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Refus de l’hégémonie

La conférence de Paris du 26 février 2024

La conférence de soutien au régime ukrainien à Paris, le 26 février 2024, a été un événement très marquant. Sa signification réelle doit être saisie avec précision, car on parle ici d’une pièce d’un puzzle dont les contours généraux ne seront visibles par tout le monde que tout à la fin.

De quoi s’agit-il? Cette conférence a été organisée du jour au lendemain. Elle a été décidée lors de la visite du président Volodymyr Zelenski à Paris et Berlin le 16 février 2024, avec à chaque fois la signature d’accords bilatéraux ayant une dimension militaire.

Cela n’a pas été une vraie conférence. En pratique, cela a été une réunion de quelques heures avec des présidents et des premiers ministres. Et seul Emmanuel Macron a pris la parole au début, pour introduire la conférence, et à la fin, pour une conférence de presse.

C’est là pour le moins étrange, bien entendu. Et c’est la clef pour comprendre la signification de la conférence.

Regardons d’abord quels sont les pays concernés. L’Elysée a parlé de 27 pays représentés… sans en dresser la liste !

Par les médias, on sait que sont au moins concernés la superpuissance américaine (avec un adjoint du secrétaire d’État Antony Blinken), le Royaume-Uni (avec le secrétaire aux Affaires étrangères, David Cameron), le Canada, la Suède (qui vient de rentrer dans l’Otan), ainsi que les pays européens suivants : Allemagne, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque et Roumanie.

Comment se fait-il que des représentants de tous ces pays n’aient pas pris la parole? C’est bien qu’Emmanuel Macron avait été envoyé en « mission » s’il était le seul à parler. Il devait parler au nom de tout le monde… Sans engager tout le monde.

Et c’est pourquoi il a pu balancer sa « bombe » de troupes occidentales au sol venant épauler l’armée ukrainienne.

Voici ce qu’Emmanuel Macron a dit lors de la conférence de presse.

« Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique rien ne doit être exclu.

Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre. Je le dis ici avec à la fois avec détermination mais aussi avec l’humilité collective que nous devons avoir quand on regarde les deux années qui viennent de s’écouler.

Beaucoup de gens qui disent ‘jamais, jamais aujourd’hui’ étaient les mêmes qui disaient ‘jamais jamais des tanks, jamais jamais des avions, jamais jamais des missiles de longue portée, jamais jamais ceci il y a deux ans’.

Je vous rappelle qu’il y a deux ans, beaucoup autour de cette table disaient ‘nous allons proposer des sacs de couchage et des casques’ et aujourd’hui disent ‘il faut faire plus vite et plus fort pour avoir des missiles et des tanks’.

Ayons l’humilité de constater qu’on a souvent eu six à douze mois de retard, c’était l’objectif de la discussion de ce soir.

Donc tout est possible si c’est utile pour atteindre notre objectif. »

Il s’agissait là une réponse à une question d’une journaliste. Voici la question posée.

« Sur les propos du Premier ministre slovaque qui avant cette conférence d’aujourd’hui évoquait la possibilité d’envoyer des troupes au sol occidental en Ukraine. Est-ce que cela a été discuté aujourd’hui? Qu’est-ce que vous en pensez et qu’en est-il? »

Emmanuel Macron n’est donc pas arrivé en expliquant de but en blanc qu’une intervention armée occidentale était possible. Ce n’est pas comme ça qu’il est possible de procéder dans le cadre d’une démocratie formelle, bourgeoise, qui fait tout pour maintenir les apparences « démocratiques ».

Emmanuel Macron a ainsi parlé de « cyberdéfensif », de coproduction d’armement en Ukraine, du soutien à la Moldavie (« menacée » par la Russie), de l’envoi de forces non militaires à la frontière entre la Biélorussie et l’Ukraine, du déminage.

Mais, « comme par hasard », un journaliste du Monde revient à la charge. Voici sa question.

« À propos de l’envoi éventuel de troupes au sol, vous dîtes que cela a a été évoqué, est-ce que vous pouvez préciser par quels pays cela a été évoqué. Quels sont les pays qui envisageraient de le faire à titre bilatéral? Et pourquoi la France n’y est pas favorable à ce stade? »

La réponse du président français est la suivante.

« Je n’ai absolument pas dit que la France n’y était pas favorable, je ne lèverai pas l’ambiguïté des débats de ce soir en donnant des noms. Je dis que ça a été évoqué parmi les options. Je vous ai dit les cinq points sur lesquels il y avait un consensus qui s’était établi.

Si ces points d’ailleurs étaient totalement mis en œuvre, et il ne faudrait pas exclure qu’ils nécessitent des sécurisations qui justifient ensuite quelques éléments de déploiement, mais je vous ai dit de manière très claire pourquoi la France maintiendra sa position, qui est une ambiguïté stratégique que j’assume.

Rien ne doit être exclu pour poursuivre l’objectif qui est le nôtre: la Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre ».

Un peu plus tard, Emmanuel Macron demande s’il y a une dernière question, il constate qu’il n’y en a pas et que c’est une première. Alors, « comme par hasard », le même journaliste du Monde veut poser une seconde question. Emmanuel Macron répète sa petite blague comme quoi c’est de nouveau une première, puisque normalement c’est une seule question par journaliste.

La question est naturellement parfaitement calibrée… La voici.

« Est-il possible d’envisager qu’un pays envoie des troupes en Ukraine sans l’accord des autres au niveau européen?

Par exemple la Pologne pourrait-elle envisager de le faire et est-il possible de la retenir dans ce cas-là et est-ce que ça a été l’un des objets de la discussion de ce soir? »

Il est évident que la question était prévue en amont, au plus haut niveau, car elle est d’une diplomatie parfaite, puisqu’il s’agirait de « retenir » la Pologne…

Et Emmanuel Macron de répondre à cette dernière question, en soulignant… Qu’il n’était pas possible de retenir qui que ce soit.

« Chaque pays est souverain, sa force armée est souveraine, il a par sa constitution les voies et moyens de son engagement. Personne ne peut engager un autre pays de faire ce qui lui revient.

Il faut définir un cadre d’intervention et dans ces cas-là des cadres de solidarité mais ma réponse est non : personne ne peut engager personne.

Je vous dis simplement que l’esprit qui régnait ce soir c’est qu’autour des cinq actions que j’ai évoquées, le consensus était là. Nous sommes prêts à faire aussi longtemps que ce qui est nécessaire, et tout ce qui est nécessaire, pour que la Russie ne puisse gagner cette guerre ».

Naturellement, le lendemain, tous les pays européens, l’Otan et la superpuissance militaire américaine ont dit que, oh que non, ils n’enverraient pas de soldats au sol en Ukraine.

Et on a pu voir les journalistes se précipiter dessus, ainsi que certains partis politiques français critiquant l’initiative d’Emmanuel Macron, considéré comme trop dangereuse. Alors qu’en même temps, ces mêmes partis (comme le RN, le PS ou LFI) ont soutenu l’Otan et la propagande de guerre contre la Russie…

Mais en réalité, Emmanuel Macron a agi en service commandé. Il a été utilisé sciemment pour ouvrir un nouvel espace au bellicisme. Car il est très difficile de commencer une guerre, il faut beaucoup de subtilités et de bourrage de crâne, de préparation de l’opinion…

Là, Emmanuel Macron a parlé pour tout le monde, tout en n’engageant personne. Cependant, l’idée est désormais bien installée.

Il suffit de lire nos articles sur l’Ukraine – depuis six mois avant le début du conflit que nous avions prévu – pour voir comment on est ici dans la mise en place d’une narration.

Bien entendu que personne n’allait dire qu’Emmanuel Macron avait raison et que tout le monde allait envoyer ses troupes! Il sera dit que les troupes seront envoyées « parce qu’on avait pas le choix »… Il sera explique que, malheureusement, Emmanuel Macron avait raison, « mais nous ne voulions pas car nous sommes pour la paix », etc. Tel sera le discours!

Le 26 février 2024 est un excellent exemple d’un très haut savoir-faire politique… et inversement du niveau totalement nul des masses, qui ne comprennent rien à rien. Elles voient une pseudo-opposition à l’initiative d’Emmanuel Macron, alors elles se disent qu’il y a débat… Alors que les dés sont pipés.

La Pologne interviendra militairement en Ukraine (ce que nous avons annoncé en février 2023) et ce sera par la force de la nécessité, soit disant « sans le vouloir », que les armées occidentales suivront dans la foulée…

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La France assume la guerre contre la Russie

Et voilà, tout est joué, le drame est écrit, il ne manque plus que l’arrivée des acteurs. Le 26 février 2024, lors d’une conférence internationale à Paris pour le soutien militaire à l’Ukraine, le président français Emmanuel Macron a dit deux choses.

Tout d’abord, que la Russie comptait attaquer militairement d’ici quelques années les pays de l’Union Européenne. C’est absolument n’importe quoi, mais il est en moyen de le dire, car tout l’appareil médiatique et institutionnel est avec lui.

C’est de la propagande de guerre et le bourrage de crâne est tel que cela passe comme une lettre à la poste.

Ensuite, il a expliqué que l’envoi de troupes françaises en Ukraine n’était nullement exclu, car « tout est possible si c’est utile ».

L’envoi de troupes est bien entendu posé comme « hypothèse », afin bien sûr d’installer l’idée dans les esprits pour la faire triompher, et personne ne dit rien.

La guerre s’annonce donc ! Jusqu’au dernier Ukrainien, d’abord, et si cela ne suffit pas les armées des pays de l’Union Européenne entreront dans l’affrontement.

Tout cela pour démanteler la Russie, l’asservir pour s’en servir comme levier de sortie de crise – car tout part de la crise de 2020, qui a littéralement torpillé le capitalisme.

Il en faut une preuve? Regardez à gauche : personne ne dit rien, nulle part ! Il y a des gens qui se disent contre le capitalisme pourtant, dans notre pays. Où sont-ils? Eh bien ils disparaissent dès que les intérêts stratégiques du capitalisme français sont en jeu.

Pour les retraites dans le capitalisme, là il y a du monde qui s’active. Mais contre la guerre menée par le capitalisme pour se relancer, comme par hasard, il n’y a plus personne.

C’est l’unanimité. De La France Insoumise au Rassemblement National, de la CGT à la CFDT, des socialistes aux conservateurs, des LGBT aux activistes nationalistes, tous sont d’accord.

Et c’est justement cette unanimité qui est la preuve que c’est tout le capitalisme français qui est en jeu, que tout le monde le « sent » et se range, s’aligne, se fonde dans le décor, s’amalgame, s’unit.

Le capitalisme a donc les mains libres et peut amener l’armée française à la guerre. Et les rares anti-guerre peuvent prévoir la répression et l’isolement le plus complet… En théorie.

Car une telle situation ne durera pas. Ce qui compte, ce sont les contradictions. Les rêves capitalistes sont ainsi voués à l’échec, tout comme la recomposition du prolétariat est inéluctable.

La France capitaliste qui tente de s’en sortir par la guerre connaîtra la déroute et le Socialisme émergera de celle-ci, comme dépassement historique d’une situation horrible.

Il appartient donc à chacun d’être soit une partie du problème, soit une partie de la solution. C’est soit le repli sur soi et l’acceptation de la marche à la guerre, soit la lutte sous le drapeau du Socialisme contre la guerre.

Ce drapeau, agauche.org le porte, seul, contre vents et marées. Et nous appelons à vous organiser avec et autour de nous, à étudier les documents que nous proposons sur la situation urainienne depuis six mois avant le déclenchement du conflit. Nos documents sont essentiels pour comprendre la mise en place de la tendance à la guerre, l’installation du bellicisme.

Ils sont l’outil pour comprendre comment cela doit produire l’inverse du capitalisme et de la guerre : le Socialisme et l’humanité unifiée!

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2022-2024 : la Russie et l’Ukraine, et désormais la France

Le 24 février 2022, l’armée russe prenait l’initiative d’une offensive contre le régime ukrainien, dans le cadre de ce qui fut appelée du côté russe « l’opération militaire spéciale ». Le choix de cette expression tient aux rapports entre Russes et Ukrainiens, au refus d’une guerre totale, puisque le but est d’intégrer les Ukrainiens dans la Fédération de Russie.

Nous avions annoncé cet affrontement militaire six mois auparavant, en en parlant ensuite régulièrement. Nous avions compris que la crise de 2020 avait fait basculer les choses ; le capitalisme s’était heurté à un mur. Finie la croissance fabuleuse comme durant la période 1989-2020, désormais c’est la bataille pour le repartage du monde.

Dans la logique des choses, des centaines de milliers, des millions de personnes auraient dû en France se précipiter sur internet pour se renseigner sur le conflit, se documenter, et notre page Ukraine aurait dû être consultée en conséquence un très grand nombre de fois.

Comment en est-on arrivé là ? Quelle est l’origine de la situation ? Quelle est la nature de cette crise ? Quels sont les enjeux ?

Mais il n’y a rien eu, rien de rien, les gens ont observé cela de loin et continuent de le faire, deux ans après, alors que la France se veut toujours plus partie prenante du conflit. Les Français consomment et se moquent de tout ; ce qui est sérieux les dérange.

C’est une fausse légèreté érigée en caractéristique nationale, tout comme dans chaque pays occidental. Il y aurait une douceur de vivre, il suffirait de se laisser porter… Et malheur à qui vient déranger tout cela ! Le régime ukrainien est devenu le symbole de l’occident paradisiaque : l’Ukraine ne veut-elle pas rejoindre l’Otan, l’Union européenne, adopter le mode de vie occidental ?

Pseudo squat d’artistes rue de Rivoli à Paris, bien entendu pro-régime ukrainien avec notamment le slogan nationaliste « Gloire à l’Ukraine, gloire aux Héros »

Nous l’avons analysé, dit et redit : si à l’arrière-plan le conflit Ukraine-Russie est un conflit entre la superpuissance américaine et son concurrent la superpuissance chinoise, ce qui est en jeu c’est aussi le basculement du monde, l’irruption d’un tiers-monde qui s’est massivement développé ces trente dernières années. L’ordre mondial vacille, les rapports de force sont bouleversés. C’est une époque de révolution qui s’ouvre !

agauche.org est sur la ligne de Lénine et de Rosa Luxembourg, car nous vivons la même situation. Ou la révolution empêche la guerre, ou bien la guerre provoque la révolution. Le capitalisme, c’est la guerre ; le Socialisme, l’unité mondiale !

