonté utopiste de Licence soi-disant salutaire. Aucun crédit ne doit être accordé à ce sabir d’organisation qui ne tient réellement que sur les élucubrations calomnieuses, délétères et nauséabondes de manipulateurs égocentriques. »

Un « éleveur breton » :

« Nous les éleveurs et les agriculteurs sommes constamment harcelés par des associations en rupture avec le monde agricole et rural. Bien souvent, ces ONG militantes ont le soutien médiatique de personnalités qui leur permettent de relayer leurs opinions, par exemple Elise LUCET (Cash investigation), Remi GAILLARD, une espèce de comique qui oublie qu’il se moque de pauvres paysans ou d’autres personnalités qui parlent du véganisme à la télévision et l’effet est immédiat sur le grand public.

Dans ces associations, les plus dangereux sont les abolitionnistes : nous avons l’exemple avec les antispécistes qui attaquent des boucheries traditionnelles mais surtout pas des HALLAL sous peine de passer pour des islamophobes ! et le paysanphobe alors ? Ainsi que les L 214 qui pénètrent dans les élevages sans autorisation et font des montages videos truqués et détruisent la réputation d’éleveurs sans défense et sans savoir faire médiatique.

C’est pour cela que nous devons réagir en montrant que le monde rural a besoin de sérénité et je pourrais reprendre ce titre du PAYSAN BRETON : « un besoin de contre-leader d’opinion courageux ». Je pense que l’Association pour la Défense de la Ruralité et de ses Traditions répond justement à cette nécessité de réaffirmer notre fierté, de reprendre enfin l’initiative.

Nous, les agriculteurs, les amoureux de la nature, chasseurs, pêcheurs, tous les passionnés du monde rural, reprenons notre droit d’y vivre sereinement ! »

Une « maman, « inquiète mais déterminée » :

« Leur unique objectif est de détruire tout ce que nous avons appris, tout ce que nous aimons, tout ce qui nous a été transmis. Ils sont sectaires, loin du réel, loin des lois de la nature, de ses équilibres fragiles, de son exigence. Ils ne sont ni tolérants ni à l’écoute, ils cherchent juste à imposer leur idéologie. Pour eux, vous êtes soit un ennemi à abattre, soit un esclave soumis à la cause. La personne doit s’effacer au profit du collectif ; les slogans et la haine ont remplacé la réflexion et le doute.

Nous ne pensons pas être meilleurs, nous avons nos faiblesses et nous devons en effet nous améliorer. Mais nous ne cherchons pas à endoctriner les autres. Chacun est LIBRE. LIBRE de pratiquer le loisirs de son choix dès lors qu’il est légal. Libre d’avoir le métier de son choix dès lorsqu’il est légal. LIBRE de manger ce qu’il veut dès lors que cela est légal.

C’est dans ce contexte de défense et de survie que je souhaite me joindre à votre rassemblement. Nous ne pouvons plus subir toutes ces attaques sans réaction. NON, nous ne sommes pas morts ! OUI, nous sommes affectés. Si nous sommes conscients que l’union fait la force et que seuls, nous ne pourrons rien, nous sommes aussi conscients de nos limites face à cette déferlante de haine et d’ignorance. Nous avons un DEVOIR auprès de notre jeunesse. Quel monde lui laisser ? Unis, ensemble, nous pouvons sauvegarder notre patrimoine, nos traditions, notre culture.

Il faut nous défendre contre cette pensée unique et déconnectée du réel et bien rappeler que ces groupuscules extrémistes qui s’en prennent à nos traditions et notre mode de vie ne se préoccupent ni de notre environnement, ni de la nature, ni des animaux… Ils instrumentalisent la cause animale et environnementale comme vecteur de leur idéologie délirante.

Qui habite à la campagne ? Qui se lève le matin pour nourrir ses animaux, pour s’en occuper ? Qui entretien les terres, les cultures, les potagers… ?

Non nous ne sommes pas ces « méchants » que dépeignent nos détracteurs, nous revendiquons juste ce « bon sens paysan », enraciné sur des territoires que nous chérissons, dans lesquels nous vivons et que nous aimons depuis toujours. Comment nous défendre dans cette société d’où la mort est bannie, où le poisson est carré et pané et où la viande est hachée !

Redonnons des valeurs simples à des moments simples et sauvegardons les traditions de nos campagnes comme l’unique héritage à transmettre à nos enfants ».

