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«Comment peut-on promouvoir un pareil urbanisme dans le contexte de crise climatique actuel ?»

Voici une tribune initialement publiée par Le Monde d’Albert Levy, chercheur associé au laboratoire Laboratoire Architecture, Ville, Urbanisme, Environnement du CNRS (Université Paris Nanterre). Il y explique avec des arguments très précis pourquoi il faut absolument stopper le projet pharaonique Europocity à Gonesse (95) et dénonce la folie que constitue la bétonisation et bitumisation forcenée de la région parisienne, ainsi que les pratiques agricoles intensives dans la région.

« La canicule du début de cet été avait une triple origine : la météo, le réchauffement climatique et l’îlot de chaleur urbain causé par la forte bétonisation et bitumisation de la région parisienne, caractérisée par un faible ratio d’espace vert par habitant, fruit d’un urbanisme inconséquent. Le thermomètre est monté jusqu’à 43 °C à Paris le 25 juillet. Il est urgent de stopper l’hyperdensification et de repenser les grands projets parisiens et franciliens poursuivis malgré les positions et plans sur le climat, la pollution, les mesures prises pour la transition énergétique.

Le projet Europacity, au nord de Paris, dans le Triangle de Gonesse (Val-d’Oise), est emblématique de cette contradiction : est prévu sur 80 hectares un projet d’un autre temps, avec un centre commercial de 230 000 m2 (500 boutiques), un parc de loisirs de 150 000 m2 (piste de ski artificiel, centre aquatique climatisé, salles de spectacle), des hôtels (2 700 lits), une zone de bureaux, etc., le tout desservi par une gare du Grand Paris Express (GPE) construite sur fonds publics. Un centre commercial de plus ruinerait ce qui reste de petits commerces des villes environnantes.

Ce projet pharaonique, anachronique, résulte de la coalition d’un promoteur mégalo, le groupe Auchan et son partenaire chinois Wanda, d’un architecte star danois à l’ego démesuré, Bjarke Ingels, de l’Etat, de la région et du maire PS de Gonesse médusés par un investissement de… 3,1 milliards d’euros. Comment peut-on promouvoir un pareil urbanisme dans le contexte de crise climatique et écologique actuel ?

Pourtant, la commission départementale de préservation des espaces naturels (Copenaf) est contre, l’ex-ministre Nicolas Hulot y était opposé, le plan local d’urbanisme (PLU) de Gonesse a été rejeté, la ZAC Triangle de Gonesse annulée. Mais malgré cela, l’Etat veut passer en force et a démarré cet été les travaux de la gare en plein champ, à 1,7 km de toute habitation, face à des militants sur place résolus à les freiner.

Nous voulons rappeler les incohérences des responsables politiques qui déclarent ce projet d’« utilité publique » et qui ont fait appel contre l’annulation de la ZAC, revalidée le 11 juillet, tout en parlant de transition écologique et de lutte contre le réchauffement climatique.

On constate, en Ile-de-France, un appauvrissement, voire un déclin de la biodiversité ces treize dernières années (Natureparif, 2016). Les plantes ont diminué de 20 % et les papillons de 18 % entre 2009 et 2015, la richesse des espèces a chuté de 45 % dans les grandes cultures dépourvues de bordures végétales (biotopes) contre 15 % dans celles qui en sont pourvues.

Les effectifs d’oiseaux ont baissé de 30 % en onze ans en Ile-de-France, contre 17 % au niveau national, et cela s’accélère avec l’usage croissant d’insecticides neurotoxiques (néonicotinoïdes) persistants, responsables du déclin des abeilles et des insectes. Les pratiques agricoles intensives et l’étalement urbain dû à l’urbanisation galopante sont à l’origine de cette extinction des espèces dans la région.

Cela a précipité la disparition des oiseaux avec la suppression des haies, des bandes enherbées, des arbres, des fossés, des talus, des niches écologiques favorables à la diversité des espèces. Les causes se trouvent dans l’intensification des pratiques (drainage, fertilisation azotée, sélection variétale, extension des surfaces irriguées) et, surtout, dans l’usage de pesticides qui ont fortement dégradé la qualité des habitats et réduit de plus de 10 %, en moyenne, la population des oiseaux (la moitié des bruants et des pinsons, par exemple, a disparu). Ce déclin des oiseaux, des plantes, des insectes est néfaste à l’agriculture qui dépend aussi de cette biodiversité (pollinisateurs).

L’étalement urbain et l’artificialisation des sols en Ile-de-France, par la construction de routes, d’infrastructures, et le mitage pavillonnaire périurbain, responsables chaque année de la disparition de 200 hectares de terre agricole (en cinquante ans, plus de 100 000 hectares ont été engloutis), réduisent les territoires de la faune et fragmentent leurs biotopes. Par sa taille, le projet Europacity va renforcer ce processus qu’il faut inverser par deux actions.

D’une part, en faisant évoluer les pratiques agricoles vers des solutions alternatives conformément aux objectifs du plan Ecophyto du Grenelle de l’environnement qui veut limiter l’usage des pesticides de 50 % pour 2025, en développant l’agroécologie, la diversification des cultures, l’agriculture bio, l’agroforesterie, la permaculture ; utiliser la biodiversité en restaurant les habitats semi-naturels favorables à l’installation des « auxiliaires » de culture, alternative aux pesticides, pour rendre les agroécosystèmes plus résilients, rétablir des habitats refuges, des continuités/corridors écologiques à grande échelle pour faciliter leurs déplacements, selon les objectifs même du schéma régional de cohérence écologique (SRCE).

D’autre part, il faut limiter la bétonisation, la densification et l’artificialisation des sols en Ile-de-France pour lutter contre le dérèglement climatique et préserver les terres arables, surtout quand elles sont excellentes, comme ici, à Gonesse, et en conséquence stopper Europacity.

Ces objectifs de protection des terres arables, de la biodiversité, de transformation de l’agriculture en Ile-de-France, sont au centre même du projet alternatif Carma (Coopération pour une ambition agricole, rurale et métropolitaine d’avenir) et du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG).

Le changement climatique causé par les activités humaines émettrices de gaz à effet de serre (GES), avec pour conséquences canicules, sécheresses, inondations, diffusion d’agents pathogènes nouveaux, est aujourd’hui largement prouvé. Les effets sanitaires du stress thermique sont aussi bien connus (près de 20 000 morts en France en 2003). Les villes, par leur forme, leur densité, leur fonctionnement, leur activité, leur métabolisme, sont les principales sources d’émission de GES (80 %), 20 % des émissions restantes venant, en France, de l’agriculture (fertilisation des sols et élevage).

Le changement climatique n’est qu’une facette du changement global caractérisé par l’érosion de la biodiversité qu’une hausse de plus de 1,5 °C finirait de dévaster. On sait que les écosystèmes en bon état de conservation contribuent à la lutte climatique (captage et stockage du CO2 atmosphérique par les sols et la biomasse). Une double politique s’avère nécessaire d’atténuation par transition énergétique vers l’objectif zéro carbone et d’adaptation aux conséquences du dérèglement climatique par un alterurbanisme fondé sur/avec la nature (végétalisation).

L’agriculture de la région Ile-de-France, responsable de 7 % des émissions de GES, se distingue par une forte mécanisation sur de grandes exploitations peu favorables à la biodiversité, et l’élevage y est faible (7 % des exploitations), l’atténuation des émissions de GES dans l’agriculture passe surtout par la diminution des intrants chimiques fertilisants et la production d’énergie renouvelable (méthanisation, éolien…)

Au total, plusieurs pistes sont possibles : encourager la diversification des cultures (légumineuses), protéger et développer les habitats favorables à la biodiversité (fossés, haies, arbres, bosquets, mares, lisières…), renforcer le stockage du carbone dans les sols et la biomasse par des prairies, introduire des arbres dans les cultures pour favoriser la fertilité biologique des sols et réguler leur humidité.