La bourgeoisie française ne s’y trompe pas et s’est précipitée aux pieds de la superpuissance américaine. Elle est entièrement acquise à la cause de l’Otan. Les dernières poches de « gaullisme » subsistent à peine, et encore, symboliquement. L’avenir, c’est soit le triomphe occidental et une France capitaliste renforcée, devenue un protectorat américain, soit la déroute de l’occident, la défaite de l’Otan, et l’affirmation historique du Socialisme en France comme décrochage de l’ordre mondial soumis aux superpuissances.

Voilà comment nous comprenons les choses, et c’est également comment la bourgeoisie, qui ne « pense » pas, sent les choses. La Direction générale de la sécurité intérieure a, comme le rapporte le quotidien Le Figaro, demandé aux forces de l’ordre de faire remonter toute « ingérence russe » au sujet du conflit, tel que les « dégradations de biens publics (graffitis, tags), placardage d’affiches, de stickers, distribution de flyers ».

C’est la criminalisation de la position anti-guerre, et d’ailleurs la même note assimile à « soutenir ouvertement les intérêts de la Russie » si on est sur une position « dénonçant la politique étrangère de la France, les États-Unis ou l’OTAN ».

Nous avions déjà abordé la question de l’interdiction d’agauche.org, le 14 février 2023. Nous voyons les choses de la même manière et il est évident qu’à un moment, l’État français finira par nous couper le courant.

Les choses sont ainsi très claires, la ligne de démarcation est tracée ! Engagez-vous dans la bataille, le plus tôt possible, car de toutes façons vous serez obligés un jour de le faire! Pour la déroute de l’occident et la défaite de l’Otan !

Le ministre français des armées, Sébastien Lecornu, brandit de manière ininterrompue la menace russe, présentée comme un danger vital pour la France

Et voyez les choses en face. Nous sommes les seuls, à gauche, à parler régulièrement du conflit en Ukraine, à dénoncer la tendance à la guerre, à appeler à la défaite de l’Otan et de l’armée française. Tous les autres… ont la trouille, ou bien ne veulent pas y croire, ou bien sont corrompus par le doux confort capitaliste occidental.

On a ainsi en France une sainte alliance, des socialistes aux macronistes, de l’extrême-Droite de Marine Le Pen à LFI de Jean-Luc Mélenchon, allant des LGBT post-modernes aux nazis fascinés par « Azov » en Ukraine, pour soutenir le régime ukrainien, à tout prix. Tel est le consensus de la France capitaliste.

Si on est contre la France capitaliste, alors on est pour que ses entreprises voulant rester un îlot protégé échouent ! Il faut saboter le militarisme et le nationalisme, le bourrage de crâne anti-Russie et la soumission à la superpuissance américaine !

La négation de la culture russe, ainsi que de sa nature européenne, est un leitmotiv de la propagande nationaliste ukrainienne reprise en France

Le plus grand souci, c’est bien entendu l’absence de Gauche en Ukraine. S’il y avait un mouvement prenant en main la question nationale de manière démocratique, cela faciliterait l’affirmation démocratique au niveau mondial. Il n’y a cependant rien du tout, le pays est entièrement aux mains des nationalistes, qui détruisent des millions de livres car en russe, qui veulent annexer une partie de la Russie et démanteler le reste, qui démolissent tous les monuments aux héros de la seconde guerre mondiale ayant combattu les nazis, qui veulent interdire Dostoïevski, Tolstoï et Tchaïkovski, etc.

Pour prendre un exemple, prenons le navire militaire russe Tsezar Kounikov. C’est un petit navire de débarquement, endommagé de manière importante le 14 février 2024, en Mer Noire. Le jour choisi pour lancer des drones contre lui ne doit rien au hasard : Tsezar Lvovitch Kounikov est mort le 14 février 1943. Il fait partie de la petite troupe de héros bloquant à l’armée allemande une partie de la ville de Novorossiïsk pendant 225 jours. Le régime ukrainien n’a rien d’autre à faire que choisir des dates symboliques pro-nazies, c’est vraiment révélateur !

Novorossiïsk

Pour résumer : l’État français est dans l’orbite américaine et soutient le régime ukrainien à coups de milliards et en laissant l’extrême-Droite activiste s’enrôler dans l’armée ukrainienne, alors que la « gauche » ne sert que de faire-valoir social au capitalisme et accepte la guerre.

Cela doit changer – il faut prendre en exemple Rosa Luxembourg et Lénine! La seule actualité, c’est la marche à la guerre mondiale de repartage du monde, c’est elle qui décide tout. Et il faut œuvrer à ce que l’Histoire bascule dans le bon sens, celui du drapeau rouge !

Rosa Luxembourg
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Silence complet à gauche sur l’alliance militaire franco-ukrainienne

Il est impossible de se voiler la face. La signature de l’accord France-Ukraine dans le cadre du conflit armé entre l’Ukraine et la Russie amène la France à s’impliquer, dans une logique de s’impliquer toujours davantage.

La France forme des soldats, donne des milliards d’euros, alimente en obus et en obusiers, fournit des drones militaires, etc. Et elle compte étendre son armée, clairement pour une intervention.

Si on était dans les années 1930, cela aurait fait naturellement la Une du Populaire et de l’Humanité, les quotidiens des socialistes et des communistes. Nous assumons la filiation quant à cette Gauche historique.

Quant au reste, quel désastre ! L’alliance France-Ukraine semble ne même pas exister. Cela reflète la réalité sociale de la « gauche » qui en réalité accompagne le capitalisme de l’intérieur, dans une version « sociale ».

Le PCF ne dit rien. La France insoumise ne dit rien. Le NPA est divisé en deux factions conservant ce nom, mais aucun ne dit rien. La Gauche républicaine et socialiste ne dit rien, mais l’une de ses principales figures, Marie-Noëlle Lienemann, dit tout de même que le soutien au régime ukrainien est « indispensable ».

Le Parti socialiste ne dit rien, mais sa tête de liste aux élections européennes de 2024, Raphaël Glucksmann, en a profité pour expliquer que l’Union européenne devait… passer en économie de guerre, pour affronter la Russie d’une manière… ou d’une autre.

« Ce que j’estime, c’est que la France devrait augmenter ses capacités de production. On ne va pas livrer toutes nos munitions, par contre ce qu’on va faire, ce qu’on devrait faire si on avait un leadership courageux qui comprend les enjeux, et bien on devrait aujourd’hui passer en mode économie de guerre sur la production.

On devrait passer des contrats à long terme avec nos industriels, ce qui n’est toujours pas fait. On devrait aller écouter le président tchèque qui dit qu’il y a 800 000 obus disponibles sur le marché international et que donc on pourrait les acheter en commun à l’échelle européenne et les envoyer en Ukraine.

Et on ne le ferait pas simplement par solidarité, ou comme vous l’avez dit par morale, on le ferait pas intelligence et par égoïsme même. Parce qu’on sait que c’est notre intérêt vital.

Et je vais vous dire une chose Apolline de Malherbe : si nous le faisons pas maintenant et que le front ukrainien s’effondre, les questions que nous devrons nous poser dans un an ou dans deux ans seront infiniment plus douloureuses que celles que vous me posez.

Les questions qu’on devra se poser c’est « quel type d’homme on envoie crever en Lettonie », ça sera ça les questions qu’on devra se poser.

Donc si vous voulez vous éviter ces questions, si vous voulez vous éviter que des soldats français aient à crever, et bien il faut aujourd’hui aider ceux qui crèvent pour nous autant que pour eux. »

L’Union communiste libertaire ne dit rien, la CNT ne dit rien, la CNT-AIT ne dit rien, la CNT-SO ne dit rien, la Fédération anarchiste ne dit rien, le PCOF ne dit rien, l’UPML ne dit rien, Unité communiste ne dit rien, le PCRF ne dit rien.

Lutte ouvrière se contente d’une brève sur Twitter pour dénoncer les marchands de canon.

Initiative communiste, l’organe du PRCF, ne dit rien non plus, pas plus que Révolution permanente. C’est intéressant, car Lutte ouvrière, le PRCF et Révolution permanente dénoncent normalement l’Otan et la fuite en avant vers la guerre… Mais c’est de l’incantation, ils n’y croient pas vraiment, ils en parlent une fois par mois, et c’est tout.

En fait, personne ne croit réellement en la guerre. C’est une « possibilité », mais c’est considéré comme nullement inévitable. Le capitalisme aurait tendance à aller à la guerre, cependant on ne marcherait nullement, comme des zombies, à la troisième guerre mondiale de repartage du monde.

Nous, qui sommes seuls fidèles à la Gauche historique, qui avons annoncé le conflit en Ukraine six mois avant son déclenchement, sommes fiers de ne pas ressembler à ces gens intégrés dans le capitalisme, fantasmant sur la « république » ou « l’écriture inclusive », les syndicats ou les LGBT.

Nous portons le drapeau rouge et, tout comme Rosa Luxembourg et Lénine, nous soulignons que la guerre est inéluctable à moins que le Socialisme ne l’empêche, et que de la guerre sinon sortira le Socialisme. Les 5-10 années qui viennent vont être folles – folles de militarisme, folles de dépression capitaliste – et il faut être à leur hauteur!

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Le ministre français des armées présente la guerre contre la Russie

Le 16 février, alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était de passage à Berlin et Paris pour signer des accords militaires, un avion de l’armée de l’air française s’est baladé non loin de la frontière ukrainienne.

Il s’agit d’un Mirage 2000D, certainement muni d’une nacelle ASTAC capable de capter les signaux électromagnétiques. Passant par la Pologne, il a longé la frontière biélorusse, puis l’enclave russe de Kaliningrad, et enfin le nord de la frontière biélorusse.

Le début du parcours du Mirage, alors qu’un avion ravitailleur de type Airbus l’a précédé

C’est naturellement tout un symbole ! La France « indique » qu’elle est prête à l’escalade par ce geste agressif. Le ministre des Armées Sébastien Lecornu s’est empressé alors de fixer la ligne ; c’est d’ailleurs lui qui a accueilli Volodymyr Zelensky à son arrivée en France, à l’aéroport d’Orly. On est dans le bellicisme le plus clair.

Dans une interview au Journal du dimanche du 18 février 2024, Sébastien Lecornu a expliqué les choses suivantes.

1. La France n’est pas en guerre contre la Russie… Mais enfin c’est tout comme, et on y viendra bien, d’une façon ou d’une autre.

« Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. Et aider l’Ukraine, État agressé, à se défendre, n’est pas être cobelligérant.

Mais soyons lucides et regardons les choses de près : la Russie présidée par Vladimir Poutine adopte un comportement de plus en plus agressif à notre encontre.

En 2023, nous avons ainsi recensé une centaine d’incidents agressifs, allant de simples communications menaçantes à des tentatives de contrôle sur des patrouilles françaises dans des espaces aériens et maritimes internationaux libres d’accès.

Un tel niveau d’agressivité n’existait pas auparavant. Il s’agit d’une stratégie délibérée de la part du régime du Kremlin. »Un tel niveau d’agressivité n’existait pas auparavant. Il s’agit d’une stratégie délibérée de la part du régime du Kremlin. »

2. La Russie serait faible. C’est le leitmotiv de la France en direction de tous les journalistes traitant du conflit depuis une semaine. Il y a, à l’international, des propos de militaires français expliquant en « off » que si l’offensive ukrainienne (qui a échoué) avait été surestimé, il ne fallait pas non plus considérer la situation actuelle comme désespérée pour le régime ukrainien, loin de là, etc.

« La Russie de Vladimir Poutine, tout en étant plus agressive sur le plan hybride, rencontre en parallèle d’importantes difficultés sur le terrain conventionnel face à l’armée ukrainienne.

Cela s’explique bien entendu par les efforts héroïques des soldats ukrainiens et de l’aide des pays occidentaux, mais également des mauvaises analyses et décisions de la part des autorités russes, sans oublier les désorganisations liées à la corruption et au mensonge au sein de leur appareil de sécurité (…).

Nous assistons à la stabilisation de cette ligne de front, mais cela ne traduit pas un avantage décisif immédiat pour la Russie, qui va devoir opter pour une stratégie de guerre d’usure et de pourrissement.

L’enjeu actuel est donc d’assurer que l’Ukraine conserve ses capacités défensives et de contre-offensive, ce qui est précisément l’objectif de l’accord que le président Zelensky vient de signer à Paris avec le président Macron. »

3. La France a armé, arme et armera le régime ukrainien. Missiles, drones kamikazes, construction d’une nouvelle usine pour la poudre… Rappelons que le budget militaire français passe de 32 milliards d’euros à 68 milliards d’euros entre 2017 et 2030.

« La France est l’un des pays européens qui forme le plus de soldats ukrainiens : nous en avons déjà formé 10 000 depuis le début de la guerre, et nous en formerons entre 7 000 et 9 000 supplémentaires en 2024, sur des formations généralistes comme spécialistes. Cet accompagnement est crucial, l’armée ukrainienne subissant de lourdes pertes. »

« Nous avons donné des chars sur roues AMX-10 RC et des véhicules de l’avant blindé VAB qui sont remplacés plus vite par des Jaguar et des Griffons produits par Nexter. C’est du gagnant-gagnant. »

« Nous cédons donc des missiles qui auraient été perdus du fait de leur « date de péremption » si nous ne les avions pas utilisés. Je peux citer en cela les systèmes Crotale.

Mais de fait, depuis septembre dernier, nous faisons évoluer la logique en privilégiant des acquisitions directes entre l’armée ukrainienne et nos industries de défense sur des matériels de haute valeur ajoutée et aux meilleurs standards de qualité. »

« Nous tirons aussi des enseignements de la guerre en Ukraine pour notre propre industrie de défense et pour certains programmes d’armement qui profiteront demain à l’armée française. »

« Grâce aux programmes d’économie de guerre, nous avons pu doubler les capacités de production, avec la possibilité de produire jusqu’à 78 canons pour l’Ukraine dans les usines Nexter en 2024.

Je tiens d’ailleurs à exprimer ma gratitude aux ouvriers et techniciens qui travaillent parfois en trois-huit à Roanne et à Bourges. Leur engagement est remarquable et, grâce à eux, ces 78 canons, ainsi que d’autres équipements, pourront être livrés à l’Ukraine en 2024. »

« Le premier exemple concerne le développement d’une nouvelle génération de drones kamikazes. Ce projet, que j’ai amorcé dès ma nomination, est en phase d’expérimentation.