Une jeune « chasseresse » :

« Comme un agriculteur passionné qui offre sa force à la terre,
Comme un artisan qui façonne et perfectionne son œuvre,
Comme un chasseur et son limer qui remonte la voie de l’animal,
Comme le vent prit dans les voiles d’un bateau,
Comme la patience aux aguets du pêcheur du matin,
L’adrénaline
La culture ancestrale,
La force de la tradition,
Transmettre l’art du savoir et le geste aux plus jeunes
Partager ses racines et donner de ses tripes,
Un devoir, une devise sans censure, sans rancœur,
Défendre, maintenir et garder c’est le plus important,
La liberté du cœur, le réel comme univers, la passion de la transmission, le sens de l’amitié et l’amour de la terre…

Jeanne »

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La pétition pour libérer Jumbo, l’hippopotame prisonnier d’un cirque

Hier est sorti sur les écran une nouvelle version du film Dumbo par Walt Disney. C’est un classique, qui résonne forcément dans l’esprit des adultes les plus avancés culturellement comme une illustration de l’horreur que sont les cirques pour les animaux qui y vivent.

Une autre illustration concrète de cette horreur en France est la situation de Jumbo, un  hippopotame enfermé dans un cirque depuis 30 ans, dont l’association One Voice réclame en ce moment la libération avec cette pétition :

Depuis 30 ans, la vie de l’hippopotame Jumbo est un enfer. 

Lui qui devrait vivre et communiquer avec son troupeau en permanence, entouré d’une dizaine de femelles, est enfermé, désespérément seul, dans un camion.

Lui qui devrait passer ses journées dans l’eau, y plonger longtemps, dont le corps tout entier est fait pour ce mode de vie semi aquatique, doit supporter la pesanteur en continu et se contenter de l’eau dont on l’asperge depuis un tuyau d’arrosage.

Lui qui pourrait courir jusqu’à 30km/h, ne peut que piétiner sur quelques mètres, durant les 30mn où on le sort du camion pour l’exhiber au public.

Lui qui devrait brouter, la nuit, jusqu’à 68kg de nourriture, est nourri la journée de foin et de céréales pour chevaux.

L’existence de Jumbo n’a rien d’une vie d’hippopotame. Ses besoins fondamentaux sont niés de bout en bout.

Pour lui, nous soussignés, soutenons la demande de One Voice qu’il soit libéré du cirque qui le détient et placé dans un sanctuaire où ses besoins physiologiques et comportementaux seront respectés.

> Pour signer la pétition, cliquez sur ce lien.

Ce sympathique clip d’Arcade Fire, extrait de la Bande Originale du dernier Dumbo, bien que n’étant pas une critique de la présence des animaux dans les cirques en tant que telle, est une jolie interprétation de la sensibilité des animaux, qui ne peux que faire écho à la souffrance de l’hippopotame Jumbo dans le cirque où il est prisonnier :

> Lire également : Agression de militants One Voice devant un cirque

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Écologie

« Emmanuel Macron a fait plus pour la chasse française qu’aucun de ses prédécesseurs »

La fédération nationale de la chasse a tenu son congrès. Étaient présents non pas simplement deux ministres, voire trois, mais carrément quatre membres du gouvernement. C’est qu’il s’agit de maintenir la France profonde enfermée dans ses traditions réactionnaires.

Le président de la République Emmanuel Macron est un ardent ami des chasseurs, il leur a promis beaucoup de choses avant les élections, notamment l’organisation d’un tourisme cynégétique. Alors que l’opposition à la chasse à courre est devenue populaire grâce à AVA – Abolissons la Vénerie Aujourd’hui, il a mis tout son poids pour appuyer la contre-offensive, couvrant de ce fait la violence des partisans de la chasse à courre.

> Lire également : AVA : une force démocratique contre la chasse à courre

Rappelons également qu’à partir du premier juillet, le permis de chasser va coûter moitié moins cher, que les espèces vont dépendre de « gestions adaptatives » (pour faire sauter les éventuelles protections), qu’à partir de janvier 2020 il y aura une « police de la nature ».

Là, au congrès de la fédération nationale de la chasse à Paris, à la salle de la Mutualité, Emmanuel Macron a envoyé quatre membres du gouvernement. Il y avait ainsi trois ministres : celui de l’agriculture, Didier Guillaume, celui des Collectivités locales, Sébastien Lecornu, celui de la Transition écologique, François de Rugy. À cela s’ajoute la secrétaire d’État à la Transition écologique Emmanuelle Wargon.