La région a signé le 20 mars, la charte du RES (Réseau environnement santé), « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens », devenant ainsi la première région française à s’engager contre l’usage des substances chimiques toxiques, en respectant ses cinq points, dont les deux premiers qui exigent de « restreindre et éliminer à terme l’usage des produits phytosanitaires et biocides qui contiennent des perturbateurs endocriniens et accompagner les habitants dans cette démarche », et de « réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens en développant la consommation d’aliments biologiques ».

Plus de deux cents villes et territoires ont signé cette charte, dont Paris. Les effets sanitaires des perturbateurs endocriniens (PE) sont connus : baisse de la fécondité masculine et des naissances masculines, anomalies dans les organes reproducteurs mâles, problèmes de fertilité des femmes, puberté précoce, cancers du sein et de la prostate, maladies immunitaires et auto-immunes, maladies neurodégénératives, obésité, diabète… Ils sont responsables d’une crise sanitaire d’ampleur épidémique selon l’OMS.

La région veut s’engager dans la production d’une alimentation saine, sans PE, et le Plan régional santé environnement 3e génération (PRSE3) a fait de la santé environnementale un enjeu majeur de santé publique, de la lutte contre les PE une grande cause régionale, avec la suppression totale des pesticides utilisés par l’agriculture intensive et néfastes pour la biodiversité, la santé des agriculteurs et plus largement des consommateurs.

De plus, une étude menée en 2015 par le commissariat général au développement durable (CGDD) a révélé que 92 % des cours d’eau et nappes phréatiques sont contaminés par ces pesticides. Avec son pacte agricole, la région voudrait bannir ces intrants chimiques à l’horizon 2030 en déployant une agroécologie à grande échelle dénuée de tout produit phytosanitaire, une agriculture bio, sans PE. La stratégie régionale pour la biodiversité voudrait également diminuer les effets des PE sur les écosystèmes.

Là encore, le projet Carma, qui se pose à la fois comme une alternative dans la région à l’artificialisation des sols et à l’agriculture intensive, pour la production d’une alimentation saine, s’intègre totalement dans ces objectifs qui lient santé des écosystèmes et santé humaine.

Ces arguments, en faveur du projet agricole Carma, démontrent les incohérences des pouvoirs publics et de la planification régionale qui soutiennent le projet Europacity, à l’heure de la crise écologique et du débat sur le climat. »

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Communiqué du PS : « La Santé vaut plus que les profits de l’agro-business ! »

Le Parti socialiste publie un communiqué ainsi qu’un appel à soutien aux maires qui interdisent les pesticides de synthèse à proximité des habitations sur leurs communes. Chacun sait à quel point c’est aujourd’hui une question écologique et de santé publique essentielle ; la Gauche doit assumer ce combats contre les dégâts de l’agro-industrie capitaliste.

« Interdiction des pesticides : La Santé vaut plus que les profits de l’agro-business !

30 août 2019
En ordonnant mardi la suspension de l’arrêté municipal pris par le Maire de Langouët visant à interdire l’utilisation de pesticides à moins de 150 mètres des habitations dans sa commune, le tribunal administratif de Rennes, saisi pat la Préfète d’Ille-et-Vilaine, refuse au maire l’application du principe de précaution en vue de protéger la population des effets nocifs des pesticides de synthèse.
Nous dénonçons le double discours de l’Etat qui d’un côté semble vouloir donner raison au maire en annonçant par la voix du Président de la République la mise en place d’une nouvelle législation et qui de l’autre attaque l’arrêté devant un tribunal administratif et demande sa suspension immédiate.
Cette situation risque d’ailleurs de se répéter. A Perray-en-Yvelines, Château-Thierry, Parempuyre, Ruelle-sur-Touvre, Gennevilliers, Sceaux, Audincourt, dans une vingtaine de communes déjà, d’autres maires ont pris des décisions identiques pour sauvegarder la santé de leurs habitants. Ils risquent à leur tour de voir leurs arrêtés suspendus.
Dans ce contexte, nous tenons à affirmer notre soutien aux maires qui défendent la santé des gens avant les profits des grandes industries de l’agro-business. Chacun sait que les arrêtés d’aujourd’hui seront la loi de demain. C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui un appel pour amplifier ce mouvement et soutenir les maires dans leur action.
Nous affirmons également aux agriculteurs que nous avons conscience de leur situation. Ils sont victimes d’un système productiviste et industriel dépassé. Nous les invitons à se joindre à ce mouvement pour poursuivre le combat que nombreux d’entre eux mènent afin de produire une alimentation de qualité.
Notre devoir collectif est de préserver et renforcer la santé de nos concitoyennes et concitoyens et celle des génération futures. »

Voici l’appel en question, qui peut être signé ici :

« Appel à soutenir les maires dans leur combat contre les pesticides

Le Parti socialiste salue l’engagement des maires de France qui ont pris la décision d’interdire l’usage des pesticides sur le territoire de leur commune. 

A Langouët, Perray-en-Yvelines, Château-Thierry, Ruelle-sur-Touvre, Gennevilliers, Sceaux, Audincourt, Parempuyre, dans une vingtaine de communes déjà, des maires ont pris la décision d’interdire le glyphosate dans l’agriculture car, analyses à l’appui, ils ont pris la mesure des risques encourus pour la santé des habitants. Au cœur d’une controverse scientifique sur la dangerosité de cette molécule, ils ont décidé tout simplement d’appliquer le principe de précaution pour protéger leur population.  
Nous soutenons ces maires qui refusent la non assistance à population en danger, en défendant la santé des gens avant les profits des grandes industries de l’agro- business.  
Nous soutenons ces maires qui veulent garantir notre sécurité alimentaire en refusant de pratiquer « en même temps » la culture des sols pour se nourrir et la pollution de ces mêmes sols au risque d’en mourir.  
Nous soutenons ces maires qui concilient dans leur action au quotidien exigence sociale, précaution sanitaire et impératif écologique. Les mettre en cause au nom de la loi n’est pas être à la hauteur. Il est déjà arrivé dans l’Histoire que la loi ait besoin pour évoluer d’un aiguillon civique.  
Voilà pourquoi nous appelons à amplifier ce mouvement qui n’est pas contre les agriculteurs, mais qui les invite à participer avec nous au combat pour une agriculture et une alimentation qui ne soient pas dominées par les intérêts financiers de quelques-uns mais par un souci d’agronomie, d’économie territoriale, d’emploi, de qualité et qui préservent et renforcent la santé de nos concitoyens et celle des générations futures. »
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« L’Amazonie est bien plus qu’une forêt », affirme le Grand conseil coutumier des Peuples Amérindiens et Bushinengé

Voici une tribune d’une grande valeur de la part du Grand conseil coutumier des Peuples Amérindiens et Bushinengé de Guyane à propos de l’Amazonie. Ce sont des choses concrètes et profondément justes qui y sont dites, avec une grande exigence démocratique et une clairvoyance sur la réalité du capitalisme. Ce texte a une portée universelle très grande, en rappelant notamment qu’en « Afrique aussi la forêt brûle et les peuples et l’ensemble des êtres souffrent de cette destruction. »

« La solidarité amazonienne

Depuis plusieurs semaines, les regards du monde entier sont tournés vers la forêt amazonienne. Cependant, il est souvent vite oublié, volontairement ou pas, que cette forêt est habitée, et gérée raisonnablement par les peuples autochtones depuis des millénaires. Le lien fraternel qui nous lie entre peuples Autochtones d’Amazonie transcende les frontières administratives.

Depuis la Guyane, nous observons avec une grande tristesse les incendies qui ravagent notre forêt dans les différents pays. L’Amazonie est le territoire ancestral des peuples Amérindiens. L’Amazonie a servi de refuge au moment de la rébellion face au système esclavagiste.

La forêt est bien plus qu’un ensemble d’arbres et d’animaux. Nous y avons, nous peuples Amérindiens et Bushinengé, un attachement particulier au niveau culturel, spirituel, économique, etc.

Quand nous voyons les flammes, c’est tout cela qui brûle et c’est ce qui crée cette profonde compassion et solidarité avec les peuples et les communautés qui font directement face à ce drame.

