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Suspension de la réforme de l’assurance chômage

Le Conseil d’État n’a pas jugé sur le fond le réforme de l’assurance chômage, mais il l’a suspendu en attendant (elle était prévue pour le 1er juillet 2021). Voici les communiqués de la CGT, de la CFDT et de la CGT-FO qui s’en félicite, tout en rappelant que la mobilisation doit continuer à ce sujet :

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Société

Trois ouvriers de Renault Trucks licenciés pour avoir secoué un distributeur de boisson

Les ouvriers n’ont aucune conscience politique ni sociale et la bourgeoisie fait ce qu’elle veut.

C’est le Progrès, de la métropole de Lyon, qui raconte une affaire à la fois pathétique et honteuse. Pour qu’une telle chose puisse se dérouler, c’est vraiment qu’il n’y a en France rien à sauver pour le moment!

« Secouez-moi » disait la pub Orangina. Mal en a pris à des salariés de l’usine Ponts Essieux du constructeur de poids lourds à Saint-Priest. Pour avoir malmené un distributeur de boissons, ils vont pointer au chômage. Trois salariés de Renault Trucks Saint-Priest ont été licenciés en mai.

Les raisons suivent. Le courrier signé de la responsable RH Ponts Essieux, fait état d’une scène captée le 21 avril par une caméra de vidéosurveillance. On y verrait le salarié, masque baissé, mettre quatre coups de pied dans un distributeur de boissons après qu’une pièce est restée bloquée. Puis il s’en va, revient avec un collègue qui aide au déblocage de la monnaie. Les deux hommes secouent alors le distributeur qui délivre deux canettes (…).

Précision : ce sont bien trois salariés de l’usine de Saint-Priest qui sont licenciés pour « vol » de canettes, et non deux. « Ce distributeur fonctionne mal. La scène s’est reproduite avec à nouveau deux salariés, dont un présent les deux fois », précise Michel Piot [délégué CGT Renault Trucks].

C’est lamentable, mais tout à fait représentatif. Le niveau de lutte de classe en France est à zéro. La CGT et l’ultra-gauche vendent du rêve, mais c’est de la fiction pure et simple. Tout comme le déconfinement mis en place fin juin 2021 révèle une France beauf, d’ailleurs admirative de l’Euro 2020 de football dans une sorte de passion triste nationaliste, le climat social montre que la bourgeoisie fait ce qu’elle veut et que les ouvriers mènent une vie simpliste.

Il y a bien en général une conscience diffuse des choses qui ne vont pas, cependant l’engagement est à zéro, la capacité à synthétiser inexistante, quant à la capacité de se sacrifier pour une Cause collective, n’en parlons même pas. C’est un constat affreux, mais il faut le faire si on veut transformer le monde. Qui ne reconnaît pas que l’aliénation est systématisée par le capitalisme ne comprend pas le capitalisme et ne peut tout simplement pas le combattre.

Cette affaire de licenciements est une preuve de tout cela. S’il y avait réellement une conscience sociale dans ce pays, jamais les trois ouvriers de Renault Trucks n’auraient été licenciés. Renault Trucks n’aurait d’ailleurs même pas essayé de les licencier. Il y aurait une unité à la base, il y aurait une capacité à exercer une contre-violence, sur la base des valeurs de la Gauche historique.

Mais comme les travailleurs n’ont aucune critique du salariat ni de la société de consommation systématisée, ni une conscience écologique ou des valeurs morales de la Gauche historique… ils ne font rien, ils sont passifs, ils regardent les choses de loin, quand ils ne votent pas Le Pen dans une sorte de vague expression contestataire. Donc Renault Trucks peut licencier, preuve d’arbitraire mais également d’une volonté d’intimider.

La facture d’une telle passivité va être très salée. On peut s’inspirer ici de ce que dit Clara Zetkine. Peu importe qu’on soit d’accord avec elle quant à son évaluation générale ou pas, il y a quelque chose de très parlant quand elle dit que dans une situation de crise si les uns ne font rien alors les autres prennent le dessus.

La terreur instaurée par Horthy [en Hongrie à la suite de la révolution hongroise mise en déroute] fut une vengeance. L’exécuteur de cette vengeance est la petite caste féodale des officiers.

Il en va autrement du fascisme. Il n’est nullement la vengeance de la bourgeoisie après un soulèvement du prolétariat. Historiquement et objectivement, le fascisme est bien plus un châtiment infligé parce que le prolétariat n’a pas continué la révolution commencée en Russie.

Et le fascisme ne repose pas sur une petite caste, mais sur de larges couches sociales, qui englobent même une partie du prolétariat.

On connaît une crise. S’il n’y a pas une réponse des uns, il y aura une réponse des autres. S’il n’y a pas la réponse démocratique du peuple, il y aura la réponse anti-démocratique par le militarisme, la fascisation, la guerre, le fascisme.

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1er mai 2021 et l’ultra-gauche: la CGT donne son point de vue

Le premier secrétaire de la CGT Philippe Martinez a tenu des propos hallucinés en prétendant que c’est l’extrême-Droite qui a attaqué lors du 1er mai à Paris.

On peut tout à fait qualifier de fasciste les partisans de l’ultra-gauche radicale adeptes de la casse urbaine et de l’hystérie anti-police. Seulement pour le faire, il faut au moins une analyse renvoyant l’ultra-gauche radicale à son nihilisme et à l’histoire du fascisme esthétisant la violence gratuite au nom d’un romantisme révolutionnaire.

Tel n’est pas le discours de la CGT, qui raconte surtout n’importe quoi pour ne pas faire de politique, parce qu’elle est anti-politique et qu’elle pourrit la Gauche avec son syndicalisme prétentieux et vain.

Sur la chaîne Public-Sénat, le premier secrétaire de la CGT a insinué que les échauffourées du 1er mai à Paris auraient été organisées en amont et que serait l’œuvre de « l’extrême-droite ». Il a justifié cela par la prise de position récente de la CGT contre la tribune des militaires ou par la défense par son syndicat des « sans papiers ».

C’est totalement ridicule. D’une part, car l’extrême-droite n’en a pas grand-chose à faire des prises de position de la CGT, ni de sa fascination pour les travailleurs étrangers présents illégalement sur le territoire. La CGT ne fait peur à personne et elle sert juste de défouloir pour les commentaires des lecteurs du Figaro.

D’autre part, car l’extrême-droite en France est en pleine recomposition avec un élan nationaliste très puissant, elle a donc bien d’autres choses à faire. Quant aux éléments radicaux d’ultra-droite adeptes du coup de poing, il ne faut vraiment rien y connaître pour s’imaginer qu’ils osent s’aventurer ainsi dans un cortège du 1er mai, surtout à Paris.

La CGT se couvre donc de ridicule, mais elle joue aussi un rôle néfaste en entretenant la confusion sur ce qu’est l’extrême-droite et le danger qu’elle représente. Le risque en France, ce n’est pas un régime « totalitaire » ou la généralisation de pogroms racistes contre les « sans papiers ». Le risque en France, l’actualité, c’est le nationalisme et la tendance à la guerre, avec en face la classe ouvrière et les masses populaires qui sont apathiques et apolitiques, laissant faire passivement.

La CGT ne fait rien contre ça, au contraire même car à bien des égards elle contribue activement à la diffusion du poison nationaliste avec un discours social-chauvin très ancré, sans parler de son syndicalisme beauf plein de rodomontades mais sans résultat face aux restructuratons.

La CGT préfère donc s’inventer des ennemis d’extrême-droite, pour s’imaginer exister et représenter quelques-choses d’important et de positif dans le pays. Elle ne veut surtout pas d’un débat politique, et encore moins avec l’ultra-gauche qui est son partenaire très clair dans les manifestations ces dernières années.

Tant la CGT que l’ultra-gauche ont raconté la même chose ces dernières années, avec un cinéma anti-police, avec une fascination quasi-raciste et anti-ouvrière pour les travailleurs sans-papiers, avec des pleurnicheries complètement décalées sur la réalité du niveau de vie des masses en France, etc.

Tout cela ne mène à rien, à part à se couper définitivement des gens et laisser le champ libres aux nationalistes.

Alors, on ne regrettera pas la faillite de la CGT et l’ultra-gauche. Mais un tel effondrement n’a rien de positif s’il n’y a rien à la place. Il y a urgence à se reconstruire pour la Gauche, la vraie Gauche, celle du mouvement ouvrier et de l’intelligence politico-culturelle.

Il faut briser la guerre à l’intelligence menée par les anarchistes et les syndicalistes!

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1er mai 2021 et CGT: l’ultra-gauche donne son point de vue

L’affaire de l’affrontement CGT et ultra-gauche le 1er mai 2021 n’en finit pas.

Le document suivant exprime le point de vue de l’ultra-gauche entrée en confrontation avec la CGT le premier mai 2021 à Paris. Le document n’est pas garantie, du moins il est très hautement vraisemblable.

Dans sa démarche, il correspond à ce qui a été analysé ici : une scission entre les cégétistes et l’ultra-gauche, dans un contexte d’échec complet du tandem pourtant si uni ces dernières années.

En cela d’ailleurs, une large partie du communiqué est mensonger. Il prétend en effet relever de « l’autonomie » au sens où il serait extérieur aux institutions et a fortiori la CGT. Sauf qu’on n’a rien vu de tout cela ces dernières années. Depuis cinq ans, la CGT et l’ultra-gauche marchent main dans la main dans les protestations.

Que ces gens se tournent aujourd’hui vers l’autonomie a tout à fait un sens, vu que la CGT n’a aucun ambition de transformer la société et s’y oppose culturellement et institutionnellement. Il faut de la politique, pas du syndicalisme, très bien.

Mais prétendre depuis toujours défendre l’autonomie, c’est tout simplement faux. D’où évidemment l’incohérence sur le plan des idées. D’un côté on a par exemple la critique faite de la CGT en 1968… de l’autre on a l’affirmation que la CGT d’aujourd’hui relèverait de restes du « marxisme-léninisme » alors que le premier mai 1968, la CGT affrontait déjà les marxistes-léninistes (c’est-à-dire les maoïstes).

