Le débat public lancé a eu comme conclusion le renforcement des chasseurs.
La Fédération nationale des chasseurs revendique 5 millions de porteurs du permis de chasse en France, dont 1,1 millions de pratiquants. D’autres chiffres parlent de 900 000 pratiquants, mais dans tous les cas la France est le pays européen où il y a le plus de chasseurs. Dans la région Centre-Val de Loire, c’est 5,18% de la population qui chasse et il y a sur le territoire national 70 000 associations de chasse organisées par 500 000 bénévoles et 1500 salariés.
La chasse est en France une activité solidement implantée, représentant une force culture et sociale très importante, dépassant largement ces 5 millions de personnes ayant le permis. Le régime en place n’entend certainement pas se confronter à ces gens, qui représentent pour lui l’assurance d’une arriération sociale et culturelle dans les campagnes, faisant que l’ordre établi ne risquera pas d’être bousculé.
Les randonneurs et les cyclistes peuvent vouloir changer le monde, éventuellement. Pas les chasseurs, qui sont l’expression même du vieux monde.
Alors, malgré quelques protestations, malgré quelques humains tués par accidents chaque année (8 la saison précédente, dont 6 chasseurs), malgré l’absurdité qu’il y a à laisser des types se balader avec des armes létales dans les champs et les forêts, au bord des routes, pour satisfaire un loisir consistant en le fait d’assassiner gratuitement des animaux, il n’y a aucune limitation de la chasse. Bien au contraire.
Récemment, diverses associations (surtout France nature environnement et la Ligue de Protection des Oiseaux) avaient posé dans le débat public la question de l’interdiction de la chasse un jour par semaine. Un jour par semaine… c’est dire le manque d’ambition et d’espoir.
Et la conclusion de ce débat est un échec total de la part de ces associations, avec maintenant des effets néfastes qui seront pires que les petites améliorations souhaitées pour les randonneurs et les cyclistes.
La chasse sort totalement renforcée de ce débat public, ou plutôt pseudo-débat public, car en réalité la France est léthargique, plus personne ne s’intéressant à rien et ne débattant sur rien. Toujours est-il que le gouvernement s’est prononcé sur le sujet lundi 9 janvier 2023 à l’occasion d’un déplacement de la secrétaire d’État chargée de l’Écologie à Dry, dans le Loiret, en région Centre-Val de Loire. « Chez » les chasseurs, donc.
Bérangère Couillard a expliqué… que rien ne changera pour les chasseurs, si ce n’est de leur garantir qu’ils pourront exercer durablement leur loisir macabre. Il avait été question, ou plutôt c’était souhaité par quelques associations, de l’instauration d’un jour sans chasse pendant la saison, le samedi ou le dimanche.
C’est hors de question dit le gouvernement, dont le patron, Emmanuel Macron, est ami avec le patron des chasseurs, Willy Schraen. Les chasseurs peuvent continuer à chasser quand ils veulent, quasiment à n’importe quelle heure, presque à la tombée de la nuit pour les jours les plus courts de l’hiver.
Sans ça, les chasseurs se seraient fâchés, avait prévenu Willy Schraen en disant à propos de l’interdiction de la chasse le dimanche :
« Je ne vous donne pas cinq ans et vous avez la ruralité à feu et à sang. »
L’emploi du terme de « ruralité » est ici une véritable escroquerie, pour désigner en fait des gens pratiquant leur « loisir » avec des fusils, donc du matériel très moderne, fabriqué dans des usines, se déplaçant systématiquement en voiture, donc dans du matériel fabriqué également dans des usines, faisant leur course dans des supermarchés, regardant tout un tas d’idioties très « urbaines » à la télévision, etc.
En tous cas, le voilà rassuré, si tant est qu’il eut peur… Les animaux des campagnes continueront à subir le feu et connaître le sang 7 jours sur 7. Le gouvernement français s’y engage.
Pour moderniser la chose toutefois, la secrétaire d’État a annoncé quatre mesures : l’amélioration de la formation sur la sécurité et le maniement des armes, la création d’une plateforme numérique pour visualiser les chasses, le retrait du permis de chasse en cas d’accident grave, la création d’une contravention pour alcoolémie.
Beaucoup de gens apprendront donc que, pour l’instant, il n’y a pas de retrait systématique du permis en cas d’accident grave et que la chasse sous l’emprise de l’alcool n’est pas interdite ! Vu de l’étranger, de quasiment n’importe où en Europe, cette situation paraîtra hallucinante. La France est un pays profondément arriéré sur le plan des mœurs et de l’organisation de la vie en collectivité.
Au milieu de tous cela, il y a les animaux, dont tout le monde se fiche, urbains comme ruraux. C’est là une véritable « clef » culturelle. Si on ne s’intéresse pas aux animaux, si on ne prend pas largement et du plus profond de soi, le parti des animaux, alors rien ne changera en France.
Il faut bousculer ce vieux monde et cela commencera inévitablement en France par le fait de se confronter ouvertement aux chasseurs, 7 jours sur 7 et 365 jours par an.
La Gauche historique a pour principe de célébrer : ce qui est bien, constructeur, positif ; c’est le sens de la vie, on le salue. Par opposition, ce qui est mal, erroné, négatif, est dénoncé.
Alors que le nouvelle année va commencer, il est certainement juste de saluer la sortie par le groupe Earth Crisis de deux nouvelles chansons sur un mini album de quatre chansons, « Vegan for the animals ».
Ce mini-album, sorti en octobre 2022, est notable car le groupe Earth Crisis s’est monté aux États-Unis en 1989. On parle ici de gens qui sont vegans depuis cette date et qui n’ont jamais lâché le flambeau.
Ce n’est pas rien, c’est même énormément. On parle ici d’un engagement réel et prolongé. Le nom du groupe vient d’ailleurs d’un album du groupe de reggae Steel Pulse, où l’on voit ce qui les mettait en rage : les deux blocs s’affrontant pour le contrôle du monde, le KKK, la famine en Afrique… Il y a aussi le pape, le Vietnam, la répression anti-populaire…
C’est là quelque chose de marquant, car on est dans la loyauté, l’engagement impliquant toute son existence.
On est à l’opposé de la narration capitaliste d’idées « nouvelles » à rapidement consommer. C’est particulièrement vrai pour la question animale, récupérée et démolie par le capitalisme « végétalien » dans les années 2010 et les opportunistes comme Aymeric Caron en France.
Earth Crisis est, si l’on veut, une preuve historique que les idées révolutionnaires sont portées par des démarches révolutionnaires… Le capitalisme cherche à récupérer et réécrire l’Histoire, il faut y faire face!
Le groupe Earth Crisis est par ailleurs très connu dans la scène punk hardcore, étant pour simplifier l’un des premiers groupes à mêler le metal au punk avec un son « hardcore ». Cette approche deviendra par la suite très commune, donnant un son lourd qu’on est pas obligé d’aimer bien sûr.
Et Earth Crisis fait surtout partie de la scène punk « positive » dite straight edge, qui refuse les drogues, l’alcool, les rapports sexuels hors couple.
Le mouvement prônant une discipline morale et culturelle pour tenir le choc face à une société décadente a eu un grand impact dans les années 1990 aux États-Unis et particulièrement en Suède. Le straight edge était alors systématiquement lié au végétarisme puis au véganisme.
Youth of Today en concert
Earth Crisis en concert
Earth Crisis était le pilier de cette culture « vegan straight edge« , Leur principale chanson, Firestorm, parle ainsi d’une tempête qui va venir pour débarrasser par la violence la société du trafic de drogues.
Le groupe prônait par ailleurs la violence comme solution révolutionnaire en général, notamment contre la vivisection et en faveur de la protection de la Nature. Cette scène musicale et activiste exprime une rupture culturelle majeure au coeur de la superpuissance américaine, se confrontant directement à la terreur de la consommation et faisant de la question animale la clef morale.
Les chansons sur le mini-album sont d’ailleurs « vegan for the animals » qui appelle à devenir vegan et à aller à la victoire, « Through A River Of Blood » qui dénonce la vivisection comme un massacre, « Smash Or Be Smashed » qui appelle à l’auto-discipline pour faire face à un monde qui est en guerre contre la Nature, avec toutefois les êtres humains se prenant pour des « néo-dieux » comme dit dans « Fate of the Neo-gods ».
Tout cela est méritoire, et exemplaire. On parle toujours de bonnes résolutions pour le nouvel an : il y a ici de quoi s’inspirer.
Alors que le prix du paquet de cigarettes est appelé à augmenter pour atteindre 11 €, on trouvera toujours des gens, y compris malheureusement à gauche, qui par populisme critiqueront cette inflation.
C’est ici que le petit livre d’Olivier Milleron sorti le 7 septembre 2022 est salutaire tant il appelle à rejeter cette drogue grand public qui s’est imposée par le biais de l’accumulation capitaliste.
Dans une présentation du livre à la presse suisse RTS, Olivier Milleron formule un résumé on ne peut plus juste quant à l’industrie du tabac :
Parler de l’industrie du tabac, c’est vraiment l’exemple type d’un produit dont on a pas besoin, dont les profits sont énormes et dont les conséquences sont socialisées. On paie tous les conséquences du tabac, soit sur la santé et ce sont nos systèmes de protection sociale qui paient, soit la fabrication des cigarettes qui est un hyper-toxique pour la planète.
Le cardiologue, lui-même ancien fumeur, part du principe vécu qu’à gauche, il n’y a aucune ou pratiquement aucune remise en cause du tabac.
C’est en partant de cette absence de rejet par principe qu’il retrace le fil historique du développement de l’industrie du tabac, née quelque part dans le creuset de la traite négrière et de la colonisation des Amériques en même temps qu’elle fut valorisée par les cours royales européennes du XVIe siècle. Et de rappeler que ce fut Jean Nicot, ancien diplomate français au Portugal, qui introduit le tabac à la Cour car supposé soigner les maux de tête du fils de Catherine de Médicis, lui donnant alors le nom moderne de nicotine.
On y trouve donc présenté de manière accessible le développement antisocial et antiécologique de cette industrie fondée sur la corruption des puissants, le mensonge contre le peuple, la surexploitation des populations les plus pauvres, notamment des enfants, y compris aux États-Unis où on apprend qu’il existe une législation exceptionnelle autorisant les enfants de 12 ans à travailler dans les champs de tabac.
L’industrie du tabac, c’est concrètement 7 millions de morts par an dans le monde et le creuset de la manipulation anti-démocratique grâce aux publicités mensongères, aux études truquées et qui « cumule à peu près toutes les activités délétères du système capitaliste en cause dans le réchauffement climatique ».
On regrettera toutefois l’absence de mention de l’exploitation des animaux dans des expérimentations sordides, qui rajoute une couche supplémentaire à l’infamie de cette industrie.
Les derniers éléments de l’ouvrage illustrent finalement que l’on entre dans une nouvelle ère. Car après après avoir contesté le lien entre cancers et tabagisme entre les années 1950 et les années 1990 à travers des subventions à des études fondées sur la « stratégie du doute », l’industrie du tabac vise maintenant à diviser le camp anti-tabac (abolitionnistes VS réduction des risques).
Cela passe notamment par la mise en avant des « produits sans fumée » telle que la cigarette électronique… mais cela ne trompe plus personne. L’industrie du tabac est condamnée et, comme d’autres aspects de cette société en décadence générale, il ne manque plus qu’une mobilisation populaire prolongée pour en finir une bonne fois pour toutes.
En bref, « fumer, c’est choisir son camp » et il est maintenant temps que la Gauche devienne une force culturelle à la hauteur de son époque, ce qui passe par le refus clair et net des drogues, et donc de la cigarette.
Le vélo est merveilleux, il faut des pistes cyclables partout, virer ces immondes « vroum-vroum » des villes… ou peut-être pas tant que ça ?
Le vélo a le vent en poupe ces dernières années, et tout particulièrement suite aux premiers confinements via les fameuses « coronapistes » des grand villes, devenues permanentes pour certaines. Mais qu’en penser concrètement ? Avancée ou recul ? Et bien, les deux.
Si le vélo comme moyen de déplacement a des effets positifs indéniables, son utilisation et son attrait ne tombent pas du ciel. Tout ceci se voit et se comprend plus aisément dans les très grandes villes et leurs agglomérations.
Prenons par exemple Paris. La ville prévoit d’investir plusieurs centaines de millions d’euros au total sur une dizaine d’années afin de rendre la ville « 100% cyclable ». De très nombreuses pistes cyclables existent déjà, d’importantes voies ont été retirées aux trafic automobile, des aménagements spécifiques sont mis en place (contre-sens cyclables par exemple), etc. Et les travaux continuent afin d’agrandir, d’étendre et de généraliser l’existant.
Sur le papier, à première vue, on se dit : moins de voitures, plus de vélo, c’est une bonne chose. Pourtant la réalité est bien moins réjouissante.
Le vélo ici ne correspond pas à un besoin démocratique mais un besoin de marché. Les services de vélos et de trottinettes électriques en libre-service se multiplient de manière anarchique. Les ventes de trottinettes électriques au particulier explosent en parallèle. Et plus généralement, l’individualisme nombriliste et mortifère se sent pousser des ailes et a besoin de toujours plus de place pour s’exprimer.
Les voitures n’ont pas été retirées suite à une action démocratique, à un débat de fond sur la logistique, les transports en commun, la pollution atmosphérique et sonore, etc. De la même manière, les pistes cyclables n’ont pas été décidées de manière démocratique, à la base. Et leur supervision l’est encore moins.
Tous ces travaux répondent à des besoins du marché, rien d’autre. Et cette évolution a été accompagnée à bras ouverts par les éléments les plus libéraux des grandes métropoles, trop contents d’être à l’avant-garde de la modernisation.
D’un côté, il y a des aspects positifs : certains trajets deviennent potentiellement plus sûr pour les cyclistes, et cela entraîne la création et l’extension de plus vastes itinéraires en périphérie des grands centres urbains. De l’autre, l’ensemble a été offert aux plus libéraux comme un terrain de jeu, comme un moyen de s’accaparer davantage d’espace public.
D’un côté, il y a des itinéraires qui semblent avoir été pas trop mal pensés. De l’autre, la société française se décompose et les lumpen des grandes villes, les hipsters et autres bobos suffisants s’accaparent le tout.
C’est simple si l’on retirait leurs vélos à tous les cyclistes qui ont un comportement dangereux ou odieux, les pistes seraient quasiment vides.
Il y a donc un aspect positif, on peut se dire qu’il y a des avancées. Mais sur le papier uniquement. Car l’aspect principal reste le libéralisme, la logique du chacun pour soi. Le développement des pistes cyclables et du vélo comme mode de transport dans les grandes villes est donc d’abord un recul. Un recul dans les mentalités, un recul sur le plan de la culture.