Les responsables de la destruction

Le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré le 12 avril 1998 « Quel dommage que la cavalerie brésilienne ne soit pas montrée aussi efficace que les américains. Eux, ils ont exterminé leurs indiens». Il est évident que ce personnage profondément raciste a une grande part de responsabilité, néanmoins le Grand Conseil Coutumier refuse de céder à la facilité et de personnifier le véritable problème qui est politique et économique et qui est soutenu par la majorité des dirigeants au niveau mondial.

Ce ne sont pas de simples feux, c’est l’œuvre du capitalisme.

Le Brésil n’est pas le seul pays amazonien touché par les flammes, l’Amazonie n’est pas la seule forêt en feu, en Afrique aussi la forêt brûle et les peuples et l’ensemble des êtres souffrent de cette destruction.

Le feu n’est pas le seul danger qui menace ou qui détruit l’Amazonie. L’extractivisme a sa grande part de responsabilité. Et nous sommes dans l’étonnement face au positionnement du président Emmanuel Macron qui consiste à ​dénoncer la destruction de l’Amazonie brésilienne ou bolivienne mais qui parallèlement attribue 360 000 hectares de forêt aux multinationales minières, en Guyane, en Amazonie française​.

Notre positionnement

Le Grand Conseil Coutumier a pour responsabilité de représenter et défendre les intérêts des peuples Amérindiens et Bushinengé de Guyane.

Nous tenons à ré-affirmer notre solidarité avec les peuples directement touchés par ces incendies et nous demandons à la population de prendre enfin conscience de l’importance de la forêt.

Nous avons refusé de co-signer la tribune de madame la ministre Annick Girardin, car il manque des engagements au niveau de la reconnaissance des droits des peuples autochtones et leur rôle dans la préservation de la biodiversité. Nous soutenons sa proposition d’augmenter les fonds alloués par l’Union européenne sur le développement de l’Amazonie ​mais la participation pleine des peuples autochtones à sa gestion doit être garantie​. Nous soutenons sa proposition de créer un fonds international pour l’Amazonie ​mais qui devra être directement géré en Amazonie par les peuples autochtones et les communautés​.

Nous notons les engagements du président de la République Emmanuel Macron «d’associer les peuples autochtones», néanmoins cela doit se traduire par la participation pleine des peuples autochtones à l’ensemble des décisions concernant la Guyane et l’Amazonie, donc ​le renforcement du Grand Conseil Coutumier ​en instance décisionnaire avec de véritables moyens de fonctionnement​.

Nous demandons une nouvelle fois au gouvernement français de ratifier la Convention 169 de l’OIT afin de reconnaître véritablement le droit des Peuples Autochtones.

Pour finir, l’Amazonie est bien plus qu’une forêt, c’est notre «chez-nous», elle est vivante et elle est en train de mourir, par l’action de l’homme. Ensemble, changeons le destin de notre planète et ayons le courage de prendre des virages pour l’avenir et pour l’espoir.

Le Grand conseil coutumier des Peuples Amérindiens et Bushinengé. »

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L’absurde concept du « jour du dépassement de la Terre »

La planète serait un grand réservoir et il faudrait y puiser de manière mesurée : voilà le concept contre-nature brandi par les pseudo-écolos et le gouvernement d’Emmanuel Macron parlant de « jour du dépassement de la Terre ».

L’idée de « calculer » un jour de dépassement de la Terre provient de l’ONG Global Footprint Network et de son président Mathis Wackernagel. Elle est relayée par tout un tas d’organisations pleinement intégrées aux institutions comme le WWF.

Le concept est relativement simple. Il est calculé une « biocapacité » de la planète, puis celle-ci est rapportée à ce qui serait l’« empreinte écologique » de l’humanité, ce qui permet d’établir un ratio annuel, donnant donc une date à partir de laquelle on consommerait trop de ressources. Pour cette année 2019, c’était le 29 juillet.

Cela plaît beaucoup aux médias et aux ONG « écolos » en tous genres, car ils s’imaginent que cela a de l’impact, que cela marque concrètement. Rien n’est pourtant plus absurde et contre-nature que ce concept.

La planète n’est pas une usine à « ressources » destinée aux humains, dans laquelle ceux-ci devraient simplement puiser la bonne quantité afin que le cycle se reproduise éternellement. À quel point faut-il avoir l’esprit étriqué et aliéné pour s’imaginer une telle monstruosité ? Résonner en ces termes est contraire au principe même d’écologie.

C’est refuser de voir le mouvement de la nature, qui n’est pas un cycle éternellement reproduit, mais au contraire une perpétuelle évolution. Il n’y a pas de « biocapacité » de la Terre, cela ne veut absolument rien dire scientifiquement puisque tout évolue en permanence, tout se transforme en devenant autre chose, d’une manière à la fois différente et similaire.

La planète est un être vivant, une biosphère, dont l’humanité n’a pas d’autre choix que de comprendre qu’elle fait partie, pour y évoluer de manière rationnelle. Le réchauffement climatique par exemple, ne consiste pas en un problème quantitatif qui serait simplement un excès de production de carbone dans l’atmosphère liée à une surconsommation d’énergie fossile. Cela n’est que la manifestation, partielle, du problème.

Le problème est en fait d’ordre qualitatif, c’est-à-dire relevant de la nature même du rapport entre l’humanité et la biosphère. Les énergies fossiles ne sont qu’une forme d’énergie solaire emmagasinée. Elles ne sont pas le « problème » en tant que tel, celui-ci étant que l’humanité n’est pas encore capable d’utiliser l’énergie solaire de manière conforme à la réalité et au besoin de la biosphère.

C’est cela qu’il faut comprendre, que la Gauche doit mettre en avant comme vision écologique conforme aux exigences de notre époque.

Tel n’est pas le point de vue du capitalisme qui ne vise qu’à sa propre reproduction, devant se perpétuer inlassablement, années après années. Les défenseurs du capitalisme comme Emmanuel Macron ne comprennent rien à rien, mais ils sont comme habités par cette nécessité de reproduction du capital.

La planète va mal, doivent-ils constater ? Pas de problème, répondent-ils, en expliquant qu’ils vont mieux gérer la façon dont l’économie puise les « ressources » de la planète, afin que tout puisse continuer.

C’est exactement le sens des propos de Brune Poirson, la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, à l’occasion de ce « jour du dépassement ». Elle joue pleinement son rôle de madame bobo-écolo du gouvernement en présentant une loi anti-gaspillage, qui serait rien de moins que la plus grande avancée depuis 30 ans.

Voici comment elle présente sa loi :

« L’ambition, c’est d’arrêter de produire pour détruire, et ça ira avec une série de mesures pour permettre à chacun de faire plus, aux citoyens mais aussi et surtout aux entreprises. Nous allons demander qu’elles aient une notion de responsabilité élargie au-delà de la gestion de la fin de vie des produits qu’elles commercialisent.

Mais aussi qu’elles fassent en sorte de mieux produire, qu’on puisse par exemple réparer une machine à laver plutôt que de la remplacer. Il y aura aussi plus de moyens pour que les collectivités puissent utiliser les déchets comme des ressources. Il faut changer de modèle, de système, pour utiliser les déchets comme des ressources et rentrer dans une économie beaucoup plus frugale. »

Quelle pitoyable et vaine illusion ! Quel grossier mensonge. Le capitalisme est un monstre qui abîme la biosphère en la souillant de l’intérieur. Et voilà que ces gens prétendent qu’ils vont organiser tout ça, en proposant un pillage plus « mesuré » des « ressources » !

C’est à la Gauche au contraire de porter la rationalité, celle de la classe ouvrière, qui l’obtient de part son rôle dans la transformation de la nature. Il n’y a pas de « biodisponibilité » à respecter, mais une biosphère au sein de laquelle l’humanité doit s’insérer rationnellement par la planification Socialiste. Tel est le seul et unique point de vue écologique valable.

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Rassemblement samedi 27 juillet suite à l’agression réactionnaire contre les opposants au Surf Park de Saint-Père-en-Retz (44)

La mobilisation le week-end dernier contre l’absurde projet de Surf Park à Saint-Père-en-Retz en Loire-Atlantique, que nous avions relayé ici, a été l’objet d’une violente agression réactionnaire.