Rien que cet exemple historique montre que le positionnement adopté est nouveau et mal digéré.

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L’ultra-gauche n’assume rien face à la CGT

L’ultra-gauche n’a rien à voir avec les autonomes, d’où son malaise face aux bagarres entre ultra-gauche et cégétistes le premier mai 2021.

Ce qu’a fait l’ultra-gauche ces cinq dernières années, jamais les « autonomes » ne l’auraient fait. Jamais ils n’auraient soutenu les initiatives de la CGT, et pour cause !

Historiquement, les « autonomes » apportent en effet beaucoup car ils soulignent que des pans entiers du mouvement ouvriers ont été intégré dans les institutions. C’est le prolongement du point de vue maoïste. Depuis le premier mai 1968 jusqu’à la fin des années 1970, les « maos » puis les « autonomes » sont hostiles au syndicalisme et en particulier à la CGT qui admet et reconnaît les institutions.

L’ultra-gauche se situe hors de cette tradition. Elle a comme base l’anarchisme et elle soutient le syndicalisme, comme la corde soutient le pendu. C’est un retour à la France du début du XXe siècle, avec ses syndicalistes isolés et des anarchistes marginaux, tous cependant plus bruyants les uns que les autres, pendant que les réformistes occupent le terrain électoral. Avec l’effondrement du niveau intellectuel et culturel en France, on est retombé à ce niveau-là…

Quelle honte ! Être en 2021 et avoir une situation similaire à celle de 1901 ! Quelle honte et quelle catastrophe ! Comme si le capitalisme ne s’était pas formidablement développé entre-temps…

Alors, très clairement, les rodomontades sur la « grève générale » de la CGT et les prétentions au grand soir de l’ultra-gauche sont vaines. Et qui se ressemble s’assemble, comme on l’a vu toutes ces dernières années.

Forcément, dans une telle situation, l’attaque de cégétistes parisiens par des gens d’ultra-gauche fait tâche. Alors l’ultra-gauche en parle sans en parler, avec une hypocrisie qui en dit long sur l’escroquerie que tout cela représente. Sur Pars-luttes.info, on a par exemple un long compte-rendu d’un premier mai 2021 parisien qui aurait été formidable, à tous les points de vue. « Premier mai répressif, premier mai massif » est digne des scénarios hollywoodiens. Mais lorsqu’il s’agit de parler de affrontements avec la CGT… c’est la fuite :

« Une fois arrivés à Nation l’ambiance est vraiment détendue. On traîne, on cause avec les camarades qu’on n’avait pas encore vu, on se repose. Il faut une heure et demi au moins entre les premiers et les derniers arrivés ce qui est important quand même, surtout au vu de la densité du cortège.

Je suis d’un côté de la place qui ne me permet pas de voir l’attaque contre les camions de la CGT qui anime tant les réseaux sociaux et les médias réac. Je ne commenterai donc pas ce brillant moment. »

Lundi.am est tout aussi hypocrite. Organe exprimant le point de vue de « l’autonomie italienne » version intellectuelle et esthétisante, son article « CGT, COLLABOS » est ainsi intellectuel et esthétisant dans un petit éloge du désordre, sans s’engager en rien.

« La machine à indignation pouvait s’enclencher. L’« important groupe d’individus » décrit par le communiqué de l’organisation syndicale est petit à petit devenu un « commando » (Jean-Luc Mélenchon), de « personnes masquées » (Clémentine Autain, portant un masque), de faux gilets jaunes (Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT), « pas venues pour revendiquer » (Philippe Martinez), des « ennemis de classe » (les profs de l’UCL), peut-être bien d’extrême droite (Benjamin Amar, aussi de la CGT), en tout cas des « éléments ultras » (Olivier Faure).

On ne s’étonnera pas que les trotskistes voient quant à eux derrière cette « agression odieuse », la main des « blacks blocs » (Nathalie Arthaud, ou pas), et des « autonomes » (Révolution Permanente, cherchant encore et toujours « le bon côté de la barricade »).

Personne ne sait donc qui a bien pu « organiser » le « guet-apens » dénoncé par Martinez, mais toute la gauche a quelque chose à en dire. L’empressement à se poser en victime et à fantasmer un ennemi intérieur et insaisissable (à la fois fasciste et autonome, GJ et organisé), se calque exactement sur la fabrique des polémiques évoquées plus haut (visant habituellement à dédouaner le maintien de l’ordre). Fabrique qui vise notamment à empêcher de demander « pourquoi » et à resituer l’événement dans son contexte immédiat et historique – s’empêcher de réfléchir, en somme.

Derrière, il y aurait des désirs de révolte, un besoin de désordre : c’est la soupe intellectuelle de « l’insurrection qui vient » et des intellectuels observateurs des « luttes » spontanées.

Quant aux autres points de vue, ils relèvent des professionnels des manifestations parisiennes, qu’on retrouve surtout sur Twitter (comme pour l’exemple suivant), c’est de tout un folklore dont on parle, et le terme est inapproprié car « folklore » parle de culture populaire, alors que là on est dans des choses à 99,999% éloigné du peuple.

Tout cela est coupé du peuple à tous les niveaux. Et le niveau d’analyse est nul : tous ces gens vivent au jour le jour, ils sont entièrement conformes à la société de consommation. Vivement que la Gauche resurgisse pour rejeter aux oubliettes l’anarchisme et le syndicalisme révolutionnaire !

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Politique

Tensions entre l’ultra Gauche et la CGT à Paris, Nantes et Lyon

Les manifestations syndicales du premier mai ont été marquées à Paris, Nantes et Lyon par des tensions entre l’ultra-gauche et la CGT. À Paris, le syndicat fait état de 21 blessés, dont 4 graves, après des échanges de coups et des jets de projectile. Son service d’ordre s’est retrouvé débordé en quelques secondes par des « antifas » et des gilets jaunes menant une véritable agression.

Il y a en effet beaucoup de rancœurs accumulées, qui ne demandaient qu’à exploser tellement la déception est grande de part et d’autre.

L’ultra-gauche en France n’est pas du tout anti-CGT, bien au contraire. Elle ne relève pas de ce qu’on a pu appeler à une époque l’autonomie ouvrière, avec une proposition communiste organisée, opposée à la CGT et au PCF (accusés tous deux d’avoir rejoint les institutions, ce qui est visible en mai 1968 ). L’ultra-gauche n’a eu ces dernières années pour seule « ligne » politique que l’accompagnement de la CGT justement, en s’imaginant pouvoir la déborder par la sur-enchère « radicale » et populiste. C’est précisément la raison pour laquelle l’ultra-gauche se rend systématiquement aux rassemblements syndicaux, sans capacité d’initiative pour organiser ses propres démonstrations, sa propre actualité.

De son côté, la CGT, de par son fond syndicaliste-révolutionnaire, a beaucoup apprécié ces dernières années cet étalage de pseudo black-blocks, avec des ersatz de barricades et d’affrontement avec la police en fin de manifestations, ainsi que tout un discours populiste anti « violences » policières. Cela pouvait donner l’illusion qu’il se passe quelque-chose.

Seulement, cela ne mène à rien, personne en France n’en a rien à faire de tout ce cinéma. Et surtout pas les prolétaires qui tournent toujours plus le dos aux syndicats ; les élections syndicales dans les très petites entreprises, dont les résultats sont tombés à la mi-avril 2021 ont connu une participation de seulement 5,44 %. Quant à l’ultra-gauche, elle vie en vase clos et pour les gens ce ne sont que des énergumènes de plus, comme le capitalisme sait en produire à la chaîne.

Or, après l’échec vient l’amertume. D’où les reproches et les attaques, entre frères ennemis. À Paris, des « antifas » et des gilets jaunes ont donc reproché à la CGT de « collaborer » avec la police, et ont violemment attaqué.

Inversement, à Nantes et à Lyon, la CGT a dénoncé ouvertement les anarchistes venus faire leur casse habituelle et insignifiante, en leur reprochant de s’en prendre aux « travailleurs », tournant le dos à la convergence effectuée toutes ces dernières années.

C’est une fracture d’un côté comme de l’autre. C’est la fin de toute une époque mais pas dans le sens d’un dépassement : c’est celui d’un effondrement.

Et tant mieux, tellement tout ça va à l’encontre des exigences de notre époque, alors que l’humanité fait d’ores et déjà face à l’une des plus grandes crise de son histoire, qui est un mélange de crise écologique, sanitaire, sociale, économique, psychologique, et bien sûr guerrière. Construisons vite une Gauche renouvelée et largement tournée vers le peuple pour relever le drapeau rouge et la fierté ouvrière, pour faire un grand ménage face à toute cette nullité !

Voici le communiqué de la CGT concernant les événements de Paris, suivis des communiqué locaux concernant Nantes et Lyon :

« Communiqué commun de la CGT et de l’Union Régionale d’Île-de-France CGT

Samedi 1er mai, alors que les 25 000 manifestants commençaient à quitter la place de la Nation, au terme d’une manifestation massive, porteuse des revendications des travailleurs et de l’aspiration à une société plus juste, elles et ils ont été victimes d’une violence inacceptable.
Si, sur le parcours, une fois encore, le cortège a dû faire face à plusieurs interventions des forces de l’ordre totalement injustifiées, la manifestation a pu, tout de même, arriver à son terme.
C’est à ce moment qu’un important groupe d’individus dont certains se revendiquant gilets jaunes, ont fait usage d’une extrême violence à l’encontre des manifestants.
Insultes homophobes, sexistes, racistes, ont précédé des actes de vandalisations des véhicules des organisations, et, bien plus grave, la haine s’est exprimée par un déchainement de coups et de jets de projectiles.
Notre organisation, la CGT, était particulièrement ciblée.
21 blessés, dont 4 graves auxquels nous apportons tous notre soutien et notre solidarité !
Le monde du travail ne reculera pas plus devant ce type d’agressions que face aux politiques libérales menées par le gouvernement actuel, dont les lois veulent nous priver de notre liberté.
Nous appelons l’ensemble du monde du travail à se mobiliser, à rejeter toutes formes de haine qui divise les femmes et les hommes de notre pays et à renforcer avec les organisations syndicales, les luttes face aux politiques libérales au service du capitalisme.
Montreuil, le 1ermai 2021

 » QUAND LES KWAYS NOIRS SABOTENT LA JOURNEE INTERNATIONALE des droits du travail et jouent contre les travailleuses et les travailleurs.