Le capitalisme en décomposition a besoin d’écouler toujours plus de marchandises. Les avancées technologiques ont permis le développement et la production massive de vélos et de trottinettes à louer à la demande, via des applications. Les pistes cyclables des grands centres n’ont pas été développées pour les masses françaises, elles l’ont été pour ces entreprises ultra-libérales. Elles l’ont été pour faire plaisir aux anti-sociaux qui méprisent les transports en commun non pour leur état ou les mentalités qui y règnent, mais pour leur dimension collective.
Les déplacements à vélo pourraient être une excellent chose, le libéralisme a réussi à en faire une solution de plus en plus répugnante. Ceci doit changer.
A l’humanité de mater les lumpen, les post-modernes et tous les libéraux obnubilés par eux-mêmes et leur inexorable chute.
A l’humanité de renverser la table et de remettre l’intelligence et la beauté au cœur de la vie quotidienne.
Seul le travail dans le socialisme peut rééduquer les éléments anti-sociaux.
Plus le capitalisme s’enfonce dans la crise, plus la violence anti-sociale, notamment issue des couches marginalisées de la population, explose. Et si le peuple porte en horreur ce type de comportements, il n’en reste pas moins que comme ailleurs, c’est la lutte des classes qui doit primer dans la solution à apporter.
Et la lutte des classes est un processus complexe dans lequel le peuple est parfois piégé dans des solutions en apparence populaire, mais en réalité opposées à ses intérêts. On peut penser ici à cette idée bien trop répandue selon laquelle c’est l’armée, avec le service militaire, qui servirait à éduquer la jeunesse, notamment celle la plus désocialisée, à la discipline qu’exige la vie en société.
C’est une proposition politique traditionnellement de droite comme solution clé en main à la fois au resserrement idéologique autour de la nation et comme solution éducative.
Dans une récente interview au Figaro, le ministre des armées Sébastien Lecornu justifie l’augmentation des réservistes mais aussi le service national universel en entremêlant cette idée bien militariste du lien entre discipline sociale et engagement existentiel au service de la nation :
On appelle parfois à la rescousse, pour la cohésion de la société, les valeurs militaires d’éthique, de collégialité, de discipline. Mais il ne faut jamais oublier d’où elles viennent. Ces valeurs se sont forgées autour de la notion d’un sacrifice qui peut être ultime. Cela étant dit, est-ce que dans l’histoire on a pu demander aux armées d’accomplir des tâches annexes, notamment en matière d’insertion professionnelle ? La réponse est oui avec, par exemple, le service militaire adapté en Outre-mer ou les Epide. Est-ce que des expérimentations peuvent avoir lieu pour encadrer une jeunesse délinquante dans un parcours de réinsertion ? Oui, c’est déjà le cas et c’est un engagement du président.
C’est que dans le confort des métropoles impérialistes, l’armée n’est plus vue que comme un service spécial qui ne peut être engagée au plan militaire que lors d’opérations dans des conflits asymétriques lointains, dont on ne sait pas grand chose de toute façon.
Evidemment pour la bourgeoisie, l’enjeu c’est bien de renforcer l’armée pour garantir la place de la France comme grande puissance dans le monde, et pour masquer cette idée, il est plutôt insister sur le caractère « sociale » de l’armée. Et cela passe a priori, parce que, au fond, pourquoi ne pas être en même temps une sorte de prolongement de l’éducation nationale, une sorte de stage où l’on serait sévère avec les jeunes et où on leur apprendrait à faire leur lit ?
Or, réduire le service militaire à cela c’est complètement fermer les yeux sur le fait que l’armée, c’est surtout là où on est formaté pour pouvoir massacrer sans état d’âme les soldats d’une nation adverse sur le champ de bataille. C’est cela en réalité la finalité de toute cette discipline et c’est d’ailleurs ce dont se rendent compte certains parents ou adolescents ayant accepté le service national universel.
C’est une formidable machine d’endoctrinement où l’on doit accepter de soumettre potentiellement d’autres peuples par les armes, pour le « bien » de la nation française. L’idée qu’à l’armée il n’y a « ni classe, ni race » relève d’ailleurs de ce bricolage idéaliste pour faire de la nation le seul pivot des aspirations des uns et des autres.
La bourgeoisie revient en force avec cette idée puisqu’elle se retrouve confrontée à la réalité d’une société pétrie dans le libéralisme jusqu’à la nausée, jusqu’au délitement total.
Comment espérer se montrer dissuasif ou maintenir sa domination en ayant une population qui s’en fiche de tout, qui espère juste ne pas être dérangée dans sa consommation ? Malgré tout, elle se doit d’assurer la concorde sociale au sens d’une vie en société qui ne soit pas minée par les comportements individuels anti-sociaux.
Comme dans le capitalisme il est impossible de planifier et d’organiser la production sociale, il ne reste que l’enrôlement militaire comme perspective, ce qui a pour effet indirect de renforcer le militarisme dans un contexte ou prédomine la tendance à la guerre mondiale.
On voit ici tout le caractère opportuniste d’un mouvement comme la France Insoumise qui ne cesse d’insister sur le rétablissement du service militaire comme perspective d’intégration sociale.
On est là à mille lieux de l’héritage du mouvement ouvrier qui veut que les membres d’une société ne sont intégrés que parce qu’ils coopèrent dans et par la production sociale, non pas dans une pseudo solidarité organique qui n’est rien d’autre qu’une approche fasciste du monde.
Quoi de mieux pour être intégré et rééduqué que participer à un effort pour construire une infrastructure collective pour le bien de tous ? La finalité n’est pas le mensonge de la grandeur de la nation, mais la soumission de l’individu et de son égo au progrès collectif.
On voit bien ici tout le mal engendré par le populisme car là où l’intuition populaire pour l’engagement militaire est juste, c’est concernant le besoin de discipline et de valeurs collectives. En effet, la multiplication des comportements anti-sociaux exige une prise en main des question d’éducation de la jeunesse et de la vie en société.
Mais cela ne doit pas passer par une remise en ordre militariste, pilotée par en haut mais par une organisation de la société à la base pour rééduquer et réintégrer ses propres éléments en son sein. Et cela s’appelle ni plus ni moins que le socialisme, avec sa philosophie centrale du travail comme grande mesure salvatrice.
Car on ne peut remettre tout le monde au travail sans passer par la remise en ordre de la société et sans en avoir les moyens sociaux et culturels, bref sans avoir la classe ouvrière au pouvoir. Voilà pourquoi seule la Gauche historique est à même de proposer une solution juste et durable pour en finir avec les comportements anti-sociaux sur la base du pacifisme, du Socialisme !
Les sels nitrités sont une catastrophe sanitaire qui doivent poser la question plus générale d’une nouvelle alimentation.
Début février, une proposition de loi va être soumise à l’Assemblée nationale visant à interdire l’utilisation de nitrates et des nitrites dans l’alimentation, à l’horizon de quelques années mais déjà avec un arrêt immédiat dans les écoles.
Initiée par le député Modem du Loiret Richard Ramos, cette loi se veut une mesure sanitaire contre la survenue des cancers digestifs. On sait que ces cancers sont favorisés par la consommation de charcuteries qui contiennent des sels nitrités.
Le problème n’est d’ailleurs pas tant les sels nitrités, qui se composent de 99, 4 % de sels de cuisine et de 0,6 % de nitrite de sodium ou de nitrite de potassium, mais leur réaction chimique au contact du fer naturellement présent dans la viande lors du processus (acide) de la digestion. A ce moment, les sels nitrités se transforment avec un pouvoir oxydant qui provoque une inflammation, avec à long termes des risques de développement de cancers du colon, de l’estomac ou du rectum.
C’est d’ailleurs pour cela que la charcuterie est, avec l’alcool et les produits de salaison, l’un des seul aliment classé dans le « groupe 1 » par l’OMS et le Centre internationale de recherche sur le cancer (Circ), c’est-à-dire cancérigène avéré pour l’homme.
Lors d’audition parlementaire, Denis Corpet, spécialiste dans la prévention des cancers, a parlé des nitrites comme d’un « poison » à bannir de toute urgence. Cela d’autant plus qu’en France, il y a un une consommation massive de charcuterie, ayant pour conséquence le fait que le cancer du colon est le second cancer le plus fréquent, après celui du poumon.
L’omniprésence des sels nitrités dans les salaisons et la charcuterie pose donc la question de l’agrobusiness de la viande, et particulièrement de celle de porc. A ce niveau, l’industrie française est leader mondial, notamment en Bretagne avec des géants de la production de porc. Troisième « producteur » de l’Union européenne, la France a abattu 23,5 millions de porcs en 2019.
C’est un chiffre énorme, un massacre industrialisé qui en dit long. Comment une société qui regarde cela avec indifférence peut-elle prétendre se préoccuper du sort de la planète ? Il y a ici un antagonisme complet entre deux visions du monde. On ne peut pas dire qu’on accepte la destruction en masse, la tuerie en masse, et en même temps qu’on veut protéger la planète. C’est incompatible.
D’autant plus que dans le capitalisme, on parle de « productions » formées à partir de montagnes de cadavres qu’il faut bien pouvoir écouler le plus vite possible, tout en maintenant la possibilité de consommation le plus longtemps possible. Et c’est là qu’interviennent les sels nitrités, car cet additif permet justement, pour un coût moindre, de conserver des viandes plus longtemps avec moins de chair utilisée (les sels nitrités font de la rétention d’eau).
Les sels nitrités, ce sont aussi ces additifs qui rendent le jambon à la couleur très rose, « appétissante », comme le justifie l’agrobusiness qui ajoute que, sans eux, la viande serait grise, voire verdâtre. Ce qui est vrai puisque l’on parle ici de parties d’animaux en décomposition, avec des additifs visant à bloquer un processus naturel.
D’ailleurs, ces additifs ont commencé initialement à être utilisés comme agent anti-infectieux, dans le cadre de la conservation de la viande, à une époque où le système de réfrigération n’étaient pas celui d’aujourd’hui.
Et dans le capitalisme, ce sont les classes populaires, à côté des animaux bien sûr, qui paient le prix de cette production alimentaire au rabais. Dans la proposition de loi qui va être soumis au débat à l’Assemblée nationale, il est remarqué de manière juste la chose suivante :
Il y a quelques décennies, les pauvres mangeaient des légumes et les riches de la viande, cette tendance s’est donc inversée. Qui plus est, les foyers modestes mangent de la charcuterie de moindre qualité.
Cela montre à quel point le capitalisme produit une société qui déborde de richesses, déborde de capacités productives, mais les utilisent de manière mortifère. Il y a un nombre d’animaux abattus supérieurs à la réalité de la consommation, trop de viande à écouler et pour le faire dans des conditions de profitabilité capitaliste, il est forcé d’en passer par des tas d’ajouts chimiques afin de maintenir la possibilité de vendre, ou bien de trouver de nouveaux marchés, de nouveaux types de consommation, etc.
A l’évidence, à l’instar de la généralisation du Nutriscore, l’interdiction des sels nitrités seraient une bonne chose, allant dans le sens d’une préservation de la santé de tous.
Mais l’on voit bien que le problème de fond, c’est le trop-plein de viande, un problème quantitatif qui ne peut être vraiment réglé à coup de réglementation, mais par l’élaboration d’une nouvelle alimentation, supérieure. Une alimentation qui doit devenir à 100 % végétale et biologique, afin d’éviter au maximum les aliments ultra-transformés et composés d’additifs, et pour cesser de maintenir une consommation forcenée sur la base d’une destruction industrialisée.
Le capitalisme a tout faux, dans le fond comme dans la forme.
Un sport de riches pratiqué par des pauvres, un symbole du socialisme.
Il n’y a rien de plus français que le Tour de France, il n’y a rien de plus populaire que le Tour de France. Et si l’on regarde bien, il y a dans le cyclisme quelque chose qui est par définition même ce qui est la Gauche historique.
De quoi s’agit-il ? Tout simplement de ce fait capital que le cyclisme est un sport de riches pratiqué par des pauvres. Et ça, ça change tout.
En effet, le football, par exemple, a un profond travers, c’est son immédiateté. Cela lui confère une base de masse qui, en fait, est fictive. Si tout le monde aime taper dans un ballon ou jouer avec une balle, il apparaît très vite que le football, on en fait vite le tour. Les Français ne sont pas les Brésiliens et leur affection pour le jeu de balles.
Et si supporter un club est une forte tradition en France parfois, il n’y a pas de réel public de masse à grande échelle pour autant en France et une des preuves de cela est qu’il n’y a pas réellement plusieurs clubs par ville contrairement à beaucoup d’autres pays. Le football est présent, mais il n’est pas validé et il n’existe d’ailleurs pas dans notre pays sans faire face, tel un yin et yang, au rugby.
Car les Français aiment l’esprit et le style, ce que le football ne permet pas dans une large mesure, le rugby étant son inverse. Le cyclisme le permet par contre par la grâce de ses courbes, ses codes et surtout son esprit. Mais ce trait national-démocratique français – qu’aucun nationaliste ou cosmopolite d’ultra-gauche ne comprendra jamais en raison de leur incapacité à fournir des efforts culturels prolongés – a un contenu socialiste de par un aspect substantiel.
Le cyclisme a ceci ici en effet de très différent par rapport au football que c’est une activité qui exige un investissement financier et intellectuel. C’est accessible sans réellement coûter quelque chose, puisqu’on peut rouler ici ou là gratuitement, même si parfois il faut se déplacer en voiture ou en train pour y accéder.
Par contre, le matériel coûte cher, très cher. 1500 euros un vélo correct, 150 euros le cuissard cycliste long et 90 euros pour le haut, 60 euros le casque, 30 euros pour des gants mi-saison et 150 euros pour des chaussures, sans parler des chaussettes, de la pompe à vélo, un lubrifiant pour la chaîne, des pneus à changer régulièrement, etc.
Et faire du vélo c’est se préoccuper de savoir que faire en cas de crevaison, c’est faire l’effort de chercher les routes où l’on peut rouler, etc. Ce n’est pas taper dans un ballon en bas de chez soi. Le football, c’est d’ailleurs accepter l’urbanisation, la ville, alors que le cyclisme, c’est la fuir tout en l’assumant sur le plan matériel au niveau de la modernité et de la culture.
Cela fait que le cyclisme pratiqué par les pauvres implique une exigence socialiste, car c’est dire: nous sommes pauvres, mais nous voulons la richesse matérielle afin de pouvoir nous épanouir, développer nos facultés, pour nous tourner vers la nature depuis la culture.