L’Ukraine sera parmi les premiers bénéficiaires de ces drones dans les prochaines semaines. Cela représente aussi une opportunité de tester au combat cette nouvelle génération de matériels. »

« Prenons l’exemple de Bergerac en Dordogne, où l’entreprise Eurenco a lancé avec le ministère des Armées un projet important. Le mois prochain, nous assisterons à la pose de la première pierre de cette usine dédiée à la production de poudre : cela permettra d’alimenter la production de 150 000 obus par an ! Cette usine créera 150 emplois, et c’est un domaine où la France va retrouver sa pleine souveraineté. »

Le scénario est tout tracé. L’horizon, c’est 2030. Le régime ukrainien va être soutenu à fond – financièrement, militairement – jusque-là. Entretemps, la France va se militariser, afin d’être en mesure d’agir militairement à grande échelle.

Quand le régime ukrainien titubera, et les occidentaux espèrent le plus vite possible, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Pologne au Nord, la France et la Roumanie au Sud interviendront pour « empêcher » la défaite totale.

On aura alors un bourbier suffisamment grand pour « éviter » l’emploi d’armes atomiques… Du moins, c’est ce que disent les militaires français. En réalité, on va avoir une guerre généralisée en Europe, donc à mort y compris contre des installations civiles, bien loin du conflit Russie-Ukraine consistant en une guerre des tranchées entre frères ennemis.

Soit le camp du Socialisme en France se reconstitue et triomphe par et contre cette marche à la guerre, soit le bellicisme l’emporte et là c’est le désastre. Telle est l’actualité principale, la clef historique.

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Zelensky à Paris pour l’accord France-Ukraine

Le 16 février 2024 après-midi, la France a signé un accord militaire historique avec le régime ukrainien, alors que le matin un accord du même type a été signé entre l’Ukraine et l’Allemagne. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tout fait dans la journée.

Cela est décidé en toute opacité, sans que le Parlement français ne s’en émeuve d’ailleurs. Tout le monde est aligné sur la superpuissance américaine.

Si la France était déjà largement engagée dans l’hostilité à la Russie, elle est maintenant officiellement liée au régime nationaliste ukrainien, et surtout à un accord militaire ouvertement dirigé contre la Russie.

Il s’agit ni plus ni moins que d’une préparation politique et juridico-pratique à un engagement militaire direct de la France contre la Russie.

Cet engagement se produira très certainement en partenariat avec la Roumanie (des accords étant déjà signés), alors que l’Allemagne s’engagera au niveau de la Pologne. Un accord pour un « corridor » militaire entre l’Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne, facilitant le passage des troupes et du matériel, a déjà été signé le 30 janvier 2024 (l’armée néerlandaise est également déjà un satellite de l’armée allemande).

Lors du discours qui a suivi immédiatement cette signature, Emmanuel Macron a eu des mots très forts contre la Russie, racontant au passage n’importe quoi sur la situation de ce pays (catastrophe économique, émigration massive, absence de crédibilité internationale, volonté d’agresser d’autres pays, etc.).

Il a en tous cas affirmé plusieurs choses, aux conséquences très graves diplomatiquement, indiquant un changement radical de posture de la part de la France.

La première (nous soulignons) :

« La Russie a durci ses postures agressives pas seulement contre l’Ukraine mais contre nous tous.

Aujourd’hui, c’est une nouvelle phase.

La Russie de Vladimir Poutine est devenue un acteur méthodique de la déstabilisation du monde ».

La seconde :

« Ces derniers mois des manœuvres de désinformation, de manipulation de l’information et des attaques cyber se sont systématisées et intensifiées.

La Russie a franchi plusieurs seuils à l’égard des démocraties européennes.

Ce changement de posture marque une volonté d’agression à notre endroit.

L’intensification des agressions, leur changement de nature et les seuils franchis exigent un sursaut collectif. »

Emmanuel Macron affirme donc que la Russie agresse la France. C’est là le discours d’un dirigeant préparant une guerre, c’est typiquement ce que disent tous les dirigeant avant de lancer une guerre.

Plus loin dans son discours, d’ailleurs très court, il a évoqué ouvertement le sujet de l’engagement militaire français (sous l’égide de l’Europe et de l’Otan, car la France n’est qu’une colonie américaine bien entendu).

« Si on voit les choses advenir, une nouvelle phase s’ouvrir, il faut avoir la lucidité d’ouvrir une phase de réflexion stratégique et opérationnelle. »

Une réflexion « opérationnelle », cela signifie la guerre.

Et comme pour souligner cette possibilité tout à fait concrète de la guerre française contre la Russie, Emmanuel Macron a cru bon de préciser que ce n’est actuellement pas le cas, sous-entendant que ça pourrait devenir le cas.

« Que les choses soient claires, la France n’est pas en guerre contre la Russie, ni le peuple russe ».

Toutefois, il a précisé après des engagements très fermes contre la Russie. Il a eu cette phrase particulièrement hostile, mais qui ne consiste en rien de nouveau depuis 2022 :

« Nous sommes décidés à faire échec à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine ».

Par contre, radicalisant sa position, il a dit que la France est maintenant prête à « bousculer les habitudes », à « en faire davantage », appelant à un « effort de réarmement ».

Dans cette optique, 3 milliards d’euros doivent donc officiellement être distribués à l’Ukraine en 2024, après 1,7 milliards en 2022 et 2,1 milliards en 2023 d’après le Président français.

Précision ici une chose très importante. Cette prise de position française (qui est la même que celle des deux autres grands vassaux américains que sont le Royaume-Uni et l’Allemagne), intervient à un moment très particulier où l’Ukraine connaît une situation très difficile sur le plan militaire.

L’annonce le 17 février 2024 de la prise d’Avdiïvka par la Russie (l’Ukraine parle de son côté d’un retrait volontaire et sans conséquence…) est un moment marquant. C’était une position stratégique de l’armée ukrainienne depuis 2014, contre les régions séparatistes. La stratégie russe d’attrition, d’encerclement minutieux et de pilonnages de cibles très précises porte ses fruits, alors que le matériel occidental offert à l’Ukraine ne permet pas de faire de différence.

Il ne peut maintenant plus y avoir que deux solutions : soit l’Ukraine périclite rapidement, et il y aura des négociations, soit ce sera l’escalade, avec un engagement militaire directe de l’occident.

C’est précisément ici qu’intervient l’accord militaire signé entre la France et l’Ukraine, avec ses conséquences immenses. Pour dire les choses très simplement, cet accord consiste à faire comme si l’Ukraine était membre de l’Otan, tout autant qu’elle prépare son adhésion.

On l’aura compris, cela engage mutuellement les deux pays en cas de conflit futur, ou d’escalade. C’est plus qu’une alliance, c’est la formation d’un bloc militaire. On sait ici très bien qu’il s’agit du bloc occidental, dirigé par la superpuissance américaine, avec en ligne de mire la superpuissance chinoise.

L’Allemagne et le Royaume-Uni ont signé le même type d’accord avec l’Ukraine.

Toujours est-il que cela est maintenant très concret, avec des engagements signés noir sur blanc. De manière générale, il est question du soutien militaire mutuel entre les deux pays, dans la perspective de l’Otan, ainsi que d’une dénonciation aussi forte que systématique de la Russie.

Ce passage est typique :

« Le Participant français contribuera au développement des capacités de protection des infrastructures critiques de l’Ukraine, y compris par des moyens militaires, en donnant la priorité, sans s’y limiter, aux capacités modernes de défense aérienne.

Les Participants envisageront des programmes conjoints d’enseignement et de formation pour les spécialistes de la protection des infrastructures critiques. »

Surtout, l’alliance militaire totale pour l’avenir est gravée dans le marbre, obligeant pratiquement l’engagement directes des deux partie en cas de nouveau conflit :

« En cas de future agression armée russe contre l’Ukraine, à la demande de l’un ou l’autre des Participants, les Participants mèneront des consultations dans les 24 heures pour déterminer les mesures nécessaires pour contrer ou dissuader l’agression.

Dans ces circonstances, et conformément à ses obligations légales et constitutionnelles, le Participant français fournira à l’Ukraine une assistance rapide et soutenue en matière de sécurité, des équipements militaires modernes dans tous les domaines, selon les besoins, et une assistance économique ; il imposera des coûts, économiques notamment, à la Russie et consultera l’Ukraine sur ses besoins dans le cadre de l’exercice de son droit à la légitime défense consacré par l’article 51 de la Charte des Nations unies. »

Forcément, il n’est pas précisé en quoi consisterait une « nouvelle agression armée russe contre l’Ukraine »… Au passage, il est bien préciser que l’assistance doit se faire dans les deux sens.

« Les Participants s’efforceront de faire en sorte que les capacités militaires de l’Ukraine soient d’un niveau tel qu’en cas d’agression militaire extérieure contre la France, l’Ukraine soit en mesure de fournir une assistance militaire efficace. Les modalités, le format et la portée de cette assistance seront déterminés par les Participants. »

Enfin, ou surtout, l’accord interdit de faire à l’Ukraine toute négociation de paix. L’Ukraine est entièrement vassalisées par la France (qui est elle-même un vassal américain) pour servir de chair à canon contre la Russie.

Il s’agit du point 14, intitulé « Redevabilité ».

« Les Participants réaffirment leur engagement à tenir la Fédération de Russie pour responsable des pertes ou des dommages causés à des personnes et à des entités, ainsi qu’à l’État ukrainien, du fait des actes internationalement illicites qu’elle a commis en Ukraine ou contre l’Ukraine, y compris son agression en violation de la Charte des Nations Unies.

Les Participants réaffirment qu’il ne doit pas y avoir d’impunité pour les crimes de guerre et autres atrocités et que la Fédération de Russie doit en assumer la responsabilité juridique, notamment en réparant tout dommage causé par de tels actes, ce qui contribuera également à dissuader de futures agressions et à soutenir la résilience de l’Ukraine. 

Les Participants s’efforceront de demander des comptes aux responsables de crimes de guerre et d’autres crimes internationaux, commis en Ukraine ou contre l’Ukraine dans le contexte de la guerre d’agression de la Russie, conformément au droit international, notamment en soutenant les travaux du bureau du procureur général de l’Ukraine et de la Cour pénale internationale afin de garantir que les allégations de crimes de guerre fassent l’objet d’enquêtes complètes et équitables menées par des mécanismes juridiques indépendants, efficaces et robustes.

Les Participants poursuivront leur engagement au sein du « Groupe sur les options pour la création d’un tribunal sur le crime d’agression contre l’Ukraine ». »

Nous sommes à l’aube d’une troisième guerre mondiale, et la France, notre pays, participe activement à l’escalade menant à ce conflit. Il faut dénoncer l’escalade militaire, il faut dénoncer l’Otan, il faut saboter les plans militaire français de guerre contre la Russie !

Telle est l’actualité réelle, principale, essentielle de notre époque. Tout se définit par rapport à ça !

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Refus de l’hégémonie

L’accord France-Ukraine de 2024

Voici le texte de l’accord entre la France et l’Ukraine à l’occasion de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris en février 2024. C’est un accord militaire relevant de la bataille pour le repartage du monde, avec à l’arrière-plan l’affrontement entre les superpuissances américaine et chinoise.

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16 février 2024

ACCORD DE COOPÉRATION EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ ENTRE LA FRANCE ET L’UKRAINE

La France et l’Ukraine, ci-après dénommées individuellement et respectivement « le Participant français » et « le Participant ukrainien » et conjointement « les Participants »,

Réaffirmant leur solidarité face à l’agression armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine en violation du droit international, de la Charte des Nations Unies, de l’Acte final d’Helsinki et de la Charte de Paris ;

Réaffirmant le droit inhérent de l’Ukraine à la légitime défense, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations Unies ;

Reconnaissant que l’invasion à grande échelle, illégale et non provoquée de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales et une violation flagrante du droit international, notamment de la Charte des Nations Unies ;

Réaffirmant leur attachement indéfectible à l’objectif stratégique d’une Ukraine libre, indépendante, démocratique et souveraine, dans ses frontières internationalement reconnues à partir de 1991, capable de se défendre et de dissuader toute agression future ;

Reconnaissant l’importance des principes fondamentaux d’une paix juste et durable énoncés dans le plan de paix ukrainien, conforme au droit international ;

Réaffirmant leur profond attachement aux principes démocratiques, à l’État de droit, à la bonne gouvernance, au respect des libertés fondamentales et des droits de l’Homme ;

Réaffirmant l’objectif de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et le fait que la sécurité de l’Ukraine fait partie intégrante de la sécurité de l’Europe et de la région euro-atlantique ;

Rappelant les décisions historiques du Conseil européen du 23 juin 2022 et du 14 décembre 2023 d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat et d’ouvrir des négociations d’adhésion avec l’Ukraine, soulignant que l’élargissement est un investissement géostratégique dans la paix, la sécurité, la stabilité et la prospérité ;

Considérant la Déclaration commune de soutien à l’Ukraine adoptée à Vilnius le 12 juillet 2023 par les dirigeants du G7, que 25 pays ont depuis lors approuvée à date du 16 février 2024 ;

Ont conjointement décidé de renforcer leur coopération bilatérale sur le long terme en matière de sécurité en poursuivant les mesures énoncées dans le présent accord :

I.     INTRODUCTION

Les Participants confirment qu’ils soutiennent la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues depuis 1991. Ils souhaitent réaffirmer le droit souverain de chaque État de choisir librement ses arrangements de sécurité.

Par cet accord, la France et l’Ukraine approfondiront leur coopération et leur partenariat, qui sont fondés sur leurs intérêts communs en faveur de la défense de l’ordre international, de la paix et de la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.

Les Participants réaffirment que la sécurité de l’Ukraine fait partie intégrante de la sécurité euro-atlantique et mondiale. La France confirme que la future adhésion de l’Ukraine à l’OTAN constituerait une contribution utile à la paix et à la stabilité en Europe. Les Participants coordonneront et renforceront leurs efforts conjoints pour soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.

Les principaux éléments des engagements de sécurité à long terme pris par la France à l’égard de l’Ukraine dans le cadre de cet accord sont les suivants :

  • la fourniture d’une assistance globale à l’Ukraine pour la protection et le rétablissement de son intégrité territoriale dans ses frontières internationalement reconnues, ainsi que pour le relèvement économique et la reconstruction ; 
  • la prévention, la dissuasion active et les mesures à prendre face à toute nouvelle agression de la part de la Fédération de Russie ;
  • le soutien à l’intégration de l’Ukraine dans les institutions européennes et euro-atlantiques, notamment en soutenant l’adhésion de l’Ukraine à l’UE et l’interopérabilité avec l’OTAN. 