L’an dernier le 1er mai était confiné, et cette année ce rendez-vous traditionnel était l’occasion de porter les luttes en cours, de redire la colère des salariés oubliés du plan de relance à 200 milliards, les sans-emplois, les précaires , les licenciés avec les personnels de la culture en tête Aujourd’hui à Nantes nous étions plus de 4000 masqués mais pas muselés, heureux de se retrouver enfin, entre camarades, amis, famille, jeunes et moins jeunes autours des valeurs d’internationalisme et d’humanisme.

Hélas, dans le cortège la composante autoproclamée révolutionnaire a franchi un cap inacceptable en volant littéralement le sens de cette journée, jouant la tension et le simulacre de la barricade, se rêvant communards de 1871. Pourtant ils ont oublié le sens politique de cette journée en ne permettant pas aux travailleurs de s’exprimer, en insultant et blessant même les artistes et techniciens de Graslin et donc insultant leur lutte. Un spectacle devant les marches du théâtre était prévu ainsi que des prises de parole pour une protection sociale et des services publics au service de toutes et tous. Impossible à tenir dans ces conditions.
De jeunes enfants ont été choqués, ont subi les gaz à cause de leur inconséquence. Idem pour des familles avec poussette, des personnes à mobilité réduite : c’est impardonnable.

Nous n’oublierons pas que ce 1er mai nous a été volé et nous demandons une nouvelle fois : à qui profite ces agissements contre les luttes des travailleurs ? Quelles sont les relations existantes entre les soi-disant révolutionnaires et le pouvoir en place qui les laisse agir ? En tout cas ils sont l’allié objectif du pouvoir et l’ont prouvé aujourd’hui encore. »

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Guerre

Toulouse: la CGT critique Macron, mais ne critique pas les exercices militaires…

Emmanuel Macron s’est rendu à Toulouse le 12 mars 2021 à l’occasion de l’exercice militaire de guerre spatiale, AsterX. La CGT en a profité pour se mobiliser et a produit un communiqué. C’est très intéressant, car on retrouve le discours syndicaliste révolutionnaire traditionnel de la CGT, un discours d’autant plus libre qu’il y a une forte tradition anarchiste toulousaine. Et c’est d’autant plus frappant qu’il est parlé de « guerre anti-sociale » d’Emmanuel Macron, mais il n’est pas dénoncé une seule fois l’exercice militaire lui-même !

Cela en dit vraiment long sur le syndicalisme dans sa nature et sur le sens corporatiste de cette mobilisation. Aussi sensées soient les exigences sociales de la CGT, elles prennent bien soin de s’insérer dans une contestation ne remettant surtout rien en cause du capitalisme, malgré les apparences. Même la marche à la guerre est acceptée, puisqu’elle n’est même pas évoquée alors que c’était pourtant l’objet même de la visite !

Voici le communiqué :

 » Macron, le chef de guerre anti sociale à Toulouse vendredi

La CGT en première ligne pour relever le défi de la résistance et pour gagner la transformation sociale !!

« Nous sommes en guerre »,c’est bien la seule formule sincère de la part de Macron depuis le début de son mandat.

A condition bien sûr de décrypter le message : de qui parlait il ?

La Haute-Garonne comme toute l’Occitanie lèvent le voile. Macron parlait bien de son camp, celui des riches et de leur cible, les salariés et notre jeunesse à sacrifier sur l’autel des profits et de l’argent roi !!

Les suppressions massives d’emplois dans tous les secteurs et notamment notre industrie de pointe fortement présente dans notre région est un scandale d’Etat portant atteinte à la souveraineté nationale par le démantèlement de l’appareil productif. Il en est de même de nos services publics. Notre jeunesse qui fait la queue devant la banque alimentaire et les associations pour survivre, c’est un recul de l’humanité de plus d’un siècle, c’est criminel!

Ces derniers jours, après Bosch en Aveyron, la dernière en date est T Systems à Toulouse, une filiale du groupe Deutsche Telekom , elle laisse tous les salariés sur le carreau en ne renouvelant pas son contrat avec Airbus qui de son côté, va délocaliser cette sous traitance informatique en Inde ! Chaque jour, un article de presse relate les mauvais coups envers les salariés en Haute-Garonne et plus largement en Occitanie.

STOP, la résistance, la contre offensive et la gagne sont entre les mains des salariés, il n’y a pas d’alternative!

La CGT visible, convaincue et convaincante, qui leur parle haut et clair est leur force et leur outil commun. C’est et c’est vendredi à Toulouse!!

A la CGT 31, nous avons décidé de faire de l’année 2021, l’année de l’emploi et de tous les droits et combats qui s’y rattachent (salaires, 32 heures , droits sociaux….). Chaque jour, un secteur se mobilise sur cette question et bien d’autres. IL faut amplifier le mouvement en ancrant la lutte dans toutes les entreprises et services publics !

Ce vendredi Macron vient à Toulouse et doit se rendre au Centre national d’études spatiales sur la matinée.

APPEL, vendredi 12 Mars, rassemblement à partir de 10H
entrée de la Fac Paul Sabatier (métro université)

Le bureau de l’UD CGT 31″

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Politique

Fiasco total de la CGT le 4 février 2021

L’initiative de la CGT d’une mobilisation marquante a échoué.

Totalement raté. Il n’y a eu que quelques milliers de personnes à se mobiliser à l’appel de la CGT (mais aussi notamment de la FSU et de Solidaire) le 4 février 2021, dans une ambiance terriblement morose. Quelques milliers à Paris, autour d’un millier de-ci de-là (Bordeaux, Lyon, Marseille, Nantes, Rennes, Saint-Etienne, Toulouse…), cela n’est pas la preuve d’une explosion sociale en cours. Le cœur n’y était d’ailleurs vraiment pas.

On peut bien entendu forcer les choses et raconter n’importe quoi, tel Simon Duteil, co-délégué général de Solidaires, pour qui le syndicalisme est l’avant-garde d’un grand bouleversement : « On est dans une dynamique qui peut paraître lente dans une période où tout est compliqué », cependant l’initiative du 4 février 2021 serait « le sommet de l’iceberg en terme de colère sociale ».

Pour le froid social, on l’a. Pour le reste, autant constater avec réalisme, comme Yves Veyrier, secrétaire général de la CGT Force Ouvrière, qu’aucune condition n’est remplie pour une mobilisation. Ou alors on peut, encore mieux, envisager les choses sous un autre angle.

En réalité, le syndicalisme ne correspond pas à la nature de la crise. On est dans une situation d’implosion sociale. La société française est crispée, inquiète, tendue, mais elle n’est pas encore touchée par la grande vague de restructuration du capitalisme qui se profile. Elle sait pourtant que cela va arriver. Elle est en même temps totalement perdue car sa croyance en l’éternité du capitalisme social à la française était absolue.

On a donc une crise de civilisation. Alors, évidemment, le syndicalisme ne suffit pas, car le syndicalisme ne propose rien en termes de valeurs, en termes de culture, en termes de vision du monde. L’ère des masses qui a existé dans les années 1920-1940 et qui revient est très précisément la bataille pour la vision du monde.

Toutes les valeurs s’effondrent, les gens craquent mentalement, délirent psychologiquement, c’est la fuite en avant et il n’y a pas de repères culturels et idéologiques pour rattraper le tout. Emmanuel Macron, qui n’a pas décidé du troisième confinement, l’a très bien compris, d’où sa reculade.

Mais ce n’est pas l’explosion sociale qui est redoutée. Comment pourrait-elle avoir lieu alors que la Gauche est brisée, qu’il n’y a pratiquement aucun cadre politique de Gauche, que l’impact de la Gauche est dérisoire ? Seuls les spontanéistes peuvent croire à une telle fable. Non l’inquiétude des dominants c’est que l’implosion sociale se prolonge tellement qu’il se provoque des déchirures irréparables dans la société française.

Les choses peuvent déraper : voilà la réalité sociale française. Alors, forcément, le syndicalisme, dans tout ça…

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Société

La grève à Total Grandpuits: exemplaire, mais erronée face à la restructuration

La grève à Total Grandpuits est très combative et dispose de nombreux soutiens, mais en se calibrant sur un plan erroné, l’approche syndicaliste conduit à la défaite. Face à une restructuration, il faut être à la hauteur ou se faire écraser.

Grandpuits est une petite commune de mille habitants en Seine-et-Marne, à une soixantaine kilomètres de la capitale. On y trouve l’une des huit raffineries de pétrole brut en France métropolitaine ; le pétrole vient depuis Le Havre au moyen d’un pipeline.

Total a décidé de la fermer, pour la remplacer par une usine d’agrocarburants et de bioplastique. C’est une bonne chose, sauf que cela ne procède pas d’une orientation écologiste en soi : cela relève d’une restructuration capitaliste. Cela se fait donc par définition aux dépens des travailleurs.

La nouvelle usine n’emploierait que 250 personnes au lieu de 450, alors que 500 travailleurs relevant de la sous-traitance resteraient sur le carreau. Ce qui fait qu’il y a les possibilités suivantes :

– capituler en acceptant tout ;

– négocier la capitulation ;

– lutter pour que rien ne change ;

– lutter pour se mettre à la hauteur de la restructuration en l’acceptant mais en faisant en sorte que ce soit les capitalistes qui la paient.

La dernière option est naturellement la bonne. C’est la seule à la hauteur des enjeux. Malheureusement, la grève de Grandpuits a choisi a la 3e option, qui ramène en fait à la seconde.