Phénomène récent devenant de masse, le gravel bike est grosso modo un vélo de course avec des roues valables pour le gravier, le sable, les chemins… permettant des parcours plus marquants que ceux purement routiers et sans la lourdeur des VTT
Seul le capitalisme développé permet d’ailleurs une telle démarche. Il y a une incroyable montée en puissance du cyclisme en France : dès les années 1920-1930 il y a des comptes-rendus en première page de l’Humanité, puis les années 1960 marquent le début d’une consécration culturelle nationale.
La pandémie a, de manière marquée, encore plus renforcé la présence du vélo, mais cela est par contre vrai dans tous les pays occidentaux, comme d’ailleurs l’expansion des pistes cyclables et marquages cyclables sur les routes. C’est un aspect important, mais là n’est pas l’essentiel.
L’essentiel, c’est que le cyclisme implique des pauvres ne s’enfermant pas dans l’immédiateté, faisant des efforts prolongés et conscients pour vivre mieux. Il y a là tout un symbole.
Et puis bien sûr il y a la dimension sportive, prolétaire, bien loin des pouilleux zadistes ou des syndicalistes toxicomanes. La Gauche historique a toujours souligné l’importance de la santé, du bien-être physique et mental.
Voilà pourquoi il faut parler cyclisme, car le cyclisme parle de lui-même à l’esprit français, tout comme le font le Varzesh-e Pahlavani en Iran, le tennis de table en Chine, le hockey sur glace en Tchéquie, le ski en Autriche, le cricket au Pakistan et en Inde, le volleyball au Sri Lanka…
Et cela, c’est de la culture, démocratique : c’est avec cela qu’on écrase le fascisme, et avec rien d’autre.
La ministre du logement a soulevé une pierre bien trop grosse pour elle.
Jeudi 14 octobre, Emmanuelle Wargon, la ministre du logement, a fait une sorte de conférence-restitution d’ateliers réunissant des citoyens, des professionnels, des experts, etc., autour de la thématique « Habiter la France de demain ». Lors de cette conférence-restitution, elle a déclaré la chose suivante :
Le modèle à l’ancienne du pavillon avec jardin, dont on peut faire le tour, n’est plus soutenable et nous mène à une impasse. L’histoire de l’urbanisme en France a été marquée par des évolutions culturelles ; des idées ancrées dans leurs époques dont les effets visibles aujourd’hui ont été plus ou moins heureux.
Dans la période la plus récente, nous sommes passés d’une urbanisme de grands ensembles (…) à un fonctionnement urbain de plus en plus éloigné des centres-villes et de plus en plus dépendants de la voiture individuelle. Cela a créé de nouveaux territoires périphériques, à l’urbanisation pavillonnaire, dépourvus d’espaces publics (…). Nous devons assumer de mettre ce modèle derrière nous.
Ce modèle d’urbanisation qui consacre chaque espace à une fonction unique, qui dépend de la voiture pour les relier est désormais dépassé et constitue finalement une impasse écologique, économique et sociale.
Cette description des choses est tout à fait juste et justifiée. Mais cela heurte à la fois des traditions culturelles et des intérêts économiques immenses, qui n’ont pas manqué de se faire entendre. Dans les heures qui ont suivi ces propos, la polémique a enflé, avec la constitution d’une sorte de front uni de la Droite et des magnats de l’immobilier.
Les propos récents de la ministre ont d’autant plus agacés le secteur de l’immobilier qu’il se trouve confronté actuellement aux pénuries de matériaux et qu’il s’inquiète du principe du « zéro artificialisation nette » inscrit dans la loi climat et résilience alors même que l’appétits pour la maison individuelle a grimpé depuis la crise sanitaire.
Le président de la Fédération française des Constructions de Maisons Individuelles s’est dit ainsi « révolté contre de telspropos tenus par une élite parisienne dite écologique et pourtant très loin des territoires ». Le président de la Fédération française du bâtiment a contre-attaqué contre « la stigmatisation persistante de l’habitat individuel, à contresens des aspirations des Français ». Eric Zemmour a critiqué des « moyens […] pour détruire le mode de vie des Français » quand Marine Le Pen a dénoncé « l’avenirsoviétique de Madame Wargon ».
La polémique a tellement enflé à Droite que la Ministre du logement s’est défendue à travers un communiqué du ministère lui-même. Ce communiqué déclare :
Oui, de nombreux Français rêvent de la maison individuelle car c’est une promesse de confort, d’espace et de tranquillité. Personne ne veut les en empêcher ni les en dissuader. Ils sont aussi en demande de services de proximité. Pourtant les lotissements en périphérie des villes ne permettent pas toujours d’accéder à ces services et contribuent à un sentiment d’exclusion. Il faut donc repenser nos modèles d’urbanisme.
En réalité, Emmanuelle Wargon a soulevé une pierre bien trop grosse pour elle. Il n’est pas possible pour la classe dominante de viser une transformation d’ensemble de la vie quotidienne telle qu’elle est développée ici, car cela revient à signer son arrêt de mort.
La maison individuelle n’est pas simplement un choix individuel, mais un horizon culturel qui forme une des pierres angulaires de la culture nationale. Entre le XIXe siècle et la fin du XXe siècle, la France est passée d’un pays de petits propriétaires paysans disséminés en un pays façonné par les zones pavillonnaires et son corollaire, les routes jonchées de ronds-points.
La France moderne ne s’est-elle pas façonnée sur le modèle de la petite propriété ? Et la bourgeoisie française n’a t-elle pas assuré sa domination depuis 1871 grâce à la promotion de la mentalité du propriétaire ?
Plus récemment et plus concrètement, il faut se souvenir des propos de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007, lorsqu’il était en pleine opération de pacification sociale à la suite des émeutes de novembre 2005. Lors d’un discours le 14 janvier 2007, il affirmait :
« Je propose que l’on fasse de la France un pays de propriétaires parce que, lorsqu’on a accédé à la propriété, on respecte son immeuble, son quartier, son environnement et donc les autres. Parce que lorsque l’on a accédé à la propriété, on est moins vulnérable aux accidents de la vie (…). Devant cette injustice, certains proposent le logement social pour tous et la taxation des propriétaires par les droits de succession. Je propose la propriété pour tous »
Depuis les années 1970, la bourgeoisie n’a eu de cesse de promouvoir l’accès à la propriété comme le gage d’une réussite sociale, le vecteur d’une meilleure vie. Cela s’est traduit en 1977 par la création d’un premier prêt d’accession à la propriété, le prêt HLM-accession ou prêt aidé d’accession à la propriété. Un dispositif qui n’a eu de cesse d’être modernisé, avec pour conséquence l’envolée de constructions de maisons individuelles. La maison est passée de 36 % des logements construits en 1970 à 62 % en 1982.
Or, depuis les années 1990, l’accession à la propriété s’est enlisée du fait de dispositifs d’aides flous, avec des conditions d’accès toujours plus difficiles. A cela s’ajoute l’envolée des prix dans les centres-villes qui poussent les classes populaires à acheter loin des métropoles, accentuant l’étalement urbain et le phénomène de périurbanisation, ces espaces sans âme et sans horizon culturel.
Si l’on y regarde de plus près, on voit bien que l’inflation de la maison individuelle est l’expression directe d’un mode de vie façonné par le capitalisme. Et les principales victimes, ce sont les classes populaires qui se retrouvent séparées de leur lieu de travail par d’épuisants trajets en voiture. Sans même parler de l’emprisonnement dans des crédits qui renforcent l’exploitation salariée… Bref, les ouvriers n’y ont pas gagné grand chose, si ce n’est une oppression dans une cage dorée.
Mais, comme toujours dans le capitalisme, l’autre victime de ce développement chaotique, c’est la nature. Dans un rapport sur l’artificialisation des sols, le Comité pour l’économie verte évaluait à 47 % la part prise par la construction de maisons individuelles dans les nouvelles artificialisations entre 2006 et 2014 contre 3 % pour le logement collectif, 5 % pour le commerce et 16 % pour le réseau routier. A ce titre, à Alsterdorf en Allemagne, le maire a interdit la construction de nouveaux pavillons pour lutter contre l’étalement urbain.
Face à un tel enjeu de société, voire de civilisation, il est évident qu’Emmanuelle Wargon ne fait pas le poids. Quand on est une personne issue du géant de l’agro-business français, Danone, on ne fait pas partie de la solution, mais bien du problème. Façonnée par sa posture de communicante, la ministre du logement n’a pas mesuré le problème de taille qu’elle a soulevé et a éveillé les intérêts du vieux monde.
À problème de taille, réponse de taille : il y a besoin d’une grande rupture sociale et culturelle portée par la classe ouvrière contre un capitalisme qui enferme et détruit la nature.
Il arrive souvent de tomber sur des déchets déposés illégalement en dehors des lieux de collecte : c’est du dépôt sauvage.
Il y a plusieurs types de dépôts sauvages.
Ceux dans les grandes villes où la mise en place des déchetteries est difficile voire impossible, comme dans la métropole parisienne qui de par sa densité empêche la construction de déchetterie en son sein. Il existe cependant dans les grandes villes, y compris à Paris, des services municipaux de ramassage d’encombrant sur rendez-vous, et gratuit, mais cela n’intéresse pas les esprits paresseux qui n’envisagent aucune démarche organisée.
Il y a ceux aux abords des déchetteries, où les individualistes voulant se rendre en déchetterie mais constatant que celle-ci est fermée, cèdent à l’immédiateté et se débarrassent de leurs déchets juste devant, obligeant les agents à nettoyer les abords. Au delà d’être une démarche purement égoïste, c’est tristement le reflet de la société aujourd’hui sans conscience planétaire ni collective ; où domine le libéralisme dans l’attitude.
Bien que tout ne puisse pas être recyclé ou « revalorisé », déposer des déchets ménagers, de bricolage, des meubles, électroniques, de produits dangereux etc. relève du cannibalisme social et d’une barbarie anti-planétaire. C’est céder aux mœurs du turbo-capitalisme, où si l’on veut faire quelque-chose il faudrait l’avoir de suite, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
C’est ce qui amène d’ailleurs au dernier type principal de dépôt sauvage : celui dans la Nature. Aux abords des petites routes en France, voire en forêt, il n’est pas rare de trouver dans les champs, dans les forêts, près des étangs, etc. des sac poubelles, du plastique, des déchets électronique, des pneus, de l’amiante ou tout autre type de déchet.
C’est précisément la manifestation presque ultime de l’individualisme forcené qui sévit dans la vie sous le capitalisme. Se laisser aller à ce type de pratique relève de la barbarie, du nihilisme et de l’égoïsme le plus total, sans aucune considération pour les autres habitants de la Planète, sans considération pour les animaux qui seront perturbés dans leurs vies, sans considération non plus pour les travailleurs qui devront se protéger et évacuer (si ils sont trouvés) tous ces déchets. La Nature n’est pas une décharge à ciel ouvert ; elle devrait être un sanctuaire pour la vie.
Bien entendu à l’heure actuelle, les déchetteries et le recyclage sont un business comme un autre dans lesquels les « déchets » ne sont pas toujours « revalorisés » ou recyclés correctement car ne permettant pas de tirer assez de profit.
Cela pose également la question de la gestion du déchet lui-même que la Gauche devra résoudre. Il suffit de se rendre en déchetterie pour constater que bon nombre de choses jetées sont encore fonctionnelles, utilisables, réparables, et mérite une seconde vie. Mais pourries par le 24h/24 du capitalisme, il faudrait consommer toujours plus, et jeter toujours plus. Cela est autant vrai pour des biens que des relations.
Le dépôt sauvage n’est donc qu’une expression avancée supplémentaire de l’individualisme forcené dans lequel la société capitaliste nous fait vivre. C’est de cela dont il est question lorsque des personnes jettent au sein de la Nature des produits dangereux (ou d’ailleurs n’importe quoi), nuisant aux animaux, vivants à côté des déchets et rendant le travail plus aliénant et plus difficile aux agents de déchetteries, communaux, pour nettoyer les dépôts sauvages.
Alors pour résoudre cela, il faudra que la Gauche embrasse la question des gestions des déchets, et que les personnes s’adonnant à des pratiques socialement pourries soient soumises à des travaux d’intérêts généraux dans les déchetteries, dans les incinérateurs, dans les lieux de recyclage, les services de ramassage des déchets.
Dans les années 1980, la course à pied a cessé d’être uniquement un sport lié aux fédérations d’athlétisme et pratiqué par des compétiteurs aguerris. C’est devenu un véritable phénomène de société avec tout un état d’esprit “californien” (ou même new yorkais) faisant l’éloge d’une vie saine et équilibrée, marquée par les loisirs. La figure du jogger (on parle maintenant plutôt de runner) est devenue très populaire, au cinéma, dans la littérature ou encore les publicités. La corollaire a été bien sûr la massification des chaussures running et de marques comme Nike, avec le phénomène des sneakers qui sont portées dans la vie de tous les jours.
Cela fait qu’en 2019 en France, il était estimé que près de 14 millions de personnes pratiquent régulièrement la course à pied, dont 5 millions de manière sportive (c’est-à-dire en compétition, ou du moins en participant à des événements avec un dossard et un classement !).
On notera qu’il est difficile de savoir si la période du confinement a eu un effet (positif ou négatif) sur ce nombre. D’aucun ont constaté la présence de nombreux coureurs lors des confinements ou couvre-feu, mais ce n’était peut être qu’un effet de loupe dû au fait qu’il n’y avait pas grand monde dans les rues. Aussi, beaucoup de coureurs réguliers ont expliqué perdre de la motivation en raison de l’absence d’épreuves organisées, qui servent d’objectif pour les entraînements.
Toujours est-il que la course à pied reste un phénomène de société en 2021, et qu’il connaît bien évidemment des évolutions. Son évolution la plus marquante depuis les années 2010 est la généralisation des courses dites trail, et des entraînements allant avec. Il s’agit tout simplement de courir dans des environnements considérés comme naturels, c’est-à-dire des chemins escarpés, boueux, avec beaucoup de dénivelé, etc.
> McFarland, USA, un film passionnant sur le running dans les années 1980
Cela n’a en soi rien de nouveau et d’une certaine manière, le trail est un retour aux sources, à la course à pied des origines. C’est une opposition aux années 1980, où le jogging s’est développé avec un style urbain qui faisait qu’on courrait essentiellement sur route, ou alors sur des chemins très pratiqués et donc lissés. Cela a correspondu à une période particulière du capitalisme où la modernité signifiait quasi automatiquement la ville, donc le bitume, les grands remblais, les parcs urbains, les pistes d’athlétisme “pour tous”, etc. Tout cela tranchait de manière nette avec ce qu’a pu être la course à pied avant, qui se pratiquait sur des chemins isolés de campagne, voire carrément dans des prairies ou sous-bois pour ce qui est du cross-country.