On peut être certain que c’est bien le choix du président de la République : l’arrière-plan ne laisse aucun doute à ce sujet. Willy Schraen, le pittoresque président de la fédération des chasseurs, pour ne pas dire grotesque aux yeux de gens de Gauche, a tenu des propos dénués d’ambiguïté à ce sujet :

« Le président de la République, Emmanuel Macron, a fait plus pour la chasse française qu’aucun de ses prédécesseurs. »

François de Rugy a tenu lui aussi, à la fin du congrès, des propos résolument clairs :

« Je veux sortir des débats théoriques, même théologiques, des postures. Il y a un autre climat qu’il y a quelque temps. »

Mais c’est là un vœu pieux. AVA – Abolissons la Vénerie Aujourd’hui a littéralement fait briser la chape de plomb concernant la chasse à courre et ce faisant a révélé la nature des chasseurs en général. Il est vrai qu’avec les gilets jaunes, ce thème est passé au second plan de l’actualité et de la réflexion de beaucoup. Mais c’est désormais un marqueur très fort, qui restera.

> Lire également : Les chasseurs doivent comprendre le sens de la chasse à courre

Et justement par rapport au caractère improductif des gilets jaunes, il y a lieu de voir l’importance de la culture, et donc notamment de la chasse, ce pilier de la réaction y compris dans une large partie du peuple. Tout est faux dans la chasse : l’esprit communautaire, la volonté de destruction, le rapport dévoyé à la nature, pour ne pas dire terroriste… La liste serait trop longue.

Les chasseurs peuvent donc être très heureux du fait qu’ils aient désormais le soutien ouvert du régime ; effectivement vu ainsi, c’est un triomphe pour eux. Mais c’est d’une valeur faible et uniquement temporaire ; ni Emmanuel Macron, ni le gouvernement, pas même l’État français ne peuvent faire face à l’opposition à la chasse qui est désormais cristallisée et grandit.

On peut même dire que l’opposition à la chasse grandit dans cette adversité, ce qui est inévitable, car elle ne peut être que portée par la Gauche, dans un grand combat pour les valeurs, pour se débarrasser notamment aussi de tous ces restes du passé qui portent la barbarie.

Il n’y a pas au 21e siècle de place pour la chasse, cette activité immorale, dont on ne sait pas s’il faut dire qu’elle est avant tout grossière ou vulgaire. Et on sera toujours étonné de voir Emmanuel Macron, qui s’est toujours voulu si moderne, soutenir corps et âme une telle monstruosité passéiste. Cela en dit long sur ce qu’est la modernité pour lui : un prétexte au libéralisme partout et tout le temps.

À ce titre, la Gauche doit se débarrasser de tout libéralisme culturel et être en mesure de faire des choix assumés. Que le combat contre la chasse, sans même parler de la chasse à courre, ne soit pas au programme de toute la Gauche, est une trahison sur le plan des idées et une capitulation face aux tendances réactionnaires de notre pays.

> Lire également : le dossier chasse à courre

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La Gauche devrait épauler les antispécistes du procès de Lille

Le procès des « antispécistes » ayant dégradé des vitrines et parfois attaqué par le feu des boucheries et des restaurants vient de se tenir à Lille. La Gauche a raté une occasion de s’exprimer sur un thème important… Elle peut encore le faire.

Trois femmes d’environ trente ans et un jeune homme sont passés en procès à Lille pour leurs actes commis dans le nord de la France : antispécistes, c’est-à-dire en combat contre la domination d’une espèce par une autre (le « spécisme »), ils ont visé des boucheries et des restaurants, cherchant à dégrader et à attirer l’attention sur leur cause.

L’image qu’ils ont donné d’eux au procès est celle de novices en politique, ayant des idées mais se demandant comment ils ont pu terminer au tribunal, voire même s’interrogeant sur leurs propres actes. On l’a compris, ils n’ont pas été véritablement protagonistes de ce qu’ils ont fait. Ils se sont saisis d’une question importante, cela les a dépassés et ils ont agi avec les moyens du bord sur le plan intellectuel et pratique.

Il serait donc tout à fait juste que la Gauche s’engage pour protéger ces gens de la vindicte des bouchers, charcutiers, restaurateurs… qui veulent une peine « exemplaire » et entendent bien que les amendes soient faramineuses, deux restaurateurs demandant pas moins d’ailleurs que 500 000 euros chacun.