Il y a ainsi une mobilisation, avec une grève commencée le 4 janvier, un barrage filtrant bloquant l’accès à la raffinerie, le blocage de la mise en place des échafaudages destinés au démantèlement de l’usine. Il y a des soutiens de partout, une caisse de cotisation. La combativité est exemplaire.

Mais le mot d’ordre c’est que rien ne doit changer. C’est la vision syndicaliste du monde qui a triomphé. Et là c’est la défaite assurée.

Le dirigeant de la CGT, Philippe Martinez, est passé en novembre soutenir les travailleurs à sa manière, expliquant que la situation le passionnait, et pour cause : l’idée est bien entendu de formuler un contre-projet à celui de Total. Ce contre-projet, qui sera rendu public dans quelques semaines, consiste à… maintenir la raffinerie, pour une transition de… 40 ans.

C’est absolument représentatif de la ligne syndicale, qui consiste à vouloir maintenir les choses telles quelles en idéalisant le capitalisme des années 1960-1970 et en maintenant les travailleurs à un plan individuel, en mode gilets jaunes : vivons chacun dans son coin comme avant.

Merguez en mode barbecue et un sapin qui brûle : au 21e siècle, sérieusement?

Philippe Martinez note d’ailleurs :

« On ne peut pas demander à un salarié de sauver la planète si son emploi est en jeu. Dans ce cas-là, il choisira l’emploi. En revanche, s’il n’y a plus de planète, il n’aura plus d’emploi. »

En disant qu’on ne peut pas demander à un salarié de sauver la planète si son emploi en jeu, Philippe Martinez résume absolument tout. Cela se joue sur toute l’étroitesse d’esprit d’ouvriers à la vision du monde petite bourgeoise, incapable de raisonner en termes de classe ouvrière, tellement lessivés par le capitalisme que leur seul horizon est une porte de sortie individuelle, et « après moi le déluge ».

Il suffit, pour le constater amèrement, de regarder le document de lutte mis en avant par les grévistes. Ce dont il est parlé, c’est : des petits commerces, des écoles, de la vie locale, de l’impact sur la vie des grévistes. C’est un raisonnement en termes d’individus. Il n’y a aucune vision du monde, aucun projet de société, aucune mise en avant de valeurs collectives.

[Cliquer sur l’image pour lire le document]

La CGT a compris que cela ne passerait pas dans l’opinion, alors le mot d’ordre, c’est d’accuser Total de greenwashing. Une centaine de manifestants étaient le 26 janvier 2021 devant le siège de Total à la Défense et de la peinture verte a été lancée symboliquement sur le bâtiment. Total ne serait pas vraiment écologiste, c’est en quelque sorte un complot sur le dos des travailleurs!

Qu’est-ce qu’il ne faut pas inventer pour nier la restructuration capitaliste qu’on refuse d’affronter !

Et dans sa démarche, la CGT Grandpuits se la joue écologiste, comme dans ce document du 29 septembre 2020 qui est absolument risible quand on connaît les positions de la CGT au sujet de l’écologie et du capitalisme d’ailleurs.

« A la CGT Grandpuits, nous sommes convaincus de la nécessité e sortir d’un modèle économique structuré autour des énergies fossiles. En revanche, nous savons que, laissée aux grandes multinationales avides de profits, une telle perspective ne pourra jamais advenir, sauf sous la forme de mensonges visant à justifier des attaques contre les travailleurs.

Nous ne pouvons pas laisser la transition écologique aux mains des capitalistes qui détruisent la planète ! »

Pas certain non plus que brûler des pneus soit un gage de crédibilité quant à l’avenir de la planète. Et ce n’est clairement pas Total qui fait du greenwashing, Total fait du capitalisme, Total n’en a rien à faire d’une image verte. C’est la CGT Grandpuits qui fait du greenwashing pour masquer sa volonté que rien ne change, sa volonté qu’on vive comme il y a trente-quarante ans.

Sinon il ne serait pas proposé une reconversion de la raffinerie sur 40 ans, mais l’acceptation de la nouvelle usine en disant : aucune perte d’emploi, organisons les choses pour cela et Total paiera tout.

La restructuration – car c’est cela dont il s’agit – ne sera pas payée par les travailleurs, mais par le capital !

Sauf qu’évidemment exiger cela c’est vraiment se confronter aux capitalistes, en changeant de plan : on en reste pas à une situation locale, on voit les choses avec de la hauteur et on dit que les capitalistes paieront la restructuration, pas les travailleurs.

Inacceptables pour une CGT qui prétend juste piloter le capitalisme de manière meilleure, parce qu’elle n’est pas pour le Socialisme, et pour des grévistes qui, eux, veulent juste vivre comme avant, parce qu’ils n’ont pas compris les enjeux.

Sauf qu’agir ainsi c’est refuser la lutte des classes et ce sera alors la défaite. Et tous les soutiens, aussi lyriques soient-ils, n’y changeront rien : ce ne sont pas eux qui paieront la facture finale.

Soit les travailleurs de Grandpuits disent : Total doit tout payer de cette restructuration, soit cela sera la défaite. La restructuration est l’actualité, on ne peut pas la nier comme le font les syndicats. Il faut l’affronter. Il faut se mettre à la hauteur de Total : classe contre classe.

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Deux documents de la grève à Total Grandpuits

La ligne des grévistes est de viser le statu quo, pas de se mettre au niveau de la restructuration. La dimension de classe de la restructuration, son existence au niveau de la société toute entière, n’est pas comprise.

Le capitalisme impose une restructuration à Grandpuits. La vie des gens en est bouleversé. Les deux documents exposent les conceptions des travailleurs combatifs et déterminés, mais qui réduisent la problématique à une question locale, notamment en raison des syndicats.

On est ici très loin d’une compréhension de la dimension de la restructuration, qui est celle de l’ensemble de l’affrontement entre la bourgeoisie et les travailleurs. La question n’est pas l’emploi à Grandpuits, mais : qui paiera la restructuration à Grandpuits ?

En refusant de se placer au niveau du capitalisme lui-même, au niveau de la restructuration, les travailleurs ne verront pas les forces mises en branle et ne sauront pas répondre de manière adéquate dans la bataille.

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Politique

Intersyndicale: « Toutes et tous, ensemble, mobilisé.es le 4 février »

Voici le communiqué de presse de l’intersyndical CGT – FSU – Solidaire pour la mobilisation du 4 février 2021.

 » Les organisations CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, MNL, FIDL se sont réunies en intersyndicale en cette fin d’année, marquée par la pandémie et ses conséquences sanitaires, économiques et sociales. Celles-ci sont aggravées par des décisions gouvernementales désastreuses pour le monde du travail et la jeunesse.

Nos organisations décident d’impulser un processus de mobilisations et d’initiatives tout au long du mois de janvier et début février pour la préservation et le développement de l’emploi et des services publics, contre la précarité.

Ce processus s’appuiera sur les mobilisations professionnelles déjà programmées à l’instar des appels de la santé le 21 janvier, de l’éducation nationale le 26, de l’énergie le 28, engagés également pour la défense et le développement du service public.

Dans ce contexte, et ce n’est pas anodin, les attaques liberticides du gouvernement se multiplient.
Nos organisations continuent de les combattre.

Le plan de relance affiché par le gouvernement n’est en rien un plan de rupture avec les politiques de casse de l’emploi, de pression sur les salaires et sur les conditions de travail et d’affaiblissement de la protection sociale. Il plonge une grande partie de la population et notamment la jeunesse dans la précarité et la pauvreté.

Par contre, les gagnants sont bien toujours les mêmes et ainsi les entreprises les moins touchées par la crise seront celles qui bénéficieront le plus des baisses d’impôt.
Ce constat impose de contrôler et de conditionner socialement et écologiquement les aides publiques. Il faut un véritable plan de relance combinant investissement public massif et soutien des revenus des plus fragilisés ou précaires.

C’est le chemin inverse que prend ce gouvernement.
Rien pour les petits salaires, la ministre du Travail annonce, presque comme une provocation, une revalorisation du SMIC en dessous d’1% pour 2021. Ce qui fera passer le taux horaire de 10,15 à 10,25 €.

Rien non plus pour les 1ers de corvée, exposés depuis le début de la pandémie, toutes et tous devront attendre une hypothétique négociation dans leurs secteurs professionnels fin 2021.
Rien pour les soignants qui dénoncent un plan Ségur au rabais et beaucoup de professionnels oubliés. Rien pour l’ensemble des fonctionnaires dont le point d’indice reste gelé. Rien pour les personnels de l’éducation nationale alors que le simulacre de concertation autour d’un Grenelle de l’éducation déserté par une majorité d’organisations syndicales est au point mort.

Les chiffres sont clairs : 47% des jeunes s’inquiètent pour leur emploi et le taux de chômage des jeunes a dépassé les 20%. Le second confinement les a fait plonger dans l’extrême précarité. Nombre d’entre elles et eux ne mangent pas à leur faim. A cela s’ajoute la difficulté de suivre les cours à distance, la peur de l’échec et une détresse psychologique forte. Avec ses mesures insuffisantes, restrictives et incohérentes, le gouvernement sacrifie toute une génération !

Pas une journée ne se passe sans une nouvelle annonce de plan de suppressions d’emplois, de fermetures d’entreprises ou restructurations et réductions de services.

Les réformes successives, contestées fortement, facilitent les licenciements et les suppressions de postes dans le privé comme dans le public. Là encore, ni plan de relance, ni plan de rupture mais la poursuite du même objectif libéral de casse de l’appareil productif et des services publics.

Nous affirmons, au contraire, que la réponse aux besoins de toute la population, l’avenir de la jeunesse et la réussite de la transition écologique imposent la création de millions d’emplois. Cela passe aussi par le partage et la réduction du temps de travail.

Dans le secteur de la santé par exemple, alors que le gouvernement tergiverse sur les mesures à prendre pour éviter l’engorgement des services de réanimation, c’est 400 000 emplois à créer dans les hôpitaux, les maisons de retraite ou l’accompagnement des malades et des personnes en perte d’autonomie. Les besoins sont importants aussi dans toute la fonction publique.