Le trail, c’est donc un peu la course à pied “d’avant”, d’avant les routes bitumées et la ville généralisée. Il y a systématiquement chez les pratiquants du trail une mise en avant de la nature, avec l’idée qu’il est plus agréable et intéressant de courir sur des chemins naturels ou semi-naturels, tant pour l’attrait de l’environnement que d’un point de vue technique et sportif.
Un autre aspect inhérent au trail est celui de la longueur, tant pour les compétitions que les entraînements. Si le jogging habituel se court sur une distance allant de 5 km à 10 km, le trail c’est 15 km grand minimum. En fait, la mode du trail est essentiellement issue du développement des courses d’ultra-endurance, qui ont façonné la figure du trailer, sorte d’aventuriers des temps modernes.
On recommandera à ce sujet la passionnante autobiographie de Scott Jurek, Eat & Run (disponible en français aux éditions Guerin). Vegan depuis 1999, cet américain issu d’une famille populaire est un grand champion de la discipline, ayant gagné les courses les plus difficiles telles la Spartathlon (245 km entre Athènes et Sparte) ou encore le Badwater Ultramarathon ( la « course à pied la plus dure au monde », avec 217 km dans le désert de la Vallée de la mort).
Dans une interview, Scott Jurek expliquait la chose suivante :
« La victoire n’est pas mon objectif principal. La découverte, l’accès à mon âme et à mon esprit sont mes buts principaux ».
C’est là tout à fait typique et conforme à la mentalité du trail et des trailers. Il y a ainsi, pour l’aspect positif, une mentalité néo-hippie à la recherche de profondeur d’esprit face à la superficialité des rapports dans le capitalisme. Le problème cependant, c’est que tout cela conduit facilement à un repli sur soi individualiste, qui est finalement très consommateur (consommateurs de sensations, de paysages, d’exploits personnel, et bien sûr de matériel).
Là où la compétition classique de course à pied, liée à l’athlétisme, a une approche collective de la pratique sportive (une seule personne gagne, mais sa victoire est permise par ses concurrents et est vécue par tous les spectateurs de la discipline), la mentalité trail rejette largement la collectivité au profit de l’aventure individuelle de chaque participant.
L’athlète française Annette Sergent, championne du monde de cross-country en 1987 et 1989, résume très bien cela :
« Quand je faisais de la compétition, le monde du running était peu développé et on ne pensait qu’à la performance. Aujourd’hui, on court sans avoir les yeux rivés sur le chronomètre, en privilégiant son accomplissement personnel. Le champ des possibilités s’est considérablement élargi. On pratique seul, à deux ou à 40 000 ; on choisit la distance, l’allure, les paysages. C’est au gré de ses envies. »
C’est là un phénomène très complexe, car il est à la fois positif et négatif, et il est difficile de cerner quel aspect est le principal. Si la massification est une bonne chose, il est évident par contre que l’absence de réelle compétition (hormis les quelques dizaines de prétendants aux podiums des épreuves de masse) est aussi un recul, tant culturel que social. La compétition, en effet, est forcément une aventure collective, avec un haut niveau de raffinement social, contrairement à l’aventure individuelle qui est un repli sur soi.
Bien sûr, c’est une bonne chose de voir les gens courir simplement par plaisir, ne serait-ce que pour la santé. Mais force est de constater que le trail et la mentalité allant avec ne consistent pas en une simple activité de détente, mais en un véritable mode de vie, avec une mentalité “totale” promouvant le “dépassement” perpétuel.
Il est flagrant que ce mode de vie et cette mentalité sont façonnés par un style bourgeois. C’est la figure du chef d’entreprise ou du cadre dirigeant s’imaginant “réaliser” quelque chose avec de pseudo performances individuelles, lors d’épreuves de masse ou bien en partageant ses sorties sur les réseaux sociaux.
Cela participe forcément de tout un business, avec une course à l’équipement et au gigantisme des épreuves. Là où le footing ne nécessite qu’une bonne paire de chaussure à moins de 100 euros, avec un simple short et éventuellement un maillot technique pour réguler la transpiration, le trailer lui transporte toute une panoplie. Depuis la chaussure ultra technique jusqu’au sac pour boire, en passant par la montre GPS et les bas de contention, etc.
C’est la même chose pour les épreuves, avec par exemple, et là encore de manière tout à fait typique, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, qui est une véritable catastrophe tant écologique que sociale-culturelle. Il faut lire à ce sujet l’excellent article critique produit par les locaux d’Arves à Gauche, qui montrent toute la démesure et l’absurdité de ce genre d’épreuves commerciales.
L’esprit aiguisé et critique des gens à Gauche leur fera également remarquer facilement que les trailers sont souvent ridicules, par exemple en bousculant à toute vitesse les randonneurs et en s’imaginant que ceux-ci admirent leur petite aventure individuelle !
Néanmoins, il y a avec le trail une modernisation de la pratique sportive dont le trait marquant est qu’elle est tournée vers la nature et la recherche de naturalité. C’est la même chose avec le phénomène du gravel pour le vélo, ou bien le ski de randonné plutôt que le ski sur piste.
C’est là quelque chose qui est forcément positif et conforme aux exigence du 21e siècle. En ce sens, la longue « enquête sur l’ultra-trail » publié sur le média d’ultra-gauche lundi matin est unilatéral et passe complètement à côté de la question de la Nature (ce qui est normal puisque pour eux elle n’existe pas).
Il faut toujours cerner les deux aspects et souligner la future transformation, lorsque les masses populaires s’empareront elle-même du phénomène, qu’il pourra se réaliser véritablement, brisant la corruption par le mercantilisme capitaliste et l’individualisme bourgeois. Alors vivement que le peuple s’approprie le trail !
Lancés ce 23 juillet 2021 à Tokyo au Japon, les Jeux Olympiques voient pour la première fois le skateboard comme discipline olympique. Un véritable tour de force qui transforme l’âme du skateboard.
Les 25-26 juillet ont eu les premières épreuves de skateboard, celle de « street », avec un skate park construit à l’image du mobilier urbain normalement utilisé par les skateurs pour réaliser leurs figures, leurs « tricks ».
Suivront début août celles de « park », ou plutôt de « bowl » qui signifie une sorte de piscine en béton.
Parmi les 8 skateurs « olympiques », deux français ont été sélectionnés pour représenter la France, Aurélien Giraud et Vincent Milou. Coachés, suivis par des médecins attitrés, habillés par la grande marque française Lacoste, le skateboard voit là une bien triste page de son histoire s’écrire. Sans lui ou malgré lui, cela l’histoire le dira.
Combien d’autres cultures ou éthiques dites « alternatives » se sont-elles fait prendre au jeu de l’intégration facile au système dominant ? Car les esprits les plus constructifs tentent bien de trouver un aspect positif à la présence du skateboard aux JO, celles-ci aidant à une certaine forme de reconnaissance officielle. Une reconnaissance qui aiderait les projets en tout genre…
Certes, mais c’est là se leurrer quant à la finalité d’une reconnaissance de la société capitaliste. Qui ne voit pas d’ailleurs fleurir des skate parks partout en France ? Voilà maintenant que s’ajoutent à la Fédération française de roller et de skateboard des tas de « clubs » pilotés par des « professeurs ».
Les municipalités qui financent ces organisations et ces lieux de pratique ont en tête l’idée de faire rayonner, de peser et pourquoi pas de « créer des champions ». Aurélien Giraud, qui a terminé sixième le premier jour, est l’incarnation même de ce type de figure-athlète.
Et cette tendance va en s’accentuant avec l’hyper-médiatisation liés aux réseaux sociaux, où certains parlent de « carrière » ou de « mercato », quand d’autres obtiennent des sponsors de Louis Vuitton, avec même des skateuses hyper-sexualisées qui acceptent des publicités…pour des préservatifs.
Rien n’est bon dans une telle direction. Car le skateboard ce n’est pas le football. Non pas que le football soit quelque chose à fustiger, tout au contraire : c’est un sport qui s’assume comme tel et c’est là faire preuve d’une démarche sincère. A l’inverse, le skateboard n’est pas un sport et tenter de l’intégrer dans ce sens, c’est le vider de sa substance historique.
Et le grand critère pour juger qu’une chose va dans le bon sens, c’est la sincérité et l’authenticité. Un sport est un sport, et un état d’esprit alternatif est un état d’esprit alternatif.
Il est vrai qu’il existe des compétitions de skateboard depuis toujours. Mais entre participer à des compétitions mondiales, organisées sur le mode du show à l’américaine telle que la « Street League » ou les « X Games », ce qui est déjà en soi critiquable, et intégrer les Jeux Olympiques, il y a un gouffre.
Car il y a une différence de fond entre participer à un circuit qui vise une reconnaissance à l’intérieur d’une scène aux codes bien déterminés, et une reconnaissance grand public, ou du moins de type médiatique. On peut dire que c’est là être mauvais esprit, mais si l’on est authentique et vrai, on sait bien que le skateboard n’est pas un sport, et encore moins une discipline olympique.
Preuve en est la déclaration de Vincent Milou, un « sélectionné » de l’équipe de France de skateboard, à propos des contrôles anti-dopages qui nécessitent aux « athlètes » de voir leur planning être régulièrement contrôlé pendant trois mois avant la compétition. Voici ce qu’il dit dans un reportage de Canal + sur le « dilemme olympique » du skateboard :
« C’est un planning sur trois mois. Tu dis trois mois à l’avance ce que tu fais, je sais pas quelqu’un qui fait de l’athlé [athéltisme] c’est facile pour lui : de 8h à 10h il va au stade à l’entrainement. Enfin, nous on a pas ça, c’est impossible, on va skater à la dernière minute, tu vas à droite, à gauche, tu vas à un spot c’est mouillé, tu vas à un autre spot »
Et Vincent Milou a raison : il est impossible de codifier le skateboard, car ce n’est pas là son essence. A moins de vendre son âme au diable, il est impossible de dire oui à l’origine, et oui à l’intégration-codification. Le skateboard c’est un style de vie qui prend tout entier une personnalité, à telle point qu’elle est entièrement façonnée par l’état d’esprit « skate ».
Il suffit de voir comment un skater analyse une ville pour se rendre compte que c’est une démarche totale, qui porte en elle une sorte de critique d’un monde urbain aseptisé et formalisé par des tas de règlements qui cloisonnent et enferment. Le mot d’ordre du skate, c’est justement de dire : libère toi des codes urbains qui enferment, dessines-toi ta subjectivité urbaine.
Le skateboard c’est une réaction à l’urbanisation, une tentative de se libérer du carcan de monde bétonisé en se l’appropriant pour mieux le détourner. Ce n’est pas mesurable par une note, pas plus que l’on s’entraine pour se réaliser. Il y a bien un effort physique, une dépense d’énergie, mais c’est là secondaire car ce qui compte ce n’est pas tant la performance physique que la réalisation subjective.
Quelle hypocrisie de voir que ce soit Yuto Horigome qui termine médaillé d’or pour les hommes et Momiji Nishiya pour les femmes alors même que le centre-ville de Tokyo est interdit au skateboard, les skateurs nippons étant obligés de skater la nuit pour éviter les restrictions et les mentalités hostiles…
Le skateboard deviendrait-il un loisir comme les autres ? Tout cela est à l’image d’un Geoff Rowley, figure historique du skateboard des origines et qui, végétalien pendant plus de 10 ans, a décidé de tout arrêter…pour devenir chasseur ! Mais l’on pourrait citer l’arrivée si facile de Nike dans le milieu cette dernière décennie, ou plus récemment de New Balance, ou encore l’inflation de la posture d’égo-trip sur Instagram.
Il n’y a qu’à voir comment la personnalité de Rayssa Leal, une jeune skateuse brésilienne (née en 2008 !), est utilisée par la compétition de type capitaliste.
Rayssa Leal
De deux choses l’une : ou bien le skateboard est à tournant de son histoire, avec la tendance à s’intégrer dans le « game », ou bien l’arrivée du skateboard aux Jeux Olympiques de 2021 n’aura été qu’une parenthèse d’une anomalie historique de la décennie 2010.
Car heureusement, l’identité historique de l’esprit skate est toujours là, belle et bien vivante, formant toujours le coeur même de la démarche… mais quel sera à terme l’impact de cette tendance qui n’en finit pas d’enfler et que l’on peut qualifier, malencontreusement, de « skate business » ?
Le souffle des années 1990, celui qui a forgé cet état d’esprit particulier doit-il s’évaporer dans le business ? Peut-être, et les plus avisés remarqueront que la vague vegan et straight edge, si connectée dans ces années-là au skateboard, ne s’est d’ailleurs finalement pas vraiment cristallisé dans ce même milieu.
Car les skateurs sont au fond des personnalités à l’esprit alternatif et décontracté pour sûr, mais avant tout individuel voire individualiste : tolérons les choses et vivons notre « truc » à la marge… sauf que la marge reste justement peu de temps une marge, car la pression sociale et sociétale est toujours intense.
Et à un moment il faut dessiner des lignes rouges à ne pas franchir. Peut être est-ce là le drame actuel du skateboard confronté à son « tournant olympique » ?
Décidément, les années 2020 vont être la décennie du tri sélectif entre ce qui est authentique et ce qui s’est fait corrompre par la facilité capitaliste.
La société française a fait un pas de plus dans la version américaine du capitalisme.
« Constance et Aude Démettre sont les mères de Juliette (9 ans) et des triplées Apolline, Emma et Camille (6 ans), à Bordeaux le 25 juin 2021. » C’est ainsi que Le Monde présente deux femmes et quatre enfants dans un article sur la PMA, la Procréation Médicalement Assistée. Biologiquement, cela n’a aucun sens. La vie est dialectique et il faut un homme et une femme pour qu’il y ait des enfants.
C’est cependant tout à fait conforme avec le capitalisme roi qui s’arroge tous les domaines, y compris la vie. De la même manière que les poules dites pondeuses et les chiens dits de compagnie sont des êtres vivants totalement déformés génétiquement pour servir le marché, les enfants eux-mêmes deviennent des marchandises, une consommation à laquelle on aurait « droit ».
La PMA, qui dont l’accès vient d’être élargie par la loi en France le 29 juin 2021, est maintenant ouverte à toutes les femmes, y compris célibataires. Deux femmes peuvent être reconnues comme « mères » au même titre. Et la PMA sera gratuite, c’est-à-dire que la société la paiera. C’est nécessaire, parce que le capitalisme a besoin que ce puissant outil d’atomisation des gens soit largement employé.