La Gauche devrait épauler les antispécistes du procès de Lille, en leur fournissant les clefs pour comprendre ce qu’est l’État, l’économie, les choix de société, bref la politique. C’est un peu tard car le procès est passé, mais il est encore en temps de s’exprimer assez fortement pour ne pas que ces gens soient véritablement écrasés par quelque chose qui les dépasse.

Si en effet la Gauche ne s’est pas saisie de la question des animaux – ce qui est un erreur fondamentale – il n’en reste pas moins que celle-ci est d’une importance énorme, que cela soit sur le plan économique ou moral. Les quatre antispécistes vont se retrouver seuls face à toute l’industrie liée aux animaux, c’est-à-dire pour dire les choses expressément, face à toute l’industrie capitaliste liée aux animaux. À quoi s’ajoutent bien sûr tous les conservateurs de notre pays, tous les fanatiques du terroir, bien sûr tous les chasseurs, bref tous les réactionnaires.

On peut cependant partir du principe que la clémence, la mansuétude, la compréhension est un sentiment partagé chez les gens voyant bien qu’il y a un problème. Il faut donc que la Gauche s’exprime de manière correspondante à ce sujet et soit en phase avec ce qui représente une valeur positive : celle de la solidarité avec ceux et celles qui n’acceptent pas le monde tel qu’il est et cherchent des solutions concrètes.

Ce qui rend les choses bien difficiles, naturellement, c’est que la Gauche française est en miettes et que sur le plan des valeurs elle est contaminée par toute une série de mœurs libérales ou traditionnelles, selon. Il y a ainsi trop de gens à gauche qui tolèrent les chasseurs par libéralisme, voire pratiquent la chasse par « tradition ». On a ici un véritable problème, d’ailleurs tout à fait exemplaire de ce qui nuit à la Gauche.

On voit mal de ce fait comment la Gauche, qui n’est même pas capable de dénoncer la chasse à courre, pourrait s’exprimer en défense d’accusés antispécistes, alors que la remise en cause de la condition animale va encore plus loin. Mais peut-être que comme c’est plus loin, c’est d’autant plus facile à comprendre.

Personne ne pourra faire l’économie d’une réflexion et d’une modification de ses pratiques par rapport aux animaux dans les prochaines décennies. Et si l’antispécisme est une philosophie qui vaut ce qu’elle vaut, rien en attendant ne s’oppose sur le plan des valeurs de gauche à une pratique du végétalisme, du véganisme ; ne pas utiliser de produits testés sur les animaux ne devrait pas être bien difficile à comprendre comme démarche pour des gens de Gauche !

Voilà pourquoi, au-delà de ce qu’on peut penser des antispécistes de Lille sur leur démarche et leur philosophie, la Gauche devrait épauler ces personnes se retrouvant en première ligne dans un combat qui les dépasse de par son ampleur : c’est à la politique de prendre les choses en main.

> Lire ailleurs :

  • Le reportage sur le procès de La Voix du Nord :

Lille La prison requise contre deux défenseurs des animaux qui avaient attaqué des commerces

  • Le reportage sur le procès de France 3 Hauts-de-France :

Lille : 6 et 10 mois de prison ferme requis contre deux militants antispécistes

  • Un article sur le procès de La Terre d’abord :

Procès des antispécistes de Lille : Candide face aux juges

  • Le site du Comité de soutien aux activistes antispécistes :

Comité de Soutien aux Activistes Antispécistes

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Écologie

Sahra Wagenknecht, Rosa Luxembourg et les animaux

La question des animaux revient inéluctablement en avant pour qui n’a pas abandonné son humanité.

Dans son éloge pour les cent ans de leur mort, Sahra Wagenknecht fait allusion à l’humanité profonde de Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht ; voici un passage de grande valeur reflétant cela pour celle qui fut la grande théoricienne de l’opposition à la guerre et au militarisme en Allemagne.

« Ah! ma petite Sonia, j’ai éprouvé ici une douleur aiguë.

Dans la cour où je me promène arrivent tous les jours des véhicules militaires bondés de sacs, de vielles vareuses de soldats et de chemises souvent tachées de sang…

On les décharge ici avant de les répartir dans les cellules où les prisonnières les raccomodent, puis on les recharge sur la voiture pour les livrer à l’armée.