Il est indéniable aujourd’hui, après la pénurie de masques du printemps dernier, qu’il faut relocaliser une partie de notre production et en particulier notre industrie. Être en capacité de produire des médicaments, du matériel médical et de protection après la période que nous traversons ne peut plus faire débat.

C’est pourquoi, les organisations CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, MNL, FIDL proposent un processus de mobilisations et initiatives dès le mois de janvier. Des déploiements locaux, des tractages et des assemblées générales doivent se tenir sur les lieux de travail et dans les territoires. Ils permettront de faire de la deuxième quinzaine de janvier une période de mobilisations professionnelles pour l’emploi avec notamment 3 journées phares dans la santé le 21, l’éducation nationale le 26 et dans l’énergie le 28 janvier.

Les organisations appellent, dans une dynamique de convergences et de renforcement des luttes, à un temps fort commun interprofessionnel de mobilisations et de grève le 4 février 2021. »

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Politique

Excellente campagne CGT 10% pour la fonction publique

La CGT souligne l’urgence de mesures fortes pour les agents de la Fonction publique et lance une campagne dénommée 10% maintenant.

La CGT a lancé le 10 décembre 2020 une campagne 10% maintenant, en se focalisant sur son noyau dur : la fonction publique. On sait en effet que le syndicalisme en France n’a jamais été véritablement de masse et que, qui plus est, il est en fait porté par des travailleurs de la fonction publique.

La campagne a donc ses limites, mais c’est en fait excellent. La CGT abandonne ici une démarche trompeuse visant à prétendre que ses appels concerneraient tout le monde et que d’ailleurs tout le monde se mobiliserait. On a trop vu ces dernières années des mobilisations alliant une énorme faiblesse numérique et culturelle à une mégalomanie complète, la France étant soit-disant prête à se soulever, etc.

De plus, c’est une mobilisation positive et pas une simple opposition à des réformes gouvernementales. C’est très bien, c’est cela qui peut entraîner les gens. On a donc le paradoxe de quelque chose de sectoriel semblant réducteur, mais qui est en fait une ligne de front assumée.

Claire, instructive, décidée, accessible, motivée, bien orientée… Cette campagne « 10% pour la fonction publique » apporte du neuf et espérons de l’efficace !

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Politique

Manifestations du 17 septembre: le folklore syndicaliste est un échec et surtout une erreur

La crise économique attendue pour cette rentrée se fait déjà ressentir, avec notamment déjà des grands plans sociaux annoncés. Les syndicats pourraient être très utiles dans cette période, dans la mesure où ils devraient être des lieux d’expression de la conscience populaire face aux restructurations, à la pseudo-rationalisation de la production. Mais ce n’est pas avec le folklore syndicaliste qu’on attire les gens et à ce titre, les très faibles manifestations de la « journée d’action » du 17 septembre sont plus qu’un échec, elles sont carrément une erreur ou même une faute.

Ce qu’il y a de pire pour le syndicalisme, c’est de ne pas exister. C’est exactement ce qui se passe actuellement et cela n’a rien de nouveau : pendant des années et des années, la bourgeoisie a graissé la patte aux dirigeants syndicaux, de la CGT à FO en passant par la CFDT, afin qu’ils se maintiennent comme une petite caste, sans aucune base, sans réel ancrage de masse. C’était il est vrai déjà dans la matrice d’un syndicalisme français, volontiers syndicaliste révolutionnaire, tenant du coup de force substitutiste. Le syndicalisme de masse n’existe pas historiquement en France, à part en 1936 ou dans l’immédiat après-guerre.

En temps de crise comme c’est le cas désormais, une telle situation est très utile pour la bourgeoisie : il n’y a plus qu’à ignorer les syndicalistes si on en a pas besoin. C’est exactement ce qui s’est passé : les médias au sens large ont systématiquement ignoré la mobilisation du 17 septembre dans les jours précédents et le jour même, les manifestations n’ont été abordées qu’au passage, de manière anecdotique, pour disparaître dans la soirée.

Sur le site du Figaro, le premier journal en ligne en France, dans la soirée, on ne trouvait même rien sur les manifestations du jour. Pareil sur le site du Monde, du Parisien et de la plupart des titres locaux.

On a même la chaîne Canal +, en pleine déliquescence, qui se permet dans la journée du 17 septembre cet odieux titre, d’un mépris abject pour les travailleurs :

Le syndicalisme est ainsi mis sur le même plan que le virus par des bourgeois ne supportant pas que la marche du capitalisme soit troublée. C’est de la lutte des classes au sens le plus strict et il est ici vraiment terrible que cette lutte ne soit menée que par la bourgeoisie, sans aucun répondant ouvrier pour l’instant. Les syndicalistes ne sont simplement pas à la hauteur, la question étant politique.

La CGT prétend qu’il y avait 10 000 personne à la manifestation parisienne, ainsi que quelques milliers ici et là dans les grandes villes. Outre que ces chiffres sont gonflés, de par l’habituel cinéma syndicaliste, tout cela est, même si c’était vrai, extrêmement faible. Ce qui est en jeu actuellement, ce qui est nécessaire, c’est la mobilisation de plusieurs millions de travailleurs, avec une affirmation sociale très forte et très claire : celle de ne pas vouloir payer la crise.

C’est le minimum. Et on voit le problème : les syndicalistes proposent quelque chose de mou et ramènent quelques milliers de personnes, alors qu’il faudrait des millions de gens, sur une base dure ! Face à la crise, si on ne veut pas que le peuple paie, alors il faut aller chercher chaque travailleur là où il est, sans relâche, de manière systématique, et pas pour lui proposer du folklore, mais bien pour affirmer : la bourgeoisie doit payer la crise. C’est le mot d’ordre qui a du sens par excellence aujourd’hui !

Mais cela nécessite un travail de fond, dont ne veulent certainement pas les dirigeants actuels des syndicats, car ces gens croient encore beaucoup trop dans le capitalisme, ils espèrent encore beaucoup trop des miettes que la bourgeoisie avait à leur offrir. Mais tout ceci est fini, une vaste crise s’annonce et pas simplement économique. La crise est aussi morale, culturelle, sociale, sécuritaire, ainsi que, bien-sûr, sanitaire.

Pour aborder tout cela, pour faire face à un telle actualité historique, il faut une Gauche très forte, solidement ancrée sur ses bases idéologiques dont le cœur est la lutte des classes. Cette Gauche n’existe pas, ou de manière extrêmement faible et isolée, tandis que la fausse gauche occupe le terrain et fait diversion avec de fausses actualités (le racialisme, les prétendues violences policières, les prétendues oppression vestimentaires des jeunes filles dans les lycées, le prétendu racisme d’un joueur de l’OM, la prétention comme quoi l’insécurité serait inventée par la Droite, etc.)

Le syndicalisme a ici toute sa place… s’il cesse d’être du folklore et de la cogestion et qu’il vise tous les travailleurs : il faut qu’il vise à organiser tous les travailleurs, de manière unitaire, pas à parler pour eux. La « journée d’action » du 17 septembre n’a pas été du tout menée en ce sens là ; son sens premier est l’autosatisfaction. Ce qui ne sert à rien à part éduquer les bourgeois qui se lâchent toujours plus dans l’anticommunisme, l’antisocialisme, l’antisyndicalisme… Eux ayant compris les enjeux.

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Appel à une «rupture profonde» et à une journée d’action syndicale le 17 septembre 2020

La CGT, la FSU, Solidaires, l’UNEF et des organisations lycéennes appellent à une « journée d’action » le 17 septembre 2020, remarquant le « caractère inédit » de la rentrée sociale en raison de la crise sanitaire.

Voici le communiqué de presse unitaire :

« Une rupture profonde s’impose !

La rentrée sociale revêt un caractère tout à fait inédit à plus d’un titre. Aux conséquences humaines de la crise sanitaire, s’ajoutent des mesures régressives portées par le Gouvernement. Celles et ceux qui travaillent et produisent les richesses, dont les salariés qui ont été particulièrement exposés et mis à contribution pendant le confinement, sont les premiers à payer les velléités d’employeurs qui annoncent licenciements et délocalisations. Pendant ce temps, ils maintiennent le versement de dividendes pour les actionnaires et exigent de nouvelles exonérations de cotisations sociales et des baisses d’impôts.

Préparée sans réelle prise en compte de la situation sanitaire et sans moyens supplémentaires, la rentrée scolaire et universitaire inquiète les jeunes, les familles et les professionnels, cela dans le cadre d’un protocole sanitaire ministériel illisible et sans cesse remis en cause. Nous exigeons la mise à disposition gratuite de masques en quantité suffisante à l’ensemble des collégiens, lycéens et étudiants. Il en va de même pour l’ensemble de la population. Pour le monde du travail, il revient aux employeurs de prendre en charge les mesures de protections individuelles et collectives, dont la distribution gratuite de masques en quantité suffisante. La réduction du temps d’exposition également nécessaire induit de discuter de l’organisation, des conditions de travail et réduction du temps de travail.

Les organisations syndicales et de jeunesse affirment ensemble que la priorité doit être donnée à la préservation et à la création en nombre d’emplois stables et qualifiés, à la sortie de la précarité en particulier des jeunes travailleurs, des étudiants, avec leur mise en protection sociale. Cela passe notamment par la réduction du temps de travail sans perte de salaire, le développement des services publics et des industries nécessaires à la réponse aux besoins en biens et services, en prenant en compte l’urgence écologique.

Il est urgent d’augmenter les salaires, les traitements, les pensions et les minimas sociaux.

Il est également temps d’en finir avec les aides publiques de toute nature dont bénéficient de grandes multinationales sans contrepartie et contrôle d’utilisation.

La période a également confirmé les exigences communes qu’ont portées nos organisations lors de la lutte contre la réforme du système des retraites. Nos organisations condamnent toute nouvelle régression en matière de retraite et de protection sociale programmée notamment par le Gouvernement au détour du projet de loi de finance de la sécurité sociale (création de la cinquième branche, augmentation de la CSG, etc.).