Car tel est le but du capitalisme : tout réduire à des identités et de la consommation. La PMA n’est d’ailleurs qu’un inévitable pas vers la GPA, la Gestation Par Autrui, que ne manqueront pas de demander des hommes au nom de « l’égalité des droits ». Et cette GPA sera elle-même un pas vers autre chose, car le capitalisme cherche, par définition, à élargir son marché.
Pour qui n’y croit pas, il suffit de voir que le turbocapitalisme considère que des hommes s’imaginant des femmes ont le droit de se considérer comme tel. Or, « elles » ne peuvent pas avoir d’enfants, puisque ce sont des hommes. Le capitalisme dira alors que ces hommes, étant considérés juridiquement comme des femmes, doivent avoir les mêmes droits que les autre femmes. Et la GPA sera instaurée, sur une base pseudo volontaire avec « dédommagement », comme équivalent de la PMA.
Il est intéressant ici de voir que la Gauche, en France, est devenue la cinquième roue du carrosse libéral. On est vraiment passé dans une situation à l’américaine : il y a les républicains-conservateurs, qui ne veulent pas trop de changement pour ne pas qu’il y ait d’agitation sociale, et il y a les démocrates-sociaux qui veulent moderniser le capitalisme en déviant l’agitation sociale.
Les deux s’opposent, mais pas sur leur fond capitaliste ; d’ailleurs, Pascal Praud, l’agitateur médiatique sur CNEWS, totalement sur une ligne républicaine-conservatrice, est tout à fait en faveur de la PMA. Ces deux pôles ont le même rôle qu’aux États-Unis : assécher le terrain de la lutte de classes, polariser de manière fictive.
Et cela marche. Il n’aura échappé à personne justement que, en ce moment, l’idéologie LGBT se répand de manière la plus subjectiviste, que dans chaque lycée il y a une voire plusieurs personnes s’imaginant « trans » et affichant un nihilisme outrancier et morbide à ce sujet. Le capitalisme fait littéralement un hold-up sur le mal-être et propose comme solution non pas de changer la société, mais de changer son propre corps, de le rendre consommable. Et comme cela ne marche pas, que cela ne résout rien, les jeunes tombant dans le panneau sont obligés de toujours plus en rajouter.
Et le turbocapitalisme en rajoutera. Et le conservatisme en rajoutera. Et le turbocapitalisme en rajoutera. Etc. Sans fin, comme aux États-Unis. Sauf si la Gauche historique renaît de ses cendre et démolit ce plan d’écrasement de la conscience des gens.
Voici un document de l’OMS qui rappelle de nombreuses vérités sur ce qu’impliquent les 300 milliards de paquets de cigarettes vendus chaque année.
1. Les fumeurs risquent davantage de contracter une forme sévère de la COVID-19 et d’en mourir.
2. La mauvaise odeur est partout : elle s’imprègne sur votre peau, partout dans votre maison, sur vos vêtements, elle est perceptible sur vos doigts et dans votre haleine.
3. Le tabac entraîne le jaunissement des dents et un excès de plaque dentaire.
4. La consommation de tabac et de tabac sans fumée est responsable de la mauvaise haleine.
5. Le tabac provoque des rides et vous fait paraître plus vieux, plus vite. Il entraîne un vieillissement prématuré de la peau en détruisant les protéines qui lui donnent son élasticité, en la privant de vitamine A et réduisant le flux sanguin.
6. Ces rides sont plus apparentes autour des lèvres et des yeux ; en outre, la peau des fumeurs est sèche et sillonnée de ridules.
7. Fumer augmente le risque de développer un psoriasis, une maladie inflammatoire non contagieuse de la peau qui se caractérise par des plaques rouges squameuses qui se logent sur tout le corps et provoquent des démangeaisons.
8. Plus d’un million de personnes meurent chaque année d’avoir été exposées au tabagisme passif.
9. Les non-fumeurs exposés à la fumée secondaire risquent de développer un cancer du poumon.
10. La cigarette demeure une cause importante d’incendies accidentels et des décès en résultant.
11. Les cigarettes électroniques exposent également les non-fumeurs et les passants à la nicotine et à d’autres produits chimiques nocifs.
12. L’exposition au tabagisme passif peut accroître le risque de progression de l’infection tuberculeuse latente vers la maladie active.13. L’exposition au tabagisme passif est associée au diabète de type 2.
14. Les enfants de fumeurs souffrent d’une diminution de la fonction pulmonaire qui continue de se manifester sous la forme de troubles respiratoires chroniques à l’âge adulte.
15. L’exposition des enfants au liquide des cigarettes électroniques continue de présenter des risques graves. Les appareils peuvent fuir et les enfants peuvent avaler le liquide.
16. Les cigarettes électroniques sont connues pour être à l’origine de blessures graves, notamment de brûlures causées par des incendies ou des explosions.
17. Les enfants d’âge scolaire exposés aux effets nocifs du tabagisme passif risquent également de faire de l’asthme du fait de l’inflammation des voies respiratoires menant aux poumons.
18. Les enfants de moins de 2 ans exposés au tabagisme passif dans la sphère familiale peuvent contracter des maladies de l’oreille moyenne susceptibles d’entraîner une perte auditive et la surdité.19. Arrêter de fumer diminue le risque de nombreuses maladies liées au tabagisme passif chez l’enfant, telles que les maladies respiratoires (par exemple, l’asthme) et les infections des oreilles.
20. Vous voulez être un exemple pour vos enfants, vos amis et vos proches.
21. Le tabagisme peut avoir des conséquences négatives pour les interactions sociales et les relations.
22. En renonçant au tabac, vous pourrez aller où bon vous semble, sans restrictions – vous pourrez vous mêler aux autres, vous ne vous sentirez plus isolé-e et ne serez plus obligé-e de sortir pour fumer.23. En arrêtant de fumer, vous pourrez être plus productif – vous n’aurez pas à vous interrompre sans cesse pour aller fumer une cigarette.
24. Une étude a conclu que les fumeurs dépensent en moyenne 1,4 million de dollars des États-Unis pour leurs frais personnels. Ce chiffre inclut les dépenses en cigarettes, les frais médicaux et la rémunération, inférieure en raison du tabagisme et de l’exposition au tabagisme passif.
25. Le tabagisme a une influence sur la santé et la productivité des travailleurs – les fumeurs sont plus susceptibles de perdre des journées de travail.
26. Le tabagisme aggrave la pauvreté car l’argent qui passe dans le tabac ne peut être dépensé pour des besoins essentiels comme l’alimentation ou le logement.27. Le tabagisme pèse sur l’économie mondiale, en raison du coût des soins de santé pour le traitement des maladies qu’il provoque – lequel, selon des estimations, s’élève à 1 400 milliards de dollars des États-Unis – et du fait de la perte de capital humain due aux maladies et aux décès qui lui sont imputables.
28. Les fumeurs sont davantage susceptibles d’être atteints d’infertilité. Arrêter de fumer réduit le risque d’avoir des difficultés à procréer, d’accoucher prématurément et de donner naissance à un bébé ayant un faible poids de naissance, ou encore de faire une fausse couche.
29. Fumer peut causer des troubles de l’érection. Le tabagisme a un effet délétère sur l’afflux sanguin vers le pénis, à l’origine de l’incapacité à parvenir à l’érection. La dysfonction érectile est plus fréquente chez les fumeurs et il est fort probable qu’elle persiste ou devienne permanente à moins que l’homme cesse de fumer tôt.30. Le tabagisme conduit aussi à une diminution du nombre, de la motilité et de la morphologie des spermatozoïdes.
31. Plus de 8 millions de personnes meurent chaque année des suites du tabagisme.
32. Le tabac tue la moitié de ses consommateurs. Le tabagisme sous toutes ses formes vous vole votre santé et provoque des maladies débilitantes.
33. Fumer la chicha est tout aussi nocif que consommer du tabac sous d’autres formes.
34. Le tabac à mâcher peut provoquer le cancer de la bouche, la perte des dents, le brunissement des dents, des taches blanches et des maladies des gencives.35. La nicotine présente dans le tabac sans fumée est plus facilement absorbée que lorsque l’on fume des cigarettes, ce qui renforce son pouvoir addictif.
36. Les cultivateurs de tabac sont victimes de problèmes de santé en raison de la nicotine absorbée par leur peau et de leur exposition à de grandes quantités de pesticides et à la poussière de tabac.
37. Dans certains pays, les enfants sont employés dans la culture du tabac, ce qui nuit à leur santé mais les empêche aussi d’aller à l’école.
38. Le tabagisme peut aggraver la pauvreté étant donné que les consommateurs de tabac présentent un risque beaucoup plus élevé de tomber malades et de mourir prématurément de cancers, d’infarctus du myocarde, de maladies respiratoires ou d’autres maladies liées au tabac, privant ainsi leurs familles de revenus dont elles ont grand besoin et imposant des coûts supplémentaires en matière de soins de santé.39. La grande majorité des personnes employées dans le secteur du tabac dans son ensemble gagnent très peu alors que les multinationales du tabac engrangent d’énormes bénéfices.
40. Les produits du tabac chauffés exposent leurs utilisateurs à des émissions toxiques dont bon nombre sont cancérigènes.
41. Les produits du tabac chauffés sont eux-mêmes des produits du tabac ; par conséquent, passer de la consommation de produits du tabac conventionnels à celle de produits du tabac chauffés n’équivaut pas à arrêter de fumer.
42. Il n’y a pas pour l’instant suffisamment de données probantes pour étayer l’affirmation selon laquelle les produits du tabac chauffés seraient moins nocifs que les cigarettes conventionnelles.
43. Les enfants et les adolescents qui utilisent des cigarettes électroniques ont une probabilité au moins deux fois plus élevée de fumer des cigarettes plus tard.
44. Les cigarettes électroniques augmentent votre risque de cardiopathie et de troubles pulmonaires.
45. La nicotine contenue dans les cigarettes électroniques est une drogue à fort potentiel addictif qui peut nuire au développement du cerveau des enfants.
46. Le tabagisme est responsable de 25 % de l’ensemble des décès par cancer dans le monde.
47. Les fumeurs ont une probabilité 22 fois plus élevée que les non-fumeurs de développer un cancer du poumon au cours de leur vie. Le tabagisme est la première cause de cancer du poumon, provoquant plus des deux tiers des décès par cancer du poumon dans le monde.
48. Un fumeur sur cinq contractera une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) au cours de sa vie, en particulier s’il commence à fumer pendant son enfance ou son adolescence, puisque la fumée du tabac freine de manière significative la croissance et le développement des poumons.
49. Chez l’adulte, le tabagisme peut aggraver l’asthme, limitant l’activité, contribuant à l’incapacité et augmentant ainsi le risque de crises graves nécessitant des soins d’urgence.
50. Le risque de passer d’une tuberculose latente à une tuberculose active est plus que doublé par le tabagisme, qui aggrave aussi la progression naturelle de la maladie. Environ un quart de la population mondiale est infectée, de manière latente, par la tuberculose.
51. Fumer seulement quelques cigarettes par jour, de manière occasionnelle, ou être exposé au tabagisme passif augmente le risque de cardiopathie.
52. Le risque d’accident vasculaire cérébral est multiplié par deux chez les fumeurs et le risque de cardiopathie par quatre.
53. La fumée du tabac endommage les artères coronaires, en favorisant la constitution de plaques d’athérome et la formation de caillots sanguins, qui rétrécissent le flux sanguin et conduisent finalement à l’infarctus du myocarde et ou à l’accident vasculaire cérébral.
54. La consommation de nicotine et de produits du tabac augmente le risque de maladies cardiovasculaires.
55. La consommation de tabac, à fumer et sans fumée provoque des cancers de la cavité buccale, des cancers des lèvres, de la gorge (du pharynx et du larynx) et de l’œsophage.
56. L’ablation chirurgicale du larynx en cas de cancer peut rendre nécessaire une trachéostomie, à savoir la réalisation d’une ouverture au niveau du cou et de la trachée afin de permettre au patient de respirer.
57. Les fumeurs ont un risque beaucoup plus élevé de développer une leucémie aiguë myéloïde, un cancer des cavités des fosses nasales et du sinus paranasal, un cancer colorectal, un cancer du rein, du foie, du pancréas, de l’estomac, des ovaires ou des voies urinaires inférieures (notamment de la vessie, de l’uretère ou du bassinet du rein).
58. Certaines études ont établi un lien entre tabagisme et risque accru de cancer du sein, en particulier chez les gros fumeurs et les femmes ayant commencé à fumer avant leur première grossesse.
59. On sait également que fumer augmente le risque de cancer du col de l’utérus chez les femmes infectées par le papillomavirus humain.
60. Le tabac est responsable de nombreuses pathologies oculaires qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent aboutir à une perte permanente de la vue.
61. Les fumeurs sont exposés à un risque plus grand de dégénérescence maculaire liée à l’âge, une affection qui aboutit à une perte de vision irréversible.
62. Les fumeurs sont aussi exposés à un risque plus élevé de cataracte, une opacification progressive du cristallin qui bloque la lumière. La cataracte entraîne une perte de l’acuité visuelle, et la chirurgie est le seul moyen de restaurer la vision.
63. Des données probantes indiquent que le tabagisme provoque aussi le glaucome, une affection qui accroît la pression oculaire et peut endommager la vision.
64. Les adultes fumeurs sont davantage susceptibles de souffrir d’une perte auditive.
65. Les personnes qui ont fumé toute leur vie perdent en moyenne au moins 10 ans de vie.
66. À chaque bouffée de cigarette, des substances toxiques et cancérogènes sont libérées dans l’organisme et l’on sait que 70 d’entre elles au moins provoquent le cancer.
67. Le risque de contracter un diabète est plus élevé chez les fumeurs.
68. Le tabagisme est un facteur de risque de la démence, un syndrome qui se traduit par un déclin des fonctions mentales
69. La maladie d’Alzheimer est la forme la plus fréquente de la démence et, selon les estimations, 14 % des cas d’Alzheimer dans le monde peuvent être attribués au tabagisme.
70. Les femmes qui fument sont davantage susceptibles d’avoir des règles douloureuses et des symptômes plus sévères à la ménopause.
71. Chez les femmes fumeuses, la ménopause survient de 1 à 4 ans plus tôt que chez les non-fumeuses du fait que le tabagisme diminue la production d’ovules, et se traduit par une perte de la fonction reproductive et des niveaux d’œstrogènes plus faibles.
72. La fumée du tabac réduit l’apport d’oxygène aux tissus corporels.
73. Le tabagisme diminue la circulation sanguine, ce qui peut, en l’absence de traitement, évoluer vers la gangrène (mort des tissus) et obliger à amputer les zones atteintes.74. Le tabagisme accroît le risque de parodontite, une inflammation chronique des tissus qui entourent et soutiennent les dents, qui peut entraîner une destruction de l’os et un déchaussement, voire une perte des dents.