Il y a quelques jours arriva un de ces véhicules tiré non par des chevaux, mais par des buffles. C’était la première fois que je voyais ces animaux de près.

Leur carrure est plus puissante et plus large que celle de nos boeufs ; ils ont le crâne aplati et des cornes recourbées et basses ; ce qui fait ressembler leur tête toute noire avec deux grands yeux doux plutôt à celle des moutons de chez nous.

Il sont originaires de Roumanie et constituent un butin de guerre… Les soldats qui conduisent l’attelage racontent qu’il a été très difficile de capturer ces animaux qui vivaient à l’état sauvage et plus difficile encore de les dresser à traîner des fardeaux.

Ces bêtes habituées à vivre en liberté, on les a terriblement maltraitées jusquà ce qu’elles comprennent qu’elles ont perdu la guerre : l’expression vae victis s’applique même à ces animaux… une centaine de ces bêtes se trouveraient en ce moment rien qu’à Breslau.

En plus des coups, eux qui étaient habitués aux grasses pâtures de Roumanie n’ ont pour nourriture que du fourrage de mauvaise qualité et en quantité tout à fait insuffisante. On les fait travailler sans répit, on leur fait traîner toutes sortes de chariots et à ce régime ils ne font pas long feu.

Il y a quelques jours, donc, un de ces véhicules chargés de sacs entra dans la cour. Le chargement était si lourd et il y avait tant de sacs empilés que les buffles n’arrivaient pas à franchir le seuil du porche.

Le soldat qui les accompagnait, un type brutal, se mit à les frapper si violemmment du manche de son fouet que la gardienne de prison indignée lui demanda s’il n’avait pas pitité des bêtes. Et nous autres, qui donc a pitité de nous? répondit-il, un sourire mauvais aux lèvres, sur quoi il se remit à taper de plus belle…

Enfin les bêtes donnèrent un coup de collier et réussirent à franchir l’obstacle, mais l’une d’elle saignait… Sonitchka, chez le buffle l’épaisseur du cuir est devenue proverbiale, et pourtant la peau avait éclaté. Pendant qu’on déchargeait la voiture, les bêtes restaient immobiles, totalement épuisées, et l’un des buffles, celui qui saignait, regardait droit devant lui avec, sur son visage sombre et ses yeux noirs et doux, un air d’enfant en pleurs.

C’était exactement l’expression d’un enfant qu’on vient de punir durement et qui ne sait pour quel motif et pourquoi, qui ne sait comment échapper à la souffrance et à cette force brutale…

J’étais devant lui, l’animal me regardait, les larmes coulaient de mes yeux, c’étaient ses larmes.

Il n’est pas possible, devant la douleur d’un frère chéri, d’être secouée de sanglots plus douloureux que je ne l’étais dans mon impuissance devant cette souffrance muette. Qu’ils étaient loin les pâturages de Roumanie, ces pâturages verts, gras et libres, qu’ils étaient inaccesibles, perdus à jamais.

Comme là-bas tout – le soleil levant, les beaux cris des oiseaux ou l’appel mélodieux des pâtres – comme tout était différent. Et ici cette ville étrangère, horrible, l’étable étouffante, le foin écoeurant et moisi mélangé de paille pourrie, ces hommes inconnus et terribles et les coups, le sang ruisselant de la plaie ouverte…

Oh mon pauvre buffle, mon pauvre frère bien-aimé, nous sommes là tous deux aussi impuissants, aussi hébétés l’un que l’autre, et notre peine, notre impuissance, notre nostalgie font de nous un seul être.

Pendant ce temps, les prisonniers s’affairaient autour du chariot, déchargeant de lourds ballots et les portant dans le bâtiment. Quant au soldat, il enfonça les deux mains dans les poches de son pantalon, se mit à arpenter la cour à grandes enjambées, un sourire aux lèvres, en sifflotant une rengaine qui traîne les rues.

Et devant mes yeux je vis passer la guerre dans toute sa splendeur… »

Rosa LUXEMBOURG, Ecrits de prison

Voici également, en accord avec cet esprit, une publication récente de Sahra Wagenknecht.