L’urgence sociale impose aujourd’hui, tout au contraire, de préserver notre système intergénérationnel et d’envisager une protection sociale incluant la dimension professionnelle tout au long de la vie, des années d’études à la retraite.

La situation impose donc des mesures de transformation profonde en totale rupture avec les politiques économiques et sociales actuelles. Un énième « plan de relance » qui ne remettrait pas en cause ces politiques ne pourrait conduire qu’à une aggravation de la crise sociale, économique et écologique.
La question de l’emploi est centrale : lutte contre la précarité et la pauvreté, hausse des salaires, développement des services publics, abandon définitif de la réforme des retraites. Les organisations La CGT, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNEF et UNL appellent à faire de la journée du 17 septembre une première journée d’action, selon des modalités à définir dans les secteurs professionnels et les territoires (grèves, manifestations, rassemblements, etc.) pour imposer le changement nécessaire. »

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Grève nationale des dockers samedi, après l’assassinat sauvage d’un docker au Havre

La CGT des travailleurs portuaires appelle à une journée de grève ce samedi 20 juin 2020 dans l’ensemble des ports français, en hommage à Allan Affagard. Ce docker du Havre, délégué syndical, a été sauvagement assassiné en rentrant chez lui la semaine dernière et le trafic de drogue est directement mis en cause.

Allan Affagard a été retrouvé au petit matin sur le parking d’une école avec le corps sévèrement mutilé (les détails sont ignobles). La CGT pointe directement du doigt le trafic de drogue, à propos duquel elle alerte depuis longtemps.

La police judiciaire a tenu à préciser à la presse qu’il était mis en examen dans un dossier de trafic de stupéfiants, toujours en cours d’instruction, pour des faits datant de 2017. Cependant, la CGT, son syndicat, réfute totalement qu’il puisse être lié au trafic de drogue, en expliquant au contraire :

« Notre camarade Allan n’a jamais été condamné pour le moindre fait concernant le trafic de drogue et pour quoi que soit d’autre d’ailleurs ; à l’inverse, il a toujours été au front pour combattre ce fléau pour le port du Havre, et donc pour les ouvriers dockers »

L’ouvrier docker de 40 ans était par ailleurs père de famille, sportif et impliqué dans son club de rugby, le Racing Club Port du Havre. Son syndicat le décrit comme « un frère d’armes apprécié par tous. »

La grève de samedi, en plus de l’hommage indispensable à un camarade disparu dans des conditions atroces, sera également importante pour dénoncer les trafics de drogue dans les ports.

Voici le communiqué de la CGT des Travailleurs Portuaires du Havre :

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Une militante CGT exclue du rassemblement «la vérité pour Adama» à cause de son drapeau

Une militante CGT s’est faite conspuer puis dégager de la manifestation du collectif « la vérité pour Adama ». Elle a publié une lettre pour se défendre, dans laquelle elle montre qu’elle n’a pas compris le cœur du problème : si est elle s’est faite jeter aussi vertement, c’est parce qu’elle a été assimilée au mouvement ouvrier.

Une militante CGT avait décidé de participer avec le drapeau de son syndicat au rassemblement du collectif « la vérité pour Adama », qui a rassemblé 20 000 personnes devant le tribunal de grande instance de Paris. L’orientation postmoderne de l’initiative fait qu’elle s’est faite jeter, avec une grande vigueur, les manifestants n’acceptant pas de se voir liés au mouvement ouvrier.

Trop heureuse d’un tel événement politique, la Droite ultra-conservatrice Valeurs Actuelles a diffusé une vidéo dans laquelle on voit ce qui s’est passé :

La militante CGT proteste à juste titre contre la récupération faite par Valeurs Actuelles, mais elle se plie en même temps entièrement aux postmodernes identitaires qui l’ont pourtant rejeté, car elle a été assimilée au mouvement ouvrier.

Son discours revient même totalement à une liquidation de tout principe de classe, au profit d’un discours identitaire, à la différence qu’elle appelle à des « convergences », ce que ne font pas ceux qui sont dans la logique des « Indigènes de la République ». Son message a initialement été diffusé par le site trotskiste Révolution Permanente. Le voici :

« Deux choses doivent être dites sur cette vidéo : le rassemblement d’hier contre le racisme et contre les violences policières était un moment historique, et Valeurs Actuelles est un « media » d’extrême droite connu et reconnu comme tel. Je suis particulièrement scandalisée par cette instrumentalisation honteuse dont je fais l’objet, à propos d’un fait extrêmement marginal, qui s’est produit au moment où j’allais quitter le rassemblement.

Le fait que des manifestant-e-s présent-e-s n’aient pas apprécié de voir un drapeau CGT à la manifestation n’enlève strictement rien à la justesse du mouvement et au combat contre le racisme et les violences policières. Il est d’ailleurs judicieux qu’aujourd’hui on se pose la question de la présence et du rôle des syndicats dans la lutte antiraciste, et de notre responsabilité, tout comme la responsabilité historique de nos organisations syndicales, dans les combats antiracistes d’aujourd’hui pour construire les convergences de demain. Le syndicalisme doit être antiraciste.

Ensuite, étant animatrice des luttes des salariés du nettoyage et des hôtels, majoritairement des personnes noires, arabes, asiatiques, immigrées, ou issues de l’immigration, dont je fais partie, étant immigrée moi-même, nous avons toujours fait face à la police, sa violence et sa brutalité, dans la vie de tous les jours comme lors des luttes au travail ! À l’hôtel Holiday inn de Clichy, au campanile de Suresnes, au parc Hayat Vendôme, à l’Ibis des Batignolles. La police est toujours intervenue. Au parc Hayat Vendôme, on a été brutalisé-e-s et criminalisé-e-s juste parce que nous luttions pour la dignité, pour des augmentations de salaires et contre la sous-traitance, obligé-e-s à payer des amendes … dans toutes ces luttes, on a été soutenu-e-s par le comité pour la justice et la vérité pour Adama.

De même, notre syndicat a été présent dans les actions et mobilisations du comité, ainsi que dans toutes les actions antiracistes, contre l’islamophobie, contre l’antisémitisme, tout comme toutes les mobilisations et les grèves contre la régression sociale et les attaques patronales qui fragilisent toujours davantage celles et ceux qui sont socialement assigné-e-s aux travaux les plus durs et les moins rémunérés et valorisés !

Je dénonce avec fermeté cette instrumentalisation honteuse par ce « torchon » fasciste » et j’affirme une fois de plus mon soutien à tous-tes les camarades partout dans le monde qui se battent contre le racisme, pour la justice, pour la convergence des luttes et pour l’union de nos forces. Pour un avenir sans exploitation et sans domination. Le syndicalisme a toute sa place dans les luttes contre les violences policières et contre le racisme, car ces violences ne s’arrêtent pas aux portes du travail, au contraire elles structurent son organisation et l’exploitation des personnes racisées. Justice pour Adama, pour Amine Bentounsi, Babacar Gueye, Ali Ziri, Ibrahima Bah, Zineb Redouane, Gaye Camara, Steve Maia Caniço, et Fatouma Kebe ! Justice pour George Floyd, justice pour toutes les victimes des violences policières et du racisme !

Tiziri Kandi, CGT HPE

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La CGT industries chimiques appel à la grève le 16 juin

Voici le communiqué de la Fédération nationale des industries chimiques – CGT appelant à la grève le 16 juin :

« DES MILLIARDS POUR LES PATRONS…
…DES MILLIERS DE LICENCIEMENTS POUR LES TRAVAILLEURS

Le jour d’après est arrivé !

Le gouvernement Macron sort l’arrosoir à milliards pour les entreprises : Après le secteur bancaire, les secteurs aéronautique et automobile voient arriver les milliards de fonds publics, dont le gouverneur de la Banque de France rappelle « qu’il faudra les rembourser » (entendez par les contribuables).

Ces milliards serviront à diminuer le temps de travail ? À augmenter les salaires ? À embaucher ? Non ? Au moins à maintenir l’emploi ?

Non, ils sont distribués sans aucune garantie. Les annonces fumeuses du banquier de l’Élysée sur des « contreparties » de relocalisation désignent des projets déjà engagés.
Il faudrait ainsi accepter de devoir payer plus d’impôt pour continuer de gaver les actionnaires pendant que les patrons décident la fermeture de sites et d’activités chez Renault, Airbus, ainsi que dans toute la chaîne de sous-traitants, en particulier dans les industries de la plasturgie, du caoutchouc, de la chimie ?

Ce n’est pas en demandant plus d’argent à l’Union Européenne pour le « social » qu’on va convaincre les patrons de renoncer à leurs marges. La valeur est créée par le seul travail, la période de confinement nous l’a rappelé clairement.

Cette crise n’a absolument pas été créée par le coronavirus, qui n’a pas contaminé un organisme sain mais un organisme déjà au bord du gouffre. Ainsi, le PIB avait déjà reculé de 6% au premier trimestre, alors que le confinement n’a démarré que mi-mars.

Si on a manqué de masques, de gel, de respirateurs, de places d’hôpitaux, provoquant trois fois plus de morts en France qu’en Allemagne pour un nombre de cas comparables, c’est que l’industrie a été détruite dans notre pays. Oui pour mémoire, il y a un lien direct entre emploi industriel et emploi de service, y compris public !

Nous avons besoin d’une reconquête industrielle, non pas à la sauce patronale, à savoir le productivisme polluant, mais une industrie utile, répondant aux besoins sociaux et écologiques.

Pour imposer une autre société que la simple réinitialisation de l’ancienne, avec ses actionnaires qui décident « où » et « quoi » est fabriqué, avec pour seule boussole le profit, les travailleurs doivent agir !

La Fédération Nationale des Industries Chimiques appellent ses syndicats à ne plus attendre !

Nous devons dès à présent engager une bataille difficile, une bataille longue mais nécessaire : celle qui concerne notre avenir !