75. Les fumeurs ont un risque beaucoup plus élevé que les non‑fumeurs d’être victimes de complications postchirurgicales.
76. Les fumeurs sont plus difficiles à sevrer de la ventilation mécanique. De ce fait, leur passage en unité de soins intensifs et leur séjour à l’hôpital en général est souvent plus long, ce qui les expose potentiellement à d’autres infections.
77. Les fumeurs sont susceptibles de souffrir de troubles gastro-intestinaux, tels que les ulcères de l’estomac, les maladies inflammatoires de l’intestin – souvent associées à des crampes abdominales, une diarrhée persistante, de la fièvre et des saignements rectaux – et les cancers des voies digestives.
78. Les fumeurs sont davantage susceptibles de voir leur densité osseuse diminuer, leur risque de fracture augmenter, et de connaître de graves complications, telles qu’une consolidation retardée ou altérée.
79. Les composants de la fumée du tabac affaiblissent le système immunitaire, exposant les fumeurs au risque d’infections pulmonaires.
80. Les fumeurs ayant une prédisposition génétique aux affections auto‑immunes sont exposés à un risque accru de contracter diverses maladies, dont la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn, la méningite purulente, les infections postchirurgicales et les cancers.
81. Le tabagisme expose également les individus immunodéprimés, notamment les personnes atteintes de mucoviscidose, de sclérose en plaques ou de cancer, à un risque plus élevé de comorbidités et de décès prématuré.82. Les effets immunosuppresseurs du tabac exposent les personnes vivant avec le VIH à un risque plus élevé de contracter le sida. Parmi les fumeurs séropositifs pour le VIH, le nombre moyen d’années de vie perdues est de 12,3, soit plus du double du nombre d’années perdues par les non-fumeurs séropositifs pour le VIH.
83. Le tabagisme et l’exposition à la fumée du tabac au cours de la grossesse accroissent le risque de mort fœtale.
84. Les femmes qui fument ou qui sont exposées à la fumée secondaire pendant leur grossesse ont un risque de fausse couche plus élevé.
85. Les mortinaissances (l’accouchement d’un fœtus mort dans l’utérus) sont aussi plus fréquentes du fait d’une privation d’oxygène chez le fœtus et des malformations placentaires causées par le monoxyde de carbone présent dans la fumée du tabac et de la nicotine présente dans la fumée du tabac comme dans le tabac sans fumée.
86. Le risque de grossesse ectopique, une complication pouvant s’avérer fatale pour la mère chez qui l’œuf fécondé s’implante hors de l’utérus, est plus élevé chez les fumeuses.
87. Le sevrage tabagique et la protection contre l’exposition à la fumée secondaire sont particulièrement importants pour les femmes en âge de procréer qui souhaitent avoir un enfant et au cours de la grossesse.
88. Les cigarettes électroniques posent des risques importants pour les femmes enceintes qui les utilisent, car elles peuvent nuire au fœtus en croissance.
89. Les nourrissons nés de mères qui fument, consomment du tabac sans fumée ou sont exposées à la fumée secondaire au cours de la grossesse courent un risque plus élevé de naissance prématurée et de faible poids à la naissance.
90. Ce sont les gouvernements et les autorités locales qui paient pour éliminer les déchets du tabac, pas les fabricants de tabac. Arrêtez de fumer pour protéger l’environnement.
91. Les mégots de cigarettes font partie des déchets les plus fréquemment jetés dans le monde et ce sont les détritus les plus souvent ramassés sur les plages et les rives des cours d’eau du monde entier.
92. Des substances dangereuses ont été identifiées dans les mégots, notamment de l’arsenic, du plomb, de la nicotine et du formaldéhyde. Ces substances retenues dans les mégots pénètrent ensuite dans les milieux aquatiques et dans le sol.
93. La fumée du tabac peut contribuer à faire sensiblement augmenter les niveaux de pollution de l’air d’une ville.
94. La plupart des cigarettes sont allumées à l’aide d’allumettes ou de briquets à gaz. Si l’on utilise, par exemple, une allumette en bois pour allumer deux cigarettes, les 6000 milliards de cigarettes fumées dans le monde chaque année nécessiteraient de détruire environ 9 millions d’arbres afin de produire 3000 milliards d’allumettes.
95. Les cigarettes électroniques et les produits du tabac chauffés peuvent contenir des batteries qui devront faire l’objet d’une élimination particulière, ainsi que des produits chimiques, des emballages et d’autres produits non biodégradables.
96. Actuellement, la majorité des plastiques utilisés pour les réservoirs de liquide des cigarettes électroniques ne sont pas réutilisables ou recyclables ; les entreprises transnationales ont tendance à vendre des cartouches jetables, sans doute dans le but d’augmenter leurs ventes grâce à la consommation des clients réguliers.
97. On estime que les émissions causées par les produits du tabac sont équivalentes à celles de 3 millions de vols transatlantiques.
98. La fumée du tabac contient trois types de gaz à effet de serre – le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote – et elle pollue l’environnement intérieur et extérieur.
99. Dans le monde, environ 200 000 hectares sont consacrés à la culture et au séchage du tabac chaque année.
100. La déforestation liée à la culture du tabac a de nombreuses conséquences écologiques graves, notamment un appauvrissement de la biodiversité, l’érosion et la dégradation des sols, la pollution des eaux et l’augmentation du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère.
101. La culture du tabac implique généralement une utilisation massive de produits chimiques, notamment de pesticides, d’engrais et de régulateurs de croissance. Le ruissellement de ces produits chimiques depuis les zones tabacoles peut causer l’altération des sources d’eau potable.
102. Pour produire 300 cigarettes (environ une cartouche et demie), un arbre est abattu uniquement aux fins du traitement de la feuille de tabac.
103. 6000 milliards de cigarettes sont fabriquées chaque année, ce qui équivaut à environ 300 milliards de paquets (à raison de 20 cigarettes par paquet) de produits du tabac. Si l’on part du principe que chaque paquet vide pèse environ six grammes, il en résulte à peu près 1 800 000 tonnes de déchets d’emballage composés de papier, d’encre, de cellophane, de feuilles de métal et de colle. Si on ajoute à cela les déchets provenant des boîtes et des cartons utilisés aux fins de la distribution et de l’emballage, le poids total annuel des déchets solides de post-consommation est porté à au moins 2 000 000 tonnes.
Le principe dit de la chaîne de Markov est le fondement du référencement : il reflète la consommation capitaliste permanente, avec un choix binaire.
Ceux qui ont choisi de faire passer leurs idées par Facebook, Instagram, Youtube, en publiant des choses racoleuses pour être référencé sur Google… ont tout faux. En agissant ainsi, ils tombent dans un piège, celui d’une dynamique consommatrice par définition superficielle.
Le référencement, la mise en valeur… tout cela obéit en effet à la consommation à l’instant T. Le passé n’est pas pris en compte, ce qui compte, c’est l’impact momentané. Pour le dire plus directement, c’est le principe du buzz. Vous racolez, vous buzzez : vous êtes visibles. Sinon, vous êtes invisibles.
L’intérêt des entreprises est bien entendu qu’il y ait un flux permanent, avec une remise en cause permanente, une consommation permanente. Google n’aurait pas de publicités payantes en continu si telle entreprise, une fois installée au sommet du référencement par exemple du papier peint, restait tout le temps en haut de la liste.
C’est ce qui a perdu Yahoo, qui avait initialement lancé un référencement sur un mode d’annuaire. C’est tout à fait rationnel. Mais cela n’est pas conforme à la lecture capitaliste de la consommation. Le capitalisme exige un consommateur renouvelé en permanence, sans passé, faisant de sa consommation son identité sans cesse renouvelée.
Le consommateur se retrouve en permanence devant le choix 0 et 1, j’achète ou pas, je me vend ou pas. Et afin d’évaluer les possibilités, le capitalisme utilise le principe mathématique appelé la chaîne de Markov.
Andreï Markov est un mathématicien russe, né en 1856 et décédé en 1922 ; il est à l’origine de cette « chaîne de Markov ». C’est précisément ce principe qui est utilisé dans l’évaluation des sites par Google, mais également en fait par toutes les grandes entreprises capitalistes en ce qui concerne internet, voire même partout dans les probabilités.
La chaîne de Markov part en effet du principe suivant : il n’y a pratiquement rien avant et rien n’est relié en soi. Que faut-il comprendre par là ?
En fait, Andreï Markov a mis en place un dispositif artificiel. Il dit : prenons la personne X au moment 4. Ce qu’elle va faire au moment 5 ne dépend que du moment 3 et encore même pas forcément. Il n’est pas besoin de prendre en compte les moments 2, ni 1.
Ainsi, l’interprétation de l’acte de X est coupée de X en général dans la mesure où sa nature, son histoire ne compte pas. Mais elle est également de tout ce qu’il y autour de lui.
Pour prendre un exemple : le capitalisme se moque de savoir pourquoi telle ou telle personne est pour telle ou telle raison dans un embouteillage. La question est de parvenir à un modèle statistique de l’embouteillage. On n’explique ainsi pas l’embouteillage, mais on contourne le problème scientifique au moyen de probabilités.
On n’a aucune idée de pourquoi l’embouteillage se produit parfois à Amiens dans le secteur de la gare à 18h, mais on a répertorié les embouteillages et on sait que, statistiquement, il y a davantage de chances que ce soit tel jour et tel jour, par opposition à tel jour et tel jour.
On ne sait pas pourquoi telle personne va acheter tel produit dans un supermarché, mais il y a davantage de probabilité que ce soi tel produit, etc. etc.
Voici un exemple de la chaîne de Markov donné sur Wikipedia, avec un dessin illustrant cette conception absurde. Le fait qu’un animal soit employé pour exprimer une conception réductrice de la vie ne doit guère surprendre, cela va avec.
« Doudou le hamster ne connaît que trois endroits dans sa cage : les copeaux où il dort, la mangeoire où il mange et la roue où il fait de l’exercice. Ses journées sont assez semblables les unes aux autres, et son activité se représente aisément par une chaîne de Markov.
Toutes les minutes, il peut soit changer d’activité, soit continuer celle qu’il était en train de faire. L’appellation processus sans mémoire n’est pas du tout exagérée pour parler de Doudou. [sic!]
Quand il dort, il a 9 chances sur 10 de ne pas se réveiller la minute suivante.
Quand il se réveille, il y a 1 chance sur 2 qu’il aille manger et 1 chance sur 2 qu’il parte faire de l’exercice.
Le repas ne dure qu’une minute, après il fait autre chose.
Après avoir mangé, il y a 3 chances sur 10 qu’il parte courir dans sa roue, mais surtout 7 chances sur 10 qu’il retourne dormir.
Courir est fatigant pour Doudou ; il y a 8 chances sur 10 qu’il retourne dormir au bout d’une minute. Sinon il continue en oubliant qu’il est déjà un peu fatigué.
Suivant ce principe, le monde n’est considéré qu’à l’instant T. Le passé ne compte pas, ni même la nature des choses. Ce qui compte c’est la consommation permanente. Voilà pourquoi l’idée de racoler pour triompher sur internet est absurde du point de vue de la Gauche : la forme même exige pour avoir du succès de faire du consommable, les gens n’en retiendront rien et de toutes façons ne s’attarderont pas.
C’est ce qui explique que telle chanteuse peut avoir un immense succès pour une chanson sur Youtube… mais que personne ne remarquera sa chanson produite après. Sur internet, le référencement ne prend que de l’éphémère, du consommable.
C’est là le reflet d’une vision du monde. Ce principe de Markov sera d’ailleurs repris par la suite pour la théorie du chaos et pour toute l’idéologie des probabilités : le monde serait chaotique mais on pourrait, à force de calcul, évaluer ce qui a le plus de chance de se produire. Cette approche n’explique rien, mais tant qu’il y a des ordinateurs pour faire des calculs, cela compense : plus besoin de comprendre, il suffit de calculer les probabilités.
Voilà comment le capitalisme désincarne la science, la poussant au calcul, jusqu’à l’absurde le plus dénaturé.
Si le capitalisme et les milieux universitaires prétendent que la condition féminine progresse en France comme dans le monde, en réalité la situation s’aggrave de jour en jour. Peut-on sérieusement croire que la cause des femmes avance alors que la chirurgie esthétique se généralise ?
Et comment pourrait-il en être autrement alors qu’il y a une crise sanitaire mondiale, une crise économique mondiale ?
À moins de croire que dans le capitalisme il peut y avoir de réels progrès, que l’Histoire est l’histoire des « courants de pensée progressistes », on ne peut que constater la perte de valeurs, la décadence à l’échelle d’une civilisation.
C’est tellement vrai que l’existence même des femmes comme réalité biologique est remise en cause par le capitalisme qui réduit tout à une identité individuelle, où tout dépend des choix de consommation, afin de toujours plus élargir ses marchés potentiels.
On « choisirait » d’être femme et de toutes façons chacun est différent, aucun mot n’est juste, on ne peut juger personne, etc. L’idéal serait un monde de consommateurs, tous indépendants des uns des autres, tous ayant « choisi » d’être qui ils sont.
D’où le libéralisme culturel, d’où la théorie du genre, avec l’idéologie des « trans » où n’importe quel homme qui le décide devrait être considéré comme une femme parce qu’il l’a choisi.Et ce n’est pas un hasard si justement les trans adoptent tous les clichés sexistes quant aux femmes au niveau des habits et des attitudes. C’est très révélateur.
C’est un simple reflet de la société de consommation qui déboussole les gens, qui les fait chercher une voie pour exprimer leur sensibilité malgré leur propre aliénation, et qui au lieu de se transformer se contentent de transformer fictivement leurs apparences. Le capitalisme propose des identités-clichés prêt-à-porter.
Et les femmes devraient pour cette raison cesser d’être elles-mêmes – elles qui luttent afin de l’être après des milliers d’années de déformation due à la prépondérance masculine – et adopter des comportements, des états d’esprit, des apparences décidé par les marchés proposés par le capitalisme.
C’est vraiment la fin d’une époque. Les femmes n’ont pas d’autres choix que se révolter de manière la plus large ou bien de céder la place à des identités fictives. Le capitalisme les piège d’autant plus aisément qu’il prétend faire se dissoudre le patriarcat alors qu’il vise à ce qu’il n’y aurait ni hommes, ni femmes, que des individus.
Le capitalisme veut que les gens se replient sur eux-mêmes et s’éloignent de ce fait toujours davantage de ce qui a une dimension universelle : le peuple, la classe ouvrière, les femmes, la démocratie.
La Gauche historique s’oppose à cette tendance et affirme au contraire l’universel. La Gauche historique est ainsi le drapeau de chaque femme qui, pour s’épanouir, doit passer par l’universel pour être en mesure de ne pas être écrasée par le capitalisme.