Comme pour la chasse à courre, les milices du vieux monde montrent qu’elles sont capables d’une grande violence.  Elles ne supportent pas que d’autres personnes puissent vouloir changer les choses, ne pas rester passives devant la grande machinerie capitaliste détruisant la planète et les animaux.

Voici le communiqué des collectifs ZAP la vague et Terres communes, qui décrit précisément les faits et appel à un rassemblement de soutien ce samedi 27 juillet :

« Dans le cadre de notre lutte contre la construction d’un Surf Park à Saint-Père en Retz (44), le 20 juillet 2019 nous avons subi des violences et agressions par des milices réactionnaires.

La mairie a soutenu ces milices arrivées de manière très violente et armées de trois tracteurs avec tonnes à lisier, bâtons et marteaux, avec la complicité des gendarmes qui ont laissé les miliciens rentrer et nous affronter.

Des membres du collectif Terres Communes ont ensuite reçu des menaces de destructions et des menaces d’incendies à l’encontre de deux de leurs fermes.
Pendant ce temps, dans Saint Père en Retz la milice faisait la loi en menaçant de mort des manifestants, en faisant des fouilles de véhicules, et en bloquant des accès par leurs voitures, en toute impunité.

Nous en appelons donc à la démission du conseil municipal et du maire qui ont entretenu ce climat de haine.

Rappelons que si nous sommes là c’est pour éviter le sacrifice de 8ha de terres agricoles (20ha en tout avec projets annexes!). Nous sommes contre un projet (et son monde) qui consommera à la fois beaucoup d’énergie et des millions de litres d’eau par an dans un contexte de sécheresse et de restriction hydrique, qui participera à la destruction toujours plus grandissante de notre autonomie alimentaire, de la biodiversité, du climat et de la vie sociale du territoire !

– Ils sont prêts à tout pour les intérêts de quelques uns alors que nous nous battons pour garantir l’avenir commun du territoire et du vivant. –

Nous n’abandonnerons pas nos objectifs et nous voulons montrer que nous continuerons à dénoncer le projet malgré les agressions environnantes cautionnées par le maire et les autorités.

**Venez nombreux.ses nous soutenir le Samedi 27 Juillet à 14h30 à la place de la Mairie de Saint Père en Retz, pour un rassemblement afin de stopper la vague réactionnaire et les projets destructeurs tels que le Surf Park.**

Ce sera l’occasion de discuter sur ce qu’il se passe et comment nous pouvons réagir collectivement.

____________________________________

De manière plus générale, nous avons besoin de présence sur la ferme en soutien, pour assurer la sécurité de ses occupant.e.s ainsi que de leur outil de travail, afin de pouvoir continuer la lutte avec plus de sérénité.

N’hésitez pas à relayer cet appel autour de vous !

Quelques informations pratiques :
– Une vie collective s’organise sur la ferme (espace cuisine, eau, électricité …)
– Un chantier de construction d’une cabane de résistance pour accueillir les volontaires est en cours
– Un espace est prévu pour y planter vos tentes et y poser vos véhicules. ( Nous recherchons des tentes pour accueillir les personnes qui n’en auraient pas )
– La ferme pourra fournir des légumes pour les repas collectifs à prix libre. Une caisse commune sera mise en place pour les achats de nourriture et boissons mais vous pouvez également ramener de quoi partager !

Toutes aides et soutiens logistiques sont les bienvenues.
Merci, et on lâche rien !

Contactez nous pour plus d’infos : terrescommunesretz@gmail.com
07 53 62 17 20

Pour plus d’informations sur le projet et les agressions que nous avons subi : http://terres-communes.zici.fr/ , https://www.facebook.com/terrescommunesretz/

 

Voici également une vidéo présentant les faits :

https://www.facebook.com/terrescommunesretz/videos/2326794620982184/?t=35

 

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Week-end de résistance et d’occupation contre le projet de Surf Park de Saint Père en Retz (44) le 20 et 21 Juillet 2019

Le collectif Terres Communes organise un week-end de mobilisation les 20 et 21 juillets 2019 contre cet absurde projet de surf park à Saint-Père-en-Retz dans la région de Nantes.

Faut-il à se point se moquer de la planète et des enjeux environnementaux pour s’imaginer que c’est une bonne idée de créer une piscine à vague à la place de terres agricoles en 2019 ? D’autant plus que l’installation aurait une consommation en énergie et en eau gigantesque.

Ce serait, d’après le promoteur du projet La Bergerie qui aspire à de juteux profits, le rêve des surfeurs du monde entier que d’avoir la vague qu’ils veulent quand ils veulent. L’esprit étriqué des consommateurs aliénés par le capitalisme ne se satisfait plus d’avoir souillé l’océan, voilà qu’il s’imagine maintenant le remplacer…

C’est donc l’absurde projet de surf park qui est sur les rails à Saint-Père en Retz en Loire-Atlantique. Même le président de ce département, Philippe Grovalet du Parti socialiste, à reconnu à quel point « faire du surf à 10 km de la côte, alors qu’on est un département littoral, c’est aberrant, anachronique. »

Il a affirmé à la presse qu’il agirait pour mettre fin au dossier. Tant mieux. En attendant, rien ne vaudra une mobilisation de terrain, populaire et démocratique, s’opposant directement au projet.

On trouvera de nombreuses ressources sur le site du collectif Terres Communes qui organise cette mobilisation populaire dans trois semaines. On trouvera également des éléments utiles sur le site de l’association Pays de Retz environnement, qui envisage de s’opposer au projet sur le plan juridique.

Voici le programme provisoire du week-end et les infos pratiques :

SAMEDI 20 JUILLET

14h : Rdv Mairie 14h30 : départ de la manif occupation

16h : Arrivée sur site du projet de la manifestation et de l’alter tour peu de temps après

16h30-19h : Prises de paroles (PRE, Alter-tour, terres communes) puis table ronde (différents sujets), pose/montage de la première cabane d’occupation en parallèle et différentes animations pour enfants et plus grands, stands de collectifs/assos du 44 et ailleurs tout le week-end

19h-1h : Diner à prix libre en soutien à la ZAP, Concerts, 3 groupes puis scène libre à partir de 23h

DIMANCHE 20 JUILLET

Petit déjeuner à prix libre

Toute la journée : Implantation d’un Potager, construction de cabanes d’occupation, agoras, plusieurs animations en cours de validation pour les petits et les grands, etc…

Concerts l’après-midi

Appel également à rester la semaine suivante et au-delà pour soutenir la ZAP !

Infos pratiques

Bénévolat en amont du week-end :

Les coups de main pour préparer l’événement sont plus que les bienvenu-e-s ! Pour cela, contactez-nous à terrescommunesretz@gmail.com

Et afin de préparer au mieux l’événement, nous avons également prévu 3 jours de chantiers collectifs avant le week-end. Vous pourrez camper sur une ferme, les repas seront à prix libre (à partir de bons petits produits bio du coin 😉 et ce sera l’occasion de se faire de belles petites soirées au feu de camp afin de mieux se connaître 🙂

Vous pouvez venir pour 1, 2 ou 3 jours à partir du mercredi 17 Juillet. Bientôt un formulaire d’inscription, en attendant envoyez-nous un email si vous êtes déjà intéressé-e !

Au menu : construction des toilettes sèches et d’une cabane d’occupation, confection des panneaux de signalétique, des poubelles, des abris pour l’évènement, préparation de la logistique du week-end : abris, buvette, etc…, préparation en amont des repas du week-end à partir des produits bio des producteurs du coin, etc…

Covoiturage :

Lien pour le samedi 20 : http://www.movewiz.fr/participation?PMW=539jAbYzQZBXU5108

Lien pour le dimanche 21 : http://www.movewiz.fr/participation?PMW=88ocFDV09tZnE5109

Possibilité de venir un ou plusieurs jours auparavant pour nous aider dans la prépa du week-end, contactez-nous dans ce cas 😉

Accès au site du projet/Parking :

Possibilité de se garer à proximité du site sur le parking des salles de la Bergerie et dans les rues entre Saint Père et le site du projet.