2 800 000 animaux, avant tout des souris, des poissons et des rats ont été utilisés en 2017 en Allemagne pour l’expérimentation animale. La politique doit s’engager de manière active pour une transition à une recherche sans utilisation d’animaux. En haut : « Le nombre d’animaux servant pour l’expérimentation animale et l’industrie sont hauts de manière constante depuis des années. Trop peu est fait pour passer à une recherche sans expérimentation animale. Afin de pouvoir s’en passer sur le long terme, des structures de soutien doivent par exemple être mises en place pour appuyer les méthodes alternatives. »
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« Bye bye la chasse à courre », le samedi 30 mars 2019

Le samedi 30 mars 2019 auront lieu quatre grands rassemblements en France pour célébrer la fin de la saison de la chasse à courre. Cette saison fut marquée par une grande structuration du collectif AVA – Abolissons la vénerie maintenant, qui est maintenant organisé au niveau national.

La pression est grande contre les veneurs et leur pratique féodale, insupportable pour les personnes les plus avancées sur le plan culturel. Mais comme toute chose qui meurt, elle tente d’inverser le cours de l’histoire par la répression, la violence, la manipulation, les mensonges.

En plus de nombreuses victoires en forêt où des animaux ont été sauvé, cette saison aura aussi été marquée par la terrible agression d’un sympathisant d’AVA Bretagne, sorti du coma il y a une semaine.

La journée du samedi 30 mars 2019 avec ses quatre rassemblements nationaux pour dire  « bye bye la chasse à courre » sera donc un moment important pour le mouvement démocratique et populaire en France, qui doit s’affirmer contre la réaction.

> Lire également : notre dossier sur la chasse à courre

Voici le communiqué d’AVA, avec les quatre rendez-vous en forêt :

TOUS AUX GRANDS RASSEMBLEMENTS « BYE BYE A LA CHASSE A COURRE » LE SAMEDI 30 MARS !

La saison de chasse à courre touche à sa fin, avec son lot d’accidents, de violence, de maltraitance animale, d’embouteillages, de passe-droits et de coups de fouets.

Pour la seconde année consécutive, les opposants à la vénerie organisent une grande fête pour célébrer le retour du printemps et la fin de la barbarie dans nos forêts !
La première édition avait réunit 1000 personnes à Compiègne, et c’est cette fois dans quatre villes que de la musique et des fleurs accompagneront les cortèges : Rambouillet (78), Paimpont (35), Pont-Sainte-maxence (60) et Castelnau-de-Montmiral (81). Le mouvement contre la chasse à courre ayant pris une ampleur nationale, il est important que des personnes de toutes les régions puisse sortir et faire entendre leur voix !

Cette saison a été riche en émotion pour toutes celles et ceux qui sont sortis en forêt, pendant les chasses, pour montrer leur ras-le-bol de cette pratique. Malgré les violences des veneurs et de leurs valets, des animaux ont pu être sauvés et des accidents évités grâce à cette présence pacifique.

Soyons nombreux à fêter le retour du calme dans les forêts, à célébrer la vie sauvage, à se retrouver autour des valeurs positives qui animent ce mouvement !

Soyons nombreux pour dire « Bye-bye à la chasse à courre », et faire de cet au-revoir un adieu définitif !

Voici les événements Facebook de ces rassemblements, où vous trouverez plus d’informations, et des organisations de co-voiturage (cliquez sur la photo) :

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« ARRÊTÉ MINISTERIEL SUR LA CHASSE A COURRE : DE LA POUDRE AUX YEUX », par AVA

Le collectif AVA – Abolissons la vénerie aujourd’hui a produit un communiqué suite à l’arrêté gouvernemental interdisant aux équipages de chasse à courre de tuer les animaux qui se réfugieraient à proximité d’habitations.

ARRÊTÉ MINISTÉRIEL SUR LA CHASSE A COURRE : DE LA POUDRE AUX YEUX

AVA – France
Le gouvernement vient de publier un arrêté concernant la chasse à courre. Celui-ci interdit aux équipages de tuer les animaux qui se réfugieraient « à proximité d’habitations, de jardins privés y attenant, de zones commerciales ou artisanales et de bureaux et d’établissements accueillant du public ». Il ne s’agit, pour ceux qui connaissent les chasseurs à courre et leur façon de faire, que d’un effet d’annonce sans répercussion concrète sur le terrain : la survie ou non des animaux qui viennent trouver refuge près de nous ne sont le fruit que du rapport de force instauré sur place. Explications.