Ne pas voir cela fait tomber dans l’aliénation et la fuite en avant, et ne permet pas de sortir de l’exploitation !
Ces derniers temps, la vague transgenre déborde de son cadre militant initial pour trouver écho dans des tas d’émissions grand public en France. C’est une tentative de normalisation par en haut d’un phénomène societal potentiellement dangereux pour des enfants en route vers le monde adulte.
Depuis décembre 2020, 4 documentaires et reportages ont été diffusés sur Arte, M6, TMC et TF1, dont certains en prime time, c’est-à-dire pendant le moment familial devant la TV. C’est le cas de « Petite Fille », de Sébastien Lifshitz diffusé sur Arte en décembre 2020 acheté par Netflix pour une mise à disposition le 15 mars 2021. Ce documentaire est un monument de propagande, traitant de la dysphorie de genre uniquement du point de vue subjectif des protagonistes sans jamais expliquer le fond de ce phénomène psychologique.
Cet axe est entièrement déterminé par le principe de l’ « approche trans-affirmative ». Voici comment « Jeune Trans Youth », un collectif québécois qu’on peut qualifier de groupe de pression trans-activiste, développe cette approche :
« une perspective d’intervention qui vise à suivre et soutenir l’enfant dans son cheminement individuel d’affirmation de son genre, et à faciliter l’accès aux différentes formes de transition (médicale, sociale, légale) selon ses besoins. Les questions d’autodétermination et de reconnaissance de la personne y sont centrales, car selon cette approche, seule la personne concernée est en position de définir et d’affirmer son identité de genre »
L’identité de genre serait donc une affirmation innée. Il faut donc s’en remettre à l’enfant de 3, 6, 13 ans, l’accompagner et repousser toute forme d’approche psychologique et scientifique. On est là dans la diffusion d’une idéologie qui relève de la superstition, notamment avec la récurrence de l’assertion « né dans le mauvais corps » avec l’idée que la perception du « genre » relèverait de l’esprit, alors que le sexe relève, lui, du corps.
Le corps et l’esprit ne sont pas deux choses distinctes : affirmer le contraire quand on est médecin relève du charlatanisme. C’est pourtant ce qu’il se passe à heure de grande écoute à la TV en France et dans de nombreuses cliniques anglo-saxonnes où les « transitions » sont une réelle manne.
Ce marché est évalué actuellement à 319 millions de dollars et pourrait atteindre 1,5 milliards en 2026. Le nombre de personnes transgenre représenteraient de 0,2 à 0,3 % de la population, aux États-Unis, ce sont environ 1 million de personnes qui se disent transgenre, alors qu’en France on serait autour de 15 000.
La transsexualité, les transitions « chimiques » et physiques sont donc promues dans une bataille pour l’opinion publique ne comportant à ce jour aucun contradicteur crédible.
Pourtant, en Angleterre, le procès de la clinique Tavistock & Portman NHS, historiquement liée à la pensée de Freud et de Jung et comportant un service de « Développement de l’Identité de Genre » (GIDS) a été une actualité majeure qui a exposé au grand jour les risques que représentent ces transitions.
La plaignante, Keira Bell, a été prise en charge par cette clinique, autour de ses 16 ans. Après trois « ateliers » de 1h, on lui a prescrit des bloqueurs de puberté, et il a été décidé qu’elle subirait un traitement hormonal à 17 ans et une double mastectomie (ablation des seins) à 20 ans.
Keira connaissait alors les difficultés de beaucoup de jeunes filles à l’âge de la puberté, une période qui s’accompagne de stéréotypes sexistes très éprouvants, doublés souvent d’un harcèlement sexuel. Pourtant, jamais les psychologues de la clinique n’ont remis en question ces stéréotypes, au contraire, ils poussent les jeunes filles (ou les jeunes garçons) vers des transitions.
Or, évidemment, de tels traitements ne peuvent pas être sans dommages physiques et psychologiques.
Le processus de transition dite chimique est présenté comme l’idéal, juste avant la puberté donc à un âge de 11, 12, 13 ans. Il comporte deux étapes, les bloqueurs de puberté puis les hormones croisées à partir de 16 ans.
Le bloqueur de puberté « générique » est le Lupron (Leuprolide), un médicament conçu pour traiter les cancers de la prostate chez les hommes ou l’endométriose chez les femmes, mais jamais prescrits plus de 6 mois pour éviter les complications. Ils sont aussi parfois utilisés lorsque des enfants présentent des signes de puberté précoce (9 ans pour les garçons, 8 ans pour les filles) afin de prévenir l’apparition des poils, la mue de la voix etc. Ou encore pour procéder à la castration chimique des délinquants sexuels.
Ce médicament à injecter tous les mois, agit sur le corps au niveau de l’hypothalamus dans son interaction avec l’hypophyse, où il empêche la libération d’hormones qui agissent sur les glandes sexuelles et directement sur la production de testostérones chez les hommes et d’œstrogènes et de la progestérone chez les femmes.
Initialement ces hormones entraînent le développement physiologique pour arriver à un corps adulte, pouvant procréer, etc. Le Lupron bloque cette production d’hormones donc bloque la croissance.
Dans l’utilisation de ce médicament pour interrompre la croissance naturelle, les médecins activistes, raisonnent de manière isolée, comme si la croissance pouvait être interrompue seulement au niveau des organes génitaux et sexuels secondaires (poitrine…). Cela bloque en effet toute la maturation nécessaire physique, y compris celle du cerveau donc de l’intellect et des os.
Le tribunal a conclu dans le sens de la plainte, avec l’idée que le consentement n’est pas possible avant 16 ans. D’autant plus qu’il est très difficile de parler de consentement alors que les effets secondaires sont abordés de manière tronquée et superficielle.
Les bloqueurs de puberté sont présentés comme des traitements totalement réversibles, qui ne font que stopper le cours du développement. C’est évidemment un mensonge car il n’y a rien de plus anti-naturel que d’empêcher le développement d’un organisme, ce blocage entraîne des effets secondaires qui sont en fait la manifestation d’un organisme entrain d’être mutilé.
Les enfants subissant ce traitement vont avoir de plus grandes chances de développer une ostéoporose mais aussi des dépressions sévères accompagnées d’éventuelles tentatives de suicides. Loin de régler le mal-être de ces enfants, il peut être accentué par le fait que durant toute la puberté, ils restent des enfants physiquement et psychologiquement tandis que leurs camarades évoluent.
Le service de « Développement de l’Identité de Genre » (GIDS) de la clinique NHS reconnaît lui-même que l’impact des bloqueurs de puberté n’est pas entièrement connu. Tous ces enfants déclarés transgenres sont donc à l’heure actuelle des cobayes de l’industrie pharmaceutique.
La deuxième étape consiste en un traitement hormonal dit « croisé », les femmes qui prétendent à un corps d’homme vont devoir s’injecter de la testostérone et les hommes des œstrogènes, pour un corps de femme.
Plusieurs études ayant suivi des personnes en transition pendant des années ont souligné l’augmentation des maladies cardiovasculaires, notamment chez les femmes sous testostérone avec le risque d’apparition de caillots sanguins multiplié par deux avec presque 10 fois plus de probabilité de faire un AVC.
Normalement, les médicaments sont fait pour soigner des malades : là, on rend malade des personnes saines avec des médicaments. De plus, on les administre quasiment automatiquement a des jeunes à partir de 11 ans, en partant du principe absurde qu’ils peuvent émettre une pensée autonome et rationnelle.
Maintenant âgée de 23 ans, Keira Bell qui a donc gagné son procès contre cette monstrueuse clinique Tavistock & Portman NHS peut déclarer très justement :
Je n’avais pas besoin de traitements ou de chirurgie, j’avais juste besoin de savoir que j’étais bien comme j’étais
L’activisme trans est une des pires capitulations face à une question qui devrait être réglée par le féminisme et non par des mutilations chimiques et chirurgicales.
La langue française a historiquement fait le choix du masculin comme genre neutre par défaut. Cela permet de décrire une situation générale où il est fait référence à des personnes en général, sans avoir besoin de préciser leur sexe, car dans la plupart des situations on se moque éperdument du sexe des personnes en question.
Quand on dit « en 2021 en France, les ouvriers ont un bon niveau de vie », on ne s’intéresse pas du tout au sexe des ouvriers en question. Il est parlé des ouvriers en général, et le genre masculin a une fonction neutre, une portée générale.
Si le masculin est le genre neutre par défaut, cela ne veut pas dire que le féminin ne peut pas avoir cette fonction neutre également. Au contraire, cela arrive souvent, par exemple quand on dit « en 2021 en France, la classe ouvrière est particulièrement dépolitisée. »
On ne s’intéresse ici pas du tout au sexe des ouvriers composant la classe ouvrière et peu importe d’ailleurs que le mot classe soit masculin ou féminin. Il y a dans le contenu du mot « classe » tout autant des ouvrières que des ouvriers, mais il est parlé au féminin, car le mot « classe » est féminin, et le féminin a ici une valeur neutre. Il pourrait en être autrement, cela ne change rien à rien.
Ce qui est valable en général l’est en particulier.
Quand on dit « Benjamin est une belle personne, particulièrement généreuse », la masculinité du Benjamin en question n’est aucunement niée ni remise en cause ; Benjamin n’est absolument pas discriminé ni « exclu » en tant qu’homme en raison de cette formulation. Il s’agit juste d’une règle de grammaire faisant qu’il faut accorder au féminin les adjectifs décrivant un nom féminin.
Il en est de même pour Louis XIV quand Jean-Baptiste Colbert s’adresse à lui dans leurs correspondances en disant « Elle ». Le contrôleur général des finances parle à la troisième personne à « Sa Majesté », qui est un mot féminin, mais cela n’a aucun rapport avec le sexe du Roi de France.
Tout cela est connu et admis de tout un chacun et ne pose aucun problème au quotidien. Le Français est une langue complexe et très élaborée, correspondant à une société elle-même particulièrement complexe et élaborée. Les membres de cette société ont tout à fait la capacité de faire la différence entre le genre neutre désignant des situations générales ou particulières et les genres féminin et masculin quand ils servent à désigner des personnes ou groupes de personne en raison de leur sexe. C’est quelque chose de très naturel.
Seulement, cela pose un problème énorme aux post-modernes, car ils sont littéralement obsédés par le fait déconstruire la société et l’unité de la société. Reflétant le libéralisme économique, ils veulent le libéralisme culturel et insistent ainsi sur l’identité.
Cette mise en avant de l’identité passe par le rejet de ce qui a une signification universelle. Les post-modernes veulent toujours en revenir au particulier, ils veulent sans-cesse atomiser la société pour mettre en exergue les individus. Ils détestent donc cet usage grammatical du neutre dans la langue française : pour eux il faut sans cesse diviser la société entre hommes et femmes, même quand cela n’a aucun rapport avec le sujet.
Les post-modernes prétendent alors que la langue française est « excluante » vis-à-vis des femmes en raison de la règle grammaticale faisant que le masculin est le genre neutre par défaut. Ils prétendent que quand une université s’adresse aux « étudiants », elle « exclue » les étudiantes car celles-ci ne sont pas définies en particulier.
Les post-modernes ont alors inventé l’écriture « inclusive », pour marquer absolument leur besoin de compartimenter la société entre hommes et femmes, et surtout de séparer les « individus » au nom de leur reconnaissance.
Selon le principe de l’écriture « inclusive », une université doit ainsi écrire « les étudiant.e.s », pour bien marquer qu’il y a des étudiants qui sont des hommes et des étudiantes qui sont femmes, même si cela n’a aucun rapport avec le sujet.
On a alors le droit à tout un tas de mots dans les phrases où des points sont ajoutés pour intercaler le « e » du féminin et supprimer ainsi le masculin neutre. C’est illisible, et d’ailleurs l’écriture « inclusive » n’est jamais vraiment entièrement utilisée tellement c’est un sac de nœuds.
Les gens utilisant l’écriture « inclusive » sont concrètement tellement délirants, tellement en dehors de la réalité, qu’ils en arrivent à utiliser leur formulation « inclusive » y compris quand il n’est question que des femmes… C’est le cas avec l’Unef, ce syndicat étudiant qui était historiquement lié à la Gauche et qui est maintenant un bastion post-moderne, qui est capable d’écrire quelque-chose d’aussi absurde que :
« Victoire pour les étudiant.e.s, mise à disposition gratuite de protections périodiques pour les étudiant.e.s sur ton campus ! »
Absurde pour les matérialistes, mais plein de sens pour des gens maniant de manière fantasmagorique les notions de genre, de sexe, d’identité, depuis les universités et en tournant le dos au peuple, au mépris de l’Histoire.
On en arrive alors à un véritable massacre de la langue française et il est très impressionnant de voir à quel point ce massacre s’est imposé dans un nombre incalculable d’universités et d’institutions. Cela en dit long sur la décomposition et la décadence de la société française, incapable de préserver ce précieux patrimoine qu’est la langue de Molière.
La Gauche historique, qui est le Parti de la société, de l’Histoire, a ici une responsabilité énorme pour défendre la langue française contre les lubies post-modernes. Car qui dit société, dit civilisation, sinon c’est le retour à la barbarie. L’écriture inclusive est typiquement ce genre de barbarie anti-sociale que la Gauche doit dénoncer et combattre.
La vieille France, qu’elle soit de droite ou qu’elle s’imagine de gauche, fait toute une histoire pour de simples menus temporairement « sans viande » dans les cantines lyonnaises. Cela en dit long sur l’arriération des mentalités de notre pays.
La mairie EELV de Lyon prend prétexte de la crise sanitaire pour distribuer des menus « sans viande » dans les cantines scolaires. On pourrait imaginer qu’il y a en arrière plan une motivation environnementale, mais ce n’est pas assumé. La mairie se cache derrière de prétendues contraintes techniques, avec l’idée « d’accélérer le service » pour « accueillir tous les enfants » dans le cadre d’un nouveau protocole sanitaire.
D’autant plus que la mairie explique qu’il ne s’agit surtout pas de menus volontairement « végétariens », et que d’ailleurs il y aura du poisson ou des œufs, que tout cela n’est que temporaires, etc.
C’est, du point de vue de la question animale, totalement incohérent. Soit on se passe de produits d’origine animale et on l’assume, soit on ne le fait pas. Ce qu’il y a entre les deux ne rime à rien et culturellement une telle incohérence prête le flanc à une démolition en règle par le conservatisme.