II. COOPÉRATION DANS LE DOMAINE DE LA SÉCURITÉ

1. Coopération générale au renforcement de la sécurité de l’Ukraine

Le Participant français fournira une assistance militaire et civile pour permettre à l’Ukraine de défendre sa souveraineté, son indépendance et son intégrité territoriale face à l’agression de la Fédération de Russie, de manière bilatérale par le biais d’accords, ainsi que par l’intermédiaire des institutions et organisations auxquelles elle est partie.

Le Participant français contribuera à renforcer les capacités militaires, la résilience et la stabilité économique de l’Ukraine, afin de décourager toute agression future.

Afin d’assurer plus efficacement la réalisation de cette coopération, le Participant ukrainien, avec l’aide du Participant français, maintiendra et développera de manière continue et efficace sa capacité à résister à une agression armée.

2. Coopération en matière de communication stratégique et de lutte contre l’ingérence étrangère et la manipulation de l’information

Les Participants reconnaissent que la Fédération de Russie continue de manipuler l’information à l’appui de sa guerre contre l’Ukraine et s’efforceront de continuer à soutenir mutuellement les efforts qu’ils déploient pour contrer l’ingérence numérique et la manipulation de l’information par la Russie ainsi que la propagande au niveau mondial.

Le Participant français aidera l’Ukraine à rejoindre les instruments collectifs de lutte contre l’ingérence étrangère et la manipulation de l’information.

Les Participants collaboreront pour améliorer les capacités de l’Ukraine à contrer l’ingérence étrangère et les manipulations de l’information, principalement la propagande et les campagnes de désinformation russes, partageront leurs expériences et favoriseront l’élaboration de programmes communs d’enseignement et de formation pour les professionnels de l’intégrité de l’information.

3. Coopération dans le domaine de la cybersécurité

Les Participants travailleront ensemble à permettre à l’Ukraine de détecter, dissuader et perturber toute agression cybernétique, tout cyber espionnage, notamment en renforçant la résilience cybernétique et la protection des infrastructures essentielles contre les cyberattaques, tout en soutenant la modernisation et la réforme de l’architecture de sécurité de l’Ukraine, et en fournissant une assistance technique internationale à l’Ukraine.

Les Participants travailleront ensemble à augmenter le coût de l’utilisation irresponsable des capacités cybernétiques par la Fédération de Russie et d’autres acteurs étatiques et non étatiques hostiles contre les Participants. Ils renforceront également leur coopération opérationnelle dans la lutte contre la cybercriminalité.

Les Participants s’efforceront d’approfondir la coopération de l’Ukraine avec les structures de l’UE et de l’OTAN en matière de cybersécurité.  

4. Protection des infrastructures critiques

Le Participant français contribuera au développement des capacités de protection des infrastructures critiques de l’Ukraine, y compris par des moyens militaires, en donnant la priorité, sans s’y limiter, aux capacités modernes de défense aérienne.

Les Participants envisageront des programmes conjoints d’enseignement et de formation pour les spécialistes de la protection des infrastructures critiques.

Les Participants renforceront leur coopération dans le domaine de l’amélioration de la résilience et de la préparation des entités gouvernementales et civiles, notamment par le partage d’informations, l’échange de bonnes pratiques et le retour d’expérience. Les Participants approfondiront également leur coopération sur l’évaluation des vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement vitales, la rétro-ingénierie des biens et services critiques, la constitution de stocks stratégiques, ainsi que les questions logistiques correspondantes.

Le Participant français travaillera avec l’Ukraine à identifier des sources de financement afin de développer la protection et la résilience des infrastructures critiques, y compris par le biais du Fonds de soutien aux infrastructures critiques et secteurs prioritaires de l’économie ukrainienne mis en place par le Participant français pour l’Ukraine.

5. Coopération en matière de renseignement et de contre-espionnage

Les Participants poursuivront et s’efforceront d’approfondir leur coopération dans le domaine du renseignement et du contre-espionnage conformément au cadre défini par les accords bilatéraux, sans préjudice de leurs intérêts nationaux et dans le respect de la législation de chaque Participant.

6. Coopération dans le domaine de la lutte contre la grande criminalité et la criminalité organisée

Les Participants prendront des mesures pour contrer les activités de la grande criminalité organisée (GCO), en particulier les individus et les groupes qui tentent de s’infiltrer dans la société ukrainienne, qui ont une influence criminelle dans certaines régions, y compris celles qui sont temporairement occupées, et qui sont activement utilisées comme outil de guerre hybride pour contrecarrer les processus de reconstruction et de réconciliation en Ukraine.

Afin de contrer les activités de la GCO, les Participants prendront des mesures pour :

  • mener des opérations conjointes pour détecter et supprimer la GCO ;
  • analyser la situation criminelle dans les pays et identifier les principaux risques liés à la GCO ;
  • identifier et tracer les dividendes et les instruments du crime organisé en vue d’en faciliter la saisie et, le cas échéant, la confiscation ;
  • créer des groupes de travail et des équipes d’enquête conjoints composés de procureurs et d’autres parties, en fonction des besoins identifiés ;
  • faciliter l’offre de formation et le partage des meilleures pratiques.

Les mesures susmentionnées ne sont pas exhaustives et les Participants peuvent recourir à d’autres formes de coopération pour atteindre leurs objectifs en matière de lutte contre la GCO.

III. COOPÉRATION EN CAS D’AGRESSION ARMÉE FUTURE

Toute invasion russe future violerait la Charte des Nations Unies et les principes fondamentaux du droit international, et porterait gravement atteinte à la sécurité euro-atlantique, y compris celle de la France.

En cas de future agression armée russe contre l’Ukraine, à la demande de l’un ou l’autre des Participants, les Participants mèneront des consultations dans les 24 heures pour déterminer les mesures nécessaires pour contrer ou dissuader l’agression.

Dans ces circonstances, et conformément à ses obligations légales et constitutionnelles, le Participant français fournira à l’Ukraine une assistance rapide et soutenue en matière de sécurité, des équipements militaires modernes dans tous les domaines, selon les besoins, et une assistance économique ; il imposera des coûts, économiques notamment, à la Russie et consultera l’Ukraine sur ses besoins dans le cadre de l’exercice de son droit à la légitime défense consacré par l’article 51 de la Charte des Nations unies.

Afin de garantir la réponse collective la plus large et la plus efficace à toute agression future, les Participants peuvent modifier ces dispositions afin de s’aligner sur tout mécanisme que l’Ukraine pourrait ultérieurement convenir avec ses autres partenaires internationaux, y compris les Participants à la déclaration conjointe du 12 juillet 2023.

IV. COOPÉRATION DANS L’INDUSTRIE MILITAIRE ET DE DÉFENSE

7. Coopération militaire et de défense

Les Participants travailleront ensemble et avec d’autres partenaires de l’Ukraine à faire en sorte que les forces de défense et de sécurité ukrainiennes soient en mesure de rétablir pleinement l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues depuis 1991, ainsi que d’accroître la résilience de l’Ukraine de manière à ce qu’elle soit suffisante pour dissuader les agressions futures et s’en défendre. Il s’agira notamment, mais pas exclusivement, de travailler ensemble pour que les institutions de sécurité militaires et non militaires de l’Ukraine soient en mesure de fonctionner efficacement selon les normes européennes et euro-atlantiques et soient pleinement responsables devant le peuple, le parlement et le gouvernement ukrainiens. 

Les Participants travailleront ensemble à la mise en place d’une force durable capable de défendre l’Ukraine aujourd’hui et de dissuader l’agression russe à l’avenir, grâce à la fourniture continue d’une assistance en matière de sécurité et d’équipements militaires modernes dans les domaines terrestre, aérien, maritime, spatial et cybernétique, en accordant la priorité, sans s’y limiter, à la défense aérienne, à l’artillerie, à la capacité de frappe de longue portée, aux véhicules blindés, aux capacités de l’armée de l’air et à d’autres capacités essentielles.

Le Participant français, aux côtés d’autres partenaires internationaux, aidera l’Ukraine à renforcer sa capacité de dissuasion et de défense contre les agresseurs extérieurs en développant de futures forces de défense armées modernes, de plus en plus interopérables avec l’OTAN et contribuant aux forces de l’OTAN. Cela inclut le développement d’un secteur de défense moderne en Ukraine et d’une voie vers un avenir au sein de l’OTAN.

Le Participant français aidera l’Ukraine à préserver ses capacités qualitatives militaires et de défense dans un contexte de transformation rapide, incertaine et difficile de la politique et de la sécurité régionales.

Dans le domaine militaire, sans préjudice de leur position dans le contexte de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, les Participants proposent d’établir une coopération permettant au Participant ukrainien de développer des capacités militaires complètes dans les domaines suivants, qui ne sont pas exhaustifs :

  1. Équipements militaires, y compris par le biais d’une coopération industrielle, en particulier dans les domaines de l’artillerie et de la défense aérienne, mais aussi dans les domaines des véhicules blindés, de la sécurité maritime, du soutien médical militaire, des technologies de l’information et du déminage ;
  2. Formation des forces ukrainiennes de défense et de sécurité, à titre national et dans le cadre européen, y compris le programme de formation des formateurs, la formation spécialisée dans des domaines tels que l’artillerie, la défense aérienne, les véhicules blindés, les forces aériennes et la sécurité maritime, les nouvelles technologies et le déminage ;
  3. Soutien initial et soutien au lancement de la maintenance par les fabricants, sur le terrain si nécessaire ;
  4. Soutien structurel à la réforme du secteur de la défense ;
  5. Soutien aux initiatives de cyberdéfense et de résilience, y compris pour faire face aux menaces hybrides ;
  6. Assistance au système ukrainien de soutien médical pour le traitement et la réadaptation des militaires ukrainiens ;
  7. Soutien au développement des forces de défense et de sécurité ukrainiennes, y compris, mais sans s’y limiter : conception des forces futures, évolution vers les concepts et les procédures opérationnelles de l’OTAN, formation du commandement et de l’état-major, exercices combinés, et amélioration de la compatibilité et de l’interopérabilité avec les Alliés de l’OTAN ;
  8. Soutien à la protection et à la défense des frontières, au génie et à la fortification, à la surveillance, au suivi des mouvements de troupes ennemies, à la reconstruction des infrastructures frontalières après la guerre, au déminage et à l’élimination des munitions non explosées ;

Le Participant français soutiendra les plans et les structures de gouvernance des coalitions capacitaires dans le cadre du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, en jouant un rôle de premier plan dans les coalitions sur l’artillerie et la défense aérienne, et en participant aux coalitions sur la force aérienne et la sécurité maritime, ainsi qu’à d’autres coalitions auxquelles le Participant français est susceptible de contribuer, à la fois pour fournir la force future et pour apporter plus de cohérence à la fourniture de capacités dans la guerre en cours.

Le fonds bilatéral d’aide à la sécurité et à la défense de l’Ukraine, en bonne coordination avec la Facilité européenne de paix, permettra de soutenir ces efforts de coopération dans les domaines concernés.

La France a fourni à l’Ukraine une aide militaire d’une valeur totale de 1,7 milliard d’euros en 2022 et de 2,1 milliards d’euros en 2023. En 2024, la France fournira jusqu’à 3 milliards d’euros de soutien supplémentaire.

Les Participants s’efforceront de faire en sorte que les capacités militaires de l’Ukraine soient d’un niveau tel qu’en cas d’agression militaire extérieure contre la France, l’Ukraine soit en mesure de fournir une assistance militaire efficace. Les modalités, le format et la portée de cette assistance seront déterminés par les Participants.

Le Participant français poursuivra son soutien à l’Ukraine pendant les dix ans que durera le présent accord. 

8. Coopération dans le domaine de l’industrie de la défense

Les Participants s’efforceront de coopérer dans le domaine de l’industrie de la défense et de la sécurité, notamment dans le but de promouvoir la coopération entre leurs industries de défense et de renforcer la normalisation et l’interopérabilité de leurs équipements de défense. Les Participants chercheront, dans la mesure du possible, à développer un partenariat industriel impliquant des entreprises de défense françaises et ukrainiennes et, dans la mesure du possible, libre de toute restriction émanant de tiers.

Le Participant français contribuera au développement de la base industrielle de défense de l’Ukraine, notamment par le biais d’investissements français, de la localisation de la production en Ukraine et de la production conjointe pour la fabrication d’armes et de munitions prioritaires. Les Participants faciliteront la création de coentreprises, notamment pour l’entretien et la réparation d’armes et d’équipements militaires.

Le Participant français travaillera avec l’Ukraine pour identifier les sources de financement nécessaires pour permettre le développement de la base industrielle de défense de l’Ukraine et pour encourager les investissements dans de nouvelles capacités.

Les Participants travailleront ensemble pour éliminer les goulets d’étranglement existants dans la chaîne d’approvisionnement en matériel de défense qui empêchent la France et l’Ukraine de développer leurs capacités de fabrication d’armes et de munitions prioritaires. À cette fin, le Participant français travaillera avec son industrie de défense et l’Ukraine pour renforcer la chaîne d’approvisionnement en matériaux critiques nécessaires à la fabrication de munitions et d’autres armes prioritaires, en particulier les munitions de gros calibre.

Les Participants travailleront ensemble pour renforcer la protection des technologies transférées et des droits de propriété intellectuelle.

Les Participants favoriseront l’échange d’informations sur leurs efforts respectifs de recherche et de développement en matière de défense afin de mettre en œuvre des projets et des programmes conjoints visant à développer de nouveaux armements et équipements. Dans cet objectif, le dialogue entre le ministère français des Armées et le ministère ukrainien des Industries stratégiques sera renforcé. Le dialogue entre la Direction générale de l’armement et l’Agence d’acquisition de défense sera également renforcé, conformément à la lettre d’intention signée entre les deux organisations lors de la visite du ministre français des Armées à Kiev en septembre 2023.

Le Participant français soutiendra les efforts de l’Ukraine pour intégrer son industrie de défense dans les cadres de défense et de sécurité de l’OTAN et de l’UE. 