Si nous voulons vivre dans une société où le personnel hospitalier continue de gagner cinq fois moins qu’un présentateur météo à la télévision, alors ne faisons rien. Restons confinés ! Contentons-nous d’applaudir aux balcons à 20h et laissons les locaux de la CGT fermés dans les entreprises, dans les départements et à Montreuil !

Mais si nous voulons que le monde de demain ressemble à une société de fraternité, d’égalité et de liberté, alors notre devoir est de nous engager dans la lutte.

APPEL GÉNÉRAL À LA GRÈVE !

Le 16 juin, la FNIC-CGT appelle ses syndicats, les travailleurs à cesser le travail dans toutes les entreprises.

Tous ensemble, les travailleurs doivent s’unir pour imposer une autre alternative à la guerre économique et au désastre social et écologique.

16 JUIN : TOUTES ET TOUS EN GRÈVE ! »

 

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1er mai: l’appel de la CGT et de l’ultra-gauche à manifester virtuellement

Cela fait plusieurs années que la CGT et l’ultra-gauche pratiquent l’agitation velléitaire et l’échec du mouvement contre la réforme des retraites les a terriblement affaiblis. Avec la crise sanitaire, il y a la peur de disparaître – et effectivement la politique va reprendre ses droits. D’où la tentative d’appeler à… manifester le premier mai sur les réseaux sociaux, certains groupes sociaux appelant même à manifester physiquement, d’autres à manifester dès le lendemain de la fin du confinement. Comme si tout allait recommencer comme avant…

Voici l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaire, ainsi que de l’Unef et d’organisations lycéennes :

 

« Plus que jamais le 1er Mai,

Alors que le monde entier fait face à la pandémie, ce premier mai sera plus que jamais la journée internationale de luttes des travailleuses et travailleurs.

Depuis le début de la crise sanitaire, des millions de personnes sont confinées. De nombreux pays vivent grâce aux oublié-es, aux invisibles de nos sociétés, qui continuent à travailler, le plus souvent au risque de leur propre vie.

Évidemment ce sont d’abord l’ensemble des personnels de santé qui n’ont pas comptées leurs heures, leur dévouement. Ensuite il y a tous les salarié-es, souvent des femmes, du commerce, de l’agro-alimentaire, du paramédical du social, du nettoiement…, ainsi que tous-tes ces agent-es de la fonction publique qui ont continué d’assurer leurs missions de service publics, et plus largement ceux et celles qui travaillent au service de la population.

Les paroles de reconnaissance des gouvernements n’ont pas été suivies d’actes forts. Les mots sont évidemment insuffisants pour exprimer notre colère, et notre détermination à faire changer les choses. Nous porterons ce 1er mai 2020, bien que confiné-es, les revendications qui sont plus que jamais d’actualité :

Car sacrifier la santé des travailleurs-ses n’est pas admissible :

Si la « reprise » de la vie sociale, dont le travail fait partie, est une espérance, une nécessité pour beaucoup d’entre nous, (et pour d’autres plus pour remettre leur profit à l’ordre du jour), cela ne peut se faire sans la garantie la plus absolue de la sécurité de chacun, chacune, ainsi que celle de ses enfants. La santé, la sécurité, le droit de retrait, de grève, le droit syndical doivent être respectés !!

Car sacrifier les droits des travailleuses-eurs sur l’autel de l’économie n’est pas tolérable et ne pourra continuer quelle que soit la situation :

Des semaines à 60 heures de travail, la perte des congés, des jours de repos, le travail dominical étendu, les abus sur le télétravail ne sont pas légitimes et ne peuvent durer ! Ce n’est pas une prime donnée au bon vouloir du patron, ou de l’employeur public, une aide ponctuelle aux plus modestes qui suffiront aux travailleurs-euses : ce sont de vraies revalorisations salariales du SMIC et des salaires en particulier dans les conventions collectives où ils sont les plus bas, tout comme dans la fonction publique !

Sacrifier les plus précaires d’entre nous n’est pas admissible dans une société d’égalité et de solidarité :

Vacataires, intérimaires, intermittent-es, services civiques, la précarisation des travailleur-euses s’est multipliée ces dernières années, et la situation des chômeur-euses et étudiant-es a été dégradée, tout comme celle des sans-papiers aujourd’hui ignoré-es sur le plan sanitaire comme social.

Elles et ils payent le prix fort de la situation, et les inégalités sociales explosent. Le manque d’investissement au niveau de la santé, la réforme de l’assurance chômage, le projet de réforme de la retraite pas points, mettent à mal la protection sociale, laquelle est un socle protecteur.

De plus, le développement des services publics est nécessaire et indispensable pour assurer l’égalité et répondre aux besoins de la population. De nombreuses aides sont prévues pour les entreprises, alors que pour ceux et celles qui sont dans les situations difficiles, elles restent mineures. Il faut permettre la suspension des loyers et des dépenses de toute l’énergie, une aide pour l’accès à internet et aux transports, car nous savons que si la crise sanitaire peut régresser, la situation économique et sociale va continuer à faire des dégâts.

Cette situation inédite, qui peut malheureusement perdurer et/ou continuer, a remis en lumière l’essentiel : Un hôpital et un système de santé publique avec de vrais moyens humains, matériels, financiers, un système de protection sociale large tout au long de la vie, des services publics qui ne sont pas sacrifiés par des politiques de restructurations, suppressions au bénéfice des appétits de ceux qui prospèrent dans ce système capitaliste !

Le 1er mai doit permettre à chacun et chacune de s’emparer de ces revendications, et par tous les moyens de les rendre visibles.

Même confiné-es, manifestons toutes et tous le 1er mai, avec des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux(…) et donnons à cette journée une véritable force collective !

Le 1 er mai, soyons visibles, solidaires, déterminées. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifere.

Transformons le monde de demain en un monde vivable, de justice sociale, écologiste et féministe ! »

 

 

 

 

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Un inspecteur du travail suspendu: réaction de la CGT

Voici le communiqué de la CGT suite à la suspension d’Anthony Smith, inspecteur du travail dans la Marne, lui-même de la CGT.

« Pénicaud met à pied un inspecteur du travail qui tente de faire appliquer le droit, la politique de mise en danger des salarié-es doit cesser !

Communiqué commun de la confédération CGT, de l’Union fédérale des syndicats de l’Etat, du SNTEFP-CGT et la CGT de la Marne

Anthony Smith, inspecteur du travail du département de la Marne, ancien secrétaire général de la CGT TEFP, membre de son bureau national et représentant des inspecteur-trices du travail au Conseil national de l’inspection du travail, vient de se voir notifier la suspension immédiate de ses fonctions « dans l’intérêt du service », à titre conservatoire, dans l’attente de la mise en œuvre d’une possible sanction disciplinaire.

Le motif de cette procédure d’une extrême violence ? Notre collègue et camarade a voulu continuer à exercer ses missions de contrôle du respect du droit du travail dans cette période où les salarié-es qui continuent de travailler sont encore davantage exposé-es qu’en temps normal. Il lui est ainsi notamment reproché d’avoir adressé des lettres de rappel de la réglementation aux entreprises de son secteur, et surtout d’avoir engagé « hors du cadre collectif de l’unité de contrôle » une procédure de référé visant une structure d’aide à domicile n’ayant pas pris de mesures suffisantes pour préserver la santé et la sécurité des travailleur-euses qu’elle emploie. Il lui est également expressément reproché d’avoir demandé à l’employeur de cette structure de mettre des masques de protection et d’autres équipements de protection individuelle à disposition des aides à domicile alors même que des salarié-es de l’association ont été hospitalisé-es et plusieurs autres  en arrêt pour suspicion de COVID 19.

Depuis le début de la crise sanitaire que nous traversons, l’orientation du ministère du travail est la poursuite de l’activité économique à tout prix, et quel qu’en soit le coût pour les salariés. La suspension de notre collègue et camarade s’inscrit dans la droite ligne de cette doctrine. Muriel Pénicaud veut faire régner la terreur dans les rangs de l’inspection du travail, perçue comme un obstacle à cette orientation, afin de dissuader les agents de contrôle de faire usage des pouvoirs que leur confère le code du travail. L’objectif est notamment d’éviter que les procédures en référé, comme celles qui ont été couronnées de succès dans le département du Nord, ne se généralisent sur le territoire.

A cette fin, comme le dénonce depuis maintenant plusieurs semaines l’intersyndicale CGT-SUD-FSU-CNT du ministère du travail qui vont saisir l’OIT, le ministère du travail est prêt à toutes les dérives et n’hésite pas à violer allégrement les textes nationaux et internationaux, notamment l’article 6 de la convention n°81 de l’OIT qui rend les agent-es de l’inspection du travail indépendant-es « de toute influence extérieure indue ».

Car cette procédure infâme est engagée sur fond de complète collusion entre la hiérarchie locale et l’employeur visé par l’assignation en référé, important pourvoyeur d’emplois à Reims. Relayant les pressions du pouvoir politique et du patronat, la responsable départementale de la DIRECCTE de la Marne a ainsi ouvertement invité par écrit l’employeur à faire obstacle au contrôle engagé en lui conseillant de ne plus répondre aux sollicitations de l’inspecteur du travail et de « mettre cette correspondance de côté ». L’employeur s’est même enquis par courriel du 11 avril 2020, soit avant que notre collègue ne soit informé de son existence, de l’avancement de la procédure disciplinaire en ces termes éloquents : « où en êtes-vous de la procédure le concernant ? ».

Les responsables nationaux du ministère du travail qui ont choisi de relayer et d’amplifier ces manigances se couvrent de honte et devront en répondre. Car en empêchant sciemment une procédure de référé, pouvoir propre de l’inspecteur-trice du travail, d’aller à son terme, l’administration engage aussi sa responsabilité quant aux conséquences possibles et prévisibles pour les salarié-es concerné-es dont l’exposition au risque perdure aujourd’hui.