Si vous venez seulement pour la journée, le mieux est de vous garer dans Saint Père en Retz (à pied à environ 15mn du site du projet) pour permettre aux personnes restant plus d’une journée/occupant le terrain ou ramenant du matériel de pouvoir se garer à proximité du site.

Trois accès au site (via les salles de la bergerie, entre la laiterie et les salles, au niveau du chemin au sud) :

https://www.openstreetmap.org/?mlat=47.21713&mlon=-2.03638#map=17/47.21712/-2.03638&layers=N

Camping :

Possibilité de venir quelques journées auparavant pour venir nous aider à la préparation du week-end. Nous contacter pour les lieux pouvant vous accueillir.

Le week-end, un espace camping sera disponible à partir du samedi.

Besoin en matériel en amont, pendant le week-end et après :

  • Tentes/tout autre abri temporaire pour l’occupation du terrain
  • Matelas, draps et toute autre fourniture pour le dodo 🙂
  • Vêtements
  • Tout matos de construction (bois, palettes, tôles, outils, etc…) et plan de récupération de matos, meubles divers ou de quoi en fabriquer 😉
  • Semences/plants pour l’implantation du potager + outils de jardinage, foin, etc…
  • Matériel de cuisine/contenants pour l’eau
  • Pour l’autonomie énergétique : installation solaire complète ou incomplète
  • Vélos + de quoi les réparer
  • trousses médicales
  • tout autre matériel que vous pensez indispensable (on en oublie surement, n’hésitez pas à nous le dire !)

Nous manquons également encore de personnes pour préparer au mieux le week-end, n’hésitez pas à vous manifester !

Et toute aide est la bienvenue, avant, pendant et après l’événement (tractage, gestion toilettes sèches/déchets, signalétique, pré-construction des cabanes, etc…)

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Écologie

BLOOM : « vous mettez la France en position de porter une responsabilité historique dans la destruction de l’océan »

Voici un lettre ouverte très alarmiste au Président, par la fondatrice de l’association BLOOM qui mène un combat pour les océans, particulièrement contre la sur-pêche :

« Lettre ouverte au Président de la République française, M. Emmanuel Macron

Monsieur le Président,

Vous allez trop loin.

En appuyant la réintroduction des pires catégories d’aides publiques au secteur de la pêche européenne, vous mettez la France en position de porter une responsabilité historique dans la destruction de l’océan.

Depuis 20 ans, les scientifiques nous alertent sur la nocivité des subventions publiques qui fournissent aux flottes de pêche dans le monde une incitation financière à pêcher au-delà du raisonnable, au-delà du rentable, au-delà du durable et des seuils de renouvellement des populations de poissons.

Depuis 20 ans, les Etats membres de l’Organisation mondiale du commerce reconnaissent que le subventionnement néfaste des flottes de pêche mène inexorablement à la surexploitation des ressources marines et à la surcapacité des flottes.

C’est sur la base de ce consensus scientifique et politique que l’ensemble de la communauté internationale a adopté l’objectif de développement durable (ODD) 14.6 en 2015 aux Nations Unies.

L’objectif 14.6 engage les nations à éliminer d’ici 2020 les subventions encourageant la surpêche et la surcapacité des flottes.

Or que fait votre gouvernement à Bruxelles ? Il bafoue nos engagements internationaux en proposant de réintroduire les aides les plus nocives au sein de l’Union européenne, qui les avait pourtant éliminées.

Aujourd’hui, 69% des stocks de poissons européens sont surexploités. En France, la moitié des emplois ont été perdus dans le secteur de la pêche depuis 30 ans. Malgré la reconnaissance unanime de la destructivité des aides publiques qui encouragent la capacité de production, qui financent la construction de nouvelles unités de pêche, le renouvellement ainsi que la modernisation des flottes de pêche et qui mènent inexorablement à la surexploitation des ressources, la France a choisi de s’allier avec l’Espagne, première flotte industrielle européenne, et avec l’Italie de Salvini pour demander la mise en place de ces aides dans le cadre des négociations du Conseil sur le prochain instrument financier européen (le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, « FEAMP »), qui orientera, de 2021 à 2027, l’ensemble des fonds publics (plus de six milliards d’euros) alloués au secteur de la pêche en Europe. En outre, la France souhaite également élargir la définition de la pêche artisanale et amoindrir les obligations en matière de transparence et de contrôle des fonds publics.

Monsieur le Président, vous n’ignorez pas qu’en ouvrant la boîte de Pandore des subventions néfastes, vous mettez en péril la moindre chance de régler le problème de la surpêche dans le monde. La position du Conseil de l’Union européenne va être scrutée par nos partenaires internationaux et déterminera en partie l’issue d’un accord multilatéral sur le seul remède universel à la surpêche : l’interdiction des subventions néfastes.

Ainsi, au moment même où la France devrait mobiliser toutes ses forces diplomatiques pour mettre en œuvre l’élimination des subventions nocives qui mènent les flottes de pêche, notamment les opérateurs industriels, à creuser la tombe de l’océan dans une dépendance malsaine et non viable aux financement publics, notre pays, sous l’impulsion de votre gouvernement, est en train de détruire l’ambition environnementale de la communauté internationale.

Ce n’est pas seulement incohérent. C’est effrayant.

Le monde est au bord du gouffre et vous profitez de l’opacité institutionnelle de Bruxelles pour le faire basculer dans l’irréversible.

BLOOM a vu le jour sous Jacques Chirac, a collaboré avec le gouvernement Sarkozy puis le gouvernement Hollande. Jamais, nous n’avions assisté à un tel recul environnemental. Jamais, le hiatus ne fut plus grand entre les discours et les actes d’un Président. Jamais, l’équipe de BLOOM n’avait atteint un tel niveau de désespoir et d’impuissance.

Vous trahissez les engagements de toute la communauté internationale et de l’Union européenne. Vous ignorez les citoyens. Vous piétinez la démocratie. Vous déshonorez la France. Vous mettez notre avenir en danger.

Les citoyens sont comme nous : désemparés, abasourdis, inquiets. Ils vous ont rédigé plus de 4000 messages sur le site de BLOOM. Allez les consulter. Prenez la mesure de ce que le décalage entre vos discours et vos actes génère dans la population. Prenez la mesure de la gravité de la situation et de votre rôle.

Monsieur le Président, des milliers de scientifiques nous alertent régulièrement sur notre trajectoire de collision avec le monde naturel. Il nous reste peu de temps pour repenser de fond en comble les modèles de production et de consommation sur lesquels reconstruire notre maison commune. Si nous échouons, le monde basculera vers un effondrement de tout ce qui nous est aujourd’hui familier et acquis, de ce qui nous est cher.

Vous pouvez encore refuser de porter la responsabilité de l’échec de l’Agenda 2030 en vous assurant de mettre en œuvre son premier objectif : l’élimination des subventions perverses d’ici 2020. L’océan, les pêcheurs artisans et les citoyens ne peuvent plus faire les frais de l’absence de volontarisme politique et de l’entrisme des lobbies industriels.

La décision publique n’a jamais revêtu une telle importance.

Le 8 juin, journée mondiale de l’Océan, vous avez déclaré « je tiens à réaffirmer avec force l’engagement de la France pour protéger nos océans et notre biodiversité. »

Agissez en conséquence.

Respectueusement,

Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM

Au nom de l’équipe de BLOOM et des 4 395 citoyens vous ayant adressé un message personnel à propos de la position de la France pour laquelle nous n’avons pas été consultés. »

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Écologie

Les têtes de liste aux Européennes présentes contre le méga-centre commercial EuropaCity en région parisienne

Ce week-end avait lieu une mobilisation de 24 heures contre le projet de méga-centre commercial EuropaCity à Gonesse, en région parisienne. Un millier de personnes étaient mobilisées et plusieurs personnalités politiques de la Gauche ou se revendiquant de l’écologie s’y sont rendues, alors que le projet est soutenu par le maire PS de la ville.