Pourquoi ? Parce que tout pas en avant est déjà de trop pour une France arriérée qui n’a comme idéal que les « 30 glorieuses » du capitalisme, où justement la viande et le lait ont été imposés en masse dans l’alimentation des Français. Les cantines scolaires ont justement été un endroit clef de ce dispositif idéologique et culturel visant à faire de la viande et du lait une norme, avec un prétendu équilibre alimentaire allant avec.
La France est tellement empiété dans cette arriération que, si l’on en croit les recommandations sanitaires officielles, il serait même impossible d’être végétalien et vivant !
Le contenu du BTS diététique, par exemple, qui dispense tout un référentiel pour un prétendu équilibre alimentaire, celui-là même qui est imposée aux cantines scolaires (avec des menus supervisés par les infirmières), est incapable d’expliquer pourquoi des gens peuvent être végétalien et en bonne santé !
Il y a pourtant des centaines de milliers de vegans dans le monde, des sportifs de haut niveau, des gens qui sont nés vegan de parents vegan. Mais pour la France, ces gens n’existent pas ! Alors, quand une mairie fait des menus « sans viande », la vieille France monte au créneau et s’insurge.
Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie est lui-même intervenu, rappelant qu’il était également ministre de l’alimentation. Il a expliqué comment il comptait saisir le Préfet pour obliger à servir de la viande, avec au passage tout un cinéma sur les « cantines de la République » devant servir de la viande. Il n’hésite pas à raconter n’importe quoi en prétendant qu’il serait « aberrant » d’un point de vue nutritionnel de ne pas servir de viande, ou encore que ce serait une injustice sociale.
« Je suis ministre de l’Agriculture et de l’alimentation. D’un point de vue nutritionnel, c’est aberrant d’arrêter de servir de la viande dans toutes les cantines de la République.
D’un point de vue social aussi, c’est une honte, car c’est toujours une écologie de l’entre soi où à chaque fois ce sont les plus fragiles qui n’ont pas forcément accès à des repas équilibrés qui sont fragilisés. »
Comme si en 2021 on ne savait pas que la viande n’est pas utile à l’équilibre alimentaire ! Et comme si dans la France opulente de 2021, de par sa société de consommation, on en était à ce que des familles modestes soient « privées » de viande !
Mais la Droite n’est pas la seule à s’insurger ainsi. On a par exemple les JRCF, l’organisation de « jeunesse » liée au PRCF, une structure dont le but est le retour à un PCF des années Thorez, des années 1960, qui fait le même cinéma lamentable sur Twitter :
« Fascinant ce débat sur la #viande ! Maintenant, le progrès consiste à priver des milliers d’enfants de la seule viande qu’ils pourront manger au nom de l’idéologie #écologiste ! Ces individus sont un des grands piliers du Capitalisme. #EELV
Avec leurs discours ils participent au cirque médiatique auquel se prête également la droite fascisante (qui ose se prétendre anti-système). Ils vocifèrent 2 visions du capitalisme, l’un avec un maquillage #vert, l’autre brun, mais en aucun cas ils offrent une réelle solution!
Il faut pouvoir assurer à nos enfants (ainsi qu’au reste de la population) une alimentation saine et de bonne qualité. Ils doivent avoir accès à de la viande et surtout à de la viande digne de ce nom.
Il est inadmissible que dans pays comme le nôtre le principal repas pour certain soit dans les #CantinesScolaires. Il est inadmissible que des milliers de français fassent la queue afin de se nourrir.
Face à un pouvoir capitaliste qui n’a aucunement comme priorité l’intérêt de ceux qui font vivre jour après jour notre Nation, et face aux fausses alternatives que représentent la droite fascisante et cette « gauche », il est urgent de faire renaître une alternative populaire! »
On voit ici à quel point la Droite dispose d’une assise immense dans le pays, comment elle est capable idéologiquement de tout écraser en un rien de temps. Un simple menu « sans viande » anecdotique provoque un tollé et se fait balayer d’un revers de main.
Le capitalisme s’est bien ancré dans les esprits.
C’est pourquoi on ne pourra échapper à une révolution en profondeur sur le plan des mœurs, des mentalités, de la culture, pour balayer le vieux monde. Mais il ne peut y avoir de réels changements que s’ils sont démocratiques, portée à la base par la population voulant réellement changer les choses, améliorer le monde, faire la révolution.
Et ces changements doivent être clairs, entiers. En tronquant la question animale, les bobos tentent d’en nier la signification historique. Il appartient à la Gauche de porter haut et fièrement le drapeau du futur, celui qui célèbre la nature et la compassion pour les animaux. Il faut forger une génération d’enfants qui refuseront de manger de la viande dans les cantines, cette horreur du passé, cette horreur de la vieille France !
Le trafic de drogues est devenu une immense manne financière qui prospère sur le pourrissement social et la corruption de certains pans des institutions.
En 2018, l’Institut de la statistique française INSEE a intégré le trafic de drogue, de sa production à sa vente en passant par sa consommation, dans le calcul du PIB. Tout un symbole de normalisation pragmatique.
Pour les capitalistes, il y a forcément une énorme manne financière : à la même date, le même INSEE estimait que le trafic générait 21 000 emplois à temps plein. Cannabis, cocaïne et autres drogues dites de « synthèse » représenteraient 2,7 milliards d’euros.
L’emprise de cette économie est telle que certains quartiers tournent pratiquement autour de lui. Serge Castello, ancien commissaire à la tête de la sécurité publique entre 2011 et 2017 en Seine-Saint-Denis, parle du 93 comme « un narco-département ». On a là tout un système qui entretien des réseaux bien établis, avec des offres d’emploi presque officielles, des manières de blanchir et de ré-investir l’argent dans l’économie « officielle ».
Dans le JDD, on peut lire des extraits de l’ouvrage de Frédérique Ploquin intitulé « Les narcos français brisent l’omerta ». Dans un de ces extraits, on lit un dealer qui explique tranquillement :
« Tu achètes un commerce, le kebab du coin. Il génère 2 000 euros de chiffre d’affaires par mois, mais tu déclares 40 000 euros. Si tu veux quelque chose de plus durable et que tu disposes de sommes plus importantes, tu te tournes vers les paradis fiscaux, les Caraïbes par exemple. Le but n’est pas d’échapper à l’impôt, mais de réinsuffler l’argent dans l’économie légale pour pouvoir en profiter. Les banquiers installés dans ces îles ne refusent pas l’argent. Sale ou pas, ils comptent. Si tu arrives avec 5 millions en liquide, c’est une grosse somme, même pour eux. Le banquier va être bien vu de sa hiérarchie, c’est ce qui compte. Tu t’engages à laisser l’argent pendant trois ou quatre ans sur ton compte, tu achètes des Sicav locales [sociétés d’investissement à capital variable], des actions ou des obligations. Trois ans plus tard, la banque a pris sa commission et l’argent est à toi, lavé. »
C’est dire à quel point le pourrissement social est entretenu par le capitalisme. À tel point que les trafics intègrent des enfants marginalisés âgés de 11-12 ans. Des gamins attirés par cette réussite financière glorifiée par la culture « gangsta », ce « nouveau western » dont parlait Mc Solaar en 1994, et qui a pris des proportions hallucinantes… Quoi de plus facile que de monter son business de livraison de drogue à domicile ?
Et la crise sanitaire n’a pas arrangé les choses, formant un terreau « culturel » encore plus propice à l’expansion des trafics. Comme tous les autres secteurs d’activité, le trafic de drogue a fait face à une rupture d’approvisionnement, avec donc des repartages de marchés.
C’est ce qui explique l’extension anarchique de règlements de compte un peu partout en France, et non plus sur quelques gros points concentrés en périphérie des grandes villes et encadré par des réseaux d' »anciens ». Cet été, à Annonay, petite ville de 16 000 habitants en Ardèche, des personnes masquées ont tiré au fusil de chasse sur un groupe pour une histoire de dette de drogue…
Face à ce pourrissement, certains en appellent alors à la légalisation du cannabis, actuellement la principale drogue vendues par les trafiquants, la cocaïne arrivant juste après puis les autres drogues de synthèse. C’est ce que dit par exemple le libéral Gaspard Koenig, responsable du club de pensée « Génération Libre », pour qui « cela permettrait de transformer les petits dealers hors la loi en entrepreneurs agréés ».
Cette option de la légalisation pour endiguer le trafic illégal est un symbole de toute la déliquescence morale des dominants, soutenue par ses idiots utiles de la « gauche » libérale-libertaire. Une « option » par ailleurs ridicule lorsqu’on sait que la teneur légale THC proposée serait de 7 % lorsqu’il est de 25 à 30 % pour les résines de cannabis illégales…
En fait, la drogue s’est infiltrée dans le quotidien du peuple et elle apparaît maintenant comme un immense rouleau compresseur, comme si rien ne pouvait l’arrêter. La « guerre à la drogue » est une bien fausse expression lorsqu’on sait les affaires de corruption en cascade ces dernières années. Citons là simplement l’affaire Michel Neyret, ancien directeur-adjoint à la direction inter-régionale de la police judiciaire de Lyon, arrêté en 2011 et condamné en 2018 pour corruption et association de malfaiteurs. Ou l’arrestation en 2016 de François Thierry, ex-chef de l’Office central de la répression du trafic illicite de stupéfiants, accusé d’avoir entretenu un réseau d’importation de cannabis par le biais de ses indics.
Il est connu de tous que les mafias savent corrompre des pans de l’appareil d’État, mais aussi de la population. Il suffit ici de se souvenir de l’effroyable assassinat d’Allan Affaguard, docker du Havre, en juin 2020 sur fond de trafic de drogue. Ou à cette sordide affaire mêlant une personne d’un point d’un deal à Saint-Ouen…et le PCF.
Pour se confronter à l’horreur de la drogue, il faut s’en donner réellement les moyens. Ce ne sont ni les faibles ressources données à la police, ni l’état d’esprit libéral qui règne dans l’appareil d’État qui permettront d’éradiquer les mafias.
Cela exige des institutions qui s’appuient sur le peuple, des comités populaires capables de dresser une morale de fer contre la corruption. De nouvelles institutions, construites par en bas, et capables de réprimer les réseaux de production, tout autant que de construire un horizon culturel alternatif à la culture de la drogue.
Cette exigence, elle commence déjà à se faire sentir comme l’attestent les courageuses mobilisations d’habitants, et surtout d’habitantes, en 2019 à Poitiers, Aubervilliers, Saint-Denis, Villeneuve-Saint-Georges…. Et elle n’étonnera personne qui a l’héritage de la Gauche historique chevillé au corps. Il est maintenant temps que la Gauche relance la lutte populaire contre le fléau des drogues.
L’assurance santé est un business important en France, avec une part de plus en plus importante du privé dans la prise en charge des soins médicaux. C’est injustifiable, et ce doit être un point clef du programme démocratique de la Gauche que d’écarter les compagnies privées grâce à une Sécurité sociale prenant en charge 100 % des dépenses de santé.
La Sécurité sociale est un acquis démocratique important, obtenu en raison du poids politique de la classe ouvrière en 1945. Le principe est celui de la cotisation obligatoire de la part des travailleurs au sein d’une caisse publique. Cela permet d’avoir ses frais de santé couverts par la collectivité. En pratique cependant, la Sécurité sociale ne prend en charge qu’une partie des dépenses de santé.
Par exemple, une consultation chez un médecin généraliste en 2021 coûte 25 euros (ce qui est très cher), mais n’est remboursée qu’à hauteur de 16,50 euros par la Sécurité sociale.
Cela n’a rien de nouveau, mais le processus s’est accéléré au 21e siècle. Dans les faits, le secteur privé a en France une main-mise de plus en plus grande sur ce qui est un véritable business de l’assurance santé.
Un moment clef pour les compagnies privées a été la loi ANI de 2016, mise en place par la fausse « Gauche », qui impose à toutes les entreprises de proposer aux salariés une complémentaire santé et de la financer à 50% minimum. Il s’agit ni plus ni moins que d’une privatisation de la sécurité sociale, en orientant ce qui devrait être des cotisations sociales publiques vers le secteur privé.
Cette loi ne fut pas un point de départ, mais plutôt l’aboutissement d’un mouvement de privatisation de l’assurance maladie en France au 21e siècle, avec la montée en puissance de quelques grandes compagnies privées. Elles sont issues en grande partie des « mutuelles » corporatistes du 20e siècles, ainsi que du monde des assurances. Ces différents types de compagnies ont beaucoup fusionnés durant les 20 dernières années, pour former quelques grands groupes très puissants, souvent très agressifs commercialement via la publicité.
La loi ANI de 2016 a permis un bon du marché de l’assurance santé, qui a progressé de 2,3 % en 2017, alors que ces compagnies étaient déjà extrêmement implantées (la plupart des personnes ayant déjà une « mutuelle » ou une assurance santé). Cela donne pour 2017 un marché représentant 37,1 milliards de cotisations privées récoltées.
En 2018, l’association UFC-Que Choisir a publié une étude montrant que ces compagnies ont fait exploser le montant des cotisations récoltées, avec une hausse « trois fois supérieure à l’inflation depuis 2006 » et depuis 2010, une augmentation des frais « deux fois plus vite que les remboursements accordés aux assurés ». La tendance est la même chaque année depuis, avec toujours selon l’UFC-Que Choisir une hausse de + 4% en 2019, + 5% en 2020 et donc + 4,3% cette année.
Tout ceci ne signifie par pour autant que la Sécurité sociale (et ses différentes caisses) soit amenée a disparaître en France sous la pression du capitalisme. Au contraire, elle prend en charge une part immense des dépenses de santé, avec en 2019 470 milliards d’euros de prestations versées. C’est plus que le budget de l’État qui était cette année-là de 350 milliards d’euros.
Cela signifie par contre qu’il y a des compagnies privées qui visent à faire un profit sur une partie des dépenses de santé, alors que la Sécurité sociale pourrait très bien les prendre en charge elle-même, puisqu’elle le fait déjà pour le reste.
Cela revient en fait à faire que ce qui coûte très cher soit pris en charge par la collectivité via la Sécurité sociale, et que par contre ce qui peut être rentable en termes d’« assurance » soit orienté vers le privé.
C’est inacceptable pour la Gauche, alors il n’y a aucune raison que la Sécurité sociale ne gère pas 100 % des dépenses et des cotisations de santé.
Cela pose également la question de la nature de ces dépenses de santé. En effet, il y a derrières toutes ces dépenses de santé assurées par la Sécurité sociale et les compagnies privées, tout un business des cliniques privés, des médecins spécialisés richissimes, des laboratoires pharmaceutiques et des industriels.
Une Sécurité sociale forte, gérant 100 % des dépenses et des cotisations, aurait forcément beaucoup plus de poids pour un meilleur contrôle démocratique de ces dépenses de santé et de leur prix.
Et ce serait un contre-poids de taille à la fuite en avant individualiste.