La CGT invite l’ensemble du monde du travail à dénoncer cette mesure grave qui participe d’une offensive généralisée contre les droits des salarié-es au prétexte de l’urgence sanitaire. Elle exige le retrait immédiat de la mise à pied d’Anthony Smith et l’abandon de toute procédure disciplinaire.

Elle demande l’arrêt de toutes les pressions et représailles à l’encontre des agent-es du ministère du travail qui tentent de mener à bien leurs missions dans ces circonstances exceptionnelles. »

 

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CGT: Lettre ouverte de Philippe Martinez au président de la République

Voici la lettre ouverte adressée au président de la République par Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT :

Monsieur le Président de la République, Monsieur Emmanuel MACRON,

La crise sanitaire du Covid-19 ne faiblit pas. La pandémie du nouveau coronavirus a déjà fait des dizaines de milliers de morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine. Près de 800 000 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 188 pays et territoires depuis le début de l’épidémie. L’épicentre s’est concentré sur l’Europe.

Notre pays est particulièrement touché et le nombre de personnes contaminées ne cesse de s’accentuer. Beaucoup d’hôpitaux sont désormais submergés par l’arrivée de nouveaux malades nécessitant des soins intensifs et longs. L’ensemble des personnels soignants ainsi que ceux des secteurs du soin à domicile, dans les maisons de retraite font face, attachés à leur mission de service public, mais force est de constater que leurs conditions d’exercice pose question. En effet, les commandes de masques, de matériel médical, voire de médicaments ou les tests annoncés par votre gouvernement tardent à se concrétiser.

Face à cette situation d’urgence, nous souhaitons vous rappeler les mesures indispensables à prendre le plus rapidement possible.

La priorité de votre gouvernement doit être, avant tout, de garantir la stricte protection de tous les salariés qui, assurant des activités essentielles dans le secteur public et privé, doivent continuer à travailler. Ainsi, il est de votre responsabilité de veiller à ce que tout salarié puisse exercer son droit de retrait en l’absence de protection ou face à un danger grave et imminent. C’est d’ailleurs le sens du préavis de grève dans les services publics, afin de protéger les personnels travaillant dans des collectivités où les règles ne sont pas appliquées, tout comme dans les autres secteurs. D’autre part, les codes de bonnes pratiques même unanimes, sont remis en cause ou restreints par les ministères comme c’est le cas dans le BTP.

De nombreux salariés sont déjà contaminés, malades voire décédés parce qu’exposés au virus sur leur lieu de travail. Cela pose, dès maintenant, la question de la réparation et ainsi du classement automatique en maladie professionnelle pour les soignants, bien entendu, mais aussi pour tous les travailleurs.

En parallèle, il est maintenant tout à fait urgent de procéder à la définition des activités essentielles et à la fermeture immédiate de celles ne contribuant pas aux besoins vitaux.

Nous voulons d’ailleurs vous réaffirmer notre opposition aux mesures dérogatoires au Code du travail dans les domaines du temps de travail. L’ordonnance prévoyait qu’un décret viendrait préciser les secteurs dans lesquels elle s’appliquerait. À ce jour, aucun décret n’est paru, nous considérons donc qu’aucune dérogation ne peut s’appliquer. L’abrogation immédiate de ces ordonnances qui organisent de manière scandaleuse la déréglementation du travail est ainsi à l’ordre du jour.

Le confinement reste selon les experts scientifiques ou les médecins, le moyen le plus efficace pour lutter contre le Covid-19. L’arrêt des activités non essentielles comme cela vient d’être fait en Italie ou en Espagne permettrait par ailleurs de libérer des protections comme des masques et gants pour ceux qui en ont besoin. À noter le communiqué de l’Amuf (médecins urgentistes) qui va dans ce sens. Par contre, l’évolution de la production pour produire des protections et la reprise d’activité pour des entreprises fermées, comme Luxfer pour la production de bouteilles à oxygène, ou menacées, comme la papeterie de la Chapelle Darblay pour la production de masques, par un financement public est essentiel. Votre ministre de l’Économie a bien parlé de possibles nationalisations.

Nous avons défini une liste d’activités essentielles et nous sommes disponibles pour en discuter avec le gouvernement.

Face à cette pandémie mondiale, nous réitérons notre demande que vous déclariez l’état de catastrophe sanitaire afin de mettre à contribution, par exemple, les assurances et permettre le paiement du chômage partiel à 100 %.

La situation que nous vivons exige que l’ensemble des entreprises contribuent à la solidarité de la Nation, c’est pourquoi vous devez imposer pour toutes, la suppression des dividendes aux actionnaires. Pour le moment votre ministre de l’Économie s’est contenté d’une simple déclaration pour demander aux entreprises qui reçoivent des aides publiques de ne pas verser de dividendes. Nous avons l’expérience de la crise financière de 2008 et cela n’a pas fonctionné, c’est très insuffisant ! Il n’est pas utile de vous rappeler, que récemment encore, les sociétés du CAC 40 s’apprêtaient à verser à leurs actionnaires 54,3 milliards d’euros, soit 5,9 % de plus qu’en 2019. Vous conviendrez que cela constitue un record historique. C’est avant tout une question de décence, de justice et de solidarité nationale !

Il va sans dire qu’un contrôle des aides publiques aux entreprises doit être garanti et une attention particulière doit être portée aux conséquences en matière d’emploi qui pourraient toucher les salariés notamment dans les petites et moyennes entreprises, les secteurs de l’économie sociale et solidaire et plus largement dans tous les secteurs d’activités et cela en lien avec les organisations syndicales représentatives.

Vous devez prendre, dans la période, une mesure d’interdiction de tous les licenciements pour quelques motifs que ce soient et la suspension immédiate de tous les PSE ou plans de restructuration d’entreprise.

Vous devez porter une attention particulière sur la situation des plus fragiles et ainsi prendre des décisions immédiates en direction des chômeurs, travailleurs précaires, intérimaires ou saisonniers, travailleurs des plateformes (…) et prendre des mesures de protection sociale étendues.

En cette période, les salariés ont plus que jamais besoin de leur syndicat à leurs côtés, c’est pourquoi nous tenons à vous rappeler l’engagement pris par votre ministre de l’Intérieur, d’élaborer une autorisation spécifique et nationale pour permettre à tous les élus et mandatés de circuler librement et d’intervenir dans les entreprises ou les services. Cette promesse n’est, à ce jour, encore une fois pas honorée.

Les travailleurs paient un lourd tribut y compris financièrement dans cette crise sanitaire. Beaucoup de voix s’élèvent fortement pour dire que nombre de métiers en première ligne, que ce soit dans l’agroalimentaire, le commerce, l’aide à la personne, les soins ou le médicosocial, les services de ramassage des déchets (…) ne sont pas payés correctement et reconnus dans leur travail, alors que ce sont bien eux les « premiers de cordée ». Beaucoup découvrent leur bulletin de salaire avec des pertes de rémunération substantielles, notamment liées à la disparition des parts variables de rémunération (primes diverses, calcul à partir des forfaits jour, etc.). C’est donc de votre responsabilité de demander à votre ministre du Travail de procéder à une augmentation immédiate du SMIC qui devra se répercuter sur l’échelle des salaires. L’augmentation significative du point d’indice dans la fonction publique doit être un engagement de votre gouvernement.

Nous exigeons également, au-delà d’un paiement à 100 % du chômage partiel, le maintien des cotisations sociales, permettant l’accès de tous à la protection sociale complémentaire (santé et prévoyance).

Enfin, le monde est totalement bouleversé par cette crise et rien ne sera plus comme avant quand nous en serons sortis. Gouverner c’est prévoir et votre gestion de la pandémie n’en a pas fait une démonstration convaincante. Il y a donc un besoin urgent de faire avec les organisations syndicales, un bilan sur les changements radicaux de politique à opérer dans de nombreux domaines économiques et sociaux.

La CGT porte des propositions pour transformer cette société autour de valeurs de progrès social, de solidarité et de sécurité, tant professionnelles qu’environnementales.

La CGT revendique ainsi la mise en place d’une « sécurité sociale professionnelle » pour tous afin qu’aucun salarié, tous statuts confondus, ne subisse plus de rupture dans ses droits, dans la reconnaissance de ses qualifications et de ses acquis par l’expérience. Il faut mettre en place une Sécurité sociale intégrale, un 100 % Sécu sur la base du salaire socialisé, fondée sur les principes fondateurs de la Sécurité sociale, que sont la solidarité et l’universalité, en intégrant de nouveaux besoins non encore couverts et adaptés aux nouvelles formes du travail.

Il s’agit de répondre aux besoins fondamentaux, sur le principe de « bien commun universel », de revalorisation du travail, de préservation de l’environnement et de l’anticipation des transitions nécessaires pour que l’activité humaine ne porte pas atteinte à l’avenir de la planète. Cela suppose aussi qu’une autre économie et qu’une autre façon de consommer émergent.

Dix-huit organisations syndicales ou associatives ont publié une tribune pour anticiper et bâtir le « jour d’après ».

Nous vous en livrons quelques pistes :

  • relocalisation des activités, dans l’industrie, dans l’agriculture et les services, permettant d’instaurer une meilleure autonomie face aux marchés internationaux et de reprendre le contrôle sur les modes de production et d’enclencher une transition écologique et sociale des activités ;
  • réorientation des systèmes productifs, agricoles, industriels et de services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations et axés sur le rétablissement des grands équilibres écologiques ;
  • établissement de soutiens financiers massifs vers les services publics, dont la crise du coronavirus révèle de façon cruelle leur état désastreux : santé publique, éducation et recherche publique, services aux personnes dépendantes…
  • une remise à plat des règles fiscales internationales afin de lutter efficacement contre l’évasion fiscale est nécessaire et les plus aisés devront être mis davantage à contribution, via une fiscalité du patrimoine et des revenus, ambitieuse et progressive.

Nous sommes convaincus que ces réorientations majeures sont indispensables pour bâtir une société juste, solidaire et durable dans les domaines économiques, sociaux et écologiques.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de mes respectueuses salutations.

Philippe MARTINEZ

Secrétaire général de la CGT »