Le groupe Auchan, détenu par la grande-bourgeoise famille Mulliez, envisage depuis plusieurs années un immense centre-commercial de 240 000 m² à Gonesse dans le Val-d’Oise. Peu importe que les terres sur lesquels il doit être construit soient des plus fertiles, à 15 km de Paris : rien ne devrait entraver la marche du capitalisme triomphant, écoulant toujours plus de marchandises.

Le Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG) qui organisait la mobilisation s’oppose à toute une zone d’aménagement autour de ce projet qui détruirait « 300 hectares, dont 80 hectares pour le méga-centre commercial EuropaCity : 500 boutiques,2.700 chambres d’hôtel, un aquapark, une piste de ski artificielle… »

Ce n’est pas tout puisque « la société du GrandParis, une structure sous tutelle étatique, a annoncé son intention d’engager dès novembre 2019 la construction d’une gare au milieu du Triangle, qui formerait un décroché de 6 km sur la future ligne 17-Nord. Les premiers habitants seraient à 1,7 kilomètres. »

Le projet a déjà été bloqué par voie administrative, mais l’État et la mairie de Gonesse font appel de ces décisions. Le maire de la ville, Jean-Pierre Blazy, est au Parti socialiste, qui soutient donc ce projet écocidaire du groupe Auchan.

Tel n’est pas le cas d’autre personnalités politiques, liée à la Gauche et l’écologie, qui se sont rendue sur place pour apporter leur soutien à l’opposition.

Benoît Hamon de Génération-s s’est rendu sur place et a expliqué sur Twitter :

« A #Europacity se joue une bataille cruciale. Il faut abandonner ces projets qui défugurent nos territoires et abîment la biodiversité. La reconnaissance du crime d’écocide et celle des biens communs de l’humanité (air eau, forets, et…) sont aussi l’enjeu du scrutin du #26mai »

Ian Brossat a de son côté écrit, conformément au discours habituel du PCF :

« Au Triangle de Gonesse, pour dire non à #EuropaCity. Dire que la famille Mulliez, à l’origine de ce projet, ose expliquer qu’elle rend service à l’économie de la région. Qu’elle commence par payer ses impôts en France… »

Il a aussi affirmé à la tribune sur place qu’il faut « en finir avec l’artificialisation des terres » en parlant de Karl Marx qui aurait dit que « le capitalisme s’attaque avec la même férocité à l’homme et à la nature » (la citation n’est toutefois pas connue ; on imagine qu’il s’agit d’une référence malhabile à un passage du Capital où il est expliqué que la production capitaliste épuise en même temps la terre et le travailleur).

Yanick Jadot chef de file de la liste Europe écologie était sur place et a écrit :

« Les écologistes combattent le projet #Europacity Nous voulons que cesse l’urbanisation commerciale qui grignote les terres agricoles et encourage à toujours plus de déplacements tout en détruisant le commerce le proximité #VotezEuropeEcologie http://pourleclimat.eu »

Delphine Batho, tête de la liste Urgence écologie, était également sur place pour s’opposer au projet et expliquer que :

« L’État bafoue les décisions de justice obtenues par les opposants à ce projet destructeur ».

Notons également que Thomas Porcher, qui avait quitté le mouvement Place publique de Raphaël Glucksmann en mars dernier, a rappelé à la tribune de manière très politique que des élus du PS sont alliés au parti d’Emmanuel Marcon et à la Droite pour soutenir ce genre de projets.

Il a également écrit :

« Au triangle de #Gonesse avec les collectifs citoyens opposés au projet #Europacity. La cohérence dans l’engagement écologique, c’est d’être toujours de leur côté et de ne jamais s’allier avec ceux qui soutiennent ces projets inutiles (à savoir pour #EuropaCity l’arc PS-LREM-LR). »

Le Parti socialiste avait également unilatéralement soutenu le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, avec les élus locaux refusant toutes considérations écologistes au profit de l’argument économique, du développement et des emplois. Le maire de Gonesse Jean-Pierre Blazy s’est défendu avec de genre d’arguments, dans une longue lettre adressée directement aux personnalités intervenant durant le week-end de mobilisation.

Il y explique que lui aussi serait opposé au projet si la « caricature » faite par les opposants était vraie, mais qu’il reste en fait beaucoup de terres agricoles en Île-de-France et qu’EuropaCity n’est pas problématique pour l’environnement.

Il faudrait ce grand projet « structurant » pour améliorer la vie des habitants, dans une sorte de chantage à la banlieue contre les préoccupations écologistes qui seraient une lubie de bobos. On a même le droit à l’argument incroyable disant qu’il ne s’agirait « pas d’un centre commercial », mais d’un « pôle dédié aux loisirs et à la culture », qui « aménera de l’esthétisme en banlieue », sans compter que les bâtiments seraient bien-sûr « Haute qualité environnementale »… Monsieur Blazy explique donc aux intervenants qu’ils se « trompent de combat » ; il faudrait croire à sa fable disant que la famille Mulliez investit 3 milliards d’euros pour un projet socialiste et écologiste, pour les banlieusards…

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Écologie

Génération-s : « Manifeste pour l’écologie du monde qui vient »

Génération-s a fait l’effort d’appeler à l’écologie, en cherchant à formaliser si ce n’est un programme, du moins une certaine approche, un style. L’accentuation sur la nécessité de l’effort écologiste est un marqueur très fort de la Gauche et des gens conscients en général de la gravité de la situation. Le Manifeste, un texte relativement court mais assez dense, répond à un vrai besoin de réflexion et d’engagement.

> Lire également : Le volontarisme du manifeste écologiste de Génération-s

Voici le Manifeste. S’il est erroné de critiquer directement un document en cherchant uniquement à le présenter de la manière la plus large, force est de noter tout de même que l’absence complète de la question animale – le mot animal ne revient pas une seule fois – est quelque chose d’inacceptable quand on parle d’écologie au 21e siècle.

Manifeste pour l’écolog… by on Scribd

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Planète et animaux Réflexions

Planter un arbre, un ravissement

Tout le monde devrait avoir planté un arbre dans sa vie. C’est littéralement une petite cérémonie, où l’on fait comme un pacte avec dame Nature. Et ce pacte, c’est elle qui en a décidé les conditions.

Le fait de planter soi-même un arbre n’est pas banal. Même pour quelqu’un dont c’est le métier, il y a une dimension non pas métaphysique, mais à proprement parler tellement naturelle, qu’on ne peut être qu’ébahi. Surtout quand on sort la jeune pousse du pot où elle a été placée au préalable, pour s’élancer dans la vie. On l’ôte délicatement, en époussetant la terre de ses racines, en s’inquiétant de le faire mal, avec l’angoisse de l’abîmer.

Puis, on le transporte, le cœur joyeux, vers l’endroit où le futur arbre va s’enraciner. Là, on se dit qu’un jour, bien plus tard, ce sera un grand tronc auquel on fera face, et qu’on a joué un petit rôle. On ne se dit pas que c’est son propre arbre, mais en tout cas qu’il s’agit là, d’une certaine manière, d’un ami qu’on a aidé.

Alors, donc, on creuse un large trou, on prépare la terre, on prépare l’eau, et on place délicatement la pousse. On comprend alors que cet être va vivre des dizaines d’années, peut-être même des centaines d’années, selon le type d’arbre. Cet ami va nous survivre et on aura aidé à son installation.

Il y a dans le film Intouchables la figure du bourgeois expliquant que l’art contemporain est la seule preuve de notre présence sur terre, à la vue d’un tableau blanc arrosé de tâches rouges. Quelle folie ! Comme un tel discours s’oppose totalement au fait de creuser la terre en faisant un effort physique, de nettoyer les racines avec ses doigts salis mais qu’on use délicatement, pour contribuer à la vie !

Car c’est de la vie qu’il s’agit, et seule la vie propose un tel ravissement. Les paradis artificiels sont justement artificiels, ils sont intenses, mais sans profondeurs. Alors que là, face à l’arbre en face de soi, il n’y a pas de raisonnement métaphysique ou de rapport destructeur, simplement la joie de voir un être qui va pouvoir vivre.