V. COOPÉRATION DANS LE DOMAINE CIVIL

9. Assistance humanitaire

Le Participant français poursuivra son assistance humanitaire pour répondre aux besoins immédiats de la population ukrainienne face à l’agression armée de la Fédération de Russie. Il contribuera également, aux côtés de ses partenaires, au relèvement économique, à la reconstruction et à la modernisation de l’Ukraine, afin de restaurer et de renforcer sa stabilité économique, de réduire ses dépendances et vulnérabilités et de construire une base économique et industrielle plus solide, innovante, durable et résiliente, notamment dans le cadre des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.

Le Participant français s’efforcera de poursuivre dans la durée le soutien en cours à l’Ukraine, notamment dans les secteurs des transports, de l’énergie, de l’agriculture, de l’eau, du déminage humanitaire, des infrastructures critiques, du numérique, du logement et de la santé.

Le Participant français utilisera les instruments économiques et financiers à sa disposition, en coopération avec toutes les organisations internationales concernées et ses partenaires.

10. Soutien au programme de réformes de l’Ukraine

Le Participant français se félicite de la décision d’ouvrir des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et salue les progrès substantiels accomplis par l’Ukraine pour atteindre les objectifs qui sous-tendent le processus d’adhésion.

Le Participant ukrainien s’efforcera de poursuivre son ambitieux programme de réformes, en particulier dans le cadre de son processus d’adhésion à l’Union européenne, afin de satisfaire aux obligations requises pour l’adhésion à l’UE. Le Participant ukrainien poursuivra ses réformes systémiques dans les secteurs de la défense et de la sécurité, notamment en ce qui concerne le contrôle civil des forces armées ainsi que l’efficacité et la transparence des institutions et de l’industrie de défense de l’Ukraine. Il s’efforcera d’approfondir les réformes clés dans les domaines de la justice et de l’État de droit, de la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, de la modernisation de son appareil d’État, de la décentralisation, de la protection des droits des personnes appartenant à des minorités, de la transparence et de la bonne gouvernance, tant dans le secteur économique que dans le secteur de la défense et de la sécurité. La mise en œuvre de ces réformes contribuera au renforcement de la démocratie, au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à la modernisation et à la résilience de l’économie ukrainienne.

Le Participant français réaffirme son intention de soutenir pleinement l’objectif d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Dans cette perspective, le Participant français apportera un soutien technique à la mise en œuvre des réformes nécessaires, notamment en matière d’État de droit, de réforme de la justice, de lutte contre la corruption, de modernisation de l’appareil d’État, de décentralisation, de transparence et de contrôle civil dans le secteur de la défense, y compris le déminage. A cette fin, le Participant français prévoit le déploiement d’experts techniques intégrés à l’administration ukrainienne. 

11. Relèvement et reconstruction de l’Ukraine

Le Participant français s’efforcera de continuer à favoriser l’implication des entreprises privées, des collectivités locales et des organisations non gouvernementales dans le processus de reconstruction, dans le prolongement des actions initiées lors de la Conférence pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine qui a été organisée à Paris le 13 décembre 2022.

Les Participants reconnaissent la nécessité d’unir les efforts visant à protéger la population et les territoires de l’Ukraine des conséquences négatives causées par les mines et les engins explosifs non détonés.

A cette fin, le Participant français utilisera les outils bilatéraux appropriés, en bonne coordination et en optimisant autant que possible l’effet de levier avec les fonds européens et privés, y compris dans le cadre de la Facilité Ukraine de l’Union européenne qui vise à préparer l’Ukraine à une future adhésion à l’Union en soutenant son processus d’adhésion.

Le Participant ukrainien poursuivra la mise en œuvre de toutes les réformes requises dans le cadre de son processus d’adhésion à l’Union européenne et du plan ukrainien.

Le Participant français aidera l’Ukraine à planifier la réintégration des territoires temporairement occupés, à contribuer à la stabilisation dans les domaines vitaux et à la réhabilitation socio-économique, en particulier dans les zones libérées, les zones de la ligne de front et les zones limitrophes de la Russie, à promouvoir un relèvement social inclusif et à répondre aux besoins des plus vulnérables, y compris par des actions en faveur des femmes, des systèmes de protection sociale et des anciens combattants.

12. Indemnisation des pertes, préjudices et dommages causés par l’agression russe

Les Participants réaffirment que la Fédération de Russie doit payer pour la reconstruction à long terme de l’Ukraine. Conformément au système juridique français, les actifs souverains russes relevant de la juridiction de la France restent immobilisés jusqu’à ce que la Fédération de Russie ait payé pour les dommages qu’elle a causés à l’Ukraine. Le Participant français, en collaboration avec ses partenaires, continuera à explorer toutes les voies légales compatibles avec les obligations contractuelles applicables et conformes au droit européen et international, par lesquelles les avoirs russes pourraient être utilisés pour soutenir l’Ukraine.

En priorité, les Participants continueront à travailler ensemble, avec les États du G7 et d’autres, à la mise en place d’un mécanisme d’indemnisation des dommages, pertes ou préjudices causés par l’agression de la Russie, comme le prévoit le statut du registre des dommages causés par l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, adopté par la résolution du Comité des ministres du Conseil de l’Europe CM/Res(2023)3. À cet égard, les Participants exploreront les options appropriées pour le financement d’un mécanisme d’indemnisation afin de fournir une indemnisation rapide et adéquate aux victimes de l’agression.

13. Sanctions

Les Participants reconnaissent la valeur des sanctions pour restreindre l’accès de la Fédération de Russie et d’autres États agresseurs au financement, aux biens, à la technologie et aux services qu’ils utilisent dans leur agression, pour réduire les sources de revenus de la Russie et pour dissuader de futures agressions. Les Participants continueront d’œuvrer pour que le coût de l’agression de la Russie continue d’augmenter, notamment par le biais de sanctions et de contrôles des exportations.

Alors que l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine se poursuit, le Participant français restera déterminé, dans le cadre européen, à appliquer des sanctions sévères contre les secteurs de l’économie russe et ceux qui, dans la Fédération de Russie et à l’extérieur, soutiennent la guerre ou en tirent profit, ou qui aident à contourner les sanctions dans les pays tiers. Le Participant français prendra également des mesures déterminées avec ses partenaires pour s’attaquer à toutes les formes de contournement des sanctions et pour renforcer sa propre résilience contre les financements illicites et les individus liés au pouvoir russe.

Les Participants se fourniront mutuellement des informations appropriées et actualisées sur les motifs des sanctions et d’autres informations pertinentes, dans le respect des obligations et des législations nationales en la matière.

14. Redevabilité

Les Participants réaffirment leur engagement à tenir la Fédération de Russie pour responsable des pertes ou des dommages causés à des personnes et à des entités, ainsi qu’à l’État ukrainien, du fait des actes internationalement illicites qu’elle a commis en Ukraine ou contre l’Ukraine, y compris son agression en violation de la Charte des Nations Unies.

Les Participants réaffirment qu’il ne doit pas y avoir d’impunité pour les crimes de guerre et autres atrocités et que la Fédération de Russie doit en assumer la responsabilité juridique, notamment en réparant tout dommage causé par de tels actes, ce qui contribuera également à dissuader de futures agressions et à soutenir la résilience de l’Ukraine. 

Les Participants s’efforceront de demander des comptes aux responsables de crimes de guerre et d’autres crimes internationaux, commis en Ukraine ou contre l’Ukraine dans le contexte de la guerre d’agression de la Russie, conformément au droit international, notamment en soutenant les travaux du bureau du procureur général de l’Ukraine et de la Cour pénale internationale afin de garantir que les allégations de crimes de guerre fassent l’objet d’enquêtes complètes et équitables menées par des mécanismes juridiques indépendants, efficaces et robustes.

Les Participants poursuivront leur engagement au sein du « Groupe sur les options pour la création d’un tribunal sur le crime d’agression contre l’Ukraine ».

VI. MISE EN ŒUVRE DE LA COOPÉRATION

Les Participants mettront en œuvre cette coopération conformément à leurs obligations internationales et nationales, ainsi qu’aux engagements européens de la France.

Les Participants désigneront, si nécessaire, des organismes autorisés pour l’élaboration et la mise en œuvre d’accords bilatéraux conformément aux domaines de coopération spécifiés dans le présent accord.

Les Participants s’informent mutuellement par la voie diplomatique des autorités compétentes chargées de la mise en œuvre du présent accord.

Ces autorités mèneront des consultations afin de discuter, de prendre les décisions nécessaires et d’entreprendre les actions requises dans le cadre du présent accord.

Les organes autorisés des Participants peuvent conclure des accords exécutifs et techniques sur des domaines spécifiques de coopération dans le cadre de la mise en œuvre du présent accord.

VII. DÉLAI ET AUTRES DISPOSITIONS

Le présent accord est valable pour une durée de dix ans à compter de la date de sa signature.

Conformément à la déclaration conjointe du G7 du 12 juillet 2023, les Participants entendent que le présent accord reste en vigueur pendant que l’Ukraine poursuit son chemin vers une future adhésion à la communauté euro-atlantique.

Dans l’hypothèse où l’Ukraine deviendrait membre de l’OTAN avant la fin du présent accord, les Participants décideront de son futur statut.

Le présent accord peut être résilié par l’un ou l’autre des Participants en notifiant par écrit à l’autre Participant son intention de résilier l’accord. Le présent accord sera résilié six mois après la date de réception de cette notification.

Le présent accord peut être modifié et complété d’un commun accord entre les Participants, par écrit.

Le présent accord prendra effet à la date de sa signature.

Signé à Paris le 16 février 2024, en double exemplaire, en langues française et ukrainienne.

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Refus de l’hégémonie

Navalny : du RN à LFI, tous pour la guerre contre la Russie

Décédé le 16 février 2024, Alexeï Navalny était un homme politique russe sur une ligne brutalement populiste et nationaliste, qui a eu un tournant pro-Union européenne et pro-Otan. Il est alors devenu la principale figure de l’agitation pro-occidentale en Russie durant les années 2010.

C’est pourquoi toutes les forces politiques françaises le pleurent, depuis Marine Le Pen jusqu’à Jean-Luc Mélenchon. La France est entièrement aux mains du capitalisme occidental et de son objectif qui est l’affrontement militaire avec la Russie pour se l’approprier. En perdant Alexeï Navalny, elles perdent leur espoir d’un soulèvement interne pro-occidental en Russie.

Alexeï Navalny lors d’une manifestation à Moscou en 2012, wikipédia

C’est que les forces libérales en Russie sont totalement déconnectées de la réalité russe et le plus souvent composées de gens habitant en occident. Leur impact, leur influence, leur marge de manœuvre sont totalement nulles. Avec Alexeï Navalny, cela devait changer. Une alliance devait permettre de concrétiser un assemblage de forces, absurde mais efficace, pour chercher à modifier le régime.

Alexeï Navalny a ainsi obtenu 27,2% des voix aux élections municipales de Moscou en 2013. Quant à ses propres opinions politiques, il les a passés sous silence alors, afin d’émerger comme figure de proue d’une contestation appelant à un tournant « occidental ». C’est la raison pour laquelle tous les médias occidentaux n’ont cessé depuis de l’encenser.

Alexeï Navalny en procès en 2021, photo d’Evgeny Feldman, wikipédia

En fait, pour insister dans l’analyse, l’alliance n’est pas si absurde, car Alexeï Navalny était un nationaliste russe au sens ethnique (et raciste) du terme. Il pouvait donc converger avec la logique occidentale (et nationaliste ukrainienne) de démantèlement de la Fédération de Russie.

La figure de Navalny permettait tout à fait le discours comme quoi la Russie est une dictature depuis toujours, un empire « moscovite » pratiquant la violence aveugle, etc. L’objectif est très clair ici, c’est la destruction de la Russie comme nation. Alexeï Navalny voulait terminer président ou dictateur d’une petite « Moscovie » instaurée par l’occident.

Sondage en ligne du Figaro œuvrant à la propagande belliciste

Alexeï Navalny, profitant des appuis libéraux pro-occidentaux, avait cherché à taper où cela fait mal, afin d’obtenir un succès dans les masses. Il avait pour cette raison fait de la lutte contre la corruption son thème de prédilection.

C’est alors que les « mésaventures » arrivèrent. Il écope notamment de cinq ans de camp avec sursis en juillet 2013 pour… détournement d’argent, et en 2020 il part se faire soigner à Berlin, selon les occidentaux en raison d’un empoisonnement avec un produit neurotoxique militaire russe.

Revenu en Russie en janvier 2021, le sursis fut révoqué, ce qui provoqua des manifestations (avec 10 000 arrestations). L’occident tenta de lui sauver la mise en lui accordant le « prix Sakharov de défense de la liberté de pensée » en octobre 2021.

La réponse fut qu’il a ensuite été considéré comme coupable d' »escroquerie » et « outrage à magistrat », avec en mars 2022 une peine de 9 ans de prison. Un an plus tard, c’est la condamnation pour « extrémisme » à 19 ans de prison, et l’emprisonnement dans la colonie pénitentiaire de Kharp, dans l’Arctique russe, où il est décédé.

La mort d’Alexeï Navalny, juste avant l’élection présidentielle de mars 2024, a été le point culminant de toutes les années 2010, années où le régime russe s’est débarrassé en pratique à la fois de toutes les structures libérales, mais aussi de toutes les structures nationalistes racistes pourtant très puissantes.

Alexeï Navalny lors d’une manifestation à Moscou en 2017, photo d’Evgeny Feldman, wikipédia

La mort d’Alexeï Navalny douche les espoirs occidentaux, alors qu’en plus l’armée russe commence à prendre le dessus dans son conflit militaire avec le régime ukrainien. D’où la vague complète de propagande dénonçant la Russie comme le mal absolu, afin d’accorder à l’occident toutes les qualités.

Les deux grandes figures du libéralisme ont été en première ligne : le président français Emmanuel Macron a expliqué que « dans la Russie d’aujourd’hui, on met les esprits libres au goulag », et le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré que le président Vladimir Poutine était « un monstre ».

Et derrière la critique libérale, il y a surtout le fait de faire la guerre à la Russie. Emmanuel Macron a ouvertement parlé de guerre avec la Russie, présentée naturellement comme à l’origine de l’agression.

« La mort de Navalny nous a tous bouleversés. Elle rappelle de la plus tragique des manières la dureté du régime du Kremlin.