Le 13 février dernier, le maître de l’équipage « la Futaie des amis » devant le portail d’un Institut Médical pour enfants en forêt de Compiègne ! Le cerf sera tué ici au fusil.
Ce texte laisse aux veneurs la responsabilité d’appeler eux-mêmes les autorités quand un cerf est aux abois en ville, alors qu’ils n’en ont bien entendu aucun intérêt : laisser « leur » cerf aux mains d’un vétérinaire signifie s’asseoir sur leur trophée, rembourser un bracelet de chasse, renoncer à leur cérémonie de curée, ne pas pouvoir « récompenser » leurs chiens… Il est bien plus confortable pour eux de tuer l’animal et d’emporter son corps avant l’arrivée des gendarmes. C’est tout à fait dans leurs habitudes et ce fût encore le cas au mois de février, quand le veneur bien connu Alain Drach a tué un cerf contre la grille d’un institut pour enfants handicapés, deux jours avant les vacances.

21 octobre 2017, en accord avec la gendarmerie, le cerf sera tué dans un jardin.
Le 21 octobre 2017, lorsque le même Alain Drach a tué un cerf dans un jardin à Lacroix-Saint-Ouen, cet arrêté n’aurait rien changé. C’est en accord avec la Gendarmerie qu’il a tué l’animal, pourtant inoffensif et immobile depuis des heures. C’est le déséquilibre dans le rapport de force sur place qui a condamné l’animal et donné l’avantage aux chasseurs, plus nombreux, appelant le gradé par son prénom, etc. Et c’est l’inversion de ce même rapport de force qui a sauvé ceux de Bonneuil-en-Valois et de Pont-Sainte-Maxence quelques mois plus tard, les habitants sortant rapidement en masse pour repousser les chasseurs, et appelant leur maire à la rescousse.

Bonneuil-en-Valois, les habitants avec l’aide de leur Maire repoussent les veneurs et sauvent le cerf traqué jusque dans les rues du village.
L’arrêté, pris en concertation avec la Fédération des Chasseurs et la Société de Vénerie, a d’entrée de jeu exclu les habitants et les vrais témoins de ces scènes insupportables. C’est là clairement juste une tentative de calmer le jeu, dans le contexte d’une opposition à la chasse à courre dans tout le pays, dont AVA s’est fait l’organe. Le mode choisi par les autorités pour présenter cet arrêté (la « consultation publique ») tenait plus du bureau d’enregistrement que de la démocratie réelle, personne ne pouvant ni modifier ni enrichir le texte proposé. Sa publication profite aujourd’hui d’une lourde campagne de communication, que nous imaginons portée par les chasseurs eux-mêmes, impatients de pouvoir remettre le couvercle sur une révolte qui dure maintenant depuis plus un an et demi et ne cesse de s’étendre.

Saint-Jean-Aux-Bois, les riverains manifestent contre la chasse à courre.
Seule une mobilisation constante de la population pourra sauver ces animaux et faire reculer la barbarie de la chasse à courre ! La voie est tracée, chaque village, chaque lotissement doit devenir un lieu de résistance, comme à Bonneuil-en-Valois, Prémontré, Pont-Sainte-Maxence, Le-Perray-en-Yvelines, Lamorlaye, Vieux-Moulin, Avilly-Saint-Leonard, Beaumont-la-Ferrière… C’est là tout le sens du nom de notre mouvement : Abolissons la Vènerie AUJOURD’HUI !
Retrouvons-nous nombreux aux rassemblements du 30 mars !
CASTELNAU-DE-MONTMIRAL (81) https://www.facebook.com/events/630452914062142/

De 10h00 à 12h00, le 30 mars, venez nombreux pour demander l’Abolition de la Vénerie Aujourd’hui !
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Le rat sauvé à Bensheim en Allemagne

C’est un épisode qui s’est déroulé dans la petite ville de Bensheim en Allemagne, près de Heidelberg, et qui a eu un écho important dans différentes parties du monde, de par ses aspects à la fois pittoresques et plein de compassion.

Un rat était coincé dans une bouche d’égout et des amis des animaux sont intervenus pour le protéger et tenter de le libérer ; n’y parvenant pas ce sont des pompiers volontaires qui sont intervenus et ont réussi. Le tout sans facture, sans faire des manières, tranquillement.

Un beau moment et une véritable leçon qui a interpellé les esprits en Pologne, en Angleterre, aux États-Unis, en Suisse, et même en France, où malheureusement, tout reste à faire pour changer les mentalités par rapport aux animaux, y compris chez les pompiers.