L’arbre va persévérer dans son existence, on le voit, on le sait, on peut revenir le voir et on va le voir grandir avec la vie. Notre propre vie peut bien se terminer, un jour, le plus tard possible espérons le, on sait que la vie continue, quant à elle. La vie appelle la vie et le processus est infini, et on se saisit soi-même comme modeste élément de cette chaîne sans fin (et sans Dieu).

Pour cette raison, tout le monde devrait planter un arbre. Pour le ravissement que cela fournit, mais également pour la maturité des sensations que cela apporte. On devrait fixer un âge où, lorsqu’on devient citoyen, il y a une cérémonie intime où l’on va planter un arbre.

En fait, on devrait de toutes façons de manière régulière contribuer à la vie des campagnes, de l’agriculture. La vie urbaine est sans cela aliénée. Au-delà, toutefois, il y a la question d’une cérémonie quasi initiatique de reconnaissance du caractère suprême de la vie. Aurait-on peut-être la naïveté de penser que quelqu’un ayant planté un arbre, en connaissance de cause, ne pourrait jamais devenir quelqu’un de mauvais ?

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Écologie

Le muguet assassiné chaque premier mai, au lieu d’être célébré

Les brins de muguet sont partout chaque premier mai, mais cette plante n’est pas célébrée comme elle le devrait. 

Les versions divergent quant à l’origine de cette tradition, mais ce qui est certain est que cette plante aux jolies clochettes blanches est appréciée dans la culture populaire depuis des centaines d’années, et pas seulement en France.

Cela vient probablement du fait, en plus de son odeur agréable et de son apparence élégante, qu’elle s’épanouit avec les premiers « beaux jours » du printemps. Elle symbolise le renouveau, la vie qui entame une nouvelle étape marquée par la fin des gelées hivernales.

On trouve le muguet dans les sous-bois humides des forêts françaises, mais pas sur le pourtour méditerranéen où le temps est trop sec. Cet herbacé vivace profite des premiers rayons de soleils importants de la fin avril au début mai pour fleurir, avant que les autres arbres et plantes de la forêt ne lui fassent trop d’ombre.

Le muguet devrait être célébré, il fait au contraire l’objet d’un véritable pillage dans les forêts, pour être revendu en brins dépérissants. La cueillette devrait être strictement interdite, mais elle est tolérée. Normalement pas plus d’un petit bouquet par personne, mais cela n’est bien sûr pas respecté. Certaines personnes se servent allègrement afin de se faire de l’argent : à minimum 1€ le brin, c’est une affaire rentable…

En plus d’être inacceptable sur le plan culturel, car c’est un rapport à la nature totalement erronée, la cueillette massive du muguet dans les forêts à l’occasion du 1er mai est une menace pour l’espèce. En empêchant les brins de vivre, on empêche les insectes de polliniser ses clochettes pour la reproduction sexuée de la plante.

Le muguet se développe alors massivement sous forme de rhizome, c’est-à-dire en se clonant par-dessous terre, comme les bambous par exemple, ce qui fragilise l’espèce du fait du manque de brassage génétique.

Le muguet est aussi une affaire très rentable pour les maraîchers qui le produisent de manière industrielle dans l’Ouest de la France, particulièrement dans la région de Nantes depuis les années 1970. La récolte est estimée chaque année à 50 à 60 millions de brins. C’est énorme, cela mobilise plusieurs milliers de saisonniers.

Après la récolte, qui est un travail pénible et mal payé, les industriels mènent une course folle contre la nature pour proposer à la vente ces millions de brins pour le premier jour du mois de mai, où les prix s’envolent dans de manière aberrante.

Il existe tout un tas de méthodes pour avoir des brins de muguets prêts à vendre le jour même. Certaines années, il faut accélérer la floraison, d’autre, il faut la retarder à l’aide de serres réfrigérées. Ces « techniques » brutales sont très gourmandes en énergie, tout comme l’ensemble de la chaîne de conditionnement depuis la récolte jusqu’au vendeur, qui nécessite une logistique froide délirante.

Il faut ajouter à ces méfaits les pesticides utilisés, l’eau consommée en grande quantité ainsi que l’espace immense nécessaire à cette culture. Le muguet n’étant récolté que la 3e et la 4e année de culture, cela signifie qu’il faut le double de terres destinées au muguet par rapport à la récolte sur une exploitation. Quelle absurdité, quel gaspillage, quelle terrible manifestation de l’écocide…

Chaque premier mai, les gens croient apprécier une plante, alors qu’ils ne font que l’assassiner sans aucune considération pour ce qu’elle est, ni même pour ce qu’elle représente réellement.

Il suffirait pourtant d’apprécier le muguet tel qu’il existe dans la nature, comme un prétexte de plus à l’ode à la nature que devrait réciter chaque jour l’humanité.

Une société moderne, civilisée, tournée vers l’avenir n’acceptera jamais d’arracher les brins de muguet des forêts ni de forcer les clochettes à se montrer le 1er mai. La cueillette et la vente du muguet est une pratique arriérée.

Il faut célébrer le muguet de manière correcte, dans un esprit socialiste !

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Écologie

La photo d’une zone humide

Le rapport à dame Nature, pour ne pas être destructeur, exige un haut niveau d’engagement. Et donc une révolution dans la manière de voir les choses, y compris les choses ayant l’air insignifiantes… Les apparences sont trompeuses, quand on n’y connaît rien.

C’est une photo dont on se dit qu’a priori, elle ne montre rien. Elle est même plutôt terne, et on a l’impression d’être nulle part, au milieu de rien, et que tout cela, somme toute, n’est pas très engageant. Elle montre un lieu à Sallanches, une modeste ville de 16 000 habitants, entre Annecy et Chamonix, au milieu des montagnes. Et ce lieu doit céder la place à un centre commercial. Il y aurait donc quelque chose, à la place de rien…

Ce qu’on voit pourtant, c’est une zone humide, ce que le code de l’environnement définit comme suit :

« on entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année »

La zone humide en question a été le lieu dune importante lutte écologiste contre un centre-commercial en Haute-Savoie.

Justement parce que certains, organisés dans le collectif Pour la Zone Humide de Sallanches, sont allés au-delà des apparences. Force est de constater que c’est impressionnant, car à voir la photographie… on ne dirait pas… enfin pas vraiment… Enfin, il faut le savoir, quoi.

Mais comment le savoir, là est le problème. Ce n’est pas le genre de choses qu’on apprend à l’école. Et même en dehors de l’école, si on ne cherche pas, on ne va pas le trouver. Et encore, pour chercher, il faut savoir à l’avance, au moins un peu. Cela fait beaucoup ! Et là est le problème de l’écologie.

Encore est-il que ce n’est pas un problème, mais une problématique. Car l’écologie exige un nouveau rapport au vivant, un certain engagement. La préoccupation, chose négative, doit se convertir en quelque chose de positif. Il faut valoriser ce qui n’était pas vu hier. Et c’est vrai que, lorsqu’on voit la photo, on se demande bien pourquoi il faudrait préserver un endroit pareil… Alors qu’en réalité, c’est la vie même qui est visible sur cette photo, pour qui sait la regarder.

Il semble évident que pour les personnes plus âgées, une telle réorientation de son propre regard est à peu près foutu. Les « vieux » sont trop blasés, trop consensuels, trop abrutis par le mépris, la condescendance par rapport à l’environnement. Ils culpabilisent aussi, et vont cyniquement au bout de leur raisonnement, de leur démarche.

Chez les jeunes par contre, tout est possible, car ils ne croient plus en rien. Ils peuvent donc porter un regard plus sain, plus authentique. S’ils ne sont pas fainéants il est vrai, et on sait à quel point le capitalisme les pousse à consommer passivement et à se regarder le nombril. Aussi faut-il les pousser à observer leur environnement et à chercher à entretenir un rapport entièrement différent avec lui.

Cela ne va pas sans remise en cause, même pour eux. Mais chez eux, il y a une chance que cela se produise ! Et surtout, il n’y a pas le choix. Tout est détruit si vite sur la planète, il est si peu de temps…

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Écologie

Des microparticules de plastique en grande quantité dans une zone isolée des Pyrénées

Si la de la présence massive du plastique dans les océans est maintenant assez connue, une étude récente a montré que cela concerne également l’atmosphère, y compris dans une région en apparence préservées. La pollution est donc partout, l’humanité souillant littéralement la planète avec son mode de production incontrôlé.