La Russie est entrée dans une nouvelle phase. Une phase d’agression à l’égard des pays européens. Et de durcissement dans son pays où une forme d’impunité s’est installée : tuer les opposants et interdire les autres candidats. »

Le responsable britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a affirmé que « Poutine doit rendre des comptes pour ce qui s’est passé, personne ne doit douter de la nature épouvantable de son régime ». Son homologue américain, Antony Blinken, a expliqué que  « la Russie est responsable de cette situation ».

La première ministre italienne, Georgia Meloni, a parlé d’un « nouvel avertissement pour la communauté internationale ». Et c’est un bon exemple, car elle est d’extrême-Droite et alignée sur l’Otan. C’est bien ce qui se passe, en France également.

On sait qu’en France, on lit souvent que le Rassemblement national ou La France insoumise seraient opposés à l’Otan ou à la superpuissance américaine. C’est totalement faux, ils se sont alignés, et ce depuis le début du conflit en Ukraine. Les forces jouant sur le nationalisme s’alignent immanquablement sur les intérêts nationaux bourgeois, et comme la France est désormais un satellite de la superpuissance américaine…

Jordan Bardella, à la tête du Rassemblement national avec Marine Le Pen, a publié le message suivant sur X/Twitter :

« Alexeï Navalny est mort dans la prison de l’Arctique où il purgeait une peine de 19 ans pour son opposition au régime. C’est une nouvelle tragique pour tous les défenseurs des droits humains et des libertés fondamentales. »

Marine Le Pen a salué sobrement Navalny comme un « militant politique engagé dans la défense de la démocratie »; elle avait tenté de profiter du soutien de la Russie (qu’elle avait également obtenu en un certain sens, notamment avec un prêt bancaire), alors elle évite d’en faire trop. Mais son alignement sur la superpuissance américaine et l’Otan est totale.

Jean-Luc Mélenchon a lui aussi salué Navalny, « au-delà des désaccords ». Une bonne expression pour signifier l’Union sacrée autour des intérêts de l’occident.

Alexeï Navalny était un nationaliste associé au libéralisme, que pouvait-on attendre d’un type pareil, qui espérait simplement parvenir au pouvoir en « Moscovie » par la main-mise occidentale sur la Russie dépecée ?

C’est là qu’on voit la convergence générale avec les visées impérialistes occidentales de la part de tout le personnel politique français, et également de la société française, corrompue par la société de consommation.

Il a été dit ici et il est donc répété : oui, la France est en guerre avec la Russie, une guerre dirigée par la superpuissance américaine, et à l’arrière-plan l’actualité réelle sur le plan mondial, c’est la confrontation entre les superpuissances américaine et chinoise.

Toute l’agitation française en faveur de Navalny est à la fois une contribution à la marche vers la guerre mondiale de repartage du monde et un reflet de cette guerre déjà installée dans le paysage.

Il faut assumer la position de la Gauche historique et affirmer que l’ennemi est dans notre propre pays. Pour la défaite de l’Otan – et la déroute de l’Occident !

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Refus de l’hégémonie

L’identité des deux « humanitaires » français tués en Ukraine

L’affaire des deux « humanitaires » français morts en Ukraine prend une tournure pittoresque, à vrai dire conforme au caractère fondamentalement louche de cette histoire.

On se rappelle que le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné avait parlé de la « barbarie russe » et que le président Emmanuel Macron était monté au créneau.

Ce n’est pas tout : le Parquet national anti-terroriste s’est emparé de l’affaire. Il y a donc une enquête !

On ne voit pourtant pas les photographies et biographies des deux « martyrs » mis en avant dans les médias français…

Même l’association pour laquelle ils ont travaillé refuse de dire qui ils sont!! Là, on est clairement dans du louche. Voici comment le quotidien Le Monde présente cet aspect, en fournissant nouvellement le nom des deux personnes concernées.

« Adrien Pajol et Guennadi Guermanovitch, les deux secouristes tués, étaient des volontaires de l’ONG suisse Entraide protestante suisse (connue sous l’acronyme EPER) participant à une mission humanitaire. La seconde victime possédait également la nationalité biélorusse. Contactée, l’EPER confirme les faits mais ne souhaite pas confirmer l’identité des victimes. »

Si là on en sait pas plus, voici leur parcours qu’on peut trouver diffusé sur internet par ceux qui dénoncent le camp occidental.

« Guennadi Guermanovitch, 52 ans, a été policier scientifique biélorusse jusqu’en 1996, puis légionnaire du 2e REP (régiment étranger de parachutistes) jusqu’en 2007, au 3e REI (régiment étranger d’infanterie) de Kourou, Guyane, jusqu’en 2009. Spécialiste des transmissions, il était entrepreneur dans la sécurité privée, formait des Ukrainiens à son art depuis 2019

Adrien Baudon de Mony Pajol, 41 ans, était homme d’affaires et spécialiste vinicole au large réseau international, le profil idéal d’un honorable correspondant de la DGSE.  »

Un ancien légionnaire et un homme d’affaires au large réseau, en train de distribuer de la nourriture pratiquement sur la ligne de front ?

Il n’y a pas besoin de réfléchir bien longtemps pour comprendre que cela ne tient guère et qu’on a ici beaucoup de choses à l’arrière-plan.

Et c’est en cela, au-delà de la simple question de ces « humanitaires », que les Français sont coincés, sans le savoir.

En effet, il y a :

  • un alignement complet de la France sur l’Otan pour défaire la Russie;
  • un alignement de l’armement et de la logistique militaire de l’armée française sur l’Otan;
  • un alignement diplomatique et financier de la France sur l’Union européenne pour le soutien au régime ukrainien;
  • toute l’extrême-Droite activiste française tournée vers l’Ukraine, avec de nombreuses personnes parties sur le front, en liaison inévitable avec les services secrets français.

Autrement dit, impossible de reculer. La France est dans l’engrenage, changer de position impliquerait un renversement sur le plan militaire, financier, diplomatique.

On lit souvent que le Rassemblement national de Marine Le Pen et La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon aimeraient se tourner vers la Russie. Déjà, c’est faux en soi, ensuite ils ont déjà tous deux soutenu l’Ukraine, et enfin de toutes façons ils n’auraient jamais le courage de poser une rupture complète.

Le camp américain a gagné dans la bourgeoisie française, le néo-gaullisme aventuriste n’existe plus dans la situation présente, donc toute force parlementaire doit par définition, si elle veut accéder au gouvernement, s’aligner.

Même dans l’hypothèse absurde où il y aurait une force contestatrice totale accédant au pouvoir, elle aurait l’armée contre elle de par son alignement technique-pratique, elle aurait l’Union européenne pour bloquer juridiquement toute initiative, etc.

L’affaire des deux « humanitaires » devrait d’ailleurs faire la Une des médias pendant des jours, et on a rien de tout ça. C’est simplement une note de plus dans la partition jouée à l’arrière-plan d’un pays qui vit au jour le jour et s’est fait happé sans même s’en apercevoir.

Les Français vont payer historiquement très cher leur nonchalance, leur mauvaise foi, leur suffisance. Le Ciel des événements historiques va leur tomber sur la tête.

A nous de faire que cette expérience traumatisante soit salvatrice pour saboter l’engrenage – pour la défaite de l’Otan et la déroute de l’Occident – pour les masses mondiales et le Socialisme !

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Refus de l’hégémonie

Les deux « humanitaires » français morts en Ukraine

Allons droit à l’essentiel avant de documenter relativement l’affaire. Le 1er février 2024, deux Français sont morts en Ukraine et ont été présentés du côté français comme des humanitaires. Un bombardement russe les aurait tué.

Premier problème, la localisation. Il a été dit que cela s’est déroulé dans la ville de Berislav. Eh bien si on regarde le point de situation du conflit Russie-Ukraine fourni par l’armée française le même jour, on voit qu’on est ni plus ni moins que sur la ligne de front, établi par le Dniepr.

Second problème : les deux humanitaires étaient membres… de l’Entraide Protestante Suisse (EPER). C’est un équivalent suisse et protestant du Secours catholique français, bien qu’en fait cette dernière structure ne soit que l’antenne française de la Caritas (officiellement toutefois une « confédération »).

L’EPER n’est que suisse, d’une part, et n’emploie pas de Suisses à l’étranger, puisqu’elle fonctionne comme génératrice de partenariats locaux. Comment se retrouve-t-on alors avec deux « salariés français » de cette association en pleine ligne de front?

L’association explique que son activité consiste, dans le cas de l’Ukraine, notamment à distribuer distribuer des biens essentiels tels la nourriture et des produits d’hygiène à la population. Mais sur la ligne de front? Dans une zone hyper militarisée? Surtout que toute l’Ukraine est surveillée, tant par l’État que les milices nationalistes, qu’il est impossible de faire quoi que ce soit sans avoir reçu une validation officielle.

Ce n’est en soi pas impossible, mais c’est au moins très étrange, et dans tous les cas, on est au moins dans un soutien matériel à une partie prenante du conflit armé. Au maximum, on est dans une couverture bien pratique pour des agents français.

D’ailleurs, on se retrouve dans la propagande de guerre. Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a parlé de « barbarie russe », pas moins, et que la Russie le paiera.

On est en plein bellicisme assumé, dans l’établissement du narratif nous menant à la guerre ouverte contre la Russie, et rappelons que Stéphane Séjourné s’est précipité à Kiev dès sa nomination.

Emmanuel Macron est monté au créneau aussi. Là encore, on est dans l’établissement du narratif anti-Russie.

Les Français soutiennent les bons, la Russie est maléfique. Et ce discours va monter en puissance. Parallèlement à la mise en place d’alliances industrielles militaire en Europe, à la militarisation de la jeunesse (notamment avec l’instauration prévue des uniformes à l’école), on est dans un basculement visant à ce que la France soit militairement en place contre la Russie dans les 10-15 ans.

Il faut saboter ce basculement, mobiliser contre le bellicisme français, dénoncer le militarisme au service de la bataille pour le repartage du monde!

Le capitalisme français, pour sauver sa peau, s’est vendu à la superpuissance américaine, et entend participer avec les autres États européens à la guerre contre la Russie, pendant que la superpuissance américaine s’occupe de la superpuissance chinoise.

Il ne doit pas réussir son entreprise !

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Refus de l’hégémonie

Déclaration franco-suédoise pour la guerre contre la Russie

Théoriquement, c’est simplement une « tribune », cosignée par Emmanuel Macron, le président français, et Ulf Kristersson, le premier ministre suédois, publiée en France dans Les Echos et en Suède dans le Dagens Nyheter.

En réalité, c’est un accord franco-suédois qui scelle l’alliance à leur niveau, alliance des pays de l’Union européenne pour faire la guerre à la Russie.

Les pays de l’Union européenne ont fourni jusqu’à présent 28 milliards d’euros de matériel de guerre au régime ukrainien, et ce sera 21,2 milliards rien que pour cette année. L’Union européenne prend le relais de la superpuissance américaine, celle-ci pouvant se reconcentrer sur la superpuissance chinoise.

Photo encadrée d’un missile Scalp français. Le texte dit « De Paris avec amour, Rachysty, allez en enfer ». Le terme de « rashiste » est employé par les nationalistes ukrainiens, en mélangeant « russe » et « fasciste »

Le réveil va être très dur pour les Français, qui n’ont jamais compris l’envergure de la question, y compris à Gauche où personne ne s’est soucié de rien. Nous allons à la guerre, nous ne sommes déjà plus dans la paix.

Les bourgeoisies européennes sentent le désastre venir. Elles n’ont plus le choix. Le seul moyen de sauver l’occident, c’est de démanteler la Russie, alors on y va de manière mécanique. Voilà pourquoi même l’extrême-Droite française s’est alignée sur l’Otan, comme l’a fait l’extrême-Droite italienne.

Dans les 10-15 ans, la France mettra en place une armée de masse, ce que le Royaume-Uni et l’Allemagne annoncent déjà de leur côté. Cela sera un mélange de libéralisme moderniste à la Emmanuel Macron et de conservatisme militariste, le second quinquennat d’Emmanuel Macron s’alignant déjà là-dessus.

Le « partenariat stratégique » franco-suédois relève de cette dynamique. La Suède, qui va rentrer dans l’Otan, est d’ailleurs emblématique de la combinaison d’un libéralisme culturel généralisé et d’un nationalisme militariste très dur fonctionnant à l’arrière-plan, sous des dehors « démocratiques ».

Telle est la réalité, la vraie actualité – et c’est là-dessus que doit se fonder la conscience de l’Histoire, celle qui a compris le caractère inéluctable du Socialisme, de son impérieuse nécessité pour briser la barbarie.

« L’année 2024 sera une année décisive pour l’Europe, à un moment où notre liberté et notre souveraineté sont en jeu.

Face aux multiples menaces actuelles, telles que la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, les perturbations en matière d’approvisionnement énergétique, le terrorisme et la criminalité organisée, ainsi que face à la problématique de la transition vers une économie numérique et bas carbone, la France et la Suède collaboreront plus étroitement pour renforcer la capacité de l’Europe à agir.

Cette semaine, lors d’une visite d’Etat organisée à l’invitation de Sa Majesté le roi Carl XVI Gustaf, la France et la Suède réaffirmeront les liens étroits qui les unissent en concluant des accords relatifs à l’innovation, l’énergie nucléaire et la sécurité. A cette occasion, les deux pays signeront un partenariat bilatéral stratégique pour l’innovation dans des sociétés durables, numériques et résilientes.

La France et la Suède sont toutes deux de grandes puissances industrielles et des moteurs de l’innovation, à la pointe dans plusieurs secteurs, tels que la technologie et l’industrie spatiale.

Ces capacités exceptionnelles doivent être exploitées pour renforcer encore la position géostratégique de l’Europe, réduire ses dépendances stratégiques et bâtir une assise économique plus résiliente et plus solide.

Alors que nous entrons dans une année incertaine, porteuse de multiples menaces pour notre sécurité et notre prospérité, et que l’Europe se doit de jouer un rôle de premier plan dans les transitions écologique et numérique, les contributions de nos deux pays seront essentielles pour rendre l’Europe plus sûre et plus forte.

La France et la Suède collaboreront plus étroitement encore en s’appuyant sur trois constats.

Premièrement, la guerre en Ukraine fait peser un risque existentiel sur la sécurité de notre voisinage. Défendre l’Ukraine, c’est avant tout défendre les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale et l’idée selon laquelle la force ne fait pas loi.