L’étude publiée lundi 15 avril 2019 a été menée par une équipe composée de chercheurs des universités de Toulouse, Orléans et Strathclyde (Écosse). Des échantillons ont été récoltés dans une zone Natura 2000 des Pyrénées, dans la vallée de Vicdessos en Ariège, à près de 1 500 m d’altitude.

Des particules microscopiques de plastique y ont donc été retrouvées, dans des quantités comparables à ce qu’on peut trouver à Paris d’après les chercheurs. Celles-ci, d’après les explications, ont tout simplement été transportées par le vent, depuis les aires urbaines.

Voici la traduction du résumé de l’article, publié dans la fameuse revue scientifique Nature :

« Transport atmosphérique et dépôt de microplastiques dans un bassin de montagne isolé

Les déchets plastiques sont un problème mondial de plus en plus important et l’un des principaux défis environnementaux de cette génération. Les microplastiques ont atteint les océans via le transport fluvial à l’échelle mondiale. À l’exception de deux mégapoles, Paris (France) et Dongguan (Chine), les informations sur le dépôt ou le transport de microplastiques dans l’atmosphère sont insuffisantes.

Nous présentons ici les observations de dépôts de microplastiques atmosphériques dans un bassin de montagne vierge et éloigné (Pyrénées françaises). Nous avons analysé des échantillons prélevés sur une période de cinq mois représentant les dépôts atmosphériques humides et secs, et avons identifié des fibres d’une longueur maximale d’environ 750 µm et des fragments jusqu’à 300 µm sous forme de microplastiques. Nous documentons les comptes quotidiens relatifs de 249 fragments, 73 films et 44 fibres par mètre carré qui se sont déposés sur le bassin versant.

Une analyse de trajectoire de masse d’air montre le transport de microplastiques dans l’atmosphère sur une distance allant jusqu’à 95 km. Nous suggérons que les microplastiques peuvent atteindre et affecter les zones isolées et peu peuplées par le biais du transport atmosphérique. »

Cette information a stupéfait les chercheurs, qui semble-t-il ne s’attendaient pas à une telle catastrophe. L’un d’entre-eux a par exemple expliqué à la presse locale :

« Cette région montagneuse a fait l’objet de nombreuses études interdisciplinaires en écologie et environnement au cours de la dernière décennie (…). Nous ne pouvions anticiper que notre dernière étude révèle de tels niveaux de dépôts de microplastiques dans la pluie. »

Cependant, ces résultats ne sont pas si surprenant, tant on sait que l’humanité n’a pour ainsi dire aucun contrôle sur ses activités. Le plastique est probablement la matière qui illustre le mieux ce qu’est le capitalisme depuis la fin du XXe siècle : il permet de produire toujours plus de marchandises, très facilement et très rapidement, mais avec des conséquences environnementales désastreuses.

L’écologie, c’est une question de culture, de rapport culturel à la nature qui doit être meilleur, mais c’est aussi une question d’organisation. Le rôle de la Gauche est justement d’expliquer ici en quoi l’économie doit être contrôlée, planifiée, orientée de manière rationnelle, selon les besoins réels de la population, en prenant en compte tout les paramètres. C’est là le discours traditionnel du mouvement ouvrier, qui est encore plus d’actualité aujourd’hui avec les catastrophes écologiques en cours.

Une telle pollution jusque dans les Pyrénées est inacceptable, rien que le résultat de cette étude devrait engendrer un contrôle radical et à grande échelle de la production et de l’usage de matières plastiques, afin de les restreindre et d’en organiser précisément les cycles de vie, dans l’intérêt de la planète, et de tous ses habitants.

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Écologie

Débris spatiaux, une poubelle autour de la Terre

Depuis le développement des satellites, l’humanité n’ayant rien géré ni planifié a produit un gigantesque amoncellement de déchets dans l’espace tout autour de la planète. L’absence d’organisation supranationale pour répondre à ce défi aggrave d’autant plus la situation.

La conquête de l’espace n’a jamais été tant un rêve scientifique qu’un objectif économique et militaire ; c’est pour cette raison que Donald Trump a demandé il y a peu la formation d’une quatrième entité, spatiale, après l’armée de terre, la marine militaire et l’aviation militaire. Il a également appelé à travailler sur des satellites avec des dispositifs anti-missiles. La NASA a arrêté ses navettes spatiales mais celles-ci continuent d’exister, sous la forme d’une navette militaire automatisée, ayant déjà réalisé des missions. La Chine a de son côté récemment envoyé du matériel sur la pseudo face cachée de la lune, dans l’optique d’y construire une base.

À cette course aux armements s’ajoute, forcément, comme en économie sur Terre, le chaos des déchets. Il y a environ 1 500 satellites autour de la planète, on ne sait même pas exactement combien. À cela s’ajoute 18 000 objets faisant plus de dix centimètres. Évidemment, ces objets présentent une menace pour tout objet spatial risquant une collision avec eux. Il est même considéré qu’une telle collision serait fatale pour un satellite. On sait à quel point dans l’espace ce genre de choses ne pardonne pas, en effet ; les films pour le coup présentent des enseignements assez réalistes.

À cela s’ajoutent l’existence de 750 000 objets de plus d’un centimètre… et celle de 150 millions d’objets de plus d’un millimètre. Des dangers d’autant plus terribles qu’il est difficile de les appréhender et de prévoir les dégâts qu’ils peuvent causer. Des micro-dégâts peuvent déjà avoir des conséquences terribles, mais comment savoir de quel type ils peuvent être, dans quelle situation ? À force de s’en sortir au moyen du calcul, des statistiques, plutôt que par la planification, à un moment donné on se retrouve bloqué et on ne s’en sort plus.

C’est que le capitalisme a été pragmatique : tant que ça marche, ça marche ! Quand cela commence à moins marcher, on contourne le problème. Après tout, il y a désormais des puissants ordinateurs et de très bons ingénieurs. Mais à un moment la réalité devient trop complexe et là on s’aperçoit que la seule solution c’est qu’il aurait fallu à la base même savoir exactement ce que l’on fait. C’est pratiquement une allégorie de l’avenir et il y a donc le double problème qui se posera : faire différemment… et rattraper les catastrophes causées !

Dans le domaine spatial, cela va être compliqué. Ces débris se baladant autour de la planète ont plusieurs origines. Il peut s’agir d’outils perdus, de satellites devenus hors de contrôle ou bien abandonnés, d’étages de fusées, de restes de collisions, etc. En fait personne n’en sait trop rien et surtout tout le monde s’en moque. Il n’y a aucune recherche de responsabilités, ni réflexion autocritique. On s’aperçoit simplement que désormais cela dérange et cela s’arrête là. C’est exactement comme pour le réchauffement climatique.

Ce qui capte l’attention uniquement, c’est que les choses commencent en tout cas à devenir compliquées. Il va falloir calculer des possibilités de manœuvres d’évitement, prendre les risques de collision avec de tels objets en cours, et essayer de virer ces déchets qui posent une menace sur les milliers de satellites censés être lancés dans les prochaines années. On voit très bien ici comment le chaos de la compétition capitaliste menace le développement spatial lui-même.

L’idéal serait bien entendu que les Américains (la NASA), les Européens (l’ESA), les Russes (Rozcosmos), les Indiens, les Chinois, etc. travaillent tous ensemble, non pas simplement en coopération, mais en fusionnant leurs activités. Une seule humanité, unifiée, serait capable de prendre en main l’espace autour de la planète, et d’ailleurs de la planète elle-même.

Ce n’est pas le cas encore et c’est même parti pour le contraire pour l’instant, de par les esprits nationaux entièrement tournés vers la compétition, le repartage du monde. Mais on y viendra inéluctablement, les égoïsmes nationaux sont un obstacle à l’humanité et à la planète qui finiront par disparaître.

 

À VOIR > le documentaire Alerte aux débris spatiaux diffusé sur ARTE :

[Documentaire complet disponible jusqu’au 17 Mars 2019]