C’est la raison pour laquelle la France et la Suède apportent un soutien politique, économique, humanitaire et militaire à l’Ukraine, tant sur le plan bilatéral que par l’intermédiaire de l’Union européenne (UE). C’est également la raison pour laquelle l’UE doit veiller à ce que l’avenir de l’Ukraine soit au sein de l’Europe, tout en renforçant en parallèle la sécurité et la défense européennes.

Lors du Conseil européen de décembre dernier, nous avons pris la décision historique d’ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Ukraine, ce qui souligne notre engagement commun en faveur d’une trajectoire européenne pour ce pays.

L’UE doit également prendre des décisions fortes en ce qui concerne le soutien financier à l’Ukraine et parvenir à un accord lors du prochain Conseil européen extraordinaire, qui se tiendra le 1er février. Ce soutien pourrait en effet aujourd’hui revêtir une importance capitale, plus qu’à tout autre moment depuis le début de l’invasion illégale et à grande échelle de l’Ukraine par la Russie il y a presque deux ans.

Si nous voulons que l’Europe se présente comme une puissance géopolitique incontournable, nous devons démontrer que la phrase selon laquelle nous soutiendrons l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra » n’est pas vide de sens. Le projet de défense, de réforme et de reconstruction de l’Ukraine sera de longue haleine.

Confrontées à de nouvelles menaces sur le sol européen, la France et la Suède prendront des mesures concrètes pour renforcer leurs relations en matière de défense, notamment dans le secteur de l’industrie, et en faisant en sorte de devenir des alliées au sein de l’Otan dès que possible.

Deuxièmement, la guerre en Ukraine et ses conséquences ont également mis en évidence un autre défi à long terme que l’Union européenne doit relever de toute urgence : accélérer la transition énergétique. Cela sera essentiel à la fois pour atteindre nos objectifs climatiques et pour renforcer la résilience et la souveraineté de l’Europe.

Pour ce faire, nous devons exploiter toutes les sources d’énergie non fossiles dont nous disposons, notamment l’énergie nucléaire, l’énergie éolienne en mer et la bioénergie. C’est le seul moyen d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. La France et la Suède approfondiront ainsi leur coopération tant au niveau bilatéral qu’européen, afin de mettre en place des systèmes énergétiques indépendants des combustibles fossiles, et elles en feront l’élément principal de leur partenariat stratégique actualisé pour l’innovation.

À l’échelle mondiale, il sera indispensable que la capacité de production d’énergie nucléaire triple d’ici à 2050. En tant que membres de l’alliance européenne sur l’énergie nucléaire, la France et la Suède souligneront le rôle essentiel que joue l’énergie nucléaire pour parvenir à la neutralité carbone, et elles s’efforceront de créer des conditions réglementaires, industrielles et financières favorables pour les projets nucléaires.

Conformément à leur déclaration d’intention signée en décembre dernier, la France et la Suède favoriseront également les échanges d’expériences entre les acteurs français et suédois sur des aspects clés, tels que la construction de centrales nucléaires, la sûreté et la recherche. Les deux pays étant parmi les plus grands exportateurs nets d’énergie en Europe, ces échanges profiteront à l’ensemble du continent dans sa transition écologique.

Troisièmement, la résilience de l’Europe va de pair avec sa compétitivité ainsi que sa capacité à bâtir une assise économique solide et à définir un nouveau modèle d’investissement et de croissance pour la décennie à venir.

La coopération économique et industrielle entre la France et la Suède peut jouer un rôle moteur pour la compétitivité de l’Europe, notamment grâce aux projets concrets portés par les entreprises françaises et suédoises dans les domaines stratégiques dans lesquels l’Europe doit réduire sa dépendance, tels que l’espace, l’industrie de la défense, la sécurité des approvisionnements en matières premières critiques ou encore le renforcement du secteur pharmaceutique.

La France et la Suède partagent une même culture de l’innovation et de la technologie au service d’un développement juste et durable, fondée sur une coopération scientifique de qualité. Leur partenariat renouvelé contribuera à la réussite des ambitions européennes en matière de lutte contre les changements climatiques et la pollution et de préservation de la biodiversité. Il leur permettra également de faire face aux progrès rapides de la technologie dans le domaine du numérique.

Il sera également nécessaire d’accélérer les investissements pour rester en tête de la course mondiale et conserver la maîtrise des technologies décisives pour notre avenir. À cet effet, la France et la Suède s’efforceront d’approfondir l’union des marchés des capitaux pour accroître les financements privés en faveur de l’innovation et des transitions en Europe.

Les liens unissant aujourd’hui la France et la Suède, si étroits soient-ils, devront se resserrer encore à l’avenir. Face aux bouleversements géopolitiques actuels, les relations entre les deux pays doivent être développées et approfondies. La coopération franco-suédoise pourra aussi être renforcée dans d’autres domaines, notamment en matière policière et de sécurité, afin de lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée. Au niveau de l’UE, nous devons renforcer la coopération opérationnelle et judiciaire, les échanges d’information et la protection de nos frontières extérieures.

En unissant leurs forces pour traiter ces questions déterminantes, la France et la Suède parviendront non seulement à se renforcer elles-mêmes, mais aussi à renforcer l’Europe tout entière.

Ulf Kristersson et Emmanuel Macron »

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Refus de l’hégémonie

Oui, il y a des soldats et mercenaires français en Ukraine

La France fournit du matériel à l’armée ukrainienne et on ne sait pas officiellement de quoi il s’agit précisément. C’est le choix de l’État français, qui ne met en avant que certains armements, notamment les missiles et l’artillerie. La France a pris d’ailleurs la tête de la coalition pour l’artillerie ukrainienne.

Mais cela implique deux choses. Tout d’abord, qu’il y a des cadres militaires pour épauler l’utilisation de ce matériel, car on parle ici de matériel moderne, technologiquement très développé. Ce ne sont pas choses simples à manipuler, il faut des encadrants.

Ensuite, il y a toujours des commandos des forces spéciales pour épauler une armée qu’on soutient. Quand on a du personnel entraîné et surentraîné, on l’utilise.

Concernant ce dernier point, l’armée britannique l’a reconnu de son côté. L’armée française ne l’a pas fait et ne le fera jamais, car ce n’est pas dans son style de travail. Si l’armée britannique appelle également ouvertement la population à se préparer au conflit, à une intervention sur le continent, du côté français, on est toujours dans le déni de tout.

L’opinion publique doit dormir, et c’est tout : les choses seront accélérées quand il le faudra. C’est un moyen d’endormir, jusqu’au dernier moment.

La Russie essaie de bousculer cela. Il y a ainsi eu l’annonce du ministère russe de la Défense d’une frappe de haute précision à Kharkiv / Kharkov, à la mi-janvier 2024, contre ce qui était censé être un point de déploiement temporaire de combattants étrangers, dont la plupart étaient des mercenaires français. Selon le ministère, plus de 60 militants ont été éliminés.

Depuis, treize noms ont été donnés : Albert Aymeric (22.12.1999), Alexis Drion (13.06.1986), Bérenger Guillaume Alain Minaud (30.12.1978), Charles Bertin Roussel (01.09.1996), Emmanuel Tanguy Kenneth Delange Grandal (26.09.1998), Gilles Bernard Sylvain (27.10.1980), Jacques-Pierre Gabriel Evrard Philippe (29.09.1987), Jean-Pierre Bonnot Chris Heraid (18.07.1999), Marcellin Démon (23.05.2002), Maris André Dubois Clément (28.09.1995), Sébastien Claude Rémy Bénard (04.04.1974), Thomas Jérémie Nathan Gourier, (24.02.1996), Valentin Dupoy Mel (02.01.1994).

Selon certains médias russes, le point de déploiement consistait à récupérer les cadavres de soldats français des forces spéciales.

Si du côté français, l’affirmation russe a été rejetée et l’information vite passée à la trappe, du côté russe cela ne s’arrête pas. La chambre basse du Parlement russe a ainsi, le 24 janvier 2024, appelé le Parlement français à prendre en considération les faits et à ne pas soutenir le régime de Kiev, à la fois nazi et en train de s’effondrer.

Le ton est en apparence assez cordial, à l’image des propos de Viatcheslav Volodine, président de la séance :

« Le Parlement est un organe collégial. Nous faisons appel à ceux qui défendent une France forte et souveraine, à ceux qui pensent à la France, respectons la mémoire de leurs grands-pères et arrière-grands-pères comme nous respectons, ceux qui comprennent ce qu’est le fascisme et qui comprennent cela n’aideront jamais les nazis en Ukraine.

Mais ils n’ont pas assez d’informations.

Peut-être que notre appel aidera beaucoup de personnes à prendre la bonne décision. Et cela signifie qu’ensemble, nous construirons un monde multipolaire, un ordre mondial juste et que nous n’autoriserons pas une troisième guerre mondiale. »

C’est un appel aux forces néo-gaullistes en France, traditionnel de la part de la Russie. En même temps, c’est étrange, car ces forces n’existent pratiquement plus dans notre pays.

L’alignement français sur la superpuissance américaine est complet, et de toutes façons l’armée française s’est imbriquée dans l’Otan. Un décrochage rien que sur le plan militaire demanderait des efforts immenses, un déchirure complète dans l’appareil d’État (au moyen du fascisme) ou bien sa liquidation (par le Socialisme).

On doit donc considérer l’initiative russe comme une simple tentative d’au moins bousculer les choses en France, où les gens n’ont toujours pas compris que, c’est vrai, nous sommes en guerre avec la Russie. Cela prend encore plus de sens alors que la France et l’Allemagne, au côté du Royaume-Uni, tentent (vainement) de remplacer la superpuissance américaine sur le plan de la fourniture d’armements et de munitions à l’armée ukrainienne.

D’où surtout, en fin de compte, l’accusation de la part de la chambre basse du Parlement russe de la présence de mercenaires français sur le sol ukrainien :

« Malgré le fait que Paris nie officiellement la participation de mercenaires français au conflit militaire en Ukraine et que l’activité mercenaire soit interdite par la loi française, des informations objectives sur les pertes dans les unités de mercenaires néonazies indiquent de manière fiable le contraire. »

La Russie dénonce donc la France comme co-belligérante ; c’est un pas dans l’escalade. La Russie dit en quelque sorte : la France s’est lancée dans la partie, sans le dire ouvertement, nous allons faire en sorte qu’elle soit forcée à tomber les masques.

Donc, vrai ou pas vrai concernant la frappe, cela ne change pas grand chose au fond. Surtout qu’on trouve une très forte incrustation de la scène activiste d’extrême-Droite française dans l’armée ukrainienne (par l’intermédiaire d’Azov), et qu’à l’arrière-plan tout cela est forcément géré par l’Otan.

La Russie a également mentionné les mercenaires français au Conseil de Sécurité de l’ONU, et l’ambassadeur français a été convoqué.

Sur la convocation de l’ambassadeur de France au ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie

19-01-2024

Le 19 janvier, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de France Pierre Lévy, qui a été informé de l’implication croissante de Paris dans le conflit en Ukraine.

Ainsi, à la suite d’une frappe de haute précision du 16 janvier par les forces armées de la Fédération de Russie sur un site de déploiement temporaire de combattants étrangers à Kharkov, un groupe de mercenaires français a été détruit.

Selon les informations disponibles, environ 60 combattants ont été tués et 20 autres ont été blessés. La plupart d’entre eux étaient des citoyens français.

L’ambassadeur a été informé que la mort de ses compatriotes reposait sur la conscience des autorités françaises, qui cautionnent le travail des mécanismes de recrutement dans le pays, à l’aide desquels des mercenaires sont recrutés pour participer aux hostilités aux côtés du régime de Kiev.

La conduite d’une « guerre par procuration » par l’Occident, y compris la France, et l’augmentation constante des livraisons d’armes et d’équipements militaires au régime de Zelenski contredisent les déclarations sur l’importance d’établir la paix, provoquent une escalade des hostilités et font de nombreuses victimes parmi la population civile et en font un complice des crimes de guerre du gouvernement de Kiev.

Nous espérons que le grand public français recevra enfin des informations véridiques sur l’ampleur réelle de l’implication de la France dans le conflit et prendra conscience de la responsabilité de la mort et des souffrances d’un nombre croissant de gens, qu’il doit partager avec ses autorités.

Au sens strict, cet épisode est anecdotique ; historiquement, il montre que du côté français les carottes sont cuites. La France pensait passer à travers les mailles du filet, et faire à la française en jouant « intelligemment » sur tous les tableaux. La Russie va tout faire pour que ce ne soit pas le cas.

Cela veut dire qu’un antagonisme militaire va devoir être assumé ouvertement du côté français, et cela aura nécessairement un impact sur le cours des choses dans le pays. On passe un cap dans la marche à la guerre!

Et notre rôle est de saboter notre camp, donc de nous opposer à l’armée française et à l’Otan !

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Refus de l’hégémonie

L’Ukraine veut annexer une partie de la Russie

Cette fois, c’est officialisé. Le régime ukrainien compte annexer les régions de Belgorod, de Briansk,de Koursk, de Voronej et de Rostov, ainsi que le kraï de Krasnodar. C’est officialisé par un décret présidentiel.

Nous avions déjà parlé de la carte – en fait, nous avons même été les seuls à le faire –  qu’on trouvait dans les bureaux de Kyrylo Boudanov, le directeur du renseignement militaire ukrainien.

Cette carte montre justement le découpage de la Russie en plusieurs zones, avec une partie à l’ouest annexée par l’Ukraine.

Kyrylo Boudanov, par ailleurs, nie dans une interview au Financial Times du 20 janvier 2024 que l’Ukraine se retrouve dans une situation militairement catastrophique. Il faut dire que c’est là un quotidien britannique au service de la grande bourgeoisie du pays ; il appelle ainsi à confisquer tous les avoirs russes en Europe !

C’est Robert Zoellick, ancien Secrétaire d’État adjoint des États-Unis et président de la Banque Mondiale, qui se charge de cette mission d’évangélisation en ce sens. Il dit : les contribuables risquent de râler, par contre si on prend l’argent russe, c’est une manière « élégante » de combattre la Russie.

C’est une fuite en avant belliciste, et le régime de Kiev, cette marionnette au service des Etats-Unis (et de la Grande-Bretagne) a donc justement d’officialisé la carte de Boudanov. L’Oukase présidentiel n°17 du 22 janvier 2024 affirme que des territoires appartenant à la Russie sont en fait historiquement ukrainiens.

On notera que les nationalistes ukrainiens exigeaient déjà cela en 2014, comme ici repris par des soutiens français.

C’est une preuve de plus que le nationalisme ukrainien est l’arrière-plan du régime, de l’armée et de l’idéologie diffusée dans tous les pays.

Nous aurions aimé dire le contraire : nous avons alerté pendant six mois, avant le début du conflit, sur la menace russe pesant sur l’Ukraine, expliquant que la guerre était inéluctable.

Mais que faire, le régime ukrainien s’est révélé un pur outil américain pour détruire la Russie. C’est au suicide d’une nation auquel on assiste.

Voici un exemple ce cela avec Le Figaro et l’AFP, début janvier 2024.

Des symboles nazis tatoués

L’Ukraine paie cela très cher : des voix se sont fait entendre pour que le régime reconnaissance qu’il y a eu 500 000 soldats blessés ou morts, alors que de manière officielle il est prévu de mobiliser 500 000 soldats de plus.

On n’y échappera pas, le nationalisme ukrainien est jusqu’au boutiste, il ne veut pas « protéger » l’Ukraine, mais détruire les « Moscovites ».

Le décret signé par Vladimir Zelensky rentre dans cette narration nationaliste. Il dit en ce sens qu’il faut reconnaître que les territoires concernés en Russie sont ukrainiens, et que la Russie a commis des crimes contre les Ukrainiens: c’est la fameuse thèse délirante de l’Holodomor.

Comment les Ukrainiens ont-ils pu accepter cette thèse délirante alors qu’ils parlent pour beaucoup russe, ont de la famille en Russie, sont liés à la culture russe, cela reste la grande question et cela montre bien que le nationalisme est capable de profondément aveugler.

Puis, le décret dit qu’il faut associer ce projet aux « peuples asservis par le Russie ». C’est là où on rejoint la carte de Boudanov et le projet de dépecer la Russie, au nom d’une « décolonisation ». C’est la conception nationaliste ukrainienne comme quoi les Russes ne seraient que des « Moscovites ».

On remarquera au passage que la ligne ukrainienne est ethno-nationaliste, alors que justement la Russie se présente comme une fédération. Cela explique la scission dans l’extrême-Droite française entre les ethno-nationalistes (qui forment la quasi totalité des troupes et soutiennent à fond le régime ukrainien, et de fait l’Otan) et les conservateurs / traditionalistes rêvant d’un empire décentralisé.

Pour l’extrême-Droite française, le régime ukrainien est le fer de lance de l’occidentalisme, de la « pureté » nationale, contre le mélange des peuples, fut-ce dans une Fédération.

Voici les extraits fondamentaux du décret, avec sa construction juridico-idéologique rentrant dans le cadre du dépeçage de la Russie.

À propos des territoires de la Fédération de Russie historiquement habités par les Ukrainiens

Compte tenu du fait qu’au fil des siècles, la Russie a systématiquement commis et continue de commettre des actions visant à détruire l’identité nationale, à opprimer les Ukrainiens, à violer leurs droits et libertés, y compris sur les terres historiquement habitées par eux dans le Kouban, Starodubshchyna, le nord et l’est de Slobozhanshchyna, dans le cadre de les limites des oblasts modernes de Krasnodar Krai, Belgorod, Briansk, Voronej, Koursk et Rostov de la Fédération de Russie,

soulignant la nécessité pour la Fédération de Russie de respecter ses obligations internationales visant à garantir aux Ukrainiens vivant sur ses territoires, y compris ceux historiquement habités par des Ukrainiens de souche, le droit de recevoir un enseignement en langue ukrainienne et son libre usage civil, social, culturel et religieux droits humains, accès aux médias de langue ukrainienne, droit de réunion pacifique (…)

le Cabinet des ministres de l’Ukraine devra élaborer, avec la participation d’experts internationaux, de représentants du Congrès mondial des Ukrainiens, de scientifiques et du public, et soumettre au Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine un plan d’action pour préserver la sécurité nationale, l’identité des Ukrainiens dans la Fédération de Russie, y compris sur les terres historiquement habitées par eux (…).

Il s’agit de résoudre la question de la collecte et de l’étude des faits et des témoignages sur les crimes commis contre les Ukrainiens qui vivent (vécu) sur les territoires de la Russie, historiquement habités par des Ukrainiens de souche, sur la politique de russification forcée, de répression politique et de déportations des Ukrainiens, de restauration et de préservation de la mémoire historique, y compris en ce qui concerne la création d’un centre sur les questions spécifiées.

Il en va de l’intensification des travaux visant à lutter contre la désinformation et la propagande de la Fédération de Russie concernant l’histoire et le présent des Ukrainiens en Russie et de tous les peuples asservis par celle-ci, avec la participation de scientifiques, d’experts, de représentants du public ukrainien à l’étranger et d’organisations d’Ukrainiens à l’étranger, nationaux et étrangers, pour préparer et organiser des événements visant à démystifier les mythes russes sur l’Ukraine.

Il en va également du développement de l’interaction entre les Ukrainiens et les peuples asservis par la Russie ; il faudra assurer, en collaboration avec l’Académie nationale des sciences d’Ukraine, la préparation et la distribution en Ukraine et dans le monde de documents sur l’histoire de plus de mille ans de la formation de l’État ukrainien, les liens historiques des terres habitées par les Ukrainiens de souche avec l’Ukraine. formations d’États nationaux à diverses périodes historiques.

Comme on le voit, le régime de Kiev a plein d’ambitions… au service simplement du nationalisme ukrainien convergeant avec la superpuissance américaine.

C’est qu’on est à… la moitié de la guerre. En fait, soit elle se termine rapidement, entre janvier et juin 2024, soit elle durera deux ans de plus. Dans tous les cas, la Russie ne s’arrêtera pas avant Odessa et Kharkiv, avec alors une intervention de la Pologne à l’Ouest, provoquant une division de l’Ukraine en trois parties.

Nous sommes en France, pays de l’Otan, notre devoir est de combattre notre propre impérialisme, alors que la France a pris en plus la tête de la « coalition artillerie » pour l’Ukraine. Il faut saboter l’effort de guerre, la propagande belliciste, la soumission à la superpuissance américaine !

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Refus de l’hégémonie

La France et la coalition pour l’artillerie ukrainienne

Nous qui avons annoncé le conflit Russie-Ukraine six mois avant son commencement sommes horrifiés de la nullité de la Gauche française concernant la question de la guerre. Mais tout se paie historiquement et là, la France se retrouve dans un engrenage aboutissant à un sacré réveil.

Nous avions déjà dit comment, à l’occasion du changement de premier ministre, le nouveau ministre des Affaires étrangères s’était précipité en Ukraine. Il avait affirmé à Kiev que la France considérait le soutien à l’Etat ukrainien comme prioritaire. Depuis, l’État français a officialisé sa ligne anti-Russie frontale, et la Russie l’a pris en compte.

Le 16 janvier 2024, le président français Emmanuel Macron a ainsi tenu une grande conférence de presse, avec 30 minutes de présentation puis une réponse aux questions. Il a dit qu’il se rendrait à Kiev en février 2024, que la France livrera 40 nouveaux missiles longue portée et des « centaines de bombes » aux forces ukrainiennes.

Le même jour, l’armée russe affirmait avoir détruit un centre militaire à Kharkiv, tuant 60 mercenaires français, en blessant 200 autres. Est-ce vrai ou est-ce un discours symbolique? C’est peut-être vrai, car toute la scène activiste d’extrême-Droite française est de mèche avec les nationalistes ukrainiens. Dans tous les cas, normalement la Russie ne critique jamais la France et l’Autriche, considéré comme deux pays non hostiles. Cette fois, c’est bien terminé.

Dans la foulée, le 18 janvier 2024, il a d’ailleurs annoncé le lancement de la coalition « Artillerie pour l’Ukraine », dont la France prend la tête. La France va livrer 3000 obus par mois à l’armée ukrainienne, contre 1 000 à 2000 auparavant. Six canons Caesar, payés par l’Etat ukrainien, seront livrés « dans les prochaines semaines », 72 autres doivent trouver des financements collectifs. 

L’Occident finance la guerre de l’Ukraine, le Complexe Militaro-Industriel se structure.

Le même jour, la France prenait, à Lille, le commandement pour un an d’une force terrestre multinationale de l’Otan, dont les effectifs peuvent monter jusqu’à 120 000 hommes. Et l’Otan a annoncé que sa grande manœuvre débutant en février n’aurait pas 41 000 soldats, mais 90 000 !

La manœuvre doit durer… plusieurs mois, doit se dérouler à l’Est de l’Europe face à un ennemi dont les forces sont « relativement équivalentes » à l’Otan. Tous les commentateurs se sont empressés de dire que c’était la Russie, bien sûr. Tout comme, depuis plusieurs mois, les médias diffusent sans cesse l’idée que la Russie voudrait envahir l’Europe.

La manœuvre de l’Otan sera même la plus grande depuis l’effondrement de l’URSS ; c’était en 1988. En 2024, il y aura 50 navires de guerre, 80 avions, 1 100 véhicules de combat.

C’est là le bellicisme des pays capitalistes occidentaux, qui veulent dépecer la Russie et utilisent l’Ukraine pour cela. Depuis décembre, il est clair en effet pour tout le monde que l’Ukraine est en train de perdre militairement, elle ne peut pas continuer comme cela encore une année ou deux.

Alors la France, aux côtés de l’Allemagne, se lancent dans une opération pour soutenir une Ukraine zombie, perdue dans le nationalisme. De facto, c’est un grand pas vers le conflit ouvert. Dans les faits, la France est en guerre avec la Russie. Et il faut saboter notre propre impérialisme!

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Événements significatifs

Un gouvernement Attal pour faire face à la crise de 2024

Le président français Emmanuel Macron a décidé de modifier la personne tenant le poste de Premier ministre. C’est désormais Gabriel Attal qui est chargé du rôle essentiel de gouverner. Et si en apparence, on a un gouvernement marqué à droite pour ceux qui raisonnent à l’ancienne, en réalité, dans le contexte politique français, on a un gouvernement bourgeois moderne, taillé pour faire face à la crise de manière offensive.

Regardons par exemple le symbole qui est celui du Facebook officiel de gouvernement.fr. Il représente parfaitement l’approche bourgeoise moderne dominante. Les bourgeois « réacs », c’est du passé, désormais tout se vend, tout s’achète et il faut être dans les combines internationales du capitalisme occidental. C’est comme ça que ça se passe et pas autrement.

Gabriel Attal a d’ailleurs appartenu au Parti socialiste de 2006 à 2016. On est ici dans la bourgeoisie urbaine, financière, libérale, cosmopolite, pour qui tout est un terrain de jeu capitaliste.

Et le nouveau ministre des Affaires étrangères s’appelle Stéphane Séjourné. Ce n’est pas un secret qu’il a été plusieurs années en couple avec Gabriel Attal. Ce fils d’expat. – son père a fait carrière à l’international – ne vient pas de la droite non plus : il a été au Mouvement des jeunes socialistes et à l’Unef.

On est dans la bourgeoisie moderne, libérale, LGBT, alignée sur l’Otan, celle pour qui libéral rythme avec social, afin de préserver le paradis occidental, base consumériste pour la bourgeoisie vivant entre elle. On parle de gens vivant dans la richesse, dans des appartements somptueux dans les quartiers chics de Paris (ou des très grandes villes), voyageant sans cesse, disposant de résidences secondaires et de comptes en banque bien garnis, etc.

Le premier voyage de Stéphane Séjourné est évidement en Ukraine, où il s’est précipité dès sa nomination pour une visite présentée comme un « message adressé aux Ukrainiens ». Il a expliqué que:

« C’est en Ukraine que se joue la défense des principes fondamentaux du droit international, des valeurs de l’Europe, mais aussi des intérêts de la sécurité des Français. »

Par conséquent, « en dépit de la multiplication des crises », il faut savoir que « l’Ukraine est et restera la priorité de la France ».

C’est là tout à fait en phase avec l’idéologie dominante du monde occidental, libéral et consommateur, et bien sûr décadent. L’occident n’est plus qu’un parasite mondial, il n’a plus de dynamique, il ne vit que de la vente des rêves arc-en-ciel et du rêve américain de faire carrière dans la finance.

C’est tellement vrai que le gouvernement contient deux aberrations. La ministre des Sports est également ministre de l’Éducation nationale. Vu le travail à mener, c’est impossible. Il est dit que le Premier ministre, qui a été quelques mois ministre de l’Éducation nationale, va s’en occuper. Cela ne tient pas debout pour autant. On est dans le doux-rêve d’une bourgeoisie déconnectée.

On a également la ministre du Travail qui a la double casquette de ministre de la Santé. C’est totalement aberrant de par l’immense ampleur du travail à mener. C’est là une centralisation incohérente, où le subjectivisme est total. On confine au délire, la bourgeoisie perd les pédales pour croire qu’une telle démarche puisse tenir.

Dans un même ordre d’idées décadentes, on a Rachida Dati, ministre de la Culture, alors qu’elle est totalement extérieure à la question de la culture. Elle est nommée pour son passé de membre de la Droite et car elle est d’origine immigrée et populaire. C’est fictif, artificiel, comme tout ce qu’entreprend la bourgeoisie.

Et il faut arrêter le populisme et le misérabilisme délirant des gens de Gauche se croyant en 1983. Non seulement c’est faux, mais en plus cela désarme face à l’ennemi.

On a, si on regarde les choses vraiment, affaire ici à la bourgeoisie moderne, qui n’est plus raciste, pour qui tout est échange international, pour qui la superpuissance américaine est la gardienne du temple capitaliste avec l’Otan, pour qui l’Union européenne est l’organe supra-étatique chargé à l’arrière-plan d’assurer la modernisation.

La France est dans les faits pratiquement un protectorat américain, avec les institutions européennes chargées de la surveiller, notamment avec Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (depuis 2019), après avoir dirigé le FMI (de 2011 à 2019) et avoir été ministre de l’Économie (de 2007 à 2011).

Alors, si ce n’est pas un gouvernement « de droite », c’est quoi ? C’est un gouvernement de choc de la bourgeoisie moderne, libérale, cosmopolite, décadente, pour passer l’année 2024 qui va être celle de la crise.

C’est la tentative de passer en force, dans la logique Occident – Otan – LGBT.

C’est la tentative de ré-impulser le capitalisme occidental en prenant le dessus sur les concurrents nouveaux, surtout la superpuissance chinoise, mais également la Russie qui doit être démantelée.

C’est le rêve vain d’une classe décadente.